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Intégration des TIC dans l’Éducation en Afrique de l’Ouest et du Centre : Étude d’écoles pionnières
Cas du Sénégal
Chercheur principal Alioune Moustapha Diouf
Chercheurs associés
Papa A. Sene
Mamadou Wone
ROCARE / ERNWACA • Phone: (223) 221 16 12 Fax: (223) 221 21 15 • BP E 1854, Bamako, MALI Bénin • Burkina Faso • Cameron • Côte d’Ivoire • Gambie • Ghana • Guinée •
Mali • Mauritanie •Niger • Nigeria • Sénégal • Sierra Leone • Togo
www.rocare.org
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REMERCIEMENTS Ministère de l’Education du Sénégal Le Ministre de l’Education. Professeur Moustapha Sourang L’assistant de recherche Gustave Tatchou, auditeur doctorant à la Chaire UNESCO en Science de l’Education FASTEF (UCAD) Les membres de l’ancienne équipe de recherche Mme. Fatoumata Seye Sylla. DG DFI M. Amara Seck. Coordonnateur des formations, CED, Dakar M. Serigne Malick Sall. Directeur EFI de Thiès Les Chefs d’établissement et leur équipe Mme. Ramatoulaye Dieng. Proviseur de la Maison d’Education Mariama BA (Gorée) Mme. Khadidiatou Ka. Ancien Proviseur du Lycée John F. Kennedy (Dakar) Mme. Ndack Faye Niang. Proviseur du Lycée John F. Kennedy (Dakar) Mme. Khady Ndiaye Diop. Directrice de l’Ecole Front de Terre (Dakar) M. Mansour Gueye. Principal du CEM Lamine Senghor (Joal) M. Cheikh Sylla. Directeur de l’Ecole Serigne Amadou Aly Mbaye (Dakar) M. Kane. Proviseur du Lycée Technique El Hadj Abdoulaye Niasse M. Al Ousseynou Ba. Principal du CEM Ababacar Sy (Tivaouane) M. Racine Kane. Proviseur du Lycée Thierno Saïdou Nourou Tall (Dakar) Tous les Présidents d’APE des huit établissements visités
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SIGLES & ACRONYMES ADIE Création de l’Agence de l’Informatique de l’Etat
ART Création de l’Agence de Régulation des Télécommunications
DSRP Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté
EPT Education Pour Tous
GEEP Le Groupe d'Étude pour l'Enseignement de la Population OMD Objectifs du Millénaire pour le Développement PDEF Programme Décennal pour l'Éducation et la Formation PNBG Programme National de Bonne Gouvernance ROCARE Réseau d’Ouest et Centre d’Afrique pour le Recherche en
Education SDI Schéma Directeur Informatique TIC Technologies de l'Information et de la Communication
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RESUME L’objectif général de cette recherche est de mieux comprendre, dans le contexte des pays
africains, les conditions qui sont de nature à favoriser l’intégration réussie des TIC à l’école
afin de contribuer de façon significative à la qualité et au développement de l’éducation. De
manière spécifique l’étude a eu pour objectifs :
1. Déterminer les conditions d’accès aux TIC et les processus qui favorisent leur
intégration réussie à l’école.
2. Identifier les approches pédagogiques adaptées à l’utilisation des TIC à l’école en
contexte africain.
3. Evaluer les effets de l’intégration des TIC.
4. Identifier les facteurs importants contribuant à la durabilité de l’intégration des TIC à
l’école.
La démarche méthodologique adoptée dans le cadre de cette étude est celle d’une étude multi
cas qui combine l’approche qualitative et quantitative. Elle a permis d’étudier et de
comprendre les processus d’intégration des TIC dans les écoles pionnières sélectionnées au
Sénégal à partir du vécu des acteurs principaux de l’école que sont les chefs d’établissement
et/ou les membres de l’administration d’une part, les élèves, les enseignants, les parents
d’élèves d’autre part.
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SOMMAIRE 1. Présentation du Sénégal p. 6 2. Etat des TIC au Sénégal p. 10 3. Ecoles Pionnières p. 19 4. Résultats p. 26 5. Conclusion p. 44 6. Recommandations p. 45 Annexe A. Contacts des Coordinations Nationales p. 46
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1. PRESENTATION DU SENEGAL
Situé à la pointe la plus avancée dans l'Océan Atlantique, à l'Ouest du continent africain, le
Sénégal se trouve à un carrefour de grandes routes maritimes et aériennes.
Limité au Nord par la Mauritanie, à l'Est par le Mali, au Sud par la Guinée et la Guinée
Bissau, à l'Ouest par la Gambie et par l'Océan Atlantique sur une façade de 500 km, le pays
s'étend sur une superficie de 196 722 km2. Sa capitale, Dakar, est une presqu'île située à
l'extrême Ouest de la presqu’île du Cap Vert.
Pays de plaines, les sols y sont plutôt sablonneux et l'altitude n'y dépasse guère 130 m, sauf à
la frontière avec la Guinée (Sud-est). Trois fleuves traversent le pays d'Est en Ouest : le
Sénégal (1700 km) au Nord, la Gambie (750 km) et la Casamance (300 km) au Sud.
Doté d'un climat tropical sec, le Sénégal connaît deux saisons : une saison sèche de novembre
à juin et une saison des pluies de juillet à octobre. Le pays comporte trois grands types de
végétation : la forêt au Sud, la savane au centre et la steppe au Nord.
Selon le dernier recensement effectué en 2004, la population du Sénégal dépasserait
légèrement les 10 millions d'habitants (10 500 000), soit une densité moyenne de plus de 50
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habitants au km2. Plus de 25% de cette population vit dans la seule région de Dakar, l'autre
pôle de concentration étant le centre du pays (le bassin arachidier) avec plus de 35 % de la
population. L'Est du pays reste très faiblement peuplé.
En 2001, le taux d'accroissement de la population était encore de 2,8 % par an et 58 % des
habitants avaient moins de 20 ans. Quant à la population active, elle ne dépassait pas 42 %.
Toutefois ces chiffres sont appelés à évoluer avec la publication des résultats du récent
recensement (2004). C'est le cas de la population scolarisée qui, de 55,7 % en 2001, est passé
à près de 80 % en 2004.
Le pays compte une vingtaine d'ethnies dont les principales sont les wolofs (43 %), les pulaar
(24 %), et les Sérères (15 %). Les Musulmans (94 %) constituent la majorité de la population,
à côté des Chrétiens (5 %) et des religions traditionnelles (1 %). Les étrangers (2 % de la
population) vivent dans la capitale où ils s'activent dans le commerce, l'industrie, les services
et les organismes internationaux. On les rencontre aussi au Nord et au Sud du pays,
notamment les ressortissants des pays frontaliers.
Le Sénégal a acquis la souveraineté nationale depuis 1960. L'Etat sénégalais est laïc ; le
régime politique est de type présidentiel pluraliste, avec un Président de la République élu au
suffrage universel pour cinq ans. Troisième Président du pays depuis son indépendance,
Abdoulaye Wade a été élu le 19 mars 2000 et exerce actuellement son premier mandat.
L'Assemblée Nationale compte 120 membres également élus pour cinq ans.
Le pays est divisé en onze régions dont les chefs-lieux sont les principales villes du pays. Il
s'agit de : Dakar, Diourbel, Fatick, Kaolack, Kolda, Louga, Matam, Saint Louis, Thiès,
Tambacounda, et Ziguinchor.
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Le Sénégal produit les ressources suivantes :
Céréales (dont mil sorgho 72 %) 962.143 T
Arachide 528.826 T
Fruits et légumes 425.738 T
Poissons 394.961 T
Phosphates 1.878.400 T
Huiles et tourteaux d'arachide 238.200 T
Ciment 898.400 T
Engrais 177.800 T
Acide phosphorique 313.300 T
Sel 145.000 T
Tissus de coton imprimés 206.400 T
Ses principales ressources minières sont : attapulgite, basalte, calcaires, minerai de fer, grès,
marbre, or, phosphate, tourbe, pétrole et gaz naturel.
Le pays compte plusieurs aménagements et plusieurs projets hydrauliques parmi lesquels on
peut signaler :
• Les Barrages de Diama et de Manantali, en service dans le cadre de l'Organisation
pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal (OMVS) avec aménagement en cours de
245.000 ha de terres.
• Les Barrages de Balingor, Kékréti et Kouya dans le cadre de l'Organisation de la Mise
en Valeur du Fleuve Gambie (OMVG).
Le cheptel s'analyse ainsi qu'il suit :
Bovins 2.927.000 têtes Ovins 4.497.000 têtes
Caprins 3.833.000 têtes Volaille industrielle 22.987.000 têtes
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Le Sénégal exporte : des produits arachidiers, des produits de la pêche, des phosphates, des
engrais, du coton en masse, de l'acide phosphorique, du sel et du ciment.Toutefois l'une des
principales sources de devises reste le Tourisme (Voir tableau ci-dessous).
Offre
Nombre d'établissements 214
Nombre de chambres 8.472
Nombre de lits 17.586
Demande
Nombre d'Arrivées 420.022
Nombre de Nuitées 1.560.057
Taux moyen d'occupation 42,8 %
Durée moyenne de séjour 4 jours
Recettes en devises 101,4 milliards FCFA
Le Sénégal importe : des produits pétroliers, des biens d'équipement, des céréales et produits
alimentaires, des biens intermédiaires.
La monnaie du Sénégal est le Franc CFA (1 Euro = 655,957 FCFA). Son Produit Intérieur
Brut est de 3 331 milliards de francs CFA (Chiffre de 2001) ; le PIB/habitant est de 327 400
FCFA (Chiffre de 1999) et le Budget d'Investissement est de 345 milliards FCFA (Chiffre de
1999).
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2. ETAT DES TIC AU SENEGAL
Le Gouvernement entend faire des Technologies de l'Information et de la Communication
(TIC) un puissant vecteur d'accélération de la croissance économique et de modernisation de
notre administration.
