formations en finance les masters changent de...

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8 RUE DU SENTIER 75082 PARIS CEDEX 02 - 01 53 00 26 26 14/20 OCT 10 Hebdomadaire Paris Surface approx. (cm²) : 3152 N° de page : 26-32 Page 1/6 DAUPHINE4 7625465200524/GLB/MMC/3 Eléments de recherche : UNIVERSITE PARIS DAUPHINE ou UNIVERSITE PARIS IX DAUPHINE : à Paris 16ème, toutes citations DOSSIER FORMATIONS EN FINANCE Les masters changent de formule Ces diplômes spécialisés veulent démystifier la technique pour laisser plus de place à la déontologie et à l'éthique. PAR SORAYA HAQUANI Master et mastère spécialisé > Master : appellation consacrée pour tous les diplômes d'Etat de niveau bac+5. Le master constitue aussi un grade de l'enseignement supérieur * Mastère spécialisé : label créé en 1985 par la Conférence des grandes écoles, accordé à certaines formations spécifiques J 'agirai avec la plus grande intégrité et poursuivrai mon travail d'une manière éthique. » Cette phrase peut prêter à sourire. C'est pourtant avec le plus grand sérieux qu'elle a été rédigée l'an dernier avec huit autres, sous forme de « commandements », par les étu- diants de Harvard qui destinaient à l'origine ce « serment d'Hippocrate des affaires » à leurs camarades du MBA de l'université. Mais cette initiative a trouvé un écho au delà des frontières américaines. Après avoir recueilli, en janvier 2010, 1.600 signatures d'étudiants d'écoles de commerce et uni- versités à travers le monde, cette charte en affiche aupurd'hui plus de 4.400. Parmi ces milliers de signatures figurent celles d'étu- diants français de l'ESLSCA et l'Essec, deux écoles renommées pour leurs formations en finance. Tout un symbole. En France, les grandes écoles et facultés ne proposent pas à leurs élèves de prononcer un serment mais elles ne tiennent pas moins à éveiller leurs consciences. Ainsi, face à de jeunes financiers en herbe (souvent issus d'écoles d'ingénieurs) plus réceptifs à des thématiques comme la déontologie, l'éthi- que ou encore la gestion des risques, les professeurs de finan- ce ont décidé d'enfoncer à nouveau le clou sur ces matières, après les avoir déjà renforcées pour leu rs promus des masrères spécialisés en finance de 2009-2010. Les formateurs savent que les banques sont désormais très attentives, lors de leurs recrutements, aux connaissances des diplômés sur toutes leurs activités de contrôle que la crise a revalorisées. Sensibiliser A l'EM Lyon, après la visite du magistrat Philippe Courroye en 2008 et celle, l'année suivante, du responsable comphance de Société Générale qui étaient venus clôturer le mastère Ingénierie financière et débattre avec, les futurs diplômés, on ne baisse pas la garde. « Nous tenons a les sensibiliser et a leur expli- quer qu'ils seront les acteurs d'enjeux financiers importants pour les banques, leurs clients et eux-mêmes, indique Philippe Manllat des Mercières, professeur de finance à l'EM Lyon et responsable des mastères spécialisés. C'est une pression et ils doivent en être conscients, » Par ailleurs, les 20 élèves de la promotion 2010-2011 du mastère Finance de marché de l'EM Lyon ont été triés sur le volet. « Nous avons été plus sélectifs cette année. Nous voulions cerner les motivations profondes des candidats, confie François Quittard-Pinon, responsable

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8 RUE DU SENTIER75082 PARIS CEDEX 02 - 01 53 00 26 26

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Eléments de recherche : UNIVERSITE PARIS DAUPHINE ou UNIVERSITE PARIS IX DAUPHINE : à Paris 16ème, toutes citations

DOSSIER

FORMATIONS EN FINANCE

Les masterschangent

de formuleCes diplômes spécialisés veulent démystifier la techniquepour laisser plus de place à la déontologie et à l'éthique.

