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Wilfrid Cariou
Habiter la ville : habiter le quartier de Dharavi à Mumbai : une ville dans la ville.
Le cadre de la séquence pédagogique
Bulletin officiel spécial n° 6 du 28 août
2008
III - HABITER LA VILLE
( environ 15% du temps consacré à la
géographie ) (5h25)
CONNAISSANCES
Habiter la ville
Plus de la moitié de l’humanité vit en ville.
Les paysages urbains et la vie en ville
dépendent de
multiples facteurs au nombre desquels la
culture et l’histoire, le cadre naturel, les
activités, la
situation démographique et le niveau de
développement.
DÉMARCHES
Deux études de cas reposent de manière privilégiée sur l’étude de paysages : deux villes, choisies
dans deux aires culturelles différentes.
Ces études de cas permettent de dégager des caractéristiques communes et des éléments de
différenciation.
CAPACITÉS
Situer les espaces étudiés sur différents planisphères thématiques
Décrire les paysages étudiés et expliquer les transformations des espaces concernés.
Réaliser un croquis simple d’un paysage
Extrait des ressources pour faire la classe – Eduscol – novembre 2009
http://media.education.gouv.fr/file/college/56/9/College_Ressources_HGEC_6_Geo_HabiterVille_127569.
«Habiter la ville» s’organise à partir de deux études de cas conduites à l’échelle infra urbaine.
Quelles que soient les villes retenues, l’approche se veut concrète, centrée sur la diversité des modes
d’habiter la ville. L’étude s’attache ainsi au logement, à la rue, aux quartiers, mais également aux mobilités,
aux activités ainsi qu’aux lieux de sociabilité, en un mot aux conditions de vie des habitants. Elle ménage
évidemment une place à l’architecture et à l’urbanisme et englobe la réflexion sur ce que peut-être
aujourd’hui un développement urbain durable. La démarche s’appuie sur des paysages et des plans ; elle
s’ancre également dans le vécu des habitants, à travers récits et témoignages qui disent la vie telle qu’elle
est. On choisira des angles d’attaques simples qui témoignent de la diversité des situations possibles et
permettent éventuellement d’établir des comparaisons.
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Référentiel B2i
1.1) Je sais m'identifier sur un réseau ou un site et mettre fin à cette identification.
1.2) Je sais accéder aux logiciels et aux documents disponibles à partir de mon espace de travail.
1.6) Je sais faire un autre choix que celui proposé par défaut (lieu d’enregistrement, format, imprimante…).
2.6) Je sécurise mes données (gestion des mots de passe, fermeture de session, sauvegarde).
2.7) Je mets mes compétences informatiques au service d'une production collective.
Quelques compétences du socle commun en jeu :
Phases de
travail
Compétences Critères de réussite
Recherche
documentaire
Compétence 5 La culture humaniste LIRE ET PRATIQUER DIFFÉRENTS
LANGAGES
Lire et employer différents langages : textes –
graphiques – cartes – images – musique
Exploiter le(s) texte(s) et les
photographies mises à disposition
Compétence 4 La maîtrise des techniques
usuelles de l’information et de la
communication
S’APPROPRIER UN ENVIRONNEMENT
INFORMATIQUE DE TRAVAIL
Utiliser les logiciels et les services à
disposition
-Etre capable de se connecter au
réseau informatique du collège en
ouvrant une cession et accéder aux
différentes ressources mises à sa
disposition dans un dossier sur le
réseau ou l’ENT (photographies,
lien vers le site the place we live)
Production
écrite
Compétence 1 La maîtrise de la langue
française
ECRIRE
Rédiger un texte bref, cohérent et ponctué, en
réponse à une question ou à partir de
consignes données
Compétence 4 La maîtrise des techniques
usuelles de l’information et de la
communication
S’APPROPRIER UN ENVIRONNEMENT
INFORMATIQUE DE TRAVAIL
Utiliser, gérer des espaces de stockage à
disposition
Utiliser les logiciels et les services à
disposition
CRÉER, PRODUIRE, TRAITER,
EXPLOITER DES DONNÉES
Saisir et mettre en page un texte
- Rédiger un texte bref, cohérent et
ponctué illustrant chaque aspect de
la notion d’habiter.
- Ouvrir le traitement de texte, créer
un fichier possédant un nom
adéquat.
- Enregistrer le travail effectué de
manière appropriée (dossier sur le
réseau, ENT)
- Créer un tableau à l’aide du
logiciel Open Office Writer
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Exposé Compétence 1 La maîtrise de la langue
française
DIRE
Développer de façon suivie un propos en
public sur un sujet déterminé
Compétence 4 La maîtrise des techniques
usuelles de l’information et de la
communication
S’APPROPRIER UN ENVIRONNEMENT
INFORMATIQUE DE TRAVAIL
-Dire comment les Hommes
Habitent à Dharavi en s’appuyant
sur des photographies (projetées)
et la production du groupe (lue).
