influence d'un traitement probiotique (lactobacillus … · en preparation. communications...
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THESE
présentée
pour obtenir le titre de
DOCTEUR DE L’INSTITUT NATIONAL POLYTECHNIQUE DE TOULOUSE
Ecole doctorale : Sciences Ecologiques, Vétérinaires, Agronomiques et Bioingénieries
Filière : Qualité et Sécurité des Aliments
par
Afifa AIT BELGNAOUI
Influence d’un traitement probiotique (Lactobacillus farciminis) sur les
altérations de la sensibilité viscérale liées au stress : rôle de la barrière
épithéliale colique
Soutenue le 11 décembre 2006, devant le jury :
Pr. P. Ducrotte Rapporteur Pr. M.J. Butel Rapporteur Dr. V. Theodorou Directeur de Thèse Pr C. Roques Membre du jury Dr. L. Bueno Membre du jury Dr. H. Durand Membre invité du jury
Unité de Neuro-Gastroentérologie et Nutrition, INRA Toulouse
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LES TRAVAUX PRESENTES DANS CE MEMOIRE ONT DONNE
LIEU AUX ARTICLES ORIGINAUX ET COMMUNICATIONS
SUIVANTES :
PUBLICATIONS
Ait-Belgnaoui A., Bradesi S., Fioramonti J., Theodorou V., Bueno L. Acute stress-induced hypersensitivity is linked to an increase of colonic paracellular permeability: role of myosin light chain kinase. Pain 2005; 113(1-2):141-47.
Ait-Belgnaoui A., Lamine F., Han W, Eutamene H., Fioramonti J., Bueno L.,
Theodorou V. A probiotic strain (Lactobacillus farciminis) prevents stress-induced increase of colonic permeability and visceral sensitivity to distension in rats. Nutrition Aliment Fonctionnel
Aliment Santé 2005; vol 3 HS: p59-63. Ait-Belgnaoui A., Han W., Lamine F., Eutamene H., Fioramonti J., Bueno L.,
Theodorou V. Lactobacillus farciminis treatment suppresses stress-induced visceral hypersensitivity: a possible action through an interaction with epithelial cells cytoskeleton contraction in rats. Gut 2006; 55(8): 1990-4.
Han W., Mercenier A., Ait-Belgnaoui A., Pavan S., Lamine F., vanSwam I.I.,
Kleerebezem M., Savaldor-Cartier C., Hisbergues M., Bueno L., Theodorou V., Fioramonti J. Improvement of an experimental colitis in rats by lacid acid bacteria producing superoxide dismutase. Inflamm Bowel Dis 2006; 12:1044-1052.
Ait-Belgnaoui A., H. Eutamene, E. Houdeau, Han W., Fioramonti J., Bueno L.,
Theodorou V. Antinociceptive effect of Lactobacillus farciminis on stress-induced visceral hyperalgesia in spinal and supra spinal c-Fos expression. En preparation.
COMMUNICATIONS ORALES
Ait-Belgnaoui A., Lamine F., Han W., Fioramonti J., Bueno L. et Theodorou V. Effet
d’un traitement par Lactobacillus farciminis sur l’hypersensibilité et l’augmentation de la perméabilité colique induite par un stress aigu chez le rat. XVII
ème réunion annuelle du Club
Français de Motricité Digestive, Honfleur, 19-20 juin 2003. Ait-Belgnaoui A., Lamine F., Han W., Eutamene H., Fioramonti J., Bueno L. et
Theodorou V. Effect of Lactobacillus farciminis treatment on colonic hypersensitivity and increase of paracellular permeability induced by stress in rats. International symposium on
Gastrointestinal motility, Barcelone, 5-8 octobre 2003. Ait-Belgnaoui A., Eutamene H., Houdeau E., Bueno L., Fioramonti J. et Theodorou V.
Un traitement par Lactobacillus farciminis diminue la surexpression spinale de la protéine Fos induite par un stress aigu précédent une distension colorectal chez le rat. Les journées
francophones de pathologie digestive, Paris, 2-6 avril 2005. Han W., Ait-Belgnaoui A., Mercenier A., Larauche M., Theodorou V., Bueno L. et
Fioramonti J. Lactic acid bacteria producing superoxide dismutase abolish stress-induced visceral hyperalgesia an dincrease in paracellular permeability independently of SOD. International symposium on Gastrointestinal motility, Toulouse, 3-6 july 2005.
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Ait-Belgnaoui A., Eutamene H., Houdeau E., Bueno L., Fioramonti J. et Theodorou V. Lactobacillus farciminis treatment decreases stress-induced overexpression of Fos protein in spinal cord after colorectal distension in rats. 13
th United European Gastroenterology week,
Danemark, 15-19 octobre 2005.
COMMUNICATIONS AFFICHÉES Ait-Belgnaoui A., Bradesi S., Fioramonti J., Theodorou V. et Bueno L. Acute stress-
induced hypersensitivity is linked to an increase of colonic paracellular permeability : role of myosin light chain kinase. International symposium on Gastrointestinal motility, Barcelone, 5-8 octobre 2003.
Ait-Belgnaoui A., Lamine F., Han W., Eutamene H., Fioramonti J., Bueno L. et
Theodorou V. Lactobacillus farciminis prevents stress-induced increase colonic permeability and sensitivity to distension in rats : role of nitric oxide. Annual Meeting of the American
Gastroenterological Association, New Orleans, 15-20 mai 2004. Ait-Belgnaoui A., Bradesi S., Fioramonti J., Theodorou V., Bueno L. Acute stress-
induced hypersensitivity is linked to an increase of colonic paracellular permeability: role of myosin light chain kinase. . Annual Meeting of the American Gastroenterological Association,
New Orleans, 15-20 mai 2004. Ait-Belgnaoui A., Lamine F., Han W., Eutamene H., Bueno L., Fioramonti J. et
Theodorou V. Lactobacillus farciminis prevents stress-induced increase of paracellular permeability and sensitivity to distension in rats : role of nitric oxide. Symposium Aliment Santé, 20-21 octobre 2004.
Eutamene H., Lannebere L., Ait-Belgnaoui A., Bueno L., Fioramonti J. et Theodorou
V. Oral vs intracolonic Lactobacillus farciminis treatment differently affects Nippostrongylus
Brasiliensis-induced gut and lung inflammmation in rats. Annual Meeting of the American
Gastroenterological Association, Chigago, 14-19 mai 2005. Holger Sann, Ait-Belgnaoui A., Bueno L. Anti-inflammatory influence of the NK1
antagonist Slv317 on trinitrbenznesulfonic Acid (TNBS)-induced ileitis and colitis in guinea-pigs and rabbits. Annual Meeting of the American Gastroenterological Association, Chigago, 14-19 mai 2005.
Ait-Belgnaoui A., Wei H., Eutamène H., Fioramonti J., Bueno L., Theodorou V. Lactobacillus farciminis diminue l’hyperalgésie viscérale induite par un stress chez le rat en inhibant la contraction MLCK-dépendante du cytosquelette des colonocytes. Les journées
francophones de pathologie digestive, Paris, 18-22 mars 2006.
Ait-Belgnaoui A., Han W., Eutamene H., Fioramonti J., Bueno L. et Theodorou V. Lactobacillus farciminis treatment suppresses stress-induced visceral hypersentivity throught inhibition of colonic cells myosin light chain kinase (MLCK). Annual Meeting of the American
Gastroenterological Association, Los Angeles, 20-25 mai 2006.
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INDEX DES FIGURES
Figure 1 : Composition de la microflore intestinale humaine (Holzapfel et al., 1998) Figure 2 : Lactobacillus farciminis CIP 103136 (coloration Gram) Figure 3 : Les différents ligands des recepteurs Toll-like (Medzitov, 2001.) Figure 4 : Reconnaissance des recepteurs Tool-like 9 (Bauer, 2006) Figure 5 : Les voies de signalisation induites par la fixation des ligands sur les recepteurs Toll-like (Akira, 2003) Figure 6 : Coupe transversale de la paroi du tube digestif Figure 7 : Représentation schématique générale de la structure de l’épithélium digestif Figure 8 : (A) Représentation schématique d’une cellule épithéliale et ces jonctions intercellulaires. (B) Détail de la partie apicale des cellules épithéliales, à la jonction entre deux cellules Figure 9 : Structure des jonctions serrées. Figure 10 : Organisation des complexes protéiques au sein des jonctions serrées (Aktories and Barbieri, 2005). Figure 11 : Image en microscopie électronique de l’ouverture des jonctions serrées par la contraction de l’anneau perijonctionnel d’actino-myosine. (Moriez et al., 2005). Figure 12 : Modèle de régulation des jonctions serrées par le cytosquelette (Turenr, 2000) Figure 13 : Régulation de la perméabilité paracellulaire par Rho. La régulation de la MLCP et de la MLCK par Rho permet une modulation de l’activité contractile de la myosine et de l’ouverture des jonctions serrées (Fukata et al., 2001). Figure 14 : Relation entre intensité et sensation (Gebhart, 1999) Figure 15 : Substances algogènes impliquées dans l’activation/sensibilisation des nocicepteurs. Figure 16 : (A) Entrée des fibres nerveuses dans le système nerveux central (d’après Fields, 1987). (B) Les différences couches de la substance grise médullaire (d’après Rexed, 1954). Figure 17 : Médiateurs et récepteurs identifiés au niveau des neurones de la corne dorsale de la moelle épinière et impliqués dans la transmission des messages nociceptifs (Bueno et al., 2000). Figure 18 : Voies de la douleur : faisceau spinothalamique latérale et spinoréticulaire Figure 19 : Les différentes voies de la douleur et ses composantes. Figure 20 : Projections cérébrales des voies nociceptives Figure 21 : Schématisation des voies nociceptives et antinociceptives
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Figure 22 : Schéma représentant les voies majeures impliquées dans la médiation de l'anti-nociception descendante (Mayer et Gebhart, 1994). Figure 23 : Modulation de la sensibilité des afférences sensitives (Mac Mahon et al., 2004) Figure 24 : Vue d'ensemble de la régulation neuroendocrinienne et neuro-humorale impliquée dans la réponse au stress (Söderholm et Perdue, 2006). Figure 25 : Distribution cérébrale de la protéine c-Fos induite par différents stimuli. Figure 26 : Mécanismes par lequel le stress favorise le développement d’une hypersensibilité viscérale (Bradesi et al., 2002). Figure 27 : Mécanismes physiopathologique du SII (Kellow et al., 2006). Figure 28 : Protocole expérimentale relatif à l’effet antinociceptif d’un traitement par Lactobacillus farciminis sur l’étude de l’activité neuronale induite par un stress en réponse à une distension colorectale. Figure 29 : Mécanisme impliqué dans la genèse de l’hyperalgésie viscérale induite par un stress en réponse à une distension (Ait-Belgnaoui et al., 2005). Figure 30 : Mécanisme d’action potentielle de Lactobacillus farciminis sur la barrière épithéliale intestinale.
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INDEX DES TABLEAUX
Tableau 1 : Micro-organismes considérés comme probiotiques (d’après Hozalpfel et al., 1998). Tableau 2 : Quelques souches probiotiques commerciales utilisées en santé humaine. Tableau 3 : Les différents types de jonctions intercellulaires des cellules épithéliales. Tableau 4 : Etudes cliniques récentes testant les effets des préparations probiotiques sur les patients SII. Tableau 5 : Variations du nombre de cellules c-Fos positives activées lors d’un stress en réponse à une distension colorectale après un traitement par Lactobacillus faricminis.
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ABREVIATIONS Caco2 human caucasian colon adenocarcinoma CCK cholecyctokinine CGRP calctonin gene related peptide CMH complexe majeur d’histocompatibilité DAG diacylglycerol DSS dextran sulfate sodium EDTA ethylenediamine tetraacetic acid EIEC Escherichia coli enteroinvasif ENK enkephaline EPEC Escherichia coli enteropathogène GRAS generally regarded as safe GUK guanylnyl kinase-like 5-HT 5-hydroxytryptamine ou serotonine HPA hypothalamic-pituitary-adrenal axis HT-29 human tumor colon adenocarcinoma i.c.v intracérébroventriculaire i.p. intrapéritonéale IASP IgA immunoglobuline A INF interferon JAM junctionnal adhesion molecule LPS lipopolysacharride MDCK Madin-Dardy canine kidney MeA medial amygdaloid nucleus MLC myosin light chain MLCK myosin light chain kinase MP myosin phosphatse NF-κβ nuclear factor κβ NK neurokine NO nitric oxyde NPY neuropeptide Y PAMPs pathogen associated molecular patterns PBMC peripheral blood mononuclear cell PKA/C phosphokinase A/C p-MLC phosphorylated MLC PP2A phospholipase PVN paraventricular nucleus S1-S2 premier et deuxième segment sacré de la moelle épinière
SII syndrome de l’intestin irritable SII-PI SII-post infectieux SNC système nerveux central SNE système nerveux entérique SP substance P TER transepithelial resistance TFI troubles fonctionnels intestinaux TGF transforming growth factor TIRAP toll-interleukin 1 receptor (TIR) domain-containing adapter protein TLR toll-like recpetor TNBS trinitrobenzen sulfonic acif TNF tumor necrosis factor VIP vaso intestinal peptide ZO zonula occludens
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SOMMAIRE RESUME 1 SUMMARY 2 INTRODUCTION 3 PARTIE 1 : DONNEES BIBLIOGRAPHIQUES 7
CHAPITRE 1 : MICROFLORE INTESTINALE ET PROBIOTIQUES 9 1. MICROFLORE INTESTINALE : UN ECOSYSTEME COMPLEXE 10 1.1. Généralité 10 1.2. Composition de la microflore intestinale 11 1.3. Fonction de la microflore 13 2. LES PROBIOTIQUES 15 2.1. Définitions 15 2.2. Les micro-organismes probiotiques 15 2.2.1. Les bactéries lactiques « alimentaire » 16 2.2.2. Lactobacillus farciminis 18 2.3. Mécanismes d’action des probiotiques 19 2.3.1. « Cross-talk » entre bactéries 19 et bactéries/cellules épithéliales 2.3.2. Maintient de l’équilibre de la barrière intestinale 21 2.3.3. Effet immunomodulateur 22 CHAPITRE 2 : EPITHELIUM DIGESTIF - ANATOMIE FONCTIONNELLE 30 1. DE LA PAROI DIGESTIVE A LA CELLULE EPITHELIALE 31
1.1. Structure pariétale 31 1.2. L’épithélium 32 2. LES JONCTIONS INTERCELLULAIRES 34 2.1. Les cellules épithéliales 34 2.2. Les jonctions serrées 36 2.2.1. Généralités 36 2.2.2. Structure des jonctions serrées 36 2.2.3. Organisation moléculaire des jonctions serrées 37 a) Les protéines transmembranaires 37 b) Les protéines cytoplasmiques 39 2.3. Formation des jonctions serrées 41 2.3.1. La protéines Kinase A (PKA) 41
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2.3.2. Les protéines G 41 2.3.3. Les protéines kinases C (PKC) 42 2.3.4. La famille des Rho GTPase 43 2.4. Régulation fonctionnelles des jonctions serrées par la contraction du cytosquellete 44 2.4.1. La MLCK (myosin light chain kinase) 44 2.4.2. La famille GTPase Rho 46 CHAPITRE 3 : LA DOULEUR VISCERALE 48 1. INTRODUCTION 49 1.1. Définition 50 1.2. Propriété de la douleur viscérale 51 1.3. Nature des stimuli nociceptifs 51 2. MECANISMES PERIPHERIQUES DE LA NOCICEPTION 52 2.1. Les récepteurs à la douleur ou nocicepteurs 52 2.2. Neuromédiateurs de la nociception 53 3. MECANISMES CENTRAUX DE LA NOCICEPTION 54 3.1. Au niveau spinal 54 3.1.1. Trajet des fibres afférentes sensitives viscérales 54 3.1.2. Neurones de la corne dorsale de la moelle épinière 56 3.1.3. Mécanismes de sensibilisation au niveau spinal 57 3.2. Au niveau supra-spinal 60 3.2.1. Faisceaux ascendants et structures supra-spinales de la 60
nociception 3.2.2. Structures corticales 63
4. SYSTEMES ENDOGENES MODULANT LA DOULEUR 64 4.1. Contrôles descendants d’origine supra-spinale 65 4.1.1. Contrôles inhibiteurs descendants 65 4.1.2. Contrôles excitateurs descendants 66 4.2. Modulation au niveau spinal 67 4.3. Modulation au niveau périphérique 68
CHAPITRE 4 : STRESS ET FONCTIONS DIGESTIVES 71 1. PHYSIOPATHOLOGIE DU STRESS 72 1.1. Définition 72 1.2. Physiologie du stress : « le syndrome d'adaptation » 72 1.2.1. L’axe corticotrope 74 1.2.2 L’axe catecholaminergique 79 1.3. La protéine c-Fos activé par le stress 79
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2. STRESS ET ALTERATIONS DES FONCTIONS DIGESTIVES : LES TROUBLES
FONCTIONNELS INTESTINAUX 82 2.1. Généralité 81 2.2. Stress et sensibilité viscérale 83 2.2.1. Nature des effets 83 2.2.2. Mécanismes impliqués 84 2.3. Stress et immunité 85 2.3.1. La composante inflammatoire 85 2.3.2. Mécanismes impliqués dans l’activation
du système immunitaire par le stress 87 2.4. Stress et perméabilité épithéliale 87 2.4.1. Effet du stress sur la perméabilité épithéliale intestinale 87 2.4.2. Mécanismes impliqués dans les altérations 89 de la perméabilité
3. PROBIOTIQUES ET TROUBLES FONCTIONNELS INTESTINAUX 91 3.1. Normalisation de la microflore, effets métaboliques 92 3.2. Effet immunomodulateurs et propriété anti- inflammatoires 92 3.3. Effet neuro-immunomodulateur 93 3.4. Quelques essais thérapeutiques et préventifs 94 PARTIE 2 : OBJECTIFS 97
PARTIE 3 : RESULTATS EXPERIMENTAUX 100 RÉSULTATS 1 101 Acute stress-induced hypersensitivity to colonic distension depends upon increase in paracellular permeability: role of myosin light chain kinase RÉSULTATS 2 110 Lactobacillus farciminis treatment suppresses stress induced visceral hypersentivity: a possible action thought interaction with epithelial cell cytoskeleton contraction RÉSULTATS 3 117 Antinociceptive effect of Lactobacillus farciminis on stress-induced visceral hyperalgesia in spinal and supra spinal c-Fos expression PARTIE 4 : DISCUSSION GENERALE ET CONCLUSIONS 133 1. Aspect Méthodologique 135 1.1. Le traitement probiotique utilisé 135 1.2. Modèle de stress de contrainte 136 1.3. Modèle de distension coloretale 137
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2. Mécanisme impliqué dans les altérations de la sensibilité viscérale lors d’un stress : rôle de la barrière épithéliale colique 138 3. Influence d’un traitement par Lactobacillus farciminis sur l’hyperalgésie viscérale induite par un stress : maintient de l’intégrité de la barrière épithéliale 143 3.1. Rôle du monoxyde d’azote 144 3.2. Effet sur la barrière épithéliale colqiue 146 4. Influence de Lactobacillus farciminis sur les voies nerveuses spinales et supraspinales activées lors d’un stress aigu suivi d’une distension colorectale 149 5. Conclusions 152 PARTIE 5 : REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 153
RESUME
1
De nombreuses études précliniques et cliniques plaident en faveur de potentialités thérapeutiques des probiotiques en particulier vis-à-vis des pathologies digestives. Parmi ces pathologies le syndrome de l’intestin irritable (SII) souvent associé à des événements de vie stressants est caractérisé par une hypersensibilité viscérale associé à la distension de la paroi intestinale et une augmentation de la perméabilité intestinale. Bien que quelques études cliniques ont montré une efficacité des traitements probiotiques dans le SII, les effets ainsi que les mécanismes d’action des ces agents microbiens dans les anomalies sensitives viscérales restent très peu étudiés. Ainsi, l’objectif de ce travail était d’évaluer les effets, et les mécanismes d’action impliqués dans un traitement par une souche probiotique Lactobacillus farciminis sur l’hyperalgésie viscérale en réponse à une distension colorectale, induite par un stress aigu (stress de contrainte) chez le rat. Le choix de la souche a été basé sur des études précédentes ayant montré une efficacité d’un traitement par L. farciminis vis-à-vis d’une colite expérimentale et la douleur viscérale associée par un mécanisme d’action impliquant le monoxyde d’azote (NO) libéré par cette souche dans la lumière intestinale. Dans un premier temps nous avons montré que le stress de contrainte induit une augmentation de la perméabilité paracellulaire colique, par contraction du cytosquelette des cellules épithéliales via l’activation de la kinase de chaînes légères de myosine (MLCK) et que cette augmentation est responsable de l’hyperalgésie viscérale induite par le stress. Le traitement par L. farciminis diminue l’hyperalgésie viscérale, l’augmentation de la perméabilité paracellulaire colique et la phosphorylation de la MLC au niveau des colonocytes, induites par le stress. Cet effet antinociceptif implique également une action directe ou indirecte du NO libéré par ce probiotique dans la lumière intestinale. Enfin, nous avons montré que le stress aigu potentialise l’expression de la protéine c-Fos des neurones au niveau spinal et supraspinal induite par une distension colorectale. Le traitement par L. farciminis diminue cette potentialisation. L’ensemble de nos travaux montre que chez le rat, le traitement par L. farciminis diminue l’hyperalgésie viscérale en réponse à une distension colorectale induite par un stress aigu, via une diminution de la contraction du cytosquelette des cellules épithéliales et l’ouverture des jonctions serrées qui en résulte. Cette effet antinociceptif implique également un mécanisme NO dépendant et résulte d’une diminution de l’activation/sensibilisation des neurones sensitifs au niveau spinal et supraspinal induite par le stress. Mots clés : stress, douleur viscérale, perméabilité intestinale, probiotiques, Lactobacillus farciminis, cellules épithéliales, monoxyde d’azote, MLCK
SUMMARY
2
A large body of literature underlines potential beneficial effect of various probiotic strains in gastrointestinal diseases. Among these diseases, irritable bowel syndrome (IBS) frequently associated with psychological distress is characterized by hypersensitivity to intestinal wall distension and increased intestinal permeability. Despite some clinical evidence on positive effects of probiotics in IBS the role and mechanisms of action of these micro-organisms in visceral pain remains poorly investigated. The goal of this study was to determine the effect and mechanisms of action involved in a probiotic (Lactobacillus farciminis) treatment on visceral hypersensitivity in response to colorectal distension induced by an acute stress (restraint stress) in rats. The use of L. farciminis was based on previous studies showing that this strain improves an experimental colitis and reduces visceral hyperalgesia in colitis rats through the delivery of nitric oxide (NO) by this strain in the gut lumen. In a first part of this study, we have shown that restraint stress increases colonic paracellular permeability resulting from epithelial cell cytoskeleton contraction through myosin light chain kinase (MLCK) activation and this increase is responsible for stress-induced rectal hypersensitivity. L. farciminis treatment prevents stress-induced hypersensitivity, increase of colonic paracellular permeability and colonocyte MLC phosphorylation. This antinociceptive effect involves also a direct or indirect action of NO delivered intraluminally by this probiotic. Moreover we have shown that the restraint stress enhances c-Fos protein expression induced by colorectal distension in a spinal and supraspinal level, and L. farciminis treatment reduces this enhancement. Finally this work shows that L. farciminis treatment in rats, suppresses stress-induced visceral hypersensitivity in response to colorectal distension through an inhibition of the epithelial cell cytoskeleton contraction and the subsequent tight junction opening. This antinociceptive effect involves also a direct or indirect NO-dependent action and results from a decrease in the stress-induced activation/sensitization of sensory neurons at the spinal or supraspinal level. Keywords: stress, visceral pain, intestinal permeability, probiotics, Lactobacillus
farciminis, epithelial cells, nitric oxide, MLCK
INTRODUCTION
4
Les populations occidentales ont connu au cours de deux derniers siècles des
évolutions sans précédent de leur mode de vie en général et de leur alimentation en
particulier. Dans ce paysage et suite à des conséquences négatives de ces évolutions sur
la santé avec l’apparition des maladies dites de civilisation, la réflexion sur la
prévention de la santé devient indissociable de la réflexion sur l’alimentation. En effet,
l’alimentation est susceptible de moduler diverses fonctions de l’organisme, et peut
aussi contribuer à diminuer le risque de certaines pathologies. Ces dernières années
plusieurs études ont été entreprises afin d’évaluer l’impact sur la santé de certaines
composantes de l’alimentation à caractère non nutritionnel telles que les
micronutriments, les prébiotiques et les probiotiques.
La définition des probiotiques a connu des évolutions au cours du temps, les
probiotiques sont généralement définis en tant que micro-organismes vivants exerçant
une action bénéfique sur la santé de l’hôte qui les ingère en améliorant l’équilibre de la
flore intestinale (Fuller, 1991). Bien que les probiotiques représentent seulement une
faible proportion de la masse microbienne du système gastro-intestinal de l’hôte, ils
semblent y jouer des rôles biologiques déterminants par des mécanismes qui doivent
être élucidés. Ils établissent ainsi des interactions avec la barrière intestinale physique
(interactions avec le mucus, action trophique sur la muqueuse, modulation de la
perméabilité paracellulaire) et fonctionnelle (immunomodulation locale et systémique).
D’une manière générale, les probiotiques sont considérés comme des agents
protecteurs vis-à-vis des risques d’apparitions de pathologies digestives. Parmi les effets
les mieux documentés figurent l’effet antidiarrhéique dans le cadre d’une
antibiothérapie (Gill, 2003 ; Surawicz et al., 1989), ou encore l’amélioration des
troubles intestinaux associés à l’intolérance au lactose (Pettoello et al., 1989). Plus
récemment, des études expérimentales et cliniques montrent une efficacité des
traitements probiotiques dans le cadre des colites expérimentales (Matsumoto et al.,
2001) et des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (Gupta et al., 2000 ;
Venturi et al., 1999) respectivement. Parmi les pathologies digestives, les troubles
fonctionnels intestinaux (TFI) sont des pathologies de faible gravité mais de forte
prévalence. Elles affectent environ 20% de la population des pays occidentaux et
concernent 20 à 50% des consultations en gastro-entérologie. Les TFI et en particulier le
syndrome de l’intestin irritable (SII) sont caractérisés par différents symptômes tels que
INTRODUCTION
5
l’alternance de diarrhées et de constipation, des ballonnements et des douleurs
abdominales. De plus, le SII, souvent associé à des événements de vie stressants est
caractérisé par une hypersensibilité viscérale associé à la distension de la paroi
intestinale. Chez l’animal, le stress aigu ou chronique se traduit également par une
hyperalgésie viscérale et des troubles du transit colique (Gue et al., 1997; Bradesi et al.,
2002). Par ailleurs, les études cliniques montrent qu’environ un patient sur trois ayant
présenté une infection bactérienne développe dans les trois mois qui suivent la fin de
l’infection les symptômes du SII, appelé dans ce cas syndrome de l’intestin irritable
post-infectieux (SII-PI). De plus, une augmentation de la perméabilité intestinale a été
décrite aussi bien chez les patients souffrant du SII-PI (Spiller et al., 2000) que les
patients souffrant du SII. Des modifications de la flore fécale des patients souffrant du
SII ont également été mises en évidence, se traduisant par une diminution du nombre de
lactobacilles et des bifidobactéries (Balsari et al., 1982). Bien que la muqueuse
intestinale des patients souffrant du SII ait un aspect « normal » à l’examen
endoscopique et histologique, elle contient un nombre élevé de cellules immunitaires
telles que des lymphocytes T et des mastocytes (Chadwick et al., 2002). Ces cellules
sont susceptibles de libérer des médiateurs activant la composante épithéliale, neuronale
ou musculaire intestinale aboutissant ainsi à des altérations fonctionnelles. L’ensemble
de ces données renforce le concept de l’existence d’un état micro-inflammatoire de la
muqueuse intestinale dans le cadre du SII.
Une application thérapeutique des probiotiques pourrait être envisagée dans le
traitement du SII où des altérations de la barrière intestinale et de la réponse
immunitaire ainsi qu’un déséquilibre de la flore ont été décrits. Ainsi, bien que le rôle
de la microflore ou de ses métabolites sur les anomalies sensitives (dénominateur
commun des TFI) ait été très peu étudié, il pourrait être envisagé que les probiotiques en
palliant les déficiences d’une flore résidente ou aux altérations de la barrière épithéliale
intestinale préviennent l’apparition des TFI et la douleur viscérale. Dans ce contexte, il
semble évident qu’un effort considérable doit être fourni pour la compréhension et la
détermination des mécanismes d’action impliqués dans les effets exercés par les
probiotiques à l’aide des modèles précliniques appropriés, même si la transposition des
résultats à l'homme reste difficile en particulier à cause de la spécificité de l'écologie
microbienne de chaque espèce. De plus, les évaluations des effets exercés par les
INTRODUCTION
6
probiotiques par des études in vitro et in vivo pourrait constituer une approche plus
rationnelle dans la sélection de ces agents microbiens afin de préjuger de leurs
potentialités thérapeutiques.
Notre travail se situe dans la continuité des travaux précédents au laboratoire
ayant montré qu’un traitement par Lactobacillus farciminis diminuait la sévérité d’une
colite expérimentale et la douleur viscérale associée à cette inflammation par un
mécanisme impliquant un métabolite de cette bactérie, le monoxyde d’azote, libéré dans
la lumière intestinale. De plus ces travaux ont permis de valider le statut de
Lactobacillus farciminis en tant qu’agent probiotique en montrant que cette bactérie
partageait d’autres mécanismes d’action (modulation de la flore endogène, diminution
de la perméabilité intestinale et de la translocation bactérienne, modulation du profil
cytokinique) communément attribués aux probiotiques. Ainsi, l’objectif de ce travail
était d’élargir l’évaluation des effets de ce probiotique et des mécanismes d’action
impliqués, dans des conditions non inflammatoires, sur l’hypersensibilité viscérale en
réponse à une distension colorectale induite par un stress aigu chez le rat, en vue de
détermination des potentialités thérapeutiques de ce probiotique dans le SII. Concernant
l’évaluation des mécanismes d’action impliqués, nous nous sommes orientés sur deux
pistes de travail : la possibilité d’une action de ce probiotique sur la barrière épithéliale
colique et la possibilité d’action via la libération du monoxyde d’azote dans la lumière
intestinale par cette souche.
Pour ce faire, notre première partie d’étude a été de déterminer une relation de
cause à effet entre les altérations de la barrière épithéliale intestinale et l’hyperalgésie
viscérale induite par un stress aigu chez le rat ainsi que le rôle de la contraction du
cytosquelette des colonocytes dans ces altérations. Dans un deuxième temps, nous
avons évalué les effets d’un traitement par Lactobacillus farciminis sur l’hyperalgésie
viscérale induite par un stress aigu ainsi que les mécanismes impliqués, en termes
d’implication du monoxyde d’azote apporté par cette souche dans la lumière colique et
de prévention des effets délétères du stress sur l’intégrité de la barrière épithéliale
digestive. Enfin, la dernière partie de ce travail a été consacrée à l’évaluation de
l’activation des voies spinales et supraspinales impliquées dans l’hypersensibilité
viscérale induite par le stress suite à une distension colorectale et l’influence d’un
traitement par Lactobacillus farciminis sur cette activation.
INTRODUCTION
7
L’ensemble de ce travail vise à apporter un éclairage dans un domaine très peu
exploré à l’heure actuelle qui est l’influence des probiotiques sur les anomalies
sensitives viscérales. Une meilleure compréhension des mécanismes impliqués dans les
effets de Lactobacillus farciminis sur l’hyperalgésie viscérale induite par le stress
renforcera des pistes de valorisation de cette souche dans le cadre des pathologies
digestives telles que le SII. De façon plus générale, l’approche mécanistique concernant
les effets de Lactobacillus farciminis in vivo à l’aide de différents modèles
physiopathologiques, entreprise depuis les six dernières années, permet de consolider le
brevet déposé par l’INRA en 2002 en vue de l’utilisation de cette souche dans la
prévention ou le traitement de pathologies digestives.
CHAPITRE 1 : MICROFLORE INTESTINALE ET PROBIOTIQUES
9
CHAPITRE 1 : MICROFLORE INTESTINALE ET PROBIOTIQUES
1. LA MICROFLORE INTESTINALE : UN ECOSYSTEME COMPLEXE
1.1. Généralités
1.2. Composition de la microflore intestinale
1.3. Fonction de la microflore intestinale
2. LES PROBIOTIQUES
2.1. Définitions
2.2. Les micro-organismes probiotiques
2.2.1. Les bactéries lactiques « alimentaires »
2.2.2. Lactobacillus farciminis
2.4. Mécanismes d’action
2.3.1. « Cross-talk » entre bactéries et bactéries/cellules épithéliales
2.3.2. Maintien de l’équilibre de la barrière intestinale
2.3.3. Effet immunomodulateur
CHAPITRE 1 : MICROFLORE INTESTINALE ET PROBIOTIQUES
10
MICROFLORE INTESTINALE ET PROBIOTIQUES
1. La microflore intestinale : un écosystème complexe
1.1. Généralités
De la naissance à leur mort, les animaux ainsi que l’homme vivent en équilibre
avec une flore microbienne extrêmement dense et variée qu’ils abritent, pour
l’essentiel, dans la cavité de leur tube digestif. La flore microbienne est estimée
numériquement 10 fois supérieure au nombre de cellules de l’organisme (Savage,
1977). Elle représente un écosystème très complexe d’au moins 500 espèces dont 30 à
40 espèces dominantes regroupant 99 % de la flore totale (Tannock, 1999).
L’approche écologique de cette microflore tient compte de plusieurs
écosystèmes microbiens successifs. La composition de cette flore est extrêmement
stable chez un individu sain, mais très variable d’un individu à un autre, en fonction
notamment des habitudes alimentaires. En effet, la flore microbienne forme avec
l’hôte qui l’héberge un écosystème dont l’équilibre dépend de la nature des
interactions entre différents composants : d’une part, des composants biotiques
comme les microbes établis à demeure ou en transit, cellules du tractus intestinal qui
délimitent le biotope et, d’autre part, des composants abiotiques tels que le pH, le
degré d’anaérobiose, la disponibilité de substrats, les sites d’adhérence potentiels des
micro-organismes à l’épithélium ou au mucus, le transit intestinal et les sécrétions
endogènes (salive, sécrétions gastriques, hépatiques et intestinales, cellules issues du
renouvellement de la muqueuse). Changer l’un des éléments de cet écosystème risque
de déstabiliser l’ensemble de toutes les composantes biotiques et abiotiques
interagissant entre elles pour aboutir à un équilibre. Ces mécanismes d’interaction
sont très complexes et bien loin d’être élucidés.
CHAPITRE 1 : MICROFLORE INTESTINALE ET PROBIOTIQUES
11
1.2. Composition de la microflore intestinale
La composition de la microflore intestinale varie en fonction de l’espèce
animale et de son alimentation (Drasar et Barrow, 1985). La flore normale est définie
par la présence constante de certaines espèces dans l’intestin. Chez un individu donné,
il existe également des variations quantitatives et qualitatives en fonction de la région
intestinale (Drasar, 1974). Si l’on exclut la bouche, directement en contact avec le
milieu extérieur, les populations bactériennes présentes dans la lumière du tube
digestif augmentent progressivement de l’estomac jusqu’aux selles (Figure 1).
Figure 1 : Composition de la microflore intestinale humaine (Holzapfel et al., 1998)
L’estomac contient toujours une flore plus abondante lorsque le pH est élevé
comme chez le rat, le veau ou le porc et plus faible lorsque le pH est acide comme chez
l’homme. En fait, seul les micro-organismes à Gram positif aérobies ou anaérobies
Anaérobies facultatives
à Gram positif
Anaérobies facultatives ou strictes
Anaérobies strictes
à Gram positif et négatif
(101-104 UFC/g)
Lactobacillus
Streptococcus
Levures
Lactobacillus
Enterobacterium
Streptococcus
Bacteroides
Bifidobacterium
(104-108 UFC/g)
Estomac
Duodénum
Jéjunum
Iléon
Côlon
Bacteroides
Bifidobacterium
Clostridium
Enterobactéries Enterococcus
Eubactéries Lactobacillus
Fusobacterium
Peptostreptococcus
(1010-1012 UFC/g)
CHAPITRE 1 : MICROFLORE INTESTINALE ET PROBIOTIQUES
12
facultatives acidotolérantes sont capables d’y survivre. Cependant, des bactéries
anaérobies strictes résistantes à l’acidité gastrique peuvent s’y implanter, c’est
notamment le cas d’ Helicobacter pylori capable de se loger dans la sous-couche du
mucus. La principale flore résidente de l’estomac est composée de streptocoques et de
lactobacilles.
A l’inverse, l’intestin grêle n’est pas un organe où les bactéries peuvent se
multiplier chez un sujet sain, et constitue une région de transit. Lorsque les bactéries y
prolifèrent, en particulier parce qu’elles possèdent des facteurs leur permettant
d’adhérer à la muqueuse, il s’agit toujours d’un phénomène pathologique. En effet, la
croissance bactérienne dans l’intestin grêle est limitée par le transit rapide, les
bactériocines des cellules de Paneth (Porter et al., 2002) et les sécrétions biliaires et
pancréatiques (Salminen et al., 1998). Les premiers segments de l’intestin grêle
comportent une flore très faible, constituée seulement par les bactéries gastriques en
transit. Au fur et à mesure que l’on se rapproche de l’extrémité distale de l’iléon, une
augmentation importante de la flore en nombre et en variété a été observée (Gorbach et
al., 1967). Ainsi des espèces anaérobies facultatives à Gram négatif (entérobactéries)
apparaissent à côté des espèces à Gram positif.
Les espèces anaérobies strictes augmentent progressivement le long du tractus
digestif. Ainsi, au niveau du côlon, leurs proportions deviennent 100 à 1000 fois plus
abondantes que les espèces anaérobies facultatives. Le côlon est le segment le plus
peuplé (1010 à 1012 bactéries/g de contenu). Les bactéries représentent environ 50 % du
poids sec des selles (Finegold et al., 1983). Un profil bactérien quantitatif et qualitatif
caractérise la flore du côlon de chaque espèce animale. Certains genres bactériens
comme les Bacteroides, Eubactérium, Clostridium, Ruminococcus, Peptostreptococcus
appartiennent communément à la flore dominante de plusieurs espèces animales.
Cependant, le genre Lactobacillus rencontré dans la flore dominante des rongeurs et du
porc, ne se trouve que très occasionnellement dans la flore dominante de l’homme.
Inversement, le genre Bifidobacterium appartenant à la flore dominante chez l’homme
n’est pas répertorié chez les rongeurs.
La microflore fécale est constituée de l’ensemble de micro-organismes qui
provient des différents biotopes du tube digestif. Elle reflète surtout l’équilibre
microbien existant dans les régions caeco-coliques. Les fèces constituent ainsi un
CHAPITRE 1 : MICROFLORE INTESTINALE ET PROBIOTIQUES
13
écosystème bactérien. Du fait de la facilité de prélèvement, l’écosystème fécal est le
plus étudié chez l’animal et l’homme (Marteau et al., 2001a). Il a été constaté que les
populations anaérobies strictes et facultatives sont co-dominantes dans le côlon
proximal alors que seules les anaérobies stricets sont dominanets dans le côlon distal et
les matières fécales. Par conséquent, les études de l’écosystème bactérien fécal
renseignent particulièrement sur la microflore présente dans la partie terminale du
côlon.
1.3. Fonctions de la microflore colique
La relative stabilité de l’écosystème intestinal suggère la présence de
mécanismes de régulation et de défense propres à l’hôte ou à la microflore résidente.
Ainsi, il apparaît la notion de synergie, de symbiose et de commensalisme entre l’hôte
et sa microflore. L’utilisation de modèles animaux axéniques ou gnotoxéniques
(animaux axéniques inoculés avec des souches bactériennes connues) a permis de
réaliser des progrès considérables dans l’étude des fonctions de la flore du tube digestif
(Ducluzeau et Raibaud, 1980; Raibaud et al., 1980; Romond et al., 1990). Les
populations microbiennes peuvent affecter les fonctions digestives et la physiologie de
l’épithélium intestinal par leur activité métabolique (Roberfroid et al., 1995). En effet,
les bactéries intestinales participent à la décomposition de substances non digérées, en
particulier les glucides alimentaires (fibres, amidons résistants, sucres non absorbés)
(Gibson et Roberfroid, 1995) et de substances endogènes telles que le mucus. Par
exemple, les sucres sont essentiellement transformés en acides organiques et acides gras
à chaîne courte (acétate, propionate et butyrate) (Rumney et Rowland, 1992). Ces
derniers, particulièrement le butyrate, sont absorbés par le côlon et sont utilisés comme
source d’énergie par les colonocytes (Pryde et al., 2002). Le butyrate stimule également
la prolifération des cellules épithéliales et favorise l’absorption du Ca2+, Mg2+ et Fe2+
(Delzenne et Roberfroid, 1994).