PAR SORAYA HAQUANI

Master et mastèrespécialisé> Master : appellation consacréepour tous les diplômes d'Etatde niveau bac+5. Le masterconstitue aussi un gradede l'enseignement supérieur* Mastère spécialisé : labelcréé en 1985 par la Conférencedes grandes écoles, accordé àcertaines formations spécifiques

J'agirai avec la plus grande intégrité et poursuivraimon travail d'une manière éthique. » Cette phrasepeut prêter à sourire. C'est pourtant avec le plusgrand sérieux qu'elle a été rédigée l'an dernier avec

huit autres, sous forme de « commandements », par les étu-diants de Harvard qui destinaient à l'origine ce « sermentd'Hippocrate des affaires » à leurs camarades du MBA del'université. Mais cette initiative a trouvé un écho au delà desfrontières américaines. Après avoir recueilli, en janvier 2010,1.600 signatures d'étudiants d'écoles de commerce et uni-

versités à travers le monde, cette charte enaffiche aupurd'hui plus de 4.400. Parmi cesmilliers de signatures figurent celles d'étu-diants français de l'ESLSCA et l'Essec, deuxécoles renommées pour leurs formationsen finance. Tout un symbole. En France,les grandes écoles et facultés ne proposentpas à leurs élèves de prononcer un sermentmais elles ne tiennent pas moins à éveillerleurs consciences.

Ainsi, face à de jeunes financiers enherbe (souvent issus d'écoles d'ingénieurs)

plus réceptifs à des thématiques comme la déontologie, l'éthi-que ou encore la gestion des risques, les professeurs de finan-ce ont décidé d'enfoncer à nouveau le clou sur ces matières,après les avoir déjà renforcées pour leu rs promus des masrèresspécialisés en finance de 2009-2010. Les formateurs saventque les banques sont désormais très attentives, lors de leursrecrutements, aux connaissances des diplômés sur toutes leursactivités de contrôle que la crise a revalorisées.

SensibiliserA l'EM Lyon, après la visite du magistrat Philippe Courroye en2008 et celle, l'année suivante, du responsable comphance deSociété Générale qui étaient venus clôturer le mastère Ingénieriefinancière et débattre avec, les futurs diplômés, on ne baissepas la garde. « Nous tenons a les sensibiliser et a leur expli-quer qu'ils seront les acteurs d'enjeux financiers importantspour les banques, leurs clients et eux-mêmes, indique PhilippeManllat des Mercières, professeur de finance à l'EM Lyon etresponsable des mastères spécialisés. C'est une pression et ilsdoivent en être conscients, » Par ailleurs, les 20 élèves de lapromotion 2010-2011 du mastère Finance de marché de l'EMLyon ont été triés sur le volet. « Nous avons été plus sélectifscette année. Nous voulions cerner les motivations profondesdes candidats, confie François Quittard-Pinon, responsable

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Le campusde l'Essec abrite

un master entechniques

financières

de ce programme NOMS tenionsnotamment a ce qu'ils ment déjàeffectue des stages. >

Pour cette nouvelle annéescolaire, l'accent a été maintenusur le cours de gestion des risques (dont le nombre d'heures a

été nettement augmente depuisun an), mais l'attention seraaussi portée sur l'enseignementdes outils informatiques utilisesen salles de marche < I es pro-fils psychologiques de joueurs,

je ne les recrute pas dans monmastere », déclare sans détourMichel Barom, responsable du mastere Techniques financiè-res de l'Essec. Les 60 étudiants (choisis parmi 400 candidats)suivent les cours de ce programme depuis près de deux mois« Aujourd'hui, on voit une motivation plus intellectuelle etmoins liée a l'argent », remarque Michel Barom, qui est aussiprofesseur au sein de l'école située a Cergy Pontoise.

