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Introduction au rayonnement
Introduction au rayonnement
copy Ministre de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada (TPSGC) 2012 Numeacutero de catalogue de TPSGC CC172-932012F-PDF ISBN 978-0-662-71632-7
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Introduction au rayonnement
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Table des matiegraveres
1 Aperccedilu 1
2 Introduction au rayonnement 2
21 Lrsquoatome ndash Au cœur de la matiegravere 2
22 Les isotopes 3
23 Les radio-isotopes 4
3 Cateacutegories et sources de rayonnement 6
31 Rayonnement non ionisant 6
32 Rayonnement ionisant 6
33 Sources naturelles de rayonnement ionisant 8
34 Sources artificielles de rayonnement ionisant 10
35 Trouver un eacutequilibre 13
4 Effets du rayonnement sur la santeacute 14
41 Preuves eacutepideacutemiologiques 14
42 Eacutevaluation du risque de cancer 15
43 Comment le rayonnement affecte-t-il les cellules 17
5 Doses de rayonnement 20
51 Dose absorbeacutee 20
52 Dose eacutequivalente 20
53 Dose efficace 21
54 Doses typiques de rayonnement 21
541 Rayonnement naturel 21
542 Les sources artificielles de rayonnement 23
55 Limites de dose 24
6 Reacuteglementation des radiations 27
61 Protection des Canadiens 27
62 Protection des travailleurs 28
7 Sommaire 30
Glossaire 31
Acronymes et uniteacutes 39
Sources 40
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Liste des tableaux
Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments 10 Tableau 2 Isotopes radioactifs du corps humain (adulte de 70 kg) 10 Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute 19 Tableau 4 Dose efficace moyenne dans certaines villes canadiennes compareacutee agrave la moyenne
mondiale 23 Tableau 5 Doses aux organes typiques selon le type drsquoexamen radiologique 24 Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions
atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee 26
Liste des figures
Figure 1 Le spectre eacutelectromagneacutetique 1 Un atome 2Figure 2
Figure 3 Le tableau peacuteriodique des eacuteleacutements 3 Figure 4 Courbe de deacutesinteacutegration radioactive du carbone 14 5 Figure 5 Capaciteacute de peacuteneacutetration de diffeacuterents types de rayonnement 8 Figure 6 Sources de rayonnement naturel 8 Figure 7 Cameacutera gamma utiliseacutee en meacutedecine nucleacuteaire agrave des fins diagnostiques 11 Figure 8 Jauge nucleacuteaire portative 12 Figure 9 Mine drsquouranium lac McClean (Saskatchewan) 13 Figure 10 Modegraveles de risques lieacutes aux faibles doses de rayonnement ionisant 17
Brin drsquoADN 18Figure 11Figure 12 Lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee 20 Figure 13 Facteurs de pondeacuteration tissulaire 21 Figure 14 Dose efficace annuelle pour lrsquoexteacuterieur provenant du rayonnement cosmique en
Ameacuterique du Nord (en microsieverts) 22 Figure 15 Doses provenant du rayonnement naturel de fond au Canada 23 Figure 16 Cadre de la limite de dose de rayonnement 25 Figure 17 Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type drsquoinstallation 25
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Introduction au rayonnement
1 Aperccedilu
Le rayonnement est de lrsquoeacutenergie sous forme drsquoondes ou de faisceaux de particules Il y a plusieurs sortes de rayonnement tout autour de nous Lorsque les gens entendent le mot rayonnement ils pensent souvent agrave lrsquoeacutenergie atomique au nucleacuteaire et agrave la radioactiviteacute mais le rayonnement peut prendre de nombreuses autres formes Le son et lumiegravere visible sont des types familiers de rayonnement drsquoautres types incluent les rayons ultraviolets (qui produisent le bronzage) le rayonnement infrarouge (une forme drsquoeacutenergie thermique) et les signaux de la radio et de la teacuteleacutevision La figure 1 preacutesente une vue drsquoensemble du spectre eacutelectromagneacutetique et la section 3 aborde plus en deacutetail les divers types de rayonnements
Figure 1 Le spectre eacutelectromagneacutetique
copy Reproduit avec lrsquoautorisation de la World Nuclear Association Londres Royaume-Uni
Lrsquoutilisation non controcircleacutee du rayonnement artificiel pose un risque possible pour la santeacute et la seacutecuriteacute des travailleurs et du public Crsquoest lagrave qursquoentre en scegravene la Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire (CCSN) La CCSN reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de preacuteserver la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens et de proteacuteger lrsquoenvironnement contre les effets du rayonnement
Le but de ce document est de fournir des informations claires et simples sur le rayonnement ce qursquoil est drsquoougrave il provient et comment on lrsquoutilise Il preacutesente eacutegalement des informations sur les effets du rayonnement et les doses de rayonnement ainsi que la faccedilon dont la CCSN veille agrave la sucircreteacute de lrsquoindustrie nucleacuteaire canadienne gracircce agrave son cadre de reacuteglementation exhaustif et sa vigilance
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2 Introduction au rayonnement
Toute la vie srsquoest deacuteveloppeacutee dans un milieu baignant dans le rayonnement Nous deacutecouvrons les forces agrave lrsquoœuvre dans le rayonnement lorsque nous eacutetudions la structure des atomes Lrsquoatome qui est drsquoune extrecircme petitesse ndash par comparaison un cheveu humain est des millions de fois plus eacutepais ndash se compose de particules encore plus petites et qui portent une charge eacutelectrique Les sections 21 agrave 23 traitent de lrsquoatome plus en deacutetail de mecircme que des principes de base relatifs au rayonnement
21 Lrsquoatome ndash Au cœur de la matiegravere
Toute la matiegravere qui nous entoure est composeacutee drsquoatomes En drsquoautres termes toute la matiegravere dans le monde commence avec un atome ndash ils forment des eacuteleacutements comme lrsquooxygegravene lrsquohydrogegravene et le carbone
Un atome est composeacute drsquoun noyau ndash lui-mecircme constitueacute de protons et de neutrons relieacutes ensemble par des forces nucleacuteaires ndash entoureacute drsquoun cortegravege drsquoeacutelectrons qui gravitent en orbite autour du noyau (voir la figure 2) Le noyau porte une charge positive ndash les protons sont chargeacutes positivement alors que les neutrons sont neutres eacutelectriquement comme leur nom lrsquoindique Les eacutelectrons sont des particules chargeacutees neacutegativement qui se deacuteplacent autour du noyau en formant un nuage peacuteripheacuterique Les eacutelectrons neacutegatifs sont attireacutes vers le noyau positif par une force eacutelectrique Crsquoest ce qui maintient lrsquointeacutegriteacute structurale de lrsquoatome
Figure 2 Un atome
Chaque eacuteleacutement se distingue par le nombre de protons dans son noyau Ce nombre qui est speacutecifique agrave chaque eacuteleacutement srsquoappelle le numeacutero atomique Par exemple il y a six protons dans le carbone pour cette raison son numeacutero atomique est 6 dans le tableau peacuteriodique des eacuteleacutements (voir la figure 3) Dans un atome ayant une charge neutre le numeacutero atomique est eacutegal au nombre drsquoeacutelectrons Les proprieacuteteacutes chimiques drsquoun atome sont deacutetermineacutees par le nombre drsquoeacutelectrons en geacuteneacuteral le mecircme nombre que le numeacutero atomique
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Figure 3 Le tableau peacuteriodique des eacuteleacutements
Les atomes drsquoun ou de plusieurs eacuteleacutements se combinent entre eux pour former des moleacutecules Une moleacutecule drsquoeau par exemple est constitueacutee de deux atomes drsquohydrogegravene combineacutes agrave un atome drsquooxygegravene (H2O)
Un nucleacuteide est une entiteacute atomique caracteacuteriseacutee par le nombre de protons et de neutrons qui composent le noyau lequel correspond approximativement agrave la masse du nucleacuteide Le numeacutero qui accompagne parfois le nom du nucleacuteide est le nombre de masse (la somme des protons et des neutrons dans le noyau) Par exemple le carbone 12 est un nucleacuteide de carbone avec 6 protons et 6 neutrons
22 Les isotopes
Un isotope est une variante drsquoune mecircme espegravece chimique Bien que tous les isotopes drsquoun eacuteleacutement donneacute possegravedent le mecircme nombre de protons chaque isotope a un nombre diffeacuterent de neutrons
Par exemple il existe trois isotopes (ou variantes) de lrsquohydrogegravene
bull lrsquohydrogegravene 1 (un proton et zeacutero neutron) bull lrsquohydrogegravene 2 ou deuteacuterium (un proton et un neutron) bull lrsquohydrogegravene 3 ou tritium (un proton et deux neutrons)
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Un autre exemple est lrsquouranium 235 qui possegravede 92 protons et 143 neutrons contrairement agrave lrsquouranium 238 qui possegravede 92 protons et 146 neutrons
Un isotope est stable lorsqursquoil y a un eacutequilibre entre le nombre de neutrons et le nombre de protons Lorsqursquoun isotope est petit et stable il contient pratiquement le mecircme nombre de protons que de neutrons Les isotopes stables plus volumineux ont leacutegegraverement plus de neutrons que de protons Parmi les nucleacuteides stables figurent le carbone 12 (six protons et six neutrons pour une masse totale de 12) le phosphore 30 (15 protons et 15 neutrons) et le sodium 22 (11 protons et 11 neutrons)
23 Les radio-isotopes
Les isotopes qui sont instables et eacutemettent un rayonnement sont appeleacutes radio-isotopes Un radioshyisotope est un isotope drsquoun eacuteleacutement qui subit une deacutesinteacutegration spontaneacutee et eacutemet du rayonnement agrave mesure qursquoil se deacutesintegravegre Pendant le processus de deacutesinteacutegration il devient moins radioactif au fil du temps devenant finalement stable
Une fois qursquoun atome atteint une configuration stable il ne produit plus de rayonnement Pour cette raison les sources radioactives ndash ou des sources qui eacutemettent spontaneacutement de lrsquoeacutenergie sous forme de rayonnement ionisant agrave la suite de la deacutesinteacutegration drsquoun atome instable ndash srsquoaffaiblissent avec le temps Agrave mesure que le nombre drsquoatomes instables de la source qui deviennent stables augmente le rayonnement produit diminue et lrsquoactiviteacute du mateacuteriau diminue avec le temps jusqursquoagrave devenir nulle
Le temps neacutecessaire pour qursquoun radio-isotope se deacutesintegravegre jusqursquoagrave la moitieacute de son activiteacute de deacutepart se nomme la demi-vie (ou peacuteriode) radiologique deacutesigneacutee par le symbole tfrac12 Chaque radio-isotope a sa propre demi-vie qui peut aller drsquoune fraction de seconde agrave des milliards drsquoanneacutees Par exemple lrsquoiode 131 a une demi-vie de huit jours tandis que le plutonium 239 a une demi-vie de 24 000 ans Un radio-isotope qui a une demi-vie courte est plus radioactif qursquoun radio-isotope ayant une demi-vie longue et il deacutegage donc plus de rayonnement au cours drsquoune peacuteriode donneacutee
Il existe trois grands types de deacutesinteacutegration radioactive
bull Deacutesinteacutegration alpha Lorsqursquoun atome subit une deacutesinteacutegration alpha il eacutemet une particule composeacutee de deux protons et de deux neutrons provenant directement de son noyau Dans ce cas le numeacutero atomique diminue de 2 et la masse de 4 Le radium le radon lrsquouranium et le thorium comptent parmi les eacutemetteurs de particules alpha
bull Deacutesinteacutegration becircta Dans la deacutesinteacutegration becircta de base un neutron se transforme en proton et un eacutelectron est eacutemis par le noyau Le numeacutero atomique augmente de un mais la masse ne diminue que leacutegegraverement Le strontium 90 le tritium le carbone 14 et le soufre 35 comptent parmi les eacutemetteurs de particules becircta pures
bull Deacutesinteacutegration gamma La deacutesinteacutegration gamma est la libeacuteration de lrsquoeacutenergie exceacutedentaire preacutesente dans le noyau apregraves une deacutesinteacutegration alpha ou becircta ou apregraves la capture des neutrons (un type de reacuteaction nucleacuteaire) dans un reacuteacteur nucleacuteaire Lrsquoeacutenergie reacutesiduelle est eacutemise sous forme de photon de rayons gamma La deacutesinteacutegration gamma nrsquoaffecte geacuteneacuteralement pas la masse ni le numeacutero atomique du radio-isotope Lrsquoiode 131 le ceacutesium
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137 le cobalt 60 le radium 226 et le techneacutetium 99m comptent parmi les eacutemetteurs de particules gamma
Le nombre de deacutesinteacutegrations nucleacuteaires dans une substance radioactive par uniteacute de temps est appeleacute lrsquoactiviteacute Lrsquoactiviteacute est utiliseacutee comme mesure de la quantiteacute drsquoun radionucleacuteide et elle est mesureacutee en becquerels (Bq) 1 Bq = 1 deacutesinteacutegration par seconde
Si la source originelle de la radioactiviteacute est connue il est possible de calculer le temps neacutecessaire agrave sa deacutesinteacutegration pour une activiteacute donneacutee La deacutesinteacutegration est exponentielle et lrsquoisotope doit avoir de nombreuses demi-vies avant de devenir non radioactif La figure 4 montre la courbe de deacutesinteacutegration radioactive du carbone 14 qui a une demi-vie drsquoenviron 5 700 ans
Mecircme lorsqursquoun radio-isotope agrave haute activiteacute srsquoest deacutesinteacutegreacute pendant plusieurs demi-vies le niveau de radioactiviteacute restante nrsquoest pas neacutecessairement seacutecuritaire Les mesures de lrsquoactiviteacute drsquoune matiegravere radioactive sont toujours neacutecessaires pour estimer les doses de rayonnement potentielles
Figure 4 Courbe de deacutesinteacutegration radioactive du carbone 14
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3 Cateacutegories et sources de rayonnement
Le rayonnement reacutesulte de lrsquoeacutemission drsquoeacutenergie sous forme de vagues de particules Il existe deux grands types de rayonnement le rayonnement ionisant et le rayonnement non ionisant Ceux-ci seront respectivement abordeacutes dans les sections 31 et 32
31 Rayonnement non ionisant
Le rayonnement non ionisant contient moins drsquoeacutenergie que le rayonnement ionisant il ne possegravede pas assez drsquoeacutenergie pour produire des ions Voici des exemples de rayonnement non ionisant la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge les ondes radio les micro-ondes et la lumiegravere du soleil
Les systegravemes de positionnement global (GPS) les teacuteleacutephones cellulaires les stations de teacuteleacutediffusion la radio AM et FM les interphones pour beacutebeacutes les teacuteleacutephones sans fil les dispositifs drsquoouverture de portes de garage et les radioamateurs utilisent tous un rayonnement non ionisant Parmi les autres formes de rayonnement non ionisant figurent le champ magneacutetique terrestre ainsi que le champ magneacutetique agrave proximiteacute des lignes de transmission des cacircbles et appareils eacutelectriques meacutenagers Ceux-ci sont deacutefinis comme des ondes extrecircmement basses et elles ne posent pas de risque pour la santeacute
32 Rayonnement ionisant
Le rayonnement ionisant possegravede suffisamment drsquoeacutenergie pour eacutejecter les eacutelectrons de leur orbite autour des atomes et perturber lrsquoeacutequilibre entre eacutelectrons et protons ce qui a pour effet de charger positivement lrsquoatome Les moleacutecules et les atomes chargeacutes eacutelectriquement portent le nom drsquoions Le rayonnement ionisant deacutesigne le rayonnement qui provient de sources naturelles et artificielles
Il existe plusieurs types de rayonnement ionisant
Rayonnement alpha (α) Le rayonnement alpha est constitueacute de particules alpha qui sont composeacutees de deux protons et de deux neutrons chacune et qui portent une double charge positive En raison de leur masse relativement importante et de leur charge elles ont une capaciteacute de peacuteneacutetration de la matiegravere tregraves limiteacutee Le rayonnement alpha peut ecirctre arrecircteacute par une feuille de papier ou la couche externe morte de la peau Par conseacutequent le rayonnement alpha produit par des substances nucleacuteaires agrave lrsquoexteacuterieur du corps ne preacutesente pas de risque drsquoirradiation Toutefois lorsque des substances nucleacuteaires eacutemettant du rayonnement alpha sont absorbeacutees dans le corps (par exemple en respirant ou en les ingeacuterant) lrsquoeacutenergie du rayonnement alpha est complegravetement absorbeacutee dans les tissus corporels Pour cette raison le rayonnement alpha est seulement un danger interne Un exemple drsquoune substance nucleacuteaire qui subit une deacutesinteacutegration alpha est le radon 222 qui se deacutesintegravegre en polonium 218
Rayonnement becircta (β) Le rayonnement becircta est formeacute de particules eacutejecteacutees du noyau drsquoun atome et qui sont identiques aux eacutelectrons du point de vue physique Les particules becircta ont geacuteneacuteralement une charge neacutegative sont tregraves petites et peuvent peacuteneacutetrer plus profondeacutement que les particules alpha Cependant la plupart du rayonnement becircta peut ecirctre arrecircteacute par de petites quantiteacutes de blindage tels que des feuilles de plastique de verre ou de meacutetal Lorsque la source de rayonnement est agrave lrsquoexteacuterieur du
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corps le rayonnement becircta a une eacutenergie suffisante pour peacuteneacutetrer la couche externe morte de la peau et deacuteposer son eacutenergie agrave lrsquointeacuterieur de cellules actives de la peau Cependant la capaciteacute de peacuteneacutetration du rayonnement becircta dans les tissus profonds et les organes est tregraves limiteacutee Les substances nucleacuteaires qui eacutemettent du rayonnement becircta peuvent aussi ecirctre dangereuses si elles sont absorbeacutees par le corps Le tritium est un exemple de substance nucleacuteaire qui produit des eacutemissions becircta (hydrogegravene 3) et qui se deacutesintegravegre en heacutelium 3
Rayonnement photonique (gamma [γ] et rayons X) Le rayonnement photonique est un rayonnement eacutelectromagneacutetique Il existe deux types de rayonnement photonique drsquointeacuterecirct aux fins du preacutesent document le rayonnement gamma (γ) et les rayons X Le rayonnement gamma est constitueacute de photons qui proviennent de lrsquointeacuterieur du noyau et les rayons X sont des photons qui proviennent de lrsquoexteacuterieur du noyau et ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma
Le rayonnement photonique peut peacuteneacutetrer tregraves profondeacutement et parfois on ne peut reacuteduire son intensiteacute que gracircce agrave des mateacuteriaux qui sont tregraves denses tels que le plomb ou lrsquoacier En geacuteneacuteral le rayonnement photonique peut parcourir des distances beaucoup plus grandes que le rayonnement alpha ou becircta et il peut peacuteneacutetrer les tissus et les organes corporels lorsque la source de rayonnement est agrave lrsquoexteacuterieur du corps Le rayonnement photonique peut aussi ecirctre dangereux si les substances nucleacuteaires eacutemettant les photons sont incorporeacutees Le cobalt 60 est un exemple drsquoune substance nucleacuteaire qui produit une eacutemission de photons qui se deacutesintegravegre en nickel 60
Rayonnement neutronique (n) Exception faite du rayonnement cosmique la fission spontaneacutee est la seule source naturelle de neutrons (n) Une source de neutrons reacutepandue provient des reacuteacteurs nucleacuteaires dans lesquels la division drsquoun noyau drsquouranium ou de plutonium est accompagneacutee drsquoune eacutemission de neutrons Les neutrons eacutemis par fission peuvent frapper le noyau drsquoun atome adjacent et causer une autre fission ce qui provoque une reacuteaction en chaicircne La production drsquoeacutenergie nucleacuteaire se fonde sur ce principe Toutes les autres sources de neutrons deacutependent de reacuteactions ougrave un noyau est bombardeacute avec un certain type de rayonnement (tels que le rayonnement de photons ou drsquoun rayonnement alpha) et ougrave lrsquoeffet reacutesultant sur le noyau est lrsquoeacutemission drsquoun neutron Les neutrons peuvent peacuteneacutetrer dans les tissus et les organes du corps humain lorsque la source de rayonnement est agrave lrsquoexteacuterieur du corps Les neutrons peuvent aussi ecirctre dangereux si des substances nucleacuteaires eacutemettant des neutrons sont deacuteposeacutees agrave lrsquointeacuterieur du corps Le rayonnement neutronique est le mieux arrecircteacute ou absorbeacute par des mateacuteriaux qui contiennent des atomes drsquohydrogegravene tels que la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques En effet les neutrons et les atomes drsquohydrogegravene ont des masses atomiques semblables et ils entrent facilement en collision les uns avec les autres
La figure 5 reacutesume les types de rayonnement mentionneacutes dans ce document des rayonnements ionisants ayant la plus grande eacutenergie jusqursquoaux rayonnements non ionisants en ayant le moins Chaque source de rayonnement se distingue par sa capaciteacute agrave peacuteneacutetrer dans des mateacuteriaux divers comme le papier la peau le plomb et lrsquoeau
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Figure 5 Capaciteacute de peacuteneacutetration de diffeacuterents types de rayonnement ionisant
33 Sources naturelles de rayonnement ionisant
Le rayonnement a toujours eacuteteacute preacutesent et fait partie de notre environnement (voir la figure 6) Toute la vie srsquoest deacuteveloppeacutee dans un bain de rayonnement ionisant Notre organisme y est adapteacute
De nombreux radio-isotopes sont drsquoorigine naturelle et ils ont eacuteteacute produits lors de la formation du systegraveme solaire et par lrsquointeraction des rayons cosmiques avec des moleacutecules dans lrsquoatmosphegravere Le tritium est un exemple de radio-isotope formeacute par lrsquointeraction des rayons cosmiques avec des moleacutecules atmospheacuteriques Certains radio-isotopes (comme lrsquouranium et le thorium) qui ont eacuteteacute conccedilus lors de la formation de notre systegraveme solaire ont des demi-vies de milliards drsquoanneacutees et ils sont toujours preacutesents dans notre environnement Le rayonnement de fond est le rayonnement ionisant constamment preacutesent dans lrsquoenvironnement naturel
Figure 6 Sources de rayonnement naturel
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Le Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) identifie quatre sources principales drsquoexposition du public aux rayonnements naturels
bull Les rayonnements cosmiques bull Les rayonnements terrestres bull Lrsquoinhalation bull Lrsquoingestion
Exposition aux rayonnements cosmiques Lrsquoatmosphegravere exteacuterieure de la terre est continuellement bombardeacutee par des rayons cosmiques Habituellement le rayonnement cosmique est constitueacute de particules en mouvement rapide qui existent dans lrsquoespace et proviennent drsquoune diversiteacute de sources y compris le soleil et des pheacutenomegravenes ceacutelestes dans lrsquounivers Les rayons cosmiques sont essentiellement des protons mais peuvent aussi ecirctre drsquoautres particules ou de lrsquoeacutenergie ondulatoire Une partie du rayonnement ionisant peacutenegravetre lrsquoatmosphegravere terrestre et est absorbeacutee par les humains ce qui se traduit par une exposition au rayonnement naturel
Exposition aux rayonnements terrestres La composition de la croucircte terrestre est une source importante de rayonnement naturel Les principaux facteurs contributifs sont les gisements naturels drsquouranium de thorium et de potassium qui par le processus de deacutesinteacutegration naturelle libegraverent de petites quantiteacutes de rayonnements ionisants Lrsquouranium et le thorium se trouvent essentiellement partout Des traces de ces mineacuteraux sont eacutegalement preacutesentes dans les mateacuteriaux de construction de sorte que lrsquoexposition aux rayonnements naturels peut avoir lieu agrave lrsquointeacuterieur comme agrave lrsquoexteacuterieur
Exposition par inhalation La plus grande partie de la variation de lrsquoexposition agrave la radioactiviteacute naturelle provient de lrsquoinhalation de gaz radioactifs qui sont produits par les mineacuteraux radioactifs preacutesents dans le sol et le socle rocheux Le radon est un gaz radioactif incolore et inodore qui est produit par la deacutesinteacutegration de lrsquouranium Le thoron est un gaz radioactif produit par la deacutesinteacutegration du thorium Les niveaux de radon et de thoron varient consideacuterablement selon lrsquoemplacement en fonction de la composition du sol et du socle rocheux
Une fois libeacutereacutes dans lrsquoair ces gaz sont normalement dilueacutes agrave des niveaux inoffensifs dans lrsquoatmosphegravere mais parfois ils sont pieacutegeacutes et ils srsquoaccumulent agrave lrsquointeacuterieur des bacirctiments et sont inhaleacutes par les occupants Le radon constitue un risque pour la santeacute non seulement pour les mineurs drsquouranium mais aussi pour les proprieacutetaires de reacutesidences si on le laisse srsquoaccumuler dans la maison En geacuteneacuteral il est la principale source drsquoexposition au rayonnement naturel Pour plus drsquoinformation sur le radon consultez le document Le radon et la santeacute (INFO-0813) de la CCSN agrave suretenucleairegcca ou visitez le site Web de Santeacute Canada (hc-scgcca) pour en savoir plus sur les moyens de le controcircler dans votre maison
Exposition par ingestion Des traces de mineacuteraux radioactifs se trouvent naturellement dans la nourriture et lrsquoeau potable Par exemple les leacutegumes sont geacuteneacuteralement cultiveacutes dans du sol et avec des eaux souterraines qui contiennent des mineacuteraux radioactifs Une fois ingeacutereacutes ces mineacuteraux entraicircnent lrsquoexposition interne aux rayonnements naturels
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Les isotopes radioactifs naturels comme le potassium 40 et le carbone 14 ont les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques et biologiques que leurs isotopes non radioactifs Ces eacuteleacutements radioactifs et non radioactifs interviennent dans la constitution et le fonctionnement de notre organisme
Les radio-isotopes naturels nous exposent constamment agrave des rayonnements et on en trouve couramment dans de nombreux aliments comme les noix du Breacutesil Le tableau 1 indique la quantiteacute de radioactiviteacute provenant du potassium 40 contenue dans environ 500 grammes de diffeacuterents produits alimentaires
Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
Aliment Radioactiviteacute par 500 g en Bq Viande rouge 56 Pommes de terre blanches 63 Carottes 63 Bananes 65 Haricots de Lima 86 Noix du Breacutesil1 103
Source Brodsky 1978 1
Les noix du Breacutesil contiennent aussi naturellement du radium 226 (de 19 agrave 130 Bq par 500 grammes)
Le corps humain contient plusieurs isotopes radioactifs (voir le tableau 2)
Tableau 2 Isotopes radioactifs du corps humain (adulte de 70 kg)
Isotopes Radioactiviteacute en Bq
Carbone 14 3 700 a
Polonium 210 40 bd
Potassium 40 4 000 b
Radium 266 11 b
Thorium 021 b
Tritium 23 c
Uranium 23 a b d
a CIPR 1975 b Eisenbud et Gesell 1997 c UNSCEAR 2000 d CIPR 1980
34 Sources artificielles de rayonnement ionisant
Les gens sont eacutegalement exposeacutes agrave du rayonnement artificiel au cours de traitements meacutedicaux et drsquoactiviteacutes impliquant des matiegraveres radioactives Ces radio-isotopes sont des sous-produits de lrsquoexploitation des reacuteacteurs nucleacuteaires et des produits de geacuteneacuterateurs de radio-isotopes tels que les cyclotrons Un grand nombre de radio-isotopes artificiels sont utiliseacutes dans les domaines de la meacutedecine nucleacuteaire de la biochimie de lrsquoindustrie manufacturiegravere et de lrsquoagriculture Voici leurs sources les plus courantes
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bull Sources meacutedicales Le rayonnement a de nombreuses applications en meacutedecine La plus connue est sans doute la radiographie par rayons X dont les appareils permettent de deacutetecter des fractures osseuses et de diagnostiquer certaines maladies Les appareils agrave rayons X sont reacuteglementeacutes par Santeacute Canada et les autoriteacutes provinciales La meacutedecine nucleacuteaire fait pour sa part appel agrave des isotopes radioactifs pour diagnostiquer et traiter des maladies comme le cancer Une cameacutera gamma (voir la figure 7) est un appareil meacutedical souvent utiliseacute pour faire des diagnostics La CCSN reacuteglemente ces applications de la meacutedecine nucleacuteaire ainsi que lrsquoeacutequipement connexe Elle deacutelivre aussi les permis pour les reacuteacteurs et les acceacuteleacuterateurs de particules qui produisent les isotopes destineacutes agrave des applications meacutedicales et industrielles
Figure 7 Cameacutera gamma utiliseacutee en meacutedecine nucleacuteaire agrave des fins diagnostiques
bull Sources industrielles Le rayonnement a plusieurs applications industrielles allant des jauges nucleacuteaires (voir la figure 8) utiliseacutees pour la construction des routes jusqursquoaux jauges de densiteacute qui mesurent le deacutebit dans les conduites drsquousine Les deacutetecteurs de fumeacutee certains panneaux fluorescents et les dispositifs permettant drsquoeacutevaluer les reacuteserves des champs de peacutetrole utilisent aussi le rayonnement Le rayonnement est eacutegalement employeacute pour la steacuterilisation au moyen de gros irradiateurs lourdement blindeacutes Tous ces usages sont reacuteglementeacutes par la CCSN
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Figure 8 Jauge nucleacuteaire portative
bull Cycle du combustible nucleacuteaire Les centrales nucleacuteaires utilisent de lrsquouranium pour deacuteclencher la reacuteaction en chaicircne qui produira la vapeur chargeacutee drsquoactionner les turbines pour la production drsquoeacutelectriciteacute Dans le cadre de leur activiteacute normale les centrales nucleacuteaires rejettent dans lrsquoenvironnement des substances radioactives dont les niveaux sont reacuteglementeacutes Ces rejets sont reacuteglementeacutes pour veiller agrave ce que les doses au public soient bien infeacuterieures aux limites reacuteglementaires Les mines drsquouranium (voir la figure 9) les usines de fabrication de combustible et les installations de gestion des deacutechets radioactifs rejettent eacutegalement une certaine quantiteacute de radioactiviteacute (qui contribue agrave la dose agrave laquelle le public est exposeacute) qui peut ecirctre controcircleacutee par la CCSN
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Figure 9 Mine drsquouranium lac McClean (Saskatchewan)
bull Essais nucleacuteaires atmospheacuteriques Les essais atomiques reacutealiseacutes dans lrsquoatmosphegravere entre la fin de la Deuxiegraveme Guerre mondiale et jusqursquoagrave la fin des anneacutees 1980 ont eu pour effet de rejeter des eacuteleacutements radioactifs ou retombeacutees dans lrsquoatmosphegravere Ces retombeacutees radioactives se sont deacutesinteacutegreacutees dans lrsquoenvironnement La plupart des retombeacutees posseacutedaient une peacuteriode radioactive courte et ont disparu mais certaines nrsquoont pas encore acheveacute leur deacutesinteacutegration Les doses de radioactiviteacute dues agrave ces retombeacutees que reccediloivent les ecirctres humains et lrsquoenvironnement sont chaque anneacutee de plus en plus faibles
35 Trouver un eacutequilibre
Normalement il y a tregraves peu de choses que nous puissions faire pour changer ou reacuteduire le rayonnement ionisant provenant de sources naturelles comme le soleil les sols ou les roches Ce type drsquoexposition bien que non complegravetement deacutenueacutee de risque est geacuteneacuteralement assez faible Toutefois dans certains cas les sources naturelles de radioactiviteacute peuvent atteindre un niveau inacceptable et doivent ecirctre reacuteduites Crsquoest notamment le cas du radon preacutesent dans les maisons
Le rayonnement ionisant provenant de sources et drsquoactiviteacutes artificielles est plus eacutetroitement controcircleacute Dans ces cas preacutecis il importe de trouver un eacutequilibre entre les avantages que procure le rayonnement agrave la socieacuteteacute et les risques qursquoil fait peser sur la santeacute de la population et sur lrsquoenvironnement Des limites de dose sont donc fixeacutees pour restreindre lrsquoexposition des travailleurs et des membres du public au rayonnement Par ailleurs les titulaires de permis doivent garder les doses de rayonnement au niveau le plus bas que lrsquoon puisse raisonnablement atteindre (le principe ALARA) Il importe eacutegalement que le recours au rayonnement procure un beacuteneacutefice net Par exemple les deacutetecteurs de fumeacutee peuvent utiliser des isotopes radioactifs car ce
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type de dispositif peut sauver des vies De mecircme les centrales nucleacuteaires nous procurent de lrsquoeacutelectriciteacute tout en posant des risques minimes qui sont rigoureusement controcircleacutes
4 Effets de lrsquoexposition au rayonnement sur la santeacute
Le mot laquo sucircreteacute raquo revecirct diffeacuterents sens selon les personnes Pour plusieurs la sucircreteacute est synonyme drsquoabsence de risques ou de dangers Mais en reacutealiteacute il existe toujours un certain niveau de risque dans pratiquement tout ce que nous faisons
Par exemple les limites de vitesse sur les routes sont fixeacutees pour optimiser la seacutecuriteacute des usagers de la route Cela nrsquoempecircche toutefois pas les accidents de se produire mecircme si les automobilistes respectent les limites de vitesse Malgreacute ces risques nous conduisons quand mecircme
Les mecircmes deacutecisions conscientes sont prises agrave lrsquoeacutegard du rayonnement Lrsquoexposition au rayonnement comporte un risque pour la santeacute La connaissance de ces risques permet agrave la CCSN et agrave drsquoautres organismes de reacuteglementation de fixer des limites de dose et de formuler des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave un risque acceptable ou toleacuterable ougrave il est peu probable de causer des dommages
Lrsquoavantage en ce qui concerne le rayonnement tient agrave ce que nous connaissons mieux les risques qursquoil fait peser sur la santeacute que les risques associeacutes agrave tout autre agent chimique ou toxique Depuis le deacutebut du siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes en profondeur en laboratoire et aupregraves de populations humaines
41 Preuves eacutepideacutemiologiques
Les eacutetudes meneacutees sur les survivants des explosions atomiques survenues agrave Hiroshima et Nagasaki en 1945 indiquent que lrsquoexposition au rayonnement agrave long terme a eu pour principal effet drsquoaugmenter la freacutequence des cas de cancer et de leuceacutemie
Des reacutesultats comparables ont eacuteteacute observeacutes
bull chez les personnes ayant reccedilu une radiotheacuterapie ou subi un examen diagnostique faisant appel au rayonnement
bull chez les anciens mineurs de mines drsquouranium bull chez les travailleurs qui ont fabriqueacute des armes atomiques bull chez les personnes exposeacutees au rayonnement par suite de lrsquoaccident de la centrale nucleacuteaire
de Tchernobyl bull chez les personnes exposeacutees au radon dans leur maison
Des eacutetudes ont montreacute que lrsquoexposition au rayonnement augmente la freacutequence de certains cancers survenant deacutejagrave de maniegravere spontaneacutee dans la population et que cette augmentation est proportionnelle agrave la dose de rayonnement Autrement dit plus la dose est importante plus le risque de cancer est eacuteleveacute On parle alors drsquoeffets stochastiques (voir la section 43) Toutefois les eacutetudes meneacutees agrave ce jour nrsquoont pas permis de deacutemontrer lrsquoapparition drsquoun nombre excessif de
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cancers ou drsquoautres maladies chez les personnes exposeacutees au rayonnement de maniegravere chronique agrave des doses infeacuterieures agrave environ 100 mSv1 par anneacutee
Plusieurs raisons peuvent expliquer pourquoi les effets du rayonnement ne peuvent pas ecirctre perccedilus en deccedilagrave de 100 mSv par anneacutee
bull Lrsquoune drsquoentre elles tient agrave ce qursquoil existe un seuil en deccedilagrave duquel la dose reccedilue nrsquooccasionne pas de cancers Par exemple le radium a un seuil de 10 Sv pour le cancer des os
bull Lrsquoautre raison deacutefendue par les eacutetudes du Comiteacute consultatif sur les effets biologiques des rayonnements ionisants (Biological Effects of Ionizing Radiation) (BEIR) et par la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) de lrsquoAcadeacutemie des sciences de la France veut que mecircme si une faible dose de rayonnement peut induire des cancers lrsquoincidence des cancers radio-induits est si faible qursquoil est impossible de les distinguer des cancers spontaneacutes de mecircme type
Les chercheurs continuent drsquoeacutetudier les effets de faibles doses de rayonnement pour pouvoir confirmer ou infirmer ces hypothegraveses En attendant la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation ont opteacute pour le principe de preacutecaution et partent du principe que toute exposition au rayonnement comporte un certain niveau de risque
La plupart des personnes ayant preacutesenteacute des problegravemes de santeacute dans les eacutetudes en question ont eacuteteacute exposeacutees agrave des doses relativement eacuteleveacutees (supeacuterieures agrave 100 mSv) au cours drsquoune tregraves courte peacuteriode de temps Crsquoest ce qursquoon appelle lrsquoexposition laquo aigueuml raquo Normalement les travailleurs et les membres du public exposeacutes au rayonnement de lrsquoindustrie nucleacuteaire reccediloivent des doses beaucoup plus faibles au cours de peacuteriodes beaucoup plus longues (exprimeacutees en anneacutees plutocirct qursquoen secondes) On parle alors drsquoexposition laquo chronique raquo Selon les estimations les expositions aigueumls au rayonnement ont 15 agrave 2 fois plus de probabiliteacutes de causer des effets biologiques que lrsquoexposition chronique
42 Eacutevaluation du risque de cancer
La CIPR a calculeacute la probabiliteacute de cancer mortel en se basant essentiellement sur lrsquoeacutevaluation des effets des rayonnements effectueacutee par des organismes scientifiques comme lrsquoUNSCEAR et le BEIR La CIPR a ensuite deacutetermineacute ce qursquoelle qualifie de laquo deacutetriment raquo total ducirc agrave lrsquoexposition au rayonnement Il srsquoagit
bull de la probabiliteacute drsquoinduire un cancer mortel bull du risque drsquoapparition drsquoun cancer non mortel bull du risque drsquoeffets heacutereacuteditaires graves bull des anneacutees de vie perdues en cas de manifestation de lrsquoeffet nocif
1 Le sievert (Sv) est lrsquouniteacute utiliseacutee pour calculer la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Il est eacutegal agrave 1 joulekilogramme Le millisievert (mSv) eacutequivaut agrave 11000 de 1 Sv
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Compte tenu de tous ces risques la CIPR a calculeacute que le deacutetriment total srsquoeacutetablissait agrave 0042 (42 ) par sievert pour les travailleurs adultes et agrave 0057 (57 ) par sievert pour lrsquoensemble de la population (CIPR 103) Pour lrsquoensemble de la population le risque est leacutegegraverement plus eacuteleveacute que celui des travailleurs en raison des diffeacuterences touchant diverses variables comme le sexe et les plages drsquoacircge qui ont eacuteteacute prises en compte
Pour eacutetablir les limites de dose la CCSN srsquoest en grande partie fieacutee aux recommandations de la CIRP Les limites de dose sont eacutetablies agrave un niveau sous lequel le risque est consideacutereacute comme acceptable Toutefois par prudence on part du principe que toute exposition au rayonnement comporte un certain nombre de risques mecircme en deccedilagrave de la limite de dose drsquoougrave lrsquoexistence de regraveglements pour reacuteduire toutes les doses au niveau ALARA ALARA nrsquoest pas une limite de dose mais une pratique qui vise agrave maintenir les doses autant que possible en dessous de la limite reacuteglementaire qui au Canada est fixeacutee agrave 1 mSv par an pour le public En fait la dose de rayonnement totale attribuable agrave lrsquoindustrie nucleacuteaire ne repreacutesente qursquoune infime fraction de cette dose crsquoest-agrave-dire dans la gamme de 12 agrave 18 microsieverts (μSv) 2 ce qui est des milliers de fois infeacuterieur agrave la limite
Le modegravele lineacuteaire sans seuil est un modegravele de risque utiliseacute agrave lrsquoeacutechelle internationale par la plupart des organismes de santeacute et des organismes de reacuteglementation nucleacuteaire afin drsquoeacutetablir des limites de dose pour les travailleurs et les membres du public Le modegravele lineacuteaire sans seuil preacutesume raisonnablement qursquoil existe un lien direct entre la radioexposition et les taux de cancer
Plusieurs autres modegraveles de risque existent (voir la figure 10) chacun ayant ses avantages et deacutesavantages Ils varient en fonction de leurs hypothegraveses et srsquoils prennent en compte lrsquoincertitude La CCSN utilise le modegravele lineacuteaire sans seuil comme approche agrave la radioprotection et pour lrsquoeacutelaboration de regraveglements approprieacutes
2 Comme les doses auxquelles sont exposeacutes les travailleurs et le public sont si basses la plupart des rapports et des mesures de dose utilisent les termes millisievert (mSv) et microsieverts (Sv) qui eacutequivalent respectivement agrave 11000 et agrave 1100 000 000 de sievert Ces sous-uniteacutes du sievert sont plus pratiques agrave utiliser pour les milieux professionnel et public
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Figure 10 Modegraveles de risques lieacutes aux faibles doses de rayonnement ionisant
43 Comment le rayonnement affecte-t-il les cellules
Lrsquoalteacuteration ou cassure des moleacutecules de lrsquoacide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) est le principal effet du rayonnement sur la santeacute LrsquoADN est une longue chaicircne drsquoacides amineacutes qui contient les informations neacutecessaires au fonctionnement des cellules Le rayonnement peut alteacuterer cette chaicircne Dans ce cas trois pheacutenomegravenes peuvent se produire
1 LrsquoADN se reacutepare correctement Dans ce cas la cellule est correctement reacutepareacutee et continue de fonctionner normalement La moleacutecule drsquoADN subit en permanence des leacutesions agrave chaque seconde de la journeacutee et les cellules ont une aptitude naturelle agrave reacuteparer ces leacutesions
2 La leacutesion de lrsquoADN est trop grave et la cellule meurt (effets deacuteterministes) Si lrsquoADN ou drsquoautres eacuteleacutements essentiels de la cellule reccediloivent une forte dose de rayonnement la cellule peut soit mourir soit ecirctre leacuteseacutee au point de ne plus pouvoir se reacutegeacuteneacuterer Si ce pheacutenomegravene touche un grand nombre de cellules dans un tissu ou un organe les effets preacutecoces du rayonnement peuvent se manifester Il srsquoagit des effets deacuteterministes dont la graviteacute varie selon la dose de rayonnement reccedilue Ils peuvent se traduire par des brucirclures des cataractes et dans des cas extrecircmes la mort
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Les premiegraveres preuves des effets deacuteterministes du rayonnement ont eacuteteacute observeacutees chez les premiers chercheurs et utilisateurs du rayonnement Ceux-ci ont preacutesenteacute des leacutesions seacutevegraveres agrave la peau et aux mains en raison drsquoune exposition agrave une dose excessive de rayonnement Plus reacutecemment les mecircmes pheacutenomegravenes ont eacuteteacute observeacutes apregraves lrsquoaccident de la centrale nucleacuteaire de Tchernobyl en 1986 au cours duquel plus de 130 travailleurs et pompiers ont reccedilu de fortes doses de rayonnement (800 agrave 16 000 mSv) et ont preacutesenteacute par la suite la maladie des rayons Deux des personnes exposeacutees sont deacuteceacutedeacutees quelques jours apregraves lrsquoexposition Plus de 30 travailleurs et pompiers sont deacuteceacutedeacutes dans les trois mois qui ont suivi lrsquoaccident
La CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation internationaux disposent de mesures y compris des limites de dose tregraves strictes et des bases de donneacutees permettant le suivi des sources radioactives pour atteacutenuer les risques susceptibles de peser sur les membres du public ou les travailleurs exposeacutes agrave des doses de rayonnement suffisamment eacuteleveacutees pour occasionner des effets deacuteterministes La CCSN dispose eacutegalement de regraveglements tregraves stricts pour la manipulation des substances et des dispositifs nucleacuteaires au Canada
3 La cellule se reacutepare mal mais continue de vivre (effets stochastiques) Dans certains cas une partie de lrsquoADN (voir la figure 11) de la cellule peut ecirctre leacuteseacutee par le rayonnement et ne pourra peut-ecirctre pas se reacuteparer par elle-mecircme Celle-ci peut continuer de vivre et mecircme de se reproduire Toutefois au cours de ce processus les erreurs qui nrsquoont pas eacuteteacute corrigeacutees dans le brin drsquoADN seront aussi preacutesentes dans les cellules qui descendent drsquoune cellule et cela peut perturber leur fonctionnement La probabiliteacute de ce type drsquoeffets indeacutesirables est proportionnelle agrave la dose et porte le nom drsquo laquo effet stochastique raquo Avec les effets stochastiques la probabiliteacute des effets augmente agrave mesure que la dose augmente Toutefois le moment ougrave les effets surviendront et leur graviteacute sont indeacutependants de la dose
Figure 11 Brin drsquoADN
Les dommages agrave lrsquoADN se produisent constamment dans le corps humain En effet nous sommes exposeacutes agrave environ 15 000 eacuteveacutenements de ce type qui nrsquoentraicircnent pas la mort des cellules chaque seconde Parfois la structure de la cellule change parce qursquoelle se reacutepare mal Cette alteacuteration peut nrsquoavoir aucun effet ou lrsquoeffet en question peut se manifester plus tard dans la vie Un cancer ou des effets heacutereacuteditaires peuvent ou non survenir
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Les dommages geacuteneacutetiques surviennent lorsque lrsquoADN des cellules des spermatozoiumldes ou des ovules est endommageacute Cela provoque lrsquoeacutemergence drsquoune anomalie qui est transmise drsquoune geacuteneacuteration agrave lrsquoautre Drsquoapregraves les eacutetudes meneacutees sur les animaux comme sur les mouches des fruits par Hermann J Muller en 1926 lrsquoexposition au rayonnement cause des mutations geacuteneacutetiques Toutefois agrave ce jour aucun effet geacuteneacutetique connu nrsquoa eacuteteacute observeacute chez les ecirctres humains par suite drsquoune exposition au rayonnement Il srsquoagit drsquoeacutetudes qui ont porteacute sur 30 000 enfants de survivants des bombardements atomiques sur Hiroshima et Nagasaki au Japon en 1945 (BEIR VII)
Le tableau 3 fait la synthegravese des effets possibles sur la santeacute qui sont relieacutes agrave des doses de rayonnement donneacutees Les limites de dose ont aussi eacuteteacute ajouteacutees pour montrer comment elles protegravegent les travailleurs et la population des dangers
Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
Dose Limite ou effet sur la santeacute
Plus de 5 000 mSv
Dose pouvant causer la mort si elle est reccedilue en une seule fois
1 000 mSv Dose pouvant occasionner les symptocircmes de la maladie des rayons (fatigue et nauseacutees) si elle est reccedilue au cours drsquoune peacuteriode de
24 heures
100 mSv Dose aigueuml la plus petite connue pouvant causer lrsquoapparition de cancers
30 agrave 100 mSv Dose de rayonnement reccedilue lors drsquoune tomographie axiale informatiseacutee du corps entier
50 mSv Limite de dose de rayonnement annuelle pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire
18 mSv Dose annuelle moyenne due au rayonnement de fond au Canada
1 mSv Limite de dose annuelle pour les membres du public au Canada
01 agrave 012 mSv
Dose reccedilue lors drsquoune radiographie des poumons
001 mSv Dose reccedilue lors drsquoune radiographie dentaire
001 mSv Dose annuelle moyenne reacutesultant des voyages en avion
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5 Doses de rayonnement
Pour les besoins de la radioprotection diffeacuterentes grandeurs de dose ont eacuteteacute deacutefinies dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace Les sections 51 agrave 53 deacutecrivent respectivement ces types de dose La figure 12 preacutesente un aperccedilu du lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee
Figure 12 Lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee
La section 54 preacutesente des doses de rayonnements repreacutesentatives qui pourraient ecirctre attendues selon divers sceacutenarios et la section 55 traite des limites de doses eacutetablies par la CCSN
51 Dose absorbeacutee
Lorsque le rayonnement ionisant peacutenegravetre dans le corps humain ou dans la matiegravere il leur communique de lrsquoeacutenergie Lrsquoeacutenergie absorbeacutee par suite de lrsquoexposition au rayonnement porte le nom de dose absorbeacutee La dose absorbeacutee se mesure gracircce agrave une uniteacute appeleacutee le gray (Gy) Un Gray correspond agrave une eacutenergie deacuteposeacutee drsquoun joule dans un kilogramme de matiegravere
52 Dose eacutequivalente
Lorsque le rayonnement est absorbeacute par une matiegravere vivante on peut parfois observer un effet biologique Tous les rayonnements ne produisent pas le mecircme effet biologique pour une mecircme dose absorbeacutee Lrsquoeffet deacutepend du type de rayonnement (alpha becircta gamma etc) Ainsi 1 Gy de rayonnement alpha est plus nocif pour les tissus humains que 1 Gy de rayonnement becircta Pour obtenir la dose eacutequivalente il faut multiplier la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique (wR) speacutecifique Pour exprimer cet effet on utilise alors un facteur de pondeacuteration radiologique (wR) pour mettre en eacutequivalence les diffeacuterents types de rayonnement et leur efficaciteacute biologique respective Cette dose eacutequivalente est exprimeacutee en sievert (Sv) Autrement dit 1 Sv de rayonnement alpha possegravede les mecircmes effets biologiques que 1 Sv de rayonnement becircta En drsquoautres mots la dose eacutequivalente permet drsquoobtenir une uniteacute qui rend compte du degreacute de nociviteacute de diffeacuterents types de rayonnement
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53 Dose efficace
Les diffeacuterents tissus et organes preacutesentent une sensibiliteacute diffeacuterente au rayonnement (voir la figure 13) Par exemple la moelle osseuse est beaucoup plus radiosensible que les tissus musculaires ou nerveux Pour obtenir une indication de lrsquoeffet de lrsquoexposition sur la santeacute geacuteneacuterale la dose eacutequivalente peut ecirctre multiplieacutee par un facteur de pondeacuteration tissulaire (wT) lieacute au risque pour un tissu ou organe particulier Cette multiplication donne la dose efficace absorbeacutee par le corps Lrsquouniteacute utiliseacutee pour exprimer la dose efficace est eacutegalement le sievert
Figure 13 Facteurs de pondeacuteration tissulaire
Source Regraveglement sur la radioprotection
Agrave titre drsquoexemple si lrsquoestomac et la vessie drsquoun sujet sont exposeacutes seacutepareacutement au rayonnement et que les doses eacutequivalentes aux tissus soient respectivement de 100 et 70 mSv la dose efficace sera calculeacutee comme suit (100 mSv x 012) + (70 mSv x 005) = 155 mSv Le risque drsquoeffets nocifs lieacutes agrave lrsquoexposition au rayonnement eacutequivaut agrave 155 mSv reccedilus de faccedilon homogegravene par le corps entier
54 Doses typiques de rayonnement
541 Rayonnement naturel
Au niveau mondial la dose efficace moyenne totale provenant du rayonnement naturel est de lrsquoordre de 24 mSv par an Au Canada la dose efficace moyenne se chiffre agrave 18 mSv (voir le tableau 4 et la figure 15) Tel que speacutecifieacute agrave la section 3 la dose peut deacutependre de la source de rayonnement
bull Rayonnement cosmique Les reacutegions de haute altitude reccediloivent plus de rayonnement cosmique Selon une eacutetude reacutecente de Santeacute Canada la dose efficace annuelle provenant du rayonnement cosmique reccedilue par les habitants de Vancouver en Colombie-Britannique qui est situeacutee au niveau de la mer est de lrsquoordre de 030 mSv Par contre une personne qui vivrait au sommet du mont Lorne au Yukon agrave une altitude de 2 000 m recevrait une dose annuelle drsquoenviron 084 mSv Les voyages aeacuteriens augmentent eacutegalement lrsquoexposition au rayonnement cosmique de 001 mSv par Canadien par an La figure 14 montre agrave quel point les niveaux de
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rayonnement cosmique varient avec des eacuteleacutevations au-dessus du niveau de la mer et en fonction de la longitude et de la latitude
Figure 14 Dose efficace annuelle pour lrsquoexteacuterieur provenant du rayonnement cosmique en Ameacuterique du Nord (en microsieverts)
Source Gratsky et al 2004
bull Rayonnement terrestre Les sols contiennent eacutegalement des sources naturelles de rayonnement et les reacutegions dont les sols sont riches en uranium reccediloivent plus de rayonnement eacutemis par les sols La dose efficace moyenne de rayonnement eacutemis par les sols (et les mateacuteriaux de construction provenant de ces sols) est de lrsquoordre de 05 mSv par an Toutefois cette dose varie selon lrsquoemplacement geacuteographique et la geacuteologie et peut atteindre 260 mSv dans le Nord de lrsquoIran ou 90 mSv au Nigeacuteria Au Canada la dose annuelle la plus eacuteleveacutee serait selon les estimations de lrsquoordre de 23 mSv et concerne les Territoires du Nord-Ouest
bull Inhalation La croucircte terrestre produit du radon qui est preacutesent dans lrsquoair que nous respirons Le radon donne lieu agrave quatre produits de deacutesinteacutegration qui irradient les poumons en cas drsquoinhalation Agrave lrsquoeacutechelle mondiale la dose efficace annuelle moyenne de rayonnement par le radon est drsquoenviron 13 mSv Une reacutecente eacutetude de Santeacute Canada sur le radon dans les habitations a reacuteveacuteleacute que les niveaux de radon dans 93 des foyers canadiens sont en dessous de la ligne directrice canadienne actuelle de 200 Bqmsup3
bull Ingestion Enfin il existe plusieurs sources de rayonnement naturelles qui peacutenegravetrent dans nos organismes que ce soit par les aliments que nous ingeacuterons lrsquoair que nous respirons et lrsquoeau que nous buvons Le potassium 40 est la principale source drsquoirradiation interne (exception faite des produits de filiation du radon) La dose efficace moyenne provenant de ces sources est drsquoenviron 03 mSv par an
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Tableau 4 Dose efficace moyenne dans certaines villes canadiennes compareacutee agrave la moyenne mondiale
Source de rayonnement
Moyenne mondiale1
(mSv) Canada2
(mSv) Toronto2
(mSv) Winnipeg2
(mSv) Rayonnement cosmique 04 03 03 03 Irradiation interne 03 03 03 03 Exposition due agrave lrsquoinhalation 13 09 08 32 Irradiation externe 05 02 02 02 Total 24 18 16 40
1 UNSCEAR 2010 2 Grasty et LaMarre 2004
Figure 15 Doses provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Doses moyennes provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Rayonnement
Rayonnement terrestre
cosmique
Inhalation
Ingestion
03 mSv 03 mSv
02 m Sv
09 mSv
542 Les sources artificielles de rayonnement
Les sources artificielles de rayonnement (reacutesultant des activiteacutes commerciales et industrielles) repreacutesentent environ 02 microSv de notre exposition annuelle au rayonnement Les rayons X et autres interventions meacutedicales diagnostiques et theacuterapeutiques (voir le tableau 5) repreacutesentent environ 12 mSv par an (UNSCEAR 2000) Les produits de grande consommation comme le tabac et les deacutetecteurs de fumeacutee repreacutesentent 01 mSv de notre exposition annuelle au rayonnement
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Tableau 5 Doses aux organes typiques selon le type drsquoexamen radiologique
Type drsquoexamen Organe Dose (mSv) Radiographie dentaire1 Cerveau 001 Radiographie de la poitrine1 Poumons 01 Mammographie de deacutepistage2 Seins 3 Tomodensitomeacutetrie abdominale (adulte)2 Estomac 10 Tomodensitomeacutetrie abdominale (neacuteonatale)2 Estomac 20
1 National Council on Radiation Protection and Measurements (NCPR) 2009 2 Brenner et Hall 2007
Globalement le rayonnement naturel repreacutesente approximativement 60 de la dose annuelle agrave laquelle nous sommes exposeacutes Les interventions meacutedicales repreacutesentent approximativement 40 de cette dose annuelle
Il nrsquoy a pas de diffeacuterence dans les effets causeacutes par le rayonnement naturel ou artificiel
55 Limites de dose
La CCSN eacutetablit les limites de dose pour les travailleurs canadiens et la population Elle le fait en suivant les recommandations de la CIPR qui se compose de scientifiques eacuteminents et de plusieurs grands speacutecialistes de la radioprotection Ces regraveglements srsquoinspirent aussi de la plupart des normes et recommandations de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA)
Au Canada lrsquoapplication des regraveglements normes et pratiques mis en place pour proteacuteger les membres du public et les travailleurs des sources de rayonnement qui ne sont pas reacuteglementeacutees par la CCSN est du ressort de Santeacute Canada de Ressources humaines et Deacuteveloppement des compeacutetences Canada du ministegravere de la Deacutefense nationale et des gouvernements provinciaux et territoriaux
Par ailleurs le Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial (CRFPT) eacutelabore des lignes directrices concernant le rayonnement ionisant et non ionisant et srsquoemploie agrave harmoniser les regraveglements relatifs agrave la radioprotection agrave la grandeur du Canada Copreacutesideacute par la CCSN Santeacute Canada et les provinces le CRFPT est une tribune nationale pour les questions de radioprotection
Pour les personnes qui exploitent lrsquoeacutenergie nucleacuteaire ou travaillent avec celle-ci la limite de dose reacuteglementeacutee est fixeacutee en dessous de la limite infeacuterieure de ce qui est consideacutereacute comme une exposition inacceptable Par exemple les limites de dose efficace pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire est de 50 mSv par an et de 100 mSv sur 5 ans Il nrsquoa pas eacuteteacute deacutemontreacute que lrsquoexposition agrave du rayonnement infeacuterieur agrave une dose aigueuml drsquoenviron 100 mSv nrsquoaugmente pas le risque drsquoeffets sur la santeacute comme le cancer
De plus les titulaires de permis doivent veiller agrave ce que toutes les doses respectent le principe ALARA (voir la figure 16)
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Figure 16 Cadre de la limite de dose de rayonnement
Les rapports et les controcircles reacuteguliers deacutemontrent que la moyenne annuelle des doses aux travailleurs des installations nucleacuteaires canadiennes est de lrsquoordre de 1 agrave 2 mSv par anneacutee (voir la figure 17)
Figure 17 Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type drsquoinstallation
Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type dinstallation
0
05
1
15
2
25
3
35
4
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(mSv
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Centrales Mines et Raff ineries Installations Installations Installations Meacutedecine Industrie et Acceacuteleacuterateurs nucleacuteaires usines de duranium de fabrication de recherche de production recherche de particules
concentration de combustile et de de sources duranium production de lumineuses au
radio-isotopes tritium
Peut inclure lrsquoexposition aux rayons X Source Fichier dosimeacutetrique national du Canada (Santeacute Canada) ndash Drsquoapregraves les donneacutees publieacutees les plus reacutecentes
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Au Canada la limite de dose efficace pour le public est de 1 mSv au cours drsquoune anneacutee civile Les rapports et les controcircles reacuteguliers montrent que les doses efficaces annuelles auxquelles les membres du public sont exposeacutes dans le cadre des activiteacutes reacuteglementeacutees par la CCSN varient entre 0001 et 0092 mSv par an Le tableau 6 preacutesente la dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant drsquoeacutemissions dans lrsquoair et dans lrsquoeau provenant de diverses installations autoriseacutees de la CCSN par anneacutee Les doses reccedilues reacutesultant drsquoeacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques nrsquoont pas eacuteteacute additionneacutees pour Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) aux Laboratoires de Chalk River parce que ces doses correspondaient agrave diffeacuterents individus exposeacutes repreacutesentatifs provenant de diffeacuterentes populations
Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
Installation Dose annuelle maximale (mSv) pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
2006 2007 2008 2009 2010
Centrales nucleacuteaires
Point Lepreau 00006 00007 00018 00004 00002
Gentilly-2 00007 00009 00006 00012 00010
Darlington 00011 00014 00013 00007 00006
Pickering 00028 00026 00041 00018 00010
Bruce 00025 00021 00027 00044 00029
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions atmospheacuteriques)
0081 0073 0092 0045 0032
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions aquatiques)
0027 0014 0013 00011 00004
Source Rapports des titulaires de permis et donneacutees de surveillance de lrsquoenvironnement soumises agrave la CCSN
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6 Reacuteglementation des radiations
La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire (CCSN) reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de preacuteserver la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de mettre en œuvre les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Le mandat de la CCSN inclut aussi la diffusion de renseignements objectifs de nature scientifique technique et reacuteglementaire agrave lrsquointention de la population
En tant qursquoorganisme de reacuteglementation nucleacuteaire du Canada la CCSN surveille toutes les installations nucleacuteaires et les activiteacutes et applications lieacutees au nucleacuteaire En font partie les centrales nucleacuteaires les mines et usines de concentration drsquouranium les installations de traitement et de recherche les installations de gestion des deacutechets radioactifs les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement utiliseacutes agrave des fins meacutedicales et industrielles
La CCSN dispose drsquoun cadre de deacutelivrance de permis et de veacuterification de la conformiteacute visant agrave assurer que toute personne qui utilise possegravede ou stocke des substances nucleacuteaires et des appareils agrave rayonnement est en conformiteacute avec un permis et a mis en place des dispositions de sucircreteacute et de seacutecuriteacute approprieacutees Au fil des ans ces exigences reacuteglementaires ont eacuteteacute renforceacutees suite agrave lrsquoameacutelioration des connaissances sur les effets du rayonnement
61 Protection des Canadiens
Toutes les installations et activiteacutes nucleacuteaires au Canada sont reacutegies par la Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires (LSRN) qui est entreacutee en vigueur en mai 2000 en remplacement de lrsquoancienne Loi sur le controcircle de lrsquoeacutenergie atomique La LSRN et ses regraveglements sont conccedilus pour proteacuteger le public les personnes qui travaillent dans le secteur nucleacuteaire et notre environnement Le rocircle de la CCSN est de srsquoassurer que la LSRN et ses regraveglements sont respecteacutes
La CCSN collabore avec les organismes provinciaux et territoriaux de reacuteglementation en matiegravere de protection de lrsquoenvironnement et de radioprotection De nombreux autres organismes feacutedeacuteraux jouent eacutegalement un rocircle dans la protection des Canadiens la CCSN collabore avec Ressources naturelles Canada Environnement Canada Santeacute Canada Pecircches et Oceacuteans Canada Transports Canada la Deacutefense nationale et les Forces canadiennes et Affaires eacutetrangegraveres et Commerce international Canada pour reacuteglementer les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes
Les normes canadiennes en matiegravere de sucircreteacute nucleacuteaire prennent comme reacutefeacuterence les normes internationales Pour ce faire la CCSN srsquoappuie sur les travaux de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA) et drsquoautres organisations telles que le Comiteacute scientifique des Nations Unies sur les effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) et la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) ainsi que sur ceux de Santeacute Canada et drsquoEnvironnement Canada
Avec la coopeacuteration de ses Eacutetats membres lrsquoAIEA publie plusieurs normes internationales notamment des normes de non-prolifeacuteration nucleacuteaire Les normes de la CCSN et les meilleures pratiques dans ce domaine respectent celles de lrsquoAIEA
Dans le domaine de la non-prolifeacuteration nucleacuteaire la CCSN travaille pour le compte du gouvernement du Canada afin drsquoatteindre deux objectifs assurer aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires de notre pays ne contribuent pas agrave la
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fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou de dispositifs explosifs nucleacuteaires et promouvoir un cadre international de non-prolifeacuteration efficace et plus complet
62 Protection des travailleurs
La CCSN reacuteglemente les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes dans le but de proteacuteger la seacutecuriteacute et la santeacute des travailleurs Les installations nucleacuteaires comprennent les centrales nucleacuteaires les mines et les usines de concentration drsquouranium les installations de fabrication de combustible et les installations qui effectuent le traitement et la recherche Les aspects des activiteacutes reacuteglementeacutees sont la seacutecuriteacute la dosimeacutetrie lrsquoemballage et le transport des substances nucleacuteaires ainsi que lrsquoimportation et lrsquoexportation des substances nucleacuteaires
On estime agrave 40 000 le nombre de travailleurs de lrsquoindustrie nucleacuteaire au Canada et le nombre de personnes exposeacutees au rayonnement chaque jour dans le cadre de leur emploi est beaucoup plus eacuteleveacute Les travailleurs canadiens sont exposeacutes agrave des rayonnements de deux faccedilons ils travaillent avec des sources artificielles de rayonnement (par exemple dans lrsquoindustrie nucleacuteaire les soins de santeacute les eacutetablissements de recherche ou de production) ou bien ils sont exposeacutes agrave des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement naturel (par exemple dans lrsquoindustrie miniegravere dans les eacutequipages drsquoavion et dans la construction)
Le Regraveglement sur la radioprotection canadien fixe des limites srsquoappliquant agrave la quantiteacute de rayonnement agrave laquelle le public et les travailleurs du secteur nucleacuteaire (TSN) peuvent ecirctre exposeacutes Il srsquoagit des laquo limites de dose raquo (voir la section 55) et elles sont fixeacutees en deccedilagrave du seuil auquel on srsquoattend qursquoil y ait des effets neacutefastes sur la santeacute Le Regraveglement exige que les titulaires de permis mettent en œuvre des programmes de radioprotection qui limitent lrsquoexposition des travailleurs aux rayonnements ionisants sous les limites de dose et agrave un niveau aussi bas que possible les facteurs sociaux et eacuteconomiques en preacutesence eacutetant pris en compte (voir la figure 17)
Accident nucleacuteaire survenu agrave Fukushima en 2011
Le 11 mars 2011 un seacuteisme de magnitude 9 suivi drsquoun tsunami deacutevastateur ont frappeacute le Japon laissant derriegravere eux pregraves de 25 000 morts ou disparus un demi-million de reacutesidences deacutetruites ou endommageacutees et 560 km2 inondeacutes
Les reacutepercussions combineacutees du seacuteisme et du tsunami sur la centrale nucleacuteaire de Fukushima-Daiichi ont provoqueacute lrsquoun des pires accidents nucleacuteaires du monde Au cours des heures et des jours qui ont suivi trois des six reacuteacteurs de la centrale ont surchauffeacute et subi des dommages Les travailleurs de la centrale ont braveacute des conditions extraordinaires pour preacutevenir ou retarder les rejets de matiegraveres radioactives au-dessus de la reacutegion environnante et dans la mer Gracircce agrave leurs efforts il a eacuteteacute possible de retarder suffisamment ces rejets pour que la population environnante puisse ecirctre eacutevacueacutee malgreacute les dommages geacuteneacuteraliseacutes subis aux infrastructures locales
Agrave mesure que lrsquoaccident se deacuteroulait la zone drsquoeacutevacuation srsquoest agrandie et les autoriteacutes ont recommandeacute aux habitants drsquoun plus grand secteur de se reacutefugier agrave lrsquointeacuterieur Des mesures de surveillance radiologique eacutetendues et de controcircle de la production et de la distribution alimentaires ont eacuteteacute mises en œuvre Dans le mecircme ordre drsquoideacutee il faudra poursuivre la surveillance et le controcircle des approvisionnements alimentaires et en eau peut-ecirctre pendant de nombreuses anneacutees
Cet accident a pousseacute de nombreux pays agrave eacutevaluer la sucircreteacute de leurs infrastructures nucleacuteaires La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire a entrepris un examen de toutes les grandes installations nucleacuteaires au Canada Cet examen dirigeacute par un groupe de travail multidisciplinaire a permis de confirmer que les installations canadiennes peuvent reacutesister et reacutepondre agrave des eacuteveacutenements externes comme les tremblements de terre Un plan drsquoaction de quatre ans est en cours drsquoeacutelaboration afin de renforcer les deacutefenses et de reacuteduire davantage le risque notamment gracircce agrave lrsquoameacutelioration du Regraveglement sur la radioprotection en vigueur pour y inteacutegrer de nouvelles exigences en cas drsquourgence
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Les installations nucleacuteaires au Canada doivent disposer drsquoun personnel qualifieacute pour effectuer leurs activiteacutes en conformiteacute avec la LSRN et ses regraveglements La CCSN veacuterifie eacutegalement que le personnel travaillant dans le domaine de la radioprotection est capable drsquoexeacutecuter les tacircches preacutevues drsquoapregraves les permis
Surveillance des doses
Tous les titulaires de permis de la CCSN sont tenus de deacuteterminer les doses de rayonnement reccedilues par les travailleurs dans lrsquoexercice de leurs fonctions En outre si lrsquoon srsquoattend agrave ce que les doses efficaces deacutepassent 5 mSv en un an les titulaires de permis sont tenus de recourir agrave des services de dosimeacutetrie autoriseacutes
La CCSN deacutelivre des permis aux services de dosimeacutetrie qui doivent effectuer des mesures de doses exactes et preacutecises Les titulaires de permis de services de dosimeacutetrie sont tenus de deacuteposer de lrsquoinformation reacuteguliegraverement dans le Fichier dosimeacutetrique national (FDN) Le FDN exploiteacute par le Bureau de la radioprotection de Santeacute Canada contient les dossiers de doses de rayonnement provenant de tous les processeurs commerciaux de dosimeacutetrie des installations de production drsquoeacutenergie nucleacuteaire drsquoEacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) et des mines drsquouranium Le registre comprend eacutegalement les dossiers de doses provenant des utilisateurs de rayons X tels que les dentistes les radiologues et les chiropraticiens ainsi que les expositions aux produits de filiation du radon provenant de certaines mines qui ne deacutetiennent pas de permis de la CCSN
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7 Sommaire
Le rayonnement a toujours eacuteteacute preacutesent et il est partout dans notre environnement La vie a eacutevolueacute dans un monde contenant des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement ionisant Nous sommes eacutegalement exposeacutes au rayonnement artificiel provenant de sources telles que les traitements meacutedicaux et les activiteacutes impliquant des matiegraveres radioactives
Les effets du rayonnement sur la santeacute sont bien compris Depuis le deacutebut du 20e siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes agrave fond agrave la fois en laboratoire et sur les populations humaines En raison des risques connus du rayonnement pour la santeacute il doit ecirctre utiliseacute avec prudence et strictement controcircleacute Un eacutequilibre doit ecirctre trouveacute entre les avantages du rayonnement pour la socieacuteteacute et les risques que le rayonnement pose pour les personnes la santeacute et lrsquoenvironnement
La CCSN reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de proteacuteger la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de respecter les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Elle deacutefinit eacutegalement des limites de dose pour empecirccher que les travailleurs et le public ne soient soumis agrave une exposition excessive au rayonnement
La compreacutehension des risques que pose le rayonnement aide la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation agrave fixer les limites de dose et agrave eacutetablir des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave des niveaux sucircrs Les titulaires de permis sont tenus de maintenir toutes les doses de rayonnement agrave des niveaux ALARA Des programmes de surveillance du rayonnement sont en place agrave proximiteacute des centrales nucleacuteaires et drsquoautres installations nucleacuteaires agrave travers le Canada pour proteacuteger les personnes et lrsquoenvironnement contre les effets potentiels du rayonnement
Des programmes gouvernementaux et de lrsquoindustrie mesurent systeacutematiquement les niveaux de radioactiviteacute dans lrsquoair lrsquoeau potable les eaux de surface le sol et les aliments Gracircce agrave ces donneacutees la CCSN peut veacuterifier que les normes sont respecteacutees eacutevaluer lrsquoefficaciteacute des controcircles et deacuteterminer les tendances environnementales
Depuis plus de 65 ans le Canada deacutetient un dossier de sucircreteacute nucleacuteaire reconnu au niveau international La CCSN est fiegravere drsquoavoir contribueacute agrave ce dossier de sucircreteacute en assurant une surveillance reacuteglementaire solide Les Canadiens peuvent ecirctre assureacutes que la CCSN continuera de surveiller avec vigilance la sucircreteacute de lrsquoindustrie nucleacuteaire canadienne de sorte que la santeacute et la sucircreteacute ne soient jamais compromises
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Glossaire
Acide amineacute Les eacuteleacutements constitutifs des proteacuteines Il srsquoagit de moleacutecules organiques contenant un groupement amine (NH2) et un groupe carboxyle (COOH)
Acide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) Le composeacute moleacuteculaire dans le noyau drsquoune cellule qui forme le modegravele de la structure et du fonctionnement de la cellule
Activiteacute Rythme auquel se produisent les deacutesinteacutegrations dans une matiegravere radioactive par uniteacute de temps Utiliseacutee comme mesure de la quantiteacute de radionucleacuteides preacutesents Uniteacute Becquerel symbole Bq 1 Bq = une deacutesinteacutegration par seconde
ALARA Un principe drsquooptimisation de la protection utiliseacute pour srsquoassurer que les limites de doses reccedilues au niveau individuel au travail et par le public soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux Ce concept ne deacutesigne pas la limite de dose il srsquoagit drsquoun processus qui permet de maintenir les niveaux de dose bas
Appareil agrave rayonnement Tel que deacutefini dans le Regraveglement sur les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement a) un appareil contenant une substance nucleacuteaire en une quantiteacute supeacuterieure agrave la quantiteacute drsquoexemption et permettant son utilisation pour ses proprieacuteteacutes de rayonnement et b) un appareil contenant un composeacute lumineux au radium
Atome Uniteacute de matiegravere formeacutee drsquoun noyau unique autour duquel gravitent plusieurs eacutelectrons et dont le nombre est eacutegal agrave celui des protons dans le noyau Lrsquoatome est la plus petite partie drsquoun eacuteleacutement pouvant se combiner chimiquement avec drsquoautres atomes Tous les atomes autres que lrsquohydrogegravene 1 ont des neutrons dans le noyau
Becquerel Uniteacute SI de mesure de lrsquoactiviteacute drsquoune substance radioactive Le becquerel remplace le curie (Ci) qui nrsquoest pas une uniteacute SI Son symbole est Bq Il correspond agrave une deacutesinteacutegration nucleacuteaire par seconde 1 Bq = 27 pCi (27 times 10ndash11 Ci) et 1 Ci = 37 times 1010 Bq (Voir aussi laquo SI raquo)
Cancer Un grand nombre de maladies causeacutees par la division effreacuteneacutee de cellules anormales
Capture des eacutelectrons Processus de deacutesinteacutegration radioactive au terme duquel un eacutelectron en orbite est captureacute par le noyau et fusionne avec ce dernier Apregraves ce processus la masse reste inchangeacutee mais le numeacutero atomique diminue drsquoun facteur de un car un proton est converti en neutron
Capture des neutrons ou capture neutronique Type de reacuteaction nucleacuteaire au terme de laquelle un noyau atomique srsquoempare drsquoun neutron libre et fusionne avec lui pour former un noyau plus lourd Les neutrons peuvent reacuteagir avec un noyau atomique de plusieurs maniegraveres chacune aboutissant agrave un produit diffeacuterent
Cataracte Affection qui survient lorsque le cristallin normalement transparent de lrsquoœil se trouble ou srsquoopacifie et cause une vision trouble qursquoil nrsquoest pas possible de corriger par des verres correcteurs ordinaires Le facteur le plus important de la formation de cataractes est le vieillissement mais il existe des facteurs additionnels comme le tabagisme le diabegravete lrsquoexposition excessive au soleil et le rayonnement
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Cellule La plus petite uniteacute structurelle et fonctionnelle de tous les organismes vivants connus
Deacutesinteacutegration (radioactive) Transformation drsquoun nucleacuteide radioactif en un nucleacuteide diffeacuterent (ou plusieurs nucleacuteides diffeacuterents) par eacutemission spontaneacutee de rayonnement tels que des rayonnements alpha becircta ou gamma ou par capture des eacutelectrons Il en reacutesulte un noyau plus stable et moins chargeacute en eacutenergie Chaque processus de deacutesinteacutegration a une peacuteriode radioactive deacutefinie
Deuteacuterium Un isotope drsquohydrogegravene avec un proton et un neutron dans le noyau
Dose Terme geacuteneacuteral utiliseacute pour deacutesigner la quantiteacute drsquoeacutenergie provenant de rayonnement ionisant absorbeacutee par les tissus La dose absorbeacutee est mesureacutee en grays (Gy) ougrave 1 gray eacutequivaut agrave 1 joule par kilogramme Voir aussi dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace
Dose absorbeacutee Quantiteacute drsquoeacutenergie absorbeacutee par la matiegravere irradieacutee par uniteacute de masse Cela reflegravete la quantiteacute drsquoeacutenergie deacuteposeacutee par du rayonnement ionisant lors de son passage agrave travers un milieu (comme lrsquoair lrsquoeau ou du tissu vivant) Uniteacute gray Symbole Gy
Dose aigueuml Exposition reccedilue pendant une courte dureacutee (heures ou jours) Lrsquoadjectif laquo aigueuml raquo deacutesigne uniquement la dureacutee de lrsquoexposition et non lrsquointensiteacute des doses concerneacutees
Dose chronique Exposition persistante (en termes de mois ou drsquoanneacutees) Lrsquoadjectif laquo chronique raquo se rapporte uniquement agrave la dureacutee de lrsquoexposition et non agrave lrsquointensiteacute des doses
Dose efficace Mesure de dose visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du deacutetriment radiologique pouvant reacutesulter de la dose Elle repreacutesente la somme des produits des doses eacutequivalentes aux tissus multiplieacutees par leurs facteurs de pondeacuteration tissulaires respectifs Uniteacute sievert (Sv)
Dose eacutequivalente Mesure de la dose au tissu ou agrave lrsquoorgane visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du dommage causeacute Obtenue en multipliant la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique pour tenir compte de lrsquoefficaciteacute biologique de diffeacuterents rayonnements agrave causer des dommages au tissu ou agrave lrsquoorgane consideacutereacute Uniteacute sievert (Sv)
Dosimegravetre Dispositif porteacute par une personne pour mesurer une dose de rayonnement ionisant
Dosimeacutetrie Sous-speacutecialiteacute scientifique de la radioprotection et de la physique meacutedicale centreacutee sur le calcul et lrsquoenregistrement des doses internes et externes provenant du rayonnement ionisant
Eau leacutegegravere Eau ordinaire composeacutee de moleacutecules ayant deux atomes drsquohydrogegravene et un atome drsquooxygegravene (H20) Diffeacuterente de lrsquoeau lourde qui est composeacutee de moleacutecules ayant un atome drsquohydrogegravene un atome de deuteacuterium (D) et un atome drsquooxygegravene (HDO)
Eau lourde Eau contenant une teneur eacuteleveacutee de moleacutecules avec des atomes de deuteacuterium (hydrogegravene lourd) Dans certains reacuteacteurs lrsquoeau lourde est utiliseacutee comme modeacuterateur parce qursquoelle ralentit les neutrons avec efficaciteacute et aussi parce qursquoelle a une faible probabiliteacute drsquoabsorber les neutrons
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Eau tritieacutee Lrsquoeau tritieacutee (HTO) est une moleacutecule drsquoeau dans laquelle une ou deux moleacutecules drsquohydrogegravene ont eacuteteacute remplaceacutees par un atome de tritium
Effets deacuteterministes Changements dans les cellules et les tissus qui se produiront certainement apregraves une dose aigueuml de rayonnement (agrave un niveau de dose supeacuterieur agrave au moins 1 000 mSv) en deccedilagrave duquel lrsquoeffet du rayonnement nrsquoest pas deacutetecteacute La graviteacute des effets sanitaires (eacuterythegraveme cutaneacute brucirclures et chute des cheveux) augmente avec la dose reccedilue
Effets stochastiques Terme utiliseacute pour deacutesigner les effets sanitaires du rayonnement (tels que le cancer ou les maladies heacutereacuteditaires) preacutesentant un risque statistique Pour ces maladies la probabiliteacute drsquoapparition augmente proportionnellement agrave la dose de rayonnement reccedilue plus la dose est eacuteleveacutee plus la probabiliteacute drsquoapparition est grande La graviteacute des effets nrsquoest pas proportionnelle agrave la dose
Efficaciteacute biologique relative Mesure relative de lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents types de rayonnements agrave provoquer un effet sanitaire preacuteciseacute exprimeacutee comme le rapport inverse des doses absorbeacutees de deux types de rayonnement diffeacuterents qui produiraient un effet biologique donneacute de mecircme intensiteacute
Eacutelectron Particule eacuteleacutementaire stable posseacutedant une charge eacutelectrique neacutegative de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 91 x 10-31 kg
Eacutelectron-volt (eV) Uniteacute drsquoeacutenergie eacutequivalente agrave environ 16 x 10-19 joules
Eacuteleacutement Types drsquoatomes speacutecifiques ayant le mecircme nombre de protons dans leur noyau et par conseacutequent le mecircme numeacutero atomique Le nombre de neutrons peut diffeacuterer
Eacutemission de positrons Type de deacutesinteacutegration radioactive dans laquelle un proton est transformeacute en neutron ce qui eacutemet un positron Dans ces cas lorsque le rapport neutrons-protons est trop faible et que lrsquoeacutemission de particules alpha nrsquoest pas possible sur le plan eacutenergeacutetique le noyau peut dans certaines conditions atteindre la stabiliteacute en eacutemettant un positron
Eacutenergie Grandeur physique qui deacutecrit la quantiteacute de travail qui peut ecirctre effectueacutee par une force donneacutee ougrave la masse-eacutenergie est conserveacutee Il existe diffeacuterentes formes drsquoeacutenergie eacutenergie cineacutetique potentielle thermique gravitationnelle acoustique lumineuse eacutelastique nucleacuteaire et eacutelectromagneacutetique
Eacutepideacutemiologie Eacutetude de la distribution et des eacuteleacutements deacuteterminants des maladies dans les populations humaines Elle sert de base pour la santeacute publique et la meacutedecine preacuteventive et elle est fondeacutee sur des observations plutocirct que sur des expeacuteriences
Essai biologique Toute proceacutedure utiliseacutee pour deacuteterminer la nature lrsquoactiviteacute lrsquoemplacement ou la reacutetention de radionucleacuteides dans lrsquoorganisme par des mesures directes (in vivo) ou par des analyses de matiegraveres excreacuteteacutees ou autrement eacutelimineacutees par lrsquoorganisme (in vitro)
Facteur de pondeacuteration radiologique Nombre par lequel il faut multiplier la dose absorbeacutee dans un tissu ou un organe pour deacuteterminer lrsquoefficaciteacute biologique relative du rayonnement agrave induire des effets stochastiques agrave de faibles doses le reacutesultat eacutetant la dose eacutequivalente
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Facteur de pondeacuteration tissulaire Facteur pour lequel la dose eacutequivalente est pondeacutereacutee aux fins de la deacutetermination de la dose efficace Le facteur de pondeacuteration tissulaire pour un organe ou un tissu repreacutesente la contribution relative de cet organe ou de ce tissu au preacutejudice total causeacute par les effets de lrsquoirradiation uniforme du corps entier
Fission ou fission nucleacuteaire Division drsquoun noyau lourd en deux morceaux (ou rarement plusieurs) avec des masses drsquoampleur eacutequivalente accompagneacutee geacuteneacuteralement de lrsquoeacutemission de neutrons et de rayonnement gamma
Gray (Gy) Uniteacute du SI de la dose absorbeacutee Uniteacute 1 joulekilogramme mais a un usage restreint
In vitro Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience reacutealiseacutee en dehors drsquoun organisme vivant dans un environnement controcircleacute comme dans une eacuteprouvette ou une boicircte de Peacutetri Du latin laquo dans le verre raquo
In vivo Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience portant sur un organisme vivant complet par opposition agrave un organisme partiel ou mort ou un environnement controcircleacute in vitro Latin pour laquo dans le vivant raquo
Ion Atome moleacutecule ou fragment de moleacutecule ayant acquis une charge eacutelectrique suite agrave la perte ou au gain drsquoun ou plusieurs eacutelectrons
Isotopes Deux ou plusieurs formes drsquoun eacuteleacutement donneacute qui ont des numeacuteros atomiques identiques (le mecircme nombre de protons dans leur noyau) et la mecircme ou les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques mais avec des masses atomiques diffeacuterentes (diffeacuterents nombres de neutrons dans leur noyau) et des proprieacuteteacutes physiques distinctes Par exemple lrsquouranium a 16 isotopes diffeacuterents soit U-234 U-235 U-236 U-238 etc
Leuceacutemie Cancer des globules blancs (leucocytes)
Limites de dose Limites de dose efficace et eacutequivalente preacutevues par le Regraveglement sur la radioprotection Ces limites sont en place pour reacuteduire au minimum le risque drsquoeffets nocifs pour la santeacute causeacutes par lrsquoexposition aux rayonnements associeacutee agrave des activiteacutes autoriseacutees par la CCSN
Maladie des rayons Ensemble de symptocircmes caracteacuterisant les radioleacutesions qui reacutesultent drsquoune exposition excessive de lrsquoensemble du corps (ou drsquoune grande partie de celui-ci) au rayonnement ionisant Les premiers de ces symptocircmes sont des nauseacutees de la fatigue des vomissements et la diarrheacutee qui peuvent ecirctre suivis par la perte de cheveux des heacutemorragies lrsquoinflammation de la bouche et de la gorge et une perte geacuteneacuterale drsquoeacutenergie
Masse ou masse atomique Masse drsquoun isotope drsquoun eacuteleacutement exprimeacutee en uniteacutes de masse atomique deacutefinie par un douziegraveme de la masse drsquoun atome de carbone 12 Une masse atomique de 1 eacutequivaut agrave environ 166 x 10-27 kg
Microsievert Un millioniegraveme de sievert (voir sievert) Symbole μSv
Millisievert Un milliegraveme de sievert (voir sievert) Symbole mSv
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Modegravele lineacuteaire sans seuil Modegravele dose-reacuteponse baseacute sur lrsquohypothegravese selon laquelle dans la gamme des faibles doses les doses de rayonnement supeacuterieures agrave zeacutero augmentent le risque de cancers etou de maladies heacutereacuteditaires drsquoune maniegravere proportionnelle simple
Modeacuterateur Matiegravere telle que lrsquoeau ordinaire ou lrsquoeau lourde qui est utiliseacutee dans un reacuteacteur pour ralentir la vitesse eacuteleveacutee des neutrons ce qui accroicirct la probabiliteacute qursquoune fission survienne
Moleacutecule Groupe drsquoatomes lieacutes chimiquement les uns aux autres
Mutation Changement chimique de lrsquoADN dans le noyau drsquoune cellule Les mutations survenant dans les cellules des spermatozoiumldes ou des ovules ou leurs preacutecurseurs peuvent avoir des effets heacutereacuteditaires chez les enfants ou les geacuteneacuterations futures Les mutations dans les cellules somatiques (cellules non reproductrices) peuvent eacutegalement favoriser lrsquoapparition du cancer
Neutron Particule eacuteleacutementaire du noyau de lrsquoatome (acirc lrsquoexception de lrsquohydrogegravene) et dont la masse est similaire agrave celle drsquoun proton soit de lrsquoordre de 16 x 10-27 kg
Nombre de masse Nombre de neutrons et de protons dans le noyau drsquoun atome
Non-prolifeacuteration nucleacuteaire Effets deacuteployeacutes pour preacutevenir la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires et de dispositifs nucleacuteaires explosifs La CCSN est responsable de la mise en œuvre de la politique de non-prolifeacuteration nucleacuteaire du Canada qui contient deux objectifs de large porteacutee et de longue date
1 garantir aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires du Canada ne contribuent pas agrave la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou drsquoautres dispositifs nucleacuteaires explosifs
2 promouvoir un reacutegime international de non-prolifeacuteration plus efficace et plus complet
Noyau (drsquoun atome) Partie centrale drsquoun atome chargeacutee positivement contenant des protons et des neutrons Le nombre total de protons et de neutrons srsquoappelle le nombre de masse
Nucleacuteide Un terme geacuteneacuteral pour deacutesigner tous les isotopes connus qursquoils soient stables ou non
Numeacutero atomique Nombre de protons dans le noyau drsquoun atome Symbole Z
Optimisation Processus drsquoeacutetablissement de niveaux de protection et de sucircreteacute qui permettent drsquoassurer que les expositions la probabiliteacute de subir une exposition et la valeur des expositions potentielles soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux tel que recommandeacute par la Commission internationale de protection radiologique
Particules alpha Une particule agrave charge positive formeacutee de deux protons et de deux neutrons qui est eacutemise par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoil se deacutesintegravegre Une particule alpha est relativement volumineuse et peut ecirctre arrecircteacutee par la peau ou une feuille de papier Une particule alpha est identique agrave un noyau drsquoheacutelium
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Particules becircta Un eacutelectron (une particule ayant une charge neacutegative) ou un positron (une particule ayant une charge positive) qui est eacutemis par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoils se deacutesintegravegrent Les particules becircta sont relativement petites et peuvent ecirctre arrecircteacutees par une feuille drsquoaluminium ou de plastique de quelques millimegravetres drsquoeacutepaisseur
Peacuteriode (radioactive) Temps neacutecessaire pour que lrsquoactiviteacute drsquoun radionucleacuteide soit reacuteduite de moitieacute par un processus de deacutesinteacutegration radioactive Symbole t12 Plus la peacuteriode drsquoune substance est courte plus elle est radioactive
Photon Un quantum (la plus petite quantiteacute possible) drsquoeacutenergie eacutemise sous forme de rayonnement eacutelectromagneacutetique
Positron Particule eacuteleacutementaire chargeacutee positivement de 16 x 10-19 coulombs et dont la masse est de 91 x 10-31 kg (comparable agrave un eacutelectron mais chargeacutee positivement)
Produits de filiation du radon Terme utiliseacute pour deacutesigner collectivement les produits immeacutediats de deacutesinteacutegration radioactive du radon Il srsquoagit de la chaicircne de deacutesinteacutegration qui inclut le polonium 218 le plomb 214 le bismuth 214 et le polonium 214 Leur peacuteriode combineacutee moyenne est de lrsquoordre de 30 minutes Aussi appeleacute descendant du radon
Proton Particule eacuteleacutementaire stable preacutesente dans le noyau de lrsquoatome posseacutedant une charge eacutelectrique positive de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 167 x 10-27 kg
Radioactif Empreint de radioactiviteacute eacutemettant spontaneacutement de lrsquoeacutenergie sous forme de rayonnement ionisant (telles que les particules alpha et becircta des neutrons ou des rayons gamma) agrave la suite de la deacutesinteacutegration drsquoun atome instable
Radon Eacuteleacutement chimique dont le symbole est Rn et le nombre atomique 86 Le radon est un gaz noble rare incolore inodore insipide naturel et radioactif issu de la deacutesinteacutegration du radium Il srsquoagit de lrsquoune des substances les plus lourdes persistant sous forme de gaz dans des conditions normales le radon preacutesente un risque pour la santeacute
Radio-isotope Isotope drsquoun eacuteleacutement qui subit une deacutesinteacutegration spontaneacutee et eacutemet un rayonnement
Radionucleacuteide Nucleacuteide radioactif
Radiosensible Un terme qualitatif pour distinguer les cellules les tissus et les organes qui sont plus susceptibles drsquoecirctre endommageacutes par le rayonnement
Rayonnement Processus drsquoeacutemission ou de transmission drsquoeacutenergie sous forme de particules ou drsquoondes Dans le preacutesent document le terme laquo rayonnement raquo deacutesigne un rayonnement ionisant sauf indication contraire
Rayonnement artificiel Rayonnement produit par les activiteacutes humaines et qui srsquoajoute au rayonnement de fond
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Rayonnement cosmique Rayonnement naturel provenant de lrsquoespace Ces rayons sont composeacutes de rayonnements ionisants peacuteneacutetrants (agrave la fois particulaires et eacutelectromagneacutetiques) et peuvent porter des eacutenergies de plus de 1020 eV Le champ magneacutetique terrestre deacutevie les rayons cosmiques chargeacutes vers les pocircles
Rayonnement de fond naturel Une source de rayonnement preacutesente en permanence dans lrsquoenvironnement et provenant de diffeacuterentes sources Parmi ces sources figurent le rayonnement cosmique les sources terrestres (eacuteleacutements radioactifs preacutesents dans le sol) lrsquoair ambiant (radon) et les sources internes (denreacutees alimentaires et boissons) La dose efficace annuelle globale par personne attribueacutee au rayonnement naturel est de 24 mSv par anneacutee (UNSCEAR 2008)
Rayonnement eacutelectromagneacutetique Mouvement drsquoondes en deacuteplacement reacutesultant de lrsquoeacutevolution des champs eacutelectriques et magneacutetiques Le spectre de rayonnement eacutelectromagneacutetique connu comprend la gamme des rayons X (et des rayons gamma) de courte longueur drsquoonde et agrave haute eacutenergie lrsquoultraviolet la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge et le radar et des ondes radio et de longueur drsquoonde relativement longue et agrave faible eacutenergie Selon la meacutecanique quantique les rayonnements eacutelectromagneacutetiques agrave haute eacutenergie peuvent se comporter comme des particules (photons)
Rayonnement gamma Rayonnement eacutelectromagneacutetique peacuteneacutetrant produit par un noyau atomique pendant sa deacutesinteacutegration radioactive forme de rayonnement ionisant agrave courte longueur drsquoonde et eacutenergie eacuteleveacutee
Rayonnement ionisant Rayonnement capable drsquoajouter ou de retrancher des eacutelectrons en traversant la matiegravere (par ex air eau ou tissus vivants) Exemples particules alpha rayonnement gamma rayons X et neutrons
Rayonnement neutronique Se produit lorsque les neutrons sont eacutejecteacutes du noyau par fission nucleacuteaire (c-agrave-d division de lrsquoatome) et drsquoautres processus Contrairement agrave drsquoautres rayonnements le rayonnement neutronique est absorbeacute par les mateacuteriaux contenant un grand nombre drsquoatomes drsquohydrogegravene comme la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques
Rayonnement non ionisant Un rayonnement plus faible que le rayonnement ionisant c-agrave-d qui ne possegravede pas lrsquoeacutenergie suffisante pour produire des ions La lumiegravere visible les rayons infrarouges et les ondes radioeacutelectriques sont des rayonnements non ionisants
Rayons X Rayonnement eacutelectromagneacutetique (photon) peacuteneacutetrant eacutemis par un atome apregraves avoir eacuteteacute bombardeacute par des eacutelectrons Les rayons X diffegraverent du rayonnement gamma dans la mesure ougrave ils sont eacutemis agrave partir des eacutelectrons en orbite et non agrave partir du noyau Ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma Les rayons X sont principalement geacuteneacutereacutes par des moyens artificiels plutocirct qursquoagrave partir de substances radioactives Ils sont utiliseacutes avant tout agrave des fins meacutedicales
Reacuteacteur nucleacuteaire Appareil dans lequel une reacuteaction en chaicircne de fission nucleacuteaire autoentretenue se produit dans des conditions controcircleacutees pour produire de lrsquoeacutenergie ou des rayonnements utiles
Reacuteaction en chaicircne Voir reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne
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Reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne Exemple de fission nucleacuteaire ougrave un neutron est eacutejecteacute drsquoun atome fissionneacute ce qui causera la fission drsquoun autre atome en eacutejectant plus de neutrons
Rejets Substances et matiegraveres nucleacuteaires relacirccheacutees dans lrsquoenvironnement (sous forme liquide ou gazeuse) agrave la suite drsquoactiviteacutes autoriseacutees par la CCSN
Service de dosimeacutetrie autoriseacute Une entreprise ou une institution qui deacutetient un permis de la CCSN pour mesurer les doses de rayonnement aux travailleurs
SI Systegraveme international drsquouniteacutes
Sievert Lrsquouniteacute du SI mesurant la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Elle est eacutegale agrave 1 joulekilogramme Elle remplace lrsquoancienne uniteacute de rayonnement classique rem Des multiples du sievert (dont le symbole est Sv) sont utiliseacutes dans la pratique courante et incluent le millisievert (mSv 11000 de 1 Sv) et le microsievert (μSv 11 000 000 de 1 Sv)
Substances nucleacuteaires Isotopes qui eacutemettent du rayonnement
Travailleur du secteur nucleacuteaire (TSN) Personne qui du fait de sa profession ou de son occupation et des conditions dans lesquelles elle exerce ses activiteacutes si celles-ci sont lieacutees agrave une substance ou agrave une installation nucleacuteaire risque vraisemblablement de recevoir une dose de rayonnement supeacuterieure agrave la limite reacuteglementaire fixeacutee par la CCSN pour la population en geacuteneacuteral (1 mSv par anneacutee)
Tritium Un isotope radioactif de lrsquohydrogegravene posseacutedant deux neutrons et un proton dans son noyau Le tritium se deacutesintegravegre en eacutemettant un eacutelectron (rayonnement becircta) et sa peacuteriode radioactive est de 123 ans Le tritium est preacutesent naturellement dans lrsquoenvironnement et eacutegalement un sous-produit des reacuteacteurs nucleacuteaires
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Acronymes et uniteacutes
ADN acide deacutesoxyribonucleacuteique AIEA Agence internationale de lrsquoeacutenergie atomique ALARA niveau le plus bas que lrsquoon peut raisonnablement atteindre BEIR National Academy of Biological Effects of Ionizing Radiation Bq becquerel CCSN Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire CIPR Commission internationale de protection radiologique CRFPT Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial EACL Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee ELF ondes meacutegameacutetriques FDN Fichier dosimeacutetrique national Gy gray H2O symbole chimique de lrsquoeau eacutegalement HOH HTO eau tritieacutee ICRU Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation J joule LSRN Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires mSv millisievert NCRP National Council on Radiation Protection and Measurements Sv sievert TDM tomodensitomeacutetrie t frac12 symbole pour la peacuteriode radioactive drsquoun radionucleacuteide TSN travailleur du secteur nucleacuteaire microSv microsievert UNSCEAR Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants UV ultraviolet wR facteur de pondeacuteration radiologique wT facteur de pondeacuteration tissulaire
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Sources
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bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire octobre 2004 Maintenir les expositions et les doses au laquo niveau le plus bas qursquoil soit raisonnablement possible drsquoatteindre raquo guide de reacuteglementation G-129 reacutevision 1 httpnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_freG129rev1_fpdf
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations 2007 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 103 Publication 103 Pergamon Press Oxford 2007
bull Commission internationale de protection radiologique Rapport du Groupe de travail sur lrsquohomme de reacutefeacuterence Publication 23 de la CIPR Pergamon Press New York 1975
bull Commission internationale de protection radiologique Limits for Intakes of Radionuclides by Workers Publication 30 de la CIPR partie 1 (et suppleacutement) part 2 (et suppleacutement) partie 3 (et suppleacutements A et B) et index Annales de la CIPR Pergamon Press New York 1979-1982
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations de 1990 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 21(1-3) Publication 60 de la CIPR Pergamon Press Oxford 1991
bull Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation 2011 Fundamental quantities and units for ionizing radiation Journal de la ICRU volume 11 no 1 publieacute par Oxford University Press
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRP) ncrponlineorgPDFsNCRP20Composite20Glossarypdf
bull Santeacute Canada Rapport de 2008 sur les radioexpositions professionnelles au Canada publication 5923 de SC hc-scgccaewh-semtalt_formatshecs-sescpdfpubsoccup-travail2008-report-rapportshyengpdf
bull Committee to Assess Health Risks from Exposures to Low Levels of Ionizing Radiation Health Risks from Exposure to Low Levels of Ionizing Radiation BEIR VII ndash Phase 2 National Academy Sciences National Research Council National Academy Press Washington 2006
bull Nations Unies Effects of Ionizing Radiation Volume I Report to the General Assembly Scientific Annexes A and B Volume II Scientific Annexes C D and E Rapport de 2006 du Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des rayonnements ionisants publications des Nations Unies E08IX6 (2008) et E09IX5 (2009) Nations Unies New York
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bull Nations Unies Sources and Effects of Ionizing Radiation Volume I Sources Volume II Effects Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants Rapport 2000 agrave lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale avec des annexes scientifiques publications des Nations Unies E00IX3 et E00IX4 Nations Unies New York 2000
bull NRC des Eacutetats-Unis nrcgovreading-rmbasic-refglossaryhtml bull Brodsky A Handbook of Radiation Measurement and Protection Boca Raton
CRC Press 1978 bull Eisenbud M et T Gesell Environmental Radioactivity From Natural Industrial
and Military Sources 4e eacutedition Academic Press 1997 bull Grasty RL et LaMarre JR The Annual effective dose from natural sources of
ionizing radiation in Canada Radiation Protection Dosimetry 108 p 215-226 2004
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRPM) Ionizing Radiation Exposure of the Population of the United States rapport no 160 du NCRPM US NCRP Washington 2009
bull Brenner DJ et Hall EJ Computed Tomography ndash An Increasing Source of Radiation Exposure New England Journal of Medicine 357 p 2277-2284 2007
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- Full cover - PDF - FRpdf
-
- RG-RD_IR_Fpdf
- inside cover - PDF - FR
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- E-DOCS-3738137-v8-Radiation_INFO_doc_-_FR
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- Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
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- 42 Eacutevaluation du risque de cancer
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- Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
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- 541 Rayonnement naturel
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- Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
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- 61 Protection des Canadiens
- 62 Protection des travailleurs
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Introduction au rayonnement
copy Ministre de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada (TPSGC) 2012 Numeacutero de catalogue de TPSGC CC172-932012F-PDF ISBN 978-0-662-71632-7
Publieacute par la Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire (CCSN)
La reproduction drsquoun extrait quelconque du preacutesent document agrave des fins personnelles est autoriseacutee agrave condition drsquoen indiquer la source en entier Toutefois la reproduction de ce document en tout ou en partie agrave drsquoautres fins neacutecessite lrsquoobtention preacutealable drsquoune autorisation eacutecrite de la Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire
Also available in English under the title Introduction to Radiation
Disponibiliteacute du document Les personnes inteacuteresseacutees peuvent consulter le document sur le site Web de la CCSN agrave suretenucleairegcca
Pour commander des exemplaires en franccedilais ou en anglais veuillez communiquer avec la
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Teacuteleacutephone 613-995-5894 ou 1-800-668-5284 (Canada seulement) Teacuteleacutecopieur 613-995-5086 Courriel infocnsc-ccsngcca Site Web suretenucleairegcca
Introduction au rayonnement
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Table des matiegraveres
1 Aperccedilu 1
2 Introduction au rayonnement 2
21 Lrsquoatome ndash Au cœur de la matiegravere 2
22 Les isotopes 3
23 Les radio-isotopes 4
3 Cateacutegories et sources de rayonnement 6
31 Rayonnement non ionisant 6
32 Rayonnement ionisant 6
33 Sources naturelles de rayonnement ionisant 8
34 Sources artificielles de rayonnement ionisant 10
35 Trouver un eacutequilibre 13
4 Effets du rayonnement sur la santeacute 14
41 Preuves eacutepideacutemiologiques 14
42 Eacutevaluation du risque de cancer 15
43 Comment le rayonnement affecte-t-il les cellules 17
5 Doses de rayonnement 20
51 Dose absorbeacutee 20
52 Dose eacutequivalente 20
53 Dose efficace 21
54 Doses typiques de rayonnement 21
541 Rayonnement naturel 21
542 Les sources artificielles de rayonnement 23
55 Limites de dose 24
6 Reacuteglementation des radiations 27
61 Protection des Canadiens 27
62 Protection des travailleurs 28
7 Sommaire 30
Glossaire 31
Acronymes et uniteacutes 39
Sources 40
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Liste des tableaux
Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments 10 Tableau 2 Isotopes radioactifs du corps humain (adulte de 70 kg) 10 Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute 19 Tableau 4 Dose efficace moyenne dans certaines villes canadiennes compareacutee agrave la moyenne
mondiale 23 Tableau 5 Doses aux organes typiques selon le type drsquoexamen radiologique 24 Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions
atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee 26
Liste des figures
Figure 1 Le spectre eacutelectromagneacutetique 1 Un atome 2Figure 2
Figure 3 Le tableau peacuteriodique des eacuteleacutements 3 Figure 4 Courbe de deacutesinteacutegration radioactive du carbone 14 5 Figure 5 Capaciteacute de peacuteneacutetration de diffeacuterents types de rayonnement 8 Figure 6 Sources de rayonnement naturel 8 Figure 7 Cameacutera gamma utiliseacutee en meacutedecine nucleacuteaire agrave des fins diagnostiques 11 Figure 8 Jauge nucleacuteaire portative 12 Figure 9 Mine drsquouranium lac McClean (Saskatchewan) 13 Figure 10 Modegraveles de risques lieacutes aux faibles doses de rayonnement ionisant 17
Brin drsquoADN 18Figure 11Figure 12 Lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee 20 Figure 13 Facteurs de pondeacuteration tissulaire 21 Figure 14 Dose efficace annuelle pour lrsquoexteacuterieur provenant du rayonnement cosmique en
Ameacuterique du Nord (en microsieverts) 22 Figure 15 Doses provenant du rayonnement naturel de fond au Canada 23 Figure 16 Cadre de la limite de dose de rayonnement 25 Figure 17 Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type drsquoinstallation 25
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Introduction au rayonnement
1 Aperccedilu
Le rayonnement est de lrsquoeacutenergie sous forme drsquoondes ou de faisceaux de particules Il y a plusieurs sortes de rayonnement tout autour de nous Lorsque les gens entendent le mot rayonnement ils pensent souvent agrave lrsquoeacutenergie atomique au nucleacuteaire et agrave la radioactiviteacute mais le rayonnement peut prendre de nombreuses autres formes Le son et lumiegravere visible sont des types familiers de rayonnement drsquoautres types incluent les rayons ultraviolets (qui produisent le bronzage) le rayonnement infrarouge (une forme drsquoeacutenergie thermique) et les signaux de la radio et de la teacuteleacutevision La figure 1 preacutesente une vue drsquoensemble du spectre eacutelectromagneacutetique et la section 3 aborde plus en deacutetail les divers types de rayonnements
Figure 1 Le spectre eacutelectromagneacutetique
copy Reproduit avec lrsquoautorisation de la World Nuclear Association Londres Royaume-Uni
Lrsquoutilisation non controcircleacutee du rayonnement artificiel pose un risque possible pour la santeacute et la seacutecuriteacute des travailleurs et du public Crsquoest lagrave qursquoentre en scegravene la Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire (CCSN) La CCSN reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de preacuteserver la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens et de proteacuteger lrsquoenvironnement contre les effets du rayonnement
Le but de ce document est de fournir des informations claires et simples sur le rayonnement ce qursquoil est drsquoougrave il provient et comment on lrsquoutilise Il preacutesente eacutegalement des informations sur les effets du rayonnement et les doses de rayonnement ainsi que la faccedilon dont la CCSN veille agrave la sucircreteacute de lrsquoindustrie nucleacuteaire canadienne gracircce agrave son cadre de reacuteglementation exhaustif et sa vigilance
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2 Introduction au rayonnement
Toute la vie srsquoest deacuteveloppeacutee dans un milieu baignant dans le rayonnement Nous deacutecouvrons les forces agrave lrsquoœuvre dans le rayonnement lorsque nous eacutetudions la structure des atomes Lrsquoatome qui est drsquoune extrecircme petitesse ndash par comparaison un cheveu humain est des millions de fois plus eacutepais ndash se compose de particules encore plus petites et qui portent une charge eacutelectrique Les sections 21 agrave 23 traitent de lrsquoatome plus en deacutetail de mecircme que des principes de base relatifs au rayonnement
21 Lrsquoatome ndash Au cœur de la matiegravere
Toute la matiegravere qui nous entoure est composeacutee drsquoatomes En drsquoautres termes toute la matiegravere dans le monde commence avec un atome ndash ils forment des eacuteleacutements comme lrsquooxygegravene lrsquohydrogegravene et le carbone
Un atome est composeacute drsquoun noyau ndash lui-mecircme constitueacute de protons et de neutrons relieacutes ensemble par des forces nucleacuteaires ndash entoureacute drsquoun cortegravege drsquoeacutelectrons qui gravitent en orbite autour du noyau (voir la figure 2) Le noyau porte une charge positive ndash les protons sont chargeacutes positivement alors que les neutrons sont neutres eacutelectriquement comme leur nom lrsquoindique Les eacutelectrons sont des particules chargeacutees neacutegativement qui se deacuteplacent autour du noyau en formant un nuage peacuteripheacuterique Les eacutelectrons neacutegatifs sont attireacutes vers le noyau positif par une force eacutelectrique Crsquoest ce qui maintient lrsquointeacutegriteacute structurale de lrsquoatome
Figure 2 Un atome
Chaque eacuteleacutement se distingue par le nombre de protons dans son noyau Ce nombre qui est speacutecifique agrave chaque eacuteleacutement srsquoappelle le numeacutero atomique Par exemple il y a six protons dans le carbone pour cette raison son numeacutero atomique est 6 dans le tableau peacuteriodique des eacuteleacutements (voir la figure 3) Dans un atome ayant une charge neutre le numeacutero atomique est eacutegal au nombre drsquoeacutelectrons Les proprieacuteteacutes chimiques drsquoun atome sont deacutetermineacutees par le nombre drsquoeacutelectrons en geacuteneacuteral le mecircme nombre que le numeacutero atomique
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Figure 3 Le tableau peacuteriodique des eacuteleacutements
Les atomes drsquoun ou de plusieurs eacuteleacutements se combinent entre eux pour former des moleacutecules Une moleacutecule drsquoeau par exemple est constitueacutee de deux atomes drsquohydrogegravene combineacutes agrave un atome drsquooxygegravene (H2O)
Un nucleacuteide est une entiteacute atomique caracteacuteriseacutee par le nombre de protons et de neutrons qui composent le noyau lequel correspond approximativement agrave la masse du nucleacuteide Le numeacutero qui accompagne parfois le nom du nucleacuteide est le nombre de masse (la somme des protons et des neutrons dans le noyau) Par exemple le carbone 12 est un nucleacuteide de carbone avec 6 protons et 6 neutrons
22 Les isotopes
Un isotope est une variante drsquoune mecircme espegravece chimique Bien que tous les isotopes drsquoun eacuteleacutement donneacute possegravedent le mecircme nombre de protons chaque isotope a un nombre diffeacuterent de neutrons
Par exemple il existe trois isotopes (ou variantes) de lrsquohydrogegravene
bull lrsquohydrogegravene 1 (un proton et zeacutero neutron) bull lrsquohydrogegravene 2 ou deuteacuterium (un proton et un neutron) bull lrsquohydrogegravene 3 ou tritium (un proton et deux neutrons)
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Un autre exemple est lrsquouranium 235 qui possegravede 92 protons et 143 neutrons contrairement agrave lrsquouranium 238 qui possegravede 92 protons et 146 neutrons
Un isotope est stable lorsqursquoil y a un eacutequilibre entre le nombre de neutrons et le nombre de protons Lorsqursquoun isotope est petit et stable il contient pratiquement le mecircme nombre de protons que de neutrons Les isotopes stables plus volumineux ont leacutegegraverement plus de neutrons que de protons Parmi les nucleacuteides stables figurent le carbone 12 (six protons et six neutrons pour une masse totale de 12) le phosphore 30 (15 protons et 15 neutrons) et le sodium 22 (11 protons et 11 neutrons)
23 Les radio-isotopes
Les isotopes qui sont instables et eacutemettent un rayonnement sont appeleacutes radio-isotopes Un radioshyisotope est un isotope drsquoun eacuteleacutement qui subit une deacutesinteacutegration spontaneacutee et eacutemet du rayonnement agrave mesure qursquoil se deacutesintegravegre Pendant le processus de deacutesinteacutegration il devient moins radioactif au fil du temps devenant finalement stable
Une fois qursquoun atome atteint une configuration stable il ne produit plus de rayonnement Pour cette raison les sources radioactives ndash ou des sources qui eacutemettent spontaneacutement de lrsquoeacutenergie sous forme de rayonnement ionisant agrave la suite de la deacutesinteacutegration drsquoun atome instable ndash srsquoaffaiblissent avec le temps Agrave mesure que le nombre drsquoatomes instables de la source qui deviennent stables augmente le rayonnement produit diminue et lrsquoactiviteacute du mateacuteriau diminue avec le temps jusqursquoagrave devenir nulle
Le temps neacutecessaire pour qursquoun radio-isotope se deacutesintegravegre jusqursquoagrave la moitieacute de son activiteacute de deacutepart se nomme la demi-vie (ou peacuteriode) radiologique deacutesigneacutee par le symbole tfrac12 Chaque radio-isotope a sa propre demi-vie qui peut aller drsquoune fraction de seconde agrave des milliards drsquoanneacutees Par exemple lrsquoiode 131 a une demi-vie de huit jours tandis que le plutonium 239 a une demi-vie de 24 000 ans Un radio-isotope qui a une demi-vie courte est plus radioactif qursquoun radio-isotope ayant une demi-vie longue et il deacutegage donc plus de rayonnement au cours drsquoune peacuteriode donneacutee
Il existe trois grands types de deacutesinteacutegration radioactive
bull Deacutesinteacutegration alpha Lorsqursquoun atome subit une deacutesinteacutegration alpha il eacutemet une particule composeacutee de deux protons et de deux neutrons provenant directement de son noyau Dans ce cas le numeacutero atomique diminue de 2 et la masse de 4 Le radium le radon lrsquouranium et le thorium comptent parmi les eacutemetteurs de particules alpha
bull Deacutesinteacutegration becircta Dans la deacutesinteacutegration becircta de base un neutron se transforme en proton et un eacutelectron est eacutemis par le noyau Le numeacutero atomique augmente de un mais la masse ne diminue que leacutegegraverement Le strontium 90 le tritium le carbone 14 et le soufre 35 comptent parmi les eacutemetteurs de particules becircta pures
bull Deacutesinteacutegration gamma La deacutesinteacutegration gamma est la libeacuteration de lrsquoeacutenergie exceacutedentaire preacutesente dans le noyau apregraves une deacutesinteacutegration alpha ou becircta ou apregraves la capture des neutrons (un type de reacuteaction nucleacuteaire) dans un reacuteacteur nucleacuteaire Lrsquoeacutenergie reacutesiduelle est eacutemise sous forme de photon de rayons gamma La deacutesinteacutegration gamma nrsquoaffecte geacuteneacuteralement pas la masse ni le numeacutero atomique du radio-isotope Lrsquoiode 131 le ceacutesium
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137 le cobalt 60 le radium 226 et le techneacutetium 99m comptent parmi les eacutemetteurs de particules gamma
Le nombre de deacutesinteacutegrations nucleacuteaires dans une substance radioactive par uniteacute de temps est appeleacute lrsquoactiviteacute Lrsquoactiviteacute est utiliseacutee comme mesure de la quantiteacute drsquoun radionucleacuteide et elle est mesureacutee en becquerels (Bq) 1 Bq = 1 deacutesinteacutegration par seconde
Si la source originelle de la radioactiviteacute est connue il est possible de calculer le temps neacutecessaire agrave sa deacutesinteacutegration pour une activiteacute donneacutee La deacutesinteacutegration est exponentielle et lrsquoisotope doit avoir de nombreuses demi-vies avant de devenir non radioactif La figure 4 montre la courbe de deacutesinteacutegration radioactive du carbone 14 qui a une demi-vie drsquoenviron 5 700 ans
Mecircme lorsqursquoun radio-isotope agrave haute activiteacute srsquoest deacutesinteacutegreacute pendant plusieurs demi-vies le niveau de radioactiviteacute restante nrsquoest pas neacutecessairement seacutecuritaire Les mesures de lrsquoactiviteacute drsquoune matiegravere radioactive sont toujours neacutecessaires pour estimer les doses de rayonnement potentielles
Figure 4 Courbe de deacutesinteacutegration radioactive du carbone 14
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3 Cateacutegories et sources de rayonnement
Le rayonnement reacutesulte de lrsquoeacutemission drsquoeacutenergie sous forme de vagues de particules Il existe deux grands types de rayonnement le rayonnement ionisant et le rayonnement non ionisant Ceux-ci seront respectivement abordeacutes dans les sections 31 et 32
31 Rayonnement non ionisant
Le rayonnement non ionisant contient moins drsquoeacutenergie que le rayonnement ionisant il ne possegravede pas assez drsquoeacutenergie pour produire des ions Voici des exemples de rayonnement non ionisant la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge les ondes radio les micro-ondes et la lumiegravere du soleil
Les systegravemes de positionnement global (GPS) les teacuteleacutephones cellulaires les stations de teacuteleacutediffusion la radio AM et FM les interphones pour beacutebeacutes les teacuteleacutephones sans fil les dispositifs drsquoouverture de portes de garage et les radioamateurs utilisent tous un rayonnement non ionisant Parmi les autres formes de rayonnement non ionisant figurent le champ magneacutetique terrestre ainsi que le champ magneacutetique agrave proximiteacute des lignes de transmission des cacircbles et appareils eacutelectriques meacutenagers Ceux-ci sont deacutefinis comme des ondes extrecircmement basses et elles ne posent pas de risque pour la santeacute
32 Rayonnement ionisant
Le rayonnement ionisant possegravede suffisamment drsquoeacutenergie pour eacutejecter les eacutelectrons de leur orbite autour des atomes et perturber lrsquoeacutequilibre entre eacutelectrons et protons ce qui a pour effet de charger positivement lrsquoatome Les moleacutecules et les atomes chargeacutes eacutelectriquement portent le nom drsquoions Le rayonnement ionisant deacutesigne le rayonnement qui provient de sources naturelles et artificielles
Il existe plusieurs types de rayonnement ionisant
Rayonnement alpha (α) Le rayonnement alpha est constitueacute de particules alpha qui sont composeacutees de deux protons et de deux neutrons chacune et qui portent une double charge positive En raison de leur masse relativement importante et de leur charge elles ont une capaciteacute de peacuteneacutetration de la matiegravere tregraves limiteacutee Le rayonnement alpha peut ecirctre arrecircteacute par une feuille de papier ou la couche externe morte de la peau Par conseacutequent le rayonnement alpha produit par des substances nucleacuteaires agrave lrsquoexteacuterieur du corps ne preacutesente pas de risque drsquoirradiation Toutefois lorsque des substances nucleacuteaires eacutemettant du rayonnement alpha sont absorbeacutees dans le corps (par exemple en respirant ou en les ingeacuterant) lrsquoeacutenergie du rayonnement alpha est complegravetement absorbeacutee dans les tissus corporels Pour cette raison le rayonnement alpha est seulement un danger interne Un exemple drsquoune substance nucleacuteaire qui subit une deacutesinteacutegration alpha est le radon 222 qui se deacutesintegravegre en polonium 218
Rayonnement becircta (β) Le rayonnement becircta est formeacute de particules eacutejecteacutees du noyau drsquoun atome et qui sont identiques aux eacutelectrons du point de vue physique Les particules becircta ont geacuteneacuteralement une charge neacutegative sont tregraves petites et peuvent peacuteneacutetrer plus profondeacutement que les particules alpha Cependant la plupart du rayonnement becircta peut ecirctre arrecircteacute par de petites quantiteacutes de blindage tels que des feuilles de plastique de verre ou de meacutetal Lorsque la source de rayonnement est agrave lrsquoexteacuterieur du
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corps le rayonnement becircta a une eacutenergie suffisante pour peacuteneacutetrer la couche externe morte de la peau et deacuteposer son eacutenergie agrave lrsquointeacuterieur de cellules actives de la peau Cependant la capaciteacute de peacuteneacutetration du rayonnement becircta dans les tissus profonds et les organes est tregraves limiteacutee Les substances nucleacuteaires qui eacutemettent du rayonnement becircta peuvent aussi ecirctre dangereuses si elles sont absorbeacutees par le corps Le tritium est un exemple de substance nucleacuteaire qui produit des eacutemissions becircta (hydrogegravene 3) et qui se deacutesintegravegre en heacutelium 3
Rayonnement photonique (gamma [γ] et rayons X) Le rayonnement photonique est un rayonnement eacutelectromagneacutetique Il existe deux types de rayonnement photonique drsquointeacuterecirct aux fins du preacutesent document le rayonnement gamma (γ) et les rayons X Le rayonnement gamma est constitueacute de photons qui proviennent de lrsquointeacuterieur du noyau et les rayons X sont des photons qui proviennent de lrsquoexteacuterieur du noyau et ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma
Le rayonnement photonique peut peacuteneacutetrer tregraves profondeacutement et parfois on ne peut reacuteduire son intensiteacute que gracircce agrave des mateacuteriaux qui sont tregraves denses tels que le plomb ou lrsquoacier En geacuteneacuteral le rayonnement photonique peut parcourir des distances beaucoup plus grandes que le rayonnement alpha ou becircta et il peut peacuteneacutetrer les tissus et les organes corporels lorsque la source de rayonnement est agrave lrsquoexteacuterieur du corps Le rayonnement photonique peut aussi ecirctre dangereux si les substances nucleacuteaires eacutemettant les photons sont incorporeacutees Le cobalt 60 est un exemple drsquoune substance nucleacuteaire qui produit une eacutemission de photons qui se deacutesintegravegre en nickel 60
Rayonnement neutronique (n) Exception faite du rayonnement cosmique la fission spontaneacutee est la seule source naturelle de neutrons (n) Une source de neutrons reacutepandue provient des reacuteacteurs nucleacuteaires dans lesquels la division drsquoun noyau drsquouranium ou de plutonium est accompagneacutee drsquoune eacutemission de neutrons Les neutrons eacutemis par fission peuvent frapper le noyau drsquoun atome adjacent et causer une autre fission ce qui provoque une reacuteaction en chaicircne La production drsquoeacutenergie nucleacuteaire se fonde sur ce principe Toutes les autres sources de neutrons deacutependent de reacuteactions ougrave un noyau est bombardeacute avec un certain type de rayonnement (tels que le rayonnement de photons ou drsquoun rayonnement alpha) et ougrave lrsquoeffet reacutesultant sur le noyau est lrsquoeacutemission drsquoun neutron Les neutrons peuvent peacuteneacutetrer dans les tissus et les organes du corps humain lorsque la source de rayonnement est agrave lrsquoexteacuterieur du corps Les neutrons peuvent aussi ecirctre dangereux si des substances nucleacuteaires eacutemettant des neutrons sont deacuteposeacutees agrave lrsquointeacuterieur du corps Le rayonnement neutronique est le mieux arrecircteacute ou absorbeacute par des mateacuteriaux qui contiennent des atomes drsquohydrogegravene tels que la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques En effet les neutrons et les atomes drsquohydrogegravene ont des masses atomiques semblables et ils entrent facilement en collision les uns avec les autres
La figure 5 reacutesume les types de rayonnement mentionneacutes dans ce document des rayonnements ionisants ayant la plus grande eacutenergie jusqursquoaux rayonnements non ionisants en ayant le moins Chaque source de rayonnement se distingue par sa capaciteacute agrave peacuteneacutetrer dans des mateacuteriaux divers comme le papier la peau le plomb et lrsquoeau
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Figure 5 Capaciteacute de peacuteneacutetration de diffeacuterents types de rayonnement ionisant
33 Sources naturelles de rayonnement ionisant
Le rayonnement a toujours eacuteteacute preacutesent et fait partie de notre environnement (voir la figure 6) Toute la vie srsquoest deacuteveloppeacutee dans un bain de rayonnement ionisant Notre organisme y est adapteacute
De nombreux radio-isotopes sont drsquoorigine naturelle et ils ont eacuteteacute produits lors de la formation du systegraveme solaire et par lrsquointeraction des rayons cosmiques avec des moleacutecules dans lrsquoatmosphegravere Le tritium est un exemple de radio-isotope formeacute par lrsquointeraction des rayons cosmiques avec des moleacutecules atmospheacuteriques Certains radio-isotopes (comme lrsquouranium et le thorium) qui ont eacuteteacute conccedilus lors de la formation de notre systegraveme solaire ont des demi-vies de milliards drsquoanneacutees et ils sont toujours preacutesents dans notre environnement Le rayonnement de fond est le rayonnement ionisant constamment preacutesent dans lrsquoenvironnement naturel
Figure 6 Sources de rayonnement naturel
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Le Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) identifie quatre sources principales drsquoexposition du public aux rayonnements naturels
bull Les rayonnements cosmiques bull Les rayonnements terrestres bull Lrsquoinhalation bull Lrsquoingestion
Exposition aux rayonnements cosmiques Lrsquoatmosphegravere exteacuterieure de la terre est continuellement bombardeacutee par des rayons cosmiques Habituellement le rayonnement cosmique est constitueacute de particules en mouvement rapide qui existent dans lrsquoespace et proviennent drsquoune diversiteacute de sources y compris le soleil et des pheacutenomegravenes ceacutelestes dans lrsquounivers Les rayons cosmiques sont essentiellement des protons mais peuvent aussi ecirctre drsquoautres particules ou de lrsquoeacutenergie ondulatoire Une partie du rayonnement ionisant peacutenegravetre lrsquoatmosphegravere terrestre et est absorbeacutee par les humains ce qui se traduit par une exposition au rayonnement naturel
Exposition aux rayonnements terrestres La composition de la croucircte terrestre est une source importante de rayonnement naturel Les principaux facteurs contributifs sont les gisements naturels drsquouranium de thorium et de potassium qui par le processus de deacutesinteacutegration naturelle libegraverent de petites quantiteacutes de rayonnements ionisants Lrsquouranium et le thorium se trouvent essentiellement partout Des traces de ces mineacuteraux sont eacutegalement preacutesentes dans les mateacuteriaux de construction de sorte que lrsquoexposition aux rayonnements naturels peut avoir lieu agrave lrsquointeacuterieur comme agrave lrsquoexteacuterieur
Exposition par inhalation La plus grande partie de la variation de lrsquoexposition agrave la radioactiviteacute naturelle provient de lrsquoinhalation de gaz radioactifs qui sont produits par les mineacuteraux radioactifs preacutesents dans le sol et le socle rocheux Le radon est un gaz radioactif incolore et inodore qui est produit par la deacutesinteacutegration de lrsquouranium Le thoron est un gaz radioactif produit par la deacutesinteacutegration du thorium Les niveaux de radon et de thoron varient consideacuterablement selon lrsquoemplacement en fonction de la composition du sol et du socle rocheux
Une fois libeacutereacutes dans lrsquoair ces gaz sont normalement dilueacutes agrave des niveaux inoffensifs dans lrsquoatmosphegravere mais parfois ils sont pieacutegeacutes et ils srsquoaccumulent agrave lrsquointeacuterieur des bacirctiments et sont inhaleacutes par les occupants Le radon constitue un risque pour la santeacute non seulement pour les mineurs drsquouranium mais aussi pour les proprieacutetaires de reacutesidences si on le laisse srsquoaccumuler dans la maison En geacuteneacuteral il est la principale source drsquoexposition au rayonnement naturel Pour plus drsquoinformation sur le radon consultez le document Le radon et la santeacute (INFO-0813) de la CCSN agrave suretenucleairegcca ou visitez le site Web de Santeacute Canada (hc-scgcca) pour en savoir plus sur les moyens de le controcircler dans votre maison
Exposition par ingestion Des traces de mineacuteraux radioactifs se trouvent naturellement dans la nourriture et lrsquoeau potable Par exemple les leacutegumes sont geacuteneacuteralement cultiveacutes dans du sol et avec des eaux souterraines qui contiennent des mineacuteraux radioactifs Une fois ingeacutereacutes ces mineacuteraux entraicircnent lrsquoexposition interne aux rayonnements naturels
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Les isotopes radioactifs naturels comme le potassium 40 et le carbone 14 ont les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques et biologiques que leurs isotopes non radioactifs Ces eacuteleacutements radioactifs et non radioactifs interviennent dans la constitution et le fonctionnement de notre organisme
Les radio-isotopes naturels nous exposent constamment agrave des rayonnements et on en trouve couramment dans de nombreux aliments comme les noix du Breacutesil Le tableau 1 indique la quantiteacute de radioactiviteacute provenant du potassium 40 contenue dans environ 500 grammes de diffeacuterents produits alimentaires
Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
Aliment Radioactiviteacute par 500 g en Bq Viande rouge 56 Pommes de terre blanches 63 Carottes 63 Bananes 65 Haricots de Lima 86 Noix du Breacutesil1 103
Source Brodsky 1978 1
Les noix du Breacutesil contiennent aussi naturellement du radium 226 (de 19 agrave 130 Bq par 500 grammes)
Le corps humain contient plusieurs isotopes radioactifs (voir le tableau 2)
Tableau 2 Isotopes radioactifs du corps humain (adulte de 70 kg)
Isotopes Radioactiviteacute en Bq
Carbone 14 3 700 a
Polonium 210 40 bd
Potassium 40 4 000 b
Radium 266 11 b
Thorium 021 b
Tritium 23 c
Uranium 23 a b d
a CIPR 1975 b Eisenbud et Gesell 1997 c UNSCEAR 2000 d CIPR 1980
34 Sources artificielles de rayonnement ionisant
Les gens sont eacutegalement exposeacutes agrave du rayonnement artificiel au cours de traitements meacutedicaux et drsquoactiviteacutes impliquant des matiegraveres radioactives Ces radio-isotopes sont des sous-produits de lrsquoexploitation des reacuteacteurs nucleacuteaires et des produits de geacuteneacuterateurs de radio-isotopes tels que les cyclotrons Un grand nombre de radio-isotopes artificiels sont utiliseacutes dans les domaines de la meacutedecine nucleacuteaire de la biochimie de lrsquoindustrie manufacturiegravere et de lrsquoagriculture Voici leurs sources les plus courantes
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bull Sources meacutedicales Le rayonnement a de nombreuses applications en meacutedecine La plus connue est sans doute la radiographie par rayons X dont les appareils permettent de deacutetecter des fractures osseuses et de diagnostiquer certaines maladies Les appareils agrave rayons X sont reacuteglementeacutes par Santeacute Canada et les autoriteacutes provinciales La meacutedecine nucleacuteaire fait pour sa part appel agrave des isotopes radioactifs pour diagnostiquer et traiter des maladies comme le cancer Une cameacutera gamma (voir la figure 7) est un appareil meacutedical souvent utiliseacute pour faire des diagnostics La CCSN reacuteglemente ces applications de la meacutedecine nucleacuteaire ainsi que lrsquoeacutequipement connexe Elle deacutelivre aussi les permis pour les reacuteacteurs et les acceacuteleacuterateurs de particules qui produisent les isotopes destineacutes agrave des applications meacutedicales et industrielles
Figure 7 Cameacutera gamma utiliseacutee en meacutedecine nucleacuteaire agrave des fins diagnostiques
bull Sources industrielles Le rayonnement a plusieurs applications industrielles allant des jauges nucleacuteaires (voir la figure 8) utiliseacutees pour la construction des routes jusqursquoaux jauges de densiteacute qui mesurent le deacutebit dans les conduites drsquousine Les deacutetecteurs de fumeacutee certains panneaux fluorescents et les dispositifs permettant drsquoeacutevaluer les reacuteserves des champs de peacutetrole utilisent aussi le rayonnement Le rayonnement est eacutegalement employeacute pour la steacuterilisation au moyen de gros irradiateurs lourdement blindeacutes Tous ces usages sont reacuteglementeacutes par la CCSN
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Figure 8 Jauge nucleacuteaire portative
bull Cycle du combustible nucleacuteaire Les centrales nucleacuteaires utilisent de lrsquouranium pour deacuteclencher la reacuteaction en chaicircne qui produira la vapeur chargeacutee drsquoactionner les turbines pour la production drsquoeacutelectriciteacute Dans le cadre de leur activiteacute normale les centrales nucleacuteaires rejettent dans lrsquoenvironnement des substances radioactives dont les niveaux sont reacuteglementeacutes Ces rejets sont reacuteglementeacutes pour veiller agrave ce que les doses au public soient bien infeacuterieures aux limites reacuteglementaires Les mines drsquouranium (voir la figure 9) les usines de fabrication de combustible et les installations de gestion des deacutechets radioactifs rejettent eacutegalement une certaine quantiteacute de radioactiviteacute (qui contribue agrave la dose agrave laquelle le public est exposeacute) qui peut ecirctre controcircleacutee par la CCSN
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Figure 9 Mine drsquouranium lac McClean (Saskatchewan)
bull Essais nucleacuteaires atmospheacuteriques Les essais atomiques reacutealiseacutes dans lrsquoatmosphegravere entre la fin de la Deuxiegraveme Guerre mondiale et jusqursquoagrave la fin des anneacutees 1980 ont eu pour effet de rejeter des eacuteleacutements radioactifs ou retombeacutees dans lrsquoatmosphegravere Ces retombeacutees radioactives se sont deacutesinteacutegreacutees dans lrsquoenvironnement La plupart des retombeacutees posseacutedaient une peacuteriode radioactive courte et ont disparu mais certaines nrsquoont pas encore acheveacute leur deacutesinteacutegration Les doses de radioactiviteacute dues agrave ces retombeacutees que reccediloivent les ecirctres humains et lrsquoenvironnement sont chaque anneacutee de plus en plus faibles
35 Trouver un eacutequilibre
Normalement il y a tregraves peu de choses que nous puissions faire pour changer ou reacuteduire le rayonnement ionisant provenant de sources naturelles comme le soleil les sols ou les roches Ce type drsquoexposition bien que non complegravetement deacutenueacutee de risque est geacuteneacuteralement assez faible Toutefois dans certains cas les sources naturelles de radioactiviteacute peuvent atteindre un niveau inacceptable et doivent ecirctre reacuteduites Crsquoest notamment le cas du radon preacutesent dans les maisons
Le rayonnement ionisant provenant de sources et drsquoactiviteacutes artificielles est plus eacutetroitement controcircleacute Dans ces cas preacutecis il importe de trouver un eacutequilibre entre les avantages que procure le rayonnement agrave la socieacuteteacute et les risques qursquoil fait peser sur la santeacute de la population et sur lrsquoenvironnement Des limites de dose sont donc fixeacutees pour restreindre lrsquoexposition des travailleurs et des membres du public au rayonnement Par ailleurs les titulaires de permis doivent garder les doses de rayonnement au niveau le plus bas que lrsquoon puisse raisonnablement atteindre (le principe ALARA) Il importe eacutegalement que le recours au rayonnement procure un beacuteneacutefice net Par exemple les deacutetecteurs de fumeacutee peuvent utiliser des isotopes radioactifs car ce
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type de dispositif peut sauver des vies De mecircme les centrales nucleacuteaires nous procurent de lrsquoeacutelectriciteacute tout en posant des risques minimes qui sont rigoureusement controcircleacutes
4 Effets de lrsquoexposition au rayonnement sur la santeacute
Le mot laquo sucircreteacute raquo revecirct diffeacuterents sens selon les personnes Pour plusieurs la sucircreteacute est synonyme drsquoabsence de risques ou de dangers Mais en reacutealiteacute il existe toujours un certain niveau de risque dans pratiquement tout ce que nous faisons
Par exemple les limites de vitesse sur les routes sont fixeacutees pour optimiser la seacutecuriteacute des usagers de la route Cela nrsquoempecircche toutefois pas les accidents de se produire mecircme si les automobilistes respectent les limites de vitesse Malgreacute ces risques nous conduisons quand mecircme
Les mecircmes deacutecisions conscientes sont prises agrave lrsquoeacutegard du rayonnement Lrsquoexposition au rayonnement comporte un risque pour la santeacute La connaissance de ces risques permet agrave la CCSN et agrave drsquoautres organismes de reacuteglementation de fixer des limites de dose et de formuler des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave un risque acceptable ou toleacuterable ougrave il est peu probable de causer des dommages
Lrsquoavantage en ce qui concerne le rayonnement tient agrave ce que nous connaissons mieux les risques qursquoil fait peser sur la santeacute que les risques associeacutes agrave tout autre agent chimique ou toxique Depuis le deacutebut du siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes en profondeur en laboratoire et aupregraves de populations humaines
41 Preuves eacutepideacutemiologiques
Les eacutetudes meneacutees sur les survivants des explosions atomiques survenues agrave Hiroshima et Nagasaki en 1945 indiquent que lrsquoexposition au rayonnement agrave long terme a eu pour principal effet drsquoaugmenter la freacutequence des cas de cancer et de leuceacutemie
Des reacutesultats comparables ont eacuteteacute observeacutes
bull chez les personnes ayant reccedilu une radiotheacuterapie ou subi un examen diagnostique faisant appel au rayonnement
bull chez les anciens mineurs de mines drsquouranium bull chez les travailleurs qui ont fabriqueacute des armes atomiques bull chez les personnes exposeacutees au rayonnement par suite de lrsquoaccident de la centrale nucleacuteaire
de Tchernobyl bull chez les personnes exposeacutees au radon dans leur maison
Des eacutetudes ont montreacute que lrsquoexposition au rayonnement augmente la freacutequence de certains cancers survenant deacutejagrave de maniegravere spontaneacutee dans la population et que cette augmentation est proportionnelle agrave la dose de rayonnement Autrement dit plus la dose est importante plus le risque de cancer est eacuteleveacute On parle alors drsquoeffets stochastiques (voir la section 43) Toutefois les eacutetudes meneacutees agrave ce jour nrsquoont pas permis de deacutemontrer lrsquoapparition drsquoun nombre excessif de
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cancers ou drsquoautres maladies chez les personnes exposeacutees au rayonnement de maniegravere chronique agrave des doses infeacuterieures agrave environ 100 mSv1 par anneacutee
Plusieurs raisons peuvent expliquer pourquoi les effets du rayonnement ne peuvent pas ecirctre perccedilus en deccedilagrave de 100 mSv par anneacutee
bull Lrsquoune drsquoentre elles tient agrave ce qursquoil existe un seuil en deccedilagrave duquel la dose reccedilue nrsquooccasionne pas de cancers Par exemple le radium a un seuil de 10 Sv pour le cancer des os
bull Lrsquoautre raison deacutefendue par les eacutetudes du Comiteacute consultatif sur les effets biologiques des rayonnements ionisants (Biological Effects of Ionizing Radiation) (BEIR) et par la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) de lrsquoAcadeacutemie des sciences de la France veut que mecircme si une faible dose de rayonnement peut induire des cancers lrsquoincidence des cancers radio-induits est si faible qursquoil est impossible de les distinguer des cancers spontaneacutes de mecircme type
Les chercheurs continuent drsquoeacutetudier les effets de faibles doses de rayonnement pour pouvoir confirmer ou infirmer ces hypothegraveses En attendant la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation ont opteacute pour le principe de preacutecaution et partent du principe que toute exposition au rayonnement comporte un certain niveau de risque
La plupart des personnes ayant preacutesenteacute des problegravemes de santeacute dans les eacutetudes en question ont eacuteteacute exposeacutees agrave des doses relativement eacuteleveacutees (supeacuterieures agrave 100 mSv) au cours drsquoune tregraves courte peacuteriode de temps Crsquoest ce qursquoon appelle lrsquoexposition laquo aigueuml raquo Normalement les travailleurs et les membres du public exposeacutes au rayonnement de lrsquoindustrie nucleacuteaire reccediloivent des doses beaucoup plus faibles au cours de peacuteriodes beaucoup plus longues (exprimeacutees en anneacutees plutocirct qursquoen secondes) On parle alors drsquoexposition laquo chronique raquo Selon les estimations les expositions aigueumls au rayonnement ont 15 agrave 2 fois plus de probabiliteacutes de causer des effets biologiques que lrsquoexposition chronique
42 Eacutevaluation du risque de cancer
La CIPR a calculeacute la probabiliteacute de cancer mortel en se basant essentiellement sur lrsquoeacutevaluation des effets des rayonnements effectueacutee par des organismes scientifiques comme lrsquoUNSCEAR et le BEIR La CIPR a ensuite deacutetermineacute ce qursquoelle qualifie de laquo deacutetriment raquo total ducirc agrave lrsquoexposition au rayonnement Il srsquoagit
bull de la probabiliteacute drsquoinduire un cancer mortel bull du risque drsquoapparition drsquoun cancer non mortel bull du risque drsquoeffets heacutereacuteditaires graves bull des anneacutees de vie perdues en cas de manifestation de lrsquoeffet nocif
1 Le sievert (Sv) est lrsquouniteacute utiliseacutee pour calculer la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Il est eacutegal agrave 1 joulekilogramme Le millisievert (mSv) eacutequivaut agrave 11000 de 1 Sv
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Compte tenu de tous ces risques la CIPR a calculeacute que le deacutetriment total srsquoeacutetablissait agrave 0042 (42 ) par sievert pour les travailleurs adultes et agrave 0057 (57 ) par sievert pour lrsquoensemble de la population (CIPR 103) Pour lrsquoensemble de la population le risque est leacutegegraverement plus eacuteleveacute que celui des travailleurs en raison des diffeacuterences touchant diverses variables comme le sexe et les plages drsquoacircge qui ont eacuteteacute prises en compte
Pour eacutetablir les limites de dose la CCSN srsquoest en grande partie fieacutee aux recommandations de la CIRP Les limites de dose sont eacutetablies agrave un niveau sous lequel le risque est consideacutereacute comme acceptable Toutefois par prudence on part du principe que toute exposition au rayonnement comporte un certain nombre de risques mecircme en deccedilagrave de la limite de dose drsquoougrave lrsquoexistence de regraveglements pour reacuteduire toutes les doses au niveau ALARA ALARA nrsquoest pas une limite de dose mais une pratique qui vise agrave maintenir les doses autant que possible en dessous de la limite reacuteglementaire qui au Canada est fixeacutee agrave 1 mSv par an pour le public En fait la dose de rayonnement totale attribuable agrave lrsquoindustrie nucleacuteaire ne repreacutesente qursquoune infime fraction de cette dose crsquoest-agrave-dire dans la gamme de 12 agrave 18 microsieverts (μSv) 2 ce qui est des milliers de fois infeacuterieur agrave la limite
Le modegravele lineacuteaire sans seuil est un modegravele de risque utiliseacute agrave lrsquoeacutechelle internationale par la plupart des organismes de santeacute et des organismes de reacuteglementation nucleacuteaire afin drsquoeacutetablir des limites de dose pour les travailleurs et les membres du public Le modegravele lineacuteaire sans seuil preacutesume raisonnablement qursquoil existe un lien direct entre la radioexposition et les taux de cancer
Plusieurs autres modegraveles de risque existent (voir la figure 10) chacun ayant ses avantages et deacutesavantages Ils varient en fonction de leurs hypothegraveses et srsquoils prennent en compte lrsquoincertitude La CCSN utilise le modegravele lineacuteaire sans seuil comme approche agrave la radioprotection et pour lrsquoeacutelaboration de regraveglements approprieacutes
2 Comme les doses auxquelles sont exposeacutes les travailleurs et le public sont si basses la plupart des rapports et des mesures de dose utilisent les termes millisievert (mSv) et microsieverts (Sv) qui eacutequivalent respectivement agrave 11000 et agrave 1100 000 000 de sievert Ces sous-uniteacutes du sievert sont plus pratiques agrave utiliser pour les milieux professionnel et public
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Figure 10 Modegraveles de risques lieacutes aux faibles doses de rayonnement ionisant
43 Comment le rayonnement affecte-t-il les cellules
Lrsquoalteacuteration ou cassure des moleacutecules de lrsquoacide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) est le principal effet du rayonnement sur la santeacute LrsquoADN est une longue chaicircne drsquoacides amineacutes qui contient les informations neacutecessaires au fonctionnement des cellules Le rayonnement peut alteacuterer cette chaicircne Dans ce cas trois pheacutenomegravenes peuvent se produire
1 LrsquoADN se reacutepare correctement Dans ce cas la cellule est correctement reacutepareacutee et continue de fonctionner normalement La moleacutecule drsquoADN subit en permanence des leacutesions agrave chaque seconde de la journeacutee et les cellules ont une aptitude naturelle agrave reacuteparer ces leacutesions
2 La leacutesion de lrsquoADN est trop grave et la cellule meurt (effets deacuteterministes) Si lrsquoADN ou drsquoautres eacuteleacutements essentiels de la cellule reccediloivent une forte dose de rayonnement la cellule peut soit mourir soit ecirctre leacuteseacutee au point de ne plus pouvoir se reacutegeacuteneacuterer Si ce pheacutenomegravene touche un grand nombre de cellules dans un tissu ou un organe les effets preacutecoces du rayonnement peuvent se manifester Il srsquoagit des effets deacuteterministes dont la graviteacute varie selon la dose de rayonnement reccedilue Ils peuvent se traduire par des brucirclures des cataractes et dans des cas extrecircmes la mort
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Les premiegraveres preuves des effets deacuteterministes du rayonnement ont eacuteteacute observeacutees chez les premiers chercheurs et utilisateurs du rayonnement Ceux-ci ont preacutesenteacute des leacutesions seacutevegraveres agrave la peau et aux mains en raison drsquoune exposition agrave une dose excessive de rayonnement Plus reacutecemment les mecircmes pheacutenomegravenes ont eacuteteacute observeacutes apregraves lrsquoaccident de la centrale nucleacuteaire de Tchernobyl en 1986 au cours duquel plus de 130 travailleurs et pompiers ont reccedilu de fortes doses de rayonnement (800 agrave 16 000 mSv) et ont preacutesenteacute par la suite la maladie des rayons Deux des personnes exposeacutees sont deacuteceacutedeacutees quelques jours apregraves lrsquoexposition Plus de 30 travailleurs et pompiers sont deacuteceacutedeacutes dans les trois mois qui ont suivi lrsquoaccident
La CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation internationaux disposent de mesures y compris des limites de dose tregraves strictes et des bases de donneacutees permettant le suivi des sources radioactives pour atteacutenuer les risques susceptibles de peser sur les membres du public ou les travailleurs exposeacutes agrave des doses de rayonnement suffisamment eacuteleveacutees pour occasionner des effets deacuteterministes La CCSN dispose eacutegalement de regraveglements tregraves stricts pour la manipulation des substances et des dispositifs nucleacuteaires au Canada
3 La cellule se reacutepare mal mais continue de vivre (effets stochastiques) Dans certains cas une partie de lrsquoADN (voir la figure 11) de la cellule peut ecirctre leacuteseacutee par le rayonnement et ne pourra peut-ecirctre pas se reacuteparer par elle-mecircme Celle-ci peut continuer de vivre et mecircme de se reproduire Toutefois au cours de ce processus les erreurs qui nrsquoont pas eacuteteacute corrigeacutees dans le brin drsquoADN seront aussi preacutesentes dans les cellules qui descendent drsquoune cellule et cela peut perturber leur fonctionnement La probabiliteacute de ce type drsquoeffets indeacutesirables est proportionnelle agrave la dose et porte le nom drsquo laquo effet stochastique raquo Avec les effets stochastiques la probabiliteacute des effets augmente agrave mesure que la dose augmente Toutefois le moment ougrave les effets surviendront et leur graviteacute sont indeacutependants de la dose
Figure 11 Brin drsquoADN
Les dommages agrave lrsquoADN se produisent constamment dans le corps humain En effet nous sommes exposeacutes agrave environ 15 000 eacuteveacutenements de ce type qui nrsquoentraicircnent pas la mort des cellules chaque seconde Parfois la structure de la cellule change parce qursquoelle se reacutepare mal Cette alteacuteration peut nrsquoavoir aucun effet ou lrsquoeffet en question peut se manifester plus tard dans la vie Un cancer ou des effets heacutereacuteditaires peuvent ou non survenir
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Les dommages geacuteneacutetiques surviennent lorsque lrsquoADN des cellules des spermatozoiumldes ou des ovules est endommageacute Cela provoque lrsquoeacutemergence drsquoune anomalie qui est transmise drsquoune geacuteneacuteration agrave lrsquoautre Drsquoapregraves les eacutetudes meneacutees sur les animaux comme sur les mouches des fruits par Hermann J Muller en 1926 lrsquoexposition au rayonnement cause des mutations geacuteneacutetiques Toutefois agrave ce jour aucun effet geacuteneacutetique connu nrsquoa eacuteteacute observeacute chez les ecirctres humains par suite drsquoune exposition au rayonnement Il srsquoagit drsquoeacutetudes qui ont porteacute sur 30 000 enfants de survivants des bombardements atomiques sur Hiroshima et Nagasaki au Japon en 1945 (BEIR VII)
Le tableau 3 fait la synthegravese des effets possibles sur la santeacute qui sont relieacutes agrave des doses de rayonnement donneacutees Les limites de dose ont aussi eacuteteacute ajouteacutees pour montrer comment elles protegravegent les travailleurs et la population des dangers
Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
Dose Limite ou effet sur la santeacute
Plus de 5 000 mSv
Dose pouvant causer la mort si elle est reccedilue en une seule fois
1 000 mSv Dose pouvant occasionner les symptocircmes de la maladie des rayons (fatigue et nauseacutees) si elle est reccedilue au cours drsquoune peacuteriode de
24 heures
100 mSv Dose aigueuml la plus petite connue pouvant causer lrsquoapparition de cancers
30 agrave 100 mSv Dose de rayonnement reccedilue lors drsquoune tomographie axiale informatiseacutee du corps entier
50 mSv Limite de dose de rayonnement annuelle pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire
18 mSv Dose annuelle moyenne due au rayonnement de fond au Canada
1 mSv Limite de dose annuelle pour les membres du public au Canada
01 agrave 012 mSv
Dose reccedilue lors drsquoune radiographie des poumons
001 mSv Dose reccedilue lors drsquoune radiographie dentaire
001 mSv Dose annuelle moyenne reacutesultant des voyages en avion
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5 Doses de rayonnement
Pour les besoins de la radioprotection diffeacuterentes grandeurs de dose ont eacuteteacute deacutefinies dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace Les sections 51 agrave 53 deacutecrivent respectivement ces types de dose La figure 12 preacutesente un aperccedilu du lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee
Figure 12 Lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee
La section 54 preacutesente des doses de rayonnements repreacutesentatives qui pourraient ecirctre attendues selon divers sceacutenarios et la section 55 traite des limites de doses eacutetablies par la CCSN
51 Dose absorbeacutee
Lorsque le rayonnement ionisant peacutenegravetre dans le corps humain ou dans la matiegravere il leur communique de lrsquoeacutenergie Lrsquoeacutenergie absorbeacutee par suite de lrsquoexposition au rayonnement porte le nom de dose absorbeacutee La dose absorbeacutee se mesure gracircce agrave une uniteacute appeleacutee le gray (Gy) Un Gray correspond agrave une eacutenergie deacuteposeacutee drsquoun joule dans un kilogramme de matiegravere
52 Dose eacutequivalente
Lorsque le rayonnement est absorbeacute par une matiegravere vivante on peut parfois observer un effet biologique Tous les rayonnements ne produisent pas le mecircme effet biologique pour une mecircme dose absorbeacutee Lrsquoeffet deacutepend du type de rayonnement (alpha becircta gamma etc) Ainsi 1 Gy de rayonnement alpha est plus nocif pour les tissus humains que 1 Gy de rayonnement becircta Pour obtenir la dose eacutequivalente il faut multiplier la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique (wR) speacutecifique Pour exprimer cet effet on utilise alors un facteur de pondeacuteration radiologique (wR) pour mettre en eacutequivalence les diffeacuterents types de rayonnement et leur efficaciteacute biologique respective Cette dose eacutequivalente est exprimeacutee en sievert (Sv) Autrement dit 1 Sv de rayonnement alpha possegravede les mecircmes effets biologiques que 1 Sv de rayonnement becircta En drsquoautres mots la dose eacutequivalente permet drsquoobtenir une uniteacute qui rend compte du degreacute de nociviteacute de diffeacuterents types de rayonnement
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53 Dose efficace
Les diffeacuterents tissus et organes preacutesentent une sensibiliteacute diffeacuterente au rayonnement (voir la figure 13) Par exemple la moelle osseuse est beaucoup plus radiosensible que les tissus musculaires ou nerveux Pour obtenir une indication de lrsquoeffet de lrsquoexposition sur la santeacute geacuteneacuterale la dose eacutequivalente peut ecirctre multiplieacutee par un facteur de pondeacuteration tissulaire (wT) lieacute au risque pour un tissu ou organe particulier Cette multiplication donne la dose efficace absorbeacutee par le corps Lrsquouniteacute utiliseacutee pour exprimer la dose efficace est eacutegalement le sievert
Figure 13 Facteurs de pondeacuteration tissulaire
Source Regraveglement sur la radioprotection
Agrave titre drsquoexemple si lrsquoestomac et la vessie drsquoun sujet sont exposeacutes seacutepareacutement au rayonnement et que les doses eacutequivalentes aux tissus soient respectivement de 100 et 70 mSv la dose efficace sera calculeacutee comme suit (100 mSv x 012) + (70 mSv x 005) = 155 mSv Le risque drsquoeffets nocifs lieacutes agrave lrsquoexposition au rayonnement eacutequivaut agrave 155 mSv reccedilus de faccedilon homogegravene par le corps entier
54 Doses typiques de rayonnement
541 Rayonnement naturel
Au niveau mondial la dose efficace moyenne totale provenant du rayonnement naturel est de lrsquoordre de 24 mSv par an Au Canada la dose efficace moyenne se chiffre agrave 18 mSv (voir le tableau 4 et la figure 15) Tel que speacutecifieacute agrave la section 3 la dose peut deacutependre de la source de rayonnement
bull Rayonnement cosmique Les reacutegions de haute altitude reccediloivent plus de rayonnement cosmique Selon une eacutetude reacutecente de Santeacute Canada la dose efficace annuelle provenant du rayonnement cosmique reccedilue par les habitants de Vancouver en Colombie-Britannique qui est situeacutee au niveau de la mer est de lrsquoordre de 030 mSv Par contre une personne qui vivrait au sommet du mont Lorne au Yukon agrave une altitude de 2 000 m recevrait une dose annuelle drsquoenviron 084 mSv Les voyages aeacuteriens augmentent eacutegalement lrsquoexposition au rayonnement cosmique de 001 mSv par Canadien par an La figure 14 montre agrave quel point les niveaux de
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rayonnement cosmique varient avec des eacuteleacutevations au-dessus du niveau de la mer et en fonction de la longitude et de la latitude
Figure 14 Dose efficace annuelle pour lrsquoexteacuterieur provenant du rayonnement cosmique en Ameacuterique du Nord (en microsieverts)
Source Gratsky et al 2004
bull Rayonnement terrestre Les sols contiennent eacutegalement des sources naturelles de rayonnement et les reacutegions dont les sols sont riches en uranium reccediloivent plus de rayonnement eacutemis par les sols La dose efficace moyenne de rayonnement eacutemis par les sols (et les mateacuteriaux de construction provenant de ces sols) est de lrsquoordre de 05 mSv par an Toutefois cette dose varie selon lrsquoemplacement geacuteographique et la geacuteologie et peut atteindre 260 mSv dans le Nord de lrsquoIran ou 90 mSv au Nigeacuteria Au Canada la dose annuelle la plus eacuteleveacutee serait selon les estimations de lrsquoordre de 23 mSv et concerne les Territoires du Nord-Ouest
bull Inhalation La croucircte terrestre produit du radon qui est preacutesent dans lrsquoair que nous respirons Le radon donne lieu agrave quatre produits de deacutesinteacutegration qui irradient les poumons en cas drsquoinhalation Agrave lrsquoeacutechelle mondiale la dose efficace annuelle moyenne de rayonnement par le radon est drsquoenviron 13 mSv Une reacutecente eacutetude de Santeacute Canada sur le radon dans les habitations a reacuteveacuteleacute que les niveaux de radon dans 93 des foyers canadiens sont en dessous de la ligne directrice canadienne actuelle de 200 Bqmsup3
bull Ingestion Enfin il existe plusieurs sources de rayonnement naturelles qui peacutenegravetrent dans nos organismes que ce soit par les aliments que nous ingeacuterons lrsquoair que nous respirons et lrsquoeau que nous buvons Le potassium 40 est la principale source drsquoirradiation interne (exception faite des produits de filiation du radon) La dose efficace moyenne provenant de ces sources est drsquoenviron 03 mSv par an
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Tableau 4 Dose efficace moyenne dans certaines villes canadiennes compareacutee agrave la moyenne mondiale
Source de rayonnement
Moyenne mondiale1
(mSv) Canada2
(mSv) Toronto2
(mSv) Winnipeg2
(mSv) Rayonnement cosmique 04 03 03 03 Irradiation interne 03 03 03 03 Exposition due agrave lrsquoinhalation 13 09 08 32 Irradiation externe 05 02 02 02 Total 24 18 16 40
1 UNSCEAR 2010 2 Grasty et LaMarre 2004
Figure 15 Doses provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Doses moyennes provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Rayonnement
Rayonnement terrestre
cosmique
Inhalation
Ingestion
03 mSv 03 mSv
02 m Sv
09 mSv
542 Les sources artificielles de rayonnement
Les sources artificielles de rayonnement (reacutesultant des activiteacutes commerciales et industrielles) repreacutesentent environ 02 microSv de notre exposition annuelle au rayonnement Les rayons X et autres interventions meacutedicales diagnostiques et theacuterapeutiques (voir le tableau 5) repreacutesentent environ 12 mSv par an (UNSCEAR 2000) Les produits de grande consommation comme le tabac et les deacutetecteurs de fumeacutee repreacutesentent 01 mSv de notre exposition annuelle au rayonnement
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Tableau 5 Doses aux organes typiques selon le type drsquoexamen radiologique
Type drsquoexamen Organe Dose (mSv) Radiographie dentaire1 Cerveau 001 Radiographie de la poitrine1 Poumons 01 Mammographie de deacutepistage2 Seins 3 Tomodensitomeacutetrie abdominale (adulte)2 Estomac 10 Tomodensitomeacutetrie abdominale (neacuteonatale)2 Estomac 20
1 National Council on Radiation Protection and Measurements (NCPR) 2009 2 Brenner et Hall 2007
Globalement le rayonnement naturel repreacutesente approximativement 60 de la dose annuelle agrave laquelle nous sommes exposeacutes Les interventions meacutedicales repreacutesentent approximativement 40 de cette dose annuelle
Il nrsquoy a pas de diffeacuterence dans les effets causeacutes par le rayonnement naturel ou artificiel
55 Limites de dose
La CCSN eacutetablit les limites de dose pour les travailleurs canadiens et la population Elle le fait en suivant les recommandations de la CIPR qui se compose de scientifiques eacuteminents et de plusieurs grands speacutecialistes de la radioprotection Ces regraveglements srsquoinspirent aussi de la plupart des normes et recommandations de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA)
Au Canada lrsquoapplication des regraveglements normes et pratiques mis en place pour proteacuteger les membres du public et les travailleurs des sources de rayonnement qui ne sont pas reacuteglementeacutees par la CCSN est du ressort de Santeacute Canada de Ressources humaines et Deacuteveloppement des compeacutetences Canada du ministegravere de la Deacutefense nationale et des gouvernements provinciaux et territoriaux
Par ailleurs le Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial (CRFPT) eacutelabore des lignes directrices concernant le rayonnement ionisant et non ionisant et srsquoemploie agrave harmoniser les regraveglements relatifs agrave la radioprotection agrave la grandeur du Canada Copreacutesideacute par la CCSN Santeacute Canada et les provinces le CRFPT est une tribune nationale pour les questions de radioprotection
Pour les personnes qui exploitent lrsquoeacutenergie nucleacuteaire ou travaillent avec celle-ci la limite de dose reacuteglementeacutee est fixeacutee en dessous de la limite infeacuterieure de ce qui est consideacutereacute comme une exposition inacceptable Par exemple les limites de dose efficace pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire est de 50 mSv par an et de 100 mSv sur 5 ans Il nrsquoa pas eacuteteacute deacutemontreacute que lrsquoexposition agrave du rayonnement infeacuterieur agrave une dose aigueuml drsquoenviron 100 mSv nrsquoaugmente pas le risque drsquoeffets sur la santeacute comme le cancer
De plus les titulaires de permis doivent veiller agrave ce que toutes les doses respectent le principe ALARA (voir la figure 16)
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Figure 16 Cadre de la limite de dose de rayonnement
Les rapports et les controcircles reacuteguliers deacutemontrent que la moyenne annuelle des doses aux travailleurs des installations nucleacuteaires canadiennes est de lrsquoordre de 1 agrave 2 mSv par anneacutee (voir la figure 17)
Figure 17 Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type drsquoinstallation
Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type dinstallation
0
05
1
15
2
25
3
35
4
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(mSv
)
Centrales Mines et Raff ineries Installations Installations Installations Meacutedecine Industrie et Acceacuteleacuterateurs nucleacuteaires usines de duranium de fabrication de recherche de production recherche de particules
concentration de combustile et de de sources duranium production de lumineuses au
radio-isotopes tritium
Peut inclure lrsquoexposition aux rayons X Source Fichier dosimeacutetrique national du Canada (Santeacute Canada) ndash Drsquoapregraves les donneacutees publieacutees les plus reacutecentes
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Au Canada la limite de dose efficace pour le public est de 1 mSv au cours drsquoune anneacutee civile Les rapports et les controcircles reacuteguliers montrent que les doses efficaces annuelles auxquelles les membres du public sont exposeacutes dans le cadre des activiteacutes reacuteglementeacutees par la CCSN varient entre 0001 et 0092 mSv par an Le tableau 6 preacutesente la dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant drsquoeacutemissions dans lrsquoair et dans lrsquoeau provenant de diverses installations autoriseacutees de la CCSN par anneacutee Les doses reccedilues reacutesultant drsquoeacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques nrsquoont pas eacuteteacute additionneacutees pour Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) aux Laboratoires de Chalk River parce que ces doses correspondaient agrave diffeacuterents individus exposeacutes repreacutesentatifs provenant de diffeacuterentes populations
Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
Installation Dose annuelle maximale (mSv) pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
2006 2007 2008 2009 2010
Centrales nucleacuteaires
Point Lepreau 00006 00007 00018 00004 00002
Gentilly-2 00007 00009 00006 00012 00010
Darlington 00011 00014 00013 00007 00006
Pickering 00028 00026 00041 00018 00010
Bruce 00025 00021 00027 00044 00029
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions atmospheacuteriques)
0081 0073 0092 0045 0032
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions aquatiques)
0027 0014 0013 00011 00004
Source Rapports des titulaires de permis et donneacutees de surveillance de lrsquoenvironnement soumises agrave la CCSN
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6 Reacuteglementation des radiations
La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire (CCSN) reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de preacuteserver la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de mettre en œuvre les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Le mandat de la CCSN inclut aussi la diffusion de renseignements objectifs de nature scientifique technique et reacuteglementaire agrave lrsquointention de la population
En tant qursquoorganisme de reacuteglementation nucleacuteaire du Canada la CCSN surveille toutes les installations nucleacuteaires et les activiteacutes et applications lieacutees au nucleacuteaire En font partie les centrales nucleacuteaires les mines et usines de concentration drsquouranium les installations de traitement et de recherche les installations de gestion des deacutechets radioactifs les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement utiliseacutes agrave des fins meacutedicales et industrielles
La CCSN dispose drsquoun cadre de deacutelivrance de permis et de veacuterification de la conformiteacute visant agrave assurer que toute personne qui utilise possegravede ou stocke des substances nucleacuteaires et des appareils agrave rayonnement est en conformiteacute avec un permis et a mis en place des dispositions de sucircreteacute et de seacutecuriteacute approprieacutees Au fil des ans ces exigences reacuteglementaires ont eacuteteacute renforceacutees suite agrave lrsquoameacutelioration des connaissances sur les effets du rayonnement
61 Protection des Canadiens
Toutes les installations et activiteacutes nucleacuteaires au Canada sont reacutegies par la Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires (LSRN) qui est entreacutee en vigueur en mai 2000 en remplacement de lrsquoancienne Loi sur le controcircle de lrsquoeacutenergie atomique La LSRN et ses regraveglements sont conccedilus pour proteacuteger le public les personnes qui travaillent dans le secteur nucleacuteaire et notre environnement Le rocircle de la CCSN est de srsquoassurer que la LSRN et ses regraveglements sont respecteacutes
La CCSN collabore avec les organismes provinciaux et territoriaux de reacuteglementation en matiegravere de protection de lrsquoenvironnement et de radioprotection De nombreux autres organismes feacutedeacuteraux jouent eacutegalement un rocircle dans la protection des Canadiens la CCSN collabore avec Ressources naturelles Canada Environnement Canada Santeacute Canada Pecircches et Oceacuteans Canada Transports Canada la Deacutefense nationale et les Forces canadiennes et Affaires eacutetrangegraveres et Commerce international Canada pour reacuteglementer les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes
Les normes canadiennes en matiegravere de sucircreteacute nucleacuteaire prennent comme reacutefeacuterence les normes internationales Pour ce faire la CCSN srsquoappuie sur les travaux de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA) et drsquoautres organisations telles que le Comiteacute scientifique des Nations Unies sur les effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) et la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) ainsi que sur ceux de Santeacute Canada et drsquoEnvironnement Canada
Avec la coopeacuteration de ses Eacutetats membres lrsquoAIEA publie plusieurs normes internationales notamment des normes de non-prolifeacuteration nucleacuteaire Les normes de la CCSN et les meilleures pratiques dans ce domaine respectent celles de lrsquoAIEA
Dans le domaine de la non-prolifeacuteration nucleacuteaire la CCSN travaille pour le compte du gouvernement du Canada afin drsquoatteindre deux objectifs assurer aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires de notre pays ne contribuent pas agrave la
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fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou de dispositifs explosifs nucleacuteaires et promouvoir un cadre international de non-prolifeacuteration efficace et plus complet
62 Protection des travailleurs
La CCSN reacuteglemente les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes dans le but de proteacuteger la seacutecuriteacute et la santeacute des travailleurs Les installations nucleacuteaires comprennent les centrales nucleacuteaires les mines et les usines de concentration drsquouranium les installations de fabrication de combustible et les installations qui effectuent le traitement et la recherche Les aspects des activiteacutes reacuteglementeacutees sont la seacutecuriteacute la dosimeacutetrie lrsquoemballage et le transport des substances nucleacuteaires ainsi que lrsquoimportation et lrsquoexportation des substances nucleacuteaires
On estime agrave 40 000 le nombre de travailleurs de lrsquoindustrie nucleacuteaire au Canada et le nombre de personnes exposeacutees au rayonnement chaque jour dans le cadre de leur emploi est beaucoup plus eacuteleveacute Les travailleurs canadiens sont exposeacutes agrave des rayonnements de deux faccedilons ils travaillent avec des sources artificielles de rayonnement (par exemple dans lrsquoindustrie nucleacuteaire les soins de santeacute les eacutetablissements de recherche ou de production) ou bien ils sont exposeacutes agrave des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement naturel (par exemple dans lrsquoindustrie miniegravere dans les eacutequipages drsquoavion et dans la construction)
Le Regraveglement sur la radioprotection canadien fixe des limites srsquoappliquant agrave la quantiteacute de rayonnement agrave laquelle le public et les travailleurs du secteur nucleacuteaire (TSN) peuvent ecirctre exposeacutes Il srsquoagit des laquo limites de dose raquo (voir la section 55) et elles sont fixeacutees en deccedilagrave du seuil auquel on srsquoattend qursquoil y ait des effets neacutefastes sur la santeacute Le Regraveglement exige que les titulaires de permis mettent en œuvre des programmes de radioprotection qui limitent lrsquoexposition des travailleurs aux rayonnements ionisants sous les limites de dose et agrave un niveau aussi bas que possible les facteurs sociaux et eacuteconomiques en preacutesence eacutetant pris en compte (voir la figure 17)
Accident nucleacuteaire survenu agrave Fukushima en 2011
Le 11 mars 2011 un seacuteisme de magnitude 9 suivi drsquoun tsunami deacutevastateur ont frappeacute le Japon laissant derriegravere eux pregraves de 25 000 morts ou disparus un demi-million de reacutesidences deacutetruites ou endommageacutees et 560 km2 inondeacutes
Les reacutepercussions combineacutees du seacuteisme et du tsunami sur la centrale nucleacuteaire de Fukushima-Daiichi ont provoqueacute lrsquoun des pires accidents nucleacuteaires du monde Au cours des heures et des jours qui ont suivi trois des six reacuteacteurs de la centrale ont surchauffeacute et subi des dommages Les travailleurs de la centrale ont braveacute des conditions extraordinaires pour preacutevenir ou retarder les rejets de matiegraveres radioactives au-dessus de la reacutegion environnante et dans la mer Gracircce agrave leurs efforts il a eacuteteacute possible de retarder suffisamment ces rejets pour que la population environnante puisse ecirctre eacutevacueacutee malgreacute les dommages geacuteneacuteraliseacutes subis aux infrastructures locales
Agrave mesure que lrsquoaccident se deacuteroulait la zone drsquoeacutevacuation srsquoest agrandie et les autoriteacutes ont recommandeacute aux habitants drsquoun plus grand secteur de se reacutefugier agrave lrsquointeacuterieur Des mesures de surveillance radiologique eacutetendues et de controcircle de la production et de la distribution alimentaires ont eacuteteacute mises en œuvre Dans le mecircme ordre drsquoideacutee il faudra poursuivre la surveillance et le controcircle des approvisionnements alimentaires et en eau peut-ecirctre pendant de nombreuses anneacutees
Cet accident a pousseacute de nombreux pays agrave eacutevaluer la sucircreteacute de leurs infrastructures nucleacuteaires La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire a entrepris un examen de toutes les grandes installations nucleacuteaires au Canada Cet examen dirigeacute par un groupe de travail multidisciplinaire a permis de confirmer que les installations canadiennes peuvent reacutesister et reacutepondre agrave des eacuteveacutenements externes comme les tremblements de terre Un plan drsquoaction de quatre ans est en cours drsquoeacutelaboration afin de renforcer les deacutefenses et de reacuteduire davantage le risque notamment gracircce agrave lrsquoameacutelioration du Regraveglement sur la radioprotection en vigueur pour y inteacutegrer de nouvelles exigences en cas drsquourgence
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Les installations nucleacuteaires au Canada doivent disposer drsquoun personnel qualifieacute pour effectuer leurs activiteacutes en conformiteacute avec la LSRN et ses regraveglements La CCSN veacuterifie eacutegalement que le personnel travaillant dans le domaine de la radioprotection est capable drsquoexeacutecuter les tacircches preacutevues drsquoapregraves les permis
Surveillance des doses
Tous les titulaires de permis de la CCSN sont tenus de deacuteterminer les doses de rayonnement reccedilues par les travailleurs dans lrsquoexercice de leurs fonctions En outre si lrsquoon srsquoattend agrave ce que les doses efficaces deacutepassent 5 mSv en un an les titulaires de permis sont tenus de recourir agrave des services de dosimeacutetrie autoriseacutes
La CCSN deacutelivre des permis aux services de dosimeacutetrie qui doivent effectuer des mesures de doses exactes et preacutecises Les titulaires de permis de services de dosimeacutetrie sont tenus de deacuteposer de lrsquoinformation reacuteguliegraverement dans le Fichier dosimeacutetrique national (FDN) Le FDN exploiteacute par le Bureau de la radioprotection de Santeacute Canada contient les dossiers de doses de rayonnement provenant de tous les processeurs commerciaux de dosimeacutetrie des installations de production drsquoeacutenergie nucleacuteaire drsquoEacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) et des mines drsquouranium Le registre comprend eacutegalement les dossiers de doses provenant des utilisateurs de rayons X tels que les dentistes les radiologues et les chiropraticiens ainsi que les expositions aux produits de filiation du radon provenant de certaines mines qui ne deacutetiennent pas de permis de la CCSN
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7 Sommaire
Le rayonnement a toujours eacuteteacute preacutesent et il est partout dans notre environnement La vie a eacutevolueacute dans un monde contenant des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement ionisant Nous sommes eacutegalement exposeacutes au rayonnement artificiel provenant de sources telles que les traitements meacutedicaux et les activiteacutes impliquant des matiegraveres radioactives
Les effets du rayonnement sur la santeacute sont bien compris Depuis le deacutebut du 20e siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes agrave fond agrave la fois en laboratoire et sur les populations humaines En raison des risques connus du rayonnement pour la santeacute il doit ecirctre utiliseacute avec prudence et strictement controcircleacute Un eacutequilibre doit ecirctre trouveacute entre les avantages du rayonnement pour la socieacuteteacute et les risques que le rayonnement pose pour les personnes la santeacute et lrsquoenvironnement
La CCSN reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de proteacuteger la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de respecter les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Elle deacutefinit eacutegalement des limites de dose pour empecirccher que les travailleurs et le public ne soient soumis agrave une exposition excessive au rayonnement
La compreacutehension des risques que pose le rayonnement aide la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation agrave fixer les limites de dose et agrave eacutetablir des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave des niveaux sucircrs Les titulaires de permis sont tenus de maintenir toutes les doses de rayonnement agrave des niveaux ALARA Des programmes de surveillance du rayonnement sont en place agrave proximiteacute des centrales nucleacuteaires et drsquoautres installations nucleacuteaires agrave travers le Canada pour proteacuteger les personnes et lrsquoenvironnement contre les effets potentiels du rayonnement
Des programmes gouvernementaux et de lrsquoindustrie mesurent systeacutematiquement les niveaux de radioactiviteacute dans lrsquoair lrsquoeau potable les eaux de surface le sol et les aliments Gracircce agrave ces donneacutees la CCSN peut veacuterifier que les normes sont respecteacutees eacutevaluer lrsquoefficaciteacute des controcircles et deacuteterminer les tendances environnementales
Depuis plus de 65 ans le Canada deacutetient un dossier de sucircreteacute nucleacuteaire reconnu au niveau international La CCSN est fiegravere drsquoavoir contribueacute agrave ce dossier de sucircreteacute en assurant une surveillance reacuteglementaire solide Les Canadiens peuvent ecirctre assureacutes que la CCSN continuera de surveiller avec vigilance la sucircreteacute de lrsquoindustrie nucleacuteaire canadienne de sorte que la santeacute et la sucircreteacute ne soient jamais compromises
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Glossaire
Acide amineacute Les eacuteleacutements constitutifs des proteacuteines Il srsquoagit de moleacutecules organiques contenant un groupement amine (NH2) et un groupe carboxyle (COOH)
Acide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) Le composeacute moleacuteculaire dans le noyau drsquoune cellule qui forme le modegravele de la structure et du fonctionnement de la cellule
Activiteacute Rythme auquel se produisent les deacutesinteacutegrations dans une matiegravere radioactive par uniteacute de temps Utiliseacutee comme mesure de la quantiteacute de radionucleacuteides preacutesents Uniteacute Becquerel symbole Bq 1 Bq = une deacutesinteacutegration par seconde
ALARA Un principe drsquooptimisation de la protection utiliseacute pour srsquoassurer que les limites de doses reccedilues au niveau individuel au travail et par le public soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux Ce concept ne deacutesigne pas la limite de dose il srsquoagit drsquoun processus qui permet de maintenir les niveaux de dose bas
Appareil agrave rayonnement Tel que deacutefini dans le Regraveglement sur les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement a) un appareil contenant une substance nucleacuteaire en une quantiteacute supeacuterieure agrave la quantiteacute drsquoexemption et permettant son utilisation pour ses proprieacuteteacutes de rayonnement et b) un appareil contenant un composeacute lumineux au radium
Atome Uniteacute de matiegravere formeacutee drsquoun noyau unique autour duquel gravitent plusieurs eacutelectrons et dont le nombre est eacutegal agrave celui des protons dans le noyau Lrsquoatome est la plus petite partie drsquoun eacuteleacutement pouvant se combiner chimiquement avec drsquoautres atomes Tous les atomes autres que lrsquohydrogegravene 1 ont des neutrons dans le noyau
Becquerel Uniteacute SI de mesure de lrsquoactiviteacute drsquoune substance radioactive Le becquerel remplace le curie (Ci) qui nrsquoest pas une uniteacute SI Son symbole est Bq Il correspond agrave une deacutesinteacutegration nucleacuteaire par seconde 1 Bq = 27 pCi (27 times 10ndash11 Ci) et 1 Ci = 37 times 1010 Bq (Voir aussi laquo SI raquo)
Cancer Un grand nombre de maladies causeacutees par la division effreacuteneacutee de cellules anormales
Capture des eacutelectrons Processus de deacutesinteacutegration radioactive au terme duquel un eacutelectron en orbite est captureacute par le noyau et fusionne avec ce dernier Apregraves ce processus la masse reste inchangeacutee mais le numeacutero atomique diminue drsquoun facteur de un car un proton est converti en neutron
Capture des neutrons ou capture neutronique Type de reacuteaction nucleacuteaire au terme de laquelle un noyau atomique srsquoempare drsquoun neutron libre et fusionne avec lui pour former un noyau plus lourd Les neutrons peuvent reacuteagir avec un noyau atomique de plusieurs maniegraveres chacune aboutissant agrave un produit diffeacuterent
Cataracte Affection qui survient lorsque le cristallin normalement transparent de lrsquoœil se trouble ou srsquoopacifie et cause une vision trouble qursquoil nrsquoest pas possible de corriger par des verres correcteurs ordinaires Le facteur le plus important de la formation de cataractes est le vieillissement mais il existe des facteurs additionnels comme le tabagisme le diabegravete lrsquoexposition excessive au soleil et le rayonnement
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Cellule La plus petite uniteacute structurelle et fonctionnelle de tous les organismes vivants connus
Deacutesinteacutegration (radioactive) Transformation drsquoun nucleacuteide radioactif en un nucleacuteide diffeacuterent (ou plusieurs nucleacuteides diffeacuterents) par eacutemission spontaneacutee de rayonnement tels que des rayonnements alpha becircta ou gamma ou par capture des eacutelectrons Il en reacutesulte un noyau plus stable et moins chargeacute en eacutenergie Chaque processus de deacutesinteacutegration a une peacuteriode radioactive deacutefinie
Deuteacuterium Un isotope drsquohydrogegravene avec un proton et un neutron dans le noyau
Dose Terme geacuteneacuteral utiliseacute pour deacutesigner la quantiteacute drsquoeacutenergie provenant de rayonnement ionisant absorbeacutee par les tissus La dose absorbeacutee est mesureacutee en grays (Gy) ougrave 1 gray eacutequivaut agrave 1 joule par kilogramme Voir aussi dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace
Dose absorbeacutee Quantiteacute drsquoeacutenergie absorbeacutee par la matiegravere irradieacutee par uniteacute de masse Cela reflegravete la quantiteacute drsquoeacutenergie deacuteposeacutee par du rayonnement ionisant lors de son passage agrave travers un milieu (comme lrsquoair lrsquoeau ou du tissu vivant) Uniteacute gray Symbole Gy
Dose aigueuml Exposition reccedilue pendant une courte dureacutee (heures ou jours) Lrsquoadjectif laquo aigueuml raquo deacutesigne uniquement la dureacutee de lrsquoexposition et non lrsquointensiteacute des doses concerneacutees
Dose chronique Exposition persistante (en termes de mois ou drsquoanneacutees) Lrsquoadjectif laquo chronique raquo se rapporte uniquement agrave la dureacutee de lrsquoexposition et non agrave lrsquointensiteacute des doses
Dose efficace Mesure de dose visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du deacutetriment radiologique pouvant reacutesulter de la dose Elle repreacutesente la somme des produits des doses eacutequivalentes aux tissus multiplieacutees par leurs facteurs de pondeacuteration tissulaires respectifs Uniteacute sievert (Sv)
Dose eacutequivalente Mesure de la dose au tissu ou agrave lrsquoorgane visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du dommage causeacute Obtenue en multipliant la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique pour tenir compte de lrsquoefficaciteacute biologique de diffeacuterents rayonnements agrave causer des dommages au tissu ou agrave lrsquoorgane consideacutereacute Uniteacute sievert (Sv)
Dosimegravetre Dispositif porteacute par une personne pour mesurer une dose de rayonnement ionisant
Dosimeacutetrie Sous-speacutecialiteacute scientifique de la radioprotection et de la physique meacutedicale centreacutee sur le calcul et lrsquoenregistrement des doses internes et externes provenant du rayonnement ionisant
Eau leacutegegravere Eau ordinaire composeacutee de moleacutecules ayant deux atomes drsquohydrogegravene et un atome drsquooxygegravene (H20) Diffeacuterente de lrsquoeau lourde qui est composeacutee de moleacutecules ayant un atome drsquohydrogegravene un atome de deuteacuterium (D) et un atome drsquooxygegravene (HDO)
Eau lourde Eau contenant une teneur eacuteleveacutee de moleacutecules avec des atomes de deuteacuterium (hydrogegravene lourd) Dans certains reacuteacteurs lrsquoeau lourde est utiliseacutee comme modeacuterateur parce qursquoelle ralentit les neutrons avec efficaciteacute et aussi parce qursquoelle a une faible probabiliteacute drsquoabsorber les neutrons
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Eau tritieacutee Lrsquoeau tritieacutee (HTO) est une moleacutecule drsquoeau dans laquelle une ou deux moleacutecules drsquohydrogegravene ont eacuteteacute remplaceacutees par un atome de tritium
Effets deacuteterministes Changements dans les cellules et les tissus qui se produiront certainement apregraves une dose aigueuml de rayonnement (agrave un niveau de dose supeacuterieur agrave au moins 1 000 mSv) en deccedilagrave duquel lrsquoeffet du rayonnement nrsquoest pas deacutetecteacute La graviteacute des effets sanitaires (eacuterythegraveme cutaneacute brucirclures et chute des cheveux) augmente avec la dose reccedilue
Effets stochastiques Terme utiliseacute pour deacutesigner les effets sanitaires du rayonnement (tels que le cancer ou les maladies heacutereacuteditaires) preacutesentant un risque statistique Pour ces maladies la probabiliteacute drsquoapparition augmente proportionnellement agrave la dose de rayonnement reccedilue plus la dose est eacuteleveacutee plus la probabiliteacute drsquoapparition est grande La graviteacute des effets nrsquoest pas proportionnelle agrave la dose
Efficaciteacute biologique relative Mesure relative de lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents types de rayonnements agrave provoquer un effet sanitaire preacuteciseacute exprimeacutee comme le rapport inverse des doses absorbeacutees de deux types de rayonnement diffeacuterents qui produiraient un effet biologique donneacute de mecircme intensiteacute
Eacutelectron Particule eacuteleacutementaire stable posseacutedant une charge eacutelectrique neacutegative de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 91 x 10-31 kg
Eacutelectron-volt (eV) Uniteacute drsquoeacutenergie eacutequivalente agrave environ 16 x 10-19 joules
Eacuteleacutement Types drsquoatomes speacutecifiques ayant le mecircme nombre de protons dans leur noyau et par conseacutequent le mecircme numeacutero atomique Le nombre de neutrons peut diffeacuterer
Eacutemission de positrons Type de deacutesinteacutegration radioactive dans laquelle un proton est transformeacute en neutron ce qui eacutemet un positron Dans ces cas lorsque le rapport neutrons-protons est trop faible et que lrsquoeacutemission de particules alpha nrsquoest pas possible sur le plan eacutenergeacutetique le noyau peut dans certaines conditions atteindre la stabiliteacute en eacutemettant un positron
Eacutenergie Grandeur physique qui deacutecrit la quantiteacute de travail qui peut ecirctre effectueacutee par une force donneacutee ougrave la masse-eacutenergie est conserveacutee Il existe diffeacuterentes formes drsquoeacutenergie eacutenergie cineacutetique potentielle thermique gravitationnelle acoustique lumineuse eacutelastique nucleacuteaire et eacutelectromagneacutetique
Eacutepideacutemiologie Eacutetude de la distribution et des eacuteleacutements deacuteterminants des maladies dans les populations humaines Elle sert de base pour la santeacute publique et la meacutedecine preacuteventive et elle est fondeacutee sur des observations plutocirct que sur des expeacuteriences
Essai biologique Toute proceacutedure utiliseacutee pour deacuteterminer la nature lrsquoactiviteacute lrsquoemplacement ou la reacutetention de radionucleacuteides dans lrsquoorganisme par des mesures directes (in vivo) ou par des analyses de matiegraveres excreacuteteacutees ou autrement eacutelimineacutees par lrsquoorganisme (in vitro)
Facteur de pondeacuteration radiologique Nombre par lequel il faut multiplier la dose absorbeacutee dans un tissu ou un organe pour deacuteterminer lrsquoefficaciteacute biologique relative du rayonnement agrave induire des effets stochastiques agrave de faibles doses le reacutesultat eacutetant la dose eacutequivalente
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Facteur de pondeacuteration tissulaire Facteur pour lequel la dose eacutequivalente est pondeacutereacutee aux fins de la deacutetermination de la dose efficace Le facteur de pondeacuteration tissulaire pour un organe ou un tissu repreacutesente la contribution relative de cet organe ou de ce tissu au preacutejudice total causeacute par les effets de lrsquoirradiation uniforme du corps entier
Fission ou fission nucleacuteaire Division drsquoun noyau lourd en deux morceaux (ou rarement plusieurs) avec des masses drsquoampleur eacutequivalente accompagneacutee geacuteneacuteralement de lrsquoeacutemission de neutrons et de rayonnement gamma
Gray (Gy) Uniteacute du SI de la dose absorbeacutee Uniteacute 1 joulekilogramme mais a un usage restreint
In vitro Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience reacutealiseacutee en dehors drsquoun organisme vivant dans un environnement controcircleacute comme dans une eacuteprouvette ou une boicircte de Peacutetri Du latin laquo dans le verre raquo
In vivo Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience portant sur un organisme vivant complet par opposition agrave un organisme partiel ou mort ou un environnement controcircleacute in vitro Latin pour laquo dans le vivant raquo
Ion Atome moleacutecule ou fragment de moleacutecule ayant acquis une charge eacutelectrique suite agrave la perte ou au gain drsquoun ou plusieurs eacutelectrons
Isotopes Deux ou plusieurs formes drsquoun eacuteleacutement donneacute qui ont des numeacuteros atomiques identiques (le mecircme nombre de protons dans leur noyau) et la mecircme ou les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques mais avec des masses atomiques diffeacuterentes (diffeacuterents nombres de neutrons dans leur noyau) et des proprieacuteteacutes physiques distinctes Par exemple lrsquouranium a 16 isotopes diffeacuterents soit U-234 U-235 U-236 U-238 etc
Leuceacutemie Cancer des globules blancs (leucocytes)
Limites de dose Limites de dose efficace et eacutequivalente preacutevues par le Regraveglement sur la radioprotection Ces limites sont en place pour reacuteduire au minimum le risque drsquoeffets nocifs pour la santeacute causeacutes par lrsquoexposition aux rayonnements associeacutee agrave des activiteacutes autoriseacutees par la CCSN
Maladie des rayons Ensemble de symptocircmes caracteacuterisant les radioleacutesions qui reacutesultent drsquoune exposition excessive de lrsquoensemble du corps (ou drsquoune grande partie de celui-ci) au rayonnement ionisant Les premiers de ces symptocircmes sont des nauseacutees de la fatigue des vomissements et la diarrheacutee qui peuvent ecirctre suivis par la perte de cheveux des heacutemorragies lrsquoinflammation de la bouche et de la gorge et une perte geacuteneacuterale drsquoeacutenergie
Masse ou masse atomique Masse drsquoun isotope drsquoun eacuteleacutement exprimeacutee en uniteacutes de masse atomique deacutefinie par un douziegraveme de la masse drsquoun atome de carbone 12 Une masse atomique de 1 eacutequivaut agrave environ 166 x 10-27 kg
Microsievert Un millioniegraveme de sievert (voir sievert) Symbole μSv
Millisievert Un milliegraveme de sievert (voir sievert) Symbole mSv
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Modegravele lineacuteaire sans seuil Modegravele dose-reacuteponse baseacute sur lrsquohypothegravese selon laquelle dans la gamme des faibles doses les doses de rayonnement supeacuterieures agrave zeacutero augmentent le risque de cancers etou de maladies heacutereacuteditaires drsquoune maniegravere proportionnelle simple
Modeacuterateur Matiegravere telle que lrsquoeau ordinaire ou lrsquoeau lourde qui est utiliseacutee dans un reacuteacteur pour ralentir la vitesse eacuteleveacutee des neutrons ce qui accroicirct la probabiliteacute qursquoune fission survienne
Moleacutecule Groupe drsquoatomes lieacutes chimiquement les uns aux autres
Mutation Changement chimique de lrsquoADN dans le noyau drsquoune cellule Les mutations survenant dans les cellules des spermatozoiumldes ou des ovules ou leurs preacutecurseurs peuvent avoir des effets heacutereacuteditaires chez les enfants ou les geacuteneacuterations futures Les mutations dans les cellules somatiques (cellules non reproductrices) peuvent eacutegalement favoriser lrsquoapparition du cancer
Neutron Particule eacuteleacutementaire du noyau de lrsquoatome (acirc lrsquoexception de lrsquohydrogegravene) et dont la masse est similaire agrave celle drsquoun proton soit de lrsquoordre de 16 x 10-27 kg
Nombre de masse Nombre de neutrons et de protons dans le noyau drsquoun atome
Non-prolifeacuteration nucleacuteaire Effets deacuteployeacutes pour preacutevenir la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires et de dispositifs nucleacuteaires explosifs La CCSN est responsable de la mise en œuvre de la politique de non-prolifeacuteration nucleacuteaire du Canada qui contient deux objectifs de large porteacutee et de longue date
1 garantir aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires du Canada ne contribuent pas agrave la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou drsquoautres dispositifs nucleacuteaires explosifs
2 promouvoir un reacutegime international de non-prolifeacuteration plus efficace et plus complet
Noyau (drsquoun atome) Partie centrale drsquoun atome chargeacutee positivement contenant des protons et des neutrons Le nombre total de protons et de neutrons srsquoappelle le nombre de masse
Nucleacuteide Un terme geacuteneacuteral pour deacutesigner tous les isotopes connus qursquoils soient stables ou non
Numeacutero atomique Nombre de protons dans le noyau drsquoun atome Symbole Z
Optimisation Processus drsquoeacutetablissement de niveaux de protection et de sucircreteacute qui permettent drsquoassurer que les expositions la probabiliteacute de subir une exposition et la valeur des expositions potentielles soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux tel que recommandeacute par la Commission internationale de protection radiologique
Particules alpha Une particule agrave charge positive formeacutee de deux protons et de deux neutrons qui est eacutemise par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoil se deacutesintegravegre Une particule alpha est relativement volumineuse et peut ecirctre arrecircteacutee par la peau ou une feuille de papier Une particule alpha est identique agrave un noyau drsquoheacutelium
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Particules becircta Un eacutelectron (une particule ayant une charge neacutegative) ou un positron (une particule ayant une charge positive) qui est eacutemis par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoils se deacutesintegravegrent Les particules becircta sont relativement petites et peuvent ecirctre arrecircteacutees par une feuille drsquoaluminium ou de plastique de quelques millimegravetres drsquoeacutepaisseur
Peacuteriode (radioactive) Temps neacutecessaire pour que lrsquoactiviteacute drsquoun radionucleacuteide soit reacuteduite de moitieacute par un processus de deacutesinteacutegration radioactive Symbole t12 Plus la peacuteriode drsquoune substance est courte plus elle est radioactive
Photon Un quantum (la plus petite quantiteacute possible) drsquoeacutenergie eacutemise sous forme de rayonnement eacutelectromagneacutetique
Positron Particule eacuteleacutementaire chargeacutee positivement de 16 x 10-19 coulombs et dont la masse est de 91 x 10-31 kg (comparable agrave un eacutelectron mais chargeacutee positivement)
Produits de filiation du radon Terme utiliseacute pour deacutesigner collectivement les produits immeacutediats de deacutesinteacutegration radioactive du radon Il srsquoagit de la chaicircne de deacutesinteacutegration qui inclut le polonium 218 le plomb 214 le bismuth 214 et le polonium 214 Leur peacuteriode combineacutee moyenne est de lrsquoordre de 30 minutes Aussi appeleacute descendant du radon
Proton Particule eacuteleacutementaire stable preacutesente dans le noyau de lrsquoatome posseacutedant une charge eacutelectrique positive de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 167 x 10-27 kg
Radioactif Empreint de radioactiviteacute eacutemettant spontaneacutement de lrsquoeacutenergie sous forme de rayonnement ionisant (telles que les particules alpha et becircta des neutrons ou des rayons gamma) agrave la suite de la deacutesinteacutegration drsquoun atome instable
Radon Eacuteleacutement chimique dont le symbole est Rn et le nombre atomique 86 Le radon est un gaz noble rare incolore inodore insipide naturel et radioactif issu de la deacutesinteacutegration du radium Il srsquoagit de lrsquoune des substances les plus lourdes persistant sous forme de gaz dans des conditions normales le radon preacutesente un risque pour la santeacute
Radio-isotope Isotope drsquoun eacuteleacutement qui subit une deacutesinteacutegration spontaneacutee et eacutemet un rayonnement
Radionucleacuteide Nucleacuteide radioactif
Radiosensible Un terme qualitatif pour distinguer les cellules les tissus et les organes qui sont plus susceptibles drsquoecirctre endommageacutes par le rayonnement
Rayonnement Processus drsquoeacutemission ou de transmission drsquoeacutenergie sous forme de particules ou drsquoondes Dans le preacutesent document le terme laquo rayonnement raquo deacutesigne un rayonnement ionisant sauf indication contraire
Rayonnement artificiel Rayonnement produit par les activiteacutes humaines et qui srsquoajoute au rayonnement de fond
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Rayonnement cosmique Rayonnement naturel provenant de lrsquoespace Ces rayons sont composeacutes de rayonnements ionisants peacuteneacutetrants (agrave la fois particulaires et eacutelectromagneacutetiques) et peuvent porter des eacutenergies de plus de 1020 eV Le champ magneacutetique terrestre deacutevie les rayons cosmiques chargeacutes vers les pocircles
Rayonnement de fond naturel Une source de rayonnement preacutesente en permanence dans lrsquoenvironnement et provenant de diffeacuterentes sources Parmi ces sources figurent le rayonnement cosmique les sources terrestres (eacuteleacutements radioactifs preacutesents dans le sol) lrsquoair ambiant (radon) et les sources internes (denreacutees alimentaires et boissons) La dose efficace annuelle globale par personne attribueacutee au rayonnement naturel est de 24 mSv par anneacutee (UNSCEAR 2008)
Rayonnement eacutelectromagneacutetique Mouvement drsquoondes en deacuteplacement reacutesultant de lrsquoeacutevolution des champs eacutelectriques et magneacutetiques Le spectre de rayonnement eacutelectromagneacutetique connu comprend la gamme des rayons X (et des rayons gamma) de courte longueur drsquoonde et agrave haute eacutenergie lrsquoultraviolet la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge et le radar et des ondes radio et de longueur drsquoonde relativement longue et agrave faible eacutenergie Selon la meacutecanique quantique les rayonnements eacutelectromagneacutetiques agrave haute eacutenergie peuvent se comporter comme des particules (photons)
Rayonnement gamma Rayonnement eacutelectromagneacutetique peacuteneacutetrant produit par un noyau atomique pendant sa deacutesinteacutegration radioactive forme de rayonnement ionisant agrave courte longueur drsquoonde et eacutenergie eacuteleveacutee
Rayonnement ionisant Rayonnement capable drsquoajouter ou de retrancher des eacutelectrons en traversant la matiegravere (par ex air eau ou tissus vivants) Exemples particules alpha rayonnement gamma rayons X et neutrons
Rayonnement neutronique Se produit lorsque les neutrons sont eacutejecteacutes du noyau par fission nucleacuteaire (c-agrave-d division de lrsquoatome) et drsquoautres processus Contrairement agrave drsquoautres rayonnements le rayonnement neutronique est absorbeacute par les mateacuteriaux contenant un grand nombre drsquoatomes drsquohydrogegravene comme la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques
Rayonnement non ionisant Un rayonnement plus faible que le rayonnement ionisant c-agrave-d qui ne possegravede pas lrsquoeacutenergie suffisante pour produire des ions La lumiegravere visible les rayons infrarouges et les ondes radioeacutelectriques sont des rayonnements non ionisants
Rayons X Rayonnement eacutelectromagneacutetique (photon) peacuteneacutetrant eacutemis par un atome apregraves avoir eacuteteacute bombardeacute par des eacutelectrons Les rayons X diffegraverent du rayonnement gamma dans la mesure ougrave ils sont eacutemis agrave partir des eacutelectrons en orbite et non agrave partir du noyau Ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma Les rayons X sont principalement geacuteneacutereacutes par des moyens artificiels plutocirct qursquoagrave partir de substances radioactives Ils sont utiliseacutes avant tout agrave des fins meacutedicales
Reacuteacteur nucleacuteaire Appareil dans lequel une reacuteaction en chaicircne de fission nucleacuteaire autoentretenue se produit dans des conditions controcircleacutees pour produire de lrsquoeacutenergie ou des rayonnements utiles
Reacuteaction en chaicircne Voir reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne
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Reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne Exemple de fission nucleacuteaire ougrave un neutron est eacutejecteacute drsquoun atome fissionneacute ce qui causera la fission drsquoun autre atome en eacutejectant plus de neutrons
Rejets Substances et matiegraveres nucleacuteaires relacirccheacutees dans lrsquoenvironnement (sous forme liquide ou gazeuse) agrave la suite drsquoactiviteacutes autoriseacutees par la CCSN
Service de dosimeacutetrie autoriseacute Une entreprise ou une institution qui deacutetient un permis de la CCSN pour mesurer les doses de rayonnement aux travailleurs
SI Systegraveme international drsquouniteacutes
Sievert Lrsquouniteacute du SI mesurant la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Elle est eacutegale agrave 1 joulekilogramme Elle remplace lrsquoancienne uniteacute de rayonnement classique rem Des multiples du sievert (dont le symbole est Sv) sont utiliseacutes dans la pratique courante et incluent le millisievert (mSv 11000 de 1 Sv) et le microsievert (μSv 11 000 000 de 1 Sv)
Substances nucleacuteaires Isotopes qui eacutemettent du rayonnement
Travailleur du secteur nucleacuteaire (TSN) Personne qui du fait de sa profession ou de son occupation et des conditions dans lesquelles elle exerce ses activiteacutes si celles-ci sont lieacutees agrave une substance ou agrave une installation nucleacuteaire risque vraisemblablement de recevoir une dose de rayonnement supeacuterieure agrave la limite reacuteglementaire fixeacutee par la CCSN pour la population en geacuteneacuteral (1 mSv par anneacutee)
Tritium Un isotope radioactif de lrsquohydrogegravene posseacutedant deux neutrons et un proton dans son noyau Le tritium se deacutesintegravegre en eacutemettant un eacutelectron (rayonnement becircta) et sa peacuteriode radioactive est de 123 ans Le tritium est preacutesent naturellement dans lrsquoenvironnement et eacutegalement un sous-produit des reacuteacteurs nucleacuteaires
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Acronymes et uniteacutes
ADN acide deacutesoxyribonucleacuteique AIEA Agence internationale de lrsquoeacutenergie atomique ALARA niveau le plus bas que lrsquoon peut raisonnablement atteindre BEIR National Academy of Biological Effects of Ionizing Radiation Bq becquerel CCSN Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire CIPR Commission internationale de protection radiologique CRFPT Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial EACL Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee ELF ondes meacutegameacutetriques FDN Fichier dosimeacutetrique national Gy gray H2O symbole chimique de lrsquoeau eacutegalement HOH HTO eau tritieacutee ICRU Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation J joule LSRN Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires mSv millisievert NCRP National Council on Radiation Protection and Measurements Sv sievert TDM tomodensitomeacutetrie t frac12 symbole pour la peacuteriode radioactive drsquoun radionucleacuteide TSN travailleur du secteur nucleacuteaire microSv microsievert UNSCEAR Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants UV ultraviolet wR facteur de pondeacuteration radiologique wT facteur de pondeacuteration tissulaire
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Sources
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bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire octobre 2004 Maintenir les expositions et les doses au laquo niveau le plus bas qursquoil soit raisonnablement possible drsquoatteindre raquo guide de reacuteglementation G-129 reacutevision 1 httpnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_freG129rev1_fpdf
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations 2007 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 103 Publication 103 Pergamon Press Oxford 2007
bull Commission internationale de protection radiologique Rapport du Groupe de travail sur lrsquohomme de reacutefeacuterence Publication 23 de la CIPR Pergamon Press New York 1975
bull Commission internationale de protection radiologique Limits for Intakes of Radionuclides by Workers Publication 30 de la CIPR partie 1 (et suppleacutement) part 2 (et suppleacutement) partie 3 (et suppleacutements A et B) et index Annales de la CIPR Pergamon Press New York 1979-1982
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations de 1990 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 21(1-3) Publication 60 de la CIPR Pergamon Press Oxford 1991
bull Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation 2011 Fundamental quantities and units for ionizing radiation Journal de la ICRU volume 11 no 1 publieacute par Oxford University Press
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRP) ncrponlineorgPDFsNCRP20Composite20Glossarypdf
bull Santeacute Canada Rapport de 2008 sur les radioexpositions professionnelles au Canada publication 5923 de SC hc-scgccaewh-semtalt_formatshecs-sescpdfpubsoccup-travail2008-report-rapportshyengpdf
bull Committee to Assess Health Risks from Exposures to Low Levels of Ionizing Radiation Health Risks from Exposure to Low Levels of Ionizing Radiation BEIR VII ndash Phase 2 National Academy Sciences National Research Council National Academy Press Washington 2006
bull Nations Unies Effects of Ionizing Radiation Volume I Report to the General Assembly Scientific Annexes A and B Volume II Scientific Annexes C D and E Rapport de 2006 du Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des rayonnements ionisants publications des Nations Unies E08IX6 (2008) et E09IX5 (2009) Nations Unies New York
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bull Nations Unies Sources and Effects of Ionizing Radiation Volume I Sources Volume II Effects Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants Rapport 2000 agrave lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale avec des annexes scientifiques publications des Nations Unies E00IX3 et E00IX4 Nations Unies New York 2000
bull NRC des Eacutetats-Unis nrcgovreading-rmbasic-refglossaryhtml bull Brodsky A Handbook of Radiation Measurement and Protection Boca Raton
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bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRPM) Ionizing Radiation Exposure of the Population of the United States rapport no 160 du NCRPM US NCRP Washington 2009
bull Brenner DJ et Hall EJ Computed Tomography ndash An Increasing Source of Radiation Exposure New England Journal of Medicine 357 p 2277-2284 2007
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- Full cover - PDF - FRpdf
-
- RG-RD_IR_Fpdf
- inside cover - PDF - FR
-
- E-DOCS-3738137-v8-Radiation_INFO_doc_-_FR
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- Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
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- 42 Eacutevaluation du risque de cancer
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- Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
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- 541 Rayonnement naturel
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- Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
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- 61 Protection des Canadiens
- 62 Protection des travailleurs
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Introduction au rayonnement
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Table des matiegraveres
1 Aperccedilu 1
2 Introduction au rayonnement 2
21 Lrsquoatome ndash Au cœur de la matiegravere 2
22 Les isotopes 3
23 Les radio-isotopes 4
3 Cateacutegories et sources de rayonnement 6
31 Rayonnement non ionisant 6
32 Rayonnement ionisant 6
33 Sources naturelles de rayonnement ionisant 8
34 Sources artificielles de rayonnement ionisant 10
35 Trouver un eacutequilibre 13
4 Effets du rayonnement sur la santeacute 14
41 Preuves eacutepideacutemiologiques 14
42 Eacutevaluation du risque de cancer 15
43 Comment le rayonnement affecte-t-il les cellules 17
5 Doses de rayonnement 20
51 Dose absorbeacutee 20
52 Dose eacutequivalente 20
53 Dose efficace 21
54 Doses typiques de rayonnement 21
541 Rayonnement naturel 21
542 Les sources artificielles de rayonnement 23
55 Limites de dose 24
6 Reacuteglementation des radiations 27
61 Protection des Canadiens 27
62 Protection des travailleurs 28
7 Sommaire 30
Glossaire 31
Acronymes et uniteacutes 39
Sources 40
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Liste des tableaux
Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments 10 Tableau 2 Isotopes radioactifs du corps humain (adulte de 70 kg) 10 Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute 19 Tableau 4 Dose efficace moyenne dans certaines villes canadiennes compareacutee agrave la moyenne
mondiale 23 Tableau 5 Doses aux organes typiques selon le type drsquoexamen radiologique 24 Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions
atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee 26
Liste des figures
Figure 1 Le spectre eacutelectromagneacutetique 1 Un atome 2Figure 2
Figure 3 Le tableau peacuteriodique des eacuteleacutements 3 Figure 4 Courbe de deacutesinteacutegration radioactive du carbone 14 5 Figure 5 Capaciteacute de peacuteneacutetration de diffeacuterents types de rayonnement 8 Figure 6 Sources de rayonnement naturel 8 Figure 7 Cameacutera gamma utiliseacutee en meacutedecine nucleacuteaire agrave des fins diagnostiques 11 Figure 8 Jauge nucleacuteaire portative 12 Figure 9 Mine drsquouranium lac McClean (Saskatchewan) 13 Figure 10 Modegraveles de risques lieacutes aux faibles doses de rayonnement ionisant 17
Brin drsquoADN 18Figure 11Figure 12 Lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee 20 Figure 13 Facteurs de pondeacuteration tissulaire 21 Figure 14 Dose efficace annuelle pour lrsquoexteacuterieur provenant du rayonnement cosmique en
Ameacuterique du Nord (en microsieverts) 22 Figure 15 Doses provenant du rayonnement naturel de fond au Canada 23 Figure 16 Cadre de la limite de dose de rayonnement 25 Figure 17 Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type drsquoinstallation 25
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Introduction au rayonnement
1 Aperccedilu
Le rayonnement est de lrsquoeacutenergie sous forme drsquoondes ou de faisceaux de particules Il y a plusieurs sortes de rayonnement tout autour de nous Lorsque les gens entendent le mot rayonnement ils pensent souvent agrave lrsquoeacutenergie atomique au nucleacuteaire et agrave la radioactiviteacute mais le rayonnement peut prendre de nombreuses autres formes Le son et lumiegravere visible sont des types familiers de rayonnement drsquoautres types incluent les rayons ultraviolets (qui produisent le bronzage) le rayonnement infrarouge (une forme drsquoeacutenergie thermique) et les signaux de la radio et de la teacuteleacutevision La figure 1 preacutesente une vue drsquoensemble du spectre eacutelectromagneacutetique et la section 3 aborde plus en deacutetail les divers types de rayonnements
Figure 1 Le spectre eacutelectromagneacutetique
copy Reproduit avec lrsquoautorisation de la World Nuclear Association Londres Royaume-Uni
Lrsquoutilisation non controcircleacutee du rayonnement artificiel pose un risque possible pour la santeacute et la seacutecuriteacute des travailleurs et du public Crsquoest lagrave qursquoentre en scegravene la Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire (CCSN) La CCSN reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de preacuteserver la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens et de proteacuteger lrsquoenvironnement contre les effets du rayonnement
Le but de ce document est de fournir des informations claires et simples sur le rayonnement ce qursquoil est drsquoougrave il provient et comment on lrsquoutilise Il preacutesente eacutegalement des informations sur les effets du rayonnement et les doses de rayonnement ainsi que la faccedilon dont la CCSN veille agrave la sucircreteacute de lrsquoindustrie nucleacuteaire canadienne gracircce agrave son cadre de reacuteglementation exhaustif et sa vigilance
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2 Introduction au rayonnement
Toute la vie srsquoest deacuteveloppeacutee dans un milieu baignant dans le rayonnement Nous deacutecouvrons les forces agrave lrsquoœuvre dans le rayonnement lorsque nous eacutetudions la structure des atomes Lrsquoatome qui est drsquoune extrecircme petitesse ndash par comparaison un cheveu humain est des millions de fois plus eacutepais ndash se compose de particules encore plus petites et qui portent une charge eacutelectrique Les sections 21 agrave 23 traitent de lrsquoatome plus en deacutetail de mecircme que des principes de base relatifs au rayonnement
21 Lrsquoatome ndash Au cœur de la matiegravere
Toute la matiegravere qui nous entoure est composeacutee drsquoatomes En drsquoautres termes toute la matiegravere dans le monde commence avec un atome ndash ils forment des eacuteleacutements comme lrsquooxygegravene lrsquohydrogegravene et le carbone
Un atome est composeacute drsquoun noyau ndash lui-mecircme constitueacute de protons et de neutrons relieacutes ensemble par des forces nucleacuteaires ndash entoureacute drsquoun cortegravege drsquoeacutelectrons qui gravitent en orbite autour du noyau (voir la figure 2) Le noyau porte une charge positive ndash les protons sont chargeacutes positivement alors que les neutrons sont neutres eacutelectriquement comme leur nom lrsquoindique Les eacutelectrons sont des particules chargeacutees neacutegativement qui se deacuteplacent autour du noyau en formant un nuage peacuteripheacuterique Les eacutelectrons neacutegatifs sont attireacutes vers le noyau positif par une force eacutelectrique Crsquoest ce qui maintient lrsquointeacutegriteacute structurale de lrsquoatome
Figure 2 Un atome
Chaque eacuteleacutement se distingue par le nombre de protons dans son noyau Ce nombre qui est speacutecifique agrave chaque eacuteleacutement srsquoappelle le numeacutero atomique Par exemple il y a six protons dans le carbone pour cette raison son numeacutero atomique est 6 dans le tableau peacuteriodique des eacuteleacutements (voir la figure 3) Dans un atome ayant une charge neutre le numeacutero atomique est eacutegal au nombre drsquoeacutelectrons Les proprieacuteteacutes chimiques drsquoun atome sont deacutetermineacutees par le nombre drsquoeacutelectrons en geacuteneacuteral le mecircme nombre que le numeacutero atomique
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Figure 3 Le tableau peacuteriodique des eacuteleacutements
Les atomes drsquoun ou de plusieurs eacuteleacutements se combinent entre eux pour former des moleacutecules Une moleacutecule drsquoeau par exemple est constitueacutee de deux atomes drsquohydrogegravene combineacutes agrave un atome drsquooxygegravene (H2O)
Un nucleacuteide est une entiteacute atomique caracteacuteriseacutee par le nombre de protons et de neutrons qui composent le noyau lequel correspond approximativement agrave la masse du nucleacuteide Le numeacutero qui accompagne parfois le nom du nucleacuteide est le nombre de masse (la somme des protons et des neutrons dans le noyau) Par exemple le carbone 12 est un nucleacuteide de carbone avec 6 protons et 6 neutrons
22 Les isotopes
Un isotope est une variante drsquoune mecircme espegravece chimique Bien que tous les isotopes drsquoun eacuteleacutement donneacute possegravedent le mecircme nombre de protons chaque isotope a un nombre diffeacuterent de neutrons
Par exemple il existe trois isotopes (ou variantes) de lrsquohydrogegravene
bull lrsquohydrogegravene 1 (un proton et zeacutero neutron) bull lrsquohydrogegravene 2 ou deuteacuterium (un proton et un neutron) bull lrsquohydrogegravene 3 ou tritium (un proton et deux neutrons)
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Un autre exemple est lrsquouranium 235 qui possegravede 92 protons et 143 neutrons contrairement agrave lrsquouranium 238 qui possegravede 92 protons et 146 neutrons
Un isotope est stable lorsqursquoil y a un eacutequilibre entre le nombre de neutrons et le nombre de protons Lorsqursquoun isotope est petit et stable il contient pratiquement le mecircme nombre de protons que de neutrons Les isotopes stables plus volumineux ont leacutegegraverement plus de neutrons que de protons Parmi les nucleacuteides stables figurent le carbone 12 (six protons et six neutrons pour une masse totale de 12) le phosphore 30 (15 protons et 15 neutrons) et le sodium 22 (11 protons et 11 neutrons)
23 Les radio-isotopes
Les isotopes qui sont instables et eacutemettent un rayonnement sont appeleacutes radio-isotopes Un radioshyisotope est un isotope drsquoun eacuteleacutement qui subit une deacutesinteacutegration spontaneacutee et eacutemet du rayonnement agrave mesure qursquoil se deacutesintegravegre Pendant le processus de deacutesinteacutegration il devient moins radioactif au fil du temps devenant finalement stable
Une fois qursquoun atome atteint une configuration stable il ne produit plus de rayonnement Pour cette raison les sources radioactives ndash ou des sources qui eacutemettent spontaneacutement de lrsquoeacutenergie sous forme de rayonnement ionisant agrave la suite de la deacutesinteacutegration drsquoun atome instable ndash srsquoaffaiblissent avec le temps Agrave mesure que le nombre drsquoatomes instables de la source qui deviennent stables augmente le rayonnement produit diminue et lrsquoactiviteacute du mateacuteriau diminue avec le temps jusqursquoagrave devenir nulle
Le temps neacutecessaire pour qursquoun radio-isotope se deacutesintegravegre jusqursquoagrave la moitieacute de son activiteacute de deacutepart se nomme la demi-vie (ou peacuteriode) radiologique deacutesigneacutee par le symbole tfrac12 Chaque radio-isotope a sa propre demi-vie qui peut aller drsquoune fraction de seconde agrave des milliards drsquoanneacutees Par exemple lrsquoiode 131 a une demi-vie de huit jours tandis que le plutonium 239 a une demi-vie de 24 000 ans Un radio-isotope qui a une demi-vie courte est plus radioactif qursquoun radio-isotope ayant une demi-vie longue et il deacutegage donc plus de rayonnement au cours drsquoune peacuteriode donneacutee
Il existe trois grands types de deacutesinteacutegration radioactive
bull Deacutesinteacutegration alpha Lorsqursquoun atome subit une deacutesinteacutegration alpha il eacutemet une particule composeacutee de deux protons et de deux neutrons provenant directement de son noyau Dans ce cas le numeacutero atomique diminue de 2 et la masse de 4 Le radium le radon lrsquouranium et le thorium comptent parmi les eacutemetteurs de particules alpha
bull Deacutesinteacutegration becircta Dans la deacutesinteacutegration becircta de base un neutron se transforme en proton et un eacutelectron est eacutemis par le noyau Le numeacutero atomique augmente de un mais la masse ne diminue que leacutegegraverement Le strontium 90 le tritium le carbone 14 et le soufre 35 comptent parmi les eacutemetteurs de particules becircta pures
bull Deacutesinteacutegration gamma La deacutesinteacutegration gamma est la libeacuteration de lrsquoeacutenergie exceacutedentaire preacutesente dans le noyau apregraves une deacutesinteacutegration alpha ou becircta ou apregraves la capture des neutrons (un type de reacuteaction nucleacuteaire) dans un reacuteacteur nucleacuteaire Lrsquoeacutenergie reacutesiduelle est eacutemise sous forme de photon de rayons gamma La deacutesinteacutegration gamma nrsquoaffecte geacuteneacuteralement pas la masse ni le numeacutero atomique du radio-isotope Lrsquoiode 131 le ceacutesium
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137 le cobalt 60 le radium 226 et le techneacutetium 99m comptent parmi les eacutemetteurs de particules gamma
Le nombre de deacutesinteacutegrations nucleacuteaires dans une substance radioactive par uniteacute de temps est appeleacute lrsquoactiviteacute Lrsquoactiviteacute est utiliseacutee comme mesure de la quantiteacute drsquoun radionucleacuteide et elle est mesureacutee en becquerels (Bq) 1 Bq = 1 deacutesinteacutegration par seconde
Si la source originelle de la radioactiviteacute est connue il est possible de calculer le temps neacutecessaire agrave sa deacutesinteacutegration pour une activiteacute donneacutee La deacutesinteacutegration est exponentielle et lrsquoisotope doit avoir de nombreuses demi-vies avant de devenir non radioactif La figure 4 montre la courbe de deacutesinteacutegration radioactive du carbone 14 qui a une demi-vie drsquoenviron 5 700 ans
Mecircme lorsqursquoun radio-isotope agrave haute activiteacute srsquoest deacutesinteacutegreacute pendant plusieurs demi-vies le niveau de radioactiviteacute restante nrsquoest pas neacutecessairement seacutecuritaire Les mesures de lrsquoactiviteacute drsquoune matiegravere radioactive sont toujours neacutecessaires pour estimer les doses de rayonnement potentielles
Figure 4 Courbe de deacutesinteacutegration radioactive du carbone 14
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3 Cateacutegories et sources de rayonnement
Le rayonnement reacutesulte de lrsquoeacutemission drsquoeacutenergie sous forme de vagues de particules Il existe deux grands types de rayonnement le rayonnement ionisant et le rayonnement non ionisant Ceux-ci seront respectivement abordeacutes dans les sections 31 et 32
31 Rayonnement non ionisant
Le rayonnement non ionisant contient moins drsquoeacutenergie que le rayonnement ionisant il ne possegravede pas assez drsquoeacutenergie pour produire des ions Voici des exemples de rayonnement non ionisant la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge les ondes radio les micro-ondes et la lumiegravere du soleil
Les systegravemes de positionnement global (GPS) les teacuteleacutephones cellulaires les stations de teacuteleacutediffusion la radio AM et FM les interphones pour beacutebeacutes les teacuteleacutephones sans fil les dispositifs drsquoouverture de portes de garage et les radioamateurs utilisent tous un rayonnement non ionisant Parmi les autres formes de rayonnement non ionisant figurent le champ magneacutetique terrestre ainsi que le champ magneacutetique agrave proximiteacute des lignes de transmission des cacircbles et appareils eacutelectriques meacutenagers Ceux-ci sont deacutefinis comme des ondes extrecircmement basses et elles ne posent pas de risque pour la santeacute
32 Rayonnement ionisant
Le rayonnement ionisant possegravede suffisamment drsquoeacutenergie pour eacutejecter les eacutelectrons de leur orbite autour des atomes et perturber lrsquoeacutequilibre entre eacutelectrons et protons ce qui a pour effet de charger positivement lrsquoatome Les moleacutecules et les atomes chargeacutes eacutelectriquement portent le nom drsquoions Le rayonnement ionisant deacutesigne le rayonnement qui provient de sources naturelles et artificielles
Il existe plusieurs types de rayonnement ionisant
Rayonnement alpha (α) Le rayonnement alpha est constitueacute de particules alpha qui sont composeacutees de deux protons et de deux neutrons chacune et qui portent une double charge positive En raison de leur masse relativement importante et de leur charge elles ont une capaciteacute de peacuteneacutetration de la matiegravere tregraves limiteacutee Le rayonnement alpha peut ecirctre arrecircteacute par une feuille de papier ou la couche externe morte de la peau Par conseacutequent le rayonnement alpha produit par des substances nucleacuteaires agrave lrsquoexteacuterieur du corps ne preacutesente pas de risque drsquoirradiation Toutefois lorsque des substances nucleacuteaires eacutemettant du rayonnement alpha sont absorbeacutees dans le corps (par exemple en respirant ou en les ingeacuterant) lrsquoeacutenergie du rayonnement alpha est complegravetement absorbeacutee dans les tissus corporels Pour cette raison le rayonnement alpha est seulement un danger interne Un exemple drsquoune substance nucleacuteaire qui subit une deacutesinteacutegration alpha est le radon 222 qui se deacutesintegravegre en polonium 218
Rayonnement becircta (β) Le rayonnement becircta est formeacute de particules eacutejecteacutees du noyau drsquoun atome et qui sont identiques aux eacutelectrons du point de vue physique Les particules becircta ont geacuteneacuteralement une charge neacutegative sont tregraves petites et peuvent peacuteneacutetrer plus profondeacutement que les particules alpha Cependant la plupart du rayonnement becircta peut ecirctre arrecircteacute par de petites quantiteacutes de blindage tels que des feuilles de plastique de verre ou de meacutetal Lorsque la source de rayonnement est agrave lrsquoexteacuterieur du
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corps le rayonnement becircta a une eacutenergie suffisante pour peacuteneacutetrer la couche externe morte de la peau et deacuteposer son eacutenergie agrave lrsquointeacuterieur de cellules actives de la peau Cependant la capaciteacute de peacuteneacutetration du rayonnement becircta dans les tissus profonds et les organes est tregraves limiteacutee Les substances nucleacuteaires qui eacutemettent du rayonnement becircta peuvent aussi ecirctre dangereuses si elles sont absorbeacutees par le corps Le tritium est un exemple de substance nucleacuteaire qui produit des eacutemissions becircta (hydrogegravene 3) et qui se deacutesintegravegre en heacutelium 3
Rayonnement photonique (gamma [γ] et rayons X) Le rayonnement photonique est un rayonnement eacutelectromagneacutetique Il existe deux types de rayonnement photonique drsquointeacuterecirct aux fins du preacutesent document le rayonnement gamma (γ) et les rayons X Le rayonnement gamma est constitueacute de photons qui proviennent de lrsquointeacuterieur du noyau et les rayons X sont des photons qui proviennent de lrsquoexteacuterieur du noyau et ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma
Le rayonnement photonique peut peacuteneacutetrer tregraves profondeacutement et parfois on ne peut reacuteduire son intensiteacute que gracircce agrave des mateacuteriaux qui sont tregraves denses tels que le plomb ou lrsquoacier En geacuteneacuteral le rayonnement photonique peut parcourir des distances beaucoup plus grandes que le rayonnement alpha ou becircta et il peut peacuteneacutetrer les tissus et les organes corporels lorsque la source de rayonnement est agrave lrsquoexteacuterieur du corps Le rayonnement photonique peut aussi ecirctre dangereux si les substances nucleacuteaires eacutemettant les photons sont incorporeacutees Le cobalt 60 est un exemple drsquoune substance nucleacuteaire qui produit une eacutemission de photons qui se deacutesintegravegre en nickel 60
Rayonnement neutronique (n) Exception faite du rayonnement cosmique la fission spontaneacutee est la seule source naturelle de neutrons (n) Une source de neutrons reacutepandue provient des reacuteacteurs nucleacuteaires dans lesquels la division drsquoun noyau drsquouranium ou de plutonium est accompagneacutee drsquoune eacutemission de neutrons Les neutrons eacutemis par fission peuvent frapper le noyau drsquoun atome adjacent et causer une autre fission ce qui provoque une reacuteaction en chaicircne La production drsquoeacutenergie nucleacuteaire se fonde sur ce principe Toutes les autres sources de neutrons deacutependent de reacuteactions ougrave un noyau est bombardeacute avec un certain type de rayonnement (tels que le rayonnement de photons ou drsquoun rayonnement alpha) et ougrave lrsquoeffet reacutesultant sur le noyau est lrsquoeacutemission drsquoun neutron Les neutrons peuvent peacuteneacutetrer dans les tissus et les organes du corps humain lorsque la source de rayonnement est agrave lrsquoexteacuterieur du corps Les neutrons peuvent aussi ecirctre dangereux si des substances nucleacuteaires eacutemettant des neutrons sont deacuteposeacutees agrave lrsquointeacuterieur du corps Le rayonnement neutronique est le mieux arrecircteacute ou absorbeacute par des mateacuteriaux qui contiennent des atomes drsquohydrogegravene tels que la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques En effet les neutrons et les atomes drsquohydrogegravene ont des masses atomiques semblables et ils entrent facilement en collision les uns avec les autres
La figure 5 reacutesume les types de rayonnement mentionneacutes dans ce document des rayonnements ionisants ayant la plus grande eacutenergie jusqursquoaux rayonnements non ionisants en ayant le moins Chaque source de rayonnement se distingue par sa capaciteacute agrave peacuteneacutetrer dans des mateacuteriaux divers comme le papier la peau le plomb et lrsquoeau
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Figure 5 Capaciteacute de peacuteneacutetration de diffeacuterents types de rayonnement ionisant
33 Sources naturelles de rayonnement ionisant
Le rayonnement a toujours eacuteteacute preacutesent et fait partie de notre environnement (voir la figure 6) Toute la vie srsquoest deacuteveloppeacutee dans un bain de rayonnement ionisant Notre organisme y est adapteacute
De nombreux radio-isotopes sont drsquoorigine naturelle et ils ont eacuteteacute produits lors de la formation du systegraveme solaire et par lrsquointeraction des rayons cosmiques avec des moleacutecules dans lrsquoatmosphegravere Le tritium est un exemple de radio-isotope formeacute par lrsquointeraction des rayons cosmiques avec des moleacutecules atmospheacuteriques Certains radio-isotopes (comme lrsquouranium et le thorium) qui ont eacuteteacute conccedilus lors de la formation de notre systegraveme solaire ont des demi-vies de milliards drsquoanneacutees et ils sont toujours preacutesents dans notre environnement Le rayonnement de fond est le rayonnement ionisant constamment preacutesent dans lrsquoenvironnement naturel
Figure 6 Sources de rayonnement naturel
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Le Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) identifie quatre sources principales drsquoexposition du public aux rayonnements naturels
bull Les rayonnements cosmiques bull Les rayonnements terrestres bull Lrsquoinhalation bull Lrsquoingestion
Exposition aux rayonnements cosmiques Lrsquoatmosphegravere exteacuterieure de la terre est continuellement bombardeacutee par des rayons cosmiques Habituellement le rayonnement cosmique est constitueacute de particules en mouvement rapide qui existent dans lrsquoespace et proviennent drsquoune diversiteacute de sources y compris le soleil et des pheacutenomegravenes ceacutelestes dans lrsquounivers Les rayons cosmiques sont essentiellement des protons mais peuvent aussi ecirctre drsquoautres particules ou de lrsquoeacutenergie ondulatoire Une partie du rayonnement ionisant peacutenegravetre lrsquoatmosphegravere terrestre et est absorbeacutee par les humains ce qui se traduit par une exposition au rayonnement naturel
Exposition aux rayonnements terrestres La composition de la croucircte terrestre est une source importante de rayonnement naturel Les principaux facteurs contributifs sont les gisements naturels drsquouranium de thorium et de potassium qui par le processus de deacutesinteacutegration naturelle libegraverent de petites quantiteacutes de rayonnements ionisants Lrsquouranium et le thorium se trouvent essentiellement partout Des traces de ces mineacuteraux sont eacutegalement preacutesentes dans les mateacuteriaux de construction de sorte que lrsquoexposition aux rayonnements naturels peut avoir lieu agrave lrsquointeacuterieur comme agrave lrsquoexteacuterieur
Exposition par inhalation La plus grande partie de la variation de lrsquoexposition agrave la radioactiviteacute naturelle provient de lrsquoinhalation de gaz radioactifs qui sont produits par les mineacuteraux radioactifs preacutesents dans le sol et le socle rocheux Le radon est un gaz radioactif incolore et inodore qui est produit par la deacutesinteacutegration de lrsquouranium Le thoron est un gaz radioactif produit par la deacutesinteacutegration du thorium Les niveaux de radon et de thoron varient consideacuterablement selon lrsquoemplacement en fonction de la composition du sol et du socle rocheux
Une fois libeacutereacutes dans lrsquoair ces gaz sont normalement dilueacutes agrave des niveaux inoffensifs dans lrsquoatmosphegravere mais parfois ils sont pieacutegeacutes et ils srsquoaccumulent agrave lrsquointeacuterieur des bacirctiments et sont inhaleacutes par les occupants Le radon constitue un risque pour la santeacute non seulement pour les mineurs drsquouranium mais aussi pour les proprieacutetaires de reacutesidences si on le laisse srsquoaccumuler dans la maison En geacuteneacuteral il est la principale source drsquoexposition au rayonnement naturel Pour plus drsquoinformation sur le radon consultez le document Le radon et la santeacute (INFO-0813) de la CCSN agrave suretenucleairegcca ou visitez le site Web de Santeacute Canada (hc-scgcca) pour en savoir plus sur les moyens de le controcircler dans votre maison
Exposition par ingestion Des traces de mineacuteraux radioactifs se trouvent naturellement dans la nourriture et lrsquoeau potable Par exemple les leacutegumes sont geacuteneacuteralement cultiveacutes dans du sol et avec des eaux souterraines qui contiennent des mineacuteraux radioactifs Une fois ingeacutereacutes ces mineacuteraux entraicircnent lrsquoexposition interne aux rayonnements naturels
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Les isotopes radioactifs naturels comme le potassium 40 et le carbone 14 ont les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques et biologiques que leurs isotopes non radioactifs Ces eacuteleacutements radioactifs et non radioactifs interviennent dans la constitution et le fonctionnement de notre organisme
Les radio-isotopes naturels nous exposent constamment agrave des rayonnements et on en trouve couramment dans de nombreux aliments comme les noix du Breacutesil Le tableau 1 indique la quantiteacute de radioactiviteacute provenant du potassium 40 contenue dans environ 500 grammes de diffeacuterents produits alimentaires
Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
Aliment Radioactiviteacute par 500 g en Bq Viande rouge 56 Pommes de terre blanches 63 Carottes 63 Bananes 65 Haricots de Lima 86 Noix du Breacutesil1 103
Source Brodsky 1978 1
Les noix du Breacutesil contiennent aussi naturellement du radium 226 (de 19 agrave 130 Bq par 500 grammes)
Le corps humain contient plusieurs isotopes radioactifs (voir le tableau 2)
Tableau 2 Isotopes radioactifs du corps humain (adulte de 70 kg)
Isotopes Radioactiviteacute en Bq
Carbone 14 3 700 a
Polonium 210 40 bd
Potassium 40 4 000 b
Radium 266 11 b
Thorium 021 b
Tritium 23 c
Uranium 23 a b d
a CIPR 1975 b Eisenbud et Gesell 1997 c UNSCEAR 2000 d CIPR 1980
34 Sources artificielles de rayonnement ionisant
Les gens sont eacutegalement exposeacutes agrave du rayonnement artificiel au cours de traitements meacutedicaux et drsquoactiviteacutes impliquant des matiegraveres radioactives Ces radio-isotopes sont des sous-produits de lrsquoexploitation des reacuteacteurs nucleacuteaires et des produits de geacuteneacuterateurs de radio-isotopes tels que les cyclotrons Un grand nombre de radio-isotopes artificiels sont utiliseacutes dans les domaines de la meacutedecine nucleacuteaire de la biochimie de lrsquoindustrie manufacturiegravere et de lrsquoagriculture Voici leurs sources les plus courantes
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bull Sources meacutedicales Le rayonnement a de nombreuses applications en meacutedecine La plus connue est sans doute la radiographie par rayons X dont les appareils permettent de deacutetecter des fractures osseuses et de diagnostiquer certaines maladies Les appareils agrave rayons X sont reacuteglementeacutes par Santeacute Canada et les autoriteacutes provinciales La meacutedecine nucleacuteaire fait pour sa part appel agrave des isotopes radioactifs pour diagnostiquer et traiter des maladies comme le cancer Une cameacutera gamma (voir la figure 7) est un appareil meacutedical souvent utiliseacute pour faire des diagnostics La CCSN reacuteglemente ces applications de la meacutedecine nucleacuteaire ainsi que lrsquoeacutequipement connexe Elle deacutelivre aussi les permis pour les reacuteacteurs et les acceacuteleacuterateurs de particules qui produisent les isotopes destineacutes agrave des applications meacutedicales et industrielles
Figure 7 Cameacutera gamma utiliseacutee en meacutedecine nucleacuteaire agrave des fins diagnostiques
bull Sources industrielles Le rayonnement a plusieurs applications industrielles allant des jauges nucleacuteaires (voir la figure 8) utiliseacutees pour la construction des routes jusqursquoaux jauges de densiteacute qui mesurent le deacutebit dans les conduites drsquousine Les deacutetecteurs de fumeacutee certains panneaux fluorescents et les dispositifs permettant drsquoeacutevaluer les reacuteserves des champs de peacutetrole utilisent aussi le rayonnement Le rayonnement est eacutegalement employeacute pour la steacuterilisation au moyen de gros irradiateurs lourdement blindeacutes Tous ces usages sont reacuteglementeacutes par la CCSN
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Figure 8 Jauge nucleacuteaire portative
bull Cycle du combustible nucleacuteaire Les centrales nucleacuteaires utilisent de lrsquouranium pour deacuteclencher la reacuteaction en chaicircne qui produira la vapeur chargeacutee drsquoactionner les turbines pour la production drsquoeacutelectriciteacute Dans le cadre de leur activiteacute normale les centrales nucleacuteaires rejettent dans lrsquoenvironnement des substances radioactives dont les niveaux sont reacuteglementeacutes Ces rejets sont reacuteglementeacutes pour veiller agrave ce que les doses au public soient bien infeacuterieures aux limites reacuteglementaires Les mines drsquouranium (voir la figure 9) les usines de fabrication de combustible et les installations de gestion des deacutechets radioactifs rejettent eacutegalement une certaine quantiteacute de radioactiviteacute (qui contribue agrave la dose agrave laquelle le public est exposeacute) qui peut ecirctre controcircleacutee par la CCSN
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Figure 9 Mine drsquouranium lac McClean (Saskatchewan)
bull Essais nucleacuteaires atmospheacuteriques Les essais atomiques reacutealiseacutes dans lrsquoatmosphegravere entre la fin de la Deuxiegraveme Guerre mondiale et jusqursquoagrave la fin des anneacutees 1980 ont eu pour effet de rejeter des eacuteleacutements radioactifs ou retombeacutees dans lrsquoatmosphegravere Ces retombeacutees radioactives se sont deacutesinteacutegreacutees dans lrsquoenvironnement La plupart des retombeacutees posseacutedaient une peacuteriode radioactive courte et ont disparu mais certaines nrsquoont pas encore acheveacute leur deacutesinteacutegration Les doses de radioactiviteacute dues agrave ces retombeacutees que reccediloivent les ecirctres humains et lrsquoenvironnement sont chaque anneacutee de plus en plus faibles
35 Trouver un eacutequilibre
Normalement il y a tregraves peu de choses que nous puissions faire pour changer ou reacuteduire le rayonnement ionisant provenant de sources naturelles comme le soleil les sols ou les roches Ce type drsquoexposition bien que non complegravetement deacutenueacutee de risque est geacuteneacuteralement assez faible Toutefois dans certains cas les sources naturelles de radioactiviteacute peuvent atteindre un niveau inacceptable et doivent ecirctre reacuteduites Crsquoest notamment le cas du radon preacutesent dans les maisons
Le rayonnement ionisant provenant de sources et drsquoactiviteacutes artificielles est plus eacutetroitement controcircleacute Dans ces cas preacutecis il importe de trouver un eacutequilibre entre les avantages que procure le rayonnement agrave la socieacuteteacute et les risques qursquoil fait peser sur la santeacute de la population et sur lrsquoenvironnement Des limites de dose sont donc fixeacutees pour restreindre lrsquoexposition des travailleurs et des membres du public au rayonnement Par ailleurs les titulaires de permis doivent garder les doses de rayonnement au niveau le plus bas que lrsquoon puisse raisonnablement atteindre (le principe ALARA) Il importe eacutegalement que le recours au rayonnement procure un beacuteneacutefice net Par exemple les deacutetecteurs de fumeacutee peuvent utiliser des isotopes radioactifs car ce
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type de dispositif peut sauver des vies De mecircme les centrales nucleacuteaires nous procurent de lrsquoeacutelectriciteacute tout en posant des risques minimes qui sont rigoureusement controcircleacutes
4 Effets de lrsquoexposition au rayonnement sur la santeacute
Le mot laquo sucircreteacute raquo revecirct diffeacuterents sens selon les personnes Pour plusieurs la sucircreteacute est synonyme drsquoabsence de risques ou de dangers Mais en reacutealiteacute il existe toujours un certain niveau de risque dans pratiquement tout ce que nous faisons
Par exemple les limites de vitesse sur les routes sont fixeacutees pour optimiser la seacutecuriteacute des usagers de la route Cela nrsquoempecircche toutefois pas les accidents de se produire mecircme si les automobilistes respectent les limites de vitesse Malgreacute ces risques nous conduisons quand mecircme
Les mecircmes deacutecisions conscientes sont prises agrave lrsquoeacutegard du rayonnement Lrsquoexposition au rayonnement comporte un risque pour la santeacute La connaissance de ces risques permet agrave la CCSN et agrave drsquoautres organismes de reacuteglementation de fixer des limites de dose et de formuler des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave un risque acceptable ou toleacuterable ougrave il est peu probable de causer des dommages
Lrsquoavantage en ce qui concerne le rayonnement tient agrave ce que nous connaissons mieux les risques qursquoil fait peser sur la santeacute que les risques associeacutes agrave tout autre agent chimique ou toxique Depuis le deacutebut du siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes en profondeur en laboratoire et aupregraves de populations humaines
41 Preuves eacutepideacutemiologiques
Les eacutetudes meneacutees sur les survivants des explosions atomiques survenues agrave Hiroshima et Nagasaki en 1945 indiquent que lrsquoexposition au rayonnement agrave long terme a eu pour principal effet drsquoaugmenter la freacutequence des cas de cancer et de leuceacutemie
Des reacutesultats comparables ont eacuteteacute observeacutes
bull chez les personnes ayant reccedilu une radiotheacuterapie ou subi un examen diagnostique faisant appel au rayonnement
bull chez les anciens mineurs de mines drsquouranium bull chez les travailleurs qui ont fabriqueacute des armes atomiques bull chez les personnes exposeacutees au rayonnement par suite de lrsquoaccident de la centrale nucleacuteaire
de Tchernobyl bull chez les personnes exposeacutees au radon dans leur maison
Des eacutetudes ont montreacute que lrsquoexposition au rayonnement augmente la freacutequence de certains cancers survenant deacutejagrave de maniegravere spontaneacutee dans la population et que cette augmentation est proportionnelle agrave la dose de rayonnement Autrement dit plus la dose est importante plus le risque de cancer est eacuteleveacute On parle alors drsquoeffets stochastiques (voir la section 43) Toutefois les eacutetudes meneacutees agrave ce jour nrsquoont pas permis de deacutemontrer lrsquoapparition drsquoun nombre excessif de
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cancers ou drsquoautres maladies chez les personnes exposeacutees au rayonnement de maniegravere chronique agrave des doses infeacuterieures agrave environ 100 mSv1 par anneacutee
Plusieurs raisons peuvent expliquer pourquoi les effets du rayonnement ne peuvent pas ecirctre perccedilus en deccedilagrave de 100 mSv par anneacutee
bull Lrsquoune drsquoentre elles tient agrave ce qursquoil existe un seuil en deccedilagrave duquel la dose reccedilue nrsquooccasionne pas de cancers Par exemple le radium a un seuil de 10 Sv pour le cancer des os
bull Lrsquoautre raison deacutefendue par les eacutetudes du Comiteacute consultatif sur les effets biologiques des rayonnements ionisants (Biological Effects of Ionizing Radiation) (BEIR) et par la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) de lrsquoAcadeacutemie des sciences de la France veut que mecircme si une faible dose de rayonnement peut induire des cancers lrsquoincidence des cancers radio-induits est si faible qursquoil est impossible de les distinguer des cancers spontaneacutes de mecircme type
Les chercheurs continuent drsquoeacutetudier les effets de faibles doses de rayonnement pour pouvoir confirmer ou infirmer ces hypothegraveses En attendant la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation ont opteacute pour le principe de preacutecaution et partent du principe que toute exposition au rayonnement comporte un certain niveau de risque
La plupart des personnes ayant preacutesenteacute des problegravemes de santeacute dans les eacutetudes en question ont eacuteteacute exposeacutees agrave des doses relativement eacuteleveacutees (supeacuterieures agrave 100 mSv) au cours drsquoune tregraves courte peacuteriode de temps Crsquoest ce qursquoon appelle lrsquoexposition laquo aigueuml raquo Normalement les travailleurs et les membres du public exposeacutes au rayonnement de lrsquoindustrie nucleacuteaire reccediloivent des doses beaucoup plus faibles au cours de peacuteriodes beaucoup plus longues (exprimeacutees en anneacutees plutocirct qursquoen secondes) On parle alors drsquoexposition laquo chronique raquo Selon les estimations les expositions aigueumls au rayonnement ont 15 agrave 2 fois plus de probabiliteacutes de causer des effets biologiques que lrsquoexposition chronique
42 Eacutevaluation du risque de cancer
La CIPR a calculeacute la probabiliteacute de cancer mortel en se basant essentiellement sur lrsquoeacutevaluation des effets des rayonnements effectueacutee par des organismes scientifiques comme lrsquoUNSCEAR et le BEIR La CIPR a ensuite deacutetermineacute ce qursquoelle qualifie de laquo deacutetriment raquo total ducirc agrave lrsquoexposition au rayonnement Il srsquoagit
bull de la probabiliteacute drsquoinduire un cancer mortel bull du risque drsquoapparition drsquoun cancer non mortel bull du risque drsquoeffets heacutereacuteditaires graves bull des anneacutees de vie perdues en cas de manifestation de lrsquoeffet nocif
1 Le sievert (Sv) est lrsquouniteacute utiliseacutee pour calculer la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Il est eacutegal agrave 1 joulekilogramme Le millisievert (mSv) eacutequivaut agrave 11000 de 1 Sv
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Compte tenu de tous ces risques la CIPR a calculeacute que le deacutetriment total srsquoeacutetablissait agrave 0042 (42 ) par sievert pour les travailleurs adultes et agrave 0057 (57 ) par sievert pour lrsquoensemble de la population (CIPR 103) Pour lrsquoensemble de la population le risque est leacutegegraverement plus eacuteleveacute que celui des travailleurs en raison des diffeacuterences touchant diverses variables comme le sexe et les plages drsquoacircge qui ont eacuteteacute prises en compte
Pour eacutetablir les limites de dose la CCSN srsquoest en grande partie fieacutee aux recommandations de la CIRP Les limites de dose sont eacutetablies agrave un niveau sous lequel le risque est consideacutereacute comme acceptable Toutefois par prudence on part du principe que toute exposition au rayonnement comporte un certain nombre de risques mecircme en deccedilagrave de la limite de dose drsquoougrave lrsquoexistence de regraveglements pour reacuteduire toutes les doses au niveau ALARA ALARA nrsquoest pas une limite de dose mais une pratique qui vise agrave maintenir les doses autant que possible en dessous de la limite reacuteglementaire qui au Canada est fixeacutee agrave 1 mSv par an pour le public En fait la dose de rayonnement totale attribuable agrave lrsquoindustrie nucleacuteaire ne repreacutesente qursquoune infime fraction de cette dose crsquoest-agrave-dire dans la gamme de 12 agrave 18 microsieverts (μSv) 2 ce qui est des milliers de fois infeacuterieur agrave la limite
Le modegravele lineacuteaire sans seuil est un modegravele de risque utiliseacute agrave lrsquoeacutechelle internationale par la plupart des organismes de santeacute et des organismes de reacuteglementation nucleacuteaire afin drsquoeacutetablir des limites de dose pour les travailleurs et les membres du public Le modegravele lineacuteaire sans seuil preacutesume raisonnablement qursquoil existe un lien direct entre la radioexposition et les taux de cancer
Plusieurs autres modegraveles de risque existent (voir la figure 10) chacun ayant ses avantages et deacutesavantages Ils varient en fonction de leurs hypothegraveses et srsquoils prennent en compte lrsquoincertitude La CCSN utilise le modegravele lineacuteaire sans seuil comme approche agrave la radioprotection et pour lrsquoeacutelaboration de regraveglements approprieacutes
2 Comme les doses auxquelles sont exposeacutes les travailleurs et le public sont si basses la plupart des rapports et des mesures de dose utilisent les termes millisievert (mSv) et microsieverts (Sv) qui eacutequivalent respectivement agrave 11000 et agrave 1100 000 000 de sievert Ces sous-uniteacutes du sievert sont plus pratiques agrave utiliser pour les milieux professionnel et public
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Figure 10 Modegraveles de risques lieacutes aux faibles doses de rayonnement ionisant
43 Comment le rayonnement affecte-t-il les cellules
Lrsquoalteacuteration ou cassure des moleacutecules de lrsquoacide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) est le principal effet du rayonnement sur la santeacute LrsquoADN est une longue chaicircne drsquoacides amineacutes qui contient les informations neacutecessaires au fonctionnement des cellules Le rayonnement peut alteacuterer cette chaicircne Dans ce cas trois pheacutenomegravenes peuvent se produire
1 LrsquoADN se reacutepare correctement Dans ce cas la cellule est correctement reacutepareacutee et continue de fonctionner normalement La moleacutecule drsquoADN subit en permanence des leacutesions agrave chaque seconde de la journeacutee et les cellules ont une aptitude naturelle agrave reacuteparer ces leacutesions
2 La leacutesion de lrsquoADN est trop grave et la cellule meurt (effets deacuteterministes) Si lrsquoADN ou drsquoautres eacuteleacutements essentiels de la cellule reccediloivent une forte dose de rayonnement la cellule peut soit mourir soit ecirctre leacuteseacutee au point de ne plus pouvoir se reacutegeacuteneacuterer Si ce pheacutenomegravene touche un grand nombre de cellules dans un tissu ou un organe les effets preacutecoces du rayonnement peuvent se manifester Il srsquoagit des effets deacuteterministes dont la graviteacute varie selon la dose de rayonnement reccedilue Ils peuvent se traduire par des brucirclures des cataractes et dans des cas extrecircmes la mort
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Les premiegraveres preuves des effets deacuteterministes du rayonnement ont eacuteteacute observeacutees chez les premiers chercheurs et utilisateurs du rayonnement Ceux-ci ont preacutesenteacute des leacutesions seacutevegraveres agrave la peau et aux mains en raison drsquoune exposition agrave une dose excessive de rayonnement Plus reacutecemment les mecircmes pheacutenomegravenes ont eacuteteacute observeacutes apregraves lrsquoaccident de la centrale nucleacuteaire de Tchernobyl en 1986 au cours duquel plus de 130 travailleurs et pompiers ont reccedilu de fortes doses de rayonnement (800 agrave 16 000 mSv) et ont preacutesenteacute par la suite la maladie des rayons Deux des personnes exposeacutees sont deacuteceacutedeacutees quelques jours apregraves lrsquoexposition Plus de 30 travailleurs et pompiers sont deacuteceacutedeacutes dans les trois mois qui ont suivi lrsquoaccident
La CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation internationaux disposent de mesures y compris des limites de dose tregraves strictes et des bases de donneacutees permettant le suivi des sources radioactives pour atteacutenuer les risques susceptibles de peser sur les membres du public ou les travailleurs exposeacutes agrave des doses de rayonnement suffisamment eacuteleveacutees pour occasionner des effets deacuteterministes La CCSN dispose eacutegalement de regraveglements tregraves stricts pour la manipulation des substances et des dispositifs nucleacuteaires au Canada
3 La cellule se reacutepare mal mais continue de vivre (effets stochastiques) Dans certains cas une partie de lrsquoADN (voir la figure 11) de la cellule peut ecirctre leacuteseacutee par le rayonnement et ne pourra peut-ecirctre pas se reacuteparer par elle-mecircme Celle-ci peut continuer de vivre et mecircme de se reproduire Toutefois au cours de ce processus les erreurs qui nrsquoont pas eacuteteacute corrigeacutees dans le brin drsquoADN seront aussi preacutesentes dans les cellules qui descendent drsquoune cellule et cela peut perturber leur fonctionnement La probabiliteacute de ce type drsquoeffets indeacutesirables est proportionnelle agrave la dose et porte le nom drsquo laquo effet stochastique raquo Avec les effets stochastiques la probabiliteacute des effets augmente agrave mesure que la dose augmente Toutefois le moment ougrave les effets surviendront et leur graviteacute sont indeacutependants de la dose