Une autre fonction importante exercée par la flore intestinale est la maturation et
la stimulation du système immunitaire de l’hôte. Le système immunitaire local associé à
la muqueuse digestive ainsi que le système immunitaire général sont fortement stimulés
ou parfois inhibés, par certaines bactéries de la flore du tube digestif. Plusieurs études
ont montré que la flore intestinale stimule l’activité phagocytaire (Nicaise et al., 1993),
CHAPITRE 1 : MICROFLORE INTESTINALE ET PROBIOTIQUES
14
la sécrétion des cytokines par les macrophages (Nicaise et al., 1999), les lymphocytes
intraépithéliaux (Bandeira et al., 1990), ou encore le nombre de plaques de Peyer
(Ducluzeau et Raibaud, 1979). Les bactéries de la flore intestinale modulent donc
l’activité du système immunitaire de façon à établir la tolérance de l’hôte à leur égard et
éviter une réponse contraire à leur implantation. Cette interaction entre le système
immunitaire muqueux et la microflore intestinale maintient cette muqueuse dans un état
« d’inflammation physiologique » contrôlée (Berg et Savage, 1975 ; Shroff et al., 1995).
D’ailleurs, à l’état basal, le micro-environnment intestinal est caractérisé par la présence
de cytokines à fonction immunosuppressive telles que l’IL-10 et le TFG-β produites par
les cellules Th3 (Strober, 1998) les cellules épithéliales, mésenchymateuses et
dendritiques (Fagarasan et Honjo, 2003; de Jong et al., 2002). L’intestin manifeste
naturellement une réponse immunitaire T régulatrice traduisant une prédisposition à
l’induction de la tolérance locale vis-à-vis d’antigènes de l’environnement,
particulièrement ceux d’origine bactérienne (Powrie et al., 1994). La reconnaissance de
la microflore endogène par le système immunitaire de l’hôte se traduit en effet par la
production d’anticorps locaux et systémiques (Apperloo-Renkema et al., 1993). En
atteignant la lumière intestinale, les IgA de la lamina propria exercent une action
protectrice contre les antigènes microbiens (Matsunaga and Rahman, 1998) par
régulation de l’adhésion et la croissance bactérienne (Brandtzaeg et al., 1989).
Différents facteurs endogènes associés à l’hôte, aux bactéries et à
l’environnement contribuent à maintenir la composition et le bon fonctionnement de la
microflore, contrôlant ainsi l’homéostasie intestinale. La physiologie du système
digestif de l’hôte, ainsi que les nutriments endogènes et l’habitat colique interviennent
donc dans la régulation et la stabilité de la microflore. Parmi ces facteurs endogènes, on
retrouve le pH ou le potentiel d’oxydoréduction, les interactions microbiennes, la
muqueuse épithéliale intestinale, le péristaltisme, les sécrétions acides et bilio-
pancréatiques, et la production de mucus (Holzapel et al., 1998). Les facteurs exogènes
tels que la composition du régime alimentaire et des circonstances environnementales
(contamination par des pathogènes, antibiothérapie, chimiothérapie, climat, stress,
hygiène…) peuvent également modifier le fonctionnement et la composition de la
microflore (Mitsuaka, 1989).
CHAPITRE 1 : MICROFLORE INTESTINALE ET PROBIOTIQUES
15
2. Les probiotiques
2.1. Définitions
Le terme probiotique a bénéficié de plusieurs définitions qui ont évolué dans le
temps en fonction des connaissances scientifiques et des avancées technologiques. La
notion de probiotiques a été développée principalement grâce aux travaux de
Metchnikoff ayant suggéré que l’ingestion de bactéries lactiques vivantes accroît la
longévité en réduisant dans le tube digestif la population de bactéries putréfiantes ou
produisant des toxines (Metchnikoff, 1907). Une des premières définitions des
probiotiques comme « facteurs promoteurs de croissance produits par des micro-
organismes » a été proposé par Lilly et Stillwell en 1965. Ensuite, Parker élargit cette
définition à des « organismes et substances qui contribuent à l’équilibre de la flore »
(Parker, 1974). Cette définition inclut potentiellement des produits métaboliques
microbiens y compris les antibiotiques. Plus tard, Fuller propose une définition très
proche du sens actuel : « supplément alimentaire microbien vivant qui affecte de façon
bénéfique l’hôte en améliorant l’équilibre de sa flore intestinale » (Fuller, 1989). Par
opposition aux précédentes définitions, la définition suivante introduit la notion de
souche définie bien caractérisée d’un point de vue taxonomique ainsi que la notion de
quantité apporté à l’homme. La FAO (Food and Agriculture Organization) et l’OMS
(Organisation modiale de la santé ; WHO) ont établi récemment des lignes directrices
pour l’utilisation du terme « probiotiques » dans les aliments (FAO/OMS, 2002) et
formulent la définition suivante : « micro-organismes vivants qui lorsqu’ils sont
administrés en quantités adéquates, exercent une action bénéfique sur la santé de l’hôte
qui les ingère».
2.2. Les micro-organismes probiotiques
Sont considérés comme probiotiques différentes souches bactériennes ainsi que
les levures. Les bactéries probiotiques sont principalement des bactéries lactiques et des
bifidobactéries (Tableau 1) :
CHAPITRE 1 : MICROFLORE INTESTINALE ET PROBIOTIQUES
16
Tableau 1 : Micro-organismes considérés comme probiotiques (d’après Hozalpfel et al., 1998).
2.2.1. Les bactéries lactiques
Depuis très longtemps, les bactéries lactiques sont consommées dans les produits
fermentés (produits dérivés du lait, de la viande.et du poisson, le vin, la bière, le pain,
les produits végétaux…). Elles sont devenues les principaux candidats probiotiques et
bénéficient d’un statut GRAS (Generally Regarded As Safe). Concernant les produits
métaboliques, le point commun de ces bactéries lactiques est leur capacité à produire de
l’acide lactique suite à la fermentation des glucides. Elles peuvent être
homofermentaires (70% du produit métabolique est de l’acide lactique) ou
hétérofermentaires (50 % acide lactique complété par d’autres composés tels que l’acide
acétique, le CO2 ou l’éthanol). Les bactéries lactiques se présentent le plus souvent sous
la forme de coques ou de bacilles à Gram positif, non sporulés, non mobiles, négatifs à
la catalase et dépourvus de cytochrome. Elles sont en outre résistantes à l’acide et
aérotolérantes.
Lactobacillus Bifidobacterium Autres bactéries lactiques Autres micro-organismes
L. acidophilus B. adolescentis Enterococcus faecalis Bacillus spp,
L. amylovirus B. animalis Enterococcus faecium Escherichia coli strain Nissle
L. brevis B. bifidum Lactococcus lactis Propionibacterium freudenreichii
L. casei B. breve Leuconstoc mesenteroides Saccharomyces cerevisae
L. cellobius B. infantis Pediococcus acidilactici Saccharomyces bourlardii
L. crispatus B. lactis Sporolactobacillus inulinus
L. curvatus B. longum Streptococcus thermophilis
L. delbrueckii B. thermophilum Streptococcus diacetylactis
L. farciminis
L. fermentum Streptococcus intermedius
L. gallinarum
L. gasseri
L. johnsonii
L. paracasei
L. plantarum
L. reuteri
L. rhamnosus
CHAPITRE 1 : MICROFLORE INTESTINALE ET PROBIOTIQUES
17
Les effets bénéfiques attribués aux probiotiques sont nombreux, mais les preuves
confirmant les différentes allégations qui leur sont attribuées nécessitent de plus amples
investigations. Néanmoins, plusieurs études ont abouti à la commercialisation de
probiotiques alimentaires (Tableau 2).
Souches Producteur Produits Allégations Références
Lactobacillus rhamnosus GG Valio Dairy (Finlande) Yaourts à boire Prévention des allergies (Kalliomaki et al., 2003)
Yaourts à boire Traitement des allergies (Majamaa and Isolauri, 1997)
Compléments Stimulation de la production d'IL-10 (Pessi et al., 2000)
alimentaires Diminution de l'incidence des diarrhées (Vanderhoof et al., 1999)
Diminution des diarrhées à rotavirus (Majamaa et al., 1995)
Lactobacillus johnsoni La1 (Lj1) Nestlé (Suisse) Yaourts à boire Inhibition du développement de Helicobacter pylori (Michetti et al., 1999)
Yahourts Stimulation de l'activité phagocytaire (Schiffrin et al., 1997)
Lactobacillus casei Shirota Yakult (Japon) Laits fermentés Diminution des diarrhées infantiles (Nagao et al., 2000)
Yaourts Facilite la digestion de lactose (Marteau et al., 2001b)
Formules infantiles
Compléments
alimentaires
Lactobacillus acidophilus NCFM
Rodhia (Etats-Unis)
Laits fermentés
Yaourts
Formule infantiles
Capsule
Diminution des diarrhées infantiles
Facilite la digestion du lactose
(Sanders and Klaenhammer,
2000)
Lactobacillus plantarum 299v ProViva (Suède) Jus de fruits Prévention des maladies cardiovasculaires (Naruszewicz et al., 2002)
Lactobacillus casei DN-114001
Danone (France)
Yaourts à boire
Stimulation de la production d’IgA
Diminution de l’incidence des diarrhées
(Faure et al., 2001)
(Pedone et al., 2000)
Lactobacillus casei Bb12
Chr. Hansen (Etat-
Unis)
Formules infantiles
Stimulation de la production d'IgA
(Fukushima et al., 1998)
Diminution de l'eczema atopique (Isolauri et al., 2000)
Stimiulation de l'activité phagocytaire (Schiffrin et al., 1997)
Stimulation de la croissance des bébés (Nopchinda et al., 2002)
Modulation de la composition de la flore (Kirjavainen et al., 2002)
Prévention des diarrhées à rotavirus (Saavedra et al., 1994)
VSL#3 (mélanges de 7 souches) CSL (Italie) Compléments Prévention de la pouchite (Gionchetti et al., 2003)
L. casei; L. plantarum; L. acidophilus alimentaires Prévention des rechutes de pouchite (Gionchetti et al., 2000)
L. bulgaricus; B. longum; B. breve;
B. infantis; S. thermophilus
Tableau 2 : Quelques souches probiotiques commerciales utilisées en santé humaine.
CHAPITRE 1 : MICROFLORE INTESTINALE ET PROBIOTIQUES
18
2.2.2. Lactobacillus farciminis
Lactobacillus farciminis (L. farciminis) est une bactérie à Gram positif, catalase
négative, mobile et asporulée n’appartenant pas à la flore commensale. Il s’agit d’une
bactérie homofermentaire stricte qui fermente les hexoses par la voie d’Embden-
Meyerholf en produisant presque exclusivement de l’acide lactique. Sa température de
croissance est comprise entre 15 et 42°C avec une croissance optimale à 35 °C et à pH
7. Décrite et isolée à partir de saucisses (Reuter, 1970), elle est identifiée et déposée
dans la collection allemande en 1983 sous le nom de Lactobacillus farciminis
(DSM20184). Ce lactobacille naturellement présent dans les saucisses, les produits
carnés et le levain de panification, est utilisé comme additif alimentaire dans l’industrie
agro-alimentaire. A l’heure actuelle, il est disponible dans de nombreuses collections
(DSM 20184, ATCC 29644…), pour nos travaux nous avons utilisé la souche de la
collection de l’institut pasteur : CIP 103136 (Figure 2).
L. farciminis produit du NO in vitro à partir de la réduction des nitrites par une
nitrite réductase (Wolf et al., 1990). Cette propriété est également connue pour d’autres
bactéries. Ainsi, Propionabacterium acidipropionici Pa1 (Avice et al., 1999) et
Lactobacillus fermentum LF1 (Xu et Verstraete, 2001) sont capables de réduire les
nitrates en nitrite et en NO. Ce NO peut aussi être produit indirectement par des
bactéries par une stimulation de la NO synthase inductible de l’hôte (NOSi). C’est le cas
de Lactobacillus GG qui est capable d’activer la NOSi et d’induire in vitro de faibles
Figure 2 : Lactobacillus farciminis CIP 103136 (coloration Gram)
CHAPITRE 1 : MICROFLORE INTESTINALE ET PROBIOTIQUES
19
niveaux de production de NO. Ceci a été également observé sur des lignées cellulaires
de macrophages murins et des cellules épithéliales coliques humaines stimulées
respectivement par l’INF-γ et des cytokines pro-inflammatoires (IL-1β, TNF-α)
(Korhonen et al., 2001). Enfin, L. grasseri, L. helveticus, L. reuteri et Bifidobacterium
Bf-1 entraînent une inhibition de la production des cytokines et de NO dans les
macrophages péritonéaux (Tejada-Simon et al., 1999).
Des travaux récemment menés au laboratoire ont montré la capacité de L.
farciminis CIP 103136 à produire du NO in vivo dans la lumière colique (Lamine et al.,
2004a). De plus, ces travaux ont montré qu’un traitement oral par L. farciminis réduit la
sévérité d’une colite expérimentale chez le rat (Lamine et al., 2004a,b) ainsi que
l’hyperalgésie viscérale associée à l’inflammation colique par une implication du NO
délivré par cette souche. Ces travaux ont motivé le dépôt d’un brevet n°020391 en 2002
par l’INRA, intitulé « Utilisation de L. farciminis pour la prévention et le traitement des
pathologies digestives ».
2.3. Mécanismes d’action des probiotiques
Les mécanismes d’action des probiotiques impliqués dans les effets bénéfiques
exercés par ces bactéries sur l’hôte sont complexes, souvent multiples et dépendent de la
souche bactérienne considérée. Les effets des probiotiques sont classiquement attribués
à une modulation direct ou indirecte de la flore endogène ou du système immunitaire
local (Rambaud, 1993). Ceci suggère qu’un contact direct de ces probiotiques avec les
différents constituants de la barrière intestinale, tels que la microflore endogène, le
mucus intestinal, les cellules épithéliales, les immunocytes, est necessaire.
2.3.1. « Cross-talk » entre bactéries et bactéries/cellules
épithéliales
L’existence d’une communication ou encore « cross-talk » entre les probiotiques
et les cellules présentatrices d’antigène de l’intestin, telles que les cellules M, a été
observée par microscopie électronique (Karimi et al., 2003). Cette interaction suppose
que les probiotiques doivent être capables d’atteindre leur lieu d’action en nombre
suffisant, de coloniser et de s’y multiplier afin d’exercer leur effet bénéfique. En effet,
la consommation de probiotiques induit en général une modification transitoire de la
CHAPITRE 1 : MICROFLORE INTESTINALE ET PROBIOTIQUES
20
microflore endogène. Outre l’augmentation du nombre de cellules viables de la souche
probiotique, les populations totales de lactobacilles et de bifidobactéries sont parfois
modifiées. Par exemple, une consommation de L. casei Shirota (1011 UFC/j/4 semaines)
(Spanhaak et al., 1998) ou de L. plantarum 299v (2x1010 UFC/j/21 jours) (Johansson et
al., 1998) entraîne une augmentation des lactobacilles et des bifidobactéries dans les
selles. De plus, l’adhésion et la colonisation des probiotiques semble être essentielle
pour le contrôle de la croissance de micro-organismes potentiellement pathogènes
d’origine bactérienne, virale ou fongique (Bengmark, 1998). En effet, l’administration
d’un mélange de 19 lactobacilles pendant 10 jours induit une augmentation de
streptocoques et une diminution des clostridies au niveau des biopsies du jéjunum, ainsi
qu’une réduction des bactéries anaérobies Gram positif et des enterobactéries au niveau
de biopsies rectales (Johansson et al., 1993). Une autre étude confirme la diminution
des clostridies dans les selles après consommation de L. plantarum 299v pendant 3
semaines (Johanson et al. 1998). Le principal mécanisme impliqué dans l’inhibition de
bactéries pathogènes est expliqué par l’action de substances anti-microbiennes produites
par les bactéries probiotiques et en particulier lactiques. En effet, cette activité anti-
microbienne a été largement montrée in vivo dans des modèles de souris axéniques ou
conventionnelles infectées par des souches de salmonelles ou d’E. coli (Hudault et al.,
1997 ; Bernet-Camard et al., 1997 ; Coconnier et al., 1997 ; Suzuki et al., 1997 ; Shu
and Gill, 2001 ; Mangell et al., 2002). Il a également été observé que certains
probiotiques réduisent la prolifération des bactéries pathogènes en diminuant le pH
intraluminal et en augmentant la production d’acide gras à courte chaîne (Kruis et al.,
1997).
Certains probiotiques modifient la glycosylation apicale des cellules épithéliales,
ce qui peut être associé à l’inhibition, observée avec certains probiotiques, de
l’adhérence apicale intestinale de divers micro-organismes pathogènes. La colonisation
de la flore conventionnelle de l’intestin est nécessaire à la fucolysation complète des
glycoprotéines des membranes des entérocytes (Bry et al., 1996). Ainsi, il a été observé,
in vitro, que L. casei DN-144 001 modifie la galactosylation à la surface de cellules
épithéliales de lignée HT-29 MTX (Freitas et al., 2003) et par conséquent, inhibe
fortement l’infection de ces cellules par le rotavirus.
CHAPITRE 1 : MICROFLORE INTESTINALE ET PROBIOTIQUES
21
D’autres probiotiques tels que L. rhamnosus GG, L. acidophilus et B. bifidum ne
dégradent pas les glycoprotéines du mucus intestinal, ce qui serait un gage de leur
sécurité (Ruseler-Van Embden et al., 1995). De plus, certains probiotiques augmentent
l’expression de mucines sur des lignées intestinales humaines, et modifient ainsi la
glycosylation apicale des cellules pouvant être reliée aussi à l’inhibition de l’adhérence
intestinale de certains micro-organismes. Mack et al. ont montré que l’adhésion de L.
plantarum aux cellules épithéliales des lignées HT-29 se traduit par l’augmentation de
la sécrétion extracellulaire de mucines MUC2 et MUC3 (mucines prédominantes de
l’iléon et du côlon) et une inhibition de l’adhésion d’E. coli entéroinvasive (Mack et al.,
1999).
Par ailleurs, d’autres études ont montré que l’ingestion de certaines souches de
lactobacilles ou de bifidobactéries pouvaient modifier de manière reproductible
certaines activités enzymatiques endogènes (Marteau et al., 1993). D’ailleurs, les effets
bénéfiques des probiotiques telles que L. farciminis produisant naturellement du
monoxyde d’azote (Lamine et al., 2004a) ou L. plantarum génétiquement modifié pour
produire des superoxyde dismutases (Han et al., 2006) se traduit par une modification
respective de la concentration d’enzymes (NOSi) ou radicaux libres impliqués dans le
processus d’inflammation colique induite expérimentalement.
2.3.2. Maintien de l’équilibre de la barrière intestinale
Plusieurs souches probiotiques présentent in vitro et in vivo un effet favorable
sur la fonction barrière de l’intestin augmentant ainsi la résistance transépithéliale et
diminuant la perméabilité intestinale. Une réduction de l’augmentation de la
perméabilité intestinale chez la rat a été observée après un traitement par L. reuteri et L.
plantarum dans un modèle de colite expérimentale (Fabia et al., 1993), ou encore par le
cocktail VSL#3 dans le modèle de colite spontanée chez la souris déficiente en IL-10
(Madsen, 2001). De la même façon, L. brevis (Garcia-Lafuente et al., 2001) et L.
rhamnosus GG (Isolauri et al., 1993) réduisent l’augmentation de la perméabilité
induite par des germes bactériens ou des agents viraux.
L’effet des probiotiques sur la résistance transépithéliale est généralement
accompagné par un maintien de l’intégrité fonctionnelle du cytosquelette des cellules
épithéliales intestinales, régulée par les jonctions serrées. L. acidophilus et S.
CHAPITRE 1 : MICROFLORE INTESTINALE ET PROBIOTIQUES
22
streptococcus vivants préviennent des modifications de la perméabilité induites par les
souches Escherischia coli enteroinvasifs (EIEC) en évitant la déphosphorylation des
protéines de jonctions et du cytosquelette (Resta-Lenert & Barret, 2003). La capacité de
ces probiotiques à prévenir la redistribution de l’actine, de l’occludine et de la ZO-1,
serait en partie liée à la modulation de la voie de signalisation intracellulaire incluant les
MAP-kinases et les Rho-GTPases (Trivedi et al., 2003). La rupture du cytosquelette
d’actine associée à l’adhésion de souches d’E. coli isolées de patients atteints de la
maladie de Crohn est également prévenue par L. GG (Khaled et al., 2003). De même, L.
plantarum exerce un effet bénéfique contre une souche d’E. coli EPEC altérant les
protéines des jonctions serrées (Wonodi & Panigrahi 2003).
Les effets des probiotiques sur l’inhibition de la croissance des bactéries
pathogènes Gram négatif, et sur la stabilisation de la barrière épithéliale sont également
associés à une diminution de la translocation bactérienne. Ainsi chez l’animal, le
traitement par certains probiotiques tels que B. longum (Suzuki et al., 1997) ou S.
bourlardii (Berg et al., 1993) diminue la translocation bactérienne.
2.3.3. Effet immunomodulateur
La plupart des probiotiques stimulent généralement le système immunitaire de
l’hôte de façon non spécifique, en stimulant l’activité phagocytaire et la production
d’immunoglobulines A sécrétoires (IgA), néanmoins quelques études suggèrent une
diminution de la réponse immunitaire de l’hôte (Berg, 1998). En effet, les bactéries
présentes dans la lumière intestinale sont capables d’adhérer aux cellules épithéliales, de
libérer des composés dans la lumière intestinale susceptibles d’être absorbés par
l’épithélium intestinal et d’agir sur les cellules immunitaires (Eckmann et al., 1995).
De nombreuses études in vitro ont montré que les probiotiques stimulent la
sécrétion de cytokines, en activant la réponse de type Th1, par les cellules immunitaires
avec des effets dépendants des souches. Ainsi, S. thermophilus stimule la sécrétion de
cytokines (TNF-α, IL-6), l’intensité de la réponse étant souche et dose-dépendantes
(Marin et al., 1998; Miettinen et al., 1996). De la même façon, chez l’animal et chez
l’homme, certaines études ont confirmé également la capacité de différentes souches de
lactobacilles et de bifidobactéries à entraîner une réponse immunitaire et une activation
de mécanismes de défense non spécifiques. En effet, plusieurs lactobacilles (L.
CHAPITRE 1 : MICROFLORE INTESTINALE ET PROBIOTIQUES
23
acidophilus, L. casei, L. johnsonii LA1) aussi bien que des bifidobactéries (B. bifidum,
B. lactis) sont capables d’augmenter la phagocytose (Arunachalam et al., 2000;
Perdigon et al., 1988) et par conséquent l’élimination des micro-organismes pathogènes.
Une autre étude menée, chez l’homme, a montré que l’ingestion pendant 3 semaines de
lait fermenté composé de L. johnsonii LA1 et de bifidobactéries entraîne une
augmentation de la production d’ IgA totales et spécifiques chez les sujets sains soumis
à un stimulus infectieux avec Salmonella thyphimurium atténué (Link-Amster et al.,
1994). De même, un traitement par B. lactis ou L. rhamnosus suivi d’un challenge avec
une souche d’E. coli entérohemoragique se traduit chez la souris par une augmentation
d’IgA (Shu et Gill, 2001).
L’immunité innée constitue la première ligne de défense immunologique non
spécifique permettant l’élimination d’un grand nombre des micro-organismes
pathogènes. Certains composés exo ou endocellulaires des micro-organismes
(pathogènes ou non) sont impliqués dans les effets immunomodulateurs et permettent à
l’hôte de discriminer le soi du non-soi. Ces composés sont appelés PAMPs (pathogen-
associated molecular patterns) (Medzhitov et al., 1997). Les PAMPs regroupent des
composants de la paroi cellulaire bactérienne tels que les lipopolysaccharides (LPS), les
peptidoglycanes (PG), les acides lipotéchoïques (LTA) des parois bactériennes, mais
aussi les nucléotides bactériens tels que les motifs CpG non méthylés de l’ADN
bactérien, l’ARN double brin de certains virus, ou encore les mannanes spécifiques des
parois bactériennes. De manière générale, l’hôte distingue les signaux émis par les
micro-organismes grâce à des récepteurs transmembranaires TLRs (Toll-like receptors)
présents sur les cellules épithéliales intestinales et les cellules immunitaires
(macrophages, neutrophiles, cellules dendritiques…) (Beutler et al., 2003).
Actuellement 10 récepteurs de type Toll ont été clonés chez l’homme (Aderem et
Ulevitch, 2000) (Figure 3). Les TLRs induisent l’expression de gènes très variés,
incluant des gènes codant pour des cytokines pro-inflammatoires, des chémokines, des
facteurs anti-microbiens tels que la NO synthase inductible et les peptides anti-
microbiens, des molécules de co-stimulatrices à la surface des cellules présentatrices
d’antigènes, des molécules du CMH et d’autres encore qui permettent d’armer les
cellules de l’hôte contre les pathogènes envahisseurs.
CHAPITRE 1 : MICROFLORE INTESTINALE ET PROBIOTIQUES
24
Figure 3 : Les différents ligands des recepteurs Toll-like (Medzitov, 2001)
a) TLR4
TLR4 est le premier recepteur TLR a avoir été décrit par Metdzihitov en 1997. Il
joue un rôle essentiel dans la reconnaissance du LPS, composant majeur de la paroi des
bactéries Gram négatives. Les souris C3H/HeJ (possédant une mutation dans le
domaine TIR du gène TLR4) ou B10.ScCR (déficiente pour le gène TLR4) ne
répondent pas à une stimulation par le LPS (Poltorak et al., 1998; Qureshi et al., 1999).
La reconnaissance du LPS par le récepteur TLR4 est complexe et nécessite d’une part
un co-récepeteur, le CD14 (Wright et al., 1999) et d’autre part un transporteur du LPS,
la LBP (LPS Binding Protein) (Wright et al., 1989). La molécule CD14 est également
essentielle pour la reconnaissance du LPS puisque les souris invalidées pour CD14 ne
répondent pas ou peu à la stimulation par le LPS (Moore et al., 2000; Haziot et al.,
1996). Une autre molécule MD2 est aussi impliquée dans la reconnaissnce du LPS en se
liant au recepteur TLR4 (Shimazu et al., 1999).
Outre la reconnaissance du LPS, le recepteur TLR est aussi impliqué dans la
reconnaissance des LTA (Takeuchi et al., 1999), de la proteine HSP60 (Vabulas et al.,
2001) et de la proteiné de fusion du virus respiratoire syncytial (Kurt-Jones et al, 2000).
CHAPITRE 1 : MICROFLORE INTESTINALE ET PROBIOTIQUES
25
b) TLR2
TLR2 est certainement le recepteur qui reconnait le plus grand nombre de
ligands tels que le pepdidoglycane (Schwandner et al., 1999), les lipoprotéines
bactériennes (Aliprantis et al., 1999), le LPS de Pophyromonas gingivitis (Hirschfeld et
al., 2001) et de Leptospira interrogans (Werts et al., 2001), le lipide
glycosylphosphatidyllinositol de Trypanosoma cruzi (Campos et al., 2001) et le
zymozan, un composé des parois des levures (Underhill et al., 1999).
c) TLR5
Ce recepteur reconnait spécialment la flagelline, un composant des flagelles
bactériennes (Hayashi et al., 2001). Ce recepteur a d’abord été décrit comme étant situé
à la face basolatérale des cellules épithéliales intestinales (Gewirtz et al., 2001)
entraînant ainsi son activation après translocation de la flagelline vers le pôle basal de la
cellule. Cependant, une récente étude a montré que la présence de flagelline sur la face
apicale de cellules épithéliales intestinales induit la sécrétion de cytokines
proinflammatoires (Bambou et al., 2004).
d) TLR9
TLR9 reconnait les motifs CpG non méthylés des ADN bactériens. Ces oligo-
nucléotides sont connus pour stimuler la prolifération des cellules B et pour activer les
macrophages et les cellules dendritiques (Hemmi et al., 2000). Contrairement aux autres
TLRs qui sont membranaires, le TLR9 est exprimé au niveau du réticulum
endoplasmique (Latz et al., 2004). Après activation cellulaire, les TLR9 migrent vers
les compartiments endosomaux et lysosomaux où ils interragissent avec l’ADN CpG
endocytés (Rutz et al., 2004). D’ailleurs, Hacker et al. (1998) a montré in vitro que la
chloriquine et la bafilomycine A1, utilisé comme inhibiteurs de la maturation des
endosomes, préviennent l’activation des recepteurs TLR9 par l’ADN CpG (Figure 4).
CHAPITRE 1 : MICROFLORE INTESTINALE ET PROBIOTIQUES
26
Figure 4 : Reconnaissance des recepteurs Toll-like 9(Bauer, 2006)
e) Voies de signalisation des TLRs
Les voies de signalisation des TLRs sont complexes et entraînent différentes
réponses biologiques. Le LPS entraîne aussi bien la production de cytokine
inflammatoire, dépendante de protéines adaptatrices MyD88 et TIRAP (TIR domain-
containing adaptater protein), que la secrétion d’IFN-β indépendante de ces protéines.
IFN-β est régulé par la phosphorylation et la translocation nucléaire du facteur de
régulation IRF-3. L’activation des TLR2 par des ligands tels que les lipoprotéines de
mycoplasme ou les peptidoglycanes entraîne aussi la libération de cytokines
inflammatoires par la voie de signalisation MyD88/TIRAP. Néanmoins, la production
de cytokines via les recepteurs TLR5, TLR7 et TLR9 dépend seulement de la protéine
adaptatrice MyD88 (Figure 5).
CHAPITRE 1 : MICROFLORE INTESTINALE ET PROBIOTIQUES
27
Figure 5 : Les voies de signalisation induites par la fixation des ligands sur les
recepteurs Toll like (Akira, 2003).
Une cascade de signaux intracellulaires conduit ensuite à la translocation nucléaire du
facteur NF-ĸB et résulte de la transcription de gènes modulant l’expression des
cytokines pro-inflammatoires par les lymphocytes, les cellules épithéliales et les
monocytes (Aderem et Ulevitch, 2000).
Les TLR semblent contrôler la balance entre les différentes communautés
bactériennes et expliquent sans doute la capacité du système immunitaire inné à établir
une différence entre les bactéries pathogènes, les bactéries commensales ou encore les
probiotiques. Par exemple, les TLR2 et TLR4 sont faiblement exprimés au niveau des
cellules épithéliales minimisant ainsi la reconnaissance des PAM (Cario et Podolsky,
2000) par ces cellules. Un contact permanent entre les composés bactériens et les
cellules épithéliales se traduit chez ces derniers par un état de « non-réponse » à l’égard
de bactérie. Cette non-réponse ne dépend pas d’un défaut d’expression des TLRs mais
plutôt d’une diminution du nombre de ces récepteurs à la surface des cellules
épithéliales (Otte et Podolsky, 2004).
Les probiotiques pourraient également interagir avec les récepteurs TLRs et
entraîner un effet immunomodulateur. D’ailleurs, il a été montré in vitro sur des co-
cultures de Caco2/PBMC (cellules épithéliales/cellules mononucléées de sang
périphérique) qu’un Escherichia coli humain non pathogène et des lactobacilles
appartenant à la flore commensale humaine induisent la production de cytokines telles
CHAPITRE 1 : MICROFLORE INTESTINALE ET PROBIOTIQUES
28
que le TGF-β (Haller et al., 2000). En revanche, une stimulation des co-cultures
Caco2/PBMC par des souches d’Escherichia coli entéropathogènes induit la production
de cytokines pro-inflammatoires et se traduit par une inflammation (Haller et al., 2002).
De plus, des souches non virulentes de Salmonella sont capables après leur
reconnaissance d’exercer un effet anti-inflammatoire en bloquant la voie de
signalisation NF-ĸB de cellules épithéliales (Neish et al., 2000).
Peu d’information est disponible concernant le type de TLR impliqués dans la
reconnaissance de probiotiques. Toutefois à l’heure actuelle, seule une reconnaissance
de l’ADN bactérien par récepteurs TLR, ainsi que la conséquence immunitaire ont été
décrite (Hemmi et al., 2000; Martin-Orozco et al., 1999 ). L’ADN bactérien contient
des dinucléotides CpG non-méthylés présentant des propriétés immuno-stimulatrices,
contrairement à l’ADN des cellules eucaryotes (Krieg, 1995). Ce motif CpG non-
méthylé est généralement présent à l’intérieur d’un héxamère palindromique (ISS).
L’ISS-ADN ou son homologue synthétique l’oligodéoxynucléotide (ISS-ODN ou CpG-
ODN) active l’immunité innée via le TLR9 (Krieg, 2002) et s’avère efficace dans le
traitement de différents modèles de colite tels que la colite induite par le DSS chez la
souris, la colite spontanée chez les souris IL-10 déficientes, en réduisant les taux d'IL-1β
et de TNF-α au niveau de la muqueuse colique (Rachmilewitz et al., 2002). Des
résultats similaires ont été obtenus avec l’ADN bactérien du cocktail VSL#3 montrant
l’implication des TLR et plus particulièrement du TLR9 dans l’effet anti-inflammatoire
de ces probiotiques dans la colite au DSS, au TNBS et dans la colite spontanée chez les
souris IL-10 déficientes (Rachmilewitz et al., 2004).
Plus récemment, quelques études se sont intéressées à la reconnaissance des
probiotiques par les cellules dendritiques via les récepteurs DC-SIGN (dendritic cell-
specific intercellular adhesion molecule-3-grabbing nonintegrin). Le récepteur DC-
SIGN est une lectine de type C qui a été décrite initialement comme spécifique des
cellules dendritiques et pouvant lier la protéine gp120 du VIH (virus immunodéficient
humain) (Curtis et al., 1992). En effet, Smits et al. (2005) ont montré que certains
lactobacilles tels que L. reuteri et L. casei induisaient une réponse cellulaire T
régulatrice associée à une augmentation de cytokines IL-10 via une interaction avec les
récepteurs DC-SIGN. En revanche, L. plantarum ne possède pas ces propriétés
immunorégulatrices. Cependant, cette hypothèse ne prend pas en compte certains
CHAPITRE 1 : MICROFLORE INTESTINALE ET PROBIOTIQUES
29
facteurs retrouvés in vivo telles que les différences d’adhésion des probiotiques au
niveau des cellules épithéliales, ou encore les changements de la microflore endogène
par des bactéries pathogènes.
CHAPITRE 2 : EPITHELIUM DIGESTIF- ANATOMIE FONCTIONNELLE
30
CHAPITRE 2 : EPITHELIUM DIGESTIF - ANATOMIE FONCTIONNELLE
1. DE LA PAROI DIGESTIVE A LA CELLULE EPITHELIALE
1.1. Structure pariétale
1.2. L’épithélium
2. LES JONCTIONS INTERCELLULAIRES
2.1. Les cellules épithéliales
2.2. Les jonctions serrées
2.2.1. Structure des jonctions serrées
2.2.2. Organisation moléculaire
a) Les protéines transmembranaires
b) Les protéines cytoplasmiques
2.3. Formation des jonctions serrées
2.3.1. La protéines Kinase A (PKA)
2.3.2. Les protéines G
2.3.3. Les protéines kinases C (PKC)
2.4. Régulation des jonctions serrées
2.4.1. La MLCK (myosin light chain kinase)
2.4.2. La famille GTPase Rho
CHAPITRE 2 : EPITHELIUM DIGESTIF- ANATOMIE FONCTIONNELLE
31
EPITHELIUM DIGESTIF - ANATOMIE FONCTIONNELLE
1. De la paroi digestive à la cellule épithéliale
1.1. Structure pariétale
L’ensemble du tube digestif présente une organisation caractéristique (Smith and
Calhoum, 1968) avec, de l’extérieur vers l’intérieur, quatre tuniques successives : la
séreuse, la musculeuse, la sous-muqueuse et la muqueuse (Figure 6).
Figure 6 : Coupe transversale de la paroi du tube digestif
La séreuse est une tunique fine, formée de cellules mésothéliales en continuité
avec le mésentère, recouvrant un tissu lâche, et adhérant de façon intime à la
CHAPITRE 2 : EPITHELIUM DIGESTIF- ANATOMIE FONCTIONNELLE
32
musculeuse sur les faces et le bord libre du conduit. Cette disposition est favorable aux
changements de diamètre que présente l’intestin dans son fonctionnement.
La musculeuse est constituée de fibres musculaires lisses disposées en deux
couches : une longitudinale externe et une circulaire interne. Entre les couches circulaire
et longitudinale s’insère le plexus nerveux myentérique ou plexus d’Auerbach.
La sous-muqueuse se compose d’un tissu conjonctif lâche à fibres de collagène
et quelques fibres élastiques, permettant le glissement de la muqueuse par rapport à la
musculeuse. Elle abrite un riche réseau artériel, veineux et lymphatique, ainsi qu’un
important plexus nerveux sous-muqueux ou plexus de Meissner.
La muqueuse diffère considérablement d’un segment intestinal à l’autre,
reflétant ainsi des activités fonctionnelles différentes. Elle est constituée de trois
couches successives:
• la muscularis mucosae (musculaire muqueuse), constituée de deux couches
musculaires minces orientées de façon longitudinale puis circulaire
• la lamina propria, composé d’un tissu conjonctif fin et réticulé, chargé en
lymphocytes et en polynucléaires éosinophiles, les lymphocytes s’y accumulant souvent
sous forme de nodules.
• l’épithélium de type monostratifié
Tous les éléments de la lamina propria et de la muscularis mucosae se prolongent dans
les villosités dont elles constituent le support axial.
1.2. L’épithélium
L’épithélium monostratifié est un mince revêtement qui s’étale sans interruption,
aussi bien sur les villosités, que dans les glandes de la muqueuse. Il est constitué d’une
seule assise d’entérocytes, entre lesquels s’intercalent, en nombre plus restreint, les
cellules caliciformes à mucus, les cellules entérochromaffines, les cellules endocrines
sécrétrices, et les cellules de Paneth exocrines. L’épithélium peut être subdivisé en deux
compartiments morphologiquement et fonctionnellement distincts :
• les cryptes, invaginations de l’épithélium, contenant les cellules souches, les
cellules en prolifération et les cellules de Paneth.
• les villosités, évaginations de l’épithélium, constituées de cellules différenciées.
En effet, les cellules des cryptes qui étaient en prolifération (à l’exception des cellules
CHAPITRE 2 : EPITHELIUM DIGESTIF- ANATOMIE FONCTIONNELLE
33
de Paneth qui sont différenciées et restent au niveau des cryptes) cessent de se diviser et
se différencient au niveau de la jonction crypto-villositaire. Les cellules migrent au
sommet des villosités pour être exfoliées.
L’épithélium colique présente des cryptes plus profondes et, à ce niveau, les
villosités ont disparu, les plaques de Peyer se font rares et les cellules à mucus
constituent alors la population majoritaire. (Figure 7).
Figure 7 : Représentation schématique générale de la structure de l’épithélium digestif
Cet épithélium possède une capacité de prolifération et de différenciation
cellulaire importante. En effet, son renouvellement s’effectue en 2-3 jours chez le rat et
en 4-5 jours chez l’homme. Le renouvellement de l’épithélium se fait à partir de cellules
souches (Gordon et Hermiston, 1994). Ces cellules souches pluripotentes n’ont pas
encore été identifiées. Elles se divisent soit de façon symétrique (10% des cas) génèrant
deux cellules souches, soit de façon asymétrique (90% des cas). La division
asymétrique donne naissance à une nouvelle cellule souche et à une cellule qui entre en
phase active de prolifération puis de différenciation. Les contrôles mis en jeu dans la
crypte
villosité
CHAPITRE 2 : EPITHELIUM DIGESTIF- ANATOMIE FONCTIONNELLE
34
régulation de la division sont encore inconnus (Potten et Loeffler, 1990). La division
cellulaire est ensuite suivie d’une migration et d’une différenciation des cellules le long
de l’axe crypto-villositaire. Les travaux de Cheng et Leblond (1974) ont montré que les
cellules souches sont à l’origine des quatre types cellulaires présents dans l’épithélium
digestif.
Ces cellules différenciées sont polarisées et liées entre elles par des systèmes de
jonctions inter-cellulaires. Les interactions cellules–cellules ou cellules-protéines de la
lame basale activent, via des récepteurs spécifiques (cadhérines ou intégrines), des voies
de signalisation responsables de la transcription de gènes de la prolifération et de la
différenciation cellulaire. Certains de ces réseaux d'interactions sont activés
spécifiquement au cours du développement ou le long de l'axe des cryptes chez l'adulte.
Toute dérégulation d'un des éléments de la cascade peut réactiver ou inhiber ces voies et
aboutir au développement de tumeurs.
