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1 FR RÉPONSES AU QUESTIONNAIRE DU PARLEMENT EUROPÉEN À L'INTENTION DU COMMISSAIRE DÉSIGNÉ M. Valdis DOMBROVSKIS Vice-président exécutif désigné pour une économie au service des personnes Question n° 1: Compétence générale, engagement européen et indépendance personnelle Quels sont les aspects de vos qualifications et de votre expérience personnelle qui sont particulièrement utiles pour accéder à la fonction de commissaire et promouvoir l’intérêt général européen, en particulier dans le domaine dont vous auriez la charge? Quelles sont vos motivations? Quelle sera votre contribution à la présentation du programme stratégique de la Commission? Comment entendez-vous mettre en œuvre l’intégration de la dimension de genre et tenir compte de la dimension hommes-femmes dans tous les domaines d’action de votre portefeuille? Quelles garanties d’indépendance êtes-vous en mesure de donner au Parlement et comment feriez-vous en sorte que vos éventuelles activités passées, actuelles ou futures ne puissent pas jeter le doute sur l’exercice de vos fonctions au sein de la Commission? Il y a trente ans, le 23 août 1989, plus de deux millions de personnes se donnaient la main pour former une chaîne humaine reliant les trois États baltes - l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie. «La Voie balte» qui représente aujourd'hui un événement marquant de l'Histoire était une manifestation pacifique contre le régime oppressif de l'Union soviétique. Un cri des trois peuples baltes pour la liberté, la démocratie et le droit à l'auto-détermination. Que de chemin parcouru depuis ce jour, pour mon pays, la Lettonie, comme pour moi. Aujourd'hui, l'Europe est unie, la Lettonie y est solidement arrimée et 500 millions d'Européens vivent libres et prospères. Pour autant, nous ne devons pas tenir le projet européen pour acquis. Les temps ont à ce point changé que nous devons défendre les valeurs européennes, œuvrer pour l'unité et relever de nouveaux défis ensemble. Ce printemps, j'étais candidat aux élections européennes, à la tête d'une liste au programme résolument pro-européen. Les électeurs m'ont confié le mandat d'œuvrer à une Union européenne plus forte et plus unie. Je suis convaincu que c'est là l'intérêt de la Lettonie et des autres États membres. Remplir ce mandat est ma motivation première et mon devoir. Concernant mes qualifications professionnelles, j'ai l'honneur d'exercer la fonction de vice- président pour l'euro et le dialogue social dans la Commission Juncker. Depuis juillet 2016, je suis également responsable de la stabilité financière, des services financiers et de l'union des marchés des capitaux. Je suis chargé, conjointement avec le commissaire Pierre Moscovici, de la gouvernance budgétaire et économique de l'Union européenne; je dirige les travaux relatifs au renforcement de l'Union économique et monétaire (UEM) européenne. La Commission a apporté des améliorations au Semestre européen, en mettant davantage l'accent sur sa dimension sociale, la croissance inclusive et le renforcement du dialogue avec les autorités nationales, les partenaires sociaux et les parties prenantes. Je me suis rendu dans tous les États membres pour débattre des évolutions économiques, budgétaires et sociales. J'ai effectué 40

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Page 1: FR · 2019. 10. 4. · Quels sont les aspects de vos qualifications et de votre expérience personnelle qui sont particulièrement utiles pour accéder à la fonction de commissaire

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FR

RÉPONSES AU QUESTIONNAIRE DU PARLEMENT EUROPÉEN

À L'INTENTION DU COMMISSAIRE DÉSIGNÉ

M. Valdis DOMBROVSKIS

Vice-président exécutif désigné pour une économie au service des personnes

Question n° 1: Compétence générale, engagement européen et indépendance personnelle

Quels sont les aspects de vos qualifications et de votre expérience personnelle qui sont

particulièrement utiles pour accéder à la fonction de commissaire et promouvoir l’intérêt

général européen, en particulier dans le domaine dont vous auriez la charge? Quelles sont

vos motivations? Quelle sera votre contribution à la présentation du programme

stratégique de la Commission? Comment entendez-vous mettre en œuvre l’intégration de

la dimension de genre et tenir compte de la dimension hommes-femmes dans tous les

domaines d’action de votre portefeuille?

Quelles garanties d’indépendance êtes-vous en mesure de donner au Parlement et

comment feriez-vous en sorte que vos éventuelles activités passées, actuelles ou futures ne

puissent pas jeter le doute sur l’exercice de vos fonctions au sein de la Commission?

Il y a trente ans, le 23 août 1989, plus de deux millions de personnes se donnaient la main pour

former une chaîne humaine reliant les trois États baltes - l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie.

«La Voie balte» – qui représente aujourd'hui un événement marquant de l'Histoire – était une

manifestation pacifique contre le régime oppressif de l'Union soviétique. Un cri des trois

peuples baltes pour la liberté, la démocratie et le droit à l'auto-détermination. Que de chemin

parcouru depuis ce jour, pour mon pays, la Lettonie, comme pour moi. Aujourd'hui, l'Europe

est unie, la Lettonie y est solidement arrimée et 500 millions d'Européens vivent libres et

prospères. Pour autant, nous ne devons pas tenir le projet européen pour acquis. Les temps ont

à ce point changé que nous devons défendre les valeurs européennes, œuvrer pour l'unité et

relever de nouveaux défis – ensemble. Ce printemps, j'étais candidat aux élections européennes,

à la tête d'une liste au programme résolument pro-européen. Les électeurs m'ont confié le

mandat d'œuvrer à une Union européenne plus forte et plus unie. Je suis convaincu que c'est là

l'intérêt de la Lettonie et des autres États membres. Remplir ce mandat est ma motivation

première et mon devoir.

Concernant mes qualifications professionnelles, j'ai l'honneur d'exercer la fonction de vice-

président pour l'euro et le dialogue social dans la Commission Juncker. Depuis juillet 2016, je

suis également responsable de la stabilité financière, des services financiers et de l'union des

marchés des capitaux. Je suis chargé, conjointement avec le commissaire Pierre Moscovici, de

la gouvernance budgétaire et économique de l'Union européenne; je dirige les travaux relatifs

au renforcement de l'Union économique et monétaire (UEM) européenne. La Commission a

apporté des améliorations au Semestre européen, en mettant davantage l'accent sur sa

dimension sociale, la croissance inclusive et le renforcement du dialogue avec les autorités

nationales, les partenaires sociaux et les parties prenantes. Je me suis rendu dans tous les États

membres pour débattre des évolutions économiques, budgétaires et sociales. J'ai effectué 40

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visites aux parlements nationaux et tenu à peu près autant de réunions avec les partenaires

sociaux nationaux.

Nous avons accompli des progrès dans l'approfondissement de l'UEM. J’ai dirigé les travaux

sur l’achèvement de l’union bancaire et sur la mise en place d’une union des marchés des

capitaux. Je suis très motivé par la perspective de mener à bien ces deux projets, qui

contribueront à rendre l’économie et le système financier européens plus solides et plus

résilients et qui, dès lors, favoriseront la croissance et la stabilité. J’encouragerai toutes les

parties concernées à relancer très rapidement les travaux sur les propositions de la Commission

relatives aux instruments budgétaires, notamment à l’instrument budgétaire de convergence et

de compétitivité, mais aussi à un instrument de stabilisation budgétaire au niveau de l’Union.