Figure 11 Brin drsquoADN
Les dommages agrave lrsquoADN se produisent constamment dans le corps humain En effet nous sommes exposeacutes agrave environ 15 000 eacuteveacutenements de ce type qui nrsquoentraicircnent pas la mort des cellules chaque seconde Parfois la structure de la cellule change parce qursquoelle se reacutepare mal Cette alteacuteration peut nrsquoavoir aucun effet ou lrsquoeffet en question peut se manifester plus tard dans la vie Un cancer ou des effets heacutereacuteditaires peuvent ou non survenir
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Les dommages geacuteneacutetiques surviennent lorsque lrsquoADN des cellules des spermatozoiumldes ou des ovules est endommageacute Cela provoque lrsquoeacutemergence drsquoune anomalie qui est transmise drsquoune geacuteneacuteration agrave lrsquoautre Drsquoapregraves les eacutetudes meneacutees sur les animaux comme sur les mouches des fruits par Hermann J Muller en 1926 lrsquoexposition au rayonnement cause des mutations geacuteneacutetiques Toutefois agrave ce jour aucun effet geacuteneacutetique connu nrsquoa eacuteteacute observeacute chez les ecirctres humains par suite drsquoune exposition au rayonnement Il srsquoagit drsquoeacutetudes qui ont porteacute sur 30 000 enfants de survivants des bombardements atomiques sur Hiroshima et Nagasaki au Japon en 1945 (BEIR VII)
Le tableau 3 fait la synthegravese des effets possibles sur la santeacute qui sont relieacutes agrave des doses de rayonnement donneacutees Les limites de dose ont aussi eacuteteacute ajouteacutees pour montrer comment elles protegravegent les travailleurs et la population des dangers
Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
Dose Limite ou effet sur la santeacute
Plus de 5 000 mSv
Dose pouvant causer la mort si elle est reccedilue en une seule fois
1 000 mSv Dose pouvant occasionner les symptocircmes de la maladie des rayons (fatigue et nauseacutees) si elle est reccedilue au cours drsquoune peacuteriode de
24 heures
100 mSv Dose aigueuml la plus petite connue pouvant causer lrsquoapparition de cancers
30 agrave 100 mSv Dose de rayonnement reccedilue lors drsquoune tomographie axiale informatiseacutee du corps entier
50 mSv Limite de dose de rayonnement annuelle pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire
18 mSv Dose annuelle moyenne due au rayonnement de fond au Canada
1 mSv Limite de dose annuelle pour les membres du public au Canada
01 agrave 012 mSv
Dose reccedilue lors drsquoune radiographie des poumons
001 mSv Dose reccedilue lors drsquoune radiographie dentaire
001 mSv Dose annuelle moyenne reacutesultant des voyages en avion
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5 Doses de rayonnement
Pour les besoins de la radioprotection diffeacuterentes grandeurs de dose ont eacuteteacute deacutefinies dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace Les sections 51 agrave 53 deacutecrivent respectivement ces types de dose La figure 12 preacutesente un aperccedilu du lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee
Figure 12 Lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee
La section 54 preacutesente des doses de rayonnements repreacutesentatives qui pourraient ecirctre attendues selon divers sceacutenarios et la section 55 traite des limites de doses eacutetablies par la CCSN
51 Dose absorbeacutee
Lorsque le rayonnement ionisant peacutenegravetre dans le corps humain ou dans la matiegravere il leur communique de lrsquoeacutenergie Lrsquoeacutenergie absorbeacutee par suite de lrsquoexposition au rayonnement porte le nom de dose absorbeacutee La dose absorbeacutee se mesure gracircce agrave une uniteacute appeleacutee le gray (Gy) Un Gray correspond agrave une eacutenergie deacuteposeacutee drsquoun joule dans un kilogramme de matiegravere
52 Dose eacutequivalente
Lorsque le rayonnement est absorbeacute par une matiegravere vivante on peut parfois observer un effet biologique Tous les rayonnements ne produisent pas le mecircme effet biologique pour une mecircme dose absorbeacutee Lrsquoeffet deacutepend du type de rayonnement (alpha becircta gamma etc) Ainsi 1 Gy de rayonnement alpha est plus nocif pour les tissus humains que 1 Gy de rayonnement becircta Pour obtenir la dose eacutequivalente il faut multiplier la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique (wR) speacutecifique Pour exprimer cet effet on utilise alors un facteur de pondeacuteration radiologique (wR) pour mettre en eacutequivalence les diffeacuterents types de rayonnement et leur efficaciteacute biologique respective Cette dose eacutequivalente est exprimeacutee en sievert (Sv) Autrement dit 1 Sv de rayonnement alpha possegravede les mecircmes effets biologiques que 1 Sv de rayonnement becircta En drsquoautres mots la dose eacutequivalente permet drsquoobtenir une uniteacute qui rend compte du degreacute de nociviteacute de diffeacuterents types de rayonnement
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53 Dose efficace
Les diffeacuterents tissus et organes preacutesentent une sensibiliteacute diffeacuterente au rayonnement (voir la figure 13) Par exemple la moelle osseuse est beaucoup plus radiosensible que les tissus musculaires ou nerveux Pour obtenir une indication de lrsquoeffet de lrsquoexposition sur la santeacute geacuteneacuterale la dose eacutequivalente peut ecirctre multiplieacutee par un facteur de pondeacuteration tissulaire (wT) lieacute au risque pour un tissu ou organe particulier Cette multiplication donne la dose efficace absorbeacutee par le corps Lrsquouniteacute utiliseacutee pour exprimer la dose efficace est eacutegalement le sievert
Figure 13 Facteurs de pondeacuteration tissulaire
Source Regraveglement sur la radioprotection
Agrave titre drsquoexemple si lrsquoestomac et la vessie drsquoun sujet sont exposeacutes seacutepareacutement au rayonnement et que les doses eacutequivalentes aux tissus soient respectivement de 100 et 70 mSv la dose efficace sera calculeacutee comme suit (100 mSv x 012) + (70 mSv x 005) = 155 mSv Le risque drsquoeffets nocifs lieacutes agrave lrsquoexposition au rayonnement eacutequivaut agrave 155 mSv reccedilus de faccedilon homogegravene par le corps entier
54 Doses typiques de rayonnement
541 Rayonnement naturel
Au niveau mondial la dose efficace moyenne totale provenant du rayonnement naturel est de lrsquoordre de 24 mSv par an Au Canada la dose efficace moyenne se chiffre agrave 18 mSv (voir le tableau 4 et la figure 15) Tel que speacutecifieacute agrave la section 3 la dose peut deacutependre de la source de rayonnement
bull Rayonnement cosmique Les reacutegions de haute altitude reccediloivent plus de rayonnement cosmique Selon une eacutetude reacutecente de Santeacute Canada la dose efficace annuelle provenant du rayonnement cosmique reccedilue par les habitants de Vancouver en Colombie-Britannique qui est situeacutee au niveau de la mer est de lrsquoordre de 030 mSv Par contre une personne qui vivrait au sommet du mont Lorne au Yukon agrave une altitude de 2 000 m recevrait une dose annuelle drsquoenviron 084 mSv Les voyages aeacuteriens augmentent eacutegalement lrsquoexposition au rayonnement cosmique de 001 mSv par Canadien par an La figure 14 montre agrave quel point les niveaux de
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rayonnement cosmique varient avec des eacuteleacutevations au-dessus du niveau de la mer et en fonction de la longitude et de la latitude
Figure 14 Dose efficace annuelle pour lrsquoexteacuterieur provenant du rayonnement cosmique en Ameacuterique du Nord (en microsieverts)
Source Gratsky et al 2004
bull Rayonnement terrestre Les sols contiennent eacutegalement des sources naturelles de rayonnement et les reacutegions dont les sols sont riches en uranium reccediloivent plus de rayonnement eacutemis par les sols La dose efficace moyenne de rayonnement eacutemis par les sols (et les mateacuteriaux de construction provenant de ces sols) est de lrsquoordre de 05 mSv par an Toutefois cette dose varie selon lrsquoemplacement geacuteographique et la geacuteologie et peut atteindre 260 mSv dans le Nord de lrsquoIran ou 90 mSv au Nigeacuteria Au Canada la dose annuelle la plus eacuteleveacutee serait selon les estimations de lrsquoordre de 23 mSv et concerne les Territoires du Nord-Ouest
bull Inhalation La croucircte terrestre produit du radon qui est preacutesent dans lrsquoair que nous respirons Le radon donne lieu agrave quatre produits de deacutesinteacutegration qui irradient les poumons en cas drsquoinhalation Agrave lrsquoeacutechelle mondiale la dose efficace annuelle moyenne de rayonnement par le radon est drsquoenviron 13 mSv Une reacutecente eacutetude de Santeacute Canada sur le radon dans les habitations a reacuteveacuteleacute que les niveaux de radon dans 93 des foyers canadiens sont en dessous de la ligne directrice canadienne actuelle de 200 Bqmsup3
bull Ingestion Enfin il existe plusieurs sources de rayonnement naturelles qui peacutenegravetrent dans nos organismes que ce soit par les aliments que nous ingeacuterons lrsquoair que nous respirons et lrsquoeau que nous buvons Le potassium 40 est la principale source drsquoirradiation interne (exception faite des produits de filiation du radon) La dose efficace moyenne provenant de ces sources est drsquoenviron 03 mSv par an
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Tableau 4 Dose efficace moyenne dans certaines villes canadiennes compareacutee agrave la moyenne mondiale
Source de rayonnement
Moyenne mondiale1
(mSv) Canada2
(mSv) Toronto2
(mSv) Winnipeg2
(mSv) Rayonnement cosmique 04 03 03 03 Irradiation interne 03 03 03 03 Exposition due agrave lrsquoinhalation 13 09 08 32 Irradiation externe 05 02 02 02 Total 24 18 16 40
1 UNSCEAR 2010 2 Grasty et LaMarre 2004
Figure 15 Doses provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Doses moyennes provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Rayonnement
Rayonnement terrestre
cosmique
Inhalation
Ingestion
03 mSv 03 mSv
02 m Sv
09 mSv
542 Les sources artificielles de rayonnement
Les sources artificielles de rayonnement (reacutesultant des activiteacutes commerciales et industrielles) repreacutesentent environ 02 microSv de notre exposition annuelle au rayonnement Les rayons X et autres interventions meacutedicales diagnostiques et theacuterapeutiques (voir le tableau 5) repreacutesentent environ 12 mSv par an (UNSCEAR 2000) Les produits de grande consommation comme le tabac et les deacutetecteurs de fumeacutee repreacutesentent 01 mSv de notre exposition annuelle au rayonnement
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Tableau 5 Doses aux organes typiques selon le type drsquoexamen radiologique
Type drsquoexamen Organe Dose (mSv) Radiographie dentaire1 Cerveau 001 Radiographie de la poitrine1 Poumons 01 Mammographie de deacutepistage2 Seins 3 Tomodensitomeacutetrie abdominale (adulte)2 Estomac 10 Tomodensitomeacutetrie abdominale (neacuteonatale)2 Estomac 20
1 National Council on Radiation Protection and Measurements (NCPR) 2009 2 Brenner et Hall 2007
Globalement le rayonnement naturel repreacutesente approximativement 60 de la dose annuelle agrave laquelle nous sommes exposeacutes Les interventions meacutedicales repreacutesentent approximativement 40 de cette dose annuelle
Il nrsquoy a pas de diffeacuterence dans les effets causeacutes par le rayonnement naturel ou artificiel
55 Limites de dose
La CCSN eacutetablit les limites de dose pour les travailleurs canadiens et la population Elle le fait en suivant les recommandations de la CIPR qui se compose de scientifiques eacuteminents et de plusieurs grands speacutecialistes de la radioprotection Ces regraveglements srsquoinspirent aussi de la plupart des normes et recommandations de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA)
Au Canada lrsquoapplication des regraveglements normes et pratiques mis en place pour proteacuteger les membres du public et les travailleurs des sources de rayonnement qui ne sont pas reacuteglementeacutees par la CCSN est du ressort de Santeacute Canada de Ressources humaines et Deacuteveloppement des compeacutetences Canada du ministegravere de la Deacutefense nationale et des gouvernements provinciaux et territoriaux
Par ailleurs le Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial (CRFPT) eacutelabore des lignes directrices concernant le rayonnement ionisant et non ionisant et srsquoemploie agrave harmoniser les regraveglements relatifs agrave la radioprotection agrave la grandeur du Canada Copreacutesideacute par la CCSN Santeacute Canada et les provinces le CRFPT est une tribune nationale pour les questions de radioprotection
Pour les personnes qui exploitent lrsquoeacutenergie nucleacuteaire ou travaillent avec celle-ci la limite de dose reacuteglementeacutee est fixeacutee en dessous de la limite infeacuterieure de ce qui est consideacutereacute comme une exposition inacceptable Par exemple les limites de dose efficace pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire est de 50 mSv par an et de 100 mSv sur 5 ans Il nrsquoa pas eacuteteacute deacutemontreacute que lrsquoexposition agrave du rayonnement infeacuterieur agrave une dose aigueuml drsquoenviron 100 mSv nrsquoaugmente pas le risque drsquoeffets sur la santeacute comme le cancer
De plus les titulaires de permis doivent veiller agrave ce que toutes les doses respectent le principe ALARA (voir la figure 16)
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Figure 16 Cadre de la limite de dose de rayonnement
Les rapports et les controcircles reacuteguliers deacutemontrent que la moyenne annuelle des doses aux travailleurs des installations nucleacuteaires canadiennes est de lrsquoordre de 1 agrave 2 mSv par anneacutee (voir la figure 17)
Figure 17 Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type drsquoinstallation
Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type dinstallation
0
05
1
15
2
25
3
35
4
Dos
e ef
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s reacute
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(mSv
)
Centrales Mines et Raff ineries Installations Installations Installations Meacutedecine Industrie et Acceacuteleacuterateurs nucleacuteaires usines de duranium de fabrication de recherche de production recherche de particules
concentration de combustile et de de sources duranium production de lumineuses au
radio-isotopes tritium
Peut inclure lrsquoexposition aux rayons X Source Fichier dosimeacutetrique national du Canada (Santeacute Canada) ndash Drsquoapregraves les donneacutees publieacutees les plus reacutecentes
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Au Canada la limite de dose efficace pour le public est de 1 mSv au cours drsquoune anneacutee civile Les rapports et les controcircles reacuteguliers montrent que les doses efficaces annuelles auxquelles les membres du public sont exposeacutes dans le cadre des activiteacutes reacuteglementeacutees par la CCSN varient entre 0001 et 0092 mSv par an Le tableau 6 preacutesente la dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant drsquoeacutemissions dans lrsquoair et dans lrsquoeau provenant de diverses installations autoriseacutees de la CCSN par anneacutee Les doses reccedilues reacutesultant drsquoeacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques nrsquoont pas eacuteteacute additionneacutees pour Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) aux Laboratoires de Chalk River parce que ces doses correspondaient agrave diffeacuterents individus exposeacutes repreacutesentatifs provenant de diffeacuterentes populations
Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
Installation Dose annuelle maximale (mSv) pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
2006 2007 2008 2009 2010
Centrales nucleacuteaires
Point Lepreau 00006 00007 00018 00004 00002
Gentilly-2 00007 00009 00006 00012 00010
Darlington 00011 00014 00013 00007 00006
Pickering 00028 00026 00041 00018 00010
Bruce 00025 00021 00027 00044 00029
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions atmospheacuteriques)
0081 0073 0092 0045 0032
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions aquatiques)
0027 0014 0013 00011 00004
Source Rapports des titulaires de permis et donneacutees de surveillance de lrsquoenvironnement soumises agrave la CCSN
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6 Reacuteglementation des radiations
La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire (CCSN) reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de preacuteserver la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de mettre en œuvre les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Le mandat de la CCSN inclut aussi la diffusion de renseignements objectifs de nature scientifique technique et reacuteglementaire agrave lrsquointention de la population
En tant qursquoorganisme de reacuteglementation nucleacuteaire du Canada la CCSN surveille toutes les installations nucleacuteaires et les activiteacutes et applications lieacutees au nucleacuteaire En font partie les centrales nucleacuteaires les mines et usines de concentration drsquouranium les installations de traitement et de recherche les installations de gestion des deacutechets radioactifs les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement utiliseacutes agrave des fins meacutedicales et industrielles
La CCSN dispose drsquoun cadre de deacutelivrance de permis et de veacuterification de la conformiteacute visant agrave assurer que toute personne qui utilise possegravede ou stocke des substances nucleacuteaires et des appareils agrave rayonnement est en conformiteacute avec un permis et a mis en place des dispositions de sucircreteacute et de seacutecuriteacute approprieacutees Au fil des ans ces exigences reacuteglementaires ont eacuteteacute renforceacutees suite agrave lrsquoameacutelioration des connaissances sur les effets du rayonnement
61 Protection des Canadiens
Toutes les installations et activiteacutes nucleacuteaires au Canada sont reacutegies par la Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires (LSRN) qui est entreacutee en vigueur en mai 2000 en remplacement de lrsquoancienne Loi sur le controcircle de lrsquoeacutenergie atomique La LSRN et ses regraveglements sont conccedilus pour proteacuteger le public les personnes qui travaillent dans le secteur nucleacuteaire et notre environnement Le rocircle de la CCSN est de srsquoassurer que la LSRN et ses regraveglements sont respecteacutes
La CCSN collabore avec les organismes provinciaux et territoriaux de reacuteglementation en matiegravere de protection de lrsquoenvironnement et de radioprotection De nombreux autres organismes feacutedeacuteraux jouent eacutegalement un rocircle dans la protection des Canadiens la CCSN collabore avec Ressources naturelles Canada Environnement Canada Santeacute Canada Pecircches et Oceacuteans Canada Transports Canada la Deacutefense nationale et les Forces canadiennes et Affaires eacutetrangegraveres et Commerce international Canada pour reacuteglementer les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes
Les normes canadiennes en matiegravere de sucircreteacute nucleacuteaire prennent comme reacutefeacuterence les normes internationales Pour ce faire la CCSN srsquoappuie sur les travaux de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA) et drsquoautres organisations telles que le Comiteacute scientifique des Nations Unies sur les effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) et la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) ainsi que sur ceux de Santeacute Canada et drsquoEnvironnement Canada
Avec la coopeacuteration de ses Eacutetats membres lrsquoAIEA publie plusieurs normes internationales notamment des normes de non-prolifeacuteration nucleacuteaire Les normes de la CCSN et les meilleures pratiques dans ce domaine respectent celles de lrsquoAIEA
Dans le domaine de la non-prolifeacuteration nucleacuteaire la CCSN travaille pour le compte du gouvernement du Canada afin drsquoatteindre deux objectifs assurer aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires de notre pays ne contribuent pas agrave la
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fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou de dispositifs explosifs nucleacuteaires et promouvoir un cadre international de non-prolifeacuteration efficace et plus complet
62 Protection des travailleurs
La CCSN reacuteglemente les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes dans le but de proteacuteger la seacutecuriteacute et la santeacute des travailleurs Les installations nucleacuteaires comprennent les centrales nucleacuteaires les mines et les usines de concentration drsquouranium les installations de fabrication de combustible et les installations qui effectuent le traitement et la recherche Les aspects des activiteacutes reacuteglementeacutees sont la seacutecuriteacute la dosimeacutetrie lrsquoemballage et le transport des substances nucleacuteaires ainsi que lrsquoimportation et lrsquoexportation des substances nucleacuteaires
On estime agrave 40 000 le nombre de travailleurs de lrsquoindustrie nucleacuteaire au Canada et le nombre de personnes exposeacutees au rayonnement chaque jour dans le cadre de leur emploi est beaucoup plus eacuteleveacute Les travailleurs canadiens sont exposeacutes agrave des rayonnements de deux faccedilons ils travaillent avec des sources artificielles de rayonnement (par exemple dans lrsquoindustrie nucleacuteaire les soins de santeacute les eacutetablissements de recherche ou de production) ou bien ils sont exposeacutes agrave des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement naturel (par exemple dans lrsquoindustrie miniegravere dans les eacutequipages drsquoavion et dans la construction)
Le Regraveglement sur la radioprotection canadien fixe des limites srsquoappliquant agrave la quantiteacute de rayonnement agrave laquelle le public et les travailleurs du secteur nucleacuteaire (TSN) peuvent ecirctre exposeacutes Il srsquoagit des laquo limites de dose raquo (voir la section 55) et elles sont fixeacutees en deccedilagrave du seuil auquel on srsquoattend qursquoil y ait des effets neacutefastes sur la santeacute Le Regraveglement exige que les titulaires de permis mettent en œuvre des programmes de radioprotection qui limitent lrsquoexposition des travailleurs aux rayonnements ionisants sous les limites de dose et agrave un niveau aussi bas que possible les facteurs sociaux et eacuteconomiques en preacutesence eacutetant pris en compte (voir la figure 17)
Accident nucleacuteaire survenu agrave Fukushima en 2011
Le 11 mars 2011 un seacuteisme de magnitude 9 suivi drsquoun tsunami deacutevastateur ont frappeacute le Japon laissant derriegravere eux pregraves de 25 000 morts ou disparus un demi-million de reacutesidences deacutetruites ou endommageacutees et 560 km2 inondeacutes
Les reacutepercussions combineacutees du seacuteisme et du tsunami sur la centrale nucleacuteaire de Fukushima-Daiichi ont provoqueacute lrsquoun des pires accidents nucleacuteaires du monde Au cours des heures et des jours qui ont suivi trois des six reacuteacteurs de la centrale ont surchauffeacute et subi des dommages Les travailleurs de la centrale ont braveacute des conditions extraordinaires pour preacutevenir ou retarder les rejets de matiegraveres radioactives au-dessus de la reacutegion environnante et dans la mer Gracircce agrave leurs efforts il a eacuteteacute possible de retarder suffisamment ces rejets pour que la population environnante puisse ecirctre eacutevacueacutee malgreacute les dommages geacuteneacuteraliseacutes subis aux infrastructures locales
Agrave mesure que lrsquoaccident se deacuteroulait la zone drsquoeacutevacuation srsquoest agrandie et les autoriteacutes ont recommandeacute aux habitants drsquoun plus grand secteur de se reacutefugier agrave lrsquointeacuterieur Des mesures de surveillance radiologique eacutetendues et de controcircle de la production et de la distribution alimentaires ont eacuteteacute mises en œuvre Dans le mecircme ordre drsquoideacutee il faudra poursuivre la surveillance et le controcircle des approvisionnements alimentaires et en eau peut-ecirctre pendant de nombreuses anneacutees
Cet accident a pousseacute de nombreux pays agrave eacutevaluer la sucircreteacute de leurs infrastructures nucleacuteaires La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire a entrepris un examen de toutes les grandes installations nucleacuteaires au Canada Cet examen dirigeacute par un groupe de travail multidisciplinaire a permis de confirmer que les installations canadiennes peuvent reacutesister et reacutepondre agrave des eacuteveacutenements externes comme les tremblements de terre Un plan drsquoaction de quatre ans est en cours drsquoeacutelaboration afin de renforcer les deacutefenses et de reacuteduire davantage le risque notamment gracircce agrave lrsquoameacutelioration du Regraveglement sur la radioprotection en vigueur pour y inteacutegrer de nouvelles exigences en cas drsquourgence
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Les installations nucleacuteaires au Canada doivent disposer drsquoun personnel qualifieacute pour effectuer leurs activiteacutes en conformiteacute avec la LSRN et ses regraveglements La CCSN veacuterifie eacutegalement que le personnel travaillant dans le domaine de la radioprotection est capable drsquoexeacutecuter les tacircches preacutevues drsquoapregraves les permis
Surveillance des doses
Tous les titulaires de permis de la CCSN sont tenus de deacuteterminer les doses de rayonnement reccedilues par les travailleurs dans lrsquoexercice de leurs fonctions En outre si lrsquoon srsquoattend agrave ce que les doses efficaces deacutepassent 5 mSv en un an les titulaires de permis sont tenus de recourir agrave des services de dosimeacutetrie autoriseacutes
La CCSN deacutelivre des permis aux services de dosimeacutetrie qui doivent effectuer des mesures de doses exactes et preacutecises Les titulaires de permis de services de dosimeacutetrie sont tenus de deacuteposer de lrsquoinformation reacuteguliegraverement dans le Fichier dosimeacutetrique national (FDN) Le FDN exploiteacute par le Bureau de la radioprotection de Santeacute Canada contient les dossiers de doses de rayonnement provenant de tous les processeurs commerciaux de dosimeacutetrie des installations de production drsquoeacutenergie nucleacuteaire drsquoEacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) et des mines drsquouranium Le registre comprend eacutegalement les dossiers de doses provenant des utilisateurs de rayons X tels que les dentistes les radiologues et les chiropraticiens ainsi que les expositions aux produits de filiation du radon provenant de certaines mines qui ne deacutetiennent pas de permis de la CCSN
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7 Sommaire
Le rayonnement a toujours eacuteteacute preacutesent et il est partout dans notre environnement La vie a eacutevolueacute dans un monde contenant des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement ionisant Nous sommes eacutegalement exposeacutes au rayonnement artificiel provenant de sources telles que les traitements meacutedicaux et les activiteacutes impliquant des matiegraveres radioactives
Les effets du rayonnement sur la santeacute sont bien compris Depuis le deacutebut du 20e siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes agrave fond agrave la fois en laboratoire et sur les populations humaines En raison des risques connus du rayonnement pour la santeacute il doit ecirctre utiliseacute avec prudence et strictement controcircleacute Un eacutequilibre doit ecirctre trouveacute entre les avantages du rayonnement pour la socieacuteteacute et les risques que le rayonnement pose pour les personnes la santeacute et lrsquoenvironnement
La CCSN reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de proteacuteger la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de respecter les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Elle deacutefinit eacutegalement des limites de dose pour empecirccher que les travailleurs et le public ne soient soumis agrave une exposition excessive au rayonnement
La compreacutehension des risques que pose le rayonnement aide la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation agrave fixer les limites de dose et agrave eacutetablir des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave des niveaux sucircrs Les titulaires de permis sont tenus de maintenir toutes les doses de rayonnement agrave des niveaux ALARA Des programmes de surveillance du rayonnement sont en place agrave proximiteacute des centrales nucleacuteaires et drsquoautres installations nucleacuteaires agrave travers le Canada pour proteacuteger les personnes et lrsquoenvironnement contre les effets potentiels du rayonnement
Des programmes gouvernementaux et de lrsquoindustrie mesurent systeacutematiquement les niveaux de radioactiviteacute dans lrsquoair lrsquoeau potable les eaux de surface le sol et les aliments Gracircce agrave ces donneacutees la CCSN peut veacuterifier que les normes sont respecteacutees eacutevaluer lrsquoefficaciteacute des controcircles et deacuteterminer les tendances environnementales
Depuis plus de 65 ans le Canada deacutetient un dossier de sucircreteacute nucleacuteaire reconnu au niveau international La CCSN est fiegravere drsquoavoir contribueacute agrave ce dossier de sucircreteacute en assurant une surveillance reacuteglementaire solide Les Canadiens peuvent ecirctre assureacutes que la CCSN continuera de surveiller avec vigilance la sucircreteacute de lrsquoindustrie nucleacuteaire canadienne de sorte que la santeacute et la sucircreteacute ne soient jamais compromises
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Glossaire
Acide amineacute Les eacuteleacutements constitutifs des proteacuteines Il srsquoagit de moleacutecules organiques contenant un groupement amine (NH2) et un groupe carboxyle (COOH)
Acide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) Le composeacute moleacuteculaire dans le noyau drsquoune cellule qui forme le modegravele de la structure et du fonctionnement de la cellule
Activiteacute Rythme auquel se produisent les deacutesinteacutegrations dans une matiegravere radioactive par uniteacute de temps Utiliseacutee comme mesure de la quantiteacute de radionucleacuteides preacutesents Uniteacute Becquerel symbole Bq 1 Bq = une deacutesinteacutegration par seconde
ALARA Un principe drsquooptimisation de la protection utiliseacute pour srsquoassurer que les limites de doses reccedilues au niveau individuel au travail et par le public soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux Ce concept ne deacutesigne pas la limite de dose il srsquoagit drsquoun processus qui permet de maintenir les niveaux de dose bas
Appareil agrave rayonnement Tel que deacutefini dans le Regraveglement sur les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement a) un appareil contenant une substance nucleacuteaire en une quantiteacute supeacuterieure agrave la quantiteacute drsquoexemption et permettant son utilisation pour ses proprieacuteteacutes de rayonnement et b) un appareil contenant un composeacute lumineux au radium
Atome Uniteacute de matiegravere formeacutee drsquoun noyau unique autour duquel gravitent plusieurs eacutelectrons et dont le nombre est eacutegal agrave celui des protons dans le noyau Lrsquoatome est la plus petite partie drsquoun eacuteleacutement pouvant se combiner chimiquement avec drsquoautres atomes Tous les atomes autres que lrsquohydrogegravene 1 ont des neutrons dans le noyau
Becquerel Uniteacute SI de mesure de lrsquoactiviteacute drsquoune substance radioactive Le becquerel remplace le curie (Ci) qui nrsquoest pas une uniteacute SI Son symbole est Bq Il correspond agrave une deacutesinteacutegration nucleacuteaire par seconde 1 Bq = 27 pCi (27 times 10ndash11 Ci) et 1 Ci = 37 times 1010 Bq (Voir aussi laquo SI raquo)
Cancer Un grand nombre de maladies causeacutees par la division effreacuteneacutee de cellules anormales
Capture des eacutelectrons Processus de deacutesinteacutegration radioactive au terme duquel un eacutelectron en orbite est captureacute par le noyau et fusionne avec ce dernier Apregraves ce processus la masse reste inchangeacutee mais le numeacutero atomique diminue drsquoun facteur de un car un proton est converti en neutron
Capture des neutrons ou capture neutronique Type de reacuteaction nucleacuteaire au terme de laquelle un noyau atomique srsquoempare drsquoun neutron libre et fusionne avec lui pour former un noyau plus lourd Les neutrons peuvent reacuteagir avec un noyau atomique de plusieurs maniegraveres chacune aboutissant agrave un produit diffeacuterent
Cataracte Affection qui survient lorsque le cristallin normalement transparent de lrsquoœil se trouble ou srsquoopacifie et cause une vision trouble qursquoil nrsquoest pas possible de corriger par des verres correcteurs ordinaires Le facteur le plus important de la formation de cataractes est le vieillissement mais il existe des facteurs additionnels comme le tabagisme le diabegravete lrsquoexposition excessive au soleil et le rayonnement
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Cellule La plus petite uniteacute structurelle et fonctionnelle de tous les organismes vivants connus
Deacutesinteacutegration (radioactive) Transformation drsquoun nucleacuteide radioactif en un nucleacuteide diffeacuterent (ou plusieurs nucleacuteides diffeacuterents) par eacutemission spontaneacutee de rayonnement tels que des rayonnements alpha becircta ou gamma ou par capture des eacutelectrons Il en reacutesulte un noyau plus stable et moins chargeacute en eacutenergie Chaque processus de deacutesinteacutegration a une peacuteriode radioactive deacutefinie
Deuteacuterium Un isotope drsquohydrogegravene avec un proton et un neutron dans le noyau
Dose Terme geacuteneacuteral utiliseacute pour deacutesigner la quantiteacute drsquoeacutenergie provenant de rayonnement ionisant absorbeacutee par les tissus La dose absorbeacutee est mesureacutee en grays (Gy) ougrave 1 gray eacutequivaut agrave 1 joule par kilogramme Voir aussi dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace
Dose absorbeacutee Quantiteacute drsquoeacutenergie absorbeacutee par la matiegravere irradieacutee par uniteacute de masse Cela reflegravete la quantiteacute drsquoeacutenergie deacuteposeacutee par du rayonnement ionisant lors de son passage agrave travers un milieu (comme lrsquoair lrsquoeau ou du tissu vivant) Uniteacute gray Symbole Gy
Dose aigueuml Exposition reccedilue pendant une courte dureacutee (heures ou jours) Lrsquoadjectif laquo aigueuml raquo deacutesigne uniquement la dureacutee de lrsquoexposition et non lrsquointensiteacute des doses concerneacutees
Dose chronique Exposition persistante (en termes de mois ou drsquoanneacutees) Lrsquoadjectif laquo chronique raquo se rapporte uniquement agrave la dureacutee de lrsquoexposition et non agrave lrsquointensiteacute des doses
Dose efficace Mesure de dose visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du deacutetriment radiologique pouvant reacutesulter de la dose Elle repreacutesente la somme des produits des doses eacutequivalentes aux tissus multiplieacutees par leurs facteurs de pondeacuteration tissulaires respectifs Uniteacute sievert (Sv)
Dose eacutequivalente Mesure de la dose au tissu ou agrave lrsquoorgane visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du dommage causeacute Obtenue en multipliant la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique pour tenir compte de lrsquoefficaciteacute biologique de diffeacuterents rayonnements agrave causer des dommages au tissu ou agrave lrsquoorgane consideacutereacute Uniteacute sievert (Sv)
Dosimegravetre Dispositif porteacute par une personne pour mesurer une dose de rayonnement ionisant
Dosimeacutetrie Sous-speacutecialiteacute scientifique de la radioprotection et de la physique meacutedicale centreacutee sur le calcul et lrsquoenregistrement des doses internes et externes provenant du rayonnement ionisant
Eau leacutegegravere Eau ordinaire composeacutee de moleacutecules ayant deux atomes drsquohydrogegravene et un atome drsquooxygegravene (H20) Diffeacuterente de lrsquoeau lourde qui est composeacutee de moleacutecules ayant un atome drsquohydrogegravene un atome de deuteacuterium (D) et un atome drsquooxygegravene (HDO)
Eau lourde Eau contenant une teneur eacuteleveacutee de moleacutecules avec des atomes de deuteacuterium (hydrogegravene lourd) Dans certains reacuteacteurs lrsquoeau lourde est utiliseacutee comme modeacuterateur parce qursquoelle ralentit les neutrons avec efficaciteacute et aussi parce qursquoelle a une faible probabiliteacute drsquoabsorber les neutrons
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Eau tritieacutee Lrsquoeau tritieacutee (HTO) est une moleacutecule drsquoeau dans laquelle une ou deux moleacutecules drsquohydrogegravene ont eacuteteacute remplaceacutees par un atome de tritium
Effets deacuteterministes Changements dans les cellules et les tissus qui se produiront certainement apregraves une dose aigueuml de rayonnement (agrave un niveau de dose supeacuterieur agrave au moins 1 000 mSv) en deccedilagrave duquel lrsquoeffet du rayonnement nrsquoest pas deacutetecteacute La graviteacute des effets sanitaires (eacuterythegraveme cutaneacute brucirclures et chute des cheveux) augmente avec la dose reccedilue
Effets stochastiques Terme utiliseacute pour deacutesigner les effets sanitaires du rayonnement (tels que le cancer ou les maladies heacutereacuteditaires) preacutesentant un risque statistique Pour ces maladies la probabiliteacute drsquoapparition augmente proportionnellement agrave la dose de rayonnement reccedilue plus la dose est eacuteleveacutee plus la probabiliteacute drsquoapparition est grande La graviteacute des effets nrsquoest pas proportionnelle agrave la dose
Efficaciteacute biologique relative Mesure relative de lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents types de rayonnements agrave provoquer un effet sanitaire preacuteciseacute exprimeacutee comme le rapport inverse des doses absorbeacutees de deux types de rayonnement diffeacuterents qui produiraient un effet biologique donneacute de mecircme intensiteacute
Eacutelectron Particule eacuteleacutementaire stable posseacutedant une charge eacutelectrique neacutegative de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 91 x 10-31 kg
Eacutelectron-volt (eV) Uniteacute drsquoeacutenergie eacutequivalente agrave environ 16 x 10-19 joules
Eacuteleacutement Types drsquoatomes speacutecifiques ayant le mecircme nombre de protons dans leur noyau et par conseacutequent le mecircme numeacutero atomique Le nombre de neutrons peut diffeacuterer
Eacutemission de positrons Type de deacutesinteacutegration radioactive dans laquelle un proton est transformeacute en neutron ce qui eacutemet un positron Dans ces cas lorsque le rapport neutrons-protons est trop faible et que lrsquoeacutemission de particules alpha nrsquoest pas possible sur le plan eacutenergeacutetique le noyau peut dans certaines conditions atteindre la stabiliteacute en eacutemettant un positron
Eacutenergie Grandeur physique qui deacutecrit la quantiteacute de travail qui peut ecirctre effectueacutee par une force donneacutee ougrave la masse-eacutenergie est conserveacutee Il existe diffeacuterentes formes drsquoeacutenergie eacutenergie cineacutetique potentielle thermique gravitationnelle acoustique lumineuse eacutelastique nucleacuteaire et eacutelectromagneacutetique
Eacutepideacutemiologie Eacutetude de la distribution et des eacuteleacutements deacuteterminants des maladies dans les populations humaines Elle sert de base pour la santeacute publique et la meacutedecine preacuteventive et elle est fondeacutee sur des observations plutocirct que sur des expeacuteriences
Essai biologique Toute proceacutedure utiliseacutee pour deacuteterminer la nature lrsquoactiviteacute lrsquoemplacement ou la reacutetention de radionucleacuteides dans lrsquoorganisme par des mesures directes (in vivo) ou par des analyses de matiegraveres excreacuteteacutees ou autrement eacutelimineacutees par lrsquoorganisme (in vitro)
Facteur de pondeacuteration radiologique Nombre par lequel il faut multiplier la dose absorbeacutee dans un tissu ou un organe pour deacuteterminer lrsquoefficaciteacute biologique relative du rayonnement agrave induire des effets stochastiques agrave de faibles doses le reacutesultat eacutetant la dose eacutequivalente
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Facteur de pondeacuteration tissulaire Facteur pour lequel la dose eacutequivalente est pondeacutereacutee aux fins de la deacutetermination de la dose efficace Le facteur de pondeacuteration tissulaire pour un organe ou un tissu repreacutesente la contribution relative de cet organe ou de ce tissu au preacutejudice total causeacute par les effets de lrsquoirradiation uniforme du corps entier
Fission ou fission nucleacuteaire Division drsquoun noyau lourd en deux morceaux (ou rarement plusieurs) avec des masses drsquoampleur eacutequivalente accompagneacutee geacuteneacuteralement de lrsquoeacutemission de neutrons et de rayonnement gamma
Gray (Gy) Uniteacute du SI de la dose absorbeacutee Uniteacute 1 joulekilogramme mais a un usage restreint
In vitro Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience reacutealiseacutee en dehors drsquoun organisme vivant dans un environnement controcircleacute comme dans une eacuteprouvette ou une boicircte de Peacutetri Du latin laquo dans le verre raquo
In vivo Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience portant sur un organisme vivant complet par opposition agrave un organisme partiel ou mort ou un environnement controcircleacute in vitro Latin pour laquo dans le vivant raquo
Ion Atome moleacutecule ou fragment de moleacutecule ayant acquis une charge eacutelectrique suite agrave la perte ou au gain drsquoun ou plusieurs eacutelectrons
Isotopes Deux ou plusieurs formes drsquoun eacuteleacutement donneacute qui ont des numeacuteros atomiques identiques (le mecircme nombre de protons dans leur noyau) et la mecircme ou les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques mais avec des masses atomiques diffeacuterentes (diffeacuterents nombres de neutrons dans leur noyau) et des proprieacuteteacutes physiques distinctes Par exemple lrsquouranium a 16 isotopes diffeacuterents soit U-234 U-235 U-236 U-238 etc
Leuceacutemie Cancer des globules blancs (leucocytes)
Limites de dose Limites de dose efficace et eacutequivalente preacutevues par le Regraveglement sur la radioprotection Ces limites sont en place pour reacuteduire au minimum le risque drsquoeffets nocifs pour la santeacute causeacutes par lrsquoexposition aux rayonnements associeacutee agrave des activiteacutes autoriseacutees par la CCSN
Maladie des rayons Ensemble de symptocircmes caracteacuterisant les radioleacutesions qui reacutesultent drsquoune exposition excessive de lrsquoensemble du corps (ou drsquoune grande partie de celui-ci) au rayonnement ionisant Les premiers de ces symptocircmes sont des nauseacutees de la fatigue des vomissements et la diarrheacutee qui peuvent ecirctre suivis par la perte de cheveux des heacutemorragies lrsquoinflammation de la bouche et de la gorge et une perte geacuteneacuterale drsquoeacutenergie
Masse ou masse atomique Masse drsquoun isotope drsquoun eacuteleacutement exprimeacutee en uniteacutes de masse atomique deacutefinie par un douziegraveme de la masse drsquoun atome de carbone 12 Une masse atomique de 1 eacutequivaut agrave environ 166 x 10-27 kg
Microsievert Un millioniegraveme de sievert (voir sievert) Symbole μSv
Millisievert Un milliegraveme de sievert (voir sievert) Symbole mSv
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Modegravele lineacuteaire sans seuil Modegravele dose-reacuteponse baseacute sur lrsquohypothegravese selon laquelle dans la gamme des faibles doses les doses de rayonnement supeacuterieures agrave zeacutero augmentent le risque de cancers etou de maladies heacutereacuteditaires drsquoune maniegravere proportionnelle simple
Modeacuterateur Matiegravere telle que lrsquoeau ordinaire ou lrsquoeau lourde qui est utiliseacutee dans un reacuteacteur pour ralentir la vitesse eacuteleveacutee des neutrons ce qui accroicirct la probabiliteacute qursquoune fission survienne
Moleacutecule Groupe drsquoatomes lieacutes chimiquement les uns aux autres
Mutation Changement chimique de lrsquoADN dans le noyau drsquoune cellule Les mutations survenant dans les cellules des spermatozoiumldes ou des ovules ou leurs preacutecurseurs peuvent avoir des effets heacutereacuteditaires chez les enfants ou les geacuteneacuterations futures Les mutations dans les cellules somatiques (cellules non reproductrices) peuvent eacutegalement favoriser lrsquoapparition du cancer
Neutron Particule eacuteleacutementaire du noyau de lrsquoatome (acirc lrsquoexception de lrsquohydrogegravene) et dont la masse est similaire agrave celle drsquoun proton soit de lrsquoordre de 16 x 10-27 kg
Nombre de masse Nombre de neutrons et de protons dans le noyau drsquoun atome
Non-prolifeacuteration nucleacuteaire Effets deacuteployeacutes pour preacutevenir la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires et de dispositifs nucleacuteaires explosifs La CCSN est responsable de la mise en œuvre de la politique de non-prolifeacuteration nucleacuteaire du Canada qui contient deux objectifs de large porteacutee et de longue date
1 garantir aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires du Canada ne contribuent pas agrave la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou drsquoautres dispositifs nucleacuteaires explosifs
2 promouvoir un reacutegime international de non-prolifeacuteration plus efficace et plus complet
Noyau (drsquoun atome) Partie centrale drsquoun atome chargeacutee positivement contenant des protons et des neutrons Le nombre total de protons et de neutrons srsquoappelle le nombre de masse
Nucleacuteide Un terme geacuteneacuteral pour deacutesigner tous les isotopes connus qursquoils soient stables ou non
Numeacutero atomique Nombre de protons dans le noyau drsquoun atome Symbole Z
Optimisation Processus drsquoeacutetablissement de niveaux de protection et de sucircreteacute qui permettent drsquoassurer que les expositions la probabiliteacute de subir une exposition et la valeur des expositions potentielles soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux tel que recommandeacute par la Commission internationale de protection radiologique
Particules alpha Une particule agrave charge positive formeacutee de deux protons et de deux neutrons qui est eacutemise par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoil se deacutesintegravegre Une particule alpha est relativement volumineuse et peut ecirctre arrecircteacutee par la peau ou une feuille de papier Une particule alpha est identique agrave un noyau drsquoheacutelium
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Particules becircta Un eacutelectron (une particule ayant une charge neacutegative) ou un positron (une particule ayant une charge positive) qui est eacutemis par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoils se deacutesintegravegrent Les particules becircta sont relativement petites et peuvent ecirctre arrecircteacutees par une feuille drsquoaluminium ou de plastique de quelques millimegravetres drsquoeacutepaisseur
Peacuteriode (radioactive) Temps neacutecessaire pour que lrsquoactiviteacute drsquoun radionucleacuteide soit reacuteduite de moitieacute par un processus de deacutesinteacutegration radioactive Symbole t12 Plus la peacuteriode drsquoune substance est courte plus elle est radioactive
Photon Un quantum (la plus petite quantiteacute possible) drsquoeacutenergie eacutemise sous forme de rayonnement eacutelectromagneacutetique
Positron Particule eacuteleacutementaire chargeacutee positivement de 16 x 10-19 coulombs et dont la masse est de 91 x 10-31 kg (comparable agrave un eacutelectron mais chargeacutee positivement)
Produits de filiation du radon Terme utiliseacute pour deacutesigner collectivement les produits immeacutediats de deacutesinteacutegration radioactive du radon Il srsquoagit de la chaicircne de deacutesinteacutegration qui inclut le polonium 218 le plomb 214 le bismuth 214 et le polonium 214 Leur peacuteriode combineacutee moyenne est de lrsquoordre de 30 minutes Aussi appeleacute descendant du radon
Proton Particule eacuteleacutementaire stable preacutesente dans le noyau de lrsquoatome posseacutedant une charge eacutelectrique positive de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 167 x 10-27 kg
Radioactif Empreint de radioactiviteacute eacutemettant spontaneacutement de lrsquoeacutenergie sous forme de rayonnement ionisant (telles que les particules alpha et becircta des neutrons ou des rayons gamma) agrave la suite de la deacutesinteacutegration drsquoun atome instable
Radon Eacuteleacutement chimique dont le symbole est Rn et le nombre atomique 86 Le radon est un gaz noble rare incolore inodore insipide naturel et radioactif issu de la deacutesinteacutegration du radium Il srsquoagit de lrsquoune des substances les plus lourdes persistant sous forme de gaz dans des conditions normales le radon preacutesente un risque pour la santeacute
Radio-isotope Isotope drsquoun eacuteleacutement qui subit une deacutesinteacutegration spontaneacutee et eacutemet un rayonnement
Radionucleacuteide Nucleacuteide radioactif
Radiosensible Un terme qualitatif pour distinguer les cellules les tissus et les organes qui sont plus susceptibles drsquoecirctre endommageacutes par le rayonnement
Rayonnement Processus drsquoeacutemission ou de transmission drsquoeacutenergie sous forme de particules ou drsquoondes Dans le preacutesent document le terme laquo rayonnement raquo deacutesigne un rayonnement ionisant sauf indication contraire
Rayonnement artificiel Rayonnement produit par les activiteacutes humaines et qui srsquoajoute au rayonnement de fond
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Rayonnement cosmique Rayonnement naturel provenant de lrsquoespace Ces rayons sont composeacutes de rayonnements ionisants peacuteneacutetrants (agrave la fois particulaires et eacutelectromagneacutetiques) et peuvent porter des eacutenergies de plus de 1020 eV Le champ magneacutetique terrestre deacutevie les rayons cosmiques chargeacutes vers les pocircles
Rayonnement de fond naturel Une source de rayonnement preacutesente en permanence dans lrsquoenvironnement et provenant de diffeacuterentes sources Parmi ces sources figurent le rayonnement cosmique les sources terrestres (eacuteleacutements radioactifs preacutesents dans le sol) lrsquoair ambiant (radon) et les sources internes (denreacutees alimentaires et boissons) La dose efficace annuelle globale par personne attribueacutee au rayonnement naturel est de 24 mSv par anneacutee (UNSCEAR 2008)
Rayonnement eacutelectromagneacutetique Mouvement drsquoondes en deacuteplacement reacutesultant de lrsquoeacutevolution des champs eacutelectriques et magneacutetiques Le spectre de rayonnement eacutelectromagneacutetique connu comprend la gamme des rayons X (et des rayons gamma) de courte longueur drsquoonde et agrave haute eacutenergie lrsquoultraviolet la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge et le radar et des ondes radio et de longueur drsquoonde relativement longue et agrave faible eacutenergie Selon la meacutecanique quantique les rayonnements eacutelectromagneacutetiques agrave haute eacutenergie peuvent se comporter comme des particules (photons)
Rayonnement gamma Rayonnement eacutelectromagneacutetique peacuteneacutetrant produit par un noyau atomique pendant sa deacutesinteacutegration radioactive forme de rayonnement ionisant agrave courte longueur drsquoonde et eacutenergie eacuteleveacutee
Rayonnement ionisant Rayonnement capable drsquoajouter ou de retrancher des eacutelectrons en traversant la matiegravere (par ex air eau ou tissus vivants) Exemples particules alpha rayonnement gamma rayons X et neutrons
Rayonnement neutronique Se produit lorsque les neutrons sont eacutejecteacutes du noyau par fission nucleacuteaire (c-agrave-d division de lrsquoatome) et drsquoautres processus Contrairement agrave drsquoautres rayonnements le rayonnement neutronique est absorbeacute par les mateacuteriaux contenant un grand nombre drsquoatomes drsquohydrogegravene comme la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques
Rayonnement non ionisant Un rayonnement plus faible que le rayonnement ionisant c-agrave-d qui ne possegravede pas lrsquoeacutenergie suffisante pour produire des ions La lumiegravere visible les rayons infrarouges et les ondes radioeacutelectriques sont des rayonnements non ionisants
Rayons X Rayonnement eacutelectromagneacutetique (photon) peacuteneacutetrant eacutemis par un atome apregraves avoir eacuteteacute bombardeacute par des eacutelectrons Les rayons X diffegraverent du rayonnement gamma dans la mesure ougrave ils sont eacutemis agrave partir des eacutelectrons en orbite et non agrave partir du noyau Ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma Les rayons X sont principalement geacuteneacutereacutes par des moyens artificiels plutocirct qursquoagrave partir de substances radioactives Ils sont utiliseacutes avant tout agrave des fins meacutedicales
Reacuteacteur nucleacuteaire Appareil dans lequel une reacuteaction en chaicircne de fission nucleacuteaire autoentretenue se produit dans des conditions controcircleacutees pour produire de lrsquoeacutenergie ou des rayonnements utiles
Reacuteaction en chaicircne Voir reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne
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Reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne Exemple de fission nucleacuteaire ougrave un neutron est eacutejecteacute drsquoun atome fissionneacute ce qui causera la fission drsquoun autre atome en eacutejectant plus de neutrons
Rejets Substances et matiegraveres nucleacuteaires relacirccheacutees dans lrsquoenvironnement (sous forme liquide ou gazeuse) agrave la suite drsquoactiviteacutes autoriseacutees par la CCSN
Service de dosimeacutetrie autoriseacute Une entreprise ou une institution qui deacutetient un permis de la CCSN pour mesurer les doses de rayonnement aux travailleurs
SI Systegraveme international drsquouniteacutes
Sievert Lrsquouniteacute du SI mesurant la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Elle est eacutegale agrave 1 joulekilogramme Elle remplace lrsquoancienne uniteacute de rayonnement classique rem Des multiples du sievert (dont le symbole est Sv) sont utiliseacutes dans la pratique courante et incluent le millisievert (mSv 11000 de 1 Sv) et le microsievert (μSv 11 000 000 de 1 Sv)
Substances nucleacuteaires Isotopes qui eacutemettent du rayonnement
Travailleur du secteur nucleacuteaire (TSN) Personne qui du fait de sa profession ou de son occupation et des conditions dans lesquelles elle exerce ses activiteacutes si celles-ci sont lieacutees agrave une substance ou agrave une installation nucleacuteaire risque vraisemblablement de recevoir une dose de rayonnement supeacuterieure agrave la limite reacuteglementaire fixeacutee par la CCSN pour la population en geacuteneacuteral (1 mSv par anneacutee)
Tritium Un isotope radioactif de lrsquohydrogegravene posseacutedant deux neutrons et un proton dans son noyau Le tritium se deacutesintegravegre en eacutemettant un eacutelectron (rayonnement becircta) et sa peacuteriode radioactive est de 123 ans Le tritium est preacutesent naturellement dans lrsquoenvironnement et eacutegalement un sous-produit des reacuteacteurs nucleacuteaires
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Acronymes et uniteacutes
ADN acide deacutesoxyribonucleacuteique AIEA Agence internationale de lrsquoeacutenergie atomique ALARA niveau le plus bas que lrsquoon peut raisonnablement atteindre BEIR National Academy of Biological Effects of Ionizing Radiation Bq becquerel CCSN Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire CIPR Commission internationale de protection radiologique CRFPT Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial EACL Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee ELF ondes meacutegameacutetriques FDN Fichier dosimeacutetrique national Gy gray H2O symbole chimique de lrsquoeau eacutegalement HOH HTO eau tritieacutee ICRU Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation J joule LSRN Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires mSv millisievert NCRP National Council on Radiation Protection and Measurements Sv sievert TDM tomodensitomeacutetrie t frac12 symbole pour la peacuteriode radioactive drsquoun radionucleacuteide TSN travailleur du secteur nucleacuteaire microSv microsievert UNSCEAR Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants UV ultraviolet wR facteur de pondeacuteration radiologique wT facteur de pondeacuteration tissulaire
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Sources
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bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire octobre 2004 Maintenir les expositions et les doses au laquo niveau le plus bas qursquoil soit raisonnablement possible drsquoatteindre raquo guide de reacuteglementation G-129 reacutevision 1 httpnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_freG129rev1_fpdf
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations 2007 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 103 Publication 103 Pergamon Press Oxford 2007
bull Commission internationale de protection radiologique Rapport du Groupe de travail sur lrsquohomme de reacutefeacuterence Publication 23 de la CIPR Pergamon Press New York 1975
bull Commission internationale de protection radiologique Limits for Intakes of Radionuclides by Workers Publication 30 de la CIPR partie 1 (et suppleacutement) part 2 (et suppleacutement) partie 3 (et suppleacutements A et B) et index Annales de la CIPR Pergamon Press New York 1979-1982
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations de 1990 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 21(1-3) Publication 60 de la CIPR Pergamon Press Oxford 1991
bull Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation 2011 Fundamental quantities and units for ionizing radiation Journal de la ICRU volume 11 no 1 publieacute par Oxford University Press
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRP) ncrponlineorgPDFsNCRP20Composite20Glossarypdf
bull Santeacute Canada Rapport de 2008 sur les radioexpositions professionnelles au Canada publication 5923 de SC hc-scgccaewh-semtalt_formatshecs-sescpdfpubsoccup-travail2008-report-rapportshyengpdf
bull Committee to Assess Health Risks from Exposures to Low Levels of Ionizing Radiation Health Risks from Exposure to Low Levels of Ionizing Radiation BEIR VII ndash Phase 2 National Academy Sciences National Research Council National Academy Press Washington 2006
bull Nations Unies Effects of Ionizing Radiation Volume I Report to the General Assembly Scientific Annexes A and B Volume II Scientific Annexes C D and E Rapport de 2006 du Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des rayonnements ionisants publications des Nations Unies E08IX6 (2008) et E09IX5 (2009) Nations Unies New York
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bull Nations Unies Sources and Effects of Ionizing Radiation Volume I Sources Volume II Effects Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants Rapport 2000 agrave lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale avec des annexes scientifiques publications des Nations Unies E00IX3 et E00IX4 Nations Unies New York 2000
bull NRC des Eacutetats-Unis nrcgovreading-rmbasic-refglossaryhtml bull Brodsky A Handbook of Radiation Measurement and Protection Boca Raton
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bull Brenner DJ et Hall EJ Computed Tomography ndash An Increasing Source of Radiation Exposure New England Journal of Medicine 357 p 2277-2284 2007
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- Full cover - PDF - FRpdf
-
- RG-RD_IR_Fpdf
- inside cover - PDF - FR
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- E-DOCS-3738137-v8-Radiation_INFO_doc_-_FR
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- Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
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- 42 Eacutevaluation du risque de cancer
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- Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
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- 541 Rayonnement naturel
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- Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
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- 61 Protection des Canadiens
- 62 Protection des travailleurs
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Table des matiegraveres
1 Aperccedilu 1
2 Introduction au rayonnement 2
21 Lrsquoatome ndash Au cœur de la matiegravere 2
22 Les isotopes 3
23 Les radio-isotopes 4
3 Cateacutegories et sources de rayonnement 6
31 Rayonnement non ionisant 6
32 Rayonnement ionisant 6
33 Sources naturelles de rayonnement ionisant 8
34 Sources artificielles de rayonnement ionisant 10
35 Trouver un eacutequilibre 13
4 Effets du rayonnement sur la santeacute 14
41 Preuves eacutepideacutemiologiques 14
42 Eacutevaluation du risque de cancer 15
43 Comment le rayonnement affecte-t-il les cellules 17
5 Doses de rayonnement 20
51 Dose absorbeacutee 20
52 Dose eacutequivalente 20
53 Dose efficace 21
54 Doses typiques de rayonnement 21
541 Rayonnement naturel 21
542 Les sources artificielles de rayonnement 23
55 Limites de dose 24
6 Reacuteglementation des radiations 27
61 Protection des Canadiens 27
62 Protection des travailleurs 28
7 Sommaire 30
Glossaire 31
Acronymes et uniteacutes 39
Sources 40
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Liste des tableaux
Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments 10 Tableau 2 Isotopes radioactifs du corps humain (adulte de 70 kg) 10 Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute 19 Tableau 4 Dose efficace moyenne dans certaines villes canadiennes compareacutee agrave la moyenne
mondiale 23 Tableau 5 Doses aux organes typiques selon le type drsquoexamen radiologique 24 Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions
atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee 26
Liste des figures
Figure 1 Le spectre eacutelectromagneacutetique 1 Un atome 2Figure 2
Figure 3 Le tableau peacuteriodique des eacuteleacutements 3 Figure 4 Courbe de deacutesinteacutegration radioactive du carbone 14 5 Figure 5 Capaciteacute de peacuteneacutetration de diffeacuterents types de rayonnement 8 Figure 6 Sources de rayonnement naturel 8 Figure 7 Cameacutera gamma utiliseacutee en meacutedecine nucleacuteaire agrave des fins diagnostiques 11 Figure 8 Jauge nucleacuteaire portative 12 Figure 9 Mine drsquouranium lac McClean (Saskatchewan) 13 Figure 10 Modegraveles de risques lieacutes aux faibles doses de rayonnement ionisant 17
Brin drsquoADN 18Figure 11Figure 12 Lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee 20 Figure 13 Facteurs de pondeacuteration tissulaire 21 Figure 14 Dose efficace annuelle pour lrsquoexteacuterieur provenant du rayonnement cosmique en
Ameacuterique du Nord (en microsieverts) 22 Figure 15 Doses provenant du rayonnement naturel de fond au Canada 23 Figure 16 Cadre de la limite de dose de rayonnement 25 Figure 17 Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type drsquoinstallation 25
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Introduction au rayonnement
1 Aperccedilu
Le rayonnement est de lrsquoeacutenergie sous forme drsquoondes ou de faisceaux de particules Il y a plusieurs sortes de rayonnement tout autour de nous Lorsque les gens entendent le mot rayonnement ils pensent souvent agrave lrsquoeacutenergie atomique au nucleacuteaire et agrave la radioactiviteacute mais le rayonnement peut prendre de nombreuses autres formes Le son et lumiegravere visible sont des types familiers de rayonnement drsquoautres types incluent les rayons ultraviolets (qui produisent le bronzage) le rayonnement infrarouge (une forme drsquoeacutenergie thermique) et les signaux de la radio et de la teacuteleacutevision La figure 1 preacutesente une vue drsquoensemble du spectre eacutelectromagneacutetique et la section 3 aborde plus en deacutetail les divers types de rayonnements
Figure 1 Le spectre eacutelectromagneacutetique
copy Reproduit avec lrsquoautorisation de la World Nuclear Association Londres Royaume-Uni
Lrsquoutilisation non controcircleacutee du rayonnement artificiel pose un risque possible pour la santeacute et la seacutecuriteacute des travailleurs et du public Crsquoest lagrave qursquoentre en scegravene la Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire (CCSN) La CCSN reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de preacuteserver la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens et de proteacuteger lrsquoenvironnement contre les effets du rayonnement
Le but de ce document est de fournir des informations claires et simples sur le rayonnement ce qursquoil est drsquoougrave il provient et comment on lrsquoutilise Il preacutesente eacutegalement des informations sur les effets du rayonnement et les doses de rayonnement ainsi que la faccedilon dont la CCSN veille agrave la sucircreteacute de lrsquoindustrie nucleacuteaire canadienne gracircce agrave son cadre de reacuteglementation exhaustif et sa vigilance
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2 Introduction au rayonnement
Toute la vie srsquoest deacuteveloppeacutee dans un milieu baignant dans le rayonnement Nous deacutecouvrons les forces agrave lrsquoœuvre dans le rayonnement lorsque nous eacutetudions la structure des atomes Lrsquoatome qui est drsquoune extrecircme petitesse ndash par comparaison un cheveu humain est des millions de fois plus eacutepais ndash se compose de particules encore plus petites et qui portent une charge eacutelectrique Les sections 21 agrave 23 traitent de lrsquoatome plus en deacutetail de mecircme que des principes de base relatifs au rayonnement
21 Lrsquoatome ndash Au cœur de la matiegravere
Toute la matiegravere qui nous entoure est composeacutee drsquoatomes En drsquoautres termes toute la matiegravere dans le monde commence avec un atome ndash ils forment des eacuteleacutements comme lrsquooxygegravene lrsquohydrogegravene et le carbone
Un atome est composeacute drsquoun noyau ndash lui-mecircme constitueacute de protons et de neutrons relieacutes ensemble par des forces nucleacuteaires ndash entoureacute drsquoun cortegravege drsquoeacutelectrons qui gravitent en orbite autour du noyau (voir la figure 2) Le noyau porte une charge positive ndash les protons sont chargeacutes positivement alors que les neutrons sont neutres eacutelectriquement comme leur nom lrsquoindique Les eacutelectrons sont des particules chargeacutees neacutegativement qui se deacuteplacent autour du noyau en formant un nuage peacuteripheacuterique Les eacutelectrons neacutegatifs sont attireacutes vers le noyau positif par une force eacutelectrique Crsquoest ce qui maintient lrsquointeacutegriteacute structurale de lrsquoatome
Figure 2 Un atome
Chaque eacuteleacutement se distingue par le nombre de protons dans son noyau Ce nombre qui est speacutecifique agrave chaque eacuteleacutement srsquoappelle le numeacutero atomique Par exemple il y a six protons dans le carbone pour cette raison son numeacutero atomique est 6 dans le tableau peacuteriodique des eacuteleacutements (voir la figure 3) Dans un atome ayant une charge neutre le numeacutero atomique est eacutegal au nombre drsquoeacutelectrons Les proprieacuteteacutes chimiques drsquoun atome sont deacutetermineacutees par le nombre drsquoeacutelectrons en geacuteneacuteral le mecircme nombre que le numeacutero atomique
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Figure 3 Le tableau peacuteriodique des eacuteleacutements
Les atomes drsquoun ou de plusieurs eacuteleacutements se combinent entre eux pour former des moleacutecules Une moleacutecule drsquoeau par exemple est constitueacutee de deux atomes drsquohydrogegravene combineacutes agrave un atome drsquooxygegravene (H2O)
Un nucleacuteide est une entiteacute atomique caracteacuteriseacutee par le nombre de protons et de neutrons qui composent le noyau lequel correspond approximativement agrave la masse du nucleacuteide Le numeacutero qui accompagne parfois le nom du nucleacuteide est le nombre de masse (la somme des protons et des neutrons dans le noyau) Par exemple le carbone 12 est un nucleacuteide de carbone avec 6 protons et 6 neutrons
22 Les isotopes
Un isotope est une variante drsquoune mecircme espegravece chimique Bien que tous les isotopes drsquoun eacuteleacutement donneacute possegravedent le mecircme nombre de protons chaque isotope a un nombre diffeacuterent de neutrons
Par exemple il existe trois isotopes (ou variantes) de lrsquohydrogegravene
bull lrsquohydrogegravene 1 (un proton et zeacutero neutron) bull lrsquohydrogegravene 2 ou deuteacuterium (un proton et un neutron) bull lrsquohydrogegravene 3 ou tritium (un proton et deux neutrons)
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Un autre exemple est lrsquouranium 235 qui possegravede 92 protons et 143 neutrons contrairement agrave lrsquouranium 238 qui possegravede 92 protons et 146 neutrons
Un isotope est stable lorsqursquoil y a un eacutequilibre entre le nombre de neutrons et le nombre de protons Lorsqursquoun isotope est petit et stable il contient pratiquement le mecircme nombre de protons que de neutrons Les isotopes stables plus volumineux ont leacutegegraverement plus de neutrons que de protons Parmi les nucleacuteides stables figurent le carbone 12 (six protons et six neutrons pour une masse totale de 12) le phosphore 30 (15 protons et 15 neutrons) et le sodium 22 (11 protons et 11 neutrons)
23 Les radio-isotopes
Les isotopes qui sont instables et eacutemettent un rayonnement sont appeleacutes radio-isotopes Un radioshyisotope est un isotope drsquoun eacuteleacutement qui subit une deacutesinteacutegration spontaneacutee et eacutemet du rayonnement agrave mesure qursquoil se deacutesintegravegre Pendant le processus de deacutesinteacutegration il devient moins radioactif au fil du temps devenant finalement stable
Une fois qursquoun atome atteint une configuration stable il ne produit plus de rayonnement Pour cette raison les sources radioactives ndash ou des sources qui eacutemettent spontaneacutement de lrsquoeacutenergie sous forme de rayonnement ionisant agrave la suite de la deacutesinteacutegration drsquoun atome instable ndash srsquoaffaiblissent avec le temps Agrave mesure que le nombre drsquoatomes instables de la source qui deviennent stables augmente le rayonnement produit diminue et lrsquoactiviteacute du mateacuteriau diminue avec le temps jusqursquoagrave devenir nulle
Le temps neacutecessaire pour qursquoun radio-isotope se deacutesintegravegre jusqursquoagrave la moitieacute de son activiteacute de deacutepart se nomme la demi-vie (ou peacuteriode) radiologique deacutesigneacutee par le symbole tfrac12 Chaque radio-isotope a sa propre demi-vie qui peut aller drsquoune fraction de seconde agrave des milliards drsquoanneacutees Par exemple lrsquoiode 131 a une demi-vie de huit jours tandis que le plutonium 239 a une demi-vie de 24 000 ans Un radio-isotope qui a une demi-vie courte est plus radioactif qursquoun radio-isotope ayant une demi-vie longue et il deacutegage donc plus de rayonnement au cours drsquoune peacuteriode donneacutee
Il existe trois grands types de deacutesinteacutegration radioactive
bull Deacutesinteacutegration alpha Lorsqursquoun atome subit une deacutesinteacutegration alpha il eacutemet une particule composeacutee de deux protons et de deux neutrons provenant directement de son noyau Dans ce cas le numeacutero atomique diminue de 2 et la masse de 4 Le radium le radon lrsquouranium et le thorium comptent parmi les eacutemetteurs de particules alpha
bull Deacutesinteacutegration becircta Dans la deacutesinteacutegration becircta de base un neutron se transforme en proton et un eacutelectron est eacutemis par le noyau Le numeacutero atomique augmente de un mais la masse ne diminue que leacutegegraverement Le strontium 90 le tritium le carbone 14 et le soufre 35 comptent parmi les eacutemetteurs de particules becircta pures
bull Deacutesinteacutegration gamma La deacutesinteacutegration gamma est la libeacuteration de lrsquoeacutenergie exceacutedentaire preacutesente dans le noyau apregraves une deacutesinteacutegration alpha ou becircta ou apregraves la capture des neutrons (un type de reacuteaction nucleacuteaire) dans un reacuteacteur nucleacuteaire Lrsquoeacutenergie reacutesiduelle est eacutemise sous forme de photon de rayons gamma La deacutesinteacutegration gamma nrsquoaffecte geacuteneacuteralement pas la masse ni le numeacutero atomique du radio-isotope Lrsquoiode 131 le ceacutesium
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137 le cobalt 60 le radium 226 et le techneacutetium 99m comptent parmi les eacutemetteurs de particules gamma
Le nombre de deacutesinteacutegrations nucleacuteaires dans une substance radioactive par uniteacute de temps est appeleacute lrsquoactiviteacute Lrsquoactiviteacute est utiliseacutee comme mesure de la quantiteacute drsquoun radionucleacuteide et elle est mesureacutee en becquerels (Bq) 1 Bq = 1 deacutesinteacutegration par seconde
Si la source originelle de la radioactiviteacute est connue il est possible de calculer le temps neacutecessaire agrave sa deacutesinteacutegration pour une activiteacute donneacutee La deacutesinteacutegration est exponentielle et lrsquoisotope doit avoir de nombreuses demi-vies avant de devenir non radioactif La figure 4 montre la courbe de deacutesinteacutegration radioactive du carbone 14 qui a une demi-vie drsquoenviron 5 700 ans
Mecircme lorsqursquoun radio-isotope agrave haute activiteacute srsquoest deacutesinteacutegreacute pendant plusieurs demi-vies le niveau de radioactiviteacute restante nrsquoest pas neacutecessairement seacutecuritaire Les mesures de lrsquoactiviteacute drsquoune matiegravere radioactive sont toujours neacutecessaires pour estimer les doses de rayonnement potentielles
Figure 4 Courbe de deacutesinteacutegration radioactive du carbone 14
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3 Cateacutegories et sources de rayonnement
Le rayonnement reacutesulte de lrsquoeacutemission drsquoeacutenergie sous forme de vagues de particules Il existe deux grands types de rayonnement le rayonnement ionisant et le rayonnement non ionisant Ceux-ci seront respectivement abordeacutes dans les sections 31 et 32
31 Rayonnement non ionisant
Le rayonnement non ionisant contient moins drsquoeacutenergie que le rayonnement ionisant il ne possegravede pas assez drsquoeacutenergie pour produire des ions Voici des exemples de rayonnement non ionisant la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge les ondes radio les micro-ondes et la lumiegravere du soleil
Les systegravemes de positionnement global (GPS) les teacuteleacutephones cellulaires les stations de teacuteleacutediffusion la radio AM et FM les interphones pour beacutebeacutes les teacuteleacutephones sans fil les dispositifs drsquoouverture de portes de garage et les radioamateurs utilisent tous un rayonnement non ionisant Parmi les autres formes de rayonnement non ionisant figurent le champ magneacutetique terrestre ainsi que le champ magneacutetique agrave proximiteacute des lignes de transmission des cacircbles et appareils eacutelectriques meacutenagers Ceux-ci sont deacutefinis comme des ondes extrecircmement basses et elles ne posent pas de risque pour la santeacute
32 Rayonnement ionisant
Le rayonnement ionisant possegravede suffisamment drsquoeacutenergie pour eacutejecter les eacutelectrons de leur orbite autour des atomes et perturber lrsquoeacutequilibre entre eacutelectrons et protons ce qui a pour effet de charger positivement lrsquoatome Les moleacutecules et les atomes chargeacutes eacutelectriquement portent le nom drsquoions Le rayonnement ionisant deacutesigne le rayonnement qui provient de sources naturelles et artificielles
Il existe plusieurs types de rayonnement ionisant
Rayonnement alpha (α) Le rayonnement alpha est constitueacute de particules alpha qui sont composeacutees de deux protons et de deux neutrons chacune et qui portent une double charge positive En raison de leur masse relativement importante et de leur charge elles ont une capaciteacute de peacuteneacutetration de la matiegravere tregraves limiteacutee Le rayonnement alpha peut ecirctre arrecircteacute par une feuille de papier ou la couche externe morte de la peau Par conseacutequent le rayonnement alpha produit par des substances nucleacuteaires agrave lrsquoexteacuterieur du corps ne preacutesente pas de risque drsquoirradiation Toutefois lorsque des substances nucleacuteaires eacutemettant du rayonnement alpha sont absorbeacutees dans le corps (par exemple en respirant ou en les ingeacuterant) lrsquoeacutenergie du rayonnement alpha est complegravetement absorbeacutee dans les tissus corporels Pour cette raison le rayonnement alpha est seulement un danger interne Un exemple drsquoune substance nucleacuteaire qui subit une deacutesinteacutegration alpha est le radon 222 qui se deacutesintegravegre en polonium 218
Rayonnement becircta (β) Le rayonnement becircta est formeacute de particules eacutejecteacutees du noyau drsquoun atome et qui sont identiques aux eacutelectrons du point de vue physique Les particules becircta ont geacuteneacuteralement une charge neacutegative sont tregraves petites et peuvent peacuteneacutetrer plus profondeacutement que les particules alpha Cependant la plupart du rayonnement becircta peut ecirctre arrecircteacute par de petites quantiteacutes de blindage tels que des feuilles de plastique de verre ou de meacutetal Lorsque la source de rayonnement est agrave lrsquoexteacuterieur du
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corps le rayonnement becircta a une eacutenergie suffisante pour peacuteneacutetrer la couche externe morte de la peau et deacuteposer son eacutenergie agrave lrsquointeacuterieur de cellules actives de la peau Cependant la capaciteacute de peacuteneacutetration du rayonnement becircta dans les tissus profonds et les organes est tregraves limiteacutee Les substances nucleacuteaires qui eacutemettent du rayonnement becircta peuvent aussi ecirctre dangereuses si elles sont absorbeacutees par le corps Le tritium est un exemple de substance nucleacuteaire qui produit des eacutemissions becircta (hydrogegravene 3) et qui se deacutesintegravegre en heacutelium 3
Rayonnement photonique (gamma [γ] et rayons X) Le rayonnement photonique est un rayonnement eacutelectromagneacutetique Il existe deux types de rayonnement photonique drsquointeacuterecirct aux fins du preacutesent document le rayonnement gamma (γ) et les rayons X Le rayonnement gamma est constitueacute de photons qui proviennent de lrsquointeacuterieur du noyau et les rayons X sont des photons qui proviennent de lrsquoexteacuterieur du noyau et ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma
Le rayonnement photonique peut peacuteneacutetrer tregraves profondeacutement et parfois on ne peut reacuteduire son intensiteacute que gracircce agrave des mateacuteriaux qui sont tregraves denses tels que le plomb ou lrsquoacier En geacuteneacuteral le rayonnement photonique peut parcourir des distances beaucoup plus grandes que le rayonnement alpha ou becircta et il peut peacuteneacutetrer les tissus et les organes corporels lorsque la source de rayonnement est agrave lrsquoexteacuterieur du corps Le rayonnement photonique peut aussi ecirctre dangereux si les substances nucleacuteaires eacutemettant les photons sont incorporeacutees Le cobalt 60 est un exemple drsquoune substance nucleacuteaire qui produit une eacutemission de photons qui se deacutesintegravegre en nickel 60
Rayonnement neutronique (n) Exception faite du rayonnement cosmique la fission spontaneacutee est la seule source naturelle de neutrons (n) Une source de neutrons reacutepandue provient des reacuteacteurs nucleacuteaires dans lesquels la division drsquoun noyau drsquouranium ou de plutonium est accompagneacutee drsquoune eacutemission de neutrons Les neutrons eacutemis par fission peuvent frapper le noyau drsquoun atome adjacent et causer une autre fission ce qui provoque une reacuteaction en chaicircne La production drsquoeacutenergie nucleacuteaire se fonde sur ce principe Toutes les autres sources de neutrons deacutependent de reacuteactions ougrave un noyau est bombardeacute avec un certain type de rayonnement (tels que le rayonnement de photons ou drsquoun rayonnement alpha) et ougrave lrsquoeffet reacutesultant sur le noyau est lrsquoeacutemission drsquoun neutron Les neutrons peuvent peacuteneacutetrer dans les tissus et les organes du corps humain lorsque la source de rayonnement est agrave lrsquoexteacuterieur du corps Les neutrons peuvent aussi ecirctre dangereux si des substances nucleacuteaires eacutemettant des neutrons sont deacuteposeacutees agrave lrsquointeacuterieur du corps Le rayonnement neutronique est le mieux arrecircteacute ou absorbeacute par des mateacuteriaux qui contiennent des atomes drsquohydrogegravene tels que la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques En effet les neutrons et les atomes drsquohydrogegravene ont des masses atomiques semblables et ils entrent facilement en collision les uns avec les autres
La figure 5 reacutesume les types de rayonnement mentionneacutes dans ce document des rayonnements ionisants ayant la plus grande eacutenergie jusqursquoaux rayonnements non ionisants en ayant le moins Chaque source de rayonnement se distingue par sa capaciteacute agrave peacuteneacutetrer dans des mateacuteriaux divers comme le papier la peau le plomb et lrsquoeau
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Figure 5 Capaciteacute de peacuteneacutetration de diffeacuterents types de rayonnement ionisant
33 Sources naturelles de rayonnement ionisant
Le rayonnement a toujours eacuteteacute preacutesent et fait partie de notre environnement (voir la figure 6) Toute la vie srsquoest deacuteveloppeacutee dans un bain de rayonnement ionisant Notre organisme y est adapteacute
De nombreux radio-isotopes sont drsquoorigine naturelle et ils ont eacuteteacute produits lors de la formation du systegraveme solaire et par lrsquointeraction des rayons cosmiques avec des moleacutecules dans lrsquoatmosphegravere Le tritium est un exemple de radio-isotope formeacute par lrsquointeraction des rayons cosmiques avec des moleacutecules atmospheacuteriques Certains radio-isotopes (comme lrsquouranium et le thorium) qui ont eacuteteacute conccedilus lors de la formation de notre systegraveme solaire ont des demi-vies de milliards drsquoanneacutees et ils sont toujours preacutesents dans notre environnement Le rayonnement de fond est le rayonnement ionisant constamment preacutesent dans lrsquoenvironnement naturel
Figure 6 Sources de rayonnement naturel
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Le Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) identifie quatre sources principales drsquoexposition du public aux rayonnements naturels
bull Les rayonnements cosmiques bull Les rayonnements terrestres bull Lrsquoinhalation bull Lrsquoingestion
Exposition aux rayonnements cosmiques Lrsquoatmosphegravere exteacuterieure de la terre est continuellement bombardeacutee par des rayons cosmiques Habituellement le rayonnement cosmique est constitueacute de particules en mouvement rapide qui existent dans lrsquoespace et proviennent drsquoune diversiteacute de sources y compris le soleil et des pheacutenomegravenes ceacutelestes dans lrsquounivers Les rayons cosmiques sont essentiellement des protons mais peuvent aussi ecirctre drsquoautres particules ou de lrsquoeacutenergie ondulatoire Une partie du rayonnement ionisant peacutenegravetre lrsquoatmosphegravere terrestre et est absorbeacutee par les humains ce qui se traduit par une exposition au rayonnement naturel
Exposition aux rayonnements terrestres La composition de la croucircte terrestre est une source importante de rayonnement naturel Les principaux facteurs contributifs sont les gisements naturels drsquouranium de thorium et de potassium qui par le processus de deacutesinteacutegration naturelle libegraverent de petites quantiteacutes de rayonnements ionisants Lrsquouranium et le thorium se trouvent essentiellement partout Des traces de ces mineacuteraux sont eacutegalement preacutesentes dans les mateacuteriaux de construction de sorte que lrsquoexposition aux rayonnements naturels peut avoir lieu agrave lrsquointeacuterieur comme agrave lrsquoexteacuterieur
Exposition par inhalation La plus grande partie de la variation de lrsquoexposition agrave la radioactiviteacute naturelle provient de lrsquoinhalation de gaz radioactifs qui sont produits par les mineacuteraux radioactifs preacutesents dans le sol et le socle rocheux Le radon est un gaz radioactif incolore et inodore qui est produit par la deacutesinteacutegration de lrsquouranium Le thoron est un gaz radioactif produit par la deacutesinteacutegration du thorium Les niveaux de radon et de thoron varient consideacuterablement selon lrsquoemplacement en fonction de la composition du sol et du socle rocheux
Une fois libeacutereacutes dans lrsquoair ces gaz sont normalement dilueacutes agrave des niveaux inoffensifs dans lrsquoatmosphegravere mais parfois ils sont pieacutegeacutes et ils srsquoaccumulent agrave lrsquointeacuterieur des bacirctiments et sont inhaleacutes par les occupants Le radon constitue un risque pour la santeacute non seulement pour les mineurs drsquouranium mais aussi pour les proprieacutetaires de reacutesidences si on le laisse srsquoaccumuler dans la maison En geacuteneacuteral il est la principale source drsquoexposition au rayonnement naturel Pour plus drsquoinformation sur le radon consultez le document Le radon et la santeacute (INFO-0813) de la CCSN agrave suretenucleairegcca ou visitez le site Web de Santeacute Canada (hc-scgcca) pour en savoir plus sur les moyens de le controcircler dans votre maison
Exposition par ingestion Des traces de mineacuteraux radioactifs se trouvent naturellement dans la nourriture et lrsquoeau potable Par exemple les leacutegumes sont geacuteneacuteralement cultiveacutes dans du sol et avec des eaux souterraines qui contiennent des mineacuteraux radioactifs Une fois ingeacutereacutes ces mineacuteraux entraicircnent lrsquoexposition interne aux rayonnements naturels
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Les isotopes radioactifs naturels comme le potassium 40 et le carbone 14 ont les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques et biologiques que leurs isotopes non radioactifs Ces eacuteleacutements radioactifs et non radioactifs interviennent dans la constitution et le fonctionnement de notre organisme
Les radio-isotopes naturels nous exposent constamment agrave des rayonnements et on en trouve couramment dans de nombreux aliments comme les noix du Breacutesil Le tableau 1 indique la quantiteacute de radioactiviteacute provenant du potassium 40 contenue dans environ 500 grammes de diffeacuterents produits alimentaires
Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
Aliment Radioactiviteacute par 500 g en Bq Viande rouge 56 Pommes de terre blanches 63 Carottes 63 Bananes 65 Haricots de Lima 86 Noix du Breacutesil1 103
Source Brodsky 1978 1
Les noix du Breacutesil contiennent aussi naturellement du radium 226 (de 19 agrave 130 Bq par 500 grammes)
Le corps humain contient plusieurs isotopes radioactifs (voir le tableau 2)
Tableau 2 Isotopes radioactifs du corps humain (adulte de 70 kg)
Isotopes Radioactiviteacute en Bq
Carbone 14 3 700 a
Polonium 210 40 bd
Potassium 40 4 000 b
Radium 266 11 b
Thorium 021 b
Tritium 23 c
Uranium 23 a b d
a CIPR 1975 b Eisenbud et Gesell 1997 c UNSCEAR 2000 d CIPR 1980
34 Sources artificielles de rayonnement ionisant
Les gens sont eacutegalement exposeacutes agrave du rayonnement artificiel au cours de traitements meacutedicaux et drsquoactiviteacutes impliquant des matiegraveres radioactives Ces radio-isotopes sont des sous-produits de lrsquoexploitation des reacuteacteurs nucleacuteaires et des produits de geacuteneacuterateurs de radio-isotopes tels que les cyclotrons Un grand nombre de radio-isotopes artificiels sont utiliseacutes dans les domaines de la meacutedecine nucleacuteaire de la biochimie de lrsquoindustrie manufacturiegravere et de lrsquoagriculture Voici leurs sources les plus courantes
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bull Sources meacutedicales Le rayonnement a de nombreuses applications en meacutedecine La plus connue est sans doute la radiographie par rayons X dont les appareils permettent de deacutetecter des fractures osseuses et de diagnostiquer certaines maladies Les appareils agrave rayons X sont reacuteglementeacutes par Santeacute Canada et les autoriteacutes provinciales La meacutedecine nucleacuteaire fait pour sa part appel agrave des isotopes radioactifs pour diagnostiquer et traiter des maladies comme le cancer Une cameacutera gamma (voir la figure 7) est un appareil meacutedical souvent utiliseacute pour faire des diagnostics La CCSN reacuteglemente ces applications de la meacutedecine nucleacuteaire ainsi que lrsquoeacutequipement connexe Elle deacutelivre aussi les permis pour les reacuteacteurs et les acceacuteleacuterateurs de particules qui produisent les isotopes destineacutes agrave des applications meacutedicales et industrielles
Figure 7 Cameacutera gamma utiliseacutee en meacutedecine nucleacuteaire agrave des fins diagnostiques
bull Sources industrielles Le rayonnement a plusieurs applications industrielles allant des jauges nucleacuteaires (voir la figure 8) utiliseacutees pour la construction des routes jusqursquoaux jauges de densiteacute qui mesurent le deacutebit dans les conduites drsquousine Les deacutetecteurs de fumeacutee certains panneaux fluorescents et les dispositifs permettant drsquoeacutevaluer les reacuteserves des champs de peacutetrole utilisent aussi le rayonnement Le rayonnement est eacutegalement employeacute pour la steacuterilisation au moyen de gros irradiateurs lourdement blindeacutes Tous ces usages sont reacuteglementeacutes par la CCSN
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Figure 8 Jauge nucleacuteaire portative
bull Cycle du combustible nucleacuteaire Les centrales nucleacuteaires utilisent de lrsquouranium pour deacuteclencher la reacuteaction en chaicircne qui produira la vapeur chargeacutee drsquoactionner les turbines pour la production drsquoeacutelectriciteacute Dans le cadre de leur activiteacute normale les centrales nucleacuteaires rejettent dans lrsquoenvironnement des substances radioactives dont les niveaux sont reacuteglementeacutes Ces rejets sont reacuteglementeacutes pour veiller agrave ce que les doses au public soient bien infeacuterieures aux limites reacuteglementaires Les mines drsquouranium (voir la figure 9) les usines de fabrication de combustible et les installations de gestion des deacutechets radioactifs rejettent eacutegalement une certaine quantiteacute de radioactiviteacute (qui contribue agrave la dose agrave laquelle le public est exposeacute) qui peut ecirctre controcircleacutee par la CCSN
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Figure 9 Mine drsquouranium lac McClean (Saskatchewan)
bull Essais nucleacuteaires atmospheacuteriques Les essais atomiques reacutealiseacutes dans lrsquoatmosphegravere entre la fin de la Deuxiegraveme Guerre mondiale et jusqursquoagrave la fin des anneacutees 1980 ont eu pour effet de rejeter des eacuteleacutements radioactifs ou retombeacutees dans lrsquoatmosphegravere Ces retombeacutees radioactives se sont deacutesinteacutegreacutees dans lrsquoenvironnement La plupart des retombeacutees posseacutedaient une peacuteriode radioactive courte et ont disparu mais certaines nrsquoont pas encore acheveacute leur deacutesinteacutegration Les doses de radioactiviteacute dues agrave ces retombeacutees que reccediloivent les ecirctres humains et lrsquoenvironnement sont chaque anneacutee de plus en plus faibles
35 Trouver un eacutequilibre
Normalement il y a tregraves peu de choses que nous puissions faire pour changer ou reacuteduire le rayonnement ionisant provenant de sources naturelles comme le soleil les sols ou les roches Ce type drsquoexposition bien que non complegravetement deacutenueacutee de risque est geacuteneacuteralement assez faible Toutefois dans certains cas les sources naturelles de radioactiviteacute peuvent atteindre un niveau inacceptable et doivent ecirctre reacuteduites Crsquoest notamment le cas du radon preacutesent dans les maisons
Le rayonnement ionisant provenant de sources et drsquoactiviteacutes artificielles est plus eacutetroitement controcircleacute Dans ces cas preacutecis il importe de trouver un eacutequilibre entre les avantages que procure le rayonnement agrave la socieacuteteacute et les risques qursquoil fait peser sur la santeacute de la population et sur lrsquoenvironnement Des limites de dose sont donc fixeacutees pour restreindre lrsquoexposition des travailleurs et des membres du public au rayonnement Par ailleurs les titulaires de permis doivent garder les doses de rayonnement au niveau le plus bas que lrsquoon puisse raisonnablement atteindre (le principe ALARA) Il importe eacutegalement que le recours au rayonnement procure un beacuteneacutefice net Par exemple les deacutetecteurs de fumeacutee peuvent utiliser des isotopes radioactifs car ce
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type de dispositif peut sauver des vies De mecircme les centrales nucleacuteaires nous procurent de lrsquoeacutelectriciteacute tout en posant des risques minimes qui sont rigoureusement controcircleacutes
4 Effets de lrsquoexposition au rayonnement sur la santeacute
Le mot laquo sucircreteacute raquo revecirct diffeacuterents sens selon les personnes Pour plusieurs la sucircreteacute est synonyme drsquoabsence de risques ou de dangers Mais en reacutealiteacute il existe toujours un certain niveau de risque dans pratiquement tout ce que nous faisons
Par exemple les limites de vitesse sur les routes sont fixeacutees pour optimiser la seacutecuriteacute des usagers de la route Cela nrsquoempecircche toutefois pas les accidents de se produire mecircme si les automobilistes respectent les limites de vitesse Malgreacute ces risques nous conduisons quand mecircme
Les mecircmes deacutecisions conscientes sont prises agrave lrsquoeacutegard du rayonnement Lrsquoexposition au rayonnement comporte un risque pour la santeacute La connaissance de ces risques permet agrave la CCSN et agrave drsquoautres organismes de reacuteglementation de fixer des limites de dose et de formuler des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave un risque acceptable ou toleacuterable ougrave il est peu probable de causer des dommages
Lrsquoavantage en ce qui concerne le rayonnement tient agrave ce que nous connaissons mieux les risques qursquoil fait peser sur la santeacute que les risques associeacutes agrave tout autre agent chimique ou toxique Depuis le deacutebut du siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes en profondeur en laboratoire et aupregraves de populations humaines
41 Preuves eacutepideacutemiologiques
Les eacutetudes meneacutees sur les survivants des explosions atomiques survenues agrave Hiroshima et Nagasaki en 1945 indiquent que lrsquoexposition au rayonnement agrave long terme a eu pour principal effet drsquoaugmenter la freacutequence des cas de cancer et de leuceacutemie
Des reacutesultats comparables ont eacuteteacute observeacutes
bull chez les personnes ayant reccedilu une radiotheacuterapie ou subi un examen diagnostique faisant appel au rayonnement
bull chez les anciens mineurs de mines drsquouranium bull chez les travailleurs qui ont fabriqueacute des armes atomiques bull chez les personnes exposeacutees au rayonnement par suite de lrsquoaccident de la centrale nucleacuteaire
de Tchernobyl bull chez les personnes exposeacutees au radon dans leur maison
Des eacutetudes ont montreacute que lrsquoexposition au rayonnement augmente la freacutequence de certains cancers survenant deacutejagrave de maniegravere spontaneacutee dans la population et que cette augmentation est proportionnelle agrave la dose de rayonnement Autrement dit plus la dose est importante plus le risque de cancer est eacuteleveacute On parle alors drsquoeffets stochastiques (voir la section 43) Toutefois les eacutetudes meneacutees agrave ce jour nrsquoont pas permis de deacutemontrer lrsquoapparition drsquoun nombre excessif de
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cancers ou drsquoautres maladies chez les personnes exposeacutees au rayonnement de maniegravere chronique agrave des doses infeacuterieures agrave environ 100 mSv1 par anneacutee
Plusieurs raisons peuvent expliquer pourquoi les effets du rayonnement ne peuvent pas ecirctre perccedilus en deccedilagrave de 100 mSv par anneacutee
bull Lrsquoune drsquoentre elles tient agrave ce qursquoil existe un seuil en deccedilagrave duquel la dose reccedilue nrsquooccasionne pas de cancers Par exemple le radium a un seuil de 10 Sv pour le cancer des os
bull Lrsquoautre raison deacutefendue par les eacutetudes du Comiteacute consultatif sur les effets biologiques des rayonnements ionisants (Biological Effects of Ionizing Radiation) (BEIR) et par la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) de lrsquoAcadeacutemie des sciences de la France veut que mecircme si une faible dose de rayonnement peut induire des cancers lrsquoincidence des cancers radio-induits est si faible qursquoil est impossible de les distinguer des cancers spontaneacutes de mecircme type
Les chercheurs continuent drsquoeacutetudier les effets de faibles doses de rayonnement pour pouvoir confirmer ou infirmer ces hypothegraveses En attendant la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation ont opteacute pour le principe de preacutecaution et partent du principe que toute exposition au rayonnement comporte un certain niveau de risque
La plupart des personnes ayant preacutesenteacute des problegravemes de santeacute dans les eacutetudes en question ont eacuteteacute exposeacutees agrave des doses relativement eacuteleveacutees (supeacuterieures agrave 100 mSv) au cours drsquoune tregraves courte peacuteriode de temps Crsquoest ce qursquoon appelle lrsquoexposition laquo aigueuml raquo Normalement les travailleurs et les membres du public exposeacutes au rayonnement de lrsquoindustrie nucleacuteaire reccediloivent des doses beaucoup plus faibles au cours de peacuteriodes beaucoup plus longues (exprimeacutees en anneacutees plutocirct qursquoen secondes) On parle alors drsquoexposition laquo chronique raquo Selon les estimations les expositions aigueumls au rayonnement ont 15 agrave 2 fois plus de probabiliteacutes de causer des effets biologiques que lrsquoexposition chronique
42 Eacutevaluation du risque de cancer
La CIPR a calculeacute la probabiliteacute de cancer mortel en se basant essentiellement sur lrsquoeacutevaluation des effets des rayonnements effectueacutee par des organismes scientifiques comme lrsquoUNSCEAR et le BEIR La CIPR a ensuite deacutetermineacute ce qursquoelle qualifie de laquo deacutetriment raquo total ducirc agrave lrsquoexposition au rayonnement Il srsquoagit
bull de la probabiliteacute drsquoinduire un cancer mortel bull du risque drsquoapparition drsquoun cancer non mortel bull du risque drsquoeffets heacutereacuteditaires graves bull des anneacutees de vie perdues en cas de manifestation de lrsquoeffet nocif
1 Le sievert (Sv) est lrsquouniteacute utiliseacutee pour calculer la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Il est eacutegal agrave 1 joulekilogramme Le millisievert (mSv) eacutequivaut agrave 11000 de 1 Sv
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Compte tenu de tous ces risques la CIPR a calculeacute que le deacutetriment total srsquoeacutetablissait agrave 0042 (42 ) par sievert pour les travailleurs adultes et agrave 0057 (57 ) par sievert pour lrsquoensemble de la population (CIPR 103) Pour lrsquoensemble de la population le risque est leacutegegraverement plus eacuteleveacute que celui des travailleurs en raison des diffeacuterences touchant diverses variables comme le sexe et les plages drsquoacircge qui ont eacuteteacute prises en compte
Pour eacutetablir les limites de dose la CCSN srsquoest en grande partie fieacutee aux recommandations de la CIRP Les limites de dose sont eacutetablies agrave un niveau sous lequel le risque est consideacutereacute comme acceptable Toutefois par prudence on part du principe que toute exposition au rayonnement comporte un certain nombre de risques mecircme en deccedilagrave de la limite de dose drsquoougrave lrsquoexistence de regraveglements pour reacuteduire toutes les doses au niveau ALARA ALARA nrsquoest pas une limite de dose mais une pratique qui vise agrave maintenir les doses autant que possible en dessous de la limite reacuteglementaire qui au Canada est fixeacutee agrave 1 mSv par an pour le public En fait la dose de rayonnement totale attribuable agrave lrsquoindustrie nucleacuteaire ne repreacutesente qursquoune infime fraction de cette dose crsquoest-agrave-dire dans la gamme de 12 agrave 18 microsieverts (μSv) 2 ce qui est des milliers de fois infeacuterieur agrave la limite
Le modegravele lineacuteaire sans seuil est un modegravele de risque utiliseacute agrave lrsquoeacutechelle internationale par la plupart des organismes de santeacute et des organismes de reacuteglementation nucleacuteaire afin drsquoeacutetablir des limites de dose pour les travailleurs et les membres du public Le modegravele lineacuteaire sans seuil preacutesume raisonnablement qursquoil existe un lien direct entre la radioexposition et les taux de cancer
Plusieurs autres modegraveles de risque existent (voir la figure 10) chacun ayant ses avantages et deacutesavantages Ils varient en fonction de leurs hypothegraveses et srsquoils prennent en compte lrsquoincertitude La CCSN utilise le modegravele lineacuteaire sans seuil comme approche agrave la radioprotection et pour lrsquoeacutelaboration de regraveglements approprieacutes
2 Comme les doses auxquelles sont exposeacutes les travailleurs et le public sont si basses la plupart des rapports et des mesures de dose utilisent les termes millisievert (mSv) et microsieverts (Sv) qui eacutequivalent respectivement agrave 11000 et agrave 1100 000 000 de sievert Ces sous-uniteacutes du sievert sont plus pratiques agrave utiliser pour les milieux professionnel et public
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Figure 10 Modegraveles de risques lieacutes aux faibles doses de rayonnement ionisant
43 Comment le rayonnement affecte-t-il les cellules
Lrsquoalteacuteration ou cassure des moleacutecules de lrsquoacide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) est le principal effet du rayonnement sur la santeacute LrsquoADN est une longue chaicircne drsquoacides amineacutes qui contient les informations neacutecessaires au fonctionnement des cellules Le rayonnement peut alteacuterer cette chaicircne Dans ce cas trois pheacutenomegravenes peuvent se produire
1 LrsquoADN se reacutepare correctement Dans ce cas la cellule est correctement reacutepareacutee et continue de fonctionner normalement La moleacutecule drsquoADN subit en permanence des leacutesions agrave chaque seconde de la journeacutee et les cellules ont une aptitude naturelle agrave reacuteparer ces leacutesions
2 La leacutesion de lrsquoADN est trop grave et la cellule meurt (effets deacuteterministes) Si lrsquoADN ou drsquoautres eacuteleacutements essentiels de la cellule reccediloivent une forte dose de rayonnement la cellule peut soit mourir soit ecirctre leacuteseacutee au point de ne plus pouvoir se reacutegeacuteneacuterer Si ce pheacutenomegravene touche un grand nombre de cellules dans un tissu ou un organe les effets preacutecoces du rayonnement peuvent se manifester Il srsquoagit des effets deacuteterministes dont la graviteacute varie selon la dose de rayonnement reccedilue Ils peuvent se traduire par des brucirclures des cataractes et dans des cas extrecircmes la mort
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Les premiegraveres preuves des effets deacuteterministes du rayonnement ont eacuteteacute observeacutees chez les premiers chercheurs et utilisateurs du rayonnement Ceux-ci ont preacutesenteacute des leacutesions seacutevegraveres agrave la peau et aux mains en raison drsquoune exposition agrave une dose excessive de rayonnement Plus reacutecemment les mecircmes pheacutenomegravenes ont eacuteteacute observeacutes apregraves lrsquoaccident de la centrale nucleacuteaire de Tchernobyl en 1986 au cours duquel plus de 130 travailleurs et pompiers ont reccedilu de fortes doses de rayonnement (800 agrave 16 000 mSv) et ont preacutesenteacute par la suite la maladie des rayons Deux des personnes exposeacutees sont deacuteceacutedeacutees quelques jours apregraves lrsquoexposition Plus de 30 travailleurs et pompiers sont deacuteceacutedeacutes dans les trois mois qui ont suivi lrsquoaccident
La CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation internationaux disposent de mesures y compris des limites de dose tregraves strictes et des bases de donneacutees permettant le suivi des sources radioactives pour atteacutenuer les risques susceptibles de peser sur les membres du public ou les travailleurs exposeacutes agrave des doses de rayonnement suffisamment eacuteleveacutees pour occasionner des effets deacuteterministes La CCSN dispose eacutegalement de regraveglements tregraves stricts pour la manipulation des substances et des dispositifs nucleacuteaires au Canada
3 La cellule se reacutepare mal mais continue de vivre (effets stochastiques) Dans certains cas une partie de lrsquoADN (voir la figure 11) de la cellule peut ecirctre leacuteseacutee par le rayonnement et ne pourra peut-ecirctre pas se reacuteparer par elle-mecircme Celle-ci peut continuer de vivre et mecircme de se reproduire Toutefois au cours de ce processus les erreurs qui nrsquoont pas eacuteteacute corrigeacutees dans le brin drsquoADN seront aussi preacutesentes dans les cellules qui descendent drsquoune cellule et cela peut perturber leur fonctionnement La probabiliteacute de ce type drsquoeffets indeacutesirables est proportionnelle agrave la dose et porte le nom drsquo laquo effet stochastique raquo Avec les effets stochastiques la probabiliteacute des effets augmente agrave mesure que la dose augmente Toutefois le moment ougrave les effets surviendront et leur graviteacute sont indeacutependants de la dose
Figure 11 Brin drsquoADN
Les dommages agrave lrsquoADN se produisent constamment dans le corps humain En effet nous sommes exposeacutes agrave environ 15 000 eacuteveacutenements de ce type qui nrsquoentraicircnent pas la mort des cellules chaque seconde Parfois la structure de la cellule change parce qursquoelle se reacutepare mal Cette alteacuteration peut nrsquoavoir aucun effet ou lrsquoeffet en question peut se manifester plus tard dans la vie Un cancer ou des effets heacutereacuteditaires peuvent ou non survenir
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Les dommages geacuteneacutetiques surviennent lorsque lrsquoADN des cellules des spermatozoiumldes ou des ovules est endommageacute Cela provoque lrsquoeacutemergence drsquoune anomalie qui est transmise drsquoune geacuteneacuteration agrave lrsquoautre Drsquoapregraves les eacutetudes meneacutees sur les animaux comme sur les mouches des fruits par Hermann J Muller en 1926 lrsquoexposition au rayonnement cause des mutations geacuteneacutetiques Toutefois agrave ce jour aucun effet geacuteneacutetique connu nrsquoa eacuteteacute observeacute chez les ecirctres humains par suite drsquoune exposition au rayonnement Il srsquoagit drsquoeacutetudes qui ont porteacute sur 30 000 enfants de survivants des bombardements atomiques sur Hiroshima et Nagasaki au Japon en 1945 (BEIR VII)
Le tableau 3 fait la synthegravese des effets possibles sur la santeacute qui sont relieacutes agrave des doses de rayonnement donneacutees Les limites de dose ont aussi eacuteteacute ajouteacutees pour montrer comment elles protegravegent les travailleurs et la population des dangers
Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
Dose Limite ou effet sur la santeacute
Plus de 5 000 mSv
Dose pouvant causer la mort si elle est reccedilue en une seule fois
1 000 mSv Dose pouvant occasionner les symptocircmes de la maladie des rayons (fatigue et nauseacutees) si elle est reccedilue au cours drsquoune peacuteriode de
24 heures
100 mSv Dose aigueuml la plus petite connue pouvant causer lrsquoapparition de cancers
30 agrave 100 mSv Dose de rayonnement reccedilue lors drsquoune tomographie axiale informatiseacutee du corps entier
50 mSv Limite de dose de rayonnement annuelle pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire
18 mSv Dose annuelle moyenne due au rayonnement de fond au Canada
1 mSv Limite de dose annuelle pour les membres du public au Canada
01 agrave 012 mSv
Dose reccedilue lors drsquoune radiographie des poumons
001 mSv Dose reccedilue lors drsquoune radiographie dentaire
001 mSv Dose annuelle moyenne reacutesultant des voyages en avion
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5 Doses de rayonnement
Pour les besoins de la radioprotection diffeacuterentes grandeurs de dose ont eacuteteacute deacutefinies dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace Les sections 51 agrave 53 deacutecrivent respectivement ces types de dose La figure 12 preacutesente un aperccedilu du lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee
Figure 12 Lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee
La section 54 preacutesente des doses de rayonnements repreacutesentatives qui pourraient ecirctre attendues selon divers sceacutenarios et la section 55 traite des limites de doses eacutetablies par la CCSN
51 Dose absorbeacutee
Lorsque le rayonnement ionisant peacutenegravetre dans le corps humain ou dans la matiegravere il leur communique de lrsquoeacutenergie Lrsquoeacutenergie absorbeacutee par suite de lrsquoexposition au rayonnement porte le nom de dose absorbeacutee La dose absorbeacutee se mesure gracircce agrave une uniteacute appeleacutee le gray (Gy) Un Gray correspond agrave une eacutenergie deacuteposeacutee drsquoun joule dans un kilogramme de matiegravere
52 Dose eacutequivalente
Lorsque le rayonnement est absorbeacute par une matiegravere vivante on peut parfois observer un effet biologique Tous les rayonnements ne produisent pas le mecircme effet biologique pour une mecircme dose absorbeacutee Lrsquoeffet deacutepend du type de rayonnement (alpha becircta gamma etc) Ainsi 1 Gy de rayonnement alpha est plus nocif pour les tissus humains que 1 Gy de rayonnement becircta Pour obtenir la dose eacutequivalente il faut multiplier la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique (wR) speacutecifique Pour exprimer cet effet on utilise alors un facteur de pondeacuteration radiologique (wR) pour mettre en eacutequivalence les diffeacuterents types de rayonnement et leur efficaciteacute biologique respective Cette dose eacutequivalente est exprimeacutee en sievert (Sv) Autrement dit 1 Sv de rayonnement alpha possegravede les mecircmes effets biologiques que 1 Sv de rayonnement becircta En drsquoautres mots la dose eacutequivalente permet drsquoobtenir une uniteacute qui rend compte du degreacute de nociviteacute de diffeacuterents types de rayonnement
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53 Dose efficace
Les diffeacuterents tissus et organes preacutesentent une sensibiliteacute diffeacuterente au rayonnement (voir la figure 13) Par exemple la moelle osseuse est beaucoup plus radiosensible que les tissus musculaires ou nerveux Pour obtenir une indication de lrsquoeffet de lrsquoexposition sur la santeacute geacuteneacuterale la dose eacutequivalente peut ecirctre multiplieacutee par un facteur de pondeacuteration tissulaire (wT) lieacute au risque pour un tissu ou organe particulier Cette multiplication donne la dose efficace absorbeacutee par le corps Lrsquouniteacute utiliseacutee pour exprimer la dose efficace est eacutegalement le sievert
Figure 13 Facteurs de pondeacuteration tissulaire
Source Regraveglement sur la radioprotection
Agrave titre drsquoexemple si lrsquoestomac et la vessie drsquoun sujet sont exposeacutes seacutepareacutement au rayonnement et que les doses eacutequivalentes aux tissus soient respectivement de 100 et 70 mSv la dose efficace sera calculeacutee comme suit (100 mSv x 012) + (70 mSv x 005) = 155 mSv Le risque drsquoeffets nocifs lieacutes agrave lrsquoexposition au rayonnement eacutequivaut agrave 155 mSv reccedilus de faccedilon homogegravene par le corps entier
54 Doses typiques de rayonnement
541 Rayonnement naturel
Au niveau mondial la dose efficace moyenne totale provenant du rayonnement naturel est de lrsquoordre de 24 mSv par an Au Canada la dose efficace moyenne se chiffre agrave 18 mSv (voir le tableau 4 et la figure 15) Tel que speacutecifieacute agrave la section 3 la dose peut deacutependre de la source de rayonnement
bull Rayonnement cosmique Les reacutegions de haute altitude reccediloivent plus de rayonnement cosmique Selon une eacutetude reacutecente de Santeacute Canada la dose efficace annuelle provenant du rayonnement cosmique reccedilue par les habitants de Vancouver en Colombie-Britannique qui est situeacutee au niveau de la mer est de lrsquoordre de 030 mSv Par contre une personne qui vivrait au sommet du mont Lorne au Yukon agrave une altitude de 2 000 m recevrait une dose annuelle drsquoenviron 084 mSv Les voyages aeacuteriens augmentent eacutegalement lrsquoexposition au rayonnement cosmique de 001 mSv par Canadien par an La figure 14 montre agrave quel point les niveaux de
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rayonnement cosmique varient avec des eacuteleacutevations au-dessus du niveau de la mer et en fonction de la longitude et de la latitude
Figure 14 Dose efficace annuelle pour lrsquoexteacuterieur provenant du rayonnement cosmique en Ameacuterique du Nord (en microsieverts)
Source Gratsky et al 2004
bull Rayonnement terrestre Les sols contiennent eacutegalement des sources naturelles de rayonnement et les reacutegions dont les sols sont riches en uranium reccediloivent plus de rayonnement eacutemis par les sols La dose efficace moyenne de rayonnement eacutemis par les sols (et les mateacuteriaux de construction provenant de ces sols) est de lrsquoordre de 05 mSv par an Toutefois cette dose varie selon lrsquoemplacement geacuteographique et la geacuteologie et peut atteindre 260 mSv dans le Nord de lrsquoIran ou 90 mSv au Nigeacuteria Au Canada la dose annuelle la plus eacuteleveacutee serait selon les estimations de lrsquoordre de 23 mSv et concerne les Territoires du Nord-Ouest
bull Inhalation La croucircte terrestre produit du radon qui est preacutesent dans lrsquoair que nous respirons Le radon donne lieu agrave quatre produits de deacutesinteacutegration qui irradient les poumons en cas drsquoinhalation Agrave lrsquoeacutechelle mondiale la dose efficace annuelle moyenne de rayonnement par le radon est drsquoenviron 13 mSv Une reacutecente eacutetude de Santeacute Canada sur le radon dans les habitations a reacuteveacuteleacute que les niveaux de radon dans 93 des foyers canadiens sont en dessous de la ligne directrice canadienne actuelle de 200 Bqmsup3
bull Ingestion Enfin il existe plusieurs sources de rayonnement naturelles qui peacutenegravetrent dans nos organismes que ce soit par les aliments que nous ingeacuterons lrsquoair que nous respirons et lrsquoeau que nous buvons Le potassium 40 est la principale source drsquoirradiation interne (exception faite des produits de filiation du radon) La dose efficace moyenne provenant de ces sources est drsquoenviron 03 mSv par an
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Tableau 4 Dose efficace moyenne dans certaines villes canadiennes compareacutee agrave la moyenne mondiale
Source de rayonnement
Moyenne mondiale1
(mSv) Canada2
(mSv) Toronto2
(mSv) Winnipeg2
(mSv) Rayonnement cosmique 04 03 03 03 Irradiation interne 03 03 03 03 Exposition due agrave lrsquoinhalation 13 09 08 32 Irradiation externe 05 02 02 02 Total 24 18 16 40
1 UNSCEAR 2010 2 Grasty et LaMarre 2004
Figure 15 Doses provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Doses moyennes provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Rayonnement
Rayonnement terrestre
cosmique
Inhalation
Ingestion
03 mSv 03 mSv
02 m Sv
09 mSv
542 Les sources artificielles de rayonnement
Les sources artificielles de rayonnement (reacutesultant des activiteacutes commerciales et industrielles) repreacutesentent environ 02 microSv de notre exposition annuelle au rayonnement Les rayons X et autres interventions meacutedicales diagnostiques et theacuterapeutiques (voir le tableau 5) repreacutesentent environ 12 mSv par an (UNSCEAR 2000) Les produits de grande consommation comme le tabac et les deacutetecteurs de fumeacutee repreacutesentent 01 mSv de notre exposition annuelle au rayonnement
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Tableau 5 Doses aux organes typiques selon le type drsquoexamen radiologique
Type drsquoexamen Organe Dose (mSv) Radiographie dentaire1 Cerveau 001 Radiographie de la poitrine1 Poumons 01 Mammographie de deacutepistage2 Seins 3 Tomodensitomeacutetrie abdominale (adulte)2 Estomac 10 Tomodensitomeacutetrie abdominale (neacuteonatale)2 Estomac 20
1 National Council on Radiation Protection and Measurements (NCPR) 2009 2 Brenner et Hall 2007
Globalement le rayonnement naturel repreacutesente approximativement 60 de la dose annuelle agrave laquelle nous sommes exposeacutes Les interventions meacutedicales repreacutesentent approximativement 40 de cette dose annuelle
Il nrsquoy a pas de diffeacuterence dans les effets causeacutes par le rayonnement naturel ou artificiel
55 Limites de dose
La CCSN eacutetablit les limites de dose pour les travailleurs canadiens et la population Elle le fait en suivant les recommandations de la CIPR qui se compose de scientifiques eacuteminents et de plusieurs grands speacutecialistes de la radioprotection Ces regraveglements srsquoinspirent aussi de la plupart des normes et recommandations de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA)
Au Canada lrsquoapplication des regraveglements normes et pratiques mis en place pour proteacuteger les membres du public et les travailleurs des sources de rayonnement qui ne sont pas reacuteglementeacutees par la CCSN est du ressort de Santeacute Canada de Ressources humaines et Deacuteveloppement des compeacutetences Canada du ministegravere de la Deacutefense nationale et des gouvernements provinciaux et territoriaux
Par ailleurs le Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial (CRFPT) eacutelabore des lignes directrices concernant le rayonnement ionisant et non ionisant et srsquoemploie agrave harmoniser les regraveglements relatifs agrave la radioprotection agrave la grandeur du Canada Copreacutesideacute par la CCSN Santeacute Canada et les provinces le CRFPT est une tribune nationale pour les questions de radioprotection
Pour les personnes qui exploitent lrsquoeacutenergie nucleacuteaire ou travaillent avec celle-ci la limite de dose reacuteglementeacutee est fixeacutee en dessous de la limite infeacuterieure de ce qui est consideacutereacute comme une exposition inacceptable Par exemple les limites de dose efficace pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire est de 50 mSv par an et de 100 mSv sur 5 ans Il nrsquoa pas eacuteteacute deacutemontreacute que lrsquoexposition agrave du rayonnement infeacuterieur agrave une dose aigueuml drsquoenviron 100 mSv nrsquoaugmente pas le risque drsquoeffets sur la santeacute comme le cancer
De plus les titulaires de permis doivent veiller agrave ce que toutes les doses respectent le principe ALARA (voir la figure 16)
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Figure 16 Cadre de la limite de dose de rayonnement
Les rapports et les controcircles reacuteguliers deacutemontrent que la moyenne annuelle des doses aux travailleurs des installations nucleacuteaires canadiennes est de lrsquoordre de 1 agrave 2 mSv par anneacutee (voir la figure 17)
Figure 17 Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type drsquoinstallation
Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type dinstallation
0
05
1
15
2
25
3
35
4
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(mSv
)
Centrales Mines et Raff ineries Installations Installations Installations Meacutedecine Industrie et Acceacuteleacuterateurs nucleacuteaires usines de duranium de fabrication de recherche de production recherche de particules
concentration de combustile et de de sources duranium production de lumineuses au
radio-isotopes tritium
Peut inclure lrsquoexposition aux rayons X Source Fichier dosimeacutetrique national du Canada (Santeacute Canada) ndash Drsquoapregraves les donneacutees publieacutees les plus reacutecentes
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Au Canada la limite de dose efficace pour le public est de 1 mSv au cours drsquoune anneacutee civile Les rapports et les controcircles reacuteguliers montrent que les doses efficaces annuelles auxquelles les membres du public sont exposeacutes dans le cadre des activiteacutes reacuteglementeacutees par la CCSN varient entre 0001 et 0092 mSv par an Le tableau 6 preacutesente la dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant drsquoeacutemissions dans lrsquoair et dans lrsquoeau provenant de diverses installations autoriseacutees de la CCSN par anneacutee Les doses reccedilues reacutesultant drsquoeacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques nrsquoont pas eacuteteacute additionneacutees pour Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) aux Laboratoires de Chalk River parce que ces doses correspondaient agrave diffeacuterents individus exposeacutes repreacutesentatifs provenant de diffeacuterentes populations
Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
Installation Dose annuelle maximale (mSv) pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
2006 2007 2008 2009 2010
Centrales nucleacuteaires
Point Lepreau 00006 00007 00018 00004 00002
Gentilly-2 00007 00009 00006 00012 00010
Darlington 00011 00014 00013 00007 00006
Pickering 00028 00026 00041 00018 00010
Bruce 00025 00021 00027 00044 00029
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions atmospheacuteriques)
0081 0073 0092 0045 0032
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions aquatiques)
0027 0014 0013 00011 00004
Source Rapports des titulaires de permis et donneacutees de surveillance de lrsquoenvironnement soumises agrave la CCSN
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6 Reacuteglementation des radiations
La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire (CCSN) reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de preacuteserver la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de mettre en œuvre les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Le mandat de la CCSN inclut aussi la diffusion de renseignements objectifs de nature scientifique technique et reacuteglementaire agrave lrsquointention de la population
En tant qursquoorganisme de reacuteglementation nucleacuteaire du Canada la CCSN surveille toutes les installations nucleacuteaires et les activiteacutes et applications lieacutees au nucleacuteaire En font partie les centrales nucleacuteaires les mines et usines de concentration drsquouranium les installations de traitement et de recherche les installations de gestion des deacutechets radioactifs les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement utiliseacutes agrave des fins meacutedicales et industrielles
La CCSN dispose drsquoun cadre de deacutelivrance de permis et de veacuterification de la conformiteacute visant agrave assurer que toute personne qui utilise possegravede ou stocke des substances nucleacuteaires et des appareils agrave rayonnement est en conformiteacute avec un permis et a mis en place des dispositions de sucircreteacute et de seacutecuriteacute approprieacutees Au fil des ans ces exigences reacuteglementaires ont eacuteteacute renforceacutees suite agrave lrsquoameacutelioration des connaissances sur les effets du rayonnement
61 Protection des Canadiens
Toutes les installations et activiteacutes nucleacuteaires au Canada sont reacutegies par la Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires (LSRN) qui est entreacutee en vigueur en mai 2000 en remplacement de lrsquoancienne Loi sur le controcircle de lrsquoeacutenergie atomique La LSRN et ses regraveglements sont conccedilus pour proteacuteger le public les personnes qui travaillent dans le secteur nucleacuteaire et notre environnement Le rocircle de la CCSN est de srsquoassurer que la LSRN et ses regraveglements sont respecteacutes
La CCSN collabore avec les organismes provinciaux et territoriaux de reacuteglementation en matiegravere de protection de lrsquoenvironnement et de radioprotection De nombreux autres organismes feacutedeacuteraux jouent eacutegalement un rocircle dans la protection des Canadiens la CCSN collabore avec Ressources naturelles Canada Environnement Canada Santeacute Canada Pecircches et Oceacuteans Canada Transports Canada la Deacutefense nationale et les Forces canadiennes et Affaires eacutetrangegraveres et Commerce international Canada pour reacuteglementer les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes
Les normes canadiennes en matiegravere de sucircreteacute nucleacuteaire prennent comme reacutefeacuterence les normes internationales Pour ce faire la CCSN srsquoappuie sur les travaux de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA) et drsquoautres organisations telles que le Comiteacute scientifique des Nations Unies sur les effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) et la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) ainsi que sur ceux de Santeacute Canada et drsquoEnvironnement Canada
Avec la coopeacuteration de ses Eacutetats membres lrsquoAIEA publie plusieurs normes internationales notamment des normes de non-prolifeacuteration nucleacuteaire Les normes de la CCSN et les meilleures pratiques dans ce domaine respectent celles de lrsquoAIEA
Dans le domaine de la non-prolifeacuteration nucleacuteaire la CCSN travaille pour le compte du gouvernement du Canada afin drsquoatteindre deux objectifs assurer aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires de notre pays ne contribuent pas agrave la
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fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou de dispositifs explosifs nucleacuteaires et promouvoir un cadre international de non-prolifeacuteration efficace et plus complet
62 Protection des travailleurs
La CCSN reacuteglemente les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes dans le but de proteacuteger la seacutecuriteacute et la santeacute des travailleurs Les installations nucleacuteaires comprennent les centrales nucleacuteaires les mines et les usines de concentration drsquouranium les installations de fabrication de combustible et les installations qui effectuent le traitement et la recherche Les aspects des activiteacutes reacuteglementeacutees sont la seacutecuriteacute la dosimeacutetrie lrsquoemballage et le transport des substances nucleacuteaires ainsi que lrsquoimportation et lrsquoexportation des substances nucleacuteaires
On estime agrave 40 000 le nombre de travailleurs de lrsquoindustrie nucleacuteaire au Canada et le nombre de personnes exposeacutees au rayonnement chaque jour dans le cadre de leur emploi est beaucoup plus eacuteleveacute Les travailleurs canadiens sont exposeacutes agrave des rayonnements de deux faccedilons ils travaillent avec des sources artificielles de rayonnement (par exemple dans lrsquoindustrie nucleacuteaire les soins de santeacute les eacutetablissements de recherche ou de production) ou bien ils sont exposeacutes agrave des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement naturel (par exemple dans lrsquoindustrie miniegravere dans les eacutequipages drsquoavion et dans la construction)
Le Regraveglement sur la radioprotection canadien fixe des limites srsquoappliquant agrave la quantiteacute de rayonnement agrave laquelle le public et les travailleurs du secteur nucleacuteaire (TSN) peuvent ecirctre exposeacutes Il srsquoagit des laquo limites de dose raquo (voir la section 55) et elles sont fixeacutees en deccedilagrave du seuil auquel on srsquoattend qursquoil y ait des effets neacutefastes sur la santeacute Le Regraveglement exige que les titulaires de permis mettent en œuvre des programmes de radioprotection qui limitent lrsquoexposition des travailleurs aux rayonnements ionisants sous les limites de dose et agrave un niveau aussi bas que possible les facteurs sociaux et eacuteconomiques en preacutesence eacutetant pris en compte (voir la figure 17)
Accident nucleacuteaire survenu agrave Fukushima en 2011
Le 11 mars 2011 un seacuteisme de magnitude 9 suivi drsquoun tsunami deacutevastateur ont frappeacute le Japon laissant derriegravere eux pregraves de 25 000 morts ou disparus un demi-million de reacutesidences deacutetruites ou endommageacutees et 560 km2 inondeacutes
Les reacutepercussions combineacutees du seacuteisme et du tsunami sur la centrale nucleacuteaire de Fukushima-Daiichi ont provoqueacute lrsquoun des pires accidents nucleacuteaires du monde Au cours des heures et des jours qui ont suivi trois des six reacuteacteurs de la centrale ont surchauffeacute et subi des dommages Les travailleurs de la centrale ont braveacute des conditions extraordinaires pour preacutevenir ou retarder les rejets de matiegraveres radioactives au-dessus de la reacutegion environnante et dans la mer Gracircce agrave leurs efforts il a eacuteteacute possible de retarder suffisamment ces rejets pour que la population environnante puisse ecirctre eacutevacueacutee malgreacute les dommages geacuteneacuteraliseacutes subis aux infrastructures locales
Agrave mesure que lrsquoaccident se deacuteroulait la zone drsquoeacutevacuation srsquoest agrandie et les autoriteacutes ont recommandeacute aux habitants drsquoun plus grand secteur de se reacutefugier agrave lrsquointeacuterieur Des mesures de surveillance radiologique eacutetendues et de controcircle de la production et de la distribution alimentaires ont eacuteteacute mises en œuvre Dans le mecircme ordre drsquoideacutee il faudra poursuivre la surveillance et le controcircle des approvisionnements alimentaires et en eau peut-ecirctre pendant de nombreuses anneacutees
Cet accident a pousseacute de nombreux pays agrave eacutevaluer la sucircreteacute de leurs infrastructures nucleacuteaires La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire a entrepris un examen de toutes les grandes installations nucleacuteaires au Canada Cet examen dirigeacute par un groupe de travail multidisciplinaire a permis de confirmer que les installations canadiennes peuvent reacutesister et reacutepondre agrave des eacuteveacutenements externes comme les tremblements de terre Un plan drsquoaction de quatre ans est en cours drsquoeacutelaboration afin de renforcer les deacutefenses et de reacuteduire davantage le risque notamment gracircce agrave lrsquoameacutelioration du Regraveglement sur la radioprotection en vigueur pour y inteacutegrer de nouvelles exigences en cas drsquourgence
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Les installations nucleacuteaires au Canada doivent disposer drsquoun personnel qualifieacute pour effectuer leurs activiteacutes en conformiteacute avec la LSRN et ses regraveglements La CCSN veacuterifie eacutegalement que le personnel travaillant dans le domaine de la radioprotection est capable drsquoexeacutecuter les tacircches preacutevues drsquoapregraves les permis
Surveillance des doses
Tous les titulaires de permis de la CCSN sont tenus de deacuteterminer les doses de rayonnement reccedilues par les travailleurs dans lrsquoexercice de leurs fonctions En outre si lrsquoon srsquoattend agrave ce que les doses efficaces deacutepassent 5 mSv en un an les titulaires de permis sont tenus de recourir agrave des services de dosimeacutetrie autoriseacutes
La CCSN deacutelivre des permis aux services de dosimeacutetrie qui doivent effectuer des mesures de doses exactes et preacutecises Les titulaires de permis de services de dosimeacutetrie sont tenus de deacuteposer de lrsquoinformation reacuteguliegraverement dans le Fichier dosimeacutetrique national (FDN) Le FDN exploiteacute par le Bureau de la radioprotection de Santeacute Canada contient les dossiers de doses de rayonnement provenant de tous les processeurs commerciaux de dosimeacutetrie des installations de production drsquoeacutenergie nucleacuteaire drsquoEacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) et des mines drsquouranium Le registre comprend eacutegalement les dossiers de doses provenant des utilisateurs de rayons X tels que les dentistes les radiologues et les chiropraticiens ainsi que les expositions aux produits de filiation du radon provenant de certaines mines qui ne deacutetiennent pas de permis de la CCSN
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7 Sommaire
Le rayonnement a toujours eacuteteacute preacutesent et il est partout dans notre environnement La vie a eacutevolueacute dans un monde contenant des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement ionisant Nous sommes eacutegalement exposeacutes au rayonnement artificiel provenant de sources telles que les traitements meacutedicaux et les activiteacutes impliquant des matiegraveres radioactives
Les effets du rayonnement sur la santeacute sont bien compris Depuis le deacutebut du 20e siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes agrave fond agrave la fois en laboratoire et sur les populations humaines En raison des risques connus du rayonnement pour la santeacute il doit ecirctre utiliseacute avec prudence et strictement controcircleacute Un eacutequilibre doit ecirctre trouveacute entre les avantages du rayonnement pour la socieacuteteacute et les risques que le rayonnement pose pour les personnes la santeacute et lrsquoenvironnement
La CCSN reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de proteacuteger la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de respecter les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Elle deacutefinit eacutegalement des limites de dose pour empecirccher que les travailleurs et le public ne soient soumis agrave une exposition excessive au rayonnement
La compreacutehension des risques que pose le rayonnement aide la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation agrave fixer les limites de dose et agrave eacutetablir des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave des niveaux sucircrs Les titulaires de permis sont tenus de maintenir toutes les doses de rayonnement agrave des niveaux ALARA Des programmes de surveillance du rayonnement sont en place agrave proximiteacute des centrales nucleacuteaires et drsquoautres installations nucleacuteaires agrave travers le Canada pour proteacuteger les personnes et lrsquoenvironnement contre les effets potentiels du rayonnement
Des programmes gouvernementaux et de lrsquoindustrie mesurent systeacutematiquement les niveaux de radioactiviteacute dans lrsquoair lrsquoeau potable les eaux de surface le sol et les aliments Gracircce agrave ces donneacutees la CCSN peut veacuterifier que les normes sont respecteacutees eacutevaluer lrsquoefficaciteacute des controcircles et deacuteterminer les tendances environnementales
Depuis plus de 65 ans le Canada deacutetient un dossier de sucircreteacute nucleacuteaire reconnu au niveau international La CCSN est fiegravere drsquoavoir contribueacute agrave ce dossier de sucircreteacute en assurant une surveillance reacuteglementaire solide Les Canadiens peuvent ecirctre assureacutes que la CCSN continuera de surveiller avec vigilance la sucircreteacute de lrsquoindustrie nucleacuteaire canadienne de sorte que la santeacute et la sucircreteacute ne soient jamais compromises
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Glossaire
Acide amineacute Les eacuteleacutements constitutifs des proteacuteines Il srsquoagit de moleacutecules organiques contenant un groupement amine (NH2) et un groupe carboxyle (COOH)
Acide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) Le composeacute moleacuteculaire dans le noyau drsquoune cellule qui forme le modegravele de la structure et du fonctionnement de la cellule
Activiteacute Rythme auquel se produisent les deacutesinteacutegrations dans une matiegravere radioactive par uniteacute de temps Utiliseacutee comme mesure de la quantiteacute de radionucleacuteides preacutesents Uniteacute Becquerel symbole Bq 1 Bq = une deacutesinteacutegration par seconde
ALARA Un principe drsquooptimisation de la protection utiliseacute pour srsquoassurer que les limites de doses reccedilues au niveau individuel au travail et par le public soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux Ce concept ne deacutesigne pas la limite de dose il srsquoagit drsquoun processus qui permet de maintenir les niveaux de dose bas
Appareil agrave rayonnement Tel que deacutefini dans le Regraveglement sur les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement a) un appareil contenant une substance nucleacuteaire en une quantiteacute supeacuterieure agrave la quantiteacute drsquoexemption et permettant son utilisation pour ses proprieacuteteacutes de rayonnement et b) un appareil contenant un composeacute lumineux au radium
Atome Uniteacute de matiegravere formeacutee drsquoun noyau unique autour duquel gravitent plusieurs eacutelectrons et dont le nombre est eacutegal agrave celui des protons dans le noyau Lrsquoatome est la plus petite partie drsquoun eacuteleacutement pouvant se combiner chimiquement avec drsquoautres atomes Tous les atomes autres que lrsquohydrogegravene 1 ont des neutrons dans le noyau
Becquerel Uniteacute SI de mesure de lrsquoactiviteacute drsquoune substance radioactive Le becquerel remplace le curie (Ci) qui nrsquoest pas une uniteacute SI Son symbole est Bq Il correspond agrave une deacutesinteacutegration nucleacuteaire par seconde 1 Bq = 27 pCi (27 times 10ndash11 Ci) et 1 Ci = 37 times 1010 Bq (Voir aussi laquo SI raquo)
Cancer Un grand nombre de maladies causeacutees par la division effreacuteneacutee de cellules anormales
Capture des eacutelectrons Processus de deacutesinteacutegration radioactive au terme duquel un eacutelectron en orbite est captureacute par le noyau et fusionne avec ce dernier Apregraves ce processus la masse reste inchangeacutee mais le numeacutero atomique diminue drsquoun facteur de un car un proton est converti en neutron
Capture des neutrons ou capture neutronique Type de reacuteaction nucleacuteaire au terme de laquelle un noyau atomique srsquoempare drsquoun neutron libre et fusionne avec lui pour former un noyau plus lourd Les neutrons peuvent reacuteagir avec un noyau atomique de plusieurs maniegraveres chacune aboutissant agrave un produit diffeacuterent
Cataracte Affection qui survient lorsque le cristallin normalement transparent de lrsquoœil se trouble ou srsquoopacifie et cause une vision trouble qursquoil nrsquoest pas possible de corriger par des verres correcteurs ordinaires Le facteur le plus important de la formation de cataractes est le vieillissement mais il existe des facteurs additionnels comme le tabagisme le diabegravete lrsquoexposition excessive au soleil et le rayonnement
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Cellule La plus petite uniteacute structurelle et fonctionnelle de tous les organismes vivants connus
Deacutesinteacutegration (radioactive) Transformation drsquoun nucleacuteide radioactif en un nucleacuteide diffeacuterent (ou plusieurs nucleacuteides diffeacuterents) par eacutemission spontaneacutee de rayonnement tels que des rayonnements alpha becircta ou gamma ou par capture des eacutelectrons Il en reacutesulte un noyau plus stable et moins chargeacute en eacutenergie Chaque processus de deacutesinteacutegration a une peacuteriode radioactive deacutefinie
Deuteacuterium Un isotope drsquohydrogegravene avec un proton et un neutron dans le noyau
Dose Terme geacuteneacuteral utiliseacute pour deacutesigner la quantiteacute drsquoeacutenergie provenant de rayonnement ionisant absorbeacutee par les tissus La dose absorbeacutee est mesureacutee en grays (Gy) ougrave 1 gray eacutequivaut agrave 1 joule par kilogramme Voir aussi dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace
Dose absorbeacutee Quantiteacute drsquoeacutenergie absorbeacutee par la matiegravere irradieacutee par uniteacute de masse Cela reflegravete la quantiteacute drsquoeacutenergie deacuteposeacutee par du rayonnement ionisant lors de son passage agrave travers un milieu (comme lrsquoair lrsquoeau ou du tissu vivant) Uniteacute gray Symbole Gy
Dose aigueuml Exposition reccedilue pendant une courte dureacutee (heures ou jours) Lrsquoadjectif laquo aigueuml raquo deacutesigne uniquement la dureacutee de lrsquoexposition et non lrsquointensiteacute des doses concerneacutees
Dose chronique Exposition persistante (en termes de mois ou drsquoanneacutees) Lrsquoadjectif laquo chronique raquo se rapporte uniquement agrave la dureacutee de lrsquoexposition et non agrave lrsquointensiteacute des doses
Dose efficace Mesure de dose visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du deacutetriment radiologique pouvant reacutesulter de la dose Elle repreacutesente la somme des produits des doses eacutequivalentes aux tissus multiplieacutees par leurs facteurs de pondeacuteration tissulaires respectifs Uniteacute sievert (Sv)
Dose eacutequivalente Mesure de la dose au tissu ou agrave lrsquoorgane visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du dommage causeacute Obtenue en multipliant la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique pour tenir compte de lrsquoefficaciteacute biologique de diffeacuterents rayonnements agrave causer des dommages au tissu ou agrave lrsquoorgane consideacutereacute Uniteacute sievert (Sv)
Dosimegravetre Dispositif porteacute par une personne pour mesurer une dose de rayonnement ionisant
Dosimeacutetrie Sous-speacutecialiteacute scientifique de la radioprotection et de la physique meacutedicale centreacutee sur le calcul et lrsquoenregistrement des doses internes et externes provenant du rayonnement ionisant
Eau leacutegegravere Eau ordinaire composeacutee de moleacutecules ayant deux atomes drsquohydrogegravene et un atome drsquooxygegravene (H20) Diffeacuterente de lrsquoeau lourde qui est composeacutee de moleacutecules ayant un atome drsquohydrogegravene un atome de deuteacuterium (D) et un atome drsquooxygegravene (HDO)
Eau lourde Eau contenant une teneur eacuteleveacutee de moleacutecules avec des atomes de deuteacuterium (hydrogegravene lourd) Dans certains reacuteacteurs lrsquoeau lourde est utiliseacutee comme modeacuterateur parce qursquoelle ralentit les neutrons avec efficaciteacute et aussi parce qursquoelle a une faible probabiliteacute drsquoabsorber les neutrons
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Eau tritieacutee Lrsquoeau tritieacutee (HTO) est une moleacutecule drsquoeau dans laquelle une ou deux moleacutecules drsquohydrogegravene ont eacuteteacute remplaceacutees par un atome de tritium
Effets deacuteterministes Changements dans les cellules et les tissus qui se produiront certainement apregraves une dose aigueuml de rayonnement (agrave un niveau de dose supeacuterieur agrave au moins 1 000 mSv) en deccedilagrave duquel lrsquoeffet du rayonnement nrsquoest pas deacutetecteacute La graviteacute des effets sanitaires (eacuterythegraveme cutaneacute brucirclures et chute des cheveux) augmente avec la dose reccedilue
Effets stochastiques Terme utiliseacute pour deacutesigner les effets sanitaires du rayonnement (tels que le cancer ou les maladies heacutereacuteditaires) preacutesentant un risque statistique Pour ces maladies la probabiliteacute drsquoapparition augmente proportionnellement agrave la dose de rayonnement reccedilue plus la dose est eacuteleveacutee plus la probabiliteacute drsquoapparition est grande La graviteacute des effets nrsquoest pas proportionnelle agrave la dose
Efficaciteacute biologique relative Mesure relative de lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents types de rayonnements agrave provoquer un effet sanitaire preacuteciseacute exprimeacutee comme le rapport inverse des doses absorbeacutees de deux types de rayonnement diffeacuterents qui produiraient un effet biologique donneacute de mecircme intensiteacute
Eacutelectron Particule eacuteleacutementaire stable posseacutedant une charge eacutelectrique neacutegative de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 91 x 10-31 kg
Eacutelectron-volt (eV) Uniteacute drsquoeacutenergie eacutequivalente agrave environ 16 x 10-19 joules
Eacuteleacutement Types drsquoatomes speacutecifiques ayant le mecircme nombre de protons dans leur noyau et par conseacutequent le mecircme numeacutero atomique Le nombre de neutrons peut diffeacuterer
Eacutemission de positrons Type de deacutesinteacutegration radioactive dans laquelle un proton est transformeacute en neutron ce qui eacutemet un positron Dans ces cas lorsque le rapport neutrons-protons est trop faible et que lrsquoeacutemission de particules alpha nrsquoest pas possible sur le plan eacutenergeacutetique le noyau peut dans certaines conditions atteindre la stabiliteacute en eacutemettant un positron
Eacutenergie Grandeur physique qui deacutecrit la quantiteacute de travail qui peut ecirctre effectueacutee par une force donneacutee ougrave la masse-eacutenergie est conserveacutee Il existe diffeacuterentes formes drsquoeacutenergie eacutenergie cineacutetique potentielle thermique gravitationnelle acoustique lumineuse eacutelastique nucleacuteaire et eacutelectromagneacutetique
Eacutepideacutemiologie Eacutetude de la distribution et des eacuteleacutements deacuteterminants des maladies dans les populations humaines Elle sert de base pour la santeacute publique et la meacutedecine preacuteventive et elle est fondeacutee sur des observations plutocirct que sur des expeacuteriences
Essai biologique Toute proceacutedure utiliseacutee pour deacuteterminer la nature lrsquoactiviteacute lrsquoemplacement ou la reacutetention de radionucleacuteides dans lrsquoorganisme par des mesures directes (in vivo) ou par des analyses de matiegraveres excreacuteteacutees ou autrement eacutelimineacutees par lrsquoorganisme (in vitro)
Facteur de pondeacuteration radiologique Nombre par lequel il faut multiplier la dose absorbeacutee dans un tissu ou un organe pour deacuteterminer lrsquoefficaciteacute biologique relative du rayonnement agrave induire des effets stochastiques agrave de faibles doses le reacutesultat eacutetant la dose eacutequivalente
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Facteur de pondeacuteration tissulaire Facteur pour lequel la dose eacutequivalente est pondeacutereacutee aux fins de la deacutetermination de la dose efficace Le facteur de pondeacuteration tissulaire pour un organe ou un tissu repreacutesente la contribution relative de cet organe ou de ce tissu au preacutejudice total causeacute par les effets de lrsquoirradiation uniforme du corps entier
Fission ou fission nucleacuteaire Division drsquoun noyau lourd en deux morceaux (ou rarement plusieurs) avec des masses drsquoampleur eacutequivalente accompagneacutee geacuteneacuteralement de lrsquoeacutemission de neutrons et de rayonnement gamma
Gray (Gy) Uniteacute du SI de la dose absorbeacutee Uniteacute 1 joulekilogramme mais a un usage restreint
In vitro Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience reacutealiseacutee en dehors drsquoun organisme vivant dans un environnement controcircleacute comme dans une eacuteprouvette ou une boicircte de Peacutetri Du latin laquo dans le verre raquo
In vivo Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience portant sur un organisme vivant complet par opposition agrave un organisme partiel ou mort ou un environnement controcircleacute in vitro Latin pour laquo dans le vivant raquo
Ion Atome moleacutecule ou fragment de moleacutecule ayant acquis une charge eacutelectrique suite agrave la perte ou au gain drsquoun ou plusieurs eacutelectrons
Isotopes Deux ou plusieurs formes drsquoun eacuteleacutement donneacute qui ont des numeacuteros atomiques identiques (le mecircme nombre de protons dans leur noyau) et la mecircme ou les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques mais avec des masses atomiques diffeacuterentes (diffeacuterents nombres de neutrons dans leur noyau) et des proprieacuteteacutes physiques distinctes Par exemple lrsquouranium a 16 isotopes diffeacuterents soit U-234 U-235 U-236 U-238 etc
Leuceacutemie Cancer des globules blancs (leucocytes)
Limites de dose Limites de dose efficace et eacutequivalente preacutevues par le Regraveglement sur la radioprotection Ces limites sont en place pour reacuteduire au minimum le risque drsquoeffets nocifs pour la santeacute causeacutes par lrsquoexposition aux rayonnements associeacutee agrave des activiteacutes autoriseacutees par la CCSN
Maladie des rayons Ensemble de symptocircmes caracteacuterisant les radioleacutesions qui reacutesultent drsquoune exposition excessive de lrsquoensemble du corps (ou drsquoune grande partie de celui-ci) au rayonnement ionisant Les premiers de ces symptocircmes sont des nauseacutees de la fatigue des vomissements et la diarrheacutee qui peuvent ecirctre suivis par la perte de cheveux des heacutemorragies lrsquoinflammation de la bouche et de la gorge et une perte geacuteneacuterale drsquoeacutenergie
Masse ou masse atomique Masse drsquoun isotope drsquoun eacuteleacutement exprimeacutee en uniteacutes de masse atomique deacutefinie par un douziegraveme de la masse drsquoun atome de carbone 12 Une masse atomique de 1 eacutequivaut agrave environ 166 x 10-27 kg
Microsievert Un millioniegraveme de sievert (voir sievert) Symbole μSv
Millisievert Un milliegraveme de sievert (voir sievert) Symbole mSv
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Modegravele lineacuteaire sans seuil Modegravele dose-reacuteponse baseacute sur lrsquohypothegravese selon laquelle dans la gamme des faibles doses les doses de rayonnement supeacuterieures agrave zeacutero augmentent le risque de cancers etou de maladies heacutereacuteditaires drsquoune maniegravere proportionnelle simple
Modeacuterateur Matiegravere telle que lrsquoeau ordinaire ou lrsquoeau lourde qui est utiliseacutee dans un reacuteacteur pour ralentir la vitesse eacuteleveacutee des neutrons ce qui accroicirct la probabiliteacute qursquoune fission survienne
Moleacutecule Groupe drsquoatomes lieacutes chimiquement les uns aux autres
Mutation Changement chimique de lrsquoADN dans le noyau drsquoune cellule Les mutations survenant dans les cellules des spermatozoiumldes ou des ovules ou leurs preacutecurseurs peuvent avoir des effets heacutereacuteditaires chez les enfants ou les geacuteneacuterations futures Les mutations dans les cellules somatiques (cellules non reproductrices) peuvent eacutegalement favoriser lrsquoapparition du cancer
Neutron Particule eacuteleacutementaire du noyau de lrsquoatome (acirc lrsquoexception de lrsquohydrogegravene) et dont la masse est similaire agrave celle drsquoun proton soit de lrsquoordre de 16 x 10-27 kg
Nombre de masse Nombre de neutrons et de protons dans le noyau drsquoun atome
Non-prolifeacuteration nucleacuteaire Effets deacuteployeacutes pour preacutevenir la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires et de dispositifs nucleacuteaires explosifs La CCSN est responsable de la mise en œuvre de la politique de non-prolifeacuteration nucleacuteaire du Canada qui contient deux objectifs de large porteacutee et de longue date
1 garantir aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires du Canada ne contribuent pas agrave la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou drsquoautres dispositifs nucleacuteaires explosifs
2 promouvoir un reacutegime international de non-prolifeacuteration plus efficace et plus complet
Noyau (drsquoun atome) Partie centrale drsquoun atome chargeacutee positivement contenant des protons et des neutrons Le nombre total de protons et de neutrons srsquoappelle le nombre de masse
Nucleacuteide Un terme geacuteneacuteral pour deacutesigner tous les isotopes connus qursquoils soient stables ou non
Numeacutero atomique Nombre de protons dans le noyau drsquoun atome Symbole Z
Optimisation Processus drsquoeacutetablissement de niveaux de protection et de sucircreteacute qui permettent drsquoassurer que les expositions la probabiliteacute de subir une exposition et la valeur des expositions potentielles soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux tel que recommandeacute par la Commission internationale de protection radiologique
Particules alpha Une particule agrave charge positive formeacutee de deux protons et de deux neutrons qui est eacutemise par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoil se deacutesintegravegre Une particule alpha est relativement volumineuse et peut ecirctre arrecircteacutee par la peau ou une feuille de papier Une particule alpha est identique agrave un noyau drsquoheacutelium
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Particules becircta Un eacutelectron (une particule ayant une charge neacutegative) ou un positron (une particule ayant une charge positive) qui est eacutemis par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoils se deacutesintegravegrent Les particules becircta sont relativement petites et peuvent ecirctre arrecircteacutees par une feuille drsquoaluminium ou de plastique de quelques millimegravetres drsquoeacutepaisseur
Peacuteriode (radioactive) Temps neacutecessaire pour que lrsquoactiviteacute drsquoun radionucleacuteide soit reacuteduite de moitieacute par un processus de deacutesinteacutegration radioactive Symbole t12 Plus la peacuteriode drsquoune substance est courte plus elle est radioactive
Photon Un quantum (la plus petite quantiteacute possible) drsquoeacutenergie eacutemise sous forme de rayonnement eacutelectromagneacutetique
Positron Particule eacuteleacutementaire chargeacutee positivement de 16 x 10-19 coulombs et dont la masse est de 91 x 10-31 kg (comparable agrave un eacutelectron mais chargeacutee positivement)
Produits de filiation du radon Terme utiliseacute pour deacutesigner collectivement les produits immeacutediats de deacutesinteacutegration radioactive du radon Il srsquoagit de la chaicircne de deacutesinteacutegration qui inclut le polonium 218 le plomb 214 le bismuth 214 et le polonium 214 Leur peacuteriode combineacutee moyenne est de lrsquoordre de 30 minutes Aussi appeleacute descendant du radon
Proton Particule eacuteleacutementaire stable preacutesente dans le noyau de lrsquoatome posseacutedant une charge eacutelectrique positive de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 167 x 10-27 kg
Radioactif Empreint de radioactiviteacute eacutemettant spontaneacutement de lrsquoeacutenergie sous forme de rayonnement ionisant (telles que les particules alpha et becircta des neutrons ou des rayons gamma) agrave la suite de la deacutesinteacutegration drsquoun atome instable
Radon Eacuteleacutement chimique dont le symbole est Rn et le nombre atomique 86 Le radon est un gaz noble rare incolore inodore insipide naturel et radioactif issu de la deacutesinteacutegration du radium Il srsquoagit de lrsquoune des substances les plus lourdes persistant sous forme de gaz dans des conditions normales le radon preacutesente un risque pour la santeacute
Radio-isotope Isotope drsquoun eacuteleacutement qui subit une deacutesinteacutegration spontaneacutee et eacutemet un rayonnement
Radionucleacuteide Nucleacuteide radioactif
Radiosensible Un terme qualitatif pour distinguer les cellules les tissus et les organes qui sont plus susceptibles drsquoecirctre endommageacutes par le rayonnement
Rayonnement Processus drsquoeacutemission ou de transmission drsquoeacutenergie sous forme de particules ou drsquoondes Dans le preacutesent document le terme laquo rayonnement raquo deacutesigne un rayonnement ionisant sauf indication contraire
Rayonnement artificiel Rayonnement produit par les activiteacutes humaines et qui srsquoajoute au rayonnement de fond
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Rayonnement cosmique Rayonnement naturel provenant de lrsquoespace Ces rayons sont composeacutes de rayonnements ionisants peacuteneacutetrants (agrave la fois particulaires et eacutelectromagneacutetiques) et peuvent porter des eacutenergies de plus de 1020 eV Le champ magneacutetique terrestre deacutevie les rayons cosmiques chargeacutes vers les pocircles
Rayonnement de fond naturel Une source de rayonnement preacutesente en permanence dans lrsquoenvironnement et provenant de diffeacuterentes sources Parmi ces sources figurent le rayonnement cosmique les sources terrestres (eacuteleacutements radioactifs preacutesents dans le sol) lrsquoair ambiant (radon) et les sources internes (denreacutees alimentaires et boissons) La dose efficace annuelle globale par personne attribueacutee au rayonnement naturel est de 24 mSv par anneacutee (UNSCEAR 2008)
Rayonnement eacutelectromagneacutetique Mouvement drsquoondes en deacuteplacement reacutesultant de lrsquoeacutevolution des champs eacutelectriques et magneacutetiques Le spectre de rayonnement eacutelectromagneacutetique connu comprend la gamme des rayons X (et des rayons gamma) de courte longueur drsquoonde et agrave haute eacutenergie lrsquoultraviolet la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge et le radar et des ondes radio et de longueur drsquoonde relativement longue et agrave faible eacutenergie Selon la meacutecanique quantique les rayonnements eacutelectromagneacutetiques agrave haute eacutenergie peuvent se comporter comme des particules (photons)
Rayonnement gamma Rayonnement eacutelectromagneacutetique peacuteneacutetrant produit par un noyau atomique pendant sa deacutesinteacutegration radioactive forme de rayonnement ionisant agrave courte longueur drsquoonde et eacutenergie eacuteleveacutee
Rayonnement ionisant Rayonnement capable drsquoajouter ou de retrancher des eacutelectrons en traversant la matiegravere (par ex air eau ou tissus vivants) Exemples particules alpha rayonnement gamma rayons X et neutrons
Rayonnement neutronique Se produit lorsque les neutrons sont eacutejecteacutes du noyau par fission nucleacuteaire (c-agrave-d division de lrsquoatome) et drsquoautres processus Contrairement agrave drsquoautres rayonnements le rayonnement neutronique est absorbeacute par les mateacuteriaux contenant un grand nombre drsquoatomes drsquohydrogegravene comme la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques
Rayonnement non ionisant Un rayonnement plus faible que le rayonnement ionisant c-agrave-d qui ne possegravede pas lrsquoeacutenergie suffisante pour produire des ions La lumiegravere visible les rayons infrarouges et les ondes radioeacutelectriques sont des rayonnements non ionisants
Rayons X Rayonnement eacutelectromagneacutetique (photon) peacuteneacutetrant eacutemis par un atome apregraves avoir eacuteteacute bombardeacute par des eacutelectrons Les rayons X diffegraverent du rayonnement gamma dans la mesure ougrave ils sont eacutemis agrave partir des eacutelectrons en orbite et non agrave partir du noyau Ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma Les rayons X sont principalement geacuteneacutereacutes par des moyens artificiels plutocirct qursquoagrave partir de substances radioactives Ils sont utiliseacutes avant tout agrave des fins meacutedicales
Reacuteacteur nucleacuteaire Appareil dans lequel une reacuteaction en chaicircne de fission nucleacuteaire autoentretenue se produit dans des conditions controcircleacutees pour produire de lrsquoeacutenergie ou des rayonnements utiles
Reacuteaction en chaicircne Voir reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne
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Reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne Exemple de fission nucleacuteaire ougrave un neutron est eacutejecteacute drsquoun atome fissionneacute ce qui causera la fission drsquoun autre atome en eacutejectant plus de neutrons
Rejets Substances et matiegraveres nucleacuteaires relacirccheacutees dans lrsquoenvironnement (sous forme liquide ou gazeuse) agrave la suite drsquoactiviteacutes autoriseacutees par la CCSN
Service de dosimeacutetrie autoriseacute Une entreprise ou une institution qui deacutetient un permis de la CCSN pour mesurer les doses de rayonnement aux travailleurs
SI Systegraveme international drsquouniteacutes
Sievert Lrsquouniteacute du SI mesurant la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Elle est eacutegale agrave 1 joulekilogramme Elle remplace lrsquoancienne uniteacute de rayonnement classique rem Des multiples du sievert (dont le symbole est Sv) sont utiliseacutes dans la pratique courante et incluent le millisievert (mSv 11000 de 1 Sv) et le microsievert (μSv 11 000 000 de 1 Sv)
Substances nucleacuteaires Isotopes qui eacutemettent du rayonnement
Travailleur du secteur nucleacuteaire (TSN) Personne qui du fait de sa profession ou de son occupation et des conditions dans lesquelles elle exerce ses activiteacutes si celles-ci sont lieacutees agrave une substance ou agrave une installation nucleacuteaire risque vraisemblablement de recevoir une dose de rayonnement supeacuterieure agrave la limite reacuteglementaire fixeacutee par la CCSN pour la population en geacuteneacuteral (1 mSv par anneacutee)
Tritium Un isotope radioactif de lrsquohydrogegravene posseacutedant deux neutrons et un proton dans son noyau Le tritium se deacutesintegravegre en eacutemettant un eacutelectron (rayonnement becircta) et sa peacuteriode radioactive est de 123 ans Le tritium est preacutesent naturellement dans lrsquoenvironnement et eacutegalement un sous-produit des reacuteacteurs nucleacuteaires
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Acronymes et uniteacutes
ADN acide deacutesoxyribonucleacuteique AIEA Agence internationale de lrsquoeacutenergie atomique ALARA niveau le plus bas que lrsquoon peut raisonnablement atteindre BEIR National Academy of Biological Effects of Ionizing Radiation Bq becquerel CCSN Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire CIPR Commission internationale de protection radiologique CRFPT Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial EACL Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee ELF ondes meacutegameacutetriques FDN Fichier dosimeacutetrique national Gy gray H2O symbole chimique de lrsquoeau eacutegalement HOH HTO eau tritieacutee ICRU Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation J joule LSRN Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires mSv millisievert NCRP National Council on Radiation Protection and Measurements Sv sievert TDM tomodensitomeacutetrie t frac12 symbole pour la peacuteriode radioactive drsquoun radionucleacuteide TSN travailleur du secteur nucleacuteaire microSv microsievert UNSCEAR Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants UV ultraviolet wR facteur de pondeacuteration radiologique wT facteur de pondeacuteration tissulaire
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Sources
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laws-loisjusticegccaengregulationssor-2000-203page-1html bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire juin 2003 Controcircle et enregistrement des
doses de rayonnement aux personnes guide de reacuteglementation G-91 httpwwwnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_fre44019shyG91FpdfCFID=17937881ampCFTOKEN=18173133
bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire octobre 2004 Maintenir les expositions et les doses au laquo niveau le plus bas qursquoil soit raisonnablement possible drsquoatteindre raquo guide de reacuteglementation G-129 reacutevision 1 httpnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_freG129rev1_fpdf
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bull Commission internationale de protection radiologique Rapport du Groupe de travail sur lrsquohomme de reacutefeacuterence Publication 23 de la CIPR Pergamon Press New York 1975
bull Commission internationale de protection radiologique Limits for Intakes of Radionuclides by Workers Publication 30 de la CIPR partie 1 (et suppleacutement) part 2 (et suppleacutement) partie 3 (et suppleacutements A et B) et index Annales de la CIPR Pergamon Press New York 1979-1982
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations de 1990 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 21(1-3) Publication 60 de la CIPR Pergamon Press Oxford 1991
bull Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation 2011 Fundamental quantities and units for ionizing radiation Journal de la ICRU volume 11 no 1 publieacute par Oxford University Press
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRP) ncrponlineorgPDFsNCRP20Composite20Glossarypdf
bull Santeacute Canada Rapport de 2008 sur les radioexpositions professionnelles au Canada publication 5923 de SC hc-scgccaewh-semtalt_formatshecs-sescpdfpubsoccup-travail2008-report-rapportshyengpdf
bull Committee to Assess Health Risks from Exposures to Low Levels of Ionizing Radiation Health Risks from Exposure to Low Levels of Ionizing Radiation BEIR VII ndash Phase 2 National Academy Sciences National Research Council National Academy Press Washington 2006
bull Nations Unies Effects of Ionizing Radiation Volume I Report to the General Assembly Scientific Annexes A and B Volume II Scientific Annexes C D and E Rapport de 2006 du Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des rayonnements ionisants publications des Nations Unies E08IX6 (2008) et E09IX5 (2009) Nations Unies New York
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bull Nations Unies Sources and Effects of Ionizing Radiation Volume I Sources Volume II Effects Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants Rapport 2000 agrave lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale avec des annexes scientifiques publications des Nations Unies E00IX3 et E00IX4 Nations Unies New York 2000
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- Full cover - PDF - FRpdf
-
- RG-RD_IR_Fpdf
- inside cover - PDF - FR
-
- E-DOCS-3738137-v8-Radiation_INFO_doc_-_FR
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- Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
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- 42 Eacutevaluation du risque de cancer
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- Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
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- 541 Rayonnement naturel
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- Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
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- 61 Protection des Canadiens
- 62 Protection des travailleurs
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Liste des tableaux
Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments 10 Tableau 2 Isotopes radioactifs du corps humain (adulte de 70 kg) 10 Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute 19 Tableau 4 Dose efficace moyenne dans certaines villes canadiennes compareacutee agrave la moyenne
mondiale 23 Tableau 5 Doses aux organes typiques selon le type drsquoexamen radiologique 24 Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions
atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee 26
Liste des figures
Figure 1 Le spectre eacutelectromagneacutetique 1 Un atome 2Figure 2
Figure 3 Le tableau peacuteriodique des eacuteleacutements 3 Figure 4 Courbe de deacutesinteacutegration radioactive du carbone 14 5 Figure 5 Capaciteacute de peacuteneacutetration de diffeacuterents types de rayonnement 8 Figure 6 Sources de rayonnement naturel 8 Figure 7 Cameacutera gamma utiliseacutee en meacutedecine nucleacuteaire agrave des fins diagnostiques 11 Figure 8 Jauge nucleacuteaire portative 12 Figure 9 Mine drsquouranium lac McClean (Saskatchewan) 13 Figure 10 Modegraveles de risques lieacutes aux faibles doses de rayonnement ionisant 17
Brin drsquoADN 18Figure 11Figure 12 Lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee 20 Figure 13 Facteurs de pondeacuteration tissulaire 21 Figure 14 Dose efficace annuelle pour lrsquoexteacuterieur provenant du rayonnement cosmique en
Ameacuterique du Nord (en microsieverts) 22 Figure 15 Doses provenant du rayonnement naturel de fond au Canada 23 Figure 16 Cadre de la limite de dose de rayonnement 25 Figure 17 Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type drsquoinstallation 25
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Introduction au rayonnement
1 Aperccedilu
Le rayonnement est de lrsquoeacutenergie sous forme drsquoondes ou de faisceaux de particules Il y a plusieurs sortes de rayonnement tout autour de nous Lorsque les gens entendent le mot rayonnement ils pensent souvent agrave lrsquoeacutenergie atomique au nucleacuteaire et agrave la radioactiviteacute mais le rayonnement peut prendre de nombreuses autres formes Le son et lumiegravere visible sont des types familiers de rayonnement drsquoautres types incluent les rayons ultraviolets (qui produisent le bronzage) le rayonnement infrarouge (une forme drsquoeacutenergie thermique) et les signaux de la radio et de la teacuteleacutevision La figure 1 preacutesente une vue drsquoensemble du spectre eacutelectromagneacutetique et la section 3 aborde plus en deacutetail les divers types de rayonnements
Figure 1 Le spectre eacutelectromagneacutetique
copy Reproduit avec lrsquoautorisation de la World Nuclear Association Londres Royaume-Uni
Lrsquoutilisation non controcircleacutee du rayonnement artificiel pose un risque possible pour la santeacute et la seacutecuriteacute des travailleurs et du public Crsquoest lagrave qursquoentre en scegravene la Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire (CCSN) La CCSN reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de preacuteserver la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens et de proteacuteger lrsquoenvironnement contre les effets du rayonnement
Le but de ce document est de fournir des informations claires et simples sur le rayonnement ce qursquoil est drsquoougrave il provient et comment on lrsquoutilise Il preacutesente eacutegalement des informations sur les effets du rayonnement et les doses de rayonnement ainsi que la faccedilon dont la CCSN veille agrave la sucircreteacute de lrsquoindustrie nucleacuteaire canadienne gracircce agrave son cadre de reacuteglementation exhaustif et sa vigilance
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2 Introduction au rayonnement
Toute la vie srsquoest deacuteveloppeacutee dans un milieu baignant dans le rayonnement Nous deacutecouvrons les forces agrave lrsquoœuvre dans le rayonnement lorsque nous eacutetudions la structure des atomes Lrsquoatome qui est drsquoune extrecircme petitesse ndash par comparaison un cheveu humain est des millions de fois plus eacutepais ndash se compose de particules encore plus petites et qui portent une charge eacutelectrique Les sections 21 agrave 23 traitent de lrsquoatome plus en deacutetail de mecircme que des principes de base relatifs au rayonnement
21 Lrsquoatome ndash Au cœur de la matiegravere
Toute la matiegravere qui nous entoure est composeacutee drsquoatomes En drsquoautres termes toute la matiegravere dans le monde commence avec un atome ndash ils forment des eacuteleacutements comme lrsquooxygegravene lrsquohydrogegravene et le carbone
Un atome est composeacute drsquoun noyau ndash lui-mecircme constitueacute de protons et de neutrons relieacutes ensemble par des forces nucleacuteaires ndash entoureacute drsquoun cortegravege drsquoeacutelectrons qui gravitent en orbite autour du noyau (voir la figure 2) Le noyau porte une charge positive ndash les protons sont chargeacutes positivement alors que les neutrons sont neutres eacutelectriquement comme leur nom lrsquoindique Les eacutelectrons sont des particules chargeacutees neacutegativement qui se deacuteplacent autour du noyau en formant un nuage peacuteripheacuterique Les eacutelectrons neacutegatifs sont attireacutes vers le noyau positif par une force eacutelectrique Crsquoest ce qui maintient lrsquointeacutegriteacute structurale de lrsquoatome
Figure 2 Un atome
Chaque eacuteleacutement se distingue par le nombre de protons dans son noyau Ce nombre qui est speacutecifique agrave chaque eacuteleacutement srsquoappelle le numeacutero atomique Par exemple il y a six protons dans le carbone pour cette raison son numeacutero atomique est 6 dans le tableau peacuteriodique des eacuteleacutements (voir la figure 3) Dans un atome ayant une charge neutre le numeacutero atomique est eacutegal au nombre drsquoeacutelectrons Les proprieacuteteacutes chimiques drsquoun atome sont deacutetermineacutees par le nombre drsquoeacutelectrons en geacuteneacuteral le mecircme nombre que le numeacutero atomique
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Figure 3 Le tableau peacuteriodique des eacuteleacutements
Les atomes drsquoun ou de plusieurs eacuteleacutements se combinent entre eux pour former des moleacutecules Une moleacutecule drsquoeau par exemple est constitueacutee de deux atomes drsquohydrogegravene combineacutes agrave un atome drsquooxygegravene (H2O)
Un nucleacuteide est une entiteacute atomique caracteacuteriseacutee par le nombre de protons et de neutrons qui composent le noyau lequel correspond approximativement agrave la masse du nucleacuteide Le numeacutero qui accompagne parfois le nom du nucleacuteide est le nombre de masse (la somme des protons et des neutrons dans le noyau) Par exemple le carbone 12 est un nucleacuteide de carbone avec 6 protons et 6 neutrons
22 Les isotopes
Un isotope est une variante drsquoune mecircme espegravece chimique Bien que tous les isotopes drsquoun eacuteleacutement donneacute possegravedent le mecircme nombre de protons chaque isotope a un nombre diffeacuterent de neutrons
Par exemple il existe trois isotopes (ou variantes) de lrsquohydrogegravene
bull lrsquohydrogegravene 1 (un proton et zeacutero neutron) bull lrsquohydrogegravene 2 ou deuteacuterium (un proton et un neutron) bull lrsquohydrogegravene 3 ou tritium (un proton et deux neutrons)
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Un autre exemple est lrsquouranium 235 qui possegravede 92 protons et 143 neutrons contrairement agrave lrsquouranium 238 qui possegravede 92 protons et 146 neutrons
Un isotope est stable lorsqursquoil y a un eacutequilibre entre le nombre de neutrons et le nombre de protons Lorsqursquoun isotope est petit et stable il contient pratiquement le mecircme nombre de protons que de neutrons Les isotopes stables plus volumineux ont leacutegegraverement plus de neutrons que de protons Parmi les nucleacuteides stables figurent le carbone 12 (six protons et six neutrons pour une masse totale de 12) le phosphore 30 (15 protons et 15 neutrons) et le sodium 22 (11 protons et 11 neutrons)
23 Les radio-isotopes
Les isotopes qui sont instables et eacutemettent un rayonnement sont appeleacutes radio-isotopes Un radioshyisotope est un isotope drsquoun eacuteleacutement qui subit une deacutesinteacutegration spontaneacutee et eacutemet du rayonnement agrave mesure qursquoil se deacutesintegravegre Pendant le processus de deacutesinteacutegration il devient moins radioactif au fil du temps devenant finalement stable
Une fois qursquoun atome atteint une configuration stable il ne produit plus de rayonnement Pour cette raison les sources radioactives ndash ou des sources qui eacutemettent spontaneacutement de lrsquoeacutenergie sous forme de rayonnement ionisant agrave la suite de la deacutesinteacutegration drsquoun atome instable ndash srsquoaffaiblissent avec le temps Agrave mesure que le nombre drsquoatomes instables de la source qui deviennent stables augmente le rayonnement produit diminue et lrsquoactiviteacute du mateacuteriau diminue avec le temps jusqursquoagrave devenir nulle
Le temps neacutecessaire pour qursquoun radio-isotope se deacutesintegravegre jusqursquoagrave la moitieacute de son activiteacute de deacutepart se nomme la demi-vie (ou peacuteriode) radiologique deacutesigneacutee par le symbole tfrac12 Chaque radio-isotope a sa propre demi-vie qui peut aller drsquoune fraction de seconde agrave des milliards drsquoanneacutees Par exemple lrsquoiode 131 a une demi-vie de huit jours tandis que le plutonium 239 a une demi-vie de 24 000 ans Un radio-isotope qui a une demi-vie courte est plus radioactif qursquoun radio-isotope ayant une demi-vie longue et il deacutegage donc plus de rayonnement au cours drsquoune peacuteriode donneacutee
Il existe trois grands types de deacutesinteacutegration radioactive
bull Deacutesinteacutegration alpha Lorsqursquoun atome subit une deacutesinteacutegration alpha il eacutemet une particule composeacutee de deux protons et de deux neutrons provenant directement de son noyau Dans ce cas le numeacutero atomique diminue de 2 et la masse de 4 Le radium le radon lrsquouranium et le thorium comptent parmi les eacutemetteurs de particules alpha
bull Deacutesinteacutegration becircta Dans la deacutesinteacutegration becircta de base un neutron se transforme en proton et un eacutelectron est eacutemis par le noyau Le numeacutero atomique augmente de un mais la masse ne diminue que leacutegegraverement Le strontium 90 le tritium le carbone 14 et le soufre 35 comptent parmi les eacutemetteurs de particules becircta pures
bull Deacutesinteacutegration gamma La deacutesinteacutegration gamma est la libeacuteration de lrsquoeacutenergie exceacutedentaire preacutesente dans le noyau apregraves une deacutesinteacutegration alpha ou becircta ou apregraves la capture des neutrons (un type de reacuteaction nucleacuteaire) dans un reacuteacteur nucleacuteaire Lrsquoeacutenergie reacutesiduelle est eacutemise sous forme de photon de rayons gamma La deacutesinteacutegration gamma nrsquoaffecte geacuteneacuteralement pas la masse ni le numeacutero atomique du radio-isotope Lrsquoiode 131 le ceacutesium
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137 le cobalt 60 le radium 226 et le techneacutetium 99m comptent parmi les eacutemetteurs de particules gamma
Le nombre de deacutesinteacutegrations nucleacuteaires dans une substance radioactive par uniteacute de temps est appeleacute lrsquoactiviteacute Lrsquoactiviteacute est utiliseacutee comme mesure de la quantiteacute drsquoun radionucleacuteide et elle est mesureacutee en becquerels (Bq) 1 Bq = 1 deacutesinteacutegration par seconde
Si la source originelle de la radioactiviteacute est connue il est possible de calculer le temps neacutecessaire agrave sa deacutesinteacutegration pour une activiteacute donneacutee La deacutesinteacutegration est exponentielle et lrsquoisotope doit avoir de nombreuses demi-vies avant de devenir non radioactif La figure 4 montre la courbe de deacutesinteacutegration radioactive du carbone 14 qui a une demi-vie drsquoenviron 5 700 ans
Mecircme lorsqursquoun radio-isotope agrave haute activiteacute srsquoest deacutesinteacutegreacute pendant plusieurs demi-vies le niveau de radioactiviteacute restante nrsquoest pas neacutecessairement seacutecuritaire Les mesures de lrsquoactiviteacute drsquoune matiegravere radioactive sont toujours neacutecessaires pour estimer les doses de rayonnement potentielles
Figure 4 Courbe de deacutesinteacutegration radioactive du carbone 14
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3 Cateacutegories et sources de rayonnement
Le rayonnement reacutesulte de lrsquoeacutemission drsquoeacutenergie sous forme de vagues de particules Il existe deux grands types de rayonnement le rayonnement ionisant et le rayonnement non ionisant Ceux-ci seront respectivement abordeacutes dans les sections 31 et 32
31 Rayonnement non ionisant
Le rayonnement non ionisant contient moins drsquoeacutenergie que le rayonnement ionisant il ne possegravede pas assez drsquoeacutenergie pour produire des ions Voici des exemples de rayonnement non ionisant la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge les ondes radio les micro-ondes et la lumiegravere du soleil
Les systegravemes de positionnement global (GPS) les teacuteleacutephones cellulaires les stations de teacuteleacutediffusion la radio AM et FM les interphones pour beacutebeacutes les teacuteleacutephones sans fil les dispositifs drsquoouverture de portes de garage et les radioamateurs utilisent tous un rayonnement non ionisant Parmi les autres formes de rayonnement non ionisant figurent le champ magneacutetique terrestre ainsi que le champ magneacutetique agrave proximiteacute des lignes de transmission des cacircbles et appareils eacutelectriques meacutenagers Ceux-ci sont deacutefinis comme des ondes extrecircmement basses et elles ne posent pas de risque pour la santeacute
32 Rayonnement ionisant
Le rayonnement ionisant possegravede suffisamment drsquoeacutenergie pour eacutejecter les eacutelectrons de leur orbite autour des atomes et perturber lrsquoeacutequilibre entre eacutelectrons et protons ce qui a pour effet de charger positivement lrsquoatome Les moleacutecules et les atomes chargeacutes eacutelectriquement portent le nom drsquoions Le rayonnement ionisant deacutesigne le rayonnement qui provient de sources naturelles et artificielles
Il existe plusieurs types de rayonnement ionisant
Rayonnement alpha (α) Le rayonnement alpha est constitueacute de particules alpha qui sont composeacutees de deux protons et de deux neutrons chacune et qui portent une double charge positive En raison de leur masse relativement importante et de leur charge elles ont une capaciteacute de peacuteneacutetration de la matiegravere tregraves limiteacutee Le rayonnement alpha peut ecirctre arrecircteacute par une feuille de papier ou la couche externe morte de la peau Par conseacutequent le rayonnement alpha produit par des substances nucleacuteaires agrave lrsquoexteacuterieur du corps ne preacutesente pas de risque drsquoirradiation Toutefois lorsque des substances nucleacuteaires eacutemettant du rayonnement alpha sont absorbeacutees dans le corps (par exemple en respirant ou en les ingeacuterant) lrsquoeacutenergie du rayonnement alpha est complegravetement absorbeacutee dans les tissus corporels Pour cette raison le rayonnement alpha est seulement un danger interne Un exemple drsquoune substance nucleacuteaire qui subit une deacutesinteacutegration alpha est le radon 222 qui se deacutesintegravegre en polonium 218
Rayonnement becircta (β) Le rayonnement becircta est formeacute de particules eacutejecteacutees du noyau drsquoun atome et qui sont identiques aux eacutelectrons du point de vue physique Les particules becircta ont geacuteneacuteralement une charge neacutegative sont tregraves petites et peuvent peacuteneacutetrer plus profondeacutement que les particules alpha Cependant la plupart du rayonnement becircta peut ecirctre arrecircteacute par de petites quantiteacutes de blindage tels que des feuilles de plastique de verre ou de meacutetal Lorsque la source de rayonnement est agrave lrsquoexteacuterieur du
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corps le rayonnement becircta a une eacutenergie suffisante pour peacuteneacutetrer la couche externe morte de la peau et deacuteposer son eacutenergie agrave lrsquointeacuterieur de cellules actives de la peau Cependant la capaciteacute de peacuteneacutetration du rayonnement becircta dans les tissus profonds et les organes est tregraves limiteacutee Les substances nucleacuteaires qui eacutemettent du rayonnement becircta peuvent aussi ecirctre dangereuses si elles sont absorbeacutees par le corps Le tritium est un exemple de substance nucleacuteaire qui produit des eacutemissions becircta (hydrogegravene 3) et qui se deacutesintegravegre en heacutelium 3
Rayonnement photonique (gamma [γ] et rayons X) Le rayonnement photonique est un rayonnement eacutelectromagneacutetique Il existe deux types de rayonnement photonique drsquointeacuterecirct aux fins du preacutesent document le rayonnement gamma (γ) et les rayons X Le rayonnement gamma est constitueacute de photons qui proviennent de lrsquointeacuterieur du noyau et les rayons X sont des photons qui proviennent de lrsquoexteacuterieur du noyau et ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma
Le rayonnement photonique peut peacuteneacutetrer tregraves profondeacutement et parfois on ne peut reacuteduire son intensiteacute que gracircce agrave des mateacuteriaux qui sont tregraves denses tels que le plomb ou lrsquoacier En geacuteneacuteral le rayonnement photonique peut parcourir des distances beaucoup plus grandes que le rayonnement alpha ou becircta et il peut peacuteneacutetrer les tissus et les organes corporels lorsque la source de rayonnement est agrave lrsquoexteacuterieur du corps Le rayonnement photonique peut aussi ecirctre dangereux si les substances nucleacuteaires eacutemettant les photons sont incorporeacutees Le cobalt 60 est un exemple drsquoune substance nucleacuteaire qui produit une eacutemission de photons qui se deacutesintegravegre en nickel 60
Rayonnement neutronique (n) Exception faite du rayonnement cosmique la fission spontaneacutee est la seule source naturelle de neutrons (n) Une source de neutrons reacutepandue provient des reacuteacteurs nucleacuteaires dans lesquels la division drsquoun noyau drsquouranium ou de plutonium est accompagneacutee drsquoune eacutemission de neutrons Les neutrons eacutemis par fission peuvent frapper le noyau drsquoun atome adjacent et causer une autre fission ce qui provoque une reacuteaction en chaicircne La production drsquoeacutenergie nucleacuteaire se fonde sur ce principe Toutes les autres sources de neutrons deacutependent de reacuteactions ougrave un noyau est bombardeacute avec un certain type de rayonnement (tels que le rayonnement de photons ou drsquoun rayonnement alpha) et ougrave lrsquoeffet reacutesultant sur le noyau est lrsquoeacutemission drsquoun neutron Les neutrons peuvent peacuteneacutetrer dans les tissus et les organes du corps humain lorsque la source de rayonnement est agrave lrsquoexteacuterieur du corps Les neutrons peuvent aussi ecirctre dangereux si des substances nucleacuteaires eacutemettant des neutrons sont deacuteposeacutees agrave lrsquointeacuterieur du corps Le rayonnement neutronique est le mieux arrecircteacute ou absorbeacute par des mateacuteriaux qui contiennent des atomes drsquohydrogegravene tels que la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques En effet les neutrons et les atomes drsquohydrogegravene ont des masses atomiques semblables et ils entrent facilement en collision les uns avec les autres
La figure 5 reacutesume les types de rayonnement mentionneacutes dans ce document des rayonnements ionisants ayant la plus grande eacutenergie jusqursquoaux rayonnements non ionisants en ayant le moins Chaque source de rayonnement se distingue par sa capaciteacute agrave peacuteneacutetrer dans des mateacuteriaux divers comme le papier la peau le plomb et lrsquoeau
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Figure 5 Capaciteacute de peacuteneacutetration de diffeacuterents types de rayonnement ionisant
33 Sources naturelles de rayonnement ionisant
Le rayonnement a toujours eacuteteacute preacutesent et fait partie de notre environnement (voir la figure 6) Toute la vie srsquoest deacuteveloppeacutee dans un bain de rayonnement ionisant Notre organisme y est adapteacute
De nombreux radio-isotopes sont drsquoorigine naturelle et ils ont eacuteteacute produits lors de la formation du systegraveme solaire et par lrsquointeraction des rayons cosmiques avec des moleacutecules dans lrsquoatmosphegravere Le tritium est un exemple de radio-isotope formeacute par lrsquointeraction des rayons cosmiques avec des moleacutecules atmospheacuteriques Certains radio-isotopes (comme lrsquouranium et le thorium) qui ont eacuteteacute conccedilus lors de la formation de notre systegraveme solaire ont des demi-vies de milliards drsquoanneacutees et ils sont toujours preacutesents dans notre environnement Le rayonnement de fond est le rayonnement ionisant constamment preacutesent dans lrsquoenvironnement naturel
Figure 6 Sources de rayonnement naturel
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Le Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) identifie quatre sources principales drsquoexposition du public aux rayonnements naturels
bull Les rayonnements cosmiques bull Les rayonnements terrestres bull Lrsquoinhalation bull Lrsquoingestion
Exposition aux rayonnements cosmiques Lrsquoatmosphegravere exteacuterieure de la terre est continuellement bombardeacutee par des rayons cosmiques Habituellement le rayonnement cosmique est constitueacute de particules en mouvement rapide qui existent dans lrsquoespace et proviennent drsquoune diversiteacute de sources y compris le soleil et des pheacutenomegravenes ceacutelestes dans lrsquounivers Les rayons cosmiques sont essentiellement des protons mais peuvent aussi ecirctre drsquoautres particules ou de lrsquoeacutenergie ondulatoire Une partie du rayonnement ionisant peacutenegravetre lrsquoatmosphegravere terrestre et est absorbeacutee par les humains ce qui se traduit par une exposition au rayonnement naturel
Exposition aux rayonnements terrestres La composition de la croucircte terrestre est une source importante de rayonnement naturel Les principaux facteurs contributifs sont les gisements naturels drsquouranium de thorium et de potassium qui par le processus de deacutesinteacutegration naturelle libegraverent de petites quantiteacutes de rayonnements ionisants Lrsquouranium et le thorium se trouvent essentiellement partout Des traces de ces mineacuteraux sont eacutegalement preacutesentes dans les mateacuteriaux de construction de sorte que lrsquoexposition aux rayonnements naturels peut avoir lieu agrave lrsquointeacuterieur comme agrave lrsquoexteacuterieur
Exposition par inhalation La plus grande partie de la variation de lrsquoexposition agrave la radioactiviteacute naturelle provient de lrsquoinhalation de gaz radioactifs qui sont produits par les mineacuteraux radioactifs preacutesents dans le sol et le socle rocheux Le radon est un gaz radioactif incolore et inodore qui est produit par la deacutesinteacutegration de lrsquouranium Le thoron est un gaz radioactif produit par la deacutesinteacutegration du thorium Les niveaux de radon et de thoron varient consideacuterablement selon lrsquoemplacement en fonction de la composition du sol et du socle rocheux
Une fois libeacutereacutes dans lrsquoair ces gaz sont normalement dilueacutes agrave des niveaux inoffensifs dans lrsquoatmosphegravere mais parfois ils sont pieacutegeacutes et ils srsquoaccumulent agrave lrsquointeacuterieur des bacirctiments et sont inhaleacutes par les occupants Le radon constitue un risque pour la santeacute non seulement pour les mineurs drsquouranium mais aussi pour les proprieacutetaires de reacutesidences si on le laisse srsquoaccumuler dans la maison En geacuteneacuteral il est la principale source drsquoexposition au rayonnement naturel Pour plus drsquoinformation sur le radon consultez le document Le radon et la santeacute (INFO-0813) de la CCSN agrave suretenucleairegcca ou visitez le site Web de Santeacute Canada (hc-scgcca) pour en savoir plus sur les moyens de le controcircler dans votre maison
Exposition par ingestion Des traces de mineacuteraux radioactifs se trouvent naturellement dans la nourriture et lrsquoeau potable Par exemple les leacutegumes sont geacuteneacuteralement cultiveacutes dans du sol et avec des eaux souterraines qui contiennent des mineacuteraux radioactifs Une fois ingeacutereacutes ces mineacuteraux entraicircnent lrsquoexposition interne aux rayonnements naturels
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Les isotopes radioactifs naturels comme le potassium 40 et le carbone 14 ont les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques et biologiques que leurs isotopes non radioactifs Ces eacuteleacutements radioactifs et non radioactifs interviennent dans la constitution et le fonctionnement de notre organisme
Les radio-isotopes naturels nous exposent constamment agrave des rayonnements et on en trouve couramment dans de nombreux aliments comme les noix du Breacutesil Le tableau 1 indique la quantiteacute de radioactiviteacute provenant du potassium 40 contenue dans environ 500 grammes de diffeacuterents produits alimentaires
Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
Aliment Radioactiviteacute par 500 g en Bq Viande rouge 56 Pommes de terre blanches 63 Carottes 63 Bananes 65 Haricots de Lima 86 Noix du Breacutesil1 103
Source Brodsky 1978 1
Les noix du Breacutesil contiennent aussi naturellement du radium 226 (de 19 agrave 130 Bq par 500 grammes)
Le corps humain contient plusieurs isotopes radioactifs (voir le tableau 2)
Tableau 2 Isotopes radioactifs du corps humain (adulte de 70 kg)
Isotopes Radioactiviteacute en Bq
Carbone 14 3 700 a
Polonium 210 40 bd
Potassium 40 4 000 b
Radium 266 11 b
Thorium 021 b
Tritium 23 c
Uranium 23 a b d
a CIPR 1975 b Eisenbud et Gesell 1997 c UNSCEAR 2000 d CIPR 1980
34 Sources artificielles de rayonnement ionisant
Les gens sont eacutegalement exposeacutes agrave du rayonnement artificiel au cours de traitements meacutedicaux et drsquoactiviteacutes impliquant des matiegraveres radioactives Ces radio-isotopes sont des sous-produits de lrsquoexploitation des reacuteacteurs nucleacuteaires et des produits de geacuteneacuterateurs de radio-isotopes tels que les cyclotrons Un grand nombre de radio-isotopes artificiels sont utiliseacutes dans les domaines de la meacutedecine nucleacuteaire de la biochimie de lrsquoindustrie manufacturiegravere et de lrsquoagriculture Voici leurs sources les plus courantes
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bull Sources meacutedicales Le rayonnement a de nombreuses applications en meacutedecine La plus connue est sans doute la radiographie par rayons X dont les appareils permettent de deacutetecter des fractures osseuses et de diagnostiquer certaines maladies Les appareils agrave rayons X sont reacuteglementeacutes par Santeacute Canada et les autoriteacutes provinciales La meacutedecine nucleacuteaire fait pour sa part appel agrave des isotopes radioactifs pour diagnostiquer et traiter des maladies comme le cancer Une cameacutera gamma (voir la figure 7) est un appareil meacutedical souvent utiliseacute pour faire des diagnostics La CCSN reacuteglemente ces applications de la meacutedecine nucleacuteaire ainsi que lrsquoeacutequipement connexe Elle deacutelivre aussi les permis pour les reacuteacteurs et les acceacuteleacuterateurs de particules qui produisent les isotopes destineacutes agrave des applications meacutedicales et industrielles
Figure 7 Cameacutera gamma utiliseacutee en meacutedecine nucleacuteaire agrave des fins diagnostiques
bull Sources industrielles Le rayonnement a plusieurs applications industrielles allant des jauges nucleacuteaires (voir la figure 8) utiliseacutees pour la construction des routes jusqursquoaux jauges de densiteacute qui mesurent le deacutebit dans les conduites drsquousine Les deacutetecteurs de fumeacutee certains panneaux fluorescents et les dispositifs permettant drsquoeacutevaluer les reacuteserves des champs de peacutetrole utilisent aussi le rayonnement Le rayonnement est eacutegalement employeacute pour la steacuterilisation au moyen de gros irradiateurs lourdement blindeacutes Tous ces usages sont reacuteglementeacutes par la CCSN
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Figure 8 Jauge nucleacuteaire portative
bull Cycle du combustible nucleacuteaire Les centrales nucleacuteaires utilisent de lrsquouranium pour deacuteclencher la reacuteaction en chaicircne qui produira la vapeur chargeacutee drsquoactionner les turbines pour la production drsquoeacutelectriciteacute Dans le cadre de leur activiteacute normale les centrales nucleacuteaires rejettent dans lrsquoenvironnement des substances radioactives dont les niveaux sont reacuteglementeacutes Ces rejets sont reacuteglementeacutes pour veiller agrave ce que les doses au public soient bien infeacuterieures aux limites reacuteglementaires Les mines drsquouranium (voir la figure 9) les usines de fabrication de combustible et les installations de gestion des deacutechets radioactifs rejettent eacutegalement une certaine quantiteacute de radioactiviteacute (qui contribue agrave la dose agrave laquelle le public est exposeacute) qui peut ecirctre controcircleacutee par la CCSN
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Figure 9 Mine drsquouranium lac McClean (Saskatchewan)
bull Essais nucleacuteaires atmospheacuteriques Les essais atomiques reacutealiseacutes dans lrsquoatmosphegravere entre la fin de la Deuxiegraveme Guerre mondiale et jusqursquoagrave la fin des anneacutees 1980 ont eu pour effet de rejeter des eacuteleacutements radioactifs ou retombeacutees dans lrsquoatmosphegravere Ces retombeacutees radioactives se sont deacutesinteacutegreacutees dans lrsquoenvironnement La plupart des retombeacutees posseacutedaient une peacuteriode radioactive courte et ont disparu mais certaines nrsquoont pas encore acheveacute leur deacutesinteacutegration Les doses de radioactiviteacute dues agrave ces retombeacutees que reccediloivent les ecirctres humains et lrsquoenvironnement sont chaque anneacutee de plus en plus faibles
35 Trouver un eacutequilibre
Normalement il y a tregraves peu de choses que nous puissions faire pour changer ou reacuteduire le rayonnement ionisant provenant de sources naturelles comme le soleil les sols ou les roches Ce type drsquoexposition bien que non complegravetement deacutenueacutee de risque est geacuteneacuteralement assez faible Toutefois dans certains cas les sources naturelles de radioactiviteacute peuvent atteindre un niveau inacceptable et doivent ecirctre reacuteduites Crsquoest notamment le cas du radon preacutesent dans les maisons
Le rayonnement ionisant provenant de sources et drsquoactiviteacutes artificielles est plus eacutetroitement controcircleacute Dans ces cas preacutecis il importe de trouver un eacutequilibre entre les avantages que procure le rayonnement agrave la socieacuteteacute et les risques qursquoil fait peser sur la santeacute de la population et sur lrsquoenvironnement Des limites de dose sont donc fixeacutees pour restreindre lrsquoexposition des travailleurs et des membres du public au rayonnement Par ailleurs les titulaires de permis doivent garder les doses de rayonnement au niveau le plus bas que lrsquoon puisse raisonnablement atteindre (le principe ALARA) Il importe eacutegalement que le recours au rayonnement procure un beacuteneacutefice net Par exemple les deacutetecteurs de fumeacutee peuvent utiliser des isotopes radioactifs car ce
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type de dispositif peut sauver des vies De mecircme les centrales nucleacuteaires nous procurent de lrsquoeacutelectriciteacute tout en posant des risques minimes qui sont rigoureusement controcircleacutes
4 Effets de lrsquoexposition au rayonnement sur la santeacute
Le mot laquo sucircreteacute raquo revecirct diffeacuterents sens selon les personnes Pour plusieurs la sucircreteacute est synonyme drsquoabsence de risques ou de dangers Mais en reacutealiteacute il existe toujours un certain niveau de risque dans pratiquement tout ce que nous faisons
Par exemple les limites de vitesse sur les routes sont fixeacutees pour optimiser la seacutecuriteacute des usagers de la route Cela nrsquoempecircche toutefois pas les accidents de se produire mecircme si les automobilistes respectent les limites de vitesse Malgreacute ces risques nous conduisons quand mecircme
Les mecircmes deacutecisions conscientes sont prises agrave lrsquoeacutegard du rayonnement Lrsquoexposition au rayonnement comporte un risque pour la santeacute La connaissance de ces risques permet agrave la CCSN et agrave drsquoautres organismes de reacuteglementation de fixer des limites de dose et de formuler des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave un risque acceptable ou toleacuterable ougrave il est peu probable de causer des dommages
Lrsquoavantage en ce qui concerne le rayonnement tient agrave ce que nous connaissons mieux les risques qursquoil fait peser sur la santeacute que les risques associeacutes agrave tout autre agent chimique ou toxique Depuis le deacutebut du siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes en profondeur en laboratoire et aupregraves de populations humaines
41 Preuves eacutepideacutemiologiques
Les eacutetudes meneacutees sur les survivants des explosions atomiques survenues agrave Hiroshima et Nagasaki en 1945 indiquent que lrsquoexposition au rayonnement agrave long terme a eu pour principal effet drsquoaugmenter la freacutequence des cas de cancer et de leuceacutemie
Des reacutesultats comparables ont eacuteteacute observeacutes
bull chez les personnes ayant reccedilu une radiotheacuterapie ou subi un examen diagnostique faisant appel au rayonnement
bull chez les anciens mineurs de mines drsquouranium bull chez les travailleurs qui ont fabriqueacute des armes atomiques bull chez les personnes exposeacutees au rayonnement par suite de lrsquoaccident de la centrale nucleacuteaire
de Tchernobyl bull chez les personnes exposeacutees au radon dans leur maison
Des eacutetudes ont montreacute que lrsquoexposition au rayonnement augmente la freacutequence de certains cancers survenant deacutejagrave de maniegravere spontaneacutee dans la population et que cette augmentation est proportionnelle agrave la dose de rayonnement Autrement dit plus la dose est importante plus le risque de cancer est eacuteleveacute On parle alors drsquoeffets stochastiques (voir la section 43) Toutefois les eacutetudes meneacutees agrave ce jour nrsquoont pas permis de deacutemontrer lrsquoapparition drsquoun nombre excessif de
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cancers ou drsquoautres maladies chez les personnes exposeacutees au rayonnement de maniegravere chronique agrave des doses infeacuterieures agrave environ 100 mSv1 par anneacutee
Plusieurs raisons peuvent expliquer pourquoi les effets du rayonnement ne peuvent pas ecirctre perccedilus en deccedilagrave de 100 mSv par anneacutee
bull Lrsquoune drsquoentre elles tient agrave ce qursquoil existe un seuil en deccedilagrave duquel la dose reccedilue nrsquooccasionne pas de cancers Par exemple le radium a un seuil de 10 Sv pour le cancer des os
bull Lrsquoautre raison deacutefendue par les eacutetudes du Comiteacute consultatif sur les effets biologiques des rayonnements ionisants (Biological Effects of Ionizing Radiation) (BEIR) et par la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) de lrsquoAcadeacutemie des sciences de la France veut que mecircme si une faible dose de rayonnement peut induire des cancers lrsquoincidence des cancers radio-induits est si faible qursquoil est impossible de les distinguer des cancers spontaneacutes de mecircme type
Les chercheurs continuent drsquoeacutetudier les effets de faibles doses de rayonnement pour pouvoir confirmer ou infirmer ces hypothegraveses En attendant la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation ont opteacute pour le principe de preacutecaution et partent du principe que toute exposition au rayonnement comporte un certain niveau de risque
La plupart des personnes ayant preacutesenteacute des problegravemes de santeacute dans les eacutetudes en question ont eacuteteacute exposeacutees agrave des doses relativement eacuteleveacutees (supeacuterieures agrave 100 mSv) au cours drsquoune tregraves courte peacuteriode de temps Crsquoest ce qursquoon appelle lrsquoexposition laquo aigueuml raquo Normalement les travailleurs et les membres du public exposeacutes au rayonnement de lrsquoindustrie nucleacuteaire reccediloivent des doses beaucoup plus faibles au cours de peacuteriodes beaucoup plus longues (exprimeacutees en anneacutees plutocirct qursquoen secondes) On parle alors drsquoexposition laquo chronique raquo Selon les estimations les expositions aigueumls au rayonnement ont 15 agrave 2 fois plus de probabiliteacutes de causer des effets biologiques que lrsquoexposition chronique
42 Eacutevaluation du risque de cancer
La CIPR a calculeacute la probabiliteacute de cancer mortel en se basant essentiellement sur lrsquoeacutevaluation des effets des rayonnements effectueacutee par des organismes scientifiques comme lrsquoUNSCEAR et le BEIR La CIPR a ensuite deacutetermineacute ce qursquoelle qualifie de laquo deacutetriment raquo total ducirc agrave lrsquoexposition au rayonnement Il srsquoagit
bull de la probabiliteacute drsquoinduire un cancer mortel bull du risque drsquoapparition drsquoun cancer non mortel bull du risque drsquoeffets heacutereacuteditaires graves bull des anneacutees de vie perdues en cas de manifestation de lrsquoeffet nocif
1 Le sievert (Sv) est lrsquouniteacute utiliseacutee pour calculer la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Il est eacutegal agrave 1 joulekilogramme Le millisievert (mSv) eacutequivaut agrave 11000 de 1 Sv
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Compte tenu de tous ces risques la CIPR a calculeacute que le deacutetriment total srsquoeacutetablissait agrave 0042 (42 ) par sievert pour les travailleurs adultes et agrave 0057 (57 ) par sievert pour lrsquoensemble de la population (CIPR 103) Pour lrsquoensemble de la population le risque est leacutegegraverement plus eacuteleveacute que celui des travailleurs en raison des diffeacuterences touchant diverses variables comme le sexe et les plages drsquoacircge qui ont eacuteteacute prises en compte
Pour eacutetablir les limites de dose la CCSN srsquoest en grande partie fieacutee aux recommandations de la CIRP Les limites de dose sont eacutetablies agrave un niveau sous lequel le risque est consideacutereacute comme acceptable Toutefois par prudence on part du principe que toute exposition au rayonnement comporte un certain nombre de risques mecircme en deccedilagrave de la limite de dose drsquoougrave lrsquoexistence de regraveglements pour reacuteduire toutes les doses au niveau ALARA ALARA nrsquoest pas une limite de dose mais une pratique qui vise agrave maintenir les doses autant que possible en dessous de la limite reacuteglementaire qui au Canada est fixeacutee agrave 1 mSv par an pour le public En fait la dose de rayonnement totale attribuable agrave lrsquoindustrie nucleacuteaire ne repreacutesente qursquoune infime fraction de cette dose crsquoest-agrave-dire dans la gamme de 12 agrave 18 microsieverts (μSv) 2 ce qui est des milliers de fois infeacuterieur agrave la limite
Le modegravele lineacuteaire sans seuil est un modegravele de risque utiliseacute agrave lrsquoeacutechelle internationale par la plupart des organismes de santeacute et des organismes de reacuteglementation nucleacuteaire afin drsquoeacutetablir des limites de dose pour les travailleurs et les membres du public Le modegravele lineacuteaire sans seuil preacutesume raisonnablement qursquoil existe un lien direct entre la radioexposition et les taux de cancer
Plusieurs autres modegraveles de risque existent (voir la figure 10) chacun ayant ses avantages et deacutesavantages Ils varient en fonction de leurs hypothegraveses et srsquoils prennent en compte lrsquoincertitude La CCSN utilise le modegravele lineacuteaire sans seuil comme approche agrave la radioprotection et pour lrsquoeacutelaboration de regraveglements approprieacutes
2 Comme les doses auxquelles sont exposeacutes les travailleurs et le public sont si basses la plupart des rapports et des mesures de dose utilisent les termes millisievert (mSv) et microsieverts (Sv) qui eacutequivalent respectivement agrave 11000 et agrave 1100 000 000 de sievert Ces sous-uniteacutes du sievert sont plus pratiques agrave utiliser pour les milieux professionnel et public
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Figure 10 Modegraveles de risques lieacutes aux faibles doses de rayonnement ionisant
43 Comment le rayonnement affecte-t-il les cellules
Lrsquoalteacuteration ou cassure des moleacutecules de lrsquoacide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) est le principal effet du rayonnement sur la santeacute LrsquoADN est une longue chaicircne drsquoacides amineacutes qui contient les informations neacutecessaires au fonctionnement des cellules Le rayonnement peut alteacuterer cette chaicircne Dans ce cas trois pheacutenomegravenes peuvent se produire
1 LrsquoADN se reacutepare correctement Dans ce cas la cellule est correctement reacutepareacutee et continue de fonctionner normalement La moleacutecule drsquoADN subit en permanence des leacutesions agrave chaque seconde de la journeacutee et les cellules ont une aptitude naturelle agrave reacuteparer ces leacutesions
2 La leacutesion de lrsquoADN est trop grave et la cellule meurt (effets deacuteterministes) Si lrsquoADN ou drsquoautres eacuteleacutements essentiels de la cellule reccediloivent une forte dose de rayonnement la cellule peut soit mourir soit ecirctre leacuteseacutee au point de ne plus pouvoir se reacutegeacuteneacuterer Si ce pheacutenomegravene touche un grand nombre de cellules dans un tissu ou un organe les effets preacutecoces du rayonnement peuvent se manifester Il srsquoagit des effets deacuteterministes dont la graviteacute varie selon la dose de rayonnement reccedilue Ils peuvent se traduire par des brucirclures des cataractes et dans des cas extrecircmes la mort
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Les premiegraveres preuves des effets deacuteterministes du rayonnement ont eacuteteacute observeacutees chez les premiers chercheurs et utilisateurs du rayonnement Ceux-ci ont preacutesenteacute des leacutesions seacutevegraveres agrave la peau et aux mains en raison drsquoune exposition agrave une dose excessive de rayonnement Plus reacutecemment les mecircmes pheacutenomegravenes ont eacuteteacute observeacutes apregraves lrsquoaccident de la centrale nucleacuteaire de Tchernobyl en 1986 au cours duquel plus de 130 travailleurs et pompiers ont reccedilu de fortes doses de rayonnement (800 agrave 16 000 mSv) et ont preacutesenteacute par la suite la maladie des rayons Deux des personnes exposeacutees sont deacuteceacutedeacutees quelques jours apregraves lrsquoexposition Plus de 30 travailleurs et pompiers sont deacuteceacutedeacutes dans les trois mois qui ont suivi lrsquoaccident
La CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation internationaux disposent de mesures y compris des limites de dose tregraves strictes et des bases de donneacutees permettant le suivi des sources radioactives pour atteacutenuer les risques susceptibles de peser sur les membres du public ou les travailleurs exposeacutes agrave des doses de rayonnement suffisamment eacuteleveacutees pour occasionner des effets deacuteterministes La CCSN dispose eacutegalement de regraveglements tregraves stricts pour la manipulation des substances et des dispositifs nucleacuteaires au Canada
3 La cellule se reacutepare mal mais continue de vivre (effets stochastiques) Dans certains cas une partie de lrsquoADN (voir la figure 11) de la cellule peut ecirctre leacuteseacutee par le rayonnement et ne pourra peut-ecirctre pas se reacuteparer par elle-mecircme Celle-ci peut continuer de vivre et mecircme de se reproduire Toutefois au cours de ce processus les erreurs qui nrsquoont pas eacuteteacute corrigeacutees dans le brin drsquoADN seront aussi preacutesentes dans les cellules qui descendent drsquoune cellule et cela peut perturber leur fonctionnement La probabiliteacute de ce type drsquoeffets indeacutesirables est proportionnelle agrave la dose et porte le nom drsquo laquo effet stochastique raquo Avec les effets stochastiques la probabiliteacute des effets augmente agrave mesure que la dose augmente Toutefois le moment ougrave les effets surviendront et leur graviteacute sont indeacutependants de la dose
Figure 11 Brin drsquoADN
Les dommages agrave lrsquoADN se produisent constamment dans le corps humain En effet nous sommes exposeacutes agrave environ 15 000 eacuteveacutenements de ce type qui nrsquoentraicircnent pas la mort des cellules chaque seconde Parfois la structure de la cellule change parce qursquoelle se reacutepare mal Cette alteacuteration peut nrsquoavoir aucun effet ou lrsquoeffet en question peut se manifester plus tard dans la vie Un cancer ou des effets heacutereacuteditaires peuvent ou non survenir
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Les dommages geacuteneacutetiques surviennent lorsque lrsquoADN des cellules des spermatozoiumldes ou des ovules est endommageacute Cela provoque lrsquoeacutemergence drsquoune anomalie qui est transmise drsquoune geacuteneacuteration agrave lrsquoautre Drsquoapregraves les eacutetudes meneacutees sur les animaux comme sur les mouches des fruits par Hermann J Muller en 1926 lrsquoexposition au rayonnement cause des mutations geacuteneacutetiques Toutefois agrave ce jour aucun effet geacuteneacutetique connu nrsquoa eacuteteacute observeacute chez les ecirctres humains par suite drsquoune exposition au rayonnement Il srsquoagit drsquoeacutetudes qui ont porteacute sur 30 000 enfants de survivants des bombardements atomiques sur Hiroshima et Nagasaki au Japon en 1945 (BEIR VII)
Le tableau 3 fait la synthegravese des effets possibles sur la santeacute qui sont relieacutes agrave des doses de rayonnement donneacutees Les limites de dose ont aussi eacuteteacute ajouteacutees pour montrer comment elles protegravegent les travailleurs et la population des dangers
Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
Dose Limite ou effet sur la santeacute
Plus de 5 000 mSv
Dose pouvant causer la mort si elle est reccedilue en une seule fois
1 000 mSv Dose pouvant occasionner les symptocircmes de la maladie des rayons (fatigue et nauseacutees) si elle est reccedilue au cours drsquoune peacuteriode de
24 heures
100 mSv Dose aigueuml la plus petite connue pouvant causer lrsquoapparition de cancers
30 agrave 100 mSv Dose de rayonnement reccedilue lors drsquoune tomographie axiale informatiseacutee du corps entier
50 mSv Limite de dose de rayonnement annuelle pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire
18 mSv Dose annuelle moyenne due au rayonnement de fond au Canada
1 mSv Limite de dose annuelle pour les membres du public au Canada
01 agrave 012 mSv
Dose reccedilue lors drsquoune radiographie des poumons
001 mSv Dose reccedilue lors drsquoune radiographie dentaire
001 mSv Dose annuelle moyenne reacutesultant des voyages en avion
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5 Doses de rayonnement
Pour les besoins de la radioprotection diffeacuterentes grandeurs de dose ont eacuteteacute deacutefinies dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace Les sections 51 agrave 53 deacutecrivent respectivement ces types de dose La figure 12 preacutesente un aperccedilu du lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee
Figure 12 Lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee
La section 54 preacutesente des doses de rayonnements repreacutesentatives qui pourraient ecirctre attendues selon divers sceacutenarios et la section 55 traite des limites de doses eacutetablies par la CCSN
51 Dose absorbeacutee
Lorsque le rayonnement ionisant peacutenegravetre dans le corps humain ou dans la matiegravere il leur communique de lrsquoeacutenergie Lrsquoeacutenergie absorbeacutee par suite de lrsquoexposition au rayonnement porte le nom de dose absorbeacutee La dose absorbeacutee se mesure gracircce agrave une uniteacute appeleacutee le gray (Gy) Un Gray correspond agrave une eacutenergie deacuteposeacutee drsquoun joule dans un kilogramme de matiegravere
52 Dose eacutequivalente
Lorsque le rayonnement est absorbeacute par une matiegravere vivante on peut parfois observer un effet biologique Tous les rayonnements ne produisent pas le mecircme effet biologique pour une mecircme dose absorbeacutee Lrsquoeffet deacutepend du type de rayonnement (alpha becircta gamma etc) Ainsi 1 Gy de rayonnement alpha est plus nocif pour les tissus humains que 1 Gy de rayonnement becircta Pour obtenir la dose eacutequivalente il faut multiplier la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique (wR) speacutecifique Pour exprimer cet effet on utilise alors un facteur de pondeacuteration radiologique (wR) pour mettre en eacutequivalence les diffeacuterents types de rayonnement et leur efficaciteacute biologique respective Cette dose eacutequivalente est exprimeacutee en sievert (Sv) Autrement dit 1 Sv de rayonnement alpha possegravede les mecircmes effets biologiques que 1 Sv de rayonnement becircta En drsquoautres mots la dose eacutequivalente permet drsquoobtenir une uniteacute qui rend compte du degreacute de nociviteacute de diffeacuterents types de rayonnement
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53 Dose efficace
Les diffeacuterents tissus et organes preacutesentent une sensibiliteacute diffeacuterente au rayonnement (voir la figure 13) Par exemple la moelle osseuse est beaucoup plus radiosensible que les tissus musculaires ou nerveux Pour obtenir une indication de lrsquoeffet de lrsquoexposition sur la santeacute geacuteneacuterale la dose eacutequivalente peut ecirctre multiplieacutee par un facteur de pondeacuteration tissulaire (wT) lieacute au risque pour un tissu ou organe particulier Cette multiplication donne la dose efficace absorbeacutee par le corps Lrsquouniteacute utiliseacutee pour exprimer la dose efficace est eacutegalement le sievert
Figure 13 Facteurs de pondeacuteration tissulaire
Source Regraveglement sur la radioprotection
Agrave titre drsquoexemple si lrsquoestomac et la vessie drsquoun sujet sont exposeacutes seacutepareacutement au rayonnement et que les doses eacutequivalentes aux tissus soient respectivement de 100 et 70 mSv la dose efficace sera calculeacutee comme suit (100 mSv x 012) + (70 mSv x 005) = 155 mSv Le risque drsquoeffets nocifs lieacutes agrave lrsquoexposition au rayonnement eacutequivaut agrave 155 mSv reccedilus de faccedilon homogegravene par le corps entier
54 Doses typiques de rayonnement
541 Rayonnement naturel
Au niveau mondial la dose efficace moyenne totale provenant du rayonnement naturel est de lrsquoordre de 24 mSv par an Au Canada la dose efficace moyenne se chiffre agrave 18 mSv (voir le tableau 4 et la figure 15) Tel que speacutecifieacute agrave la section 3 la dose peut deacutependre de la source de rayonnement
bull Rayonnement cosmique Les reacutegions de haute altitude reccediloivent plus de rayonnement cosmique Selon une eacutetude reacutecente de Santeacute Canada la dose efficace annuelle provenant du rayonnement cosmique reccedilue par les habitants de Vancouver en Colombie-Britannique qui est situeacutee au niveau de la mer est de lrsquoordre de 030 mSv Par contre une personne qui vivrait au sommet du mont Lorne au Yukon agrave une altitude de 2 000 m recevrait une dose annuelle drsquoenviron 084 mSv Les voyages aeacuteriens augmentent eacutegalement lrsquoexposition au rayonnement cosmique de 001 mSv par Canadien par an La figure 14 montre agrave quel point les niveaux de
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rayonnement cosmique varient avec des eacuteleacutevations au-dessus du niveau de la mer et en fonction de la longitude et de la latitude
Figure 14 Dose efficace annuelle pour lrsquoexteacuterieur provenant du rayonnement cosmique en Ameacuterique du Nord (en microsieverts)
Source Gratsky et al 2004
bull Rayonnement terrestre Les sols contiennent eacutegalement des sources naturelles de rayonnement et les reacutegions dont les sols sont riches en uranium reccediloivent plus de rayonnement eacutemis par les sols La dose efficace moyenne de rayonnement eacutemis par les sols (et les mateacuteriaux de construction provenant de ces sols) est de lrsquoordre de 05 mSv par an Toutefois cette dose varie selon lrsquoemplacement geacuteographique et la geacuteologie et peut atteindre 260 mSv dans le Nord de lrsquoIran ou 90 mSv au Nigeacuteria Au Canada la dose annuelle la plus eacuteleveacutee serait selon les estimations de lrsquoordre de 23 mSv et concerne les Territoires du Nord-Ouest
bull Inhalation La croucircte terrestre produit du radon qui est preacutesent dans lrsquoair que nous respirons Le radon donne lieu agrave quatre produits de deacutesinteacutegration qui irradient les poumons en cas drsquoinhalation Agrave lrsquoeacutechelle mondiale la dose efficace annuelle moyenne de rayonnement par le radon est drsquoenviron 13 mSv Une reacutecente eacutetude de Santeacute Canada sur le radon dans les habitations a reacuteveacuteleacute que les niveaux de radon dans 93 des foyers canadiens sont en dessous de la ligne directrice canadienne actuelle de 200 Bqmsup3
bull Ingestion Enfin il existe plusieurs sources de rayonnement naturelles qui peacutenegravetrent dans nos organismes que ce soit par les aliments que nous ingeacuterons lrsquoair que nous respirons et lrsquoeau que nous buvons Le potassium 40 est la principale source drsquoirradiation interne (exception faite des produits de filiation du radon) La dose efficace moyenne provenant de ces sources est drsquoenviron 03 mSv par an
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Tableau 4 Dose efficace moyenne dans certaines villes canadiennes compareacutee agrave la moyenne mondiale
Source de rayonnement
Moyenne mondiale1
(mSv) Canada2
(mSv) Toronto2
(mSv) Winnipeg2
(mSv) Rayonnement cosmique 04 03 03 03 Irradiation interne 03 03 03 03 Exposition due agrave lrsquoinhalation 13 09 08 32 Irradiation externe 05 02 02 02 Total 24 18 16 40
1 UNSCEAR 2010 2 Grasty et LaMarre 2004
Figure 15 Doses provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Doses moyennes provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Rayonnement
Rayonnement terrestre
cosmique
Inhalation
Ingestion
03 mSv 03 mSv
02 m Sv
09 mSv
542 Les sources artificielles de rayonnement
Les sources artificielles de rayonnement (reacutesultant des activiteacutes commerciales et industrielles) repreacutesentent environ 02 microSv de notre exposition annuelle au rayonnement Les rayons X et autres interventions meacutedicales diagnostiques et theacuterapeutiques (voir le tableau 5) repreacutesentent environ 12 mSv par an (UNSCEAR 2000) Les produits de grande consommation comme le tabac et les deacutetecteurs de fumeacutee repreacutesentent 01 mSv de notre exposition annuelle au rayonnement
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Tableau 5 Doses aux organes typiques selon le type drsquoexamen radiologique
Type drsquoexamen Organe Dose (mSv) Radiographie dentaire1 Cerveau 001 Radiographie de la poitrine1 Poumons 01 Mammographie de deacutepistage2 Seins 3 Tomodensitomeacutetrie abdominale (adulte)2 Estomac 10 Tomodensitomeacutetrie abdominale (neacuteonatale)2 Estomac 20
1 National Council on Radiation Protection and Measurements (NCPR) 2009 2 Brenner et Hall 2007
Globalement le rayonnement naturel repreacutesente approximativement 60 de la dose annuelle agrave laquelle nous sommes exposeacutes Les interventions meacutedicales repreacutesentent approximativement 40 de cette dose annuelle
Il nrsquoy a pas de diffeacuterence dans les effets causeacutes par le rayonnement naturel ou artificiel
55 Limites de dose
La CCSN eacutetablit les limites de dose pour les travailleurs canadiens et la population Elle le fait en suivant les recommandations de la CIPR qui se compose de scientifiques eacuteminents et de plusieurs grands speacutecialistes de la radioprotection Ces regraveglements srsquoinspirent aussi de la plupart des normes et recommandations de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA)
Au Canada lrsquoapplication des regraveglements normes et pratiques mis en place pour proteacuteger les membres du public et les travailleurs des sources de rayonnement qui ne sont pas reacuteglementeacutees par la CCSN est du ressort de Santeacute Canada de Ressources humaines et Deacuteveloppement des compeacutetences Canada du ministegravere de la Deacutefense nationale et des gouvernements provinciaux et territoriaux
Par ailleurs le Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial (CRFPT) eacutelabore des lignes directrices concernant le rayonnement ionisant et non ionisant et srsquoemploie agrave harmoniser les regraveglements relatifs agrave la radioprotection agrave la grandeur du Canada Copreacutesideacute par la CCSN Santeacute Canada et les provinces le CRFPT est une tribune nationale pour les questions de radioprotection
Pour les personnes qui exploitent lrsquoeacutenergie nucleacuteaire ou travaillent avec celle-ci la limite de dose reacuteglementeacutee est fixeacutee en dessous de la limite infeacuterieure de ce qui est consideacutereacute comme une exposition inacceptable Par exemple les limites de dose efficace pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire est de 50 mSv par an et de 100 mSv sur 5 ans Il nrsquoa pas eacuteteacute deacutemontreacute que lrsquoexposition agrave du rayonnement infeacuterieur agrave une dose aigueuml drsquoenviron 100 mSv nrsquoaugmente pas le risque drsquoeffets sur la santeacute comme le cancer
De plus les titulaires de permis doivent veiller agrave ce que toutes les doses respectent le principe ALARA (voir la figure 16)
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Figure 16 Cadre de la limite de dose de rayonnement
Les rapports et les controcircles reacuteguliers deacutemontrent que la moyenne annuelle des doses aux travailleurs des installations nucleacuteaires canadiennes est de lrsquoordre de 1 agrave 2 mSv par anneacutee (voir la figure 17)
Figure 17 Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type drsquoinstallation
Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type dinstallation
0
05
1
15
2
25
3
35
4
Dos
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(mSv
)
Centrales Mines et Raff ineries Installations Installations Installations Meacutedecine Industrie et Acceacuteleacuterateurs nucleacuteaires usines de duranium de fabrication de recherche de production recherche de particules
concentration de combustile et de de sources duranium production de lumineuses au
radio-isotopes tritium
Peut inclure lrsquoexposition aux rayons X Source Fichier dosimeacutetrique national du Canada (Santeacute Canada) ndash Drsquoapregraves les donneacutees publieacutees les plus reacutecentes
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Au Canada la limite de dose efficace pour le public est de 1 mSv au cours drsquoune anneacutee civile Les rapports et les controcircles reacuteguliers montrent que les doses efficaces annuelles auxquelles les membres du public sont exposeacutes dans le cadre des activiteacutes reacuteglementeacutees par la CCSN varient entre 0001 et 0092 mSv par an Le tableau 6 preacutesente la dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant drsquoeacutemissions dans lrsquoair et dans lrsquoeau provenant de diverses installations autoriseacutees de la CCSN par anneacutee Les doses reccedilues reacutesultant drsquoeacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques nrsquoont pas eacuteteacute additionneacutees pour Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) aux Laboratoires de Chalk River parce que ces doses correspondaient agrave diffeacuterents individus exposeacutes repreacutesentatifs provenant de diffeacuterentes populations
Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
Installation Dose annuelle maximale (mSv) pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
2006 2007 2008 2009 2010
Centrales nucleacuteaires
Point Lepreau 00006 00007 00018 00004 00002
Gentilly-2 00007 00009 00006 00012 00010
Darlington 00011 00014 00013 00007 00006
Pickering 00028 00026 00041 00018 00010
Bruce 00025 00021 00027 00044 00029
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions atmospheacuteriques)
0081 0073 0092 0045 0032
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions aquatiques)
0027 0014 0013 00011 00004
Source Rapports des titulaires de permis et donneacutees de surveillance de lrsquoenvironnement soumises agrave la CCSN
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6 Reacuteglementation des radiations
La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire (CCSN) reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de preacuteserver la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de mettre en œuvre les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Le mandat de la CCSN inclut aussi la diffusion de renseignements objectifs de nature scientifique technique et reacuteglementaire agrave lrsquointention de la population
En tant qursquoorganisme de reacuteglementation nucleacuteaire du Canada la CCSN surveille toutes les installations nucleacuteaires et les activiteacutes et applications lieacutees au nucleacuteaire En font partie les centrales nucleacuteaires les mines et usines de concentration drsquouranium les installations de traitement et de recherche les installations de gestion des deacutechets radioactifs les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement utiliseacutes agrave des fins meacutedicales et industrielles
La CCSN dispose drsquoun cadre de deacutelivrance de permis et de veacuterification de la conformiteacute visant agrave assurer que toute personne qui utilise possegravede ou stocke des substances nucleacuteaires et des appareils agrave rayonnement est en conformiteacute avec un permis et a mis en place des dispositions de sucircreteacute et de seacutecuriteacute approprieacutees Au fil des ans ces exigences reacuteglementaires ont eacuteteacute renforceacutees suite agrave lrsquoameacutelioration des connaissances sur les effets du rayonnement
61 Protection des Canadiens
Toutes les installations et activiteacutes nucleacuteaires au Canada sont reacutegies par la Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires (LSRN) qui est entreacutee en vigueur en mai 2000 en remplacement de lrsquoancienne Loi sur le controcircle de lrsquoeacutenergie atomique La LSRN et ses regraveglements sont conccedilus pour proteacuteger le public les personnes qui travaillent dans le secteur nucleacuteaire et notre environnement Le rocircle de la CCSN est de srsquoassurer que la LSRN et ses regraveglements sont respecteacutes
La CCSN collabore avec les organismes provinciaux et territoriaux de reacuteglementation en matiegravere de protection de lrsquoenvironnement et de radioprotection De nombreux autres organismes feacutedeacuteraux jouent eacutegalement un rocircle dans la protection des Canadiens la CCSN collabore avec Ressources naturelles Canada Environnement Canada Santeacute Canada Pecircches et Oceacuteans Canada Transports Canada la Deacutefense nationale et les Forces canadiennes et Affaires eacutetrangegraveres et Commerce international Canada pour reacuteglementer les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes
Les normes canadiennes en matiegravere de sucircreteacute nucleacuteaire prennent comme reacutefeacuterence les normes internationales Pour ce faire la CCSN srsquoappuie sur les travaux de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA) et drsquoautres organisations telles que le Comiteacute scientifique des Nations Unies sur les effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) et la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) ainsi que sur ceux de Santeacute Canada et drsquoEnvironnement Canada
Avec la coopeacuteration de ses Eacutetats membres lrsquoAIEA publie plusieurs normes internationales notamment des normes de non-prolifeacuteration nucleacuteaire Les normes de la CCSN et les meilleures pratiques dans ce domaine respectent celles de lrsquoAIEA
Dans le domaine de la non-prolifeacuteration nucleacuteaire la CCSN travaille pour le compte du gouvernement du Canada afin drsquoatteindre deux objectifs assurer aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires de notre pays ne contribuent pas agrave la
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fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou de dispositifs explosifs nucleacuteaires et promouvoir un cadre international de non-prolifeacuteration efficace et plus complet
62 Protection des travailleurs
La CCSN reacuteglemente les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes dans le but de proteacuteger la seacutecuriteacute et la santeacute des travailleurs Les installations nucleacuteaires comprennent les centrales nucleacuteaires les mines et les usines de concentration drsquouranium les installations de fabrication de combustible et les installations qui effectuent le traitement et la recherche Les aspects des activiteacutes reacuteglementeacutees sont la seacutecuriteacute la dosimeacutetrie lrsquoemballage et le transport des substances nucleacuteaires ainsi que lrsquoimportation et lrsquoexportation des substances nucleacuteaires
On estime agrave 40 000 le nombre de travailleurs de lrsquoindustrie nucleacuteaire au Canada et le nombre de personnes exposeacutees au rayonnement chaque jour dans le cadre de leur emploi est beaucoup plus eacuteleveacute Les travailleurs canadiens sont exposeacutes agrave des rayonnements de deux faccedilons ils travaillent avec des sources artificielles de rayonnement (par exemple dans lrsquoindustrie nucleacuteaire les soins de santeacute les eacutetablissements de recherche ou de production) ou bien ils sont exposeacutes agrave des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement naturel (par exemple dans lrsquoindustrie miniegravere dans les eacutequipages drsquoavion et dans la construction)
Le Regraveglement sur la radioprotection canadien fixe des limites srsquoappliquant agrave la quantiteacute de rayonnement agrave laquelle le public et les travailleurs du secteur nucleacuteaire (TSN) peuvent ecirctre exposeacutes Il srsquoagit des laquo limites de dose raquo (voir la section 55) et elles sont fixeacutees en deccedilagrave du seuil auquel on srsquoattend qursquoil y ait des effets neacutefastes sur la santeacute Le Regraveglement exige que les titulaires de permis mettent en œuvre des programmes de radioprotection qui limitent lrsquoexposition des travailleurs aux rayonnements ionisants sous les limites de dose et agrave un niveau aussi bas que possible les facteurs sociaux et eacuteconomiques en preacutesence eacutetant pris en compte (voir la figure 17)
Accident nucleacuteaire survenu agrave Fukushima en 2011
Le 11 mars 2011 un seacuteisme de magnitude 9 suivi drsquoun tsunami deacutevastateur ont frappeacute le Japon laissant derriegravere eux pregraves de 25 000 morts ou disparus un demi-million de reacutesidences deacutetruites ou endommageacutees et 560 km2 inondeacutes
Les reacutepercussions combineacutees du seacuteisme et du tsunami sur la centrale nucleacuteaire de Fukushima-Daiichi ont provoqueacute lrsquoun des pires accidents nucleacuteaires du monde Au cours des heures et des jours qui ont suivi trois des six reacuteacteurs de la centrale ont surchauffeacute et subi des dommages Les travailleurs de la centrale ont braveacute des conditions extraordinaires pour preacutevenir ou retarder les rejets de matiegraveres radioactives au-dessus de la reacutegion environnante et dans la mer Gracircce agrave leurs efforts il a eacuteteacute possible de retarder suffisamment ces rejets pour que la population environnante puisse ecirctre eacutevacueacutee malgreacute les dommages geacuteneacuteraliseacutes subis aux infrastructures locales
Agrave mesure que lrsquoaccident se deacuteroulait la zone drsquoeacutevacuation srsquoest agrandie et les autoriteacutes ont recommandeacute aux habitants drsquoun plus grand secteur de se reacutefugier agrave lrsquointeacuterieur Des mesures de surveillance radiologique eacutetendues et de controcircle de la production et de la distribution alimentaires ont eacuteteacute mises en œuvre Dans le mecircme ordre drsquoideacutee il faudra poursuivre la surveillance et le controcircle des approvisionnements alimentaires et en eau peut-ecirctre pendant de nombreuses anneacutees
Cet accident a pousseacute de nombreux pays agrave eacutevaluer la sucircreteacute de leurs infrastructures nucleacuteaires La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire a entrepris un examen de toutes les grandes installations nucleacuteaires au Canada Cet examen dirigeacute par un groupe de travail multidisciplinaire a permis de confirmer que les installations canadiennes peuvent reacutesister et reacutepondre agrave des eacuteveacutenements externes comme les tremblements de terre Un plan drsquoaction de quatre ans est en cours drsquoeacutelaboration afin de renforcer les deacutefenses et de reacuteduire davantage le risque notamment gracircce agrave lrsquoameacutelioration du Regraveglement sur la radioprotection en vigueur pour y inteacutegrer de nouvelles exigences en cas drsquourgence
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Les installations nucleacuteaires au Canada doivent disposer drsquoun personnel qualifieacute pour effectuer leurs activiteacutes en conformiteacute avec la LSRN et ses regraveglements La CCSN veacuterifie eacutegalement que le personnel travaillant dans le domaine de la radioprotection est capable drsquoexeacutecuter les tacircches preacutevues drsquoapregraves les permis
Surveillance des doses
Tous les titulaires de permis de la CCSN sont tenus de deacuteterminer les doses de rayonnement reccedilues par les travailleurs dans lrsquoexercice de leurs fonctions En outre si lrsquoon srsquoattend agrave ce que les doses efficaces deacutepassent 5 mSv en un an les titulaires de permis sont tenus de recourir agrave des services de dosimeacutetrie autoriseacutes
La CCSN deacutelivre des permis aux services de dosimeacutetrie qui doivent effectuer des mesures de doses exactes et preacutecises Les titulaires de permis de services de dosimeacutetrie sont tenus de deacuteposer de lrsquoinformation reacuteguliegraverement dans le Fichier dosimeacutetrique national (FDN) Le FDN exploiteacute par le Bureau de la radioprotection de Santeacute Canada contient les dossiers de doses de rayonnement provenant de tous les processeurs commerciaux de dosimeacutetrie des installations de production drsquoeacutenergie nucleacuteaire drsquoEacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) et des mines drsquouranium Le registre comprend eacutegalement les dossiers de doses provenant des utilisateurs de rayons X tels que les dentistes les radiologues et les chiropraticiens ainsi que les expositions aux produits de filiation du radon provenant de certaines mines qui ne deacutetiennent pas de permis de la CCSN
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7 Sommaire
Le rayonnement a toujours eacuteteacute preacutesent et il est partout dans notre environnement La vie a eacutevolueacute dans un monde contenant des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement ionisant Nous sommes eacutegalement exposeacutes au rayonnement artificiel provenant de sources telles que les traitements meacutedicaux et les activiteacutes impliquant des matiegraveres radioactives
Les effets du rayonnement sur la santeacute sont bien compris Depuis le deacutebut du 20e siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes agrave fond agrave la fois en laboratoire et sur les populations humaines En raison des risques connus du rayonnement pour la santeacute il doit ecirctre utiliseacute avec prudence et strictement controcircleacute Un eacutequilibre doit ecirctre trouveacute entre les avantages du rayonnement pour la socieacuteteacute et les risques que le rayonnement pose pour les personnes la santeacute et lrsquoenvironnement
La CCSN reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de proteacuteger la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de respecter les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Elle deacutefinit eacutegalement des limites de dose pour empecirccher que les travailleurs et le public ne soient soumis agrave une exposition excessive au rayonnement
La compreacutehension des risques que pose le rayonnement aide la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation agrave fixer les limites de dose et agrave eacutetablir des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave des niveaux sucircrs Les titulaires de permis sont tenus de maintenir toutes les doses de rayonnement agrave des niveaux ALARA Des programmes de surveillance du rayonnement sont en place agrave proximiteacute des centrales nucleacuteaires et drsquoautres installations nucleacuteaires agrave travers le Canada pour proteacuteger les personnes et lrsquoenvironnement contre les effets potentiels du rayonnement
Des programmes gouvernementaux et de lrsquoindustrie mesurent systeacutematiquement les niveaux de radioactiviteacute dans lrsquoair lrsquoeau potable les eaux de surface le sol et les aliments Gracircce agrave ces donneacutees la CCSN peut veacuterifier que les normes sont respecteacutees eacutevaluer lrsquoefficaciteacute des controcircles et deacuteterminer les tendances environnementales
Depuis plus de 65 ans le Canada deacutetient un dossier de sucircreteacute nucleacuteaire reconnu au niveau international La CCSN est fiegravere drsquoavoir contribueacute agrave ce dossier de sucircreteacute en assurant une surveillance reacuteglementaire solide Les Canadiens peuvent ecirctre assureacutes que la CCSN continuera de surveiller avec vigilance la sucircreteacute de lrsquoindustrie nucleacuteaire canadienne de sorte que la santeacute et la sucircreteacute ne soient jamais compromises
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Glossaire
Acide amineacute Les eacuteleacutements constitutifs des proteacuteines Il srsquoagit de moleacutecules organiques contenant un groupement amine (NH2) et un groupe carboxyle (COOH)
Acide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) Le composeacute moleacuteculaire dans le noyau drsquoune cellule qui forme le modegravele de la structure et du fonctionnement de la cellule
Activiteacute Rythme auquel se produisent les deacutesinteacutegrations dans une matiegravere radioactive par uniteacute de temps Utiliseacutee comme mesure de la quantiteacute de radionucleacuteides preacutesents Uniteacute Becquerel symbole Bq 1 Bq = une deacutesinteacutegration par seconde
ALARA Un principe drsquooptimisation de la protection utiliseacute pour srsquoassurer que les limites de doses reccedilues au niveau individuel au travail et par le public soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux Ce concept ne deacutesigne pas la limite de dose il srsquoagit drsquoun processus qui permet de maintenir les niveaux de dose bas
Appareil agrave rayonnement Tel que deacutefini dans le Regraveglement sur les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement a) un appareil contenant une substance nucleacuteaire en une quantiteacute supeacuterieure agrave la quantiteacute drsquoexemption et permettant son utilisation pour ses proprieacuteteacutes de rayonnement et b) un appareil contenant un composeacute lumineux au radium
Atome Uniteacute de matiegravere formeacutee drsquoun noyau unique autour duquel gravitent plusieurs eacutelectrons et dont le nombre est eacutegal agrave celui des protons dans le noyau Lrsquoatome est la plus petite partie drsquoun eacuteleacutement pouvant se combiner chimiquement avec drsquoautres atomes Tous les atomes autres que lrsquohydrogegravene 1 ont des neutrons dans le noyau
Becquerel Uniteacute SI de mesure de lrsquoactiviteacute drsquoune substance radioactive Le becquerel remplace le curie (Ci) qui nrsquoest pas une uniteacute SI Son symbole est Bq Il correspond agrave une deacutesinteacutegration nucleacuteaire par seconde 1 Bq = 27 pCi (27 times 10ndash11 Ci) et 1 Ci = 37 times 1010 Bq (Voir aussi laquo SI raquo)
Cancer Un grand nombre de maladies causeacutees par la division effreacuteneacutee de cellules anormales
Capture des eacutelectrons Processus de deacutesinteacutegration radioactive au terme duquel un eacutelectron en orbite est captureacute par le noyau et fusionne avec ce dernier Apregraves ce processus la masse reste inchangeacutee mais le numeacutero atomique diminue drsquoun facteur de un car un proton est converti en neutron
Capture des neutrons ou capture neutronique Type de reacuteaction nucleacuteaire au terme de laquelle un noyau atomique srsquoempare drsquoun neutron libre et fusionne avec lui pour former un noyau plus lourd Les neutrons peuvent reacuteagir avec un noyau atomique de plusieurs maniegraveres chacune aboutissant agrave un produit diffeacuterent
Cataracte Affection qui survient lorsque le cristallin normalement transparent de lrsquoœil se trouble ou srsquoopacifie et cause une vision trouble qursquoil nrsquoest pas possible de corriger par des verres correcteurs ordinaires Le facteur le plus important de la formation de cataractes est le vieillissement mais il existe des facteurs additionnels comme le tabagisme le diabegravete lrsquoexposition excessive au soleil et le rayonnement
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Cellule La plus petite uniteacute structurelle et fonctionnelle de tous les organismes vivants connus
Deacutesinteacutegration (radioactive) Transformation drsquoun nucleacuteide radioactif en un nucleacuteide diffeacuterent (ou plusieurs nucleacuteides diffeacuterents) par eacutemission spontaneacutee de rayonnement tels que des rayonnements alpha becircta ou gamma ou par capture des eacutelectrons Il en reacutesulte un noyau plus stable et moins chargeacute en eacutenergie Chaque processus de deacutesinteacutegration a une peacuteriode radioactive deacutefinie
Deuteacuterium Un isotope drsquohydrogegravene avec un proton et un neutron dans le noyau
Dose Terme geacuteneacuteral utiliseacute pour deacutesigner la quantiteacute drsquoeacutenergie provenant de rayonnement ionisant absorbeacutee par les tissus La dose absorbeacutee est mesureacutee en grays (Gy) ougrave 1 gray eacutequivaut agrave 1 joule par kilogramme Voir aussi dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace
Dose absorbeacutee Quantiteacute drsquoeacutenergie absorbeacutee par la matiegravere irradieacutee par uniteacute de masse Cela reflegravete la quantiteacute drsquoeacutenergie deacuteposeacutee par du rayonnement ionisant lors de son passage agrave travers un milieu (comme lrsquoair lrsquoeau ou du tissu vivant) Uniteacute gray Symbole Gy
Dose aigueuml Exposition reccedilue pendant une courte dureacutee (heures ou jours) Lrsquoadjectif laquo aigueuml raquo deacutesigne uniquement la dureacutee de lrsquoexposition et non lrsquointensiteacute des doses concerneacutees
Dose chronique Exposition persistante (en termes de mois ou drsquoanneacutees) Lrsquoadjectif laquo chronique raquo se rapporte uniquement agrave la dureacutee de lrsquoexposition et non agrave lrsquointensiteacute des doses
Dose efficace Mesure de dose visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du deacutetriment radiologique pouvant reacutesulter de la dose Elle repreacutesente la somme des produits des doses eacutequivalentes aux tissus multiplieacutees par leurs facteurs de pondeacuteration tissulaires respectifs Uniteacute sievert (Sv)
Dose eacutequivalente Mesure de la dose au tissu ou agrave lrsquoorgane visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du dommage causeacute Obtenue en multipliant la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique pour tenir compte de lrsquoefficaciteacute biologique de diffeacuterents rayonnements agrave causer des dommages au tissu ou agrave lrsquoorgane consideacutereacute Uniteacute sievert (Sv)
Dosimegravetre Dispositif porteacute par une personne pour mesurer une dose de rayonnement ionisant
Dosimeacutetrie Sous-speacutecialiteacute scientifique de la radioprotection et de la physique meacutedicale centreacutee sur le calcul et lrsquoenregistrement des doses internes et externes provenant du rayonnement ionisant
Eau leacutegegravere Eau ordinaire composeacutee de moleacutecules ayant deux atomes drsquohydrogegravene et un atome drsquooxygegravene (H20) Diffeacuterente de lrsquoeau lourde qui est composeacutee de moleacutecules ayant un atome drsquohydrogegravene un atome de deuteacuterium (D) et un atome drsquooxygegravene (HDO)
Eau lourde Eau contenant une teneur eacuteleveacutee de moleacutecules avec des atomes de deuteacuterium (hydrogegravene lourd) Dans certains reacuteacteurs lrsquoeau lourde est utiliseacutee comme modeacuterateur parce qursquoelle ralentit les neutrons avec efficaciteacute et aussi parce qursquoelle a une faible probabiliteacute drsquoabsorber les neutrons
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Eau tritieacutee Lrsquoeau tritieacutee (HTO) est une moleacutecule drsquoeau dans laquelle une ou deux moleacutecules drsquohydrogegravene ont eacuteteacute remplaceacutees par un atome de tritium
Effets deacuteterministes Changements dans les cellules et les tissus qui se produiront certainement apregraves une dose aigueuml de rayonnement (agrave un niveau de dose supeacuterieur agrave au moins 1 000 mSv) en deccedilagrave duquel lrsquoeffet du rayonnement nrsquoest pas deacutetecteacute La graviteacute des effets sanitaires (eacuterythegraveme cutaneacute brucirclures et chute des cheveux) augmente avec la dose reccedilue
Effets stochastiques Terme utiliseacute pour deacutesigner les effets sanitaires du rayonnement (tels que le cancer ou les maladies heacutereacuteditaires) preacutesentant un risque statistique Pour ces maladies la probabiliteacute drsquoapparition augmente proportionnellement agrave la dose de rayonnement reccedilue plus la dose est eacuteleveacutee plus la probabiliteacute drsquoapparition est grande La graviteacute des effets nrsquoest pas proportionnelle agrave la dose
Efficaciteacute biologique relative Mesure relative de lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents types de rayonnements agrave provoquer un effet sanitaire preacuteciseacute exprimeacutee comme le rapport inverse des doses absorbeacutees de deux types de rayonnement diffeacuterents qui produiraient un effet biologique donneacute de mecircme intensiteacute
Eacutelectron Particule eacuteleacutementaire stable posseacutedant une charge eacutelectrique neacutegative de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 91 x 10-31 kg
Eacutelectron-volt (eV) Uniteacute drsquoeacutenergie eacutequivalente agrave environ 16 x 10-19 joules
Eacuteleacutement Types drsquoatomes speacutecifiques ayant le mecircme nombre de protons dans leur noyau et par conseacutequent le mecircme numeacutero atomique Le nombre de neutrons peut diffeacuterer
Eacutemission de positrons Type de deacutesinteacutegration radioactive dans laquelle un proton est transformeacute en neutron ce qui eacutemet un positron Dans ces cas lorsque le rapport neutrons-protons est trop faible et que lrsquoeacutemission de particules alpha nrsquoest pas possible sur le plan eacutenergeacutetique le noyau peut dans certaines conditions atteindre la stabiliteacute en eacutemettant un positron
Eacutenergie Grandeur physique qui deacutecrit la quantiteacute de travail qui peut ecirctre effectueacutee par une force donneacutee ougrave la masse-eacutenergie est conserveacutee Il existe diffeacuterentes formes drsquoeacutenergie eacutenergie cineacutetique potentielle thermique gravitationnelle acoustique lumineuse eacutelastique nucleacuteaire et eacutelectromagneacutetique
Eacutepideacutemiologie Eacutetude de la distribution et des eacuteleacutements deacuteterminants des maladies dans les populations humaines Elle sert de base pour la santeacute publique et la meacutedecine preacuteventive et elle est fondeacutee sur des observations plutocirct que sur des expeacuteriences
Essai biologique Toute proceacutedure utiliseacutee pour deacuteterminer la nature lrsquoactiviteacute lrsquoemplacement ou la reacutetention de radionucleacuteides dans lrsquoorganisme par des mesures directes (in vivo) ou par des analyses de matiegraveres excreacuteteacutees ou autrement eacutelimineacutees par lrsquoorganisme (in vitro)
Facteur de pondeacuteration radiologique Nombre par lequel il faut multiplier la dose absorbeacutee dans un tissu ou un organe pour deacuteterminer lrsquoefficaciteacute biologique relative du rayonnement agrave induire des effets stochastiques agrave de faibles doses le reacutesultat eacutetant la dose eacutequivalente
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Facteur de pondeacuteration tissulaire Facteur pour lequel la dose eacutequivalente est pondeacutereacutee aux fins de la deacutetermination de la dose efficace Le facteur de pondeacuteration tissulaire pour un organe ou un tissu repreacutesente la contribution relative de cet organe ou de ce tissu au preacutejudice total causeacute par les effets de lrsquoirradiation uniforme du corps entier
Fission ou fission nucleacuteaire Division drsquoun noyau lourd en deux morceaux (ou rarement plusieurs) avec des masses drsquoampleur eacutequivalente accompagneacutee geacuteneacuteralement de lrsquoeacutemission de neutrons et de rayonnement gamma
Gray (Gy) Uniteacute du SI de la dose absorbeacutee Uniteacute 1 joulekilogramme mais a un usage restreint
In vitro Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience reacutealiseacutee en dehors drsquoun organisme vivant dans un environnement controcircleacute comme dans une eacuteprouvette ou une boicircte de Peacutetri Du latin laquo dans le verre raquo
In vivo Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience portant sur un organisme vivant complet par opposition agrave un organisme partiel ou mort ou un environnement controcircleacute in vitro Latin pour laquo dans le vivant raquo
Ion Atome moleacutecule ou fragment de moleacutecule ayant acquis une charge eacutelectrique suite agrave la perte ou au gain drsquoun ou plusieurs eacutelectrons
Isotopes Deux ou plusieurs formes drsquoun eacuteleacutement donneacute qui ont des numeacuteros atomiques identiques (le mecircme nombre de protons dans leur noyau) et la mecircme ou les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques mais avec des masses atomiques diffeacuterentes (diffeacuterents nombres de neutrons dans leur noyau) et des proprieacuteteacutes physiques distinctes Par exemple lrsquouranium a 16 isotopes diffeacuterents soit U-234 U-235 U-236 U-238 etc
Leuceacutemie Cancer des globules blancs (leucocytes)
Limites de dose Limites de dose efficace et eacutequivalente preacutevues par le Regraveglement sur la radioprotection Ces limites sont en place pour reacuteduire au minimum le risque drsquoeffets nocifs pour la santeacute causeacutes par lrsquoexposition aux rayonnements associeacutee agrave des activiteacutes autoriseacutees par la CCSN
Maladie des rayons Ensemble de symptocircmes caracteacuterisant les radioleacutesions qui reacutesultent drsquoune exposition excessive de lrsquoensemble du corps (ou drsquoune grande partie de celui-ci) au rayonnement ionisant Les premiers de ces symptocircmes sont des nauseacutees de la fatigue des vomissements et la diarrheacutee qui peuvent ecirctre suivis par la perte de cheveux des heacutemorragies lrsquoinflammation de la bouche et de la gorge et une perte geacuteneacuterale drsquoeacutenergie
Masse ou masse atomique Masse drsquoun isotope drsquoun eacuteleacutement exprimeacutee en uniteacutes de masse atomique deacutefinie par un douziegraveme de la masse drsquoun atome de carbone 12 Une masse atomique de 1 eacutequivaut agrave environ 166 x 10-27 kg
Microsievert Un millioniegraveme de sievert (voir sievert) Symbole μSv
Millisievert Un milliegraveme de sievert (voir sievert) Symbole mSv
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Modegravele lineacuteaire sans seuil Modegravele dose-reacuteponse baseacute sur lrsquohypothegravese selon laquelle dans la gamme des faibles doses les doses de rayonnement supeacuterieures agrave zeacutero augmentent le risque de cancers etou de maladies heacutereacuteditaires drsquoune maniegravere proportionnelle simple
Modeacuterateur Matiegravere telle que lrsquoeau ordinaire ou lrsquoeau lourde qui est utiliseacutee dans un reacuteacteur pour ralentir la vitesse eacuteleveacutee des neutrons ce qui accroicirct la probabiliteacute qursquoune fission survienne
Moleacutecule Groupe drsquoatomes lieacutes chimiquement les uns aux autres
Mutation Changement chimique de lrsquoADN dans le noyau drsquoune cellule Les mutations survenant dans les cellules des spermatozoiumldes ou des ovules ou leurs preacutecurseurs peuvent avoir des effets heacutereacuteditaires chez les enfants ou les geacuteneacuterations futures Les mutations dans les cellules somatiques (cellules non reproductrices) peuvent eacutegalement favoriser lrsquoapparition du cancer
Neutron Particule eacuteleacutementaire du noyau de lrsquoatome (acirc lrsquoexception de lrsquohydrogegravene) et dont la masse est similaire agrave celle drsquoun proton soit de lrsquoordre de 16 x 10-27 kg
Nombre de masse Nombre de neutrons et de protons dans le noyau drsquoun atome
Non-prolifeacuteration nucleacuteaire Effets deacuteployeacutes pour preacutevenir la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires et de dispositifs nucleacuteaires explosifs La CCSN est responsable de la mise en œuvre de la politique de non-prolifeacuteration nucleacuteaire du Canada qui contient deux objectifs de large porteacutee et de longue date
1 garantir aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires du Canada ne contribuent pas agrave la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou drsquoautres dispositifs nucleacuteaires explosifs
2 promouvoir un reacutegime international de non-prolifeacuteration plus efficace et plus complet
Noyau (drsquoun atome) Partie centrale drsquoun atome chargeacutee positivement contenant des protons et des neutrons Le nombre total de protons et de neutrons srsquoappelle le nombre de masse
Nucleacuteide Un terme geacuteneacuteral pour deacutesigner tous les isotopes connus qursquoils soient stables ou non
Numeacutero atomique Nombre de protons dans le noyau drsquoun atome Symbole Z
Optimisation Processus drsquoeacutetablissement de niveaux de protection et de sucircreteacute qui permettent drsquoassurer que les expositions la probabiliteacute de subir une exposition et la valeur des expositions potentielles soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux tel que recommandeacute par la Commission internationale de protection radiologique
Particules alpha Une particule agrave charge positive formeacutee de deux protons et de deux neutrons qui est eacutemise par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoil se deacutesintegravegre Une particule alpha est relativement volumineuse et peut ecirctre arrecircteacutee par la peau ou une feuille de papier Une particule alpha est identique agrave un noyau drsquoheacutelium
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Particules becircta Un eacutelectron (une particule ayant une charge neacutegative) ou un positron (une particule ayant une charge positive) qui est eacutemis par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoils se deacutesintegravegrent Les particules becircta sont relativement petites et peuvent ecirctre arrecircteacutees par une feuille drsquoaluminium ou de plastique de quelques millimegravetres drsquoeacutepaisseur
Peacuteriode (radioactive) Temps neacutecessaire pour que lrsquoactiviteacute drsquoun radionucleacuteide soit reacuteduite de moitieacute par un processus de deacutesinteacutegration radioactive Symbole t12 Plus la peacuteriode drsquoune substance est courte plus elle est radioactive
Photon Un quantum (la plus petite quantiteacute possible) drsquoeacutenergie eacutemise sous forme de rayonnement eacutelectromagneacutetique
Positron Particule eacuteleacutementaire chargeacutee positivement de 16 x 10-19 coulombs et dont la masse est de 91 x 10-31 kg (comparable agrave un eacutelectron mais chargeacutee positivement)
Produits de filiation du radon Terme utiliseacute pour deacutesigner collectivement les produits immeacutediats de deacutesinteacutegration radioactive du radon Il srsquoagit de la chaicircne de deacutesinteacutegration qui inclut le polonium 218 le plomb 214 le bismuth 214 et le polonium 214 Leur peacuteriode combineacutee moyenne est de lrsquoordre de 30 minutes Aussi appeleacute descendant du radon
Proton Particule eacuteleacutementaire stable preacutesente dans le noyau de lrsquoatome posseacutedant une charge eacutelectrique positive de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 167 x 10-27 kg
Radioactif Empreint de radioactiviteacute eacutemettant spontaneacutement de lrsquoeacutenergie sous forme de rayonnement ionisant (telles que les particules alpha et becircta des neutrons ou des rayons gamma) agrave la suite de la deacutesinteacutegration drsquoun atome instable
Radon Eacuteleacutement chimique dont le symbole est Rn et le nombre atomique 86 Le radon est un gaz noble rare incolore inodore insipide naturel et radioactif issu de la deacutesinteacutegration du radium Il srsquoagit de lrsquoune des substances les plus lourdes persistant sous forme de gaz dans des conditions normales le radon preacutesente un risque pour la santeacute
Radio-isotope Isotope drsquoun eacuteleacutement qui subit une deacutesinteacutegration spontaneacutee et eacutemet un rayonnement
Radionucleacuteide Nucleacuteide radioactif