Comme dans tous les cursus de finance, les modules pure-

La France en pointe sur les formations en finance

Ecole

Edhec

EM Lyon

ESCP Europe

Essec

Grenoble GraduateSchool of Business

HEC Pans

Intitule du programme

Master of Science m Financial MarketsMaster of Science m Management ControlMaster of Science m Capital MarketsMaster of Science m Risk and Asset ManagementMaster of Science in FinanceMaster of Science m Corporate FinanceMaster m Quantitative FinanceMaster m Audit and Financial ReportingMaster m Corporate FinanceMSc m Management Finance TrackMaster m Private Banking and Financial PlanningMaster m FinanceAdvance Master m Finance 8 Asset ManagementAdvanced Master m Financial TechniquesMaster m FinanceMSc m FinanceMSc Banking & Market Finance

MS FinançaSource listing 20W du Financial Titres

Les universités telles que Paris I et Pans II, ne sont pas absentessur le terrain des masters Très reconnue pour son positionnementen finance, Pans Dauphme propose 11 masters 2 (diplôme de 3e cycle)

ment financiers et tournes versles mathématiques restent domi-nants (et ont même été parfoisétoffes), mais « nous menonsde plus en plus d'activités afind'aborder des grands sujets à'ac-tualité sur notre campus, souli-gne-t il Nous accentuons ainsil'intervention de professionnelsde grandes banques, commeCrédit Agricole Corporate &Investment Banking (C1B), surdes cas spécifiques Ce qui amené

souvent a une reflexion plus profonde sur les métiers eux-mêmes

et les services qu'ils rendent véritablement. »

Nouveaux formats de coursSelon le professeur de finance de l'Essec, ces formats de courspermettent de mieux aborder la gestion des risques et lesconflits d'intérêts, des thématiques qui ne sont pas vraimentadaptées a un enseignement académique classique . « Tant que

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« II ne faut pasenfermer les étudiantsdans des modèles »

l'on n'a pas été soi-mêmeconcrètement confronteà certaines situations,la compréhension estdifficile. Par exemple,être au service du clientparaît évident mais dans

la réalité, il n'est pas si simple de penser à l'intérêt du client, ala marge de la banque... » A l'ESCP Europe, Philippe Thomas,codirecteur du mastère spécialisé en finance, affirme qu'« il ne fautpas enfermer les étudiants dans des modèles ». « Les 'businessscbools' n'ont pas été responsables de la crise, il faut néanmoinsadmettre collectivement qu'une forme de repli sur soi y a sansdoute contribué... », estime cet ancien banquier d'affaires.

Un cursus dédié aux risquesPour enseigner la déontologie, il convie lui aussi des responsablesconformité d'établissements bancaires pour échanger avec ses élè-ves, mais il fait égelement appel à d'autres intervenants i « J'mvited'anciens 'traders' qui ont quitte le métier. L'un d'entre eux s'estlancé dans la création d'entreprise dans un secteur qui n'a rien avoir avec les marchés financiers ! Cela permet de montrer que lafinance ne se borne pas a des règles, des modèles et des formuleset qu'il y a une dimension d'économie réelle » Toujours pourimprimer cette notion d'économie réelle dans son programme,l'enseignant a ouvert sa promotion 2010-2011 à des personnesd'horizons très différents. « Parmi les 51 profils que nous avonsretenus figurent un pharmacien, un vétérinaire qui vient de l'indus-trie pharmaceutique, et un ingénieur quia passé deux ans dans uncentre de recherche d'Airbus », enumere-t-il non sans fierté.

