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IFRS en bref n°67 Mai 2012
Dans ce numéro d’IFRS en bref, vous trouverez un résumé des réunions de l’IASB qui se sont tenues en
décembre 2011, janvier, février et mars 2012.
Sommaire
1. Informations IFRS ....................................................................................................................... 2
2. Réunions conjointes IASB et FASB .......................................................................................... 2
2.1 Instruments financiers : dépréciation des créances .................................................................... 2
2.2 Instruments financiers : projet de révision de la norme IFRS 9, classification et évaluation ... 6
2.3 Projet assurances ........................................................................................................................... 8
2.4 Projet sur les locations ................................................................................................................ 13
3. Réunions de l’IASB sans le FASB ........................................................................................... 15
3.1 Période de commentaires pour l’amendement relatif à la norme IFRS 10 (décembre 2011) ... 15
3.2 Amendement à IFRS 1 (janvier 2012) ........................................................................................... 15
3.3 Date de mise en vigueur des normes IFRS 10, 11 et 12 (janvier 2012) ...................................... 15
3.4 Macro-couverture (décembre 2011, février, mars 2012) ............................................................. 16
3.5 Liens avec le Comité d’interprétation des IFRS (janvier 2012) .................................................. 16
3.6 Améliorations annuelles (février 2012) ........................................................................................ 17
3.7 Décisions de rejet du Comité d’interprétation des normes IFRS (février 2012) ....................... 18
3.8 Problèmes examinés par le Comité d’interprétation (février 2012) ........................................... 18
3.9 Revue de la mise en œuvre de la norme IFRS 8 (mars 2012) ..................................................... 21
3.10 Date d’effet des normes et mesures transitoires (mars 2012) ................................................... 21
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1. Informations IFRS
Le site http://www.kpmgifrg.com regroupe les outils mis à votre disposition par le KPMG International
Financial Reporting Group sur les IFRS, leur interprétation, leur application et leurs évolutions.
Vous pouvez notamment retrouver les points de vue, les commentaires et les analyses ainsi que l’ensemble
des publications se rapportant au référentiel international.
A noter, depuis la parution d’IFRS en bref n°66, la publication de 6 nouveaux numéros de la newsletter en
langue anglaise de KPMG intitulée « In the Headlines » :
In the Headlines n°2012/01 (Février 2012) ESMA Consultation paper, qui résume le document publié par
l’ESMA en novembre 2011 Considerations of materiality in financial reporting : ce document porte sur la
notion de seuil de signification envisagée du point de vue des préparateurs des états financiers en IFRS.
In the Headlines n°2012/02 (Février 2012) IASB governance reports, qui résume les conclusions des
rapports du Monitoring Board d’une part, et des Trustees d’autre part, concernant la gouvernance de
l’IFRS Foundation.
In the Headlines n°2012/03 (Mars 2012) Government loans, qui commente les amendements à IFRS 1
publiés le 13 mars 2012, concernant l’exemption à la comptabilisation rétrospective, par les premiers
adoptants, des prêts publics consentis à des taux inférieurs au taux du marché : à compter du 1er janvier
2013, les dispositions d’IAS 39 ou d’IFRS 9 seront appliquées, sauf cas particulier, de manière
prospective.
In the Headlines n°2012/04 (Mars 2012) Reminder Effective dates of IFRS, qui donne la liste des
normes, amendements et interprétations d’application obligatoire ou dont l’application peut être anticipée
pour les exercices clos le 31 mars 2012.
In the Headlines n°2012/05 (Avril 2012) MG consultation paper, qui résume les documents mis en
consultation le 28 mars 2012 par le Monitoring Group concernant la gouvernance des institutions
impliquées dans l’activité de normalisation internationale dans les domaines de l’audit, de l’assurance,
de la déontologie et de la formation.
In the Headlines n°2012/06 (Mai 2012) IASB/FASB update status of convergence projects, qui résume le
rapport publié récemment par les Boards concernant l’état d’avancement de leurs projets communs.
2. Réunions conjointes IASB et FASB
Ce résumé porte sur les réunions conjointes IASB et FASB des mois de décembre 2011, janvier, février et
mars 2012.
2.1 Instruments financiers : dépréciation des créances
Les deux normalisateurs ont poursuivi l’examen du modèle comptable envisagé pour déterminer les
dépréciations des actifs financiers, consistant à répartir les créances en trois catégories.
2.1.1 Comptabilisation initiale des créances
Les deux normalisateurs comptables ont d’ores et déjà décidé que tous les actifs financiers seraient classés
dans la première catégorie lors de leur comptabilisation initiale. La première catégorie comprend les
créances pour lesquelles l’estimation de pertes prévisibles est limitée à celles devant intervenir au cours
des 12 mois suivant la comptabilisation initiale.
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Ces pertes sont non seulement la réduction des flux de trésorerie au cours de ces 12 mois mais aussi les
pertes sur la durée de vie totale de la créance pour la partie de l’actif susceptible de subir un accident de
paiement au cours de la période de 12 mois. Ces pertes sur les 12 mois seront déterminées sur la base de
toute information utile y compris des prévisions, et seront mises à jour lors de chaque évolution des
prévisions.
2.1.2 Comptabilisation des pertes sur la durée totale des actifs
Les deux normalisateurs sont déjà convenus que les actifs financiers seraient extraits de la première
catégorie en cas de dégradation de leur qualité de crédit et que, pour les créances classées dans les
catégories 2 et 3, les pertes estimées à comptabiliser seraient les pertes estimées sur la durée de vie totale
des actifs.
Au cours du mois de décembre, ils ont conclu que l’extraction de la catégorie 1 entraînant la
comptabilisation des pertes sur la durée de vie totale des actifs interviendra en cas de détérioration plus
qu’insignifiante du risque de crédit depuis la comptabilisation initiale de l’actif et si la probabilité de défaut
est telle qu’il soit raisonnablement possible que les flux de trésorerie prévus par le contrat ne soient pas
recouvrés.
Les deux normalisateurs souhaitent disposer d’exemples pour illustrer que le critère du « raisonnablement
possible » diffère de l’interprétation qui en est donnée actuellement dans le cadre des normes comptables,
en particulier aux Etats-Unis, et fait référence en premier lieu au moment où la probabilité de réduction des
flux de trésorerie commence à s’accroitre à un rythme accéléré.
Concernant la comptabilisation des pertes sur la durée de vie totale de l’actif, les deux normalisateurs ont
également décidé que l’appréciation de la nécessité de comptabiliser ces pertes doit refléter la probabilité
de ne pas collecter tous les flux de trésorerie, et non l’incorporation du concept d’une perte donnée.
Ils proposent en outre d’inclure dans le modèle des indicateurs, notamment ceux présentés au cours de la
réunion, sur le moment où la comptabilisation des pertes sur la durée de vie totale de l’actif devient
appropriée.
2.1.3 Regroupement des actifs financiers
Les deux normalisateurs proposent que le regroupement des actifs, en vue de les extraire de la catégorie 1,
soit effectué en se conformant aux principes suivants :
Les actifs sont regroupés sur la base de leurs caractéristiques communes en termes de risques ;
Le regroupement cesse dès que les caractéristiques communes en termes de risques, au niveau atteint
de regroupement, font apparaître la nécessité de comptabiliser les pertes sur la durée de vie totale des
actifs regroupés ;
Lorsqu’un actif financier ne peut être regroupé en raison de sa spécificité, ou si un actif financier est
individuellement important, cet actif est évalué séparément ;
L’entité conserve l’option d’évaluer individuellement des actifs financiers qui, eu égard à leurs
caractéristiques communes en termes de risques, pourraient être regroupés pour les besoins de
l’évaluation des dépréciations.
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2.1.4 Différence entre les catégories 2 et 3
Les deux normalisateurs ont discuté des différences entre les catégories 2 et 3. Ils sont convenus que la
différence résiderait dans l’unité d’évaluation. La catégorie 2 comprendrait des actifs évalués sur une base
regroupée alors que la catégorie 3 contiendrait des actifs évalués individuellement.
