hello, robot. le design entre humain et machine
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NMB Nouveau Musée Bienne / Neues Museum Biel
Faubourg du Lac 52 / Seevorstadt 52 Case postale / Postfach 2501 Biel / Bienne
Documentation pédagogique
Hello, Robot. Le design entre humain et machine
Dans le cadre des ateliers « Bouge ton robot ! » et « Trop robot pour être vrai » proposés durant les Semaines promotionnelles (12.10 - 20.11.2020)
Médiation culturelle [email protected] Tél. : 032 322 24 64 www.nmbienne.ch
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Table des matières
Introduction ............................................................................................................... 3
Descriptif de l’exposition ............................................................................................ 4
Sciences et fiction ...................................................................................................... 5
Programmé pour le travail ......................................................................................... 6
Ami et auxiliaire ......................................................................................................... 8
Une fusion totale ....................................................................................................... 9
Les 14 questions de l’exposition ............................................................................... 11
R2-KT-12 .................................................................................................................. 12
Ressources pédagogiques ........................................................................................ 13
Mallettes d'expérimentation ...................................................................................................................................... 13
Documentaires ......................................................................................................................................................... 13
Romans et album ..................................................................................................................................................... 14
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Introduction
Drones de livraison, capteurs intelligents, industrie 4.0 : depuis plusieurs décennies, la robotique
s’est peu à peu installée dans nos vies et bouleverse notre quotidien. Dans ce processus, le
design joue un rôle particulier, car ce sont les designers qui conçoivent les interfaces entre les
humains et les machines. L’importante exposition Hello, Robot. Le design entre humain et
machine présente un éclairage inédit sur le récent essor de la robotique. Elle englobe plus de 200
objets notamment issus du design et de l’art : des robots utilisés dans l’espace domestique, dans
les secteurs des soins et de l’industrie, des jeux vidéo, des installations multimédias ainsi que des
exemples du cinéma et de la littérature. Montrant la multiplicité des formes que prend la robotique
aujourd’hui, l’exposition ouvre également le débat sur les questions éthiques, sociales et politiques
que soulève l’utilisation croissante de ces innovations technologiques.
Présentée pour la première fois sur la frontière linguistique, l’exposition Hello, Robot. Le design
entre humain et machine est issue d’une coopération entre le Vitra Design Museum, le MAK –
Österreichisches Museum für angewandte Kunst / Gegenwartskunst Wien et le Design Museum
Gent.
Vue d'exposition au Vitra Design Museum Hello, Robot. Design zwischen Mensch und Maschine, 2017 Photo : Mark Niedermann
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Descriptif de l’exposition
Avec l’arrivée du numérique au cours des dernières décennies, la robotique a connu une véritable
mutation. Aujourd’hui, les robots ne se contentent plus de fabriquer des voitures et des machines à
laver, ou de nous conduire dans des trains automatisés d’un terminal d’aéroport à un autre. Ils
sont au contraire présents sous les formes les plus diverses dans notre quotidien, allant des
appareils électroménagers aptes à la communication (ce qu’on appelle l’« internet de objets
(IoT) ») aux algorithmes intelligents dans les programmes informatiques (qu’on appelle aussi
« bots »).
Si le domaine était dans le passé réservé aux expert-e-s et ingénieur-e-s, les designers
contribuent aujourd’hui largement à son essor. En effet, c’est en général par le design que sont
prises des décisions telles que la manière dont le public sera confronté à un robot, quelle relation il
aura avec lui et comment se passeront les interactions entre humains et machines.
Hello, Robot aborde la thématique en quatre chapitres : « Science et fiction », « Programmé pour
le travail », « Ami et auxiliaire » et « Une fusion totale ». Il en va autant du fantasme de la création
de créatures artificielles que des robots dans la culture populaire. Concernant le monde du travail,
dans lequel les robots sont particulièrement présents, les visiteuses et les visiteurs rencontreront
aussi bien des robots industriels classiques que des installations artistiques qui interrogent les
limites entre le travail pouvant être automatisé et les tâches – notamment créatives – des humains.
De même, dans la vie quotidienne, l’usage des robots devient de plus en plus intime – entre amis
digitaux et cybersexe. L’implantation de capteurs ainsi que l’évolution vers des villes intelligentes
évoquent en outre une future fusion avec les machines.
L’exposition thématise également les questionnements ambivalents qui accompagnent depuis
toujours le développement de la robotique. Oscillant entre utopie et dystopie, le débat autour de
l’Intelligence Artificielle (IA), notamment, convie à la fois l’espoir d’un monde meilleur et la peur
d’une perte de contrôle par les humains. Dans ce contexte, la responsabilité des designers est
centrale.