La Commission actuelle a présenté une proposition de mécanisme européen de stabilisation des

investissements, et l'une des priorités de la prochaine Commission sera la mise en place d'un

régime européen de réassurance des prestations de chômage. J’ai été chargé, avec la

commissaire Marianne Thyssen, de développer le socle européen des droits sociaux et de

relancer le dialogue social au niveau de l’Union.

Lorsque je suis devenu Premier ministre de la Lettonie, l’économie nationale était en chute

libre, frappée de plein fouet par la crise financière. Remettre l’économie sur ses rails puis

adhérer à l’euro cinq ans plus tard n’aurait pas été possible sans un dialogue constant avec les

partenaires sociaux tout au long de cette période difficile.

J’ai occupé le poste de Premier ministre de la Lettonie dans trois gouvernements successifs, de

mars 2009 à janvier 2014. J’ai été député au Parlement européen (2004-2009), où j’ai été

membre de la commission des budgets et membre suppléant de la commission des affaires

économiques et monétaires. Cette année, j’ai été élu au Parlement européen pour la troisième

fois. J’ai renoncé à mon mandat de député à la suite de la décision du gouvernement letton de

me nommer commissaire désigné. J’ai également été élu à la Saeima, le parlement letton, trois

fois (en 2002, 2010 et 2011) et j'ai été ministre des finances de la Lettonie de 2002 à 2004.

En somme, j'ai une longue expérience politique au sein des institutions de l’Union – Parlement

européen, Conseil européen, Conseil et Commission européenne –, expérience qui me donne

une connaissance pratique de la manière dont le processus décisionnel de l’UE fonctionne.

En ce qui concerne le programme stratégique qui nous attend, je partage l'avis de la présidente

élue Ursula von der Leyen selon lequel la capacité de réaction de l'Union est mise à rude

épreuve par les défis redoutables que sont, par exemple, le changement climatique, la

numérisation, l’évolution démographique, un système commercial international moins ouvert

et l'émergence de nouvelles puissances. Ces évolutions nécessiteront une transformation

profonde de nos économies, qui révolutionnera nos sociétés et modifiera la manière dont chacun

vit et travaille. Si ma nomination est confirmée, je serai chargé de piloter et de coordonner, dans

l'ensemble de la Commission, les travaux visant à ce que l'économie européenne soit au service

des personnes et que notre modèle unique d’économie sociale de marché soit préservé. Cela

suppose de promouvoir l’équité et l’inclusion dans l’ensemble de nos politiques économiques,

de façon que la transition verte et numérique ne se fasse pas au détriment des membres les plus

vulnérables de nos sociétés. Il nous faut réformer la fiscalité et investir dans l’éducation et la

mise à niveau des compétences; nous avons également besoin de politiques sociales qui aident

concrètement les plus faibles. Je continuerai à œuvrer, avec mes collègues, à la mise en œuvre

du socle européen des droits sociaux.

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La transition vers une économie neutre pour le climat nécessitera des investissements massifs,

tant publics que privés. Pour combler le déficit d'investissements, fort de mon expérience en

matière de politique de finance durable, je travaillerai à l’élaboration d’un nouveau plan

d’investissement dans la finance durable. Le défi de l’urgence climatique peut ouvrir des

perspectives aux entreprises européennes si elles font preuve de rapidité. Elles pourraient alors

prendre l'avantage sur la concurrence dans la course aux produits et services verts, qui – j'en

suis certain – vont se développer à l’échelle mondiale. La croissance économique et la durabilité

climatique ne sont pas deux notions inconciliables.

Nous devons poursuivre notre entreprise de consolidation de l'UEM pour aider l'Europe à peser

de tout son poids économique sur la scène mondiale. Nous devons accroître le rôle international

de l’euro. À cette fin, il nous faut parachever l’union bancaire en trouvant une solution pour

mettre en place son dernier pilier, le système européen d’assurance des dépôts. Parallèlement,

nous devrions intensifier notre lutte contre le blanchiment de capitaux: l’argent sale n'a pas sa

place dans les banques européennes. Je considère l’union des marchés des capitaux comme une

priorité absolue, car elle est indispensable pour faciliter l’accès au financement de nos petites

et moyennes entreprises, qui sont le moteur de notre économie et de la création d’emplois. Alors

que l’Europe ne manque ni de talents ni d'entreprises innovantes, ses PME ont du mal à devenir

des innovateurs à grande échelle, souvent faute d’avoir un accès suffisant au financement. En

outre, dans le cadre du programme d’approfondissement de l’UEM, il sera nécessaire de

continuer à travailler sur les instruments budgétaires.

En ce qui concerne la gouvernance économique, je souhaite préserver les améliorations

constantes que nous avons apportées au Semestre européen pour la coordination des politiques

économiques, notamment le renforcement de sa dimension sociale, et intégrer les objectifs de

développement durable dans ce cadre, tout en conservant l’orientation macroéconomique du

Semestre européen.

Le projet européen ne peut être crédible que s’il reste ouvert à ses membres et à ceux qui

appellent à l'aide en cas de besoin. C’est pourquoi, si ma nomination est confirmée, je

continuerai à soutenir les efforts déployés par les États membres pour adopter l’euro. Je pense

que nous devrions également soutenir les pays partenaires qui se trouvent dans le voisinage

élargi de l'Union, notamment l'Ukraine, que nous devrions aider à stabiliser son économie.

Je souhaite aider à combler le fossé encore trop large qui sépare l'Est et l'Ouest de l'Europe.

Mon équipe reflétera cet équilibre géographique, et respectera également la parité hommes-

femmes, que j’ai toujours défendue. Je soutiens sans réserve la position de notre présidente élue

en matière d’équilibre femmes-hommes. Ce principe figure en bonne place dans le socle

européen des droits sociaux. Je soutiendrai activement l'adoption de mesures concrètes qui

mettront en pratique le principe d’égalité femmes-hommes. Je contribuerai à l’élaboration

d’une nouvelle stratégie européenne en matière d’égalité des sexes et je plaiderai pour

l'adoption de mesures contraignantes en matière de transparence des rémunérations afin de

dénoncer les écarts salariaux entre les hommes et les femmes. Je continuerai aussi à encourager

l'adoption de mesures de promotion de l'égalité femmes-hommes dans le cadre du Semestre

européen. Prôner l'adoption de mesures visant à renforcer la participation des femmes au

marché du travail n’est qu’un exemple de la manière dont les recommandations par pays

peuvent contribuer à maintenir la question de l’égalité hommes-femmes au premier rang des

priorités politiques.

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L’égalité de traitement est importante à de nombreux égards. Elle crée un sentiment d’équité et

d’inclusion, qui engendre à son tour un sentiment d’appartenance. C’est ce que les Européens

attendent de nous.

