heure suisse edition hiver 2013 - portfolio salva magaz
DESCRIPTION
Salva Magaz: zen attitude et oeil sensible Dans son oeuvre, il y a ce lien invisible entre la méditation et le temps. L’attention, la patience, l’instantanéité et l’action appropriée sont ses états d’être. Y règne une atmosphère quasi mystique.TRANSCRIPT
N° 124HIVER 2013-2014
Rédaction, administration et service des abonnements:Promoédition SARue des Bains 35Case postale 56151211 Genève 11Tél. +41 (0)22 809 94 60Fax +41 (0)22 781 14 14E-mail: [email protected]: www.heure-suisse.com
Editeur délégué etdirecteur de la publication:Roland Ray
Rédacteur en chef:Joël A. GrandjeanE-mail: [email protected]
Shopping et joaillerie:Odile HabelE-mail: [email protected]
Ont collaboré à ce numéro:Emmanuel Alder – Fabio Bonavita – Ollivier Broto – Albert-J. de Buttes-LaCôte – Michele Caracciolo di Brienza – Marc Antoine Charbel Fayad – Alexander Friedman – Marco Gabella – René Giroud – Joël Grammson – Lorétan Khipas – Olivier Müller – Fabrice Mugnier – David Richard – Myriam Scherly – Vanessa Weill
Secrétaire de rédaction:Viviane Cattin
Création, réalisation et photolitho:Atelier Promoédition / Jérémy Debray
Production:Maryse Avidor / Florence Ray
Publicité:Médiapresse Pub SAChristian NicollierVoie du Charriot 1003 LausanneTél. +41 (0)21 321 30 64Fax +41 (0)21 560 55 00E-mail: [email protected]
Impression:SRO-Kundig / Genève-Versoix
Diffusion:Kiosques et abonnésPrix au numéro: CHF 12.– / EUR 10.– Abonnement (Heure et JSH):6 numéros: CHF 60.– / EUR 50.–12 numéros: CHF 110.– / EUR 90.–
Contact: Maïssa NaufalE-mail: [email protected]
Tirage 2013:21 250 exemplaires (dont 8550 exemplaires en allemand)Tirage augmenté pour les éditions spéciales SIHH, Baselworld et EPHJ-EPMT-SMT.
ISSN 1661-1810
Heure Suisse fait partie du réseau «Heure International»
© 2013, Promoédition SALa reproduction, même partielle, des articles, photos et illustrations parus dans «Heure Suisse» est interdite sous toutes ses formes éditoriales ou électroniques.
Intérêts corporatIstes? La vie devient dure pour les marques indé-pendantes. Sur les marchés, la guerre du retail fait rage. Le dernier maillon entre la marque et le client final, le point de vente avec pignon sur rue, est l’enjeu de toutes les conquêtes. Soit il est carrément en état de siège, menacé de blocus, soit il est zappé par des marques qui se servent elles-mêmes dans la réserve des mètres carrés disponibles en ouvrant, c’est tendance, des boutiques monomarques. Bref, il devient de plus en plus improbable pour une enseigne indépendante de se frayer un espace dans les vitrines disponibles. D’autant qu’un groupe disposant d’une marque à succès parvient souvent à décourager une horlogerie-bijouterie d’accepter dans ses étals une petite marque ou à lui fourguer d’autres enseignes de son groupe, nettement moins porteuses. Ainsi, la représentativité d’une horlogerie plurielle et multicolore n’est plus que l’ombre d’elle-même. Ayant perdu son image de corpo-ration, l’horlogerie suisse a aujourd’hui le visage d’intérêts économiques supérieurs. Des intérêts qui l’entraînent loin de ses racines, de ses valeurs originelles, et qui, à long terme, scient la branche sur laquelle ils reposent. Des intérêts qui n’ont pas d’âme. Or, justement, l’horlogerie suisse a une âme. Elle produit encore cette étincelle chargée d’une richesse moins périssable que les bilans financiers brandis à l’adresse d’actionnaires impersonnels. De sa dimension immatérielle découle une attractivité d’ordre irrationnel, convertissant le client mondial en adepte. C’est d’ailleurs grâce à ce genre de dimensions que les groupes ont pu s’implanter en Suisse, se former, se développer, améliorer leurs marges… En défi-nitive, même si on s’affranchit des carcans idéologiques tels que liberté d’entreprendre, traque aux cartels ou autre considération naïve, c’est de la bonne santé des petits que dépend, sur le long terme, celle des grands, celle du secteur. Disons que dans l’image du géant aux pieds d’argile, les jeunes pousses gorgées d’espoir, d’imagination et d’audace, parfois de rêves impossibles, sont des racines enfoncées dans le sol. Elles préviennent les pertes d’équilibre et empêchent le géant de tomber. Dans le fond, je reste convaincu que même l’actionnaire le plus froidement orienté profit, s’il était transplanté en terreau horloger, se laisserait éblouir par l’âme et l’étincelle. J’adore parler d’étincelles et d’éblouis-sements à la veille des fêtes et à l’orée du SIHH 2014, le Salon international de la haute horlogerie. Car, en définitive, l’être humain continuera d’acheter armé de 90% d’émotion pour 10% de raison. La vie est-elle plus dure pour les indépendants? En 2014, le salon Geneva Time Exhibition n’aura pas lieu. Certains s’en réjouissent? C’est la corporation qui est perdante.
