gestion des sachets plastiques a cocotomey : etat des … · memoire pour l’obtention du licence...
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UNIVERSITE D’ABOMEY CALAVI
(UAC)
ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY-CALAVI
(EPAC)
DEPARTEMENT DE GENIE DE L’ENVIRONNEMENT
(GEn)
OPTION : AMENAGEMENT ET PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT
(APE)
MEMOIRE POUR L’OBTENTION DU LICENCE PROFESSIONNELLE
Réalisé par :
WANDJI Jordy Romuald
Année académique 2015-2016
Maître de mémoire :
Prof Elisabeth YEHOUENOU AZEHOUN PAZOU
Biologiste Environnementaliste Ecotoxicologue
Maître de Conférences des Universités (C.A.M.E.S)
Enseignante-Chercheure à l’EPAC/UAC
Maître de stage :
Dr. Victor GBEDO
Gestionnaire environnementaliste
Expert en Gestion des Déchets et
Evaluation environnementale
Directeur de DCAM/BETHESDA
GESTION DES SACHETS PLASTIQUES
A COCOTOMEY : Etat des lieux et
Approches de solutions
i
]
DEDICACE
Je dédie ce mémoire à mes parents, WANDJI C. Justin et BOCOSSA Dieu-Fera, qui ont
toujours œuvré pour ma réussite de par leur amour, leur soutien, pour toute leur assistance et
leur présence dans ma vie. Recevez à travers ce travail aussi modeste soit-il, l’expression de
mes sentiments et de mon éternelle gratitude. Que Dieu vous accorde longue vie.
Réalisé par WANDJI R. Jordy
ii
REMERCIEMENTS
Ce mémoire n’aurait pas pu voir le jour sans l’aide et la participation de nombreuses personnes
que je tiens à remercier.
Le Professeur Jacques Boco ADJAKPA, Chef du Département de Génie de
l’Environnement à l’EPAC pour sa rigueur et les grands efforts qu’il fait pour la promotion du
département ;
Le Professeur Elisabeth YEHOUENOU AZEHOUN PAZOU, Enseignante-chercheure
à l’EPAC/UAC pour avoir accepté de superviser ce travail malgré ses nombreuses occupations.
Que Dieu vous le rende;
Le Dr Victor GBEDO, Directeur de DCAM-BETHESDA d’une part pour avoir autorisé
mon stage au sein de sa structure et d’autre part pour avoir accepté assumer la codirection de
ce travail malgré ses multiples occupations. Que Dieu tout puissant vous bénisse ;
Mr Etienne AKOHO pour ses multiples conseils et encadrements ;
Tous les Enseignants et Techniciens du Département de Génie de l’Environnement
pour avoir forgé nos connaissances pendant ces trois années de formation ;
Tout le personnel de DCAM-BETHESDA pour leur assistance et leur soutien. Que
Dieu vous le rende ;
Les membres du jury qui me font l’honneur de juger ce travail malgré leurs multiples
occupations ;
Mes frères et sœurs Irmine, Adeline, Ruth et Julius pour leur soutien ;
Mon beau-frère Pierre-Marie KAKPOHOUE pour son soutien et sa disponibilité ;
Tous les camarades de la 9ième Promotion de Génie de l’Environnement en particulier
Modeste, Nazif, Joël, Aziz, Ariane et Serge pour leur sens de la solidarité ;
Jadix et Amiath pour leur soutien inconditionnel.
A tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, ont contribué à la réalisation de ce mémoire.
Je vous prie de recevoir ici l’expression de ma profonde gratitude.
Réalisé par WANDJI R. Jordy
iii
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
ABE : Agence Béninoise pour l’Environnement
CISE : Compagnie d’Ingénierie Sociale et Environnementale
COGEDA : Coordination des ONG de Gestion des Déchets Solides Ménagers et de
l’Assainissement
CREPA : Centre Régional pour l’Eau potable et l’Assainissement
DCAM : Développement Communautaire et Assainissement du Milieu
DGE : Direction Générale de l’Environnement
DSM : Déchets Solides Ménagers
DST : Direction des Services Techniques
ENAM : Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature
EPAC : Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi
FLASH : Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines
INSAE : Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PrAPE : Programme d’Assainissement et de Protection de l’Environnement
RGPH : Recensement Général de la Population et de l’Habitat
UAC : Université d’Abomey-Calavi
UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature
Réalisé par WANDJI R. Jordy
iv
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Répartition de l’échantillon en fonction des zones du milieu d’étude .................. 25
Tableau 2: Composition des déchets ....................................................................................... 32
LISTE DES PHOTS
Photo 1 : Terrain inondé de sachets purs water .................................................................................... 34
Photo 2 : Sachets plastiques en prolifération ........................................................................................ 34
Photo 3 : Dépotoir sauvage à Cocotomey ............................................................................................. 34
Photo 4 : Basfonds rempli de déchets ................................................................................................... 34
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Les étapes de la fabrication d’un sachet plastique .................................................... 8
Figure 2 : Carte montrant le milieu d’étude (Cocotomey) ...................................................... 23
Figure 3 : Taux des enquêtés selon le sexe.............................................................................. 28
Figure 4 : Taux des enquêtés selon l’âge................................................................................. 28
Figure 5 : Taux des enquêtés selon l’état civil ........................................................................ 29
Figure 6 : Taux des enquêtés selon le niveau d’étude ............................................................. 29
Figure 7 : Répartition des différentes sources d’approvisionnement en sachets plastiques .... 30
Figure 8 : Raison d’utilisation des sachets plastiques ............................................................. 30
Figure 9 : Les quantités de sachets utilisés par jour au niveau des ménages .......................... 32
Figure 10 : Répartition des modes d’évacuation des déchets .................................................. 33
Figure 11 : Répartition des modes de gestion des sachets plastiques par les usagers des rues 33
Figure 12 : Taux des enquêtés ayant reçu une sensibilisation ................................................. 35
Figure 13 : Taux des enquêtés selon leur connaissance sur les effets du conditionnement des
aliments dans les sachets plastiques ......................................................................................... 35
Figure 14 : Répartition des enquêtés selon leur connaissance sur les effets d l’incinération des
sachets plastiques ..................................................................................................................... 36
Figure 15 : Répartition des enquêtés selon leur connaissance sur les risques d’inondation due
à l’imperméabilité des sachets plastiques ................................................................................. 36
Figure 16 : Répartition des enquêtés selon leur connaissance sur les risques liés au
développement des plantes ....................................................................................................... 37
Réalisé par WANDJI R. Jordy
v
RESUME
L’Afrique est confrontée de nos jours à la problématique de la gestion des déchets en
générale et à celle des sachets plastiques en particulier puisque ceux-ci sont non biodégradables.
De nos jours, il est devenu difficile de fonctionner sans ce matériel qui après utilisation est
généralement laissé dans la nature, source de pollution visuelle et de dégradation de
l’environnement. C’est pour mieux cerner le problème que cette étude sur les sachets plastiques
a été réalisée. Elle a pour but d’étudier les contraintes à la bonne gestion des sachets plastiques
dans le quartier de Cocotomey. Pour mener à bien ce travail, nous avons utilisé des méthodes
descriptive et quantitative. Notre échantillonnage était de 218 responsables de ménages soit 3%
de la population.
Suite aux enquêtes auprès des ménages et des structures de pré-collecte et grâce aux
observations directes sur le terrain, plusieurs causes à la prolifération des sachets plastiques à
Cocotomey ont été identifiées. Les résultats de nos enquêtes ont également révélé que la
population a connaissance des effets néfastes des sachets plastiques sur l’environnement et la
santé même si certains répondants ignorent les véritables nuisances.
Mots clés : Déchet, Sachet plastique, Biodégradable, Pollution, Environnement.
Réalisé par WANDJI R. Jordy
vi
ABSTRACT
Waste management and especially plastic bags constituded problems in general Africa because
they are not biodegradable. Nowadays, it is difficult to operate without this equipment which
after their use are left in environment causing environmental degradation and visual pollution.
To better plastic waste management this study was performed in Cocotomey municipality.
Descriptive and quantitative methods were used to carry out this study. 3% of the population
corresponding to 218 households were sampled including pre-collection structures and direct
observations. Several plastic bags causes were identified in Cocotomey municipality. Results
shown that population is aware of plastic bags risks on health and on the environment even if
they ignore the real nuissance.
Keys words : Waste, Plastic bags, Biodegradable, Pollution, Environment
Réalisé par WANDJI R. Jordy
vii
SOMMAIRE
DEDICACE.................................................................................................................................................. i
REMERCIEMENTS .....................................................................................................................................ii
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ........................................................................................................ iii
Liste des tableaux .................................................................................................................................... iv
Liste des figures ....................................................................................................................................... iv
RESUME .................................................................................................................................................... v
ABSTRACT ................................................................................................................................................ vi
SOMMAIRE ............................................................................................................................................. vii
INTRODUCTION ....................................................................................................................................... 1
PROBLEMATIQUE .................................................................................................................................... 3
CHAPITRE I : cadre théorique de l’etude ................................................................................................. 5
1.1. Clarification des concepts........................................................................................................ 5
1.2. Revue de littérature ................................................................................................................ 7
1.3. Cadre Juridique et Institutionnel ........................................................................................... 12
CHAPITRE II : cadre de l’etude ............................................................................................................... 19
2.1. Présentation de la structure d’accueil........................................................................................ 19
2.2. Présentation du milieu d’étude .................................................................................................. 21
CHAPITRE III : APPROCHE METHODOLOGIQUE ................................................................................. 24
3.1. Type et Population d’étude ........................................................................................................ 24
3.2. Collecte des données.................................................................................................................. 24
3.3. Les matériels utilisés .................................................................................................................. 26
3.4. Traitement des données............................................................................................................. 27
3.5. Difficultés rencontrées ............................................................................................................... 27
CHAPITRE IV : PRESENTATION DES RESULTATS ET DISCUSSION ........................................................... 28
4.1. Présentation et analyse des résultats ....................................................................................... 28
4.2. Discussion ................................................................................................................................... 37
CONCLUSION ......................................................................................................................................... 40
APPROCHE DE SOLUTIONS .................................................................................................................... 42
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ......................................................................................................... 47
ANNEXES .................................................................................................................................................. ix
ANNEXE1 : Organigramme de DCAM-Bethesda .................................................................................. ix
ANNEXE 2 : Questionnaire et Guides d’Entretien ................................................................................ x
ANNEXE 3 : Quelques photos ...................................................................... Erreur ! Signet non défini.
1
]
1
INTRODUCTION
Depuis la conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement de Rio
de Janeiro en 1992 et d’autres forums sur le développement durable, l’assainissement et en
particulier la gestion des déchets occupe de plus en plus une place importante dans les
politiques de gestion de l’espace urbain. C’est ainsi que de nombreuses initiatives ont vu le jour.
Cependant, elles restent en deçà des attentes et nombreuses sont celles qui ne sont pas durables.
En effet l’inefficacité des politiques mises en place surtout dans les pays en voie de
développement a pour principales causes : la démographie galopante des villes, la non
délimitation entre les zones industrielles, commerciales et résidentielles avec les habitations et
les équipements collectifs, la promiscuité des habitats, l’inégalité de la densité de l’habitat et
de la population sur l’espace urbain etc. (KABORE, 2009).
En Afrique, l’urbanisation très rapide ajoutée à la forte croissance de la population
urbaine et aux moyens limités a fait que le problème de la gestion des déchets se pose avec
acuité. Les villes béninoises à l’instar des villes au Sud du Sahara rencontrent des difficultés
pour exercer de manière efficace cette compétence que la loi sur la décentralisation leur a
conférée. Au nombre de ces difficultés, on peut citer l’insuffisance des ressources disponibles
au regard de la quantité sans cesse croissante de déchets à pré-collecter, à collecter, à transporter
et à éliminer. Des études ont montré que 78% de la population rejetait ses déchets dans la nature
ou simplement hors de la maison. Parmi les 22% restants, seulement 10,6%, accédait à la voirie
privée ou voirie publique, 9,8% de la population continuait de brûler ses déchets alors que 1%
se contentait de les enterrer .Une proportion non moins importante de sachets plastique s’y
trouve.
De par sa position géographique par rapport au Nigéria et au Ghana, grands producteurs
de produits plastiques, l’importation de ces matériaux au Bénin a significativement augmenté
ces dernières années, entraînant une consommation démesurée de ceux-ci au niveau des
ménages et par ricochet de la population entière. Au Bénin, l’importation des sachets plastiques
avant les années 2000 a progressé de plus d’un million de kilogrammes en quatre ans (CREPA,
2011).
De nos jours, l’offre étant abondante et assez concurrentielle, les emballages plastiques
sont substitués progressivement à ceux des végétaux (objets de tissage tels que les paniers).
Un simple achat de quelques dizaines de francs donne droit à un ou plusieurs emballages.
Condiments, nourriture, boissons et articles divers, liquide comme solide, tout est emballé dans
Réalisé par WANDJI R. Jordy
2
des sachets plastiques. La conséquence est que les déchets plastiques deviennent importants et
se répandent dans l’environnement, au mépris de toutes les conséquences que cela implique.