Je prends l'engagement de respecter pleinement les devoirs d’indépendance, d’intégrité,

d’impartialité et de disponibilité prévus à l’article 17, paragraphe 3, du traité sur l’Union

européenne et à l’article 245 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE),

ainsi que l’obligation de secret professionnel prévue à l’article 339 du TFUE. Je déclare

solennellement me conformer aux règles de déontologie énoncées aux articles précités et dans

le code de conduite des commissaires. J’ai rempli et publié ma déclaration d’intérêt et je la

mettrai immédiatement à jour en cas de changement.

Je m’engage également à éviter toute fonction ou toute situation qui pourrait mettre en cause

mon indépendance, mon impartialité et ma disponibilité au service de la Commission. Je

m’abstiendrai d’assumer toute autre charge publique et d'exercer toute autre activité

professionnelle, rémunérée ou non. Je m’engage à informer sans délai la présidente de la

Commission de l’existence de toute situation pouvant entraîner un conflit d’intérêts dans

l’exercice de mes fonctions officielles.

Question n° 2: Gestion du portefeuille et coopération avec le Parlement européen

Comment évalueriez-vous votre rôle en tant que membre du collège des commissaires? À

quel égard vous considéreriez-vous responsable et comptable devant le Parlement de vos

actions et de celles de vos services? Quels engagements spécifiques êtes-vous prêt à

prendre en termes de transparence renforcée, de coopération accrue et de prise en compte

effective des positions et demandes d’initiative législative du Parlement? Concernant les

initiatives envisagées ou les procédures en cours, êtes-vous prêt à informer le Parlement

et à lui fournir des documents sur un pied d’égalité avec le Conseil?

Ma nomination au poste de vice-président exécutif pour une économie au service des personnes

est un honneur. Si ma nomination est confirmée, j’aurai la lourde tâche de coordonner l’une des

six grandes priorités des orientations politiques formulées par notre présidente. Tout en

assumant la responsabilité politique de mes activités, je travaillerai en totale coopération avec

tous les membres du Collège pour élaborer des politiques cohérentes et honorer les

engagements énoncés dans ces orientations politiques, en recherchant des synergies entre les

différents domaines d’action et sans perdre de vue les priorités. Je m'emploierai énergiquement

à promouvoir l'efficacité et la cohésion au sein de mes équipes, deux conditions indispensables,

selon moi, pour obtenir les meilleurs résultats possibles. Je partage l’avis de la présidente élue

selon lequel «il est grand temps de concilier le social et le marché au sein de notre économie

moderne». J'ai l'intention de jouer un rôle de médiateur et de facilitateur au sein de la

Commission et dans les relations avec les parties prenantes. Je suis certain que mon expérience

de vice-président et de Premier ministre peut être utile à cet égard.

Je compte sur une relation de travail étroite avec le Parlement européen, ses organes et ses

membres à chaque étape du processus d’élaboration des politiques. J'assisterai régulièrement

aux sessions plénières et aux réunions des commissions; je me rendrai disponible pour des

discussions informelles et j'entretiendrai des contacts réguliers avec les députés, en particulier

les présidents et les coordinateurs des commissions compétentes. Je demanderai à mon équipe

d’établir des relations étroites avec les bureaux des députés au Parlement européen, fondées sur

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l’ouverture, la transparence, la confiance mutuelle et la circulation rapide des informations. Je

donnerai corps au souhait de notre présidente élue de voir le Parlement européen parler d'une

voix plus forte sur les questions touchant à la gouvernance économique de l’Union. J’exercerai

ma fonction de gestion et d’organisation de la représentation de la Commission dans les

domaines relevant de ma compétence, notamment pour maximiser sa présence politique lors

des débats en séance plénière, des réunions des commissions et des négociations en trilogue.

En tant que seule institution européenne élue au suffrage direct, le Parlement européen est le

représentant des opinions et des aspirations des citoyens et apporte une légitimité aux processus

politique et décisionnel de l’Union. La Commission est responsable devant le Parlement

européen. Ce principe de responsabilité revêt une grande importance: il contribue à l’efficacité

et à la bonne gouvernance de la Commission et permet à celle-ci d’expliquer ses positions aux

différents stades du processus politique et législatif. Sans préjudice du principe de collégialité,

j’accepte ma responsabilité politique personnelle dans les domaines qui m’ont été assignés,

conformément à l’accord-cadre de 2010 sur les relations entre le Parlement européen et la

Commission. Dans ce contexte, je peux également vous garantir que mes relations avec mon

cabinet et les services placés sous ma responsabilité seront fondées sur la loyauté, la confiance

et la transparence, ainsi que sur une information réciproque et une assistance mutuelle.

Je veillerai à ce que les équipes des commissaires travaillant dans les domaines qui m’ont été

confiés examinent attentivement les résolutions du Parlement qui présentent un intérêt pour leur

domaine d’activité et à ce qu'elles en débattent. Les avis exprimés par le Parlement européen

constituent une contribution très précieuse au débat politique et très utile pour bâtir un

consensus entre les institutions de l’UE. La Commission est prête à donner suite aux résolutions

dans un délai de 3 mois.

La présidente élue von der Leyen est favorable à un droit d’initiative pour le Parlement

européen. Elle s’est engagée à ce que sa Commission réponde par un acte législatif aux

résolutions du Parlement adoptées à la majorité des membres qui le composent, dans le strict

respect des principes de proportionnalité et de subsidiarité ainsi que de l'accord «Mieux

légiférer». Je souscris pleinement à cet objectif, et dans le cadre de l'engagement du prochain

Collège à renforcer le partenariat avec le Parlement européen, je travaillerai main dans la main

avec le Parlement à tous les stades des débats sur les résolutions adoptées au titre de l’article

225 du TFUE. Je suis déterminé à coopérer étroitement avec les commissions parlementaires

compétentes et à participer activement, sur place, à la préparation de résolutions au titre de

l’article 225 du TFUE. Je suis absolument convaincu que cela améliorera le dialogue et

renforcera la confiance et le sentiment d’œuvrer ensemble à la réalisation d’un objectif

commun.

La Commission répondra également aux résolutions du Parlement dans les trois mois suivant

leur adoption, conformément à l’accord-cadre. Elle exercera un contrôle politique sur ce

processus.

Enfin, je m’engage à mettre intégralement en œuvre, pour ce qui est de l’accès aux réunions,

aux informations et aux documents, le principe de l’égalité de traitement du Parlement et du

Conseil en tant que colégislateurs, ainsi que j'y suis tenu en ma qualité de membre du Collège

responsable devant les députés directement élus du Parlement.

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3. Vous êtes responsable de la mise en place d’une économie au service des personnes. En

ce qui concerne le cadre de gouvernance économique, êtes-vous sûr qu’il soit

suffisamment solide pour éviter une crise de la balance des paiements et une crise de la

dette souveraine à l’avenir et que comptez-vous faire pour remédier aux carences de

longue date de l’Union économique et monétaire, à savoir l’absence d’une fonction de

stabilisation et d’une capacité budgétaire européenne pour stimuler les investissements et

créer des emplois? En outre, confirmez-vous que vous resterez responsable de l’euro au

sein de la prochaine Commission?