Quatorze questions accompagnent les visiteuses et visiteurs tout au long de l’exposition. Elles
invitent à interroger les attitudes des individus face aux nouvelles technologies et à ouvrir le débat
autour de cette ambivalence entre potentialités exceptionnelles et risques incommensurables. Au
final, une question demeure : la robotique permet-elle de rendre notre monde meilleur ?
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Sciences et fiction
Avez-vous déjà rencontré un robot ?
Quelle a été votre première expérience avec un robot ?
Avons-nous vraiment besoin de robots ?
Les robots sont-ils nos amis ou nos ennemis ?
Faites-vous confiance aux robots ?
Hello, Robot. Le design entre humain et machine est l’histoire d’un rapprochement. Dans un
premier temps, nous rencontrons le robot comme une espèce étrange dans un cabinet de
curiosités. Rares sont les personnes qui ont véritablement reconnu, dans leur vie quotidienne,
cette créature qu’ils ou elles appelleraient robot. Car notre représentation des robots est fortement
influencée par la culture populaire. Et c’est ainsi que nous nous attendons tous-te-s – plus ou
moins consciemment – à vivre bientôt avec des robots comme avec nos ami-e-s, voisin-e-s et
collègues – ou bien à nous défendre contre eux, avant qu’ils ne nous remplacent définitivement.
Yonezawa, Directional Robot, 1957
Collection privée Photo: Andreas Sütterlin
En effet, nous sommes entourés de robots et de systèmes robotiques sous toutes les formes
physiques et numériques possibles. Toutes sortes de matériaux, tailles, volumes et niveaux
d’intelligence sont imaginables : du drone à la caisse en libre-service, du minuscule nanorobot à la
ville intelligente, du simple aspirateur au chatbot qui nous conseille en ligne quand nous faisons
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nos achats. Il n’existe pas une définition unique du robot, mais en nous aidant du diagramme et de
quelques citations, nous tenterons de nous en approcher.
Face à la complexité des formes des robots, notre relation avec les machines devient de plus en
plus ambivalente. Il est difficile de définir si les robots nous sont réellement utiles et si nous les
aimons. Avons-nous vraiment besoin des smartphones ? Il y a encore dix ans, la plupart d’entre
nous auraient probablement répondu non. L’avenir nous dira si les robots seront nos amis ou nos
ennemis, si nous les contrôlerons ou si ce sont eux qui nous contrôleront. Quant à savoir si nous
devons leur faire confiance… cette question est peut-être moins pertinente que de savoir si nous
devons nous fier aux systèmes politiques et économique des humains, entreprises et
infrastructures qui se trouvent derrière les robots et qui collectent en permanence nos données.
Programmé pour le travail Un robot pourrait-il faire votre travail ?
Aimeriez-vous devenir vous-même fabricant ?
Dans le domaine du travail, de la production et de l’industrie, les robots se rapprochent de plus en
plus de nous, peut-être même un peu trop. Leur présence est – du moins pour la majorité des
gens – fortement associée à la peur de perdre son emploi. Ce sujet fait l’objet de controverses non
seulement dans les médias, mais aussi auprès des designers, des artistes et des cinéastes.
Quelles seraient les conséquences si les machines remplaçaient progressivement les humains sur
leur lieu de travail ? Notre niveau de vie déclinerait-il, faute de revenus ? Au contraire, aurions-
nous enfin plus de temps à consacrer à nos amis, notre famille et nos loisirs grâce au revenu
universel et à la semaine de trois jours ? De nouveaux métiers feraient-ils leur apparition ?
Lesquels ? Travaillerions-nous aux côtés de robots connectés à leurs clients et fournisseurs,
comme nous le promet l’industrie 4.0 ?
La crainte de perdre son emploi à cause des nouvelles technologies est aussi ancienne que la
première révolution industrielle. Métiers à tisser et machines à vapeur ont transformé le monde du
travail de façon aussi profonde que l’ordinateur personnel et Internet. Souvent, ces
bouleversements ont été accompagnés de troubles sociaux. Mais en marge des préoccupations
contemporaines autour de l’industrie interconnectée, un tout nouveau type de consommateur a fait
son apparition : le prosommateur.
Le prosommateur consomme ce qu’il produit lui-même. Ce qui le distingue de l’idéaliste individuel,
c’est son interconnexion au monde grâce à Internet. Toutes les ébauches et projets de
construction possibles et imaginables sont à sa portée, disponibles en ligne. De même, l’accès aux
nouvelles méthodes de production numériques et robotiques – par exemple l’impression 3D ou le
frittage sélectif par laser – est facilité. Cela permet au prosommateur de créer, de produire et de
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distribuer des produits intelligents et sur mesure en dehors du marché traditionnel. Est-ce là un
retour à l’autosuffisance qui mettra fin à une société basée sur la division du travail ? La
suggestion est intéressante. Comment voulons-nous travailler dans le futur ?