Radiosensible Un terme qualitatif pour distinguer les cellules les tissus et les organes qui sont plus susceptibles drsquoecirctre endommageacutes par le rayonnement
Rayonnement Processus drsquoeacutemission ou de transmission drsquoeacutenergie sous forme de particules ou drsquoondes Dans le preacutesent document le terme laquo rayonnement raquo deacutesigne un rayonnement ionisant sauf indication contraire
Rayonnement artificiel Rayonnement produit par les activiteacutes humaines et qui srsquoajoute au rayonnement de fond
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Rayonnement cosmique Rayonnement naturel provenant de lrsquoespace Ces rayons sont composeacutes de rayonnements ionisants peacuteneacutetrants (agrave la fois particulaires et eacutelectromagneacutetiques) et peuvent porter des eacutenergies de plus de 1020 eV Le champ magneacutetique terrestre deacutevie les rayons cosmiques chargeacutes vers les pocircles
Rayonnement de fond naturel Une source de rayonnement preacutesente en permanence dans lrsquoenvironnement et provenant de diffeacuterentes sources Parmi ces sources figurent le rayonnement cosmique les sources terrestres (eacuteleacutements radioactifs preacutesents dans le sol) lrsquoair ambiant (radon) et les sources internes (denreacutees alimentaires et boissons) La dose efficace annuelle globale par personne attribueacutee au rayonnement naturel est de 24 mSv par anneacutee (UNSCEAR 2008)
Rayonnement eacutelectromagneacutetique Mouvement drsquoondes en deacuteplacement reacutesultant de lrsquoeacutevolution des champs eacutelectriques et magneacutetiques Le spectre de rayonnement eacutelectromagneacutetique connu comprend la gamme des rayons X (et des rayons gamma) de courte longueur drsquoonde et agrave haute eacutenergie lrsquoultraviolet la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge et le radar et des ondes radio et de longueur drsquoonde relativement longue et agrave faible eacutenergie Selon la meacutecanique quantique les rayonnements eacutelectromagneacutetiques agrave haute eacutenergie peuvent se comporter comme des particules (photons)
Rayonnement gamma Rayonnement eacutelectromagneacutetique peacuteneacutetrant produit par un noyau atomique pendant sa deacutesinteacutegration radioactive forme de rayonnement ionisant agrave courte longueur drsquoonde et eacutenergie eacuteleveacutee
Rayonnement ionisant Rayonnement capable drsquoajouter ou de retrancher des eacutelectrons en traversant la matiegravere (par ex air eau ou tissus vivants) Exemples particules alpha rayonnement gamma rayons X et neutrons
Rayonnement neutronique Se produit lorsque les neutrons sont eacutejecteacutes du noyau par fission nucleacuteaire (c-agrave-d division de lrsquoatome) et drsquoautres processus Contrairement agrave drsquoautres rayonnements le rayonnement neutronique est absorbeacute par les mateacuteriaux contenant un grand nombre drsquoatomes drsquohydrogegravene comme la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques
Rayonnement non ionisant Un rayonnement plus faible que le rayonnement ionisant c-agrave-d qui ne possegravede pas lrsquoeacutenergie suffisante pour produire des ions La lumiegravere visible les rayons infrarouges et les ondes radioeacutelectriques sont des rayonnements non ionisants
Rayons X Rayonnement eacutelectromagneacutetique (photon) peacuteneacutetrant eacutemis par un atome apregraves avoir eacuteteacute bombardeacute par des eacutelectrons Les rayons X diffegraverent du rayonnement gamma dans la mesure ougrave ils sont eacutemis agrave partir des eacutelectrons en orbite et non agrave partir du noyau Ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma Les rayons X sont principalement geacuteneacutereacutes par des moyens artificiels plutocirct qursquoagrave partir de substances radioactives Ils sont utiliseacutes avant tout agrave des fins meacutedicales
Reacuteacteur nucleacuteaire Appareil dans lequel une reacuteaction en chaicircne de fission nucleacuteaire autoentretenue se produit dans des conditions controcircleacutees pour produire de lrsquoeacutenergie ou des rayonnements utiles
Reacuteaction en chaicircne Voir reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne
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Reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne Exemple de fission nucleacuteaire ougrave un neutron est eacutejecteacute drsquoun atome fissionneacute ce qui causera la fission drsquoun autre atome en eacutejectant plus de neutrons
Rejets Substances et matiegraveres nucleacuteaires relacirccheacutees dans lrsquoenvironnement (sous forme liquide ou gazeuse) agrave la suite drsquoactiviteacutes autoriseacutees par la CCSN
Service de dosimeacutetrie autoriseacute Une entreprise ou une institution qui deacutetient un permis de la CCSN pour mesurer les doses de rayonnement aux travailleurs
SI Systegraveme international drsquouniteacutes
Sievert Lrsquouniteacute du SI mesurant la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Elle est eacutegale agrave 1 joulekilogramme Elle remplace lrsquoancienne uniteacute de rayonnement classique rem Des multiples du sievert (dont le symbole est Sv) sont utiliseacutes dans la pratique courante et incluent le millisievert (mSv 11000 de 1 Sv) et le microsievert (μSv 11 000 000 de 1 Sv)
Substances nucleacuteaires Isotopes qui eacutemettent du rayonnement
Travailleur du secteur nucleacuteaire (TSN) Personne qui du fait de sa profession ou de son occupation et des conditions dans lesquelles elle exerce ses activiteacutes si celles-ci sont lieacutees agrave une substance ou agrave une installation nucleacuteaire risque vraisemblablement de recevoir une dose de rayonnement supeacuterieure agrave la limite reacuteglementaire fixeacutee par la CCSN pour la population en geacuteneacuteral (1 mSv par anneacutee)
Tritium Un isotope radioactif de lrsquohydrogegravene posseacutedant deux neutrons et un proton dans son noyau Le tritium se deacutesintegravegre en eacutemettant un eacutelectron (rayonnement becircta) et sa peacuteriode radioactive est de 123 ans Le tritium est preacutesent naturellement dans lrsquoenvironnement et eacutegalement un sous-produit des reacuteacteurs nucleacuteaires
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Acronymes et uniteacutes
ADN acide deacutesoxyribonucleacuteique AIEA Agence internationale de lrsquoeacutenergie atomique ALARA niveau le plus bas que lrsquoon peut raisonnablement atteindre BEIR National Academy of Biological Effects of Ionizing Radiation Bq becquerel CCSN Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire CIPR Commission internationale de protection radiologique CRFPT Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial EACL Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee ELF ondes meacutegameacutetriques FDN Fichier dosimeacutetrique national Gy gray H2O symbole chimique de lrsquoeau eacutegalement HOH HTO eau tritieacutee ICRU Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation J joule LSRN Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires mSv millisievert NCRP National Council on Radiation Protection and Measurements Sv sievert TDM tomodensitomeacutetrie t frac12 symbole pour la peacuteriode radioactive drsquoun radionucleacuteide TSN travailleur du secteur nucleacuteaire microSv microsievert UNSCEAR Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants UV ultraviolet wR facteur de pondeacuteration radiologique wT facteur de pondeacuteration tissulaire
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Sources
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bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire octobre 2004 Maintenir les expositions et les doses au laquo niveau le plus bas qursquoil soit raisonnablement possible drsquoatteindre raquo guide de reacuteglementation G-129 reacutevision 1 httpnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_freG129rev1_fpdf
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bull Commission internationale de protection radiologique Rapport du Groupe de travail sur lrsquohomme de reacutefeacuterence Publication 23 de la CIPR Pergamon Press New York 1975
bull Commission internationale de protection radiologique Limits for Intakes of Radionuclides by Workers Publication 30 de la CIPR partie 1 (et suppleacutement) part 2 (et suppleacutement) partie 3 (et suppleacutements A et B) et index Annales de la CIPR Pergamon Press New York 1979-1982
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations de 1990 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 21(1-3) Publication 60 de la CIPR Pergamon Press Oxford 1991
bull Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation 2011 Fundamental quantities and units for ionizing radiation Journal de la ICRU volume 11 no 1 publieacute par Oxford University Press
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRP) ncrponlineorgPDFsNCRP20Composite20Glossarypdf
bull Santeacute Canada Rapport de 2008 sur les radioexpositions professionnelles au Canada publication 5923 de SC hc-scgccaewh-semtalt_formatshecs-sescpdfpubsoccup-travail2008-report-rapportshyengpdf
bull Committee to Assess Health Risks from Exposures to Low Levels of Ionizing Radiation Health Risks from Exposure to Low Levels of Ionizing Radiation BEIR VII ndash Phase 2 National Academy Sciences National Research Council National Academy Press Washington 2006
bull Nations Unies Effects of Ionizing Radiation Volume I Report to the General Assembly Scientific Annexes A and B Volume II Scientific Annexes C D and E Rapport de 2006 du Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des rayonnements ionisants publications des Nations Unies E08IX6 (2008) et E09IX5 (2009) Nations Unies New York
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bull Nations Unies Sources and Effects of Ionizing Radiation Volume I Sources Volume II Effects Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants Rapport 2000 agrave lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale avec des annexes scientifiques publications des Nations Unies E00IX3 et E00IX4 Nations Unies New York 2000
bull NRC des Eacutetats-Unis nrcgovreading-rmbasic-refglossaryhtml bull Brodsky A Handbook of Radiation Measurement and Protection Boca Raton
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bull Brenner DJ et Hall EJ Computed Tomography ndash An Increasing Source of Radiation Exposure New England Journal of Medicine 357 p 2277-2284 2007
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- Full cover - PDF - FRpdf
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- RG-RD_IR_Fpdf
- inside cover - PDF - FR
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- E-DOCS-3738137-v8-Radiation_INFO_doc_-_FR
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- Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
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- 42 Eacutevaluation du risque de cancer
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- Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
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- 541 Rayonnement naturel
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- Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
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- 61 Protection des Canadiens
- 62 Protection des travailleurs
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Introduction au rayonnement
1 Aperccedilu
Le rayonnement est de lrsquoeacutenergie sous forme drsquoondes ou de faisceaux de particules Il y a plusieurs sortes de rayonnement tout autour de nous Lorsque les gens entendent le mot rayonnement ils pensent souvent agrave lrsquoeacutenergie atomique au nucleacuteaire et agrave la radioactiviteacute mais le rayonnement peut prendre de nombreuses autres formes Le son et lumiegravere visible sont des types familiers de rayonnement drsquoautres types incluent les rayons ultraviolets (qui produisent le bronzage) le rayonnement infrarouge (une forme drsquoeacutenergie thermique) et les signaux de la radio et de la teacuteleacutevision La figure 1 preacutesente une vue drsquoensemble du spectre eacutelectromagneacutetique et la section 3 aborde plus en deacutetail les divers types de rayonnements
Figure 1 Le spectre eacutelectromagneacutetique
copy Reproduit avec lrsquoautorisation de la World Nuclear Association Londres Royaume-Uni
Lrsquoutilisation non controcircleacutee du rayonnement artificiel pose un risque possible pour la santeacute et la seacutecuriteacute des travailleurs et du public Crsquoest lagrave qursquoentre en scegravene la Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire (CCSN) La CCSN reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de preacuteserver la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens et de proteacuteger lrsquoenvironnement contre les effets du rayonnement
Le but de ce document est de fournir des informations claires et simples sur le rayonnement ce qursquoil est drsquoougrave il provient et comment on lrsquoutilise Il preacutesente eacutegalement des informations sur les effets du rayonnement et les doses de rayonnement ainsi que la faccedilon dont la CCSN veille agrave la sucircreteacute de lrsquoindustrie nucleacuteaire canadienne gracircce agrave son cadre de reacuteglementation exhaustif et sa vigilance
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2 Introduction au rayonnement
Toute la vie srsquoest deacuteveloppeacutee dans un milieu baignant dans le rayonnement Nous deacutecouvrons les forces agrave lrsquoœuvre dans le rayonnement lorsque nous eacutetudions la structure des atomes Lrsquoatome qui est drsquoune extrecircme petitesse ndash par comparaison un cheveu humain est des millions de fois plus eacutepais ndash se compose de particules encore plus petites et qui portent une charge eacutelectrique Les sections 21 agrave 23 traitent de lrsquoatome plus en deacutetail de mecircme que des principes de base relatifs au rayonnement
21 Lrsquoatome ndash Au cœur de la matiegravere
Toute la matiegravere qui nous entoure est composeacutee drsquoatomes En drsquoautres termes toute la matiegravere dans le monde commence avec un atome ndash ils forment des eacuteleacutements comme lrsquooxygegravene lrsquohydrogegravene et le carbone
Un atome est composeacute drsquoun noyau ndash lui-mecircme constitueacute de protons et de neutrons relieacutes ensemble par des forces nucleacuteaires ndash entoureacute drsquoun cortegravege drsquoeacutelectrons qui gravitent en orbite autour du noyau (voir la figure 2) Le noyau porte une charge positive ndash les protons sont chargeacutes positivement alors que les neutrons sont neutres eacutelectriquement comme leur nom lrsquoindique Les eacutelectrons sont des particules chargeacutees neacutegativement qui se deacuteplacent autour du noyau en formant un nuage peacuteripheacuterique Les eacutelectrons neacutegatifs sont attireacutes vers le noyau positif par une force eacutelectrique Crsquoest ce qui maintient lrsquointeacutegriteacute structurale de lrsquoatome
Figure 2 Un atome
Chaque eacuteleacutement se distingue par le nombre de protons dans son noyau Ce nombre qui est speacutecifique agrave chaque eacuteleacutement srsquoappelle le numeacutero atomique Par exemple il y a six protons dans le carbone pour cette raison son numeacutero atomique est 6 dans le tableau peacuteriodique des eacuteleacutements (voir la figure 3) Dans un atome ayant une charge neutre le numeacutero atomique est eacutegal au nombre drsquoeacutelectrons Les proprieacuteteacutes chimiques drsquoun atome sont deacutetermineacutees par le nombre drsquoeacutelectrons en geacuteneacuteral le mecircme nombre que le numeacutero atomique
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Figure 3 Le tableau peacuteriodique des eacuteleacutements
Les atomes drsquoun ou de plusieurs eacuteleacutements se combinent entre eux pour former des moleacutecules Une moleacutecule drsquoeau par exemple est constitueacutee de deux atomes drsquohydrogegravene combineacutes agrave un atome drsquooxygegravene (H2O)
Un nucleacuteide est une entiteacute atomique caracteacuteriseacutee par le nombre de protons et de neutrons qui composent le noyau lequel correspond approximativement agrave la masse du nucleacuteide Le numeacutero qui accompagne parfois le nom du nucleacuteide est le nombre de masse (la somme des protons et des neutrons dans le noyau) Par exemple le carbone 12 est un nucleacuteide de carbone avec 6 protons et 6 neutrons
22 Les isotopes
Un isotope est une variante drsquoune mecircme espegravece chimique Bien que tous les isotopes drsquoun eacuteleacutement donneacute possegravedent le mecircme nombre de protons chaque isotope a un nombre diffeacuterent de neutrons
Par exemple il existe trois isotopes (ou variantes) de lrsquohydrogegravene
bull lrsquohydrogegravene 1 (un proton et zeacutero neutron) bull lrsquohydrogegravene 2 ou deuteacuterium (un proton et un neutron) bull lrsquohydrogegravene 3 ou tritium (un proton et deux neutrons)
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Un autre exemple est lrsquouranium 235 qui possegravede 92 protons et 143 neutrons contrairement agrave lrsquouranium 238 qui possegravede 92 protons et 146 neutrons
Un isotope est stable lorsqursquoil y a un eacutequilibre entre le nombre de neutrons et le nombre de protons Lorsqursquoun isotope est petit et stable il contient pratiquement le mecircme nombre de protons que de neutrons Les isotopes stables plus volumineux ont leacutegegraverement plus de neutrons que de protons Parmi les nucleacuteides stables figurent le carbone 12 (six protons et six neutrons pour une masse totale de 12) le phosphore 30 (15 protons et 15 neutrons) et le sodium 22 (11 protons et 11 neutrons)
23 Les radio-isotopes
Les isotopes qui sont instables et eacutemettent un rayonnement sont appeleacutes radio-isotopes Un radioshyisotope est un isotope drsquoun eacuteleacutement qui subit une deacutesinteacutegration spontaneacutee et eacutemet du rayonnement agrave mesure qursquoil se deacutesintegravegre Pendant le processus de deacutesinteacutegration il devient moins radioactif au fil du temps devenant finalement stable
Une fois qursquoun atome atteint une configuration stable il ne produit plus de rayonnement Pour cette raison les sources radioactives ndash ou des sources qui eacutemettent spontaneacutement de lrsquoeacutenergie sous forme de rayonnement ionisant agrave la suite de la deacutesinteacutegration drsquoun atome instable ndash srsquoaffaiblissent avec le temps Agrave mesure que le nombre drsquoatomes instables de la source qui deviennent stables augmente le rayonnement produit diminue et lrsquoactiviteacute du mateacuteriau diminue avec le temps jusqursquoagrave devenir nulle
Le temps neacutecessaire pour qursquoun radio-isotope se deacutesintegravegre jusqursquoagrave la moitieacute de son activiteacute de deacutepart se nomme la demi-vie (ou peacuteriode) radiologique deacutesigneacutee par le symbole tfrac12 Chaque radio-isotope a sa propre demi-vie qui peut aller drsquoune fraction de seconde agrave des milliards drsquoanneacutees Par exemple lrsquoiode 131 a une demi-vie de huit jours tandis que le plutonium 239 a une demi-vie de 24 000 ans Un radio-isotope qui a une demi-vie courte est plus radioactif qursquoun radio-isotope ayant une demi-vie longue et il deacutegage donc plus de rayonnement au cours drsquoune peacuteriode donneacutee
Il existe trois grands types de deacutesinteacutegration radioactive
bull Deacutesinteacutegration alpha Lorsqursquoun atome subit une deacutesinteacutegration alpha il eacutemet une particule composeacutee de deux protons et de deux neutrons provenant directement de son noyau Dans ce cas le numeacutero atomique diminue de 2 et la masse de 4 Le radium le radon lrsquouranium et le thorium comptent parmi les eacutemetteurs de particules alpha
bull Deacutesinteacutegration becircta Dans la deacutesinteacutegration becircta de base un neutron se transforme en proton et un eacutelectron est eacutemis par le noyau Le numeacutero atomique augmente de un mais la masse ne diminue que leacutegegraverement Le strontium 90 le tritium le carbone 14 et le soufre 35 comptent parmi les eacutemetteurs de particules becircta pures
bull Deacutesinteacutegration gamma La deacutesinteacutegration gamma est la libeacuteration de lrsquoeacutenergie exceacutedentaire preacutesente dans le noyau apregraves une deacutesinteacutegration alpha ou becircta ou apregraves la capture des neutrons (un type de reacuteaction nucleacuteaire) dans un reacuteacteur nucleacuteaire Lrsquoeacutenergie reacutesiduelle est eacutemise sous forme de photon de rayons gamma La deacutesinteacutegration gamma nrsquoaffecte geacuteneacuteralement pas la masse ni le numeacutero atomique du radio-isotope Lrsquoiode 131 le ceacutesium
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137 le cobalt 60 le radium 226 et le techneacutetium 99m comptent parmi les eacutemetteurs de particules gamma
Le nombre de deacutesinteacutegrations nucleacuteaires dans une substance radioactive par uniteacute de temps est appeleacute lrsquoactiviteacute Lrsquoactiviteacute est utiliseacutee comme mesure de la quantiteacute drsquoun radionucleacuteide et elle est mesureacutee en becquerels (Bq) 1 Bq = 1 deacutesinteacutegration par seconde
Si la source originelle de la radioactiviteacute est connue il est possible de calculer le temps neacutecessaire agrave sa deacutesinteacutegration pour une activiteacute donneacutee La deacutesinteacutegration est exponentielle et lrsquoisotope doit avoir de nombreuses demi-vies avant de devenir non radioactif La figure 4 montre la courbe de deacutesinteacutegration radioactive du carbone 14 qui a une demi-vie drsquoenviron 5 700 ans
Mecircme lorsqursquoun radio-isotope agrave haute activiteacute srsquoest deacutesinteacutegreacute pendant plusieurs demi-vies le niveau de radioactiviteacute restante nrsquoest pas neacutecessairement seacutecuritaire Les mesures de lrsquoactiviteacute drsquoune matiegravere radioactive sont toujours neacutecessaires pour estimer les doses de rayonnement potentielles
Figure 4 Courbe de deacutesinteacutegration radioactive du carbone 14
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3 Cateacutegories et sources de rayonnement
Le rayonnement reacutesulte de lrsquoeacutemission drsquoeacutenergie sous forme de vagues de particules Il existe deux grands types de rayonnement le rayonnement ionisant et le rayonnement non ionisant Ceux-ci seront respectivement abordeacutes dans les sections 31 et 32
31 Rayonnement non ionisant
Le rayonnement non ionisant contient moins drsquoeacutenergie que le rayonnement ionisant il ne possegravede pas assez drsquoeacutenergie pour produire des ions Voici des exemples de rayonnement non ionisant la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge les ondes radio les micro-ondes et la lumiegravere du soleil
Les systegravemes de positionnement global (GPS) les teacuteleacutephones cellulaires les stations de teacuteleacutediffusion la radio AM et FM les interphones pour beacutebeacutes les teacuteleacutephones sans fil les dispositifs drsquoouverture de portes de garage et les radioamateurs utilisent tous un rayonnement non ionisant Parmi les autres formes de rayonnement non ionisant figurent le champ magneacutetique terrestre ainsi que le champ magneacutetique agrave proximiteacute des lignes de transmission des cacircbles et appareils eacutelectriques meacutenagers Ceux-ci sont deacutefinis comme des ondes extrecircmement basses et elles ne posent pas de risque pour la santeacute
32 Rayonnement ionisant
Le rayonnement ionisant possegravede suffisamment drsquoeacutenergie pour eacutejecter les eacutelectrons de leur orbite autour des atomes et perturber lrsquoeacutequilibre entre eacutelectrons et protons ce qui a pour effet de charger positivement lrsquoatome Les moleacutecules et les atomes chargeacutes eacutelectriquement portent le nom drsquoions Le rayonnement ionisant deacutesigne le rayonnement qui provient de sources naturelles et artificielles
Il existe plusieurs types de rayonnement ionisant
Rayonnement alpha (α) Le rayonnement alpha est constitueacute de particules alpha qui sont composeacutees de deux protons et de deux neutrons chacune et qui portent une double charge positive En raison de leur masse relativement importante et de leur charge elles ont une capaciteacute de peacuteneacutetration de la matiegravere tregraves limiteacutee Le rayonnement alpha peut ecirctre arrecircteacute par une feuille de papier ou la couche externe morte de la peau Par conseacutequent le rayonnement alpha produit par des substances nucleacuteaires agrave lrsquoexteacuterieur du corps ne preacutesente pas de risque drsquoirradiation Toutefois lorsque des substances nucleacuteaires eacutemettant du rayonnement alpha sont absorbeacutees dans le corps (par exemple en respirant ou en les ingeacuterant) lrsquoeacutenergie du rayonnement alpha est complegravetement absorbeacutee dans les tissus corporels Pour cette raison le rayonnement alpha est seulement un danger interne Un exemple drsquoune substance nucleacuteaire qui subit une deacutesinteacutegration alpha est le radon 222 qui se deacutesintegravegre en polonium 218
Rayonnement becircta (β) Le rayonnement becircta est formeacute de particules eacutejecteacutees du noyau drsquoun atome et qui sont identiques aux eacutelectrons du point de vue physique Les particules becircta ont geacuteneacuteralement une charge neacutegative sont tregraves petites et peuvent peacuteneacutetrer plus profondeacutement que les particules alpha Cependant la plupart du rayonnement becircta peut ecirctre arrecircteacute par de petites quantiteacutes de blindage tels que des feuilles de plastique de verre ou de meacutetal Lorsque la source de rayonnement est agrave lrsquoexteacuterieur du
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corps le rayonnement becircta a une eacutenergie suffisante pour peacuteneacutetrer la couche externe morte de la peau et deacuteposer son eacutenergie agrave lrsquointeacuterieur de cellules actives de la peau Cependant la capaciteacute de peacuteneacutetration du rayonnement becircta dans les tissus profonds et les organes est tregraves limiteacutee Les substances nucleacuteaires qui eacutemettent du rayonnement becircta peuvent aussi ecirctre dangereuses si elles sont absorbeacutees par le corps Le tritium est un exemple de substance nucleacuteaire qui produit des eacutemissions becircta (hydrogegravene 3) et qui se deacutesintegravegre en heacutelium 3
Rayonnement photonique (gamma [γ] et rayons X) Le rayonnement photonique est un rayonnement eacutelectromagneacutetique Il existe deux types de rayonnement photonique drsquointeacuterecirct aux fins du preacutesent document le rayonnement gamma (γ) et les rayons X Le rayonnement gamma est constitueacute de photons qui proviennent de lrsquointeacuterieur du noyau et les rayons X sont des photons qui proviennent de lrsquoexteacuterieur du noyau et ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma
Le rayonnement photonique peut peacuteneacutetrer tregraves profondeacutement et parfois on ne peut reacuteduire son intensiteacute que gracircce agrave des mateacuteriaux qui sont tregraves denses tels que le plomb ou lrsquoacier En geacuteneacuteral le rayonnement photonique peut parcourir des distances beaucoup plus grandes que le rayonnement alpha ou becircta et il peut peacuteneacutetrer les tissus et les organes corporels lorsque la source de rayonnement est agrave lrsquoexteacuterieur du corps Le rayonnement photonique peut aussi ecirctre dangereux si les substances nucleacuteaires eacutemettant les photons sont incorporeacutees Le cobalt 60 est un exemple drsquoune substance nucleacuteaire qui produit une eacutemission de photons qui se deacutesintegravegre en nickel 60
Rayonnement neutronique (n) Exception faite du rayonnement cosmique la fission spontaneacutee est la seule source naturelle de neutrons (n) Une source de neutrons reacutepandue provient des reacuteacteurs nucleacuteaires dans lesquels la division drsquoun noyau drsquouranium ou de plutonium est accompagneacutee drsquoune eacutemission de neutrons Les neutrons eacutemis par fission peuvent frapper le noyau drsquoun atome adjacent et causer une autre fission ce qui provoque une reacuteaction en chaicircne La production drsquoeacutenergie nucleacuteaire se fonde sur ce principe Toutes les autres sources de neutrons deacutependent de reacuteactions ougrave un noyau est bombardeacute avec un certain type de rayonnement (tels que le rayonnement de photons ou drsquoun rayonnement alpha) et ougrave lrsquoeffet reacutesultant sur le noyau est lrsquoeacutemission drsquoun neutron Les neutrons peuvent peacuteneacutetrer dans les tissus et les organes du corps humain lorsque la source de rayonnement est agrave lrsquoexteacuterieur du corps Les neutrons peuvent aussi ecirctre dangereux si des substances nucleacuteaires eacutemettant des neutrons sont deacuteposeacutees agrave lrsquointeacuterieur du corps Le rayonnement neutronique est le mieux arrecircteacute ou absorbeacute par des mateacuteriaux qui contiennent des atomes drsquohydrogegravene tels que la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques En effet les neutrons et les atomes drsquohydrogegravene ont des masses atomiques semblables et ils entrent facilement en collision les uns avec les autres
La figure 5 reacutesume les types de rayonnement mentionneacutes dans ce document des rayonnements ionisants ayant la plus grande eacutenergie jusqursquoaux rayonnements non ionisants en ayant le moins Chaque source de rayonnement se distingue par sa capaciteacute agrave peacuteneacutetrer dans des mateacuteriaux divers comme le papier la peau le plomb et lrsquoeau
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Figure 5 Capaciteacute de peacuteneacutetration de diffeacuterents types de rayonnement ionisant
33 Sources naturelles de rayonnement ionisant
Le rayonnement a toujours eacuteteacute preacutesent et fait partie de notre environnement (voir la figure 6) Toute la vie srsquoest deacuteveloppeacutee dans un bain de rayonnement ionisant Notre organisme y est adapteacute
De nombreux radio-isotopes sont drsquoorigine naturelle et ils ont eacuteteacute produits lors de la formation du systegraveme solaire et par lrsquointeraction des rayons cosmiques avec des moleacutecules dans lrsquoatmosphegravere Le tritium est un exemple de radio-isotope formeacute par lrsquointeraction des rayons cosmiques avec des moleacutecules atmospheacuteriques Certains radio-isotopes (comme lrsquouranium et le thorium) qui ont eacuteteacute conccedilus lors de la formation de notre systegraveme solaire ont des demi-vies de milliards drsquoanneacutees et ils sont toujours preacutesents dans notre environnement Le rayonnement de fond est le rayonnement ionisant constamment preacutesent dans lrsquoenvironnement naturel
Figure 6 Sources de rayonnement naturel
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Le Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) identifie quatre sources principales drsquoexposition du public aux rayonnements naturels
bull Les rayonnements cosmiques bull Les rayonnements terrestres bull Lrsquoinhalation bull Lrsquoingestion
Exposition aux rayonnements cosmiques Lrsquoatmosphegravere exteacuterieure de la terre est continuellement bombardeacutee par des rayons cosmiques Habituellement le rayonnement cosmique est constitueacute de particules en mouvement rapide qui existent dans lrsquoespace et proviennent drsquoune diversiteacute de sources y compris le soleil et des pheacutenomegravenes ceacutelestes dans lrsquounivers Les rayons cosmiques sont essentiellement des protons mais peuvent aussi ecirctre drsquoautres particules ou de lrsquoeacutenergie ondulatoire Une partie du rayonnement ionisant peacutenegravetre lrsquoatmosphegravere terrestre et est absorbeacutee par les humains ce qui se traduit par une exposition au rayonnement naturel
Exposition aux rayonnements terrestres La composition de la croucircte terrestre est une source importante de rayonnement naturel Les principaux facteurs contributifs sont les gisements naturels drsquouranium de thorium et de potassium qui par le processus de deacutesinteacutegration naturelle libegraverent de petites quantiteacutes de rayonnements ionisants Lrsquouranium et le thorium se trouvent essentiellement partout Des traces de ces mineacuteraux sont eacutegalement preacutesentes dans les mateacuteriaux de construction de sorte que lrsquoexposition aux rayonnements naturels peut avoir lieu agrave lrsquointeacuterieur comme agrave lrsquoexteacuterieur
Exposition par inhalation La plus grande partie de la variation de lrsquoexposition agrave la radioactiviteacute naturelle provient de lrsquoinhalation de gaz radioactifs qui sont produits par les mineacuteraux radioactifs preacutesents dans le sol et le socle rocheux Le radon est un gaz radioactif incolore et inodore qui est produit par la deacutesinteacutegration de lrsquouranium Le thoron est un gaz radioactif produit par la deacutesinteacutegration du thorium Les niveaux de radon et de thoron varient consideacuterablement selon lrsquoemplacement en fonction de la composition du sol et du socle rocheux
Une fois libeacutereacutes dans lrsquoair ces gaz sont normalement dilueacutes agrave des niveaux inoffensifs dans lrsquoatmosphegravere mais parfois ils sont pieacutegeacutes et ils srsquoaccumulent agrave lrsquointeacuterieur des bacirctiments et sont inhaleacutes par les occupants Le radon constitue un risque pour la santeacute non seulement pour les mineurs drsquouranium mais aussi pour les proprieacutetaires de reacutesidences si on le laisse srsquoaccumuler dans la maison En geacuteneacuteral il est la principale source drsquoexposition au rayonnement naturel Pour plus drsquoinformation sur le radon consultez le document Le radon et la santeacute (INFO-0813) de la CCSN agrave suretenucleairegcca ou visitez le site Web de Santeacute Canada (hc-scgcca) pour en savoir plus sur les moyens de le controcircler dans votre maison
Exposition par ingestion Des traces de mineacuteraux radioactifs se trouvent naturellement dans la nourriture et lrsquoeau potable Par exemple les leacutegumes sont geacuteneacuteralement cultiveacutes dans du sol et avec des eaux souterraines qui contiennent des mineacuteraux radioactifs Une fois ingeacutereacutes ces mineacuteraux entraicircnent lrsquoexposition interne aux rayonnements naturels
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Les isotopes radioactifs naturels comme le potassium 40 et le carbone 14 ont les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques et biologiques que leurs isotopes non radioactifs Ces eacuteleacutements radioactifs et non radioactifs interviennent dans la constitution et le fonctionnement de notre organisme
Les radio-isotopes naturels nous exposent constamment agrave des rayonnements et on en trouve couramment dans de nombreux aliments comme les noix du Breacutesil Le tableau 1 indique la quantiteacute de radioactiviteacute provenant du potassium 40 contenue dans environ 500 grammes de diffeacuterents produits alimentaires
Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
Aliment Radioactiviteacute par 500 g en Bq Viande rouge 56 Pommes de terre blanches 63 Carottes 63 Bananes 65 Haricots de Lima 86 Noix du Breacutesil1 103
Source Brodsky 1978 1
Les noix du Breacutesil contiennent aussi naturellement du radium 226 (de 19 agrave 130 Bq par 500 grammes)
Le corps humain contient plusieurs isotopes radioactifs (voir le tableau 2)
Tableau 2 Isotopes radioactifs du corps humain (adulte de 70 kg)
Isotopes Radioactiviteacute en Bq
Carbone 14 3 700 a
Polonium 210 40 bd
Potassium 40 4 000 b
Radium 266 11 b
Thorium 021 b
Tritium 23 c
Uranium 23 a b d
a CIPR 1975 b Eisenbud et Gesell 1997 c UNSCEAR 2000 d CIPR 1980
34 Sources artificielles de rayonnement ionisant
Les gens sont eacutegalement exposeacutes agrave du rayonnement artificiel au cours de traitements meacutedicaux et drsquoactiviteacutes impliquant des matiegraveres radioactives Ces radio-isotopes sont des sous-produits de lrsquoexploitation des reacuteacteurs nucleacuteaires et des produits de geacuteneacuterateurs de radio-isotopes tels que les cyclotrons Un grand nombre de radio-isotopes artificiels sont utiliseacutes dans les domaines de la meacutedecine nucleacuteaire de la biochimie de lrsquoindustrie manufacturiegravere et de lrsquoagriculture Voici leurs sources les plus courantes
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bull Sources meacutedicales Le rayonnement a de nombreuses applications en meacutedecine La plus connue est sans doute la radiographie par rayons X dont les appareils permettent de deacutetecter des fractures osseuses et de diagnostiquer certaines maladies Les appareils agrave rayons X sont reacuteglementeacutes par Santeacute Canada et les autoriteacutes provinciales La meacutedecine nucleacuteaire fait pour sa part appel agrave des isotopes radioactifs pour diagnostiquer et traiter des maladies comme le cancer Une cameacutera gamma (voir la figure 7) est un appareil meacutedical souvent utiliseacute pour faire des diagnostics La CCSN reacuteglemente ces applications de la meacutedecine nucleacuteaire ainsi que lrsquoeacutequipement connexe Elle deacutelivre aussi les permis pour les reacuteacteurs et les acceacuteleacuterateurs de particules qui produisent les isotopes destineacutes agrave des applications meacutedicales et industrielles
Figure 7 Cameacutera gamma utiliseacutee en meacutedecine nucleacuteaire agrave des fins diagnostiques
bull Sources industrielles Le rayonnement a plusieurs applications industrielles allant des jauges nucleacuteaires (voir la figure 8) utiliseacutees pour la construction des routes jusqursquoaux jauges de densiteacute qui mesurent le deacutebit dans les conduites drsquousine Les deacutetecteurs de fumeacutee certains panneaux fluorescents et les dispositifs permettant drsquoeacutevaluer les reacuteserves des champs de peacutetrole utilisent aussi le rayonnement Le rayonnement est eacutegalement employeacute pour la steacuterilisation au moyen de gros irradiateurs lourdement blindeacutes Tous ces usages sont reacuteglementeacutes par la CCSN
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Figure 8 Jauge nucleacuteaire portative
bull Cycle du combustible nucleacuteaire Les centrales nucleacuteaires utilisent de lrsquouranium pour deacuteclencher la reacuteaction en chaicircne qui produira la vapeur chargeacutee drsquoactionner les turbines pour la production drsquoeacutelectriciteacute Dans le cadre de leur activiteacute normale les centrales nucleacuteaires rejettent dans lrsquoenvironnement des substances radioactives dont les niveaux sont reacuteglementeacutes Ces rejets sont reacuteglementeacutes pour veiller agrave ce que les doses au public soient bien infeacuterieures aux limites reacuteglementaires Les mines drsquouranium (voir la figure 9) les usines de fabrication de combustible et les installations de gestion des deacutechets radioactifs rejettent eacutegalement une certaine quantiteacute de radioactiviteacute (qui contribue agrave la dose agrave laquelle le public est exposeacute) qui peut ecirctre controcircleacutee par la CCSN
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Figure 9 Mine drsquouranium lac McClean (Saskatchewan)
bull Essais nucleacuteaires atmospheacuteriques Les essais atomiques reacutealiseacutes dans lrsquoatmosphegravere entre la fin de la Deuxiegraveme Guerre mondiale et jusqursquoagrave la fin des anneacutees 1980 ont eu pour effet de rejeter des eacuteleacutements radioactifs ou retombeacutees dans lrsquoatmosphegravere Ces retombeacutees radioactives se sont deacutesinteacutegreacutees dans lrsquoenvironnement La plupart des retombeacutees posseacutedaient une peacuteriode radioactive courte et ont disparu mais certaines nrsquoont pas encore acheveacute leur deacutesinteacutegration Les doses de radioactiviteacute dues agrave ces retombeacutees que reccediloivent les ecirctres humains et lrsquoenvironnement sont chaque anneacutee de plus en plus faibles
35 Trouver un eacutequilibre
Normalement il y a tregraves peu de choses que nous puissions faire pour changer ou reacuteduire le rayonnement ionisant provenant de sources naturelles comme le soleil les sols ou les roches Ce type drsquoexposition bien que non complegravetement deacutenueacutee de risque est geacuteneacuteralement assez faible Toutefois dans certains cas les sources naturelles de radioactiviteacute peuvent atteindre un niveau inacceptable et doivent ecirctre reacuteduites Crsquoest notamment le cas du radon preacutesent dans les maisons
Le rayonnement ionisant provenant de sources et drsquoactiviteacutes artificielles est plus eacutetroitement controcircleacute Dans ces cas preacutecis il importe de trouver un eacutequilibre entre les avantages que procure le rayonnement agrave la socieacuteteacute et les risques qursquoil fait peser sur la santeacute de la population et sur lrsquoenvironnement Des limites de dose sont donc fixeacutees pour restreindre lrsquoexposition des travailleurs et des membres du public au rayonnement Par ailleurs les titulaires de permis doivent garder les doses de rayonnement au niveau le plus bas que lrsquoon puisse raisonnablement atteindre (le principe ALARA) Il importe eacutegalement que le recours au rayonnement procure un beacuteneacutefice net Par exemple les deacutetecteurs de fumeacutee peuvent utiliser des isotopes radioactifs car ce
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type de dispositif peut sauver des vies De mecircme les centrales nucleacuteaires nous procurent de lrsquoeacutelectriciteacute tout en posant des risques minimes qui sont rigoureusement controcircleacutes
4 Effets de lrsquoexposition au rayonnement sur la santeacute
Le mot laquo sucircreteacute raquo revecirct diffeacuterents sens selon les personnes Pour plusieurs la sucircreteacute est synonyme drsquoabsence de risques ou de dangers Mais en reacutealiteacute il existe toujours un certain niveau de risque dans pratiquement tout ce que nous faisons
Par exemple les limites de vitesse sur les routes sont fixeacutees pour optimiser la seacutecuriteacute des usagers de la route Cela nrsquoempecircche toutefois pas les accidents de se produire mecircme si les automobilistes respectent les limites de vitesse Malgreacute ces risques nous conduisons quand mecircme
Les mecircmes deacutecisions conscientes sont prises agrave lrsquoeacutegard du rayonnement Lrsquoexposition au rayonnement comporte un risque pour la santeacute La connaissance de ces risques permet agrave la CCSN et agrave drsquoautres organismes de reacuteglementation de fixer des limites de dose et de formuler des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave un risque acceptable ou toleacuterable ougrave il est peu probable de causer des dommages
Lrsquoavantage en ce qui concerne le rayonnement tient agrave ce que nous connaissons mieux les risques qursquoil fait peser sur la santeacute que les risques associeacutes agrave tout autre agent chimique ou toxique Depuis le deacutebut du siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes en profondeur en laboratoire et aupregraves de populations humaines
41 Preuves eacutepideacutemiologiques
Les eacutetudes meneacutees sur les survivants des explosions atomiques survenues agrave Hiroshima et Nagasaki en 1945 indiquent que lrsquoexposition au rayonnement agrave long terme a eu pour principal effet drsquoaugmenter la freacutequence des cas de cancer et de leuceacutemie
Des reacutesultats comparables ont eacuteteacute observeacutes
bull chez les personnes ayant reccedilu une radiotheacuterapie ou subi un examen diagnostique faisant appel au rayonnement
bull chez les anciens mineurs de mines drsquouranium bull chez les travailleurs qui ont fabriqueacute des armes atomiques bull chez les personnes exposeacutees au rayonnement par suite de lrsquoaccident de la centrale nucleacuteaire
de Tchernobyl bull chez les personnes exposeacutees au radon dans leur maison
Des eacutetudes ont montreacute que lrsquoexposition au rayonnement augmente la freacutequence de certains cancers survenant deacutejagrave de maniegravere spontaneacutee dans la population et que cette augmentation est proportionnelle agrave la dose de rayonnement Autrement dit plus la dose est importante plus le risque de cancer est eacuteleveacute On parle alors drsquoeffets stochastiques (voir la section 43) Toutefois les eacutetudes meneacutees agrave ce jour nrsquoont pas permis de deacutemontrer lrsquoapparition drsquoun nombre excessif de
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cancers ou drsquoautres maladies chez les personnes exposeacutees au rayonnement de maniegravere chronique agrave des doses infeacuterieures agrave environ 100 mSv1 par anneacutee
Plusieurs raisons peuvent expliquer pourquoi les effets du rayonnement ne peuvent pas ecirctre perccedilus en deccedilagrave de 100 mSv par anneacutee
bull Lrsquoune drsquoentre elles tient agrave ce qursquoil existe un seuil en deccedilagrave duquel la dose reccedilue nrsquooccasionne pas de cancers Par exemple le radium a un seuil de 10 Sv pour le cancer des os
bull Lrsquoautre raison deacutefendue par les eacutetudes du Comiteacute consultatif sur les effets biologiques des rayonnements ionisants (Biological Effects of Ionizing Radiation) (BEIR) et par la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) de lrsquoAcadeacutemie des sciences de la France veut que mecircme si une faible dose de rayonnement peut induire des cancers lrsquoincidence des cancers radio-induits est si faible qursquoil est impossible de les distinguer des cancers spontaneacutes de mecircme type
Les chercheurs continuent drsquoeacutetudier les effets de faibles doses de rayonnement pour pouvoir confirmer ou infirmer ces hypothegraveses En attendant la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation ont opteacute pour le principe de preacutecaution et partent du principe que toute exposition au rayonnement comporte un certain niveau de risque
La plupart des personnes ayant preacutesenteacute des problegravemes de santeacute dans les eacutetudes en question ont eacuteteacute exposeacutees agrave des doses relativement eacuteleveacutees (supeacuterieures agrave 100 mSv) au cours drsquoune tregraves courte peacuteriode de temps Crsquoest ce qursquoon appelle lrsquoexposition laquo aigueuml raquo Normalement les travailleurs et les membres du public exposeacutes au rayonnement de lrsquoindustrie nucleacuteaire reccediloivent des doses beaucoup plus faibles au cours de peacuteriodes beaucoup plus longues (exprimeacutees en anneacutees plutocirct qursquoen secondes) On parle alors drsquoexposition laquo chronique raquo Selon les estimations les expositions aigueumls au rayonnement ont 15 agrave 2 fois plus de probabiliteacutes de causer des effets biologiques que lrsquoexposition chronique
42 Eacutevaluation du risque de cancer
La CIPR a calculeacute la probabiliteacute de cancer mortel en se basant essentiellement sur lrsquoeacutevaluation des effets des rayonnements effectueacutee par des organismes scientifiques comme lrsquoUNSCEAR et le BEIR La CIPR a ensuite deacutetermineacute ce qursquoelle qualifie de laquo deacutetriment raquo total ducirc agrave lrsquoexposition au rayonnement Il srsquoagit
bull de la probabiliteacute drsquoinduire un cancer mortel bull du risque drsquoapparition drsquoun cancer non mortel bull du risque drsquoeffets heacutereacuteditaires graves bull des anneacutees de vie perdues en cas de manifestation de lrsquoeffet nocif
1 Le sievert (Sv) est lrsquouniteacute utiliseacutee pour calculer la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Il est eacutegal agrave 1 joulekilogramme Le millisievert (mSv) eacutequivaut agrave 11000 de 1 Sv
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Compte tenu de tous ces risques la CIPR a calculeacute que le deacutetriment total srsquoeacutetablissait agrave 0042 (42 ) par sievert pour les travailleurs adultes et agrave 0057 (57 ) par sievert pour lrsquoensemble de la population (CIPR 103) Pour lrsquoensemble de la population le risque est leacutegegraverement plus eacuteleveacute que celui des travailleurs en raison des diffeacuterences touchant diverses variables comme le sexe et les plages drsquoacircge qui ont eacuteteacute prises en compte
Pour eacutetablir les limites de dose la CCSN srsquoest en grande partie fieacutee aux recommandations de la CIRP Les limites de dose sont eacutetablies agrave un niveau sous lequel le risque est consideacutereacute comme acceptable Toutefois par prudence on part du principe que toute exposition au rayonnement comporte un certain nombre de risques mecircme en deccedilagrave de la limite de dose drsquoougrave lrsquoexistence de regraveglements pour reacuteduire toutes les doses au niveau ALARA ALARA nrsquoest pas une limite de dose mais une pratique qui vise agrave maintenir les doses autant que possible en dessous de la limite reacuteglementaire qui au Canada est fixeacutee agrave 1 mSv par an pour le public En fait la dose de rayonnement totale attribuable agrave lrsquoindustrie nucleacuteaire ne repreacutesente qursquoune infime fraction de cette dose crsquoest-agrave-dire dans la gamme de 12 agrave 18 microsieverts (μSv) 2 ce qui est des milliers de fois infeacuterieur agrave la limite
Le modegravele lineacuteaire sans seuil est un modegravele de risque utiliseacute agrave lrsquoeacutechelle internationale par la plupart des organismes de santeacute et des organismes de reacuteglementation nucleacuteaire afin drsquoeacutetablir des limites de dose pour les travailleurs et les membres du public Le modegravele lineacuteaire sans seuil preacutesume raisonnablement qursquoil existe un lien direct entre la radioexposition et les taux de cancer
Plusieurs autres modegraveles de risque existent (voir la figure 10) chacun ayant ses avantages et deacutesavantages Ils varient en fonction de leurs hypothegraveses et srsquoils prennent en compte lrsquoincertitude La CCSN utilise le modegravele lineacuteaire sans seuil comme approche agrave la radioprotection et pour lrsquoeacutelaboration de regraveglements approprieacutes
2 Comme les doses auxquelles sont exposeacutes les travailleurs et le public sont si basses la plupart des rapports et des mesures de dose utilisent les termes millisievert (mSv) et microsieverts (Sv) qui eacutequivalent respectivement agrave 11000 et agrave 1100 000 000 de sievert Ces sous-uniteacutes du sievert sont plus pratiques agrave utiliser pour les milieux professionnel et public
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Figure 10 Modegraveles de risques lieacutes aux faibles doses de rayonnement ionisant
43 Comment le rayonnement affecte-t-il les cellules
Lrsquoalteacuteration ou cassure des moleacutecules de lrsquoacide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) est le principal effet du rayonnement sur la santeacute LrsquoADN est une longue chaicircne drsquoacides amineacutes qui contient les informations neacutecessaires au fonctionnement des cellules Le rayonnement peut alteacuterer cette chaicircne Dans ce cas trois pheacutenomegravenes peuvent se produire
1 LrsquoADN se reacutepare correctement Dans ce cas la cellule est correctement reacutepareacutee et continue de fonctionner normalement La moleacutecule drsquoADN subit en permanence des leacutesions agrave chaque seconde de la journeacutee et les cellules ont une aptitude naturelle agrave reacuteparer ces leacutesions
2 La leacutesion de lrsquoADN est trop grave et la cellule meurt (effets deacuteterministes) Si lrsquoADN ou drsquoautres eacuteleacutements essentiels de la cellule reccediloivent une forte dose de rayonnement la cellule peut soit mourir soit ecirctre leacuteseacutee au point de ne plus pouvoir se reacutegeacuteneacuterer Si ce pheacutenomegravene touche un grand nombre de cellules dans un tissu ou un organe les effets preacutecoces du rayonnement peuvent se manifester Il srsquoagit des effets deacuteterministes dont la graviteacute varie selon la dose de rayonnement reccedilue Ils peuvent se traduire par des brucirclures des cataractes et dans des cas extrecircmes la mort
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Les premiegraveres preuves des effets deacuteterministes du rayonnement ont eacuteteacute observeacutees chez les premiers chercheurs et utilisateurs du rayonnement Ceux-ci ont preacutesenteacute des leacutesions seacutevegraveres agrave la peau et aux mains en raison drsquoune exposition agrave une dose excessive de rayonnement Plus reacutecemment les mecircmes pheacutenomegravenes ont eacuteteacute observeacutes apregraves lrsquoaccident de la centrale nucleacuteaire de Tchernobyl en 1986 au cours duquel plus de 130 travailleurs et pompiers ont reccedilu de fortes doses de rayonnement (800 agrave 16 000 mSv) et ont preacutesenteacute par la suite la maladie des rayons Deux des personnes exposeacutees sont deacuteceacutedeacutees quelques jours apregraves lrsquoexposition Plus de 30 travailleurs et pompiers sont deacuteceacutedeacutes dans les trois mois qui ont suivi lrsquoaccident
La CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation internationaux disposent de mesures y compris des limites de dose tregraves strictes et des bases de donneacutees permettant le suivi des sources radioactives pour atteacutenuer les risques susceptibles de peser sur les membres du public ou les travailleurs exposeacutes agrave des doses de rayonnement suffisamment eacuteleveacutees pour occasionner des effets deacuteterministes La CCSN dispose eacutegalement de regraveglements tregraves stricts pour la manipulation des substances et des dispositifs nucleacuteaires au Canada
3 La cellule se reacutepare mal mais continue de vivre (effets stochastiques) Dans certains cas une partie de lrsquoADN (voir la figure 11) de la cellule peut ecirctre leacuteseacutee par le rayonnement et ne pourra peut-ecirctre pas se reacuteparer par elle-mecircme Celle-ci peut continuer de vivre et mecircme de se reproduire Toutefois au cours de ce processus les erreurs qui nrsquoont pas eacuteteacute corrigeacutees dans le brin drsquoADN seront aussi preacutesentes dans les cellules qui descendent drsquoune cellule et cela peut perturber leur fonctionnement La probabiliteacute de ce type drsquoeffets indeacutesirables est proportionnelle agrave la dose et porte le nom drsquo laquo effet stochastique raquo Avec les effets stochastiques la probabiliteacute des effets augmente agrave mesure que la dose augmente Toutefois le moment ougrave les effets surviendront et leur graviteacute sont indeacutependants de la dose
Figure 11 Brin drsquoADN
Les dommages agrave lrsquoADN se produisent constamment dans le corps humain En effet nous sommes exposeacutes agrave environ 15 000 eacuteveacutenements de ce type qui nrsquoentraicircnent pas la mort des cellules chaque seconde Parfois la structure de la cellule change parce qursquoelle se reacutepare mal Cette alteacuteration peut nrsquoavoir aucun effet ou lrsquoeffet en question peut se manifester plus tard dans la vie Un cancer ou des effets heacutereacuteditaires peuvent ou non survenir
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Les dommages geacuteneacutetiques surviennent lorsque lrsquoADN des cellules des spermatozoiumldes ou des ovules est endommageacute Cela provoque lrsquoeacutemergence drsquoune anomalie qui est transmise drsquoune geacuteneacuteration agrave lrsquoautre Drsquoapregraves les eacutetudes meneacutees sur les animaux comme sur les mouches des fruits par Hermann J Muller en 1926 lrsquoexposition au rayonnement cause des mutations geacuteneacutetiques Toutefois agrave ce jour aucun effet geacuteneacutetique connu nrsquoa eacuteteacute observeacute chez les ecirctres humains par suite drsquoune exposition au rayonnement Il srsquoagit drsquoeacutetudes qui ont porteacute sur 30 000 enfants de survivants des bombardements atomiques sur Hiroshima et Nagasaki au Japon en 1945 (BEIR VII)
Le tableau 3 fait la synthegravese des effets possibles sur la santeacute qui sont relieacutes agrave des doses de rayonnement donneacutees Les limites de dose ont aussi eacuteteacute ajouteacutees pour montrer comment elles protegravegent les travailleurs et la population des dangers
Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
Dose Limite ou effet sur la santeacute
Plus de 5 000 mSv
Dose pouvant causer la mort si elle est reccedilue en une seule fois
1 000 mSv Dose pouvant occasionner les symptocircmes de la maladie des rayons (fatigue et nauseacutees) si elle est reccedilue au cours drsquoune peacuteriode de
24 heures
100 mSv Dose aigueuml la plus petite connue pouvant causer lrsquoapparition de cancers
30 agrave 100 mSv Dose de rayonnement reccedilue lors drsquoune tomographie axiale informatiseacutee du corps entier
50 mSv Limite de dose de rayonnement annuelle pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire
18 mSv Dose annuelle moyenne due au rayonnement de fond au Canada
1 mSv Limite de dose annuelle pour les membres du public au Canada
01 agrave 012 mSv
Dose reccedilue lors drsquoune radiographie des poumons
001 mSv Dose reccedilue lors drsquoune radiographie dentaire
001 mSv Dose annuelle moyenne reacutesultant des voyages en avion
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5 Doses de rayonnement
Pour les besoins de la radioprotection diffeacuterentes grandeurs de dose ont eacuteteacute deacutefinies dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace Les sections 51 agrave 53 deacutecrivent respectivement ces types de dose La figure 12 preacutesente un aperccedilu du lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee
Figure 12 Lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee
La section 54 preacutesente des doses de rayonnements repreacutesentatives qui pourraient ecirctre attendues selon divers sceacutenarios et la section 55 traite des limites de doses eacutetablies par la CCSN
51 Dose absorbeacutee
Lorsque le rayonnement ionisant peacutenegravetre dans le corps humain ou dans la matiegravere il leur communique de lrsquoeacutenergie Lrsquoeacutenergie absorbeacutee par suite de lrsquoexposition au rayonnement porte le nom de dose absorbeacutee La dose absorbeacutee se mesure gracircce agrave une uniteacute appeleacutee le gray (Gy) Un Gray correspond agrave une eacutenergie deacuteposeacutee drsquoun joule dans un kilogramme de matiegravere
52 Dose eacutequivalente
Lorsque le rayonnement est absorbeacute par une matiegravere vivante on peut parfois observer un effet biologique Tous les rayonnements ne produisent pas le mecircme effet biologique pour une mecircme dose absorbeacutee Lrsquoeffet deacutepend du type de rayonnement (alpha becircta gamma etc) Ainsi 1 Gy de rayonnement alpha est plus nocif pour les tissus humains que 1 Gy de rayonnement becircta Pour obtenir la dose eacutequivalente il faut multiplier la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique (wR) speacutecifique Pour exprimer cet effet on utilise alors un facteur de pondeacuteration radiologique (wR) pour mettre en eacutequivalence les diffeacuterents types de rayonnement et leur efficaciteacute biologique respective Cette dose eacutequivalente est exprimeacutee en sievert (Sv) Autrement dit 1 Sv de rayonnement alpha possegravede les mecircmes effets biologiques que 1 Sv de rayonnement becircta En drsquoautres mots la dose eacutequivalente permet drsquoobtenir une uniteacute qui rend compte du degreacute de nociviteacute de diffeacuterents types de rayonnement
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53 Dose efficace
Les diffeacuterents tissus et organes preacutesentent une sensibiliteacute diffeacuterente au rayonnement (voir la figure 13) Par exemple la moelle osseuse est beaucoup plus radiosensible que les tissus musculaires ou nerveux Pour obtenir une indication de lrsquoeffet de lrsquoexposition sur la santeacute geacuteneacuterale la dose eacutequivalente peut ecirctre multiplieacutee par un facteur de pondeacuteration tissulaire (wT) lieacute au risque pour un tissu ou organe particulier Cette multiplication donne la dose efficace absorbeacutee par le corps Lrsquouniteacute utiliseacutee pour exprimer la dose efficace est eacutegalement le sievert
Figure 13 Facteurs de pondeacuteration tissulaire
Source Regraveglement sur la radioprotection
Agrave titre drsquoexemple si lrsquoestomac et la vessie drsquoun sujet sont exposeacutes seacutepareacutement au rayonnement et que les doses eacutequivalentes aux tissus soient respectivement de 100 et 70 mSv la dose efficace sera calculeacutee comme suit (100 mSv x 012) + (70 mSv x 005) = 155 mSv Le risque drsquoeffets nocifs lieacutes agrave lrsquoexposition au rayonnement eacutequivaut agrave 155 mSv reccedilus de faccedilon homogegravene par le corps entier
54 Doses typiques de rayonnement
541 Rayonnement naturel
Au niveau mondial la dose efficace moyenne totale provenant du rayonnement naturel est de lrsquoordre de 24 mSv par an Au Canada la dose efficace moyenne se chiffre agrave 18 mSv (voir le tableau 4 et la figure 15) Tel que speacutecifieacute agrave la section 3 la dose peut deacutependre de la source de rayonnement
bull Rayonnement cosmique Les reacutegions de haute altitude reccediloivent plus de rayonnement cosmique Selon une eacutetude reacutecente de Santeacute Canada la dose efficace annuelle provenant du rayonnement cosmique reccedilue par les habitants de Vancouver en Colombie-Britannique qui est situeacutee au niveau de la mer est de lrsquoordre de 030 mSv Par contre une personne qui vivrait au sommet du mont Lorne au Yukon agrave une altitude de 2 000 m recevrait une dose annuelle drsquoenviron 084 mSv Les voyages aeacuteriens augmentent eacutegalement lrsquoexposition au rayonnement cosmique de 001 mSv par Canadien par an La figure 14 montre agrave quel point les niveaux de
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rayonnement cosmique varient avec des eacuteleacutevations au-dessus du niveau de la mer et en fonction de la longitude et de la latitude
Figure 14 Dose efficace annuelle pour lrsquoexteacuterieur provenant du rayonnement cosmique en Ameacuterique du Nord (en microsieverts)
Source Gratsky et al 2004
bull Rayonnement terrestre Les sols contiennent eacutegalement des sources naturelles de rayonnement et les reacutegions dont les sols sont riches en uranium reccediloivent plus de rayonnement eacutemis par les sols La dose efficace moyenne de rayonnement eacutemis par les sols (et les mateacuteriaux de construction provenant de ces sols) est de lrsquoordre de 05 mSv par an Toutefois cette dose varie selon lrsquoemplacement geacuteographique et la geacuteologie et peut atteindre 260 mSv dans le Nord de lrsquoIran ou 90 mSv au Nigeacuteria Au Canada la dose annuelle la plus eacuteleveacutee serait selon les estimations de lrsquoordre de 23 mSv et concerne les Territoires du Nord-Ouest
bull Inhalation La croucircte terrestre produit du radon qui est preacutesent dans lrsquoair que nous respirons Le radon donne lieu agrave quatre produits de deacutesinteacutegration qui irradient les poumons en cas drsquoinhalation Agrave lrsquoeacutechelle mondiale la dose efficace annuelle moyenne de rayonnement par le radon est drsquoenviron 13 mSv Une reacutecente eacutetude de Santeacute Canada sur le radon dans les habitations a reacuteveacuteleacute que les niveaux de radon dans 93 des foyers canadiens sont en dessous de la ligne directrice canadienne actuelle de 200 Bqmsup3
bull Ingestion Enfin il existe plusieurs sources de rayonnement naturelles qui peacutenegravetrent dans nos organismes que ce soit par les aliments que nous ingeacuterons lrsquoair que nous respirons et lrsquoeau que nous buvons Le potassium 40 est la principale source drsquoirradiation interne (exception faite des produits de filiation du radon) La dose efficace moyenne provenant de ces sources est drsquoenviron 03 mSv par an
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Tableau 4 Dose efficace moyenne dans certaines villes canadiennes compareacutee agrave la moyenne mondiale
Source de rayonnement
Moyenne mondiale1
(mSv) Canada2
(mSv) Toronto2
(mSv) Winnipeg2
(mSv) Rayonnement cosmique 04 03 03 03 Irradiation interne 03 03 03 03 Exposition due agrave lrsquoinhalation 13 09 08 32 Irradiation externe 05 02 02 02 Total 24 18 16 40
1 UNSCEAR 2010 2 Grasty et LaMarre 2004
Figure 15 Doses provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Doses moyennes provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Rayonnement
Rayonnement terrestre
cosmique
Inhalation
Ingestion
03 mSv 03 mSv
02 m Sv
09 mSv
542 Les sources artificielles de rayonnement
Les sources artificielles de rayonnement (reacutesultant des activiteacutes commerciales et industrielles) repreacutesentent environ 02 microSv de notre exposition annuelle au rayonnement Les rayons X et autres interventions meacutedicales diagnostiques et theacuterapeutiques (voir le tableau 5) repreacutesentent environ 12 mSv par an (UNSCEAR 2000) Les produits de grande consommation comme le tabac et les deacutetecteurs de fumeacutee repreacutesentent 01 mSv de notre exposition annuelle au rayonnement
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Tableau 5 Doses aux organes typiques selon le type drsquoexamen radiologique
Type drsquoexamen Organe Dose (mSv) Radiographie dentaire1 Cerveau 001 Radiographie de la poitrine1 Poumons 01 Mammographie de deacutepistage2 Seins 3 Tomodensitomeacutetrie abdominale (adulte)2 Estomac 10 Tomodensitomeacutetrie abdominale (neacuteonatale)2 Estomac 20
1 National Council on Radiation Protection and Measurements (NCPR) 2009 2 Brenner et Hall 2007
Globalement le rayonnement naturel repreacutesente approximativement 60 de la dose annuelle agrave laquelle nous sommes exposeacutes Les interventions meacutedicales repreacutesentent approximativement 40 de cette dose annuelle
Il nrsquoy a pas de diffeacuterence dans les effets causeacutes par le rayonnement naturel ou artificiel
55 Limites de dose
La CCSN eacutetablit les limites de dose pour les travailleurs canadiens et la population Elle le fait en suivant les recommandations de la CIPR qui se compose de scientifiques eacuteminents et de plusieurs grands speacutecialistes de la radioprotection Ces regraveglements srsquoinspirent aussi de la plupart des normes et recommandations de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA)
Au Canada lrsquoapplication des regraveglements normes et pratiques mis en place pour proteacuteger les membres du public et les travailleurs des sources de rayonnement qui ne sont pas reacuteglementeacutees par la CCSN est du ressort de Santeacute Canada de Ressources humaines et Deacuteveloppement des compeacutetences Canada du ministegravere de la Deacutefense nationale et des gouvernements provinciaux et territoriaux
Par ailleurs le Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial (CRFPT) eacutelabore des lignes directrices concernant le rayonnement ionisant et non ionisant et srsquoemploie agrave harmoniser les regraveglements relatifs agrave la radioprotection agrave la grandeur du Canada Copreacutesideacute par la CCSN Santeacute Canada et les provinces le CRFPT est une tribune nationale pour les questions de radioprotection
Pour les personnes qui exploitent lrsquoeacutenergie nucleacuteaire ou travaillent avec celle-ci la limite de dose reacuteglementeacutee est fixeacutee en dessous de la limite infeacuterieure de ce qui est consideacutereacute comme une exposition inacceptable Par exemple les limites de dose efficace pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire est de 50 mSv par an et de 100 mSv sur 5 ans Il nrsquoa pas eacuteteacute deacutemontreacute que lrsquoexposition agrave du rayonnement infeacuterieur agrave une dose aigueuml drsquoenviron 100 mSv nrsquoaugmente pas le risque drsquoeffets sur la santeacute comme le cancer
De plus les titulaires de permis doivent veiller agrave ce que toutes les doses respectent le principe ALARA (voir la figure 16)
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Figure 16 Cadre de la limite de dose de rayonnement
Les rapports et les controcircles reacuteguliers deacutemontrent que la moyenne annuelle des doses aux travailleurs des installations nucleacuteaires canadiennes est de lrsquoordre de 1 agrave 2 mSv par anneacutee (voir la figure 17)
Figure 17 Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type drsquoinstallation
Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type dinstallation
0
05
1
15
2
25
3
35
4
Dos
e ef
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s reacute
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(mSv
)
Centrales Mines et Raff ineries Installations Installations Installations Meacutedecine Industrie et Acceacuteleacuterateurs nucleacuteaires usines de duranium de fabrication de recherche de production recherche de particules
concentration de combustile et de de sources duranium production de lumineuses au
radio-isotopes tritium
Peut inclure lrsquoexposition aux rayons X Source Fichier dosimeacutetrique national du Canada (Santeacute Canada) ndash Drsquoapregraves les donneacutees publieacutees les plus reacutecentes
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Au Canada la limite de dose efficace pour le public est de 1 mSv au cours drsquoune anneacutee civile Les rapports et les controcircles reacuteguliers montrent que les doses efficaces annuelles auxquelles les membres du public sont exposeacutes dans le cadre des activiteacutes reacuteglementeacutees par la CCSN varient entre 0001 et 0092 mSv par an Le tableau 6 preacutesente la dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant drsquoeacutemissions dans lrsquoair et dans lrsquoeau provenant de diverses installations autoriseacutees de la CCSN par anneacutee Les doses reccedilues reacutesultant drsquoeacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques nrsquoont pas eacuteteacute additionneacutees pour Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) aux Laboratoires de Chalk River parce que ces doses correspondaient agrave diffeacuterents individus exposeacutes repreacutesentatifs provenant de diffeacuterentes populations
Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
Installation Dose annuelle maximale (mSv) pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
2006 2007 2008 2009 2010
Centrales nucleacuteaires
Point Lepreau 00006 00007 00018 00004 00002
Gentilly-2 00007 00009 00006 00012 00010
Darlington 00011 00014 00013 00007 00006
Pickering 00028 00026 00041 00018 00010
Bruce 00025 00021 00027 00044 00029
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions atmospheacuteriques)
0081 0073 0092 0045 0032
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions aquatiques)
0027 0014 0013 00011 00004
Source Rapports des titulaires de permis et donneacutees de surveillance de lrsquoenvironnement soumises agrave la CCSN
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6 Reacuteglementation des radiations
La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire (CCSN) reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de preacuteserver la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de mettre en œuvre les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Le mandat de la CCSN inclut aussi la diffusion de renseignements objectifs de nature scientifique technique et reacuteglementaire agrave lrsquointention de la population
En tant qursquoorganisme de reacuteglementation nucleacuteaire du Canada la CCSN surveille toutes les installations nucleacuteaires et les activiteacutes et applications lieacutees au nucleacuteaire En font partie les centrales nucleacuteaires les mines et usines de concentration drsquouranium les installations de traitement et de recherche les installations de gestion des deacutechets radioactifs les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement utiliseacutes agrave des fins meacutedicales et industrielles
La CCSN dispose drsquoun cadre de deacutelivrance de permis et de veacuterification de la conformiteacute visant agrave assurer que toute personne qui utilise possegravede ou stocke des substances nucleacuteaires et des appareils agrave rayonnement est en conformiteacute avec un permis et a mis en place des dispositions de sucircreteacute et de seacutecuriteacute approprieacutees Au fil des ans ces exigences reacuteglementaires ont eacuteteacute renforceacutees suite agrave lrsquoameacutelioration des connaissances sur les effets du rayonnement
61 Protection des Canadiens
Toutes les installations et activiteacutes nucleacuteaires au Canada sont reacutegies par la Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires (LSRN) qui est entreacutee en vigueur en mai 2000 en remplacement de lrsquoancienne Loi sur le controcircle de lrsquoeacutenergie atomique La LSRN et ses regraveglements sont conccedilus pour proteacuteger le public les personnes qui travaillent dans le secteur nucleacuteaire et notre environnement Le rocircle de la CCSN est de srsquoassurer que la LSRN et ses regraveglements sont respecteacutes
La CCSN collabore avec les organismes provinciaux et territoriaux de reacuteglementation en matiegravere de protection de lrsquoenvironnement et de radioprotection De nombreux autres organismes feacutedeacuteraux jouent eacutegalement un rocircle dans la protection des Canadiens la CCSN collabore avec Ressources naturelles Canada Environnement Canada Santeacute Canada Pecircches et Oceacuteans Canada Transports Canada la Deacutefense nationale et les Forces canadiennes et Affaires eacutetrangegraveres et Commerce international Canada pour reacuteglementer les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes
Les normes canadiennes en matiegravere de sucircreteacute nucleacuteaire prennent comme reacutefeacuterence les normes internationales Pour ce faire la CCSN srsquoappuie sur les travaux de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA) et drsquoautres organisations telles que le Comiteacute scientifique des Nations Unies sur les effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) et la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) ainsi que sur ceux de Santeacute Canada et drsquoEnvironnement Canada
Avec la coopeacuteration de ses Eacutetats membres lrsquoAIEA publie plusieurs normes internationales notamment des normes de non-prolifeacuteration nucleacuteaire Les normes de la CCSN et les meilleures pratiques dans ce domaine respectent celles de lrsquoAIEA
Dans le domaine de la non-prolifeacuteration nucleacuteaire la CCSN travaille pour le compte du gouvernement du Canada afin drsquoatteindre deux objectifs assurer aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires de notre pays ne contribuent pas agrave la
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fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou de dispositifs explosifs nucleacuteaires et promouvoir un cadre international de non-prolifeacuteration efficace et plus complet
62 Protection des travailleurs
La CCSN reacuteglemente les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes dans le but de proteacuteger la seacutecuriteacute et la santeacute des travailleurs Les installations nucleacuteaires comprennent les centrales nucleacuteaires les mines et les usines de concentration drsquouranium les installations de fabrication de combustible et les installations qui effectuent le traitement et la recherche Les aspects des activiteacutes reacuteglementeacutees sont la seacutecuriteacute la dosimeacutetrie lrsquoemballage et le transport des substances nucleacuteaires ainsi que lrsquoimportation et lrsquoexportation des substances nucleacuteaires
On estime agrave 40 000 le nombre de travailleurs de lrsquoindustrie nucleacuteaire au Canada et le nombre de personnes exposeacutees au rayonnement chaque jour dans le cadre de leur emploi est beaucoup plus eacuteleveacute Les travailleurs canadiens sont exposeacutes agrave des rayonnements de deux faccedilons ils travaillent avec des sources artificielles de rayonnement (par exemple dans lrsquoindustrie nucleacuteaire les soins de santeacute les eacutetablissements de recherche ou de production) ou bien ils sont exposeacutes agrave des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement naturel (par exemple dans lrsquoindustrie miniegravere dans les eacutequipages drsquoavion et dans la construction)
Le Regraveglement sur la radioprotection canadien fixe des limites srsquoappliquant agrave la quantiteacute de rayonnement agrave laquelle le public et les travailleurs du secteur nucleacuteaire (TSN) peuvent ecirctre exposeacutes Il srsquoagit des laquo limites de dose raquo (voir la section 55) et elles sont fixeacutees en deccedilagrave du seuil auquel on srsquoattend qursquoil y ait des effets neacutefastes sur la santeacute Le Regraveglement exige que les titulaires de permis mettent en œuvre des programmes de radioprotection qui limitent lrsquoexposition des travailleurs aux rayonnements ionisants sous les limites de dose et agrave un niveau aussi bas que possible les facteurs sociaux et eacuteconomiques en preacutesence eacutetant pris en compte (voir la figure 17)
Accident nucleacuteaire survenu agrave Fukushima en 2011
Le 11 mars 2011 un seacuteisme de magnitude 9 suivi drsquoun tsunami deacutevastateur ont frappeacute le Japon laissant derriegravere eux pregraves de 25 000 morts ou disparus un demi-million de reacutesidences deacutetruites ou endommageacutees et 560 km2 inondeacutes
Les reacutepercussions combineacutees du seacuteisme et du tsunami sur la centrale nucleacuteaire de Fukushima-Daiichi ont provoqueacute lrsquoun des pires accidents nucleacuteaires du monde Au cours des heures et des jours qui ont suivi trois des six reacuteacteurs de la centrale ont surchauffeacute et subi des dommages Les travailleurs de la centrale ont braveacute des conditions extraordinaires pour preacutevenir ou retarder les rejets de matiegraveres radioactives au-dessus de la reacutegion environnante et dans la mer Gracircce agrave leurs efforts il a eacuteteacute possible de retarder suffisamment ces rejets pour que la population environnante puisse ecirctre eacutevacueacutee malgreacute les dommages geacuteneacuteraliseacutes subis aux infrastructures locales
Agrave mesure que lrsquoaccident se deacuteroulait la zone drsquoeacutevacuation srsquoest agrandie et les autoriteacutes ont recommandeacute aux habitants drsquoun plus grand secteur de se reacutefugier agrave lrsquointeacuterieur Des mesures de surveillance radiologique eacutetendues et de controcircle de la production et de la distribution alimentaires ont eacuteteacute mises en œuvre Dans le mecircme ordre drsquoideacutee il faudra poursuivre la surveillance et le controcircle des approvisionnements alimentaires et en eau peut-ecirctre pendant de nombreuses anneacutees
Cet accident a pousseacute de nombreux pays agrave eacutevaluer la sucircreteacute de leurs infrastructures nucleacuteaires La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire a entrepris un examen de toutes les grandes installations nucleacuteaires au Canada Cet examen dirigeacute par un groupe de travail multidisciplinaire a permis de confirmer que les installations canadiennes peuvent reacutesister et reacutepondre agrave des eacuteveacutenements externes comme les tremblements de terre Un plan drsquoaction de quatre ans est en cours drsquoeacutelaboration afin de renforcer les deacutefenses et de reacuteduire davantage le risque notamment gracircce agrave lrsquoameacutelioration du Regraveglement sur la radioprotection en vigueur pour y inteacutegrer de nouvelles exigences en cas drsquourgence
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Les installations nucleacuteaires au Canada doivent disposer drsquoun personnel qualifieacute pour effectuer leurs activiteacutes en conformiteacute avec la LSRN et ses regraveglements La CCSN veacuterifie eacutegalement que le personnel travaillant dans le domaine de la radioprotection est capable drsquoexeacutecuter les tacircches preacutevues drsquoapregraves les permis
Surveillance des doses
Tous les titulaires de permis de la CCSN sont tenus de deacuteterminer les doses de rayonnement reccedilues par les travailleurs dans lrsquoexercice de leurs fonctions En outre si lrsquoon srsquoattend agrave ce que les doses efficaces deacutepassent 5 mSv en un an les titulaires de permis sont tenus de recourir agrave des services de dosimeacutetrie autoriseacutes
La CCSN deacutelivre des permis aux services de dosimeacutetrie qui doivent effectuer des mesures de doses exactes et preacutecises Les titulaires de permis de services de dosimeacutetrie sont tenus de deacuteposer de lrsquoinformation reacuteguliegraverement dans le Fichier dosimeacutetrique national (FDN) Le FDN exploiteacute par le Bureau de la radioprotection de Santeacute Canada contient les dossiers de doses de rayonnement provenant de tous les processeurs commerciaux de dosimeacutetrie des installations de production drsquoeacutenergie nucleacuteaire drsquoEacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) et des mines drsquouranium Le registre comprend eacutegalement les dossiers de doses provenant des utilisateurs de rayons X tels que les dentistes les radiologues et les chiropraticiens ainsi que les expositions aux produits de filiation du radon provenant de certaines mines qui ne deacutetiennent pas de permis de la CCSN
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7 Sommaire
Le rayonnement a toujours eacuteteacute preacutesent et il est partout dans notre environnement La vie a eacutevolueacute dans un monde contenant des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement ionisant Nous sommes eacutegalement exposeacutes au rayonnement artificiel provenant de sources telles que les traitements meacutedicaux et les activiteacutes impliquant des matiegraveres radioactives
Les effets du rayonnement sur la santeacute sont bien compris Depuis le deacutebut du 20e siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes agrave fond agrave la fois en laboratoire et sur les populations humaines En raison des risques connus du rayonnement pour la santeacute il doit ecirctre utiliseacute avec prudence et strictement controcircleacute Un eacutequilibre doit ecirctre trouveacute entre les avantages du rayonnement pour la socieacuteteacute et les risques que le rayonnement pose pour les personnes la santeacute et lrsquoenvironnement
La CCSN reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de proteacuteger la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de respecter les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Elle deacutefinit eacutegalement des limites de dose pour empecirccher que les travailleurs et le public ne soient soumis agrave une exposition excessive au rayonnement
La compreacutehension des risques que pose le rayonnement aide la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation agrave fixer les limites de dose et agrave eacutetablir des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave des niveaux sucircrs Les titulaires de permis sont tenus de maintenir toutes les doses de rayonnement agrave des niveaux ALARA Des programmes de surveillance du rayonnement sont en place agrave proximiteacute des centrales nucleacuteaires et drsquoautres installations nucleacuteaires agrave travers le Canada pour proteacuteger les personnes et lrsquoenvironnement contre les effets potentiels du rayonnement
Des programmes gouvernementaux et de lrsquoindustrie mesurent systeacutematiquement les niveaux de radioactiviteacute dans lrsquoair lrsquoeau potable les eaux de surface le sol et les aliments Gracircce agrave ces donneacutees la CCSN peut veacuterifier que les normes sont respecteacutees eacutevaluer lrsquoefficaciteacute des controcircles et deacuteterminer les tendances environnementales
Depuis plus de 65 ans le Canada deacutetient un dossier de sucircreteacute nucleacuteaire reconnu au niveau international La CCSN est fiegravere drsquoavoir contribueacute agrave ce dossier de sucircreteacute en assurant une surveillance reacuteglementaire solide Les Canadiens peuvent ecirctre assureacutes que la CCSN continuera de surveiller avec vigilance la sucircreteacute de lrsquoindustrie nucleacuteaire canadienne de sorte que la santeacute et la sucircreteacute ne soient jamais compromises
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Glossaire
Acide amineacute Les eacuteleacutements constitutifs des proteacuteines Il srsquoagit de moleacutecules organiques contenant un groupement amine (NH2) et un groupe carboxyle (COOH)
Acide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) Le composeacute moleacuteculaire dans le noyau drsquoune cellule qui forme le modegravele de la structure et du fonctionnement de la cellule
Activiteacute Rythme auquel se produisent les deacutesinteacutegrations dans une matiegravere radioactive par uniteacute de temps Utiliseacutee comme mesure de la quantiteacute de radionucleacuteides preacutesents Uniteacute Becquerel symbole Bq 1 Bq = une deacutesinteacutegration par seconde
ALARA Un principe drsquooptimisation de la protection utiliseacute pour srsquoassurer que les limites de doses reccedilues au niveau individuel au travail et par le public soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux Ce concept ne deacutesigne pas la limite de dose il srsquoagit drsquoun processus qui permet de maintenir les niveaux de dose bas
Appareil agrave rayonnement Tel que deacutefini dans le Regraveglement sur les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement a) un appareil contenant une substance nucleacuteaire en une quantiteacute supeacuterieure agrave la quantiteacute drsquoexemption et permettant son utilisation pour ses proprieacuteteacutes de rayonnement et b) un appareil contenant un composeacute lumineux au radium
Atome Uniteacute de matiegravere formeacutee drsquoun noyau unique autour duquel gravitent plusieurs eacutelectrons et dont le nombre est eacutegal agrave celui des protons dans le noyau Lrsquoatome est la plus petite partie drsquoun eacuteleacutement pouvant se combiner chimiquement avec drsquoautres atomes Tous les atomes autres que lrsquohydrogegravene 1 ont des neutrons dans le noyau
Becquerel Uniteacute SI de mesure de lrsquoactiviteacute drsquoune substance radioactive Le becquerel remplace le curie (Ci) qui nrsquoest pas une uniteacute SI Son symbole est Bq Il correspond agrave une deacutesinteacutegration nucleacuteaire par seconde 1 Bq = 27 pCi (27 times 10ndash11 Ci) et 1 Ci = 37 times 1010 Bq (Voir aussi laquo SI raquo)
Cancer Un grand nombre de maladies causeacutees par la division effreacuteneacutee de cellules anormales
Capture des eacutelectrons Processus de deacutesinteacutegration radioactive au terme duquel un eacutelectron en orbite est captureacute par le noyau et fusionne avec ce dernier Apregraves ce processus la masse reste inchangeacutee mais le numeacutero atomique diminue drsquoun facteur de un car un proton est converti en neutron
Capture des neutrons ou capture neutronique Type de reacuteaction nucleacuteaire au terme de laquelle un noyau atomique srsquoempare drsquoun neutron libre et fusionne avec lui pour former un noyau plus lourd Les neutrons peuvent reacuteagir avec un noyau atomique de plusieurs maniegraveres chacune aboutissant agrave un produit diffeacuterent
Cataracte Affection qui survient lorsque le cristallin normalement transparent de lrsquoœil se trouble ou srsquoopacifie et cause une vision trouble qursquoil nrsquoest pas possible de corriger par des verres correcteurs ordinaires Le facteur le plus important de la formation de cataractes est le vieillissement mais il existe des facteurs additionnels comme le tabagisme le diabegravete lrsquoexposition excessive au soleil et le rayonnement
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Cellule La plus petite uniteacute structurelle et fonctionnelle de tous les organismes vivants connus
Deacutesinteacutegration (radioactive) Transformation drsquoun nucleacuteide radioactif en un nucleacuteide diffeacuterent (ou plusieurs nucleacuteides diffeacuterents) par eacutemission spontaneacutee de rayonnement tels que des rayonnements alpha becircta ou gamma ou par capture des eacutelectrons Il en reacutesulte un noyau plus stable et moins chargeacute en eacutenergie Chaque processus de deacutesinteacutegration a une peacuteriode radioactive deacutefinie
Deuteacuterium Un isotope drsquohydrogegravene avec un proton et un neutron dans le noyau
Dose Terme geacuteneacuteral utiliseacute pour deacutesigner la quantiteacute drsquoeacutenergie provenant de rayonnement ionisant absorbeacutee par les tissus La dose absorbeacutee est mesureacutee en grays (Gy) ougrave 1 gray eacutequivaut agrave 1 joule par kilogramme Voir aussi dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace
Dose absorbeacutee Quantiteacute drsquoeacutenergie absorbeacutee par la matiegravere irradieacutee par uniteacute de masse Cela reflegravete la quantiteacute drsquoeacutenergie deacuteposeacutee par du rayonnement ionisant lors de son passage agrave travers un milieu (comme lrsquoair lrsquoeau ou du tissu vivant) Uniteacute gray Symbole Gy
Dose aigueuml Exposition reccedilue pendant une courte dureacutee (heures ou jours) Lrsquoadjectif laquo aigueuml raquo deacutesigne uniquement la dureacutee de lrsquoexposition et non lrsquointensiteacute des doses concerneacutees
Dose chronique Exposition persistante (en termes de mois ou drsquoanneacutees) Lrsquoadjectif laquo chronique raquo se rapporte uniquement agrave la dureacutee de lrsquoexposition et non agrave lrsquointensiteacute des doses
Dose efficace Mesure de dose visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du deacutetriment radiologique pouvant reacutesulter de la dose Elle repreacutesente la somme des produits des doses eacutequivalentes aux tissus multiplieacutees par leurs facteurs de pondeacuteration tissulaires respectifs Uniteacute sievert (Sv)
Dose eacutequivalente Mesure de la dose au tissu ou agrave lrsquoorgane visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du dommage causeacute Obtenue en multipliant la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique pour tenir compte de lrsquoefficaciteacute biologique de diffeacuterents rayonnements agrave causer des dommages au tissu ou agrave lrsquoorgane consideacutereacute Uniteacute sievert (Sv)
Dosimegravetre Dispositif porteacute par une personne pour mesurer une dose de rayonnement ionisant
Dosimeacutetrie Sous-speacutecialiteacute scientifique de la radioprotection et de la physique meacutedicale centreacutee sur le calcul et lrsquoenregistrement des doses internes et externes provenant du rayonnement ionisant
Eau leacutegegravere Eau ordinaire composeacutee de moleacutecules ayant deux atomes drsquohydrogegravene et un atome drsquooxygegravene (H20) Diffeacuterente de lrsquoeau lourde qui est composeacutee de moleacutecules ayant un atome drsquohydrogegravene un atome de deuteacuterium (D) et un atome drsquooxygegravene (HDO)
Eau lourde Eau contenant une teneur eacuteleveacutee de moleacutecules avec des atomes de deuteacuterium (hydrogegravene lourd) Dans certains reacuteacteurs lrsquoeau lourde est utiliseacutee comme modeacuterateur parce qursquoelle ralentit les neutrons avec efficaciteacute et aussi parce qursquoelle a une faible probabiliteacute drsquoabsorber les neutrons
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Eau tritieacutee Lrsquoeau tritieacutee (HTO) est une moleacutecule drsquoeau dans laquelle une ou deux moleacutecules drsquohydrogegravene ont eacuteteacute remplaceacutees par un atome de tritium
Effets deacuteterministes Changements dans les cellules et les tissus qui se produiront certainement apregraves une dose aigueuml de rayonnement (agrave un niveau de dose supeacuterieur agrave au moins 1 000 mSv) en deccedilagrave duquel lrsquoeffet du rayonnement nrsquoest pas deacutetecteacute La graviteacute des effets sanitaires (eacuterythegraveme cutaneacute brucirclures et chute des cheveux) augmente avec la dose reccedilue
Effets stochastiques Terme utiliseacute pour deacutesigner les effets sanitaires du rayonnement (tels que le cancer ou les maladies heacutereacuteditaires) preacutesentant un risque statistique Pour ces maladies la probabiliteacute drsquoapparition augmente proportionnellement agrave la dose de rayonnement reccedilue plus la dose est eacuteleveacutee plus la probabiliteacute drsquoapparition est grande La graviteacute des effets nrsquoest pas proportionnelle agrave la dose
Efficaciteacute biologique relative Mesure relative de lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents types de rayonnements agrave provoquer un effet sanitaire preacuteciseacute exprimeacutee comme le rapport inverse des doses absorbeacutees de deux types de rayonnement diffeacuterents qui produiraient un effet biologique donneacute de mecircme intensiteacute
Eacutelectron Particule eacuteleacutementaire stable posseacutedant une charge eacutelectrique neacutegative de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 91 x 10-31 kg
Eacutelectron-volt (eV) Uniteacute drsquoeacutenergie eacutequivalente agrave environ 16 x 10-19 joules
Eacuteleacutement Types drsquoatomes speacutecifiques ayant le mecircme nombre de protons dans leur noyau et par conseacutequent le mecircme numeacutero atomique Le nombre de neutrons peut diffeacuterer
Eacutemission de positrons Type de deacutesinteacutegration radioactive dans laquelle un proton est transformeacute en neutron ce qui eacutemet un positron Dans ces cas lorsque le rapport neutrons-protons est trop faible et que lrsquoeacutemission de particules alpha nrsquoest pas possible sur le plan eacutenergeacutetique le noyau peut dans certaines conditions atteindre la stabiliteacute en eacutemettant un positron
Eacutenergie Grandeur physique qui deacutecrit la quantiteacute de travail qui peut ecirctre effectueacutee par une force donneacutee ougrave la masse-eacutenergie est conserveacutee Il existe diffeacuterentes formes drsquoeacutenergie eacutenergie cineacutetique potentielle thermique gravitationnelle acoustique lumineuse eacutelastique nucleacuteaire et eacutelectromagneacutetique
Eacutepideacutemiologie Eacutetude de la distribution et des eacuteleacutements deacuteterminants des maladies dans les populations humaines Elle sert de base pour la santeacute publique et la meacutedecine preacuteventive et elle est fondeacutee sur des observations plutocirct que sur des expeacuteriences
Essai biologique Toute proceacutedure utiliseacutee pour deacuteterminer la nature lrsquoactiviteacute lrsquoemplacement ou la reacutetention de radionucleacuteides dans lrsquoorganisme par des mesures directes (in vivo) ou par des analyses de matiegraveres excreacuteteacutees ou autrement eacutelimineacutees par lrsquoorganisme (in vitro)
Facteur de pondeacuteration radiologique Nombre par lequel il faut multiplier la dose absorbeacutee dans un tissu ou un organe pour deacuteterminer lrsquoefficaciteacute biologique relative du rayonnement agrave induire des effets stochastiques agrave de faibles doses le reacutesultat eacutetant la dose eacutequivalente
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Facteur de pondeacuteration tissulaire Facteur pour lequel la dose eacutequivalente est pondeacutereacutee aux fins de la deacutetermination de la dose efficace Le facteur de pondeacuteration tissulaire pour un organe ou un tissu repreacutesente la contribution relative de cet organe ou de ce tissu au preacutejudice total causeacute par les effets de lrsquoirradiation uniforme du corps entier
Fission ou fission nucleacuteaire Division drsquoun noyau lourd en deux morceaux (ou rarement plusieurs) avec des masses drsquoampleur eacutequivalente accompagneacutee geacuteneacuteralement de lrsquoeacutemission de neutrons et de rayonnement gamma
Gray (Gy) Uniteacute du SI de la dose absorbeacutee Uniteacute 1 joulekilogramme mais a un usage restreint
In vitro Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience reacutealiseacutee en dehors drsquoun organisme vivant dans un environnement controcircleacute comme dans une eacuteprouvette ou une boicircte de Peacutetri Du latin laquo dans le verre raquo
In vivo Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience portant sur un organisme vivant complet par opposition agrave un organisme partiel ou mort ou un environnement controcircleacute in vitro Latin pour laquo dans le vivant raquo
Ion Atome moleacutecule ou fragment de moleacutecule ayant acquis une charge eacutelectrique suite agrave la perte ou au gain drsquoun ou plusieurs eacutelectrons
Isotopes Deux ou plusieurs formes drsquoun eacuteleacutement donneacute qui ont des numeacuteros atomiques identiques (le mecircme nombre de protons dans leur noyau) et la mecircme ou les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques mais avec des masses atomiques diffeacuterentes (diffeacuterents nombres de neutrons dans leur noyau) et des proprieacuteteacutes physiques distinctes Par exemple lrsquouranium a 16 isotopes diffeacuterents soit U-234 U-235 U-236 U-238 etc
Leuceacutemie Cancer des globules blancs (leucocytes)
Limites de dose Limites de dose efficace et eacutequivalente preacutevues par le Regraveglement sur la radioprotection Ces limites sont en place pour reacuteduire au minimum le risque drsquoeffets nocifs pour la santeacute causeacutes par lrsquoexposition aux rayonnements associeacutee agrave des activiteacutes autoriseacutees par la CCSN
Maladie des rayons Ensemble de symptocircmes caracteacuterisant les radioleacutesions qui reacutesultent drsquoune exposition excessive de lrsquoensemble du corps (ou drsquoune grande partie de celui-ci) au rayonnement ionisant Les premiers de ces symptocircmes sont des nauseacutees de la fatigue des vomissements et la diarrheacutee qui peuvent ecirctre suivis par la perte de cheveux des heacutemorragies lrsquoinflammation de la bouche et de la gorge et une perte geacuteneacuterale drsquoeacutenergie
Masse ou masse atomique Masse drsquoun isotope drsquoun eacuteleacutement exprimeacutee en uniteacutes de masse atomique deacutefinie par un douziegraveme de la masse drsquoun atome de carbone 12 Une masse atomique de 1 eacutequivaut agrave environ 166 x 10-27 kg
Microsievert Un millioniegraveme de sievert (voir sievert) Symbole μSv
Millisievert Un milliegraveme de sievert (voir sievert) Symbole mSv
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Modegravele lineacuteaire sans seuil Modegravele dose-reacuteponse baseacute sur lrsquohypothegravese selon laquelle dans la gamme des faibles doses les doses de rayonnement supeacuterieures agrave zeacutero augmentent le risque de cancers etou de maladies heacutereacuteditaires drsquoune maniegravere proportionnelle simple
Modeacuterateur Matiegravere telle que lrsquoeau ordinaire ou lrsquoeau lourde qui est utiliseacutee dans un reacuteacteur pour ralentir la vitesse eacuteleveacutee des neutrons ce qui accroicirct la probabiliteacute qursquoune fission survienne
Moleacutecule Groupe drsquoatomes lieacutes chimiquement les uns aux autres
Mutation Changement chimique de lrsquoADN dans le noyau drsquoune cellule Les mutations survenant dans les cellules des spermatozoiumldes ou des ovules ou leurs preacutecurseurs peuvent avoir des effets heacutereacuteditaires chez les enfants ou les geacuteneacuterations futures Les mutations dans les cellules somatiques (cellules non reproductrices) peuvent eacutegalement favoriser lrsquoapparition du cancer
Neutron Particule eacuteleacutementaire du noyau de lrsquoatome (acirc lrsquoexception de lrsquohydrogegravene) et dont la masse est similaire agrave celle drsquoun proton soit de lrsquoordre de 16 x 10-27 kg
Nombre de masse Nombre de neutrons et de protons dans le noyau drsquoun atome
Non-prolifeacuteration nucleacuteaire Effets deacuteployeacutes pour preacutevenir la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires et de dispositifs nucleacuteaires explosifs La CCSN est responsable de la mise en œuvre de la politique de non-prolifeacuteration nucleacuteaire du Canada qui contient deux objectifs de large porteacutee et de longue date
1 garantir aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires du Canada ne contribuent pas agrave la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou drsquoautres dispositifs nucleacuteaires explosifs
2 promouvoir un reacutegime international de non-prolifeacuteration plus efficace et plus complet
Noyau (drsquoun atome) Partie centrale drsquoun atome chargeacutee positivement contenant des protons et des neutrons Le nombre total de protons et de neutrons srsquoappelle le nombre de masse
Nucleacuteide Un terme geacuteneacuteral pour deacutesigner tous les isotopes connus qursquoils soient stables ou non
Numeacutero atomique Nombre de protons dans le noyau drsquoun atome Symbole Z
Optimisation Processus drsquoeacutetablissement de niveaux de protection et de sucircreteacute qui permettent drsquoassurer que les expositions la probabiliteacute de subir une exposition et la valeur des expositions potentielles soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux tel que recommandeacute par la Commission internationale de protection radiologique
Particules alpha Une particule agrave charge positive formeacutee de deux protons et de deux neutrons qui est eacutemise par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoil se deacutesintegravegre Une particule alpha est relativement volumineuse et peut ecirctre arrecircteacutee par la peau ou une feuille de papier Une particule alpha est identique agrave un noyau drsquoheacutelium
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Particules becircta Un eacutelectron (une particule ayant une charge neacutegative) ou un positron (une particule ayant une charge positive) qui est eacutemis par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoils se deacutesintegravegrent Les particules becircta sont relativement petites et peuvent ecirctre arrecircteacutees par une feuille drsquoaluminium ou de plastique de quelques millimegravetres drsquoeacutepaisseur
Peacuteriode (radioactive) Temps neacutecessaire pour que lrsquoactiviteacute drsquoun radionucleacuteide soit reacuteduite de moitieacute par un processus de deacutesinteacutegration radioactive Symbole t12 Plus la peacuteriode drsquoune substance est courte plus elle est radioactive
Photon Un quantum (la plus petite quantiteacute possible) drsquoeacutenergie eacutemise sous forme de rayonnement eacutelectromagneacutetique
Positron Particule eacuteleacutementaire chargeacutee positivement de 16 x 10-19 coulombs et dont la masse est de 91 x 10-31 kg (comparable agrave un eacutelectron mais chargeacutee positivement)
Produits de filiation du radon Terme utiliseacute pour deacutesigner collectivement les produits immeacutediats de deacutesinteacutegration radioactive du radon Il srsquoagit de la chaicircne de deacutesinteacutegration qui inclut le polonium 218 le plomb 214 le bismuth 214 et le polonium 214 Leur peacuteriode combineacutee moyenne est de lrsquoordre de 30 minutes Aussi appeleacute descendant du radon
Proton Particule eacuteleacutementaire stable preacutesente dans le noyau de lrsquoatome posseacutedant une charge eacutelectrique positive de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 167 x 10-27 kg
Radioactif Empreint de radioactiviteacute eacutemettant spontaneacutement de lrsquoeacutenergie sous forme de rayonnement ionisant (telles que les particules alpha et becircta des neutrons ou des rayons gamma) agrave la suite de la deacutesinteacutegration drsquoun atome instable
Radon Eacuteleacutement chimique dont le symbole est Rn et le nombre atomique 86 Le radon est un gaz noble rare incolore inodore insipide naturel et radioactif issu de la deacutesinteacutegration du radium Il srsquoagit de lrsquoune des substances les plus lourdes persistant sous forme de gaz dans des conditions normales le radon preacutesente un risque pour la santeacute
Radio-isotope Isotope drsquoun eacuteleacutement qui subit une deacutesinteacutegration spontaneacutee et eacutemet un rayonnement
Radionucleacuteide Nucleacuteide radioactif
Radiosensible Un terme qualitatif pour distinguer les cellules les tissus et les organes qui sont plus susceptibles drsquoecirctre endommageacutes par le rayonnement
Rayonnement Processus drsquoeacutemission ou de transmission drsquoeacutenergie sous forme de particules ou drsquoondes Dans le preacutesent document le terme laquo rayonnement raquo deacutesigne un rayonnement ionisant sauf indication contraire
Rayonnement artificiel Rayonnement produit par les activiteacutes humaines et qui srsquoajoute au rayonnement de fond
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Rayonnement cosmique Rayonnement naturel provenant de lrsquoespace Ces rayons sont composeacutes de rayonnements ionisants peacuteneacutetrants (agrave la fois particulaires et eacutelectromagneacutetiques) et peuvent porter des eacutenergies de plus de 1020 eV Le champ magneacutetique terrestre deacutevie les rayons cosmiques chargeacutes vers les pocircles
Rayonnement de fond naturel Une source de rayonnement preacutesente en permanence dans lrsquoenvironnement et provenant de diffeacuterentes sources Parmi ces sources figurent le rayonnement cosmique les sources terrestres (eacuteleacutements radioactifs preacutesents dans le sol) lrsquoair ambiant (radon) et les sources internes (denreacutees alimentaires et boissons) La dose efficace annuelle globale par personne attribueacutee au rayonnement naturel est de 24 mSv par anneacutee (UNSCEAR 2008)
Rayonnement eacutelectromagneacutetique Mouvement drsquoondes en deacuteplacement reacutesultant de lrsquoeacutevolution des champs eacutelectriques et magneacutetiques Le spectre de rayonnement eacutelectromagneacutetique connu comprend la gamme des rayons X (et des rayons gamma) de courte longueur drsquoonde et agrave haute eacutenergie lrsquoultraviolet la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge et le radar et des ondes radio et de longueur drsquoonde relativement longue et agrave faible eacutenergie Selon la meacutecanique quantique les rayonnements eacutelectromagneacutetiques agrave haute eacutenergie peuvent se comporter comme des particules (photons)
Rayonnement gamma Rayonnement eacutelectromagneacutetique peacuteneacutetrant produit par un noyau atomique pendant sa deacutesinteacutegration radioactive forme de rayonnement ionisant agrave courte longueur drsquoonde et eacutenergie eacuteleveacutee
Rayonnement ionisant Rayonnement capable drsquoajouter ou de retrancher des eacutelectrons en traversant la matiegravere (par ex air eau ou tissus vivants) Exemples particules alpha rayonnement gamma rayons X et neutrons
Rayonnement neutronique Se produit lorsque les neutrons sont eacutejecteacutes du noyau par fission nucleacuteaire (c-agrave-d division de lrsquoatome) et drsquoautres processus Contrairement agrave drsquoautres rayonnements le rayonnement neutronique est absorbeacute par les mateacuteriaux contenant un grand nombre drsquoatomes drsquohydrogegravene comme la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques
Rayonnement non ionisant Un rayonnement plus faible que le rayonnement ionisant c-agrave-d qui ne possegravede pas lrsquoeacutenergie suffisante pour produire des ions La lumiegravere visible les rayons infrarouges et les ondes radioeacutelectriques sont des rayonnements non ionisants
Rayons X Rayonnement eacutelectromagneacutetique (photon) peacuteneacutetrant eacutemis par un atome apregraves avoir eacuteteacute bombardeacute par des eacutelectrons Les rayons X diffegraverent du rayonnement gamma dans la mesure ougrave ils sont eacutemis agrave partir des eacutelectrons en orbite et non agrave partir du noyau Ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma Les rayons X sont principalement geacuteneacutereacutes par des moyens artificiels plutocirct qursquoagrave partir de substances radioactives Ils sont utiliseacutes avant tout agrave des fins meacutedicales
Reacuteacteur nucleacuteaire Appareil dans lequel une reacuteaction en chaicircne de fission nucleacuteaire autoentretenue se produit dans des conditions controcircleacutees pour produire de lrsquoeacutenergie ou des rayonnements utiles
Reacuteaction en chaicircne Voir reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne
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Reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne Exemple de fission nucleacuteaire ougrave un neutron est eacutejecteacute drsquoun atome fissionneacute ce qui causera la fission drsquoun autre atome en eacutejectant plus de neutrons
Rejets Substances et matiegraveres nucleacuteaires relacirccheacutees dans lrsquoenvironnement (sous forme liquide ou gazeuse) agrave la suite drsquoactiviteacutes autoriseacutees par la CCSN
Service de dosimeacutetrie autoriseacute Une entreprise ou une institution qui deacutetient un permis de la CCSN pour mesurer les doses de rayonnement aux travailleurs
SI Systegraveme international drsquouniteacutes
Sievert Lrsquouniteacute du SI mesurant la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Elle est eacutegale agrave 1 joulekilogramme Elle remplace lrsquoancienne uniteacute de rayonnement classique rem Des multiples du sievert (dont le symbole est Sv) sont utiliseacutes dans la pratique courante et incluent le millisievert (mSv 11000 de 1 Sv) et le microsievert (μSv 11 000 000 de 1 Sv)
Substances nucleacuteaires Isotopes qui eacutemettent du rayonnement
Travailleur du secteur nucleacuteaire (TSN) Personne qui du fait de sa profession ou de son occupation et des conditions dans lesquelles elle exerce ses activiteacutes si celles-ci sont lieacutees agrave une substance ou agrave une installation nucleacuteaire risque vraisemblablement de recevoir une dose de rayonnement supeacuterieure agrave la limite reacuteglementaire fixeacutee par la CCSN pour la population en geacuteneacuteral (1 mSv par anneacutee)
Tritium Un isotope radioactif de lrsquohydrogegravene posseacutedant deux neutrons et un proton dans son noyau Le tritium se deacutesintegravegre en eacutemettant un eacutelectron (rayonnement becircta) et sa peacuteriode radioactive est de 123 ans Le tritium est preacutesent naturellement dans lrsquoenvironnement et eacutegalement un sous-produit des reacuteacteurs nucleacuteaires
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Acronymes et uniteacutes
ADN acide deacutesoxyribonucleacuteique AIEA Agence internationale de lrsquoeacutenergie atomique ALARA niveau le plus bas que lrsquoon peut raisonnablement atteindre BEIR National Academy of Biological Effects of Ionizing Radiation Bq becquerel CCSN Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire CIPR Commission internationale de protection radiologique CRFPT Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial EACL Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee ELF ondes meacutegameacutetriques FDN Fichier dosimeacutetrique national Gy gray H2O symbole chimique de lrsquoeau eacutegalement HOH HTO eau tritieacutee ICRU Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation J joule LSRN Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires mSv millisievert NCRP National Council on Radiation Protection and Measurements Sv sievert TDM tomodensitomeacutetrie t frac12 symbole pour la peacuteriode radioactive drsquoun radionucleacuteide TSN travailleur du secteur nucleacuteaire microSv microsievert UNSCEAR Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants UV ultraviolet wR facteur de pondeacuteration radiologique wT facteur de pondeacuteration tissulaire
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Sources
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laws-loisjusticegccaengregulationssor-2000-203page-1html bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire juin 2003 Controcircle et enregistrement des
doses de rayonnement aux personnes guide de reacuteglementation G-91 httpwwwnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_fre44019shyG91FpdfCFID=17937881ampCFTOKEN=18173133
bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire octobre 2004 Maintenir les expositions et les doses au laquo niveau le plus bas qursquoil soit raisonnablement possible drsquoatteindre raquo guide de reacuteglementation G-129 reacutevision 1 httpnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_freG129rev1_fpdf
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations 2007 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 103 Publication 103 Pergamon Press Oxford 2007
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bull Commission internationale de protection radiologique Limits for Intakes of Radionuclides by Workers Publication 30 de la CIPR partie 1 (et suppleacutement) part 2 (et suppleacutement) partie 3 (et suppleacutements A et B) et index Annales de la CIPR Pergamon Press New York 1979-1982
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations de 1990 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 21(1-3) Publication 60 de la CIPR Pergamon Press Oxford 1991
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bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRP) ncrponlineorgPDFsNCRP20Composite20Glossarypdf
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bull Committee to Assess Health Risks from Exposures to Low Levels of Ionizing Radiation Health Risks from Exposure to Low Levels of Ionizing Radiation BEIR VII ndash Phase 2 National Academy Sciences National Research Council National Academy Press Washington 2006
bull Nations Unies Effects of Ionizing Radiation Volume I Report to the General Assembly Scientific Annexes A and B Volume II Scientific Annexes C D and E Rapport de 2006 du Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des rayonnements ionisants publications des Nations Unies E08IX6 (2008) et E09IX5 (2009) Nations Unies New York
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bull Nations Unies Sources and Effects of Ionizing Radiation Volume I Sources Volume II Effects Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants Rapport 2000 agrave lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale avec des annexes scientifiques publications des Nations Unies E00IX3 et E00IX4 Nations Unies New York 2000
bull NRC des Eacutetats-Unis nrcgovreading-rmbasic-refglossaryhtml bull Brodsky A Handbook of Radiation Measurement and Protection Boca Raton
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bull Brenner DJ et Hall EJ Computed Tomography ndash An Increasing Source of Radiation Exposure New England Journal of Medicine 357 p 2277-2284 2007
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- Full cover - PDF - FRpdf
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- RG-RD_IR_Fpdf
- inside cover - PDF - FR
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- E-DOCS-3738137-v8-Radiation_INFO_doc_-_FR
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- Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
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- 42 Eacutevaluation du risque de cancer
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- Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
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- 541 Rayonnement naturel
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- Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
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- 61 Protection des Canadiens
- 62 Protection des travailleurs
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2 Introduction au rayonnement
Toute la vie srsquoest deacuteveloppeacutee dans un milieu baignant dans le rayonnement Nous deacutecouvrons les forces agrave lrsquoœuvre dans le rayonnement lorsque nous eacutetudions la structure des atomes Lrsquoatome qui est drsquoune extrecircme petitesse ndash par comparaison un cheveu humain est des millions de fois plus eacutepais ndash se compose de particules encore plus petites et qui portent une charge eacutelectrique Les sections 21 agrave 23 traitent de lrsquoatome plus en deacutetail de mecircme que des principes de base relatifs au rayonnement
21 Lrsquoatome ndash Au cœur de la matiegravere
Toute la matiegravere qui nous entoure est composeacutee drsquoatomes En drsquoautres termes toute la matiegravere dans le monde commence avec un atome ndash ils forment des eacuteleacutements comme lrsquooxygegravene lrsquohydrogegravene et le carbone
Un atome est composeacute drsquoun noyau ndash lui-mecircme constitueacute de protons et de neutrons relieacutes ensemble par des forces nucleacuteaires ndash entoureacute drsquoun cortegravege drsquoeacutelectrons qui gravitent en orbite autour du noyau (voir la figure 2) Le noyau porte une charge positive ndash les protons sont chargeacutes positivement alors que les neutrons sont neutres eacutelectriquement comme leur nom lrsquoindique Les eacutelectrons sont des particules chargeacutees neacutegativement qui se deacuteplacent autour du noyau en formant un nuage peacuteripheacuterique Les eacutelectrons neacutegatifs sont attireacutes vers le noyau positif par une force eacutelectrique Crsquoest ce qui maintient lrsquointeacutegriteacute structurale de lrsquoatome
Figure 2 Un atome
Chaque eacuteleacutement se distingue par le nombre de protons dans son noyau Ce nombre qui est speacutecifique agrave chaque eacuteleacutement srsquoappelle le numeacutero atomique Par exemple il y a six protons dans le carbone pour cette raison son numeacutero atomique est 6 dans le tableau peacuteriodique des eacuteleacutements (voir la figure 3) Dans un atome ayant une charge neutre le numeacutero atomique est eacutegal au nombre drsquoeacutelectrons Les proprieacuteteacutes chimiques drsquoun atome sont deacutetermineacutees par le nombre drsquoeacutelectrons en geacuteneacuteral le mecircme nombre que le numeacutero atomique
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Figure 3 Le tableau peacuteriodique des eacuteleacutements
Les atomes drsquoun ou de plusieurs eacuteleacutements se combinent entre eux pour former des moleacutecules Une moleacutecule drsquoeau par exemple est constitueacutee de deux atomes drsquohydrogegravene combineacutes agrave un atome drsquooxygegravene (H2O)
Un nucleacuteide est une entiteacute atomique caracteacuteriseacutee par le nombre de protons et de neutrons qui composent le noyau lequel correspond approximativement agrave la masse du nucleacuteide Le numeacutero qui accompagne parfois le nom du nucleacuteide est le nombre de masse (la somme des protons et des neutrons dans le noyau) Par exemple le carbone 12 est un nucleacuteide de carbone avec 6 protons et 6 neutrons
22 Les isotopes
Un isotope est une variante drsquoune mecircme espegravece chimique Bien que tous les isotopes drsquoun eacuteleacutement donneacute possegravedent le mecircme nombre de protons chaque isotope a un nombre diffeacuterent de neutrons
Par exemple il existe trois isotopes (ou variantes) de lrsquohydrogegravene
bull lrsquohydrogegravene 1 (un proton et zeacutero neutron) bull lrsquohydrogegravene 2 ou deuteacuterium (un proton et un neutron) bull lrsquohydrogegravene 3 ou tritium (un proton et deux neutrons)
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Un autre exemple est lrsquouranium 235 qui possegravede 92 protons et 143 neutrons contrairement agrave lrsquouranium 238 qui possegravede 92 protons et 146 neutrons
Un isotope est stable lorsqursquoil y a un eacutequilibre entre le nombre de neutrons et le nombre de protons Lorsqursquoun isotope est petit et stable il contient pratiquement le mecircme nombre de protons que de neutrons Les isotopes stables plus volumineux ont leacutegegraverement plus de neutrons que de protons Parmi les nucleacuteides stables figurent le carbone 12 (six protons et six neutrons pour une masse totale de 12) le phosphore 30 (15 protons et 15 neutrons) et le sodium 22 (11 protons et 11 neutrons)
23 Les radio-isotopes
Les isotopes qui sont instables et eacutemettent un rayonnement sont appeleacutes radio-isotopes Un radioshyisotope est un isotope drsquoun eacuteleacutement qui subit une deacutesinteacutegration spontaneacutee et eacutemet du rayonnement agrave mesure qursquoil se deacutesintegravegre Pendant le processus de deacutesinteacutegration il devient moins radioactif au fil du temps devenant finalement stable
Une fois qursquoun atome atteint une configuration stable il ne produit plus de rayonnement Pour cette raison les sources radioactives ndash ou des sources qui eacutemettent spontaneacutement de lrsquoeacutenergie sous forme de rayonnement ionisant agrave la suite de la deacutesinteacutegration drsquoun atome instable ndash srsquoaffaiblissent avec le temps Agrave mesure que le nombre drsquoatomes instables de la source qui deviennent stables augmente le rayonnement produit diminue et lrsquoactiviteacute du mateacuteriau diminue avec le temps jusqursquoagrave devenir nulle
Le temps neacutecessaire pour qursquoun radio-isotope se deacutesintegravegre jusqursquoagrave la moitieacute de son activiteacute de deacutepart se nomme la demi-vie (ou peacuteriode) radiologique deacutesigneacutee par le symbole tfrac12 Chaque radio-isotope a sa propre demi-vie qui peut aller drsquoune fraction de seconde agrave des milliards drsquoanneacutees Par exemple lrsquoiode 131 a une demi-vie de huit jours tandis que le plutonium 239 a une demi-vie de 24 000 ans Un radio-isotope qui a une demi-vie courte est plus radioactif qursquoun radio-isotope ayant une demi-vie longue et il deacutegage donc plus de rayonnement au cours drsquoune peacuteriode donneacutee
Il existe trois grands types de deacutesinteacutegration radioactive
bull Deacutesinteacutegration alpha Lorsqursquoun atome subit une deacutesinteacutegration alpha il eacutemet une particule composeacutee de deux protons et de deux neutrons provenant directement de son noyau Dans ce cas le numeacutero atomique diminue de 2 et la masse de 4 Le radium le radon lrsquouranium et le thorium comptent parmi les eacutemetteurs de particules alpha
bull Deacutesinteacutegration becircta Dans la deacutesinteacutegration becircta de base un neutron se transforme en proton et un eacutelectron est eacutemis par le noyau Le numeacutero atomique augmente de un mais la masse ne diminue que leacutegegraverement Le strontium 90 le tritium le carbone 14 et le soufre 35 comptent parmi les eacutemetteurs de particules becircta pures
bull Deacutesinteacutegration gamma La deacutesinteacutegration gamma est la libeacuteration de lrsquoeacutenergie exceacutedentaire preacutesente dans le noyau apregraves une deacutesinteacutegration alpha ou becircta ou apregraves la capture des neutrons (un type de reacuteaction nucleacuteaire) dans un reacuteacteur nucleacuteaire Lrsquoeacutenergie reacutesiduelle est eacutemise sous forme de photon de rayons gamma La deacutesinteacutegration gamma nrsquoaffecte geacuteneacuteralement pas la masse ni le numeacutero atomique du radio-isotope Lrsquoiode 131 le ceacutesium
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137 le cobalt 60 le radium 226 et le techneacutetium 99m comptent parmi les eacutemetteurs de particules gamma
Le nombre de deacutesinteacutegrations nucleacuteaires dans une substance radioactive par uniteacute de temps est appeleacute lrsquoactiviteacute Lrsquoactiviteacute est utiliseacutee comme mesure de la quantiteacute drsquoun radionucleacuteide et elle est mesureacutee en becquerels (Bq) 1 Bq = 1 deacutesinteacutegration par seconde
Si la source originelle de la radioactiviteacute est connue il est possible de calculer le temps neacutecessaire agrave sa deacutesinteacutegration pour une activiteacute donneacutee La deacutesinteacutegration est exponentielle et lrsquoisotope doit avoir de nombreuses demi-vies avant de devenir non radioactif La figure 4 montre la courbe de deacutesinteacutegration radioactive du carbone 14 qui a une demi-vie drsquoenviron 5 700 ans
Mecircme lorsqursquoun radio-isotope agrave haute activiteacute srsquoest deacutesinteacutegreacute pendant plusieurs demi-vies le niveau de radioactiviteacute restante nrsquoest pas neacutecessairement seacutecuritaire Les mesures de lrsquoactiviteacute drsquoune matiegravere radioactive sont toujours neacutecessaires pour estimer les doses de rayonnement potentielles
Figure 4 Courbe de deacutesinteacutegration radioactive du carbone 14
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3 Cateacutegories et sources de rayonnement
Le rayonnement reacutesulte de lrsquoeacutemission drsquoeacutenergie sous forme de vagues de particules Il existe deux grands types de rayonnement le rayonnement ionisant et le rayonnement non ionisant Ceux-ci seront respectivement abordeacutes dans les sections 31 et 32
31 Rayonnement non ionisant
Le rayonnement non ionisant contient moins drsquoeacutenergie que le rayonnement ionisant il ne possegravede pas assez drsquoeacutenergie pour produire des ions Voici des exemples de rayonnement non ionisant la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge les ondes radio les micro-ondes et la lumiegravere du soleil
Les systegravemes de positionnement global (GPS) les teacuteleacutephones cellulaires les stations de teacuteleacutediffusion la radio AM et FM les interphones pour beacutebeacutes les teacuteleacutephones sans fil les dispositifs drsquoouverture de portes de garage et les radioamateurs utilisent tous un rayonnement non ionisant Parmi les autres formes de rayonnement non ionisant figurent le champ magneacutetique terrestre ainsi que le champ magneacutetique agrave proximiteacute des lignes de transmission des cacircbles et appareils eacutelectriques meacutenagers Ceux-ci sont deacutefinis comme des ondes extrecircmement basses et elles ne posent pas de risque pour la santeacute
32 Rayonnement ionisant
Le rayonnement ionisant possegravede suffisamment drsquoeacutenergie pour eacutejecter les eacutelectrons de leur orbite autour des atomes et perturber lrsquoeacutequilibre entre eacutelectrons et protons ce qui a pour effet de charger positivement lrsquoatome Les moleacutecules et les atomes chargeacutes eacutelectriquement portent le nom drsquoions Le rayonnement ionisant deacutesigne le rayonnement qui provient de sources naturelles et artificielles
Il existe plusieurs types de rayonnement ionisant
Rayonnement alpha (α) Le rayonnement alpha est constitueacute de particules alpha qui sont composeacutees de deux protons et de deux neutrons chacune et qui portent une double charge positive En raison de leur masse relativement importante et de leur charge elles ont une capaciteacute de peacuteneacutetration de la matiegravere tregraves limiteacutee Le rayonnement alpha peut ecirctre arrecircteacute par une feuille de papier ou la couche externe morte de la peau Par conseacutequent le rayonnement alpha produit par des substances nucleacuteaires agrave lrsquoexteacuterieur du corps ne preacutesente pas de risque drsquoirradiation Toutefois lorsque des substances nucleacuteaires eacutemettant du rayonnement alpha sont absorbeacutees dans le corps (par exemple en respirant ou en les ingeacuterant) lrsquoeacutenergie du rayonnement alpha est complegravetement absorbeacutee dans les tissus corporels Pour cette raison le rayonnement alpha est seulement un danger interne Un exemple drsquoune substance nucleacuteaire qui subit une deacutesinteacutegration alpha est le radon 222 qui se deacutesintegravegre en polonium 218
Rayonnement becircta (β) Le rayonnement becircta est formeacute de particules eacutejecteacutees du noyau drsquoun atome et qui sont identiques aux eacutelectrons du point de vue physique Les particules becircta ont geacuteneacuteralement une charge neacutegative sont tregraves petites et peuvent peacuteneacutetrer plus profondeacutement que les particules alpha Cependant la plupart du rayonnement becircta peut ecirctre arrecircteacute par de petites quantiteacutes de blindage tels que des feuilles de plastique de verre ou de meacutetal Lorsque la source de rayonnement est agrave lrsquoexteacuterieur du
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corps le rayonnement becircta a une eacutenergie suffisante pour peacuteneacutetrer la couche externe morte de la peau et deacuteposer son eacutenergie agrave lrsquointeacuterieur de cellules actives de la peau Cependant la capaciteacute de peacuteneacutetration du rayonnement becircta dans les tissus profonds et les organes est tregraves limiteacutee Les substances nucleacuteaires qui eacutemettent du rayonnement becircta peuvent aussi ecirctre dangereuses si elles sont absorbeacutees par le corps Le tritium est un exemple de substance nucleacuteaire qui produit des eacutemissions becircta (hydrogegravene 3) et qui se deacutesintegravegre en heacutelium 3
Rayonnement photonique (gamma [γ] et rayons X) Le rayonnement photonique est un rayonnement eacutelectromagneacutetique Il existe deux types de rayonnement photonique drsquointeacuterecirct aux fins du preacutesent document le rayonnement gamma (γ) et les rayons X Le rayonnement gamma est constitueacute de photons qui proviennent de lrsquointeacuterieur du noyau et les rayons X sont des photons qui proviennent de lrsquoexteacuterieur du noyau et ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma
Le rayonnement photonique peut peacuteneacutetrer tregraves profondeacutement et parfois on ne peut reacuteduire son intensiteacute que gracircce agrave des mateacuteriaux qui sont tregraves denses tels que le plomb ou lrsquoacier En geacuteneacuteral le rayonnement photonique peut parcourir des distances beaucoup plus grandes que le rayonnement alpha ou becircta et il peut peacuteneacutetrer les tissus et les organes corporels lorsque la source de rayonnement est agrave lrsquoexteacuterieur du corps Le rayonnement photonique peut aussi ecirctre dangereux si les substances nucleacuteaires eacutemettant les photons sont incorporeacutees Le cobalt 60 est un exemple drsquoune substance nucleacuteaire qui produit une eacutemission de photons qui se deacutesintegravegre en nickel 60
Rayonnement neutronique (n) Exception faite du rayonnement cosmique la fission spontaneacutee est la seule source naturelle de neutrons (n) Une source de neutrons reacutepandue provient des reacuteacteurs nucleacuteaires dans lesquels la division drsquoun noyau drsquouranium ou de plutonium est accompagneacutee drsquoune eacutemission de neutrons Les neutrons eacutemis par fission peuvent frapper le noyau drsquoun atome adjacent et causer une autre fission ce qui provoque une reacuteaction en chaicircne La production drsquoeacutenergie nucleacuteaire se fonde sur ce principe Toutes les autres sources de neutrons deacutependent de reacuteactions ougrave un noyau est bombardeacute avec un certain type de rayonnement (tels que le rayonnement de photons ou drsquoun rayonnement alpha) et ougrave lrsquoeffet reacutesultant sur le noyau est lrsquoeacutemission drsquoun neutron Les neutrons peuvent peacuteneacutetrer dans les tissus et les organes du corps humain lorsque la source de rayonnement est agrave lrsquoexteacuterieur du corps Les neutrons peuvent aussi ecirctre dangereux si des substances nucleacuteaires eacutemettant des neutrons sont deacuteposeacutees agrave lrsquointeacuterieur du corps Le rayonnement neutronique est le mieux arrecircteacute ou absorbeacute par des mateacuteriaux qui contiennent des atomes drsquohydrogegravene tels que la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques En effet les neutrons et les atomes drsquohydrogegravene ont des masses atomiques semblables et ils entrent facilement en collision les uns avec les autres
La figure 5 reacutesume les types de rayonnement mentionneacutes dans ce document des rayonnements ionisants ayant la plus grande eacutenergie jusqursquoaux rayonnements non ionisants en ayant le moins Chaque source de rayonnement se distingue par sa capaciteacute agrave peacuteneacutetrer dans des mateacuteriaux divers comme le papier la peau le plomb et lrsquoeau
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Figure 5 Capaciteacute de peacuteneacutetration de diffeacuterents types de rayonnement ionisant
33 Sources naturelles de rayonnement ionisant
Le rayonnement a toujours eacuteteacute preacutesent et fait partie de notre environnement (voir la figure 6) Toute la vie srsquoest deacuteveloppeacutee dans un bain de rayonnement ionisant Notre organisme y est adapteacute
De nombreux radio-isotopes sont drsquoorigine naturelle et ils ont eacuteteacute produits lors de la formation du systegraveme solaire et par lrsquointeraction des rayons cosmiques avec des moleacutecules dans lrsquoatmosphegravere Le tritium est un exemple de radio-isotope formeacute par lrsquointeraction des rayons cosmiques avec des moleacutecules atmospheacuteriques Certains radio-isotopes (comme lrsquouranium et le thorium) qui ont eacuteteacute conccedilus lors de la formation de notre systegraveme solaire ont des demi-vies de milliards drsquoanneacutees et ils sont toujours preacutesents dans notre environnement Le rayonnement de fond est le rayonnement ionisant constamment preacutesent dans lrsquoenvironnement naturel
Figure 6 Sources de rayonnement naturel
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Le Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) identifie quatre sources principales drsquoexposition du public aux rayonnements naturels
bull Les rayonnements cosmiques bull Les rayonnements terrestres bull Lrsquoinhalation bull Lrsquoingestion
Exposition aux rayonnements cosmiques Lrsquoatmosphegravere exteacuterieure de la terre est continuellement bombardeacutee par des rayons cosmiques Habituellement le rayonnement cosmique est constitueacute de particules en mouvement rapide qui existent dans lrsquoespace et proviennent drsquoune diversiteacute de sources y compris le soleil et des pheacutenomegravenes ceacutelestes dans lrsquounivers Les rayons cosmiques sont essentiellement des protons mais peuvent aussi ecirctre drsquoautres particules ou de lrsquoeacutenergie ondulatoire Une partie du rayonnement ionisant peacutenegravetre lrsquoatmosphegravere terrestre et est absorbeacutee par les humains ce qui se traduit par une exposition au rayonnement naturel
Exposition aux rayonnements terrestres La composition de la croucircte terrestre est une source importante de rayonnement naturel Les principaux facteurs contributifs sont les gisements naturels drsquouranium de thorium et de potassium qui par le processus de deacutesinteacutegration naturelle libegraverent de petites quantiteacutes de rayonnements ionisants Lrsquouranium et le thorium se trouvent essentiellement partout Des traces de ces mineacuteraux sont eacutegalement preacutesentes dans les mateacuteriaux de construction de sorte que lrsquoexposition aux rayonnements naturels peut avoir lieu agrave lrsquointeacuterieur comme agrave lrsquoexteacuterieur
Exposition par inhalation La plus grande partie de la variation de lrsquoexposition agrave la radioactiviteacute naturelle provient de lrsquoinhalation de gaz radioactifs qui sont produits par les mineacuteraux radioactifs preacutesents dans le sol et le socle rocheux Le radon est un gaz radioactif incolore et inodore qui est produit par la deacutesinteacutegration de lrsquouranium Le thoron est un gaz radioactif produit par la deacutesinteacutegration du thorium Les niveaux de radon et de thoron varient consideacuterablement selon lrsquoemplacement en fonction de la composition du sol et du socle rocheux
Une fois libeacutereacutes dans lrsquoair ces gaz sont normalement dilueacutes agrave des niveaux inoffensifs dans lrsquoatmosphegravere mais parfois ils sont pieacutegeacutes et ils srsquoaccumulent agrave lrsquointeacuterieur des bacirctiments et sont inhaleacutes par les occupants Le radon constitue un risque pour la santeacute non seulement pour les mineurs drsquouranium mais aussi pour les proprieacutetaires de reacutesidences si on le laisse srsquoaccumuler dans la maison En geacuteneacuteral il est la principale source drsquoexposition au rayonnement naturel Pour plus drsquoinformation sur le radon consultez le document Le radon et la santeacute (INFO-0813) de la CCSN agrave suretenucleairegcca ou visitez le site Web de Santeacute Canada (hc-scgcca) pour en savoir plus sur les moyens de le controcircler dans votre maison
Exposition par ingestion Des traces de mineacuteraux radioactifs se trouvent naturellement dans la nourriture et lrsquoeau potable Par exemple les leacutegumes sont geacuteneacuteralement cultiveacutes dans du sol et avec des eaux souterraines qui contiennent des mineacuteraux radioactifs Une fois ingeacutereacutes ces mineacuteraux entraicircnent lrsquoexposition interne aux rayonnements naturels
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Les isotopes radioactifs naturels comme le potassium 40 et le carbone 14 ont les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques et biologiques que leurs isotopes non radioactifs Ces eacuteleacutements radioactifs et non radioactifs interviennent dans la constitution et le fonctionnement de notre organisme
Les radio-isotopes naturels nous exposent constamment agrave des rayonnements et on en trouve couramment dans de nombreux aliments comme les noix du Breacutesil Le tableau 1 indique la quantiteacute de radioactiviteacute provenant du potassium 40 contenue dans environ 500 grammes de diffeacuterents produits alimentaires
Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
Aliment Radioactiviteacute par 500 g en Bq Viande rouge 56 Pommes de terre blanches 63 Carottes 63 Bananes 65 Haricots de Lima 86 Noix du Breacutesil1 103
Source Brodsky 1978 1
Les noix du Breacutesil contiennent aussi naturellement du radium 226 (de 19 agrave 130 Bq par 500 grammes)
Le corps humain contient plusieurs isotopes radioactifs (voir le tableau 2)
Tableau 2 Isotopes radioactifs du corps humain (adulte de 70 kg)
Isotopes Radioactiviteacute en Bq
Carbone 14 3 700 a
Polonium 210 40 bd
Potassium 40 4 000 b
Radium 266 11 b
Thorium 021 b
Tritium 23 c
Uranium 23 a b d
a CIPR 1975 b Eisenbud et Gesell 1997 c UNSCEAR 2000 d CIPR 1980
34 Sources artificielles de rayonnement ionisant
Les gens sont eacutegalement exposeacutes agrave du rayonnement artificiel au cours de traitements meacutedicaux et drsquoactiviteacutes impliquant des matiegraveres radioactives Ces radio-isotopes sont des sous-produits de lrsquoexploitation des reacuteacteurs nucleacuteaires et des produits de geacuteneacuterateurs de radio-isotopes tels que les cyclotrons Un grand nombre de radio-isotopes artificiels sont utiliseacutes dans les domaines de la meacutedecine nucleacuteaire de la biochimie de lrsquoindustrie manufacturiegravere et de lrsquoagriculture Voici leurs sources les plus courantes
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bull Sources meacutedicales Le rayonnement a de nombreuses applications en meacutedecine La plus connue est sans doute la radiographie par rayons X dont les appareils permettent de deacutetecter des fractures osseuses et de diagnostiquer certaines maladies Les appareils agrave rayons X sont reacuteglementeacutes par Santeacute Canada et les autoriteacutes provinciales La meacutedecine nucleacuteaire fait pour sa part appel agrave des isotopes radioactifs pour diagnostiquer et traiter des maladies comme le cancer Une cameacutera gamma (voir la figure 7) est un appareil meacutedical souvent utiliseacute pour faire des diagnostics La CCSN reacuteglemente ces applications de la meacutedecine nucleacuteaire ainsi que lrsquoeacutequipement connexe Elle deacutelivre aussi les permis pour les reacuteacteurs et les acceacuteleacuterateurs de particules qui produisent les isotopes destineacutes agrave des applications meacutedicales et industrielles
Figure 7 Cameacutera gamma utiliseacutee en meacutedecine nucleacuteaire agrave des fins diagnostiques
bull Sources industrielles Le rayonnement a plusieurs applications industrielles allant des jauges nucleacuteaires (voir la figure 8) utiliseacutees pour la construction des routes jusqursquoaux jauges de densiteacute qui mesurent le deacutebit dans les conduites drsquousine Les deacutetecteurs de fumeacutee certains panneaux fluorescents et les dispositifs permettant drsquoeacutevaluer les reacuteserves des champs de peacutetrole utilisent aussi le rayonnement Le rayonnement est eacutegalement employeacute pour la steacuterilisation au moyen de gros irradiateurs lourdement blindeacutes Tous ces usages sont reacuteglementeacutes par la CCSN
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Figure 8 Jauge nucleacuteaire portative
bull Cycle du combustible nucleacuteaire Les centrales nucleacuteaires utilisent de lrsquouranium pour deacuteclencher la reacuteaction en chaicircne qui produira la vapeur chargeacutee drsquoactionner les turbines pour la production drsquoeacutelectriciteacute Dans le cadre de leur activiteacute normale les centrales nucleacuteaires rejettent dans lrsquoenvironnement des substances radioactives dont les niveaux sont reacuteglementeacutes Ces rejets sont reacuteglementeacutes pour veiller agrave ce que les doses au public soient bien infeacuterieures aux limites reacuteglementaires Les mines drsquouranium (voir la figure 9) les usines de fabrication de combustible et les installations de gestion des deacutechets radioactifs rejettent eacutegalement une certaine quantiteacute de radioactiviteacute (qui contribue agrave la dose agrave laquelle le public est exposeacute) qui peut ecirctre controcircleacutee par la CCSN
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Figure 9 Mine drsquouranium lac McClean (Saskatchewan)
bull Essais nucleacuteaires atmospheacuteriques Les essais atomiques reacutealiseacutes dans lrsquoatmosphegravere entre la fin de la Deuxiegraveme Guerre mondiale et jusqursquoagrave la fin des anneacutees 1980 ont eu pour effet de rejeter des eacuteleacutements radioactifs ou retombeacutees dans lrsquoatmosphegravere Ces retombeacutees radioactives se sont deacutesinteacutegreacutees dans lrsquoenvironnement La plupart des retombeacutees posseacutedaient une peacuteriode radioactive courte et ont disparu mais certaines nrsquoont pas encore acheveacute leur deacutesinteacutegration Les doses de radioactiviteacute dues agrave ces retombeacutees que reccediloivent les ecirctres humains et lrsquoenvironnement sont chaque anneacutee de plus en plus faibles
35 Trouver un eacutequilibre
Normalement il y a tregraves peu de choses que nous puissions faire pour changer ou reacuteduire le rayonnement ionisant provenant de sources naturelles comme le soleil les sols ou les roches Ce type drsquoexposition bien que non complegravetement deacutenueacutee de risque est geacuteneacuteralement assez faible Toutefois dans certains cas les sources naturelles de radioactiviteacute peuvent atteindre un niveau inacceptable et doivent ecirctre reacuteduites Crsquoest notamment le cas du radon preacutesent dans les maisons
Le rayonnement ionisant provenant de sources et drsquoactiviteacutes artificielles est plus eacutetroitement controcircleacute Dans ces cas preacutecis il importe de trouver un eacutequilibre entre les avantages que procure le rayonnement agrave la socieacuteteacute et les risques qursquoil fait peser sur la santeacute de la population et sur lrsquoenvironnement Des limites de dose sont donc fixeacutees pour restreindre lrsquoexposition des travailleurs et des membres du public au rayonnement Par ailleurs les titulaires de permis doivent garder les doses de rayonnement au niveau le plus bas que lrsquoon puisse raisonnablement atteindre (le principe ALARA) Il importe eacutegalement que le recours au rayonnement procure un beacuteneacutefice net Par exemple les deacutetecteurs de fumeacutee peuvent utiliser des isotopes radioactifs car ce
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type de dispositif peut sauver des vies De mecircme les centrales nucleacuteaires nous procurent de lrsquoeacutelectriciteacute tout en posant des risques minimes qui sont rigoureusement controcircleacutes
4 Effets de lrsquoexposition au rayonnement sur la santeacute
Le mot laquo sucircreteacute raquo revecirct diffeacuterents sens selon les personnes Pour plusieurs la sucircreteacute est synonyme drsquoabsence de risques ou de dangers Mais en reacutealiteacute il existe toujours un certain niveau de risque dans pratiquement tout ce que nous faisons
Par exemple les limites de vitesse sur les routes sont fixeacutees pour optimiser la seacutecuriteacute des usagers de la route Cela nrsquoempecircche toutefois pas les accidents de se produire mecircme si les automobilistes respectent les limites de vitesse Malgreacute ces risques nous conduisons quand mecircme
Les mecircmes deacutecisions conscientes sont prises agrave lrsquoeacutegard du rayonnement Lrsquoexposition au rayonnement comporte un risque pour la santeacute La connaissance de ces risques permet agrave la CCSN et agrave drsquoautres organismes de reacuteglementation de fixer des limites de dose et de formuler des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave un risque acceptable ou toleacuterable ougrave il est peu probable de causer des dommages
Lrsquoavantage en ce qui concerne le rayonnement tient agrave ce que nous connaissons mieux les risques qursquoil fait peser sur la santeacute que les risques associeacutes agrave tout autre agent chimique ou toxique Depuis le deacutebut du siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes en profondeur en laboratoire et aupregraves de populations humaines
41 Preuves eacutepideacutemiologiques
Les eacutetudes meneacutees sur les survivants des explosions atomiques survenues agrave Hiroshima et Nagasaki en 1945 indiquent que lrsquoexposition au rayonnement agrave long terme a eu pour principal effet drsquoaugmenter la freacutequence des cas de cancer et de leuceacutemie
Des reacutesultats comparables ont eacuteteacute observeacutes
bull chez les personnes ayant reccedilu une radiotheacuterapie ou subi un examen diagnostique faisant appel au rayonnement
bull chez les anciens mineurs de mines drsquouranium bull chez les travailleurs qui ont fabriqueacute des armes atomiques bull chez les personnes exposeacutees au rayonnement par suite de lrsquoaccident de la centrale nucleacuteaire
de Tchernobyl bull chez les personnes exposeacutees au radon dans leur maison
Des eacutetudes ont montreacute que lrsquoexposition au rayonnement augmente la freacutequence de certains cancers survenant deacutejagrave de maniegravere spontaneacutee dans la population et que cette augmentation est proportionnelle agrave la dose de rayonnement Autrement dit plus la dose est importante plus le risque de cancer est eacuteleveacute On parle alors drsquoeffets stochastiques (voir la section 43) Toutefois les eacutetudes meneacutees agrave ce jour nrsquoont pas permis de deacutemontrer lrsquoapparition drsquoun nombre excessif de
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cancers ou drsquoautres maladies chez les personnes exposeacutees au rayonnement de maniegravere chronique agrave des doses infeacuterieures agrave environ 100 mSv1 par anneacutee
Plusieurs raisons peuvent expliquer pourquoi les effets du rayonnement ne peuvent pas ecirctre perccedilus en deccedilagrave de 100 mSv par anneacutee
bull Lrsquoune drsquoentre elles tient agrave ce qursquoil existe un seuil en deccedilagrave duquel la dose reccedilue nrsquooccasionne pas de cancers Par exemple le radium a un seuil de 10 Sv pour le cancer des os
bull Lrsquoautre raison deacutefendue par les eacutetudes du Comiteacute consultatif sur les effets biologiques des rayonnements ionisants (Biological Effects of Ionizing Radiation) (BEIR) et par la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) de lrsquoAcadeacutemie des sciences de la France veut que mecircme si une faible dose de rayonnement peut induire des cancers lrsquoincidence des cancers radio-induits est si faible qursquoil est impossible de les distinguer des cancers spontaneacutes de mecircme type
Les chercheurs continuent drsquoeacutetudier les effets de faibles doses de rayonnement pour pouvoir confirmer ou infirmer ces hypothegraveses En attendant la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation ont opteacute pour le principe de preacutecaution et partent du principe que toute exposition au rayonnement comporte un certain niveau de risque
La plupart des personnes ayant preacutesenteacute des problegravemes de santeacute dans les eacutetudes en question ont eacuteteacute exposeacutees agrave des doses relativement eacuteleveacutees (supeacuterieures agrave 100 mSv) au cours drsquoune tregraves courte peacuteriode de temps Crsquoest ce qursquoon appelle lrsquoexposition laquo aigueuml raquo Normalement les travailleurs et les membres du public exposeacutes au rayonnement de lrsquoindustrie nucleacuteaire reccediloivent des doses beaucoup plus faibles au cours de peacuteriodes beaucoup plus longues (exprimeacutees en anneacutees plutocirct qursquoen secondes) On parle alors drsquoexposition laquo chronique raquo Selon les estimations les expositions aigueumls au rayonnement ont 15 agrave 2 fois plus de probabiliteacutes de causer des effets biologiques que lrsquoexposition chronique
42 Eacutevaluation du risque de cancer
La CIPR a calculeacute la probabiliteacute de cancer mortel en se basant essentiellement sur lrsquoeacutevaluation des effets des rayonnements effectueacutee par des organismes scientifiques comme lrsquoUNSCEAR et le BEIR La CIPR a ensuite deacutetermineacute ce qursquoelle qualifie de laquo deacutetriment raquo total ducirc agrave lrsquoexposition au rayonnement Il srsquoagit
bull de la probabiliteacute drsquoinduire un cancer mortel bull du risque drsquoapparition drsquoun cancer non mortel bull du risque drsquoeffets heacutereacuteditaires graves bull des anneacutees de vie perdues en cas de manifestation de lrsquoeffet nocif
1 Le sievert (Sv) est lrsquouniteacute utiliseacutee pour calculer la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Il est eacutegal agrave 1 joulekilogramme Le millisievert (mSv) eacutequivaut agrave 11000 de 1 Sv
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Compte tenu de tous ces risques la CIPR a calculeacute que le deacutetriment total srsquoeacutetablissait agrave 0042 (42 ) par sievert pour les travailleurs adultes et agrave 0057 (57 ) par sievert pour lrsquoensemble de la population (CIPR 103) Pour lrsquoensemble de la population le risque est leacutegegraverement plus eacuteleveacute que celui des travailleurs en raison des diffeacuterences touchant diverses variables comme le sexe et les plages drsquoacircge qui ont eacuteteacute prises en compte
Pour eacutetablir les limites de dose la CCSN srsquoest en grande partie fieacutee aux recommandations de la CIRP Les limites de dose sont eacutetablies agrave un niveau sous lequel le risque est consideacutereacute comme acceptable Toutefois par prudence on part du principe que toute exposition au rayonnement comporte un certain nombre de risques mecircme en deccedilagrave de la limite de dose drsquoougrave lrsquoexistence de regraveglements pour reacuteduire toutes les doses au niveau ALARA ALARA nrsquoest pas une limite de dose mais une pratique qui vise agrave maintenir les doses autant que possible en dessous de la limite reacuteglementaire qui au Canada est fixeacutee agrave 1 mSv par an pour le public En fait la dose de rayonnement totale attribuable agrave lrsquoindustrie nucleacuteaire ne repreacutesente qursquoune infime fraction de cette dose crsquoest-agrave-dire dans la gamme de 12 agrave 18 microsieverts (μSv) 2 ce qui est des milliers de fois infeacuterieur agrave la limite
Le modegravele lineacuteaire sans seuil est un modegravele de risque utiliseacute agrave lrsquoeacutechelle internationale par la plupart des organismes de santeacute et des organismes de reacuteglementation nucleacuteaire afin drsquoeacutetablir des limites de dose pour les travailleurs et les membres du public Le modegravele lineacuteaire sans seuil preacutesume raisonnablement qursquoil existe un lien direct entre la radioexposition et les taux de cancer
Plusieurs autres modegraveles de risque existent (voir la figure 10) chacun ayant ses avantages et deacutesavantages Ils varient en fonction de leurs hypothegraveses et srsquoils prennent en compte lrsquoincertitude La CCSN utilise le modegravele lineacuteaire sans seuil comme approche agrave la radioprotection et pour lrsquoeacutelaboration de regraveglements approprieacutes
2 Comme les doses auxquelles sont exposeacutes les travailleurs et le public sont si basses la plupart des rapports et des mesures de dose utilisent les termes millisievert (mSv) et microsieverts (Sv) qui eacutequivalent respectivement agrave 11000 et agrave 1100 000 000 de sievert Ces sous-uniteacutes du sievert sont plus pratiques agrave utiliser pour les milieux professionnel et public
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Figure 10 Modegraveles de risques lieacutes aux faibles doses de rayonnement ionisant
43 Comment le rayonnement affecte-t-il les cellules
Lrsquoalteacuteration ou cassure des moleacutecules de lrsquoacide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) est le principal effet du rayonnement sur la santeacute LrsquoADN est une longue chaicircne drsquoacides amineacutes qui contient les informations neacutecessaires au fonctionnement des cellules Le rayonnement peut alteacuterer cette chaicircne Dans ce cas trois pheacutenomegravenes peuvent se produire
1 LrsquoADN se reacutepare correctement Dans ce cas la cellule est correctement reacutepareacutee et continue de fonctionner normalement La moleacutecule drsquoADN subit en permanence des leacutesions agrave chaque seconde de la journeacutee et les cellules ont une aptitude naturelle agrave reacuteparer ces leacutesions
2 La leacutesion de lrsquoADN est trop grave et la cellule meurt (effets deacuteterministes) Si lrsquoADN ou drsquoautres eacuteleacutements essentiels de la cellule reccediloivent une forte dose de rayonnement la cellule peut soit mourir soit ecirctre leacuteseacutee au point de ne plus pouvoir se reacutegeacuteneacuterer Si ce pheacutenomegravene touche un grand nombre de cellules dans un tissu ou un organe les effets preacutecoces du rayonnement peuvent se manifester Il srsquoagit des effets deacuteterministes dont la graviteacute varie selon la dose de rayonnement reccedilue Ils peuvent se traduire par des brucirclures des cataractes et dans des cas extrecircmes la mort
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Les premiegraveres preuves des effets deacuteterministes du rayonnement ont eacuteteacute observeacutees chez les premiers chercheurs et utilisateurs du rayonnement Ceux-ci ont preacutesenteacute des leacutesions seacutevegraveres agrave la peau et aux mains en raison drsquoune exposition agrave une dose excessive de rayonnement Plus reacutecemment les mecircmes pheacutenomegravenes ont eacuteteacute observeacutes apregraves lrsquoaccident de la centrale nucleacuteaire de Tchernobyl en 1986 au cours duquel plus de 130 travailleurs et pompiers ont reccedilu de fortes doses de rayonnement (800 agrave 16 000 mSv) et ont preacutesenteacute par la suite la maladie des rayons Deux des personnes exposeacutees sont deacuteceacutedeacutees quelques jours apregraves lrsquoexposition Plus de 30 travailleurs et pompiers sont deacuteceacutedeacutes dans les trois mois qui ont suivi lrsquoaccident
La CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation internationaux disposent de mesures y compris des limites de dose tregraves strictes et des bases de donneacutees permettant le suivi des sources radioactives pour atteacutenuer les risques susceptibles de peser sur les membres du public ou les travailleurs exposeacutes agrave des doses de rayonnement suffisamment eacuteleveacutees pour occasionner des effets deacuteterministes La CCSN dispose eacutegalement de regraveglements tregraves stricts pour la manipulation des substances et des dispositifs nucleacuteaires au Canada
3 La cellule se reacutepare mal mais continue de vivre (effets stochastiques) Dans certains cas une partie de lrsquoADN (voir la figure 11) de la cellule peut ecirctre leacuteseacutee par le rayonnement et ne pourra peut-ecirctre pas se reacuteparer par elle-mecircme Celle-ci peut continuer de vivre et mecircme de se reproduire Toutefois au cours de ce processus les erreurs qui nrsquoont pas eacuteteacute corrigeacutees dans le brin drsquoADN seront aussi preacutesentes dans les cellules qui descendent drsquoune cellule et cela peut perturber leur fonctionnement La probabiliteacute de ce type drsquoeffets indeacutesirables est proportionnelle agrave la dose et porte le nom drsquo laquo effet stochastique raquo Avec les effets stochastiques la probabiliteacute des effets augmente agrave mesure que la dose augmente Toutefois le moment ougrave les effets surviendront et leur graviteacute sont indeacutependants de la dose
Figure 11 Brin drsquoADN
Les dommages agrave lrsquoADN se produisent constamment dans le corps humain En effet nous sommes exposeacutes agrave environ 15 000 eacuteveacutenements de ce type qui nrsquoentraicircnent pas la mort des cellules chaque seconde Parfois la structure de la cellule change parce qursquoelle se reacutepare mal Cette alteacuteration peut nrsquoavoir aucun effet ou lrsquoeffet en question peut se manifester plus tard dans la vie Un cancer ou des effets heacutereacuteditaires peuvent ou non survenir
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Les dommages geacuteneacutetiques surviennent lorsque lrsquoADN des cellules des spermatozoiumldes ou des ovules est endommageacute Cela provoque lrsquoeacutemergence drsquoune anomalie qui est transmise drsquoune geacuteneacuteration agrave lrsquoautre Drsquoapregraves les eacutetudes meneacutees sur les animaux comme sur les mouches des fruits par Hermann J Muller en 1926 lrsquoexposition au rayonnement cause des mutations geacuteneacutetiques Toutefois agrave ce jour aucun effet geacuteneacutetique connu nrsquoa eacuteteacute observeacute chez les ecirctres humains par suite drsquoune exposition au rayonnement Il srsquoagit drsquoeacutetudes qui ont porteacute sur 30 000 enfants de survivants des bombardements atomiques sur Hiroshima et Nagasaki au Japon en 1945 (BEIR VII)
Le tableau 3 fait la synthegravese des effets possibles sur la santeacute qui sont relieacutes agrave des doses de rayonnement donneacutees Les limites de dose ont aussi eacuteteacute ajouteacutees pour montrer comment elles protegravegent les travailleurs et la population des dangers
Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
Dose Limite ou effet sur la santeacute
Plus de 5 000 mSv
Dose pouvant causer la mort si elle est reccedilue en une seule fois
1 000 mSv Dose pouvant occasionner les symptocircmes de la maladie des rayons (fatigue et nauseacutees) si elle est reccedilue au cours drsquoune peacuteriode de
24 heures
100 mSv Dose aigueuml la plus petite connue pouvant causer lrsquoapparition de cancers
30 agrave 100 mSv Dose de rayonnement reccedilue lors drsquoune tomographie axiale informatiseacutee du corps entier
50 mSv Limite de dose de rayonnement annuelle pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire
18 mSv Dose annuelle moyenne due au rayonnement de fond au Canada
1 mSv Limite de dose annuelle pour les membres du public au Canada
01 agrave 012 mSv
Dose reccedilue lors drsquoune radiographie des poumons
001 mSv Dose reccedilue lors drsquoune radiographie dentaire
001 mSv Dose annuelle moyenne reacutesultant des voyages en avion
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5 Doses de rayonnement
Pour les besoins de la radioprotection diffeacuterentes grandeurs de dose ont eacuteteacute deacutefinies dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace Les sections 51 agrave 53 deacutecrivent respectivement ces types de dose La figure 12 preacutesente un aperccedilu du lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee
Figure 12 Lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee
La section 54 preacutesente des doses de rayonnements repreacutesentatives qui pourraient ecirctre attendues selon divers sceacutenarios et la section 55 traite des limites de doses eacutetablies par la CCSN
51 Dose absorbeacutee
Lorsque le rayonnement ionisant peacutenegravetre dans le corps humain ou dans la matiegravere il leur communique de lrsquoeacutenergie Lrsquoeacutenergie absorbeacutee par suite de lrsquoexposition au rayonnement porte le nom de dose absorbeacutee La dose absorbeacutee se mesure gracircce agrave une uniteacute appeleacutee le gray (Gy) Un Gray correspond agrave une eacutenergie deacuteposeacutee drsquoun joule dans un kilogramme de matiegravere
52 Dose eacutequivalente
Lorsque le rayonnement est absorbeacute par une matiegravere vivante on peut parfois observer un effet biologique Tous les rayonnements ne produisent pas le mecircme effet biologique pour une mecircme dose absorbeacutee Lrsquoeffet deacutepend du type de rayonnement (alpha becircta gamma etc) Ainsi 1 Gy de rayonnement alpha est plus nocif pour les tissus humains que 1 Gy de rayonnement becircta Pour obtenir la dose eacutequivalente il faut multiplier la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique (wR) speacutecifique Pour exprimer cet effet on utilise alors un facteur de pondeacuteration radiologique (wR) pour mettre en eacutequivalence les diffeacuterents types de rayonnement et leur efficaciteacute biologique respective Cette dose eacutequivalente est exprimeacutee en sievert (Sv) Autrement dit 1 Sv de rayonnement alpha possegravede les mecircmes effets biologiques que 1 Sv de rayonnement becircta En drsquoautres mots la dose eacutequivalente permet drsquoobtenir une uniteacute qui rend compte du degreacute de nociviteacute de diffeacuterents types de rayonnement
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53 Dose efficace
Les diffeacuterents tissus et organes preacutesentent une sensibiliteacute diffeacuterente au rayonnement (voir la figure 13) Par exemple la moelle osseuse est beaucoup plus radiosensible que les tissus musculaires ou nerveux Pour obtenir une indication de lrsquoeffet de lrsquoexposition sur la santeacute geacuteneacuterale la dose eacutequivalente peut ecirctre multiplieacutee par un facteur de pondeacuteration tissulaire (wT) lieacute au risque pour un tissu ou organe particulier Cette multiplication donne la dose efficace absorbeacutee par le corps Lrsquouniteacute utiliseacutee pour exprimer la dose efficace est eacutegalement le sievert
Figure 13 Facteurs de pondeacuteration tissulaire
Source Regraveglement sur la radioprotection
Agrave titre drsquoexemple si lrsquoestomac et la vessie drsquoun sujet sont exposeacutes seacutepareacutement au rayonnement et que les doses eacutequivalentes aux tissus soient respectivement de 100 et 70 mSv la dose efficace sera calculeacutee comme suit (100 mSv x 012) + (70 mSv x 005) = 155 mSv Le risque drsquoeffets nocifs lieacutes agrave lrsquoexposition au rayonnement eacutequivaut agrave 155 mSv reccedilus de faccedilon homogegravene par le corps entier
54 Doses typiques de rayonnement
541 Rayonnement naturel
Au niveau mondial la dose efficace moyenne totale provenant du rayonnement naturel est de lrsquoordre de 24 mSv par an Au Canada la dose efficace moyenne se chiffre agrave 18 mSv (voir le tableau 4 et la figure 15) Tel que speacutecifieacute agrave la section 3 la dose peut deacutependre de la source de rayonnement
bull Rayonnement cosmique Les reacutegions de haute altitude reccediloivent plus de rayonnement cosmique Selon une eacutetude reacutecente de Santeacute Canada la dose efficace annuelle provenant du rayonnement cosmique reccedilue par les habitants de Vancouver en Colombie-Britannique qui est situeacutee au niveau de la mer est de lrsquoordre de 030 mSv Par contre une personne qui vivrait au sommet du mont Lorne au Yukon agrave une altitude de 2 000 m recevrait une dose annuelle drsquoenviron 084 mSv Les voyages aeacuteriens augmentent eacutegalement lrsquoexposition au rayonnement cosmique de 001 mSv par Canadien par an La figure 14 montre agrave quel point les niveaux de
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rayonnement cosmique varient avec des eacuteleacutevations au-dessus du niveau de la mer et en fonction de la longitude et de la latitude
Figure 14 Dose efficace annuelle pour lrsquoexteacuterieur provenant du rayonnement cosmique en Ameacuterique du Nord (en microsieverts)
Source Gratsky et al 2004
bull Rayonnement terrestre Les sols contiennent eacutegalement des sources naturelles de rayonnement et les reacutegions dont les sols sont riches en uranium reccediloivent plus de rayonnement eacutemis par les sols La dose efficace moyenne de rayonnement eacutemis par les sols (et les mateacuteriaux de construction provenant de ces sols) est de lrsquoordre de 05 mSv par an Toutefois cette dose varie selon lrsquoemplacement geacuteographique et la geacuteologie et peut atteindre 260 mSv dans le Nord de lrsquoIran ou 90 mSv au Nigeacuteria Au Canada la dose annuelle la plus eacuteleveacutee serait selon les estimations de lrsquoordre de 23 mSv et concerne les Territoires du Nord-Ouest
bull Inhalation La croucircte terrestre produit du radon qui est preacutesent dans lrsquoair que nous respirons Le radon donne lieu agrave quatre produits de deacutesinteacutegration qui irradient les poumons en cas drsquoinhalation Agrave lrsquoeacutechelle mondiale la dose efficace annuelle moyenne de rayonnement par le radon est drsquoenviron 13 mSv Une reacutecente eacutetude de Santeacute Canada sur le radon dans les habitations a reacuteveacuteleacute que les niveaux de radon dans 93 des foyers canadiens sont en dessous de la ligne directrice canadienne actuelle de 200 Bqmsup3
bull Ingestion Enfin il existe plusieurs sources de rayonnement naturelles qui peacutenegravetrent dans nos organismes que ce soit par les aliments que nous ingeacuterons lrsquoair que nous respirons et lrsquoeau que nous buvons Le potassium 40 est la principale source drsquoirradiation interne (exception faite des produits de filiation du radon) La dose efficace moyenne provenant de ces sources est drsquoenviron 03 mSv par an
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Tableau 4 Dose efficace moyenne dans certaines villes canadiennes compareacutee agrave la moyenne mondiale
Source de rayonnement
Moyenne mondiale1
(mSv) Canada2
(mSv) Toronto2
(mSv) Winnipeg2
(mSv) Rayonnement cosmique 04 03 03 03 Irradiation interne 03 03 03 03 Exposition due agrave lrsquoinhalation 13 09 08 32 Irradiation externe 05 02 02 02 Total 24 18 16 40
1 UNSCEAR 2010 2 Grasty et LaMarre 2004
Figure 15 Doses provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Doses moyennes provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Rayonnement
Rayonnement terrestre
cosmique
Inhalation
Ingestion
03 mSv 03 mSv
02 m Sv
09 mSv
542 Les sources artificielles de rayonnement
Les sources artificielles de rayonnement (reacutesultant des activiteacutes commerciales et industrielles) repreacutesentent environ 02 microSv de notre exposition annuelle au rayonnement Les rayons X et autres interventions meacutedicales diagnostiques et theacuterapeutiques (voir le tableau 5) repreacutesentent environ 12 mSv par an (UNSCEAR 2000) Les produits de grande consommation comme le tabac et les deacutetecteurs de fumeacutee repreacutesentent 01 mSv de notre exposition annuelle au rayonnement
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Tableau 5 Doses aux organes typiques selon le type drsquoexamen radiologique
Type drsquoexamen Organe Dose (mSv) Radiographie dentaire1 Cerveau 001 Radiographie de la poitrine1 Poumons 01 Mammographie de deacutepistage2 Seins 3 Tomodensitomeacutetrie abdominale (adulte)2 Estomac 10 Tomodensitomeacutetrie abdominale (neacuteonatale)2 Estomac 20
1 National Council on Radiation Protection and Measurements (NCPR) 2009 2 Brenner et Hall 2007
Globalement le rayonnement naturel repreacutesente approximativement 60 de la dose annuelle agrave laquelle nous sommes exposeacutes Les interventions meacutedicales repreacutesentent approximativement 40 de cette dose annuelle
Il nrsquoy a pas de diffeacuterence dans les effets causeacutes par le rayonnement naturel ou artificiel
55 Limites de dose
La CCSN eacutetablit les limites de dose pour les travailleurs canadiens et la population Elle le fait en suivant les recommandations de la CIPR qui se compose de scientifiques eacuteminents et de plusieurs grands speacutecialistes de la radioprotection Ces regraveglements srsquoinspirent aussi de la plupart des normes et recommandations de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA)
Au Canada lrsquoapplication des regraveglements normes et pratiques mis en place pour proteacuteger les membres du public et les travailleurs des sources de rayonnement qui ne sont pas reacuteglementeacutees par la CCSN est du ressort de Santeacute Canada de Ressources humaines et Deacuteveloppement des compeacutetences Canada du ministegravere de la Deacutefense nationale et des gouvernements provinciaux et territoriaux
Par ailleurs le Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial (CRFPT) eacutelabore des lignes directrices concernant le rayonnement ionisant et non ionisant et srsquoemploie agrave harmoniser les regraveglements relatifs agrave la radioprotection agrave la grandeur du Canada Copreacutesideacute par la CCSN Santeacute Canada et les provinces le CRFPT est une tribune nationale pour les questions de radioprotection
Pour les personnes qui exploitent lrsquoeacutenergie nucleacuteaire ou travaillent avec celle-ci la limite de dose reacuteglementeacutee est fixeacutee en dessous de la limite infeacuterieure de ce qui est consideacutereacute comme une exposition inacceptable Par exemple les limites de dose efficace pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire est de 50 mSv par an et de 100 mSv sur 5 ans Il nrsquoa pas eacuteteacute deacutemontreacute que lrsquoexposition agrave du rayonnement infeacuterieur agrave une dose aigueuml drsquoenviron 100 mSv nrsquoaugmente pas le risque drsquoeffets sur la santeacute comme le cancer
De plus les titulaires de permis doivent veiller agrave ce que toutes les doses respectent le principe ALARA (voir la figure 16)
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Figure 16 Cadre de la limite de dose de rayonnement
Les rapports et les controcircles reacuteguliers deacutemontrent que la moyenne annuelle des doses aux travailleurs des installations nucleacuteaires canadiennes est de lrsquoordre de 1 agrave 2 mSv par anneacutee (voir la figure 17)
Figure 17 Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type drsquoinstallation
Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type dinstallation
0
05
1
15
2
25
3
35
4
Dos
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(mSv
)
Centrales Mines et Raff ineries Installations Installations Installations Meacutedecine Industrie et Acceacuteleacuterateurs nucleacuteaires usines de duranium de fabrication de recherche de production recherche de particules
concentration de combustile et de de sources duranium production de lumineuses au
radio-isotopes tritium
Peut inclure lrsquoexposition aux rayons X Source Fichier dosimeacutetrique national du Canada (Santeacute Canada) ndash Drsquoapregraves les donneacutees publieacutees les plus reacutecentes
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Au Canada la limite de dose efficace pour le public est de 1 mSv au cours drsquoune anneacutee civile Les rapports et les controcircles reacuteguliers montrent que les doses efficaces annuelles auxquelles les membres du public sont exposeacutes dans le cadre des activiteacutes reacuteglementeacutees par la CCSN varient entre 0001 et 0092 mSv par an Le tableau 6 preacutesente la dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant drsquoeacutemissions dans lrsquoair et dans lrsquoeau provenant de diverses installations autoriseacutees de la CCSN par anneacutee Les doses reccedilues reacutesultant drsquoeacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques nrsquoont pas eacuteteacute additionneacutees pour Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) aux Laboratoires de Chalk River parce que ces doses correspondaient agrave diffeacuterents individus exposeacutes repreacutesentatifs provenant de diffeacuterentes populations
Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
Installation Dose annuelle maximale (mSv) pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
2006 2007 2008 2009 2010
Centrales nucleacuteaires
Point Lepreau 00006 00007 00018 00004 00002
Gentilly-2 00007 00009 00006 00012 00010
Darlington 00011 00014 00013 00007 00006
Pickering 00028 00026 00041 00018 00010
Bruce 00025 00021 00027 00044 00029
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions atmospheacuteriques)
0081 0073 0092 0045 0032
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions aquatiques)
0027 0014 0013 00011 00004
Source Rapports des titulaires de permis et donneacutees de surveillance de lrsquoenvironnement soumises agrave la CCSN
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6 Reacuteglementation des radiations
La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire (CCSN) reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de preacuteserver la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de mettre en œuvre les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Le mandat de la CCSN inclut aussi la diffusion de renseignements objectifs de nature scientifique technique et reacuteglementaire agrave lrsquointention de la population
En tant qursquoorganisme de reacuteglementation nucleacuteaire du Canada la CCSN surveille toutes les installations nucleacuteaires et les activiteacutes et applications lieacutees au nucleacuteaire En font partie les centrales nucleacuteaires les mines et usines de concentration drsquouranium les installations de traitement et de recherche les installations de gestion des deacutechets radioactifs les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement utiliseacutes agrave des fins meacutedicales et industrielles
La CCSN dispose drsquoun cadre de deacutelivrance de permis et de veacuterification de la conformiteacute visant agrave assurer que toute personne qui utilise possegravede ou stocke des substances nucleacuteaires et des appareils agrave rayonnement est en conformiteacute avec un permis et a mis en place des dispositions de sucircreteacute et de seacutecuriteacute approprieacutees Au fil des ans ces exigences reacuteglementaires ont eacuteteacute renforceacutees suite agrave lrsquoameacutelioration des connaissances sur les effets du rayonnement
61 Protection des Canadiens
Toutes les installations et activiteacutes nucleacuteaires au Canada sont reacutegies par la Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires (LSRN) qui est entreacutee en vigueur en mai 2000 en remplacement de lrsquoancienne Loi sur le controcircle de lrsquoeacutenergie atomique La LSRN et ses regraveglements sont conccedilus pour proteacuteger le public les personnes qui travaillent dans le secteur nucleacuteaire et notre environnement Le rocircle de la CCSN est de srsquoassurer que la LSRN et ses regraveglements sont respecteacutes
La CCSN collabore avec les organismes provinciaux et territoriaux de reacuteglementation en matiegravere de protection de lrsquoenvironnement et de radioprotection De nombreux autres organismes feacutedeacuteraux jouent eacutegalement un rocircle dans la protection des Canadiens la CCSN collabore avec Ressources naturelles Canada Environnement Canada Santeacute Canada Pecircches et Oceacuteans Canada Transports Canada la Deacutefense nationale et les Forces canadiennes et Affaires eacutetrangegraveres et Commerce international Canada pour reacuteglementer les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes
Les normes canadiennes en matiegravere de sucircreteacute nucleacuteaire prennent comme reacutefeacuterence les normes internationales Pour ce faire la CCSN srsquoappuie sur les travaux de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA) et drsquoautres organisations telles que le Comiteacute scientifique des Nations Unies sur les effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) et la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) ainsi que sur ceux de Santeacute Canada et drsquoEnvironnement Canada
Avec la coopeacuteration de ses Eacutetats membres lrsquoAIEA publie plusieurs normes internationales notamment des normes de non-prolifeacuteration nucleacuteaire Les normes de la CCSN et les meilleures pratiques dans ce domaine respectent celles de lrsquoAIEA
Dans le domaine de la non-prolifeacuteration nucleacuteaire la CCSN travaille pour le compte du gouvernement du Canada afin drsquoatteindre deux objectifs assurer aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires de notre pays ne contribuent pas agrave la
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fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou de dispositifs explosifs nucleacuteaires et promouvoir un cadre international de non-prolifeacuteration efficace et plus complet
62 Protection des travailleurs
La CCSN reacuteglemente les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes dans le but de proteacuteger la seacutecuriteacute et la santeacute des travailleurs Les installations nucleacuteaires comprennent les centrales nucleacuteaires les mines et les usines de concentration drsquouranium les installations de fabrication de combustible et les installations qui effectuent le traitement et la recherche Les aspects des activiteacutes reacuteglementeacutees sont la seacutecuriteacute la dosimeacutetrie lrsquoemballage et le transport des substances nucleacuteaires ainsi que lrsquoimportation et lrsquoexportation des substances nucleacuteaires
On estime agrave 40 000 le nombre de travailleurs de lrsquoindustrie nucleacuteaire au Canada et le nombre de personnes exposeacutees au rayonnement chaque jour dans le cadre de leur emploi est beaucoup plus eacuteleveacute Les travailleurs canadiens sont exposeacutes agrave des rayonnements de deux faccedilons ils travaillent avec des sources artificielles de rayonnement (par exemple dans lrsquoindustrie nucleacuteaire les soins de santeacute les eacutetablissements de recherche ou de production) ou bien ils sont exposeacutes agrave des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement naturel (par exemple dans lrsquoindustrie miniegravere dans les eacutequipages drsquoavion et dans la construction)
Le Regraveglement sur la radioprotection canadien fixe des limites srsquoappliquant agrave la quantiteacute de rayonnement agrave laquelle le public et les travailleurs du secteur nucleacuteaire (TSN) peuvent ecirctre exposeacutes Il srsquoagit des laquo limites de dose raquo (voir la section 55) et elles sont fixeacutees en deccedilagrave du seuil auquel on srsquoattend qursquoil y ait des effets neacutefastes sur la santeacute Le Regraveglement exige que les titulaires de permis mettent en œuvre des programmes de radioprotection qui limitent lrsquoexposition des travailleurs aux rayonnements ionisants sous les limites de dose et agrave un niveau aussi bas que possible les facteurs sociaux et eacuteconomiques en preacutesence eacutetant pris en compte (voir la figure 17)
Accident nucleacuteaire survenu agrave Fukushima en 2011
Le 11 mars 2011 un seacuteisme de magnitude 9 suivi drsquoun tsunami deacutevastateur ont frappeacute le Japon laissant derriegravere eux pregraves de 25 000 morts ou disparus un demi-million de reacutesidences deacutetruites ou endommageacutees et 560 km2 inondeacutes
Les reacutepercussions combineacutees du seacuteisme et du tsunami sur la centrale nucleacuteaire de Fukushima-Daiichi ont provoqueacute lrsquoun des pires accidents nucleacuteaires du monde Au cours des heures et des jours qui ont suivi trois des six reacuteacteurs de la centrale ont surchauffeacute et subi des dommages Les travailleurs de la centrale ont braveacute des conditions extraordinaires pour preacutevenir ou retarder les rejets de matiegraveres radioactives au-dessus de la reacutegion environnante et dans la mer Gracircce agrave leurs efforts il a eacuteteacute possible de retarder suffisamment ces rejets pour que la population environnante puisse ecirctre eacutevacueacutee malgreacute les dommages geacuteneacuteraliseacutes subis aux infrastructures locales
Agrave mesure que lrsquoaccident se deacuteroulait la zone drsquoeacutevacuation srsquoest agrandie et les autoriteacutes ont recommandeacute aux habitants drsquoun plus grand secteur de se reacutefugier agrave lrsquointeacuterieur Des mesures de surveillance radiologique eacutetendues et de controcircle de la production et de la distribution alimentaires ont eacuteteacute mises en œuvre Dans le mecircme ordre drsquoideacutee il faudra poursuivre la surveillance et le controcircle des approvisionnements alimentaires et en eau peut-ecirctre pendant de nombreuses anneacutees
Cet accident a pousseacute de nombreux pays agrave eacutevaluer la sucircreteacute de leurs infrastructures nucleacuteaires La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire a entrepris un examen de toutes les grandes installations nucleacuteaires au Canada Cet examen dirigeacute par un groupe de travail multidisciplinaire a permis de confirmer que les installations canadiennes peuvent reacutesister et reacutepondre agrave des eacuteveacutenements externes comme les tremblements de terre Un plan drsquoaction de quatre ans est en cours drsquoeacutelaboration afin de renforcer les deacutefenses et de reacuteduire davantage le risque notamment gracircce agrave lrsquoameacutelioration du Regraveglement sur la radioprotection en vigueur pour y inteacutegrer de nouvelles exigences en cas drsquourgence
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Les installations nucleacuteaires au Canada doivent disposer drsquoun personnel qualifieacute pour effectuer leurs activiteacutes en conformiteacute avec la LSRN et ses regraveglements La CCSN veacuterifie eacutegalement que le personnel travaillant dans le domaine de la radioprotection est capable drsquoexeacutecuter les tacircches preacutevues drsquoapregraves les permis
Surveillance des doses
Tous les titulaires de permis de la CCSN sont tenus de deacuteterminer les doses de rayonnement reccedilues par les travailleurs dans lrsquoexercice de leurs fonctions En outre si lrsquoon srsquoattend agrave ce que les doses efficaces deacutepassent 5 mSv en un an les titulaires de permis sont tenus de recourir agrave des services de dosimeacutetrie autoriseacutes
La CCSN deacutelivre des permis aux services de dosimeacutetrie qui doivent effectuer des mesures de doses exactes et preacutecises Les titulaires de permis de services de dosimeacutetrie sont tenus de deacuteposer de lrsquoinformation reacuteguliegraverement dans le Fichier dosimeacutetrique national (FDN) Le FDN exploiteacute par le Bureau de la radioprotection de Santeacute Canada contient les dossiers de doses de rayonnement provenant de tous les processeurs commerciaux de dosimeacutetrie des installations de production drsquoeacutenergie nucleacuteaire drsquoEacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) et des mines drsquouranium Le registre comprend eacutegalement les dossiers de doses provenant des utilisateurs de rayons X tels que les dentistes les radiologues et les chiropraticiens ainsi que les expositions aux produits de filiation du radon provenant de certaines mines qui ne deacutetiennent pas de permis de la CCSN
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7 Sommaire
Le rayonnement a toujours eacuteteacute preacutesent et il est partout dans notre environnement La vie a eacutevolueacute dans un monde contenant des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement ionisant Nous sommes eacutegalement exposeacutes au rayonnement artificiel provenant de sources telles que les traitements meacutedicaux et les activiteacutes impliquant des matiegraveres radioactives
Les effets du rayonnement sur la santeacute sont bien compris Depuis le deacutebut du 20e siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes agrave fond agrave la fois en laboratoire et sur les populations humaines En raison des risques connus du rayonnement pour la santeacute il doit ecirctre utiliseacute avec prudence et strictement controcircleacute Un eacutequilibre doit ecirctre trouveacute entre les avantages du rayonnement pour la socieacuteteacute et les risques que le rayonnement pose pour les personnes la santeacute et lrsquoenvironnement
La CCSN reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de proteacuteger la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de respecter les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Elle deacutefinit eacutegalement des limites de dose pour empecirccher que les travailleurs et le public ne soient soumis agrave une exposition excessive au rayonnement
La compreacutehension des risques que pose le rayonnement aide la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation agrave fixer les limites de dose et agrave eacutetablir des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave des niveaux sucircrs Les titulaires de permis sont tenus de maintenir toutes les doses de rayonnement agrave des niveaux ALARA Des programmes de surveillance du rayonnement sont en place agrave proximiteacute des centrales nucleacuteaires et drsquoautres installations nucleacuteaires agrave travers le Canada pour proteacuteger les personnes et lrsquoenvironnement contre les effets potentiels du rayonnement
Des programmes gouvernementaux et de lrsquoindustrie mesurent systeacutematiquement les niveaux de radioactiviteacute dans lrsquoair lrsquoeau potable les eaux de surface le sol et les aliments Gracircce agrave ces donneacutees la CCSN peut veacuterifier que les normes sont respecteacutees eacutevaluer lrsquoefficaciteacute des controcircles et deacuteterminer les tendances environnementales
Depuis plus de 65 ans le Canada deacutetient un dossier de sucircreteacute nucleacuteaire reconnu au niveau international La CCSN est fiegravere drsquoavoir contribueacute agrave ce dossier de sucircreteacute en assurant une surveillance reacuteglementaire solide Les Canadiens peuvent ecirctre assureacutes que la CCSN continuera de surveiller avec vigilance la sucircreteacute de lrsquoindustrie nucleacuteaire canadienne de sorte que la santeacute et la sucircreteacute ne soient jamais compromises
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Glossaire
Acide amineacute Les eacuteleacutements constitutifs des proteacuteines Il srsquoagit de moleacutecules organiques contenant un groupement amine (NH2) et un groupe carboxyle (COOH)
Acide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) Le composeacute moleacuteculaire dans le noyau drsquoune cellule qui forme le modegravele de la structure et du fonctionnement de la cellule
Activiteacute Rythme auquel se produisent les deacutesinteacutegrations dans une matiegravere radioactive par uniteacute de temps Utiliseacutee comme mesure de la quantiteacute de radionucleacuteides preacutesents Uniteacute Becquerel symbole Bq 1 Bq = une deacutesinteacutegration par seconde
ALARA Un principe drsquooptimisation de la protection utiliseacute pour srsquoassurer que les limites de doses reccedilues au niveau individuel au travail et par le public soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux Ce concept ne deacutesigne pas la limite de dose il srsquoagit drsquoun processus qui permet de maintenir les niveaux de dose bas
Appareil agrave rayonnement Tel que deacutefini dans le Regraveglement sur les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement a) un appareil contenant une substance nucleacuteaire en une quantiteacute supeacuterieure agrave la quantiteacute drsquoexemption et permettant son utilisation pour ses proprieacuteteacutes de rayonnement et b) un appareil contenant un composeacute lumineux au radium
Atome Uniteacute de matiegravere formeacutee drsquoun noyau unique autour duquel gravitent plusieurs eacutelectrons et dont le nombre est eacutegal agrave celui des protons dans le noyau Lrsquoatome est la plus petite partie drsquoun eacuteleacutement pouvant se combiner chimiquement avec drsquoautres atomes Tous les atomes autres que lrsquohydrogegravene 1 ont des neutrons dans le noyau
Becquerel Uniteacute SI de mesure de lrsquoactiviteacute drsquoune substance radioactive Le becquerel remplace le curie (Ci) qui nrsquoest pas une uniteacute SI Son symbole est Bq Il correspond agrave une deacutesinteacutegration nucleacuteaire par seconde 1 Bq = 27 pCi (27 times 10ndash11 Ci) et 1 Ci = 37 times 1010 Bq (Voir aussi laquo SI raquo)
Cancer Un grand nombre de maladies causeacutees par la division effreacuteneacutee de cellules anormales
Capture des eacutelectrons Processus de deacutesinteacutegration radioactive au terme duquel un eacutelectron en orbite est captureacute par le noyau et fusionne avec ce dernier Apregraves ce processus la masse reste inchangeacutee mais le numeacutero atomique diminue drsquoun facteur de un car un proton est converti en neutron
Capture des neutrons ou capture neutronique Type de reacuteaction nucleacuteaire au terme de laquelle un noyau atomique srsquoempare drsquoun neutron libre et fusionne avec lui pour former un noyau plus lourd Les neutrons peuvent reacuteagir avec un noyau atomique de plusieurs maniegraveres chacune aboutissant agrave un produit diffeacuterent
Cataracte Affection qui survient lorsque le cristallin normalement transparent de lrsquoœil se trouble ou srsquoopacifie et cause une vision trouble qursquoil nrsquoest pas possible de corriger par des verres correcteurs ordinaires Le facteur le plus important de la formation de cataractes est le vieillissement mais il existe des facteurs additionnels comme le tabagisme le diabegravete lrsquoexposition excessive au soleil et le rayonnement
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Cellule La plus petite uniteacute structurelle et fonctionnelle de tous les organismes vivants connus
Deacutesinteacutegration (radioactive) Transformation drsquoun nucleacuteide radioactif en un nucleacuteide diffeacuterent (ou plusieurs nucleacuteides diffeacuterents) par eacutemission spontaneacutee de rayonnement tels que des rayonnements alpha becircta ou gamma ou par capture des eacutelectrons Il en reacutesulte un noyau plus stable et moins chargeacute en eacutenergie Chaque processus de deacutesinteacutegration a une peacuteriode radioactive deacutefinie
Deuteacuterium Un isotope drsquohydrogegravene avec un proton et un neutron dans le noyau
Dose Terme geacuteneacuteral utiliseacute pour deacutesigner la quantiteacute drsquoeacutenergie provenant de rayonnement ionisant absorbeacutee par les tissus La dose absorbeacutee est mesureacutee en grays (Gy) ougrave 1 gray eacutequivaut agrave 1 joule par kilogramme Voir aussi dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace
Dose absorbeacutee Quantiteacute drsquoeacutenergie absorbeacutee par la matiegravere irradieacutee par uniteacute de masse Cela reflegravete la quantiteacute drsquoeacutenergie deacuteposeacutee par du rayonnement ionisant lors de son passage agrave travers un milieu (comme lrsquoair lrsquoeau ou du tissu vivant) Uniteacute gray Symbole Gy
Dose aigueuml Exposition reccedilue pendant une courte dureacutee (heures ou jours) Lrsquoadjectif laquo aigueuml raquo deacutesigne uniquement la dureacutee de lrsquoexposition et non lrsquointensiteacute des doses concerneacutees
Dose chronique Exposition persistante (en termes de mois ou drsquoanneacutees) Lrsquoadjectif laquo chronique raquo se rapporte uniquement agrave la dureacutee de lrsquoexposition et non agrave lrsquointensiteacute des doses
Dose efficace Mesure de dose visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du deacutetriment radiologique pouvant reacutesulter de la dose Elle repreacutesente la somme des produits des doses eacutequivalentes aux tissus multiplieacutees par leurs facteurs de pondeacuteration tissulaires respectifs Uniteacute sievert (Sv)
Dose eacutequivalente Mesure de la dose au tissu ou agrave lrsquoorgane visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du dommage causeacute Obtenue en multipliant la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique pour tenir compte de lrsquoefficaciteacute biologique de diffeacuterents rayonnements agrave causer des dommages au tissu ou agrave lrsquoorgane consideacutereacute Uniteacute sievert (Sv)
Dosimegravetre Dispositif porteacute par une personne pour mesurer une dose de rayonnement ionisant
Dosimeacutetrie Sous-speacutecialiteacute scientifique de la radioprotection et de la physique meacutedicale centreacutee sur le calcul et lrsquoenregistrement des doses internes et externes provenant du rayonnement ionisant
Eau leacutegegravere Eau ordinaire composeacutee de moleacutecules ayant deux atomes drsquohydrogegravene et un atome drsquooxygegravene (H20) Diffeacuterente de lrsquoeau lourde qui est composeacutee de moleacutecules ayant un atome drsquohydrogegravene un atome de deuteacuterium (D) et un atome drsquooxygegravene (HDO)
Eau lourde Eau contenant une teneur eacuteleveacutee de moleacutecules avec des atomes de deuteacuterium (hydrogegravene lourd) Dans certains reacuteacteurs lrsquoeau lourde est utiliseacutee comme modeacuterateur parce qursquoelle ralentit les neutrons avec efficaciteacute et aussi parce qursquoelle a une faible probabiliteacute drsquoabsorber les neutrons
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Eau tritieacutee Lrsquoeau tritieacutee (HTO) est une moleacutecule drsquoeau dans laquelle une ou deux moleacutecules drsquohydrogegravene ont eacuteteacute remplaceacutees par un atome de tritium
Effets deacuteterministes Changements dans les cellules et les tissus qui se produiront certainement apregraves une dose aigueuml de rayonnement (agrave un niveau de dose supeacuterieur agrave au moins 1 000 mSv) en deccedilagrave duquel lrsquoeffet du rayonnement nrsquoest pas deacutetecteacute La graviteacute des effets sanitaires (eacuterythegraveme cutaneacute brucirclures et chute des cheveux) augmente avec la dose reccedilue
Effets stochastiques Terme utiliseacute pour deacutesigner les effets sanitaires du rayonnement (tels que le cancer ou les maladies heacutereacuteditaires) preacutesentant un risque statistique Pour ces maladies la probabiliteacute drsquoapparition augmente proportionnellement agrave la dose de rayonnement reccedilue plus la dose est eacuteleveacutee plus la probabiliteacute drsquoapparition est grande La graviteacute des effets nrsquoest pas proportionnelle agrave la dose
Efficaciteacute biologique relative Mesure relative de lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents types de rayonnements agrave provoquer un effet sanitaire preacuteciseacute exprimeacutee comme le rapport inverse des doses absorbeacutees de deux types de rayonnement diffeacuterents qui produiraient un effet biologique donneacute de mecircme intensiteacute
Eacutelectron Particule eacuteleacutementaire stable posseacutedant une charge eacutelectrique neacutegative de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 91 x 10-31 kg
Eacutelectron-volt (eV) Uniteacute drsquoeacutenergie eacutequivalente agrave environ 16 x 10-19 joules
Eacuteleacutement Types drsquoatomes speacutecifiques ayant le mecircme nombre de protons dans leur noyau et par conseacutequent le mecircme numeacutero atomique Le nombre de neutrons peut diffeacuterer
Eacutemission de positrons Type de deacutesinteacutegration radioactive dans laquelle un proton est transformeacute en neutron ce qui eacutemet un positron Dans ces cas lorsque le rapport neutrons-protons est trop faible et que lrsquoeacutemission de particules alpha nrsquoest pas possible sur le plan eacutenergeacutetique le noyau peut dans certaines conditions atteindre la stabiliteacute en eacutemettant un positron
Eacutenergie Grandeur physique qui deacutecrit la quantiteacute de travail qui peut ecirctre effectueacutee par une force donneacutee ougrave la masse-eacutenergie est conserveacutee Il existe diffeacuterentes formes drsquoeacutenergie eacutenergie cineacutetique potentielle thermique gravitationnelle acoustique lumineuse eacutelastique nucleacuteaire et eacutelectromagneacutetique
Eacutepideacutemiologie Eacutetude de la distribution et des eacuteleacutements deacuteterminants des maladies dans les populations humaines Elle sert de base pour la santeacute publique et la meacutedecine preacuteventive et elle est fondeacutee sur des observations plutocirct que sur des expeacuteriences
Essai biologique Toute proceacutedure utiliseacutee pour deacuteterminer la nature lrsquoactiviteacute lrsquoemplacement ou la reacutetention de radionucleacuteides dans lrsquoorganisme par des mesures directes (in vivo) ou par des analyses de matiegraveres excreacuteteacutees ou autrement eacutelimineacutees par lrsquoorganisme (in vitro)
Facteur de pondeacuteration radiologique Nombre par lequel il faut multiplier la dose absorbeacutee dans un tissu ou un organe pour deacuteterminer lrsquoefficaciteacute biologique relative du rayonnement agrave induire des effets stochastiques agrave de faibles doses le reacutesultat eacutetant la dose eacutequivalente
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Facteur de pondeacuteration tissulaire Facteur pour lequel la dose eacutequivalente est pondeacutereacutee aux fins de la deacutetermination de la dose efficace Le facteur de pondeacuteration tissulaire pour un organe ou un tissu repreacutesente la contribution relative de cet organe ou de ce tissu au preacutejudice total causeacute par les effets de lrsquoirradiation uniforme du corps entier
Fission ou fission nucleacuteaire Division drsquoun noyau lourd en deux morceaux (ou rarement plusieurs) avec des masses drsquoampleur eacutequivalente accompagneacutee geacuteneacuteralement de lrsquoeacutemission de neutrons et de rayonnement gamma
Gray (Gy) Uniteacute du SI de la dose absorbeacutee Uniteacute 1 joulekilogramme mais a un usage restreint
In vitro Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience reacutealiseacutee en dehors drsquoun organisme vivant dans un environnement controcircleacute comme dans une eacuteprouvette ou une boicircte de Peacutetri Du latin laquo dans le verre raquo
In vivo Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience portant sur un organisme vivant complet par opposition agrave un organisme partiel ou mort ou un environnement controcircleacute in vitro Latin pour laquo dans le vivant raquo
Ion Atome moleacutecule ou fragment de moleacutecule ayant acquis une charge eacutelectrique suite agrave la perte ou au gain drsquoun ou plusieurs eacutelectrons
Isotopes Deux ou plusieurs formes drsquoun eacuteleacutement donneacute qui ont des numeacuteros atomiques identiques (le mecircme nombre de protons dans leur noyau) et la mecircme ou les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques mais avec des masses atomiques diffeacuterentes (diffeacuterents nombres de neutrons dans leur noyau) et des proprieacuteteacutes physiques distinctes Par exemple lrsquouranium a 16 isotopes diffeacuterents soit U-234 U-235 U-236 U-238 etc
Leuceacutemie Cancer des globules blancs (leucocytes)
Limites de dose Limites de dose efficace et eacutequivalente preacutevues par le Regraveglement sur la radioprotection Ces limites sont en place pour reacuteduire au minimum le risque drsquoeffets nocifs pour la santeacute causeacutes par lrsquoexposition aux rayonnements associeacutee agrave des activiteacutes autoriseacutees par la CCSN
Maladie des rayons Ensemble de symptocircmes caracteacuterisant les radioleacutesions qui reacutesultent drsquoune exposition excessive de lrsquoensemble du corps (ou drsquoune grande partie de celui-ci) au rayonnement ionisant Les premiers de ces symptocircmes sont des nauseacutees de la fatigue des vomissements et la diarrheacutee qui peuvent ecirctre suivis par la perte de cheveux des heacutemorragies lrsquoinflammation de la bouche et de la gorge et une perte geacuteneacuterale drsquoeacutenergie
Masse ou masse atomique Masse drsquoun isotope drsquoun eacuteleacutement exprimeacutee en uniteacutes de masse atomique deacutefinie par un douziegraveme de la masse drsquoun atome de carbone 12 Une masse atomique de 1 eacutequivaut agrave environ 166 x 10-27 kg
Microsievert Un millioniegraveme de sievert (voir sievert) Symbole μSv
Millisievert Un milliegraveme de sievert (voir sievert) Symbole mSv
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Modegravele lineacuteaire sans seuil Modegravele dose-reacuteponse baseacute sur lrsquohypothegravese selon laquelle dans la gamme des faibles doses les doses de rayonnement supeacuterieures agrave zeacutero augmentent le risque de cancers etou de maladies heacutereacuteditaires drsquoune maniegravere proportionnelle simple
Modeacuterateur Matiegravere telle que lrsquoeau ordinaire ou lrsquoeau lourde qui est utiliseacutee dans un reacuteacteur pour ralentir la vitesse eacuteleveacutee des neutrons ce qui accroicirct la probabiliteacute qursquoune fission survienne
Moleacutecule Groupe drsquoatomes lieacutes chimiquement les uns aux autres
Mutation Changement chimique de lrsquoADN dans le noyau drsquoune cellule Les mutations survenant dans les cellules des spermatozoiumldes ou des ovules ou leurs preacutecurseurs peuvent avoir des effets heacutereacuteditaires chez les enfants ou les geacuteneacuterations futures Les mutations dans les cellules somatiques (cellules non reproductrices) peuvent eacutegalement favoriser lrsquoapparition du cancer
Neutron Particule eacuteleacutementaire du noyau de lrsquoatome (acirc lrsquoexception de lrsquohydrogegravene) et dont la masse est similaire agrave celle drsquoun proton soit de lrsquoordre de 16 x 10-27 kg
Nombre de masse Nombre de neutrons et de protons dans le noyau drsquoun atome
Non-prolifeacuteration nucleacuteaire Effets deacuteployeacutes pour preacutevenir la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires et de dispositifs nucleacuteaires explosifs La CCSN est responsable de la mise en œuvre de la politique de non-prolifeacuteration nucleacuteaire du Canada qui contient deux objectifs de large porteacutee et de longue date
1 garantir aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires du Canada ne contribuent pas agrave la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou drsquoautres dispositifs nucleacuteaires explosifs
2 promouvoir un reacutegime international de non-prolifeacuteration plus efficace et plus complet
Noyau (drsquoun atome) Partie centrale drsquoun atome chargeacutee positivement contenant des protons et des neutrons Le nombre total de protons et de neutrons srsquoappelle le nombre de masse
Nucleacuteide Un terme geacuteneacuteral pour deacutesigner tous les isotopes connus qursquoils soient stables ou non
Numeacutero atomique Nombre de protons dans le noyau drsquoun atome Symbole Z
Optimisation Processus drsquoeacutetablissement de niveaux de protection et de sucircreteacute qui permettent drsquoassurer que les expositions la probabiliteacute de subir une exposition et la valeur des expositions potentielles soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux tel que recommandeacute par la Commission internationale de protection radiologique
Particules alpha Une particule agrave charge positive formeacutee de deux protons et de deux neutrons qui est eacutemise par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoil se deacutesintegravegre Une particule alpha est relativement volumineuse et peut ecirctre arrecircteacutee par la peau ou une feuille de papier Une particule alpha est identique agrave un noyau drsquoheacutelium
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Particules becircta Un eacutelectron (une particule ayant une charge neacutegative) ou un positron (une particule ayant une charge positive) qui est eacutemis par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoils se deacutesintegravegrent Les particules becircta sont relativement petites et peuvent ecirctre arrecircteacutees par une feuille drsquoaluminium ou de plastique de quelques millimegravetres drsquoeacutepaisseur
Peacuteriode (radioactive) Temps neacutecessaire pour que lrsquoactiviteacute drsquoun radionucleacuteide soit reacuteduite de moitieacute par un processus de deacutesinteacutegration radioactive Symbole t12 Plus la peacuteriode drsquoune substance est courte plus elle est radioactive
Photon Un quantum (la plus petite quantiteacute possible) drsquoeacutenergie eacutemise sous forme de rayonnement eacutelectromagneacutetique
Positron Particule eacuteleacutementaire chargeacutee positivement de 16 x 10-19 coulombs et dont la masse est de 91 x 10-31 kg (comparable agrave un eacutelectron mais chargeacutee positivement)
Produits de filiation du radon Terme utiliseacute pour deacutesigner collectivement les produits immeacutediats de deacutesinteacutegration radioactive du radon Il srsquoagit de la chaicircne de deacutesinteacutegration qui inclut le polonium 218 le plomb 214 le bismuth 214 et le polonium 214 Leur peacuteriode combineacutee moyenne est de lrsquoordre de 30 minutes Aussi appeleacute descendant du radon
Proton Particule eacuteleacutementaire stable preacutesente dans le noyau de lrsquoatome posseacutedant une charge eacutelectrique positive de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 167 x 10-27 kg
Radioactif Empreint de radioactiviteacute eacutemettant spontaneacutement de lrsquoeacutenergie sous forme de rayonnement ionisant (telles que les particules alpha et becircta des neutrons ou des rayons gamma) agrave la suite de la deacutesinteacutegration drsquoun atome instable
Radon Eacuteleacutement chimique dont le symbole est Rn et le nombre atomique 86 Le radon est un gaz noble rare incolore inodore insipide naturel et radioactif issu de la deacutesinteacutegration du radium Il srsquoagit de lrsquoune des substances les plus lourdes persistant sous forme de gaz dans des conditions normales le radon preacutesente un risque pour la santeacute
Radio-isotope Isotope drsquoun eacuteleacutement qui subit une deacutesinteacutegration spontaneacutee et eacutemet un rayonnement
Radionucleacuteide Nucleacuteide radioactif
Radiosensible Un terme qualitatif pour distinguer les cellules les tissus et les organes qui sont plus susceptibles drsquoecirctre endommageacutes par le rayonnement
Rayonnement Processus drsquoeacutemission ou de transmission drsquoeacutenergie sous forme de particules ou drsquoondes Dans le preacutesent document le terme laquo rayonnement raquo deacutesigne un rayonnement ionisant sauf indication contraire
Rayonnement artificiel Rayonnement produit par les activiteacutes humaines et qui srsquoajoute au rayonnement de fond
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Rayonnement cosmique Rayonnement naturel provenant de lrsquoespace Ces rayons sont composeacutes de rayonnements ionisants peacuteneacutetrants (agrave la fois particulaires et eacutelectromagneacutetiques) et peuvent porter des eacutenergies de plus de 1020 eV Le champ magneacutetique terrestre deacutevie les rayons cosmiques chargeacutes vers les pocircles
Rayonnement de fond naturel Une source de rayonnement preacutesente en permanence dans lrsquoenvironnement et provenant de diffeacuterentes sources Parmi ces sources figurent le rayonnement cosmique les sources terrestres (eacuteleacutements radioactifs preacutesents dans le sol) lrsquoair ambiant (radon) et les sources internes (denreacutees alimentaires et boissons) La dose efficace annuelle globale par personne attribueacutee au rayonnement naturel est de 24 mSv par anneacutee (UNSCEAR 2008)
Rayonnement eacutelectromagneacutetique Mouvement drsquoondes en deacuteplacement reacutesultant de lrsquoeacutevolution des champs eacutelectriques et magneacutetiques Le spectre de rayonnement eacutelectromagneacutetique connu comprend la gamme des rayons X (et des rayons gamma) de courte longueur drsquoonde et agrave haute eacutenergie lrsquoultraviolet la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge et le radar et des ondes radio et de longueur drsquoonde relativement longue et agrave faible eacutenergie Selon la meacutecanique quantique les rayonnements eacutelectromagneacutetiques agrave haute eacutenergie peuvent se comporter comme des particules (photons)
Rayonnement gamma Rayonnement eacutelectromagneacutetique peacuteneacutetrant produit par un noyau atomique pendant sa deacutesinteacutegration radioactive forme de rayonnement ionisant agrave courte longueur drsquoonde et eacutenergie eacuteleveacutee
Rayonnement ionisant Rayonnement capable drsquoajouter ou de retrancher des eacutelectrons en traversant la matiegravere (par ex air eau ou tissus vivants) Exemples particules alpha rayonnement gamma rayons X et neutrons
Rayonnement neutronique Se produit lorsque les neutrons sont eacutejecteacutes du noyau par fission nucleacuteaire (c-agrave-d division de lrsquoatome) et drsquoautres processus Contrairement agrave drsquoautres rayonnements le rayonnement neutronique est absorbeacute par les mateacuteriaux contenant un grand nombre drsquoatomes drsquohydrogegravene comme la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques
Rayonnement non ionisant Un rayonnement plus faible que le rayonnement ionisant c-agrave-d qui ne possegravede pas lrsquoeacutenergie suffisante pour produire des ions La lumiegravere visible les rayons infrarouges et les ondes radioeacutelectriques sont des rayonnements non ionisants
Rayons X Rayonnement eacutelectromagneacutetique (photon) peacuteneacutetrant eacutemis par un atome apregraves avoir eacuteteacute bombardeacute par des eacutelectrons Les rayons X diffegraverent du rayonnement gamma dans la mesure ougrave ils sont eacutemis agrave partir des eacutelectrons en orbite et non agrave partir du noyau Ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma Les rayons X sont principalement geacuteneacutereacutes par des moyens artificiels plutocirct qursquoagrave partir de substances radioactives Ils sont utiliseacutes avant tout agrave des fins meacutedicales
Reacuteacteur nucleacuteaire Appareil dans lequel une reacuteaction en chaicircne de fission nucleacuteaire autoentretenue se produit dans des conditions controcircleacutees pour produire de lrsquoeacutenergie ou des rayonnements utiles
Reacuteaction en chaicircne Voir reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne
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Reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne Exemple de fission nucleacuteaire ougrave un neutron est eacutejecteacute drsquoun atome fissionneacute ce qui causera la fission drsquoun autre atome en eacutejectant plus de neutrons
Rejets Substances et matiegraveres nucleacuteaires relacirccheacutees dans lrsquoenvironnement (sous forme liquide ou gazeuse) agrave la suite drsquoactiviteacutes autoriseacutees par la CCSN
Service de dosimeacutetrie autoriseacute Une entreprise ou une institution qui deacutetient un permis de la CCSN pour mesurer les doses de rayonnement aux travailleurs
SI Systegraveme international drsquouniteacutes
Sievert Lrsquouniteacute du SI mesurant la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Elle est eacutegale agrave 1 joulekilogramme Elle remplace lrsquoancienne uniteacute de rayonnement classique rem Des multiples du sievert (dont le symbole est Sv) sont utiliseacutes dans la pratique courante et incluent le millisievert (mSv 11000 de 1 Sv) et le microsievert (μSv 11 000 000 de 1 Sv)
Substances nucleacuteaires Isotopes qui eacutemettent du rayonnement
Travailleur du secteur nucleacuteaire (TSN) Personne qui du fait de sa profession ou de son occupation et des conditions dans lesquelles elle exerce ses activiteacutes si celles-ci sont lieacutees agrave une substance ou agrave une installation nucleacuteaire risque vraisemblablement de recevoir une dose de rayonnement supeacuterieure agrave la limite reacuteglementaire fixeacutee par la CCSN pour la population en geacuteneacuteral (1 mSv par anneacutee)
Tritium Un isotope radioactif de lrsquohydrogegravene posseacutedant deux neutrons et un proton dans son noyau Le tritium se deacutesintegravegre en eacutemettant un eacutelectron (rayonnement becircta) et sa peacuteriode radioactive est de 123 ans Le tritium est preacutesent naturellement dans lrsquoenvironnement et eacutegalement un sous-produit des reacuteacteurs nucleacuteaires
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Acronymes et uniteacutes
ADN acide deacutesoxyribonucleacuteique AIEA Agence internationale de lrsquoeacutenergie atomique ALARA niveau le plus bas que lrsquoon peut raisonnablement atteindre BEIR National Academy of Biological Effects of Ionizing Radiation Bq becquerel CCSN Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire CIPR Commission internationale de protection radiologique CRFPT Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial EACL Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee ELF ondes meacutegameacutetriques FDN Fichier dosimeacutetrique national Gy gray H2O symbole chimique de lrsquoeau eacutegalement HOH HTO eau tritieacutee ICRU Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation J joule LSRN Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires mSv millisievert NCRP National Council on Radiation Protection and Measurements Sv sievert TDM tomodensitomeacutetrie t frac12 symbole pour la peacuteriode radioactive drsquoun radionucleacuteide TSN travailleur du secteur nucleacuteaire microSv microsievert UNSCEAR Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants UV ultraviolet wR facteur de pondeacuteration radiologique wT facteur de pondeacuteration tissulaire
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Sources
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bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire octobre 2004 Maintenir les expositions et les doses au laquo niveau le plus bas qursquoil soit raisonnablement possible drsquoatteindre raquo guide de reacuteglementation G-129 reacutevision 1 httpnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_freG129rev1_fpdf
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations 2007 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 103 Publication 103 Pergamon Press Oxford 2007
bull Commission internationale de protection radiologique Rapport du Groupe de travail sur lrsquohomme de reacutefeacuterence Publication 23 de la CIPR Pergamon Press New York 1975
bull Commission internationale de protection radiologique Limits for Intakes of Radionuclides by Workers Publication 30 de la CIPR partie 1 (et suppleacutement) part 2 (et suppleacutement) partie 3 (et suppleacutements A et B) et index Annales de la CIPR Pergamon Press New York 1979-1982
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations de 1990 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 21(1-3) Publication 60 de la CIPR Pergamon Press Oxford 1991
bull Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation 2011 Fundamental quantities and units for ionizing radiation Journal de la ICRU volume 11 no 1 publieacute par Oxford University Press
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRP) ncrponlineorgPDFsNCRP20Composite20Glossarypdf
bull Santeacute Canada Rapport de 2008 sur les radioexpositions professionnelles au Canada publication 5923 de SC hc-scgccaewh-semtalt_formatshecs-sescpdfpubsoccup-travail2008-report-rapportshyengpdf
bull Committee to Assess Health Risks from Exposures to Low Levels of Ionizing Radiation Health Risks from Exposure to Low Levels of Ionizing Radiation BEIR VII ndash Phase 2 National Academy Sciences National Research Council National Academy Press Washington 2006
bull Nations Unies Effects of Ionizing Radiation Volume I Report to the General Assembly Scientific Annexes A and B Volume II Scientific Annexes C D and E Rapport de 2006 du Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des rayonnements ionisants publications des Nations Unies E08IX6 (2008) et E09IX5 (2009) Nations Unies New York
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bull Nations Unies Sources and Effects of Ionizing Radiation Volume I Sources Volume II Effects Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants Rapport 2000 agrave lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale avec des annexes scientifiques publications des Nations Unies E00IX3 et E00IX4 Nations Unies New York 2000
bull NRC des Eacutetats-Unis nrcgovreading-rmbasic-refglossaryhtml bull Brodsky A Handbook of Radiation Measurement and Protection Boca Raton
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bull Brenner DJ et Hall EJ Computed Tomography ndash An Increasing Source of Radiation Exposure New England Journal of Medicine 357 p 2277-2284 2007
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- Full cover - PDF - FRpdf
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- RG-RD_IR_Fpdf
- inside cover - PDF - FR
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- E-DOCS-3738137-v8-Radiation_INFO_doc_-_FR
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- Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
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- 42 Eacutevaluation du risque de cancer
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- Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
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- 541 Rayonnement naturel
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- Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
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- 61 Protection des Canadiens
- 62 Protection des travailleurs
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Figure 3 Le tableau peacuteriodique des eacuteleacutements
Les atomes drsquoun ou de plusieurs eacuteleacutements se combinent entre eux pour former des moleacutecules Une moleacutecule drsquoeau par exemple est constitueacutee de deux atomes drsquohydrogegravene combineacutes agrave un atome drsquooxygegravene (H2O)
Un nucleacuteide est une entiteacute atomique caracteacuteriseacutee par le nombre de protons et de neutrons qui composent le noyau lequel correspond approximativement agrave la masse du nucleacuteide Le numeacutero qui accompagne parfois le nom du nucleacuteide est le nombre de masse (la somme des protons et des neutrons dans le noyau) Par exemple le carbone 12 est un nucleacuteide de carbone avec 6 protons et 6 neutrons
22 Les isotopes
Un isotope est une variante drsquoune mecircme espegravece chimique Bien que tous les isotopes drsquoun eacuteleacutement donneacute possegravedent le mecircme nombre de protons chaque isotope a un nombre diffeacuterent de neutrons
Par exemple il existe trois isotopes (ou variantes) de lrsquohydrogegravene
bull lrsquohydrogegravene 1 (un proton et zeacutero neutron) bull lrsquohydrogegravene 2 ou deuteacuterium (un proton et un neutron) bull lrsquohydrogegravene 3 ou tritium (un proton et deux neutrons)
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Un autre exemple est lrsquouranium 235 qui possegravede 92 protons et 143 neutrons contrairement agrave lrsquouranium 238 qui possegravede 92 protons et 146 neutrons
Un isotope est stable lorsqursquoil y a un eacutequilibre entre le nombre de neutrons et le nombre de protons Lorsqursquoun isotope est petit et stable il contient pratiquement le mecircme nombre de protons que de neutrons Les isotopes stables plus volumineux ont leacutegegraverement plus de neutrons que de protons Parmi les nucleacuteides stables figurent le carbone 12 (six protons et six neutrons pour une masse totale de 12) le phosphore 30 (15 protons et 15 neutrons) et le sodium 22 (11 protons et 11 neutrons)
23 Les radio-isotopes
Les isotopes qui sont instables et eacutemettent un rayonnement sont appeleacutes radio-isotopes Un radioshyisotope est un isotope drsquoun eacuteleacutement qui subit une deacutesinteacutegration spontaneacutee et eacutemet du rayonnement agrave mesure qursquoil se deacutesintegravegre Pendant le processus de deacutesinteacutegration il devient moins radioactif au fil du temps devenant finalement stable
Une fois qursquoun atome atteint une configuration stable il ne produit plus de rayonnement Pour cette raison les sources radioactives ndash ou des sources qui eacutemettent spontaneacutement de lrsquoeacutenergie sous forme de rayonnement ionisant agrave la suite de la deacutesinteacutegration drsquoun atome instable ndash srsquoaffaiblissent avec le temps Agrave mesure que le nombre drsquoatomes instables de la source qui deviennent stables augmente le rayonnement produit diminue et lrsquoactiviteacute du mateacuteriau diminue avec le temps jusqursquoagrave devenir nulle
Le temps neacutecessaire pour qursquoun radio-isotope se deacutesintegravegre jusqursquoagrave la moitieacute de son activiteacute de deacutepart se nomme la demi-vie (ou peacuteriode) radiologique deacutesigneacutee par le symbole tfrac12 Chaque radio-isotope a sa propre demi-vie qui peut aller drsquoune fraction de seconde agrave des milliards drsquoanneacutees Par exemple lrsquoiode 131 a une demi-vie de huit jours tandis que le plutonium 239 a une demi-vie de 24 000 ans Un radio-isotope qui a une demi-vie courte est plus radioactif qursquoun radio-isotope ayant une demi-vie longue et il deacutegage donc plus de rayonnement au cours drsquoune peacuteriode donneacutee
Il existe trois grands types de deacutesinteacutegration radioactive
bull Deacutesinteacutegration alpha Lorsqursquoun atome subit une deacutesinteacutegration alpha il eacutemet une particule composeacutee de deux protons et de deux neutrons provenant directement de son noyau Dans ce cas le numeacutero atomique diminue de 2 et la masse de 4 Le radium le radon lrsquouranium et le thorium comptent parmi les eacutemetteurs de particules alpha
bull Deacutesinteacutegration becircta Dans la deacutesinteacutegration becircta de base un neutron se transforme en proton et un eacutelectron est eacutemis par le noyau Le numeacutero atomique augmente de un mais la masse ne diminue que leacutegegraverement Le strontium 90 le tritium le carbone 14 et le soufre 35 comptent parmi les eacutemetteurs de particules becircta pures
bull Deacutesinteacutegration gamma La deacutesinteacutegration gamma est la libeacuteration de lrsquoeacutenergie exceacutedentaire preacutesente dans le noyau apregraves une deacutesinteacutegration alpha ou becircta ou apregraves la capture des neutrons (un type de reacuteaction nucleacuteaire) dans un reacuteacteur nucleacuteaire Lrsquoeacutenergie reacutesiduelle est eacutemise sous forme de photon de rayons gamma La deacutesinteacutegration gamma nrsquoaffecte geacuteneacuteralement pas la masse ni le numeacutero atomique du radio-isotope Lrsquoiode 131 le ceacutesium
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137 le cobalt 60 le radium 226 et le techneacutetium 99m comptent parmi les eacutemetteurs de particules gamma
Le nombre de deacutesinteacutegrations nucleacuteaires dans une substance radioactive par uniteacute de temps est appeleacute lrsquoactiviteacute Lrsquoactiviteacute est utiliseacutee comme mesure de la quantiteacute drsquoun radionucleacuteide et elle est mesureacutee en becquerels (Bq) 1 Bq = 1 deacutesinteacutegration par seconde
Si la source originelle de la radioactiviteacute est connue il est possible de calculer le temps neacutecessaire agrave sa deacutesinteacutegration pour une activiteacute donneacutee La deacutesinteacutegration est exponentielle et lrsquoisotope doit avoir de nombreuses demi-vies avant de devenir non radioactif La figure 4 montre la courbe de deacutesinteacutegration radioactive du carbone 14 qui a une demi-vie drsquoenviron 5 700 ans
Mecircme lorsqursquoun radio-isotope agrave haute activiteacute srsquoest deacutesinteacutegreacute pendant plusieurs demi-vies le niveau de radioactiviteacute restante nrsquoest pas neacutecessairement seacutecuritaire Les mesures de lrsquoactiviteacute drsquoune matiegravere radioactive sont toujours neacutecessaires pour estimer les doses de rayonnement potentielles
Figure 4 Courbe de deacutesinteacutegration radioactive du carbone 14
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3 Cateacutegories et sources de rayonnement
Le rayonnement reacutesulte de lrsquoeacutemission drsquoeacutenergie sous forme de vagues de particules Il existe deux grands types de rayonnement le rayonnement ionisant et le rayonnement non ionisant Ceux-ci seront respectivement abordeacutes dans les sections 31 et 32
31 Rayonnement non ionisant
Le rayonnement non ionisant contient moins drsquoeacutenergie que le rayonnement ionisant il ne possegravede pas assez drsquoeacutenergie pour produire des ions Voici des exemples de rayonnement non ionisant la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge les ondes radio les micro-ondes et la lumiegravere du soleil
Les systegravemes de positionnement global (GPS) les teacuteleacutephones cellulaires les stations de teacuteleacutediffusion la radio AM et FM les interphones pour beacutebeacutes les teacuteleacutephones sans fil les dispositifs drsquoouverture de portes de garage et les radioamateurs utilisent tous un rayonnement non ionisant Parmi les autres formes de rayonnement non ionisant figurent le champ magneacutetique terrestre ainsi que le champ magneacutetique agrave proximiteacute des lignes de transmission des cacircbles et appareils eacutelectriques meacutenagers Ceux-ci sont deacutefinis comme des ondes extrecircmement basses et elles ne posent pas de risque pour la santeacute
32 Rayonnement ionisant
Le rayonnement ionisant possegravede suffisamment drsquoeacutenergie pour eacutejecter les eacutelectrons de leur orbite autour des atomes et perturber lrsquoeacutequilibre entre eacutelectrons et protons ce qui a pour effet de charger positivement lrsquoatome Les moleacutecules et les atomes chargeacutes eacutelectriquement portent le nom drsquoions Le rayonnement ionisant deacutesigne le rayonnement qui provient de sources naturelles et artificielles
Il existe plusieurs types de rayonnement ionisant
Rayonnement alpha (α) Le rayonnement alpha est constitueacute de particules alpha qui sont composeacutees de deux protons et de deux neutrons chacune et qui portent une double charge positive En raison de leur masse relativement importante et de leur charge elles ont une capaciteacute de peacuteneacutetration de la matiegravere tregraves limiteacutee Le rayonnement alpha peut ecirctre arrecircteacute par une feuille de papier ou la couche externe morte de la peau Par conseacutequent le rayonnement alpha produit par des substances nucleacuteaires agrave lrsquoexteacuterieur du corps ne preacutesente pas de risque drsquoirradiation Toutefois lorsque des substances nucleacuteaires eacutemettant du rayonnement alpha sont absorbeacutees dans le corps (par exemple en respirant ou en les ingeacuterant) lrsquoeacutenergie du rayonnement alpha est complegravetement absorbeacutee dans les tissus corporels Pour cette raison le rayonnement alpha est seulement un danger interne Un exemple drsquoune substance nucleacuteaire qui subit une deacutesinteacutegration alpha est le radon 222 qui se deacutesintegravegre en polonium 218
Rayonnement becircta (β) Le rayonnement becircta est formeacute de particules eacutejecteacutees du noyau drsquoun atome et qui sont identiques aux eacutelectrons du point de vue physique Les particules becircta ont geacuteneacuteralement une charge neacutegative sont tregraves petites et peuvent peacuteneacutetrer plus profondeacutement que les particules alpha Cependant la plupart du rayonnement becircta peut ecirctre arrecircteacute par de petites quantiteacutes de blindage tels que des feuilles de plastique de verre ou de meacutetal Lorsque la source de rayonnement est agrave lrsquoexteacuterieur du
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corps le rayonnement becircta a une eacutenergie suffisante pour peacuteneacutetrer la couche externe morte de la peau et deacuteposer son eacutenergie agrave lrsquointeacuterieur de cellules actives de la peau Cependant la capaciteacute de peacuteneacutetration du rayonnement becircta dans les tissus profonds et les organes est tregraves limiteacutee Les substances nucleacuteaires qui eacutemettent du rayonnement becircta peuvent aussi ecirctre dangereuses si elles sont absorbeacutees par le corps Le tritium est un exemple de substance nucleacuteaire qui produit des eacutemissions becircta (hydrogegravene 3) et qui se deacutesintegravegre en heacutelium 3
Rayonnement photonique (gamma [γ] et rayons X) Le rayonnement photonique est un rayonnement eacutelectromagneacutetique Il existe deux types de rayonnement photonique drsquointeacuterecirct aux fins du preacutesent document le rayonnement gamma (γ) et les rayons X Le rayonnement gamma est constitueacute de photons qui proviennent de lrsquointeacuterieur du noyau et les rayons X sont des photons qui proviennent de lrsquoexteacuterieur du noyau et ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma
Le rayonnement photonique peut peacuteneacutetrer tregraves profondeacutement et parfois on ne peut reacuteduire son intensiteacute que gracircce agrave des mateacuteriaux qui sont tregraves denses tels que le plomb ou lrsquoacier En geacuteneacuteral le rayonnement photonique peut parcourir des distances beaucoup plus grandes que le rayonnement alpha ou becircta et il peut peacuteneacutetrer les tissus et les organes corporels lorsque la source de rayonnement est agrave lrsquoexteacuterieur du corps Le rayonnement photonique peut aussi ecirctre dangereux si les substances nucleacuteaires eacutemettant les photons sont incorporeacutees Le cobalt 60 est un exemple drsquoune substance nucleacuteaire qui produit une eacutemission de photons qui se deacutesintegravegre en nickel 60
Rayonnement neutronique (n) Exception faite du rayonnement cosmique la fission spontaneacutee est la seule source naturelle de neutrons (n) Une source de neutrons reacutepandue provient des reacuteacteurs nucleacuteaires dans lesquels la division drsquoun noyau drsquouranium ou de plutonium est accompagneacutee drsquoune eacutemission de neutrons Les neutrons eacutemis par fission peuvent frapper le noyau drsquoun atome adjacent et causer une autre fission ce qui provoque une reacuteaction en chaicircne La production drsquoeacutenergie nucleacuteaire se fonde sur ce principe Toutes les autres sources de neutrons deacutependent de reacuteactions ougrave un noyau est bombardeacute avec un certain type de rayonnement (tels que le rayonnement de photons ou drsquoun rayonnement alpha) et ougrave lrsquoeffet reacutesultant sur le noyau est lrsquoeacutemission drsquoun neutron Les neutrons peuvent peacuteneacutetrer dans les tissus et les organes du corps humain lorsque la source de rayonnement est agrave lrsquoexteacuterieur du corps Les neutrons peuvent aussi ecirctre dangereux si des substances nucleacuteaires eacutemettant des neutrons sont deacuteposeacutees agrave lrsquointeacuterieur du corps Le rayonnement neutronique est le mieux arrecircteacute ou absorbeacute par des mateacuteriaux qui contiennent des atomes drsquohydrogegravene tels que la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques En effet les neutrons et les atomes drsquohydrogegravene ont des masses atomiques semblables et ils entrent facilement en collision les uns avec les autres
La figure 5 reacutesume les types de rayonnement mentionneacutes dans ce document des rayonnements ionisants ayant la plus grande eacutenergie jusqursquoaux rayonnements non ionisants en ayant le moins Chaque source de rayonnement se distingue par sa capaciteacute agrave peacuteneacutetrer dans des mateacuteriaux divers comme le papier la peau le plomb et lrsquoeau
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Figure 5 Capaciteacute de peacuteneacutetration de diffeacuterents types de rayonnement ionisant
33 Sources naturelles de rayonnement ionisant
Le rayonnement a toujours eacuteteacute preacutesent et fait partie de notre environnement (voir la figure 6) Toute la vie srsquoest deacuteveloppeacutee dans un bain de rayonnement ionisant Notre organisme y est adapteacute
De nombreux radio-isotopes sont drsquoorigine naturelle et ils ont eacuteteacute produits lors de la formation du systegraveme solaire et par lrsquointeraction des rayons cosmiques avec des moleacutecules dans lrsquoatmosphegravere Le tritium est un exemple de radio-isotope formeacute par lrsquointeraction des rayons cosmiques avec des moleacutecules atmospheacuteriques Certains radio-isotopes (comme lrsquouranium et le thorium) qui ont eacuteteacute conccedilus lors de la formation de notre systegraveme solaire ont des demi-vies de milliards drsquoanneacutees et ils sont toujours preacutesents dans notre environnement Le rayonnement de fond est le rayonnement ionisant constamment preacutesent dans lrsquoenvironnement naturel
Figure 6 Sources de rayonnement naturel
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Le Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) identifie quatre sources principales drsquoexposition du public aux rayonnements naturels
bull Les rayonnements cosmiques bull Les rayonnements terrestres bull Lrsquoinhalation bull Lrsquoingestion
Exposition aux rayonnements cosmiques Lrsquoatmosphegravere exteacuterieure de la terre est continuellement bombardeacutee par des rayons cosmiques Habituellement le rayonnement cosmique est constitueacute de particules en mouvement rapide qui existent dans lrsquoespace et proviennent drsquoune diversiteacute de sources y compris le soleil et des pheacutenomegravenes ceacutelestes dans lrsquounivers Les rayons cosmiques sont essentiellement des protons mais peuvent aussi ecirctre drsquoautres particules ou de lrsquoeacutenergie ondulatoire Une partie du rayonnement ionisant peacutenegravetre lrsquoatmosphegravere terrestre et est absorbeacutee par les humains ce qui se traduit par une exposition au rayonnement naturel
Exposition aux rayonnements terrestres La composition de la croucircte terrestre est une source importante de rayonnement naturel Les principaux facteurs contributifs sont les gisements naturels drsquouranium de thorium et de potassium qui par le processus de deacutesinteacutegration naturelle libegraverent de petites quantiteacutes de rayonnements ionisants Lrsquouranium et le thorium se trouvent essentiellement partout Des traces de ces mineacuteraux sont eacutegalement preacutesentes dans les mateacuteriaux de construction de sorte que lrsquoexposition aux rayonnements naturels peut avoir lieu agrave lrsquointeacuterieur comme agrave lrsquoexteacuterieur
Exposition par inhalation La plus grande partie de la variation de lrsquoexposition agrave la radioactiviteacute naturelle provient de lrsquoinhalation de gaz radioactifs qui sont produits par les mineacuteraux radioactifs preacutesents dans le sol et le socle rocheux Le radon est un gaz radioactif incolore et inodore qui est produit par la deacutesinteacutegration de lrsquouranium Le thoron est un gaz radioactif produit par la deacutesinteacutegration du thorium Les niveaux de radon et de thoron varient consideacuterablement selon lrsquoemplacement en fonction de la composition du sol et du socle rocheux
Une fois libeacutereacutes dans lrsquoair ces gaz sont normalement dilueacutes agrave des niveaux inoffensifs dans lrsquoatmosphegravere mais parfois ils sont pieacutegeacutes et ils srsquoaccumulent agrave lrsquointeacuterieur des bacirctiments et sont inhaleacutes par les occupants Le radon constitue un risque pour la santeacute non seulement pour les mineurs drsquouranium mais aussi pour les proprieacutetaires de reacutesidences si on le laisse srsquoaccumuler dans la maison En geacuteneacuteral il est la principale source drsquoexposition au rayonnement naturel Pour plus drsquoinformation sur le radon consultez le document Le radon et la santeacute (INFO-0813) de la CCSN agrave suretenucleairegcca ou visitez le site Web de Santeacute Canada (hc-scgcca) pour en savoir plus sur les moyens de le controcircler dans votre maison
Exposition par ingestion Des traces de mineacuteraux radioactifs se trouvent naturellement dans la nourriture et lrsquoeau potable Par exemple les leacutegumes sont geacuteneacuteralement cultiveacutes dans du sol et avec des eaux souterraines qui contiennent des mineacuteraux radioactifs Une fois ingeacutereacutes ces mineacuteraux entraicircnent lrsquoexposition interne aux rayonnements naturels
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Les isotopes radioactifs naturels comme le potassium 40 et le carbone 14 ont les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques et biologiques que leurs isotopes non radioactifs Ces eacuteleacutements radioactifs et non radioactifs interviennent dans la constitution et le fonctionnement de notre organisme
Les radio-isotopes naturels nous exposent constamment agrave des rayonnements et on en trouve couramment dans de nombreux aliments comme les noix du Breacutesil Le tableau 1 indique la quantiteacute de radioactiviteacute provenant du potassium 40 contenue dans environ 500 grammes de diffeacuterents produits alimentaires
Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
Aliment Radioactiviteacute par 500 g en Bq Viande rouge 56 Pommes de terre blanches 63 Carottes 63 Bananes 65 Haricots de Lima 86 Noix du Breacutesil1 103
Source Brodsky 1978 1
Les noix du Breacutesil contiennent aussi naturellement du radium 226 (de 19 agrave 130 Bq par 500 grammes)
Le corps humain contient plusieurs isotopes radioactifs (voir le tableau 2)
Tableau 2 Isotopes radioactifs du corps humain (adulte de 70 kg)
Isotopes Radioactiviteacute en Bq
Carbone 14 3 700 a
Polonium 210 40 bd
Potassium 40 4 000 b
Radium 266 11 b
Thorium 021 b
Tritium 23 c
Uranium 23 a b d
a CIPR 1975 b Eisenbud et Gesell 1997 c UNSCEAR 2000 d CIPR 1980
34 Sources artificielles de rayonnement ionisant
Les gens sont eacutegalement exposeacutes agrave du rayonnement artificiel au cours de traitements meacutedicaux et drsquoactiviteacutes impliquant des matiegraveres radioactives Ces radio-isotopes sont des sous-produits de lrsquoexploitation des reacuteacteurs nucleacuteaires et des produits de geacuteneacuterateurs de radio-isotopes tels que les cyclotrons Un grand nombre de radio-isotopes artificiels sont utiliseacutes dans les domaines de la meacutedecine nucleacuteaire de la biochimie de lrsquoindustrie manufacturiegravere et de lrsquoagriculture Voici leurs sources les plus courantes
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bull Sources meacutedicales Le rayonnement a de nombreuses applications en meacutedecine La plus connue est sans doute la radiographie par rayons X dont les appareils permettent de deacutetecter des fractures osseuses et de diagnostiquer certaines maladies Les appareils agrave rayons X sont reacuteglementeacutes par Santeacute Canada et les autoriteacutes provinciales La meacutedecine nucleacuteaire fait pour sa part appel agrave des isotopes radioactifs pour diagnostiquer et traiter des maladies comme le cancer Une cameacutera gamma (voir la figure 7) est un appareil meacutedical souvent utiliseacute pour faire des diagnostics La CCSN reacuteglemente ces applications de la meacutedecine nucleacuteaire ainsi que lrsquoeacutequipement connexe Elle deacutelivre aussi les permis pour les reacuteacteurs et les acceacuteleacuterateurs de particules qui produisent les isotopes destineacutes agrave des applications meacutedicales et industrielles
Figure 7 Cameacutera gamma utiliseacutee en meacutedecine nucleacuteaire agrave des fins diagnostiques
bull Sources industrielles Le rayonnement a plusieurs applications industrielles allant des jauges nucleacuteaires (voir la figure 8) utiliseacutees pour la construction des routes jusqursquoaux jauges de densiteacute qui mesurent le deacutebit dans les conduites drsquousine Les deacutetecteurs de fumeacutee certains panneaux fluorescents et les dispositifs permettant drsquoeacutevaluer les reacuteserves des champs de peacutetrole utilisent aussi le rayonnement Le rayonnement est eacutegalement employeacute pour la steacuterilisation au moyen de gros irradiateurs lourdement blindeacutes Tous ces usages sont reacuteglementeacutes par la CCSN
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Figure 8 Jauge nucleacuteaire portative
bull Cycle du combustible nucleacuteaire Les centrales nucleacuteaires utilisent de lrsquouranium pour deacuteclencher la reacuteaction en chaicircne qui produira la vapeur chargeacutee drsquoactionner les turbines pour la production drsquoeacutelectriciteacute Dans le cadre de leur activiteacute normale les centrales nucleacuteaires rejettent dans lrsquoenvironnement des substances radioactives dont les niveaux sont reacuteglementeacutes Ces rejets sont reacuteglementeacutes pour veiller agrave ce que les doses au public soient bien infeacuterieures aux limites reacuteglementaires Les mines drsquouranium (voir la figure 9) les usines de fabrication de combustible et les installations de gestion des deacutechets radioactifs rejettent eacutegalement une certaine quantiteacute de radioactiviteacute (qui contribue agrave la dose agrave laquelle le public est exposeacute) qui peut ecirctre controcircleacutee par la CCSN
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Figure 9 Mine drsquouranium lac McClean (Saskatchewan)
bull Essais nucleacuteaires atmospheacuteriques Les essais atomiques reacutealiseacutes dans lrsquoatmosphegravere entre la fin de la Deuxiegraveme Guerre mondiale et jusqursquoagrave la fin des anneacutees 1980 ont eu pour effet de rejeter des eacuteleacutements radioactifs ou retombeacutees dans lrsquoatmosphegravere Ces retombeacutees radioactives se sont deacutesinteacutegreacutees dans lrsquoenvironnement La plupart des retombeacutees posseacutedaient une peacuteriode radioactive courte et ont disparu mais certaines nrsquoont pas encore acheveacute leur deacutesinteacutegration Les doses de radioactiviteacute dues agrave ces retombeacutees que reccediloivent les ecirctres humains et lrsquoenvironnement sont chaque anneacutee de plus en plus faibles
35 Trouver un eacutequilibre
Normalement il y a tregraves peu de choses que nous puissions faire pour changer ou reacuteduire le rayonnement ionisant provenant de sources naturelles comme le soleil les sols ou les roches Ce type drsquoexposition bien que non complegravetement deacutenueacutee de risque est geacuteneacuteralement assez faible Toutefois dans certains cas les sources naturelles de radioactiviteacute peuvent atteindre un niveau inacceptable et doivent ecirctre reacuteduites Crsquoest notamment le cas du radon preacutesent dans les maisons
Le rayonnement ionisant provenant de sources et drsquoactiviteacutes artificielles est plus eacutetroitement controcircleacute Dans ces cas preacutecis il importe de trouver un eacutequilibre entre les avantages que procure le rayonnement agrave la socieacuteteacute et les risques qursquoil fait peser sur la santeacute de la population et sur lrsquoenvironnement Des limites de dose sont donc fixeacutees pour restreindre lrsquoexposition des travailleurs et des membres du public au rayonnement Par ailleurs les titulaires de permis doivent garder les doses de rayonnement au niveau le plus bas que lrsquoon puisse raisonnablement atteindre (le principe ALARA) Il importe eacutegalement que le recours au rayonnement procure un beacuteneacutefice net Par exemple les deacutetecteurs de fumeacutee peuvent utiliser des isotopes radioactifs car ce
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type de dispositif peut sauver des vies De mecircme les centrales nucleacuteaires nous procurent de lrsquoeacutelectriciteacute tout en posant des risques minimes qui sont rigoureusement controcircleacutes
4 Effets de lrsquoexposition au rayonnement sur la santeacute
Le mot laquo sucircreteacute raquo revecirct diffeacuterents sens selon les personnes Pour plusieurs la sucircreteacute est synonyme drsquoabsence de risques ou de dangers Mais en reacutealiteacute il existe toujours un certain niveau de risque dans pratiquement tout ce que nous faisons
Par exemple les limites de vitesse sur les routes sont fixeacutees pour optimiser la seacutecuriteacute des usagers de la route Cela nrsquoempecircche toutefois pas les accidents de se produire mecircme si les automobilistes respectent les limites de vitesse Malgreacute ces risques nous conduisons quand mecircme
Les mecircmes deacutecisions conscientes sont prises agrave lrsquoeacutegard du rayonnement Lrsquoexposition au rayonnement comporte un risque pour la santeacute La connaissance de ces risques permet agrave la CCSN et agrave drsquoautres organismes de reacuteglementation de fixer des limites de dose et de formuler des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave un risque acceptable ou toleacuterable ougrave il est peu probable de causer des dommages
Lrsquoavantage en ce qui concerne le rayonnement tient agrave ce que nous connaissons mieux les risques qursquoil fait peser sur la santeacute que les risques associeacutes agrave tout autre agent chimique ou toxique Depuis le deacutebut du siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes en profondeur en laboratoire et aupregraves de populations humaines
41 Preuves eacutepideacutemiologiques
Les eacutetudes meneacutees sur les survivants des explosions atomiques survenues agrave Hiroshima et Nagasaki en 1945 indiquent que lrsquoexposition au rayonnement agrave long terme a eu pour principal effet drsquoaugmenter la freacutequence des cas de cancer et de leuceacutemie
Des reacutesultats comparables ont eacuteteacute observeacutes
bull chez les personnes ayant reccedilu une radiotheacuterapie ou subi un examen diagnostique faisant appel au rayonnement
bull chez les anciens mineurs de mines drsquouranium bull chez les travailleurs qui ont fabriqueacute des armes atomiques bull chez les personnes exposeacutees au rayonnement par suite de lrsquoaccident de la centrale nucleacuteaire
de Tchernobyl bull chez les personnes exposeacutees au radon dans leur maison
Des eacutetudes ont montreacute que lrsquoexposition au rayonnement augmente la freacutequence de certains cancers survenant deacutejagrave de maniegravere spontaneacutee dans la population et que cette augmentation est proportionnelle agrave la dose de rayonnement Autrement dit plus la dose est importante plus le risque de cancer est eacuteleveacute On parle alors drsquoeffets stochastiques (voir la section 43) Toutefois les eacutetudes meneacutees agrave ce jour nrsquoont pas permis de deacutemontrer lrsquoapparition drsquoun nombre excessif de
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cancers ou drsquoautres maladies chez les personnes exposeacutees au rayonnement de maniegravere chronique agrave des doses infeacuterieures agrave environ 100 mSv1 par anneacutee
Plusieurs raisons peuvent expliquer pourquoi les effets du rayonnement ne peuvent pas ecirctre perccedilus en deccedilagrave de 100 mSv par anneacutee
bull Lrsquoune drsquoentre elles tient agrave ce qursquoil existe un seuil en deccedilagrave duquel la dose reccedilue nrsquooccasionne pas de cancers Par exemple le radium a un seuil de 10 Sv pour le cancer des os
bull Lrsquoautre raison deacutefendue par les eacutetudes du Comiteacute consultatif sur les effets biologiques des rayonnements ionisants (Biological Effects of Ionizing Radiation) (BEIR) et par la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) de lrsquoAcadeacutemie des sciences de la France veut que mecircme si une faible dose de rayonnement peut induire des cancers lrsquoincidence des cancers radio-induits est si faible qursquoil est impossible de les distinguer des cancers spontaneacutes de mecircme type
Les chercheurs continuent drsquoeacutetudier les effets de faibles doses de rayonnement pour pouvoir confirmer ou infirmer ces hypothegraveses En attendant la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation ont opteacute pour le principe de preacutecaution et partent du principe que toute exposition au rayonnement comporte un certain niveau de risque
La plupart des personnes ayant preacutesenteacute des problegravemes de santeacute dans les eacutetudes en question ont eacuteteacute exposeacutees agrave des doses relativement eacuteleveacutees (supeacuterieures agrave 100 mSv) au cours drsquoune tregraves courte peacuteriode de temps Crsquoest ce qursquoon appelle lrsquoexposition laquo aigueuml raquo Normalement les travailleurs et les membres du public exposeacutes au rayonnement de lrsquoindustrie nucleacuteaire reccediloivent des doses beaucoup plus faibles au cours de peacuteriodes beaucoup plus longues (exprimeacutees en anneacutees plutocirct qursquoen secondes) On parle alors drsquoexposition laquo chronique raquo Selon les estimations les expositions aigueumls au rayonnement ont 15 agrave 2 fois plus de probabiliteacutes de causer des effets biologiques que lrsquoexposition chronique
42 Eacutevaluation du risque de cancer
La CIPR a calculeacute la probabiliteacute de cancer mortel en se basant essentiellement sur lrsquoeacutevaluation des effets des rayonnements effectueacutee par des organismes scientifiques comme lrsquoUNSCEAR et le BEIR La CIPR a ensuite deacutetermineacute ce qursquoelle qualifie de laquo deacutetriment raquo total ducirc agrave lrsquoexposition au rayonnement Il srsquoagit
bull de la probabiliteacute drsquoinduire un cancer mortel bull du risque drsquoapparition drsquoun cancer non mortel bull du risque drsquoeffets heacutereacuteditaires graves bull des anneacutees de vie perdues en cas de manifestation de lrsquoeffet nocif
1 Le sievert (Sv) est lrsquouniteacute utiliseacutee pour calculer la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Il est eacutegal agrave 1 joulekilogramme Le millisievert (mSv) eacutequivaut agrave 11000 de 1 Sv
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Compte tenu de tous ces risques la CIPR a calculeacute que le deacutetriment total srsquoeacutetablissait agrave 0042 (42 ) par sievert pour les travailleurs adultes et agrave 0057 (57 ) par sievert pour lrsquoensemble de la population (CIPR 103) Pour lrsquoensemble de la population le risque est leacutegegraverement plus eacuteleveacute que celui des travailleurs en raison des diffeacuterences touchant diverses variables comme le sexe et les plages drsquoacircge qui ont eacuteteacute prises en compte
Pour eacutetablir les limites de dose la CCSN srsquoest en grande partie fieacutee aux recommandations de la CIRP Les limites de dose sont eacutetablies agrave un niveau sous lequel le risque est consideacutereacute comme acceptable Toutefois par prudence on part du principe que toute exposition au rayonnement comporte un certain nombre de risques mecircme en deccedilagrave de la limite de dose drsquoougrave lrsquoexistence de regraveglements pour reacuteduire toutes les doses au niveau ALARA ALARA nrsquoest pas une limite de dose mais une pratique qui vise agrave maintenir les doses autant que possible en dessous de la limite reacuteglementaire qui au Canada est fixeacutee agrave 1 mSv par an pour le public En fait la dose de rayonnement totale attribuable agrave lrsquoindustrie nucleacuteaire ne repreacutesente qursquoune infime fraction de cette dose crsquoest-agrave-dire dans la gamme de 12 agrave 18 microsieverts (μSv) 2 ce qui est des milliers de fois infeacuterieur agrave la limite
Le modegravele lineacuteaire sans seuil est un modegravele de risque utiliseacute agrave lrsquoeacutechelle internationale par la plupart des organismes de santeacute et des organismes de reacuteglementation nucleacuteaire afin drsquoeacutetablir des limites de dose pour les travailleurs et les membres du public Le modegravele lineacuteaire sans seuil preacutesume raisonnablement qursquoil existe un lien direct entre la radioexposition et les taux de cancer
Plusieurs autres modegraveles de risque existent (voir la figure 10) chacun ayant ses avantages et deacutesavantages Ils varient en fonction de leurs hypothegraveses et srsquoils prennent en compte lrsquoincertitude La CCSN utilise le modegravele lineacuteaire sans seuil comme approche agrave la radioprotection et pour lrsquoeacutelaboration de regraveglements approprieacutes
2 Comme les doses auxquelles sont exposeacutes les travailleurs et le public sont si basses la plupart des rapports et des mesures de dose utilisent les termes millisievert (mSv) et microsieverts (Sv) qui eacutequivalent respectivement agrave 11000 et agrave 1100 000 000 de sievert Ces sous-uniteacutes du sievert sont plus pratiques agrave utiliser pour les milieux professionnel et public
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Figure 10 Modegraveles de risques lieacutes aux faibles doses de rayonnement ionisant
43 Comment le rayonnement affecte-t-il les cellules
Lrsquoalteacuteration ou cassure des moleacutecules de lrsquoacide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) est le principal effet du rayonnement sur la santeacute LrsquoADN est une longue chaicircne drsquoacides amineacutes qui contient les informations neacutecessaires au fonctionnement des cellules Le rayonnement peut alteacuterer cette chaicircne Dans ce cas trois pheacutenomegravenes peuvent se produire
1 LrsquoADN se reacutepare correctement Dans ce cas la cellule est correctement reacutepareacutee et continue de fonctionner normalement La moleacutecule drsquoADN subit en permanence des leacutesions agrave chaque seconde de la journeacutee et les cellules ont une aptitude naturelle agrave reacuteparer ces leacutesions
2 La leacutesion de lrsquoADN est trop grave et la cellule meurt (effets deacuteterministes) Si lrsquoADN ou drsquoautres eacuteleacutements essentiels de la cellule reccediloivent une forte dose de rayonnement la cellule peut soit mourir soit ecirctre leacuteseacutee au point de ne plus pouvoir se reacutegeacuteneacuterer Si ce pheacutenomegravene touche un grand nombre de cellules dans un tissu ou un organe les effets preacutecoces du rayonnement peuvent se manifester Il srsquoagit des effets deacuteterministes dont la graviteacute varie selon la dose de rayonnement reccedilue Ils peuvent se traduire par des brucirclures des cataractes et dans des cas extrecircmes la mort
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Les premiegraveres preuves des effets deacuteterministes du rayonnement ont eacuteteacute observeacutees chez les premiers chercheurs et utilisateurs du rayonnement Ceux-ci ont preacutesenteacute des leacutesions seacutevegraveres agrave la peau et aux mains en raison drsquoune exposition agrave une dose excessive de rayonnement Plus reacutecemment les mecircmes pheacutenomegravenes ont eacuteteacute observeacutes apregraves lrsquoaccident de la centrale nucleacuteaire de Tchernobyl en 1986 au cours duquel plus de 130 travailleurs et pompiers ont reccedilu de fortes doses de rayonnement (800 agrave 16 000 mSv) et ont preacutesenteacute par la suite la maladie des rayons Deux des personnes exposeacutees sont deacuteceacutedeacutees quelques jours apregraves lrsquoexposition Plus de 30 travailleurs et pompiers sont deacuteceacutedeacutes dans les trois mois qui ont suivi lrsquoaccident
La CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation internationaux disposent de mesures y compris des limites de dose tregraves strictes et des bases de donneacutees permettant le suivi des sources radioactives pour atteacutenuer les risques susceptibles de peser sur les membres du public ou les travailleurs exposeacutes agrave des doses de rayonnement suffisamment eacuteleveacutees pour occasionner des effets deacuteterministes La CCSN dispose eacutegalement de regraveglements tregraves stricts pour la manipulation des substances et des dispositifs nucleacuteaires au Canada
3 La cellule se reacutepare mal mais continue de vivre (effets stochastiques) Dans certains cas une partie de lrsquoADN (voir la figure 11) de la cellule peut ecirctre leacuteseacutee par le rayonnement et ne pourra peut-ecirctre pas se reacuteparer par elle-mecircme Celle-ci peut continuer de vivre et mecircme de se reproduire Toutefois au cours de ce processus les erreurs qui nrsquoont pas eacuteteacute corrigeacutees dans le brin drsquoADN seront aussi preacutesentes dans les cellules qui descendent drsquoune cellule et cela peut perturber leur fonctionnement La probabiliteacute de ce type drsquoeffets indeacutesirables est proportionnelle agrave la dose et porte le nom drsquo laquo effet stochastique raquo Avec les effets stochastiques la probabiliteacute des effets augmente agrave mesure que la dose augmente Toutefois le moment ougrave les effets surviendront et leur graviteacute sont indeacutependants de la dose
Figure 11 Brin drsquoADN
Les dommages agrave lrsquoADN se produisent constamment dans le corps humain En effet nous sommes exposeacutes agrave environ 15 000 eacuteveacutenements de ce type qui nrsquoentraicircnent pas la mort des cellules chaque seconde Parfois la structure de la cellule change parce qursquoelle se reacutepare mal Cette alteacuteration peut nrsquoavoir aucun effet ou lrsquoeffet en question peut se manifester plus tard dans la vie Un cancer ou des effets heacutereacuteditaires peuvent ou non survenir
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Les dommages geacuteneacutetiques surviennent lorsque lrsquoADN des cellules des spermatozoiumldes ou des ovules est endommageacute Cela provoque lrsquoeacutemergence drsquoune anomalie qui est transmise drsquoune geacuteneacuteration agrave lrsquoautre Drsquoapregraves les eacutetudes meneacutees sur les animaux comme sur les mouches des fruits par Hermann J Muller en 1926 lrsquoexposition au rayonnement cause des mutations geacuteneacutetiques Toutefois agrave ce jour aucun effet geacuteneacutetique connu nrsquoa eacuteteacute observeacute chez les ecirctres humains par suite drsquoune exposition au rayonnement Il srsquoagit drsquoeacutetudes qui ont porteacute sur 30 000 enfants de survivants des bombardements atomiques sur Hiroshima et Nagasaki au Japon en 1945 (BEIR VII)
Le tableau 3 fait la synthegravese des effets possibles sur la santeacute qui sont relieacutes agrave des doses de rayonnement donneacutees Les limites de dose ont aussi eacuteteacute ajouteacutees pour montrer comment elles protegravegent les travailleurs et la population des dangers
Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
Dose Limite ou effet sur la santeacute
Plus de 5 000 mSv
Dose pouvant causer la mort si elle est reccedilue en une seule fois
1 000 mSv Dose pouvant occasionner les symptocircmes de la maladie des rayons (fatigue et nauseacutees) si elle est reccedilue au cours drsquoune peacuteriode de
24 heures
100 mSv Dose aigueuml la plus petite connue pouvant causer lrsquoapparition de cancers
30 agrave 100 mSv Dose de rayonnement reccedilue lors drsquoune tomographie axiale informatiseacutee du corps entier
50 mSv Limite de dose de rayonnement annuelle pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire
18 mSv Dose annuelle moyenne due au rayonnement de fond au Canada
1 mSv Limite de dose annuelle pour les membres du public au Canada
01 agrave 012 mSv
Dose reccedilue lors drsquoune radiographie des poumons
001 mSv Dose reccedilue lors drsquoune radiographie dentaire
001 mSv Dose annuelle moyenne reacutesultant des voyages en avion
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5 Doses de rayonnement
Pour les besoins de la radioprotection diffeacuterentes grandeurs de dose ont eacuteteacute deacutefinies dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace Les sections 51 agrave 53 deacutecrivent respectivement ces types de dose La figure 12 preacutesente un aperccedilu du lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee
Figure 12 Lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee
La section 54 preacutesente des doses de rayonnements repreacutesentatives qui pourraient ecirctre attendues selon divers sceacutenarios et la section 55 traite des limites de doses eacutetablies par la CCSN
51 Dose absorbeacutee
Lorsque le rayonnement ionisant peacutenegravetre dans le corps humain ou dans la matiegravere il leur communique de lrsquoeacutenergie Lrsquoeacutenergie absorbeacutee par suite de lrsquoexposition au rayonnement porte le nom de dose absorbeacutee La dose absorbeacutee se mesure gracircce agrave une uniteacute appeleacutee le gray (Gy) Un Gray correspond agrave une eacutenergie deacuteposeacutee drsquoun joule dans un kilogramme de matiegravere
52 Dose eacutequivalente
Lorsque le rayonnement est absorbeacute par une matiegravere vivante on peut parfois observer un effet biologique Tous les rayonnements ne produisent pas le mecircme effet biologique pour une mecircme dose absorbeacutee Lrsquoeffet deacutepend du type de rayonnement (alpha becircta gamma etc) Ainsi 1 Gy de rayonnement alpha est plus nocif pour les tissus humains que 1 Gy de rayonnement becircta Pour obtenir la dose eacutequivalente il faut multiplier la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique (wR) speacutecifique Pour exprimer cet effet on utilise alors un facteur de pondeacuteration radiologique (wR) pour mettre en eacutequivalence les diffeacuterents types de rayonnement et leur efficaciteacute biologique respective Cette dose eacutequivalente est exprimeacutee en sievert (Sv) Autrement dit 1 Sv de rayonnement alpha possegravede les mecircmes effets biologiques que 1 Sv de rayonnement becircta En drsquoautres mots la dose eacutequivalente permet drsquoobtenir une uniteacute qui rend compte du degreacute de nociviteacute de diffeacuterents types de rayonnement
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53 Dose efficace
Les diffeacuterents tissus et organes preacutesentent une sensibiliteacute diffeacuterente au rayonnement (voir la figure 13) Par exemple la moelle osseuse est beaucoup plus radiosensible que les tissus musculaires ou nerveux Pour obtenir une indication de lrsquoeffet de lrsquoexposition sur la santeacute geacuteneacuterale la dose eacutequivalente peut ecirctre multiplieacutee par un facteur de pondeacuteration tissulaire (wT) lieacute au risque pour un tissu ou organe particulier Cette multiplication donne la dose efficace absorbeacutee par le corps Lrsquouniteacute utiliseacutee pour exprimer la dose efficace est eacutegalement le sievert
