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    RemerciementsCe document est le rsultat dune rflexion mene par lquipe du projet Forafri dans le cadre de ses acti-

    vits pour lanne 2001. Nous remercions les diffrents collgues qui nous ont fait parvenir leurs remarques,

    tant sur le fond que sur la forme.

    Nous tenons remercier en particulier : Eric Forni, Daou Vronique Joiris, Jacques Mercoiret, Robert Nasi,

    Grazia Borrini Feyerabend, Assitou Ndinga, Patrick Falcone, Alain Chaudron, Jacques Biau et Jean-Guy

    Bertault.

    Projet FORAFRI - Les acteurs de la gestion forestire en Afrique Centrale et de lOuest

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    Table des matires

    Introduction ................................................................................................................................................................................... 4

    La typologie retenue ............................................................................................................................................................... 5

    1 - Les acteurs politiques .................................................................................................................................................. 7

    2 - Les acteurs de la gestion ........................................................................................................................................ 12

    3 - Les acteurs de lappui-conseil .......................................................................................................................... 19

    4 - Les acteurs de la recherche ................................................................................................................................. 24

    5 - Les acteurs de la formation ................................................................................................................................ 28

    6 - Les acteurs du financement ............................................................................................................................... 31

    Discussion ..................................................................................................................................................................................... 34

    Bibliographie indicative .................................................................................................................................................. 36

    Sigles et abrviations .......................................................................................................................................................... 37

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    IntroductionLe projet Forafri a pour objectifs le transfert des connaissances scientifiques auprs des acteurs du secteur

    forestier dAfrique centrale et occidentale ctire ainsi que lappui la recherche forestire rgionale. Il sins-

    crit dans une dynamique plus large visant favoriser la gestion et lamnagement durable des forts denses

    humides de cette partie de lAfrique.

    Le prsent document participe du premier de ces deux objectifs. Cest un des lments qui a nourri la

    rflexion du projet Forafri pour une stratgie de communication du projet (Mercoiret, 2001). Toutefois,

    lintrt plus large dun tel panorama des acteurs forestiers manifest par plusieurs des partenaires du

    projet nous a incit le publier sous forme dun document de travail destin une diffusion plus large.

    La gestion durable des cosystmes forestiers est un vaste domaine qui fait intervenir divers acteurs des

    niveaux variables et, par consquent, des besoins aussi diversifis dans le transfert des connaissances capita-

    lises par un projet tel que Forafri. Il convient donc, avant toute dmarche de transfert des connaissances,

    didentifier les acteurs concerns puis de les regrouper en fonction de certaines caractristiques fonction-

    nelles, des besoins exprims ou non par ces acteurs, des objectifs du projet, etc. Ces regroupements

    permettent de faire ressortir les similitudes et les diffrences entre ces groupes dacteurs, et deffectuer des

    choix et des priorits dans les actions de communication.

    Bien que des informations existent sur les acteurs forestiers dans divers documents ayant trait la rgion ou

    dintrt plus large (par exem p l e: Bahuchet et al., 2001; Borrini-Feyerabend, 1997 ; Borrini-Feyerabend et al. ,

    2000 ; Colfer et al., 2000 ; Doumenge et al., 1994 ; Forests Monitor, 2001), un panorama gnral des

    acteurs forestiers dAfrique centrale et occidentale ctire ntait pas disponible. Celui que nous vous

    prsentons ici nest probablement pas complet, ni le seul quil soit possible de dessiner. Les critres de choix

    de la typologie adopte sont prciss plus loin. Ce panorama nest pas non plus le rsultat dun travail de

    recherche approfondi mais plutt celui dune rflexion pratique et dune compilation des connaissances des

    auteurs en la matire. Il est donc perfectible et sujet dbats. Cest avant tout un document de travail

    destin provoquer rflexions et discussions.

    La porte gographique du projet Forafri recouvre lAfrique centrale et lAfrique occidentale ctire.

    Toutefois, tant donn lexprience des auteurs, le prsent document repose essentiellement sur leur

    connaissance du secteur forestier en Afrique centrale. Si de nombreux lments peuvent sans aucun doute

    tre valables pour les pays francophones dAfrique ctire humide, la Cte dIvoire en particulier, il restecertain que nombre des caractristiques spcifiques cette rgion nont pu tre prises en compte comme il

    se devrait. Cela pourra tre complt ultrieurement.

    Projet FORAFRI - Les acteurs de la gestion forestire en Afrique Centrale et de lOuest

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    La typologie retenueDans les tableaux qui suivent, nous nous sommes attachs recenser les acteurs jouant un rle direct dans

    la gestion, lexploitation et la conservation des forts ou ayant un impact non ngligeable dans ce domaine.

    Dautres acteurs peuvent avoir un impact plus indirect ou moins notable sur les forts. Nous ne les avons

    gnralement pas pris en compte car cela risquait dalourdir inutilement tableaux et textes.

    Toutefois, dans des pays minemment forestiers comme le Gabon ou la Guine Equatoriale, quels acteurs,

    quelles activits nont pas de liaison avec la fort, nont pas dimpact direct ou indirect sur ces ressources?

    Par exemple, une baisse prvisible des revenus du ptrole peut entraner un regain dintrt pour la fort.

    Les activits ptrolires off-shore peuvent avoir un impact sur les mangroves et toute la zone ctire du fait

    de pollutions par les hydrocarbures. Bien que nous soyons conscients de ces liaisons, nous navons fait que

    mentionner leur existence sans entrer dans le dtail de ces autres secteurs dactivits.

    La typologie des acteurs que nous avons utilis est base sur une approche croise fonctionnelle et

    institutionnelle:

    n cessai res la prise de dcision: certains prennent les dcisions, d au t res encore les excutent ou apport en t

    un appui financier la gestion et lamnagement des forts ;

    ces acteurs sont aussi structurs en groupes organiss, plus ou moins reconnus en tant quentits distinctes

    ou groupes dintrts : organismes publics, entreprises prives, ONGs ou associations, etc.

    Ces acteurs sont ensuite regroups en fonction de leur domaine dactivit principal, eaux et forts etenvironnement dun ct, autres secteurs de lautre.

    Le premier tableau prsente ainsi ceux qui ont un rle poli tique et dcisionnel : les dcideurs politiques. Le

    suivant rassemble ceux qui sont directement impliqus dans la planification, la gestion et lamnagement

    des forts : les gestionnaires. Les quatre autres incluent successivement les acteurs engags dans lappui-

    conseil aux gestionnaires mais aussi aux dcideurs, la recherche, lenseignement et la formation, ainsi que le

    financement du secteur.

    Si la plupart de ces organismes sont bass dans la rgion, certains interviennent partir d au t res pays. Cest,

    par exemple, le cas de grandes socits forest i res ou dONGs internationales. Pour chaque grande catgorie,nous avons dissoci les acteurs en fonction de leur sphre dinfluence privilgie, de leur chelle daction habi-

    tuelle, en partant du niveau global (mondial) vers le local. Mme si un type dacteur particulier se tro u ve

    mentionn en face dune chelle donne, cela ne veut pas dire quil ne puisse prsenter des connections, avo i r

    de linfluence ou des impact a d au t res chelles. Dans ce cas, des commentaires appropris sont insrs dans

    le texte relatif ces acteurs.

    Les acteurs institutionnels sont inscrits au croisement des lignes et des colonnes. Etant donn que nous

    nous adresserons au final des personnes physiques et non pas seulement des institutions (personnes

    morales), nous avons prcis quelles taient les personnes clefs au sein de chaque institution identifie. Cert ai n s

    t i rent directement leurs revenus des resso u rces forest i res ; d au t res ont une influences sur le

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    secteur forestier mais ne tirent pas leur revenus directement de lexploitation de la fort, du moins en thorie.

    C ertains sont favorables la gestion durable des resso u rces, vo i re garants de leur pren n i t ; d au t res, au

    co n t r ai re, rsistent la mise en place dune gestion durable. Certains sont garants des intrts collectifs ;

    d au t res sont seulement mens par leurs intrts individuels.

    Enfin, chaque tableau est accompagn dun texte faisant rfrence aux colonnes et aux lignes, de gauche

    droite et du haut vers le bas du tableau.

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    1 - Les acteurs politiquesLes dcideurs politiques jouent le rle principal dans llaboration et la mise en application despolitiques fores-

    t i res arrtes tant au niveau international, rgional, que national, provincial ou local. Ils dfinissent le cadre

    gnral dans lequel agissent les autres acteurs et ont, par ce biais, un impact important sur ces derniers. Ils sont

    en retour influencs par les autres acteurs en pro p o rtion du degr dorganisation et de la capacit de l o b by i n g

    de ces acteurs, ainsi que des relationstraditionnelles dfinissant les liens entre ces l i t es et leur base ou leurs

    rseaux de connaissances.

    Le tableau suivant rassemble quelques lments de rflexion sur les caractristiquesde fonctionnement de ces acteurs

    et leurs motivations, en particulier vis--visde la gestion et de lexploitation durable des resso u rces forest i res.

    Source : Mercoiret, Doumenge et Gami (i n Mercoiret, 2001)

    Quil sagisse des reprsentants des organisations internationales ou des acteurs politiques rgionaux et

    nationaux (Prfets, Go u verneurs, Mi n i st res, Reprsentants des tats des les institutions rgionales), toutes

    ces personnalits matrisent souvent peu le domaine forestier ou environnemental. Elles sont nommes par

    les pouvoirs excutifs dont elles dpendent et possdent toujours un rseau de relation et de clientle leur

    permettant dobtenir ce type de poste. Seuls, les Chefs dtats ou les parlementaires lus peuvent gnralement

    se prvaloir dune lgit imit par les urnes et affirmer reprsenter leurs lecteurs.

    Toutes ces personnes ont reu et retiennent une parcelle plus ou moins importante de pouvo i r. El l es

    utilisent trs souvent leur position pour la conforter par des attitudes paternalistes et de relation de

    type cl ientliste ou n o - p at r i m o n i al . Ceci conduit gnralement une personnalisation du pouvo i r

    et l ap p ropriation prive des resso u rces collectives, en contradiction avec leur statut de garant des

    intrts collectifs.