2. Les jonctions intercellulaires
2.1. Les cellule épithéliales
L’épithélium intestinal est représenté par des enterocytes tapissés de
microvillosités (environ 600 à 2000 par cellules), ce qui augmente la surface
d’absorption de la muqueuse intestinale. Ces microvillosités sont soutenues par une
armature centrale de microfilaments qui s’insère dans la barre terminale. Sur chaque
microvillosité s’insèrent des atténules constituant le glycocalyx (ou fuzzy coat), chaînes
glucidiques de glycoprotéines et de glycolipides situées à la surface de la membrane.
La structure de ces molécules leur permet de reconnaître un très grand nombre de
signaux, tels que les hormones, bactéries, toxines et virus, de capter l’information et de
les transmettre à l’intérieur de la cellule. A cet ensemble très actif viennent s’ajouter
des enzymes hydrolysantes comme les disaccharidases, les peptidases, les phosphatases
alcalines. Les cellules épithéliales présentent une distribution très asymétrique des
composants de leur cytoplasme (pôle basal et apical) et de leur membrane basolatérale
et apicale. Les cellules épithéliales interagissent fortement entre elles par
l’intermédiaire de système de jonctions intercellulaires. Celles-ci permettent de
maintenir une cohérence mécanique et chimique et de favoriser la communication entre
les cellules, c’est là que se trouve la véritable frontière entre la lumière intestinale et le
CHAPITRE 2 : EPITHELIUM DIGESTIF- ANATOMIE FONCTIONNELLE
35
milieu intérieur. Les dispositifs de jonctions intercellulaires peuvent être, soit très
localisés, en forme de pastille (macula), soit diffus entourant l’ensemble de la cellule
(zonula) (Figure 8).
Figure 8 : (A) Représentation schématique d’une cellule épithéliale et ces jonctions intercellulaires
(B) Détail de la partie apicale des cellules épithéliales, à la jonction entre deux cellules
Il existe quatre types de jonctions intercellulaires différentes, caractérisées par une
structure protéique et des fonctions spécifiques et en général une connexion avec un
élément précis du cytosquelette pour assurer la solidité mécanique du système (Tableau
3).
Nom Largeur Cytosquelette Rôle
Desmosomes / Hémidesmosomes (Macula adherens)
25 à 35 nm Filaments intermédiaires chez les vertébrés Microtubules chez les
invertébrés.
Solidité mécanique et répartition des forces dans les épithéliums
Jonctions intermédiaires (Zonula adherens)
25 à 35 nm Actine-myosine Cohésion des tissus épithéliaux et rôle
morphogénétique
Jonctions serrées / Tight Junctions
(Zonula occludens) 0 Actine-myosine
Assure l'étanchéité des épithéliums entre deux compartiments tissulaires
Jonction communicantes / Gap
junctions (Macula occludens)
2 nm (vertébrés)
4 nm (invertébrés)
Aucun Assure la communication entre le
cytoplasme de deux cellules, couplage électrique entre cellules
Tableau 3: Les différents types de jonctions intercellulaires des cellules épithéliales
Barre terminale Adherens junctions
Glycocalyx
Membrane apicale
Filaments centraux
Membrane latérale
Tight junctions
Microvillosité
Desmosomes
Membrane apicale B A
Adherens junctions
Desmosomes
Tight junctions
Hémidesmosomes Membrane basale
CHAPITRE 2 : EPITHELIUM DIGESTIF- ANATOMIE FONCTIONNELLE
36
2.2. Les jonctions serrées
2.2.1. Généralités
Les jonctions serrées sont localisées au pôle apical des cellules épithéliales. Ces
jonctions sont encore appelés Zonula Occludens (ZO) parce qu’elles forment un anneau
ceinturant le pourtour de la cellule, permettant une occlusion complète de l’espace
intercellulaire. Les jonctions serrées forment une barrière sélective régulant le passage
des ions et molécules à travers l’espace paracellulaire en empêchant les protéines et les
lipides de la membrane apicale de diffuser dans la membrane basolatérale, et
inversement, elles contribuent également au maintien de la polarité cellulaire. Ces
jonctions serrées se caractérisent par une complexité structurale en formant un
échafaudage macromoléculaire composé de protéines membranaires et cytoplasmiques
essentielles au maintien de l’adhérence cellule-cellule et au contrôle de la prolifération
et de la polarité cellulaires.
2.2.2. Structure des jonctions serrées
Les jonctions serrées se présentent en microscopie électronique comme une série
de particules fibrillaires intramembranaires ou plages jonctionnelles anastomosées. Le
nombre de plages et leurs ramifications sont dépendants du type cellulaire, produisant
une variation de morphologie des jonctions serrées. Chaque plage jonctionnelle est
associée avec la membrane plasmique et avec une autre plage jonctionnelle sur la
membrane opposée des cellules adjacentes pour former un espace intercellulaire
anastomosé (Figure 9).
Figure 9 : Structure des jonctions serrées. (a) image de microscopie électronique en cryofracture de cellules
épithéliales intestinales. Les jonctions serrées apparaissent comme un réseau de fibrilles anastomosées (tête de
flèches) avec une partie complémentaire (flèches). (Mv : microvillosité, Ap : membrane apicale, Bl : membrane
basolatérale). (b) vue transversale d’une jonction serrée. Au point d’encrage l’espace intracellulaire est nul (tête de
flèche). (c) représentation schématique des jonctions serrées.
CHAPITRE 2 : EPITHELIUM DIGESTIF- ANATOMIE FONCTIONNELLE
37
2.2.3. Organisation moléculaire des jonctions serrées
Sur le plan moléculaire, on retrouve au niveau de la partie transmembranaire : de
l’occludine, des claudines et les JAM (Junction Adhesion Molecule). Les protéines
membranaires constituent le noyau de l’échafaudage moléculaire relié à une multitude
de protéines cytoplasmiques. Les trois types de molécules qui participent donc à la
formation des jonctions serrées sont :
• des protéines transmembranaires qui interagissent avec d’autres molécules
transmembranaires situées en vis-à-vis.
• des protéines d’attachement intracellulaire qui forment une plaque cytoplasmique
• des molécules du cytosquelette qui s’insèrent sur les protéines de la plaque.
a) Les protéines transmembranaires
Les occludines
Les anticorps dirigés contre l’occludine se fixent exclusivement au niveau des plages
jonctionnelles. L’intensité de l’immuno-coloration est corrélée avec le nombre de plages
jonctionnelles, la densité de molécules d’occludine par plage est constante (Saitou et al.,
1997). Les plages jonctionnelles peuvent aussi se former sans l’occludine dans certains
types cellulaires, dont les cellules endothéliales non cérébrales et les cellules de Sertoli
(Hirase et al., 1997; Moroi et al., 1998). Bien que de nombreuses études menées sur les
cellules épithéliales en culture aient indiqué l’importance de l’occludine dans la
fonction de barrière des jonctions serrées, son rôle n’est pas encore clairement établi.
Cependant, les souris déficientes pour le gène codant pour l’occludine sont viables,
possèdent des jonctions serrées, mais elles présentent une inflammation gastrique
L’occludine est une des premières protéines jonctionnelles
identifiée (Ando-Akatsuka et al., 1996). Elle est formée de
quatre domaines transmembranaires, un long domaine
cytoplasmique carboxy-terminal et un domaine amino-
terminal plus court et également cytoplasmique
CHAPITRE 2 : EPITHELIUM DIGESTIF- ANATOMIE FONCTIONNELLE
38
chronique et une hyperalgésie. (Saitou et al., 2000). L’occludine peut se lier à plusieurs
protéines « signal », et leur fonction principale peut être le recrutement et la
coordination des voies cellulaires des jonctions serrées. Par exemple, sa liaison aux
récepteurs TGF-β (transforming growth factor- β), localisés au niveau des jonctions
serrées entraîne leur désorganisation structurale des jonctions avec une transformation
de la cellule épithéliale en cellule mésenchymateuse (Barrios-Rodiles et al., 2005).
Les claudines
A ce jour, 24 membres de cette famille ont été identifiés chez la souris et chez l’homme
(Morita et al., 1999a; Tsukita and Furuse, 1999). Les claudines sont exclusivement
localisées au niveau des plages jonctionnelles dont elles forment l’armature (Morita et
al., 1999a; Morita et al., 1999b; Morita et al., 1999c). L’expression exogène de
claudines entraîne une agrégation avec ces protéines au niveau des points de contact
cellule-cellule (Kubota et al., 1999) en formant un réseau protéique ressemblant aux
jonctions serrées (Furuse et al., 1998). L’occludine seule ne peut pas reconstituer des
plages bien organisées mais, lorsqu’elle est transfectée au niveau de cellules exprimant
les claudines, elle est incorporée dans les plages reconstituées par la claudine.
Le type de claudine exprimé varie considérablement suivant le type de tissu
(Furuse et al., 1998; Morita et al., 1999a). Certaines claudines sont spécifiques d’un
type cellulaire, par exemple la claudine 5 est exprimée au niveau des cellules
endothéliales (Morita et al., 1999b) et la claudine 11 au niveau des oligodendrocytes et
des cellules de Sertoli (Morita et al., 1999c). La plupart des types cellulaires expriment
plusieurs types de claudines qui forment, au niveau des plages jonctionnelles, des
hétéropolymères s’associant avec ceux de la cellule voisine de manière homotypique ou
hétérotypique (Furuse et al., 1999; Tsukita and Furuse, 2000). Les claudines sont donc
Les claudines présentent quatre domaines
transmembranaires mais ne possèdent aucune séquence
commune avec l’ occludine (Furuse et al., 1998).
CHAPITRE 2 : EPITHELIUM DIGESTIF- ANATOMIE FONCTIONNELLE
39
capables de se polymériser et de former des pores qui permettent une diffusion sélective
des ions et des molécules à travers l’espace paracellulaire. La perméabilité sélective de
ces pores dépend de la concentration et le type de claudine exprimé par les cellules
épithéliales (Tsukita et Furuse, 2002).
Les molécules d’adhésion jonctionnelles (JAM)
Les JAM s’associent latéralement à la claudine et sont impliquées dans l’adhésion
cellule-cellule mais aussi dans l’extravasation des monocytes à travers l’endothélium
(Bazzoni et al., 2000; Liu et al., 2000; Martin et al., 1975; Palmeri et al., 2000).
Contrairement aux claudines et à l’occludine, JAM est exprimé dans les plaquettes et les
leucocytes.
b) Les protéines cytoplasmiques
Les protéines membranaires (occludines, claudines et JAM) constituent le noyau
de l’échafaudage moléculaire relié à une multitude de protéines cytoplasmiques citées
ci-dessus.
Les protéines zonula occludens (ZO)
La première protéine cytoplasmique identifiée en association avec les jonctions
serrées est la protéine ZO-1 (Zonula Occludens -1) (Stevenson et al., 1986). ZO-1 co-
immunoprécipite un lysat de cellules MDCK (Madin-Darby canine kidney) avec deux
autres protéines ZO-2 et ZO-3, ces deux protéines étaient, elles aussi, associées aux
Les trois types de JAM appartiennent à la superfamille
des immunoglobulines : elles possèdent un seul domaine
transmembranaire et leur partie extracellulaire possède
deux domaines immunoglobulin-like (Palmeri et al.,
2000).
CHAPITRE 2 : EPITHELIUM DIGESTIF- ANATOMIE FONCTIONNELLE
40
jonctions serrées et ont été nommées ZO-2 et ZO-3 (Balda et al., 1993; Gumbiner et al.,
1991) (Figure 9). Ces protéines ZO possèdent des séquences communes : 3 domaines
PDZ (PDS 95: Post Synaptic Density 95, Dig : disc large, ZO), un domaine SH-3
(sequence homology 3) et un domaine GUK (guanylyl kinase-like). Le domaine PDZ se
lie à des séquences de quatre acides aminés se terminant par une valine. A l’exception
de la claudine 12, toutes les claudines possèdent au niveau de leur extrémité
carboxyterminale une séquence valine et peuvent se lier au domaine PDZ présent sur les
protéines ZO (Furuse et al., 1998; Morita et al., 1999). Ainsi, ZO-1, ZO-2 et ZO-3 se
lient directement aux claudines par l’intermédiaire de leur domaine PDZ1. Elles se lient
également à l’occludine, mais ni leur domaine GUK, ni leur domaine PDZ ne sont
impliqués dans cette interaction (Fanning et al., 1998; Furuse et al., 1994; Haskins et
al., 1998). Les ZO sont recrutées au niveau des jonctions serrées chez des souris
déficientes pour le gène codant pour l’occludine suggérant que la liaison avec
l’occludine n’est pas essentielle pour leur localisation peri-jonctionnelle (Itoh et al.,
1999; Saitou et al., 2000). Les JAM concentrées en périphérie des plages jonctionnelles
peuvent également se lier aux protéines ZO (Bazzoni et al., 2000; Ebnet et al., 2000) et
à d’autres molécules possédant un domaine PDZ (Martinez-Estrada et al., 2001).
(Figure 10).
Figure 10: Organisation des complexes protéiques au sein des jonctions serrées
(Aktories et Barbieri, 2005).
Adherens junction
Tight junction
Desmosome
Gap junction
CHAPITRE 2 : EPITHELIUM DIGESTIF- ANATOMIE FONCTIONNELLE
41
Comme les filaments d’actine se lient à la portion C-terminale de ZO-1 et de
ZO-2 (Fanning et al., 1998; Itoh et al., 1997; Itoh et al., 1999), ce complexe permet de
relier le cytosquelette aux jonctions serrées, cette interaction a un rôle prépondérant
dans la régulation des jonctions serrées.
Par conséquent, les protéines à domaine PDZ sont des adaptateurs moléculaires
permettant la liaison de diverses protéines membranaires au cytosquelette d’actine ou à
des protéines régulatrices (Rab 13, Cdc 42, cinguline, symlekine, PKCa, ZONA B,
huASH1 ou SAF-B).
2.3. Formation des jonctions serrées
Les voies de signalisation intracellulaire qui régulent l’assemblage et les
fonctions des jonctions serrées ont été récemment étudiées et le modèle le plus utilisé
est celui de la cellule épithéliale en culture MDCK (Madin-Darby canine kidney). Dans
ce modèle cellulaire l’établissement de contact cellule-cellule se fait d’abord par le biais
de l’E-cadhérine dépendante du calcium et ensuite un complexe jonctionnel constitué de
protéines des jonctions adhérentes et serrées se met en place (Behrens et al., 1985;
Gumbiner et Simons, 1986). Plusieurs voies de signalisation permettant l’assemblage
des jonctions serrées ont été mises en évidence et font intervenir les protéines de
signalisation suivantes:
2.3.1. La protéine Kinase A (PKA)
La stimulation de la PKA prévient la perte de structure des jonctions serrées
induite par un anticorps dirigé contre la E-cadhérine ou par le blocage des mouvement
calciques (Balda et al., 1991; Behrens et al., 1985). Les effets de la PKA sur les
jonctions serrées et la perméabilité sont controversés ; ils seraient dépendants du
stimulus et de la réponse croisée avec une autre voie de signalisation.
2.3.2. Les protéines G
Le traitement des cellules épithéliales par la toxine pertussique indique que
l’inhibition de Gi/G0 stimule l’assemblage des jonctions serrées (Balda et al., 1991). De
plus la protéine Gαi2 est retrouvée au niveau des jonctions et est colocalisée avec ZO-1
(De Almeida et al., 1994; Denker et al., 1996). Néanmoins, la sous-unité αi peut aussi
CHAPITRE 2 : EPITHELIUM DIGESTIF- ANATOMIE FONCTIONNELLE
42
stimuler l’assemblage des jonctions serrées (Denker et al., 1996). Similairement à la
PKA, cette contradiction entre les études pharmacologiques et les études de transfection
n’est pas claire mais pourrait être due à l’inhibition par la toxine pertussique de
différentes protéines Gαi/α0. L’implication de différentes protéines Gαi dans la
régulation des jonctions est renforcée par une étude récente mettant en évidence que
l’expression de Gαi2 augmente la perméabilité paracellulaire par l’intermédiaire de ZO-
1 (Meyer et al., 2002).
2.3.3. Les protéines kinases C (PKC)
La famille des PKC sérine/thréonine kinase est divisée entre les classiques
(cPKC), les nouvelles (nPKC) et les atypiques (aPKC). Les isoformes α, β et γ des
cPKC et les isoformes δ, ε, η et θ des nPKC sont activées par le diacylglycérol (DAG),
la phosphosérine et les esters de phorbol. A l’inverse des nPKC, les cPKC ont besoin du
calcium pour être activées. Les aPKC (ζ, λ, et PRK, « PKC-related kinase ») sont
insensibles au calcium et ne répondent pas aux esters de phorbol (Mellor et Parker,
1998).
L’activation des nPKC et des cPKC par l’ester de phorbol provoque une perte de
structure des jonctions serrées de différentes lignées cellulaires, tandis que l’inhibition
des PKC bloque cette perte de structure des jonctions serrées. En fait, l’activation
transitoire des PKC est importante dans les propriétés dynamiques des jonctions (Balda
et al., 1991; Citi et al., 1994; Nigam et al., 1991). L’activation des PKC par le DAG
joue également un rôle central dans la régulation des jonctions. En effet, l’injection
intracellulaire d’un analogue du DAG, le dioctanoyl-glycérol, stimule partiellement
l’assemblage des jonctions serrées quand l’adhésion des cellules entre elles par la E-
cadhérine est bloquée (Balda et al., 1993).
Il a été montré que les aPKC forment un complexe avec la protéine Par-3 ou
ASIP, « PKC isotype-specific interacting protein » et Par-6 (Izumi et al., 1998; Tabuse
et al., 1998). Les protéines JAM servent de point d’ancrage à Par-3 permettant ainsi le
recrutement du complexe Par-6/Par-3/PKC au niveau des jonctions serrées (Ebnet et al.,
2000). La formation du complexe aPKC-Par3-Par6 au niveau des jonctions serrées est
important pour leur formation des jonctions et la polarisation des cellules épithéliales
(Joberty et al., 2000; Lin et al., 2000; Suzuki et al., 2001). Par-6 se lie également à
CHAPITRE 2 : EPITHELIUM DIGESTIF- ANATOMIE FONCTIONNELLE
43
Cdc42 (GTPase de la famille Rho) qui est essentielle pour la polarité cellulaire
(Kroschewski et al., 1999) et permet de réguler l’activation du complexe aPKC/Par-
3/Par-6 nécessaire pour promouvoir la maturation des jonctions serrées fonctionnelles.
La aPKC est négativement régulée par la protéine phosphatase 2A (PP2A) qui la
déphosphoryle. L’expression de la sous-unité catalytique PP2A dans les cellules MDCK
provoque la déphosphorylation des protéines des jonctions serrées ZO-1, occludine et
claudine-1, et inhibe l’assemblage des jonctions serrées. Inversement, l’inhibition de
PP2A par l’acide okadaïque stimule la phosphorylation et le recrutement des protéines
ZO-1, occludine et claudine-1 au niveau des jonctions serrées (Nunbhakdi-Craig et al.,
2002). Ces études mettent en évidence le rôle des épisodes de
phosphorylation/déphosphorylation, via la aPKCa et la PP2A, dans l’assemblage et
désassemblage des jonctions serrées.
2.3.4. La famille des Rho GTPase
Trois types de GTPase sont liés de manière fonctionnelle ou physique aux
jonctions serrées : Ras, Rab et la famille des Rho. La fonction des protéines Rab liées
aux jonctions serrées n’est pour l’instant que très peu renseignée (Zahraoui et al., 2000).
Néanmoins comme les Rab, elles régulent le transport membranaire et pourraient jouer
un rôle au niveau de l’assemblage des jonctions ou de leur régulation au cours du
transport membranaire (Marzesco et al., 2002; Yeaman et al., 1999).
La famille des protéines Rho est impliquée dans la formation des jonctions et
dans la régulation de la perméabilité paracellulaire sélective. La microinjection de
transférase C3 (une toxine inhibitrice des Rho) inhibe la formation de jonctions serrées
(Nusrat et al., 1995; Takaishi et al., 1997). Lorsque RhoA est activée dans les cellules
MDCK après la transfection du récepteur aux prostaglandines couplé à une protéine G,
une diminution de la perméabilité ionique et une augmentation de la perméabilité
paracellulaire sont observées (Hasegawa et al., 1999). En revanche, l’expression de la
forme active de RhoA et Rac1 altère les fonctions des jonctions serrées. Elle provoque
dans les cellules MDCK, la désorganisation et une redistribution anarchique de
l’occludine et de ZO-1 (Braga et al., 1999; Jou et al., 1998). La régulation des jonctions
serrées par les Rho varie ainsi en fonction du type cellulaire et/ou du stimulus qui induit
la réponse (Braga et al., 1999). Etant donné le rôle crucial de Rho et de Rac dans la
CHAPITRE 2 : EPITHELIUM DIGESTIF- ANATOMIE FONCTIONNELLE
44
dynamique du cytosquelette et l’importance de ce dernier dans l’établissement et le
maintien de l’intégrité des jonctions serrées, il est probable que ces deux protéines (Rho
et Rac) modulent localement le réseau d’actine-myosine requis pour l’immobilisation de
complexes macromoléculaires au niveau des jonctions serrées.
2.4. Régulation fonctionnelle des jonctions serrées par la contraction du
cytosquellette
2.4.1. La MLCK (myosin light chain kinase)
Les jonctions serrées de la barrière épithéliale intestinale sont en continu sous le
contrôle de différents facteurs exogènes ou endogènes comme la microflore,
l’alimentation, les enzymes digestives et plus particulièrement protéolytiques secrétées
dans la lumière. De nombreuses études expérimentales ont mis en évidence
l’importance de ces facteurs extracellulaires dans la régulation de l’intégrité de la
barrière épithéliale mettant en avant plus particulièremetnt le rôle de la kinase des
chaînes légères de myosine (MLCK : myosin light chain kinase). La phosphorylation
de la chaine légère de myosine (MLC) par la MLCK a été montrée dans différentes
études concernant la régulation des jonctions serrées comme une étape. Par exemple,
une augmentation de la phosphorylation de la MLC a été observée après une infection
des cellules épithéliales par EPEC (enteropathogenic Escherichia coli) accompagnée
d’altérations de la barrière épithéliale (Yuhan et al., 1997). Goeckeler et al. ont montré
que la réorganisation du cytosquelette au niveau apical et l’augmentation de la
perméabilité paracellulaire intestinale via l’ouverture des jonctions serrées apparaissent
de façon constitutive avec la phosphorylation de la MLC. De plus, l’utilisation
d’inhibiteurs de la MLCK prévient l’augmentation de ces paramètres (Goeckeler et
Wysolmerski, 1995). L’activation de la MLCK chez les animaux traités par du LPS est
corrélée à une augmentation de la phosphorylation de la chaîne légère de myosine
(MLC) responsable de la contraction du cytosquelette. D’ailleurs, des observations en
microscopie électronique ont montré que cette contraction du cytosquellette était
visualisée par une « bulle » entre les deux membranes cellulaires au niveau de la
jonction serrée (Figure 11) (Moriez et al., 2005).
CHAPITRE 2 : EPITHELIUM DIGESTIF- ANATOMIE FONCTIONNELLE
45
Figure 11: Image en microscopie électronique de l’ouverture des
jonctions serrées par la contraction de l’anneau perijonctionnel
d’actino-myosine (Moriez et al., 2005).
La régulation de la phosphorylation de la MLC entraînant la contraction de
l’anneau perijonctionnel d’actino-myosine semble être un mécanisme essentiel dans la
régulation de l’ouverture des jonctions serrées. Lorsque l’anneau perijonctionnel
d’actino-myosine est relâché, la tension sur les jonctions serrées est réduite entraînant
leur fermeture et une diminution de la perméabilité (Figure 12a). La phosphorylation de
la myosine (par exemple par activation de la MLCK) entraîne une contraction de
l’anneau perijonctionnel d’actino-myosine associée à une augmentation de la tension sur
les jonctions serrées et à une augmentation de la perméabilité (Figure 12b). En
revanche, en présence de cytochalasin D, connu pour détruire les filaments d’actine,
entraîne une importante désorganisation des microfilaments, la contraction de l’anneau
perijonctionnel d’actino-myosine et par conséquent, une augmentation de la
perméabilité des jonctions serrées (Figure 12c) (Turner, 2000).
Figure 12: Modèle de régulation des jonctions serrées par le cytosquelette (Turner, 2000).
a)
b) c)
CHAPITRE 2 : EPITHELIUM DIGESTIF- ANATOMIE FONCTIONNELLE
46
2.4.2. Les Rho-GTPase
Les modifications de la perméabilité paracellulaire induites par RhoA impliquent
la kinase associée à Rho (ROCK) (Figure 7) (Fujita et al., 2000; Hirase et al., 2001). Le
cytosquelette d’actine possède un rôle crucial dans la régulation des jonctions serrées à
travers une interaction directe entre le cytosquelette d’actine et des protéines des
jonctions comme l’occludine, la cinguline et les ZO (Fanning et al., 1998). Connaissant
l’importance de la famille Rho GTPase dans la régulation du cytosquelette d’actine, il
est probable que les Rho GTPase régulent les jonctions serrées auxquelles le
cytosquelette est lié (Etienne-Manneville et Hall, 2002). Néanmoins, Rho peut aussi
interagir directement avec les jonctions, par exemple il a été mis en évidence que Rho
pouvait phosphoryler l’occludine, régulant ainsi son interaction avec le cytosquelette et
donc la fonction de perméabilité sélective (Hirase et al., 2001). Rho, à travers la
protéine ROCK, peut également moduler les jonctions serrées par des mécanismes
impliquant la régulation de la contraction de l’actine par les protéines motrices de
myosine (Figure 13).
CaM
MLCK
Ca 2+
Ins(1,4,5)P3
PLC
SR
Gq
Contraction
MP
Y27632 Rho-kinase
P
CPI-17 CPI-17
GTPRho
GEFs ?
AA
MBS MBS
P
inactive activeM20 M20 catcat
MLC
P
MLC
G12/13
CaM
MLCK
Ca 2+
Ins(1,4,5)P3
PLC
SR
Gq
Contraction
MP
Y27632 Rho-kinase
P
CPI-17 CPI-17
GTPRho
GEFs ?
AA
MBS MBS
P
inactive activeM20 M20 catcat
MLC
P
MLC
G12/13
CaM
MLCK
Ca 2+
Ins(1,4,5)P3
PLC
SR
Gq
Contraction
MP
Y27632 Rho-kinase
P
CPI-17 CPI-17
GTPRho
GEFs ?
AA
MBS MBS
P
inactive activeM20 M20 catcat
MLC
P
MLC
G12/13
Figure 13: Régulation de la perméabilité paracellulaire par Rho. La régulation de la MLCP et de la
MLCK par Rho permet une modulation de l’activité contractile de la myosine et de l’ouverture des
jonctions serrées (Fukata et al., 2001).
En utilisant un inhibiteur spécifique de ROCK, le Y 27632 (Tada et al., 2001), et
une approche de transfection par un dominant négatif, mutant de ROCK sur des cellules
Caco-2, une réduction de la résistance trans-épithéliale (TER) corrélée à une
CHAPITRE 2 : EPITHELIUM DIGESTIF- ANATOMIE FONCTIONNELLE
47
augmentation de la perméabilité a été mise en évidence (Walsh et al., 2001). ROCK
régulerait donc la perméabilité paracellulaire en maintenant un cytosquelette d'actino-
myosine dynamique au pôle apical des cellules épithéliales via deux processus: l’un en
phosphorylant la protéine inhibitrice (CPI 17) de la myosine-phosphatase (MP) qui
inactive cette dernière, l’autre en phosphorylant directement la MLC (Fukata et al.,
2001)
CHAPITRE 3 : LA DOULEUR VISCERALE
48
CHAPITRE 3 : LA DOULEUR VISCERALE
1. INTRODUCTION
1.1. Définition
1.2. Propriétés de la douleur viscérale
1.3. Nature du stimuli
2. MECANISMES PERIPHERIQUES DE LA NOCICEPTION
2.1. Les récepteurs à la douleur ou nocicepteurs
2.2. Neuromédiateurs de la nociception
3. MECANISMES CENTRAUX DE LA NOCICEPTION
3.1. Au niveau spinal
3.1.1. Trajet des fibres afférentes sensitives viscérales
3.1.2. Neurones de la corne dorsale de la moelle épinière
3.1.3. Mécanisme de sensibilisation au niveau spinal
3.2. Au niveau supra-spinal
3.2.1. Faisceaux ascendants et structures supra-spinales de la
nociception
3.2.2. Structures corticales
4. SYSTEMES ENDOGENES MODULANT LA DOULEUR
4.1. Contrôles descendants d’origine supra-spinale
4.1.1. Contrôles inhibiteurs descendants
4.1.2. Contrôles excitateurs descendants
4.2. Modulation au niveau spinal
4.3. Modulation au niveau périphérique
CHAPITRE 3 : LA DOULEUR VISCERALE
49
LA DOULEUR VISCERALE
1. Introduction
1.1. Définition
La douleur peut être qualifiée de signal d’alarme qui met en jeu des reflexes de
protection et de défense chez les mammifères. En plus des modalités sensorielles, la
douleur constitue une expérience personnelle et subjective impliquant non seulement
une composante neurophysiologique mais aussi une composante affective et cognitive.
En 1979, l’Association Internationale pour l’étude de la Douleur (IASP : International
Association for the Study of Pain) adopte la définition suivante «la douleur est une
expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, associée à une lésion tissulaire,
réelle ou potentielle, ou décrite en termes d’un tel dommage». La perception de la
douleur ne peut jamais être prouvée mais présumée sur un faisceau d’arguments qui se
fondent sur une cause probable, un contexte et des changements de comportement. Il a
été dès lors suggéré que le terme de nociception était plus approprié pour évaluer la
perception douloureuse. La nociception dépend de l’intégrité de l’appareil sensoriel, des
récepteurs qui sont impliqués dans la réponse aux stimuli douloureux, de la transmission
et de l’intégrité de cette information par la moëlle, et enfin de sa projection au niveau du
cerveau du sujet conscient.
1.2. Propriétés de la douleur viscérale
La douleur viscérale est typiquement diffuse et difficile à localiser. Elle est
souvent projetée aux structures cutanées et cette irradiation somatique rend le diagnostic
topographique difficile. La caractérisation de la douleur viscérale est souvent source de
difficultés pour l’expérimentateur ce qui explique pourquoi elle reste encore
CHAPITRE 3 : LA DOULEUR VISCERALE
50
mystérieuse sur bien des points (Cambier, 1979). Parmi ces difficultés, deux doivent
être plus particulièrement mises en avant:
• la caractérisation de la douleur viscérale chez l’homme est malaisée et
imprécise. Parfois, la notion même de sensations douloureuses pose problème : les
sensations de gène et d’inconfort, particulièrement fréquente dans le territoire viscéral,
peuvent être ressenties chez certains sujets comme de véritables douleurs.
• les stimuli douloureux viscéraux sont difficiles à mettre en jeu et à reproduire
dans des conditions expérimentales, contrairement à leurs homologues somatiques.
Cette difficulté a conduit à distinguer les stimuli douloureux, qui provoquent une
douleur, des stimuli nociceptifs, qui induisent des réactions pseudo-affectives sans
évoquer forcément une sensation douloureuse.
Classiquement, on admet qu’il existe deux types de douleur rapportée, l’hyperalgésie
primaire et secondaire, étant définies suivant le type de localisation par rapport au site
de lésions. L’une est limitée aux métamères correspondant au viscère pathologique
décrite par un phénomène d’hyperalgésie primaire avec un abaissement du seuil. Elle
est caractérisée par une augmentation des réponses à des stimuli mécaniques,
thermiques et est lié à une sensibilisation des nocicepteurs périphériques. Les autres
nocicepteurs, beaucoup plus étendues, sont associées à l’hyperalgésie secondaire. En
revanche, celle-ci est définie par une augmentation des réponses uniquement à des
stimuli mécaniques. L’hyperalgésie secondaire semble être liée à un accroissement de la
réactivité de certains neurones du système nerveux central qui ont été «sensibilisés» par
l’activation initiale des nocicepteurs. Il est aussi important de noter que, souvent dans le
domaine de la douleur viscérale, l’apparition d’une inflammation de la muqueuse
provoque un phénomène d’allodynie : c'est-à-dire qu’une stimulation mécanique,
n’étant normalement pas douloureuse, le devient par suite de l’irritation chimique de la
muqueuse (Figure 14).
CHAPITRE 3 : LA DOULEUR VISCERALE
51
1.3. Nature des stimuli nociceptifs
Un parallèle est généralement établi entre sensation spécifique et sensation
douloureuse d'une part, et entre sensation générale et sensation non douloureuse d'autre
part. La douleur est souvent considérée comme le seul type possible de sensation
spécifique allant de la sensation modérément désagréable à l'inconfort intense. S'il est
vrai que la douleur est l'unique sensation engendrée par certains viscères comme la
vésicule biliaire, les différentes partie du tube digestif (œsophage, estomac, intestin
grêle, côlon et rectum) peuvent donner lieu à des sensations non-douloureuses (Cervero,
1987). En 1988, Cervero propose alors qu'un stimulus nocif ne peut pas se définir
comme un stimulus provoquant des lésions, mais plutôt un stimulus entraînant une
douleur (Cervero, 1988).
Finalement, les stimuli viscéraux nociceptifs entrent dans deux catégories distinctes, en
fonction du lieu où s’exerce leur action :
• ceux qui agissent sur les terminaisons nerveuses elles mêmes. Ils comprennent la
distension et la contraction forte, résultant d’une cause externe (bol alimentaire,
obstruction, présence d’un corps étranger) ou d’une cause interne (formation de calculs,
inflammation de la muqueuse qui, secondairement entraîne des troubles de la motricité).
Figure 14 : Relation entre intensité et sensation (Gebhart, 1999).
CHAPITRE 3 : LA DOULEUR VISCERALE
52
• ceux qui agissent sur les récepteurs. Ils peuvent être la conséquence d’un
dysfonctionnement d’un viscère.
2. Mécanismes périphériques de la nociception
2.1. Les récepteurs à la douleur viscérale ou nocicepteurs
La présence de sensations douloureuses au niveau des viscères suppose
l'existence de récepteurs sensoriels, appelés encore nocicepteurs, capables d'être activés
par des stimuli périphériques. Des études histologiques n’ont pas identifié de structures
particulières différenciées pouvant être considérée comme nocicepteurs. Ceux-ci sont,
en effet, constitués par des terminaisons libres de fibres nerveuses amyéliniques
(extrémités distales de l’axone) constituant des arborisations plexiformes dans la paroi
des viscères. Ils sont donc distincts des récepteurs de la sensibilité générale ou
récepteurs somesthésiques (localisés dans les tissus cutanés, musculaires et articulaires).
Les nocicepteurs viscéraux se rencontrent dans la totalité des organes internes.
Toutefois, suivant leur localisation (sous muqueuse, musculeuse ou muqueuse), ils
donnent naissance à des douleurs différentes (torsion, crampes ou brûlures). En général,
il semble que la proportion des récepteurs sensibles à des stimuli nociceptifs par rapport
aux récepteurs qui répondent à des stimuli physiologiques soit plus élevée dans la
séreuse que dans la musculeuse et la muqueuse.
Les douleurs observées lors de la mise en tension de viscères creux (côlon) ou de
certains canaux (hépatique et néphritique) évoquent la participation des
mécanorécepteurs (fibres A∂ ou fibres C) décrits dans ces divers organes (Floyd et al.,
1976; Iggo, 1955; Mei, 1970). Les terminaisons des fibres C sont essentiellement
localisées dans la couche musculaire intestinale, la séreuse et le mésentère. Celles des
fibres A∂ sont localisées dans la muqueuse (Sengupta and Gebhart, 1994). Ces
récepteurs sont activés lors de la distension ou de la contraction modérée des viscères et
accroissent leurs décharges avec l'augmentation de la stimulation (Zimmermann, 1999).
Ces fibres afférentes à faible seuil représentent envrion 75 % de la population
d’afférences viscéales. Les autres fibres afférentes viscérales (20 à 25 %) représentent
des caractéristiques de haut seuil à des stimlations mécaniques. Ces récepteurs sont
alors qualifiés de recepteurs polymodaux. En général, les afférences viscérales, telles
CHAPITRE 3 : LA DOULEUR VISCERALE
53
que celles provenant du côlon et empruntant les nerfs splanchniques, ont été identifiées
comme étant de type polymodal, donnant des réponses excitatrices à la bradykinine, au
chlorure de sodium hypertonique, à l'ischémie et à la distension colorectale (Blumberg
et al., 1983; Haupt et al., 1983).
Il existe des recepteurs silencieux dans les conditions normales ou lors de
stimulations de forte intensité qui présentent un seuil tellement élevé qu’ils ne peuvent
être activés que par des stimuli pathologiques ou dans des conditions d’inflammation
(Ness et Gebhart, 1990). Ces recepteurs décrits comme des nocicepteurs silencieux sont
répartis de façon ubiquitaire (Cervero et Janing, 1992). La stimulation non douloureuse
de ces récepteurs silencieux est à l’origine d’hyperalgésie et/ou allodynie observées
aussi bien dans les tissus viscéraux que dans les zones somatiques superficielles et
profondes (Cervero and Janig, 1992).
Ces récepteurs viscéraux agiraient en parallèle pour transmettre les évènements
nociceptifs au système nerveux central (SNC). Il se pourrait que l'activation des
nocicepteurs viscéraux spécifiques soit à l'origine des douleurs viscérales définies,
aiguës et non étendues, alors que les formes vagues et sourdes d'inconfort seraient dues
à la stimulation générale des récepteurs viscéraux non spécifiques (Cervero, 1991).
2.2. Neuromédiateurs de la nociception
La naissance du message douloureux est liée à la libération locale de substances
algogènes capables d’activer les différents nocicepteurs. Ces substances algogènes,
neuropeptides ont été identifiés dans les fibres afférentes viscérales et nous pouvons
répertorier la substance P (SP), le calcitonin gene-related peptide (CGRP), la
somatostatine, la cholecystokine (CCK) , le vaso-intestinal peptide (VIP) , la peptide
histidine méthionine (PHM), le neuropeptide Y (NPY), la gastrine, la neurotensine
(NT), les enképhalines (ENK) et les pro-dynorphines (Chayvialle et al., 1980; Chery-
Croze et al., 1988; Molander et al., 1987; Mulderry et al., 1985; Schultzberg et al.,
1980). Ces neuropeptides sont synthétisés dans les afférences digestives puis transportés
et sécrétés au niveau des extrémités centrales et périphériques des neurones (Levine et
al., 1993). L'intégration centrale des messages afférents et le type des réponses
efférentes qu'ils induisent dépendent de la nature des peptides libérés et de leur
interaction au niveau des sites post-jonctionnels (Figure 15).
CHAPITRE 3 : LA DOULEUR VISCERALE
54
Figure 15 : Substances algogènes impliquées dans l’activation/sensibilisation des nocicepteurs
Ces neuromédiateurs sont également libérés dans la paroi du tube digestif, soit
par les dendrites des neurones intrinsèques, soit directement par les axones des fibres
afférentes via une sécrétion "antidromique" (réflexe d'axone). Les neuromédiateurs ainsi
libérés participent à des fonctions effectrices (vasorégulation, sécrétion, contraction ou
relaxation du muscle lisse digestif, réaction inflammatoire,...) et modulent à leur tour
l'activité des récepteurs sensitifs. La complexité de ces phénomènes rend compte de
certains effets parfois contradictoires de ces peptides sur la viscéro-perception. Ainsi, la
SP peut avoir, en fonction de la voie utilisée, une action analgésique ou hyperalgésique
(Frederickson et al., 1978) et la sérotonine se comporte comme un médiateur
antinociceptif au niveau des centres médullaires et nociceptif au niveau périphérique
(Cramer et al., 1989)..
3. Mécanismes centraux de la nociception
3.1. Au niveau spinal
3.1.1. Trajet des fibres afférentes sensitives viscérales
Après avoir emprunté un trajet nerveux périphérique, l’influx nociceptif se dirige
vers la moelle épinière. La majorité des fibres périphériques afférentes possèdent un
Neuromédiateurs
Libération de substances pro-nociceptives
(SP, CGRP…)
Libération de substances
pro-nociceptives (SP, CGRP…)
CHAPITRE 3 : LA DOULEUR VISCERALE
55
corps cellulaire situé sur la racine dorsale au niveau du ganglion rachidien. Les
afférences de la vessie ou du côlon empruntent la voie parasympathique afin de
transmettre les messages douloureux en provenance des viscères (Jänig, 1993). Il existe
une organisation spatiale des fibres sensitives en fonction de leur destinée médullaire et
l’existence ou non d’une gaine de myéline. Elles se séparent en deux groupes à
l’approche de la moëlle épinière : un contingent de grosses fibres Aα/β amyélinisés
prend la position dorso-médiane dans la racine, alors que les fibres Aδ et C occupent la
position ventro-latérale de la racine, cheminant ensuite dans la voie de Lissauer (Figure
16A).