2.1.5 Application du modèle de la dégradation du risque de crédit à des titres de dettes cotés (obligations) et des prêts
Pour l’application du modèle de la dégradation du risque de crédit à des obligations, les normalisateurs
proposent d’éviter l’utilisation d’une présomption basée sur un seuil arbitraire, tel que la chute de la juste
valeur de l’obligation en dessous d’un certain pourcentage du coût amorti pendant une période déterminée.
Pour les prêts aux entreprises ou aux particuliers, la décision prise est similaire : le modèle ne ferait pas
dépendre la comptabilisation des pertes sur le franchissement d’une étape déterminée telle qu’un certain
niveau de défaut.
2.1.6 Cas des créances acquises avec une perspective de défaillance du débiteur
L’approche consistant à répartir les créances en trois catégories a été appliquée par l’IASB et le FASB aux
créances acquises avec une perspective de défaillance des débiteurs.
Contrairement aux créances mises en place par l’entité et aux autres créances acquises, les créances
acquises avec une perspective de défaillance des débiteurs ne seront pas classées dans la catégorie 1 à la
date d’acquisition, mais dans les catégories 2 ou 3. Aucune dépréciation ne serait constatée à la date
d’acquisition. La décote entre le nominal et le prix d’acquisition serait répartie dans le temps. La dégradation
des prévisions de flux de trésorerie futurs se traduirait par des dépréciations à constater dans le cadre des
évolutions d’une période à une autre des estimations de pertes sur la vie totale des créances.
En ce qui concerne la délimitation des créances acquises entrant dans la catégorie des « actifs acquis avec
une perspective de défaillance des débiteurs », les deux normalisateurs souhaitent savoir si cette catégorie
refléterait celle ressortant des normes actuelles prévoyant la répartition de la décote.
Sur ce point, alors que l’IASB préfère conserver une délimitation conforme à celle existant dans les normes
actuelles, le FASB a demandé à ses permanents l’opportunité d’élargir le champ de ce type d’actifs aux
créances acquises qui, dès leur mise en place, ont supporté une détérioration significative de la qualité du
débiteur et pour lesquelles il existe un risque de non-recouvrement de l’intégralité des flux de trésorerie.
En ce qui concerne l’amélioration des perspectives d’encaissements, l’IASB et le FASB prévoient que,
s’agissant de créances acquises avec une perspective de défaillance du débiteur, ces améliorations
donneraient lieu à l’enregistrement immédiat en résultat du profit, celui-ci étant présenté en déduction des
dépréciations. Ce profit serait enregistré même s’il était supérieur aux dépréciations cumulées au bilan.
Au bilan, les créances acquises avec une perspective de défaillance des débiteurs seraient présentées à
leur coût d’achat sans faire ressortir une provision au titre des perspectives de réduction des encaissements
futurs ressortant implicitement du coût d’acquisition. Les deux normalisateurs ont demandé que soient
conçues et étudiées les informations à fournir pour faciliter l’analyse et la comparaison entre les
portefeuilles de créances mises en place par l’entité et les portefeuilles de créances acquises. Pour les
créances acquises, cette information pourrait inclure des données de nature à permettre la réconciliation
entre (i) les flux de trésorerie bruts résultant des contrats, en excluant la décote non attribuable au risque de
crédit, et (ii) la valeur comptable des créances.
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2.1.7 Amélioration de la qualité d’une créance
Les deux normalisateurs ont demandé d’étudier comment serait traitée l’amélioration du risque de crédit des
créances, pouvant aboutir à un transfert de créances classées dans la catégorie 2 vers la catégorie 1.
En d’autres termes, le modèle de comptabilisation des pertes attendues sur la durée de vie totale pourrait-il
être symétrique ? Ils ont souhaité également obtenir des analyses complémentaires sur les conséquences
pratiques de l’évaluation selon la « valeur attendue ».
Les actifs financiers acquis avec des perspectives de pertes ne pourraient jamais être classés dans la
catégorie 1 même en cas d’amélioration de la qualité du risque de crédit postérieurement à leur acquisition.
En conséquence, la dépréciation de ces actifs serait toujours déterminée comme des variations de
l’évaluation des pertes attendues sur la durée de vie totale de l’actif financier depuis leur comptabilisation
initiale.
S’agissant des actifs financiers autres que (i) ceux acquis avec une perspective de pertes, (ii) les
créances commerciales comptabilisées initialement avec une évaluation des dépréciations attendues sur la
durée de vie totale de la créance, et (iii) les créances restructurées, les deux normalisateurs prévoient qu’ils
pourraient faire l’objet d’un reclassement dans la catégorie 1 si les éléments ayant conduit à leur extraction
de ce lot n’existent plus. Il s’agirait des actifs financiers initialement comptabilisés dans la catégorie 1 et par
la suite transférés dans les catégories 2 ou 3 à la suite d’une dégradation de leur situation.
2.1.8 Dispositions simplificatrices pour les créances commerciales
Les deux normalisateurs ont examiné s’il convenait d’adopter pour les créances commerciales une
approche des dépréciations sur la base des pertes intervenues ou sur la base des pertes attendues. Dans
cette seconde hypothèse, ils ont examiné si le modèle en trois catégories devait s’appliquer aux créances
commerciales ou si une approche simplifiée pourrait être retenue. La discussion a été limitée aux créances
commerciales comportant une composante financière significative, provenant de ventes figurant dans le
champ du projet ED / 2011 / 6 sur la comptabilisation des produits.
Créances commerciales sans composante financière significative
Sans avoir tranché la question du modèle applicable aux créances commerciales sans composante
financière significative (modèle des pertes intervenues ou modèle des pertes attendues), les deux
normalisateurs ont examiné comment l’approche des pertes attendues pourrait être mise en œuvre pour les
créances commerciales sans composante financière significative, en particulier s’il serait nécessaire
d’appliquer le modèle en trois catégories de créances.
Cette partie de la discussion a eu lieu séparément entre les membres de l’IASB et ceux du FASB compte
tenu des différences dans les dispositions des normes existantes sur l’évaluation initiale des instruments
financiers.
Toutefois, les recommandations des permanents et les décisions prises séparément par les deux
normalisateurs telles que rapportées ci-dessous sont convergentes.
L’IASB prévoit en effet une mise en œuvre simplifiée de l’approche par les trois catégories, qui comporterait
les deux volets suivants :
La créance commerciale est évaluée au prix prévu dans le contrat de vente, conformément au projet de
norme sur les produits, à la date de comptabilisation initiale selon la norme IFRS 9 ;
Toute créance commerciale serait incluse dans la catégorie 2 ou la catégorie 3, de manière à ce que les
dépréciations soient évaluées sur la base des pertes estimées sur la durée de vie totale des créances.
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Pour le FASB, l’objectif de l’évaluation des dépréciations des créances commerciales sans composante
financière significative serait l’appréhension de l’ensemble des pertes prévisibles sur la durée de vie des
créances.
Créances commerciales ayant une composante financière significative
Pour les créances commerciales comportant une composante financière significative, les deux
normalisateurs proposent que le modèle des pertes attendues soit appliqué.
Les entités disposeraient d’un choix comptable et pourraient soit appliquer le modèle normal en trois
catégories, soit adopter une solution simplificatrice consistant à classer immédiatement les créances
commerciales dans les catégories 2 et 3, c'est-à-dire à évaluer les pertes attendues sur la totalité de la vie
des créances commerciales. Il s’agit d’une simplification car l’entité éviterait d’avoir à identifier pour les
besoins de son information financière les dégradations du risque de crédit de ses créances commerciales à
l’intérieur des trois catégories.