    Bien entendu, ce schma trs gnral ne reflte quune partie de la ralit. Certains de ces acteurs politiques

    sont rellement conscients du rle clef quils jouent dans le sens dun dveloppement durable des socits

    humaines dont ils sont les reprsentants. Dautres sont aussi pousss agir dans le sens du bien collectif par

    Les acteurs de la gestion forestire en Afrique Centrale et de lOuest - Projet FORAFRI

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    Motivations pour undveloppement durable

    Garant de lintrt collecti f .

    Responsables de la gestion durable desressources, et de la conservation de labiodiversit pour les gnrationsfutures.

    Doivent quilibrer solidarits interna-tionales et dfense des intrtsnationaux.

    Responsables du dveloppementsocio-conomique des populations.

    Garants des principes et valeursthiques, dmocratiques,

    cologiques.

    Autres motivations(drives)

    Les intrts privs passent avant lesintrts collectifs.

    Priorit aux intrts nationauxau dtriment de la solidaritinternationale.

    Laisse-faire et laxisme au nom duralisme politique ou cause dudcouragement.

    Sensibil it plus grande au lobbyingproductiviste ou spculatif quauxpressions thiques.

    Les drives affaiblissent leur

    crdibi li t et celle des principes qui lssont chargs de dfendre.

    Mode de fonctionnement

    Peu de temps, peu de disponibiliten gnral, et pour linformation enp art i cu l i er.

    Besoin d informations, claires,prcises, concises.

    Une ide la fois.

    Prudence tactique par rapportaux informations reues ou diffuser.

    Rarement techniquementcomptents.

    Dpendance et sensibilit aux

    vnements.

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    leurs interlocuteurs, ONGs et bailleurs de fonds en particulier. Ces autres acteurs, ainsi que les grandes

    socits prives dont nous parlerons plus en dtail ultrieurement (chapitres2, 3 et 6) sont capables de

    faire pression et dinfluer sur les dcisions prises par les politiques. Ils jouent un rle important dans les

    quilibres dynamiques intrts collectifs - intrts privs.

    Ntant pas des spcialistes des domaines pour lesquels ils doivent pren d re des dcisions, ces politiques

    sont pauls par des techniciens, par des personnes qui prparent pour eux les textes des politiques fores-

    t i res et environnementales, les textes de lois, rgles et pro cd u res. Ces personnes sont en gnral

    m em b res des administrations et, ce titre, responsables de la gestion des resso u rces (chapitre 2). Parf o i s

    et de plus en plus maintenant d au t res acteurs sont aussi impliqus ou consults dans les pro cessu s

    de prparation des textes: reprsentants du secteur priv, dON Gs ou de bailleurs de fonds, acteurs de

    la gestion forest i re, de lappui-conseil, vo i re de la rech erche. Leur degr de part icipation et d i n f l u en ce

    est trs variable, fonction en particulier de leur poids conomique ou politique et de leur degr

    d o r gan i sat i o n .

    Eaux et Forts et EnvironnementIl est clair que les politiques et les accords internationaux sur la conservation de la biodiversit, lutilisation

    et la conservation des forts, peuvent considrablement influencer et parfois mme prvaloir sur les poli-

    tiques nationales, par exemple par le biais du commerce international ou dautres sanctions. Les acteurs

    politiques nationaux peuvent potentiellement influencer en retour ces processus internationaux. Toutefois,

    le poids des reprsentants des tats dAfrique centrale est souvent minime dans ces fora internationaux. Les

    raisons sont lies au manque de concertation pralable et de prises de positions communes, au manque de

    connaissance des dossiers et de formation en ngociation politique au plus haut niveau, voire au manque

    dintrt de certains pour ces dbats internationaux.

    Di verses institutions internationales telles que la FAO (Organisation des NationsUnies pour lalimentation et

    l agr i cu l t u re), le PNUE (Programme desNations Unies pour l En v i ronnement), le PNUD (Programme des

    Nations Unies pour le Dveloppement) ou l O I BT (Organisation Internationale des Bois Tropicaux) uvren t

    dans le domaine forestier ou y ont une grande influence. Ces organismes sont des organismes techniques et de

    d veloppement mais ils pro cu rent aussi un cadre de nombreuses discussions sur les politiques forest i res mon-

    dialeset de nombreuses tractations y rel at i ves. Si les pays de la rgion sont reprsents dans ces organisations,

    leur influence y est souvent faible au regard de celle des reprsentants des paysdvelopps ou mme au sein des

    groupes dinfluence rassemblant les pays en voie de dvel o p p em en t .

    Des discussions concernant lavenir et la gestion des forts prennent aussi place au sein de divers fora plus

    ou moins lis au systme de Nations Unies et aux conventions internationales: Convention sur la diversi-

    t biologique, Convention sur les changements climatiques, Convention sur la dsert ification, Forum

    intergouvernemental sur les forts, CITES (Convention internationale sur les espces en danger),

    Commission du dveloppement durable, etc. Ces fora et conventions ont une importance capitale pour le

    dveloppement dune conscience globale quant lavenir des ressources naturelles, en particulier forestires,

    et dune gouvernance mondiale de ces ressources. Les dbats qui se droulent dans lenceinte dautres

    conventions internationales (Convention sur les sites du patrimoine mondial, etc.) peuvent avoir un impact

    politique mais restent souvent plus techniques, politiquement en de des conventions mentionnes ici ;

    nous en reparlerons propos du troisime tableau.

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    Au niveau africain, ou plus spcifiquement de lAfrique centrale, le contexte politique et institutionnel

    de la gestion forest i re a beaucoup volu au cours des dix dernires annes. L OAB (Or gan i sat i o n

    Africaine du Bois), institution traditionnellement proccupe par la valorisation conomique des forts

    et lexploitation industrielle du bois, a t ren f o rce par des initiatives plus souples et plus dynamiques,

    car moins institutionnalises, et plus proccupes de conservation et de dveloppement durable. Citonsen particulier la CEFDHAC (Confrence sur les Ecosystmes de Forts Denses et Humides d A f r i q u e

    Centrale), confrence des ministres et forum multi-acteurs, qui a permis de dcloisonner les dbats sur

    les forts et l en v i ronnement entre acteurs publics, ONGs et secteur priv. Lexistence de ce forum a fait

    ragir divers acteurs, soit dans le sens dune meilleure collaboration, soit dans celui dune rsistance au

    changement. Le Sommet des Chefs d Etats dAfrique centrale (qui sest tenu Yaound, au Camero u n ,

    en 1999) et la Confrence des Mi n i st res des Forts dAfrique Cent rale ( C O M I FAC) ont sans aucun

    doute vu le jour suite aux soubresauts suscits par la CEFDHAC. Le rajustement des rles et des pr-

    ro gat i ves de ces divers acteurs politiques nest pas termin et donnera certainement lieu de nouveau x

    dbats. Le rsultat sera-t-il positif pour la gestion durable des resso u rces ou strile au point de tuer toute

    i n i t i at i ve?Seul l avenir nous le dira.

    Parmi les produits de ces initiatives, on peut noter la prparation dun Plan d Action Stratgique pour la

    co n servation de la biodiversit en Afrique centrale (PAS) et celle, toute rcente, dun Plan de conver gen ce

    driv du travail des experts ayant particip au suivi du sommet de Yao u n d / C O M I FAC. Ce plan se veut un

    dnominateur commun sur lequel les diffrents tats signataires conviennent de s en t en d re pour engager des

    actions nationales et rgionales en faveur de la gestion durable des cosystmes forestiers dAfrique centrale.

    Aux niveaux nationaux, les principales structures et personnes jouant un rle politico-administratif incluent

    les Prsidents et les Ministres en charge des forts et de lenvironnement, ainsi que leurs proches collabora-

    teurs. On peut y ajouter des cellules de concertation, de coordination ou de planification telle que celle qui

    est en train de voir le jour au Gabon (CPSE : Cellule de Planification et de Suivi-Evaluation).

    Autres secteursDans tous les secteurs non forestiers, il existe des organismes internationaux pouvant avoir un impact sur

    les forts. Citons en particulier : la Banque mondiale, la FAO, le FMI (Fonds Montaire International), la

    BAD (Banque Africaine de Dveloppement), le PNUD, lUnesco (Organisation des Nations Unies pour

    lducation, la science et le culture), lOMC (Organisation Mondiale du Commerce), l O C D E

    (Organisation pour le Commerce et le Dveloppement Economique), etc. Cet impact peut tre direct, du

    fait de limplication partielle de linstitution dans le secteur forts-environnement, ou indirecte, par le biais

    de financements accords dautres secteurs dclenchant en retour dimportants impacts sur les forts. Les

    financements agricoles ou pour le dveloppement des infrastructures, par exemple, sont souvent beaucoup

    plus importants que ceux accords la conservation et la gestion durable des ressources naturelles renou-

    velables, pouvant mettre mal des annes dinvestissement dans le secteur fort-environnement. Ces inves-

    tissement ne saccompagnent gnralement pas des mesures ncessaires la diminution et au contrle des

    impacts environnementaux.

    Dans les pays de la rgion, tout un ensemble de ministres ont une influence directe ou indirecte impor-

    tante sur le secteur forestier. Les personnels en cause nen sont malheureusement pas toujours conscients ou

    cultivent au contraire les oppositions afin de sauvegarder leur parcelle de pouvoir. La mme remarque tant

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    valable pour les ministres en charge des forts ou de lenvironnement, au sein desquels les luttes frquentes

    entre les divers services hypothquent toute dmarche de dveloppement durable.

    Il est en particulier important que soient mis en place des mcanismes de mise en cohrence des diverses

    politiques sectorielles. Cela commence se faire dans les divers pays de la rgion mais reste encore de peudeffet vritable sur les forts. Les ministres quil convient de citer ici sont ceux du Plan et de

    lAmnagement du terri toire, de l Economie et des Finances, du Tourisme, de l A gr i cu l t u re ou

    Dveloppement rural (selon les pays).