RENCONTRE AVEC...Garnie Gresse, responsable du master 203 Marchés financiers, marchésdes matières premières et gestion des risques de l'Université Paris-Dauphine

Les écoles françaises parmi les premièrespour les masters en management

Rang

1

2

3455

7

8

910

Ecole

ESCP Europe

CEMS (Community of EuropéenManagement Schools)HEC PansUmversitat St GallenEM Lyon Business SchoolGrenoble Graduate School of BusinessLondon School of Economiesand Political ScienceIIMA (Indian Institute of Management,Ahmedabad)Essec Business SchoolEsade Business School

PaysFrance, R U, Allemagne

Espagne Italie

27 pays

FranceSuisseFranceFrance

Royaume-Uni

Inde

FranceEspagne

'< Davantage d'ouverturesur d'autres matières »

Votre master 203 avait été suspendu l'andernier, il redémarre avec un programmedifférent. Quelles sont les nouveautés ?Il y a davantage d'ouverture sur d'autresmatières que la finance, car nous voulonstoujours former des spécialistes des marchésmais qui pourront exercer leurs compétencesdans la banque de financement, la gestiond'actifs, l'assurance. Les heures ont doncété augmentées dans les cours de financed'entreprise, de financements structurés pourles entreprises, d'éthique, de gestion des risquesoù elles ont même été doublées Et pour unprochain séminaire, nous allons faire intervenirune personne sur la gestion des ressourceshumaines en salle de marché Nous voulonssusciter une réflexion chez nos étudiants

Comment les avez-vous sélectionnés ?Nos exigences ont la aussi changé Tous nos

cours sont dispensés en anglais, nous leurdemandons donc de nous présenter les résultatsaux tests GMAT (graduation managementadmission test, NDLR) et TOEFL (testofeng/ishasaforeign/anguage, NDLR) Et leur CV et lettrede motivation doivent être entièrement rédigésen anglais Cette année, nous avons retenu20 étudiants, c'est une petite promotion car noussommes encore dans une phase intermédiaireL'année prochaine, nous accueillerons entre30 et 35 élevés

Quel est votre sentiment sur le marchéde l'emploi ?Après deux années de gel des embauchesdans la finance, je sens que les choses sedébloquent Les banques se remettent àrecruter. Mais il y a encore de nombreuxcandidats sur le marché alors que la reprisereste légère en France.

Source Classement 20W du Financial Times

Autre signe fort de la montée en puissance des nouvellesmatières qui viennent occuper une place aux côtés des mathé-matiques appliquées et des statistiques : la création de forma-tions très spécifiques. L'Université de Paris I Sorbonne vient ainside lancer la première « promo » de son tout nouveau masterGestion des risques, sécurité financière et conformité. Un cursusproposé en alternance, avec des étudiants qui suivent des courstout en exerçant dans les départements conformité de grandsgroupes bancaires comme BNP Paribas, Crédit Agricole CIB,Société Générale CIB... Les grands établissements financiers ontaccepté de louer le jeu en accueillant une quinzaine d'alternants.« Dans ce master, il y a un bon équilibre entre des enseigne-

ments techniques et d'autres plus analytiqueset économiques », présente Jezabel Couppey-Soubeyran, responsable du master, qui l'avaitimagine avant la crise financière. « II faut désa-craliser la technique.', défend avec ferveur l'en-seignante. Certes, la finance a progressé avec desmodèles d'évaluation des risques mais il faut lesprendre pour ce qu'ils sont, avec leurs apportsmais aussi leurs limites. » Pour l'ensemble desprofesseurs de grandes écoles comme d'umver-sites, c'est une nécessité : la finance doit évolueren se nourrissant aussi d'économie, de droit, depsychologie (la finance comportementale)... Del'avis général, l'idéal serait de former des profes-sionnels à la fois très pointus sur les techniquesfinancières, dotés d'une bonne connaissance desproblématiques juridiques et capables d'ana-lyser les situations avec discernement et espritcritique. « Nous avant, effectué l'an dernier unvoyage de fin d'études a New York, et les étu-diants ont pu parler avec l'avocat d'un grandcabinet qui connaissait sur le bout des doigtsles enjeux de la nouvelle régulation financièreaux Etats Unis pour les banques américaines,raconte un professeur de finance d'une grandeécole de commerce. C'est la première fois qu'ilsvoyaient un juriste maîtriser aussi parfaitementun sujet si financier... » Une anecdote qui méri-terait peut-être une « étude de cas » pour faireà nouveau évoluer le contenu des mastères enfinance en vue de la rentrée 2011. •

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La certification de l'AMF s'invitedans les programmesPlusieurs écoles aident leursétudiants à se préparer pour passercet examen spécifique.