Cette pratique liée au changement de comportement des populations constitue une bombe à
retardement dont les effets nocifs sur la santé humaine, animale et la qualité de l’environnement
ont souvent été ignorés par la population sous informée, les autorités et les décideurs de notre
pays (NATABOU, 2007)
Cocotomey, un quartier au sud de la commune d’Abomey-Calavi n’échappe pas à cette
situation. En effet, il suffit de faire quelques pas dans les rues du quartier pour rencontrer une
kyrielle de dépotoirs sauvages dont les sachets plastiques constituent pratiquement la couche
supérieure. Ce travail de fin de formation intitulé « Gestion des sachets plastiques à Cocotomey
» est basé sur une démarche qui consiste à faire une analyse de la gestion actuelle des sachets
plastiques, à identifier les contraintes de la bonne gestion et à proposer des solutions afin de
réduire les risques de leur prolifération que connait actuellement le quartier de Cocotomey.
Notre travail s’articule autour de trois (03) grandes parties:
La première partie présente le cadre théorique articulé autour de la
problématique, des objectifs, les hypothèses et de la revue bibliographique ;
La deuxième partie porte sur le cadre de l’étude et l’approche méthodologique ;
La troisième partie est consacrée à la présentation, à l’analyse et à
l’interprétation des résultats, assorties de propositions.
Réalisé par WANDJI R. Jordy
3
PROBLEMATIQUE
Les villes Africaines produisent des quantités de plus en plus importantes de déchets du
fait de l’urbanisation très rapide et de la démographie galopante. Le système de gestion et de
traitement mis en place, ne semble pas s'adapter à cette évolution bien que de nombreuses études
et plans aient été réalisés (LUSUNGU, 2008).
Les déchets ménagers et assimilés sont pour l'essentiel mis en décharge ou alors laissés
dans la nature. Cependant, une partie des déchets produits qui sont de nature biologique peuvent
se dégrader naturellement. Les autres déchets (non biologiques) ne subissent pas ce principe si
important de biodégradabilité. C'est le cas précisément de la plupart des plastiques utilisés au
Bénin et dans d'autres pays. (Sachets et divers articles plastiques). Le sachet plastique reste un
des emblèmes de notre société de consommation, société qui n’est ni plus ni moins qu’une
société productrice de déchets. Sa durée d'utilisation est de quelques minutes, mais sa durée de
vie s’étend potentiellement sur plusieurs siècles (TOUIKI, 2013).
Abomey-Calavi l’une des principales communes du Benin abrite une population de
655965 habitants (RGPH4, 2013) et compte neuf (09) arrondissements et soixante-dix (70)
villages et quartiers de ville dont Cocotomey qui, ces dernières années, a connu un changement
rapide dû aux mutations de plusieurs facteurs tels que l’urbanisation, l’exode rural... Le quartier
qui, au départ n’était qu’une petite localité s’est vu modifié par l’afflux massif des populations
qui vont entraîner l’augmentation de la consommation et le développement d’activités de toute
sorte. Le standing de l’habitat est composé majoritairement de populations à faibles revenus
caractérisé par une précarité des conditions de vie et une mauvaise hygiène sanitaire ce qui
entraine l’éparpillement et l’entassement des déchets de tout genre : ordures ménagères, eaux
usées ménagères et déchets solides au nombre desquels il faut noter une abondance de sachets
plastiques qui, en se substituant à nos objets traditionnels de transport et de conditionnement,
ont fini par s’imposer en raison de leur imperméabilité, de leur légèreté et de leur faible coût.
Ces sachets plastiques d’emballages sont en effet très polluants et nocifs pour la santé.
Par ailleurs, le manque d’organisation des structures intervenant dans la gestion des déchets
ajouté à l’incivisme de la population entraine des décharges sauvages et incontrôlées un peu
partout dans le quartier. Les ménages jettent les ordures dans les endroits non appropriés, dans
les rues, sur des terrains non occupés, dans les basfonds... Tout ceci entraine une dégradation
du cadre de vie des populations (NATABOU, 2007).
Réalisé par WANDJI R. Jordy
4
Le choix de ce sujet se justifie suite à la situation critique de l'insalubrité qui caractérise
le quartier de Cocotomey en allant du principe que l'état de santé des individus est lié au niveau
d'hygiène de leur cadre de vie. Le présent travail se veut alors être une alerte pour la population
et pour les autorités locales. Celui-ci propose d'apporter quelques pistes de solutions concourant
à minimiser le problème de la dégradation de l'environnement que connaît actuellement le
quartier.
L'objectif global de notre travail est d’étudier les contraintes à la bonne gestion des
sachets plastiques dans le quartier de Cocotomey. Pour y arriver, ce travail poursuit les objectifs
spécifiques suivants :
- Identifier les causes de la prolifération des sachets plastiques à Cocotomey ;
- Evaluer le niveau de connaissance de la population sur les impacts environnementaux
et sanitaires des sachets plastiques;
- Proposer des solutions pour une bonne gestion des sachets plastiques à Cocotomey.
Les hypothèses associées aux objectifs sur-cités sont respectivement :
- La prolifération des sachets plastiques à Cocotomey est liée au comportement humain ;
- Les conséquences liées à la mauvaise gestion des sachets plastiques ne sont pas connues
de la population du quartier de Cocotomey ;
- Le recyclage des sachets plastiques usagés constitue une solution durable contre la
prolifération des sachets plastiques.
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5
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE DE L’ETUDE
1.1. Clarification des concepts
Déchet
Selon l’article 66 de la Loi Cadre sur l’Environnement en République du Bénin, on entend
par déchet « tout résidu d’un processus de production, de transformation, d’utilisation ou tout
bien meuble abandonné ou destiné à l’abandon par son détenteur. »
Selon le dictionnaire Larousse Edition 2009, un déchet est une partie inutilisable d’une
matière. C’est aussi un morceau qu’on rejette issu des activités de l’homme qui peut être à
l’origine de la dégradation de l’environnement ou de la santé s’il n’est pas valorisé.
Plastique
Selon le dictionnaire le Robert édition 1998, c’est une matière synthétique constituée de
macro molécules obtenues par polymérisation ou polycondensation et qui peut être moulée ou
modelée mais souvent rigide après fabrication.
Pour Reyne 1998, une matière plastique est un matériau susceptible de se déformer sous
l’action d’une force extérieure et de conserver la forme ainsi acquise lorsque l’on interrompt
cette force.
Sachet plastique
C’est un petit sac léger, fabriqué en matière plastique destiné à accueillir divers types de
contenu. Il est vendu ou prêté par les commerçants à leurs clients pour faciliter le transport et
le conditionnement de leurs achats (TOUIKI, 2013).
Biodégradation
La biodégradation est la décomposition des matières organiques par les microorganismes
comme les bactéries, les champignons ou les algues. C’est le processus de dégradation
moléculaire de substances organiques par l’action de micro-organismes aérobies ou anaérobies.
Une matière est dite biodégradable si, sous l’action d’organismes vivants extérieurs, elle peut
se décomposer en éléments divers (LUSUNGU, 2008).
Réalisé par WANDJI R. Jordy
6
Environnement
La loi n° 98-038 du 12 Février 1999 portant loi-cadre sur l’environnement en République
du Bénin (ABE, 1999) définit l’Environnement comme l’ « ensemble des éléments naturels et
artificiels, ainsi que les facteurs économiques, sociaux et culturels qui influent sur les êtres
vivants et que ceux-ci peuvent modifier. »
Au sens de la loi française du 10 Juillet 1976 relative à la protection de la nature,
l’environnement est considéré comme « un thème générique qui recouvre trois éléments que
sont la nature (les espaces, les espèces animales et végétales, la diversité et l’équilibre
biologique), les ressources naturelles et les sites et paysages.
Santé
La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social qui ne consiste pas
seulement en une absence de maladie ou d’infirmité (OMS, 1946). En d’autres termes, être en
bonne santé, c’est être capable d’optimiser son équilibre de vie en développant au maximum et
harmonieusement toutes ces ressources.
Gestion des déchets
La gestion des déchets désigne l’ensemble des opérations et moyens mis en œuvre pour limiter,
recycler, valoriser ou éliminer les déchets, c’est-à-dire des opérations de prévention, de pré-
collecte, de collecte et de transport et toute autre opération de tri, de traitement, jusqu’au
stockage (GBEDO, 2010).
Valorisation
On appelle valorisation des déchets, toute action qui permet d’en tirer de l’énergie, de
trouver un nouvel usage à la matière qui le compose, de tirer une matière première secondaire
utile à la fabrication du même bien, de trouver un nouvel usage à l’objet ou de permettre à un
déchet de redevenir utile pour d’autres (GBEDO, 2010).
Recyclage
Le recyclage des déchets est un procédé de traitement qui permet de réintroduire dans le cycle
de production d’un produit, des matériaux qui composaient un produit similaire ou arrivé en fin
de vie ou des résidus de fabrication. Elle a deux conséquences écologiques majeures qui sont
la réduction du volume des déchets et la préservation des ressources naturelles (GBEDO, 2010).
Réalisé par WANDJI R. Jordy
7
1.2. Revue de littérature
1.2.1. Définition de sachet plastique
Un sachet plastique est un assemblage de feuilles en matière plastique (est un
polyéthylène, matière produite à partir du pétrole) qui reste ouvert à une extrémité pour
accueillir un contenu. Il nous permet d’emballer, de protéger, de transporter voire de cacher
tout produit ou objet qu’il contient. Les propriétés d’un sachet plastique sont la légèreté,
l’imperméabilité, la résistance et surtout le faible coût. Il a perdu en 15ans, 75% de son poids
et ses propriétés restent inchangées. De nos jours, un sachet plastique pèse 6g en moyenne et
peut transporter jusqu’à 10 kg. C’est un matériau organique constitué de macromolécules et
produit par transformation de substances naturelles, ou par synthèse directe, à partir de
substances extraites du pétrole (TOUIKI, 2013).
1.2.2. Composition chimique des sachets plastiques
Généralement, les sachets plastiques sont composés de polyéthylène haute ou basse
densité qui sont des hydrocarbures obtenus à partir d’un déchet du pétrole : Le naphta. Le
polyéthylène est un polymère de synthèse très employé qui est chimiquement composé de
molécules d’éthylènes (H2C=CH2), lesquelles sont composées d’hydrogènes (H) et de carbones
(C). Grâce à sa structure chimique, seuls de la vapeur d’eau (H2O), de l’oxygène (O2) et du
dioxyde de carbone (CO2) sont libérés lors de la combustion complète. Notons que le CO2 et
la vapeur d’eau sont des gaz à effet de serre. Le polyéthylène entre dans la composition des
sachets plastiques pour leur conférer trois caractéristiques importantes : l’élasticité, la résistance
et la légèreté. Ainsi, un sachet plastique pèse en moyenne 6g pour une contenance en volume
atteignant 14 Litres, soit à titre indicatif 3,5mg/cm2. Les sachets plastiques ne sont pas
composés uniquement de polyéthylène. Ils contiennent également des pigments qui servent à
les teindre. Le dioxyde de Titane (TiO2) et le carbonate de calcium (CaCO3) sont des pigments
blancs qui assurent l’opacité des sachets plastiques. D’autres pigments sont ajoutés pour donner
diverses colorations aux sachets comme par exemple le noir de carbone qui confère la couleur
noire (TOUIKI, 2013).
1.2.3. Fabrication des sachets plastiques
Les sachets plastiques sont obtenus par le procédé d’extrusion-gonflage. On extrude une
paraison à paroi mince qui est ensuite gonflée à l’air en surpression. Il se forme ainsi en flux
continu, une gaine gonflée de flux plastiques qui, refroidie, va pouvoir être bobinée pour être
ensuite imprimée et thermo soudée à l’extrémité. Le schéma ci-dessous illustre les principales
étapes de la fabrication des sachets plastiques.
Réalisé par WANDJI R. Jordy
8
Source : Faculté de Médecine et de Pharmacie (FMP) du Maroc
1.2.4. Les types de sachets plastiques
Il existe différents types de sachets en fonction de leur résistance et donc du micronnage.
On distingue :
- Les sachets de 20 micron qui sont de qualité très fine, adaptés aux produits très légers
de moins de 1kg ;
- Les sachets de 30 micron qui sont de qualité fine, adaptés aux produits légers pesant
entre 1,5 et 2 kg.
Ces types de sachets plastiques sur-cités sont les plus utilisés car ils sont très légers, petits,
moins chers (voire gratuit) et sont surtout adaptés à nos besoins quotidiens.
On distingue en outre :
- Les sachets de 40-50 micron qui sont adaptés aux produits moyennement lourds ;
- Les sachets de 100 micron et plus qui sont adaptés aux produits lourds.
Source : CBS Groupe
1.2.5. Consommation de sachets plastiques dans le monde et au Bénin
Les usages industriel, commercial et domestique font des sachets plastiques des éléments
très répandus dans les zones urbaines. Ces multiples usages leur confèrent une place importante
dans le quotidien des populations.