    Les Ministres de lIntrieur ont une place un peu part dans cet ensemble car ils incluent tout un groupe

    dacteurs particulirement importants dans la gestion du territoire, depuis les Gouverneurs de provinces et

    les Prfets (ou Sous-prfets) jusquaux Maires de communes et tous les chefs des collectivits de base int-

    grs dans les systmes poli tico-administratifs. Tous ont ou peuvent avoir un impact important sur la

    gestion des forts, soit du fait de prises de dcisions sur laffectation des terres, la conservation ou lexploi -

    tation des forts, soit du fait dattitudes de prdation sur les ressources en question.

    LgislatifLes acteurs des corps lgislatifs jouent un rle fondamental dans ldification et la validation des lois fores-

    tires ou dautres secteurs. Sil est clair que la plupart de ces parlementaires ne sont pas des spcialistes du

    domaine forestier et environnemental, un certain nombre dentre eux ont manifest leur volont dtre

    mieux informs et de mieux participer aux dbats internationaux dans ce domaine. Un rseau rgional de

    parlementaires dAfrique centrale a ainsi vu le jour en 2001 dans le cadre de la CEFDHAC.

    Si de nouvelles lois forestires, incluant mieux les problmatiques de dveloppement durable, ont pu trevotes dans divers pays, cela est certainement d en partie la prise de conscience de certains parlemen-

    taires, mais aussi et surtout au lobbying exerc auprs deux par les bail leurs de fonds, les ONGs et certains

    politiques de lexcutif. Dans le cas du Cameroun, par exemple, ces pressions ont permis une volution

    de la loi forestire thoriquement bnfique la gestion durable des forts mais qui na pas empch

    laugmentation de fait des attitudes prdatrices de nombreux acteurs politiques, gestionnaires et exploitants.

    Ces pressions ont t parfois considres par certains responsables comme des ingrences dans les affaires

    camerounaises (avec plus ou moins de bonne foi, faut-il le prciser). La relative mconnaissance du secteur

    fort-environnement par les parlementaires, ajout au fait quils ont souvent limpression que leurs intrts

    individuels sont menacs par les changements proposs, constituent des raisons majeures au trs long dbat

    qui a prcd ladoption de la nouvelle loi forestire gabonaise.

    Parmi les personnes clefs de ce groupe dacteurs politiques, il convient de citer en particulier les Prsidents

    des Assembles nationales ou des Snats ainsi que ceux des commissions techniques en charge des questions

    forestires ou environnementales au niveau des deux chambres.

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    2 - Les acteurs de la gestionTous ces acteurs ont en commun une participation voire un intrt dans la gestion des ressources fores-

    tires. Certains ne tirent pas directement leurs revenus de la fort, comme par exemple les reprsentants des

    administrations; du moins en thorie. D autres vivent de lexploitation des ressources forestires, partielle-

    ment ou en totalit : exploitants forestiers, populations rurales.

    Dans cette catgorie, outre ceux qui exploitent ou protgent les forts sur le terrain, nous avons des insti-

    tutions et des personnes qui ont pour mission de faire appliquer les lois et rglementations (administrations

    forestires, par exemple) ou qui incitent les acteurs de terrains les appliquer dune manire plus ou moins

    littrale ou oriente (administrations, ONGs, bureaux dtudes, syndicats). Les administrations doivent

    en outre contrler et sanctionner les manquements au respect des rgles tablies.

    Certaines des caractristiques de ce groupe trs diversifi dacteurs sont prcises ci-dessous.

    Source : Mercoiret, Doumenge et Gami (adaptde Mercoiret, 2001)

    Administrations des eaux et forts et de lenvironnement

    Ces administrations sont charges de la mise en uvre des politiques forestires dcides au niveau gou-vernemental. Leur rle est traditionnellement fondamental dans la gestion des forts et de lenvironnement

    car, dans la trs grande majorit des pays africains, les forts appartiennent ltat qui les gre au travers de

    ses institutions. Dans lensemble des pays dAfrique centrale, jusque trs rcemment, les tats avaient lam-

    bition de tout vouloir matriser, depuis les aspects de conservation et de gestion des domaines forestiers dans

    leur totalit jusqu lexploitation et la transformation. Si les entreprises publiques ou parapubliques restent

    encore nombreuses (voir ci-aprs), les administrations reconnaissent maintenant quelles nont ni les

    moyens ni la capacit de tout grer.

    Les influences des courants de pense internationaux (privatisation, dcentralisation, partage quitable des

    revenus, etc.) les incitent dailleurs voluer vers un rle de dfinition des normes et rgles, de survei l l an ce

    Projet FORAFRI - Les acteurs de la gestion forestire en Afrique Centrale et de lOuest

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    Motivations pour undveloppement durable

    Doivent respecter et pour certainscontrler le respect des rgles tablies.

    Doivent proposer des solutionstechniques adaptes la ralit maisdans le cadre des rglementations.

    Peuvent proposer l volut ion desrglementations sur la base de leur

    exprience (remonte de linformationsur les succs et les checs).

    Doivent contribuer au dveloppementdurable des socits humaines dont ils

    forment une partie.

    Autres motivations(drives)

    Tendance privilgier les intrtsparticuliers au dtriment des intrtscollectifs.

    Tendance profi ter de leur positioninstitutionnelle ou conomique.

    Habitudes et routines favorisent lelaxisme et entravent innovations et

    changements.

    Mode de fonctionnement

    Demandeurs dinformations tech-niques et pratiques.

    Demandeurs dappuis ou de facilitsfinancires, et donc dinformations ence domaine.

    Prudents par rapport leursresponsabilits.

    Prudents par rapport aux change-ments (sauf les ONGs).

    Nont pas toujours conscience de leurplace et de leur rle dans lensemblede la socit.

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    et de sanction, plus que de gestion mme du territoire forestier (sauf dans certaines circonstances telles que

    les rserves et parcs nationaux). Une grande partie de la gestion forest i re est de fait concde aux socits

    prives (exploitation forest i re, tourisme cyngtique) et, de manire timide et difficile au Cameroun, aux

    communauts rurales (forts communautaires). Tout cela participe aussi dune dmarche de dcentralisa-

    tion, qui se matrialise plus ou moins vite selon les pays, et pose tout un ensemble de problmes concernantles comptences locales et la rpartition des cots et bnfices de la gestion.

    Les principales directions techniques des Ministres de Eaux et forts incluent : les Directions en charge des

    Forts, de la Faune et de la chasse, des Aires protges, de lEnvi ronnement, des Inventaires et amnage-

    ments, auxquelles on pourrait ajouter les Directions des Etudes et planification. Parmi les services

    nationaux, on peut citer ceux chargs du Reboisement (par exemple le SNR Service National de

    Reboisement, au Congo). Les personnels de ces services sont en gnral techniquement comptents, mme

    si le besoin de remise niveau peut se faire sentir.

    Les cellules de planification et de coordination dont il est question dans le tableau 2 concernent en parti-culier le PAFT (Programme dAction Forestier Tropical, au Gabon, au Cameroun ou au Congo, par

    exemple) et le PNAE (Plan National dAction Environnementale) ou, plus rarement, un sujet tel que la

    biodiversit (au Gabon, par exemple). Il faut aussi mentionner nouveau la CPSE gabonaise ainsi que les

    cellules de projets telle que celle du PFE Projet Fort-Environnement au Gabon et les futurs PSFE de ce

    pays et du Cameroun (Programme Sectoriel Fort-Environnement).

    Ces services gouvernementaux sont reprsents dans les provinces, rgions ou dpartements par des

    directions dcentralises telles que les DREF du Congo (Direction Rgionale des Eaux et Forts). De

    manire oprationnelle, mais trs htrogne en fonction du pays et des zones considres, ces directions

    sont parfois reprsentes au niveau local de gestion, en particulier dans les aires protges (Brigades

    de faune, Conservateurs). Tous ces services manquent souvent de moyens humains et financiers pour tre

    indpendants des exploitants et rellement acti fs sur le terrain. I ls sont, soit en bute aux autres pouvoirs

    politico-administratifs de leur zone dintervention lorsquils veulent faire respecter les lois, soit en cheville

    avec ces mmes pouvoirs.

    Autres ministresD au t res ministres influent plus ou moins directement sur la gestion durable des resso u rces forest i res :

    Plan et amnagement du terri toire, Economie et Finances, Agriculture, Dveloppement rural, To u r i sm e,

    Mines et Energie, Justice, Intrieur et Administration du territoire (que nous avons dj mentionn au

    ch ap i t re 1). Chacun de ces services tatiques est jaloux de ses prro gat i ves et les conf lits dintrts sont

    frquents. La conscience collective et le dveloppement dune collaboration harmonieuse sont encore

    d vel o p p er.

    Des pays comme le Gabon et le Congo, dont une trs forte pro p o rtion des entres de devises dpend

    des recettes ptro l i res, se tournent de plus en plus vers le secteur forestier dans lespoir que ce secteur

    p o u rvoira au moins en partie la diminution inluctable de la part du ptrole dans lconomie d i ci

    20 30 ans. Si la mise en place des plans damnagement et le calibrage des industries de transformation

    rel at i vement une production durable ne sont pas assurs, l avenir de la fort en sera gravem en t

    c o m p ro m i s.

