inegalite du genre dans la profession « le cas de …

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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie Département ECONOMIE -------------------------------------------- MAITRISE Option « DEVELOPPEMENT et ECONOMIE PUBLIQUE » ------------------------------------------- Mémoire pour l’obtention du Diplôme de Maîtrises es- Sciences Economiques INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE MADAGASCAR » Impétrant : RARIVOMANANTSOA Harivelo Tantely Encadré par : Monsieur ANDRIANANJA Heriniaina Rakotovao Soutenu le 12 novembre 2009 Année 2009

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Page 1: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie

Département ECONOMIE

--------------------------------------------

MAITRISE Option « DEVELOPPEMENT et ECONOMIE PUBLIQUE »

-------------------------------------------

Mémoire

pour l’obtention du

Diplôme de Maîtrises es- Sciences Economiques

INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION

« LE CAS DE MADAGASCAR »

Impétrant : RARIVOMANANTSOA Harivelo Tantely

Encadré par : Monsieur ANDRIANANJA Heriniaina Rakotovao

Soutenu le 12 novembre 2009

Année 2009

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Page 3: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

REMERCIEMENTS

Mes remerciements à :

- Monsieur RAVELOMANANA Mamy, Chef de Département de l’Economie, et tout

le personnel administratif et technique du département économique pour nous avoir

offrir un meilleur cursus académique.

- Monsieur RAVELOSON Harimisa, notre Responsable d’année,

- Monsieur ANDRIANANJA Heriniaina Rakotovao, Maître de conférences au

département Economie, notre encadreur pédagogique, pour ses soutiens

- Ma famille, mes proches et amis, et tous ceux qui m’ont aidé et soutenu, de près ou de

loin, dans la réalisation de ce travail

Page 4: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

GLOSSAIRES

Besoin de Maslow :

Selon Maslow, il y a une hiérarchisation des besoins, premièrement les besoins

physiologiques (nom, habillement, logement,…), ensuite les besoins de sécurité (en liaison

avec le premier, exemple nous sommes en sécurité si nous avons un emploi.), après les

besoins (l’homme vie en société selon le système de valeur et de cohérence. De ce fait il y a

un besoin d’appartenance à une société.), les besoins de reconnaissance (c’est un besoin qui

concerne également les groupes sociaux, par exemple les communautés régit par une situation

géographique), et enfin les besoins de dépassement (concernant la vie culturelle et spirituelle).

Capabilité :

La capabililté est un ensemble de vecteur de fonctionnements qui indique qu’un

individu est libre de mener tel ou tel type de vie (SEN, 1992).

Croissance économique :

C’est, une hausse continue en volume sur une longue période de la production.

Développement économique :

C’est la transformation de structure sociale et mentale, technique et institutionnelle,

qui permet la croissance économique et le progrès économique.

Développement humain :

Le développement humain est l’amélioration de bien être de tous les individus.

Pauvreté absolue :

La pauvreté est analysée sous l’angle absolu lorsqu’on s’intéresse essentiellement à

des situations où les individus n’ont plus assez de ressource pour satisfaire leurs besoins

physiologiques.

Vecteur de fonctionnements :

Les vecteurs de fonctionnement sont définis comme : manger suffisamment, être en

bonne santé, rester digne à ses propres yeux, prendre part à la vie de la communauté.

Page 5: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

LISTE DES ACRONYMES

BIT Bureau International du Travail

CEG Collège d’Enseignement Générale

CIST Conférence Internationale des Statisticiens du Travail

DAWN Development Alternatives with Women in a New Era

EPM Enquête Périodique auprès des Ménages

EPP Ecole Primaire Publique

GED Genre et Développement

HIMO Haute Intensité de Main d’Œuvre

ICMT Indicateurs clés du Marché de Travail

IGED Intégration Genre et Développement

INSTAT Institut National de la Statistique

ISDH Indice Sexospécifique du Développement Humain

IPF Indice de Participation Féminine

OMD Objectif du Millénaire pour le Développement

OMEF Observatoire Malgache de l’Emploi et de la Formation Professionnelle Continue et Entrepreneuriale

OMS Organisation Mondiale de la Santé

ONG Organisation Non Gouvernementale

ONU Organisation des Nations-Unies

PED Pays En voie de Développement

PIB Produit Intérieur Brut

PNUD Programme des Nations-Unies pour le Développement

PPA Parité du Pouvoir d’Achat

U E Union Européenne

Page 6: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Les inégalités de droit entre homme et femme 16

Tableau 2 : L’approche GED et ses caractéristiques 20

Tableau 3 : Synthèse des principaux outils nécessaires au GED 22

Tableau 4 : Sélection, dans les « Grands indicateurs du développement dans le monde », des données susceptibles d’être interprétées en termes de genre 26

Tableau 5 : Estimation des taux nets de scolarisation et Espérance de vie scolaire selon le sexe et selon les régions 28

Tableau 6 : Taux de chômage et niveau d’instruction selon les sexes (Population 15 à 64 ans) 42

Tableau 1 : Nombre d’heures hebdomadaires consacrées à l’emploi principal selon les sexes 43

Tableau 8 : Taux de sous emploi lié à la durée du travail selon la branche d'activité et selon les sexes 44

Tableau 9 : Taux de salarisation selon les sexes 47

Tableau 2 : Revenus salariaux annuels par sexe et selon la région 48

Page 7: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Approche de capabilité de SEN 11

Figure 2 : Répartition de la population inactive 37

Figure 3 : Taux d’activité selon l’âge et selon les sexes 38

Figure 4 : Taux de chômage selon l’âge et selon les sexes 39

Figure 5 : Taux de chômage des jeunes par milieu selon les sexes 41

Figure 6 : Courbe de Lorenz de la distribution du revenu 45

Page 8: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

SOMMAIRE

Introduction générale

Chapitre I- Lien entre inégalité et développement humain

-Section 1- Revue théorique sur les inégalités

-Section 2- Impact de l’inégalité du genre dans le domaine du développement humain

Chapitre II- Inégalité du genre : le cas Malgache

-Section 1- Les inégalités sur le marché de travail

-Section 2- Inégalité du revenu

Conclusion générale

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1

INTRODUCTION GENERALE

Section-1 Contexte générale

Etant donné qu’elle figure parmi les pays les plus pauvres du monde, Madagascar

bénéficie de l’initiative des pays pauvres très endettés. En matière de croissance économique,

la grande île a un taux de croissance stable durant les dix dernières années. Ce taux est en

moyenne égal à 5%, sauf en 2002 où ce chiffre avait une valeur négative (-13%) (Ministère de

l’Economie, des Finances et du Budget, 2006). La pauvreté touche 68,7% de la population

Malgache (52,0% de la population urbaine et 73,5% des ruraux sont pauvres) (ibid.). Cette

pauvreté, causée par leur situation géographique qui les éloigne de toutes infrastructures,

affecte beaucoup plus les paysans. Les inégalités spatiales sont donc importantes et ont des

impacts sur l’économie nationale. Comme tous les pays en voie de développement,

Madagascar n’échappe pas à toute sorte des inégalités (chance, revenu, …). Quant à la

présente recherche, elle va mettre en exergue « la différence entre genre ».

Le concept « genre » à Madagascar, est essentiel au niveau de la communauté. La

place de la femme dans la société malgache semble être au même rang des hommes, dans un

« kabary1 » par exemple, avant de parler, nous nous excusons aux « Ray aman-dReny2 »

d’avoir pris la parole. Ici le terme Reny (veut dire Mère) ne se sépare pas du mot Ray (Père),

c’est-à-dire ils ont la même importance au niveau de la société. Au niveau de la profession,

les inégalités entre hommes et femmes sont frappantes. Il arrive souvent que pour un diplôme

égal, on recrute des hommes à la place des femmes, et pour un travail égal, les hommes sont

mieux payés que les femmes.

Les femmes sont donc destinées aux travails mal rémunérés et avec mauvaise

condition par rapport aux hommes. Grâce par l’appui de certaines organisations

(gouvernementale ou non), l’inégalité du genre à Madagascar s’éteint peu à peu. A partir de

l’an 2000, une nouvelle loi en faveur des femmes, abrogeant celles qui les condamnent plus

sévèrement par rapport aux hommes avec un même crime, a vue le jour. De plus, on remarque

que certaines offres d’emplois encouragent actuellement des candidatures féminines, surtout

celles relatives aux problèmes de genre.

1 Art oratoire 2 Parent

Page 10: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

2

Section-2 Problématique et objectif visé

La question se pose alors : Dans quelles mesures l’inégalité du genre dans la

profession peut constituer un handicap ou un obstacle au développement de Madagascar ?

Nous avons choisi cette problématique car du point de vue théorique, le problème des

inégalités est parmi les facteurs de la pauvreté. Dans ce travail, Sen parle de l’importance de

tous les individus dans le développement d’un pays. Sur le plan politique, depuis quelques

années, la promotion des femmes est au centre des stratégies de développement.

Section-3 Méthodologie de recherche

Pour répondre à cette problématique, notre étude se divisera en deux grandes étapes :

la première est une analyse théorique à partir d’une revue de littérature ; et la seconde est une

étude empirique sur le cas de Madagascar. Dans cette revue de littérature, nous avons fixé

comme objectif de démontrer les liens entre inégalité et le développement humain. Le concept

de capabilité de Sen (1992) est ici retenu comme base de notre analyse. Dans cette étape,

nous avons consulté des revues bibliographiques telles que les ouvrages de Sen, de Salama et

Valier (1994). Aussi nous avons réalisé une revue de littérature sur le concept de

développement humain à partir des rapports sur le développement dans le monde de la

Banque Mondiale et du Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD). Pour

la deuxième étape, c’est-à-dire l’étude empirique, nous avons collecté des données relatives à

l’activité et la répartition des revenus à Madagascar. Les informations sont obtenues à partir

d’une littérature grise sur les documents de l’Institut National de la Statistique (INSTAT) et

de l’Observatoire Malgache de l’Emploi et de la Formation Professionnelle (OMEF). Ces

documents sont le résultat des enquêtes menées auprès des ménages malgaches (Enquête

Permanent auprès des Ménages EPM 1997 et 2005). Dans la dernière étape nous avons

utilisés des méthodes économétriques comme le calcul de l’indice de Gini et la répartition des

revenus d’après la courbe de Lorentz.

Section-4 Plan du mémoire

Notre étude comporte deux chapitres. En premier lieu, notre analyse se porte sur les

liens entre inégalité et développement humain. En seconde partie nous avons une étude de cas

de Madagascar à titre de vérification empirique.

Page 11: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

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Dans le chapitre I ; d’une part, nous mettrons en exergue la définition du mot inégalité

à partir du concept de capabilité de Sen (section 1). Cette section a pour but de montrer

l’importance de la notion de capabilité pour mesurer l’inégalité. La notion « inégalité », dans

la vie quotidienne, est confondu au concept de pauvreté. Dans cette première section, nous

définissons donc l’inégalité et concepts proches. D’autre part, nous évoquons le

développement humain selon Sen et les institutions internationales comme la Banque

Mondiale et le PNUD (section 2). Notre recherche consiste à trouver les effets négatifs de

l’inégalité du genre dans la profession dans le développement de Madagascar. Dans un

premier temps, nous définissons le mot « genre » pour ensuite évoquer son utilité sur le

développement humain. La description de l’approche genre et développement et la notion

d’empowerment sont à la base de la détermination des Indicateurs de développement humain

selon le PNUD.

Le chapitre II s’intéressera sur l’étude du cas de Madagascar. Les femmes malgaches

font face à deux grands problèmes au niveau de la profession. Dans un premier temps les

inégalités sur le marché de travail (section 1). A partir des données des enquêtes menées par

l’INSTAT et l’OMEF, la faiblesse du taux d’occupation chez les femmes et la mauvaise

situation de ces dernières dans la profession par rapport aux hommes montrent cette inégalité.

Ensuite nous montrons les inégalités du revenu entre genre (section 2). Dans cette section

nous utilisons des méthodes économétriques comme l’indice de Gini et la courbe de Lorentz

pour démontrer l’inégalité de revenu entre homme et femme.

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4

CHAPITRE 1

LIEN ENTRE

INEGALITE ET DEVELOPPEMENT

HUMAIN

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5

Introduction

La capabilité comme fondement théorique de la notion des inégalités

Dans ce chapitre, nous fixons comme objectif de démontrer le lien entre l’inégalité du

genre et le développement humain. En réalité, nous rencontrons, souvent, une forme

d’inégalité (exemple chance ou genre) qui met en exergue une insuffisance de moyen (Sen

(1992) préfère employer le concept capabilité) pour les enfants issus de familles pauvres.

Sans la capabilité, les individus ont du mal à affronter les différents risques de la vie. Ils sont

privés de droits d’expression et de possibilités de se développer dans toutes les activités

économiques, politiques ou sociales (Dubois et Al, 2003).

De l’approche de la capabilité à la notion de développement humain

Pour démontrer le lien entre inégalité et développement humain, une revue théorique

sur des notions d’inégalité et de capabilité ont été fait. Nous trouvons dans un premier lieu la

définition du mot inégalité à partir du concept de capabilité de Sen (section 1). D’abord nous

montrons l’importance du mot capabilité et de le différencier ainsi avec d’autre concept

(Capacité, opportunité, risque et vulnérabilité). Ensuite, à partir de ce concept de capabilité de

Sen, nous mettons en exergue la définition et mesure de l’inégalité du genre. Dans la

deuxième section, nous trouvons la notion de développement humain et les effets sur ce

dernier de l’inégalité du genre. Pour se faire, une description de l’approche genre et

développement est avant tout nécessaire pour évoquer ces impacts. Dans cette approche, nous

trouvons les quatre outils de l’approche genre et la notion d’empowerment (ou attribution de

pouvoir aux femmes). Enfin, avant de déterminer les impacts de l’inégalité sur le

développement, nous définissons la notion de développement humain.