En tant que vice-président, je veillerai à ce que la Commission utilise tous les outils à sa

disposition pour mettre l’économie au service des personnes.

L’euro, la monnaie commune partagée par la plupart des États membres de l’UE, représente

bien plus que des pièces et des billets dans nos portefeuilles. C’est un symbole de l’unité et de

la prospérité européennes, basé sur une Union économique et monétaire forte. Comme indiqué

dans la lettre de mission de la présidente élue von der Leyen, si ma nomination est confirmée,

je coordonnerai le groupe des commissaires concernés et je dirigerai les travaux sur

l'approfondissement de notre Union économique et monétaire, un rôle que je remplissais déjà

au sein de la Commission actuelle. Je continuerais également à diriger les travaux sur le rôle

international de l’euro. Donc, pour répondre à votre dernière question, je resterais responsable

de l’euro.

À la suite de la dernière crise, la Commission, avec les autres institutions de l’UE et les États

membres, a consenti d'énormes efforts, premièrement pour préserver la stabilité et l’intégrité

de nos économies, et deuxièmement pour renforcer notre cadre de gouvernance. Avec le plan

d’investissement pour l’Europe, nous avons rendu possibles des investissements

supplémentaires dans l’économie européenne à hauteur de 433,2 milliards d'EUR. Nous avons

nettement renforcé la dimension sociale de l’Union économique et monétaire et encouragé une

politique fiscale équitable. Ainsi, l'économie européenne et l’euro sont désormais en bien

meilleure forme. Nous connaissons notre septième année consécutive de croissance; l’emploi

se situe à un niveau record, les chiffres du chômage sont à leur niveau le plus bas depuis la crise

et la pauvreté recule. La reprise ne s’est pas faite de manière égale entre les États membres,

mais il ne fait pas de doute que la stabilité globale et l’intégrité de l’économie européenne, et

en particulier la stabilité de la zone euro, ont été renforcées par rapport aux années précédant la

crise.

Nous devons à présent nous appuyer sur les progrès accomplis et préparer notre économie à

l’importante transformation qui est nécessaire pour relever les nouveaux défis exposés par la

présidente élue Ursula von der Leyen dans ses orientations politiques. Nos travaux doivent

porter sur plusieurs domaines, notamment la promotion de l'investissement et l’ajustement de

la structure de notre économie. Nous devons être vigilants vis-à-vis de possibles risques pour

la stabilité économique et financière et préserver la viabilité des finances publiques. Mener une

politique budgétaire responsable signifie également à ce stade améliorer la qualité des finances

publiques et utiliser la marge de manœuvre budgétaire pour soutenir les investissements et les

réformes.

Un défi majeur consistera à combler le déficit d’investissement afin de maîtriser la transition

vers une économie neutre pour le climat. Le plan d’investissement pour une Europe durable,

que je coordonnerai, vise à mobiliser 1 000 milliards d’EUR d'investissements aux quatre coins

de l’UE au cours de la prochaine décennie. Pour atteindre cet objectif, il nous faut coopérer

étroitement avec de nombreux collègues au sein de la Commission et rassembler des fonds

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publics et privés, en nous appuyant sur InvestEU, sur les fonds de cohésion et sur nos travaux

dans le domaine de la finance durable. Pour soutenir ce processus, il conviendrait que la Banque

européenne d'investissement consacre la moitié de son financement total à des investissements

en faveur du climat d’ici à 2025. Ces travaux doivent se faire en étroite coordination avec

l’élaboration d'une nouvelle stratégie industrielle à long terme pour l’UE.

Parallèlement, notre Union économique et monétaire n’est pas encore achevée. La Commission

a présenté une série de propositions et a présenté un certain nombre d’initiatives visant à

compléter le cadre de gouvernance économique, par exemple en ce qui concerne l’union

bancaire, l’union des marchés des capitaux et les nouveaux instruments budgétaires. Bon

nombre de ces propositions ont franchi avec succès les étapes de la procédure législative et font

désormais partie de l’architecture plus forte que je viens d'évoquer. D'autres propositions, par

exemple celle qui concerne un mécanisme central de stabilisation budgétaire, sont encore en

discussion au Parlement européen et au Conseil. Je suis convaincu que le mécanisme de

stabilisation budgétaire est nécessaire pour continuer à renforcer la résilience de la zone euro et

de l’UE en cas de choc important. La Commission actuelle a présenté une première proposition

concrète de mécanisme européen de stabilisation des investissements. Sous le mandat de la

nouvelle Commission, j’œuvrerai, avec les commissaires chargés de l’économie et de l’emploi,

à l'élaboration d’un régime européen de réassurance des prestations de chômage. J'ai également

la ferme volonté de mener à terme les négociations sur le programme d’appui aux réformes et

sur l’instrument budgétaire de convergence et de compétitivité pour la zone euro afin de

soutenir les réformes et investissements propices à la croissance menés par les États membres,

en étroite coopération avec la commissaire chargée de la cohésion et des réformes.

Au sein de la nouvelle Commission, nous devrons faire avancer les travaux sur l’Union

économique et monétaire dans le cadre d'un programme plus large et plus global qui comprend

également l’investissement, les relations commerciales libres et équitables, la fiscalité

équitable, la politique industrielle, le marché intérieur et le renforcement du soutien aux petites

et moyennes entreprises.

4. Quels devraient-être les trois principaux objectifs politiques de réglementation future

du secteur financier au cours du prochain mandat de la Commission? Quel regard portez-

vous sur l’union bancaire à l’heure actuelle et sur les prochaines étapes en vue de son

achèvement, en particulier la finalisation du filet de sécurité commun pour le Fonds de

résolution unique et la conception concrète d’un système européen d’assurance des dépôts

(SEAD), en dépit des divergences de vues actuelles entre les États membres, et ces

prochaines mesures incluent-elles l’adoption par la Commission d’une nouvelle

proposition législative sur le SEAD? Comment envisagez-vous de renforcer les banques

et de les rendre plus sûres, de réduire leur importance systémique et leur exposition à

leurs propres émetteurs souverains, de combiner la réduction des prêts non performants

avec la protection des consommateurs dans l’ensemble de l’Union et de garantir des

conditions de concurrence équitables entre toutes les banques européennes? Pensez-vous

que le secteur des services financiers de l’Union soit préparé à un Brexit sans accord?

Quels sont les secteurs qui nécessitent des travaux supplémentaires pour être pleinement

préparés à un Brexit, quelle que soit sa forme? Comment évaluez-vous les préparatifs à

un Brexit sans accord en matière de compensation et de règlement, en particulier en ce

qui concerne les produits dérivés libellés en euros?

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Le secteur financier est une base de notre économie et de la société dans son ensemble.

Lorsqu’il fonctionne correctement, il peut être un vecteur de succès économique et de

prospérité. Lorsqu’il ne fonctionne plus, les conséquences peuvent être dévastatrices. Les

réformes majeures que nous avons mises en œuvre depuis la crise financière mondiale ont

permis que le secteur financier et le secteur bancaire de l’UE retrouvent en grande partie la

santé et ont favorisé la reprise économique en général. Nous avons besoin d’un secteur financier

sûr, qui soutient une croissance économique durable et qui nous aide à faire face aux enjeux

mondiaux d’aujourd'hui. Malgré les améliorations intervenues ces dix dernières années, les

dures leçons que nous avons apprises de la crise financière mondiale montrent que nous devons

rester vigilants à tout moment quant aux possibles risques pour la stabilité financière.