2.2 Instruments financiers : projet de révision de la norme IFRS 9, classification et évaluation
2.2.1 Aperçu du projet
L’IASB et le FASB cherchent à rapprocher leur modèle comptable respectif sur la classification et
l’évaluation des instruments financiers. Les différences suivantes entre les deux modèles ont été identifiées
et seront examinées en vue de les réduire :
1. Les caractéristiques contractuelles des flux de trésorerie engendrés par un instrument financier ;
2. Le besoin de bifurcation des actifs financiers et si ce besoin est ressenti la manière de procéder à la
bifurcation ;
3. La détermination et la définition d’une éventuelle troisième catégorie d’instruments financiers
(instruments de dettes évalués à la juste valeur en contrepartie des autres éléments du résultat global) ;
4. Les conséquences induites par les éventuels changements résultant des points 1 à 3 ci-dessus, par
exemple en termes d’informations ou sur le modèle applicable aux passifs financiers à la lumière des
modifications apportées à la comptabilisation des actifs financiers.
2.2.2 Appréciation des caractéristiques des flux de trésorerie contractuels des actifs financiers
Les deux normalisateurs proposent de créer une catégorie spécifique d’actifs financiers, autre que la
catégorie des actifs financiers évalués à la juste valeur par résultat, qui dépendrait du modèle économique
dont relèvent ces actifs financiers, lorsque les flux de trésorerie engendrés par le contrat comprendraient
seulement des paiements en capital et en intérêts, à recevoir à des dates déterminées, les intérêts étant
basés sur le capital restant dû. L’intérêt se définit comme la rémunération de la valeur temps de l’argent et
du risque de crédit lié au capital restant dû pendant une période de temps déterminée. Le capital s’entend
du montant versé par le porteur de l’actif financier à la date de comptabilisation initiale.
Les actifs financiers qui incluraient une composante autre que ces trois éléments (capital et intérêts
correspondant à la rémunération de la valeur temps de l’argent et de la prise de risque de crédit)
continueraient d’être évalués à la juste valeur par résultat.
Les trois éléments ci-dessus, contenus dans un actif financier, peuvent comporter une altération dans la
relation existant entre eux. Par exemple, le taux d’intérêt est refixé périodiquement mais cette fréquence ne
correspond pas aux caractéristiques du taux d’intérêt. Dans ce cas, l’entité devra prendre en compte les
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effets de cette altération pour apprécier si les flux de trésorerie engendrés par l’actif financier peuvent
toujours être considérés comme simplement des flux de capital et d’intérêts.
Lorsqu’un actif financier contiendrait les trois éléments ci-dessus, sans altération particulière, il serait
éligible à un mode d’évaluation autre que la juste valeur par résultat sous réserve du modèle économique
dont il relèverait. Pour l’IASB, il s’agit d’un changement mineur aux modalités d’application incluses dans la
norme IFRS 9. Pour le FASB, il s’agit d’un amendement aux dispositions sur l’appréciation des
caractéristiques des flux de trésorerie dans le modèle provisoire de classification et d’évaluation.
2.2.3 Flux de trésorerie conditionnels
Les deux normalisateurs proposent qu’une clause du contrat prévoyant un changement des échéances ou
des encaissements de capital et d’intérêt n’empêchera pas l’actif financier d’être éligible à la catégorie autre
que celle impliquant l’évaluation à la juste valeur par résultat, dès lors que cette variabilité aurait pour objet
de refléter les changements dans la valeur temps de l’argent ou dans le risque de crédit issu de
l’instrument.
En outre, les deux normalisateurs prévoient que la probabilité d’occurrence de flux de trésorerie
conditionnels, qui ne seraient pas des paiements de capital ou d’intérêts, ne serait pas prise en
considération. Les actifs financiers incluant des paiements conditionnels ne pouvant être qualifiés de
remboursement de capital ou de paiements d’intérêts seraient évalués à la juste valeur par résultat, avec
des exceptions dans des circonstances très rares.
Pour l’IASB, ce point ne représente pas une modification à la norme IFRS 9. Pour le FASB, cette précision
sera incluse dans les développements sur l’appréciation des caractéristiques des flux de trésorerie.
2.2.4 Appréciation de la relation économique entre le capital et l’intérêt
A l’occasion de l’appréciation des caractéristiques des flux de trésorerie d’un actif financier, l’entité pourrait
devoir le comparer à un actif financier de référence ne comportant que des remboursements de capital et
des paiements d’intérêts. Cette comparaison permettrait d’évaluer les effets de l’altération de la relation
entre les flux de capital et d’intérêts. L’actif financier de référence serait un contrat ayant le même niveau de
risque de crédit et les mêmes caractéristiques, hors la clause donnant lieu à une appréciation, que ceux de
l’actif financier sous revue.
Si la différence ente les flux de trésorerie de l’instrument de référence et ceux de l’instrument donnant lieu à
l’appréciation est plus qu’insignifiante, ce dernier serait évalué à la juste valeur par résultat.
Pour l’IASB, il s’agit d’une modification mineure aux développements sur l’application de la norme IFRS 9.
Mais ce changement permettrait d’apporter une solution aux difficultés rencontrées à l’occasion de la mise
en œuvre de cette norme. Pour le FASB, ces précisions seront ajoutées aux développements sur
l’appréciation des caractéristiques des flux de trésorerie.
2.2.5 Options de remboursement anticipé et options de report du terme
Les options de remboursement anticipé ou de report du terme, y compris les options conditionnelles,
n’empêcheraient pas un actif financier d’être éligible à la catégorie autre que celle impliquant l’évaluation à
la juste valeur par résultat, dès lors que ces options seraient compatibles avec les concepts de flux exclusifs
de capital et d’intérêts.
Pour l’IASB, cette précision ne représente pas une modification de la norme IFRS 9. Pour le FASB, elle
sera ajoutée aux développements sur l’appréciation des caractéristiques des flux de trésorerie.
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2.3 Projet assurances
2.3.1 Contrats comportant des clauses participatives
Le FASB a fait état auprès de l’IASB de ses réflexions sur l’évaluation des dettes résultant de contrats
comportant des clauses participatives non discrétionnaires, ayant les deux caractéristiques suivantes :
Ces dettes dépendraient contractuellement de la performance d’actifs ou de dettes de l’assureur, ou de
la performance de l’assureur lui-même ;
Elles seraient une composante des dettes résultant du contrat d’assurance.
Les flux de trésorerie versés aux assurés dépendent, pour ce type de contrats, des flux de trésorerie
engendrés par l’élément sous-jacent, celui-ci se définissant comme l’actif ou la dette, ou le groupe d’actifs
ou de dettes, dont dépendent les flux de trésorerie engendrés par la clause participative.
L’IASB et le FASB ont rappelé qu’en cohérence avec leur proposition antérieure, la dette au titre de la
clause participative serait évaluée d’une manière reflétant le mode d’évaluation des éléments sous-jacents,
selon les normes IFRS ou selon les normes américaines. Ce résultat pourrait être obtenu par les deux voies
différentes suivantes :
Les changements de valeur sans équivalent dans l’évaluation des éléments sous-jacents seraient
éliminés de l’approche par « les blocs » ;
La dette de l’assureur provenant du contrat à la date de clôture serait ajustée pour éliminer les effets de
dissymétries reflétant des décalages de comptabilisation dans le temps entre l’évaluation de la dette et
celle des éléments sous-jacents, cette évaluation étant effectuée en normes IFRS ou en normes
américaines, puisque ces décalages sont appelés à s’annuler d’ici le terme du contrat d’assurance.
Les deux normalisateurs confirment que les options et garanties incorporées dans un contrat d’assurance,
que l’application des dispositions sur les instruments financiers ne conduit pas à comptabiliser séparément,
doivent être évaluées en même temps que l’obligation résultant du contrat d’assurance, sur la base d’une
approche de la valeur attendue qui soit actuelle et cohérente avec les données de marché.
Ils sont convenus que, en cas d’évaluation par l’assureur de la dette provenant d’un contrat d’assurance,
engendrant des paiements dépendant de la performance d’actifs ou de passifs de l’assureur, la valorisation
doit tenir compte de l’ensemble des paiements à effectuer du fait du contrat, tant à l’égard de ses
détenteurs actuels que futurs.