Vincent Fournier, Reem B #5 [Pal], Barcelona, Espagne, tiré de: « The Man Machine », 2010 © Vincent Fournier
robotlab (ZKM), manifest, 2008
© robotlab
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Ami et auxiliaire Dans quelle mesure aimeriez-vous pouvoir compter sur des auxiliaires intelligents ?
Que ressentez-vous à l’idée que des objets puissent éprouver des émotions ?
Croyez-vous à la mort et à la résurrection des objets ?
Aimeriez-vous qu’un robot s’occupe de vous ?
Dans ce troisième volet, nous considérons les robots sur un pied d’égalité, en tant qu’amis et
auxiliaires. Aujourd’hui déjà, dans nos vies quotidiennes, nous nous servons volontiers de
machines intelligentes. Nous comptons sur ces auxiliaires pour nous guider à travers des villes
inconnues, nous rappeler les dates des anniversaires et nous donner à tout moment des
renseignements sur tous les sujets. Ils nous facilitent la vie à tel point que nous en sommes
devenus dépendants et nous nous retrouvons totalement démunis quand ces auxiliaires s’avèrent
moins efficaces que prévu. Mais partout, des robots s’occupent de nous, nous soignent, se
préoccupent de notre santé, s’immiscent dans tous les aspects de nos vies spirituelles et
sexuelles, servent de compagnon de shopping, de jouet voire de pseudo-baby-sitter et aident les
personnes âgées ou les malades en fin de vie.
Sander Burger, Alice Cares, 2015, Filmstill
© KeyDocs/Alice Cares
Depuis plusieurs décennies, des designers s’intéressent aux formes que peuvent prendre les
relations entre humains et robots. Lorsqu’un-e consommateur-ice a le choix entre plusieurs
produits similaires, le critère de vente sera la qualité sensorielle ou émotionnelle de l’objet. Cela
est d’autant plus vrai lorsqu’il s’agit d’objets intelligents qui communiquent et interagissent avec
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nous, et qui semblent ressentir des émotions. Dans ce contexte, les roboticien-ne-s parlent de
machines « humanisées ». Celles-ci interagissent comme de vieux amis : à la fois serviables et
avenantes, parfois névrotiques et manipulatrices. Entre l’attention bienveillante, l’autorité
paternaliste, la surveillance voire l’espionnage avéré, les limites sont peu claires. Enchevêtrés
dans ces relations complexes, nous sommes de plus en plus affectés lorsqu’un auxiliaire nous
quitte. Que se passe-t-il quand nous perdons un objet qui nous est cher ?
Stephan Bogner, Philipp Schmitt et Jonas Voigt,
Raising Robotic Natives, 2016
© Jonas Voigt
Une fusion totale
Aimeriez-vous vivre dans un robot ?
Aimeriez-vous devenir meilleur que ce que prévoit la nature ?
Le robot prendra-t-il la première place dans l’évolution ?
La dernière étape du rapprochement avec les robots est la fusion. Celle-ci aura lieu dans la
« machine » dans laquelle nous vivons. Dépassant les conceptions modernistes les plus
extravagantes, cette « machine » ne se limite pas aux maisons et appartements. N’importe quelle
ville ou paysage peut devenir un robot s’il est équipé de capteurs, d’intelligence et d’actionneurs.
De même, les robots implantés dans notre corps brisent la frontière entre humain et machine.
Diverses prothèses et puces nous permettent déjà de réaliser des choses que nous n’aurions
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jamais crues possibles comme marcher malgré un handicap physique ou ouvrir une porte par un
simple geste de la main.
Dans notre quête de l’optimisation, nous ne nous arrêtons pas à nos limites biologiques.
Cherchant notre inspiration dans la nature qui nous entoure, nous utilisons des robots pour
redessiner notre environnement. Cet environnement est ainsi rendu plus performant et dépasse ce
qui a été produit jusque-là de façon conventionnelle, allant parfois jusqu’à transcender le modèle
qu’est la nature. Quant à savoir si les machines intelligentes remplaceront un jour le vivant –
humains y compris – l’angoissante question nous accompagne depuis que nous nous racontons
des histoires autour de créatures artificielles. Mais une autre interrogation s’impose : se pourrait-il
que, pour la première fois dans l’Histoire, nous disposons de la technologie permettant de
transformer la science-fiction en réalité ? Si la réponse ne fait pas l’unanimité, il est par contre
incontestable que nous évoluons vers un monde plus connecté et plus autonome – en un mot,
plus robotique. Dans ce contexte, le design a ses responsabilités, car c’est par lui que nous
déterminerons comment et où nous rencontrerons les objets et systèmes intelligents. Comment
interagirons-nous avec eux, et eux avec nous ?