Page 14: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

6

Section 1 : Revue théorique sur l’inégalité du genre

Comme toute sorte d’inégalité, celle qui concerne le genre a pris une place importante

dans le processus de développement d’une nation. Plusieurs auteurs comme Sen dans les

années 90 ou Rawls avec son ouvrage « A Theory of Justice »paru en 1971 ont mis de

l’importance à la notion « inégalité » dans leur travail. Cette première section se concentre

surtout sur l’approche de la capabilité de Sen pour définir l’inégalité entre genre et de

détérminer la base de cette inégalité (la faiblesse ou même le manque de cette capabilité).

Le premier parti de cette section nous montre une approche conceptuelle de la notion

de capabilité de Sen. D’autres concepts, comme la capacité, l’opportunité et la vulnérabilité,

ont été utilisé pour qu’il n’y a pas de confusion entre ces concepts et que ces derniers peuvent

être aussi des support pour déterminer l’inégalité du genre. La deuxième partie quant à elle se

concentre surtout sur la définition et la mesure de l’inégalité du genre.

I-1-1 : Approche de capabilité de SEN

Le mot capabilité vient de l’anglais « capability » et signifie l’ensemble des moyens

mis à la disposition d’un individu lui permettant de satisfaire ses besoins (Dubois et Al,

2003). Une personne qui jouit de la capabilité est apte à produire pour subvenir à ses besoins.

La capabilité est selon Sen (1992), un ensemble de vecteurs de fonctionnement. Ces

vecteurs ou espaces de fonctionnement désignent toutes les possibilités pour les individus

d’avoir toutes les façons d’être et d’agir dans la vie. Les fonctionnements répondent alors aux

classifications des besoins de Maslow (1971). Sen (1992) part des fonctionnements les plus

élémentaires (être bien nourri, avoir une bonne santé) comme réponse au besoin

physiologique de Maslow ; ensuite des fonctionnements intermédiaires (avoir un certain

confort) destinés au besoin de sécurité et enfin des fonctionnements les plus complexes (être

digne à soi même et en mesure de prendre part à la vie de la communauté) utiles pour les

besoins de reconnaissance et d’appartenance.

Le concept de liberté, joue un rôle essentiel pour définir la capabilité. La liberté d’un

individu apparaît comme le reflet de l’ensemble des capabilités dans l’espace des

fonctionnements (Dubois et Al, 2003).

Page 15: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

7

Selon Sen (1992), la capabilité fait partie des indicateurs de la liberté humaine quel que soit le

type de vie d’un individu. Sen (1999), affirme que, dans un monde d’opulence et d’inégalités,

la liberté joue un rôle essentiel pour combattre la misère et l’oppression. Alors la capabilité

rend l’homme plus libre ; et cette liberté facilite le processus de développement.

Sen (1992), s’inspire à partir de la théorie de la justice de Rawls (1971), pour donner

l’importance au concept de liberté dans sa théorie de capabilité. A partir de la théorie de la

justice, Rawls (1971) définit deux principes :

* Le principe de liberté disant que chaque personne doit avoir un droit égal et un système

de bases égales compatible avec celui des autres. Le principe de liberté de Rawls (1971)

permet à toute personne d’avoir de la capabilité (Sen, 1999). La jouissance de cette liberté

pour les gens augmente ses capabiltés à mener un type de vie à leurs convenances (ils ne sont

soumit à autrui).

* Le principe d’équité qui lui-même se décline en : principe de différence et principe

d’égalité. Les inégalités sociales et économiques doivent être organisées de façon qu’elles

apportent aux plus désavantagés les meilleurs perspectifs, et qu’elles soient attachées à des

fonctions conformément à la juste égalité des chances. Il s’agit ici de redonner de la capabilité

au plus désavantagés pour qu’ils aient la chance de se développer comme les autres. D’après

ce principe d’équité, une augmentation de la capabilité chez les plus défavorisés permet plus

d’égalité sociale (ibid.).

Le mot capabilité, dans la vie quotidienne, se confond avec d’autres notions (comme

la capacité et la vulnérabilité). Il est donc nécessaire de bien déterminer la capabilité et les

concepts qui lui sont proches.

I-1-1-1 : Capabilité et capacité

Avant de parler sur la notion de capacité, nous évoquons d’abord le concept de

potentialité. Ce dernier est à base de la définition de la capacité et de sa relation avec la

capabilité. Les notions de capacités et de potentialités sont à distinguer du concept de

capabilités (Dubois et Al, 2003).

Page 16: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

8

� La potentialité

Ce terme désigne l’état de la puissance dont possède un individu pour avoir un bien-

être. Elles (potentialités) offrent les moyens aux personnes vulnérables de faire face à

l’adversité (ibid.). Ici, elles sont définies comme la dotation en capital associé à chaque

individu. Cette dotation en capital prend quatre formes différentes :

a) Le capital financier

Il permet l’amélioration du niveau de vie de l’individu. Comme réserve de valeur, il

facilite ses dépenses (dépenses productives et dépenses pour les besoins fondamentaux)

b) Le capital physique

Ce capital peut servir contre les risques : par exemple, les stocks de nourriture sont

une mesure de précaution pour les périodes de soudure.

c) Le capital humain

Il désigne le stock des ressources personnelles (connaissances, savoir-faire)

économiquement productives. Cette forme de capital rend les hommes moins vulnérables.

d) Le capital social

C’est une ressource sociale issue de la vie en communauté par des phénomènes

d’externalités. Le capital social va de pair avec externalités de telle sorte que : l’externalité est

l’effet externe de l’action d’une entreprise sur son environnement et le capital social désigne

le montant des sources ou des biens apportés à une société. Donc ces deux termes jouent le

même rôle dans l’accroissement de la vie d’une société ou d’une entreprise.

En bref, la potentialité d’un individu peut être améliorée quand il investisse (comme

toute sorte de capital). La capabilité permet aux individus de renforcer sa potentialité et de sa

capacité, car en augmentant la capabilité d’un individu, cela peut avoir un impact sur sa

potentialité (par exemple, en offrant à une personne le moyen de satisfaire son besoin en

éducation, lui permet d’augmenter son capital humain (sa potentialité)).

La potentialité d’une personne, comme nous l’avons vu ci-dessus, est une force

acquise à partir de l’environnement socioculturel à laquelle il vit. La capacité quant à elle, se

définie comme une force innée de l’individu que ca vient de l’intérieur ou de l’extérieure.

Page 17: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

9

� La capacité

La capacité est l’aptitude à faire ou la compétence de faire quelque chose. La capacité

se distingue de la capabilité par son objectif. La capacité, comme nous avons défini

précédemment, permet aux individus de fonctionner ; et la capabilité offre les moyens pour

donner ou augmenter cette capacité des gens. Sen (1999) distingue deux sortes de capacités

telles que les caractéristiques personnelles et les opportunités sociales.

a) Les caractéristiques personnelles

Chaque individu possède ses propres caractéristiques, aussi bien au niveau externe et

leur environnement, mais également au niveau interne (diversité de leurs traits personnels :

âge, sexe, aptitudes physiques et mentales). Les besoins individuels se diffèrent selon les

caractéristiques différentes des gens. Un malade a besoin plus de revenu par rapport à une

personne normale pour qu’il puisse se soigner et acheter des médicaments. Un handicapé peut

avoir besoin d’une prothèse, une personne âgée d’une aide permanente et une femme enceinte

de plus de nourriture (Sen, 1999). Même à ressource égale, la faculté d’adaptation et les dons

innés sont différents d’une personne à l’autre. Dans un établissement scolaire les majors se

distinguent des faibles très largement. L’inégalité des capacités apparaît sur des traits de

caractère propre à chaque individu. « Un individu peut avoir beaucoup de facilités à

apprendre et à assimiler, alors qu’un autre devra fournir beaucoup plus d’efforts pour

arriver à un niveau inférieur » (Dubois et al, 2003, p. 16).

b) Les opportunités sociales

L’environnement dans lequel vit l’homme, peut l’aider à évoluer ou à être instruits.

Nous parlons ici d’environnement social comme l’éducation et la santé. Si une personne vit

dans un quartier éloigné des établissements scolaire et médical, il est fort probable pour cet

individu de devenir plus vulnérable à cause de son niveau intellectuel et de son état de santé.

D’après la Banque Mondiale (1993, p 44) : « L’instruction renforce considérablement la

capacité des femmes à jouer le rôle qui est le leur dans la création de ménages en bonne

santé ».

Page 18: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

10

Les opportunités sociales peuvent apparaître comme des contraintes culturelles et ou

familiales. Elles peuvent être aussi l’origine de discrimination sexuelle. Par exemple, d’après

le journal de la TV5 monde, dans certains pays musulmans (comme l’Afghanistan et le

Pakistan) ; les filles n’ont pas le droit d’aller à l’école, alors que leurs homologues masculins

ont la possibilité de se constituer un capital humain en allant à l’école (www.TV5monde.org).

D’après cette information les écoles fréquentées par des filles sont bombardées par des

extrémistes.

Dans le cas de la Grameen Bank (système de microcrédit destiné aux femmes pauvres

du Bangladesh) ; les femmes bénéficient d’un traitement spécial à cause d’un environnement

socioculturel. Comme leurs maris sont des musulmans, ils refusent que leurs épouses aillent

travailler ailleurs. Alors, on a institué cette micro-finance pour que ces femmes puissent

trouver des fonds nécessaires pour entretenir leurs micro-entreprises. (Exemple : préférence

des parents pour leurs fils) (Banque Mondiale 2003).

En conclusion, un individu pourra avoir une dotation en capital suffisant et possède des

caractéristiques personnelles pour atteindre un certain vecteur de fonctionnement. Sans

opportunités, son atteinte ne se réalisera pas. Dubois et Al (2003) résument l’approche des

capabilités de Sen dans la figure suivante :

Page 19: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

11

Figure 1 : Approche de capabilité de SEN

La capabilité est nécessaire à tout individu d’avoir une meilleure condition de vie.

Mais, les inégalités sociales jouent un rôle prépondérant dans l’incapacité et l’invulnérabilité

de chaque individu. Durant leur vie, toute personne sont exposé à plusieurs risques (santé,

chômage, etc.). Face à ces risques, la capabilité permet d’augmenter la capacité des individus,

mais la vulnérabilité des individus constitue l’une des obstacles au développement. Nous

mettons donc en exergue dans la section suivante la relation entre la capabilité et la notion de

vulnérabilité.

Page 20: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

12

I-1-1-2 : Capabilité, risque et vulnérabilité

La vulnérabilité d’une personne se présente sous forme d’inaptitude à se protéger

contre les chocs externes. Un individu est vulnérable lorsqu’il n’est pas en mesure de faire

face aux différents problèmes liés à son environnement. Par exemple, les enfants sont plus

vulnérables pour les maladies contagieuses (grippe, fièvre,…). Ce concept touche presque

tous les niveaux de la population, mais son degré est différent d’un pauvre à un non pauvre.

D’après Dubois et Al (2003, p.17) : « La vulnérabilité est la probabilité de voir sa

situation ou ses conditions de vie se dégrader quelque soit le niveau de richesse, face aux

fluctuations de la vie».La vulnérabilité d’un individu se mesure par la fréquence du risque

encouru et par les moyens mis à la disposition (capabilities) de la personne pour couvrir

contre ce risque. Pour plus de précision, nous mettrons en exergue la conséquence néfaste

d’un risque dans la vulnérabilité d’un individu.

� Risque et vulnérabilité

Un risque se définit comme un danger plus ou moins probable dans la vie des gens.

Personne n’est à l’abri des risques, mais l’un des moyens pour y faire face est la prévention.

Le principe de prévention est un moyen utiliser pour diminuer la dégradation de

l’environnement c'est-à-dire les risques environnementaux. Dans l’adage « mieux vaut

prévenir que guérir », la prévention comme le vaccin permet de réduire le risque d’une

maladie. Durant leur vie, les hommes et les femmes sont exposés à une large variété de

risques. Ces risques peuvent entraîner un manque de capabilité qui est la cause de la

vulnérabilité.

a) Caractéristiques des risques :

La première caractéristique du risque est la « fréquence». Cette fréquence de

l’omniprésence des risques dans la vie est élevée si les risques peuvent survenir

fréquemment ; et est moins élevée dans le cas contraire. La seconde caractéristique c’est

l’intensité de ces risques. Cette intensité mesure l’impact de la réalisation des risques dans la

vie des hommes.

En fin, une troisième caractéristique est la corrélation, qui désigne la situation d’une

personne en face de plusieurs risques, et ces risques se renforcent mutuellement et entraînent

les gens dans un cercle vicieux (exemple : la famine peut être une cause de malnutrition,

entrainant les individus dans la maladie, et qui deviennent donc moins productifs).

Page 21: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

13

b) Principaux types de risque encourus par les ménages des PED

Les ressemblances entre les pays au sein du PED sont la précarité de la santé de la

population, une espérance de vie plus courte, la famine et le capital humain insuffisant.

Chacune de ces caractéristiques présentes des risques importants pour la population.

