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Exposition solo Marco Godinho Invisible More Visible More Invisible Commissaires: Kevin Muhlen et Didier Damiani Exposition du 21 juillet au 16 septembre 2012. Vernissage le samedi 21 Janvier. Première partie: Neuer Kunstverein Aschaenburg, Allemagne Note d’intention : L’exposition Invisible More Visible More Invisible est la première d’un cycle d’expositions qui prennent comme source de travail mes recherches les plus récentes, principalement liées aux questions de doute et d’incertitude envers le monde dans lequel on vit. Axées sur des pratiques du langage, ainsi que sur les notions de temps et de déplacement, les diérentes propositions se construisent comme une constellation fragmentaire, qui font référence aux clichés et aux conditions sociales qui nous structurent. La disparition, le manque, la lacune, l’absence, l’attente et le silence ainsi que les méandres complexes de la mémoire y sont autant de sources d’inspiration pour percevoir ce qui nous échappe. La culture, la géographie, les histoires personnelles et collectives s’y côtoient pour apporter des sens multiples et discontinus au discours. Dans l’exposition au Neuer Kunstverein Aschaenburg, l’œuvre centrale est une pièce sonore (du même titre de l’exposition) qui est installée de part et d’autre de l’escalier qui traverse le centre d’art. Une voix féminine et masculine se répondent comme en écho en prononçant le titre de l’exposition sans que la source sonore soit dévoilée. Présence invisible, voix sans corps, les mots se répètent, s’intercalent, se confondent et se dédoublent avec celles des spectateurs pour questionner un espace en transition du entre les choses. Dans ce sens une autre œuvre dans l’exposition nous renvoie à une tension, de ce qui se passe au croisement de deux éléments distants. Un portrait photographique de Jorge Luis Borgès, les yeux fermés réalisé par Eduardo Comesanã en 1969 est dédoublé et superposé en symétrie horizontale sur l’original. Dans Blind Memory (The Eyes of the Tiger), les deux images se croisent sous forme d’hologramme laissant apparaître selon le déplacement des spectateurs une illusion optique, fantomatique de ce qui n’est pas visible à premier abord. Sachant que Borges avait une terreur obsessionnelle des miroirs et des masques, symboles qu’il a sans cesse réutilisé pour leur valeur de dédoublement d’une réalité inversée qui est hors d’eux et une fascination pour les tigres qui étaient pour lui non seulement la représentation de la force, de l’obscurité mais aussi et surtout du temps. J’ai utilisé cette image de l’aveugle, aux yeux fermés pour questionner les mondes qui nous échappent et laisser ainsi apparaître une mémoire aveugle qui pourrait être celle d’un troisième oeil, l’oeil du tigre, l’oeil de l’inconscient, un regard intérieur, qui nous renvoie à une prévision sans cesse renouvelée de nos désirs, de nos espérances et de nos croyances. Invisible More Visible More Invisible est pour moi une manière oblique, ramiée, un hors-champ à la marge qui propose aussi et surtout d’aller voir ailleurs que dans l’espace d’exposition. J’invite aussi l’artiste Benjamin Dufour ainsi que la comédienne Delphine Sabat et le comédien, danseur et metteur en scène Fábio Godinho à collaborer avec moi dans diérents projets pour explorer d’avantage le lieu, l’architecture, le contexte de l’espace d’exposition et les recoins imperceptibles que celui-ci propose pour en révéler des sens cachés. Une page internet et une publication accompagneront également l’exposition. Marco Godinho, février 2012

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Exposition solo

Marco Godinho Invisible More Visible More InvisibleCommissaires: Kevin Muhlen et Didier DamianiExposition du 21 juillet au 16 septembre 2012. Vernissage le samedi 21 Janvier.Première partie: Neuer Kunstverein Ascha!enburg, Allemagne

Note d’intention :

L’exposition Invisible More Visible More Invisible est la première d’un cycle d’expositions qui prennent comme source de travail mes recherches les plus récentes, principalement liées aux questions de doute et d’incertitude envers le monde dans lequel on vit. Axées sur des pratiques du langage, ainsi que sur les notions de temps et de déplacement, les di!érentes propositions se construisent comme une constellation fragmentaire, qui font référence aux clichés et aux conditions sociales qui nous structurent. La disparition, le manque, la lacune, l’absence, l’attente et le silence ainsi que les méandres complexes de la mémoire y sont autant de sources d’inspiration pour percevoir ce qui nous échappe. La culture, la géographie, les histoires personnelles et collectives s’y côtoient pour apporter des sens multiples et discontinus au discours.

Dans l’exposition au Neuer Kunstverein Ascha!enburg, l’œuvre centrale est une pièce sonore (du même titre de l’exposition) qui est installée de part et d’autre de l’escalier qui traverse le centre d’art. Une voix féminine et masculine se répondent comme en écho en prononçant le titre de l’exposition sans que la source sonore soit dévoilée. Présence invisible, voix sans corps, les mots se répètent, s’intercalent, se confondent et se dédoublent avec celles des spectateurs pour questionner un espace en transition du entre les choses. Dans ce sens une autre œuvre dans l’exposition nous renvoie à une tension, de ce qui se passe au croisement de deux éléments distants. Un portrait photographique de Jorge Luis Borgès, les yeux fermés réalisé par Eduardo Comesanã en 1969 est dédoublé et superposé en symétrie horizontale sur l’original. Dans Blind Memory (The Eyes of the Tiger), les deux images se croisent sous forme d’hologramme laissant apparaître selon le déplacement des spectateurs une illusion optique, fantomatique de ce qui n’est pas visible à premier abord. Sachant que Borges avait une terreur obsessionnelle des miroirs et des masques, symboles qu’il a sans cesse réutilisé pour leur valeur de dédoublement d’une réalité inversée qui est hors d’eux et une fascination pour les tigres qui étaient pour lui non seulement la représentation de la force, de l’obscurité mais aussi et surtout du temps. J’ai utilisé cette image de l’aveugle, aux yeux fermés pour questionner les mondes qui nous échappent et laisser ainsi apparaître une mémoire aveugle qui pourrait être celle d’un troisième oeil, l’oeil du tigre, l’oeil de l’inconscient, un regard intérieur, qui nous renvoie à une prévision sans cesse renouvelée de nos désirs, de nos espérances et de nos croyances.

Invisible More Visible More Invisible est pour moi une manière oblique, rami"ée, un hors-champ à la marge qui propose aussi et surtout d’aller voir ailleurs que dans l’espace d’exposition. J’invite aussi l’artiste Benjamin Dufour ainsi que la comédienne Delphine Sabat et le comédien, danseur et metteur en scène Fábio Godinho à collaborer avec moi dans di!érents projets pour explorer d’avantage le lieu, l’architecture, le contexte de l’espace d’exposition et les recoins imperceptibles que celui-ci propose pour en révéler des sens cachés. Une page internet et une publication accompagneront également l’exposition.

Marco Godinho, février 2012

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