Figure 13 Facteurs de pondeacuteration tissulaire
Source Regraveglement sur la radioprotection
Agrave titre drsquoexemple si lrsquoestomac et la vessie drsquoun sujet sont exposeacutes seacutepareacutement au rayonnement et que les doses eacutequivalentes aux tissus soient respectivement de 100 et 70 mSv la dose efficace sera calculeacutee comme suit (100 mSv x 012) + (70 mSv x 005) = 155 mSv Le risque drsquoeffets nocifs lieacutes agrave lrsquoexposition au rayonnement eacutequivaut agrave 155 mSv reccedilus de faccedilon homogegravene par le corps entier
54 Doses typiques de rayonnement
541 Rayonnement naturel
Au niveau mondial la dose efficace moyenne totale provenant du rayonnement naturel est de lrsquoordre de 24 mSv par an Au Canada la dose efficace moyenne se chiffre agrave 18 mSv (voir le tableau 4 et la figure 15) Tel que speacutecifieacute agrave la section 3 la dose peut deacutependre de la source de rayonnement
bull Rayonnement cosmique Les reacutegions de haute altitude reccediloivent plus de rayonnement cosmique Selon une eacutetude reacutecente de Santeacute Canada la dose efficace annuelle provenant du rayonnement cosmique reccedilue par les habitants de Vancouver en Colombie-Britannique qui est situeacutee au niveau de la mer est de lrsquoordre de 030 mSv Par contre une personne qui vivrait au sommet du mont Lorne au Yukon agrave une altitude de 2 000 m recevrait une dose annuelle drsquoenviron 084 mSv Les voyages aeacuteriens augmentent eacutegalement lrsquoexposition au rayonnement cosmique de 001 mSv par Canadien par an La figure 14 montre agrave quel point les niveaux de
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rayonnement cosmique varient avec des eacuteleacutevations au-dessus du niveau de la mer et en fonction de la longitude et de la latitude
Figure 14 Dose efficace annuelle pour lrsquoexteacuterieur provenant du rayonnement cosmique en Ameacuterique du Nord (en microsieverts)
Source Gratsky et al 2004
bull Rayonnement terrestre Les sols contiennent eacutegalement des sources naturelles de rayonnement et les reacutegions dont les sols sont riches en uranium reccediloivent plus de rayonnement eacutemis par les sols La dose efficace moyenne de rayonnement eacutemis par les sols (et les mateacuteriaux de construction provenant de ces sols) est de lrsquoordre de 05 mSv par an Toutefois cette dose varie selon lrsquoemplacement geacuteographique et la geacuteologie et peut atteindre 260 mSv dans le Nord de lrsquoIran ou 90 mSv au Nigeacuteria Au Canada la dose annuelle la plus eacuteleveacutee serait selon les estimations de lrsquoordre de 23 mSv et concerne les Territoires du Nord-Ouest
bull Inhalation La croucircte terrestre produit du radon qui est preacutesent dans lrsquoair que nous respirons Le radon donne lieu agrave quatre produits de deacutesinteacutegration qui irradient les poumons en cas drsquoinhalation Agrave lrsquoeacutechelle mondiale la dose efficace annuelle moyenne de rayonnement par le radon est drsquoenviron 13 mSv Une reacutecente eacutetude de Santeacute Canada sur le radon dans les habitations a reacuteveacuteleacute que les niveaux de radon dans 93 des foyers canadiens sont en dessous de la ligne directrice canadienne actuelle de 200 Bqmsup3
bull Ingestion Enfin il existe plusieurs sources de rayonnement naturelles qui peacutenegravetrent dans nos organismes que ce soit par les aliments que nous ingeacuterons lrsquoair que nous respirons et lrsquoeau que nous buvons Le potassium 40 est la principale source drsquoirradiation interne (exception faite des produits de filiation du radon) La dose efficace moyenne provenant de ces sources est drsquoenviron 03 mSv par an
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Tableau 4 Dose efficace moyenne dans certaines villes canadiennes compareacutee agrave la moyenne mondiale
Source de rayonnement
Moyenne mondiale1
(mSv) Canada2
(mSv) Toronto2
(mSv) Winnipeg2
(mSv) Rayonnement cosmique 04 03 03 03 Irradiation interne 03 03 03 03 Exposition due agrave lrsquoinhalation 13 09 08 32 Irradiation externe 05 02 02 02 Total 24 18 16 40
1 UNSCEAR 2010 2 Grasty et LaMarre 2004
Figure 15 Doses provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Doses moyennes provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Rayonnement
Rayonnement terrestre
cosmique
Inhalation
Ingestion
03 mSv 03 mSv
02 m Sv
09 mSv
542 Les sources artificielles de rayonnement
Les sources artificielles de rayonnement (reacutesultant des activiteacutes commerciales et industrielles) repreacutesentent environ 02 microSv de notre exposition annuelle au rayonnement Les rayons X et autres interventions meacutedicales diagnostiques et theacuterapeutiques (voir le tableau 5) repreacutesentent environ 12 mSv par an (UNSCEAR 2000) Les produits de grande consommation comme le tabac et les deacutetecteurs de fumeacutee repreacutesentent 01 mSv de notre exposition annuelle au rayonnement
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Tableau 5 Doses aux organes typiques selon le type drsquoexamen radiologique
Type drsquoexamen Organe Dose (mSv) Radiographie dentaire1 Cerveau 001 Radiographie de la poitrine1 Poumons 01 Mammographie de deacutepistage2 Seins 3 Tomodensitomeacutetrie abdominale (adulte)2 Estomac 10 Tomodensitomeacutetrie abdominale (neacuteonatale)2 Estomac 20
1 National Council on Radiation Protection and Measurements (NCPR) 2009 2 Brenner et Hall 2007
Globalement le rayonnement naturel repreacutesente approximativement 60 de la dose annuelle agrave laquelle nous sommes exposeacutes Les interventions meacutedicales repreacutesentent approximativement 40 de cette dose annuelle
Il nrsquoy a pas de diffeacuterence dans les effets causeacutes par le rayonnement naturel ou artificiel
55 Limites de dose
La CCSN eacutetablit les limites de dose pour les travailleurs canadiens et la population Elle le fait en suivant les recommandations de la CIPR qui se compose de scientifiques eacuteminents et de plusieurs grands speacutecialistes de la radioprotection Ces regraveglements srsquoinspirent aussi de la plupart des normes et recommandations de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA)
Au Canada lrsquoapplication des regraveglements normes et pratiques mis en place pour proteacuteger les membres du public et les travailleurs des sources de rayonnement qui ne sont pas reacuteglementeacutees par la CCSN est du ressort de Santeacute Canada de Ressources humaines et Deacuteveloppement des compeacutetences Canada du ministegravere de la Deacutefense nationale et des gouvernements provinciaux et territoriaux
Par ailleurs le Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial (CRFPT) eacutelabore des lignes directrices concernant le rayonnement ionisant et non ionisant et srsquoemploie agrave harmoniser les regraveglements relatifs agrave la radioprotection agrave la grandeur du Canada Copreacutesideacute par la CCSN Santeacute Canada et les provinces le CRFPT est une tribune nationale pour les questions de radioprotection
Pour les personnes qui exploitent lrsquoeacutenergie nucleacuteaire ou travaillent avec celle-ci la limite de dose reacuteglementeacutee est fixeacutee en dessous de la limite infeacuterieure de ce qui est consideacutereacute comme une exposition inacceptable Par exemple les limites de dose efficace pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire est de 50 mSv par an et de 100 mSv sur 5 ans Il nrsquoa pas eacuteteacute deacutemontreacute que lrsquoexposition agrave du rayonnement infeacuterieur agrave une dose aigueuml drsquoenviron 100 mSv nrsquoaugmente pas le risque drsquoeffets sur la santeacute comme le cancer
De plus les titulaires de permis doivent veiller agrave ce que toutes les doses respectent le principe ALARA (voir la figure 16)
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Figure 16 Cadre de la limite de dose de rayonnement
Les rapports et les controcircles reacuteguliers deacutemontrent que la moyenne annuelle des doses aux travailleurs des installations nucleacuteaires canadiennes est de lrsquoordre de 1 agrave 2 mSv par anneacutee (voir la figure 17)
Figure 17 Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type drsquoinstallation
Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type dinstallation
0
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15
2
25
3
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(mSv
)
Centrales Mines et Raff ineries Installations Installations Installations Meacutedecine Industrie et Acceacuteleacuterateurs nucleacuteaires usines de duranium de fabrication de recherche de production recherche de particules
concentration de combustile et de de sources duranium production de lumineuses au
radio-isotopes tritium
Peut inclure lrsquoexposition aux rayons X Source Fichier dosimeacutetrique national du Canada (Santeacute Canada) ndash Drsquoapregraves les donneacutees publieacutees les plus reacutecentes
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Au Canada la limite de dose efficace pour le public est de 1 mSv au cours drsquoune anneacutee civile Les rapports et les controcircles reacuteguliers montrent que les doses efficaces annuelles auxquelles les membres du public sont exposeacutes dans le cadre des activiteacutes reacuteglementeacutees par la CCSN varient entre 0001 et 0092 mSv par an Le tableau 6 preacutesente la dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant drsquoeacutemissions dans lrsquoair et dans lrsquoeau provenant de diverses installations autoriseacutees de la CCSN par anneacutee Les doses reccedilues reacutesultant drsquoeacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques nrsquoont pas eacuteteacute additionneacutees pour Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) aux Laboratoires de Chalk River parce que ces doses correspondaient agrave diffeacuterents individus exposeacutes repreacutesentatifs provenant de diffeacuterentes populations
Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
Installation Dose annuelle maximale (mSv) pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
2006 2007 2008 2009 2010
Centrales nucleacuteaires
Point Lepreau 00006 00007 00018 00004 00002
Gentilly-2 00007 00009 00006 00012 00010
Darlington 00011 00014 00013 00007 00006
Pickering 00028 00026 00041 00018 00010
Bruce 00025 00021 00027 00044 00029
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions atmospheacuteriques)
0081 0073 0092 0045 0032
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions aquatiques)
0027 0014 0013 00011 00004
Source Rapports des titulaires de permis et donneacutees de surveillance de lrsquoenvironnement soumises agrave la CCSN
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6 Reacuteglementation des radiations
La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire (CCSN) reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de preacuteserver la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de mettre en œuvre les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Le mandat de la CCSN inclut aussi la diffusion de renseignements objectifs de nature scientifique technique et reacuteglementaire agrave lrsquointention de la population
En tant qursquoorganisme de reacuteglementation nucleacuteaire du Canada la CCSN surveille toutes les installations nucleacuteaires et les activiteacutes et applications lieacutees au nucleacuteaire En font partie les centrales nucleacuteaires les mines et usines de concentration drsquouranium les installations de traitement et de recherche les installations de gestion des deacutechets radioactifs les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement utiliseacutes agrave des fins meacutedicales et industrielles
La CCSN dispose drsquoun cadre de deacutelivrance de permis et de veacuterification de la conformiteacute visant agrave assurer que toute personne qui utilise possegravede ou stocke des substances nucleacuteaires et des appareils agrave rayonnement est en conformiteacute avec un permis et a mis en place des dispositions de sucircreteacute et de seacutecuriteacute approprieacutees Au fil des ans ces exigences reacuteglementaires ont eacuteteacute renforceacutees suite agrave lrsquoameacutelioration des connaissances sur les effets du rayonnement
61 Protection des Canadiens
Toutes les installations et activiteacutes nucleacuteaires au Canada sont reacutegies par la Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires (LSRN) qui est entreacutee en vigueur en mai 2000 en remplacement de lrsquoancienne Loi sur le controcircle de lrsquoeacutenergie atomique La LSRN et ses regraveglements sont conccedilus pour proteacuteger le public les personnes qui travaillent dans le secteur nucleacuteaire et notre environnement Le rocircle de la CCSN est de srsquoassurer que la LSRN et ses regraveglements sont respecteacutes
La CCSN collabore avec les organismes provinciaux et territoriaux de reacuteglementation en matiegravere de protection de lrsquoenvironnement et de radioprotection De nombreux autres organismes feacutedeacuteraux jouent eacutegalement un rocircle dans la protection des Canadiens la CCSN collabore avec Ressources naturelles Canada Environnement Canada Santeacute Canada Pecircches et Oceacuteans Canada Transports Canada la Deacutefense nationale et les Forces canadiennes et Affaires eacutetrangegraveres et Commerce international Canada pour reacuteglementer les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes
Les normes canadiennes en matiegravere de sucircreteacute nucleacuteaire prennent comme reacutefeacuterence les normes internationales Pour ce faire la CCSN srsquoappuie sur les travaux de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA) et drsquoautres organisations telles que le Comiteacute scientifique des Nations Unies sur les effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) et la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) ainsi que sur ceux de Santeacute Canada et drsquoEnvironnement Canada
Avec la coopeacuteration de ses Eacutetats membres lrsquoAIEA publie plusieurs normes internationales notamment des normes de non-prolifeacuteration nucleacuteaire Les normes de la CCSN et les meilleures pratiques dans ce domaine respectent celles de lrsquoAIEA
Dans le domaine de la non-prolifeacuteration nucleacuteaire la CCSN travaille pour le compte du gouvernement du Canada afin drsquoatteindre deux objectifs assurer aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires de notre pays ne contribuent pas agrave la
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fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou de dispositifs explosifs nucleacuteaires et promouvoir un cadre international de non-prolifeacuteration efficace et plus complet
62 Protection des travailleurs
La CCSN reacuteglemente les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes dans le but de proteacuteger la seacutecuriteacute et la santeacute des travailleurs Les installations nucleacuteaires comprennent les centrales nucleacuteaires les mines et les usines de concentration drsquouranium les installations de fabrication de combustible et les installations qui effectuent le traitement et la recherche Les aspects des activiteacutes reacuteglementeacutees sont la seacutecuriteacute la dosimeacutetrie lrsquoemballage et le transport des substances nucleacuteaires ainsi que lrsquoimportation et lrsquoexportation des substances nucleacuteaires
On estime agrave 40 000 le nombre de travailleurs de lrsquoindustrie nucleacuteaire au Canada et le nombre de personnes exposeacutees au rayonnement chaque jour dans le cadre de leur emploi est beaucoup plus eacuteleveacute Les travailleurs canadiens sont exposeacutes agrave des rayonnements de deux faccedilons ils travaillent avec des sources artificielles de rayonnement (par exemple dans lrsquoindustrie nucleacuteaire les soins de santeacute les eacutetablissements de recherche ou de production) ou bien ils sont exposeacutes agrave des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement naturel (par exemple dans lrsquoindustrie miniegravere dans les eacutequipages drsquoavion et dans la construction)
Le Regraveglement sur la radioprotection canadien fixe des limites srsquoappliquant agrave la quantiteacute de rayonnement agrave laquelle le public et les travailleurs du secteur nucleacuteaire (TSN) peuvent ecirctre exposeacutes Il srsquoagit des laquo limites de dose raquo (voir la section 55) et elles sont fixeacutees en deccedilagrave du seuil auquel on srsquoattend qursquoil y ait des effets neacutefastes sur la santeacute Le Regraveglement exige que les titulaires de permis mettent en œuvre des programmes de radioprotection qui limitent lrsquoexposition des travailleurs aux rayonnements ionisants sous les limites de dose et agrave un niveau aussi bas que possible les facteurs sociaux et eacuteconomiques en preacutesence eacutetant pris en compte (voir la figure 17)
Accident nucleacuteaire survenu agrave Fukushima en 2011
Le 11 mars 2011 un seacuteisme de magnitude 9 suivi drsquoun tsunami deacutevastateur ont frappeacute le Japon laissant derriegravere eux pregraves de 25 000 morts ou disparus un demi-million de reacutesidences deacutetruites ou endommageacutees et 560 km2 inondeacutes
Les reacutepercussions combineacutees du seacuteisme et du tsunami sur la centrale nucleacuteaire de Fukushima-Daiichi ont provoqueacute lrsquoun des pires accidents nucleacuteaires du monde Au cours des heures et des jours qui ont suivi trois des six reacuteacteurs de la centrale ont surchauffeacute et subi des dommages Les travailleurs de la centrale ont braveacute des conditions extraordinaires pour preacutevenir ou retarder les rejets de matiegraveres radioactives au-dessus de la reacutegion environnante et dans la mer Gracircce agrave leurs efforts il a eacuteteacute possible de retarder suffisamment ces rejets pour que la population environnante puisse ecirctre eacutevacueacutee malgreacute les dommages geacuteneacuteraliseacutes subis aux infrastructures locales
Agrave mesure que lrsquoaccident se deacuteroulait la zone drsquoeacutevacuation srsquoest agrandie et les autoriteacutes ont recommandeacute aux habitants drsquoun plus grand secteur de se reacutefugier agrave lrsquointeacuterieur Des mesures de surveillance radiologique eacutetendues et de controcircle de la production et de la distribution alimentaires ont eacuteteacute mises en œuvre Dans le mecircme ordre drsquoideacutee il faudra poursuivre la surveillance et le controcircle des approvisionnements alimentaires et en eau peut-ecirctre pendant de nombreuses anneacutees
Cet accident a pousseacute de nombreux pays agrave eacutevaluer la sucircreteacute de leurs infrastructures nucleacuteaires La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire a entrepris un examen de toutes les grandes installations nucleacuteaires au Canada Cet examen dirigeacute par un groupe de travail multidisciplinaire a permis de confirmer que les installations canadiennes peuvent reacutesister et reacutepondre agrave des eacuteveacutenements externes comme les tremblements de terre Un plan drsquoaction de quatre ans est en cours drsquoeacutelaboration afin de renforcer les deacutefenses et de reacuteduire davantage le risque notamment gracircce agrave lrsquoameacutelioration du Regraveglement sur la radioprotection en vigueur pour y inteacutegrer de nouvelles exigences en cas drsquourgence
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Les installations nucleacuteaires au Canada doivent disposer drsquoun personnel qualifieacute pour effectuer leurs activiteacutes en conformiteacute avec la LSRN et ses regraveglements La CCSN veacuterifie eacutegalement que le personnel travaillant dans le domaine de la radioprotection est capable drsquoexeacutecuter les tacircches preacutevues drsquoapregraves les permis
Surveillance des doses
Tous les titulaires de permis de la CCSN sont tenus de deacuteterminer les doses de rayonnement reccedilues par les travailleurs dans lrsquoexercice de leurs fonctions En outre si lrsquoon srsquoattend agrave ce que les doses efficaces deacutepassent 5 mSv en un an les titulaires de permis sont tenus de recourir agrave des services de dosimeacutetrie autoriseacutes
La CCSN deacutelivre des permis aux services de dosimeacutetrie qui doivent effectuer des mesures de doses exactes et preacutecises Les titulaires de permis de services de dosimeacutetrie sont tenus de deacuteposer de lrsquoinformation reacuteguliegraverement dans le Fichier dosimeacutetrique national (FDN) Le FDN exploiteacute par le Bureau de la radioprotection de Santeacute Canada contient les dossiers de doses de rayonnement provenant de tous les processeurs commerciaux de dosimeacutetrie des installations de production drsquoeacutenergie nucleacuteaire drsquoEacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) et des mines drsquouranium Le registre comprend eacutegalement les dossiers de doses provenant des utilisateurs de rayons X tels que les dentistes les radiologues et les chiropraticiens ainsi que les expositions aux produits de filiation du radon provenant de certaines mines qui ne deacutetiennent pas de permis de la CCSN
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7 Sommaire
Le rayonnement a toujours eacuteteacute preacutesent et il est partout dans notre environnement La vie a eacutevolueacute dans un monde contenant des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement ionisant Nous sommes eacutegalement exposeacutes au rayonnement artificiel provenant de sources telles que les traitements meacutedicaux et les activiteacutes impliquant des matiegraveres radioactives
Les effets du rayonnement sur la santeacute sont bien compris Depuis le deacutebut du 20e siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes agrave fond agrave la fois en laboratoire et sur les populations humaines En raison des risques connus du rayonnement pour la santeacute il doit ecirctre utiliseacute avec prudence et strictement controcircleacute Un eacutequilibre doit ecirctre trouveacute entre les avantages du rayonnement pour la socieacuteteacute et les risques que le rayonnement pose pour les personnes la santeacute et lrsquoenvironnement
La CCSN reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de proteacuteger la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de respecter les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Elle deacutefinit eacutegalement des limites de dose pour empecirccher que les travailleurs et le public ne soient soumis agrave une exposition excessive au rayonnement
La compreacutehension des risques que pose le rayonnement aide la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation agrave fixer les limites de dose et agrave eacutetablir des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave des niveaux sucircrs Les titulaires de permis sont tenus de maintenir toutes les doses de rayonnement agrave des niveaux ALARA Des programmes de surveillance du rayonnement sont en place agrave proximiteacute des centrales nucleacuteaires et drsquoautres installations nucleacuteaires agrave travers le Canada pour proteacuteger les personnes et lrsquoenvironnement contre les effets potentiels du rayonnement
Des programmes gouvernementaux et de lrsquoindustrie mesurent systeacutematiquement les niveaux de radioactiviteacute dans lrsquoair lrsquoeau potable les eaux de surface le sol et les aliments Gracircce agrave ces donneacutees la CCSN peut veacuterifier que les normes sont respecteacutees eacutevaluer lrsquoefficaciteacute des controcircles et deacuteterminer les tendances environnementales
Depuis plus de 65 ans le Canada deacutetient un dossier de sucircreteacute nucleacuteaire reconnu au niveau international La CCSN est fiegravere drsquoavoir contribueacute agrave ce dossier de sucircreteacute en assurant une surveillance reacuteglementaire solide Les Canadiens peuvent ecirctre assureacutes que la CCSN continuera de surveiller avec vigilance la sucircreteacute de lrsquoindustrie nucleacuteaire canadienne de sorte que la santeacute et la sucircreteacute ne soient jamais compromises
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Glossaire
Acide amineacute Les eacuteleacutements constitutifs des proteacuteines Il srsquoagit de moleacutecules organiques contenant un groupement amine (NH2) et un groupe carboxyle (COOH)
Acide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) Le composeacute moleacuteculaire dans le noyau drsquoune cellule qui forme le modegravele de la structure et du fonctionnement de la cellule
Activiteacute Rythme auquel se produisent les deacutesinteacutegrations dans une matiegravere radioactive par uniteacute de temps Utiliseacutee comme mesure de la quantiteacute de radionucleacuteides preacutesents Uniteacute Becquerel symbole Bq 1 Bq = une deacutesinteacutegration par seconde
ALARA Un principe drsquooptimisation de la protection utiliseacute pour srsquoassurer que les limites de doses reccedilues au niveau individuel au travail et par le public soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux Ce concept ne deacutesigne pas la limite de dose il srsquoagit drsquoun processus qui permet de maintenir les niveaux de dose bas
Appareil agrave rayonnement Tel que deacutefini dans le Regraveglement sur les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement a) un appareil contenant une substance nucleacuteaire en une quantiteacute supeacuterieure agrave la quantiteacute drsquoexemption et permettant son utilisation pour ses proprieacuteteacutes de rayonnement et b) un appareil contenant un composeacute lumineux au radium
Atome Uniteacute de matiegravere formeacutee drsquoun noyau unique autour duquel gravitent plusieurs eacutelectrons et dont le nombre est eacutegal agrave celui des protons dans le noyau Lrsquoatome est la plus petite partie drsquoun eacuteleacutement pouvant se combiner chimiquement avec drsquoautres atomes Tous les atomes autres que lrsquohydrogegravene 1 ont des neutrons dans le noyau
Becquerel Uniteacute SI de mesure de lrsquoactiviteacute drsquoune substance radioactive Le becquerel remplace le curie (Ci) qui nrsquoest pas une uniteacute SI Son symbole est Bq Il correspond agrave une deacutesinteacutegration nucleacuteaire par seconde 1 Bq = 27 pCi (27 times 10ndash11 Ci) et 1 Ci = 37 times 1010 Bq (Voir aussi laquo SI raquo)
Cancer Un grand nombre de maladies causeacutees par la division effreacuteneacutee de cellules anormales
Capture des eacutelectrons Processus de deacutesinteacutegration radioactive au terme duquel un eacutelectron en orbite est captureacute par le noyau et fusionne avec ce dernier Apregraves ce processus la masse reste inchangeacutee mais le numeacutero atomique diminue drsquoun facteur de un car un proton est converti en neutron
Capture des neutrons ou capture neutronique Type de reacuteaction nucleacuteaire au terme de laquelle un noyau atomique srsquoempare drsquoun neutron libre et fusionne avec lui pour former un noyau plus lourd Les neutrons peuvent reacuteagir avec un noyau atomique de plusieurs maniegraveres chacune aboutissant agrave un produit diffeacuterent
Cataracte Affection qui survient lorsque le cristallin normalement transparent de lrsquoœil se trouble ou srsquoopacifie et cause une vision trouble qursquoil nrsquoest pas possible de corriger par des verres correcteurs ordinaires Le facteur le plus important de la formation de cataractes est le vieillissement mais il existe des facteurs additionnels comme le tabagisme le diabegravete lrsquoexposition excessive au soleil et le rayonnement
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Cellule La plus petite uniteacute structurelle et fonctionnelle de tous les organismes vivants connus
Deacutesinteacutegration (radioactive) Transformation drsquoun nucleacuteide radioactif en un nucleacuteide diffeacuterent (ou plusieurs nucleacuteides diffeacuterents) par eacutemission spontaneacutee de rayonnement tels que des rayonnements alpha becircta ou gamma ou par capture des eacutelectrons Il en reacutesulte un noyau plus stable et moins chargeacute en eacutenergie Chaque processus de deacutesinteacutegration a une peacuteriode radioactive deacutefinie
Deuteacuterium Un isotope drsquohydrogegravene avec un proton et un neutron dans le noyau
Dose Terme geacuteneacuteral utiliseacute pour deacutesigner la quantiteacute drsquoeacutenergie provenant de rayonnement ionisant absorbeacutee par les tissus La dose absorbeacutee est mesureacutee en grays (Gy) ougrave 1 gray eacutequivaut agrave 1 joule par kilogramme Voir aussi dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace
Dose absorbeacutee Quantiteacute drsquoeacutenergie absorbeacutee par la matiegravere irradieacutee par uniteacute de masse Cela reflegravete la quantiteacute drsquoeacutenergie deacuteposeacutee par du rayonnement ionisant lors de son passage agrave travers un milieu (comme lrsquoair lrsquoeau ou du tissu vivant) Uniteacute gray Symbole Gy
Dose aigueuml Exposition reccedilue pendant une courte dureacutee (heures ou jours) Lrsquoadjectif laquo aigueuml raquo deacutesigne uniquement la dureacutee de lrsquoexposition et non lrsquointensiteacute des doses concerneacutees
Dose chronique Exposition persistante (en termes de mois ou drsquoanneacutees) Lrsquoadjectif laquo chronique raquo se rapporte uniquement agrave la dureacutee de lrsquoexposition et non agrave lrsquointensiteacute des doses
Dose efficace Mesure de dose visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du deacutetriment radiologique pouvant reacutesulter de la dose Elle repreacutesente la somme des produits des doses eacutequivalentes aux tissus multiplieacutees par leurs facteurs de pondeacuteration tissulaires respectifs Uniteacute sievert (Sv)
Dose eacutequivalente Mesure de la dose au tissu ou agrave lrsquoorgane visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du dommage causeacute Obtenue en multipliant la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique pour tenir compte de lrsquoefficaciteacute biologique de diffeacuterents rayonnements agrave causer des dommages au tissu ou agrave lrsquoorgane consideacutereacute Uniteacute sievert (Sv)
Dosimegravetre Dispositif porteacute par une personne pour mesurer une dose de rayonnement ionisant
Dosimeacutetrie Sous-speacutecialiteacute scientifique de la radioprotection et de la physique meacutedicale centreacutee sur le calcul et lrsquoenregistrement des doses internes et externes provenant du rayonnement ionisant
Eau leacutegegravere Eau ordinaire composeacutee de moleacutecules ayant deux atomes drsquohydrogegravene et un atome drsquooxygegravene (H20) Diffeacuterente de lrsquoeau lourde qui est composeacutee de moleacutecules ayant un atome drsquohydrogegravene un atome de deuteacuterium (D) et un atome drsquooxygegravene (HDO)
Eau lourde Eau contenant une teneur eacuteleveacutee de moleacutecules avec des atomes de deuteacuterium (hydrogegravene lourd) Dans certains reacuteacteurs lrsquoeau lourde est utiliseacutee comme modeacuterateur parce qursquoelle ralentit les neutrons avec efficaciteacute et aussi parce qursquoelle a une faible probabiliteacute drsquoabsorber les neutrons
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Eau tritieacutee Lrsquoeau tritieacutee (HTO) est une moleacutecule drsquoeau dans laquelle une ou deux moleacutecules drsquohydrogegravene ont eacuteteacute remplaceacutees par un atome de tritium
Effets deacuteterministes Changements dans les cellules et les tissus qui se produiront certainement apregraves une dose aigueuml de rayonnement (agrave un niveau de dose supeacuterieur agrave au moins 1 000 mSv) en deccedilagrave duquel lrsquoeffet du rayonnement nrsquoest pas deacutetecteacute La graviteacute des effets sanitaires (eacuterythegraveme cutaneacute brucirclures et chute des cheveux) augmente avec la dose reccedilue
Effets stochastiques Terme utiliseacute pour deacutesigner les effets sanitaires du rayonnement (tels que le cancer ou les maladies heacutereacuteditaires) preacutesentant un risque statistique Pour ces maladies la probabiliteacute drsquoapparition augmente proportionnellement agrave la dose de rayonnement reccedilue plus la dose est eacuteleveacutee plus la probabiliteacute drsquoapparition est grande La graviteacute des effets nrsquoest pas proportionnelle agrave la dose
Efficaciteacute biologique relative Mesure relative de lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents types de rayonnements agrave provoquer un effet sanitaire preacuteciseacute exprimeacutee comme le rapport inverse des doses absorbeacutees de deux types de rayonnement diffeacuterents qui produiraient un effet biologique donneacute de mecircme intensiteacute
Eacutelectron Particule eacuteleacutementaire stable posseacutedant une charge eacutelectrique neacutegative de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 91 x 10-31 kg
Eacutelectron-volt (eV) Uniteacute drsquoeacutenergie eacutequivalente agrave environ 16 x 10-19 joules
Eacuteleacutement Types drsquoatomes speacutecifiques ayant le mecircme nombre de protons dans leur noyau et par conseacutequent le mecircme numeacutero atomique Le nombre de neutrons peut diffeacuterer
Eacutemission de positrons Type de deacutesinteacutegration radioactive dans laquelle un proton est transformeacute en neutron ce qui eacutemet un positron Dans ces cas lorsque le rapport neutrons-protons est trop faible et que lrsquoeacutemission de particules alpha nrsquoest pas possible sur le plan eacutenergeacutetique le noyau peut dans certaines conditions atteindre la stabiliteacute en eacutemettant un positron
Eacutenergie Grandeur physique qui deacutecrit la quantiteacute de travail qui peut ecirctre effectueacutee par une force donneacutee ougrave la masse-eacutenergie est conserveacutee Il existe diffeacuterentes formes drsquoeacutenergie eacutenergie cineacutetique potentielle thermique gravitationnelle acoustique lumineuse eacutelastique nucleacuteaire et eacutelectromagneacutetique
Eacutepideacutemiologie Eacutetude de la distribution et des eacuteleacutements deacuteterminants des maladies dans les populations humaines Elle sert de base pour la santeacute publique et la meacutedecine preacuteventive et elle est fondeacutee sur des observations plutocirct que sur des expeacuteriences
Essai biologique Toute proceacutedure utiliseacutee pour deacuteterminer la nature lrsquoactiviteacute lrsquoemplacement ou la reacutetention de radionucleacuteides dans lrsquoorganisme par des mesures directes (in vivo) ou par des analyses de matiegraveres excreacuteteacutees ou autrement eacutelimineacutees par lrsquoorganisme (in vitro)
Facteur de pondeacuteration radiologique Nombre par lequel il faut multiplier la dose absorbeacutee dans un tissu ou un organe pour deacuteterminer lrsquoefficaciteacute biologique relative du rayonnement agrave induire des effets stochastiques agrave de faibles doses le reacutesultat eacutetant la dose eacutequivalente
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Facteur de pondeacuteration tissulaire Facteur pour lequel la dose eacutequivalente est pondeacutereacutee aux fins de la deacutetermination de la dose efficace Le facteur de pondeacuteration tissulaire pour un organe ou un tissu repreacutesente la contribution relative de cet organe ou de ce tissu au preacutejudice total causeacute par les effets de lrsquoirradiation uniforme du corps entier
Fission ou fission nucleacuteaire Division drsquoun noyau lourd en deux morceaux (ou rarement plusieurs) avec des masses drsquoampleur eacutequivalente accompagneacutee geacuteneacuteralement de lrsquoeacutemission de neutrons et de rayonnement gamma
Gray (Gy) Uniteacute du SI de la dose absorbeacutee Uniteacute 1 joulekilogramme mais a un usage restreint
In vitro Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience reacutealiseacutee en dehors drsquoun organisme vivant dans un environnement controcircleacute comme dans une eacuteprouvette ou une boicircte de Peacutetri Du latin laquo dans le verre raquo
In vivo Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience portant sur un organisme vivant complet par opposition agrave un organisme partiel ou mort ou un environnement controcircleacute in vitro Latin pour laquo dans le vivant raquo
Ion Atome moleacutecule ou fragment de moleacutecule ayant acquis une charge eacutelectrique suite agrave la perte ou au gain drsquoun ou plusieurs eacutelectrons
Isotopes Deux ou plusieurs formes drsquoun eacuteleacutement donneacute qui ont des numeacuteros atomiques identiques (le mecircme nombre de protons dans leur noyau) et la mecircme ou les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques mais avec des masses atomiques diffeacuterentes (diffeacuterents nombres de neutrons dans leur noyau) et des proprieacuteteacutes physiques distinctes Par exemple lrsquouranium a 16 isotopes diffeacuterents soit U-234 U-235 U-236 U-238 etc
Leuceacutemie Cancer des globules blancs (leucocytes)
Limites de dose Limites de dose efficace et eacutequivalente preacutevues par le Regraveglement sur la radioprotection Ces limites sont en place pour reacuteduire au minimum le risque drsquoeffets nocifs pour la santeacute causeacutes par lrsquoexposition aux rayonnements associeacutee agrave des activiteacutes autoriseacutees par la CCSN
Maladie des rayons Ensemble de symptocircmes caracteacuterisant les radioleacutesions qui reacutesultent drsquoune exposition excessive de lrsquoensemble du corps (ou drsquoune grande partie de celui-ci) au rayonnement ionisant Les premiers de ces symptocircmes sont des nauseacutees de la fatigue des vomissements et la diarrheacutee qui peuvent ecirctre suivis par la perte de cheveux des heacutemorragies lrsquoinflammation de la bouche et de la gorge et une perte geacuteneacuterale drsquoeacutenergie
Masse ou masse atomique Masse drsquoun isotope drsquoun eacuteleacutement exprimeacutee en uniteacutes de masse atomique deacutefinie par un douziegraveme de la masse drsquoun atome de carbone 12 Une masse atomique de 1 eacutequivaut agrave environ 166 x 10-27 kg
Microsievert Un millioniegraveme de sievert (voir sievert) Symbole μSv
Millisievert Un milliegraveme de sievert (voir sievert) Symbole mSv
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Modegravele lineacuteaire sans seuil Modegravele dose-reacuteponse baseacute sur lrsquohypothegravese selon laquelle dans la gamme des faibles doses les doses de rayonnement supeacuterieures agrave zeacutero augmentent le risque de cancers etou de maladies heacutereacuteditaires drsquoune maniegravere proportionnelle simple
Modeacuterateur Matiegravere telle que lrsquoeau ordinaire ou lrsquoeau lourde qui est utiliseacutee dans un reacuteacteur pour ralentir la vitesse eacuteleveacutee des neutrons ce qui accroicirct la probabiliteacute qursquoune fission survienne
Moleacutecule Groupe drsquoatomes lieacutes chimiquement les uns aux autres
Mutation Changement chimique de lrsquoADN dans le noyau drsquoune cellule Les mutations survenant dans les cellules des spermatozoiumldes ou des ovules ou leurs preacutecurseurs peuvent avoir des effets heacutereacuteditaires chez les enfants ou les geacuteneacuterations futures Les mutations dans les cellules somatiques (cellules non reproductrices) peuvent eacutegalement favoriser lrsquoapparition du cancer
Neutron Particule eacuteleacutementaire du noyau de lrsquoatome (acirc lrsquoexception de lrsquohydrogegravene) et dont la masse est similaire agrave celle drsquoun proton soit de lrsquoordre de 16 x 10-27 kg
Nombre de masse Nombre de neutrons et de protons dans le noyau drsquoun atome
Non-prolifeacuteration nucleacuteaire Effets deacuteployeacutes pour preacutevenir la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires et de dispositifs nucleacuteaires explosifs La CCSN est responsable de la mise en œuvre de la politique de non-prolifeacuteration nucleacuteaire du Canada qui contient deux objectifs de large porteacutee et de longue date
1 garantir aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires du Canada ne contribuent pas agrave la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou drsquoautres dispositifs nucleacuteaires explosifs
2 promouvoir un reacutegime international de non-prolifeacuteration plus efficace et plus complet
Noyau (drsquoun atome) Partie centrale drsquoun atome chargeacutee positivement contenant des protons et des neutrons Le nombre total de protons et de neutrons srsquoappelle le nombre de masse
Nucleacuteide Un terme geacuteneacuteral pour deacutesigner tous les isotopes connus qursquoils soient stables ou non
Numeacutero atomique Nombre de protons dans le noyau drsquoun atome Symbole Z
Optimisation Processus drsquoeacutetablissement de niveaux de protection et de sucircreteacute qui permettent drsquoassurer que les expositions la probabiliteacute de subir une exposition et la valeur des expositions potentielles soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux tel que recommandeacute par la Commission internationale de protection radiologique
Particules alpha Une particule agrave charge positive formeacutee de deux protons et de deux neutrons qui est eacutemise par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoil se deacutesintegravegre Une particule alpha est relativement volumineuse et peut ecirctre arrecircteacutee par la peau ou une feuille de papier Une particule alpha est identique agrave un noyau drsquoheacutelium
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Particules becircta Un eacutelectron (une particule ayant une charge neacutegative) ou un positron (une particule ayant une charge positive) qui est eacutemis par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoils se deacutesintegravegrent Les particules becircta sont relativement petites et peuvent ecirctre arrecircteacutees par une feuille drsquoaluminium ou de plastique de quelques millimegravetres drsquoeacutepaisseur
Peacuteriode (radioactive) Temps neacutecessaire pour que lrsquoactiviteacute drsquoun radionucleacuteide soit reacuteduite de moitieacute par un processus de deacutesinteacutegration radioactive Symbole t12 Plus la peacuteriode drsquoune substance est courte plus elle est radioactive
Photon Un quantum (la plus petite quantiteacute possible) drsquoeacutenergie eacutemise sous forme de rayonnement eacutelectromagneacutetique
Positron Particule eacuteleacutementaire chargeacutee positivement de 16 x 10-19 coulombs et dont la masse est de 91 x 10-31 kg (comparable agrave un eacutelectron mais chargeacutee positivement)
Produits de filiation du radon Terme utiliseacute pour deacutesigner collectivement les produits immeacutediats de deacutesinteacutegration radioactive du radon Il srsquoagit de la chaicircne de deacutesinteacutegration qui inclut le polonium 218 le plomb 214 le bismuth 214 et le polonium 214 Leur peacuteriode combineacutee moyenne est de lrsquoordre de 30 minutes Aussi appeleacute descendant du radon
Proton Particule eacuteleacutementaire stable preacutesente dans le noyau de lrsquoatome posseacutedant une charge eacutelectrique positive de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 167 x 10-27 kg
Radioactif Empreint de radioactiviteacute eacutemettant spontaneacutement de lrsquoeacutenergie sous forme de rayonnement ionisant (telles que les particules alpha et becircta des neutrons ou des rayons gamma) agrave la suite de la deacutesinteacutegration drsquoun atome instable
Radon Eacuteleacutement chimique dont le symbole est Rn et le nombre atomique 86 Le radon est un gaz noble rare incolore inodore insipide naturel et radioactif issu de la deacutesinteacutegration du radium Il srsquoagit de lrsquoune des substances les plus lourdes persistant sous forme de gaz dans des conditions normales le radon preacutesente un risque pour la santeacute
Radio-isotope Isotope drsquoun eacuteleacutement qui subit une deacutesinteacutegration spontaneacutee et eacutemet un rayonnement
Radionucleacuteide Nucleacuteide radioactif
Radiosensible Un terme qualitatif pour distinguer les cellules les tissus et les organes qui sont plus susceptibles drsquoecirctre endommageacutes par le rayonnement
Rayonnement Processus drsquoeacutemission ou de transmission drsquoeacutenergie sous forme de particules ou drsquoondes Dans le preacutesent document le terme laquo rayonnement raquo deacutesigne un rayonnement ionisant sauf indication contraire
Rayonnement artificiel Rayonnement produit par les activiteacutes humaines et qui srsquoajoute au rayonnement de fond
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Rayonnement cosmique Rayonnement naturel provenant de lrsquoespace Ces rayons sont composeacutes de rayonnements ionisants peacuteneacutetrants (agrave la fois particulaires et eacutelectromagneacutetiques) et peuvent porter des eacutenergies de plus de 1020 eV Le champ magneacutetique terrestre deacutevie les rayons cosmiques chargeacutes vers les pocircles
Rayonnement de fond naturel Une source de rayonnement preacutesente en permanence dans lrsquoenvironnement et provenant de diffeacuterentes sources Parmi ces sources figurent le rayonnement cosmique les sources terrestres (eacuteleacutements radioactifs preacutesents dans le sol) lrsquoair ambiant (radon) et les sources internes (denreacutees alimentaires et boissons) La dose efficace annuelle globale par personne attribueacutee au rayonnement naturel est de 24 mSv par anneacutee (UNSCEAR 2008)
Rayonnement eacutelectromagneacutetique Mouvement drsquoondes en deacuteplacement reacutesultant de lrsquoeacutevolution des champs eacutelectriques et magneacutetiques Le spectre de rayonnement eacutelectromagneacutetique connu comprend la gamme des rayons X (et des rayons gamma) de courte longueur drsquoonde et agrave haute eacutenergie lrsquoultraviolet la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge et le radar et des ondes radio et de longueur drsquoonde relativement longue et agrave faible eacutenergie Selon la meacutecanique quantique les rayonnements eacutelectromagneacutetiques agrave haute eacutenergie peuvent se comporter comme des particules (photons)
Rayonnement gamma Rayonnement eacutelectromagneacutetique peacuteneacutetrant produit par un noyau atomique pendant sa deacutesinteacutegration radioactive forme de rayonnement ionisant agrave courte longueur drsquoonde et eacutenergie eacuteleveacutee
Rayonnement ionisant Rayonnement capable drsquoajouter ou de retrancher des eacutelectrons en traversant la matiegravere (par ex air eau ou tissus vivants) Exemples particules alpha rayonnement gamma rayons X et neutrons
Rayonnement neutronique Se produit lorsque les neutrons sont eacutejecteacutes du noyau par fission nucleacuteaire (c-agrave-d division de lrsquoatome) et drsquoautres processus Contrairement agrave drsquoautres rayonnements le rayonnement neutronique est absorbeacute par les mateacuteriaux contenant un grand nombre drsquoatomes drsquohydrogegravene comme la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques
Rayonnement non ionisant Un rayonnement plus faible que le rayonnement ionisant c-agrave-d qui ne possegravede pas lrsquoeacutenergie suffisante pour produire des ions La lumiegravere visible les rayons infrarouges et les ondes radioeacutelectriques sont des rayonnements non ionisants
Rayons X Rayonnement eacutelectromagneacutetique (photon) peacuteneacutetrant eacutemis par un atome apregraves avoir eacuteteacute bombardeacute par des eacutelectrons Les rayons X diffegraverent du rayonnement gamma dans la mesure ougrave ils sont eacutemis agrave partir des eacutelectrons en orbite et non agrave partir du noyau Ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma Les rayons X sont principalement geacuteneacutereacutes par des moyens artificiels plutocirct qursquoagrave partir de substances radioactives Ils sont utiliseacutes avant tout agrave des fins meacutedicales
Reacuteacteur nucleacuteaire Appareil dans lequel une reacuteaction en chaicircne de fission nucleacuteaire autoentretenue se produit dans des conditions controcircleacutees pour produire de lrsquoeacutenergie ou des rayonnements utiles
Reacuteaction en chaicircne Voir reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne
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Reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne Exemple de fission nucleacuteaire ougrave un neutron est eacutejecteacute drsquoun atome fissionneacute ce qui causera la fission drsquoun autre atome en eacutejectant plus de neutrons
Rejets Substances et matiegraveres nucleacuteaires relacirccheacutees dans lrsquoenvironnement (sous forme liquide ou gazeuse) agrave la suite drsquoactiviteacutes autoriseacutees par la CCSN
Service de dosimeacutetrie autoriseacute Une entreprise ou une institution qui deacutetient un permis de la CCSN pour mesurer les doses de rayonnement aux travailleurs
SI Systegraveme international drsquouniteacutes
Sievert Lrsquouniteacute du SI mesurant la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Elle est eacutegale agrave 1 joulekilogramme Elle remplace lrsquoancienne uniteacute de rayonnement classique rem Des multiples du sievert (dont le symbole est Sv) sont utiliseacutes dans la pratique courante et incluent le millisievert (mSv 11000 de 1 Sv) et le microsievert (μSv 11 000 000 de 1 Sv)
Substances nucleacuteaires Isotopes qui eacutemettent du rayonnement
Travailleur du secteur nucleacuteaire (TSN) Personne qui du fait de sa profession ou de son occupation et des conditions dans lesquelles elle exerce ses activiteacutes si celles-ci sont lieacutees agrave une substance ou agrave une installation nucleacuteaire risque vraisemblablement de recevoir une dose de rayonnement supeacuterieure agrave la limite reacuteglementaire fixeacutee par la CCSN pour la population en geacuteneacuteral (1 mSv par anneacutee)
Tritium Un isotope radioactif de lrsquohydrogegravene posseacutedant deux neutrons et un proton dans son noyau Le tritium se deacutesintegravegre en eacutemettant un eacutelectron (rayonnement becircta) et sa peacuteriode radioactive est de 123 ans Le tritium est preacutesent naturellement dans lrsquoenvironnement et eacutegalement un sous-produit des reacuteacteurs nucleacuteaires
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Acronymes et uniteacutes
ADN acide deacutesoxyribonucleacuteique AIEA Agence internationale de lrsquoeacutenergie atomique ALARA niveau le plus bas que lrsquoon peut raisonnablement atteindre BEIR National Academy of Biological Effects of Ionizing Radiation Bq becquerel CCSN Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire CIPR Commission internationale de protection radiologique CRFPT Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial EACL Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee ELF ondes meacutegameacutetriques FDN Fichier dosimeacutetrique national Gy gray H2O symbole chimique de lrsquoeau eacutegalement HOH HTO eau tritieacutee ICRU Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation J joule LSRN Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires mSv millisievert NCRP National Council on Radiation Protection and Measurements Sv sievert TDM tomodensitomeacutetrie t frac12 symbole pour la peacuteriode radioactive drsquoun radionucleacuteide TSN travailleur du secteur nucleacuteaire microSv microsievert UNSCEAR Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants UV ultraviolet wR facteur de pondeacuteration radiologique wT facteur de pondeacuteration tissulaire
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Sources
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bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire octobre 2004 Maintenir les expositions et les doses au laquo niveau le plus bas qursquoil soit raisonnablement possible drsquoatteindre raquo guide de reacuteglementation G-129 reacutevision 1 httpnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_freG129rev1_fpdf
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations 2007 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 103 Publication 103 Pergamon Press Oxford 2007
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bull Commission internationale de protection radiologique Limits for Intakes of Radionuclides by Workers Publication 30 de la CIPR partie 1 (et suppleacutement) part 2 (et suppleacutement) partie 3 (et suppleacutements A et B) et index Annales de la CIPR Pergamon Press New York 1979-1982
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations de 1990 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 21(1-3) Publication 60 de la CIPR Pergamon Press Oxford 1991
bull Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation 2011 Fundamental quantities and units for ionizing radiation Journal de la ICRU volume 11 no 1 publieacute par Oxford University Press
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRP) ncrponlineorgPDFsNCRP20Composite20Glossarypdf
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bull Committee to Assess Health Risks from Exposures to Low Levels of Ionizing Radiation Health Risks from Exposure to Low Levels of Ionizing Radiation BEIR VII ndash Phase 2 National Academy Sciences National Research Council National Academy Press Washington 2006
bull Nations Unies Effects of Ionizing Radiation Volume I Report to the General Assembly Scientific Annexes A and B Volume II Scientific Annexes C D and E Rapport de 2006 du Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des rayonnements ionisants publications des Nations Unies E08IX6 (2008) et E09IX5 (2009) Nations Unies New York
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bull Nations Unies Sources and Effects of Ionizing Radiation Volume I Sources Volume II Effects Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants Rapport 2000 agrave lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale avec des annexes scientifiques publications des Nations Unies E00IX3 et E00IX4 Nations Unies New York 2000
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- Full cover - PDF - FRpdf
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- RG-RD_IR_Fpdf
- inside cover - PDF - FR
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- E-DOCS-3738137-v8-Radiation_INFO_doc_-_FR
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- Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
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- 42 Eacutevaluation du risque de cancer
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- Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
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- 541 Rayonnement naturel
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- Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
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- 61 Protection des Canadiens
- 62 Protection des travailleurs
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Un autre exemple est lrsquouranium 235 qui possegravede 92 protons et 143 neutrons contrairement agrave lrsquouranium 238 qui possegravede 92 protons et 146 neutrons
Un isotope est stable lorsqursquoil y a un eacutequilibre entre le nombre de neutrons et le nombre de protons Lorsqursquoun isotope est petit et stable il contient pratiquement le mecircme nombre de protons que de neutrons Les isotopes stables plus volumineux ont leacutegegraverement plus de neutrons que de protons Parmi les nucleacuteides stables figurent le carbone 12 (six protons et six neutrons pour une masse totale de 12) le phosphore 30 (15 protons et 15 neutrons) et le sodium 22 (11 protons et 11 neutrons)
23 Les radio-isotopes
Les isotopes qui sont instables et eacutemettent un rayonnement sont appeleacutes radio-isotopes Un radioshyisotope est un isotope drsquoun eacuteleacutement qui subit une deacutesinteacutegration spontaneacutee et eacutemet du rayonnement agrave mesure qursquoil se deacutesintegravegre Pendant le processus de deacutesinteacutegration il devient moins radioactif au fil du temps devenant finalement stable
Une fois qursquoun atome atteint une configuration stable il ne produit plus de rayonnement Pour cette raison les sources radioactives ndash ou des sources qui eacutemettent spontaneacutement de lrsquoeacutenergie sous forme de rayonnement ionisant agrave la suite de la deacutesinteacutegration drsquoun atome instable ndash srsquoaffaiblissent avec le temps Agrave mesure que le nombre drsquoatomes instables de la source qui deviennent stables augmente le rayonnement produit diminue et lrsquoactiviteacute du mateacuteriau diminue avec le temps jusqursquoagrave devenir nulle
Le temps neacutecessaire pour qursquoun radio-isotope se deacutesintegravegre jusqursquoagrave la moitieacute de son activiteacute de deacutepart se nomme la demi-vie (ou peacuteriode) radiologique deacutesigneacutee par le symbole tfrac12 Chaque radio-isotope a sa propre demi-vie qui peut aller drsquoune fraction de seconde agrave des milliards drsquoanneacutees Par exemple lrsquoiode 131 a une demi-vie de huit jours tandis que le plutonium 239 a une demi-vie de 24 000 ans Un radio-isotope qui a une demi-vie courte est plus radioactif qursquoun radio-isotope ayant une demi-vie longue et il deacutegage donc plus de rayonnement au cours drsquoune peacuteriode donneacutee
Il existe trois grands types de deacutesinteacutegration radioactive
bull Deacutesinteacutegration alpha Lorsqursquoun atome subit une deacutesinteacutegration alpha il eacutemet une particule composeacutee de deux protons et de deux neutrons provenant directement de son noyau Dans ce cas le numeacutero atomique diminue de 2 et la masse de 4 Le radium le radon lrsquouranium et le thorium comptent parmi les eacutemetteurs de particules alpha
bull Deacutesinteacutegration becircta Dans la deacutesinteacutegration becircta de base un neutron se transforme en proton et un eacutelectron est eacutemis par le noyau Le numeacutero atomique augmente de un mais la masse ne diminue que leacutegegraverement Le strontium 90 le tritium le carbone 14 et le soufre 35 comptent parmi les eacutemetteurs de particules becircta pures
bull Deacutesinteacutegration gamma La deacutesinteacutegration gamma est la libeacuteration de lrsquoeacutenergie exceacutedentaire preacutesente dans le noyau apregraves une deacutesinteacutegration alpha ou becircta ou apregraves la capture des neutrons (un type de reacuteaction nucleacuteaire) dans un reacuteacteur nucleacuteaire Lrsquoeacutenergie reacutesiduelle est eacutemise sous forme de photon de rayons gamma La deacutesinteacutegration gamma nrsquoaffecte geacuteneacuteralement pas la masse ni le numeacutero atomique du radio-isotope Lrsquoiode 131 le ceacutesium
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137 le cobalt 60 le radium 226 et le techneacutetium 99m comptent parmi les eacutemetteurs de particules gamma
Le nombre de deacutesinteacutegrations nucleacuteaires dans une substance radioactive par uniteacute de temps est appeleacute lrsquoactiviteacute Lrsquoactiviteacute est utiliseacutee comme mesure de la quantiteacute drsquoun radionucleacuteide et elle est mesureacutee en becquerels (Bq) 1 Bq = 1 deacutesinteacutegration par seconde
Si la source originelle de la radioactiviteacute est connue il est possible de calculer le temps neacutecessaire agrave sa deacutesinteacutegration pour une activiteacute donneacutee La deacutesinteacutegration est exponentielle et lrsquoisotope doit avoir de nombreuses demi-vies avant de devenir non radioactif La figure 4 montre la courbe de deacutesinteacutegration radioactive du carbone 14 qui a une demi-vie drsquoenviron 5 700 ans
Mecircme lorsqursquoun radio-isotope agrave haute activiteacute srsquoest deacutesinteacutegreacute pendant plusieurs demi-vies le niveau de radioactiviteacute restante nrsquoest pas neacutecessairement seacutecuritaire Les mesures de lrsquoactiviteacute drsquoune matiegravere radioactive sont toujours neacutecessaires pour estimer les doses de rayonnement potentielles
Figure 4 Courbe de deacutesinteacutegration radioactive du carbone 14
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3 Cateacutegories et sources de rayonnement
Le rayonnement reacutesulte de lrsquoeacutemission drsquoeacutenergie sous forme de vagues de particules Il existe deux grands types de rayonnement le rayonnement ionisant et le rayonnement non ionisant Ceux-ci seront respectivement abordeacutes dans les sections 31 et 32
31 Rayonnement non ionisant
Le rayonnement non ionisant contient moins drsquoeacutenergie que le rayonnement ionisant il ne possegravede pas assez drsquoeacutenergie pour produire des ions Voici des exemples de rayonnement non ionisant la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge les ondes radio les micro-ondes et la lumiegravere du soleil
Les systegravemes de positionnement global (GPS) les teacuteleacutephones cellulaires les stations de teacuteleacutediffusion la radio AM et FM les interphones pour beacutebeacutes les teacuteleacutephones sans fil les dispositifs drsquoouverture de portes de garage et les radioamateurs utilisent tous un rayonnement non ionisant Parmi les autres formes de rayonnement non ionisant figurent le champ magneacutetique terrestre ainsi que le champ magneacutetique agrave proximiteacute des lignes de transmission des cacircbles et appareils eacutelectriques meacutenagers Ceux-ci sont deacutefinis comme des ondes extrecircmement basses et elles ne posent pas de risque pour la santeacute
32 Rayonnement ionisant
Le rayonnement ionisant possegravede suffisamment drsquoeacutenergie pour eacutejecter les eacutelectrons de leur orbite autour des atomes et perturber lrsquoeacutequilibre entre eacutelectrons et protons ce qui a pour effet de charger positivement lrsquoatome Les moleacutecules et les atomes chargeacutes eacutelectriquement portent le nom drsquoions Le rayonnement ionisant deacutesigne le rayonnement qui provient de sources naturelles et artificielles
Il existe plusieurs types de rayonnement ionisant
Rayonnement alpha (α) Le rayonnement alpha est constitueacute de particules alpha qui sont composeacutees de deux protons et de deux neutrons chacune et qui portent une double charge positive En raison de leur masse relativement importante et de leur charge elles ont une capaciteacute de peacuteneacutetration de la matiegravere tregraves limiteacutee Le rayonnement alpha peut ecirctre arrecircteacute par une feuille de papier ou la couche externe morte de la peau Par conseacutequent le rayonnement alpha produit par des substances nucleacuteaires agrave lrsquoexteacuterieur du corps ne preacutesente pas de risque drsquoirradiation Toutefois lorsque des substances nucleacuteaires eacutemettant du rayonnement alpha sont absorbeacutees dans le corps (par exemple en respirant ou en les ingeacuterant) lrsquoeacutenergie du rayonnement alpha est complegravetement absorbeacutee dans les tissus corporels Pour cette raison le rayonnement alpha est seulement un danger interne Un exemple drsquoune substance nucleacuteaire qui subit une deacutesinteacutegration alpha est le radon 222 qui se deacutesintegravegre en polonium 218
Rayonnement becircta (β) Le rayonnement becircta est formeacute de particules eacutejecteacutees du noyau drsquoun atome et qui sont identiques aux eacutelectrons du point de vue physique Les particules becircta ont geacuteneacuteralement une charge neacutegative sont tregraves petites et peuvent peacuteneacutetrer plus profondeacutement que les particules alpha Cependant la plupart du rayonnement becircta peut ecirctre arrecircteacute par de petites quantiteacutes de blindage tels que des feuilles de plastique de verre ou de meacutetal Lorsque la source de rayonnement est agrave lrsquoexteacuterieur du
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corps le rayonnement becircta a une eacutenergie suffisante pour peacuteneacutetrer la couche externe morte de la peau et deacuteposer son eacutenergie agrave lrsquointeacuterieur de cellules actives de la peau Cependant la capaciteacute de peacuteneacutetration du rayonnement becircta dans les tissus profonds et les organes est tregraves limiteacutee Les substances nucleacuteaires qui eacutemettent du rayonnement becircta peuvent aussi ecirctre dangereuses si elles sont absorbeacutees par le corps Le tritium est un exemple de substance nucleacuteaire qui produit des eacutemissions becircta (hydrogegravene 3) et qui se deacutesintegravegre en heacutelium 3
Rayonnement photonique (gamma [γ] et rayons X) Le rayonnement photonique est un rayonnement eacutelectromagneacutetique Il existe deux types de rayonnement photonique drsquointeacuterecirct aux fins du preacutesent document le rayonnement gamma (γ) et les rayons X Le rayonnement gamma est constitueacute de photons qui proviennent de lrsquointeacuterieur du noyau et les rayons X sont des photons qui proviennent de lrsquoexteacuterieur du noyau et ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma
Le rayonnement photonique peut peacuteneacutetrer tregraves profondeacutement et parfois on ne peut reacuteduire son intensiteacute que gracircce agrave des mateacuteriaux qui sont tregraves denses tels que le plomb ou lrsquoacier En geacuteneacuteral le rayonnement photonique peut parcourir des distances beaucoup plus grandes que le rayonnement alpha ou becircta et il peut peacuteneacutetrer les tissus et les organes corporels lorsque la source de rayonnement est agrave lrsquoexteacuterieur du corps Le rayonnement photonique peut aussi ecirctre dangereux si les substances nucleacuteaires eacutemettant les photons sont incorporeacutees Le cobalt 60 est un exemple drsquoune substance nucleacuteaire qui produit une eacutemission de photons qui se deacutesintegravegre en nickel 60
Rayonnement neutronique (n) Exception faite du rayonnement cosmique la fission spontaneacutee est la seule source naturelle de neutrons (n) Une source de neutrons reacutepandue provient des reacuteacteurs nucleacuteaires dans lesquels la division drsquoun noyau drsquouranium ou de plutonium est accompagneacutee drsquoune eacutemission de neutrons Les neutrons eacutemis par fission peuvent frapper le noyau drsquoun atome adjacent et causer une autre fission ce qui provoque une reacuteaction en chaicircne La production drsquoeacutenergie nucleacuteaire se fonde sur ce principe Toutes les autres sources de neutrons deacutependent de reacuteactions ougrave un noyau est bombardeacute avec un certain type de rayonnement (tels que le rayonnement de photons ou drsquoun rayonnement alpha) et ougrave lrsquoeffet reacutesultant sur le noyau est lrsquoeacutemission drsquoun neutron Les neutrons peuvent peacuteneacutetrer dans les tissus et les organes du corps humain lorsque la source de rayonnement est agrave lrsquoexteacuterieur du corps Les neutrons peuvent aussi ecirctre dangereux si des substances nucleacuteaires eacutemettant des neutrons sont deacuteposeacutees agrave lrsquointeacuterieur du corps Le rayonnement neutronique est le mieux arrecircteacute ou absorbeacute par des mateacuteriaux qui contiennent des atomes drsquohydrogegravene tels que la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques En effet les neutrons et les atomes drsquohydrogegravene ont des masses atomiques semblables et ils entrent facilement en collision les uns avec les autres
La figure 5 reacutesume les types de rayonnement mentionneacutes dans ce document des rayonnements ionisants ayant la plus grande eacutenergie jusqursquoaux rayonnements non ionisants en ayant le moins Chaque source de rayonnement se distingue par sa capaciteacute agrave peacuteneacutetrer dans des mateacuteriaux divers comme le papier la peau le plomb et lrsquoeau
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Figure 5 Capaciteacute de peacuteneacutetration de diffeacuterents types de rayonnement ionisant
33 Sources naturelles de rayonnement ionisant
Le rayonnement a toujours eacuteteacute preacutesent et fait partie de notre environnement (voir la figure 6) Toute la vie srsquoest deacuteveloppeacutee dans un bain de rayonnement ionisant Notre organisme y est adapteacute
De nombreux radio-isotopes sont drsquoorigine naturelle et ils ont eacuteteacute produits lors de la formation du systegraveme solaire et par lrsquointeraction des rayons cosmiques avec des moleacutecules dans lrsquoatmosphegravere Le tritium est un exemple de radio-isotope formeacute par lrsquointeraction des rayons cosmiques avec des moleacutecules atmospheacuteriques Certains radio-isotopes (comme lrsquouranium et le thorium) qui ont eacuteteacute conccedilus lors de la formation de notre systegraveme solaire ont des demi-vies de milliards drsquoanneacutees et ils sont toujours preacutesents dans notre environnement Le rayonnement de fond est le rayonnement ionisant constamment preacutesent dans lrsquoenvironnement naturel
Figure 6 Sources de rayonnement naturel
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Le Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) identifie quatre sources principales drsquoexposition du public aux rayonnements naturels
bull Les rayonnements cosmiques bull Les rayonnements terrestres bull Lrsquoinhalation bull Lrsquoingestion
Exposition aux rayonnements cosmiques Lrsquoatmosphegravere exteacuterieure de la terre est continuellement bombardeacutee par des rayons cosmiques Habituellement le rayonnement cosmique est constitueacute de particules en mouvement rapide qui existent dans lrsquoespace et proviennent drsquoune diversiteacute de sources y compris le soleil et des pheacutenomegravenes ceacutelestes dans lrsquounivers Les rayons cosmiques sont essentiellement des protons mais peuvent aussi ecirctre drsquoautres particules ou de lrsquoeacutenergie ondulatoire Une partie du rayonnement ionisant peacutenegravetre lrsquoatmosphegravere terrestre et est absorbeacutee par les humains ce qui se traduit par une exposition au rayonnement naturel
Exposition aux rayonnements terrestres La composition de la croucircte terrestre est une source importante de rayonnement naturel Les principaux facteurs contributifs sont les gisements naturels drsquouranium de thorium et de potassium qui par le processus de deacutesinteacutegration naturelle libegraverent de petites quantiteacutes de rayonnements ionisants Lrsquouranium et le thorium se trouvent essentiellement partout Des traces de ces mineacuteraux sont eacutegalement preacutesentes dans les mateacuteriaux de construction de sorte que lrsquoexposition aux rayonnements naturels peut avoir lieu agrave lrsquointeacuterieur comme agrave lrsquoexteacuterieur
Exposition par inhalation La plus grande partie de la variation de lrsquoexposition agrave la radioactiviteacute naturelle provient de lrsquoinhalation de gaz radioactifs qui sont produits par les mineacuteraux radioactifs preacutesents dans le sol et le socle rocheux Le radon est un gaz radioactif incolore et inodore qui est produit par la deacutesinteacutegration de lrsquouranium Le thoron est un gaz radioactif produit par la deacutesinteacutegration du thorium Les niveaux de radon et de thoron varient consideacuterablement selon lrsquoemplacement en fonction de la composition du sol et du socle rocheux
Une fois libeacutereacutes dans lrsquoair ces gaz sont normalement dilueacutes agrave des niveaux inoffensifs dans lrsquoatmosphegravere mais parfois ils sont pieacutegeacutes et ils srsquoaccumulent agrave lrsquointeacuterieur des bacirctiments et sont inhaleacutes par les occupants Le radon constitue un risque pour la santeacute non seulement pour les mineurs drsquouranium mais aussi pour les proprieacutetaires de reacutesidences si on le laisse srsquoaccumuler dans la maison En geacuteneacuteral il est la principale source drsquoexposition au rayonnement naturel Pour plus drsquoinformation sur le radon consultez le document Le radon et la santeacute (INFO-0813) de la CCSN agrave suretenucleairegcca ou visitez le site Web de Santeacute Canada (hc-scgcca) pour en savoir plus sur les moyens de le controcircler dans votre maison
Exposition par ingestion Des traces de mineacuteraux radioactifs se trouvent naturellement dans la nourriture et lrsquoeau potable Par exemple les leacutegumes sont geacuteneacuteralement cultiveacutes dans du sol et avec des eaux souterraines qui contiennent des mineacuteraux radioactifs Une fois ingeacutereacutes ces mineacuteraux entraicircnent lrsquoexposition interne aux rayonnements naturels
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Les isotopes radioactifs naturels comme le potassium 40 et le carbone 14 ont les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques et biologiques que leurs isotopes non radioactifs Ces eacuteleacutements radioactifs et non radioactifs interviennent dans la constitution et le fonctionnement de notre organisme
Les radio-isotopes naturels nous exposent constamment agrave des rayonnements et on en trouve couramment dans de nombreux aliments comme les noix du Breacutesil Le tableau 1 indique la quantiteacute de radioactiviteacute provenant du potassium 40 contenue dans environ 500 grammes de diffeacuterents produits alimentaires
Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
Aliment Radioactiviteacute par 500 g en Bq Viande rouge 56 Pommes de terre blanches 63 Carottes 63 Bananes 65 Haricots de Lima 86 Noix du Breacutesil1 103
Source Brodsky 1978 1
Les noix du Breacutesil contiennent aussi naturellement du radium 226 (de 19 agrave 130 Bq par 500 grammes)
Le corps humain contient plusieurs isotopes radioactifs (voir le tableau 2)
Tableau 2 Isotopes radioactifs du corps humain (adulte de 70 kg)
Isotopes Radioactiviteacute en Bq
Carbone 14 3 700 a
Polonium 210 40 bd
Potassium 40 4 000 b
Radium 266 11 b
Thorium 021 b
Tritium 23 c
Uranium 23 a b d
a CIPR 1975 b Eisenbud et Gesell 1997 c UNSCEAR 2000 d CIPR 1980
34 Sources artificielles de rayonnement ionisant
Les gens sont eacutegalement exposeacutes agrave du rayonnement artificiel au cours de traitements meacutedicaux et drsquoactiviteacutes impliquant des matiegraveres radioactives Ces radio-isotopes sont des sous-produits de lrsquoexploitation des reacuteacteurs nucleacuteaires et des produits de geacuteneacuterateurs de radio-isotopes tels que les cyclotrons Un grand nombre de radio-isotopes artificiels sont utiliseacutes dans les domaines de la meacutedecine nucleacuteaire de la biochimie de lrsquoindustrie manufacturiegravere et de lrsquoagriculture Voici leurs sources les plus courantes
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bull Sources meacutedicales Le rayonnement a de nombreuses applications en meacutedecine La plus connue est sans doute la radiographie par rayons X dont les appareils permettent de deacutetecter des fractures osseuses et de diagnostiquer certaines maladies Les appareils agrave rayons X sont reacuteglementeacutes par Santeacute Canada et les autoriteacutes provinciales La meacutedecine nucleacuteaire fait pour sa part appel agrave des isotopes radioactifs pour diagnostiquer et traiter des maladies comme le cancer Une cameacutera gamma (voir la figure 7) est un appareil meacutedical souvent utiliseacute pour faire des diagnostics La CCSN reacuteglemente ces applications de la meacutedecine nucleacuteaire ainsi que lrsquoeacutequipement connexe Elle deacutelivre aussi les permis pour les reacuteacteurs et les acceacuteleacuterateurs de particules qui produisent les isotopes destineacutes agrave des applications meacutedicales et industrielles
Figure 7 Cameacutera gamma utiliseacutee en meacutedecine nucleacuteaire agrave des fins diagnostiques
bull Sources industrielles Le rayonnement a plusieurs applications industrielles allant des jauges nucleacuteaires (voir la figure 8) utiliseacutees pour la construction des routes jusqursquoaux jauges de densiteacute qui mesurent le deacutebit dans les conduites drsquousine Les deacutetecteurs de fumeacutee certains panneaux fluorescents et les dispositifs permettant drsquoeacutevaluer les reacuteserves des champs de peacutetrole utilisent aussi le rayonnement Le rayonnement est eacutegalement employeacute pour la steacuterilisation au moyen de gros irradiateurs lourdement blindeacutes Tous ces usages sont reacuteglementeacutes par la CCSN
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Figure 8 Jauge nucleacuteaire portative
bull Cycle du combustible nucleacuteaire Les centrales nucleacuteaires utilisent de lrsquouranium pour deacuteclencher la reacuteaction en chaicircne qui produira la vapeur chargeacutee drsquoactionner les turbines pour la production drsquoeacutelectriciteacute Dans le cadre de leur activiteacute normale les centrales nucleacuteaires rejettent dans lrsquoenvironnement des substances radioactives dont les niveaux sont reacuteglementeacutes Ces rejets sont reacuteglementeacutes pour veiller agrave ce que les doses au public soient bien infeacuterieures aux limites reacuteglementaires Les mines drsquouranium (voir la figure 9) les usines de fabrication de combustible et les installations de gestion des deacutechets radioactifs rejettent eacutegalement une certaine quantiteacute de radioactiviteacute (qui contribue agrave la dose agrave laquelle le public est exposeacute) qui peut ecirctre controcircleacutee par la CCSN
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Figure 9 Mine drsquouranium lac McClean (Saskatchewan)
bull Essais nucleacuteaires atmospheacuteriques Les essais atomiques reacutealiseacutes dans lrsquoatmosphegravere entre la fin de la Deuxiegraveme Guerre mondiale et jusqursquoagrave la fin des anneacutees 1980 ont eu pour effet de rejeter des eacuteleacutements radioactifs ou retombeacutees dans lrsquoatmosphegravere Ces retombeacutees radioactives se sont deacutesinteacutegreacutees dans lrsquoenvironnement La plupart des retombeacutees posseacutedaient une peacuteriode radioactive courte et ont disparu mais certaines nrsquoont pas encore acheveacute leur deacutesinteacutegration Les doses de radioactiviteacute dues agrave ces retombeacutees que reccediloivent les ecirctres humains et lrsquoenvironnement sont chaque anneacutee de plus en plus faibles
35 Trouver un eacutequilibre
Normalement il y a tregraves peu de choses que nous puissions faire pour changer ou reacuteduire le rayonnement ionisant provenant de sources naturelles comme le soleil les sols ou les roches Ce type drsquoexposition bien que non complegravetement deacutenueacutee de risque est geacuteneacuteralement assez faible Toutefois dans certains cas les sources naturelles de radioactiviteacute peuvent atteindre un niveau inacceptable et doivent ecirctre reacuteduites Crsquoest notamment le cas du radon preacutesent dans les maisons
Le rayonnement ionisant provenant de sources et drsquoactiviteacutes artificielles est plus eacutetroitement controcircleacute Dans ces cas preacutecis il importe de trouver un eacutequilibre entre les avantages que procure le rayonnement agrave la socieacuteteacute et les risques qursquoil fait peser sur la santeacute de la population et sur lrsquoenvironnement Des limites de dose sont donc fixeacutees pour restreindre lrsquoexposition des travailleurs et des membres du public au rayonnement Par ailleurs les titulaires de permis doivent garder les doses de rayonnement au niveau le plus bas que lrsquoon puisse raisonnablement atteindre (le principe ALARA) Il importe eacutegalement que le recours au rayonnement procure un beacuteneacutefice net Par exemple les deacutetecteurs de fumeacutee peuvent utiliser des isotopes radioactifs car ce
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type de dispositif peut sauver des vies De mecircme les centrales nucleacuteaires nous procurent de lrsquoeacutelectriciteacute tout en posant des risques minimes qui sont rigoureusement controcircleacutes
4 Effets de lrsquoexposition au rayonnement sur la santeacute
Le mot laquo sucircreteacute raquo revecirct diffeacuterents sens selon les personnes Pour plusieurs la sucircreteacute est synonyme drsquoabsence de risques ou de dangers Mais en reacutealiteacute il existe toujours un certain niveau de risque dans pratiquement tout ce que nous faisons
Par exemple les limites de vitesse sur les routes sont fixeacutees pour optimiser la seacutecuriteacute des usagers de la route Cela nrsquoempecircche toutefois pas les accidents de se produire mecircme si les automobilistes respectent les limites de vitesse Malgreacute ces risques nous conduisons quand mecircme
Les mecircmes deacutecisions conscientes sont prises agrave lrsquoeacutegard du rayonnement Lrsquoexposition au rayonnement comporte un risque pour la santeacute La connaissance de ces risques permet agrave la CCSN et agrave drsquoautres organismes de reacuteglementation de fixer des limites de dose et de formuler des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave un risque acceptable ou toleacuterable ougrave il est peu probable de causer des dommages
Lrsquoavantage en ce qui concerne le rayonnement tient agrave ce que nous connaissons mieux les risques qursquoil fait peser sur la santeacute que les risques associeacutes agrave tout autre agent chimique ou toxique Depuis le deacutebut du siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes en profondeur en laboratoire et aupregraves de populations humaines
41 Preuves eacutepideacutemiologiques
Les eacutetudes meneacutees sur les survivants des explosions atomiques survenues agrave Hiroshima et Nagasaki en 1945 indiquent que lrsquoexposition au rayonnement agrave long terme a eu pour principal effet drsquoaugmenter la freacutequence des cas de cancer et de leuceacutemie
Des reacutesultats comparables ont eacuteteacute observeacutes
bull chez les personnes ayant reccedilu une radiotheacuterapie ou subi un examen diagnostique faisant appel au rayonnement
bull chez les anciens mineurs de mines drsquouranium bull chez les travailleurs qui ont fabriqueacute des armes atomiques bull chez les personnes exposeacutees au rayonnement par suite de lrsquoaccident de la centrale nucleacuteaire
de Tchernobyl bull chez les personnes exposeacutees au radon dans leur maison
Des eacutetudes ont montreacute que lrsquoexposition au rayonnement augmente la freacutequence de certains cancers survenant deacutejagrave de maniegravere spontaneacutee dans la population et que cette augmentation est proportionnelle agrave la dose de rayonnement Autrement dit plus la dose est importante plus le risque de cancer est eacuteleveacute On parle alors drsquoeffets stochastiques (voir la section 43) Toutefois les eacutetudes meneacutees agrave ce jour nrsquoont pas permis de deacutemontrer lrsquoapparition drsquoun nombre excessif de
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cancers ou drsquoautres maladies chez les personnes exposeacutees au rayonnement de maniegravere chronique agrave des doses infeacuterieures agrave environ 100 mSv1 par anneacutee
Plusieurs raisons peuvent expliquer pourquoi les effets du rayonnement ne peuvent pas ecirctre perccedilus en deccedilagrave de 100 mSv par anneacutee
bull Lrsquoune drsquoentre elles tient agrave ce qursquoil existe un seuil en deccedilagrave duquel la dose reccedilue nrsquooccasionne pas de cancers Par exemple le radium a un seuil de 10 Sv pour le cancer des os
bull Lrsquoautre raison deacutefendue par les eacutetudes du Comiteacute consultatif sur les effets biologiques des rayonnements ionisants (Biological Effects of Ionizing Radiation) (BEIR) et par la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) de lrsquoAcadeacutemie des sciences de la France veut que mecircme si une faible dose de rayonnement peut induire des cancers lrsquoincidence des cancers radio-induits est si faible qursquoil est impossible de les distinguer des cancers spontaneacutes de mecircme type
Les chercheurs continuent drsquoeacutetudier les effets de faibles doses de rayonnement pour pouvoir confirmer ou infirmer ces hypothegraveses En attendant la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation ont opteacute pour le principe de preacutecaution et partent du principe que toute exposition au rayonnement comporte un certain niveau de risque
La plupart des personnes ayant preacutesenteacute des problegravemes de santeacute dans les eacutetudes en question ont eacuteteacute exposeacutees agrave des doses relativement eacuteleveacutees (supeacuterieures agrave 100 mSv) au cours drsquoune tregraves courte peacuteriode de temps Crsquoest ce qursquoon appelle lrsquoexposition laquo aigueuml raquo Normalement les travailleurs et les membres du public exposeacutes au rayonnement de lrsquoindustrie nucleacuteaire reccediloivent des doses beaucoup plus faibles au cours de peacuteriodes beaucoup plus longues (exprimeacutees en anneacutees plutocirct qursquoen secondes) On parle alors drsquoexposition laquo chronique raquo Selon les estimations les expositions aigueumls au rayonnement ont 15 agrave 2 fois plus de probabiliteacutes de causer des effets biologiques que lrsquoexposition chronique
42 Eacutevaluation du risque de cancer
La CIPR a calculeacute la probabiliteacute de cancer mortel en se basant essentiellement sur lrsquoeacutevaluation des effets des rayonnements effectueacutee par des organismes scientifiques comme lrsquoUNSCEAR et le BEIR La CIPR a ensuite deacutetermineacute ce qursquoelle qualifie de laquo deacutetriment raquo total ducirc agrave lrsquoexposition au rayonnement Il srsquoagit
bull de la probabiliteacute drsquoinduire un cancer mortel bull du risque drsquoapparition drsquoun cancer non mortel bull du risque drsquoeffets heacutereacuteditaires graves bull des anneacutees de vie perdues en cas de manifestation de lrsquoeffet nocif
1 Le sievert (Sv) est lrsquouniteacute utiliseacutee pour calculer la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Il est eacutegal agrave 1 joulekilogramme Le millisievert (mSv) eacutequivaut agrave 11000 de 1 Sv
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Compte tenu de tous ces risques la CIPR a calculeacute que le deacutetriment total srsquoeacutetablissait agrave 0042 (42 ) par sievert pour les travailleurs adultes et agrave 0057 (57 ) par sievert pour lrsquoensemble de la population (CIPR 103) Pour lrsquoensemble de la population le risque est leacutegegraverement plus eacuteleveacute que celui des travailleurs en raison des diffeacuterences touchant diverses variables comme le sexe et les plages drsquoacircge qui ont eacuteteacute prises en compte
Pour eacutetablir les limites de dose la CCSN srsquoest en grande partie fieacutee aux recommandations de la CIRP Les limites de dose sont eacutetablies agrave un niveau sous lequel le risque est consideacutereacute comme acceptable Toutefois par prudence on part du principe que toute exposition au rayonnement comporte un certain nombre de risques mecircme en deccedilagrave de la limite de dose drsquoougrave lrsquoexistence de regraveglements pour reacuteduire toutes les doses au niveau ALARA ALARA nrsquoest pas une limite de dose mais une pratique qui vise agrave maintenir les doses autant que possible en dessous de la limite reacuteglementaire qui au Canada est fixeacutee agrave 1 mSv par an pour le public En fait la dose de rayonnement totale attribuable agrave lrsquoindustrie nucleacuteaire ne repreacutesente qursquoune infime fraction de cette dose crsquoest-agrave-dire dans la gamme de 12 agrave 18 microsieverts (μSv) 2 ce qui est des milliers de fois infeacuterieur agrave la limite
Le modegravele lineacuteaire sans seuil est un modegravele de risque utiliseacute agrave lrsquoeacutechelle internationale par la plupart des organismes de santeacute et des organismes de reacuteglementation nucleacuteaire afin drsquoeacutetablir des limites de dose pour les travailleurs et les membres du public Le modegravele lineacuteaire sans seuil preacutesume raisonnablement qursquoil existe un lien direct entre la radioexposition et les taux de cancer
Plusieurs autres modegraveles de risque existent (voir la figure 10) chacun ayant ses avantages et deacutesavantages Ils varient en fonction de leurs hypothegraveses et srsquoils prennent en compte lrsquoincertitude La CCSN utilise le modegravele lineacuteaire sans seuil comme approche agrave la radioprotection et pour lrsquoeacutelaboration de regraveglements approprieacutes
2 Comme les doses auxquelles sont exposeacutes les travailleurs et le public sont si basses la plupart des rapports et des mesures de dose utilisent les termes millisievert (mSv) et microsieverts (Sv) qui eacutequivalent respectivement agrave 11000 et agrave 1100 000 000 de sievert Ces sous-uniteacutes du sievert sont plus pratiques agrave utiliser pour les milieux professionnel et public
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Figure 10 Modegraveles de risques lieacutes aux faibles doses de rayonnement ionisant
43 Comment le rayonnement affecte-t-il les cellules
Lrsquoalteacuteration ou cassure des moleacutecules de lrsquoacide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) est le principal effet du rayonnement sur la santeacute LrsquoADN est une longue chaicircne drsquoacides amineacutes qui contient les informations neacutecessaires au fonctionnement des cellules Le rayonnement peut alteacuterer cette chaicircne Dans ce cas trois pheacutenomegravenes peuvent se produire
1 LrsquoADN se reacutepare correctement Dans ce cas la cellule est correctement reacutepareacutee et continue de fonctionner normalement La moleacutecule drsquoADN subit en permanence des leacutesions agrave chaque seconde de la journeacutee et les cellules ont une aptitude naturelle agrave reacuteparer ces leacutesions
2 La leacutesion de lrsquoADN est trop grave et la cellule meurt (effets deacuteterministes) Si lrsquoADN ou drsquoautres eacuteleacutements essentiels de la cellule reccediloivent une forte dose de rayonnement la cellule peut soit mourir soit ecirctre leacuteseacutee au point de ne plus pouvoir se reacutegeacuteneacuterer Si ce pheacutenomegravene touche un grand nombre de cellules dans un tissu ou un organe les effets preacutecoces du rayonnement peuvent se manifester Il srsquoagit des effets deacuteterministes dont la graviteacute varie selon la dose de rayonnement reccedilue Ils peuvent se traduire par des brucirclures des cataractes et dans des cas extrecircmes la mort
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Les premiegraveres preuves des effets deacuteterministes du rayonnement ont eacuteteacute observeacutees chez les premiers chercheurs et utilisateurs du rayonnement Ceux-ci ont preacutesenteacute des leacutesions seacutevegraveres agrave la peau et aux mains en raison drsquoune exposition agrave une dose excessive de rayonnement Plus reacutecemment les mecircmes pheacutenomegravenes ont eacuteteacute observeacutes apregraves lrsquoaccident de la centrale nucleacuteaire de Tchernobyl en 1986 au cours duquel plus de 130 travailleurs et pompiers ont reccedilu de fortes doses de rayonnement (800 agrave 16 000 mSv) et ont preacutesenteacute par la suite la maladie des rayons Deux des personnes exposeacutees sont deacuteceacutedeacutees quelques jours apregraves lrsquoexposition Plus de 30 travailleurs et pompiers sont deacuteceacutedeacutes dans les trois mois qui ont suivi lrsquoaccident
La CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation internationaux disposent de mesures y compris des limites de dose tregraves strictes et des bases de donneacutees permettant le suivi des sources radioactives pour atteacutenuer les risques susceptibles de peser sur les membres du public ou les travailleurs exposeacutes agrave des doses de rayonnement suffisamment eacuteleveacutees pour occasionner des effets deacuteterministes La CCSN dispose eacutegalement de regraveglements tregraves stricts pour la manipulation des substances et des dispositifs nucleacuteaires au Canada
3 La cellule se reacutepare mal mais continue de vivre (effets stochastiques) Dans certains cas une partie de lrsquoADN (voir la figure 11) de la cellule peut ecirctre leacuteseacutee par le rayonnement et ne pourra peut-ecirctre pas se reacuteparer par elle-mecircme Celle-ci peut continuer de vivre et mecircme de se reproduire Toutefois au cours de ce processus les erreurs qui nrsquoont pas eacuteteacute corrigeacutees dans le brin drsquoADN seront aussi preacutesentes dans les cellules qui descendent drsquoune cellule et cela peut perturber leur fonctionnement La probabiliteacute de ce type drsquoeffets indeacutesirables est proportionnelle agrave la dose et porte le nom drsquo laquo effet stochastique raquo Avec les effets stochastiques la probabiliteacute des effets augmente agrave mesure que la dose augmente Toutefois le moment ougrave les effets surviendront et leur graviteacute sont indeacutependants de la dose
Figure 11 Brin drsquoADN
Les dommages agrave lrsquoADN se produisent constamment dans le corps humain En effet nous sommes exposeacutes agrave environ 15 000 eacuteveacutenements de ce type qui nrsquoentraicircnent pas la mort des cellules chaque seconde Parfois la structure de la cellule change parce qursquoelle se reacutepare mal Cette alteacuteration peut nrsquoavoir aucun effet ou lrsquoeffet en question peut se manifester plus tard dans la vie Un cancer ou des effets heacutereacuteditaires peuvent ou non survenir
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Les dommages geacuteneacutetiques surviennent lorsque lrsquoADN des cellules des spermatozoiumldes ou des ovules est endommageacute Cela provoque lrsquoeacutemergence drsquoune anomalie qui est transmise drsquoune geacuteneacuteration agrave lrsquoautre Drsquoapregraves les eacutetudes meneacutees sur les animaux comme sur les mouches des fruits par Hermann J Muller en 1926 lrsquoexposition au rayonnement cause des mutations geacuteneacutetiques Toutefois agrave ce jour aucun effet geacuteneacutetique connu nrsquoa eacuteteacute observeacute chez les ecirctres humains par suite drsquoune exposition au rayonnement Il srsquoagit drsquoeacutetudes qui ont porteacute sur 30 000 enfants de survivants des bombardements atomiques sur Hiroshima et Nagasaki au Japon en 1945 (BEIR VII)
Le tableau 3 fait la synthegravese des effets possibles sur la santeacute qui sont relieacutes agrave des doses de rayonnement donneacutees Les limites de dose ont aussi eacuteteacute ajouteacutees pour montrer comment elles protegravegent les travailleurs et la population des dangers
Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
Dose Limite ou effet sur la santeacute
Plus de 5 000 mSv
Dose pouvant causer la mort si elle est reccedilue en une seule fois
1 000 mSv Dose pouvant occasionner les symptocircmes de la maladie des rayons (fatigue et nauseacutees) si elle est reccedilue au cours drsquoune peacuteriode de
24 heures
100 mSv Dose aigueuml la plus petite connue pouvant causer lrsquoapparition de cancers
30 agrave 100 mSv Dose de rayonnement reccedilue lors drsquoune tomographie axiale informatiseacutee du corps entier
50 mSv Limite de dose de rayonnement annuelle pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire
18 mSv Dose annuelle moyenne due au rayonnement de fond au Canada
1 mSv Limite de dose annuelle pour les membres du public au Canada
01 agrave 012 mSv
Dose reccedilue lors drsquoune radiographie des poumons
001 mSv Dose reccedilue lors drsquoune radiographie dentaire
001 mSv Dose annuelle moyenne reacutesultant des voyages en avion
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5 Doses de rayonnement
Pour les besoins de la radioprotection diffeacuterentes grandeurs de dose ont eacuteteacute deacutefinies dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace Les sections 51 agrave 53 deacutecrivent respectivement ces types de dose La figure 12 preacutesente un aperccedilu du lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee
Figure 12 Lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee
La section 54 preacutesente des doses de rayonnements repreacutesentatives qui pourraient ecirctre attendues selon divers sceacutenarios et la section 55 traite des limites de doses eacutetablies par la CCSN
51 Dose absorbeacutee
Lorsque le rayonnement ionisant peacutenegravetre dans le corps humain ou dans la matiegravere il leur communique de lrsquoeacutenergie Lrsquoeacutenergie absorbeacutee par suite de lrsquoexposition au rayonnement porte le nom de dose absorbeacutee La dose absorbeacutee se mesure gracircce agrave une uniteacute appeleacutee le gray (Gy) Un Gray correspond agrave une eacutenergie deacuteposeacutee drsquoun joule dans un kilogramme de matiegravere
52 Dose eacutequivalente
Lorsque le rayonnement est absorbeacute par une matiegravere vivante on peut parfois observer un effet biologique Tous les rayonnements ne produisent pas le mecircme effet biologique pour une mecircme dose absorbeacutee Lrsquoeffet deacutepend du type de rayonnement (alpha becircta gamma etc) Ainsi 1 Gy de rayonnement alpha est plus nocif pour les tissus humains que 1 Gy de rayonnement becircta Pour obtenir la dose eacutequivalente il faut multiplier la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique (wR) speacutecifique Pour exprimer cet effet on utilise alors un facteur de pondeacuteration radiologique (wR) pour mettre en eacutequivalence les diffeacuterents types de rayonnement et leur efficaciteacute biologique respective Cette dose eacutequivalente est exprimeacutee en sievert (Sv) Autrement dit 1 Sv de rayonnement alpha possegravede les mecircmes effets biologiques que 1 Sv de rayonnement becircta En drsquoautres mots la dose eacutequivalente permet drsquoobtenir une uniteacute qui rend compte du degreacute de nociviteacute de diffeacuterents types de rayonnement
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53 Dose efficace
Les diffeacuterents tissus et organes preacutesentent une sensibiliteacute diffeacuterente au rayonnement (voir la figure 13) Par exemple la moelle osseuse est beaucoup plus radiosensible que les tissus musculaires ou nerveux Pour obtenir une indication de lrsquoeffet de lrsquoexposition sur la santeacute geacuteneacuterale la dose eacutequivalente peut ecirctre multiplieacutee par un facteur de pondeacuteration tissulaire (wT) lieacute au risque pour un tissu ou organe particulier Cette multiplication donne la dose efficace absorbeacutee par le corps Lrsquouniteacute utiliseacutee pour exprimer la dose efficace est eacutegalement le sievert
Figure 13 Facteurs de pondeacuteration tissulaire
Source Regraveglement sur la radioprotection
Agrave titre drsquoexemple si lrsquoestomac et la vessie drsquoun sujet sont exposeacutes seacutepareacutement au rayonnement et que les doses eacutequivalentes aux tissus soient respectivement de 100 et 70 mSv la dose efficace sera calculeacutee comme suit (100 mSv x 012) + (70 mSv x 005) = 155 mSv Le risque drsquoeffets nocifs lieacutes agrave lrsquoexposition au rayonnement eacutequivaut agrave 155 mSv reccedilus de faccedilon homogegravene par le corps entier
54 Doses typiques de rayonnement
541 Rayonnement naturel
Au niveau mondial la dose efficace moyenne totale provenant du rayonnement naturel est de lrsquoordre de 24 mSv par an Au Canada la dose efficace moyenne se chiffre agrave 18 mSv (voir le tableau 4 et la figure 15) Tel que speacutecifieacute agrave la section 3 la dose peut deacutependre de la source de rayonnement
bull Rayonnement cosmique Les reacutegions de haute altitude reccediloivent plus de rayonnement cosmique Selon une eacutetude reacutecente de Santeacute Canada la dose efficace annuelle provenant du rayonnement cosmique reccedilue par les habitants de Vancouver en Colombie-Britannique qui est situeacutee au niveau de la mer est de lrsquoordre de 030 mSv Par contre une personne qui vivrait au sommet du mont Lorne au Yukon agrave une altitude de 2 000 m recevrait une dose annuelle drsquoenviron 084 mSv Les voyages aeacuteriens augmentent eacutegalement lrsquoexposition au rayonnement cosmique de 001 mSv par Canadien par an La figure 14 montre agrave quel point les niveaux de
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rayonnement cosmique varient avec des eacuteleacutevations au-dessus du niveau de la mer et en fonction de la longitude et de la latitude
Figure 14 Dose efficace annuelle pour lrsquoexteacuterieur provenant du rayonnement cosmique en Ameacuterique du Nord (en microsieverts)
Source Gratsky et al 2004
bull Rayonnement terrestre Les sols contiennent eacutegalement des sources naturelles de rayonnement et les reacutegions dont les sols sont riches en uranium reccediloivent plus de rayonnement eacutemis par les sols La dose efficace moyenne de rayonnement eacutemis par les sols (et les mateacuteriaux de construction provenant de ces sols) est de lrsquoordre de 05 mSv par an Toutefois cette dose varie selon lrsquoemplacement geacuteographique et la geacuteologie et peut atteindre 260 mSv dans le Nord de lrsquoIran ou 90 mSv au Nigeacuteria Au Canada la dose annuelle la plus eacuteleveacutee serait selon les estimations de lrsquoordre de 23 mSv et concerne les Territoires du Nord-Ouest
bull Inhalation La croucircte terrestre produit du radon qui est preacutesent dans lrsquoair que nous respirons Le radon donne lieu agrave quatre produits de deacutesinteacutegration qui irradient les poumons en cas drsquoinhalation Agrave lrsquoeacutechelle mondiale la dose efficace annuelle moyenne de rayonnement par le radon est drsquoenviron 13 mSv Une reacutecente eacutetude de Santeacute Canada sur le radon dans les habitations a reacuteveacuteleacute que les niveaux de radon dans 93 des foyers canadiens sont en dessous de la ligne directrice canadienne actuelle de 200 Bqmsup3
bull Ingestion Enfin il existe plusieurs sources de rayonnement naturelles qui peacutenegravetrent dans nos organismes que ce soit par les aliments que nous ingeacuterons lrsquoair que nous respirons et lrsquoeau que nous buvons Le potassium 40 est la principale source drsquoirradiation interne (exception faite des produits de filiation du radon) La dose efficace moyenne provenant de ces sources est drsquoenviron 03 mSv par an
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Tableau 4 Dose efficace moyenne dans certaines villes canadiennes compareacutee agrave la moyenne mondiale
Source de rayonnement
Moyenne mondiale1
(mSv) Canada2
(mSv) Toronto2
(mSv) Winnipeg2
(mSv) Rayonnement cosmique 04 03 03 03 Irradiation interne 03 03 03 03 Exposition due agrave lrsquoinhalation 13 09 08 32 Irradiation externe 05 02 02 02 Total 24 18 16 40
1 UNSCEAR 2010 2 Grasty et LaMarre 2004
Figure 15 Doses provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Doses moyennes provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Rayonnement
Rayonnement terrestre
cosmique
Inhalation
Ingestion
03 mSv 03 mSv
02 m Sv
09 mSv
542 Les sources artificielles de rayonnement
Les sources artificielles de rayonnement (reacutesultant des activiteacutes commerciales et industrielles) repreacutesentent environ 02 microSv de notre exposition annuelle au rayonnement Les rayons X et autres interventions meacutedicales diagnostiques et theacuterapeutiques (voir le tableau 5) repreacutesentent environ 12 mSv par an (UNSCEAR 2000) Les produits de grande consommation comme le tabac et les deacutetecteurs de fumeacutee repreacutesentent 01 mSv de notre exposition annuelle au rayonnement
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Tableau 5 Doses aux organes typiques selon le type drsquoexamen radiologique
Type drsquoexamen Organe Dose (mSv) Radiographie dentaire1 Cerveau 001 Radiographie de la poitrine1 Poumons 01 Mammographie de deacutepistage2 Seins 3 Tomodensitomeacutetrie abdominale (adulte)2 Estomac 10 Tomodensitomeacutetrie abdominale (neacuteonatale)2 Estomac 20
1 National Council on Radiation Protection and Measurements (NCPR) 2009 2 Brenner et Hall 2007
Globalement le rayonnement naturel repreacutesente approximativement 60 de la dose annuelle agrave laquelle nous sommes exposeacutes Les interventions meacutedicales repreacutesentent approximativement 40 de cette dose annuelle
Il nrsquoy a pas de diffeacuterence dans les effets causeacutes par le rayonnement naturel ou artificiel
55 Limites de dose
La CCSN eacutetablit les limites de dose pour les travailleurs canadiens et la population Elle le fait en suivant les recommandations de la CIPR qui se compose de scientifiques eacuteminents et de plusieurs grands speacutecialistes de la radioprotection Ces regraveglements srsquoinspirent aussi de la plupart des normes et recommandations de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA)
Au Canada lrsquoapplication des regraveglements normes et pratiques mis en place pour proteacuteger les membres du public et les travailleurs des sources de rayonnement qui ne sont pas reacuteglementeacutees par la CCSN est du ressort de Santeacute Canada de Ressources humaines et Deacuteveloppement des compeacutetences Canada du ministegravere de la Deacutefense nationale et des gouvernements provinciaux et territoriaux
Par ailleurs le Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial (CRFPT) eacutelabore des lignes directrices concernant le rayonnement ionisant et non ionisant et srsquoemploie agrave harmoniser les regraveglements relatifs agrave la radioprotection agrave la grandeur du Canada Copreacutesideacute par la CCSN Santeacute Canada et les provinces le CRFPT est une tribune nationale pour les questions de radioprotection
Pour les personnes qui exploitent lrsquoeacutenergie nucleacuteaire ou travaillent avec celle-ci la limite de dose reacuteglementeacutee est fixeacutee en dessous de la limite infeacuterieure de ce qui est consideacutereacute comme une exposition inacceptable Par exemple les limites de dose efficace pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire est de 50 mSv par an et de 100 mSv sur 5 ans Il nrsquoa pas eacuteteacute deacutemontreacute que lrsquoexposition agrave du rayonnement infeacuterieur agrave une dose aigueuml drsquoenviron 100 mSv nrsquoaugmente pas le risque drsquoeffets sur la santeacute comme le cancer
De plus les titulaires de permis doivent veiller agrave ce que toutes les doses respectent le principe ALARA (voir la figure 16)
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Figure 16 Cadre de la limite de dose de rayonnement
Les rapports et les controcircles reacuteguliers deacutemontrent que la moyenne annuelle des doses aux travailleurs des installations nucleacuteaires canadiennes est de lrsquoordre de 1 agrave 2 mSv par anneacutee (voir la figure 17)
Figure 17 Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type drsquoinstallation
Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type dinstallation
0
05
1
15
2
25
3
35
4
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(mSv
)
Centrales Mines et Raff ineries Installations Installations Installations Meacutedecine Industrie et Acceacuteleacuterateurs nucleacuteaires usines de duranium de fabrication de recherche de production recherche de particules
concentration de combustile et de de sources duranium production de lumineuses au
radio-isotopes tritium
Peut inclure lrsquoexposition aux rayons X Source Fichier dosimeacutetrique national du Canada (Santeacute Canada) ndash Drsquoapregraves les donneacutees publieacutees les plus reacutecentes
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Au Canada la limite de dose efficace pour le public est de 1 mSv au cours drsquoune anneacutee civile Les rapports et les controcircles reacuteguliers montrent que les doses efficaces annuelles auxquelles les membres du public sont exposeacutes dans le cadre des activiteacutes reacuteglementeacutees par la CCSN varient entre 0001 et 0092 mSv par an Le tableau 6 preacutesente la dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant drsquoeacutemissions dans lrsquoair et dans lrsquoeau provenant de diverses installations autoriseacutees de la CCSN par anneacutee Les doses reccedilues reacutesultant drsquoeacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques nrsquoont pas eacuteteacute additionneacutees pour Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) aux Laboratoires de Chalk River parce que ces doses correspondaient agrave diffeacuterents individus exposeacutes repreacutesentatifs provenant de diffeacuterentes populations
Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
Installation Dose annuelle maximale (mSv) pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
2006 2007 2008 2009 2010
Centrales nucleacuteaires
Point Lepreau 00006 00007 00018 00004 00002
Gentilly-2 00007 00009 00006 00012 00010
Darlington 00011 00014 00013 00007 00006
Pickering 00028 00026 00041 00018 00010
Bruce 00025 00021 00027 00044 00029
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions atmospheacuteriques)
0081 0073 0092 0045 0032
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions aquatiques)
0027 0014 0013 00011 00004
Source Rapports des titulaires de permis et donneacutees de surveillance de lrsquoenvironnement soumises agrave la CCSN
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6 Reacuteglementation des radiations
La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire (CCSN) reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de preacuteserver la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de mettre en œuvre les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Le mandat de la CCSN inclut aussi la diffusion de renseignements objectifs de nature scientifique technique et reacuteglementaire agrave lrsquointention de la population
En tant qursquoorganisme de reacuteglementation nucleacuteaire du Canada la CCSN surveille toutes les installations nucleacuteaires et les activiteacutes et applications lieacutees au nucleacuteaire En font partie les centrales nucleacuteaires les mines et usines de concentration drsquouranium les installations de traitement et de recherche les installations de gestion des deacutechets radioactifs les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement utiliseacutes agrave des fins meacutedicales et industrielles
La CCSN dispose drsquoun cadre de deacutelivrance de permis et de veacuterification de la conformiteacute visant agrave assurer que toute personne qui utilise possegravede ou stocke des substances nucleacuteaires et des appareils agrave rayonnement est en conformiteacute avec un permis et a mis en place des dispositions de sucircreteacute et de seacutecuriteacute approprieacutees Au fil des ans ces exigences reacuteglementaires ont eacuteteacute renforceacutees suite agrave lrsquoameacutelioration des connaissances sur les effets du rayonnement
61 Protection des Canadiens
Toutes les installations et activiteacutes nucleacuteaires au Canada sont reacutegies par la Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires (LSRN) qui est entreacutee en vigueur en mai 2000 en remplacement de lrsquoancienne Loi sur le controcircle de lrsquoeacutenergie atomique La LSRN et ses regraveglements sont conccedilus pour proteacuteger le public les personnes qui travaillent dans le secteur nucleacuteaire et notre environnement Le rocircle de la CCSN est de srsquoassurer que la LSRN et ses regraveglements sont respecteacutes
La CCSN collabore avec les organismes provinciaux et territoriaux de reacuteglementation en matiegravere de protection de lrsquoenvironnement et de radioprotection De nombreux autres organismes feacutedeacuteraux jouent eacutegalement un rocircle dans la protection des Canadiens la CCSN collabore avec Ressources naturelles Canada Environnement Canada Santeacute Canada Pecircches et Oceacuteans Canada Transports Canada la Deacutefense nationale et les Forces canadiennes et Affaires eacutetrangegraveres et Commerce international Canada pour reacuteglementer les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes
Les normes canadiennes en matiegravere de sucircreteacute nucleacuteaire prennent comme reacutefeacuterence les normes internationales Pour ce faire la CCSN srsquoappuie sur les travaux de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA) et drsquoautres organisations telles que le Comiteacute scientifique des Nations Unies sur les effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) et la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) ainsi que sur ceux de Santeacute Canada et drsquoEnvironnement Canada
Avec la coopeacuteration de ses Eacutetats membres lrsquoAIEA publie plusieurs normes internationales notamment des normes de non-prolifeacuteration nucleacuteaire Les normes de la CCSN et les meilleures pratiques dans ce domaine respectent celles de lrsquoAIEA
Dans le domaine de la non-prolifeacuteration nucleacuteaire la CCSN travaille pour le compte du gouvernement du Canada afin drsquoatteindre deux objectifs assurer aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires de notre pays ne contribuent pas agrave la
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fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou de dispositifs explosifs nucleacuteaires et promouvoir un cadre international de non-prolifeacuteration efficace et plus complet
62 Protection des travailleurs
La CCSN reacuteglemente les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes dans le but de proteacuteger la seacutecuriteacute et la santeacute des travailleurs Les installations nucleacuteaires comprennent les centrales nucleacuteaires les mines et les usines de concentration drsquouranium les installations de fabrication de combustible et les installations qui effectuent le traitement et la recherche Les aspects des activiteacutes reacuteglementeacutees sont la seacutecuriteacute la dosimeacutetrie lrsquoemballage et le transport des substances nucleacuteaires ainsi que lrsquoimportation et lrsquoexportation des substances nucleacuteaires
On estime agrave 40 000 le nombre de travailleurs de lrsquoindustrie nucleacuteaire au Canada et le nombre de personnes exposeacutees au rayonnement chaque jour dans le cadre de leur emploi est beaucoup plus eacuteleveacute Les travailleurs canadiens sont exposeacutes agrave des rayonnements de deux faccedilons ils travaillent avec des sources artificielles de rayonnement (par exemple dans lrsquoindustrie nucleacuteaire les soins de santeacute les eacutetablissements de recherche ou de production) ou bien ils sont exposeacutes agrave des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement naturel (par exemple dans lrsquoindustrie miniegravere dans les eacutequipages drsquoavion et dans la construction)
Le Regraveglement sur la radioprotection canadien fixe des limites srsquoappliquant agrave la quantiteacute de rayonnement agrave laquelle le public et les travailleurs du secteur nucleacuteaire (TSN) peuvent ecirctre exposeacutes Il srsquoagit des laquo limites de dose raquo (voir la section 55) et elles sont fixeacutees en deccedilagrave du seuil auquel on srsquoattend qursquoil y ait des effets neacutefastes sur la santeacute Le Regraveglement exige que les titulaires de permis mettent en œuvre des programmes de radioprotection qui limitent lrsquoexposition des travailleurs aux rayonnements ionisants sous les limites de dose et agrave un niveau aussi bas que possible les facteurs sociaux et eacuteconomiques en preacutesence eacutetant pris en compte (voir la figure 17)
Accident nucleacuteaire survenu agrave Fukushima en 2011
Le 11 mars 2011 un seacuteisme de magnitude 9 suivi drsquoun tsunami deacutevastateur ont frappeacute le Japon laissant derriegravere eux pregraves de 25 000 morts ou disparus un demi-million de reacutesidences deacutetruites ou endommageacutees et 560 km2 inondeacutes
Les reacutepercussions combineacutees du seacuteisme et du tsunami sur la centrale nucleacuteaire de Fukushima-Daiichi ont provoqueacute lrsquoun des pires accidents nucleacuteaires du monde Au cours des heures et des jours qui ont suivi trois des six reacuteacteurs de la centrale ont surchauffeacute et subi des dommages Les travailleurs de la centrale ont braveacute des conditions extraordinaires pour preacutevenir ou retarder les rejets de matiegraveres radioactives au-dessus de la reacutegion environnante et dans la mer Gracircce agrave leurs efforts il a eacuteteacute possible de retarder suffisamment ces rejets pour que la population environnante puisse ecirctre eacutevacueacutee malgreacute les dommages geacuteneacuteraliseacutes subis aux infrastructures locales
Agrave mesure que lrsquoaccident se deacuteroulait la zone drsquoeacutevacuation srsquoest agrandie et les autoriteacutes ont recommandeacute aux habitants drsquoun plus grand secteur de se reacutefugier agrave lrsquointeacuterieur Des mesures de surveillance radiologique eacutetendues et de controcircle de la production et de la distribution alimentaires ont eacuteteacute mises en œuvre Dans le mecircme ordre drsquoideacutee il faudra poursuivre la surveillance et le controcircle des approvisionnements alimentaires et en eau peut-ecirctre pendant de nombreuses anneacutees
Cet accident a pousseacute de nombreux pays agrave eacutevaluer la sucircreteacute de leurs infrastructures nucleacuteaires La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire a entrepris un examen de toutes les grandes installations nucleacuteaires au Canada Cet examen dirigeacute par un groupe de travail multidisciplinaire a permis de confirmer que les installations canadiennes peuvent reacutesister et reacutepondre agrave des eacuteveacutenements externes comme les tremblements de terre Un plan drsquoaction de quatre ans est en cours drsquoeacutelaboration afin de renforcer les deacutefenses et de reacuteduire davantage le risque notamment gracircce agrave lrsquoameacutelioration du Regraveglement sur la radioprotection en vigueur pour y inteacutegrer de nouvelles exigences en cas drsquourgence
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Les installations nucleacuteaires au Canada doivent disposer drsquoun personnel qualifieacute pour effectuer leurs activiteacutes en conformiteacute avec la LSRN et ses regraveglements La CCSN veacuterifie eacutegalement que le personnel travaillant dans le domaine de la radioprotection est capable drsquoexeacutecuter les tacircches preacutevues drsquoapregraves les permis
Surveillance des doses
Tous les titulaires de permis de la CCSN sont tenus de deacuteterminer les doses de rayonnement reccedilues par les travailleurs dans lrsquoexercice de leurs fonctions En outre si lrsquoon srsquoattend agrave ce que les doses efficaces deacutepassent 5 mSv en un an les titulaires de permis sont tenus de recourir agrave des services de dosimeacutetrie autoriseacutes
La CCSN deacutelivre des permis aux services de dosimeacutetrie qui doivent effectuer des mesures de doses exactes et preacutecises Les titulaires de permis de services de dosimeacutetrie sont tenus de deacuteposer de lrsquoinformation reacuteguliegraverement dans le Fichier dosimeacutetrique national (FDN) Le FDN exploiteacute par le Bureau de la radioprotection de Santeacute Canada contient les dossiers de doses de rayonnement provenant de tous les processeurs commerciaux de dosimeacutetrie des installations de production drsquoeacutenergie nucleacuteaire drsquoEacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) et des mines drsquouranium Le registre comprend eacutegalement les dossiers de doses provenant des utilisateurs de rayons X tels que les dentistes les radiologues et les chiropraticiens ainsi que les expositions aux produits de filiation du radon provenant de certaines mines qui ne deacutetiennent pas de permis de la CCSN
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7 Sommaire
Le rayonnement a toujours eacuteteacute preacutesent et il est partout dans notre environnement La vie a eacutevolueacute dans un monde contenant des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement ionisant Nous sommes eacutegalement exposeacutes au rayonnement artificiel provenant de sources telles que les traitements meacutedicaux et les activiteacutes impliquant des matiegraveres radioactives
Les effets du rayonnement sur la santeacute sont bien compris Depuis le deacutebut du 20e siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes agrave fond agrave la fois en laboratoire et sur les populations humaines En raison des risques connus du rayonnement pour la santeacute il doit ecirctre utiliseacute avec prudence et strictement controcircleacute Un eacutequilibre doit ecirctre trouveacute entre les avantages du rayonnement pour la socieacuteteacute et les risques que le rayonnement pose pour les personnes la santeacute et lrsquoenvironnement
La CCSN reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de proteacuteger la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de respecter les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Elle deacutefinit eacutegalement des limites de dose pour empecirccher que les travailleurs et le public ne soient soumis agrave une exposition excessive au rayonnement
La compreacutehension des risques que pose le rayonnement aide la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation agrave fixer les limites de dose et agrave eacutetablir des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave des niveaux sucircrs Les titulaires de permis sont tenus de maintenir toutes les doses de rayonnement agrave des niveaux ALARA Des programmes de surveillance du rayonnement sont en place agrave proximiteacute des centrales nucleacuteaires et drsquoautres installations nucleacuteaires agrave travers le Canada pour proteacuteger les personnes et lrsquoenvironnement contre les effets potentiels du rayonnement
Des programmes gouvernementaux et de lrsquoindustrie mesurent systeacutematiquement les niveaux de radioactiviteacute dans lrsquoair lrsquoeau potable les eaux de surface le sol et les aliments Gracircce agrave ces donneacutees la CCSN peut veacuterifier que les normes sont respecteacutees eacutevaluer lrsquoefficaciteacute des controcircles et deacuteterminer les tendances environnementales
Depuis plus de 65 ans le Canada deacutetient un dossier de sucircreteacute nucleacuteaire reconnu au niveau international La CCSN est fiegravere drsquoavoir contribueacute agrave ce dossier de sucircreteacute en assurant une surveillance reacuteglementaire solide Les Canadiens peuvent ecirctre assureacutes que la CCSN continuera de surveiller avec vigilance la sucircreteacute de lrsquoindustrie nucleacuteaire canadienne de sorte que la santeacute et la sucircreteacute ne soient jamais compromises
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Glossaire
Acide amineacute Les eacuteleacutements constitutifs des proteacuteines Il srsquoagit de moleacutecules organiques contenant un groupement amine (NH2) et un groupe carboxyle (COOH)
Acide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) Le composeacute moleacuteculaire dans le noyau drsquoune cellule qui forme le modegravele de la structure et du fonctionnement de la cellule
Activiteacute Rythme auquel se produisent les deacutesinteacutegrations dans une matiegravere radioactive par uniteacute de temps Utiliseacutee comme mesure de la quantiteacute de radionucleacuteides preacutesents Uniteacute Becquerel symbole Bq 1 Bq = une deacutesinteacutegration par seconde
ALARA Un principe drsquooptimisation de la protection utiliseacute pour srsquoassurer que les limites de doses reccedilues au niveau individuel au travail et par le public soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux Ce concept ne deacutesigne pas la limite de dose il srsquoagit drsquoun processus qui permet de maintenir les niveaux de dose bas
Appareil agrave rayonnement Tel que deacutefini dans le Regraveglement sur les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement a) un appareil contenant une substance nucleacuteaire en une quantiteacute supeacuterieure agrave la quantiteacute drsquoexemption et permettant son utilisation pour ses proprieacuteteacutes de rayonnement et b) un appareil contenant un composeacute lumineux au radium
Atome Uniteacute de matiegravere formeacutee drsquoun noyau unique autour duquel gravitent plusieurs eacutelectrons et dont le nombre est eacutegal agrave celui des protons dans le noyau Lrsquoatome est la plus petite partie drsquoun eacuteleacutement pouvant se combiner chimiquement avec drsquoautres atomes Tous les atomes autres que lrsquohydrogegravene 1 ont des neutrons dans le noyau
Becquerel Uniteacute SI de mesure de lrsquoactiviteacute drsquoune substance radioactive Le becquerel remplace le curie (Ci) qui nrsquoest pas une uniteacute SI Son symbole est Bq Il correspond agrave une deacutesinteacutegration nucleacuteaire par seconde 1 Bq = 27 pCi (27 times 10ndash11 Ci) et 1 Ci = 37 times 1010 Bq (Voir aussi laquo SI raquo)
Cancer Un grand nombre de maladies causeacutees par la division effreacuteneacutee de cellules anormales
Capture des eacutelectrons Processus de deacutesinteacutegration radioactive au terme duquel un eacutelectron en orbite est captureacute par le noyau et fusionne avec ce dernier Apregraves ce processus la masse reste inchangeacutee mais le numeacutero atomique diminue drsquoun facteur de un car un proton est converti en neutron
Capture des neutrons ou capture neutronique Type de reacuteaction nucleacuteaire au terme de laquelle un noyau atomique srsquoempare drsquoun neutron libre et fusionne avec lui pour former un noyau plus lourd Les neutrons peuvent reacuteagir avec un noyau atomique de plusieurs maniegraveres chacune aboutissant agrave un produit diffeacuterent
Cataracte Affection qui survient lorsque le cristallin normalement transparent de lrsquoœil se trouble ou srsquoopacifie et cause une vision trouble qursquoil nrsquoest pas possible de corriger par des verres correcteurs ordinaires Le facteur le plus important de la formation de cataractes est le vieillissement mais il existe des facteurs additionnels comme le tabagisme le diabegravete lrsquoexposition excessive au soleil et le rayonnement
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Cellule La plus petite uniteacute structurelle et fonctionnelle de tous les organismes vivants connus
Deacutesinteacutegration (radioactive) Transformation drsquoun nucleacuteide radioactif en un nucleacuteide diffeacuterent (ou plusieurs nucleacuteides diffeacuterents) par eacutemission spontaneacutee de rayonnement tels que des rayonnements alpha becircta ou gamma ou par capture des eacutelectrons Il en reacutesulte un noyau plus stable et moins chargeacute en eacutenergie Chaque processus de deacutesinteacutegration a une peacuteriode radioactive deacutefinie
Deuteacuterium Un isotope drsquohydrogegravene avec un proton et un neutron dans le noyau
Dose Terme geacuteneacuteral utiliseacute pour deacutesigner la quantiteacute drsquoeacutenergie provenant de rayonnement ionisant absorbeacutee par les tissus La dose absorbeacutee est mesureacutee en grays (Gy) ougrave 1 gray eacutequivaut agrave 1 joule par kilogramme Voir aussi dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace
Dose absorbeacutee Quantiteacute drsquoeacutenergie absorbeacutee par la matiegravere irradieacutee par uniteacute de masse Cela reflegravete la quantiteacute drsquoeacutenergie deacuteposeacutee par du rayonnement ionisant lors de son passage agrave travers un milieu (comme lrsquoair lrsquoeau ou du tissu vivant) Uniteacute gray Symbole Gy
Dose aigueuml Exposition reccedilue pendant une courte dureacutee (heures ou jours) Lrsquoadjectif laquo aigueuml raquo deacutesigne uniquement la dureacutee de lrsquoexposition et non lrsquointensiteacute des doses concerneacutees
Dose chronique Exposition persistante (en termes de mois ou drsquoanneacutees) Lrsquoadjectif laquo chronique raquo se rapporte uniquement agrave la dureacutee de lrsquoexposition et non agrave lrsquointensiteacute des doses
Dose efficace Mesure de dose visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du deacutetriment radiologique pouvant reacutesulter de la dose Elle repreacutesente la somme des produits des doses eacutequivalentes aux tissus multiplieacutees par leurs facteurs de pondeacuteration tissulaires respectifs Uniteacute sievert (Sv)
Dose eacutequivalente Mesure de la dose au tissu ou agrave lrsquoorgane visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du dommage causeacute Obtenue en multipliant la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique pour tenir compte de lrsquoefficaciteacute biologique de diffeacuterents rayonnements agrave causer des dommages au tissu ou agrave lrsquoorgane consideacutereacute Uniteacute sievert (Sv)
Dosimegravetre Dispositif porteacute par une personne pour mesurer une dose de rayonnement ionisant
Dosimeacutetrie Sous-speacutecialiteacute scientifique de la radioprotection et de la physique meacutedicale centreacutee sur le calcul et lrsquoenregistrement des doses internes et externes provenant du rayonnement ionisant
Eau leacutegegravere Eau ordinaire composeacutee de moleacutecules ayant deux atomes drsquohydrogegravene et un atome drsquooxygegravene (H20) Diffeacuterente de lrsquoeau lourde qui est composeacutee de moleacutecules ayant un atome drsquohydrogegravene un atome de deuteacuterium (D) et un atome drsquooxygegravene (HDO)
Eau lourde Eau contenant une teneur eacuteleveacutee de moleacutecules avec des atomes de deuteacuterium (hydrogegravene lourd) Dans certains reacuteacteurs lrsquoeau lourde est utiliseacutee comme modeacuterateur parce qursquoelle ralentit les neutrons avec efficaciteacute et aussi parce qursquoelle a une faible probabiliteacute drsquoabsorber les neutrons
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Eau tritieacutee Lrsquoeau tritieacutee (HTO) est une moleacutecule drsquoeau dans laquelle une ou deux moleacutecules drsquohydrogegravene ont eacuteteacute remplaceacutees par un atome de tritium
Effets deacuteterministes Changements dans les cellules et les tissus qui se produiront certainement apregraves une dose aigueuml de rayonnement (agrave un niveau de dose supeacuterieur agrave au moins 1 000 mSv) en deccedilagrave duquel lrsquoeffet du rayonnement nrsquoest pas deacutetecteacute La graviteacute des effets sanitaires (eacuterythegraveme cutaneacute brucirclures et chute des cheveux) augmente avec la dose reccedilue
Effets stochastiques Terme utiliseacute pour deacutesigner les effets sanitaires du rayonnement (tels que le cancer ou les maladies heacutereacuteditaires) preacutesentant un risque statistique Pour ces maladies la probabiliteacute drsquoapparition augmente proportionnellement agrave la dose de rayonnement reccedilue plus la dose est eacuteleveacutee plus la probabiliteacute drsquoapparition est grande La graviteacute des effets nrsquoest pas proportionnelle agrave la dose
Efficaciteacute biologique relative Mesure relative de lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents types de rayonnements agrave provoquer un effet sanitaire preacuteciseacute exprimeacutee comme le rapport inverse des doses absorbeacutees de deux types de rayonnement diffeacuterents qui produiraient un effet biologique donneacute de mecircme intensiteacute
Eacutelectron Particule eacuteleacutementaire stable posseacutedant une charge eacutelectrique neacutegative de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 91 x 10-31 kg
Eacutelectron-volt (eV) Uniteacute drsquoeacutenergie eacutequivalente agrave environ 16 x 10-19 joules
Eacuteleacutement Types drsquoatomes speacutecifiques ayant le mecircme nombre de protons dans leur noyau et par conseacutequent le mecircme numeacutero atomique Le nombre de neutrons peut diffeacuterer
Eacutemission de positrons Type de deacutesinteacutegration radioactive dans laquelle un proton est transformeacute en neutron ce qui eacutemet un positron Dans ces cas lorsque le rapport neutrons-protons est trop faible et que lrsquoeacutemission de particules alpha nrsquoest pas possible sur le plan eacutenergeacutetique le noyau peut dans certaines conditions atteindre la stabiliteacute en eacutemettant un positron
Eacutenergie Grandeur physique qui deacutecrit la quantiteacute de travail qui peut ecirctre effectueacutee par une force donneacutee ougrave la masse-eacutenergie est conserveacutee Il existe diffeacuterentes formes drsquoeacutenergie eacutenergie cineacutetique potentielle thermique gravitationnelle acoustique lumineuse eacutelastique nucleacuteaire et eacutelectromagneacutetique
Eacutepideacutemiologie Eacutetude de la distribution et des eacuteleacutements deacuteterminants des maladies dans les populations humaines Elle sert de base pour la santeacute publique et la meacutedecine preacuteventive et elle est fondeacutee sur des observations plutocirct que sur des expeacuteriences
Essai biologique Toute proceacutedure utiliseacutee pour deacuteterminer la nature lrsquoactiviteacute lrsquoemplacement ou la reacutetention de radionucleacuteides dans lrsquoorganisme par des mesures directes (in vivo) ou par des analyses de matiegraveres excreacuteteacutees ou autrement eacutelimineacutees par lrsquoorganisme (in vitro)
Facteur de pondeacuteration radiologique Nombre par lequel il faut multiplier la dose absorbeacutee dans un tissu ou un organe pour deacuteterminer lrsquoefficaciteacute biologique relative du rayonnement agrave induire des effets stochastiques agrave de faibles doses le reacutesultat eacutetant la dose eacutequivalente
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Facteur de pondeacuteration tissulaire Facteur pour lequel la dose eacutequivalente est pondeacutereacutee aux fins de la deacutetermination de la dose efficace Le facteur de pondeacuteration tissulaire pour un organe ou un tissu repreacutesente la contribution relative de cet organe ou de ce tissu au preacutejudice total causeacute par les effets de lrsquoirradiation uniforme du corps entier
Fission ou fission nucleacuteaire Division drsquoun noyau lourd en deux morceaux (ou rarement plusieurs) avec des masses drsquoampleur eacutequivalente accompagneacutee geacuteneacuteralement de lrsquoeacutemission de neutrons et de rayonnement gamma
Gray (Gy) Uniteacute du SI de la dose absorbeacutee Uniteacute 1 joulekilogramme mais a un usage restreint
In vitro Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience reacutealiseacutee en dehors drsquoun organisme vivant dans un environnement controcircleacute comme dans une eacuteprouvette ou une boicircte de Peacutetri Du latin laquo dans le verre raquo
In vivo Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience portant sur un organisme vivant complet par opposition agrave un organisme partiel ou mort ou un environnement controcircleacute in vitro Latin pour laquo dans le vivant raquo
Ion Atome moleacutecule ou fragment de moleacutecule ayant acquis une charge eacutelectrique suite agrave la perte ou au gain drsquoun ou plusieurs eacutelectrons
Isotopes Deux ou plusieurs formes drsquoun eacuteleacutement donneacute qui ont des numeacuteros atomiques identiques (le mecircme nombre de protons dans leur noyau) et la mecircme ou les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques mais avec des masses atomiques diffeacuterentes (diffeacuterents nombres de neutrons dans leur noyau) et des proprieacuteteacutes physiques distinctes Par exemple lrsquouranium a 16 isotopes diffeacuterents soit U-234 U-235 U-236 U-238 etc
Leuceacutemie Cancer des globules blancs (leucocytes)
Limites de dose Limites de dose efficace et eacutequivalente preacutevues par le Regraveglement sur la radioprotection Ces limites sont en place pour reacuteduire au minimum le risque drsquoeffets nocifs pour la santeacute causeacutes par lrsquoexposition aux rayonnements associeacutee agrave des activiteacutes autoriseacutees par la CCSN
Maladie des rayons Ensemble de symptocircmes caracteacuterisant les radioleacutesions qui reacutesultent drsquoune exposition excessive de lrsquoensemble du corps (ou drsquoune grande partie de celui-ci) au rayonnement ionisant Les premiers de ces symptocircmes sont des nauseacutees de la fatigue des vomissements et la diarrheacutee qui peuvent ecirctre suivis par la perte de cheveux des heacutemorragies lrsquoinflammation de la bouche et de la gorge et une perte geacuteneacuterale drsquoeacutenergie
Masse ou masse atomique Masse drsquoun isotope drsquoun eacuteleacutement exprimeacutee en uniteacutes de masse atomique deacutefinie par un douziegraveme de la masse drsquoun atome de carbone 12 Une masse atomique de 1 eacutequivaut agrave environ 166 x 10-27 kg
Microsievert Un millioniegraveme de sievert (voir sievert) Symbole μSv
Millisievert Un milliegraveme de sievert (voir sievert) Symbole mSv
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Modegravele lineacuteaire sans seuil Modegravele dose-reacuteponse baseacute sur lrsquohypothegravese selon laquelle dans la gamme des faibles doses les doses de rayonnement supeacuterieures agrave zeacutero augmentent le risque de cancers etou de maladies heacutereacuteditaires drsquoune maniegravere proportionnelle simple
Modeacuterateur Matiegravere telle que lrsquoeau ordinaire ou lrsquoeau lourde qui est utiliseacutee dans un reacuteacteur pour ralentir la vitesse eacuteleveacutee des neutrons ce qui accroicirct la probabiliteacute qursquoune fission survienne
Moleacutecule Groupe drsquoatomes lieacutes chimiquement les uns aux autres
Mutation Changement chimique de lrsquoADN dans le noyau drsquoune cellule Les mutations survenant dans les cellules des spermatozoiumldes ou des ovules ou leurs preacutecurseurs peuvent avoir des effets heacutereacuteditaires chez les enfants ou les geacuteneacuterations futures Les mutations dans les cellules somatiques (cellules non reproductrices) peuvent eacutegalement favoriser lrsquoapparition du cancer
Neutron Particule eacuteleacutementaire du noyau de lrsquoatome (acirc lrsquoexception de lrsquohydrogegravene) et dont la masse est similaire agrave celle drsquoun proton soit de lrsquoordre de 16 x 10-27 kg
Nombre de masse Nombre de neutrons et de protons dans le noyau drsquoun atome
Non-prolifeacuteration nucleacuteaire Effets deacuteployeacutes pour preacutevenir la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires et de dispositifs nucleacuteaires explosifs La CCSN est responsable de la mise en œuvre de la politique de non-prolifeacuteration nucleacuteaire du Canada qui contient deux objectifs de large porteacutee et de longue date
1 garantir aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires du Canada ne contribuent pas agrave la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou drsquoautres dispositifs nucleacuteaires explosifs
2 promouvoir un reacutegime international de non-prolifeacuteration plus efficace et plus complet
Noyau (drsquoun atome) Partie centrale drsquoun atome chargeacutee positivement contenant des protons et des neutrons Le nombre total de protons et de neutrons srsquoappelle le nombre de masse
Nucleacuteide Un terme geacuteneacuteral pour deacutesigner tous les isotopes connus qursquoils soient stables ou non
Numeacutero atomique Nombre de protons dans le noyau drsquoun atome Symbole Z
Optimisation Processus drsquoeacutetablissement de niveaux de protection et de sucircreteacute qui permettent drsquoassurer que les expositions la probabiliteacute de subir une exposition et la valeur des expositions potentielles soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux tel que recommandeacute par la Commission internationale de protection radiologique
Particules alpha Une particule agrave charge positive formeacutee de deux protons et de deux neutrons qui est eacutemise par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoil se deacutesintegravegre Une particule alpha est relativement volumineuse et peut ecirctre arrecircteacutee par la peau ou une feuille de papier Une particule alpha est identique agrave un noyau drsquoheacutelium
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Particules becircta Un eacutelectron (une particule ayant une charge neacutegative) ou un positron (une particule ayant une charge positive) qui est eacutemis par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoils se deacutesintegravegrent Les particules becircta sont relativement petites et peuvent ecirctre arrecircteacutees par une feuille drsquoaluminium ou de plastique de quelques millimegravetres drsquoeacutepaisseur
Peacuteriode (radioactive) Temps neacutecessaire pour que lrsquoactiviteacute drsquoun radionucleacuteide soit reacuteduite de moitieacute par un processus de deacutesinteacutegration radioactive Symbole t12 Plus la peacuteriode drsquoune substance est courte plus elle est radioactive
Photon Un quantum (la plus petite quantiteacute possible) drsquoeacutenergie eacutemise sous forme de rayonnement eacutelectromagneacutetique
Positron Particule eacuteleacutementaire chargeacutee positivement de 16 x 10-19 coulombs et dont la masse est de 91 x 10-31 kg (comparable agrave un eacutelectron mais chargeacutee positivement)
Produits de filiation du radon Terme utiliseacute pour deacutesigner collectivement les produits immeacutediats de deacutesinteacutegration radioactive du radon Il srsquoagit de la chaicircne de deacutesinteacutegration qui inclut le polonium 218 le plomb 214 le bismuth 214 et le polonium 214 Leur peacuteriode combineacutee moyenne est de lrsquoordre de 30 minutes Aussi appeleacute descendant du radon
Proton Particule eacuteleacutementaire stable preacutesente dans le noyau de lrsquoatome posseacutedant une charge eacutelectrique positive de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 167 x 10-27 kg
Radioactif Empreint de radioactiviteacute eacutemettant spontaneacutement de lrsquoeacutenergie sous forme de rayonnement ionisant (telles que les particules alpha et becircta des neutrons ou des rayons gamma) agrave la suite de la deacutesinteacutegration drsquoun atome instable
Radon Eacuteleacutement chimique dont le symbole est Rn et le nombre atomique 86 Le radon est un gaz noble rare incolore inodore insipide naturel et radioactif issu de la deacutesinteacutegration du radium Il srsquoagit de lrsquoune des substances les plus lourdes persistant sous forme de gaz dans des conditions normales le radon preacutesente un risque pour la santeacute
Radio-isotope Isotope drsquoun eacuteleacutement qui subit une deacutesinteacutegration spontaneacutee et eacutemet un rayonnement
Radionucleacuteide Nucleacuteide radioactif
Radiosensible Un terme qualitatif pour distinguer les cellules les tissus et les organes qui sont plus susceptibles drsquoecirctre endommageacutes par le rayonnement
Rayonnement Processus drsquoeacutemission ou de transmission drsquoeacutenergie sous forme de particules ou drsquoondes Dans le preacutesent document le terme laquo rayonnement raquo deacutesigne un rayonnement ionisant sauf indication contraire
Rayonnement artificiel Rayonnement produit par les activiteacutes humaines et qui srsquoajoute au rayonnement de fond
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Rayonnement cosmique Rayonnement naturel provenant de lrsquoespace Ces rayons sont composeacutes de rayonnements ionisants peacuteneacutetrants (agrave la fois particulaires et eacutelectromagneacutetiques) et peuvent porter des eacutenergies de plus de 1020 eV Le champ magneacutetique terrestre deacutevie les rayons cosmiques chargeacutes vers les pocircles
Rayonnement de fond naturel Une source de rayonnement preacutesente en permanence dans lrsquoenvironnement et provenant de diffeacuterentes sources Parmi ces sources figurent le rayonnement cosmique les sources terrestres (eacuteleacutements radioactifs preacutesents dans le sol) lrsquoair ambiant (radon) et les sources internes (denreacutees alimentaires et boissons) La dose efficace annuelle globale par personne attribueacutee au rayonnement naturel est de 24 mSv par anneacutee (UNSCEAR 2008)
Rayonnement eacutelectromagneacutetique Mouvement drsquoondes en deacuteplacement reacutesultant de lrsquoeacutevolution des champs eacutelectriques et magneacutetiques Le spectre de rayonnement eacutelectromagneacutetique connu comprend la gamme des rayons X (et des rayons gamma) de courte longueur drsquoonde et agrave haute eacutenergie lrsquoultraviolet la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge et le radar et des ondes radio et de longueur drsquoonde relativement longue et agrave faible eacutenergie Selon la meacutecanique quantique les rayonnements eacutelectromagneacutetiques agrave haute eacutenergie peuvent se comporter comme des particules (photons)
Rayonnement gamma Rayonnement eacutelectromagneacutetique peacuteneacutetrant produit par un noyau atomique pendant sa deacutesinteacutegration radioactive forme de rayonnement ionisant agrave courte longueur drsquoonde et eacutenergie eacuteleveacutee
Rayonnement ionisant Rayonnement capable drsquoajouter ou de retrancher des eacutelectrons en traversant la matiegravere (par ex air eau ou tissus vivants) Exemples particules alpha rayonnement gamma rayons X et neutrons
Rayonnement neutronique Se produit lorsque les neutrons sont eacutejecteacutes du noyau par fission nucleacuteaire (c-agrave-d division de lrsquoatome) et drsquoautres processus Contrairement agrave drsquoautres rayonnements le rayonnement neutronique est absorbeacute par les mateacuteriaux contenant un grand nombre drsquoatomes drsquohydrogegravene comme la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques
Rayonnement non ionisant Un rayonnement plus faible que le rayonnement ionisant c-agrave-d qui ne possegravede pas lrsquoeacutenergie suffisante pour produire des ions La lumiegravere visible les rayons infrarouges et les ondes radioeacutelectriques sont des rayonnements non ionisants
Rayons X Rayonnement eacutelectromagneacutetique (photon) peacuteneacutetrant eacutemis par un atome apregraves avoir eacuteteacute bombardeacute par des eacutelectrons Les rayons X diffegraverent du rayonnement gamma dans la mesure ougrave ils sont eacutemis agrave partir des eacutelectrons en orbite et non agrave partir du noyau Ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma Les rayons X sont principalement geacuteneacutereacutes par des moyens artificiels plutocirct qursquoagrave partir de substances radioactives Ils sont utiliseacutes avant tout agrave des fins meacutedicales
Reacuteacteur nucleacuteaire Appareil dans lequel une reacuteaction en chaicircne de fission nucleacuteaire autoentretenue se produit dans des conditions controcircleacutees pour produire de lrsquoeacutenergie ou des rayonnements utiles
Reacuteaction en chaicircne Voir reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne
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Reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne Exemple de fission nucleacuteaire ougrave un neutron est eacutejecteacute drsquoun atome fissionneacute ce qui causera la fission drsquoun autre atome en eacutejectant plus de neutrons
Rejets Substances et matiegraveres nucleacuteaires relacirccheacutees dans lrsquoenvironnement (sous forme liquide ou gazeuse) agrave la suite drsquoactiviteacutes autoriseacutees par la CCSN
Service de dosimeacutetrie autoriseacute Une entreprise ou une institution qui deacutetient un permis de la CCSN pour mesurer les doses de rayonnement aux travailleurs
SI Systegraveme international drsquouniteacutes
Sievert Lrsquouniteacute du SI mesurant la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Elle est eacutegale agrave 1 joulekilogramme Elle remplace lrsquoancienne uniteacute de rayonnement classique rem Des multiples du sievert (dont le symbole est Sv) sont utiliseacutes dans la pratique courante et incluent le millisievert (mSv 11000 de 1 Sv) et le microsievert (μSv 11 000 000 de 1 Sv)
Substances nucleacuteaires Isotopes qui eacutemettent du rayonnement
Travailleur du secteur nucleacuteaire (TSN) Personne qui du fait de sa profession ou de son occupation et des conditions dans lesquelles elle exerce ses activiteacutes si celles-ci sont lieacutees agrave une substance ou agrave une installation nucleacuteaire risque vraisemblablement de recevoir une dose de rayonnement supeacuterieure agrave la limite reacuteglementaire fixeacutee par la CCSN pour la population en geacuteneacuteral (1 mSv par anneacutee)
Tritium Un isotope radioactif de lrsquohydrogegravene posseacutedant deux neutrons et un proton dans son noyau Le tritium se deacutesintegravegre en eacutemettant un eacutelectron (rayonnement becircta) et sa peacuteriode radioactive est de 123 ans Le tritium est preacutesent naturellement dans lrsquoenvironnement et eacutegalement un sous-produit des reacuteacteurs nucleacuteaires
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Acronymes et uniteacutes
ADN acide deacutesoxyribonucleacuteique AIEA Agence internationale de lrsquoeacutenergie atomique ALARA niveau le plus bas que lrsquoon peut raisonnablement atteindre BEIR National Academy of Biological Effects of Ionizing Radiation Bq becquerel CCSN Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire CIPR Commission internationale de protection radiologique CRFPT Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial EACL Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee ELF ondes meacutegameacutetriques FDN Fichier dosimeacutetrique national Gy gray H2O symbole chimique de lrsquoeau eacutegalement HOH HTO eau tritieacutee ICRU Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation J joule LSRN Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires mSv millisievert NCRP National Council on Radiation Protection and Measurements Sv sievert TDM tomodensitomeacutetrie t frac12 symbole pour la peacuteriode radioactive drsquoun radionucleacuteide TSN travailleur du secteur nucleacuteaire microSv microsievert UNSCEAR Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants UV ultraviolet wR facteur de pondeacuteration radiologique wT facteur de pondeacuteration tissulaire
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Sources
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laws-loisjusticegccaengregulationssor-2000-203page-1html bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire juin 2003 Controcircle et enregistrement des
doses de rayonnement aux personnes guide de reacuteglementation G-91 httpwwwnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_fre44019shyG91FpdfCFID=17937881ampCFTOKEN=18173133
bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire octobre 2004 Maintenir les expositions et les doses au laquo niveau le plus bas qursquoil soit raisonnablement possible drsquoatteindre raquo guide de reacuteglementation G-129 reacutevision 1 httpnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_freG129rev1_fpdf
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations 2007 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 103 Publication 103 Pergamon Press Oxford 2007
bull Commission internationale de protection radiologique Rapport du Groupe de travail sur lrsquohomme de reacutefeacuterence Publication 23 de la CIPR Pergamon Press New York 1975
bull Commission internationale de protection radiologique Limits for Intakes of Radionuclides by Workers Publication 30 de la CIPR partie 1 (et suppleacutement) part 2 (et suppleacutement) partie 3 (et suppleacutements A et B) et index Annales de la CIPR Pergamon Press New York 1979-1982
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations de 1990 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 21(1-3) Publication 60 de la CIPR Pergamon Press Oxford 1991
bull Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation 2011 Fundamental quantities and units for ionizing radiation Journal de la ICRU volume 11 no 1 publieacute par Oxford University Press
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRP) ncrponlineorgPDFsNCRP20Composite20Glossarypdf
bull Santeacute Canada Rapport de 2008 sur les radioexpositions professionnelles au Canada publication 5923 de SC hc-scgccaewh-semtalt_formatshecs-sescpdfpubsoccup-travail2008-report-rapportshyengpdf
bull Committee to Assess Health Risks from Exposures to Low Levels of Ionizing Radiation Health Risks from Exposure to Low Levels of Ionizing Radiation BEIR VII ndash Phase 2 National Academy Sciences National Research Council National Academy Press Washington 2006
bull Nations Unies Effects of Ionizing Radiation Volume I Report to the General Assembly Scientific Annexes A and B Volume II Scientific Annexes C D and E Rapport de 2006 du Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des rayonnements ionisants publications des Nations Unies E08IX6 (2008) et E09IX5 (2009) Nations Unies New York
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bull Nations Unies Sources and Effects of Ionizing Radiation Volume I Sources Volume II Effects Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants Rapport 2000 agrave lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale avec des annexes scientifiques publications des Nations Unies E00IX3 et E00IX4 Nations Unies New York 2000
bull NRC des Eacutetats-Unis nrcgovreading-rmbasic-refglossaryhtml bull Brodsky A Handbook of Radiation Measurement and Protection Boca Raton
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bull Brenner DJ et Hall EJ Computed Tomography ndash An Increasing Source of Radiation Exposure New England Journal of Medicine 357 p 2277-2284 2007
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- Full cover - PDF - FRpdf
-
- RG-RD_IR_Fpdf
- inside cover - PDF - FR
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- E-DOCS-3738137-v8-Radiation_INFO_doc_-_FR
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- Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
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- 42 Eacutevaluation du risque de cancer
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- Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
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- 541 Rayonnement naturel
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- Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
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- 61 Protection des Canadiens
- 62 Protection des travailleurs
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137 le cobalt 60 le radium 226 et le techneacutetium 99m comptent parmi les eacutemetteurs de particules gamma
Le nombre de deacutesinteacutegrations nucleacuteaires dans une substance radioactive par uniteacute de temps est appeleacute lrsquoactiviteacute Lrsquoactiviteacute est utiliseacutee comme mesure de la quantiteacute drsquoun radionucleacuteide et elle est mesureacutee en becquerels (Bq) 1 Bq = 1 deacutesinteacutegration par seconde
Si la source originelle de la radioactiviteacute est connue il est possible de calculer le temps neacutecessaire agrave sa deacutesinteacutegration pour une activiteacute donneacutee La deacutesinteacutegration est exponentielle et lrsquoisotope doit avoir de nombreuses demi-vies avant de devenir non radioactif La figure 4 montre la courbe de deacutesinteacutegration radioactive du carbone 14 qui a une demi-vie drsquoenviron 5 700 ans
Mecircme lorsqursquoun radio-isotope agrave haute activiteacute srsquoest deacutesinteacutegreacute pendant plusieurs demi-vies le niveau de radioactiviteacute restante nrsquoest pas neacutecessairement seacutecuritaire Les mesures de lrsquoactiviteacute drsquoune matiegravere radioactive sont toujours neacutecessaires pour estimer les doses de rayonnement potentielles
Figure 4 Courbe de deacutesinteacutegration radioactive du carbone 14
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3 Cateacutegories et sources de rayonnement
Le rayonnement reacutesulte de lrsquoeacutemission drsquoeacutenergie sous forme de vagues de particules Il existe deux grands types de rayonnement le rayonnement ionisant et le rayonnement non ionisant Ceux-ci seront respectivement abordeacutes dans les sections 31 et 32
31 Rayonnement non ionisant
Le rayonnement non ionisant contient moins drsquoeacutenergie que le rayonnement ionisant il ne possegravede pas assez drsquoeacutenergie pour produire des ions Voici des exemples de rayonnement non ionisant la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge les ondes radio les micro-ondes et la lumiegravere du soleil
Les systegravemes de positionnement global (GPS) les teacuteleacutephones cellulaires les stations de teacuteleacutediffusion la radio AM et FM les interphones pour beacutebeacutes les teacuteleacutephones sans fil les dispositifs drsquoouverture de portes de garage et les radioamateurs utilisent tous un rayonnement non ionisant Parmi les autres formes de rayonnement non ionisant figurent le champ magneacutetique terrestre ainsi que le champ magneacutetique agrave proximiteacute des lignes de transmission des cacircbles et appareils eacutelectriques meacutenagers Ceux-ci sont deacutefinis comme des ondes extrecircmement basses et elles ne posent pas de risque pour la santeacute
32 Rayonnement ionisant
Le rayonnement ionisant possegravede suffisamment drsquoeacutenergie pour eacutejecter les eacutelectrons de leur orbite autour des atomes et perturber lrsquoeacutequilibre entre eacutelectrons et protons ce qui a pour effet de charger positivement lrsquoatome Les moleacutecules et les atomes chargeacutes eacutelectriquement portent le nom drsquoions Le rayonnement ionisant deacutesigne le rayonnement qui provient de sources naturelles et artificielles
Il existe plusieurs types de rayonnement ionisant
Rayonnement alpha (α) Le rayonnement alpha est constitueacute de particules alpha qui sont composeacutees de deux protons et de deux neutrons chacune et qui portent une double charge positive En raison de leur masse relativement importante et de leur charge elles ont une capaciteacute de peacuteneacutetration de la matiegravere tregraves limiteacutee Le rayonnement alpha peut ecirctre arrecircteacute par une feuille de papier ou la couche externe morte de la peau Par conseacutequent le rayonnement alpha produit par des substances nucleacuteaires agrave lrsquoexteacuterieur du corps ne preacutesente pas de risque drsquoirradiation Toutefois lorsque des substances nucleacuteaires eacutemettant du rayonnement alpha sont absorbeacutees dans le corps (par exemple en respirant ou en les ingeacuterant) lrsquoeacutenergie du rayonnement alpha est complegravetement absorbeacutee dans les tissus corporels Pour cette raison le rayonnement alpha est seulement un danger interne Un exemple drsquoune substance nucleacuteaire qui subit une deacutesinteacutegration alpha est le radon 222 qui se deacutesintegravegre en polonium 218
Rayonnement becircta (β) Le rayonnement becircta est formeacute de particules eacutejecteacutees du noyau drsquoun atome et qui sont identiques aux eacutelectrons du point de vue physique Les particules becircta ont geacuteneacuteralement une charge neacutegative sont tregraves petites et peuvent peacuteneacutetrer plus profondeacutement que les particules alpha Cependant la plupart du rayonnement becircta peut ecirctre arrecircteacute par de petites quantiteacutes de blindage tels que des feuilles de plastique de verre ou de meacutetal Lorsque la source de rayonnement est agrave lrsquoexteacuterieur du
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corps le rayonnement becircta a une eacutenergie suffisante pour peacuteneacutetrer la couche externe morte de la peau et deacuteposer son eacutenergie agrave lrsquointeacuterieur de cellules actives de la peau Cependant la capaciteacute de peacuteneacutetration du rayonnement becircta dans les tissus profonds et les organes est tregraves limiteacutee Les substances nucleacuteaires qui eacutemettent du rayonnement becircta peuvent aussi ecirctre dangereuses si elles sont absorbeacutees par le corps Le tritium est un exemple de substance nucleacuteaire qui produit des eacutemissions becircta (hydrogegravene 3) et qui se deacutesintegravegre en heacutelium 3
Rayonnement photonique (gamma [γ] et rayons X) Le rayonnement photonique est un rayonnement eacutelectromagneacutetique Il existe deux types de rayonnement photonique drsquointeacuterecirct aux fins du preacutesent document le rayonnement gamma (γ) et les rayons X Le rayonnement gamma est constitueacute de photons qui proviennent de lrsquointeacuterieur du noyau et les rayons X sont des photons qui proviennent de lrsquoexteacuterieur du noyau et ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma
Le rayonnement photonique peut peacuteneacutetrer tregraves profondeacutement et parfois on ne peut reacuteduire son intensiteacute que gracircce agrave des mateacuteriaux qui sont tregraves denses tels que le plomb ou lrsquoacier En geacuteneacuteral le rayonnement photonique peut parcourir des distances beaucoup plus grandes que le rayonnement alpha ou becircta et il peut peacuteneacutetrer les tissus et les organes corporels lorsque la source de rayonnement est agrave lrsquoexteacuterieur du corps Le rayonnement photonique peut aussi ecirctre dangereux si les substances nucleacuteaires eacutemettant les photons sont incorporeacutees Le cobalt 60 est un exemple drsquoune substance nucleacuteaire qui produit une eacutemission de photons qui se deacutesintegravegre en nickel 60
Rayonnement neutronique (n) Exception faite du rayonnement cosmique la fission spontaneacutee est la seule source naturelle de neutrons (n) Une source de neutrons reacutepandue provient des reacuteacteurs nucleacuteaires dans lesquels la division drsquoun noyau drsquouranium ou de plutonium est accompagneacutee drsquoune eacutemission de neutrons Les neutrons eacutemis par fission peuvent frapper le noyau drsquoun atome adjacent et causer une autre fission ce qui provoque une reacuteaction en chaicircne La production drsquoeacutenergie nucleacuteaire se fonde sur ce principe Toutes les autres sources de neutrons deacutependent de reacuteactions ougrave un noyau est bombardeacute avec un certain type de rayonnement (tels que le rayonnement de photons ou drsquoun rayonnement alpha) et ougrave lrsquoeffet reacutesultant sur le noyau est lrsquoeacutemission drsquoun neutron Les neutrons peuvent peacuteneacutetrer dans les tissus et les organes du corps humain lorsque la source de rayonnement est agrave lrsquoexteacuterieur du corps Les neutrons peuvent aussi ecirctre dangereux si des substances nucleacuteaires eacutemettant des neutrons sont deacuteposeacutees agrave lrsquointeacuterieur du corps Le rayonnement neutronique est le mieux arrecircteacute ou absorbeacute par des mateacuteriaux qui contiennent des atomes drsquohydrogegravene tels que la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques En effet les neutrons et les atomes drsquohydrogegravene ont des masses atomiques semblables et ils entrent facilement en collision les uns avec les autres
La figure 5 reacutesume les types de rayonnement mentionneacutes dans ce document des rayonnements ionisants ayant la plus grande eacutenergie jusqursquoaux rayonnements non ionisants en ayant le moins Chaque source de rayonnement se distingue par sa capaciteacute agrave peacuteneacutetrer dans des mateacuteriaux divers comme le papier la peau le plomb et lrsquoeau
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Figure 5 Capaciteacute de peacuteneacutetration de diffeacuterents types de rayonnement ionisant
33 Sources naturelles de rayonnement ionisant
Le rayonnement a toujours eacuteteacute preacutesent et fait partie de notre environnement (voir la figure 6) Toute la vie srsquoest deacuteveloppeacutee dans un bain de rayonnement ionisant Notre organisme y est adapteacute
De nombreux radio-isotopes sont drsquoorigine naturelle et ils ont eacuteteacute produits lors de la formation du systegraveme solaire et par lrsquointeraction des rayons cosmiques avec des moleacutecules dans lrsquoatmosphegravere Le tritium est un exemple de radio-isotope formeacute par lrsquointeraction des rayons cosmiques avec des moleacutecules atmospheacuteriques Certains radio-isotopes (comme lrsquouranium et le thorium) qui ont eacuteteacute conccedilus lors de la formation de notre systegraveme solaire ont des demi-vies de milliards drsquoanneacutees et ils sont toujours preacutesents dans notre environnement Le rayonnement de fond est le rayonnement ionisant constamment preacutesent dans lrsquoenvironnement naturel
Figure 6 Sources de rayonnement naturel
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Le Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) identifie quatre sources principales drsquoexposition du public aux rayonnements naturels
bull Les rayonnements cosmiques bull Les rayonnements terrestres bull Lrsquoinhalation bull Lrsquoingestion
Exposition aux rayonnements cosmiques Lrsquoatmosphegravere exteacuterieure de la terre est continuellement bombardeacutee par des rayons cosmiques Habituellement le rayonnement cosmique est constitueacute de particules en mouvement rapide qui existent dans lrsquoespace et proviennent drsquoune diversiteacute de sources y compris le soleil et des pheacutenomegravenes ceacutelestes dans lrsquounivers Les rayons cosmiques sont essentiellement des protons mais peuvent aussi ecirctre drsquoautres particules ou de lrsquoeacutenergie ondulatoire Une partie du rayonnement ionisant peacutenegravetre lrsquoatmosphegravere terrestre et est absorbeacutee par les humains ce qui se traduit par une exposition au rayonnement naturel
Exposition aux rayonnements terrestres La composition de la croucircte terrestre est une source importante de rayonnement naturel Les principaux facteurs contributifs sont les gisements naturels drsquouranium de thorium et de potassium qui par le processus de deacutesinteacutegration naturelle libegraverent de petites quantiteacutes de rayonnements ionisants Lrsquouranium et le thorium se trouvent essentiellement partout Des traces de ces mineacuteraux sont eacutegalement preacutesentes dans les mateacuteriaux de construction de sorte que lrsquoexposition aux rayonnements naturels peut avoir lieu agrave lrsquointeacuterieur comme agrave lrsquoexteacuterieur
Exposition par inhalation La plus grande partie de la variation de lrsquoexposition agrave la radioactiviteacute naturelle provient de lrsquoinhalation de gaz radioactifs qui sont produits par les mineacuteraux radioactifs preacutesents dans le sol et le socle rocheux Le radon est un gaz radioactif incolore et inodore qui est produit par la deacutesinteacutegration de lrsquouranium Le thoron est un gaz radioactif produit par la deacutesinteacutegration du thorium Les niveaux de radon et de thoron varient consideacuterablement selon lrsquoemplacement en fonction de la composition du sol et du socle rocheux
Une fois libeacutereacutes dans lrsquoair ces gaz sont normalement dilueacutes agrave des niveaux inoffensifs dans lrsquoatmosphegravere mais parfois ils sont pieacutegeacutes et ils srsquoaccumulent agrave lrsquointeacuterieur des bacirctiments et sont inhaleacutes par les occupants Le radon constitue un risque pour la santeacute non seulement pour les mineurs drsquouranium mais aussi pour les proprieacutetaires de reacutesidences si on le laisse srsquoaccumuler dans la maison En geacuteneacuteral il est la principale source drsquoexposition au rayonnement naturel Pour plus drsquoinformation sur le radon consultez le document Le radon et la santeacute (INFO-0813) de la CCSN agrave suretenucleairegcca ou visitez le site Web de Santeacute Canada (hc-scgcca) pour en savoir plus sur les moyens de le controcircler dans votre maison
Exposition par ingestion Des traces de mineacuteraux radioactifs se trouvent naturellement dans la nourriture et lrsquoeau potable Par exemple les leacutegumes sont geacuteneacuteralement cultiveacutes dans du sol et avec des eaux souterraines qui contiennent des mineacuteraux radioactifs Une fois ingeacutereacutes ces mineacuteraux entraicircnent lrsquoexposition interne aux rayonnements naturels
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Les isotopes radioactifs naturels comme le potassium 40 et le carbone 14 ont les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques et biologiques que leurs isotopes non radioactifs Ces eacuteleacutements radioactifs et non radioactifs interviennent dans la constitution et le fonctionnement de notre organisme
Les radio-isotopes naturels nous exposent constamment agrave des rayonnements et on en trouve couramment dans de nombreux aliments comme les noix du Breacutesil Le tableau 1 indique la quantiteacute de radioactiviteacute provenant du potassium 40 contenue dans environ 500 grammes de diffeacuterents produits alimentaires
Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
Aliment Radioactiviteacute par 500 g en Bq Viande rouge 56 Pommes de terre blanches 63 Carottes 63 Bananes 65 Haricots de Lima 86 Noix du Breacutesil1 103
Source Brodsky 1978 1
Les noix du Breacutesil contiennent aussi naturellement du radium 226 (de 19 agrave 130 Bq par 500 grammes)
Le corps humain contient plusieurs isotopes radioactifs (voir le tableau 2)
Tableau 2 Isotopes radioactifs du corps humain (adulte de 70 kg)
Isotopes Radioactiviteacute en Bq
Carbone 14 3 700 a
Polonium 210 40 bd
Potassium 40 4 000 b
Radium 266 11 b
Thorium 021 b
Tritium 23 c
Uranium 23 a b d
a CIPR 1975 b Eisenbud et Gesell 1997 c UNSCEAR 2000 d CIPR 1980
34 Sources artificielles de rayonnement ionisant
Les gens sont eacutegalement exposeacutes agrave du rayonnement artificiel au cours de traitements meacutedicaux et drsquoactiviteacutes impliquant des matiegraveres radioactives Ces radio-isotopes sont des sous-produits de lrsquoexploitation des reacuteacteurs nucleacuteaires et des produits de geacuteneacuterateurs de radio-isotopes tels que les cyclotrons Un grand nombre de radio-isotopes artificiels sont utiliseacutes dans les domaines de la meacutedecine nucleacuteaire de la biochimie de lrsquoindustrie manufacturiegravere et de lrsquoagriculture Voici leurs sources les plus courantes
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bull Sources meacutedicales Le rayonnement a de nombreuses applications en meacutedecine La plus connue est sans doute la radiographie par rayons X dont les appareils permettent de deacutetecter des fractures osseuses et de diagnostiquer certaines maladies Les appareils agrave rayons X sont reacuteglementeacutes par Santeacute Canada et les autoriteacutes provinciales La meacutedecine nucleacuteaire fait pour sa part appel agrave des isotopes radioactifs pour diagnostiquer et traiter des maladies comme le cancer Une cameacutera gamma (voir la figure 7) est un appareil meacutedical souvent utiliseacute pour faire des diagnostics La CCSN reacuteglemente ces applications de la meacutedecine nucleacuteaire ainsi que lrsquoeacutequipement connexe Elle deacutelivre aussi les permis pour les reacuteacteurs et les acceacuteleacuterateurs de particules qui produisent les isotopes destineacutes agrave des applications meacutedicales et industrielles
Figure 7 Cameacutera gamma utiliseacutee en meacutedecine nucleacuteaire agrave des fins diagnostiques
bull Sources industrielles Le rayonnement a plusieurs applications industrielles allant des jauges nucleacuteaires (voir la figure 8) utiliseacutees pour la construction des routes jusqursquoaux jauges de densiteacute qui mesurent le deacutebit dans les conduites drsquousine Les deacutetecteurs de fumeacutee certains panneaux fluorescents et les dispositifs permettant drsquoeacutevaluer les reacuteserves des champs de peacutetrole utilisent aussi le rayonnement Le rayonnement est eacutegalement employeacute pour la steacuterilisation au moyen de gros irradiateurs lourdement blindeacutes Tous ces usages sont reacuteglementeacutes par la CCSN
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Figure 8 Jauge nucleacuteaire portative
bull Cycle du combustible nucleacuteaire Les centrales nucleacuteaires utilisent de lrsquouranium pour deacuteclencher la reacuteaction en chaicircne qui produira la vapeur chargeacutee drsquoactionner les turbines pour la production drsquoeacutelectriciteacute Dans le cadre de leur activiteacute normale les centrales nucleacuteaires rejettent dans lrsquoenvironnement des substances radioactives dont les niveaux sont reacuteglementeacutes Ces rejets sont reacuteglementeacutes pour veiller agrave ce que les doses au public soient bien infeacuterieures aux limites reacuteglementaires Les mines drsquouranium (voir la figure 9) les usines de fabrication de combustible et les installations de gestion des deacutechets radioactifs rejettent eacutegalement une certaine quantiteacute de radioactiviteacute (qui contribue agrave la dose agrave laquelle le public est exposeacute) qui peut ecirctre controcircleacutee par la CCSN
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Figure 9 Mine drsquouranium lac McClean (Saskatchewan)
bull Essais nucleacuteaires atmospheacuteriques Les essais atomiques reacutealiseacutes dans lrsquoatmosphegravere entre la fin de la Deuxiegraveme Guerre mondiale et jusqursquoagrave la fin des anneacutees 1980 ont eu pour effet de rejeter des eacuteleacutements radioactifs ou retombeacutees dans lrsquoatmosphegravere Ces retombeacutees radioactives se sont deacutesinteacutegreacutees dans lrsquoenvironnement La plupart des retombeacutees posseacutedaient une peacuteriode radioactive courte et ont disparu mais certaines nrsquoont pas encore acheveacute leur deacutesinteacutegration Les doses de radioactiviteacute dues agrave ces retombeacutees que reccediloivent les ecirctres humains et lrsquoenvironnement sont chaque anneacutee de plus en plus faibles
35 Trouver un eacutequilibre
Normalement il y a tregraves peu de choses que nous puissions faire pour changer ou reacuteduire le rayonnement ionisant provenant de sources naturelles comme le soleil les sols ou les roches Ce type drsquoexposition bien que non complegravetement deacutenueacutee de risque est geacuteneacuteralement assez faible Toutefois dans certains cas les sources naturelles de radioactiviteacute peuvent atteindre un niveau inacceptable et doivent ecirctre reacuteduites Crsquoest notamment le cas du radon preacutesent dans les maisons
Le rayonnement ionisant provenant de sources et drsquoactiviteacutes artificielles est plus eacutetroitement controcircleacute Dans ces cas preacutecis il importe de trouver un eacutequilibre entre les avantages que procure le rayonnement agrave la socieacuteteacute et les risques qursquoil fait peser sur la santeacute de la population et sur lrsquoenvironnement Des limites de dose sont donc fixeacutees pour restreindre lrsquoexposition des travailleurs et des membres du public au rayonnement Par ailleurs les titulaires de permis doivent garder les doses de rayonnement au niveau le plus bas que lrsquoon puisse raisonnablement atteindre (le principe ALARA) Il importe eacutegalement que le recours au rayonnement procure un beacuteneacutefice net Par exemple les deacutetecteurs de fumeacutee peuvent utiliser des isotopes radioactifs car ce
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type de dispositif peut sauver des vies De mecircme les centrales nucleacuteaires nous procurent de lrsquoeacutelectriciteacute tout en posant des risques minimes qui sont rigoureusement controcircleacutes
4 Effets de lrsquoexposition au rayonnement sur la santeacute
Le mot laquo sucircreteacute raquo revecirct diffeacuterents sens selon les personnes Pour plusieurs la sucircreteacute est synonyme drsquoabsence de risques ou de dangers Mais en reacutealiteacute il existe toujours un certain niveau de risque dans pratiquement tout ce que nous faisons
Par exemple les limites de vitesse sur les routes sont fixeacutees pour optimiser la seacutecuriteacute des usagers de la route Cela nrsquoempecircche toutefois pas les accidents de se produire mecircme si les automobilistes respectent les limites de vitesse Malgreacute ces risques nous conduisons quand mecircme
Les mecircmes deacutecisions conscientes sont prises agrave lrsquoeacutegard du rayonnement Lrsquoexposition au rayonnement comporte un risque pour la santeacute La connaissance de ces risques permet agrave la CCSN et agrave drsquoautres organismes de reacuteglementation de fixer des limites de dose et de formuler des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave un risque acceptable ou toleacuterable ougrave il est peu probable de causer des dommages
Lrsquoavantage en ce qui concerne le rayonnement tient agrave ce que nous connaissons mieux les risques qursquoil fait peser sur la santeacute que les risques associeacutes agrave tout autre agent chimique ou toxique Depuis le deacutebut du siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes en profondeur en laboratoire et aupregraves de populations humaines
41 Preuves eacutepideacutemiologiques
Les eacutetudes meneacutees sur les survivants des explosions atomiques survenues agrave Hiroshima et Nagasaki en 1945 indiquent que lrsquoexposition au rayonnement agrave long terme a eu pour principal effet drsquoaugmenter la freacutequence des cas de cancer et de leuceacutemie
Des reacutesultats comparables ont eacuteteacute observeacutes
bull chez les personnes ayant reccedilu une radiotheacuterapie ou subi un examen diagnostique faisant appel au rayonnement
bull chez les anciens mineurs de mines drsquouranium bull chez les travailleurs qui ont fabriqueacute des armes atomiques bull chez les personnes exposeacutees au rayonnement par suite de lrsquoaccident de la centrale nucleacuteaire
de Tchernobyl bull chez les personnes exposeacutees au radon dans leur maison
Des eacutetudes ont montreacute que lrsquoexposition au rayonnement augmente la freacutequence de certains cancers survenant deacutejagrave de maniegravere spontaneacutee dans la population et que cette augmentation est proportionnelle agrave la dose de rayonnement Autrement dit plus la dose est importante plus le risque de cancer est eacuteleveacute On parle alors drsquoeffets stochastiques (voir la section 43) Toutefois les eacutetudes meneacutees agrave ce jour nrsquoont pas permis de deacutemontrer lrsquoapparition drsquoun nombre excessif de
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cancers ou drsquoautres maladies chez les personnes exposeacutees au rayonnement de maniegravere chronique agrave des doses infeacuterieures agrave environ 100 mSv1 par anneacutee
Plusieurs raisons peuvent expliquer pourquoi les effets du rayonnement ne peuvent pas ecirctre perccedilus en deccedilagrave de 100 mSv par anneacutee
bull Lrsquoune drsquoentre elles tient agrave ce qursquoil existe un seuil en deccedilagrave duquel la dose reccedilue nrsquooccasionne pas de cancers Par exemple le radium a un seuil de 10 Sv pour le cancer des os
bull Lrsquoautre raison deacutefendue par les eacutetudes du Comiteacute consultatif sur les effets biologiques des rayonnements ionisants (Biological Effects of Ionizing Radiation) (BEIR) et par la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) de lrsquoAcadeacutemie des sciences de la France veut que mecircme si une faible dose de rayonnement peut induire des cancers lrsquoincidence des cancers radio-induits est si faible qursquoil est impossible de les distinguer des cancers spontaneacutes de mecircme type
Les chercheurs continuent drsquoeacutetudier les effets de faibles doses de rayonnement pour pouvoir confirmer ou infirmer ces hypothegraveses En attendant la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation ont opteacute pour le principe de preacutecaution et partent du principe que toute exposition au rayonnement comporte un certain niveau de risque
La plupart des personnes ayant preacutesenteacute des problegravemes de santeacute dans les eacutetudes en question ont eacuteteacute exposeacutees agrave des doses relativement eacuteleveacutees (supeacuterieures agrave 100 mSv) au cours drsquoune tregraves courte peacuteriode de temps Crsquoest ce qursquoon appelle lrsquoexposition laquo aigueuml raquo Normalement les travailleurs et les membres du public exposeacutes au rayonnement de lrsquoindustrie nucleacuteaire reccediloivent des doses beaucoup plus faibles au cours de peacuteriodes beaucoup plus longues (exprimeacutees en anneacutees plutocirct qursquoen secondes) On parle alors drsquoexposition laquo chronique raquo Selon les estimations les expositions aigueumls au rayonnement ont 15 agrave 2 fois plus de probabiliteacutes de causer des effets biologiques que lrsquoexposition chronique
42 Eacutevaluation du risque de cancer
La CIPR a calculeacute la probabiliteacute de cancer mortel en se basant essentiellement sur lrsquoeacutevaluation des effets des rayonnements effectueacutee par des organismes scientifiques comme lrsquoUNSCEAR et le BEIR La CIPR a ensuite deacutetermineacute ce qursquoelle qualifie de laquo deacutetriment raquo total ducirc agrave lrsquoexposition au rayonnement Il srsquoagit
bull de la probabiliteacute drsquoinduire un cancer mortel bull du risque drsquoapparition drsquoun cancer non mortel bull du risque drsquoeffets heacutereacuteditaires graves bull des anneacutees de vie perdues en cas de manifestation de lrsquoeffet nocif
1 Le sievert (Sv) est lrsquouniteacute utiliseacutee pour calculer la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Il est eacutegal agrave 1 joulekilogramme Le millisievert (mSv) eacutequivaut agrave 11000 de 1 Sv
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Compte tenu de tous ces risques la CIPR a calculeacute que le deacutetriment total srsquoeacutetablissait agrave 0042 (42 ) par sievert pour les travailleurs adultes et agrave 0057 (57 ) par sievert pour lrsquoensemble de la population (CIPR 103) Pour lrsquoensemble de la population le risque est leacutegegraverement plus eacuteleveacute que celui des travailleurs en raison des diffeacuterences touchant diverses variables comme le sexe et les plages drsquoacircge qui ont eacuteteacute prises en compte
Pour eacutetablir les limites de dose la CCSN srsquoest en grande partie fieacutee aux recommandations de la CIRP Les limites de dose sont eacutetablies agrave un niveau sous lequel le risque est consideacutereacute comme acceptable Toutefois par prudence on part du principe que toute exposition au rayonnement comporte un certain nombre de risques mecircme en deccedilagrave de la limite de dose drsquoougrave lrsquoexistence de regraveglements pour reacuteduire toutes les doses au niveau ALARA ALARA nrsquoest pas une limite de dose mais une pratique qui vise agrave maintenir les doses autant que possible en dessous de la limite reacuteglementaire qui au Canada est fixeacutee agrave 1 mSv par an pour le public En fait la dose de rayonnement totale attribuable agrave lrsquoindustrie nucleacuteaire ne repreacutesente qursquoune infime fraction de cette dose crsquoest-agrave-dire dans la gamme de 12 agrave 18 microsieverts (μSv) 2 ce qui est des milliers de fois infeacuterieur agrave la limite
Le modegravele lineacuteaire sans seuil est un modegravele de risque utiliseacute agrave lrsquoeacutechelle internationale par la plupart des organismes de santeacute et des organismes de reacuteglementation nucleacuteaire afin drsquoeacutetablir des limites de dose pour les travailleurs et les membres du public Le modegravele lineacuteaire sans seuil preacutesume raisonnablement qursquoil existe un lien direct entre la radioexposition et les taux de cancer
Plusieurs autres modegraveles de risque existent (voir la figure 10) chacun ayant ses avantages et deacutesavantages Ils varient en fonction de leurs hypothegraveses et srsquoils prennent en compte lrsquoincertitude La CCSN utilise le modegravele lineacuteaire sans seuil comme approche agrave la radioprotection et pour lrsquoeacutelaboration de regraveglements approprieacutes
2 Comme les doses auxquelles sont exposeacutes les travailleurs et le public sont si basses la plupart des rapports et des mesures de dose utilisent les termes millisievert (mSv) et microsieverts (Sv) qui eacutequivalent respectivement agrave 11000 et agrave 1100 000 000 de sievert Ces sous-uniteacutes du sievert sont plus pratiques agrave utiliser pour les milieux professionnel et public
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Figure 10 Modegraveles de risques lieacutes aux faibles doses de rayonnement ionisant
43 Comment le rayonnement affecte-t-il les cellules
Lrsquoalteacuteration ou cassure des moleacutecules de lrsquoacide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) est le principal effet du rayonnement sur la santeacute LrsquoADN est une longue chaicircne drsquoacides amineacutes qui contient les informations neacutecessaires au fonctionnement des cellules Le rayonnement peut alteacuterer cette chaicircne Dans ce cas trois pheacutenomegravenes peuvent se produire
1 LrsquoADN se reacutepare correctement Dans ce cas la cellule est correctement reacutepareacutee et continue de fonctionner normalement La moleacutecule drsquoADN subit en permanence des leacutesions agrave chaque seconde de la journeacutee et les cellules ont une aptitude naturelle agrave reacuteparer ces leacutesions
2 La leacutesion de lrsquoADN est trop grave et la cellule meurt (effets deacuteterministes) Si lrsquoADN ou drsquoautres eacuteleacutements essentiels de la cellule reccediloivent une forte dose de rayonnement la cellule peut soit mourir soit ecirctre leacuteseacutee au point de ne plus pouvoir se reacutegeacuteneacuterer Si ce pheacutenomegravene touche un grand nombre de cellules dans un tissu ou un organe les effets preacutecoces du rayonnement peuvent se manifester Il srsquoagit des effets deacuteterministes dont la graviteacute varie selon la dose de rayonnement reccedilue Ils peuvent se traduire par des brucirclures des cataractes et dans des cas extrecircmes la mort
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Les premiegraveres preuves des effets deacuteterministes du rayonnement ont eacuteteacute observeacutees chez les premiers chercheurs et utilisateurs du rayonnement Ceux-ci ont preacutesenteacute des leacutesions seacutevegraveres agrave la peau et aux mains en raison drsquoune exposition agrave une dose excessive de rayonnement Plus reacutecemment les mecircmes pheacutenomegravenes ont eacuteteacute observeacutes apregraves lrsquoaccident de la centrale nucleacuteaire de Tchernobyl en 1986 au cours duquel plus de 130 travailleurs et pompiers ont reccedilu de fortes doses de rayonnement (800 agrave 16 000 mSv) et ont preacutesenteacute par la suite la maladie des rayons Deux des personnes exposeacutees sont deacuteceacutedeacutees quelques jours apregraves lrsquoexposition Plus de 30 travailleurs et pompiers sont deacuteceacutedeacutes dans les trois mois qui ont suivi lrsquoaccident
La CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation internationaux disposent de mesures y compris des limites de dose tregraves strictes et des bases de donneacutees permettant le suivi des sources radioactives pour atteacutenuer les risques susceptibles de peser sur les membres du public ou les travailleurs exposeacutes agrave des doses de rayonnement suffisamment eacuteleveacutees pour occasionner des effets deacuteterministes La CCSN dispose eacutegalement de regraveglements tregraves stricts pour la manipulation des substances et des dispositifs nucleacuteaires au Canada
3 La cellule se reacutepare mal mais continue de vivre (effets stochastiques) Dans certains cas une partie de lrsquoADN (voir la figure 11) de la cellule peut ecirctre leacuteseacutee par le rayonnement et ne pourra peut-ecirctre pas se reacuteparer par elle-mecircme Celle-ci peut continuer de vivre et mecircme de se reproduire Toutefois au cours de ce processus les erreurs qui nrsquoont pas eacuteteacute corrigeacutees dans le brin drsquoADN seront aussi preacutesentes dans les cellules qui descendent drsquoune cellule et cela peut perturber leur fonctionnement La probabiliteacute de ce type drsquoeffets indeacutesirables est proportionnelle agrave la dose et porte le nom drsquo laquo effet stochastique raquo Avec les effets stochastiques la probabiliteacute des effets augmente agrave mesure que la dose augmente Toutefois le moment ougrave les effets surviendront et leur graviteacute sont indeacutependants de la dose
Figure 11 Brin drsquoADN
Les dommages agrave lrsquoADN se produisent constamment dans le corps humain En effet nous sommes exposeacutes agrave environ 15 000 eacuteveacutenements de ce type qui nrsquoentraicircnent pas la mort des cellules chaque seconde Parfois la structure de la cellule change parce qursquoelle se reacutepare mal Cette alteacuteration peut nrsquoavoir aucun effet ou lrsquoeffet en question peut se manifester plus tard dans la vie Un cancer ou des effets heacutereacuteditaires peuvent ou non survenir
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Les dommages geacuteneacutetiques surviennent lorsque lrsquoADN des cellules des spermatozoiumldes ou des ovules est endommageacute Cela provoque lrsquoeacutemergence drsquoune anomalie qui est transmise drsquoune geacuteneacuteration agrave lrsquoautre Drsquoapregraves les eacutetudes meneacutees sur les animaux comme sur les mouches des fruits par Hermann J Muller en 1926 lrsquoexposition au rayonnement cause des mutations geacuteneacutetiques Toutefois agrave ce jour aucun effet geacuteneacutetique connu nrsquoa eacuteteacute observeacute chez les ecirctres humains par suite drsquoune exposition au rayonnement Il srsquoagit drsquoeacutetudes qui ont porteacute sur 30 000 enfants de survivants des bombardements atomiques sur Hiroshima et Nagasaki au Japon en 1945 (BEIR VII)
Le tableau 3 fait la synthegravese des effets possibles sur la santeacute qui sont relieacutes agrave des doses de rayonnement donneacutees Les limites de dose ont aussi eacuteteacute ajouteacutees pour montrer comment elles protegravegent les travailleurs et la population des dangers
Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
Dose Limite ou effet sur la santeacute
Plus de 5 000 mSv
Dose pouvant causer la mort si elle est reccedilue en une seule fois
1 000 mSv Dose pouvant occasionner les symptocircmes de la maladie des rayons (fatigue et nauseacutees) si elle est reccedilue au cours drsquoune peacuteriode de
24 heures
100 mSv Dose aigueuml la plus petite connue pouvant causer lrsquoapparition de cancers
30 agrave 100 mSv Dose de rayonnement reccedilue lors drsquoune tomographie axiale informatiseacutee du corps entier
50 mSv Limite de dose de rayonnement annuelle pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire
18 mSv Dose annuelle moyenne due au rayonnement de fond au Canada
1 mSv Limite de dose annuelle pour les membres du public au Canada
01 agrave 012 mSv
Dose reccedilue lors drsquoune radiographie des poumons
001 mSv Dose reccedilue lors drsquoune radiographie dentaire
001 mSv Dose annuelle moyenne reacutesultant des voyages en avion
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5 Doses de rayonnement
Pour les besoins de la radioprotection diffeacuterentes grandeurs de dose ont eacuteteacute deacutefinies dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace Les sections 51 agrave 53 deacutecrivent respectivement ces types de dose La figure 12 preacutesente un aperccedilu du lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee
Figure 12 Lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee
La section 54 preacutesente des doses de rayonnements repreacutesentatives qui pourraient ecirctre attendues selon divers sceacutenarios et la section 55 traite des limites de doses eacutetablies par la CCSN
51 Dose absorbeacutee
Lorsque le rayonnement ionisant peacutenegravetre dans le corps humain ou dans la matiegravere il leur communique de lrsquoeacutenergie Lrsquoeacutenergie absorbeacutee par suite de lrsquoexposition au rayonnement porte le nom de dose absorbeacutee La dose absorbeacutee se mesure gracircce agrave une uniteacute appeleacutee le gray (Gy) Un Gray correspond agrave une eacutenergie deacuteposeacutee drsquoun joule dans un kilogramme de matiegravere
52 Dose eacutequivalente
Lorsque le rayonnement est absorbeacute par une matiegravere vivante on peut parfois observer un effet biologique Tous les rayonnements ne produisent pas le mecircme effet biologique pour une mecircme dose absorbeacutee Lrsquoeffet deacutepend du type de rayonnement (alpha becircta gamma etc) Ainsi 1 Gy de rayonnement alpha est plus nocif pour les tissus humains que 1 Gy de rayonnement becircta Pour obtenir la dose eacutequivalente il faut multiplier la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique (wR) speacutecifique Pour exprimer cet effet on utilise alors un facteur de pondeacuteration radiologique (wR) pour mettre en eacutequivalence les diffeacuterents types de rayonnement et leur efficaciteacute biologique respective Cette dose eacutequivalente est exprimeacutee en sievert (Sv) Autrement dit 1 Sv de rayonnement alpha possegravede les mecircmes effets biologiques que 1 Sv de rayonnement becircta En drsquoautres mots la dose eacutequivalente permet drsquoobtenir une uniteacute qui rend compte du degreacute de nociviteacute de diffeacuterents types de rayonnement
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53 Dose efficace
Les diffeacuterents tissus et organes preacutesentent une sensibiliteacute diffeacuterente au rayonnement (voir la figure 13) Par exemple la moelle osseuse est beaucoup plus radiosensible que les tissus musculaires ou nerveux Pour obtenir une indication de lrsquoeffet de lrsquoexposition sur la santeacute geacuteneacuterale la dose eacutequivalente peut ecirctre multiplieacutee par un facteur de pondeacuteration tissulaire (wT) lieacute au risque pour un tissu ou organe particulier Cette multiplication donne la dose efficace absorbeacutee par le corps Lrsquouniteacute utiliseacutee pour exprimer la dose efficace est eacutegalement le sievert
Figure 13 Facteurs de pondeacuteration tissulaire
Source Regraveglement sur la radioprotection
Agrave titre drsquoexemple si lrsquoestomac et la vessie drsquoun sujet sont exposeacutes seacutepareacutement au rayonnement et que les doses eacutequivalentes aux tissus soient respectivement de 100 et 70 mSv la dose efficace sera calculeacutee comme suit (100 mSv x 012) + (70 mSv x 005) = 155 mSv Le risque drsquoeffets nocifs lieacutes agrave lrsquoexposition au rayonnement eacutequivaut agrave 155 mSv reccedilus de faccedilon homogegravene par le corps entier
54 Doses typiques de rayonnement
541 Rayonnement naturel
Au niveau mondial la dose efficace moyenne totale provenant du rayonnement naturel est de lrsquoordre de 24 mSv par an Au Canada la dose efficace moyenne se chiffre agrave 18 mSv (voir le tableau 4 et la figure 15) Tel que speacutecifieacute agrave la section 3 la dose peut deacutependre de la source de rayonnement
bull Rayonnement cosmique Les reacutegions de haute altitude reccediloivent plus de rayonnement cosmique Selon une eacutetude reacutecente de Santeacute Canada la dose efficace annuelle provenant du rayonnement cosmique reccedilue par les habitants de Vancouver en Colombie-Britannique qui est situeacutee au niveau de la mer est de lrsquoordre de 030 mSv Par contre une personne qui vivrait au sommet du mont Lorne au Yukon agrave une altitude de 2 000 m recevrait une dose annuelle drsquoenviron 084 mSv Les voyages aeacuteriens augmentent eacutegalement lrsquoexposition au rayonnement cosmique de 001 mSv par Canadien par an La figure 14 montre agrave quel point les niveaux de
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rayonnement cosmique varient avec des eacuteleacutevations au-dessus du niveau de la mer et en fonction de la longitude et de la latitude
Figure 14 Dose efficace annuelle pour lrsquoexteacuterieur provenant du rayonnement cosmique en Ameacuterique du Nord (en microsieverts)
Source Gratsky et al 2004
bull Rayonnement terrestre Les sols contiennent eacutegalement des sources naturelles de rayonnement et les reacutegions dont les sols sont riches en uranium reccediloivent plus de rayonnement eacutemis par les sols La dose efficace moyenne de rayonnement eacutemis par les sols (et les mateacuteriaux de construction provenant de ces sols) est de lrsquoordre de 05 mSv par an Toutefois cette dose varie selon lrsquoemplacement geacuteographique et la geacuteologie et peut atteindre 260 mSv dans le Nord de lrsquoIran ou 90 mSv au Nigeacuteria Au Canada la dose annuelle la plus eacuteleveacutee serait selon les estimations de lrsquoordre de 23 mSv et concerne les Territoires du Nord-Ouest
bull Inhalation La croucircte terrestre produit du radon qui est preacutesent dans lrsquoair que nous respirons Le radon donne lieu agrave quatre produits de deacutesinteacutegration qui irradient les poumons en cas drsquoinhalation Agrave lrsquoeacutechelle mondiale la dose efficace annuelle moyenne de rayonnement par le radon est drsquoenviron 13 mSv Une reacutecente eacutetude de Santeacute Canada sur le radon dans les habitations a reacuteveacuteleacute que les niveaux de radon dans 93 des foyers canadiens sont en dessous de la ligne directrice canadienne actuelle de 200 Bqmsup3
bull Ingestion Enfin il existe plusieurs sources de rayonnement naturelles qui peacutenegravetrent dans nos organismes que ce soit par les aliments que nous ingeacuterons lrsquoair que nous respirons et lrsquoeau que nous buvons Le potassium 40 est la principale source drsquoirradiation interne (exception faite des produits de filiation du radon) La dose efficace moyenne provenant de ces sources est drsquoenviron 03 mSv par an
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Tableau 4 Dose efficace moyenne dans certaines villes canadiennes compareacutee agrave la moyenne mondiale
Source de rayonnement
Moyenne mondiale1
(mSv) Canada2
(mSv) Toronto2
(mSv) Winnipeg2
(mSv) Rayonnement cosmique 04 03 03 03 Irradiation interne 03 03 03 03 Exposition due agrave lrsquoinhalation 13 09 08 32 Irradiation externe 05 02 02 02 Total 24 18 16 40
1 UNSCEAR 2010 2 Grasty et LaMarre 2004
Figure 15 Doses provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Doses moyennes provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Rayonnement
Rayonnement terrestre
cosmique
Inhalation
Ingestion
03 mSv 03 mSv
02 m Sv
09 mSv
542 Les sources artificielles de rayonnement
Les sources artificielles de rayonnement (reacutesultant des activiteacutes commerciales et industrielles) repreacutesentent environ 02 microSv de notre exposition annuelle au rayonnement Les rayons X et autres interventions meacutedicales diagnostiques et theacuterapeutiques (voir le tableau 5) repreacutesentent environ 12 mSv par an (UNSCEAR 2000) Les produits de grande consommation comme le tabac et les deacutetecteurs de fumeacutee repreacutesentent 01 mSv de notre exposition annuelle au rayonnement
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Tableau 5 Doses aux organes typiques selon le type drsquoexamen radiologique
Type drsquoexamen Organe Dose (mSv) Radiographie dentaire1 Cerveau 001 Radiographie de la poitrine1 Poumons 01 Mammographie de deacutepistage2 Seins 3 Tomodensitomeacutetrie abdominale (adulte)2 Estomac 10 Tomodensitomeacutetrie abdominale (neacuteonatale)2 Estomac 20
1 National Council on Radiation Protection and Measurements (NCPR) 2009 2 Brenner et Hall 2007
Globalement le rayonnement naturel repreacutesente approximativement 60 de la dose annuelle agrave laquelle nous sommes exposeacutes Les interventions meacutedicales repreacutesentent approximativement 40 de cette dose annuelle
Il nrsquoy a pas de diffeacuterence dans les effets causeacutes par le rayonnement naturel ou artificiel
55 Limites de dose
La CCSN eacutetablit les limites de dose pour les travailleurs canadiens et la population Elle le fait en suivant les recommandations de la CIPR qui se compose de scientifiques eacuteminents et de plusieurs grands speacutecialistes de la radioprotection Ces regraveglements srsquoinspirent aussi de la plupart des normes et recommandations de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA)
Au Canada lrsquoapplication des regraveglements normes et pratiques mis en place pour proteacuteger les membres du public et les travailleurs des sources de rayonnement qui ne sont pas reacuteglementeacutees par la CCSN est du ressort de Santeacute Canada de Ressources humaines et Deacuteveloppement des compeacutetences Canada du ministegravere de la Deacutefense nationale et des gouvernements provinciaux et territoriaux
Par ailleurs le Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial (CRFPT) eacutelabore des lignes directrices concernant le rayonnement ionisant et non ionisant et srsquoemploie agrave harmoniser les regraveglements relatifs agrave la radioprotection agrave la grandeur du Canada Copreacutesideacute par la CCSN Santeacute Canada et les provinces le CRFPT est une tribune nationale pour les questions de radioprotection
Pour les personnes qui exploitent lrsquoeacutenergie nucleacuteaire ou travaillent avec celle-ci la limite de dose reacuteglementeacutee est fixeacutee en dessous de la limite infeacuterieure de ce qui est consideacutereacute comme une exposition inacceptable Par exemple les limites de dose efficace pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire est de 50 mSv par an et de 100 mSv sur 5 ans Il nrsquoa pas eacuteteacute deacutemontreacute que lrsquoexposition agrave du rayonnement infeacuterieur agrave une dose aigueuml drsquoenviron 100 mSv nrsquoaugmente pas le risque drsquoeffets sur la santeacute comme le cancer
De plus les titulaires de permis doivent veiller agrave ce que toutes les doses respectent le principe ALARA (voir la figure 16)
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Figure 16 Cadre de la limite de dose de rayonnement
Les rapports et les controcircles reacuteguliers deacutemontrent que la moyenne annuelle des doses aux travailleurs des installations nucleacuteaires canadiennes est de lrsquoordre de 1 agrave 2 mSv par anneacutee (voir la figure 17)
Figure 17 Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type drsquoinstallation
Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type dinstallation
0
05
1
15
2
25
3
35
4
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(mSv
)
Centrales Mines et Raff ineries Installations Installations Installations Meacutedecine Industrie et Acceacuteleacuterateurs nucleacuteaires usines de duranium de fabrication de recherche de production recherche de particules
concentration de combustile et de de sources duranium production de lumineuses au
radio-isotopes tritium
Peut inclure lrsquoexposition aux rayons X Source Fichier dosimeacutetrique national du Canada (Santeacute Canada) ndash Drsquoapregraves les donneacutees publieacutees les plus reacutecentes
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Au Canada la limite de dose efficace pour le public est de 1 mSv au cours drsquoune anneacutee civile Les rapports et les controcircles reacuteguliers montrent que les doses efficaces annuelles auxquelles les membres du public sont exposeacutes dans le cadre des activiteacutes reacuteglementeacutees par la CCSN varient entre 0001 et 0092 mSv par an Le tableau 6 preacutesente la dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant drsquoeacutemissions dans lrsquoair et dans lrsquoeau provenant de diverses installations autoriseacutees de la CCSN par anneacutee Les doses reccedilues reacutesultant drsquoeacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques nrsquoont pas eacuteteacute additionneacutees pour Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) aux Laboratoires de Chalk River parce que ces doses correspondaient agrave diffeacuterents individus exposeacutes repreacutesentatifs provenant de diffeacuterentes populations
Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
Installation Dose annuelle maximale (mSv) pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
2006 2007 2008 2009 2010
Centrales nucleacuteaires
Point Lepreau 00006 00007 00018 00004 00002
Gentilly-2 00007 00009 00006 00012 00010
Darlington 00011 00014 00013 00007 00006
Pickering 00028 00026 00041 00018 00010
Bruce 00025 00021 00027 00044 00029
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions atmospheacuteriques)
0081 0073 0092 0045 0032
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions aquatiques)
0027 0014 0013 00011 00004
Source Rapports des titulaires de permis et donneacutees de surveillance de lrsquoenvironnement soumises agrave la CCSN
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6 Reacuteglementation des radiations
La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire (CCSN) reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de preacuteserver la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de mettre en œuvre les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Le mandat de la CCSN inclut aussi la diffusion de renseignements objectifs de nature scientifique technique et reacuteglementaire agrave lrsquointention de la population
En tant qursquoorganisme de reacuteglementation nucleacuteaire du Canada la CCSN surveille toutes les installations nucleacuteaires et les activiteacutes et applications lieacutees au nucleacuteaire En font partie les centrales nucleacuteaires les mines et usines de concentration drsquouranium les installations de traitement et de recherche les installations de gestion des deacutechets radioactifs les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement utiliseacutes agrave des fins meacutedicales et industrielles
La CCSN dispose drsquoun cadre de deacutelivrance de permis et de veacuterification de la conformiteacute visant agrave assurer que toute personne qui utilise possegravede ou stocke des substances nucleacuteaires et des appareils agrave rayonnement est en conformiteacute avec un permis et a mis en place des dispositions de sucircreteacute et de seacutecuriteacute approprieacutees Au fil des ans ces exigences reacuteglementaires ont eacuteteacute renforceacutees suite agrave lrsquoameacutelioration des connaissances sur les effets du rayonnement
61 Protection des Canadiens
Toutes les installations et activiteacutes nucleacuteaires au Canada sont reacutegies par la Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires (LSRN) qui est entreacutee en vigueur en mai 2000 en remplacement de lrsquoancienne Loi sur le controcircle de lrsquoeacutenergie atomique La LSRN et ses regraveglements sont conccedilus pour proteacuteger le public les personnes qui travaillent dans le secteur nucleacuteaire et notre environnement Le rocircle de la CCSN est de srsquoassurer que la LSRN et ses regraveglements sont respecteacutes
La CCSN collabore avec les organismes provinciaux et territoriaux de reacuteglementation en matiegravere de protection de lrsquoenvironnement et de radioprotection De nombreux autres organismes feacutedeacuteraux jouent eacutegalement un rocircle dans la protection des Canadiens la CCSN collabore avec Ressources naturelles Canada Environnement Canada Santeacute Canada Pecircches et Oceacuteans Canada Transports Canada la Deacutefense nationale et les Forces canadiennes et Affaires eacutetrangegraveres et Commerce international Canada pour reacuteglementer les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes
Les normes canadiennes en matiegravere de sucircreteacute nucleacuteaire prennent comme reacutefeacuterence les normes internationales Pour ce faire la CCSN srsquoappuie sur les travaux de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA) et drsquoautres organisations telles que le Comiteacute scientifique des Nations Unies sur les effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) et la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) ainsi que sur ceux de Santeacute Canada et drsquoEnvironnement Canada
Avec la coopeacuteration de ses Eacutetats membres lrsquoAIEA publie plusieurs normes internationales notamment des normes de non-prolifeacuteration nucleacuteaire Les normes de la CCSN et les meilleures pratiques dans ce domaine respectent celles de lrsquoAIEA
Dans le domaine de la non-prolifeacuteration nucleacuteaire la CCSN travaille pour le compte du gouvernement du Canada afin drsquoatteindre deux objectifs assurer aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires de notre pays ne contribuent pas agrave la
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fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou de dispositifs explosifs nucleacuteaires et promouvoir un cadre international de non-prolifeacuteration efficace et plus complet
62 Protection des travailleurs
La CCSN reacuteglemente les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes dans le but de proteacuteger la seacutecuriteacute et la santeacute des travailleurs Les installations nucleacuteaires comprennent les centrales nucleacuteaires les mines et les usines de concentration drsquouranium les installations de fabrication de combustible et les installations qui effectuent le traitement et la recherche Les aspects des activiteacutes reacuteglementeacutees sont la seacutecuriteacute la dosimeacutetrie lrsquoemballage et le transport des substances nucleacuteaires ainsi que lrsquoimportation et lrsquoexportation des substances nucleacuteaires
On estime agrave 40 000 le nombre de travailleurs de lrsquoindustrie nucleacuteaire au Canada et le nombre de personnes exposeacutees au rayonnement chaque jour dans le cadre de leur emploi est beaucoup plus eacuteleveacute Les travailleurs canadiens sont exposeacutes agrave des rayonnements de deux faccedilons ils travaillent avec des sources artificielles de rayonnement (par exemple dans lrsquoindustrie nucleacuteaire les soins de santeacute les eacutetablissements de recherche ou de production) ou bien ils sont exposeacutes agrave des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement naturel (par exemple dans lrsquoindustrie miniegravere dans les eacutequipages drsquoavion et dans la construction)
Le Regraveglement sur la radioprotection canadien fixe des limites srsquoappliquant agrave la quantiteacute de rayonnement agrave laquelle le public et les travailleurs du secteur nucleacuteaire (TSN) peuvent ecirctre exposeacutes Il srsquoagit des laquo limites de dose raquo (voir la section 55) et elles sont fixeacutees en deccedilagrave du seuil auquel on srsquoattend qursquoil y ait des effets neacutefastes sur la santeacute Le Regraveglement exige que les titulaires de permis mettent en œuvre des programmes de radioprotection qui limitent lrsquoexposition des travailleurs aux rayonnements ionisants sous les limites de dose et agrave un niveau aussi bas que possible les facteurs sociaux et eacuteconomiques en preacutesence eacutetant pris en compte (voir la figure 17)
Accident nucleacuteaire survenu agrave Fukushima en 2011
Le 11 mars 2011 un seacuteisme de magnitude 9 suivi drsquoun tsunami deacutevastateur ont frappeacute le Japon laissant derriegravere eux pregraves de 25 000 morts ou disparus un demi-million de reacutesidences deacutetruites ou endommageacutees et 560 km2 inondeacutes
Les reacutepercussions combineacutees du seacuteisme et du tsunami sur la centrale nucleacuteaire de Fukushima-Daiichi ont provoqueacute lrsquoun des pires accidents nucleacuteaires du monde Au cours des heures et des jours qui ont suivi trois des six reacuteacteurs de la centrale ont surchauffeacute et subi des dommages Les travailleurs de la centrale ont braveacute des conditions extraordinaires pour preacutevenir ou retarder les rejets de matiegraveres radioactives au-dessus de la reacutegion environnante et dans la mer Gracircce agrave leurs efforts il a eacuteteacute possible de retarder suffisamment ces rejets pour que la population environnante puisse ecirctre eacutevacueacutee malgreacute les dommages geacuteneacuteraliseacutes subis aux infrastructures locales
Agrave mesure que lrsquoaccident se deacuteroulait la zone drsquoeacutevacuation srsquoest agrandie et les autoriteacutes ont recommandeacute aux habitants drsquoun plus grand secteur de se reacutefugier agrave lrsquointeacuterieur Des mesures de surveillance radiologique eacutetendues et de controcircle de la production et de la distribution alimentaires ont eacuteteacute mises en œuvre Dans le mecircme ordre drsquoideacutee il faudra poursuivre la surveillance et le controcircle des approvisionnements alimentaires et en eau peut-ecirctre pendant de nombreuses anneacutees
Cet accident a pousseacute de nombreux pays agrave eacutevaluer la sucircreteacute de leurs infrastructures nucleacuteaires La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire a entrepris un examen de toutes les grandes installations nucleacuteaires au Canada Cet examen dirigeacute par un groupe de travail multidisciplinaire a permis de confirmer que les installations canadiennes peuvent reacutesister et reacutepondre agrave des eacuteveacutenements externes comme les tremblements de terre Un plan drsquoaction de quatre ans est en cours drsquoeacutelaboration afin de renforcer les deacutefenses et de reacuteduire davantage le risque notamment gracircce agrave lrsquoameacutelioration du Regraveglement sur la radioprotection en vigueur pour y inteacutegrer de nouvelles exigences en cas drsquourgence
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Les installations nucleacuteaires au Canada doivent disposer drsquoun personnel qualifieacute pour effectuer leurs activiteacutes en conformiteacute avec la LSRN et ses regraveglements La CCSN veacuterifie eacutegalement que le personnel travaillant dans le domaine de la radioprotection est capable drsquoexeacutecuter les tacircches preacutevues drsquoapregraves les permis
Surveillance des doses
Tous les titulaires de permis de la CCSN sont tenus de deacuteterminer les doses de rayonnement reccedilues par les travailleurs dans lrsquoexercice de leurs fonctions En outre si lrsquoon srsquoattend agrave ce que les doses efficaces deacutepassent 5 mSv en un an les titulaires de permis sont tenus de recourir agrave des services de dosimeacutetrie autoriseacutes
La CCSN deacutelivre des permis aux services de dosimeacutetrie qui doivent effectuer des mesures de doses exactes et preacutecises Les titulaires de permis de services de dosimeacutetrie sont tenus de deacuteposer de lrsquoinformation reacuteguliegraverement dans le Fichier dosimeacutetrique national (FDN) Le FDN exploiteacute par le Bureau de la radioprotection de Santeacute Canada contient les dossiers de doses de rayonnement provenant de tous les processeurs commerciaux de dosimeacutetrie des installations de production drsquoeacutenergie nucleacuteaire drsquoEacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) et des mines drsquouranium Le registre comprend eacutegalement les dossiers de doses provenant des utilisateurs de rayons X tels que les dentistes les radiologues et les chiropraticiens ainsi que les expositions aux produits de filiation du radon provenant de certaines mines qui ne deacutetiennent pas de permis de la CCSN
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7 Sommaire
Le rayonnement a toujours eacuteteacute preacutesent et il est partout dans notre environnement La vie a eacutevolueacute dans un monde contenant des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement ionisant Nous sommes eacutegalement exposeacutes au rayonnement artificiel provenant de sources telles que les traitements meacutedicaux et les activiteacutes impliquant des matiegraveres radioactives
Les effets du rayonnement sur la santeacute sont bien compris Depuis le deacutebut du 20e siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes agrave fond agrave la fois en laboratoire et sur les populations humaines En raison des risques connus du rayonnement pour la santeacute il doit ecirctre utiliseacute avec prudence et strictement controcircleacute Un eacutequilibre doit ecirctre trouveacute entre les avantages du rayonnement pour la socieacuteteacute et les risques que le rayonnement pose pour les personnes la santeacute et lrsquoenvironnement
La CCSN reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de proteacuteger la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de respecter les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Elle deacutefinit eacutegalement des limites de dose pour empecirccher que les travailleurs et le public ne soient soumis agrave une exposition excessive au rayonnement
La compreacutehension des risques que pose le rayonnement aide la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation agrave fixer les limites de dose et agrave eacutetablir des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave des niveaux sucircrs Les titulaires de permis sont tenus de maintenir toutes les doses de rayonnement agrave des niveaux ALARA Des programmes de surveillance du rayonnement sont en place agrave proximiteacute des centrales nucleacuteaires et drsquoautres installations nucleacuteaires agrave travers le Canada pour proteacuteger les personnes et lrsquoenvironnement contre les effets potentiels du rayonnement
Des programmes gouvernementaux et de lrsquoindustrie mesurent systeacutematiquement les niveaux de radioactiviteacute dans lrsquoair lrsquoeau potable les eaux de surface le sol et les aliments Gracircce agrave ces donneacutees la CCSN peut veacuterifier que les normes sont respecteacutees eacutevaluer lrsquoefficaciteacute des controcircles et deacuteterminer les tendances environnementales
Depuis plus de 65 ans le Canada deacutetient un dossier de sucircreteacute nucleacuteaire reconnu au niveau international La CCSN est fiegravere drsquoavoir contribueacute agrave ce dossier de sucircreteacute en assurant une surveillance reacuteglementaire solide Les Canadiens peuvent ecirctre assureacutes que la CCSN continuera de surveiller avec vigilance la sucircreteacute de lrsquoindustrie nucleacuteaire canadienne de sorte que la santeacute et la sucircreteacute ne soient jamais compromises
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Glossaire
Acide amineacute Les eacuteleacutements constitutifs des proteacuteines Il srsquoagit de moleacutecules organiques contenant un groupement amine (NH2) et un groupe carboxyle (COOH)
Acide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) Le composeacute moleacuteculaire dans le noyau drsquoune cellule qui forme le modegravele de la structure et du fonctionnement de la cellule
Activiteacute Rythme auquel se produisent les deacutesinteacutegrations dans une matiegravere radioactive par uniteacute de temps Utiliseacutee comme mesure de la quantiteacute de radionucleacuteides preacutesents Uniteacute Becquerel symbole Bq 1 Bq = une deacutesinteacutegration par seconde
ALARA Un principe drsquooptimisation de la protection utiliseacute pour srsquoassurer que les limites de doses reccedilues au niveau individuel au travail et par le public soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux Ce concept ne deacutesigne pas la limite de dose il srsquoagit drsquoun processus qui permet de maintenir les niveaux de dose bas
Appareil agrave rayonnement Tel que deacutefini dans le Regraveglement sur les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement a) un appareil contenant une substance nucleacuteaire en une quantiteacute supeacuterieure agrave la quantiteacute drsquoexemption et permettant son utilisation pour ses proprieacuteteacutes de rayonnement et b) un appareil contenant un composeacute lumineux au radium
Atome Uniteacute de matiegravere formeacutee drsquoun noyau unique autour duquel gravitent plusieurs eacutelectrons et dont le nombre est eacutegal agrave celui des protons dans le noyau Lrsquoatome est la plus petite partie drsquoun eacuteleacutement pouvant se combiner chimiquement avec drsquoautres atomes Tous les atomes autres que lrsquohydrogegravene 1 ont des neutrons dans le noyau
Becquerel Uniteacute SI de mesure de lrsquoactiviteacute drsquoune substance radioactive Le becquerel remplace le curie (Ci) qui nrsquoest pas une uniteacute SI Son symbole est Bq Il correspond agrave une deacutesinteacutegration nucleacuteaire par seconde 1 Bq = 27 pCi (27 times 10ndash11 Ci) et 1 Ci = 37 times 1010 Bq (Voir aussi laquo SI raquo)
Cancer Un grand nombre de maladies causeacutees par la division effreacuteneacutee de cellules anormales
Capture des eacutelectrons Processus de deacutesinteacutegration radioactive au terme duquel un eacutelectron en orbite est captureacute par le noyau et fusionne avec ce dernier Apregraves ce processus la masse reste inchangeacutee mais le numeacutero atomique diminue drsquoun facteur de un car un proton est converti en neutron
Capture des neutrons ou capture neutronique Type de reacuteaction nucleacuteaire au terme de laquelle un noyau atomique srsquoempare drsquoun neutron libre et fusionne avec lui pour former un noyau plus lourd Les neutrons peuvent reacuteagir avec un noyau atomique de plusieurs maniegraveres chacune aboutissant agrave un produit diffeacuterent
Cataracte Affection qui survient lorsque le cristallin normalement transparent de lrsquoœil se trouble ou srsquoopacifie et cause une vision trouble qursquoil nrsquoest pas possible de corriger par des verres correcteurs ordinaires Le facteur le plus important de la formation de cataractes est le vieillissement mais il existe des facteurs additionnels comme le tabagisme le diabegravete lrsquoexposition excessive au soleil et le rayonnement
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Cellule La plus petite uniteacute structurelle et fonctionnelle de tous les organismes vivants connus
Deacutesinteacutegration (radioactive) Transformation drsquoun nucleacuteide radioactif en un nucleacuteide diffeacuterent (ou plusieurs nucleacuteides diffeacuterents) par eacutemission spontaneacutee de rayonnement tels que des rayonnements alpha becircta ou gamma ou par capture des eacutelectrons Il en reacutesulte un noyau plus stable et moins chargeacute en eacutenergie Chaque processus de deacutesinteacutegration a une peacuteriode radioactive deacutefinie
Deuteacuterium Un isotope drsquohydrogegravene avec un proton et un neutron dans le noyau
Dose Terme geacuteneacuteral utiliseacute pour deacutesigner la quantiteacute drsquoeacutenergie provenant de rayonnement ionisant absorbeacutee par les tissus La dose absorbeacutee est mesureacutee en grays (Gy) ougrave 1 gray eacutequivaut agrave 1 joule par kilogramme Voir aussi dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace
Dose absorbeacutee Quantiteacute drsquoeacutenergie absorbeacutee par la matiegravere irradieacutee par uniteacute de masse Cela reflegravete la quantiteacute drsquoeacutenergie deacuteposeacutee par du rayonnement ionisant lors de son passage agrave travers un milieu (comme lrsquoair lrsquoeau ou du tissu vivant) Uniteacute gray Symbole Gy
Dose aigueuml Exposition reccedilue pendant une courte dureacutee (heures ou jours) Lrsquoadjectif laquo aigueuml raquo deacutesigne uniquement la dureacutee de lrsquoexposition et non lrsquointensiteacute des doses concerneacutees
Dose chronique Exposition persistante (en termes de mois ou drsquoanneacutees) Lrsquoadjectif laquo chronique raquo se rapporte uniquement agrave la dureacutee de lrsquoexposition et non agrave lrsquointensiteacute des doses
Dose efficace Mesure de dose visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du deacutetriment radiologique pouvant reacutesulter de la dose Elle repreacutesente la somme des produits des doses eacutequivalentes aux tissus multiplieacutees par leurs facteurs de pondeacuteration tissulaires respectifs Uniteacute sievert (Sv)
Dose eacutequivalente Mesure de la dose au tissu ou agrave lrsquoorgane visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du dommage causeacute Obtenue en multipliant la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique pour tenir compte de lrsquoefficaciteacute biologique de diffeacuterents rayonnements agrave causer des dommages au tissu ou agrave lrsquoorgane consideacutereacute Uniteacute sievert (Sv)
Dosimegravetre Dispositif porteacute par une personne pour mesurer une dose de rayonnement ionisant
Dosimeacutetrie Sous-speacutecialiteacute scientifique de la radioprotection et de la physique meacutedicale centreacutee sur le calcul et lrsquoenregistrement des doses internes et externes provenant du rayonnement ionisant
Eau leacutegegravere Eau ordinaire composeacutee de moleacutecules ayant deux atomes drsquohydrogegravene et un atome drsquooxygegravene (H20) Diffeacuterente de lrsquoeau lourde qui est composeacutee de moleacutecules ayant un atome drsquohydrogegravene un atome de deuteacuterium (D) et un atome drsquooxygegravene (HDO)
Eau lourde Eau contenant une teneur eacuteleveacutee de moleacutecules avec des atomes de deuteacuterium (hydrogegravene lourd) Dans certains reacuteacteurs lrsquoeau lourde est utiliseacutee comme modeacuterateur parce qursquoelle ralentit les neutrons avec efficaciteacute et aussi parce qursquoelle a une faible probabiliteacute drsquoabsorber les neutrons
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Eau tritieacutee Lrsquoeau tritieacutee (HTO) est une moleacutecule drsquoeau dans laquelle une ou deux moleacutecules drsquohydrogegravene ont eacuteteacute remplaceacutees par un atome de tritium
Effets deacuteterministes Changements dans les cellules et les tissus qui se produiront certainement apregraves une dose aigueuml de rayonnement (agrave un niveau de dose supeacuterieur agrave au moins 1 000 mSv) en deccedilagrave duquel lrsquoeffet du rayonnement nrsquoest pas deacutetecteacute La graviteacute des effets sanitaires (eacuterythegraveme cutaneacute brucirclures et chute des cheveux) augmente avec la dose reccedilue
Effets stochastiques Terme utiliseacute pour deacutesigner les effets sanitaires du rayonnement (tels que le cancer ou les maladies heacutereacuteditaires) preacutesentant un risque statistique Pour ces maladies la probabiliteacute drsquoapparition augmente proportionnellement agrave la dose de rayonnement reccedilue plus la dose est eacuteleveacutee plus la probabiliteacute drsquoapparition est grande La graviteacute des effets nrsquoest pas proportionnelle agrave la dose
Efficaciteacute biologique relative Mesure relative de lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents types de rayonnements agrave provoquer un effet sanitaire preacuteciseacute exprimeacutee comme le rapport inverse des doses absorbeacutees de deux types de rayonnement diffeacuterents qui produiraient un effet biologique donneacute de mecircme intensiteacute
Eacutelectron Particule eacuteleacutementaire stable posseacutedant une charge eacutelectrique neacutegative de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 91 x 10-31 kg
Eacutelectron-volt (eV) Uniteacute drsquoeacutenergie eacutequivalente agrave environ 16 x 10-19 joules
Eacuteleacutement Types drsquoatomes speacutecifiques ayant le mecircme nombre de protons dans leur noyau et par conseacutequent le mecircme numeacutero atomique Le nombre de neutrons peut diffeacuterer
Eacutemission de positrons Type de deacutesinteacutegration radioactive dans laquelle un proton est transformeacute en neutron ce qui eacutemet un positron Dans ces cas lorsque le rapport neutrons-protons est trop faible et que lrsquoeacutemission de particules alpha nrsquoest pas possible sur le plan eacutenergeacutetique le noyau peut dans certaines conditions atteindre la stabiliteacute en eacutemettant un positron
Eacutenergie Grandeur physique qui deacutecrit la quantiteacute de travail qui peut ecirctre effectueacutee par une force donneacutee ougrave la masse-eacutenergie est conserveacutee Il existe diffeacuterentes formes drsquoeacutenergie eacutenergie cineacutetique potentielle thermique gravitationnelle acoustique lumineuse eacutelastique nucleacuteaire et eacutelectromagneacutetique
Eacutepideacutemiologie Eacutetude de la distribution et des eacuteleacutements deacuteterminants des maladies dans les populations humaines Elle sert de base pour la santeacute publique et la meacutedecine preacuteventive et elle est fondeacutee sur des observations plutocirct que sur des expeacuteriences
Essai biologique Toute proceacutedure utiliseacutee pour deacuteterminer la nature lrsquoactiviteacute lrsquoemplacement ou la reacutetention de radionucleacuteides dans lrsquoorganisme par des mesures directes (in vivo) ou par des analyses de matiegraveres excreacuteteacutees ou autrement eacutelimineacutees par lrsquoorganisme (in vitro)
Facteur de pondeacuteration radiologique Nombre par lequel il faut multiplier la dose absorbeacutee dans un tissu ou un organe pour deacuteterminer lrsquoefficaciteacute biologique relative du rayonnement agrave induire des effets stochastiques agrave de faibles doses le reacutesultat eacutetant la dose eacutequivalente
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Facteur de pondeacuteration tissulaire Facteur pour lequel la dose eacutequivalente est pondeacutereacutee aux fins de la deacutetermination de la dose efficace Le facteur de pondeacuteration tissulaire pour un organe ou un tissu repreacutesente la contribution relative de cet organe ou de ce tissu au preacutejudice total causeacute par les effets de lrsquoirradiation uniforme du corps entier
Fission ou fission nucleacuteaire Division drsquoun noyau lourd en deux morceaux (ou rarement plusieurs) avec des masses drsquoampleur eacutequivalente accompagneacutee geacuteneacuteralement de lrsquoeacutemission de neutrons et de rayonnement gamma
Gray (Gy) Uniteacute du SI de la dose absorbeacutee Uniteacute 1 joulekilogramme mais a un usage restreint
In vitro Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience reacutealiseacutee en dehors drsquoun organisme vivant dans un environnement controcircleacute comme dans une eacuteprouvette ou une boicircte de Peacutetri Du latin laquo dans le verre raquo
In vivo Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience portant sur un organisme vivant complet par opposition agrave un organisme partiel ou mort ou un environnement controcircleacute in vitro Latin pour laquo dans le vivant raquo
Ion Atome moleacutecule ou fragment de moleacutecule ayant acquis une charge eacutelectrique suite agrave la perte ou au gain drsquoun ou plusieurs eacutelectrons
Isotopes Deux ou plusieurs formes drsquoun eacuteleacutement donneacute qui ont des numeacuteros atomiques identiques (le mecircme nombre de protons dans leur noyau) et la mecircme ou les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques mais avec des masses atomiques diffeacuterentes (diffeacuterents nombres de neutrons dans leur noyau) et des proprieacuteteacutes physiques distinctes Par exemple lrsquouranium a 16 isotopes diffeacuterents soit U-234 U-235 U-236 U-238 etc
Leuceacutemie Cancer des globules blancs (leucocytes)
Limites de dose Limites de dose efficace et eacutequivalente preacutevues par le Regraveglement sur la radioprotection Ces limites sont en place pour reacuteduire au minimum le risque drsquoeffets nocifs pour la santeacute causeacutes par lrsquoexposition aux rayonnements associeacutee agrave des activiteacutes autoriseacutees par la CCSN
Maladie des rayons Ensemble de symptocircmes caracteacuterisant les radioleacutesions qui reacutesultent drsquoune exposition excessive de lrsquoensemble du corps (ou drsquoune grande partie de celui-ci) au rayonnement ionisant Les premiers de ces symptocircmes sont des nauseacutees de la fatigue des vomissements et la diarrheacutee qui peuvent ecirctre suivis par la perte de cheveux des heacutemorragies lrsquoinflammation de la bouche et de la gorge et une perte geacuteneacuterale drsquoeacutenergie
Masse ou masse atomique Masse drsquoun isotope drsquoun eacuteleacutement exprimeacutee en uniteacutes de masse atomique deacutefinie par un douziegraveme de la masse drsquoun atome de carbone 12 Une masse atomique de 1 eacutequivaut agrave environ 166 x 10-27 kg
Microsievert Un millioniegraveme de sievert (voir sievert) Symbole μSv
Millisievert Un milliegraveme de sievert (voir sievert) Symbole mSv
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Modegravele lineacuteaire sans seuil Modegravele dose-reacuteponse baseacute sur lrsquohypothegravese selon laquelle dans la gamme des faibles doses les doses de rayonnement supeacuterieures agrave zeacutero augmentent le risque de cancers etou de maladies heacutereacuteditaires drsquoune maniegravere proportionnelle simple
Modeacuterateur Matiegravere telle que lrsquoeau ordinaire ou lrsquoeau lourde qui est utiliseacutee dans un reacuteacteur pour ralentir la vitesse eacuteleveacutee des neutrons ce qui accroicirct la probabiliteacute qursquoune fission survienne
Moleacutecule Groupe drsquoatomes lieacutes chimiquement les uns aux autres
Mutation Changement chimique de lrsquoADN dans le noyau drsquoune cellule Les mutations survenant dans les cellules des spermatozoiumldes ou des ovules ou leurs preacutecurseurs peuvent avoir des effets heacutereacuteditaires chez les enfants ou les geacuteneacuterations futures Les mutations dans les cellules somatiques (cellules non reproductrices) peuvent eacutegalement favoriser lrsquoapparition du cancer
Neutron Particule eacuteleacutementaire du noyau de lrsquoatome (acirc lrsquoexception de lrsquohydrogegravene) et dont la masse est similaire agrave celle drsquoun proton soit de lrsquoordre de 16 x 10-27 kg
Nombre de masse Nombre de neutrons et de protons dans le noyau drsquoun atome
Non-prolifeacuteration nucleacuteaire Effets deacuteployeacutes pour preacutevenir la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires et de dispositifs nucleacuteaires explosifs La CCSN est responsable de la mise en œuvre de la politique de non-prolifeacuteration nucleacuteaire du Canada qui contient deux objectifs de large porteacutee et de longue date
1 garantir aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires du Canada ne contribuent pas agrave la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou drsquoautres dispositifs nucleacuteaires explosifs
2 promouvoir un reacutegime international de non-prolifeacuteration plus efficace et plus complet
Noyau (drsquoun atome) Partie centrale drsquoun atome chargeacutee positivement contenant des protons et des neutrons Le nombre total de protons et de neutrons srsquoappelle le nombre de masse
Nucleacuteide Un terme geacuteneacuteral pour deacutesigner tous les isotopes connus qursquoils soient stables ou non
Numeacutero atomique Nombre de protons dans le noyau drsquoun atome Symbole Z
Optimisation Processus drsquoeacutetablissement de niveaux de protection et de sucircreteacute qui permettent drsquoassurer que les expositions la probabiliteacute de subir une exposition et la valeur des expositions potentielles soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux tel que recommandeacute par la Commission internationale de protection radiologique
Particules alpha Une particule agrave charge positive formeacutee de deux protons et de deux neutrons qui est eacutemise par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoil se deacutesintegravegre Une particule alpha est relativement volumineuse et peut ecirctre arrecircteacutee par la peau ou une feuille de papier Une particule alpha est identique agrave un noyau drsquoheacutelium
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Particules becircta Un eacutelectron (une particule ayant une charge neacutegative) ou un positron (une particule ayant une charge positive) qui est eacutemis par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoils se deacutesintegravegrent Les particules becircta sont relativement petites et peuvent ecirctre arrecircteacutees par une feuille drsquoaluminium ou de plastique de quelques millimegravetres drsquoeacutepaisseur
Peacuteriode (radioactive) Temps neacutecessaire pour que lrsquoactiviteacute drsquoun radionucleacuteide soit reacuteduite de moitieacute par un processus de deacutesinteacutegration radioactive Symbole t12 Plus la peacuteriode drsquoune substance est courte plus elle est radioactive
Photon Un quantum (la plus petite quantiteacute possible) drsquoeacutenergie eacutemise sous forme de rayonnement eacutelectromagneacutetique
Positron Particule eacuteleacutementaire chargeacutee positivement de 16 x 10-19 coulombs et dont la masse est de 91 x 10-31 kg (comparable agrave un eacutelectron mais chargeacutee positivement)
Produits de filiation du radon Terme utiliseacute pour deacutesigner collectivement les produits immeacutediats de deacutesinteacutegration radioactive du radon Il srsquoagit de la chaicircne de deacutesinteacutegration qui inclut le polonium 218 le plomb 214 le bismuth 214 et le polonium 214 Leur peacuteriode combineacutee moyenne est de lrsquoordre de 30 minutes Aussi appeleacute descendant du radon
Proton Particule eacuteleacutementaire stable preacutesente dans le noyau de lrsquoatome posseacutedant une charge eacutelectrique positive de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 167 x 10-27 kg
Radioactif Empreint de radioactiviteacute eacutemettant spontaneacutement de lrsquoeacutenergie sous forme de rayonnement ionisant (telles que les particules alpha et becircta des neutrons ou des rayons gamma) agrave la suite de la deacutesinteacutegration drsquoun atome instable
Radon Eacuteleacutement chimique dont le symbole est Rn et le nombre atomique 86 Le radon est un gaz noble rare incolore inodore insipide naturel et radioactif issu de la deacutesinteacutegration du radium Il srsquoagit de lrsquoune des substances les plus lourdes persistant sous forme de gaz dans des conditions normales le radon preacutesente un risque pour la santeacute
Radio-isotope Isotope drsquoun eacuteleacutement qui subit une deacutesinteacutegration spontaneacutee et eacutemet un rayonnement
Radionucleacuteide Nucleacuteide radioactif
Radiosensible Un terme qualitatif pour distinguer les cellules les tissus et les organes qui sont plus susceptibles drsquoecirctre endommageacutes par le rayonnement
Rayonnement Processus drsquoeacutemission ou de transmission drsquoeacutenergie sous forme de particules ou drsquoondes Dans le preacutesent document le terme laquo rayonnement raquo deacutesigne un rayonnement ionisant sauf indication contraire
Rayonnement artificiel Rayonnement produit par les activiteacutes humaines et qui srsquoajoute au rayonnement de fond
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Rayonnement cosmique Rayonnement naturel provenant de lrsquoespace Ces rayons sont composeacutes de rayonnements ionisants peacuteneacutetrants (agrave la fois particulaires et eacutelectromagneacutetiques) et peuvent porter des eacutenergies de plus de 1020 eV Le champ magneacutetique terrestre deacutevie les rayons cosmiques chargeacutes vers les pocircles
Rayonnement de fond naturel Une source de rayonnement preacutesente en permanence dans lrsquoenvironnement et provenant de diffeacuterentes sources Parmi ces sources figurent le rayonnement cosmique les sources terrestres (eacuteleacutements radioactifs preacutesents dans le sol) lrsquoair ambiant (radon) et les sources internes (denreacutees alimentaires et boissons) La dose efficace annuelle globale par personne attribueacutee au rayonnement naturel est de 24 mSv par anneacutee (UNSCEAR 2008)
Rayonnement eacutelectromagneacutetique Mouvement drsquoondes en deacuteplacement reacutesultant de lrsquoeacutevolution des champs eacutelectriques et magneacutetiques Le spectre de rayonnement eacutelectromagneacutetique connu comprend la gamme des rayons X (et des rayons gamma) de courte longueur drsquoonde et agrave haute eacutenergie lrsquoultraviolet la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge et le radar et des ondes radio et de longueur drsquoonde relativement longue et agrave faible eacutenergie Selon la meacutecanique quantique les rayonnements eacutelectromagneacutetiques agrave haute eacutenergie peuvent se comporter comme des particules (photons)
Rayonnement gamma Rayonnement eacutelectromagneacutetique peacuteneacutetrant produit par un noyau atomique pendant sa deacutesinteacutegration radioactive forme de rayonnement ionisant agrave courte longueur drsquoonde et eacutenergie eacuteleveacutee
Rayonnement ionisant Rayonnement capable drsquoajouter ou de retrancher des eacutelectrons en traversant la matiegravere (par ex air eau ou tissus vivants) Exemples particules alpha rayonnement gamma rayons X et neutrons
Rayonnement neutronique Se produit lorsque les neutrons sont eacutejecteacutes du noyau par fission nucleacuteaire (c-agrave-d division de lrsquoatome) et drsquoautres processus Contrairement agrave drsquoautres rayonnements le rayonnement neutronique est absorbeacute par les mateacuteriaux contenant un grand nombre drsquoatomes drsquohydrogegravene comme la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques
Rayonnement non ionisant Un rayonnement plus faible que le rayonnement ionisant c-agrave-d qui ne possegravede pas lrsquoeacutenergie suffisante pour produire des ions La lumiegravere visible les rayons infrarouges et les ondes radioeacutelectriques sont des rayonnements non ionisants
Rayons X Rayonnement eacutelectromagneacutetique (photon) peacuteneacutetrant eacutemis par un atome apregraves avoir eacuteteacute bombardeacute par des eacutelectrons Les rayons X diffegraverent du rayonnement gamma dans la mesure ougrave ils sont eacutemis agrave partir des eacutelectrons en orbite et non agrave partir du noyau Ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma Les rayons X sont principalement geacuteneacutereacutes par des moyens artificiels plutocirct qursquoagrave partir de substances radioactives Ils sont utiliseacutes avant tout agrave des fins meacutedicales
Reacuteacteur nucleacuteaire Appareil dans lequel une reacuteaction en chaicircne de fission nucleacuteaire autoentretenue se produit dans des conditions controcircleacutees pour produire de lrsquoeacutenergie ou des rayonnements utiles
Reacuteaction en chaicircne Voir reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne
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Reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne Exemple de fission nucleacuteaire ougrave un neutron est eacutejecteacute drsquoun atome fissionneacute ce qui causera la fission drsquoun autre atome en eacutejectant plus de neutrons
Rejets Substances et matiegraveres nucleacuteaires relacirccheacutees dans lrsquoenvironnement (sous forme liquide ou gazeuse) agrave la suite drsquoactiviteacutes autoriseacutees par la CCSN
Service de dosimeacutetrie autoriseacute Une entreprise ou une institution qui deacutetient un permis de la CCSN pour mesurer les doses de rayonnement aux travailleurs
SI Systegraveme international drsquouniteacutes
Sievert Lrsquouniteacute du SI mesurant la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Elle est eacutegale agrave 1 joulekilogramme Elle remplace lrsquoancienne uniteacute de rayonnement classique rem Des multiples du sievert (dont le symbole est Sv) sont utiliseacutes dans la pratique courante et incluent le millisievert (mSv 11000 de 1 Sv) et le microsievert (μSv 11 000 000 de 1 Sv)
Substances nucleacuteaires Isotopes qui eacutemettent du rayonnement
Travailleur du secteur nucleacuteaire (TSN) Personne qui du fait de sa profession ou de son occupation et des conditions dans lesquelles elle exerce ses activiteacutes si celles-ci sont lieacutees agrave une substance ou agrave une installation nucleacuteaire risque vraisemblablement de recevoir une dose de rayonnement supeacuterieure agrave la limite reacuteglementaire fixeacutee par la CCSN pour la population en geacuteneacuteral (1 mSv par anneacutee)
Tritium Un isotope radioactif de lrsquohydrogegravene posseacutedant deux neutrons et un proton dans son noyau Le tritium se deacutesintegravegre en eacutemettant un eacutelectron (rayonnement becircta) et sa peacuteriode radioactive est de 123 ans Le tritium est preacutesent naturellement dans lrsquoenvironnement et eacutegalement un sous-produit des reacuteacteurs nucleacuteaires
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Acronymes et uniteacutes
ADN acide deacutesoxyribonucleacuteique AIEA Agence internationale de lrsquoeacutenergie atomique ALARA niveau le plus bas que lrsquoon peut raisonnablement atteindre BEIR National Academy of Biological Effects of Ionizing Radiation Bq becquerel CCSN Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire CIPR Commission internationale de protection radiologique CRFPT Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial EACL Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee ELF ondes meacutegameacutetriques FDN Fichier dosimeacutetrique national Gy gray H2O symbole chimique de lrsquoeau eacutegalement HOH HTO eau tritieacutee ICRU Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation J joule LSRN Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires mSv millisievert NCRP National Council on Radiation Protection and Measurements Sv sievert TDM tomodensitomeacutetrie t frac12 symbole pour la peacuteriode radioactive drsquoun radionucleacuteide TSN travailleur du secteur nucleacuteaire microSv microsievert UNSCEAR Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants UV ultraviolet wR facteur de pondeacuteration radiologique wT facteur de pondeacuteration tissulaire
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Sources
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laws-loisjusticegccaengregulationssor-2000-203page-1html bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire juin 2003 Controcircle et enregistrement des
doses de rayonnement aux personnes guide de reacuteglementation G-91 httpwwwnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_fre44019shyG91FpdfCFID=17937881ampCFTOKEN=18173133
bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire octobre 2004 Maintenir les expositions et les doses au laquo niveau le plus bas qursquoil soit raisonnablement possible drsquoatteindre raquo guide de reacuteglementation G-129 reacutevision 1 httpnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_freG129rev1_fpdf
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations 2007 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 103 Publication 103 Pergamon Press Oxford 2007
bull Commission internationale de protection radiologique Rapport du Groupe de travail sur lrsquohomme de reacutefeacuterence Publication 23 de la CIPR Pergamon Press New York 1975
bull Commission internationale de protection radiologique Limits for Intakes of Radionuclides by Workers Publication 30 de la CIPR partie 1 (et suppleacutement) part 2 (et suppleacutement) partie 3 (et suppleacutements A et B) et index Annales de la CIPR Pergamon Press New York 1979-1982
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations de 1990 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 21(1-3) Publication 60 de la CIPR Pergamon Press Oxford 1991
bull Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation 2011 Fundamental quantities and units for ionizing radiation Journal de la ICRU volume 11 no 1 publieacute par Oxford University Press
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRP) ncrponlineorgPDFsNCRP20Composite20Glossarypdf
bull Santeacute Canada Rapport de 2008 sur les radioexpositions professionnelles au Canada publication 5923 de SC hc-scgccaewh-semtalt_formatshecs-sescpdfpubsoccup-travail2008-report-rapportshyengpdf
bull Committee to Assess Health Risks from Exposures to Low Levels of Ionizing Radiation Health Risks from Exposure to Low Levels of Ionizing Radiation BEIR VII ndash Phase 2 National Academy Sciences National Research Council National Academy Press Washington 2006
bull Nations Unies Effects of Ionizing Radiation Volume I Report to the General Assembly Scientific Annexes A and B Volume II Scientific Annexes C D and E Rapport de 2006 du Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des rayonnements ionisants publications des Nations Unies E08IX6 (2008) et E09IX5 (2009) Nations Unies New York
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bull Nations Unies Sources and Effects of Ionizing Radiation Volume I Sources Volume II Effects Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants Rapport 2000 agrave lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale avec des annexes scientifiques publications des Nations Unies E00IX3 et E00IX4 Nations Unies New York 2000
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- Full cover - PDF - FRpdf
-
- RG-RD_IR_Fpdf
- inside cover - PDF - FR
-
- E-DOCS-3738137-v8-Radiation_INFO_doc_-_FR
-
- Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
-
- 42 Eacutevaluation du risque de cancer
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- Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
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- 541 Rayonnement naturel
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- Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
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- 61 Protection des Canadiens
- 62 Protection des travailleurs
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3 Cateacutegories et sources de rayonnement
Le rayonnement reacutesulte de lrsquoeacutemission drsquoeacutenergie sous forme de vagues de particules Il existe deux grands types de rayonnement le rayonnement ionisant et le rayonnement non ionisant Ceux-ci seront respectivement abordeacutes dans les sections 31 et 32
31 Rayonnement non ionisant
Le rayonnement non ionisant contient moins drsquoeacutenergie que le rayonnement ionisant il ne possegravede pas assez drsquoeacutenergie pour produire des ions Voici des exemples de rayonnement non ionisant la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge les ondes radio les micro-ondes et la lumiegravere du soleil
Les systegravemes de positionnement global (GPS) les teacuteleacutephones cellulaires les stations de teacuteleacutediffusion la radio AM et FM les interphones pour beacutebeacutes les teacuteleacutephones sans fil les dispositifs drsquoouverture de portes de garage et les radioamateurs utilisent tous un rayonnement non ionisant Parmi les autres formes de rayonnement non ionisant figurent le champ magneacutetique terrestre ainsi que le champ magneacutetique agrave proximiteacute des lignes de transmission des cacircbles et appareils eacutelectriques meacutenagers Ceux-ci sont deacutefinis comme des ondes extrecircmement basses et elles ne posent pas de risque pour la santeacute
32 Rayonnement ionisant
Le rayonnement ionisant possegravede suffisamment drsquoeacutenergie pour eacutejecter les eacutelectrons de leur orbite autour des atomes et perturber lrsquoeacutequilibre entre eacutelectrons et protons ce qui a pour effet de charger positivement lrsquoatome Les moleacutecules et les atomes chargeacutes eacutelectriquement portent le nom drsquoions Le rayonnement ionisant deacutesigne le rayonnement qui provient de sources naturelles et artificielles
Il existe plusieurs types de rayonnement ionisant
Rayonnement alpha (α) Le rayonnement alpha est constitueacute de particules alpha qui sont composeacutees de deux protons et de deux neutrons chacune et qui portent une double charge positive En raison de leur masse relativement importante et de leur charge elles ont une capaciteacute de peacuteneacutetration de la matiegravere tregraves limiteacutee Le rayonnement alpha peut ecirctre arrecircteacute par une feuille de papier ou la couche externe morte de la peau Par conseacutequent le rayonnement alpha produit par des substances nucleacuteaires agrave lrsquoexteacuterieur du corps ne preacutesente pas de risque drsquoirradiation Toutefois lorsque des substances nucleacuteaires eacutemettant du rayonnement alpha sont absorbeacutees dans le corps (par exemple en respirant ou en les ingeacuterant) lrsquoeacutenergie du rayonnement alpha est complegravetement absorbeacutee dans les tissus corporels Pour cette raison le rayonnement alpha est seulement un danger interne Un exemple drsquoune substance nucleacuteaire qui subit une deacutesinteacutegration alpha est le radon 222 qui se deacutesintegravegre en polonium 218
Rayonnement becircta (β) Le rayonnement becircta est formeacute de particules eacutejecteacutees du noyau drsquoun atome et qui sont identiques aux eacutelectrons du point de vue physique Les particules becircta ont geacuteneacuteralement une charge neacutegative sont tregraves petites et peuvent peacuteneacutetrer plus profondeacutement que les particules alpha Cependant la plupart du rayonnement becircta peut ecirctre arrecircteacute par de petites quantiteacutes de blindage tels que des feuilles de plastique de verre ou de meacutetal Lorsque la source de rayonnement est agrave lrsquoexteacuterieur du
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corps le rayonnement becircta a une eacutenergie suffisante pour peacuteneacutetrer la couche externe morte de la peau et deacuteposer son eacutenergie agrave lrsquointeacuterieur de cellules actives de la peau Cependant la capaciteacute de peacuteneacutetration du rayonnement becircta dans les tissus profonds et les organes est tregraves limiteacutee Les substances nucleacuteaires qui eacutemettent du rayonnement becircta peuvent aussi ecirctre dangereuses si elles sont absorbeacutees par le corps Le tritium est un exemple de substance nucleacuteaire qui produit des eacutemissions becircta (hydrogegravene 3) et qui se deacutesintegravegre en heacutelium 3
Rayonnement photonique (gamma [γ] et rayons X) Le rayonnement photonique est un rayonnement eacutelectromagneacutetique Il existe deux types de rayonnement photonique drsquointeacuterecirct aux fins du preacutesent document le rayonnement gamma (γ) et les rayons X Le rayonnement gamma est constitueacute de photons qui proviennent de lrsquointeacuterieur du noyau et les rayons X sont des photons qui proviennent de lrsquoexteacuterieur du noyau et ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma
Le rayonnement photonique peut peacuteneacutetrer tregraves profondeacutement et parfois on ne peut reacuteduire son intensiteacute que gracircce agrave des mateacuteriaux qui sont tregraves denses tels que le plomb ou lrsquoacier En geacuteneacuteral le rayonnement photonique peut parcourir des distances beaucoup plus grandes que le rayonnement alpha ou becircta et il peut peacuteneacutetrer les tissus et les organes corporels lorsque la source de rayonnement est agrave lrsquoexteacuterieur du corps Le rayonnement photonique peut aussi ecirctre dangereux si les substances nucleacuteaires eacutemettant les photons sont incorporeacutees Le cobalt 60 est un exemple drsquoune substance nucleacuteaire qui produit une eacutemission de photons qui se deacutesintegravegre en nickel 60
Rayonnement neutronique (n) Exception faite du rayonnement cosmique la fission spontaneacutee est la seule source naturelle de neutrons (n) Une source de neutrons reacutepandue provient des reacuteacteurs nucleacuteaires dans lesquels la division drsquoun noyau drsquouranium ou de plutonium est accompagneacutee drsquoune eacutemission de neutrons Les neutrons eacutemis par fission peuvent frapper le noyau drsquoun atome adjacent et causer une autre fission ce qui provoque une reacuteaction en chaicircne La production drsquoeacutenergie nucleacuteaire se fonde sur ce principe Toutes les autres sources de neutrons deacutependent de reacuteactions ougrave un noyau est bombardeacute avec un certain type de rayonnement (tels que le rayonnement de photons ou drsquoun rayonnement alpha) et ougrave lrsquoeffet reacutesultant sur le noyau est lrsquoeacutemission drsquoun neutron Les neutrons peuvent peacuteneacutetrer dans les tissus et les organes du corps humain lorsque la source de rayonnement est agrave lrsquoexteacuterieur du corps Les neutrons peuvent aussi ecirctre dangereux si des substances nucleacuteaires eacutemettant des neutrons sont deacuteposeacutees agrave lrsquointeacuterieur du corps Le rayonnement neutronique est le mieux arrecircteacute ou absorbeacute par des mateacuteriaux qui contiennent des atomes drsquohydrogegravene tels que la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques En effet les neutrons et les atomes drsquohydrogegravene ont des masses atomiques semblables et ils entrent facilement en collision les uns avec les autres
La figure 5 reacutesume les types de rayonnement mentionneacutes dans ce document des rayonnements ionisants ayant la plus grande eacutenergie jusqursquoaux rayonnements non ionisants en ayant le moins Chaque source de rayonnement se distingue par sa capaciteacute agrave peacuteneacutetrer dans des mateacuteriaux divers comme le papier la peau le plomb et lrsquoeau
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Figure 5 Capaciteacute de peacuteneacutetration de diffeacuterents types de rayonnement ionisant
33 Sources naturelles de rayonnement ionisant
Le rayonnement a toujours eacuteteacute preacutesent et fait partie de notre environnement (voir la figure 6) Toute la vie srsquoest deacuteveloppeacutee dans un bain de rayonnement ionisant Notre organisme y est adapteacute
De nombreux radio-isotopes sont drsquoorigine naturelle et ils ont eacuteteacute produits lors de la formation du systegraveme solaire et par lrsquointeraction des rayons cosmiques avec des moleacutecules dans lrsquoatmosphegravere Le tritium est un exemple de radio-isotope formeacute par lrsquointeraction des rayons cosmiques avec des moleacutecules atmospheacuteriques Certains radio-isotopes (comme lrsquouranium et le thorium) qui ont eacuteteacute conccedilus lors de la formation de notre systegraveme solaire ont des demi-vies de milliards drsquoanneacutees et ils sont toujours preacutesents dans notre environnement Le rayonnement de fond est le rayonnement ionisant constamment preacutesent dans lrsquoenvironnement naturel
Figure 6 Sources de rayonnement naturel
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Le Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) identifie quatre sources principales drsquoexposition du public aux rayonnements naturels
bull Les rayonnements cosmiques bull Les rayonnements terrestres bull Lrsquoinhalation bull Lrsquoingestion
Exposition aux rayonnements cosmiques Lrsquoatmosphegravere exteacuterieure de la terre est continuellement bombardeacutee par des rayons cosmiques Habituellement le rayonnement cosmique est constitueacute de particules en mouvement rapide qui existent dans lrsquoespace et proviennent drsquoune diversiteacute de sources y compris le soleil et des pheacutenomegravenes ceacutelestes dans lrsquounivers Les rayons cosmiques sont essentiellement des protons mais peuvent aussi ecirctre drsquoautres particules ou de lrsquoeacutenergie ondulatoire Une partie du rayonnement ionisant peacutenegravetre lrsquoatmosphegravere terrestre et est absorbeacutee par les humains ce qui se traduit par une exposition au rayonnement naturel
Exposition aux rayonnements terrestres La composition de la croucircte terrestre est une source importante de rayonnement naturel Les principaux facteurs contributifs sont les gisements naturels drsquouranium de thorium et de potassium qui par le processus de deacutesinteacutegration naturelle libegraverent de petites quantiteacutes de rayonnements ionisants Lrsquouranium et le thorium se trouvent essentiellement partout Des traces de ces mineacuteraux sont eacutegalement preacutesentes dans les mateacuteriaux de construction de sorte que lrsquoexposition aux rayonnements naturels peut avoir lieu agrave lrsquointeacuterieur comme agrave lrsquoexteacuterieur
Exposition par inhalation La plus grande partie de la variation de lrsquoexposition agrave la radioactiviteacute naturelle provient de lrsquoinhalation de gaz radioactifs qui sont produits par les mineacuteraux radioactifs preacutesents dans le sol et le socle rocheux Le radon est un gaz radioactif incolore et inodore qui est produit par la deacutesinteacutegration de lrsquouranium Le thoron est un gaz radioactif produit par la deacutesinteacutegration du thorium Les niveaux de radon et de thoron varient consideacuterablement selon lrsquoemplacement en fonction de la composition du sol et du socle rocheux
Une fois libeacutereacutes dans lrsquoair ces gaz sont normalement dilueacutes agrave des niveaux inoffensifs dans lrsquoatmosphegravere mais parfois ils sont pieacutegeacutes et ils srsquoaccumulent agrave lrsquointeacuterieur des bacirctiments et sont inhaleacutes par les occupants Le radon constitue un risque pour la santeacute non seulement pour les mineurs drsquouranium mais aussi pour les proprieacutetaires de reacutesidences si on le laisse srsquoaccumuler dans la maison En geacuteneacuteral il est la principale source drsquoexposition au rayonnement naturel Pour plus drsquoinformation sur le radon consultez le document Le radon et la santeacute (INFO-0813) de la CCSN agrave suretenucleairegcca ou visitez le site Web de Santeacute Canada (hc-scgcca) pour en savoir plus sur les moyens de le controcircler dans votre maison
Exposition par ingestion Des traces de mineacuteraux radioactifs se trouvent naturellement dans la nourriture et lrsquoeau potable Par exemple les leacutegumes sont geacuteneacuteralement cultiveacutes dans du sol et avec des eaux souterraines qui contiennent des mineacuteraux radioactifs Une fois ingeacutereacutes ces mineacuteraux entraicircnent lrsquoexposition interne aux rayonnements naturels
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Les isotopes radioactifs naturels comme le potassium 40 et le carbone 14 ont les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques et biologiques que leurs isotopes non radioactifs Ces eacuteleacutements radioactifs et non radioactifs interviennent dans la constitution et le fonctionnement de notre organisme
Les radio-isotopes naturels nous exposent constamment agrave des rayonnements et on en trouve couramment dans de nombreux aliments comme les noix du Breacutesil Le tableau 1 indique la quantiteacute de radioactiviteacute provenant du potassium 40 contenue dans environ 500 grammes de diffeacuterents produits alimentaires
Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
Aliment Radioactiviteacute par 500 g en Bq Viande rouge 56 Pommes de terre blanches 63 Carottes 63 Bananes 65 Haricots de Lima 86 Noix du Breacutesil1 103
Source Brodsky 1978 1
Les noix du Breacutesil contiennent aussi naturellement du radium 226 (de 19 agrave 130 Bq par 500 grammes)
Le corps humain contient plusieurs isotopes radioactifs (voir le tableau 2)
Tableau 2 Isotopes radioactifs du corps humain (adulte de 70 kg)
Isotopes Radioactiviteacute en Bq
Carbone 14 3 700 a
Polonium 210 40 bd
Potassium 40 4 000 b
Radium 266 11 b
Thorium 021 b
Tritium 23 c
Uranium 23 a b d
a CIPR 1975 b Eisenbud et Gesell 1997 c UNSCEAR 2000 d CIPR 1980
34 Sources artificielles de rayonnement ionisant