Mon premier objectif politique sera de veiller à ce que le secteur financier continue de financer

l'économie d’une manière sûre et efficace. Dans ce contexte, notre but premier sera d'achever

l’union bancaire et de poursuivre la mise en place de l’union des marchés des capitaux. De

nombreux progrès ont été accomplis au cours des cinq dernières années, mais nous pouvons en

faire beaucoup plus pour améliorer encore le financement de l’économie. Mon deuxième

objectif politique sera de veiller à ce que les capitaux soutiennent la transition vers une

économie durable. Pour que l’Europe devienne le premier continent neutre pour le climat au

monde, il faudra investir des milliers de milliards d’euros. Bien que le secteur public ait un rôle

clé à jouer à cet égard, d’importants apports d’investisseurs privés seront essentiels. L’Europe

ne peut pas agir seule sur ces questions; seule une démarche mondiale peut fonctionner. Nous

devrions donc continuer à travailler avec nos partenaires internationaux afin de mobiliser des

investisseurs privés dans le monde entier. Troisièmement, le passage à une économie

numérique est en train de transformer tous les aspects du monde dans lequel nous vivons. Nous

devons faire en sorte que nos politiques soient compatibles avec la transformation numérique

du secteur financier. Il nous faut veiller à ce que les entreprises puissent saisir ces nouvelles

possibilités lorsque celles-ci bénéficient à leurs clients et à l’économie dans son ensemble. Dans

le même temps, notre cadre juridique doit continuer à protéger suffisamment les

consommateurs et les investisseurs; nous devons également être capables d’atténuer les risques

lorsqu'ils surviennent, en particulier s’ils peuvent avoir une incidence sur la stabilité financière.

Enfin, j’élaborerai des propositions visant à faire en sorte que l’Europe soit plus résiliente face

aux sanctions extraterritoriales infligées par des pays tiers, et que les sanctions imposées par

l’UE soient correctement appliquées, notamment dans l’ensemble de son système financier.

Dans le domaine des sanctions, je travaillerai en étroite collaboration avec le haut

représentant/vice-président.

L'achèvement de l’union bancaire constituera une priorité de premier plan. L’idée initiale de

l’union bancaire, en 2012, était ambitieuse, radicale et totalement neuve. Nous oublions souvent

combien de progrès ont été réalisés en quelques années seulement. Aujourd'hui, nous disposons

de mécanismes communs de surveillance et de résolution, et les bilans des banques sont plus

solides. Cependant, les progrès n’ont pas été aussi notables en ce qui concerne certaines

mesures essentielles pour renforcer l'architecture de l’union bancaire. Par exemple, le concept

de système européen d'assurance des dépôts, le troisième pilier, manquant, de l’union bancaire,

est encore en discussion entre les États membres. Sans préjudice des prérogatives

institutionnelles de la Commission, l’issue de ces discussions et la position du Parlement

européen devraient être prises en compte pour décider des prochaines mesures à prendre en

2020. Je reste attaché à un système européen d’assurance des dépôts et il est clair que nous

devons élaborer un consensus sur cette question entre les États membres et avec le Parlement

européen. Les États membres sont récemment arrivés à un «large accord» sur une réforme du

traité instituant le Mécanisme européen de stabilité, qui fera aussi du Mécanisme le filet de

sécurité commun pour le Fonds de résolution unique. Il s'agit d’un progrès substantiel et je

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soutiendrai activement les négociations visant à obtenir des résultats de qualité, tout en étant

favorable à une conclusion rapide de ces importants travaux.

Grâce aux nombreuses réformes, les banques d’Europe sont aujourd’hui bien plus fortes, mieux

capitalisées, moins endettées et, de façon générale, mieux préparées pour résister à des chocs

économiques. Dans le même temps, il est nécessaire de poursuivre les travaux sur certains

problèmes qui subsistent.

Il est nécessaire d’encourager les banques à diversifier encore leurs portefeuilles d’obligations

souveraines et à réduire la «préférence nationale», qui reste beaucoup trop forte et laisse les

banques exagérément exposées aux difficultés budgétaires du gouvernement de leur pays

d’origine. Je ne sous-estime pas la complexité et la sensibilité politiques, juridiques et

techniques de ces questions dans les différents pays de l’UE ni leurs implications pour la

stabilité financière; il sera donc essentiel d'élaborer un consensus tant au Parlement européen

qu'avec les États membres.

Le volume des prêts non performants a nettement diminué, à 3 % environ pour l’UE dans son

ensemble, grâce aux efforts décisifs entrepris ces dernières années par les décideurs politiques,

les autorités de surveillance et les banques. Cependant, ce nombre cache de grandes différences

entre États membres et entre banques. Pour faciliter la poursuite de la réduction des niveaux de

prêts non performants, nous devrions achever rapidement nos travaux sur les marchés

secondaires et la procédure accélérée de recouvrement de garantie, en tenant pleinement compte

de la nécessité de concevoir un système qui protège les consommateurs.

Enfin, il nous faut mettre en œuvre la dernière série de réformes de Bâle III qui complètent le

cadre prudentiel après-crise applicable aux banques, d'une manière qui préserve les spécificités

européennes et la diversité du secteur bancaire de l’UE.

Je regrette profondément le Brexit, cependant un retrait ordonné du Royaume-Uni est

clairement préférable à un retrait désordonné. Nous devons toutefois nous tenir prêts à tous les

scénarios, y compris un Brexit sans accord. Sur le plan du secteur financier, je pense que nous

sommes aussi bien préparés que possible. C’est grâce aux nombreux actes juridiques que nous

avons adoptés ces derniers mois que nous y sommes arrivés. Sur la base d’une analyse conjointe

de la Banque centrale européenne et de la Banque d’Angleterre, les services de la Commission

ont pris des mesures pour réduire tous les risques pour la stabilité financière en cas de Brexit

sans accord. Un Brexit sans accord pourrait provoquer des perturbations dans la fourniture de

services financiers et une certaine volatilité des marchés financiers. Toutefois, il est plus

probable que l’incidence négative la plus importante sur le secteur financier vienne des

retombées du Brexit sur l’économie réelle. À cet égard, les tests de résistance ont montré que

le secteur financier était suffisamment résilient. Nous continuerons à suivre de près les

évolutions du marché et prendrons des mesures appropriées si nécessaire. Dans le domaine

spécifique de la compensation et du règlement, l’UE est également prête à un scénario sans

accord. La Commission a adopté une décision temporaire sur l’équivalence des contreparties

centrales afin de préserver la stabilité financière de l’UE à 27 en cas de Brexit sans accord. En

particulier, en ce qui concerne les transactions sur dérivés de gré à gré non compensées, des

dispositions sont en place pour que les contrats restent valables et puissent continuer d’être

honorés après le Brexit. En parallèle, et au-delà du Brexit, un accord a été trouvé cette année

sur de nouvelles règles pour renforcer la surveillance des contreparties centrales. Ces règles

amélioreront la panoplie d'instruments prudentiels dont dispose l’UE, notamment pour les

contreparties centrales de pays tiers qui revêtent une importance systémique pour l’UE.