Depuis 2000, les mesures légales et institutionnelles suivantes ont été prises :
• Définition d’une stratégie nationale de développement des TIC
• Adoption d’un nouveau Code des Télécommunications
• Création de l’Agence de Régulation des Télécommunications (ART)
• Création de l’Agence de l’Informatique de l’Etat (ADIE)
• Création d’un ministère chargé de la promotion des Technologies de l'Information et
de la Communication
• Libéralisation totale du secteur des télécommunications
De plus, dans le cadre de la définition de la stratégie de croissance accélérée, les TIC
constituent une grappe prioritaire. Par ailleurs, le Programme National de Bonne
Gouvernance (PNBG) a identifié les TIC comme un instrument privilégié pour l'amélioration
de la productivité du service public, la mise en place des prestations de qualité et l'instauration
d'une communication moderne.
Globalement, cette politique s’insère dans le cadre du Document de Stratégie de Réduction de
la Pauvreté (DSRP), adopté en 2002, qui se veut une contribution à l’atteinte des Objectifs du
Millénaire pour le Développement (OMD). De multiples initiatives sont en cours de projets
ou de réalisations pour le développement des TIC aussi bien par le Gouvernement que des
autres parties prenantes comme la société civile, le secteur privé et les organisations
internationales.
Ainsi, l’ADIE est entrain de mettre en place un intranet gouvernemental. Ce dernier reposera
sur une boucle en fibre optique permettant un débit de 1 Gigabit par seconde, soit 100 à 1000
fois plus que la capacité des réseaux locaux disponibles dans les ministères. Cette boucle
optique interconnectera différents sites principaux : Présidence, Primature, certains
ministères, camps militaires, etc. (Voir schéma). A partir de ces noeuds principaux sur la
boucle, des bretelles seront tirées vers des sites situés en dehors du périmètre primaire de la
boucle optique, par exemple le Ministère de l’Education. Le réseau sera complété par un
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réseau hertzien qui sera opérationnel sur toute la ville de Dakar jusqu'à Rufisque. Enfin, le
réseau sera interconnecté aux opérateurs locaux (Sonatel, Alizée et Sentel) pour les
communications de téléphonie inter réseaux et l'accès à l'Internet.
Source : ADIE : Intranet gouvernemental.
Les télécoms en quelques chiffres (source ART 5 jan.05)
Téléphonie fixe
Nombre d’opérateurs : SONATEL
Nombre d’abonnés : 252.000 (31 mars 2005)
Nombre de lignes publiques : 16.251
Nombre de télécentres : 13 000
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Téléphonie mobile
Nombre d’opérateurs : SONATEL, SENTEL (TIGO)
Nombre d’abonnés : 1 423 903 (juin 2005)
La téléphonie mobile représente pratiquement les deux tiers de ce parc avec 781 430 abonnés,
en croissance de 35% par rapport à 2003, alors que la téléphonie fixe ne progresse que de 7%
avec 244 998 abonnés. La croissance du parc est à mettre en relation avec les investissements
qui ont progressé de 14% par rapport à l’année 2003 avec 56 930 milliards de Francs CFA en
2004 dont 93% consacrés aux réseaux se répartissant en 64% pour les réseaux mobiles (52.7
milliards de Francs CFA) et 36% pour le réseau fixe (19 milliards de Francs CFA).
La Sonatel Mobiles, qui détient 70% du marché de la téléphonie mobile, a enregistré en 2004
une croissance de son parc d’abonnés de 37,5% dont l’écrasante majorité (96,7%) sont de
clients de la formule prépayée. En matière de téléphonie rurale, l’investissement s’est élevé à
8 148 milliards de Francs CFA et le nombre de villages raccordés était de 1 356 (sur 14 200
villages que compte le Sénégal) soit + 42% par rapport au cahier des charges fixé par l’État. A
travers un encart publicitaire publié dans la presse écrite, Sentel, le second opérateur de
téléphonie mobile, a annoncé avoir atteint le seuil des 500 000 abonnés le 2 juin 2005.
Internet (source ART 31 août 2002)
Bande passante internationale : 465 Mbps (octobre 2004)
Nombre de liaisons spécialisées : 146
Nombre d’ISP : 13
Nombres d’abonnés Internet : 20 000 (décembre 2004)
Nombre d’utilisateurs d’Internet : 200.000
Nombre de domaines « sn » déclarés : 1516 (janvier 2004)
Nombre de sites effectivement en ligne : 387 (janvier 2004)
Nombre de points d’accès à Internet : > 150
Le taux de pénétration Internet est de 0,19% en 2004. Il est encore très faible en termes
d’abonnés, mais plus élevé en termes d’utilisateurs. Le nombre d’abonnés Internet est estimé
à près de 20 000 en 2004, alors que le nombre d’utilisateurs d’Internet est relativement élevé
du fait de la présence importante des cybercafés, notamment dans les centres urbains.
Introduit en mars 2003, l’ADSL a connu un succès immédiat. De six zones couvertes par
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l’ADSL en 2003, on est passé à vingt trois zones. Le service est aujourd’hui disponible dans
toutes les capitales régionales du Sénégal. L’ADSL représente 40% des abonnés Internet
contre 60% pour le bas débit (contre 16%- 84% en 2003). De plus en plus on observe un
transfert des abonnements RTC en abonnements ADSL. En effet, la croissance du parc ADSL
a été très forte en 2004 et se maintient avec la baisse des tarifs.
2.1 Le parc informatique
En 2001, selon les statistiques de l'UIT « le ratio nombre d'ordinateurs pour 100 habitants
serait de 1.86 au Sénégal, ce qui place le pays légèrement devant l'Egypte, le Gabon et le
Maroc ». Le parc sénégalais compterait à « 180 000 PC, soit une croissance de 12.5% par
rapport à l'année 2000 ».
20 000 ordinateurs seraient vendus chaque année sur le territoire sénégalais. Par ailleurs, 188
entreprises d'informatique (matériel et/ou service) ont été recensées sur le territoire en octobre
2001, réparties entre Dakar et Thiès. On retrouve plutôt des cybercafés dans le reste du pays.
Ces 188 sociétés emploient plus de 1 000 salariés dont une centaine d'ingénieurs, et la quasi-
totalité d'entre elles sont dirigées par des nationaux.
2.2 Politique du Ministre de l’Education en matière TIC Dans le cadre du Programme Décennal pour l'Éducation et la Formation (PDEF), à travers un
Schéma Directeur Informatique (SDI), le Ministère de l'Éducation a opté pour une utilisation
rigoureuse des nouvelles technologies de l'information et de la communication en vue
d'améliorer la gestion administrative et financière du système éducatif au niveau des services
centraux et déconcentrés jusqu'aux inspections départementales. La phase 1 du SDI lancée
officiellement en octobre 2000 a pris fin en 2004
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2.2.1 Les orientations stratégiques du SDI 1
Amélioration de la communication La demande d’amélioration de la gestion du secteur éducatif sénégalais passe, dans un
premier temps, par une amélioration de son système de communication interne lui permettant
d’assurer plus efficacement ses missions premières. Cette amélioration doit se traduire selon
les axes suivants :
• Partage des informations à l’intérieur des Services centraux et à l’intérieur des services
déconcentrés
• Communication entre les Services déconcentrés (IA et IDEN) et les Services centraux
• Communication entre les Services déconcentrés
• Partage des informations entre les services centraux et les services déconcentrés en
• fonction de leurs prérogatives
• Accès individuel à l’information et renforcement du travail collaboratif en équipe
Amélioration de la gestion des données de base L’objectif majeur est la mise à la disposition des services concernés d’un ensemble
d’informations fiables et pertinentes pour leur permettre d’assurer de manière plus efficace les
missions qui leur sont dévolues.
Développement des outils d’aide à la décision Le système d’information à mettre en place doit proposer des outils d’extraction, de
traitement, de présentation des informations issues des données de base, propres à chaque
décideur, à ses préoccupations, à ses missions.
Pérennisation de l’opération Le SDI représente une étape importante dans le processus d’introduction rationnelle des TIC
au sein de l’administration du système éducatif pour l’amélioration, à court terme, de sa
gestion. « Il ne doit pourtant pas être considéré comme une fin en soi mais seulement comme
un premier pas dans une démarche plus ambitieuse, à moyen terme, permettant de développer
ces TIC et tendre vers les objectifs majeurs assignés au système éducatif en terme de qualité
pédagogique, de suivi qualitatif des enseignements, etc. »
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L’indépendance de la fonction informatique vis à vis des Directions fonctionnelles et
opérationnelles de l’organisation a souvent été considérée comme un des principaux facteurs
clés de succès pour lui permettre de remplir efficacement ses missions. L’autonomie
technologique de l’organisation à travers l’internalisation de l’informatique dans un cadre
institutionnel bien défini constitue un deuxième facteur clé de succès. Il s’agira donc de
chercher à atteindre cette autonomie à moyen terme par un transfert de compétences passant
par la formation de certains acteurs ou par le recrutement de certains autres au sein de la
structure.
2.2.2 Niveau de réalisation du SDI 1
Le tableau ci-dessous présente succinctement le niveau de réalisation de chacun de ces
projets:
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Table 1. Niveau de réalisation du SDI 1
Projets prioritaires
Niveau de réalisation
Développement des infrastructures
• Environ 1000 ordinateurs (PC, portables et serveurs) ont été livrés. • Le bâtiment central du ME est câblé, l'ensemble des postes sont
connectés à l'intranet et accèdent à Internet. • Le câblage des autres structures centrales et des services déconcentrés
(60 sites) est achevé l'ensemble des sites est interconnecté via l'ADSL • La mise en œuvre d'un VPN est en cours pour constituer le réseau
numérique national du secteur de l'éducation.
Formation des utilisateurs • Une salle de formation, équipée de 12 postes de travail multimédia, au niveau du Ministère, a permis de former 450 agents des services centraux de juin 2002 à décembre 2003. En 2004, ils suivront des stages de perfectionnement à Internet, gestion de projets, etc.
• Deux autres salles de formation, équipées de 15 postes de travail chacune et destinées aux personnels administratifs des services déconcentrés, sont opérationnelles.