Selon l’association anglo-saxonne « Reuse it », la planète consomme un million de
sachets par minute, c’est-à-dire 500 milliards par an au bas mot. Les Français et les Belges en
utilisent respectivement 17 milliards et 3 milliards par an. Avant l’interdiction faite en 2001, le
Taiwan utilisait 16 millions de sacs plastiques par jour. Les quelques statistiques africaines
recueillies donnent pour le Maroc 10 000 tonnes de sacs en plastiques et quant au Nigéria avec
ses villes « Pure Water » dont Lagos à elle seule, déverse journellement environ 20 millions de
sacs plastiques. On estime à 700 tonnes la quantité de sachets plastiques consommés par an au
Bénin soit plus de 300.000 sachets par jour sans prendre en compte les sachets d’emballages
MATIERES
PREMIERES FUSION EXTRUSION/
GONFLAGE
COUPURE/
SOUDURE
STOCKAGE
Figure 1 : Les étapes de la fabrication d’un sachet plastique
Réalisé par WANDJI R. Jordy
9
alimentaires (TradeMap.org). Mais avec la mauvaise gestion des déchets qui résultent de leur
utilisation, les espaces libres, les grandes artères, les canaux d'irrigation à ciel ouvert, les
devantures des concessions, les alentours des marchés, services et usines sont envahis par des
déchets de sachets plastiques. Cette prolifération due à l’utilisation abusive et à la mauvaise
gestion des sachets plastiques dont la durée de vie varie entre 100 et 400 ans en fonction des
conditions, n’est pas sans nuisances sur l’environnement et la santé (KABORE, 2009).
1.2.6. Conséquences de la mauvaise gestion des sachets plastiques
Depuis quelques décennies, l’utilisation des sachets plastiques non biodégradables est
devenu très récurrente, disons même que le sachet est devenu « un récipient par excellence »
dans le quotidien des béninois. Certes il est très pratique, moins coûteux mais ne reste pas sans
conséquences sur la santé et l’environnement (KABORE, 2009).
Les matières plastiques influencent beaucoup le milieu de vie et leurs conséquences sur
l’environnement sont énormes et multiples. Légers donc s’envolant facilement, les sachets
plastiques sont un désastre environnemental. Abandonnés, jetés par mégarde, oubliés par les
agents de pré collecte de DSM, les sacs plastiques sont partout et engendrent une pollution
visuelle importante (TOUIKI, 2013).
Leur durée de vie varie entre 100 et 400 ans en fonction des conditions. Ils ont des effets
nocifs sur la faune et la flore aquatique. La tortue marine par exemple, espèce en danger selon
l’UICN, s’étouffe avec des sacs plastiques qu’elle prend pour des méduses. Les cétacés et les
thons aussi prennent ces sacs comme des proies et les ingèrent. Selon une étude publiée en 2011
par l’Institut océanographique de San Diego (Californie), on trouvait en 2009 des morceaux de
sachet plastique ingérés dans 1 poisson sur 10 dans le Pacifique Nord, et les poissons vivant
aux profondeurs moyennes en ingéreraient environ 24 000 t/an. Ils entravent la pénétration de
la lumière, pourtant nécessaire pour la photosynthèse des organismes végétaux, provoquant
ainsi la modification des sous-écosystèmes.
Des recherches ont montré que les sachets plastiques usagés enfouis dans le sol
empêchent l’infiltration de l’eau ce qui a pour conséquence l’assèchement des puits et forages
et sont à l’origine de la stagnation des eaux qui favorise la multiplication des moustiques qui
sont à l’origine du paludisme. De plus, la mauvaise gestion des sachets plastiques peut
également provoquer des inondations, avec le bouchage des conduites d’eau de ruissellement.
Selon un rapport d’étude du Ministère des Ressources Animales du Burkina Faso rédigé
en 2003, les sachets plastiques constituent également un danger pour les animaux domestiques
Réalisé par WANDJI R. Jordy
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pour qui ils peuvent être mortels. Environ 30% de la mortalité du bétail est attribué aux sachets
plastiques suite à leur ingestion par les animaux. Au Togo, il a été constaté que des poulets et
moutons élevés meurent d’occlusion stomacale après avoir confondu des bouts de sachets
plastiques à des vers de terres et à des feuilles.
Aujourd’hui, l’utilisation sur diverses formes des sacs plastiques n’est point un secret
pour personne pour offrir des mets « plus présentables ». Les feuilles de teck, de banane et
autres ont disparu au profit des sacs plastiques dans la préparation et l’emballage de manioc, de
l’akassa, du «Ablo ». Ces sachets sont également utilisés pour l’emballage de nos "plats à
emporter" de divers mets aux abords de nos voies. Ces pratiques peuvent être à l’origine
d’intoxications alimentaires. Les matières qui entrent dans la fabrication des sachets plastiques
sont des produits toxiques. Ces produits toxiques, au contact du chaud et du froid, se
décomposent. Ces substances nuisibles rentrent directement dans les aliments et les rendent
toxiques ce qui peut entraîner des pathologies primaires, puisqu’il faut atteindre un niveau
d’infestation avant que l’organisme ne puisse réagir (AYIMADE, 2010).
Aussi, « La fumée produite par l’incinération des sachets plastiques contient des dioxines
cancérigène et des Composés Organiques Volatils (COV) comme le Monoxyde de Carbone
(CO) qui est un gaz très toxique » disait un spécialiste de la santé humaine qui précise que les
sachets plastiques provoquent le cancer. Les gaz toxiques libérés par leur incinération
s’attaquent aux poumons ou aux hormones provoquant ainsi des cancers et des malformations
chez les nouveaux nés. Cette fumée contient en outre d’autres substances appauvrissant la
couche d’ozone ce qui contribue fortement au réchauffement climatique (NGUILU, 2002).
Des substances chimiques, en particulier présentes dans les sachets plastiques, seraient «
au premier rang des accusés » de la chute de la qualité des spermatozoïdes (réduite de 50 %
depuis 1950) et des maladies liées à l’appareil génital à travers les perturbateurs endocriniens.
Les principaux composés incriminés sont les phtalates et le bisphénol A (BPA), deux substances
présentes dans certaines matières plastiques.
1.2.7. Des moyens de recyclage et de valorisation
De nombreuses pistes existent pour « donner une valeur » aux sachets plastiques usagés
et faire en sorte qu’ils soient considérés plus comme une ressource qu’une nuisance.
La première, la valorisation énergétique, consiste à les incinérer, dans des installations
adaptées (usines d’incinération, cimenteries, ..), pour produire de l’énergie. La difficulté est que
Réalisé par WANDJI R. Jordy
11
ces installations sont très techniques, extrêmement coûteuses et restent, malgré le respect strict
des normes, toujours de plus en plus contraignantes, toujours polluantes.
La deuxième, la valorisation matière, consiste à transformer ce type de déchets en produits
utiles à la population. Plusieurs modes de fabrication, comme la fabrication de cordes, de tapis,
de produits obtenus par tressage, jouets, … sont possibles et peuvent être générateurs de profits.
C’est le cas notamment de feue Mme Grâce DOTOU qui a créé une ONG dénommée
QUI DIT MIEUX. Basée à Porto Novo, cet ONG a participé à la réduction de la pollution dont
est victime la ville de Porto-Novo. Les femmes récupéraient les sachets usagés qu'elles
transformaient en articles de consommation courante (Sacs à main, poupées, trousses scolaires,
porte-clés etc...) avant de les revendre.
Il est également possible de les transformer, par fusion, avec adjonction de sable ou non,
en divers produits d’excellente qualité, comme des panneaux de signalisation, des pavés de sol,
des dalles de caniveaux et de latrines (BARREL, 2002). C’est le cas du centre AGRIPLAS de
l’ONG DCAM/Bethesda qui récupère les sachets plastiques, les transforme pour la fabrication
de pavés en plastiques.
1.2.8. Lutte contre les sachets plastiques dans le monde et au Bénin
Face à ce qui devient un grave problème environnemental et de santé publique contribuant
à une dégradation dangereuse des conditions de vie des populations tant urbaines que rurales,
il est urgent que des mesures appropriées et durables soient prises dans les différents pays du
monde. C'est ainsi que des actions sont entreprises un peu partout afin de résoudre le problème
des sachets plastiques.
En effet, la façon dont les pays abordent la question des sachets plastiques, y compris les
actions initiées, différent d’un pays à un autre. Les approches varient de mesures volontaires,
de campagnes d'éducation, de prélèvements sur les sacs plastiques à payer par les détaillants ou
les consommateurs, à des interdictions pures et simples. D'autres pays se contentent
actuellement d'actions ponctuelles de collecte et de valorisation (Réseau pour la Gestion
Durable des Déchets Solides).
Le Bénin à l’image d’autres pays comme le Burkina-Faso, le Gabon, le Niger, le Tchad,
les Etats-Unis d’Amérique, le Rwanda, la France, la Chine… tente de lutter contre le problème
que posent les sachets plastiques. C’est son Honorable El Hadj Issa Azizou, ancien ministre de
l’agriculture qui est le premier à faire une proposition de loi visant à interdire la fabrication,
Réalisé par WANDJI R. Jordy
12
l’importation, la commercialisation et l'utilisation des sachets plastiques en République du
Bénin. La prise de cette loi aura le mérite de soigner le visage de l’environnement urbain et
rural de notre pays, de rendre fluide la circulation des eaux potables et usées, d’éviter la mort
d’animaux par suite de consommation de ces sachets indigestes, de préserver la santé des
populations quant aux risques de cancer.
Il propose des mesures d’accompagnement qui peuvent s’inscrire dans plusieurs cadres
dont :
- La reconversion des usines de fabrication de sachets plastiques ;
- L’utilisation des sachets en plastiques biodégradables ;
- L’encouragement de la recherche dans la production des types de sachets non
polluants ;
- L’utilisation des paniers durables en végétal.
En Avril 2016, une seconde proposition de loi visant à interdire la production,
l’importation, la commercialisation, la détention, la distribution et l’utilisation des sachets
plastiques non biodégradables en République du Bénin a été faite par le député de la 9ième
circonscription électorale. En vue de créer un cadre légal spécifique aux sachets plastiques pour
une meilleure protection de l’environnement et une lutte plus objective contre la dégradation
de notre cadre de vie, cette proposition de loi vise également à interdire le déversement, le jet
des sachets plastiques dans les rues et autres lieux publics, en milieu urbain et rural, dans les
infrastructures des réseaux d’assainissement, dans les cours et plans d’eau et leur abords et par-
dessus-bord des véhicules.
1.3. Cadre Juridique et Institutionnel
1.3.1. Cadre Juridique
1.3.1.1. Les textes juridiques internationaux
En matière de législation environnementale, le Bénin a signé plusieurs traités, accords et
conventions internationaux au nombre desquels nous pouvons citer :
- La Déclaration de Stockholm tenue au Suède du 05 au 16 Juin 1972, le premier
instrument juridique de portée internationale qui a lancé les jalons de la décentralisation
institutionnelle en matière d’environnement. Elle consacre comme devoir pour tous les
gouvernements, de protéger et d’améliorer l’environnement au profit des populations et les
Réalisé par WANDJI R. Jordy
13
convie à une prise en compte des intérêts locaux dans l’élaboration et la mise en œuvre des
politiques environnementales et de développement.
- La Déclaration de Rio de Janeiro qui s’est tenue au Brésil du 03 au 14 Juin 1992 en
précisant la notion de développement durable, a placé l’homme au centre de celui-ci. L’homme
demeure donc l’acteur principal de la protection de l’environnement. Dans ce sens, la résolution
des problèmes que pose la prolifération des sachets plastiques à l’environnement et à l’homme
passe par une responsabilisation plus accrue de ce dernier. Ceci nécessite une prise de
conscience et un changement de comportement dans la production et la gestion des sachets
plastiques.
La dynamique créée par ces sommets mondiaux a également amené de nombreux pays
comme le Bénin à se doter d’instruments juridiques et règlementaires pour mieux organiser la
gestion de l’environnement et des déchets.
1.3.1.2. Cadre législatif et Réglementaire de la gestion des déchets au Bénin
Il est indispensable de relever qu’au Bénin, il n’existe pas un cadre juridique, et
institutionnel spécifique à la gestion des déchets plastiques. Mais dans la réglementation, les
déchets plastiques doivent être perçus au même titre que les déchets solides ménagers pour
lesquels quelques textes de lois ont été élaborés.
- La Constitution béninoise du 11 Décembre 1990 stipule dans son article 27 que « Toute
personne a droit à un environnement sain et durable et a le devoir de le défendre. L’Etat veille
à la protection de l’Environnement ». Elle fait donc de l’environnement l’affaire de tous en
définissant à travers les articles 28, 29, 74 et 98, les attitudes qui garantissent un environnement
sain pour tous. Ainsi présentée, la protection de l’environnement implique aussi bien la
participation du citoyen que la responsabilisation de l’Etat entendu dans son acceptation large.
- La Loi n° 87-015 du 21 Septembre 1987 a constitué pendant longtemps la principale
base juridique de la gestion des déchets au Bénin. Elle interdit notamment les dépôts
anarchiques de déchets de toute sorte sur la voie publique ainsi que leur enfouissement ou
incinération anarchique, fixe l’implantation de décharges contrôlées à cinq kilomètres au moins
des dernières habitations et à cinquante mètres au moins d’un point d’eau. Le Code d’Hygiène
Publique interdit en outre dans son article 97 le mélange des déchets solides ménagers avec les
déchets issus des abattoirs ou des produits toxiques ou pharmaceutiques.