2.3.2 Actualisation de la dette indemnitaire
Les deux normalisateurs confirment que les assureurs devront actualiser la dette indemnitaire au titre des
sinistres intervenus, pour les contrats comptabilisés selon la méthode d’allocation de la prime, si l’effet de
l’actualisation est significatif.
Ils ont décidé de ne pas fournir de précisions complémentaires sur la manière d’apprécier le caractère
significatif ou non de l’actualisation. Néanmoins, ils proposent de prévoir une simplification autorisant les
assureurs à ne pas actualiser les portefeuilles de contrats lorsque les indemnités doivent être payées dans
les douze mois du sinistre, à moins que les circonstances montrent que ces règlements ne pourront avoir
lieu dans ce délai.
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2.3.3 Unité de compte
L’IASB observe que l’objectif de l’ajustement pour le risque est de refléter la rémunération exigée par
l’assureur pour supporter l’incertitude affectant les flux de trésorerie provenant d’un portefeuille de contrats,
au fur et à mesure de l’exécution des contrats. L’IASB a décidé de ne pas fournir plus de précisions sur
l’unité de compte au titre de l’ajustement pour le risque.
L’IASB et le FASB ont également discuté de la définition du portefeuille et de l’unité de compte à utiliser
pour déterminer et répartir la marge résiduelle ou unique, mais sans parvenir à une solution.
Position de l’IASB
L’IASB a décidé qu’un portefeuille de contrats devait être défini comme un ensemble de contrats (i) gérés
collectivement et (ii) supportant des risques de même nature et dont les primes sont déterminées de la
même manière compte tenu des risques couverts.
L’unité de compte pour déterminer la marge résiduelle et effectuer le test relatif aux contrats déficitaires doit
être le portefeuille de contrats.
A l’inverse, l’unité de compte à utiliser pour procéder à la comptabilisation en résultat de la marge résiduelle
sera libre. Tout au plus conviendra-t-il de respecter le principe selon lequel la marge résiduelle doit être
enregistrée en résultat au cours de la période de couverture, c'est-à-dire sur la période au cours de laquelle
le service est rendu.
Position du FASB
Pour le FASB, le portefeuille de contrats se définit comme un ensemble de contrats (i) supportant des
risques de même nature et dont les primes sont déterminées de la même manière compte tenu des risques
couverts et (ii) qui ont des durations semblables et des séquences prévues similaires de comptabilisation de
la marge résiduelle en résultat. L’unité de compte à utiliser pour déterminer la marge unique et la constater
en résultat, et pour effectuer le test relatif aux contrats déficitaires, doit être le portefeuille de contrats.
2.3.4 Contrats d’assurance déficitaires
Les deux normalisateurs comptables qualifient un contrat d’assurance de déficitaire lorsque les paiements
futurs actualisés provenant du contrat (augmenté de l’ajustement pour le risque en ce qui concerne l’IASB)
sont supérieurs :
Aux encaissements futurs actualisés provenant de ce contrat (période antérieure à la période de
couverture) ;
A la valeur comptable de la dette pendant la période résiduelle de couverture (selon la méthode de
l’allocation de la prime).
Les assureurs devront déterminer si un contrat est déficitaire lorsque certaines circonstances le laissent
présager. Les deux normalisateurs fourniront des précisions sur ces circonstances.
Les contrats identifiés comme déficitaires au cours de la période de pré-couverture devront être évalués
d’une manière cohérente avec le mode d’évaluation de la dette comptabilisée au début de la période de
couverture. De la même manière, les contrats identifiés comme déficitaires alors que la méthode de
l’allocation de la prime est utilisée seront évalués en cohérence avec le mode d’évaluation de la dette au
titre des sinistres intervenus. Les deux normalisateurs observent que ces décisions méritent un nouvel
examen du fait de la simplification pratique consistant à exempter d’actualisation la dette relative aux
indemnités devant être payées dans les 12 mois de l’occurrence du sinistre et concluent sur ce point que si
un assureur a choisi de ne pas actualiser cette dette, il doit recourir à des montants non actualisés pour
identifier les contrats d’assurance déficitaires et pour évaluer la dette correspondante.
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Les deux normalisateurs prévoient que l’évaluation de la dette au titre des contrats déficitaires devra être
mise à jour à la fin de chaque période comptable.
L’IASB propose que l’ajustement pour le risque soit pris en compte lors de l’identification d’un contrat
onéreux et que son montant soit inclus dans l’évaluation de la dette résultant du contrat
2.3.5 Champ de l’approche de l’allocation de la prime
Position de l’IASB
L’IASB propose que l’approche de l’allocation de la prime soit appliquée seulement si elle aboutit à des
évaluations constituant une approximation raisonnable des montants qui seraient obtenus grâce à
l’approche par les blocs. Un contrat sera présumé remplir cette condition, sans avoir à effectuer de travail
complémentaire, si la période de couverture est au plus égale à un an.
A l’inverse, les évaluations ne constitueraient pas une approximation raisonnable des montants qui seraient
obtenus grâce à l’approche par les blocs si l’on est dans l’une des situations suivantes :
(i) Il est vraisemblable que, pendant la période précédant un sinistre, il se produira un changement
important des prévisions des flux nets de trésorerie à décaisser pour faire place aux obligations du
contrat ;
(ii) Une marge d’appréciation importante existe à l’occasion de l’allocation de la prime aux obligations de
performance de l’assureur au cours des diverses périodes comptables. Tel sera le cas par exemple s’il
existe une incertitude importante sur le montant de prime susceptible de refléter l’exposition et le risque
de l’assureur au titre de chaque période comptable ou en cas d’incertitude sur la durée de la couverture
d’assurance. L’IASB reviendra sur ces critères une fois que la discussion sur l’approche par les blocs
aura progressé.
Pour les contrats éligibles à l’approche de l’allocation de la prime, les assureurs auront le choix d’utiliser
cette approche ou l’approche par les blocs.
Position du FASB
Les assureurs appliqueront l’approche par les blocs plutôt que l’approche de l’allocation de la prime si, à la
date de la mise en place du contrat, l’une des deux situations décrites ci-dessus, au (i) et (ii) dans le cadre
de la position de l’IASB, prévaut.
Un contrat sera évalué selon l’approche de l’allocation de la prime, sans appréciation complémentaire, si la
période de couverture est inférieure à un an. Cette méthode s’imposera aux contrats remplissant cette
condition sans option possible pour l’approche par les blocs.
2.3.6 Mécanismes de l’approche de l’allocation de la prime
Les deux normalisateurs sont convenus que l’actualisation et la désactualisation, en vue de refléter la valeur
temps de l’argent, seront exigées pour évaluer la dette au titre de la période résiduelle de couverture, pour
des contrats ayant une composante financière significative, telle que celle-ci est définie par le projet de
norme sur la comptabilisation des produits.
A titre pratique, un assureur pourra ne pas procéder à l’actualisation pour évaluer la dette au titre de la
période résiduelle de couverture s’il prévoit, à la date de mise en place du contrat, que la période devant
s’écouler entre l’encaissement de l’essentiel des primes et la date à laquelle prendra fin la couverture
d’assurance est inférieure à un an.
Les coûts d’acquisition des contrats incluront les coûts directement attribuables (pour le FASB, ces coûts
sont limités aux actions commerciales ayant abouti). Cette solution est conforme à celle retenue dans le
cadre de l’approche par les blocs. Ces coûts pourront être enregistrés en charge lorsqu’ils sont encourus si
la période de couverture est inférieure à un an.
11
Dans le cadre de l’approche par les blocs, les deux normalisateurs examinent une méthode consistant à
compenser les coûts d’acquisition avec la marge résiduelle et, dans le cadre de l’approche de l’allocation de
la prime, ils examinent une solution consistant à porter ces coûts en déduction de la dette au titre de la
période de couverture. Ce montant pourrait être présenté distinctement de la valeur actualisée des flux
futurs attendus (majoré d’une marge de risque en ce qui concerne l’IASB).