La transmission de l’information est donc assurée par les fibres sensitives Aδ et
C, en rappelant que les fibres Aβ transmettent les signaux qui déclenchent les sensations
tactiles et proprioceptives. Les fibres afférentes viscérales se terminent dans les couches
superficielles I (couche marginale de Waldeyer) et II (substance gélatineuse de Roland)
de la corne dorsale spinale, aussi autour du canal épendymaire mais surtout au niveau de
la couche V, constitué de neurones convergents, appelés ainsi en raison d’une véritable
convergence anatomique d’afférentes nociceptives cutanées, musculaires et viscérales.
Les terminaisons des fibres afférentes sont considérées en fonction de leur subdivision
cytoarchitectonique de la substance grise médullaires (Rexed, 1954). Cette lamination
de Rexed permet de distinguer 9 couches orientées dans le sens dorso-ventral et la
couche X formant la région périépendymaire (Figure 16B).
Figure 16 : (A) Entrée des fibres nerveuses dans le système nerveux central (d’après Fields, 1987)
(B) Les différentes couches de la substances grise médullaire (d’après Rexed, 1954)
A B
CHAPITRE 3 : LA DOULEUR VISCERALE
56
De plus, dans la moelle, les projections des afférences viscérales établissent
aussi des connexions avec les soma et les dendrites des neurones pré-ganglionnaires
sympathiques et parasympathiques. Même si l'évidence des connexions
monosynaptiques entre les neurones viscéraux afférents et efférents est rare, la
proximité des voies afférente et efférente a sans nul doute une implication
physiologique dans l'organisation des mécanismes réflexes autonomes (De Groat,
1986).
3.1.2. Neurones de la corne dorsale de la moelle épinière
La sensation produite par l'activation des afférences viscérales est ressentie au
niveau des structures somatiques et de manière mal localisée. L'interprétation
physiologique de cette douleur projetée est basée sur l'intégration viscéro-somatique,
c'est-à-dire la convergence des messages provenant des viscères et des structures
somatiques vers les neurones de second ordre spinaux dont l'activation conduit à une
douleur somatique (Cervero, 1991). La convergence des messages viscéraux et
somatiques sur les neurones de la moelle a été largement décrite dans la littérature
(Besson and Chaouch, 1987; Cervero, 1987). On peut distinguer deux types de neurones
de second ordre dans la moelle thoracique :
• les neurones somatiques qui peuvent être excités par la stimulation de récepteurs
cutanés et sous-cutanés,
• les neurones viscéro-somatiques qui répondent à la stimulation des structures
somatiques mais aussi qui peuvent être commandés par la stimulation des viscères
(Cervero, 1988).
L'existence d'un nombre significatif de neurones de la moelle ou d'une voie
sensorielle recevant exclusivement des messages viscéraux n'a pas pu être démontrée.
Tous les neurones somatiques et viscéro-somatiques peuvent être excités par la
stimulation naturelle des champs récepteurs somatiques, mais la nature des stimuli
efficaces diffère entre les deux groupes. La majorité des cellules somatiques est
exclusivement commandée par des stimulations de faible intensité comme le toucher ou
l'effleurement (mécanorécepteurs). En revanche, la plupart des neurones viscéro-
somatiques peuvent être activés exclusivement par des stimuli nociceptifs comme le
CHAPITRE 3 : LA DOULEUR VISCERALE
57
pincement ou la chaleur (nocirécepteurs) ou bien conjointement par des stimuli
nociceptifs et des stimuli de bas seuil (multirécepteurs).
L'étude des propriétés du message des neurones viscéro-somatiques, de leurs
projections ascendantes ainsi que la nature et l'ampleur de leur contrôle supra-spinal a
conduit à regrouper les neurones viscéro-somatiques en deux grandes catégories
(Cervero, 1991; Mayer et Raybould, 1990) :
• les neurones viscéro-somatiques à champ récepteur viscéral large : ils sont
encore désignés sous les termes de "neurones à convergence", "neurones polymodaux",
"neurones multiréceptifs" ou "neurones nociceptifs non spécifiques". Ils sont soumis à
des contrôles inhibiteurs et excitateurs descendants. Ces neurones représentent le plus
grand groupe de neurones viscéro-somatiques. Ils sont localisés dans les structures
profondes des cornes dorsales et ventrales et ont des champs récepteurs multiréceptifs.
Ils peuvent discriminer le caractère nociceptif ou non nociceptif du stimulus sur la base
de la fréquence de décharge de la réponse. Ce même paramètre permet aussi le codage
de l'intensité de la stimulation nociceptive elle-même.
• les neurones viscéro-somatiques à champ récepteur viscéral restreint : ils sont
encore désignés sous le terme de "neurones nociceptifs spécifiques". Ils sont soumis à
un contrôle inhibiteur descendant. Ils sont peu nombreux, localisés dans la corne dorsale
superficielle et sont sensibles uniquement à des stimulations nociceptives viscérales
mécaniques et/ou thermiques. Ces neurones se projettent dans le cerveau via les voies
spino-thalamiques. Ils sont soumis aux contrôles inhibiteurs segmentaires et à
l'inhibition descendante d'origine supra-spinale. Ils peuvent être inhibés par la
stimulation électrique du noyau du raphé. Ces cellules sont de bons candidats pour un
système de transmission qui pourrait assurer les effets sensoriels immédiats résultant de
la stimulation douloureuse des viscères.
3.1.3. Mécanismes de sensibilisation au niveau spinal
L’application d’un stimulus douloureux périphérique induisant une douleur
provoque au niveau de la corne dorsale la libération de neurotransmetteurs soit par les
fibres afférentes, sait que les neurones spinaux ou les fibres descendantes. Les
principaux neurotransmetteurs qui véhiculent l’information entre les afférences
nociceptives et les neurones nociceptifs spinaux sont les neuropeptides tels que les
CHAPITRE 3 : LA DOULEUR VISCERALE
58
tachykinines (SP, NKA, NKB), le CGRP, la somatostatine, le VIP, la galanine, la
bombésine, la NT mais aussi les acides aminés excitateurs (le glutamate ou l'aspartate)
(Figure 17).
Figure 17 : Médiateurs et récepteurs identifiés au niveau des neurones de la corne dorsale de la
moelle épinière et impliqués dans la transmission des messages nociceptifs (Bueno L. et al., 2000).
AMPA : acide-γ-amino-3-hydroxy-5-methyl-4-isoxazole ; CGRP : calcitonin gene-related peptide ;
CGRP1 : récepteur au CGRP de type 1 ; GABAA : récepteur à l'acide γ-aminobutyrique de type A ; NKA
: neurokinine A ; NKB : neurokinine B ; NMDA : N-méthyl D-aspartate ; NK1, NK2, NK3 : récepteurs
aux tachykinines de type 1, 2 et 3 ; 5-HT1 et 5-HT3 : récepteurs à la sérotonine de type 1 et 3 ; SST3 :
récepteur à la somatostatine de type 3 ; SP : substance P ; VIP : Vasoactive intestinal polypeptide.
Il a été largement démontré que les fibres afférentes amyéliniques A∂ et C
peuvent être activées par de nombreux stimuli nociceptifs qu'ils soient de nature
chimique, mécanique, thermique ou électrique, et induire une libération de SP à
l'intérieur de la corne dorsale (Donnerer et al., 1993; Duggan et al., 1988; Holland and
Goldstein, 1990; Kantner et al., 1985; Kuraishi et al., 1989; Schaible et al., 1990).
Plusieurs études ont montré que l'injection intrathécale de SP induit des comportements
évoquant la douleur (Gamse and Saria, 1986; Hylden and Wilcox, 1981; Piercey et al.,
1981) et une diminution du seuil de douleur chez l'animal (Hylden et Wilcox, 1983).
Les récepteurs à la SP ont été essentiellement localisés au niveau postsynaptique des
CHAPITRE 3 : LA DOULEUR VISCERALE
59
neurones de la corne dorsale et des motoneurones (Helke et al., 1986) produisant une
dépolarisation au niveau des neurones ascendants (ou neurones de second ordre) de la
corne dorsale. La SP joue ainsi le rôle de neuromodulateurs des influx nociceptifs à
travers les fibres afférentes primaires, en agissant préférentiellement sur les récepteurs
NK1 (Fleetwood-Walker et al., 1990).
La présence du CGRP dans le ganglion trigéminal et dans les ganglions
rachidiens, connus pour relayer les informations nociceptives de la périphérie vers le
SNC, a suggéré également son implication dans la perception et/ou la modulation de
l'information nociceptive, hypothèse renforcée par sa co-localisation avec la SP (Levine
et al., 1993). Cependant, son rôle dans les mécanismes de la douleur reste encore
controversé. En effet, il a été observé que le CGRP, administré par voie
intracérébroventriculaire (ICV), aurait une action antinociceptive (Candeletti et Ferri,
1990; Pecile et al., 1987) alors qu'administré par voie intrathécale ou en périphérie, le
CGRP est un transmetteur algogène, directement ou indirectement en synergie avec la
SP (Oku et al., 1987; Yu et al., 1994).
Outre la SP et le CGRP, les acides aminés excitateurs, tels que le glutamate et
l'aspartate, jouent aussi un rôle-clé dans la transmission des informations nociceptives
au niveau de la corne dorsale de la moelle épinière (Dickenson, 1994; Watkins et al.,
1990). Les acides aminés excitateurs agissent par l'intermédiaire des récepteurs de type
N-méthyl-D-aspartate (NMDA) et non-NMDA (le récepteur acide-α-amino-3-hydroxy-
5-méthyl-4-isoxazole-AMPA, les récepteurs métabotropiques et le récepteur au
kaïnate). L'existence d'antagonistes sélectifs de ces différents récepteurs a permis
d'élucider en partie leur rôle fonctionnel dans les processus spinaux de la douleur
(Watkins et al., 1990). Les récepteurs NMDA ont un rôle clé dans les états de douleur
chroniques et les phénomènes d'hyperalgésie et/ou d'allodynie (Coderre, 1993;
Dickenson, 1994). En effet, la participation de ces récepteurs dans le phénomène de
"wind-up", qui correspond à l'augmentation progressive de la décharge cellulaire en
réponse à des stimuli électriques identiques mais réitérés (Mendell, 1966), a largement
été montrée et étudiée, et ceci dans différents modèles de douleur neuropathique,
d'inflammation viscérale ou encore d'inflammation au niveau articulaire (Benett, 1994;
Urban et Gebhart, 1998). La stimulation répétée à intensité constante des fibres de type
C induit une réponse initiale des neurones de la corne dorsale de la moelle qui est
CHAPITRE 3 : LA DOULEUR VISCERALE
60
médiée par les récepteurs AMPA. Après un certain nombre de stimulations, l'action des
neurokinines au niveau des récepteurs NK1 et NK2 postsynaptiques entraîne la mise en
jeu des récepteurs NMDA, induisant ainsi un phénomène de "wind-up". L'amplification
de la réponse peut donc sous-tendre l'hyperalgésie et l'allodynie dans certains
syndromes douloureux. Récemment, l'implication des récepteurs AMPA spinaux a été
montrée dans la médiation des messages nociceptifs d'origine viscérale (Coutinho et al.,
1996; Song et Zhao, 1999).
L’implication indirecte d’un autre médiateur, le monoxyde d’azote (NO) dans la
transmission prolongée des messages nociceptifs a été rapporté dans la littérature (Haley
et al., 1992; Meller et Gebhart, 1993), en particulier dans les états de douleur chronique,
participation associée à l'activation des récepteurs NMDA (Malmberg et Yaksh, 1993;
Radhakrishnan et Henry, 1993). Il a été proposé que l'activation des récepteur NMDA
associée à un courant Ca2+ puisse générer du NO. Il pourrait ainsi agir soit comme un
transmetteur rétrograde influençant les neurones présynaptiques, soit sur les cellules
gliales adjacentes, soit sur les neurones postsynaptiques.
Enfin, il existe également d’autres peptides modulant la transmission de
messages nociceptifs : comme de la somatostatine (Mollenholt et al., 1988) et la
galanine (Cridland et Henry, 1988; Post et al., 1988). Ces peptides ont essentiellement
une fonction inhibitrice au niveau de la corne dorsale, même si quelques études
montrent le contraire.
3.2. Au niveau supraspinal
3.2.1. Faisceaux ascendants et structures supra-spinales de la
nociception
A partir des relais de la corne dorsale, s’organisent des circuits reflexes spinaux
par l’intermédiaire de chaînes d’interneurones. Le message nociceptif se poursuit alors
par les voies spinales ascendantes jusqu’aux centres supraspinaux via les neurones de
2ème ordre. Deux voies principales vehiculent le message nociceptif (Figure 18) :
• la voie spinothalamique latérale
• la voie spinothalamique médiane ou spinoréticulaire
CHAPITRE 3 : LA DOULEUR VISCERALE
61
Figure 18 : Voies de la douleur : faisceaux spinothalamique latéral et médial
Faisceau spinothalamique latéral
Au niveau lombaire, les neurones spinothalamiques sont essentiellement
localisés au niveau de trois zones : la lame I (contenant les fibres Aδ), les lames IV et V,
et les régions les plus ventrales (substance grise et corne antérieure). Cette voie se
termine au niveau de trois zones du thalamus : la région ventro-postéro-latérale,
postérieure et médiane qui relaye ensuite l’information vers le cortex sensoriel. La
rapidité de conduction des fibres Aδ et les champs récepteurs de la voie
spinothalamique sont responsables de la localisation et de la perception de l’intensité de
la douleur (Berkley, 1980; Craig et Burton, 1981; Peschanski et al., 1983).
Faisceau spinoréticulaire
Ce faisceau se compose surtout des fibres C qui transmettent la douleur lente et
diffuse. Ses synapses s’articulent avec les noyaux de la formation réticulée du tronc
cérébral et les noyaux thalamiques médians. Les messagers afférents sont ensuite
transmis vers le cortex frontal et le système limbique, deux régions responsables des
émotions et de la mémoire. La faible vitesse de conduction des fibres C, le caractère
1er
relais spinal
2eme
relais thalamique
Tronc cérébral
CHAPITRE 3 : LA DOULEUR VISCERALE
62
diffus des grands champs récepteurs ainsi que les structures supérieures impliquées dans
cette voie en font une candidate type pour la perception de la composante désagréable
de la douleur.
D’autres voies ascendantes et structures impliquées dans la nociception ont été
nouvellement décrites :
• Le faisceau spino-parabrachio-amygdalien. Cette voie joue également un rôle
important dans la transmission des messages douloureux vers les centres supérieurs
(Bernard et Besson, 1990). Située dans la partie dorsolatérale du pont, le noyau
parabrachial est un site de projection majeur des neurones nociceptifs spécifiques de la
couche I de la corne dorsale de la moelle. Ces neurones sont activés par des stimulations
cutanées, mais également par des stimulations viscérales. Ils se projettent au niveau du
noyau central de l'amygdale.
• Le faisceau spino-parabrachio-hypothalamique. La partie parabrachiale de
cette voie, parallèle à la précédente, relaie au niveau du noyau parabrachial
mésencéphalique, où les caractéristiques des réponses neuronales sont comparables à
celles décrites pour le niveau pontique (Bester et al., 1995). Les sites de projection ont
été localisés dans le noyau ventro-médian de l'hypothalamus. Compte tenu de la densité
de ces projections, cette voie pourrait jouer un rôle majeur dans les composantes
végétatives et endocriniennes de la douleur.
En résumé :
Figure 19 : Les différentes voies de la douleur et ses composantes.
Les voies de la douleur et les composantes
Faisceau spino-thalamique latéral
via la région ventro-postero-laterale thalamique et le cortex
Transmission des aspects sensori-discriminatifs Reconnaissance des caractères physiques de la douleur
Faisceau spino-réticulaires via les formations réticulées et
cortex
Assure des liens entre douleur et vigilance
Faisceau spino-parabrachio-amygdalien
Notau amygdalien (système limbique)
Perception de la composante affective et émotionnelle de la douleur
Faisceau spino-mésencéphalique
Projection sur la substance grise péri-aqueducale
DOULEUR
Contrôle analgésique endogène des messages nociceptifs
Faisceau spino-parabrachio-
hypothalamique Projection sur la
substance grise péri-aqueducale
Rôle dans les composantes végétatives et endocriniens de la douleur
CHAPITRE 3 : LA DOULEUR VISCERALE
63
3.2.2. Structures corticales
L’information nociceptive est transmisse du thalamus au cortex cérébral via les
neurones de 3ème ordre. Le thalamus est un lieu de convergence de multiples voies
nociceptives directes ou indirectes. En fait, l’information véhiculée par les faisceaux
spinaux ascendants se projette respectivement sur :
• les noyaux du thalamus postérieur avant d’être envoyée directement vers le
cortex somatosensoriel. Ces structures interviennent donc dans le codage,
l’identification et la localisation du stimulus nociceptif. Cette voie est ainsi responsable
de l’aspect sensori-discriminatif de la douleur.
• la substance réticulée du tronc cérébral et les noyaux du thalamus médian
comportant ensuite des vastes projections sur le cortex pré-frontal, les structures
limbiques, l’hypothalamus, le striatum… Cette voie de conduction lente est responsable
après stimulation nociceptive, de la douleur sourde et mal systématisée (non-
discriminative). Elle met en jeu des comportements d’éveil et de reflexe. Elle est ainsi à
l’origine des comportements affectifs et cognitifs de la sensation douloureuse.
Finalement, il est possible de distinguer au sein des afférences nociceptives 2 voies
anatomiques empruntant, d’une part un système latéral et, d’autre part un système
médian (Figure 20).
CORTEX FRONTAL
HYPOPHYSE
NOYAUX HYPOTHALAMIQUES
NOYAUX THALAMIQUES
Figure 20 : Projections cérébrales des voies nociceptives
CHAPITRE 3 : LA DOULEUR VISCERALE
64
4. Systèmes endogènes modulant la douleur
Les organismes vivants sont dotés d’une capacité à moduler les sensations
douloureuses. Le contrôle de la douleur est alors défini par le terme d’antinociception.
La transmission de l’information douloureuse est contrôlée et modulée à plusieurs
niveaux du système nerveux central (corne dorsale spinale, tronc cérébral, thalamus…).
Cette modulation apparaît hiérarchiquement organisée par un système de contrôle
descendant de la douleur pouvant être classé selon l’origine spinale ou supraspinale. Ces
différents sites se situent (Figure 20)
• au niveau supraspinal, regroupant les facteurs émotionnels et les contrôles
inhibiteurs descendants ;
• au niveau de la moëlle épinière, où se trouvent les systèmes descendants
inhibiteurs et excitateurs et les contrôles segmentaires ;
• au niveau des ganglions prévertébraux recevant les messages de la périphérie et
du SNC ;
• et, enfin, au niveau des neurones sensoriels.
Cortex cérébral
MOELLE EPINIERE
MESENCEPHALLE
Voie nociceptive Voie antinociceptive
Corne dorsale
Thalamus
SGPA
NRM LC Formation réticulée
Aδ C
Glutamate Aspartate SP CGRP
Opioïdes NE 5-HT GABA ACh
Médiateurs
Nociceptifs : Antinociceptifs :
MEDULLA
Figure 20 : Scématisation des voies nociceptives et antinociceptives
CHAPITRE 3 : LA DOULEUR VISCERALE
65
4.1. Contrôles descendants d’origine supraspinale
La modulation descendante en provenance du cortex peut être transmise
directement à la moelle épinière par l'intermédiaire, soit du tractus cortico-spinal, soit
d'un relais au niveau du tronc cérébral. Les voies descendantes modulant ainsi les
sensations viscérales peuvent être, soit excitatrices, soit inhibitrices. L'origine des
contrôles est située dans le mésencéphale au niveau de la substance grise périaqueducale
(SGPA) et dans la médulla au niveau du noyau du raphé magnus (NRM) et du noyau
latéral de la formation réticulée (Basbaum et Fields, 1984; Cervero et al., 1985; Gebhart
et Ness, 1991).
4.1.1. Contrôles inhibiteurs descendants
Ils s'exercent principalement à partir de certaines régions du tronc cérébral dont
les neurones sont à l'origine des voies inhibitrices descendantes. Initialement, il a été
mis en évidence, chez le rat, que la stimulation de la substance grise périaqueducale
(SGPA) entraîne des effets analgésiques importants (Reynolds, 1969). Ces effets ont
principalement pour origine la région ventrale de la SGPA, riche en corps cellulaires
sérotoninergiques (Oliveras et al., 1974). D’autres noyaux du raphé au niveau du pont et
du bulbe exercent également des effets analgésiques extrêmement puissants.
Les systèmes descendants sont très complexes. Schématiquement, il faut retenir
la participation inhibitrice des voies bulbo-spinales sérotoninergiques dont l’implication
a été démontrée. D’autres systèmes inhibiteurs peuvent intervenir comme le système et
noradrénergique, mais les études comportementales restent insuffisantes, ou encore les
endorphines. En effet, l'administration de naloxone réduisant les effets analgésiques
d’un pincement au niveau des pattes induits par la stimulation de la subtance grise
périaqueducale (Akil et al., 1976) ou le noyaux raphé magnus (Oliveras et al., 1977),
suggèrent une libération d'endorphines.
Ainsi, différents auteurs ont proposé l'existence d'un système analgésique endogène
dans lequel SGPA et NRM feraient partie d'une boucle de rétroaction négative mise en
jeu par des stimulations et entraînant en retour l'inhibition de la transmission des
messages nociceptifs au niveau médullaire. Dans ce cas, certains neurones nociceptifs
de la corne dorsale qui possèdent un champ excitateur périphérique bien localisé
CHAPITRE 3 : LA DOULEUR VISCERALE
66
peuvent être inhibés par des stimulations nociceptives appliquées sur n'importe quelle
partie du corps de l'animal.
La morphine pourrait également renforcer l'activité des contrôles inhibiteurs
descendants. En effet, l’effet analgésique induit par administration de morphine au
niveau de la SGPA ou du NRM est similaire à celle induite par stimulation de la SGPA
et du NRM ce qui renforce cette hypothèse. Néanmoins, la démonstration d’un
renforcement des contrôles inhibiteurs par la morphine reste très controversée (Le Bars
et al., 1983).
Figure 21 : Schéma représentant les voies majeures impliquées dans la médiation de l'anti-
nociception descendante (Mayer et Gebhart, 1994). A6 : locus coeruleus ; NE : noradrénaline ; PAG :
periaqueducal gray (substance grise périaqueducale) ; RVM : rostroventral medulla (moelle
rostroventrale) ; * sensibilité aux opioïdes.
4.1.2. Contrôles excitateurs
Alors que le rôle et les mécanismes des voies descendantes inhibitrices ont été
très étudiés (Fields, 1992 ; Maier et al., 1992), le concept de systèmes descendants
facilitant la douleur n'a pas été élucidé. Cependant, plusieurs études ont montré que
l'activité des neurones de la corne dorsale, chez le singe éveillé, peut augmenter avant
même que le stimulus nociceptif ne soit appliqué (Duncan et al., 1987).
La stimulation afférente vagale, en plus de son implication dans les mécanismes
descendants inhibant la douleur (Randich et Gebhart, 1992), peut faciliter les réflexes
Stress Douleur Exercice Peur
Stimulation viscérale
Perception de la douleur
Tractus ascendant - spinothalamique - spinomésencéphalique - spinoréticulaire
Stress Douleur Exercice Peur
Stimulation viscérale
Perception de la douleur
Tractus ascendant - spinothalamique - spinomésencéphalique - spinoréticulaire
CHAPITRE 3 : LA DOULEUR VISCERALE
67
nociceptifs et les réponses des neurones de la corne dorsale de la moelle épinière
(neurones spino-thalamiques) à des stimuli nociceptifs somatiques et viscéraux
(Randich and Gebhart, 1992; Ren et al., 1991a). L'activation directe des neurones du
bulbe rachidien rostro-ventral facilite la transmission nociceptive spinale (Zhuo et
Gebhart, 1991; Zhuo et Gebhart, 1992).
Alors que la modulation inhibitrice descendante du tronc cérébral est généralement
contenue dans la moelle épinière dorso-latérale, la modulation excitatrice, activée par la
stimulation afférente vagale ou l'activation des neurones du bulbe rachidien rostro-
ventral, descend dans la moelle épinière ventrale (Randich et Gebhart, 1992; Ren et al.,
1991a; Ren et al., 1991b; Zhuo et Gebhart, 1991; Zhuo et Gebhart, 1992).
Les médiateurs impliqués dans la modulation des neurones de la corne dorsale
par les voies descendantes incluent : la noradrénaline via les récepteurs α2
adrénergiques, la 5-HT interagissant avec les récepteurs 5-HT1, 5-HT2 et 5-HT3
(Danzebrink et al., 1991), et les peptides opioïdes interagissant avec les récepteurs µ
(Basbaum et al., 1984; Fields et al., 1989).
4.2. Modulation au niveau spinal
L'interaction des activités afférentes entre les fibres de gros et de fin diamètre au
niveau de la corne dorsale de la moelle épinière est connue depuis longue date
(Noordenbos, 1959). Ce contrôle médullaire est illustré par la "théorie du portillon
médullaire", élaborée en 1965 par Wall et Melzack, selon laquelle la transmission des
messages nociceptifs est réglée par un effet de balance entre des influences excitatrices
(d'origine périphérique) et des influences inhibitrices (d'origine périphérique ou supra-
spinale). Des interneurones situés dans les couches II et III de la corne dorsale de la
moelle inhibent la transmission des influx nociceptifs vers les couches plus profondes,
par une inhibition présynaptique des afférences. A la manière d'un portillon, ces
interneurones réguleraient l'accès au SNC du flot global d'informations. Ainsi, les
afférences de gros diamètre (Aα et ß) augmenteraient l'activité de ces interneurones
(fermeture du portillon) tandis que l'activation des fibres fines (A∂ et C) déprimerait ce
tonus inhibiteur (ouverture du portillon). La douleur ne survient que lorsqu'il y a rupture
de cet équilibre.
CHAPITRE 3 : LA DOULEUR VISCERALE
68
4.3. Modulation au niveau périphérique
C'est au niveau périphérique que s'effectue la transmission, c'est-à-dire
l'ensemble des processus grâce auxquels un stimulus nociceptif, quelle que soit sa
nature, génère un potentiel de récepteur (dépolarisation locale des terminaisons
afférentes due à des modifications des conductances ioniques). Dès cette première
étape, de nombreux phénomènes de modulation peuvent intervenir.
Ces contrôles s'exercent soit directement sur le site, soit sur le corps cellulaire localisé
dans le ganglion rachidien. Dans les deux cas, il pourra en résulter une modification de
transfert des informations vers les centres.
Les systèmes efférents parasympathiques et sympathiques activent les cellules
effectrices intestinales (Janig et Mclachlan, 1992). Les messages centraux sont donc
fidèlement transmis aux organes et cela est à la base de la régulation précise des
fonctions organiques dans des conditions normales. Or, ces systèmes peuvent aussi
altérer la sensibilité des terminaisons nerveuses des fibres afférentes primaires
viscérales. En effet, la proximité de ces terminaisons nerveuses avec des cellules
immunitaires, des neurones intrinsèques et des cellules musculaires lisses, permet une
modulation de l'activité de ces terminaisons périphériques par son environnement.
Ainsi, les nerfs sympathiques et parasympathiques peuvent moduler l'activité motrice et
la tonicité de la paroi intestinale via le système nerveux entérique, augmentant ou
diminuant l'activité des tensio-récepteurs. L'activation des mastocytes entraîne la
libération locale de médiateurs pouvant alors sensibiliser les terminaisons des fibres
afférentes primaires. La libération, à la fois, de neuropeptides de ces terminaisons
nerveuses ("réflexe d'axone") et de cytokines des cellules immunitaires environnantes
peuvent également moduler l'activité des terminaisons nerveuses afférentes. Enfin, la
présence de récepteurs α-adrénergiques sur ces terminaisons nerveuses montre que
l'activité des fibres afférentes primaires peut être modulée directement par la
noradrénaline libérée par les fibres efférentes sympathiques (Mayer et Raybould, 1990).
Suivant la nature du stimulus (mécanique ou thermique) une importante batterie
de médiateurs est capable d’activer et sensibiliser les terminaisons (McMahon et al.,
2003). Ainsi, l’activation de récepteurs couplés à la protéine G, tels que les récepteurs à
la bradykinine (Cesare et al., 1996), aux prostaglandines (England et al., 1996), à
l’adénosine triphosphate (Tominaga et al., 2001) ou encore les recepteurs β2 adrenaline,
CHAPITRE 3 : LA DOULEUR VISCERALE
69
activent et sensibilisent également les terminaisons sensitives (Figure 22A). Suivant la
nature du stimulus ; différentes voies intracellulaires sont impliquées dans la
sensibilisation des afférences primaires. La protéine kinase A (PKA) (Khasar et al.,
1999; Aley et al., 1999), la protéine kinase C (PKC), ou encore les « extracellular
regulated kinase (ERK) » sont impliquées dans les phénomènes de sensibilisation (Aley
et al., 2001 ; Dai et al., 2002) (Figure 22B). Le recrutement de ces différentes voies
intracellulaires aboutit à la modulation, souvent par phosphorylation, des canaux
sodiques, potassiques ou calciques, modifiant ainsi la sensibilité des afférences
primaires (Gold et al., 1996; England et al., 1999) (Figure 22C).
CHAPITRE 3 : LA DOULEUR VISCERALE
70
Figure 22 : Modulation de la sensibilité des afférences sensitives. (A) Nature des stimuli capables de
sensibiliser les afférences primaires. (B) Représentation schématique des différentes voies intracellulaires
impliquées dans les mécanismes de sensibilisation des afférences primaires. (C) Illustration des différents
mécanismes effecteurs impliqués dans la réponse des afférences sensitives (Mc Mahon et al., 2004).
CHAPITRE 4 : STRESS ET FONCTIONS DIGESTIVES
71
CHAPITRE 4 : STRESS ET FONCTIONS DIGESTIVES
1. PHYSIOPATHOLOGIE DU STRESS
1.1. Définition
1.2. Physiologie du stress : "le syndrome d'adaptation"
1.2.1. L’axe corticotrope
1.2.2 L’axe catecholinergique
1.3. La protéine c-Fos activée par le stress
2. STRESS ET ALTERATIONS DES FONCTIONS DIGESTIVES :
TROUBLES FONCTIONNELLES INTESTINAUX
2.1. Stress et motricité intestinale
2.1.1. Les effets moteurs coliques du stress
2.1.2. Mécanismes impliqués dans les modifications motrices par le
stress
2.2. Stress et sensibilité viscérale
2.2.1. Les effets sensitifs digestifs du stress
2.2.2. Mécanismes impliqués dans les altérations de la sensibilité
viscérale par le stress
2.3. Stress et immunité
2.3.1. La composante inflammatoire
2.3.2. Mécanismes impliqués dans l’activation du système immunitaire
par le stress
2.4. Stress et perméabilité intestinale
2.4.1. Effet du stress sur la perméabilité épithéliale intestinale
2.4.2. Mécanismes impliqués dans les altérations de la perméabilité
3. PROBIOTIQUES ET TROUBLES FONCTIONNELS INTESTINAUX
3.1. Normalisation de la microflore, effets métaboliques
3.2. Effets immunomodulateurs et propriétés anti- inflammatoires
3.3. Effets neuro-immunomodulateurs
3.4. Quelques essais thérapeutiques et préventifs
CHAPITRE 4 : STRESS ET FONCTIONS DIGESTIVES
72
STRESS ET FONCTIONS DIGESTIVES
1. Physiopathologie du stress
1.1. Définition
La réaction de stress peut être définie comme l’ensemble des réponses de
l’organisme à une sollicitation de l’environnement mettant en jeu des mesures
compensatoires adaptées, correspondant au « Syndrome d’Adaptation Générale » ou
GAS (Seyle et Fortier, 1949). Le stress désigne ainsi la réponse de l’organisme aux
facteurs d’agression physiologiques et psychologiques, ainsi qu’aux émotions qui
nécessitent une adaptation. Quels que soient les agents ou processus physiques,
psychiques ou émotionnels, les principales réponses au stress sont étonnement
identiques et ciblent le maintien de l’homéostasie. En effet, les mécanismes de défense
biologique de l’organisme face à des évènements stressants conduisent à une réponse
comportementale, à l'activation de systèmes neuroendocriniens et neuro-humoraux
mettant en jeu l’axe corticotrope (axe hypothalamo-hypophyso-cortico-surrénalien) et le
système nerveux autonome (système nerveux sympathique et parasympathique) (Mayer
et Fanselow, 2003). Cependant, lorsqu’il y a un déséquilibre entre la capacité
d’adaptation et les exigences du milieu environnemental, la réaction de stress devient
pathologique, conduisant à l’apparition des troubles fonctionnels métaboliques, voire
lésionnels.
1.2. Physiopathologie du stress : "le syndrome d'adaptation"
Il existe trois phases successives constituant le « syndrome d'adaptation
générale » qui se traduit sur le plan biologique par des effets tels que l’hypertrophie du
CHAPITRE 4 : STRESS ET FONCTIONS DIGESTIVES
73
cortex surrénalien, les ulcères gastro-intestinaux, l’atrophie du thymus et des ganglions
lymphatiques, retrouvés quelle que soit la cause de stress. Ces trois phases sont :
• une phase d'alarme : celle de la perturbation; il s'agit de la première réaction
de défense de l'organisme avec stimulation du système neuro-endocrinien (axe
corticotrope). En effet, l'organisme déclenche une mise en garde générale caractérisée
par des modifications des paramètres biologiques (augmentation du débit cardiaque, de
la pression artérielle et de la résistance vasculaire, vasodilatation du système
musculaire, modification du métabolisme lipidique, modification de l'homéostasie,
augmentation de la vigilance)
• une phase d'adaptation ou de résistance : celle de la réaction. Les
mécanismes mis en jeu lors de la première phase se compensent ou s'inversent en
maintenant l'équilibre entre le système nerveux sympathique et parasympathique.
• une phase de décompensation ou d'épuisement : où la phase d'adaptation est
mise en échec. Le stress s'installe de façon durable, dramatisant la situation jusqu'à la
pathologie psychique ou somatique.
Figure 23 : Vue d'ensemble de la régulation neuroendocrinienne et neuro-humorale impliquée dans
la réponse au stress (Söderholm et Perdue, 2006). Le stress entraîne une activation de l'axe hypothalamo-
hypophyso-surrénalien (HPA) et des noyaux pontomédullaires (PMN), générant une réponse du système
nerveux autonome. La réponse au stress est modulée par un rétrocontrôle négatif des glandes surrénales
(cortisol) et des projections ascendantes monoaminergiques Le stress se traduit également par une
libération de cytokines en périphérie qui, à leur tour, peuvent agir comme agents stressants intéroceptifs.
Ach, acetylcholine; ACTH, adreno-corticotropic hormone; CRH, corticotropin-releasing hormone; NE,
norepinephrine; SGPA, substance grise périaqueducale; PVN, noyau paraventriculaire
Cortex Réponse comportementale
Amygdale
PVN SGPA
hypophyse PMN
Réponse autonomique NE, CRH, ACh
Réponse de l’axe HPA cortisol
Pathophysiologie viscerale
cytokines
CRH
ACTH - -
Adrenaline
CHAPITRE 4 : STRESS ET FONCTIONS DIGESTIVES
74
1.2.1. L'axe corticotrope
L’hypothalamus, l’hypophyse antérieure et le cortex surrénalien
représentent les structures engagées au cours de l’activation de l’axe corticotrope. La
composante centrale primaire de ce système se situe au niveau du noyau
paraventriculaire (PNV) de l’hypothalamus, à l’origine de la sécrétion de CRF
(Corticotropin Releasing Factor) et d’AVP (Arginine Vasopressine). Ces deux facteurs
hypothalamiques sont synthétisés au niveau parvocellulaire du PNV et libérés par les
terminaisons axoniques pour gagner la circulation sanguine porte hypothalamo-
hypophysaire. A ce niveau, le CRF stimule la synthèse et la sécrétion d’ACTH
(Adrenocorticotropin Hormone). L’ACTH ainsi libérée au niveau des cellules de
l’hypophyse antérieure induit la sécrétion de glucocorticoïdes, principalement le cortisol
ou la corticostérone en agissant sur la cortico-surrénale.
a) Les facteurs hypophysaires
Le CRF, peptide de 41 acides aminés initialement isolé et caractérisé par Vale et
al. (1981), joue un rôle majeur dans l’activation de l’axe corticotrope en réponse au
stress. Ce neurotransmetteur est principalement localisé dans la région centrale, au
niveau du noyau paraventriculaire de l’hypothalamus (PVN), mais il est également
décrit au sein de structures centrales extra hypothalamiques telles que le noyau central
de l’amygdale, le locus coeruleus et le noyau parabrachial (De Souza et al., 1987;
Swanson et al., 1983). Les techniques d’hybridation in situ ont confirmé la présence
d’ARNm du CRF dans les cellules de ces structures (Sawchenko, 1987).
Le stress, dans ses différentes modalités (stress physique ou psychologique)
affecte les quantités de CRF libérées au niveau de ces différentes régions. Ainsi, un
stimulus stressant induit une libération immédiate de CRF dans la circulation porte
hypothalamo-hypophysaire et une augmentation de la synthèse de CRF au niveau du
PNV, se traduisant par une augmentation des taux d’ARNm (Chappell et al., 1986).
Paradoxalement, une augmentation ou une diminution de la synthèse de CRF dans
certaines régions extra hypothalamiques est décrite, par exemple, au niveau du locus
coeruleus ou du bulbe olfactif, selon la nature et la durée du stress appliqué (Imaki et
al., 1991; Valentino et Wehby, 1988). Cependant, la plupart des régions centrales extra
hypothalamiques, où des neurones à CRF ont été visualisés en situation basale, ne
CHAPITRE 4 : STRESS ET FONCTIONS DIGESTIVES
75
présentent pas d’altérations de la concentration en CRF après un stress (Chappell et al.,
1986). Ces différentes données suggèrent une différence dans la régulation du CRF par
le stress selon les régions.
Au niveau des tissus périphériques, le gène codant pour le CRF est largement
exprimé, mais dans des quantités inférieures comparées aux structures hypothalamiques.
L’expression de ce gène a été détectée au niveau des organes reproducteurs (endomètre,
placenta, utérus, ovaires, testicules) (Asakura et al., 1997; Di Blasio et al., 1997; Dufau
et al., 1993; Petraglia et al., 1993), du système digestif (rate, pancréas, foie, estomac,
intestin grêle et côlon) (Kawahito et al., 1995), des surrénales, la glande thyroïde et la
peau (Orth, 1992; Owens and Nemeroff, 1991), ainsi que des cellules immunitaires
telles que les lymphocytes (Kravchenco et Furalev, 1994). La production de CRF à la
périphérie semble être régulée par différents facteurs tels que les prostaglandines, le
NO, la progestérone, et certains facteurs de croissance (epidermal growth factor, platelet
growth factor) (Roe et al., 1996; Zoumakis et al., 1997).
D’une façon générale, les récepteurs au CRF sont largement distribués au niveau
périphérique (tissus reproducteurs, appareil digestif, cellules immunitaires, muscle
squelettique…) (Aguilera et al., 2001; Asakura et al., 1997; Chalmers et al., 1996;
Kishimoto et al., 1995); mais également dans le système nerveux central. A ce niveau,
la distribution des récepteurs au CRF est hétérogène et les concentrations les plus fortes
sont rencontrées dans les régions impliquées dans la fonction cognitive (cortex cérébral)
et dans les aires limbiques impliquées dans la réponse au stress et aux émotions
(amygdale, nucleus accumbens, hippocampe), dans les bulbes olfactifs ainsi que dans
les régions régulant les fonctions autonomes (locus coeruleus, noyau du tractus
solitaire) (De Souza et al., 1985). De plus, des récepteurs au CRF ont été observés en
forte concentration au niveau de la substance gélatineuse de la corne dorsale de la
moelle épinière (Bell et De Souza, 1988). Le profil de distribution des récepteurs au
CRF au niveau central est représentatif du rôle clef de ce neuropeptide dans
l’intégration des réponses comportementales, endocriniennes et autonomes au stress.
b) les facteurs hypophysaires
Le gène POMC (pro-opiomelanocortin), exprimé de façon prédominante au
niveau de l’hypophyse antérieure (Pawelek, 1993) représente le précurseur de nombreux
composés tels que l’ACTH, les endorphines, la melanotropine (MSH) et les lipotropines
CHAPITRE 4 : STRESS ET FONCTIONS DIGESTIVES
76
(LPH) (Bertagna, 1994). Ces neuropeptides biologiquement actifs sont générés à la suite
de modifications de nature post-traductionnelle (Bateman et al., 1990). Un système de
régulation secondaire au niveau du lobe intermédiaire permet la transformation de ces
peptides, conduisant par clivage à l’expression de nombreuses unités peptidiques (α,δ,γ
MSH, β endorphines, CLIP).