Réalisé par WANDJI R. Jordy
14
Nous pouvons lire ici le souci du législateur d’établir une gestion séparée et donc plus
écologique des différentes catégories de déchets. Cependant, la mise en œuvre des dispositions
du code d’hygiène publique a souffert pendant dix années de l’absence de son Décret
d’application qui n’est intervenu que le 18 Décembre 1997 sous le numéro 97-616.
Aussi, dans la ferveur de la mise en œuvre des décisions de la conférence de Rio de
Janeiro, l’Assemblé Nationale a voté :
- La Loi n° 097-029 du 15 Janvier 1999 portant organisation des communes. Cette loi
analyse en sa section 3 et aux articles 93 et 95, le niveau de prise en charge des responsabilités
de la commune au regard des compétences qui lui sont dévolues en matière d’environnement,
d’hygiène et de salubrité notamment en ce qui concerne la collecte et le traitement des déchets
liquides et solides.
- La Loi n° 98-030 du 12 Février 1999 portant Loi-cadre sur l’Environnement en
République du Bénin. Elle traite des déchets dans ces articles 65 et 73 et prévoit que les déchets
doivent faire l’objet d’un traitement adéquat afin d’éliminer ou de réduire à un niveau requis
leurs effets sur la santé humaine, les ressources naturelles et la qualité de l’environnement en
générale.
Certains textes réglementaires viennent compléter les lois précédemment citées. Il
s’agit du :
- Décret n° 2001-096 du 20 Février 2001 portant attribution, organisation et
fonctionnement de la police environnementale.
- Décret n° 2003-332 du 27 Aout 2003 portant gestion des déchets solides en République
du Bénin pris par l’exécutif en application de la loi-cadre. En son article premier. Ce décret
affirme son objectif qui est de préserver l’environnement et la santé de l’homme de toute
influence dommageable causée par les déchets.
1.3.2. Cadre institutionnel
La gestion des déchets au Bénin fait intervenir de nombreux acteurs institutionnels dont
les rôles et les responsabilités sont définis par les textes en vigueur. Nous avons :
L’Assemblé Nationale
C’est l’organe fondamental de législation au niveau national. Les articles 27, 28, 29 et 98
de la Constitution du 11 Décembre 1990 lui donnent des pouvoirs d’orientation générale de la
Réalisé par WANDJI R. Jordy
15
politique environnementale et un pouvoir de contrôle en matière de protection de
l’environnement et des ressources naturelles. Dans le domaine de la gestion des déchets,
beaucoup de lois ont déjà été votées par l’Assemblé Nationale pour une organisation des
activités de collecte, de transport et de traitement des déchets au Bénin (GBEDO, 2010).
Ministère du Cadre de Vie et du Développement Durable
Ce Ministère a pour mission de définir la politique nationale en matière de prévention des
pollutions et risques environnementaux, d’amélioration du cadre de vie, d’urbanisme,
d’assainissement, d’aménagement du territoire, de cartographie et télédétection. Il est entre
autre chargé de : réglementer la production de déchets, notamment par la fixation d’objets
quantitatifs ou par toutes dispositions visant à favoriser l’utilisation des déchets comme matière
première d’un processus de consommation déterminé ; favoriser la valorisation interne des
déchets solides par les entreprises qui les produisent ; promouvoir des techniques appropriées
en vue de l’élimination des substances dangereuses contenues dans les déchets destinés à la
valorisation. Il intervient dans ce cadre par le biais de trois (03) structures majeures à savoir :
Agence Béninoise pour l’Environnement (ABE)
Créée par décret 95-47 du 20 février 1995 pour servir d’Institution d’appui à la politique
nationale en matière de protection de l’environnement, l’ABE est chargée de la mise en œuvre
de la politique nationale en matière environnement définie par le gouvernement dans le cadre
du plan général de développement. Elle veille à l’intégration de l’environnement dans les
programmes, les plans et les projets en vue d’un développement durable au Bénin. De plus, elle
assure, par avis technique, l’autorisation de réalisation de tout projet devant faire l’objet d’une
étude d’impact environnemental (EIE) par la délivrance d’un certificat de conformité
environnementale (GBEDO, 2010).
Direction Générale de l’Environnement (DGE)
Elle définit la politique, les normes et les stratégies de gestion des déchets et leurs
réglementations à travers la loi cadre et les décrets d’application et veille au respect des lois et
prescriptions en matière de protection de l’environnement au Bénin (GBEDO, 2010).
Fonds National pour l’Environnement (FNE)
Il a pour mission de collecter les taxes vertes et de financer les projets environnementaux.
Au niveau déconcentré, il intervient à travers les Directions Départementales de
l’Environnement, de l’Habitat et de l’Urbanisme (DDEHU). La DDEHU représente le ministère
Réalisé par WANDJI R. Jordy
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et assure le relais de sa mission environnementale dans les départements et commune du
territoire national. Elle gère la police environnementale (créée par décret n° 96-115 du 02 avril
1996 et modifié par le décret n° 2001-096 du 20 février 2001) chargée de faire respecter les
prescriptions en matière environnementale. Leurs missions dans la gestion des déchets de la
ville sont les suivantes:
- Intervenir dans les domaines d’aide au financement de la filière par le recouvrement
des impôts ;
- Participer à l’application des sanctions contre l’incivisme et les pratiques illégales de
détention, enfouissement et traitement de déchets par les populations ou les structures de
collecte ;
- Sensibiliser les populations sur les risques que représentent les déchets et sur la
législation en vigueur dans le traitement des déchets ;
- Assurer la sécurité autour des décharges et le contrôle des dépotoirs sauvages ;
- Contrôler la légalité environnementale et réglementaire des opérations de transport, de
traitement, de valorisation et de récupération des déchets sur les décharges (GBEDO , 2010).
Ministère de la Santé
Il a pour but de concevoir, d’appliquer et de contrôler la politique nationale de santé
publique. A travers la Direction de l’Hygiène et de l’Assainissement de Base (DHAB), ses
services départementaux et de la police sanitaire, il veille au respect et à l’application du code
de l’hygiène publique et de son décret d’application.
Ministère de la Décentralisation, de la Gouvernance Locale
C’est le ministère de tutelle des communes, dont il devra garantir le fonctionnement
normal. Cette attribution révèle un intérêt particulier. Les collectivités territoriales seront
désormais chargées de l’observation et de l’évaluation permanente de la satisfaction des
besoins des populations. Elles apporteront à terme, à travers l’action de leurs services
techniques, une assistance aux communautés, aux ONG et aux associations d’usagers en
matière d’amélioration de l’environnement urbain et de la gestion des déchets. En tant
qu’autorité de tutelle, le ministère a un droit de regard sur les politiques en cours dans le secteur
au niveau de l’Etat et des communes (GBEDO, 2010).
Réalisé par WANDJI R. Jordy
17
Les collectivités locales
La loi n° 97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation des communes en République
du Bénin prescrit à son article 93 que «la commune a la charge de la collecte et du traitement
des déchets solides autre que les déchets industriels». A travers leurs Directions ou Services
Techniques, les mairies coordonnent le système de gestion des déchets en conformité avec la
politique nationale d'assainissement et établissent le budget de fonctionnement de la filière en
tenant compte de chaque segment de celle-ci (GBEDO, 2010).
Les ONG de gestion des déchets.
Elles sont regroupées au sein du Collectif National des ONG de Gestion des Déchets
Solides Ménagers et de l'Assainissement (CONOGEDA). C’est l’organe au sein duquel se
retrouvent toutes les ONG intervenant dans la gestion des déchets. Il dispose d’une
représentation dans tous les départements du Bénin. (Il s’agit du COSGAC dans la commune
d’Abomey-Calavi). Il joue le rôle d’interface entre les ONG et les autorités à tous les niveaux.
Ces objectifs consistent à :
- Favoriser la concertation, la coopération et le partenariat entre les membres ;
- Favoriser les échanges d’expériences avec les organisations similaires d’autres pays ;
- Promouvoir les activités des ONG de gestion des déchets dans les différentes communes
du Bénin ;
- Défendre les intérêts des membres auprès des autorités à divers niveaux ;
- Promouvoir les échanges d’expériences entre les membres ;
- Renforcer la capacité organisationnelle et opérationnelle des membres ;
- Appuyer et/ou Représenter les membres auprès des partenaires au développement et
dans diverses instances ;
- Coordonner les actions entre les membres et les structures publiques en vue du respect
de la réglementation en vigueur.
Ces ONG ou structures de pré collecte assurent l’enlèvement des ordures des ménages de
leur secteur d'intervention et les amènent aux points de regroupement moyennant une redevance
mensuelle payée par les ménages bénéficiaires de leur service. Elles surveillent et conservent
la propreté quotidienne du point de regroupement. Les entreprises privées de collecte et de
Réalisé par WANDJI R. Jordy
18
transport des Déchets Solides Ménagers assurent l'enlèvement et le transport des Déchets
Solides Ménagers des points de regroupement vers la décharge finale (où se font le traitement
ou l’enfouissement technique).
Partenaires techniques et financiers
Ils apportent une assistance technique et financière aux acteurs nationaux à travers la mise
en œuvre des projets/programmes de services communautaires ou de recherches (GBEDO,
2010).
Les acteurs informels
Ce sont les récupérateurs et les artisans utilisant les déchets récupérés comme matières
premières secondaires. Malgré la prise en compte de leurs activités comme une nécessité
absolue pour une gestion des déchets, ils sont encore complétement ignorés par le législateur et
l’exécutif (GBEDO, 2010).
Réalisé par WANDJI R. Jordy
19
CHAPITRE II : CADRE DE L’ETUDE
2.1. Présentation de la structure d’accueil
DCAM-BETHESDA situé à Minonkpon lot 1110 parcelles E et F dans le 8ème
Arrondissement de Cotonou est l’un des deux départements de l’Organisation Non-
Gouvernementale BETHESDA créé en 1990. Structure d’utilité publique depuis 2008,
BETHESDA est une organisation confessionnelle à but non lucratif visant le bien-être mental,
physique, social et spirituel de l’Homme à travers des activités de santé et de développement
communautaire. DCAM-BETHESDA a pour mission d’initier des actions préventives de
protection de l’environnement et des actions de développement local.
2.1.1. Historique
En prenant en compte l’impact de la pauvreté sur la santé des populations et la diminution
sensible du budget accordé au secteur par le gouvernement, une trentaine de différentes
dénominations chrétiennes regroupées au sein du Conseil Interconfessionnel Protestant du
Bénin a créé en novembre 1987 une Commission santé (CS) chargée d’étudier la question et de
mettre en œuvre une politique sanitaire. Ainsi, en février 1990 a vu le jour le Centre de Santé
BETHESDA à Sainte Rita qui reçoit environ soixante-dix mille (70.000) patients chaque année.
Une évaluation des activités du Centre de Santé BETHESDA en mai 1993 a révélé qu’en
dépit de la qualité des soins, un grand nombre de patients revient souvent avec les mêmes
affections telles que le paludisme, les gastro-entérites, etc. L’analyse de cette situation montre
que les individus éprouvent de réelles difficultés pour se prendre en charge sur le plan de la
nutrition, de l’hygiène du milieu, etc. Dès cet instant, le souci de BETHESDA étant de
contribuer au bien-être physique et mental de l’homme, il est apparu nécessaire de créer un
service pour aborder tous les aspects de la question.
Ainsi a vu le jour en juillet 1993, D.C.A.M. (Développement Communautaire et
Assainissement du Milieu) qui dans son développement actuel a été érigé en une Direction
autonome dont les actions restent complémentaires de celles du Centre de Santé BETHESDA.
2.1.2. Domaines d’expertise et actions menées
A travers la mise en œuvre des programmes et projets, DCAM a développé des
compétences avérées dans les domaines ci-après :
Réalisé par WANDJI R. Jordy
20
La gestion des déchets et évaluation environnementale (Gestion et valorisation
des Déchets Solides Ménagers, des Déchets Biomédicaux, élaboration des Programmes
de Développement Communal, pollution atmosphérique, changement climatique…)
La gestion intégrée des ressources en eau (Accès à l’eau potable, traitement des
eaux usées…) ;
La décentralisation et le développement local (Plan de développement
communal, mobilisation sociale, gouvernance locale, habitat…) ;
Le développement organisationnel et la gestion des projets (Elaboration et
gestion des projets, suivis d’impact, diagnostic, évaluation et appui institutionnel, audit
financier et organisationnel, renforcement de capacité…) ;
L’information, l’éducation et la communication (Animation de groupes sociaux,
formation, sensibilisation, documentation, publication, plan de communication…)
Le crédit eau et assainissement (Expérimentation dans le domaine de
l’adduction d’eau potable et assainissement…) et enfin
La gestion des déchets solides ménagers (Enlèvement des déchets recyclables,
enlèvement des déchets ultimes vers la décharge finale, tri des déchets…)
Après une vingtaine d’années dans le domaine de l’assainissement et de la protection de
l’environnement, l’ONG DCAM-BETHESDA a eu plusieurs expériences dont on peut citer :
La mise en place d’un système de gestion des déchets biomédicaux ;
La mise en place de structures de pré-collecte des déchets solides ménagers dans
le 8ème arrondissement et dans d’autres quartiers de la ville de Cotonou depuis 1993 en
accompagnement des activités du centre de santé BATHESDA, ce qui a conduit à la
floraison de structures de pré-collecte de déchets solides ménagers à Cotonou ;
La mise en place d’un système complet de gestion des déchets solides ménagers
à Kandi, Parakou, Porto-Novo et Comé ;
La réalisation d’un programme technique d’aménagement de la décharge des
déchets solides ménagers de Dowa à Porto-Novo ;
La participation à la réalisation de l’étude de référence sur la gestion des déchets
solides ménagers à Lokossa ;
L’expérimentation depuis 2002 de la transformation des déchets plastiques en
gaines électriques ;
Réalisé par WANDJI R. Jordy
21
La mise en œuvre du Projet d’Appui à la Valorisation des Déchets à la
Décentralisation (PAVaD) ;
La mise en œuvre depuis 2002 d’un programme de séparation des déchets à la
source dans le 8èmearrondissement de Cotonou ;
L’élaboration des plans de développement des cinq localités dans le cadre du
Projet de Gestion Urbaine Décentralisée (PGUD) ;
L’élaboration et la mise en œuvre du plan de développement de la commune
d’Athiémé et
La participation à l’élaboration des plans de développement des communes de
Kandi, de Banikoara et de Grand-popo.