• 3 nouveaux formateurs sont recrutés et la formation de l'ensemble des personnels administratifs a démarré.
Développement des applications de gestion
• La base de données centrale est opérationnelle. • Les applications de saisie et de traitement des données statistiques
descriptives de l'ensemble du système éducatif sont utilisées par les planificateurs dans les 54 inspections et au niveau central (DPRE).
• .Le ficher unique du personnel, réalisé à partir des fichiers de la solde et de la fonction publique, est opérationnel sur l'intranet.
• Le développement des autres applications (gestion financière, budgétaire et comptable, ressources humaines, examens et concours, des bourses et gestion du courrier) est en cours. La livraison est prévue pour le mois de juin 2005.
Développement des outils d'aide à la décision
• Un ensemble de tableau de bord et d'indicateurs sont désormais accessibles sur l'intranet et sur le site web du Ministère (http://www.education.gouv.sn) à travers des outils modernes d'analyse multidimensionnelle des données.
• Le géoréférencement (SIG) des établissements scolaires est en cours. Mise en place de la fonction informatique
• La Cellule Informatique du Ministère de l'Éducation (CIME) est fonctionnelle et assure ses missions de mise en œuvre du Schéma Directeur Informatique.
• Une équipe d'informaticiens de haut niveau (consultants et fonctionnaires) a été mise en place au niveau central.
• 30 fonctionnaires, recrutés au niveau des différentes directions centrales et des inspections d'académie, ont suivi une formation de niveau bac + 2 en informatique. Après plusieurs stages pratiques à la CIME, ces « Correspondants Informatiques » viendront progressivement remplacer les consultants recrutés et assurer ainsi la pérennité de l'opération.
• Une nouvelle promotion de 30 nouveaux candidats est en cours de formation à l’ENA pour compléter le vivier de ces Correspondants informatiques.
Source : CIME janvier 2005
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2.3 Perspectives Au niveau du Ministère, une réflexion est en cours sur la mise en place d'un SDI 2. Cependant
dans la lettre de politique générale du secteur (nov. 2004) et la phase 2 du PDEF (2005-2006),
la promotion en milieu éducatif des technologies de l’information et de la communication" en
demeure une priorité tant dans le domaine de la gestion que dans le domaine pédagogique.
Un processus de réflexion sur l'introduction des nouvelles technologies pour l'amélioration de
la qualité de l'éducation l'introduction de l'informatique pédagogique est enclenché en mai
2005 pour :
• Apporter des réponses structurées à l'ensemble des questions relatives au rôle des TIC
dans l'amélioration des enseignements
• Dégager des recommandations en matière de politique et de stratégies opérationnelles
pour le développement des TIC et des TICE dans le cadre du SDI 2
A ce stade, le développement de centres de ressources régionaux pour la formation des
enseignants et des administratifs et l'Équipement des CDI pour les collèges et lycées sont
prévus.
2.4 Problématique Au cours des deux dernières décennies, les Technologies de l’Information et de la
communication (TIC) ont apporté des changements dans toutes les sphères de la société
humaine. Cela a conduit à ce qu’il est convenu d’appeler « la société du savoir ».
Malgré l’écart numérique qui les sépare des pays développés, de nombreux pays africains
s’efforcent de développer des infrastructures et des services de communication interconnectés
avec les autoroutes mondiales de l’information ce qui offre des opportunités intéressantes au
secteur de l’éducation, appelé à jouer un rôle important dans les changements apportés par les
TIC.
L'UNESCO accorde une priorité élevée à l'utilisation des TIC pour un développement plus
équitable et pluraliste en éducation. Le Cadre d'action de Dakar (avril 2000) a identifié
l'utilisation des TIC comme une des stratégies principales pour réaliser les buts de l’Education
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Pour Tous (EPT).
Or, rares sont les recherches effectuées dans les pays africains portant sur l’intégration
pédagogiques des TIC. Le ROCARE, en partenariat avec l’Université de Montréal, compte
combler ce vide à travers une étude transnationale regroupant cinq pays d’Afrique de l’Ouest
et du Centre dont le Sénégal.
2.5 Les objectifs de la recherche
Les objectifs de la recherche sont déclinés ainsi qu’il suit :
Objectif général
Mieux comprendre, dans le contexte des pays africains, les conditions qui sont de nature à
favoriser l’intégration réussie des TIC à l’école afin de contribuer, de façon significative, à la
qualité et au développement de l’éducation.
Objectifs spécifiques
1. Déterminer les conditions d’accès aux TIC et les processus qui favorisent leur
intégration réussie à l’école.
2. Identifier les approches pédagogiques adaptées à l’utilisation des TIC à l’école en
contexte africain.
3. Evaluer les effets de l’intégration des TIC.
4. Identifier les facteurs importants contribuant à la durabilité de l’intégration des TIC à
l’école.
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3. ECOLES PIONNIERES
3.1 Présentation globale des écoles Les écoles pionnières sont toutes du public et relèvent des zones semi-urbaines et urbaines.
Elles couvrent plusieurs niveaux d'enseignement. Elles vont de l'élémentaire au secondaire
(lycée) en passant par le moyen (collège). Elles sont réparties comme suit :
Trois avec deux niveaux d'enseignement, le collège et le lycée. Il s'agit précisément de :
• Seydou Nourou Tall, un établissement d'application pour l'école normale supérieure de
Dakar 1
• John F. Kennedy, un établissement d'enseignement pour filles (Dakar)
• Mariama Bâ, un internat pour filles méritantes ou pupilles de la nation (Dakar, Île de
Gorée).
Deux de l'enseignement l'élémentaire, Front de terre (Dakar) et Serigne Amadou Aly Mbaye
(Dakar)
• Deux collèges d'enseignement moyen général (CEM), Lamine Senghor (Joal)2 et
Ababacar SY (Tivaoune)3
• Un lycée d'enseignement technique commercial et professionnel
Les effectifs des élèves varient entre 203 à Mariama Bâ et 2 500 au lycée John F. Kennedy
soit dix fois plus.
3.1.1 CEM Ababacar Sy Tivaouane
Tivaouane est une ville historique et religieuse du Sénégal, capitale de la Tidjanya. C’est aussi
le chef lieu du département de Tivaouane. Le collège existe depuis 1972 et porte le nom d’un
Khalife charismatique mort en 1957 mais aujourd’hui encore très populaire. Cet établissement
scolaire public ne comporte qu’un niveau secondaire (plus précisément moyen) avec un
enseignement général. Il compte 1 812 élèves dont 819 filles et 993 garçons et 51 enseignants 1 Zone urbaine 2 Zone semi-urbaine 3 Zone semi-urbaine
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dispensant des cours dans le collège.
L’expérimentation des TIC a été introduite
dans ce collège en 1999 par le GEEP qui a
créé un club EVF grâce au programme
ACACIA financé par le CRDI. Le collège
dispose d’un site Web
(http/cemababacarsy.trepod.com). La salle
informatique est devenue une plaque
tournante des activités de gestion et de
formation. Les TIC ont été à l’origine d’une nouvelle classe de formation et pour les élèves un
moyen nouveau pour leur apprentissage. Chaque élève bénéficie d’une formation de 1heure
par semaine. Seulement, il faut révéler que les débuts ont été difficiles à cause de
l’insuffisance du matériel (un ordinateur pour plus de 1 000 personnes) et même jusqu’à
présent (16 machines au total) ce qui entraîne des ratios d’encadrement très élevés.
3.1.2 CEM Lamine Senghor de Joal-Fadiouth
Le CEM Lamine SENGHOR est situé à Joal, ville
côtière à vocation piscicole et agricole. Cette école est
implantée au centre d’un quartier, facile d’accès parce
que placée sur une route départementale très
fréquentée, sécurité garantie. Il s’agit d’un
établissement d’enseignement moyen général qui
existe depuis 1976. Les effectifs s’élèvent à 1 035 élèves dont 504 filles répartis dans 19
salles pédagogiques. Le nombre d’enseignants est de 35.
Les TIC ont été introduites pour la première fois dans l’établissement en 1999 avec la
signature d’un partenariat avec Génération Informatique Scolaire (structure privée) pour un
équipement de 7ordinateurs en réseau. Chaque élève bénéficie d’une initiation-recherche de
deux heures par semaine dans la salle informatique.
L’école a démontré son sérieux et son engagement dans tout projet innovant dans le système
éducatif. Depuis 1999, le CEM fait des résultats scolaires croissants en pourcentage.
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3.1.3 Lycée John Fitzgerald Kennedy
Ecole située en milieu urbain mais dans une zone
géographique relativement démunie. Le niveau de
vie des élèves est assez disparate mais la majorité
appartient à la classe moyenne. C’est un
établissement (des jeunes filles) d’enseignement
général de 58 classes qui existe depuis 1963 avec
727 élèves au premier cycle et 1 585 élèves au
second cycle. Toutes ces élèves sont encadrées par une équipe pédagogique constituée de 123
professeurs, de 24 surveillantes et 1 surveillant général détaché du censorat.
L’introduction des TIC dans ce lycée date de 1998 -1999.
Elle a été une initiative de la proviseur du lycée en
collaboration avec un professeur pour permettre aux
élèves, enseignants et personnels administratives
d’acquérir les capacités et compétences que requiert la
culture contemporaine de la communication. Le lycée
dispose d’une salle informatique, d’un intranet et d’un club internet. L’ensemble des élèves
bénéficie d’une initiation-recherche de 15 heures par semaine dans la salle informatique.
3.1.4. Maison d’Education Mariama Ba
Site historique de la célèbre île de Gorée avec sa maison
des esclaves, elle est un institut abritant des conférences
périodiques. C’est un établissement de jeunes filles
d’enseignement général qui existe depuis 1978 avec un
effectif de 203 élèves et 27 enseignants (8 femmes et 19
hommes).
L’introduction des TIC à l’école date de 1998.Elle a été initiée par Monsieur Samba Guisse
avec World-Links. L’école dispose d’une salle informatique et les élèves y ont accès tous les
jours de la semaine.