2.3.7 Evaluation de la dette au titre des événements rares ayant des conséquences très graves
Pour évaluer la dette issue du contrat d’assurance selon l’approche par les blocs et les contrats déficitaires
selon l’approche de l’allocation des primes, les assureurs devront tenir compte des flux de trésorerie
attendus à la date de clôture.
Selon les deux normalisateurs, le caractère imminent d’un événement assuré à la clôture de l’exercice, par
exemple un événement rare et ayant des conséquences très graves tel qu’un ouragan, ne suffit pas pour
créer la situation qui justifierait qu’il en soit tenu compte pour l’arrêté des comptes si effectivement il survient
postérieurement à la date de clôture. Malgré son imminence, un tel événement post-clôture ne peut avoir
aucun effet sur les comptes de l’exercice clos, tant suivant la norme IAS 10 que suivant le Topic 855-10-25
de la codification des normes américaines.
2.3.8 Séparation des composantes biens et services
Les deux normalisateurs sont convenus des critères suivants pour procéder à la séparation des prestations
autres que la prestation d’assurance.
L’assureur détermine si la fourniture de biens ou services incorporée dans le contrat d’assurance constitue
une obligation de prestation selon la définition figurant dans le projet de norme sur la comptabilisation des
produits. Si cette obligation de prestation est distincte, l’assureur applique à cette obligation la norme
appropriée.
Une obligation de prestation incorporée au contrat d’assurance implique l’engagement de fournir des biens
ou des services à l’assuré. L’obligation de prestation peut n’être seulement qu’implicite et résulter des
pratiques commerciales de l’assureur, du caractère public de sa politique commerciale, de ses déclarations,
si les engagements pris créent chez les assurés une attente justifiée de pouvoir bénéficier des biens et des
services promis.
Les obligations de prestation n’incluent pas les tâches accomplies par l’assureur pour faire face aux
obligations résultant du contrat d’assurance, à moins que des biens et services ne soient fournis aux
assurés à l’occasion de leur accomplissement. Un assureur peut devoir accomplir des démarches
administratives pour mettre en place un contrat. De telles tâches n’ont pas pour effet de procurer des biens
ou des services à l’assuré lorsqu’elles sont effectuées. Il en résulte qu’elles ne constituent pas une
obligation de prestation distincte.
Sous réserve des exceptions mentionnées ci-dessous, une obligation de prestation est distincte si l’une des
deux conditions suivantes est remplie :
L’assureur vend régulièrement les biens ou services en cause de manière distincte ;
L’assuré peut utiliser les biens ou services dans l’état où ils se trouvent ou associés avec d’autres
moyens qui lui sont immédiatement accessibles. Les moyens immédiatement accessibles sont des biens
et des services qui sont vendus distinctement par l’assureur ou une autre entité, ou des moyens dont
l’assuré dispose déjà, obtenus auprès de l’assureur ou du fait d’un autre contrat ou d’un autre
événement.
12
Nonobstant l’existence de l’une ou l’autre situation, un bien ou service incorporé à un contrat d’assurance
n’est pas séparable du contrat d’assurance si les deux conditions suivantes sont réunies :
Les biens et services sont intimement liés à la composante assurance du contrat et leur fourniture à
l’assuré exige de l’assureur qu’il procure un service important d’intégration des biens et services dans le
contrat conclu avec l’assuré ;
Le contrat met à la charge de l’assureur une adaptation significative des biens et services aux besoins
de l’assuré.
Si ces conditions sont réunies, le contrat d’assurance, y compris les biens et services incorporés, est
comptabilisé globalement selon la norme sur les assurances.
2.3.9 Instruments financiers ayant des clauses participatives discrétionnaires
L’IASB a examiné la norme applicable aux instruments financiers ne constituant pas des contrats
d’assurance mais qui comportent des clauses de participation discrétionnaires semblables à celles
rencontrées dans beaucoup de contrats d’assurance.
Le normalisateur propose que la norme sur les contrats d’assurance s’applique aux instruments financiers
ayant une clause participative discrétionnaire dès lors que ces instruments auraient été mis en place par un
assureur. Elle ne s’appliquerait pas aux instruments de cette nature émis par des entités autres que les
assureurs.
2.3.10 Séparation de la composante « placements financiers » des contrats d’assurance
L’IASB et le FASB définissent la composante « placements financiers » du contrat d’assurance comme le
paiement que l’assureur est tenu d’effectuer à l’assuré ou à un ayant droit même si aucun sinistre n’est
intervenu.
Dans leur bilan, les assureurs ne seront pas obligés de présenter la composante financière du contrat
d’assurance distinctement de ce contrat.
Néanmoins, l’assureur devra fournir une information sur les montants payables à vue à l’assuré et sur la
fraction de la dette du contrat d’assurance représentant les primes (sous déduction des indemnités payées
ou à payer) non encore enregistrées dans le compte de résultat global.
Les assureurs excluront des primes figurant dans le compte de résultat global la valeur actualisée des
sommes à payer aux assurés ou à leurs ayants-droits, évaluées en cohérence avec l’évaluation de la dette
globale du contrat, peu importe que des sinistres soient intervenus ou pas.
Les deux normalisateurs ont demandé des approfondissements sur les circonstances qui justifieraient que
la composante « placements financiers » contenue dans un contrat d’assurance soit comptabilisée suivant
la norme sur les instruments financiers et non selon la norme sur les contrats d’assurance.
13
2.4 Projet sur les locations
2.4.1 Locations résiliables
Les deux normalisateurs ont discuté du traitement comptable des locations qui peuvent être résiliées par
l’une ou l’autre des deux parties sans avoir à verser une indemnité de rupture significative et des baux
contenant des clauses de renouvellement nécessitant l’accord à la fois du bailleur et du preneur.
Comme les deux normalisateurs prévoient que les dispositions du projet seront applicables seulement aux
périodes faisant naître des droits et obligations, les contrats résiliables sans indemnité majeure rempliront la
définition de location à court terme si la période initiale n’autorisant pas de résiliation, y compris la période
de préavis, n’excède pas un an.
Cette conclusion n’a pas amené les deux normalisateurs à modifier les définitions des locations à court
terme et de la durée du bail.
2.4.2 Comptabilisation des loyers perçus par les bailleurs d’immeubles de placement
Pour l’IASB, les loyers obtenus par les bailleurs d’immeubles de placement seront comptabilisés en résultat
de manière linéaire, à moins qu’une autre méthode systématique ne reflète mieux la séquence selon
laquelle les loyers sont procurés au bailleur par l’immeuble de placement. Le FASB limite cette disposition
aux seules sociétés foncières ou aux sociétés d’investissement.
Les deux normalisateurs proposent que les détenteurs d’immeubles de placement, consentant des baux en
dehors du champ d’application de l’approche créance / immobilisation résiduelle, ne comptabilisent à leur
bilan que l’immeuble de placement (aucune créance financière n’est enregistrée du fait du bail) et, le cas
échéant, les produits de loyer perçus d’avance ou les loyers à recevoir.
2.4.3 Information à fournir par les bailleurs d’immeubles de placement
Les informations exigées des bailleurs d’immeubles de placement, pour les baux en dehors du champ de
l’approche créance / immobilisation résiduelle, seraient les suivantes :
Une analyse par échéance des flux non actualisés de loyer sur la période du bail. Cette analyse ferait
état au minimum des loyers à recevoir pendant chacune des cinq années suivant la date de clôture et le
total restant à recevoir pendant la période ultérieure. Cette analyse serait présentée distinctement de
celle fournie au titre des créances de loyers comptabilisées selon l’approche créance / immobilisation
résiduelle ;
Un tableau des produits de loyer de l’exercice détaillant les loyers minimaux et les loyers conditionnels ;
Le coût et la valeur comptable des biens loués ou à louer par catégories de biens, selon leur nature ou
leur fonction, ainsi que le total des amortissements cumulés ;
Des informations sur les locations, hors du champ de l’approche créance / immobilisation résiduelle , semblables à celles figurant dans le paragraphe 73 du projet de norme publié en 2010, et après mises à jour de ce projet, qui comprendrait une description générale des contrats de location, une information sur la base et le mode de calcul des loyers variables, la mention des options et leurs caractéristiques, en particulier les options de renouvellement ou de résiliation, une description des options d’achat consenties, avec l’indication de la proportion des biens susceptibles d’être cédés et toutes les contraintes et restrictions imposées par les contrats de location.