2.2. Présentation du milieu d’étude
2.2.1. Situation géographique
Cocotomey est un quartier situé au sud du Bénin dans le département de l’Atlantique,
commune d’Abomey-Calavi et dans l’Arrondissement de Godomey, à soixante-quatre mètres
(64 m) d’altitude entre 6°22’ et 6°38’ de latitude Nord et 2°17’ et 2°30’ de longitude Est.
Cocotomey est subdivisé en six (06) zones à savoir : Fandji, Tannou, La Paix, Nazareth, Zounga
et Tokpa.
2.2.2. Données physiques et démographiques
Le climat de Cocotomey est de type subéquatorial à quatre saisons dont deux saisons
sèches (Décembre-Février et Août-Septembre) et deux saisons pluvieuses (Avril-Juillet et
Octobre-Novembre). La température moyenne se situe aux environs de 27°C, la pluviométrie
moyenne est de 1313mm/an et le sol est de type sablonneux (Monographie de la Commune
d’Abomey-Calavi, 2006).
Le quartier de Cocotomey connait une évolution croissante de sa population en témoigne
les recensements généraux de la population et de l’habitat dont la population est passée de
17996 habitants regroupés en 3718 ménages (RGPH3, 2002) à 31086 habitants regroupés en
7279 ménages (RGPH4, 2013).
2.2.3. Caractéristiques socio-économique
Les groupes socioculturels majoritairement en présence sont les Fon, les Adja, les Yoruba
et les mina. La langue la plus parlée est le Fongbé. La diversité culturelle de Cocotomey est
marquée par une population qui évolue et qui est mobile. En ce qui concerne les religions
Réalisé par WANDJI R. Jordy
22
pratiquées, il y a les religions traditionnelles et les religions dites révélées dont le christianisme,
l’évangélique et l’Islam.
Dans leur quotidien, les habitants de Cocotomey exercent plusieurs activités économiques
et professionnelles dans le but de satisfaire leurs besoins. Le quartier dispose d’un marché
principal et d’autres petits marchés qui s’animent périodiquement. Les habitants vivent de petits
commerces mais s’adonnent également à d’autres activités telles que l’agriculture de
subsistance, le petit artisanat et l’élevage. Parmi les habitants, il y a aussi des fonctionnaires du
secteur publique et privé et ceux qui travaillent simplement à leur propre compte (Monographie
de la Commune d’Abomey-Calavi, 2006).
Réalisé par WANDJI R. Jordy
23
SOURCE : Fond Topographique IGN (1992)
Figure 2 : Carte montrant le milieu d’étude (Cocotomey)
Réalisé par WANDJI R. Jordy
24
CHAPITRE III : APPROCHE METHODOLOGIQUE
La méthodologie englobe la structure du travail et les outils utilisés pour parvenir aux
résultats escomptés. L’approche de la recherche-action a été utilisée comme démarche
méthodologique de cette étude. Les principaux acteurs de la recherche ont été impliqués aux
différentes étapes de l’étude. La mise en œuvre de cette méthode de recherche exige une
définition précise des éléments de base tels que la population, l’échantillonnage, les outils et
techniques de collecte de données.
3.1. Type et Population d’étude
Type d’étude
Il s’agit d’une étude descriptive et analytique posant la problématique de la gestion des
sachets plastiques à Cocotomey. Elle part de la description et de l’analyse de la situation actuelle
en matière de gestion des sachets plastiques pour proposer des solutions en vue de limiter leur
prolifération dans notre cadre de vie.
Population d’étude
La population est un ensemble d’unités élémentaires sur lesquelles porte l’étude. Sa
connaissance parfaite est indispensable au choix d’un échantillon représentatif. Nous avons
identifié une population composée de deux catégories d’acteurs. Premièrement, les ménages
car ils constituent un des groupes cibles de notre recherche. Le choix des ménages comme objet
de cette étude est soutenu par deux raisons principales : D’abord ce sont les plus gros
consommateurs de sachets plastiques. Ensuite, tous les groupes socio-économiques s’y
retrouvent : C’est un groupe hétérogène. Auprès de cette population, nous avons recueilli
beaucoup d’information sur la gestion des sachets plastiques. Deuxièment, les ONG en charge
de pré-collecte de déchets dans le quartier et les élus locaux.
3.2. Collecte des données
Elle porte sur la détermination de l’échantillonnage, le choix des techniques et outils de
collecte des données puis les enquêtes de terrain proprement dites.
Echantillonnage
Pour mener à bien cette étude, nous avons choisi un petit nombre de l’ensemble de la
population. Les résultats issus de l’interrogation de ces éléments ont été extrapolés sur
l’ensemble de la population pour avoir une vue générale de la situation. Notre base de sondage
est constituée des résultats du RGPH4. Nous avons retenu d’interroger de façon aléatoire 3%
Réalisé par WANDJI R. Jordy
25
de la population soit 218 ménages sur les 7279 existants dans le quartier. Les 218 ménages sont
répartis de façon suivante :
Tableau 1: Répartition de l’échantillon en fonction des zones du milieu d’étude
ZONES
Fandji Zounga Tannou La Paix Nazareth Tokpa Total
ECHANTILLON
37
36
36
37
36
36
218
Il convient de noter qu’au cours de l’enquête sur le terrain, nous avons veillé à ce que
chaque ménage corresponde à une concession. Cette technique a été utilisée pour éviter
d’interroger plusieurs chefs de ménages dans la même concession si l’on sait que les ménages
d’une même concession s’associent pour s’abonner auprès des structures de pré collecte.
Choix des techniques et outils de collecte des données
Pour la collecte des données, différentes méthodes ont été utilisées, notamment la
recherche documentaire, l’enquête sur le terrain, l’entretien et l’observation directe.
- Recherche documentaire
Des données ont été collectées dans les différents ouvrages disponibles dans les
bibliothèques et sur internet. Cette recherche documentaire a porté sur des ouvrages et articles
généraux ainsi que spécifiques abordant la problématique de la gestion de l'environnement et
de la gestion des déchets notamment celle des déchets plastiques. Notons qu’il existe très peu
de documents abordant spécifiquement la question de la gestion des sachets plastiques.
Le tableau suivant présente les différents centres de documentation parcourus, la nature
des documents consultés et les informations recueillies.
- Observation directe
Pendant plusieurs jours, nous avons effectué des visites sur le terrain. Cette technique
nous a permis d'avoir un aperçu général sur l'état de salubrité de notre milieu d'étude, d'observer
le cadre de vie des populations afin de nous imprégner des réalités de vie quotidienne dans le
quartier de Cocotomey.
Réalisé par WANDJI R. Jordy
26
- L’enquête par questionnaire
Nous avons également réalisé des enquêtes auprès des ménages afin d'approfondir les
recherches et d’apporter des éléments de réponses à certaines questions liées à la gestion des
sachets plastiques. L'enquête par questionnaire a visé les chefs des ménages mais également les
femmes parce-que ce sont elles qui généralement, s'occupent des travaux ménagers. Ces
enquêtes nous ont permis de comprendre et d’apprécier les pratiques de la population en matière
d’utilisation et de gestion des sachets plastiques.
- L’entretien individuel
Il a été indispensable de recourir à cette technique pour faire la synthèse des
connaissances reçues et de clarifier les informations fournies par la recherche documentaire.
Ainsi au cours des travaux de recherche, nous avons eu plusieurs entretiens avec les autorités
locales et les personnes ressources. Cette technique a l’avantage d’accorder un climat plus
rassurant aux intéressés qui fournissent plus aisément les informations demandées
- Méthode MODECOM utilisée pour la caractérisation des déchets
La caractérisation des déchets consiste à déterminer la composition d'un gisement de déchets
donné. Le but de cette caractérisation dans le cadre de ce travail est de déterminer la proportion
de sachets plastiques contenue dans les DSM dans le quartier de Cocotomey. La méthodologie
adoptée pour cette étude s’inspire de l’outil MODECOM (Mode De Caractérisation des Ordures
Ménagères) publié en 1993 par l’Agence de l’Energie de la Maitrise de l’Energie (ADEME).
Sa mise en œuvre à consister à trier un échantillon de 100Kg de déchets ménagers prélevé dans
les bennes des structures de pré collecte, à séparer les matériaux contenus dans cet échantillon
par catégorie, à les peser et à calculer leurs pourcentages respectifs.
3.3. Les matériels utilisés
Ils désignent l’ensemble des instruments utilisés pour obtenir des données d’analyse. Pour
appréhender tous les aspects du problème, nous avons utilisé comme outils de collecte des
données :
- Un questionnaire d'enquête pré élaboré qui nous a permis de collecter des informations
auprès des ménages sur la gestion des sachets plastiques ;
- Un guide d’entretien pour canaliser la conversation afin de recueillir les informations
nécessaires ;
Réalisé par WANDJI R. Jordy
27
- Un ordinateur portable pour la saisie des informations et le traitement des données ;
- Un appareil photo numérique pour acquérir des images.
Pour la caractérisation des DSM, nous avons utilisé :
- Un tamis pour recueillir les matières fines ;
- Des récipients pour contenir les matériaux à peser ;
- Une balance pour peser ;
- Les équipements de protections (Gants, bottes et cache-nez).
3.4. Traitement des données
Les classes thématiques suivantes ont été analysées :
- Les causes de la prolifération des sachets plastiques ;
- Le niveau de connaissance de la population sur les effets néfastes des sachets plastiques ;
- Approches de solutions
Le dépouillement des fiches d’enquêtes a été fait manuellement. Les résultats issus du
dépouillement constituent une partie de la base de données exploitée. Les données statistiques
issues des institutions spécialisées ont été complétées par ces données aux plans qualitatif et
quantitatif. Une codification a été effectuée grâce au logiciel Excel ce qui a facilité le calcul des
fréquences des différentes variables. Les fréquences obtenues ont permis la réalisation de
diagrammes pour illustrer les résultats.
3.5. Difficultés rencontrées
Comme toute étude, des difficultés n’ont pas manqué. Mais au lieu de constituer un handicap,
ces difficultés nous ont été nécessaires en ce sens qu’elles nous ont permis de découvrir la
réalité du terrain. Il s’agit du refus de certains chefs de ménages à répondre à notre
questionnaire, de l’indisponibilité des autorités et responsables du domaine de la gestion des
déchets du fait des tâches et responsabilités assez acculantes qu’ils assument et enfin de la rareté
des documents spécifiques à notre thème de recherche.
Réalisé par WANDJI R. Jordy
28
CHAPITRE IV : PRESENTATION DES RESULTATS ET DISCUSSION
4.1. Présentation et analyse des résultats
4.1.1. Données relatives aux caractéristiques des répondants
Sexe
Figure 3 : Taux des enquêtés selon le sexe
L’analyse de ce diagramme révèle que des 218 personnes questionnées, 65,14% sont de
sexe Féminin et 34,86% de sexe Masculin. Soit 142 femmes et 76 hommes. Notre échantillon
est hétérogène.
Tranche d’âge des répondants
Figure 4 : Taux des enquêtés selon l’âge
Il ressort de l’analyse de ce diagramme que 32,12% des répondants ont un âge variant
entre 18 et 25 ans, 29,35% dont l’âge varie entre 26 et 35 ans, 24,77% dont l’âge dépasse 46
ans et 13,76% dont l’âge varie entre 36 et 45 ans. Tous les répondants ont atteints l’âge de
maturité.
Masculin; 34,86%
Féminin; 65,14%
Masculin Féminin
18-25 ans; 32,12%
26-35 ans; 29,35%
36-45 ans; 13,76%
46 ans et plus;
24,77%
18-25 ans 26-35 ans 36-45 ans 46 ans et plus
Réalisé par WANDJI R. Jordy
29
Etat Civil
Figure 5 : Taux des enquêtés selon l’état civil
Il ressort de ce diagramme que 51,38% soit 112 des répondants sont mariés, 41,74% soit
91 des répondants sont célibataires. 4,58% des répondants ont affirmés être veufs et 2,30% soit
5 répondants ont affirmés être divorcés.