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5. Comment évaluez-vous l’union des marchés des capitaux (UMC) à l’heure actuelle et

quelles sont les mesures concrètes que vous entendez proposer pour achever l’UMC en

vue de diversifier l’accès au financement pour les entreprises et de faciliter le financement

des petites et moyennes entreprises, tout en favorisant la transition vers une économie

plus verte grâce à une finance durable? Les services financiers de détail sont des services

essentiels, mais le secteur est systématiquement classé comme l’un des marchés les moins

performants en termes de satisfaction des consommateurs, et des actes législatifs

importants ne sont pas mis en œuvre ou appliqués de manière satisfaisante: quelles

mesures prendrez-vous pour améliorer la convergence en matière de surveillance et

l’application de la législation en matière de protection des consommateurs dans le

domaine des services financiers? Que pensez-vous d’une future révision de la législation

de l’Union en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux?

L’union des marchés des capitaux est essentielle pour stimuler l’investissement, la croissance

et la création d’emplois. Des marchés de capitaux dynamiques et intégrés, qui complètent un

secteur bancaire solide pour financer notre économie, sont le meilleur moyen de financer

l’innovation et de créer davantage de possibilités d'investissement et de diversification des

risques pour les investisseurs européens. Étant donné que l’union des marchés des capitaux

contribue au partage des risques par le secteur privé dans les États membres, elle est cruciale

pour compléter l’Union économique et monétaire et pour renforcer le rôle international de

l’euro. Des progrès importants ont été accomplis depuis le lancement de l’union des marchés

des capitaux en 2015. Onze propositions législatives ont été adoptées ou approuvées et la

Commission a mis en œuvre ou présenté plus de 50 mesures non législatives. Je suis néanmoins

conscient que d'importants obstacles structurels subsistent. Donner un nouvel élan à

l’achèvement de l’union des marchés des capitaux sera une priorité.

Nous pouvons en faire plus pour que les entreprises européennes aient accès au financement

dont elles ont besoin pour investir et créer des emplois. Ces cinq dernières années, nous nous

sommes concentrés en particulier sur les mesures visant à améliorer le financement par le

marché pour les petites et moyennes entreprises, notamment, dernièrement, en réduisant la

charge administrative et les coûts de mise en conformité liés à l’entrée en Bourse. Sur la base

de ces travaux, la vice-présidente exécutive désignée pour une Europe adaptée à l’ère

numérique et moi proposerons une stratégie pour les petites et moyennes entreprises,

notamment pour les aider à améliorer leur accès au financement. À cette fin, outre d'autres

mesures, je mettrai en place un fonds public-privé destiné à favoriser l'accès des petites et

moyennes entreprises aux marchés boursiers.

Nous avons certes quelque peu progressé au cours des cinq dernières années pour supprimer

les obstacles structurels dans des domaines importants pour les investissements transfrontières,

mais nous devrions recenser soigneusement les lacunes restantes et proposer de nouvelles

initiatives ambitieuses. Par exemple, les investisseurs mentionnent souvent les obstacles liés à

la législation en matière d’insolvabilité et aux procédures fiscales en tant qu’obstacles aux

investissements transfrontières. La Commission a aussi préconisé une véritable surveillance

européenne et nous devrons évaluer si les règles récemment adoptées en ce qui concerne les

autorités européennes de surveillance sont suffisantes pour soutenir la convergence en matière

de surveillance dans l’UE.

Nous aurons également besoin d’une stratégie pour atteindre notre objectif de neutralité

climatique à l’horizon 2050 et attirer des capitaux privés afin qu’ils contribuent au respect des

engagements en la matière. Si ma nomination est confirmée, j’ai l’intention de lancer

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rapidement une consultation publique pour connaître le point de vue de toutes les parties

prenantes, dans la perspective de définir la base d’une nouvelle stratégie en matière de finance

verte. Une intensification des efforts apparaît déjà nécessaire dans plusieurs domaines: il

convient notamment de renforcer les bases de la finance verte en étudiant comment améliorer

la publication d’informations par les entreprises sur la durabilité et sur les recherches et les

notations en matière de durabilité. Les travaux sur la taxinomie à l’échelle de l’UE sont

fondamentaux pour déterminer quelles activités économiques sont durables sur le plan

environnemental. La taxinomie contribuera à la lutte contre l’écoblanchiment, qui est largement

répandu dans le secteur financier actuellement, et elle constituera la base de nos travaux en

matière de normes et labels, par exemple en vue de l’élaboration d’une norme de l’UE

applicable aux obligations vertes, ou d’un label écologique de l’UE. Je dirigerai les efforts

déployés pour attirer des investissements privés vers des activités vertes en mettant à profit

toute la puissance du budget de l’UE, grâce à un ambitieux plan d’investissement pour une

Europe durable et en faisant de la Banque européenne d’investissement la banque européenne

du climat. Il nous faudra en outre coopérer étroitement avec nos partenaires pour conduire les

efforts de développement de la finance durable à l’échelle mondiale.

Je suis convaincu que l’union des marchés des capitaux ne pourra pas être achevée sans une

participation plus active des investisseurs de détail. Je m’engage à y travailler, afin que les

consommateurs de toute l’Europe aient accès à des produits plus nombreux et de meilleure

qualité, plus facilement, en toute sécurité et à moindre coût. Cela nécessitera une approche

globale portant sur l’ensemble de la législation existante. Le plan d’action relatif aux services

financiers pour les consommateurs a permis d’obtenir des avantages tangibles, par exemple en

réduisant le prix des paiements transfrontières entre tous les États membres de l’UE, et nous

devrions en revoir la mise en œuvre. Nous devrions rechercher des solutions pour offrir des

paiements transfrontières instantanés à faible coût et définir une stratégie claire pour les

atteindre. En ce qui concerne les investissements, nous devrions évaluer si les règles de

transparence présentes dans les différents actes législatifs sont suffisamment cohérentes,

efficaces et adaptées à l’ère numérique. Nous devrions également veiller à ce que les

consommateurs aient accès à des informations complètes sur les coûts et les performances des

produits d’investissement. Cependant, des marchés financiers véritablement intégrés ne

peuvent fonctionner correctement que si l’on applique et fait respecter les règles de manière

cohérente dans tous les États membres. Nous veillerons à ce que toutes les directives de l’UE

dans ce domaine soient intégralement transposées dans la législation nationale en temps voulu,

assurerons le suivi de toutes les plaintes de consommateurs et renforcerons l’information sur

les droits des consommateurs et les outils de résolution des problèmes. Nous évaluerons

attentivement les modifications récemment approuvées en ce qui concerne les missions des

autorités européennes de surveillance et la priorité accrue accordée à la protection des

consommateurs.