Les gens sont eacutegalement exposeacutes agrave du rayonnement artificiel au cours de traitements meacutedicaux et drsquoactiviteacutes impliquant des matiegraveres radioactives Ces radio-isotopes sont des sous-produits de lrsquoexploitation des reacuteacteurs nucleacuteaires et des produits de geacuteneacuterateurs de radio-isotopes tels que les cyclotrons Un grand nombre de radio-isotopes artificiels sont utiliseacutes dans les domaines de la meacutedecine nucleacuteaire de la biochimie de lrsquoindustrie manufacturiegravere et de lrsquoagriculture Voici leurs sources les plus courantes
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bull Sources meacutedicales Le rayonnement a de nombreuses applications en meacutedecine La plus connue est sans doute la radiographie par rayons X dont les appareils permettent de deacutetecter des fractures osseuses et de diagnostiquer certaines maladies Les appareils agrave rayons X sont reacuteglementeacutes par Santeacute Canada et les autoriteacutes provinciales La meacutedecine nucleacuteaire fait pour sa part appel agrave des isotopes radioactifs pour diagnostiquer et traiter des maladies comme le cancer Une cameacutera gamma (voir la figure 7) est un appareil meacutedical souvent utiliseacute pour faire des diagnostics La CCSN reacuteglemente ces applications de la meacutedecine nucleacuteaire ainsi que lrsquoeacutequipement connexe Elle deacutelivre aussi les permis pour les reacuteacteurs et les acceacuteleacuterateurs de particules qui produisent les isotopes destineacutes agrave des applications meacutedicales et industrielles
Figure 7 Cameacutera gamma utiliseacutee en meacutedecine nucleacuteaire agrave des fins diagnostiques
bull Sources industrielles Le rayonnement a plusieurs applications industrielles allant des jauges nucleacuteaires (voir la figure 8) utiliseacutees pour la construction des routes jusqursquoaux jauges de densiteacute qui mesurent le deacutebit dans les conduites drsquousine Les deacutetecteurs de fumeacutee certains panneaux fluorescents et les dispositifs permettant drsquoeacutevaluer les reacuteserves des champs de peacutetrole utilisent aussi le rayonnement Le rayonnement est eacutegalement employeacute pour la steacuterilisation au moyen de gros irradiateurs lourdement blindeacutes Tous ces usages sont reacuteglementeacutes par la CCSN
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Figure 8 Jauge nucleacuteaire portative
bull Cycle du combustible nucleacuteaire Les centrales nucleacuteaires utilisent de lrsquouranium pour deacuteclencher la reacuteaction en chaicircne qui produira la vapeur chargeacutee drsquoactionner les turbines pour la production drsquoeacutelectriciteacute Dans le cadre de leur activiteacute normale les centrales nucleacuteaires rejettent dans lrsquoenvironnement des substances radioactives dont les niveaux sont reacuteglementeacutes Ces rejets sont reacuteglementeacutes pour veiller agrave ce que les doses au public soient bien infeacuterieures aux limites reacuteglementaires Les mines drsquouranium (voir la figure 9) les usines de fabrication de combustible et les installations de gestion des deacutechets radioactifs rejettent eacutegalement une certaine quantiteacute de radioactiviteacute (qui contribue agrave la dose agrave laquelle le public est exposeacute) qui peut ecirctre controcircleacutee par la CCSN
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Figure 9 Mine drsquouranium lac McClean (Saskatchewan)
bull Essais nucleacuteaires atmospheacuteriques Les essais atomiques reacutealiseacutes dans lrsquoatmosphegravere entre la fin de la Deuxiegraveme Guerre mondiale et jusqursquoagrave la fin des anneacutees 1980 ont eu pour effet de rejeter des eacuteleacutements radioactifs ou retombeacutees dans lrsquoatmosphegravere Ces retombeacutees radioactives se sont deacutesinteacutegreacutees dans lrsquoenvironnement La plupart des retombeacutees posseacutedaient une peacuteriode radioactive courte et ont disparu mais certaines nrsquoont pas encore acheveacute leur deacutesinteacutegration Les doses de radioactiviteacute dues agrave ces retombeacutees que reccediloivent les ecirctres humains et lrsquoenvironnement sont chaque anneacutee de plus en plus faibles
35 Trouver un eacutequilibre
Normalement il y a tregraves peu de choses que nous puissions faire pour changer ou reacuteduire le rayonnement ionisant provenant de sources naturelles comme le soleil les sols ou les roches Ce type drsquoexposition bien que non complegravetement deacutenueacutee de risque est geacuteneacuteralement assez faible Toutefois dans certains cas les sources naturelles de radioactiviteacute peuvent atteindre un niveau inacceptable et doivent ecirctre reacuteduites Crsquoest notamment le cas du radon preacutesent dans les maisons
Le rayonnement ionisant provenant de sources et drsquoactiviteacutes artificielles est plus eacutetroitement controcircleacute Dans ces cas preacutecis il importe de trouver un eacutequilibre entre les avantages que procure le rayonnement agrave la socieacuteteacute et les risques qursquoil fait peser sur la santeacute de la population et sur lrsquoenvironnement Des limites de dose sont donc fixeacutees pour restreindre lrsquoexposition des travailleurs et des membres du public au rayonnement Par ailleurs les titulaires de permis doivent garder les doses de rayonnement au niveau le plus bas que lrsquoon puisse raisonnablement atteindre (le principe ALARA) Il importe eacutegalement que le recours au rayonnement procure un beacuteneacutefice net Par exemple les deacutetecteurs de fumeacutee peuvent utiliser des isotopes radioactifs car ce
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type de dispositif peut sauver des vies De mecircme les centrales nucleacuteaires nous procurent de lrsquoeacutelectriciteacute tout en posant des risques minimes qui sont rigoureusement controcircleacutes
4 Effets de lrsquoexposition au rayonnement sur la santeacute
Le mot laquo sucircreteacute raquo revecirct diffeacuterents sens selon les personnes Pour plusieurs la sucircreteacute est synonyme drsquoabsence de risques ou de dangers Mais en reacutealiteacute il existe toujours un certain niveau de risque dans pratiquement tout ce que nous faisons
Par exemple les limites de vitesse sur les routes sont fixeacutees pour optimiser la seacutecuriteacute des usagers de la route Cela nrsquoempecircche toutefois pas les accidents de se produire mecircme si les automobilistes respectent les limites de vitesse Malgreacute ces risques nous conduisons quand mecircme
Les mecircmes deacutecisions conscientes sont prises agrave lrsquoeacutegard du rayonnement Lrsquoexposition au rayonnement comporte un risque pour la santeacute La connaissance de ces risques permet agrave la CCSN et agrave drsquoautres organismes de reacuteglementation de fixer des limites de dose et de formuler des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave un risque acceptable ou toleacuterable ougrave il est peu probable de causer des dommages
Lrsquoavantage en ce qui concerne le rayonnement tient agrave ce que nous connaissons mieux les risques qursquoil fait peser sur la santeacute que les risques associeacutes agrave tout autre agent chimique ou toxique Depuis le deacutebut du siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes en profondeur en laboratoire et aupregraves de populations humaines
41 Preuves eacutepideacutemiologiques
Les eacutetudes meneacutees sur les survivants des explosions atomiques survenues agrave Hiroshima et Nagasaki en 1945 indiquent que lrsquoexposition au rayonnement agrave long terme a eu pour principal effet drsquoaugmenter la freacutequence des cas de cancer et de leuceacutemie
Des reacutesultats comparables ont eacuteteacute observeacutes
bull chez les personnes ayant reccedilu une radiotheacuterapie ou subi un examen diagnostique faisant appel au rayonnement
bull chez les anciens mineurs de mines drsquouranium bull chez les travailleurs qui ont fabriqueacute des armes atomiques bull chez les personnes exposeacutees au rayonnement par suite de lrsquoaccident de la centrale nucleacuteaire
de Tchernobyl bull chez les personnes exposeacutees au radon dans leur maison
Des eacutetudes ont montreacute que lrsquoexposition au rayonnement augmente la freacutequence de certains cancers survenant deacutejagrave de maniegravere spontaneacutee dans la population et que cette augmentation est proportionnelle agrave la dose de rayonnement Autrement dit plus la dose est importante plus le risque de cancer est eacuteleveacute On parle alors drsquoeffets stochastiques (voir la section 43) Toutefois les eacutetudes meneacutees agrave ce jour nrsquoont pas permis de deacutemontrer lrsquoapparition drsquoun nombre excessif de
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cancers ou drsquoautres maladies chez les personnes exposeacutees au rayonnement de maniegravere chronique agrave des doses infeacuterieures agrave environ 100 mSv1 par anneacutee
Plusieurs raisons peuvent expliquer pourquoi les effets du rayonnement ne peuvent pas ecirctre perccedilus en deccedilagrave de 100 mSv par anneacutee
bull Lrsquoune drsquoentre elles tient agrave ce qursquoil existe un seuil en deccedilagrave duquel la dose reccedilue nrsquooccasionne pas de cancers Par exemple le radium a un seuil de 10 Sv pour le cancer des os
bull Lrsquoautre raison deacutefendue par les eacutetudes du Comiteacute consultatif sur les effets biologiques des rayonnements ionisants (Biological Effects of Ionizing Radiation) (BEIR) et par la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) de lrsquoAcadeacutemie des sciences de la France veut que mecircme si une faible dose de rayonnement peut induire des cancers lrsquoincidence des cancers radio-induits est si faible qursquoil est impossible de les distinguer des cancers spontaneacutes de mecircme type
Les chercheurs continuent drsquoeacutetudier les effets de faibles doses de rayonnement pour pouvoir confirmer ou infirmer ces hypothegraveses En attendant la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation ont opteacute pour le principe de preacutecaution et partent du principe que toute exposition au rayonnement comporte un certain niveau de risque
La plupart des personnes ayant preacutesenteacute des problegravemes de santeacute dans les eacutetudes en question ont eacuteteacute exposeacutees agrave des doses relativement eacuteleveacutees (supeacuterieures agrave 100 mSv) au cours drsquoune tregraves courte peacuteriode de temps Crsquoest ce qursquoon appelle lrsquoexposition laquo aigueuml raquo Normalement les travailleurs et les membres du public exposeacutes au rayonnement de lrsquoindustrie nucleacuteaire reccediloivent des doses beaucoup plus faibles au cours de peacuteriodes beaucoup plus longues (exprimeacutees en anneacutees plutocirct qursquoen secondes) On parle alors drsquoexposition laquo chronique raquo Selon les estimations les expositions aigueumls au rayonnement ont 15 agrave 2 fois plus de probabiliteacutes de causer des effets biologiques que lrsquoexposition chronique
42 Eacutevaluation du risque de cancer
La CIPR a calculeacute la probabiliteacute de cancer mortel en se basant essentiellement sur lrsquoeacutevaluation des effets des rayonnements effectueacutee par des organismes scientifiques comme lrsquoUNSCEAR et le BEIR La CIPR a ensuite deacutetermineacute ce qursquoelle qualifie de laquo deacutetriment raquo total ducirc agrave lrsquoexposition au rayonnement Il srsquoagit
bull de la probabiliteacute drsquoinduire un cancer mortel bull du risque drsquoapparition drsquoun cancer non mortel bull du risque drsquoeffets heacutereacuteditaires graves bull des anneacutees de vie perdues en cas de manifestation de lrsquoeffet nocif
1 Le sievert (Sv) est lrsquouniteacute utiliseacutee pour calculer la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Il est eacutegal agrave 1 joulekilogramme Le millisievert (mSv) eacutequivaut agrave 11000 de 1 Sv
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Compte tenu de tous ces risques la CIPR a calculeacute que le deacutetriment total srsquoeacutetablissait agrave 0042 (42 ) par sievert pour les travailleurs adultes et agrave 0057 (57 ) par sievert pour lrsquoensemble de la population (CIPR 103) Pour lrsquoensemble de la population le risque est leacutegegraverement plus eacuteleveacute que celui des travailleurs en raison des diffeacuterences touchant diverses variables comme le sexe et les plages drsquoacircge qui ont eacuteteacute prises en compte
Pour eacutetablir les limites de dose la CCSN srsquoest en grande partie fieacutee aux recommandations de la CIRP Les limites de dose sont eacutetablies agrave un niveau sous lequel le risque est consideacutereacute comme acceptable Toutefois par prudence on part du principe que toute exposition au rayonnement comporte un certain nombre de risques mecircme en deccedilagrave de la limite de dose drsquoougrave lrsquoexistence de regraveglements pour reacuteduire toutes les doses au niveau ALARA ALARA nrsquoest pas une limite de dose mais une pratique qui vise agrave maintenir les doses autant que possible en dessous de la limite reacuteglementaire qui au Canada est fixeacutee agrave 1 mSv par an pour le public En fait la dose de rayonnement totale attribuable agrave lrsquoindustrie nucleacuteaire ne repreacutesente qursquoune infime fraction de cette dose crsquoest-agrave-dire dans la gamme de 12 agrave 18 microsieverts (μSv) 2 ce qui est des milliers de fois infeacuterieur agrave la limite
Le modegravele lineacuteaire sans seuil est un modegravele de risque utiliseacute agrave lrsquoeacutechelle internationale par la plupart des organismes de santeacute et des organismes de reacuteglementation nucleacuteaire afin drsquoeacutetablir des limites de dose pour les travailleurs et les membres du public Le modegravele lineacuteaire sans seuil preacutesume raisonnablement qursquoil existe un lien direct entre la radioexposition et les taux de cancer
Plusieurs autres modegraveles de risque existent (voir la figure 10) chacun ayant ses avantages et deacutesavantages Ils varient en fonction de leurs hypothegraveses et srsquoils prennent en compte lrsquoincertitude La CCSN utilise le modegravele lineacuteaire sans seuil comme approche agrave la radioprotection et pour lrsquoeacutelaboration de regraveglements approprieacutes
2 Comme les doses auxquelles sont exposeacutes les travailleurs et le public sont si basses la plupart des rapports et des mesures de dose utilisent les termes millisievert (mSv) et microsieverts (Sv) qui eacutequivalent respectivement agrave 11000 et agrave 1100 000 000 de sievert Ces sous-uniteacutes du sievert sont plus pratiques agrave utiliser pour les milieux professionnel et public
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Figure 10 Modegraveles de risques lieacutes aux faibles doses de rayonnement ionisant
43 Comment le rayonnement affecte-t-il les cellules
Lrsquoalteacuteration ou cassure des moleacutecules de lrsquoacide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) est le principal effet du rayonnement sur la santeacute LrsquoADN est une longue chaicircne drsquoacides amineacutes qui contient les informations neacutecessaires au fonctionnement des cellules Le rayonnement peut alteacuterer cette chaicircne Dans ce cas trois pheacutenomegravenes peuvent se produire
1 LrsquoADN se reacutepare correctement Dans ce cas la cellule est correctement reacutepareacutee et continue de fonctionner normalement La moleacutecule drsquoADN subit en permanence des leacutesions agrave chaque seconde de la journeacutee et les cellules ont une aptitude naturelle agrave reacuteparer ces leacutesions
2 La leacutesion de lrsquoADN est trop grave et la cellule meurt (effets deacuteterministes) Si lrsquoADN ou drsquoautres eacuteleacutements essentiels de la cellule reccediloivent une forte dose de rayonnement la cellule peut soit mourir soit ecirctre leacuteseacutee au point de ne plus pouvoir se reacutegeacuteneacuterer Si ce pheacutenomegravene touche un grand nombre de cellules dans un tissu ou un organe les effets preacutecoces du rayonnement peuvent se manifester Il srsquoagit des effets deacuteterministes dont la graviteacute varie selon la dose de rayonnement reccedilue Ils peuvent se traduire par des brucirclures des cataractes et dans des cas extrecircmes la mort
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Les premiegraveres preuves des effets deacuteterministes du rayonnement ont eacuteteacute observeacutees chez les premiers chercheurs et utilisateurs du rayonnement Ceux-ci ont preacutesenteacute des leacutesions seacutevegraveres agrave la peau et aux mains en raison drsquoune exposition agrave une dose excessive de rayonnement Plus reacutecemment les mecircmes pheacutenomegravenes ont eacuteteacute observeacutes apregraves lrsquoaccident de la centrale nucleacuteaire de Tchernobyl en 1986 au cours duquel plus de 130 travailleurs et pompiers ont reccedilu de fortes doses de rayonnement (800 agrave 16 000 mSv) et ont preacutesenteacute par la suite la maladie des rayons Deux des personnes exposeacutees sont deacuteceacutedeacutees quelques jours apregraves lrsquoexposition Plus de 30 travailleurs et pompiers sont deacuteceacutedeacutes dans les trois mois qui ont suivi lrsquoaccident
La CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation internationaux disposent de mesures y compris des limites de dose tregraves strictes et des bases de donneacutees permettant le suivi des sources radioactives pour atteacutenuer les risques susceptibles de peser sur les membres du public ou les travailleurs exposeacutes agrave des doses de rayonnement suffisamment eacuteleveacutees pour occasionner des effets deacuteterministes La CCSN dispose eacutegalement de regraveglements tregraves stricts pour la manipulation des substances et des dispositifs nucleacuteaires au Canada
3 La cellule se reacutepare mal mais continue de vivre (effets stochastiques) Dans certains cas une partie de lrsquoADN (voir la figure 11) de la cellule peut ecirctre leacuteseacutee par le rayonnement et ne pourra peut-ecirctre pas se reacuteparer par elle-mecircme Celle-ci peut continuer de vivre et mecircme de se reproduire Toutefois au cours de ce processus les erreurs qui nrsquoont pas eacuteteacute corrigeacutees dans le brin drsquoADN seront aussi preacutesentes dans les cellules qui descendent drsquoune cellule et cela peut perturber leur fonctionnement La probabiliteacute de ce type drsquoeffets indeacutesirables est proportionnelle agrave la dose et porte le nom drsquo laquo effet stochastique raquo Avec les effets stochastiques la probabiliteacute des effets augmente agrave mesure que la dose augmente Toutefois le moment ougrave les effets surviendront et leur graviteacute sont indeacutependants de la dose
Figure 11 Brin drsquoADN
Les dommages agrave lrsquoADN se produisent constamment dans le corps humain En effet nous sommes exposeacutes agrave environ 15 000 eacuteveacutenements de ce type qui nrsquoentraicircnent pas la mort des cellules chaque seconde Parfois la structure de la cellule change parce qursquoelle se reacutepare mal Cette alteacuteration peut nrsquoavoir aucun effet ou lrsquoeffet en question peut se manifester plus tard dans la vie Un cancer ou des effets heacutereacuteditaires peuvent ou non survenir
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Les dommages geacuteneacutetiques surviennent lorsque lrsquoADN des cellules des spermatozoiumldes ou des ovules est endommageacute Cela provoque lrsquoeacutemergence drsquoune anomalie qui est transmise drsquoune geacuteneacuteration agrave lrsquoautre Drsquoapregraves les eacutetudes meneacutees sur les animaux comme sur les mouches des fruits par Hermann J Muller en 1926 lrsquoexposition au rayonnement cause des mutations geacuteneacutetiques Toutefois agrave ce jour aucun effet geacuteneacutetique connu nrsquoa eacuteteacute observeacute chez les ecirctres humains par suite drsquoune exposition au rayonnement Il srsquoagit drsquoeacutetudes qui ont porteacute sur 30 000 enfants de survivants des bombardements atomiques sur Hiroshima et Nagasaki au Japon en 1945 (BEIR VII)
Le tableau 3 fait la synthegravese des effets possibles sur la santeacute qui sont relieacutes agrave des doses de rayonnement donneacutees Les limites de dose ont aussi eacuteteacute ajouteacutees pour montrer comment elles protegravegent les travailleurs et la population des dangers
Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
Dose Limite ou effet sur la santeacute
Plus de 5 000 mSv
Dose pouvant causer la mort si elle est reccedilue en une seule fois
1 000 mSv Dose pouvant occasionner les symptocircmes de la maladie des rayons (fatigue et nauseacutees) si elle est reccedilue au cours drsquoune peacuteriode de
24 heures
100 mSv Dose aigueuml la plus petite connue pouvant causer lrsquoapparition de cancers
30 agrave 100 mSv Dose de rayonnement reccedilue lors drsquoune tomographie axiale informatiseacutee du corps entier
50 mSv Limite de dose de rayonnement annuelle pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire
18 mSv Dose annuelle moyenne due au rayonnement de fond au Canada
1 mSv Limite de dose annuelle pour les membres du public au Canada
01 agrave 012 mSv
Dose reccedilue lors drsquoune radiographie des poumons
001 mSv Dose reccedilue lors drsquoune radiographie dentaire
001 mSv Dose annuelle moyenne reacutesultant des voyages en avion
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5 Doses de rayonnement
Pour les besoins de la radioprotection diffeacuterentes grandeurs de dose ont eacuteteacute deacutefinies dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace Les sections 51 agrave 53 deacutecrivent respectivement ces types de dose La figure 12 preacutesente un aperccedilu du lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee
Figure 12 Lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee
La section 54 preacutesente des doses de rayonnements repreacutesentatives qui pourraient ecirctre attendues selon divers sceacutenarios et la section 55 traite des limites de doses eacutetablies par la CCSN
51 Dose absorbeacutee
Lorsque le rayonnement ionisant peacutenegravetre dans le corps humain ou dans la matiegravere il leur communique de lrsquoeacutenergie Lrsquoeacutenergie absorbeacutee par suite de lrsquoexposition au rayonnement porte le nom de dose absorbeacutee La dose absorbeacutee se mesure gracircce agrave une uniteacute appeleacutee le gray (Gy) Un Gray correspond agrave une eacutenergie deacuteposeacutee drsquoun joule dans un kilogramme de matiegravere
52 Dose eacutequivalente
Lorsque le rayonnement est absorbeacute par une matiegravere vivante on peut parfois observer un effet biologique Tous les rayonnements ne produisent pas le mecircme effet biologique pour une mecircme dose absorbeacutee Lrsquoeffet deacutepend du type de rayonnement (alpha becircta gamma etc) Ainsi 1 Gy de rayonnement alpha est plus nocif pour les tissus humains que 1 Gy de rayonnement becircta Pour obtenir la dose eacutequivalente il faut multiplier la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique (wR) speacutecifique Pour exprimer cet effet on utilise alors un facteur de pondeacuteration radiologique (wR) pour mettre en eacutequivalence les diffeacuterents types de rayonnement et leur efficaciteacute biologique respective Cette dose eacutequivalente est exprimeacutee en sievert (Sv) Autrement dit 1 Sv de rayonnement alpha possegravede les mecircmes effets biologiques que 1 Sv de rayonnement becircta En drsquoautres mots la dose eacutequivalente permet drsquoobtenir une uniteacute qui rend compte du degreacute de nociviteacute de diffeacuterents types de rayonnement
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53 Dose efficace
Les diffeacuterents tissus et organes preacutesentent une sensibiliteacute diffeacuterente au rayonnement (voir la figure 13) Par exemple la moelle osseuse est beaucoup plus radiosensible que les tissus musculaires ou nerveux Pour obtenir une indication de lrsquoeffet de lrsquoexposition sur la santeacute geacuteneacuterale la dose eacutequivalente peut ecirctre multiplieacutee par un facteur de pondeacuteration tissulaire (wT) lieacute au risque pour un tissu ou organe particulier Cette multiplication donne la dose efficace absorbeacutee par le corps Lrsquouniteacute utiliseacutee pour exprimer la dose efficace est eacutegalement le sievert
Figure 13 Facteurs de pondeacuteration tissulaire
Source Regraveglement sur la radioprotection
Agrave titre drsquoexemple si lrsquoestomac et la vessie drsquoun sujet sont exposeacutes seacutepareacutement au rayonnement et que les doses eacutequivalentes aux tissus soient respectivement de 100 et 70 mSv la dose efficace sera calculeacutee comme suit (100 mSv x 012) + (70 mSv x 005) = 155 mSv Le risque drsquoeffets nocifs lieacutes agrave lrsquoexposition au rayonnement eacutequivaut agrave 155 mSv reccedilus de faccedilon homogegravene par le corps entier
54 Doses typiques de rayonnement
541 Rayonnement naturel
Au niveau mondial la dose efficace moyenne totale provenant du rayonnement naturel est de lrsquoordre de 24 mSv par an Au Canada la dose efficace moyenne se chiffre agrave 18 mSv (voir le tableau 4 et la figure 15) Tel que speacutecifieacute agrave la section 3 la dose peut deacutependre de la source de rayonnement
bull Rayonnement cosmique Les reacutegions de haute altitude reccediloivent plus de rayonnement cosmique Selon une eacutetude reacutecente de Santeacute Canada la dose efficace annuelle provenant du rayonnement cosmique reccedilue par les habitants de Vancouver en Colombie-Britannique qui est situeacutee au niveau de la mer est de lrsquoordre de 030 mSv Par contre une personne qui vivrait au sommet du mont Lorne au Yukon agrave une altitude de 2 000 m recevrait une dose annuelle drsquoenviron 084 mSv Les voyages aeacuteriens augmentent eacutegalement lrsquoexposition au rayonnement cosmique de 001 mSv par Canadien par an La figure 14 montre agrave quel point les niveaux de
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rayonnement cosmique varient avec des eacuteleacutevations au-dessus du niveau de la mer et en fonction de la longitude et de la latitude
Figure 14 Dose efficace annuelle pour lrsquoexteacuterieur provenant du rayonnement cosmique en Ameacuterique du Nord (en microsieverts)
Source Gratsky et al 2004
bull Rayonnement terrestre Les sols contiennent eacutegalement des sources naturelles de rayonnement et les reacutegions dont les sols sont riches en uranium reccediloivent plus de rayonnement eacutemis par les sols La dose efficace moyenne de rayonnement eacutemis par les sols (et les mateacuteriaux de construction provenant de ces sols) est de lrsquoordre de 05 mSv par an Toutefois cette dose varie selon lrsquoemplacement geacuteographique et la geacuteologie et peut atteindre 260 mSv dans le Nord de lrsquoIran ou 90 mSv au Nigeacuteria Au Canada la dose annuelle la plus eacuteleveacutee serait selon les estimations de lrsquoordre de 23 mSv et concerne les Territoires du Nord-Ouest
bull Inhalation La croucircte terrestre produit du radon qui est preacutesent dans lrsquoair que nous respirons Le radon donne lieu agrave quatre produits de deacutesinteacutegration qui irradient les poumons en cas drsquoinhalation Agrave lrsquoeacutechelle mondiale la dose efficace annuelle moyenne de rayonnement par le radon est drsquoenviron 13 mSv Une reacutecente eacutetude de Santeacute Canada sur le radon dans les habitations a reacuteveacuteleacute que les niveaux de radon dans 93 des foyers canadiens sont en dessous de la ligne directrice canadienne actuelle de 200 Bqmsup3
bull Ingestion Enfin il existe plusieurs sources de rayonnement naturelles qui peacutenegravetrent dans nos organismes que ce soit par les aliments que nous ingeacuterons lrsquoair que nous respirons et lrsquoeau que nous buvons Le potassium 40 est la principale source drsquoirradiation interne (exception faite des produits de filiation du radon) La dose efficace moyenne provenant de ces sources est drsquoenviron 03 mSv par an
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Tableau 4 Dose efficace moyenne dans certaines villes canadiennes compareacutee agrave la moyenne mondiale
Source de rayonnement
Moyenne mondiale1
(mSv) Canada2
(mSv) Toronto2
(mSv) Winnipeg2
(mSv) Rayonnement cosmique 04 03 03 03 Irradiation interne 03 03 03 03 Exposition due agrave lrsquoinhalation 13 09 08 32 Irradiation externe 05 02 02 02 Total 24 18 16 40
1 UNSCEAR 2010 2 Grasty et LaMarre 2004
Figure 15 Doses provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Doses moyennes provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Rayonnement
Rayonnement terrestre
cosmique
Inhalation
Ingestion
03 mSv 03 mSv
02 m Sv
09 mSv
542 Les sources artificielles de rayonnement
Les sources artificielles de rayonnement (reacutesultant des activiteacutes commerciales et industrielles) repreacutesentent environ 02 microSv de notre exposition annuelle au rayonnement Les rayons X et autres interventions meacutedicales diagnostiques et theacuterapeutiques (voir le tableau 5) repreacutesentent environ 12 mSv par an (UNSCEAR 2000) Les produits de grande consommation comme le tabac et les deacutetecteurs de fumeacutee repreacutesentent 01 mSv de notre exposition annuelle au rayonnement
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Tableau 5 Doses aux organes typiques selon le type drsquoexamen radiologique
Type drsquoexamen Organe Dose (mSv) Radiographie dentaire1 Cerveau 001 Radiographie de la poitrine1 Poumons 01 Mammographie de deacutepistage2 Seins 3 Tomodensitomeacutetrie abdominale (adulte)2 Estomac 10 Tomodensitomeacutetrie abdominale (neacuteonatale)2 Estomac 20
1 National Council on Radiation Protection and Measurements (NCPR) 2009 2 Brenner et Hall 2007
Globalement le rayonnement naturel repreacutesente approximativement 60 de la dose annuelle agrave laquelle nous sommes exposeacutes Les interventions meacutedicales repreacutesentent approximativement 40 de cette dose annuelle
Il nrsquoy a pas de diffeacuterence dans les effets causeacutes par le rayonnement naturel ou artificiel
55 Limites de dose
La CCSN eacutetablit les limites de dose pour les travailleurs canadiens et la population Elle le fait en suivant les recommandations de la CIPR qui se compose de scientifiques eacuteminents et de plusieurs grands speacutecialistes de la radioprotection Ces regraveglements srsquoinspirent aussi de la plupart des normes et recommandations de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA)
Au Canada lrsquoapplication des regraveglements normes et pratiques mis en place pour proteacuteger les membres du public et les travailleurs des sources de rayonnement qui ne sont pas reacuteglementeacutees par la CCSN est du ressort de Santeacute Canada de Ressources humaines et Deacuteveloppement des compeacutetences Canada du ministegravere de la Deacutefense nationale et des gouvernements provinciaux et territoriaux
Par ailleurs le Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial (CRFPT) eacutelabore des lignes directrices concernant le rayonnement ionisant et non ionisant et srsquoemploie agrave harmoniser les regraveglements relatifs agrave la radioprotection agrave la grandeur du Canada Copreacutesideacute par la CCSN Santeacute Canada et les provinces le CRFPT est une tribune nationale pour les questions de radioprotection
Pour les personnes qui exploitent lrsquoeacutenergie nucleacuteaire ou travaillent avec celle-ci la limite de dose reacuteglementeacutee est fixeacutee en dessous de la limite infeacuterieure de ce qui est consideacutereacute comme une exposition inacceptable Par exemple les limites de dose efficace pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire est de 50 mSv par an et de 100 mSv sur 5 ans Il nrsquoa pas eacuteteacute deacutemontreacute que lrsquoexposition agrave du rayonnement infeacuterieur agrave une dose aigueuml drsquoenviron 100 mSv nrsquoaugmente pas le risque drsquoeffets sur la santeacute comme le cancer
De plus les titulaires de permis doivent veiller agrave ce que toutes les doses respectent le principe ALARA (voir la figure 16)
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Figure 16 Cadre de la limite de dose de rayonnement
Les rapports et les controcircles reacuteguliers deacutemontrent que la moyenne annuelle des doses aux travailleurs des installations nucleacuteaires canadiennes est de lrsquoordre de 1 agrave 2 mSv par anneacutee (voir la figure 17)
Figure 17 Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type drsquoinstallation
Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type dinstallation
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Centrales Mines et Raff ineries Installations Installations Installations Meacutedecine Industrie et Acceacuteleacuterateurs nucleacuteaires usines de duranium de fabrication de recherche de production recherche de particules
concentration de combustile et de de sources duranium production de lumineuses au
radio-isotopes tritium
Peut inclure lrsquoexposition aux rayons X Source Fichier dosimeacutetrique national du Canada (Santeacute Canada) ndash Drsquoapregraves les donneacutees publieacutees les plus reacutecentes
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Au Canada la limite de dose efficace pour le public est de 1 mSv au cours drsquoune anneacutee civile Les rapports et les controcircles reacuteguliers montrent que les doses efficaces annuelles auxquelles les membres du public sont exposeacutes dans le cadre des activiteacutes reacuteglementeacutees par la CCSN varient entre 0001 et 0092 mSv par an Le tableau 6 preacutesente la dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant drsquoeacutemissions dans lrsquoair et dans lrsquoeau provenant de diverses installations autoriseacutees de la CCSN par anneacutee Les doses reccedilues reacutesultant drsquoeacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques nrsquoont pas eacuteteacute additionneacutees pour Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) aux Laboratoires de Chalk River parce que ces doses correspondaient agrave diffeacuterents individus exposeacutes repreacutesentatifs provenant de diffeacuterentes populations
Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
Installation Dose annuelle maximale (mSv) pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
2006 2007 2008 2009 2010
Centrales nucleacuteaires
Point Lepreau 00006 00007 00018 00004 00002
Gentilly-2 00007 00009 00006 00012 00010
Darlington 00011 00014 00013 00007 00006
Pickering 00028 00026 00041 00018 00010
Bruce 00025 00021 00027 00044 00029
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions atmospheacuteriques)
0081 0073 0092 0045 0032
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions aquatiques)
0027 0014 0013 00011 00004
Source Rapports des titulaires de permis et donneacutees de surveillance de lrsquoenvironnement soumises agrave la CCSN
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6 Reacuteglementation des radiations
La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire (CCSN) reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de preacuteserver la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de mettre en œuvre les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Le mandat de la CCSN inclut aussi la diffusion de renseignements objectifs de nature scientifique technique et reacuteglementaire agrave lrsquointention de la population
En tant qursquoorganisme de reacuteglementation nucleacuteaire du Canada la CCSN surveille toutes les installations nucleacuteaires et les activiteacutes et applications lieacutees au nucleacuteaire En font partie les centrales nucleacuteaires les mines et usines de concentration drsquouranium les installations de traitement et de recherche les installations de gestion des deacutechets radioactifs les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement utiliseacutes agrave des fins meacutedicales et industrielles
La CCSN dispose drsquoun cadre de deacutelivrance de permis et de veacuterification de la conformiteacute visant agrave assurer que toute personne qui utilise possegravede ou stocke des substances nucleacuteaires et des appareils agrave rayonnement est en conformiteacute avec un permis et a mis en place des dispositions de sucircreteacute et de seacutecuriteacute approprieacutees Au fil des ans ces exigences reacuteglementaires ont eacuteteacute renforceacutees suite agrave lrsquoameacutelioration des connaissances sur les effets du rayonnement
61 Protection des Canadiens
Toutes les installations et activiteacutes nucleacuteaires au Canada sont reacutegies par la Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires (LSRN) qui est entreacutee en vigueur en mai 2000 en remplacement de lrsquoancienne Loi sur le controcircle de lrsquoeacutenergie atomique La LSRN et ses regraveglements sont conccedilus pour proteacuteger le public les personnes qui travaillent dans le secteur nucleacuteaire et notre environnement Le rocircle de la CCSN est de srsquoassurer que la LSRN et ses regraveglements sont respecteacutes
La CCSN collabore avec les organismes provinciaux et territoriaux de reacuteglementation en matiegravere de protection de lrsquoenvironnement et de radioprotection De nombreux autres organismes feacutedeacuteraux jouent eacutegalement un rocircle dans la protection des Canadiens la CCSN collabore avec Ressources naturelles Canada Environnement Canada Santeacute Canada Pecircches et Oceacuteans Canada Transports Canada la Deacutefense nationale et les Forces canadiennes et Affaires eacutetrangegraveres et Commerce international Canada pour reacuteglementer les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes
Les normes canadiennes en matiegravere de sucircreteacute nucleacuteaire prennent comme reacutefeacuterence les normes internationales Pour ce faire la CCSN srsquoappuie sur les travaux de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA) et drsquoautres organisations telles que le Comiteacute scientifique des Nations Unies sur les effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) et la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) ainsi que sur ceux de Santeacute Canada et drsquoEnvironnement Canada
Avec la coopeacuteration de ses Eacutetats membres lrsquoAIEA publie plusieurs normes internationales notamment des normes de non-prolifeacuteration nucleacuteaire Les normes de la CCSN et les meilleures pratiques dans ce domaine respectent celles de lrsquoAIEA
Dans le domaine de la non-prolifeacuteration nucleacuteaire la CCSN travaille pour le compte du gouvernement du Canada afin drsquoatteindre deux objectifs assurer aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires de notre pays ne contribuent pas agrave la
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fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou de dispositifs explosifs nucleacuteaires et promouvoir un cadre international de non-prolifeacuteration efficace et plus complet
62 Protection des travailleurs
La CCSN reacuteglemente les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes dans le but de proteacuteger la seacutecuriteacute et la santeacute des travailleurs Les installations nucleacuteaires comprennent les centrales nucleacuteaires les mines et les usines de concentration drsquouranium les installations de fabrication de combustible et les installations qui effectuent le traitement et la recherche Les aspects des activiteacutes reacuteglementeacutees sont la seacutecuriteacute la dosimeacutetrie lrsquoemballage et le transport des substances nucleacuteaires ainsi que lrsquoimportation et lrsquoexportation des substances nucleacuteaires
On estime agrave 40 000 le nombre de travailleurs de lrsquoindustrie nucleacuteaire au Canada et le nombre de personnes exposeacutees au rayonnement chaque jour dans le cadre de leur emploi est beaucoup plus eacuteleveacute Les travailleurs canadiens sont exposeacutes agrave des rayonnements de deux faccedilons ils travaillent avec des sources artificielles de rayonnement (par exemple dans lrsquoindustrie nucleacuteaire les soins de santeacute les eacutetablissements de recherche ou de production) ou bien ils sont exposeacutes agrave des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement naturel (par exemple dans lrsquoindustrie miniegravere dans les eacutequipages drsquoavion et dans la construction)
Le Regraveglement sur la radioprotection canadien fixe des limites srsquoappliquant agrave la quantiteacute de rayonnement agrave laquelle le public et les travailleurs du secteur nucleacuteaire (TSN) peuvent ecirctre exposeacutes Il srsquoagit des laquo limites de dose raquo (voir la section 55) et elles sont fixeacutees en deccedilagrave du seuil auquel on srsquoattend qursquoil y ait des effets neacutefastes sur la santeacute Le Regraveglement exige que les titulaires de permis mettent en œuvre des programmes de radioprotection qui limitent lrsquoexposition des travailleurs aux rayonnements ionisants sous les limites de dose et agrave un niveau aussi bas que possible les facteurs sociaux et eacuteconomiques en preacutesence eacutetant pris en compte (voir la figure 17)
Accident nucleacuteaire survenu agrave Fukushima en 2011
Le 11 mars 2011 un seacuteisme de magnitude 9 suivi drsquoun tsunami deacutevastateur ont frappeacute le Japon laissant derriegravere eux pregraves de 25 000 morts ou disparus un demi-million de reacutesidences deacutetruites ou endommageacutees et 560 km2 inondeacutes
Les reacutepercussions combineacutees du seacuteisme et du tsunami sur la centrale nucleacuteaire de Fukushima-Daiichi ont provoqueacute lrsquoun des pires accidents nucleacuteaires du monde Au cours des heures et des jours qui ont suivi trois des six reacuteacteurs de la centrale ont surchauffeacute et subi des dommages Les travailleurs de la centrale ont braveacute des conditions extraordinaires pour preacutevenir ou retarder les rejets de matiegraveres radioactives au-dessus de la reacutegion environnante et dans la mer Gracircce agrave leurs efforts il a eacuteteacute possible de retarder suffisamment ces rejets pour que la population environnante puisse ecirctre eacutevacueacutee malgreacute les dommages geacuteneacuteraliseacutes subis aux infrastructures locales
Agrave mesure que lrsquoaccident se deacuteroulait la zone drsquoeacutevacuation srsquoest agrandie et les autoriteacutes ont recommandeacute aux habitants drsquoun plus grand secteur de se reacutefugier agrave lrsquointeacuterieur Des mesures de surveillance radiologique eacutetendues et de controcircle de la production et de la distribution alimentaires ont eacuteteacute mises en œuvre Dans le mecircme ordre drsquoideacutee il faudra poursuivre la surveillance et le controcircle des approvisionnements alimentaires et en eau peut-ecirctre pendant de nombreuses anneacutees
Cet accident a pousseacute de nombreux pays agrave eacutevaluer la sucircreteacute de leurs infrastructures nucleacuteaires La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire a entrepris un examen de toutes les grandes installations nucleacuteaires au Canada Cet examen dirigeacute par un groupe de travail multidisciplinaire a permis de confirmer que les installations canadiennes peuvent reacutesister et reacutepondre agrave des eacuteveacutenements externes comme les tremblements de terre Un plan drsquoaction de quatre ans est en cours drsquoeacutelaboration afin de renforcer les deacutefenses et de reacuteduire davantage le risque notamment gracircce agrave lrsquoameacutelioration du Regraveglement sur la radioprotection en vigueur pour y inteacutegrer de nouvelles exigences en cas drsquourgence
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Les installations nucleacuteaires au Canada doivent disposer drsquoun personnel qualifieacute pour effectuer leurs activiteacutes en conformiteacute avec la LSRN et ses regraveglements La CCSN veacuterifie eacutegalement que le personnel travaillant dans le domaine de la radioprotection est capable drsquoexeacutecuter les tacircches preacutevues drsquoapregraves les permis
Surveillance des doses
Tous les titulaires de permis de la CCSN sont tenus de deacuteterminer les doses de rayonnement reccedilues par les travailleurs dans lrsquoexercice de leurs fonctions En outre si lrsquoon srsquoattend agrave ce que les doses efficaces deacutepassent 5 mSv en un an les titulaires de permis sont tenus de recourir agrave des services de dosimeacutetrie autoriseacutes
La CCSN deacutelivre des permis aux services de dosimeacutetrie qui doivent effectuer des mesures de doses exactes et preacutecises Les titulaires de permis de services de dosimeacutetrie sont tenus de deacuteposer de lrsquoinformation reacuteguliegraverement dans le Fichier dosimeacutetrique national (FDN) Le FDN exploiteacute par le Bureau de la radioprotection de Santeacute Canada contient les dossiers de doses de rayonnement provenant de tous les processeurs commerciaux de dosimeacutetrie des installations de production drsquoeacutenergie nucleacuteaire drsquoEacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) et des mines drsquouranium Le registre comprend eacutegalement les dossiers de doses provenant des utilisateurs de rayons X tels que les dentistes les radiologues et les chiropraticiens ainsi que les expositions aux produits de filiation du radon provenant de certaines mines qui ne deacutetiennent pas de permis de la CCSN
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7 Sommaire
Le rayonnement a toujours eacuteteacute preacutesent et il est partout dans notre environnement La vie a eacutevolueacute dans un monde contenant des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement ionisant Nous sommes eacutegalement exposeacutes au rayonnement artificiel provenant de sources telles que les traitements meacutedicaux et les activiteacutes impliquant des matiegraveres radioactives
Les effets du rayonnement sur la santeacute sont bien compris Depuis le deacutebut du 20e siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes agrave fond agrave la fois en laboratoire et sur les populations humaines En raison des risques connus du rayonnement pour la santeacute il doit ecirctre utiliseacute avec prudence et strictement controcircleacute Un eacutequilibre doit ecirctre trouveacute entre les avantages du rayonnement pour la socieacuteteacute et les risques que le rayonnement pose pour les personnes la santeacute et lrsquoenvironnement
La CCSN reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de proteacuteger la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de respecter les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Elle deacutefinit eacutegalement des limites de dose pour empecirccher que les travailleurs et le public ne soient soumis agrave une exposition excessive au rayonnement
La compreacutehension des risques que pose le rayonnement aide la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation agrave fixer les limites de dose et agrave eacutetablir des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave des niveaux sucircrs Les titulaires de permis sont tenus de maintenir toutes les doses de rayonnement agrave des niveaux ALARA Des programmes de surveillance du rayonnement sont en place agrave proximiteacute des centrales nucleacuteaires et drsquoautres installations nucleacuteaires agrave travers le Canada pour proteacuteger les personnes et lrsquoenvironnement contre les effets potentiels du rayonnement
Des programmes gouvernementaux et de lrsquoindustrie mesurent systeacutematiquement les niveaux de radioactiviteacute dans lrsquoair lrsquoeau potable les eaux de surface le sol et les aliments Gracircce agrave ces donneacutees la CCSN peut veacuterifier que les normes sont respecteacutees eacutevaluer lrsquoefficaciteacute des controcircles et deacuteterminer les tendances environnementales
Depuis plus de 65 ans le Canada deacutetient un dossier de sucircreteacute nucleacuteaire reconnu au niveau international La CCSN est fiegravere drsquoavoir contribueacute agrave ce dossier de sucircreteacute en assurant une surveillance reacuteglementaire solide Les Canadiens peuvent ecirctre assureacutes que la CCSN continuera de surveiller avec vigilance la sucircreteacute de lrsquoindustrie nucleacuteaire canadienne de sorte que la santeacute et la sucircreteacute ne soient jamais compromises
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Glossaire
Acide amineacute Les eacuteleacutements constitutifs des proteacuteines Il srsquoagit de moleacutecules organiques contenant un groupement amine (NH2) et un groupe carboxyle (COOH)
Acide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) Le composeacute moleacuteculaire dans le noyau drsquoune cellule qui forme le modegravele de la structure et du fonctionnement de la cellule
Activiteacute Rythme auquel se produisent les deacutesinteacutegrations dans une matiegravere radioactive par uniteacute de temps Utiliseacutee comme mesure de la quantiteacute de radionucleacuteides preacutesents Uniteacute Becquerel symbole Bq 1 Bq = une deacutesinteacutegration par seconde
ALARA Un principe drsquooptimisation de la protection utiliseacute pour srsquoassurer que les limites de doses reccedilues au niveau individuel au travail et par le public soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux Ce concept ne deacutesigne pas la limite de dose il srsquoagit drsquoun processus qui permet de maintenir les niveaux de dose bas
Appareil agrave rayonnement Tel que deacutefini dans le Regraveglement sur les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement a) un appareil contenant une substance nucleacuteaire en une quantiteacute supeacuterieure agrave la quantiteacute drsquoexemption et permettant son utilisation pour ses proprieacuteteacutes de rayonnement et b) un appareil contenant un composeacute lumineux au radium
Atome Uniteacute de matiegravere formeacutee drsquoun noyau unique autour duquel gravitent plusieurs eacutelectrons et dont le nombre est eacutegal agrave celui des protons dans le noyau Lrsquoatome est la plus petite partie drsquoun eacuteleacutement pouvant se combiner chimiquement avec drsquoautres atomes Tous les atomes autres que lrsquohydrogegravene 1 ont des neutrons dans le noyau
Becquerel Uniteacute SI de mesure de lrsquoactiviteacute drsquoune substance radioactive Le becquerel remplace le curie (Ci) qui nrsquoest pas une uniteacute SI Son symbole est Bq Il correspond agrave une deacutesinteacutegration nucleacuteaire par seconde 1 Bq = 27 pCi (27 times 10ndash11 Ci) et 1 Ci = 37 times 1010 Bq (Voir aussi laquo SI raquo)
Cancer Un grand nombre de maladies causeacutees par la division effreacuteneacutee de cellules anormales
Capture des eacutelectrons Processus de deacutesinteacutegration radioactive au terme duquel un eacutelectron en orbite est captureacute par le noyau et fusionne avec ce dernier Apregraves ce processus la masse reste inchangeacutee mais le numeacutero atomique diminue drsquoun facteur de un car un proton est converti en neutron
Capture des neutrons ou capture neutronique Type de reacuteaction nucleacuteaire au terme de laquelle un noyau atomique srsquoempare drsquoun neutron libre et fusionne avec lui pour former un noyau plus lourd Les neutrons peuvent reacuteagir avec un noyau atomique de plusieurs maniegraveres chacune aboutissant agrave un produit diffeacuterent
Cataracte Affection qui survient lorsque le cristallin normalement transparent de lrsquoœil se trouble ou srsquoopacifie et cause une vision trouble qursquoil nrsquoest pas possible de corriger par des verres correcteurs ordinaires Le facteur le plus important de la formation de cataractes est le vieillissement mais il existe des facteurs additionnels comme le tabagisme le diabegravete lrsquoexposition excessive au soleil et le rayonnement
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Cellule La plus petite uniteacute structurelle et fonctionnelle de tous les organismes vivants connus
Deacutesinteacutegration (radioactive) Transformation drsquoun nucleacuteide radioactif en un nucleacuteide diffeacuterent (ou plusieurs nucleacuteides diffeacuterents) par eacutemission spontaneacutee de rayonnement tels que des rayonnements alpha becircta ou gamma ou par capture des eacutelectrons Il en reacutesulte un noyau plus stable et moins chargeacute en eacutenergie Chaque processus de deacutesinteacutegration a une peacuteriode radioactive deacutefinie
Deuteacuterium Un isotope drsquohydrogegravene avec un proton et un neutron dans le noyau
Dose Terme geacuteneacuteral utiliseacute pour deacutesigner la quantiteacute drsquoeacutenergie provenant de rayonnement ionisant absorbeacutee par les tissus La dose absorbeacutee est mesureacutee en grays (Gy) ougrave 1 gray eacutequivaut agrave 1 joule par kilogramme Voir aussi dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace
Dose absorbeacutee Quantiteacute drsquoeacutenergie absorbeacutee par la matiegravere irradieacutee par uniteacute de masse Cela reflegravete la quantiteacute drsquoeacutenergie deacuteposeacutee par du rayonnement ionisant lors de son passage agrave travers un milieu (comme lrsquoair lrsquoeau ou du tissu vivant) Uniteacute gray Symbole Gy
Dose aigueuml Exposition reccedilue pendant une courte dureacutee (heures ou jours) Lrsquoadjectif laquo aigueuml raquo deacutesigne uniquement la dureacutee de lrsquoexposition et non lrsquointensiteacute des doses concerneacutees
Dose chronique Exposition persistante (en termes de mois ou drsquoanneacutees) Lrsquoadjectif laquo chronique raquo se rapporte uniquement agrave la dureacutee de lrsquoexposition et non agrave lrsquointensiteacute des doses
Dose efficace Mesure de dose visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du deacutetriment radiologique pouvant reacutesulter de la dose Elle repreacutesente la somme des produits des doses eacutequivalentes aux tissus multiplieacutees par leurs facteurs de pondeacuteration tissulaires respectifs Uniteacute sievert (Sv)
Dose eacutequivalente Mesure de la dose au tissu ou agrave lrsquoorgane visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du dommage causeacute Obtenue en multipliant la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique pour tenir compte de lrsquoefficaciteacute biologique de diffeacuterents rayonnements agrave causer des dommages au tissu ou agrave lrsquoorgane consideacutereacute Uniteacute sievert (Sv)
Dosimegravetre Dispositif porteacute par une personne pour mesurer une dose de rayonnement ionisant
Dosimeacutetrie Sous-speacutecialiteacute scientifique de la radioprotection et de la physique meacutedicale centreacutee sur le calcul et lrsquoenregistrement des doses internes et externes provenant du rayonnement ionisant
Eau leacutegegravere Eau ordinaire composeacutee de moleacutecules ayant deux atomes drsquohydrogegravene et un atome drsquooxygegravene (H20) Diffeacuterente de lrsquoeau lourde qui est composeacutee de moleacutecules ayant un atome drsquohydrogegravene un atome de deuteacuterium (D) et un atome drsquooxygegravene (HDO)
Eau lourde Eau contenant une teneur eacuteleveacutee de moleacutecules avec des atomes de deuteacuterium (hydrogegravene lourd) Dans certains reacuteacteurs lrsquoeau lourde est utiliseacutee comme modeacuterateur parce qursquoelle ralentit les neutrons avec efficaciteacute et aussi parce qursquoelle a une faible probabiliteacute drsquoabsorber les neutrons
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Eau tritieacutee Lrsquoeau tritieacutee (HTO) est une moleacutecule drsquoeau dans laquelle une ou deux moleacutecules drsquohydrogegravene ont eacuteteacute remplaceacutees par un atome de tritium
Effets deacuteterministes Changements dans les cellules et les tissus qui se produiront certainement apregraves une dose aigueuml de rayonnement (agrave un niveau de dose supeacuterieur agrave au moins 1 000 mSv) en deccedilagrave duquel lrsquoeffet du rayonnement nrsquoest pas deacutetecteacute La graviteacute des effets sanitaires (eacuterythegraveme cutaneacute brucirclures et chute des cheveux) augmente avec la dose reccedilue
Effets stochastiques Terme utiliseacute pour deacutesigner les effets sanitaires du rayonnement (tels que le cancer ou les maladies heacutereacuteditaires) preacutesentant un risque statistique Pour ces maladies la probabiliteacute drsquoapparition augmente proportionnellement agrave la dose de rayonnement reccedilue plus la dose est eacuteleveacutee plus la probabiliteacute drsquoapparition est grande La graviteacute des effets nrsquoest pas proportionnelle agrave la dose
Efficaciteacute biologique relative Mesure relative de lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents types de rayonnements agrave provoquer un effet sanitaire preacuteciseacute exprimeacutee comme le rapport inverse des doses absorbeacutees de deux types de rayonnement diffeacuterents qui produiraient un effet biologique donneacute de mecircme intensiteacute
Eacutelectron Particule eacuteleacutementaire stable posseacutedant une charge eacutelectrique neacutegative de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 91 x 10-31 kg
Eacutelectron-volt (eV) Uniteacute drsquoeacutenergie eacutequivalente agrave environ 16 x 10-19 joules
Eacuteleacutement Types drsquoatomes speacutecifiques ayant le mecircme nombre de protons dans leur noyau et par conseacutequent le mecircme numeacutero atomique Le nombre de neutrons peut diffeacuterer
Eacutemission de positrons Type de deacutesinteacutegration radioactive dans laquelle un proton est transformeacute en neutron ce qui eacutemet un positron Dans ces cas lorsque le rapport neutrons-protons est trop faible et que lrsquoeacutemission de particules alpha nrsquoest pas possible sur le plan eacutenergeacutetique le noyau peut dans certaines conditions atteindre la stabiliteacute en eacutemettant un positron
Eacutenergie Grandeur physique qui deacutecrit la quantiteacute de travail qui peut ecirctre effectueacutee par une force donneacutee ougrave la masse-eacutenergie est conserveacutee Il existe diffeacuterentes formes drsquoeacutenergie eacutenergie cineacutetique potentielle thermique gravitationnelle acoustique lumineuse eacutelastique nucleacuteaire et eacutelectromagneacutetique
Eacutepideacutemiologie Eacutetude de la distribution et des eacuteleacutements deacuteterminants des maladies dans les populations humaines Elle sert de base pour la santeacute publique et la meacutedecine preacuteventive et elle est fondeacutee sur des observations plutocirct que sur des expeacuteriences
Essai biologique Toute proceacutedure utiliseacutee pour deacuteterminer la nature lrsquoactiviteacute lrsquoemplacement ou la reacutetention de radionucleacuteides dans lrsquoorganisme par des mesures directes (in vivo) ou par des analyses de matiegraveres excreacuteteacutees ou autrement eacutelimineacutees par lrsquoorganisme (in vitro)
Facteur de pondeacuteration radiologique Nombre par lequel il faut multiplier la dose absorbeacutee dans un tissu ou un organe pour deacuteterminer lrsquoefficaciteacute biologique relative du rayonnement agrave induire des effets stochastiques agrave de faibles doses le reacutesultat eacutetant la dose eacutequivalente
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Facteur de pondeacuteration tissulaire Facteur pour lequel la dose eacutequivalente est pondeacutereacutee aux fins de la deacutetermination de la dose efficace Le facteur de pondeacuteration tissulaire pour un organe ou un tissu repreacutesente la contribution relative de cet organe ou de ce tissu au preacutejudice total causeacute par les effets de lrsquoirradiation uniforme du corps entier
Fission ou fission nucleacuteaire Division drsquoun noyau lourd en deux morceaux (ou rarement plusieurs) avec des masses drsquoampleur eacutequivalente accompagneacutee geacuteneacuteralement de lrsquoeacutemission de neutrons et de rayonnement gamma
Gray (Gy) Uniteacute du SI de la dose absorbeacutee Uniteacute 1 joulekilogramme mais a un usage restreint
In vitro Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience reacutealiseacutee en dehors drsquoun organisme vivant dans un environnement controcircleacute comme dans une eacuteprouvette ou une boicircte de Peacutetri Du latin laquo dans le verre raquo
In vivo Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience portant sur un organisme vivant complet par opposition agrave un organisme partiel ou mort ou un environnement controcircleacute in vitro Latin pour laquo dans le vivant raquo
Ion Atome moleacutecule ou fragment de moleacutecule ayant acquis une charge eacutelectrique suite agrave la perte ou au gain drsquoun ou plusieurs eacutelectrons
Isotopes Deux ou plusieurs formes drsquoun eacuteleacutement donneacute qui ont des numeacuteros atomiques identiques (le mecircme nombre de protons dans leur noyau) et la mecircme ou les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques mais avec des masses atomiques diffeacuterentes (diffeacuterents nombres de neutrons dans leur noyau) et des proprieacuteteacutes physiques distinctes Par exemple lrsquouranium a 16 isotopes diffeacuterents soit U-234 U-235 U-236 U-238 etc
Leuceacutemie Cancer des globules blancs (leucocytes)
Limites de dose Limites de dose efficace et eacutequivalente preacutevues par le Regraveglement sur la radioprotection Ces limites sont en place pour reacuteduire au minimum le risque drsquoeffets nocifs pour la santeacute causeacutes par lrsquoexposition aux rayonnements associeacutee agrave des activiteacutes autoriseacutees par la CCSN
Maladie des rayons Ensemble de symptocircmes caracteacuterisant les radioleacutesions qui reacutesultent drsquoune exposition excessive de lrsquoensemble du corps (ou drsquoune grande partie de celui-ci) au rayonnement ionisant Les premiers de ces symptocircmes sont des nauseacutees de la fatigue des vomissements et la diarrheacutee qui peuvent ecirctre suivis par la perte de cheveux des heacutemorragies lrsquoinflammation de la bouche et de la gorge et une perte geacuteneacuterale drsquoeacutenergie
Masse ou masse atomique Masse drsquoun isotope drsquoun eacuteleacutement exprimeacutee en uniteacutes de masse atomique deacutefinie par un douziegraveme de la masse drsquoun atome de carbone 12 Une masse atomique de 1 eacutequivaut agrave environ 166 x 10-27 kg
Microsievert Un millioniegraveme de sievert (voir sievert) Symbole μSv
Millisievert Un milliegraveme de sievert (voir sievert) Symbole mSv
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Modegravele lineacuteaire sans seuil Modegravele dose-reacuteponse baseacute sur lrsquohypothegravese selon laquelle dans la gamme des faibles doses les doses de rayonnement supeacuterieures agrave zeacutero augmentent le risque de cancers etou de maladies heacutereacuteditaires drsquoune maniegravere proportionnelle simple
Modeacuterateur Matiegravere telle que lrsquoeau ordinaire ou lrsquoeau lourde qui est utiliseacutee dans un reacuteacteur pour ralentir la vitesse eacuteleveacutee des neutrons ce qui accroicirct la probabiliteacute qursquoune fission survienne
Moleacutecule Groupe drsquoatomes lieacutes chimiquement les uns aux autres
Mutation Changement chimique de lrsquoADN dans le noyau drsquoune cellule Les mutations survenant dans les cellules des spermatozoiumldes ou des ovules ou leurs preacutecurseurs peuvent avoir des effets heacutereacuteditaires chez les enfants ou les geacuteneacuterations futures Les mutations dans les cellules somatiques (cellules non reproductrices) peuvent eacutegalement favoriser lrsquoapparition du cancer
Neutron Particule eacuteleacutementaire du noyau de lrsquoatome (acirc lrsquoexception de lrsquohydrogegravene) et dont la masse est similaire agrave celle drsquoun proton soit de lrsquoordre de 16 x 10-27 kg
Nombre de masse Nombre de neutrons et de protons dans le noyau drsquoun atome
Non-prolifeacuteration nucleacuteaire Effets deacuteployeacutes pour preacutevenir la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires et de dispositifs nucleacuteaires explosifs La CCSN est responsable de la mise en œuvre de la politique de non-prolifeacuteration nucleacuteaire du Canada qui contient deux objectifs de large porteacutee et de longue date
1 garantir aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires du Canada ne contribuent pas agrave la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou drsquoautres dispositifs nucleacuteaires explosifs
2 promouvoir un reacutegime international de non-prolifeacuteration plus efficace et plus complet
Noyau (drsquoun atome) Partie centrale drsquoun atome chargeacutee positivement contenant des protons et des neutrons Le nombre total de protons et de neutrons srsquoappelle le nombre de masse
Nucleacuteide Un terme geacuteneacuteral pour deacutesigner tous les isotopes connus qursquoils soient stables ou non
Numeacutero atomique Nombre de protons dans le noyau drsquoun atome Symbole Z
Optimisation Processus drsquoeacutetablissement de niveaux de protection et de sucircreteacute qui permettent drsquoassurer que les expositions la probabiliteacute de subir une exposition et la valeur des expositions potentielles soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux tel que recommandeacute par la Commission internationale de protection radiologique
Particules alpha Une particule agrave charge positive formeacutee de deux protons et de deux neutrons qui est eacutemise par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoil se deacutesintegravegre Une particule alpha est relativement volumineuse et peut ecirctre arrecircteacutee par la peau ou une feuille de papier Une particule alpha est identique agrave un noyau drsquoheacutelium
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Particules becircta Un eacutelectron (une particule ayant une charge neacutegative) ou un positron (une particule ayant une charge positive) qui est eacutemis par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoils se deacutesintegravegrent Les particules becircta sont relativement petites et peuvent ecirctre arrecircteacutees par une feuille drsquoaluminium ou de plastique de quelques millimegravetres drsquoeacutepaisseur
Peacuteriode (radioactive) Temps neacutecessaire pour que lrsquoactiviteacute drsquoun radionucleacuteide soit reacuteduite de moitieacute par un processus de deacutesinteacutegration radioactive Symbole t12 Plus la peacuteriode drsquoune substance est courte plus elle est radioactive
Photon Un quantum (la plus petite quantiteacute possible) drsquoeacutenergie eacutemise sous forme de rayonnement eacutelectromagneacutetique
Positron Particule eacuteleacutementaire chargeacutee positivement de 16 x 10-19 coulombs et dont la masse est de 91 x 10-31 kg (comparable agrave un eacutelectron mais chargeacutee positivement)
Produits de filiation du radon Terme utiliseacute pour deacutesigner collectivement les produits immeacutediats de deacutesinteacutegration radioactive du radon Il srsquoagit de la chaicircne de deacutesinteacutegration qui inclut le polonium 218 le plomb 214 le bismuth 214 et le polonium 214 Leur peacuteriode combineacutee moyenne est de lrsquoordre de 30 minutes Aussi appeleacute descendant du radon
Proton Particule eacuteleacutementaire stable preacutesente dans le noyau de lrsquoatome posseacutedant une charge eacutelectrique positive de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 167 x 10-27 kg
Radioactif Empreint de radioactiviteacute eacutemettant spontaneacutement de lrsquoeacutenergie sous forme de rayonnement ionisant (telles que les particules alpha et becircta des neutrons ou des rayons gamma) agrave la suite de la deacutesinteacutegration drsquoun atome instable
Radon Eacuteleacutement chimique dont le symbole est Rn et le nombre atomique 86 Le radon est un gaz noble rare incolore inodore insipide naturel et radioactif issu de la deacutesinteacutegration du radium Il srsquoagit de lrsquoune des substances les plus lourdes persistant sous forme de gaz dans des conditions normales le radon preacutesente un risque pour la santeacute
Radio-isotope Isotope drsquoun eacuteleacutement qui subit une deacutesinteacutegration spontaneacutee et eacutemet un rayonnement
Radionucleacuteide Nucleacuteide radioactif
Radiosensible Un terme qualitatif pour distinguer les cellules les tissus et les organes qui sont plus susceptibles drsquoecirctre endommageacutes par le rayonnement
Rayonnement Processus drsquoeacutemission ou de transmission drsquoeacutenergie sous forme de particules ou drsquoondes Dans le preacutesent document le terme laquo rayonnement raquo deacutesigne un rayonnement ionisant sauf indication contraire
Rayonnement artificiel Rayonnement produit par les activiteacutes humaines et qui srsquoajoute au rayonnement de fond
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Rayonnement cosmique Rayonnement naturel provenant de lrsquoespace Ces rayons sont composeacutes de rayonnements ionisants peacuteneacutetrants (agrave la fois particulaires et eacutelectromagneacutetiques) et peuvent porter des eacutenergies de plus de 1020 eV Le champ magneacutetique terrestre deacutevie les rayons cosmiques chargeacutes vers les pocircles
Rayonnement de fond naturel Une source de rayonnement preacutesente en permanence dans lrsquoenvironnement et provenant de diffeacuterentes sources Parmi ces sources figurent le rayonnement cosmique les sources terrestres (eacuteleacutements radioactifs preacutesents dans le sol) lrsquoair ambiant (radon) et les sources internes (denreacutees alimentaires et boissons) La dose efficace annuelle globale par personne attribueacutee au rayonnement naturel est de 24 mSv par anneacutee (UNSCEAR 2008)
Rayonnement eacutelectromagneacutetique Mouvement drsquoondes en deacuteplacement reacutesultant de lrsquoeacutevolution des champs eacutelectriques et magneacutetiques Le spectre de rayonnement eacutelectromagneacutetique connu comprend la gamme des rayons X (et des rayons gamma) de courte longueur drsquoonde et agrave haute eacutenergie lrsquoultraviolet la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge et le radar et des ondes radio et de longueur drsquoonde relativement longue et agrave faible eacutenergie Selon la meacutecanique quantique les rayonnements eacutelectromagneacutetiques agrave haute eacutenergie peuvent se comporter comme des particules (photons)
Rayonnement gamma Rayonnement eacutelectromagneacutetique peacuteneacutetrant produit par un noyau atomique pendant sa deacutesinteacutegration radioactive forme de rayonnement ionisant agrave courte longueur drsquoonde et eacutenergie eacuteleveacutee
Rayonnement ionisant Rayonnement capable drsquoajouter ou de retrancher des eacutelectrons en traversant la matiegravere (par ex air eau ou tissus vivants) Exemples particules alpha rayonnement gamma rayons X et neutrons
Rayonnement neutronique Se produit lorsque les neutrons sont eacutejecteacutes du noyau par fission nucleacuteaire (c-agrave-d division de lrsquoatome) et drsquoautres processus Contrairement agrave drsquoautres rayonnements le rayonnement neutronique est absorbeacute par les mateacuteriaux contenant un grand nombre drsquoatomes drsquohydrogegravene comme la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques
Rayonnement non ionisant Un rayonnement plus faible que le rayonnement ionisant c-agrave-d qui ne possegravede pas lrsquoeacutenergie suffisante pour produire des ions La lumiegravere visible les rayons infrarouges et les ondes radioeacutelectriques sont des rayonnements non ionisants
Rayons X Rayonnement eacutelectromagneacutetique (photon) peacuteneacutetrant eacutemis par un atome apregraves avoir eacuteteacute bombardeacute par des eacutelectrons Les rayons X diffegraverent du rayonnement gamma dans la mesure ougrave ils sont eacutemis agrave partir des eacutelectrons en orbite et non agrave partir du noyau Ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma Les rayons X sont principalement geacuteneacutereacutes par des moyens artificiels plutocirct qursquoagrave partir de substances radioactives Ils sont utiliseacutes avant tout agrave des fins meacutedicales
Reacuteacteur nucleacuteaire Appareil dans lequel une reacuteaction en chaicircne de fission nucleacuteaire autoentretenue se produit dans des conditions controcircleacutees pour produire de lrsquoeacutenergie ou des rayonnements utiles
Reacuteaction en chaicircne Voir reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne
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Reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne Exemple de fission nucleacuteaire ougrave un neutron est eacutejecteacute drsquoun atome fissionneacute ce qui causera la fission drsquoun autre atome en eacutejectant plus de neutrons
Rejets Substances et matiegraveres nucleacuteaires relacirccheacutees dans lrsquoenvironnement (sous forme liquide ou gazeuse) agrave la suite drsquoactiviteacutes autoriseacutees par la CCSN
Service de dosimeacutetrie autoriseacute Une entreprise ou une institution qui deacutetient un permis de la CCSN pour mesurer les doses de rayonnement aux travailleurs
SI Systegraveme international drsquouniteacutes
Sievert Lrsquouniteacute du SI mesurant la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Elle est eacutegale agrave 1 joulekilogramme Elle remplace lrsquoancienne uniteacute de rayonnement classique rem Des multiples du sievert (dont le symbole est Sv) sont utiliseacutes dans la pratique courante et incluent le millisievert (mSv 11000 de 1 Sv) et le microsievert (μSv 11 000 000 de 1 Sv)
Substances nucleacuteaires Isotopes qui eacutemettent du rayonnement
Travailleur du secteur nucleacuteaire (TSN) Personne qui du fait de sa profession ou de son occupation et des conditions dans lesquelles elle exerce ses activiteacutes si celles-ci sont lieacutees agrave une substance ou agrave une installation nucleacuteaire risque vraisemblablement de recevoir une dose de rayonnement supeacuterieure agrave la limite reacuteglementaire fixeacutee par la CCSN pour la population en geacuteneacuteral (1 mSv par anneacutee)
Tritium Un isotope radioactif de lrsquohydrogegravene posseacutedant deux neutrons et un proton dans son noyau Le tritium se deacutesintegravegre en eacutemettant un eacutelectron (rayonnement becircta) et sa peacuteriode radioactive est de 123 ans Le tritium est preacutesent naturellement dans lrsquoenvironnement et eacutegalement un sous-produit des reacuteacteurs nucleacuteaires
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Acronymes et uniteacutes
ADN acide deacutesoxyribonucleacuteique AIEA Agence internationale de lrsquoeacutenergie atomique ALARA niveau le plus bas que lrsquoon peut raisonnablement atteindre BEIR National Academy of Biological Effects of Ionizing Radiation Bq becquerel CCSN Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire CIPR Commission internationale de protection radiologique CRFPT Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial EACL Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee ELF ondes meacutegameacutetriques FDN Fichier dosimeacutetrique national Gy gray H2O symbole chimique de lrsquoeau eacutegalement HOH HTO eau tritieacutee ICRU Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation J joule LSRN Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires mSv millisievert NCRP National Council on Radiation Protection and Measurements Sv sievert TDM tomodensitomeacutetrie t frac12 symbole pour la peacuteriode radioactive drsquoun radionucleacuteide TSN travailleur du secteur nucleacuteaire microSv microsievert UNSCEAR Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants UV ultraviolet wR facteur de pondeacuteration radiologique wT facteur de pondeacuteration tissulaire
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Sources
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bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire octobre 2004 Maintenir les expositions et les doses au laquo niveau le plus bas qursquoil soit raisonnablement possible drsquoatteindre raquo guide de reacuteglementation G-129 reacutevision 1 httpnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_freG129rev1_fpdf
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bull Commission internationale de protection radiologique Limits for Intakes of Radionuclides by Workers Publication 30 de la CIPR partie 1 (et suppleacutement) part 2 (et suppleacutement) partie 3 (et suppleacutements A et B) et index Annales de la CIPR Pergamon Press New York 1979-1982
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations de 1990 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 21(1-3) Publication 60 de la CIPR Pergamon Press Oxford 1991
bull Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation 2011 Fundamental quantities and units for ionizing radiation Journal de la ICRU volume 11 no 1 publieacute par Oxford University Press
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRP) ncrponlineorgPDFsNCRP20Composite20Glossarypdf
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bull Committee to Assess Health Risks from Exposures to Low Levels of Ionizing Radiation Health Risks from Exposure to Low Levels of Ionizing Radiation BEIR VII ndash Phase 2 National Academy Sciences National Research Council National Academy Press Washington 2006
bull Nations Unies Effects of Ionizing Radiation Volume I Report to the General Assembly Scientific Annexes A and B Volume II Scientific Annexes C D and E Rapport de 2006 du Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des rayonnements ionisants publications des Nations Unies E08IX6 (2008) et E09IX5 (2009) Nations Unies New York
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bull Nations Unies Sources and Effects of Ionizing Radiation Volume I Sources Volume II Effects Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants Rapport 2000 agrave lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale avec des annexes scientifiques publications des Nations Unies E00IX3 et E00IX4 Nations Unies New York 2000
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bull Brenner DJ et Hall EJ Computed Tomography ndash An Increasing Source of Radiation Exposure New England Journal of Medicine 357 p 2277-2284 2007
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- Full cover - PDF - FRpdf
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- RG-RD_IR_Fpdf
- inside cover - PDF - FR
-
- E-DOCS-3738137-v8-Radiation_INFO_doc_-_FR
-
- Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
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- 42 Eacutevaluation du risque de cancer
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- Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
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- 541 Rayonnement naturel
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- Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
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- 61 Protection des Canadiens
- 62 Protection des travailleurs
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corps le rayonnement becircta a une eacutenergie suffisante pour peacuteneacutetrer la couche externe morte de la peau et deacuteposer son eacutenergie agrave lrsquointeacuterieur de cellules actives de la peau Cependant la capaciteacute de peacuteneacutetration du rayonnement becircta dans les tissus profonds et les organes est tregraves limiteacutee Les substances nucleacuteaires qui eacutemettent du rayonnement becircta peuvent aussi ecirctre dangereuses si elles sont absorbeacutees par le corps Le tritium est un exemple de substance nucleacuteaire qui produit des eacutemissions becircta (hydrogegravene 3) et qui se deacutesintegravegre en heacutelium 3
Rayonnement photonique (gamma [γ] et rayons X) Le rayonnement photonique est un rayonnement eacutelectromagneacutetique Il existe deux types de rayonnement photonique drsquointeacuterecirct aux fins du preacutesent document le rayonnement gamma (γ) et les rayons X Le rayonnement gamma est constitueacute de photons qui proviennent de lrsquointeacuterieur du noyau et les rayons X sont des photons qui proviennent de lrsquoexteacuterieur du noyau et ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma
Le rayonnement photonique peut peacuteneacutetrer tregraves profondeacutement et parfois on ne peut reacuteduire son intensiteacute que gracircce agrave des mateacuteriaux qui sont tregraves denses tels que le plomb ou lrsquoacier En geacuteneacuteral le rayonnement photonique peut parcourir des distances beaucoup plus grandes que le rayonnement alpha ou becircta et il peut peacuteneacutetrer les tissus et les organes corporels lorsque la source de rayonnement est agrave lrsquoexteacuterieur du corps Le rayonnement photonique peut aussi ecirctre dangereux si les substances nucleacuteaires eacutemettant les photons sont incorporeacutees Le cobalt 60 est un exemple drsquoune substance nucleacuteaire qui produit une eacutemission de photons qui se deacutesintegravegre en nickel 60
Rayonnement neutronique (n) Exception faite du rayonnement cosmique la fission spontaneacutee est la seule source naturelle de neutrons (n) Une source de neutrons reacutepandue provient des reacuteacteurs nucleacuteaires dans lesquels la division drsquoun noyau drsquouranium ou de plutonium est accompagneacutee drsquoune eacutemission de neutrons Les neutrons eacutemis par fission peuvent frapper le noyau drsquoun atome adjacent et causer une autre fission ce qui provoque une reacuteaction en chaicircne La production drsquoeacutenergie nucleacuteaire se fonde sur ce principe Toutes les autres sources de neutrons deacutependent de reacuteactions ougrave un noyau est bombardeacute avec un certain type de rayonnement (tels que le rayonnement de photons ou drsquoun rayonnement alpha) et ougrave lrsquoeffet reacutesultant sur le noyau est lrsquoeacutemission drsquoun neutron Les neutrons peuvent peacuteneacutetrer dans les tissus et les organes du corps humain lorsque la source de rayonnement est agrave lrsquoexteacuterieur du corps Les neutrons peuvent aussi ecirctre dangereux si des substances nucleacuteaires eacutemettant des neutrons sont deacuteposeacutees agrave lrsquointeacuterieur du corps Le rayonnement neutronique est le mieux arrecircteacute ou absorbeacute par des mateacuteriaux qui contiennent des atomes drsquohydrogegravene tels que la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques En effet les neutrons et les atomes drsquohydrogegravene ont des masses atomiques semblables et ils entrent facilement en collision les uns avec les autres
La figure 5 reacutesume les types de rayonnement mentionneacutes dans ce document des rayonnements ionisants ayant la plus grande eacutenergie jusqursquoaux rayonnements non ionisants en ayant le moins Chaque source de rayonnement se distingue par sa capaciteacute agrave peacuteneacutetrer dans des mateacuteriaux divers comme le papier la peau le plomb et lrsquoeau
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Figure 5 Capaciteacute de peacuteneacutetration de diffeacuterents types de rayonnement ionisant
33 Sources naturelles de rayonnement ionisant
Le rayonnement a toujours eacuteteacute preacutesent et fait partie de notre environnement (voir la figure 6) Toute la vie srsquoest deacuteveloppeacutee dans un bain de rayonnement ionisant Notre organisme y est adapteacute
De nombreux radio-isotopes sont drsquoorigine naturelle et ils ont eacuteteacute produits lors de la formation du systegraveme solaire et par lrsquointeraction des rayons cosmiques avec des moleacutecules dans lrsquoatmosphegravere Le tritium est un exemple de radio-isotope formeacute par lrsquointeraction des rayons cosmiques avec des moleacutecules atmospheacuteriques Certains radio-isotopes (comme lrsquouranium et le thorium) qui ont eacuteteacute conccedilus lors de la formation de notre systegraveme solaire ont des demi-vies de milliards drsquoanneacutees et ils sont toujours preacutesents dans notre environnement Le rayonnement de fond est le rayonnement ionisant constamment preacutesent dans lrsquoenvironnement naturel
Figure 6 Sources de rayonnement naturel
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Le Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) identifie quatre sources principales drsquoexposition du public aux rayonnements naturels
bull Les rayonnements cosmiques bull Les rayonnements terrestres bull Lrsquoinhalation bull Lrsquoingestion
Exposition aux rayonnements cosmiques Lrsquoatmosphegravere exteacuterieure de la terre est continuellement bombardeacutee par des rayons cosmiques Habituellement le rayonnement cosmique est constitueacute de particules en mouvement rapide qui existent dans lrsquoespace et proviennent drsquoune diversiteacute de sources y compris le soleil et des pheacutenomegravenes ceacutelestes dans lrsquounivers Les rayons cosmiques sont essentiellement des protons mais peuvent aussi ecirctre drsquoautres particules ou de lrsquoeacutenergie ondulatoire Une partie du rayonnement ionisant peacutenegravetre lrsquoatmosphegravere terrestre et est absorbeacutee par les humains ce qui se traduit par une exposition au rayonnement naturel
Exposition aux rayonnements terrestres La composition de la croucircte terrestre est une source importante de rayonnement naturel Les principaux facteurs contributifs sont les gisements naturels drsquouranium de thorium et de potassium qui par le processus de deacutesinteacutegration naturelle libegraverent de petites quantiteacutes de rayonnements ionisants Lrsquouranium et le thorium se trouvent essentiellement partout Des traces de ces mineacuteraux sont eacutegalement preacutesentes dans les mateacuteriaux de construction de sorte que lrsquoexposition aux rayonnements naturels peut avoir lieu agrave lrsquointeacuterieur comme agrave lrsquoexteacuterieur
Exposition par inhalation La plus grande partie de la variation de lrsquoexposition agrave la radioactiviteacute naturelle provient de lrsquoinhalation de gaz radioactifs qui sont produits par les mineacuteraux radioactifs preacutesents dans le sol et le socle rocheux Le radon est un gaz radioactif incolore et inodore qui est produit par la deacutesinteacutegration de lrsquouranium Le thoron est un gaz radioactif produit par la deacutesinteacutegration du thorium Les niveaux de radon et de thoron varient consideacuterablement selon lrsquoemplacement en fonction de la composition du sol et du socle rocheux
Une fois libeacutereacutes dans lrsquoair ces gaz sont normalement dilueacutes agrave des niveaux inoffensifs dans lrsquoatmosphegravere mais parfois ils sont pieacutegeacutes et ils srsquoaccumulent agrave lrsquointeacuterieur des bacirctiments et sont inhaleacutes par les occupants Le radon constitue un risque pour la santeacute non seulement pour les mineurs drsquouranium mais aussi pour les proprieacutetaires de reacutesidences si on le laisse srsquoaccumuler dans la maison En geacuteneacuteral il est la principale source drsquoexposition au rayonnement naturel Pour plus drsquoinformation sur le radon consultez le document Le radon et la santeacute (INFO-0813) de la CCSN agrave suretenucleairegcca ou visitez le site Web de Santeacute Canada (hc-scgcca) pour en savoir plus sur les moyens de le controcircler dans votre maison
Exposition par ingestion Des traces de mineacuteraux radioactifs se trouvent naturellement dans la nourriture et lrsquoeau potable Par exemple les leacutegumes sont geacuteneacuteralement cultiveacutes dans du sol et avec des eaux souterraines qui contiennent des mineacuteraux radioactifs Une fois ingeacutereacutes ces mineacuteraux entraicircnent lrsquoexposition interne aux rayonnements naturels
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Les isotopes radioactifs naturels comme le potassium 40 et le carbone 14 ont les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques et biologiques que leurs isotopes non radioactifs Ces eacuteleacutements radioactifs et non radioactifs interviennent dans la constitution et le fonctionnement de notre organisme
Les radio-isotopes naturels nous exposent constamment agrave des rayonnements et on en trouve couramment dans de nombreux aliments comme les noix du Breacutesil Le tableau 1 indique la quantiteacute de radioactiviteacute provenant du potassium 40 contenue dans environ 500 grammes de diffeacuterents produits alimentaires
Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
Aliment Radioactiviteacute par 500 g en Bq Viande rouge 56 Pommes de terre blanches 63 Carottes 63 Bananes 65 Haricots de Lima 86 Noix du Breacutesil1 103
Source Brodsky 1978 1
Les noix du Breacutesil contiennent aussi naturellement du radium 226 (de 19 agrave 130 Bq par 500 grammes)
Le corps humain contient plusieurs isotopes radioactifs (voir le tableau 2)
Tableau 2 Isotopes radioactifs du corps humain (adulte de 70 kg)
Isotopes Radioactiviteacute en Bq
Carbone 14 3 700 a
Polonium 210 40 bd
Potassium 40 4 000 b
Radium 266 11 b
Thorium 021 b
Tritium 23 c
Uranium 23 a b d
a CIPR 1975 b Eisenbud et Gesell 1997 c UNSCEAR 2000 d CIPR 1980
34 Sources artificielles de rayonnement ionisant
Les gens sont eacutegalement exposeacutes agrave du rayonnement artificiel au cours de traitements meacutedicaux et drsquoactiviteacutes impliquant des matiegraveres radioactives Ces radio-isotopes sont des sous-produits de lrsquoexploitation des reacuteacteurs nucleacuteaires et des produits de geacuteneacuterateurs de radio-isotopes tels que les cyclotrons Un grand nombre de radio-isotopes artificiels sont utiliseacutes dans les domaines de la meacutedecine nucleacuteaire de la biochimie de lrsquoindustrie manufacturiegravere et de lrsquoagriculture Voici leurs sources les plus courantes
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bull Sources meacutedicales Le rayonnement a de nombreuses applications en meacutedecine La plus connue est sans doute la radiographie par rayons X dont les appareils permettent de deacutetecter des fractures osseuses et de diagnostiquer certaines maladies Les appareils agrave rayons X sont reacuteglementeacutes par Santeacute Canada et les autoriteacutes provinciales La meacutedecine nucleacuteaire fait pour sa part appel agrave des isotopes radioactifs pour diagnostiquer et traiter des maladies comme le cancer Une cameacutera gamma (voir la figure 7) est un appareil meacutedical souvent utiliseacute pour faire des diagnostics La CCSN reacuteglemente ces applications de la meacutedecine nucleacuteaire ainsi que lrsquoeacutequipement connexe Elle deacutelivre aussi les permis pour les reacuteacteurs et les acceacuteleacuterateurs de particules qui produisent les isotopes destineacutes agrave des applications meacutedicales et industrielles
Figure 7 Cameacutera gamma utiliseacutee en meacutedecine nucleacuteaire agrave des fins diagnostiques
bull Sources industrielles Le rayonnement a plusieurs applications industrielles allant des jauges nucleacuteaires (voir la figure 8) utiliseacutees pour la construction des routes jusqursquoaux jauges de densiteacute qui mesurent le deacutebit dans les conduites drsquousine Les deacutetecteurs de fumeacutee certains panneaux fluorescents et les dispositifs permettant drsquoeacutevaluer les reacuteserves des champs de peacutetrole utilisent aussi le rayonnement Le rayonnement est eacutegalement employeacute pour la steacuterilisation au moyen de gros irradiateurs lourdement blindeacutes Tous ces usages sont reacuteglementeacutes par la CCSN
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Figure 8 Jauge nucleacuteaire portative
bull Cycle du combustible nucleacuteaire Les centrales nucleacuteaires utilisent de lrsquouranium pour deacuteclencher la reacuteaction en chaicircne qui produira la vapeur chargeacutee drsquoactionner les turbines pour la production drsquoeacutelectriciteacute Dans le cadre de leur activiteacute normale les centrales nucleacuteaires rejettent dans lrsquoenvironnement des substances radioactives dont les niveaux sont reacuteglementeacutes Ces rejets sont reacuteglementeacutes pour veiller agrave ce que les doses au public soient bien infeacuterieures aux limites reacuteglementaires Les mines drsquouranium (voir la figure 9) les usines de fabrication de combustible et les installations de gestion des deacutechets radioactifs rejettent eacutegalement une certaine quantiteacute de radioactiviteacute (qui contribue agrave la dose agrave laquelle le public est exposeacute) qui peut ecirctre controcircleacutee par la CCSN
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Figure 9 Mine drsquouranium lac McClean (Saskatchewan)
bull Essais nucleacuteaires atmospheacuteriques Les essais atomiques reacutealiseacutes dans lrsquoatmosphegravere entre la fin de la Deuxiegraveme Guerre mondiale et jusqursquoagrave la fin des anneacutees 1980 ont eu pour effet de rejeter des eacuteleacutements radioactifs ou retombeacutees dans lrsquoatmosphegravere Ces retombeacutees radioactives se sont deacutesinteacutegreacutees dans lrsquoenvironnement La plupart des retombeacutees posseacutedaient une peacuteriode radioactive courte et ont disparu mais certaines nrsquoont pas encore acheveacute leur deacutesinteacutegration Les doses de radioactiviteacute dues agrave ces retombeacutees que reccediloivent les ecirctres humains et lrsquoenvironnement sont chaque anneacutee de plus en plus faibles
35 Trouver un eacutequilibre
Normalement il y a tregraves peu de choses que nous puissions faire pour changer ou reacuteduire le rayonnement ionisant provenant de sources naturelles comme le soleil les sols ou les roches Ce type drsquoexposition bien que non complegravetement deacutenueacutee de risque est geacuteneacuteralement assez faible Toutefois dans certains cas les sources naturelles de radioactiviteacute peuvent atteindre un niveau inacceptable et doivent ecirctre reacuteduites Crsquoest notamment le cas du radon preacutesent dans les maisons
Le rayonnement ionisant provenant de sources et drsquoactiviteacutes artificielles est plus eacutetroitement controcircleacute Dans ces cas preacutecis il importe de trouver un eacutequilibre entre les avantages que procure le rayonnement agrave la socieacuteteacute et les risques qursquoil fait peser sur la santeacute de la population et sur lrsquoenvironnement Des limites de dose sont donc fixeacutees pour restreindre lrsquoexposition des travailleurs et des membres du public au rayonnement Par ailleurs les titulaires de permis doivent garder les doses de rayonnement au niveau le plus bas que lrsquoon puisse raisonnablement atteindre (le principe ALARA) Il importe eacutegalement que le recours au rayonnement procure un beacuteneacutefice net Par exemple les deacutetecteurs de fumeacutee peuvent utiliser des isotopes radioactifs car ce
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type de dispositif peut sauver des vies De mecircme les centrales nucleacuteaires nous procurent de lrsquoeacutelectriciteacute tout en posant des risques minimes qui sont rigoureusement controcircleacutes
4 Effets de lrsquoexposition au rayonnement sur la santeacute
Le mot laquo sucircreteacute raquo revecirct diffeacuterents sens selon les personnes Pour plusieurs la sucircreteacute est synonyme drsquoabsence de risques ou de dangers Mais en reacutealiteacute il existe toujours un certain niveau de risque dans pratiquement tout ce que nous faisons
Par exemple les limites de vitesse sur les routes sont fixeacutees pour optimiser la seacutecuriteacute des usagers de la route Cela nrsquoempecircche toutefois pas les accidents de se produire mecircme si les automobilistes respectent les limites de vitesse Malgreacute ces risques nous conduisons quand mecircme
Les mecircmes deacutecisions conscientes sont prises agrave lrsquoeacutegard du rayonnement Lrsquoexposition au rayonnement comporte un risque pour la santeacute La connaissance de ces risques permet agrave la CCSN et agrave drsquoautres organismes de reacuteglementation de fixer des limites de dose et de formuler des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave un risque acceptable ou toleacuterable ougrave il est peu probable de causer des dommages
Lrsquoavantage en ce qui concerne le rayonnement tient agrave ce que nous connaissons mieux les risques qursquoil fait peser sur la santeacute que les risques associeacutes agrave tout autre agent chimique ou toxique Depuis le deacutebut du siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes en profondeur en laboratoire et aupregraves de populations humaines
41 Preuves eacutepideacutemiologiques
Les eacutetudes meneacutees sur les survivants des explosions atomiques survenues agrave Hiroshima et Nagasaki en 1945 indiquent que lrsquoexposition au rayonnement agrave long terme a eu pour principal effet drsquoaugmenter la freacutequence des cas de cancer et de leuceacutemie
Des reacutesultats comparables ont eacuteteacute observeacutes
bull chez les personnes ayant reccedilu une radiotheacuterapie ou subi un examen diagnostique faisant appel au rayonnement
bull chez les anciens mineurs de mines drsquouranium bull chez les travailleurs qui ont fabriqueacute des armes atomiques bull chez les personnes exposeacutees au rayonnement par suite de lrsquoaccident de la centrale nucleacuteaire
de Tchernobyl bull chez les personnes exposeacutees au radon dans leur maison
Des eacutetudes ont montreacute que lrsquoexposition au rayonnement augmente la freacutequence de certains cancers survenant deacutejagrave de maniegravere spontaneacutee dans la population et que cette augmentation est proportionnelle agrave la dose de rayonnement Autrement dit plus la dose est importante plus le risque de cancer est eacuteleveacute On parle alors drsquoeffets stochastiques (voir la section 43) Toutefois les eacutetudes meneacutees agrave ce jour nrsquoont pas permis de deacutemontrer lrsquoapparition drsquoun nombre excessif de
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cancers ou drsquoautres maladies chez les personnes exposeacutees au rayonnement de maniegravere chronique agrave des doses infeacuterieures agrave environ 100 mSv1 par anneacutee
Plusieurs raisons peuvent expliquer pourquoi les effets du rayonnement ne peuvent pas ecirctre perccedilus en deccedilagrave de 100 mSv par anneacutee
bull Lrsquoune drsquoentre elles tient agrave ce qursquoil existe un seuil en deccedilagrave duquel la dose reccedilue nrsquooccasionne pas de cancers Par exemple le radium a un seuil de 10 Sv pour le cancer des os
bull Lrsquoautre raison deacutefendue par les eacutetudes du Comiteacute consultatif sur les effets biologiques des rayonnements ionisants (Biological Effects of Ionizing Radiation) (BEIR) et par la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) de lrsquoAcadeacutemie des sciences de la France veut que mecircme si une faible dose de rayonnement peut induire des cancers lrsquoincidence des cancers radio-induits est si faible qursquoil est impossible de les distinguer des cancers spontaneacutes de mecircme type
Les chercheurs continuent drsquoeacutetudier les effets de faibles doses de rayonnement pour pouvoir confirmer ou infirmer ces hypothegraveses En attendant la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation ont opteacute pour le principe de preacutecaution et partent du principe que toute exposition au rayonnement comporte un certain niveau de risque
La plupart des personnes ayant preacutesenteacute des problegravemes de santeacute dans les eacutetudes en question ont eacuteteacute exposeacutees agrave des doses relativement eacuteleveacutees (supeacuterieures agrave 100 mSv) au cours drsquoune tregraves courte peacuteriode de temps Crsquoest ce qursquoon appelle lrsquoexposition laquo aigueuml raquo Normalement les travailleurs et les membres du public exposeacutes au rayonnement de lrsquoindustrie nucleacuteaire reccediloivent des doses beaucoup plus faibles au cours de peacuteriodes beaucoup plus longues (exprimeacutees en anneacutees plutocirct qursquoen secondes) On parle alors drsquoexposition laquo chronique raquo Selon les estimations les expositions aigueumls au rayonnement ont 15 agrave 2 fois plus de probabiliteacutes de causer des effets biologiques que lrsquoexposition chronique
42 Eacutevaluation du risque de cancer
La CIPR a calculeacute la probabiliteacute de cancer mortel en se basant essentiellement sur lrsquoeacutevaluation des effets des rayonnements effectueacutee par des organismes scientifiques comme lrsquoUNSCEAR et le BEIR La CIPR a ensuite deacutetermineacute ce qursquoelle qualifie de laquo deacutetriment raquo total ducirc agrave lrsquoexposition au rayonnement Il srsquoagit
bull de la probabiliteacute drsquoinduire un cancer mortel bull du risque drsquoapparition drsquoun cancer non mortel bull du risque drsquoeffets heacutereacuteditaires graves bull des anneacutees de vie perdues en cas de manifestation de lrsquoeffet nocif
1 Le sievert (Sv) est lrsquouniteacute utiliseacutee pour calculer la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Il est eacutegal agrave 1 joulekilogramme Le millisievert (mSv) eacutequivaut agrave 11000 de 1 Sv
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Compte tenu de tous ces risques la CIPR a calculeacute que le deacutetriment total srsquoeacutetablissait agrave 0042 (42 ) par sievert pour les travailleurs adultes et agrave 0057 (57 ) par sievert pour lrsquoensemble de la population (CIPR 103) Pour lrsquoensemble de la population le risque est leacutegegraverement plus eacuteleveacute que celui des travailleurs en raison des diffeacuterences touchant diverses variables comme le sexe et les plages drsquoacircge qui ont eacuteteacute prises en compte
Pour eacutetablir les limites de dose la CCSN srsquoest en grande partie fieacutee aux recommandations de la CIRP Les limites de dose sont eacutetablies agrave un niveau sous lequel le risque est consideacutereacute comme acceptable Toutefois par prudence on part du principe que toute exposition au rayonnement comporte un certain nombre de risques mecircme en deccedilagrave de la limite de dose drsquoougrave lrsquoexistence de regraveglements pour reacuteduire toutes les doses au niveau ALARA ALARA nrsquoest pas une limite de dose mais une pratique qui vise agrave maintenir les doses autant que possible en dessous de la limite reacuteglementaire qui au Canada est fixeacutee agrave 1 mSv par an pour le public En fait la dose de rayonnement totale attribuable agrave lrsquoindustrie nucleacuteaire ne repreacutesente qursquoune infime fraction de cette dose crsquoest-agrave-dire dans la gamme de 12 agrave 18 microsieverts (μSv) 2 ce qui est des milliers de fois infeacuterieur agrave la limite
Le modegravele lineacuteaire sans seuil est un modegravele de risque utiliseacute agrave lrsquoeacutechelle internationale par la plupart des organismes de santeacute et des organismes de reacuteglementation nucleacuteaire afin drsquoeacutetablir des limites de dose pour les travailleurs et les membres du public Le modegravele lineacuteaire sans seuil preacutesume raisonnablement qursquoil existe un lien direct entre la radioexposition et les taux de cancer
Plusieurs autres modegraveles de risque existent (voir la figure 10) chacun ayant ses avantages et deacutesavantages Ils varient en fonction de leurs hypothegraveses et srsquoils prennent en compte lrsquoincertitude La CCSN utilise le modegravele lineacuteaire sans seuil comme approche agrave la radioprotection et pour lrsquoeacutelaboration de regraveglements approprieacutes
2 Comme les doses auxquelles sont exposeacutes les travailleurs et le public sont si basses la plupart des rapports et des mesures de dose utilisent les termes millisievert (mSv) et microsieverts (Sv) qui eacutequivalent respectivement agrave 11000 et agrave 1100 000 000 de sievert Ces sous-uniteacutes du sievert sont plus pratiques agrave utiliser pour les milieux professionnel et public
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Figure 10 Modegraveles de risques lieacutes aux faibles doses de rayonnement ionisant
43 Comment le rayonnement affecte-t-il les cellules
Lrsquoalteacuteration ou cassure des moleacutecules de lrsquoacide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) est le principal effet du rayonnement sur la santeacute LrsquoADN est une longue chaicircne drsquoacides amineacutes qui contient les informations neacutecessaires au fonctionnement des cellules Le rayonnement peut alteacuterer cette chaicircne Dans ce cas trois pheacutenomegravenes peuvent se produire
1 LrsquoADN se reacutepare correctement Dans ce cas la cellule est correctement reacutepareacutee et continue de fonctionner normalement La moleacutecule drsquoADN subit en permanence des leacutesions agrave chaque seconde de la journeacutee et les cellules ont une aptitude naturelle agrave reacuteparer ces leacutesions
2 La leacutesion de lrsquoADN est trop grave et la cellule meurt (effets deacuteterministes) Si lrsquoADN ou drsquoautres eacuteleacutements essentiels de la cellule reccediloivent une forte dose de rayonnement la cellule peut soit mourir soit ecirctre leacuteseacutee au point de ne plus pouvoir se reacutegeacuteneacuterer Si ce pheacutenomegravene touche un grand nombre de cellules dans un tissu ou un organe les effets preacutecoces du rayonnement peuvent se manifester Il srsquoagit des effets deacuteterministes dont la graviteacute varie selon la dose de rayonnement reccedilue Ils peuvent se traduire par des brucirclures des cataractes et dans des cas extrecircmes la mort
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Les premiegraveres preuves des effets deacuteterministes du rayonnement ont eacuteteacute observeacutees chez les premiers chercheurs et utilisateurs du rayonnement Ceux-ci ont preacutesenteacute des leacutesions seacutevegraveres agrave la peau et aux mains en raison drsquoune exposition agrave une dose excessive de rayonnement Plus reacutecemment les mecircmes pheacutenomegravenes ont eacuteteacute observeacutes apregraves lrsquoaccident de la centrale nucleacuteaire de Tchernobyl en 1986 au cours duquel plus de 130 travailleurs et pompiers ont reccedilu de fortes doses de rayonnement (800 agrave 16 000 mSv) et ont preacutesenteacute par la suite la maladie des rayons Deux des personnes exposeacutees sont deacuteceacutedeacutees quelques jours apregraves lrsquoexposition Plus de 30 travailleurs et pompiers sont deacuteceacutedeacutes dans les trois mois qui ont suivi lrsquoaccident
La CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation internationaux disposent de mesures y compris des limites de dose tregraves strictes et des bases de donneacutees permettant le suivi des sources radioactives pour atteacutenuer les risques susceptibles de peser sur les membres du public ou les travailleurs exposeacutes agrave des doses de rayonnement suffisamment eacuteleveacutees pour occasionner des effets deacuteterministes La CCSN dispose eacutegalement de regraveglements tregraves stricts pour la manipulation des substances et des dispositifs nucleacuteaires au Canada
3 La cellule se reacutepare mal mais continue de vivre (effets stochastiques) Dans certains cas une partie de lrsquoADN (voir la figure 11) de la cellule peut ecirctre leacuteseacutee par le rayonnement et ne pourra peut-ecirctre pas se reacuteparer par elle-mecircme Celle-ci peut continuer de vivre et mecircme de se reproduire Toutefois au cours de ce processus les erreurs qui nrsquoont pas eacuteteacute corrigeacutees dans le brin drsquoADN seront aussi preacutesentes dans les cellules qui descendent drsquoune cellule et cela peut perturber leur fonctionnement La probabiliteacute de ce type drsquoeffets indeacutesirables est proportionnelle agrave la dose et porte le nom drsquo laquo effet stochastique raquo Avec les effets stochastiques la probabiliteacute des effets augmente agrave mesure que la dose augmente Toutefois le moment ougrave les effets surviendront et leur graviteacute sont indeacutependants de la dose
Figure 11 Brin drsquoADN
Les dommages agrave lrsquoADN se produisent constamment dans le corps humain En effet nous sommes exposeacutes agrave environ 15 000 eacuteveacutenements de ce type qui nrsquoentraicircnent pas la mort des cellules chaque seconde Parfois la structure de la cellule change parce qursquoelle se reacutepare mal Cette alteacuteration peut nrsquoavoir aucun effet ou lrsquoeffet en question peut se manifester plus tard dans la vie Un cancer ou des effets heacutereacuteditaires peuvent ou non survenir
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Les dommages geacuteneacutetiques surviennent lorsque lrsquoADN des cellules des spermatozoiumldes ou des ovules est endommageacute Cela provoque lrsquoeacutemergence drsquoune anomalie qui est transmise drsquoune geacuteneacuteration agrave lrsquoautre Drsquoapregraves les eacutetudes meneacutees sur les animaux comme sur les mouches des fruits par Hermann J Muller en 1926 lrsquoexposition au rayonnement cause des mutations geacuteneacutetiques Toutefois agrave ce jour aucun effet geacuteneacutetique connu nrsquoa eacuteteacute observeacute chez les ecirctres humains par suite drsquoune exposition au rayonnement Il srsquoagit drsquoeacutetudes qui ont porteacute sur 30 000 enfants de survivants des bombardements atomiques sur Hiroshima et Nagasaki au Japon en 1945 (BEIR VII)
Le tableau 3 fait la synthegravese des effets possibles sur la santeacute qui sont relieacutes agrave des doses de rayonnement donneacutees Les limites de dose ont aussi eacuteteacute ajouteacutees pour montrer comment elles protegravegent les travailleurs et la population des dangers
Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
Dose Limite ou effet sur la santeacute
Plus de 5 000 mSv
Dose pouvant causer la mort si elle est reccedilue en une seule fois
1 000 mSv Dose pouvant occasionner les symptocircmes de la maladie des rayons (fatigue et nauseacutees) si elle est reccedilue au cours drsquoune peacuteriode de
24 heures
100 mSv Dose aigueuml la plus petite connue pouvant causer lrsquoapparition de cancers
30 agrave 100 mSv Dose de rayonnement reccedilue lors drsquoune tomographie axiale informatiseacutee du corps entier
50 mSv Limite de dose de rayonnement annuelle pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire
18 mSv Dose annuelle moyenne due au rayonnement de fond au Canada
1 mSv Limite de dose annuelle pour les membres du public au Canada
01 agrave 012 mSv
Dose reccedilue lors drsquoune radiographie des poumons
001 mSv Dose reccedilue lors drsquoune radiographie dentaire
001 mSv Dose annuelle moyenne reacutesultant des voyages en avion
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5 Doses de rayonnement
Pour les besoins de la radioprotection diffeacuterentes grandeurs de dose ont eacuteteacute deacutefinies dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace Les sections 51 agrave 53 deacutecrivent respectivement ces types de dose La figure 12 preacutesente un aperccedilu du lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee
Figure 12 Lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee
La section 54 preacutesente des doses de rayonnements repreacutesentatives qui pourraient ecirctre attendues selon divers sceacutenarios et la section 55 traite des limites de doses eacutetablies par la CCSN
51 Dose absorbeacutee
Lorsque le rayonnement ionisant peacutenegravetre dans le corps humain ou dans la matiegravere il leur communique de lrsquoeacutenergie Lrsquoeacutenergie absorbeacutee par suite de lrsquoexposition au rayonnement porte le nom de dose absorbeacutee La dose absorbeacutee se mesure gracircce agrave une uniteacute appeleacutee le gray (Gy) Un Gray correspond agrave une eacutenergie deacuteposeacutee drsquoun joule dans un kilogramme de matiegravere
52 Dose eacutequivalente
Lorsque le rayonnement est absorbeacute par une matiegravere vivante on peut parfois observer un effet biologique Tous les rayonnements ne produisent pas le mecircme effet biologique pour une mecircme dose absorbeacutee Lrsquoeffet deacutepend du type de rayonnement (alpha becircta gamma etc) Ainsi 1 Gy de rayonnement alpha est plus nocif pour les tissus humains que 1 Gy de rayonnement becircta Pour obtenir la dose eacutequivalente il faut multiplier la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique (wR) speacutecifique Pour exprimer cet effet on utilise alors un facteur de pondeacuteration radiologique (wR) pour mettre en eacutequivalence les diffeacuterents types de rayonnement et leur efficaciteacute biologique respective Cette dose eacutequivalente est exprimeacutee en sievert (Sv) Autrement dit 1 Sv de rayonnement alpha possegravede les mecircmes effets biologiques que 1 Sv de rayonnement becircta En drsquoautres mots la dose eacutequivalente permet drsquoobtenir une uniteacute qui rend compte du degreacute de nociviteacute de diffeacuterents types de rayonnement
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53 Dose efficace
Les diffeacuterents tissus et organes preacutesentent une sensibiliteacute diffeacuterente au rayonnement (voir la figure 13) Par exemple la moelle osseuse est beaucoup plus radiosensible que les tissus musculaires ou nerveux Pour obtenir une indication de lrsquoeffet de lrsquoexposition sur la santeacute geacuteneacuterale la dose eacutequivalente peut ecirctre multiplieacutee par un facteur de pondeacuteration tissulaire (wT) lieacute au risque pour un tissu ou organe particulier Cette multiplication donne la dose efficace absorbeacutee par le corps Lrsquouniteacute utiliseacutee pour exprimer la dose efficace est eacutegalement le sievert
Figure 13 Facteurs de pondeacuteration tissulaire
Source Regraveglement sur la radioprotection
Agrave titre drsquoexemple si lrsquoestomac et la vessie drsquoun sujet sont exposeacutes seacutepareacutement au rayonnement et que les doses eacutequivalentes aux tissus soient respectivement de 100 et 70 mSv la dose efficace sera calculeacutee comme suit (100 mSv x 012) + (70 mSv x 005) = 155 mSv Le risque drsquoeffets nocifs lieacutes agrave lrsquoexposition au rayonnement eacutequivaut agrave 155 mSv reccedilus de faccedilon homogegravene par le corps entier
54 Doses typiques de rayonnement
541 Rayonnement naturel
Au niveau mondial la dose efficace moyenne totale provenant du rayonnement naturel est de lrsquoordre de 24 mSv par an Au Canada la dose efficace moyenne se chiffre agrave 18 mSv (voir le tableau 4 et la figure 15) Tel que speacutecifieacute agrave la section 3 la dose peut deacutependre de la source de rayonnement
bull Rayonnement cosmique Les reacutegions de haute altitude reccediloivent plus de rayonnement cosmique Selon une eacutetude reacutecente de Santeacute Canada la dose efficace annuelle provenant du rayonnement cosmique reccedilue par les habitants de Vancouver en Colombie-Britannique qui est situeacutee au niveau de la mer est de lrsquoordre de 030 mSv Par contre une personne qui vivrait au sommet du mont Lorne au Yukon agrave une altitude de 2 000 m recevrait une dose annuelle drsquoenviron 084 mSv Les voyages aeacuteriens augmentent eacutegalement lrsquoexposition au rayonnement cosmique de 001 mSv par Canadien par an La figure 14 montre agrave quel point les niveaux de
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rayonnement cosmique varient avec des eacuteleacutevations au-dessus du niveau de la mer et en fonction de la longitude et de la latitude
Figure 14 Dose efficace annuelle pour lrsquoexteacuterieur provenant du rayonnement cosmique en Ameacuterique du Nord (en microsieverts)
Source Gratsky et al 2004
bull Rayonnement terrestre Les sols contiennent eacutegalement des sources naturelles de rayonnement et les reacutegions dont les sols sont riches en uranium reccediloivent plus de rayonnement eacutemis par les sols La dose efficace moyenne de rayonnement eacutemis par les sols (et les mateacuteriaux de construction provenant de ces sols) est de lrsquoordre de 05 mSv par an Toutefois cette dose varie selon lrsquoemplacement geacuteographique et la geacuteologie et peut atteindre 260 mSv dans le Nord de lrsquoIran ou 90 mSv au Nigeacuteria Au Canada la dose annuelle la plus eacuteleveacutee serait selon les estimations de lrsquoordre de 23 mSv et concerne les Territoires du Nord-Ouest
bull Inhalation La croucircte terrestre produit du radon qui est preacutesent dans lrsquoair que nous respirons Le radon donne lieu agrave quatre produits de deacutesinteacutegration qui irradient les poumons en cas drsquoinhalation Agrave lrsquoeacutechelle mondiale la dose efficace annuelle moyenne de rayonnement par le radon est drsquoenviron 13 mSv Une reacutecente eacutetude de Santeacute Canada sur le radon dans les habitations a reacuteveacuteleacute que les niveaux de radon dans 93 des foyers canadiens sont en dessous de la ligne directrice canadienne actuelle de 200 Bqmsup3
bull Ingestion Enfin il existe plusieurs sources de rayonnement naturelles qui peacutenegravetrent dans nos organismes que ce soit par les aliments que nous ingeacuterons lrsquoair que nous respirons et lrsquoeau que nous buvons Le potassium 40 est la principale source drsquoirradiation interne (exception faite des produits de filiation du radon) La dose efficace moyenne provenant de ces sources est drsquoenviron 03 mSv par an
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Tableau 4 Dose efficace moyenne dans certaines villes canadiennes compareacutee agrave la moyenne mondiale
Source de rayonnement
Moyenne mondiale1
(mSv) Canada2
(mSv) Toronto2
(mSv) Winnipeg2
(mSv) Rayonnement cosmique 04 03 03 03 Irradiation interne 03 03 03 03 Exposition due agrave lrsquoinhalation 13 09 08 32 Irradiation externe 05 02 02 02 Total 24 18 16 40
1 UNSCEAR 2010 2 Grasty et LaMarre 2004
Figure 15 Doses provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Doses moyennes provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Rayonnement
Rayonnement terrestre
cosmique
Inhalation
Ingestion
03 mSv 03 mSv
02 m Sv
09 mSv
542 Les sources artificielles de rayonnement
Les sources artificielles de rayonnement (reacutesultant des activiteacutes commerciales et industrielles) repreacutesentent environ 02 microSv de notre exposition annuelle au rayonnement Les rayons X et autres interventions meacutedicales diagnostiques et theacuterapeutiques (voir le tableau 5) repreacutesentent environ 12 mSv par an (UNSCEAR 2000) Les produits de grande consommation comme le tabac et les deacutetecteurs de fumeacutee repreacutesentent 01 mSv de notre exposition annuelle au rayonnement
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Tableau 5 Doses aux organes typiques selon le type drsquoexamen radiologique
Type drsquoexamen Organe Dose (mSv) Radiographie dentaire1 Cerveau 001 Radiographie de la poitrine1 Poumons 01 Mammographie de deacutepistage2 Seins 3 Tomodensitomeacutetrie abdominale (adulte)2 Estomac 10 Tomodensitomeacutetrie abdominale (neacuteonatale)2 Estomac 20
1 National Council on Radiation Protection and Measurements (NCPR) 2009 2 Brenner et Hall 2007
Globalement le rayonnement naturel repreacutesente approximativement 60 de la dose annuelle agrave laquelle nous sommes exposeacutes Les interventions meacutedicales repreacutesentent approximativement 40 de cette dose annuelle
Il nrsquoy a pas de diffeacuterence dans les effets causeacutes par le rayonnement naturel ou artificiel
55 Limites de dose
La CCSN eacutetablit les limites de dose pour les travailleurs canadiens et la population Elle le fait en suivant les recommandations de la CIPR qui se compose de scientifiques eacuteminents et de plusieurs grands speacutecialistes de la radioprotection Ces regraveglements srsquoinspirent aussi de la plupart des normes et recommandations de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA)
Au Canada lrsquoapplication des regraveglements normes et pratiques mis en place pour proteacuteger les membres du public et les travailleurs des sources de rayonnement qui ne sont pas reacuteglementeacutees par la CCSN est du ressort de Santeacute Canada de Ressources humaines et Deacuteveloppement des compeacutetences Canada du ministegravere de la Deacutefense nationale et des gouvernements provinciaux et territoriaux
Par ailleurs le Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial (CRFPT) eacutelabore des lignes directrices concernant le rayonnement ionisant et non ionisant et srsquoemploie agrave harmoniser les regraveglements relatifs agrave la radioprotection agrave la grandeur du Canada Copreacutesideacute par la CCSN Santeacute Canada et les provinces le CRFPT est une tribune nationale pour les questions de radioprotection
Pour les personnes qui exploitent lrsquoeacutenergie nucleacuteaire ou travaillent avec celle-ci la limite de dose reacuteglementeacutee est fixeacutee en dessous de la limite infeacuterieure de ce qui est consideacutereacute comme une exposition inacceptable Par exemple les limites de dose efficace pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire est de 50 mSv par an et de 100 mSv sur 5 ans Il nrsquoa pas eacuteteacute deacutemontreacute que lrsquoexposition agrave du rayonnement infeacuterieur agrave une dose aigueuml drsquoenviron 100 mSv nrsquoaugmente pas le risque drsquoeffets sur la santeacute comme le cancer
De plus les titulaires de permis doivent veiller agrave ce que toutes les doses respectent le principe ALARA (voir la figure 16)
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Figure 16 Cadre de la limite de dose de rayonnement
Les rapports et les controcircles reacuteguliers deacutemontrent que la moyenne annuelle des doses aux travailleurs des installations nucleacuteaires canadiennes est de lrsquoordre de 1 agrave 2 mSv par anneacutee (voir la figure 17)
Figure 17 Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type drsquoinstallation
Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type dinstallation
0
05
1
15
2
25
3
35
4
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(mSv
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Centrales Mines et Raff ineries Installations Installations Installations Meacutedecine Industrie et Acceacuteleacuterateurs nucleacuteaires usines de duranium de fabrication de recherche de production recherche de particules
concentration de combustile et de de sources duranium production de lumineuses au
radio-isotopes tritium
Peut inclure lrsquoexposition aux rayons X Source Fichier dosimeacutetrique national du Canada (Santeacute Canada) ndash Drsquoapregraves les donneacutees publieacutees les plus reacutecentes
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Au Canada la limite de dose efficace pour le public est de 1 mSv au cours drsquoune anneacutee civile Les rapports et les controcircles reacuteguliers montrent que les doses efficaces annuelles auxquelles les membres du public sont exposeacutes dans le cadre des activiteacutes reacuteglementeacutees par la CCSN varient entre 0001 et 0092 mSv par an Le tableau 6 preacutesente la dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant drsquoeacutemissions dans lrsquoair et dans lrsquoeau provenant de diverses installations autoriseacutees de la CCSN par anneacutee Les doses reccedilues reacutesultant drsquoeacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques nrsquoont pas eacuteteacute additionneacutees pour Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) aux Laboratoires de Chalk River parce que ces doses correspondaient agrave diffeacuterents individus exposeacutes repreacutesentatifs provenant de diffeacuterentes populations
Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
Installation Dose annuelle maximale (mSv) pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
2006 2007 2008 2009 2010
Centrales nucleacuteaires
Point Lepreau 00006 00007 00018 00004 00002
Gentilly-2 00007 00009 00006 00012 00010
Darlington 00011 00014 00013 00007 00006
Pickering 00028 00026 00041 00018 00010
Bruce 00025 00021 00027 00044 00029
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions atmospheacuteriques)
0081 0073 0092 0045 0032
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions aquatiques)
0027 0014 0013 00011 00004
Source Rapports des titulaires de permis et donneacutees de surveillance de lrsquoenvironnement soumises agrave la CCSN
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6 Reacuteglementation des radiations
La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire (CCSN) reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de preacuteserver la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de mettre en œuvre les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Le mandat de la CCSN inclut aussi la diffusion de renseignements objectifs de nature scientifique technique et reacuteglementaire agrave lrsquointention de la population
En tant qursquoorganisme de reacuteglementation nucleacuteaire du Canada la CCSN surveille toutes les installations nucleacuteaires et les activiteacutes et applications lieacutees au nucleacuteaire En font partie les centrales nucleacuteaires les mines et usines de concentration drsquouranium les installations de traitement et de recherche les installations de gestion des deacutechets radioactifs les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement utiliseacutes agrave des fins meacutedicales et industrielles
La CCSN dispose drsquoun cadre de deacutelivrance de permis et de veacuterification de la conformiteacute visant agrave assurer que toute personne qui utilise possegravede ou stocke des substances nucleacuteaires et des appareils agrave rayonnement est en conformiteacute avec un permis et a mis en place des dispositions de sucircreteacute et de seacutecuriteacute approprieacutees Au fil des ans ces exigences reacuteglementaires ont eacuteteacute renforceacutees suite agrave lrsquoameacutelioration des connaissances sur les effets du rayonnement
61 Protection des Canadiens
Toutes les installations et activiteacutes nucleacuteaires au Canada sont reacutegies par la Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires (LSRN) qui est entreacutee en vigueur en mai 2000 en remplacement de lrsquoancienne Loi sur le controcircle de lrsquoeacutenergie atomique La LSRN et ses regraveglements sont conccedilus pour proteacuteger le public les personnes qui travaillent dans le secteur nucleacuteaire et notre environnement Le rocircle de la CCSN est de srsquoassurer que la LSRN et ses regraveglements sont respecteacutes
La CCSN collabore avec les organismes provinciaux et territoriaux de reacuteglementation en matiegravere de protection de lrsquoenvironnement et de radioprotection De nombreux autres organismes feacutedeacuteraux jouent eacutegalement un rocircle dans la protection des Canadiens la CCSN collabore avec Ressources naturelles Canada Environnement Canada Santeacute Canada Pecircches et Oceacuteans Canada Transports Canada la Deacutefense nationale et les Forces canadiennes et Affaires eacutetrangegraveres et Commerce international Canada pour reacuteglementer les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes
Les normes canadiennes en matiegravere de sucircreteacute nucleacuteaire prennent comme reacutefeacuterence les normes internationales Pour ce faire la CCSN srsquoappuie sur les travaux de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA) et drsquoautres organisations telles que le Comiteacute scientifique des Nations Unies sur les effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) et la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) ainsi que sur ceux de Santeacute Canada et drsquoEnvironnement Canada
Avec la coopeacuteration de ses Eacutetats membres lrsquoAIEA publie plusieurs normes internationales notamment des normes de non-prolifeacuteration nucleacuteaire Les normes de la CCSN et les meilleures pratiques dans ce domaine respectent celles de lrsquoAIEA
Dans le domaine de la non-prolifeacuteration nucleacuteaire la CCSN travaille pour le compte du gouvernement du Canada afin drsquoatteindre deux objectifs assurer aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires de notre pays ne contribuent pas agrave la
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fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou de dispositifs explosifs nucleacuteaires et promouvoir un cadre international de non-prolifeacuteration efficace et plus complet
62 Protection des travailleurs
La CCSN reacuteglemente les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes dans le but de proteacuteger la seacutecuriteacute et la santeacute des travailleurs Les installations nucleacuteaires comprennent les centrales nucleacuteaires les mines et les usines de concentration drsquouranium les installations de fabrication de combustible et les installations qui effectuent le traitement et la recherche Les aspects des activiteacutes reacuteglementeacutees sont la seacutecuriteacute la dosimeacutetrie lrsquoemballage et le transport des substances nucleacuteaires ainsi que lrsquoimportation et lrsquoexportation des substances nucleacuteaires
On estime agrave 40 000 le nombre de travailleurs de lrsquoindustrie nucleacuteaire au Canada et le nombre de personnes exposeacutees au rayonnement chaque jour dans le cadre de leur emploi est beaucoup plus eacuteleveacute Les travailleurs canadiens sont exposeacutes agrave des rayonnements de deux faccedilons ils travaillent avec des sources artificielles de rayonnement (par exemple dans lrsquoindustrie nucleacuteaire les soins de santeacute les eacutetablissements de recherche ou de production) ou bien ils sont exposeacutes agrave des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement naturel (par exemple dans lrsquoindustrie miniegravere dans les eacutequipages drsquoavion et dans la construction)
Le Regraveglement sur la radioprotection canadien fixe des limites srsquoappliquant agrave la quantiteacute de rayonnement agrave laquelle le public et les travailleurs du secteur nucleacuteaire (TSN) peuvent ecirctre exposeacutes Il srsquoagit des laquo limites de dose raquo (voir la section 55) et elles sont fixeacutees en deccedilagrave du seuil auquel on srsquoattend qursquoil y ait des effets neacutefastes sur la santeacute Le Regraveglement exige que les titulaires de permis mettent en œuvre des programmes de radioprotection qui limitent lrsquoexposition des travailleurs aux rayonnements ionisants sous les limites de dose et agrave un niveau aussi bas que possible les facteurs sociaux et eacuteconomiques en preacutesence eacutetant pris en compte (voir la figure 17)
Accident nucleacuteaire survenu agrave Fukushima en 2011
Le 11 mars 2011 un seacuteisme de magnitude 9 suivi drsquoun tsunami deacutevastateur ont frappeacute le Japon laissant derriegravere eux pregraves de 25 000 morts ou disparus un demi-million de reacutesidences deacutetruites ou endommageacutees et 560 km2 inondeacutes
Les reacutepercussions combineacutees du seacuteisme et du tsunami sur la centrale nucleacuteaire de Fukushima-Daiichi ont provoqueacute lrsquoun des pires accidents nucleacuteaires du monde Au cours des heures et des jours qui ont suivi trois des six reacuteacteurs de la centrale ont surchauffeacute et subi des dommages Les travailleurs de la centrale ont braveacute des conditions extraordinaires pour preacutevenir ou retarder les rejets de matiegraveres radioactives au-dessus de la reacutegion environnante et dans la mer Gracircce agrave leurs efforts il a eacuteteacute possible de retarder suffisamment ces rejets pour que la population environnante puisse ecirctre eacutevacueacutee malgreacute les dommages geacuteneacuteraliseacutes subis aux infrastructures locales
Agrave mesure que lrsquoaccident se deacuteroulait la zone drsquoeacutevacuation srsquoest agrandie et les autoriteacutes ont recommandeacute aux habitants drsquoun plus grand secteur de se reacutefugier agrave lrsquointeacuterieur Des mesures de surveillance radiologique eacutetendues et de controcircle de la production et de la distribution alimentaires ont eacuteteacute mises en œuvre Dans le mecircme ordre drsquoideacutee il faudra poursuivre la surveillance et le controcircle des approvisionnements alimentaires et en eau peut-ecirctre pendant de nombreuses anneacutees
Cet accident a pousseacute de nombreux pays agrave eacutevaluer la sucircreteacute de leurs infrastructures nucleacuteaires La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire a entrepris un examen de toutes les grandes installations nucleacuteaires au Canada Cet examen dirigeacute par un groupe de travail multidisciplinaire a permis de confirmer que les installations canadiennes peuvent reacutesister et reacutepondre agrave des eacuteveacutenements externes comme les tremblements de terre Un plan drsquoaction de quatre ans est en cours drsquoeacutelaboration afin de renforcer les deacutefenses et de reacuteduire davantage le risque notamment gracircce agrave lrsquoameacutelioration du Regraveglement sur la radioprotection en vigueur pour y inteacutegrer de nouvelles exigences en cas drsquourgence
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Les installations nucleacuteaires au Canada doivent disposer drsquoun personnel qualifieacute pour effectuer leurs activiteacutes en conformiteacute avec la LSRN et ses regraveglements La CCSN veacuterifie eacutegalement que le personnel travaillant dans le domaine de la radioprotection est capable drsquoexeacutecuter les tacircches preacutevues drsquoapregraves les permis
Surveillance des doses
Tous les titulaires de permis de la CCSN sont tenus de deacuteterminer les doses de rayonnement reccedilues par les travailleurs dans lrsquoexercice de leurs fonctions En outre si lrsquoon srsquoattend agrave ce que les doses efficaces deacutepassent 5 mSv en un an les titulaires de permis sont tenus de recourir agrave des services de dosimeacutetrie autoriseacutes
La CCSN deacutelivre des permis aux services de dosimeacutetrie qui doivent effectuer des mesures de doses exactes et preacutecises Les titulaires de permis de services de dosimeacutetrie sont tenus de deacuteposer de lrsquoinformation reacuteguliegraverement dans le Fichier dosimeacutetrique national (FDN) Le FDN exploiteacute par le Bureau de la radioprotection de Santeacute Canada contient les dossiers de doses de rayonnement provenant de tous les processeurs commerciaux de dosimeacutetrie des installations de production drsquoeacutenergie nucleacuteaire drsquoEacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) et des mines drsquouranium Le registre comprend eacutegalement les dossiers de doses provenant des utilisateurs de rayons X tels que les dentistes les radiologues et les chiropraticiens ainsi que les expositions aux produits de filiation du radon provenant de certaines mines qui ne deacutetiennent pas de permis de la CCSN
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7 Sommaire
Le rayonnement a toujours eacuteteacute preacutesent et il est partout dans notre environnement La vie a eacutevolueacute dans un monde contenant des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement ionisant Nous sommes eacutegalement exposeacutes au rayonnement artificiel provenant de sources telles que les traitements meacutedicaux et les activiteacutes impliquant des matiegraveres radioactives
Les effets du rayonnement sur la santeacute sont bien compris Depuis le deacutebut du 20e siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes agrave fond agrave la fois en laboratoire et sur les populations humaines En raison des risques connus du rayonnement pour la santeacute il doit ecirctre utiliseacute avec prudence et strictement controcircleacute Un eacutequilibre doit ecirctre trouveacute entre les avantages du rayonnement pour la socieacuteteacute et les risques que le rayonnement pose pour les personnes la santeacute et lrsquoenvironnement
La CCSN reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de proteacuteger la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de respecter les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Elle deacutefinit eacutegalement des limites de dose pour empecirccher que les travailleurs et le public ne soient soumis agrave une exposition excessive au rayonnement
La compreacutehension des risques que pose le rayonnement aide la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation agrave fixer les limites de dose et agrave eacutetablir des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave des niveaux sucircrs Les titulaires de permis sont tenus de maintenir toutes les doses de rayonnement agrave des niveaux ALARA Des programmes de surveillance du rayonnement sont en place agrave proximiteacute des centrales nucleacuteaires et drsquoautres installations nucleacuteaires agrave travers le Canada pour proteacuteger les personnes et lrsquoenvironnement contre les effets potentiels du rayonnement
Des programmes gouvernementaux et de lrsquoindustrie mesurent systeacutematiquement les niveaux de radioactiviteacute dans lrsquoair lrsquoeau potable les eaux de surface le sol et les aliments Gracircce agrave ces donneacutees la CCSN peut veacuterifier que les normes sont respecteacutees eacutevaluer lrsquoefficaciteacute des controcircles et deacuteterminer les tendances environnementales
Depuis plus de 65 ans le Canada deacutetient un dossier de sucircreteacute nucleacuteaire reconnu au niveau international La CCSN est fiegravere drsquoavoir contribueacute agrave ce dossier de sucircreteacute en assurant une surveillance reacuteglementaire solide Les Canadiens peuvent ecirctre assureacutes que la CCSN continuera de surveiller avec vigilance la sucircreteacute de lrsquoindustrie nucleacuteaire canadienne de sorte que la santeacute et la sucircreteacute ne soient jamais compromises
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Glossaire
Acide amineacute Les eacuteleacutements constitutifs des proteacuteines Il srsquoagit de moleacutecules organiques contenant un groupement amine (NH2) et un groupe carboxyle (COOH)
Acide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) Le composeacute moleacuteculaire dans le noyau drsquoune cellule qui forme le modegravele de la structure et du fonctionnement de la cellule
Activiteacute Rythme auquel se produisent les deacutesinteacutegrations dans une matiegravere radioactive par uniteacute de temps Utiliseacutee comme mesure de la quantiteacute de radionucleacuteides preacutesents Uniteacute Becquerel symbole Bq 1 Bq = une deacutesinteacutegration par seconde
ALARA Un principe drsquooptimisation de la protection utiliseacute pour srsquoassurer que les limites de doses reccedilues au niveau individuel au travail et par le public soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux Ce concept ne deacutesigne pas la limite de dose il srsquoagit drsquoun processus qui permet de maintenir les niveaux de dose bas
Appareil agrave rayonnement Tel que deacutefini dans le Regraveglement sur les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement a) un appareil contenant une substance nucleacuteaire en une quantiteacute supeacuterieure agrave la quantiteacute drsquoexemption et permettant son utilisation pour ses proprieacuteteacutes de rayonnement et b) un appareil contenant un composeacute lumineux au radium
Atome Uniteacute de matiegravere formeacutee drsquoun noyau unique autour duquel gravitent plusieurs eacutelectrons et dont le nombre est eacutegal agrave celui des protons dans le noyau Lrsquoatome est la plus petite partie drsquoun eacuteleacutement pouvant se combiner chimiquement avec drsquoautres atomes Tous les atomes autres que lrsquohydrogegravene 1 ont des neutrons dans le noyau
Becquerel Uniteacute SI de mesure de lrsquoactiviteacute drsquoune substance radioactive Le becquerel remplace le curie (Ci) qui nrsquoest pas une uniteacute SI Son symbole est Bq Il correspond agrave une deacutesinteacutegration nucleacuteaire par seconde 1 Bq = 27 pCi (27 times 10ndash11 Ci) et 1 Ci = 37 times 1010 Bq (Voir aussi laquo SI raquo)
Cancer Un grand nombre de maladies causeacutees par la division effreacuteneacutee de cellules anormales
Capture des eacutelectrons Processus de deacutesinteacutegration radioactive au terme duquel un eacutelectron en orbite est captureacute par le noyau et fusionne avec ce dernier Apregraves ce processus la masse reste inchangeacutee mais le numeacutero atomique diminue drsquoun facteur de un car un proton est converti en neutron
Capture des neutrons ou capture neutronique Type de reacuteaction nucleacuteaire au terme de laquelle un noyau atomique srsquoempare drsquoun neutron libre et fusionne avec lui pour former un noyau plus lourd Les neutrons peuvent reacuteagir avec un noyau atomique de plusieurs maniegraveres chacune aboutissant agrave un produit diffeacuterent
Cataracte Affection qui survient lorsque le cristallin normalement transparent de lrsquoœil se trouble ou srsquoopacifie et cause une vision trouble qursquoil nrsquoest pas possible de corriger par des verres correcteurs ordinaires Le facteur le plus important de la formation de cataractes est le vieillissement mais il existe des facteurs additionnels comme le tabagisme le diabegravete lrsquoexposition excessive au soleil et le rayonnement
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Cellule La plus petite uniteacute structurelle et fonctionnelle de tous les organismes vivants connus
Deacutesinteacutegration (radioactive) Transformation drsquoun nucleacuteide radioactif en un nucleacuteide diffeacuterent (ou plusieurs nucleacuteides diffeacuterents) par eacutemission spontaneacutee de rayonnement tels que des rayonnements alpha becircta ou gamma ou par capture des eacutelectrons Il en reacutesulte un noyau plus stable et moins chargeacute en eacutenergie Chaque processus de deacutesinteacutegration a une peacuteriode radioactive deacutefinie
Deuteacuterium Un isotope drsquohydrogegravene avec un proton et un neutron dans le noyau
Dose Terme geacuteneacuteral utiliseacute pour deacutesigner la quantiteacute drsquoeacutenergie provenant de rayonnement ionisant absorbeacutee par les tissus La dose absorbeacutee est mesureacutee en grays (Gy) ougrave 1 gray eacutequivaut agrave 1 joule par kilogramme Voir aussi dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace
Dose absorbeacutee Quantiteacute drsquoeacutenergie absorbeacutee par la matiegravere irradieacutee par uniteacute de masse Cela reflegravete la quantiteacute drsquoeacutenergie deacuteposeacutee par du rayonnement ionisant lors de son passage agrave travers un milieu (comme lrsquoair lrsquoeau ou du tissu vivant) Uniteacute gray Symbole Gy
Dose aigueuml Exposition reccedilue pendant une courte dureacutee (heures ou jours) Lrsquoadjectif laquo aigueuml raquo deacutesigne uniquement la dureacutee de lrsquoexposition et non lrsquointensiteacute des doses concerneacutees
Dose chronique Exposition persistante (en termes de mois ou drsquoanneacutees) Lrsquoadjectif laquo chronique raquo se rapporte uniquement agrave la dureacutee de lrsquoexposition et non agrave lrsquointensiteacute des doses
Dose efficace Mesure de dose visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du deacutetriment radiologique pouvant reacutesulter de la dose Elle repreacutesente la somme des produits des doses eacutequivalentes aux tissus multiplieacutees par leurs facteurs de pondeacuteration tissulaires respectifs Uniteacute sievert (Sv)
Dose eacutequivalente Mesure de la dose au tissu ou agrave lrsquoorgane visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du dommage causeacute Obtenue en multipliant la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique pour tenir compte de lrsquoefficaciteacute biologique de diffeacuterents rayonnements agrave causer des dommages au tissu ou agrave lrsquoorgane consideacutereacute Uniteacute sievert (Sv)
Dosimegravetre Dispositif porteacute par une personne pour mesurer une dose de rayonnement ionisant
Dosimeacutetrie Sous-speacutecialiteacute scientifique de la radioprotection et de la physique meacutedicale centreacutee sur le calcul et lrsquoenregistrement des doses internes et externes provenant du rayonnement ionisant
Eau leacutegegravere Eau ordinaire composeacutee de moleacutecules ayant deux atomes drsquohydrogegravene et un atome drsquooxygegravene (H20) Diffeacuterente de lrsquoeau lourde qui est composeacutee de moleacutecules ayant un atome drsquohydrogegravene un atome de deuteacuterium (D) et un atome drsquooxygegravene (HDO)
Eau lourde Eau contenant une teneur eacuteleveacutee de moleacutecules avec des atomes de deuteacuterium (hydrogegravene lourd) Dans certains reacuteacteurs lrsquoeau lourde est utiliseacutee comme modeacuterateur parce qursquoelle ralentit les neutrons avec efficaciteacute et aussi parce qursquoelle a une faible probabiliteacute drsquoabsorber les neutrons
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Eau tritieacutee Lrsquoeau tritieacutee (HTO) est une moleacutecule drsquoeau dans laquelle une ou deux moleacutecules drsquohydrogegravene ont eacuteteacute remplaceacutees par un atome de tritium
Effets deacuteterministes Changements dans les cellules et les tissus qui se produiront certainement apregraves une dose aigueuml de rayonnement (agrave un niveau de dose supeacuterieur agrave au moins 1 000 mSv) en deccedilagrave duquel lrsquoeffet du rayonnement nrsquoest pas deacutetecteacute La graviteacute des effets sanitaires (eacuterythegraveme cutaneacute brucirclures et chute des cheveux) augmente avec la dose reccedilue
Effets stochastiques Terme utiliseacute pour deacutesigner les effets sanitaires du rayonnement (tels que le cancer ou les maladies heacutereacuteditaires) preacutesentant un risque statistique Pour ces maladies la probabiliteacute drsquoapparition augmente proportionnellement agrave la dose de rayonnement reccedilue plus la dose est eacuteleveacutee plus la probabiliteacute drsquoapparition est grande La graviteacute des effets nrsquoest pas proportionnelle agrave la dose
Efficaciteacute biologique relative Mesure relative de lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents types de rayonnements agrave provoquer un effet sanitaire preacuteciseacute exprimeacutee comme le rapport inverse des doses absorbeacutees de deux types de rayonnement diffeacuterents qui produiraient un effet biologique donneacute de mecircme intensiteacute
Eacutelectron Particule eacuteleacutementaire stable posseacutedant une charge eacutelectrique neacutegative de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 91 x 10-31 kg
Eacutelectron-volt (eV) Uniteacute drsquoeacutenergie eacutequivalente agrave environ 16 x 10-19 joules
Eacuteleacutement Types drsquoatomes speacutecifiques ayant le mecircme nombre de protons dans leur noyau et par conseacutequent le mecircme numeacutero atomique Le nombre de neutrons peut diffeacuterer
Eacutemission de positrons Type de deacutesinteacutegration radioactive dans laquelle un proton est transformeacute en neutron ce qui eacutemet un positron Dans ces cas lorsque le rapport neutrons-protons est trop faible et que lrsquoeacutemission de particules alpha nrsquoest pas possible sur le plan eacutenergeacutetique le noyau peut dans certaines conditions atteindre la stabiliteacute en eacutemettant un positron
Eacutenergie Grandeur physique qui deacutecrit la quantiteacute de travail qui peut ecirctre effectueacutee par une force donneacutee ougrave la masse-eacutenergie est conserveacutee Il existe diffeacuterentes formes drsquoeacutenergie eacutenergie cineacutetique potentielle thermique gravitationnelle acoustique lumineuse eacutelastique nucleacuteaire et eacutelectromagneacutetique
Eacutepideacutemiologie Eacutetude de la distribution et des eacuteleacutements deacuteterminants des maladies dans les populations humaines Elle sert de base pour la santeacute publique et la meacutedecine preacuteventive et elle est fondeacutee sur des observations plutocirct que sur des expeacuteriences
Essai biologique Toute proceacutedure utiliseacutee pour deacuteterminer la nature lrsquoactiviteacute lrsquoemplacement ou la reacutetention de radionucleacuteides dans lrsquoorganisme par des mesures directes (in vivo) ou par des analyses de matiegraveres excreacuteteacutees ou autrement eacutelimineacutees par lrsquoorganisme (in vitro)
Facteur de pondeacuteration radiologique Nombre par lequel il faut multiplier la dose absorbeacutee dans un tissu ou un organe pour deacuteterminer lrsquoefficaciteacute biologique relative du rayonnement agrave induire des effets stochastiques agrave de faibles doses le reacutesultat eacutetant la dose eacutequivalente
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Facteur de pondeacuteration tissulaire Facteur pour lequel la dose eacutequivalente est pondeacutereacutee aux fins de la deacutetermination de la dose efficace Le facteur de pondeacuteration tissulaire pour un organe ou un tissu repreacutesente la contribution relative de cet organe ou de ce tissu au preacutejudice total causeacute par les effets de lrsquoirradiation uniforme du corps entier
Fission ou fission nucleacuteaire Division drsquoun noyau lourd en deux morceaux (ou rarement plusieurs) avec des masses drsquoampleur eacutequivalente accompagneacutee geacuteneacuteralement de lrsquoeacutemission de neutrons et de rayonnement gamma
Gray (Gy) Uniteacute du SI de la dose absorbeacutee Uniteacute 1 joulekilogramme mais a un usage restreint
In vitro Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience reacutealiseacutee en dehors drsquoun organisme vivant dans un environnement controcircleacute comme dans une eacuteprouvette ou une boicircte de Peacutetri Du latin laquo dans le verre raquo
In vivo Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience portant sur un organisme vivant complet par opposition agrave un organisme partiel ou mort ou un environnement controcircleacute in vitro Latin pour laquo dans le vivant raquo
Ion Atome moleacutecule ou fragment de moleacutecule ayant acquis une charge eacutelectrique suite agrave la perte ou au gain drsquoun ou plusieurs eacutelectrons
Isotopes Deux ou plusieurs formes drsquoun eacuteleacutement donneacute qui ont des numeacuteros atomiques identiques (le mecircme nombre de protons dans leur noyau) et la mecircme ou les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques mais avec des masses atomiques diffeacuterentes (diffeacuterents nombres de neutrons dans leur noyau) et des proprieacuteteacutes physiques distinctes Par exemple lrsquouranium a 16 isotopes diffeacuterents soit U-234 U-235 U-236 U-238 etc
Leuceacutemie Cancer des globules blancs (leucocytes)
Limites de dose Limites de dose efficace et eacutequivalente preacutevues par le Regraveglement sur la radioprotection Ces limites sont en place pour reacuteduire au minimum le risque drsquoeffets nocifs pour la santeacute causeacutes par lrsquoexposition aux rayonnements associeacutee agrave des activiteacutes autoriseacutees par la CCSN
Maladie des rayons Ensemble de symptocircmes caracteacuterisant les radioleacutesions qui reacutesultent drsquoune exposition excessive de lrsquoensemble du corps (ou drsquoune grande partie de celui-ci) au rayonnement ionisant Les premiers de ces symptocircmes sont des nauseacutees de la fatigue des vomissements et la diarrheacutee qui peuvent ecirctre suivis par la perte de cheveux des heacutemorragies lrsquoinflammation de la bouche et de la gorge et une perte geacuteneacuterale drsquoeacutenergie
Masse ou masse atomique Masse drsquoun isotope drsquoun eacuteleacutement exprimeacutee en uniteacutes de masse atomique deacutefinie par un douziegraveme de la masse drsquoun atome de carbone 12 Une masse atomique de 1 eacutequivaut agrave environ 166 x 10-27 kg
Microsievert Un millioniegraveme de sievert (voir sievert) Symbole μSv
Millisievert Un milliegraveme de sievert (voir sievert) Symbole mSv
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Modegravele lineacuteaire sans seuil Modegravele dose-reacuteponse baseacute sur lrsquohypothegravese selon laquelle dans la gamme des faibles doses les doses de rayonnement supeacuterieures agrave zeacutero augmentent le risque de cancers etou de maladies heacutereacuteditaires drsquoune maniegravere proportionnelle simple
Modeacuterateur Matiegravere telle que lrsquoeau ordinaire ou lrsquoeau lourde qui est utiliseacutee dans un reacuteacteur pour ralentir la vitesse eacuteleveacutee des neutrons ce qui accroicirct la probabiliteacute qursquoune fission survienne
Moleacutecule Groupe drsquoatomes lieacutes chimiquement les uns aux autres
Mutation Changement chimique de lrsquoADN dans le noyau drsquoune cellule Les mutations survenant dans les cellules des spermatozoiumldes ou des ovules ou leurs preacutecurseurs peuvent avoir des effets heacutereacuteditaires chez les enfants ou les geacuteneacuterations futures Les mutations dans les cellules somatiques (cellules non reproductrices) peuvent eacutegalement favoriser lrsquoapparition du cancer
Neutron Particule eacuteleacutementaire du noyau de lrsquoatome (acirc lrsquoexception de lrsquohydrogegravene) et dont la masse est similaire agrave celle drsquoun proton soit de lrsquoordre de 16 x 10-27 kg
Nombre de masse Nombre de neutrons et de protons dans le noyau drsquoun atome
Non-prolifeacuteration nucleacuteaire Effets deacuteployeacutes pour preacutevenir la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires et de dispositifs nucleacuteaires explosifs La CCSN est responsable de la mise en œuvre de la politique de non-prolifeacuteration nucleacuteaire du Canada qui contient deux objectifs de large porteacutee et de longue date
1 garantir aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires du Canada ne contribuent pas agrave la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou drsquoautres dispositifs nucleacuteaires explosifs
2 promouvoir un reacutegime international de non-prolifeacuteration plus efficace et plus complet
Noyau (drsquoun atome) Partie centrale drsquoun atome chargeacutee positivement contenant des protons et des neutrons Le nombre total de protons et de neutrons srsquoappelle le nombre de masse
Nucleacuteide Un terme geacuteneacuteral pour deacutesigner tous les isotopes connus qursquoils soient stables ou non
Numeacutero atomique Nombre de protons dans le noyau drsquoun atome Symbole Z
Optimisation Processus drsquoeacutetablissement de niveaux de protection et de sucircreteacute qui permettent drsquoassurer que les expositions la probabiliteacute de subir une exposition et la valeur des expositions potentielles soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux tel que recommandeacute par la Commission internationale de protection radiologique
Particules alpha Une particule agrave charge positive formeacutee de deux protons et de deux neutrons qui est eacutemise par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoil se deacutesintegravegre Une particule alpha est relativement volumineuse et peut ecirctre arrecircteacutee par la peau ou une feuille de papier Une particule alpha est identique agrave un noyau drsquoheacutelium
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Particules becircta Un eacutelectron (une particule ayant une charge neacutegative) ou un positron (une particule ayant une charge positive) qui est eacutemis par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoils se deacutesintegravegrent Les particules becircta sont relativement petites et peuvent ecirctre arrecircteacutees par une feuille drsquoaluminium ou de plastique de quelques millimegravetres drsquoeacutepaisseur
Peacuteriode (radioactive) Temps neacutecessaire pour que lrsquoactiviteacute drsquoun radionucleacuteide soit reacuteduite de moitieacute par un processus de deacutesinteacutegration radioactive Symbole t12 Plus la peacuteriode drsquoune substance est courte plus elle est radioactive
Photon Un quantum (la plus petite quantiteacute possible) drsquoeacutenergie eacutemise sous forme de rayonnement eacutelectromagneacutetique
Positron Particule eacuteleacutementaire chargeacutee positivement de 16 x 10-19 coulombs et dont la masse est de 91 x 10-31 kg (comparable agrave un eacutelectron mais chargeacutee positivement)
Produits de filiation du radon Terme utiliseacute pour deacutesigner collectivement les produits immeacutediats de deacutesinteacutegration radioactive du radon Il srsquoagit de la chaicircne de deacutesinteacutegration qui inclut le polonium 218 le plomb 214 le bismuth 214 et le polonium 214 Leur peacuteriode combineacutee moyenne est de lrsquoordre de 30 minutes Aussi appeleacute descendant du radon
Proton Particule eacuteleacutementaire stable preacutesente dans le noyau de lrsquoatome posseacutedant une charge eacutelectrique positive de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 167 x 10-27 kg
Radioactif Empreint de radioactiviteacute eacutemettant spontaneacutement de lrsquoeacutenergie sous forme de rayonnement ionisant (telles que les particules alpha et becircta des neutrons ou des rayons gamma) agrave la suite de la deacutesinteacutegration drsquoun atome instable
Radon Eacuteleacutement chimique dont le symbole est Rn et le nombre atomique 86 Le radon est un gaz noble rare incolore inodore insipide naturel et radioactif issu de la deacutesinteacutegration du radium Il srsquoagit de lrsquoune des substances les plus lourdes persistant sous forme de gaz dans des conditions normales le radon preacutesente un risque pour la santeacute
Radio-isotope Isotope drsquoun eacuteleacutement qui subit une deacutesinteacutegration spontaneacutee et eacutemet un rayonnement
Radionucleacuteide Nucleacuteide radioactif
Radiosensible Un terme qualitatif pour distinguer les cellules les tissus et les organes qui sont plus susceptibles drsquoecirctre endommageacutes par le rayonnement
Rayonnement Processus drsquoeacutemission ou de transmission drsquoeacutenergie sous forme de particules ou drsquoondes Dans le preacutesent document le terme laquo rayonnement raquo deacutesigne un rayonnement ionisant sauf indication contraire
Rayonnement artificiel Rayonnement produit par les activiteacutes humaines et qui srsquoajoute au rayonnement de fond
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Rayonnement cosmique Rayonnement naturel provenant de lrsquoespace Ces rayons sont composeacutes de rayonnements ionisants peacuteneacutetrants (agrave la fois particulaires et eacutelectromagneacutetiques) et peuvent porter des eacutenergies de plus de 1020 eV Le champ magneacutetique terrestre deacutevie les rayons cosmiques chargeacutes vers les pocircles
Rayonnement de fond naturel Une source de rayonnement preacutesente en permanence dans lrsquoenvironnement et provenant de diffeacuterentes sources Parmi ces sources figurent le rayonnement cosmique les sources terrestres (eacuteleacutements radioactifs preacutesents dans le sol) lrsquoair ambiant (radon) et les sources internes (denreacutees alimentaires et boissons) La dose efficace annuelle globale par personne attribueacutee au rayonnement naturel est de 24 mSv par anneacutee (UNSCEAR 2008)
Rayonnement eacutelectromagneacutetique Mouvement drsquoondes en deacuteplacement reacutesultant de lrsquoeacutevolution des champs eacutelectriques et magneacutetiques Le spectre de rayonnement eacutelectromagneacutetique connu comprend la gamme des rayons X (et des rayons gamma) de courte longueur drsquoonde et agrave haute eacutenergie lrsquoultraviolet la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge et le radar et des ondes radio et de longueur drsquoonde relativement longue et agrave faible eacutenergie Selon la meacutecanique quantique les rayonnements eacutelectromagneacutetiques agrave haute eacutenergie peuvent se comporter comme des particules (photons)
Rayonnement gamma Rayonnement eacutelectromagneacutetique peacuteneacutetrant produit par un noyau atomique pendant sa deacutesinteacutegration radioactive forme de rayonnement ionisant agrave courte longueur drsquoonde et eacutenergie eacuteleveacutee
Rayonnement ionisant Rayonnement capable drsquoajouter ou de retrancher des eacutelectrons en traversant la matiegravere (par ex air eau ou tissus vivants) Exemples particules alpha rayonnement gamma rayons X et neutrons
Rayonnement neutronique Se produit lorsque les neutrons sont eacutejecteacutes du noyau par fission nucleacuteaire (c-agrave-d division de lrsquoatome) et drsquoautres processus Contrairement agrave drsquoautres rayonnements le rayonnement neutronique est absorbeacute par les mateacuteriaux contenant un grand nombre drsquoatomes drsquohydrogegravene comme la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques
Rayonnement non ionisant Un rayonnement plus faible que le rayonnement ionisant c-agrave-d qui ne possegravede pas lrsquoeacutenergie suffisante pour produire des ions La lumiegravere visible les rayons infrarouges et les ondes radioeacutelectriques sont des rayonnements non ionisants
Rayons X Rayonnement eacutelectromagneacutetique (photon) peacuteneacutetrant eacutemis par un atome apregraves avoir eacuteteacute bombardeacute par des eacutelectrons Les rayons X diffegraverent du rayonnement gamma dans la mesure ougrave ils sont eacutemis agrave partir des eacutelectrons en orbite et non agrave partir du noyau Ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma Les rayons X sont principalement geacuteneacutereacutes par des moyens artificiels plutocirct qursquoagrave partir de substances radioactives Ils sont utiliseacutes avant tout agrave des fins meacutedicales
Reacuteacteur nucleacuteaire Appareil dans lequel une reacuteaction en chaicircne de fission nucleacuteaire autoentretenue se produit dans des conditions controcircleacutees pour produire de lrsquoeacutenergie ou des rayonnements utiles
Reacuteaction en chaicircne Voir reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne
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Reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne Exemple de fission nucleacuteaire ougrave un neutron est eacutejecteacute drsquoun atome fissionneacute ce qui causera la fission drsquoun autre atome en eacutejectant plus de neutrons
Rejets Substances et matiegraveres nucleacuteaires relacirccheacutees dans lrsquoenvironnement (sous forme liquide ou gazeuse) agrave la suite drsquoactiviteacutes autoriseacutees par la CCSN
Service de dosimeacutetrie autoriseacute Une entreprise ou une institution qui deacutetient un permis de la CCSN pour mesurer les doses de rayonnement aux travailleurs
SI Systegraveme international drsquouniteacutes
Sievert Lrsquouniteacute du SI mesurant la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Elle est eacutegale agrave 1 joulekilogramme Elle remplace lrsquoancienne uniteacute de rayonnement classique rem Des multiples du sievert (dont le symbole est Sv) sont utiliseacutes dans la pratique courante et incluent le millisievert (mSv 11000 de 1 Sv) et le microsievert (μSv 11 000 000 de 1 Sv)
Substances nucleacuteaires Isotopes qui eacutemettent du rayonnement
Travailleur du secteur nucleacuteaire (TSN) Personne qui du fait de sa profession ou de son occupation et des conditions dans lesquelles elle exerce ses activiteacutes si celles-ci sont lieacutees agrave une substance ou agrave une installation nucleacuteaire risque vraisemblablement de recevoir une dose de rayonnement supeacuterieure agrave la limite reacuteglementaire fixeacutee par la CCSN pour la population en geacuteneacuteral (1 mSv par anneacutee)
Tritium Un isotope radioactif de lrsquohydrogegravene posseacutedant deux neutrons et un proton dans son noyau Le tritium se deacutesintegravegre en eacutemettant un eacutelectron (rayonnement becircta) et sa peacuteriode radioactive est de 123 ans Le tritium est preacutesent naturellement dans lrsquoenvironnement et eacutegalement un sous-produit des reacuteacteurs nucleacuteaires
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Acronymes et uniteacutes
ADN acide deacutesoxyribonucleacuteique AIEA Agence internationale de lrsquoeacutenergie atomique ALARA niveau le plus bas que lrsquoon peut raisonnablement atteindre BEIR National Academy of Biological Effects of Ionizing Radiation Bq becquerel CCSN Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire CIPR Commission internationale de protection radiologique CRFPT Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial EACL Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee ELF ondes meacutegameacutetriques FDN Fichier dosimeacutetrique national Gy gray H2O symbole chimique de lrsquoeau eacutegalement HOH HTO eau tritieacutee ICRU Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation J joule LSRN Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires mSv millisievert NCRP National Council on Radiation Protection and Measurements Sv sievert TDM tomodensitomeacutetrie t frac12 symbole pour la peacuteriode radioactive drsquoun radionucleacuteide TSN travailleur du secteur nucleacuteaire microSv microsievert UNSCEAR Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants UV ultraviolet wR facteur de pondeacuteration radiologique wT facteur de pondeacuteration tissulaire
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Sources
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laws-loisjusticegccaengregulationssor-2000-203page-1html bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire juin 2003 Controcircle et enregistrement des
doses de rayonnement aux personnes guide de reacuteglementation G-91 httpwwwnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_fre44019shyG91FpdfCFID=17937881ampCFTOKEN=18173133
bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire octobre 2004 Maintenir les expositions et les doses au laquo niveau le plus bas qursquoil soit raisonnablement possible drsquoatteindre raquo guide de reacuteglementation G-129 reacutevision 1 httpnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_freG129rev1_fpdf
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bull Commission internationale de protection radiologique Rapport du Groupe de travail sur lrsquohomme de reacutefeacuterence Publication 23 de la CIPR Pergamon Press New York 1975
bull Commission internationale de protection radiologique Limits for Intakes of Radionuclides by Workers Publication 30 de la CIPR partie 1 (et suppleacutement) part 2 (et suppleacutement) partie 3 (et suppleacutements A et B) et index Annales de la CIPR Pergamon Press New York 1979-1982
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations de 1990 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 21(1-3) Publication 60 de la CIPR Pergamon Press Oxford 1991
bull Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation 2011 Fundamental quantities and units for ionizing radiation Journal de la ICRU volume 11 no 1 publieacute par Oxford University Press
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRP) ncrponlineorgPDFsNCRP20Composite20Glossarypdf
bull Santeacute Canada Rapport de 2008 sur les radioexpositions professionnelles au Canada publication 5923 de SC hc-scgccaewh-semtalt_formatshecs-sescpdfpubsoccup-travail2008-report-rapportshyengpdf
bull Committee to Assess Health Risks from Exposures to Low Levels of Ionizing Radiation Health Risks from Exposure to Low Levels of Ionizing Radiation BEIR VII ndash Phase 2 National Academy Sciences National Research Council National Academy Press Washington 2006
bull Nations Unies Effects of Ionizing Radiation Volume I Report to the General Assembly Scientific Annexes A and B Volume II Scientific Annexes C D and E Rapport de 2006 du Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des rayonnements ionisants publications des Nations Unies E08IX6 (2008) et E09IX5 (2009) Nations Unies New York
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bull Nations Unies Sources and Effects of Ionizing Radiation Volume I Sources Volume II Effects Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants Rapport 2000 agrave lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale avec des annexes scientifiques publications des Nations Unies E00IX3 et E00IX4 Nations Unies New York 2000
bull NRC des Eacutetats-Unis nrcgovreading-rmbasic-refglossaryhtml bull Brodsky A Handbook of Radiation Measurement and Protection Boca Raton
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bull Brenner DJ et Hall EJ Computed Tomography ndash An Increasing Source of Radiation Exposure New England Journal of Medicine 357 p 2277-2284 2007
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- Full cover - PDF - FRpdf
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- RG-RD_IR_Fpdf
- inside cover - PDF - FR
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- E-DOCS-3738137-v8-Radiation_INFO_doc_-_FR
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- Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
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- 42 Eacutevaluation du risque de cancer
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- Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
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- 541 Rayonnement naturel
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- Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
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- 61 Protection des Canadiens
- 62 Protection des travailleurs
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Figure 5 Capaciteacute de peacuteneacutetration de diffeacuterents types de rayonnement ionisant
33 Sources naturelles de rayonnement ionisant
Le rayonnement a toujours eacuteteacute preacutesent et fait partie de notre environnement (voir la figure 6) Toute la vie srsquoest deacuteveloppeacutee dans un bain de rayonnement ionisant Notre organisme y est adapteacute
De nombreux radio-isotopes sont drsquoorigine naturelle et ils ont eacuteteacute produits lors de la formation du systegraveme solaire et par lrsquointeraction des rayons cosmiques avec des moleacutecules dans lrsquoatmosphegravere Le tritium est un exemple de radio-isotope formeacute par lrsquointeraction des rayons cosmiques avec des moleacutecules atmospheacuteriques Certains radio-isotopes (comme lrsquouranium et le thorium) qui ont eacuteteacute conccedilus lors de la formation de notre systegraveme solaire ont des demi-vies de milliards drsquoanneacutees et ils sont toujours preacutesents dans notre environnement Le rayonnement de fond est le rayonnement ionisant constamment preacutesent dans lrsquoenvironnement naturel
Figure 6 Sources de rayonnement naturel
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Le Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) identifie quatre sources principales drsquoexposition du public aux rayonnements naturels
bull Les rayonnements cosmiques bull Les rayonnements terrestres bull Lrsquoinhalation bull Lrsquoingestion
Exposition aux rayonnements cosmiques Lrsquoatmosphegravere exteacuterieure de la terre est continuellement bombardeacutee par des rayons cosmiques Habituellement le rayonnement cosmique est constitueacute de particules en mouvement rapide qui existent dans lrsquoespace et proviennent drsquoune diversiteacute de sources y compris le soleil et des pheacutenomegravenes ceacutelestes dans lrsquounivers Les rayons cosmiques sont essentiellement des protons mais peuvent aussi ecirctre drsquoautres particules ou de lrsquoeacutenergie ondulatoire Une partie du rayonnement ionisant peacutenegravetre lrsquoatmosphegravere terrestre et est absorbeacutee par les humains ce qui se traduit par une exposition au rayonnement naturel
Exposition aux rayonnements terrestres La composition de la croucircte terrestre est une source importante de rayonnement naturel Les principaux facteurs contributifs sont les gisements naturels drsquouranium de thorium et de potassium qui par le processus de deacutesinteacutegration naturelle libegraverent de petites quantiteacutes de rayonnements ionisants Lrsquouranium et le thorium se trouvent essentiellement partout Des traces de ces mineacuteraux sont eacutegalement preacutesentes dans les mateacuteriaux de construction de sorte que lrsquoexposition aux rayonnements naturels peut avoir lieu agrave lrsquointeacuterieur comme agrave lrsquoexteacuterieur
Exposition par inhalation La plus grande partie de la variation de lrsquoexposition agrave la radioactiviteacute naturelle provient de lrsquoinhalation de gaz radioactifs qui sont produits par les mineacuteraux radioactifs preacutesents dans le sol et le socle rocheux Le radon est un gaz radioactif incolore et inodore qui est produit par la deacutesinteacutegration de lrsquouranium Le thoron est un gaz radioactif produit par la deacutesinteacutegration du thorium Les niveaux de radon et de thoron varient consideacuterablement selon lrsquoemplacement en fonction de la composition du sol et du socle rocheux
Une fois libeacutereacutes dans lrsquoair ces gaz sont normalement dilueacutes agrave des niveaux inoffensifs dans lrsquoatmosphegravere mais parfois ils sont pieacutegeacutes et ils srsquoaccumulent agrave lrsquointeacuterieur des bacirctiments et sont inhaleacutes par les occupants Le radon constitue un risque pour la santeacute non seulement pour les mineurs drsquouranium mais aussi pour les proprieacutetaires de reacutesidences si on le laisse srsquoaccumuler dans la maison En geacuteneacuteral il est la principale source drsquoexposition au rayonnement naturel Pour plus drsquoinformation sur le radon consultez le document Le radon et la santeacute (INFO-0813) de la CCSN agrave suretenucleairegcca ou visitez le site Web de Santeacute Canada (hc-scgcca) pour en savoir plus sur les moyens de le controcircler dans votre maison
Exposition par ingestion Des traces de mineacuteraux radioactifs se trouvent naturellement dans la nourriture et lrsquoeau potable Par exemple les leacutegumes sont geacuteneacuteralement cultiveacutes dans du sol et avec des eaux souterraines qui contiennent des mineacuteraux radioactifs Une fois ingeacutereacutes ces mineacuteraux entraicircnent lrsquoexposition interne aux rayonnements naturels
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Les isotopes radioactifs naturels comme le potassium 40 et le carbone 14 ont les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques et biologiques que leurs isotopes non radioactifs Ces eacuteleacutements radioactifs et non radioactifs interviennent dans la constitution et le fonctionnement de notre organisme
Les radio-isotopes naturels nous exposent constamment agrave des rayonnements et on en trouve couramment dans de nombreux aliments comme les noix du Breacutesil Le tableau 1 indique la quantiteacute de radioactiviteacute provenant du potassium 40 contenue dans environ 500 grammes de diffeacuterents produits alimentaires
Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
Aliment Radioactiviteacute par 500 g en Bq Viande rouge 56 Pommes de terre blanches 63 Carottes 63 Bananes 65 Haricots de Lima 86 Noix du Breacutesil1 103
Source Brodsky 1978 1
Les noix du Breacutesil contiennent aussi naturellement du radium 226 (de 19 agrave 130 Bq par 500 grammes)
Le corps humain contient plusieurs isotopes radioactifs (voir le tableau 2)
Tableau 2 Isotopes radioactifs du corps humain (adulte de 70 kg)
Isotopes Radioactiviteacute en Bq
Carbone 14 3 700 a
Polonium 210 40 bd
Potassium 40 4 000 b
Radium 266 11 b
Thorium 021 b
Tritium 23 c
Uranium 23 a b d
a CIPR 1975 b Eisenbud et Gesell 1997 c UNSCEAR 2000 d CIPR 1980
34 Sources artificielles de rayonnement ionisant
Les gens sont eacutegalement exposeacutes agrave du rayonnement artificiel au cours de traitements meacutedicaux et drsquoactiviteacutes impliquant des matiegraveres radioactives Ces radio-isotopes sont des sous-produits de lrsquoexploitation des reacuteacteurs nucleacuteaires et des produits de geacuteneacuterateurs de radio-isotopes tels que les cyclotrons Un grand nombre de radio-isotopes artificiels sont utiliseacutes dans les domaines de la meacutedecine nucleacuteaire de la biochimie de lrsquoindustrie manufacturiegravere et de lrsquoagriculture Voici leurs sources les plus courantes
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bull Sources meacutedicales Le rayonnement a de nombreuses applications en meacutedecine La plus connue est sans doute la radiographie par rayons X dont les appareils permettent de deacutetecter des fractures osseuses et de diagnostiquer certaines maladies Les appareils agrave rayons X sont reacuteglementeacutes par Santeacute Canada et les autoriteacutes provinciales La meacutedecine nucleacuteaire fait pour sa part appel agrave des isotopes radioactifs pour diagnostiquer et traiter des maladies comme le cancer Une cameacutera gamma (voir la figure 7) est un appareil meacutedical souvent utiliseacute pour faire des diagnostics La CCSN reacuteglemente ces applications de la meacutedecine nucleacuteaire ainsi que lrsquoeacutequipement connexe Elle deacutelivre aussi les permis pour les reacuteacteurs et les acceacuteleacuterateurs de particules qui produisent les isotopes destineacutes agrave des applications meacutedicales et industrielles
Figure 7 Cameacutera gamma utiliseacutee en meacutedecine nucleacuteaire agrave des fins diagnostiques
bull Sources industrielles Le rayonnement a plusieurs applications industrielles allant des jauges nucleacuteaires (voir la figure 8) utiliseacutees pour la construction des routes jusqursquoaux jauges de densiteacute qui mesurent le deacutebit dans les conduites drsquousine Les deacutetecteurs de fumeacutee certains panneaux fluorescents et les dispositifs permettant drsquoeacutevaluer les reacuteserves des champs de peacutetrole utilisent aussi le rayonnement Le rayonnement est eacutegalement employeacute pour la steacuterilisation au moyen de gros irradiateurs lourdement blindeacutes Tous ces usages sont reacuteglementeacutes par la CCSN
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Figure 8 Jauge nucleacuteaire portative
bull Cycle du combustible nucleacuteaire Les centrales nucleacuteaires utilisent de lrsquouranium pour deacuteclencher la reacuteaction en chaicircne qui produira la vapeur chargeacutee drsquoactionner les turbines pour la production drsquoeacutelectriciteacute Dans le cadre de leur activiteacute normale les centrales nucleacuteaires rejettent dans lrsquoenvironnement des substances radioactives dont les niveaux sont reacuteglementeacutes Ces rejets sont reacuteglementeacutes pour veiller agrave ce que les doses au public soient bien infeacuterieures aux limites reacuteglementaires Les mines drsquouranium (voir la figure 9) les usines de fabrication de combustible et les installations de gestion des deacutechets radioactifs rejettent eacutegalement une certaine quantiteacute de radioactiviteacute (qui contribue agrave la dose agrave laquelle le public est exposeacute) qui peut ecirctre controcircleacutee par la CCSN
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Figure 9 Mine drsquouranium lac McClean (Saskatchewan)
bull Essais nucleacuteaires atmospheacuteriques Les essais atomiques reacutealiseacutes dans lrsquoatmosphegravere entre la fin de la Deuxiegraveme Guerre mondiale et jusqursquoagrave la fin des anneacutees 1980 ont eu pour effet de rejeter des eacuteleacutements radioactifs ou retombeacutees dans lrsquoatmosphegravere Ces retombeacutees radioactives se sont deacutesinteacutegreacutees dans lrsquoenvironnement La plupart des retombeacutees posseacutedaient une peacuteriode radioactive courte et ont disparu mais certaines nrsquoont pas encore acheveacute leur deacutesinteacutegration Les doses de radioactiviteacute dues agrave ces retombeacutees que reccediloivent les ecirctres humains et lrsquoenvironnement sont chaque anneacutee de plus en plus faibles
35 Trouver un eacutequilibre
Normalement il y a tregraves peu de choses que nous puissions faire pour changer ou reacuteduire le rayonnement ionisant provenant de sources naturelles comme le soleil les sols ou les roches Ce type drsquoexposition bien que non complegravetement deacutenueacutee de risque est geacuteneacuteralement assez faible Toutefois dans certains cas les sources naturelles de radioactiviteacute peuvent atteindre un niveau inacceptable et doivent ecirctre reacuteduites Crsquoest notamment le cas du radon preacutesent dans les maisons
Le rayonnement ionisant provenant de sources et drsquoactiviteacutes artificielles est plus eacutetroitement controcircleacute Dans ces cas preacutecis il importe de trouver un eacutequilibre entre les avantages que procure le rayonnement agrave la socieacuteteacute et les risques qursquoil fait peser sur la santeacute de la population et sur lrsquoenvironnement Des limites de dose sont donc fixeacutees pour restreindre lrsquoexposition des travailleurs et des membres du public au rayonnement Par ailleurs les titulaires de permis doivent garder les doses de rayonnement au niveau le plus bas que lrsquoon puisse raisonnablement atteindre (le principe ALARA) Il importe eacutegalement que le recours au rayonnement procure un beacuteneacutefice net Par exemple les deacutetecteurs de fumeacutee peuvent utiliser des isotopes radioactifs car ce
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type de dispositif peut sauver des vies De mecircme les centrales nucleacuteaires nous procurent de lrsquoeacutelectriciteacute tout en posant des risques minimes qui sont rigoureusement controcircleacutes
4 Effets de lrsquoexposition au rayonnement sur la santeacute
Le mot laquo sucircreteacute raquo revecirct diffeacuterents sens selon les personnes Pour plusieurs la sucircreteacute est synonyme drsquoabsence de risques ou de dangers Mais en reacutealiteacute il existe toujours un certain niveau de risque dans pratiquement tout ce que nous faisons
Par exemple les limites de vitesse sur les routes sont fixeacutees pour optimiser la seacutecuriteacute des usagers de la route Cela nrsquoempecircche toutefois pas les accidents de se produire mecircme si les automobilistes respectent les limites de vitesse Malgreacute ces risques nous conduisons quand mecircme
Les mecircmes deacutecisions conscientes sont prises agrave lrsquoeacutegard du rayonnement Lrsquoexposition au rayonnement comporte un risque pour la santeacute La connaissance de ces risques permet agrave la CCSN et agrave drsquoautres organismes de reacuteglementation de fixer des limites de dose et de formuler des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave un risque acceptable ou toleacuterable ougrave il est peu probable de causer des dommages
Lrsquoavantage en ce qui concerne le rayonnement tient agrave ce que nous connaissons mieux les risques qursquoil fait peser sur la santeacute que les risques associeacutes agrave tout autre agent chimique ou toxique Depuis le deacutebut du siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes en profondeur en laboratoire et aupregraves de populations humaines
41 Preuves eacutepideacutemiologiques
Les eacutetudes meneacutees sur les survivants des explosions atomiques survenues agrave Hiroshima et Nagasaki en 1945 indiquent que lrsquoexposition au rayonnement agrave long terme a eu pour principal effet drsquoaugmenter la freacutequence des cas de cancer et de leuceacutemie
Des reacutesultats comparables ont eacuteteacute observeacutes
bull chez les personnes ayant reccedilu une radiotheacuterapie ou subi un examen diagnostique faisant appel au rayonnement
bull chez les anciens mineurs de mines drsquouranium bull chez les travailleurs qui ont fabriqueacute des armes atomiques bull chez les personnes exposeacutees au rayonnement par suite de lrsquoaccident de la centrale nucleacuteaire
de Tchernobyl bull chez les personnes exposeacutees au radon dans leur maison
Des eacutetudes ont montreacute que lrsquoexposition au rayonnement augmente la freacutequence de certains cancers survenant deacutejagrave de maniegravere spontaneacutee dans la population et que cette augmentation est proportionnelle agrave la dose de rayonnement Autrement dit plus la dose est importante plus le risque de cancer est eacuteleveacute On parle alors drsquoeffets stochastiques (voir la section 43) Toutefois les eacutetudes meneacutees agrave ce jour nrsquoont pas permis de deacutemontrer lrsquoapparition drsquoun nombre excessif de
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cancers ou drsquoautres maladies chez les personnes exposeacutees au rayonnement de maniegravere chronique agrave des doses infeacuterieures agrave environ 100 mSv1 par anneacutee
Plusieurs raisons peuvent expliquer pourquoi les effets du rayonnement ne peuvent pas ecirctre perccedilus en deccedilagrave de 100 mSv par anneacutee
bull Lrsquoune drsquoentre elles tient agrave ce qursquoil existe un seuil en deccedilagrave duquel la dose reccedilue nrsquooccasionne pas de cancers Par exemple le radium a un seuil de 10 Sv pour le cancer des os
bull Lrsquoautre raison deacutefendue par les eacutetudes du Comiteacute consultatif sur les effets biologiques des rayonnements ionisants (Biological Effects of Ionizing Radiation) (BEIR) et par la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) de lrsquoAcadeacutemie des sciences de la France veut que mecircme si une faible dose de rayonnement peut induire des cancers lrsquoincidence des cancers radio-induits est si faible qursquoil est impossible de les distinguer des cancers spontaneacutes de mecircme type
Les chercheurs continuent drsquoeacutetudier les effets de faibles doses de rayonnement pour pouvoir confirmer ou infirmer ces hypothegraveses En attendant la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation ont opteacute pour le principe de preacutecaution et partent du principe que toute exposition au rayonnement comporte un certain niveau de risque
La plupart des personnes ayant preacutesenteacute des problegravemes de santeacute dans les eacutetudes en question ont eacuteteacute exposeacutees agrave des doses relativement eacuteleveacutees (supeacuterieures agrave 100 mSv) au cours drsquoune tregraves courte peacuteriode de temps Crsquoest ce qursquoon appelle lrsquoexposition laquo aigueuml raquo Normalement les travailleurs et les membres du public exposeacutes au rayonnement de lrsquoindustrie nucleacuteaire reccediloivent des doses beaucoup plus faibles au cours de peacuteriodes beaucoup plus longues (exprimeacutees en anneacutees plutocirct qursquoen secondes) On parle alors drsquoexposition laquo chronique raquo Selon les estimations les expositions aigueumls au rayonnement ont 15 agrave 2 fois plus de probabiliteacutes de causer des effets biologiques que lrsquoexposition chronique
42 Eacutevaluation du risque de cancer
La CIPR a calculeacute la probabiliteacute de cancer mortel en se basant essentiellement sur lrsquoeacutevaluation des effets des rayonnements effectueacutee par des organismes scientifiques comme lrsquoUNSCEAR et le BEIR La CIPR a ensuite deacutetermineacute ce qursquoelle qualifie de laquo deacutetriment raquo total ducirc agrave lrsquoexposition au rayonnement Il srsquoagit
bull de la probabiliteacute drsquoinduire un cancer mortel bull du risque drsquoapparition drsquoun cancer non mortel bull du risque drsquoeffets heacutereacuteditaires graves bull des anneacutees de vie perdues en cas de manifestation de lrsquoeffet nocif
1 Le sievert (Sv) est lrsquouniteacute utiliseacutee pour calculer la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Il est eacutegal agrave 1 joulekilogramme Le millisievert (mSv) eacutequivaut agrave 11000 de 1 Sv
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Compte tenu de tous ces risques la CIPR a calculeacute que le deacutetriment total srsquoeacutetablissait agrave 0042 (42 ) par sievert pour les travailleurs adultes et agrave 0057 (57 ) par sievert pour lrsquoensemble de la population (CIPR 103) Pour lrsquoensemble de la population le risque est leacutegegraverement plus eacuteleveacute que celui des travailleurs en raison des diffeacuterences touchant diverses variables comme le sexe et les plages drsquoacircge qui ont eacuteteacute prises en compte
Pour eacutetablir les limites de dose la CCSN srsquoest en grande partie fieacutee aux recommandations de la CIRP Les limites de dose sont eacutetablies agrave un niveau sous lequel le risque est consideacutereacute comme acceptable Toutefois par prudence on part du principe que toute exposition au rayonnement comporte un certain nombre de risques mecircme en deccedilagrave de la limite de dose drsquoougrave lrsquoexistence de regraveglements pour reacuteduire toutes les doses au niveau ALARA ALARA nrsquoest pas une limite de dose mais une pratique qui vise agrave maintenir les doses autant que possible en dessous de la limite reacuteglementaire qui au Canada est fixeacutee agrave 1 mSv par an pour le public En fait la dose de rayonnement totale attribuable agrave lrsquoindustrie nucleacuteaire ne repreacutesente qursquoune infime fraction de cette dose crsquoest-agrave-dire dans la gamme de 12 agrave 18 microsieverts (μSv) 2 ce qui est des milliers de fois infeacuterieur agrave la limite
Le modegravele lineacuteaire sans seuil est un modegravele de risque utiliseacute agrave lrsquoeacutechelle internationale par la plupart des organismes de santeacute et des organismes de reacuteglementation nucleacuteaire afin drsquoeacutetablir des limites de dose pour les travailleurs et les membres du public Le modegravele lineacuteaire sans seuil preacutesume raisonnablement qursquoil existe un lien direct entre la radioexposition et les taux de cancer
Plusieurs autres modegraveles de risque existent (voir la figure 10) chacun ayant ses avantages et deacutesavantages Ils varient en fonction de leurs hypothegraveses et srsquoils prennent en compte lrsquoincertitude La CCSN utilise le modegravele lineacuteaire sans seuil comme approche agrave la radioprotection et pour lrsquoeacutelaboration de regraveglements approprieacutes
2 Comme les doses auxquelles sont exposeacutes les travailleurs et le public sont si basses la plupart des rapports et des mesures de dose utilisent les termes millisievert (mSv) et microsieverts (Sv) qui eacutequivalent respectivement agrave 11000 et agrave 1100 000 000 de sievert Ces sous-uniteacutes du sievert sont plus pratiques agrave utiliser pour les milieux professionnel et public
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Figure 10 Modegraveles de risques lieacutes aux faibles doses de rayonnement ionisant
43 Comment le rayonnement affecte-t-il les cellules
Lrsquoalteacuteration ou cassure des moleacutecules de lrsquoacide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) est le principal effet du rayonnement sur la santeacute LrsquoADN est une longue chaicircne drsquoacides amineacutes qui contient les informations neacutecessaires au fonctionnement des cellules Le rayonnement peut alteacuterer cette chaicircne Dans ce cas trois pheacutenomegravenes peuvent se produire
1 LrsquoADN se reacutepare correctement Dans ce cas la cellule est correctement reacutepareacutee et continue de fonctionner normalement La moleacutecule drsquoADN subit en permanence des leacutesions agrave chaque seconde de la journeacutee et les cellules ont une aptitude naturelle agrave reacuteparer ces leacutesions
2 La leacutesion de lrsquoADN est trop grave et la cellule meurt (effets deacuteterministes) Si lrsquoADN ou drsquoautres eacuteleacutements essentiels de la cellule reccediloivent une forte dose de rayonnement la cellule peut soit mourir soit ecirctre leacuteseacutee au point de ne plus pouvoir se reacutegeacuteneacuterer Si ce pheacutenomegravene touche un grand nombre de cellules dans un tissu ou un organe les effets preacutecoces du rayonnement peuvent se manifester Il srsquoagit des effets deacuteterministes dont la graviteacute varie selon la dose de rayonnement reccedilue Ils peuvent se traduire par des brucirclures des cataractes et dans des cas extrecircmes la mort
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Les premiegraveres preuves des effets deacuteterministes du rayonnement ont eacuteteacute observeacutees chez les premiers chercheurs et utilisateurs du rayonnement Ceux-ci ont preacutesenteacute des leacutesions seacutevegraveres agrave la peau et aux mains en raison drsquoune exposition agrave une dose excessive de rayonnement Plus reacutecemment les mecircmes pheacutenomegravenes ont eacuteteacute observeacutes apregraves lrsquoaccident de la centrale nucleacuteaire de Tchernobyl en 1986 au cours duquel plus de 130 travailleurs et pompiers ont reccedilu de fortes doses de rayonnement (800 agrave 16 000 mSv) et ont preacutesenteacute par la suite la maladie des rayons Deux des personnes exposeacutees sont deacuteceacutedeacutees quelques jours apregraves lrsquoexposition Plus de 30 travailleurs et pompiers sont deacuteceacutedeacutes dans les trois mois qui ont suivi lrsquoaccident
La CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation internationaux disposent de mesures y compris des limites de dose tregraves strictes et des bases de donneacutees permettant le suivi des sources radioactives pour atteacutenuer les risques susceptibles de peser sur les membres du public ou les travailleurs exposeacutes agrave des doses de rayonnement suffisamment eacuteleveacutees pour occasionner des effets deacuteterministes La CCSN dispose eacutegalement de regraveglements tregraves stricts pour la manipulation des substances et des dispositifs nucleacuteaires au Canada
3 La cellule se reacutepare mal mais continue de vivre (effets stochastiques) Dans certains cas une partie de lrsquoADN (voir la figure 11) de la cellule peut ecirctre leacuteseacutee par le rayonnement et ne pourra peut-ecirctre pas se reacuteparer par elle-mecircme Celle-ci peut continuer de vivre et mecircme de se reproduire Toutefois au cours de ce processus les erreurs qui nrsquoont pas eacuteteacute corrigeacutees dans le brin drsquoADN seront aussi preacutesentes dans les cellules qui descendent drsquoune cellule et cela peut perturber leur fonctionnement La probabiliteacute de ce type drsquoeffets indeacutesirables est proportionnelle agrave la dose et porte le nom drsquo laquo effet stochastique raquo Avec les effets stochastiques la probabiliteacute des effets augmente agrave mesure que la dose augmente Toutefois le moment ougrave les effets surviendront et leur graviteacute sont indeacutependants de la dose
Figure 11 Brin drsquoADN
Les dommages agrave lrsquoADN se produisent constamment dans le corps humain En effet nous sommes exposeacutes agrave environ 15 000 eacuteveacutenements de ce type qui nrsquoentraicircnent pas la mort des cellules chaque seconde Parfois la structure de la cellule change parce qursquoelle se reacutepare mal Cette alteacuteration peut nrsquoavoir aucun effet ou lrsquoeffet en question peut se manifester plus tard dans la vie Un cancer ou des effets heacutereacuteditaires peuvent ou non survenir
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Les dommages geacuteneacutetiques surviennent lorsque lrsquoADN des cellules des spermatozoiumldes ou des ovules est endommageacute Cela provoque lrsquoeacutemergence drsquoune anomalie qui est transmise drsquoune geacuteneacuteration agrave lrsquoautre Drsquoapregraves les eacutetudes meneacutees sur les animaux comme sur les mouches des fruits par Hermann J Muller en 1926 lrsquoexposition au rayonnement cause des mutations geacuteneacutetiques Toutefois agrave ce jour aucun effet geacuteneacutetique connu nrsquoa eacuteteacute observeacute chez les ecirctres humains par suite drsquoune exposition au rayonnement Il srsquoagit drsquoeacutetudes qui ont porteacute sur 30 000 enfants de survivants des bombardements atomiques sur Hiroshima et Nagasaki au Japon en 1945 (BEIR VII)
Le tableau 3 fait la synthegravese des effets possibles sur la santeacute qui sont relieacutes agrave des doses de rayonnement donneacutees Les limites de dose ont aussi eacuteteacute ajouteacutees pour montrer comment elles protegravegent les travailleurs et la population des dangers
Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
Dose Limite ou effet sur la santeacute
Plus de 5 000 mSv
Dose pouvant causer la mort si elle est reccedilue en une seule fois
1 000 mSv Dose pouvant occasionner les symptocircmes de la maladie des rayons (fatigue et nauseacutees) si elle est reccedilue au cours drsquoune peacuteriode de
24 heures
100 mSv Dose aigueuml la plus petite connue pouvant causer lrsquoapparition de cancers
30 agrave 100 mSv Dose de rayonnement reccedilue lors drsquoune tomographie axiale informatiseacutee du corps entier
50 mSv Limite de dose de rayonnement annuelle pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire
18 mSv Dose annuelle moyenne due au rayonnement de fond au Canada
1 mSv Limite de dose annuelle pour les membres du public au Canada
01 agrave 012 mSv
Dose reccedilue lors drsquoune radiographie des poumons
001 mSv Dose reccedilue lors drsquoune radiographie dentaire
001 mSv Dose annuelle moyenne reacutesultant des voyages en avion
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5 Doses de rayonnement
Pour les besoins de la radioprotection diffeacuterentes grandeurs de dose ont eacuteteacute deacutefinies dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace Les sections 51 agrave 53 deacutecrivent respectivement ces types de dose La figure 12 preacutesente un aperccedilu du lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee
Figure 12 Lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee
La section 54 preacutesente des doses de rayonnements repreacutesentatives qui pourraient ecirctre attendues selon divers sceacutenarios et la section 55 traite des limites de doses eacutetablies par la CCSN
51 Dose absorbeacutee
Lorsque le rayonnement ionisant peacutenegravetre dans le corps humain ou dans la matiegravere il leur communique de lrsquoeacutenergie Lrsquoeacutenergie absorbeacutee par suite de lrsquoexposition au rayonnement porte le nom de dose absorbeacutee La dose absorbeacutee se mesure gracircce agrave une uniteacute appeleacutee le gray (Gy) Un Gray correspond agrave une eacutenergie deacuteposeacutee drsquoun joule dans un kilogramme de matiegravere
52 Dose eacutequivalente
Lorsque le rayonnement est absorbeacute par une matiegravere vivante on peut parfois observer un effet biologique Tous les rayonnements ne produisent pas le mecircme effet biologique pour une mecircme dose absorbeacutee Lrsquoeffet deacutepend du type de rayonnement (alpha becircta gamma etc) Ainsi 1 Gy de rayonnement alpha est plus nocif pour les tissus humains que 1 Gy de rayonnement becircta Pour obtenir la dose eacutequivalente il faut multiplier la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique (wR) speacutecifique Pour exprimer cet effet on utilise alors un facteur de pondeacuteration radiologique (wR) pour mettre en eacutequivalence les diffeacuterents types de rayonnement et leur efficaciteacute biologique respective Cette dose eacutequivalente est exprimeacutee en sievert (Sv) Autrement dit 1 Sv de rayonnement alpha possegravede les mecircmes effets biologiques que 1 Sv de rayonnement becircta En drsquoautres mots la dose eacutequivalente permet drsquoobtenir une uniteacute qui rend compte du degreacute de nociviteacute de diffeacuterents types de rayonnement
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53 Dose efficace
Les diffeacuterents tissus et organes preacutesentent une sensibiliteacute diffeacuterente au rayonnement (voir la figure 13) Par exemple la moelle osseuse est beaucoup plus radiosensible que les tissus musculaires ou nerveux Pour obtenir une indication de lrsquoeffet de lrsquoexposition sur la santeacute geacuteneacuterale la dose eacutequivalente peut ecirctre multiplieacutee par un facteur de pondeacuteration tissulaire (wT) lieacute au risque pour un tissu ou organe particulier Cette multiplication donne la dose efficace absorbeacutee par le corps Lrsquouniteacute utiliseacutee pour exprimer la dose efficace est eacutegalement le sievert
Figure 13 Facteurs de pondeacuteration tissulaire
Source Regraveglement sur la radioprotection
Agrave titre drsquoexemple si lrsquoestomac et la vessie drsquoun sujet sont exposeacutes seacutepareacutement au rayonnement et que les doses eacutequivalentes aux tissus soient respectivement de 100 et 70 mSv la dose efficace sera calculeacutee comme suit (100 mSv x 012) + (70 mSv x 005) = 155 mSv Le risque drsquoeffets nocifs lieacutes agrave lrsquoexposition au rayonnement eacutequivaut agrave 155 mSv reccedilus de faccedilon homogegravene par le corps entier
54 Doses typiques de rayonnement
541 Rayonnement naturel
Au niveau mondial la dose efficace moyenne totale provenant du rayonnement naturel est de lrsquoordre de 24 mSv par an Au Canada la dose efficace moyenne se chiffre agrave 18 mSv (voir le tableau 4 et la figure 15) Tel que speacutecifieacute agrave la section 3 la dose peut deacutependre de la source de rayonnement
bull Rayonnement cosmique Les reacutegions de haute altitude reccediloivent plus de rayonnement cosmique Selon une eacutetude reacutecente de Santeacute Canada la dose efficace annuelle provenant du rayonnement cosmique reccedilue par les habitants de Vancouver en Colombie-Britannique qui est situeacutee au niveau de la mer est de lrsquoordre de 030 mSv Par contre une personne qui vivrait au sommet du mont Lorne au Yukon agrave une altitude de 2 000 m recevrait une dose annuelle drsquoenviron 084 mSv Les voyages aeacuteriens augmentent eacutegalement lrsquoexposition au rayonnement cosmique de 001 mSv par Canadien par an La figure 14 montre agrave quel point les niveaux de
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rayonnement cosmique varient avec des eacuteleacutevations au-dessus du niveau de la mer et en fonction de la longitude et de la latitude
Figure 14 Dose efficace annuelle pour lrsquoexteacuterieur provenant du rayonnement cosmique en Ameacuterique du Nord (en microsieverts)
Source Gratsky et al 2004
bull Rayonnement terrestre Les sols contiennent eacutegalement des sources naturelles de rayonnement et les reacutegions dont les sols sont riches en uranium reccediloivent plus de rayonnement eacutemis par les sols La dose efficace moyenne de rayonnement eacutemis par les sols (et les mateacuteriaux de construction provenant de ces sols) est de lrsquoordre de 05 mSv par an Toutefois cette dose varie selon lrsquoemplacement geacuteographique et la geacuteologie et peut atteindre 260 mSv dans le Nord de lrsquoIran ou 90 mSv au Nigeacuteria Au Canada la dose annuelle la plus eacuteleveacutee serait selon les estimations de lrsquoordre de 23 mSv et concerne les Territoires du Nord-Ouest
bull Inhalation La croucircte terrestre produit du radon qui est preacutesent dans lrsquoair que nous respirons Le radon donne lieu agrave quatre produits de deacutesinteacutegration qui irradient les poumons en cas drsquoinhalation Agrave lrsquoeacutechelle mondiale la dose efficace annuelle moyenne de rayonnement par le radon est drsquoenviron 13 mSv Une reacutecente eacutetude de Santeacute Canada sur le radon dans les habitations a reacuteveacuteleacute que les niveaux de radon dans 93 des foyers canadiens sont en dessous de la ligne directrice canadienne actuelle de 200 Bqmsup3
bull Ingestion Enfin il existe plusieurs sources de rayonnement naturelles qui peacutenegravetrent dans nos organismes que ce soit par les aliments que nous ingeacuterons lrsquoair que nous respirons et lrsquoeau que nous buvons Le potassium 40 est la principale source drsquoirradiation interne (exception faite des produits de filiation du radon) La dose efficace moyenne provenant de ces sources est drsquoenviron 03 mSv par an
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Tableau 4 Dose efficace moyenne dans certaines villes canadiennes compareacutee agrave la moyenne mondiale
Source de rayonnement
Moyenne mondiale1
(mSv) Canada2
(mSv) Toronto2
(mSv) Winnipeg2
(mSv) Rayonnement cosmique 04 03 03 03 Irradiation interne 03 03 03 03 Exposition due agrave lrsquoinhalation 13 09 08 32 Irradiation externe 05 02 02 02 Total 24 18 16 40
1 UNSCEAR 2010 2 Grasty et LaMarre 2004
Figure 15 Doses provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Doses moyennes provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Rayonnement
Rayonnement terrestre
cosmique
Inhalation
Ingestion
03 mSv 03 mSv
02 m Sv
09 mSv
542 Les sources artificielles de rayonnement
Les sources artificielles de rayonnement (reacutesultant des activiteacutes commerciales et industrielles) repreacutesentent environ 02 microSv de notre exposition annuelle au rayonnement Les rayons X et autres interventions meacutedicales diagnostiques et theacuterapeutiques (voir le tableau 5) repreacutesentent environ 12 mSv par an (UNSCEAR 2000) Les produits de grande consommation comme le tabac et les deacutetecteurs de fumeacutee repreacutesentent 01 mSv de notre exposition annuelle au rayonnement
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Tableau 5 Doses aux organes typiques selon le type drsquoexamen radiologique
Type drsquoexamen Organe Dose (mSv) Radiographie dentaire1 Cerveau 001 Radiographie de la poitrine1 Poumons 01 Mammographie de deacutepistage2 Seins 3 Tomodensitomeacutetrie abdominale (adulte)2 Estomac 10 Tomodensitomeacutetrie abdominale (neacuteonatale)2 Estomac 20
1 National Council on Radiation Protection and Measurements (NCPR) 2009 2 Brenner et Hall 2007
Globalement le rayonnement naturel repreacutesente approximativement 60 de la dose annuelle agrave laquelle nous sommes exposeacutes Les interventions meacutedicales repreacutesentent approximativement 40 de cette dose annuelle
Il nrsquoy a pas de diffeacuterence dans les effets causeacutes par le rayonnement naturel ou artificiel
55 Limites de dose
La CCSN eacutetablit les limites de dose pour les travailleurs canadiens et la population Elle le fait en suivant les recommandations de la CIPR qui se compose de scientifiques eacuteminents et de plusieurs grands speacutecialistes de la radioprotection Ces regraveglements srsquoinspirent aussi de la plupart des normes et recommandations de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA)
Au Canada lrsquoapplication des regraveglements normes et pratiques mis en place pour proteacuteger les membres du public et les travailleurs des sources de rayonnement qui ne sont pas reacuteglementeacutees par la CCSN est du ressort de Santeacute Canada de Ressources humaines et Deacuteveloppement des compeacutetences Canada du ministegravere de la Deacutefense nationale et des gouvernements provinciaux et territoriaux
Par ailleurs le Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial (CRFPT) eacutelabore des lignes directrices concernant le rayonnement ionisant et non ionisant et srsquoemploie agrave harmoniser les regraveglements relatifs agrave la radioprotection agrave la grandeur du Canada Copreacutesideacute par la CCSN Santeacute Canada et les provinces le CRFPT est une tribune nationale pour les questions de radioprotection
Pour les personnes qui exploitent lrsquoeacutenergie nucleacuteaire ou travaillent avec celle-ci la limite de dose reacuteglementeacutee est fixeacutee en dessous de la limite infeacuterieure de ce qui est consideacutereacute comme une exposition inacceptable Par exemple les limites de dose efficace pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire est de 50 mSv par an et de 100 mSv sur 5 ans Il nrsquoa pas eacuteteacute deacutemontreacute que lrsquoexposition agrave du rayonnement infeacuterieur agrave une dose aigueuml drsquoenviron 100 mSv nrsquoaugmente pas le risque drsquoeffets sur la santeacute comme le cancer
De plus les titulaires de permis doivent veiller agrave ce que toutes les doses respectent le principe ALARA (voir la figure 16)
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Figure 16 Cadre de la limite de dose de rayonnement
Les rapports et les controcircles reacuteguliers deacutemontrent que la moyenne annuelle des doses aux travailleurs des installations nucleacuteaires canadiennes est de lrsquoordre de 1 agrave 2 mSv par anneacutee (voir la figure 17)
Figure 17 Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type drsquoinstallation
Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type dinstallation
0
05
1
15
2
25
3
35
4
Dos
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(mSv
)
Centrales Mines et Raff ineries Installations Installations Installations Meacutedecine Industrie et Acceacuteleacuterateurs nucleacuteaires usines de duranium de fabrication de recherche de production recherche de particules
concentration de combustile et de de sources duranium production de lumineuses au
radio-isotopes tritium
Peut inclure lrsquoexposition aux rayons X Source Fichier dosimeacutetrique national du Canada (Santeacute Canada) ndash Drsquoapregraves les donneacutees publieacutees les plus reacutecentes
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Au Canada la limite de dose efficace pour le public est de 1 mSv au cours drsquoune anneacutee civile Les rapports et les controcircles reacuteguliers montrent que les doses efficaces annuelles auxquelles les membres du public sont exposeacutes dans le cadre des activiteacutes reacuteglementeacutees par la CCSN varient entre 0001 et 0092 mSv par an Le tableau 6 preacutesente la dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant drsquoeacutemissions dans lrsquoair et dans lrsquoeau provenant de diverses installations autoriseacutees de la CCSN par anneacutee Les doses reccedilues reacutesultant drsquoeacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques nrsquoont pas eacuteteacute additionneacutees pour Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) aux Laboratoires de Chalk River parce que ces doses correspondaient agrave diffeacuterents individus exposeacutes repreacutesentatifs provenant de diffeacuterentes populations
Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
Installation Dose annuelle maximale (mSv) pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
2006 2007 2008 2009 2010
Centrales nucleacuteaires
Point Lepreau 00006 00007 00018 00004 00002
Gentilly-2 00007 00009 00006 00012 00010
Darlington 00011 00014 00013 00007 00006
Pickering 00028 00026 00041 00018 00010
Bruce 00025 00021 00027 00044 00029
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions atmospheacuteriques)
0081 0073 0092 0045 0032
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions aquatiques)
0027 0014 0013 00011 00004
Source Rapports des titulaires de permis et donneacutees de surveillance de lrsquoenvironnement soumises agrave la CCSN
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6 Reacuteglementation des radiations
La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire (CCSN) reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de preacuteserver la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de mettre en œuvre les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Le mandat de la CCSN inclut aussi la diffusion de renseignements objectifs de nature scientifique technique et reacuteglementaire agrave lrsquointention de la population
En tant qursquoorganisme de reacuteglementation nucleacuteaire du Canada la CCSN surveille toutes les installations nucleacuteaires et les activiteacutes et applications lieacutees au nucleacuteaire En font partie les centrales nucleacuteaires les mines et usines de concentration drsquouranium les installations de traitement et de recherche les installations de gestion des deacutechets radioactifs les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement utiliseacutes agrave des fins meacutedicales et industrielles
La CCSN dispose drsquoun cadre de deacutelivrance de permis et de veacuterification de la conformiteacute visant agrave assurer que toute personne qui utilise possegravede ou stocke des substances nucleacuteaires et des appareils agrave rayonnement est en conformiteacute avec un permis et a mis en place des dispositions de sucircreteacute et de seacutecuriteacute approprieacutees Au fil des ans ces exigences reacuteglementaires ont eacuteteacute renforceacutees suite agrave lrsquoameacutelioration des connaissances sur les effets du rayonnement
61 Protection des Canadiens
Toutes les installations et activiteacutes nucleacuteaires au Canada sont reacutegies par la Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires (LSRN) qui est entreacutee en vigueur en mai 2000 en remplacement de lrsquoancienne Loi sur le controcircle de lrsquoeacutenergie atomique La LSRN et ses regraveglements sont conccedilus pour proteacuteger le public les personnes qui travaillent dans le secteur nucleacuteaire et notre environnement Le rocircle de la CCSN est de srsquoassurer que la LSRN et ses regraveglements sont respecteacutes
La CCSN collabore avec les organismes provinciaux et territoriaux de reacuteglementation en matiegravere de protection de lrsquoenvironnement et de radioprotection De nombreux autres organismes feacutedeacuteraux jouent eacutegalement un rocircle dans la protection des Canadiens la CCSN collabore avec Ressources naturelles Canada Environnement Canada Santeacute Canada Pecircches et Oceacuteans Canada Transports Canada la Deacutefense nationale et les Forces canadiennes et Affaires eacutetrangegraveres et Commerce international Canada pour reacuteglementer les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes
Les normes canadiennes en matiegravere de sucircreteacute nucleacuteaire prennent comme reacutefeacuterence les normes internationales Pour ce faire la CCSN srsquoappuie sur les travaux de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA) et drsquoautres organisations telles que le Comiteacute scientifique des Nations Unies sur les effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) et la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) ainsi que sur ceux de Santeacute Canada et drsquoEnvironnement Canada
Avec la coopeacuteration de ses Eacutetats membres lrsquoAIEA publie plusieurs normes internationales notamment des normes de non-prolifeacuteration nucleacuteaire Les normes de la CCSN et les meilleures pratiques dans ce domaine respectent celles de lrsquoAIEA
Dans le domaine de la non-prolifeacuteration nucleacuteaire la CCSN travaille pour le compte du gouvernement du Canada afin drsquoatteindre deux objectifs assurer aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires de notre pays ne contribuent pas agrave la
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fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou de dispositifs explosifs nucleacuteaires et promouvoir un cadre international de non-prolifeacuteration efficace et plus complet
62 Protection des travailleurs
La CCSN reacuteglemente les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes dans le but de proteacuteger la seacutecuriteacute et la santeacute des travailleurs Les installations nucleacuteaires comprennent les centrales nucleacuteaires les mines et les usines de concentration drsquouranium les installations de fabrication de combustible et les installations qui effectuent le traitement et la recherche Les aspects des activiteacutes reacuteglementeacutees sont la seacutecuriteacute la dosimeacutetrie lrsquoemballage et le transport des substances nucleacuteaires ainsi que lrsquoimportation et lrsquoexportation des substances nucleacuteaires
On estime agrave 40 000 le nombre de travailleurs de lrsquoindustrie nucleacuteaire au Canada et le nombre de personnes exposeacutees au rayonnement chaque jour dans le cadre de leur emploi est beaucoup plus eacuteleveacute Les travailleurs canadiens sont exposeacutes agrave des rayonnements de deux faccedilons ils travaillent avec des sources artificielles de rayonnement (par exemple dans lrsquoindustrie nucleacuteaire les soins de santeacute les eacutetablissements de recherche ou de production) ou bien ils sont exposeacutes agrave des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement naturel (par exemple dans lrsquoindustrie miniegravere dans les eacutequipages drsquoavion et dans la construction)
Le Regraveglement sur la radioprotection canadien fixe des limites srsquoappliquant agrave la quantiteacute de rayonnement agrave laquelle le public et les travailleurs du secteur nucleacuteaire (TSN) peuvent ecirctre exposeacutes Il srsquoagit des laquo limites de dose raquo (voir la section 55) et elles sont fixeacutees en deccedilagrave du seuil auquel on srsquoattend qursquoil y ait des effets neacutefastes sur la santeacute Le Regraveglement exige que les titulaires de permis mettent en œuvre des programmes de radioprotection qui limitent lrsquoexposition des travailleurs aux rayonnements ionisants sous les limites de dose et agrave un niveau aussi bas que possible les facteurs sociaux et eacuteconomiques en preacutesence eacutetant pris en compte (voir la figure 17)
Accident nucleacuteaire survenu agrave Fukushima en 2011
Le 11 mars 2011 un seacuteisme de magnitude 9 suivi drsquoun tsunami deacutevastateur ont frappeacute le Japon laissant derriegravere eux pregraves de 25 000 morts ou disparus un demi-million de reacutesidences deacutetruites ou endommageacutees et 560 km2 inondeacutes
Les reacutepercussions combineacutees du seacuteisme et du tsunami sur la centrale nucleacuteaire de Fukushima-Daiichi ont provoqueacute lrsquoun des pires accidents nucleacuteaires du monde Au cours des heures et des jours qui ont suivi trois des six reacuteacteurs de la centrale ont surchauffeacute et subi des dommages Les travailleurs de la centrale ont braveacute des conditions extraordinaires pour preacutevenir ou retarder les rejets de matiegraveres radioactives au-dessus de la reacutegion environnante et dans la mer Gracircce agrave leurs efforts il a eacuteteacute possible de retarder suffisamment ces rejets pour que la population environnante puisse ecirctre eacutevacueacutee malgreacute les dommages geacuteneacuteraliseacutes subis aux infrastructures locales
Agrave mesure que lrsquoaccident se deacuteroulait la zone drsquoeacutevacuation srsquoest agrandie et les autoriteacutes ont recommandeacute aux habitants drsquoun plus grand secteur de se reacutefugier agrave lrsquointeacuterieur Des mesures de surveillance radiologique eacutetendues et de controcircle de la production et de la distribution alimentaires ont eacuteteacute mises en œuvre Dans le mecircme ordre drsquoideacutee il faudra poursuivre la surveillance et le controcircle des approvisionnements alimentaires et en eau peut-ecirctre pendant de nombreuses anneacutees
Cet accident a pousseacute de nombreux pays agrave eacutevaluer la sucircreteacute de leurs infrastructures nucleacuteaires La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire a entrepris un examen de toutes les grandes installations nucleacuteaires au Canada Cet examen dirigeacute par un groupe de travail multidisciplinaire a permis de confirmer que les installations canadiennes peuvent reacutesister et reacutepondre agrave des eacuteveacutenements externes comme les tremblements de terre Un plan drsquoaction de quatre ans est en cours drsquoeacutelaboration afin de renforcer les deacutefenses et de reacuteduire davantage le risque notamment gracircce agrave lrsquoameacutelioration du Regraveglement sur la radioprotection en vigueur pour y inteacutegrer de nouvelles exigences en cas drsquourgence
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Les installations nucleacuteaires au Canada doivent disposer drsquoun personnel qualifieacute pour effectuer leurs activiteacutes en conformiteacute avec la LSRN et ses regraveglements La CCSN veacuterifie eacutegalement que le personnel travaillant dans le domaine de la radioprotection est capable drsquoexeacutecuter les tacircches preacutevues drsquoapregraves les permis
Surveillance des doses
Tous les titulaires de permis de la CCSN sont tenus de deacuteterminer les doses de rayonnement reccedilues par les travailleurs dans lrsquoexercice de leurs fonctions En outre si lrsquoon srsquoattend agrave ce que les doses efficaces deacutepassent 5 mSv en un an les titulaires de permis sont tenus de recourir agrave des services de dosimeacutetrie autoriseacutes
La CCSN deacutelivre des permis aux services de dosimeacutetrie qui doivent effectuer des mesures de doses exactes et preacutecises Les titulaires de permis de services de dosimeacutetrie sont tenus de deacuteposer de lrsquoinformation reacuteguliegraverement dans le Fichier dosimeacutetrique national (FDN) Le FDN exploiteacute par le Bureau de la radioprotection de Santeacute Canada contient les dossiers de doses de rayonnement provenant de tous les processeurs commerciaux de dosimeacutetrie des installations de production drsquoeacutenergie nucleacuteaire drsquoEacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) et des mines drsquouranium Le registre comprend eacutegalement les dossiers de doses provenant des utilisateurs de rayons X tels que les dentistes les radiologues et les chiropraticiens ainsi que les expositions aux produits de filiation du radon provenant de certaines mines qui ne deacutetiennent pas de permis de la CCSN
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7 Sommaire
Le rayonnement a toujours eacuteteacute preacutesent et il est partout dans notre environnement La vie a eacutevolueacute dans un monde contenant des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement ionisant Nous sommes eacutegalement exposeacutes au rayonnement artificiel provenant de sources telles que les traitements meacutedicaux et les activiteacutes impliquant des matiegraveres radioactives
Les effets du rayonnement sur la santeacute sont bien compris Depuis le deacutebut du 20e siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes agrave fond agrave la fois en laboratoire et sur les populations humaines En raison des risques connus du rayonnement pour la santeacute il doit ecirctre utiliseacute avec prudence et strictement controcircleacute Un eacutequilibre doit ecirctre trouveacute entre les avantages du rayonnement pour la socieacuteteacute et les risques que le rayonnement pose pour les personnes la santeacute et lrsquoenvironnement
La CCSN reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de proteacuteger la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de respecter les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Elle deacutefinit eacutegalement des limites de dose pour empecirccher que les travailleurs et le public ne soient soumis agrave une exposition excessive au rayonnement
La compreacutehension des risques que pose le rayonnement aide la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation agrave fixer les limites de dose et agrave eacutetablir des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave des niveaux sucircrs Les titulaires de permis sont tenus de maintenir toutes les doses de rayonnement agrave des niveaux ALARA Des programmes de surveillance du rayonnement sont en place agrave proximiteacute des centrales nucleacuteaires et drsquoautres installations nucleacuteaires agrave travers le Canada pour proteacuteger les personnes et lrsquoenvironnement contre les effets potentiels du rayonnement
Des programmes gouvernementaux et de lrsquoindustrie mesurent systeacutematiquement les niveaux de radioactiviteacute dans lrsquoair lrsquoeau potable les eaux de surface le sol et les aliments Gracircce agrave ces donneacutees la CCSN peut veacuterifier que les normes sont respecteacutees eacutevaluer lrsquoefficaciteacute des controcircles et deacuteterminer les tendances environnementales
Depuis plus de 65 ans le Canada deacutetient un dossier de sucircreteacute nucleacuteaire reconnu au niveau international La CCSN est fiegravere drsquoavoir contribueacute agrave ce dossier de sucircreteacute en assurant une surveillance reacuteglementaire solide Les Canadiens peuvent ecirctre assureacutes que la CCSN continuera de surveiller avec vigilance la sucircreteacute de lrsquoindustrie nucleacuteaire canadienne de sorte que la santeacute et la sucircreteacute ne soient jamais compromises
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Glossaire
Acide amineacute Les eacuteleacutements constitutifs des proteacuteines Il srsquoagit de moleacutecules organiques contenant un groupement amine (NH2) et un groupe carboxyle (COOH)
Acide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) Le composeacute moleacuteculaire dans le noyau drsquoune cellule qui forme le modegravele de la structure et du fonctionnement de la cellule
Activiteacute Rythme auquel se produisent les deacutesinteacutegrations dans une matiegravere radioactive par uniteacute de temps Utiliseacutee comme mesure de la quantiteacute de radionucleacuteides preacutesents Uniteacute Becquerel symbole Bq 1 Bq = une deacutesinteacutegration par seconde
ALARA Un principe drsquooptimisation de la protection utiliseacute pour srsquoassurer que les limites de doses reccedilues au niveau individuel au travail et par le public soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux Ce concept ne deacutesigne pas la limite de dose il srsquoagit drsquoun processus qui permet de maintenir les niveaux de dose bas
Appareil agrave rayonnement Tel que deacutefini dans le Regraveglement sur les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement a) un appareil contenant une substance nucleacuteaire en une quantiteacute supeacuterieure agrave la quantiteacute drsquoexemption et permettant son utilisation pour ses proprieacuteteacutes de rayonnement et b) un appareil contenant un composeacute lumineux au radium
Atome Uniteacute de matiegravere formeacutee drsquoun noyau unique autour duquel gravitent plusieurs eacutelectrons et dont le nombre est eacutegal agrave celui des protons dans le noyau Lrsquoatome est la plus petite partie drsquoun eacuteleacutement pouvant se combiner chimiquement avec drsquoautres atomes Tous les atomes autres que lrsquohydrogegravene 1 ont des neutrons dans le noyau
Becquerel Uniteacute SI de mesure de lrsquoactiviteacute drsquoune substance radioactive Le becquerel remplace le curie (Ci) qui nrsquoest pas une uniteacute SI Son symbole est Bq Il correspond agrave une deacutesinteacutegration nucleacuteaire par seconde 1 Bq = 27 pCi (27 times 10ndash11 Ci) et 1 Ci = 37 times 1010 Bq (Voir aussi laquo SI raquo)
Cancer Un grand nombre de maladies causeacutees par la division effreacuteneacutee de cellules anormales
Capture des eacutelectrons Processus de deacutesinteacutegration radioactive au terme duquel un eacutelectron en orbite est captureacute par le noyau et fusionne avec ce dernier Apregraves ce processus la masse reste inchangeacutee mais le numeacutero atomique diminue drsquoun facteur de un car un proton est converti en neutron
Capture des neutrons ou capture neutronique Type de reacuteaction nucleacuteaire au terme de laquelle un noyau atomique srsquoempare drsquoun neutron libre et fusionne avec lui pour former un noyau plus lourd Les neutrons peuvent reacuteagir avec un noyau atomique de plusieurs maniegraveres chacune aboutissant agrave un produit diffeacuterent
Cataracte Affection qui survient lorsque le cristallin normalement transparent de lrsquoœil se trouble ou srsquoopacifie et cause une vision trouble qursquoil nrsquoest pas possible de corriger par des verres correcteurs ordinaires Le facteur le plus important de la formation de cataractes est le vieillissement mais il existe des facteurs additionnels comme le tabagisme le diabegravete lrsquoexposition excessive au soleil et le rayonnement
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Cellule La plus petite uniteacute structurelle et fonctionnelle de tous les organismes vivants connus
Deacutesinteacutegration (radioactive) Transformation drsquoun nucleacuteide radioactif en un nucleacuteide diffeacuterent (ou plusieurs nucleacuteides diffeacuterents) par eacutemission spontaneacutee de rayonnement tels que des rayonnements alpha becircta ou gamma ou par capture des eacutelectrons Il en reacutesulte un noyau plus stable et moins chargeacute en eacutenergie Chaque processus de deacutesinteacutegration a une peacuteriode radioactive deacutefinie
Deuteacuterium Un isotope drsquohydrogegravene avec un proton et un neutron dans le noyau
Dose Terme geacuteneacuteral utiliseacute pour deacutesigner la quantiteacute drsquoeacutenergie provenant de rayonnement ionisant absorbeacutee par les tissus La dose absorbeacutee est mesureacutee en grays (Gy) ougrave 1 gray eacutequivaut agrave 1 joule par kilogramme Voir aussi dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace
Dose absorbeacutee Quantiteacute drsquoeacutenergie absorbeacutee par la matiegravere irradieacutee par uniteacute de masse Cela reflegravete la quantiteacute drsquoeacutenergie deacuteposeacutee par du rayonnement ionisant lors de son passage agrave travers un milieu (comme lrsquoair lrsquoeau ou du tissu vivant) Uniteacute gray Symbole Gy
Dose aigueuml Exposition reccedilue pendant une courte dureacutee (heures ou jours) Lrsquoadjectif laquo aigueuml raquo deacutesigne uniquement la dureacutee de lrsquoexposition et non lrsquointensiteacute des doses concerneacutees
Dose chronique Exposition persistante (en termes de mois ou drsquoanneacutees) Lrsquoadjectif laquo chronique raquo se rapporte uniquement agrave la dureacutee de lrsquoexposition et non agrave lrsquointensiteacute des doses
Dose efficace Mesure de dose visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du deacutetriment radiologique pouvant reacutesulter de la dose Elle repreacutesente la somme des produits des doses eacutequivalentes aux tissus multiplieacutees par leurs facteurs de pondeacuteration tissulaires respectifs Uniteacute sievert (Sv)
Dose eacutequivalente Mesure de la dose au tissu ou agrave lrsquoorgane visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du dommage causeacute Obtenue en multipliant la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique pour tenir compte de lrsquoefficaciteacute biologique de diffeacuterents rayonnements agrave causer des dommages au tissu ou agrave lrsquoorgane consideacutereacute Uniteacute sievert (Sv)
Dosimegravetre Dispositif porteacute par une personne pour mesurer une dose de rayonnement ionisant
Dosimeacutetrie Sous-speacutecialiteacute scientifique de la radioprotection et de la physique meacutedicale centreacutee sur le calcul et lrsquoenregistrement des doses internes et externes provenant du rayonnement ionisant
Eau leacutegegravere Eau ordinaire composeacutee de moleacutecules ayant deux atomes drsquohydrogegravene et un atome drsquooxygegravene (H20) Diffeacuterente de lrsquoeau lourde qui est composeacutee de moleacutecules ayant un atome drsquohydrogegravene un atome de deuteacuterium (D) et un atome drsquooxygegravene (HDO)
Eau lourde Eau contenant une teneur eacuteleveacutee de moleacutecules avec des atomes de deuteacuterium (hydrogegravene lourd) Dans certains reacuteacteurs lrsquoeau lourde est utiliseacutee comme modeacuterateur parce qursquoelle ralentit les neutrons avec efficaciteacute et aussi parce qursquoelle a une faible probabiliteacute drsquoabsorber les neutrons
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Eau tritieacutee Lrsquoeau tritieacutee (HTO) est une moleacutecule drsquoeau dans laquelle une ou deux moleacutecules drsquohydrogegravene ont eacuteteacute remplaceacutees par un atome de tritium
Effets deacuteterministes Changements dans les cellules et les tissus qui se produiront certainement apregraves une dose aigueuml de rayonnement (agrave un niveau de dose supeacuterieur agrave au moins 1 000 mSv) en deccedilagrave duquel lrsquoeffet du rayonnement nrsquoest pas deacutetecteacute La graviteacute des effets sanitaires (eacuterythegraveme cutaneacute brucirclures et chute des cheveux) augmente avec la dose reccedilue
Effets stochastiques Terme utiliseacute pour deacutesigner les effets sanitaires du rayonnement (tels que le cancer ou les maladies heacutereacuteditaires) preacutesentant un risque statistique Pour ces maladies la probabiliteacute drsquoapparition augmente proportionnellement agrave la dose de rayonnement reccedilue plus la dose est eacuteleveacutee plus la probabiliteacute drsquoapparition est grande La graviteacute des effets nrsquoest pas proportionnelle agrave la dose
Efficaciteacute biologique relative Mesure relative de lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents types de rayonnements agrave provoquer un effet sanitaire preacuteciseacute exprimeacutee comme le rapport inverse des doses absorbeacutees de deux types de rayonnement diffeacuterents qui produiraient un effet biologique donneacute de mecircme intensiteacute
Eacutelectron Particule eacuteleacutementaire stable posseacutedant une charge eacutelectrique neacutegative de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 91 x 10-31 kg
Eacutelectron-volt (eV) Uniteacute drsquoeacutenergie eacutequivalente agrave environ 16 x 10-19 joules
Eacuteleacutement Types drsquoatomes speacutecifiques ayant le mecircme nombre de protons dans leur noyau et par conseacutequent le mecircme numeacutero atomique Le nombre de neutrons peut diffeacuterer
Eacutemission de positrons Type de deacutesinteacutegration radioactive dans laquelle un proton est transformeacute en neutron ce qui eacutemet un positron Dans ces cas lorsque le rapport neutrons-protons est trop faible et que lrsquoeacutemission de particules alpha nrsquoest pas possible sur le plan eacutenergeacutetique le noyau peut dans certaines conditions atteindre la stabiliteacute en eacutemettant un positron
Eacutenergie Grandeur physique qui deacutecrit la quantiteacute de travail qui peut ecirctre effectueacutee par une force donneacutee ougrave la masse-eacutenergie est conserveacutee Il existe diffeacuterentes formes drsquoeacutenergie eacutenergie cineacutetique potentielle thermique gravitationnelle acoustique lumineuse eacutelastique nucleacuteaire et eacutelectromagneacutetique
Eacutepideacutemiologie Eacutetude de la distribution et des eacuteleacutements deacuteterminants des maladies dans les populations humaines Elle sert de base pour la santeacute publique et la meacutedecine preacuteventive et elle est fondeacutee sur des observations plutocirct que sur des expeacuteriences
Essai biologique Toute proceacutedure utiliseacutee pour deacuteterminer la nature lrsquoactiviteacute lrsquoemplacement ou la reacutetention de radionucleacuteides dans lrsquoorganisme par des mesures directes (in vivo) ou par des analyses de matiegraveres excreacuteteacutees ou autrement eacutelimineacutees par lrsquoorganisme (in vitro)
Facteur de pondeacuteration radiologique Nombre par lequel il faut multiplier la dose absorbeacutee dans un tissu ou un organe pour deacuteterminer lrsquoefficaciteacute biologique relative du rayonnement agrave induire des effets stochastiques agrave de faibles doses le reacutesultat eacutetant la dose eacutequivalente
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Facteur de pondeacuteration tissulaire Facteur pour lequel la dose eacutequivalente est pondeacutereacutee aux fins de la deacutetermination de la dose efficace Le facteur de pondeacuteration tissulaire pour un organe ou un tissu repreacutesente la contribution relative de cet organe ou de ce tissu au preacutejudice total causeacute par les effets de lrsquoirradiation uniforme du corps entier
Fission ou fission nucleacuteaire Division drsquoun noyau lourd en deux morceaux (ou rarement plusieurs) avec des masses drsquoampleur eacutequivalente accompagneacutee geacuteneacuteralement de lrsquoeacutemission de neutrons et de rayonnement gamma
Gray (Gy) Uniteacute du SI de la dose absorbeacutee Uniteacute 1 joulekilogramme mais a un usage restreint
In vitro Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience reacutealiseacutee en dehors drsquoun organisme vivant dans un environnement controcircleacute comme dans une eacuteprouvette ou une boicircte de Peacutetri Du latin laquo dans le verre raquo
In vivo Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience portant sur un organisme vivant complet par opposition agrave un organisme partiel ou mort ou un environnement controcircleacute in vitro Latin pour laquo dans le vivant raquo
Ion Atome moleacutecule ou fragment de moleacutecule ayant acquis une charge eacutelectrique suite agrave la perte ou au gain drsquoun ou plusieurs eacutelectrons
Isotopes Deux ou plusieurs formes drsquoun eacuteleacutement donneacute qui ont des numeacuteros atomiques identiques (le mecircme nombre de protons dans leur noyau) et la mecircme ou les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques mais avec des masses atomiques diffeacuterentes (diffeacuterents nombres de neutrons dans leur noyau) et des proprieacuteteacutes physiques distinctes Par exemple lrsquouranium a 16 isotopes diffeacuterents soit U-234 U-235 U-236 U-238 etc
Leuceacutemie Cancer des globules blancs (leucocytes)
Limites de dose Limites de dose efficace et eacutequivalente preacutevues par le Regraveglement sur la radioprotection Ces limites sont en place pour reacuteduire au minimum le risque drsquoeffets nocifs pour la santeacute causeacutes par lrsquoexposition aux rayonnements associeacutee agrave des activiteacutes autoriseacutees par la CCSN
Maladie des rayons Ensemble de symptocircmes caracteacuterisant les radioleacutesions qui reacutesultent drsquoune exposition excessive de lrsquoensemble du corps (ou drsquoune grande partie de celui-ci) au rayonnement ionisant Les premiers de ces symptocircmes sont des nauseacutees de la fatigue des vomissements et la diarrheacutee qui peuvent ecirctre suivis par la perte de cheveux des heacutemorragies lrsquoinflammation de la bouche et de la gorge et une perte geacuteneacuterale drsquoeacutenergie
Masse ou masse atomique Masse drsquoun isotope drsquoun eacuteleacutement exprimeacutee en uniteacutes de masse atomique deacutefinie par un douziegraveme de la masse drsquoun atome de carbone 12 Une masse atomique de 1 eacutequivaut agrave environ 166 x 10-27 kg
Microsievert Un millioniegraveme de sievert (voir sievert) Symbole μSv
Millisievert Un milliegraveme de sievert (voir sievert) Symbole mSv
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Modegravele lineacuteaire sans seuil Modegravele dose-reacuteponse baseacute sur lrsquohypothegravese selon laquelle dans la gamme des faibles doses les doses de rayonnement supeacuterieures agrave zeacutero augmentent le risque de cancers etou de maladies heacutereacuteditaires drsquoune maniegravere proportionnelle simple
Modeacuterateur Matiegravere telle que lrsquoeau ordinaire ou lrsquoeau lourde qui est utiliseacutee dans un reacuteacteur pour ralentir la vitesse eacuteleveacutee des neutrons ce qui accroicirct la probabiliteacute qursquoune fission survienne
Moleacutecule Groupe drsquoatomes lieacutes chimiquement les uns aux autres
Mutation Changement chimique de lrsquoADN dans le noyau drsquoune cellule Les mutations survenant dans les cellules des spermatozoiumldes ou des ovules ou leurs preacutecurseurs peuvent avoir des effets heacutereacuteditaires chez les enfants ou les geacuteneacuterations futures Les mutations dans les cellules somatiques (cellules non reproductrices) peuvent eacutegalement favoriser lrsquoapparition du cancer
Neutron Particule eacuteleacutementaire du noyau de lrsquoatome (acirc lrsquoexception de lrsquohydrogegravene) et dont la masse est similaire agrave celle drsquoun proton soit de lrsquoordre de 16 x 10-27 kg
Nombre de masse Nombre de neutrons et de protons dans le noyau drsquoun atome
Non-prolifeacuteration nucleacuteaire Effets deacuteployeacutes pour preacutevenir la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires et de dispositifs nucleacuteaires explosifs La CCSN est responsable de la mise en œuvre de la politique de non-prolifeacuteration nucleacuteaire du Canada qui contient deux objectifs de large porteacutee et de longue date
1 garantir aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires du Canada ne contribuent pas agrave la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou drsquoautres dispositifs nucleacuteaires explosifs
2 promouvoir un reacutegime international de non-prolifeacuteration plus efficace et plus complet
Noyau (drsquoun atome) Partie centrale drsquoun atome chargeacutee positivement contenant des protons et des neutrons Le nombre total de protons et de neutrons srsquoappelle le nombre de masse
Nucleacuteide Un terme geacuteneacuteral pour deacutesigner tous les isotopes connus qursquoils soient stables ou non
Numeacutero atomique Nombre de protons dans le noyau drsquoun atome Symbole Z
Optimisation Processus drsquoeacutetablissement de niveaux de protection et de sucircreteacute qui permettent drsquoassurer que les expositions la probabiliteacute de subir une exposition et la valeur des expositions potentielles soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux tel que recommandeacute par la Commission internationale de protection radiologique
Particules alpha Une particule agrave charge positive formeacutee de deux protons et de deux neutrons qui est eacutemise par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoil se deacutesintegravegre Une particule alpha est relativement volumineuse et peut ecirctre arrecircteacutee par la peau ou une feuille de papier Une particule alpha est identique agrave un noyau drsquoheacutelium
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Particules becircta Un eacutelectron (une particule ayant une charge neacutegative) ou un positron (une particule ayant une charge positive) qui est eacutemis par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoils se deacutesintegravegrent Les particules becircta sont relativement petites et peuvent ecirctre arrecircteacutees par une feuille drsquoaluminium ou de plastique de quelques millimegravetres drsquoeacutepaisseur
Peacuteriode (radioactive) Temps neacutecessaire pour que lrsquoactiviteacute drsquoun radionucleacuteide soit reacuteduite de moitieacute par un processus de deacutesinteacutegration radioactive Symbole t12 Plus la peacuteriode drsquoune substance est courte plus elle est radioactive
Photon Un quantum (la plus petite quantiteacute possible) drsquoeacutenergie eacutemise sous forme de rayonnement eacutelectromagneacutetique
Positron Particule eacuteleacutementaire chargeacutee positivement de 16 x 10-19 coulombs et dont la masse est de 91 x 10-31 kg (comparable agrave un eacutelectron mais chargeacutee positivement)
Produits de filiation du radon Terme utiliseacute pour deacutesigner collectivement les produits immeacutediats de deacutesinteacutegration radioactive du radon Il srsquoagit de la chaicircne de deacutesinteacutegration qui inclut le polonium 218 le plomb 214 le bismuth 214 et le polonium 214 Leur peacuteriode combineacutee moyenne est de lrsquoordre de 30 minutes Aussi appeleacute descendant du radon
Proton Particule eacuteleacutementaire stable preacutesente dans le noyau de lrsquoatome posseacutedant une charge eacutelectrique positive de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 167 x 10-27 kg
Radioactif Empreint de radioactiviteacute eacutemettant spontaneacutement de lrsquoeacutenergie sous forme de rayonnement ionisant (telles que les particules alpha et becircta des neutrons ou des rayons gamma) agrave la suite de la deacutesinteacutegration drsquoun atome instable
Radon Eacuteleacutement chimique dont le symbole est Rn et le nombre atomique 86 Le radon est un gaz noble rare incolore inodore insipide naturel et radioactif issu de la deacutesinteacutegration du radium Il srsquoagit de lrsquoune des substances les plus lourdes persistant sous forme de gaz dans des conditions normales le radon preacutesente un risque pour la santeacute
Radio-isotope Isotope drsquoun eacuteleacutement qui subit une deacutesinteacutegration spontaneacutee et eacutemet un rayonnement
Radionucleacuteide Nucleacuteide radioactif
Radiosensible Un terme qualitatif pour distinguer les cellules les tissus et les organes qui sont plus susceptibles drsquoecirctre endommageacutes par le rayonnement
Rayonnement Processus drsquoeacutemission ou de transmission drsquoeacutenergie sous forme de particules ou drsquoondes Dans le preacutesent document le terme laquo rayonnement raquo deacutesigne un rayonnement ionisant sauf indication contraire
Rayonnement artificiel Rayonnement produit par les activiteacutes humaines et qui srsquoajoute au rayonnement de fond
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Rayonnement cosmique Rayonnement naturel provenant de lrsquoespace Ces rayons sont composeacutes de rayonnements ionisants peacuteneacutetrants (agrave la fois particulaires et eacutelectromagneacutetiques) et peuvent porter des eacutenergies de plus de 1020 eV Le champ magneacutetique terrestre deacutevie les rayons cosmiques chargeacutes vers les pocircles
Rayonnement de fond naturel Une source de rayonnement preacutesente en permanence dans lrsquoenvironnement et provenant de diffeacuterentes sources Parmi ces sources figurent le rayonnement cosmique les sources terrestres (eacuteleacutements radioactifs preacutesents dans le sol) lrsquoair ambiant (radon) et les sources internes (denreacutees alimentaires et boissons) La dose efficace annuelle globale par personne attribueacutee au rayonnement naturel est de 24 mSv par anneacutee (UNSCEAR 2008)
Rayonnement eacutelectromagneacutetique Mouvement drsquoondes en deacuteplacement reacutesultant de lrsquoeacutevolution des champs eacutelectriques et magneacutetiques Le spectre de rayonnement eacutelectromagneacutetique connu comprend la gamme des rayons X (et des rayons gamma) de courte longueur drsquoonde et agrave haute eacutenergie lrsquoultraviolet la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge et le radar et des ondes radio et de longueur drsquoonde relativement longue et agrave faible eacutenergie Selon la meacutecanique quantique les rayonnements eacutelectromagneacutetiques agrave haute eacutenergie peuvent se comporter comme des particules (photons)
Rayonnement gamma Rayonnement eacutelectromagneacutetique peacuteneacutetrant produit par un noyau atomique pendant sa deacutesinteacutegration radioactive forme de rayonnement ionisant agrave courte longueur drsquoonde et eacutenergie eacuteleveacutee
Rayonnement ionisant Rayonnement capable drsquoajouter ou de retrancher des eacutelectrons en traversant la matiegravere (par ex air eau ou tissus vivants) Exemples particules alpha rayonnement gamma rayons X et neutrons
Rayonnement neutronique Se produit lorsque les neutrons sont eacutejecteacutes du noyau par fission nucleacuteaire (c-agrave-d division de lrsquoatome) et drsquoautres processus Contrairement agrave drsquoautres rayonnements le rayonnement neutronique est absorbeacute par les mateacuteriaux contenant un grand nombre drsquoatomes drsquohydrogegravene comme la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques
Rayonnement non ionisant Un rayonnement plus faible que le rayonnement ionisant c-agrave-d qui ne possegravede pas lrsquoeacutenergie suffisante pour produire des ions La lumiegravere visible les rayons infrarouges et les ondes radioeacutelectriques sont des rayonnements non ionisants
Rayons X Rayonnement eacutelectromagneacutetique (photon) peacuteneacutetrant eacutemis par un atome apregraves avoir eacuteteacute bombardeacute par des eacutelectrons Les rayons X diffegraverent du rayonnement gamma dans la mesure ougrave ils sont eacutemis agrave partir des eacutelectrons en orbite et non agrave partir du noyau Ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma Les rayons X sont principalement geacuteneacutereacutes par des moyens artificiels plutocirct qursquoagrave partir de substances radioactives Ils sont utiliseacutes avant tout agrave des fins meacutedicales
Reacuteacteur nucleacuteaire Appareil dans lequel une reacuteaction en chaicircne de fission nucleacuteaire autoentretenue se produit dans des conditions controcircleacutees pour produire de lrsquoeacutenergie ou des rayonnements utiles
Reacuteaction en chaicircne Voir reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne
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Reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne Exemple de fission nucleacuteaire ougrave un neutron est eacutejecteacute drsquoun atome fissionneacute ce qui causera la fission drsquoun autre atome en eacutejectant plus de neutrons
Rejets Substances et matiegraveres nucleacuteaires relacirccheacutees dans lrsquoenvironnement (sous forme liquide ou gazeuse) agrave la suite drsquoactiviteacutes autoriseacutees par la CCSN
Service de dosimeacutetrie autoriseacute Une entreprise ou une institution qui deacutetient un permis de la CCSN pour mesurer les doses de rayonnement aux travailleurs
SI Systegraveme international drsquouniteacutes
Sievert Lrsquouniteacute du SI mesurant la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Elle est eacutegale agrave 1 joulekilogramme Elle remplace lrsquoancienne uniteacute de rayonnement classique rem Des multiples du sievert (dont le symbole est Sv) sont utiliseacutes dans la pratique courante et incluent le millisievert (mSv 11000 de 1 Sv) et le microsievert (μSv 11 000 000 de 1 Sv)
Substances nucleacuteaires Isotopes qui eacutemettent du rayonnement
Travailleur du secteur nucleacuteaire (TSN) Personne qui du fait de sa profession ou de son occupation et des conditions dans lesquelles elle exerce ses activiteacutes si celles-ci sont lieacutees agrave une substance ou agrave une installation nucleacuteaire risque vraisemblablement de recevoir une dose de rayonnement supeacuterieure agrave la limite reacuteglementaire fixeacutee par la CCSN pour la population en geacuteneacuteral (1 mSv par anneacutee)
Tritium Un isotope radioactif de lrsquohydrogegravene posseacutedant deux neutrons et un proton dans son noyau Le tritium se deacutesintegravegre en eacutemettant un eacutelectron (rayonnement becircta) et sa peacuteriode radioactive est de 123 ans Le tritium est preacutesent naturellement dans lrsquoenvironnement et eacutegalement un sous-produit des reacuteacteurs nucleacuteaires
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Acronymes et uniteacutes
ADN acide deacutesoxyribonucleacuteique AIEA Agence internationale de lrsquoeacutenergie atomique ALARA niveau le plus bas que lrsquoon peut raisonnablement atteindre BEIR National Academy of Biological Effects of Ionizing Radiation Bq becquerel CCSN Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire CIPR Commission internationale de protection radiologique CRFPT Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial EACL Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee ELF ondes meacutegameacutetriques FDN Fichier dosimeacutetrique national Gy gray H2O symbole chimique de lrsquoeau eacutegalement HOH HTO eau tritieacutee ICRU Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation J joule LSRN Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires mSv millisievert NCRP National Council on Radiation Protection and Measurements Sv sievert TDM tomodensitomeacutetrie t frac12 symbole pour la peacuteriode radioactive drsquoun radionucleacuteide TSN travailleur du secteur nucleacuteaire microSv microsievert UNSCEAR Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants UV ultraviolet wR facteur de pondeacuteration radiologique wT facteur de pondeacuteration tissulaire
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Sources
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laws-loisjusticegccaengregulationssor-2000-203page-1html bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire juin 2003 Controcircle et enregistrement des
doses de rayonnement aux personnes guide de reacuteglementation G-91 httpwwwnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_fre44019shyG91FpdfCFID=17937881ampCFTOKEN=18173133
bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire octobre 2004 Maintenir les expositions et les doses au laquo niveau le plus bas qursquoil soit raisonnablement possible drsquoatteindre raquo guide de reacuteglementation G-129 reacutevision 1 httpnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_freG129rev1_fpdf
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations 2007 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 103 Publication 103 Pergamon Press Oxford 2007
bull Commission internationale de protection radiologique Rapport du Groupe de travail sur lrsquohomme de reacutefeacuterence Publication 23 de la CIPR Pergamon Press New York 1975
bull Commission internationale de protection radiologique Limits for Intakes of Radionuclides by Workers Publication 30 de la CIPR partie 1 (et suppleacutement) part 2 (et suppleacutement) partie 3 (et suppleacutements A et B) et index Annales de la CIPR Pergamon Press New York 1979-1982
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations de 1990 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 21(1-3) Publication 60 de la CIPR Pergamon Press Oxford 1991
bull Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation 2011 Fundamental quantities and units for ionizing radiation Journal de la ICRU volume 11 no 1 publieacute par Oxford University Press
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRP) ncrponlineorgPDFsNCRP20Composite20Glossarypdf
bull Santeacute Canada Rapport de 2008 sur les radioexpositions professionnelles au Canada publication 5923 de SC hc-scgccaewh-semtalt_formatshecs-sescpdfpubsoccup-travail2008-report-rapportshyengpdf
bull Committee to Assess Health Risks from Exposures to Low Levels of Ionizing Radiation Health Risks from Exposure to Low Levels of Ionizing Radiation BEIR VII ndash Phase 2 National Academy Sciences National Research Council National Academy Press Washington 2006
bull Nations Unies Effects of Ionizing Radiation Volume I Report to the General Assembly Scientific Annexes A and B Volume II Scientific Annexes C D and E Rapport de 2006 du Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des rayonnements ionisants publications des Nations Unies E08IX6 (2008) et E09IX5 (2009) Nations Unies New York
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bull Nations Unies Sources and Effects of Ionizing Radiation Volume I Sources Volume II Effects Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants Rapport 2000 agrave lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale avec des annexes scientifiques publications des Nations Unies E00IX3 et E00IX4 Nations Unies New York 2000
bull NRC des Eacutetats-Unis nrcgovreading-rmbasic-refglossaryhtml bull Brodsky A Handbook of Radiation Measurement and Protection Boca Raton
CRC Press 1978 bull Eisenbud M et T Gesell Environmental Radioactivity From Natural Industrial
and Military Sources 4e eacutedition Academic Press 1997 bull Grasty RL et LaMarre JR The Annual effective dose from natural sources of
ionizing radiation in Canada Radiation Protection Dosimetry 108 p 215-226 2004
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRPM) Ionizing Radiation Exposure of the Population of the United States rapport no 160 du NCRPM US NCRP Washington 2009
bull Brenner DJ et Hall EJ Computed Tomography ndash An Increasing Source of Radiation Exposure New England Journal of Medicine 357 p 2277-2284 2007
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- Full cover - PDF - FRpdf
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- RG-RD_IR_Fpdf
- inside cover - PDF - FR
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- E-DOCS-3738137-v8-Radiation_INFO_doc_-_FR
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- Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
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- 42 Eacutevaluation du risque de cancer
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- Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
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- 541 Rayonnement naturel
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- Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
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- 61 Protection des Canadiens
- 62 Protection des travailleurs
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Le Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) identifie quatre sources principales drsquoexposition du public aux rayonnements naturels
bull Les rayonnements cosmiques bull Les rayonnements terrestres bull Lrsquoinhalation bull Lrsquoingestion
Exposition aux rayonnements cosmiques Lrsquoatmosphegravere exteacuterieure de la terre est continuellement bombardeacutee par des rayons cosmiques Habituellement le rayonnement cosmique est constitueacute de particules en mouvement rapide qui existent dans lrsquoespace et proviennent drsquoune diversiteacute de sources y compris le soleil et des pheacutenomegravenes ceacutelestes dans lrsquounivers Les rayons cosmiques sont essentiellement des protons mais peuvent aussi ecirctre drsquoautres particules ou de lrsquoeacutenergie ondulatoire Une partie du rayonnement ionisant peacutenegravetre lrsquoatmosphegravere terrestre et est absorbeacutee par les humains ce qui se traduit par une exposition au rayonnement naturel
Exposition aux rayonnements terrestres La composition de la croucircte terrestre est une source importante de rayonnement naturel Les principaux facteurs contributifs sont les gisements naturels drsquouranium de thorium et de potassium qui par le processus de deacutesinteacutegration naturelle libegraverent de petites quantiteacutes de rayonnements ionisants Lrsquouranium et le thorium se trouvent essentiellement partout Des traces de ces mineacuteraux sont eacutegalement preacutesentes dans les mateacuteriaux de construction de sorte que lrsquoexposition aux rayonnements naturels peut avoir lieu agrave lrsquointeacuterieur comme agrave lrsquoexteacuterieur
Exposition par inhalation La plus grande partie de la variation de lrsquoexposition agrave la radioactiviteacute naturelle provient de lrsquoinhalation de gaz radioactifs qui sont produits par les mineacuteraux radioactifs preacutesents dans le sol et le socle rocheux Le radon est un gaz radioactif incolore et inodore qui est produit par la deacutesinteacutegration de lrsquouranium Le thoron est un gaz radioactif produit par la deacutesinteacutegration du thorium Les niveaux de radon et de thoron varient consideacuterablement selon lrsquoemplacement en fonction de la composition du sol et du socle rocheux
Une fois libeacutereacutes dans lrsquoair ces gaz sont normalement dilueacutes agrave des niveaux inoffensifs dans lrsquoatmosphegravere mais parfois ils sont pieacutegeacutes et ils srsquoaccumulent agrave lrsquointeacuterieur des bacirctiments et sont inhaleacutes par les occupants Le radon constitue un risque pour la santeacute non seulement pour les mineurs drsquouranium mais aussi pour les proprieacutetaires de reacutesidences si on le laisse srsquoaccumuler dans la maison En geacuteneacuteral il est la principale source drsquoexposition au rayonnement naturel Pour plus drsquoinformation sur le radon consultez le document Le radon et la santeacute (INFO-0813) de la CCSN agrave suretenucleairegcca ou visitez le site Web de Santeacute Canada (hc-scgcca) pour en savoir plus sur les moyens de le controcircler dans votre maison
Exposition par ingestion Des traces de mineacuteraux radioactifs se trouvent naturellement dans la nourriture et lrsquoeau potable Par exemple les leacutegumes sont geacuteneacuteralement cultiveacutes dans du sol et avec des eaux souterraines qui contiennent des mineacuteraux radioactifs Une fois ingeacutereacutes ces mineacuteraux entraicircnent lrsquoexposition interne aux rayonnements naturels
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Les isotopes radioactifs naturels comme le potassium 40 et le carbone 14 ont les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques et biologiques que leurs isotopes non radioactifs Ces eacuteleacutements radioactifs et non radioactifs interviennent dans la constitution et le fonctionnement de notre organisme
Les radio-isotopes naturels nous exposent constamment agrave des rayonnements et on en trouve couramment dans de nombreux aliments comme les noix du Breacutesil Le tableau 1 indique la quantiteacute de radioactiviteacute provenant du potassium 40 contenue dans environ 500 grammes de diffeacuterents produits alimentaires
Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
Aliment Radioactiviteacute par 500 g en Bq Viande rouge 56 Pommes de terre blanches 63 Carottes 63 Bananes 65 Haricots de Lima 86 Noix du Breacutesil1 103
Source Brodsky 1978 1
Les noix du Breacutesil contiennent aussi naturellement du radium 226 (de 19 agrave 130 Bq par 500 grammes)
Le corps humain contient plusieurs isotopes radioactifs (voir le tableau 2)
Tableau 2 Isotopes radioactifs du corps humain (adulte de 70 kg)
Isotopes Radioactiviteacute en Bq
Carbone 14 3 700 a
Polonium 210 40 bd
Potassium 40 4 000 b
Radium 266 11 b
Thorium 021 b
Tritium 23 c
Uranium 23 a b d
a CIPR 1975 b Eisenbud et Gesell 1997 c UNSCEAR 2000 d CIPR 1980
34 Sources artificielles de rayonnement ionisant
Les gens sont eacutegalement exposeacutes agrave du rayonnement artificiel au cours de traitements meacutedicaux et drsquoactiviteacutes impliquant des matiegraveres radioactives Ces radio-isotopes sont des sous-produits de lrsquoexploitation des reacuteacteurs nucleacuteaires et des produits de geacuteneacuterateurs de radio-isotopes tels que les cyclotrons Un grand nombre de radio-isotopes artificiels sont utiliseacutes dans les domaines de la meacutedecine nucleacuteaire de la biochimie de lrsquoindustrie manufacturiegravere et de lrsquoagriculture Voici leurs sources les plus courantes
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bull Sources meacutedicales Le rayonnement a de nombreuses applications en meacutedecine La plus connue est sans doute la radiographie par rayons X dont les appareils permettent de deacutetecter des fractures osseuses et de diagnostiquer certaines maladies Les appareils agrave rayons X sont reacuteglementeacutes par Santeacute Canada et les autoriteacutes provinciales La meacutedecine nucleacuteaire fait pour sa part appel agrave des isotopes radioactifs pour diagnostiquer et traiter des maladies comme le cancer Une cameacutera gamma (voir la figure 7) est un appareil meacutedical souvent utiliseacute pour faire des diagnostics La CCSN reacuteglemente ces applications de la meacutedecine nucleacuteaire ainsi que lrsquoeacutequipement connexe Elle deacutelivre aussi les permis pour les reacuteacteurs et les acceacuteleacuterateurs de particules qui produisent les isotopes destineacutes agrave des applications meacutedicales et industrielles
Figure 7 Cameacutera gamma utiliseacutee en meacutedecine nucleacuteaire agrave des fins diagnostiques