Niveau d’Etude
Figure 6 : Taux des enquêtés selon le niveau d’étude
En ce qui concerne le niveau d’étude, il s’avère que 33,05%, soit 72 des répondants ont
un niveau d’étude secondaire, 26,14% soit 57 des répondants sont de niveau universitaire,
22,47% soit 49 des répondants sont sans niveau et 18,34% soit 40 des répondants sont de niveau
primaire.
Marié; 51,38%Célibataire;
41,74%
Veuf\Veuve; 4,58%
Divorcé; 2,30%
Marié Célibataire Veuf\Veuve Divorcé
Primaire; 18,34%
Secondaire; 33,05%
Universitaire; 26,14%
Sans Niveau; 22,47%
Primaire Secondaire Universitaire Sans Niveau
Réalisé par WANDJI R. Jordy
30
4.1.2. Données relatives aux causes de la prolifération des sachets plastiques
Sources d’approvisionnement en sachets plastiques
Figure 7 : Répartition des différentes sources d’approvisionnement en sachets plastiques
En ce qui concerne les sources d’approvisionnement en sachets plastiques, les répondants
identifient les vendeuses (72,01%), les boutiques (19,28%), les supermarchés (5,50%) et les
pharmacies (3,21%) comme principales sources d’approvisionnement en sachets plastiques.
Raison d’utilisation des sachets plastiques
Figure 8 : Raison d’utilisation des sachets plastiques
Les répondants évoquent plusieurs raisons qui les poussent à utiliser les sachets plastiques
plutôt que d’autres emballages. Les raisons sont principalement la gratuité (52,30%), le faible
coût (30,73%), pratique (12,85%) et autres (4,12%).
Sur les 218 ménages interrogés, 197 d'entre eux soit 90,37 % trouvent que l'utilisation
des sachets plastiques a des avantages particuliers. Parmi ces 197 cas, 181, soit 91,88%
rattachent cet avantage au prix des sachets. Ils ne coûtent pas cher et sont à la portée de tous.
Vendeuses; 72,01%
Boutiques; 19,28%
Pharmacie; 3,21% Supermarchés; 5,50%
Vendeuses Boutiques Pharmacie Supermarchés
Moins cher;
30,73%
Pratiques; 12,85%
Gratuité; 52,30%
Autres; 4,12%
Moins cher Pratiques Gratuité Autres
Réalisé par WANDJI R. Jordy
31
Pour les autres, l'avantage de l'utilisation des sachets plastiques vient du fait qu'ils soient
pratiques et commodes. Les ménages trouvent aussi que les sachets plastiques sont des
emballages très peu encombrants par rapport aux paniers par exemple et cela est pour eux un
avantage très important. Ils disent qu'avec les sachets, il est possible de faire plusieurs courses
en même temps sans être encombré par le port d'un panier par exemple, et l’on peut s’en
procurer un peu partout. Retenons donc que le prix et la commodité sont des facteurs
avantageux qui déterminent l'utilisation des sachets plastiques au niveau des ménages.
Ces avantages font que les sachets plastiques occupent une place importante dans le
quotidien. Sur les 218 ménages, 172 pensent qu'il ne leur est cependant pas possible d'utiliser
autre chose à la place du sachet plastique. Ce groupe représente 78,90 % de l’échantillon. Pour
eux, les sachets plastiques sont tout à fait irremplaçables du fait des avantages liés à leur
utilisation.
Comme produit de remplacement, il y a par exemple le papier, le panier local, le textile,
les récipients métalliques... Pour ceux qui pensent pouvoir utiliser autre chose à la place des
sachets plastiques, le papier pourrait être utilisé à la place du plastique mais le sachet reste
toujours l'emballage préféré des ménages. Le panier pourrait aussi remplacer le sachet plastique
avec, quand même, moins d'avantages, ce du fait que ces différents produits ne s'adaptent pas à
tous les usages des sachets plastiques. Leur imperméabilité constitue un atout majeur dans le
cas du conditionnement des boissons et autres produits liquides. Pour les vendeuses d'eau et de
glace, il s'agit là d'un avantage important qui rend difficile le remplacement des sachets
plastiques par d'autres produits.
Les quantités de sachets utilisés par jour au niveau des ménages
L'utilisation des sachets plastiques est une pratique quotidienne qui touche tous les
ménages. L'enquête sur les 218 ménages montre que dans chacun d'entre eux, chaque jour, au
moins un sachet plastique est utilisé.
Réalisé par WANDJI R. Jordy
32
Figure 9 : Les quantités de sachets utilisés par jour au niveau des ménages
Le diagramme ci-dessus indique que les cas d'utilisation de 2 à 5 sachets par jour et par
ménage sont les plus fréquents (149 ménages sur 218 soit 68,35% de l'échantillon) tandis que
30 autres (13,76%) utilisent plus de 5 sachets par jour. Les ménages qui utilisent seulement un
sachet par jour sont au nombre de 11 (5,04 %) et 12,85% des ménages disent ne pas savoir
combien de sachets ils utilisent par jour mais ils nous ont assurée qu'ils en utilisaient chaque
jour. Les estimations de l'utilisation journalière a surtout été difficile pour les cas d'utilisation
commerciale des sachets plastiques. Cette utilisation relativement massive de sachets est liée à
l'incontournable nécessité du sachet pour certains usages comme la conservation et l’emballage
des provisions. Le nombre de sachets utilisés par jour et par ménage dépend aussi de la taille
du ménage. Plus le ménage est important en taille, plus on y utilise de sachets plastiques. Cela
s'explique par le fait que les provisions à emballer dans des sachets ainsi que les condiments à
transporter par exemple deviennent plus importants quantitativement avec la taille du ménage
et cela nécessite l'utilisation de plusieurs sachets.
Composition des DSM à Cocotomey
Tableau 2: Composition des déchets
CATEGORIE DE DECHETS POURCENTAGE
(%)
Déchets putrescibles 52,7
Papiers et cartons 1,3
Textiles et Chiffons 1,6
Métaux et Ferrailles 3,1
Verre 1,5
Bois et débris végétaux 1,7
Matières fines 25,5
Sachets Plastiques 2,6
Autres plastiques 5,2
Autres 4,8
Source : Travaux de terrain, Novembre 2016
Un seul; 5,04%
2 à 5; 68,35%
Plus de 5; 13,76%
Ne sait pas; 12,85%
Un seul 2 à 5 Plus de 5 Ne sait pas
Réalisé par WANDJI R. Jordy
33
La présente caractérisation révèle la présence d'un important gisement de déchets plastiques
dans les DSM. En effet, 7,8% des DSM sont des déchets plastiques dont 5,2% de plastiques
rigides et 2,6% de sachets plastiques. Cela est probablement dû à l’augmentation incontrôlée et
rapide de l’utilisation de matériels en plastiques dans tous les secteurs de la vie. Il est possible
que la proportion des sachets plastiques dans les DSM soit sous-estimée car une bonne partie
des sachets plastiques usagés sont jetés dans la nature.
Mode de gestion des déchets des populations du quartier de Cocotomey
Figure 10 : Répartition des modes d’évacuation des déchets
Il ressort de ce graphe que 51,38% sont abonnés aux structures de pré collecte, 23,39%
font recours aux dépotoirs sauvages pour l’évacuation de leur déchets, 11,93% déversent leur
déchets dans les basfonds, 8,26% incinèrent leur déchets et 4,59% enfouissent leur déchets.
Modes de gestion des sachets plastiques par les usagers des rues
Figure 11 : Répartition des modes de gestion des sachets plastiques par les usagers des rues
Les résultats issus de notre questionnaire relèvent que 75,69% des répondants se
débarrassent de leurs sachets ou de tout autre déchet dans les rues. Ils justifient ce geste
Abonnés; 51,38%
Dépotoirs; 23,39%
Basfonds; 11,93%
Incinération; 8,26%
Enfouissem-ent 4,59%
Abonnés Dépotoirs Basfonds
Incinération Enfouiesse
Jet dans la rue; 75,69%
Garder pour la maison ou pour la poubelle; 24,31%
Jet dans Garder pour
Réalisé par WANDJI R. Jordy
34
incivique par l’absence de poubelles dans les rues du quartier. 24,31% des répondants un peu
soucieux de la salubrité de leur cadre de vie gardent ces sachets pour s’en débarrasser à la
maison ou dans une de ces rares poubelles qu’on retrouve devant certaines concessions.
Photo 2 : Terrain inondé de sachets purs water
Source : Travaux de terrain, Août-Septembre 2016
A partir de nos observations personnelles et des entretiens que nous avons eus, nous avons
pu constater qu'il n'y a aucune gêne quand un individu jette un sachet plastique dans la nature
au gré du vent aussitôt après l'avoir vidé de son contenu qui est soit de l'eau, des beignets ou
autres produits.
Nos enquêtes auprès des autorités locales et des structures de pré collecte révèlent que
deux structures (les ONG BAE et BM) sont en charge de la gestion des déchets solides
ménagers dans le quartier de Cocotomey. Déchets dont le tri n’est pas effectué. Une part
importante de sachets plastiques s’y trouve. Il ressort également de ces enquêtes qu’il n’existe
pas de points de regroupement dans le quartier ni dans l’arrondissement de Godomey dont fait
partie le quartier ce qui contraint les ONG de pré collecte à se débarrasser des déchets sur des
espaces vides devenus de grands dépotoirs sauvages et dans les basfonds.
Source : Travaux de terrain, Août-Septembre 2016
Photo 1 : Sachets plastiques en prolifération
Photo 4 : Basfonds rempli de déchets Photo 3 : Dépotoir sauvage à Cocotomey
Réalisé par WANDJI R. Jordy
35
4.1.3. Données relatives au niveau de connaissance de la population sur les méfaits des
sachets plastiques
Sensibilisation sur les méfaits des sachets plastiques
Figure 12 : Taux des enquêtés ayant reçu une sensibilisation
Il ressort de ce graphe que seulement 44,03% des répondants ont déjà reçu une
sensibilisation/éducation sur la gestion des sachets. Sensibilisation reçue pour la plupart à la
télévision ou à l’école.
Connaissance de la population sur les risques sanitaires du conditionnement des
aliments dans les sachets plastiques
Figure 13 : Taux des enquêtés selon leur connaissance sur les effets du conditionnement des
aliments dans les sachets plastiques
Ce diagramme révèle que 86,24% des répondants ont connaissance des risques et
maladies liés au conditionnement des aliments dans les sachets plastiques. Ceux-ci évoquent
pour la plupart le cancer et l’intoxication alimentaire. Seulement 13,76% des enquêtés ignorent
les risques liés à cette pratiques.
OUI; 44,03%;
NON; 55,97%;
OUI NON
OUI; 86,24%
NON;13,76%
OUI NON
Réalisé par WANDJI R. Jordy
36
Connaissance de la population sur les risques de l’incinération des sachets plastiques
Figure 14 : Répartition des enquêtés selon leur connaissance sur les effets d l’incinération
des sachets plastiques
Il ressort de ce diagramme que 86,70% des enquêtés savent que l’incinération des sachets
plastiques est nuisibles pour l’environnement et surtout pour la santé. 13,30% des répondants
ignorent complètement à quoi les expose l’incinération des sachets plastiques.
Connaissance de la population sur les risques d’inondation due à l’imperméabilité
des sachets plastiques
Figure 15 : Répartition des enquêtés selon leur connaissance sur les risques d’inondation
due à l’imperméabilité des sachets plastiques
L’imperméabilité des sachets plastiques enfouis sous le sol empêche l’infiltration de l’eau
augmentant ainsi les risques d’inondation. Ceci constitue un véritable problème
environnemental plutôt bien connu de la population puisque 66,06% des répondants affirment
avoir connaissance de ce problème contre 33,94% qui l’ignorent.
OUI; 86,70%
NON; 13,30%
OUI NON
OUI; 66,06%
NON; 33,94%
OUI NON
Réalisé par WANDJI R. Jordy
37
Connaissance de la population sur les risques liés au développement des plantes
Figure 16 : Répartition des enquêtés selon leur connaissance sur les risques liés au
développement des plantes
Il ressort de ce diagramme que 62,39% des répondants ont connaissance des méfaits des
sachets plastiques sur les plantules et les cultures et 37,61% affirment n’avoir pas connaissance
de ces risques.
4.2. Discussion
Les résultats de l’enquête auprès des ménages peuvent se présenter à trois niveaux à
savoir l’identification des causes de la prolifération des sachets plastiques, la connaissance des
populations sur les méfaits des sachets plastiques et leurs perceptions sur les mesures
correctives à prendre.