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    Organismes publics ou parapublicsDans certains pays, la gestion des aires protges est confie un organisme public qui dispose dune

    indpendance de gestion. Cest le cas en RDC, avec lICCN (Institut Congolais de Conservation de la

    Nature) et en Guine Equatoriale, avec lINAP (Institut national des aires protges). Cest aussi le cas auCameroun pour tous les aspects touchant lamnagement et la sylviculture avec lONADEF (Office

    National de Dveloppement des Forts) ou en Cte d Ivo i re, avec la SODEFOR (Socit de

    Dveloppement des Forts). Dautres organismes publics ou parapublics incluent : les instituts nationaux

    de cartographie, la SNBG (Socit Nationale des Bois du Gabon), qui a lexclusivit de la commercialisa-

    tion de lOkoum et de lOzigo, ou des plantations forestires et des socits agro-industrielles pouvant

    avoir un impact important sur les forts. Au Gabon, par exemple, certains de ces organismes ont t priva-

    tiss ou sont en voie de ltre (H vgab, par exemple).

    Privs industrielsLe secteur de lexploitation forestire est lun des moteurs des conomies nationales des pays dAfrique

    centrale. Suivant le dclin de lexploitation forestire en Afrique de lOuest et le dplacement des socits

    internationales vers lAfrique centrale, suivant limplantation des socits asiatiques dans la rgion, la dcennie

    passe a vue une forte expansion de lexploitation forestire en Afrique centrale. Elle est maintenant

    prsente sur une trs grande part des territoires forestiers nationaux. Lexception reste la RDC, du fait de

    limmensit de la fort et des difficults logistiques et politiques qui y persistent.

    La plus grande part des concessions et permis forestiers sont exploits par de grands groupes dorigine euro-

    penne et maintenant asiatique : Danzer, Feldmeyer, Man Fai Tai, Rimbunan Hijau, Rougier, Sonae,

    Thanry, Wijma, etc. Certains dentre eux sont prsents par leurs filiales dans plusieurs pays. I ls agissent auniveau local (site dexploitation), o ils sont souvent le seul agent de dveloppement rural ou considr

    comme tel par les populations rurales, avec une reprsentation dans la capitale du pays concern; les filiales

    pouvant ne pas porter le nom de la structure mre. Par exemple, Thanry a pour filiale au Gabon la CEB

    (Compagnie Equatoriale des Bois).

    Le secteur forestier tant gnralement lun des grands employeurs des pays de la rgion et un pourvoyeur

    de devises non ngligeable, tous ces grands groupes possdent un poids socio-conomique important. I ls

    disposent aussi de connexions politiques nationales, voire internationales. Certaines de ces entreprises sont

    actives dans les fora forestiers internationaux, en particulier travers lIFIA, une fondation regroupant les

    plus importantes socits forestires europennes.

    En thorie, le rle de lindustrie forest i re est de fournir du bois pour la satisfaction des besoins des socits

    humaines en la mati re : cest, pourrait-on dire, leur raison dtre ou leur mission sociale .

    Pratiquement, avec lintroduction en bourse des groupes internationaux et lapparition de grands groupes

    dont les activits principales concernent dautres secteurs (transport, agroalimentaire, etc.), la plupart de ces

    compagnies prives sont dabord proccupes par un retour sur investissement et une rentabilisation finan-

    cire aussi rapides que possible. Cela est comprhensible mais nest pas favorable la mise en place dune

    exploitation durable. Dautant plus que les services de ltat chargs du contrle de ces entreprises sont

    faibles, voire inexistants, lorsquils ne ferment pas tout simplement les yeux sur certaines pratiques contre

    pices sonnantes et trbuchantes.

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    Il faut toutefois souligner quun certain nombre dentreprises sengagent, en particulier au Gabon, dans la

    mise en place de plans damnagement et dune exploitation plus durable ; cest par exemple le cas de la

    CEB, de Leroy-Gabon ou de Rougier. Elles sy engagent par intrt bien compris ou incits par des bailleurs

    de fonds ou des ONGs internationales. Il est intressant de souligner ici les grandes diffrences et diver si t s

    dattitudes quil peut y avoir, au sein mme de ces socits forestires, entre : un Directeur gnral europensensible limage de marque de sa socit (voire convaincu de la ncessit de mettre en place une

    gestion durable des ressources), un Directeur dune filiale nationale qui doit traiter dans un contexte

    politique et socio-conomique trs demandeur, un chef de chantier ou dexploitation qui travaille comme

    il la toujours fait et na comme objectif que produire en fonction de la demande, ou encore un conducteur

    dengin ou un abatteur qui ne sont rtribus quau rendement. Mme si certains responsables sengagent

    vers une exploitation plus durable, le chemin reste encore long avant que le changement de pratiques ne

    soit rellement incorpor dans la culture mme des entreprises, du sommet vers la base.

    Il convient enfin de mentionner que les socits forestires contractualisent parfois certaines tches, en

    particulier le transport des lieux dexploitation vers les usines ou les ports (comme au Cameroun, par

    exemple). Ce systme de contractualisation est moins tendu dans le secteur forestier que dans celui du

    ptrole mais peut contrecarrer certains efforts menant une exploitation forestire durable. En effet, le

    contractant se dcharge de certaines tches auprs du contract mais gnralement sans se proccuper de la

    manire dont le travail est ralis ni des impacts de son activit. Le premier peut par exemple interdire le

    transport du gibier sur ses vhicules, alors que le second ne le fera pas obligatoirement. Tout fractionnement

    des tches complique encore un peu plus linformation et la sensibilisation des personnels.

    Bureaux dtudes

    Nous parlerons plus spcifiquement des bureaux dtudes au chapitre suivant, concernant les acteurs de

    lappui-conseil. Toutefois, nous les avons mentionn ici, au niveau des sites, car ils peuvent jouer un rle

    important dans la gestion des sites sur lesquels ils travaillent, en particulier dans les aires protges (cest le

    cas dans le cadre du programme ECOFAC Ecosystmes Forestiers dAfrique Centrale). Les amnagistes

    de certaines socits forestires sont souvent embauchs directement par les socits mais ils peuvent aussi

    tre contracts auprs de bureaux dtudes.

    Privs artisanauxDans le cadre des filires prives organises, nous avons relev trois types dacteurs jouant un rle impor-

    tant : les commandi taires (des lites urbaines le plus souvent), les intermdiaires et transporteurs, et lesproducteurs. Sous le terme de producteurs se cachent en fait divers acteurs : chasseurs locaux ou trangers

    aux terroirs, agricultrices, collecteurs de produits forestiers non ligneux (PFNL) y compris de plantes et

    danimaux des fins mdico-magiques, etc. Le commerce de certains produits alimentaires (flore et faune)

    est particulirement florissant, souvent aux mains de femmes ou dhommes trangers aux pays: cest le cas

    au Gabon pour le commerce de produits agricoles ou forestiers en provenance du pays mme ou des pays

    limitrophes (Cameroun en particulier) voire dAfrique de lOuest.

    On peut classer aussi dans cette catgorie les petits exploitants forestiers indpendants qui nont pas de

    permis mais qui coupent les arbres pied pied lgalement ( pitistes du Congo) ou illgalement. Cette

    exploitation illgale est particulirement florissante au Cameroun.

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    Organisations non gouvernementalesLes ONGs relvent aussi plus spcifiquement du groupe des acteurs de lappui-conseil. Toutefois, certaines

    dentre elles, des ONGs nationales ou internationales qui ont des projets de terrain, peuvent tre directe-

    ment impliques dans des actions de gestion (WWF Fonds mondial pour la nature, par exemple). Ellescomblent ainsi certaines dficiences des services de ltat.

    Syndicats professionnelsNous avons rassembl ici les syndicats professionnels en tant que tels (comme le Synfoga - Syndicat des

    exploitants forestiers du Gabon) mais aussi des organismes internationaux de dfense des intrts privs, qui

    incluent donc des gestionnaires et des oprateurs de terrain, voire des syndicats chargs de reprsenter les

    intrts de certaines catgories de personnels.

    PopulationsDans cette catgorie, laccent est surtout mis sur les lites tous les niveaux de la socit. La typologie

    des lites est complexe tablir. Une lite est, le plus souvent, un ressortissant dun village donn ayant un

    niveau dinstruction suprieur la moyenne et une influence certaine sur les autres natifs de son terroir. Il

    est cens apporter de la lumire aux autres. De prs ou de loin, il influence les grandes dcisions prises

    au village. Llite peut tre le fils du coin devenu dput, ministre, grand administrateur de ltat, ceci vu

    lchelle nationale. Au niveau local (village), llite peut tre linstituteur du village, linfirmier, etc. Les lites

    villageoises ou provinciales jouent essentiellement le rle de courroie de transmission entre la population et

    la grande lite rsidente en ville. Gnralement, aucune dcision importante engageant le village ne peut

    tre prise sans lavis des lites vivants en ville.

    Les populations rurales sont considres ici sous langle dutilisateurs locaux des ressources naturelles: com-

    munauts villageoises utilisant leurs terroirs des fins de subsistance ou commerciales et populations

    exognes. Ce dernier sous-ensemble est impliqu dans une exploitation de rente avec une organisation

    structure en rseaux ou filires: viande de brousse au Gabon, Cameroun, Congo, par exemple ; rotin au

    Cameroun et au Gabon. Cest lexemple type de linterface ville-fort.

    Bien quencore timide, la gestion de la fort tend actuellement vers une plus grande implication des popu-

    lations locales (gestion en partenariat). Cette implication se fait le plus souvent selon deux cas de figure :

    linitiative peut venir de la population ou de linstitution des Eaux et forts. Dans ce contexte, le rle deslites ne doit tre ni oubli ni minimis. La mise en place du processus de participation des populations

    ncessite une certaine prparation (sur le plan organisationnel) avec lappui dun facilitateur extrieur.

    Les processus en cause incitent les populations se structurer en groupes organiss qui seront officiellement

    chargs de la gestion des ressources. Ces groupes peuvent contribuer la rgulation de lutilisation des

    terroirs des fins de subsistance et dexploitation commerciale, ainsi que dans le contrle des populations

    exognes impliques dans lexploitation de rente (chasse, cueillette, agriculture). Toutefois, les relations de

    parents (clan, lignage) et dalliances matrimoniales ont tendance briser certaines barrires par des

    obligations culturelles daccueil ou de partage, qui peuvent remettre en question les dcisions collectives

    avalises par ladministration.