3.1.5. Ecole Front de Terre
23
L’école primaire Front De Terre se situe dans le
camp militaire du même nom à Liberté 6. Elle
dépend de l’IDEN de Dakar-banlieue. L’école
existe depuis 1977 et compte 336 filles et 310
garçons d’ethnies différentes. Le nombre
d’enseignants est de 15. Les parents sont de
catégories socio-professionnelles très différentes.
L’introduction des TIC à l’école a été initiée par
l’actuelle directrice Madame Khady Diop Ndiaye
depuis octobre 2001. Elle a conçu et soumis à des
partenaires financiers un projet d’équipement en TIC
afin que tout élève sortant de son école puisse acquérir
les compétences que requiert la vie moderne.
L’école dispose d’une salle informatique et chaque
élève a droit à 1h30mn par semaine.
3.1.6. Lycée Commerciale El Hadj Abdoulaye Niasse
Cet établissement secondaire d’enseignement
commercial, créé depuis 1962, est situé dans une
ville à forte vocation commerciale. Le lycée compte
658 élèves dont 389 garçons et 267 filles avec 39
enseignants (1femme et 38 hommes).
L’introduction des TIC au lycée a commencé en 1997 avec Word-Links (Projet de la Banque
Mondiale). L’utilisation en a été particulière parce que l’informatique est au programme
officiel de la série G. Le lycée dispose d’une salle informatique où chaque élève a au moins
une heure par semaine.
3.1.7. Lycée Thierno Saïdou Nourou Tall
Etablissement situé en milieu urbain entre les quartiers aisés ou assez aisés regroupant la
haute société et des classes moyennes. Ecole publique, d’enseignement secondaire général, Il
existe depuis 1966 et compte 1 516 élèves dont 813 filles et 703 garçons. Le nombre
d’enseignants est de 67 (11 femmes et 56 hommes).
24
L’introduction des TIC au lycée date de 1997 avec Word-
Links (Programme de la Banque Mondiale). Ce
programme avait pour objectif de former les enseignants
pour gérer les salles informatiques et encourager
l’utilisation de l’outil informatique pour améliorer les
enseignements. Le lycée dispose d’une salle informatique
avec libre accès pour les élèves.
3.1.8. Ecole Serigne Amadou Aly Mbaye
L’école existe depuis 1957 et est située sur la corniche
ouest de Dakar, avec une population de pêcheurs aux
moyens économiques très limités. Ecole primaire
publique avec 489 élèves dont 245 filles et 244 garçons.
Le nombre d’enseignant est de 14 (9 femmes et 5
hommes).
Les TIC ont été introduites en avril 2003 par INEADE en partenariat avec le CIRADE
(Canada) sur financement du CRDI.
L’objectif du projet est de permettre l’intégration des
TIC dans les apprentissages de base, mathématiques et
lecture/écriture, à l’école élémentaire au Sénégal.
L’école dispose de 2 salles où sont disponibles les
ordinateurs. Seuls les élèves des classes
expérimentales ont en moyenne 4h par semaine. Ces 2
salles sont disponibles depuis 2004.
3.2. Synthèse des visites des écoles pionnières TIC
Dans l’ensemble des écoles visitées, nous avons observé une motivation réelle et une prise de
conscience par rapport à l’importance des TIC dans l’enseignement au Sénégal. La forme et
les modalités de cette intégration restent à identifier et à clarifier par les autorités de
l’Education Nationale. Nous devons tenir compte des idées et des leçons qui découlent des
différents entretiens réalisés au niveau des écoles visitées.
25
3.2.1 Au niveau des directeurs d’école
Les directeurs ont montré un grand intérêt pour la recherche sur l’intégration des TIC dans
l’éducation au Sénégal. « Ma vision à long terme, c’est de rendre autonome les élèves quant à
leur propre formation : utiliser l’Internet, se renseigner, utiliser les logiciels d’enseignement,
le maître ne fera que superviser, organiser les élèves » (extraits d’entretien directrice Ecole
Front De Terre de Dakar).
« Mes chers élèves, sachez que si vous ne maîtrisez pas le maniement de l’outil informatique, vous
risquez simplement d’être les analphabètes du 21eme siècle » (extraits d’entretien ; Principal du
CEM Ababacar SY de Tivaouane).
Le processus d’intégration des TIC est, en général, à son début. La plupart des établissements
visités ne disposent pas suffisamment d’ordinateurs mais ont presque tous une connexion
Internet.
Les directeurs d’école ont évoqué la question de disponibilité des équipements, des logiciels
didactiques, leur maintenance et la prise en charge de cette activité par les élèves. Des
initiatives de partenariat avec les ONG nationales et internationales sont observées. Les
produits issus de l’intégration des TIC dans l’enseignement ont impressionné certains
directeurs d’école. On peut citer par exemple le cas des recherches au niveau des cours de
biologie, d’histoire-géographie, etc. Certains élèves ont des productions personnelles (cartes
de vœux, calendriers, prospectus, etc.).
3.2.2 Au niveau des enseignants TIC
Les enseignants n’ont pas suivi une formation spécifique en matière de pédagogie mais tous
sont animés d’une grande motivation pour l’enseignement des TIC. Ils sont en général des
enseignants ayant suivi une formation initiale, programme ou maintenance de niveau BAC+).
Dans presque dans tous les établissements, il existe une collaboration directe entre
l’enseignant TIC et les autres enseignants car ces enseignants TIC initient les autres
(enseignants, élèves, personnel etc.) à l’utilisation de l’ordinateur.
26
3.2.3 Au niveau des enseignants non TIC
La plupart de ces professionnels reçoivent une formation initiale grâce aux enseignants TIC
mais de manière sommaire. La manipulation de l’outil informatique par ces enseignants non
TIC n’est pas fréquente. Le manque de temps et l’absence d’opportunités de formation dans
les écoles ne permettent pas de rattraper ce retard. Cependant, la plupart d’entre eux
souhaitent être formés.
3.2.4 Au niveau des élèves
Les élèves manifestent, dans l’ensemble, un grand intérêt pour le travail à l’ordinateur. Les
utilisations faites ont trait à la saisie, à la navigation sur Internet et à la réalisation de dessins
et de jeux sur ordinateur. Mais l’utilisation la plus importante reste la messagerie et la
recherche d’information d’ordre scolaire à cause des nouveaux programmes en cours
d’exécution. Dans l’ensemble, un élève sur cinq dispose d’une adresse e-mail récente. Les
élèves reconnaissent en leur sein des « experts ».
3.2.5 Au niveau des parents d’élèves
Les parents d’élèves ont manifesté aussi un grand intérêt pour l’utilisation des TIC à l’école.
Ils ont tous évoqué : les limites de leurs moyens matériels et financiers dans l’atteinte de leur
objectif et pour la durabilité du processus. Par conséquent, ils lancent un appel au
Gouvernement pour qu’il vienne en aide aux projets TIC. Les craintes des parents sont surtout
relatives aux ressources perverses de l’Internet.
3.2.6. Difficultés rencontrés
Les difficultés rencontrées sont relatives aux nombreuses perturbations enregistrées dans le
calendrier préalablement établi par la Coordination régionale du ROCARE, perturbations
liées, entre autres, au changement de l’équipe de recherche et à l’octroi tardif des fonds
destinés à la recherche.
La conséquence a été l’exécution d’un travail de recherche avec des contraintes de tous ordres
que l’équipe a essayé de surmonter pour parvenir au résultat escompté. L’expérience ainsi
capitalisée peut désormais être réinvestie dans la conduite d’autres études.
27
4. RESULTATS
4.1 Processus d’intégration L'introduction de l'informatique dans les écoles pionnières s'est faite de diverses manières.
Elle a été dans la majorité des cas le fait de partenariat entre les établissements et des
organismes ou des privés. Dans les autres cas, l'apparition de l'outil informatique dans
l'établissement a eu lieu par le biais d'un projet de recherche dans le domaine ou par le fait
d'un chef d'établissement entreprenant.
Le Lycée d'Application Seydou Nourou Tall s'est doté de salle informatique avec connexion à
Internet depuis 1997 par le biais du programme de la banque mondiale, World Links.
D'ailleurs, son représentant local est un ancien professeur du lycée. Comme l'annonce le
proviseur, « depuis l’année dernière notre école est devenue, par le CISCO SYSTEM, une
académie locale » (14:14)
World Links est aussi à l'origine de l'implantation d'une salle informatique au Lycée
Technique Commercial Abdoulaye Niasse de Kaolack par la mise à disposition d'un serveur
et d'ordinateurs de seconde main. L'ensemble est mis en réseau pour partager une connexion
internet.
La maison d'éducation Mariama BA de Gorée et le Lycée J. F. Kennedy ont bénéficié aussi de
l'offre de World Links. Ces deux lycées abritent aussi une académie locale CISCO.
Le Groupe d'Étude pour l'Enseignement de la
population (GEEP), un ONG, est à l'origine de
l'implantation de l'informatique dans de nombreux
établissements dont le CEM Ababacar Sy de Tivaoune.
Ceci dans le cadre du projet Expérimentation
d'Espaces Cyber-Jeunes dans les établissements de
l'enseignement moyen secondaire. L'ONG en plus d'un téléviseur et d'un magnétoscope, a
fourni un ordinateur avec une connexion à Internet en juillet 1999.
28
Le CEM Lamine Senghor de Joal, par un partenariat avec l'opérateur privé Génération
Informatique Scolaire (GIS), s'est doté pour la première fois, en janvier 1999, d'ordinateurs
pour la formation des élèves moyennant une redevance mensuelle.
Par un financement de l'USAID d'un montant de 70 millions, en 2001, à la suite d'une
demande effectuée et suivie par sa directrice, l'école élémentaire Front de Terre s'est dotée
d'une seule informatique avec des équipements neufs.
Après un partenariat avec un espace JOKO où les élèves se rendaient moyennant de l'argent,
l'école Serigne Amadou Aly Mbaye de Soumbédioune est devenue, en 2003, le siège d'un
projet de recherche sur l'intégration des TIC dans les apprentissages de base à l'école
élémentaire Sénégal. Par le truchement de ce projet, l'école a bénéficié de l'équipement de
deux salles de classe dans un premier temps puis de la bibliothèque dans un second temps.