La quantification des déchets solides auprès des ménages révèle la présence d'un important
gisement de déchets plastiques. Ainsi, en termes de poids, 7,8 % des déchets solides issus des
ménages sont des déchets plastiques dont 2,6% de sachets plastiques. Par rapport à la présente
caractérisation le pourcentage de déchets plastiques est en dessous par rapport à celui obtenu
par Parfait BLALOGOE en 2009 dans son étude portant sur la valorisation agricole des déchets
solides ménagers de la ville de Cotonou. Cela est probablement dû au développement de la ville
de Cotonou par rapport à celui quartier de Cocotomey. L’utilisation abusive des sachets
plastiques est donc la première cause de leur prolifération. En effet, environ 70% des enquêtés
affirment utiliser entre deux et cinq sachets plastiques par jour. Aussi la facilité d’accès aux
sachets plastiques est un élément crucial qui justifie la prolifération. Selon les résultats de
l’étude, plus de 90% des enquêtés utilisent ces types d’emballage parce qu’ils sont très moins
chers (entre 5frcs et 50frcs) voire gratuits et pratiques d’utilisation. A chaque coin de rue,
chaque boutique ou point de vente, les sachets plastiques sont commercialisés et surtout offerts
OUI; 62,39%
NON; 37,61%
OUI NON
Réalisé par WANDJI R. Jordy
38
par les vendeuses/vendeurs de produits quelque soient leurs standing ou niveau d’activités.
C’est donc à juste titre que les sources d’approvisionnement identifiées par les enquêtés sont
les boutiques, supermarchés, marchés et lieux de vente divers (vendeuses). Si la disponibilité à
outrance et la forte utilisation des sachets sont devenues une évidence pour les populations de
cocotomey, c’est surtout la gestion qui est faite de ces sachets après utilisation qui pose le réel
problème. Les données issues de nos enquêtes révèlent que près de 76% des utilisateurs de
sachets plastiques s’en débarrassent en pleine rue ; le principal argument avancé étant
l’inexistence de poubelles dans les rues du quartier. Si 24% des enquêtés prennent le soin de
ne se débarrasser des sachets plastiques utilisés que chez eux (dans leurs poubelles), il n’en
demeure pas moins que ces sachets se retrouvent très probablement en pleine nature avec les
autres déchets ménagers. En réalité, la proportion des ménages qui sont abonnés aux structures
de pré collecte reste encore faible dans le quartier de cocotomey. Ceci s’explique surtout par le
coût supposé élevé de l’abonnement et l’irrégularité des pré collecteurs. Ces ménages collectent
et jettent leurs ordures en pleine nature notamment sur les dépotoirs sauvages, les terrains vides
et les basfonds. Par ailleurs, les ordures collectées par les structures de pré collecte sont versées
dans les basfonds ou les dépotoirs sauvages car ces structures ne disposent pas de point de
regroupement officiel. Dans les deux cas d’espèces les sachets plastiques utilisés se retrouvent
en pleine nature soit directement soit mélangés aux déchets solides ménagers. Les sachets
plastiques ne pesant que 5g environ, ils sont très vite portés par le vent et circulent donc à son
gré dans le quartier ; source de pollution et bien d’autres maux. Notre analyse sur les causes de
la prolifération des sachets plastiques se rapproche de celle effectuée par Georgette KABORE
en 2009 dans son étude portant sur les représentations sociales du déchet dans la ville de
Ouagadougou où elle affirme que « Les causes de la prolifération des déchets plastiques sont
d’ordre socioculturel, technique, économique et organisationnel ».
Il ressort de nos enquêtes qu’en général, la population est très bien informée des méfaits
liés à l’utilisation des sachets plastiques. Au moins 44% des enquêtés ont reçu une
sensibilisation sur la gestion à faire des déchets y compris des sachets. Il est à noter qu’il s’agit
de sensibilisation soit à la télévision/radio, soit à l’école. Les enquêtés (76%) sont conscients
que les sachets plastiques sont non biodégradables car ayant constatés que les sachets jetés aux
dépotoirs ou enfouis dans le sol ne se décomposent pas. Ils sont également conscients des
risques de maladies liées à l’incinération des sachets (86%) et au conditionnement des aliments
chauds dans ce type d’emballage (86%). Néanmoins, malgré la connaissance apparente de ces
effets nuisibles sur la santé, 84,86% des répondants s’adonnent toujours à cette pratique. Le
Réalisé par WANDJI R. Jordy
39
comportement des individus ne reflète pas le niveau de leur connaissance des différents aspects
du péril plastique. Cette connaissance devrait entraîner un comportement plus rationnel et plus
prudent vis-à-vis des déchets plastiques et plus particulièrement les sachets qui sont jetés
n'importe comment dans la nature. Cela s’explique certainement par le fait que les conséquences
ne sont pas immédiatement perçues comme dans le cas de l’ingestion d’un bout de sachet par
un animal (NIKIEMA, 2012). Il est intéressant de faire remarquer que la tranche d’âge et le
niveau d’études n’ont pas vraiment une influence sur la propension des citoyens à utiliser les
sachets plastiques malgré leur connaissance des risques sanitaires encourus. Enfin, ils sont aussi
informés des impacts sur le développement des plantes (62%) et des risques d’inondation dus
à la prolifération des sachets plastiques (66%) même si c’est dans une moindre mesure. Ces
résultats corroborent avec ceux obtenus en 1997 par COULIBALY ZOMBRE Mathilda qui
établit que « Dans l'ensemble, les principaux problèmes que posent les déchets plastiques sont
assez bien connus au niveau de toutes les couches de la population » et contredisent ceux de
Fabrice LUSUNGU WITANDAY obtenus en 2008 dans son étude portant sur l’évaluation des
ménages sue la gestion des sachets plastiques. Cependant, il est à relever que la population
n'établit pas un lien entre les causes, le problème et ses conséquences pour en tirer un
comportement qui entre dans le cadre d'une résolution. La population se sent très peu
responsable tout en regrettant les nuisances qui sont causés par leur propre comportement
(TOUIKI, 2013).
Réalisé par WANDJI R. Jordy
40
CONCLUSION
L’étude sur la gestion des sachets plastiques à Cocotomey nous a permis de prendre
connaissance de la situation qui y prévaut. En effet, les déchets qui y sont produits et
particulièrement les sachets plastiques constituent un réel problème pour le quartier. L’étude a
permis de connaître les différents aspects liés à la prolifération de ces déchets. Ces aspects sont
d’ordre socioculturel, économique et organisationnel. Elle a permis aussi de comprendre et
d’expliquer le niveau de connaissance de la population sur les effets néfastes des sachets
plastiques.
En matière de consommation des sachets plastiques dans le quartier de Cocotomey, il
ressort que leur usage fait partie du quotidien de la population qui ne fait pas une gestion
particulière de ces sachets plastiques après utilisation. Leur consommation excessive s’explique
par le fait qu’ils sont abondants, presque gratuits et aussi parce ce qu’ils sont discrets et
commodes à l’utilisation. Ils les utilisent donc pour satisfaire leurs besoins personnels que sont:
l’emballage, le conditionnement, le transport, la protection et le marketing. Après service rendu,
les sachets sont alors perçus comme des objets inutilisables, inutiles voire banals. Et cette vision
influe sur les comportements des usagers qui de façon générale les jettent immédiatement après
usage et cela crée des accumulations, cause de la prolifération. Les comportements de la
population vis-à-vis des sachets plastiques après usage favorisent donc leur prolifération dans
le quartier. Pour ce qui est de leur gestion, elle est intimement liée à celle des déchets ménagers
qui se heurte à d’énormes difficultés ce qui accentue le problème de leur prolifération. L’étude
révèle également que la population dans sa grande part est consciente que les sachets plastiques
nuisent à l’environnement et à la santé mais cette connaissance des choses n’influe pas sur la
gestion qu’elle fait de ceux-ci ; ce qui infirme notre deuxième hypothèse selon laquelle les
conséquences liées à la mauvaise gestion des sachets plastiques ne sont pas connues de la
population du quartier de Cocotomey.
Au regard des résultats du terrain nous pouvons dire que notre objectif principal qu’est
d’étudier les problèmes majeurs liés à la gestion des sachets plastiques dans le quartier de
Cocotomey est atteint. Sans pour autant prétendre avoir formulé une théorie sur gestion des
sachets plastiques, nous avons fait des propositions qui tablent sur tous les acteurs impliqués
dans la gestion des déchets et particulièrement sur la population qui sera la principale actrice
car seule son intégration, à notre avis, permettra d'apporter des solutions concrètes et durables
pour son propre bien-être.
Réalisé par WANDJI R. Jordy
41
Au terme de ce travail, nous ne pensons pas avoir épuisé tous les aspects du sujet qui, nous
l'espérons, feront l'objet d'un développement ultérieur. Nous pensons notamment que ce
document pourrait servir de base pour une réflexion sur le problème de la gestion des sachets
plastiques car, le problème se pose non seulement à Cocotomey mais également dans toutes les
grandes villes africaines.
Réalisé par WANDJI R. Jordy
42
APPROCHE DE SOLUTIONS
Pour parvenir aujourd’hui à une meilleure gestion des sachets plastiques dans le quartier,
il faut :
Imposition de taxes sur les importations des sachets plastiques au Bénin
Les stratégies mises en place pour mener la lutte contre les sachets et sacs plastiques sont
diverses et varient selon les réalités et motivations de chaque pays. Ces stratégies vont de
l’interdiction formelle de la production, l’importation, l’utilisation et la commercialisation des
sachets plastiques aux impositions des taxes à l’importation en passant par la mise en place de
système de recyclage après utilisation.
Malgré la mise en œuvre de ces différentes stratégies, il est à croire qu’aucun pays n’a
encore trouvé la solution miracle. Si la majorité souhaite une éradication pure et simple de ces
emballages, la mise en œuvre reste un problème crucial compte tenu de la résistance de la
population au changement. Les pays qui ont institué l’interdiction de la production, utilisation
et commercialisation des sachets plastiques sont ceux qui rencontrent plus de difficultés dans
le respect de ces règles et sont ceux qui souffrent le plus de la prolifération desdits sachets.
C’est le cas du Togo où, malgré l’interdiction faite en 2011, les commerçants arrivent toujours
à s’approvisionner par des circuits informels. Il faut noter surtout que les alternatives proposées
pour substituer les sachets plastiques ne sont pas aussi pratiques et économiquement accessible
que ces sachets. Elles ne satisfont donc pas aux besoins des populations. Par ailleurs, elles ne
résolvent pas non plus forcément le problème de la pollution.
Les pays comme l’Australie ou l’Irlande ont opté pour l’imposition d’une taxe sur les
importations de sachets plastiques. Cette mesure plus fluide d’application est moins éprouvée
dans sa mise en œuvre que la stratégie d’interdiction. Le système fiscal béninois a prévu une
telle taxe, néanmoins son imposition n’est pas encore effective. L’idée qui soutient cette
stratégie est de faire grimper le coût d’achat des sachets plastiques afin de réduire son utilisation
par la population. En Irlande, ce système appelé PlasTax a réduit de 80% l’usage des sachets
plastiques. Il est toutefois nécessaire d’accompagner cette mesure par la mise à disposition
d’emballages écologiques à moindre coût pour espérer un changement de comportement de la
part des populations.
Les entreprises béninoises qui se lancent dans la production des emballages en papier
doivent être subventionnées par l’Etat afin que ces emballages qui paraissent de luxe
aujourd’hui soient accessibles à tous. Aussi, une stratégie doit être mise en place pour
Réalisé par WANDJI R. Jordy
43
accompagner ces entreprises dans l’amélioration de la qualité des emballages en papier afin que
leur constitution réponde aux besoins de la population (capacité en termes de poids à supporter,
esthétique, perméabilité à l’eau et aux liquides en général etc…).
Sensibilisation et éducation de la population sur les méfaits des sachets plastiques
La population bien que consciente que les sachets plastiques sont nuisibles à
l’environnement et à la santé, ignore réellement les maux dont ils peuvent être source. Il s’avère
donc nécessaire de mener des programmes de sensibilisation à l’endroit de la population sur les
problèmes engendrés par la mauvaise gestion des déchets en général et par les sachets plastiques
en particulier et sur les comportements à adopter pour préserver le cadre de vie et la santé des
effets néfastes des sachets plastiques
Il serait également important d’initier un programme d’éducation et de formation dans les
écoles sur les problèmes causés par les sachets plastiques. En effet, sensibiliser les générations
à venir sur les problèmes posés par les déchets en général et les sachets en plastique en
particulier à travers un plan d’action qui serait élaboré par le département de l’environnement
et le ministère de l’éducation pourrait contribuer pour une large part dans l’assainissement du
quartier et des grandes villes du pays.
Le contenu d’un tel programme doit comporter, la formation des formateurs par la mise
en place de séminaires pour les enseignants de la maternelle, du primaire et du secondaire ;
l’élaboration d’un cours qui traite de l’environnement et l’introduction de ce cours dans les
programmes de formation.
Changement de comportements par les ménages et les usagers
La résolution du problème de la prolifération des sachets plastiques passerait aussi par
un changement de comportement de la part des ménages et des usagers qui n’ont pas toujours
le souci de la préservation de l’environnement. Ainsi, nous suggérons aux ménages d’éviter de
déverser leurs déchets ménagers dans lesquels se trouve une part importante de sachets
plastiques, sur les dépotoirs sauvages et dans les basfonds ; de souscrire auprès des structures
de pré collecte de déchets ménagers intervenants dans le milieu et aux usagers de s’abstenir de
jeter les sachets usagés dans les rues.