A U T O R I T EDES MARCHES FINANCIERS

A1X1FPAR SARAH DELATTRE

Depuis le 1er juillet dernier, les étudiants fraîchementémoulus doivent se conformer à la nouvelle obliga-tion de l'Autorité des marchés financiers (AMF) : faire

certifier leurs connaissances réglementaires et techniques pourexercer certains métiers (vendeur, gérant, responsable de lacompensation d'instruments financiers, responsable du post-marche, compensateur, analyste, négociateur, responsable dela conformité et du contrôle interne). Sans cette certificationprofessionnelle, il leur est impossible d'occuper ces fonctions !L'Ecole nationale de la statistique et de l'administration éco-nomique (Ensae), l'IAE (Institut d'administration des entre-prises) de Pans, les universités de Pans-Dauphine et d'Evryont donc choisi de les aider en les orientant vers un centred'examen certifié, le plus souvent Barchen ou l'alliance del'Association française de la gestion financière (AEG) avec leCentre de formation de la profession bancaire (CFPB). « Lesécoles ont le souci de préparer leurs étudiants a cette conditiond'employabihté supplémentaire », explique Olivier Robert deMassy, directeur du CFPB. « Nos étudiants passent l'examenen fin de scolarité, précise de son côté Jean-David Fermanian,

Quizz extrait du livre « Réussir l'examen certifié AMF »*D Qui a pour rôle d'agréer les sociétésd'assurances, les mutuelles, les établissementsde crédit et les entreprises d'investissement endehors des sociétés de gestion ?

I > L Autorité des marchés financiers (AMF)II *• L'Autorité de contrôle prudentiel (ACP)III *• La Banque de France.

B Les prestataires de services d'investissement(PSI) se dotent d'un dispositif dit « de Muraillede Chine » De quoi s'agit-il7

I > Du fait que plusieurs PSI s'entendentpour coordonner une politique tarifaire envue d'éviter de se livrer une concurrencesur un marché donné.

II >• D'une série de procédures visantà favoriser l'accès aux clientsd'informations détaillées concernant lesproduits d'investissement risqués.

III *• Du fait d'avoir une séparation desdifférentes entités de la PSI en vued'éviter les conflits d'intérêts.

D Quels sont les noms et enchaînementsdes trois étapes décrivant les mécanismes deblanchiment de capitaux ?

I *• Placement puis empilement puisintégration

II > Intégration puis dispersion puis récupération.III > Collecte puis intégration puis

investissement

D Les éléments d'information sur la situationprofessionnelle, économique et financière du clientdoivent être mis à jour au fur et à mesure desopérations effectuées et ils doivent être conservés.

I ^ uniquement pendant la durée de la relationavec ce client.

II. > au moins cinq ans après la fin de la relationcontractuelle avec ce client

III >• au moins dix ans après la fin de la relationcontractuelle avec ce client

*Enc Normand (éditions Pearson Education France)

IIP lE'IIIZ'in sssuoday

professeur de finance à l'Ensae. Cette certification est un labelde qualité qui leur donne un avantage sur le marché du tra-vail. » Le plus souvent, les futurs financiers étudient un grosabrégé des marchés financiers et s'entraînent en temps réel,via des plates-formes en ligne, a répondre à un questionnaireà choix multiple d'une durée de trois heures (lire l'encadré).L'objectif : retenir le maximum d'éléments sur douze théma-tiques définies par le gendarme de la Bourse.