Tableau 2. Origine de l'introduction de l'informatique dans les écoles pionnières
Ecole pionnière Artisan de l'introduction Année Lycée Seydou Nourou Tall World Links 1997
Maison d'éducation Mariama Bâ World Links 1998
Lycée J. F. Kennedy World Links 2000
Lycée commercial Abdoulaye Niasse World Links 1997
CEM Ababacar Sy GEEP 1999
CEM Lamine Senghor GIS 1999
Ecole Serigne A. Aly Mbaye INEADE / CIRADE / CRDI 2003
Ecole Front de Terre Directrice avec USAID 2001
Les ONG World Links et GEEP, une fois les équipements en place, ont eu à organiser
(organisent toujours) des séminaires de formation à l'intention de quelques professeurs qui par
la suite doivent assurer l'initiation à l'informatique de leurs collègues et des élèves et de
l'administration du réseau. Par exemple au CEM de Tivaoune, « Monsieur D. a été initié au
maniement de l’outil et ensuite au fur et à mesure il a pratiquement suivi des formations
complémentaires au niveau du GEEP ».
29
Au lycée JFK, un enseignant TIC affirme, dans le même ordre d'idée :
« Les autres enseignants sont formés par moi-même et Monsieur L. Nous sommes les
responsables de la salle, nous avons initié des séminaires comme je l’ai dit tout à l’heure
essentiellement autour du traitement de texte, autour de l’utilisation d’Excel pour la gestion
administrative des notes ».
Dans les écoles de GIS, cette initiation est assurée par un agent mandaté par l'opérateur à cet
effet. L'école de front terre a du s'attacher les services d'un formateur en informatique pour
assurer l'initiation des élèves. Au niveau le renforcement à l'utilisation de l'informatique est
assurée et suivie par les chercheurs.
Malgré le caractère non officiel (non obligatoire) de l'informatique à l'école comme une
discipline4, la tendance est à la généralisation de l'accès. Cela, avec l'engouement noté chez
les élèves et l'adhésion des parents qui ont accepté de s'acquitter d'une cotisation dans la
quasi-totalité des établissements. Cette idée ou la nécessité de généralisation s'appuie sur une
vision reposant sur le caractère incontournable des TIC et qui est largement partagée par les
acteurs des établissements :
« Mes chers élèves sachez que si vous ne maîtrisez pas le maniement de l’outil informatique vous
risquez simplement d’être des analphabètes du 21ème siècle ». (A SY cod principal. doc - 1:10)
C’est un nouveau défit pour ne pas être comme on le dit, ces analphabètes. (L Sen cod principal.
doc - 2:2).
L'objectif premier de ces projets d'introduction5 des TIC est de développer des compétences
technologiques chez les acteurs de l'école par l'initiation à l'environnement Windows, à la
bureautique (traitement de texte, tableur etc.), à Internet6 et autres supports numériques. Ces
formations ont permis de développer le niveau de maîtrise de l'outil d'enseignants motivés.
4 Sauf pour le lycée technique commercial de Kaolack où comme l'affirme son proviseur " l’informatique fait partie intégrante du programme de l’enseignement dans les établissements technique". P 4: L tk prov.doc - 4:2 5 Sauf pour le Projet de recherche sis à l'école Serigne Amadou Aly Mbaye 6 La où la connexion existe et est partagée. Le CEM lamine Senghor ne dispose pas de ligne téléphonique.
30
« Ils se rendent dans la salle, ils se forment tous seuls, ils y sont pendant la récréation, les
samedis, les jours de fêtes ». (P 6: SN_Dakar_FT_ENT_DIR_c.doc - 6:19)
« Tout au départ de notre projet, on avait organisé quelques jours de formation initiale, J’avoue
qu’il y’a des collègues qui n’avait pas ... de formation initiale, et aujourd’hui ... mais ils sont devenus
très calés à l’utilisation de l’ordinateur. Mais avec l’animateur de la salle, s’il y’a des problèmes, on
fait appel à lui " » (P 8: SN_Dakar_FT_ENT_Et1_c.doc - 8:14)
Certaines enseignants poussent leur engouement jusqu'à suivre des formations spécialisées
payantes en informatique. Les académies CISCO SYSTEM contribuent dans ce cadre à
l'émergence d'une expertise en informatique chez les enseignants et les élèves dans les
établissements où elles sont installées.
Au fur et à mesure que l'outil est maîtrisé, des réinvestissements sont effectues dans divers
domaines. Par exemple, dans la gestion des dossiers administratifs de l'établissement ou dans
des usages privés et/ou professionnels à caractère éducatifs ou non.
« Monsieur S. a préparé pratiquement son mémoire de maîtrise dans cette salle. Tous les
documents ont été saisis ici à partir véritablement des outils informatiques disponibles dans
l’établissement ». (A SY cod principal.doc - 1:20)
Par le fait de quelques enseignants TIC des tentatives de lier l'utilisation de l'outil aux
programmes disciplinaires apparaissent.
« les profs eux mêmes qui s’intéressent à l’outil, s’initient, ont une bonne formation et à chaque
fois que leurs cours demandent cela, peut être prennent leurs classes, vont avec leurs élèves là
bas pour peut être consulter dans Internet des choses qui sont en rapport avec le cours ». (L Snt
prov.doc - 3:10)
L'utilisation de ressources didactiques numériques (CD ROM, progiciels) et d'Internet7 se
développe mais n'est pas généralisée chez l'ensemble du personnel d'enseignement des
établissements. Ce que semble regretter quelques acteurs des établissements malgré le
potentiel des TIC pour l'enseignement et l'apprentissage. 7 Là où cela existe
31
« ...y a certains qui sont un peu réticents. Ils pensent qu’ils peuvent s’en passer ou ils pensent
qu’ils ne sont pas outillés pour pouvoir manipuler ces appareils. D’avance ils s’excluent de ce
domaine là ... préfèrent garder leurs vieilles habitudes..." » (L Snt prov.doc - 3:11)
Le constat est fait que les directions ont su tirer profit des TIC pour optimiser la conception et
le traitement des dossiers administratifs et scolaires, par l'entremise des chefs d'établissements
engagés. Le processus d'intégration efficiente et généralisée des TIC dans les séances
d'apprentissage et d'enseignement, tant souhaitée, vu les effectifs, les infrastructures, les
moyens des établissements, l'attitude de quelques acteurs (enseignants, parents etc.), ne peux
s'effectuer qu'à un rythme peu soutenu tant les obstacles à franchir son nombreux .Une parmi
ces conditions est la disponibilité de la logistique informatique. En effet, peut-on parler de
TIC à l'école si les conditions d'accès et la disponibilité des machines ne sont pas assurées.
4.2 Conditions d’accès
Selon les établissements à un caractère optionnel ou obligatoire, gratuit ou payant. Pour ce
dernier cas, il peut s'agir d'un acquittement d'un forfait mensuel ou annuel et en plus, parfois,
du payement du coût de connexion pour tout travail effectué à titre individuel.
Au niveau des écoles pionnières les ordinateurs sont généralement logés dans une salle
informatique. Cependant dans certains établissements, quelques-uns sont aussi affectés à
l'administration et/ou à la salle des professeurs et autres lieux.
32
Table 3. Effectifs et répartition des machines
Ecoles Effectif élèves
Effectif personnel
N° Ordinateurs
Emplacement ordinateur
Ecole Front de Terre 578 18 23 Salle informatique
CEM Lamine Senghor 1024 22 18 Salle informatique
L. Thierno Saïdou Nourou Tall 1516 90 25
20 salles informatiques 5 administrations
Maison d'Education Mariama Ba 203 30 10 Salle informatique Ecole Serigne Amadou Aly Mbaye 489 14 23
12 classes 11 salles informatiques.
Lycée. J. F. Kennedy
2500 104 70
40 salles informatiques 15 administrations labo
Lycée Commercial El Hadj Abdoulaye NIASSE
759 60 62
20 Salle informatiques Cyber 5 Salle profs administration
CEM Ababacar Sy 1812 66
20 dont 8 internet Salle informatique
« ...tous élèves ne peuvent pas utiliser l’ordinateur vu leur nombre pléthorique, mais aussi vu
l’insuffisance en matériels didactiques et aussi la fréquence de la salle est limitée puisqu’il y a
d’autres travaux qui se font » (A SY ens cod tic1.doc - 1:19)
En effet, les élèves, les enseignants et l'administration se bousculent souvent dans l'unique
salle où sont regroupées les machines, qui, pour suivre une formation, pour effectuer des
travaux personnels, pour exécuter des tâches d'ordre administratif ou pédagogique. Force est
donc pour l'administration des établissements selon que la formation à l'informatique soit ou
non généralisée, de planifier les périodes et la fréquence d'accès aux salles informatique
pendant les heures ou jours de travail.
« L’introduction de l’outil est saluée mais ils se rendent compte que …il y a encore des limites.
Par…, bon ils n’ont pas la possibilité d’être sur Internet à chaque fois qu’ils le veulent. On est
obligé de réglementer parce que bon le parc n’est pas trop grand, donc on peut pas permettre à
chacun de fréquenter quand il veut » (L tk prov.doc - 4:19)
33
Vu la pléthore des effectifs le volume hebdomadaire d'accès est souvent est faible et peut
varier d'un établissement à un autre.
Au lycée technique commercial, « Chaque classe de la seconde à la terminale a une heure de
cours d’informatique par semaine ». (P 5: L tk ens tic1.doc). En dehors de ces heures de cours la salle
est transformée en Cyber. Au niveau de l'école front de terre, les classes deux fois par semaine
vont à la salle et le volume horaire dépend du niveau de la classe. Un des enseignants TIC
déclarer passer « 1h30 par séance le mercredi et le vendredi ».