14
2.4.4 Amortissement du droit d’utilisation par le preneur
Deux méthodes ont été examinées par l’IASB et le FASB pour amortir le droit d’utilisation figurant à l’actif du
preneur.
Selon une première approche, le preneur amortirait le droit d’utilisation sur la base de la consommation
estimée de l’actif sous-jacent sur la durée du bail. Plus le niveau de consommation serait élevé, plus le
compte de résultat ressemblerait à celui qui serait obtenu si l’actif avait été acquis et financé séparément.
Plus le niveau de consommation serait faible, plus le compte de résultat ressemblerait à la charge qui
résulte actuellement de l’application de la norme IAS 17 aux contrats de location simple. Sans qu’une
décision ne soit prise, l’IASB penche pour ce modèle, pour autant qu’il soit utile et pratique.
Selon une seconde approche, pour les baux transférant au preneur l’essentiel des risques et des avantages
de l’actif sous-jacent, le preneur amortirait le droit d’utilisation selon un mode systématique reflétant la
séquence de consommation des avantages futurs, ce qui serait cohérent avec le projet de norme de 2010.
Pour les baux ne transférant pas l’essentiel des risques et des avantages de l’actif sous-jacent, le preneur
utiliserait un mode d’amortissement qui aboutirait à des charges très semblables à celles obtenues
actuellement lors de la comptabilisation des locations simples. Le FASB a exprimé une préférence pour
cette approche.
Les deux normalisateurs ont demandé des compléments d’étude et de consultation sur ces deux approches
afin de pouvoir préconiser l’une ou l’autre.
15
3. Réunions de l’IASB sans le FASB
Ce résumé porte sur les réunions que l’IASB a tenues seul au cours des mois de décembre 2011, janvier,
février et mars 2012.
3.1 Période de commentaires pour l’amendement relatif à la norme IFRS 10 (décembre 2011)
L’IASB a décidé que la période de commentaires pour l’amendement à la norme IFRS 10, relatif aux
dispositions transitoires de cette norme, serait limitée à 90 jours. Cette période courte demeure conforme
aux procédures de l’IASB, car le texte de cet amendement est court, le sujet est urgent et l’amendement
devrait faire l’objet d’un large consensus. Les modifications apportées sont des clarifications sur les
intentions de l’IASB lors de la publication de la norme IFRS 10 et elles ont pour objet d’atténuer la charge
administrative liée à la transition. La date d’effet envisagée de l’amendement permettra de l’aligner sur celle
de la norme IFRS 10. Il convient que les préparateurs puissent en disposer le plus vite possible puisque
certains examinent déjà les conséquences du passage à la norme IFRS 10.
3.2 Amendement à IFRS 1 (janvier 2012)
Un projet d’amendement à la norme IFRS 1 « Prêts gouvernementaux » propose d’ajouter une exception à
l’application rétroactive des normes IFRS par les nouveaux adoptants.
Cette exception porte sur le paragraphe 10A de la norme IAS 20, selon lequel les prêts à taux nuls ou
consentis par des autorités publiques donnent lieu au calcul d’une aide publique, celle-ci étant égale à la
différence entre le montant perçu par l’entité et la juste valeur du prêt. L’exception permettrait aux premiers
adoptants d’appliquer cette disposition de manière prospective, à moins que la documentation nécessaire
pour appliquer rétroactivement le paragraphe 10A n’ait été obtenue à la date de comptabilisations initiale du
prêt.
A la suite des commentaires reçus, l’IASB prescrira dans la version finale de cet amendement que
l’exception ne portera que sur les questions de comptabilisation et d’évaluation et que la norme IAS 32 sur
la présentation des instruments financiers restera applicable pour classer le prêt en dettes ou capitaux
propres. En conséquence, l’exemple fourni dans le projet sera modifié pour illustrer ce point.
L’amendement sera applicable au 1er janvier 2013, une application anticipée étant possible.
Cet amendement a été publié le 13 mars 2012 sous sa forme définitive.
3.3 Date de mise en vigueur des normes IFRS 10, 11 et 12 (janvier 2012)
A la demande de l’Efrag, l’IASB a examiné la possibilité de retarder la mise en vigueur des normes IFRS 10,
11 et 12, celle-ci étant actuellement prévue au 1er janvier 2013.
Constatant que certaines entités, y compris européennes, avaient déjà entrepris de mettre en œuvre ces
normes, et observant que ces normes ont pour objet de prendre en considération les préoccupations issues
de la crise financière et exprimées lors du G20, l’IASB a décidé de ne pas donner suite à la demande de
l’Efrag.
16
3.4 Macro-couverture (décembre 2011, février, mars 2012)
Conformément à la décision prise en novembre, l’IASB a discuté des trois premières étapes relatives à
l’évaluation de la position en risque, dans le cadre de la démarche en 11 étapes.
L’approche consistant à valoriser la position en risque dans son intégralité à sa juste valeur (étape 1) a été
comparée à une autre solution consistant à ne valoriser que les changements de juste valeur attribuable au
risque couvert (étape 2). En outre, ont été examinées les implications que pourrait avoir une gestion du
risque mettant l’accent sur une marge nette de taux d’intérêt (étape 3).
L’étape 4 est l’étude des approches comptables de la macro-couverture du risque de taux d’intérêt pour des
portefeuilles fermés de créances. La comptabilité de couverture imposée aujourd’hui par la norme IAS 39
pour le risque de taux d’intérêt a été comparée à une valorisation nette du portefeuille, ainsi qu’à une
approche comptable par niveaux. Les particularités des portefeuilles ouverts (étape 5), y compris les
conséquences de portefeuilles non homogènes sur l’approche par niveaux (étape 6), ont été considérées.
L’IASB a étudié l’information qu’il serait nécessaire de fournir pour comprendre l’appréciation de la position
en risque lorsque celle-ci est basée sur une approche commune de la gestion du risque au titre du risque de
taux d’intérêt. Le normalisateur a pris connaissance d’une analyse concernant la manière selon laquelle une
approche en termes de valorisation nette pour la couverture macro peut être mise en œuvre pour les dépôts
à vue.
L’IASB a également examiné les méthodes utilisées en pratique pour fixer les prix de transfert et les
conséquences de l’utilisation de prix de transfert pour réestimer une position couverte au titre du risque de
taux à des fins comptables.
Aucune décision n’a été prise sur ces différents sujets.
3.5 Liens avec le Comité d’interprétation des IFRS (janvier 2012)
3.5.1 Application d’IFRS 3 : identification de l’acquéreur ; regroupement d’entités sous contrôle commun
L’IASB a examiné deux questions transmises par le Comité d’interprétation sur :
Les facteurs à prendre en considération pour identifier l’acquéreur dans un regroupement d’entreprises ;
La comptabilisation de regroupements d’entités sous contrôle commun.
L’IASB comme le Comité d’interprétation estime que ces questions devront être abordées dans le cadre
d’un projet d’ensemble sur les opérations effectuées par des entités sous contrôle commun, pour autant que
ce projet voie le jour.
3.5.2 Améliorations annuelles
L’IASB a considéré deux sujets de classification de flux de trésorerie dans le tableau des flux de trésorerie.
Le premier porte sur les paiements différés ou conditionnels, effectués dans le cadre d’un regroupement
d’entreprises, le second est la présentation des flux de trésorerie engendrés par un contrat de concession
figurant dans le champ de l’interprétation IFRIC 12.
Avant de décider si ces deux questions pourront être incluses dans une campagne d’améliorations
annuelles, l’IASB a demandé si elles ne pouvaient être traitées de manière collective plutôt
qu’individuellement.
