guebwiller - les dominicains de haute-alsace€¦ · guebwiller. entrée libre. dominicains les...
TRANSCRIPT
Page 24
ENSISHEIM
La première fenêtre de l’avent s’est illuminée
Photo L’Alsace/Jean-Marie SchreiberPage 22
BUHL
La COP 21 s’invite à l’école Maurice-Koechlin
Photo L’Alsace/Caroline Zimmermann Page 23
SOULTZ
Commerces et enseignes de 1913 à nos jours
Photo L’Alsace/Caroline Zimmermann
La vaisselle en porcelaine de Nathalie Wetzel. Photo L’Alsace/B.B. Pour Joséphine Viot, les objets sont l’incarnation de personnages. Photo L’Alsace/B. B. Odile Pradier tricote du lien qu’elle renforce et répare. Photo L’Alsace/B B.
Carine Doppler
Depuis le début de l’année, sept sta-giaires venus d’horizons différentsont suivi une formation profession-nelle « créateur en arts cérami-ques » à l’Institut européen desarts céramiques (IEAC) à Gue-bwiller. Ils passeront devant un juryde professionnels, vendredi, puis lepublic pourra découvrir leursœuvres durant trois week-ends à partir du samedi 5 décembre, dansla nef des Dominicains de Haute Al-sace à Guebwiller. L’occasion pourles visiteurs d’échanger avec les cé-ramistes autour de leurs pièces,mais aussi sur leur parcours et leursprojets.
Parmi les exposants, Tatiana Blin,qui après une dizaine d’années decéramique en loisirs, a décidé dedonner une nouvelle orientation àsa vie professionnelle. « J’ai tra-vaillé les moments qui vont boule-verser nos vies. » Sur un socle, des« fragments de vie », quelle a réali-sé en partant de l’empreinte de samain. Sur un autre, des pièces engrès brun que l’on peut voir de l’in-térieur et sur un troisième, « unepièce en grès noir qui s’est fissuré »présenté en trois parties.
Odile Pradier a « travaillé sur lelien ». Elle est partie de petits boutsde tricot qu’elle a réalisés, « tempsde réflexion, de calme », puis trem-pés plusieurs fois dans de la barbo-tine pour les renforcer. « Ça donnedes choses fragiles. » Dans les peti-tes fissures, elle a mis de l’engobe,
« c’est un travail de lenteur », puisréparé les fractures avec du fil, du filde fer, du tissu… Touchée par la fi-nesse des Indiennes, des cotonna-des imprimées, lors d’une visite aumusée d’impression sur étoffes àMulhouse, elle expose aussi des go-belets, différents, « afin que cha-cun trouve le sien ».
Pour Joséphine Viot, les objets ontune histoire. Les visiteurs pourrontdont découvrir avec « Dodu », qua-tre familles de pièces utilitairesavec des caractères, des personna-lités. Les Brutus, avec leur aspect« rustique qui ne cherchent pas àcorrespondre à un idéal » ; les Pic-colo, « très joyeux dans l’esprit len-demain de fête » ; les Gauches,« fins, fragiles, pas bien dans leurpeau » ; et les Classicos, « rigides,
et qui n’ont pas de fond », sourit lacéramiste, qui avoue boire souventdans une tasse Brutus.
Claudie « aime transmettre, ap-prendre en cherchant ». Elle a choi-si une forme simple, unique, pourexplorer librement la matière, sesétats de surface et la couleur. Enpartant de la matière, de la terre,avec des ajouts d’ardoise, de verrefondu, d’émail, elle a découvert denouvelles voies d’exploration visi-bles à travers les différents pavésprésentés dans la nef des Domini-cains. Si le pavé a été « prétexte à larecherche », elle s’interrogeaitconstamment sur « quoi ajouter dans la terre pour changer son com-portement ». Les couleurs tenantune place particulière dans sa vie,même si dans un premier temps el-
le souhaitait décliner le blanc dansplusieurs aspects, ce dernier l’aamenée sur les bruns par différentsmélanges. Souhaitant poursuivreses recherches, elle a mis au pointune méthode afin de ne pas êtrebloquée.
Autodidacte, Nathalie Wetzel amonté son atelier, investi dans unfour, et suivi cette formation dis-pensée par l’IEAC depuis le début del’année pour s’offrir « une nouvellevie ». Un deuxième atelier est enprojet pour accueillir les adultes etles enfants. Avis aux amateurs. Enattendant, le public pourra décou-vrir jusqu’au 20 décembre des utili-taires qui ont du peps, des creux,mais aussi des points en relief pourle côté tactile. « Une gamme qui meressemble, quelque chose que j’ai
envie d’avoir chez moi », expliquela mère de famille qui « joue surcinq harmonies ». « Si la base c’estle tournage, la porcelaine est plusdure à travailler. Mais c’est un mé-dium qui est le top », s’amuse lacéramiste qui travaille actuelle-ment sur des assiettes. Passant dela faïence à la porcelaine avecaisance, elle fera découvrir ses tas-ses aux consommateurs du Café Sé-raphin grâce à un partenariat avecles Dominicains. Un test grandeurnature pour confirmer la fonction-nalité des contenants.
« L’évocation d’un voyage polaireparmi les montagnes de glace flot-tante me permet de trouver un an-crage », explique Camille Tréhout.Pour son projet, elle s’est beaucoupdocumentée, a beaucoup lu. Atti-
rée par l’iceberg, les paysages infi-nis, la jeune femme y voit beaucoupde dualité. Elle décline ses œuvressur plusieurs supports, dont des photos qui suggèrent un imaginai-re polaire, prises à partir de plaquesde porcelaine. Elle présente aussides objets porteurs de mémoire ensouvenir d’un lieu, d’une person-ne.
Y ALLER Exposition de la promotion2015 de l’IEAC, les 5, 6, 11, 12, 13, 18,19 et 20 décembre, de 16 h à 20 h,aux Dominicains de Haute Alsace àGuebwiller. Entrée libre.
DOMINICAINS
Les expressions contemporaines de l’IEACSept stagiaires de l’institut européen des arts céramiques (IEAC) de Guebwiller, qui passent leur examen de fin de formation ce vendredi devant un jury de professionnels dela céramique et des milieux artistiques, présenteront le fruit de leur travail au grand public du 5 au 20 décembre aux Dominicains de Haute Alsace à Guebwiller.
Les œuvres de Camille Tréhout évoquent un voyage polaire.Photos L’Alsace/Bernard Biehler
Tatiana Blin s’est centrée sur les événements qui ponctuent notre existence.Photo L’Alsace
Les objectifs de la formationprofessionnelle dispensée àl’IEAC visent aussi bien l’acqui-sition des techniques et con-naissances liées au matériaucéramique, que le développe-ment de la créativité et d’unedémarche artistique. Un ac-compagnement personnalisé,conduit par des céramistes pro-fessionnels de renom, offre àchaque futur « créateur en artscéramiques » une autonomieet de solides bases qui lui per-mettront, si tel est son projet,de s’installer à l’issue de laformation. Ce dispositif uniqueen France compte 1600 heuresde formation et est validé parun jury de professionnels de lacéramique et des milieux artis-tiques, à l’issue d’une présen-tation d’œuvres et d’un oralaccompagné d’un mémoire.
La formation
Guebwiller2 1 J E U D I 3 D É C E M B R E 2 0 1 5A L S R e d a c t i o n G U E @ l a l s a c e . f r
UGU01