La production et la sécrétion des peptides issus du précurseur POMC au niveau
du lobe antérieur de l’hypophyse est sous la dépendance d’un contrôle hormonal dont
l’un des principaux facteurs est le CRF (Autelitano et al., 1989). A ce niveau,
l’activation par le CRF des récepteurs de type CRF-R1, présents sur les cellules
hypophysaires, stimule la sécrétion d’ACTH via une augmentation de la concentration
de calcium cytosolique (Aguilera et al., 2001). La fixation de CRF sur ces récepteurs
active l’adenylate cyclase (Labrie et al., 1982), induisant une augmentation
intracellulaire d’AMPc et de l’activité des protéines kinases AMP dépendantes. D'autres
hormones telles que les catécholamines via les récepteurs β ou α1 adrénergiques, le VIP
ou l’AVP peuvent également stimuler la libération d’ACTH (Lundblad et Roberts,
1988). Ces différents agonistes se fixant sur la cellule hypophysaire entraînent
l’activation de différents récepteurs et la mise en jeu de nombreuses voies intra-
cellulaires et médiateurs secondaires. La sécrétion d’ACTH est également décrite au
niveau de nombreux tissus tels que les organes reproducteurs, le tractus gastro-
intestinal, le pancréas et la glande thyroïde (Bertagna, 1994).
L’ACTH ainsi libérée gagne la circulation sanguine et active la sécrétion de
glucocorticoïdes à partir des cellules de la corticosurrénale. Les effets de l’ACTH sur
ces cellules sont médiés via l’activation de récepteurs membranaires liés à une protéine
G, appartenant à la famille récepteurs de la mélanocortine (MC) (Eberle, 1988). Les
récepteurs de type MC2 semblent être majoritairement impliqués dans les effets de
l’ACTH, compte tenu de leur grande sélectivité pour ce peptide (Cone et al., 1996).
Cependant il existe une seconde classe de récepteurs, les MC5, présentant une forte
affinité pour l’ACTH (Van Der Kraan et al., 1998). L’interaction de l’ACTH avec ces
récepteurs membranaires produit l’activation de l’adénylate cyclase et une augmentation
de la concentration intracellulaire d’AMPc. D’autre part, cette réaction induit une
mobilisation du calcium intracellulaire et la production de métabolites de l’acide
arachidonique (Yamazaki et al., 1998).
CHAPITRE 4 : STRESS ET FONCTIONS DIGESTIVES
77
c) Les glucocorticoïdes
Les glucocorticoïdes sont synthétisés par la partie corticale des glandes
surrénales. Les deux hormones glucocorticoïdes principales, le cortisol et la
corticostérone, sont représentées en proportion variable selon les espèces avec une
prédominance du cortisol chez l’homme et de la corticostérone chez le rat.
Les glucocorticoïdes représentent le produit final de l’activation de l’axe
corticotrope et sont les molécules effectrices primaires de ce système neuro-
endocrinien. Ces hormones présentent un large spectre d’activité caractérisé
principalement par :
• une stimulation de la néo-glycogénèse
• une action modulatrice sur le système immunitaire
• un rôle régulateur de l’activation des structures impliquées au cours du stress
Le rôle modulateur des glucocorticoïdes sur la fonction immunitaire a fait l’objet
de nombreuses études. L’action de ces hormones sur les cellules immunitaires se fait
par l’intermédiaire de récepteurs spécifiques cytoplasmique et/ou nucléaire, exprimés
par différentes populations cellulaires telles que les monocytes, les neutrophiles et les
lymphocytes (Miller et al., 1993). Au niveau tissulaire, une forte expression de
récepteurs aux glucocorticoïdes a été décrite dans le thymus et la rate (Miller et al.,
1990). Il existe également au niveau circulant, une protéine dite « corticosteroid binding
protein » (CBP) dont la distribution et la quantité exprimée semblent avoir un rôle
modulateur dans l’activation des récepteurs intracellulaires par les glucocorticoïdes
(Rosner, 1990). En général, l’effet des glucocorticoïdes se révèle être de nature
immunosuppressive et anti-inflammatoire.
La localisation des récepteurs aux glucocorticoïdes a été mise en évidence par des
techniques immuno-cytochimiques au niveau central chez le rat. Une concentration
importante a été précisément localisée au niveau du noyau para-ventriculaire, le noyau
de l’amygdale, les aires CA1 et CA2 de l’hippocampe et les lames 4 et 5 du cortex. Les
cellules de l’hypophyse antérieure et postérieure présentent également des récepteurs
aux glucocorticoïdes (Mcgimsey et al., 1991). Cette large distribution dans le système
CHAPITRE 4 : STRESS ET FONCTIONS DIGESTIVES
78
nerveux central est le support anatomique de très nombreuses actions des
glucocorticoïdes sur les fonctions cérébrales
d) Régulation de l’axe corticotrope
Différentes structures centrales telles que l’amygdale et l’hippocampe sont
impliquées dans la régulation de l’axe corticotrope. L’amygdale possède un rôle
facilitateur dans les effets du stress (Allen et Allen, 1974; Ishihara et al., 1964). En
effet, une stimulation de l’amygdale provoque une augmentation de la libération de
glucocorticoïdes par le cortex des glandes surrénales (Slusher et Hyde, 1961) et sa
destruction bilatérale modifie les concentrations plasmatiques de corticostérone chez le
rat (Knigge et Hays, 1963). En revanche, l’hippocampe semble jouer un rôle inhibiteur
sur l’activité de l’axe HPA (Jacobson et Sapolsky, 1991). Une lésion au niveau de cette
structure induit une augmentation des taux plasmatiques de corticostéroïdes et d’ACTH
(Wilson et al., 1980). La présence de récepteurs aux glucocorticoïdes au niveau de cette
structure participe à l'efficacité de ces mécanismes de rétrocontrôle négatif (Sapolsky et
al., 1984).
Ce circuit central est soumis à un rétrocontrôle via les projections sérotoninergiques à
partir du noyau raphé et noradrénergiques à partir du locus coeruleus, qui exercent une
action stimulatrice dans la réponse au stress (Sternberg et al., 1992). Au contraire, une
régulation négative est exercée par les systèmes GABAergiques et opioïdes centraux. Le
GABA et les opioïdes exercent un effet inhibiteur sur l’activation de l’axe HPA et
réduisent la libération de différents médiateurs en réponse à des stimuli stressants (Jones
et al., 1984).
e) Neurotransmetteurs et contrôle de l’axe HPA
Les neurones à CRF et les neurones noradrénergiques sont en étroite connexion
au niveau du système nerveux central. Le CRF est capable de stimuler la sécrétion de
noradrénaline, elle même capable de stimuler la libération de CRF par l’intermédiaire
des récepteurs α1-adrénergiques (Saper et al., 1976). Une composante β-adrénergique
se révèle être de nature inhibitrice. En fait, la réponse de l’axe HPA à une stimulation
stressante est relativement lente comparée à l’activation du système nerveux
sympathique qui est activé dans un délai très court (quelques secondes) suite au
CHAPITRE 4 : STRESS ET FONCTIONS DIGESTIVES
79
stimulus. Ceci est clairement mis en évidence par l’apparition rapide de catécholamines
au niveau sanguin (Kvetnansky et al., 1993).
Dans le cas d’une exposition prolongée des cellules de l’hypophyse antérieure au
CRF, on observe une désensibilisation des récepteurs au CRF (Aguilera et al., 2001;
Catt et al., 1979). Cet effet reflète une diminution de la capacité du CRF à induire la
libération d’ACTH, conséquence d’une régulation négative sur les récepteurs au CRF
induite par les glucocorticoïdes.
Il existe également une modulation de la sécrétion d’ACTH au niveau
hypophysaire, impliquant différents mécanismes. Les glucocorticoïdes peuvent être à
l’origine d’un rétrocontrôle négatif sur la libération d’ACTH soit en agissant au niveau
post-transcriptionnel, soit en inhibant l’activité phospholipase A2 impliquée dans les
mécanismes intracellulaires de sécrétion (Hirata et al., 1980). La libération d’ACTH
peut aussi être stimulée par les catécholamines via une action directe sur les cellules de
l’hypophyse antérieure. Par un mécanisme indirect, les catécholamines peuvent agir en
synergie avec l’AVP et le CRF pour favoriser la sécrétion d’ACTH (Giguere et Labrie,
1983).
1.2.2. L'axe catecholaminergique
Au cours du stress, on observe une rapide augmentation de l’activité du système
nerveux sympathique, mais aussi de la zone médullaire des glandes surrénales. Cette
activité conduit à la libération de catécholamines (adrénaline et noradrénaline) dans la
circulation sanguine. La synthèse et la libération d’adrénaline résultent principalement
de la mise en jeu de la zone médullaire des surrénales, suite à une modulation du
système enzymatique, lui-même régulé par l’ACTH ou les glucocorticoïdes. La
libération de noradrénaline est majoritairement issue de la stimulation des nerfs
sympathiques.
Les effets des catécholamines sont dirigés vers les organes cibles impliqués dans
la défense de l’organisme, permettant une mobilisation et une augmentation des réserves
énergétiques. Ainsi, les catécholamines provoquent une augmentation de la pression
artérielle, une redistribution de l’irrigation sanguine en faveur des organes de défense
(muscles, cerveau…), par le jeu de vaso-dilatation ou constriction, et une augmentation
du rythme respiratoire (Mills et al., 1990; Nakamura et al., 1990). Les effets
CHAPITRE 4 : STRESS ET FONCTIONS DIGESTIVES
80
métaboliques impliquent une augmentation de la dégradation du glycogène en glucose
au niveau musculaire, et une augmentation de la lipolyse, un rétro-contrôle favorisant la
synthèse de catécholamines et réduisant leur catabolisme (Yamada et al., 1993).
1.3. La protéine c-Fos activée cours du stress
L’une des approches la plus couramment utilisées pour caractériser les
différentes régions du système nerveux centrale (SNC) activées au cours d’un stress est
la mise en évidence de la protéine c-Fos, un marqueur d’activité neuronale (voir revue
pour Semba et al., 1997).
La protéine c-Fos intervient comme facteur de transcription nucléaire dans
l’expression de certains gènes impliqués dans la réponse adaptative à différents stimuli
(Morgan and Curran, 1990). En effet, une expression importante d’ARNm c-fos retrouvé
dans les neurones est le résultat de l’action de neurotransmetteurs induisant la
dépolarisation et/ou l’activation synaptique des neurones (Hugues et Dragunow, 1995).
L’induction de l’expression de la protéine c-Fos est alors utilisée dans de nombreuses
études pour cartographier les régions du SNC mises en jeu au cours de différents stimuli
tels que le stress (Crane et al., 2005; Herrera et Robertson, 1996; Kovacs, 1998). Ainsi,
la protéine c-Fos n’est pas seulement un marqueur indirect de l’activité neuronale, mais
également un reflet des modifications à long terme que peut provoquer une stimulation
(Zimmerman et al., 1994).
Plusieurs études ont montré un profil spécifique de l’expression de la protéine c-
Fos au niveau de différentes régions du SNC selon le modèle de stress tels que stress de
contrainte ou stress par immobilisation (Stone and Zhang, 1995), la nage forcée
(Duncan et al., 1993), la stimulation douloureuse (Bullitt, 1990), une inflammation
périphérique (Ericsson et al., 1994) ou un stress hyperosmotique (Ceccatelli et al.,
1989) (Figure 24).
CHAPITRE 4 : STRESS ET FONCTIONS DIGESTIVES
81
Figure 24 : Distribution cérébrale de la protéine c-Fos induite par différents stimuli. LS, Septum lateral ; BST, strie terminale ; PVN pv, division parvocellulaire du noyau hypothalamique paraventriculaire ; PVN mg, division magnocellulaire du noyau hypothalamique paraventriculaire ; SON dors, partie dorsale du noyau supraoptique ; Thal PV, noyau thalamique paraventriculaire ; AMe noyau amygdale médian ; ACe, noyau amygdale central (Senba et Ueyama, 1997).
Le modèle de stress de contrainte ou PRS (partial restraint stress) présente à la
fois une composante physique et une composante psychologique. L’étude de l’influence
de différents types de stress sur le transit intestinal chez le rat a révélé un effet plus
important du stress de contrainte comparé à un stress strictement physique (nage forcée)
ou psychologique (exposition à un prédateur). De plus, ce modèle de stress est associé à
une hypersensibilité viscérale en réponse à un stimulus douloureux (Gue et al., 1997).
Le stress de contrainte, contrairement à d’autres modèles de stress physique (nage
forcée) ne conduit pas à la formation d’ulcères.
L’hyperalgésie viscérale induite par le stress est généralement associée à une
analgésie somatique. En effet, un stress de contrainte aigu chez le rat entraîne une
diminution de la sensibilité somatique, évaluée par le modèle de « tail flick » (Gamaro
et al., 1998 ; Appelbaum et Holtzman, 1985). Ce type de réponse est également observé
dans des modèles de stress environnemental ou de choc électrique au niveau de la patte
Exposition à Immobilisation douleur Il-1β Histamine stress prédateur hyperosmotique
+ + + + + +
-
- - + + + +
- - - +/- + +
- - - +/- + +
- - + + + +
LS
BST
PVN pv
PVN mg
SON dors
SON
Thal PV
AMe
ACe
+ + + + + +
+ + + + +
+ + + + + +
+ + + + + +
CHAPITRE 4 : STRESS ET FONCTIONS DIGESTIVES
82
(Jakoubek, 1984). Ce phénomène d’analgésie somatique induite par le stress correspond
à l’activation des voies descendantes inhibitrices de la douleur, impliquant les systèmes
opioïdes, glutaminergiques et sérotoninergiques. Néanmoins, cette réaction est
dépendante de la chronicité du stress pouvant conduire au développement d’une
hyperalgésie somatique (Gamaro et al., 1998, Metz et al., 2001).
2. Stress et altérations des fonctions digestives : les Troubles Fonctionnels
Intestinaux
2.1 Généralités
Dés 1902, Cannon décrivait chez le chat exposé à la présence d’un chien
agressif, l’existence d’altérations de la motricité gastro-intestinale. Chez l’homme,
l’application de stress expérimentaux provoque des modifications immédiates de la
motricité gastro-intestinale (Stanghellini et al., 1983). Différents modèles de stress chez
le rongeur ont permis de confirmer l’induction de troubles de la motricité et du transit
intestinal par le stress. Plus récemment, les effets du stress sur la fonction digestive ont
été associés à des modifications de la sensibilité douloureuse mais aussi de la réponse
inflammatoire. Les troubles fonctionnels intestinaux (TFI) sont le reflet clinique d’une
influence des facteurs psychosociaux et du stress sur la fonction digestive.
L’hétérogénéité de la symptomatologie clinique au cours des TFI a nécessité la
mise en place de critères diagnostiques basés principalement sur les signes cliniques
évoqués à l’interrogatoire. Les critères de Manning (Manning et al., 1978) ont permis
une première standardisation dans la sélection des patients, suivie d’une seconde
classification selon les critères de ROME I (Drossman et al., 1990). Cette dernière a fait
l’objet d’une révision tenant compte des données scientifiques aboutissant aux critères
de ROME II (Drossman, 2000) et plus récemment aux critères de Rome III (Drossman,
2006).
Les TFD (les troubles fonctionnels digestifs) constituent un ensemble de
pathologies incluant la dyspepsie non ulcéreuse, la douleur thoracique non angineuse et
les troubles fonctionnels intestinaux encore appelés syndrome de l'intestin irritable (SII).
Ce syndrome est caractérisé par l'existence de douleurs abdominales, associées à un
trouble du transit intestinal en l'absence de pathologie organique. Chez les patients
CHAPITRE 4 : STRESS ET FONCTIONS DIGESTIVES
83
souffrant de SII, la relation entre stress et sévérité des symptômes est très bien décrite,
montrant une réponse anormale au stress du système nerveux autonome, de l'axe HPA
et de la perception de la douleur viscérale (Mayer, 2000). Cependant, l’origine de cette
hypersensibilité viscérale dans le SII paraît de plus en plus être la conséquence d’un état
inflammatoire. Les patients SII peuvent être classés en trois groupes : les patients SII à
prédominance diarrhée (SII-D), constipation (SII-C), ou alternance des deux (SII-A).
Un autre sous groupe de patients présente des symptômes de SII à la suite d’une gastro-
entérite infectieuse: SII post-infectieux ou SII-PI.
2.2. Stress et sensibilité viscérale
2.2.1. Nature des effets
Parmi les symptômes de SII, les douleurs abdominales constituent l’élément
principal qui définit le syndrome. L’abaissement du seuil douloureux digestif à
différents stimuli, notamment mécaniques comme la distension luminale amène les
patients SII à percevoir de façon pénible ou douloureuse des stimuli qui, habituellement,
sont soit non perçus, soit ressentis de façon non désagréable par des volontaires sains
(Bradette et al., 1994; Trimble et al., 1995). Des épisodes de stress sévères (abus
physique ou sexuel) dans l’enfance ou l’adolescence représentent un facteur de risque
particulièrement important de développement de troubles fonctionnels intestinaux
durant la vie adulte (Drossman, 1997). D’autres types de stress apparaissant au cours de
la vie (séparation, situation financière critique…) lorsqu’ils sont perçus comme une
menace, sont associés à l’apparition transitoire des symptômes, ou leur exacerbation
(Creed, 1999).
Chez l’animal, un stress de contrainte ou un stress par immobilisation induit un
abaissement d’environ 30 à 40 % du seuil de la sensibilité viscérale sans modification
du tonus musculaire (Barone et al., 1990; Gue et al., 1997; Williams et al., 1988). De
plus une hypersensibilité viscérale a été observée chez les rats Wistar-Kyoto,
caractérisée par une forte anxiété (Gunter et al., 2000). Un stress chimique appliqué au
niveau du côlon chez les nouveaux nés entraîne une hypersensibilité viscérale chronique
en absence d’inflammation (Al-Chaer et al., 2000). Des évènements stressants au cours
de la période néonatale peuvent également altérer la sensibilité viscérale. En effet, une
séparation maternelle des rats prédispose l’animal à développer à l’âge adulte une
CHAPITRE 4 : STRESS ET FONCTIONS DIGESTIVES
84
hyperalgésie viscérale en réponse à un stress psychologique (Barreau et al., 2004;
Coutinho et al., 2000; Rosztoczy et al., 2003).
2.2.2. Mécanismes impliqués
Les mécanismes décrits dans les altérations de la sensibilité viscérale par le
stress sont à la fois périphériques et centraux. Comme pour les troubles moteurs, le CRF
est impliquée dans l’hypersensibilité viscérale via un effet central puisque l’effet d’un
stress de contrainte sur la sensibilité colique est bloqué par l’administration d’un
antagoniste des récepteurs au CRF (α-hélical CRF9-41) (Gue et al., 1997).
L’hypersensibilité paraît avoir également une origine périphérique, impliquant les
mastocytes au niveau du côlon. En effet, il a été observé une étroite corrélation entre le
nombre de mastocytes ou leur degré de dégranulation et la sévérité des symptômes
(Barbara et al., 2004). La substance P, via une activation des récepteurs NK1 entraîne la
dégranulation des mastocytes libérant ainsi des médiateurs tels que l’histamine, les
cytokines, la tryptase ou le NGF (nerve growth factor) capable d’agir sur les
terminaisons des neurones afférentes primaires digestifs (Bradesi et al., 2002). Ceux-ci,
par un réflexe d’axone, libéreraient alors différents neurotransmetteurs à l’origine d’une
boucle d’amplification favorisant une sensibilisation des terminaisons sensitives et
l’apparition d’un état d’hypersensibilité (Bueno et al., 2000) (Figure 25).
CHAPITRE 4 : STRESS ET FONCTIONS DIGESTIVES
85
Figure 25 : Mécanismes par lequel le stress favorise le développement d’une
hypersensibilité viscérale (Bradesi et al., 2002).
Le rôle de l’activité sympathique dans la sensibilité a été confirmé par une étude
montrant une augmentation de la sensibilité duodénale à la distension consécutive à une
activation sympathique chez l’homme (Iovino et al., 1995).
Différentes études sur des modèles animaux ont permis d’emettre l’hypothèse du
rôle probable du locus coeruleus (Elam et al., 1986), qui reçoit les informations des
fibres afférentes viscérales. Cette région participe à l’activation du système nerveux
autonome et est impliquée dans les mécanismes de contrôle endogène de la douleur.
L’activation de cette région centrale au cours du stress suppose son implication dans les
altérations de la sensibilité viscérale chez les patients SII.
2.3. Stress et immunité
2.3.1. La composante inflammatoire
L’implication de l’axe neuro-immun dans la physiopathologie du SII est
désormais prise en compte et la composante inflammatoire semble jouer un rôle
important dans l’émergence du SII ainsi que dans sa persistance.
CHAPITRE 4 : STRESS ET FONCTIONS DIGESTIVES
86
En effet, il existe chez les patients SII post-infectieux (SII-PI) une étroite
corrélation entre le maintien de la réaction inflammatoire et les symptômes
d’hypersensibilité. La persistance du processus inflammatoire au niveau de l’épithélium
colique a été associée à une augmentation des cellules entérochromaffines et de
lymphocytes intraépithéliaux (Dunlop et al., 2003; Spiller et al., 2000). Plus récemment,
des études sur le taux des cytokines dans le sang périphérique et le sérum ont décrit un
état inflammatoire chez les SII (Dinan et al., 2006). La présence d’une infection peut
aussi expliquer l’augmentation des mastocytes au niveau iléal et colique souvent décrit
chez les patients SII (Barbara et al., 2004; Dunlop et al., 2003; O'sullivan et al., 2000;
Wang et al., 2004). Cependant, chez certains patients SII ne présentant pas
d’antécédents infectieux, une augmentation des cellules CD25+ dans la lamina propria
est observée (Chadwick et al., 2002). En revanche, chez les patients souffrant de forts
symptômes, un faible degré d’infiltration des lymphocytes est alors décrit au niveau du
plexus myentérique (Tornblom et al., 2002). Par ailleurs, le risque de développer un SII-
PI est plus élevé lorsque le facteur stressant (Gwee et al., 1999) ou un fort degré
d’anxiété, la dépression, la somatisation interviennent après un épisode d’infection
gastro-intestinale.
2.3.2. Mécanismes impliqués dans l’activation du système
immunitaire par le stress
L’influence du stress sur l’activité du système immunitaire fait intervenir le
système sympathique et hypothalamo-hypophyso-surrénalien impliqués dans la réponse
au stress. Plus généralement, le stress aggrave les mécanismes inflammatoires où les
cellules immunitaires reconnaissent et répondent aux hormones et neuropeptides
impliqués dans la réponse au stress
L’ensemble des organes lymphoïdes (thymus, rate, ganglions) est innervé
essentiellement par le système sympathique (Felten et al., 1991). La distribution des
fibres nerveuses noradrénergiques au niveau de ces organes est le support anatomique
d’une interaction fonctionnelle entre les cellules effectrices du système immunitaire et
cette innervation (Felten et al., 1987). L’hypothèse d’un effet direct des catécholamines
sur les cellules immunitaires est soutenue par la présence de récepteurs adrénergiques
exprimés sur les lymphocytes T et B, les macrophages, les polynucléaires neutrophiles
CHAPITRE 4 : STRESS ET FONCTIONS DIGESTIVES
87
et les cellules NK (natural killer) (Fuchs et al., 1988 ; Loveland et al., 1981 ; Motulsky
et al., 1982). De nombreuses études in vivo et in vitro ont montré un rôle modulateur
des catécholamines sur la migration et la prolifération lymphocytaire, sur la sécrétion
d’anticorps, l’activité cytotoxique et l’activation des macrophages (Koff et al., 1985 ;
Melmon et al., 1974).
Le rôle des glucocorticoïdes dans la modulation du système immunitaire a fait
l’objet de nombreuses études dont les conclusions dégagent, en général, un effet
immunosuppresseur de ces hormones stéroïdes. Les effets des glucocorticoïdes sur les
acteurs de la réponse immunitaire peuvent être médiés par une action directe par
l’intermédiaire de récepteurs spécifiques. Ainsi, les glucocorticoïdes inhibent
l’expression des protéines d’adhésion cellulaire, la migration lymphocytaire, l’activation
des macrophages, le processus de présentation des antigènes en inhibant l’expression du
complexe majeur d’histocompatibilité de classe II (CMH II); ils inhibent également
l’activation, la prolifération et la cytotoxicité des lymphocytes T, et la production
d’anticorps par les lymphocytes B. A ces effets immunosuppresseurs s’ajoute un rôle
immunomodulateur des glucocorticoïdes, caractérisé par la stimulation de la production
de cytokines anti-inflammatoires (IL4 et IL10) et l’inhibition de la production d’IL2 et
d’interféron gamma (IFNγ) à tendance pro-inflammatoire (Elenkov et al., 1999 ;
Ashwell et al., 2000). Dans le cas de situation de stress sévère ou chronique, ces
modifications du profil immunitaire peuvent être à l’origine d’une susceptibilité
exacerbée des sujets stressés aux pathologies infectieuses. D’autres médiateurs de l’axe
corticotrope, tels que le CRF ou l’ACTH sont également des candidats pouvant moduler
la fonction immunitaire. En effet, des récepteurs au CRF et à l’ACTH ont été décrits au
niveau de différentes cellules effectrices (Webster et al., 1991 ; Bost et al., 1987).
2.4. Stress et perméabilité épithéliale
2.4.1. Effet du stress sur la perméabilité épithéliale intestinale
L’hypothèse selon laquelle une augmentation de la perméabilité de l’épithélium
est à l’origine des symptômes en particulier de la douleur viscérale est de plus en plus
prise en compte. Le stress rend la muqueuse intestinale plus vulnérable au stimulus
inflammatoire entraînant ainsi une augmentation de la perméabilité intestinale (Collins,
CHAPITRE 4 : STRESS ET FONCTIONS DIGESTIVES
88
2001). La présence d’une infiltration lymphocytaire dans la muqueuse intestinale
associée à une augmentation de la perméabilité suggère donc l’importance de
l’inflammation dans la génèse des SII-PI (Spiller et Campbell, 2006).
Chez l’homme, cette hypothèse n’a pas reçu de confirmation. Cependant,
certains travaux vont dans ce sens. Ainsi, chez les sujets SII diarrhéiques, post-
infectieux ou non, des modifications de la perméabilité paracellulaire intestinale et
colique ont été observées (Spiller et al., 2000; Marshall et al., 2004). Il a été également
montré chez les volontaires sains qu’un stress psychologique influence l’absorption
intestinale entraînant des altérations de la perméabilité intestinale. Ces effets sont abolis
par l’atropine suggérant l’implication des voies parasympathiques cholinergiques
(Barclay et Turnberg, 1987).
Chez l’animal les données sont plus éloquentes et de nombreux travaux ont
étudié les effets du stress sur la perméabilité paracellulaire et transcellulaire. Cette
perméabilité transcellulaire est dépendante d’une bonne continuité des couches
épithéliales interconnectées par les jonctions serrées (Chapitre 2, paragraphe 2.3).
Sauders et al. (1994) ont montré une augmentation de la conductance épithéliale, ainsi
que le passage paracellulaire de sondes inertes telles que le mannitol et le Cr-EDTA
chez les rats stressés, bien que la structure de la muqueuse observée en microscopie
semble normale. Kiliaan et al. (1998) ont aussi observé, chez les rats ayant subi un
stress de 24h, une augmentation du flux transépithélial de la « horsehadish peroxydase »
caractérisé par la présence de cette molécule au niveau des endosomes entérocytaires.
Parallèlement, à ces altérations de la perméabilité transcellulaire et paracellulaire,
l’application d’un stress aigu est également décrite pour altérer la résistance de
l’épithélium digestif et, les échanges ioniques entérocytaires associés à un phénomène
de translocation bactérienne (Santos et al., 1999). Chez le rat, ce phénomène de
translocation bactérienne a été récemment étudié et les résultats ainsi obtenus ont
montré que cette dernière était principalement localisée au niveau des plaques de Peyer
(Velin et al., 2004). Une étude clinique suggère que les répercussions d’un stress
chronique sont beaucoup importantes que celles d’un stress aigu et que ce stress
chronique pourrait augmenter le risque d’exacerbation d’une recto-colique
hémorragique (Levenstein et al., 2000). Ainsi, sur un modèle de stress chronique où les
rats adultes sont immergés dans l’eau 1 heure par jour pendant plusieurs jours, Santos et
CHAPITRE 4 : STRESS ET FONCTIONS DIGESTIVES
89
al. (2000) ont montré une augmentation de la perméabilité transcellulaire (flux
d’horsehadish peroxydase) et de la conductance épithéliale chez des rats stressés. Chez
la souris, une session de stress répétées (ultrasons et contrainte) entraîne une
augmentation de la perméabilité paracellulaire par un mécanisme mettant en jeu les
lymphocytes CD4+, également associé à une translocation bactérienne au niveau du foie
(Ferrier et al., 2003). Un stress chronique peut aussi stimuler l’adhésion des bactéries
aux niveaux des cellules épithéliales via un mécanisme dépendant des mastocytes
(Soderholm et al., 2002).
Actuellement, certaines études suggèrent que les altérations chroniques de la
flore entérique peuvent jouer un rôle dans le développement des SII. Ainsi, une
différence significative est observée dans le nombre de bactéries endogènes (Madden
and Hunter, 2002; Malinen et al., 2005) et leur activité fermentaire (King et al., 1998)
au niveau de la microflore entérique entre les patients SII et les contrôles. Ces
changements qualitatifs de la flore colique peuvent entraîner la prolifération d’espèces
favorisant la production de gaz (King et al., 1998) et d’acides gras à chaîne courte, qui à
leur tour modifient le transport d’électrolyte et d’eau dans le côlon et affectent la
motricité et/ou la sensibilité colique. Plus récemment, une augmentation de la
colonisation bactérienne au niveau de l’intestin a été décrite chez les patients SII,
associée à une fréquence anormale du complexe moteur migrant (Pimentel et al., 2003).
L’utilisation d’antibiotiques chez les patients SII, détruisant provisoirement la flore
entérique normale, facilite le passage de bactéries pathogènes, de toxines et d’antigènes
(Maxwell et al., 2002). Ceux-ci peuvent être à l’origine de réponses inflammatoires
locales associées à une présence accrue d’immunocytes et surtout de médiateurs de
l’inflammation.
2.4.2. Mécanismes impliqués dans les altérations de la
perméabilité
Parmi les médiateurs impliqués dans l’augmentation de la perméabilité induite
par un stress aigu ou chronique, l’implication du système cholinergique de l’axe
corticotrope (CRF et glucocorticoïdes) et des mastocytes ont largement été étudiés.
Les médiateurs de l’axe corticotrope, tels que le CRF et les glucocorticoïdes,
sont connus pour participer au développement des altérations digestives (Santos et al.,
CHAPITRE 4 : STRESS ET FONCTIONS DIGESTIVES
90
1999; Saunders et al., 2002). En effet, l’administration périphérique de corticolibérine
reproduit les effets du stress sur la perméabilité colique (Santos et al., 1999) en activant
les mastocytes. En revanche, les effets du stress sur la muqueuse colique sont abolis
après un traitement au doxantrazole (stabilisateur mastocytaire) ou après administration
d’un antagoniste non sélectif des récepteurs au CRF (α-helical CRF9-41). La
participation des mastocytes, leur dégranulation et leur prolifération est bien décrite
dans les altérations de la perméabilité intestinale en réponse à un stress. Meddings et al.,
ont caractérisé l’implication d’un autre médiateur, la corticostérone, dans les altérations
de la perméabilité induite par un stress. Ainsi, ces auteurs ont montré qu’une
adrenalectomie ou un blocage pharmacologique des récepteurs à la corticostérone par le
RU 486, prévient l’augmentation de la perméabilité intestinale (Meddings and Swain,
2000).
Plus généralement, les mastocytes ainsi que les médiateurs de l’axe corticotrope
(corticolibérine et corticostérone) jouent un rôle primordial dans les dysfonctionnements
de la barrière épithéliale induits par un stress, et démontre également les interactions
entre corticolibérine et mastocytes dans la régulation de la perméabilité intestinale lors
d’un stimulus stressant.
L’ensemble de ces données montre que l’interface entre la lumière intestinale et
les voies nerveuses endocrines et immunitaires est sous le contrôle de système nerveux
autonome (Figure 26). Des altérations de celle-ci, dans le cas d’un déséquilibre de
l’allostasie, sont donc susceptibles d’induire des variations des secrétions, de la
motricité, de l’inflammation, et de la sensibilité de l’intestin lors du SII.
CHAPITRE 4 : STRESS ET FONCTIONS DIGESTIVES
91
Figure 26 : Mécanismes physiopathologiques du SII (Kellow et al., 2006).
3. Probiotiques et Troubles Fonctionnels Intestinaux
Face à l’absence de traitement efficace du SII à l’heure actuelle, les traitements
probiotiques ont commencé à être évalués en tant qu’agents thérapeutiques dans cette
pathologie. En effet, les probiotiques sont connus pour leur action potentielle sur la
flore, mais également pour leurs propriétés anti-inflammatoires intestinales et leur
pouvoir immunomodulateur. Concernant les bases rationnelles pour l’utilisation des
probiotiques dans le SII en tant qu’outil thérapeutique, trois arguments peuvent être
avancés :
3.1. Normalisation de la microflore, effets métaboliques
Certains patients SII qui présentent des modifications quantitatives de leur flore
au niveau de l’intestin grêle, on parle encore de patients SIBO pour « small intestinal
bacterial overgrowth » (Lin, 2004; Lee et Pimentel, 2006), présentent également une
anomalie des fonctions motrices (Pimentel et al., 2003). Des changements qualitatifs de
la flore colique entraînent la prolifération d’espèces favorisant la production de gaz et
d’acides gras à chaîne courte, modifiant ainsi la perméabilité colique (King et al., 1998).
D’ailleurs, une récente étude a montré que la normalisation de la flore par la Neomycine
Predisposing factors
Psycho-physiological factors
Concurrent modifiers
CNS-ENS dysregulation
Clinical manifestations
Genetic
Early life
Environmental
Chronic life stress and effortful coping
Enteric infection and inflammation
Stress response neuromodulation
Gender, personality,
mood, autonomic dysfunction
Live event stress? Diatery components? Altered enteric flora
Mucosal immune activation
CNS
ENS
Cortical arrousal
Visceral hypersensitivity
Altered Epithelial
permeability
Dysmotility
IBS
EI Symptoms
GI Symptoms
CHAPITRE 4 : STRESS ET FONCTIONS DIGESTIVES
92
réduit la sévérité de la constipation et soulage les symptômes (douleur abdominale, …)
chez les patients SII-C (Pimentel et al., 2006).
Une repopulation de la flore à l’aide de l’administration de probiotique peut être
utilisée dans la restauration de la microflore commensale. Ainsi, l’efficacité de ces
probiotiques peut s’expliquer, soit par des changements qualitatifs et quantitatifs de la
flore colique, soit par la suppression du SIBO. Zareie et al. (2006) ont récemment
montré que les probiotiques diminuaient la translocation bactérienne aux cellules
épithéliales et prévenait ainsi de l’activation du système immunitaire. Une autre étude a
montré des modifications de l’activité métabolique et la composition de la microflore
fécale humaine après administration de probiotiques chez les patients SII (Brigidi et al.,
2001). En effet, l’une des principales propriétés des probiotiques est leur activité
antibactérienne et antivirale. Leur activité antimicrobienne est médié par la sécrétion
directe de bactériocines (Cotter et al., 2005), la production de protéases (Castagliuolo et
al., 1999) dirigées contre les toxines bactériennes, ou encore par leur capacité à adhérer
aux cellules épithéliales et aussi à exclure les pathogènes. Ces propriétés expliquent
sans doute les effets positifs observés chez les patients SII-PI où l’activité
antibactérienne des probiotiques pourrait bien jouer un rôle dans la prévention de 5 % à
10 % de SII susceptibles de développer un épisode de gastro-entérite (Spiller, 2003).
3.2. Effets immunomodulateurs et propriétés anti-inflammatoires
De nombreux travaux ont démontré une relation directe entre le SII et
l’activation du système immunitaire. Des biopsies de côlon ont montré dans certains cas
la présence d’une inflammation et dans d’autres cas l’activation des cellules
immunitaires (Chadwick et al., 2002). Plus récemment, une étude sur le taux de
cytokines présent dans le sang périphérique et le sérum a montré la présence d’un état
inflammatoire chez les patients SII (Dinan et al., 2006). De plus, chez les patients SII-
PI, une persistance du processus inflammatoire au niveau de l’épithélium colique a été
observée et corrélée avec une augmentation des cellules entérochromaffines et de
lymphocytes intraépithéliaux (Dunlop et al., 2003; Spiller et al., 2000).
Dans un modèle expérimental d’inflammation colique, l’administration de différents
probiotiques et de cocktail de probiotiques ont démontré des propriétés anti-
inflammatoires supprimant ainsi l’inflammation au niveau de la muqueuse colique et
CHAPITRE 4 : STRESS ET FONCTIONS DIGESTIVES
93
restaurant la balance des cytokines vers un statut anti-inflammatoire (Rachmilewitz et
al., 2004). Chez l’homme, le cocktail de probiotiques VSL#3, composé de
Streptococcus thermophilus et différentes espèces de lactobacilles et de bifidobactéries,
a montré une stimulation de cytokines anti-inflammatoires, IL-10 et une diminution de
la sécrétion de la cytokine pro-inflammatoire, IL-12. Dans la même étude, une
évaluation détaillée de différents micro-organismes de ce cocktail a montré que
l’activité immunomodulatrice la plus importante était médié par l’espèce bifidobactéries
(Hart et al., 2004). De la même façon, l’administration de Bifidobacterium infantis
35624 diminue les symptômes chez les SII avec un retour à un niveau de base du
rapport de cytokines IL-10/IL-12 (O'mahony et al., 2005). Les probiotiques possèdent
également un potentiel certain dans la modulation de la motricité et l’infestation
intestinale (Verdu et al., 2004). Dans des modèles expérimentaux, une administration
orale de probiotiques a montré une régression de l’état inflammatoire au niveau de site
éloigné de l’intestin comme le foie (Li et al., 2003) ou les articulations présentant une
arthrite (Sheil et al., 2004). Ces probiotiques peuvent aussi être efficaces sur des sites
extra-intestinaux.
Par conséquent, les probiotiques peuvent, en théorie, reverser plusieurs des
processus impliqués dans l’initiation et la perturbation de l’hypersensibilité viscérale
par une activation du système immunitaire.
3.3. Effet neuro-immunomodulateur
Depuis longtemps, les anomalies de la motricité et de l’hypersensibilité viscérale
ont été considérées comme des facteurs dominants dans la physiopathologie du SII. A
présent, l’hypersensibilité viscérale est décrite comme un phénomène ubiquitaire dans le
SII, avec une anomalie de la motricité non-spécifique, ou un épiphénomène (Quigley,
2005). On ne peut pas nier le rôle de l’altération de la motricité dans la
symptomatologie du SII qui semble être secondaire par rapport à d’autres facteurs
étiologiques primaires. L’un des facteurs primaires les plus souvent admis dans la
littérature comme responsables d’un dysfonctionnement moteur, est l’activation du
système immunitaire qui entraîne ainsi une augmentation de l’activité des voies
sensitives au niveau de l’intestin (Collins, 2002). D’ailleurs, Barbara et al. (2004) ont
montré qu’il existait une étroite corrélation entre la proximité des cellules mastocytaires
CHAPITRE 4 : STRESS ET FONCTIONS DIGESTIVES
94
aux éléments nerveux et la sévérité de la douleur. L’existence d’un lien entre le système
nerveux central et le système immunitaire a été récemment décrite chez les patients SII.
En effet, Dinan et al. (2006) ont observé des niveaux élevés de cytokine IL-6 pro-
inflammatoire, dans le plasma chez presque tous les patients SII, corrélé avec une
réponse exagérée en ACTH et cortisol en réponse à une administration de CRF. Des
études expérimentales chez l’animal ont également montré la capacité des cytokines
pro-inflammatoires et du TNFα, en particulier, à influencer l’axe HPA (Beishuizen et
Thijs, 2003).
Actuellement, très peu d’études ont mis en évidence une influence directe des
probiotiques sur le système nerveux central. Néanmoins, l’hypothèse que les
probiotiques influencent les neurotransmetteurs au niveau du système nerveux entérique
ne peut être exclue. D’ailleurs, seule une étude rapporte les modifications de localisation
des neurotransmetteurs au niveau du système nerveux myentérique du jéjunum de porc
traité par un probiotique (Kamm et al., 2004).
3.4. Quelques essais thérapeutiques et préventifs
Depuis une dizaine d’années, un petit nombre d’études cliniques contrôlées en
double aveugle, montrant l’efficacité des probiotiques chez les patients SII, a été publié.
Les résultats entre ces différentes études sont difficiles à comparer notamment à cause
du protocole, des doses et du type de souches utilisés. Plusieurs essais randomisés ont
suggéré l’efficacité positive de certaines souches probiotiques, d’autres ont été négatifs.