Les risques sur la santé :

Les maladies ont un coût élevé au niveau de l’individu et à l’échelle nationale. Il y a

deux sortes de coûts suite aux maladies :

- Les coûts directs : les dépenses de prévention (la vaccination, l’achat des moustiquaires,

etc.)

- Les coûts indirects : pertes de revenu et de temps si une personne tombe malade.

Les risques de l’âge :

Les personnes âgées doivent s’attendre à une perte d’emploi à cause du départ à la

retraite. A ce moment là, ils ne seront plus actifs et peuvent devenir dépendants de leurs

enfants et constituent une charge pour la population active.

Les risques agricoles :

Presque tous les pays en voie de développement se trouvent dans les zones tropicales

chaudes et humides. Les aléas climatiques (comme la sècheresse ou l’inondation), les insectes

nuisibles (invasion de criquets), et des maladies végétales exposent ces pays à de nombreux

risques. Les populations sont donc confrontées à des risques de famine à cause de mauvais

rendement de la production agricole (Brunel S., 1987).

Les risques sur le marché de travail :

Fautes de qualifications nécessaires, bon nombre de travailleurs risquent d’être

licenciés. Les catégories les plus touchées par ce genre de risque sont les femmes, les jeunes

et les vieux. Exemple à Madagascar le taux de chômage en 2005 est de: 2,4% chez les

hommes contre 3,6% chez les femmes ; chez les jeunes (entre 15 et 25 ans) ce taux est en

moyenne 3% et pour les vieux (supérieure à 55 ans) le taux est supérieur à 8% (OMEF, 2007).

Pour plus d’information, nous y reviendrons dans le chapitre deux dans l’étude de cas de

Madagascar.

Page 22: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

14

� Capabilité et vulnérabilité

Les risques rendent l’homme plus vulnérable, mais les capabilités nous aident à être

moins vulnérables pour résister aux chocs négatifs (Dubois et Al, 2003).

Si nous augmentons le risque ; la vulnérabilité croit en même temps (elle est fonction

croissante du risque). Par contre, si nous augmentons les capabilités d’une personne, il sera

moins vulnérable (fonction décroissante des capabilités).

Après avoir montré les liens entre ces concepts (capabilté, capacité et vulnérabilité),

nous parlons maintenant leur importance dans la détermination de notre principal champ

d’investigation qu’est la notion de l’inégalité du genre.

I-1-2 : Définition et mesure de l’inégalité du genre

L’inégalité doit être appréhendée en fonction des capacités des individus ou encore de

leurs opportunités ou des chances de dégager des revenus. L’opportunité d’un individu lui

permet d’augmenter sa capacité pour qu’il ait une chance de se développer et de réduire en

conséquence l’inégalité. Si un individu ne possède que de très faible capacité Sen(1992), un

minimum de ses chances pour dégager des revenus, il risque d’être exposé de plus en plus à la

pauvreté. Le manque de capacité et des opportunités conduit un individu à être beaucoup plus

pauvre. Plus la pauvreté s’intensifie, plus l’écart entre les plus pauvres et les non pauvres

agrandisse.

Inégalité veut dire « différence » entre deux individus au niveau du caractère, des

richesses ou de leur environnement. Cette inégalité ne se limite pas aux phénomènes humains,

mais peuvent s’étendre à d’autres domaines. Il y a par exemple l’inégalité Nord-Sud qui

désigne la différence entre Pays riches de l’hémisphère Nord et les Pays pauvres de

l’hémisphère Sud (Albagli C., 1991).

I-1-2-1 : L’inégalité fondée sur le genre

L’inégalité du genre se défini comme la différence homme femme du point de vue

socioculturel (exemple nous parlons de l’inégalité de sexe dans l’analyse de la mortalité

infantile mais de l’inégalité du genre au cas où il y une faiblesse de l’indice de participation

féminine (PNUD, 1997).

Page 23: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

15

A partir du XXème siècle, les femmes ont obtenu une place importante dans le domaine

politique, économique et social (droit de vote et possibilité des postes de direction). Au cours

des trois dernières décennies, les questions féminines (et plus récemment, celles qui

concernent la différenciation homme-femme) ont gagné beaucoup d’importance sur le plan de

développement (rapport de suivie des Objectifs du Millénaire pour le Développement OMD).

C’est surtout au niveau des droits et de l’accès aux ressources que les inégalités entre

les genres sont les plus éloquentes, et ce partout dans le monde, mais d’une manière plus

évidente dans les pays sous-développés (cf. Tableau n°1 : « les inégalités de droit entre les

sexes », page 13).

Cette sous section se concentre sur les inégalités fondées sur le genre dans les pays en

voie de développement. Elle met en exergue en premier lieu la définition de l’égalité de sexes,

ensuite elle fait apparaître les différentes formes d’inégalités du genre.

� Définition de l’égalité des sexes

Nous parlons de l’égalité des sexes suivant le plan juridique (égalité devant la loi),

économique (égalité d’opportunités impliquant l’égalité des salaires ainsi que de l’accès au

capital humain et autres ressources de productions) et social (égalité en influence) (Coleman,

1988).

Malgré des réformes et des changements de mentalité et de comportement, l’inégalité

fondée sur le genre continue encore à exister surtout dans les pays en voie de développement.

Après avoir défini ce que c‘est l’égalité des sexes, parlons maintenant de l’inégalité de genre.

� Les différentes formes d’inégalité entre genre

L’inégalité du genre peut prendre plusieurs formes, comme l’inégalité en droit ou

l’inégalité en ressource.

a) Les droits et les inégalités

Les femmes ne jouissent pas de droits égaux à ceux des hommes dans les pays pauvres

comme les pays d’Afrique ou d’Asie du sud (cf. tableau n°1 : les inégalités de droit entre les

sexes). Même, dans les pays développés où l’égalité des sexes est reconnue légalement (c’est

dans la loi et dans la constitution) ; les femmes ne jouissent pas pleinement de ce droit. Les

femmes, dans certains pays musulmans, comme le Pakistan, ont besoin de consentement de

leur mari pour demander un passeport, tandis que le contraire n’est pas vrai (PNUD, 1995).

Page 24: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

16

Tableau 1: les inégalités de droit entre les sexes

Les pays Index (de 1 à 4) d’égalité entre les sexes

Asie de l’Est et Pacifique 2.8

Europe de l’Est et Asie Centrale 3.2

Amérique Latine et Caraïbes 2.7

Moyen Orient et Afrique du Nord 2.3

Asie du Sud 2.1

Afrique Subsaharienne 2.3

OCDE 3.1

Source : Données démographiques de la Banque Mondiale (1999)

b) Les ressources et les inégalités

Dans les pays en voie de développement, selon la Banque Mondiale (2003), le pouvoir

réel des femmes se limite dans leur foyer (dans la répartition des ressources et des

investissements), mais en dehors de leur maison, ce sont les hommes qui décident et qui

dirigent. Quant aux postes de travail, dans ces mêmes pays, les employeurs préfèrent souvent

recruter des hommes que des femmes (Banque Mondiale, 2003).

Dans le Sud Est de Madagascar, les filles n’ont pas le droit d’hériter leurs parents.

C’est une raison économique qui explique ce propos. En principe, les mariages ne durent pas

au-delà de cinq ans dans cette région. Et, si les filles sortent de leurs maisons avec des biens

de leurs familles, il se trouve que les maris deviendront propriétaire de ces biens après la

séparation. Ainsi, c’est pour conserver les biens familiaux que les filles n’ont pas droit à

l’héritage. Cela revient à dire que seuls les garçons ont droit à l’héritage.

Sur le marché du travail, la plupart des offres d’emploi nécessitent de capital humain

important. Les caractères physiques d’un individu sont aussi pris en compte lors des entretiens

d’embauche. Une personne morbide, sans éducation est écartée en premier lieu de la

concurrence, comme c’est le cas de presque toutes les femmes dans les pays en voie de

développement. Ces différents critères ont incité les employeurs à recruter des hommes plutôt

que des femmes.

Page 25: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

17

Droenger et Piore (1971), dans leur théorie de « la segmentation du marché du

travail », distinguent deux types de marché : marché primaire et secondaire. Le premier type

du marché est pour les hommes, avec une rémunération plus élevée et une meilleure

condition de travail. Le second est destiné aux femmes caractérisé par un bas salaire (éventail

des professions et des expériences plus réduit).

Quant à Anker (1997), il explique cette préférence pour les hommes à l’embauche par

la théorie de ségrégation socioculturelle. Il explique en effet qu’il y a un lien étroit entre les

caractéristiques des « professions féminines » et les clichés habituels sur les qualités des

femmes. Ces clichés en question sont, entre autres, le souci d'autrui, l’habileté manuelle, le

charme, le manque de force physique, la préférence pour la flexibilité, etc. Il ajoute par

ailleurs que c’est la réputation de ces professions et non leur nature qui les font apparaître

comme féminines car à priori, il trouve qu’il n'y a, par exemple, aucune raison de supposer

qu'une profession, quelle qu'elle soit, soit par nature " flexible " ou " peu flexible ".

I-1-2-2 : Inégalité et concept proche (pauvreté)

La vision des inégalités d’Amartya SEN débouche sur un concept de pauvreté absolue.

Les individus pauvres sont les personnes privées des ressources minimales (capabilities)

nécessaires à l’exercice des droits de l’homme les plus fondamentaux. Ces droits

fondamentaux sont identiques pour tout individu quel que soit son niveau de vie (exemple : se

nourrir, se loger, participer à la vie de société, avoir une estime de soi, …) (Cling et Al, 2003).

Pour Sen (1992), le problème de la pauvreté renvoie au lien entre les inégalités des

faits actuels et les inégalités des chances futures. La situation présente d’un individu est le

reflet de son avenir, par exemple un enfant né dans une famille pauvre a moins de chances de

se développer car il n’a pas l’opportunité de se construire un capital humain favorable pour

son propre développement.

Dans le processus de réduction des inégalités, Sen (1992) propose, dans sa théorie de

la capabilité, une politique de développement de la capacité individuelle des plus pauvres.

Dans cette optique, l’idée est de ramener les plus pauvres vers la ligne ou seuil de pauvreté

pour qu’ils acquièrent une certaine capacité en vue de faire valoir leur chance. Par exemple

une politique d’éducation pour tous et de santé gratuite, pour toute la population donnent à

cette dernière la capacité et l’opportunité de trouver de travail bien rémunéré.

Page 26: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

18

Sen (1999) critique le courant « welfariste » car pour lui, cette pensée ne respecte pas

la diversité des préférences ou des conceptions du bien des individus. L’école « welfariste »

ou l’école du bien être met l’accent sur l’égalité des chances de départ, mais non aux résultats

(Cling et Al, 2003). Pour ce courant, il faut réduire l’inégalité des faits actuels (comme

l’augmentation des salaires pour que les plus pauvres puissent atteindre le seuil de la

pauvreté).

La persistance de la pauvreté dans les pays en voie de développement entraîne donc

une augmentation des inégalités car les riches ne cessent d’accumuler de la richesse

(l’augmentation des profits entraîne un nouvel investissement, donc un autre profit). Une des

principales causes de l’aggravation de l’inégalité est le progrès technique. Certains individus

peuvent facilement utiliser des matériels modernes (comme l’ordinateur), et d’autres

personnes ne savent même pas ni lire, ni écrire. Ces derniers seront donc exclus du processus

de développement d’une Nation à forte industrialisation à la base (Henry, 1990).

Un manque de capabilité chez les femmes constitue donc un frein ou un obstacle dans

le développement de ces dernières. Qu’il s’agit de Rawls (1971), ou de Sen (1992), la liberté

est une condition nécessaire dans le développement d’un individu. Sen (1999) apporte encore

plus de précision à la base de cette liberté la notion de capabilité. Les femmes frappées d’une

insuffisance de cette capabilité se trouvent moins développées que leurs homologues

masculins. L’inégalité du genre aura une conséquence sur le développement humain, ce qui

constitue l’objet de la section suivante.

Page 27: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

19

Section 2 : Impact de l’inégalité du genre dans le domaine du

développement humain

Après avoir démontré le lien entre le concept de capabilité de Sen et la notion

d’inégalité, nous parlons maintenant l’objet de la présente recherche qu’est l’impact de

l’inégalité du genre dans le développement. Nous trouvons dans cette section l’effet négatif de

l’inégalité dans le développement.

Avant de montrer cet impact, nous analysons d’abord ce que nous entendons par genre

et par extension l’approche genre et développement. Dans cette partie, nous trouvons les

quatre outils de l’approche genre selon Choque et Drion (1999), et ensuite la notion

d’empowerment. Dans une autre partie, nous voyons ce qu’est la notion de développement

humain pour déterminer les impacts de l’inégalité sur le développement.

I-2-1 : Description de l’approche Genre et Développement (GED)

Le mot genre vient de l’anglais « gender » et se distingue du mot sexe par sa base. Si

le premier concept possède une base culturelle, c’est-à-dire défini par la société, le second

sous-entend des caractéristiques biologiques. D’après la commission européenne (1998), le

genre est un concept qui se réfère aux différences sociales entre les hommes et les femmes,

différences susceptibles de changer avec le temps et variables tant à l’intérieur que parmi les

différentes cultures. « Parler de « genres » plutôt que de « sexes », c’est dire qu’être une

femme ou un homme se vit de telle ou telle manière dans telle société, c’est définir les femmes

et les hommes en insistant sur les caractéristiques culturelles, car c’est dans leurs relations

sociales qu’hommes et femmes sont différentes. La manière de choisir une partenaire, le droit

d’accéder à la propriété ou d’héritage, la liberté de circulation varient d’une société à l’autre

et évoluent aussi dans le temps » (Choque et Drion, 1999, p.7).