Vu l'effectif des classes et le parc informatique disponible, les élèves sont à trois ou quatre
par poste de travail avec le risque que certains ne manipulent jamais. Pour mieux gérer les
groupes, parfois les classes sont divisées en deux groupes. Conscients de ces problèmes
d'accès et de gestion de classe, des enseignants ont mis en place un système de coopération,
de collaboration entre élèves. Par exemple, l'enseignant « veille à ce que les élèves qui savent
manipuler déjà puissent servir de locomotive aux autres » et « pour être sûr que tout le
monde participe », il leur « demande de faire un compte rendu ». En vérifiant que « la tâche
soit partagée entre les différents membres d’un groupe » (P 2: L JFK cod ens tic1.doc - 2:13)
Généralement en dehors des heures de travail, pendant la récréation, l'accès est libre mais sous
la surveillance du responsable informatique souvent débordé.
Dans certains établissements des ordinateurs sont installés dans la salle des professeurs ou
sont réservés aux enseignants qui sont quelques fois réticents de partager les mêmes locaux
que leurs élèves. Des initiatives sont prises doter les enseignants d'un ordinateur à domicile.
Dans ce cadre, un enseignant du lycée JFK affirme qu'ils sont « entrain d’impulser une
politique d’utilisation de l’ordinateur, de faciliter pour que les collègues puissent acquérir
leurs ordinateurs ». (P 2: L JFK cod ens tic1.doc - 2:17)
Comme autre solution, les écoles pionnières souhaitent ouvrir une autre salle et/ou bien
renforcer le parc actuel. Il faut rappeler à l'origine aucun établissement a prévu d'édifier une
salle informatique. En générale, c'est un local autrefois réservé à une autre fonction qui fait
office de salle informatique avec l'arrivée des machines.
34
Cependant, pour faire face à des problèmes disponibilité et d'accès des machines, certains
élèves8 (37%) fréquentent les cybercafés de manière assidue sans aucun contrôle. Quelques-
uns disposent aussi d'un ordinateur à domicile.
L'accès aux périphériques de l'ordinateur (imprimante, scanner, video-projecteur etc.) ou à
Internet9 souvent au nombre de l'unité peut être source d'obstacles à une optimisation de
l'utilisation des machines.
Les pannes inhérentes à toute utilisation de machines et l'absence d’un budget de maintenance
constituent peuvent constituer des facteurs bloquants pour l'accès des acteurs aux
équipements.
A l'école Serigne Amadou Mbaye, des ordinateurs et des périphériques10 sont placés dans les
deux classes expérimentales du projet de recherche sur l'intégration des TIC à l'école
élémentaire. Cette disposition des ordinateurs à l'intérieur des classes semble être la plus
efficiente par rapport à l'accès et à leur intégration dans les apprentissages selon les dires d'un
expérimentateur : « ...pour vraiment développer l’utilisation.., il faut ... installer les machines dans les classes au lieu
de les mettre dans une bibliothèque, dans une salle informatique... parce que souvent dans une
leçon le maître peut sentir le besoin d’utiliser la machine ou bien utiliser Internet, donc il faut
mettre toutes ces choses là à sa disposition ». (saam ens tic1.doc - 1:23)
Dans cette école les TIC sont considérées, au même titre qu'un dictionnaire, un ouvrage,
comme une ressource parmi d'autres pour les séances d'enseignement et d'apprentissage.
4.3 Utilisation, enseignement, apprentissage A l'origine de l'entrée des TIC dans les écoles, la finalité est définie autour de compétences
technologiques à installer chez les acteurs de l'école, notamment, pour qu'ils ne soient pas
« les analphabètes du 21ème
siècle ». Il s'agit de former les acteurs à l'utilisation des TIC, tout
8 Des enseignants aussi (26%). 9 Il existe des zones dans le pays qui ne pas couvertes par le réseau Internet type ADSL qui permettrait de baisser les coûts d'accès. 10 Imprimante, vidéoprojecteur, scanner...
35
court, sans aucune référence au curriculum en cours. C'est ainsi des sessions de formation des
acteurs, de manière optionnelle ou obligatoire, gratuite ou payante, ont lieu dans les
établissements pionniers.
Les formations sous forme de modules sont régulièrement dispensées dans les établissements,
avec comme contenus la découverte de l'environnement Windows, la familiarisation aux
fonctionnalités d'un traitement de texte (Word), d'un Tableur, d'un logiciel de présentation et
l'utilisation des services et outils d'Internet,.
Les directions des établissements trouvent naturellement comme champ d'application des TIC
leur travail de gestion et le traitement des dossiers administratifs et scolaires.
« ...au niveau de l'administration on l'utilise pour faire les tâches traditionnelles par exemple la
rédaction du courrier11 etc. Aussi pour l’exploitation au niveau de la surveillance, l’exploitation des
notes des élèves, pour gérer aussi la sécurité des élèves, donc pour gérer un certain nombre
d’éléments qui jusqu’ici étaient gérés d’une manière manuelle ». (L tk prov.doc - 4:10)
« ... les notes de composition, les calculs, les listes des élèves sont dans l’ordinateur, on ne
travaille plus à la main ». (P 6: SN_Dakar_FT_ENT_DIR_c.doc - 6:9)
Des efforts sont faits pour former de manière le personnel administratif, les secrétaires et les
surveillants, afin de les rendre autonomes.
« il y a un créneau horaire qui est dégagé pour leur permettre véritablement d’être
opérationnels et de permettre à ce qu’ils puissent régler le problème de leurs liste de classe, de
la saisie des questions techniques, etc., etc. et je crois que d’ici la fin de l’année, il faut dire que
pour l’essentiel, ils sauront faire face aux contraintes administratives ». (P 1: A SY cod
principal.doc - 1:21).
11 Les outils de communication d'Internet comme le courriel et la téléphonie gratuite sur IP sont utilisés, par exemple, par la direction de l'école Serigne A. A. Mbaye pour ses interactions avec la hiérarchie, l'Inspection départementale (IDEN).
36
Par rapport aux exigences de l'administration de certains établissements « les enseignants ont
reçu une formation qui leur permet aujourd’hui de travailler sur Word pour établir leur liste,
leur tableau d’affichage et autres, directement avec la machine et qui leur permet,
aujourd’hui, avec Excel, au sortir de chaque évaluation, de reporter leur notes, de faire le
classement ». (P 7: saam dir.oc - 7:1)
Au fur et à mesure que les acteurs découvrent les potentialités éducatives des TIC, la nécessité
d'impulser l'utilisation de ces technologies sur le plan pédagogique trouve un écho favorable
sur le terrain sans que tout un chacun ait une stratégie globale au niveau curriculaire. Des
pistes ou stratégies d'intégration dans les disciplines au programme actuel sont dégagées par
les uns et les autres en l'absence directives des autorités académiques ou des chercheurs.
L'Internet semble être une aubaine pour les enseignants en mal de documentation à jour et de
supports didactiques. Par la recherche documentaire sur Internet, enseignants et élèves
parviennent à accéder à des contenus pour enrichir les cours. Dans leur exploration, de cette
« grande bibliothèque mondiale » ils découvrent des documents et aussi des tutoriaux et des
exerciseurs pour la préparation, l'enrichissement ou le renforcement des acquis du cours à titre
individuel ou collectivement.
Les outils de communication du net sont aussi utilisés pour entretenir des correspondances
avec d'autres collègues ou camarades à titre individuel ou dans le cadre de projet d'échanges
et de partage à caractère pédagogique.
En plus des supports disponibles sur le net, les établissements se lancent dans l'acquisition de
logiciels éducatifs (exerciseurs, tutoriaux, progiciels etc.). Cela pour tous les niveaux et toutes
les disciplines.
« Les élèves font des exercices avec des logiciels. Le maître, après avoir fait sa leçon en classe,
vient avec ses élèves dans la salle. Ils s’adonnent aux exercices de consolidation, de
remédiation » (P 6: SN_Dakar_FT_ENT_DIR_c.doc - 6:6).
« ... par exemple, les sciences physiques nous avons un… L’orbite 2000, logiciel que le prof de
géographie ... Nous avons des logiciels de grammaire; après les cours des professeurs donnent à
leurs élèves en salle d’informatique des exercices ... en collaboration avec le professeur
d'informatique ».
37
Certains enseignant ont pris conscience des limites de ces supports qui nécessitent un
accompagnement de l'enseignant pour aider les élèves à développer des connaissances, à
traiter, analyser, à structurer les informations.
Pour l'évaluation, vu le caractère non officiel de l'informatique dans les curricula actuels,
aucune note n'est prise en compte les carnets. Cela ne diminue en rien l'intérêt que les élèves
portent à l'outil. S'il y a évaluation, elle ne porte que sur les productions disciplinaires des
élèves.
Dans les cas cités ci-dessus, les TIC sont accolées aux pratiques d'enseignement traditionnel
sans aucune modification profonde sur les stratégies. Au niveau de l'école de Soumbédioune
par une approche par projet, les TIC, comme ressources, sont intégrées au séances
d'enseignement et d'apprentissage pour chercher à développer chez l'apprenant des
compétences d'ordre transversal et disciplinaire.
4.4 Effets des TIC « ... je crois que s’il y a un cours qui pose le plus de problème, c’est le cours pratiquement qui est
dispensé dans cette salle. Dés qu’ils arrivent, c’est la bousculade. Chacun veut être le premier ou
la première dans la salle pour ne pas rater le cours ». (P 1: A SY cod principal.doc - 1:29)
Cette phrase illustre bien l'attrait que les TIC exercent sur les élèves quel que soit leur niveau.
Ils sont motivés et leur attention est soutenue sur une durée plus longue que dans les cours
traditionnels. Cet engouement est sans doute le facteur qui explique le mieux l'appropriation
rapide de l'outil observée chez les élèves.
L'utilisation favorise le travail de coopération et de collaboration. En effet, pour les travaux de
classe, les élèves regroupés devant une machine sont en situation d'échanges et de partage et
les rôles des uns et des autres sont discutés (ou disputés). Ils sont autonomes et décident
souvent de la marche à suivre.
Le statut de la faute change avec la machine. Les fautes habituellement réprimandées par le
maître sont signalées par la machine comme des erreurs. L'élève persévère jusqu'à la solution.