- Ouvrir le fichier comportant la
production du groupe
- Projeter les photographies
souhaitées pendant l’exposé.
Bilan du
travail
Compétence 5 La culture humaniste
AVOIRS DES CONNAISSACES ET DES
REPERES
Relevant de l’espace les grands ensembles
physiques et humains et les grands types
d’aménagements dans le monde, les
principales caractéristiques géographiques de
la France et de l’Europe
Compétence 6 Les compétences sociales et
civiques
FAIRE PREUVE D’INITIATIVE
S’intégrer et coopérer dans un projet collectif
Décrire la manière dont les
Hommes Habitent à Dharavi
Chaque élève doit respecter ses
fonctions ainsi que celles de ses
camarades (cf fiche groupe)
Ressources pour l’enseignant :
Ressources sur Dharavi
- AGLIO-YATZIMIRSKY, Marie-Caroline. Intouchable Bombay. Le bidonville des travailleurs du
cuir. PARIS : CNRS EDITIONS, 2002
-MARCHAND Alexandre, Le recyclage version bidonvilles de Bombay, Rue 89 13/10/2009,
http://www.rue89.com/route-indes/2009/10/13/le-recyclage-version-bidonvilles-de-bombay-12
- SAGLIO Marie-Caroline, Mutation spatiales d’une métropole en mutation, Mappemonde n°62, 2001
http://www.mgm.fr/PUB/Mappemonde/M201/Saglio.pdf
FERNANDO Valérie, Au cœur de Bombay : le bidonville de Dharavi, dialogues, propositions, histoires
pour une citoyenneté mondiale, 05 / 2009, http://base.d-p-h.info/fr/fiches/dph/fiche-dph-7800.html
La notion d’habiter en Géographie
« Habiter la ville ». Proposition de mise en œuvre, Véronique Blua,
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http://histgeo.ac-aix-marseille.fr/a/veb/d003.doc
L’excellent blog « leprof’ d’Histoire-géo » avec une étude de cas sur Habiter Tokyo et une démarche de
construction du concept « d’habiter »
http://leprofdhistoiregeo.wordpress.com/
La transposition de la notion d’Habiter à Dharavi
Exploitation des textes
Habiter, c’est se loger. Témoignage de Vikas Swarup :
« J’habite un coin de Mumbai qui se nomme Dharavi, dans une cabane exigüe de neuf
mètres carrés, sans aération ni lumière naturelle, avec, au-dessus de ma tête, une
plaque de tôle ondulée en guise de toit. Elle vibre violemment chaque fois qu’un train
passe là-haut. Je n’ai ni eau courant, ni électricité. »
« Je ne suis pas tout seul à Dharavi. Il y a là un million de personnes comme moi,
entassées sur un terrain vague marécageux en forme de triangle de deux cents
hectares »
Témoignage de Nagamma Shilpiri
« 15 personnes vivent dans cette maison, nous dormons les uns sur les autres. Quand
la pluie tombe, on s’assied tous sur le lit de camp. Toute la maison se remplit d’eau. »
Habiter, c’est pratiquer des
lieux.
Témoignage de Vikas Swarup :
« Des montagnes de détritus se dressent à chaque coin, dont les chiffonniers arrivent
encore à extraire des choses utiles. »
« (Les habitants) travaillent dans les innombrables fabriques et boutiques illégales de
Dharavi
Habiter, c’est se déplacer. Témoignage de Vikas Swarup :
« Par moments, il faut retenir son souffle en se faufilant dans les ruelles lépreuses. »
« (Les habitants de Dharavi) voyagent même illégalement (sans billet) dans les trains
locaux qui passent en plein milieu de la colonie. »
Habiter, c’est porter un
regard sur le lieu dans
lequel ont vit.
Témoignage de Vikas Swarup :
« (Dharavi) où nous vivons comme des animaux et mourrons comme des insectes.