Anouk Wipprecht, Spider Dress 2.0, 2015
Imprimé en 3D avec des microcontrôleurs Intel Edison © Anouk Wipprecht, Photo: Jason Perry
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Les 14 questions de l’exposition
1. Avez-vous déjà rencontré un robot ?
2. Quelle a été votre première expérience avec un robot ?
3. Avons-nous vraiment besoin de robots ?
4. Les robots sont-ils nos amis ou nos ennemis ?
5. Faites-vous confiance aux robots ?
6. Un robot pourrait-il faire votre travail ?
7. Aimeriez-vous devenir vous-même fabricant ?
8. Dans quelle mesure aimeriez-vous pouvoir compter sur des auxiliaires intelligents ?
9. Que ressentez-vous à l’idée que des objets puissent éprouver des émotions ?
10. Croyez-vous à la mort et à la résurrection des objets ?
11. Aimeriez-vous qu’un robot s’occupe de vous ?
12. Aimeriez-vous vivre dans un robot ?
13. Aimeriez-vous devenir meilleur que ce que prévoit la nature ?
14. Le robot est-il à la pointe de l’évolution ?
« Aimeriez-vous qu’un robot prenne soin de vous ? » devant le NMB, 2020 Photo: Patrick Weyeneth
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R2-KT-12
En entrant au NMB Nouveau Musée Bienne, vous serez accueilli-e par les « bips »
caractéristiques d’un R2-D2 de la saga Star Wars, avec comme particularité d’avoir été fabriqué à
Bienne.
Dans le cadre d’un projet individuel scolaire, le biennois Owen Jeanmonod, 15 ans, a réalisé cette
réplique de R2-D2 avec l’aide de son père. 3050 heures et 184 km de filament ont été nécessaires
pour imprimer en 3D les 482 pièces pour la réalisation de ce droïde qui peut aussi diffuser de la
musique et projeter des films. La couleur choisie selon les préférences du jeune bricoleur fait
surtout référence à l’histoire d’un papa, fan de Star Wars (Albin Johnson) qui avait également créé
une réplique rose du droïde en hommage à sa fille, Katie, décédée d’un cancer. Il existe 12
modèles officiels du « R2-KT » dans le monde. Owen et son droïde sont désormais ambassadeurs
de la Pink Force avec le numéro #12. Du projet local au réseau global, l’aventure qu’a constitué la
création de ce droïde pour le jeune Biennois témoigne d’une fascination pour les robots largement
partagée.
Voir aussi : http://www.pi-r2kt.ch/
Réplique de droïde, divers matériaux, impressions 3D Owen et David Jeanmonod, Bienne, 2020 Photo : Patrick Weyeneth
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Ressources pédagogiques
Documents disponibles dans les bibliothèques du réseau RBNJ, par ex. dans
les médiathèques de la HEP BEJUNE
Mallettes d'expérimentation
Bee-bot : robot programmable (3-9 ans), Nottinghamshire : TTS Group : RM Education, 2010
Blue-Bot : robot programmable (3-9 ans), Nottingham : TTS Group, 2019
Thymio II wireless : robot programmable (6-15 ans), Bulle : TOM-iC dotSourcing, 2016
Documentaires
Bordet-Petillon, Sophie, Les robots sont parmi nous !, Paris : Ed. de la Réunion des musées
nationaux, 2018
Buller, Laura, Robot : les machines de demain, Paris : Gallimard Jeunesse, 2019
Franco, Cathy, Les robots, Paris : Fleurus, 2015
Fretland VanVoorst, Jenny, Les robots : découvrir, observer et comprendre !, Chamalières:
Grenouille, 2019]
Knox, Daniel, Petits robots à fabriquer, Paris : Eyrolles, 2018
Kohler, Pierre, Les robots, Paris : Fleurus, 2016 Ledu, Stéphanie, Les robots, Toulouse : Milan,
2016
Martelle, Myriam, Les robots, Toulouse : Milan, 2017
Scheidhauer-Fradin, Natacha, Génération robots : le rêve devient réalité, Arles : Actes Sud Junior,
2015
Tisseron, Serge, Le jour où mon robot m'aimera : vers l'empathie artificielle, Paris : Albin Michel,
2015
Warren, Mike, Fabrique tes gadgets ! : 14 projets électroniques à réaliser soi-même, Paris : Vigot,
2017
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Romans et album
Brown, Peter, Robot sauvage, Paris : Gallimard jeunesse, 2017
Litten, Kristyna, Norton et Alpha, Paris : Little urban, 2017
Laroche, Agnès, Better world, Paris : Magnard jeunesse, 2019