Nous devrions en outre exploiter le potentiel des nouvelles technologies numériques pour que

les consommateurs européens bénéficient de meilleures conditions, tout en protégeant

l’intégrité et la stabilité du système financier européen. À cet effet, je m’engage à poursuivre

les travaux dans le domaine des technologies financières et à proposer une approche commune

de l’UE à l’égard des cryptomonnaies.

La lutte contre le blanchiment de capitaux sera essentielle pour garantir l’intégrité du système

financier. Il est probable que des problèmes continueront à se poser même après la mise en

œuvre intégrale des mesures récentes, et nous devrons travailler sur différents fronts pour

améliorer la situation. Il faudra, pour ce faire, assurer la mise en œuvre intégrale de la législation

de l’Union (4e et 5e directives anti-blanchiment) et engager des procédures d’infraction à

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l’encontre des États membres qui accusent un retard dans la transposition des dispositions. Nous

devrions également veiller à ce que la surveillance bancaire soit plus systématique. Il existe des

divergences importantes entre les cadres de lutte contre le blanchiment de capitaux des États

membres, et des différences dans la manière d’appliquer les règles dans un cadre transfrontière.

Renforcer la surveillance dans l’ensemble de l’Union est clairement une priorité. Sur la base

des analyses déjà réalisées, nous continuerons à évaluer les moyens les plus appropriés pour

faire en sorte que la surveillance de la lutte contre le blanchiment de capitaux soit de la plus

haute qualité sur tout le territoire de l’Union. Je vois un grand intérêt à confier à un organe de

l’Union des missions spécifiques de surveillance en matière de lutte contre le blanchiment de

capitaux et leur coordination. Compte tenu de l’importance des cellules nationales de

renseignement financier dans l’architecture actuelle, leur rôle devrait être analysé avec soin.

Enfin, nous devrons renforcer le rôle de l’UE dans les discussions internationales sur la lutte

contre le blanchiment de capitaux, pour faire en sorte que les normes élevées de l’UE soient

mieux prises en compte sur la scène internationale.

6. En tant que vice-président exécutif pour une économie au service des personnes, vous

serez chargé de coordonner les travaux sur le plan d’action pour mettre en œuvre le socle

européen des droits sociaux et dirigerez les travaux visant à renforcer le rôle du dialogue

social au niveau européen. Vous dirigerez également les travaux visant à recentrer le

Semestre européen afin qu’il intègre les objectifs de développement durable des Nations

unies.

Dans le passé, en partie sous l’effet des compétences de l’Union telles que définies dans les

traités, il y a eu un déséquilibre entre politiques sociales, environnementales et

économiques au niveau de l’Union, les questions économiques s’étant vu attribuer un rôle

plus important. Ursula von der Leyen, présidente élue de la Commission, souligne qu’ «il

est désormais plus important que jamais de placer les droits sociaux, la protection et

l’équité au cœur de notre économie moderne».

Quelles sont les initiatives législatives et non législatives spécifiques que vous prévoyez, et

selon quel calendrier, afin de:

- mettre en œuvre le socle européen des droits sociaux et promouvoir un marché

européen du travail équitable, fonctionnel et libre;

- mettre en pratique l’engagement de placer les droits sociaux, la protection et

l’équité au cœur de notre économie moderne, en particulier dans le cadre du Semestre

européen, afin de garantir qu’une priorité égale soit accordée aux objectifs sociaux et

économiques de l’Union et d’assurer l’intégration des objectifs de développement durable

des Nations unies?

Permettez-moi tout d’abord de rappeler que j’ai coordonné les travaux préparatoires sur le socle

européen des droits sociaux, proclamé en novembre 2017 à Göteborg lors du premier sommet

social organisé sur les vingt dernières années. À cette occasion, j’ai constaté, de la part des

chefs d’État ou de gouvernement de l’UE et du Parlement européen, un engagement ferme à

mieux mettre en œuvre et appliquer les droits sociaux.

Sous la direction de la présidente élue von der Leyen, je continuerai à tout mettre en œuvre pour

que nos concitoyens bénéficient des droits et des principes du socle européen des droits sociaux

d’une manière efficace et pertinente. Si ma nomination est confirmée, je coordonnerai les

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travaux d’élaboration d’un plan d’action ambitieux pour mettre en œuvre le socle européen des

droits sociaux; ce plan figurera au premier rang de mes priorités. Je prendrai en considération,

dans ce cadre, l’ensemble des instruments dont nous disposons, qu’il s’agisse de mesures

législatives ou non législatives, de financements de l’UE ou du Semestre européen.

Le socle des droits sociaux représente un engagement politique et une responsabilité partagés;

dès lors, sa mise en œuvre nécessitera une action tant à l’échelon européen qu’à l’échelon

national, dans le respect des compétences respectives et du principe de subsidiarité. La mise en

œuvre du socle nécessitera également un engagement politique actif, en particulier avec le

Parlement européen, avec les États membres et au sein de ceux-ci, avec les partenaires sociaux

et avec d’autres parties prenantes, notamment la société civile. Cela a également été souligné

dans le programme stratégique adopté par le Conseil européen en juin 2019.

Au niveau de l’Union, je collaborerai avec mes collègues, notamment le commissaire chargé

de l’emploi, afin de présenter un certain nombre d’initiatives concrètes qui contribueront à

mettre le socle en pratique, telles que:

une initiative législative relative à des salaires minimums équitables, respectant les

traditions nationales en matière de fixation des salaires, à travers des conventions

collectives ou des dispositions juridiques;

une garantie européenne pour l’enfance;

le renforcement de la garantie pour la jeunesse;

un régime européen de réassurance des prestations de chômage;

une nouvelle stratégie européenne en matière d’égalité des sexes, comprenant des

mesures visant à introduire des mesures contraignantes en matière de transparence des

rémunérations;

la mise à jour de la stratégie en matière de compétences;

des moyens pour améliorer les conditions de travail des travailleurs de plateformes.

Ces mesures, ainsi que d’autres qui figurent dans les orientations politiques, constituent un point

de départ ambitieux. Nous devons continuer à étudier l’ensemble des 20 principes, en

coopération avec le Parlement européen et les États membres, et déterminer les aspects sur

lesquels des progrès supplémentaires sont nécessaires. Comme le montre le tableau de bord

social, les résultats obtenus sur le plan social diffèrent fortement d’un État membre à l’autre.

J’estime que la Commission devrait ouvrir la voie à une convergence vers le haut et contribuer

à une croissance inclusive dans l’intérêt de tous. J’entends poursuivre cet objectif avec

détermination.