Ainsi, quand nous parlons de genre, nous devons surtout entendre par là les

différences, au niveau de la société, des hommes et des femmes. Différences qui peuvent

varier d’une société à une autre, d’une période à une autre. Nous parlons d’inégalité de sexe si

nous avons, par exemple, un taux de mortalité infanto-juvénile des garçons plus élevé à celui

des filles. Pour l’inégalité de genre, c’est quand cette différence est moindre par rapport à la

réalité, par ce que les petites filles sont moins bien traitées que les petits garçons ; et cette

réduction de la différence traduit l’inégalité du genre (Veron, 2000).

Page 28: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

20

Dans le concept genre, il est question de : « situation des femmes », de la « condition

féminine » ou du « statut des femmes » (Labourie-Racape, 2000). L’accent est donc mis sur

« la féminisation de la pauvreté » ou de « l’inégalité dans l’accès au marché de travail ».

Le « genre et développement » ou GED est donc une approche du développement

fondée sur les relations femmes-hommes. Cette approche détermine la société et non plus sur

les femmes en tant que groupe. Le tableau ci-dessous illustre ces caractéristiques. Cette

analyse est centrée sur les forces sociales, économiques, politiques et culturelles. Ces critères

déterminent le pouvoir des hommes et des femmes à participer à un projet, en profiter et

contrôler ses ressources et ses activités, afin de se développer et/ou de développer la société

d’une façon égale.

Tableau 2 : L’approche GED et ses caractéristiques

Genre et développement

Approche Une approche globale du développement

Centre

d’intérêt

Les rapports femmes-hommes

Problème L’inégalité des relations de pouvoir empêche un développement équitable,

ainsi que la pleine participation des femmes

Objectifs Transformer les relations inégalitaires pour accroître le pouvoir des plus

démunis et des femmes pour un développement équitable et durable où femmes

et hommes prennent les décisions

Stratégies - Identifier et considérer les besoins pratiques des femmes et des hommes en

vue d’améliorer leur condition

- traiter en même temps les intérêts stratégiques des femmes pour une

évolution égalitaire des rôles et un partage des tâches

- mettre en œuvre des stratégies collectives avec les groupes dominés pour un

développement axé sur les gens

Source : Un autre genre de développement. Un guide pratique sur les rapports

hommes/femmes dans le développement CCCI/March/Aqoci/Montréal /1991

Page 29: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

21

D’après ce tableau, l’approche genre du développement se veut globale et transversale

En effet, cette approche est globale puisqu’elle dépasse le cadre familial et ne prend pas les

femmes à part. Et elle est transversale par rapport, non seulement aux secteurs, mais aussi par

rapport aux champs politiques, économiques, culturels, etc. En outre, elle prend en compte la

situation et le rôle des femmes ainsi que leur relation avec les hommes. C’est d’ailleurs ce

qu’ont affirmé Leloup et Ryckmans (1995). Elle s’inscrit dans une perspective de

transformation sociale des relations d’inégalités entre êtres humains, notamment entre femmes

et hommes, donc elle n’isole pas les femmes. Elle implique également l’intégration des

relations de genre à tous les niveaux de discussion et de l’action.

I-2-1-1 : Les quatre outils de l’approche genre

Pour être efficace et pour justifier son importance, des outils sont indispensables à

cette approche genre (Choque et Drion, 1999). Premièrement, nous avons l’impact différencié

du contexte. Le second outil est, l’utilisation des trois rôles pour démontrer l’inégalité entre

femme et homme dans leurs rôles.

En effet, si les femmes sont davantage engagées dans les rôles reproductifs, les

hommes, eux, le sont principalement dans les rôles productifs. Le troisième outil est la

distinction entre « besoins pratiques » et « intérêts stratégiques », important dans les Aides au

développement ; et en dernier c’est l’accès et le contrôle des ressources. Le tableau ci-après

résume ces principaux outils et nous résume les instruments fondamentaux du GED.

Page 30: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

22

Tableau 3 : synthèse des principaux outils nécessaires au GED

Outils

Impact différencié du

contexte

Le cadre juridique, économique, social, religieux, culturel d’une

société joue sur des mesures ou des projets apparemment dépourvus

de l’intention de favoriser un sexe

Les trois rôles - rôle reproductif : procréation, éducation des enfants et soins

nécessaire à leur survie

- rôle productif : production de biens et services pour

l’autoconsommation ou pour la commercialisation, travail rémunéré

en espèces ou en nature

- rôle social ou communautaire : activités d'administration de la

communauté qui assurent à celle-ci services et cohésion. Ce rôle est

assumé par les pouvoirs publics, par des groupements ou des

personnes.

Besoins pratiques et

intérêts stratégiques

- Besoins pratique : de type matériel, ils concernent les améliorations

concrètes de la vie quotidienne

- Intérêts stratégiques : d’ordre politique, ils visent à modifier la

position de subordination, de domination des groupes sociaux

défavorisés

Accès et contrôle des

ressources

Les ressources foncières, économiques, éducatives sont inégalement

réparties dans une société. Et les sociétés entre elles sont également

inégalitaires.

Source : Choque et Drion (1999)

Bref, si hommes et femmes travaillent de concert, nous pourrons aspirer à un

développement plus harmonieux. Pour cela, il faut que les femmes prennent un peu plus de

responsabilités. C’est le concept d’empowerment qui a mis en relief ce propos.

I-2-1-2 : La notion d’Empowerment

Le terme « empowerment »est un mot anglais signifiant généralement : « attribution de

pouvoir »ou encore « obtention de pouvoir ».

Page 31: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

23

D’après la commission européenne (1999), l’empowerment est un « processus visant à donner

et à développer ses propres moyens devant permettre à toute personne de contribuer

activement à l’organisation de sa propre vie et de sa communauté sur les plans économique,

social et politique ».

Ce concept est né en Inde au sein du réseau DAWN3 et est de plus en plus appliqué

dans les ONG (Hofmann, 2000). Il fait référence à la capacité de comprendre la nature des

structures décisionnelles dans des contextes particuliers4. C’est donc la capacité des femmes à

s’organiser, individuellement ou collectivement, afin d’avoir un meilleur accès à la prise de

décision, à l’information, aux connaissances, à l’éducation, aux ressources économiques et

aux chances (Laidin, 2004).

Les cinq domaines de l’empowerment

� Bien être

On se préoccupe du bien être matériel des femmes en ce qui concerne l'alimentation, le

revenu, les soins médicaux. Le niveau d'égalité ne tient pas compte du fait que les femmes

sont ou non productrices de leur besoins matériels.

� Accès

On vise ici l’égal accès des femmes et des hommes aux facteurs de production : la

terre, le travail, le crédit, la formation et aux services mises en place par l’Etat. On s’assure

que le principe d’égalité des chances est respecté, ce qui sous-tend une réforme des lois et

pratiques administratives pour éliminer toute forme de discrimination contre les femmes.

� Contrôle

Plus que la simple participation, l'empowerment a pour objectif l'égalité de contrôle

sur les facteurs de production et la distribution des bénéfices des projets. Cette égalité entre

les hommes et les femmes en matière de contrôle fait en sorte que ni les uns, ni les autres ne

sont placés dans une situation de domination ou de subordination.

1 Le réseau " alternatives pour le développement avec les femmes à l’aube d’une ère nouvelle " a été créé par un groupe de sociologues et économistes à Bangalore (Inde).

4 Qui prend les décisions ? Par quel processus sont-elles prises ?comment ce processus peut-il être modifié ?comment les personnes exclues du groupe de décision font-elles sentir leur influence dans les nouvelles décisions qui émergent ?

Page 32: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

24

� Conscientisation

Les femmes doivent comprendre la distinction entre différences sexuelles et rôles

définis selon le Genre. La croyance selon laquelle la division du travail doit se perpétuer de

génération en génération est à déconstruire, à partir d’expériences concrètes.

� Participation

Les femmes et les hommes participent de manière égale au processus de décision, à la

planification, à la gestion et à l’évaluation des actions de développement. Ceci implique

l’identification des besoins des femmes et des hommes et la prise en compte de leurs intérêts

stratégiques.

En bref, l’approche GED est une approche qui tente de mettre au même pied d’égalité

les hommes et les femmes, ou du moins de diminuer les écarts trop évidents et les

discriminations qui existent à l’encontre des femmes. Ce sont donc les relations sociales entre

les hommes et les femmes, relations discriminatoires pour ces dernières, qui constituent le

véritable problème à résoudre.

A cet effet, des outils sont utilisés par l’approche GED afin de mettre en exergue ces

différences qui subsistent entre les genres. Il s’agit (1) du contexte propre à chaque société,

(2) des trois rôles (productif, reproductif et social) que les genres accomplissent d’une

manière différenciée, (3) des besoins pratiques et des intérêts stratégiques de toute entité, (4)

et de l’accès et contrôle des ressources au sein d’une société donnée.

L’ empowerment, quant à lui, est un processus visant à améliorer les capacités de toute

personne à prendre part surtout dans la vie collective. Il implique le bien-être, l’accès, la

conscientisation, la participation et le contrôle pour être efficace et donc pour maximiser les

chances de pouvoir se développer convenablement. Il touche donc la mentalité ou la pensée

de tout un chacun.

Il nous paraît logique, suite à cette approche genre, d’en connaître davantage son

importance dans le développement. C’est donc de cette importance que nous allons discerner

par la suite.

Page 33: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

25

I-2-2 : Effet de l’inégalité sur le développement

D’après la théorie néoclassique (théorie libérale basée sur l’importance du capital

physique), il y a une relation de « trade off » (ou jeu à somme nulle) entre équité (égalité

sociale) et développement. Dans cette théorie si un pays veut se développer il faut sacrifier

l’égalité sociale (pour cette théorie la minorité plus riche épargne beaucoup plus et cela

constitue un grand investissement dans le futur). Cette théorie a été vivement critiquée par la

nouvelle théorie de la croissance ou la théorie de la croissance endogène dont l’un des

principaux chefs de file est Romer ou Lucas etc. Cette dernière théorie se base sur

l’importance du capital humain et affirme que le « trade off » existe plutôt entre l’inégalité et

le développement (Ramiarison, 2002). D’après Sen (1992), aucun individu ne doit être exclu

dans le processus de développement car nous sommes tous acteurs du développement.

Cette section fait apparaître le trade off entre inégalité et développement humain.

D’abord, il nous paraît logique de définir ce qu’est le développement humain et ensuite

montrer les impacts de l’inégalité du genre sur le développement humain.

I-2-2-1 : Le concept de développement humain

Comme toute notion de développement (économique, social et durable), le

développement humain se préoccupe de l’humanité. Par définition le mot développement

signifie un changement ou une amélioration d’une situation par rapport à son état antérieur.

Le développement humain est donc une amélioration du niveau de vie des personnes, c’est-à-

dire ses biens êtres.

� Les indicateurs du développement humain selon la Banque Mondiale :

Dans son rapport annuel sur le développement dans le monde, la Banque Mondiale

publie en Annexe une série de tableaux statistiques. Dans plusieurs rubriques, figurent des

données considérées couramment comme caractéristique du développement humain et des

relations entre hommes et femmes.

Page 34: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

26

Tableau 4 : Sélection, dans les « Grands indicateurs du développement dans le monde »,

des données susceptibles d’être interprétées en termes de genre

Rubriques Indicateurs Données

Esperance de vie Garçons/filles Qualité de vie

Taux d’analphabétisme des

adultes

Pourcentage de la population de 15

ans et plus à une date t

(hommes/Femmes)

Population active Féminisation de la population

active

Pourcentage de femmes dans la

population active à deux date (t et ‘)

Education Pourcentage de la cohorte atteignant

la cinquième année d’enseignement à

deux date (t et t’)

Prévalence contraceptive Pourcentage des femmes de 15 à 49

ans utilisant des méthodes

contraceptives

Fécondité Nombre d’enfant par femme

Santé

Mortalité maternelle Décès de mères pour 100.000

naissances vivantes

Source : Banque Mondiale (2000)

� Les indicateurs du développement humain selon le PNUD :

Les rapports de genre ne sont pas inclus l’indicateur de développement humain de la

banque mondiale, dans la mesure où ils sont calculés à partir de trois variables : durée de vie,

niveau d’instruction et niveau de vie (PIB réel par habitant), mais ne permettant pas de

différencier vraiment les hommes des femmes (Veron, 2000).

Pour tenir compte des inégalités de genre, le PNUD (1997), calcule aujourd’hui :

- l’indicateur sexospécifique du développement humain (ISDH). Les valeurs masculines et

féminines des variables retenues sont : espérance de vie des hommes et des femmes, taux

d’alphabétisation des adultes et taux de scolarisation tous niveaux confondus des hommes et

des femmes.

Page 35: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

27

- l’indicateur de participation féminine (IPF). Ce dernier type est calculé à partir de trois

variables :

- pourcentage de femmes parmi les parlementaires.

- pourcentage de femmes occupant des postes d’encadrement et des postes techniques.

- part des femmes dans le PIB réel par habitant (PPA).

I-2-2-2 : L’inégalité du genre nuit au développement

Les inégalités entre les hommes et les femmes ont des conséquences négatives sur le

développement en ce sens que ce dernier signifie croissance économique et développement

humain. Le bien-être social ne peut être atteint avec ces inégalités et constitue un frein au

développement.