Cependant, le niveau de preuve est insuffisant pour des recommandations cliniques
mais il existe un intérêt considérable des cliniciens et industriels dans ce domaine.
La première étude a été réalisée avec Lactobacillus acidophilus LB détruit par la
chaleur (Lacteol fort®) et son milieu de culture utilisé comme placebo (Halpern et al.,
1996). Même si seulement 18 patients ont participé à cette étude, l’administration de L.
acidophilus LB pendant 6 semaines s’est révélée être plus efficace que le placebo pour
soulager les symptômes de l’intestin irritable chez 50 % des patients. King et al. (1998)
ont décrit qu’une partie de la population atteintes du SII présentait une fermentation
colique anormale. D’ailleurs, une étude clinique réalisée avec Lactobacillus plantarum
299V a montré une réduction du symptôme de flatulence et par conséquent une
diminution de la douleur abdominale (Nobaek et al., 2000). Cependant, une autre étude
CHAPITRE 4 : STRESS ET FONCTIONS DIGESTIVES
95
utilisant la même préparation de Lactobacillus plantarum 299V a montré que ce
probiotique était incapable de modifier la fermentation colique ou de confirmer les
effets bénéfiques observés dans les études cliniques (Sen et al., 2002). Une suspension
de Lactobacillus plantarum 299V a été utilisée dans une autre étude où 95 % des
patients vs. 15 % du groupe placebo présentaient un net soulagement de leurs
symptômes (Niedzielin et al., 2001). Des essais conduits avec Lactobacillus rhamnosus
GG tué par la chaleur n’ont pas montré une diminution de la douleur chez les patients
SII, mais il semblerait que ce probiotique ait un effet positif sur les patients SII à
tendance diarrhéique (O’Sullivan et al., 2000). Cela encourage donc la réalisation de
travaux chez des malades constipés ou diarrhéiques. Récemment, un essai mené chez 20
malades a suggéré un effet bénéfique du mélange de probiotiques VSL#3 pour soulager
les ballonnements, mais les autres symptômes tels que la douleur abdominale ou la
production de gaz n’ont pas été modifiés (Kim et al., 2003). Cependant, ce même
cocktail de probiotiques aurait un effet sur la modification de la composition de la
microflore fécale. Une autre étude récente a évalué les effets de Lactobacillus salivarus
UCC4331 et de Bifidobacterium infantis 35624 sur une sous-population de patients SII
et seul B. infantis 35624 est capable de soulager les symptômes chez les patients
souffrant de SII (O’Mahony et al., 2005). Ce résultat est associé une normalisation de la
balance de cytokines pro- et anti inflammatoires (rapport IL-10/IL-12), suggérant ainsi
un rôle immunomodulateur de B. infantis. Cette étude montre bien que les effets
observés sont souche dépendants. De façon intéressante, par l’utilisation de modèle SII-
post infectieux et de différents probiotiques, il a été montré qu’une restauration normale
de la contractilité intestinale était dépendante de la souche utilisée. Parmi tous ces
probiotiques, Lactobacillus paracasei NCC2461 prouve la meilleure efficacité dans la
diminution de la contractilité induite par une infection (Verdu et al., 2004).
Ces données suggèrent donc que certains probiotiques pourraient devenir des
thérapies efficaces chez les patients souffrant du SII (Tableau 4).
CHAPITRE 4 : STRESS ET FONCTIONS DIGESTIVES
96
Tableau 4: Etudes cliniques récentes testant les effets des préparations probiotiques
sur les patients SII.
à la dose de 108 CFU
Whorwell et al., 2006 soulagement des symptomes Bifidobacterium infantis 35624
mais diminue la sensibilité à une distension
pas d’effet sur la douleur abdominale Bausserman et al., 2005 IBS chez l’enfant : Lactobacillus GG
constipation et la flatulence Niv et al., 2005 tends à soulager de la Lactobacillus reuterii
Kajander et al., 2005 soulagements à 6 mois 4 probiotiques : Lactobacillus rhamnosus GG et LC705
Bifidobacterium breve, Propionibacterium freudenreichii
des ballonements
chez les patients SII avec
Kim et al., 2005 diminution de la flatulence
chez les patients SII diarrhéiques
Kim et al., 2003 diminution des ballonnements
Sen et al., 2002 pas d'effet Lactobacillus plantarum
O'Sullivan et al., 2000 pas d'effet Lactobacillus casei GG
diminution de la douleur Lactobacillus plantarum
abdominales et flatulence
Nobaek et al., 2000 diminution des douleurs Lactobacillus plantarum
Gade and Thorm, 1989 soulagement douleur abdominales Streptococcus faecium
REFERENCES EFFETS BIOLOGIQUES PROBIOTIQUES
Niedzielin et al., 2001
Bifidobacterium infantis 35624 soulagement des symptomes
normalise la balance des cytokines anti/pro-inflammatoire
O’mahony et al., 2005
VSL#3
VSL#3 (Bifidobacterium breve, longum, infantis
Lactobacillus acidophilus, plantarum, casei,
bulgaricus
Streptococcus thermophilus)
OBJECTIFS
98
Au cours des six dernières années, un ensemble de travaux ont été menés au
laboratoire visan,t dans un premier temps, l’évaluation des effets d’un traitement
probiotique sur l’inflammation colique. Le choix de la souche bactérienne
(Lactobacillus farciminis) a été motivé par sa capacité à produire du monoxyde d’azote
(NO), médiateur connu pour ses propriétés anti-inflammatoires lorsqu’il est apporté de
façon exogène. Ainsi, L. farciminis a été utilisé en tant que vecteur biologique de NO
dans la lumière colique. Ces travaux ont montré que le traitement par L. farciminis
diminue la sévérité d’une colite expérimentale et atténue la douleur en réponse à une
distension colorectale qui lui est associée, par un mécanisme d’action impliquant le NO
libéré dans la lumière par cette souche. Cependant, au cours de ces travaux il a
également été montré que L. farciminis exerçait un effet protecteur par des mécanismes
d’action partagés par la plupart des probiotiques comme la normalisation de la flore
endogène, la modulation du profil cytokinique et le renforcement de la barrière
épithéliale intestinale, soulignant la complexité des mécanismes d’action des
probiotiques. Ces travaux ont montré que L. farciminis possède des potentialités
thérapeutiques pouvant s’inscrire dans le traitement de certaines pathologies digestives
impliquant un dysfonctionnement des réponses immunes et des altérations de la flore,
telles que les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin.
Ce travail de thèse se situe dans la continuité des travaux précédents visant à
élargir l’exploration des potentialités thérapeutiques de L. farciminis dans le traitement
des pathologies digestives à caractère non inflammatoire ou « micro-inflammatoire »
tels que les troubles fonctionnels intestinaux (TFI) et plus particulièrement le syndrome
de l’intestin irritable (SII), dont l’étiologie reste mal connue et les traitements décevants.
Compte tenu de l’hypersensiblité viscérale en tant que dénominateur commun de ces
troubles et de l’augmentation de la perméabilité intestinale reflétant les altérations de la
barrière intestinales chez les patients atteints du SII (Spiller et al., 2000 ; Marshall et al.
2004), l’objectif de ce travail était d’évaluer à l’aide d’un modèle animal approprié, le
stress de contrainte chez le rat induisant une hypersensibilité viscérale en réponse à une
distension colorectale, les effets d’un traitement par L. farciminis ainsi que les
mécanismes d’action impliqués dans l’hyperalgésie viscérale chez le rat stressé.
OBJECTIFS
99
L’objectif de la première partie a été d’évaluer si un stress de contrainte induit
des altérations de la barrière épithéliale colique et s’il existe une relation de cause à effet
entre ces altérations et l’hyperalgésie induite par ce stress. Dans un deuxième temps
nous nous sommes intéressés à l’évaluation des effets d’un traitement par L. farciminis
sur l’hyperalgésie viscérale induite par le stress. Nous avons exploré deux pistes
concernant les mécanismes d’action impliqués dans un effet antinociceptif par ce
traitement : le rôle du NO et l’incidence sur les altérations de la barrière épithéliale
induites par le stress. Enfin, dans une dernière partie nous nous sommes attachés à
déterminer les voies nerveuses au niveau spinal et supraspinal qui sont activées lors
d’un stress de contrainte suivi d’une distension colorectale età l’évaluer l’influence du
traitement par L. farciminis sur l’activation de ces voies.
RESULTATS EXPERIMENTAUX
101
RESULTATS 1
L’hypersensibilité viscérale induite par un stress en réponse à une distension
colorectale dépend de l’augmentation de la perméabilité paracellulaire colique :
rôle de la kinase de la chaîne légère de la myosine
Acute stress-induced hypersensitivity to colonic distension depends upon increase in
paracellular permeability: role of myosin light chain kinase.
Ait-Belgnaoui A., Bradesi S., Fioramonti J., Theodorou V., Bueno L.
Pain 2005;113:141-7.
Résumé
Le but de cette étude a été de déterminer chez le rat i) si l’inhibition des altérations de la
perméabilité paracellulaire colique induite au cours d’un stress pouvait réduire
l’hypersensibilité viscérale en réponse à une distension colorectale; ii) le rôle de la
contraction du cytosquelette des cellules épithéliales dans les effets délétères du stress.
Méthodes: Les animaux ont été répartis en deux groupes recevant : une administration
de ML-7, un inhibiteur spécifique de la kinase des chaines légères de myosine (MLCK;
3 x 1 mg/kg i.p ; 12 h d’intervalle d’injection entre chaque injection) ou du TAP, un
bloqueur des jonctions serrées (2,4,6-triaminopyrimidine, 100mM ; perfusion
intracolique 1 h avant et pendant le stress). Les animaux ont été soumis soit à un stress
de contrainte de type aigu (une session de 2 heures) ou soit à la procédure de stress
fictif. Vingt minutes après la session de stress aigu ou de stress fictif, la sensibilité
viscérale en réponse à une distension et la perméabilité paracellulaire colique ont été
évaluées.
RESULTATS EXPERIMENTAUX
102
Résultats: Les rats stressés présentent une augmentation de la réponse abdominale à
tous les volumes de distension, ainsi qu’une augmentation de la perméabilité
paracellulaire colique, comparée aux rats soumis à un stress fictif. Les effets du stress
sont supprimés après un traitement par le TAP ou le ML-7.
Conclusion: Les résultats nous montrent que les changements de la perméabilité
paracellulaire colique étaient responsables de l’hypersensibilité viscérale induite par un
stress,et que ces changements résultaient de la contraction du cytosquelette des cellules
épithéliales par l’activation de la MCLK. L’hypothèse de l’existence d’une relation de
cause à effet entre la perméabilité et la sensibilité intestinale est alors confirmée.
Acute stress-induced hypersensitivity to colonic distension depends upon
increase in paracellular permeability: role of myosin light chain kinase
Afifa Ait-Belgnaouia, Sylvie Bradesib, Jean Fioramontia, Vassilia Theodoroua, Lionel Buenoa,*
aNeuro-Gastroenterology and Nutrition Unit, INRA, 180, chemin de Tournefeuille BP 03, 31931 Toulouse cedex 9, FrancebDivision of Digestive Diseases, Digestive Diseases Research Center, UCLA, Los Angeles, CA, USA
Received 21 July 2004; received in revised form 24 September 2004; accepted 30 September 2004
Abstract
Hypersensitivity to rectal or colonic distension characterizes most patients with IBS and increased gut permeability has been described in
post-dysenteric IBS patients. However, no link has been established between these two events. The aim of this study was to determine (i)
whether chemical blockade of stress-induced increase of colonic paracellular permeability by 2,4,6 triaminopyrimidine (TAP) affects the
concomitant hypersensitivity to colonic distension, (ii) the role of epithelial cell contraction in the stress-induced increased permeability and
hyperalgesia, using a myosin light chain kinase inhibitor (ML-7). The effect of acute partial restraint stress (PRS) on visceral sensitivity to
colorectal distension (RD) was assessed by abdominal muscle electromyography. Colonic paracellular permeability was determined by
measuring percentage of urinary 51Cr-EDTA recovery after intracolonic infusion. The effect of stress on both parameters was evaluated after
TAP, ML-7 or vehicle pretreated animals. PRS significantly increased colonic paracellular permeability and the number of spike bursts for all
volumes of RD applied compared to sham. TAP suppressed the stress-induced increase of colonic paracellular permeability and sensitivity to
colonic distension. Similarly, ML-7 blocked the stress-induced increase of colonic paracellular permeability and sensitivity. Neither ML-7
nor TAP had any effect on both permeability and sensitivity in absence of stress. The increase of colonic permeability induced by PRS results
from epithelial cell cytoskeleton contraction through myosin light chain kinase activation and this increase is responsible for stress-induced
rectal hypersensitivity.
q 2004 International Association for the Study of Pain. Published by Elsevier B.V. All rights reserved.
Keywords: Visceral pain; Stress; Colonic paracellular permeability; MLCK
1. Introduction
Irritable bowel syndrome (IBS) is characterized by
abdominal pain, colonic motor disturbances and altered
bowel habits (Naliboff et al., 2000; Thompson et al., 1999).
Further, patients often have increased levels of anxiety or
psychological distress and stressful life events have been
associated with the onset or exacerbation of IBS symptoms
(Collins et al., 1999; Drossman et al., 1999). In rats and
mice, stress increases intestinal and colonic paracellular
permeability (Ferrier et al., 2003; Santos and Perdue, 2000),
leading to an excessive uptake of luminal antigens and
0304-3959/$20.00 q 2004 International Association for the Study of Pain. Publi
doi:10.1016/j.pain.2004.10.002
* Corresponding author. Tel.: C33 561 285 143; fax: C33 561 285 397
E-mail address: [email protected] (L. Bueno).
bacterial products initiating or modulating an inflammatory
response. It has been recently shown that increased gut
paracellular permeability is an accurate change observed in
post-infective (PI-IBS) and in diarrheic non-PI-IBS patients
(Neal et al., 2002; Spiller et al., 2000). Epithelial
paracellular permeability is regulated mainly by intercel-
lular tight junctions (TJ). Proteins that constitute the TJ
complex, include transmembrane proteins such as occludin,
claudin, junction adhesion molecules and intracytoplasmic
proteins (Fanning et al., 1999; Liu et al., 2000; Tsukita and
Furuse, 2000). However, the barrier integrity is critically
dependent on the actomyosin-driven contraction, an event
that involves the phosphorylation of the regulatory myosin
light chain (MLC) (Sellers and Adelstein, 1985). This
process is initiated by MLC kinase-mediated MLC
phosphorylation, which is tightly linked to actin filament
Pain 113 (2005) 141–147
www.elsevier.com/locate/pain
shed by Elsevier B.V. All rights reserved.
A. Ait-Belgnaoui et al. / Pain 113 (2005) 141–147142
reorganisation. MLC kinase (MLCK) is activated through
different intracellular pathways including Ca2C–calmodulin
complex depending on the epithelial cell (EC) (Goeckeler
and Wysolmerski, 1995). Considerable amount of phos-
phorylated MLC was observed in stressed animals associ-
ated with disruption of epithelial barrier (Ferrier et al.,
2003). In addition in mice, increased paracellular per-
meability linked to activation of PAR-2 receptor results
from the activation of MLCK from epithelial cells (Cenac
et al., 2003). This increase in permeability is inhibited by
ML-7, an ATP-competitive, cell-permeable inhibitor of
MLCK (Saitoh et al., 1987). These data suggest an
important role of MLCK in the regulation of intestinal
paracellular permeability.
IBS patients also exhibit an enhanced sensitivity to rectal
distension evidenced by lower threshold of pain perception
(Ritchie, 1973; Whitehead et al., 1990). Moreover in
humans, stress affects pain sensation induced by colonic
and rectal distension (Ford et al., 1995) and in rats, acute
restraint stress induces hypersensitivity to rectal distension
(Gue et al., 1997). However, the relationship between the
effect of stress on visceral hypersensitivity in response to
colorectal distension and on intestinal paracellular per-
meability, is not yet established.
Consequently, the aim of this study was (i) to determine
whether blockade of stress-induced increase in colonic
paracellular permeability by the tight junction chemical
blocker, TAP, infused intracolonically is able to prevent the
concomitant hypersensitivity to colonic distension (ii) to
evaluate the role of MLCK activation catalysing EC
cytoskeleton contractions in stress-induced colonic increase
of permeability and subsequent hypersensitivity.
2. Material and methods
Female Wistar rats (Janvier SA, Le Genest St Isle, France)
weighing 225–250 g were used and housed individually in a
temperature-controlled room (21G1 8C). They were allowed free
access to water and fed standard pellets (UAR pellets, Epinay,
France). The Local Committee for animal use and care had
approved all experimental protocols described in this study.
2.1. Animal preparation
Under general anesthesia induced by intraperitoneal (i.p.),
administration of 0.6 mg kgK1 acepromazine (Calvimet; Vetoqui-
nol, Lure, France) and 120 mg kgK1 ketamine (Imalgene 1000;
Rhone-Merieux, Lyon, France), animals were equipped with a
polyethylene catheter (ODZ0.7 mm, IDZ0.3 mm, lengthZ60 cm) inserted in the proximal colon at 1 cm from the cecocolonic
junction. Rats were also equipped with three groups of three NiCr
wire electrodes (60 cm in length, 80 mm in diameter) implanted
into the abdominal external oblique muscle, 2 cm superior to
the inguinal ligament (Morteau et al., 1994). Catheter and
electrodes were exteriorized on the back of the neck and protected
by a glass tube attached to the skin. The myoelectrical activity was
recorded on an electromyograph (EMG) (Mini VIII; Alvar, Paris,
France) using a short time constant (0.03 s) to remove low-
frequency signals (!3 Hz) and with a paper speed of 3.6 cm minK1.
2.2. Partial restraint stress
All stress sessions were performed at the same period of the day
(between 10:00 a.m. and 12:00 noon) to minimize any influence of
circadian rhythms. Stress effects were studied using the wrap
partial restraint stress (PRS) model (Williams et al., 1987). Thus,
animals were lightly anesthetized with ethyl-ether, and their fore
shoulders, upper forelimbs and thoracic trunk were wrapped in a
confining harness of paper tape to restrict, but not to prevent, body
movements. Then, rats were placed in their home cage for 2 h. Rats
recovered from ethyl-ether within 2–3 min and immediately
moved around in their cage, although the restricted mobility of
their forelimb prevented grooming behaviour. Sham-stress rats
(sham-PRS) considered as controls were anesthetized as above, but
were not wrapped and were allowed to move freely in their cages.
The PRS at room temperature used in the present study, is a mild
and non-ulcerogenic stressor.
2.3. Colorectal distension
Electromyography recordings began 5 days after surgery. Rats
were placed in polypropylene tunnels (6 cm diameter, 25 cm
length). In order to minimize stress reaction during experiments and
to prevent recording artifacts due to movements during distension,
rats were acclimated, 3 days before distension, to stay in the plastic
tunnel. A balloon consisting of an arterial embolectomy catheter
(Fogarty, Edwards Laboratories, Inc., Santa Anna, USA) was
introduced into the colorectum at 1 cm from the anus and fixed at the
base of the tail. The balloon (2 mm diameter; 2 cm length) was
progressively inflated by steps of 0.4 ml, from 0 to 1.2 ml, each step
of inflation lasting for 5 min. Pressure applied to colonic wall
corresponding to 0.4, 0.8 and 1.2 ml to balloon inflation were 12.5,
24.8 and 39.5 mmHg, respectively, as defined previously (Morteau
et al., 1994). The balloon was filled with tepid water to avoid
temperature contrast. To detect possible leakage, the volume of
water introduced into the balloon was checked by complete removal
with a syringe at the end of the distension period.
2.4. Colonic paracellular permeability
Evaluation of colonic paracellular permeability was performed
using 51Cr-ethylene diamine tetra acetic acid (EDTA; Perkin–
Elmer Life Sciences, Paris, France) as a marker of paracellular
permeation of tight junction (Bjarnason et al., 1995). 51Cr-EDTA
(0.7 mCi.), diluted in 250 ml of saline was injected through the
intracolonic (IC) catheter 20 min after PRS or sham-PRS. Then,
the animals were placed in metabolic cages, and feces and urine
were collected separately during 24 h. The radioactivity in urines
was measured on a gamma counter (Cobra II, Packard Meriden,
CT, USA). Permeability to 51Cr-EDTA was expressed as the
percentage of the total radioactivity administered.
2.5. Experimental protocol
In the first series of experiments, eight groups of eight rats were
continuously infused intracolonically with a solution containing
2,4,6 triaminopyrimidine (TAP), a tight junction blocker (100 mM;
A. Ait-Belgnaoui et al. / Pain 113 (2005) 141–147 143
0.5 ml hK1; groups 3, 4, 7 and 8) or its vehicle (Tris–HCl 0.1 M;
pHZ6.7; groups 1, 2, 5 and 6), for 1 h before and during PRS
(groups 2, 4, 6 and 8) or sham-PRS (groups 1, 3, 5 and 7)
In the second series of experiments, eight groups of eight rats
were treated with a specific inhibitor of MLCK, ML-7 (1 mg kgK1;
groups 3, 4, 7 and 8) or its vehicle (10% ethanol; groups 2, 4, 6 and
8) injected i.p. three times at 12 h intervals before PRS (groups 2,
3, 5 and 6) or sham-PRS (groups 1, 3, 5 and 6).
In these two series, groups 1–4 received intracolonically51Cr-EDTA (250 ml) 20 min after PRS or sham-PRS and colonic
paracellular permeability was assessed by 24 h post-stress urine
collection. Groups 5–8 were submitted to a progressive color-
ectal distension (CRD) performed 20 min after PRS or sham-
PRS and the number of spike bursts was recorded for 5 min for
each volume of distension.
2.6. Statistical analysis
All values are expressed as meanGSEM. Statistical analysis of
the number of spike bursts for each 5 min period during CRD was
performed by one-way ANOVA followed by parametric Student’s
unpaired t-test. Data on permeability were compared by using
Student’s unpaired t-test after one-way analysis of variance.
Differences were considered significant for P!0.05.
3. Results
3.1. Effect of stress on colonic paracellular permeability
and on colorectal distension
Stressed rats receiving vehicle, exhibited an increased
colonic paracellular permeability compared with sham-
stressedCvehicle animals (2.19G0.19 vs. 1.35G0.19%)
(Fig. 1A and B).
Colorectal distension applied in sham-stressedCvehicle
rats, significantly and gradually increased the number of
Fig. 1. (A) Influence of intracolonic infusion of TAP (100 mM, 0.5 ml hK1), a tight
i.p. administrations of ML-7 (3!1 mg kgK1), a specific inhibitor of MLCK on
assessed by 24 h post-stress urine collection and measurement of 51Cr-EDTA rec
stress-induced increase of colonic permeability. Neither TAP nor ML-7 or th
permeability. *P!0.01 significantly different from sham-stressCvehicle and †P!
spike bursts in a volume dependent manner and this increase
became significant when the volume of distension reached
0.8 ml. Compared to sham-stressCvehicle, PRS for 2 h,
increased significantly the number of spike bursts for all
volumes of distension (Fig. 2A and B).
3.2. Influence of colonic tight junction blockade
In control (sham-PRSCvehicle), IC infusion of TAP
(100 mM, 0.5 ml hK1) did not affect per se both colonic
paracellular permeability (Fig. 1A) and increased number
of spike bursts for all distending volumes (Fig. 2A).
TAP (100 mM, 0.5 ml hK1) infused intracolonically for
1 h before and during PRS, suppressed the stress-induced
increase in colonic paracellular permeability (0.81G0.10
vs. 2.19G0.19%; P!0.01; Fig. 1A). Similarly, TAP
infusion also prevented the stress-induced enhancement of
spike bursts in response to rectal distension for all volumes
of distension (Fig. 2A). Vehicle of TAP (Tris–HCl, 0.1 M)
had no effect on stress-induced increase in paracellular
permeability (Fig. 1A) and in abdominal response to RD
(Fig. 2A).
3.3. Role of MLCK in stress-induced increase in colonic
permeability and sensitivity
In sham-stressed animals, ML-7 (3!1 mg kgK1 i.p.) did
not affect either colonic paracellular permeability (Fig. 1B)
nor sensitivity to RD (Fig. 2B). Stress-induced increase in51Cr-EDTA permeability was reduced in animals previously
treated with ML-7 (3!1 mg kgK1) (1.18G0.18 vs. 2.19G0.198%; P!0.01; Fig. 1B). ML-7 pretreatment also
suppressed PRS-induced hypersensitivity to RD for all
volumes of distension (Fig. 2B).
junction blocker on colonic paracellular permeability. (B) Effect of repeated
colonic paracellular permeability. Colonic paracellular permeability was
overy in urines. Note that both TAP and ML-7 treatments suppressed the
eir vehicles had any effect on basal (sham-stress) colonic paracellular
0.01 significantly different from stressCvehicle.
Fig. 2. (A) Effect of TAP, a tight junction blocker infused IC (100 mM, 0.5 ml hK1) on stress-induced hypersensitivity. (B) Effect of repeated i.p.
administrations of ML-7 (3!1 mg kgK1), a specific inhibitor of MLCK, on the number of spike bursts in response to increasing volumes of colorectal
distension. Note that both TAP and ML-7 treatments suppressed the stress-induced hypersensitivity to colorectal distension. No difference in the number of
spike bursts in response to increased volumes of colorectal distension were observed in sham-stressed rats treated by either TAP or ML-7 or their vehicles. †
and *P!0.05, respectively, significantly different from sham-stressCvehicle and stressCvehicle values.
A. Ait-Belgnaoui et al. / Pain 113 (2005) 141–147144
4. Discussion
The present study shows that the increase in colonic
permeability induced by acute stress is responsible for the
concomitant rectal hypersensitivity to distension, since a
non-absorbed chemical blocker for tight junctions prevents
the occurrence of colorectal hypersensitivity. Furthermore,
we demonstrate that stress influences the permeability and
subsequently the visceral sensitivity by inducing epithelial
cell cytoskeleton contraction. The cytoskeleton contraction
depends upon MLCK, and MLC phosphorylation induces
actinomyosin contraction leading to tight junction opening.
In this study, we confirm in rats that stress activates MLCK
of epithelial cells, since a specific inhibitor of this enzyme,
ML-7, prevents stress-induced increase in permeability
(Ferrier et al., 2003) and we demonstrate that this effect is
enough to prevent visceral hypersensitivity.
The majority of IBS patients presents a lower threshold
for perception of gut distension (Kellow et al., 1991; Mertz
et al., 1995). Although, the pathophysiology of IBS is not
well understood, it seems that IBS severity may be
influenced by stressful life events and psychological status
contributing to the development of visceral hypersensitivity,
often associated with a high degree of anxiety (Drossman
et al., 1988; Ford et al., 1987; Whitehead et al., 1988).
Recent studies have also shown an increase of intestinal
permeability in post-infectious and other diarrheic IBS
patients (Neal et al., 1997, 2002; Spiller et al., 2000).
Interestingly, stressful events before infection also increase
risk of post-infective IBS. In animals, acute restraint stress
is known to enhance abdominal response to rectal disten-
sion, particularly in females as we observed in our study.
Previous studies have shown that this effect of stress
depends upon the central release of CRF (Gue et al., 1997)
and the presence of estradiol (Bradesi et al., 2002) but is also
linked to mast cell degranulation (Gue et al., 1997).
In rats, restraint stress also triggers alterations of the
intestinal barrier characterized by an increased permeability
to macromolecules. This effect of stress on paracellular
permeability also involves mast cells, since this colonic
epithelial response to stress is not observed in mast cell
deficient rats (Santos et al., 2001). More recently, it has been
shown that peripheral CRF-related mechanisms also
contribute to stress-induced changes in intestinal mucosal
function, as reflected by an increase of mucosal per-
meability to macromolecules induced by intraperitoneally
administered CRF and prevention of acute stress-induced
mucosal permeability changes by CRF antagonists given
peripherally (Tache and Perdue, 2004). A pivotal role of
mast cells has been proposed in the pathogenesis of
intestinal inflammation and visceral hyperalgesia. Increased
colonic permeability favours the entry of pathogens and
toxins, which in turn activate the local immune system.
Consequently, a variety of stimuli, including neuromedia-
tors and endogenous compounds like cytokines, leads to the
release of substances such as histamine, tryptase, prosta-
glandin or serotonin able to activate directly the mechan-
oreceptors of the gut (Bueno et al., 2000).
In our study, stress increases both colonic paracellular
permeability and visceral sensitivity. To investigate a
possible cause effect relationship between these two
phenomena, we used TAP, a tight junction chemical blocker.
This substance has been used for a long time to block TJs
cation-selective permeability in gallbladder and other
leaky epithelia in Ussing chambers (Moreno, 1974, 1975).
In an in vivo study in dogs, TAP blocks the tight junction
movement of NaC across the ileal epithelium, since it
reduces NaC diffusion and the related changes in
A. Ait-Belgnaoui et al. / Pain 113 (2005) 141–147 145
transepithelial potential difference, normally generated
when the ileal mucosa is exposed to a NaC free mannitol
solution (Krejs et al., 1977). Moreover, it has been
demonstrated in rats that intestinal permeability is regulated
by NaC transport (Turner and Madara, 1995) and the
epithelial cell cytoskeleton is modified during physiological
regulation of TJ permeability. In this study, TAP prevents
both stress-induced increase in paracellular permeability and
visceral sensitivity.
Therefore, the increase in intestinal permeability may
lead to an excessive uptake of luminal microbial antigens,
and bacterial products that activate the submucosal immune
system, releasing substances sensitizing terminals of
sensory nerves. Such sensitization is similar to that
occurring in response to local inflammation in experimental
models of rectal or colonic hypersensitivity (Morteau et al.,
1994; Ness and Gebhart, 2001) and may be considered as an
alert signal of altered epithelial functioning. Indeed in post-
dysenteric IBS patients, immune changes such as the
Fig. 3. Putative mechanisms involved in stress-induced increase in visceral sensi
activate immunocytes such as T lymphocytes to produce increased permeability. T
role to mediate T cell-induced MLC phosphorylation and subsequent contraction
intraluminal bacterial products activating the submucosal immune cells then sens
increase in the number of enteroendocrine cells, T
lymphocytes and intraepithelial lymphocytes, which can
persist for more than 1 year, as well as increased gut
permeability have been described (Spiller et al., 2000).
Immune changes occurring in the intestine of IBS patients
are not limited to the post-dysenteric population. Indeed, an
increased density of mast cells in the intestinal and colonic
mucosa of different IBS sub-types patients, has been
described (Barbara et al., 2004; O’Sullivan et al., 2000;
Park et al., 2003; Tornblom et al., 2002). In addition, a
positive correlation has been established, the number of
mast cells, close to nerves and abdominal pain in IBS
patients (Barbara et al., 2004). Furthermore, abnormalities
in lymphocytes distribution in myenteric plexus has been
observed using biopsies from constipated and diarrhoeic
IBS patients (Tornblom et al., 2002).
Disturbances of intestinal barrier is suggested as an
etiologic factor in several intestinal diseases associated with
abdominal pain. Indeed using different tracers, abnormal
tivity to colonic distension. Stress sensitize mast cell to degranulate and to
he resulting activation and release of mediators such as INF-g plays a major
s of the epithelial cell cytoskeleton. This opening of TJ favours uptake of
itizing sensory terminals to mechanical stimuli.
A. Ait-Belgnaoui et al. / Pain 113 (2005) 141–147146
intestinal or colonic permeability has been shown in
Crohn’s disease (Soderholm et al., 1999), gluten-sensitive
enteropathy (Cobden et al., 1980), alcoholism (Bjarnason
et al., 1984), acute gastroenteritis (Zuckerman et al., 1993)
and ulcerative colitis (Gitter et al., 2001). All these
situations lead to an excessive antigen load of immunocytes
of the lamina propria and bacterial translocation. Indeed, in
alcoholic patients, as well as in animal models, it has been
shown that ethanol, by affecting colonic tight junction
permeability is responsible for liver bacterial translocation
and injury (Ma et al., 1999; Keshavarzian et al., 2001).
Moreover, it has been shown in vitro that ethanol at low and
non-cytotoxic doses causes a functional and structural
opening of Caco-2 intestinal epithelial tight junction barrier,
by activating MLCK (Ma et al., 1999). Herein, we show that
stress-mediated modifications of permeability and sensi-
tivity involve activation of MLCK since ML-7, a MLCK
inhibitor, prevents the epithelial cells cytoskeleton contrac-
tion and subsequently the increase in colonic permeability.
These results confirm in rats previous data showing that in
mice, acute stress increases colonic permeability through an
activation of epithelial cell MLCK and that INF-g is the
main mediator of this effect (Ferrier et al., 2003). Here
again, blockade of stress-induced increase in permeability
prevents rectal hypersensitivity reinforcing the cause–effect
relationship between permeability and sensitivity in the gut.
However, the mechanism by which stress activates MLCK
from epithelial cell, even if it involves at least lymphocytes
CD4C and INF-g (Ferrier et al., 2003), remains partly
unknown. Taking together all the results in agreement with
our study, we suggest a close relationship between the
alterations in colonic mucosal barrier and visceral hyper-
sensitivity (Fig. 3).
Finally, we demonstrate for the first time in this study
that changes in colonic paracellular permeability are
responsible for visceral hyperalgesia induced by stress,
and that these changes result from stress-induced epithelial
cell cytoskeleton contraction through activation of MLCK.
Therefore, taking into account the place of stress in the
genesis of functional bowel disorders, we can speculate that
specific blockers of MLCK such as ML-7 are promising
therapeutic drugs for the treatment digestive pathologies
such as IBS.
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RESULTATS EXPERIMENTAUX
110
RESULTATS 2
Lactobacillus farciminis diminue l’hyperalgésie viscérale induite par un stress chez
le rat en inhibant la contraction MLCK-dépendante du cytosquelette des
colonocytes
Lactobacillus farciminis treatment suppresses stress induced visceral hypersentivity: a
possible action thought interaction with epithelial cell cytoskeleton contraction
Ait-Belgnaoui A., Han W., Lamine F., Eutamene H., Theodorou V., Bueno L.
Gut 2006; 55:1090-1094.
Résumé
L’augmentation de la perméabilité paracellulaire colique observée lors d’un stress
résulte de la contraction du cytosquelette des cellules épithéliales via l’activation de la
kinase de la chaîne légère de la myosine (MLCK). Cette augmentation de la
perméabilité est à l’origine de l’hypersensibilité viscérale à la distension colorectale
observée chez le rat stressé. L’objectif de cette étude a été d’évaluer les variations de
l’expression de la MLCK, de la chaîne légère de la myosine (MLC) et de sa forme
phosphorylée (p-MLC), responsable de la contraction du cytosquelette, au cours d’un
stress de contrainte et l’influence d’un traitement par L. farciminis sur ces
modifications.
Méthodes : Les rats femelles ont reçu un traitement oral de Lactobacillus farciminis
(1011UFC/ml/jour) pendant 15 jours ou du NaCl avant la session de stress ou de stress
fictif. La sensibilité viscérale en réponse à une distension colorectale et la perméabilité
paracellulaire colique ont été évaluées après la session de stress ou de stress fictif. Ces
rats ont reçu en parallèle de l’hémoglobine, un piégeur de NO. L’expression des
RESULTATS EXPERIMENTAUX
111
protéines MLCK, MLC, p-MLC est déterminée au niveau de la muqueuse colique de
rats traités ou non par L. farciminis après une session de stress aigu ou fictif.
Résultats : Le stress entraîne une augmentation de la perméabilité paracellulaire colique
ainsi qu’une hyperalgésie en réponse à une distension colorectale. Un traitement par L.
farciminis prévient l’ensemble de ces effets délétères du stress, tandis que
l’hémoglobine réverse les effets protecteurs de L. farciminis. Concernant la cinétique
d’expression de la protéine p-MLC, un maximum d’expression de la protéine a été
observé après 45 minutes de stress. En revanche, un traitement par L. farciminis
prévient de cette augmentation.
Conclusion : Cette étude monte qu’un traitement de deux semaines par L. farciminis
prévient des effets délétères du stress sur la sensibilité viscérale et la perméabilité
paracellulaire colique. Le NO libéré par L. farciminis, semble agir de façon directe ou
indirecte sur ces deux paramètres. Finalement, les effets antinociceptifs observés à la
suite d’un traitement par L. farciminis se traduisent par une action de ce probiotique
essentiellement sur la barrière épithéliale colique. A ce niveau, l’inhibition de la
phosphorylation de la MLC par L. farciminis empêche donc la contraction du
cytosquelette des cellules épithéliales et l’ouverture des jonctions serrées qui en résulte.
NEUROGASTROENTEROLOGY
Lactobacillus farciminis treatment suppresses stressinduced visceral hypersensitivity: a possible actionthrough interaction with epithelial cell cytoskeletoncontractionA Ait-Belgnaoui, W Han, F Lamine, H Eutamene, J Fioramonti, L Bueno, V Theodorou. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
See end of article forauthors’ affiliations. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Correspondence to:Dr V Theodorou, UMR1054, INRA/ESAP,Neuro-Gastroenterologyand Nutrition Unit, 180chemin de Tournefeuille,BP 3, 31931 Toulousecedex 9, France;[email protected]
Revised version received26 December 2005Accepted for publication31 December 2005Published online first28 February 2006. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Gut 2006;55:1090–1094. doi: 10.1136/gut.2005.084194
Background: Stress induced increase in colonic paracellular permeability results from epithelial cellcytoskeleton contraction and is responsible for stress induced hypersensitivity to colorectal distension(CRD). The probiotic Lactobacillus farciminis releases spontaneously nitric oxide (NO) in the colonic lumenin vivo and exerts anti-inflammatory effects. This study aimed: (i) to evaluate the effects of L farciminis onstress induced hypersensitivity to CRD and increase in colonic paracellular permeability; and (ii) toascertain whether these effects are NO mediated and related to changes in colonocyte myosin light chainphosphorylation (p-MLC).Methods: Female Wistar rats received either 1011 CFU/day of L farciminis or saline orally over 15 daysbefore partial restraint stress (PRS) or sham-PRS application. Visceral sensitivity to CRD and colonicparacellular permeability was assessed after PRS or sham-PRS. Haemoglobin was used as an NOscavenger. Western blotting for MLC kinase, MLC, and p-MLC were performed in colonic mucosa from Lfarciminis treated and control rats after PRS or sham-PRS.Results: PRS significantly increased the number of spike bursts for CRD pressures of 30–60 mm Hg as wellas colonic paracellular permeability. L farciminis treatment prevented both effects, while haemoglobinreversed the protective effects of L farciminis. p-MLC expression increased significantly from 15 to45 minutes after PRS, and L farciminis treatment prevented this increase.Conclusion: L farciminis treatment prevents stress induced hypersensitivity, increase in colonic paracellularpermeability, and colonocyte MLC phosphorylation. This antinociceptive effect occurs via inhibition ofcontraction of colonic epithelial cell cytoskeleton and the subsequent tight junction opening, and may alsoinvolve direct or indirect effects of NO produced by this probiotic.
Probiotics have been defined as living organisms in foodand dietary supplements which improve the health of thehost beyond inherent basic nutrition.1 Preventive and
curative efficacy of probiotic treatments has been described inseveral gastrointestinal pathologies and in the past decadeencouraging results have been obtained in inflammatory boweldisease using different strains.2 3 Similarly, treatment withseveral lactobacilli strains has been found to reduce the severityof experimental colitis in animals.4 5 Based on a recent approachusing bacteria as a carrier of anti-inflammatory compoundsdelivered into the colonic lumen,6 we have previously shownthat Lactobacillus farciminis given orally for 15 days can releasespontaneously nitric oxide (NO) into the colonic lumen andreduce the severity of trinitrobenzene sulphonic acid (TNBS)induced colitis in rats.7 Among the targets which have benefitedfrom probiotics, studies have reported enhancement of intest-inal barrier function8–10 by strengthening tight junctionsbetween enterocytes11–13 and thereby preventing an increase inparacellular permeability and subsequent bacterial transloca-tion. L farciminis shares these properties as it prevents bacterialtranslocation and the increase in colonic paracellular perme-ability in TNBS induced colitis in rats.5
On the other hand, irritable bowel syndrome is agastrointestinal disease with unknown aetiology, frequentlyassociated with psychological distress, and characterised byabdominal pain.14 15 An increase in intestinal permeabilityhas recently been described in post-dysenteric16 and otherirritable bowel syndrome patients.17 Manifestations such asincreased gut permeability and visceral hypersensitivity are
similar to those initiated by various stressful stimuli in ratsand mice.18–21 In rats, partial restraint stress induces colonichypersensitivity to distension triggered by an increase in gutparacellular permeability.21 Moreover, this stress inducedincrease in gut permeability results from epithelial cellcytoskeleton contraction.19 21 In contrast, despite controver-sies in the literature concerning the role of NO in paintransmission and mucosal barrier protection, an antinocicep-tive action of NO in visceral or peritoneal pain22–24 as well asimprovement in mucosal barrier function by NO donors25
have already been described.Based on this background, the aim of our study was to
evaluate: (i) whether L farciminis treatment prevents stressinduced visceral hypersensitivity to colorectal distension(CRD) and increases colonic paracellular permeability; (ii)the involvement of NO in these effects; and (iii) the effect ofL farciminis treatment on stress induced changes in colono-cyte phosphorylated myosin light chain (p-MLC) expression,reflecting contraction of the cytoskeleton.