38
Cela a pour effet de développer chez lui, la confiance en soi, une certaine autonomie dans
l'apprentissage.
Par la recherche documentaire sur Internet ou avec des supports comme les encyclopédies
numériques, les élèves accèdent directement aux savoirs aux liés à leur programme d'étude.
Cet état de fait le rapport aux savoirs entre l'enseignant et l'enseigné. L'enseignant conscient
de cette modification se mû en guide et animateur pour aider les élèves à mieux traiter
l'information et structurer sa pensée.
« Le professeur donne un thème précis et les élèves viennent ici et à partir de là ils font des
recherches. Ce sont les élèves même qui exposent et le professeur est là pour les guider. Vous
voyez qu’ils comprennent mieux ».
Les enseignants disposent de documentation régulièrement mise à jour sur Internet. Cela
permet d'atténuer le manque de supports dans certaines disciplines ou de diversifier les
références dans un domaine donné. Par exemple en Histoire et Géographie, la recherche
documentaire permet de palier l'absence de manuels qui doivent accompagner le nouveau
programme. Les résultats de ces recherches ont forcément des répercussions sur les contenus
d'enseignement et d'apprentissage. Quelques enseignants le fruit des recherches pour
concevoir et publiés des documents de qualité sous forme de dépliants ou de fascicules.
Ce volet production de documents et adaptation de documents existants aux programmes est à
souhaiter. Il ne peut s'agir uniquement pour les acteurs de l'école de consommer les
informations tirées d'Internet mais aussi de produire des documents inédits et contextualisés.
L'ordinateur et ses périphériques permettent d'optimiser le travail de l'administration des
écoles. « On gagne en rapidité d’exécution, on gagne ... en perfection des travaux, les travaux
sont mieux faits et plus fiables ».
L'Internet véhicule divers types d'informations. Elles peuvent être utiles, adaptées à l'âge
mental des apprenants comme l'inverse. Les élèves sont naturellement attirés par des sites à
caractère ludique voir des sites dont les contenus sont perversifs, répréhensibles. Sans aucune
protection, aucune sensibilisation, aucun suivi, les élèves sont des dangers d'ordre morale à
des chocs culturels. Cela d'autant plus qu'ils ont tendance à fréquenter des cybercafés où la
surveillance est quasi absente.
39
Dans les établissements scolaires, des mesures interdire l'accès aux salles aux élèves sans la
présence d'un surveillant ou du responsable informatique.
4.5 Facteurs de durabilité A l'origine, comme évoqué plus haut, l'introduction des équipements dans les écoles
pionnières s'est faite par le biais d'organismes ou de partenaires privés. Très tôt, devant les
frais récurrents12 à l'utilisation des ordinateurs et des périphériques, la nécessité de renouveler
et de renforcer le parc informatique pour améliorer l'accès, la prise en charge de frais de
maintenance ou l'acquittement du salaire d'un « professeur d'informatique », dont le budget
de fonctionnement ne peut supporter les écoles sont obligés de développer des stratégies pour
trouver des ressources additionnelles.
La première source financière sur laquelle les écoles se tournent, est le portefeuille des parents
d'élèves. Ces derniers, en général, ont des préjugés très favorables pour les TIC et acceptent,
par l'intermédiaire des représentants de leur bureau, de s'acquitter d'un forfait dont la
périodicité et le montant varie d'une école à une autre. Il s'agit pour les établissements de
constituer un fonds informatique conséquent13 pour faire face aux besoins et projets de
l'école.
Une autre source de revenus est la mise en place de services payants, comme la photocopie,
l'instauration d'une fonction « cybercafé », les offres de formations pour des personnes
externes (comme interne) à l'établissement, etc.
Le développement de partenariat avec d'autres organismes14, l'implication des collectivités
locales ou personnes ressources, le jumelage avec des établissements du Nord est aussi une
piste que les écoles pionnières empruntent pour faire face à leur charge. L'autre espoir est
l'implication de l'Etat dans le renouvellement du parc et la prise en charge des frais liés à
l'utilisation des ordinateurs.
12 Les consommables (papier, encre), frais de connexion à Internet, sécurisation et aménagement des locaux, etc. 13 Considérer un établissement de 1800 élèves avec une cotisation de 500F par mois ... 14 Par exemple CISCO qui prend en charge les frais de connexion, forme une expertise pouvant assurer la maintenance des équipements.
40
Par ces stratégies, certaines écoles brassent des sommes importantes. Si la gestion des fonds
n'est pas transparente, cela peut être la source de conflits entre les parents et les responsables
informatiques ou entre les membres de l'école. En général, l'existence d'un comité de gestion
impliquant les représentants des différents acteurs de l'école permet de juguler ou d'atténuer
les problèmes.
Un autre risque est que le volet commercial, lucratif soit développé au détriment de toute
considération d'ordre pédagogique ou même éthique en l'absence d’une réglementation
surtout lorsque le partenaire est un privé.
Hormis l'instauration de stratégies pour faire face aux problèmes d'ordre financier ou d'ordre
technologique, la réflexion devrait porter sur la stratégie d'optimiser les compétences
technologiques rapidement développées par les élèves au service des apprentissages. Le
risque est que les modules d'informatique proposés par les établissements, risquent très tôt
d'être en déphasage (retard) avec leurs habiletés actuelles dans l'utilisation des ordinateurs.
4.6 Conclusion
Pour une intégration réussie, il faut :
• Au départ du projet partager la vision, la finalité et les objectifs de celui-ci au niveau
de l'équipe pédagogique et impliquer les partenaires de l'école (APE) pour éviter par la
suite des attitudes de rejet et faire face aux problèmes récurrents
• Rechercher et dégager des stratégies d'implantation et de développement en
impliquant et partageant les rôles entre les différents acteurs
• Développer des partenariats ou s'impliquer dans des projets oeuvrant dans le domaine
des TIC à l'école en évitant l'isolement
• Assurer la pérennisation, le renouvellement et le renforcement du parc et des
infrastructures
• Dégager des stratégies de formation des personnels d'enseignement et administratifs
• Sensibiliser les acteurs aux limites et effets positifs ou négatifs des TIC
• Dégager des stratégies de développement de l'informatique pédagogique en s'inspirant
des expériences d'autres établissements au niveau local comme à l'étranger et en
développant la recherche dans le domaine
4.7 Exploitation des données quantitatives
41
Répartition du personnel enseignant par sexe
31%
69%
F
H
4.7.1 Répartition des effectifs
Table 4. Répartition des effectifs par élèves
Filles Garçons Total % Filles Ecole Front de Terre
279 299 578 48,27% CEM Lamine SENGHOR
527 497 1024 51,46% L. Thierno Saïdou Nourou TALL
813 703 1516 53,63% Maison d'éducation MARIAMA BA
203 203 100,00% Ecole Serigne Amadou Aly Mbaye
245 244 489 50,10%
L. J. F. Kennedy 2500 2500 100,00%
L.Commercial El Hadj Abdoulaye NIASSE 320 439 759 42,16%
CEM Ababacar SY 819 993 1812 45,20%
Total 5706 3175 8881 64,25%
Plus de la moitié des effectifs des élèves des écoles pionnières sont des filles (64,25%).
Cependant, si l'on retire l'effectif des établissements de jeunes filles, le pourcentage des filles
serait de 48,64%. Le lycée technique commercial a le plus faible pourcentage de filles avec
42,16 %.
4.7.2 Répartition du personnel enseignant
Fig. 1. Répartition du personnel enseignant par sexe
42
Les enseignantes représentent un peu plus de 31% du personnel enseignant de l'ensemble des
écoles. Elles sont majoritaires au lycée J. F. Kennedy (60%) et à l'école Serigne Amadou Aly
Mbaye (64%). Cependant, le lycée technique commercial Abdoulaye Niasse ne compte
qu'une femme dans son personnel enseignant dont l'effectif total s'élève à 39 professeurs.
Hormis ce personnel craie en main, les écoles compte un personnel administratif composé
généralement du chef d'établissement et de ses adjoints affectés au secrétariat, à la
surveillance. Plus le niveau d'enseignement est élevé, plus le personnel administratif est
important.
Table 5. Accès aux ordinateurs Fréquence
d'utilisation Jamais Rarement A l'occasion Souvent Toujours Elèves à l'école 22,01 20,07 9,93 37,77 10,23 au cybercafé 29,27 16,29 17,23 26,13 11,08 à la maison 71,21 5,56 3,91 7,01 12,31 Enseignants à l'école 22,0 20,1 9,9 37,8 10,2 au cybercafé 33,91 21,74 18,26 19,13 6,96 à la maison 58,62 7,76 5,17 6,90 21,55
Les enseignants et les élèves (57%) ont accès à l'ordinateur plus à l'école qu'à la maison ou au
Cybercafé. Au moins 21% des enseignants ont un ordinateur contre au moins 12 %. Le taux
de fréquentation des cybercafés est plus élevé chez les élèves que chez les enseignants. A
remarquer que 22% des enseignants et le même taux chez les élèves déclarent n'avoir accès
pas à l'ordinateur à l'école. 24,2% des filles des établissements sont dans ce cas contre 18,4%
des garçons.
4.8 Utilisation
4.8.1 Enseignants
43
Table 6. Activités TIC des enseignants
Activités Jamais Rarement A l'occasion Souvent Toujours Apprendre le fonctionnement de l'ordinateur 25,24 18,45 14,56 21,36 20,39 Travaux scolaires 13,45 10,92 8,40 22,69 44,54 Communiquer par courriel 24,11 9,82 21,43 27,68 16,96 Participer à des chats 69,57 14,13 8,70 3,26 4,35 Visiter des sites 21,43 15,18 18,75 23,21 21,43 Autres 51,06 10,64 6,38 6,38 25,53
Les enseignants utilisent plus fréquemment l'outil (67%) pour effectuer des travaux scolaires
(traitement de texte, recherche d'information). Seuls 13,45 ne l'utilisent pas pour effectuer ces
types de travaux. Pour l'apprentissage des fonctionnalités de l'outil, ils sont 42% à s'y atteler
au moins souvent. Les visites de sites (44,5%) et l'utilisation du courriel (44,5%). Rares sont
les enseignants qui s'adonnent à des chats de manière assidue (7,5%).