Joël A. Grandjean, rédacteur en chef
Édit
oh
eur
e
3
© Elisabeth Ngo Ndjeng / TàG Press +41
s on approche «behind the scene»
lui permet de capturer ce qui se
trame en coulisses, de couvrir
les espaces réservés, ceux qui sont
à l’abri des regards du public. Ainsi
aborde-t-il les événements, les sociétés
ou les individus, surtout lorsqu’ils
sont des artisans dont les gestes
méritent d’être immortalisés. «Je crois
que les belles choses sont lentes»,
confesse cet artiste de l’image qu’une
carrière en informatique n’a jamais su
complètement détourner de l’objectif.
Pour nous en convaincre, il cite le film
Pane e Tulipani. Adepte du bouddhisme,
son travail inspiré, exalté, trouve des
similitudes avec la méditation: en
horlogerie comme en joaillerie, les
réalisations exceptionnelles ne font
jamais l’économie d’une concentration
optimale et d’une maîtrise
de soi. «L’artisanat de
qualité requiert temps
et patience», précise-
t-il. A travers son
acte photographique,
«s’éloigner de l’objet,
c’est se rapprocher de
la vision», il traque la
particularité unique de
chaque instant.
Happé par la photogra-
phie, ce natif de Genève,
originaire d’Espagne,
s’approprie en cachette,
dès l’âge de 12 ans, la caméra de
son père. Salva Magaz se lance à la
conquête d’un monde magique, fas-
cinant: voyages à travers l’Europe et
l’Afrique, détours par le Cameroun et
le Maroc, séjours multiples en Inde,
au Népal et au Tibet. Toute son œuvre
transpire ces lointains périples. Il par-
courra durant deux ans le sous-conti-
nent indien, l’Asie du Sud jusqu’en
Sibérie, transitera par la Chine, le Tibet
et la Mongolie. Des dizaines de milliers
de kilomètres plus loin, après avoir pho-
tographié les cultures visitées ainsi que
de nombreux maîtres tibétains, notam-
ment à plusieurs reprises le dalaï-lama,
il rejoint durant trois ans, à Genève,
le studio JFS créé par Jean-François
Schlemmer, se passionne pour le pho-
tojournalisme de James Nachtwey ou
Sebastião Salgado, étudie avec Ron
Haviv, cofondateur de l’agence VII
Photo, et fait la connaissance des pho-
tographes de l’agence Getty.
Actif aujourd’hui pour l’agence
catalane ACPG et pour l’agence de
presse indépendante TàG Press +41,
ses voies lumineuses, hormis un travail
personnel et intense lié à la maladie
de feu son père, l’Alzheimer, croisent
de plus en plus les univers horlogers.
Il commence d’ailleurs à s’y faire
un nom. n
www.magaz.com
www.btsimages.com
Page 67: Manufacture Montres DeWitt SA. Pages 68 et 69: Ateliers chez de Grisogono. Page 70: 1_ Démonstration client de la PF Bugatti
Super Sport, SIHH 2013. 2_ Interview de Jean-Marc Jacot au stand
Parmigiani Fleurier, SIHH 2013. 3_ Conférence de presse, SIHH 2013. Page 71: 1_ Paolo Cattagni, Managing Director
Parmigiani Fleurier Italia, dans les bureaux de Milan, à la Via Monte di Pieta.
2_ Eléments de déco au stand Parmigiani Fleurier, SIHH 2013.
3_ Entrée du stand Parmigiani Fleurier, SIHH 2013.
Pages 72-73: Ballon Parmigiani Fleurier au Festival international de ballons 2013 à Château d’Œx / Gstaad.
Photos: © Salva Magaz
66
MÉd
iAS
Co
mm
uN
iCaT
ioN salva MaGaz:
zen attItude et œIl sensIble Dans son œuvre, il y a ce lien invisible entre la méditation et le temps. L’attention, la patience, l’instantanéité et l’action appropriée sont ses états d’être. Y règne une atmosphère quasi mystique. Par Lorétan Khipas / TàG Press +41
Le grand lama du Tibet, Gyalwa Karmapa Trinley Thayé Dorjé.
Salva Magaz, photographe.