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    La mise en place des forts communautaires ou communales, comme cela est prvu au Cameroun, sen

    trouve ncessairement complique. Cela est dautant plus vrai que la culture associative laquelle il est fait

    appel dans les processus gouvernementaux (ou par le biais des ONGs), impliquant la dsignation de repr-

    sentants de la collectivit et limitant les membres de cette collectivit aux personnes physiquement prsentes

    sur le territoire en question un moment donn, ne fait pas partie de la culture traditionnelle des peuplesforestiers. Une porte dentre pour le contrle de lutilisation des ressources sur un territoire donn passe

    par lidentification et laide lorganisation de groupes dintrts (chasseurs, collecteurs, orpailleurs, agri-

    cultrices, etc.).

    Dautres exemples de tentatives dofficialisation de la rgulation collective de gestion des terroirs nous vien-

    nent du Congo, dans le cadre de la cration ou de la gestion dune aire protge (Association des ayants

    droit des terres de Lossi ; COGEREN Comit de Gestion des Ressources Naturelles de la rserve de

    Conkouati). Ces expriences sont encore fragiles car ces acteurs locaux subissent facilement les influences

    dli tes aux intrts divers, de poli tiques ou dexploitants privs. I ls ont aussi souvent certaines attentes,

    irralistes quelquefois, relativement aux bnfices montaires ou autres quils vont retirer de cette associa-tion. Si ces attentes ne sont pas combles, cest lclatement garanti du groupe.

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    3 - Les acteurs de lappui-conseilCes acteurs possdent la connaissance. I ls ont un rle clef dans la dfinition des lois et rglements, en appui

    aux acteurs politiques, et dans la mise en application de ces textes, en appui aux gestionnaires. Si certains

    sont suffisamment humbles pour ne pas imposer tout prix leur point de vue, ou ne pas prendre de haut

    ceux qui ont les pieds dans la boue, ce nest malheureusement pas le cas gnral. I ls doivent aussi montrer

    une certaine assurance face leurs interlocuteurs, et ceci souvent au dtriment du dialogue et de la construc-

    tion de rfrentiels communs.

    Quelques unes de leurs motivations et de leurs faons de fonctionner sont dtailles ci-dessous.

    Source: M ercoiret, D oumenge et Gami (adaptde Mercoiret, 2001)

    PublicsNous avons dj mentionn certaines organisations des Nations Unies car elles procurent l opportuni t de

    discussions politiques (Tableau 1) mais ce sont aussi des organismes techniques dappui aux gouvernementsdans le domaine forestier ou environnemental, en particulier la FAO et le PNUE (y inclus le WCMC

    Centre mondial de surveillance de la conservation).

    Si certaines conventions font lobjet de dbats politiques et de choix pour une socit globale (voir Tab l eau 1 ) ,

    d au t res sont plus spcifiquement techniques. Leurs secrtariats jouent essentiellement un rle dappui la

    concrtisation des engagements nationaux, vo i re de canalisation des financements (souvent limits). Ou t re la

    C o n vention sur la diversit biologique, la Convention sur les changements climatiques, la Convention sur la

    d sertification, la CITES, cest en particulier le cas de la Convention de Ramsar et de celle concernant les Si t es

    du patrimoine mondial. Les secrtariats de ces deux dernires conventions sont resp ect i vement abrits par

    lUICN (Union Mondiale pour la Nat u re) et l Un esco; lUICN apportant un appui scientifique et technique

    Les acteurs de la gestion forestire en Afrique Centrale et de lOuest - Projet FORAFRI

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    Motivations pour undveloppement durable

    Doivent proposer des textesconformes aux connaissancesactuelles.

    Doivent veiller aux cohrences destextes et des dcisions.

    Tentent de faire passer les ides degestion, conservation et exploitationdurable.

    Doivent prparer des rponsesadaptes toutes les situations etargumentes.

    Veil lent un quilibre entr e

    principes et contraintes de la ralit,entre intrts collectifs et individuels.

    Autres motivations(drives)

    Sensibilit aux pressionshirarchiques, politiques, financireset autres.

    Tendance privilgier leur domainede comptence ou leurs intrtsspcifiques.

    Accordent plus dimportance auxprincipes ou aux contraintes de laralit sans soucis dquilibre ou decohrence.

    Tendance la facilit danslarech erche et lut il isation desinformations (rep ro d u ct i o n

    dinformations banales ou nonv r i f i es) .

    Tendance imposer leurs vues aux

    gestionnaires sans discussions.

    Mode de fonctionnement

    Disposent de temps.

    Ont besoin dinformations et deconnaissances actualises, et sont doncdemandeurs.

    Doivent tre prcis et rigoureux.

    Prudents par rapport leursresponsabilits.

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    toutes deux. La CITES est conseille par lUICN et tous les groupes de spcialistes qui y sont associs

    ( Groupes de spcialistes sur l Elphant dAfrique, sur les Primates, etc.) et bnficie largement dun rseau de

    su rveillance du commerce international (Traffic) cr l i n i t i at i ve de lUICN et du W W F.

    Les services techniques des ministres sont quant eux chargs de faire appliquer les textes de lois mais ilssont aussi les premiers consults par les acteurs politiques dans la prparation de ces mmes textes. I ls

    consultent eux-mmes ou subissent linfluence dautres acteurs: privs, ONGs, experts en tout genre. Pour

    cette mission, ils doivent obtenir linformation la plus pertinente possible, actualise et bien taye.

    Bureaux dtudesCertains grands bureaux dtudes internationaux grent directement les financements destins la gestion

    des ressources forestires et veillent, sur le terrain, lapplication des politiques dfinies dans le cadre de la

    gestion durable des ressources forestires (voir chapitre prcdent). Tel est par exemple le cas du consortium

    AGRECO (AGRER et Agriconsulting) dans le cadre du projet ECOFAC. Dans un autre domaine, on peutciter la socit SGS (Socit Gnrale de Surveillance, dont fait partie SGS-Forestry) qui supple ladmi-

    nistration camerounaise dans le contrle du commerce du bois.

    Le rle principal de ces bureaux dtudes est toutefois d ap p u yer les acteurs locaux et de les former la gestion

    durable des resso u rces, mais ils tendent souvent raliser eux-mme les travaux pour lesquels ils sont contrac-

    ts sans prvoir suffisamment la formation des capacits locales et le transfert de leurs activits des nationaux.

    Ces bureaux dtude ont des siges internationaux bien loin de la rgion (Europe et Canada en particulier)

    mais mettent parfois en place des reprsentations ou fi liales rgionales. Cest par exemple le cas de lONF

    International (Office National des Forts), qui a cr avec Luso Consult une filiale en Afrique

    centrale (Sylvafrica), oriente vers lappui aux exploitants forestiers pour la mise en place de leurs plans

    damnagement. Dans le mme secteur, on trouve des bureaux dtude travaillant essentiellement depuis

    leur base (FRM Forts, Ressouces, Management, en France, par exemple) ou, au contraire, installs dans

    la rgion (TWE Tropical Wood and Environment, au Gabon, par exemple). Ils ont gnralement une

    vocation rgionale car, dune part, le march de lappui lamnagement forestier est en pleine expansion

    dans toute lAfrique centrale et, dautre part, les concurrences et ltroitesse des marchs nationaux ne leur

    permettraient pas de survivre en restant cantonns un seul pays.

    Dans le domaine forestier, en particulier dans celui des inventaires ou de lexpertise du secteur, le nombre

    de bureaux dtudes nationaux est en pleine expansion depuis plusieurs annes dj. Cest surtout le cas au

    Cameroun, o des lites politico-administratives ont cr leurs propres bureaux dtude en parallle leur

    emploi rmunr. Sans prjuger de la qualit de ces bureaux, cela nest pas sans poser quelques problmes

    au niveau de galit des chances dans les appels concurrence. Il faut aussi mentionner que certaines ONGs

    enregistres comme telle agissent en fait comme des bureaux dtudes. La limite entre les deux catgories

    est souvent plus que floue.

    Organisations non gouvernementalesPlusieurs ONGs internationales travaillent dans la rgion. Elles ont leur sige dans les grands pays indus-

    tr ialiss dEurope ou dAmrique : CI (Conservation International), UICN, RAN (Rainforest Action

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    Network), Survival, WCS (Wildlife Conservation Society), WRI (Institut des ressources mondiales), WWF,

    etc. Certaines disposent de reprsentations rgionales (UICN-BRAC, WWF-CARPO, CARPE -

    Programme rgional pour lenvironnement en Afrique centrale) ou nationales (WCS, Tropenbos) alors que

    dautres travaillent essentiellement sous forme de missions (WRI, par exemple).

    Pour compliquer le paysage, certaines ONGs ne sont pas des entits bien individualises mais plutt des

    ensembles dont les diverses parties peuvent agir dans la rgion, de concert ou non. Cest par exemple le cas

    de la nbuleuse WWF, avec les WWF-US, WWF-Belgique, WWF-Pays-Bas et WWF-International,

    travaillant directement ou soutenant des projets dans la rgion. Les bureaux nationaux du WWF, dont celui

    du programme Cameroun, ne sont pas toujours bien intgrs au bureau rgional situ au Gabon. LUICN

    est aussi un cas un peu part car cest la fois une organisation non gouvernementale et gouver n em en t al e,

    ayant certains tats de la rgion pour membre. Ses activits sont coordonnes en Afrique centrale et en

    Afrique de lOuest par deux bureaux rgionaux (dont celui du Cameroun pour lAfrique centrale). LUICN

    dispose aussi de nombreux groupes de spcialistes fonctionnant en rseaux (voir plus loin).