A noter que :
• Près de 75% déclarent n'avoir jamais intégré les TIC dans leurs pratiques
d'enseignement. Contre 28% pour la préparation des cours
• Plus de 55% déclarent n'avoir jamais reçu de formation pour intégrer les TIC dans leur
pratique d'enseignement
• La recherche d'information et l'appoint en ressources didactiques sont jugés comme les
principaux avantages des TIC, particulièrement Internet
Table 7. Habilités TIC des enseignants
None Novice Medium Good Expert Word 19,71 16,79 5,11 39,42 18,98 Excel 36,36 12,88 12,12 28,79 9,85 PowerPoint 57,98 19,33 5,88 14,29 2,52 Explorer 32,54 11,90 10,32 35,71 9,52 Google 45,67 8,66 4,72 31,50 9,45 E-mail 31,75 7,94 10,32 35,71 14,29 Web page 79,34 9,92 4,13 5,79 0,83
44
Le traitement de texte est l'application qui pose le moins de difficultés aux enseignants. Seuls
environ 20% déclarent avoir un niveau nul dans l'utilisation de Word contre un peu plus de
58% qui jugent leur niveau de bon à expert. Ils sont 38% à être dans ce cas pour Excel.
Pour PowerPoint, prés de 58% ont un niveau nul et seuls près de 2,5% ont atteint le niveau
expert.
Pour la conception de page web près de 80% ignorent tout du domaine. Concernant la
navigation et l'utilisation d'un moteur de recherche, ils sont respectivement plus de 45% et
41% à juger leur niveau bon à expert. Pour la recherche plus de 45% déclarent avoir un
niveau nul. Pour le mail, un peu de 50% ont un niveau au moins bon.
4.8.2 Élèves
Table 8. Activités TIC des élèves
Jamais Rarement A l'occasion Souvent Toujours École Apprentissage du fonctionnement 35,30 15,27 7,91 32,68 8,84 Réalisation de travaux scolaires 33,99 15,25 15,20 24,42 11,14 Courriel (Ecole) 55,85 9,45 8,28 17,04 9,37 « Chat » 63,12 9,38 8,27 12,04 7,19 Visites de sites Internet (Ecole) 45,59 12,72 12,52 19,44 9,73 Autres usages (École) 63,70 8,47 7,43 14,93 5,47 En dehors de l'école Réalisation de travaux scolaires 39,67 18,66 15,21 18,94 7,52 Courriel 42,18 10,26 10,70 21,31 15,55 Ecouter/Télécharger musique 37,03 15,12 12,26 22,03 13,55 « Chat » 51,03 10,61 10,95 17,22 10,19 Visites de sites Internet 33,37 14,50 14,48 24,45 13,20 Autres usages (Maison) 59,08 8,87 8,48 15,00 8,57
Près de 42% des élèves consacrent au moins souvent à l'apprentissage du fonctionnement de
l'ordinateur au niveau de leur établissement. Pour les travaux scolaires, ils sont 35,5% dans ce
cas figure. Ce même taux tombe à un peu de 26% en dehors de l'école. Les usages des outils
de communication (courriel et chat) et fonctionnalités d'Internet (navigation et loisirs) sont
plus fréquents en dehors de l'enceinte de l'école. A noter que plus de 77% des élèves pensent
que les TIC facilitent assez à beaucoup la réalisation des travaux scolaires.
45
5. CONCLUSION
Pour une intégration réussie, il faut :
• Au départ du projet partager la vision, la finalité et les objectifs de celui-ci au niveau
de l'équipe pédagogique et impliquer les partenaires de l'école (APE) pour éviter par la
suite des attitudes de rejet et faire face aux problèmes récurrents
• Rechercher et dégager des stratégies d'implantation et de développement en
impliquant et partageant les rôles entre les différents acteurs
• Développer des partenariats ou s'impliquer dans des projets oeuvrant dans le domaine
des TIC à l'école en évitant l'isolement
• Assurer la pérennisation, le renouvellement et le renforcement du parc et des
infrastructures
• Dégager des stratégies de formation des personnels d'enseignement et administratifs
• Sensibiliser les acteurs aux limites et effets positifs ou négatifs des TIC
• Dégager des stratégies de développement de l'informatique pédagogique en s'inspirant
des expériences d'autres établissements au niveau local comme à l'étranger et en
développant la recherche dans le domaine
46
6. RECOMMENDATIONS Au gouvernement :
• Dégager une orientation (une vision et une politique) claire d'intégration des TIC dans
les différents curricula des niveaux d'enseignement
• Assurer la formation de formateurs pour l'intégration de TIC dans les apprentissages et
la mise en place de centre ressources
• Faciliter et élargir l'accès à l'outil aux établissements et enseignants,
Aux écoles :
• Formuler un projet d'école d'intégration des TIC avec la participation de l'équipe
pédagogique et des parents d'élèves
• Identifier et définir un référentiel de compétences avec des contenus disciplinaires que
les TIC pourraient aider à développer dans une approche transdisciplinaire
• Informer et sensibiliser les acteurs sur le rôle des TICE et ses effets
Aux partenaires des écoles et systèmes éducatifs :
• Soutenir l'intégration des TIC par la prise de mesures incitatives sur les plans
financiers et logistiques
• Mettre à disposition des experts dans les divers domaines de l'informatique et de la
pédagogie
Aux chercheurs :
• Mettre en place un dispositif d'accompagnement et de suivi permanent des différentes
expériences menées sur le terrain
• Mener des méta-analyses sur les recherches sur l'introduction des TIC en Afrique ou
dans les pays sous développés
47
ANNEXE A : Contacts des coordinations nationales
Contacts des coordinations nationales / ERNWACA national coordination contacts
BENIN
M. Naïm Deen SALAMI INFRE-ASTED, 40, rue du boulevard Lagunaire BP 470, Porto Novo, Benin Tel: (229) 20 21 39 81 (ld), 20 21 29 26 (INFRE), (229) 20 22 22 04 (d), 90 91 24 71 (mobile) Fax: (229) 20 21 31 64 Email: [email protected], [email protected]
MALI
M. Urbain DEMBELE Institut Supérieur de Formation et de Recherche Appliquée (ISFRA), sis à Badalabougou, Bamako Tel: (223) 222 82 17 (ROCARE) (223) 931 18 28 (mobile) (223) 223 65 78 (ISFRA Annexe) Fax: (223) 223 65 78 Email: [email protected], [email protected]
BURKINA FASO
M. Ernest ILBOUDO UFR / FASEG, Université de Ouagadougou BP 7164, Ouagadougou, Burkina Faso Tel: (226) 50 30 73 69 (faseg) (226) 70 26 08 07 (mobile) Fax: (226) 50 33 30 99 Email: [email protected] [email protected] [email protected]
MAURITANIE M. Mouhamed Lemine KETTAB
BP 316
Nouakchott
Mauritanie
Tel: (222) 632 59 80 (mobile) Fax: (222) Email: [email protected]
CAMEROUN
M. Pierre FONKOUA Ecole Normale Supérieure BP 6746, Yaoundé, Cameroun Tel: (237) 231 60 22 (d), 994 36 00 (mobile) Fax: (237) 223 14 53 Email: [email protected],
[email protected], [email protected]
NIGERIA
Mr. Kasali ADEGOKE, NC, [email protected] Ms. O.O. BUSARI, Assoc. NC, [email protected],
Tel: (234) 802 303 54 24
Mr. Dayo ODUKOYA, GS, [email protected], Tel: (234) 803 473 0219
Faculty of Education, University of Lagos Tel: (234) (0)80 22 90 39 95 Email: [email protected]
COTE D’IVOIRE
M. François Joseph AZOH Ecole Normale Supérieure 22 BP 1012, Abidjan 22, Côte d’Ivoire Tel: (225) 22 48 92 51, 07 69 48 38 (mobile) Fax: (225) 22 44 90 22 (ipnetp), 22 44 42 32 (ens) Email: [email protected], [email protected]
NIGER
M. Laouali MALAM MOUSSA Ecole Normale Supérieure BP 527, Niamey, Niger Tel: (227) 20 75 26 11 (d), 96 49 19 27 (mobile) Email: [email protected] [email protected]
GAMBIA
Mr. Makaireh NJIE PO Box 4457 Bakau, Gambia Tel: (220) 44 97 627 / 990 28 67 (mobile) Fax: (220) 497 816 Email: [email protected] [email protected]
SENEGAL
M. Ousmane GUEYE Ecole Normale Supérieure BP 5036, Dakar, Sénégal Tel: (221) 825 78 37, 569 16 94 (mobile) Fax: (221) 825 47 14 (ENS) Email: [email protected] [email protected]; [email protected]
GHANA
Mr. Joshua BAKU PO Box M369, Accra, Ghana Tel: (233) 21 23 24 86 (ERNWACA office), 21 76 35 16 (WAEC), 244 540 314 (mobile) Fax: (233) 21 22 29 05 Email: [email protected], [email protected]
SIERRA LEONE
Temporary contact for organization of General Assembly and election of National Coordinator Mr. Tamba G Moseray WAEC, TOWER HILL, Freetown, Sierra Leone Tel: (232) 22-226274 (232) 30227603 (mobile) Fax: (232) Email: [email protected]
GUINEE
M. Tidjane Amadou DIALLO Institut Supérieur des Sciences de l’Education de Guinée (ISSEG), Conakry, Guinée Tel: (224) (011) 21 45 26, 22 62 10 Fax: (224) 41 34 41 Email: [email protected], [email protected]
TOGO
M. Philippe Dzek AMEVIGBE Collège Privé Descartes BP 80220, Lomé, Togo Tel: (228) 250 43 54, 931 02 70 (mobile) Fax: (228) 225 15 59 Email: [email protected], [email protected]
Coordination Régionale, BP E 1854, Bamako, MALI, Tel: (223) 221 16 12, Fax: (223) 221 21 15 www.rocare.org
18 mai 2007