bull Sources industrielles Le rayonnement a plusieurs applications industrielles allant des jauges nucleacuteaires (voir la figure 8) utiliseacutees pour la construction des routes jusqursquoaux jauges de densiteacute qui mesurent le deacutebit dans les conduites drsquousine Les deacutetecteurs de fumeacutee certains panneaux fluorescents et les dispositifs permettant drsquoeacutevaluer les reacuteserves des champs de peacutetrole utilisent aussi le rayonnement Le rayonnement est eacutegalement employeacute pour la steacuterilisation au moyen de gros irradiateurs lourdement blindeacutes Tous ces usages sont reacuteglementeacutes par la CCSN
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Figure 8 Jauge nucleacuteaire portative
bull Cycle du combustible nucleacuteaire Les centrales nucleacuteaires utilisent de lrsquouranium pour deacuteclencher la reacuteaction en chaicircne qui produira la vapeur chargeacutee drsquoactionner les turbines pour la production drsquoeacutelectriciteacute Dans le cadre de leur activiteacute normale les centrales nucleacuteaires rejettent dans lrsquoenvironnement des substances radioactives dont les niveaux sont reacuteglementeacutes Ces rejets sont reacuteglementeacutes pour veiller agrave ce que les doses au public soient bien infeacuterieures aux limites reacuteglementaires Les mines drsquouranium (voir la figure 9) les usines de fabrication de combustible et les installations de gestion des deacutechets radioactifs rejettent eacutegalement une certaine quantiteacute de radioactiviteacute (qui contribue agrave la dose agrave laquelle le public est exposeacute) qui peut ecirctre controcircleacutee par la CCSN
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Figure 9 Mine drsquouranium lac McClean (Saskatchewan)
bull Essais nucleacuteaires atmospheacuteriques Les essais atomiques reacutealiseacutes dans lrsquoatmosphegravere entre la fin de la Deuxiegraveme Guerre mondiale et jusqursquoagrave la fin des anneacutees 1980 ont eu pour effet de rejeter des eacuteleacutements radioactifs ou retombeacutees dans lrsquoatmosphegravere Ces retombeacutees radioactives se sont deacutesinteacutegreacutees dans lrsquoenvironnement La plupart des retombeacutees posseacutedaient une peacuteriode radioactive courte et ont disparu mais certaines nrsquoont pas encore acheveacute leur deacutesinteacutegration Les doses de radioactiviteacute dues agrave ces retombeacutees que reccediloivent les ecirctres humains et lrsquoenvironnement sont chaque anneacutee de plus en plus faibles
35 Trouver un eacutequilibre
Normalement il y a tregraves peu de choses que nous puissions faire pour changer ou reacuteduire le rayonnement ionisant provenant de sources naturelles comme le soleil les sols ou les roches Ce type drsquoexposition bien que non complegravetement deacutenueacutee de risque est geacuteneacuteralement assez faible Toutefois dans certains cas les sources naturelles de radioactiviteacute peuvent atteindre un niveau inacceptable et doivent ecirctre reacuteduites Crsquoest notamment le cas du radon preacutesent dans les maisons
Le rayonnement ionisant provenant de sources et drsquoactiviteacutes artificielles est plus eacutetroitement controcircleacute Dans ces cas preacutecis il importe de trouver un eacutequilibre entre les avantages que procure le rayonnement agrave la socieacuteteacute et les risques qursquoil fait peser sur la santeacute de la population et sur lrsquoenvironnement Des limites de dose sont donc fixeacutees pour restreindre lrsquoexposition des travailleurs et des membres du public au rayonnement Par ailleurs les titulaires de permis doivent garder les doses de rayonnement au niveau le plus bas que lrsquoon puisse raisonnablement atteindre (le principe ALARA) Il importe eacutegalement que le recours au rayonnement procure un beacuteneacutefice net Par exemple les deacutetecteurs de fumeacutee peuvent utiliser des isotopes radioactifs car ce
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type de dispositif peut sauver des vies De mecircme les centrales nucleacuteaires nous procurent de lrsquoeacutelectriciteacute tout en posant des risques minimes qui sont rigoureusement controcircleacutes
4 Effets de lrsquoexposition au rayonnement sur la santeacute
Le mot laquo sucircreteacute raquo revecirct diffeacuterents sens selon les personnes Pour plusieurs la sucircreteacute est synonyme drsquoabsence de risques ou de dangers Mais en reacutealiteacute il existe toujours un certain niveau de risque dans pratiquement tout ce que nous faisons
Par exemple les limites de vitesse sur les routes sont fixeacutees pour optimiser la seacutecuriteacute des usagers de la route Cela nrsquoempecircche toutefois pas les accidents de se produire mecircme si les automobilistes respectent les limites de vitesse Malgreacute ces risques nous conduisons quand mecircme
Les mecircmes deacutecisions conscientes sont prises agrave lrsquoeacutegard du rayonnement Lrsquoexposition au rayonnement comporte un risque pour la santeacute La connaissance de ces risques permet agrave la CCSN et agrave drsquoautres organismes de reacuteglementation de fixer des limites de dose et de formuler des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave un risque acceptable ou toleacuterable ougrave il est peu probable de causer des dommages
Lrsquoavantage en ce qui concerne le rayonnement tient agrave ce que nous connaissons mieux les risques qursquoil fait peser sur la santeacute que les risques associeacutes agrave tout autre agent chimique ou toxique Depuis le deacutebut du siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes en profondeur en laboratoire et aupregraves de populations humaines
41 Preuves eacutepideacutemiologiques
Les eacutetudes meneacutees sur les survivants des explosions atomiques survenues agrave Hiroshima et Nagasaki en 1945 indiquent que lrsquoexposition au rayonnement agrave long terme a eu pour principal effet drsquoaugmenter la freacutequence des cas de cancer et de leuceacutemie
Des reacutesultats comparables ont eacuteteacute observeacutes
bull chez les personnes ayant reccedilu une radiotheacuterapie ou subi un examen diagnostique faisant appel au rayonnement
bull chez les anciens mineurs de mines drsquouranium bull chez les travailleurs qui ont fabriqueacute des armes atomiques bull chez les personnes exposeacutees au rayonnement par suite de lrsquoaccident de la centrale nucleacuteaire
de Tchernobyl bull chez les personnes exposeacutees au radon dans leur maison
Des eacutetudes ont montreacute que lrsquoexposition au rayonnement augmente la freacutequence de certains cancers survenant deacutejagrave de maniegravere spontaneacutee dans la population et que cette augmentation est proportionnelle agrave la dose de rayonnement Autrement dit plus la dose est importante plus le risque de cancer est eacuteleveacute On parle alors drsquoeffets stochastiques (voir la section 43) Toutefois les eacutetudes meneacutees agrave ce jour nrsquoont pas permis de deacutemontrer lrsquoapparition drsquoun nombre excessif de
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cancers ou drsquoautres maladies chez les personnes exposeacutees au rayonnement de maniegravere chronique agrave des doses infeacuterieures agrave environ 100 mSv1 par anneacutee
Plusieurs raisons peuvent expliquer pourquoi les effets du rayonnement ne peuvent pas ecirctre perccedilus en deccedilagrave de 100 mSv par anneacutee
bull Lrsquoune drsquoentre elles tient agrave ce qursquoil existe un seuil en deccedilagrave duquel la dose reccedilue nrsquooccasionne pas de cancers Par exemple le radium a un seuil de 10 Sv pour le cancer des os
bull Lrsquoautre raison deacutefendue par les eacutetudes du Comiteacute consultatif sur les effets biologiques des rayonnements ionisants (Biological Effects of Ionizing Radiation) (BEIR) et par la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) de lrsquoAcadeacutemie des sciences de la France veut que mecircme si une faible dose de rayonnement peut induire des cancers lrsquoincidence des cancers radio-induits est si faible qursquoil est impossible de les distinguer des cancers spontaneacutes de mecircme type
Les chercheurs continuent drsquoeacutetudier les effets de faibles doses de rayonnement pour pouvoir confirmer ou infirmer ces hypothegraveses En attendant la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation ont opteacute pour le principe de preacutecaution et partent du principe que toute exposition au rayonnement comporte un certain niveau de risque
La plupart des personnes ayant preacutesenteacute des problegravemes de santeacute dans les eacutetudes en question ont eacuteteacute exposeacutees agrave des doses relativement eacuteleveacutees (supeacuterieures agrave 100 mSv) au cours drsquoune tregraves courte peacuteriode de temps Crsquoest ce qursquoon appelle lrsquoexposition laquo aigueuml raquo Normalement les travailleurs et les membres du public exposeacutes au rayonnement de lrsquoindustrie nucleacuteaire reccediloivent des doses beaucoup plus faibles au cours de peacuteriodes beaucoup plus longues (exprimeacutees en anneacutees plutocirct qursquoen secondes) On parle alors drsquoexposition laquo chronique raquo Selon les estimations les expositions aigueumls au rayonnement ont 15 agrave 2 fois plus de probabiliteacutes de causer des effets biologiques que lrsquoexposition chronique
42 Eacutevaluation du risque de cancer
La CIPR a calculeacute la probabiliteacute de cancer mortel en se basant essentiellement sur lrsquoeacutevaluation des effets des rayonnements effectueacutee par des organismes scientifiques comme lrsquoUNSCEAR et le BEIR La CIPR a ensuite deacutetermineacute ce qursquoelle qualifie de laquo deacutetriment raquo total ducirc agrave lrsquoexposition au rayonnement Il srsquoagit
bull de la probabiliteacute drsquoinduire un cancer mortel bull du risque drsquoapparition drsquoun cancer non mortel bull du risque drsquoeffets heacutereacuteditaires graves bull des anneacutees de vie perdues en cas de manifestation de lrsquoeffet nocif
1 Le sievert (Sv) est lrsquouniteacute utiliseacutee pour calculer la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Il est eacutegal agrave 1 joulekilogramme Le millisievert (mSv) eacutequivaut agrave 11000 de 1 Sv
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Compte tenu de tous ces risques la CIPR a calculeacute que le deacutetriment total srsquoeacutetablissait agrave 0042 (42 ) par sievert pour les travailleurs adultes et agrave 0057 (57 ) par sievert pour lrsquoensemble de la population (CIPR 103) Pour lrsquoensemble de la population le risque est leacutegegraverement plus eacuteleveacute que celui des travailleurs en raison des diffeacuterences touchant diverses variables comme le sexe et les plages drsquoacircge qui ont eacuteteacute prises en compte
Pour eacutetablir les limites de dose la CCSN srsquoest en grande partie fieacutee aux recommandations de la CIRP Les limites de dose sont eacutetablies agrave un niveau sous lequel le risque est consideacutereacute comme acceptable Toutefois par prudence on part du principe que toute exposition au rayonnement comporte un certain nombre de risques mecircme en deccedilagrave de la limite de dose drsquoougrave lrsquoexistence de regraveglements pour reacuteduire toutes les doses au niveau ALARA ALARA nrsquoest pas une limite de dose mais une pratique qui vise agrave maintenir les doses autant que possible en dessous de la limite reacuteglementaire qui au Canada est fixeacutee agrave 1 mSv par an pour le public En fait la dose de rayonnement totale attribuable agrave lrsquoindustrie nucleacuteaire ne repreacutesente qursquoune infime fraction de cette dose crsquoest-agrave-dire dans la gamme de 12 agrave 18 microsieverts (μSv) 2 ce qui est des milliers de fois infeacuterieur agrave la limite
Le modegravele lineacuteaire sans seuil est un modegravele de risque utiliseacute agrave lrsquoeacutechelle internationale par la plupart des organismes de santeacute et des organismes de reacuteglementation nucleacuteaire afin drsquoeacutetablir des limites de dose pour les travailleurs et les membres du public Le modegravele lineacuteaire sans seuil preacutesume raisonnablement qursquoil existe un lien direct entre la radioexposition et les taux de cancer
Plusieurs autres modegraveles de risque existent (voir la figure 10) chacun ayant ses avantages et deacutesavantages Ils varient en fonction de leurs hypothegraveses et srsquoils prennent en compte lrsquoincertitude La CCSN utilise le modegravele lineacuteaire sans seuil comme approche agrave la radioprotection et pour lrsquoeacutelaboration de regraveglements approprieacutes
2 Comme les doses auxquelles sont exposeacutes les travailleurs et le public sont si basses la plupart des rapports et des mesures de dose utilisent les termes millisievert (mSv) et microsieverts (Sv) qui eacutequivalent respectivement agrave 11000 et agrave 1100 000 000 de sievert Ces sous-uniteacutes du sievert sont plus pratiques agrave utiliser pour les milieux professionnel et public
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Figure 10 Modegraveles de risques lieacutes aux faibles doses de rayonnement ionisant
43 Comment le rayonnement affecte-t-il les cellules
Lrsquoalteacuteration ou cassure des moleacutecules de lrsquoacide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) est le principal effet du rayonnement sur la santeacute LrsquoADN est une longue chaicircne drsquoacides amineacutes qui contient les informations neacutecessaires au fonctionnement des cellules Le rayonnement peut alteacuterer cette chaicircne Dans ce cas trois pheacutenomegravenes peuvent se produire
1 LrsquoADN se reacutepare correctement Dans ce cas la cellule est correctement reacutepareacutee et continue de fonctionner normalement La moleacutecule drsquoADN subit en permanence des leacutesions agrave chaque seconde de la journeacutee et les cellules ont une aptitude naturelle agrave reacuteparer ces leacutesions
2 La leacutesion de lrsquoADN est trop grave et la cellule meurt (effets deacuteterministes) Si lrsquoADN ou drsquoautres eacuteleacutements essentiels de la cellule reccediloivent une forte dose de rayonnement la cellule peut soit mourir soit ecirctre leacuteseacutee au point de ne plus pouvoir se reacutegeacuteneacuterer Si ce pheacutenomegravene touche un grand nombre de cellules dans un tissu ou un organe les effets preacutecoces du rayonnement peuvent se manifester Il srsquoagit des effets deacuteterministes dont la graviteacute varie selon la dose de rayonnement reccedilue Ils peuvent se traduire par des brucirclures des cataractes et dans des cas extrecircmes la mort
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Les premiegraveres preuves des effets deacuteterministes du rayonnement ont eacuteteacute observeacutees chez les premiers chercheurs et utilisateurs du rayonnement Ceux-ci ont preacutesenteacute des leacutesions seacutevegraveres agrave la peau et aux mains en raison drsquoune exposition agrave une dose excessive de rayonnement Plus reacutecemment les mecircmes pheacutenomegravenes ont eacuteteacute observeacutes apregraves lrsquoaccident de la centrale nucleacuteaire de Tchernobyl en 1986 au cours duquel plus de 130 travailleurs et pompiers ont reccedilu de fortes doses de rayonnement (800 agrave 16 000 mSv) et ont preacutesenteacute par la suite la maladie des rayons Deux des personnes exposeacutees sont deacuteceacutedeacutees quelques jours apregraves lrsquoexposition Plus de 30 travailleurs et pompiers sont deacuteceacutedeacutes dans les trois mois qui ont suivi lrsquoaccident
La CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation internationaux disposent de mesures y compris des limites de dose tregraves strictes et des bases de donneacutees permettant le suivi des sources radioactives pour atteacutenuer les risques susceptibles de peser sur les membres du public ou les travailleurs exposeacutes agrave des doses de rayonnement suffisamment eacuteleveacutees pour occasionner des effets deacuteterministes La CCSN dispose eacutegalement de regraveglements tregraves stricts pour la manipulation des substances et des dispositifs nucleacuteaires au Canada
3 La cellule se reacutepare mal mais continue de vivre (effets stochastiques) Dans certains cas une partie de lrsquoADN (voir la figure 11) de la cellule peut ecirctre leacuteseacutee par le rayonnement et ne pourra peut-ecirctre pas se reacuteparer par elle-mecircme Celle-ci peut continuer de vivre et mecircme de se reproduire Toutefois au cours de ce processus les erreurs qui nrsquoont pas eacuteteacute corrigeacutees dans le brin drsquoADN seront aussi preacutesentes dans les cellules qui descendent drsquoune cellule et cela peut perturber leur fonctionnement La probabiliteacute de ce type drsquoeffets indeacutesirables est proportionnelle agrave la dose et porte le nom drsquo laquo effet stochastique raquo Avec les effets stochastiques la probabiliteacute des effets augmente agrave mesure que la dose augmente Toutefois le moment ougrave les effets surviendront et leur graviteacute sont indeacutependants de la dose
Figure 11 Brin drsquoADN
Les dommages agrave lrsquoADN se produisent constamment dans le corps humain En effet nous sommes exposeacutes agrave environ 15 000 eacuteveacutenements de ce type qui nrsquoentraicircnent pas la mort des cellules chaque seconde Parfois la structure de la cellule change parce qursquoelle se reacutepare mal Cette alteacuteration peut nrsquoavoir aucun effet ou lrsquoeffet en question peut se manifester plus tard dans la vie Un cancer ou des effets heacutereacuteditaires peuvent ou non survenir
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Les dommages geacuteneacutetiques surviennent lorsque lrsquoADN des cellules des spermatozoiumldes ou des ovules est endommageacute Cela provoque lrsquoeacutemergence drsquoune anomalie qui est transmise drsquoune geacuteneacuteration agrave lrsquoautre Drsquoapregraves les eacutetudes meneacutees sur les animaux comme sur les mouches des fruits par Hermann J Muller en 1926 lrsquoexposition au rayonnement cause des mutations geacuteneacutetiques Toutefois agrave ce jour aucun effet geacuteneacutetique connu nrsquoa eacuteteacute observeacute chez les ecirctres humains par suite drsquoune exposition au rayonnement Il srsquoagit drsquoeacutetudes qui ont porteacute sur 30 000 enfants de survivants des bombardements atomiques sur Hiroshima et Nagasaki au Japon en 1945 (BEIR VII)
Le tableau 3 fait la synthegravese des effets possibles sur la santeacute qui sont relieacutes agrave des doses de rayonnement donneacutees Les limites de dose ont aussi eacuteteacute ajouteacutees pour montrer comment elles protegravegent les travailleurs et la population des dangers
Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
Dose Limite ou effet sur la santeacute
Plus de 5 000 mSv
Dose pouvant causer la mort si elle est reccedilue en une seule fois
1 000 mSv Dose pouvant occasionner les symptocircmes de la maladie des rayons (fatigue et nauseacutees) si elle est reccedilue au cours drsquoune peacuteriode de
24 heures
100 mSv Dose aigueuml la plus petite connue pouvant causer lrsquoapparition de cancers
30 agrave 100 mSv Dose de rayonnement reccedilue lors drsquoune tomographie axiale informatiseacutee du corps entier
50 mSv Limite de dose de rayonnement annuelle pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire
18 mSv Dose annuelle moyenne due au rayonnement de fond au Canada
1 mSv Limite de dose annuelle pour les membres du public au Canada
01 agrave 012 mSv
Dose reccedilue lors drsquoune radiographie des poumons
001 mSv Dose reccedilue lors drsquoune radiographie dentaire
001 mSv Dose annuelle moyenne reacutesultant des voyages en avion
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5 Doses de rayonnement
Pour les besoins de la radioprotection diffeacuterentes grandeurs de dose ont eacuteteacute deacutefinies dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace Les sections 51 agrave 53 deacutecrivent respectivement ces types de dose La figure 12 preacutesente un aperccedilu du lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee
Figure 12 Lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee
La section 54 preacutesente des doses de rayonnements repreacutesentatives qui pourraient ecirctre attendues selon divers sceacutenarios et la section 55 traite des limites de doses eacutetablies par la CCSN
51 Dose absorbeacutee
Lorsque le rayonnement ionisant peacutenegravetre dans le corps humain ou dans la matiegravere il leur communique de lrsquoeacutenergie Lrsquoeacutenergie absorbeacutee par suite de lrsquoexposition au rayonnement porte le nom de dose absorbeacutee La dose absorbeacutee se mesure gracircce agrave une uniteacute appeleacutee le gray (Gy) Un Gray correspond agrave une eacutenergie deacuteposeacutee drsquoun joule dans un kilogramme de matiegravere
52 Dose eacutequivalente
Lorsque le rayonnement est absorbeacute par une matiegravere vivante on peut parfois observer un effet biologique Tous les rayonnements ne produisent pas le mecircme effet biologique pour une mecircme dose absorbeacutee Lrsquoeffet deacutepend du type de rayonnement (alpha becircta gamma etc) Ainsi 1 Gy de rayonnement alpha est plus nocif pour les tissus humains que 1 Gy de rayonnement becircta Pour obtenir la dose eacutequivalente il faut multiplier la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique (wR) speacutecifique Pour exprimer cet effet on utilise alors un facteur de pondeacuteration radiologique (wR) pour mettre en eacutequivalence les diffeacuterents types de rayonnement et leur efficaciteacute biologique respective Cette dose eacutequivalente est exprimeacutee en sievert (Sv) Autrement dit 1 Sv de rayonnement alpha possegravede les mecircmes effets biologiques que 1 Sv de rayonnement becircta En drsquoautres mots la dose eacutequivalente permet drsquoobtenir une uniteacute qui rend compte du degreacute de nociviteacute de diffeacuterents types de rayonnement
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53 Dose efficace
Les diffeacuterents tissus et organes preacutesentent une sensibiliteacute diffeacuterente au rayonnement (voir la figure 13) Par exemple la moelle osseuse est beaucoup plus radiosensible que les tissus musculaires ou nerveux Pour obtenir une indication de lrsquoeffet de lrsquoexposition sur la santeacute geacuteneacuterale la dose eacutequivalente peut ecirctre multiplieacutee par un facteur de pondeacuteration tissulaire (wT) lieacute au risque pour un tissu ou organe particulier Cette multiplication donne la dose efficace absorbeacutee par le corps Lrsquouniteacute utiliseacutee pour exprimer la dose efficace est eacutegalement le sievert
Figure 13 Facteurs de pondeacuteration tissulaire
Source Regraveglement sur la radioprotection
Agrave titre drsquoexemple si lrsquoestomac et la vessie drsquoun sujet sont exposeacutes seacutepareacutement au rayonnement et que les doses eacutequivalentes aux tissus soient respectivement de 100 et 70 mSv la dose efficace sera calculeacutee comme suit (100 mSv x 012) + (70 mSv x 005) = 155 mSv Le risque drsquoeffets nocifs lieacutes agrave lrsquoexposition au rayonnement eacutequivaut agrave 155 mSv reccedilus de faccedilon homogegravene par le corps entier
54 Doses typiques de rayonnement
541 Rayonnement naturel
Au niveau mondial la dose efficace moyenne totale provenant du rayonnement naturel est de lrsquoordre de 24 mSv par an Au Canada la dose efficace moyenne se chiffre agrave 18 mSv (voir le tableau 4 et la figure 15) Tel que speacutecifieacute agrave la section 3 la dose peut deacutependre de la source de rayonnement
bull Rayonnement cosmique Les reacutegions de haute altitude reccediloivent plus de rayonnement cosmique Selon une eacutetude reacutecente de Santeacute Canada la dose efficace annuelle provenant du rayonnement cosmique reccedilue par les habitants de Vancouver en Colombie-Britannique qui est situeacutee au niveau de la mer est de lrsquoordre de 030 mSv Par contre une personne qui vivrait au sommet du mont Lorne au Yukon agrave une altitude de 2 000 m recevrait une dose annuelle drsquoenviron 084 mSv Les voyages aeacuteriens augmentent eacutegalement lrsquoexposition au rayonnement cosmique de 001 mSv par Canadien par an La figure 14 montre agrave quel point les niveaux de
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rayonnement cosmique varient avec des eacuteleacutevations au-dessus du niveau de la mer et en fonction de la longitude et de la latitude
Figure 14 Dose efficace annuelle pour lrsquoexteacuterieur provenant du rayonnement cosmique en Ameacuterique du Nord (en microsieverts)
Source Gratsky et al 2004
bull Rayonnement terrestre Les sols contiennent eacutegalement des sources naturelles de rayonnement et les reacutegions dont les sols sont riches en uranium reccediloivent plus de rayonnement eacutemis par les sols La dose efficace moyenne de rayonnement eacutemis par les sols (et les mateacuteriaux de construction provenant de ces sols) est de lrsquoordre de 05 mSv par an Toutefois cette dose varie selon lrsquoemplacement geacuteographique et la geacuteologie et peut atteindre 260 mSv dans le Nord de lrsquoIran ou 90 mSv au Nigeacuteria Au Canada la dose annuelle la plus eacuteleveacutee serait selon les estimations de lrsquoordre de 23 mSv et concerne les Territoires du Nord-Ouest
bull Inhalation La croucircte terrestre produit du radon qui est preacutesent dans lrsquoair que nous respirons Le radon donne lieu agrave quatre produits de deacutesinteacutegration qui irradient les poumons en cas drsquoinhalation Agrave lrsquoeacutechelle mondiale la dose efficace annuelle moyenne de rayonnement par le radon est drsquoenviron 13 mSv Une reacutecente eacutetude de Santeacute Canada sur le radon dans les habitations a reacuteveacuteleacute que les niveaux de radon dans 93 des foyers canadiens sont en dessous de la ligne directrice canadienne actuelle de 200 Bqmsup3
bull Ingestion Enfin il existe plusieurs sources de rayonnement naturelles qui peacutenegravetrent dans nos organismes que ce soit par les aliments que nous ingeacuterons lrsquoair que nous respirons et lrsquoeau que nous buvons Le potassium 40 est la principale source drsquoirradiation interne (exception faite des produits de filiation du radon) La dose efficace moyenne provenant de ces sources est drsquoenviron 03 mSv par an
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Tableau 4 Dose efficace moyenne dans certaines villes canadiennes compareacutee agrave la moyenne mondiale
Source de rayonnement
Moyenne mondiale1
(mSv) Canada2
(mSv) Toronto2
(mSv) Winnipeg2
(mSv) Rayonnement cosmique 04 03 03 03 Irradiation interne 03 03 03 03 Exposition due agrave lrsquoinhalation 13 09 08 32 Irradiation externe 05 02 02 02 Total 24 18 16 40
1 UNSCEAR 2010 2 Grasty et LaMarre 2004
Figure 15 Doses provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Doses moyennes provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Rayonnement
Rayonnement terrestre
cosmique
Inhalation
Ingestion
03 mSv 03 mSv
02 m Sv
09 mSv
542 Les sources artificielles de rayonnement
Les sources artificielles de rayonnement (reacutesultant des activiteacutes commerciales et industrielles) repreacutesentent environ 02 microSv de notre exposition annuelle au rayonnement Les rayons X et autres interventions meacutedicales diagnostiques et theacuterapeutiques (voir le tableau 5) repreacutesentent environ 12 mSv par an (UNSCEAR 2000) Les produits de grande consommation comme le tabac et les deacutetecteurs de fumeacutee repreacutesentent 01 mSv de notre exposition annuelle au rayonnement
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Tableau 5 Doses aux organes typiques selon le type drsquoexamen radiologique
Type drsquoexamen Organe Dose (mSv) Radiographie dentaire1 Cerveau 001 Radiographie de la poitrine1 Poumons 01 Mammographie de deacutepistage2 Seins 3 Tomodensitomeacutetrie abdominale (adulte)2 Estomac 10 Tomodensitomeacutetrie abdominale (neacuteonatale)2 Estomac 20
1 National Council on Radiation Protection and Measurements (NCPR) 2009 2 Brenner et Hall 2007
Globalement le rayonnement naturel repreacutesente approximativement 60 de la dose annuelle agrave laquelle nous sommes exposeacutes Les interventions meacutedicales repreacutesentent approximativement 40 de cette dose annuelle
Il nrsquoy a pas de diffeacuterence dans les effets causeacutes par le rayonnement naturel ou artificiel
55 Limites de dose
La CCSN eacutetablit les limites de dose pour les travailleurs canadiens et la population Elle le fait en suivant les recommandations de la CIPR qui se compose de scientifiques eacuteminents et de plusieurs grands speacutecialistes de la radioprotection Ces regraveglements srsquoinspirent aussi de la plupart des normes et recommandations de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA)
Au Canada lrsquoapplication des regraveglements normes et pratiques mis en place pour proteacuteger les membres du public et les travailleurs des sources de rayonnement qui ne sont pas reacuteglementeacutees par la CCSN est du ressort de Santeacute Canada de Ressources humaines et Deacuteveloppement des compeacutetences Canada du ministegravere de la Deacutefense nationale et des gouvernements provinciaux et territoriaux
Par ailleurs le Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial (CRFPT) eacutelabore des lignes directrices concernant le rayonnement ionisant et non ionisant et srsquoemploie agrave harmoniser les regraveglements relatifs agrave la radioprotection agrave la grandeur du Canada Copreacutesideacute par la CCSN Santeacute Canada et les provinces le CRFPT est une tribune nationale pour les questions de radioprotection
Pour les personnes qui exploitent lrsquoeacutenergie nucleacuteaire ou travaillent avec celle-ci la limite de dose reacuteglementeacutee est fixeacutee en dessous de la limite infeacuterieure de ce qui est consideacutereacute comme une exposition inacceptable Par exemple les limites de dose efficace pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire est de 50 mSv par an et de 100 mSv sur 5 ans Il nrsquoa pas eacuteteacute deacutemontreacute que lrsquoexposition agrave du rayonnement infeacuterieur agrave une dose aigueuml drsquoenviron 100 mSv nrsquoaugmente pas le risque drsquoeffets sur la santeacute comme le cancer
De plus les titulaires de permis doivent veiller agrave ce que toutes les doses respectent le principe ALARA (voir la figure 16)
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Figure 16 Cadre de la limite de dose de rayonnement
Les rapports et les controcircles reacuteguliers deacutemontrent que la moyenne annuelle des doses aux travailleurs des installations nucleacuteaires canadiennes est de lrsquoordre de 1 agrave 2 mSv par anneacutee (voir la figure 17)
Figure 17 Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type drsquoinstallation
Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type dinstallation
0
05
1
15
2
25
3
35
4
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(mSv
)
Centrales Mines et Raff ineries Installations Installations Installations Meacutedecine Industrie et Acceacuteleacuterateurs nucleacuteaires usines de duranium de fabrication de recherche de production recherche de particules
concentration de combustile et de de sources duranium production de lumineuses au
radio-isotopes tritium
Peut inclure lrsquoexposition aux rayons X Source Fichier dosimeacutetrique national du Canada (Santeacute Canada) ndash Drsquoapregraves les donneacutees publieacutees les plus reacutecentes
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Au Canada la limite de dose efficace pour le public est de 1 mSv au cours drsquoune anneacutee civile Les rapports et les controcircles reacuteguliers montrent que les doses efficaces annuelles auxquelles les membres du public sont exposeacutes dans le cadre des activiteacutes reacuteglementeacutees par la CCSN varient entre 0001 et 0092 mSv par an Le tableau 6 preacutesente la dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant drsquoeacutemissions dans lrsquoair et dans lrsquoeau provenant de diverses installations autoriseacutees de la CCSN par anneacutee Les doses reccedilues reacutesultant drsquoeacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques nrsquoont pas eacuteteacute additionneacutees pour Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) aux Laboratoires de Chalk River parce que ces doses correspondaient agrave diffeacuterents individus exposeacutes repreacutesentatifs provenant de diffeacuterentes populations
Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
Installation Dose annuelle maximale (mSv) pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
2006 2007 2008 2009 2010
Centrales nucleacuteaires
Point Lepreau 00006 00007 00018 00004 00002
Gentilly-2 00007 00009 00006 00012 00010
Darlington 00011 00014 00013 00007 00006
Pickering 00028 00026 00041 00018 00010
Bruce 00025 00021 00027 00044 00029
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions atmospheacuteriques)
0081 0073 0092 0045 0032
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions aquatiques)
0027 0014 0013 00011 00004
Source Rapports des titulaires de permis et donneacutees de surveillance de lrsquoenvironnement soumises agrave la CCSN
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6 Reacuteglementation des radiations
La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire (CCSN) reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de preacuteserver la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de mettre en œuvre les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Le mandat de la CCSN inclut aussi la diffusion de renseignements objectifs de nature scientifique technique et reacuteglementaire agrave lrsquointention de la population
En tant qursquoorganisme de reacuteglementation nucleacuteaire du Canada la CCSN surveille toutes les installations nucleacuteaires et les activiteacutes et applications lieacutees au nucleacuteaire En font partie les centrales nucleacuteaires les mines et usines de concentration drsquouranium les installations de traitement et de recherche les installations de gestion des deacutechets radioactifs les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement utiliseacutes agrave des fins meacutedicales et industrielles
La CCSN dispose drsquoun cadre de deacutelivrance de permis et de veacuterification de la conformiteacute visant agrave assurer que toute personne qui utilise possegravede ou stocke des substances nucleacuteaires et des appareils agrave rayonnement est en conformiteacute avec un permis et a mis en place des dispositions de sucircreteacute et de seacutecuriteacute approprieacutees Au fil des ans ces exigences reacuteglementaires ont eacuteteacute renforceacutees suite agrave lrsquoameacutelioration des connaissances sur les effets du rayonnement
61 Protection des Canadiens
Toutes les installations et activiteacutes nucleacuteaires au Canada sont reacutegies par la Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires (LSRN) qui est entreacutee en vigueur en mai 2000 en remplacement de lrsquoancienne Loi sur le controcircle de lrsquoeacutenergie atomique La LSRN et ses regraveglements sont conccedilus pour proteacuteger le public les personnes qui travaillent dans le secteur nucleacuteaire et notre environnement Le rocircle de la CCSN est de srsquoassurer que la LSRN et ses regraveglements sont respecteacutes
La CCSN collabore avec les organismes provinciaux et territoriaux de reacuteglementation en matiegravere de protection de lrsquoenvironnement et de radioprotection De nombreux autres organismes feacutedeacuteraux jouent eacutegalement un rocircle dans la protection des Canadiens la CCSN collabore avec Ressources naturelles Canada Environnement Canada Santeacute Canada Pecircches et Oceacuteans Canada Transports Canada la Deacutefense nationale et les Forces canadiennes et Affaires eacutetrangegraveres et Commerce international Canada pour reacuteglementer les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes
Les normes canadiennes en matiegravere de sucircreteacute nucleacuteaire prennent comme reacutefeacuterence les normes internationales Pour ce faire la CCSN srsquoappuie sur les travaux de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA) et drsquoautres organisations telles que le Comiteacute scientifique des Nations Unies sur les effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) et la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) ainsi que sur ceux de Santeacute Canada et drsquoEnvironnement Canada
Avec la coopeacuteration de ses Eacutetats membres lrsquoAIEA publie plusieurs normes internationales notamment des normes de non-prolifeacuteration nucleacuteaire Les normes de la CCSN et les meilleures pratiques dans ce domaine respectent celles de lrsquoAIEA
Dans le domaine de la non-prolifeacuteration nucleacuteaire la CCSN travaille pour le compte du gouvernement du Canada afin drsquoatteindre deux objectifs assurer aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires de notre pays ne contribuent pas agrave la
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fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou de dispositifs explosifs nucleacuteaires et promouvoir un cadre international de non-prolifeacuteration efficace et plus complet
62 Protection des travailleurs
La CCSN reacuteglemente les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes dans le but de proteacuteger la seacutecuriteacute et la santeacute des travailleurs Les installations nucleacuteaires comprennent les centrales nucleacuteaires les mines et les usines de concentration drsquouranium les installations de fabrication de combustible et les installations qui effectuent le traitement et la recherche Les aspects des activiteacutes reacuteglementeacutees sont la seacutecuriteacute la dosimeacutetrie lrsquoemballage et le transport des substances nucleacuteaires ainsi que lrsquoimportation et lrsquoexportation des substances nucleacuteaires
On estime agrave 40 000 le nombre de travailleurs de lrsquoindustrie nucleacuteaire au Canada et le nombre de personnes exposeacutees au rayonnement chaque jour dans le cadre de leur emploi est beaucoup plus eacuteleveacute Les travailleurs canadiens sont exposeacutes agrave des rayonnements de deux faccedilons ils travaillent avec des sources artificielles de rayonnement (par exemple dans lrsquoindustrie nucleacuteaire les soins de santeacute les eacutetablissements de recherche ou de production) ou bien ils sont exposeacutes agrave des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement naturel (par exemple dans lrsquoindustrie miniegravere dans les eacutequipages drsquoavion et dans la construction)
Le Regraveglement sur la radioprotection canadien fixe des limites srsquoappliquant agrave la quantiteacute de rayonnement agrave laquelle le public et les travailleurs du secteur nucleacuteaire (TSN) peuvent ecirctre exposeacutes Il srsquoagit des laquo limites de dose raquo (voir la section 55) et elles sont fixeacutees en deccedilagrave du seuil auquel on srsquoattend qursquoil y ait des effets neacutefastes sur la santeacute Le Regraveglement exige que les titulaires de permis mettent en œuvre des programmes de radioprotection qui limitent lrsquoexposition des travailleurs aux rayonnements ionisants sous les limites de dose et agrave un niveau aussi bas que possible les facteurs sociaux et eacuteconomiques en preacutesence eacutetant pris en compte (voir la figure 17)
Accident nucleacuteaire survenu agrave Fukushima en 2011
Le 11 mars 2011 un seacuteisme de magnitude 9 suivi drsquoun tsunami deacutevastateur ont frappeacute le Japon laissant derriegravere eux pregraves de 25 000 morts ou disparus un demi-million de reacutesidences deacutetruites ou endommageacutees et 560 km2 inondeacutes
Les reacutepercussions combineacutees du seacuteisme et du tsunami sur la centrale nucleacuteaire de Fukushima-Daiichi ont provoqueacute lrsquoun des pires accidents nucleacuteaires du monde Au cours des heures et des jours qui ont suivi trois des six reacuteacteurs de la centrale ont surchauffeacute et subi des dommages Les travailleurs de la centrale ont braveacute des conditions extraordinaires pour preacutevenir ou retarder les rejets de matiegraveres radioactives au-dessus de la reacutegion environnante et dans la mer Gracircce agrave leurs efforts il a eacuteteacute possible de retarder suffisamment ces rejets pour que la population environnante puisse ecirctre eacutevacueacutee malgreacute les dommages geacuteneacuteraliseacutes subis aux infrastructures locales
Agrave mesure que lrsquoaccident se deacuteroulait la zone drsquoeacutevacuation srsquoest agrandie et les autoriteacutes ont recommandeacute aux habitants drsquoun plus grand secteur de se reacutefugier agrave lrsquointeacuterieur Des mesures de surveillance radiologique eacutetendues et de controcircle de la production et de la distribution alimentaires ont eacuteteacute mises en œuvre Dans le mecircme ordre drsquoideacutee il faudra poursuivre la surveillance et le controcircle des approvisionnements alimentaires et en eau peut-ecirctre pendant de nombreuses anneacutees
Cet accident a pousseacute de nombreux pays agrave eacutevaluer la sucircreteacute de leurs infrastructures nucleacuteaires La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire a entrepris un examen de toutes les grandes installations nucleacuteaires au Canada Cet examen dirigeacute par un groupe de travail multidisciplinaire a permis de confirmer que les installations canadiennes peuvent reacutesister et reacutepondre agrave des eacuteveacutenements externes comme les tremblements de terre Un plan drsquoaction de quatre ans est en cours drsquoeacutelaboration afin de renforcer les deacutefenses et de reacuteduire davantage le risque notamment gracircce agrave lrsquoameacutelioration du Regraveglement sur la radioprotection en vigueur pour y inteacutegrer de nouvelles exigences en cas drsquourgence
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Les installations nucleacuteaires au Canada doivent disposer drsquoun personnel qualifieacute pour effectuer leurs activiteacutes en conformiteacute avec la LSRN et ses regraveglements La CCSN veacuterifie eacutegalement que le personnel travaillant dans le domaine de la radioprotection est capable drsquoexeacutecuter les tacircches preacutevues drsquoapregraves les permis
Surveillance des doses
Tous les titulaires de permis de la CCSN sont tenus de deacuteterminer les doses de rayonnement reccedilues par les travailleurs dans lrsquoexercice de leurs fonctions En outre si lrsquoon srsquoattend agrave ce que les doses efficaces deacutepassent 5 mSv en un an les titulaires de permis sont tenus de recourir agrave des services de dosimeacutetrie autoriseacutes
La CCSN deacutelivre des permis aux services de dosimeacutetrie qui doivent effectuer des mesures de doses exactes et preacutecises Les titulaires de permis de services de dosimeacutetrie sont tenus de deacuteposer de lrsquoinformation reacuteguliegraverement dans le Fichier dosimeacutetrique national (FDN) Le FDN exploiteacute par le Bureau de la radioprotection de Santeacute Canada contient les dossiers de doses de rayonnement provenant de tous les processeurs commerciaux de dosimeacutetrie des installations de production drsquoeacutenergie nucleacuteaire drsquoEacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) et des mines drsquouranium Le registre comprend eacutegalement les dossiers de doses provenant des utilisateurs de rayons X tels que les dentistes les radiologues et les chiropraticiens ainsi que les expositions aux produits de filiation du radon provenant de certaines mines qui ne deacutetiennent pas de permis de la CCSN
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7 Sommaire
Le rayonnement a toujours eacuteteacute preacutesent et il est partout dans notre environnement La vie a eacutevolueacute dans un monde contenant des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement ionisant Nous sommes eacutegalement exposeacutes au rayonnement artificiel provenant de sources telles que les traitements meacutedicaux et les activiteacutes impliquant des matiegraveres radioactives
Les effets du rayonnement sur la santeacute sont bien compris Depuis le deacutebut du 20e siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes agrave fond agrave la fois en laboratoire et sur les populations humaines En raison des risques connus du rayonnement pour la santeacute il doit ecirctre utiliseacute avec prudence et strictement controcircleacute Un eacutequilibre doit ecirctre trouveacute entre les avantages du rayonnement pour la socieacuteteacute et les risques que le rayonnement pose pour les personnes la santeacute et lrsquoenvironnement
La CCSN reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de proteacuteger la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de respecter les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Elle deacutefinit eacutegalement des limites de dose pour empecirccher que les travailleurs et le public ne soient soumis agrave une exposition excessive au rayonnement
La compreacutehension des risques que pose le rayonnement aide la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation agrave fixer les limites de dose et agrave eacutetablir des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave des niveaux sucircrs Les titulaires de permis sont tenus de maintenir toutes les doses de rayonnement agrave des niveaux ALARA Des programmes de surveillance du rayonnement sont en place agrave proximiteacute des centrales nucleacuteaires et drsquoautres installations nucleacuteaires agrave travers le Canada pour proteacuteger les personnes et lrsquoenvironnement contre les effets potentiels du rayonnement
Des programmes gouvernementaux et de lrsquoindustrie mesurent systeacutematiquement les niveaux de radioactiviteacute dans lrsquoair lrsquoeau potable les eaux de surface le sol et les aliments Gracircce agrave ces donneacutees la CCSN peut veacuterifier que les normes sont respecteacutees eacutevaluer lrsquoefficaciteacute des controcircles et deacuteterminer les tendances environnementales
Depuis plus de 65 ans le Canada deacutetient un dossier de sucircreteacute nucleacuteaire reconnu au niveau international La CCSN est fiegravere drsquoavoir contribueacute agrave ce dossier de sucircreteacute en assurant une surveillance reacuteglementaire solide Les Canadiens peuvent ecirctre assureacutes que la CCSN continuera de surveiller avec vigilance la sucircreteacute de lrsquoindustrie nucleacuteaire canadienne de sorte que la santeacute et la sucircreteacute ne soient jamais compromises
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Glossaire
Acide amineacute Les eacuteleacutements constitutifs des proteacuteines Il srsquoagit de moleacutecules organiques contenant un groupement amine (NH2) et un groupe carboxyle (COOH)
Acide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) Le composeacute moleacuteculaire dans le noyau drsquoune cellule qui forme le modegravele de la structure et du fonctionnement de la cellule
Activiteacute Rythme auquel se produisent les deacutesinteacutegrations dans une matiegravere radioactive par uniteacute de temps Utiliseacutee comme mesure de la quantiteacute de radionucleacuteides preacutesents Uniteacute Becquerel symbole Bq 1 Bq = une deacutesinteacutegration par seconde
ALARA Un principe drsquooptimisation de la protection utiliseacute pour srsquoassurer que les limites de doses reccedilues au niveau individuel au travail et par le public soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux Ce concept ne deacutesigne pas la limite de dose il srsquoagit drsquoun processus qui permet de maintenir les niveaux de dose bas
Appareil agrave rayonnement Tel que deacutefini dans le Regraveglement sur les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement a) un appareil contenant une substance nucleacuteaire en une quantiteacute supeacuterieure agrave la quantiteacute drsquoexemption et permettant son utilisation pour ses proprieacuteteacutes de rayonnement et b) un appareil contenant un composeacute lumineux au radium
Atome Uniteacute de matiegravere formeacutee drsquoun noyau unique autour duquel gravitent plusieurs eacutelectrons et dont le nombre est eacutegal agrave celui des protons dans le noyau Lrsquoatome est la plus petite partie drsquoun eacuteleacutement pouvant se combiner chimiquement avec drsquoautres atomes Tous les atomes autres que lrsquohydrogegravene 1 ont des neutrons dans le noyau
Becquerel Uniteacute SI de mesure de lrsquoactiviteacute drsquoune substance radioactive Le becquerel remplace le curie (Ci) qui nrsquoest pas une uniteacute SI Son symbole est Bq Il correspond agrave une deacutesinteacutegration nucleacuteaire par seconde 1 Bq = 27 pCi (27 times 10ndash11 Ci) et 1 Ci = 37 times 1010 Bq (Voir aussi laquo SI raquo)
Cancer Un grand nombre de maladies causeacutees par la division effreacuteneacutee de cellules anormales
Capture des eacutelectrons Processus de deacutesinteacutegration radioactive au terme duquel un eacutelectron en orbite est captureacute par le noyau et fusionne avec ce dernier Apregraves ce processus la masse reste inchangeacutee mais le numeacutero atomique diminue drsquoun facteur de un car un proton est converti en neutron
Capture des neutrons ou capture neutronique Type de reacuteaction nucleacuteaire au terme de laquelle un noyau atomique srsquoempare drsquoun neutron libre et fusionne avec lui pour former un noyau plus lourd Les neutrons peuvent reacuteagir avec un noyau atomique de plusieurs maniegraveres chacune aboutissant agrave un produit diffeacuterent
Cataracte Affection qui survient lorsque le cristallin normalement transparent de lrsquoœil se trouble ou srsquoopacifie et cause une vision trouble qursquoil nrsquoest pas possible de corriger par des verres correcteurs ordinaires Le facteur le plus important de la formation de cataractes est le vieillissement mais il existe des facteurs additionnels comme le tabagisme le diabegravete lrsquoexposition excessive au soleil et le rayonnement
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Cellule La plus petite uniteacute structurelle et fonctionnelle de tous les organismes vivants connus
Deacutesinteacutegration (radioactive) Transformation drsquoun nucleacuteide radioactif en un nucleacuteide diffeacuterent (ou plusieurs nucleacuteides diffeacuterents) par eacutemission spontaneacutee de rayonnement tels que des rayonnements alpha becircta ou gamma ou par capture des eacutelectrons Il en reacutesulte un noyau plus stable et moins chargeacute en eacutenergie Chaque processus de deacutesinteacutegration a une peacuteriode radioactive deacutefinie
Deuteacuterium Un isotope drsquohydrogegravene avec un proton et un neutron dans le noyau
Dose Terme geacuteneacuteral utiliseacute pour deacutesigner la quantiteacute drsquoeacutenergie provenant de rayonnement ionisant absorbeacutee par les tissus La dose absorbeacutee est mesureacutee en grays (Gy) ougrave 1 gray eacutequivaut agrave 1 joule par kilogramme Voir aussi dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace
Dose absorbeacutee Quantiteacute drsquoeacutenergie absorbeacutee par la matiegravere irradieacutee par uniteacute de masse Cela reflegravete la quantiteacute drsquoeacutenergie deacuteposeacutee par du rayonnement ionisant lors de son passage agrave travers un milieu (comme lrsquoair lrsquoeau ou du tissu vivant) Uniteacute gray Symbole Gy
Dose aigueuml Exposition reccedilue pendant une courte dureacutee (heures ou jours) Lrsquoadjectif laquo aigueuml raquo deacutesigne uniquement la dureacutee de lrsquoexposition et non lrsquointensiteacute des doses concerneacutees
Dose chronique Exposition persistante (en termes de mois ou drsquoanneacutees) Lrsquoadjectif laquo chronique raquo se rapporte uniquement agrave la dureacutee de lrsquoexposition et non agrave lrsquointensiteacute des doses
Dose efficace Mesure de dose visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du deacutetriment radiologique pouvant reacutesulter de la dose Elle repreacutesente la somme des produits des doses eacutequivalentes aux tissus multiplieacutees par leurs facteurs de pondeacuteration tissulaires respectifs Uniteacute sievert (Sv)
Dose eacutequivalente Mesure de la dose au tissu ou agrave lrsquoorgane visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du dommage causeacute Obtenue en multipliant la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique pour tenir compte de lrsquoefficaciteacute biologique de diffeacuterents rayonnements agrave causer des dommages au tissu ou agrave lrsquoorgane consideacutereacute Uniteacute sievert (Sv)
Dosimegravetre Dispositif porteacute par une personne pour mesurer une dose de rayonnement ionisant
Dosimeacutetrie Sous-speacutecialiteacute scientifique de la radioprotection et de la physique meacutedicale centreacutee sur le calcul et lrsquoenregistrement des doses internes et externes provenant du rayonnement ionisant
Eau leacutegegravere Eau ordinaire composeacutee de moleacutecules ayant deux atomes drsquohydrogegravene et un atome drsquooxygegravene (H20) Diffeacuterente de lrsquoeau lourde qui est composeacutee de moleacutecules ayant un atome drsquohydrogegravene un atome de deuteacuterium (D) et un atome drsquooxygegravene (HDO)
Eau lourde Eau contenant une teneur eacuteleveacutee de moleacutecules avec des atomes de deuteacuterium (hydrogegravene lourd) Dans certains reacuteacteurs lrsquoeau lourde est utiliseacutee comme modeacuterateur parce qursquoelle ralentit les neutrons avec efficaciteacute et aussi parce qursquoelle a une faible probabiliteacute drsquoabsorber les neutrons
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Eau tritieacutee Lrsquoeau tritieacutee (HTO) est une moleacutecule drsquoeau dans laquelle une ou deux moleacutecules drsquohydrogegravene ont eacuteteacute remplaceacutees par un atome de tritium
Effets deacuteterministes Changements dans les cellules et les tissus qui se produiront certainement apregraves une dose aigueuml de rayonnement (agrave un niveau de dose supeacuterieur agrave au moins 1 000 mSv) en deccedilagrave duquel lrsquoeffet du rayonnement nrsquoest pas deacutetecteacute La graviteacute des effets sanitaires (eacuterythegraveme cutaneacute brucirclures et chute des cheveux) augmente avec la dose reccedilue
Effets stochastiques Terme utiliseacute pour deacutesigner les effets sanitaires du rayonnement (tels que le cancer ou les maladies heacutereacuteditaires) preacutesentant un risque statistique Pour ces maladies la probabiliteacute drsquoapparition augmente proportionnellement agrave la dose de rayonnement reccedilue plus la dose est eacuteleveacutee plus la probabiliteacute drsquoapparition est grande La graviteacute des effets nrsquoest pas proportionnelle agrave la dose
Efficaciteacute biologique relative Mesure relative de lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents types de rayonnements agrave provoquer un effet sanitaire preacuteciseacute exprimeacutee comme le rapport inverse des doses absorbeacutees de deux types de rayonnement diffeacuterents qui produiraient un effet biologique donneacute de mecircme intensiteacute
Eacutelectron Particule eacuteleacutementaire stable posseacutedant une charge eacutelectrique neacutegative de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 91 x 10-31 kg
Eacutelectron-volt (eV) Uniteacute drsquoeacutenergie eacutequivalente agrave environ 16 x 10-19 joules
Eacuteleacutement Types drsquoatomes speacutecifiques ayant le mecircme nombre de protons dans leur noyau et par conseacutequent le mecircme numeacutero atomique Le nombre de neutrons peut diffeacuterer
Eacutemission de positrons Type de deacutesinteacutegration radioactive dans laquelle un proton est transformeacute en neutron ce qui eacutemet un positron Dans ces cas lorsque le rapport neutrons-protons est trop faible et que lrsquoeacutemission de particules alpha nrsquoest pas possible sur le plan eacutenergeacutetique le noyau peut dans certaines conditions atteindre la stabiliteacute en eacutemettant un positron
Eacutenergie Grandeur physique qui deacutecrit la quantiteacute de travail qui peut ecirctre effectueacutee par une force donneacutee ougrave la masse-eacutenergie est conserveacutee Il existe diffeacuterentes formes drsquoeacutenergie eacutenergie cineacutetique potentielle thermique gravitationnelle acoustique lumineuse eacutelastique nucleacuteaire et eacutelectromagneacutetique
Eacutepideacutemiologie Eacutetude de la distribution et des eacuteleacutements deacuteterminants des maladies dans les populations humaines Elle sert de base pour la santeacute publique et la meacutedecine preacuteventive et elle est fondeacutee sur des observations plutocirct que sur des expeacuteriences
Essai biologique Toute proceacutedure utiliseacutee pour deacuteterminer la nature lrsquoactiviteacute lrsquoemplacement ou la reacutetention de radionucleacuteides dans lrsquoorganisme par des mesures directes (in vivo) ou par des analyses de matiegraveres excreacuteteacutees ou autrement eacutelimineacutees par lrsquoorganisme (in vitro)
Facteur de pondeacuteration radiologique Nombre par lequel il faut multiplier la dose absorbeacutee dans un tissu ou un organe pour deacuteterminer lrsquoefficaciteacute biologique relative du rayonnement agrave induire des effets stochastiques agrave de faibles doses le reacutesultat eacutetant la dose eacutequivalente
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Facteur de pondeacuteration tissulaire Facteur pour lequel la dose eacutequivalente est pondeacutereacutee aux fins de la deacutetermination de la dose efficace Le facteur de pondeacuteration tissulaire pour un organe ou un tissu repreacutesente la contribution relative de cet organe ou de ce tissu au preacutejudice total causeacute par les effets de lrsquoirradiation uniforme du corps entier
Fission ou fission nucleacuteaire Division drsquoun noyau lourd en deux morceaux (ou rarement plusieurs) avec des masses drsquoampleur eacutequivalente accompagneacutee geacuteneacuteralement de lrsquoeacutemission de neutrons et de rayonnement gamma
Gray (Gy) Uniteacute du SI de la dose absorbeacutee Uniteacute 1 joulekilogramme mais a un usage restreint
In vitro Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience reacutealiseacutee en dehors drsquoun organisme vivant dans un environnement controcircleacute comme dans une eacuteprouvette ou une boicircte de Peacutetri Du latin laquo dans le verre raquo
In vivo Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience portant sur un organisme vivant complet par opposition agrave un organisme partiel ou mort ou un environnement controcircleacute in vitro Latin pour laquo dans le vivant raquo
Ion Atome moleacutecule ou fragment de moleacutecule ayant acquis une charge eacutelectrique suite agrave la perte ou au gain drsquoun ou plusieurs eacutelectrons
Isotopes Deux ou plusieurs formes drsquoun eacuteleacutement donneacute qui ont des numeacuteros atomiques identiques (le mecircme nombre de protons dans leur noyau) et la mecircme ou les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques mais avec des masses atomiques diffeacuterentes (diffeacuterents nombres de neutrons dans leur noyau) et des proprieacuteteacutes physiques distinctes Par exemple lrsquouranium a 16 isotopes diffeacuterents soit U-234 U-235 U-236 U-238 etc
Leuceacutemie Cancer des globules blancs (leucocytes)
Limites de dose Limites de dose efficace et eacutequivalente preacutevues par le Regraveglement sur la radioprotection Ces limites sont en place pour reacuteduire au minimum le risque drsquoeffets nocifs pour la santeacute causeacutes par lrsquoexposition aux rayonnements associeacutee agrave des activiteacutes autoriseacutees par la CCSN
Maladie des rayons Ensemble de symptocircmes caracteacuterisant les radioleacutesions qui reacutesultent drsquoune exposition excessive de lrsquoensemble du corps (ou drsquoune grande partie de celui-ci) au rayonnement ionisant Les premiers de ces symptocircmes sont des nauseacutees de la fatigue des vomissements et la diarrheacutee qui peuvent ecirctre suivis par la perte de cheveux des heacutemorragies lrsquoinflammation de la bouche et de la gorge et une perte geacuteneacuterale drsquoeacutenergie
Masse ou masse atomique Masse drsquoun isotope drsquoun eacuteleacutement exprimeacutee en uniteacutes de masse atomique deacutefinie par un douziegraveme de la masse drsquoun atome de carbone 12 Une masse atomique de 1 eacutequivaut agrave environ 166 x 10-27 kg
Microsievert Un millioniegraveme de sievert (voir sievert) Symbole μSv
Millisievert Un milliegraveme de sievert (voir sievert) Symbole mSv
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Modegravele lineacuteaire sans seuil Modegravele dose-reacuteponse baseacute sur lrsquohypothegravese selon laquelle dans la gamme des faibles doses les doses de rayonnement supeacuterieures agrave zeacutero augmentent le risque de cancers etou de maladies heacutereacuteditaires drsquoune maniegravere proportionnelle simple
Modeacuterateur Matiegravere telle que lrsquoeau ordinaire ou lrsquoeau lourde qui est utiliseacutee dans un reacuteacteur pour ralentir la vitesse eacuteleveacutee des neutrons ce qui accroicirct la probabiliteacute qursquoune fission survienne
Moleacutecule Groupe drsquoatomes lieacutes chimiquement les uns aux autres
Mutation Changement chimique de lrsquoADN dans le noyau drsquoune cellule Les mutations survenant dans les cellules des spermatozoiumldes ou des ovules ou leurs preacutecurseurs peuvent avoir des effets heacutereacuteditaires chez les enfants ou les geacuteneacuterations futures Les mutations dans les cellules somatiques (cellules non reproductrices) peuvent eacutegalement favoriser lrsquoapparition du cancer
Neutron Particule eacuteleacutementaire du noyau de lrsquoatome (acirc lrsquoexception de lrsquohydrogegravene) et dont la masse est similaire agrave celle drsquoun proton soit de lrsquoordre de 16 x 10-27 kg
Nombre de masse Nombre de neutrons et de protons dans le noyau drsquoun atome
Non-prolifeacuteration nucleacuteaire Effets deacuteployeacutes pour preacutevenir la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires et de dispositifs nucleacuteaires explosifs La CCSN est responsable de la mise en œuvre de la politique de non-prolifeacuteration nucleacuteaire du Canada qui contient deux objectifs de large porteacutee et de longue date
1 garantir aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires du Canada ne contribuent pas agrave la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou drsquoautres dispositifs nucleacuteaires explosifs
2 promouvoir un reacutegime international de non-prolifeacuteration plus efficace et plus complet
Noyau (drsquoun atome) Partie centrale drsquoun atome chargeacutee positivement contenant des protons et des neutrons Le nombre total de protons et de neutrons srsquoappelle le nombre de masse
Nucleacuteide Un terme geacuteneacuteral pour deacutesigner tous les isotopes connus qursquoils soient stables ou non
Numeacutero atomique Nombre de protons dans le noyau drsquoun atome Symbole Z
Optimisation Processus drsquoeacutetablissement de niveaux de protection et de sucircreteacute qui permettent drsquoassurer que les expositions la probabiliteacute de subir une exposition et la valeur des expositions potentielles soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux tel que recommandeacute par la Commission internationale de protection radiologique
Particules alpha Une particule agrave charge positive formeacutee de deux protons et de deux neutrons qui est eacutemise par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoil se deacutesintegravegre Une particule alpha est relativement volumineuse et peut ecirctre arrecircteacutee par la peau ou une feuille de papier Une particule alpha est identique agrave un noyau drsquoheacutelium
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Particules becircta Un eacutelectron (une particule ayant une charge neacutegative) ou un positron (une particule ayant une charge positive) qui est eacutemis par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoils se deacutesintegravegrent Les particules becircta sont relativement petites et peuvent ecirctre arrecircteacutees par une feuille drsquoaluminium ou de plastique de quelques millimegravetres drsquoeacutepaisseur
Peacuteriode (radioactive) Temps neacutecessaire pour que lrsquoactiviteacute drsquoun radionucleacuteide soit reacuteduite de moitieacute par un processus de deacutesinteacutegration radioactive Symbole t12 Plus la peacuteriode drsquoune substance est courte plus elle est radioactive
Photon Un quantum (la plus petite quantiteacute possible) drsquoeacutenergie eacutemise sous forme de rayonnement eacutelectromagneacutetique
Positron Particule eacuteleacutementaire chargeacutee positivement de 16 x 10-19 coulombs et dont la masse est de 91 x 10-31 kg (comparable agrave un eacutelectron mais chargeacutee positivement)
Produits de filiation du radon Terme utiliseacute pour deacutesigner collectivement les produits immeacutediats de deacutesinteacutegration radioactive du radon Il srsquoagit de la chaicircne de deacutesinteacutegration qui inclut le polonium 218 le plomb 214 le bismuth 214 et le polonium 214 Leur peacuteriode combineacutee moyenne est de lrsquoordre de 30 minutes Aussi appeleacute descendant du radon
Proton Particule eacuteleacutementaire stable preacutesente dans le noyau de lrsquoatome posseacutedant une charge eacutelectrique positive de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 167 x 10-27 kg
Radioactif Empreint de radioactiviteacute eacutemettant spontaneacutement de lrsquoeacutenergie sous forme de rayonnement ionisant (telles que les particules alpha et becircta des neutrons ou des rayons gamma) agrave la suite de la deacutesinteacutegration drsquoun atome instable
Radon Eacuteleacutement chimique dont le symbole est Rn et le nombre atomique 86 Le radon est un gaz noble rare incolore inodore insipide naturel et radioactif issu de la deacutesinteacutegration du radium Il srsquoagit de lrsquoune des substances les plus lourdes persistant sous forme de gaz dans des conditions normales le radon preacutesente un risque pour la santeacute
Radio-isotope Isotope drsquoun eacuteleacutement qui subit une deacutesinteacutegration spontaneacutee et eacutemet un rayonnement
Radionucleacuteide Nucleacuteide radioactif
Radiosensible Un terme qualitatif pour distinguer les cellules les tissus et les organes qui sont plus susceptibles drsquoecirctre endommageacutes par le rayonnement
Rayonnement Processus drsquoeacutemission ou de transmission drsquoeacutenergie sous forme de particules ou drsquoondes Dans le preacutesent document le terme laquo rayonnement raquo deacutesigne un rayonnement ionisant sauf indication contraire
Rayonnement artificiel Rayonnement produit par les activiteacutes humaines et qui srsquoajoute au rayonnement de fond
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Rayonnement cosmique Rayonnement naturel provenant de lrsquoespace Ces rayons sont composeacutes de rayonnements ionisants peacuteneacutetrants (agrave la fois particulaires et eacutelectromagneacutetiques) et peuvent porter des eacutenergies de plus de 1020 eV Le champ magneacutetique terrestre deacutevie les rayons cosmiques chargeacutes vers les pocircles
Rayonnement de fond naturel Une source de rayonnement preacutesente en permanence dans lrsquoenvironnement et provenant de diffeacuterentes sources Parmi ces sources figurent le rayonnement cosmique les sources terrestres (eacuteleacutements radioactifs preacutesents dans le sol) lrsquoair ambiant (radon) et les sources internes (denreacutees alimentaires et boissons) La dose efficace annuelle globale par personne attribueacutee au rayonnement naturel est de 24 mSv par anneacutee (UNSCEAR 2008)
Rayonnement eacutelectromagneacutetique Mouvement drsquoondes en deacuteplacement reacutesultant de lrsquoeacutevolution des champs eacutelectriques et magneacutetiques Le spectre de rayonnement eacutelectromagneacutetique connu comprend la gamme des rayons X (et des rayons gamma) de courte longueur drsquoonde et agrave haute eacutenergie lrsquoultraviolet la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge et le radar et des ondes radio et de longueur drsquoonde relativement longue et agrave faible eacutenergie Selon la meacutecanique quantique les rayonnements eacutelectromagneacutetiques agrave haute eacutenergie peuvent se comporter comme des particules (photons)
Rayonnement gamma Rayonnement eacutelectromagneacutetique peacuteneacutetrant produit par un noyau atomique pendant sa deacutesinteacutegration radioactive forme de rayonnement ionisant agrave courte longueur drsquoonde et eacutenergie eacuteleveacutee
Rayonnement ionisant Rayonnement capable drsquoajouter ou de retrancher des eacutelectrons en traversant la matiegravere (par ex air eau ou tissus vivants) Exemples particules alpha rayonnement gamma rayons X et neutrons
Rayonnement neutronique Se produit lorsque les neutrons sont eacutejecteacutes du noyau par fission nucleacuteaire (c-agrave-d division de lrsquoatome) et drsquoautres processus Contrairement agrave drsquoautres rayonnements le rayonnement neutronique est absorbeacute par les mateacuteriaux contenant un grand nombre drsquoatomes drsquohydrogegravene comme la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques
Rayonnement non ionisant Un rayonnement plus faible que le rayonnement ionisant c-agrave-d qui ne possegravede pas lrsquoeacutenergie suffisante pour produire des ions La lumiegravere visible les rayons infrarouges et les ondes radioeacutelectriques sont des rayonnements non ionisants
Rayons X Rayonnement eacutelectromagneacutetique (photon) peacuteneacutetrant eacutemis par un atome apregraves avoir eacuteteacute bombardeacute par des eacutelectrons Les rayons X diffegraverent du rayonnement gamma dans la mesure ougrave ils sont eacutemis agrave partir des eacutelectrons en orbite et non agrave partir du noyau Ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma Les rayons X sont principalement geacuteneacutereacutes par des moyens artificiels plutocirct qursquoagrave partir de substances radioactives Ils sont utiliseacutes avant tout agrave des fins meacutedicales
Reacuteacteur nucleacuteaire Appareil dans lequel une reacuteaction en chaicircne de fission nucleacuteaire autoentretenue se produit dans des conditions controcircleacutees pour produire de lrsquoeacutenergie ou des rayonnements utiles
Reacuteaction en chaicircne Voir reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne
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Reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne Exemple de fission nucleacuteaire ougrave un neutron est eacutejecteacute drsquoun atome fissionneacute ce qui causera la fission drsquoun autre atome en eacutejectant plus de neutrons
Rejets Substances et matiegraveres nucleacuteaires relacirccheacutees dans lrsquoenvironnement (sous forme liquide ou gazeuse) agrave la suite drsquoactiviteacutes autoriseacutees par la CCSN
Service de dosimeacutetrie autoriseacute Une entreprise ou une institution qui deacutetient un permis de la CCSN pour mesurer les doses de rayonnement aux travailleurs
SI Systegraveme international drsquouniteacutes
Sievert Lrsquouniteacute du SI mesurant la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Elle est eacutegale agrave 1 joulekilogramme Elle remplace lrsquoancienne uniteacute de rayonnement classique rem Des multiples du sievert (dont le symbole est Sv) sont utiliseacutes dans la pratique courante et incluent le millisievert (mSv 11000 de 1 Sv) et le microsievert (μSv 11 000 000 de 1 Sv)
Substances nucleacuteaires Isotopes qui eacutemettent du rayonnement
Travailleur du secteur nucleacuteaire (TSN) Personne qui du fait de sa profession ou de son occupation et des conditions dans lesquelles elle exerce ses activiteacutes si celles-ci sont lieacutees agrave une substance ou agrave une installation nucleacuteaire risque vraisemblablement de recevoir une dose de rayonnement supeacuterieure agrave la limite reacuteglementaire fixeacutee par la CCSN pour la population en geacuteneacuteral (1 mSv par anneacutee)
Tritium Un isotope radioactif de lrsquohydrogegravene posseacutedant deux neutrons et un proton dans son noyau Le tritium se deacutesintegravegre en eacutemettant un eacutelectron (rayonnement becircta) et sa peacuteriode radioactive est de 123 ans Le tritium est preacutesent naturellement dans lrsquoenvironnement et eacutegalement un sous-produit des reacuteacteurs nucleacuteaires
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Acronymes et uniteacutes
ADN acide deacutesoxyribonucleacuteique AIEA Agence internationale de lrsquoeacutenergie atomique ALARA niveau le plus bas que lrsquoon peut raisonnablement atteindre BEIR National Academy of Biological Effects of Ionizing Radiation Bq becquerel CCSN Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire CIPR Commission internationale de protection radiologique CRFPT Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial EACL Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee ELF ondes meacutegameacutetriques FDN Fichier dosimeacutetrique national Gy gray H2O symbole chimique de lrsquoeau eacutegalement HOH HTO eau tritieacutee ICRU Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation J joule LSRN Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires mSv millisievert NCRP National Council on Radiation Protection and Measurements Sv sievert TDM tomodensitomeacutetrie t frac12 symbole pour la peacuteriode radioactive drsquoun radionucleacuteide TSN travailleur du secteur nucleacuteaire microSv microsievert UNSCEAR Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants UV ultraviolet wR facteur de pondeacuteration radiologique wT facteur de pondeacuteration tissulaire
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Sources
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laws-loisjusticegccaengregulationssor-2000-203page-1html bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire juin 2003 Controcircle et enregistrement des
doses de rayonnement aux personnes guide de reacuteglementation G-91 httpwwwnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_fre44019shyG91FpdfCFID=17937881ampCFTOKEN=18173133
bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire octobre 2004 Maintenir les expositions et les doses au laquo niveau le plus bas qursquoil soit raisonnablement possible drsquoatteindre raquo guide de reacuteglementation G-129 reacutevision 1 httpnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_freG129rev1_fpdf
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations 2007 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 103 Publication 103 Pergamon Press Oxford 2007
bull Commission internationale de protection radiologique Rapport du Groupe de travail sur lrsquohomme de reacutefeacuterence Publication 23 de la CIPR Pergamon Press New York 1975
bull Commission internationale de protection radiologique Limits for Intakes of Radionuclides by Workers Publication 30 de la CIPR partie 1 (et suppleacutement) part 2 (et suppleacutement) partie 3 (et suppleacutements A et B) et index Annales de la CIPR Pergamon Press New York 1979-1982
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations de 1990 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 21(1-3) Publication 60 de la CIPR Pergamon Press Oxford 1991
bull Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation 2011 Fundamental quantities and units for ionizing radiation Journal de la ICRU volume 11 no 1 publieacute par Oxford University Press
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRP) ncrponlineorgPDFsNCRP20Composite20Glossarypdf
bull Santeacute Canada Rapport de 2008 sur les radioexpositions professionnelles au Canada publication 5923 de SC hc-scgccaewh-semtalt_formatshecs-sescpdfpubsoccup-travail2008-report-rapportshyengpdf
bull Committee to Assess Health Risks from Exposures to Low Levels of Ionizing Radiation Health Risks from Exposure to Low Levels of Ionizing Radiation BEIR VII ndash Phase 2 National Academy Sciences National Research Council National Academy Press Washington 2006
bull Nations Unies Effects of Ionizing Radiation Volume I Report to the General Assembly Scientific Annexes A and B Volume II Scientific Annexes C D and E Rapport de 2006 du Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des rayonnements ionisants publications des Nations Unies E08IX6 (2008) et E09IX5 (2009) Nations Unies New York
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bull Nations Unies Sources and Effects of Ionizing Radiation Volume I Sources Volume II Effects Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants Rapport 2000 agrave lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale avec des annexes scientifiques publications des Nations Unies E00IX3 et E00IX4 Nations Unies New York 2000
bull NRC des Eacutetats-Unis nrcgovreading-rmbasic-refglossaryhtml bull Brodsky A Handbook of Radiation Measurement and Protection Boca Raton
CRC Press 1978 bull Eisenbud M et T Gesell Environmental Radioactivity From Natural Industrial
and Military Sources 4e eacutedition Academic Press 1997 bull Grasty RL et LaMarre JR The Annual effective dose from natural sources of
ionizing radiation in Canada Radiation Protection Dosimetry 108 p 215-226 2004
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRPM) Ionizing Radiation Exposure of the Population of the United States rapport no 160 du NCRPM US NCRP Washington 2009
bull Brenner DJ et Hall EJ Computed Tomography ndash An Increasing Source of Radiation Exposure New England Journal of Medicine 357 p 2277-2284 2007
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- Full cover - PDF - FRpdf
-
- RG-RD_IR_Fpdf
- inside cover - PDF - FR
-
- E-DOCS-3738137-v8-Radiation_INFO_doc_-_FR
-
- Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
-
- 42 Eacutevaluation du risque de cancer
-
- Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
-
- 541 Rayonnement naturel
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- Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
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- 61 Protection des Canadiens
- 62 Protection des travailleurs
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Les isotopes radioactifs naturels comme le potassium 40 et le carbone 14 ont les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques et biologiques que leurs isotopes non radioactifs Ces eacuteleacutements radioactifs et non radioactifs interviennent dans la constitution et le fonctionnement de notre organisme
Les radio-isotopes naturels nous exposent constamment agrave des rayonnements et on en trouve couramment dans de nombreux aliments comme les noix du Breacutesil Le tableau 1 indique la quantiteacute de radioactiviteacute provenant du potassium 40 contenue dans environ 500 grammes de diffeacuterents produits alimentaires
Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
Aliment Radioactiviteacute par 500 g en Bq Viande rouge 56 Pommes de terre blanches 63 Carottes 63 Bananes 65 Haricots de Lima 86 Noix du Breacutesil1 103
Source Brodsky 1978 1
Les noix du Breacutesil contiennent aussi naturellement du radium 226 (de 19 agrave 130 Bq par 500 grammes)
Le corps humain contient plusieurs isotopes radioactifs (voir le tableau 2)
Tableau 2 Isotopes radioactifs du corps humain (adulte de 70 kg)
Isotopes Radioactiviteacute en Bq
Carbone 14 3 700 a
Polonium 210 40 bd
Potassium 40 4 000 b
Radium 266 11 b
Thorium 021 b
Tritium 23 c
Uranium 23 a b d
a CIPR 1975 b Eisenbud et Gesell 1997 c UNSCEAR 2000 d CIPR 1980
34 Sources artificielles de rayonnement ionisant
Les gens sont eacutegalement exposeacutes agrave du rayonnement artificiel au cours de traitements meacutedicaux et drsquoactiviteacutes impliquant des matiegraveres radioactives Ces radio-isotopes sont des sous-produits de lrsquoexploitation des reacuteacteurs nucleacuteaires et des produits de geacuteneacuterateurs de radio-isotopes tels que les cyclotrons Un grand nombre de radio-isotopes artificiels sont utiliseacutes dans les domaines de la meacutedecine nucleacuteaire de la biochimie de lrsquoindustrie manufacturiegravere et de lrsquoagriculture Voici leurs sources les plus courantes
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bull Sources meacutedicales Le rayonnement a de nombreuses applications en meacutedecine La plus connue est sans doute la radiographie par rayons X dont les appareils permettent de deacutetecter des fractures osseuses et de diagnostiquer certaines maladies Les appareils agrave rayons X sont reacuteglementeacutes par Santeacute Canada et les autoriteacutes provinciales La meacutedecine nucleacuteaire fait pour sa part appel agrave des isotopes radioactifs pour diagnostiquer et traiter des maladies comme le cancer Une cameacutera gamma (voir la figure 7) est un appareil meacutedical souvent utiliseacute pour faire des diagnostics La CCSN reacuteglemente ces applications de la meacutedecine nucleacuteaire ainsi que lrsquoeacutequipement connexe Elle deacutelivre aussi les permis pour les reacuteacteurs et les acceacuteleacuterateurs de particules qui produisent les isotopes destineacutes agrave des applications meacutedicales et industrielles
Figure 7 Cameacutera gamma utiliseacutee en meacutedecine nucleacuteaire agrave des fins diagnostiques
bull Sources industrielles Le rayonnement a plusieurs applications industrielles allant des jauges nucleacuteaires (voir la figure 8) utiliseacutees pour la construction des routes jusqursquoaux jauges de densiteacute qui mesurent le deacutebit dans les conduites drsquousine Les deacutetecteurs de fumeacutee certains panneaux fluorescents et les dispositifs permettant drsquoeacutevaluer les reacuteserves des champs de peacutetrole utilisent aussi le rayonnement Le rayonnement est eacutegalement employeacute pour la steacuterilisation au moyen de gros irradiateurs lourdement blindeacutes Tous ces usages sont reacuteglementeacutes par la CCSN
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Figure 8 Jauge nucleacuteaire portative
bull Cycle du combustible nucleacuteaire Les centrales nucleacuteaires utilisent de lrsquouranium pour deacuteclencher la reacuteaction en chaicircne qui produira la vapeur chargeacutee drsquoactionner les turbines pour la production drsquoeacutelectriciteacute Dans le cadre de leur activiteacute normale les centrales nucleacuteaires rejettent dans lrsquoenvironnement des substances radioactives dont les niveaux sont reacuteglementeacutes Ces rejets sont reacuteglementeacutes pour veiller agrave ce que les doses au public soient bien infeacuterieures aux limites reacuteglementaires Les mines drsquouranium (voir la figure 9) les usines de fabrication de combustible et les installations de gestion des deacutechets radioactifs rejettent eacutegalement une certaine quantiteacute de radioactiviteacute (qui contribue agrave la dose agrave laquelle le public est exposeacute) qui peut ecirctre controcircleacutee par la CCSN
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Figure 9 Mine drsquouranium lac McClean (Saskatchewan)
bull Essais nucleacuteaires atmospheacuteriques Les essais atomiques reacutealiseacutes dans lrsquoatmosphegravere entre la fin de la Deuxiegraveme Guerre mondiale et jusqursquoagrave la fin des anneacutees 1980 ont eu pour effet de rejeter des eacuteleacutements radioactifs ou retombeacutees dans lrsquoatmosphegravere Ces retombeacutees radioactives se sont deacutesinteacutegreacutees dans lrsquoenvironnement La plupart des retombeacutees posseacutedaient une peacuteriode radioactive courte et ont disparu mais certaines nrsquoont pas encore acheveacute leur deacutesinteacutegration Les doses de radioactiviteacute dues agrave ces retombeacutees que reccediloivent les ecirctres humains et lrsquoenvironnement sont chaque anneacutee de plus en plus faibles
35 Trouver un eacutequilibre
Normalement il y a tregraves peu de choses que nous puissions faire pour changer ou reacuteduire le rayonnement ionisant provenant de sources naturelles comme le soleil les sols ou les roches Ce type drsquoexposition bien que non complegravetement deacutenueacutee de risque est geacuteneacuteralement assez faible Toutefois dans certains cas les sources naturelles de radioactiviteacute peuvent atteindre un niveau inacceptable et doivent ecirctre reacuteduites Crsquoest notamment le cas du radon preacutesent dans les maisons
Le rayonnement ionisant provenant de sources et drsquoactiviteacutes artificielles est plus eacutetroitement controcircleacute Dans ces cas preacutecis il importe de trouver un eacutequilibre entre les avantages que procure le rayonnement agrave la socieacuteteacute et les risques qursquoil fait peser sur la santeacute de la population et sur lrsquoenvironnement Des limites de dose sont donc fixeacutees pour restreindre lrsquoexposition des travailleurs et des membres du public au rayonnement Par ailleurs les titulaires de permis doivent garder les doses de rayonnement au niveau le plus bas que lrsquoon puisse raisonnablement atteindre (le principe ALARA) Il importe eacutegalement que le recours au rayonnement procure un beacuteneacutefice net Par exemple les deacutetecteurs de fumeacutee peuvent utiliser des isotopes radioactifs car ce
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type de dispositif peut sauver des vies De mecircme les centrales nucleacuteaires nous procurent de lrsquoeacutelectriciteacute tout en posant des risques minimes qui sont rigoureusement controcircleacutes
4 Effets de lrsquoexposition au rayonnement sur la santeacute
Le mot laquo sucircreteacute raquo revecirct diffeacuterents sens selon les personnes Pour plusieurs la sucircreteacute est synonyme drsquoabsence de risques ou de dangers Mais en reacutealiteacute il existe toujours un certain niveau de risque dans pratiquement tout ce que nous faisons
Par exemple les limites de vitesse sur les routes sont fixeacutees pour optimiser la seacutecuriteacute des usagers de la route Cela nrsquoempecircche toutefois pas les accidents de se produire mecircme si les automobilistes respectent les limites de vitesse Malgreacute ces risques nous conduisons quand mecircme
Les mecircmes deacutecisions conscientes sont prises agrave lrsquoeacutegard du rayonnement Lrsquoexposition au rayonnement comporte un risque pour la santeacute La connaissance de ces risques permet agrave la CCSN et agrave drsquoautres organismes de reacuteglementation de fixer des limites de dose et de formuler des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave un risque acceptable ou toleacuterable ougrave il est peu probable de causer des dommages
Lrsquoavantage en ce qui concerne le rayonnement tient agrave ce que nous connaissons mieux les risques qursquoil fait peser sur la santeacute que les risques associeacutes agrave tout autre agent chimique ou toxique Depuis le deacutebut du siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes en profondeur en laboratoire et aupregraves de populations humaines
41 Preuves eacutepideacutemiologiques
Les eacutetudes meneacutees sur les survivants des explosions atomiques survenues agrave Hiroshima et Nagasaki en 1945 indiquent que lrsquoexposition au rayonnement agrave long terme a eu pour principal effet drsquoaugmenter la freacutequence des cas de cancer et de leuceacutemie
Des reacutesultats comparables ont eacuteteacute observeacutes
bull chez les personnes ayant reccedilu une radiotheacuterapie ou subi un examen diagnostique faisant appel au rayonnement
bull chez les anciens mineurs de mines drsquouranium bull chez les travailleurs qui ont fabriqueacute des armes atomiques bull chez les personnes exposeacutees au rayonnement par suite de lrsquoaccident de la centrale nucleacuteaire
de Tchernobyl bull chez les personnes exposeacutees au radon dans leur maison
Des eacutetudes ont montreacute que lrsquoexposition au rayonnement augmente la freacutequence de certains cancers survenant deacutejagrave de maniegravere spontaneacutee dans la population et que cette augmentation est proportionnelle agrave la dose de rayonnement Autrement dit plus la dose est importante plus le risque de cancer est eacuteleveacute On parle alors drsquoeffets stochastiques (voir la section 43) Toutefois les eacutetudes meneacutees agrave ce jour nrsquoont pas permis de deacutemontrer lrsquoapparition drsquoun nombre excessif de
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cancers ou drsquoautres maladies chez les personnes exposeacutees au rayonnement de maniegravere chronique agrave des doses infeacuterieures agrave environ 100 mSv1 par anneacutee
Plusieurs raisons peuvent expliquer pourquoi les effets du rayonnement ne peuvent pas ecirctre perccedilus en deccedilagrave de 100 mSv par anneacutee
bull Lrsquoune drsquoentre elles tient agrave ce qursquoil existe un seuil en deccedilagrave duquel la dose reccedilue nrsquooccasionne pas de cancers Par exemple le radium a un seuil de 10 Sv pour le cancer des os
bull Lrsquoautre raison deacutefendue par les eacutetudes du Comiteacute consultatif sur les effets biologiques des rayonnements ionisants (Biological Effects of Ionizing Radiation) (BEIR) et par la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) de lrsquoAcadeacutemie des sciences de la France veut que mecircme si une faible dose de rayonnement peut induire des cancers lrsquoincidence des cancers radio-induits est si faible qursquoil est impossible de les distinguer des cancers spontaneacutes de mecircme type
Les chercheurs continuent drsquoeacutetudier les effets de faibles doses de rayonnement pour pouvoir confirmer ou infirmer ces hypothegraveses En attendant la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation ont opteacute pour le principe de preacutecaution et partent du principe que toute exposition au rayonnement comporte un certain niveau de risque
La plupart des personnes ayant preacutesenteacute des problegravemes de santeacute dans les eacutetudes en question ont eacuteteacute exposeacutees agrave des doses relativement eacuteleveacutees (supeacuterieures agrave 100 mSv) au cours drsquoune tregraves courte peacuteriode de temps Crsquoest ce qursquoon appelle lrsquoexposition laquo aigueuml raquo Normalement les travailleurs et les membres du public exposeacutes au rayonnement de lrsquoindustrie nucleacuteaire reccediloivent des doses beaucoup plus faibles au cours de peacuteriodes beaucoup plus longues (exprimeacutees en anneacutees plutocirct qursquoen secondes) On parle alors drsquoexposition laquo chronique raquo Selon les estimations les expositions aigueumls au rayonnement ont 15 agrave 2 fois plus de probabiliteacutes de causer des effets biologiques que lrsquoexposition chronique
42 Eacutevaluation du risque de cancer
La CIPR a calculeacute la probabiliteacute de cancer mortel en se basant essentiellement sur lrsquoeacutevaluation des effets des rayonnements effectueacutee par des organismes scientifiques comme lrsquoUNSCEAR et le BEIR La CIPR a ensuite deacutetermineacute ce qursquoelle qualifie de laquo deacutetriment raquo total ducirc agrave lrsquoexposition au rayonnement Il srsquoagit
bull de la probabiliteacute drsquoinduire un cancer mortel bull du risque drsquoapparition drsquoun cancer non mortel bull du risque drsquoeffets heacutereacuteditaires graves bull des anneacutees de vie perdues en cas de manifestation de lrsquoeffet nocif
1 Le sievert (Sv) est lrsquouniteacute utiliseacutee pour calculer la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Il est eacutegal agrave 1 joulekilogramme Le millisievert (mSv) eacutequivaut agrave 11000 de 1 Sv
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Compte tenu de tous ces risques la CIPR a calculeacute que le deacutetriment total srsquoeacutetablissait agrave 0042 (42 ) par sievert pour les travailleurs adultes et agrave 0057 (57 ) par sievert pour lrsquoensemble de la population (CIPR 103) Pour lrsquoensemble de la population le risque est leacutegegraverement plus eacuteleveacute que celui des travailleurs en raison des diffeacuterences touchant diverses variables comme le sexe et les plages drsquoacircge qui ont eacuteteacute prises en compte
Pour eacutetablir les limites de dose la CCSN srsquoest en grande partie fieacutee aux recommandations de la CIRP Les limites de dose sont eacutetablies agrave un niveau sous lequel le risque est consideacutereacute comme acceptable Toutefois par prudence on part du principe que toute exposition au rayonnement comporte un certain nombre de risques mecircme en deccedilagrave de la limite de dose drsquoougrave lrsquoexistence de regraveglements pour reacuteduire toutes les doses au niveau ALARA ALARA nrsquoest pas une limite de dose mais une pratique qui vise agrave maintenir les doses autant que possible en dessous de la limite reacuteglementaire qui au Canada est fixeacutee agrave 1 mSv par an pour le public En fait la dose de rayonnement totale attribuable agrave lrsquoindustrie nucleacuteaire ne repreacutesente qursquoune infime fraction de cette dose crsquoest-agrave-dire dans la gamme de 12 agrave 18 microsieverts (μSv) 2 ce qui est des milliers de fois infeacuterieur agrave la limite
Le modegravele lineacuteaire sans seuil est un modegravele de risque utiliseacute agrave lrsquoeacutechelle internationale par la plupart des organismes de santeacute et des organismes de reacuteglementation nucleacuteaire afin drsquoeacutetablir des limites de dose pour les travailleurs et les membres du public Le modegravele lineacuteaire sans seuil preacutesume raisonnablement qursquoil existe un lien direct entre la radioexposition et les taux de cancer
Plusieurs autres modegraveles de risque existent (voir la figure 10) chacun ayant ses avantages et deacutesavantages Ils varient en fonction de leurs hypothegraveses et srsquoils prennent en compte lrsquoincertitude La CCSN utilise le modegravele lineacuteaire sans seuil comme approche agrave la radioprotection et pour lrsquoeacutelaboration de regraveglements approprieacutes
2 Comme les doses auxquelles sont exposeacutes les travailleurs et le public sont si basses la plupart des rapports et des mesures de dose utilisent les termes millisievert (mSv) et microsieverts (Sv) qui eacutequivalent respectivement agrave 11000 et agrave 1100 000 000 de sievert Ces sous-uniteacutes du sievert sont plus pratiques agrave utiliser pour les milieux professionnel et public
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Figure 10 Modegraveles de risques lieacutes aux faibles doses de rayonnement ionisant
43 Comment le rayonnement affecte-t-il les cellules
Lrsquoalteacuteration ou cassure des moleacutecules de lrsquoacide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) est le principal effet du rayonnement sur la santeacute LrsquoADN est une longue chaicircne drsquoacides amineacutes qui contient les informations neacutecessaires au fonctionnement des cellules Le rayonnement peut alteacuterer cette chaicircne Dans ce cas trois pheacutenomegravenes peuvent se produire
1 LrsquoADN se reacutepare correctement Dans ce cas la cellule est correctement reacutepareacutee et continue de fonctionner normalement La moleacutecule drsquoADN subit en permanence des leacutesions agrave chaque seconde de la journeacutee et les cellules ont une aptitude naturelle agrave reacuteparer ces leacutesions
2 La leacutesion de lrsquoADN est trop grave et la cellule meurt (effets deacuteterministes) Si lrsquoADN ou drsquoautres eacuteleacutements essentiels de la cellule reccediloivent une forte dose de rayonnement la cellule peut soit mourir soit ecirctre leacuteseacutee au point de ne plus pouvoir se reacutegeacuteneacuterer Si ce pheacutenomegravene touche un grand nombre de cellules dans un tissu ou un organe les effets preacutecoces du rayonnement peuvent se manifester Il srsquoagit des effets deacuteterministes dont la graviteacute varie selon la dose de rayonnement reccedilue Ils peuvent se traduire par des brucirclures des cataractes et dans des cas extrecircmes la mort
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Les premiegraveres preuves des effets deacuteterministes du rayonnement ont eacuteteacute observeacutees chez les premiers chercheurs et utilisateurs du rayonnement Ceux-ci ont preacutesenteacute des leacutesions seacutevegraveres agrave la peau et aux mains en raison drsquoune exposition agrave une dose excessive de rayonnement Plus reacutecemment les mecircmes pheacutenomegravenes ont eacuteteacute observeacutes apregraves lrsquoaccident de la centrale nucleacuteaire de Tchernobyl en 1986 au cours duquel plus de 130 travailleurs et pompiers ont reccedilu de fortes doses de rayonnement (800 agrave 16 000 mSv) et ont preacutesenteacute par la suite la maladie des rayons Deux des personnes exposeacutees sont deacuteceacutedeacutees quelques jours apregraves lrsquoexposition Plus de 30 travailleurs et pompiers sont deacuteceacutedeacutes dans les trois mois qui ont suivi lrsquoaccident
La CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation internationaux disposent de mesures y compris des limites de dose tregraves strictes et des bases de donneacutees permettant le suivi des sources radioactives pour atteacutenuer les risques susceptibles de peser sur les membres du public ou les travailleurs exposeacutes agrave des doses de rayonnement suffisamment eacuteleveacutees pour occasionner des effets deacuteterministes La CCSN dispose eacutegalement de regraveglements tregraves stricts pour la manipulation des substances et des dispositifs nucleacuteaires au Canada
3 La cellule se reacutepare mal mais continue de vivre (effets stochastiques) Dans certains cas une partie de lrsquoADN (voir la figure 11) de la cellule peut ecirctre leacuteseacutee par le rayonnement et ne pourra peut-ecirctre pas se reacuteparer par elle-mecircme Celle-ci peut continuer de vivre et mecircme de se reproduire Toutefois au cours de ce processus les erreurs qui nrsquoont pas eacuteteacute corrigeacutees dans le brin drsquoADN seront aussi preacutesentes dans les cellules qui descendent drsquoune cellule et cela peut perturber leur fonctionnement La probabiliteacute de ce type drsquoeffets indeacutesirables est proportionnelle agrave la dose et porte le nom drsquo laquo effet stochastique raquo Avec les effets stochastiques la probabiliteacute des effets augmente agrave mesure que la dose augmente Toutefois le moment ougrave les effets surviendront et leur graviteacute sont indeacutependants de la dose
Figure 11 Brin drsquoADN
Les dommages agrave lrsquoADN se produisent constamment dans le corps humain En effet nous sommes exposeacutes agrave environ 15 000 eacuteveacutenements de ce type qui nrsquoentraicircnent pas la mort des cellules chaque seconde Parfois la structure de la cellule change parce qursquoelle se reacutepare mal Cette alteacuteration peut nrsquoavoir aucun effet ou lrsquoeffet en question peut se manifester plus tard dans la vie Un cancer ou des effets heacutereacuteditaires peuvent ou non survenir
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Les dommages geacuteneacutetiques surviennent lorsque lrsquoADN des cellules des spermatozoiumldes ou des ovules est endommageacute Cela provoque lrsquoeacutemergence drsquoune anomalie qui est transmise drsquoune geacuteneacuteration agrave lrsquoautre Drsquoapregraves les eacutetudes meneacutees sur les animaux comme sur les mouches des fruits par Hermann J Muller en 1926 lrsquoexposition au rayonnement cause des mutations geacuteneacutetiques Toutefois agrave ce jour aucun effet geacuteneacutetique connu nrsquoa eacuteteacute observeacute chez les ecirctres humains par suite drsquoune exposition au rayonnement Il srsquoagit drsquoeacutetudes qui ont porteacute sur 30 000 enfants de survivants des bombardements atomiques sur Hiroshima et Nagasaki au Japon en 1945 (BEIR VII)
Le tableau 3 fait la synthegravese des effets possibles sur la santeacute qui sont relieacutes agrave des doses de rayonnement donneacutees Les limites de dose ont aussi eacuteteacute ajouteacutees pour montrer comment elles protegravegent les travailleurs et la population des dangers
Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
Dose Limite ou effet sur la santeacute
Plus de 5 000 mSv
Dose pouvant causer la mort si elle est reccedilue en une seule fois
1 000 mSv Dose pouvant occasionner les symptocircmes de la maladie des rayons (fatigue et nauseacutees) si elle est reccedilue au cours drsquoune peacuteriode de
24 heures
100 mSv Dose aigueuml la plus petite connue pouvant causer lrsquoapparition de cancers
30 agrave 100 mSv Dose de rayonnement reccedilue lors drsquoune tomographie axiale informatiseacutee du corps entier
50 mSv Limite de dose de rayonnement annuelle pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire
18 mSv Dose annuelle moyenne due au rayonnement de fond au Canada
1 mSv Limite de dose annuelle pour les membres du public au Canada
01 agrave 012 mSv
Dose reccedilue lors drsquoune radiographie des poumons
001 mSv Dose reccedilue lors drsquoune radiographie dentaire
001 mSv Dose annuelle moyenne reacutesultant des voyages en avion
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5 Doses de rayonnement
Pour les besoins de la radioprotection diffeacuterentes grandeurs de dose ont eacuteteacute deacutefinies dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace Les sections 51 agrave 53 deacutecrivent respectivement ces types de dose La figure 12 preacutesente un aperccedilu du lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee
Figure 12 Lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee
La section 54 preacutesente des doses de rayonnements repreacutesentatives qui pourraient ecirctre attendues selon divers sceacutenarios et la section 55 traite des limites de doses eacutetablies par la CCSN
51 Dose absorbeacutee
Lorsque le rayonnement ionisant peacutenegravetre dans le corps humain ou dans la matiegravere il leur communique de lrsquoeacutenergie Lrsquoeacutenergie absorbeacutee par suite de lrsquoexposition au rayonnement porte le nom de dose absorbeacutee La dose absorbeacutee se mesure gracircce agrave une uniteacute appeleacutee le gray (Gy) Un Gray correspond agrave une eacutenergie deacuteposeacutee drsquoun joule dans un kilogramme de matiegravere
52 Dose eacutequivalente
Lorsque le rayonnement est absorbeacute par une matiegravere vivante on peut parfois observer un effet biologique Tous les rayonnements ne produisent pas le mecircme effet biologique pour une mecircme dose absorbeacutee Lrsquoeffet deacutepend du type de rayonnement (alpha becircta gamma etc) Ainsi 1 Gy de rayonnement alpha est plus nocif pour les tissus humains que 1 Gy de rayonnement becircta Pour obtenir la dose eacutequivalente il faut multiplier la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique (wR) speacutecifique Pour exprimer cet effet on utilise alors un facteur de pondeacuteration radiologique (wR) pour mettre en eacutequivalence les diffeacuterents types de rayonnement et leur efficaciteacute biologique respective Cette dose eacutequivalente est exprimeacutee en sievert (Sv) Autrement dit 1 Sv de rayonnement alpha possegravede les mecircmes effets biologiques que 1 Sv de rayonnement becircta En drsquoautres mots la dose eacutequivalente permet drsquoobtenir une uniteacute qui rend compte du degreacute de nociviteacute de diffeacuterents types de rayonnement
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53 Dose efficace
Les diffeacuterents tissus et organes preacutesentent une sensibiliteacute diffeacuterente au rayonnement (voir la figure 13) Par exemple la moelle osseuse est beaucoup plus radiosensible que les tissus musculaires ou nerveux Pour obtenir une indication de lrsquoeffet de lrsquoexposition sur la santeacute geacuteneacuterale la dose eacutequivalente peut ecirctre multiplieacutee par un facteur de pondeacuteration tissulaire (wT) lieacute au risque pour un tissu ou organe particulier Cette multiplication donne la dose efficace absorbeacutee par le corps Lrsquouniteacute utiliseacutee pour exprimer la dose efficace est eacutegalement le sievert
Figure 13 Facteurs de pondeacuteration tissulaire
Source Regraveglement sur la radioprotection
Agrave titre drsquoexemple si lrsquoestomac et la vessie drsquoun sujet sont exposeacutes seacutepareacutement au rayonnement et que les doses eacutequivalentes aux tissus soient respectivement de 100 et 70 mSv la dose efficace sera calculeacutee comme suit (100 mSv x 012) + (70 mSv x 005) = 155 mSv Le risque drsquoeffets nocifs lieacutes agrave lrsquoexposition au rayonnement eacutequivaut agrave 155 mSv reccedilus de faccedilon homogegravene par le corps entier
54 Doses typiques de rayonnement
541 Rayonnement naturel
Au niveau mondial la dose efficace moyenne totale provenant du rayonnement naturel est de lrsquoordre de 24 mSv par an Au Canada la dose efficace moyenne se chiffre agrave 18 mSv (voir le tableau 4 et la figure 15) Tel que speacutecifieacute agrave la section 3 la dose peut deacutependre de la source de rayonnement
bull Rayonnement cosmique Les reacutegions de haute altitude reccediloivent plus de rayonnement cosmique Selon une eacutetude reacutecente de Santeacute Canada la dose efficace annuelle provenant du rayonnement cosmique reccedilue par les habitants de Vancouver en Colombie-Britannique qui est situeacutee au niveau de la mer est de lrsquoordre de 030 mSv Par contre une personne qui vivrait au sommet du mont Lorne au Yukon agrave une altitude de 2 000 m recevrait une dose annuelle drsquoenviron 084 mSv Les voyages aeacuteriens augmentent eacutegalement lrsquoexposition au rayonnement cosmique de 001 mSv par Canadien par an La figure 14 montre agrave quel point les niveaux de
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rayonnement cosmique varient avec des eacuteleacutevations au-dessus du niveau de la mer et en fonction de la longitude et de la latitude
Figure 14 Dose efficace annuelle pour lrsquoexteacuterieur provenant du rayonnement cosmique en Ameacuterique du Nord (en microsieverts)
Source Gratsky et al 2004
bull Rayonnement terrestre Les sols contiennent eacutegalement des sources naturelles de rayonnement et les reacutegions dont les sols sont riches en uranium reccediloivent plus de rayonnement eacutemis par les sols La dose efficace moyenne de rayonnement eacutemis par les sols (et les mateacuteriaux de construction provenant de ces sols) est de lrsquoordre de 05 mSv par an Toutefois cette dose varie selon lrsquoemplacement geacuteographique et la geacuteologie et peut atteindre 260 mSv dans le Nord de lrsquoIran ou 90 mSv au Nigeacuteria Au Canada la dose annuelle la plus eacuteleveacutee serait selon les estimations de lrsquoordre de 23 mSv et concerne les Territoires du Nord-Ouest
bull Inhalation La croucircte terrestre produit du radon qui est preacutesent dans lrsquoair que nous respirons Le radon donne lieu agrave quatre produits de deacutesinteacutegration qui irradient les poumons en cas drsquoinhalation Agrave lrsquoeacutechelle mondiale la dose efficace annuelle moyenne de rayonnement par le radon est drsquoenviron 13 mSv Une reacutecente eacutetude de Santeacute Canada sur le radon dans les habitations a reacuteveacuteleacute que les niveaux de radon dans 93 des foyers canadiens sont en dessous de la ligne directrice canadienne actuelle de 200 Bqmsup3
bull Ingestion Enfin il existe plusieurs sources de rayonnement naturelles qui peacutenegravetrent dans nos organismes que ce soit par les aliments que nous ingeacuterons lrsquoair que nous respirons et lrsquoeau que nous buvons Le potassium 40 est la principale source drsquoirradiation interne (exception faite des produits de filiation du radon) La dose efficace moyenne provenant de ces sources est drsquoenviron 03 mSv par an
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Tableau 4 Dose efficace moyenne dans certaines villes canadiennes compareacutee agrave la moyenne mondiale
Source de rayonnement
Moyenne mondiale1
(mSv) Canada2
(mSv) Toronto2
(mSv) Winnipeg2
(mSv) Rayonnement cosmique 04 03 03 03 Irradiation interne 03 03 03 03 Exposition due agrave lrsquoinhalation 13 09 08 32 Irradiation externe 05 02 02 02 Total 24 18 16 40
1 UNSCEAR 2010 2 Grasty et LaMarre 2004
Figure 15 Doses provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Doses moyennes provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Rayonnement
Rayonnement terrestre
cosmique
Inhalation
Ingestion
03 mSv 03 mSv
02 m Sv
09 mSv
542 Les sources artificielles de rayonnement
Les sources artificielles de rayonnement (reacutesultant des activiteacutes commerciales et industrielles) repreacutesentent environ 02 microSv de notre exposition annuelle au rayonnement Les rayons X et autres interventions meacutedicales diagnostiques et theacuterapeutiques (voir le tableau 5) repreacutesentent environ 12 mSv par an (UNSCEAR 2000) Les produits de grande consommation comme le tabac et les deacutetecteurs de fumeacutee repreacutesentent 01 mSv de notre exposition annuelle au rayonnement
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Tableau 5 Doses aux organes typiques selon le type drsquoexamen radiologique
Type drsquoexamen Organe Dose (mSv) Radiographie dentaire1 Cerveau 001 Radiographie de la poitrine1 Poumons 01 Mammographie de deacutepistage2 Seins 3 Tomodensitomeacutetrie abdominale (adulte)2 Estomac 10 Tomodensitomeacutetrie abdominale (neacuteonatale)2 Estomac 20
1 National Council on Radiation Protection and Measurements (NCPR) 2009 2 Brenner et Hall 2007
Globalement le rayonnement naturel repreacutesente approximativement 60 de la dose annuelle agrave laquelle nous sommes exposeacutes Les interventions meacutedicales repreacutesentent approximativement 40 de cette dose annuelle
Il nrsquoy a pas de diffeacuterence dans les effets causeacutes par le rayonnement naturel ou artificiel
55 Limites de dose
La CCSN eacutetablit les limites de dose pour les travailleurs canadiens et la population Elle le fait en suivant les recommandations de la CIPR qui se compose de scientifiques eacuteminents et de plusieurs grands speacutecialistes de la radioprotection Ces regraveglements srsquoinspirent aussi de la plupart des normes et recommandations de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA)
Au Canada lrsquoapplication des regraveglements normes et pratiques mis en place pour proteacuteger les membres du public et les travailleurs des sources de rayonnement qui ne sont pas reacuteglementeacutees par la CCSN est du ressort de Santeacute Canada de Ressources humaines et Deacuteveloppement des compeacutetences Canada du ministegravere de la Deacutefense nationale et des gouvernements provinciaux et territoriaux
Par ailleurs le Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial (CRFPT) eacutelabore des lignes directrices concernant le rayonnement ionisant et non ionisant et srsquoemploie agrave harmoniser les regraveglements relatifs agrave la radioprotection agrave la grandeur du Canada Copreacutesideacute par la CCSN Santeacute Canada et les provinces le CRFPT est une tribune nationale pour les questions de radioprotection
Pour les personnes qui exploitent lrsquoeacutenergie nucleacuteaire ou travaillent avec celle-ci la limite de dose reacuteglementeacutee est fixeacutee en dessous de la limite infeacuterieure de ce qui est consideacutereacute comme une exposition inacceptable Par exemple les limites de dose efficace pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire est de 50 mSv par an et de 100 mSv sur 5 ans Il nrsquoa pas eacuteteacute deacutemontreacute que lrsquoexposition agrave du rayonnement infeacuterieur agrave une dose aigueuml drsquoenviron 100 mSv nrsquoaugmente pas le risque drsquoeffets sur la santeacute comme le cancer
De plus les titulaires de permis doivent veiller agrave ce que toutes les doses respectent le principe ALARA (voir la figure 16)
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Figure 16 Cadre de la limite de dose de rayonnement
Les rapports et les controcircles reacuteguliers deacutemontrent que la moyenne annuelle des doses aux travailleurs des installations nucleacuteaires canadiennes est de lrsquoordre de 1 agrave 2 mSv par anneacutee (voir la figure 17)
Figure 17 Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type drsquoinstallation
Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type dinstallation
0
05
1
15
2
25
3
35
4
Dos
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(mSv
)
Centrales Mines et Raff ineries Installations Installations Installations Meacutedecine Industrie et Acceacuteleacuterateurs nucleacuteaires usines de duranium de fabrication de recherche de production recherche de particules
concentration de combustile et de de sources duranium production de lumineuses au
radio-isotopes tritium
Peut inclure lrsquoexposition aux rayons X Source Fichier dosimeacutetrique national du Canada (Santeacute Canada) ndash Drsquoapregraves les donneacutees publieacutees les plus reacutecentes
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Au Canada la limite de dose efficace pour le public est de 1 mSv au cours drsquoune anneacutee civile Les rapports et les controcircles reacuteguliers montrent que les doses efficaces annuelles auxquelles les membres du public sont exposeacutes dans le cadre des activiteacutes reacuteglementeacutees par la CCSN varient entre 0001 et 0092 mSv par an Le tableau 6 preacutesente la dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant drsquoeacutemissions dans lrsquoair et dans lrsquoeau provenant de diverses installations autoriseacutees de la CCSN par anneacutee Les doses reccedilues reacutesultant drsquoeacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques nrsquoont pas eacuteteacute additionneacutees pour Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) aux Laboratoires de Chalk River parce que ces doses correspondaient agrave diffeacuterents individus exposeacutes repreacutesentatifs provenant de diffeacuterentes populations
Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
Installation Dose annuelle maximale (mSv) pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
2006 2007 2008 2009 2010
Centrales nucleacuteaires
Point Lepreau 00006 00007 00018 00004 00002
Gentilly-2 00007 00009 00006 00012 00010
Darlington 00011 00014 00013 00007 00006
Pickering 00028 00026 00041 00018 00010
Bruce 00025 00021 00027 00044 00029
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions atmospheacuteriques)
0081 0073 0092 0045 0032
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions aquatiques)
0027 0014 0013 00011 00004
Source Rapports des titulaires de permis et donneacutees de surveillance de lrsquoenvironnement soumises agrave la CCSN
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6 Reacuteglementation des radiations
La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire (CCSN) reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de preacuteserver la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de mettre en œuvre les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Le mandat de la CCSN inclut aussi la diffusion de renseignements objectifs de nature scientifique technique et reacuteglementaire agrave lrsquointention de la population
En tant qursquoorganisme de reacuteglementation nucleacuteaire du Canada la CCSN surveille toutes les installations nucleacuteaires et les activiteacutes et applications lieacutees au nucleacuteaire En font partie les centrales nucleacuteaires les mines et usines de concentration drsquouranium les installations de traitement et de recherche les installations de gestion des deacutechets radioactifs les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement utiliseacutes agrave des fins meacutedicales et industrielles
La CCSN dispose drsquoun cadre de deacutelivrance de permis et de veacuterification de la conformiteacute visant agrave assurer que toute personne qui utilise possegravede ou stocke des substances nucleacuteaires et des appareils agrave rayonnement est en conformiteacute avec un permis et a mis en place des dispositions de sucircreteacute et de seacutecuriteacute approprieacutees Au fil des ans ces exigences reacuteglementaires ont eacuteteacute renforceacutees suite agrave lrsquoameacutelioration des connaissances sur les effets du rayonnement
61 Protection des Canadiens
Toutes les installations et activiteacutes nucleacuteaires au Canada sont reacutegies par la Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires (LSRN) qui est entreacutee en vigueur en mai 2000 en remplacement de lrsquoancienne Loi sur le controcircle de lrsquoeacutenergie atomique La LSRN et ses regraveglements sont conccedilus pour proteacuteger le public les personnes qui travaillent dans le secteur nucleacuteaire et notre environnement Le rocircle de la CCSN est de srsquoassurer que la LSRN et ses regraveglements sont respecteacutes
La CCSN collabore avec les organismes provinciaux et territoriaux de reacuteglementation en matiegravere de protection de lrsquoenvironnement et de radioprotection De nombreux autres organismes feacutedeacuteraux jouent eacutegalement un rocircle dans la protection des Canadiens la CCSN collabore avec Ressources naturelles Canada Environnement Canada Santeacute Canada Pecircches et Oceacuteans Canada Transports Canada la Deacutefense nationale et les Forces canadiennes et Affaires eacutetrangegraveres et Commerce international Canada pour reacuteglementer les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes
Les normes canadiennes en matiegravere de sucircreteacute nucleacuteaire prennent comme reacutefeacuterence les normes internationales Pour ce faire la CCSN srsquoappuie sur les travaux de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA) et drsquoautres organisations telles que le Comiteacute scientifique des Nations Unies sur les effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) et la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) ainsi que sur ceux de Santeacute Canada et drsquoEnvironnement Canada
Avec la coopeacuteration de ses Eacutetats membres lrsquoAIEA publie plusieurs normes internationales notamment des normes de non-prolifeacuteration nucleacuteaire Les normes de la CCSN et les meilleures pratiques dans ce domaine respectent celles de lrsquoAIEA
Dans le domaine de la non-prolifeacuteration nucleacuteaire la CCSN travaille pour le compte du gouvernement du Canada afin drsquoatteindre deux objectifs assurer aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires de notre pays ne contribuent pas agrave la
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fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou de dispositifs explosifs nucleacuteaires et promouvoir un cadre international de non-prolifeacuteration efficace et plus complet
62 Protection des travailleurs
La CCSN reacuteglemente les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes dans le but de proteacuteger la seacutecuriteacute et la santeacute des travailleurs Les installations nucleacuteaires comprennent les centrales nucleacuteaires les mines et les usines de concentration drsquouranium les installations de fabrication de combustible et les installations qui effectuent le traitement et la recherche Les aspects des activiteacutes reacuteglementeacutees sont la seacutecuriteacute la dosimeacutetrie lrsquoemballage et le transport des substances nucleacuteaires ainsi que lrsquoimportation et lrsquoexportation des substances nucleacuteaires
On estime agrave 40 000 le nombre de travailleurs de lrsquoindustrie nucleacuteaire au Canada et le nombre de personnes exposeacutees au rayonnement chaque jour dans le cadre de leur emploi est beaucoup plus eacuteleveacute Les travailleurs canadiens sont exposeacutes agrave des rayonnements de deux faccedilons ils travaillent avec des sources artificielles de rayonnement (par exemple dans lrsquoindustrie nucleacuteaire les soins de santeacute les eacutetablissements de recherche ou de production) ou bien ils sont exposeacutes agrave des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement naturel (par exemple dans lrsquoindustrie miniegravere dans les eacutequipages drsquoavion et dans la construction)
Le Regraveglement sur la radioprotection canadien fixe des limites srsquoappliquant agrave la quantiteacute de rayonnement agrave laquelle le public et les travailleurs du secteur nucleacuteaire (TSN) peuvent ecirctre exposeacutes Il srsquoagit des laquo limites de dose raquo (voir la section 55) et elles sont fixeacutees en deccedilagrave du seuil auquel on srsquoattend qursquoil y ait des effets neacutefastes sur la santeacute Le Regraveglement exige que les titulaires de permis mettent en œuvre des programmes de radioprotection qui limitent lrsquoexposition des travailleurs aux rayonnements ionisants sous les limites de dose et agrave un niveau aussi bas que possible les facteurs sociaux et eacuteconomiques en preacutesence eacutetant pris en compte (voir la figure 17)
Accident nucleacuteaire survenu agrave Fukushima en 2011
Le 11 mars 2011 un seacuteisme de magnitude 9 suivi drsquoun tsunami deacutevastateur ont frappeacute le Japon laissant derriegravere eux pregraves de 25 000 morts ou disparus un demi-million de reacutesidences deacutetruites ou endommageacutees et 560 km2 inondeacutes
Les reacutepercussions combineacutees du seacuteisme et du tsunami sur la centrale nucleacuteaire de Fukushima-Daiichi ont provoqueacute lrsquoun des pires accidents nucleacuteaires du monde Au cours des heures et des jours qui ont suivi trois des six reacuteacteurs de la centrale ont surchauffeacute et subi des dommages Les travailleurs de la centrale ont braveacute des conditions extraordinaires pour preacutevenir ou retarder les rejets de matiegraveres radioactives au-dessus de la reacutegion environnante et dans la mer Gracircce agrave leurs efforts il a eacuteteacute possible de retarder suffisamment ces rejets pour que la population environnante puisse ecirctre eacutevacueacutee malgreacute les dommages geacuteneacuteraliseacutes subis aux infrastructures locales
Agrave mesure que lrsquoaccident se deacuteroulait la zone drsquoeacutevacuation srsquoest agrandie et les autoriteacutes ont recommandeacute aux habitants drsquoun plus grand secteur de se reacutefugier agrave lrsquointeacuterieur Des mesures de surveillance radiologique eacutetendues et de controcircle de la production et de la distribution alimentaires ont eacuteteacute mises en œuvre Dans le mecircme ordre drsquoideacutee il faudra poursuivre la surveillance et le controcircle des approvisionnements alimentaires et en eau peut-ecirctre pendant de nombreuses anneacutees
Cet accident a pousseacute de nombreux pays agrave eacutevaluer la sucircreteacute de leurs infrastructures nucleacuteaires La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire a entrepris un examen de toutes les grandes installations nucleacuteaires au Canada Cet examen dirigeacute par un groupe de travail multidisciplinaire a permis de confirmer que les installations canadiennes peuvent reacutesister et reacutepondre agrave des eacuteveacutenements externes comme les tremblements de terre Un plan drsquoaction de quatre ans est en cours drsquoeacutelaboration afin de renforcer les deacutefenses et de reacuteduire davantage le risque notamment gracircce agrave lrsquoameacutelioration du Regraveglement sur la radioprotection en vigueur pour y inteacutegrer de nouvelles exigences en cas drsquourgence
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Les installations nucleacuteaires au Canada doivent disposer drsquoun personnel qualifieacute pour effectuer leurs activiteacutes en conformiteacute avec la LSRN et ses regraveglements La CCSN veacuterifie eacutegalement que le personnel travaillant dans le domaine de la radioprotection est capable drsquoexeacutecuter les tacircches preacutevues drsquoapregraves les permis
Surveillance des doses
Tous les titulaires de permis de la CCSN sont tenus de deacuteterminer les doses de rayonnement reccedilues par les travailleurs dans lrsquoexercice de leurs fonctions En outre si lrsquoon srsquoattend agrave ce que les doses efficaces deacutepassent 5 mSv en un an les titulaires de permis sont tenus de recourir agrave des services de dosimeacutetrie autoriseacutes
La CCSN deacutelivre des permis aux services de dosimeacutetrie qui doivent effectuer des mesures de doses exactes et preacutecises Les titulaires de permis de services de dosimeacutetrie sont tenus de deacuteposer de lrsquoinformation reacuteguliegraverement dans le Fichier dosimeacutetrique national (FDN) Le FDN exploiteacute par le Bureau de la radioprotection de Santeacute Canada contient les dossiers de doses de rayonnement provenant de tous les processeurs commerciaux de dosimeacutetrie des installations de production drsquoeacutenergie nucleacuteaire drsquoEacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) et des mines drsquouranium Le registre comprend eacutegalement les dossiers de doses provenant des utilisateurs de rayons X tels que les dentistes les radiologues et les chiropraticiens ainsi que les expositions aux produits de filiation du radon provenant de certaines mines qui ne deacutetiennent pas de permis de la CCSN
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7 Sommaire
Le rayonnement a toujours eacuteteacute preacutesent et il est partout dans notre environnement La vie a eacutevolueacute dans un monde contenant des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement ionisant Nous sommes eacutegalement exposeacutes au rayonnement artificiel provenant de sources telles que les traitements meacutedicaux et les activiteacutes impliquant des matiegraveres radioactives
Les effets du rayonnement sur la santeacute sont bien compris Depuis le deacutebut du 20e siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes agrave fond agrave la fois en laboratoire et sur les populations humaines En raison des risques connus du rayonnement pour la santeacute il doit ecirctre utiliseacute avec prudence et strictement controcircleacute Un eacutequilibre doit ecirctre trouveacute entre les avantages du rayonnement pour la socieacuteteacute et les risques que le rayonnement pose pour les personnes la santeacute et lrsquoenvironnement
La CCSN reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de proteacuteger la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de respecter les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Elle deacutefinit eacutegalement des limites de dose pour empecirccher que les travailleurs et le public ne soient soumis agrave une exposition excessive au rayonnement
La compreacutehension des risques que pose le rayonnement aide la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation agrave fixer les limites de dose et agrave eacutetablir des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave des niveaux sucircrs Les titulaires de permis sont tenus de maintenir toutes les doses de rayonnement agrave des niveaux ALARA Des programmes de surveillance du rayonnement sont en place agrave proximiteacute des centrales nucleacuteaires et drsquoautres installations nucleacuteaires agrave travers le Canada pour proteacuteger les personnes et lrsquoenvironnement contre les effets potentiels du rayonnement
Des programmes gouvernementaux et de lrsquoindustrie mesurent systeacutematiquement les niveaux de radioactiviteacute dans lrsquoair lrsquoeau potable les eaux de surface le sol et les aliments Gracircce agrave ces donneacutees la CCSN peut veacuterifier que les normes sont respecteacutees eacutevaluer lrsquoefficaciteacute des controcircles et deacuteterminer les tendances environnementales
Depuis plus de 65 ans le Canada deacutetient un dossier de sucircreteacute nucleacuteaire reconnu au niveau international La CCSN est fiegravere drsquoavoir contribueacute agrave ce dossier de sucircreteacute en assurant une surveillance reacuteglementaire solide Les Canadiens peuvent ecirctre assureacutes que la CCSN continuera de surveiller avec vigilance la sucircreteacute de lrsquoindustrie nucleacuteaire canadienne de sorte que la santeacute et la sucircreteacute ne soient jamais compromises
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Glossaire
Acide amineacute Les eacuteleacutements constitutifs des proteacuteines Il srsquoagit de moleacutecules organiques contenant un groupement amine (NH2) et un groupe carboxyle (COOH)
Acide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) Le composeacute moleacuteculaire dans le noyau drsquoune cellule qui forme le modegravele de la structure et du fonctionnement de la cellule
Activiteacute Rythme auquel se produisent les deacutesinteacutegrations dans une matiegravere radioactive par uniteacute de temps Utiliseacutee comme mesure de la quantiteacute de radionucleacuteides preacutesents Uniteacute Becquerel symbole Bq 1 Bq = une deacutesinteacutegration par seconde
ALARA Un principe drsquooptimisation de la protection utiliseacute pour srsquoassurer que les limites de doses reccedilues au niveau individuel au travail et par le public soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux Ce concept ne deacutesigne pas la limite de dose il srsquoagit drsquoun processus qui permet de maintenir les niveaux de dose bas
Appareil agrave rayonnement Tel que deacutefini dans le Regraveglement sur les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement a) un appareil contenant une substance nucleacuteaire en une quantiteacute supeacuterieure agrave la quantiteacute drsquoexemption et permettant son utilisation pour ses proprieacuteteacutes de rayonnement et b) un appareil contenant un composeacute lumineux au radium
Atome Uniteacute de matiegravere formeacutee drsquoun noyau unique autour duquel gravitent plusieurs eacutelectrons et dont le nombre est eacutegal agrave celui des protons dans le noyau Lrsquoatome est la plus petite partie drsquoun eacuteleacutement pouvant se combiner chimiquement avec drsquoautres atomes Tous les atomes autres que lrsquohydrogegravene 1 ont des neutrons dans le noyau
Becquerel Uniteacute SI de mesure de lrsquoactiviteacute drsquoune substance radioactive Le becquerel remplace le curie (Ci) qui nrsquoest pas une uniteacute SI Son symbole est Bq Il correspond agrave une deacutesinteacutegration nucleacuteaire par seconde 1 Bq = 27 pCi (27 times 10ndash11 Ci) et 1 Ci = 37 times 1010 Bq (Voir aussi laquo SI raquo)
Cancer Un grand nombre de maladies causeacutees par la division effreacuteneacutee de cellules anormales
Capture des eacutelectrons Processus de deacutesinteacutegration radioactive au terme duquel un eacutelectron en orbite est captureacute par le noyau et fusionne avec ce dernier Apregraves ce processus la masse reste inchangeacutee mais le numeacutero atomique diminue drsquoun facteur de un car un proton est converti en neutron
Capture des neutrons ou capture neutronique Type de reacuteaction nucleacuteaire au terme de laquelle un noyau atomique srsquoempare drsquoun neutron libre et fusionne avec lui pour former un noyau plus lourd Les neutrons peuvent reacuteagir avec un noyau atomique de plusieurs maniegraveres chacune aboutissant agrave un produit diffeacuterent
Cataracte Affection qui survient lorsque le cristallin normalement transparent de lrsquoœil se trouble ou srsquoopacifie et cause une vision trouble qursquoil nrsquoest pas possible de corriger par des verres correcteurs ordinaires Le facteur le plus important de la formation de cataractes est le vieillissement mais il existe des facteurs additionnels comme le tabagisme le diabegravete lrsquoexposition excessive au soleil et le rayonnement
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Cellule La plus petite uniteacute structurelle et fonctionnelle de tous les organismes vivants connus
Deacutesinteacutegration (radioactive) Transformation drsquoun nucleacuteide radioactif en un nucleacuteide diffeacuterent (ou plusieurs nucleacuteides diffeacuterents) par eacutemission spontaneacutee de rayonnement tels que des rayonnements alpha becircta ou gamma ou par capture des eacutelectrons Il en reacutesulte un noyau plus stable et moins chargeacute en eacutenergie Chaque processus de deacutesinteacutegration a une peacuteriode radioactive deacutefinie
Deuteacuterium Un isotope drsquohydrogegravene avec un proton et un neutron dans le noyau
Dose Terme geacuteneacuteral utiliseacute pour deacutesigner la quantiteacute drsquoeacutenergie provenant de rayonnement ionisant absorbeacutee par les tissus La dose absorbeacutee est mesureacutee en grays (Gy) ougrave 1 gray eacutequivaut agrave 1 joule par kilogramme Voir aussi dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace
Dose absorbeacutee Quantiteacute drsquoeacutenergie absorbeacutee par la matiegravere irradieacutee par uniteacute de masse Cela reflegravete la quantiteacute drsquoeacutenergie deacuteposeacutee par du rayonnement ionisant lors de son passage agrave travers un milieu (comme lrsquoair lrsquoeau ou du tissu vivant) Uniteacute gray Symbole Gy
Dose aigueuml Exposition reccedilue pendant une courte dureacutee (heures ou jours) Lrsquoadjectif laquo aigueuml raquo deacutesigne uniquement la dureacutee de lrsquoexposition et non lrsquointensiteacute des doses concerneacutees
Dose chronique Exposition persistante (en termes de mois ou drsquoanneacutees) Lrsquoadjectif laquo chronique raquo se rapporte uniquement agrave la dureacutee de lrsquoexposition et non agrave lrsquointensiteacute des doses
Dose efficace Mesure de dose visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du deacutetriment radiologique pouvant reacutesulter de la dose Elle repreacutesente la somme des produits des doses eacutequivalentes aux tissus multiplieacutees par leurs facteurs de pondeacuteration tissulaires respectifs Uniteacute sievert (Sv)
Dose eacutequivalente Mesure de la dose au tissu ou agrave lrsquoorgane visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du dommage causeacute Obtenue en multipliant la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique pour tenir compte de lrsquoefficaciteacute biologique de diffeacuterents rayonnements agrave causer des dommages au tissu ou agrave lrsquoorgane consideacutereacute Uniteacute sievert (Sv)
Dosimegravetre Dispositif porteacute par une personne pour mesurer une dose de rayonnement ionisant
Dosimeacutetrie Sous-speacutecialiteacute scientifique de la radioprotection et de la physique meacutedicale centreacutee sur le calcul et lrsquoenregistrement des doses internes et externes provenant du rayonnement ionisant
Eau leacutegegravere Eau ordinaire composeacutee de moleacutecules ayant deux atomes drsquohydrogegravene et un atome drsquooxygegravene (H20) Diffeacuterente de lrsquoeau lourde qui est composeacutee de moleacutecules ayant un atome drsquohydrogegravene un atome de deuteacuterium (D) et un atome drsquooxygegravene (HDO)
Eau lourde Eau contenant une teneur eacuteleveacutee de moleacutecules avec des atomes de deuteacuterium (hydrogegravene lourd) Dans certains reacuteacteurs lrsquoeau lourde est utiliseacutee comme modeacuterateur parce qursquoelle ralentit les neutrons avec efficaciteacute et aussi parce qursquoelle a une faible probabiliteacute drsquoabsorber les neutrons
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Eau tritieacutee Lrsquoeau tritieacutee (HTO) est une moleacutecule drsquoeau dans laquelle une ou deux moleacutecules drsquohydrogegravene ont eacuteteacute remplaceacutees par un atome de tritium
Effets deacuteterministes Changements dans les cellules et les tissus qui se produiront certainement apregraves une dose aigueuml de rayonnement (agrave un niveau de dose supeacuterieur agrave au moins 1 000 mSv) en deccedilagrave duquel lrsquoeffet du rayonnement nrsquoest pas deacutetecteacute La graviteacute des effets sanitaires (eacuterythegraveme cutaneacute brucirclures et chute des cheveux) augmente avec la dose reccedilue
Effets stochastiques Terme utiliseacute pour deacutesigner les effets sanitaires du rayonnement (tels que le cancer ou les maladies heacutereacuteditaires) preacutesentant un risque statistique Pour ces maladies la probabiliteacute drsquoapparition augmente proportionnellement agrave la dose de rayonnement reccedilue plus la dose est eacuteleveacutee plus la probabiliteacute drsquoapparition est grande La graviteacute des effets nrsquoest pas proportionnelle agrave la dose
Efficaciteacute biologique relative Mesure relative de lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents types de rayonnements agrave provoquer un effet sanitaire preacuteciseacute exprimeacutee comme le rapport inverse des doses absorbeacutees de deux types de rayonnement diffeacuterents qui produiraient un effet biologique donneacute de mecircme intensiteacute
Eacutelectron Particule eacuteleacutementaire stable posseacutedant une charge eacutelectrique neacutegative de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 91 x 10-31 kg
Eacutelectron-volt (eV) Uniteacute drsquoeacutenergie eacutequivalente agrave environ 16 x 10-19 joules
Eacuteleacutement Types drsquoatomes speacutecifiques ayant le mecircme nombre de protons dans leur noyau et par conseacutequent le mecircme numeacutero atomique Le nombre de neutrons peut diffeacuterer
Eacutemission de positrons Type de deacutesinteacutegration radioactive dans laquelle un proton est transformeacute en neutron ce qui eacutemet un positron Dans ces cas lorsque le rapport neutrons-protons est trop faible et que lrsquoeacutemission de particules alpha nrsquoest pas possible sur le plan eacutenergeacutetique le noyau peut dans certaines conditions atteindre la stabiliteacute en eacutemettant un positron
Eacutenergie Grandeur physique qui deacutecrit la quantiteacute de travail qui peut ecirctre effectueacutee par une force donneacutee ougrave la masse-eacutenergie est conserveacutee Il existe diffeacuterentes formes drsquoeacutenergie eacutenergie cineacutetique potentielle thermique gravitationnelle acoustique lumineuse eacutelastique nucleacuteaire et eacutelectromagneacutetique
Eacutepideacutemiologie Eacutetude de la distribution et des eacuteleacutements deacuteterminants des maladies dans les populations humaines Elle sert de base pour la santeacute publique et la meacutedecine preacuteventive et elle est fondeacutee sur des observations plutocirct que sur des expeacuteriences
Essai biologique Toute proceacutedure utiliseacutee pour deacuteterminer la nature lrsquoactiviteacute lrsquoemplacement ou la reacutetention de radionucleacuteides dans lrsquoorganisme par des mesures directes (in vivo) ou par des analyses de matiegraveres excreacuteteacutees ou autrement eacutelimineacutees par lrsquoorganisme (in vitro)
Facteur de pondeacuteration radiologique Nombre par lequel il faut multiplier la dose absorbeacutee dans un tissu ou un organe pour deacuteterminer lrsquoefficaciteacute biologique relative du rayonnement agrave induire des effets stochastiques agrave de faibles doses le reacutesultat eacutetant la dose eacutequivalente
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Facteur de pondeacuteration tissulaire Facteur pour lequel la dose eacutequivalente est pondeacutereacutee aux fins de la deacutetermination de la dose efficace Le facteur de pondeacuteration tissulaire pour un organe ou un tissu repreacutesente la contribution relative de cet organe ou de ce tissu au preacutejudice total causeacute par les effets de lrsquoirradiation uniforme du corps entier
Fission ou fission nucleacuteaire Division drsquoun noyau lourd en deux morceaux (ou rarement plusieurs) avec des masses drsquoampleur eacutequivalente accompagneacutee geacuteneacuteralement de lrsquoeacutemission de neutrons et de rayonnement gamma
Gray (Gy) Uniteacute du SI de la dose absorbeacutee Uniteacute 1 joulekilogramme mais a un usage restreint
In vitro Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience reacutealiseacutee en dehors drsquoun organisme vivant dans un environnement controcircleacute comme dans une eacuteprouvette ou une boicircte de Peacutetri Du latin laquo dans le verre raquo
In vivo Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience portant sur un organisme vivant complet par opposition agrave un organisme partiel ou mort ou un environnement controcircleacute in vitro Latin pour laquo dans le vivant raquo
Ion Atome moleacutecule ou fragment de moleacutecule ayant acquis une charge eacutelectrique suite agrave la perte ou au gain drsquoun ou plusieurs eacutelectrons
Isotopes Deux ou plusieurs formes drsquoun eacuteleacutement donneacute qui ont des numeacuteros atomiques identiques (le mecircme nombre de protons dans leur noyau) et la mecircme ou les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques mais avec des masses atomiques diffeacuterentes (diffeacuterents nombres de neutrons dans leur noyau) et des proprieacuteteacutes physiques distinctes Par exemple lrsquouranium a 16 isotopes diffeacuterents soit U-234 U-235 U-236 U-238 etc
Leuceacutemie Cancer des globules blancs (leucocytes)
Limites de dose Limites de dose efficace et eacutequivalente preacutevues par le Regraveglement sur la radioprotection Ces limites sont en place pour reacuteduire au minimum le risque drsquoeffets nocifs pour la santeacute causeacutes par lrsquoexposition aux rayonnements associeacutee agrave des activiteacutes autoriseacutees par la CCSN
Maladie des rayons Ensemble de symptocircmes caracteacuterisant les radioleacutesions qui reacutesultent drsquoune exposition excessive de lrsquoensemble du corps (ou drsquoune grande partie de celui-ci) au rayonnement ionisant Les premiers de ces symptocircmes sont des nauseacutees de la fatigue des vomissements et la diarrheacutee qui peuvent ecirctre suivis par la perte de cheveux des heacutemorragies lrsquoinflammation de la bouche et de la gorge et une perte geacuteneacuterale drsquoeacutenergie
Masse ou masse atomique Masse drsquoun isotope drsquoun eacuteleacutement exprimeacutee en uniteacutes de masse atomique deacutefinie par un douziegraveme de la masse drsquoun atome de carbone 12 Une masse atomique de 1 eacutequivaut agrave environ 166 x 10-27 kg
Microsievert Un millioniegraveme de sievert (voir sievert) Symbole μSv
Millisievert Un milliegraveme de sievert (voir sievert) Symbole mSv
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Modegravele lineacuteaire sans seuil Modegravele dose-reacuteponse baseacute sur lrsquohypothegravese selon laquelle dans la gamme des faibles doses les doses de rayonnement supeacuterieures agrave zeacutero augmentent le risque de cancers etou de maladies heacutereacuteditaires drsquoune maniegravere proportionnelle simple
Modeacuterateur Matiegravere telle que lrsquoeau ordinaire ou lrsquoeau lourde qui est utiliseacutee dans un reacuteacteur pour ralentir la vitesse eacuteleveacutee des neutrons ce qui accroicirct la probabiliteacute qursquoune fission survienne
Moleacutecule Groupe drsquoatomes lieacutes chimiquement les uns aux autres
Mutation Changement chimique de lrsquoADN dans le noyau drsquoune cellule Les mutations survenant dans les cellules des spermatozoiumldes ou des ovules ou leurs preacutecurseurs peuvent avoir des effets heacutereacuteditaires chez les enfants ou les geacuteneacuterations futures Les mutations dans les cellules somatiques (cellules non reproductrices) peuvent eacutegalement favoriser lrsquoapparition du cancer
Neutron Particule eacuteleacutementaire du noyau de lrsquoatome (acirc lrsquoexception de lrsquohydrogegravene) et dont la masse est similaire agrave celle drsquoun proton soit de lrsquoordre de 16 x 10-27 kg
Nombre de masse Nombre de neutrons et de protons dans le noyau drsquoun atome
Non-prolifeacuteration nucleacuteaire Effets deacuteployeacutes pour preacutevenir la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires et de dispositifs nucleacuteaires explosifs La CCSN est responsable de la mise en œuvre de la politique de non-prolifeacuteration nucleacuteaire du Canada qui contient deux objectifs de large porteacutee et de longue date
1 garantir aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires du Canada ne contribuent pas agrave la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou drsquoautres dispositifs nucleacuteaires explosifs
2 promouvoir un reacutegime international de non-prolifeacuteration plus efficace et plus complet
Noyau (drsquoun atome) Partie centrale drsquoun atome chargeacutee positivement contenant des protons et des neutrons Le nombre total de protons et de neutrons srsquoappelle le nombre de masse
Nucleacuteide Un terme geacuteneacuteral pour deacutesigner tous les isotopes connus qursquoils soient stables ou non
Numeacutero atomique Nombre de protons dans le noyau drsquoun atome Symbole Z
Optimisation Processus drsquoeacutetablissement de niveaux de protection et de sucircreteacute qui permettent drsquoassurer que les expositions la probabiliteacute de subir une exposition et la valeur des expositions potentielles soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux tel que recommandeacute par la Commission internationale de protection radiologique
Particules alpha Une particule agrave charge positive formeacutee de deux protons et de deux neutrons qui est eacutemise par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoil se deacutesintegravegre Une particule alpha est relativement volumineuse et peut ecirctre arrecircteacutee par la peau ou une feuille de papier Une particule alpha est identique agrave un noyau drsquoheacutelium
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Particules becircta Un eacutelectron (une particule ayant une charge neacutegative) ou un positron (une particule ayant une charge positive) qui est eacutemis par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoils se deacutesintegravegrent Les particules becircta sont relativement petites et peuvent ecirctre arrecircteacutees par une feuille drsquoaluminium ou de plastique de quelques millimegravetres drsquoeacutepaisseur
Peacuteriode (radioactive) Temps neacutecessaire pour que lrsquoactiviteacute drsquoun radionucleacuteide soit reacuteduite de moitieacute par un processus de deacutesinteacutegration radioactive Symbole t12 Plus la peacuteriode drsquoune substance est courte plus elle est radioactive
Photon Un quantum (la plus petite quantiteacute possible) drsquoeacutenergie eacutemise sous forme de rayonnement eacutelectromagneacutetique
Positron Particule eacuteleacutementaire chargeacutee positivement de 16 x 10-19 coulombs et dont la masse est de 91 x 10-31 kg (comparable agrave un eacutelectron mais chargeacutee positivement)
Produits de filiation du radon Terme utiliseacute pour deacutesigner collectivement les produits immeacutediats de deacutesinteacutegration radioactive du radon Il srsquoagit de la chaicircne de deacutesinteacutegration qui inclut le polonium 218 le plomb 214 le bismuth 214 et le polonium 214 Leur peacuteriode combineacutee moyenne est de lrsquoordre de 30 minutes Aussi appeleacute descendant du radon
Proton Particule eacuteleacutementaire stable preacutesente dans le noyau de lrsquoatome posseacutedant une charge eacutelectrique positive de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 167 x 10-27 kg
Radioactif Empreint de radioactiviteacute eacutemettant spontaneacutement de lrsquoeacutenergie sous forme de rayonnement ionisant (telles que les particules alpha et becircta des neutrons ou des rayons gamma) agrave la suite de la deacutesinteacutegration drsquoun atome instable
Radon Eacuteleacutement chimique dont le symbole est Rn et le nombre atomique 86 Le radon est un gaz noble rare incolore inodore insipide naturel et radioactif issu de la deacutesinteacutegration du radium Il srsquoagit de lrsquoune des substances les plus lourdes persistant sous forme de gaz dans des conditions normales le radon preacutesente un risque pour la santeacute
Radio-isotope Isotope drsquoun eacuteleacutement qui subit une deacutesinteacutegration spontaneacutee et eacutemet un rayonnement
Radionucleacuteide Nucleacuteide radioactif
Radiosensible Un terme qualitatif pour distinguer les cellules les tissus et les organes qui sont plus susceptibles drsquoecirctre endommageacutes par le rayonnement
Rayonnement Processus drsquoeacutemission ou de transmission drsquoeacutenergie sous forme de particules ou drsquoondes Dans le preacutesent document le terme laquo rayonnement raquo deacutesigne un rayonnement ionisant sauf indication contraire
Rayonnement artificiel Rayonnement produit par les activiteacutes humaines et qui srsquoajoute au rayonnement de fond
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Rayonnement cosmique Rayonnement naturel provenant de lrsquoespace Ces rayons sont composeacutes de rayonnements ionisants peacuteneacutetrants (agrave la fois particulaires et eacutelectromagneacutetiques) et peuvent porter des eacutenergies de plus de 1020 eV Le champ magneacutetique terrestre deacutevie les rayons cosmiques chargeacutes vers les pocircles
Rayonnement de fond naturel Une source de rayonnement preacutesente en permanence dans lrsquoenvironnement et provenant de diffeacuterentes sources Parmi ces sources figurent le rayonnement cosmique les sources terrestres (eacuteleacutements radioactifs preacutesents dans le sol) lrsquoair ambiant (radon) et les sources internes (denreacutees alimentaires et boissons) La dose efficace annuelle globale par personne attribueacutee au rayonnement naturel est de 24 mSv par anneacutee (UNSCEAR 2008)
Rayonnement eacutelectromagneacutetique Mouvement drsquoondes en deacuteplacement reacutesultant de lrsquoeacutevolution des champs eacutelectriques et magneacutetiques Le spectre de rayonnement eacutelectromagneacutetique connu comprend la gamme des rayons X (et des rayons gamma) de courte longueur drsquoonde et agrave haute eacutenergie lrsquoultraviolet la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge et le radar et des ondes radio et de longueur drsquoonde relativement longue et agrave faible eacutenergie Selon la meacutecanique quantique les rayonnements eacutelectromagneacutetiques agrave haute eacutenergie peuvent se comporter comme des particules (photons)
Rayonnement gamma Rayonnement eacutelectromagneacutetique peacuteneacutetrant produit par un noyau atomique pendant sa deacutesinteacutegration radioactive forme de rayonnement ionisant agrave courte longueur drsquoonde et eacutenergie eacuteleveacutee
Rayonnement ionisant Rayonnement capable drsquoajouter ou de retrancher des eacutelectrons en traversant la matiegravere (par ex air eau ou tissus vivants) Exemples particules alpha rayonnement gamma rayons X et neutrons
Rayonnement neutronique Se produit lorsque les neutrons sont eacutejecteacutes du noyau par fission nucleacuteaire (c-agrave-d division de lrsquoatome) et drsquoautres processus Contrairement agrave drsquoautres rayonnements le rayonnement neutronique est absorbeacute par les mateacuteriaux contenant un grand nombre drsquoatomes drsquohydrogegravene comme la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques
Rayonnement non ionisant Un rayonnement plus faible que le rayonnement ionisant c-agrave-d qui ne possegravede pas lrsquoeacutenergie suffisante pour produire des ions La lumiegravere visible les rayons infrarouges et les ondes radioeacutelectriques sont des rayonnements non ionisants
Rayons X Rayonnement eacutelectromagneacutetique (photon) peacuteneacutetrant eacutemis par un atome apregraves avoir eacuteteacute bombardeacute par des eacutelectrons Les rayons X diffegraverent du rayonnement gamma dans la mesure ougrave ils sont eacutemis agrave partir des eacutelectrons en orbite et non agrave partir du noyau Ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma Les rayons X sont principalement geacuteneacutereacutes par des moyens artificiels plutocirct qursquoagrave partir de substances radioactives Ils sont utiliseacutes avant tout agrave des fins meacutedicales
Reacuteacteur nucleacuteaire Appareil dans lequel une reacuteaction en chaicircne de fission nucleacuteaire autoentretenue se produit dans des conditions controcircleacutees pour produire de lrsquoeacutenergie ou des rayonnements utiles
Reacuteaction en chaicircne Voir reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne
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Reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne Exemple de fission nucleacuteaire ougrave un neutron est eacutejecteacute drsquoun atome fissionneacute ce qui causera la fission drsquoun autre atome en eacutejectant plus de neutrons
Rejets Substances et matiegraveres nucleacuteaires relacirccheacutees dans lrsquoenvironnement (sous forme liquide ou gazeuse) agrave la suite drsquoactiviteacutes autoriseacutees par la CCSN
Service de dosimeacutetrie autoriseacute Une entreprise ou une institution qui deacutetient un permis de la CCSN pour mesurer les doses de rayonnement aux travailleurs
SI Systegraveme international drsquouniteacutes
Sievert Lrsquouniteacute du SI mesurant la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Elle est eacutegale agrave 1 joulekilogramme Elle remplace lrsquoancienne uniteacute de rayonnement classique rem Des multiples du sievert (dont le symbole est Sv) sont utiliseacutes dans la pratique courante et incluent le millisievert (mSv 11000 de 1 Sv) et le microsievert (μSv 11 000 000 de 1 Sv)
Substances nucleacuteaires Isotopes qui eacutemettent du rayonnement
Travailleur du secteur nucleacuteaire (TSN) Personne qui du fait de sa profession ou de son occupation et des conditions dans lesquelles elle exerce ses activiteacutes si celles-ci sont lieacutees agrave une substance ou agrave une installation nucleacuteaire risque vraisemblablement de recevoir une dose de rayonnement supeacuterieure agrave la limite reacuteglementaire fixeacutee par la CCSN pour la population en geacuteneacuteral (1 mSv par anneacutee)
Tritium Un isotope radioactif de lrsquohydrogegravene posseacutedant deux neutrons et un proton dans son noyau Le tritium se deacutesintegravegre en eacutemettant un eacutelectron (rayonnement becircta) et sa peacuteriode radioactive est de 123 ans Le tritium est preacutesent naturellement dans lrsquoenvironnement et eacutegalement un sous-produit des reacuteacteurs nucleacuteaires
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Acronymes et uniteacutes
ADN acide deacutesoxyribonucleacuteique AIEA Agence internationale de lrsquoeacutenergie atomique ALARA niveau le plus bas que lrsquoon peut raisonnablement atteindre BEIR National Academy of Biological Effects of Ionizing Radiation Bq becquerel CCSN Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire CIPR Commission internationale de protection radiologique CRFPT Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial EACL Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee ELF ondes meacutegameacutetriques FDN Fichier dosimeacutetrique national Gy gray H2O symbole chimique de lrsquoeau eacutegalement HOH HTO eau tritieacutee ICRU Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation J joule LSRN Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires mSv millisievert NCRP National Council on Radiation Protection and Measurements Sv sievert TDM tomodensitomeacutetrie t frac12 symbole pour la peacuteriode radioactive drsquoun radionucleacuteide TSN travailleur du secteur nucleacuteaire microSv microsievert UNSCEAR Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants UV ultraviolet wR facteur de pondeacuteration radiologique wT facteur de pondeacuteration tissulaire
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Sources
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laws-loisjusticegccaengregulationssor-2000-203page-1html bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire juin 2003 Controcircle et enregistrement des
doses de rayonnement aux personnes guide de reacuteglementation G-91 httpwwwnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_fre44019shyG91FpdfCFID=17937881ampCFTOKEN=18173133
bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire octobre 2004 Maintenir les expositions et les doses au laquo niveau le plus bas qursquoil soit raisonnablement possible drsquoatteindre raquo guide de reacuteglementation G-129 reacutevision 1 httpnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_freG129rev1_fpdf
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bull Commission internationale de protection radiologique Limits for Intakes of Radionuclides by Workers Publication 30 de la CIPR partie 1 (et suppleacutement) part 2 (et suppleacutement) partie 3 (et suppleacutements A et B) et index Annales de la CIPR Pergamon Press New York 1979-1982
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations de 1990 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 21(1-3) Publication 60 de la CIPR Pergamon Press Oxford 1991
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bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRP) ncrponlineorgPDFsNCRP20Composite20Glossarypdf
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bull Committee to Assess Health Risks from Exposures to Low Levels of Ionizing Radiation Health Risks from Exposure to Low Levels of Ionizing Radiation BEIR VII ndash Phase 2 National Academy Sciences National Research Council National Academy Press Washington 2006
bull Nations Unies Effects of Ionizing Radiation Volume I Report to the General Assembly Scientific Annexes A and B Volume II Scientific Annexes C D and E Rapport de 2006 du Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des rayonnements ionisants publications des Nations Unies E08IX6 (2008) et E09IX5 (2009) Nations Unies New York
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bull Nations Unies Sources and Effects of Ionizing Radiation Volume I Sources Volume II Effects Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants Rapport 2000 agrave lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale avec des annexes scientifiques publications des Nations Unies E00IX3 et E00IX4 Nations Unies New York 2000
bull NRC des Eacutetats-Unis nrcgovreading-rmbasic-refglossaryhtml bull Brodsky A Handbook of Radiation Measurement and Protection Boca Raton
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bull Brenner DJ et Hall EJ Computed Tomography ndash An Increasing Source of Radiation Exposure New England Journal of Medicine 357 p 2277-2284 2007
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- Full cover - PDF - FRpdf
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- RG-RD_IR_Fpdf
- inside cover - PDF - FR
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- E-DOCS-3738137-v8-Radiation_INFO_doc_-_FR
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- Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
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- 42 Eacutevaluation du risque de cancer
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- Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
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- 541 Rayonnement naturel
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- Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
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- 61 Protection des Canadiens
- 62 Protection des travailleurs
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bull Sources meacutedicales Le rayonnement a de nombreuses applications en meacutedecine La plus connue est sans doute la radiographie par rayons X dont les appareils permettent de deacutetecter des fractures osseuses et de diagnostiquer certaines maladies Les appareils agrave rayons X sont reacuteglementeacutes par Santeacute Canada et les autoriteacutes provinciales La meacutedecine nucleacuteaire fait pour sa part appel agrave des isotopes radioactifs pour diagnostiquer et traiter des maladies comme le cancer Une cameacutera gamma (voir la figure 7) est un appareil meacutedical souvent utiliseacute pour faire des diagnostics La CCSN reacuteglemente ces applications de la meacutedecine nucleacuteaire ainsi que lrsquoeacutequipement connexe Elle deacutelivre aussi les permis pour les reacuteacteurs et les acceacuteleacuterateurs de particules qui produisent les isotopes destineacutes agrave des applications meacutedicales et industrielles
Figure 7 Cameacutera gamma utiliseacutee en meacutedecine nucleacuteaire agrave des fins diagnostiques
bull Sources industrielles Le rayonnement a plusieurs applications industrielles allant des jauges nucleacuteaires (voir la figure 8) utiliseacutees pour la construction des routes jusqursquoaux jauges de densiteacute qui mesurent le deacutebit dans les conduites drsquousine Les deacutetecteurs de fumeacutee certains panneaux fluorescents et les dispositifs permettant drsquoeacutevaluer les reacuteserves des champs de peacutetrole utilisent aussi le rayonnement Le rayonnement est eacutegalement employeacute pour la steacuterilisation au moyen de gros irradiateurs lourdement blindeacutes Tous ces usages sont reacuteglementeacutes par la CCSN
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Figure 8 Jauge nucleacuteaire portative
bull Cycle du combustible nucleacuteaire Les centrales nucleacuteaires utilisent de lrsquouranium pour deacuteclencher la reacuteaction en chaicircne qui produira la vapeur chargeacutee drsquoactionner les turbines pour la production drsquoeacutelectriciteacute Dans le cadre de leur activiteacute normale les centrales nucleacuteaires rejettent dans lrsquoenvironnement des substances radioactives dont les niveaux sont reacuteglementeacutes Ces rejets sont reacuteglementeacutes pour veiller agrave ce que les doses au public soient bien infeacuterieures aux limites reacuteglementaires Les mines drsquouranium (voir la figure 9) les usines de fabrication de combustible et les installations de gestion des deacutechets radioactifs rejettent eacutegalement une certaine quantiteacute de radioactiviteacute (qui contribue agrave la dose agrave laquelle le public est exposeacute) qui peut ecirctre controcircleacutee par la CCSN
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Figure 9 Mine drsquouranium lac McClean (Saskatchewan)
bull Essais nucleacuteaires atmospheacuteriques Les essais atomiques reacutealiseacutes dans lrsquoatmosphegravere entre la fin de la Deuxiegraveme Guerre mondiale et jusqursquoagrave la fin des anneacutees 1980 ont eu pour effet de rejeter des eacuteleacutements radioactifs ou retombeacutees dans lrsquoatmosphegravere Ces retombeacutees radioactives se sont deacutesinteacutegreacutees dans lrsquoenvironnement La plupart des retombeacutees posseacutedaient une peacuteriode radioactive courte et ont disparu mais certaines nrsquoont pas encore acheveacute leur deacutesinteacutegration Les doses de radioactiviteacute dues agrave ces retombeacutees que reccediloivent les ecirctres humains et lrsquoenvironnement sont chaque anneacutee de plus en plus faibles
35 Trouver un eacutequilibre
Normalement il y a tregraves peu de choses que nous puissions faire pour changer ou reacuteduire le rayonnement ionisant provenant de sources naturelles comme le soleil les sols ou les roches Ce type drsquoexposition bien que non complegravetement deacutenueacutee de risque est geacuteneacuteralement assez faible Toutefois dans certains cas les sources naturelles de radioactiviteacute peuvent atteindre un niveau inacceptable et doivent ecirctre reacuteduites Crsquoest notamment le cas du radon preacutesent dans les maisons
Le rayonnement ionisant provenant de sources et drsquoactiviteacutes artificielles est plus eacutetroitement controcircleacute Dans ces cas preacutecis il importe de trouver un eacutequilibre entre les avantages que procure le rayonnement agrave la socieacuteteacute et les risques qursquoil fait peser sur la santeacute de la population et sur lrsquoenvironnement Des limites de dose sont donc fixeacutees pour restreindre lrsquoexposition des travailleurs et des membres du public au rayonnement Par ailleurs les titulaires de permis doivent garder les doses de rayonnement au niveau le plus bas que lrsquoon puisse raisonnablement atteindre (le principe ALARA) Il importe eacutegalement que le recours au rayonnement procure un beacuteneacutefice net Par exemple les deacutetecteurs de fumeacutee peuvent utiliser des isotopes radioactifs car ce
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type de dispositif peut sauver des vies De mecircme les centrales nucleacuteaires nous procurent de lrsquoeacutelectriciteacute tout en posant des risques minimes qui sont rigoureusement controcircleacutes
4 Effets de lrsquoexposition au rayonnement sur la santeacute
Le mot laquo sucircreteacute raquo revecirct diffeacuterents sens selon les personnes Pour plusieurs la sucircreteacute est synonyme drsquoabsence de risques ou de dangers Mais en reacutealiteacute il existe toujours un certain niveau de risque dans pratiquement tout ce que nous faisons
Par exemple les limites de vitesse sur les routes sont fixeacutees pour optimiser la seacutecuriteacute des usagers de la route Cela nrsquoempecircche toutefois pas les accidents de se produire mecircme si les automobilistes respectent les limites de vitesse Malgreacute ces risques nous conduisons quand mecircme
Les mecircmes deacutecisions conscientes sont prises agrave lrsquoeacutegard du rayonnement Lrsquoexposition au rayonnement comporte un risque pour la santeacute La connaissance de ces risques permet agrave la CCSN et agrave drsquoautres organismes de reacuteglementation de fixer des limites de dose et de formuler des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave un risque acceptable ou toleacuterable ougrave il est peu probable de causer des dommages
Lrsquoavantage en ce qui concerne le rayonnement tient agrave ce que nous connaissons mieux les risques qursquoil fait peser sur la santeacute que les risques associeacutes agrave tout autre agent chimique ou toxique Depuis le deacutebut du siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes en profondeur en laboratoire et aupregraves de populations humaines
41 Preuves eacutepideacutemiologiques
Les eacutetudes meneacutees sur les survivants des explosions atomiques survenues agrave Hiroshima et Nagasaki en 1945 indiquent que lrsquoexposition au rayonnement agrave long terme a eu pour principal effet drsquoaugmenter la freacutequence des cas de cancer et de leuceacutemie
Des reacutesultats comparables ont eacuteteacute observeacutes
bull chez les personnes ayant reccedilu une radiotheacuterapie ou subi un examen diagnostique faisant appel au rayonnement
bull chez les anciens mineurs de mines drsquouranium bull chez les travailleurs qui ont fabriqueacute des armes atomiques bull chez les personnes exposeacutees au rayonnement par suite de lrsquoaccident de la centrale nucleacuteaire
de Tchernobyl bull chez les personnes exposeacutees au radon dans leur maison
Des eacutetudes ont montreacute que lrsquoexposition au rayonnement augmente la freacutequence de certains cancers survenant deacutejagrave de maniegravere spontaneacutee dans la population et que cette augmentation est proportionnelle agrave la dose de rayonnement Autrement dit plus la dose est importante plus le risque de cancer est eacuteleveacute On parle alors drsquoeffets stochastiques (voir la section 43) Toutefois les eacutetudes meneacutees agrave ce jour nrsquoont pas permis de deacutemontrer lrsquoapparition drsquoun nombre excessif de
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cancers ou drsquoautres maladies chez les personnes exposeacutees au rayonnement de maniegravere chronique agrave des doses infeacuterieures agrave environ 100 mSv1 par anneacutee
Plusieurs raisons peuvent expliquer pourquoi les effets du rayonnement ne peuvent pas ecirctre perccedilus en deccedilagrave de 100 mSv par anneacutee
bull Lrsquoune drsquoentre elles tient agrave ce qursquoil existe un seuil en deccedilagrave duquel la dose reccedilue nrsquooccasionne pas de cancers Par exemple le radium a un seuil de 10 Sv pour le cancer des os
bull Lrsquoautre raison deacutefendue par les eacutetudes du Comiteacute consultatif sur les effets biologiques des rayonnements ionisants (Biological Effects of Ionizing Radiation) (BEIR) et par la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) de lrsquoAcadeacutemie des sciences de la France veut que mecircme si une faible dose de rayonnement peut induire des cancers lrsquoincidence des cancers radio-induits est si faible qursquoil est impossible de les distinguer des cancers spontaneacutes de mecircme type
Les chercheurs continuent drsquoeacutetudier les effets de faibles doses de rayonnement pour pouvoir confirmer ou infirmer ces hypothegraveses En attendant la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation ont opteacute pour le principe de preacutecaution et partent du principe que toute exposition au rayonnement comporte un certain niveau de risque
La plupart des personnes ayant preacutesenteacute des problegravemes de santeacute dans les eacutetudes en question ont eacuteteacute exposeacutees agrave des doses relativement eacuteleveacutees (supeacuterieures agrave 100 mSv) au cours drsquoune tregraves courte peacuteriode de temps Crsquoest ce qursquoon appelle lrsquoexposition laquo aigueuml raquo Normalement les travailleurs et les membres du public exposeacutes au rayonnement de lrsquoindustrie nucleacuteaire reccediloivent des doses beaucoup plus faibles au cours de peacuteriodes beaucoup plus longues (exprimeacutees en anneacutees plutocirct qursquoen secondes) On parle alors drsquoexposition laquo chronique raquo Selon les estimations les expositions aigueumls au rayonnement ont 15 agrave 2 fois plus de probabiliteacutes de causer des effets biologiques que lrsquoexposition chronique
42 Eacutevaluation du risque de cancer
La CIPR a calculeacute la probabiliteacute de cancer mortel en se basant essentiellement sur lrsquoeacutevaluation des effets des rayonnements effectueacutee par des organismes scientifiques comme lrsquoUNSCEAR et le BEIR La CIPR a ensuite deacutetermineacute ce qursquoelle qualifie de laquo deacutetriment raquo total ducirc agrave lrsquoexposition au rayonnement Il srsquoagit
bull de la probabiliteacute drsquoinduire un cancer mortel bull du risque drsquoapparition drsquoun cancer non mortel bull du risque drsquoeffets heacutereacuteditaires graves bull des anneacutees de vie perdues en cas de manifestation de lrsquoeffet nocif
1 Le sievert (Sv) est lrsquouniteacute utiliseacutee pour calculer la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Il est eacutegal agrave 1 joulekilogramme Le millisievert (mSv) eacutequivaut agrave 11000 de 1 Sv
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Compte tenu de tous ces risques la CIPR a calculeacute que le deacutetriment total srsquoeacutetablissait agrave 0042 (42 ) par sievert pour les travailleurs adultes et agrave 0057 (57 ) par sievert pour lrsquoensemble de la population (CIPR 103) Pour lrsquoensemble de la population le risque est leacutegegraverement plus eacuteleveacute que celui des travailleurs en raison des diffeacuterences touchant diverses variables comme le sexe et les plages drsquoacircge qui ont eacuteteacute prises en compte
Pour eacutetablir les limites de dose la CCSN srsquoest en grande partie fieacutee aux recommandations de la CIRP Les limites de dose sont eacutetablies agrave un niveau sous lequel le risque est consideacutereacute comme acceptable Toutefois par prudence on part du principe que toute exposition au rayonnement comporte un certain nombre de risques mecircme en deccedilagrave de la limite de dose drsquoougrave lrsquoexistence de regraveglements pour reacuteduire toutes les doses au niveau ALARA ALARA nrsquoest pas une limite de dose mais une pratique qui vise agrave maintenir les doses autant que possible en dessous de la limite reacuteglementaire qui au Canada est fixeacutee agrave 1 mSv par an pour le public En fait la dose de rayonnement totale attribuable agrave lrsquoindustrie nucleacuteaire ne repreacutesente qursquoune infime fraction de cette dose crsquoest-agrave-dire dans la gamme de 12 agrave 18 microsieverts (μSv) 2 ce qui est des milliers de fois infeacuterieur agrave la limite
Le modegravele lineacuteaire sans seuil est un modegravele de risque utiliseacute agrave lrsquoeacutechelle internationale par la plupart des organismes de santeacute et des organismes de reacuteglementation nucleacuteaire afin drsquoeacutetablir des limites de dose pour les travailleurs et les membres du public Le modegravele lineacuteaire sans seuil preacutesume raisonnablement qursquoil existe un lien direct entre la radioexposition et les taux de cancer
Plusieurs autres modegraveles de risque existent (voir la figure 10) chacun ayant ses avantages et deacutesavantages Ils varient en fonction de leurs hypothegraveses et srsquoils prennent en compte lrsquoincertitude La CCSN utilise le modegravele lineacuteaire sans seuil comme approche agrave la radioprotection et pour lrsquoeacutelaboration de regraveglements approprieacutes
2 Comme les doses auxquelles sont exposeacutes les travailleurs et le public sont si basses la plupart des rapports et des mesures de dose utilisent les termes millisievert (mSv) et microsieverts (Sv) qui eacutequivalent respectivement agrave 11000 et agrave 1100 000 000 de sievert Ces sous-uniteacutes du sievert sont plus pratiques agrave utiliser pour les milieux professionnel et public
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Figure 10 Modegraveles de risques lieacutes aux faibles doses de rayonnement ionisant
43 Comment le rayonnement affecte-t-il les cellules
Lrsquoalteacuteration ou cassure des moleacutecules de lrsquoacide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) est le principal effet du rayonnement sur la santeacute LrsquoADN est une longue chaicircne drsquoacides amineacutes qui contient les informations neacutecessaires au fonctionnement des cellules Le rayonnement peut alteacuterer cette chaicircne Dans ce cas trois pheacutenomegravenes peuvent se produire
1 LrsquoADN se reacutepare correctement Dans ce cas la cellule est correctement reacutepareacutee et continue de fonctionner normalement La moleacutecule drsquoADN subit en permanence des leacutesions agrave chaque seconde de la journeacutee et les cellules ont une aptitude naturelle agrave reacuteparer ces leacutesions
2 La leacutesion de lrsquoADN est trop grave et la cellule meurt (effets deacuteterministes) Si lrsquoADN ou drsquoautres eacuteleacutements essentiels de la cellule reccediloivent une forte dose de rayonnement la cellule peut soit mourir soit ecirctre leacuteseacutee au point de ne plus pouvoir se reacutegeacuteneacuterer Si ce pheacutenomegravene touche un grand nombre de cellules dans un tissu ou un organe les effets preacutecoces du rayonnement peuvent se manifester Il srsquoagit des effets deacuteterministes dont la graviteacute varie selon la dose de rayonnement reccedilue Ils peuvent se traduire par des brucirclures des cataractes et dans des cas extrecircmes la mort
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Les premiegraveres preuves des effets deacuteterministes du rayonnement ont eacuteteacute observeacutees chez les premiers chercheurs et utilisateurs du rayonnement Ceux-ci ont preacutesenteacute des leacutesions seacutevegraveres agrave la peau et aux mains en raison drsquoune exposition agrave une dose excessive de rayonnement Plus reacutecemment les mecircmes pheacutenomegravenes ont eacuteteacute observeacutes apregraves lrsquoaccident de la centrale nucleacuteaire de Tchernobyl en 1986 au cours duquel plus de 130 travailleurs et pompiers ont reccedilu de fortes doses de rayonnement (800 agrave 16 000 mSv) et ont preacutesenteacute par la suite la maladie des rayons Deux des personnes exposeacutees sont deacuteceacutedeacutees quelques jours apregraves lrsquoexposition Plus de 30 travailleurs et pompiers sont deacuteceacutedeacutes dans les trois mois qui ont suivi lrsquoaccident
La CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation internationaux disposent de mesures y compris des limites de dose tregraves strictes et des bases de donneacutees permettant le suivi des sources radioactives pour atteacutenuer les risques susceptibles de peser sur les membres du public ou les travailleurs exposeacutes agrave des doses de rayonnement suffisamment eacuteleveacutees pour occasionner des effets deacuteterministes La CCSN dispose eacutegalement de regraveglements tregraves stricts pour la manipulation des substances et des dispositifs nucleacuteaires au Canada
3 La cellule se reacutepare mal mais continue de vivre (effets stochastiques) Dans certains cas une partie de lrsquoADN (voir la figure 11) de la cellule peut ecirctre leacuteseacutee par le rayonnement et ne pourra peut-ecirctre pas se reacuteparer par elle-mecircme Celle-ci peut continuer de vivre et mecircme de se reproduire Toutefois au cours de ce processus les erreurs qui nrsquoont pas eacuteteacute corrigeacutees dans le brin drsquoADN seront aussi preacutesentes dans les cellules qui descendent drsquoune cellule et cela peut perturber leur fonctionnement La probabiliteacute de ce type drsquoeffets indeacutesirables est proportionnelle agrave la dose et porte le nom drsquo laquo effet stochastique raquo Avec les effets stochastiques la probabiliteacute des effets augmente agrave mesure que la dose augmente Toutefois le moment ougrave les effets surviendront et leur graviteacute sont indeacutependants de la dose
Figure 11 Brin drsquoADN
Les dommages agrave lrsquoADN se produisent constamment dans le corps humain En effet nous sommes exposeacutes agrave environ 15 000 eacuteveacutenements de ce type qui nrsquoentraicircnent pas la mort des cellules chaque seconde Parfois la structure de la cellule change parce qursquoelle se reacutepare mal Cette alteacuteration peut nrsquoavoir aucun effet ou lrsquoeffet en question peut se manifester plus tard dans la vie Un cancer ou des effets heacutereacuteditaires peuvent ou non survenir
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Les dommages geacuteneacutetiques surviennent lorsque lrsquoADN des cellules des spermatozoiumldes ou des ovules est endommageacute Cela provoque lrsquoeacutemergence drsquoune anomalie qui est transmise drsquoune geacuteneacuteration agrave lrsquoautre Drsquoapregraves les eacutetudes meneacutees sur les animaux comme sur les mouches des fruits par Hermann J Muller en 1926 lrsquoexposition au rayonnement cause des mutations geacuteneacutetiques Toutefois agrave ce jour aucun effet geacuteneacutetique connu nrsquoa eacuteteacute observeacute chez les ecirctres humains par suite drsquoune exposition au rayonnement Il srsquoagit drsquoeacutetudes qui ont porteacute sur 30 000 enfants de survivants des bombardements atomiques sur Hiroshima et Nagasaki au Japon en 1945 (BEIR VII)
Le tableau 3 fait la synthegravese des effets possibles sur la santeacute qui sont relieacutes agrave des doses de rayonnement donneacutees Les limites de dose ont aussi eacuteteacute ajouteacutees pour montrer comment elles protegravegent les travailleurs et la population des dangers
Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
Dose Limite ou effet sur la santeacute
Plus de 5 000 mSv
Dose pouvant causer la mort si elle est reccedilue en une seule fois
1 000 mSv Dose pouvant occasionner les symptocircmes de la maladie des rayons (fatigue et nauseacutees) si elle est reccedilue au cours drsquoune peacuteriode de
24 heures
100 mSv Dose aigueuml la plus petite connue pouvant causer lrsquoapparition de cancers
30 agrave 100 mSv Dose de rayonnement reccedilue lors drsquoune tomographie axiale informatiseacutee du corps entier
50 mSv Limite de dose de rayonnement annuelle pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire
18 mSv Dose annuelle moyenne due au rayonnement de fond au Canada
1 mSv Limite de dose annuelle pour les membres du public au Canada
01 agrave 012 mSv
Dose reccedilue lors drsquoune radiographie des poumons
001 mSv Dose reccedilue lors drsquoune radiographie dentaire
001 mSv Dose annuelle moyenne reacutesultant des voyages en avion
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5 Doses de rayonnement
Pour les besoins de la radioprotection diffeacuterentes grandeurs de dose ont eacuteteacute deacutefinies dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace Les sections 51 agrave 53 deacutecrivent respectivement ces types de dose La figure 12 preacutesente un aperccedilu du lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee
Figure 12 Lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee
La section 54 preacutesente des doses de rayonnements repreacutesentatives qui pourraient ecirctre attendues selon divers sceacutenarios et la section 55 traite des limites de doses eacutetablies par la CCSN
51 Dose absorbeacutee
Lorsque le rayonnement ionisant peacutenegravetre dans le corps humain ou dans la matiegravere il leur communique de lrsquoeacutenergie Lrsquoeacutenergie absorbeacutee par suite de lrsquoexposition au rayonnement porte le nom de dose absorbeacutee La dose absorbeacutee se mesure gracircce agrave une uniteacute appeleacutee le gray (Gy) Un Gray correspond agrave une eacutenergie deacuteposeacutee drsquoun joule dans un kilogramme de matiegravere
52 Dose eacutequivalente
Lorsque le rayonnement est absorbeacute par une matiegravere vivante on peut parfois observer un effet biologique Tous les rayonnements ne produisent pas le mecircme effet biologique pour une mecircme dose absorbeacutee Lrsquoeffet deacutepend du type de rayonnement (alpha becircta gamma etc) Ainsi 1 Gy de rayonnement alpha est plus nocif pour les tissus humains que 1 Gy de rayonnement becircta Pour obtenir la dose eacutequivalente il faut multiplier la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique (wR) speacutecifique Pour exprimer cet effet on utilise alors un facteur de pondeacuteration radiologique (wR) pour mettre en eacutequivalence les diffeacuterents types de rayonnement et leur efficaciteacute biologique respective Cette dose eacutequivalente est exprimeacutee en sievert (Sv) Autrement dit 1 Sv de rayonnement alpha possegravede les mecircmes effets biologiques que 1 Sv de rayonnement becircta En drsquoautres mots la dose eacutequivalente permet drsquoobtenir une uniteacute qui rend compte du degreacute de nociviteacute de diffeacuterents types de rayonnement
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53 Dose efficace
Les diffeacuterents tissus et organes preacutesentent une sensibiliteacute diffeacuterente au rayonnement (voir la figure 13) Par exemple la moelle osseuse est beaucoup plus radiosensible que les tissus musculaires ou nerveux Pour obtenir une indication de lrsquoeffet de lrsquoexposition sur la santeacute geacuteneacuterale la dose eacutequivalente peut ecirctre multiplieacutee par un facteur de pondeacuteration tissulaire (wT) lieacute au risque pour un tissu ou organe particulier Cette multiplication donne la dose efficace absorbeacutee par le corps Lrsquouniteacute utiliseacutee pour exprimer la dose efficace est eacutegalement le sievert
Figure 13 Facteurs de pondeacuteration tissulaire
Source Regraveglement sur la radioprotection
Agrave titre drsquoexemple si lrsquoestomac et la vessie drsquoun sujet sont exposeacutes seacutepareacutement au rayonnement et que les doses eacutequivalentes aux tissus soient respectivement de 100 et 70 mSv la dose efficace sera calculeacutee comme suit (100 mSv x 012) + (70 mSv x 005) = 155 mSv Le risque drsquoeffets nocifs lieacutes agrave lrsquoexposition au rayonnement eacutequivaut agrave 155 mSv reccedilus de faccedilon homogegravene par le corps entier
54 Doses typiques de rayonnement
541 Rayonnement naturel
Au niveau mondial la dose efficace moyenne totale provenant du rayonnement naturel est de lrsquoordre de 24 mSv par an Au Canada la dose efficace moyenne se chiffre agrave 18 mSv (voir le tableau 4 et la figure 15) Tel que speacutecifieacute agrave la section 3 la dose peut deacutependre de la source de rayonnement
bull Rayonnement cosmique Les reacutegions de haute altitude reccediloivent plus de rayonnement cosmique Selon une eacutetude reacutecente de Santeacute Canada la dose efficace annuelle provenant du rayonnement cosmique reccedilue par les habitants de Vancouver en Colombie-Britannique qui est situeacutee au niveau de la mer est de lrsquoordre de 030 mSv Par contre une personne qui vivrait au sommet du mont Lorne au Yukon agrave une altitude de 2 000 m recevrait une dose annuelle drsquoenviron 084 mSv Les voyages aeacuteriens augmentent eacutegalement lrsquoexposition au rayonnement cosmique de 001 mSv par Canadien par an La figure 14 montre agrave quel point les niveaux de
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rayonnement cosmique varient avec des eacuteleacutevations au-dessus du niveau de la mer et en fonction de la longitude et de la latitude
Figure 14 Dose efficace annuelle pour lrsquoexteacuterieur provenant du rayonnement cosmique en Ameacuterique du Nord (en microsieverts)
Source Gratsky et al 2004
bull Rayonnement terrestre Les sols contiennent eacutegalement des sources naturelles de rayonnement et les reacutegions dont les sols sont riches en uranium reccediloivent plus de rayonnement eacutemis par les sols La dose efficace moyenne de rayonnement eacutemis par les sols (et les mateacuteriaux de construction provenant de ces sols) est de lrsquoordre de 05 mSv par an Toutefois cette dose varie selon lrsquoemplacement geacuteographique et la geacuteologie et peut atteindre 260 mSv dans le Nord de lrsquoIran ou 90 mSv au Nigeacuteria Au Canada la dose annuelle la plus eacuteleveacutee serait selon les estimations de lrsquoordre de 23 mSv et concerne les Territoires du Nord-Ouest
bull Inhalation La croucircte terrestre produit du radon qui est preacutesent dans lrsquoair que nous respirons Le radon donne lieu agrave quatre produits de deacutesinteacutegration qui irradient les poumons en cas drsquoinhalation Agrave lrsquoeacutechelle mondiale la dose efficace annuelle moyenne de rayonnement par le radon est drsquoenviron 13 mSv Une reacutecente eacutetude de Santeacute Canada sur le radon dans les habitations a reacuteveacuteleacute que les niveaux de radon dans 93 des foyers canadiens sont en dessous de la ligne directrice canadienne actuelle de 200 Bqmsup3
bull Ingestion Enfin il existe plusieurs sources de rayonnement naturelles qui peacutenegravetrent dans nos organismes que ce soit par les aliments que nous ingeacuterons lrsquoair que nous respirons et lrsquoeau que nous buvons Le potassium 40 est la principale source drsquoirradiation interne (exception faite des produits de filiation du radon) La dose efficace moyenne provenant de ces sources est drsquoenviron 03 mSv par an
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Tableau 4 Dose efficace moyenne dans certaines villes canadiennes compareacutee agrave la moyenne mondiale
Source de rayonnement
Moyenne mondiale1
(mSv) Canada2
(mSv) Toronto2
(mSv) Winnipeg2
(mSv) Rayonnement cosmique 04 03 03 03 Irradiation interne 03 03 03 03 Exposition due agrave lrsquoinhalation 13 09 08 32 Irradiation externe 05 02 02 02 Total 24 18 16 40
1 UNSCEAR 2010 2 Grasty et LaMarre 2004
Figure 15 Doses provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Doses moyennes provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Rayonnement
Rayonnement terrestre
cosmique
Inhalation
Ingestion
03 mSv 03 mSv
02 m Sv
09 mSv
542 Les sources artificielles de rayonnement
Les sources artificielles de rayonnement (reacutesultant des activiteacutes commerciales et industrielles) repreacutesentent environ 02 microSv de notre exposition annuelle au rayonnement Les rayons X et autres interventions meacutedicales diagnostiques et theacuterapeutiques (voir le tableau 5) repreacutesentent environ 12 mSv par an (UNSCEAR 2000) Les produits de grande consommation comme le tabac et les deacutetecteurs de fumeacutee repreacutesentent 01 mSv de notre exposition annuelle au rayonnement
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Tableau 5 Doses aux organes typiques selon le type drsquoexamen radiologique
Type drsquoexamen Organe Dose (mSv) Radiographie dentaire1 Cerveau 001 Radiographie de la poitrine1 Poumons 01 Mammographie de deacutepistage2 Seins 3 Tomodensitomeacutetrie abdominale (adulte)2 Estomac 10 Tomodensitomeacutetrie abdominale (neacuteonatale)2 Estomac 20
1 National Council on Radiation Protection and Measurements (NCPR) 2009 2 Brenner et Hall 2007
Globalement le rayonnement naturel repreacutesente approximativement 60 de la dose annuelle agrave laquelle nous sommes exposeacutes Les interventions meacutedicales repreacutesentent approximativement 40 de cette dose annuelle
Il nrsquoy a pas de diffeacuterence dans les effets causeacutes par le rayonnement naturel ou artificiel
55 Limites de dose
La CCSN eacutetablit les limites de dose pour les travailleurs canadiens et la population Elle le fait en suivant les recommandations de la CIPR qui se compose de scientifiques eacuteminents et de plusieurs grands speacutecialistes de la radioprotection Ces regraveglements srsquoinspirent aussi de la plupart des normes et recommandations de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA)
Au Canada lrsquoapplication des regraveglements normes et pratiques mis en place pour proteacuteger les membres du public et les travailleurs des sources de rayonnement qui ne sont pas reacuteglementeacutees par la CCSN est du ressort de Santeacute Canada de Ressources humaines et Deacuteveloppement des compeacutetences Canada du ministegravere de la Deacutefense nationale et des gouvernements provinciaux et territoriaux
Par ailleurs le Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial (CRFPT) eacutelabore des lignes directrices concernant le rayonnement ionisant et non ionisant et srsquoemploie agrave harmoniser les regraveglements relatifs agrave la radioprotection agrave la grandeur du Canada Copreacutesideacute par la CCSN Santeacute Canada et les provinces le CRFPT est une tribune nationale pour les questions de radioprotection
Pour les personnes qui exploitent lrsquoeacutenergie nucleacuteaire ou travaillent avec celle-ci la limite de dose reacuteglementeacutee est fixeacutee en dessous de la limite infeacuterieure de ce qui est consideacutereacute comme une exposition inacceptable Par exemple les limites de dose efficace pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire est de 50 mSv par an et de 100 mSv sur 5 ans Il nrsquoa pas eacuteteacute deacutemontreacute que lrsquoexposition agrave du rayonnement infeacuterieur agrave une dose aigueuml drsquoenviron 100 mSv nrsquoaugmente pas le risque drsquoeffets sur la santeacute comme le cancer
De plus les titulaires de permis doivent veiller agrave ce que toutes les doses respectent le principe ALARA (voir la figure 16)
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Figure 16 Cadre de la limite de dose de rayonnement
Les rapports et les controcircles reacuteguliers deacutemontrent que la moyenne annuelle des doses aux travailleurs des installations nucleacuteaires canadiennes est de lrsquoordre de 1 agrave 2 mSv par anneacutee (voir la figure 17)
Figure 17 Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type drsquoinstallation
Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type dinstallation
0
05
1
15
2
25
3
35
4
Dos
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(mSv
)
Centrales Mines et Raff ineries Installations Installations Installations Meacutedecine Industrie et Acceacuteleacuterateurs nucleacuteaires usines de duranium de fabrication de recherche de production recherche de particules
concentration de combustile et de de sources duranium production de lumineuses au
radio-isotopes tritium
Peut inclure lrsquoexposition aux rayons X Source Fichier dosimeacutetrique national du Canada (Santeacute Canada) ndash Drsquoapregraves les donneacutees publieacutees les plus reacutecentes
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Au Canada la limite de dose efficace pour le public est de 1 mSv au cours drsquoune anneacutee civile Les rapports et les controcircles reacuteguliers montrent que les doses efficaces annuelles auxquelles les membres du public sont exposeacutes dans le cadre des activiteacutes reacuteglementeacutees par la CCSN varient entre 0001 et 0092 mSv par an Le tableau 6 preacutesente la dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant drsquoeacutemissions dans lrsquoair et dans lrsquoeau provenant de diverses installations autoriseacutees de la CCSN par anneacutee Les doses reccedilues reacutesultant drsquoeacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques nrsquoont pas eacuteteacute additionneacutees pour Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) aux Laboratoires de Chalk River parce que ces doses correspondaient agrave diffeacuterents individus exposeacutes repreacutesentatifs provenant de diffeacuterentes populations
Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
Installation Dose annuelle maximale (mSv) pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
2006 2007 2008 2009 2010
Centrales nucleacuteaires
Point Lepreau 00006 00007 00018 00004 00002
Gentilly-2 00007 00009 00006 00012 00010
Darlington 00011 00014 00013 00007 00006
Pickering 00028 00026 00041 00018 00010
Bruce 00025 00021 00027 00044 00029
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions atmospheacuteriques)
0081 0073 0092 0045 0032
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions aquatiques)
0027 0014 0013 00011 00004
Source Rapports des titulaires de permis et donneacutees de surveillance de lrsquoenvironnement soumises agrave la CCSN
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6 Reacuteglementation des radiations
La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire (CCSN) reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de preacuteserver la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de mettre en œuvre les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Le mandat de la CCSN inclut aussi la diffusion de renseignements objectifs de nature scientifique technique et reacuteglementaire agrave lrsquointention de la population
En tant qursquoorganisme de reacuteglementation nucleacuteaire du Canada la CCSN surveille toutes les installations nucleacuteaires et les activiteacutes et applications lieacutees au nucleacuteaire En font partie les centrales nucleacuteaires les mines et usines de concentration drsquouranium les installations de traitement et de recherche les installations de gestion des deacutechets radioactifs les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement utiliseacutes agrave des fins meacutedicales et industrielles
La CCSN dispose drsquoun cadre de deacutelivrance de permis et de veacuterification de la conformiteacute visant agrave assurer que toute personne qui utilise possegravede ou stocke des substances nucleacuteaires et des appareils agrave rayonnement est en conformiteacute avec un permis et a mis en place des dispositions de sucircreteacute et de seacutecuriteacute approprieacutees Au fil des ans ces exigences reacuteglementaires ont eacuteteacute renforceacutees suite agrave lrsquoameacutelioration des connaissances sur les effets du rayonnement
61 Protection des Canadiens
Toutes les installations et activiteacutes nucleacuteaires au Canada sont reacutegies par la Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires (LSRN) qui est entreacutee en vigueur en mai 2000 en remplacement de lrsquoancienne Loi sur le controcircle de lrsquoeacutenergie atomique La LSRN et ses regraveglements sont conccedilus pour proteacuteger le public les personnes qui travaillent dans le secteur nucleacuteaire et notre environnement Le rocircle de la CCSN est de srsquoassurer que la LSRN et ses regraveglements sont respecteacutes
La CCSN collabore avec les organismes provinciaux et territoriaux de reacuteglementation en matiegravere de protection de lrsquoenvironnement et de radioprotection De nombreux autres organismes feacutedeacuteraux jouent eacutegalement un rocircle dans la protection des Canadiens la CCSN collabore avec Ressources naturelles Canada Environnement Canada Santeacute Canada Pecircches et Oceacuteans Canada Transports Canada la Deacutefense nationale et les Forces canadiennes et Affaires eacutetrangegraveres et Commerce international Canada pour reacuteglementer les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes
Les normes canadiennes en matiegravere de sucircreteacute nucleacuteaire prennent comme reacutefeacuterence les normes internationales Pour ce faire la CCSN srsquoappuie sur les travaux de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA) et drsquoautres organisations telles que le Comiteacute scientifique des Nations Unies sur les effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) et la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) ainsi que sur ceux de Santeacute Canada et drsquoEnvironnement Canada
Avec la coopeacuteration de ses Eacutetats membres lrsquoAIEA publie plusieurs normes internationales notamment des normes de non-prolifeacuteration nucleacuteaire Les normes de la CCSN et les meilleures pratiques dans ce domaine respectent celles de lrsquoAIEA
Dans le domaine de la non-prolifeacuteration nucleacuteaire la CCSN travaille pour le compte du gouvernement du Canada afin drsquoatteindre deux objectifs assurer aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires de notre pays ne contribuent pas agrave la
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fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou de dispositifs explosifs nucleacuteaires et promouvoir un cadre international de non-prolifeacuteration efficace et plus complet
62 Protection des travailleurs
La CCSN reacuteglemente les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes dans le but de proteacuteger la seacutecuriteacute et la santeacute des travailleurs Les installations nucleacuteaires comprennent les centrales nucleacuteaires les mines et les usines de concentration drsquouranium les installations de fabrication de combustible et les installations qui effectuent le traitement et la recherche Les aspects des activiteacutes reacuteglementeacutees sont la seacutecuriteacute la dosimeacutetrie lrsquoemballage et le transport des substances nucleacuteaires ainsi que lrsquoimportation et lrsquoexportation des substances nucleacuteaires
On estime agrave 40 000 le nombre de travailleurs de lrsquoindustrie nucleacuteaire au Canada et le nombre de personnes exposeacutees au rayonnement chaque jour dans le cadre de leur emploi est beaucoup plus eacuteleveacute Les travailleurs canadiens sont exposeacutes agrave des rayonnements de deux faccedilons ils travaillent avec des sources artificielles de rayonnement (par exemple dans lrsquoindustrie nucleacuteaire les soins de santeacute les eacutetablissements de recherche ou de production) ou bien ils sont exposeacutes agrave des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement naturel (par exemple dans lrsquoindustrie miniegravere dans les eacutequipages drsquoavion et dans la construction)
Le Regraveglement sur la radioprotection canadien fixe des limites srsquoappliquant agrave la quantiteacute de rayonnement agrave laquelle le public et les travailleurs du secteur nucleacuteaire (TSN) peuvent ecirctre exposeacutes Il srsquoagit des laquo limites de dose raquo (voir la section 55) et elles sont fixeacutees en deccedilagrave du seuil auquel on srsquoattend qursquoil y ait des effets neacutefastes sur la santeacute Le Regraveglement exige que les titulaires de permis mettent en œuvre des programmes de radioprotection qui limitent lrsquoexposition des travailleurs aux rayonnements ionisants sous les limites de dose et agrave un niveau aussi bas que possible les facteurs sociaux et eacuteconomiques en preacutesence eacutetant pris en compte (voir la figure 17)
Accident nucleacuteaire survenu agrave Fukushima en 2011
Le 11 mars 2011 un seacuteisme de magnitude 9 suivi drsquoun tsunami deacutevastateur ont frappeacute le Japon laissant derriegravere eux pregraves de 25 000 morts ou disparus un demi-million de reacutesidences deacutetruites ou endommageacutees et 560 km2 inondeacutes
Les reacutepercussions combineacutees du seacuteisme et du tsunami sur la centrale nucleacuteaire de Fukushima-Daiichi ont provoqueacute lrsquoun des pires accidents nucleacuteaires du monde Au cours des heures et des jours qui ont suivi trois des six reacuteacteurs de la centrale ont surchauffeacute et subi des dommages Les travailleurs de la centrale ont braveacute des conditions extraordinaires pour preacutevenir ou retarder les rejets de matiegraveres radioactives au-dessus de la reacutegion environnante et dans la mer Gracircce agrave leurs efforts il a eacuteteacute possible de retarder suffisamment ces rejets pour que la population environnante puisse ecirctre eacutevacueacutee malgreacute les dommages geacuteneacuteraliseacutes subis aux infrastructures locales
Agrave mesure que lrsquoaccident se deacuteroulait la zone drsquoeacutevacuation srsquoest agrandie et les autoriteacutes ont recommandeacute aux habitants drsquoun plus grand secteur de se reacutefugier agrave lrsquointeacuterieur Des mesures de surveillance radiologique eacutetendues et de controcircle de la production et de la distribution alimentaires ont eacuteteacute mises en œuvre Dans le mecircme ordre drsquoideacutee il faudra poursuivre la surveillance et le controcircle des approvisionnements alimentaires et en eau peut-ecirctre pendant de nombreuses anneacutees
Cet accident a pousseacute de nombreux pays agrave eacutevaluer la sucircreteacute de leurs infrastructures nucleacuteaires La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire a entrepris un examen de toutes les grandes installations nucleacuteaires au Canada Cet examen dirigeacute par un groupe de travail multidisciplinaire a permis de confirmer que les installations canadiennes peuvent reacutesister et reacutepondre agrave des eacuteveacutenements externes comme les tremblements de terre Un plan drsquoaction de quatre ans est en cours drsquoeacutelaboration afin de renforcer les deacutefenses et de reacuteduire davantage le risque notamment gracircce agrave lrsquoameacutelioration du Regraveglement sur la radioprotection en vigueur pour y inteacutegrer de nouvelles exigences en cas drsquourgence
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Les installations nucleacuteaires au Canada doivent disposer drsquoun personnel qualifieacute pour effectuer leurs activiteacutes en conformiteacute avec la LSRN et ses regraveglements La CCSN veacuterifie eacutegalement que le personnel travaillant dans le domaine de la radioprotection est capable drsquoexeacutecuter les tacircches preacutevues drsquoapregraves les permis
Surveillance des doses
Tous les titulaires de permis de la CCSN sont tenus de deacuteterminer les doses de rayonnement reccedilues par les travailleurs dans lrsquoexercice de leurs fonctions En outre si lrsquoon srsquoattend agrave ce que les doses efficaces deacutepassent 5 mSv en un an les titulaires de permis sont tenus de recourir agrave des services de dosimeacutetrie autoriseacutes
La CCSN deacutelivre des permis aux services de dosimeacutetrie qui doivent effectuer des mesures de doses exactes et preacutecises Les titulaires de permis de services de dosimeacutetrie sont tenus de deacuteposer de lrsquoinformation reacuteguliegraverement dans le Fichier dosimeacutetrique national (FDN) Le FDN exploiteacute par le Bureau de la radioprotection de Santeacute Canada contient les dossiers de doses de rayonnement provenant de tous les processeurs commerciaux de dosimeacutetrie des installations de production drsquoeacutenergie nucleacuteaire drsquoEacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) et des mines drsquouranium Le registre comprend eacutegalement les dossiers de doses provenant des utilisateurs de rayons X tels que les dentistes les radiologues et les chiropraticiens ainsi que les expositions aux produits de filiation du radon provenant de certaines mines qui ne deacutetiennent pas de permis de la CCSN
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7 Sommaire
Le rayonnement a toujours eacuteteacute preacutesent et il est partout dans notre environnement La vie a eacutevolueacute dans un monde contenant des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement ionisant Nous sommes eacutegalement exposeacutes au rayonnement artificiel provenant de sources telles que les traitements meacutedicaux et les activiteacutes impliquant des matiegraveres radioactives
Les effets du rayonnement sur la santeacute sont bien compris Depuis le deacutebut du 20e siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes agrave fond agrave la fois en laboratoire et sur les populations humaines En raison des risques connus du rayonnement pour la santeacute il doit ecirctre utiliseacute avec prudence et strictement controcircleacute Un eacutequilibre doit ecirctre trouveacute entre les avantages du rayonnement pour la socieacuteteacute et les risques que le rayonnement pose pour les personnes la santeacute et lrsquoenvironnement
La CCSN reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de proteacuteger la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de respecter les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Elle deacutefinit eacutegalement des limites de dose pour empecirccher que les travailleurs et le public ne soient soumis agrave une exposition excessive au rayonnement
La compreacutehension des risques que pose le rayonnement aide la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation agrave fixer les limites de dose et agrave eacutetablir des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave des niveaux sucircrs Les titulaires de permis sont tenus de maintenir toutes les doses de rayonnement agrave des niveaux ALARA Des programmes de surveillance du rayonnement sont en place agrave proximiteacute des centrales nucleacuteaires et drsquoautres installations nucleacuteaires agrave travers le Canada pour proteacuteger les personnes et lrsquoenvironnement contre les effets potentiels du rayonnement
Des programmes gouvernementaux et de lrsquoindustrie mesurent systeacutematiquement les niveaux de radioactiviteacute dans lrsquoair lrsquoeau potable les eaux de surface le sol et les aliments Gracircce agrave ces donneacutees la CCSN peut veacuterifier que les normes sont respecteacutees eacutevaluer lrsquoefficaciteacute des controcircles et deacuteterminer les tendances environnementales
Depuis plus de 65 ans le Canada deacutetient un dossier de sucircreteacute nucleacuteaire reconnu au niveau international La CCSN est fiegravere drsquoavoir contribueacute agrave ce dossier de sucircreteacute en assurant une surveillance reacuteglementaire solide Les Canadiens peuvent ecirctre assureacutes que la CCSN continuera de surveiller avec vigilance la sucircreteacute de lrsquoindustrie nucleacuteaire canadienne de sorte que la santeacute et la sucircreteacute ne soient jamais compromises
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Glossaire
Acide amineacute Les eacuteleacutements constitutifs des proteacuteines Il srsquoagit de moleacutecules organiques contenant un groupement amine (NH2) et un groupe carboxyle (COOH)
Acide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) Le composeacute moleacuteculaire dans le noyau drsquoune cellule qui forme le modegravele de la structure et du fonctionnement de la cellule
Activiteacute Rythme auquel se produisent les deacutesinteacutegrations dans une matiegravere radioactive par uniteacute de temps Utiliseacutee comme mesure de la quantiteacute de radionucleacuteides preacutesents Uniteacute Becquerel symbole Bq 1 Bq = une deacutesinteacutegration par seconde
ALARA Un principe drsquooptimisation de la protection utiliseacute pour srsquoassurer que les limites de doses reccedilues au niveau individuel au travail et par le public soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux Ce concept ne deacutesigne pas la limite de dose il srsquoagit drsquoun processus qui permet de maintenir les niveaux de dose bas
Appareil agrave rayonnement Tel que deacutefini dans le Regraveglement sur les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement a) un appareil contenant une substance nucleacuteaire en une quantiteacute supeacuterieure agrave la quantiteacute drsquoexemption et permettant son utilisation pour ses proprieacuteteacutes de rayonnement et b) un appareil contenant un composeacute lumineux au radium
Atome Uniteacute de matiegravere formeacutee drsquoun noyau unique autour duquel gravitent plusieurs eacutelectrons et dont le nombre est eacutegal agrave celui des protons dans le noyau Lrsquoatome est la plus petite partie drsquoun eacuteleacutement pouvant se combiner chimiquement avec drsquoautres atomes Tous les atomes autres que lrsquohydrogegravene 1 ont des neutrons dans le noyau
Becquerel Uniteacute SI de mesure de lrsquoactiviteacute drsquoune substance radioactive Le becquerel remplace le curie (Ci) qui nrsquoest pas une uniteacute SI Son symbole est Bq Il correspond agrave une deacutesinteacutegration nucleacuteaire par seconde 1 Bq = 27 pCi (27 times 10ndash11 Ci) et 1 Ci = 37 times 1010 Bq (Voir aussi laquo SI raquo)
Cancer Un grand nombre de maladies causeacutees par la division effreacuteneacutee de cellules anormales
Capture des eacutelectrons Processus de deacutesinteacutegration radioactive au terme duquel un eacutelectron en orbite est captureacute par le noyau et fusionne avec ce dernier Apregraves ce processus la masse reste inchangeacutee mais le numeacutero atomique diminue drsquoun facteur de un car un proton est converti en neutron
Capture des neutrons ou capture neutronique Type de reacuteaction nucleacuteaire au terme de laquelle un noyau atomique srsquoempare drsquoun neutron libre et fusionne avec lui pour former un noyau plus lourd Les neutrons peuvent reacuteagir avec un noyau atomique de plusieurs maniegraveres chacune aboutissant agrave un produit diffeacuterent
Cataracte Affection qui survient lorsque le cristallin normalement transparent de lrsquoœil se trouble ou srsquoopacifie et cause une vision trouble qursquoil nrsquoest pas possible de corriger par des verres correcteurs ordinaires Le facteur le plus important de la formation de cataractes est le vieillissement mais il existe des facteurs additionnels comme le tabagisme le diabegravete lrsquoexposition excessive au soleil et le rayonnement
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Cellule La plus petite uniteacute structurelle et fonctionnelle de tous les organismes vivants connus
Deacutesinteacutegration (radioactive) Transformation drsquoun nucleacuteide radioactif en un nucleacuteide diffeacuterent (ou plusieurs nucleacuteides diffeacuterents) par eacutemission spontaneacutee de rayonnement tels que des rayonnements alpha becircta ou gamma ou par capture des eacutelectrons Il en reacutesulte un noyau plus stable et moins chargeacute en eacutenergie Chaque processus de deacutesinteacutegration a une peacuteriode radioactive deacutefinie
Deuteacuterium Un isotope drsquohydrogegravene avec un proton et un neutron dans le noyau
Dose Terme geacuteneacuteral utiliseacute pour deacutesigner la quantiteacute drsquoeacutenergie provenant de rayonnement ionisant absorbeacutee par les tissus La dose absorbeacutee est mesureacutee en grays (Gy) ougrave 1 gray eacutequivaut agrave 1 joule par kilogramme Voir aussi dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace
Dose absorbeacutee Quantiteacute drsquoeacutenergie absorbeacutee par la matiegravere irradieacutee par uniteacute de masse Cela reflegravete la quantiteacute drsquoeacutenergie deacuteposeacutee par du rayonnement ionisant lors de son passage agrave travers un milieu (comme lrsquoair lrsquoeau ou du tissu vivant) Uniteacute gray Symbole Gy
Dose aigueuml Exposition reccedilue pendant une courte dureacutee (heures ou jours) Lrsquoadjectif laquo aigueuml raquo deacutesigne uniquement la dureacutee de lrsquoexposition et non lrsquointensiteacute des doses concerneacutees
Dose chronique Exposition persistante (en termes de mois ou drsquoanneacutees) Lrsquoadjectif laquo chronique raquo se rapporte uniquement agrave la dureacutee de lrsquoexposition et non agrave lrsquointensiteacute des doses
Dose efficace Mesure de dose visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du deacutetriment radiologique pouvant reacutesulter de la dose Elle repreacutesente la somme des produits des doses eacutequivalentes aux tissus multiplieacutees par leurs facteurs de pondeacuteration tissulaires respectifs Uniteacute sievert (Sv)
Dose eacutequivalente Mesure de la dose au tissu ou agrave lrsquoorgane visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du dommage causeacute Obtenue en multipliant la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique pour tenir compte de lrsquoefficaciteacute biologique de diffeacuterents rayonnements agrave causer des dommages au tissu ou agrave lrsquoorgane consideacutereacute Uniteacute sievert (Sv)
Dosimegravetre Dispositif porteacute par une personne pour mesurer une dose de rayonnement ionisant
Dosimeacutetrie Sous-speacutecialiteacute scientifique de la radioprotection et de la physique meacutedicale centreacutee sur le calcul et lrsquoenregistrement des doses internes et externes provenant du rayonnement ionisant
Eau leacutegegravere Eau ordinaire composeacutee de moleacutecules ayant deux atomes drsquohydrogegravene et un atome drsquooxygegravene (H20) Diffeacuterente de lrsquoeau lourde qui est composeacutee de moleacutecules ayant un atome drsquohydrogegravene un atome de deuteacuterium (D) et un atome drsquooxygegravene (HDO)
Eau lourde Eau contenant une teneur eacuteleveacutee de moleacutecules avec des atomes de deuteacuterium (hydrogegravene lourd) Dans certains reacuteacteurs lrsquoeau lourde est utiliseacutee comme modeacuterateur parce qursquoelle ralentit les neutrons avec efficaciteacute et aussi parce qursquoelle a une faible probabiliteacute drsquoabsorber les neutrons
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Eau tritieacutee Lrsquoeau tritieacutee (HTO) est une moleacutecule drsquoeau dans laquelle une ou deux moleacutecules drsquohydrogegravene ont eacuteteacute remplaceacutees par un atome de tritium
Effets deacuteterministes Changements dans les cellules et les tissus qui se produiront certainement apregraves une dose aigueuml de rayonnement (agrave un niveau de dose supeacuterieur agrave au moins 1 000 mSv) en deccedilagrave duquel lrsquoeffet du rayonnement nrsquoest pas deacutetecteacute La graviteacute des effets sanitaires (eacuterythegraveme cutaneacute brucirclures et chute des cheveux) augmente avec la dose reccedilue
Effets stochastiques Terme utiliseacute pour deacutesigner les effets sanitaires du rayonnement (tels que le cancer ou les maladies heacutereacuteditaires) preacutesentant un risque statistique Pour ces maladies la probabiliteacute drsquoapparition augmente proportionnellement agrave la dose de rayonnement reccedilue plus la dose est eacuteleveacutee plus la probabiliteacute drsquoapparition est grande La graviteacute des effets nrsquoest pas proportionnelle agrave la dose
Efficaciteacute biologique relative Mesure relative de lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents types de rayonnements agrave provoquer un effet sanitaire preacuteciseacute exprimeacutee comme le rapport inverse des doses absorbeacutees de deux types de rayonnement diffeacuterents qui produiraient un effet biologique donneacute de mecircme intensiteacute
Eacutelectron Particule eacuteleacutementaire stable posseacutedant une charge eacutelectrique neacutegative de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 91 x 10-31 kg
Eacutelectron-volt (eV) Uniteacute drsquoeacutenergie eacutequivalente agrave environ 16 x 10-19 joules
Eacuteleacutement Types drsquoatomes speacutecifiques ayant le mecircme nombre de protons dans leur noyau et par conseacutequent le mecircme numeacutero atomique Le nombre de neutrons peut diffeacuterer
Eacutemission de positrons Type de deacutesinteacutegration radioactive dans laquelle un proton est transformeacute en neutron ce qui eacutemet un positron Dans ces cas lorsque le rapport neutrons-protons est trop faible et que lrsquoeacutemission de particules alpha nrsquoest pas possible sur le plan eacutenergeacutetique le noyau peut dans certaines conditions atteindre la stabiliteacute en eacutemettant un positron
Eacutenergie Grandeur physique qui deacutecrit la quantiteacute de travail qui peut ecirctre effectueacutee par une force donneacutee ougrave la masse-eacutenergie est conserveacutee Il existe diffeacuterentes formes drsquoeacutenergie eacutenergie cineacutetique potentielle thermique gravitationnelle acoustique lumineuse eacutelastique nucleacuteaire et eacutelectromagneacutetique
Eacutepideacutemiologie Eacutetude de la distribution et des eacuteleacutements deacuteterminants des maladies dans les populations humaines Elle sert de base pour la santeacute publique et la meacutedecine preacuteventive et elle est fondeacutee sur des observations plutocirct que sur des expeacuteriences
Essai biologique Toute proceacutedure utiliseacutee pour deacuteterminer la nature lrsquoactiviteacute lrsquoemplacement ou la reacutetention de radionucleacuteides dans lrsquoorganisme par des mesures directes (in vivo) ou par des analyses de matiegraveres excreacuteteacutees ou autrement eacutelimineacutees par lrsquoorganisme (in vitro)
Facteur de pondeacuteration radiologique Nombre par lequel il faut multiplier la dose absorbeacutee dans un tissu ou un organe pour deacuteterminer lrsquoefficaciteacute biologique relative du rayonnement agrave induire des effets stochastiques agrave de faibles doses le reacutesultat eacutetant la dose eacutequivalente
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Facteur de pondeacuteration tissulaire Facteur pour lequel la dose eacutequivalente est pondeacutereacutee aux fins de la deacutetermination de la dose efficace Le facteur de pondeacuteration tissulaire pour un organe ou un tissu repreacutesente la contribution relative de cet organe ou de ce tissu au preacutejudice total causeacute par les effets de lrsquoirradiation uniforme du corps entier
Fission ou fission nucleacuteaire Division drsquoun noyau lourd en deux morceaux (ou rarement plusieurs) avec des masses drsquoampleur eacutequivalente accompagneacutee geacuteneacuteralement de lrsquoeacutemission de neutrons et de rayonnement gamma
Gray (Gy) Uniteacute du SI de la dose absorbeacutee Uniteacute 1 joulekilogramme mais a un usage restreint
In vitro Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience reacutealiseacutee en dehors drsquoun organisme vivant dans un environnement controcircleacute comme dans une eacuteprouvette ou une boicircte de Peacutetri Du latin laquo dans le verre raquo
In vivo Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience portant sur un organisme vivant complet par opposition agrave un organisme partiel ou mort ou un environnement controcircleacute in vitro Latin pour laquo dans le vivant raquo
Ion Atome moleacutecule ou fragment de moleacutecule ayant acquis une charge eacutelectrique suite agrave la perte ou au gain drsquoun ou plusieurs eacutelectrons
Isotopes Deux ou plusieurs formes drsquoun eacuteleacutement donneacute qui ont des numeacuteros atomiques identiques (le mecircme nombre de protons dans leur noyau) et la mecircme ou les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques mais avec des masses atomiques diffeacuterentes (diffeacuterents nombres de neutrons dans leur noyau) et des proprieacuteteacutes physiques distinctes Par exemple lrsquouranium a 16 isotopes diffeacuterents soit U-234 U-235 U-236 U-238 etc
Leuceacutemie Cancer des globules blancs (leucocytes)
Limites de dose Limites de dose efficace et eacutequivalente preacutevues par le Regraveglement sur la radioprotection Ces limites sont en place pour reacuteduire au minimum le risque drsquoeffets nocifs pour la santeacute causeacutes par lrsquoexposition aux rayonnements associeacutee agrave des activiteacutes autoriseacutees par la CCSN
Maladie des rayons Ensemble de symptocircmes caracteacuterisant les radioleacutesions qui reacutesultent drsquoune exposition excessive de lrsquoensemble du corps (ou drsquoune grande partie de celui-ci) au rayonnement ionisant Les premiers de ces symptocircmes sont des nauseacutees de la fatigue des vomissements et la diarrheacutee qui peuvent ecirctre suivis par la perte de cheveux des heacutemorragies lrsquoinflammation de la bouche et de la gorge et une perte geacuteneacuterale drsquoeacutenergie
Masse ou masse atomique Masse drsquoun isotope drsquoun eacuteleacutement exprimeacutee en uniteacutes de masse atomique deacutefinie par un douziegraveme de la masse drsquoun atome de carbone 12 Une masse atomique de 1 eacutequivaut agrave environ 166 x 10-27 kg
Microsievert Un millioniegraveme de sievert (voir sievert) Symbole μSv
Millisievert Un milliegraveme de sievert (voir sievert) Symbole mSv
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Modegravele lineacuteaire sans seuil Modegravele dose-reacuteponse baseacute sur lrsquohypothegravese selon laquelle dans la gamme des faibles doses les doses de rayonnement supeacuterieures agrave zeacutero augmentent le risque de cancers etou de maladies heacutereacuteditaires drsquoune maniegravere proportionnelle simple
Modeacuterateur Matiegravere telle que lrsquoeau ordinaire ou lrsquoeau lourde qui est utiliseacutee dans un reacuteacteur pour ralentir la vitesse eacuteleveacutee des neutrons ce qui accroicirct la probabiliteacute qursquoune fission survienne
Moleacutecule Groupe drsquoatomes lieacutes chimiquement les uns aux autres
Mutation Changement chimique de lrsquoADN dans le noyau drsquoune cellule Les mutations survenant dans les cellules des spermatozoiumldes ou des ovules ou leurs preacutecurseurs peuvent avoir des effets heacutereacuteditaires chez les enfants ou les geacuteneacuterations futures Les mutations dans les cellules somatiques (cellules non reproductrices) peuvent eacutegalement favoriser lrsquoapparition du cancer
Neutron Particule eacuteleacutementaire du noyau de lrsquoatome (acirc lrsquoexception de lrsquohydrogegravene) et dont la masse est similaire agrave celle drsquoun proton soit de lrsquoordre de 16 x 10-27 kg
Nombre de masse Nombre de neutrons et de protons dans le noyau drsquoun atome
Non-prolifeacuteration nucleacuteaire Effets deacuteployeacutes pour preacutevenir la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires et de dispositifs nucleacuteaires explosifs La CCSN est responsable de la mise en œuvre de la politique de non-prolifeacuteration nucleacuteaire du Canada qui contient deux objectifs de large porteacutee et de longue date
1 garantir aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires du Canada ne contribuent pas agrave la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou drsquoautres dispositifs nucleacuteaires explosifs
2 promouvoir un reacutegime international de non-prolifeacuteration plus efficace et plus complet
Noyau (drsquoun atome) Partie centrale drsquoun atome chargeacutee positivement contenant des protons et des neutrons Le nombre total de protons et de neutrons srsquoappelle le nombre de masse
Nucleacuteide Un terme geacuteneacuteral pour deacutesigner tous les isotopes connus qursquoils soient stables ou non
Numeacutero atomique Nombre de protons dans le noyau drsquoun atome Symbole Z
Optimisation Processus drsquoeacutetablissement de niveaux de protection et de sucircreteacute qui permettent drsquoassurer que les expositions la probabiliteacute de subir une exposition et la valeur des expositions potentielles soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux tel que recommandeacute par la Commission internationale de protection radiologique
Particules alpha Une particule agrave charge positive formeacutee de deux protons et de deux neutrons qui est eacutemise par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoil se deacutesintegravegre Une particule alpha est relativement volumineuse et peut ecirctre arrecircteacutee par la peau ou une feuille de papier Une particule alpha est identique agrave un noyau drsquoheacutelium
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Particules becircta Un eacutelectron (une particule ayant une charge neacutegative) ou un positron (une particule ayant une charge positive) qui est eacutemis par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoils se deacutesintegravegrent Les particules becircta sont relativement petites et peuvent ecirctre arrecircteacutees par une feuille drsquoaluminium ou de plastique de quelques millimegravetres drsquoeacutepaisseur
Peacuteriode (radioactive) Temps neacutecessaire pour que lrsquoactiviteacute drsquoun radionucleacuteide soit reacuteduite de moitieacute par un processus de deacutesinteacutegration radioactive Symbole t12 Plus la peacuteriode drsquoune substance est courte plus elle est radioactive
Photon Un quantum (la plus petite quantiteacute possible) drsquoeacutenergie eacutemise sous forme de rayonnement eacutelectromagneacutetique
Positron Particule eacuteleacutementaire chargeacutee positivement de 16 x 10-19 coulombs et dont la masse est de 91 x 10-31 kg (comparable agrave un eacutelectron mais chargeacutee positivement)
Produits de filiation du radon Terme utiliseacute pour deacutesigner collectivement les produits immeacutediats de deacutesinteacutegration radioactive du radon Il srsquoagit de la chaicircne de deacutesinteacutegration qui inclut le polonium 218 le plomb 214 le bismuth 214 et le polonium 214 Leur peacuteriode combineacutee moyenne est de lrsquoordre de 30 minutes Aussi appeleacute descendant du radon
Proton Particule eacuteleacutementaire stable preacutesente dans le noyau de lrsquoatome posseacutedant une charge eacutelectrique positive de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 167 x 10-27 kg
Radioactif Empreint de radioactiviteacute eacutemettant spontaneacutement de lrsquoeacutenergie sous forme de rayonnement ionisant (telles que les particules alpha et becircta des neutrons ou des rayons gamma) agrave la suite de la deacutesinteacutegration drsquoun atome instable
Radon Eacuteleacutement chimique dont le symbole est Rn et le nombre atomique 86 Le radon est un gaz noble rare incolore inodore insipide naturel et radioactif issu de la deacutesinteacutegration du radium Il srsquoagit de lrsquoune des substances les plus lourdes persistant sous forme de gaz dans des conditions normales le radon preacutesente un risque pour la santeacute
Radio-isotope Isotope drsquoun eacuteleacutement qui subit une deacutesinteacutegration spontaneacutee et eacutemet un rayonnement
Radionucleacuteide Nucleacuteide radioactif
Radiosensible Un terme qualitatif pour distinguer les cellules les tissus et les organes qui sont plus susceptibles drsquoecirctre endommageacutes par le rayonnement
Rayonnement Processus drsquoeacutemission ou de transmission drsquoeacutenergie sous forme de particules ou drsquoondes Dans le preacutesent document le terme laquo rayonnement raquo deacutesigne un rayonnement ionisant sauf indication contraire
Rayonnement artificiel Rayonnement produit par les activiteacutes humaines et qui srsquoajoute au rayonnement de fond
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Rayonnement cosmique Rayonnement naturel provenant de lrsquoespace Ces rayons sont composeacutes de rayonnements ionisants peacuteneacutetrants (agrave la fois particulaires et eacutelectromagneacutetiques) et peuvent porter des eacutenergies de plus de 1020 eV Le champ magneacutetique terrestre deacutevie les rayons cosmiques chargeacutes vers les pocircles
Rayonnement de fond naturel Une source de rayonnement preacutesente en permanence dans lrsquoenvironnement et provenant de diffeacuterentes sources Parmi ces sources figurent le rayonnement cosmique les sources terrestres (eacuteleacutements radioactifs preacutesents dans le sol) lrsquoair ambiant (radon) et les sources internes (denreacutees alimentaires et boissons) La dose efficace annuelle globale par personne attribueacutee au rayonnement naturel est de 24 mSv par anneacutee (UNSCEAR 2008)
Rayonnement eacutelectromagneacutetique Mouvement drsquoondes en deacuteplacement reacutesultant de lrsquoeacutevolution des champs eacutelectriques et magneacutetiques Le spectre de rayonnement eacutelectromagneacutetique connu comprend la gamme des rayons X (et des rayons gamma) de courte longueur drsquoonde et agrave haute eacutenergie lrsquoultraviolet la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge et le radar et des ondes radio et de longueur drsquoonde relativement longue et agrave faible eacutenergie Selon la meacutecanique quantique les rayonnements eacutelectromagneacutetiques agrave haute eacutenergie peuvent se comporter comme des particules (photons)
Rayonnement gamma Rayonnement eacutelectromagneacutetique peacuteneacutetrant produit par un noyau atomique pendant sa deacutesinteacutegration radioactive forme de rayonnement ionisant agrave courte longueur drsquoonde et eacutenergie eacuteleveacutee
Rayonnement ionisant Rayonnement capable drsquoajouter ou de retrancher des eacutelectrons en traversant la matiegravere (par ex air eau ou tissus vivants) Exemples particules alpha rayonnement gamma rayons X et neutrons
Rayonnement neutronique Se produit lorsque les neutrons sont eacutejecteacutes du noyau par fission nucleacuteaire (c-agrave-d division de lrsquoatome) et drsquoautres processus Contrairement agrave drsquoautres rayonnements le rayonnement neutronique est absorbeacute par les mateacuteriaux contenant un grand nombre drsquoatomes drsquohydrogegravene comme la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques
Rayonnement non ionisant Un rayonnement plus faible que le rayonnement ionisant c-agrave-d qui ne possegravede pas lrsquoeacutenergie suffisante pour produire des ions La lumiegravere visible les rayons infrarouges et les ondes radioeacutelectriques sont des rayonnements non ionisants
Rayons X Rayonnement eacutelectromagneacutetique (photon) peacuteneacutetrant eacutemis par un atome apregraves avoir eacuteteacute bombardeacute par des eacutelectrons Les rayons X diffegraverent du rayonnement gamma dans la mesure ougrave ils sont eacutemis agrave partir des eacutelectrons en orbite et non agrave partir du noyau Ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma Les rayons X sont principalement geacuteneacutereacutes par des moyens artificiels plutocirct qursquoagrave partir de substances radioactives Ils sont utiliseacutes avant tout agrave des fins meacutedicales
Reacuteacteur nucleacuteaire Appareil dans lequel une reacuteaction en chaicircne de fission nucleacuteaire autoentretenue se produit dans des conditions controcircleacutees pour produire de lrsquoeacutenergie ou des rayonnements utiles
Reacuteaction en chaicircne Voir reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne
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Reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne Exemple de fission nucleacuteaire ougrave un neutron est eacutejecteacute drsquoun atome fissionneacute ce qui causera la fission drsquoun autre atome en eacutejectant plus de neutrons
Rejets Substances et matiegraveres nucleacuteaires relacirccheacutees dans lrsquoenvironnement (sous forme liquide ou gazeuse) agrave la suite drsquoactiviteacutes autoriseacutees par la CCSN
Service de dosimeacutetrie autoriseacute Une entreprise ou une institution qui deacutetient un permis de la CCSN pour mesurer les doses de rayonnement aux travailleurs
SI Systegraveme international drsquouniteacutes
Sievert Lrsquouniteacute du SI mesurant la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Elle est eacutegale agrave 1 joulekilogramme Elle remplace lrsquoancienne uniteacute de rayonnement classique rem Des multiples du sievert (dont le symbole est Sv) sont utiliseacutes dans la pratique courante et incluent le millisievert (mSv 11000 de 1 Sv) et le microsievert (μSv 11 000 000 de 1 Sv)
Substances nucleacuteaires Isotopes qui eacutemettent du rayonnement
Travailleur du secteur nucleacuteaire (TSN) Personne qui du fait de sa profession ou de son occupation et des conditions dans lesquelles elle exerce ses activiteacutes si celles-ci sont lieacutees agrave une substance ou agrave une installation nucleacuteaire risque vraisemblablement de recevoir une dose de rayonnement supeacuterieure agrave la limite reacuteglementaire fixeacutee par la CCSN pour la population en geacuteneacuteral (1 mSv par anneacutee)
Tritium Un isotope radioactif de lrsquohydrogegravene posseacutedant deux neutrons et un proton dans son noyau Le tritium se deacutesintegravegre en eacutemettant un eacutelectron (rayonnement becircta) et sa peacuteriode radioactive est de 123 ans Le tritium est preacutesent naturellement dans lrsquoenvironnement et eacutegalement un sous-produit des reacuteacteurs nucleacuteaires
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Acronymes et uniteacutes
ADN acide deacutesoxyribonucleacuteique AIEA Agence internationale de lrsquoeacutenergie atomique ALARA niveau le plus bas que lrsquoon peut raisonnablement atteindre BEIR National Academy of Biological Effects of Ionizing Radiation Bq becquerel CCSN Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire CIPR Commission internationale de protection radiologique CRFPT Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial EACL Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee ELF ondes meacutegameacutetriques FDN Fichier dosimeacutetrique national Gy gray H2O symbole chimique de lrsquoeau eacutegalement HOH HTO eau tritieacutee ICRU Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation J joule LSRN Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires mSv millisievert NCRP National Council on Radiation Protection and Measurements Sv sievert TDM tomodensitomeacutetrie t frac12 symbole pour la peacuteriode radioactive drsquoun radionucleacuteide TSN travailleur du secteur nucleacuteaire microSv microsievert UNSCEAR Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants UV ultraviolet wR facteur de pondeacuteration radiologique wT facteur de pondeacuteration tissulaire
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Sources
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bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire octobre 2004 Maintenir les expositions et les doses au laquo niveau le plus bas qursquoil soit raisonnablement possible drsquoatteindre raquo guide de reacuteglementation G-129 reacutevision 1 httpnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_freG129rev1_fpdf
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bull Commission internationale de protection radiologique Limits for Intakes of Radionuclides by Workers Publication 30 de la CIPR partie 1 (et suppleacutement) part 2 (et suppleacutement) partie 3 (et suppleacutements A et B) et index Annales de la CIPR Pergamon Press New York 1979-1982
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations de 1990 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 21(1-3) Publication 60 de la CIPR Pergamon Press Oxford 1991
bull Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation 2011 Fundamental quantities and units for ionizing radiation Journal de la ICRU volume 11 no 1 publieacute par Oxford University Press
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRP) ncrponlineorgPDFsNCRP20Composite20Glossarypdf
bull Santeacute Canada Rapport de 2008 sur les radioexpositions professionnelles au Canada publication 5923 de SC hc-scgccaewh-semtalt_formatshecs-sescpdfpubsoccup-travail2008-report-rapportshyengpdf
bull Committee to Assess Health Risks from Exposures to Low Levels of Ionizing Radiation Health Risks from Exposure to Low Levels of Ionizing Radiation BEIR VII ndash Phase 2 National Academy Sciences National Research Council National Academy Press Washington 2006
bull Nations Unies Effects of Ionizing Radiation Volume I Report to the General Assembly Scientific Annexes A and B Volume II Scientific Annexes C D and E Rapport de 2006 du Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des rayonnements ionisants publications des Nations Unies E08IX6 (2008) et E09IX5 (2009) Nations Unies New York
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bull Nations Unies Sources and Effects of Ionizing Radiation Volume I Sources Volume II Effects Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants Rapport 2000 agrave lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale avec des annexes scientifiques publications des Nations Unies E00IX3 et E00IX4 Nations Unies New York 2000
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bull Brenner DJ et Hall EJ Computed Tomography ndash An Increasing Source of Radiation Exposure New England Journal of Medicine 357 p 2277-2284 2007
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- Full cover - PDF - FRpdf
-
- RG-RD_IR_Fpdf
- inside cover - PDF - FR
-
- E-DOCS-3738137-v8-Radiation_INFO_doc_-_FR
-
- Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
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- 42 Eacutevaluation du risque de cancer
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- Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
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- 541 Rayonnement naturel
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- Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
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- 61 Protection des Canadiens
- 62 Protection des travailleurs
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Figure 8 Jauge nucleacuteaire portative
bull Cycle du combustible nucleacuteaire Les centrales nucleacuteaires utilisent de lrsquouranium pour deacuteclencher la reacuteaction en chaicircne qui produira la vapeur chargeacutee drsquoactionner les turbines pour la production drsquoeacutelectriciteacute Dans le cadre de leur activiteacute normale les centrales nucleacuteaires rejettent dans lrsquoenvironnement des substances radioactives dont les niveaux sont reacuteglementeacutes Ces rejets sont reacuteglementeacutes pour veiller agrave ce que les doses au public soient bien infeacuterieures aux limites reacuteglementaires Les mines drsquouranium (voir la figure 9) les usines de fabrication de combustible et les installations de gestion des deacutechets radioactifs rejettent eacutegalement une certaine quantiteacute de radioactiviteacute (qui contribue agrave la dose agrave laquelle le public est exposeacute) qui peut ecirctre controcircleacutee par la CCSN
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Figure 9 Mine drsquouranium lac McClean (Saskatchewan)
bull Essais nucleacuteaires atmospheacuteriques Les essais atomiques reacutealiseacutes dans lrsquoatmosphegravere entre la fin de la Deuxiegraveme Guerre mondiale et jusqursquoagrave la fin des anneacutees 1980 ont eu pour effet de rejeter des eacuteleacutements radioactifs ou retombeacutees dans lrsquoatmosphegravere Ces retombeacutees radioactives se sont deacutesinteacutegreacutees dans lrsquoenvironnement La plupart des retombeacutees posseacutedaient une peacuteriode radioactive courte et ont disparu mais certaines nrsquoont pas encore acheveacute leur deacutesinteacutegration Les doses de radioactiviteacute dues agrave ces retombeacutees que reccediloivent les ecirctres humains et lrsquoenvironnement sont chaque anneacutee de plus en plus faibles
35 Trouver un eacutequilibre
Normalement il y a tregraves peu de choses que nous puissions faire pour changer ou reacuteduire le rayonnement ionisant provenant de sources naturelles comme le soleil les sols ou les roches Ce type drsquoexposition bien que non complegravetement deacutenueacutee de risque est geacuteneacuteralement assez faible Toutefois dans certains cas les sources naturelles de radioactiviteacute peuvent atteindre un niveau inacceptable et doivent ecirctre reacuteduites Crsquoest notamment le cas du radon preacutesent dans les maisons
Le rayonnement ionisant provenant de sources et drsquoactiviteacutes artificielles est plus eacutetroitement controcircleacute Dans ces cas preacutecis il importe de trouver un eacutequilibre entre les avantages que procure le rayonnement agrave la socieacuteteacute et les risques qursquoil fait peser sur la santeacute de la population et sur lrsquoenvironnement Des limites de dose sont donc fixeacutees pour restreindre lrsquoexposition des travailleurs et des membres du public au rayonnement Par ailleurs les titulaires de permis doivent garder les doses de rayonnement au niveau le plus bas que lrsquoon puisse raisonnablement atteindre (le principe ALARA) Il importe eacutegalement que le recours au rayonnement procure un beacuteneacutefice net Par exemple les deacutetecteurs de fumeacutee peuvent utiliser des isotopes radioactifs car ce
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type de dispositif peut sauver des vies De mecircme les centrales nucleacuteaires nous procurent de lrsquoeacutelectriciteacute tout en posant des risques minimes qui sont rigoureusement controcircleacutes
4 Effets de lrsquoexposition au rayonnement sur la santeacute
Le mot laquo sucircreteacute raquo revecirct diffeacuterents sens selon les personnes Pour plusieurs la sucircreteacute est synonyme drsquoabsence de risques ou de dangers Mais en reacutealiteacute il existe toujours un certain niveau de risque dans pratiquement tout ce que nous faisons
Par exemple les limites de vitesse sur les routes sont fixeacutees pour optimiser la seacutecuriteacute des usagers de la route Cela nrsquoempecircche toutefois pas les accidents de se produire mecircme si les automobilistes respectent les limites de vitesse Malgreacute ces risques nous conduisons quand mecircme
Les mecircmes deacutecisions conscientes sont prises agrave lrsquoeacutegard du rayonnement Lrsquoexposition au rayonnement comporte un risque pour la santeacute La connaissance de ces risques permet agrave la CCSN et agrave drsquoautres organismes de reacuteglementation de fixer des limites de dose et de formuler des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave un risque acceptable ou toleacuterable ougrave il est peu probable de causer des dommages
Lrsquoavantage en ce qui concerne le rayonnement tient agrave ce que nous connaissons mieux les risques qursquoil fait peser sur la santeacute que les risques associeacutes agrave tout autre agent chimique ou toxique Depuis le deacutebut du siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes en profondeur en laboratoire et aupregraves de populations humaines
41 Preuves eacutepideacutemiologiques
Les eacutetudes meneacutees sur les survivants des explosions atomiques survenues agrave Hiroshima et Nagasaki en 1945 indiquent que lrsquoexposition au rayonnement agrave long terme a eu pour principal effet drsquoaugmenter la freacutequence des cas de cancer et de leuceacutemie
Des reacutesultats comparables ont eacuteteacute observeacutes
bull chez les personnes ayant reccedilu une radiotheacuterapie ou subi un examen diagnostique faisant appel au rayonnement
bull chez les anciens mineurs de mines drsquouranium bull chez les travailleurs qui ont fabriqueacute des armes atomiques bull chez les personnes exposeacutees au rayonnement par suite de lrsquoaccident de la centrale nucleacuteaire
de Tchernobyl bull chez les personnes exposeacutees au radon dans leur maison
Des eacutetudes ont montreacute que lrsquoexposition au rayonnement augmente la freacutequence de certains cancers survenant deacutejagrave de maniegravere spontaneacutee dans la population et que cette augmentation est proportionnelle agrave la dose de rayonnement Autrement dit plus la dose est importante plus le risque de cancer est eacuteleveacute On parle alors drsquoeffets stochastiques (voir la section 43) Toutefois les eacutetudes meneacutees agrave ce jour nrsquoont pas permis de deacutemontrer lrsquoapparition drsquoun nombre excessif de
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cancers ou drsquoautres maladies chez les personnes exposeacutees au rayonnement de maniegravere chronique agrave des doses infeacuterieures agrave environ 100 mSv1 par anneacutee
Plusieurs raisons peuvent expliquer pourquoi les effets du rayonnement ne peuvent pas ecirctre perccedilus en deccedilagrave de 100 mSv par anneacutee
bull Lrsquoune drsquoentre elles tient agrave ce qursquoil existe un seuil en deccedilagrave duquel la dose reccedilue nrsquooccasionne pas de cancers Par exemple le radium a un seuil de 10 Sv pour le cancer des os
bull Lrsquoautre raison deacutefendue par les eacutetudes du Comiteacute consultatif sur les effets biologiques des rayonnements ionisants (Biological Effects of Ionizing Radiation) (BEIR) et par la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) de lrsquoAcadeacutemie des sciences de la France veut que mecircme si une faible dose de rayonnement peut induire des cancers lrsquoincidence des cancers radio-induits est si faible qursquoil est impossible de les distinguer des cancers spontaneacutes de mecircme type
Les chercheurs continuent drsquoeacutetudier les effets de faibles doses de rayonnement pour pouvoir confirmer ou infirmer ces hypothegraveses En attendant la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation ont opteacute pour le principe de preacutecaution et partent du principe que toute exposition au rayonnement comporte un certain niveau de risque
La plupart des personnes ayant preacutesenteacute des problegravemes de santeacute dans les eacutetudes en question ont eacuteteacute exposeacutees agrave des doses relativement eacuteleveacutees (supeacuterieures agrave 100 mSv) au cours drsquoune tregraves courte peacuteriode de temps Crsquoest ce qursquoon appelle lrsquoexposition laquo aigueuml raquo Normalement les travailleurs et les membres du public exposeacutes au rayonnement de lrsquoindustrie nucleacuteaire reccediloivent des doses beaucoup plus faibles au cours de peacuteriodes beaucoup plus longues (exprimeacutees en anneacutees plutocirct qursquoen secondes) On parle alors drsquoexposition laquo chronique raquo Selon les estimations les expositions aigueumls au rayonnement ont 15 agrave 2 fois plus de probabiliteacutes de causer des effets biologiques que lrsquoexposition chronique
42 Eacutevaluation du risque de cancer
La CIPR a calculeacute la probabiliteacute de cancer mortel en se basant essentiellement sur lrsquoeacutevaluation des effets des rayonnements effectueacutee par des organismes scientifiques comme lrsquoUNSCEAR et le BEIR La CIPR a ensuite deacutetermineacute ce qursquoelle qualifie de laquo deacutetriment raquo total ducirc agrave lrsquoexposition au rayonnement Il srsquoagit
bull de la probabiliteacute drsquoinduire un cancer mortel bull du risque drsquoapparition drsquoun cancer non mortel bull du risque drsquoeffets heacutereacuteditaires graves bull des anneacutees de vie perdues en cas de manifestation de lrsquoeffet nocif
1 Le sievert (Sv) est lrsquouniteacute utiliseacutee pour calculer la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Il est eacutegal agrave 1 joulekilogramme Le millisievert (mSv) eacutequivaut agrave 11000 de 1 Sv
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Compte tenu de tous ces risques la CIPR a calculeacute que le deacutetriment total srsquoeacutetablissait agrave 0042 (42 ) par sievert pour les travailleurs adultes et agrave 0057 (57 ) par sievert pour lrsquoensemble de la population (CIPR 103) Pour lrsquoensemble de la population le risque est leacutegegraverement plus eacuteleveacute que celui des travailleurs en raison des diffeacuterences touchant diverses variables comme le sexe et les plages drsquoacircge qui ont eacuteteacute prises en compte
Pour eacutetablir les limites de dose la CCSN srsquoest en grande partie fieacutee aux recommandations de la CIRP Les limites de dose sont eacutetablies agrave un niveau sous lequel le risque est consideacutereacute comme acceptable Toutefois par prudence on part du principe que toute exposition au rayonnement comporte un certain nombre de risques mecircme en deccedilagrave de la limite de dose drsquoougrave lrsquoexistence de regraveglements pour reacuteduire toutes les doses au niveau ALARA ALARA nrsquoest pas une limite de dose mais une pratique qui vise agrave maintenir les doses autant que possible en dessous de la limite reacuteglementaire qui au Canada est fixeacutee agrave 1 mSv par an pour le public En fait la dose de rayonnement totale attribuable agrave lrsquoindustrie nucleacuteaire ne repreacutesente qursquoune infime fraction de cette dose crsquoest-agrave-dire dans la gamme de 12 agrave 18 microsieverts (μSv) 2 ce qui est des milliers de fois infeacuterieur agrave la limite
Le modegravele lineacuteaire sans seuil est un modegravele de risque utiliseacute agrave lrsquoeacutechelle internationale par la plupart des organismes de santeacute et des organismes de reacuteglementation nucleacuteaire afin drsquoeacutetablir des limites de dose pour les travailleurs et les membres du public Le modegravele lineacuteaire sans seuil preacutesume raisonnablement qursquoil existe un lien direct entre la radioexposition et les taux de cancer
Plusieurs autres modegraveles de risque existent (voir la figure 10) chacun ayant ses avantages et deacutesavantages Ils varient en fonction de leurs hypothegraveses et srsquoils prennent en compte lrsquoincertitude La CCSN utilise le modegravele lineacuteaire sans seuil comme approche agrave la radioprotection et pour lrsquoeacutelaboration de regraveglements approprieacutes
2 Comme les doses auxquelles sont exposeacutes les travailleurs et le public sont si basses la plupart des rapports et des mesures de dose utilisent les termes millisievert (mSv) et microsieverts (Sv) qui eacutequivalent respectivement agrave 11000 et agrave 1100 000 000 de sievert Ces sous-uniteacutes du sievert sont plus pratiques agrave utiliser pour les milieux professionnel et public
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Figure 10 Modegraveles de risques lieacutes aux faibles doses de rayonnement ionisant
43 Comment le rayonnement affecte-t-il les cellules
Lrsquoalteacuteration ou cassure des moleacutecules de lrsquoacide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) est le principal effet du rayonnement sur la santeacute LrsquoADN est une longue chaicircne drsquoacides amineacutes qui contient les informations neacutecessaires au fonctionnement des cellules Le rayonnement peut alteacuterer cette chaicircne Dans ce cas trois pheacutenomegravenes peuvent se produire
1 LrsquoADN se reacutepare correctement Dans ce cas la cellule est correctement reacutepareacutee et continue de fonctionner normalement La moleacutecule drsquoADN subit en permanence des leacutesions agrave chaque seconde de la journeacutee et les cellules ont une aptitude naturelle agrave reacuteparer ces leacutesions
2 La leacutesion de lrsquoADN est trop grave et la cellule meurt (effets deacuteterministes) Si lrsquoADN ou drsquoautres eacuteleacutements essentiels de la cellule reccediloivent une forte dose de rayonnement la cellule peut soit mourir soit ecirctre leacuteseacutee au point de ne plus pouvoir se reacutegeacuteneacuterer Si ce pheacutenomegravene touche un grand nombre de cellules dans un tissu ou un organe les effets preacutecoces du rayonnement peuvent se manifester Il srsquoagit des effets deacuteterministes dont la graviteacute varie selon la dose de rayonnement reccedilue Ils peuvent se traduire par des brucirclures des cataractes et dans des cas extrecircmes la mort
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Les premiegraveres preuves des effets deacuteterministes du rayonnement ont eacuteteacute observeacutees chez les premiers chercheurs et utilisateurs du rayonnement Ceux-ci ont preacutesenteacute des leacutesions seacutevegraveres agrave la peau et aux mains en raison drsquoune exposition agrave une dose excessive de rayonnement Plus reacutecemment les mecircmes pheacutenomegravenes ont eacuteteacute observeacutes apregraves lrsquoaccident de la centrale nucleacuteaire de Tchernobyl en 1986 au cours duquel plus de 130 travailleurs et pompiers ont reccedilu de fortes doses de rayonnement (800 agrave 16 000 mSv) et ont preacutesenteacute par la suite la maladie des rayons Deux des personnes exposeacutees sont deacuteceacutedeacutees quelques jours apregraves lrsquoexposition Plus de 30 travailleurs et pompiers sont deacuteceacutedeacutes dans les trois mois qui ont suivi lrsquoaccident
La CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation internationaux disposent de mesures y compris des limites de dose tregraves strictes et des bases de donneacutees permettant le suivi des sources radioactives pour atteacutenuer les risques susceptibles de peser sur les membres du public ou les travailleurs exposeacutes agrave des doses de rayonnement suffisamment eacuteleveacutees pour occasionner des effets deacuteterministes La CCSN dispose eacutegalement de regraveglements tregraves stricts pour la manipulation des substances et des dispositifs nucleacuteaires au Canada
3 La cellule se reacutepare mal mais continue de vivre (effets stochastiques) Dans certains cas une partie de lrsquoADN (voir la figure 11) de la cellule peut ecirctre leacuteseacutee par le rayonnement et ne pourra peut-ecirctre pas se reacuteparer par elle-mecircme Celle-ci peut continuer de vivre et mecircme de se reproduire Toutefois au cours de ce processus les erreurs qui nrsquoont pas eacuteteacute corrigeacutees dans le brin drsquoADN seront aussi preacutesentes dans les cellules qui descendent drsquoune cellule et cela peut perturber leur fonctionnement La probabiliteacute de ce type drsquoeffets indeacutesirables est proportionnelle agrave la dose et porte le nom drsquo laquo effet stochastique raquo Avec les effets stochastiques la probabiliteacute des effets augmente agrave mesure que la dose augmente Toutefois le moment ougrave les effets surviendront et leur graviteacute sont indeacutependants de la dose
Figure 11 Brin drsquoADN
Les dommages agrave lrsquoADN se produisent constamment dans le corps humain En effet nous sommes exposeacutes agrave environ 15 000 eacuteveacutenements de ce type qui nrsquoentraicircnent pas la mort des cellules chaque seconde Parfois la structure de la cellule change parce qursquoelle se reacutepare mal Cette alteacuteration peut nrsquoavoir aucun effet ou lrsquoeffet en question peut se manifester plus tard dans la vie Un cancer ou des effets heacutereacuteditaires peuvent ou non survenir
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Les dommages geacuteneacutetiques surviennent lorsque lrsquoADN des cellules des spermatozoiumldes ou des ovules est endommageacute Cela provoque lrsquoeacutemergence drsquoune anomalie qui est transmise drsquoune geacuteneacuteration agrave lrsquoautre Drsquoapregraves les eacutetudes meneacutees sur les animaux comme sur les mouches des fruits par Hermann J Muller en 1926 lrsquoexposition au rayonnement cause des mutations geacuteneacutetiques Toutefois agrave ce jour aucun effet geacuteneacutetique connu nrsquoa eacuteteacute observeacute chez les ecirctres humains par suite drsquoune exposition au rayonnement Il srsquoagit drsquoeacutetudes qui ont porteacute sur 30 000 enfants de survivants des bombardements atomiques sur Hiroshima et Nagasaki au Japon en 1945 (BEIR VII)
Le tableau 3 fait la synthegravese des effets possibles sur la santeacute qui sont relieacutes agrave des doses de rayonnement donneacutees Les limites de dose ont aussi eacuteteacute ajouteacutees pour montrer comment elles protegravegent les travailleurs et la population des dangers
Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
Dose Limite ou effet sur la santeacute
Plus de 5 000 mSv
Dose pouvant causer la mort si elle est reccedilue en une seule fois
1 000 mSv Dose pouvant occasionner les symptocircmes de la maladie des rayons (fatigue et nauseacutees) si elle est reccedilue au cours drsquoune peacuteriode de
24 heures
100 mSv Dose aigueuml la plus petite connue pouvant causer lrsquoapparition de cancers
30 agrave 100 mSv Dose de rayonnement reccedilue lors drsquoune tomographie axiale informatiseacutee du corps entier
50 mSv Limite de dose de rayonnement annuelle pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire
18 mSv Dose annuelle moyenne due au rayonnement de fond au Canada
1 mSv Limite de dose annuelle pour les membres du public au Canada
01 agrave 012 mSv
Dose reccedilue lors drsquoune radiographie des poumons
001 mSv Dose reccedilue lors drsquoune radiographie dentaire
001 mSv Dose annuelle moyenne reacutesultant des voyages en avion
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5 Doses de rayonnement
Pour les besoins de la radioprotection diffeacuterentes grandeurs de dose ont eacuteteacute deacutefinies dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace Les sections 51 agrave 53 deacutecrivent respectivement ces types de dose La figure 12 preacutesente un aperccedilu du lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee
Figure 12 Lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee
La section 54 preacutesente des doses de rayonnements repreacutesentatives qui pourraient ecirctre attendues selon divers sceacutenarios et la section 55 traite des limites de doses eacutetablies par la CCSN
51 Dose absorbeacutee
Lorsque le rayonnement ionisant peacutenegravetre dans le corps humain ou dans la matiegravere il leur communique de lrsquoeacutenergie Lrsquoeacutenergie absorbeacutee par suite de lrsquoexposition au rayonnement porte le nom de dose absorbeacutee La dose absorbeacutee se mesure gracircce agrave une uniteacute appeleacutee le gray (Gy) Un Gray correspond agrave une eacutenergie deacuteposeacutee drsquoun joule dans un kilogramme de matiegravere
52 Dose eacutequivalente
Lorsque le rayonnement est absorbeacute par une matiegravere vivante on peut parfois observer un effet biologique Tous les rayonnements ne produisent pas le mecircme effet biologique pour une mecircme dose absorbeacutee Lrsquoeffet deacutepend du type de rayonnement (alpha becircta gamma etc) Ainsi 1 Gy de rayonnement alpha est plus nocif pour les tissus humains que 1 Gy de rayonnement becircta Pour obtenir la dose eacutequivalente il faut multiplier la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique (wR) speacutecifique Pour exprimer cet effet on utilise alors un facteur de pondeacuteration radiologique (wR) pour mettre en eacutequivalence les diffeacuterents types de rayonnement et leur efficaciteacute biologique respective Cette dose eacutequivalente est exprimeacutee en sievert (Sv) Autrement dit 1 Sv de rayonnement alpha possegravede les mecircmes effets biologiques que 1 Sv de rayonnement becircta En drsquoautres mots la dose eacutequivalente permet drsquoobtenir une uniteacute qui rend compte du degreacute de nociviteacute de diffeacuterents types de rayonnement
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53 Dose efficace
Les diffeacuterents tissus et organes preacutesentent une sensibiliteacute diffeacuterente au rayonnement (voir la figure 13) Par exemple la moelle osseuse est beaucoup plus radiosensible que les tissus musculaires ou nerveux Pour obtenir une indication de lrsquoeffet de lrsquoexposition sur la santeacute geacuteneacuterale la dose eacutequivalente peut ecirctre multiplieacutee par un facteur de pondeacuteration tissulaire (wT) lieacute au risque pour un tissu ou organe particulier Cette multiplication donne la dose efficace absorbeacutee par le corps Lrsquouniteacute utiliseacutee pour exprimer la dose efficace est eacutegalement le sievert
Figure 13 Facteurs de pondeacuteration tissulaire
Source Regraveglement sur la radioprotection
Agrave titre drsquoexemple si lrsquoestomac et la vessie drsquoun sujet sont exposeacutes seacutepareacutement au rayonnement et que les doses eacutequivalentes aux tissus soient respectivement de 100 et 70 mSv la dose efficace sera calculeacutee comme suit (100 mSv x 012) + (70 mSv x 005) = 155 mSv Le risque drsquoeffets nocifs lieacutes agrave lrsquoexposition au rayonnement eacutequivaut agrave 155 mSv reccedilus de faccedilon homogegravene par le corps entier
54 Doses typiques de rayonnement
541 Rayonnement naturel
Au niveau mondial la dose efficace moyenne totale provenant du rayonnement naturel est de lrsquoordre de 24 mSv par an Au Canada la dose efficace moyenne se chiffre agrave 18 mSv (voir le tableau 4 et la figure 15) Tel que speacutecifieacute agrave la section 3 la dose peut deacutependre de la source de rayonnement
bull Rayonnement cosmique Les reacutegions de haute altitude reccediloivent plus de rayonnement cosmique Selon une eacutetude reacutecente de Santeacute Canada la dose efficace annuelle provenant du rayonnement cosmique reccedilue par les habitants de Vancouver en Colombie-Britannique qui est situeacutee au niveau de la mer est de lrsquoordre de 030 mSv Par contre une personne qui vivrait au sommet du mont Lorne au Yukon agrave une altitude de 2 000 m recevrait une dose annuelle drsquoenviron 084 mSv Les voyages aeacuteriens augmentent eacutegalement lrsquoexposition au rayonnement cosmique de 001 mSv par Canadien par an La figure 14 montre agrave quel point les niveaux de
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rayonnement cosmique varient avec des eacuteleacutevations au-dessus du niveau de la mer et en fonction de la longitude et de la latitude
Figure 14 Dose efficace annuelle pour lrsquoexteacuterieur provenant du rayonnement cosmique en Ameacuterique du Nord (en microsieverts)
Source Gratsky et al 2004
bull Rayonnement terrestre Les sols contiennent eacutegalement des sources naturelles de rayonnement et les reacutegions dont les sols sont riches en uranium reccediloivent plus de rayonnement eacutemis par les sols La dose efficace moyenne de rayonnement eacutemis par les sols (et les mateacuteriaux de construction provenant de ces sols) est de lrsquoordre de 05 mSv par an Toutefois cette dose varie selon lrsquoemplacement geacuteographique et la geacuteologie et peut atteindre 260 mSv dans le Nord de lrsquoIran ou 90 mSv au Nigeacuteria Au Canada la dose annuelle la plus eacuteleveacutee serait selon les estimations de lrsquoordre de 23 mSv et concerne les Territoires du Nord-Ouest