    Ces grandes organisations sont prsentes depuis le niveau des dbats politiques mondiaux ou rgionaux

    jusqu celui de la gestion de projets de terrain de conservation-dveloppement (projet WWF-Minkb au

    Gabon ; projet UICN-Waza-Logone au Cameroun). Ici aussi, i l faut souligner, comme dans le cas des

    bureaux dtudes, que les activits prvues au titre de ces projets sont souvent directement menes par les

    ONGs en question. Le passage du faire soi-mme au faire-faire par les acteurs locaux pose toujours

    des diff icults ; la formation et le transfert des comptences nont pas toujours limportance quelles

    devraient avoir. De plus, si lUICN est clairement une organisation dappui-conseil, cest moins le cas du

    WWF qui, tant un fonds, collecte de largent et joue aussi un rle de bailleur de fonds (Chapitre 6).

    Autre acteur un peu hybride quil convient de mentionner, lADIE (Association pour le Dveloppement de

    lInformation Environnementale), appuye par un projet mult ibailleur, le PRGIE (Programme Rgional de

    Gestion de lInformation Environnementale). LADIE est une association de reprsentants gouvernemen-

    taux et autres acteurs privs. Son but est la collecte et le transfert des informations environnementales

    auprs des utilisateurs. LADIE dispose dun bureau rgional au Gabon et de bureaux nationaux dans

    chaque pays dAfrique centrale. Mentionnons ici aussi lATIBT (Association Technique Internationale des

    bois Tropicaux) qui appuie le secteur priv de lexploitation forest i re, et joue un rle de conseil ou de transfert

    dinformations vers les acteurs privs.

    Si les ONGs nationales de dveloppement taient dj bien prsentes dans certains pays (Cameroun et RDC enp articulier), les ONGs d en v i ronnement ne se sont dveloppes que depuis la confrence de Rio, en 1992, bien

    que diversement selon les pays. Sans faire un tat des lieux dtaill de ces ONGs, il convient de prciser que la

    p l u p art d en t re elles ne fonctionnent pas rellement en tant quONGs car nayant pas de moyens financiers de

    leurs membres. Certaines sont mme ce que lon pourrait appeler des ONGs u n i p er so n n el l es. Dautres ont

    plusieurs membres mais peuvent fonctionner en fait comme des bureaux dtudes ou sont utilises pour la pro-

    motion politique de leurs leaders. La plupart des ONGs rellement engages dans la conservation et le dvel o p-

    pement durable sont soutenues par des ONGs internationales ou par des projets rgionaux. Ce sont souvent des

    ONGs dducation environnementale ou de vulgarisation (LesAmis du Pangolin au Gab o n ; lANN, au Congo),

    vo i re des ONGs orientes vers lcotourisme (ASF Aven t u re Sans Fro n t i res, au Gabon). Ces ONGs effectuent

    p arfois elles-mmes des activits de terrain mais peuvent aussi jouer un rle d ap p u i - co n sei l .

    Les acteurs de la gestion forestire en Afrique Centrale et de lOuest - Projet FORAFRI

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    C ertaines ONGs provinciales se sont fait une spcialit d ap p u yer lauto-organisation la base

    (PIL Promotion des Initiatives Locales, Kivu, RDC) ou le transfert dinformations et lducation (BEST

    Bureau dEtudes Scientifiques et Techniques, Kivu, RDC). Dautres peuvent jouer le mme rle

    localement, en particulier auprs des populations rurales.

    RseauxSans parler des rseaux de recherche forestire qui seront voqus plus loin, on peut mentionner ici lexis-

    tence de rseaux dexperts (scientifiques ou gestionnaires) de lUICN. Par exemple, le Groupe de spcialistes

    de lElphant dAfrique, qui a tabli un bilan sur cette espce et propos une stratgie et des projets de

    conservation relatifs cette espce. De nombreux autres rseaux ont t initis par cette organisation, sur

    des thmatiques aussi diverses que les aires protges, lutilisation durable des ressources biologiques, les

    Primates, etc. Ces rseaux ont pour but de dvelopper et de synthtiser les connaissances sur un thme

    donn, de faire circuler cette information, de sensibiliser les dcideurs politiques et les bailleurs de fonds, et

    de mobiliser des financements pour la conservation et lutilisation durable de la biodiversit.

    Parmi les rseaux de personnes, on peut citer aussi le Rseau arbres tropicaux (soutenu par lassociation

    Sylva), de porte rgionale (Afrique sub-saharienne), qui a mis en place des groupes nationaux dans divers

    pays de la rgion. Le Rseau de gestion en partenariat, mis en place par un projet UICN-GTZ, a pour but

    de relier des personnes travaillant dans des projets mettant en uvre la gestion en partenariat des aires pro-

    tges en Afrique centrale. Ce rseau a aussi mis en place une autre plate-forme en reliant entre eux des

    enseignants dcoles forestires.

    Parmi les rseaux dinstitutions , on notera en particulier le RAAF (Rseau Africain dActions

    Forestires), soutenu par le WWF, un rseau dONGs environnementales actives dans le secteur forestier.Un autre rseau quil convient de mentionner ici est celui en formation dune association rgionale daires

    protges dAfrique centrale (le RAPAC Rseau des Aires Protges dAfrique Centrale) initie par le

    projet ECOFAC.

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    4 - Les acteurs de la rechercheEn fonction des institutions dont dpendent financirement les centres et les instituts de recherche dans le

    domaine forestier, nous avons distingu trois grandes catgories en tenant compte du bailleur de fonds prin-

    cipal : public, ONG ou priv. La recherche mene dans le cadre de ces centres et/ou instituts peut tre juge

    fondamentale ou applique, bien que cette dernire soit prpondrante.

    Quelques unes de leurs motivations et de leurs faons de fonctionner sont dtailles ci-dessous.

    Source: Mercoiret, Doumenge et Gami (adaptde Mercoiret, 2001)

    PublicsA lchelon international, le centre de recherche forestire spcialis du CGIAR est le Cifor (Centre pour la

    recherche forestire internationale). Cet organisme mne de nombreuses recherches en zone forestire dansun cadre pluridisciplinaire. Lautre centre du CGIAR quil convient de mentionner en priorit est lICRAF

    (Centre international de recherches en agroforesterie), sans oublier ceux qui peuvent avoir partie lie avec

    la fort dont lIPGRI et lIITA (Institut international pour lagriculture tropicale).

    Hormis ces centres internationaux, il existe des centres et instituts de recherche nationaux ayant une voca-

    tion travailler dans et en collaboration avec les pays tropicaux. Cest par exemple de cas du Cirad-fort

    (Centre International de Recherche Agronomique pour le Dveloppement), de lIRD (Institut de

    Recherche pour le Dveloppement) ou du MNHN (Musum National dH istoire Naturelle) en France, des

    Herbiers de Kew (Grande Bretagne), de Belgique ou du Missouri (Etats-Unis), etc. LInstitut Pasteur

    travaille aussi au Gabon, dans le cadre du CIRMF (Centre International de Recherches Mdicales de

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    Motivations pour undveloppement durable

    Procurent aux socits humainesles connaissances ncessaires audveloppement de ces socits.

    Fournissent des donnes scienti fiqueset des recommandations pour lesgestionnaires et les formateurs.

    Tentent de susciter des innovations.

    Validation et argumentation desprincipes thiques et des techniquesinnovantes.

    Autres motivations(drives)

    Tendance reprodui re desconnaissances acquises sans innover.

    Tendance privilgier leur domaine decomptence ou leurs intrts spcifiques.

    Tendance senfermer dansune visionde la ralit, sans la rem et t re en question.

    Acco rdent plus d i m p o rt an ceaux principes quaux contraintesde la ralit.

    Motivations dtermines pluspar les titres, les mandats et lesavantages associs que par lesmissions remplir.

    Inefficacit provoque par le cumuldes responsabilits et des mandats.

    Repliement sur soi et dconnexiondes rseaux internationaux.

    Attentisme quant loctroi desmoyens de recherche.

    Mode de fonctionnement

    Disposent de temps.

    Sont des producteurs de

    connaissances. Doivent tre au fait des

    derniers travaux scientifiquesdans leur domaine.

    Doivent tre prcis et rigoureux.

    Doivent tre prudents dans leursassertions.

    Ont gnralement du mal vulgariserleurs rsultats scienti fiques.

    Sont souvent peu influents auprs despolitiques.

    Certains assument aussi un rle dliteinnovante et engage.

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    Franceville). Certaines universits occidentales travaillent et collaborent avec les pays de la rgion

    (Universit de Montpellier ou de Bordeaux, France, par exemple). Certaines de ces institutions disposent

    de reprsentations rgionale ou nationales; cest par exemple le cas du Cirad.

    Sil nexiste pas dorganisme rgional de rech erche en tant que tel, on peut citer toutefois l Acadmie Africainedes Science (AAS), dont le sige est au Kenya, qui milite en faveur dune rech erche africaine de qualit.

    Les systmes nationaux de rech erche incluent des instituts ou groupements dinstituts ainsi que des labo-

    r at o i res d u n i versits. Au Gabon, par exemple, le CENAREST (Centre National de la Rec h erc h e

    Scientifique et Technique) chapeaute un ensemble dinstituts spcialiss : l IRET (Institut de Rec h erc h es

    en Ecologie Tropicale), lIRAF (Insti tut de Rech erches Agronomiques et Fo rest i res), l I PH A M E T R A

    ( Institut de Pharmacope et Mdecine Traditionnelle), lI RSH (Institut de Rech erches en Sciences

    Humaines). A l Un i versit Omar Bongo (UOB), on peut aussi recenser un laboratoire orient vers les

    traditions orales (LU TO) ou un autre spcialis en gographie. Au Congo Brazzaville, autre exemple, la

    rech erche scientifique est supervise par la DGRST (Dlgation Gnrale de la Rech erche Scientifique et

    Technique) ayant sa tte un Dlgu. Au Cameroun, lIRAD (Institut de Rech erche Agronomique) est

    le principal centre de rech erche agronomique et forest i re. Les Mi n i st res des Eaux et Forts possdent

    aussi parfois leurs pro p res units de rec h erc h e ; tel est le cas du CNRF (Centre National de la Rec h erc h e

    Fo rest i re) au Congo.