17
3.6 Améliorations annuelles (février 2012)
3.6.1 Campagne 2009-2011
L’IASB a examiné sept des améliorations figurant dans le projet publié en juin 2011. Sur ces sept
améliorations, six d’entre elles ont été menées à bien par l’IASB en tenant compte des réponses obtenues
et des recommandations du Comité d’interprétation. Ces six améliorations sont les suivantes :
(a) Application successive de la norme IFRS 1 sur la première application. Conformément à des
commentaires reçus, l’IASB a décidé de rendre facultative et non obligatoire une seconde application
de la norme IFRS 1 pour une entité qui aurait abandonné les normes IFRS et qui déciderait de les
appliquer à nouveau.
(b) Clarification de l’exemption sur les coûts d’emprunts contenue dans la norme IFRS 1 sur la première
application.
(c) Clarification des dispositions sur l’information comparative minimum à fournir dans les états financiers
(IAS 1).
(d) Précision sur la comptabilisation des petits outillages (IAS 16).
(e) Clarification de la comptabilisation des effets fiscaux des distributions versées aux porteurs
d’instruments de capitaux propres (IAS 32).
(f) Clarification des dispositions sur les informations à fournir sur les actifs totaux du segment dans les
comptes intermédiaires (IAS 34). En se fondant sur des commentaires reçus, l’IASB a décidé de
préciser également les informations à fournir sur les passifs totaux des segments. L’amendement
s’appliquerait de manière rétrospective et non de manière prospective comme le projet le proposait.
3.6.2 Améliorations liées à l’évolution du cadre conceptuel
A la suite de l’évolution du cadre conceptuel, il a été envisagé de modifier les normes IAS 1 sur la
présentation des états financiers et IAS 8 sur les méthodes comptables, les changements de méthode et les
erreurs.
En ce qui concerne la norme IAS 1, l’objectif des états financiers devait être mis en harmonie avec le nouvel
« objectif des rapports financiers » suivant le cadre conceptuel. Pour la norme IAS 8, la définition du
« caractère compréhensible » devait être alignée sur celui désormais contenu dans le cadre conceptuel.
L’IASB a décidé que si de tels changements devaient avoir lieu, ils ne feraient pas partie d’une campagne
d’améliorations.
3.6.3 Campagne 2011-2013
Deux problèmes ont été transmis à l’IASB par le Comité d’interprétation relatifs à la norme IFRS 3. L’IASB a
décidé de les inclure dans la campagne d’améliorations 2011-2013, pour laquelle un projet devrait être
publié au cours du troisième trimestre 2012.
La norme IFRS 3 prévoit qu’elle ne s’applique pas à la constitution des « joint ventures » (§ 2(a)).
L’amendement préciserait que cette exclusion ne serait pas modifiée malgré l’entrée en vigueur de la norme
IFRS 11 sur les partenariats. L’amendement compléterait le paragraphe 2 (a) en indiquant que toutes les
constitutions de partenariats seraient exclues du champ d’IFRS 3 (activités conjointes ou co-entreprises) et
préciserait que l’exclusion ne vise que les comptes de l’entité en partenariat et non la comptabilisation dans
les comptes des partenaires de leur intérêt détenu dans ce partenariat.
18
S’agissant des immeubles de placement, l’IASB observe qu’il est parfois difficile de déterminer si
l’acquisition d’un immeuble de cette nature constitue une entreprise selon la norme IFRS 3 et entre dans le
champ de cette norme. Le choix doit être effectué à partir des dispositions de la norme IFRS 3 et non des
paragraphes 7 à 15 de la norme IAS 40, qui ont pour objet de distinguer les immeubles de placement des
biens occupés par l’entité. En particulier, le paragraphe 11 indique que la fourniture par l’entité propriétaire à
l’occupant de l’immeuble, des services accessoires peu importants, tels que des services d’entretien et de
sécurité, n’empêche pas de conclure que le bien est un immeuble de placement.
Suivant l’amendement envisagé, la norme IAS 40 précisera que cette norme et la norme IFRS 3 ne
s’excluent pas mutuellement en cas d’acquisition d’un immeuble de placement incluant des services
accessoires peu importants.
3.7 Décisions de rejet du Comité d’interprétation des normes IFRS (février 2012)
Les Trustees de la fondation IFRS ont examiné l’efficacité du Comité d’interprétation des normes IFRS, en
particulier l’argumentation fournie par le Comité pour justifier qu’il a décidé de ne pas retenir certains sujets
dans son ordre du jour. L’IASB a étudié des propositions destinées à modifier la manière dont le Comité
justifierait ses décisions et a formulé les conclusions suivantes :
Lorsque le Comité est parvenu à une conclusion sur un sujet tout en décidant de ne pas le mettre sur
son ordre du jour, il doit expliquer sa décision de rejet dans une note ;
Ces notes de rejet ne font pas partie des normes IFRS et ne les modifient pas ;
Puisque ces notes ne font pas partie des normes IFRS, elles n’ont pas besoin de comporter une date
d’effet ni des mesures transitoires ;
Les notes de rejet n’ont pas pour objet de conclure sur le caractère erroné des méthodes appliquées
jusqu’alors par une entité. Une telle décision est de la compétence des entités, de leurs auditeurs ou des
autorités de régulation ;
La période laissée aux entités pour formuler des commentaires à partir des projets de notes de rejet
devrait être doublée et passer à 60 jours afin de donner plus de temps aux commentateurs ;
L’IASB continuera d’être destinataire du compte rendu des réunions du Comité, en particulier des projets
de notes de rejet. Néanmoins, l’IASB ne sera pas tenu d’approuver ou de ratifier ces notes de rejet.
Ces conclusions seront transmises aux Trustees à l’occasion de leur prochaine réunion.
3.8 Problèmes examinés par le Comité d’interprétation (février 2012)
3.8.1 Constructions de biens immobiliers (IFRIC 15)
Le Comité d’interprétation a examiné la question du transfert continu d’un bien évoqué par l’interprétation
IFRIC 15, à propos de la vente d’appartements dans un immeuble en construction.
Après en avoir discuté à trois reprises, le Comité a saisi l’IASB pour obtenir son avis.
L’IASB observe que la question du transfert continu est traitée par le projet de norme sur la comptabilisation
des produits. Dès lors, la demande d’orientation exprimée par le Comité n’aurait d’effet que jusqu’à l’entrée
en vigueur de cette nouvelle norme.
L’IASB a recommandé au Comité de s’en tenir au texte d’IFRIC 15, tout en reconnaissant que l’application
de cette interprétation nécessitait d’examiner en détail le contexte et les circonstances de chaque cas et
que ce contexte peut être très différent selon les pays. Il en résulte que l’application d’IFRIC 15 à la situation
évoquée peut avoir des effets assez différents selon les pays.
19
3.8.2 Taxes prélevées sur certaines activités (IAS 37)
Le Comité d’interprétation a examiné l’application par analogie de l’interprétation IFRIC 6 sur les dettes
résultant de certaines activités (les déchets électriques et électroniques), afin d’identifier le moment où une
taxe ou un autre type de passif devient dû à l’occasion d’une activité particulière.
Cette question constitue une difficulté d’application de la définition d’une obligation existante, telle qu’elle
figure dans la norme IAS 37.
Au cours de sa réunion de janvier 2012, le Comité d’interprétation a décidé de rédiger un projet
d’interprétation sur le thème des taxes prélevées par des autorités publiques sur certaines activités. Ce
projet écarterait de son champ les impôts entrant dans celui de la norme IAS 12 et serait rédigé sur la base
du consensus auquel le Comité est parvenu jusqu’à présent, en ajoutant des exemples d’application.
S’agissant des taxes dues seulement si un seuil de chiffre d’affaires est franchi, le Comité n’est pas parvenu
à trancher entre les deux solutions suivantes :
Le franchissement du seuil constitue l’événement qui engendre l’obligation et ce n’est qu’à ce moment
que la dette doit être comptabilisée ;
S’il est prévu que le seuil soit atteint, l’événement déclenchant la comptabilisation de la dette est la
réalisation des ventes, la taxe étant alors enregistrée au fur et à mesure de la comptabilisation du chiffre
d’affaires.