bull Inhalation La croucircte terrestre produit du radon qui est preacutesent dans lrsquoair que nous respirons Le radon donne lieu agrave quatre produits de deacutesinteacutegration qui irradient les poumons en cas drsquoinhalation Agrave lrsquoeacutechelle mondiale la dose efficace annuelle moyenne de rayonnement par le radon est drsquoenviron 13 mSv Une reacutecente eacutetude de Santeacute Canada sur le radon dans les habitations a reacuteveacuteleacute que les niveaux de radon dans 93 des foyers canadiens sont en dessous de la ligne directrice canadienne actuelle de 200 Bqmsup3
bull Ingestion Enfin il existe plusieurs sources de rayonnement naturelles qui peacutenegravetrent dans nos organismes que ce soit par les aliments que nous ingeacuterons lrsquoair que nous respirons et lrsquoeau que nous buvons Le potassium 40 est la principale source drsquoirradiation interne (exception faite des produits de filiation du radon) La dose efficace moyenne provenant de ces sources est drsquoenviron 03 mSv par an
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Tableau 4 Dose efficace moyenne dans certaines villes canadiennes compareacutee agrave la moyenne mondiale
Source de rayonnement
Moyenne mondiale1
(mSv) Canada2
(mSv) Toronto2
(mSv) Winnipeg2
(mSv) Rayonnement cosmique 04 03 03 03 Irradiation interne 03 03 03 03 Exposition due agrave lrsquoinhalation 13 09 08 32 Irradiation externe 05 02 02 02 Total 24 18 16 40
1 UNSCEAR 2010 2 Grasty et LaMarre 2004
Figure 15 Doses provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Doses moyennes provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Rayonnement
Rayonnement terrestre
cosmique
Inhalation
Ingestion
03 mSv 03 mSv
02 m Sv
09 mSv
542 Les sources artificielles de rayonnement
Les sources artificielles de rayonnement (reacutesultant des activiteacutes commerciales et industrielles) repreacutesentent environ 02 microSv de notre exposition annuelle au rayonnement Les rayons X et autres interventions meacutedicales diagnostiques et theacuterapeutiques (voir le tableau 5) repreacutesentent environ 12 mSv par an (UNSCEAR 2000) Les produits de grande consommation comme le tabac et les deacutetecteurs de fumeacutee repreacutesentent 01 mSv de notre exposition annuelle au rayonnement
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Tableau 5 Doses aux organes typiques selon le type drsquoexamen radiologique
Type drsquoexamen Organe Dose (mSv) Radiographie dentaire1 Cerveau 001 Radiographie de la poitrine1 Poumons 01 Mammographie de deacutepistage2 Seins 3 Tomodensitomeacutetrie abdominale (adulte)2 Estomac 10 Tomodensitomeacutetrie abdominale (neacuteonatale)2 Estomac 20
1 National Council on Radiation Protection and Measurements (NCPR) 2009 2 Brenner et Hall 2007
Globalement le rayonnement naturel repreacutesente approximativement 60 de la dose annuelle agrave laquelle nous sommes exposeacutes Les interventions meacutedicales repreacutesentent approximativement 40 de cette dose annuelle
Il nrsquoy a pas de diffeacuterence dans les effets causeacutes par le rayonnement naturel ou artificiel
55 Limites de dose
La CCSN eacutetablit les limites de dose pour les travailleurs canadiens et la population Elle le fait en suivant les recommandations de la CIPR qui se compose de scientifiques eacuteminents et de plusieurs grands speacutecialistes de la radioprotection Ces regraveglements srsquoinspirent aussi de la plupart des normes et recommandations de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA)
Au Canada lrsquoapplication des regraveglements normes et pratiques mis en place pour proteacuteger les membres du public et les travailleurs des sources de rayonnement qui ne sont pas reacuteglementeacutees par la CCSN est du ressort de Santeacute Canada de Ressources humaines et Deacuteveloppement des compeacutetences Canada du ministegravere de la Deacutefense nationale et des gouvernements provinciaux et territoriaux
Par ailleurs le Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial (CRFPT) eacutelabore des lignes directrices concernant le rayonnement ionisant et non ionisant et srsquoemploie agrave harmoniser les regraveglements relatifs agrave la radioprotection agrave la grandeur du Canada Copreacutesideacute par la CCSN Santeacute Canada et les provinces le CRFPT est une tribune nationale pour les questions de radioprotection
Pour les personnes qui exploitent lrsquoeacutenergie nucleacuteaire ou travaillent avec celle-ci la limite de dose reacuteglementeacutee est fixeacutee en dessous de la limite infeacuterieure de ce qui est consideacutereacute comme une exposition inacceptable Par exemple les limites de dose efficace pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire est de 50 mSv par an et de 100 mSv sur 5 ans Il nrsquoa pas eacuteteacute deacutemontreacute que lrsquoexposition agrave du rayonnement infeacuterieur agrave une dose aigueuml drsquoenviron 100 mSv nrsquoaugmente pas le risque drsquoeffets sur la santeacute comme le cancer
De plus les titulaires de permis doivent veiller agrave ce que toutes les doses respectent le principe ALARA (voir la figure 16)
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Figure 16 Cadre de la limite de dose de rayonnement
Les rapports et les controcircles reacuteguliers deacutemontrent que la moyenne annuelle des doses aux travailleurs des installations nucleacuteaires canadiennes est de lrsquoordre de 1 agrave 2 mSv par anneacutee (voir la figure 17)
Figure 17 Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type drsquoinstallation
Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type dinstallation
0
05
1
15
2
25
3
35
4
Dos
e ef
ficac
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r tou
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s reacute
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(mSv
)
Centrales Mines et Raff ineries Installations Installations Installations Meacutedecine Industrie et Acceacuteleacuterateurs nucleacuteaires usines de duranium de fabrication de recherche de production recherche de particules
concentration de combustile et de de sources duranium production de lumineuses au
radio-isotopes tritium
Peut inclure lrsquoexposition aux rayons X Source Fichier dosimeacutetrique national du Canada (Santeacute Canada) ndash Drsquoapregraves les donneacutees publieacutees les plus reacutecentes
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Au Canada la limite de dose efficace pour le public est de 1 mSv au cours drsquoune anneacutee civile Les rapports et les controcircles reacuteguliers montrent que les doses efficaces annuelles auxquelles les membres du public sont exposeacutes dans le cadre des activiteacutes reacuteglementeacutees par la CCSN varient entre 0001 et 0092 mSv par an Le tableau 6 preacutesente la dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant drsquoeacutemissions dans lrsquoair et dans lrsquoeau provenant de diverses installations autoriseacutees de la CCSN par anneacutee Les doses reccedilues reacutesultant drsquoeacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques nrsquoont pas eacuteteacute additionneacutees pour Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) aux Laboratoires de Chalk River parce que ces doses correspondaient agrave diffeacuterents individus exposeacutes repreacutesentatifs provenant de diffeacuterentes populations
Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
Installation Dose annuelle maximale (mSv) pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
2006 2007 2008 2009 2010
Centrales nucleacuteaires
Point Lepreau 00006 00007 00018 00004 00002
Gentilly-2 00007 00009 00006 00012 00010
Darlington 00011 00014 00013 00007 00006
Pickering 00028 00026 00041 00018 00010
Bruce 00025 00021 00027 00044 00029
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions atmospheacuteriques)
0081 0073 0092 0045 0032
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions aquatiques)
0027 0014 0013 00011 00004
Source Rapports des titulaires de permis et donneacutees de surveillance de lrsquoenvironnement soumises agrave la CCSN
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6 Reacuteglementation des radiations
La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire (CCSN) reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de preacuteserver la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de mettre en œuvre les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Le mandat de la CCSN inclut aussi la diffusion de renseignements objectifs de nature scientifique technique et reacuteglementaire agrave lrsquointention de la population
En tant qursquoorganisme de reacuteglementation nucleacuteaire du Canada la CCSN surveille toutes les installations nucleacuteaires et les activiteacutes et applications lieacutees au nucleacuteaire En font partie les centrales nucleacuteaires les mines et usines de concentration drsquouranium les installations de traitement et de recherche les installations de gestion des deacutechets radioactifs les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement utiliseacutes agrave des fins meacutedicales et industrielles
La CCSN dispose drsquoun cadre de deacutelivrance de permis et de veacuterification de la conformiteacute visant agrave assurer que toute personne qui utilise possegravede ou stocke des substances nucleacuteaires et des appareils agrave rayonnement est en conformiteacute avec un permis et a mis en place des dispositions de sucircreteacute et de seacutecuriteacute approprieacutees Au fil des ans ces exigences reacuteglementaires ont eacuteteacute renforceacutees suite agrave lrsquoameacutelioration des connaissances sur les effets du rayonnement
61 Protection des Canadiens
Toutes les installations et activiteacutes nucleacuteaires au Canada sont reacutegies par la Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires (LSRN) qui est entreacutee en vigueur en mai 2000 en remplacement de lrsquoancienne Loi sur le controcircle de lrsquoeacutenergie atomique La LSRN et ses regraveglements sont conccedilus pour proteacuteger le public les personnes qui travaillent dans le secteur nucleacuteaire et notre environnement Le rocircle de la CCSN est de srsquoassurer que la LSRN et ses regraveglements sont respecteacutes
La CCSN collabore avec les organismes provinciaux et territoriaux de reacuteglementation en matiegravere de protection de lrsquoenvironnement et de radioprotection De nombreux autres organismes feacutedeacuteraux jouent eacutegalement un rocircle dans la protection des Canadiens la CCSN collabore avec Ressources naturelles Canada Environnement Canada Santeacute Canada Pecircches et Oceacuteans Canada Transports Canada la Deacutefense nationale et les Forces canadiennes et Affaires eacutetrangegraveres et Commerce international Canada pour reacuteglementer les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes
Les normes canadiennes en matiegravere de sucircreteacute nucleacuteaire prennent comme reacutefeacuterence les normes internationales Pour ce faire la CCSN srsquoappuie sur les travaux de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA) et drsquoautres organisations telles que le Comiteacute scientifique des Nations Unies sur les effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) et la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) ainsi que sur ceux de Santeacute Canada et drsquoEnvironnement Canada
Avec la coopeacuteration de ses Eacutetats membres lrsquoAIEA publie plusieurs normes internationales notamment des normes de non-prolifeacuteration nucleacuteaire Les normes de la CCSN et les meilleures pratiques dans ce domaine respectent celles de lrsquoAIEA
Dans le domaine de la non-prolifeacuteration nucleacuteaire la CCSN travaille pour le compte du gouvernement du Canada afin drsquoatteindre deux objectifs assurer aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires de notre pays ne contribuent pas agrave la
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fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou de dispositifs explosifs nucleacuteaires et promouvoir un cadre international de non-prolifeacuteration efficace et plus complet
62 Protection des travailleurs
La CCSN reacuteglemente les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes dans le but de proteacuteger la seacutecuriteacute et la santeacute des travailleurs Les installations nucleacuteaires comprennent les centrales nucleacuteaires les mines et les usines de concentration drsquouranium les installations de fabrication de combustible et les installations qui effectuent le traitement et la recherche Les aspects des activiteacutes reacuteglementeacutees sont la seacutecuriteacute la dosimeacutetrie lrsquoemballage et le transport des substances nucleacuteaires ainsi que lrsquoimportation et lrsquoexportation des substances nucleacuteaires
On estime agrave 40 000 le nombre de travailleurs de lrsquoindustrie nucleacuteaire au Canada et le nombre de personnes exposeacutees au rayonnement chaque jour dans le cadre de leur emploi est beaucoup plus eacuteleveacute Les travailleurs canadiens sont exposeacutes agrave des rayonnements de deux faccedilons ils travaillent avec des sources artificielles de rayonnement (par exemple dans lrsquoindustrie nucleacuteaire les soins de santeacute les eacutetablissements de recherche ou de production) ou bien ils sont exposeacutes agrave des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement naturel (par exemple dans lrsquoindustrie miniegravere dans les eacutequipages drsquoavion et dans la construction)
Le Regraveglement sur la radioprotection canadien fixe des limites srsquoappliquant agrave la quantiteacute de rayonnement agrave laquelle le public et les travailleurs du secteur nucleacuteaire (TSN) peuvent ecirctre exposeacutes Il srsquoagit des laquo limites de dose raquo (voir la section 55) et elles sont fixeacutees en deccedilagrave du seuil auquel on srsquoattend qursquoil y ait des effets neacutefastes sur la santeacute Le Regraveglement exige que les titulaires de permis mettent en œuvre des programmes de radioprotection qui limitent lrsquoexposition des travailleurs aux rayonnements ionisants sous les limites de dose et agrave un niveau aussi bas que possible les facteurs sociaux et eacuteconomiques en preacutesence eacutetant pris en compte (voir la figure 17)
Accident nucleacuteaire survenu agrave Fukushima en 2011
Le 11 mars 2011 un seacuteisme de magnitude 9 suivi drsquoun tsunami deacutevastateur ont frappeacute le Japon laissant derriegravere eux pregraves de 25 000 morts ou disparus un demi-million de reacutesidences deacutetruites ou endommageacutees et 560 km2 inondeacutes
Les reacutepercussions combineacutees du seacuteisme et du tsunami sur la centrale nucleacuteaire de Fukushima-Daiichi ont provoqueacute lrsquoun des pires accidents nucleacuteaires du monde Au cours des heures et des jours qui ont suivi trois des six reacuteacteurs de la centrale ont surchauffeacute et subi des dommages Les travailleurs de la centrale ont braveacute des conditions extraordinaires pour preacutevenir ou retarder les rejets de matiegraveres radioactives au-dessus de la reacutegion environnante et dans la mer Gracircce agrave leurs efforts il a eacuteteacute possible de retarder suffisamment ces rejets pour que la population environnante puisse ecirctre eacutevacueacutee malgreacute les dommages geacuteneacuteraliseacutes subis aux infrastructures locales
Agrave mesure que lrsquoaccident se deacuteroulait la zone drsquoeacutevacuation srsquoest agrandie et les autoriteacutes ont recommandeacute aux habitants drsquoun plus grand secteur de se reacutefugier agrave lrsquointeacuterieur Des mesures de surveillance radiologique eacutetendues et de controcircle de la production et de la distribution alimentaires ont eacuteteacute mises en œuvre Dans le mecircme ordre drsquoideacutee il faudra poursuivre la surveillance et le controcircle des approvisionnements alimentaires et en eau peut-ecirctre pendant de nombreuses anneacutees
Cet accident a pousseacute de nombreux pays agrave eacutevaluer la sucircreteacute de leurs infrastructures nucleacuteaires La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire a entrepris un examen de toutes les grandes installations nucleacuteaires au Canada Cet examen dirigeacute par un groupe de travail multidisciplinaire a permis de confirmer que les installations canadiennes peuvent reacutesister et reacutepondre agrave des eacuteveacutenements externes comme les tremblements de terre Un plan drsquoaction de quatre ans est en cours drsquoeacutelaboration afin de renforcer les deacutefenses et de reacuteduire davantage le risque notamment gracircce agrave lrsquoameacutelioration du Regraveglement sur la radioprotection en vigueur pour y inteacutegrer de nouvelles exigences en cas drsquourgence
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Les installations nucleacuteaires au Canada doivent disposer drsquoun personnel qualifieacute pour effectuer leurs activiteacutes en conformiteacute avec la LSRN et ses regraveglements La CCSN veacuterifie eacutegalement que le personnel travaillant dans le domaine de la radioprotection est capable drsquoexeacutecuter les tacircches preacutevues drsquoapregraves les permis
Surveillance des doses
Tous les titulaires de permis de la CCSN sont tenus de deacuteterminer les doses de rayonnement reccedilues par les travailleurs dans lrsquoexercice de leurs fonctions En outre si lrsquoon srsquoattend agrave ce que les doses efficaces deacutepassent 5 mSv en un an les titulaires de permis sont tenus de recourir agrave des services de dosimeacutetrie autoriseacutes
La CCSN deacutelivre des permis aux services de dosimeacutetrie qui doivent effectuer des mesures de doses exactes et preacutecises Les titulaires de permis de services de dosimeacutetrie sont tenus de deacuteposer de lrsquoinformation reacuteguliegraverement dans le Fichier dosimeacutetrique national (FDN) Le FDN exploiteacute par le Bureau de la radioprotection de Santeacute Canada contient les dossiers de doses de rayonnement provenant de tous les processeurs commerciaux de dosimeacutetrie des installations de production drsquoeacutenergie nucleacuteaire drsquoEacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) et des mines drsquouranium Le registre comprend eacutegalement les dossiers de doses provenant des utilisateurs de rayons X tels que les dentistes les radiologues et les chiropraticiens ainsi que les expositions aux produits de filiation du radon provenant de certaines mines qui ne deacutetiennent pas de permis de la CCSN
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7 Sommaire
Le rayonnement a toujours eacuteteacute preacutesent et il est partout dans notre environnement La vie a eacutevolueacute dans un monde contenant des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement ionisant Nous sommes eacutegalement exposeacutes au rayonnement artificiel provenant de sources telles que les traitements meacutedicaux et les activiteacutes impliquant des matiegraveres radioactives
Les effets du rayonnement sur la santeacute sont bien compris Depuis le deacutebut du 20e siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes agrave fond agrave la fois en laboratoire et sur les populations humaines En raison des risques connus du rayonnement pour la santeacute il doit ecirctre utiliseacute avec prudence et strictement controcircleacute Un eacutequilibre doit ecirctre trouveacute entre les avantages du rayonnement pour la socieacuteteacute et les risques que le rayonnement pose pour les personnes la santeacute et lrsquoenvironnement
La CCSN reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de proteacuteger la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de respecter les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Elle deacutefinit eacutegalement des limites de dose pour empecirccher que les travailleurs et le public ne soient soumis agrave une exposition excessive au rayonnement
La compreacutehension des risques que pose le rayonnement aide la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation agrave fixer les limites de dose et agrave eacutetablir des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave des niveaux sucircrs Les titulaires de permis sont tenus de maintenir toutes les doses de rayonnement agrave des niveaux ALARA Des programmes de surveillance du rayonnement sont en place agrave proximiteacute des centrales nucleacuteaires et drsquoautres installations nucleacuteaires agrave travers le Canada pour proteacuteger les personnes et lrsquoenvironnement contre les effets potentiels du rayonnement
Des programmes gouvernementaux et de lrsquoindustrie mesurent systeacutematiquement les niveaux de radioactiviteacute dans lrsquoair lrsquoeau potable les eaux de surface le sol et les aliments Gracircce agrave ces donneacutees la CCSN peut veacuterifier que les normes sont respecteacutees eacutevaluer lrsquoefficaciteacute des controcircles et deacuteterminer les tendances environnementales
Depuis plus de 65 ans le Canada deacutetient un dossier de sucircreteacute nucleacuteaire reconnu au niveau international La CCSN est fiegravere drsquoavoir contribueacute agrave ce dossier de sucircreteacute en assurant une surveillance reacuteglementaire solide Les Canadiens peuvent ecirctre assureacutes que la CCSN continuera de surveiller avec vigilance la sucircreteacute de lrsquoindustrie nucleacuteaire canadienne de sorte que la santeacute et la sucircreteacute ne soient jamais compromises
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Glossaire
Acide amineacute Les eacuteleacutements constitutifs des proteacuteines Il srsquoagit de moleacutecules organiques contenant un groupement amine (NH2) et un groupe carboxyle (COOH)
Acide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) Le composeacute moleacuteculaire dans le noyau drsquoune cellule qui forme le modegravele de la structure et du fonctionnement de la cellule
Activiteacute Rythme auquel se produisent les deacutesinteacutegrations dans une matiegravere radioactive par uniteacute de temps Utiliseacutee comme mesure de la quantiteacute de radionucleacuteides preacutesents Uniteacute Becquerel symbole Bq 1 Bq = une deacutesinteacutegration par seconde
ALARA Un principe drsquooptimisation de la protection utiliseacute pour srsquoassurer que les limites de doses reccedilues au niveau individuel au travail et par le public soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux Ce concept ne deacutesigne pas la limite de dose il srsquoagit drsquoun processus qui permet de maintenir les niveaux de dose bas
Appareil agrave rayonnement Tel que deacutefini dans le Regraveglement sur les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement a) un appareil contenant une substance nucleacuteaire en une quantiteacute supeacuterieure agrave la quantiteacute drsquoexemption et permettant son utilisation pour ses proprieacuteteacutes de rayonnement et b) un appareil contenant un composeacute lumineux au radium
Atome Uniteacute de matiegravere formeacutee drsquoun noyau unique autour duquel gravitent plusieurs eacutelectrons et dont le nombre est eacutegal agrave celui des protons dans le noyau Lrsquoatome est la plus petite partie drsquoun eacuteleacutement pouvant se combiner chimiquement avec drsquoautres atomes Tous les atomes autres que lrsquohydrogegravene 1 ont des neutrons dans le noyau
Becquerel Uniteacute SI de mesure de lrsquoactiviteacute drsquoune substance radioactive Le becquerel remplace le curie (Ci) qui nrsquoest pas une uniteacute SI Son symbole est Bq Il correspond agrave une deacutesinteacutegration nucleacuteaire par seconde 1 Bq = 27 pCi (27 times 10ndash11 Ci) et 1 Ci = 37 times 1010 Bq (Voir aussi laquo SI raquo)
Cancer Un grand nombre de maladies causeacutees par la division effreacuteneacutee de cellules anormales
Capture des eacutelectrons Processus de deacutesinteacutegration radioactive au terme duquel un eacutelectron en orbite est captureacute par le noyau et fusionne avec ce dernier Apregraves ce processus la masse reste inchangeacutee mais le numeacutero atomique diminue drsquoun facteur de un car un proton est converti en neutron
Capture des neutrons ou capture neutronique Type de reacuteaction nucleacuteaire au terme de laquelle un noyau atomique srsquoempare drsquoun neutron libre et fusionne avec lui pour former un noyau plus lourd Les neutrons peuvent reacuteagir avec un noyau atomique de plusieurs maniegraveres chacune aboutissant agrave un produit diffeacuterent
Cataracte Affection qui survient lorsque le cristallin normalement transparent de lrsquoœil se trouble ou srsquoopacifie et cause une vision trouble qursquoil nrsquoest pas possible de corriger par des verres correcteurs ordinaires Le facteur le plus important de la formation de cataractes est le vieillissement mais il existe des facteurs additionnels comme le tabagisme le diabegravete lrsquoexposition excessive au soleil et le rayonnement
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Cellule La plus petite uniteacute structurelle et fonctionnelle de tous les organismes vivants connus
Deacutesinteacutegration (radioactive) Transformation drsquoun nucleacuteide radioactif en un nucleacuteide diffeacuterent (ou plusieurs nucleacuteides diffeacuterents) par eacutemission spontaneacutee de rayonnement tels que des rayonnements alpha becircta ou gamma ou par capture des eacutelectrons Il en reacutesulte un noyau plus stable et moins chargeacute en eacutenergie Chaque processus de deacutesinteacutegration a une peacuteriode radioactive deacutefinie
Deuteacuterium Un isotope drsquohydrogegravene avec un proton et un neutron dans le noyau
Dose Terme geacuteneacuteral utiliseacute pour deacutesigner la quantiteacute drsquoeacutenergie provenant de rayonnement ionisant absorbeacutee par les tissus La dose absorbeacutee est mesureacutee en grays (Gy) ougrave 1 gray eacutequivaut agrave 1 joule par kilogramme Voir aussi dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace
Dose absorbeacutee Quantiteacute drsquoeacutenergie absorbeacutee par la matiegravere irradieacutee par uniteacute de masse Cela reflegravete la quantiteacute drsquoeacutenergie deacuteposeacutee par du rayonnement ionisant lors de son passage agrave travers un milieu (comme lrsquoair lrsquoeau ou du tissu vivant) Uniteacute gray Symbole Gy
Dose aigueuml Exposition reccedilue pendant une courte dureacutee (heures ou jours) Lrsquoadjectif laquo aigueuml raquo deacutesigne uniquement la dureacutee de lrsquoexposition et non lrsquointensiteacute des doses concerneacutees
Dose chronique Exposition persistante (en termes de mois ou drsquoanneacutees) Lrsquoadjectif laquo chronique raquo se rapporte uniquement agrave la dureacutee de lrsquoexposition et non agrave lrsquointensiteacute des doses
Dose efficace Mesure de dose visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du deacutetriment radiologique pouvant reacutesulter de la dose Elle repreacutesente la somme des produits des doses eacutequivalentes aux tissus multiplieacutees par leurs facteurs de pondeacuteration tissulaires respectifs Uniteacute sievert (Sv)
Dose eacutequivalente Mesure de la dose au tissu ou agrave lrsquoorgane visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du dommage causeacute Obtenue en multipliant la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique pour tenir compte de lrsquoefficaciteacute biologique de diffeacuterents rayonnements agrave causer des dommages au tissu ou agrave lrsquoorgane consideacutereacute Uniteacute sievert (Sv)
Dosimegravetre Dispositif porteacute par une personne pour mesurer une dose de rayonnement ionisant
Dosimeacutetrie Sous-speacutecialiteacute scientifique de la radioprotection et de la physique meacutedicale centreacutee sur le calcul et lrsquoenregistrement des doses internes et externes provenant du rayonnement ionisant
Eau leacutegegravere Eau ordinaire composeacutee de moleacutecules ayant deux atomes drsquohydrogegravene et un atome drsquooxygegravene (H20) Diffeacuterente de lrsquoeau lourde qui est composeacutee de moleacutecules ayant un atome drsquohydrogegravene un atome de deuteacuterium (D) et un atome drsquooxygegravene (HDO)
Eau lourde Eau contenant une teneur eacuteleveacutee de moleacutecules avec des atomes de deuteacuterium (hydrogegravene lourd) Dans certains reacuteacteurs lrsquoeau lourde est utiliseacutee comme modeacuterateur parce qursquoelle ralentit les neutrons avec efficaciteacute et aussi parce qursquoelle a une faible probabiliteacute drsquoabsorber les neutrons
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Eau tritieacutee Lrsquoeau tritieacutee (HTO) est une moleacutecule drsquoeau dans laquelle une ou deux moleacutecules drsquohydrogegravene ont eacuteteacute remplaceacutees par un atome de tritium
Effets deacuteterministes Changements dans les cellules et les tissus qui se produiront certainement apregraves une dose aigueuml de rayonnement (agrave un niveau de dose supeacuterieur agrave au moins 1 000 mSv) en deccedilagrave duquel lrsquoeffet du rayonnement nrsquoest pas deacutetecteacute La graviteacute des effets sanitaires (eacuterythegraveme cutaneacute brucirclures et chute des cheveux) augmente avec la dose reccedilue
Effets stochastiques Terme utiliseacute pour deacutesigner les effets sanitaires du rayonnement (tels que le cancer ou les maladies heacutereacuteditaires) preacutesentant un risque statistique Pour ces maladies la probabiliteacute drsquoapparition augmente proportionnellement agrave la dose de rayonnement reccedilue plus la dose est eacuteleveacutee plus la probabiliteacute drsquoapparition est grande La graviteacute des effets nrsquoest pas proportionnelle agrave la dose
Efficaciteacute biologique relative Mesure relative de lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents types de rayonnements agrave provoquer un effet sanitaire preacuteciseacute exprimeacutee comme le rapport inverse des doses absorbeacutees de deux types de rayonnement diffeacuterents qui produiraient un effet biologique donneacute de mecircme intensiteacute
Eacutelectron Particule eacuteleacutementaire stable posseacutedant une charge eacutelectrique neacutegative de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 91 x 10-31 kg
Eacutelectron-volt (eV) Uniteacute drsquoeacutenergie eacutequivalente agrave environ 16 x 10-19 joules
Eacuteleacutement Types drsquoatomes speacutecifiques ayant le mecircme nombre de protons dans leur noyau et par conseacutequent le mecircme numeacutero atomique Le nombre de neutrons peut diffeacuterer
Eacutemission de positrons Type de deacutesinteacutegration radioactive dans laquelle un proton est transformeacute en neutron ce qui eacutemet un positron Dans ces cas lorsque le rapport neutrons-protons est trop faible et que lrsquoeacutemission de particules alpha nrsquoest pas possible sur le plan eacutenergeacutetique le noyau peut dans certaines conditions atteindre la stabiliteacute en eacutemettant un positron
Eacutenergie Grandeur physique qui deacutecrit la quantiteacute de travail qui peut ecirctre effectueacutee par une force donneacutee ougrave la masse-eacutenergie est conserveacutee Il existe diffeacuterentes formes drsquoeacutenergie eacutenergie cineacutetique potentielle thermique gravitationnelle acoustique lumineuse eacutelastique nucleacuteaire et eacutelectromagneacutetique
Eacutepideacutemiologie Eacutetude de la distribution et des eacuteleacutements deacuteterminants des maladies dans les populations humaines Elle sert de base pour la santeacute publique et la meacutedecine preacuteventive et elle est fondeacutee sur des observations plutocirct que sur des expeacuteriences
Essai biologique Toute proceacutedure utiliseacutee pour deacuteterminer la nature lrsquoactiviteacute lrsquoemplacement ou la reacutetention de radionucleacuteides dans lrsquoorganisme par des mesures directes (in vivo) ou par des analyses de matiegraveres excreacuteteacutees ou autrement eacutelimineacutees par lrsquoorganisme (in vitro)
Facteur de pondeacuteration radiologique Nombre par lequel il faut multiplier la dose absorbeacutee dans un tissu ou un organe pour deacuteterminer lrsquoefficaciteacute biologique relative du rayonnement agrave induire des effets stochastiques agrave de faibles doses le reacutesultat eacutetant la dose eacutequivalente
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Facteur de pondeacuteration tissulaire Facteur pour lequel la dose eacutequivalente est pondeacutereacutee aux fins de la deacutetermination de la dose efficace Le facteur de pondeacuteration tissulaire pour un organe ou un tissu repreacutesente la contribution relative de cet organe ou de ce tissu au preacutejudice total causeacute par les effets de lrsquoirradiation uniforme du corps entier
Fission ou fission nucleacuteaire Division drsquoun noyau lourd en deux morceaux (ou rarement plusieurs) avec des masses drsquoampleur eacutequivalente accompagneacutee geacuteneacuteralement de lrsquoeacutemission de neutrons et de rayonnement gamma
Gray (Gy) Uniteacute du SI de la dose absorbeacutee Uniteacute 1 joulekilogramme mais a un usage restreint
In vitro Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience reacutealiseacutee en dehors drsquoun organisme vivant dans un environnement controcircleacute comme dans une eacuteprouvette ou une boicircte de Peacutetri Du latin laquo dans le verre raquo
In vivo Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience portant sur un organisme vivant complet par opposition agrave un organisme partiel ou mort ou un environnement controcircleacute in vitro Latin pour laquo dans le vivant raquo
Ion Atome moleacutecule ou fragment de moleacutecule ayant acquis une charge eacutelectrique suite agrave la perte ou au gain drsquoun ou plusieurs eacutelectrons
Isotopes Deux ou plusieurs formes drsquoun eacuteleacutement donneacute qui ont des numeacuteros atomiques identiques (le mecircme nombre de protons dans leur noyau) et la mecircme ou les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques mais avec des masses atomiques diffeacuterentes (diffeacuterents nombres de neutrons dans leur noyau) et des proprieacuteteacutes physiques distinctes Par exemple lrsquouranium a 16 isotopes diffeacuterents soit U-234 U-235 U-236 U-238 etc
Leuceacutemie Cancer des globules blancs (leucocytes)
Limites de dose Limites de dose efficace et eacutequivalente preacutevues par le Regraveglement sur la radioprotection Ces limites sont en place pour reacuteduire au minimum le risque drsquoeffets nocifs pour la santeacute causeacutes par lrsquoexposition aux rayonnements associeacutee agrave des activiteacutes autoriseacutees par la CCSN
Maladie des rayons Ensemble de symptocircmes caracteacuterisant les radioleacutesions qui reacutesultent drsquoune exposition excessive de lrsquoensemble du corps (ou drsquoune grande partie de celui-ci) au rayonnement ionisant Les premiers de ces symptocircmes sont des nauseacutees de la fatigue des vomissements et la diarrheacutee qui peuvent ecirctre suivis par la perte de cheveux des heacutemorragies lrsquoinflammation de la bouche et de la gorge et une perte geacuteneacuterale drsquoeacutenergie
Masse ou masse atomique Masse drsquoun isotope drsquoun eacuteleacutement exprimeacutee en uniteacutes de masse atomique deacutefinie par un douziegraveme de la masse drsquoun atome de carbone 12 Une masse atomique de 1 eacutequivaut agrave environ 166 x 10-27 kg
Microsievert Un millioniegraveme de sievert (voir sievert) Symbole μSv
Millisievert Un milliegraveme de sievert (voir sievert) Symbole mSv
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Modegravele lineacuteaire sans seuil Modegravele dose-reacuteponse baseacute sur lrsquohypothegravese selon laquelle dans la gamme des faibles doses les doses de rayonnement supeacuterieures agrave zeacutero augmentent le risque de cancers etou de maladies heacutereacuteditaires drsquoune maniegravere proportionnelle simple
Modeacuterateur Matiegravere telle que lrsquoeau ordinaire ou lrsquoeau lourde qui est utiliseacutee dans un reacuteacteur pour ralentir la vitesse eacuteleveacutee des neutrons ce qui accroicirct la probabiliteacute qursquoune fission survienne
Moleacutecule Groupe drsquoatomes lieacutes chimiquement les uns aux autres
Mutation Changement chimique de lrsquoADN dans le noyau drsquoune cellule Les mutations survenant dans les cellules des spermatozoiumldes ou des ovules ou leurs preacutecurseurs peuvent avoir des effets heacutereacuteditaires chez les enfants ou les geacuteneacuterations futures Les mutations dans les cellules somatiques (cellules non reproductrices) peuvent eacutegalement favoriser lrsquoapparition du cancer
Neutron Particule eacuteleacutementaire du noyau de lrsquoatome (acirc lrsquoexception de lrsquohydrogegravene) et dont la masse est similaire agrave celle drsquoun proton soit de lrsquoordre de 16 x 10-27 kg
Nombre de masse Nombre de neutrons et de protons dans le noyau drsquoun atome
Non-prolifeacuteration nucleacuteaire Effets deacuteployeacutes pour preacutevenir la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires et de dispositifs nucleacuteaires explosifs La CCSN est responsable de la mise en œuvre de la politique de non-prolifeacuteration nucleacuteaire du Canada qui contient deux objectifs de large porteacutee et de longue date
1 garantir aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires du Canada ne contribuent pas agrave la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou drsquoautres dispositifs nucleacuteaires explosifs
2 promouvoir un reacutegime international de non-prolifeacuteration plus efficace et plus complet
Noyau (drsquoun atome) Partie centrale drsquoun atome chargeacutee positivement contenant des protons et des neutrons Le nombre total de protons et de neutrons srsquoappelle le nombre de masse
Nucleacuteide Un terme geacuteneacuteral pour deacutesigner tous les isotopes connus qursquoils soient stables ou non
Numeacutero atomique Nombre de protons dans le noyau drsquoun atome Symbole Z
Optimisation Processus drsquoeacutetablissement de niveaux de protection et de sucircreteacute qui permettent drsquoassurer que les expositions la probabiliteacute de subir une exposition et la valeur des expositions potentielles soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux tel que recommandeacute par la Commission internationale de protection radiologique
Particules alpha Une particule agrave charge positive formeacutee de deux protons et de deux neutrons qui est eacutemise par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoil se deacutesintegravegre Une particule alpha est relativement volumineuse et peut ecirctre arrecircteacutee par la peau ou une feuille de papier Une particule alpha est identique agrave un noyau drsquoheacutelium
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Particules becircta Un eacutelectron (une particule ayant une charge neacutegative) ou un positron (une particule ayant une charge positive) qui est eacutemis par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoils se deacutesintegravegrent Les particules becircta sont relativement petites et peuvent ecirctre arrecircteacutees par une feuille drsquoaluminium ou de plastique de quelques millimegravetres drsquoeacutepaisseur
Peacuteriode (radioactive) Temps neacutecessaire pour que lrsquoactiviteacute drsquoun radionucleacuteide soit reacuteduite de moitieacute par un processus de deacutesinteacutegration radioactive Symbole t12 Plus la peacuteriode drsquoune substance est courte plus elle est radioactive
Photon Un quantum (la plus petite quantiteacute possible) drsquoeacutenergie eacutemise sous forme de rayonnement eacutelectromagneacutetique
Positron Particule eacuteleacutementaire chargeacutee positivement de 16 x 10-19 coulombs et dont la masse est de 91 x 10-31 kg (comparable agrave un eacutelectron mais chargeacutee positivement)
Produits de filiation du radon Terme utiliseacute pour deacutesigner collectivement les produits immeacutediats de deacutesinteacutegration radioactive du radon Il srsquoagit de la chaicircne de deacutesinteacutegration qui inclut le polonium 218 le plomb 214 le bismuth 214 et le polonium 214 Leur peacuteriode combineacutee moyenne est de lrsquoordre de 30 minutes Aussi appeleacute descendant du radon
Proton Particule eacuteleacutementaire stable preacutesente dans le noyau de lrsquoatome posseacutedant une charge eacutelectrique positive de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 167 x 10-27 kg
Radioactif Empreint de radioactiviteacute eacutemettant spontaneacutement de lrsquoeacutenergie sous forme de rayonnement ionisant (telles que les particules alpha et becircta des neutrons ou des rayons gamma) agrave la suite de la deacutesinteacutegration drsquoun atome instable
Radon Eacuteleacutement chimique dont le symbole est Rn et le nombre atomique 86 Le radon est un gaz noble rare incolore inodore insipide naturel et radioactif issu de la deacutesinteacutegration du radium Il srsquoagit de lrsquoune des substances les plus lourdes persistant sous forme de gaz dans des conditions normales le radon preacutesente un risque pour la santeacute
Radio-isotope Isotope drsquoun eacuteleacutement qui subit une deacutesinteacutegration spontaneacutee et eacutemet un rayonnement
Radionucleacuteide Nucleacuteide radioactif
Radiosensible Un terme qualitatif pour distinguer les cellules les tissus et les organes qui sont plus susceptibles drsquoecirctre endommageacutes par le rayonnement
Rayonnement Processus drsquoeacutemission ou de transmission drsquoeacutenergie sous forme de particules ou drsquoondes Dans le preacutesent document le terme laquo rayonnement raquo deacutesigne un rayonnement ionisant sauf indication contraire
Rayonnement artificiel Rayonnement produit par les activiteacutes humaines et qui srsquoajoute au rayonnement de fond
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Rayonnement cosmique Rayonnement naturel provenant de lrsquoespace Ces rayons sont composeacutes de rayonnements ionisants peacuteneacutetrants (agrave la fois particulaires et eacutelectromagneacutetiques) et peuvent porter des eacutenergies de plus de 1020 eV Le champ magneacutetique terrestre deacutevie les rayons cosmiques chargeacutes vers les pocircles
Rayonnement de fond naturel Une source de rayonnement preacutesente en permanence dans lrsquoenvironnement et provenant de diffeacuterentes sources Parmi ces sources figurent le rayonnement cosmique les sources terrestres (eacuteleacutements radioactifs preacutesents dans le sol) lrsquoair ambiant (radon) et les sources internes (denreacutees alimentaires et boissons) La dose efficace annuelle globale par personne attribueacutee au rayonnement naturel est de 24 mSv par anneacutee (UNSCEAR 2008)
Rayonnement eacutelectromagneacutetique Mouvement drsquoondes en deacuteplacement reacutesultant de lrsquoeacutevolution des champs eacutelectriques et magneacutetiques Le spectre de rayonnement eacutelectromagneacutetique connu comprend la gamme des rayons X (et des rayons gamma) de courte longueur drsquoonde et agrave haute eacutenergie lrsquoultraviolet la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge et le radar et des ondes radio et de longueur drsquoonde relativement longue et agrave faible eacutenergie Selon la meacutecanique quantique les rayonnements eacutelectromagneacutetiques agrave haute eacutenergie peuvent se comporter comme des particules (photons)
Rayonnement gamma Rayonnement eacutelectromagneacutetique peacuteneacutetrant produit par un noyau atomique pendant sa deacutesinteacutegration radioactive forme de rayonnement ionisant agrave courte longueur drsquoonde et eacutenergie eacuteleveacutee
Rayonnement ionisant Rayonnement capable drsquoajouter ou de retrancher des eacutelectrons en traversant la matiegravere (par ex air eau ou tissus vivants) Exemples particules alpha rayonnement gamma rayons X et neutrons
Rayonnement neutronique Se produit lorsque les neutrons sont eacutejecteacutes du noyau par fission nucleacuteaire (c-agrave-d division de lrsquoatome) et drsquoautres processus Contrairement agrave drsquoautres rayonnements le rayonnement neutronique est absorbeacute par les mateacuteriaux contenant un grand nombre drsquoatomes drsquohydrogegravene comme la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques
Rayonnement non ionisant Un rayonnement plus faible que le rayonnement ionisant c-agrave-d qui ne possegravede pas lrsquoeacutenergie suffisante pour produire des ions La lumiegravere visible les rayons infrarouges et les ondes radioeacutelectriques sont des rayonnements non ionisants
Rayons X Rayonnement eacutelectromagneacutetique (photon) peacuteneacutetrant eacutemis par un atome apregraves avoir eacuteteacute bombardeacute par des eacutelectrons Les rayons X diffegraverent du rayonnement gamma dans la mesure ougrave ils sont eacutemis agrave partir des eacutelectrons en orbite et non agrave partir du noyau Ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma Les rayons X sont principalement geacuteneacutereacutes par des moyens artificiels plutocirct qursquoagrave partir de substances radioactives Ils sont utiliseacutes avant tout agrave des fins meacutedicales
Reacuteacteur nucleacuteaire Appareil dans lequel une reacuteaction en chaicircne de fission nucleacuteaire autoentretenue se produit dans des conditions controcircleacutees pour produire de lrsquoeacutenergie ou des rayonnements utiles
Reacuteaction en chaicircne Voir reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne
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Reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne Exemple de fission nucleacuteaire ougrave un neutron est eacutejecteacute drsquoun atome fissionneacute ce qui causera la fission drsquoun autre atome en eacutejectant plus de neutrons
Rejets Substances et matiegraveres nucleacuteaires relacirccheacutees dans lrsquoenvironnement (sous forme liquide ou gazeuse) agrave la suite drsquoactiviteacutes autoriseacutees par la CCSN
Service de dosimeacutetrie autoriseacute Une entreprise ou une institution qui deacutetient un permis de la CCSN pour mesurer les doses de rayonnement aux travailleurs
SI Systegraveme international drsquouniteacutes
Sievert Lrsquouniteacute du SI mesurant la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Elle est eacutegale agrave 1 joulekilogramme Elle remplace lrsquoancienne uniteacute de rayonnement classique rem Des multiples du sievert (dont le symbole est Sv) sont utiliseacutes dans la pratique courante et incluent le millisievert (mSv 11000 de 1 Sv) et le microsievert (μSv 11 000 000 de 1 Sv)
Substances nucleacuteaires Isotopes qui eacutemettent du rayonnement
Travailleur du secteur nucleacuteaire (TSN) Personne qui du fait de sa profession ou de son occupation et des conditions dans lesquelles elle exerce ses activiteacutes si celles-ci sont lieacutees agrave une substance ou agrave une installation nucleacuteaire risque vraisemblablement de recevoir une dose de rayonnement supeacuterieure agrave la limite reacuteglementaire fixeacutee par la CCSN pour la population en geacuteneacuteral (1 mSv par anneacutee)
Tritium Un isotope radioactif de lrsquohydrogegravene posseacutedant deux neutrons et un proton dans son noyau Le tritium se deacutesintegravegre en eacutemettant un eacutelectron (rayonnement becircta) et sa peacuteriode radioactive est de 123 ans Le tritium est preacutesent naturellement dans lrsquoenvironnement et eacutegalement un sous-produit des reacuteacteurs nucleacuteaires
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Acronymes et uniteacutes
ADN acide deacutesoxyribonucleacuteique AIEA Agence internationale de lrsquoeacutenergie atomique ALARA niveau le plus bas que lrsquoon peut raisonnablement atteindre BEIR National Academy of Biological Effects of Ionizing Radiation Bq becquerel CCSN Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire CIPR Commission internationale de protection radiologique CRFPT Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial EACL Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee ELF ondes meacutegameacutetriques FDN Fichier dosimeacutetrique national Gy gray H2O symbole chimique de lrsquoeau eacutegalement HOH HTO eau tritieacutee ICRU Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation J joule LSRN Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires mSv millisievert NCRP National Council on Radiation Protection and Measurements Sv sievert TDM tomodensitomeacutetrie t frac12 symbole pour la peacuteriode radioactive drsquoun radionucleacuteide TSN travailleur du secteur nucleacuteaire microSv microsievert UNSCEAR Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants UV ultraviolet wR facteur de pondeacuteration radiologique wT facteur de pondeacuteration tissulaire
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Sources
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laws-loisjusticegccaengregulationssor-2000-203page-1html bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire juin 2003 Controcircle et enregistrement des
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bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire octobre 2004 Maintenir les expositions et les doses au laquo niveau le plus bas qursquoil soit raisonnablement possible drsquoatteindre raquo guide de reacuteglementation G-129 reacutevision 1 httpnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_freG129rev1_fpdf
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bull Commission internationale de protection radiologique Limits for Intakes of Radionuclides by Workers Publication 30 de la CIPR partie 1 (et suppleacutement) part 2 (et suppleacutement) partie 3 (et suppleacutements A et B) et index Annales de la CIPR Pergamon Press New York 1979-1982
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations de 1990 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 21(1-3) Publication 60 de la CIPR Pergamon Press Oxford 1991
bull Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation 2011 Fundamental quantities and units for ionizing radiation Journal de la ICRU volume 11 no 1 publieacute par Oxford University Press
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRP) ncrponlineorgPDFsNCRP20Composite20Glossarypdf
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bull Nations Unies Effects of Ionizing Radiation Volume I Report to the General Assembly Scientific Annexes A and B Volume II Scientific Annexes C D and E Rapport de 2006 du Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des rayonnements ionisants publications des Nations Unies E08IX6 (2008) et E09IX5 (2009) Nations Unies New York
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bull Nations Unies Sources and Effects of Ionizing Radiation Volume I Sources Volume II Effects Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants Rapport 2000 agrave lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale avec des annexes scientifiques publications des Nations Unies E00IX3 et E00IX4 Nations Unies New York 2000
bull NRC des Eacutetats-Unis nrcgovreading-rmbasic-refglossaryhtml bull Brodsky A Handbook of Radiation Measurement and Protection Boca Raton
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ionizing radiation in Canada Radiation Protection Dosimetry 108 p 215-226 2004
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bull Brenner DJ et Hall EJ Computed Tomography ndash An Increasing Source of Radiation Exposure New England Journal of Medicine 357 p 2277-2284 2007
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- Full cover - PDF - FRpdf
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- RG-RD_IR_Fpdf
- inside cover - PDF - FR
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- E-DOCS-3738137-v8-Radiation_INFO_doc_-_FR
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- Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
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- 42 Eacutevaluation du risque de cancer
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- Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
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- 541 Rayonnement naturel
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- Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
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- 61 Protection des Canadiens
- 62 Protection des travailleurs
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Figure 9 Mine drsquouranium lac McClean (Saskatchewan)
bull Essais nucleacuteaires atmospheacuteriques Les essais atomiques reacutealiseacutes dans lrsquoatmosphegravere entre la fin de la Deuxiegraveme Guerre mondiale et jusqursquoagrave la fin des anneacutees 1980 ont eu pour effet de rejeter des eacuteleacutements radioactifs ou retombeacutees dans lrsquoatmosphegravere Ces retombeacutees radioactives se sont deacutesinteacutegreacutees dans lrsquoenvironnement La plupart des retombeacutees posseacutedaient une peacuteriode radioactive courte et ont disparu mais certaines nrsquoont pas encore acheveacute leur deacutesinteacutegration Les doses de radioactiviteacute dues agrave ces retombeacutees que reccediloivent les ecirctres humains et lrsquoenvironnement sont chaque anneacutee de plus en plus faibles
35 Trouver un eacutequilibre
Normalement il y a tregraves peu de choses que nous puissions faire pour changer ou reacuteduire le rayonnement ionisant provenant de sources naturelles comme le soleil les sols ou les roches Ce type drsquoexposition bien que non complegravetement deacutenueacutee de risque est geacuteneacuteralement assez faible Toutefois dans certains cas les sources naturelles de radioactiviteacute peuvent atteindre un niveau inacceptable et doivent ecirctre reacuteduites Crsquoest notamment le cas du radon preacutesent dans les maisons
Le rayonnement ionisant provenant de sources et drsquoactiviteacutes artificielles est plus eacutetroitement controcircleacute Dans ces cas preacutecis il importe de trouver un eacutequilibre entre les avantages que procure le rayonnement agrave la socieacuteteacute et les risques qursquoil fait peser sur la santeacute de la population et sur lrsquoenvironnement Des limites de dose sont donc fixeacutees pour restreindre lrsquoexposition des travailleurs et des membres du public au rayonnement Par ailleurs les titulaires de permis doivent garder les doses de rayonnement au niveau le plus bas que lrsquoon puisse raisonnablement atteindre (le principe ALARA) Il importe eacutegalement que le recours au rayonnement procure un beacuteneacutefice net Par exemple les deacutetecteurs de fumeacutee peuvent utiliser des isotopes radioactifs car ce
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type de dispositif peut sauver des vies De mecircme les centrales nucleacuteaires nous procurent de lrsquoeacutelectriciteacute tout en posant des risques minimes qui sont rigoureusement controcircleacutes
4 Effets de lrsquoexposition au rayonnement sur la santeacute
Le mot laquo sucircreteacute raquo revecirct diffeacuterents sens selon les personnes Pour plusieurs la sucircreteacute est synonyme drsquoabsence de risques ou de dangers Mais en reacutealiteacute il existe toujours un certain niveau de risque dans pratiquement tout ce que nous faisons
Par exemple les limites de vitesse sur les routes sont fixeacutees pour optimiser la seacutecuriteacute des usagers de la route Cela nrsquoempecircche toutefois pas les accidents de se produire mecircme si les automobilistes respectent les limites de vitesse Malgreacute ces risques nous conduisons quand mecircme
Les mecircmes deacutecisions conscientes sont prises agrave lrsquoeacutegard du rayonnement Lrsquoexposition au rayonnement comporte un risque pour la santeacute La connaissance de ces risques permet agrave la CCSN et agrave drsquoautres organismes de reacuteglementation de fixer des limites de dose et de formuler des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave un risque acceptable ou toleacuterable ougrave il est peu probable de causer des dommages
Lrsquoavantage en ce qui concerne le rayonnement tient agrave ce que nous connaissons mieux les risques qursquoil fait peser sur la santeacute que les risques associeacutes agrave tout autre agent chimique ou toxique Depuis le deacutebut du siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes en profondeur en laboratoire et aupregraves de populations humaines
41 Preuves eacutepideacutemiologiques
Les eacutetudes meneacutees sur les survivants des explosions atomiques survenues agrave Hiroshima et Nagasaki en 1945 indiquent que lrsquoexposition au rayonnement agrave long terme a eu pour principal effet drsquoaugmenter la freacutequence des cas de cancer et de leuceacutemie
Des reacutesultats comparables ont eacuteteacute observeacutes
bull chez les personnes ayant reccedilu une radiotheacuterapie ou subi un examen diagnostique faisant appel au rayonnement
bull chez les anciens mineurs de mines drsquouranium bull chez les travailleurs qui ont fabriqueacute des armes atomiques bull chez les personnes exposeacutees au rayonnement par suite de lrsquoaccident de la centrale nucleacuteaire
de Tchernobyl bull chez les personnes exposeacutees au radon dans leur maison
Des eacutetudes ont montreacute que lrsquoexposition au rayonnement augmente la freacutequence de certains cancers survenant deacutejagrave de maniegravere spontaneacutee dans la population et que cette augmentation est proportionnelle agrave la dose de rayonnement Autrement dit plus la dose est importante plus le risque de cancer est eacuteleveacute On parle alors drsquoeffets stochastiques (voir la section 43) Toutefois les eacutetudes meneacutees agrave ce jour nrsquoont pas permis de deacutemontrer lrsquoapparition drsquoun nombre excessif de
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cancers ou drsquoautres maladies chez les personnes exposeacutees au rayonnement de maniegravere chronique agrave des doses infeacuterieures agrave environ 100 mSv1 par anneacutee
Plusieurs raisons peuvent expliquer pourquoi les effets du rayonnement ne peuvent pas ecirctre perccedilus en deccedilagrave de 100 mSv par anneacutee
bull Lrsquoune drsquoentre elles tient agrave ce qursquoil existe un seuil en deccedilagrave duquel la dose reccedilue nrsquooccasionne pas de cancers Par exemple le radium a un seuil de 10 Sv pour le cancer des os
bull Lrsquoautre raison deacutefendue par les eacutetudes du Comiteacute consultatif sur les effets biologiques des rayonnements ionisants (Biological Effects of Ionizing Radiation) (BEIR) et par la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) de lrsquoAcadeacutemie des sciences de la France veut que mecircme si une faible dose de rayonnement peut induire des cancers lrsquoincidence des cancers radio-induits est si faible qursquoil est impossible de les distinguer des cancers spontaneacutes de mecircme type
Les chercheurs continuent drsquoeacutetudier les effets de faibles doses de rayonnement pour pouvoir confirmer ou infirmer ces hypothegraveses En attendant la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation ont opteacute pour le principe de preacutecaution et partent du principe que toute exposition au rayonnement comporte un certain niveau de risque
La plupart des personnes ayant preacutesenteacute des problegravemes de santeacute dans les eacutetudes en question ont eacuteteacute exposeacutees agrave des doses relativement eacuteleveacutees (supeacuterieures agrave 100 mSv) au cours drsquoune tregraves courte peacuteriode de temps Crsquoest ce qursquoon appelle lrsquoexposition laquo aigueuml raquo Normalement les travailleurs et les membres du public exposeacutes au rayonnement de lrsquoindustrie nucleacuteaire reccediloivent des doses beaucoup plus faibles au cours de peacuteriodes beaucoup plus longues (exprimeacutees en anneacutees plutocirct qursquoen secondes) On parle alors drsquoexposition laquo chronique raquo Selon les estimations les expositions aigueumls au rayonnement ont 15 agrave 2 fois plus de probabiliteacutes de causer des effets biologiques que lrsquoexposition chronique
42 Eacutevaluation du risque de cancer
La CIPR a calculeacute la probabiliteacute de cancer mortel en se basant essentiellement sur lrsquoeacutevaluation des effets des rayonnements effectueacutee par des organismes scientifiques comme lrsquoUNSCEAR et le BEIR La CIPR a ensuite deacutetermineacute ce qursquoelle qualifie de laquo deacutetriment raquo total ducirc agrave lrsquoexposition au rayonnement Il srsquoagit
bull de la probabiliteacute drsquoinduire un cancer mortel bull du risque drsquoapparition drsquoun cancer non mortel bull du risque drsquoeffets heacutereacuteditaires graves bull des anneacutees de vie perdues en cas de manifestation de lrsquoeffet nocif
1 Le sievert (Sv) est lrsquouniteacute utiliseacutee pour calculer la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Il est eacutegal agrave 1 joulekilogramme Le millisievert (mSv) eacutequivaut agrave 11000 de 1 Sv
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Compte tenu de tous ces risques la CIPR a calculeacute que le deacutetriment total srsquoeacutetablissait agrave 0042 (42 ) par sievert pour les travailleurs adultes et agrave 0057 (57 ) par sievert pour lrsquoensemble de la population (CIPR 103) Pour lrsquoensemble de la population le risque est leacutegegraverement plus eacuteleveacute que celui des travailleurs en raison des diffeacuterences touchant diverses variables comme le sexe et les plages drsquoacircge qui ont eacuteteacute prises en compte
Pour eacutetablir les limites de dose la CCSN srsquoest en grande partie fieacutee aux recommandations de la CIRP Les limites de dose sont eacutetablies agrave un niveau sous lequel le risque est consideacutereacute comme acceptable Toutefois par prudence on part du principe que toute exposition au rayonnement comporte un certain nombre de risques mecircme en deccedilagrave de la limite de dose drsquoougrave lrsquoexistence de regraveglements pour reacuteduire toutes les doses au niveau ALARA ALARA nrsquoest pas une limite de dose mais une pratique qui vise agrave maintenir les doses autant que possible en dessous de la limite reacuteglementaire qui au Canada est fixeacutee agrave 1 mSv par an pour le public En fait la dose de rayonnement totale attribuable agrave lrsquoindustrie nucleacuteaire ne repreacutesente qursquoune infime fraction de cette dose crsquoest-agrave-dire dans la gamme de 12 agrave 18 microsieverts (μSv) 2 ce qui est des milliers de fois infeacuterieur agrave la limite
Le modegravele lineacuteaire sans seuil est un modegravele de risque utiliseacute agrave lrsquoeacutechelle internationale par la plupart des organismes de santeacute et des organismes de reacuteglementation nucleacuteaire afin drsquoeacutetablir des limites de dose pour les travailleurs et les membres du public Le modegravele lineacuteaire sans seuil preacutesume raisonnablement qursquoil existe un lien direct entre la radioexposition et les taux de cancer
Plusieurs autres modegraveles de risque existent (voir la figure 10) chacun ayant ses avantages et deacutesavantages Ils varient en fonction de leurs hypothegraveses et srsquoils prennent en compte lrsquoincertitude La CCSN utilise le modegravele lineacuteaire sans seuil comme approche agrave la radioprotection et pour lrsquoeacutelaboration de regraveglements approprieacutes
2 Comme les doses auxquelles sont exposeacutes les travailleurs et le public sont si basses la plupart des rapports et des mesures de dose utilisent les termes millisievert (mSv) et microsieverts (Sv) qui eacutequivalent respectivement agrave 11000 et agrave 1100 000 000 de sievert Ces sous-uniteacutes du sievert sont plus pratiques agrave utiliser pour les milieux professionnel et public
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Figure 10 Modegraveles de risques lieacutes aux faibles doses de rayonnement ionisant
43 Comment le rayonnement affecte-t-il les cellules
Lrsquoalteacuteration ou cassure des moleacutecules de lrsquoacide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) est le principal effet du rayonnement sur la santeacute LrsquoADN est une longue chaicircne drsquoacides amineacutes qui contient les informations neacutecessaires au fonctionnement des cellules Le rayonnement peut alteacuterer cette chaicircne Dans ce cas trois pheacutenomegravenes peuvent se produire
1 LrsquoADN se reacutepare correctement Dans ce cas la cellule est correctement reacutepareacutee et continue de fonctionner normalement La moleacutecule drsquoADN subit en permanence des leacutesions agrave chaque seconde de la journeacutee et les cellules ont une aptitude naturelle agrave reacuteparer ces leacutesions
2 La leacutesion de lrsquoADN est trop grave et la cellule meurt (effets deacuteterministes) Si lrsquoADN ou drsquoautres eacuteleacutements essentiels de la cellule reccediloivent une forte dose de rayonnement la cellule peut soit mourir soit ecirctre leacuteseacutee au point de ne plus pouvoir se reacutegeacuteneacuterer Si ce pheacutenomegravene touche un grand nombre de cellules dans un tissu ou un organe les effets preacutecoces du rayonnement peuvent se manifester Il srsquoagit des effets deacuteterministes dont la graviteacute varie selon la dose de rayonnement reccedilue Ils peuvent se traduire par des brucirclures des cataractes et dans des cas extrecircmes la mort
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Les premiegraveres preuves des effets deacuteterministes du rayonnement ont eacuteteacute observeacutees chez les premiers chercheurs et utilisateurs du rayonnement Ceux-ci ont preacutesenteacute des leacutesions seacutevegraveres agrave la peau et aux mains en raison drsquoune exposition agrave une dose excessive de rayonnement Plus reacutecemment les mecircmes pheacutenomegravenes ont eacuteteacute observeacutes apregraves lrsquoaccident de la centrale nucleacuteaire de Tchernobyl en 1986 au cours duquel plus de 130 travailleurs et pompiers ont reccedilu de fortes doses de rayonnement (800 agrave 16 000 mSv) et ont preacutesenteacute par la suite la maladie des rayons Deux des personnes exposeacutees sont deacuteceacutedeacutees quelques jours apregraves lrsquoexposition Plus de 30 travailleurs et pompiers sont deacuteceacutedeacutes dans les trois mois qui ont suivi lrsquoaccident
La CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation internationaux disposent de mesures y compris des limites de dose tregraves strictes et des bases de donneacutees permettant le suivi des sources radioactives pour atteacutenuer les risques susceptibles de peser sur les membres du public ou les travailleurs exposeacutes agrave des doses de rayonnement suffisamment eacuteleveacutees pour occasionner des effets deacuteterministes La CCSN dispose eacutegalement de regraveglements tregraves stricts pour la manipulation des substances et des dispositifs nucleacuteaires au Canada
3 La cellule se reacutepare mal mais continue de vivre (effets stochastiques) Dans certains cas une partie de lrsquoADN (voir la figure 11) de la cellule peut ecirctre leacuteseacutee par le rayonnement et ne pourra peut-ecirctre pas se reacuteparer par elle-mecircme Celle-ci peut continuer de vivre et mecircme de se reproduire Toutefois au cours de ce processus les erreurs qui nrsquoont pas eacuteteacute corrigeacutees dans le brin drsquoADN seront aussi preacutesentes dans les cellules qui descendent drsquoune cellule et cela peut perturber leur fonctionnement La probabiliteacute de ce type drsquoeffets indeacutesirables est proportionnelle agrave la dose et porte le nom drsquo laquo effet stochastique raquo Avec les effets stochastiques la probabiliteacute des effets augmente agrave mesure que la dose augmente Toutefois le moment ougrave les effets surviendront et leur graviteacute sont indeacutependants de la dose
Figure 11 Brin drsquoADN
Les dommages agrave lrsquoADN se produisent constamment dans le corps humain En effet nous sommes exposeacutes agrave environ 15 000 eacuteveacutenements de ce type qui nrsquoentraicircnent pas la mort des cellules chaque seconde Parfois la structure de la cellule change parce qursquoelle se reacutepare mal Cette alteacuteration peut nrsquoavoir aucun effet ou lrsquoeffet en question peut se manifester plus tard dans la vie Un cancer ou des effets heacutereacuteditaires peuvent ou non survenir
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Les dommages geacuteneacutetiques surviennent lorsque lrsquoADN des cellules des spermatozoiumldes ou des ovules est endommageacute Cela provoque lrsquoeacutemergence drsquoune anomalie qui est transmise drsquoune geacuteneacuteration agrave lrsquoautre Drsquoapregraves les eacutetudes meneacutees sur les animaux comme sur les mouches des fruits par Hermann J Muller en 1926 lrsquoexposition au rayonnement cause des mutations geacuteneacutetiques Toutefois agrave ce jour aucun effet geacuteneacutetique connu nrsquoa eacuteteacute observeacute chez les ecirctres humains par suite drsquoune exposition au rayonnement Il srsquoagit drsquoeacutetudes qui ont porteacute sur 30 000 enfants de survivants des bombardements atomiques sur Hiroshima et Nagasaki au Japon en 1945 (BEIR VII)
Le tableau 3 fait la synthegravese des effets possibles sur la santeacute qui sont relieacutes agrave des doses de rayonnement donneacutees Les limites de dose ont aussi eacuteteacute ajouteacutees pour montrer comment elles protegravegent les travailleurs et la population des dangers
Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
Dose Limite ou effet sur la santeacute
Plus de 5 000 mSv
Dose pouvant causer la mort si elle est reccedilue en une seule fois
1 000 mSv Dose pouvant occasionner les symptocircmes de la maladie des rayons (fatigue et nauseacutees) si elle est reccedilue au cours drsquoune peacuteriode de
24 heures
100 mSv Dose aigueuml la plus petite connue pouvant causer lrsquoapparition de cancers
30 agrave 100 mSv Dose de rayonnement reccedilue lors drsquoune tomographie axiale informatiseacutee du corps entier
50 mSv Limite de dose de rayonnement annuelle pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire
18 mSv Dose annuelle moyenne due au rayonnement de fond au Canada
1 mSv Limite de dose annuelle pour les membres du public au Canada
01 agrave 012 mSv
Dose reccedilue lors drsquoune radiographie des poumons
001 mSv Dose reccedilue lors drsquoune radiographie dentaire
001 mSv Dose annuelle moyenne reacutesultant des voyages en avion
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5 Doses de rayonnement
Pour les besoins de la radioprotection diffeacuterentes grandeurs de dose ont eacuteteacute deacutefinies dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace Les sections 51 agrave 53 deacutecrivent respectivement ces types de dose La figure 12 preacutesente un aperccedilu du lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee
Figure 12 Lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee
La section 54 preacutesente des doses de rayonnements repreacutesentatives qui pourraient ecirctre attendues selon divers sceacutenarios et la section 55 traite des limites de doses eacutetablies par la CCSN
51 Dose absorbeacutee
Lorsque le rayonnement ionisant peacutenegravetre dans le corps humain ou dans la matiegravere il leur communique de lrsquoeacutenergie Lrsquoeacutenergie absorbeacutee par suite de lrsquoexposition au rayonnement porte le nom de dose absorbeacutee La dose absorbeacutee se mesure gracircce agrave une uniteacute appeleacutee le gray (Gy) Un Gray correspond agrave une eacutenergie deacuteposeacutee drsquoun joule dans un kilogramme de matiegravere
52 Dose eacutequivalente
Lorsque le rayonnement est absorbeacute par une matiegravere vivante on peut parfois observer un effet biologique Tous les rayonnements ne produisent pas le mecircme effet biologique pour une mecircme dose absorbeacutee Lrsquoeffet deacutepend du type de rayonnement (alpha becircta gamma etc) Ainsi 1 Gy de rayonnement alpha est plus nocif pour les tissus humains que 1 Gy de rayonnement becircta Pour obtenir la dose eacutequivalente il faut multiplier la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique (wR) speacutecifique Pour exprimer cet effet on utilise alors un facteur de pondeacuteration radiologique (wR) pour mettre en eacutequivalence les diffeacuterents types de rayonnement et leur efficaciteacute biologique respective Cette dose eacutequivalente est exprimeacutee en sievert (Sv) Autrement dit 1 Sv de rayonnement alpha possegravede les mecircmes effets biologiques que 1 Sv de rayonnement becircta En drsquoautres mots la dose eacutequivalente permet drsquoobtenir une uniteacute qui rend compte du degreacute de nociviteacute de diffeacuterents types de rayonnement
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53 Dose efficace
Les diffeacuterents tissus et organes preacutesentent une sensibiliteacute diffeacuterente au rayonnement (voir la figure 13) Par exemple la moelle osseuse est beaucoup plus radiosensible que les tissus musculaires ou nerveux Pour obtenir une indication de lrsquoeffet de lrsquoexposition sur la santeacute geacuteneacuterale la dose eacutequivalente peut ecirctre multiplieacutee par un facteur de pondeacuteration tissulaire (wT) lieacute au risque pour un tissu ou organe particulier Cette multiplication donne la dose efficace absorbeacutee par le corps Lrsquouniteacute utiliseacutee pour exprimer la dose efficace est eacutegalement le sievert
Figure 13 Facteurs de pondeacuteration tissulaire
Source Regraveglement sur la radioprotection
Agrave titre drsquoexemple si lrsquoestomac et la vessie drsquoun sujet sont exposeacutes seacutepareacutement au rayonnement et que les doses eacutequivalentes aux tissus soient respectivement de 100 et 70 mSv la dose efficace sera calculeacutee comme suit (100 mSv x 012) + (70 mSv x 005) = 155 mSv Le risque drsquoeffets nocifs lieacutes agrave lrsquoexposition au rayonnement eacutequivaut agrave 155 mSv reccedilus de faccedilon homogegravene par le corps entier
54 Doses typiques de rayonnement
541 Rayonnement naturel
Au niveau mondial la dose efficace moyenne totale provenant du rayonnement naturel est de lrsquoordre de 24 mSv par an Au Canada la dose efficace moyenne se chiffre agrave 18 mSv (voir le tableau 4 et la figure 15) Tel que speacutecifieacute agrave la section 3 la dose peut deacutependre de la source de rayonnement
bull Rayonnement cosmique Les reacutegions de haute altitude reccediloivent plus de rayonnement cosmique Selon une eacutetude reacutecente de Santeacute Canada la dose efficace annuelle provenant du rayonnement cosmique reccedilue par les habitants de Vancouver en Colombie-Britannique qui est situeacutee au niveau de la mer est de lrsquoordre de 030 mSv Par contre une personne qui vivrait au sommet du mont Lorne au Yukon agrave une altitude de 2 000 m recevrait une dose annuelle drsquoenviron 084 mSv Les voyages aeacuteriens augmentent eacutegalement lrsquoexposition au rayonnement cosmique de 001 mSv par Canadien par an La figure 14 montre agrave quel point les niveaux de
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rayonnement cosmique varient avec des eacuteleacutevations au-dessus du niveau de la mer et en fonction de la longitude et de la latitude
Figure 14 Dose efficace annuelle pour lrsquoexteacuterieur provenant du rayonnement cosmique en Ameacuterique du Nord (en microsieverts)
Source Gratsky et al 2004
bull Rayonnement terrestre Les sols contiennent eacutegalement des sources naturelles de rayonnement et les reacutegions dont les sols sont riches en uranium reccediloivent plus de rayonnement eacutemis par les sols La dose efficace moyenne de rayonnement eacutemis par les sols (et les mateacuteriaux de construction provenant de ces sols) est de lrsquoordre de 05 mSv par an Toutefois cette dose varie selon lrsquoemplacement geacuteographique et la geacuteologie et peut atteindre 260 mSv dans le Nord de lrsquoIran ou 90 mSv au Nigeacuteria Au Canada la dose annuelle la plus eacuteleveacutee serait selon les estimations de lrsquoordre de 23 mSv et concerne les Territoires du Nord-Ouest
bull Inhalation La croucircte terrestre produit du radon qui est preacutesent dans lrsquoair que nous respirons Le radon donne lieu agrave quatre produits de deacutesinteacutegration qui irradient les poumons en cas drsquoinhalation Agrave lrsquoeacutechelle mondiale la dose efficace annuelle moyenne de rayonnement par le radon est drsquoenviron 13 mSv Une reacutecente eacutetude de Santeacute Canada sur le radon dans les habitations a reacuteveacuteleacute que les niveaux de radon dans 93 des foyers canadiens sont en dessous de la ligne directrice canadienne actuelle de 200 Bqmsup3
bull Ingestion Enfin il existe plusieurs sources de rayonnement naturelles qui peacutenegravetrent dans nos organismes que ce soit par les aliments que nous ingeacuterons lrsquoair que nous respirons et lrsquoeau que nous buvons Le potassium 40 est la principale source drsquoirradiation interne (exception faite des produits de filiation du radon) La dose efficace moyenne provenant de ces sources est drsquoenviron 03 mSv par an
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Tableau 4 Dose efficace moyenne dans certaines villes canadiennes compareacutee agrave la moyenne mondiale
Source de rayonnement
Moyenne mondiale1
(mSv) Canada2
(mSv) Toronto2
(mSv) Winnipeg2
(mSv) Rayonnement cosmique 04 03 03 03 Irradiation interne 03 03 03 03 Exposition due agrave lrsquoinhalation 13 09 08 32 Irradiation externe 05 02 02 02 Total 24 18 16 40
1 UNSCEAR 2010 2 Grasty et LaMarre 2004
Figure 15 Doses provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Doses moyennes provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Rayonnement
Rayonnement terrestre
cosmique
Inhalation
Ingestion
03 mSv 03 mSv
02 m Sv
09 mSv
542 Les sources artificielles de rayonnement
Les sources artificielles de rayonnement (reacutesultant des activiteacutes commerciales et industrielles) repreacutesentent environ 02 microSv de notre exposition annuelle au rayonnement Les rayons X et autres interventions meacutedicales diagnostiques et theacuterapeutiques (voir le tableau 5) repreacutesentent environ 12 mSv par an (UNSCEAR 2000) Les produits de grande consommation comme le tabac et les deacutetecteurs de fumeacutee repreacutesentent 01 mSv de notre exposition annuelle au rayonnement
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Tableau 5 Doses aux organes typiques selon le type drsquoexamen radiologique
Type drsquoexamen Organe Dose (mSv) Radiographie dentaire1 Cerveau 001 Radiographie de la poitrine1 Poumons 01 Mammographie de deacutepistage2 Seins 3 Tomodensitomeacutetrie abdominale (adulte)2 Estomac 10 Tomodensitomeacutetrie abdominale (neacuteonatale)2 Estomac 20
1 National Council on Radiation Protection and Measurements (NCPR) 2009 2 Brenner et Hall 2007
Globalement le rayonnement naturel repreacutesente approximativement 60 de la dose annuelle agrave laquelle nous sommes exposeacutes Les interventions meacutedicales repreacutesentent approximativement 40 de cette dose annuelle
Il nrsquoy a pas de diffeacuterence dans les effets causeacutes par le rayonnement naturel ou artificiel
55 Limites de dose
La CCSN eacutetablit les limites de dose pour les travailleurs canadiens et la population Elle le fait en suivant les recommandations de la CIPR qui se compose de scientifiques eacuteminents et de plusieurs grands speacutecialistes de la radioprotection Ces regraveglements srsquoinspirent aussi de la plupart des normes et recommandations de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA)
Au Canada lrsquoapplication des regraveglements normes et pratiques mis en place pour proteacuteger les membres du public et les travailleurs des sources de rayonnement qui ne sont pas reacuteglementeacutees par la CCSN est du ressort de Santeacute Canada de Ressources humaines et Deacuteveloppement des compeacutetences Canada du ministegravere de la Deacutefense nationale et des gouvernements provinciaux et territoriaux
Par ailleurs le Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial (CRFPT) eacutelabore des lignes directrices concernant le rayonnement ionisant et non ionisant et srsquoemploie agrave harmoniser les regraveglements relatifs agrave la radioprotection agrave la grandeur du Canada Copreacutesideacute par la CCSN Santeacute Canada et les provinces le CRFPT est une tribune nationale pour les questions de radioprotection
Pour les personnes qui exploitent lrsquoeacutenergie nucleacuteaire ou travaillent avec celle-ci la limite de dose reacuteglementeacutee est fixeacutee en dessous de la limite infeacuterieure de ce qui est consideacutereacute comme une exposition inacceptable Par exemple les limites de dose efficace pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire est de 50 mSv par an et de 100 mSv sur 5 ans Il nrsquoa pas eacuteteacute deacutemontreacute que lrsquoexposition agrave du rayonnement infeacuterieur agrave une dose aigueuml drsquoenviron 100 mSv nrsquoaugmente pas le risque drsquoeffets sur la santeacute comme le cancer
De plus les titulaires de permis doivent veiller agrave ce que toutes les doses respectent le principe ALARA (voir la figure 16)
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Figure 16 Cadre de la limite de dose de rayonnement
Les rapports et les controcircles reacuteguliers deacutemontrent que la moyenne annuelle des doses aux travailleurs des installations nucleacuteaires canadiennes est de lrsquoordre de 1 agrave 2 mSv par anneacutee (voir la figure 17)
Figure 17 Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type drsquoinstallation
Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type dinstallation
0
05
1
15
2
25
3
35
4
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(mSv
)
Centrales Mines et Raff ineries Installations Installations Installations Meacutedecine Industrie et Acceacuteleacuterateurs nucleacuteaires usines de duranium de fabrication de recherche de production recherche de particules
concentration de combustile et de de sources duranium production de lumineuses au
radio-isotopes tritium
Peut inclure lrsquoexposition aux rayons X Source Fichier dosimeacutetrique national du Canada (Santeacute Canada) ndash Drsquoapregraves les donneacutees publieacutees les plus reacutecentes
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Au Canada la limite de dose efficace pour le public est de 1 mSv au cours drsquoune anneacutee civile Les rapports et les controcircles reacuteguliers montrent que les doses efficaces annuelles auxquelles les membres du public sont exposeacutes dans le cadre des activiteacutes reacuteglementeacutees par la CCSN varient entre 0001 et 0092 mSv par an Le tableau 6 preacutesente la dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant drsquoeacutemissions dans lrsquoair et dans lrsquoeau provenant de diverses installations autoriseacutees de la CCSN par anneacutee Les doses reccedilues reacutesultant drsquoeacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques nrsquoont pas eacuteteacute additionneacutees pour Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) aux Laboratoires de Chalk River parce que ces doses correspondaient agrave diffeacuterents individus exposeacutes repreacutesentatifs provenant de diffeacuterentes populations
Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
Installation Dose annuelle maximale (mSv) pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
2006 2007 2008 2009 2010
Centrales nucleacuteaires
Point Lepreau 00006 00007 00018 00004 00002
Gentilly-2 00007 00009 00006 00012 00010
Darlington 00011 00014 00013 00007 00006
Pickering 00028 00026 00041 00018 00010
Bruce 00025 00021 00027 00044 00029
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions atmospheacuteriques)
0081 0073 0092 0045 0032
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions aquatiques)
0027 0014 0013 00011 00004
Source Rapports des titulaires de permis et donneacutees de surveillance de lrsquoenvironnement soumises agrave la CCSN
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6 Reacuteglementation des radiations
La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire (CCSN) reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de preacuteserver la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de mettre en œuvre les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Le mandat de la CCSN inclut aussi la diffusion de renseignements objectifs de nature scientifique technique et reacuteglementaire agrave lrsquointention de la population
En tant qursquoorganisme de reacuteglementation nucleacuteaire du Canada la CCSN surveille toutes les installations nucleacuteaires et les activiteacutes et applications lieacutees au nucleacuteaire En font partie les centrales nucleacuteaires les mines et usines de concentration drsquouranium les installations de traitement et de recherche les installations de gestion des deacutechets radioactifs les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement utiliseacutes agrave des fins meacutedicales et industrielles
La CCSN dispose drsquoun cadre de deacutelivrance de permis et de veacuterification de la conformiteacute visant agrave assurer que toute personne qui utilise possegravede ou stocke des substances nucleacuteaires et des appareils agrave rayonnement est en conformiteacute avec un permis et a mis en place des dispositions de sucircreteacute et de seacutecuriteacute approprieacutees Au fil des ans ces exigences reacuteglementaires ont eacuteteacute renforceacutees suite agrave lrsquoameacutelioration des connaissances sur les effets du rayonnement
61 Protection des Canadiens
Toutes les installations et activiteacutes nucleacuteaires au Canada sont reacutegies par la Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires (LSRN) qui est entreacutee en vigueur en mai 2000 en remplacement de lrsquoancienne Loi sur le controcircle de lrsquoeacutenergie atomique La LSRN et ses regraveglements sont conccedilus pour proteacuteger le public les personnes qui travaillent dans le secteur nucleacuteaire et notre environnement Le rocircle de la CCSN est de srsquoassurer que la LSRN et ses regraveglements sont respecteacutes
La CCSN collabore avec les organismes provinciaux et territoriaux de reacuteglementation en matiegravere de protection de lrsquoenvironnement et de radioprotection De nombreux autres organismes feacutedeacuteraux jouent eacutegalement un rocircle dans la protection des Canadiens la CCSN collabore avec Ressources naturelles Canada Environnement Canada Santeacute Canada Pecircches et Oceacuteans Canada Transports Canada la Deacutefense nationale et les Forces canadiennes et Affaires eacutetrangegraveres et Commerce international Canada pour reacuteglementer les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes
Les normes canadiennes en matiegravere de sucircreteacute nucleacuteaire prennent comme reacutefeacuterence les normes internationales Pour ce faire la CCSN srsquoappuie sur les travaux de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA) et drsquoautres organisations telles que le Comiteacute scientifique des Nations Unies sur les effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) et la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) ainsi que sur ceux de Santeacute Canada et drsquoEnvironnement Canada
Avec la coopeacuteration de ses Eacutetats membres lrsquoAIEA publie plusieurs normes internationales notamment des normes de non-prolifeacuteration nucleacuteaire Les normes de la CCSN et les meilleures pratiques dans ce domaine respectent celles de lrsquoAIEA
Dans le domaine de la non-prolifeacuteration nucleacuteaire la CCSN travaille pour le compte du gouvernement du Canada afin drsquoatteindre deux objectifs assurer aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires de notre pays ne contribuent pas agrave la
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fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou de dispositifs explosifs nucleacuteaires et promouvoir un cadre international de non-prolifeacuteration efficace et plus complet
62 Protection des travailleurs
La CCSN reacuteglemente les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes dans le but de proteacuteger la seacutecuriteacute et la santeacute des travailleurs Les installations nucleacuteaires comprennent les centrales nucleacuteaires les mines et les usines de concentration drsquouranium les installations de fabrication de combustible et les installations qui effectuent le traitement et la recherche Les aspects des activiteacutes reacuteglementeacutees sont la seacutecuriteacute la dosimeacutetrie lrsquoemballage et le transport des substances nucleacuteaires ainsi que lrsquoimportation et lrsquoexportation des substances nucleacuteaires
On estime agrave 40 000 le nombre de travailleurs de lrsquoindustrie nucleacuteaire au Canada et le nombre de personnes exposeacutees au rayonnement chaque jour dans le cadre de leur emploi est beaucoup plus eacuteleveacute Les travailleurs canadiens sont exposeacutes agrave des rayonnements de deux faccedilons ils travaillent avec des sources artificielles de rayonnement (par exemple dans lrsquoindustrie nucleacuteaire les soins de santeacute les eacutetablissements de recherche ou de production) ou bien ils sont exposeacutes agrave des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement naturel (par exemple dans lrsquoindustrie miniegravere dans les eacutequipages drsquoavion et dans la construction)
Le Regraveglement sur la radioprotection canadien fixe des limites srsquoappliquant agrave la quantiteacute de rayonnement agrave laquelle le public et les travailleurs du secteur nucleacuteaire (TSN) peuvent ecirctre exposeacutes Il srsquoagit des laquo limites de dose raquo (voir la section 55) et elles sont fixeacutees en deccedilagrave du seuil auquel on srsquoattend qursquoil y ait des effets neacutefastes sur la santeacute Le Regraveglement exige que les titulaires de permis mettent en œuvre des programmes de radioprotection qui limitent lrsquoexposition des travailleurs aux rayonnements ionisants sous les limites de dose et agrave un niveau aussi bas que possible les facteurs sociaux et eacuteconomiques en preacutesence eacutetant pris en compte (voir la figure 17)
Accident nucleacuteaire survenu agrave Fukushima en 2011
Le 11 mars 2011 un seacuteisme de magnitude 9 suivi drsquoun tsunami deacutevastateur ont frappeacute le Japon laissant derriegravere eux pregraves de 25 000 morts ou disparus un demi-million de reacutesidences deacutetruites ou endommageacutees et 560 km2 inondeacutes
Les reacutepercussions combineacutees du seacuteisme et du tsunami sur la centrale nucleacuteaire de Fukushima-Daiichi ont provoqueacute lrsquoun des pires accidents nucleacuteaires du monde Au cours des heures et des jours qui ont suivi trois des six reacuteacteurs de la centrale ont surchauffeacute et subi des dommages Les travailleurs de la centrale ont braveacute des conditions extraordinaires pour preacutevenir ou retarder les rejets de matiegraveres radioactives au-dessus de la reacutegion environnante et dans la mer Gracircce agrave leurs efforts il a eacuteteacute possible de retarder suffisamment ces rejets pour que la population environnante puisse ecirctre eacutevacueacutee malgreacute les dommages geacuteneacuteraliseacutes subis aux infrastructures locales
Agrave mesure que lrsquoaccident se deacuteroulait la zone drsquoeacutevacuation srsquoest agrandie et les autoriteacutes ont recommandeacute aux habitants drsquoun plus grand secteur de se reacutefugier agrave lrsquointeacuterieur Des mesures de surveillance radiologique eacutetendues et de controcircle de la production et de la distribution alimentaires ont eacuteteacute mises en œuvre Dans le mecircme ordre drsquoideacutee il faudra poursuivre la surveillance et le controcircle des approvisionnements alimentaires et en eau peut-ecirctre pendant de nombreuses anneacutees
Cet accident a pousseacute de nombreux pays agrave eacutevaluer la sucircreteacute de leurs infrastructures nucleacuteaires La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire a entrepris un examen de toutes les grandes installations nucleacuteaires au Canada Cet examen dirigeacute par un groupe de travail multidisciplinaire a permis de confirmer que les installations canadiennes peuvent reacutesister et reacutepondre agrave des eacuteveacutenements externes comme les tremblements de terre Un plan drsquoaction de quatre ans est en cours drsquoeacutelaboration afin de renforcer les deacutefenses et de reacuteduire davantage le risque notamment gracircce agrave lrsquoameacutelioration du Regraveglement sur la radioprotection en vigueur pour y inteacutegrer de nouvelles exigences en cas drsquourgence
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Les installations nucleacuteaires au Canada doivent disposer drsquoun personnel qualifieacute pour effectuer leurs activiteacutes en conformiteacute avec la LSRN et ses regraveglements La CCSN veacuterifie eacutegalement que le personnel travaillant dans le domaine de la radioprotection est capable drsquoexeacutecuter les tacircches preacutevues drsquoapregraves les permis
Surveillance des doses
Tous les titulaires de permis de la CCSN sont tenus de deacuteterminer les doses de rayonnement reccedilues par les travailleurs dans lrsquoexercice de leurs fonctions En outre si lrsquoon srsquoattend agrave ce que les doses efficaces deacutepassent 5 mSv en un an les titulaires de permis sont tenus de recourir agrave des services de dosimeacutetrie autoriseacutes
La CCSN deacutelivre des permis aux services de dosimeacutetrie qui doivent effectuer des mesures de doses exactes et preacutecises Les titulaires de permis de services de dosimeacutetrie sont tenus de deacuteposer de lrsquoinformation reacuteguliegraverement dans le Fichier dosimeacutetrique national (FDN) Le FDN exploiteacute par le Bureau de la radioprotection de Santeacute Canada contient les dossiers de doses de rayonnement provenant de tous les processeurs commerciaux de dosimeacutetrie des installations de production drsquoeacutenergie nucleacuteaire drsquoEacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) et des mines drsquouranium Le registre comprend eacutegalement les dossiers de doses provenant des utilisateurs de rayons X tels que les dentistes les radiologues et les chiropraticiens ainsi que les expositions aux produits de filiation du radon provenant de certaines mines qui ne deacutetiennent pas de permis de la CCSN
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7 Sommaire
Le rayonnement a toujours eacuteteacute preacutesent et il est partout dans notre environnement La vie a eacutevolueacute dans un monde contenant des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement ionisant Nous sommes eacutegalement exposeacutes au rayonnement artificiel provenant de sources telles que les traitements meacutedicaux et les activiteacutes impliquant des matiegraveres radioactives
Les effets du rayonnement sur la santeacute sont bien compris Depuis le deacutebut du 20e siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes agrave fond agrave la fois en laboratoire et sur les populations humaines En raison des risques connus du rayonnement pour la santeacute il doit ecirctre utiliseacute avec prudence et strictement controcircleacute Un eacutequilibre doit ecirctre trouveacute entre les avantages du rayonnement pour la socieacuteteacute et les risques que le rayonnement pose pour les personnes la santeacute et lrsquoenvironnement
La CCSN reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de proteacuteger la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de respecter les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Elle deacutefinit eacutegalement des limites de dose pour empecirccher que les travailleurs et le public ne soient soumis agrave une exposition excessive au rayonnement
La compreacutehension des risques que pose le rayonnement aide la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation agrave fixer les limites de dose et agrave eacutetablir des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave des niveaux sucircrs Les titulaires de permis sont tenus de maintenir toutes les doses de rayonnement agrave des niveaux ALARA Des programmes de surveillance du rayonnement sont en place agrave proximiteacute des centrales nucleacuteaires et drsquoautres installations nucleacuteaires agrave travers le Canada pour proteacuteger les personnes et lrsquoenvironnement contre les effets potentiels du rayonnement
Des programmes gouvernementaux et de lrsquoindustrie mesurent systeacutematiquement les niveaux de radioactiviteacute dans lrsquoair lrsquoeau potable les eaux de surface le sol et les aliments Gracircce agrave ces donneacutees la CCSN peut veacuterifier que les normes sont respecteacutees eacutevaluer lrsquoefficaciteacute des controcircles et deacuteterminer les tendances environnementales
Depuis plus de 65 ans le Canada deacutetient un dossier de sucircreteacute nucleacuteaire reconnu au niveau international La CCSN est fiegravere drsquoavoir contribueacute agrave ce dossier de sucircreteacute en assurant une surveillance reacuteglementaire solide Les Canadiens peuvent ecirctre assureacutes que la CCSN continuera de surveiller avec vigilance la sucircreteacute de lrsquoindustrie nucleacuteaire canadienne de sorte que la santeacute et la sucircreteacute ne soient jamais compromises
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Glossaire
Acide amineacute Les eacuteleacutements constitutifs des proteacuteines Il srsquoagit de moleacutecules organiques contenant un groupement amine (NH2) et un groupe carboxyle (COOH)
Acide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) Le composeacute moleacuteculaire dans le noyau drsquoune cellule qui forme le modegravele de la structure et du fonctionnement de la cellule
Activiteacute Rythme auquel se produisent les deacutesinteacutegrations dans une matiegravere radioactive par uniteacute de temps Utiliseacutee comme mesure de la quantiteacute de radionucleacuteides preacutesents Uniteacute Becquerel symbole Bq 1 Bq = une deacutesinteacutegration par seconde
ALARA Un principe drsquooptimisation de la protection utiliseacute pour srsquoassurer que les limites de doses reccedilues au niveau individuel au travail et par le public soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux Ce concept ne deacutesigne pas la limite de dose il srsquoagit drsquoun processus qui permet de maintenir les niveaux de dose bas
Appareil agrave rayonnement Tel que deacutefini dans le Regraveglement sur les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement a) un appareil contenant une substance nucleacuteaire en une quantiteacute supeacuterieure agrave la quantiteacute drsquoexemption et permettant son utilisation pour ses proprieacuteteacutes de rayonnement et b) un appareil contenant un composeacute lumineux au radium
Atome Uniteacute de matiegravere formeacutee drsquoun noyau unique autour duquel gravitent plusieurs eacutelectrons et dont le nombre est eacutegal agrave celui des protons dans le noyau Lrsquoatome est la plus petite partie drsquoun eacuteleacutement pouvant se combiner chimiquement avec drsquoautres atomes Tous les atomes autres que lrsquohydrogegravene 1 ont des neutrons dans le noyau
Becquerel Uniteacute SI de mesure de lrsquoactiviteacute drsquoune substance radioactive Le becquerel remplace le curie (Ci) qui nrsquoest pas une uniteacute SI Son symbole est Bq Il correspond agrave une deacutesinteacutegration nucleacuteaire par seconde 1 Bq = 27 pCi (27 times 10ndash11 Ci) et 1 Ci = 37 times 1010 Bq (Voir aussi laquo SI raquo)
Cancer Un grand nombre de maladies causeacutees par la division effreacuteneacutee de cellules anormales
Capture des eacutelectrons Processus de deacutesinteacutegration radioactive au terme duquel un eacutelectron en orbite est captureacute par le noyau et fusionne avec ce dernier Apregraves ce processus la masse reste inchangeacutee mais le numeacutero atomique diminue drsquoun facteur de un car un proton est converti en neutron
Capture des neutrons ou capture neutronique Type de reacuteaction nucleacuteaire au terme de laquelle un noyau atomique srsquoempare drsquoun neutron libre et fusionne avec lui pour former un noyau plus lourd Les neutrons peuvent reacuteagir avec un noyau atomique de plusieurs maniegraveres chacune aboutissant agrave un produit diffeacuterent
Cataracte Affection qui survient lorsque le cristallin normalement transparent de lrsquoœil se trouble ou srsquoopacifie et cause une vision trouble qursquoil nrsquoest pas possible de corriger par des verres correcteurs ordinaires Le facteur le plus important de la formation de cataractes est le vieillissement mais il existe des facteurs additionnels comme le tabagisme le diabegravete lrsquoexposition excessive au soleil et le rayonnement
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Cellule La plus petite uniteacute structurelle et fonctionnelle de tous les organismes vivants connus
Deacutesinteacutegration (radioactive) Transformation drsquoun nucleacuteide radioactif en un nucleacuteide diffeacuterent (ou plusieurs nucleacuteides diffeacuterents) par eacutemission spontaneacutee de rayonnement tels que des rayonnements alpha becircta ou gamma ou par capture des eacutelectrons Il en reacutesulte un noyau plus stable et moins chargeacute en eacutenergie Chaque processus de deacutesinteacutegration a une peacuteriode radioactive deacutefinie
Deuteacuterium Un isotope drsquohydrogegravene avec un proton et un neutron dans le noyau
Dose Terme geacuteneacuteral utiliseacute pour deacutesigner la quantiteacute drsquoeacutenergie provenant de rayonnement ionisant absorbeacutee par les tissus La dose absorbeacutee est mesureacutee en grays (Gy) ougrave 1 gray eacutequivaut agrave 1 joule par kilogramme Voir aussi dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace
Dose absorbeacutee Quantiteacute drsquoeacutenergie absorbeacutee par la matiegravere irradieacutee par uniteacute de masse Cela reflegravete la quantiteacute drsquoeacutenergie deacuteposeacutee par du rayonnement ionisant lors de son passage agrave travers un milieu (comme lrsquoair lrsquoeau ou du tissu vivant) Uniteacute gray Symbole Gy
Dose aigueuml Exposition reccedilue pendant une courte dureacutee (heures ou jours) Lrsquoadjectif laquo aigueuml raquo deacutesigne uniquement la dureacutee de lrsquoexposition et non lrsquointensiteacute des doses concerneacutees
Dose chronique Exposition persistante (en termes de mois ou drsquoanneacutees) Lrsquoadjectif laquo chronique raquo se rapporte uniquement agrave la dureacutee de lrsquoexposition et non agrave lrsquointensiteacute des doses
Dose efficace Mesure de dose visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du deacutetriment radiologique pouvant reacutesulter de la dose Elle repreacutesente la somme des produits des doses eacutequivalentes aux tissus multiplieacutees par leurs facteurs de pondeacuteration tissulaires respectifs Uniteacute sievert (Sv)
Dose eacutequivalente Mesure de la dose au tissu ou agrave lrsquoorgane visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du dommage causeacute Obtenue en multipliant la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique pour tenir compte de lrsquoefficaciteacute biologique de diffeacuterents rayonnements agrave causer des dommages au tissu ou agrave lrsquoorgane consideacutereacute Uniteacute sievert (Sv)
Dosimegravetre Dispositif porteacute par une personne pour mesurer une dose de rayonnement ionisant
Dosimeacutetrie Sous-speacutecialiteacute scientifique de la radioprotection et de la physique meacutedicale centreacutee sur le calcul et lrsquoenregistrement des doses internes et externes provenant du rayonnement ionisant
Eau leacutegegravere Eau ordinaire composeacutee de moleacutecules ayant deux atomes drsquohydrogegravene et un atome drsquooxygegravene (H20) Diffeacuterente de lrsquoeau lourde qui est composeacutee de moleacutecules ayant un atome drsquohydrogegravene un atome de deuteacuterium (D) et un atome drsquooxygegravene (HDO)
Eau lourde Eau contenant une teneur eacuteleveacutee de moleacutecules avec des atomes de deuteacuterium (hydrogegravene lourd) Dans certains reacuteacteurs lrsquoeau lourde est utiliseacutee comme modeacuterateur parce qursquoelle ralentit les neutrons avec efficaciteacute et aussi parce qursquoelle a une faible probabiliteacute drsquoabsorber les neutrons
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Eau tritieacutee Lrsquoeau tritieacutee (HTO) est une moleacutecule drsquoeau dans laquelle une ou deux moleacutecules drsquohydrogegravene ont eacuteteacute remplaceacutees par un atome de tritium
Effets deacuteterministes Changements dans les cellules et les tissus qui se produiront certainement apregraves une dose aigueuml de rayonnement (agrave un niveau de dose supeacuterieur agrave au moins 1 000 mSv) en deccedilagrave duquel lrsquoeffet du rayonnement nrsquoest pas deacutetecteacute La graviteacute des effets sanitaires (eacuterythegraveme cutaneacute brucirclures et chute des cheveux) augmente avec la dose reccedilue
Effets stochastiques Terme utiliseacute pour deacutesigner les effets sanitaires du rayonnement (tels que le cancer ou les maladies heacutereacuteditaires) preacutesentant un risque statistique Pour ces maladies la probabiliteacute drsquoapparition augmente proportionnellement agrave la dose de rayonnement reccedilue plus la dose est eacuteleveacutee plus la probabiliteacute drsquoapparition est grande La graviteacute des effets nrsquoest pas proportionnelle agrave la dose
Efficaciteacute biologique relative Mesure relative de lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents types de rayonnements agrave provoquer un effet sanitaire preacuteciseacute exprimeacutee comme le rapport inverse des doses absorbeacutees de deux types de rayonnement diffeacuterents qui produiraient un effet biologique donneacute de mecircme intensiteacute
Eacutelectron Particule eacuteleacutementaire stable posseacutedant une charge eacutelectrique neacutegative de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 91 x 10-31 kg
Eacutelectron-volt (eV) Uniteacute drsquoeacutenergie eacutequivalente agrave environ 16 x 10-19 joules
Eacuteleacutement Types drsquoatomes speacutecifiques ayant le mecircme nombre de protons dans leur noyau et par conseacutequent le mecircme numeacutero atomique Le nombre de neutrons peut diffeacuterer
Eacutemission de positrons Type de deacutesinteacutegration radioactive dans laquelle un proton est transformeacute en neutron ce qui eacutemet un positron Dans ces cas lorsque le rapport neutrons-protons est trop faible et que lrsquoeacutemission de particules alpha nrsquoest pas possible sur le plan eacutenergeacutetique le noyau peut dans certaines conditions atteindre la stabiliteacute en eacutemettant un positron
Eacutenergie Grandeur physique qui deacutecrit la quantiteacute de travail qui peut ecirctre effectueacutee par une force donneacutee ougrave la masse-eacutenergie est conserveacutee Il existe diffeacuterentes formes drsquoeacutenergie eacutenergie cineacutetique potentielle thermique gravitationnelle acoustique lumineuse eacutelastique nucleacuteaire et eacutelectromagneacutetique
Eacutepideacutemiologie Eacutetude de la distribution et des eacuteleacutements deacuteterminants des maladies dans les populations humaines Elle sert de base pour la santeacute publique et la meacutedecine preacuteventive et elle est fondeacutee sur des observations plutocirct que sur des expeacuteriences
Essai biologique Toute proceacutedure utiliseacutee pour deacuteterminer la nature lrsquoactiviteacute lrsquoemplacement ou la reacutetention de radionucleacuteides dans lrsquoorganisme par des mesures directes (in vivo) ou par des analyses de matiegraveres excreacuteteacutees ou autrement eacutelimineacutees par lrsquoorganisme (in vitro)
Facteur de pondeacuteration radiologique Nombre par lequel il faut multiplier la dose absorbeacutee dans un tissu ou un organe pour deacuteterminer lrsquoefficaciteacute biologique relative du rayonnement agrave induire des effets stochastiques agrave de faibles doses le reacutesultat eacutetant la dose eacutequivalente
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Facteur de pondeacuteration tissulaire Facteur pour lequel la dose eacutequivalente est pondeacutereacutee aux fins de la deacutetermination de la dose efficace Le facteur de pondeacuteration tissulaire pour un organe ou un tissu repreacutesente la contribution relative de cet organe ou de ce tissu au preacutejudice total causeacute par les effets de lrsquoirradiation uniforme du corps entier
Fission ou fission nucleacuteaire Division drsquoun noyau lourd en deux morceaux (ou rarement plusieurs) avec des masses drsquoampleur eacutequivalente accompagneacutee geacuteneacuteralement de lrsquoeacutemission de neutrons et de rayonnement gamma
Gray (Gy) Uniteacute du SI de la dose absorbeacutee Uniteacute 1 joulekilogramme mais a un usage restreint
In vitro Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience reacutealiseacutee en dehors drsquoun organisme vivant dans un environnement controcircleacute comme dans une eacuteprouvette ou une boicircte de Peacutetri Du latin laquo dans le verre raquo
In vivo Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience portant sur un organisme vivant complet par opposition agrave un organisme partiel ou mort ou un environnement controcircleacute in vitro Latin pour laquo dans le vivant raquo
Ion Atome moleacutecule ou fragment de moleacutecule ayant acquis une charge eacutelectrique suite agrave la perte ou au gain drsquoun ou plusieurs eacutelectrons
Isotopes Deux ou plusieurs formes drsquoun eacuteleacutement donneacute qui ont des numeacuteros atomiques identiques (le mecircme nombre de protons dans leur noyau) et la mecircme ou les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques mais avec des masses atomiques diffeacuterentes (diffeacuterents nombres de neutrons dans leur noyau) et des proprieacuteteacutes physiques distinctes Par exemple lrsquouranium a 16 isotopes diffeacuterents soit U-234 U-235 U-236 U-238 etc
Leuceacutemie Cancer des globules blancs (leucocytes)
Limites de dose Limites de dose efficace et eacutequivalente preacutevues par le Regraveglement sur la radioprotection Ces limites sont en place pour reacuteduire au minimum le risque drsquoeffets nocifs pour la santeacute causeacutes par lrsquoexposition aux rayonnements associeacutee agrave des activiteacutes autoriseacutees par la CCSN
Maladie des rayons Ensemble de symptocircmes caracteacuterisant les radioleacutesions qui reacutesultent drsquoune exposition excessive de lrsquoensemble du corps (ou drsquoune grande partie de celui-ci) au rayonnement ionisant Les premiers de ces symptocircmes sont des nauseacutees de la fatigue des vomissements et la diarrheacutee qui peuvent ecirctre suivis par la perte de cheveux des heacutemorragies lrsquoinflammation de la bouche et de la gorge et une perte geacuteneacuterale drsquoeacutenergie
Masse ou masse atomique Masse drsquoun isotope drsquoun eacuteleacutement exprimeacutee en uniteacutes de masse atomique deacutefinie par un douziegraveme de la masse drsquoun atome de carbone 12 Une masse atomique de 1 eacutequivaut agrave environ 166 x 10-27 kg
Microsievert Un millioniegraveme de sievert (voir sievert) Symbole μSv
Millisievert Un milliegraveme de sievert (voir sievert) Symbole mSv
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Modegravele lineacuteaire sans seuil Modegravele dose-reacuteponse baseacute sur lrsquohypothegravese selon laquelle dans la gamme des faibles doses les doses de rayonnement supeacuterieures agrave zeacutero augmentent le risque de cancers etou de maladies heacutereacuteditaires drsquoune maniegravere proportionnelle simple
Modeacuterateur Matiegravere telle que lrsquoeau ordinaire ou lrsquoeau lourde qui est utiliseacutee dans un reacuteacteur pour ralentir la vitesse eacuteleveacutee des neutrons ce qui accroicirct la probabiliteacute qursquoune fission survienne
Moleacutecule Groupe drsquoatomes lieacutes chimiquement les uns aux autres
Mutation Changement chimique de lrsquoADN dans le noyau drsquoune cellule Les mutations survenant dans les cellules des spermatozoiumldes ou des ovules ou leurs preacutecurseurs peuvent avoir des effets heacutereacuteditaires chez les enfants ou les geacuteneacuterations futures Les mutations dans les cellules somatiques (cellules non reproductrices) peuvent eacutegalement favoriser lrsquoapparition du cancer
Neutron Particule eacuteleacutementaire du noyau de lrsquoatome (acirc lrsquoexception de lrsquohydrogegravene) et dont la masse est similaire agrave celle drsquoun proton soit de lrsquoordre de 16 x 10-27 kg
Nombre de masse Nombre de neutrons et de protons dans le noyau drsquoun atome
Non-prolifeacuteration nucleacuteaire Effets deacuteployeacutes pour preacutevenir la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires et de dispositifs nucleacuteaires explosifs La CCSN est responsable de la mise en œuvre de la politique de non-prolifeacuteration nucleacuteaire du Canada qui contient deux objectifs de large porteacutee et de longue date
1 garantir aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires du Canada ne contribuent pas agrave la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou drsquoautres dispositifs nucleacuteaires explosifs
2 promouvoir un reacutegime international de non-prolifeacuteration plus efficace et plus complet
Noyau (drsquoun atome) Partie centrale drsquoun atome chargeacutee positivement contenant des protons et des neutrons Le nombre total de protons et de neutrons srsquoappelle le nombre de masse
Nucleacuteide Un terme geacuteneacuteral pour deacutesigner tous les isotopes connus qursquoils soient stables ou non
Numeacutero atomique Nombre de protons dans le noyau drsquoun atome Symbole Z
Optimisation Processus drsquoeacutetablissement de niveaux de protection et de sucircreteacute qui permettent drsquoassurer que les expositions la probabiliteacute de subir une exposition et la valeur des expositions potentielles soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux tel que recommandeacute par la Commission internationale de protection radiologique
Particules alpha Une particule agrave charge positive formeacutee de deux protons et de deux neutrons qui est eacutemise par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoil se deacutesintegravegre Une particule alpha est relativement volumineuse et peut ecirctre arrecircteacutee par la peau ou une feuille de papier Une particule alpha est identique agrave un noyau drsquoheacutelium
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Particules becircta Un eacutelectron (une particule ayant une charge neacutegative) ou un positron (une particule ayant une charge positive) qui est eacutemis par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoils se deacutesintegravegrent Les particules becircta sont relativement petites et peuvent ecirctre arrecircteacutees par une feuille drsquoaluminium ou de plastique de quelques millimegravetres drsquoeacutepaisseur
Peacuteriode (radioactive) Temps neacutecessaire pour que lrsquoactiviteacute drsquoun radionucleacuteide soit reacuteduite de moitieacute par un processus de deacutesinteacutegration radioactive Symbole t12 Plus la peacuteriode drsquoune substance est courte plus elle est radioactive
Photon Un quantum (la plus petite quantiteacute possible) drsquoeacutenergie eacutemise sous forme de rayonnement eacutelectromagneacutetique
Positron Particule eacuteleacutementaire chargeacutee positivement de 16 x 10-19 coulombs et dont la masse est de 91 x 10-31 kg (comparable agrave un eacutelectron mais chargeacutee positivement)
Produits de filiation du radon Terme utiliseacute pour deacutesigner collectivement les produits immeacutediats de deacutesinteacutegration radioactive du radon Il srsquoagit de la chaicircne de deacutesinteacutegration qui inclut le polonium 218 le plomb 214 le bismuth 214 et le polonium 214 Leur peacuteriode combineacutee moyenne est de lrsquoordre de 30 minutes Aussi appeleacute descendant du radon
Proton Particule eacuteleacutementaire stable preacutesente dans le noyau de lrsquoatome posseacutedant une charge eacutelectrique positive de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 167 x 10-27 kg
Radioactif Empreint de radioactiviteacute eacutemettant spontaneacutement de lrsquoeacutenergie sous forme de rayonnement ionisant (telles que les particules alpha et becircta des neutrons ou des rayons gamma) agrave la suite de la deacutesinteacutegration drsquoun atome instable
Radon Eacuteleacutement chimique dont le symbole est Rn et le nombre atomique 86 Le radon est un gaz noble rare incolore inodore insipide naturel et radioactif issu de la deacutesinteacutegration du radium Il srsquoagit de lrsquoune des substances les plus lourdes persistant sous forme de gaz dans des conditions normales le radon preacutesente un risque pour la santeacute
Radio-isotope Isotope drsquoun eacuteleacutement qui subit une deacutesinteacutegration spontaneacutee et eacutemet un rayonnement
Radionucleacuteide Nucleacuteide radioactif
Radiosensible Un terme qualitatif pour distinguer les cellules les tissus et les organes qui sont plus susceptibles drsquoecirctre endommageacutes par le rayonnement
Rayonnement Processus drsquoeacutemission ou de transmission drsquoeacutenergie sous forme de particules ou drsquoondes Dans le preacutesent document le terme laquo rayonnement raquo deacutesigne un rayonnement ionisant sauf indication contraire
Rayonnement artificiel Rayonnement produit par les activiteacutes humaines et qui srsquoajoute au rayonnement de fond
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Rayonnement cosmique Rayonnement naturel provenant de lrsquoespace Ces rayons sont composeacutes de rayonnements ionisants peacuteneacutetrants (agrave la fois particulaires et eacutelectromagneacutetiques) et peuvent porter des eacutenergies de plus de 1020 eV Le champ magneacutetique terrestre deacutevie les rayons cosmiques chargeacutes vers les pocircles
Rayonnement de fond naturel Une source de rayonnement preacutesente en permanence dans lrsquoenvironnement et provenant de diffeacuterentes sources Parmi ces sources figurent le rayonnement cosmique les sources terrestres (eacuteleacutements radioactifs preacutesents dans le sol) lrsquoair ambiant (radon) et les sources internes (denreacutees alimentaires et boissons) La dose efficace annuelle globale par personne attribueacutee au rayonnement naturel est de 24 mSv par anneacutee (UNSCEAR 2008)
Rayonnement eacutelectromagneacutetique Mouvement drsquoondes en deacuteplacement reacutesultant de lrsquoeacutevolution des champs eacutelectriques et magneacutetiques Le spectre de rayonnement eacutelectromagneacutetique connu comprend la gamme des rayons X (et des rayons gamma) de courte longueur drsquoonde et agrave haute eacutenergie lrsquoultraviolet la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge et le radar et des ondes radio et de longueur drsquoonde relativement longue et agrave faible eacutenergie Selon la meacutecanique quantique les rayonnements eacutelectromagneacutetiques agrave haute eacutenergie peuvent se comporter comme des particules (photons)
Rayonnement gamma Rayonnement eacutelectromagneacutetique peacuteneacutetrant produit par un noyau atomique pendant sa deacutesinteacutegration radioactive forme de rayonnement ionisant agrave courte longueur drsquoonde et eacutenergie eacuteleveacutee
Rayonnement ionisant Rayonnement capable drsquoajouter ou de retrancher des eacutelectrons en traversant la matiegravere (par ex air eau ou tissus vivants) Exemples particules alpha rayonnement gamma rayons X et neutrons
Rayonnement neutronique Se produit lorsque les neutrons sont eacutejecteacutes du noyau par fission nucleacuteaire (c-agrave-d division de lrsquoatome) et drsquoautres processus Contrairement agrave drsquoautres rayonnements le rayonnement neutronique est absorbeacute par les mateacuteriaux contenant un grand nombre drsquoatomes drsquohydrogegravene comme la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques
Rayonnement non ionisant Un rayonnement plus faible que le rayonnement ionisant c-agrave-d qui ne possegravede pas lrsquoeacutenergie suffisante pour produire des ions La lumiegravere visible les rayons infrarouges et les ondes radioeacutelectriques sont des rayonnements non ionisants
Rayons X Rayonnement eacutelectromagneacutetique (photon) peacuteneacutetrant eacutemis par un atome apregraves avoir eacuteteacute bombardeacute par des eacutelectrons Les rayons X diffegraverent du rayonnement gamma dans la mesure ougrave ils sont eacutemis agrave partir des eacutelectrons en orbite et non agrave partir du noyau Ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma Les rayons X sont principalement geacuteneacutereacutes par des moyens artificiels plutocirct qursquoagrave partir de substances radioactives Ils sont utiliseacutes avant tout agrave des fins meacutedicales
Reacuteacteur nucleacuteaire Appareil dans lequel une reacuteaction en chaicircne de fission nucleacuteaire autoentretenue se produit dans des conditions controcircleacutees pour produire de lrsquoeacutenergie ou des rayonnements utiles
Reacuteaction en chaicircne Voir reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne
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Reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne Exemple de fission nucleacuteaire ougrave un neutron est eacutejecteacute drsquoun atome fissionneacute ce qui causera la fission drsquoun autre atome en eacutejectant plus de neutrons
Rejets Substances et matiegraveres nucleacuteaires relacirccheacutees dans lrsquoenvironnement (sous forme liquide ou gazeuse) agrave la suite drsquoactiviteacutes autoriseacutees par la CCSN
Service de dosimeacutetrie autoriseacute Une entreprise ou une institution qui deacutetient un permis de la CCSN pour mesurer les doses de rayonnement aux travailleurs
SI Systegraveme international drsquouniteacutes
Sievert Lrsquouniteacute du SI mesurant la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Elle est eacutegale agrave 1 joulekilogramme Elle remplace lrsquoancienne uniteacute de rayonnement classique rem Des multiples du sievert (dont le symbole est Sv) sont utiliseacutes dans la pratique courante et incluent le millisievert (mSv 11000 de 1 Sv) et le microsievert (μSv 11 000 000 de 1 Sv)
Substances nucleacuteaires Isotopes qui eacutemettent du rayonnement
Travailleur du secteur nucleacuteaire (TSN) Personne qui du fait de sa profession ou de son occupation et des conditions dans lesquelles elle exerce ses activiteacutes si celles-ci sont lieacutees agrave une substance ou agrave une installation nucleacuteaire risque vraisemblablement de recevoir une dose de rayonnement supeacuterieure agrave la limite reacuteglementaire fixeacutee par la CCSN pour la population en geacuteneacuteral (1 mSv par anneacutee)
Tritium Un isotope radioactif de lrsquohydrogegravene posseacutedant deux neutrons et un proton dans son noyau Le tritium se deacutesintegravegre en eacutemettant un eacutelectron (rayonnement becircta) et sa peacuteriode radioactive est de 123 ans Le tritium est preacutesent naturellement dans lrsquoenvironnement et eacutegalement un sous-produit des reacuteacteurs nucleacuteaires
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Acronymes et uniteacutes
ADN acide deacutesoxyribonucleacuteique AIEA Agence internationale de lrsquoeacutenergie atomique ALARA niveau le plus bas que lrsquoon peut raisonnablement atteindre BEIR National Academy of Biological Effects of Ionizing Radiation Bq becquerel CCSN Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire CIPR Commission internationale de protection radiologique CRFPT Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial EACL Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee ELF ondes meacutegameacutetriques FDN Fichier dosimeacutetrique national Gy gray H2O symbole chimique de lrsquoeau eacutegalement HOH HTO eau tritieacutee ICRU Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation J joule LSRN Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires mSv millisievert NCRP National Council on Radiation Protection and Measurements Sv sievert TDM tomodensitomeacutetrie t frac12 symbole pour la peacuteriode radioactive drsquoun radionucleacuteide TSN travailleur du secteur nucleacuteaire microSv microsievert UNSCEAR Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants UV ultraviolet wR facteur de pondeacuteration radiologique wT facteur de pondeacuteration tissulaire
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Sources
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bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire octobre 2004 Maintenir les expositions et les doses au laquo niveau le plus bas qursquoil soit raisonnablement possible drsquoatteindre raquo guide de reacuteglementation G-129 reacutevision 1 httpnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_freG129rev1_fpdf
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations 2007 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 103 Publication 103 Pergamon Press Oxford 2007
bull Commission internationale de protection radiologique Rapport du Groupe de travail sur lrsquohomme de reacutefeacuterence Publication 23 de la CIPR Pergamon Press New York 1975
bull Commission internationale de protection radiologique Limits for Intakes of Radionuclides by Workers Publication 30 de la CIPR partie 1 (et suppleacutement) part 2 (et suppleacutement) partie 3 (et suppleacutements A et B) et index Annales de la CIPR Pergamon Press New York 1979-1982
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations de 1990 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 21(1-3) Publication 60 de la CIPR Pergamon Press Oxford 1991
bull Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation 2011 Fundamental quantities and units for ionizing radiation Journal de la ICRU volume 11 no 1 publieacute par Oxford University Press
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRP) ncrponlineorgPDFsNCRP20Composite20Glossarypdf
bull Santeacute Canada Rapport de 2008 sur les radioexpositions professionnelles au Canada publication 5923 de SC hc-scgccaewh-semtalt_formatshecs-sescpdfpubsoccup-travail2008-report-rapportshyengpdf
bull Committee to Assess Health Risks from Exposures to Low Levels of Ionizing Radiation Health Risks from Exposure to Low Levels of Ionizing Radiation BEIR VII ndash Phase 2 National Academy Sciences National Research Council National Academy Press Washington 2006
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bull Nations Unies Sources and Effects of Ionizing Radiation Volume I Sources Volume II Effects Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants Rapport 2000 agrave lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale avec des annexes scientifiques publications des Nations Unies E00IX3 et E00IX4 Nations Unies New York 2000
bull NRC des Eacutetats-Unis nrcgovreading-rmbasic-refglossaryhtml bull Brodsky A Handbook of Radiation Measurement and Protection Boca Raton
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bull Brenner DJ et Hall EJ Computed Tomography ndash An Increasing Source of Radiation Exposure New England Journal of Medicine 357 p 2277-2284 2007
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- Full cover - PDF - FRpdf
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- RG-RD_IR_Fpdf
- inside cover - PDF - FR
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- E-DOCS-3738137-v8-Radiation_INFO_doc_-_FR
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- Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
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- 42 Eacutevaluation du risque de cancer
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- Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
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- 541 Rayonnement naturel
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- Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
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- 61 Protection des Canadiens
- 62 Protection des travailleurs
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type de dispositif peut sauver des vies De mecircme les centrales nucleacuteaires nous procurent de lrsquoeacutelectriciteacute tout en posant des risques minimes qui sont rigoureusement controcircleacutes
4 Effets de lrsquoexposition au rayonnement sur la santeacute
Le mot laquo sucircreteacute raquo revecirct diffeacuterents sens selon les personnes Pour plusieurs la sucircreteacute est synonyme drsquoabsence de risques ou de dangers Mais en reacutealiteacute il existe toujours un certain niveau de risque dans pratiquement tout ce que nous faisons
Par exemple les limites de vitesse sur les routes sont fixeacutees pour optimiser la seacutecuriteacute des usagers de la route Cela nrsquoempecircche toutefois pas les accidents de se produire mecircme si les automobilistes respectent les limites de vitesse Malgreacute ces risques nous conduisons quand mecircme
Les mecircmes deacutecisions conscientes sont prises agrave lrsquoeacutegard du rayonnement Lrsquoexposition au rayonnement comporte un risque pour la santeacute La connaissance de ces risques permet agrave la CCSN et agrave drsquoautres organismes de reacuteglementation de fixer des limites de dose et de formuler des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave un risque acceptable ou toleacuterable ougrave il est peu probable de causer des dommages
Lrsquoavantage en ce qui concerne le rayonnement tient agrave ce que nous connaissons mieux les risques qursquoil fait peser sur la santeacute que les risques associeacutes agrave tout autre agent chimique ou toxique Depuis le deacutebut du siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes en profondeur en laboratoire et aupregraves de populations humaines
41 Preuves eacutepideacutemiologiques
Les eacutetudes meneacutees sur les survivants des explosions atomiques survenues agrave Hiroshima et Nagasaki en 1945 indiquent que lrsquoexposition au rayonnement agrave long terme a eu pour principal effet drsquoaugmenter la freacutequence des cas de cancer et de leuceacutemie
Des reacutesultats comparables ont eacuteteacute observeacutes
bull chez les personnes ayant reccedilu une radiotheacuterapie ou subi un examen diagnostique faisant appel au rayonnement
bull chez les anciens mineurs de mines drsquouranium bull chez les travailleurs qui ont fabriqueacute des armes atomiques bull chez les personnes exposeacutees au rayonnement par suite de lrsquoaccident de la centrale nucleacuteaire
de Tchernobyl bull chez les personnes exposeacutees au radon dans leur maison
Des eacutetudes ont montreacute que lrsquoexposition au rayonnement augmente la freacutequence de certains cancers survenant deacutejagrave de maniegravere spontaneacutee dans la population et que cette augmentation est proportionnelle agrave la dose de rayonnement Autrement dit plus la dose est importante plus le risque de cancer est eacuteleveacute On parle alors drsquoeffets stochastiques (voir la section 43) Toutefois les eacutetudes meneacutees agrave ce jour nrsquoont pas permis de deacutemontrer lrsquoapparition drsquoun nombre excessif de
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cancers ou drsquoautres maladies chez les personnes exposeacutees au rayonnement de maniegravere chronique agrave des doses infeacuterieures agrave environ 100 mSv1 par anneacutee
Plusieurs raisons peuvent expliquer pourquoi les effets du rayonnement ne peuvent pas ecirctre perccedilus en deccedilagrave de 100 mSv par anneacutee
bull Lrsquoune drsquoentre elles tient agrave ce qursquoil existe un seuil en deccedilagrave duquel la dose reccedilue nrsquooccasionne pas de cancers Par exemple le radium a un seuil de 10 Sv pour le cancer des os
bull Lrsquoautre raison deacutefendue par les eacutetudes du Comiteacute consultatif sur les effets biologiques des rayonnements ionisants (Biological Effects of Ionizing Radiation) (BEIR) et par la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) de lrsquoAcadeacutemie des sciences de la France veut que mecircme si une faible dose de rayonnement peut induire des cancers lrsquoincidence des cancers radio-induits est si faible qursquoil est impossible de les distinguer des cancers spontaneacutes de mecircme type
Les chercheurs continuent drsquoeacutetudier les effets de faibles doses de rayonnement pour pouvoir confirmer ou infirmer ces hypothegraveses En attendant la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation ont opteacute pour le principe de preacutecaution et partent du principe que toute exposition au rayonnement comporte un certain niveau de risque
La plupart des personnes ayant preacutesenteacute des problegravemes de santeacute dans les eacutetudes en question ont eacuteteacute exposeacutees agrave des doses relativement eacuteleveacutees (supeacuterieures agrave 100 mSv) au cours drsquoune tregraves courte peacuteriode de temps Crsquoest ce qursquoon appelle lrsquoexposition laquo aigueuml raquo Normalement les travailleurs et les membres du public exposeacutes au rayonnement de lrsquoindustrie nucleacuteaire reccediloivent des doses beaucoup plus faibles au cours de peacuteriodes beaucoup plus longues (exprimeacutees en anneacutees plutocirct qursquoen secondes) On parle alors drsquoexposition laquo chronique raquo Selon les estimations les expositions aigueumls au rayonnement ont 15 agrave 2 fois plus de probabiliteacutes de causer des effets biologiques que lrsquoexposition chronique
42 Eacutevaluation du risque de cancer
La CIPR a calculeacute la probabiliteacute de cancer mortel en se basant essentiellement sur lrsquoeacutevaluation des effets des rayonnements effectueacutee par des organismes scientifiques comme lrsquoUNSCEAR et le BEIR La CIPR a ensuite deacutetermineacute ce qursquoelle qualifie de laquo deacutetriment raquo total ducirc agrave lrsquoexposition au rayonnement Il srsquoagit
bull de la probabiliteacute drsquoinduire un cancer mortel bull du risque drsquoapparition drsquoun cancer non mortel bull du risque drsquoeffets heacutereacuteditaires graves bull des anneacutees de vie perdues en cas de manifestation de lrsquoeffet nocif
1 Le sievert (Sv) est lrsquouniteacute utiliseacutee pour calculer la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Il est eacutegal agrave 1 joulekilogramme Le millisievert (mSv) eacutequivaut agrave 11000 de 1 Sv
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Compte tenu de tous ces risques la CIPR a calculeacute que le deacutetriment total srsquoeacutetablissait agrave 0042 (42 ) par sievert pour les travailleurs adultes et agrave 0057 (57 ) par sievert pour lrsquoensemble de la population (CIPR 103) Pour lrsquoensemble de la population le risque est leacutegegraverement plus eacuteleveacute que celui des travailleurs en raison des diffeacuterences touchant diverses variables comme le sexe et les plages drsquoacircge qui ont eacuteteacute prises en compte
Pour eacutetablir les limites de dose la CCSN srsquoest en grande partie fieacutee aux recommandations de la CIRP Les limites de dose sont eacutetablies agrave un niveau sous lequel le risque est consideacutereacute comme acceptable Toutefois par prudence on part du principe que toute exposition au rayonnement comporte un certain nombre de risques mecircme en deccedilagrave de la limite de dose drsquoougrave lrsquoexistence de regraveglements pour reacuteduire toutes les doses au niveau ALARA ALARA nrsquoest pas une limite de dose mais une pratique qui vise agrave maintenir les doses autant que possible en dessous de la limite reacuteglementaire qui au Canada est fixeacutee agrave 1 mSv par an pour le public En fait la dose de rayonnement totale attribuable agrave lrsquoindustrie nucleacuteaire ne repreacutesente qursquoune infime fraction de cette dose crsquoest-agrave-dire dans la gamme de 12 agrave 18 microsieverts (μSv) 2 ce qui est des milliers de fois infeacuterieur agrave la limite
Le modegravele lineacuteaire sans seuil est un modegravele de risque utiliseacute agrave lrsquoeacutechelle internationale par la plupart des organismes de santeacute et des organismes de reacuteglementation nucleacuteaire afin drsquoeacutetablir des limites de dose pour les travailleurs et les membres du public Le modegravele lineacuteaire sans seuil preacutesume raisonnablement qursquoil existe un lien direct entre la radioexposition et les taux de cancer
Plusieurs autres modegraveles de risque existent (voir la figure 10) chacun ayant ses avantages et deacutesavantages Ils varient en fonction de leurs hypothegraveses et srsquoils prennent en compte lrsquoincertitude La CCSN utilise le modegravele lineacuteaire sans seuil comme approche agrave la radioprotection et pour lrsquoeacutelaboration de regraveglements approprieacutes
2 Comme les doses auxquelles sont exposeacutes les travailleurs et le public sont si basses la plupart des rapports et des mesures de dose utilisent les termes millisievert (mSv) et microsieverts (Sv) qui eacutequivalent respectivement agrave 11000 et agrave 1100 000 000 de sievert Ces sous-uniteacutes du sievert sont plus pratiques agrave utiliser pour les milieux professionnel et public
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Figure 10 Modegraveles de risques lieacutes aux faibles doses de rayonnement ionisant
43 Comment le rayonnement affecte-t-il les cellules
Lrsquoalteacuteration ou cassure des moleacutecules de lrsquoacide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) est le principal effet du rayonnement sur la santeacute LrsquoADN est une longue chaicircne drsquoacides amineacutes qui contient les informations neacutecessaires au fonctionnement des cellules Le rayonnement peut alteacuterer cette chaicircne Dans ce cas trois pheacutenomegravenes peuvent se produire
1 LrsquoADN se reacutepare correctement Dans ce cas la cellule est correctement reacutepareacutee et continue de fonctionner normalement La moleacutecule drsquoADN subit en permanence des leacutesions agrave chaque seconde de la journeacutee et les cellules ont une aptitude naturelle agrave reacuteparer ces leacutesions
2 La leacutesion de lrsquoADN est trop grave et la cellule meurt (effets deacuteterministes) Si lrsquoADN ou drsquoautres eacuteleacutements essentiels de la cellule reccediloivent une forte dose de rayonnement la cellule peut soit mourir soit ecirctre leacuteseacutee au point de ne plus pouvoir se reacutegeacuteneacuterer Si ce pheacutenomegravene touche un grand nombre de cellules dans un tissu ou un organe les effets preacutecoces du rayonnement peuvent se manifester Il srsquoagit des effets deacuteterministes dont la graviteacute varie selon la dose de rayonnement reccedilue Ils peuvent se traduire par des brucirclures des cataractes et dans des cas extrecircmes la mort
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Les premiegraveres preuves des effets deacuteterministes du rayonnement ont eacuteteacute observeacutees chez les premiers chercheurs et utilisateurs du rayonnement Ceux-ci ont preacutesenteacute des leacutesions seacutevegraveres agrave la peau et aux mains en raison drsquoune exposition agrave une dose excessive de rayonnement Plus reacutecemment les mecircmes pheacutenomegravenes ont eacuteteacute observeacutes apregraves lrsquoaccident de la centrale nucleacuteaire de Tchernobyl en 1986 au cours duquel plus de 130 travailleurs et pompiers ont reccedilu de fortes doses de rayonnement (800 agrave 16 000 mSv) et ont preacutesenteacute par la suite la maladie des rayons Deux des personnes exposeacutees sont deacuteceacutedeacutees quelques jours apregraves lrsquoexposition Plus de 30 travailleurs et pompiers sont deacuteceacutedeacutes dans les trois mois qui ont suivi lrsquoaccident
La CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation internationaux disposent de mesures y compris des limites de dose tregraves strictes et des bases de donneacutees permettant le suivi des sources radioactives pour atteacutenuer les risques susceptibles de peser sur les membres du public ou les travailleurs exposeacutes agrave des doses de rayonnement suffisamment eacuteleveacutees pour occasionner des effets deacuteterministes La CCSN dispose eacutegalement de regraveglements tregraves stricts pour la manipulation des substances et des dispositifs nucleacuteaires au Canada
3 La cellule se reacutepare mal mais continue de vivre (effets stochastiques) Dans certains cas une partie de lrsquoADN (voir la figure 11) de la cellule peut ecirctre leacuteseacutee par le rayonnement et ne pourra peut-ecirctre pas se reacuteparer par elle-mecircme Celle-ci peut continuer de vivre et mecircme de se reproduire Toutefois au cours de ce processus les erreurs qui nrsquoont pas eacuteteacute corrigeacutees dans le brin drsquoADN seront aussi preacutesentes dans les cellules qui descendent drsquoune cellule et cela peut perturber leur fonctionnement La probabiliteacute de ce type drsquoeffets indeacutesirables est proportionnelle agrave la dose et porte le nom drsquo laquo effet stochastique raquo Avec les effets stochastiques la probabiliteacute des effets augmente agrave mesure que la dose augmente Toutefois le moment ougrave les effets surviendront et leur graviteacute sont indeacutependants de la dose
Figure 11 Brin drsquoADN
Les dommages agrave lrsquoADN se produisent constamment dans le corps humain En effet nous sommes exposeacutes agrave environ 15 000 eacuteveacutenements de ce type qui nrsquoentraicircnent pas la mort des cellules chaque seconde Parfois la structure de la cellule change parce qursquoelle se reacutepare mal Cette alteacuteration peut nrsquoavoir aucun effet ou lrsquoeffet en question peut se manifester plus tard dans la vie Un cancer ou des effets heacutereacuteditaires peuvent ou non survenir
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Les dommages geacuteneacutetiques surviennent lorsque lrsquoADN des cellules des spermatozoiumldes ou des ovules est endommageacute Cela provoque lrsquoeacutemergence drsquoune anomalie qui est transmise drsquoune geacuteneacuteration agrave lrsquoautre Drsquoapregraves les eacutetudes meneacutees sur les animaux comme sur les mouches des fruits par Hermann J Muller en 1926 lrsquoexposition au rayonnement cause des mutations geacuteneacutetiques Toutefois agrave ce jour aucun effet geacuteneacutetique connu nrsquoa eacuteteacute observeacute chez les ecirctres humains par suite drsquoune exposition au rayonnement Il srsquoagit drsquoeacutetudes qui ont porteacute sur 30 000 enfants de survivants des bombardements atomiques sur Hiroshima et Nagasaki au Japon en 1945 (BEIR VII)
Le tableau 3 fait la synthegravese des effets possibles sur la santeacute qui sont relieacutes agrave des doses de rayonnement donneacutees Les limites de dose ont aussi eacuteteacute ajouteacutees pour montrer comment elles protegravegent les travailleurs et la population des dangers
Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
Dose Limite ou effet sur la santeacute
Plus de 5 000 mSv
Dose pouvant causer la mort si elle est reccedilue en une seule fois
1 000 mSv Dose pouvant occasionner les symptocircmes de la maladie des rayons (fatigue et nauseacutees) si elle est reccedilue au cours drsquoune peacuteriode de
24 heures
100 mSv Dose aigueuml la plus petite connue pouvant causer lrsquoapparition de cancers
30 agrave 100 mSv Dose de rayonnement reccedilue lors drsquoune tomographie axiale informatiseacutee du corps entier
50 mSv Limite de dose de rayonnement annuelle pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire
18 mSv Dose annuelle moyenne due au rayonnement de fond au Canada
1 mSv Limite de dose annuelle pour les membres du public au Canada
01 agrave 012 mSv
Dose reccedilue lors drsquoune radiographie des poumons
001 mSv Dose reccedilue lors drsquoune radiographie dentaire
001 mSv Dose annuelle moyenne reacutesultant des voyages en avion
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5 Doses de rayonnement
Pour les besoins de la radioprotection diffeacuterentes grandeurs de dose ont eacuteteacute deacutefinies dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace Les sections 51 agrave 53 deacutecrivent respectivement ces types de dose La figure 12 preacutesente un aperccedilu du lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee
Figure 12 Lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee
La section 54 preacutesente des doses de rayonnements repreacutesentatives qui pourraient ecirctre attendues selon divers sceacutenarios et la section 55 traite des limites de doses eacutetablies par la CCSN
51 Dose absorbeacutee
Lorsque le rayonnement ionisant peacutenegravetre dans le corps humain ou dans la matiegravere il leur communique de lrsquoeacutenergie Lrsquoeacutenergie absorbeacutee par suite de lrsquoexposition au rayonnement porte le nom de dose absorbeacutee La dose absorbeacutee se mesure gracircce agrave une uniteacute appeleacutee le gray (Gy) Un Gray correspond agrave une eacutenergie deacuteposeacutee drsquoun joule dans un kilogramme de matiegravere
52 Dose eacutequivalente
Lorsque le rayonnement est absorbeacute par une matiegravere vivante on peut parfois observer un effet biologique Tous les rayonnements ne produisent pas le mecircme effet biologique pour une mecircme dose absorbeacutee Lrsquoeffet deacutepend du type de rayonnement (alpha becircta gamma etc) Ainsi 1 Gy de rayonnement alpha est plus nocif pour les tissus humains que 1 Gy de rayonnement becircta Pour obtenir la dose eacutequivalente il faut multiplier la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique (wR) speacutecifique Pour exprimer cet effet on utilise alors un facteur de pondeacuteration radiologique (wR) pour mettre en eacutequivalence les diffeacuterents types de rayonnement et leur efficaciteacute biologique respective Cette dose eacutequivalente est exprimeacutee en sievert (Sv) Autrement dit 1 Sv de rayonnement alpha possegravede les mecircmes effets biologiques que 1 Sv de rayonnement becircta En drsquoautres mots la dose eacutequivalente permet drsquoobtenir une uniteacute qui rend compte du degreacute de nociviteacute de diffeacuterents types de rayonnement
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53 Dose efficace
Les diffeacuterents tissus et organes preacutesentent une sensibiliteacute diffeacuterente au rayonnement (voir la figure 13) Par exemple la moelle osseuse est beaucoup plus radiosensible que les tissus musculaires ou nerveux Pour obtenir une indication de lrsquoeffet de lrsquoexposition sur la santeacute geacuteneacuterale la dose eacutequivalente peut ecirctre multiplieacutee par un facteur de pondeacuteration tissulaire (wT) lieacute au risque pour un tissu ou organe particulier Cette multiplication donne la dose efficace absorbeacutee par le corps Lrsquouniteacute utiliseacutee pour exprimer la dose efficace est eacutegalement le sievert
Figure 13 Facteurs de pondeacuteration tissulaire
Source Regraveglement sur la radioprotection
Agrave titre drsquoexemple si lrsquoestomac et la vessie drsquoun sujet sont exposeacutes seacutepareacutement au rayonnement et que les doses eacutequivalentes aux tissus soient respectivement de 100 et 70 mSv la dose efficace sera calculeacutee comme suit (100 mSv x 012) + (70 mSv x 005) = 155 mSv Le risque drsquoeffets nocifs lieacutes agrave lrsquoexposition au rayonnement eacutequivaut agrave 155 mSv reccedilus de faccedilon homogegravene par le corps entier
54 Doses typiques de rayonnement
541 Rayonnement naturel
Au niveau mondial la dose efficace moyenne totale provenant du rayonnement naturel est de lrsquoordre de 24 mSv par an Au Canada la dose efficace moyenne se chiffre agrave 18 mSv (voir le tableau 4 et la figure 15) Tel que speacutecifieacute agrave la section 3 la dose peut deacutependre de la source de rayonnement
bull Rayonnement cosmique Les reacutegions de haute altitude reccediloivent plus de rayonnement cosmique Selon une eacutetude reacutecente de Santeacute Canada la dose efficace annuelle provenant du rayonnement cosmique reccedilue par les habitants de Vancouver en Colombie-Britannique qui est situeacutee au niveau de la mer est de lrsquoordre de 030 mSv Par contre une personne qui vivrait au sommet du mont Lorne au Yukon agrave une altitude de 2 000 m recevrait une dose annuelle drsquoenviron 084 mSv Les voyages aeacuteriens augmentent eacutegalement lrsquoexposition au rayonnement cosmique de 001 mSv par Canadien par an La figure 14 montre agrave quel point les niveaux de
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rayonnement cosmique varient avec des eacuteleacutevations au-dessus du niveau de la mer et en fonction de la longitude et de la latitude
Figure 14 Dose efficace annuelle pour lrsquoexteacuterieur provenant du rayonnement cosmique en Ameacuterique du Nord (en microsieverts)
Source Gratsky et al 2004
bull Rayonnement terrestre Les sols contiennent eacutegalement des sources naturelles de rayonnement et les reacutegions dont les sols sont riches en uranium reccediloivent plus de rayonnement eacutemis par les sols La dose efficace moyenne de rayonnement eacutemis par les sols (et les mateacuteriaux de construction provenant de ces sols) est de lrsquoordre de 05 mSv par an Toutefois cette dose varie selon lrsquoemplacement geacuteographique et la geacuteologie et peut atteindre 260 mSv dans le Nord de lrsquoIran ou 90 mSv au Nigeacuteria Au Canada la dose annuelle la plus eacuteleveacutee serait selon les estimations de lrsquoordre de 23 mSv et concerne les Territoires du Nord-Ouest
bull Inhalation La croucircte terrestre produit du radon qui est preacutesent dans lrsquoair que nous respirons Le radon donne lieu agrave quatre produits de deacutesinteacutegration qui irradient les poumons en cas drsquoinhalation Agrave lrsquoeacutechelle mondiale la dose efficace annuelle moyenne de rayonnement par le radon est drsquoenviron 13 mSv Une reacutecente eacutetude de Santeacute Canada sur le radon dans les habitations a reacuteveacuteleacute que les niveaux de radon dans 93 des foyers canadiens sont en dessous de la ligne directrice canadienne actuelle de 200 Bqmsup3
bull Ingestion Enfin il existe plusieurs sources de rayonnement naturelles qui peacutenegravetrent dans nos organismes que ce soit par les aliments que nous ingeacuterons lrsquoair que nous respirons et lrsquoeau que nous buvons Le potassium 40 est la principale source drsquoirradiation interne (exception faite des produits de filiation du radon) La dose efficace moyenne provenant de ces sources est drsquoenviron 03 mSv par an
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Tableau 4 Dose efficace moyenne dans certaines villes canadiennes compareacutee agrave la moyenne mondiale
Source de rayonnement
Moyenne mondiale1
(mSv) Canada2
(mSv) Toronto2
(mSv) Winnipeg2
(mSv) Rayonnement cosmique 04 03 03 03 Irradiation interne 03 03 03 03 Exposition due agrave lrsquoinhalation 13 09 08 32 Irradiation externe 05 02 02 02 Total 24 18 16 40
1 UNSCEAR 2010 2 Grasty et LaMarre 2004
Figure 15 Doses provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Doses moyennes provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Rayonnement
Rayonnement terrestre
cosmique
Inhalation
Ingestion
03 mSv 03 mSv
02 m Sv
09 mSv
542 Les sources artificielles de rayonnement
Les sources artificielles de rayonnement (reacutesultant des activiteacutes commerciales et industrielles) repreacutesentent environ 02 microSv de notre exposition annuelle au rayonnement Les rayons X et autres interventions meacutedicales diagnostiques et theacuterapeutiques (voir le tableau 5) repreacutesentent environ 12 mSv par an (UNSCEAR 2000) Les produits de grande consommation comme le tabac et les deacutetecteurs de fumeacutee repreacutesentent 01 mSv de notre exposition annuelle au rayonnement
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Tableau 5 Doses aux organes typiques selon le type drsquoexamen radiologique
Type drsquoexamen Organe Dose (mSv) Radiographie dentaire1 Cerveau 001 Radiographie de la poitrine1 Poumons 01 Mammographie de deacutepistage2 Seins 3 Tomodensitomeacutetrie abdominale (adulte)2 Estomac 10 Tomodensitomeacutetrie abdominale (neacuteonatale)2 Estomac 20
1 National Council on Radiation Protection and Measurements (NCPR) 2009 2 Brenner et Hall 2007
Globalement le rayonnement naturel repreacutesente approximativement 60 de la dose annuelle agrave laquelle nous sommes exposeacutes Les interventions meacutedicales repreacutesentent approximativement 40 de cette dose annuelle
Il nrsquoy a pas de diffeacuterence dans les effets causeacutes par le rayonnement naturel ou artificiel
55 Limites de dose
La CCSN eacutetablit les limites de dose pour les travailleurs canadiens et la population Elle le fait en suivant les recommandations de la CIPR qui se compose de scientifiques eacuteminents et de plusieurs grands speacutecialistes de la radioprotection Ces regraveglements srsquoinspirent aussi de la plupart des normes et recommandations de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA)
Au Canada lrsquoapplication des regraveglements normes et pratiques mis en place pour proteacuteger les membres du public et les travailleurs des sources de rayonnement qui ne sont pas reacuteglementeacutees par la CCSN est du ressort de Santeacute Canada de Ressources humaines et Deacuteveloppement des compeacutetences Canada du ministegravere de la Deacutefense nationale et des gouvernements provinciaux et territoriaux
Par ailleurs le Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial (CRFPT) eacutelabore des lignes directrices concernant le rayonnement ionisant et non ionisant et srsquoemploie agrave harmoniser les regraveglements relatifs agrave la radioprotection agrave la grandeur du Canada Copreacutesideacute par la CCSN Santeacute Canada et les provinces le CRFPT est une tribune nationale pour les questions de radioprotection
Pour les personnes qui exploitent lrsquoeacutenergie nucleacuteaire ou travaillent avec celle-ci la limite de dose reacuteglementeacutee est fixeacutee en dessous de la limite infeacuterieure de ce qui est consideacutereacute comme une exposition inacceptable Par exemple les limites de dose efficace pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire est de 50 mSv par an et de 100 mSv sur 5 ans Il nrsquoa pas eacuteteacute deacutemontreacute que lrsquoexposition agrave du rayonnement infeacuterieur agrave une dose aigueuml drsquoenviron 100 mSv nrsquoaugmente pas le risque drsquoeffets sur la santeacute comme le cancer
De plus les titulaires de permis doivent veiller agrave ce que toutes les doses respectent le principe ALARA (voir la figure 16)
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Figure 16 Cadre de la limite de dose de rayonnement
Les rapports et les controcircles reacuteguliers deacutemontrent que la moyenne annuelle des doses aux travailleurs des installations nucleacuteaires canadiennes est de lrsquoordre de 1 agrave 2 mSv par anneacutee (voir la figure 17)
Figure 17 Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type drsquoinstallation
Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type dinstallation
0
05
1
15
2
25
3
35
4
Dos
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(mSv
)
Centrales Mines et Raff ineries Installations Installations Installations Meacutedecine Industrie et Acceacuteleacuterateurs nucleacuteaires usines de duranium de fabrication de recherche de production recherche de particules
concentration de combustile et de de sources duranium production de lumineuses au
radio-isotopes tritium
Peut inclure lrsquoexposition aux rayons X Source Fichier dosimeacutetrique national du Canada (Santeacute Canada) ndash Drsquoapregraves les donneacutees publieacutees les plus reacutecentes
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Au Canada la limite de dose efficace pour le public est de 1 mSv au cours drsquoune anneacutee civile Les rapports et les controcircles reacuteguliers montrent que les doses efficaces annuelles auxquelles les membres du public sont exposeacutes dans le cadre des activiteacutes reacuteglementeacutees par la CCSN varient entre 0001 et 0092 mSv par an Le tableau 6 preacutesente la dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant drsquoeacutemissions dans lrsquoair et dans lrsquoeau provenant de diverses installations autoriseacutees de la CCSN par anneacutee Les doses reccedilues reacutesultant drsquoeacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques nrsquoont pas eacuteteacute additionneacutees pour Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) aux Laboratoires de Chalk River parce que ces doses correspondaient agrave diffeacuterents individus exposeacutes repreacutesentatifs provenant de diffeacuterentes populations
Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
Installation Dose annuelle maximale (mSv) pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
2006 2007 2008 2009 2010
Centrales nucleacuteaires
Point Lepreau 00006 00007 00018 00004 00002
Gentilly-2 00007 00009 00006 00012 00010
Darlington 00011 00014 00013 00007 00006
Pickering 00028 00026 00041 00018 00010
Bruce 00025 00021 00027 00044 00029
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions atmospheacuteriques)
0081 0073 0092 0045 0032
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions aquatiques)
0027 0014 0013 00011 00004
Source Rapports des titulaires de permis et donneacutees de surveillance de lrsquoenvironnement soumises agrave la CCSN
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6 Reacuteglementation des radiations
La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire (CCSN) reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de preacuteserver la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de mettre en œuvre les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Le mandat de la CCSN inclut aussi la diffusion de renseignements objectifs de nature scientifique technique et reacuteglementaire agrave lrsquointention de la population
En tant qursquoorganisme de reacuteglementation nucleacuteaire du Canada la CCSN surveille toutes les installations nucleacuteaires et les activiteacutes et applications lieacutees au nucleacuteaire En font partie les centrales nucleacuteaires les mines et usines de concentration drsquouranium les installations de traitement et de recherche les installations de gestion des deacutechets radioactifs les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement utiliseacutes agrave des fins meacutedicales et industrielles
La CCSN dispose drsquoun cadre de deacutelivrance de permis et de veacuterification de la conformiteacute visant agrave assurer que toute personne qui utilise possegravede ou stocke des substances nucleacuteaires et des appareils agrave rayonnement est en conformiteacute avec un permis et a mis en place des dispositions de sucircreteacute et de seacutecuriteacute approprieacutees Au fil des ans ces exigences reacuteglementaires ont eacuteteacute renforceacutees suite agrave lrsquoameacutelioration des connaissances sur les effets du rayonnement
61 Protection des Canadiens
Toutes les installations et activiteacutes nucleacuteaires au Canada sont reacutegies par la Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires (LSRN) qui est entreacutee en vigueur en mai 2000 en remplacement de lrsquoancienne Loi sur le controcircle de lrsquoeacutenergie atomique La LSRN et ses regraveglements sont conccedilus pour proteacuteger le public les personnes qui travaillent dans le secteur nucleacuteaire et notre environnement Le rocircle de la CCSN est de srsquoassurer que la LSRN et ses regraveglements sont respecteacutes
La CCSN collabore avec les organismes provinciaux et territoriaux de reacuteglementation en matiegravere de protection de lrsquoenvironnement et de radioprotection De nombreux autres organismes feacutedeacuteraux jouent eacutegalement un rocircle dans la protection des Canadiens la CCSN collabore avec Ressources naturelles Canada Environnement Canada Santeacute Canada Pecircches et Oceacuteans Canada Transports Canada la Deacutefense nationale et les Forces canadiennes et Affaires eacutetrangegraveres et Commerce international Canada pour reacuteglementer les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes
Les normes canadiennes en matiegravere de sucircreteacute nucleacuteaire prennent comme reacutefeacuterence les normes internationales Pour ce faire la CCSN srsquoappuie sur les travaux de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA) et drsquoautres organisations telles que le Comiteacute scientifique des Nations Unies sur les effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) et la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) ainsi que sur ceux de Santeacute Canada et drsquoEnvironnement Canada
Avec la coopeacuteration de ses Eacutetats membres lrsquoAIEA publie plusieurs normes internationales notamment des normes de non-prolifeacuteration nucleacuteaire Les normes de la CCSN et les meilleures pratiques dans ce domaine respectent celles de lrsquoAIEA
Dans le domaine de la non-prolifeacuteration nucleacuteaire la CCSN travaille pour le compte du gouvernement du Canada afin drsquoatteindre deux objectifs assurer aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires de notre pays ne contribuent pas agrave la
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fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou de dispositifs explosifs nucleacuteaires et promouvoir un cadre international de non-prolifeacuteration efficace et plus complet
62 Protection des travailleurs
La CCSN reacuteglemente les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes dans le but de proteacuteger la seacutecuriteacute et la santeacute des travailleurs Les installations nucleacuteaires comprennent les centrales nucleacuteaires les mines et les usines de concentration drsquouranium les installations de fabrication de combustible et les installations qui effectuent le traitement et la recherche Les aspects des activiteacutes reacuteglementeacutees sont la seacutecuriteacute la dosimeacutetrie lrsquoemballage et le transport des substances nucleacuteaires ainsi que lrsquoimportation et lrsquoexportation des substances nucleacuteaires
On estime agrave 40 000 le nombre de travailleurs de lrsquoindustrie nucleacuteaire au Canada et le nombre de personnes exposeacutees au rayonnement chaque jour dans le cadre de leur emploi est beaucoup plus eacuteleveacute Les travailleurs canadiens sont exposeacutes agrave des rayonnements de deux faccedilons ils travaillent avec des sources artificielles de rayonnement (par exemple dans lrsquoindustrie nucleacuteaire les soins de santeacute les eacutetablissements de recherche ou de production) ou bien ils sont exposeacutes agrave des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement naturel (par exemple dans lrsquoindustrie miniegravere dans les eacutequipages drsquoavion et dans la construction)
Le Regraveglement sur la radioprotection canadien fixe des limites srsquoappliquant agrave la quantiteacute de rayonnement agrave laquelle le public et les travailleurs du secteur nucleacuteaire (TSN) peuvent ecirctre exposeacutes Il srsquoagit des laquo limites de dose raquo (voir la section 55) et elles sont fixeacutees en deccedilagrave du seuil auquel on srsquoattend qursquoil y ait des effets neacutefastes sur la santeacute Le Regraveglement exige que les titulaires de permis mettent en œuvre des programmes de radioprotection qui limitent lrsquoexposition des travailleurs aux rayonnements ionisants sous les limites de dose et agrave un niveau aussi bas que possible les facteurs sociaux et eacuteconomiques en preacutesence eacutetant pris en compte (voir la figure 17)
Accident nucleacuteaire survenu agrave Fukushima en 2011
Le 11 mars 2011 un seacuteisme de magnitude 9 suivi drsquoun tsunami deacutevastateur ont frappeacute le Japon laissant derriegravere eux pregraves de 25 000 morts ou disparus un demi-million de reacutesidences deacutetruites ou endommageacutees et 560 km2 inondeacutes
Les reacutepercussions combineacutees du seacuteisme et du tsunami sur la centrale nucleacuteaire de Fukushima-Daiichi ont provoqueacute lrsquoun des pires accidents nucleacuteaires du monde Au cours des heures et des jours qui ont suivi trois des six reacuteacteurs de la centrale ont surchauffeacute et subi des dommages Les travailleurs de la centrale ont braveacute des conditions extraordinaires pour preacutevenir ou retarder les rejets de matiegraveres radioactives au-dessus de la reacutegion environnante et dans la mer Gracircce agrave leurs efforts il a eacuteteacute possible de retarder suffisamment ces rejets pour que la population environnante puisse ecirctre eacutevacueacutee malgreacute les dommages geacuteneacuteraliseacutes subis aux infrastructures locales
Agrave mesure que lrsquoaccident se deacuteroulait la zone drsquoeacutevacuation srsquoest agrandie et les autoriteacutes ont recommandeacute aux habitants drsquoun plus grand secteur de se reacutefugier agrave lrsquointeacuterieur Des mesures de surveillance radiologique eacutetendues et de controcircle de la production et de la distribution alimentaires ont eacuteteacute mises en œuvre Dans le mecircme ordre drsquoideacutee il faudra poursuivre la surveillance et le controcircle des approvisionnements alimentaires et en eau peut-ecirctre pendant de nombreuses anneacutees
Cet accident a pousseacute de nombreux pays agrave eacutevaluer la sucircreteacute de leurs infrastructures nucleacuteaires La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire a entrepris un examen de toutes les grandes installations nucleacuteaires au Canada Cet examen dirigeacute par un groupe de travail multidisciplinaire a permis de confirmer que les installations canadiennes peuvent reacutesister et reacutepondre agrave des eacuteveacutenements externes comme les tremblements de terre Un plan drsquoaction de quatre ans est en cours drsquoeacutelaboration afin de renforcer les deacutefenses et de reacuteduire davantage le risque notamment gracircce agrave lrsquoameacutelioration du Regraveglement sur la radioprotection en vigueur pour y inteacutegrer de nouvelles exigences en cas drsquourgence
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Les installations nucleacuteaires au Canada doivent disposer drsquoun personnel qualifieacute pour effectuer leurs activiteacutes en conformiteacute avec la LSRN et ses regraveglements La CCSN veacuterifie eacutegalement que le personnel travaillant dans le domaine de la radioprotection est capable drsquoexeacutecuter les tacircches preacutevues drsquoapregraves les permis
Surveillance des doses
Tous les titulaires de permis de la CCSN sont tenus de deacuteterminer les doses de rayonnement reccedilues par les travailleurs dans lrsquoexercice de leurs fonctions En outre si lrsquoon srsquoattend agrave ce que les doses efficaces deacutepassent 5 mSv en un an les titulaires de permis sont tenus de recourir agrave des services de dosimeacutetrie autoriseacutes
La CCSN deacutelivre des permis aux services de dosimeacutetrie qui doivent effectuer des mesures de doses exactes et preacutecises Les titulaires de permis de services de dosimeacutetrie sont tenus de deacuteposer de lrsquoinformation reacuteguliegraverement dans le Fichier dosimeacutetrique national (FDN) Le FDN exploiteacute par le Bureau de la radioprotection de Santeacute Canada contient les dossiers de doses de rayonnement provenant de tous les processeurs commerciaux de dosimeacutetrie des installations de production drsquoeacutenergie nucleacuteaire drsquoEacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) et des mines drsquouranium Le registre comprend eacutegalement les dossiers de doses provenant des utilisateurs de rayons X tels que les dentistes les radiologues et les chiropraticiens ainsi que les expositions aux produits de filiation du radon provenant de certaines mines qui ne deacutetiennent pas de permis de la CCSN
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7 Sommaire
Le rayonnement a toujours eacuteteacute preacutesent et il est partout dans notre environnement La vie a eacutevolueacute dans un monde contenant des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement ionisant Nous sommes eacutegalement exposeacutes au rayonnement artificiel provenant de sources telles que les traitements meacutedicaux et les activiteacutes impliquant des matiegraveres radioactives
Les effets du rayonnement sur la santeacute sont bien compris Depuis le deacutebut du 20e siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes agrave fond agrave la fois en laboratoire et sur les populations humaines En raison des risques connus du rayonnement pour la santeacute il doit ecirctre utiliseacute avec prudence et strictement controcircleacute Un eacutequilibre doit ecirctre trouveacute entre les avantages du rayonnement pour la socieacuteteacute et les risques que le rayonnement pose pour les personnes la santeacute et lrsquoenvironnement
La CCSN reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de proteacuteger la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de respecter les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Elle deacutefinit eacutegalement des limites de dose pour empecirccher que les travailleurs et le public ne soient soumis agrave une exposition excessive au rayonnement
La compreacutehension des risques que pose le rayonnement aide la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation agrave fixer les limites de dose et agrave eacutetablir des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave des niveaux sucircrs Les titulaires de permis sont tenus de maintenir toutes les doses de rayonnement agrave des niveaux ALARA Des programmes de surveillance du rayonnement sont en place agrave proximiteacute des centrales nucleacuteaires et drsquoautres installations nucleacuteaires agrave travers le Canada pour proteacuteger les personnes et lrsquoenvironnement contre les effets potentiels du rayonnement
Des programmes gouvernementaux et de lrsquoindustrie mesurent systeacutematiquement les niveaux de radioactiviteacute dans lrsquoair lrsquoeau potable les eaux de surface le sol et les aliments Gracircce agrave ces donneacutees la CCSN peut veacuterifier que les normes sont respecteacutees eacutevaluer lrsquoefficaciteacute des controcircles et deacuteterminer les tendances environnementales
Depuis plus de 65 ans le Canada deacutetient un dossier de sucircreteacute nucleacuteaire reconnu au niveau international La CCSN est fiegravere drsquoavoir contribueacute agrave ce dossier de sucircreteacute en assurant une surveillance reacuteglementaire solide Les Canadiens peuvent ecirctre assureacutes que la CCSN continuera de surveiller avec vigilance la sucircreteacute de lrsquoindustrie nucleacuteaire canadienne de sorte que la santeacute et la sucircreteacute ne soient jamais compromises
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Glossaire
Acide amineacute Les eacuteleacutements constitutifs des proteacuteines Il srsquoagit de moleacutecules organiques contenant un groupement amine (NH2) et un groupe carboxyle (COOH)
Acide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) Le composeacute moleacuteculaire dans le noyau drsquoune cellule qui forme le modegravele de la structure et du fonctionnement de la cellule
Activiteacute Rythme auquel se produisent les deacutesinteacutegrations dans une matiegravere radioactive par uniteacute de temps Utiliseacutee comme mesure de la quantiteacute de radionucleacuteides preacutesents Uniteacute Becquerel symbole Bq 1 Bq = une deacutesinteacutegration par seconde
ALARA Un principe drsquooptimisation de la protection utiliseacute pour srsquoassurer que les limites de doses reccedilues au niveau individuel au travail et par le public soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux Ce concept ne deacutesigne pas la limite de dose il srsquoagit drsquoun processus qui permet de maintenir les niveaux de dose bas
Appareil agrave rayonnement Tel que deacutefini dans le Regraveglement sur les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement a) un appareil contenant une substance nucleacuteaire en une quantiteacute supeacuterieure agrave la quantiteacute drsquoexemption et permettant son utilisation pour ses proprieacuteteacutes de rayonnement et b) un appareil contenant un composeacute lumineux au radium
Atome Uniteacute de matiegravere formeacutee drsquoun noyau unique autour duquel gravitent plusieurs eacutelectrons et dont le nombre est eacutegal agrave celui des protons dans le noyau Lrsquoatome est la plus petite partie drsquoun eacuteleacutement pouvant se combiner chimiquement avec drsquoautres atomes Tous les atomes autres que lrsquohydrogegravene 1 ont des neutrons dans le noyau
Becquerel Uniteacute SI de mesure de lrsquoactiviteacute drsquoune substance radioactive Le becquerel remplace le curie (Ci) qui nrsquoest pas une uniteacute SI Son symbole est Bq Il correspond agrave une deacutesinteacutegration nucleacuteaire par seconde 1 Bq = 27 pCi (27 times 10ndash11 Ci) et 1 Ci = 37 times 1010 Bq (Voir aussi laquo SI raquo)
Cancer Un grand nombre de maladies causeacutees par la division effreacuteneacutee de cellules anormales
Capture des eacutelectrons Processus de deacutesinteacutegration radioactive au terme duquel un eacutelectron en orbite est captureacute par le noyau et fusionne avec ce dernier Apregraves ce processus la masse reste inchangeacutee mais le numeacutero atomique diminue drsquoun facteur de un car un proton est converti en neutron
Capture des neutrons ou capture neutronique Type de reacuteaction nucleacuteaire au terme de laquelle un noyau atomique srsquoempare drsquoun neutron libre et fusionne avec lui pour former un noyau plus lourd Les neutrons peuvent reacuteagir avec un noyau atomique de plusieurs maniegraveres chacune aboutissant agrave un produit diffeacuterent
Cataracte Affection qui survient lorsque le cristallin normalement transparent de lrsquoœil se trouble ou srsquoopacifie et cause une vision trouble qursquoil nrsquoest pas possible de corriger par des verres correcteurs ordinaires Le facteur le plus important de la formation de cataractes est le vieillissement mais il existe des facteurs additionnels comme le tabagisme le diabegravete lrsquoexposition excessive au soleil et le rayonnement
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Cellule La plus petite uniteacute structurelle et fonctionnelle de tous les organismes vivants connus
Deacutesinteacutegration (radioactive) Transformation drsquoun nucleacuteide radioactif en un nucleacuteide diffeacuterent (ou plusieurs nucleacuteides diffeacuterents) par eacutemission spontaneacutee de rayonnement tels que des rayonnements alpha becircta ou gamma ou par capture des eacutelectrons Il en reacutesulte un noyau plus stable et moins chargeacute en eacutenergie Chaque processus de deacutesinteacutegration a une peacuteriode radioactive deacutefinie
Deuteacuterium Un isotope drsquohydrogegravene avec un proton et un neutron dans le noyau
Dose Terme geacuteneacuteral utiliseacute pour deacutesigner la quantiteacute drsquoeacutenergie provenant de rayonnement ionisant absorbeacutee par les tissus La dose absorbeacutee est mesureacutee en grays (Gy) ougrave 1 gray eacutequivaut agrave 1 joule par kilogramme Voir aussi dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace
Dose absorbeacutee Quantiteacute drsquoeacutenergie absorbeacutee par la matiegravere irradieacutee par uniteacute de masse Cela reflegravete la quantiteacute drsquoeacutenergie deacuteposeacutee par du rayonnement ionisant lors de son passage agrave travers un milieu (comme lrsquoair lrsquoeau ou du tissu vivant) Uniteacute gray Symbole Gy
Dose aigueuml Exposition reccedilue pendant une courte dureacutee (heures ou jours) Lrsquoadjectif laquo aigueuml raquo deacutesigne uniquement la dureacutee de lrsquoexposition et non lrsquointensiteacute des doses concerneacutees
Dose chronique Exposition persistante (en termes de mois ou drsquoanneacutees) Lrsquoadjectif laquo chronique raquo se rapporte uniquement agrave la dureacutee de lrsquoexposition et non agrave lrsquointensiteacute des doses
Dose efficace Mesure de dose visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du deacutetriment radiologique pouvant reacutesulter de la dose Elle repreacutesente la somme des produits des doses eacutequivalentes aux tissus multiplieacutees par leurs facteurs de pondeacuteration tissulaires respectifs Uniteacute sievert (Sv)
Dose eacutequivalente Mesure de la dose au tissu ou agrave lrsquoorgane visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du dommage causeacute Obtenue en multipliant la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique pour tenir compte de lrsquoefficaciteacute biologique de diffeacuterents rayonnements agrave causer des dommages au tissu ou agrave lrsquoorgane consideacutereacute Uniteacute sievert (Sv)
Dosimegravetre Dispositif porteacute par une personne pour mesurer une dose de rayonnement ionisant
Dosimeacutetrie Sous-speacutecialiteacute scientifique de la radioprotection et de la physique meacutedicale centreacutee sur le calcul et lrsquoenregistrement des doses internes et externes provenant du rayonnement ionisant
Eau leacutegegravere Eau ordinaire composeacutee de moleacutecules ayant deux atomes drsquohydrogegravene et un atome drsquooxygegravene (H20) Diffeacuterente de lrsquoeau lourde qui est composeacutee de moleacutecules ayant un atome drsquohydrogegravene un atome de deuteacuterium (D) et un atome drsquooxygegravene (HDO)
Eau lourde Eau contenant une teneur eacuteleveacutee de moleacutecules avec des atomes de deuteacuterium (hydrogegravene lourd) Dans certains reacuteacteurs lrsquoeau lourde est utiliseacutee comme modeacuterateur parce qursquoelle ralentit les neutrons avec efficaciteacute et aussi parce qursquoelle a une faible probabiliteacute drsquoabsorber les neutrons
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Eau tritieacutee Lrsquoeau tritieacutee (HTO) est une moleacutecule drsquoeau dans laquelle une ou deux moleacutecules drsquohydrogegravene ont eacuteteacute remplaceacutees par un atome de tritium
Effets deacuteterministes Changements dans les cellules et les tissus qui se produiront certainement apregraves une dose aigueuml de rayonnement (agrave un niveau de dose supeacuterieur agrave au moins 1 000 mSv) en deccedilagrave duquel lrsquoeffet du rayonnement nrsquoest pas deacutetecteacute La graviteacute des effets sanitaires (eacuterythegraveme cutaneacute brucirclures et chute des cheveux) augmente avec la dose reccedilue
Effets stochastiques Terme utiliseacute pour deacutesigner les effets sanitaires du rayonnement (tels que le cancer ou les maladies heacutereacuteditaires) preacutesentant un risque statistique Pour ces maladies la probabiliteacute drsquoapparition augmente proportionnellement agrave la dose de rayonnement reccedilue plus la dose est eacuteleveacutee plus la probabiliteacute drsquoapparition est grande La graviteacute des effets nrsquoest pas proportionnelle agrave la dose
Efficaciteacute biologique relative Mesure relative de lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents types de rayonnements agrave provoquer un effet sanitaire preacuteciseacute exprimeacutee comme le rapport inverse des doses absorbeacutees de deux types de rayonnement diffeacuterents qui produiraient un effet biologique donneacute de mecircme intensiteacute
Eacutelectron Particule eacuteleacutementaire stable posseacutedant une charge eacutelectrique neacutegative de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 91 x 10-31 kg
Eacutelectron-volt (eV) Uniteacute drsquoeacutenergie eacutequivalente agrave environ 16 x 10-19 joules
Eacuteleacutement Types drsquoatomes speacutecifiques ayant le mecircme nombre de protons dans leur noyau et par conseacutequent le mecircme numeacutero atomique Le nombre de neutrons peut diffeacuterer
Eacutemission de positrons Type de deacutesinteacutegration radioactive dans laquelle un proton est transformeacute en neutron ce qui eacutemet un positron Dans ces cas lorsque le rapport neutrons-protons est trop faible et que lrsquoeacutemission de particules alpha nrsquoest pas possible sur le plan eacutenergeacutetique le noyau peut dans certaines conditions atteindre la stabiliteacute en eacutemettant un positron
Eacutenergie Grandeur physique qui deacutecrit la quantiteacute de travail qui peut ecirctre effectueacutee par une force donneacutee ougrave la masse-eacutenergie est conserveacutee Il existe diffeacuterentes formes drsquoeacutenergie eacutenergie cineacutetique potentielle thermique gravitationnelle acoustique lumineuse eacutelastique nucleacuteaire et eacutelectromagneacutetique
Eacutepideacutemiologie Eacutetude de la distribution et des eacuteleacutements deacuteterminants des maladies dans les populations humaines Elle sert de base pour la santeacute publique et la meacutedecine preacuteventive et elle est fondeacutee sur des observations plutocirct que sur des expeacuteriences
Essai biologique Toute proceacutedure utiliseacutee pour deacuteterminer la nature lrsquoactiviteacute lrsquoemplacement ou la reacutetention de radionucleacuteides dans lrsquoorganisme par des mesures directes (in vivo) ou par des analyses de matiegraveres excreacuteteacutees ou autrement eacutelimineacutees par lrsquoorganisme (in vitro)
Facteur de pondeacuteration radiologique Nombre par lequel il faut multiplier la dose absorbeacutee dans un tissu ou un organe pour deacuteterminer lrsquoefficaciteacute biologique relative du rayonnement agrave induire des effets stochastiques agrave de faibles doses le reacutesultat eacutetant la dose eacutequivalente
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Facteur de pondeacuteration tissulaire Facteur pour lequel la dose eacutequivalente est pondeacutereacutee aux fins de la deacutetermination de la dose efficace Le facteur de pondeacuteration tissulaire pour un organe ou un tissu repreacutesente la contribution relative de cet organe ou de ce tissu au preacutejudice total causeacute par les effets de lrsquoirradiation uniforme du corps entier
Fission ou fission nucleacuteaire Division drsquoun noyau lourd en deux morceaux (ou rarement plusieurs) avec des masses drsquoampleur eacutequivalente accompagneacutee geacuteneacuteralement de lrsquoeacutemission de neutrons et de rayonnement gamma
Gray (Gy) Uniteacute du SI de la dose absorbeacutee Uniteacute 1 joulekilogramme mais a un usage restreint
In vitro Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience reacutealiseacutee en dehors drsquoun organisme vivant dans un environnement controcircleacute comme dans une eacuteprouvette ou une boicircte de Peacutetri Du latin laquo dans le verre raquo
In vivo Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience portant sur un organisme vivant complet par opposition agrave un organisme partiel ou mort ou un environnement controcircleacute in vitro Latin pour laquo dans le vivant raquo
Ion Atome moleacutecule ou fragment de moleacutecule ayant acquis une charge eacutelectrique suite agrave la perte ou au gain drsquoun ou plusieurs eacutelectrons
Isotopes Deux ou plusieurs formes drsquoun eacuteleacutement donneacute qui ont des numeacuteros atomiques identiques (le mecircme nombre de protons dans leur noyau) et la mecircme ou les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques mais avec des masses atomiques diffeacuterentes (diffeacuterents nombres de neutrons dans leur noyau) et des proprieacuteteacutes physiques distinctes Par exemple lrsquouranium a 16 isotopes diffeacuterents soit U-234 U-235 U-236 U-238 etc
Leuceacutemie Cancer des globules blancs (leucocytes)
Limites de dose Limites de dose efficace et eacutequivalente preacutevues par le Regraveglement sur la radioprotection Ces limites sont en place pour reacuteduire au minimum le risque drsquoeffets nocifs pour la santeacute causeacutes par lrsquoexposition aux rayonnements associeacutee agrave des activiteacutes autoriseacutees par la CCSN
Maladie des rayons Ensemble de symptocircmes caracteacuterisant les radioleacutesions qui reacutesultent drsquoune exposition excessive de lrsquoensemble du corps (ou drsquoune grande partie de celui-ci) au rayonnement ionisant Les premiers de ces symptocircmes sont des nauseacutees de la fatigue des vomissements et la diarrheacutee qui peuvent ecirctre suivis par la perte de cheveux des heacutemorragies lrsquoinflammation de la bouche et de la gorge et une perte geacuteneacuterale drsquoeacutenergie
Masse ou masse atomique Masse drsquoun isotope drsquoun eacuteleacutement exprimeacutee en uniteacutes de masse atomique deacutefinie par un douziegraveme de la masse drsquoun atome de carbone 12 Une masse atomique de 1 eacutequivaut agrave environ 166 x 10-27 kg
Microsievert Un millioniegraveme de sievert (voir sievert) Symbole μSv
Millisievert Un milliegraveme de sievert (voir sievert) Symbole mSv
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Modegravele lineacuteaire sans seuil Modegravele dose-reacuteponse baseacute sur lrsquohypothegravese selon laquelle dans la gamme des faibles doses les doses de rayonnement supeacuterieures agrave zeacutero augmentent le risque de cancers etou de maladies heacutereacuteditaires drsquoune maniegravere proportionnelle simple
Modeacuterateur Matiegravere telle que lrsquoeau ordinaire ou lrsquoeau lourde qui est utiliseacutee dans un reacuteacteur pour ralentir la vitesse eacuteleveacutee des neutrons ce qui accroicirct la probabiliteacute qursquoune fission survienne
Moleacutecule Groupe drsquoatomes lieacutes chimiquement les uns aux autres
Mutation Changement chimique de lrsquoADN dans le noyau drsquoune cellule Les mutations survenant dans les cellules des spermatozoiumldes ou des ovules ou leurs preacutecurseurs peuvent avoir des effets heacutereacuteditaires chez les enfants ou les geacuteneacuterations futures Les mutations dans les cellules somatiques (cellules non reproductrices) peuvent eacutegalement favoriser lrsquoapparition du cancer
Neutron Particule eacuteleacutementaire du noyau de lrsquoatome (acirc lrsquoexception de lrsquohydrogegravene) et dont la masse est similaire agrave celle drsquoun proton soit de lrsquoordre de 16 x 10-27 kg
Nombre de masse Nombre de neutrons et de protons dans le noyau drsquoun atome
Non-prolifeacuteration nucleacuteaire Effets deacuteployeacutes pour preacutevenir la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires et de dispositifs nucleacuteaires explosifs La CCSN est responsable de la mise en œuvre de la politique de non-prolifeacuteration nucleacuteaire du Canada qui contient deux objectifs de large porteacutee et de longue date
1 garantir aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires du Canada ne contribuent pas agrave la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou drsquoautres dispositifs nucleacuteaires explosifs
2 promouvoir un reacutegime international de non-prolifeacuteration plus efficace et plus complet
Noyau (drsquoun atome) Partie centrale drsquoun atome chargeacutee positivement contenant des protons et des neutrons Le nombre total de protons et de neutrons srsquoappelle le nombre de masse
Nucleacuteide Un terme geacuteneacuteral pour deacutesigner tous les isotopes connus qursquoils soient stables ou non
Numeacutero atomique Nombre de protons dans le noyau drsquoun atome Symbole Z
Optimisation Processus drsquoeacutetablissement de niveaux de protection et de sucircreteacute qui permettent drsquoassurer que les expositions la probabiliteacute de subir une exposition et la valeur des expositions potentielles soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux tel que recommandeacute par la Commission internationale de protection radiologique
Particules alpha Une particule agrave charge positive formeacutee de deux protons et de deux neutrons qui est eacutemise par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoil se deacutesintegravegre Une particule alpha est relativement volumineuse et peut ecirctre arrecircteacutee par la peau ou une feuille de papier Une particule alpha est identique agrave un noyau drsquoheacutelium
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Particules becircta Un eacutelectron (une particule ayant une charge neacutegative) ou un positron (une particule ayant une charge positive) qui est eacutemis par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoils se deacutesintegravegrent Les particules becircta sont relativement petites et peuvent ecirctre arrecircteacutees par une feuille drsquoaluminium ou de plastique de quelques millimegravetres drsquoeacutepaisseur
Peacuteriode (radioactive) Temps neacutecessaire pour que lrsquoactiviteacute drsquoun radionucleacuteide soit reacuteduite de moitieacute par un processus de deacutesinteacutegration radioactive Symbole t12 Plus la peacuteriode drsquoune substance est courte plus elle est radioactive
Photon Un quantum (la plus petite quantiteacute possible) drsquoeacutenergie eacutemise sous forme de rayonnement eacutelectromagneacutetique
Positron Particule eacuteleacutementaire chargeacutee positivement de 16 x 10-19 coulombs et dont la masse est de 91 x 10-31 kg (comparable agrave un eacutelectron mais chargeacutee positivement)
Produits de filiation du radon Terme utiliseacute pour deacutesigner collectivement les produits immeacutediats de deacutesinteacutegration radioactive du radon Il srsquoagit de la chaicircne de deacutesinteacutegration qui inclut le polonium 218 le plomb 214 le bismuth 214 et le polonium 214 Leur peacuteriode combineacutee moyenne est de lrsquoordre de 30 minutes Aussi appeleacute descendant du radon
Proton Particule eacuteleacutementaire stable preacutesente dans le noyau de lrsquoatome posseacutedant une charge eacutelectrique positive de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 167 x 10-27 kg
Radioactif Empreint de radioactiviteacute eacutemettant spontaneacutement de lrsquoeacutenergie sous forme de rayonnement ionisant (telles que les particules alpha et becircta des neutrons ou des rayons gamma) agrave la suite de la deacutesinteacutegration drsquoun atome instable
Radon Eacuteleacutement chimique dont le symbole est Rn et le nombre atomique 86 Le radon est un gaz noble rare incolore inodore insipide naturel et radioactif issu de la deacutesinteacutegration du radium Il srsquoagit de lrsquoune des substances les plus lourdes persistant sous forme de gaz dans des conditions normales le radon preacutesente un risque pour la santeacute
Radio-isotope Isotope drsquoun eacuteleacutement qui subit une deacutesinteacutegration spontaneacutee et eacutemet un rayonnement
Radionucleacuteide Nucleacuteide radioactif
Radiosensible Un terme qualitatif pour distinguer les cellules les tissus et les organes qui sont plus susceptibles drsquoecirctre endommageacutes par le rayonnement
Rayonnement Processus drsquoeacutemission ou de transmission drsquoeacutenergie sous forme de particules ou drsquoondes Dans le preacutesent document le terme laquo rayonnement raquo deacutesigne un rayonnement ionisant sauf indication contraire
Rayonnement artificiel Rayonnement produit par les activiteacutes humaines et qui srsquoajoute au rayonnement de fond
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Rayonnement cosmique Rayonnement naturel provenant de lrsquoespace Ces rayons sont composeacutes de rayonnements ionisants peacuteneacutetrants (agrave la fois particulaires et eacutelectromagneacutetiques) et peuvent porter des eacutenergies de plus de 1020 eV Le champ magneacutetique terrestre deacutevie les rayons cosmiques chargeacutes vers les pocircles
Rayonnement de fond naturel Une source de rayonnement preacutesente en permanence dans lrsquoenvironnement et provenant de diffeacuterentes sources Parmi ces sources figurent le rayonnement cosmique les sources terrestres (eacuteleacutements radioactifs preacutesents dans le sol) lrsquoair ambiant (radon) et les sources internes (denreacutees alimentaires et boissons) La dose efficace annuelle globale par personne attribueacutee au rayonnement naturel est de 24 mSv par anneacutee (UNSCEAR 2008)
Rayonnement eacutelectromagneacutetique Mouvement drsquoondes en deacuteplacement reacutesultant de lrsquoeacutevolution des champs eacutelectriques et magneacutetiques Le spectre de rayonnement eacutelectromagneacutetique connu comprend la gamme des rayons X (et des rayons gamma) de courte longueur drsquoonde et agrave haute eacutenergie lrsquoultraviolet la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge et le radar et des ondes radio et de longueur drsquoonde relativement longue et agrave faible eacutenergie Selon la meacutecanique quantique les rayonnements eacutelectromagneacutetiques agrave haute eacutenergie peuvent se comporter comme des particules (photons)
Rayonnement gamma Rayonnement eacutelectromagneacutetique peacuteneacutetrant produit par un noyau atomique pendant sa deacutesinteacutegration radioactive forme de rayonnement ionisant agrave courte longueur drsquoonde et eacutenergie eacuteleveacutee
Rayonnement ionisant Rayonnement capable drsquoajouter ou de retrancher des eacutelectrons en traversant la matiegravere (par ex air eau ou tissus vivants) Exemples particules alpha rayonnement gamma rayons X et neutrons
Rayonnement neutronique Se produit lorsque les neutrons sont eacutejecteacutes du noyau par fission nucleacuteaire (c-agrave-d division de lrsquoatome) et drsquoautres processus Contrairement agrave drsquoautres rayonnements le rayonnement neutronique est absorbeacute par les mateacuteriaux contenant un grand nombre drsquoatomes drsquohydrogegravene comme la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques
Rayonnement non ionisant Un rayonnement plus faible que le rayonnement ionisant c-agrave-d qui ne possegravede pas lrsquoeacutenergie suffisante pour produire des ions La lumiegravere visible les rayons infrarouges et les ondes radioeacutelectriques sont des rayonnements non ionisants
Rayons X Rayonnement eacutelectromagneacutetique (photon) peacuteneacutetrant eacutemis par un atome apregraves avoir eacuteteacute bombardeacute par des eacutelectrons Les rayons X diffegraverent du rayonnement gamma dans la mesure ougrave ils sont eacutemis agrave partir des eacutelectrons en orbite et non agrave partir du noyau Ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma Les rayons X sont principalement geacuteneacutereacutes par des moyens artificiels plutocirct qursquoagrave partir de substances radioactives Ils sont utiliseacutes avant tout agrave des fins meacutedicales
Reacuteacteur nucleacuteaire Appareil dans lequel une reacuteaction en chaicircne de fission nucleacuteaire autoentretenue se produit dans des conditions controcircleacutees pour produire de lrsquoeacutenergie ou des rayonnements utiles
Reacuteaction en chaicircne Voir reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne
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Reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne Exemple de fission nucleacuteaire ougrave un neutron est eacutejecteacute drsquoun atome fissionneacute ce qui causera la fission drsquoun autre atome en eacutejectant plus de neutrons
Rejets Substances et matiegraveres nucleacuteaires relacirccheacutees dans lrsquoenvironnement (sous forme liquide ou gazeuse) agrave la suite drsquoactiviteacutes autoriseacutees par la CCSN
Service de dosimeacutetrie autoriseacute Une entreprise ou une institution qui deacutetient un permis de la CCSN pour mesurer les doses de rayonnement aux travailleurs
SI Systegraveme international drsquouniteacutes
Sievert Lrsquouniteacute du SI mesurant la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Elle est eacutegale agrave 1 joulekilogramme Elle remplace lrsquoancienne uniteacute de rayonnement classique rem Des multiples du sievert (dont le symbole est Sv) sont utiliseacutes dans la pratique courante et incluent le millisievert (mSv 11000 de 1 Sv) et le microsievert (μSv 11 000 000 de 1 Sv)
Substances nucleacuteaires Isotopes qui eacutemettent du rayonnement
Travailleur du secteur nucleacuteaire (TSN) Personne qui du fait de sa profession ou de son occupation et des conditions dans lesquelles elle exerce ses activiteacutes si celles-ci sont lieacutees agrave une substance ou agrave une installation nucleacuteaire risque vraisemblablement de recevoir une dose de rayonnement supeacuterieure agrave la limite reacuteglementaire fixeacutee par la CCSN pour la population en geacuteneacuteral (1 mSv par anneacutee)
Tritium Un isotope radioactif de lrsquohydrogegravene posseacutedant deux neutrons et un proton dans son noyau Le tritium se deacutesintegravegre en eacutemettant un eacutelectron (rayonnement becircta) et sa peacuteriode radioactive est de 123 ans Le tritium est preacutesent naturellement dans lrsquoenvironnement et eacutegalement un sous-produit des reacuteacteurs nucleacuteaires
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Acronymes et uniteacutes
ADN acide deacutesoxyribonucleacuteique AIEA Agence internationale de lrsquoeacutenergie atomique ALARA niveau le plus bas que lrsquoon peut raisonnablement atteindre BEIR National Academy of Biological Effects of Ionizing Radiation Bq becquerel CCSN Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire CIPR Commission internationale de protection radiologique CRFPT Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial EACL Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee ELF ondes meacutegameacutetriques FDN Fichier dosimeacutetrique national Gy gray H2O symbole chimique de lrsquoeau eacutegalement HOH HTO eau tritieacutee ICRU Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation J joule LSRN Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires mSv millisievert NCRP National Council on Radiation Protection and Measurements Sv sievert TDM tomodensitomeacutetrie t frac12 symbole pour la peacuteriode radioactive drsquoun radionucleacuteide TSN travailleur du secteur nucleacuteaire microSv microsievert UNSCEAR Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants UV ultraviolet wR facteur de pondeacuteration radiologique wT facteur de pondeacuteration tissulaire
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Sources
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laws-loisjusticegccaengregulationssor-2000-203page-1html bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire juin 2003 Controcircle et enregistrement des
doses de rayonnement aux personnes guide de reacuteglementation G-91 httpwwwnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_fre44019shyG91FpdfCFID=17937881ampCFTOKEN=18173133
bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire octobre 2004 Maintenir les expositions et les doses au laquo niveau le plus bas qursquoil soit raisonnablement possible drsquoatteindre raquo guide de reacuteglementation G-129 reacutevision 1 httpnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_freG129rev1_fpdf
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations 2007 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 103 Publication 103 Pergamon Press Oxford 2007
bull Commission internationale de protection radiologique Rapport du Groupe de travail sur lrsquohomme de reacutefeacuterence Publication 23 de la CIPR Pergamon Press New York 1975
bull Commission internationale de protection radiologique Limits for Intakes of Radionuclides by Workers Publication 30 de la CIPR partie 1 (et suppleacutement) part 2 (et suppleacutement) partie 3 (et suppleacutements A et B) et index Annales de la CIPR Pergamon Press New York 1979-1982
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations de 1990 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 21(1-3) Publication 60 de la CIPR Pergamon Press Oxford 1991
bull Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation 2011 Fundamental quantities and units for ionizing radiation Journal de la ICRU volume 11 no 1 publieacute par Oxford University Press
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRP) ncrponlineorgPDFsNCRP20Composite20Glossarypdf
bull Santeacute Canada Rapport de 2008 sur les radioexpositions professionnelles au Canada publication 5923 de SC hc-scgccaewh-semtalt_formatshecs-sescpdfpubsoccup-travail2008-report-rapportshyengpdf
bull Committee to Assess Health Risks from Exposures to Low Levels of Ionizing Radiation Health Risks from Exposure to Low Levels of Ionizing Radiation BEIR VII ndash Phase 2 National Academy Sciences National Research Council National Academy Press Washington 2006
bull Nations Unies Effects of Ionizing Radiation Volume I Report to the General Assembly Scientific Annexes A and B Volume II Scientific Annexes C D and E Rapport de 2006 du Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des rayonnements ionisants publications des Nations Unies E08IX6 (2008) et E09IX5 (2009) Nations Unies New York
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bull Nations Unies Sources and Effects of Ionizing Radiation Volume I Sources Volume II Effects Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants Rapport 2000 agrave lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale avec des annexes scientifiques publications des Nations Unies E00IX3 et E00IX4 Nations Unies New York 2000
bull NRC des Eacutetats-Unis nrcgovreading-rmbasic-refglossaryhtml bull Brodsky A Handbook of Radiation Measurement and Protection Boca Raton
CRC Press 1978 bull Eisenbud M et T Gesell Environmental Radioactivity From Natural Industrial
and Military Sources 4e eacutedition Academic Press 1997 bull Grasty RL et LaMarre JR The Annual effective dose from natural sources of
ionizing radiation in Canada Radiation Protection Dosimetry 108 p 215-226 2004
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRPM) Ionizing Radiation Exposure of the Population of the United States rapport no 160 du NCRPM US NCRP Washington 2009
bull Brenner DJ et Hall EJ Computed Tomography ndash An Increasing Source of Radiation Exposure New England Journal of Medicine 357 p 2277-2284 2007
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- Full cover - PDF - FRpdf
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- RG-RD_IR_Fpdf
- inside cover - PDF - FR
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- E-DOCS-3738137-v8-Radiation_INFO_doc_-_FR
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- Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
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- 42 Eacutevaluation du risque de cancer
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- Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
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- 541 Rayonnement naturel
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- Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
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- 61 Protection des Canadiens
- 62 Protection des travailleurs
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cancers ou drsquoautres maladies chez les personnes exposeacutees au rayonnement de maniegravere chronique agrave des doses infeacuterieures agrave environ 100 mSv1 par anneacutee
Plusieurs raisons peuvent expliquer pourquoi les effets du rayonnement ne peuvent pas ecirctre perccedilus en deccedilagrave de 100 mSv par anneacutee
bull Lrsquoune drsquoentre elles tient agrave ce qursquoil existe un seuil en deccedilagrave duquel la dose reccedilue nrsquooccasionne pas de cancers Par exemple le radium a un seuil de 10 Sv pour le cancer des os
bull Lrsquoautre raison deacutefendue par les eacutetudes du Comiteacute consultatif sur les effets biologiques des rayonnements ionisants (Biological Effects of Ionizing Radiation) (BEIR) et par la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) de lrsquoAcadeacutemie des sciences de la France veut que mecircme si une faible dose de rayonnement peut induire des cancers lrsquoincidence des cancers radio-induits est si faible qursquoil est impossible de les distinguer des cancers spontaneacutes de mecircme type
Les chercheurs continuent drsquoeacutetudier les effets de faibles doses de rayonnement pour pouvoir confirmer ou infirmer ces hypothegraveses En attendant la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation ont opteacute pour le principe de preacutecaution et partent du principe que toute exposition au rayonnement comporte un certain niveau de risque
La plupart des personnes ayant preacutesenteacute des problegravemes de santeacute dans les eacutetudes en question ont eacuteteacute exposeacutees agrave des doses relativement eacuteleveacutees (supeacuterieures agrave 100 mSv) au cours drsquoune tregraves courte peacuteriode de temps Crsquoest ce qursquoon appelle lrsquoexposition laquo aigueuml raquo Normalement les travailleurs et les membres du public exposeacutes au rayonnement de lrsquoindustrie nucleacuteaire reccediloivent des doses beaucoup plus faibles au cours de peacuteriodes beaucoup plus longues (exprimeacutees en anneacutees plutocirct qursquoen secondes) On parle alors drsquoexposition laquo chronique raquo Selon les estimations les expositions aigueumls au rayonnement ont 15 agrave 2 fois plus de probabiliteacutes de causer des effets biologiques que lrsquoexposition chronique
42 Eacutevaluation du risque de cancer
La CIPR a calculeacute la probabiliteacute de cancer mortel en se basant essentiellement sur lrsquoeacutevaluation des effets des rayonnements effectueacutee par des organismes scientifiques comme lrsquoUNSCEAR et le BEIR La CIPR a ensuite deacutetermineacute ce qursquoelle qualifie de laquo deacutetriment raquo total ducirc agrave lrsquoexposition au rayonnement Il srsquoagit
bull de la probabiliteacute drsquoinduire un cancer mortel bull du risque drsquoapparition drsquoun cancer non mortel bull du risque drsquoeffets heacutereacuteditaires graves bull des anneacutees de vie perdues en cas de manifestation de lrsquoeffet nocif
1 Le sievert (Sv) est lrsquouniteacute utiliseacutee pour calculer la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Il est eacutegal agrave 1 joulekilogramme Le millisievert (mSv) eacutequivaut agrave 11000 de 1 Sv
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Compte tenu de tous ces risques la CIPR a calculeacute que le deacutetriment total srsquoeacutetablissait agrave 0042 (42 ) par sievert pour les travailleurs adultes et agrave 0057 (57 ) par sievert pour lrsquoensemble de la population (CIPR 103) Pour lrsquoensemble de la population le risque est leacutegegraverement plus eacuteleveacute que celui des travailleurs en raison des diffeacuterences touchant diverses variables comme le sexe et les plages drsquoacircge qui ont eacuteteacute prises en compte
Pour eacutetablir les limites de dose la CCSN srsquoest en grande partie fieacutee aux recommandations de la CIRP Les limites de dose sont eacutetablies agrave un niveau sous lequel le risque est consideacutereacute comme acceptable Toutefois par prudence on part du principe que toute exposition au rayonnement comporte un certain nombre de risques mecircme en deccedilagrave de la limite de dose drsquoougrave lrsquoexistence de regraveglements pour reacuteduire toutes les doses au niveau ALARA ALARA nrsquoest pas une limite de dose mais une pratique qui vise agrave maintenir les doses autant que possible en dessous de la limite reacuteglementaire qui au Canada est fixeacutee agrave 1 mSv par an pour le public En fait la dose de rayonnement totale attribuable agrave lrsquoindustrie nucleacuteaire ne repreacutesente qursquoune infime fraction de cette dose crsquoest-agrave-dire dans la gamme de 12 agrave 18 microsieverts (μSv) 2 ce qui est des milliers de fois infeacuterieur agrave la limite
Le modegravele lineacuteaire sans seuil est un modegravele de risque utiliseacute agrave lrsquoeacutechelle internationale par la plupart des organismes de santeacute et des organismes de reacuteglementation nucleacuteaire afin drsquoeacutetablir des limites de dose pour les travailleurs et les membres du public Le modegravele lineacuteaire sans seuil preacutesume raisonnablement qursquoil existe un lien direct entre la radioexposition et les taux de cancer
Plusieurs autres modegraveles de risque existent (voir la figure 10) chacun ayant ses avantages et deacutesavantages Ils varient en fonction de leurs hypothegraveses et srsquoils prennent en compte lrsquoincertitude La CCSN utilise le modegravele lineacuteaire sans seuil comme approche agrave la radioprotection et pour lrsquoeacutelaboration de regraveglements approprieacutes
2 Comme les doses auxquelles sont exposeacutes les travailleurs et le public sont si basses la plupart des rapports et des mesures de dose utilisent les termes millisievert (mSv) et microsieverts (Sv) qui eacutequivalent respectivement agrave 11000 et agrave 1100 000 000 de sievert Ces sous-uniteacutes du sievert sont plus pratiques agrave utiliser pour les milieux professionnel et public
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Figure 10 Modegraveles de risques lieacutes aux faibles doses de rayonnement ionisant
43 Comment le rayonnement affecte-t-il les cellules
Lrsquoalteacuteration ou cassure des moleacutecules de lrsquoacide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) est le principal effet du rayonnement sur la santeacute LrsquoADN est une longue chaicircne drsquoacides amineacutes qui contient les informations neacutecessaires au fonctionnement des cellules Le rayonnement peut alteacuterer cette chaicircne Dans ce cas trois pheacutenomegravenes peuvent se produire
1 LrsquoADN se reacutepare correctement Dans ce cas la cellule est correctement reacutepareacutee et continue de fonctionner normalement La moleacutecule drsquoADN subit en permanence des leacutesions agrave chaque seconde de la journeacutee et les cellules ont une aptitude naturelle agrave reacuteparer ces leacutesions
2 La leacutesion de lrsquoADN est trop grave et la cellule meurt (effets deacuteterministes) Si lrsquoADN ou drsquoautres eacuteleacutements essentiels de la cellule reccediloivent une forte dose de rayonnement la cellule peut soit mourir soit ecirctre leacuteseacutee au point de ne plus pouvoir se reacutegeacuteneacuterer Si ce pheacutenomegravene touche un grand nombre de cellules dans un tissu ou un organe les effets preacutecoces du rayonnement peuvent se manifester Il srsquoagit des effets deacuteterministes dont la graviteacute varie selon la dose de rayonnement reccedilue Ils peuvent se traduire par des brucirclures des cataractes et dans des cas extrecircmes la mort
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Les premiegraveres preuves des effets deacuteterministes du rayonnement ont eacuteteacute observeacutees chez les premiers chercheurs et utilisateurs du rayonnement Ceux-ci ont preacutesenteacute des leacutesions seacutevegraveres agrave la peau et aux mains en raison drsquoune exposition agrave une dose excessive de rayonnement Plus reacutecemment les mecircmes pheacutenomegravenes ont eacuteteacute observeacutes apregraves lrsquoaccident de la centrale nucleacuteaire de Tchernobyl en 1986 au cours duquel plus de 130 travailleurs et pompiers ont reccedilu de fortes doses de rayonnement (800 agrave 16 000 mSv) et ont preacutesenteacute par la suite la maladie des rayons Deux des personnes exposeacutees sont deacuteceacutedeacutees quelques jours apregraves lrsquoexposition Plus de 30 travailleurs et pompiers sont deacuteceacutedeacutes dans les trois mois qui ont suivi lrsquoaccident
La CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation internationaux disposent de mesures y compris des limites de dose tregraves strictes et des bases de donneacutees permettant le suivi des sources radioactives pour atteacutenuer les risques susceptibles de peser sur les membres du public ou les travailleurs exposeacutes agrave des doses de rayonnement suffisamment eacuteleveacutees pour occasionner des effets deacuteterministes La CCSN dispose eacutegalement de regraveglements tregraves stricts pour la manipulation des substances et des dispositifs nucleacuteaires au Canada
3 La cellule se reacutepare mal mais continue de vivre (effets stochastiques) Dans certains cas une partie de lrsquoADN (voir la figure 11) de la cellule peut ecirctre leacuteseacutee par le rayonnement et ne pourra peut-ecirctre pas se reacuteparer par elle-mecircme Celle-ci peut continuer de vivre et mecircme de se reproduire Toutefois au cours de ce processus les erreurs qui nrsquoont pas eacuteteacute corrigeacutees dans le brin drsquoADN seront aussi preacutesentes dans les cellules qui descendent drsquoune cellule et cela peut perturber leur fonctionnement La probabiliteacute de ce type drsquoeffets indeacutesirables est proportionnelle agrave la dose et porte le nom drsquo laquo effet stochastique raquo Avec les effets stochastiques la probabiliteacute des effets augmente agrave mesure que la dose augmente Toutefois le moment ougrave les effets surviendront et leur graviteacute sont indeacutependants de la dose
Figure 11 Brin drsquoADN
Les dommages agrave lrsquoADN se produisent constamment dans le corps humain En effet nous sommes exposeacutes agrave environ 15 000 eacuteveacutenements de ce type qui nrsquoentraicircnent pas la mort des cellules chaque seconde Parfois la structure de la cellule change parce qursquoelle se reacutepare mal Cette alteacuteration peut nrsquoavoir aucun effet ou lrsquoeffet en question peut se manifester plus tard dans la vie Un cancer ou des effets heacutereacuteditaires peuvent ou non survenir
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Les dommages geacuteneacutetiques surviennent lorsque lrsquoADN des cellules des spermatozoiumldes ou des ovules est endommageacute Cela provoque lrsquoeacutemergence drsquoune anomalie qui est transmise drsquoune geacuteneacuteration agrave lrsquoautre Drsquoapregraves les eacutetudes meneacutees sur les animaux comme sur les mouches des fruits par Hermann J Muller en 1926 lrsquoexposition au rayonnement cause des mutations geacuteneacutetiques Toutefois agrave ce jour aucun effet geacuteneacutetique connu nrsquoa eacuteteacute observeacute chez les ecirctres humains par suite drsquoune exposition au rayonnement Il srsquoagit drsquoeacutetudes qui ont porteacute sur 30 000 enfants de survivants des bombardements atomiques sur Hiroshima et Nagasaki au Japon en 1945 (BEIR VII)
Le tableau 3 fait la synthegravese des effets possibles sur la santeacute qui sont relieacutes agrave des doses de rayonnement donneacutees Les limites de dose ont aussi eacuteteacute ajouteacutees pour montrer comment elles protegravegent les travailleurs et la population des dangers
Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
Dose Limite ou effet sur la santeacute
Plus de 5 000 mSv
Dose pouvant causer la mort si elle est reccedilue en une seule fois
1 000 mSv Dose pouvant occasionner les symptocircmes de la maladie des rayons (fatigue et nauseacutees) si elle est reccedilue au cours drsquoune peacuteriode de
24 heures
100 mSv Dose aigueuml la plus petite connue pouvant causer lrsquoapparition de cancers
30 agrave 100 mSv Dose de rayonnement reccedilue lors drsquoune tomographie axiale informatiseacutee du corps entier
50 mSv Limite de dose de rayonnement annuelle pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire
18 mSv Dose annuelle moyenne due au rayonnement de fond au Canada
1 mSv Limite de dose annuelle pour les membres du public au Canada
01 agrave 012 mSv
Dose reccedilue lors drsquoune radiographie des poumons
001 mSv Dose reccedilue lors drsquoune radiographie dentaire
001 mSv Dose annuelle moyenne reacutesultant des voyages en avion
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5 Doses de rayonnement
Pour les besoins de la radioprotection diffeacuterentes grandeurs de dose ont eacuteteacute deacutefinies dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace Les sections 51 agrave 53 deacutecrivent respectivement ces types de dose La figure 12 preacutesente un aperccedilu du lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee
Figure 12 Lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee
La section 54 preacutesente des doses de rayonnements repreacutesentatives qui pourraient ecirctre attendues selon divers sceacutenarios et la section 55 traite des limites de doses eacutetablies par la CCSN
51 Dose absorbeacutee
Lorsque le rayonnement ionisant peacutenegravetre dans le corps humain ou dans la matiegravere il leur communique de lrsquoeacutenergie Lrsquoeacutenergie absorbeacutee par suite de lrsquoexposition au rayonnement porte le nom de dose absorbeacutee La dose absorbeacutee se mesure gracircce agrave une uniteacute appeleacutee le gray (Gy) Un Gray correspond agrave une eacutenergie deacuteposeacutee drsquoun joule dans un kilogramme de matiegravere
52 Dose eacutequivalente
Lorsque le rayonnement est absorbeacute par une matiegravere vivante on peut parfois observer un effet biologique Tous les rayonnements ne produisent pas le mecircme effet biologique pour une mecircme dose absorbeacutee Lrsquoeffet deacutepend du type de rayonnement (alpha becircta gamma etc) Ainsi 1 Gy de rayonnement alpha est plus nocif pour les tissus humains que 1 Gy de rayonnement becircta Pour obtenir la dose eacutequivalente il faut multiplier la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique (wR) speacutecifique Pour exprimer cet effet on utilise alors un facteur de pondeacuteration radiologique (wR) pour mettre en eacutequivalence les diffeacuterents types de rayonnement et leur efficaciteacute biologique respective Cette dose eacutequivalente est exprimeacutee en sievert (Sv) Autrement dit 1 Sv de rayonnement alpha possegravede les mecircmes effets biologiques que 1 Sv de rayonnement becircta En drsquoautres mots la dose eacutequivalente permet drsquoobtenir une uniteacute qui rend compte du degreacute de nociviteacute de diffeacuterents types de rayonnement
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53 Dose efficace
Les diffeacuterents tissus et organes preacutesentent une sensibiliteacute diffeacuterente au rayonnement (voir la figure 13) Par exemple la moelle osseuse est beaucoup plus radiosensible que les tissus musculaires ou nerveux Pour obtenir une indication de lrsquoeffet de lrsquoexposition sur la santeacute geacuteneacuterale la dose eacutequivalente peut ecirctre multiplieacutee par un facteur de pondeacuteration tissulaire (wT) lieacute au risque pour un tissu ou organe particulier Cette multiplication donne la dose efficace absorbeacutee par le corps Lrsquouniteacute utiliseacutee pour exprimer la dose efficace est eacutegalement le sievert
Figure 13 Facteurs de pondeacuteration tissulaire
Source Regraveglement sur la radioprotection
Agrave titre drsquoexemple si lrsquoestomac et la vessie drsquoun sujet sont exposeacutes seacutepareacutement au rayonnement et que les doses eacutequivalentes aux tissus soient respectivement de 100 et 70 mSv la dose efficace sera calculeacutee comme suit (100 mSv x 012) + (70 mSv x 005) = 155 mSv Le risque drsquoeffets nocifs lieacutes agrave lrsquoexposition au rayonnement eacutequivaut agrave 155 mSv reccedilus de faccedilon homogegravene par le corps entier
54 Doses typiques de rayonnement
541 Rayonnement naturel
Au niveau mondial la dose efficace moyenne totale provenant du rayonnement naturel est de lrsquoordre de 24 mSv par an Au Canada la dose efficace moyenne se chiffre agrave 18 mSv (voir le tableau 4 et la figure 15) Tel que speacutecifieacute agrave la section 3 la dose peut deacutependre de la source de rayonnement
bull Rayonnement cosmique Les reacutegions de haute altitude reccediloivent plus de rayonnement cosmique Selon une eacutetude reacutecente de Santeacute Canada la dose efficace annuelle provenant du rayonnement cosmique reccedilue par les habitants de Vancouver en Colombie-Britannique qui est situeacutee au niveau de la mer est de lrsquoordre de 030 mSv Par contre une personne qui vivrait au sommet du mont Lorne au Yukon agrave une altitude de 2 000 m recevrait une dose annuelle drsquoenviron 084 mSv Les voyages aeacuteriens augmentent eacutegalement lrsquoexposition au rayonnement cosmique de 001 mSv par Canadien par an La figure 14 montre agrave quel point les niveaux de
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rayonnement cosmique varient avec des eacuteleacutevations au-dessus du niveau de la mer et en fonction de la longitude et de la latitude
Figure 14 Dose efficace annuelle pour lrsquoexteacuterieur provenant du rayonnement cosmique en Ameacuterique du Nord (en microsieverts)
Source Gratsky et al 2004
bull Rayonnement terrestre Les sols contiennent eacutegalement des sources naturelles de rayonnement et les reacutegions dont les sols sont riches en uranium reccediloivent plus de rayonnement eacutemis par les sols La dose efficace moyenne de rayonnement eacutemis par les sols (et les mateacuteriaux de construction provenant de ces sols) est de lrsquoordre de 05 mSv par an Toutefois cette dose varie selon lrsquoemplacement geacuteographique et la geacuteologie et peut atteindre 260 mSv dans le Nord de lrsquoIran ou 90 mSv au Nigeacuteria Au Canada la dose annuelle la plus eacuteleveacutee serait selon les estimations de lrsquoordre de 23 mSv et concerne les Territoires du Nord-Ouest
bull Inhalation La croucircte terrestre produit du radon qui est preacutesent dans lrsquoair que nous respirons Le radon donne lieu agrave quatre produits de deacutesinteacutegration qui irradient les poumons en cas drsquoinhalation Agrave lrsquoeacutechelle mondiale la dose efficace annuelle moyenne de rayonnement par le radon est drsquoenviron 13 mSv Une reacutecente eacutetude de Santeacute Canada sur le radon dans les habitations a reacuteveacuteleacute que les niveaux de radon dans 93 des foyers canadiens sont en dessous de la ligne directrice canadienne actuelle de 200 Bqmsup3
bull Ingestion Enfin il existe plusieurs sources de rayonnement naturelles qui peacutenegravetrent dans nos organismes que ce soit par les aliments que nous ingeacuterons lrsquoair que nous respirons et lrsquoeau que nous buvons Le potassium 40 est la principale source drsquoirradiation interne (exception faite des produits de filiation du radon) La dose efficace moyenne provenant de ces sources est drsquoenviron 03 mSv par an
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Tableau 4 Dose efficace moyenne dans certaines villes canadiennes compareacutee agrave la moyenne mondiale
Source de rayonnement
Moyenne mondiale1
(mSv) Canada2
(mSv) Toronto2
(mSv) Winnipeg2
(mSv) Rayonnement cosmique 04 03 03 03 Irradiation interne 03 03 03 03 Exposition due agrave lrsquoinhalation 13 09 08 32 Irradiation externe 05 02 02 02 Total 24 18 16 40
1 UNSCEAR 2010 2 Grasty et LaMarre 2004
Figure 15 Doses provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Doses moyennes provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Rayonnement
Rayonnement terrestre
cosmique
Inhalation
Ingestion
03 mSv 03 mSv
02 m Sv
09 mSv
542 Les sources artificielles de rayonnement
Les sources artificielles de rayonnement (reacutesultant des activiteacutes commerciales et industrielles) repreacutesentent environ 02 microSv de notre exposition annuelle au rayonnement Les rayons X et autres interventions meacutedicales diagnostiques et theacuterapeutiques (voir le tableau 5) repreacutesentent environ 12 mSv par an (UNSCEAR 2000) Les produits de grande consommation comme le tabac et les deacutetecteurs de fumeacutee repreacutesentent 01 mSv de notre exposition annuelle au rayonnement
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Tableau 5 Doses aux organes typiques selon le type drsquoexamen radiologique
Type drsquoexamen Organe Dose (mSv) Radiographie dentaire1 Cerveau 001 Radiographie de la poitrine1 Poumons 01 Mammographie de deacutepistage2 Seins 3 Tomodensitomeacutetrie abdominale (adulte)2 Estomac 10 Tomodensitomeacutetrie abdominale (neacuteonatale)2 Estomac 20
1 National Council on Radiation Protection and Measurements (NCPR) 2009 2 Brenner et Hall 2007
Globalement le rayonnement naturel repreacutesente approximativement 60 de la dose annuelle agrave laquelle nous sommes exposeacutes Les interventions meacutedicales repreacutesentent approximativement 40 de cette dose annuelle
Il nrsquoy a pas de diffeacuterence dans les effets causeacutes par le rayonnement naturel ou artificiel
55 Limites de dose
La CCSN eacutetablit les limites de dose pour les travailleurs canadiens et la population Elle le fait en suivant les recommandations de la CIPR qui se compose de scientifiques eacuteminents et de plusieurs grands speacutecialistes de la radioprotection Ces regraveglements srsquoinspirent aussi de la plupart des normes et recommandations de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA)
Au Canada lrsquoapplication des regraveglements normes et pratiques mis en place pour proteacuteger les membres du public et les travailleurs des sources de rayonnement qui ne sont pas reacuteglementeacutees par la CCSN est du ressort de Santeacute Canada de Ressources humaines et Deacuteveloppement des compeacutetences Canada du ministegravere de la Deacutefense nationale et des gouvernements provinciaux et territoriaux
Par ailleurs le Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial (CRFPT) eacutelabore des lignes directrices concernant le rayonnement ionisant et non ionisant et srsquoemploie agrave harmoniser les regraveglements relatifs agrave la radioprotection agrave la grandeur du Canada Copreacutesideacute par la CCSN Santeacute Canada et les provinces le CRFPT est une tribune nationale pour les questions de radioprotection
Pour les personnes qui exploitent lrsquoeacutenergie nucleacuteaire ou travaillent avec celle-ci la limite de dose reacuteglementeacutee est fixeacutee en dessous de la limite infeacuterieure de ce qui est consideacutereacute comme une exposition inacceptable Par exemple les limites de dose efficace pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire est de 50 mSv par an et de 100 mSv sur 5 ans Il nrsquoa pas eacuteteacute deacutemontreacute que lrsquoexposition agrave du rayonnement infeacuterieur agrave une dose aigueuml drsquoenviron 100 mSv nrsquoaugmente pas le risque drsquoeffets sur la santeacute comme le cancer
De plus les titulaires de permis doivent veiller agrave ce que toutes les doses respectent le principe ALARA (voir la figure 16)
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Figure 16 Cadre de la limite de dose de rayonnement
Les rapports et les controcircles reacuteguliers deacutemontrent que la moyenne annuelle des doses aux travailleurs des installations nucleacuteaires canadiennes est de lrsquoordre de 1 agrave 2 mSv par anneacutee (voir la figure 17)
Figure 17 Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type drsquoinstallation
Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type dinstallation
0
05
1
15
2
25
3
35
4
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(mSv
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Centrales Mines et Raff ineries Installations Installations Installations Meacutedecine Industrie et Acceacuteleacuterateurs nucleacuteaires usines de duranium de fabrication de recherche de production recherche de particules
concentration de combustile et de de sources duranium production de lumineuses au
radio-isotopes tritium
Peut inclure lrsquoexposition aux rayons X Source Fichier dosimeacutetrique national du Canada (Santeacute Canada) ndash Drsquoapregraves les donneacutees publieacutees les plus reacutecentes
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Au Canada la limite de dose efficace pour le public est de 1 mSv au cours drsquoune anneacutee civile Les rapports et les controcircles reacuteguliers montrent que les doses efficaces annuelles auxquelles les membres du public sont exposeacutes dans le cadre des activiteacutes reacuteglementeacutees par la CCSN varient entre 0001 et 0092 mSv par an Le tableau 6 preacutesente la dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant drsquoeacutemissions dans lrsquoair et dans lrsquoeau provenant de diverses installations autoriseacutees de la CCSN par anneacutee Les doses reccedilues reacutesultant drsquoeacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques nrsquoont pas eacuteteacute additionneacutees pour Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) aux Laboratoires de Chalk River parce que ces doses correspondaient agrave diffeacuterents individus exposeacutes repreacutesentatifs provenant de diffeacuterentes populations
Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
Installation Dose annuelle maximale (mSv) pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
2006 2007 2008 2009 2010
Centrales nucleacuteaires
Point Lepreau 00006 00007 00018 00004 00002
Gentilly-2 00007 00009 00006 00012 00010
Darlington 00011 00014 00013 00007 00006
Pickering 00028 00026 00041 00018 00010
Bruce 00025 00021 00027 00044 00029
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions atmospheacuteriques)
0081 0073 0092 0045 0032
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions aquatiques)
0027 0014 0013 00011 00004
Source Rapports des titulaires de permis et donneacutees de surveillance de lrsquoenvironnement soumises agrave la CCSN
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6 Reacuteglementation des radiations
La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire (CCSN) reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de preacuteserver la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de mettre en œuvre les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Le mandat de la CCSN inclut aussi la diffusion de renseignements objectifs de nature scientifique technique et reacuteglementaire agrave lrsquointention de la population
En tant qursquoorganisme de reacuteglementation nucleacuteaire du Canada la CCSN surveille toutes les installations nucleacuteaires et les activiteacutes et applications lieacutees au nucleacuteaire En font partie les centrales nucleacuteaires les mines et usines de concentration drsquouranium les installations de traitement et de recherche les installations de gestion des deacutechets radioactifs les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement utiliseacutes agrave des fins meacutedicales et industrielles
La CCSN dispose drsquoun cadre de deacutelivrance de permis et de veacuterification de la conformiteacute visant agrave assurer que toute personne qui utilise possegravede ou stocke des substances nucleacuteaires et des appareils agrave rayonnement est en conformiteacute avec un permis et a mis en place des dispositions de sucircreteacute et de seacutecuriteacute approprieacutees Au fil des ans ces exigences reacuteglementaires ont eacuteteacute renforceacutees suite agrave lrsquoameacutelioration des connaissances sur les effets du rayonnement
61 Protection des Canadiens
Toutes les installations et activiteacutes nucleacuteaires au Canada sont reacutegies par la Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires (LSRN) qui est entreacutee en vigueur en mai 2000 en remplacement de lrsquoancienne Loi sur le controcircle de lrsquoeacutenergie atomique La LSRN et ses regraveglements sont conccedilus pour proteacuteger le public les personnes qui travaillent dans le secteur nucleacuteaire et notre environnement Le rocircle de la CCSN est de srsquoassurer que la LSRN et ses regraveglements sont respecteacutes
La CCSN collabore avec les organismes provinciaux et territoriaux de reacuteglementation en matiegravere de protection de lrsquoenvironnement et de radioprotection De nombreux autres organismes feacutedeacuteraux jouent eacutegalement un rocircle dans la protection des Canadiens la CCSN collabore avec Ressources naturelles Canada Environnement Canada Santeacute Canada Pecircches et Oceacuteans Canada Transports Canada la Deacutefense nationale et les Forces canadiennes et Affaires eacutetrangegraveres et Commerce international Canada pour reacuteglementer les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes
Les normes canadiennes en matiegravere de sucircreteacute nucleacuteaire prennent comme reacutefeacuterence les normes internationales Pour ce faire la CCSN srsquoappuie sur les travaux de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA) et drsquoautres organisations telles que le Comiteacute scientifique des Nations Unies sur les effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) et la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) ainsi que sur ceux de Santeacute Canada et drsquoEnvironnement Canada
Avec la coopeacuteration de ses Eacutetats membres lrsquoAIEA publie plusieurs normes internationales notamment des normes de non-prolifeacuteration nucleacuteaire Les normes de la CCSN et les meilleures pratiques dans ce domaine respectent celles de lrsquoAIEA
Dans le domaine de la non-prolifeacuteration nucleacuteaire la CCSN travaille pour le compte du gouvernement du Canada afin drsquoatteindre deux objectifs assurer aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires de notre pays ne contribuent pas agrave la
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fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou de dispositifs explosifs nucleacuteaires et promouvoir un cadre international de non-prolifeacuteration efficace et plus complet
62 Protection des travailleurs
La CCSN reacuteglemente les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes dans le but de proteacuteger la seacutecuriteacute et la santeacute des travailleurs Les installations nucleacuteaires comprennent les centrales nucleacuteaires les mines et les usines de concentration drsquouranium les installations de fabrication de combustible et les installations qui effectuent le traitement et la recherche Les aspects des activiteacutes reacuteglementeacutees sont la seacutecuriteacute la dosimeacutetrie lrsquoemballage et le transport des substances nucleacuteaires ainsi que lrsquoimportation et lrsquoexportation des substances nucleacuteaires
On estime agrave 40 000 le nombre de travailleurs de lrsquoindustrie nucleacuteaire au Canada et le nombre de personnes exposeacutees au rayonnement chaque jour dans le cadre de leur emploi est beaucoup plus eacuteleveacute Les travailleurs canadiens sont exposeacutes agrave des rayonnements de deux faccedilons ils travaillent avec des sources artificielles de rayonnement (par exemple dans lrsquoindustrie nucleacuteaire les soins de santeacute les eacutetablissements de recherche ou de production) ou bien ils sont exposeacutes agrave des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement naturel (par exemple dans lrsquoindustrie miniegravere dans les eacutequipages drsquoavion et dans la construction)
Le Regraveglement sur la radioprotection canadien fixe des limites srsquoappliquant agrave la quantiteacute de rayonnement agrave laquelle le public et les travailleurs du secteur nucleacuteaire (TSN) peuvent ecirctre exposeacutes Il srsquoagit des laquo limites de dose raquo (voir la section 55) et elles sont fixeacutees en deccedilagrave du seuil auquel on srsquoattend qursquoil y ait des effets neacutefastes sur la santeacute Le Regraveglement exige que les titulaires de permis mettent en œuvre des programmes de radioprotection qui limitent lrsquoexposition des travailleurs aux rayonnements ionisants sous les limites de dose et agrave un niveau aussi bas que possible les facteurs sociaux et eacuteconomiques en preacutesence eacutetant pris en compte (voir la figure 17)
Accident nucleacuteaire survenu agrave Fukushima en 2011
Le 11 mars 2011 un seacuteisme de magnitude 9 suivi drsquoun tsunami deacutevastateur ont frappeacute le Japon laissant derriegravere eux pregraves de 25 000 morts ou disparus un demi-million de reacutesidences deacutetruites ou endommageacutees et 560 km2 inondeacutes
Les reacutepercussions combineacutees du seacuteisme et du tsunami sur la centrale nucleacuteaire de Fukushima-Daiichi ont provoqueacute lrsquoun des pires accidents nucleacuteaires du monde Au cours des heures et des jours qui ont suivi trois des six reacuteacteurs de la centrale ont surchauffeacute et subi des dommages Les travailleurs de la centrale ont braveacute des conditions extraordinaires pour preacutevenir ou retarder les rejets de matiegraveres radioactives au-dessus de la reacutegion environnante et dans la mer Gracircce agrave leurs efforts il a eacuteteacute possible de retarder suffisamment ces rejets pour que la population environnante puisse ecirctre eacutevacueacutee malgreacute les dommages geacuteneacuteraliseacutes subis aux infrastructures locales
Agrave mesure que lrsquoaccident se deacuteroulait la zone drsquoeacutevacuation srsquoest agrandie et les autoriteacutes ont recommandeacute aux habitants drsquoun plus grand secteur de se reacutefugier agrave lrsquointeacuterieur Des mesures de surveillance radiologique eacutetendues et de controcircle de la production et de la distribution alimentaires ont eacuteteacute mises en œuvre Dans le mecircme ordre drsquoideacutee il faudra poursuivre la surveillance et le controcircle des approvisionnements alimentaires et en eau peut-ecirctre pendant de nombreuses anneacutees
Cet accident a pousseacute de nombreux pays agrave eacutevaluer la sucircreteacute de leurs infrastructures nucleacuteaires La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire a entrepris un examen de toutes les grandes installations nucleacuteaires au Canada Cet examen dirigeacute par un groupe de travail multidisciplinaire a permis de confirmer que les installations canadiennes peuvent reacutesister et reacutepondre agrave des eacuteveacutenements externes comme les tremblements de terre Un plan drsquoaction de quatre ans est en cours drsquoeacutelaboration afin de renforcer les deacutefenses et de reacuteduire davantage le risque notamment gracircce agrave lrsquoameacutelioration du Regraveglement sur la radioprotection en vigueur pour y inteacutegrer de nouvelles exigences en cas drsquourgence
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Les installations nucleacuteaires au Canada doivent disposer drsquoun personnel qualifieacute pour effectuer leurs activiteacutes en conformiteacute avec la LSRN et ses regraveglements La CCSN veacuterifie eacutegalement que le personnel travaillant dans le domaine de la radioprotection est capable drsquoexeacutecuter les tacircches preacutevues drsquoapregraves les permis
Surveillance des doses
Tous les titulaires de permis de la CCSN sont tenus de deacuteterminer les doses de rayonnement reccedilues par les travailleurs dans lrsquoexercice de leurs fonctions En outre si lrsquoon srsquoattend agrave ce que les doses efficaces deacutepassent 5 mSv en un an les titulaires de permis sont tenus de recourir agrave des services de dosimeacutetrie autoriseacutes
La CCSN deacutelivre des permis aux services de dosimeacutetrie qui doivent effectuer des mesures de doses exactes et preacutecises Les titulaires de permis de services de dosimeacutetrie sont tenus de deacuteposer de lrsquoinformation reacuteguliegraverement dans le Fichier dosimeacutetrique national (FDN) Le FDN exploiteacute par le Bureau de la radioprotection de Santeacute Canada contient les dossiers de doses de rayonnement provenant de tous les processeurs commerciaux de dosimeacutetrie des installations de production drsquoeacutenergie nucleacuteaire drsquoEacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) et des mines drsquouranium Le registre comprend eacutegalement les dossiers de doses provenant des utilisateurs de rayons X tels que les dentistes les radiologues et les chiropraticiens ainsi que les expositions aux produits de filiation du radon provenant de certaines mines qui ne deacutetiennent pas de permis de la CCSN
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7 Sommaire
Le rayonnement a toujours eacuteteacute preacutesent et il est partout dans notre environnement La vie a eacutevolueacute dans un monde contenant des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement ionisant Nous sommes eacutegalement exposeacutes au rayonnement artificiel provenant de sources telles que les traitements meacutedicaux et les activiteacutes impliquant des matiegraveres radioactives
Les effets du rayonnement sur la santeacute sont bien compris Depuis le deacutebut du 20e siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes agrave fond agrave la fois en laboratoire et sur les populations humaines En raison des risques connus du rayonnement pour la santeacute il doit ecirctre utiliseacute avec prudence et strictement controcircleacute Un eacutequilibre doit ecirctre trouveacute entre les avantages du rayonnement pour la socieacuteteacute et les risques que le rayonnement pose pour les personnes la santeacute et lrsquoenvironnement
La CCSN reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de proteacuteger la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de respecter les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Elle deacutefinit eacutegalement des limites de dose pour empecirccher que les travailleurs et le public ne soient soumis agrave une exposition excessive au rayonnement
La compreacutehension des risques que pose le rayonnement aide la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation agrave fixer les limites de dose et agrave eacutetablir des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave des niveaux sucircrs Les titulaires de permis sont tenus de maintenir toutes les doses de rayonnement agrave des niveaux ALARA Des programmes de surveillance du rayonnement sont en place agrave proximiteacute des centrales nucleacuteaires et drsquoautres installations nucleacuteaires agrave travers le Canada pour proteacuteger les personnes et lrsquoenvironnement contre les effets potentiels du rayonnement
Des programmes gouvernementaux et de lrsquoindustrie mesurent systeacutematiquement les niveaux de radioactiviteacute dans lrsquoair lrsquoeau potable les eaux de surface le sol et les aliments Gracircce agrave ces donneacutees la CCSN peut veacuterifier que les normes sont respecteacutees eacutevaluer lrsquoefficaciteacute des controcircles et deacuteterminer les tendances environnementales
Depuis plus de 65 ans le Canada deacutetient un dossier de sucircreteacute nucleacuteaire reconnu au niveau international La CCSN est fiegravere drsquoavoir contribueacute agrave ce dossier de sucircreteacute en assurant une surveillance reacuteglementaire solide Les Canadiens peuvent ecirctre assureacutes que la CCSN continuera de surveiller avec vigilance la sucircreteacute de lrsquoindustrie nucleacuteaire canadienne de sorte que la santeacute et la sucircreteacute ne soient jamais compromises
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Glossaire
Acide amineacute Les eacuteleacutements constitutifs des proteacuteines Il srsquoagit de moleacutecules organiques contenant un groupement amine (NH2) et un groupe carboxyle (COOH)
Acide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) Le composeacute moleacuteculaire dans le noyau drsquoune cellule qui forme le modegravele de la structure et du fonctionnement de la cellule
Activiteacute Rythme auquel se produisent les deacutesinteacutegrations dans une matiegravere radioactive par uniteacute de temps Utiliseacutee comme mesure de la quantiteacute de radionucleacuteides preacutesents Uniteacute Becquerel symbole Bq 1 Bq = une deacutesinteacutegration par seconde
ALARA Un principe drsquooptimisation de la protection utiliseacute pour srsquoassurer que les limites de doses reccedilues au niveau individuel au travail et par le public soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux Ce concept ne deacutesigne pas la limite de dose il srsquoagit drsquoun processus qui permet de maintenir les niveaux de dose bas
Appareil agrave rayonnement Tel que deacutefini dans le Regraveglement sur les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement a) un appareil contenant une substance nucleacuteaire en une quantiteacute supeacuterieure agrave la quantiteacute drsquoexemption et permettant son utilisation pour ses proprieacuteteacutes de rayonnement et b) un appareil contenant un composeacute lumineux au radium
Atome Uniteacute de matiegravere formeacutee drsquoun noyau unique autour duquel gravitent plusieurs eacutelectrons et dont le nombre est eacutegal agrave celui des protons dans le noyau Lrsquoatome est la plus petite partie drsquoun eacuteleacutement pouvant se combiner chimiquement avec drsquoautres atomes Tous les atomes autres que lrsquohydrogegravene 1 ont des neutrons dans le noyau
Becquerel Uniteacute SI de mesure de lrsquoactiviteacute drsquoune substance radioactive Le becquerel remplace le curie (Ci) qui nrsquoest pas une uniteacute SI Son symbole est Bq Il correspond agrave une deacutesinteacutegration nucleacuteaire par seconde 1 Bq = 27 pCi (27 times 10ndash11 Ci) et 1 Ci = 37 times 1010 Bq (Voir aussi laquo SI raquo)
Cancer Un grand nombre de maladies causeacutees par la division effreacuteneacutee de cellules anormales
Capture des eacutelectrons Processus de deacutesinteacutegration radioactive au terme duquel un eacutelectron en orbite est captureacute par le noyau et fusionne avec ce dernier Apregraves ce processus la masse reste inchangeacutee mais le numeacutero atomique diminue drsquoun facteur de un car un proton est converti en neutron
Capture des neutrons ou capture neutronique Type de reacuteaction nucleacuteaire au terme de laquelle un noyau atomique srsquoempare drsquoun neutron libre et fusionne avec lui pour former un noyau plus lourd Les neutrons peuvent reacuteagir avec un noyau atomique de plusieurs maniegraveres chacune aboutissant agrave un produit diffeacuterent
Cataracte Affection qui survient lorsque le cristallin normalement transparent de lrsquoœil se trouble ou srsquoopacifie et cause une vision trouble qursquoil nrsquoest pas possible de corriger par des verres correcteurs ordinaires Le facteur le plus important de la formation de cataractes est le vieillissement mais il existe des facteurs additionnels comme le tabagisme le diabegravete lrsquoexposition excessive au soleil et le rayonnement
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Cellule La plus petite uniteacute structurelle et fonctionnelle de tous les organismes vivants connus
Deacutesinteacutegration (radioactive) Transformation drsquoun nucleacuteide radioactif en un nucleacuteide diffeacuterent (ou plusieurs nucleacuteides diffeacuterents) par eacutemission spontaneacutee de rayonnement tels que des rayonnements alpha becircta ou gamma ou par capture des eacutelectrons Il en reacutesulte un noyau plus stable et moins chargeacute en eacutenergie Chaque processus de deacutesinteacutegration a une peacuteriode radioactive deacutefinie
Deuteacuterium Un isotope drsquohydrogegravene avec un proton et un neutron dans le noyau
Dose Terme geacuteneacuteral utiliseacute pour deacutesigner la quantiteacute drsquoeacutenergie provenant de rayonnement ionisant absorbeacutee par les tissus La dose absorbeacutee est mesureacutee en grays (Gy) ougrave 1 gray eacutequivaut agrave 1 joule par kilogramme Voir aussi dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace
Dose absorbeacutee Quantiteacute drsquoeacutenergie absorbeacutee par la matiegravere irradieacutee par uniteacute de masse Cela reflegravete la quantiteacute drsquoeacutenergie deacuteposeacutee par du rayonnement ionisant lors de son passage agrave travers un milieu (comme lrsquoair lrsquoeau ou du tissu vivant) Uniteacute gray Symbole Gy
Dose aigueuml Exposition reccedilue pendant une courte dureacutee (heures ou jours) Lrsquoadjectif laquo aigueuml raquo deacutesigne uniquement la dureacutee de lrsquoexposition et non lrsquointensiteacute des doses concerneacutees
Dose chronique Exposition persistante (en termes de mois ou drsquoanneacutees) Lrsquoadjectif laquo chronique raquo se rapporte uniquement agrave la dureacutee de lrsquoexposition et non agrave lrsquointensiteacute des doses
Dose efficace Mesure de dose visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du deacutetriment radiologique pouvant reacutesulter de la dose Elle repreacutesente la somme des produits des doses eacutequivalentes aux tissus multiplieacutees par leurs facteurs de pondeacuteration tissulaires respectifs Uniteacute sievert (Sv)
Dose eacutequivalente Mesure de la dose au tissu ou agrave lrsquoorgane visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du dommage causeacute Obtenue en multipliant la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique pour tenir compte de lrsquoefficaciteacute biologique de diffeacuterents rayonnements agrave causer des dommages au tissu ou agrave lrsquoorgane consideacutereacute Uniteacute sievert (Sv)
Dosimegravetre Dispositif porteacute par une personne pour mesurer une dose de rayonnement ionisant
Dosimeacutetrie Sous-speacutecialiteacute scientifique de la radioprotection et de la physique meacutedicale centreacutee sur le calcul et lrsquoenregistrement des doses internes et externes provenant du rayonnement ionisant
Eau leacutegegravere Eau ordinaire composeacutee de moleacutecules ayant deux atomes drsquohydrogegravene et un atome drsquooxygegravene (H20) Diffeacuterente de lrsquoeau lourde qui est composeacutee de moleacutecules ayant un atome drsquohydrogegravene un atome de deuteacuterium (D) et un atome drsquooxygegravene (HDO)
Eau lourde Eau contenant une teneur eacuteleveacutee de moleacutecules avec des atomes de deuteacuterium (hydrogegravene lourd) Dans certains reacuteacteurs lrsquoeau lourde est utiliseacutee comme modeacuterateur parce qursquoelle ralentit les neutrons avec efficaciteacute et aussi parce qursquoelle a une faible probabiliteacute drsquoabsorber les neutrons
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Eau tritieacutee Lrsquoeau tritieacutee (HTO) est une moleacutecule drsquoeau dans laquelle une ou deux moleacutecules drsquohydrogegravene ont eacuteteacute remplaceacutees par un atome de tritium
Effets deacuteterministes Changements dans les cellules et les tissus qui se produiront certainement apregraves une dose aigueuml de rayonnement (agrave un niveau de dose supeacuterieur agrave au moins 1 000 mSv) en deccedilagrave duquel lrsquoeffet du rayonnement nrsquoest pas deacutetecteacute La graviteacute des effets sanitaires (eacuterythegraveme cutaneacute brucirclures et chute des cheveux) augmente avec la dose reccedilue
Effets stochastiques Terme utiliseacute pour deacutesigner les effets sanitaires du rayonnement (tels que le cancer ou les maladies heacutereacuteditaires) preacutesentant un risque statistique Pour ces maladies la probabiliteacute drsquoapparition augmente proportionnellement agrave la dose de rayonnement reccedilue plus la dose est eacuteleveacutee plus la probabiliteacute drsquoapparition est grande La graviteacute des effets nrsquoest pas proportionnelle agrave la dose
Efficaciteacute biologique relative Mesure relative de lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents types de rayonnements agrave provoquer un effet sanitaire preacuteciseacute exprimeacutee comme le rapport inverse des doses absorbeacutees de deux types de rayonnement diffeacuterents qui produiraient un effet biologique donneacute de mecircme intensiteacute
Eacutelectron Particule eacuteleacutementaire stable posseacutedant une charge eacutelectrique neacutegative de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 91 x 10-31 kg
Eacutelectron-volt (eV) Uniteacute drsquoeacutenergie eacutequivalente agrave environ 16 x 10-19 joules
Eacuteleacutement Types drsquoatomes speacutecifiques ayant le mecircme nombre de protons dans leur noyau et par conseacutequent le mecircme numeacutero atomique Le nombre de neutrons peut diffeacuterer
Eacutemission de positrons Type de deacutesinteacutegration radioactive dans laquelle un proton est transformeacute en neutron ce qui eacutemet un positron Dans ces cas lorsque le rapport neutrons-protons est trop faible et que lrsquoeacutemission de particules alpha nrsquoest pas possible sur le plan eacutenergeacutetique le noyau peut dans certaines conditions atteindre la stabiliteacute en eacutemettant un positron
Eacutenergie Grandeur physique qui deacutecrit la quantiteacute de travail qui peut ecirctre effectueacutee par une force donneacutee ougrave la masse-eacutenergie est conserveacutee Il existe diffeacuterentes formes drsquoeacutenergie eacutenergie cineacutetique potentielle thermique gravitationnelle acoustique lumineuse eacutelastique nucleacuteaire et eacutelectromagneacutetique
Eacutepideacutemiologie Eacutetude de la distribution et des eacuteleacutements deacuteterminants des maladies dans les populations humaines Elle sert de base pour la santeacute publique et la meacutedecine preacuteventive et elle est fondeacutee sur des observations plutocirct que sur des expeacuteriences
Essai biologique Toute proceacutedure utiliseacutee pour deacuteterminer la nature lrsquoactiviteacute lrsquoemplacement ou la reacutetention de radionucleacuteides dans lrsquoorganisme par des mesures directes (in vivo) ou par des analyses de matiegraveres excreacuteteacutees ou autrement eacutelimineacutees par lrsquoorganisme (in vitro)
Facteur de pondeacuteration radiologique Nombre par lequel il faut multiplier la dose absorbeacutee dans un tissu ou un organe pour deacuteterminer lrsquoefficaciteacute biologique relative du rayonnement agrave induire des effets stochastiques agrave de faibles doses le reacutesultat eacutetant la dose eacutequivalente
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Facteur de pondeacuteration tissulaire Facteur pour lequel la dose eacutequivalente est pondeacutereacutee aux fins de la deacutetermination de la dose efficace Le facteur de pondeacuteration tissulaire pour un organe ou un tissu repreacutesente la contribution relative de cet organe ou de ce tissu au preacutejudice total causeacute par les effets de lrsquoirradiation uniforme du corps entier
Fission ou fission nucleacuteaire Division drsquoun noyau lourd en deux morceaux (ou rarement plusieurs) avec des masses drsquoampleur eacutequivalente accompagneacutee geacuteneacuteralement de lrsquoeacutemission de neutrons et de rayonnement gamma
Gray (Gy) Uniteacute du SI de la dose absorbeacutee Uniteacute 1 joulekilogramme mais a un usage restreint
In vitro Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience reacutealiseacutee en dehors drsquoun organisme vivant dans un environnement controcircleacute comme dans une eacuteprouvette ou une boicircte de Peacutetri Du latin laquo dans le verre raquo
In vivo Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience portant sur un organisme vivant complet par opposition agrave un organisme partiel ou mort ou un environnement controcircleacute in vitro Latin pour laquo dans le vivant raquo
Ion Atome moleacutecule ou fragment de moleacutecule ayant acquis une charge eacutelectrique suite agrave la perte ou au gain drsquoun ou plusieurs eacutelectrons
Isotopes Deux ou plusieurs formes drsquoun eacuteleacutement donneacute qui ont des numeacuteros atomiques identiques (le mecircme nombre de protons dans leur noyau) et la mecircme ou les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques mais avec des masses atomiques diffeacuterentes (diffeacuterents nombres de neutrons dans leur noyau) et des proprieacuteteacutes physiques distinctes Par exemple lrsquouranium a 16 isotopes diffeacuterents soit U-234 U-235 U-236 U-238 etc
Leuceacutemie Cancer des globules blancs (leucocytes)
Limites de dose Limites de dose efficace et eacutequivalente preacutevues par le Regraveglement sur la radioprotection Ces limites sont en place pour reacuteduire au minimum le risque drsquoeffets nocifs pour la santeacute causeacutes par lrsquoexposition aux rayonnements associeacutee agrave des activiteacutes autoriseacutees par la CCSN
Maladie des rayons Ensemble de symptocircmes caracteacuterisant les radioleacutesions qui reacutesultent drsquoune exposition excessive de lrsquoensemble du corps (ou drsquoune grande partie de celui-ci) au rayonnement ionisant Les premiers de ces symptocircmes sont des nauseacutees de la fatigue des vomissements et la diarrheacutee qui peuvent ecirctre suivis par la perte de cheveux des heacutemorragies lrsquoinflammation de la bouche et de la gorge et une perte geacuteneacuterale drsquoeacutenergie
Masse ou masse atomique Masse drsquoun isotope drsquoun eacuteleacutement exprimeacutee en uniteacutes de masse atomique deacutefinie par un douziegraveme de la masse drsquoun atome de carbone 12 Une masse atomique de 1 eacutequivaut agrave environ 166 x 10-27 kg
Microsievert Un millioniegraveme de sievert (voir sievert) Symbole μSv
Millisievert Un milliegraveme de sievert (voir sievert) Symbole mSv
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Modegravele lineacuteaire sans seuil Modegravele dose-reacuteponse baseacute sur lrsquohypothegravese selon laquelle dans la gamme des faibles doses les doses de rayonnement supeacuterieures agrave zeacutero augmentent le risque de cancers etou de maladies heacutereacuteditaires drsquoune maniegravere proportionnelle simple
Modeacuterateur Matiegravere telle que lrsquoeau ordinaire ou lrsquoeau lourde qui est utiliseacutee dans un reacuteacteur pour ralentir la vitesse eacuteleveacutee des neutrons ce qui accroicirct la probabiliteacute qursquoune fission survienne
Moleacutecule Groupe drsquoatomes lieacutes chimiquement les uns aux autres
Mutation Changement chimique de lrsquoADN dans le noyau drsquoune cellule Les mutations survenant dans les cellules des spermatozoiumldes ou des ovules ou leurs preacutecurseurs peuvent avoir des effets heacutereacuteditaires chez les enfants ou les geacuteneacuterations futures Les mutations dans les cellules somatiques (cellules non reproductrices) peuvent eacutegalement favoriser lrsquoapparition du cancer
Neutron Particule eacuteleacutementaire du noyau de lrsquoatome (acirc lrsquoexception de lrsquohydrogegravene) et dont la masse est similaire agrave celle drsquoun proton soit de lrsquoordre de 16 x 10-27 kg
Nombre de masse Nombre de neutrons et de protons dans le noyau drsquoun atome
Non-prolifeacuteration nucleacuteaire Effets deacuteployeacutes pour preacutevenir la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires et de dispositifs nucleacuteaires explosifs La CCSN est responsable de la mise en œuvre de la politique de non-prolifeacuteration nucleacuteaire du Canada qui contient deux objectifs de large porteacutee et de longue date
1 garantir aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires du Canada ne contribuent pas agrave la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou drsquoautres dispositifs nucleacuteaires explosifs
2 promouvoir un reacutegime international de non-prolifeacuteration plus efficace et plus complet
Noyau (drsquoun atome) Partie centrale drsquoun atome chargeacutee positivement contenant des protons et des neutrons Le nombre total de protons et de neutrons srsquoappelle le nombre de masse
Nucleacuteide Un terme geacuteneacuteral pour deacutesigner tous les isotopes connus qursquoils soient stables ou non
Numeacutero atomique Nombre de protons dans le noyau drsquoun atome Symbole Z
Optimisation Processus drsquoeacutetablissement de niveaux de protection et de sucircreteacute qui permettent drsquoassurer que les expositions la probabiliteacute de subir une exposition et la valeur des expositions potentielles soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux tel que recommandeacute par la Commission internationale de protection radiologique
Particules alpha Une particule agrave charge positive formeacutee de deux protons et de deux neutrons qui est eacutemise par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoil se deacutesintegravegre Une particule alpha est relativement volumineuse et peut ecirctre arrecircteacutee par la peau ou une feuille de papier Une particule alpha est identique agrave un noyau drsquoheacutelium
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Particules becircta Un eacutelectron (une particule ayant une charge neacutegative) ou un positron (une particule ayant une charge positive) qui est eacutemis par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoils se deacutesintegravegrent Les particules becircta sont relativement petites et peuvent ecirctre arrecircteacutees par une feuille drsquoaluminium ou de plastique de quelques millimegravetres drsquoeacutepaisseur
Peacuteriode (radioactive) Temps neacutecessaire pour que lrsquoactiviteacute drsquoun radionucleacuteide soit reacuteduite de moitieacute par un processus de deacutesinteacutegration radioactive Symbole t12 Plus la peacuteriode drsquoune substance est courte plus elle est radioactive
Photon Un quantum (la plus petite quantiteacute possible) drsquoeacutenergie eacutemise sous forme de rayonnement eacutelectromagneacutetique
Positron Particule eacuteleacutementaire chargeacutee positivement de 16 x 10-19 coulombs et dont la masse est de 91 x 10-31 kg (comparable agrave un eacutelectron mais chargeacutee positivement)
Produits de filiation du radon Terme utiliseacute pour deacutesigner collectivement les produits immeacutediats de deacutesinteacutegration radioactive du radon Il srsquoagit de la chaicircne de deacutesinteacutegration qui inclut le polonium 218 le plomb 214 le bismuth 214 et le polonium 214 Leur peacuteriode combineacutee moyenne est de lrsquoordre de 30 minutes Aussi appeleacute descendant du radon
Proton Particule eacuteleacutementaire stable preacutesente dans le noyau de lrsquoatome posseacutedant une charge eacutelectrique positive de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 167 x 10-27 kg
Radioactif Empreint de radioactiviteacute eacutemettant spontaneacutement de lrsquoeacutenergie sous forme de rayonnement ionisant (telles que les particules alpha et becircta des neutrons ou des rayons gamma) agrave la suite de la deacutesinteacutegration drsquoun atome instable