� Les trois principaux impacts de l’inégalité du genre sur le développement

a) Impacts sur le bien-être :

Les impacts sur le bien-être sont nombreux. Le fait de discriminer les femmes a des

effets, non seulement sur elles-mêmes, mais aussi sur leurs descendances. Ces impacts se

manifestent par la vulnérabilité face aux différents chocs de la vie. Il en résulte alors une

augmentation de la pauvreté, de la malnutrition et la propagation de plusieurs maladies. Les

garçons ont le privilège des droits à l’éducation par rapport aux filles dans plusieurs pays, si

bien qu’ils réussissent mieux que les filles dans l’éducation.Sans éducation dans son passé,

une mère n’arrive pas à bien entretenir son foyer et sa descendance (négligence en matière de

santé, de vaccination et d’éducation). Sans instructions, les femmes sont victimes de

problèmes de discrimination au niveau du marché du travail (capital humain insuffisant).

Un faible taux de scolarisation pour les femmes contribue à la propagation des

maladies, notamment les maladies transmissibles tel que le VIH/SIDA, c’est le cas dans

plusieurs pays en développement (pays d’Afrique). Deux cas peuvent expliquer cette

hypothése. Primo, en restant en dehors de l’école, certaines filles manquent d’occupation et se

livrent à des activités sexuelles. Secundo, comme elles manquent d’instruction, voire même

illettrées, elles ne comprennent le contenu des sensibilisations contre ces maladies. Dans le

Sud Est, des femmes ignorent le contenu des affiches dans les CSB II.

Page 36: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

28

D’après l’adage « mieux vaut prévenir que guérir », les coûts des dépenses de soin sont très

élevés par rapport aux coûts d’un vaccin par exemple (pour certains cas ce vaccin est donné à

titre gratuit dans les pays pauvres comme Madagascar).

La mortalité féminine est élevée à cause des violences physiques et les lois et

coutumes dans les différents pays. La Chine par exemple, dans sa politique de limitation de

naissance, favorise les garçons et reste indifférent sur l’avortement d’une progéniture femelle.

En outre, les viols et les abus physiques envers les femmes continuent à augmenter et

entraînent près de deux millions de morts chaque année. Ces filles souffrent de mutilation

génitale à cause de la prostitution enfantine et ces viols (Banque Mondiale, 2003). Ces

mortalités féminines entrainent des millions d’orphelins sans la capacité de se développer et

plus exposés aux risques. Exemple L’Ouganda compte 11% d’enfants orphelins du sida, la

Zambie 9%, le Zimbabwe 7% et le Malawi 6% (Banque Mondiale, 2003). La charge sociale

du gouvernement de ces pays est donc affectée aux œuvres de charité et au centre d’accueil

pour héberger ces enfants. Il y a donc une diminution de la part des investissements productifs

(comme les établissements scolaires) dans le budget de l’Etat.

La faiblesse du capital humain chez les femmes est due à un manque d’éducation chez

les filles. Non seulement les taux de scolarisation des filles sont inférieurs à celui des garçons,

mais l’espérance de vie scolaire des filles l’est également (Levy, 2002).

Tableau 5 : Estimation des taux nets de scolarisation et espérance de vie scolaire

Taux net de scolarisation Espérance de vie scolaire

Régions 6-11 ans M F

12-17 ans M F

18-23 ans M F

M F

Afrique subsaharienne

55,2 47,4 46,0 35,3 9,7 4,9 6,5 5,5

Etats Arabes

83,9 71,6 59,2 47,1 24,5 16,3 10,2 9,4

Amérique Latine/Caraïbes

88,5 87,5 68,4 67,4 26,1 26,3 10,7 10,8

Asie de l’Est/ Océanie

88,6 85,5 54,7 51,4 19,5 13,6

Asie du Sud

84,3 65,6 50,5 32,2 12,4 6,6

9,7

8,5

Pays développés

92,3 91,7 87,1 88,5 40,8 42,7 13,8 14,0

Source : Unesco, 1995.

Page 37: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

29

Ce faible taux de scolarisation des femmes a creusé de plus en plus les inégalités entre

les hommes et les femmes.

b) Impacts sur la croissance :

Dans la plupart des ménages, seuls les chefs de famille travaillent, si bien que tous les

membres de la famille deviennent leurs charges. Mais si la femme travaille, le revenu familial

augmentera, donc il y aura une amélioration du bien être du ménage (les enfants sont mieux

nourris, bien éduqués et ont une facilité de soin).

Sur le plan des investissements, sans ressources initiales (la plus part des héritages

sont pour les garçons), les femmes entreprennent donc des petits entreprises sans grand

profit. Même pour le cas des emprunts, les femmes ont moins accès au crédit. La plupart des

établissements de crédits dans les PED imposent à leurs clients une garantie supérieure ou

égale au montant de l’emprunt. L’accès d’un individu à des projets rentables dépend de sa

capacité (exprimée par sa richesse initiale) à cause du marché des emprunts imparfaits

(Ramiarison, 2002). Les femmes privées de ressource initiale n’ont pas la confiance des

banques, et sont donc exclues dans ce marché.

c) Impacts sur le pouvoir et la politique :

D’après des études faites par la Banque Mondiale (2003, p.12), « lorsque les femmes

exercent une plus grande influence dans la vie publique, le niveau de corruption diminue

automatiquement […].En affaires, les femmes sont moins enclinées que les hommes à payer

des pots de vins à des administrateurs officiels, peut-être parce qu’elles ont un sens de

l’éthique plus aigu et aussi parce qu’elles éprouvent une plus grande aversion pour le risque ».

A partir de cette déclaration, la discrimination des genres ne permet pas un bon

fonctionnement au niveau d’une autorité étatique ou privée. La prise de responsabilité des

femmes diminue le niveau de corruption. L’Etat de droit, la bonne gouvernance et la

transparence ont donc pour base le non existence de discrimination de toute sorte (y compris

le genre).

� L’importance des femmes dans le développement

Cette section nous aide à comprendre l’importance genre féminin dans le

développement. La théorie sur la liberté des femmes de Sen est ici retenue comme base, et

soutenue par une autre approche de Becker.

Page 38: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

30

a) La liberté des femmes, atout du développement, par Amartya SEN :

Selon Sen (1999), dans un monde d’opulence et d’inégalités, les libertés jouent un rôle

essentiel pour combattre la misère et l’oppression. Elles sont à la fois un moyen pour se

développer et un but à atteindre dans le processus de développement. Elles favorisent l’action

des individus, et notamment des femmes, dont l’émancipation est un facteur décisif de

changement. Pour Sen, les femmes doivent être plutôt des acteurs du développement socio-

économique, que de rester seulement un spectateur.

En tant qu’acteurs, les femmes peuvent avoir des activités hors de leur foyer (en ne

restant pas toujours comme des femmes au foyer). Une fois que les femmes gagnent un salaire

grâce à un travail extérieur, leur participation dans la prospérité du foyer devient plus visible.

Par la même occasion, elles deviennent plus indépendantes. Donc, pour Sen, si une femme

veut être plus libre, sans privations, elle doit avant tout travailler à l’extérieur du foyer.

Sen souligne donc que si, dans une société donnée ou dans un pays donné, les femmes

sont plus libres quant aux prises de décisions, le développement sera plus notable et plus

réalisable pour la société ou le pays.

b) La théorie du capital humain selon Becker :

Selon Becker (1964), dans sa théorie « du capital humain5 », les femmes, comme leurs

homologues masculins, ont un rôle important dans l'économie d’un pays. En effet, à ressource

égale (éducation notamment, c’est-à-dire capital humain), les deux genres ont les mêmes

salaires et les discriminations n’auront plus sa raison d’être. C’est dans cette optique de

liberté des femmes, mais sous un angle quel que peu différent, que Sen a avancé sa théorie.

5 les différences de salaires dans l’espace, dans le temps et entre les individus sont expliquées par les différents investissements individuels effectués au cours des périodes antérieures

Page 39: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

31

Conclusion

La base de tous les développements est la liberté des individus. Non seulement cette

liberté est à la base des théories des auteurs comme Sen, Becker, Rawls…, mais elle fait

l’objet principal des préoccupations des institutions internationales (ONU, OMS,…). Ce

concept est un des moyens de réduire les inégalités surtout au niveau du genre. Le

développement de toute l’humanité est obtenu dans son niveau de productivité.

L’empêchement des femmes de travailler constitue donc un obstacle pour leurs propres

développements et pour la société entière. Les inégalités de fait entre les genres aujourd’hui,

reflètent donc l’avenir des femmes et de leurs descendances. A partir de ce fait actuel, les

inégalités de chance se creusent dans le futur si rien n’est fait.

Les femmes sans opportunité n‘ont pas la même capabilité par rapport aux hommes de

pouvoir se développer. Une politique en faveur des femmes pour augmenter leurs capabilités

sera donc le bienvenu pour avoir un meilleur taux de développement humain. Dans la

pratique, les inégalités entre genre se manifestent surtout dans la profession. La différence sur

le niveau d’éducation est ici prise comme l’une des causes des inégalités du genre dans la

profession. Les données concernant Madagascar d’après les enquêtes faites par des

institutions nationales et internationales prouvent les impacts de l’inégalité du genre dans la

profession sur le niveau développement humain du pays.

Page 40: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

32

CHAPITRE 2

INEGALITE DU GENRE :

LE CAS MALGACHE

Page 41: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

33

Introduction

Sur le cas pratique, les inégalités entre genre à Madagascar prouvent les

discriminations envers les femmes. Dans la grande île, d’après le dernier recensement de la

population, fait par l’INSTAT en 2005, le nombre de femmes est approximativement le même

de celui des hommes. La proportion de femmes se situe à 50,6%. Cela revient à dire qu’elles

constituent une proportion non négligeable dans le développement du pays. Dans le chapitre

précédent, nous avons vu l’importance de la capabilité de Sen dans la détermination de

l’inégalité du genre et son impact sur le développement humain. A titre de vérification

empirique de cette hypothèse, nous avons fait une étude du cas de l’inégalité du genre dans la

profession malgache.

Pour démontrer ces formes d’inégalité du genre dans la profession à Madagascar :

nous mettrons en exergue en premier lieu, un bref historique sur le rapport de genre. Ensuite

nous évoquerons la discrimination envers les femmes sur le marché du travail, dans laquelle

nous montrons le taux de chômage élevé et le type d’emploi que les femmes occupent. Enfin

nous montrerons les inégalités du revenu entre genre.

Page 42: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

34

Historique sur la notion de genre

L’égalité de genre à Madagascar n’est pas encore une réalité. Certains acquis

importants (comme sur le plan juridique et l’accès à l’éducation) permettent de marquer une

évolution sur le traitement de cette différence dans le pays. Sur le plan sociopolitique et

économique, la différence est remarquable car La Banque Mondiale annonce une baisse de

l’Indicateur de Participation Féminine6 (IPF) durant les cinq dernières années. En effet, cet

indice est passé de 0,396 en 2001 à 0,368 en 2005.

� La contradiction entre loi et coutume sur la situation des femmes

En matière de justice, les femmes malgaches ont un avantage, par rapport aux autres

pays sous-développés. Le cadre juridique national est favorable pour les femmes surtout au

niveau : de la Constitution de la République, de la ratification par Madagascar de la

Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, de la Charte Africaine des Droits de

l’Homme, de la Convention Internationale sur l’Elimination de toutes Formes de

Discrimination à l’égard des Femmes, de la Convention relative aux droits de l’enfant

consacrant l’égalité des droits des deux sexes, … (OMD, 2007).

Nous avons une évolution des lois en faveur des femmes. Depuis l’indépendance, les

femmes malgaches jouissaient les mêmes droits de citoyenneté comme leurs homologues

masculins. Non seulement elles ont le droit de voter mais aussi l’opportunité d’être élues.

Pour le cas des divorces, les femmes ont droit au tiers de la richesse (régime du « kitay telo

andalana »), mais actuellement nous sommes sous le régime de « mizara mira » c’est-à-dire le

partage est équitable 50%/50%. Sur le plan d’application de la sanction au niveau des délits

commis, comme l’adultère par exemple, la peine est la même pour les deux genres à partir de

1996.

6 L'Indicateur de Participation Féminine à la vie économique et politique (IPF), crée par le

Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), mesure la représentation

relative des femmes dans les sphères du pouvoir économique et politique. Il prend en

compte les écarts entre les hommes et les femmes au niveau :

• du nombre de sièges parlementaires • de fonctions administratives et d'encadrement • aux postes professionnels et de gestion dans la sphère économique • dans le niveau de revenu

Page 43: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

35

Même avec ces nouvelles dispositions juridiques, la situation sur la disparité des

genres dans certaines régions ne s’améliore pas. Nous avons en face de ces lois une tradition

très conservatrice et rend les valeurs des femmes inférieures aux hommes.

Parmi ces coutumes nous citons :

- La polygamie est autorisée pour les hommes.

- En cas de divorce, les biens appartiennent aux hommes

- Les femmes n’ont pas le droit d’hériter leurs parents.

- Pour une certaine coutume, les filles ne choisissent pas leurs maris (elles sont déjà

réservées pour quelqu’un). A Marovoay, dans la région de Boeny, la demande d’une fille en

mariage est devenue un objet de marchandage. On échange la fille contre des zébus.