Déontologie et réglementation« La première semaine de janvier est consacrée à la préparationde l'examen, soit une trentaine d'heures de cours », expliqueSofiane Aboura, maître de conférence en finance et directeur

du master 268 Banque d'investisse-ment et de marché à Paris-Dauphme,qui devrait créer sa propre certificationpour l'ensemble de ces masters spéciali-sés. « Le corps professoral doit intégrerdans ses cours des notions relatives àla certification, ajoute Sofiane Aboura.Par exemple, le cours d'éthique doitcontenir les réglementations européen-nes en matière de conflits d'intérêts. »Pour autant, cette nouvelle obligationn'a pas bouleversé les maquettes péda-gogiques elles-mêmes, la majorité desmasters spécialisés avant déjà renforcéles enseignements sur la déontologie etles réglementations. « Les masters incor-poraient déjà beaucoup les aspects régle-mentaires », confirme Olivier Robert deMassy. Reste que pour Eric Normand,PDG de Barchen, « les étudiants ont debonnes connaissances techniques maispèchent un peu au niveau réglementaireIls vont vite comprendre que la certifi-cation ne constitue pas simplement uneligne de plus sur leur CV, mais la preuvequ'ils sont rapidement opérationnels. »A bon entendeur... •

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Jamais sans mon MBALes banquiers restent friands des MBAaméricains et européens les mieux classés.

PAR SARAH DELATTRE

Parmi les vingt premiers MBA (master of business adminis-tration] figurant au classement 2010 du Financial Times,nombreux sont ceux que l'on retrouve fréquemment dans les

curnculum vitae des professionnels de la finance : London BusinessSchool, Wharton, Harvard, Stanford, Insead et HEC Pans (les deuxécoles françaiseb sont classées respectivement aux 5e et 18e rangs)...« four un poste d'associé, ;e vais m'orienter vers les MBA les plussélectifs, comme ceux de Harvard ou de Stanford », affirme Jean-Michel Steg, senior managing director du bureau parisien du fondsd'investissement américain Blackstone, lui-même diplômé du MBAde l'Université de Harvard. Signe d'une nouvelle distribution dansl'économie mondiale, des MBA chinois et indien fleurissent dansles palmarès et commencent à attirer l'attention des entreprises.Ainsi, l'Indian School of Business a été classée au 12e rang desMBA mondiaux tandis que la China Europe International BusinessSchool figure, elle, en 22e position.

Aux yeux d'un recruteur, les titulaires de ces sésames onéreux(le coût du MBA de Harvard est d'environ 100 000 dollars) sontdes touche-a-tout et des travailleurs acharnés, en outre très al'aise à l'international. « Notre directeur des ressources humâmesAlain Delouis fait de la formation un axe de professmnnalisa-

L'AVIS DE...Johan Brucale, directeur seniorchez Michael Page Executive Search

« Les MBA européensont pris leur revanche »

Pourquoi les MBA sont-ils appréciésdes recruteurs ?Les diplômés de MBA font preuved'une importante capacité detravail, ils œuvrent aisément dansun environnement international,maîtrisent plusieurs langues etmontrent une réelle aptitude atravailler en mode projets

Quels sont les MBA préférésdes financiers ?Côte américain, on retrouve Wharton,Harvard, Stanford, Columbia Côtéeuropéen, la London Business School,l'Insead, l'Iese en Espagne, HECPans En Europe, les candidatss'onentent en priorité vers les MBAeuropéens qui, depuis 2008, prennentune sorte de revanche sur les MBA

américains en remontant dans lesclassements.

Pourquoi suivre un MBA ?Si ce diplôme a perdu de sa rareté, ilreste un bon tremplin pour donner unedimension internationale à sa carrièreC'est aussi l'occasion de développerson réseau Bon nombre de cadresont d'ailleurs profité de la crise, dutrou d'air ou d'une remise en causedans leur carrière pour compléter leurformation avec un MBA Mais il fautavoir un vrai projet et exposer l'utilitédu MBA à son employeur II faut noterque plus les salariés avancent dansleur carrière, moins les formationscomptent Les professionnelsexpérimentés seront juges sur leterrain et sur leurs performances

tmn avec un accent spécifi-que sur les MBA, souligneAlbane Millot, directricede la coordination RH dupôle épargne chez Natixis. Les MBA américains et français sedéroulant dans plusieurs pays sont ouverts sur l'international.Ils correspondent donc a la demande de nos activités mondiales.Wbarton, Columbia, Harvard côté américain, HEC, Essec, Inseadcôté français sont des valeurs sûres. Nous commençons aussi àregarder vers les MBA de pays émergents. Nous sommes attentifsaux savoirs qu'ils transmettent ; la capacité à fédérer les énergies,à raisonner de façon multiculturelle »