Améliorations de la pré-collecte par les ONG
L’amélioration de la pré collecte contribuerait pour une large part dans la résolution des
problèmes générés par les sachets en plastiques qui sont essentiellement liés à l’existence de
Réalisé par WANDJI R. Jordy
44
zones mal desservies et à la multiplication, dans certains quartiers urbains comme Cocotomey,
de zones de dépôt sauvage des ordures.
L’amélioration des services de collecte implique la réorganisation et la mise en œuvre de
certaines fonctions essentielles de la gestion des déchets dont notamment : la planification,
l’administration et la supervision, la coordination, la gestion du personnel, etc. Un plan
d’amélioration des services de collecte devra être élaboré par les communes en précisant les
responsabilités, les tâches de chaque acteur, les besoins humains et matériels, les délais
d’exécution et les objectifs à atteindre. Le plan devra également préciser les équipements, les
fréquences de collecte et de nettoiement selon les besoins de chaque quartier ou zone urbaine,
les horaires de passage, et les responsables d’exécution et de contrôle. Cette tâche doit
également s’accompagner par la formation des collecteurs ce qui garantirait l’amélioration de
la qualité et de l’efficacité de leur travail. Des réunions d’information de la population devront
être tenues périodiquement avec les associations de quartiers ou les représentants de la
population afin de les concerter et les impliquer dans les décisions à prendre en matière de
collecte et d’assurer ainsi leur collaboration et soutien dans la réalisation des objectifs.
Promotion du tri à la source
Le tri à la source des déchets est une action consistant à séparer et récupérer les déchets
selon leur nature, à la source, pour éviter les contacts et les souillures. Ceci permet de leur
donner une « seconde vie », le plus souvent par le réemploi, le recyclage et la valorisation. Il
offre l’avantage de préserver la qualité des produits récupérés, d’augmenter en principe, d’une
manière sensible les quantités récupérées et par là même, minimiser les quantités mises en
décharge.
La réalisation des compagnes de sensibilisation de tous les acteurs concernés sur l’intérêt
du tri et en particulier le tri des sachets en plastique semble importante. Cette compagne devra
être concrétisée par la généralisation des poubelles spécifiques aux déchets plastiques,
l’encouragement de l’apport volontaire des plastiques (surtout sachets en plastiques au niveau
des localités ou des poubelles spécialisées pour cela) et l’extraction des différents types de
déchets plastiques des déchets ménagers et l’organisation d’un circuit de récupération et de
recyclage de ceux-ci.
Pour assurer la réussite d’une telle opération, elle doit faire l’objet d’une planification
rigoureuse, bénéficier des ressources matérielles nécessaires à sa mise en œuvre et surtout être
conçue et réalisée en étroite collaboration avec les premiers concernés, à savoir les populations
Réalisé par WANDJI R. Jordy
45
ciblées. Les principales mesures préalables et d’accompagnement d’une initiative de tri à la
source sont présentés ci-après :
- Motivation et volonté des responsables communaux d’appuyer et de mobiliser les
ressources requises pour la mise en œuvre d’une expérience de tri ;
- Nécessité de concevoir et de planifier toutes les étapes de la filière : système de tri,
collecte et débouchés de valorisation des matériaux récupérés ;
- Analyse rigoureuse des aspects économique et commerciaux de la filière mise en place
- Participation active des premiers concernés, à savoir les populations ciblées, à la
conception et à la mise en œuvre de l’initiative ;
- Accompagnement de l’initiative par un plan d’information, de sensibilisation et
d’éducation des populations concernées.
Installation de poubelles publiques par la Mairie
Dans la situation actuelle, il semble important que la Mairie prenne ses responsabilités en
installant des poubelles publiques dans les rues ou à des endroits stratégiques. Cela permettra
en effet aux usagers de disposer d’un endroit propice pour se débarrasser de leurs déchets
lorsqu’ils circulent. Mais il ne suffit pas seulement d’installer des poubelles. Il faudra amener
la population à s’en servir par un plan de sensibilisation, prévoir des sanctions pour tout usager
jetant les déchets dans la rue et enfin le plus important mettre en place une équipe chargé de
vider régulièrement ces poubelles. L’installation de poubelles publiques par la mairie doit
s’accompagner de la destruction des dépotoirs sauvages dont l’existence encourage d’une
manière ou d’une autre l’incivisme de la population en matière d’évacuation des déchets.
L’appui à un bon système de recyclage des sachets plastiques
Une usine de recyclage pourrait être implantée grâce aux taxes récoltées sur l’importation
des sachets plastique et avec l’appui du gouvernement. Elle sera dotée de matériel qui servira
spécifiquement au recyclage des déchets plastiques. L'approvisionnement de l'usine pourra être
assuré dans un tout premier temps par les responsables des quartiers qui seront en même temps
chargés de sensibiliser la population afin de permettre une collecte sélective des déchets à
domicile. L'approvisionnement de l'usine sera ainsi facilité.
Outre l'amélioration du cadre de vie de la population, c'est-à-dire les retombées d'ordre
environnemental, un bon fonctionnement du système de collecte et de l'unité de recyclage offre
Réalisé par WANDJI R. Jordy
46
des perspectives intéressantes pour l'économie du pays. La production des sacs poubelles, des
nattes, chaussures, tuyaux pour fosses septiques, bacs... à partir de la matière plastique recyclée
permettra de réduire soit les importations de ces produits et aussi d'améliorer la balance
commerciale du pays. L'unité de recyclage offre aussi des perspectives de création d'emploi
pour la population, ce qui favorisera un meilleur épanouissement social et familial.
Réalisé par WANDJI R. Jordy
47
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ix
]
ix
ANNEXES
ANNEXE1 : Organigramme de DCAM-Bethesda
Coordination
D /DCAM
Assistant DCAM
chargé PSE
CISE
ESG
EST
EP
CETG
SRMF
SEPP
SARH
SAICG
PAGS
PAEPA
PARMOC
PROJETS
PA
TA
PV
CAFIP
WASH
Réalisé par WANDJI R. Jordy
x
ANNEXE 2 : Questionnaire et Guides d’Entretien
Annexe 2-1 : Questionnaire pour les ménages
Nous sommes étudiants à l'Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi en Génie de
l’Environnement. Dans le cadre de notre mémoire de fin d'étude, nous étudions la
problématique de la gestion des sachets plastiques dans le quartier de Cocotomey. Nous
sollicitons votre collaboration en répondant à notre questionnaire. Nous vous rassurons que vos
réponses seront exploitées à des fins purement scientifiques.
NB : Répondez en cochant ou en écrivant votre réponse.
Fiche d’enquête N°…….
Date de l’enquête : ……………………….2016
Identification du répondant
Sexe : Masculin Féminin
Age : 18-25 26-35 36-45 46 et plus
Etat Civil : Marié(e) Célibataire Veuf/Veuve Divorcée
Niveau d’étude : Primaire Secondaire Universitaire Sans Niveau
Niveau1 : Identification des causes de la prolifération des sachets plastiques
1-Utilisez-vous des sachets plastiques ?
-OUI -NON
2-Quelles sont vos sources (Où trouvez-vous ces sachets) ?
-Auprès des vendeuses -Dans les superettes et supermarchés
-Dans les pharmacies -Autres réponses……
3-Si OUI, Combien en utilisez-vous en moyenne par jour ?
4-Pourquoi préférez-vous utiliser les sachets plastiques plutôt que d’autres emballages ?
-Car moins chers - Gratuité
Réalisé par WANDJI R. Jordy
xi
-Car faciles à trouver -Autres réponses……
5-Existe-t-il une ONG en charge de l’évacuation des déchets dans votre quartier ?
-OUI -NON
Si OUI,
Etes-vous abonné ? -OUI -NON
Si OUI, Quel est le cout mensuel d’évacuation de vos déchets?
Quel est le moyen de transport (évacuation) utilisé ?
-Charette -Camionnette -Tricycle -Autre
Les agents de pré-collecte sont-ils réguliers ? -OUI -NON
Si NON, comment procédez-vous à l’évacuation de vos déchets dans ce cas ?
-Dépotoirs sauvages -Basfonds -Sur les terrains vides
-Brulage -Enfouissement - Autres à préciser
Si NON, Comment gérez-vous vos déchets?
-Dépotoirs sauvages -Basfonds -Sur les terrains vides
-Brulage -Enfouissement - Autres à préciser
6-Triez-vous vos déchets avant de les évacuer ? -OUI -NON
7-Si OUI, que faites-vous des sachets plastiques ?
- Utiliser pour faire le feu -Revendre
- Réutiliser -Autres réponses à préciser
8-Existe-t-il des poubelles dans les rues du quartier ?
-OUI -NON
Si OUI, où ?
Réalisé par WANDJI R. Jordy
xii
…………………………………………………………………………………….
Si NON, comment vous débarrassez-vous de vos sachets plastiques quand vous circulez
dans les rues ?
-Jetés dans la rue
-Garder et s’en débarrasser en poubelle à la maison
-Autres à préciser …………………………………………………………..
9-Avez-vous connaissance d’une Loi qui règlemente la gestion des déchets au
Bénin ? -OUI -NON
Niveau2 : Niveau de connaissances des populations sur les méfaits des sachets plastiques
10-Avez-vous déjà reçu une éducation/sensibilisation sur les dangers que représentent les
sachets plastiques ?
-OUI -NON
11- Savez-vous que les sachets plastiques sont non biodégradables ?
-OUI -NON
12-Vous arrive-t-il de conditionner des aliments chauds dans les sachets plastiques ?
-OUI -NON
13-Si OUI, savez-vous les risques pour la santé ?
-OUI -NON
14-Savez-vous que l’incinération (utilisation des sachets pour faire leur feu), vous expose à des
maladies pulmonaires et respiratoires ?
-OUI -NON
15-Savez-vous que les sachets plastiques enfouis dans le sol empêchent l’infiltration de l’eau
favorisant ainsi le développement des moustiques à l’origine du paludisme ?
-OUI -NON
16-Savez-vous que les sachets plastiques laissés dans la nature freinent le développement des
plantes ?
-OUI -NON
17-Avez-vous connaissance d’une structure, d’une personne ou groupe de personnes
intervenant dans la récupération, dans l’achat ou dans le recyclage ou la valorisation des sachets
plastiques dans le quartier ? -OUI -NON
Réalisé par WANDJI R. Jordy
xiii
Niveau3 : Avis du répondant
18-Seriez-vous d’accord que l’Etat interdise l’utilisation, l’importation et la commercialisation
des sachets plastiques au Bénin ?
-OUI -NON
Pourquoi ?
…………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………
19-Enfin, Que proposez-vous pour une meilleure gestion des sachets plastiques dans votre
quartier ?
…………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………
Annexe2-2 : Questionnaires pour les structures de pré collecte
Fiche d’enquête N°……
Date de l’enquête……………….2016
Structure de pré-collecte questionnée :………………………………………
1-Depuis combien de temps êtes-vous en charge de la pré-collecte des déchets dans le quartier
de Cocotomey ? ……….
2-Avez-vous une autorisation de la mairie d’Abomey-Calavi ? -OUI -NON
3-Existe-t-il d’autres structures dans le quartier en charge de l’évacuation des déchets ? -OUI
-NON
4-Si OUI ? Lesquelles ?
……………………………………………………………………………………
5-Combien d’abonnés avez-vous dans le quartier ? ..........
6-Intervenez-vous dans d’autres quartiers de l’arrondissement ou de la mairie ?
-OUI -NON
7-Si OUI, lesquels ? …………………………………………………………….
8-Etes-vous régulier dans la pré-collecte des déchets auprès des ménages ?
-OUI -NON
9-Combien de passage faites-vous par semaine ? ………………..
10-Combien percevez-vous par mois par ménage ? ………………..
11-Faites-vous le tri des déchets que vous pré collectés ? -OUI -NON
12-Si OUI, que faites-vous des sachets plastiques ?
……………………………………………………………………………………
Réalisé par WANDJI R. Jordy
xiv
13-Existe-t-il un dépotoir contrôlé où vous déversez les déchets ? -OUI -NON
14- Si OUI, Où ?
……………………………………………………………………………………
15-Si NON, Où déversez-vous les déchets pré-collectés ?
……………………………………………………………………………………
16-Quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?
17-Que proposez-vous pour une meilleure gestion des déchets à Cocotomey ?
Annexe 2-3 : Guide d’entretien pour les autorités locales
Date de l’enquête :
Nom et Prénom de l’enquêté :
Fonction :
1-Avez-vous procédé à un zonage dans la commune pour une meilleure organisation dans la
gestion des déchets ? -OUI -NON
2- Si NON,
-Pourquoi? .................................................................................................................................
-Comment organisez-vous alors la pré-collecte des déchets dans la commune ?
.................................................................................................................................
.................................................................................................................................
3-Si OUI, quels sont les ONG en charges de l’évacuation des déchets dans les zones retenues ?
.................................................................................................................................
4-La commune dispose-t-elle de dépotoirs contrôlés et de centres de traitement de déchets ? -
OUI -NON
5-Si OUI, où sont-ils situés ?
.................................................................................................................................
6-Si NON, où vont les déchets pré-collectés ?
.................................................................................................................................
7-Avec la prolifération des sachets plastiques dont est victimes les villages et quartiers de villes
de la commune ; A votre niveau, quels sont vos projets pour lutter contre ce problème ?
.................................................................................................................................