Le problème ici est que les Malgaches acceptent les mœurs et la tradition, même si

c’est contre les bonnes mœurs, au détriment de la loi. Face à cela, des reformes et des

changements de la mentalité des individus s’avèrent nécessaires. Une de cette reforme est le

projet IGED ou Intégration du Genre et Développement ; c’est un projet pilote de l’Union

Européenne. C’est le résultat d’une série d’actions d’identification et d’analyse faites depuis

1997 par les principaux acteurs de la coopération Madagascar-Union Européenne. Le projet

est opérationnel deux ans après et vise l’amélioration globale des interventions de

développement au sein de la Coopération Madagascar-UE.

L’application du projet IGED suit plusieurs démarches. D’abord, il écoute les

demandes et les attentes pour déterminer les besoins réels et après analyse, il propose une

solution de manière participative.

� Les améliorations de la condition des femmes à Madagascar

Durant les cinq dernières années, nous avons une stabilisation du ratio garçon filles

dans l’éducation. Le niveau de scolarisation est presque le même pour les deux genres. De

2001 à 2005 les pourcentages des filles à l’école sont de 49% dans le primaire, 49,5% dans

l’enseignement secondaire et 47% en enseignement supérieur (INSTAT/EPM2005).

Au niveau de l’emploi, la répartition a été faite naturellement : les femmes s’occupent

du foyer et les hommes travaillent. La participation des femmes dans les activités

économiques est donc très faible. A coté de cette inégalité, le code du travail malgache permet

aux deux sexes de jouir des mêmes droits d’accès, sans discrimination à l’emploi.

Page 44: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

35

Sur le plan politique, il y a eu une nette amélioration en 2005 de la participation des

femmes. Ainsi par exemple, les femmes détenaient 12% des sièges parlementaires, 9% des

postes au sein du gouvernement, 3,9% des maires, 4,5% des chefs de région et 10% des

membres du bureau politique des partis selon le rapport des OMD (2007).

Page 45: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

36

Section 1 : les inégalités sur le marché du travail

Comme tous les marchés, il y a les offres de travail ou demande d’emploi, et des

demandes de travail ou offres d’emploi. Actuellement, le marché n’arrive pas à réguler les

déséquilibres entre offre et demande, c’est pourquoi nous trouvons dans tous les pays du

monde des chômeurs. Le plein emploi n’existe pas en réalité. En matière de travail, le contenu

du curriculum vitae est important, car c’est l’identité de la personne qui y est mentionnée.

Pour le cas du genre à Madagascar, le CV7 des hommes diffère celui des femmes par leur

contenu, surtout dans la rubrique étude poursuivie et formation professionnelle ; les hommes

sont plus avantagés que les femmes dans la mesure où ils réussissent mieux que les femmes

dans les études.

Dans cette section, nous montrons, dans une première partie, sur quoi se concentre la

population active à Madagascar, ensuite nous analysons le chômage dans l’île.

II-1-1 Le genre d’activité à Madagascar

A Madagascar, 82% de la population sont dans le secteur primaire (Ministère de

l’Education National Malgache, 2002). La plupart des malgaches sont donc des agriculteurs,

des éleveurs ou des pêcheurs. Le taux de chômage dans la grande île est relativement faible

(82% de la population sont des agriculteurs et environ 10% s’occupent les trois autres secteurs

d’activité (OMEF, 2005)).

II-1-1-1 Taux d’activité

La population active se définit comme l'ensemble des personnes en âge de travailler,

qu'elles aient un emploi ou qu'elles soient au chômage. On la définit ainsi comme l’ensemble

de ceux qui travaillent (occupés) et ceux qui sont en quête de travail (chômeurs). Une

personne active est un individu en âge de travailler (généralement entre 14 et 60 ans).

Le taux d’activité est d’après l’INSTAT : « un indicateur qui permet de mesurer le

niveau de participation de la population en âge de travailler dans la vie économique d’un

pays à une période bien déterminée ». Le premier indicateur du marché du travail est le taux

d’activité. L’INSTAT calcule ce taux à partir du rapport entre la population occupée, ajoutée

des chômeurs à la population en âge de travailler ».

7 Curriculum Vitae

Page 46: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

37

Il indique le niveau général de participation au monde du travail de la population en âge de

travailler. La formule suivante permet de calculer le niveau de cet indicateur:

T

coa P

PPt

+=

Avec :

Po : désigne la population occupée,

Pc : le nombre de chômeurs (la somme équivaut à la population active)

PT : la population totale

Les différences de taux d'activité entre genre ne sont pas considérables. Ce taux est de

86,1% pour les femmes contre 90,2% pour les hommes (tableau a en annexe 1). A

Madagascar, les inégalités entre régions sont aussi importantes sur le plan de la profession.

Pour la région de Diana, l’écart est de 8,9% contre 0,2% dans la région d’Itasy. Et

exceptionnellement dans la région de Vatovavy Fitovinany le taux des femmes dépasse celui

des hommes de 5,6 points.

Figure 2 : Répartition de la population inactive selon le milieu et le sexe (population 6

ans et plus)

Sources : ICMT d’après les données individuelles des enquêtes ménages 2005.

Page 47: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

38

Le niveau de vie est un facteur discriminant du comportement d’un individu vis-à-vis

du marché du travail. Le taux d’activité augmente au fur et à mesure qu’on se déplace des

groupes des plus pauvres aux groupes des plus riches. Les femmes, classées par Steagler,

(2004), parmi le groupe de personnes plus vulnérables face à la pauvreté, ont donc un faible

taux d’activité par rapport aux hommes. Durant les années 2004 et 2005, le taux d'activité

chez les hommes est toujours légèrement supérieur à celui des femmes : ce taux est de 89,1%

en 2004 pour les hommes contre 83,9% chez les femmes en 2004. Des taux semblables sont

retrouvés en 2005 (OMEF, 2007).

Figure 3 : Taux d’activité selon l’âge et selon le sexe

Erreur ! Des objets ne peuvent pas être créés à partir des codes de champs de mise en forme.

Source: INSTAT/DSM/EPM2005

II-1-1-2 Taux d’occupation et situation dans la profession:

Le taux d’occupation des hommes est toujours supérieur à celui des femmes quelle que

soit la classe d’âge (ibid.). Cette différence de taux est due à la hausse des taux d’activités des

hommes par rapport aux femmes. Un taux d’activité élevé signifie une population

majoritairement en situation de travail. La différence entre taux d’activité et taux d’occupation

est ici définie par le travail informel. Faute de travail convenable, bon nombre de gens se

ruent dans le secteur informel, ce qui explique la préférence des femmes sur les aides

familiaux.

II-1-2 Le chômage affecte beaucoup plus les femmes que les hommes

II-1-2-1 Taux de chômage

D’après le BIT (Selon le 13ième Conférence Internationale des Statisticiens du Travail

(CIST) en 1982) le chômage est défini comme « une situation d’une personne sans emploi,

apte au travail et désireuse de travailler, recherchant effectivement un emploi rémunéré ». A

Madagascar le taux de chômage est encore faible car 82% de la population sont des

agriculteurs (INSTAT, 2005). Dans ce secteur d’activité, il faut des capacités physiques très

fortes car la méthode de culture est encore à base traditionnelle. Le taux de chômage des

femmes rurales Malgaches est donc supérieur à celui des hommes. Leur faible capacité

physique est donc une des causes du fort taux de chômage, c’est-à-dire le capital physique

Page 48: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

39

joue un rôle important dans la vie paysanne Malgache. Le capital humain est ici un facteur

secondaire car les deux genres ont à peu près le même niveau d’éducation dans les

campagnes. Les 18% restes travaillent ville exerçant plusieurs activités.

Dans les zones urbaines, la cause de l’écart des taux de chômage entre les genres sont

l’insuffisance de capital humain car les hommes sont mieux éduqués que les femmes. Dans

cette zone, les problèmes des femmes malgaches sont identiques aux autres pays pauvres. Les

citadines Malgaches sont aussi sous l’influence de leur mari jaloux si bien qu’elles sont

obligées de rester au foyer.

Quelques exceptions sont à distinguer dans cette situation : dans les villes,

actuellement, les femmes s’épanouissent dans le métier d’animatrice, le mannequinat et les

autres professions nécessitant des comportements attirants. Aucune différence significative

n’est observée sur la structure des emplois masculins et des emplois féminins, sauf que les

femmes se tournent plutôt vers les activités commerciales : 6% des emplois féminins contre

seulement 3% chez les hommes (INSTAT, EPM 2005).

D’après l’Enquête Périodique auprès des Ménages (2005) de L’INSTAT, le chômage

touche beaucoup plus les femmes que les hommes. Le taux de chômage est de 3,6% chez les

femmes et 2,0% chez les hommes. On retrouve ce même résultat dans toutes les régions de

Madagascar, à l’exception à Amoron’i Mania où le chômage frappe beaucoup plus les

hommes que les femmes : 3,9% contre 2,9%.

Page 49: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

40

Figure 4 : Taux de chômage selon l’âge et selon le sexe

Erreur ! Des objets ne peuvent pas être créés à partir des codes de champs de mise en forme.Source: INSTAT/DSM/EPM2005

Taux de chômage chez les jeunes

Madagascar est un pays à fort nombre des jeunes et d’enfants. La pyramide des âges de

la population Malgache est à base très large. Comme dans tous les pays du monde, les jeunes

à Madagascar rencontrent des difficultés quand ils entrent dans le marché du travail. Leur

manque d’expérience et l’ancienneté des adultes en sont parmi les causes. Quand il y a des

offres d’emploi, les critères demandés sont au moins 3 ans d’expériences, les jeunes

nouvellement diplômés sont donc exclus automatiquement.D’après les études de la Banque

Mondiale, les Hommes sont beaucoup plus productifs dans les classes d’âges entre 25 et 60

ans. A Madagascar, l’espérance de vie scolaire des enfants est très faible, ils entrent dans le

domaine de travail plus précocement sans expérience et avec une productivité faible ; donc les

employeurs les écartent de leur liste.

Pour les jeunes filles Malgaches, elles ont une fécondité très en avant par rapport aux

garçons, en moyenne 14 ans pour les filles contre 17 ans pour les garçons. Elles entrent dans

une vie familiale des l’âge de 14 ans surtout en milieu rural et n’arrivent pas à terminer leurs

études (OMEF, 2007).

Figure 5 : Taux de chômage des jeunes par milieu selon le genre

Page 50: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

41

Sources : ICMT d’après les données individuelles des enquêtes ménages 2005.

Les jeunes urbains sont très concernés par le problème de chômage (GEORGE P.,

1981), leur taux de chômage arrive jusqu’à 8.4% si celui des jeunes ruraux n’est que 0.9%. Le

cas est encore pire pour les jeunes femmes dans les zones urbaines car leur taux de chômage

atteint 10.9% (presque le double de celui des jeunes hommes dans les mêmes zones).

II-1-2-2 Chômage et Niveau d’instructions

D’après l’enquête périodique auprès des ménages en 2007, à Madagascar, plus de la

moitié de la population ont un niveau Primaire. Seulement moins de 3 personnes sur 100 ont

un niveau supérieur. Plus d’une personne sur quatre sont sans instructions. Dans cette

répartition, à tous les niveaux, la proportion des femmes est toujours inférieure à celle des

hommes. Pour la population féminine, 29,6% sont des sans instructions contre 25,6% pour les

hommes. Selon les niveaux, les sans instructions se concentrent dans la branche

« agriculture », car on n’y demande pas trop de niveaux d’instructions. Par contre dans le

secteur des administrations publiques, le caractère requis est le niveau supérieur.

Les taux ne diffèrent pas sensiblement selon le genre. Cependant, mentionnons la

différence de 1,2 point pour le niveau "supérieur", aux dépens des femmes. Dans les classes

antérieures, les élèves ont à peu près le même niveau car les infrastructures destinées à les

accueillir sont nombreuses.

Page 51: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

42

Ce nombre diminue d’un cycle à un autre : nous trouvons des EPP (écoles primaires

publiques) presque dans tous les « Fokontany » de Madagascar, le nombre de CEG (Collège

d’Enseignement Générale) est un peu inférieur (dans les communes), le nombre des Lycées

est équivalent au nombre des grandes communes ou des communes urbaines seulement, et

enfin les Universités sont au nombre de six (nombre des ex-provinces).

La proportion des femmes occupant un emploi régulier exerce un effet important et

négatif sur le ratio homme/femme dans l’éducation (DUBOIS et Al, 2003). A Madagascar les

femmes s’occupent, surtout, des travails à haute intensité de main d’œuvre (HIMO) ; exemple

dans les zones franches et les petits emplois mal rémunérés et à temps partiel (un programme

de réhabilitation de route, ou un projet environnementale dans le milieu rural).

Tableau 6 : Taux de chômage et niveau d’instruction selon le genre (population 15 à 64 ans) Taux de chômage

Niveau Masculin Féminin

Sans instruction 0.9 2.8

Primaire 1.1 2.7

Secondaire 3.7 6.3

Supérieur 7.2 10.6

Ensemble 1.8 3.4

Sources : ICMT d’après les données individuelles

D’après ce tableau, nous avons constaté un grand taux de chômage pour les personnes

ayant fait les études supérieures. A ce stade, les chercheurs d’emploi, poussé par leur

mentalité d’intellectuel, veulent des grands postes bien rémunérés (comme directeur ou des

cadres supérieurs), mais les offres correspondants, à Madagascar ne pourront pas satisfaire

cette demande. Heureusement pour les sans instructions (très majoritaire à Madagascar), le

secteur dominant dans le pays est l’agriculture et les industries extractives ne nécessitant

aucune qualification, et tout le monde peut y accéder.