« Les habitants de Dharavi […] arrivent à Mumbai, la cité de l’or, avec des rêves plein
la tête : ils rêvent de décrocher le gros lot et de vivre comme des bourgeois. Mais cet
or-là s’est depuis longtemps transformé en plomb, laissant dans son sillage des coeurs
rouillés et des esprits gangrénés. Comme le mien. Dharavi n’est pas un endroit pour
les âmes sensibles »
« Mais les habitants affamés de Dharavi se sentent ici chez eux. »
Témoignage de Nagamma Shilpiri
15 personnes vivent dans cette maison (…) Cet endroit n’est pas assez grand pour
nous (…) si nous disions à quoi ressemble notre maison, qui nous croirait ? »
Habiter, c’est cohabiter. Témoignage de Vikas Swarup :
Parmi les tours modernes et les enseignes lumineuses des centres commerciaux,
Dharavi se loge telle une tumeur cancéreuse au coeur de Mumbai. Et la ville refuse de
la reconnaitre. Du coup, elle suit ses propres lois. »
Témoignage de Nagamma Shilpiri
« Personne ne nous aide ici. Pendant les pluies, ils distribuent de l’argent, mais pas
dans notre quartier »
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Démarche pédagogique suivie:
séance
1. Situation déclenchante : Extrait du film de Danny Boyle « slumdog millionnaire », course poursuite
dans le bidonville.
«On pourra présenter le film aux élèves et évoquer le succès qu’il a rencontré. Puis présenter
l’objectif de la séquence pédagogique : découvrir comment les Hommes Habitent à Dharavi »
Séance 1
2. Présentation des objectifs, du cadre de travail (fiche de groupe) avec affichage au TNI. Evaluations
des obstacles à surmonter.
3. Constitution des groupes. Brainstorming par groupe sur la notion d’habiter.
4. Mise à disposition des supports de travail (ressources externes)
5. Exploitation du corpus documentaire et production, aide de l’enseignant et évaluation par
compétence Séance 2
5. Exposés d’élèves (une partie du groupe classe) et évaluation par compétences Séance 3
6 Bilan, correction Séance 4
Aide Notion Formulation à destination
des élèves
Aide
Habiter, c’est
se loger Les logements des
habitants de Dharavi
A quoi ressemblent les habitations à Dharavi ? (aspect intérieur et
extérieur)
- Selon Vikas Swarup combien d’habitants vivent à Dharavi ?
- A quoi ressemble Dharavi vu du ciel ? Que cela nous apprend-il sur la
densité de population.
Habiter, c’est
pratiquer des
lieux
Les activités pratiquées
par les habitants de
Dharavi
Quelles sont les métiers pratiqués par les habitants ?
Habiter, c’est
se déplacer Les déplacements des
habitants de Dharavi
- A quoi ressemblent les rues de Dharavi ? Est-il facile de s’y déplacer ?
Quels moyens de transports prennent les habitants de Dharavi ?
Habiter, c’est
porter un
regard sur le
lieu dans
lequel ont vit
Ce que pensent les
habitants de Dharavi de
leur habitation et leur
quartier
Que pensent les habitants de leur habitation et de leur quartier ?
Relève les expressions qui montrent que la vie est difficile à Dharavi
Habiter, c’est
cohabiter La cohabitation entre les
habitants de Dharavi et
du reste de la ville de
Mumbai.
- La ville de Mumbai est-elle entièrement pauvre ?
- comment sont perçus les habitants du bidonville par le reste de la
ville ?
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Ressources externes
Ressource 1 :
Extrait du film de Danny Boyle « slumdog millionnaire », course poursuite dans le bidonville.
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18851493&cfilm=129924.html
Ressource 2 :
- photographie de Jonas Bendiksen (the place we live): intérieur d’une habitation de Dharavi accompagnée
du témoignage de son habitante.
« Bendiksen a exploré certains des quartiers les plus denses et les plus peuplés de la planète. A chacun des
habitants qu’il rencontra il demanda : "racontez-moi la vie ici". "Si nous disions à quoi ressemble notre
maison, qui nous croirait ?", répondit un jour l’un d’eux. Bendiksen les a cru. Il a photographié chacun des
quatre murs de leurs logements insalubres, souvent réduits à une seule pièce. Il a immortalisé leur
quotidien : papiers peints de fortunes, meubles rafistolés, jouets cassés et autres babioles accumulées... Et eu
l’idée de renforcer la clostrophobie ambiante par le format panoramique des photos présentées en quatre
volets dépliables. »
Critique complète du livre :http://www.photosapiens.com/Ici-chez-nous-Bendiksen-Jonas_4063.html
Le travail de Jonas Bendiksen a donné lieu à une reproduction en VR de ses photographies accompagnées
du témoignage audio de ses habitants sur le site Http://www.theplaceswelive.com/
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(Remarque : la police de caractère employée dans l’ouvrage « the place we live » est difficilement lisible pour les
élèves dyslexiques et nécessite un agrandissement)
Ressource 3 :
Photographies extraites d’une recherche Google Image (de meilleurs résultats avec l’option toutes les
langues)
- Une vue aérienne mettant en évidence l’aspect extérieur des habitations, les densités du bâtît et l’étendue
du bidonville.