Un passage obligéA Wall Street en particulier, le MBA est un passage obligé pour lebanquier qui veut se faire une place. « Les premières années de vieprofessionnelle, il constitue un bon ticket d'entrée, votre entouragesait à qui il a affaire, explique Jean Michel Steg. Lorsque f ai com-mence à travailler a Wall Street en tant qu 'historien de formation,il me fallait un MBA, si possible de Harvard, pour être pris ausérieux. » Lorsqu'il était trader il y a une dizaine d'années, PatrickSommelet, aujourd'hui directeur financier et fonction support chezBoursorama, voulait élargir ses compétences et travailler à l'étran-

ger, toujours dans la finance. « J'ai regardé parmi lesvingt premiers MBA classés dans un magazine anglaiset j'ai retenu celui de New York pour sa qualité de viesur le campus et son corps professoral. » Aux recru-teurs, il a pu donner une autre perception de son profil :« Je suis sorti du cadre de spécialiste pour acquérir unprofil généraliste, avec une dimension internationale.Et puis, faire un MBA a 30 ans donne des indicationssur une personnalité Mais aujourd'hui, on s'intéressedavantage a mes expériences professionnelles récentesqu'a mon MBA. »

Laurent Saint Martin, directeur associé chezBeanngPoint, abonde dans le même sens : « Dans leconseil, le MBA est considéré comme une formationqui se rapproche de notre travail au quotidien. » Untitulaire de ce type de diplôme a d'autant plus de chan-ce de plaire à un employeur que ce dernier est souventissu lui-même du sérail. Car un MBA, c'est un réseauet aussi une marque lorsqu'il a été suivi dans une écoleou une université renommée. Dans les processus derecrutement, la formation est d'ailleurs observée detrès près, « l'école, le diplôme restent essentiels aumoment de la présélection des candidats, confirmeLaurent Saint Martin. Après, en entretien, ils sont tes-tes sur leurs expériences, leur capacité a résoudre uneétude de cas » Pour Albane Millot, « l'école ne faitpas tout. Un jeune qui aurait fait un tour du mondependant un an pourrait être tout aussi intéressant ».De quoi rassurer ceux qui n'ont pas les trois lettres« MBA » inscrites sur leur CV •

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L'Insead estprésente àSingapourdepuis 2000. PAR SARAH DELATTRE

Patience et longueur de temps font plus que force m que rage.Shen Dai, vice-président en charge du développement Asie-Pacifique pour l'EM Lyon, en sait quelque chose. Présente

en Chine depuis plus de dix ans, notamment à travers un MBAlancé avec une université de Canton, l'école de commerce lyon-naise inaugurait en 2007 ses propres locaux situés en plein cœurdu campus de l'East China Normal Umversity de Shanghai, sonpartenaire. Depuis, chaque année, 300 étudiants français viventa la mode « auberge chinoise » et viennent apprendre sur place.Un projet de longue haleine. « Nous avons ouvert un bureau dereprésentation dès 2001 pour nous afficher, constituer un réseau,témoigne Shen Dai. Il nous a bien fallu deux ans pour trouver unpartenaire à Shanghai, valider les programmes, définir les ente-

Les écoles françaisesse font une placeen AsieSingapour capte toutes les attentions :après l'Insead et l'Essec, c'est au tourde l'Edhec de s'y implanter.