Page 52: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

43

Sous emploi lié à la durée du travail

La définition internationale du sous-emploi lié à la durée du travail a été adoptée en

1982 par la 13ème CIST8 et révisée en 1998 par la 16ème CIST. Il s'agit de « toutes les

personnes pourvues d'un emploi qui travaillent involontairement moins que la durée normale

du travail dans leur activité et qui étaient à la recherche d'un travail supplémentaire et sont

disponibles pour un tel travail, durant la période de référence» (INSTAT/EPM2005). A partir

de ces conférences, le seuil est fixé à 35 heures par semaine.

La proportion de personnes touchées par le sous-emploi lié à la durée du travail a été calculée,

en pourcentage par rapport à l'emploi total.

Tableau 3 : Nombre d’heures hebdomadaires consacrées à l’emploi principal selon le genre

Genre Nombre d’heures hebdomadaires consacrées à

l’emploi principal ( 15 à 64ans)

Masculin 39.7

Féminin 34.3

ENSEMBLE 37.0

Sources : ICMT d’après les données individuelles des enquêtes ménages 2005.

D’après ce tableau, le nombre consacré au travail pour les femmes est inférieure à la

norme imposée par la CIST (ici nous avons une valeur de 34,3 heures par semaine). Les

femmes Malgaches ne peuvent donc pas utiliser au maximum leur capacité, mais limitées en

heure. D’après la théorie du commerce international de RICARDO le nombre d’heures de

travail est important dans la production et l’économie de la nation pour être compétitif. Mais

malheureusement chez nous, ce n’est pas les mains d’œuvre qui manquent, mais le marché de

l’emploi n’arrive pas à satisfaire la demande.

Dans leur vie, les femmes peuvent, à un moment donné, être en stade de maternité. En

ce stade de vie, les femmes ne doivent pas trop se fatiguer, donc la durée de leur travail est

nettement inférieure à la normale car la plupart de leur temps sont consacrés aux visites

médicales (Banque Mondiale, 2003).

8 Conférence Internationale des Statisticiens du Travail

Page 53: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

44

Tableau 8 : Taux de sous emploi lié à la durée du travail selon la branche d'activité et

selon le sexe

Unité:%

Hommes Femmes Ensemble

Agriculture/primaire 28,3 40,5 33,9

Industrie alimentaire 9,3 NS 7,3

Textile NS 5,9 3,7

BTP/HIMO 12,5 29,5 13,6

Autres industries 9,4 22,1 11,5

Commerce 11,2 11,6 11,4

Transport 10,3 NS 10,1

Santé privée 29,4 29,0 29,2

Enseignement privé 25,4 53,7 42,1

Administration publique 21,6 40,2 27,9

Autres services privé 19,1 40,8 30,5

Ensemble 18,2 35,7 25,2

Source : INSTAT/DSM/EPM2005

D’après ces données de l’INSTAT et de l’OMEF, dès l’entré en travail des jeunes, les

femmes sont frappées plus par le phénomène de chômage que les hommes. A l’âge adulte,

l’inégalité du genre au niveau de la profession ne cesse de s’alourdir. Cet écart passe de 1,8%

contre 2,4% pour les femmes (pour les jeunes) à 2% contre 3,9% à l’âge adulte. Les femmes

malgaches sont donc plus exposées aux risques d’exclusion sur le marché du travail que les

hommes.

Dans la section suivante, nous trouvons l’inégalité du genre sur le revenu. Non

seulement la plupart des femmes sont au chômage (par rapport aux hommes), mais leurs

revenus sont encore plus faible que ceux de leurs homologues masculins.

Page 54: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

45

Section 2 : Les inégalités du revenu

D’après Guillamont, (1985), de toutes les inégalités, les inégalités de revenu restent les

plus fondamentales. Dans une société marchande, le revenu conditionne totalement le niveau

de vie. Dans cette approche, on distingue trois sortes de revenu : il y a premièrement le revenu

du capital (profit), ensuite le revenu du travail (c’est le salaire ou la rémunération) et enfin le

revenu du propriétaire (Loyer). L’inégalité du revenu se creuse surtout quand le premier type

de revenu est élevé, c’est-à-dire les profits. La plupart des bénéfices sont donc accaparées par

les capitalistes sans avoir réinvesti les ressources.

La courbe de Lorenz permet d’illustrer cet écart. Dans cette figure, si le rayon de

courbure est élevé, cela veut dire un taux d’inégalité élevé aussi. Si la courbe se superpose

avec la ligne de parfaite égalité (droite à 45°), l’inégalité est d’autant plus faible.

Figure 6 : Courbe de Lorenz de la distribution du revenu

Dans ce schéma, la droite A désigne cette ligne de parfaite égalité et B la courbe de

revenu. Ici nous sommes en situation d’inégalité de revenu car 50% du revenu appartienne au

25% de la population d’après une projection, 10% de la population les plus riches accumule

30% de revenu.

Pour la différence entre genre, et dans le cas de Madagascar, les revenus sont

généralement différents au niveau national. Dans la grande île, presque toutes les entreprises

appartiennent aux hommes, donc la plus grande part de revenu sera affectée à la rémunération

du propriétaire de l’entreprise.

Page 55: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

46

II-2-1 Le taux de salarisation

Le taux de salarisation est la proportion des actifs pourvus de travail (occupés) ayant

un salaire. A Madagascar, ce taux est calculé à la fois selon les méthodes INSTAT et BIT.

L’INSTAT prend en charge les individus entre 6 et 15 ans, mais cette tranche d’âge est

considéré encore comme des enfants, et ne doit pas travailler pour le BIT.

Selon la méthode de calcul retenue par l’INSTAT :

Population occupée de 6 à 85 ans ayant un salaire

Taux de salarisation = ---------------------------------------------------------------

Population totale occupée de 6 à 85 ans

Selon la recommandation du BIT :

Population occupée de 15 à 64ans ayant un salaire

Taux de salarisation = ------------------------------------------------------------------

Population totale occupée de 15 à 64 ans

Nous avons constaté une différence de l’ordre de 3,5% sur le calcul de ce taux de

salarisation de la population totale en 2004. D’après le rapport sur les Indicateurs Clés du

marché du Travail (2004), le taux des salarisation était de 25% en 2004 selon la base de

calcul de l’INSTAT contre 28,5% sur la base de calcul du BIT.

II-2-1-1 Taux de salarisation

La plus grande différence du taux de salarisation est importante au niveau du genre.

D’après ce même rapport, si on tient compte la base de calcul de l’INSTAT, les femmes ont

un taux de salarisation plus important que les hommes. Le taux est de 22,9% chez les hommes

contre 29% chez les femmes. Par contre, selon la base de calcul du BIT, les hommes ont un

taux de salarisation plus élevé que les femmes.

Page 56: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

47

Par référence au calcul du BIT, si Madagascar applique les accords internationaux sur

le refus au travail des enfants, le taux de salarisation sur la base de l’INSTAT est donc remis

en cause. Ce taux reflète donc l’image de Madagascar sur son niveau de développement

humain. Les filles entre 6 et 14 ans à Madagascar travaillent donc prématurément par rapport

aux garçons. C’est donc l’une des causes de la non scolarisation des filles à Madagascar. En

terme de développement humain, les femmes accusent donc un retard par rapport à leur

homologue masculin.

Tableau 9 : Taux de salarisation selon le sexe

Population en âge de

travailler 6-85 ans

(INSTAT)

Population en âge de

travailler 15-64 ans (BIT)

Sexe

2004 2005 2004 2005

Masculin 22,9% 16.1% 31,4% 18.1%

Féminin 29% 10.9% 25,7% 11.8%

Source : BIT, MFPTLS, ICMT 2004

II-2-1-2 Revenus salariaux annuels

Le tableau ci-après présente les revenus salariaux annuels par sexe et selon la région.

En 2005, les salaires des hommes sont largement supérieurs par rapport à ceux des femmes.

Les hommes touchent en moyenne 1.147.000 Ar par an contre 750.000 Ar chez les femmes.

Dans la région de Betsiboka, les hommes gagnent plus de 2,5 fois que les femmes. Par contre,

les femmes sont mieux payées que les hommes dans la région d’Androy et de Matsiatra

Ambony (Voir tableau 10).

Page 57: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

48

Tableau 4 : Revenus salariaux annuels par sexe et selon la région. Unité : Ariary

2005

Région Masculin Féminin Ensemble

Analamanga 1.579.273 952.173 1.319.134

Vakinakaratra 737.069 460.149 460.149

Itasy 638.598 450.303 580.949

Bongolava 702.904 448.395 580.189

MahatsiatraAmbony 954.679 990.105 964.108

Amoron’i Mania 450.544 344.834 398.200

VatovavyFitovinany 982.028 525.537 778.694

Ihorombe 1.255.874 779.936 1.084.763

Atsimo Atsinanana 769.624 416.348 602.069

Atsinanana 1.463.094 1.115.047 1.335.897

Analanjirofo 972.255 877.991 941.107

Alaotra Mangoro 829.884 501.219 664.246

Boeny 1.265.350 991.474 1.181.055

Sofia 1.053.200 960.483 1.031.041

Betsiboka 1.060.976 424.282 883.904

Melaky 1.052.396 668.342 945.451

Atsimo Andrefana 751.609 603.488 718.511

Androy 906.617 1.375.603 1.005.167

Anosy 917.787 874.273 901.037

Menabe 1.229.230 858.381 1.12.830

Diana 1.318.453 711.096 1.096.906

Sava 1.466.885 1.131.356 1.309.545

Ensemble 1.146.722 749.893 990.600

Source : INSTAT/DSM/EPM/2005

Page 58: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

49

D’après l’OMEF (2007), globalement, les femmes sont moins payées que les hommes.

Si les femmes touchent annuellement plus d’Ariary 751 000, les hommes sont rémunérés

annuellement à plus de 1172000. Les hommes sont beaucoup mieux rémunérés car ils

touchent Ariary 43.200.000 pour un montant d’Ariary 18.480.000 chez les femmes. Par

contre, le minimum reçu annuellement par les femmes est légèrement supérieur à celui des

hommes. Le salaire minimum est d’Ariary 10 000 pour les femmes contre Ariary 9600 pour

les hommes. L’inégalité sur le revenu entre genre à Madagascar se manifeste donc surtout sur

le montant maximum car il y a un écart d’Ariary 24.720.000 (ce montant est bien supérieur au

maximum touché par les femmes Malgaches).

Cet écart est expliqué par l’absence des femmes dans les grandes postes. A

Madagascar, les hommes, possédant un niveau d’instruction élevé, monopolisent les hautes

fonctions (publiques ou privées). Exemple les postes Ministériels, les parlementaires, les

directeurs de cabinets et les directeurs des industries contiennent environ moins de 10% des

femmes (ibid.).

II-2-2 Inégalité de revenu et pauvreté

Salama et Valier (1994), annoncent dans leur ouvrage une relation de cause à effet

entre pauvreté et inégalité de revenu. La pauvreté est très importante dans les pays à revenu

moyen par habitant faible, comme nous pouvons l’observer à Madagascar où la population est

principalement rurale.

A Madagascar, la pauvreté touche beaucoup plus les femmes que les hommes. Environ

trois quarts des femmes malgaches sont pauvres, mais pour les hommes, juste un individu sur

deux. Les salaires des femmes, à cause de l’infériorité par rapport à ceux des hommes, sont

les plus éloignés du seuil de pauvreté. Presque la plupart des femmes se trouvent donc, parmi

les plus défavorisées. Parmi ces classes défavorisées, nous trouvons les femmes âgées, les

veuves et les divorcées vivant seules (Banque Mondiale 2003).

Page 59: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

50

La fréquence de la pauvreté est quasiment intense chez les femmes. La moyenne de

l’intensité de la pauvreté nationale est de 28,9% pour le sexe féminin (19,3% pour les

hommes) ( INSTAT/EPM2005). En étant plus vulnérables face aux risques et les chocs de la

vie, les femmes ont moins de chance de se développer. Elles sont prises dans un cercle

vicieux du sous développement : sans éducation dans le passé, elles n’ont pas de capital

humain pour affronter le marché de travail adéquat, donc elles se contentent d’un travail mal

rémunéré et des conditions de travail peu avantagées, ce qui fait qu’elles ont du mal à

s’occuper les éducations de leurs enfants, surtout les filles.

Les indicateurs d'inégalité peuvent être plus difficiles à développer que les indicateurs

de pauvreté en termes de revenus, parce qu'ils résument essentiellement un des aspects d'une

variable double. Notons que les mesures de l'inégalité peuvent être calculées pour n'importe

quelle distribution. Elles ne s'appliquent donc pas seulement à la consommation, aux revenus

et à d'autres variables monétaires, mais aussi aux terres et à d'autres variables continues ou

cardinales.

• Coefficient d'inégalité de Gini. Il s'agit de la mesure de l'inégalité la plus

couramment utilisée. Le coefficient varie entre 0(qui traduit une égalité complète) et 1 (qui

indique une inégalité totale). Dans ce dernier cas, une seule personne dispose du revenu et de

la consommation, toutes les autres n'ont rien. Sur un plan graphique, le coefficient de Gini

peut aisément être représenté par la surface entre la courbe de Lorenz et la ligne d'égalité.

