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possibles des medecins et des Cquipes, floues ou en passe de l’etre, phenombnes qui se d&agent a la lecture des observations medicales... et mCme des publica- tions a scientifiques B, moyen de revanche, de restauration narcissique pour les u victimes >b !

La souffrance de ces clients est bien cernee, methodiquement, avec leur Cvo- lution dans une certaine solitude. Nous voila amen& a une attitude plus thera- peutique qui nous fait accepter d’etre dupes, sans Ctre dupes.

Le travail de FCnelon est un apport clinique precieux, qui va loin dans l’ana- lyse sans nous entrainer dans un langage psychanalytique trop Csoterique et, ce qui est plus meritoire encore, sans succomber aux visions neobiologiques, cogni- tivistes (et autres poussees << hyperscientifiques B) qui envahissent en ce moment, et inconsiderement, le champ psychiatrique. Le sujet meritait d’etre remis en forme. En effet, il est significatif a nos yeux que la plupart des mots clefs concernant cette sorte de pathologie ne figurent pas dans la table analy- tique des volumes de psychiatric de 1’Encycloptdie mtdicochirurgicale.

I. L’Ame r&rite. lhde sur la personnalit6 multiple et les sciences de la mi!moire. Le Plessis-Robinson : Institut Synthelabo pour le progrbs de la connaissance, ~011. << Les EmpCcheurs de penser en rond B ; 1998.451 p.

Le <t psy >> francais, quelque peu casanier, se trouve avec cette lecture brusque- ment confront6 a un problbme nord-americain qui lui est bien &ranger au pre- mier abord : l’omniprbence des << personnalites multiples ., et ses consequences.

Francais, nous &ions pourtant partis les premiers ! I? Janet nous avait familia- rises avec les dedoublements de personnalid. Et dans le mCme sens clinique du siecle demier, nous connaissions les actes sous hypnose, les automatismes, les somnambulismes. Le paradoxe des lapsus, des actes manques sur fond abyssal pulsionnel, les mutations apparentes des Ctats-limites... On pourrait allonger la liste ! Mais la, Ian Hacking, qui s’annonce comme philosophe (philosophie des sciences.. . humaines, semble-t-il), nous immerge sans nuance dans cette clinique d’outre-Atlantique.

Depuis une vingtaine d’annees, les cas de troubles de l’identite, non plus avec deux, mais avec cinq, dix, quinze <( facettes B (des u alters B) differentes, se seraient multiplies, entrainant une veritable specialit dans le u clan B des psy- chotherapeutes. Cette pathologie, partie des << troubles dissociatifs >>, a ses enra- cinements nosographiques dans les grandes classifications du genre DSM. Son Ctiologie principale, traumatismes sexuels dans l’enfance, a emu bien sQr

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I’opinion publique. Veracite, fiabilite des souvenirs CvoquCs ? Mise en cause des conduites parentales ? Par ailleurs, ces trajectoires plus ou moins parallbles me&es par une meme personne ont mis en cause des problemes de responsa- bilite du fait de conduites contradictoires, parfois lourdes de consequences. Soupcons port& sur les << patients B en question. Soupcons a l’encontre des psycho- therapeutes, inducteurs - pourquoi pas - a leur insu... Et, par-dessus tout, influence des medias, de la pression sociale. Des associations se sont crCCes dans les differents camps, aux sigles bien Ctranges : par exemple False Memory Syndrome Foundation.

Une immense melee s’en est suivie, avec des accents politico-judiciaires. S’y rajoutent les problbmes tres actuels des hardlements sexuels, des clubs sata- niques. Au prix d’un cheminement lent et minutieux, un peu touffu parfois, l’au- teur s’efforce de comprendre comment on en est arrive la. Ce qui nous fait parcourir, depuis le siecle dernier, l’evolution des conceptions cliniques, philoso- phiques, sociologiques, aussi bien dans notre pays (I. Hacking recourt abondam- ment aux travaux francais) qu’outre-Atlantique.

Ce long r&it donne sens au titre de l’ouvrage L’Ame re’tcrite. 11 alimente le credo positiviste de l’auteur et son combat contre les spiritualistes. Cette frag- mentation, cette simultaneitb, cette extreme variabilite des N personnalites >> seraient bien les preuves d’une edification des personnes sur le socle exclusif de la memoire, un soubassement en perpetuel remaniement : << Lame n’est pas objet d’une science, mais theme d’une narration. >>

11 manque peut-etre, dans les prealables et la conclusion, un travail differentiel autour de ce que l’auteur appelle ame : anima, pneuma, psyche, Geist. Avec des references rigoureuses aux auteurs << spiritualistes >j.

P.B.

I Kirk S, Kutchins H. Aimez-vous le DSM ? Le triomphe de la psychiatric amiricaine [trad. 0. Ralet et D. Gilles]. Le Plessis-Robinson : Institut Synthelabo pour le progrbs de la connaissance, ~011. tt Les Empecheurs de penser en rond B ; 1998.424 p.

Les auteurs analysent les conditions dans lesquelles le DSM-III (et suivants) a CtC concu et realise par ses promoteurs : controverses politiques, avec la mise en cause de la psychiatric par les psychologues et les travailleurs sociaux qui a engendre le desir de construire un systbme diagnostique fiable, manceuvres insti- tutionnelles visant a assurer la preeminence d’une demarche de recherche syno- nyme de scientificite ; combats ideologiques visant a fixer une taxonomie.