    Ces diffrents centres de recherche disposent le plus souvent, au niveau local (sur le terrain) de stations de

    recherche (Ipassa au Gabon ; Lwiro et I rangi, Kivu, RDC) et de dispositifs permanents dexprimentations

    (par exemple, Mopri, I robo, la Tn en Cte dIvoire ; Mbaki, Boukoulo, la Lol en RCA ; Oyan au

    Gabon ; Ngoua2 au Congo).

    PrivsLes socits prives, si elles peuvent tre intresses par la rech erche, nont pas ou peu investi dans la rgion.

    Les socits pharmaceutiques internationales, par exemple, bnficient du travail dune ONG au Gab o n

    ( Pronatura International) dans le cadre dun projet financ par la France, mais nont pas encore rellement

    i n vesti en Afrique centrale pour la rech erche de nouveaux principes actifs. Dautre part, si des socits fores-

    t i res ou ptro l i res ont commandit certaines tudes ponctuelles permettant d accro t re les connaissances sur

    un zone gographique donne ou un sujet prcis (dans le cadre dtudes dimpacts en particulier), elles ne se

    sont pas lances dans lappui la rech erche sur le moyen ou le long terme. Des socits telles que la CIB, au

    Congo, facilitent les travaux de chercheurs et leur fournissent un appui logistique important, ou accueillent

    des tudiants dans le cadre de formations diplomantes, mais ne financent pas directement des travaux de

    rech erch e.

    Organisations non gouvernementalesLa recherche forestire est aussi finance voire conduite directement par des ONGs. Tel est le cas du WCS

    au Gabon et au Congo, par exemple, ou de fondations telle le Jane Goodal Institute. Dautres recherches

    sont conduites dans le cadre de projets de conservation-dveloppement, certaines menes directement par

    des ONGs (WWF, par exemple) mais souvent en collaboration avec des Universits locales et trangres

    (recherches menes au sein du programme ECOFAC, par exemple).

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    RseauxDes rseaux de chercheurs et dinstitutions de rech erche se sont mis en place ces dernires annes: Coraf-fort,

    FORNESSA (Rseau pour la recherche forestire en Afrique sub-saharienne), AFORNET, par exemple. Ledveloppement des recherches forestires en Afrique sub-saharienne est galement soutenu par le

    Programme spcial pour les pays en voie de dveloppement de lIUFRO Union internationale des

    organisations de recherche forestire (IUFRO-SPDC). I l faut aussi mentionner un rseau de chercheurs

    europens, le RERFT, qui implique des personnes travaillant en Europe ou depuis le continent sur des

    problmatiques forestires tropicales.

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    5 - Les acteurs de la formationLes enseignants et formateurs ont le rle fondamental de former les jeunes gnrations en fonction des

    besoins actuels et futurs en capacits humaines. Quelques unes de leurs motivations et quelques lments

    de leur mode de fonctionnement sont dtaills ci-dessous.

    Source: Mercoiret, Doumenge et Gami (adaptde Mercoiret, 2001)

    Enseignement suprieur

    Publics

    Les Universits de la rgion ont des dpartements spcialiss dans le cadre de la foresterie. Tel est le cas de

    lUniversit de Dschang au Cameroun et du CRESA qui en dpends. Ce nest pas proprement parl une

    universit rgionale, bien quelle ait pu former des ressortissants dautres pays que le Cameroun, mais

    plutt une universit nationale vocation rgionale.

    Concernant les universits nationales, on peut citer par exemple : lUniversit de Dschang, lUniversit de

    Douala (Facult des Sciences), lUniversit de Ngaoundr et celle de Yaounde 1, au Cameroun ;

    lUniversit Omar Bongo et lUSTM (Universit des Sciences et Techniques de Masuku), au Gabon ;

    lUniversit Marien NGouabi, au Congo ; etc.

    Organisations non gouvernementales

    L AUF (Agence Un i ver si t ai re de la Francophonie, anciennement AU PELF-UREF) est un rseau d u n i ver si t s

    francophones. Cette stru ct u re ne forme pas directement mais dispose dun fonds rgional pour l en sei gn em en t

    su p r i eu r. Ce fonds permet entre autre d ap p u yer les centres rgionaux denseignements spcialiss en agricul-

    t u re tels que le CRESA.

    Motivations pour undveloppement durable

    Prparent les acteurs la gestionconformment aux volutionsactuelles et prospectives.

    Faire voluer les formationsen relation avec les nouvellesconnaissances et les exigencesactuelles.

    Di ffusion et argumentation desprincipes thiques et des techniquesinnovantes.

    Autres motivations(drives)

    Tendance reprodui re lesenseignements sans les adapter.

    Tendance privilgier leur domainede comptence ou leurs intrtsspcifiques.

    Comptences insuffisantes tolrespar les institutions, ce qui provoquele dcouragement des collgues.

    Marginalisation des dbats thiquesautour de lenseignement.

    Motivations dtermines pluspar les titres, les mandats et lesavantages associs que par lesmissions remplir.

    Mode de fonctionnement

    D isposent de temps.

    Sont demandeurs dinformations etde connaissances.

    Certains assument aussi un rle dliteinnovante et engage.

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    Formation technique et professionnelle

    Publics

    Une cole rgionale de formation dans le domaine de lenvironnement et de la gestion des ressources natu-

    relles fonctionne depuis quelques annes Kinshasa, en RDC. Il sagit de lERAIFT. Des coles forestires

    (lENEF Ecole Nationale des Eaux et Forts du Cap Estrias, au Gabon) ou de faune (lEcole de Garoua,

    Cameroun) sont des coles nationales vocation rgionale. Outre les deux coles prcites, on peut men-

    tionner aussi : lENEF-Mossendjo (Congo), les Ecoles forestires de Bouak et de Bouafl (Cte dIvoire),

    lEcole forestire de Mbalmayo (Cameroun), etc.

    Hormis lERAIFT, la plupart de ces coles dispensent des cours qui nont pas t remis jour depuis des

    annes. Depuis un an, un nouveau cours sur la gestion en partenariat est en dveloppement par des

    formateurs de plusieurs coles dAfrique centrale, appuys par le projet UICN-GTZ sur la cogestion, le

    projet Forafri, la FAO et la coopration franaise. Dautres thmatiques devraient tre remises jour de lamme manire, en formant en mme temps les formateurs et en produisant un matriel pdagogique

    cohrent pour toutes les coles de la rgion ; charge de chaque enseignant de ladapter au contexte de ses

    propres cours. Cette initiative a aussi favoris la cration dun rseau rgional des coles forestires dAfrique

    centrale, rseau qui permettra de faciliter les changes et la coopration entre ces coles.

    Privs

    Le programme ECOFAC a mis en place au Cameroun un centre de formation pour les gestionnaires des

    aires protges. Ce centre a une vocation rgionale. I l a accueilli non seulement des personnels des aires

    protges du programme mais aussi dautres personnes.

    Organisations non gouvernementales

    Des ONGs telles que le WCS forment et part icipent la formation de techniciens et de personnels de

    terrain (prospecteurs botanistes, par exemple). Quant aux ONGs nationales, elles participent plutt des

    programmes dducation environnementale ou de formation dans le domaine du dveloppement rural plus

    que dans le secteur forestier en tant que tel.

    LENEF gabonaise, sous lincitation de lADIE et en collaboration avec lUOB et des universits franaises,

    vient de mettre en place un DESS sur les techniques et mthodes de gestion de linformation environne-

    mentale. LADIE compte dvelopper dautres modules de ce type en Afrique centrale en collaboration avecdes coles et des universits. LENEF montre aussi une volont de jouer un rle moteur dans la remise

    niveau des cours des coles forestires de la rgion ou le montage de nouveaux enseignements.

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    6 - Les acteurs du financementLes bailleurs de fond et autres organismes de financement, bien quils ne disposent pas toujours des com-

    ptences techniques adquates, jouent un rle fondamental dans lorientation de la gestion forestire. Cest

    en particulier le cas des grandes institutions de financires telles que la Banque Mondiale ou le FMI (Fonds

    Montaire International), qui nhsitent pas peser de tout leur poids financier dans les dcisions poli tico-

    stratgiques des gouvernements.

    Certaines des motivations et certains modes de fonctionnement de ces acteurs sont similaires ceux des

    politiques (chapitre1), car ce sont en fait parfois les mmes qui jouent les deux rles. Dautres motivations

    sont spcifiques la fonction financire.

    Source: M ercoiret, Doumenge et Gami (adaptdaprs Mercoiret, 2001)

    Bilatraux et nationauxLes financements rel evant des budgets des tats s av rent insuffisants pour la gestion et lamnagement des

    forts de la rgion, en particulier du fait de la mise en uvre de politiques et de lgislations nouvelles impli-

    quant une redfinition des tches des services administratifs et la formation des personnels ces nouvel l es

    missions. Les bailleurs de fonds, venant en appui ou se substituant aux budgets dficients des tats, jouent

    ainsi un rle important dans la mise en uvre des politiques nationales de gestion durable des resso u rces.

    Dans le cadre de la coopration bilatrale dans le secteur forest i er, on peut citer : le MAE (Mi n i st re franais

    des Affaires Et r an gres), lAFD (lAgence Franaise de Dveloppement) et PRO PA RCO, Fr an ce; la GTZ,

    A l l em agn e ; lUSAID (Agence des Etats Unis pour le dveloppement international) ; le DFID

    D p artement pour le dveloppement international, Grande Bret agn e; l ACDI (Agence Canadienne pour le

    D veloppement International), Canada ; le DANIDA, Dan em ark ; etc.

    La plupart des financements procurs grce la coopration bilatrale lest sous forme de dons, bien que

    certains organismes puissent accorder des prts, soit aux Etats, soit au secteur priv (par exemple, lAFD et

    PROPARCO). Dautres mcanismes de financement impliquant en particulier les bailleurs bilatraux

    existent mais sont peu ou pas utiliss dans la rgion (changes dette-nature, montage de fonds fiduciaires,

    etc.). De plus, i l convient de signaler que la France a mis en place un fonds, le FFEM (Fonds Franais pour

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    Motivations pour undveloppement durable

    Recherchent l efficacit et larentabilisation des financements.