MATERIALS AND METHODSAnimalsFemale Wistar rats (Janvier SA, Le Genest St Isle, France)weighing 200–225 g and housed individually in a temperature
Abbreviations: CRD, colorectal distension; EDTA,ethylenediaminetetraacetic acid; MLC, myosin light chain; MLCK, myosinlight chain kinase; p-MLC, phosphorylated myosin light chain; NO, nitricoxide; PRS, partial restraint stress; TNBS, trinitrobenzene sulphonic acid
1090
www.gutjnl.com
on 29 March 2007 gut.bmj.comDownloaded from
controlled room (21¡1 C) were used. They were allowed freeaccess to water and fed standard pellets (UAR pellets; Epinay,France). The local committee for animal use and care approvedall experimental protocols described in this study.
Bacteria preparationL farciminis (CIP 103136; Institut Pasteur Collection, Paris,France) was grown at 37 C in MRS broth (VWRInternational, Fontenay-sous-Bois, France). After 17 hoursof incubation, cultures were harvested by centrifugation at4500 g for 10 minutes. Strain extract was resuspended in0.9% NaCl and conserved at 220 C. Bacterial suspension wasprepared daily in order to administer orally 1011 CFU/day/rat.
Animal preparationUnder general anaesthesia induced by intraperitoneal admin-istration of 0.6 mg/kg acepromazine (Calvimet; Vetoquinol,Lure, France) and 120 mg/kg ketamine (Imalgene 1000;Rhone-Merieux, Lyon, France), animals were equipped witha polyethylene catheter (OD 0.7 mm, ID 0.3 mm, length60 cm) inserted into the proximal colon at 1 cm from thecaecocolonic junction. Rats were also equipped with threegroups of three NiCr wire electrodes (60 cm in length, 80 mmin diameter) implanted into the abdominal external obliquemuscle, 2 cm superior to the inguinal ligament.26 Catheterand electrodes were exteriorised on the back of the neck andprotected by a glass tube attached to the skin. Myoelectricalactivity was recorded on an electromyograph (Mini VIII;Alvar, Paris, France) using a short time constant (0.03 sec-onds) to remove low frequency signals (,3 Hz) and with apaper speed of 3.6 cm/min.
Partial restraint stressAll stress sessions were performed at the same time of day(between 10am and 12 noon) to minimise any influence ofcircadian rhythms. Stress effects were studied using the wrappartial restraint stress (PRS) model which is a mild non-ulcerogenic stressor.27 Thus animals were lightly anaesthe-tised with ethyl-ether and their fore shoulders, upperforelimbs, and thoracic trunk were wrapped in a confiningharness of paper tape to restrict, but not to prevent, bodymovements. Then, rats were placed in their home cage fortwo hours. Rats recovered from ethyl-ether within 2–3 minutes and immediately moved around in their cage,although the restricted mobility of their forelimb preventedgrooming behaviour. Sham-PRS rats, considered as controls,were anaesthetised as above but were not wrapped and wereallowed to move freely in their cages.
Colorectal distensionRats were accustomed to being in polypropylene tunnels(diameter 7 cm; length 20 cm) for several days before CRD in
order to minimise recording artefacts. A 4 cm long latexballoon fixed on a rigid catheter was used. CRD wasperformed by insertion of the balloon into the rectum 1 cmfrom the anus. Isobaric distensions of the colon wereperformed by connecting the balloon to a computerisedbarostat. Colonic pressure and balloon volume were con-tinuously monitored on a potentiometric recorder (L6514;Linseis, Selb, Germany). Isobaric distensions were performedfrom 0 to 60 mm Hg, each distension step lasting fiveminutes. The first distension was performed at a pressureof 15 mm Hg and an increment of 15 mm Hg was added ateach following step until a maximal pressure of 60 mmHg.
Colonic paracellular permeabilityColonic paracellular permeability was evaluated using 51Cr-ethylenediaminetetraacetic acid (EDTA; Perkin Elmer LifeSciences, Paris, France) as a marker of paracellular permeationof tight junctions.28 51Cr-EDTA (0.7 mCi), diluted in 250 ml ofsaline, was injected through the intracolonic catheter 20 min-utes after PRS or sham-PRS. Then, animals were placed inmetabolic cages, and faeces and urine were collected separatelyover 24 hours. Radioactivity in urine was measured on agamma counter (Cobra II; Packard, Meriden, Connecticut,USA). Permeability to 51Cr-EDTA was expressed as percentageof administered radioactivity recovered in urine.
Western blot analysis for myosin light chain kinase(MLCK), myosin light chain (MLC), and p-MLCAfter sacrifice, a 2 cm segment of proximal colon wasremoved, washed with saline, and the colonic mucosa was
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*
* *
A B
1500
20
40
60
0
20
40
60
30 45 60
† †
Pressure (mm Hg)150 30 45 60
Pressure (mm Hg)
No
of s
pike
bur
sts/
5 m
inut
es
No
of s
pike
bur
sts/
5 m
inut
es
Sham PRSPRS
PRS + L farciminisPRS + L farciminis Hb
Figure 1 (A) Effect of Lactobacillus farciminis (1011 CFU/day) treatment on stress induced hypersensitivity in rats. *p,0.05, significantly differentfrom sham-PRS; �p,0.05, significantly different from partial restraint stress (PRS). (B) Reversion by haemoglobin (200 mg/kg/day) of the effect of Lfarciminis treatment (1011 CFU/day) on hyperalgesia induced by PRS. *p,0.05 significantly different from PRS+L farciminis.
0
2
1
%51Cr-EDTA
recoveryin
24hurines
*
�
�
PRSSham PRS+ saline +saline +L farciminis +L farciminis
+ Hb
Figure 2 Effect of Lactobacillus farciminis (1011 CFU/ml/day)treatment on the increase in colonic paracellular permeability induced bypartial restraint stress (PRS) and its reversion by haemoglobin (Hb200 mg/kg/day). *p,0.05, significantly different from sham-PRS;�p,0.05 significantly different from PRS; `p,0.05 significantlydifferent from PRS+L farciminis. EDTA, ethylenediaminetetraacetic acid.
Lactobacillus farciminis treatment and visceral hypersensitivity 1091
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scraped off. Proteins were extracted in RIPA buffer andprotein concentrations assessed using the BC Assay kit(Interchim, Montlucon, France). Equal amounts of eachextract were subjected to 10% sodium dodecyl sulphate-polyacrylamide gel electrophoresis and then electrotrans-ferred onto PVDF membrane. Membranes were blockedovernight at 4 C with Tris buffered saline /bovine serumalbumin 3%, before incubation with primary antibodies.Immunoblotting was performed using specific anti-MLC,anti-MLCK (Sigma, Saint Quentin Fallavier, France), andanti-phospho-MLC (Clinisciences, Montrouge, France) anti-bodies at the following dilutions: 1:500, 1:500, and 1:10 000,respectively. After washing, horseradish peroxidase conju-gated secondary antibody was used (Upstate, Charlottesville,Virginia, USA). Bands were identified by ECL detectionreagents (Amersham Biosciences Europe GmbH, Orsay,France). Band intensities were quantified by densitometryand expressed as mean area density using Quantify one 4.1.1software.
Experimental protocolIn the first series of experiments, 10 groups of eight rats wereused. Over 15 days, animals received orally either saline(groups 1, 2, 4, 5, 7, and 9) or 1011CFU/day L farciminis(groups 3, 6, 8, and 10). Animals were equipped with NiCrelectrodes implanted in the abdominal striated muscles(groups 1, 2, 3, 7, and 8) or an intracolonic catheter (groups4, 5, 6, 9, and 10).
Rats were subjected to PRS (groups 2, 3, 5, 6, 7, 8, 9, and10) or sham-PRS (groups 1 and 4). Stepwise CRD wereperformed in groups 1, 2, 3, 7, and 8, 20 minutes after PRS orsham-PRS. Groups 4, 5, 6, 9, and 10 received 51Cr-EDTAintracolonically at the end of PRS or sham-PRS session, andcolonic paracellular permeability was assessed by 24 hourspost-PRS urine collection. Groups 7–10 were continuouslyinfused with haemoglobin, an NO scavenger (0.25 ml/h;200 mg/kg/day) through the intracolonic catheter over48 hours before PRS until the end of the CRD session(groups 7 and 8) or until the end of the urine collectionperiod (groups 9 and 10).
In a second series of experiments, 12 groups of four ratswere used for the kinetics of MLCK, MLC, and p-MLC proteinexpression of stress exposure by western immunoblotting.Groups 1–6 and groups 7–12 were subjected to sham-PRSand PRS, respectively. After 15, 30, 45, 60, 75, and 90 minutesof sham-PRS or PRS application, the corresponding groupwas sacrificed and colonic segments were removed forwestern blot assays.
In the last series of experiments and according to theresults obtained concerning the effect after 45 minutes ofPRS application on MLC phosphorylation, four groups of fourrats were used in order to evaluate the influence of Lfarciminis treatment on these stress induced changes. Saline(groups 1 and 2) or 1011 CFU/ml L farciminis were given orally
over 15 days before sham-PRS or PRS, respectively. Allgroups were sacrificed at 45 minutes after sham-PRS orPRS application and colonic segments were removed forp-MLC protein level determination by western blotting.
Statistical analysisAll values are expressed as mean (SEM). Statistical analysisof the number of spike bursts for each five minute periodduring CRD and colonic paracellular permeability wereperformed using one way analysis of variance. Differenceswere considered significant when post hoc test p,0.05.
RESULTSL farciminis and stress induced visceralhypersensitivityPRS significantly (p,0.05) increased the number of spikebursts for CRD pressures of 30–60 mm Hg compared withsham-PRS (50 (5) v 29 (3) spike bursts/5 min at 45 mm Hg)(fig 1A). L farciminis treatment prevented the increase in thenumber of spike bursts induced by PRS, whatever thepressure of CRD (fig 1A). The beneficial effect of L farciministreatment on stress induced visceral hyperalgesia wasabolished when animals received haemoglobin infusion (54(3) v 28 (2) spike bursts/5 min at 45 mm Hg) (fig 1B).Haemoglobin infusion had no effect per se on PRS inducedincrease in the number of spike bursts (data not shown).
L farciminis and stress induced increase in colonicparacellular permeabilityPRS significantly (p,0.05) increased colonic paracellularpermeability (2.07 (0.24) v 1.20 (0.20)%) compared withsham-PRS (fig 2). L farciminis treatment prevented theincrease in colonic paracellular permeability induced byPRS (0.95 (0.09) v 2.07 (0.24)%) (fig 2). Haemoglobininfusion reversed the effect of L farciminis on the increase incolonic paracellular permeability induced by PRS (1.78 (0.18)v 2.07 (0.24) %) (fig 2). Haemoglobin infusion did not affectthe increase in colonic paracellular permeability induced byPRS (data not shown).
Time dependent changes in MLC and p-MLC proteinlevels after stress exposureMLCK protein levels were not affected by exposure to stress(table 1). Conversely, significantly (p,0.05) higher levels ofp-MLC were observed from 15 to 45 minutes after thebeginning of stress application, with a maximal effect at45 minutes (fig 3). Then, p-MLC levels decreased andreturned to basal values at 75 minutes after the beginningof stress application (fig 3). MLC protein levels were similarto those observed in sham stressed rats during the earlystages of stress application but they increased significantly(p,0.05) after 60 minutes from the beginning of the stresssession (table 1).
Table 1 Kinetics of myosin light chain kinase (MLCK) and myosin light chain (MLC)protein level determination after sham-partial restraint stress (PRS) and PRS exposure*
Times of sham-PRS or PRS exposure (minutes)
15 30 45 60 75 90
MLCK Sham-PRS 0.49 (0.01) 0.47 (0.02) 0.45 (0.03) 0.48 (0.02) 0.50 (0.01) 0.47 (0.02)PRS 0.48 (0.01) 0.52 (0.02) 0.54 (0.03) 0.54 (0.03) 0.48 (0.01) 0.49 (0.01)
MLC Sham-PRS 0.49 (0.01) 0.47 (0.02) 0.45 (0.03) 0.48 (0.02) 0.50 (0.01) 0.48 (0.02)PRS 0.44 (0.05) 0.53 (0.01) 0.56 (0.03) 0.83 (0.03)� 0.82 (0.03)� 0.68 (0.04)�
Data are represented as mean (SEM) area density.*By western blot band density.�p,0.05 versus sham-PRS.
1092 Ait-Belgnaoui, Han, Lamine, et al
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L farciminis treatment effect on changes in p-MLCprotein levels induced by stressIn sham treated animals, L farciminis did not change p-MLClevels. Conversely, after 45 minutes of stress exposure, Lfarciminis treatment significantly (p,0.05) decreased p-MLCprotein levels (fig 4).
DISCUSSIONThe present study shows that oral L farciminis treatmentprevents stress induced visceral hypersensitivity to colorectal
distension and the increase in colonic paracellular perme-ability. Delivery of exogenous NO by this strain into thecolonic lumen is involved in these protective effects as theyare both reversed by intracolonic infusion of haemoglobin, anNO scavenger. Moreover, L farciminis treatment suppressesstress induced colonocyte MLC phosphorylation, reflectingtheir cytoskeleton contraction.
In animals, acute restraint stress enhances abdominalresponses to rectal distension18 21 29 and we have recentlyestablished that this hypersensitivity to distension resultsfrom increased gut permeability.21 In a previous study, weshowed that L farciminis, given orally for 15 days, releasesspontaneously NO into the colonic lumen.7 We can hypothe-sise that NO released luminally by L farciminis may act oncolonic permeability. A protective effect of NO on mucosalbarrier permeability has been described. Indeed, alterationsin mucosal barrier permeability after ischaemic injury arealso reduced in rats pretreated with molsidomine, an NOdonor.25 Furthermore, it has been shown that administrationof NO synthase inhibitors elicits large increases in themucosal permeability of the feline intestine, independent ofalterations in intestinal blood flow or adhesion of leucocytesto vascular endothelium.30 This effect of NO synthaseinhibitors is reversed by simultaneous administration of NOdonor or L-arginine, underlying a modulatory role of NOproduced in the gut mucosa on paracellular permeability.30 31
Increased colonic paracellular permeability resulting fromstress depends on epithelial cell cytoskeleton contractionthrough MLCK activation, inducing MLC phosphorylation, asa specific MLCK inhibitor (ML-7) prevents the stress inducedincrease in permeability in mice19 and rats.21 In this study, weshowed that acute stress induced MLC phosphorylation atearly stages of stress application, and L farciminis treatmentsuppressed this effect. Interestingly, in a recent study, NOwas found to be involved in the modulation of intestinalpermeability by preventing MLC phosphorylation in vitro.32 Incontrast, the role of NO in pain transmission is controversial.NO has been proposed as being involved in inflammatoryhyperalgesia33 but it is also considered a mediator of opiateanalgesia.34 Only a few studies have investigated the role ofNO on visceral or peritoneal pain models and they indicate anantinociceptive action of NO.22 23 24 Taken together, these datasuggest that the antinociceptive effect of L farciminis on stressinduced hyperalgesia is probably due to a primary regulatoryaction of NO on colonic permeability rather than a directaction of NO on nociceptive fibres.
The hypothesis of NO involvement in the protective effectsof L farciminis on both colonic paracellular permeability andvisceral sensitivity is based on reversal of these effects byintracolonic infusion of haemoglobin. NO is known to formdinitrosyl complexes with iron and to bind easily andstrongly with proteins that contain the haem group, suchas haemoglobin.35 Consequently, haemoglobin has been usedas an appropriate NO scavenger in several experimentalstudies.36 37 However, we cannot exclude the fact thathaemoglobin infusion in the rat colon may impact on thecolonic microecology in terms of specific bacterial metabolicactivity and/or population composition changes, suggestingthat observations obtained in animals undergoing haemoglo-bin infusion may result from a direct action of haemoglobinon colonic microbiota. Haemoglobin or other haemoproteinsreaching the colonic lumen are metabolised by bacteria to arange of haem derived porphyrins lacking iron.38 In aprevious work we have shown that L farciminis significantlyincreased colonic NO concentrations and haemoglobininfusion reduced these concentrations to basal levels, similarto saline treated rats, suggesting that there are no significantchanges concerning the ability of the microflora to degradehaemoglobin as this haemoprotein remains able to scavenge
** ****
15A
B
30 45 60 75
150.0
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
30 45 60 75 90
90 minutes
Sham PRS
PRS
p-MLC
p-MLC
Time exposure (minutes)
Sham PRS
PRS
Meanareadensity(DO/m
in2)
Figure 3 Western blot for evaluation of phosphorylated myosin lightchain (p-MLC) protein levels on colonic mucosa after partial restraintstress (PRS) application for different time periods. (A) Westernimmunoblotting for p-MLC. (B) Relative mean (SEM) area density.Significant increases in p-MLC protein levels were observed from 15 to45 minutes after the beginning of stress application. **p,0.01significantly different from sham-PRS.
Vehicle
Vehicle(sham PRS)
Lf
(sham PRS)Vehicle(PRS)
Lf
(PRS)
Sham PRS(45 minutes)
PRS(45 minutes)
Lf Vehicle LfA
B
0.0
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
�
p-MLC
Meanareadensity(DO/m
in2) *
Figure 4 Western blot for phosphorylated myosin light chain (p-MLC)protein levels on colonic mucosa after Lactobacillus farciminis treatment.(A) Western immunoblotting for p-MLC. (B) Relative mean (SEM) areadensity. L farciminis treatment reduced phosphorylation of MLC inducedby 45 minutes of stress exposure. Significantly different (p,0.05) from*sham-PRS and �PRS, respectively.
Lactobacillus farciminis treatment and visceral hypersensitivity 1093
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NO. However, further investigations are needed to confirmthe involvement of NO by using alternative NO scavengers,and also to exclude the possibility that the effect ofhaemoglobin is due to another mechanism, such as alterationof the microflora.
The protective effect of L farciminis treatment on mucosalbarrier integrity is in agreement with previous data showingthat in vitro live probiotic strains interact with intestinalepithelial cells to protect them from the deleterious effects ofenteroinvasive Escherichia coli by blocking the fall in trans-epithelial resistance and acting on tight junction proteins.12
Similarly, supernatant of Lactobacillus thermophilus cultureprevents aspirin induced inhibition of ZO-1 expression.13 Wetherefore speculate that blockade of tight junction opening byL farciminis during stress may in turn prevent excessiveuptake of luminal microbial antigens and bacterial productsable to activate the submucosal immune system, which maysensitise terminals or sensory nerves through release ofmediators. According to the literature, the most attractivepotential use of probiotics seems to be colonisation of the gutand subsequent improvement of the intestinal microflorabalance and fight against pathogens. We have previouslyshown that L farciminis given orally for two weeks can adhereto the mucosa of the proximal colon and modulate theimmunity of the inflamed colon in rats.5 Thus we cannotexclude the fact that the ability to colonise and interact withthe microflora could be involved in the beneficial effects of Lfarciminis treatment observed in this study. Furthermore, arecent study by Verdu et al showed that perturbations in thegut flora and inflammatory cell activity enhanced visceralsensitivity and this effect was prevented by Lactobacillusparacasei administration.39 Also, a preliminary report from ourgroup showed that disturbances of the commensal floraresulting from oral antibiotic administration in micedecreased the effects of acute stress induced changes oncolonic permeability, underlying the role of the flora in theresponsiveness of epithelial cells.40
In conclusion, in this study we showed that probiotictreatment prevented the acute stress induced hypersensitivityto distension and the increase in colonic paracellular perme-ability. It is possible that NO released by L farciminis may affectdirectly or indirectly colonic paracellular permeability andsubsequent colonic hypersensitivity but further investigationsare needed to confirm this action. Finally, L farciminis exert aprimary action on the colonic epithelial barrier and the effect atthis level results from inhibition of MLC phosphorylation andcytoskeleton contraction. All of these data suggest that Lfarciminis may be of interest in the treatment of visceralhyperalgesia, particularly irritable bowel syndrome.
Authors’ affiliations. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
A Ait-Belgnaoui, W Han, F Lamine, H Eutamene, J Fioramonti, L Bueno,V Theodorou, Neuro-Gastroenterology and Nutrition Unit, UMR 1054INRA/ESAP, Toulouse, France
Conflict of interest: None declared.
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RESULTATS EXPERIMENTAUX
117
RESULTATS 3
Un traitement par Lactobacillus farciminis diminue la surexpression spinale et
supraspinale de la protéine c-Fos induite par un stress aigu précédant une
distension colorectale chez le rat
Lactobacillus farciminis treatment decreases stress-induced overexpression of c-Fos in
spinal and supra spinal level after coorectal distension
Ait-Belgnaoui A., Eutamene H., Houdeau E., Bueno L., Fioramonti J., Theodorou V.
Manuscrit en préparation
Introduction
Dans la deuxième patie de notre travial nous avons montré qu’un traitement par L.
farciminis diminue l’hyperalgésie viscérale en réponse à une distension colorectale
induite par le stress en prévenant la contraction du cytosquellette des colonocytes et
l’augmentation de la perméabilité paracellulaire colique qui en résulte. De plus, cet effet
antinociceptif met en jeu une action directe ou indirecte du NO. Bien que quelques
études cliniques relatent l’éfficacité de certains traitements aux probiotiques vis-à-vis
des symptomes du syndrome de l’intestin irritable (ballonnement, flatulence,…), leur
effet et leur mécanisme d’action dans les anomalies sensitives viscérales n’ont pas été
clairement élucidés. De plus, de façon plus générale, l’influence des probiotiques sur les
voies nerveuses impliquées en réponse à des stimuli douloureux d’origine viscérale a
fait l’objet d’un très faible nombre d’études. Ainsi, Kamiya et al. (2006) ont récemment
montré qu’un traitement par Lactobacillus reuteri inhibe la autonomique réponse
cardiaque à une distension colorectale en agissant sur le système nerveux entérique. Une
autre étude raporte qu’un traitement par une levure à caractère probiotique
(Saccharomyces boulardii) module le profil d’expression de certains neurotransmetteurs
au niveau des neurones myenteriques (Kamm et al., 2004).
RESULTATS EXPERIMENTAUX
118
L’objectif de cette partie était de caractériser dans un premier temps les voies
nociceptives spinales et supraspinales activées dans l’hyperalgésie en réponse à une
distension colorectale induite par un stress et d’évaluer ensuite l’effet de L. farciminis
sur cette activation.
Nous nous sommes principalement intéressés aux différentes structures du système
nerveux central participant au processus de nociception, telles que les régions situées :
• au niveau spinal : section S1-S2 de la moelle épinière qui reçoivent
principalement les projections des neurones afférents provenant du côlon.
• au niveau supraspinal : les noyaux parvocellulaires de hypothalamus et médials
de l’amygdale.
Méthodologie
1. Animaux
Pour la réalisation de cette étude des rats femelles Wistar (200-250 g) ont été utilisés.
Les animaux ont été logés individuellement, dans des pièces à température et lumière
contrôlée (21°C ; 12h de lumière) et avaient accès à l’eau et à la nourriture ad libitum
(UAR pellets, Epinay, France).
2. Préparation bactérienne
Lactobacillus farciminis (CIP 103136, Collection de l’Institut Pasteur) a été cultivé à 37
°C dans un bouillon MRS (VWR internationnal, Fontenay-sous-Bois, France). Après 17
h d’incubation, les cultures sont lavées dans du PBS par centrifugation à 4500 x g
pendant 10 minutes. Le culot cellulaire a été resuspendu dans du NaCl 0.9 % et
conservé à -20°C. Les suspensions bactériennes ont été préparées quotidiennement de
façon à administrer 1011 CFU/ml/rat oralement.
3. Modèle de stress de contrainte
Le modèle de stress appliqué était un modèle de stress de contrainte. Ce stress est non
ulcérogène et caractérisé par une stimulation de la motricité colique et une augmentation
du taux plasmatique d’ACTH et de cortisol (Williams et al., 1987) reproduisant ainsi les
symptômes digestifs liés au stress chez l’homme. Le stress de contrainte consiste en une
RESULTATS EXPERIMENTAUX
119
immobilisation des pattes antérieures de l’animal pendant une durée de 2h sous
anesthésie légère à l’éther. Les animaux témoins seront soumis à une session de stress
fictif. La session de stress fictif consiste en une anesthésie légère à l’éther sans
immobilisation les pattes antérieures de l’animal. Les sessions de stress ont toujours eu
lieu sur la même plage horaire (12:00-14:00) afin d’éviter l’influence du rythme
circadien.
4. Modèle expérimental de douleur viscérale
La distension mécanique des différentes parties du tube digestif est le stimulus le plus
souvent utilisé dans les modèles mis en œuvre pour étudier la douleur viscérale. Chez le
rat, la distension colorectale induit des contractions des muscles abdominaux
considérées comme réaction somatique à la douleur viscérale (Morteau et al., 1994).La
session de distension colorectale a été réalisée après la session de stress ou de stress
fictif à l’aide d’un ballonnet introduit à 1 cm de la marge anale et connecté à un
barostat. Le ballonnet sera gonflé par pallier de pression de 15 mm Hg allant de 0 à 60
mm Hg.
5. Immunohistochimie de la protéine c-Fos
Sous anesthésie générale (uréthane 2 g/kg par voie intrapéritonéale), les animaux ont été
perfusés par voie transcardiaque avec 100-150 ml de NaCl 0.9% suivi de 400-500 ml de
paraformaldehyde. Après fixation, les sections sacrées de la moelle épinière (section S1-
S2), ainsi que le cerveau ont été disséquées et postfixés à 4°C dans 4% de
paraformaldhyde tamponné pendant quatre heures. Les échantillons ont été ensuite
incubés dans une solution de saccharose à 30% toute la nuit à 4°C. Des coupes d’une
épaisseur de 35 µm ont été réalisées à l’aide d’un cryostat, collectées et hydratées dans
du PBS. Après saturation avec une solution de blocage (2 % sérum normal de chèvre,
0.25 % Triton X-100, PBS), les coupes ont été incubées avec l’anticorps anti c-Fos
(1/10000 ; Ab-5, AbCys) pendant 24 h à 4°C. Les coupes rincées 2 fois ont été incubées
avec l’anticorps secondaire biotinylé anti-lapin (1/2000 ; ABC Vecstatain) suivi du
complexe avidine-biotine (Vecstatain Elite kit, Vector Laboratories, Paris, France).
L’activité peroxidase a été révélée en utilisant en diaminobenzidine comme chromogène
RESULTATS EXPERIMENTAUX
120
(DAB substrat kit, Vector Laboratories, France). Les coupes sont collées, séchées et
montées dans la résine DePex. L’immunoréactivité de la protéine c-Fos est caractérisée
par la présence d’une coloration marron foncée, localisée au niveau des noyaux et
détectée au microscope (90i Nikon, Nikon France, Champigny-sur-Marne, France).
6. Protocole expérimental
Les rats répartis en huit groupes de quatre individus ont reçu une administration orale
journalière de NaCl (groupes 1, 2, 3, 5, 6) ou de Lactobacillus farciminis à la dose 1011
UFC (unité formant des colonies) (groupes 2, 4, 7 et 8) pendant 15 jours. Les rats sont
soumis à un stress de contrainte (groupes 5 à 8) ou un stress fictif (pas de stress ;
groupes 1 à 4). Après ce stress aigu ou fictif, les groupes 1,4, 7 et 8 ont été soumis à une
distension colorectale progressive pendant 20 minutes. Une heure après la DCR et sous
anesthésie, les animaux ont été perfusés par voie intracardiaque avec du
paraformaldehyde 4% et des coupes de la section S1-S2 de la moelle épinière ainsi que
des régions du cerveau (PVN, MeA) ont été réalisées et traitées pour la détection de la
protéine c-Fos par immunohistochimie de l’expression de la protéine c-Fos (Figure 29).
RESULTATS EXPERIMENTAUX
121
Figure 27 : Protocole expérimental relatif à l’expression de la protéine c-Fos.
7. Comptage et Analyses statistiques
Les différentes régions ont été localisées à l’aide de l’atlas de Paxinos et Wastson
(1986). Le noyau paraventriculaire de l’hypothalamus (PVN) et la région médiale de
l’amygdale (MeA) ont été repérés respectivement au niveau du bregma -1,80 à -2,12 et -
1,80 à -2,56. La section sacrée de la moelle épinière a été prélevée au niveau du
segment S1-S2 de la moelle épinière. Le nombre de neurones positifs au c-Fos a été
déterminé à l’aide du logiciel Lucia G4.8 sur 4 coupes pour le PVN et MeA et 16
coupes pour la section S1-S2.
Les valeurs ont été exprimées en moyenne ± l’erreur standard à la moyenne (ESM) et
représentent la moyenne du nombre de neurones c-Fos positifs par coupes pour chaque
animal. Les données ont été traitées statisquement après un test t. Les différences ont été
considérées significatives pour les valeurs de P<0,05.
Traitement par voie orale L. farciminis (1011CFU/ml/j)
ou NaCl (0,9%)
Immunoréactivité de la protéine c-Fos au niveau:
• de la section S1-S2 de la moelle épinière
• du tronc cérébral et cerveau
1’
stress de contrainte ou fictif
6600 mmmmHHgg
1155
44553300
CRD
15’
2h
1h
J-15 J0
RESULTATS EXPERIMENTAUX
122
Résultats
1. Effet du stress sur l’expression de la protéine c-Fos en réponse à une distension
colorectale au niveau de la moelle épinière sacrée, du PVN et du MeA.
Quelque soit le type de stimulus appliqué, la distension colorectale, le stress de
contrainte ou les deux, l’expression de la protéine c-Fos est induite au niveau des
régions suivantes : la section S1-S2 de la corne dorsale de la moelle épinière, le noyau
paraventriculaire hypothalamique (PVN) et le noyau médial de l’amygdale (MeA) par
rapport au contrôle correspondant aux rats naïfs (sans stimuli) où le marquage est quasi
inexistant. Cependant, l’application de l’association de stimuli (stress de contrainte et
DCR) entraîne une surexpression de la protéine c-Fos au niveau des noyaux de la corne
dorsale (section S1-S2 de la moelle épinière), du PVN et du MeA. En effet, une
augmentation significative du nombre des cellules c-Fos positives de 50%, 44%, et 54%
est observée respectivement à ces régions (Figure 1A, 1B, 1C). L’augmentatoin de
l’activité neuronale est principalement localisée au niveau de la couche superficielle I-II
et autour du canal central (aire X) de la corne dorsale (section S1-S2) (Figure 2, C1).
Dans le PVN, la surexpression de la protéine c-Fos est principalement localisée dans la
région parvocellulaire (Figure 2, C2). Concernant l’amygdale, l’augmentation de la
protéine c-Fos est également observée au niveau de la région médiale (Figure 2, C3).
2. Effet d’un traitement par Lactobacillus farciminis sur l’activation neuronale induite
par un stress
Un prétraitement de 15 jours par L. farciminis (1011 UFC/ml/jour) n’a aucun effet sur
l’expression de la protéine c-Fos induite par une DCR ou un stress seul au niveau spinal
(S1-S2) (Figure 3A et C) et supraspinal : PVN (Figure 3D et F) et MeA (Figure 3G et I).
En revanche, ce traitement semble diminuer de façon significative l’expression de la
protéine c-Fos induite par une DCR en absence de stress dans la région médiale du
noyau amygdalien (Figure 3G). De plus, L. farciminis diminue significativement le
nombre de noyaux c-Fos positifs après un stress suivi d’une DCR au niveau de la corne
dorsale de la moelle épinière S1-S2 (1,5 fois ; Figure 3A), du PVN (2 fois ; Figure 3D)
et du MeA (3,5 fois ; Figure 3G).
RESULTATS EXPERIMENTAUX
123
Discussion
Dans cette étude, nous avons montré qu’une session de stress aigu entraine une
surexpression de la protéine c-Fos à différentes régions du système nerveux central
(SNC) en réponse à une distension colorectale (DCR). L’activité neuronale a
principalement été détectée au niveau de la corne dorsale de la moelle épinière sacrée
(S1-S2), et dans certaines régions du cerveau telles que les noyaux paraventriculaires de
l’hypothalamus (PVN) et la région médiale de l’amygdale (MeA) où une augmentation
significative du nombre de cellules c-Fos positives a été observée chez les rats stressés
soumis à une DCR comparés aux rats contrôles (absence de stress + DCR). Un
traitement par L. farciminis réduit la surexpression de la protéine c-Fos induite par le
stress après une DCR dans les régions spinales (section S1-S2) et supraspinales (PVN et
MeA), excepté au niveau du NTS. Les résultats obtenus après traitement par L.
farciminis sont résumés dans le tableau suivant :
Tableau 5 : Variations du nombre de cellules c-Fos positives activées lors d’un stress en réponse à
une distension colorectale après un traitement par L. faricminis à différents niveaux spinaux et
supraspinaux. DCR, distension colorectale; MeA, noyau median de l’amygdale; NTS, noyau du tractus
solitaire; PVN, noyau paraventriculaire.
Des études antérieures ont montré que l’hyperalgésie induite par un stress se
traduisent par des modifications de l’expression de la protéine c-Fos au niveau de
différents sites de la moelle épinière impliqués dans la transmission sensorielle (Light,
1992; Quintero et al., 2003). Dans notre étude, la surexpression de la protéine c-Fos
induite par un stress en réponse à une DCR est principalement localisée au niveau de la
MeA
PVN
Section S1-S2
+ DCR - DCR
+ DCR - DCR
Régions spinales et supraspinales
STRESS de CONTRAINTE + L. farciminis
STRESS FICTIF + L. farciminis
RESULTATS EXPERIMENTAUX
124
couche superficielle I-II de la corne dorsale (section S1-S2 de la moelle épinière) et de
la couche X formant la région épendymaire où se projettent les fibres afférentes
primaires. Ainsi, l’activation des fibres afférentes nociceptives Aδ et C induit
l’expression spinale de la protéine c-Fos (Munglani and Hunt, 1995). Quintero et al.
(2003) ont également montré qu’un stress répété chez le rat entraîne une surexpression
de la protéine c-Fos induite par un stimulus douloureux (test au formalin) résultant
d’une augmentation de recrutement des fibres afférentes. Par conséquent, nos résultats
suggèrent qu’une pré-activation ou sensibilisation des neurones sensitifs par le stress est
nécessaire pour l’apparition d’une hypersensibilité viscérale en réponse à une distension
colorectale.
De la même façon, une augmentation du nombre de cellules c-Fos positives est induite
par un stress suivi d’une DRC au niveau du PVN et plus particulièrement dans les
noyaux parvocellulaires médians. Bien que l’expression de la protéine c-Fos au niveau
du PVN ne permet pas d’identifier spécifiquement le type de neurones activés, il est
admis que les neurones parvocellulaires médians secrètent du CRH (Sawchenko, 1987)
et se projettent vers le tronc cérébral et la moelle épinière exerçant un contrôle du
système nerveux autonome. De plus, l’induction de l’expression de la protéine c-Fos au
niveau du PVN est considérée comme un index de l’activation de l’axe hypothalamo-
hypophysaire surrénalien dans la réponse au stress (Imaki et al., 1992). Le PVN
participe donc à la régulation du système nerveux autonome et de l’axe HPA (Chen et
Herbert, 1995).
Dans notre étude, nous avons également montré une augmentation de l’expression de la
protéine c-Fos induite par un stress en réponse à une distension colorectale au niveau de
plusieurs régions du noyau amygdalien. Seule la zone médiale du noyau amygdalien
(MeA) présente une différence significative de l’expression de la protéine c-Fos chez le
rat stressé soumis à une DRC par rapport aux rats contrôles (absence de stress + DRC).
L’induction de la protéine c-Fos a également été observée 30 à 60 minutes après un
stress d’immobilisation au niveau des noyaux amygdaliens centraux et médiaux chez les
rats Sprague-Dawley contrairement aux rats Wistar-Kyoto qui présentent une faible
anxiété à un stress aigu (Ma et Morilak, 2004). Les noyaux amygdaliens médians sont
impliqués dans l’activation du système nerveux autonome noradrénergique (Dayas et
RESULTATS EXPERIMENTAUX
125
Day, 2002) et régulent l’activation de l’axe HPA (Dayas et al., 1999) en réponse à un
stress.
Actuellement aucune étude n’a décrit une influence des probiotiques sur le système
nerveux extrasèque. Hooper et al. (2001) suggère une communication directe entre la
microflore commensale et le système nerveux entérique (Hooper et Gordon, 2001). Ces
auteurs montrent ainsi une différence d’expression de gènes codant pour certains
neurotransmetteurs chez la souris colonisée par rapport à la souris axénique. Par
ailleurs, d’autres études ont montré que des bactéries pathogènes pouvaient induire
l’expression de la substance P (médiateur nociceptif) au niveau du tissu endommagés
(Gonkowski et al., 2003; Piedimonte et al., 1999). Par conséquent, nous ne pouvons pas
exclure l’hypothèse que L. farciminis pourrait influencer la libération de
neurotransmetteurs des neurones intrinsèques et extrinsèques impliqués dans la
perception et la transmission des messages nociceptifs.
Les résultats de cette étude montrent qu’un stress suivi d’une DCR active les afférences
au niveau du côlon, se traduisant par une surexpression de la protéine c-Fos au niveau
spinal et supraspinal. Cette activité neuronale est abolie après un traitement par L.
farciminis. Les effets antinociceptifs de ce probiotique résultent d’une diminution de
l’activation et/ou la sensibilisation des neurones sensitifs au niveau spinal et supraspinal
qui avaient induites par le stress.
RESULTATS EXPERIMENTAUX
126
Figure 1
A
0
15
30
45
60
75
90
105
Nombre de cellules Fos positives (moyenne/section)
*
stress fictif stress
*
+
+
S1
- DRC + DRC
B
0
50
100
150
200
250
300
350
*
stress fictif stress
PVN
+ +
Nombre de cellules Fos positives (moyenne/section)
0
50
100
150
200
250
300
C
stress fictif stress
AMe
*
* +
+
Nombre de cellules Fos positives (moyenne/section)
Figure 1 Nombre de cellules c-Fos positives quantifié au niveau (A) de la moëlle épinière
sacrée (S1-S2), (B) noyau paraventriculaire de l’hypothalamus (PVN) et (C) région médiale du
noyau de l’amygdale (MeA) chez le rat après une session de stress aigu ou fictif en réponse à
une distension colorectale (DCR) (noir) ou non (blanc). Chaque barre représente la moyenne ±
E. S M. * p<0.05 significativement différent vs. le groupe contrôle correspondant; + p<0.05
significativement différent vs le groupe stress fictif.
RESULTATS EXPERIMENTAUX
127
v
Figure 2: Observation microscopique représentant l’expression de la protéine c-Fos au niveau de la
moëlle épinière sacrée, du PVN et du MeA. Photo A, animaux controles (absence de DCR et de stress).
Photo B, animaux soumis à une DCR an absence de stress. Photo C, animaux soumis à un DCR après un
stress.
corne dorsale
III-IV
V-VII
III
dp pm
mp pv
I-II
X
contrôle
PVN
S1
MeA
Figure 2
DRC
B1
stress + DRC + NaCl
C1
III
B2
MeA
A3 B2
III
C2
C3
III-IV
V-VII
C
A1
A2
RESULTATS EXPERIMENTAUX
128
15
30
45
60
75
90
105
sham-stress stress
0 L. f.
*
A
L. f. L. f. L. f. NaCl NaCl NaCl NaCl
S1
Nombre de cellules c-Fos positives (moyenne/section)
C
stress + DRC + L.f.
B
Figure 3 stress + DRC + NaCl
RESULTATS EXPERIMENTAUX
129
0
50
100
150
200 250
300
350 *
D
Stress fictif stress
L. f. L. f. L. f. L. f. NaCl NaCl NaCl NaCl
PVN
Nombre de cellules c-Fos positives (moyenne/section)
III
E
III
0
50
100
150
200
250
300
stress fictif stress
L. f. L. f. L. f. L. f. NaCl NaCl NaCl NaCl
MeA
*
*
G
Nombre de cellules c-Fos positives (moyenne/section)
stress + DRC + NaCl
stress + DRC + NaCl
stress + DRC + L. f
stress + DRC + L.f
F
H
I
RESULTATS EXPERIMENTAUX
130
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DISCUSSION GENERALE
134
L’évaluation des potentialités thérapeutiques des probiotiques dans les
pathologies gastro-intestinales a fait l’objet de plusieurs études chez l’animal mais
également d’essais cliniques chez l’homme ces vingt dernières années. L’intérêt
croissant pour l’utilisation des probiotiques en tant qu’agents thérapeutiques, renforcé
par l’efficacité des traitements par certaines souches chez l’homme, a été motivé
également par l’augmentation d’apparition d’antibiorésistances des bactéries pathogènes
en particulier en milieu hospitalier et par la demande croissante des consommateurs
pour des substituts naturels aux agents pharmacologiques classiques.