Dans la figure 6 la courbe de Lorenz représente la part cumulative du revenu sur l'axe

vertical par rapport à la distribution de la population sur l'axe horizontal. Si chaque individu

avait le même revenu, ou s'il régnait une totale égalité, la courbe de distribution coïnciderait

avec la droite du graphique, soit la ligne d'égalité absolue. Le coefficient de Gini correspond à

la surface A divisée par la somme des surfaces A et B. Si le revenu est distribué de manière

équitable, la courbe de Lorenz et la ligne d'égalité absolue coïncident, et le coefficient de Gini

est égal à 0. En revanche, si l'une des individus reçoit tout le revenu, la courbe de Lorenz

passerait par les points (0, 0), (100, 0), et (100, 100), et les surfaces A et B seraient similaires,

ce qui aboutirait à une valeur 1 pour le coefficient de Gini. Un des inconvénients du

coefficient de Gini est qu’il ne permet pas un cumul de tous les groupes. En d'autres termes, le

coefficient de Gini d'une société n'est pas égal à la somme des coefficients Gini de ses sous-

groupes.

Page 60: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

51

• Indice de Theil. Moins couramment utilisé par rapport au coefficient de Gini, l'indice

d'inégalité de Theil présente l'avantage de pouvoir s'additionner pour différents sous-groupes

ou régions du pays. Cependant, il ne bénéficie pas d'une représentation graphique claire ni de

l'interprétation attrayante du coefficient de Gini.

Les indicateurs de l'inégalité courants mentionnés plus haut permettent de déterminer

les principaux responsables de l'inégalité par sous-groupes de la population, par régions et par

source de revenu. Dans les décompositions statiques, les caractéristiques des ménages et des

personnes, à savoir l'éducation, le sexe, la profession, l'appartenance au milieu urbain ou rural

et la région, sont des éléments déterminants du revenu des ménages. Si tel est le cas, une part

au moins de la valeur d'une mesure de l'inégalité doit refléter l'inégalité entre personnes

possédant des caractéristiques différentes en termes d'éducation, de profession, de sexe, etc.

Conclusion

Le droit de l’homme est respecté à Madagascar surtout sur le plan juridique. La grande

île a signé tous les accords et les conventions internationales relatives à ces droits. Cela

confère une importance aux femmes malgaches par rapport aux femmes des autres pays en

voie de développement. Dans la société Malgaches, la place d’une mère est très importante

pour les enfants. Elles sont beaucoup plus proches des enfants par rapport aux Père (toujours

occupés à leurs travails).

L’étude du cas de Madagascar, au niveau de l’inégalité du genre dans la profession à

titre de vérification empirique, nous a montré la persistance de la discrimination des femmes

dans les pays en voies de développement. L’écart entre les deux sexes se manifeste dans

presque tous les domaines : éducation, profession, revenu, les pouvoir et les politiques.

Page 61: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

52

CONCLUSION GENERALE

Notre étude a pour objectif principal de démontrer le lien entre inégalité de genre et

développement humain à Madagascar. Plus précisément, elle consistait à savoir dans quelle

mesure l’égalité entre genre contribue au développement humain à Madagascar. Pour la

Banque Mondiale et le PNUD, le problème de genre est un phénomène mondial car aucun

pays n’y échappe. Les femmes sont surtout victimes de discrimination comme la race et la

religion dans certains pays. Parmi ces discriminations, celle basée sur le genre est encore et

reste toujours imminente, surtout dans les pays en voies de développement comme

Madagascar (aucun pays au monde ne connaisse une parfaite égalité entre genre).

La coutume et les traditions ancestrales sont les facteurs déterminants de la persistance

des inégalités entre genre à Madagascar. Même avec des lois nouvelles, la société Malgache

est toujours affectée par ce problème de genre. Pour les Malgaches, les coutumes ont plus de

valeur morale par rapport aux lois. Cette contradiction entre loi et coutume est donc la cause

de la persistance de l’inégalité du genre à Madagascar. Le rapport de genre dans la profession

se manifeste surtout au niveau du marché du travail et du revenu à Madagascar. Les femmes

se trouvent dans des mauvaises conditions de travail (salaire bas, traitement non enviable …).

En plus, elles ne sont jamais affectées dans des postes de responsabilité. Cependant, au niveau

de l’économie nationale, les données de l’INSTAT nous montrent la discrimination des

femmes dans plusieurs secteurs d’activité.

La mentalité et la culture Malgache, dans une certaine mesure, constituent un obstacle

au renforcement des capacités des femmes. Dans la première étude de cas, c’est-à-dire les

inégalités sur le marché d travail, la compétitivité des femmes est faible. La capacité

d’affronter la concurrence sur ce marché est insuffisante voir nulle à cause de l’inégalité des

faits dans leur passés (le taux de scolarisation des filles est inférieur à celui des garçons, mais

aussi les filles n’ont pas le droit aux héritages). Cette étude de cas est ici retenue à titre de

vérification empirique de la théorie de la capabilité de Sen. Dans cette théorie, la capabilité

redonne les opportunités des femmes pour réduire les inégalités de fait et pour avoir une

inégalité des chances dans le futur. Dans le deuxième cas, à cause de hautes fonctions

accaparées par les hommes, les salaires des femmes sont inférieurs à ceux des hommes. Les

femmes sont donc mal rémunérées et sont beaucoup plus exposée au risque de la pauvreté.

D’après Anker, elles sont classées parmi les individus travaillants dans le secteur mal

rémunéré et de très mauvaises conditions de travail.

Page 62: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

53

Donc, la suppression de l’inégalité de genre est parmi les conditions favorables au

développement humain. Selon Sen, ce développement humain conduit tout un chacun d’avoir

la liberté de s’exprimer et lui permettant de mener la vie pour le favoriser. Pour ce fait, Sen

propose de développer la capabilité de chaque personne pour que tout le monde ait la

possibilité de s’épanouir et de se développer. Encore, dans la vie professionnelle, il suffit de

respecter « l’égalité de droit »pour qu’une femme jouisse la même chance qu’un homme.

L’« empowerment » a un rôle prépondérant pour un individu de courir vers un développement

efficace et durable. Enfin, le résultat de notre analyse montre que l’égalité du genre constitue

un élément important de la politique de la lutte contre la pauvreté pour un pays en voie de

développement comme Madagascar.

Page 63: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

i

REFERENCE BIBLIOGRAPHIE

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LOCOH T. Eds, Dossiers et Recherches n°83, INED, Paris.

Page 66: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

iv

ANNEXE

Tableau a : Taux d’activité par sexe en 2005

Sources : Rapport ICMT d’après

les données individuelles des

enquêtes ménages 2005.

Tableau b : Comparaison de taux d'activité selon le genre en 2004 et 2005 pour la

tranche d'âge de 15– 64 ans

2004 2005

GENRE Taux d'activité Taux d'activité

Masculin 89,1 90,2

Féminin 83,9 86,1

Ensemble 88,1

Sources : Rapport ICMT d’après les données individuelles des enquêtes ménages 2005.

Tableau c : Répartition de la population active selon le sexe et selon la province – Unité :

%

Population active

Sexe masculin Sexe féminin

Province

2001 2004 2005 2001 2004 2005

Antananarivo 53,5 51,8 50,9 46,5 48,2 49,1

Fianarantsoa 49,8 48,3 49,2 50,2 51,7 50,8

Toamasina 50,6 51,7 49,4 49,4 48,3 50,6

Mahajanga 52,7 48,5 49,9 47,3 51,5 50,1

Toliara 49,2 51,7 51,5 50,8 48,3 48,5

Antsiranana 49,1 50,8 49,4 50,9 49,2 50,6

Ensemble 51,2 50,5 50,4 48,8 49,5 49,6

Genre Population 6 ans

à 14 ans (%)

Population 15 à

64 ans (%)

Masculin 65.8 90.2

Féminin 63.4 86.1

Ensemble 64.6 88.1

Page 67: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

v

Source : INSTAT/DSM/EPM/2001-2004-2005

Tableau d : Taux d’occupation selon le genre

Milieu 6 ans et plus

(%)

15 à 64ans

(%)

Masculin 64.5 88.6

Féminin 61.2 83.2

Ensemble 62.8 85.8

Sources : Rapport ICMT d’après les données individuelles des enquêtes ménages 2005.

Tableau e : Situation dans la profession par sexe

6ans et plus 15 à 64ans

Genre

Salariés

indépendants

Aide

familiale

total

salariés

indépendants

Aide

familiale

total

Masculin 16.1 51.8 32.1 100.0 18.1 55.7 26.2 100.0

Féminin 10.9 16.1 73.0 100.0 11.8 16.9 71.3 100.0

Ensemble 13.6 34.1 52.3 100.0 14.9 36.3 48.8 100.0

Sources : ICMT d’après les données individuelles des enquêtes ménages 2005.

Tableau f : Population active occupée de 10 ans et plus par sexe et selon la situation vis-

à-vis de l’activité en 1993

Situation vis-à-vis de l’activité

Age

Et sexe

Population

de 10 ans

et plus

Population

active de

10 ans

et plus

Personnes

occupées

de 10 ans

et plus

Total de

chômeur

de 10

ans

et plus

dont

chômeur

en quête

de 1ère

emploi

Population

inactive

de 10 ans

et plus

Effectif de

ménagère

dans la

Population

inactive

10+ 8.299.743 5.299.707 4.949.145 350.563 309.147 2.764.134 1.271.959

masculin 4.104.037 3.181.925 2.973.416 208.509 181.090 802.538 40.741

féminin 4.195.706 2.117.782 1.975.729 142.053 128.057 1.961.596 1.231.218

Source : à partir de l’INSTAT/RGPH 1993

Page 68: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

TABLE DES MATIERES

Introduction générale 1

Chapitre I- Lien entre inégalité et développement humain 4

Introduction 5

-Section 1- Revue théorique sur l’inégalité du genre 6

I-1-1 L’approche de « Capabilité » de SEN 6

I-1-1-1 Capabilité et Capacité 7

� Potentialité 8

� Capacité 9

I-1-1-2 Capabilité, risque et Vulnérabilité 12

� Risque et vulnérabilité 12

� Capabilité et vulnérabilité 14

I-1-2 Définition et mesure de l’Inégalité du genre 15

I-1-2-1 L’inégalité fondée sur le genre 15

� Définition de l’égalité des sexes 15

� Les différentes formes d’inégalité 16

I-1-2-2 Inégalité et concept proche 17

-Section 2- Impact de l’inégalité du genre dans le domaine

du développement humain 19

I-2-1 Description de l’approche Genre et Développement 19

I-2-1-1 Les quatre outils de l’approche genre 21

I-2-1-2 La notion d’ « Empowerment » 23

I-2-2 Effet de l’inégalité sur le développement humain 25

I-2-2-1 Le concept du développement humain 25

� Les IDH selon La Banque Mondiale 25

� Les IDH selon le PNUD 26

I-2-2-2 L’inégalité du genre nuit au développement 27

� Les trois principaux impacts de l’inégalité du genre sur le développement 28

Page 69: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

� L’importance des femmes dans le développement 29

Conclusion 31

Chapitre II- Inégalité du genre : le cas Malgache 32

Introduction 33

Historique 34

-Section 1- L’inégalité sur le marché de travail 36

II-1-1 Le genre d’activité à Madagascar 36

II-1-1-1 Taux d’activité 36

II-1-1-2 Taux d’occupation et situation dans la profession 38

II-1-2 Le chômage affecte beaucoup plus les femmes que les hommes 39

II-1-2-1 Taux de chômage 39

II-1-2-2 Chômage et niveau d’instruction 41

-Section 2- Inégalité des revenus 45

II-2-1 Taux de salarisation 46

II-2-1-1 Taux de salarisation selon le sexe 46

II-2-1-2 Revenus salariaux annuels 47

II-2-2 Inégalité de revenu et pauvreté 49

Conclusion 51

Conclusion générale 52

Références Bibliographiques i

Annexe iv

Page 70: INEGALITE DU GENRE DANS LA PROFESSION « LE CAS DE …

Nom : RARIVOMANANTSOA

Prénoms : Harivelo Tantely

Titre : Inégalité du Genre : dans la profession à Madagascar

Nombre de page : 53

Tableau : 10

Graphique : 6

Résumé

L’approche genre est importante dans le processus du développement humain. La

participation de tous les individus, sans aucunes formes de discrimination, est un facteur du

développement économique du pays. Le développement nécessite avant tout le renforcement

du capital humain de chaque individu. La capacité de l’individu à utiliser les moyens

nécessaires pour développer son capital humain est donc une des bases permettant de le faire

sortir de la pauvreté et de réduire les inégalités.

Le concept de liberté est ici retenu comme un point de départ de l’analyse de ce

développement humain. Avec la liberté, les individus sont plus aptes à mener le type de vie à

sa préférence.

Actuellement, réduire les inégalités du genre dans la profession constitue un

enjeu majeur pour les promoteurs du développement. D’après SEN, pour diminuer ces écarts,

il faut redonner les capacités aux femmes pour augmenter leur capabilité. La capabilité

rend les femmes moins vulnérables aux risques et constitue une sorte d’assurance ou une

opportunité pour un développement plus équitable. SEN insiste donc surtout pour une

intervention sur les inégalités des faits actuels pour obtenir une égalité des chances dans

l’avenir.

Mots clé : capabilté, capacité, genre, développement humain, empowerment, inégalités, bien-

être, capital humain, liberté

Encadreur : Monsieur ANDRIANANJA Heriniaina

Adresse de l auteur : Lot II B 318 Mahalavolona Andoharanofotsy, (102) Antananarivo