Le Comité d’interprétation a demandé à l’IASB de lui indiquer si :
Le raisonnement suivi dans l’exemple sur les loyers conditionnels, figurant dans la norme IAS 34 sur les
états financiers intérimaires, pourrait aussi être appliqué aux états financiers annuels ;
Les caractéristiques des taxes examinées justifiaient une approche autonome.
Pour l’IASB, le raisonnement appliqué dans la norme IAS 34 est transposable aux états financiers annuels.
Il en résulte que la solution à retenir serait une comptabilisation progressive de la taxe, au fur et à mesure
de la comptabilisation du chiffre d’affaires, dès lors que le seuil de vente est estimé devoir être franchi.
L’IASB a également confirmé que les taxes dont la base n’est pas un résultat sont comptabilisées suivant la
norme IAS 37 et non selon la norme IAS 12.
3.8.3 Acomptes à long terme versés sur achats de matières premières (IAS 2)
Le Comité d’interprétation a examiné une question sur les acomptes versés dans le contexte de contrats
d’achats à long terme de matières premières. Le problème soulevé est de savoir s’il y a lieu de
comptabiliser un produit d’intérêt sur ces avances, ce qui entraînerait une augmentation du coût des achats
stockés.
Au cours de sa réunion de janvier 2012, le Comité d’interprétation a pris note que les pratiques observées à
ce sujet pouvaient être diverses et que les normes IFRS n’abordaient pas cette question.
Le Comité a relevé les dispositions suivantes du projet de norme sur la comptabilisation des produits :
Pour déterminer le prix de vente, une entité doit tenir compte de la valeur temps de l’argent si le contrat
de vente contient une composante financière significative ;
La prise en considération de la valeur temps de l’argent consiste à rechercher quel serait le prix au
comptant des services ou biens livrés et à comptabiliser le chiffre d’affaires sur cette base au moment où
les biens ou services sont transférés au client.
20
Sous réserve que ces dispositions ne soient pas modifiées dans la norme définitive, elles s’appliqueraient
aux acomptes reçus par l’entité vendeuse. Le Comité observe que les situations du vendeur et de l’acheteur
sont symétriques. Le Comité d’interprétation a souhaité savoir si l’IASB partageait ce point de vue et, si oui,
s’il ne serait pas nécessaire de compléter les normes IFRS pour aligner la comptabilisation des achats sur
celle des produits.
En février, l’IASB a exprimé son accord pour que la composante financière d’un contrat d’achat soit
identifiée et comptabilisée séparément, ce qui nécessiterait l’enregistrement de produits financiers qui
seraient capitalisés dans le montant des acomptes.
Toutefois, l’IASB a attiré l’attention sur les acomptes qui peuvent avoir la nature de primes versées aux
fournisseurs en vue de sécuriser des volumes d’approvisionnement ou des niveaux de prix. Pour cette
fraction des acomptes versés, aucun produit d’intérêt ne devrait être comptabilisé. Ainsi, tout
développement des normes à ce sujet devra être limité aux contrats d’achat comportant une composante
financière, c’est à dire aux acomptes versés pour obtenir des livraisons ultérieures.
L’IASB a demandé au Comité d’interprétation de rédiger un projet d’interprétation à partir des normes
existantes suivantes :
La norme IAS 18, en utilisant le principe d’évaluation des produits par référence à la juste valeur de la
rémunération reçue ;
La norme IAS 16 qui prévoit que le coût d’une immobilisation est le prix au comptant du bien acquis
estimé à la date de comptabilisation initiale ;
La norme IAS 23 sur la capitalisation des charges financière prévoyant leur inclusion dans le coût des
actifs pendant la période d’achat.
3.8.4 Options de vente consenties aux tiers détenant des actions dans une filiale
Au cours du mois de septembre 2011, l’IASB a examiné la suggestion du Comité d’interprétation d’exclure
du champ de la norme IAS 32 les options de vente consenties par une entité au tiers détenant des actions
d’une filiale.
Cette suggestion devait éviter un conflit de textes entre :
D’une part les normes sur les instruments financiers (IAS 32, IAS 39, IFRS 9) ;
D’autre part les normes sur la consolidation (IAS 27, IFRS 10).
L’IASB a décidé de ne pas suivre cette recommandation et a souhaité que soit examinée la comptabilisation
des variations de la dette au titre de l’option de vente consentie aux actionnaires minoritaires. Le Comité
d’interprétation ayant accepté cette tâche, l’IASB a précisé ses demandes :
La variation de la dette constatée au titre des options de vente consenties doit-elle être comptabilisée en
résultat ou en capitaux propres ?
La réponse à la question précédente est-elle limitée aux seules options de ventes ou doit-elle être
étendue aux contrats à terme ?
Ayant discuté de ces deux questions et actant la décision de l’IASB de ne pas exclure du champ de la
norme IAS 32 les options de ventes consenties aux porteurs d’actions de filiales, le Comité d’interprétation a
recommandé que les changements de valeur de la dette au titre de ces options soient comptabilisés en
résultat.
21
Le Comité d’interprétation note que le paragraphe 30 de la norme IAS 27 et son équivalent dans la norme
IFRS 10 (§ 23) fournit des précisions sur les conséquences comptables des variations d’intérêts entre
l’entité contrôlante et les intérêts non contrôlants. Le Comité d’interprétation constate que la dette
engendrée par l’option de vente consentie aux porteurs d’actions de la filiale est une dette financière et que
sa réestimation n’a aucun effet sur les intérêts respectifs de l’entité contrôlante et des intérêts non
contrôlants. Selon le Comité d’interprétation, il en écoule que les paragraphes 30 et 23 cités ci-dessus ne
sont pas pertinents pour résoudre le problème soulevé. Le Comité d’interprétation remarque par ailleurs que
l’orientation prise est cohérente avec les dispositions applicables à d’autres instruments dérivés consentis
par l’entité sur ses propres instruments de capitaux propres. Dès lors, le Comité n’a pas eu à voter sur la
seconde question.
Au cours du mois de février 2012, l’IASB a étudié ces premières conclusions et demandé au Comité
d’interprétation de rédiger un projet d’interprétation préconisant la comptabilisation en résultat des variations
de valeur de la dette, conformément à la recommandation du Comité d’interprétation.
L’interprétation exclurait de son champ les options de ventes sur actions de filiales consenties dans le cadre
de regroupements d’entreprises intervenus avant la prise d’effet de la norme IFRS 3 (2008) et comptabilisés
en tant que paiement conditionnel conformément à IFRS 3 (2004).
3.9 Revue de la mise en œuvre de la norme IFRS 8 (mars 2012)
L’IASB a examiné la manière selon laquelle il est envisagé de procéder à la revue de la mise en œuvre de
la norme IFRS 8 sur l’information segmentée.
Le recueil des procédures de l’IASB (Due process hand book) définit la revue de la mise en œuvre d’une
norme comme devant se focaliser sur les points sensibles et les difficultés d’application, ainsi que sur les
coûts de mise en œuvre non prévus initialement. L’IASB a approuvé la recommandation de ses permanents
visant à ce qu’il soit également examiné si la norme IFRS 8 a permis de satisfaire les objectifs de
convergence avec les normes américaines et d’amélioration de l’information financière.
La phase d’enquête de cette revue inclura une consultation publique. Conformément à une
recommandation des permanents, la transparence du processus de revue sera renforcée grâce à un appel
à commentaires qui sera formulé par l’IASB. La réunion de l’IASB du mois de mai sera consacrée à
l’examen des thèmes qui figureront dans cet appel à commentaires.
3.10 Date d’effet des normes et mesures transitoires (mars 2012)
L’IASB a étudié les informations à fournir sur l’incidence des nouvelles normes publiées, avant leur prise
d’effet, et sur les effets des changements de méthode comptable. De nouvelles études ont été demandées
aux permanents sur ces deux questions.