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-Une vue d’une ruelle de Dharavi mettant en avant la densité de population et la densité du bâtit (ruelle
surpeuplée et étroite)
- Une vue de Dharavi mettant en évidence l’omniprésence des ordures ménagères.
- Une photographie d’un atelier de recyclage
- Une vue de la voie ferrée à proximité de Dharavi
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Ressources 4 :
Extrait de Vikas Swarup, « Les fabuleuses aventures d’un Indien malchanceux qui devint milliardaire »,
Belfond, 2006.
« J’habite un coin de Mumbai qui se nomme Dharavi, dans une cabane exigüe de neuf mètres carrés, sans
aération ni lumière naturelle, avec, au-dessus de ma tête, une plaque de tôle ondulée en guise de toit. Elle vibre
violemment chaque fois qu’un train passe là-haut. Je n’ai ni eau courant, ni électricité. Mais c’est tout ce que je peux
me payer. Je ne suis pas tout seul à Dharavi. Il y a là un million de personnes comme moi, entassées sur un terrain
vague marécageux en forme de triangle de deux cents hectares, où nous vivons comme des animaux et mourrons
comme des insectes. Des miséreux venus des quatre coins du pays jouent des coudes pour avoir accès à leur propre
fragment de ciel dans le plus grand bidonville d’Asie. Des accrochages ont lieu tous les jours (pour quelques
centimètres d’espace, pour un seau d’eau), et parfois ça tourne au drame. Les habitants de Dharavi […] arrivent à
Mumbai, la cité de l’or, avec des rêves plein la tête : ils rêvent de décrocher le gros lot et de vivre comme des
bourgeois. Mais cet or-là s’est depuis longtemps transformé en plomb, laissant dans son sillage des coeurs rouillés et
des esprits gangrénés. Comme le mien. Dharavi n’est pas un endroit pour les âmes sensibles […] Des égouts à ciel
ouvert pullulent de moustiques(1). Des latrines (toilettes)(2) pestilentielles et tartinées d’excréments sont infestées de
rats, si bien qu’on pense moins à l’odeur qu’à protéger ses fesses. Des montagnes de détritus se dressent à chaque
coin, dont les chiffonniers arrivent encore à extraire des choses utiles. Par moments, il faut retenir son souffle en se
faufilant dans les ruelles lépreuses. Mais les habitants affamés de Dharavi se sentent ici chez eux.
Parmi les tours modernes et les enseignes lumineuses des centres commerciaux, Dharavi se loge telle une
tumeur cancéreuse au coeur de Mumbai. Et la ville refuse de la reconnaitre. Du coup, elle suit ses propres lois. Toutes
les maisons de Dharavi sont des « constructions illégales », passibles de démolition du jour au lendemain. Mais
comme les habitants se soucient uniquement de survivre, cela leur est égal. Ils vivent donc dans des maisons illégales,
utilisent de l’électricité illégale, boivent de l’eau illégale et regardent une télé illégale par câble. Ils travaillent dans les
innombrables fabriques et boutiques illégales de Dharavi et voyagent même illégalement (sans billet) dans les trains
locaux qui passent en plein milieu de la colonie. »
Vikas Swarup, « Les fabuleuses aventures d’un Indien malchanceux qui devint milliardaire », Belfond, 2006.
• Le bidonville se trouve proximités de marécages
• Il y a un bloc de toilettes pour 1 400 habitants
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Exploitation : classe de 6e G, juin 2011
La 6e G est une classe à faible effectif ce qui me permet de moduler la taille des groupes de 2 à 4 élèves par ordinateur
et de conserver à ma disposition le poste relié au vidéoprojecteur pour compléter mes consignes (je me suis rendu
compte que je n’avais pas précisé le dossier d’enregistrement du tableau)
Quelques remarques
- sources :
- J’ai choisi de ne garder que l’extrait du roman de Vikas Swarup et de ne pas exploiter les témoignages des habitants
photographiés par Jonas Bendiksen. Par
contre, j’ai décidé de créer un lien vers le site
the place we live où les élèves ont pu accéder à
plusieurs photographies d’intérieur
d’habitations.
- Utilisation des outils informatiques :
- Les élèves ont tous exprimés des besoins
méthodologiques la création du tableau sous
open office.
- Exploitation des sources :
- La plupart des élèves ont d’abord exploité les
photographies, je suis intervenu dans tous les
groupes pour leur demander d’utiliser le texte.
Lors d’une prochaine séance, il me parait
opportun de demander aux élèves de le lire
individuellement avant son exploitation en
groupe durant la séance 2.
- Les élèves n’ont pas identifié les activités de
recyclage des bidons d’huile que j’avais
sélectionné. Pour eux « ils fabriquent des
boites aux lettres » ou « posent du carrelage ».