Ainsi parmi les pathologies ciblées par les traitements probiotiques figurent des
pathologies digestives aiguës ou chroniques (infection, inflammation, troubles
fonctionnels intestinaux, cancers colo-rectaux) mais également extra digestives (allergie
cutanée, respiratoire, asthme). La littérature des dix dernières années souligne un effort
particulier pour la mise en évidence des mécanismes d’action impliqués dans les effets
exercés par ces agents microbiens mais ce domaine reste encore incomplètement
exploré.
Ce travail se situe dans la continuité des travaux précédents du laboratoire qui
ont montré qu’un traitement par L. farciminis diminue la sévérité d’une colite
expérimentale et la douleur viscérale associée chez le rat, par un mécanisme impliquant
le monoxyde d’azote libéré dans la lumière intestinale par cette souche . Ces travaux ont
également montré que le traitement par L. farciminis exerce des propriétés anti-
inflammatoires par des mécanismes d’action généralement partagés par les probiotiques
comme la modulation de la microflore endogène, la réduction de la translocation
bactérienne et la modulation du profil cytokinique, soulignant la complexité des
interactions entre hôte et probiotiques.
Notre travail se situe dans une perspective d’élargissement des potentialités
thérapeutiques de L. farciminis vers des pathologies digestives à caractère non
inflammatoire ou micro-inflammatoire comme les troubles fonctionnels digestifs et plus
particulièrement le syndrome de l’intestin irritable (SII). Le SII souvent associé avec
des épisodes de vie stressants est caractérisé par une hypersensibilité viscérale à la
distension de la paroi intestinale, mais aussi selon des études plus récentes par une
augmentation de la perméabilité intestinale, des altérations de la réponse immunitaire et
des changements de la microflore intestinale. Quelques études cliniques rapportent une
DISCUSSION GENERALE
135
efficacité de certains traitements probiotiques vis-à-vis des symptômes du SII. Toutefois
les effets et les mécanismes d’action des probiotiques, impliqués en particulier dans les
anomalies sensitives viscérales de cette pathologie, restent très peu étudiés. Ainsi notre
objectif était d’évaluer les effets et les mécanismes d’action d’un traitement par L.
farciminis sur l’hyperalgésie viscérale induite par un stress aigu, le stress de contrainte,
chez le rat.
Ce travail s’est déroulé en trois temps. Dans un premier temps nous avons étudié
la relation entre l’augmentation de la perméabilité paracellulaire colique et
l’hyperalgésie viscérale induites par le stress. Ensuite après avoir mis en évidence une
relation de cause à effet entre ces deux paramètres altérés par le stress, nous avons
déterminé les effets d’un traitement par L farciminis sur ces paramètres. Nous avons
plus particulièrement évalué le rôle du NO et de la barrière épithéliale colique dans les
effets du L farciminis vis-à-vis de l’hypersensibilité viscérale et de l’augmentation de la
perméabilité paracellulaire colique induite par le stress. Enfin nous nous sommes
attachés à l’évaluation de l’activation des zones spinales et supraspinales suite au stress
de contrainte suivi d’une distension colorectale, et les effets de L. farciminis sur cette
activation.
1. Aspects méthodologiques
1.1. Le traitement probiotique utilisé
Suite aux travaux précédents de l’équipe ayant validé le statut probiotique de L.
farciminis et mis en évidence ses propriétés anti-inflammatoires à l’aide d’un modèle de
colite expérimentale, nous avons utilisé pour nos études L farciminis comme souche
probiotique dans le but d’évaluer les propriétés de cet agent microbien sur la douleur
viscérale à l’aide d’un modèle de type non inflammatoire, en l’occurrence un stress
aigu.
Ce probiotique disponible dans la collection de l’Institut Pasteur (CIP 103136), a
été initialement choisi pour sa capacité à produire du NO en tant que métabolite
bactérien et utilisé comme vecteur biologique de NO dans la lumière intestinale.
Plusieurs souches bactériennes sont décrites dans la littérature comme productrices de
DISCUSSION GENERALE
136
NO in vitro à partir de la réduction des nitrates en nitrites par une nitrate réductase et
des nitrites en NO par une nitrate réductase dénitrifiante (Avice et al., 1999; Xu et al.,
2001). L. farciminis figure parmi ces souches (Wolf et al., 1990). De plus, les travaux
précédents ont montré que L farciminis était également capable de libérer du NO dans
des conditions in vivo (Lamine et al., 2004a). Etant donné notre objectif d’évaluer le
rôle du NO dans les effets de L farciminis vis-à-vis de la douleur viscérale induite par le
stress nous avons poursuivi avec cette souche. De plus sa présence naturelle dans les
denrées alimentaires (Reuter, 1970) et son utilisation actuelle dans l’industrie agro-
alimentaires (Bioacarna®), fournissant des indices d’innocuité pour des applications
thérapeutiques futures ont renforcé notre choix pour ce lactobacille.
Concernant la durée du traitement, nous avons opté pour un traitement préventif
de 15 jours avant l’application du stress par analogie avec les études précédentes. De
plus, même si cette durée a été choisie initialement de façon arbitraire, elle s’est avérée
appropriée puisque L farciminis, n’appartenant pas à la flore commensale du rat, a été
détecté dans les matières fécales ce qui suggère une survie de ce lactobacille au cours du
passage gastro-intestinal et une bonne adaptation dans un biotope inconnu.
Enfin, la dose journalière administrée a été de 1011 UFC/ml par analogie avec les
travaux précédents. Toutefois dans la littérature des doses plus faibles sont
generalement utilisées pour l’évaluation des effets de souches probiotiques en
conditions inflammatoires (Kuisma et al., 2003; Kruis et al., 1997) ou non
inflammatoires (O’mahony et al., 2005; Whorwell et al., 2006). Plus particulièrement
les doses utilisées chez l’homme lors des essais cliniques dans le cadre du SII sont de
l’ordre de 1010 UFC (O’mahony et al., 2005). Ainsi nous avons récemment évalué
l’effet de L. farciminis administré à la dose journalière de 109 UFC/ml sur la douleur
viscérale induite par le stress de contrainte qui s’est avérée efficace. Cette donnée est
importante pour la valorisation de L farciminis dans les applications thérapeutiques
futures envisagées.
1.2. Modèle de stress de contrainte
L’influence du stress sur la fonction intestinale dépend en majeure partie des
modalités utilisées (stress physique, psychologique, durée, fréquence…). En effet, les
DISCUSSION GENERALE
137
réponses biochimiques et comportementales chez l’animal sont variables et
caractéristiques du type de stress utilisé (Odio et al., 1985).
Le modèle de stress de contrainte présente à la fois une composante physique et
une composante psychologique. L’étude de l’influence de différents types de stress sur
le transit intestinal chez le rat a révélé un effet plus important du stress de contrainte
comparé à des stress strictement physiques (nage forcée) ou psychologiques (exposition
à un prédateur) (Williams et al., 1989). Le stress de contrainte, contrairement à d’autres
modèles de stress physiques (nage forcée en eau froide), ne conduit pas à la formation
d’ulcères. Les modifications biochimiques induites par ce modèle correspondent à une
augmentation des taux plasmatiques d’ACTH et de corticostérone (Williams et al.,
1988).
Les modifications de la barrière épithéliale au niveau du côlon observées au
cours du stress chez le rat (voire revue pour Söderholm et Perdue, 2001) soulèvent un
intérêt particulier dans la genèse des dysfonctionnements intestinaux qui correspond aux
symptômes caractéristiques des troubles fonctionnels intestinaux, notamment du SII.
Ainsi, le stress de contrainte constitue un modèle approprié à l’étude des mécanismes
impliqués dans les altérations de la fonction digestive observées chez des patients
souffrant du SII.
1.3. Modèle de distension colorectale
Le protocole de distension colorectale chez le rat est classiquement utilisé dans
l’étude de la douleur viscérale à différent endroits du tube digestif (œsophage, estomac,
intestin, côlon et rectum) (Salet et al., 1998; Castroman et al., 2001). Cette procédure de
distension colorectale permet de reproduire les stimuli naturels à l’origine des douleurs
viscérales chez l’homme, caractérisés par une distension ou la contraction des organes
ou l’étirement du mésentère (Lewis, 1942). Le modèle de distension colorectale chez le
rat a été mise en lace par Ness et Gebhart (1988), celui de distension rectale a été
élaboré par Morteau et al. (1994). Un des intérêts du modèle de distension rectale ou
colorectale réside dans le caractère non invasif de la mise en place de ballon, inséré par
voie anale permettant de s’affranchir d’une étape chirurgicale.
DISCUSSION GENERALE
138
Chez le rat éveillé, la distension colorectale entraîne un réflexe recto-colique
inhibiteur (inhibition de la motricité caeco-colique) associé à une augmentation du
nombre de contractions des muscles striés de l’abdomen (Morteau et al, 1994). Cette
réponse, quantifiée par électromyographie, présente une bonne reproductibilité inter-
individuelle et son intensité est corrélée au volume de distension appliqué. L’activité
électrique et mécanique des cellules musculaires de la paroi abdominale, représentative
des contractions abdominales en réponse à la distension colorectale, est considérée
comme un index de la douleur viscérale. Ces contractions ont été associées à une
augmentation du rythme respiratoire et cardiaque et de la pression artérielle. Enfin, la
stimulation par paliers successifs permet une évaluation du seuil et de l’intensité de la
douleur viscérale, le seuil correspond au volume de distension nécessaire pour induire
une réponse viscéro-motrice significative.
2. Mécanismes impliqués dans les altérations de la sensibilité viscérale
lors d’un stress : rôle de la barrière épithéliale colique
Plusieurs études se sont intéressées aux effets du stress sur la sensibilité
viscérale mais également, plus récemment, sur la perméabilité intestinale ainsi qu’aux
mécanismes impliqués dans ces effets. En effet, chez l’animal, un stress aigu induit une
hyperalgésie viscérale en réponse à une distension colorectale impliquant une libération
centrale de corticolibérine (CRF) par activation de l’axe HPA, et la dégranulation des
mastocytes muqueux (Gue et al., 1997). Par ailleurs, un stress aigu ou chronique induit
chez le rat une augmentation de la perméabilité aux macromolécules (Tache et Perdue,
2004; Santos et al. 2001) traduisant des altérations de la barrière épithéliale. Cet effet du
stress sur la perméablité intestinale met également en jeu la dégranulation des
mastocytes, puisque chez les rats déficients en mastocytes l’augmentation de la
perméabilité intstinale en réponse au stress n’a pas été observée (Santos et al., 2001).
Plus récemment, il a été montré que l’administration intrapéritonéale de CRF reproduit
les modifications de la perméabilité intestinale induites par un stress aigue ou
chronique, suggérant l’implication des récepteurs au CRF périphériques dans cet effet
(Tache et al., 2004). Au vu de ces données, l’hypothèse d’un lien entre les altérations de
DISCUSSION GENERALE
139
la barrière épithéliale et la douleur viscérale induites par le stress a pu être formulée. En
effet, une augmentation de la perméabilité paracellulaire intestinale serait susceptible de
favoriser le passage d’agents indésirables présents dans la lumière intestinale à travers la
barrière épithéliale, lesquels à leur tour activeraient le système immunitaire, local
libérant ainsi des médiateurs capables d’activer et/ou sensibiliser les terminaisons
nerveuses sensitives. Une telle sensibilisation traduite par une hyperalgésie viscérale en
réponse à une distension colorectale, a été également décrite dans le cadre d’une
inflammation expérimentale intestinale, caractérisée par une rupture de la barrière
épithéliale et une activation immunitaire (Morteau et al., 1994; Ness et al., 2001). Ainsi,
la première partie de nos travaux a été centrée sur la validation de l’hypothèse de
l’existence d’une relation de cause à effet entre l’augmentation de la perméabilité
paracellulaire colique et l’hypersensibilité viscérale induites par le stress de contrainte.
Pour ce faire, nous avons eu recours à l’utilisation d’un outil pharmacologique,
un bloqueur chimique des jonctions serrés, le TAP (2,4,6 aminopyrimidine). Cette
substance a été traditionnellement utilisée en tant qu’inhibiteur de la perméabilité
sélective aux cations des jonctions serrées de la vésicule biliaire et d’autres tissus
endommagés, déterminée ex vivo par la technique de la chambre de Ussing (Moreno,
1974; Moreno, 1975). Une étude in vivo chez le chien a montré que le TAP bloque la
diffusion de Na+ à travers les cellules épithéliales de l’iléon et les changements de la
différence de potentiel transépithélial, généré par l’exposition de la muqueuse iléale à
une solution de mannitol dépourvue de Na+ (Krejs et al., 1977). De plus, il a été décrit
chez le rat, que le transport de Na+ à travers les cellules épithéliales intervient dans la
régulation de la perméabilité intestinale (Turner et al., 1995). Dans notre étude, la
perfusion intracolique continue du TAP, une heure avant et pendant de la session de
stress, supprime à la fois l’augmentation de la perméabilité paracellulaire colique et
l’hypersensibilité viscérale en réponse à une distension colorectale induites par le stress,
montrant l’existence d’une relation de cause à effet entre ces deux paramètres.
Nous nous sommes attachés par la suite à la caractérisation des altérations de la
barrière épithéliale colique responsables des altérations de la sensibilité viscérale induite
par le stress.
La perméabilité paracellulaire intestinale est régulée principalement par les
jonctions serrées intercellulaires constituées d’un complexe de protéines
DISCUSSION GENERALE
140
transmembranaires et intracytoplasmiques (Fanning et al., 1999; Liu et al., 2000;
Tsukita et al., 2000). Des études menées à l’aide des lignées cellulaires épithéliales de
l’intestin ou de muqueuse isolées à partir de l’intestin humain ont montré que la
phosphorylation de la chaîne légère de la myosine (MLC) via l’activation de la kinase
de la MLC (MLCK), survenant au niveau de l’anneau péri-jonctionnel de l’actine et de
la myosine (Berglund et al., 2001), induit une contraction du cytosquelette entrainant
ainsi une ouverture des jonctions serrées (Turner et al., 1997; Berglund et al., 2001). A
partir de ces données, notre objectif était d’évaluer le rôle de la MLCK dans
l’augmentation de la perméabilité paracellulaire colique induite par le stress de
contrainte. Nous avons ainsi utilisé un inhibiteur sélectif de la MLCK, le ML-7 (1-(5-
Iodonaphtalene-1-sulfonyl)-1Hhexahydro-1,4-diazepine hydrochloride). Un
prétraitement des animaux stressés par administration intrapéritonéale de ML-7 inhibe
l’augmentation de la perméabilité paracellulaire colique induite par le stress, suggérant
l’implication de l’activation de la MLCK dans cet effet. Ces données confirment des
résultats antérieurs montrant qu’un stress répété chez la souris induit une augmentation
de la perméabilité paracellulaire colique dépendante de l’activation de la MLCK des
colonocytes et se traduisant par une augmentation des taux de la protéine MLC
phosphorylée détectés (Ferrier et al., 2003). (Figure 29).
DISCUSSION GENERALE
141
Figure 29 : Mécanismes impliqués dans l’hyperalgésie viscérale induite par un stress
de contrainte en réponse à une distension colorectale (Ait-Belgnaoui et al., 2005).
Plusieurs études ont décrit les cascades des événements biochimiques
intracellulaires conduisant à la contraction du cytosquelette des cellules épithéliales et
l’ouverture des jonctions serrées qui en découle. Ainsi la MLCK se complexe à la
calmoduline pour catalyser la phosphorylation de la MLC en présence de l’activation
d’une ATPase-Mg3+ hydrolysant l’ATP, afin de générer une énergie mécanique
nécessaire à la contraction des filaments d’actine et de myosine (Madara et al., 1986;
Ma et al., 1995; Makhlouf, 2003; Somlyo et al., 2003). Toutefois le mécanisme par
lequel le stress active la MLCK des cellules épithéliales intestinales n’a pas été élucidé.
Ferrier et al. ont montré qu’un stress répété induit une augmentation de la
phosphorylation de la MLC sans affecter le niveau d’expression de la protéine MLCK.
Ces auteurs ont également montré que l’augmentation de la perméabilité paracellulaire
colique induite par le stress répété dépend de la présence des lymphocytes T CD4(+) et
de la surexpression d’IFN-γ au niveau colique. Ils concluent que l’IFN-γ pourrait
induire l’activation de la MLCK sans moduler son niveau d’expression. Par contre
Pathogènes Bacteries Toxines…
Hypersensibilité viscérale
MLCP
STRESS
Cytokines CRF…
IFNγ
Tryptase 5-HT…
médiateurs inflammatoires
Terminaison nerveuse
pôle basal
pôle apical
Augmentation de la perméabilité (via activation de la MLCK)
MLC
MLCK
MLCP OUVERTURE DES
JONCTIONS SERREES
Cellules épithéliales
Activation des mastocytes
Lymphocytes T
DISCUSSION GENERALE
142
l’augmentation du niveau de phosphorylation de la MLC dans les cellules épithéliales
est associée à la contraction du cytosquelette et, par conséquent, à l’augmentation de la
perméabilité paracellulaire colique (Ferrier et al., 2003; Petrache et al., 2001;
Zolotarevsky et al., 2002). Cependant, le processus de phosphorylation de la MLC est
décrit comme un phénomène réversible dépendant du complexe calmoduline-MLCK.
Ainsi nous nous sommes intéressés à la cinétique d’expression de la MLC phosphorylée
(p-MLC) à différents temps d’exposition au stress de contrainte (de 15 à 90 min). Nous
avons observé une augmentation de 30 % du niveau d’expression de la p-MLC entre 15
et 45 minutes d’exposition au stress, avec un pic d’expression à 45 minutes, suggérant
une apparition rapide des événements conduisant à la contraction du cytosquelette des
colonocytes. En revanche, quelque soit le temps d’exposition au stress, le niveau
d’expression de la protéine MLCK n’est pas modifié. Compte tenu que les effets du
stress sur la perméabilité paracellulaire colique et l’hyperalgésie viscérale ont été
observés dans nos études, bien au delà de la plage de surexpression de la p-MLC, nous
suggérons que des mécanismes dépendants d’autres cascades intracellulaires
régulatrices de l’ouverture des jonctions serrées prennent le relais aux stades plus
tardifs.
L’ensemble des résultats obtenus dans cette première partie valide l’hypothèse
de départ en montrant une relation de cause à effet entre l’augmentation de la
perméabilité paracellulaire colique et l’hyperalgésie viscérale induite par un stress
aigue, et souligne l’importance de l’intégrité de la barrière épithéliale dans ces effets.
Ainsi nous proposons les mécanismes d’action impliqués dans l’hyperalgésie viscérale
induite par un stress aigu dans la figure 29.
En tenant compte de la place du stress dans l’apparition et/ou l’exacerbation des
symptômes du SII, une pertinence physiopathologique de nos résultats pourrait
s’inscrire dans la compréhension des mécanismes physiopathologiques de cette
pathologie. En effet, les patients souffrant du SII sont caractérisés par une augmentation
de la perméabilité intestinale (Marshall, 2004) et présentent une hypersensibilité
viscérale en réponse à la distension de la paroi intestinale (Bradette et al., 1994). De
plus ces patients sont caractérisés par des modifications immunitaires locales telles
qu’une augmentation du nombre de cellules neuroendocrines, des lymphocytes T et des
lymphocytes intraépithéliaux, et de la densité des mastocytes au niveau de la muqueuse
DISCUSSION GENERALE
143
du jéjunum et du côlon (Barbara et al., 2004; Dunop et al., 2003; O’sullivan et al.,
2000; Wang et al., 2004). Des altérations de la réponse immunitaire locale pourraient
être associées à un passage accru de facteurs endoluminaux indésirables activant le
système immunitaire local qui, par des médiateurs libérés, pourrait sensibiliser/activer
des terminaisons nerveuses sensitives. Des altérations de la barrière intestinale ont été
suggérées en tant que facteurs étiologiques dans différentes pathologies digestives
associées à une douleur abdominale. Ainsi une augmentation de la perméabilité
intestinale a été décrite dans la maladie de Crohn (Söderholm et al., 1999) et la
rectocolite hémorragique (Gitter et al., 2001), l’alcoolisme (Bjarnason et al., 1984) et la
gastroentérite aiguë (Zuckerman et al., 1993). Dans toutes ces situations pathologiques
une stimulation excessive du système immunitaire local ainsi qu’une translocation
bactérienne a été décrite.
3. Influence d’un traitement par Lactobacillus farciminis sur
l’hyperalgésie viscérale induite par un stress : maintien de l’intégrité
de la barrière épithéliale
Dans cette deuxième partie nous nous sommes attachés à l’évaluation des effets
d’un traitement par L. farciminis sur l’hyperalgésie viscérale induite par le stress ainsi
qu’aux mécanismes d’action impliqués. Nous avons exploré deux pistes concernant les
mécanismes d’action impliqués dans un effet antinociceptif par ce traitement : le rôle du
monoxyde d’azote (NO) et l’incidence sur les altérations de la barrière épithéliale
induites par le stress. Le rationnel de ces deux pistes découle des travaux précédents de
l’équipe ayant montré que L farciminis administré par voie orale chez le rat : (i) est
capable de produire du NO dans la lumière intestinale et de diminuer, via un mécanisme
impliquant l’apport de ce NO exogène, la sévérité d’une colite expérimentale chez le rat
et l’hyperalgésie viscérale associée à cette inflammation; (ii) diminue l’augmentation de
la perméabilité intestinale associée à la colite expérimentale.
Les résultats de cette partie montrent qu’un traitement oral de deux semaines par
L. farciminis prévient de l’hypersensibilité viscérale en réponse à une distension
DISCUSSION GENERALE
144
colorectale et l’augmentation de la perméabilité paracellulaire colique induites par le
stress de contrainte.
3.1. Rôle du monoxyde d’azote (NO)
Pour évaluer le rôle du NO dans les effets protecteurs de L. farciminis vis-à-vis
des effets du stress sur la douleur viscérale et la perméabilité intestinale, nous avons
opté pour une approche pharmacologique utilisant l’hémoglobine en tant que piégeur de
NO. La réaction entre l’hémoglobine et le NO est rapide et stœchiométrique (Doyle et
al., 1981). Le NO forme des complexes dinitrosylés avec le fer et se lie facilement et
fortement avec des protéines contenant un groupement hème comme l’hémoglobine. De
par sa taille, l’hémoglobine ne traverse pas les membranes cellulaires et piège
uniquement le NO généré dans l’espace extracellulaire ou interstitiel, et non le NO
synthétisé par les NOS (Feelish M. et al., 1996). Toutefois une critique peut être
adressée concernant l’utilisation de l’hémoglobine (perfusion inracolique) dans notre
étude, basée sur une possible interaction entre cette protéine et la microflore colique. En
effet, l’hémoglobine ainsi que d’aures hémoprotéines atteignant la lumière colique sont
métabolisées par des bactéries donnant naissance à des métabolites dépourvus de Fer
(Young et al., 1990). Cependant, Lamine et al. (2004a) ont montré précédemment que
L. farciminis induit une augmentation de la concentration du NO dans la lumière
colique et que la perfusion réduit cette concentration à un niveau basal, suggérant que
cette pefusion n’induit pas des altérations signficatives de la microflore tout au moins
concernant sa capacité à dégrader l’hémoglobine, puisque celle ci conserve son aptitude
de piégeur de NO.
La perfusion intracolique d’hémoglobine chez les rats stressés et traités par L.
farciminis a reversé les effets protecteurs de ce traitement vis-à-vis de l’hyperalgésie
viscérale et l’augmentation de la perméabilité paracellulaire colique induites par le
stress, suggérant l’implication du NO dans les effets de ce probiotique. Deux
hypothèses peuvent être envisagées concernant les voies d’implication du NO dans ces
effets : une action directe du NO sur la sensibilité viscérale ou une action de NO sur la
barrière épithéliale.
Un effet protecteur du NO d’origine exogène sur la barrière épithéliale a déjà été
décrit (Kanwar et al., 1994; Schleiffer et al., 1996). En effet, les altérations de la
DISCUSSION GENERALE
145
perméabilité intestinale observées suite à des lésions ischémiques sont prévenues chez
le rat recevant un traitement par un donneur chimique de NO, la molsidomine
(Schleiffer et al., 1996). De plus, l’administration des inhibiteurs de NO synthétases
chez le chat, provoque une forte augmentation de la perméabilité intestinale
indépendante des altérations sur le flux sanguin ou l’adhésion des leucocytes au niveau
de l’endothélium vasculaire (Kubes, 1992). Cet effet des inhibiteurs de NO synthétases
est reversé par l’administration concomitante de donneurs de NO ou de L-arginine,
soulignant que le NO produit au niveau du tractus gastro-intestinal joue un rôle dans la
régulation de la perméabilité paracellulaire intestinale. De plus, une étude récente
conduite in vitro, a montré que la contraction du cytosquelette des cellules endothéliales
provoquée par une stimulation par H2O2 est inhibé par le NO (Rivero-Vilches et al.,
2003). Les auteurs montrent que le NO participe à l’activation d’une phosphatase
responsable de la déphosphorylation de la MLC via un mécanisme intracellulaire
dépendant de la PKG/cGMP (Rivero-Vilches et al., 2003) entraînant une relaxation du
cytosquelette des cellules endothéliales. Toutefois, dans notre étude, nous n’avons pas
évalué le lien entre le NO exogène apporté indépendemment d’un vecteur bioogique sur
l’augmentation de la p-MLC induite par le stress.
La demi-vie du NO dans les systèmes biologiques est de l’ordre de quelques
secondes (Marletta, 1988), son apolarité lui facilite son passage à travers les membranes
biologiques et sa diffusion à travers les tissus. La distance de diffusion du NO sécrétée
par une cellule unique est de l’ordre de 150 à 300 µm en 4 à 15 secondes et encore
d’avantage lorsque les cellules sont regroupées (Lancaster, 1994; Lancaster, 1996).
Ainsi, par ses capacités de diffusion, l’activité du NO n’est pas restreinte à son site de
production. Le NO ne se fixe pas sur un recepteur mais interagit avec des cibles
moléculaires non spécifiques. Le NO peut également moduler les enzymes responsables
de sa synthèse par les cellules. En effet, un rétrocontrôle négatif du NO sur l’activité des
NO synthases constitutives (cNOS) et inductible a été décrit (iNOS) (Griscavage et al.,
1993; Rengasamy et al., 1993). Ainsi, certains donneurs de NO inhibent l’expression de
la iNOS dans les neutrophiles (Moilanen et al., 1993; Mariotto et al., 1995) en exerçant
un rétrocontrôle négatif direct sur l’expression de cette enzyme (Ravichandran et al.,
1995). De plus, dans un modèle de colite expérimentale, l’augmentation de l’activité
iNOS au niveau de la muqueuse colique provoquée par l’induction de l’inflammation a
DISCUSSION GENERALE
146
été fortement réduite lors de l’apport de NO dans la lumière colique suite à un
traitement par L. farciminis (Lamine et al., 2004a). Les auteurs avaient suggéré que le
NO exogène ainsi apporté, par un mécanisme de rétrocontrôle négatif, pourrait
empêcher l’induction de l’expression de la iNOS par les cellules épithéliales et
immunitaires. Dans ce travail, nous avons n’avons pas évalué l’activité des NO
synthases lors du stress de contrainte. Cependant, chez le rat, un stress de contrainte
associé à une immersion dans l’eau induit une forte augmentation de la iNOS et une
diminution de la cNOS dans la muqueuse gastrique (Nishida et al., 1997).
L’augmentation de la l’expression de la iNOS se traduit par une fote production de NO
d’origine endogène susceptible, de par sa réactivité, de former de composés radicaliares
délétères conduisant à des lésions de la muqueuse et une rupture de la barrière
épithéliale. Nous pouvons émettre l’hypothèse que le NO exogène apporté dans la
lumière par L. farciminis pourrait exercer un rétrocontôle négatif sur une éventuelle
induction de la iNOS par les cellules épithéliales et/ou immunitaires par le stess
contribuant ainsi au maitient de l’intégrité anatomo-fonctionnelle de la barrière
nestinale.
Le rôle du NO dans les voies de la transmission des messages douloureux est
très controversé. Ainsi, le NO a été décrit comme médiateur impliqué dans
l‘hyperalgésie d’origine inflammatoire (Aley et al., 1998) mais il a été également
proposé comme médiateur impliqué dans l’hyperalgésie induite par des antagonistes
opiacés (Nozaki-Toguchi et Yamamoto, 1998). Le rôle du NO dans la sensibilité
viscérale a fait l’objet de très peu d’études. Ainsi, l’administration d’un donneur du NO,
le SNP, reduit la réponse nociceptive à la distension gastrique chez le rat (Rouzade et
al., 1999) et exerce également un effet nociceptif dans le «writhng test» chez la souris
(Fidecka et Lalewicz, 1997) (Figure 30).
3.2. Effets sur la barrière épithéliale colique
Dans la première partie de ce travail, nous avons montré que le stress de
contrainte induit une augmentation de la perméabilité paracellulaire colique par
activation de la MLCK, sans modification de son expression, et une augmentation
précoce du niveau d’expression de la p-MLC indusant une contraction du cytosquelette
des colonocytes et l’ouverture des jonctions serrées qui en découle. Le traitement par L.
DISCUSSION GENERALE
147
farciminis diminue l’augmentation de la perméabilité paracellulaire colique, et du
niveau d’expression de la p-MLC induite par le stress suggérant une action de ce
probiotique sur l’intégrité de la barrière épithéliale colique et plus particulièrement
l’ouverture des jonctions serrées. Cet effet protecteur du L. farciminis est en accord avec
le mécanisme d’action généralement évoqué concernant les probiotiques : le
renforcement de la barrière intestinale. De plus, cet effet est en accord avec des éudes
précédentes conduites in vitro montrant une action des probiotiques sur le complexe
protéique des jonctions serrées. Ainsi, L. acidophilus et S. streptococcus vivants,
bloquent la diminution de la résistance transépithéliale des cellules épithéliales en
culture, induites par des souches d’ E. coli enteroinvasives (EIEC) en agissant sur les
protéines du cytosquelette telles que ZO-1, actine, occludine (Resta-Lenert et al., 2003).
De la même façon le surnageant de culture de L. thermophilus prévient l’inhibition de
l’expression de ZO-1 induite par l’exposition à l’aspirine de cellules épithélailes en
culture (Montalto et al. 2004). La capacité de L. farciminis d’agir sur les protéines du
cytosquelette des colonocytes en empêchant l’ouverture des jonctions serrées, pendant
le stress, peut se traduire par une diminution du passage d’agents indésirables présents
dans la lumière, capables d’activer le système immunitaire sous muqueux et la
libération des médiateurs susceptibles de sensibiliser les afférences sensitives.
Un autre mécanisme d’action communément attribué aux probiotiques est leur
possibilité de coloniser l’intestin et de participer ainsi à la normalisation de la
microflore et à la lutte contre les bactéries pathogènes. L. farciminis administré par voie
orale pendant deux semaines est capable de coloniser l’intetin et d’adhérer à la
muqueuse comme indique sa détection dans les matières fécales et la muqueuse colique
d’animaux ainsi traités (Lamine et al., 2004a). Il est par conséquent également capable
de pallier les altérations de la microflore colique induites par une inflammation colique
(Lamine et al. 2004a). Par ailleurs, une étude récente montre que les pertubations de la
flore ainsi que l’activation des cellules immunitaires de la sous muqueuse induisent une
hypersensibiité viscérale et que cet effet est prevenu par l’administration de L.
paracasei (Verdu et al., 2006).
Le caractère aigu du stress utilisé dans notre travail ne nous a pas incités à
évaluer les effets du stress sur la microflore et l’éventuelle incidence de L. farciminis
dans ces altérations. Toutefois des données préliminaires de Santos et al. (2006)
DISCUSSION GENERALE
148
montrent qu’un stress aigu chez le volontaire sain entraîne des modifications du profil
bactérien caractérisé au niveau du jéjunum (Santos et al., 2006). De plus, la destruction
partielle de la flore commensale après administration orale d’antibiotiques chez la
souris, diminue les effets du stress sur le changement de la perméabilité colique
(Demaude et al., 2005). Plus récemment, Zareie et al. ont montré qu’un stress chronique
induit une augmentation de l’adhésion et de la pénétration des bactéries commensales au
niveau de la surface des cellules épithéliales ainsi que la translocation bactérienne chez
le rat. Ces effets ont été prévenus par un prétraitement par L. acidophilus et L.
rhamnosus (Zareie et al., 2006). Ainsi dans notre étude, nous ne pouvons pas exclure
que la capacité de colonisation de l’intestine par L. farciminis et son interaction avec les
bactéries commensales, participent dans ses effets protecteurs vis-à-vis des altérations
de la perméabilité paracelluaire colique et l’hyperalgésie viscérale induites par le stress
(Figure 30).
Figure 30 : Mécanisme d’action potentielle de Lactobacillus farciminis sur la barrière épithéliale
intestinale
Lactobacillus farciminis
activation/sensibilisation
des neurones sensitives
BALANCE CYTOKINE PRO ET ANTI-
INFLAMMATOIRE
compétition
exclusion
EQUILIBRE DE LA MICROFORE
NO
fibres nociceptives
HYPERALGESIE VISCERALE
+ PERMEABILITE
PARACELLULAIRE COLIQUE
Pathogènes
Bactérie
toxines
N
PHOSPHATASE relaxation
actinomyosine
MLC p-MLC
JONCTIONS SERREES FERMEES
?
?
+
?
+ NO
NO
NO
NO
pôle apicale
pôle basale
DISCUSSION GENERALE
149
4. Influence de Lactobacillus farciminis sur les voies nerveuses spinales
et supraspinales activées lors d’un stress aigu suivi d’une distension
colorectale
Après avoir montré qu’un stress aigu chez le rat se caractérise par une
augmentation de la réponse abdominale corrélée à une augmentation de la perméabilité
colique, nous avons décrit un rôle anti-nociceptif d’un traitement par L. farciminis via
un renforcement de la barrière épithéliale colique et une implication du NO généré dans
la lumière colique par cette souche probiotique. Dans cette dernière partie, nous nous
sommes attachés à caractériser les voies spinales et supraspiales activées lors d’un stress
suivi d’une distension colorectale et à évaluer l’influence de L. farciminis sur cette
activation.
L’expression de la protéine c-Fos est classiquement utilisée comme marqueur
d’activité neuronale. De plus, il existe une bonne corrélation entre l’expression de la
protéine c-Fos et l’activation des fibres nociceptives après une stimulation douloureuse
(Bullitt, 1990; Jasmin et al., 1994). La protéine c-Fos est rapidement exprimée en
réponse à des stimulations périphériques nociceptives (Birder et al., 2003; Ness et
Gebhart, 2001) et atteint un pic d’expression une heure après la stimulation.
L’expression de c-Fos est négligeable en absence de stimulations, ce qui permet une
quantification plus aisée de l’activité neuronale après application de différents stimuli.
Nous avons montré qu’une session de stress induit une surexpression de la
protéine c-Fos à différentes régions du système nerveux central en réponse à une
distension colorectale. L’activité neuronale a été principalement identifiée au niveau de
la corne dorsale de la moelle épinière sacrée (section S1-S2) et certaines régions
cérébrales. Les principales régions du cerveau détectées Fos positives sont le noyau
paraventriculaire hypothalamique (PVN) et les noyaux médians de l’amygdale (MeA).
Concernant l’activité neuronale au niveau de la corne dorsale de la moelle
épinière sacrée, la surexpression de la protéine c-Fos est principalement localisée au
niveau de la couche superficielle I-II de la corne dorsale et de la couche X. Les fibres
afférentes primaires nociceptives se projettent essentiellement au niveau de la couche
superficielle de la moelle épinière. Quintero et al. (2003) ont également montré qu’un
DISCUSSION GENERALE
150
stress répété chez le rat entraînait une augmentation de l’expression de la protéine c-Fos
(Quintero et al., 2003). Cette surexpression de la protéine c-Fos observée dans
l’hyperalgésie induite par un stress chez le rat peut être médiée soit par l’augmentation
de recrutement des fibres afférentes, soit par une sensibilisation des neurones sensoriels.
Les processus nociceptifs au niveau de la moelle épinière font intervenir des
neurotransmetteurs, tels que les acides aminés excitateurs et la substance P, pouvant
induire la dépolarisation et/ou l’activation synaptique des neurones de la corne dorsale
de la moelle épinière (Donnerer et al., 1993). La substance P agit préférentiellement sur
les récepteurs NK1 (Fleetwood-Walker et al., 1990) localisés essentiellement au niveau
de la couche superficielle de la moëlle épinière et joue ainsi le rôle de neuromodulateur
sur l’influx nociceptifs transmis par les fibres afférentes primaires.
De la même façon, une importante augmentation du nombre de cellule c-Fos
positive est induite par un stress suivi d’une DRC au niveau du PVN et plus
particulièrement dans les noyaux parvocellulaires. Bien que l’expression de la protéine
c-Fos au niveau du PVN ne permet pas d’identifier spécifiquement le type de neurones
stimulés, il est admis que cette région contient des neurones à CRF (Sawchenko, 1987).
En fait, l’induction de l’expression de la protéine c-Fos au niveau du PVN est
considérée comme un index de l’activation de l’axe HPA dans la réponse au stress
(Imaki et al., 1992).
Cette étude a également montré une augmentation de l’expression de la protéine
c-Fos induite par un stress en réponse à une distension colorectale au niveau de
plusieurs régions du noyau amygdalien. Toutefois, cette augmentation a été
significativement observée uniquement dans la région médiales du noyau amygdalien
(MeA). Des études ont montré que la région MeA était impliquée dans l’activation du
système nerveux autonome noradrénergique (Dayas et Day, 2002) et régule l’activation
de l’axe HPA en réponse à un stress (Dayas et al., 1999).
L’ensemble de ces résultats nous permettent de conclure que le stress exacerbe
la sensibilité viscérale à une distension colorectale et joue un rôle important dans le
développement de l’hypersensibilité colique.
Le traitement par L. farciminis a diminué la surexpressoin de la protéine c-Fos
induit par le stress suivi d’une DCR aussi bien au niveau de la section S1-S2 de la
DISCUSSION GENERALE
151
moelle épinière qu’au niveau du PVN et de MeA. Actuellement aucune étude n’a décrit
une influence des probiotiques sur le système nerveux extrasèque. Hooper et al. (2001)
suggère une communication directe entre la microflore commensale et le système
nerveux entérique (Hooper et Gordon, 2001). Ces auteurs montrent ainsi une différence
d’expression de gènes codant pour certains neurotransmetteurs chez la souris colonisée
par rapport aux souris axénique. Nous pouvons emettre l’hypothèse que les probiotiques
pourraient influencer directement l’expression de neurotransmetteurs au niveau du
système nerveux entérique.
L. farciminis en diminuant l’augmentation de la perméabilité paracellulaire
colique induite par le stress pourrait limiter le passage d’agents indésirables
intraluminaux et par cette voie être capable de stimuler le système immunitaire local et
de libérer des médiateurs pro-inflammatoires suceptibles d’activer des neurones
sensitifs intrasèques. Ainsi, la diminution de la surexpression de la protéine c-Fos
observée aux sites spinaux et supraspinaux chez les animaux traités par L. farciminis
peut être due à une diminution de l’activation des neurones sensitifs impliqués dans la
perception et la transmission des messages nociceptifs. Toutefois, des investigations
supplémentaires sont necessaires pour mieux caractériser le type de neurone et des
neurotransmetteurs mis en jeu au niveau du système nerveux entérique après l’action de
L. farciminis.
CONCLUSION
152
L’objectif de ce travail de thèse était d’élargir le spectre des potentialités
thérapeutiques de L. farciminis dans le domaine des troubles fonctionnels intestinaux et
plus particulièrement du SII, à l’aide d’évaluations précliniques de ses effets sur la
douleur viscérale et la fonctionnalité de la barrière. L’apport de nos travaux montrant
que les changements de la perméabilité intestinale par un stimulus non inflammatoire
tel que le stress soient responsables de l’hyperalgésie viscérale induite par ce stress a
permis de proposer un rationnel de départ permettant de proposer L. farciminis en tant
qu’agent probiotique prometteur dans ce type de pathologie. En effet, nous avons
montré que L. farciminis en renforçant la barrière intestinale par diminution de la
contraction du cytosquelette dans les cellules épithéliales par un mécanisme direct ou
indirect via le NO diminue l’hyperalgésie viscérale induite par le stress. De plus, ce
travail apporte des résultats dans un domaine peu exploré par la littérature, concernant
la caractérisation des effets des probiotiques en terme d’influence sur les voies
nerveuses impliquées dans la transmission de la douleur viscérale. L’ensemble des
résultats de ce travail contribue à la valorisation du brevet déposé par l’INRA
concernant « l’utilisation de Lactobacillus farciminis pour la prévention et le traitement
des pathologies digestives »
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