Compte tenu de nos engagements au niveau mondial, et du rôle moteur que doit jouer l’Europe,

je conduirai les efforts visant à réorienter le Semestre européen pour en faire un instrument qui

intègre les objectifs de développement durable des Nations unies fixés pour 2030. Les objectifs

de développement durable forment un cadre qui doit rendre possible une transition juste vers

une société et une économie durables. Il faut les transposer dans le contexte de l’Union

européenne. Les mesures que nous prenons dans les sphères économique, sociale et

environnementale doivent aller de pair. Le Semestre européen peut fournir un cadre approprié

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pour surveiller les progrès accomplis dans la réalisation de ces objectifs et concevoir des

orientations pour les actions à mener dans les États membres. Tout en maintenant l’orientation

macroéconomique du Semestre européen, nous allons donc réorienter son processus. Pour

garantir la transparence du processus du Semestre, il est important que la Commission collabore

activement et en temps utile avec le Parlement européen, les États membres, les partenaires

sociaux et d’autres parties prenantes. Dans ce contexte, je veillerai à ce que les membres de la

Commission chargés des questions économiques et sociales se présentent devant le Parlement

européen avant chaque étape clé du cycle du Semestre européen.

7. En tant que vice-président de la Commission Juncker, vous avez relancé le dialogue

social. Quelles mesures concrètes prévoyez-vous pour continuer à renforcer le dialogue

social au niveau européen au cours des cinq prochaines années? Et comment la

Commission entend-elle veiller à ce que les partenaires sociaux soient consultés et associés

de manière appropriée lorsqu’elle propose des initiatives législatives, et notamment un

instrument juridique sur les salaires minimums?

Au sein de la Commission Juncker, la responsabilité du dialogue social a, pour la première fois,

été confiée explicitement et officiellement à un membre du Collège. Sous ma responsabilité,

nous avons lancé un «nouveau départ pour le dialogue social», posant les bases d’une

interaction plus étroite et approfondie avec les partenaires sociaux.

Je suis fier de ce que nous avons accompli ensemble au cours des cinq dernières années. Il me

semble que nous avons bien progressé pour renforcer le dialogue social, notamment en

reconnaissant aux partenaires sociaux un rôle plus important dans le Semestre européen et dans

l’élaboration des politiques de l’UE. Dans ce cadre, j’ai veillé à associer et à consulter les

partenaires sociaux de l’UE au-delà du domaine des politiques sociales et des obligations

découlant des traités, dans des domaines clés tels que l’Union économique et monétaire, le plan

d’investissement, le marché unique numérique, l’énergie, l’amélioration de la réglementation

ou la préparation du nouveau cadre financier pluriannuel. Je mettrai à profit la dynamique créée

par le nouveau départ pour le dialogue social pour poursuivre la bonne coopération avec les

partenaires sociaux européens à tous les niveaux et dans des domaines d’action essentiels.

Je prévois aussi d’améliorer l’efficacité et le fonctionnement du dialogue social

interprofessionnel et sectoriel afin de faire face à l’évolution du monde du travail, de

promouvoir le recours aux financements du Fonds social européen+ pour renforcer les capacités

des partenaires sociaux nationaux et d’aider les partenaires sociaux à gérer le tournant

numérique ou la transition vers une économie neutre pour le climat. À cet égard, le sommet

social tripartite restera un moment clé de l’approfondissement de notre coopération au plus haut

niveau politique.

Je veillerai à ce que les partenaires sociaux soient consultés sur les initiatives législatives

prévues et associés à leur élaboration, conformément aux traités. Les formes de consultation

varieront en fonction de la base juridique. Conformément aux obligations découlant du traité

(article 154 du TFUE), la Commission consultera les partenaires sociaux comme l’exige

l’article 153 du TFUE. En ce qui concerne précisément la question des salaires minimums, je

suis pleinement conscient du rôle essentiel des partenaires sociaux en la matière et je veillerai

à ce qu’ils soient dûment associés à toute initiative future. D’une manière générale, je

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chercherai à assurer une approche cohérente de l’ensemble des services de la Commission en

ce qui concerne la consultation des partenaires sociaux sur les initiatives de politique sectorielle

ayant des implications sociales, telles que le plan d’investissement pour une Europe durable,

ou dans le domaine du commerce.

8. Les réformes structurelles sont essentielles pour créer des emplois, garantir la

prospérité des Européens et assurer la viabilité de la protection sociale. Toutefois, de trop

nombreuses recommandations par pays ne sont pas mises en œuvre par les États

membres. La proposition relative à un programme d’appui aux réformes est en cours

d’examen au Parlement européen. Comment comptez-vous accélérer la mise en œuvre de

ces réformes par les États membres ainsi que l’adoption et la rapide mise en œuvre du

programme d’appui aux réformes?

En raison des liens étroits qui existent entre les économies des États membres, je suis fermement

convaincu que les réformes structurelles sont une question d’intérêt commun. Si des progrès

tangibles ont été accomplis en ce qui concerne la grande majorité des recommandations depuis

le lancement du Semestre européen en 2011, je reconnais un ralentissement des progrès ces

dernières années. On constate aussi des différences entre les pays et entre les domaines d’action;

le secteur financier et les domaines de la politique du marché du travail, de la fiscalité et des

transports, notamment, affichent un solide bilan. Pour ce qui est de l’économie réelle, on

constate que les réformes structurelles portent leurs fruits. les réformes menées à la suite des

recommandations par pays ont contribué à un retour de la croissance dans tous les États

membres et à une baisse du taux de chômage de 10,2 % (EU-28 en 2014) à 6,8 % (EU-28 en

2018). Les pays qui s’attaquent aux faiblesses structurelles avec détermination tendent à

afficher une croissance plus forte des revenus et de l’emploi.

Au cours du prochain mandat, je collaborerai avec les commissaires chargés de l’économie, de

l’emploi et de la cohésion et des réformes afin d’améliorer l’adhésion aux réformes et

d’accélérer leur mise en œuvre par les États membres, notamment en renforçant encore notre

dialogue avec les parties prenantes aux échelons européen et national et en assurant un meilleur

alignement entre les recommandations du Semestre et les fonds de l’UE.

Depuis 2014, les Fonds structurels et d’investissement européens ont été largement utilisés pour

remédier aux problèmes recensés dans les recommandations par pays. Il est important selon

moi d’adapter cet engagement avec la prochaine génération de programmes, notamment au

moyen du Fonds social européen+, du Fonds européen de développement régional, du Fonds

européen d’ajustement à la mondialisation et du nouveau Fonds pour une transition juste, pour

mentionner les principaux instruments de financement qui ont une incidence sur la création

d’emplois, soutiennent les citoyens dans leur quotidien et investissent dans le capital humain.

Sous la Commission actuelle, nous avons également créé un service spécialement chargé de

fournir un appui technique aux réformes. On a observé une forte demande des États membres

à cet égard. Depuis 2015, plus de 760 projets de réforme, couvrant 26 États membres, ont été

soutenus par le service d’appui à la réforme structurelle de la Commission.

La proposition relative à un programme d’appui aux réformes fait également partie des efforts

destinés à encourager les réformes. Ce programme, toujours en cours de négociation, vise à

fournir un appui financier et technique aux États membres pour les aider à mettre en œuvre les

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réformes jugées prioritaires dans le cadre du Semestre. Nous travaillons actuellement sur un

instrument budgétaire de convergence et de compétitivité pour la zone euro et les pays du

mécanisme de change II, sur la base du programme d’appui aux réformes. Cet instrument visera

à soutenir les réformes structurelles et les priorités d’investissement dans la zone euro. Je

coordonnerai les travaux en vue de son achèvement.