res d'examen, les méthodes pédagogiques. » Mais le jeu en vautla chandelle Car comme pour les entreprises, l'Asie constitueaussi un nouvel eldorado pour les grandes écoles. En particulierla Chine : l'ambassade de France y dénombre actuellement pourla Chine du Sud plus de 102 coopérations entre 23 universitéschinoises et 35 établissements supérieurs français L'émergenced'une classe moyenne chinoise prête à tous les sacrifices pourl'éducation de son enfant unique aiguise les appétits. Les écoles yvoient l'occasion de se rapprocher des grandes entreprises et deleur proposer une main-d'œuvre locale très qualifiée.

Alain Chevalier, directeur général académiqueet international de l'ESCP Europe

« Les autorités chinoises sontouvertes aux écoles européennes

Pourquoi être présents en Asie ?Le marché des business schools esten plein essor en Chine A l'inverse del'Inde qui a un marché plus structureet historiquement a la recherche departenariats avec des écoles anglo-saxonnes, les autorites locales chinoisessont plus ouvertes au modèle européenqui constitue une alternative Cettestratégie s'inscrit aussi dans un processusd'accompagnement des entreprises dansleur développement à l'étranger

Comment procédez-vous ?Nous privilégions les partenariats, plusrapides, moins compliqués, et moinsonéreux que l'ouverture d'un campus surplace Aujourd'hui, nous sommes présentsen Inde, en Chine, en Corée, à Taiwan par

exemple, à travers l'échange d'étudiants,de professeurs et la mise en place dedoubles diplômes Nous participons aussia un programme européen qui consiste aformer 450 managers chinois.

Comment séduire dans un environnementconcurrentiel ?Le fait d appartenir au club très fermé desbusiness schools triplement accréditées(Equis, Amba*, AACSB**) nous ouvredes portes Ensuite, la conclusion d'unpartenariat peut prendre de trois moisà six ans, en fonction des ambitions del'université, des autorités locales et durelationnel

*Amba Association ofMBAs, "AACSB Associationta Advance Collégiale Schoolof'Business

Campus locauxConcrètement, les plus fortunées ouvrent des campus sur place.L'Insead en possède ainsi un à Singapour depuis 2000 et proposeun coûteux MBA (52.000 euros) à cheval sur les deux pays. A

Singapour toujours, l'Essec, qui rêve d'être une businessschoolglobale, a ouvert le sien en 2005. Son mastère spé-cialisé Techniques financières propose de se former auxmarchés financiers asiatiques et d'apprendre a connaîtreles besoins des institutions financières opérant sur cecontinent, et ce, en passant tout un semestre à Singapour.De son côte, l'Edhec y a inauguré un pôle de rechercheen finance en octobre dernier, en partenariat avec lesautorités monétaires nationales. Coût de l'opération :28 millions d'euros sur cinq ans. « Notre objectif est defavoriser les relations avec les entreprises, a travers dela recherche appliquée et des séminaires pour les cadreslocaux », indique Peter O'Kelly, responsable marketinget communication de l'Edhec. Mais le plus souvent, lesécoles préfèrent disposer de bases avancées à travers despartenariats avec des écoles locales, un moyen de se rap-procher des universités concurrentes. L'Essec proposeainsi un double diplôme de niveau MBA en Corée, enChine, a Singapour, en Inde, au Japon. En Asie, HEC anoué une vingtaine de partenariats en Chine, en Corée,en Inde, au Japon, aux Philippines, en Thaïlande et aSingapour. l'occasion pour HFC de « fournir d'impor-tantes opportunités de carrières aux diplômés, spécifi-quement dans des compagnies internationales commeAccenture, Axa, BNP Panbas... ». Les coopérationsuniversitaires passent aussi par l'échange d'étudiantset d'enseignants chercheurs La France est d'ailleurs ausixième rang des destinations d'études derrière les paysanglo saxons : aujourd'hui, plus de 25 000 étudiantschinois sont présents dans l'Hexagone •