    Certains sont garants des intrtscollectifs (publics, ONGs), dautresdintrts privs.

    Doivent promouvoir les solidaritsinternationales, la redistribution justeet quitable des cots et des bnficesde la gestion durable.

    Autres motivations(drives)

    Les intrts privs sont trop favorisspar rapport aux intrts collectifs.

    Dvalorisation de la solidaritinternationale.

    Laisse-faire et laxisme au nom duralisme politique ou cause dudcouragement.

    Sensibi li t plus grande au lobbyingproductiviste ou spculatif quauxpressions thiques.

    Intgrisme socio-cologique(pour les ONGs).

    Mode de fonctionnement

    Peu de temps, peu de disponibi li ten gnral, et pour linformation enparticulier (sauf les ONGs).

    Besoin dinformations, claires,prcises, concises.

    Une ide la fois.

    Prudence par rapport auxinvestissements.

    Rarement techniquement comptents(sauf les ONGs).

    Dpendance et sensibilit aux modes.

    Procduriers (sauf certaines ON Gs).

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    lEnvironnement Mondial), qui procure sous forme de dons un appui au dveloppement dactivits de

    conservation ou dexploitation durable de la biodiversit.

    Les tats de la rgion ont mis en place des lignes budgtaires ddies la gestion et lexploitation des forts.

    En gnral, tant donn l i m p o rtance du secteur dans les conomies nationales (en tout cas en Afriquecen t r al e ; cela est moins vrai en Afrique de l Ouest), les ministres en charge des forts sont des ministres

    i m p o rtants, bien que pas toujours dots en pro p o rtion de lampleur des tches accomplir. Ces ministres

    ont aussi une importance stratgique car ils gnrent et grent des fonds pro p res provenant de l ex p l o i t at i o n

    des produits de la fort, essentiellement le bois. Le Congo a dailleurs cr un Fonds forestier qui est rin-

    vestit dans le fonctionnement du Mi n i st re ; plus prcisment dans lquipement et les primes accordes aux

    gest i o n n ai res forestiers. Si la gestion de la fort est tout de mme finance de manire importante, il nen est

    pas de mme du secteur de la conservation (gestion des aires protges), de la rech erche et de la formation,

    secteurs pourtant sensibles et garants de l avenir et de lindpendance des pays.

    MultilatrauxCes bailleurs rel vent de la coopration multilatrale. Certainssont lisau systme desNations Unies. Une liste

    non exhaustive inclue: la Banque Mondiale, le FMI, la FAO, le PNUD, l Unesco, l Union Eu ro p en n e,

    etc. Si certains d en t re eux grent desfonds pro p res (bailleurs primaires), d au t res par contre canalisent lesfinan-

    cements venus dailleurs du fait de resso u rces pro p res limites (bailleurs secondaires). Cest le cas de la FAO et

    de l O I BT (Organisation Internationale des Bois Tropicaux), par exemple. Dautres sources de financement

    existent grce la mise en place de fondsinternationaux, en particulier le Fondspour l En v i ronnement Mo n d i al

    (FEM), administr par la Banque Mondiale, le PNUD et le PNUE. Au niveau rgional, oeuvrent des bailleurs

    tels que la BAD et les reprsentations des grands bailleurs prcits (Banque Mondiale, PNUD, FAO ) .

    PrivsDans cette catgorie, sont rassembls les grands groupes dexploitants forestiers, de socits ptro l i res

    ou pharmaceutiques qui ont financ ou peuvent potentiellement le faire des activits de rec h erc h e

    en appui leurs pro p res activits ou au dveloppement de projets externes. Au Sud-Congo, par

    exemple, les socits ptro l i res BP (British Pet roleum) et Chevron ont financ un ensemble d t u d es

    qui ont permis de mett re en place un projet de conservat i o n - d veloppement dans la Rserve de

    Conkouati (tudes finances par les ptroliers, projet financ par le FEM). Au Gabon, Shell a financ

    par exemple des essais de macrobouturage pour la rhabilitation de sites dgrads par lexploration et

    lexploitation ptro l i re.

    Les banques commerciales et de crdit apportent quant elles des ressources financires sous forme de prts

    aux entreprises prives ou aux particuliers.

    Organisations non gouvernementalesC ertaines ONGs internationales comme le WWF ou CI financent des projets de conservation ou de gestion

    durable des resso u rces forest i res sur desfonds quelles collectent ou provenant d au t res organismes de finan-

    cement. Si les fondations amricaines, en part i cu l i er, sont potentiellement des sources de financement pour

    les activits de conservat i o n - d veloppement forest i er, elles sont encore trop peu soll icites dans la rgion.

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    DiscussionCe panorama des acteurs forestiers, voire de ceux qui ont un impact plus ou moins direct sur les forts,

    montre la diversit de ceux-ci la fois en terme dchelle daction, des impacts potentiels quils peuvent

    avoir sur dautres acteurs, et en terme dinstitutions. Il nous a permis davoir une vision densemble des

    intervenants du secteur.

    Dune manire gnrale, lchelle rgionale est peu reprsente et organise. Lchelon disposant du

    maximum de stru ct u res organises est lchelon national. Par contre, lorsque lon descend des chelles

    mondiale et nationale vers lchelle locale, les individus sont de plus en plus nombreux mais ils sont aussi

    de moins en moins structurs en groupes fonctionnels. I ls sont de plus en plus difficile consulter, mobi-

    liser et toucher.

    Tout au long de cette prsentation, nous avons mis en vidence certaines connexions et influencesr ci p roques entre les acteurs, en particulier entre les politiques et les gestionnaires, entre les acteurs ruraux et

    ceux des villes, ou entre le secteur public et les privs. Il ntait pas dans notre propos dtudier les rel at i o n s

    entre ces acteurs mais ce devrait tre un des objet de rflexion et de recherche prioritaire des projets de

    conservation-dveloppement et damnagement.

    Si le secteur artisanal apparat clat, celui des socits forestires industrielles est plus concentr. La c o m-

    munication avec les plus grands groupes peut tre tablie travers les syndicats ou une association telle

    que lIFIA. Elle sera plus difficile mettre en place avec les petits et moyens exploitants, qui ne sont pas

    tous membres de ces stru ct u res. De mme, les rseaux dorganismes de rech erche, dONGs ou maintenant

    des coles forest i res, peuvent permettre de dmultiplier les efforts consentis en terme de synthse et dedi ffusion des connaissances scientifiques et techniques. Cest aussi le cas des rseaux de l AU F, en ce qui

    c o n c e rne les universits.

    Le secteur public est thoriquement garant des intrts collectifs et promoteur du dveloppement durable

    des pays mais il est de fait sujet de nombreuses drives et des luttes dinfluences entre les services qui

    entravent la promotion dune gestion durable des ressources forestires. Certaines des caractristiques et des

    modes de fonctionnement des acteurs identifis nous donnent des indications sur le type de produit de

    communication et le type de contenu qui convient chaque groupe dacteurs, en fonction de leur manire

    de travailler (presss ou disposant de temps), de leur formation (techniquement comptents ou non), de

    leurs besoins en informations concises (et une la fois) ou dtailles, etc. Une enqute est en cours, en pro-longement de ce travail, afin de prciser les besoins de divers groupes dacteurs.

    Les parlementaires, par exemple, sont souvent des gens nayant pas de connaissances particulires sur la fort

    ou le dveloppement durable. I ls sont presss, ne peuvent lire que des documents courts leur permettant de

    comprendre demble des concepts parfois difficiles et leur fournissant des phrases quils pourront reprendre

    leur compte. Cela aura ncessairement des implications quant aux connaissances leur communiquer et

    aux vecteurs de transfert utiliser.

    Certaines des catgories dacteurs identifies telles que les parlementaires, les lites des villes, les privs

    artisanaux, les administrateurs de territoires, ne font gnralement pas lobjet dattentions spcifiques de

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    projets ou de programmes forestiers alors quils jouent des rles importants dans la gestion forestire.

    Dautres, tels que les chercheurs et les formateurs, reoivent encore insuffisamment dattention de la part

    des bailleurs de fond (en premier lieu de leurs propres gouvernements) au regard de leur rle stratgique

    dans lvolution des pratiques vers une gestion durable des ressources sur le moyen-long terme.

    Quelques grandes socits forestires de la rgion telles que la CEB ou Rougier, au Gabon se sont enga-

    ges dans llaboration de plans damnagement et dexploitation durable. Cela suppose une dmarche

    responsable qui doit tre soutenue par des connaissances actualises sur les forts, les essences exploites et

    leur rgnration ainsi que sur tout le contexte socio-conomique environnant. Le type de besoin en

    connaissances va varier selon la fonction de la personne cible : Directeur de fi liale, Directeur dexploita-

    tion, amnagiste, chef de coupe ou ouvrier forestier. Actuellement, les responsables internationaux de ces

    socits sont relativement sensibiliss la gestion durable des forts. Si cette sensibilisation tend descendre

    vers les directeurs de filiales, il reste toutefois beaucoup faire pour que les personnels sur site bnficient

    de ces connaissances et les intgrent dans leurs pratiques.

    A partir de la typologie relativement dtaille que nous avons utilis, il est possible soit daller plus loin (par

    exemple dans le dtail des postes et des fonctions au sein des socits forestires ou parmi les populations

    rurales) soit de recombiner ces catgories en fonction de nouveaux paramtres (par exemple, ceux qui vivent

    directement de la fort et ceux qui nen retirent pas de bnfices directs). Il vous appartient vous lecteurs

    de reprendre cela en fonction de vos propres besoins et objectifs, voire de remettre en question la dmarche

    que nous avons entam ici. Ce document de travail a pour but de partager nos rflexions et de provoquer

    discussions et ractions de votre part. Nhsitez pas nous en faire part !

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