Radon Eacuteleacutement chimique dont le symbole est Rn et le nombre atomique 86 Le radon est un gaz noble rare incolore inodore insipide naturel et radioactif issu de la deacutesinteacutegration du radium Il srsquoagit de lrsquoune des substances les plus lourdes persistant sous forme de gaz dans des conditions normales le radon preacutesente un risque pour la santeacute
Radio-isotope Isotope drsquoun eacuteleacutement qui subit une deacutesinteacutegration spontaneacutee et eacutemet un rayonnement
Radionucleacuteide Nucleacuteide radioactif
Radiosensible Un terme qualitatif pour distinguer les cellules les tissus et les organes qui sont plus susceptibles drsquoecirctre endommageacutes par le rayonnement
Rayonnement Processus drsquoeacutemission ou de transmission drsquoeacutenergie sous forme de particules ou drsquoondes Dans le preacutesent document le terme laquo rayonnement raquo deacutesigne un rayonnement ionisant sauf indication contraire
Rayonnement artificiel Rayonnement produit par les activiteacutes humaines et qui srsquoajoute au rayonnement de fond
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Rayonnement cosmique Rayonnement naturel provenant de lrsquoespace Ces rayons sont composeacutes de rayonnements ionisants peacuteneacutetrants (agrave la fois particulaires et eacutelectromagneacutetiques) et peuvent porter des eacutenergies de plus de 1020 eV Le champ magneacutetique terrestre deacutevie les rayons cosmiques chargeacutes vers les pocircles
Rayonnement de fond naturel Une source de rayonnement preacutesente en permanence dans lrsquoenvironnement et provenant de diffeacuterentes sources Parmi ces sources figurent le rayonnement cosmique les sources terrestres (eacuteleacutements radioactifs preacutesents dans le sol) lrsquoair ambiant (radon) et les sources internes (denreacutees alimentaires et boissons) La dose efficace annuelle globale par personne attribueacutee au rayonnement naturel est de 24 mSv par anneacutee (UNSCEAR 2008)
Rayonnement eacutelectromagneacutetique Mouvement drsquoondes en deacuteplacement reacutesultant de lrsquoeacutevolution des champs eacutelectriques et magneacutetiques Le spectre de rayonnement eacutelectromagneacutetique connu comprend la gamme des rayons X (et des rayons gamma) de courte longueur drsquoonde et agrave haute eacutenergie lrsquoultraviolet la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge et le radar et des ondes radio et de longueur drsquoonde relativement longue et agrave faible eacutenergie Selon la meacutecanique quantique les rayonnements eacutelectromagneacutetiques agrave haute eacutenergie peuvent se comporter comme des particules (photons)
Rayonnement gamma Rayonnement eacutelectromagneacutetique peacuteneacutetrant produit par un noyau atomique pendant sa deacutesinteacutegration radioactive forme de rayonnement ionisant agrave courte longueur drsquoonde et eacutenergie eacuteleveacutee
Rayonnement ionisant Rayonnement capable drsquoajouter ou de retrancher des eacutelectrons en traversant la matiegravere (par ex air eau ou tissus vivants) Exemples particules alpha rayonnement gamma rayons X et neutrons
Rayonnement neutronique Se produit lorsque les neutrons sont eacutejecteacutes du noyau par fission nucleacuteaire (c-agrave-d division de lrsquoatome) et drsquoautres processus Contrairement agrave drsquoautres rayonnements le rayonnement neutronique est absorbeacute par les mateacuteriaux contenant un grand nombre drsquoatomes drsquohydrogegravene comme la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques
Rayonnement non ionisant Un rayonnement plus faible que le rayonnement ionisant c-agrave-d qui ne possegravede pas lrsquoeacutenergie suffisante pour produire des ions La lumiegravere visible les rayons infrarouges et les ondes radioeacutelectriques sont des rayonnements non ionisants
Rayons X Rayonnement eacutelectromagneacutetique (photon) peacuteneacutetrant eacutemis par un atome apregraves avoir eacuteteacute bombardeacute par des eacutelectrons Les rayons X diffegraverent du rayonnement gamma dans la mesure ougrave ils sont eacutemis agrave partir des eacutelectrons en orbite et non agrave partir du noyau Ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma Les rayons X sont principalement geacuteneacutereacutes par des moyens artificiels plutocirct qursquoagrave partir de substances radioactives Ils sont utiliseacutes avant tout agrave des fins meacutedicales
Reacuteacteur nucleacuteaire Appareil dans lequel une reacuteaction en chaicircne de fission nucleacuteaire autoentretenue se produit dans des conditions controcircleacutees pour produire de lrsquoeacutenergie ou des rayonnements utiles
Reacuteaction en chaicircne Voir reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne
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Reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne Exemple de fission nucleacuteaire ougrave un neutron est eacutejecteacute drsquoun atome fissionneacute ce qui causera la fission drsquoun autre atome en eacutejectant plus de neutrons
Rejets Substances et matiegraveres nucleacuteaires relacirccheacutees dans lrsquoenvironnement (sous forme liquide ou gazeuse) agrave la suite drsquoactiviteacutes autoriseacutees par la CCSN
Service de dosimeacutetrie autoriseacute Une entreprise ou une institution qui deacutetient un permis de la CCSN pour mesurer les doses de rayonnement aux travailleurs
SI Systegraveme international drsquouniteacutes
Sievert Lrsquouniteacute du SI mesurant la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Elle est eacutegale agrave 1 joulekilogramme Elle remplace lrsquoancienne uniteacute de rayonnement classique rem Des multiples du sievert (dont le symbole est Sv) sont utiliseacutes dans la pratique courante et incluent le millisievert (mSv 11000 de 1 Sv) et le microsievert (μSv 11 000 000 de 1 Sv)
Substances nucleacuteaires Isotopes qui eacutemettent du rayonnement
Travailleur du secteur nucleacuteaire (TSN) Personne qui du fait de sa profession ou de son occupation et des conditions dans lesquelles elle exerce ses activiteacutes si celles-ci sont lieacutees agrave une substance ou agrave une installation nucleacuteaire risque vraisemblablement de recevoir une dose de rayonnement supeacuterieure agrave la limite reacuteglementaire fixeacutee par la CCSN pour la population en geacuteneacuteral (1 mSv par anneacutee)
Tritium Un isotope radioactif de lrsquohydrogegravene posseacutedant deux neutrons et un proton dans son noyau Le tritium se deacutesintegravegre en eacutemettant un eacutelectron (rayonnement becircta) et sa peacuteriode radioactive est de 123 ans Le tritium est preacutesent naturellement dans lrsquoenvironnement et eacutegalement un sous-produit des reacuteacteurs nucleacuteaires
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Acronymes et uniteacutes
ADN acide deacutesoxyribonucleacuteique AIEA Agence internationale de lrsquoeacutenergie atomique ALARA niveau le plus bas que lrsquoon peut raisonnablement atteindre BEIR National Academy of Biological Effects of Ionizing Radiation Bq becquerel CCSN Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire CIPR Commission internationale de protection radiologique CRFPT Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial EACL Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee ELF ondes meacutegameacutetriques FDN Fichier dosimeacutetrique national Gy gray H2O symbole chimique de lrsquoeau eacutegalement HOH HTO eau tritieacutee ICRU Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation J joule LSRN Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires mSv millisievert NCRP National Council on Radiation Protection and Measurements Sv sievert TDM tomodensitomeacutetrie t frac12 symbole pour la peacuteriode radioactive drsquoun radionucleacuteide TSN travailleur du secteur nucleacuteaire microSv microsievert UNSCEAR Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants UV ultraviolet wR facteur de pondeacuteration radiologique wT facteur de pondeacuteration tissulaire
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Sources
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laws-loisjusticegccaengregulationssor-2000-203page-1html bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire juin 2003 Controcircle et enregistrement des
doses de rayonnement aux personnes guide de reacuteglementation G-91 httpwwwnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_fre44019shyG91FpdfCFID=17937881ampCFTOKEN=18173133
bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire octobre 2004 Maintenir les expositions et les doses au laquo niveau le plus bas qursquoil soit raisonnablement possible drsquoatteindre raquo guide de reacuteglementation G-129 reacutevision 1 httpnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_freG129rev1_fpdf
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bull Commission internationale de protection radiologique Rapport du Groupe de travail sur lrsquohomme de reacutefeacuterence Publication 23 de la CIPR Pergamon Press New York 1975
bull Commission internationale de protection radiologique Limits for Intakes of Radionuclides by Workers Publication 30 de la CIPR partie 1 (et suppleacutement) part 2 (et suppleacutement) partie 3 (et suppleacutements A et B) et index Annales de la CIPR Pergamon Press New York 1979-1982
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations de 1990 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 21(1-3) Publication 60 de la CIPR Pergamon Press Oxford 1991
bull Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation 2011 Fundamental quantities and units for ionizing radiation Journal de la ICRU volume 11 no 1 publieacute par Oxford University Press
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRP) ncrponlineorgPDFsNCRP20Composite20Glossarypdf
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bull Committee to Assess Health Risks from Exposures to Low Levels of Ionizing Radiation Health Risks from Exposure to Low Levels of Ionizing Radiation BEIR VII ndash Phase 2 National Academy Sciences National Research Council National Academy Press Washington 2006
bull Nations Unies Effects of Ionizing Radiation Volume I Report to the General Assembly Scientific Annexes A and B Volume II Scientific Annexes C D and E Rapport de 2006 du Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des rayonnements ionisants publications des Nations Unies E08IX6 (2008) et E09IX5 (2009) Nations Unies New York
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bull Nations Unies Sources and Effects of Ionizing Radiation Volume I Sources Volume II Effects Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants Rapport 2000 agrave lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale avec des annexes scientifiques publications des Nations Unies E00IX3 et E00IX4 Nations Unies New York 2000
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bull Brenner DJ et Hall EJ Computed Tomography ndash An Increasing Source of Radiation Exposure New England Journal of Medicine 357 p 2277-2284 2007
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- Full cover - PDF - FRpdf
-
- RG-RD_IR_Fpdf
- inside cover - PDF - FR
-
- E-DOCS-3738137-v8-Radiation_INFO_doc_-_FR
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- Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
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- 42 Eacutevaluation du risque de cancer
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- Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
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- 541 Rayonnement naturel
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- Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
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- 61 Protection des Canadiens
- 62 Protection des travailleurs
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Compte tenu de tous ces risques la CIPR a calculeacute que le deacutetriment total srsquoeacutetablissait agrave 0042 (42 ) par sievert pour les travailleurs adultes et agrave 0057 (57 ) par sievert pour lrsquoensemble de la population (CIPR 103) Pour lrsquoensemble de la population le risque est leacutegegraverement plus eacuteleveacute que celui des travailleurs en raison des diffeacuterences touchant diverses variables comme le sexe et les plages drsquoacircge qui ont eacuteteacute prises en compte
Pour eacutetablir les limites de dose la CCSN srsquoest en grande partie fieacutee aux recommandations de la CIRP Les limites de dose sont eacutetablies agrave un niveau sous lequel le risque est consideacutereacute comme acceptable Toutefois par prudence on part du principe que toute exposition au rayonnement comporte un certain nombre de risques mecircme en deccedilagrave de la limite de dose drsquoougrave lrsquoexistence de regraveglements pour reacuteduire toutes les doses au niveau ALARA ALARA nrsquoest pas une limite de dose mais une pratique qui vise agrave maintenir les doses autant que possible en dessous de la limite reacuteglementaire qui au Canada est fixeacutee agrave 1 mSv par an pour le public En fait la dose de rayonnement totale attribuable agrave lrsquoindustrie nucleacuteaire ne repreacutesente qursquoune infime fraction de cette dose crsquoest-agrave-dire dans la gamme de 12 agrave 18 microsieverts (μSv) 2 ce qui est des milliers de fois infeacuterieur agrave la limite
Le modegravele lineacuteaire sans seuil est un modegravele de risque utiliseacute agrave lrsquoeacutechelle internationale par la plupart des organismes de santeacute et des organismes de reacuteglementation nucleacuteaire afin drsquoeacutetablir des limites de dose pour les travailleurs et les membres du public Le modegravele lineacuteaire sans seuil preacutesume raisonnablement qursquoil existe un lien direct entre la radioexposition et les taux de cancer
Plusieurs autres modegraveles de risque existent (voir la figure 10) chacun ayant ses avantages et deacutesavantages Ils varient en fonction de leurs hypothegraveses et srsquoils prennent en compte lrsquoincertitude La CCSN utilise le modegravele lineacuteaire sans seuil comme approche agrave la radioprotection et pour lrsquoeacutelaboration de regraveglements approprieacutes
2 Comme les doses auxquelles sont exposeacutes les travailleurs et le public sont si basses la plupart des rapports et des mesures de dose utilisent les termes millisievert (mSv) et microsieverts (Sv) qui eacutequivalent respectivement agrave 11000 et agrave 1100 000 000 de sievert Ces sous-uniteacutes du sievert sont plus pratiques agrave utiliser pour les milieux professionnel et public
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Figure 10 Modegraveles de risques lieacutes aux faibles doses de rayonnement ionisant
43 Comment le rayonnement affecte-t-il les cellules
Lrsquoalteacuteration ou cassure des moleacutecules de lrsquoacide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) est le principal effet du rayonnement sur la santeacute LrsquoADN est une longue chaicircne drsquoacides amineacutes qui contient les informations neacutecessaires au fonctionnement des cellules Le rayonnement peut alteacuterer cette chaicircne Dans ce cas trois pheacutenomegravenes peuvent se produire
1 LrsquoADN se reacutepare correctement Dans ce cas la cellule est correctement reacutepareacutee et continue de fonctionner normalement La moleacutecule drsquoADN subit en permanence des leacutesions agrave chaque seconde de la journeacutee et les cellules ont une aptitude naturelle agrave reacuteparer ces leacutesions
2 La leacutesion de lrsquoADN est trop grave et la cellule meurt (effets deacuteterministes) Si lrsquoADN ou drsquoautres eacuteleacutements essentiels de la cellule reccediloivent une forte dose de rayonnement la cellule peut soit mourir soit ecirctre leacuteseacutee au point de ne plus pouvoir se reacutegeacuteneacuterer Si ce pheacutenomegravene touche un grand nombre de cellules dans un tissu ou un organe les effets preacutecoces du rayonnement peuvent se manifester Il srsquoagit des effets deacuteterministes dont la graviteacute varie selon la dose de rayonnement reccedilue Ils peuvent se traduire par des brucirclures des cataractes et dans des cas extrecircmes la mort
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Les premiegraveres preuves des effets deacuteterministes du rayonnement ont eacuteteacute observeacutees chez les premiers chercheurs et utilisateurs du rayonnement Ceux-ci ont preacutesenteacute des leacutesions seacutevegraveres agrave la peau et aux mains en raison drsquoune exposition agrave une dose excessive de rayonnement Plus reacutecemment les mecircmes pheacutenomegravenes ont eacuteteacute observeacutes apregraves lrsquoaccident de la centrale nucleacuteaire de Tchernobyl en 1986 au cours duquel plus de 130 travailleurs et pompiers ont reccedilu de fortes doses de rayonnement (800 agrave 16 000 mSv) et ont preacutesenteacute par la suite la maladie des rayons Deux des personnes exposeacutees sont deacuteceacutedeacutees quelques jours apregraves lrsquoexposition Plus de 30 travailleurs et pompiers sont deacuteceacutedeacutes dans les trois mois qui ont suivi lrsquoaccident
La CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation internationaux disposent de mesures y compris des limites de dose tregraves strictes et des bases de donneacutees permettant le suivi des sources radioactives pour atteacutenuer les risques susceptibles de peser sur les membres du public ou les travailleurs exposeacutes agrave des doses de rayonnement suffisamment eacuteleveacutees pour occasionner des effets deacuteterministes La CCSN dispose eacutegalement de regraveglements tregraves stricts pour la manipulation des substances et des dispositifs nucleacuteaires au Canada
3 La cellule se reacutepare mal mais continue de vivre (effets stochastiques) Dans certains cas une partie de lrsquoADN (voir la figure 11) de la cellule peut ecirctre leacuteseacutee par le rayonnement et ne pourra peut-ecirctre pas se reacuteparer par elle-mecircme Celle-ci peut continuer de vivre et mecircme de se reproduire Toutefois au cours de ce processus les erreurs qui nrsquoont pas eacuteteacute corrigeacutees dans le brin drsquoADN seront aussi preacutesentes dans les cellules qui descendent drsquoune cellule et cela peut perturber leur fonctionnement La probabiliteacute de ce type drsquoeffets indeacutesirables est proportionnelle agrave la dose et porte le nom drsquo laquo effet stochastique raquo Avec les effets stochastiques la probabiliteacute des effets augmente agrave mesure que la dose augmente Toutefois le moment ougrave les effets surviendront et leur graviteacute sont indeacutependants de la dose
Figure 11 Brin drsquoADN
Les dommages agrave lrsquoADN se produisent constamment dans le corps humain En effet nous sommes exposeacutes agrave environ 15 000 eacuteveacutenements de ce type qui nrsquoentraicircnent pas la mort des cellules chaque seconde Parfois la structure de la cellule change parce qursquoelle se reacutepare mal Cette alteacuteration peut nrsquoavoir aucun effet ou lrsquoeffet en question peut se manifester plus tard dans la vie Un cancer ou des effets heacutereacuteditaires peuvent ou non survenir
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Les dommages geacuteneacutetiques surviennent lorsque lrsquoADN des cellules des spermatozoiumldes ou des ovules est endommageacute Cela provoque lrsquoeacutemergence drsquoune anomalie qui est transmise drsquoune geacuteneacuteration agrave lrsquoautre Drsquoapregraves les eacutetudes meneacutees sur les animaux comme sur les mouches des fruits par Hermann J Muller en 1926 lrsquoexposition au rayonnement cause des mutations geacuteneacutetiques Toutefois agrave ce jour aucun effet geacuteneacutetique connu nrsquoa eacuteteacute observeacute chez les ecirctres humains par suite drsquoune exposition au rayonnement Il srsquoagit drsquoeacutetudes qui ont porteacute sur 30 000 enfants de survivants des bombardements atomiques sur Hiroshima et Nagasaki au Japon en 1945 (BEIR VII)
Le tableau 3 fait la synthegravese des effets possibles sur la santeacute qui sont relieacutes agrave des doses de rayonnement donneacutees Les limites de dose ont aussi eacuteteacute ajouteacutees pour montrer comment elles protegravegent les travailleurs et la population des dangers
Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
Dose Limite ou effet sur la santeacute
Plus de 5 000 mSv
Dose pouvant causer la mort si elle est reccedilue en une seule fois
1 000 mSv Dose pouvant occasionner les symptocircmes de la maladie des rayons (fatigue et nauseacutees) si elle est reccedilue au cours drsquoune peacuteriode de
24 heures
100 mSv Dose aigueuml la plus petite connue pouvant causer lrsquoapparition de cancers
30 agrave 100 mSv Dose de rayonnement reccedilue lors drsquoune tomographie axiale informatiseacutee du corps entier
50 mSv Limite de dose de rayonnement annuelle pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire
18 mSv Dose annuelle moyenne due au rayonnement de fond au Canada
1 mSv Limite de dose annuelle pour les membres du public au Canada
01 agrave 012 mSv
Dose reccedilue lors drsquoune radiographie des poumons
001 mSv Dose reccedilue lors drsquoune radiographie dentaire
001 mSv Dose annuelle moyenne reacutesultant des voyages en avion
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5 Doses de rayonnement
Pour les besoins de la radioprotection diffeacuterentes grandeurs de dose ont eacuteteacute deacutefinies dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace Les sections 51 agrave 53 deacutecrivent respectivement ces types de dose La figure 12 preacutesente un aperccedilu du lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee
Figure 12 Lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee
La section 54 preacutesente des doses de rayonnements repreacutesentatives qui pourraient ecirctre attendues selon divers sceacutenarios et la section 55 traite des limites de doses eacutetablies par la CCSN
51 Dose absorbeacutee
Lorsque le rayonnement ionisant peacutenegravetre dans le corps humain ou dans la matiegravere il leur communique de lrsquoeacutenergie Lrsquoeacutenergie absorbeacutee par suite de lrsquoexposition au rayonnement porte le nom de dose absorbeacutee La dose absorbeacutee se mesure gracircce agrave une uniteacute appeleacutee le gray (Gy) Un Gray correspond agrave une eacutenergie deacuteposeacutee drsquoun joule dans un kilogramme de matiegravere
52 Dose eacutequivalente
Lorsque le rayonnement est absorbeacute par une matiegravere vivante on peut parfois observer un effet biologique Tous les rayonnements ne produisent pas le mecircme effet biologique pour une mecircme dose absorbeacutee Lrsquoeffet deacutepend du type de rayonnement (alpha becircta gamma etc) Ainsi 1 Gy de rayonnement alpha est plus nocif pour les tissus humains que 1 Gy de rayonnement becircta Pour obtenir la dose eacutequivalente il faut multiplier la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique (wR) speacutecifique Pour exprimer cet effet on utilise alors un facteur de pondeacuteration radiologique (wR) pour mettre en eacutequivalence les diffeacuterents types de rayonnement et leur efficaciteacute biologique respective Cette dose eacutequivalente est exprimeacutee en sievert (Sv) Autrement dit 1 Sv de rayonnement alpha possegravede les mecircmes effets biologiques que 1 Sv de rayonnement becircta En drsquoautres mots la dose eacutequivalente permet drsquoobtenir une uniteacute qui rend compte du degreacute de nociviteacute de diffeacuterents types de rayonnement
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53 Dose efficace
Les diffeacuterents tissus et organes preacutesentent une sensibiliteacute diffeacuterente au rayonnement (voir la figure 13) Par exemple la moelle osseuse est beaucoup plus radiosensible que les tissus musculaires ou nerveux Pour obtenir une indication de lrsquoeffet de lrsquoexposition sur la santeacute geacuteneacuterale la dose eacutequivalente peut ecirctre multiplieacutee par un facteur de pondeacuteration tissulaire (wT) lieacute au risque pour un tissu ou organe particulier Cette multiplication donne la dose efficace absorbeacutee par le corps Lrsquouniteacute utiliseacutee pour exprimer la dose efficace est eacutegalement le sievert
Figure 13 Facteurs de pondeacuteration tissulaire
Source Regraveglement sur la radioprotection
Agrave titre drsquoexemple si lrsquoestomac et la vessie drsquoun sujet sont exposeacutes seacutepareacutement au rayonnement et que les doses eacutequivalentes aux tissus soient respectivement de 100 et 70 mSv la dose efficace sera calculeacutee comme suit (100 mSv x 012) + (70 mSv x 005) = 155 mSv Le risque drsquoeffets nocifs lieacutes agrave lrsquoexposition au rayonnement eacutequivaut agrave 155 mSv reccedilus de faccedilon homogegravene par le corps entier
54 Doses typiques de rayonnement
541 Rayonnement naturel
Au niveau mondial la dose efficace moyenne totale provenant du rayonnement naturel est de lrsquoordre de 24 mSv par an Au Canada la dose efficace moyenne se chiffre agrave 18 mSv (voir le tableau 4 et la figure 15) Tel que speacutecifieacute agrave la section 3 la dose peut deacutependre de la source de rayonnement
bull Rayonnement cosmique Les reacutegions de haute altitude reccediloivent plus de rayonnement cosmique Selon une eacutetude reacutecente de Santeacute Canada la dose efficace annuelle provenant du rayonnement cosmique reccedilue par les habitants de Vancouver en Colombie-Britannique qui est situeacutee au niveau de la mer est de lrsquoordre de 030 mSv Par contre une personne qui vivrait au sommet du mont Lorne au Yukon agrave une altitude de 2 000 m recevrait une dose annuelle drsquoenviron 084 mSv Les voyages aeacuteriens augmentent eacutegalement lrsquoexposition au rayonnement cosmique de 001 mSv par Canadien par an La figure 14 montre agrave quel point les niveaux de
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rayonnement cosmique varient avec des eacuteleacutevations au-dessus du niveau de la mer et en fonction de la longitude et de la latitude
Figure 14 Dose efficace annuelle pour lrsquoexteacuterieur provenant du rayonnement cosmique en Ameacuterique du Nord (en microsieverts)
Source Gratsky et al 2004
bull Rayonnement terrestre Les sols contiennent eacutegalement des sources naturelles de rayonnement et les reacutegions dont les sols sont riches en uranium reccediloivent plus de rayonnement eacutemis par les sols La dose efficace moyenne de rayonnement eacutemis par les sols (et les mateacuteriaux de construction provenant de ces sols) est de lrsquoordre de 05 mSv par an Toutefois cette dose varie selon lrsquoemplacement geacuteographique et la geacuteologie et peut atteindre 260 mSv dans le Nord de lrsquoIran ou 90 mSv au Nigeacuteria Au Canada la dose annuelle la plus eacuteleveacutee serait selon les estimations de lrsquoordre de 23 mSv et concerne les Territoires du Nord-Ouest
bull Inhalation La croucircte terrestre produit du radon qui est preacutesent dans lrsquoair que nous respirons Le radon donne lieu agrave quatre produits de deacutesinteacutegration qui irradient les poumons en cas drsquoinhalation Agrave lrsquoeacutechelle mondiale la dose efficace annuelle moyenne de rayonnement par le radon est drsquoenviron 13 mSv Une reacutecente eacutetude de Santeacute Canada sur le radon dans les habitations a reacuteveacuteleacute que les niveaux de radon dans 93 des foyers canadiens sont en dessous de la ligne directrice canadienne actuelle de 200 Bqmsup3
bull Ingestion Enfin il existe plusieurs sources de rayonnement naturelles qui peacutenegravetrent dans nos organismes que ce soit par les aliments que nous ingeacuterons lrsquoair que nous respirons et lrsquoeau que nous buvons Le potassium 40 est la principale source drsquoirradiation interne (exception faite des produits de filiation du radon) La dose efficace moyenne provenant de ces sources est drsquoenviron 03 mSv par an
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Tableau 4 Dose efficace moyenne dans certaines villes canadiennes compareacutee agrave la moyenne mondiale
Source de rayonnement
Moyenne mondiale1
(mSv) Canada2
(mSv) Toronto2
(mSv) Winnipeg2
(mSv) Rayonnement cosmique 04 03 03 03 Irradiation interne 03 03 03 03 Exposition due agrave lrsquoinhalation 13 09 08 32 Irradiation externe 05 02 02 02 Total 24 18 16 40
1 UNSCEAR 2010 2 Grasty et LaMarre 2004
Figure 15 Doses provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Doses moyennes provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Rayonnement
Rayonnement terrestre
cosmique
Inhalation
Ingestion
03 mSv 03 mSv
02 m Sv
09 mSv
542 Les sources artificielles de rayonnement
Les sources artificielles de rayonnement (reacutesultant des activiteacutes commerciales et industrielles) repreacutesentent environ 02 microSv de notre exposition annuelle au rayonnement Les rayons X et autres interventions meacutedicales diagnostiques et theacuterapeutiques (voir le tableau 5) repreacutesentent environ 12 mSv par an (UNSCEAR 2000) Les produits de grande consommation comme le tabac et les deacutetecteurs de fumeacutee repreacutesentent 01 mSv de notre exposition annuelle au rayonnement
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Tableau 5 Doses aux organes typiques selon le type drsquoexamen radiologique
Type drsquoexamen Organe Dose (mSv) Radiographie dentaire1 Cerveau 001 Radiographie de la poitrine1 Poumons 01 Mammographie de deacutepistage2 Seins 3 Tomodensitomeacutetrie abdominale (adulte)2 Estomac 10 Tomodensitomeacutetrie abdominale (neacuteonatale)2 Estomac 20
1 National Council on Radiation Protection and Measurements (NCPR) 2009 2 Brenner et Hall 2007
Globalement le rayonnement naturel repreacutesente approximativement 60 de la dose annuelle agrave laquelle nous sommes exposeacutes Les interventions meacutedicales repreacutesentent approximativement 40 de cette dose annuelle
Il nrsquoy a pas de diffeacuterence dans les effets causeacutes par le rayonnement naturel ou artificiel
55 Limites de dose
La CCSN eacutetablit les limites de dose pour les travailleurs canadiens et la population Elle le fait en suivant les recommandations de la CIPR qui se compose de scientifiques eacuteminents et de plusieurs grands speacutecialistes de la radioprotection Ces regraveglements srsquoinspirent aussi de la plupart des normes et recommandations de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA)
Au Canada lrsquoapplication des regraveglements normes et pratiques mis en place pour proteacuteger les membres du public et les travailleurs des sources de rayonnement qui ne sont pas reacuteglementeacutees par la CCSN est du ressort de Santeacute Canada de Ressources humaines et Deacuteveloppement des compeacutetences Canada du ministegravere de la Deacutefense nationale et des gouvernements provinciaux et territoriaux
Par ailleurs le Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial (CRFPT) eacutelabore des lignes directrices concernant le rayonnement ionisant et non ionisant et srsquoemploie agrave harmoniser les regraveglements relatifs agrave la radioprotection agrave la grandeur du Canada Copreacutesideacute par la CCSN Santeacute Canada et les provinces le CRFPT est une tribune nationale pour les questions de radioprotection
Pour les personnes qui exploitent lrsquoeacutenergie nucleacuteaire ou travaillent avec celle-ci la limite de dose reacuteglementeacutee est fixeacutee en dessous de la limite infeacuterieure de ce qui est consideacutereacute comme une exposition inacceptable Par exemple les limites de dose efficace pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire est de 50 mSv par an et de 100 mSv sur 5 ans Il nrsquoa pas eacuteteacute deacutemontreacute que lrsquoexposition agrave du rayonnement infeacuterieur agrave une dose aigueuml drsquoenviron 100 mSv nrsquoaugmente pas le risque drsquoeffets sur la santeacute comme le cancer
De plus les titulaires de permis doivent veiller agrave ce que toutes les doses respectent le principe ALARA (voir la figure 16)
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Figure 16 Cadre de la limite de dose de rayonnement
Les rapports et les controcircles reacuteguliers deacutemontrent que la moyenne annuelle des doses aux travailleurs des installations nucleacuteaires canadiennes est de lrsquoordre de 1 agrave 2 mSv par anneacutee (voir la figure 17)
Figure 17 Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type drsquoinstallation
Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type dinstallation
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Centrales Mines et Raff ineries Installations Installations Installations Meacutedecine Industrie et Acceacuteleacuterateurs nucleacuteaires usines de duranium de fabrication de recherche de production recherche de particules
concentration de combustile et de de sources duranium production de lumineuses au
radio-isotopes tritium
Peut inclure lrsquoexposition aux rayons X Source Fichier dosimeacutetrique national du Canada (Santeacute Canada) ndash Drsquoapregraves les donneacutees publieacutees les plus reacutecentes
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Au Canada la limite de dose efficace pour le public est de 1 mSv au cours drsquoune anneacutee civile Les rapports et les controcircles reacuteguliers montrent que les doses efficaces annuelles auxquelles les membres du public sont exposeacutes dans le cadre des activiteacutes reacuteglementeacutees par la CCSN varient entre 0001 et 0092 mSv par an Le tableau 6 preacutesente la dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant drsquoeacutemissions dans lrsquoair et dans lrsquoeau provenant de diverses installations autoriseacutees de la CCSN par anneacutee Les doses reccedilues reacutesultant drsquoeacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques nrsquoont pas eacuteteacute additionneacutees pour Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) aux Laboratoires de Chalk River parce que ces doses correspondaient agrave diffeacuterents individus exposeacutes repreacutesentatifs provenant de diffeacuterentes populations
Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
Installation Dose annuelle maximale (mSv) pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
2006 2007 2008 2009 2010
Centrales nucleacuteaires
Point Lepreau 00006 00007 00018 00004 00002
Gentilly-2 00007 00009 00006 00012 00010
Darlington 00011 00014 00013 00007 00006
Pickering 00028 00026 00041 00018 00010
Bruce 00025 00021 00027 00044 00029
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions atmospheacuteriques)
0081 0073 0092 0045 0032
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions aquatiques)
0027 0014 0013 00011 00004
Source Rapports des titulaires de permis et donneacutees de surveillance de lrsquoenvironnement soumises agrave la CCSN
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6 Reacuteglementation des radiations
La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire (CCSN) reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de preacuteserver la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de mettre en œuvre les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Le mandat de la CCSN inclut aussi la diffusion de renseignements objectifs de nature scientifique technique et reacuteglementaire agrave lrsquointention de la population
En tant qursquoorganisme de reacuteglementation nucleacuteaire du Canada la CCSN surveille toutes les installations nucleacuteaires et les activiteacutes et applications lieacutees au nucleacuteaire En font partie les centrales nucleacuteaires les mines et usines de concentration drsquouranium les installations de traitement et de recherche les installations de gestion des deacutechets radioactifs les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement utiliseacutes agrave des fins meacutedicales et industrielles
La CCSN dispose drsquoun cadre de deacutelivrance de permis et de veacuterification de la conformiteacute visant agrave assurer que toute personne qui utilise possegravede ou stocke des substances nucleacuteaires et des appareils agrave rayonnement est en conformiteacute avec un permis et a mis en place des dispositions de sucircreteacute et de seacutecuriteacute approprieacutees Au fil des ans ces exigences reacuteglementaires ont eacuteteacute renforceacutees suite agrave lrsquoameacutelioration des connaissances sur les effets du rayonnement
61 Protection des Canadiens
Toutes les installations et activiteacutes nucleacuteaires au Canada sont reacutegies par la Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires (LSRN) qui est entreacutee en vigueur en mai 2000 en remplacement de lrsquoancienne Loi sur le controcircle de lrsquoeacutenergie atomique La LSRN et ses regraveglements sont conccedilus pour proteacuteger le public les personnes qui travaillent dans le secteur nucleacuteaire et notre environnement Le rocircle de la CCSN est de srsquoassurer que la LSRN et ses regraveglements sont respecteacutes
La CCSN collabore avec les organismes provinciaux et territoriaux de reacuteglementation en matiegravere de protection de lrsquoenvironnement et de radioprotection De nombreux autres organismes feacutedeacuteraux jouent eacutegalement un rocircle dans la protection des Canadiens la CCSN collabore avec Ressources naturelles Canada Environnement Canada Santeacute Canada Pecircches et Oceacuteans Canada Transports Canada la Deacutefense nationale et les Forces canadiennes et Affaires eacutetrangegraveres et Commerce international Canada pour reacuteglementer les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes
Les normes canadiennes en matiegravere de sucircreteacute nucleacuteaire prennent comme reacutefeacuterence les normes internationales Pour ce faire la CCSN srsquoappuie sur les travaux de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA) et drsquoautres organisations telles que le Comiteacute scientifique des Nations Unies sur les effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) et la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) ainsi que sur ceux de Santeacute Canada et drsquoEnvironnement Canada
Avec la coopeacuteration de ses Eacutetats membres lrsquoAIEA publie plusieurs normes internationales notamment des normes de non-prolifeacuteration nucleacuteaire Les normes de la CCSN et les meilleures pratiques dans ce domaine respectent celles de lrsquoAIEA
Dans le domaine de la non-prolifeacuteration nucleacuteaire la CCSN travaille pour le compte du gouvernement du Canada afin drsquoatteindre deux objectifs assurer aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires de notre pays ne contribuent pas agrave la
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fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou de dispositifs explosifs nucleacuteaires et promouvoir un cadre international de non-prolifeacuteration efficace et plus complet
62 Protection des travailleurs
La CCSN reacuteglemente les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes dans le but de proteacuteger la seacutecuriteacute et la santeacute des travailleurs Les installations nucleacuteaires comprennent les centrales nucleacuteaires les mines et les usines de concentration drsquouranium les installations de fabrication de combustible et les installations qui effectuent le traitement et la recherche Les aspects des activiteacutes reacuteglementeacutees sont la seacutecuriteacute la dosimeacutetrie lrsquoemballage et le transport des substances nucleacuteaires ainsi que lrsquoimportation et lrsquoexportation des substances nucleacuteaires
On estime agrave 40 000 le nombre de travailleurs de lrsquoindustrie nucleacuteaire au Canada et le nombre de personnes exposeacutees au rayonnement chaque jour dans le cadre de leur emploi est beaucoup plus eacuteleveacute Les travailleurs canadiens sont exposeacutes agrave des rayonnements de deux faccedilons ils travaillent avec des sources artificielles de rayonnement (par exemple dans lrsquoindustrie nucleacuteaire les soins de santeacute les eacutetablissements de recherche ou de production) ou bien ils sont exposeacutes agrave des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement naturel (par exemple dans lrsquoindustrie miniegravere dans les eacutequipages drsquoavion et dans la construction)
Le Regraveglement sur la radioprotection canadien fixe des limites srsquoappliquant agrave la quantiteacute de rayonnement agrave laquelle le public et les travailleurs du secteur nucleacuteaire (TSN) peuvent ecirctre exposeacutes Il srsquoagit des laquo limites de dose raquo (voir la section 55) et elles sont fixeacutees en deccedilagrave du seuil auquel on srsquoattend qursquoil y ait des effets neacutefastes sur la santeacute Le Regraveglement exige que les titulaires de permis mettent en œuvre des programmes de radioprotection qui limitent lrsquoexposition des travailleurs aux rayonnements ionisants sous les limites de dose et agrave un niveau aussi bas que possible les facteurs sociaux et eacuteconomiques en preacutesence eacutetant pris en compte (voir la figure 17)
Accident nucleacuteaire survenu agrave Fukushima en 2011
Le 11 mars 2011 un seacuteisme de magnitude 9 suivi drsquoun tsunami deacutevastateur ont frappeacute le Japon laissant derriegravere eux pregraves de 25 000 morts ou disparus un demi-million de reacutesidences deacutetruites ou endommageacutees et 560 km2 inondeacutes
Les reacutepercussions combineacutees du seacuteisme et du tsunami sur la centrale nucleacuteaire de Fukushima-Daiichi ont provoqueacute lrsquoun des pires accidents nucleacuteaires du monde Au cours des heures et des jours qui ont suivi trois des six reacuteacteurs de la centrale ont surchauffeacute et subi des dommages Les travailleurs de la centrale ont braveacute des conditions extraordinaires pour preacutevenir ou retarder les rejets de matiegraveres radioactives au-dessus de la reacutegion environnante et dans la mer Gracircce agrave leurs efforts il a eacuteteacute possible de retarder suffisamment ces rejets pour que la population environnante puisse ecirctre eacutevacueacutee malgreacute les dommages geacuteneacuteraliseacutes subis aux infrastructures locales
Agrave mesure que lrsquoaccident se deacuteroulait la zone drsquoeacutevacuation srsquoest agrandie et les autoriteacutes ont recommandeacute aux habitants drsquoun plus grand secteur de se reacutefugier agrave lrsquointeacuterieur Des mesures de surveillance radiologique eacutetendues et de controcircle de la production et de la distribution alimentaires ont eacuteteacute mises en œuvre Dans le mecircme ordre drsquoideacutee il faudra poursuivre la surveillance et le controcircle des approvisionnements alimentaires et en eau peut-ecirctre pendant de nombreuses anneacutees
Cet accident a pousseacute de nombreux pays agrave eacutevaluer la sucircreteacute de leurs infrastructures nucleacuteaires La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire a entrepris un examen de toutes les grandes installations nucleacuteaires au Canada Cet examen dirigeacute par un groupe de travail multidisciplinaire a permis de confirmer que les installations canadiennes peuvent reacutesister et reacutepondre agrave des eacuteveacutenements externes comme les tremblements de terre Un plan drsquoaction de quatre ans est en cours drsquoeacutelaboration afin de renforcer les deacutefenses et de reacuteduire davantage le risque notamment gracircce agrave lrsquoameacutelioration du Regraveglement sur la radioprotection en vigueur pour y inteacutegrer de nouvelles exigences en cas drsquourgence
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Les installations nucleacuteaires au Canada doivent disposer drsquoun personnel qualifieacute pour effectuer leurs activiteacutes en conformiteacute avec la LSRN et ses regraveglements La CCSN veacuterifie eacutegalement que le personnel travaillant dans le domaine de la radioprotection est capable drsquoexeacutecuter les tacircches preacutevues drsquoapregraves les permis
Surveillance des doses
Tous les titulaires de permis de la CCSN sont tenus de deacuteterminer les doses de rayonnement reccedilues par les travailleurs dans lrsquoexercice de leurs fonctions En outre si lrsquoon srsquoattend agrave ce que les doses efficaces deacutepassent 5 mSv en un an les titulaires de permis sont tenus de recourir agrave des services de dosimeacutetrie autoriseacutes
La CCSN deacutelivre des permis aux services de dosimeacutetrie qui doivent effectuer des mesures de doses exactes et preacutecises Les titulaires de permis de services de dosimeacutetrie sont tenus de deacuteposer de lrsquoinformation reacuteguliegraverement dans le Fichier dosimeacutetrique national (FDN) Le FDN exploiteacute par le Bureau de la radioprotection de Santeacute Canada contient les dossiers de doses de rayonnement provenant de tous les processeurs commerciaux de dosimeacutetrie des installations de production drsquoeacutenergie nucleacuteaire drsquoEacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) et des mines drsquouranium Le registre comprend eacutegalement les dossiers de doses provenant des utilisateurs de rayons X tels que les dentistes les radiologues et les chiropraticiens ainsi que les expositions aux produits de filiation du radon provenant de certaines mines qui ne deacutetiennent pas de permis de la CCSN
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7 Sommaire
Le rayonnement a toujours eacuteteacute preacutesent et il est partout dans notre environnement La vie a eacutevolueacute dans un monde contenant des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement ionisant Nous sommes eacutegalement exposeacutes au rayonnement artificiel provenant de sources telles que les traitements meacutedicaux et les activiteacutes impliquant des matiegraveres radioactives
Les effets du rayonnement sur la santeacute sont bien compris Depuis le deacutebut du 20e siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes agrave fond agrave la fois en laboratoire et sur les populations humaines En raison des risques connus du rayonnement pour la santeacute il doit ecirctre utiliseacute avec prudence et strictement controcircleacute Un eacutequilibre doit ecirctre trouveacute entre les avantages du rayonnement pour la socieacuteteacute et les risques que le rayonnement pose pour les personnes la santeacute et lrsquoenvironnement
La CCSN reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de proteacuteger la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de respecter les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Elle deacutefinit eacutegalement des limites de dose pour empecirccher que les travailleurs et le public ne soient soumis agrave une exposition excessive au rayonnement
La compreacutehension des risques que pose le rayonnement aide la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation agrave fixer les limites de dose et agrave eacutetablir des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave des niveaux sucircrs Les titulaires de permis sont tenus de maintenir toutes les doses de rayonnement agrave des niveaux ALARA Des programmes de surveillance du rayonnement sont en place agrave proximiteacute des centrales nucleacuteaires et drsquoautres installations nucleacuteaires agrave travers le Canada pour proteacuteger les personnes et lrsquoenvironnement contre les effets potentiels du rayonnement
Des programmes gouvernementaux et de lrsquoindustrie mesurent systeacutematiquement les niveaux de radioactiviteacute dans lrsquoair lrsquoeau potable les eaux de surface le sol et les aliments Gracircce agrave ces donneacutees la CCSN peut veacuterifier que les normes sont respecteacutees eacutevaluer lrsquoefficaciteacute des controcircles et deacuteterminer les tendances environnementales
Depuis plus de 65 ans le Canada deacutetient un dossier de sucircreteacute nucleacuteaire reconnu au niveau international La CCSN est fiegravere drsquoavoir contribueacute agrave ce dossier de sucircreteacute en assurant une surveillance reacuteglementaire solide Les Canadiens peuvent ecirctre assureacutes que la CCSN continuera de surveiller avec vigilance la sucircreteacute de lrsquoindustrie nucleacuteaire canadienne de sorte que la santeacute et la sucircreteacute ne soient jamais compromises
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Glossaire
Acide amineacute Les eacuteleacutements constitutifs des proteacuteines Il srsquoagit de moleacutecules organiques contenant un groupement amine (NH2) et un groupe carboxyle (COOH)
Acide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) Le composeacute moleacuteculaire dans le noyau drsquoune cellule qui forme le modegravele de la structure et du fonctionnement de la cellule
Activiteacute Rythme auquel se produisent les deacutesinteacutegrations dans une matiegravere radioactive par uniteacute de temps Utiliseacutee comme mesure de la quantiteacute de radionucleacuteides preacutesents Uniteacute Becquerel symbole Bq 1 Bq = une deacutesinteacutegration par seconde
ALARA Un principe drsquooptimisation de la protection utiliseacute pour srsquoassurer que les limites de doses reccedilues au niveau individuel au travail et par le public soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux Ce concept ne deacutesigne pas la limite de dose il srsquoagit drsquoun processus qui permet de maintenir les niveaux de dose bas
Appareil agrave rayonnement Tel que deacutefini dans le Regraveglement sur les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement a) un appareil contenant une substance nucleacuteaire en une quantiteacute supeacuterieure agrave la quantiteacute drsquoexemption et permettant son utilisation pour ses proprieacuteteacutes de rayonnement et b) un appareil contenant un composeacute lumineux au radium
Atome Uniteacute de matiegravere formeacutee drsquoun noyau unique autour duquel gravitent plusieurs eacutelectrons et dont le nombre est eacutegal agrave celui des protons dans le noyau Lrsquoatome est la plus petite partie drsquoun eacuteleacutement pouvant se combiner chimiquement avec drsquoautres atomes Tous les atomes autres que lrsquohydrogegravene 1 ont des neutrons dans le noyau
Becquerel Uniteacute SI de mesure de lrsquoactiviteacute drsquoune substance radioactive Le becquerel remplace le curie (Ci) qui nrsquoest pas une uniteacute SI Son symbole est Bq Il correspond agrave une deacutesinteacutegration nucleacuteaire par seconde 1 Bq = 27 pCi (27 times 10ndash11 Ci) et 1 Ci = 37 times 1010 Bq (Voir aussi laquo SI raquo)
Cancer Un grand nombre de maladies causeacutees par la division effreacuteneacutee de cellules anormales
Capture des eacutelectrons Processus de deacutesinteacutegration radioactive au terme duquel un eacutelectron en orbite est captureacute par le noyau et fusionne avec ce dernier Apregraves ce processus la masse reste inchangeacutee mais le numeacutero atomique diminue drsquoun facteur de un car un proton est converti en neutron
Capture des neutrons ou capture neutronique Type de reacuteaction nucleacuteaire au terme de laquelle un noyau atomique srsquoempare drsquoun neutron libre et fusionne avec lui pour former un noyau plus lourd Les neutrons peuvent reacuteagir avec un noyau atomique de plusieurs maniegraveres chacune aboutissant agrave un produit diffeacuterent
Cataracte Affection qui survient lorsque le cristallin normalement transparent de lrsquoœil se trouble ou srsquoopacifie et cause une vision trouble qursquoil nrsquoest pas possible de corriger par des verres correcteurs ordinaires Le facteur le plus important de la formation de cataractes est le vieillissement mais il existe des facteurs additionnels comme le tabagisme le diabegravete lrsquoexposition excessive au soleil et le rayonnement
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Cellule La plus petite uniteacute structurelle et fonctionnelle de tous les organismes vivants connus
Deacutesinteacutegration (radioactive) Transformation drsquoun nucleacuteide radioactif en un nucleacuteide diffeacuterent (ou plusieurs nucleacuteides diffeacuterents) par eacutemission spontaneacutee de rayonnement tels que des rayonnements alpha becircta ou gamma ou par capture des eacutelectrons Il en reacutesulte un noyau plus stable et moins chargeacute en eacutenergie Chaque processus de deacutesinteacutegration a une peacuteriode radioactive deacutefinie
Deuteacuterium Un isotope drsquohydrogegravene avec un proton et un neutron dans le noyau
Dose Terme geacuteneacuteral utiliseacute pour deacutesigner la quantiteacute drsquoeacutenergie provenant de rayonnement ionisant absorbeacutee par les tissus La dose absorbeacutee est mesureacutee en grays (Gy) ougrave 1 gray eacutequivaut agrave 1 joule par kilogramme Voir aussi dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace
Dose absorbeacutee Quantiteacute drsquoeacutenergie absorbeacutee par la matiegravere irradieacutee par uniteacute de masse Cela reflegravete la quantiteacute drsquoeacutenergie deacuteposeacutee par du rayonnement ionisant lors de son passage agrave travers un milieu (comme lrsquoair lrsquoeau ou du tissu vivant) Uniteacute gray Symbole Gy
Dose aigueuml Exposition reccedilue pendant une courte dureacutee (heures ou jours) Lrsquoadjectif laquo aigueuml raquo deacutesigne uniquement la dureacutee de lrsquoexposition et non lrsquointensiteacute des doses concerneacutees
Dose chronique Exposition persistante (en termes de mois ou drsquoanneacutees) Lrsquoadjectif laquo chronique raquo se rapporte uniquement agrave la dureacutee de lrsquoexposition et non agrave lrsquointensiteacute des doses
Dose efficace Mesure de dose visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du deacutetriment radiologique pouvant reacutesulter de la dose Elle repreacutesente la somme des produits des doses eacutequivalentes aux tissus multiplieacutees par leurs facteurs de pondeacuteration tissulaires respectifs Uniteacute sievert (Sv)
Dose eacutequivalente Mesure de la dose au tissu ou agrave lrsquoorgane visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du dommage causeacute Obtenue en multipliant la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique pour tenir compte de lrsquoefficaciteacute biologique de diffeacuterents rayonnements agrave causer des dommages au tissu ou agrave lrsquoorgane consideacutereacute Uniteacute sievert (Sv)
Dosimegravetre Dispositif porteacute par une personne pour mesurer une dose de rayonnement ionisant
Dosimeacutetrie Sous-speacutecialiteacute scientifique de la radioprotection et de la physique meacutedicale centreacutee sur le calcul et lrsquoenregistrement des doses internes et externes provenant du rayonnement ionisant
Eau leacutegegravere Eau ordinaire composeacutee de moleacutecules ayant deux atomes drsquohydrogegravene et un atome drsquooxygegravene (H20) Diffeacuterente de lrsquoeau lourde qui est composeacutee de moleacutecules ayant un atome drsquohydrogegravene un atome de deuteacuterium (D) et un atome drsquooxygegravene (HDO)
Eau lourde Eau contenant une teneur eacuteleveacutee de moleacutecules avec des atomes de deuteacuterium (hydrogegravene lourd) Dans certains reacuteacteurs lrsquoeau lourde est utiliseacutee comme modeacuterateur parce qursquoelle ralentit les neutrons avec efficaciteacute et aussi parce qursquoelle a une faible probabiliteacute drsquoabsorber les neutrons
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Eau tritieacutee Lrsquoeau tritieacutee (HTO) est une moleacutecule drsquoeau dans laquelle une ou deux moleacutecules drsquohydrogegravene ont eacuteteacute remplaceacutees par un atome de tritium
Effets deacuteterministes Changements dans les cellules et les tissus qui se produiront certainement apregraves une dose aigueuml de rayonnement (agrave un niveau de dose supeacuterieur agrave au moins 1 000 mSv) en deccedilagrave duquel lrsquoeffet du rayonnement nrsquoest pas deacutetecteacute La graviteacute des effets sanitaires (eacuterythegraveme cutaneacute brucirclures et chute des cheveux) augmente avec la dose reccedilue
Effets stochastiques Terme utiliseacute pour deacutesigner les effets sanitaires du rayonnement (tels que le cancer ou les maladies heacutereacuteditaires) preacutesentant un risque statistique Pour ces maladies la probabiliteacute drsquoapparition augmente proportionnellement agrave la dose de rayonnement reccedilue plus la dose est eacuteleveacutee plus la probabiliteacute drsquoapparition est grande La graviteacute des effets nrsquoest pas proportionnelle agrave la dose
Efficaciteacute biologique relative Mesure relative de lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents types de rayonnements agrave provoquer un effet sanitaire preacuteciseacute exprimeacutee comme le rapport inverse des doses absorbeacutees de deux types de rayonnement diffeacuterents qui produiraient un effet biologique donneacute de mecircme intensiteacute
Eacutelectron Particule eacuteleacutementaire stable posseacutedant une charge eacutelectrique neacutegative de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 91 x 10-31 kg
Eacutelectron-volt (eV) Uniteacute drsquoeacutenergie eacutequivalente agrave environ 16 x 10-19 joules
Eacuteleacutement Types drsquoatomes speacutecifiques ayant le mecircme nombre de protons dans leur noyau et par conseacutequent le mecircme numeacutero atomique Le nombre de neutrons peut diffeacuterer
Eacutemission de positrons Type de deacutesinteacutegration radioactive dans laquelle un proton est transformeacute en neutron ce qui eacutemet un positron Dans ces cas lorsque le rapport neutrons-protons est trop faible et que lrsquoeacutemission de particules alpha nrsquoest pas possible sur le plan eacutenergeacutetique le noyau peut dans certaines conditions atteindre la stabiliteacute en eacutemettant un positron
Eacutenergie Grandeur physique qui deacutecrit la quantiteacute de travail qui peut ecirctre effectueacutee par une force donneacutee ougrave la masse-eacutenergie est conserveacutee Il existe diffeacuterentes formes drsquoeacutenergie eacutenergie cineacutetique potentielle thermique gravitationnelle acoustique lumineuse eacutelastique nucleacuteaire et eacutelectromagneacutetique
Eacutepideacutemiologie Eacutetude de la distribution et des eacuteleacutements deacuteterminants des maladies dans les populations humaines Elle sert de base pour la santeacute publique et la meacutedecine preacuteventive et elle est fondeacutee sur des observations plutocirct que sur des expeacuteriences
Essai biologique Toute proceacutedure utiliseacutee pour deacuteterminer la nature lrsquoactiviteacute lrsquoemplacement ou la reacutetention de radionucleacuteides dans lrsquoorganisme par des mesures directes (in vivo) ou par des analyses de matiegraveres excreacuteteacutees ou autrement eacutelimineacutees par lrsquoorganisme (in vitro)
Facteur de pondeacuteration radiologique Nombre par lequel il faut multiplier la dose absorbeacutee dans un tissu ou un organe pour deacuteterminer lrsquoefficaciteacute biologique relative du rayonnement agrave induire des effets stochastiques agrave de faibles doses le reacutesultat eacutetant la dose eacutequivalente
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Facteur de pondeacuteration tissulaire Facteur pour lequel la dose eacutequivalente est pondeacutereacutee aux fins de la deacutetermination de la dose efficace Le facteur de pondeacuteration tissulaire pour un organe ou un tissu repreacutesente la contribution relative de cet organe ou de ce tissu au preacutejudice total causeacute par les effets de lrsquoirradiation uniforme du corps entier
Fission ou fission nucleacuteaire Division drsquoun noyau lourd en deux morceaux (ou rarement plusieurs) avec des masses drsquoampleur eacutequivalente accompagneacutee geacuteneacuteralement de lrsquoeacutemission de neutrons et de rayonnement gamma
Gray (Gy) Uniteacute du SI de la dose absorbeacutee Uniteacute 1 joulekilogramme mais a un usage restreint
In vitro Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience reacutealiseacutee en dehors drsquoun organisme vivant dans un environnement controcircleacute comme dans une eacuteprouvette ou une boicircte de Peacutetri Du latin laquo dans le verre raquo
In vivo Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience portant sur un organisme vivant complet par opposition agrave un organisme partiel ou mort ou un environnement controcircleacute in vitro Latin pour laquo dans le vivant raquo
Ion Atome moleacutecule ou fragment de moleacutecule ayant acquis une charge eacutelectrique suite agrave la perte ou au gain drsquoun ou plusieurs eacutelectrons
Isotopes Deux ou plusieurs formes drsquoun eacuteleacutement donneacute qui ont des numeacuteros atomiques identiques (le mecircme nombre de protons dans leur noyau) et la mecircme ou les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques mais avec des masses atomiques diffeacuterentes (diffeacuterents nombres de neutrons dans leur noyau) et des proprieacuteteacutes physiques distinctes Par exemple lrsquouranium a 16 isotopes diffeacuterents soit U-234 U-235 U-236 U-238 etc
Leuceacutemie Cancer des globules blancs (leucocytes)
Limites de dose Limites de dose efficace et eacutequivalente preacutevues par le Regraveglement sur la radioprotection Ces limites sont en place pour reacuteduire au minimum le risque drsquoeffets nocifs pour la santeacute causeacutes par lrsquoexposition aux rayonnements associeacutee agrave des activiteacutes autoriseacutees par la CCSN
Maladie des rayons Ensemble de symptocircmes caracteacuterisant les radioleacutesions qui reacutesultent drsquoune exposition excessive de lrsquoensemble du corps (ou drsquoune grande partie de celui-ci) au rayonnement ionisant Les premiers de ces symptocircmes sont des nauseacutees de la fatigue des vomissements et la diarrheacutee qui peuvent ecirctre suivis par la perte de cheveux des heacutemorragies lrsquoinflammation de la bouche et de la gorge et une perte geacuteneacuterale drsquoeacutenergie
Masse ou masse atomique Masse drsquoun isotope drsquoun eacuteleacutement exprimeacutee en uniteacutes de masse atomique deacutefinie par un douziegraveme de la masse drsquoun atome de carbone 12 Une masse atomique de 1 eacutequivaut agrave environ 166 x 10-27 kg
Microsievert Un millioniegraveme de sievert (voir sievert) Symbole μSv
Millisievert Un milliegraveme de sievert (voir sievert) Symbole mSv
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Modegravele lineacuteaire sans seuil Modegravele dose-reacuteponse baseacute sur lrsquohypothegravese selon laquelle dans la gamme des faibles doses les doses de rayonnement supeacuterieures agrave zeacutero augmentent le risque de cancers etou de maladies heacutereacuteditaires drsquoune maniegravere proportionnelle simple
Modeacuterateur Matiegravere telle que lrsquoeau ordinaire ou lrsquoeau lourde qui est utiliseacutee dans un reacuteacteur pour ralentir la vitesse eacuteleveacutee des neutrons ce qui accroicirct la probabiliteacute qursquoune fission survienne
Moleacutecule Groupe drsquoatomes lieacutes chimiquement les uns aux autres
Mutation Changement chimique de lrsquoADN dans le noyau drsquoune cellule Les mutations survenant dans les cellules des spermatozoiumldes ou des ovules ou leurs preacutecurseurs peuvent avoir des effets heacutereacuteditaires chez les enfants ou les geacuteneacuterations futures Les mutations dans les cellules somatiques (cellules non reproductrices) peuvent eacutegalement favoriser lrsquoapparition du cancer
Neutron Particule eacuteleacutementaire du noyau de lrsquoatome (acirc lrsquoexception de lrsquohydrogegravene) et dont la masse est similaire agrave celle drsquoun proton soit de lrsquoordre de 16 x 10-27 kg
Nombre de masse Nombre de neutrons et de protons dans le noyau drsquoun atome
Non-prolifeacuteration nucleacuteaire Effets deacuteployeacutes pour preacutevenir la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires et de dispositifs nucleacuteaires explosifs La CCSN est responsable de la mise en œuvre de la politique de non-prolifeacuteration nucleacuteaire du Canada qui contient deux objectifs de large porteacutee et de longue date
1 garantir aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires du Canada ne contribuent pas agrave la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou drsquoautres dispositifs nucleacuteaires explosifs
2 promouvoir un reacutegime international de non-prolifeacuteration plus efficace et plus complet
Noyau (drsquoun atome) Partie centrale drsquoun atome chargeacutee positivement contenant des protons et des neutrons Le nombre total de protons et de neutrons srsquoappelle le nombre de masse
Nucleacuteide Un terme geacuteneacuteral pour deacutesigner tous les isotopes connus qursquoils soient stables ou non
Numeacutero atomique Nombre de protons dans le noyau drsquoun atome Symbole Z
Optimisation Processus drsquoeacutetablissement de niveaux de protection et de sucircreteacute qui permettent drsquoassurer que les expositions la probabiliteacute de subir une exposition et la valeur des expositions potentielles soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux tel que recommandeacute par la Commission internationale de protection radiologique
Particules alpha Une particule agrave charge positive formeacutee de deux protons et de deux neutrons qui est eacutemise par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoil se deacutesintegravegre Une particule alpha est relativement volumineuse et peut ecirctre arrecircteacutee par la peau ou une feuille de papier Une particule alpha est identique agrave un noyau drsquoheacutelium
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Particules becircta Un eacutelectron (une particule ayant une charge neacutegative) ou un positron (une particule ayant une charge positive) qui est eacutemis par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoils se deacutesintegravegrent Les particules becircta sont relativement petites et peuvent ecirctre arrecircteacutees par une feuille drsquoaluminium ou de plastique de quelques millimegravetres drsquoeacutepaisseur
Peacuteriode (radioactive) Temps neacutecessaire pour que lrsquoactiviteacute drsquoun radionucleacuteide soit reacuteduite de moitieacute par un processus de deacutesinteacutegration radioactive Symbole t12 Plus la peacuteriode drsquoune substance est courte plus elle est radioactive
Photon Un quantum (la plus petite quantiteacute possible) drsquoeacutenergie eacutemise sous forme de rayonnement eacutelectromagneacutetique
Positron Particule eacuteleacutementaire chargeacutee positivement de 16 x 10-19 coulombs et dont la masse est de 91 x 10-31 kg (comparable agrave un eacutelectron mais chargeacutee positivement)
Produits de filiation du radon Terme utiliseacute pour deacutesigner collectivement les produits immeacutediats de deacutesinteacutegration radioactive du radon Il srsquoagit de la chaicircne de deacutesinteacutegration qui inclut le polonium 218 le plomb 214 le bismuth 214 et le polonium 214 Leur peacuteriode combineacutee moyenne est de lrsquoordre de 30 minutes Aussi appeleacute descendant du radon
Proton Particule eacuteleacutementaire stable preacutesente dans le noyau de lrsquoatome posseacutedant une charge eacutelectrique positive de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 167 x 10-27 kg
Radioactif Empreint de radioactiviteacute eacutemettant spontaneacutement de lrsquoeacutenergie sous forme de rayonnement ionisant (telles que les particules alpha et becircta des neutrons ou des rayons gamma) agrave la suite de la deacutesinteacutegration drsquoun atome instable
Radon Eacuteleacutement chimique dont le symbole est Rn et le nombre atomique 86 Le radon est un gaz noble rare incolore inodore insipide naturel et radioactif issu de la deacutesinteacutegration du radium Il srsquoagit de lrsquoune des substances les plus lourdes persistant sous forme de gaz dans des conditions normales le radon preacutesente un risque pour la santeacute
Radio-isotope Isotope drsquoun eacuteleacutement qui subit une deacutesinteacutegration spontaneacutee et eacutemet un rayonnement
Radionucleacuteide Nucleacuteide radioactif
Radiosensible Un terme qualitatif pour distinguer les cellules les tissus et les organes qui sont plus susceptibles drsquoecirctre endommageacutes par le rayonnement
Rayonnement Processus drsquoeacutemission ou de transmission drsquoeacutenergie sous forme de particules ou drsquoondes Dans le preacutesent document le terme laquo rayonnement raquo deacutesigne un rayonnement ionisant sauf indication contraire
Rayonnement artificiel Rayonnement produit par les activiteacutes humaines et qui srsquoajoute au rayonnement de fond
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Rayonnement cosmique Rayonnement naturel provenant de lrsquoespace Ces rayons sont composeacutes de rayonnements ionisants peacuteneacutetrants (agrave la fois particulaires et eacutelectromagneacutetiques) et peuvent porter des eacutenergies de plus de 1020 eV Le champ magneacutetique terrestre deacutevie les rayons cosmiques chargeacutes vers les pocircles
Rayonnement de fond naturel Une source de rayonnement preacutesente en permanence dans lrsquoenvironnement et provenant de diffeacuterentes sources Parmi ces sources figurent le rayonnement cosmique les sources terrestres (eacuteleacutements radioactifs preacutesents dans le sol) lrsquoair ambiant (radon) et les sources internes (denreacutees alimentaires et boissons) La dose efficace annuelle globale par personne attribueacutee au rayonnement naturel est de 24 mSv par anneacutee (UNSCEAR 2008)
Rayonnement eacutelectromagneacutetique Mouvement drsquoondes en deacuteplacement reacutesultant de lrsquoeacutevolution des champs eacutelectriques et magneacutetiques Le spectre de rayonnement eacutelectromagneacutetique connu comprend la gamme des rayons X (et des rayons gamma) de courte longueur drsquoonde et agrave haute eacutenergie lrsquoultraviolet la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge et le radar et des ondes radio et de longueur drsquoonde relativement longue et agrave faible eacutenergie Selon la meacutecanique quantique les rayonnements eacutelectromagneacutetiques agrave haute eacutenergie peuvent se comporter comme des particules (photons)
Rayonnement gamma Rayonnement eacutelectromagneacutetique peacuteneacutetrant produit par un noyau atomique pendant sa deacutesinteacutegration radioactive forme de rayonnement ionisant agrave courte longueur drsquoonde et eacutenergie eacuteleveacutee
Rayonnement ionisant Rayonnement capable drsquoajouter ou de retrancher des eacutelectrons en traversant la matiegravere (par ex air eau ou tissus vivants) Exemples particules alpha rayonnement gamma rayons X et neutrons
Rayonnement neutronique Se produit lorsque les neutrons sont eacutejecteacutes du noyau par fission nucleacuteaire (c-agrave-d division de lrsquoatome) et drsquoautres processus Contrairement agrave drsquoautres rayonnements le rayonnement neutronique est absorbeacute par les mateacuteriaux contenant un grand nombre drsquoatomes drsquohydrogegravene comme la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques
Rayonnement non ionisant Un rayonnement plus faible que le rayonnement ionisant c-agrave-d qui ne possegravede pas lrsquoeacutenergie suffisante pour produire des ions La lumiegravere visible les rayons infrarouges et les ondes radioeacutelectriques sont des rayonnements non ionisants
Rayons X Rayonnement eacutelectromagneacutetique (photon) peacuteneacutetrant eacutemis par un atome apregraves avoir eacuteteacute bombardeacute par des eacutelectrons Les rayons X diffegraverent du rayonnement gamma dans la mesure ougrave ils sont eacutemis agrave partir des eacutelectrons en orbite et non agrave partir du noyau Ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma Les rayons X sont principalement geacuteneacutereacutes par des moyens artificiels plutocirct qursquoagrave partir de substances radioactives Ils sont utiliseacutes avant tout agrave des fins meacutedicales
Reacuteacteur nucleacuteaire Appareil dans lequel une reacuteaction en chaicircne de fission nucleacuteaire autoentretenue se produit dans des conditions controcircleacutees pour produire de lrsquoeacutenergie ou des rayonnements utiles
Reacuteaction en chaicircne Voir reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne
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Reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne Exemple de fission nucleacuteaire ougrave un neutron est eacutejecteacute drsquoun atome fissionneacute ce qui causera la fission drsquoun autre atome en eacutejectant plus de neutrons
Rejets Substances et matiegraveres nucleacuteaires relacirccheacutees dans lrsquoenvironnement (sous forme liquide ou gazeuse) agrave la suite drsquoactiviteacutes autoriseacutees par la CCSN
Service de dosimeacutetrie autoriseacute Une entreprise ou une institution qui deacutetient un permis de la CCSN pour mesurer les doses de rayonnement aux travailleurs
SI Systegraveme international drsquouniteacutes
Sievert Lrsquouniteacute du SI mesurant la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Elle est eacutegale agrave 1 joulekilogramme Elle remplace lrsquoancienne uniteacute de rayonnement classique rem Des multiples du sievert (dont le symbole est Sv) sont utiliseacutes dans la pratique courante et incluent le millisievert (mSv 11000 de 1 Sv) et le microsievert (μSv 11 000 000 de 1 Sv)
Substances nucleacuteaires Isotopes qui eacutemettent du rayonnement
Travailleur du secteur nucleacuteaire (TSN) Personne qui du fait de sa profession ou de son occupation et des conditions dans lesquelles elle exerce ses activiteacutes si celles-ci sont lieacutees agrave une substance ou agrave une installation nucleacuteaire risque vraisemblablement de recevoir une dose de rayonnement supeacuterieure agrave la limite reacuteglementaire fixeacutee par la CCSN pour la population en geacuteneacuteral (1 mSv par anneacutee)
Tritium Un isotope radioactif de lrsquohydrogegravene posseacutedant deux neutrons et un proton dans son noyau Le tritium se deacutesintegravegre en eacutemettant un eacutelectron (rayonnement becircta) et sa peacuteriode radioactive est de 123 ans Le tritium est preacutesent naturellement dans lrsquoenvironnement et eacutegalement un sous-produit des reacuteacteurs nucleacuteaires
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Acronymes et uniteacutes
ADN acide deacutesoxyribonucleacuteique AIEA Agence internationale de lrsquoeacutenergie atomique ALARA niveau le plus bas que lrsquoon peut raisonnablement atteindre BEIR National Academy of Biological Effects of Ionizing Radiation Bq becquerel CCSN Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire CIPR Commission internationale de protection radiologique CRFPT Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial EACL Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee ELF ondes meacutegameacutetriques FDN Fichier dosimeacutetrique national Gy gray H2O symbole chimique de lrsquoeau eacutegalement HOH HTO eau tritieacutee ICRU Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation J joule LSRN Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires mSv millisievert NCRP National Council on Radiation Protection and Measurements Sv sievert TDM tomodensitomeacutetrie t frac12 symbole pour la peacuteriode radioactive drsquoun radionucleacuteide TSN travailleur du secteur nucleacuteaire microSv microsievert UNSCEAR Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants UV ultraviolet wR facteur de pondeacuteration radiologique wT facteur de pondeacuteration tissulaire
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Sources
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doses de rayonnement aux personnes guide de reacuteglementation G-91 httpwwwnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_fre44019shyG91FpdfCFID=17937881ampCFTOKEN=18173133
bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire octobre 2004 Maintenir les expositions et les doses au laquo niveau le plus bas qursquoil soit raisonnablement possible drsquoatteindre raquo guide de reacuteglementation G-129 reacutevision 1 httpnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_freG129rev1_fpdf
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations 2007 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 103 Publication 103 Pergamon Press Oxford 2007
bull Commission internationale de protection radiologique Rapport du Groupe de travail sur lrsquohomme de reacutefeacuterence Publication 23 de la CIPR Pergamon Press New York 1975
bull Commission internationale de protection radiologique Limits for Intakes of Radionuclides by Workers Publication 30 de la CIPR partie 1 (et suppleacutement) part 2 (et suppleacutement) partie 3 (et suppleacutements A et B) et index Annales de la CIPR Pergamon Press New York 1979-1982
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations de 1990 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 21(1-3) Publication 60 de la CIPR Pergamon Press Oxford 1991
bull Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation 2011 Fundamental quantities and units for ionizing radiation Journal de la ICRU volume 11 no 1 publieacute par Oxford University Press
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRP) ncrponlineorgPDFsNCRP20Composite20Glossarypdf
bull Santeacute Canada Rapport de 2008 sur les radioexpositions professionnelles au Canada publication 5923 de SC hc-scgccaewh-semtalt_formatshecs-sescpdfpubsoccup-travail2008-report-rapportshyengpdf
bull Committee to Assess Health Risks from Exposures to Low Levels of Ionizing Radiation Health Risks from Exposure to Low Levels of Ionizing Radiation BEIR VII ndash Phase 2 National Academy Sciences National Research Council National Academy Press Washington 2006
bull Nations Unies Effects of Ionizing Radiation Volume I Report to the General Assembly Scientific Annexes A and B Volume II Scientific Annexes C D and E Rapport de 2006 du Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des rayonnements ionisants publications des Nations Unies E08IX6 (2008) et E09IX5 (2009) Nations Unies New York
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bull Nations Unies Sources and Effects of Ionizing Radiation Volume I Sources Volume II Effects Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants Rapport 2000 agrave lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale avec des annexes scientifiques publications des Nations Unies E00IX3 et E00IX4 Nations Unies New York 2000
bull NRC des Eacutetats-Unis nrcgovreading-rmbasic-refglossaryhtml bull Brodsky A Handbook of Radiation Measurement and Protection Boca Raton
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bull Brenner DJ et Hall EJ Computed Tomography ndash An Increasing Source of Radiation Exposure New England Journal of Medicine 357 p 2277-2284 2007
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- Full cover - PDF - FRpdf
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- RG-RD_IR_Fpdf
- inside cover - PDF - FR
-
- E-DOCS-3738137-v8-Radiation_INFO_doc_-_FR
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- Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
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- 42 Eacutevaluation du risque de cancer
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- Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
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- 541 Rayonnement naturel
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- Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
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- 61 Protection des Canadiens
- 62 Protection des travailleurs
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Figure 10 Modegraveles de risques lieacutes aux faibles doses de rayonnement ionisant
43 Comment le rayonnement affecte-t-il les cellules
Lrsquoalteacuteration ou cassure des moleacutecules de lrsquoacide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) est le principal effet du rayonnement sur la santeacute LrsquoADN est une longue chaicircne drsquoacides amineacutes qui contient les informations neacutecessaires au fonctionnement des cellules Le rayonnement peut alteacuterer cette chaicircne Dans ce cas trois pheacutenomegravenes peuvent se produire
1 LrsquoADN se reacutepare correctement Dans ce cas la cellule est correctement reacutepareacutee et continue de fonctionner normalement La moleacutecule drsquoADN subit en permanence des leacutesions agrave chaque seconde de la journeacutee et les cellules ont une aptitude naturelle agrave reacuteparer ces leacutesions
2 La leacutesion de lrsquoADN est trop grave et la cellule meurt (effets deacuteterministes) Si lrsquoADN ou drsquoautres eacuteleacutements essentiels de la cellule reccediloivent une forte dose de rayonnement la cellule peut soit mourir soit ecirctre leacuteseacutee au point de ne plus pouvoir se reacutegeacuteneacuterer Si ce pheacutenomegravene touche un grand nombre de cellules dans un tissu ou un organe les effets preacutecoces du rayonnement peuvent se manifester Il srsquoagit des effets deacuteterministes dont la graviteacute varie selon la dose de rayonnement reccedilue Ils peuvent se traduire par des brucirclures des cataractes et dans des cas extrecircmes la mort
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Les premiegraveres preuves des effets deacuteterministes du rayonnement ont eacuteteacute observeacutees chez les premiers chercheurs et utilisateurs du rayonnement Ceux-ci ont preacutesenteacute des leacutesions seacutevegraveres agrave la peau et aux mains en raison drsquoune exposition agrave une dose excessive de rayonnement Plus reacutecemment les mecircmes pheacutenomegravenes ont eacuteteacute observeacutes apregraves lrsquoaccident de la centrale nucleacuteaire de Tchernobyl en 1986 au cours duquel plus de 130 travailleurs et pompiers ont reccedilu de fortes doses de rayonnement (800 agrave 16 000 mSv) et ont preacutesenteacute par la suite la maladie des rayons Deux des personnes exposeacutees sont deacuteceacutedeacutees quelques jours apregraves lrsquoexposition Plus de 30 travailleurs et pompiers sont deacuteceacutedeacutes dans les trois mois qui ont suivi lrsquoaccident
La CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation internationaux disposent de mesures y compris des limites de dose tregraves strictes et des bases de donneacutees permettant le suivi des sources radioactives pour atteacutenuer les risques susceptibles de peser sur les membres du public ou les travailleurs exposeacutes agrave des doses de rayonnement suffisamment eacuteleveacutees pour occasionner des effets deacuteterministes La CCSN dispose eacutegalement de regraveglements tregraves stricts pour la manipulation des substances et des dispositifs nucleacuteaires au Canada
3 La cellule se reacutepare mal mais continue de vivre (effets stochastiques) Dans certains cas une partie de lrsquoADN (voir la figure 11) de la cellule peut ecirctre leacuteseacutee par le rayonnement et ne pourra peut-ecirctre pas se reacuteparer par elle-mecircme Celle-ci peut continuer de vivre et mecircme de se reproduire Toutefois au cours de ce processus les erreurs qui nrsquoont pas eacuteteacute corrigeacutees dans le brin drsquoADN seront aussi preacutesentes dans les cellules qui descendent drsquoune cellule et cela peut perturber leur fonctionnement La probabiliteacute de ce type drsquoeffets indeacutesirables est proportionnelle agrave la dose et porte le nom drsquo laquo effet stochastique raquo Avec les effets stochastiques la probabiliteacute des effets augmente agrave mesure que la dose augmente Toutefois le moment ougrave les effets surviendront et leur graviteacute sont indeacutependants de la dose
Figure 11 Brin drsquoADN
Les dommages agrave lrsquoADN se produisent constamment dans le corps humain En effet nous sommes exposeacutes agrave environ 15 000 eacuteveacutenements de ce type qui nrsquoentraicircnent pas la mort des cellules chaque seconde Parfois la structure de la cellule change parce qursquoelle se reacutepare mal Cette alteacuteration peut nrsquoavoir aucun effet ou lrsquoeffet en question peut se manifester plus tard dans la vie Un cancer ou des effets heacutereacuteditaires peuvent ou non survenir
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Les dommages geacuteneacutetiques surviennent lorsque lrsquoADN des cellules des spermatozoiumldes ou des ovules est endommageacute Cela provoque lrsquoeacutemergence drsquoune anomalie qui est transmise drsquoune geacuteneacuteration agrave lrsquoautre Drsquoapregraves les eacutetudes meneacutees sur les animaux comme sur les mouches des fruits par Hermann J Muller en 1926 lrsquoexposition au rayonnement cause des mutations geacuteneacutetiques Toutefois agrave ce jour aucun effet geacuteneacutetique connu nrsquoa eacuteteacute observeacute chez les ecirctres humains par suite drsquoune exposition au rayonnement Il srsquoagit drsquoeacutetudes qui ont porteacute sur 30 000 enfants de survivants des bombardements atomiques sur Hiroshima et Nagasaki au Japon en 1945 (BEIR VII)
Le tableau 3 fait la synthegravese des effets possibles sur la santeacute qui sont relieacutes agrave des doses de rayonnement donneacutees Les limites de dose ont aussi eacuteteacute ajouteacutees pour montrer comment elles protegravegent les travailleurs et la population des dangers
Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
Dose Limite ou effet sur la santeacute
Plus de 5 000 mSv
Dose pouvant causer la mort si elle est reccedilue en une seule fois
1 000 mSv Dose pouvant occasionner les symptocircmes de la maladie des rayons (fatigue et nauseacutees) si elle est reccedilue au cours drsquoune peacuteriode de
24 heures
100 mSv Dose aigueuml la plus petite connue pouvant causer lrsquoapparition de cancers
30 agrave 100 mSv Dose de rayonnement reccedilue lors drsquoune tomographie axiale informatiseacutee du corps entier
50 mSv Limite de dose de rayonnement annuelle pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire
18 mSv Dose annuelle moyenne due au rayonnement de fond au Canada
1 mSv Limite de dose annuelle pour les membres du public au Canada
01 agrave 012 mSv
Dose reccedilue lors drsquoune radiographie des poumons
001 mSv Dose reccedilue lors drsquoune radiographie dentaire
001 mSv Dose annuelle moyenne reacutesultant des voyages en avion
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5 Doses de rayonnement
Pour les besoins de la radioprotection diffeacuterentes grandeurs de dose ont eacuteteacute deacutefinies dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace Les sections 51 agrave 53 deacutecrivent respectivement ces types de dose La figure 12 preacutesente un aperccedilu du lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee
Figure 12 Lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee
La section 54 preacutesente des doses de rayonnements repreacutesentatives qui pourraient ecirctre attendues selon divers sceacutenarios et la section 55 traite des limites de doses eacutetablies par la CCSN
51 Dose absorbeacutee
Lorsque le rayonnement ionisant peacutenegravetre dans le corps humain ou dans la matiegravere il leur communique de lrsquoeacutenergie Lrsquoeacutenergie absorbeacutee par suite de lrsquoexposition au rayonnement porte le nom de dose absorbeacutee La dose absorbeacutee se mesure gracircce agrave une uniteacute appeleacutee le gray (Gy) Un Gray correspond agrave une eacutenergie deacuteposeacutee drsquoun joule dans un kilogramme de matiegravere
52 Dose eacutequivalente
Lorsque le rayonnement est absorbeacute par une matiegravere vivante on peut parfois observer un effet biologique Tous les rayonnements ne produisent pas le mecircme effet biologique pour une mecircme dose absorbeacutee Lrsquoeffet deacutepend du type de rayonnement (alpha becircta gamma etc) Ainsi 1 Gy de rayonnement alpha est plus nocif pour les tissus humains que 1 Gy de rayonnement becircta Pour obtenir la dose eacutequivalente il faut multiplier la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique (wR) speacutecifique Pour exprimer cet effet on utilise alors un facteur de pondeacuteration radiologique (wR) pour mettre en eacutequivalence les diffeacuterents types de rayonnement et leur efficaciteacute biologique respective Cette dose eacutequivalente est exprimeacutee en sievert (Sv) Autrement dit 1 Sv de rayonnement alpha possegravede les mecircmes effets biologiques que 1 Sv de rayonnement becircta En drsquoautres mots la dose eacutequivalente permet drsquoobtenir une uniteacute qui rend compte du degreacute de nociviteacute de diffeacuterents types de rayonnement
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53 Dose efficace
Les diffeacuterents tissus et organes preacutesentent une sensibiliteacute diffeacuterente au rayonnement (voir la figure 13) Par exemple la moelle osseuse est beaucoup plus radiosensible que les tissus musculaires ou nerveux Pour obtenir une indication de lrsquoeffet de lrsquoexposition sur la santeacute geacuteneacuterale la dose eacutequivalente peut ecirctre multiplieacutee par un facteur de pondeacuteration tissulaire (wT) lieacute au risque pour un tissu ou organe particulier Cette multiplication donne la dose efficace absorbeacutee par le corps Lrsquouniteacute utiliseacutee pour exprimer la dose efficace est eacutegalement le sievert
Figure 13 Facteurs de pondeacuteration tissulaire
Source Regraveglement sur la radioprotection
Agrave titre drsquoexemple si lrsquoestomac et la vessie drsquoun sujet sont exposeacutes seacutepareacutement au rayonnement et que les doses eacutequivalentes aux tissus soient respectivement de 100 et 70 mSv la dose efficace sera calculeacutee comme suit (100 mSv x 012) + (70 mSv x 005) = 155 mSv Le risque drsquoeffets nocifs lieacutes agrave lrsquoexposition au rayonnement eacutequivaut agrave 155 mSv reccedilus de faccedilon homogegravene par le corps entier
54 Doses typiques de rayonnement
541 Rayonnement naturel
Au niveau mondial la dose efficace moyenne totale provenant du rayonnement naturel est de lrsquoordre de 24 mSv par an Au Canada la dose efficace moyenne se chiffre agrave 18 mSv (voir le tableau 4 et la figure 15) Tel que speacutecifieacute agrave la section 3 la dose peut deacutependre de la source de rayonnement
bull Rayonnement cosmique Les reacutegions de haute altitude reccediloivent plus de rayonnement cosmique Selon une eacutetude reacutecente de Santeacute Canada la dose efficace annuelle provenant du rayonnement cosmique reccedilue par les habitants de Vancouver en Colombie-Britannique qui est situeacutee au niveau de la mer est de lrsquoordre de 030 mSv Par contre une personne qui vivrait au sommet du mont Lorne au Yukon agrave une altitude de 2 000 m recevrait une dose annuelle drsquoenviron 084 mSv Les voyages aeacuteriens augmentent eacutegalement lrsquoexposition au rayonnement cosmique de 001 mSv par Canadien par an La figure 14 montre agrave quel point les niveaux de
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rayonnement cosmique varient avec des eacuteleacutevations au-dessus du niveau de la mer et en fonction de la longitude et de la latitude
Figure 14 Dose efficace annuelle pour lrsquoexteacuterieur provenant du rayonnement cosmique en Ameacuterique du Nord (en microsieverts)
Source Gratsky et al 2004
bull Rayonnement terrestre Les sols contiennent eacutegalement des sources naturelles de rayonnement et les reacutegions dont les sols sont riches en uranium reccediloivent plus de rayonnement eacutemis par les sols La dose efficace moyenne de rayonnement eacutemis par les sols (et les mateacuteriaux de construction provenant de ces sols) est de lrsquoordre de 05 mSv par an Toutefois cette dose varie selon lrsquoemplacement geacuteographique et la geacuteologie et peut atteindre 260 mSv dans le Nord de lrsquoIran ou 90 mSv au Nigeacuteria Au Canada la dose annuelle la plus eacuteleveacutee serait selon les estimations de lrsquoordre de 23 mSv et concerne les Territoires du Nord-Ouest
bull Inhalation La croucircte terrestre produit du radon qui est preacutesent dans lrsquoair que nous respirons Le radon donne lieu agrave quatre produits de deacutesinteacutegration qui irradient les poumons en cas drsquoinhalation Agrave lrsquoeacutechelle mondiale la dose efficace annuelle moyenne de rayonnement par le radon est drsquoenviron 13 mSv Une reacutecente eacutetude de Santeacute Canada sur le radon dans les habitations a reacuteveacuteleacute que les niveaux de radon dans 93 des foyers canadiens sont en dessous de la ligne directrice canadienne actuelle de 200 Bqmsup3
bull Ingestion Enfin il existe plusieurs sources de rayonnement naturelles qui peacutenegravetrent dans nos organismes que ce soit par les aliments que nous ingeacuterons lrsquoair que nous respirons et lrsquoeau que nous buvons Le potassium 40 est la principale source drsquoirradiation interne (exception faite des produits de filiation du radon) La dose efficace moyenne provenant de ces sources est drsquoenviron 03 mSv par an
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Tableau 4 Dose efficace moyenne dans certaines villes canadiennes compareacutee agrave la moyenne mondiale
Source de rayonnement
Moyenne mondiale1
(mSv) Canada2
(mSv) Toronto2
(mSv) Winnipeg2
(mSv) Rayonnement cosmique 04 03 03 03 Irradiation interne 03 03 03 03 Exposition due agrave lrsquoinhalation 13 09 08 32 Irradiation externe 05 02 02 02 Total 24 18 16 40
1 UNSCEAR 2010 2 Grasty et LaMarre 2004
Figure 15 Doses provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Doses moyennes provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Rayonnement
Rayonnement terrestre
cosmique
Inhalation
Ingestion
03 mSv 03 mSv
02 m Sv
09 mSv
542 Les sources artificielles de rayonnement
Les sources artificielles de rayonnement (reacutesultant des activiteacutes commerciales et industrielles) repreacutesentent environ 02 microSv de notre exposition annuelle au rayonnement Les rayons X et autres interventions meacutedicales diagnostiques et theacuterapeutiques (voir le tableau 5) repreacutesentent environ 12 mSv par an (UNSCEAR 2000) Les produits de grande consommation comme le tabac et les deacutetecteurs de fumeacutee repreacutesentent 01 mSv de notre exposition annuelle au rayonnement
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Tableau 5 Doses aux organes typiques selon le type drsquoexamen radiologique
Type drsquoexamen Organe Dose (mSv) Radiographie dentaire1 Cerveau 001 Radiographie de la poitrine1 Poumons 01 Mammographie de deacutepistage2 Seins 3 Tomodensitomeacutetrie abdominale (adulte)2 Estomac 10 Tomodensitomeacutetrie abdominale (neacuteonatale)2 Estomac 20
1 National Council on Radiation Protection and Measurements (NCPR) 2009 2 Brenner et Hall 2007
Globalement le rayonnement naturel repreacutesente approximativement 60 de la dose annuelle agrave laquelle nous sommes exposeacutes Les interventions meacutedicales repreacutesentent approximativement 40 de cette dose annuelle
Il nrsquoy a pas de diffeacuterence dans les effets causeacutes par le rayonnement naturel ou artificiel
55 Limites de dose
La CCSN eacutetablit les limites de dose pour les travailleurs canadiens et la population Elle le fait en suivant les recommandations de la CIPR qui se compose de scientifiques eacuteminents et de plusieurs grands speacutecialistes de la radioprotection Ces regraveglements srsquoinspirent aussi de la plupart des normes et recommandations de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA)
Au Canada lrsquoapplication des regraveglements normes et pratiques mis en place pour proteacuteger les membres du public et les travailleurs des sources de rayonnement qui ne sont pas reacuteglementeacutees par la CCSN est du ressort de Santeacute Canada de Ressources humaines et Deacuteveloppement des compeacutetences Canada du ministegravere de la Deacutefense nationale et des gouvernements provinciaux et territoriaux
Par ailleurs le Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial (CRFPT) eacutelabore des lignes directrices concernant le rayonnement ionisant et non ionisant et srsquoemploie agrave harmoniser les regraveglements relatifs agrave la radioprotection agrave la grandeur du Canada Copreacutesideacute par la CCSN Santeacute Canada et les provinces le CRFPT est une tribune nationale pour les questions de radioprotection
Pour les personnes qui exploitent lrsquoeacutenergie nucleacuteaire ou travaillent avec celle-ci la limite de dose reacuteglementeacutee est fixeacutee en dessous de la limite infeacuterieure de ce qui est consideacutereacute comme une exposition inacceptable Par exemple les limites de dose efficace pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire est de 50 mSv par an et de 100 mSv sur 5 ans Il nrsquoa pas eacuteteacute deacutemontreacute que lrsquoexposition agrave du rayonnement infeacuterieur agrave une dose aigueuml drsquoenviron 100 mSv nrsquoaugmente pas le risque drsquoeffets sur la santeacute comme le cancer
De plus les titulaires de permis doivent veiller agrave ce que toutes les doses respectent le principe ALARA (voir la figure 16)
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Figure 16 Cadre de la limite de dose de rayonnement
Les rapports et les controcircles reacuteguliers deacutemontrent que la moyenne annuelle des doses aux travailleurs des installations nucleacuteaires canadiennes est de lrsquoordre de 1 agrave 2 mSv par anneacutee (voir la figure 17)
Figure 17 Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type drsquoinstallation
Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type dinstallation
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Centrales Mines et Raff ineries Installations Installations Installations Meacutedecine Industrie et Acceacuteleacuterateurs nucleacuteaires usines de duranium de fabrication de recherche de production recherche de particules
concentration de combustile et de de sources duranium production de lumineuses au
radio-isotopes tritium
Peut inclure lrsquoexposition aux rayons X Source Fichier dosimeacutetrique national du Canada (Santeacute Canada) ndash Drsquoapregraves les donneacutees publieacutees les plus reacutecentes
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Au Canada la limite de dose efficace pour le public est de 1 mSv au cours drsquoune anneacutee civile Les rapports et les controcircles reacuteguliers montrent que les doses efficaces annuelles auxquelles les membres du public sont exposeacutes dans le cadre des activiteacutes reacuteglementeacutees par la CCSN varient entre 0001 et 0092 mSv par an Le tableau 6 preacutesente la dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant drsquoeacutemissions dans lrsquoair et dans lrsquoeau provenant de diverses installations autoriseacutees de la CCSN par anneacutee Les doses reccedilues reacutesultant drsquoeacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques nrsquoont pas eacuteteacute additionneacutees pour Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) aux Laboratoires de Chalk River parce que ces doses correspondaient agrave diffeacuterents individus exposeacutes repreacutesentatifs provenant de diffeacuterentes populations
Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
Installation Dose annuelle maximale (mSv) pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
2006 2007 2008 2009 2010
Centrales nucleacuteaires
Point Lepreau 00006 00007 00018 00004 00002
Gentilly-2 00007 00009 00006 00012 00010
Darlington 00011 00014 00013 00007 00006
Pickering 00028 00026 00041 00018 00010
Bruce 00025 00021 00027 00044 00029
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions atmospheacuteriques)
0081 0073 0092 0045 0032
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions aquatiques)
0027 0014 0013 00011 00004
Source Rapports des titulaires de permis et donneacutees de surveillance de lrsquoenvironnement soumises agrave la CCSN
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6 Reacuteglementation des radiations
La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire (CCSN) reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de preacuteserver la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de mettre en œuvre les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Le mandat de la CCSN inclut aussi la diffusion de renseignements objectifs de nature scientifique technique et reacuteglementaire agrave lrsquointention de la population
En tant qursquoorganisme de reacuteglementation nucleacuteaire du Canada la CCSN surveille toutes les installations nucleacuteaires et les activiteacutes et applications lieacutees au nucleacuteaire En font partie les centrales nucleacuteaires les mines et usines de concentration drsquouranium les installations de traitement et de recherche les installations de gestion des deacutechets radioactifs les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement utiliseacutes agrave des fins meacutedicales et industrielles
La CCSN dispose drsquoun cadre de deacutelivrance de permis et de veacuterification de la conformiteacute visant agrave assurer que toute personne qui utilise possegravede ou stocke des substances nucleacuteaires et des appareils agrave rayonnement est en conformiteacute avec un permis et a mis en place des dispositions de sucircreteacute et de seacutecuriteacute approprieacutees Au fil des ans ces exigences reacuteglementaires ont eacuteteacute renforceacutees suite agrave lrsquoameacutelioration des connaissances sur les effets du rayonnement
61 Protection des Canadiens
Toutes les installations et activiteacutes nucleacuteaires au Canada sont reacutegies par la Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires (LSRN) qui est entreacutee en vigueur en mai 2000 en remplacement de lrsquoancienne Loi sur le controcircle de lrsquoeacutenergie atomique La LSRN et ses regraveglements sont conccedilus pour proteacuteger le public les personnes qui travaillent dans le secteur nucleacuteaire et notre environnement Le rocircle de la CCSN est de srsquoassurer que la LSRN et ses regraveglements sont respecteacutes
La CCSN collabore avec les organismes provinciaux et territoriaux de reacuteglementation en matiegravere de protection de lrsquoenvironnement et de radioprotection De nombreux autres organismes feacutedeacuteraux jouent eacutegalement un rocircle dans la protection des Canadiens la CCSN collabore avec Ressources naturelles Canada Environnement Canada Santeacute Canada Pecircches et Oceacuteans Canada Transports Canada la Deacutefense nationale et les Forces canadiennes et Affaires eacutetrangegraveres et Commerce international Canada pour reacuteglementer les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes
Les normes canadiennes en matiegravere de sucircreteacute nucleacuteaire prennent comme reacutefeacuterence les normes internationales Pour ce faire la CCSN srsquoappuie sur les travaux de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA) et drsquoautres organisations telles que le Comiteacute scientifique des Nations Unies sur les effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) et la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) ainsi que sur ceux de Santeacute Canada et drsquoEnvironnement Canada
Avec la coopeacuteration de ses Eacutetats membres lrsquoAIEA publie plusieurs normes internationales notamment des normes de non-prolifeacuteration nucleacuteaire Les normes de la CCSN et les meilleures pratiques dans ce domaine respectent celles de lrsquoAIEA
Dans le domaine de la non-prolifeacuteration nucleacuteaire la CCSN travaille pour le compte du gouvernement du Canada afin drsquoatteindre deux objectifs assurer aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires de notre pays ne contribuent pas agrave la
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fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou de dispositifs explosifs nucleacuteaires et promouvoir un cadre international de non-prolifeacuteration efficace et plus complet
62 Protection des travailleurs
La CCSN reacuteglemente les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes dans le but de proteacuteger la seacutecuriteacute et la santeacute des travailleurs Les installations nucleacuteaires comprennent les centrales nucleacuteaires les mines et les usines de concentration drsquouranium les installations de fabrication de combustible et les installations qui effectuent le traitement et la recherche Les aspects des activiteacutes reacuteglementeacutees sont la seacutecuriteacute la dosimeacutetrie lrsquoemballage et le transport des substances nucleacuteaires ainsi que lrsquoimportation et lrsquoexportation des substances nucleacuteaires
On estime agrave 40 000 le nombre de travailleurs de lrsquoindustrie nucleacuteaire au Canada et le nombre de personnes exposeacutees au rayonnement chaque jour dans le cadre de leur emploi est beaucoup plus eacuteleveacute Les travailleurs canadiens sont exposeacutes agrave des rayonnements de deux faccedilons ils travaillent avec des sources artificielles de rayonnement (par exemple dans lrsquoindustrie nucleacuteaire les soins de santeacute les eacutetablissements de recherche ou de production) ou bien ils sont exposeacutes agrave des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement naturel (par exemple dans lrsquoindustrie miniegravere dans les eacutequipages drsquoavion et dans la construction)
Le Regraveglement sur la radioprotection canadien fixe des limites srsquoappliquant agrave la quantiteacute de rayonnement agrave laquelle le public et les travailleurs du secteur nucleacuteaire (TSN) peuvent ecirctre exposeacutes Il srsquoagit des laquo limites de dose raquo (voir la section 55) et elles sont fixeacutees en deccedilagrave du seuil auquel on srsquoattend qursquoil y ait des effets neacutefastes sur la santeacute Le Regraveglement exige que les titulaires de permis mettent en œuvre des programmes de radioprotection qui limitent lrsquoexposition des travailleurs aux rayonnements ionisants sous les limites de dose et agrave un niveau aussi bas que possible les facteurs sociaux et eacuteconomiques en preacutesence eacutetant pris en compte (voir la figure 17)
Accident nucleacuteaire survenu agrave Fukushima en 2011
Le 11 mars 2011 un seacuteisme de magnitude 9 suivi drsquoun tsunami deacutevastateur ont frappeacute le Japon laissant derriegravere eux pregraves de 25 000 morts ou disparus un demi-million de reacutesidences deacutetruites ou endommageacutees et 560 km2 inondeacutes
Les reacutepercussions combineacutees du seacuteisme et du tsunami sur la centrale nucleacuteaire de Fukushima-Daiichi ont provoqueacute lrsquoun des pires accidents nucleacuteaires du monde Au cours des heures et des jours qui ont suivi trois des six reacuteacteurs de la centrale ont surchauffeacute et subi des dommages Les travailleurs de la centrale ont braveacute des conditions extraordinaires pour preacutevenir ou retarder les rejets de matiegraveres radioactives au-dessus de la reacutegion environnante et dans la mer Gracircce agrave leurs efforts il a eacuteteacute possible de retarder suffisamment ces rejets pour que la population environnante puisse ecirctre eacutevacueacutee malgreacute les dommages geacuteneacuteraliseacutes subis aux infrastructures locales
Agrave mesure que lrsquoaccident se deacuteroulait la zone drsquoeacutevacuation srsquoest agrandie et les autoriteacutes ont recommandeacute aux habitants drsquoun plus grand secteur de se reacutefugier agrave lrsquointeacuterieur Des mesures de surveillance radiologique eacutetendues et de controcircle de la production et de la distribution alimentaires ont eacuteteacute mises en œuvre Dans le mecircme ordre drsquoideacutee il faudra poursuivre la surveillance et le controcircle des approvisionnements alimentaires et en eau peut-ecirctre pendant de nombreuses anneacutees
Cet accident a pousseacute de nombreux pays agrave eacutevaluer la sucircreteacute de leurs infrastructures nucleacuteaires La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire a entrepris un examen de toutes les grandes installations nucleacuteaires au Canada Cet examen dirigeacute par un groupe de travail multidisciplinaire a permis de confirmer que les installations canadiennes peuvent reacutesister et reacutepondre agrave des eacuteveacutenements externes comme les tremblements de terre Un plan drsquoaction de quatre ans est en cours drsquoeacutelaboration afin de renforcer les deacutefenses et de reacuteduire davantage le risque notamment gracircce agrave lrsquoameacutelioration du Regraveglement sur la radioprotection en vigueur pour y inteacutegrer de nouvelles exigences en cas drsquourgence
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Les installations nucleacuteaires au Canada doivent disposer drsquoun personnel qualifieacute pour effectuer leurs activiteacutes en conformiteacute avec la LSRN et ses regraveglements La CCSN veacuterifie eacutegalement que le personnel travaillant dans le domaine de la radioprotection est capable drsquoexeacutecuter les tacircches preacutevues drsquoapregraves les permis
Surveillance des doses
Tous les titulaires de permis de la CCSN sont tenus de deacuteterminer les doses de rayonnement reccedilues par les travailleurs dans lrsquoexercice de leurs fonctions En outre si lrsquoon srsquoattend agrave ce que les doses efficaces deacutepassent 5 mSv en un an les titulaires de permis sont tenus de recourir agrave des services de dosimeacutetrie autoriseacutes
La CCSN deacutelivre des permis aux services de dosimeacutetrie qui doivent effectuer des mesures de doses exactes et preacutecises Les titulaires de permis de services de dosimeacutetrie sont tenus de deacuteposer de lrsquoinformation reacuteguliegraverement dans le Fichier dosimeacutetrique national (FDN) Le FDN exploiteacute par le Bureau de la radioprotection de Santeacute Canada contient les dossiers de doses de rayonnement provenant de tous les processeurs commerciaux de dosimeacutetrie des installations de production drsquoeacutenergie nucleacuteaire drsquoEacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) et des mines drsquouranium Le registre comprend eacutegalement les dossiers de doses provenant des utilisateurs de rayons X tels que les dentistes les radiologues et les chiropraticiens ainsi que les expositions aux produits de filiation du radon provenant de certaines mines qui ne deacutetiennent pas de permis de la CCSN
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7 Sommaire
Le rayonnement a toujours eacuteteacute preacutesent et il est partout dans notre environnement La vie a eacutevolueacute dans un monde contenant des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement ionisant Nous sommes eacutegalement exposeacutes au rayonnement artificiel provenant de sources telles que les traitements meacutedicaux et les activiteacutes impliquant des matiegraveres radioactives
Les effets du rayonnement sur la santeacute sont bien compris Depuis le deacutebut du 20e siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes agrave fond agrave la fois en laboratoire et sur les populations humaines En raison des risques connus du rayonnement pour la santeacute il doit ecirctre utiliseacute avec prudence et strictement controcircleacute Un eacutequilibre doit ecirctre trouveacute entre les avantages du rayonnement pour la socieacuteteacute et les risques que le rayonnement pose pour les personnes la santeacute et lrsquoenvironnement
La CCSN reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de proteacuteger la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de respecter les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Elle deacutefinit eacutegalement des limites de dose pour empecirccher que les travailleurs et le public ne soient soumis agrave une exposition excessive au rayonnement
La compreacutehension des risques que pose le rayonnement aide la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation agrave fixer les limites de dose et agrave eacutetablir des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave des niveaux sucircrs Les titulaires de permis sont tenus de maintenir toutes les doses de rayonnement agrave des niveaux ALARA Des programmes de surveillance du rayonnement sont en place agrave proximiteacute des centrales nucleacuteaires et drsquoautres installations nucleacuteaires agrave travers le Canada pour proteacuteger les personnes et lrsquoenvironnement contre les effets potentiels du rayonnement
Des programmes gouvernementaux et de lrsquoindustrie mesurent systeacutematiquement les niveaux de radioactiviteacute dans lrsquoair lrsquoeau potable les eaux de surface le sol et les aliments Gracircce agrave ces donneacutees la CCSN peut veacuterifier que les normes sont respecteacutees eacutevaluer lrsquoefficaciteacute des controcircles et deacuteterminer les tendances environnementales
Depuis plus de 65 ans le Canada deacutetient un dossier de sucircreteacute nucleacuteaire reconnu au niveau international La CCSN est fiegravere drsquoavoir contribueacute agrave ce dossier de sucircreteacute en assurant une surveillance reacuteglementaire solide Les Canadiens peuvent ecirctre assureacutes que la CCSN continuera de surveiller avec vigilance la sucircreteacute de lrsquoindustrie nucleacuteaire canadienne de sorte que la santeacute et la sucircreteacute ne soient jamais compromises
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Glossaire
Acide amineacute Les eacuteleacutements constitutifs des proteacuteines Il srsquoagit de moleacutecules organiques contenant un groupement amine (NH2) et un groupe carboxyle (COOH)
Acide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) Le composeacute moleacuteculaire dans le noyau drsquoune cellule qui forme le modegravele de la structure et du fonctionnement de la cellule
Activiteacute Rythme auquel se produisent les deacutesinteacutegrations dans une matiegravere radioactive par uniteacute de temps Utiliseacutee comme mesure de la quantiteacute de radionucleacuteides preacutesents Uniteacute Becquerel symbole Bq 1 Bq = une deacutesinteacutegration par seconde
ALARA Un principe drsquooptimisation de la protection utiliseacute pour srsquoassurer que les limites de doses reccedilues au niveau individuel au travail et par le public soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux Ce concept ne deacutesigne pas la limite de dose il srsquoagit drsquoun processus qui permet de maintenir les niveaux de dose bas
Appareil agrave rayonnement Tel que deacutefini dans le Regraveglement sur les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement a) un appareil contenant une substance nucleacuteaire en une quantiteacute supeacuterieure agrave la quantiteacute drsquoexemption et permettant son utilisation pour ses proprieacuteteacutes de rayonnement et b) un appareil contenant un composeacute lumineux au radium
Atome Uniteacute de matiegravere formeacutee drsquoun noyau unique autour duquel gravitent plusieurs eacutelectrons et dont le nombre est eacutegal agrave celui des protons dans le noyau Lrsquoatome est la plus petite partie drsquoun eacuteleacutement pouvant se combiner chimiquement avec drsquoautres atomes Tous les atomes autres que lrsquohydrogegravene 1 ont des neutrons dans le noyau
Becquerel Uniteacute SI de mesure de lrsquoactiviteacute drsquoune substance radioactive Le becquerel remplace le curie (Ci) qui nrsquoest pas une uniteacute SI Son symbole est Bq Il correspond agrave une deacutesinteacutegration nucleacuteaire par seconde 1 Bq = 27 pCi (27 times 10ndash11 Ci) et 1 Ci = 37 times 1010 Bq (Voir aussi laquo SI raquo)
Cancer Un grand nombre de maladies causeacutees par la division effreacuteneacutee de cellules anormales
Capture des eacutelectrons Processus de deacutesinteacutegration radioactive au terme duquel un eacutelectron en orbite est captureacute par le noyau et fusionne avec ce dernier Apregraves ce processus la masse reste inchangeacutee mais le numeacutero atomique diminue drsquoun facteur de un car un proton est converti en neutron
Capture des neutrons ou capture neutronique Type de reacuteaction nucleacuteaire au terme de laquelle un noyau atomique srsquoempare drsquoun neutron libre et fusionne avec lui pour former un noyau plus lourd Les neutrons peuvent reacuteagir avec un noyau atomique de plusieurs maniegraveres chacune aboutissant agrave un produit diffeacuterent
Cataracte Affection qui survient lorsque le cristallin normalement transparent de lrsquoœil se trouble ou srsquoopacifie et cause une vision trouble qursquoil nrsquoest pas possible de corriger par des verres correcteurs ordinaires Le facteur le plus important de la formation de cataractes est le vieillissement mais il existe des facteurs additionnels comme le tabagisme le diabegravete lrsquoexposition excessive au soleil et le rayonnement
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Cellule La plus petite uniteacute structurelle et fonctionnelle de tous les organismes vivants connus
Deacutesinteacutegration (radioactive) Transformation drsquoun nucleacuteide radioactif en un nucleacuteide diffeacuterent (ou plusieurs nucleacuteides diffeacuterents) par eacutemission spontaneacutee de rayonnement tels que des rayonnements alpha becircta ou gamma ou par capture des eacutelectrons Il en reacutesulte un noyau plus stable et moins chargeacute en eacutenergie Chaque processus de deacutesinteacutegration a une peacuteriode radioactive deacutefinie
Deuteacuterium Un isotope drsquohydrogegravene avec un proton et un neutron dans le noyau
Dose Terme geacuteneacuteral utiliseacute pour deacutesigner la quantiteacute drsquoeacutenergie provenant de rayonnement ionisant absorbeacutee par les tissus La dose absorbeacutee est mesureacutee en grays (Gy) ougrave 1 gray eacutequivaut agrave 1 joule par kilogramme Voir aussi dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace
Dose absorbeacutee Quantiteacute drsquoeacutenergie absorbeacutee par la matiegravere irradieacutee par uniteacute de masse Cela reflegravete la quantiteacute drsquoeacutenergie deacuteposeacutee par du rayonnement ionisant lors de son passage agrave travers un milieu (comme lrsquoair lrsquoeau ou du tissu vivant) Uniteacute gray Symbole Gy
Dose aigueuml Exposition reccedilue pendant une courte dureacutee (heures ou jours) Lrsquoadjectif laquo aigueuml raquo deacutesigne uniquement la dureacutee de lrsquoexposition et non lrsquointensiteacute des doses concerneacutees
Dose chronique Exposition persistante (en termes de mois ou drsquoanneacutees) Lrsquoadjectif laquo chronique raquo se rapporte uniquement agrave la dureacutee de lrsquoexposition et non agrave lrsquointensiteacute des doses
Dose efficace Mesure de dose visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du deacutetriment radiologique pouvant reacutesulter de la dose Elle repreacutesente la somme des produits des doses eacutequivalentes aux tissus multiplieacutees par leurs facteurs de pondeacuteration tissulaires respectifs Uniteacute sievert (Sv)
Dose eacutequivalente Mesure de la dose au tissu ou agrave lrsquoorgane visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du dommage causeacute Obtenue en multipliant la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique pour tenir compte de lrsquoefficaciteacute biologique de diffeacuterents rayonnements agrave causer des dommages au tissu ou agrave lrsquoorgane consideacutereacute Uniteacute sievert (Sv)
Dosimegravetre Dispositif porteacute par une personne pour mesurer une dose de rayonnement ionisant
Dosimeacutetrie Sous-speacutecialiteacute scientifique de la radioprotection et de la physique meacutedicale centreacutee sur le calcul et lrsquoenregistrement des doses internes et externes provenant du rayonnement ionisant
Eau leacutegegravere Eau ordinaire composeacutee de moleacutecules ayant deux atomes drsquohydrogegravene et un atome drsquooxygegravene (H20) Diffeacuterente de lrsquoeau lourde qui est composeacutee de moleacutecules ayant un atome drsquohydrogegravene un atome de deuteacuterium (D) et un atome drsquooxygegravene (HDO)
Eau lourde Eau contenant une teneur eacuteleveacutee de moleacutecules avec des atomes de deuteacuterium (hydrogegravene lourd) Dans certains reacuteacteurs lrsquoeau lourde est utiliseacutee comme modeacuterateur parce qursquoelle ralentit les neutrons avec efficaciteacute et aussi parce qursquoelle a une faible probabiliteacute drsquoabsorber les neutrons
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Eau tritieacutee Lrsquoeau tritieacutee (HTO) est une moleacutecule drsquoeau dans laquelle une ou deux moleacutecules drsquohydrogegravene ont eacuteteacute remplaceacutees par un atome de tritium
Effets deacuteterministes Changements dans les cellules et les tissus qui se produiront certainement apregraves une dose aigueuml de rayonnement (agrave un niveau de dose supeacuterieur agrave au moins 1 000 mSv) en deccedilagrave duquel lrsquoeffet du rayonnement nrsquoest pas deacutetecteacute La graviteacute des effets sanitaires (eacuterythegraveme cutaneacute brucirclures et chute des cheveux) augmente avec la dose reccedilue
Effets stochastiques Terme utiliseacute pour deacutesigner les effets sanitaires du rayonnement (tels que le cancer ou les maladies heacutereacuteditaires) preacutesentant un risque statistique Pour ces maladies la probabiliteacute drsquoapparition augmente proportionnellement agrave la dose de rayonnement reccedilue plus la dose est eacuteleveacutee plus la probabiliteacute drsquoapparition est grande La graviteacute des effets nrsquoest pas proportionnelle agrave la dose
Efficaciteacute biologique relative Mesure relative de lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents types de rayonnements agrave provoquer un effet sanitaire preacuteciseacute exprimeacutee comme le rapport inverse des doses absorbeacutees de deux types de rayonnement diffeacuterents qui produiraient un effet biologique donneacute de mecircme intensiteacute
Eacutelectron Particule eacuteleacutementaire stable posseacutedant une charge eacutelectrique neacutegative de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 91 x 10-31 kg
Eacutelectron-volt (eV) Uniteacute drsquoeacutenergie eacutequivalente agrave environ 16 x 10-19 joules
Eacuteleacutement Types drsquoatomes speacutecifiques ayant le mecircme nombre de protons dans leur noyau et par conseacutequent le mecircme numeacutero atomique Le nombre de neutrons peut diffeacuterer
Eacutemission de positrons Type de deacutesinteacutegration radioactive dans laquelle un proton est transformeacute en neutron ce qui eacutemet un positron Dans ces cas lorsque le rapport neutrons-protons est trop faible et que lrsquoeacutemission de particules alpha nrsquoest pas possible sur le plan eacutenergeacutetique le noyau peut dans certaines conditions atteindre la stabiliteacute en eacutemettant un positron
Eacutenergie Grandeur physique qui deacutecrit la quantiteacute de travail qui peut ecirctre effectueacutee par une force donneacutee ougrave la masse-eacutenergie est conserveacutee Il existe diffeacuterentes formes drsquoeacutenergie eacutenergie cineacutetique potentielle thermique gravitationnelle acoustique lumineuse eacutelastique nucleacuteaire et eacutelectromagneacutetique
Eacutepideacutemiologie Eacutetude de la distribution et des eacuteleacutements deacuteterminants des maladies dans les populations humaines Elle sert de base pour la santeacute publique et la meacutedecine preacuteventive et elle est fondeacutee sur des observations plutocirct que sur des expeacuteriences
Essai biologique Toute proceacutedure utiliseacutee pour deacuteterminer la nature lrsquoactiviteacute lrsquoemplacement ou la reacutetention de radionucleacuteides dans lrsquoorganisme par des mesures directes (in vivo) ou par des analyses de matiegraveres excreacuteteacutees ou autrement eacutelimineacutees par lrsquoorganisme (in vitro)
Facteur de pondeacuteration radiologique Nombre par lequel il faut multiplier la dose absorbeacutee dans un tissu ou un organe pour deacuteterminer lrsquoefficaciteacute biologique relative du rayonnement agrave induire des effets stochastiques agrave de faibles doses le reacutesultat eacutetant la dose eacutequivalente
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Facteur de pondeacuteration tissulaire Facteur pour lequel la dose eacutequivalente est pondeacutereacutee aux fins de la deacutetermination de la dose efficace Le facteur de pondeacuteration tissulaire pour un organe ou un tissu repreacutesente la contribution relative de cet organe ou de ce tissu au preacutejudice total causeacute par les effets de lrsquoirradiation uniforme du corps entier
Fission ou fission nucleacuteaire Division drsquoun noyau lourd en deux morceaux (ou rarement plusieurs) avec des masses drsquoampleur eacutequivalente accompagneacutee geacuteneacuteralement de lrsquoeacutemission de neutrons et de rayonnement gamma
Gray (Gy) Uniteacute du SI de la dose absorbeacutee Uniteacute 1 joulekilogramme mais a un usage restreint
In vitro Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience reacutealiseacutee en dehors drsquoun organisme vivant dans un environnement controcircleacute comme dans une eacuteprouvette ou une boicircte de Peacutetri Du latin laquo dans le verre raquo
In vivo Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience portant sur un organisme vivant complet par opposition agrave un organisme partiel ou mort ou un environnement controcircleacute in vitro Latin pour laquo dans le vivant raquo
Ion Atome moleacutecule ou fragment de moleacutecule ayant acquis une charge eacutelectrique suite agrave la perte ou au gain drsquoun ou plusieurs eacutelectrons
Isotopes Deux ou plusieurs formes drsquoun eacuteleacutement donneacute qui ont des numeacuteros atomiques identiques (le mecircme nombre de protons dans leur noyau) et la mecircme ou les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques mais avec des masses atomiques diffeacuterentes (diffeacuterents nombres de neutrons dans leur noyau) et des proprieacuteteacutes physiques distinctes Par exemple lrsquouranium a 16 isotopes diffeacuterents soit U-234 U-235 U-236 U-238 etc
Leuceacutemie Cancer des globules blancs (leucocytes)
Limites de dose Limites de dose efficace et eacutequivalente preacutevues par le Regraveglement sur la radioprotection Ces limites sont en place pour reacuteduire au minimum le risque drsquoeffets nocifs pour la santeacute causeacutes par lrsquoexposition aux rayonnements associeacutee agrave des activiteacutes autoriseacutees par la CCSN
Maladie des rayons Ensemble de symptocircmes caracteacuterisant les radioleacutesions qui reacutesultent drsquoune exposition excessive de lrsquoensemble du corps (ou drsquoune grande partie de celui-ci) au rayonnement ionisant Les premiers de ces symptocircmes sont des nauseacutees de la fatigue des vomissements et la diarrheacutee qui peuvent ecirctre suivis par la perte de cheveux des heacutemorragies lrsquoinflammation de la bouche et de la gorge et une perte geacuteneacuterale drsquoeacutenergie
Masse ou masse atomique Masse drsquoun isotope drsquoun eacuteleacutement exprimeacutee en uniteacutes de masse atomique deacutefinie par un douziegraveme de la masse drsquoun atome de carbone 12 Une masse atomique de 1 eacutequivaut agrave environ 166 x 10-27 kg
Microsievert Un millioniegraveme de sievert (voir sievert) Symbole μSv
Millisievert Un milliegraveme de sievert (voir sievert) Symbole mSv
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Modegravele lineacuteaire sans seuil Modegravele dose-reacuteponse baseacute sur lrsquohypothegravese selon laquelle dans la gamme des faibles doses les doses de rayonnement supeacuterieures agrave zeacutero augmentent le risque de cancers etou de maladies heacutereacuteditaires drsquoune maniegravere proportionnelle simple
Modeacuterateur Matiegravere telle que lrsquoeau ordinaire ou lrsquoeau lourde qui est utiliseacutee dans un reacuteacteur pour ralentir la vitesse eacuteleveacutee des neutrons ce qui accroicirct la probabiliteacute qursquoune fission survienne
Moleacutecule Groupe drsquoatomes lieacutes chimiquement les uns aux autres
Mutation Changement chimique de lrsquoADN dans le noyau drsquoune cellule Les mutations survenant dans les cellules des spermatozoiumldes ou des ovules ou leurs preacutecurseurs peuvent avoir des effets heacutereacuteditaires chez les enfants ou les geacuteneacuterations futures Les mutations dans les cellules somatiques (cellules non reproductrices) peuvent eacutegalement favoriser lrsquoapparition du cancer
Neutron Particule eacuteleacutementaire du noyau de lrsquoatome (acirc lrsquoexception de lrsquohydrogegravene) et dont la masse est similaire agrave celle drsquoun proton soit de lrsquoordre de 16 x 10-27 kg
Nombre de masse Nombre de neutrons et de protons dans le noyau drsquoun atome
Non-prolifeacuteration nucleacuteaire Effets deacuteployeacutes pour preacutevenir la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires et de dispositifs nucleacuteaires explosifs La CCSN est responsable de la mise en œuvre de la politique de non-prolifeacuteration nucleacuteaire du Canada qui contient deux objectifs de large porteacutee et de longue date
1 garantir aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires du Canada ne contribuent pas agrave la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou drsquoautres dispositifs nucleacuteaires explosifs
2 promouvoir un reacutegime international de non-prolifeacuteration plus efficace et plus complet
Noyau (drsquoun atome) Partie centrale drsquoun atome chargeacutee positivement contenant des protons et des neutrons Le nombre total de protons et de neutrons srsquoappelle le nombre de masse
Nucleacuteide Un terme geacuteneacuteral pour deacutesigner tous les isotopes connus qursquoils soient stables ou non
Numeacutero atomique Nombre de protons dans le noyau drsquoun atome Symbole Z
Optimisation Processus drsquoeacutetablissement de niveaux de protection et de sucircreteacute qui permettent drsquoassurer que les expositions la probabiliteacute de subir une exposition et la valeur des expositions potentielles soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux tel que recommandeacute par la Commission internationale de protection radiologique
Particules alpha Une particule agrave charge positive formeacutee de deux protons et de deux neutrons qui est eacutemise par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoil se deacutesintegravegre Une particule alpha est relativement volumineuse et peut ecirctre arrecircteacutee par la peau ou une feuille de papier Une particule alpha est identique agrave un noyau drsquoheacutelium
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Particules becircta Un eacutelectron (une particule ayant une charge neacutegative) ou un positron (une particule ayant une charge positive) qui est eacutemis par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoils se deacutesintegravegrent Les particules becircta sont relativement petites et peuvent ecirctre arrecircteacutees par une feuille drsquoaluminium ou de plastique de quelques millimegravetres drsquoeacutepaisseur
Peacuteriode (radioactive) Temps neacutecessaire pour que lrsquoactiviteacute drsquoun radionucleacuteide soit reacuteduite de moitieacute par un processus de deacutesinteacutegration radioactive Symbole t12 Plus la peacuteriode drsquoune substance est courte plus elle est radioactive
Photon Un quantum (la plus petite quantiteacute possible) drsquoeacutenergie eacutemise sous forme de rayonnement eacutelectromagneacutetique
Positron Particule eacuteleacutementaire chargeacutee positivement de 16 x 10-19 coulombs et dont la masse est de 91 x 10-31 kg (comparable agrave un eacutelectron mais chargeacutee positivement)
Produits de filiation du radon Terme utiliseacute pour deacutesigner collectivement les produits immeacutediats de deacutesinteacutegration radioactive du radon Il srsquoagit de la chaicircne de deacutesinteacutegration qui inclut le polonium 218 le plomb 214 le bismuth 214 et le polonium 214 Leur peacuteriode combineacutee moyenne est de lrsquoordre de 30 minutes Aussi appeleacute descendant du radon
Proton Particule eacuteleacutementaire stable preacutesente dans le noyau de lrsquoatome posseacutedant une charge eacutelectrique positive de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 167 x 10-27 kg
Radioactif Empreint de radioactiviteacute eacutemettant spontaneacutement de lrsquoeacutenergie sous forme de rayonnement ionisant (telles que les particules alpha et becircta des neutrons ou des rayons gamma) agrave la suite de la deacutesinteacutegration drsquoun atome instable
Radon Eacuteleacutement chimique dont le symbole est Rn et le nombre atomique 86 Le radon est un gaz noble rare incolore inodore insipide naturel et radioactif issu de la deacutesinteacutegration du radium Il srsquoagit de lrsquoune des substances les plus lourdes persistant sous forme de gaz dans des conditions normales le radon preacutesente un risque pour la santeacute
Radio-isotope Isotope drsquoun eacuteleacutement qui subit une deacutesinteacutegration spontaneacutee et eacutemet un rayonnement
Radionucleacuteide Nucleacuteide radioactif
Radiosensible Un terme qualitatif pour distinguer les cellules les tissus et les organes qui sont plus susceptibles drsquoecirctre endommageacutes par le rayonnement
Rayonnement Processus drsquoeacutemission ou de transmission drsquoeacutenergie sous forme de particules ou drsquoondes Dans le preacutesent document le terme laquo rayonnement raquo deacutesigne un rayonnement ionisant sauf indication contraire
Rayonnement artificiel Rayonnement produit par les activiteacutes humaines et qui srsquoajoute au rayonnement de fond
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Rayonnement cosmique Rayonnement naturel provenant de lrsquoespace Ces rayons sont composeacutes de rayonnements ionisants peacuteneacutetrants (agrave la fois particulaires et eacutelectromagneacutetiques) et peuvent porter des eacutenergies de plus de 1020 eV Le champ magneacutetique terrestre deacutevie les rayons cosmiques chargeacutes vers les pocircles
Rayonnement de fond naturel Une source de rayonnement preacutesente en permanence dans lrsquoenvironnement et provenant de diffeacuterentes sources Parmi ces sources figurent le rayonnement cosmique les sources terrestres (eacuteleacutements radioactifs preacutesents dans le sol) lrsquoair ambiant (radon) et les sources internes (denreacutees alimentaires et boissons) La dose efficace annuelle globale par personne attribueacutee au rayonnement naturel est de 24 mSv par anneacutee (UNSCEAR 2008)
Rayonnement eacutelectromagneacutetique Mouvement drsquoondes en deacuteplacement reacutesultant de lrsquoeacutevolution des champs eacutelectriques et magneacutetiques Le spectre de rayonnement eacutelectromagneacutetique connu comprend la gamme des rayons X (et des rayons gamma) de courte longueur drsquoonde et agrave haute eacutenergie lrsquoultraviolet la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge et le radar et des ondes radio et de longueur drsquoonde relativement longue et agrave faible eacutenergie Selon la meacutecanique quantique les rayonnements eacutelectromagneacutetiques agrave haute eacutenergie peuvent se comporter comme des particules (photons)
Rayonnement gamma Rayonnement eacutelectromagneacutetique peacuteneacutetrant produit par un noyau atomique pendant sa deacutesinteacutegration radioactive forme de rayonnement ionisant agrave courte longueur drsquoonde et eacutenergie eacuteleveacutee
Rayonnement ionisant Rayonnement capable drsquoajouter ou de retrancher des eacutelectrons en traversant la matiegravere (par ex air eau ou tissus vivants) Exemples particules alpha rayonnement gamma rayons X et neutrons
Rayonnement neutronique Se produit lorsque les neutrons sont eacutejecteacutes du noyau par fission nucleacuteaire (c-agrave-d division de lrsquoatome) et drsquoautres processus Contrairement agrave drsquoautres rayonnements le rayonnement neutronique est absorbeacute par les mateacuteriaux contenant un grand nombre drsquoatomes drsquohydrogegravene comme la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques
Rayonnement non ionisant Un rayonnement plus faible que le rayonnement ionisant c-agrave-d qui ne possegravede pas lrsquoeacutenergie suffisante pour produire des ions La lumiegravere visible les rayons infrarouges et les ondes radioeacutelectriques sont des rayonnements non ionisants
Rayons X Rayonnement eacutelectromagneacutetique (photon) peacuteneacutetrant eacutemis par un atome apregraves avoir eacuteteacute bombardeacute par des eacutelectrons Les rayons X diffegraverent du rayonnement gamma dans la mesure ougrave ils sont eacutemis agrave partir des eacutelectrons en orbite et non agrave partir du noyau Ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma Les rayons X sont principalement geacuteneacutereacutes par des moyens artificiels plutocirct qursquoagrave partir de substances radioactives Ils sont utiliseacutes avant tout agrave des fins meacutedicales
Reacuteacteur nucleacuteaire Appareil dans lequel une reacuteaction en chaicircne de fission nucleacuteaire autoentretenue se produit dans des conditions controcircleacutees pour produire de lrsquoeacutenergie ou des rayonnements utiles
Reacuteaction en chaicircne Voir reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne
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Reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne Exemple de fission nucleacuteaire ougrave un neutron est eacutejecteacute drsquoun atome fissionneacute ce qui causera la fission drsquoun autre atome en eacutejectant plus de neutrons
Rejets Substances et matiegraveres nucleacuteaires relacirccheacutees dans lrsquoenvironnement (sous forme liquide ou gazeuse) agrave la suite drsquoactiviteacutes autoriseacutees par la CCSN
Service de dosimeacutetrie autoriseacute Une entreprise ou une institution qui deacutetient un permis de la CCSN pour mesurer les doses de rayonnement aux travailleurs
SI Systegraveme international drsquouniteacutes
Sievert Lrsquouniteacute du SI mesurant la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Elle est eacutegale agrave 1 joulekilogramme Elle remplace lrsquoancienne uniteacute de rayonnement classique rem Des multiples du sievert (dont le symbole est Sv) sont utiliseacutes dans la pratique courante et incluent le millisievert (mSv 11000 de 1 Sv) et le microsievert (μSv 11 000 000 de 1 Sv)
Substances nucleacuteaires Isotopes qui eacutemettent du rayonnement
Travailleur du secteur nucleacuteaire (TSN) Personne qui du fait de sa profession ou de son occupation et des conditions dans lesquelles elle exerce ses activiteacutes si celles-ci sont lieacutees agrave une substance ou agrave une installation nucleacuteaire risque vraisemblablement de recevoir une dose de rayonnement supeacuterieure agrave la limite reacuteglementaire fixeacutee par la CCSN pour la population en geacuteneacuteral (1 mSv par anneacutee)
Tritium Un isotope radioactif de lrsquohydrogegravene posseacutedant deux neutrons et un proton dans son noyau Le tritium se deacutesintegravegre en eacutemettant un eacutelectron (rayonnement becircta) et sa peacuteriode radioactive est de 123 ans Le tritium est preacutesent naturellement dans lrsquoenvironnement et eacutegalement un sous-produit des reacuteacteurs nucleacuteaires
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Acronymes et uniteacutes
ADN acide deacutesoxyribonucleacuteique AIEA Agence internationale de lrsquoeacutenergie atomique ALARA niveau le plus bas que lrsquoon peut raisonnablement atteindre BEIR National Academy of Biological Effects of Ionizing Radiation Bq becquerel CCSN Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire CIPR Commission internationale de protection radiologique CRFPT Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial EACL Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee ELF ondes meacutegameacutetriques FDN Fichier dosimeacutetrique national Gy gray H2O symbole chimique de lrsquoeau eacutegalement HOH HTO eau tritieacutee ICRU Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation J joule LSRN Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires mSv millisievert NCRP National Council on Radiation Protection and Measurements Sv sievert TDM tomodensitomeacutetrie t frac12 symbole pour la peacuteriode radioactive drsquoun radionucleacuteide TSN travailleur du secteur nucleacuteaire microSv microsievert UNSCEAR Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants UV ultraviolet wR facteur de pondeacuteration radiologique wT facteur de pondeacuteration tissulaire
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Sources
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laws-loisjusticegccaengregulationssor-2000-203page-1html bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire juin 2003 Controcircle et enregistrement des
doses de rayonnement aux personnes guide de reacuteglementation G-91 httpwwwnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_fre44019shyG91FpdfCFID=17937881ampCFTOKEN=18173133
bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire octobre 2004 Maintenir les expositions et les doses au laquo niveau le plus bas qursquoil soit raisonnablement possible drsquoatteindre raquo guide de reacuteglementation G-129 reacutevision 1 httpnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_freG129rev1_fpdf
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations 2007 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 103 Publication 103 Pergamon Press Oxford 2007
bull Commission internationale de protection radiologique Rapport du Groupe de travail sur lrsquohomme de reacutefeacuterence Publication 23 de la CIPR Pergamon Press New York 1975
bull Commission internationale de protection radiologique Limits for Intakes of Radionuclides by Workers Publication 30 de la CIPR partie 1 (et suppleacutement) part 2 (et suppleacutement) partie 3 (et suppleacutements A et B) et index Annales de la CIPR Pergamon Press New York 1979-1982
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations de 1990 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 21(1-3) Publication 60 de la CIPR Pergamon Press Oxford 1991
bull Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation 2011 Fundamental quantities and units for ionizing radiation Journal de la ICRU volume 11 no 1 publieacute par Oxford University Press
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRP) ncrponlineorgPDFsNCRP20Composite20Glossarypdf
bull Santeacute Canada Rapport de 2008 sur les radioexpositions professionnelles au Canada publication 5923 de SC hc-scgccaewh-semtalt_formatshecs-sescpdfpubsoccup-travail2008-report-rapportshyengpdf
bull Committee to Assess Health Risks from Exposures to Low Levels of Ionizing Radiation Health Risks from Exposure to Low Levels of Ionizing Radiation BEIR VII ndash Phase 2 National Academy Sciences National Research Council National Academy Press Washington 2006
bull Nations Unies Effects of Ionizing Radiation Volume I Report to the General Assembly Scientific Annexes A and B Volume II Scientific Annexes C D and E Rapport de 2006 du Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des rayonnements ionisants publications des Nations Unies E08IX6 (2008) et E09IX5 (2009) Nations Unies New York
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bull Nations Unies Sources and Effects of Ionizing Radiation Volume I Sources Volume II Effects Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants Rapport 2000 agrave lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale avec des annexes scientifiques publications des Nations Unies E00IX3 et E00IX4 Nations Unies New York 2000
bull NRC des Eacutetats-Unis nrcgovreading-rmbasic-refglossaryhtml bull Brodsky A Handbook of Radiation Measurement and Protection Boca Raton
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bull Brenner DJ et Hall EJ Computed Tomography ndash An Increasing Source of Radiation Exposure New England Journal of Medicine 357 p 2277-2284 2007
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- Full cover - PDF - FRpdf
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- RG-RD_IR_Fpdf
- inside cover - PDF - FR
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- E-DOCS-3738137-v8-Radiation_INFO_doc_-_FR
-
- Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
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- 42 Eacutevaluation du risque de cancer
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- Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
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- 541 Rayonnement naturel
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- Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
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- 61 Protection des Canadiens
- 62 Protection des travailleurs
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Les premiegraveres preuves des effets deacuteterministes du rayonnement ont eacuteteacute observeacutees chez les premiers chercheurs et utilisateurs du rayonnement Ceux-ci ont preacutesenteacute des leacutesions seacutevegraveres agrave la peau et aux mains en raison drsquoune exposition agrave une dose excessive de rayonnement Plus reacutecemment les mecircmes pheacutenomegravenes ont eacuteteacute observeacutes apregraves lrsquoaccident de la centrale nucleacuteaire de Tchernobyl en 1986 au cours duquel plus de 130 travailleurs et pompiers ont reccedilu de fortes doses de rayonnement (800 agrave 16 000 mSv) et ont preacutesenteacute par la suite la maladie des rayons Deux des personnes exposeacutees sont deacuteceacutedeacutees quelques jours apregraves lrsquoexposition Plus de 30 travailleurs et pompiers sont deacuteceacutedeacutes dans les trois mois qui ont suivi lrsquoaccident
La CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation internationaux disposent de mesures y compris des limites de dose tregraves strictes et des bases de donneacutees permettant le suivi des sources radioactives pour atteacutenuer les risques susceptibles de peser sur les membres du public ou les travailleurs exposeacutes agrave des doses de rayonnement suffisamment eacuteleveacutees pour occasionner des effets deacuteterministes La CCSN dispose eacutegalement de regraveglements tregraves stricts pour la manipulation des substances et des dispositifs nucleacuteaires au Canada
3 La cellule se reacutepare mal mais continue de vivre (effets stochastiques) Dans certains cas une partie de lrsquoADN (voir la figure 11) de la cellule peut ecirctre leacuteseacutee par le rayonnement et ne pourra peut-ecirctre pas se reacuteparer par elle-mecircme Celle-ci peut continuer de vivre et mecircme de se reproduire Toutefois au cours de ce processus les erreurs qui nrsquoont pas eacuteteacute corrigeacutees dans le brin drsquoADN seront aussi preacutesentes dans les cellules qui descendent drsquoune cellule et cela peut perturber leur fonctionnement La probabiliteacute de ce type drsquoeffets indeacutesirables est proportionnelle agrave la dose et porte le nom drsquo laquo effet stochastique raquo Avec les effets stochastiques la probabiliteacute des effets augmente agrave mesure que la dose augmente Toutefois le moment ougrave les effets surviendront et leur graviteacute sont indeacutependants de la dose
Figure 11 Brin drsquoADN
Les dommages agrave lrsquoADN se produisent constamment dans le corps humain En effet nous sommes exposeacutes agrave environ 15 000 eacuteveacutenements de ce type qui nrsquoentraicircnent pas la mort des cellules chaque seconde Parfois la structure de la cellule change parce qursquoelle se reacutepare mal Cette alteacuteration peut nrsquoavoir aucun effet ou lrsquoeffet en question peut se manifester plus tard dans la vie Un cancer ou des effets heacutereacuteditaires peuvent ou non survenir
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Les dommages geacuteneacutetiques surviennent lorsque lrsquoADN des cellules des spermatozoiumldes ou des ovules est endommageacute Cela provoque lrsquoeacutemergence drsquoune anomalie qui est transmise drsquoune geacuteneacuteration agrave lrsquoautre Drsquoapregraves les eacutetudes meneacutees sur les animaux comme sur les mouches des fruits par Hermann J Muller en 1926 lrsquoexposition au rayonnement cause des mutations geacuteneacutetiques Toutefois agrave ce jour aucun effet geacuteneacutetique connu nrsquoa eacuteteacute observeacute chez les ecirctres humains par suite drsquoune exposition au rayonnement Il srsquoagit drsquoeacutetudes qui ont porteacute sur 30 000 enfants de survivants des bombardements atomiques sur Hiroshima et Nagasaki au Japon en 1945 (BEIR VII)
Le tableau 3 fait la synthegravese des effets possibles sur la santeacute qui sont relieacutes agrave des doses de rayonnement donneacutees Les limites de dose ont aussi eacuteteacute ajouteacutees pour montrer comment elles protegravegent les travailleurs et la population des dangers
Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
Dose Limite ou effet sur la santeacute
Plus de 5 000 mSv
Dose pouvant causer la mort si elle est reccedilue en une seule fois
1 000 mSv Dose pouvant occasionner les symptocircmes de la maladie des rayons (fatigue et nauseacutees) si elle est reccedilue au cours drsquoune peacuteriode de
24 heures
100 mSv Dose aigueuml la plus petite connue pouvant causer lrsquoapparition de cancers
30 agrave 100 mSv Dose de rayonnement reccedilue lors drsquoune tomographie axiale informatiseacutee du corps entier
50 mSv Limite de dose de rayonnement annuelle pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire
18 mSv Dose annuelle moyenne due au rayonnement de fond au Canada
1 mSv Limite de dose annuelle pour les membres du public au Canada
01 agrave 012 mSv
Dose reccedilue lors drsquoune radiographie des poumons
001 mSv Dose reccedilue lors drsquoune radiographie dentaire
001 mSv Dose annuelle moyenne reacutesultant des voyages en avion
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5 Doses de rayonnement
Pour les besoins de la radioprotection diffeacuterentes grandeurs de dose ont eacuteteacute deacutefinies dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace Les sections 51 agrave 53 deacutecrivent respectivement ces types de dose La figure 12 preacutesente un aperccedilu du lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee
Figure 12 Lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee
La section 54 preacutesente des doses de rayonnements repreacutesentatives qui pourraient ecirctre attendues selon divers sceacutenarios et la section 55 traite des limites de doses eacutetablies par la CCSN
51 Dose absorbeacutee
Lorsque le rayonnement ionisant peacutenegravetre dans le corps humain ou dans la matiegravere il leur communique de lrsquoeacutenergie Lrsquoeacutenergie absorbeacutee par suite de lrsquoexposition au rayonnement porte le nom de dose absorbeacutee La dose absorbeacutee se mesure gracircce agrave une uniteacute appeleacutee le gray (Gy) Un Gray correspond agrave une eacutenergie deacuteposeacutee drsquoun joule dans un kilogramme de matiegravere
52 Dose eacutequivalente
Lorsque le rayonnement est absorbeacute par une matiegravere vivante on peut parfois observer un effet biologique Tous les rayonnements ne produisent pas le mecircme effet biologique pour une mecircme dose absorbeacutee Lrsquoeffet deacutepend du type de rayonnement (alpha becircta gamma etc) Ainsi 1 Gy de rayonnement alpha est plus nocif pour les tissus humains que 1 Gy de rayonnement becircta Pour obtenir la dose eacutequivalente il faut multiplier la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique (wR) speacutecifique Pour exprimer cet effet on utilise alors un facteur de pondeacuteration radiologique (wR) pour mettre en eacutequivalence les diffeacuterents types de rayonnement et leur efficaciteacute biologique respective Cette dose eacutequivalente est exprimeacutee en sievert (Sv) Autrement dit 1 Sv de rayonnement alpha possegravede les mecircmes effets biologiques que 1 Sv de rayonnement becircta En drsquoautres mots la dose eacutequivalente permet drsquoobtenir une uniteacute qui rend compte du degreacute de nociviteacute de diffeacuterents types de rayonnement
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53 Dose efficace
Les diffeacuterents tissus et organes preacutesentent une sensibiliteacute diffeacuterente au rayonnement (voir la figure 13) Par exemple la moelle osseuse est beaucoup plus radiosensible que les tissus musculaires ou nerveux Pour obtenir une indication de lrsquoeffet de lrsquoexposition sur la santeacute geacuteneacuterale la dose eacutequivalente peut ecirctre multiplieacutee par un facteur de pondeacuteration tissulaire (wT) lieacute au risque pour un tissu ou organe particulier Cette multiplication donne la dose efficace absorbeacutee par le corps Lrsquouniteacute utiliseacutee pour exprimer la dose efficace est eacutegalement le sievert
Figure 13 Facteurs de pondeacuteration tissulaire
Source Regraveglement sur la radioprotection
Agrave titre drsquoexemple si lrsquoestomac et la vessie drsquoun sujet sont exposeacutes seacutepareacutement au rayonnement et que les doses eacutequivalentes aux tissus soient respectivement de 100 et 70 mSv la dose efficace sera calculeacutee comme suit (100 mSv x 012) + (70 mSv x 005) = 155 mSv Le risque drsquoeffets nocifs lieacutes agrave lrsquoexposition au rayonnement eacutequivaut agrave 155 mSv reccedilus de faccedilon homogegravene par le corps entier
54 Doses typiques de rayonnement
541 Rayonnement naturel
Au niveau mondial la dose efficace moyenne totale provenant du rayonnement naturel est de lrsquoordre de 24 mSv par an Au Canada la dose efficace moyenne se chiffre agrave 18 mSv (voir le tableau 4 et la figure 15) Tel que speacutecifieacute agrave la section 3 la dose peut deacutependre de la source de rayonnement
bull Rayonnement cosmique Les reacutegions de haute altitude reccediloivent plus de rayonnement cosmique Selon une eacutetude reacutecente de Santeacute Canada la dose efficace annuelle provenant du rayonnement cosmique reccedilue par les habitants de Vancouver en Colombie-Britannique qui est situeacutee au niveau de la mer est de lrsquoordre de 030 mSv Par contre une personne qui vivrait au sommet du mont Lorne au Yukon agrave une altitude de 2 000 m recevrait une dose annuelle drsquoenviron 084 mSv Les voyages aeacuteriens augmentent eacutegalement lrsquoexposition au rayonnement cosmique de 001 mSv par Canadien par an La figure 14 montre agrave quel point les niveaux de
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rayonnement cosmique varient avec des eacuteleacutevations au-dessus du niveau de la mer et en fonction de la longitude et de la latitude
Figure 14 Dose efficace annuelle pour lrsquoexteacuterieur provenant du rayonnement cosmique en Ameacuterique du Nord (en microsieverts)
Source Gratsky et al 2004
bull Rayonnement terrestre Les sols contiennent eacutegalement des sources naturelles de rayonnement et les reacutegions dont les sols sont riches en uranium reccediloivent plus de rayonnement eacutemis par les sols La dose efficace moyenne de rayonnement eacutemis par les sols (et les mateacuteriaux de construction provenant de ces sols) est de lrsquoordre de 05 mSv par an Toutefois cette dose varie selon lrsquoemplacement geacuteographique et la geacuteologie et peut atteindre 260 mSv dans le Nord de lrsquoIran ou 90 mSv au Nigeacuteria Au Canada la dose annuelle la plus eacuteleveacutee serait selon les estimations de lrsquoordre de 23 mSv et concerne les Territoires du Nord-Ouest
bull Inhalation La croucircte terrestre produit du radon qui est preacutesent dans lrsquoair que nous respirons Le radon donne lieu agrave quatre produits de deacutesinteacutegration qui irradient les poumons en cas drsquoinhalation Agrave lrsquoeacutechelle mondiale la dose efficace annuelle moyenne de rayonnement par le radon est drsquoenviron 13 mSv Une reacutecente eacutetude de Santeacute Canada sur le radon dans les habitations a reacuteveacuteleacute que les niveaux de radon dans 93 des foyers canadiens sont en dessous de la ligne directrice canadienne actuelle de 200 Bqmsup3
bull Ingestion Enfin il existe plusieurs sources de rayonnement naturelles qui peacutenegravetrent dans nos organismes que ce soit par les aliments que nous ingeacuterons lrsquoair que nous respirons et lrsquoeau que nous buvons Le potassium 40 est la principale source drsquoirradiation interne (exception faite des produits de filiation du radon) La dose efficace moyenne provenant de ces sources est drsquoenviron 03 mSv par an
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Tableau 4 Dose efficace moyenne dans certaines villes canadiennes compareacutee agrave la moyenne mondiale
Source de rayonnement
Moyenne mondiale1
(mSv) Canada2
(mSv) Toronto2
(mSv) Winnipeg2
(mSv) Rayonnement cosmique 04 03 03 03 Irradiation interne 03 03 03 03 Exposition due agrave lrsquoinhalation 13 09 08 32 Irradiation externe 05 02 02 02 Total 24 18 16 40
1 UNSCEAR 2010 2 Grasty et LaMarre 2004
Figure 15 Doses provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Doses moyennes provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Rayonnement
Rayonnement terrestre
cosmique
Inhalation
Ingestion
03 mSv 03 mSv
02 m Sv
09 mSv
542 Les sources artificielles de rayonnement
Les sources artificielles de rayonnement (reacutesultant des activiteacutes commerciales et industrielles) repreacutesentent environ 02 microSv de notre exposition annuelle au rayonnement Les rayons X et autres interventions meacutedicales diagnostiques et theacuterapeutiques (voir le tableau 5) repreacutesentent environ 12 mSv par an (UNSCEAR 2000) Les produits de grande consommation comme le tabac et les deacutetecteurs de fumeacutee repreacutesentent 01 mSv de notre exposition annuelle au rayonnement
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Tableau 5 Doses aux organes typiques selon le type drsquoexamen radiologique
Type drsquoexamen Organe Dose (mSv) Radiographie dentaire1 Cerveau 001 Radiographie de la poitrine1 Poumons 01 Mammographie de deacutepistage2 Seins 3 Tomodensitomeacutetrie abdominale (adulte)2 Estomac 10 Tomodensitomeacutetrie abdominale (neacuteonatale)2 Estomac 20
1 National Council on Radiation Protection and Measurements (NCPR) 2009 2 Brenner et Hall 2007
Globalement le rayonnement naturel repreacutesente approximativement 60 de la dose annuelle agrave laquelle nous sommes exposeacutes Les interventions meacutedicales repreacutesentent approximativement 40 de cette dose annuelle
Il nrsquoy a pas de diffeacuterence dans les effets causeacutes par le rayonnement naturel ou artificiel
55 Limites de dose
La CCSN eacutetablit les limites de dose pour les travailleurs canadiens et la population Elle le fait en suivant les recommandations de la CIPR qui se compose de scientifiques eacuteminents et de plusieurs grands speacutecialistes de la radioprotection Ces regraveglements srsquoinspirent aussi de la plupart des normes et recommandations de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA)
Au Canada lrsquoapplication des regraveglements normes et pratiques mis en place pour proteacuteger les membres du public et les travailleurs des sources de rayonnement qui ne sont pas reacuteglementeacutees par la CCSN est du ressort de Santeacute Canada de Ressources humaines et Deacuteveloppement des compeacutetences Canada du ministegravere de la Deacutefense nationale et des gouvernements provinciaux et territoriaux
Par ailleurs le Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial (CRFPT) eacutelabore des lignes directrices concernant le rayonnement ionisant et non ionisant et srsquoemploie agrave harmoniser les regraveglements relatifs agrave la radioprotection agrave la grandeur du Canada Copreacutesideacute par la CCSN Santeacute Canada et les provinces le CRFPT est une tribune nationale pour les questions de radioprotection
Pour les personnes qui exploitent lrsquoeacutenergie nucleacuteaire ou travaillent avec celle-ci la limite de dose reacuteglementeacutee est fixeacutee en dessous de la limite infeacuterieure de ce qui est consideacutereacute comme une exposition inacceptable Par exemple les limites de dose efficace pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire est de 50 mSv par an et de 100 mSv sur 5 ans Il nrsquoa pas eacuteteacute deacutemontreacute que lrsquoexposition agrave du rayonnement infeacuterieur agrave une dose aigueuml drsquoenviron 100 mSv nrsquoaugmente pas le risque drsquoeffets sur la santeacute comme le cancer
De plus les titulaires de permis doivent veiller agrave ce que toutes les doses respectent le principe ALARA (voir la figure 16)
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Figure 16 Cadre de la limite de dose de rayonnement
Les rapports et les controcircles reacuteguliers deacutemontrent que la moyenne annuelle des doses aux travailleurs des installations nucleacuteaires canadiennes est de lrsquoordre de 1 agrave 2 mSv par anneacutee (voir la figure 17)
Figure 17 Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type drsquoinstallation
Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type dinstallation
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Centrales Mines et Raff ineries Installations Installations Installations Meacutedecine Industrie et Acceacuteleacuterateurs nucleacuteaires usines de duranium de fabrication de recherche de production recherche de particules
concentration de combustile et de de sources duranium production de lumineuses au
radio-isotopes tritium
Peut inclure lrsquoexposition aux rayons X Source Fichier dosimeacutetrique national du Canada (Santeacute Canada) ndash Drsquoapregraves les donneacutees publieacutees les plus reacutecentes
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Au Canada la limite de dose efficace pour le public est de 1 mSv au cours drsquoune anneacutee civile Les rapports et les controcircles reacuteguliers montrent que les doses efficaces annuelles auxquelles les membres du public sont exposeacutes dans le cadre des activiteacutes reacuteglementeacutees par la CCSN varient entre 0001 et 0092 mSv par an Le tableau 6 preacutesente la dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant drsquoeacutemissions dans lrsquoair et dans lrsquoeau provenant de diverses installations autoriseacutees de la CCSN par anneacutee Les doses reccedilues reacutesultant drsquoeacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques nrsquoont pas eacuteteacute additionneacutees pour Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) aux Laboratoires de Chalk River parce que ces doses correspondaient agrave diffeacuterents individus exposeacutes repreacutesentatifs provenant de diffeacuterentes populations
Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
Installation Dose annuelle maximale (mSv) pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
2006 2007 2008 2009 2010
Centrales nucleacuteaires
Point Lepreau 00006 00007 00018 00004 00002
Gentilly-2 00007 00009 00006 00012 00010
Darlington 00011 00014 00013 00007 00006
Pickering 00028 00026 00041 00018 00010
Bruce 00025 00021 00027 00044 00029
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions atmospheacuteriques)
0081 0073 0092 0045 0032
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions aquatiques)
0027 0014 0013 00011 00004
Source Rapports des titulaires de permis et donneacutees de surveillance de lrsquoenvironnement soumises agrave la CCSN
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6 Reacuteglementation des radiations
La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire (CCSN) reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de preacuteserver la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de mettre en œuvre les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Le mandat de la CCSN inclut aussi la diffusion de renseignements objectifs de nature scientifique technique et reacuteglementaire agrave lrsquointention de la population
En tant qursquoorganisme de reacuteglementation nucleacuteaire du Canada la CCSN surveille toutes les installations nucleacuteaires et les activiteacutes et applications lieacutees au nucleacuteaire En font partie les centrales nucleacuteaires les mines et usines de concentration drsquouranium les installations de traitement et de recherche les installations de gestion des deacutechets radioactifs les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement utiliseacutes agrave des fins meacutedicales et industrielles
La CCSN dispose drsquoun cadre de deacutelivrance de permis et de veacuterification de la conformiteacute visant agrave assurer que toute personne qui utilise possegravede ou stocke des substances nucleacuteaires et des appareils agrave rayonnement est en conformiteacute avec un permis et a mis en place des dispositions de sucircreteacute et de seacutecuriteacute approprieacutees Au fil des ans ces exigences reacuteglementaires ont eacuteteacute renforceacutees suite agrave lrsquoameacutelioration des connaissances sur les effets du rayonnement
61 Protection des Canadiens
Toutes les installations et activiteacutes nucleacuteaires au Canada sont reacutegies par la Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires (LSRN) qui est entreacutee en vigueur en mai 2000 en remplacement de lrsquoancienne Loi sur le controcircle de lrsquoeacutenergie atomique La LSRN et ses regraveglements sont conccedilus pour proteacuteger le public les personnes qui travaillent dans le secteur nucleacuteaire et notre environnement Le rocircle de la CCSN est de srsquoassurer que la LSRN et ses regraveglements sont respecteacutes
La CCSN collabore avec les organismes provinciaux et territoriaux de reacuteglementation en matiegravere de protection de lrsquoenvironnement et de radioprotection De nombreux autres organismes feacutedeacuteraux jouent eacutegalement un rocircle dans la protection des Canadiens la CCSN collabore avec Ressources naturelles Canada Environnement Canada Santeacute Canada Pecircches et Oceacuteans Canada Transports Canada la Deacutefense nationale et les Forces canadiennes et Affaires eacutetrangegraveres et Commerce international Canada pour reacuteglementer les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes
Les normes canadiennes en matiegravere de sucircreteacute nucleacuteaire prennent comme reacutefeacuterence les normes internationales Pour ce faire la CCSN srsquoappuie sur les travaux de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA) et drsquoautres organisations telles que le Comiteacute scientifique des Nations Unies sur les effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) et la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) ainsi que sur ceux de Santeacute Canada et drsquoEnvironnement Canada
Avec la coopeacuteration de ses Eacutetats membres lrsquoAIEA publie plusieurs normes internationales notamment des normes de non-prolifeacuteration nucleacuteaire Les normes de la CCSN et les meilleures pratiques dans ce domaine respectent celles de lrsquoAIEA
Dans le domaine de la non-prolifeacuteration nucleacuteaire la CCSN travaille pour le compte du gouvernement du Canada afin drsquoatteindre deux objectifs assurer aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires de notre pays ne contribuent pas agrave la
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fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou de dispositifs explosifs nucleacuteaires et promouvoir un cadre international de non-prolifeacuteration efficace et plus complet
62 Protection des travailleurs
La CCSN reacuteglemente les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes dans le but de proteacuteger la seacutecuriteacute et la santeacute des travailleurs Les installations nucleacuteaires comprennent les centrales nucleacuteaires les mines et les usines de concentration drsquouranium les installations de fabrication de combustible et les installations qui effectuent le traitement et la recherche Les aspects des activiteacutes reacuteglementeacutees sont la seacutecuriteacute la dosimeacutetrie lrsquoemballage et le transport des substances nucleacuteaires ainsi que lrsquoimportation et lrsquoexportation des substances nucleacuteaires
On estime agrave 40 000 le nombre de travailleurs de lrsquoindustrie nucleacuteaire au Canada et le nombre de personnes exposeacutees au rayonnement chaque jour dans le cadre de leur emploi est beaucoup plus eacuteleveacute Les travailleurs canadiens sont exposeacutes agrave des rayonnements de deux faccedilons ils travaillent avec des sources artificielles de rayonnement (par exemple dans lrsquoindustrie nucleacuteaire les soins de santeacute les eacutetablissements de recherche ou de production) ou bien ils sont exposeacutes agrave des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement naturel (par exemple dans lrsquoindustrie miniegravere dans les eacutequipages drsquoavion et dans la construction)
Le Regraveglement sur la radioprotection canadien fixe des limites srsquoappliquant agrave la quantiteacute de rayonnement agrave laquelle le public et les travailleurs du secteur nucleacuteaire (TSN) peuvent ecirctre exposeacutes Il srsquoagit des laquo limites de dose raquo (voir la section 55) et elles sont fixeacutees en deccedilagrave du seuil auquel on srsquoattend qursquoil y ait des effets neacutefastes sur la santeacute Le Regraveglement exige que les titulaires de permis mettent en œuvre des programmes de radioprotection qui limitent lrsquoexposition des travailleurs aux rayonnements ionisants sous les limites de dose et agrave un niveau aussi bas que possible les facteurs sociaux et eacuteconomiques en preacutesence eacutetant pris en compte (voir la figure 17)
Accident nucleacuteaire survenu agrave Fukushima en 2011
Le 11 mars 2011 un seacuteisme de magnitude 9 suivi drsquoun tsunami deacutevastateur ont frappeacute le Japon laissant derriegravere eux pregraves de 25 000 morts ou disparus un demi-million de reacutesidences deacutetruites ou endommageacutees et 560 km2 inondeacutes
Les reacutepercussions combineacutees du seacuteisme et du tsunami sur la centrale nucleacuteaire de Fukushima-Daiichi ont provoqueacute lrsquoun des pires accidents nucleacuteaires du monde Au cours des heures et des jours qui ont suivi trois des six reacuteacteurs de la centrale ont surchauffeacute et subi des dommages Les travailleurs de la centrale ont braveacute des conditions extraordinaires pour preacutevenir ou retarder les rejets de matiegraveres radioactives au-dessus de la reacutegion environnante et dans la mer Gracircce agrave leurs efforts il a eacuteteacute possible de retarder suffisamment ces rejets pour que la population environnante puisse ecirctre eacutevacueacutee malgreacute les dommages geacuteneacuteraliseacutes subis aux infrastructures locales
Agrave mesure que lrsquoaccident se deacuteroulait la zone drsquoeacutevacuation srsquoest agrandie et les autoriteacutes ont recommandeacute aux habitants drsquoun plus grand secteur de se reacutefugier agrave lrsquointeacuterieur Des mesures de surveillance radiologique eacutetendues et de controcircle de la production et de la distribution alimentaires ont eacuteteacute mises en œuvre Dans le mecircme ordre drsquoideacutee il faudra poursuivre la surveillance et le controcircle des approvisionnements alimentaires et en eau peut-ecirctre pendant de nombreuses anneacutees
Cet accident a pousseacute de nombreux pays agrave eacutevaluer la sucircreteacute de leurs infrastructures nucleacuteaires La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire a entrepris un examen de toutes les grandes installations nucleacuteaires au Canada Cet examen dirigeacute par un groupe de travail multidisciplinaire a permis de confirmer que les installations canadiennes peuvent reacutesister et reacutepondre agrave des eacuteveacutenements externes comme les tremblements de terre Un plan drsquoaction de quatre ans est en cours drsquoeacutelaboration afin de renforcer les deacutefenses et de reacuteduire davantage le risque notamment gracircce agrave lrsquoameacutelioration du Regraveglement sur la radioprotection en vigueur pour y inteacutegrer de nouvelles exigences en cas drsquourgence
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Les installations nucleacuteaires au Canada doivent disposer drsquoun personnel qualifieacute pour effectuer leurs activiteacutes en conformiteacute avec la LSRN et ses regraveglements La CCSN veacuterifie eacutegalement que le personnel travaillant dans le domaine de la radioprotection est capable drsquoexeacutecuter les tacircches preacutevues drsquoapregraves les permis
Surveillance des doses
Tous les titulaires de permis de la CCSN sont tenus de deacuteterminer les doses de rayonnement reccedilues par les travailleurs dans lrsquoexercice de leurs fonctions En outre si lrsquoon srsquoattend agrave ce que les doses efficaces deacutepassent 5 mSv en un an les titulaires de permis sont tenus de recourir agrave des services de dosimeacutetrie autoriseacutes
La CCSN deacutelivre des permis aux services de dosimeacutetrie qui doivent effectuer des mesures de doses exactes et preacutecises Les titulaires de permis de services de dosimeacutetrie sont tenus de deacuteposer de lrsquoinformation reacuteguliegraverement dans le Fichier dosimeacutetrique national (FDN) Le FDN exploiteacute par le Bureau de la radioprotection de Santeacute Canada contient les dossiers de doses de rayonnement provenant de tous les processeurs commerciaux de dosimeacutetrie des installations de production drsquoeacutenergie nucleacuteaire drsquoEacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) et des mines drsquouranium Le registre comprend eacutegalement les dossiers de doses provenant des utilisateurs de rayons X tels que les dentistes les radiologues et les chiropraticiens ainsi que les expositions aux produits de filiation du radon provenant de certaines mines qui ne deacutetiennent pas de permis de la CCSN
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7 Sommaire
Le rayonnement a toujours eacuteteacute preacutesent et il est partout dans notre environnement La vie a eacutevolueacute dans un monde contenant des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement ionisant Nous sommes eacutegalement exposeacutes au rayonnement artificiel provenant de sources telles que les traitements meacutedicaux et les activiteacutes impliquant des matiegraveres radioactives
Les effets du rayonnement sur la santeacute sont bien compris Depuis le deacutebut du 20e siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes agrave fond agrave la fois en laboratoire et sur les populations humaines En raison des risques connus du rayonnement pour la santeacute il doit ecirctre utiliseacute avec prudence et strictement controcircleacute Un eacutequilibre doit ecirctre trouveacute entre les avantages du rayonnement pour la socieacuteteacute et les risques que le rayonnement pose pour les personnes la santeacute et lrsquoenvironnement
La CCSN reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de proteacuteger la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de respecter les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Elle deacutefinit eacutegalement des limites de dose pour empecirccher que les travailleurs et le public ne soient soumis agrave une exposition excessive au rayonnement
La compreacutehension des risques que pose le rayonnement aide la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation agrave fixer les limites de dose et agrave eacutetablir des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave des niveaux sucircrs Les titulaires de permis sont tenus de maintenir toutes les doses de rayonnement agrave des niveaux ALARA Des programmes de surveillance du rayonnement sont en place agrave proximiteacute des centrales nucleacuteaires et drsquoautres installations nucleacuteaires agrave travers le Canada pour proteacuteger les personnes et lrsquoenvironnement contre les effets potentiels du rayonnement
Des programmes gouvernementaux et de lrsquoindustrie mesurent systeacutematiquement les niveaux de radioactiviteacute dans lrsquoair lrsquoeau potable les eaux de surface le sol et les aliments Gracircce agrave ces donneacutees la CCSN peut veacuterifier que les normes sont respecteacutees eacutevaluer lrsquoefficaciteacute des controcircles et deacuteterminer les tendances environnementales
Depuis plus de 65 ans le Canada deacutetient un dossier de sucircreteacute nucleacuteaire reconnu au niveau international La CCSN est fiegravere drsquoavoir contribueacute agrave ce dossier de sucircreteacute en assurant une surveillance reacuteglementaire solide Les Canadiens peuvent ecirctre assureacutes que la CCSN continuera de surveiller avec vigilance la sucircreteacute de lrsquoindustrie nucleacuteaire canadienne de sorte que la santeacute et la sucircreteacute ne soient jamais compromises
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Glossaire
Acide amineacute Les eacuteleacutements constitutifs des proteacuteines Il srsquoagit de moleacutecules organiques contenant un groupement amine (NH2) et un groupe carboxyle (COOH)
Acide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) Le composeacute moleacuteculaire dans le noyau drsquoune cellule qui forme le modegravele de la structure et du fonctionnement de la cellule
Activiteacute Rythme auquel se produisent les deacutesinteacutegrations dans une matiegravere radioactive par uniteacute de temps Utiliseacutee comme mesure de la quantiteacute de radionucleacuteides preacutesents Uniteacute Becquerel symbole Bq 1 Bq = une deacutesinteacutegration par seconde
ALARA Un principe drsquooptimisation de la protection utiliseacute pour srsquoassurer que les limites de doses reccedilues au niveau individuel au travail et par le public soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux Ce concept ne deacutesigne pas la limite de dose il srsquoagit drsquoun processus qui permet de maintenir les niveaux de dose bas
Appareil agrave rayonnement Tel que deacutefini dans le Regraveglement sur les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement a) un appareil contenant une substance nucleacuteaire en une quantiteacute supeacuterieure agrave la quantiteacute drsquoexemption et permettant son utilisation pour ses proprieacuteteacutes de rayonnement et b) un appareil contenant un composeacute lumineux au radium
Atome Uniteacute de matiegravere formeacutee drsquoun noyau unique autour duquel gravitent plusieurs eacutelectrons et dont le nombre est eacutegal agrave celui des protons dans le noyau Lrsquoatome est la plus petite partie drsquoun eacuteleacutement pouvant se combiner chimiquement avec drsquoautres atomes Tous les atomes autres que lrsquohydrogegravene 1 ont des neutrons dans le noyau
Becquerel Uniteacute SI de mesure de lrsquoactiviteacute drsquoune substance radioactive Le becquerel remplace le curie (Ci) qui nrsquoest pas une uniteacute SI Son symbole est Bq Il correspond agrave une deacutesinteacutegration nucleacuteaire par seconde 1 Bq = 27 pCi (27 times 10ndash11 Ci) et 1 Ci = 37 times 1010 Bq (Voir aussi laquo SI raquo)
Cancer Un grand nombre de maladies causeacutees par la division effreacuteneacutee de cellules anormales
Capture des eacutelectrons Processus de deacutesinteacutegration radioactive au terme duquel un eacutelectron en orbite est captureacute par le noyau et fusionne avec ce dernier Apregraves ce processus la masse reste inchangeacutee mais le numeacutero atomique diminue drsquoun facteur de un car un proton est converti en neutron
Capture des neutrons ou capture neutronique Type de reacuteaction nucleacuteaire au terme de laquelle un noyau atomique srsquoempare drsquoun neutron libre et fusionne avec lui pour former un noyau plus lourd Les neutrons peuvent reacuteagir avec un noyau atomique de plusieurs maniegraveres chacune aboutissant agrave un produit diffeacuterent
Cataracte Affection qui survient lorsque le cristallin normalement transparent de lrsquoœil se trouble ou srsquoopacifie et cause une vision trouble qursquoil nrsquoest pas possible de corriger par des verres correcteurs ordinaires Le facteur le plus important de la formation de cataractes est le vieillissement mais il existe des facteurs additionnels comme le tabagisme le diabegravete lrsquoexposition excessive au soleil et le rayonnement
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Cellule La plus petite uniteacute structurelle et fonctionnelle de tous les organismes vivants connus
Deacutesinteacutegration (radioactive) Transformation drsquoun nucleacuteide radioactif en un nucleacuteide diffeacuterent (ou plusieurs nucleacuteides diffeacuterents) par eacutemission spontaneacutee de rayonnement tels que des rayonnements alpha becircta ou gamma ou par capture des eacutelectrons Il en reacutesulte un noyau plus stable et moins chargeacute en eacutenergie Chaque processus de deacutesinteacutegration a une peacuteriode radioactive deacutefinie
Deuteacuterium Un isotope drsquohydrogegravene avec un proton et un neutron dans le noyau
Dose Terme geacuteneacuteral utiliseacute pour deacutesigner la quantiteacute drsquoeacutenergie provenant de rayonnement ionisant absorbeacutee par les tissus La dose absorbeacutee est mesureacutee en grays (Gy) ougrave 1 gray eacutequivaut agrave 1 joule par kilogramme Voir aussi dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace
Dose absorbeacutee Quantiteacute drsquoeacutenergie absorbeacutee par la matiegravere irradieacutee par uniteacute de masse Cela reflegravete la quantiteacute drsquoeacutenergie deacuteposeacutee par du rayonnement ionisant lors de son passage agrave travers un milieu (comme lrsquoair lrsquoeau ou du tissu vivant) Uniteacute gray Symbole Gy
Dose aigueuml Exposition reccedilue pendant une courte dureacutee (heures ou jours) Lrsquoadjectif laquo aigueuml raquo deacutesigne uniquement la dureacutee de lrsquoexposition et non lrsquointensiteacute des doses concerneacutees
Dose chronique Exposition persistante (en termes de mois ou drsquoanneacutees) Lrsquoadjectif laquo chronique raquo se rapporte uniquement agrave la dureacutee de lrsquoexposition et non agrave lrsquointensiteacute des doses
Dose efficace Mesure de dose visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du deacutetriment radiologique pouvant reacutesulter de la dose Elle repreacutesente la somme des produits des doses eacutequivalentes aux tissus multiplieacutees par leurs facteurs de pondeacuteration tissulaires respectifs Uniteacute sievert (Sv)
Dose eacutequivalente Mesure de la dose au tissu ou agrave lrsquoorgane visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du dommage causeacute Obtenue en multipliant la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique pour tenir compte de lrsquoefficaciteacute biologique de diffeacuterents rayonnements agrave causer des dommages au tissu ou agrave lrsquoorgane consideacutereacute Uniteacute sievert (Sv)
Dosimegravetre Dispositif porteacute par une personne pour mesurer une dose de rayonnement ionisant
Dosimeacutetrie Sous-speacutecialiteacute scientifique de la radioprotection et de la physique meacutedicale centreacutee sur le calcul et lrsquoenregistrement des doses internes et externes provenant du rayonnement ionisant
Eau leacutegegravere Eau ordinaire composeacutee de moleacutecules ayant deux atomes drsquohydrogegravene et un atome drsquooxygegravene (H20) Diffeacuterente de lrsquoeau lourde qui est composeacutee de moleacutecules ayant un atome drsquohydrogegravene un atome de deuteacuterium (D) et un atome drsquooxygegravene (HDO)
Eau lourde Eau contenant une teneur eacuteleveacutee de moleacutecules avec des atomes de deuteacuterium (hydrogegravene lourd) Dans certains reacuteacteurs lrsquoeau lourde est utiliseacutee comme modeacuterateur parce qursquoelle ralentit les neutrons avec efficaciteacute et aussi parce qursquoelle a une faible probabiliteacute drsquoabsorber les neutrons
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Eau tritieacutee Lrsquoeau tritieacutee (HTO) est une moleacutecule drsquoeau dans laquelle une ou deux moleacutecules drsquohydrogegravene ont eacuteteacute remplaceacutees par un atome de tritium
Effets deacuteterministes Changements dans les cellules et les tissus qui se produiront certainement apregraves une dose aigueuml de rayonnement (agrave un niveau de dose supeacuterieur agrave au moins 1 000 mSv) en deccedilagrave duquel lrsquoeffet du rayonnement nrsquoest pas deacutetecteacute La graviteacute des effets sanitaires (eacuterythegraveme cutaneacute brucirclures et chute des cheveux) augmente avec la dose reccedilue
Effets stochastiques Terme utiliseacute pour deacutesigner les effets sanitaires du rayonnement (tels que le cancer ou les maladies heacutereacuteditaires) preacutesentant un risque statistique Pour ces maladies la probabiliteacute drsquoapparition augmente proportionnellement agrave la dose de rayonnement reccedilue plus la dose est eacuteleveacutee plus la probabiliteacute drsquoapparition est grande La graviteacute des effets nrsquoest pas proportionnelle agrave la dose
Efficaciteacute biologique relative Mesure relative de lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents types de rayonnements agrave provoquer un effet sanitaire preacuteciseacute exprimeacutee comme le rapport inverse des doses absorbeacutees de deux types de rayonnement diffeacuterents qui produiraient un effet biologique donneacute de mecircme intensiteacute
Eacutelectron Particule eacuteleacutementaire stable posseacutedant une charge eacutelectrique neacutegative de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 91 x 10-31 kg
Eacutelectron-volt (eV) Uniteacute drsquoeacutenergie eacutequivalente agrave environ 16 x 10-19 joules
Eacuteleacutement Types drsquoatomes speacutecifiques ayant le mecircme nombre de protons dans leur noyau et par conseacutequent le mecircme numeacutero atomique Le nombre de neutrons peut diffeacuterer
Eacutemission de positrons Type de deacutesinteacutegration radioactive dans laquelle un proton est transformeacute en neutron ce qui eacutemet un positron Dans ces cas lorsque le rapport neutrons-protons est trop faible et que lrsquoeacutemission de particules alpha nrsquoest pas possible sur le plan eacutenergeacutetique le noyau peut dans certaines conditions atteindre la stabiliteacute en eacutemettant un positron
Eacutenergie Grandeur physique qui deacutecrit la quantiteacute de travail qui peut ecirctre effectueacutee par une force donneacutee ougrave la masse-eacutenergie est conserveacutee Il existe diffeacuterentes formes drsquoeacutenergie eacutenergie cineacutetique potentielle thermique gravitationnelle acoustique lumineuse eacutelastique nucleacuteaire et eacutelectromagneacutetique
Eacutepideacutemiologie Eacutetude de la distribution et des eacuteleacutements deacuteterminants des maladies dans les populations humaines Elle sert de base pour la santeacute publique et la meacutedecine preacuteventive et elle est fondeacutee sur des observations plutocirct que sur des expeacuteriences
Essai biologique Toute proceacutedure utiliseacutee pour deacuteterminer la nature lrsquoactiviteacute lrsquoemplacement ou la reacutetention de radionucleacuteides dans lrsquoorganisme par des mesures directes (in vivo) ou par des analyses de matiegraveres excreacuteteacutees ou autrement eacutelimineacutees par lrsquoorganisme (in vitro)
Facteur de pondeacuteration radiologique Nombre par lequel il faut multiplier la dose absorbeacutee dans un tissu ou un organe pour deacuteterminer lrsquoefficaciteacute biologique relative du rayonnement agrave induire des effets stochastiques agrave de faibles doses le reacutesultat eacutetant la dose eacutequivalente
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Facteur de pondeacuteration tissulaire Facteur pour lequel la dose eacutequivalente est pondeacutereacutee aux fins de la deacutetermination de la dose efficace Le facteur de pondeacuteration tissulaire pour un organe ou un tissu repreacutesente la contribution relative de cet organe ou de ce tissu au preacutejudice total causeacute par les effets de lrsquoirradiation uniforme du corps entier
Fission ou fission nucleacuteaire Division drsquoun noyau lourd en deux morceaux (ou rarement plusieurs) avec des masses drsquoampleur eacutequivalente accompagneacutee geacuteneacuteralement de lrsquoeacutemission de neutrons et de rayonnement gamma
Gray (Gy) Uniteacute du SI de la dose absorbeacutee Uniteacute 1 joulekilogramme mais a un usage restreint
In vitro Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience reacutealiseacutee en dehors drsquoun organisme vivant dans un environnement controcircleacute comme dans une eacuteprouvette ou une boicircte de Peacutetri Du latin laquo dans le verre raquo
In vivo Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience portant sur un organisme vivant complet par opposition agrave un organisme partiel ou mort ou un environnement controcircleacute in vitro Latin pour laquo dans le vivant raquo
Ion Atome moleacutecule ou fragment de moleacutecule ayant acquis une charge eacutelectrique suite agrave la perte ou au gain drsquoun ou plusieurs eacutelectrons
Isotopes Deux ou plusieurs formes drsquoun eacuteleacutement donneacute qui ont des numeacuteros atomiques identiques (le mecircme nombre de protons dans leur noyau) et la mecircme ou les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques mais avec des masses atomiques diffeacuterentes (diffeacuterents nombres de neutrons dans leur noyau) et des proprieacuteteacutes physiques distinctes Par exemple lrsquouranium a 16 isotopes diffeacuterents soit U-234 U-235 U-236 U-238 etc
Leuceacutemie Cancer des globules blancs (leucocytes)
Limites de dose Limites de dose efficace et eacutequivalente preacutevues par le Regraveglement sur la radioprotection Ces limites sont en place pour reacuteduire au minimum le risque drsquoeffets nocifs pour la santeacute causeacutes par lrsquoexposition aux rayonnements associeacutee agrave des activiteacutes autoriseacutees par la CCSN
Maladie des rayons Ensemble de symptocircmes caracteacuterisant les radioleacutesions qui reacutesultent drsquoune exposition excessive de lrsquoensemble du corps (ou drsquoune grande partie de celui-ci) au rayonnement ionisant Les premiers de ces symptocircmes sont des nauseacutees de la fatigue des vomissements et la diarrheacutee qui peuvent ecirctre suivis par la perte de cheveux des heacutemorragies lrsquoinflammation de la bouche et de la gorge et une perte geacuteneacuterale drsquoeacutenergie
Masse ou masse atomique Masse drsquoun isotope drsquoun eacuteleacutement exprimeacutee en uniteacutes de masse atomique deacutefinie par un douziegraveme de la masse drsquoun atome de carbone 12 Une masse atomique de 1 eacutequivaut agrave environ 166 x 10-27 kg
Microsievert Un millioniegraveme de sievert (voir sievert) Symbole μSv
Millisievert Un milliegraveme de sievert (voir sievert) Symbole mSv
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Modegravele lineacuteaire sans seuil Modegravele dose-reacuteponse baseacute sur lrsquohypothegravese selon laquelle dans la gamme des faibles doses les doses de rayonnement supeacuterieures agrave zeacutero augmentent le risque de cancers etou de maladies heacutereacuteditaires drsquoune maniegravere proportionnelle simple
Modeacuterateur Matiegravere telle que lrsquoeau ordinaire ou lrsquoeau lourde qui est utiliseacutee dans un reacuteacteur pour ralentir la vitesse eacuteleveacutee des neutrons ce qui accroicirct la probabiliteacute qursquoune fission survienne
Moleacutecule Groupe drsquoatomes lieacutes chimiquement les uns aux autres
Mutation Changement chimique de lrsquoADN dans le noyau drsquoune cellule Les mutations survenant dans les cellules des spermatozoiumldes ou des ovules ou leurs preacutecurseurs peuvent avoir des effets heacutereacuteditaires chez les enfants ou les geacuteneacuterations futures Les mutations dans les cellules somatiques (cellules non reproductrices) peuvent eacutegalement favoriser lrsquoapparition du cancer
Neutron Particule eacuteleacutementaire du noyau de lrsquoatome (acirc lrsquoexception de lrsquohydrogegravene) et dont la masse est similaire agrave celle drsquoun proton soit de lrsquoordre de 16 x 10-27 kg
Nombre de masse Nombre de neutrons et de protons dans le noyau drsquoun atome
Non-prolifeacuteration nucleacuteaire Effets deacuteployeacutes pour preacutevenir la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires et de dispositifs nucleacuteaires explosifs La CCSN est responsable de la mise en œuvre de la politique de non-prolifeacuteration nucleacuteaire du Canada qui contient deux objectifs de large porteacutee et de longue date
1 garantir aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires du Canada ne contribuent pas agrave la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou drsquoautres dispositifs nucleacuteaires explosifs
2 promouvoir un reacutegime international de non-prolifeacuteration plus efficace et plus complet
Noyau (drsquoun atome) Partie centrale drsquoun atome chargeacutee positivement contenant des protons et des neutrons Le nombre total de protons et de neutrons srsquoappelle le nombre de masse
Nucleacuteide Un terme geacuteneacuteral pour deacutesigner tous les isotopes connus qursquoils soient stables ou non
Numeacutero atomique Nombre de protons dans le noyau drsquoun atome Symbole Z
Optimisation Processus drsquoeacutetablissement de niveaux de protection et de sucircreteacute qui permettent drsquoassurer que les expositions la probabiliteacute de subir une exposition et la valeur des expositions potentielles soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux tel que recommandeacute par la Commission internationale de protection radiologique
Particules alpha Une particule agrave charge positive formeacutee de deux protons et de deux neutrons qui est eacutemise par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoil se deacutesintegravegre Une particule alpha est relativement volumineuse et peut ecirctre arrecircteacutee par la peau ou une feuille de papier Une particule alpha est identique agrave un noyau drsquoheacutelium
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Particules becircta Un eacutelectron (une particule ayant une charge neacutegative) ou un positron (une particule ayant une charge positive) qui est eacutemis par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoils se deacutesintegravegrent Les particules becircta sont relativement petites et peuvent ecirctre arrecircteacutees par une feuille drsquoaluminium ou de plastique de quelques millimegravetres drsquoeacutepaisseur
Peacuteriode (radioactive) Temps neacutecessaire pour que lrsquoactiviteacute drsquoun radionucleacuteide soit reacuteduite de moitieacute par un processus de deacutesinteacutegration radioactive Symbole t12 Plus la peacuteriode drsquoune substance est courte plus elle est radioactive
Photon Un quantum (la plus petite quantiteacute possible) drsquoeacutenergie eacutemise sous forme de rayonnement eacutelectromagneacutetique
Positron Particule eacuteleacutementaire chargeacutee positivement de 16 x 10-19 coulombs et dont la masse est de 91 x 10-31 kg (comparable agrave un eacutelectron mais chargeacutee positivement)
Produits de filiation du radon Terme utiliseacute pour deacutesigner collectivement les produits immeacutediats de deacutesinteacutegration radioactive du radon Il srsquoagit de la chaicircne de deacutesinteacutegration qui inclut le polonium 218 le plomb 214 le bismuth 214 et le polonium 214 Leur peacuteriode combineacutee moyenne est de lrsquoordre de 30 minutes Aussi appeleacute descendant du radon
Proton Particule eacuteleacutementaire stable preacutesente dans le noyau de lrsquoatome posseacutedant une charge eacutelectrique positive de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 167 x 10-27 kg
Radioactif Empreint de radioactiviteacute eacutemettant spontaneacutement de lrsquoeacutenergie sous forme de rayonnement ionisant (telles que les particules alpha et becircta des neutrons ou des rayons gamma) agrave la suite de la deacutesinteacutegration drsquoun atome instable
Radon Eacuteleacutement chimique dont le symbole est Rn et le nombre atomique 86 Le radon est un gaz noble rare incolore inodore insipide naturel et radioactif issu de la deacutesinteacutegration du radium Il srsquoagit de lrsquoune des substances les plus lourdes persistant sous forme de gaz dans des conditions normales le radon preacutesente un risque pour la santeacute
Radio-isotope Isotope drsquoun eacuteleacutement qui subit une deacutesinteacutegration spontaneacutee et eacutemet un rayonnement
Radionucleacuteide Nucleacuteide radioactif
Radiosensible Un terme qualitatif pour distinguer les cellules les tissus et les organes qui sont plus susceptibles drsquoecirctre endommageacutes par le rayonnement
Rayonnement Processus drsquoeacutemission ou de transmission drsquoeacutenergie sous forme de particules ou drsquoondes Dans le preacutesent document le terme laquo rayonnement raquo deacutesigne un rayonnement ionisant sauf indication contraire
Rayonnement artificiel Rayonnement produit par les activiteacutes humaines et qui srsquoajoute au rayonnement de fond
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Rayonnement cosmique Rayonnement naturel provenant de lrsquoespace Ces rayons sont composeacutes de rayonnements ionisants peacuteneacutetrants (agrave la fois particulaires et eacutelectromagneacutetiques) et peuvent porter des eacutenergies de plus de 1020 eV Le champ magneacutetique terrestre deacutevie les rayons cosmiques chargeacutes vers les pocircles
Rayonnement de fond naturel Une source de rayonnement preacutesente en permanence dans lrsquoenvironnement et provenant de diffeacuterentes sources Parmi ces sources figurent le rayonnement cosmique les sources terrestres (eacuteleacutements radioactifs preacutesents dans le sol) lrsquoair ambiant (radon) et les sources internes (denreacutees alimentaires et boissons) La dose efficace annuelle globale par personne attribueacutee au rayonnement naturel est de 24 mSv par anneacutee (UNSCEAR 2008)
Rayonnement eacutelectromagneacutetique Mouvement drsquoondes en deacuteplacement reacutesultant de lrsquoeacutevolution des champs eacutelectriques et magneacutetiques Le spectre de rayonnement eacutelectromagneacutetique connu comprend la gamme des rayons X (et des rayons gamma) de courte longueur drsquoonde et agrave haute eacutenergie lrsquoultraviolet la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge et le radar et des ondes radio et de longueur drsquoonde relativement longue et agrave faible eacutenergie Selon la meacutecanique quantique les rayonnements eacutelectromagneacutetiques agrave haute eacutenergie peuvent se comporter comme des particules (photons)
Rayonnement gamma Rayonnement eacutelectromagneacutetique peacuteneacutetrant produit par un noyau atomique pendant sa deacutesinteacutegration radioactive forme de rayonnement ionisant agrave courte longueur drsquoonde et eacutenergie eacuteleveacutee
Rayonnement ionisant Rayonnement capable drsquoajouter ou de retrancher des eacutelectrons en traversant la matiegravere (par ex air eau ou tissus vivants) Exemples particules alpha rayonnement gamma rayons X et neutrons
Rayonnement neutronique Se produit lorsque les neutrons sont eacutejecteacutes du noyau par fission nucleacuteaire (c-agrave-d division de lrsquoatome) et drsquoautres processus Contrairement agrave drsquoautres rayonnements le rayonnement neutronique est absorbeacute par les mateacuteriaux contenant un grand nombre drsquoatomes drsquohydrogegravene comme la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques
Rayonnement non ionisant Un rayonnement plus faible que le rayonnement ionisant c-agrave-d qui ne possegravede pas lrsquoeacutenergie suffisante pour produire des ions La lumiegravere visible les rayons infrarouges et les ondes radioeacutelectriques sont des rayonnements non ionisants
Rayons X Rayonnement eacutelectromagneacutetique (photon) peacuteneacutetrant eacutemis par un atome apregraves avoir eacuteteacute bombardeacute par des eacutelectrons Les rayons X diffegraverent du rayonnement gamma dans la mesure ougrave ils sont eacutemis agrave partir des eacutelectrons en orbite et non agrave partir du noyau Ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma Les rayons X sont principalement geacuteneacutereacutes par des moyens artificiels plutocirct qursquoagrave partir de substances radioactives Ils sont utiliseacutes avant tout agrave des fins meacutedicales
Reacuteacteur nucleacuteaire Appareil dans lequel une reacuteaction en chaicircne de fission nucleacuteaire autoentretenue se produit dans des conditions controcircleacutees pour produire de lrsquoeacutenergie ou des rayonnements utiles
Reacuteaction en chaicircne Voir reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne
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Reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne Exemple de fission nucleacuteaire ougrave un neutron est eacutejecteacute drsquoun atome fissionneacute ce qui causera la fission drsquoun autre atome en eacutejectant plus de neutrons
Rejets Substances et matiegraveres nucleacuteaires relacirccheacutees dans lrsquoenvironnement (sous forme liquide ou gazeuse) agrave la suite drsquoactiviteacutes autoriseacutees par la CCSN
Service de dosimeacutetrie autoriseacute Une entreprise ou une institution qui deacutetient un permis de la CCSN pour mesurer les doses de rayonnement aux travailleurs
SI Systegraveme international drsquouniteacutes
Sievert Lrsquouniteacute du SI mesurant la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Elle est eacutegale agrave 1 joulekilogramme Elle remplace lrsquoancienne uniteacute de rayonnement classique rem Des multiples du sievert (dont le symbole est Sv) sont utiliseacutes dans la pratique courante et incluent le millisievert (mSv 11000 de 1 Sv) et le microsievert (μSv 11 000 000 de 1 Sv)
Substances nucleacuteaires Isotopes qui eacutemettent du rayonnement
Travailleur du secteur nucleacuteaire (TSN) Personne qui du fait de sa profession ou de son occupation et des conditions dans lesquelles elle exerce ses activiteacutes si celles-ci sont lieacutees agrave une substance ou agrave une installation nucleacuteaire risque vraisemblablement de recevoir une dose de rayonnement supeacuterieure agrave la limite reacuteglementaire fixeacutee par la CCSN pour la population en geacuteneacuteral (1 mSv par anneacutee)
Tritium Un isotope radioactif de lrsquohydrogegravene posseacutedant deux neutrons et un proton dans son noyau Le tritium se deacutesintegravegre en eacutemettant un eacutelectron (rayonnement becircta) et sa peacuteriode radioactive est de 123 ans Le tritium est preacutesent naturellement dans lrsquoenvironnement et eacutegalement un sous-produit des reacuteacteurs nucleacuteaires
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Acronymes et uniteacutes
ADN acide deacutesoxyribonucleacuteique AIEA Agence internationale de lrsquoeacutenergie atomique ALARA niveau le plus bas que lrsquoon peut raisonnablement atteindre BEIR National Academy of Biological Effects of Ionizing Radiation Bq becquerel CCSN Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire CIPR Commission internationale de protection radiologique CRFPT Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial EACL Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee ELF ondes meacutegameacutetriques FDN Fichier dosimeacutetrique national Gy gray H2O symbole chimique de lrsquoeau eacutegalement HOH HTO eau tritieacutee ICRU Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation J joule LSRN Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires mSv millisievert NCRP National Council on Radiation Protection and Measurements Sv sievert TDM tomodensitomeacutetrie t frac12 symbole pour la peacuteriode radioactive drsquoun radionucleacuteide TSN travailleur du secteur nucleacuteaire microSv microsievert UNSCEAR Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants UV ultraviolet wR facteur de pondeacuteration radiologique wT facteur de pondeacuteration tissulaire
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Sources
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laws-loisjusticegccaengregulationssor-2000-203page-1html bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire juin 2003 Controcircle et enregistrement des
doses de rayonnement aux personnes guide de reacuteglementation G-91 httpwwwnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_fre44019shyG91FpdfCFID=17937881ampCFTOKEN=18173133
bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire octobre 2004 Maintenir les expositions et les doses au laquo niveau le plus bas qursquoil soit raisonnablement possible drsquoatteindre raquo guide de reacuteglementation G-129 reacutevision 1 httpnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_freG129rev1_fpdf
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations 2007 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 103 Publication 103 Pergamon Press Oxford 2007
bull Commission internationale de protection radiologique Rapport du Groupe de travail sur lrsquohomme de reacutefeacuterence Publication 23 de la CIPR Pergamon Press New York 1975
bull Commission internationale de protection radiologique Limits for Intakes of Radionuclides by Workers Publication 30 de la CIPR partie 1 (et suppleacutement) part 2 (et suppleacutement) partie 3 (et suppleacutements A et B) et index Annales de la CIPR Pergamon Press New York 1979-1982
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations de 1990 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 21(1-3) Publication 60 de la CIPR Pergamon Press Oxford 1991
bull Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation 2011 Fundamental quantities and units for ionizing radiation Journal de la ICRU volume 11 no 1 publieacute par Oxford University Press
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRP) ncrponlineorgPDFsNCRP20Composite20Glossarypdf
bull Santeacute Canada Rapport de 2008 sur les radioexpositions professionnelles au Canada publication 5923 de SC hc-scgccaewh-semtalt_formatshecs-sescpdfpubsoccup-travail2008-report-rapportshyengpdf
bull Committee to Assess Health Risks from Exposures to Low Levels of Ionizing Radiation Health Risks from Exposure to Low Levels of Ionizing Radiation BEIR VII ndash Phase 2 National Academy Sciences National Research Council National Academy Press Washington 2006
bull Nations Unies Effects of Ionizing Radiation Volume I Report to the General Assembly Scientific Annexes A and B Volume II Scientific Annexes C D and E Rapport de 2006 du Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des rayonnements ionisants publications des Nations Unies E08IX6 (2008) et E09IX5 (2009) Nations Unies New York
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bull Nations Unies Sources and Effects of Ionizing Radiation Volume I Sources Volume II Effects Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants Rapport 2000 agrave lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale avec des annexes scientifiques publications des Nations Unies E00IX3 et E00IX4 Nations Unies New York 2000
bull NRC des Eacutetats-Unis nrcgovreading-rmbasic-refglossaryhtml bull Brodsky A Handbook of Radiation Measurement and Protection Boca Raton
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bull Brenner DJ et Hall EJ Computed Tomography ndash An Increasing Source of Radiation Exposure New England Journal of Medicine 357 p 2277-2284 2007
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- Full cover - PDF - FRpdf
-
- RG-RD_IR_Fpdf
- inside cover - PDF - FR
-
- E-DOCS-3738137-v8-Radiation_INFO_doc_-_FR
-
- Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
-
- 42 Eacutevaluation du risque de cancer
-
- Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
-
- 541 Rayonnement naturel
-
- Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
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- 61 Protection des Canadiens
- 62 Protection des travailleurs
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Les dommages geacuteneacutetiques surviennent lorsque lrsquoADN des cellules des spermatozoiumldes ou des ovules est endommageacute Cela provoque lrsquoeacutemergence drsquoune anomalie qui est transmise drsquoune geacuteneacuteration agrave lrsquoautre Drsquoapregraves les eacutetudes meneacutees sur les animaux comme sur les mouches des fruits par Hermann J Muller en 1926 lrsquoexposition au rayonnement cause des mutations geacuteneacutetiques Toutefois agrave ce jour aucun effet geacuteneacutetique connu nrsquoa eacuteteacute observeacute chez les ecirctres humains par suite drsquoune exposition au rayonnement Il srsquoagit drsquoeacutetudes qui ont porteacute sur 30 000 enfants de survivants des bombardements atomiques sur Hiroshima et Nagasaki au Japon en 1945 (BEIR VII)
Le tableau 3 fait la synthegravese des effets possibles sur la santeacute qui sont relieacutes agrave des doses de rayonnement donneacutees Les limites de dose ont aussi eacuteteacute ajouteacutees pour montrer comment elles protegravegent les travailleurs et la population des dangers
Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
Dose Limite ou effet sur la santeacute
Plus de 5 000 mSv
Dose pouvant causer la mort si elle est reccedilue en une seule fois
1 000 mSv Dose pouvant occasionner les symptocircmes de la maladie des rayons (fatigue et nauseacutees) si elle est reccedilue au cours drsquoune peacuteriode de
24 heures
100 mSv Dose aigueuml la plus petite connue pouvant causer lrsquoapparition de cancers
30 agrave 100 mSv Dose de rayonnement reccedilue lors drsquoune tomographie axiale informatiseacutee du corps entier
50 mSv Limite de dose de rayonnement annuelle pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire
18 mSv Dose annuelle moyenne due au rayonnement de fond au Canada
1 mSv Limite de dose annuelle pour les membres du public au Canada
01 agrave 012 mSv
Dose reccedilue lors drsquoune radiographie des poumons
001 mSv Dose reccedilue lors drsquoune radiographie dentaire
001 mSv Dose annuelle moyenne reacutesultant des voyages en avion
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5 Doses de rayonnement
Pour les besoins de la radioprotection diffeacuterentes grandeurs de dose ont eacuteteacute deacutefinies dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace Les sections 51 agrave 53 deacutecrivent respectivement ces types de dose La figure 12 preacutesente un aperccedilu du lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee
Figure 12 Lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee
La section 54 preacutesente des doses de rayonnements repreacutesentatives qui pourraient ecirctre attendues selon divers sceacutenarios et la section 55 traite des limites de doses eacutetablies par la CCSN
51 Dose absorbeacutee
Lorsque le rayonnement ionisant peacutenegravetre dans le corps humain ou dans la matiegravere il leur communique de lrsquoeacutenergie Lrsquoeacutenergie absorbeacutee par suite de lrsquoexposition au rayonnement porte le nom de dose absorbeacutee La dose absorbeacutee se mesure gracircce agrave une uniteacute appeleacutee le gray (Gy) Un Gray correspond agrave une eacutenergie deacuteposeacutee drsquoun joule dans un kilogramme de matiegravere
52 Dose eacutequivalente
Lorsque le rayonnement est absorbeacute par une matiegravere vivante on peut parfois observer un effet biologique Tous les rayonnements ne produisent pas le mecircme effet biologique pour une mecircme dose absorbeacutee Lrsquoeffet deacutepend du type de rayonnement (alpha becircta gamma etc) Ainsi 1 Gy de rayonnement alpha est plus nocif pour les tissus humains que 1 Gy de rayonnement becircta Pour obtenir la dose eacutequivalente il faut multiplier la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique (wR) speacutecifique Pour exprimer cet effet on utilise alors un facteur de pondeacuteration radiologique (wR) pour mettre en eacutequivalence les diffeacuterents types de rayonnement et leur efficaciteacute biologique respective Cette dose eacutequivalente est exprimeacutee en sievert (Sv) Autrement dit 1 Sv de rayonnement alpha possegravede les mecircmes effets biologiques que 1 Sv de rayonnement becircta En drsquoautres mots la dose eacutequivalente permet drsquoobtenir une uniteacute qui rend compte du degreacute de nociviteacute de diffeacuterents types de rayonnement
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53 Dose efficace
Les diffeacuterents tissus et organes preacutesentent une sensibiliteacute diffeacuterente au rayonnement (voir la figure 13) Par exemple la moelle osseuse est beaucoup plus radiosensible que les tissus musculaires ou nerveux Pour obtenir une indication de lrsquoeffet de lrsquoexposition sur la santeacute geacuteneacuterale la dose eacutequivalente peut ecirctre multiplieacutee par un facteur de pondeacuteration tissulaire (wT) lieacute au risque pour un tissu ou organe particulier Cette multiplication donne la dose efficace absorbeacutee par le corps Lrsquouniteacute utiliseacutee pour exprimer la dose efficace est eacutegalement le sievert
Figure 13 Facteurs de pondeacuteration tissulaire
Source Regraveglement sur la radioprotection
Agrave titre drsquoexemple si lrsquoestomac et la vessie drsquoun sujet sont exposeacutes seacutepareacutement au rayonnement et que les doses eacutequivalentes aux tissus soient respectivement de 100 et 70 mSv la dose efficace sera calculeacutee comme suit (100 mSv x 012) + (70 mSv x 005) = 155 mSv Le risque drsquoeffets nocifs lieacutes agrave lrsquoexposition au rayonnement eacutequivaut agrave 155 mSv reccedilus de faccedilon homogegravene par le corps entier
54 Doses typiques de rayonnement
541 Rayonnement naturel
Au niveau mondial la dose efficace moyenne totale provenant du rayonnement naturel est de lrsquoordre de 24 mSv par an Au Canada la dose efficace moyenne se chiffre agrave 18 mSv (voir le tableau 4 et la figure 15) Tel que speacutecifieacute agrave la section 3 la dose peut deacutependre de la source de rayonnement
bull Rayonnement cosmique Les reacutegions de haute altitude reccediloivent plus de rayonnement cosmique Selon une eacutetude reacutecente de Santeacute Canada la dose efficace annuelle provenant du rayonnement cosmique reccedilue par les habitants de Vancouver en Colombie-Britannique qui est situeacutee au niveau de la mer est de lrsquoordre de 030 mSv Par contre une personne qui vivrait au sommet du mont Lorne au Yukon agrave une altitude de 2 000 m recevrait une dose annuelle drsquoenviron 084 mSv Les voyages aeacuteriens augmentent eacutegalement lrsquoexposition au rayonnement cosmique de 001 mSv par Canadien par an La figure 14 montre agrave quel point les niveaux de
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rayonnement cosmique varient avec des eacuteleacutevations au-dessus du niveau de la mer et en fonction de la longitude et de la latitude
Figure 14 Dose efficace annuelle pour lrsquoexteacuterieur provenant du rayonnement cosmique en Ameacuterique du Nord (en microsieverts)
Source Gratsky et al 2004
bull Rayonnement terrestre Les sols contiennent eacutegalement des sources naturelles de rayonnement et les reacutegions dont les sols sont riches en uranium reccediloivent plus de rayonnement eacutemis par les sols La dose efficace moyenne de rayonnement eacutemis par les sols (et les mateacuteriaux de construction provenant de ces sols) est de lrsquoordre de 05 mSv par an Toutefois cette dose varie selon lrsquoemplacement geacuteographique et la geacuteologie et peut atteindre 260 mSv dans le Nord de lrsquoIran ou 90 mSv au Nigeacuteria Au Canada la dose annuelle la plus eacuteleveacutee serait selon les estimations de lrsquoordre de 23 mSv et concerne les Territoires du Nord-Ouest
bull Inhalation La croucircte terrestre produit du radon qui est preacutesent dans lrsquoair que nous respirons Le radon donne lieu agrave quatre produits de deacutesinteacutegration qui irradient les poumons en cas drsquoinhalation Agrave lrsquoeacutechelle mondiale la dose efficace annuelle moyenne de rayonnement par le radon est drsquoenviron 13 mSv Une reacutecente eacutetude de Santeacute Canada sur le radon dans les habitations a reacuteveacuteleacute que les niveaux de radon dans 93 des foyers canadiens sont en dessous de la ligne directrice canadienne actuelle de 200 Bqmsup3
bull Ingestion Enfin il existe plusieurs sources de rayonnement naturelles qui peacutenegravetrent dans nos organismes que ce soit par les aliments que nous ingeacuterons lrsquoair que nous respirons et lrsquoeau que nous buvons Le potassium 40 est la principale source drsquoirradiation interne (exception faite des produits de filiation du radon) La dose efficace moyenne provenant de ces sources est drsquoenviron 03 mSv par an
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Tableau 4 Dose efficace moyenne dans certaines villes canadiennes compareacutee agrave la moyenne mondiale
Source de rayonnement
Moyenne mondiale1
(mSv) Canada2
(mSv) Toronto2
(mSv) Winnipeg2
(mSv) Rayonnement cosmique 04 03 03 03 Irradiation interne 03 03 03 03 Exposition due agrave lrsquoinhalation 13 09 08 32 Irradiation externe 05 02 02 02 Total 24 18 16 40
1 UNSCEAR 2010 2 Grasty et LaMarre 2004
Figure 15 Doses provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Doses moyennes provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Rayonnement
Rayonnement terrestre
cosmique
Inhalation
Ingestion
03 mSv 03 mSv
02 m Sv
09 mSv
542 Les sources artificielles de rayonnement
Les sources artificielles de rayonnement (reacutesultant des activiteacutes commerciales et industrielles) repreacutesentent environ 02 microSv de notre exposition annuelle au rayonnement Les rayons X et autres interventions meacutedicales diagnostiques et theacuterapeutiques (voir le tableau 5) repreacutesentent environ 12 mSv par an (UNSCEAR 2000) Les produits de grande consommation comme le tabac et les deacutetecteurs de fumeacutee repreacutesentent 01 mSv de notre exposition annuelle au rayonnement
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Tableau 5 Doses aux organes typiques selon le type drsquoexamen radiologique
Type drsquoexamen Organe Dose (mSv) Radiographie dentaire1 Cerveau 001 Radiographie de la poitrine1 Poumons 01 Mammographie de deacutepistage2 Seins 3 Tomodensitomeacutetrie abdominale (adulte)2 Estomac 10 Tomodensitomeacutetrie abdominale (neacuteonatale)2 Estomac 20
1 National Council on Radiation Protection and Measurements (NCPR) 2009 2 Brenner et Hall 2007
Globalement le rayonnement naturel repreacutesente approximativement 60 de la dose annuelle agrave laquelle nous sommes exposeacutes Les interventions meacutedicales repreacutesentent approximativement 40 de cette dose annuelle
Il nrsquoy a pas de diffeacuterence dans les effets causeacutes par le rayonnement naturel ou artificiel
55 Limites de dose
La CCSN eacutetablit les limites de dose pour les travailleurs canadiens et la population Elle le fait en suivant les recommandations de la CIPR qui se compose de scientifiques eacuteminents et de plusieurs grands speacutecialistes de la radioprotection Ces regraveglements srsquoinspirent aussi de la plupart des normes et recommandations de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA)
Au Canada lrsquoapplication des regraveglements normes et pratiques mis en place pour proteacuteger les membres du public et les travailleurs des sources de rayonnement qui ne sont pas reacuteglementeacutees par la CCSN est du ressort de Santeacute Canada de Ressources humaines et Deacuteveloppement des compeacutetences Canada du ministegravere de la Deacutefense nationale et des gouvernements provinciaux et territoriaux
Par ailleurs le Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial (CRFPT) eacutelabore des lignes directrices concernant le rayonnement ionisant et non ionisant et srsquoemploie agrave harmoniser les regraveglements relatifs agrave la radioprotection agrave la grandeur du Canada Copreacutesideacute par la CCSN Santeacute Canada et les provinces le CRFPT est une tribune nationale pour les questions de radioprotection
Pour les personnes qui exploitent lrsquoeacutenergie nucleacuteaire ou travaillent avec celle-ci la limite de dose reacuteglementeacutee est fixeacutee en dessous de la limite infeacuterieure de ce qui est consideacutereacute comme une exposition inacceptable Par exemple les limites de dose efficace pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire est de 50 mSv par an et de 100 mSv sur 5 ans Il nrsquoa pas eacuteteacute deacutemontreacute que lrsquoexposition agrave du rayonnement infeacuterieur agrave une dose aigueuml drsquoenviron 100 mSv nrsquoaugmente pas le risque drsquoeffets sur la santeacute comme le cancer
De plus les titulaires de permis doivent veiller agrave ce que toutes les doses respectent le principe ALARA (voir la figure 16)
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Figure 16 Cadre de la limite de dose de rayonnement
Les rapports et les controcircles reacuteguliers deacutemontrent que la moyenne annuelle des doses aux travailleurs des installations nucleacuteaires canadiennes est de lrsquoordre de 1 agrave 2 mSv par anneacutee (voir la figure 17)
Figure 17 Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type drsquoinstallation
Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type dinstallation
0
05
1
15
2
25
3
35
4
Dos
e ef
ficac
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surv
eilla
nce)
(mSv
)
Centrales Mines et Raff ineries Installations Installations Installations Meacutedecine Industrie et Acceacuteleacuterateurs nucleacuteaires usines de duranium de fabrication de recherche de production recherche de particules
concentration de combustile et de de sources duranium production de lumineuses au
radio-isotopes tritium
Peut inclure lrsquoexposition aux rayons X Source Fichier dosimeacutetrique national du Canada (Santeacute Canada) ndash Drsquoapregraves les donneacutees publieacutees les plus reacutecentes
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Au Canada la limite de dose efficace pour le public est de 1 mSv au cours drsquoune anneacutee civile Les rapports et les controcircles reacuteguliers montrent que les doses efficaces annuelles auxquelles les membres du public sont exposeacutes dans le cadre des activiteacutes reacuteglementeacutees par la CCSN varient entre 0001 et 0092 mSv par an Le tableau 6 preacutesente la dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant drsquoeacutemissions dans lrsquoair et dans lrsquoeau provenant de diverses installations autoriseacutees de la CCSN par anneacutee Les doses reccedilues reacutesultant drsquoeacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques nrsquoont pas eacuteteacute additionneacutees pour Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) aux Laboratoires de Chalk River parce que ces doses correspondaient agrave diffeacuterents individus exposeacutes repreacutesentatifs provenant de diffeacuterentes populations
Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
Installation Dose annuelle maximale (mSv) pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
2006 2007 2008 2009 2010
Centrales nucleacuteaires
Point Lepreau 00006 00007 00018 00004 00002
Gentilly-2 00007 00009 00006 00012 00010
Darlington 00011 00014 00013 00007 00006
Pickering 00028 00026 00041 00018 00010
Bruce 00025 00021 00027 00044 00029
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions atmospheacuteriques)
0081 0073 0092 0045 0032
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions aquatiques)
0027 0014 0013 00011 00004
Source Rapports des titulaires de permis et donneacutees de surveillance de lrsquoenvironnement soumises agrave la CCSN
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6 Reacuteglementation des radiations
La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire (CCSN) reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de preacuteserver la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de mettre en œuvre les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Le mandat de la CCSN inclut aussi la diffusion de renseignements objectifs de nature scientifique technique et reacuteglementaire agrave lrsquointention de la population
En tant qursquoorganisme de reacuteglementation nucleacuteaire du Canada la CCSN surveille toutes les installations nucleacuteaires et les activiteacutes et applications lieacutees au nucleacuteaire En font partie les centrales nucleacuteaires les mines et usines de concentration drsquouranium les installations de traitement et de recherche les installations de gestion des deacutechets radioactifs les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement utiliseacutes agrave des fins meacutedicales et industrielles
La CCSN dispose drsquoun cadre de deacutelivrance de permis et de veacuterification de la conformiteacute visant agrave assurer que toute personne qui utilise possegravede ou stocke des substances nucleacuteaires et des appareils agrave rayonnement est en conformiteacute avec un permis et a mis en place des dispositions de sucircreteacute et de seacutecuriteacute approprieacutees Au fil des ans ces exigences reacuteglementaires ont eacuteteacute renforceacutees suite agrave lrsquoameacutelioration des connaissances sur les effets du rayonnement
61 Protection des Canadiens
Toutes les installations et activiteacutes nucleacuteaires au Canada sont reacutegies par la Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires (LSRN) qui est entreacutee en vigueur en mai 2000 en remplacement de lrsquoancienne Loi sur le controcircle de lrsquoeacutenergie atomique La LSRN et ses regraveglements sont conccedilus pour proteacuteger le public les personnes qui travaillent dans le secteur nucleacuteaire et notre environnement Le rocircle de la CCSN est de srsquoassurer que la LSRN et ses regraveglements sont respecteacutes
La CCSN collabore avec les organismes provinciaux et territoriaux de reacuteglementation en matiegravere de protection de lrsquoenvironnement et de radioprotection De nombreux autres organismes feacutedeacuteraux jouent eacutegalement un rocircle dans la protection des Canadiens la CCSN collabore avec Ressources naturelles Canada Environnement Canada Santeacute Canada Pecircches et Oceacuteans Canada Transports Canada la Deacutefense nationale et les Forces canadiennes et Affaires eacutetrangegraveres et Commerce international Canada pour reacuteglementer les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes
Les normes canadiennes en matiegravere de sucircreteacute nucleacuteaire prennent comme reacutefeacuterence les normes internationales Pour ce faire la CCSN srsquoappuie sur les travaux de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA) et drsquoautres organisations telles que le Comiteacute scientifique des Nations Unies sur les effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) et la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) ainsi que sur ceux de Santeacute Canada et drsquoEnvironnement Canada
Avec la coopeacuteration de ses Eacutetats membres lrsquoAIEA publie plusieurs normes internationales notamment des normes de non-prolifeacuteration nucleacuteaire Les normes de la CCSN et les meilleures pratiques dans ce domaine respectent celles de lrsquoAIEA
Dans le domaine de la non-prolifeacuteration nucleacuteaire la CCSN travaille pour le compte du gouvernement du Canada afin drsquoatteindre deux objectifs assurer aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires de notre pays ne contribuent pas agrave la
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fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou de dispositifs explosifs nucleacuteaires et promouvoir un cadre international de non-prolifeacuteration efficace et plus complet
62 Protection des travailleurs
La CCSN reacuteglemente les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes dans le but de proteacuteger la seacutecuriteacute et la santeacute des travailleurs Les installations nucleacuteaires comprennent les centrales nucleacuteaires les mines et les usines de concentration drsquouranium les installations de fabrication de combustible et les installations qui effectuent le traitement et la recherche Les aspects des activiteacutes reacuteglementeacutees sont la seacutecuriteacute la dosimeacutetrie lrsquoemballage et le transport des substances nucleacuteaires ainsi que lrsquoimportation et lrsquoexportation des substances nucleacuteaires
On estime agrave 40 000 le nombre de travailleurs de lrsquoindustrie nucleacuteaire au Canada et le nombre de personnes exposeacutees au rayonnement chaque jour dans le cadre de leur emploi est beaucoup plus eacuteleveacute Les travailleurs canadiens sont exposeacutes agrave des rayonnements de deux faccedilons ils travaillent avec des sources artificielles de rayonnement (par exemple dans lrsquoindustrie nucleacuteaire les soins de santeacute les eacutetablissements de recherche ou de production) ou bien ils sont exposeacutes agrave des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement naturel (par exemple dans lrsquoindustrie miniegravere dans les eacutequipages drsquoavion et dans la construction)
Le Regraveglement sur la radioprotection canadien fixe des limites srsquoappliquant agrave la quantiteacute de rayonnement agrave laquelle le public et les travailleurs du secteur nucleacuteaire (TSN) peuvent ecirctre exposeacutes Il srsquoagit des laquo limites de dose raquo (voir la section 55) et elles sont fixeacutees en deccedilagrave du seuil auquel on srsquoattend qursquoil y ait des effets neacutefastes sur la santeacute Le Regraveglement exige que les titulaires de permis mettent en œuvre des programmes de radioprotection qui limitent lrsquoexposition des travailleurs aux rayonnements ionisants sous les limites de dose et agrave un niveau aussi bas que possible les facteurs sociaux et eacuteconomiques en preacutesence eacutetant pris en compte (voir la figure 17)
Accident nucleacuteaire survenu agrave Fukushima en 2011
Le 11 mars 2011 un seacuteisme de magnitude 9 suivi drsquoun tsunami deacutevastateur ont frappeacute le Japon laissant derriegravere eux pregraves de 25 000 morts ou disparus un demi-million de reacutesidences deacutetruites ou endommageacutees et 560 km2 inondeacutes
Les reacutepercussions combineacutees du seacuteisme et du tsunami sur la centrale nucleacuteaire de Fukushima-Daiichi ont provoqueacute lrsquoun des pires accidents nucleacuteaires du monde Au cours des heures et des jours qui ont suivi trois des six reacuteacteurs de la centrale ont surchauffeacute et subi des dommages Les travailleurs de la centrale ont braveacute des conditions extraordinaires pour preacutevenir ou retarder les rejets de matiegraveres radioactives au-dessus de la reacutegion environnante et dans la mer Gracircce agrave leurs efforts il a eacuteteacute possible de retarder suffisamment ces rejets pour que la population environnante puisse ecirctre eacutevacueacutee malgreacute les dommages geacuteneacuteraliseacutes subis aux infrastructures locales
Agrave mesure que lrsquoaccident se deacuteroulait la zone drsquoeacutevacuation srsquoest agrandie et les autoriteacutes ont recommandeacute aux habitants drsquoun plus grand secteur de se reacutefugier agrave lrsquointeacuterieur Des mesures de surveillance radiologique eacutetendues et de controcircle de la production et de la distribution alimentaires ont eacuteteacute mises en œuvre Dans le mecircme ordre drsquoideacutee il faudra poursuivre la surveillance et le controcircle des approvisionnements alimentaires et en eau peut-ecirctre pendant de nombreuses anneacutees
Cet accident a pousseacute de nombreux pays agrave eacutevaluer la sucircreteacute de leurs infrastructures nucleacuteaires La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire a entrepris un examen de toutes les grandes installations nucleacuteaires au Canada Cet examen dirigeacute par un groupe de travail multidisciplinaire a permis de confirmer que les installations canadiennes peuvent reacutesister et reacutepondre agrave des eacuteveacutenements externes comme les tremblements de terre Un plan drsquoaction de quatre ans est en cours drsquoeacutelaboration afin de renforcer les deacutefenses et de reacuteduire davantage le risque notamment gracircce agrave lrsquoameacutelioration du Regraveglement sur la radioprotection en vigueur pour y inteacutegrer de nouvelles exigences en cas drsquourgence
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Les installations nucleacuteaires au Canada doivent disposer drsquoun personnel qualifieacute pour effectuer leurs activiteacutes en conformiteacute avec la LSRN et ses regraveglements La CCSN veacuterifie eacutegalement que le personnel travaillant dans le domaine de la radioprotection est capable drsquoexeacutecuter les tacircches preacutevues drsquoapregraves les permis
Surveillance des doses
Tous les titulaires de permis de la CCSN sont tenus de deacuteterminer les doses de rayonnement reccedilues par les travailleurs dans lrsquoexercice de leurs fonctions En outre si lrsquoon srsquoattend agrave ce que les doses efficaces deacutepassent 5 mSv en un an les titulaires de permis sont tenus de recourir agrave des services de dosimeacutetrie autoriseacutes
La CCSN deacutelivre des permis aux services de dosimeacutetrie qui doivent effectuer des mesures de doses exactes et preacutecises Les titulaires de permis de services de dosimeacutetrie sont tenus de deacuteposer de lrsquoinformation reacuteguliegraverement dans le Fichier dosimeacutetrique national (FDN) Le FDN exploiteacute par le Bureau de la radioprotection de Santeacute Canada contient les dossiers de doses de rayonnement provenant de tous les processeurs commerciaux de dosimeacutetrie des installations de production drsquoeacutenergie nucleacuteaire drsquoEacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) et des mines drsquouranium Le registre comprend eacutegalement les dossiers de doses provenant des utilisateurs de rayons X tels que les dentistes les radiologues et les chiropraticiens ainsi que les expositions aux produits de filiation du radon provenant de certaines mines qui ne deacutetiennent pas de permis de la CCSN
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7 Sommaire
Le rayonnement a toujours eacuteteacute preacutesent et il est partout dans notre environnement La vie a eacutevolueacute dans un monde contenant des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement ionisant Nous sommes eacutegalement exposeacutes au rayonnement artificiel provenant de sources telles que les traitements meacutedicaux et les activiteacutes impliquant des matiegraveres radioactives
Les effets du rayonnement sur la santeacute sont bien compris Depuis le deacutebut du 20e siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes agrave fond agrave la fois en laboratoire et sur les populations humaines En raison des risques connus du rayonnement pour la santeacute il doit ecirctre utiliseacute avec prudence et strictement controcircleacute Un eacutequilibre doit ecirctre trouveacute entre les avantages du rayonnement pour la socieacuteteacute et les risques que le rayonnement pose pour les personnes la santeacute et lrsquoenvironnement
La CCSN reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de proteacuteger la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de respecter les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Elle deacutefinit eacutegalement des limites de dose pour empecirccher que les travailleurs et le public ne soient soumis agrave une exposition excessive au rayonnement
La compreacutehension des risques que pose le rayonnement aide la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation agrave fixer les limites de dose et agrave eacutetablir des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave des niveaux sucircrs Les titulaires de permis sont tenus de maintenir toutes les doses de rayonnement agrave des niveaux ALARA Des programmes de surveillance du rayonnement sont en place agrave proximiteacute des centrales nucleacuteaires et drsquoautres installations nucleacuteaires agrave travers le Canada pour proteacuteger les personnes et lrsquoenvironnement contre les effets potentiels du rayonnement
Des programmes gouvernementaux et de lrsquoindustrie mesurent systeacutematiquement les niveaux de radioactiviteacute dans lrsquoair lrsquoeau potable les eaux de surface le sol et les aliments Gracircce agrave ces donneacutees la CCSN peut veacuterifier que les normes sont respecteacutees eacutevaluer lrsquoefficaciteacute des controcircles et deacuteterminer les tendances environnementales
Depuis plus de 65 ans le Canada deacutetient un dossier de sucircreteacute nucleacuteaire reconnu au niveau international La CCSN est fiegravere drsquoavoir contribueacute agrave ce dossier de sucircreteacute en assurant une surveillance reacuteglementaire solide Les Canadiens peuvent ecirctre assureacutes que la CCSN continuera de surveiller avec vigilance la sucircreteacute de lrsquoindustrie nucleacuteaire canadienne de sorte que la santeacute et la sucircreteacute ne soient jamais compromises
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Glossaire
Acide amineacute Les eacuteleacutements constitutifs des proteacuteines Il srsquoagit de moleacutecules organiques contenant un groupement amine (NH2) et un groupe carboxyle (COOH)
Acide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) Le composeacute moleacuteculaire dans le noyau drsquoune cellule qui forme le modegravele de la structure et du fonctionnement de la cellule
Activiteacute Rythme auquel se produisent les deacutesinteacutegrations dans une matiegravere radioactive par uniteacute de temps Utiliseacutee comme mesure de la quantiteacute de radionucleacuteides preacutesents Uniteacute Becquerel symbole Bq 1 Bq = une deacutesinteacutegration par seconde
ALARA Un principe drsquooptimisation de la protection utiliseacute pour srsquoassurer que les limites de doses reccedilues au niveau individuel au travail et par le public soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux Ce concept ne deacutesigne pas la limite de dose il srsquoagit drsquoun processus qui permet de maintenir les niveaux de dose bas
Appareil agrave rayonnement Tel que deacutefini dans le Regraveglement sur les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement a) un appareil contenant une substance nucleacuteaire en une quantiteacute supeacuterieure agrave la quantiteacute drsquoexemption et permettant son utilisation pour ses proprieacuteteacutes de rayonnement et b) un appareil contenant un composeacute lumineux au radium
Atome Uniteacute de matiegravere formeacutee drsquoun noyau unique autour duquel gravitent plusieurs eacutelectrons et dont le nombre est eacutegal agrave celui des protons dans le noyau Lrsquoatome est la plus petite partie drsquoun eacuteleacutement pouvant se combiner chimiquement avec drsquoautres atomes Tous les atomes autres que lrsquohydrogegravene 1 ont des neutrons dans le noyau
Becquerel Uniteacute SI de mesure de lrsquoactiviteacute drsquoune substance radioactive Le becquerel remplace le curie (Ci) qui nrsquoest pas une uniteacute SI Son symbole est Bq Il correspond agrave une deacutesinteacutegration nucleacuteaire par seconde 1 Bq = 27 pCi (27 times 10ndash11 Ci) et 1 Ci = 37 times 1010 Bq (Voir aussi laquo SI raquo)
Cancer Un grand nombre de maladies causeacutees par la division effreacuteneacutee de cellules anormales
Capture des eacutelectrons Processus de deacutesinteacutegration radioactive au terme duquel un eacutelectron en orbite est captureacute par le noyau et fusionne avec ce dernier Apregraves ce processus la masse reste inchangeacutee mais le numeacutero atomique diminue drsquoun facteur de un car un proton est converti en neutron
Capture des neutrons ou capture neutronique Type de reacuteaction nucleacuteaire au terme de laquelle un noyau atomique srsquoempare drsquoun neutron libre et fusionne avec lui pour former un noyau plus lourd Les neutrons peuvent reacuteagir avec un noyau atomique de plusieurs maniegraveres chacune aboutissant agrave un produit diffeacuterent
Cataracte Affection qui survient lorsque le cristallin normalement transparent de lrsquoœil se trouble ou srsquoopacifie et cause une vision trouble qursquoil nrsquoest pas possible de corriger par des verres correcteurs ordinaires Le facteur le plus important de la formation de cataractes est le vieillissement mais il existe des facteurs additionnels comme le tabagisme le diabegravete lrsquoexposition excessive au soleil et le rayonnement
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Cellule La plus petite uniteacute structurelle et fonctionnelle de tous les organismes vivants connus
Deacutesinteacutegration (radioactive) Transformation drsquoun nucleacuteide radioactif en un nucleacuteide diffeacuterent (ou plusieurs nucleacuteides diffeacuterents) par eacutemission spontaneacutee de rayonnement tels que des rayonnements alpha becircta ou gamma ou par capture des eacutelectrons Il en reacutesulte un noyau plus stable et moins chargeacute en eacutenergie Chaque processus de deacutesinteacutegration a une peacuteriode radioactive deacutefinie
Deuteacuterium Un isotope drsquohydrogegravene avec un proton et un neutron dans le noyau
Dose Terme geacuteneacuteral utiliseacute pour deacutesigner la quantiteacute drsquoeacutenergie provenant de rayonnement ionisant absorbeacutee par les tissus La dose absorbeacutee est mesureacutee en grays (Gy) ougrave 1 gray eacutequivaut agrave 1 joule par kilogramme Voir aussi dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace
Dose absorbeacutee Quantiteacute drsquoeacutenergie absorbeacutee par la matiegravere irradieacutee par uniteacute de masse Cela reflegravete la quantiteacute drsquoeacutenergie deacuteposeacutee par du rayonnement ionisant lors de son passage agrave travers un milieu (comme lrsquoair lrsquoeau ou du tissu vivant) Uniteacute gray Symbole Gy
Dose aigueuml Exposition reccedilue pendant une courte dureacutee (heures ou jours) Lrsquoadjectif laquo aigueuml raquo deacutesigne uniquement la dureacutee de lrsquoexposition et non lrsquointensiteacute des doses concerneacutees
Dose chronique Exposition persistante (en termes de mois ou drsquoanneacutees) Lrsquoadjectif laquo chronique raquo se rapporte uniquement agrave la dureacutee de lrsquoexposition et non agrave lrsquointensiteacute des doses
Dose efficace Mesure de dose visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du deacutetriment radiologique pouvant reacutesulter de la dose Elle repreacutesente la somme des produits des doses eacutequivalentes aux tissus multiplieacutees par leurs facteurs de pondeacuteration tissulaires respectifs Uniteacute sievert (Sv)
Dose eacutequivalente Mesure de la dose au tissu ou agrave lrsquoorgane visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du dommage causeacute Obtenue en multipliant la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique pour tenir compte de lrsquoefficaciteacute biologique de diffeacuterents rayonnements agrave causer des dommages au tissu ou agrave lrsquoorgane consideacutereacute Uniteacute sievert (Sv)
Dosimegravetre Dispositif porteacute par une personne pour mesurer une dose de rayonnement ionisant
Dosimeacutetrie Sous-speacutecialiteacute scientifique de la radioprotection et de la physique meacutedicale centreacutee sur le calcul et lrsquoenregistrement des doses internes et externes provenant du rayonnement ionisant
Eau leacutegegravere Eau ordinaire composeacutee de moleacutecules ayant deux atomes drsquohydrogegravene et un atome drsquooxygegravene (H20) Diffeacuterente de lrsquoeau lourde qui est composeacutee de moleacutecules ayant un atome drsquohydrogegravene un atome de deuteacuterium (D) et un atome drsquooxygegravene (HDO)
Eau lourde Eau contenant une teneur eacuteleveacutee de moleacutecules avec des atomes de deuteacuterium (hydrogegravene lourd) Dans certains reacuteacteurs lrsquoeau lourde est utiliseacutee comme modeacuterateur parce qursquoelle ralentit les neutrons avec efficaciteacute et aussi parce qursquoelle a une faible probabiliteacute drsquoabsorber les neutrons
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Eau tritieacutee Lrsquoeau tritieacutee (HTO) est une moleacutecule drsquoeau dans laquelle une ou deux moleacutecules drsquohydrogegravene ont eacuteteacute remplaceacutees par un atome de tritium
Effets deacuteterministes Changements dans les cellules et les tissus qui se produiront certainement apregraves une dose aigueuml de rayonnement (agrave un niveau de dose supeacuterieur agrave au moins 1 000 mSv) en deccedilagrave duquel lrsquoeffet du rayonnement nrsquoest pas deacutetecteacute La graviteacute des effets sanitaires (eacuterythegraveme cutaneacute brucirclures et chute des cheveux) augmente avec la dose reccedilue
Effets stochastiques Terme utiliseacute pour deacutesigner les effets sanitaires du rayonnement (tels que le cancer ou les maladies heacutereacuteditaires) preacutesentant un risque statistique Pour ces maladies la probabiliteacute drsquoapparition augmente proportionnellement agrave la dose de rayonnement reccedilue plus la dose est eacuteleveacutee plus la probabiliteacute drsquoapparition est grande La graviteacute des effets nrsquoest pas proportionnelle agrave la dose
Efficaciteacute biologique relative Mesure relative de lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents types de rayonnements agrave provoquer un effet sanitaire preacuteciseacute exprimeacutee comme le rapport inverse des doses absorbeacutees de deux types de rayonnement diffeacuterents qui produiraient un effet biologique donneacute de mecircme intensiteacute
Eacutelectron Particule eacuteleacutementaire stable posseacutedant une charge eacutelectrique neacutegative de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 91 x 10-31 kg
Eacutelectron-volt (eV) Uniteacute drsquoeacutenergie eacutequivalente agrave environ 16 x 10-19 joules
Eacuteleacutement Types drsquoatomes speacutecifiques ayant le mecircme nombre de protons dans leur noyau et par conseacutequent le mecircme numeacutero atomique Le nombre de neutrons peut diffeacuterer
Eacutemission de positrons Type de deacutesinteacutegration radioactive dans laquelle un proton est transformeacute en neutron ce qui eacutemet un positron Dans ces cas lorsque le rapport neutrons-protons est trop faible et que lrsquoeacutemission de particules alpha nrsquoest pas possible sur le plan eacutenergeacutetique le noyau peut dans certaines conditions atteindre la stabiliteacute en eacutemettant un positron
Eacutenergie Grandeur physique qui deacutecrit la quantiteacute de travail qui peut ecirctre effectueacutee par une force donneacutee ougrave la masse-eacutenergie est conserveacutee Il existe diffeacuterentes formes drsquoeacutenergie eacutenergie cineacutetique potentielle thermique gravitationnelle acoustique lumineuse eacutelastique nucleacuteaire et eacutelectromagneacutetique
Eacutepideacutemiologie Eacutetude de la distribution et des eacuteleacutements deacuteterminants des maladies dans les populations humaines Elle sert de base pour la santeacute publique et la meacutedecine preacuteventive et elle est fondeacutee sur des observations plutocirct que sur des expeacuteriences
Essai biologique Toute proceacutedure utiliseacutee pour deacuteterminer la nature lrsquoactiviteacute lrsquoemplacement ou la reacutetention de radionucleacuteides dans lrsquoorganisme par des mesures directes (in vivo) ou par des analyses de matiegraveres excreacuteteacutees ou autrement eacutelimineacutees par lrsquoorganisme (in vitro)
Facteur de pondeacuteration radiologique Nombre par lequel il faut multiplier la dose absorbeacutee dans un tissu ou un organe pour deacuteterminer lrsquoefficaciteacute biologique relative du rayonnement agrave induire des effets stochastiques agrave de faibles doses le reacutesultat eacutetant la dose eacutequivalente
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Facteur de pondeacuteration tissulaire Facteur pour lequel la dose eacutequivalente est pondeacutereacutee aux fins de la deacutetermination de la dose efficace Le facteur de pondeacuteration tissulaire pour un organe ou un tissu repreacutesente la contribution relative de cet organe ou de ce tissu au preacutejudice total causeacute par les effets de lrsquoirradiation uniforme du corps entier
Fission ou fission nucleacuteaire Division drsquoun noyau lourd en deux morceaux (ou rarement plusieurs) avec des masses drsquoampleur eacutequivalente accompagneacutee geacuteneacuteralement de lrsquoeacutemission de neutrons et de rayonnement gamma
Gray (Gy) Uniteacute du SI de la dose absorbeacutee Uniteacute 1 joulekilogramme mais a un usage restreint
In vitro Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience reacutealiseacutee en dehors drsquoun organisme vivant dans un environnement controcircleacute comme dans une eacuteprouvette ou une boicircte de Peacutetri Du latin laquo dans le verre raquo
In vivo Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience portant sur un organisme vivant complet par opposition agrave un organisme partiel ou mort ou un environnement controcircleacute in vitro Latin pour laquo dans le vivant raquo
Ion Atome moleacutecule ou fragment de moleacutecule ayant acquis une charge eacutelectrique suite agrave la perte ou au gain drsquoun ou plusieurs eacutelectrons
Isotopes Deux ou plusieurs formes drsquoun eacuteleacutement donneacute qui ont des numeacuteros atomiques identiques (le mecircme nombre de protons dans leur noyau) et la mecircme ou les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques mais avec des masses atomiques diffeacuterentes (diffeacuterents nombres de neutrons dans leur noyau) et des proprieacuteteacutes physiques distinctes Par exemple lrsquouranium a 16 isotopes diffeacuterents soit U-234 U-235 U-236 U-238 etc
Leuceacutemie Cancer des globules blancs (leucocytes)
Limites de dose Limites de dose efficace et eacutequivalente preacutevues par le Regraveglement sur la radioprotection Ces limites sont en place pour reacuteduire au minimum le risque drsquoeffets nocifs pour la santeacute causeacutes par lrsquoexposition aux rayonnements associeacutee agrave des activiteacutes autoriseacutees par la CCSN
Maladie des rayons Ensemble de symptocircmes caracteacuterisant les radioleacutesions qui reacutesultent drsquoune exposition excessive de lrsquoensemble du corps (ou drsquoune grande partie de celui-ci) au rayonnement ionisant Les premiers de ces symptocircmes sont des nauseacutees de la fatigue des vomissements et la diarrheacutee qui peuvent ecirctre suivis par la perte de cheveux des heacutemorragies lrsquoinflammation de la bouche et de la gorge et une perte geacuteneacuterale drsquoeacutenergie
Masse ou masse atomique Masse drsquoun isotope drsquoun eacuteleacutement exprimeacutee en uniteacutes de masse atomique deacutefinie par un douziegraveme de la masse drsquoun atome de carbone 12 Une masse atomique de 1 eacutequivaut agrave environ 166 x 10-27 kg
Microsievert Un millioniegraveme de sievert (voir sievert) Symbole μSv
Millisievert Un milliegraveme de sievert (voir sievert) Symbole mSv
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Modegravele lineacuteaire sans seuil Modegravele dose-reacuteponse baseacute sur lrsquohypothegravese selon laquelle dans la gamme des faibles doses les doses de rayonnement supeacuterieures agrave zeacutero augmentent le risque de cancers etou de maladies heacutereacuteditaires drsquoune maniegravere proportionnelle simple
Modeacuterateur Matiegravere telle que lrsquoeau ordinaire ou lrsquoeau lourde qui est utiliseacutee dans un reacuteacteur pour ralentir la vitesse eacuteleveacutee des neutrons ce qui accroicirct la probabiliteacute qursquoune fission survienne
Moleacutecule Groupe drsquoatomes lieacutes chimiquement les uns aux autres
Mutation Changement chimique de lrsquoADN dans le noyau drsquoune cellule Les mutations survenant dans les cellules des spermatozoiumldes ou des ovules ou leurs preacutecurseurs peuvent avoir des effets heacutereacuteditaires chez les enfants ou les geacuteneacuterations futures Les mutations dans les cellules somatiques (cellules non reproductrices) peuvent eacutegalement favoriser lrsquoapparition du cancer
Neutron Particule eacuteleacutementaire du noyau de lrsquoatome (acirc lrsquoexception de lrsquohydrogegravene) et dont la masse est similaire agrave celle drsquoun proton soit de lrsquoordre de 16 x 10-27 kg
Nombre de masse Nombre de neutrons et de protons dans le noyau drsquoun atome
Non-prolifeacuteration nucleacuteaire Effets deacuteployeacutes pour preacutevenir la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires et de dispositifs nucleacuteaires explosifs La CCSN est responsable de la mise en œuvre de la politique de non-prolifeacuteration nucleacuteaire du Canada qui contient deux objectifs de large porteacutee et de longue date
1 garantir aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires du Canada ne contribuent pas agrave la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou drsquoautres dispositifs nucleacuteaires explosifs
2 promouvoir un reacutegime international de non-prolifeacuteration plus efficace et plus complet
Noyau (drsquoun atome) Partie centrale drsquoun atome chargeacutee positivement contenant des protons et des neutrons Le nombre total de protons et de neutrons srsquoappelle le nombre de masse
Nucleacuteide Un terme geacuteneacuteral pour deacutesigner tous les isotopes connus qursquoils soient stables ou non
Numeacutero atomique Nombre de protons dans le noyau drsquoun atome Symbole Z
Optimisation Processus drsquoeacutetablissement de niveaux de protection et de sucircreteacute qui permettent drsquoassurer que les expositions la probabiliteacute de subir une exposition et la valeur des expositions potentielles soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux tel que recommandeacute par la Commission internationale de protection radiologique
Particules alpha Une particule agrave charge positive formeacutee de deux protons et de deux neutrons qui est eacutemise par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoil se deacutesintegravegre Une particule alpha est relativement volumineuse et peut ecirctre arrecircteacutee par la peau ou une feuille de papier Une particule alpha est identique agrave un noyau drsquoheacutelium
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Particules becircta Un eacutelectron (une particule ayant une charge neacutegative) ou un positron (une particule ayant une charge positive) qui est eacutemis par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoils se deacutesintegravegrent Les particules becircta sont relativement petites et peuvent ecirctre arrecircteacutees par une feuille drsquoaluminium ou de plastique de quelques millimegravetres drsquoeacutepaisseur
Peacuteriode (radioactive) Temps neacutecessaire pour que lrsquoactiviteacute drsquoun radionucleacuteide soit reacuteduite de moitieacute par un processus de deacutesinteacutegration radioactive Symbole t12 Plus la peacuteriode drsquoune substance est courte plus elle est radioactive
Photon Un quantum (la plus petite quantiteacute possible) drsquoeacutenergie eacutemise sous forme de rayonnement eacutelectromagneacutetique
Positron Particule eacuteleacutementaire chargeacutee positivement de 16 x 10-19 coulombs et dont la masse est de 91 x 10-31 kg (comparable agrave un eacutelectron mais chargeacutee positivement)
Produits de filiation du radon Terme utiliseacute pour deacutesigner collectivement les produits immeacutediats de deacutesinteacutegration radioactive du radon Il srsquoagit de la chaicircne de deacutesinteacutegration qui inclut le polonium 218 le plomb 214 le bismuth 214 et le polonium 214 Leur peacuteriode combineacutee moyenne est de lrsquoordre de 30 minutes Aussi appeleacute descendant du radon
Proton Particule eacuteleacutementaire stable preacutesente dans le noyau de lrsquoatome posseacutedant une charge eacutelectrique positive de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 167 x 10-27 kg
Radioactif Empreint de radioactiviteacute eacutemettant spontaneacutement de lrsquoeacutenergie sous forme de rayonnement ionisant (telles que les particules alpha et becircta des neutrons ou des rayons gamma) agrave la suite de la deacutesinteacutegration drsquoun atome instable
Radon Eacuteleacutement chimique dont le symbole est Rn et le nombre atomique 86 Le radon est un gaz noble rare incolore inodore insipide naturel et radioactif issu de la deacutesinteacutegration du radium Il srsquoagit de lrsquoune des substances les plus lourdes persistant sous forme de gaz dans des conditions normales le radon preacutesente un risque pour la santeacute
Radio-isotope Isotope drsquoun eacuteleacutement qui subit une deacutesinteacutegration spontaneacutee et eacutemet un rayonnement
Radionucleacuteide Nucleacuteide radioactif
Radiosensible Un terme qualitatif pour distinguer les cellules les tissus et les organes qui sont plus susceptibles drsquoecirctre endommageacutes par le rayonnement
Rayonnement Processus drsquoeacutemission ou de transmission drsquoeacutenergie sous forme de particules ou drsquoondes Dans le preacutesent document le terme laquo rayonnement raquo deacutesigne un rayonnement ionisant sauf indication contraire
Rayonnement artificiel Rayonnement produit par les activiteacutes humaines et qui srsquoajoute au rayonnement de fond
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Rayonnement cosmique Rayonnement naturel provenant de lrsquoespace Ces rayons sont composeacutes de rayonnements ionisants peacuteneacutetrants (agrave la fois particulaires et eacutelectromagneacutetiques) et peuvent porter des eacutenergies de plus de 1020 eV Le champ magneacutetique terrestre deacutevie les rayons cosmiques chargeacutes vers les pocircles
Rayonnement de fond naturel Une source de rayonnement preacutesente en permanence dans lrsquoenvironnement et provenant de diffeacuterentes sources Parmi ces sources figurent le rayonnement cosmique les sources terrestres (eacuteleacutements radioactifs preacutesents dans le sol) lrsquoair ambiant (radon) et les sources internes (denreacutees alimentaires et boissons) La dose efficace annuelle globale par personne attribueacutee au rayonnement naturel est de 24 mSv par anneacutee (UNSCEAR 2008)
Rayonnement eacutelectromagneacutetique Mouvement drsquoondes en deacuteplacement reacutesultant de lrsquoeacutevolution des champs eacutelectriques et magneacutetiques Le spectre de rayonnement eacutelectromagneacutetique connu comprend la gamme des rayons X (et des rayons gamma) de courte longueur drsquoonde et agrave haute eacutenergie lrsquoultraviolet la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge et le radar et des ondes radio et de longueur drsquoonde relativement longue et agrave faible eacutenergie Selon la meacutecanique quantique les rayonnements eacutelectromagneacutetiques agrave haute eacutenergie peuvent se comporter comme des particules (photons)
Rayonnement gamma Rayonnement eacutelectromagneacutetique peacuteneacutetrant produit par un noyau atomique pendant sa deacutesinteacutegration radioactive forme de rayonnement ionisant agrave courte longueur drsquoonde et eacutenergie eacuteleveacutee
Rayonnement ionisant Rayonnement capable drsquoajouter ou de retrancher des eacutelectrons en traversant la matiegravere (par ex air eau ou tissus vivants) Exemples particules alpha rayonnement gamma rayons X et neutrons
Rayonnement neutronique Se produit lorsque les neutrons sont eacutejecteacutes du noyau par fission nucleacuteaire (c-agrave-d division de lrsquoatome) et drsquoautres processus Contrairement agrave drsquoautres rayonnements le rayonnement neutronique est absorbeacute par les mateacuteriaux contenant un grand nombre drsquoatomes drsquohydrogegravene comme la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques
Rayonnement non ionisant Un rayonnement plus faible que le rayonnement ionisant c-agrave-d qui ne possegravede pas lrsquoeacutenergie suffisante pour produire des ions La lumiegravere visible les rayons infrarouges et les ondes radioeacutelectriques sont des rayonnements non ionisants
Rayons X Rayonnement eacutelectromagneacutetique (photon) peacuteneacutetrant eacutemis par un atome apregraves avoir eacuteteacute bombardeacute par des eacutelectrons Les rayons X diffegraverent du rayonnement gamma dans la mesure ougrave ils sont eacutemis agrave partir des eacutelectrons en orbite et non agrave partir du noyau Ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma Les rayons X sont principalement geacuteneacutereacutes par des moyens artificiels plutocirct qursquoagrave partir de substances radioactives Ils sont utiliseacutes avant tout agrave des fins meacutedicales
Reacuteacteur nucleacuteaire Appareil dans lequel une reacuteaction en chaicircne de fission nucleacuteaire autoentretenue se produit dans des conditions controcircleacutees pour produire de lrsquoeacutenergie ou des rayonnements utiles
Reacuteaction en chaicircne Voir reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne
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Reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne Exemple de fission nucleacuteaire ougrave un neutron est eacutejecteacute drsquoun atome fissionneacute ce qui causera la fission drsquoun autre atome en eacutejectant plus de neutrons
Rejets Substances et matiegraveres nucleacuteaires relacirccheacutees dans lrsquoenvironnement (sous forme liquide ou gazeuse) agrave la suite drsquoactiviteacutes autoriseacutees par la CCSN
Service de dosimeacutetrie autoriseacute Une entreprise ou une institution qui deacutetient un permis de la CCSN pour mesurer les doses de rayonnement aux travailleurs
SI Systegraveme international drsquouniteacutes
Sievert Lrsquouniteacute du SI mesurant la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Elle est eacutegale agrave 1 joulekilogramme Elle remplace lrsquoancienne uniteacute de rayonnement classique rem Des multiples du sievert (dont le symbole est Sv) sont utiliseacutes dans la pratique courante et incluent le millisievert (mSv 11000 de 1 Sv) et le microsievert (μSv 11 000 000 de 1 Sv)
Substances nucleacuteaires Isotopes qui eacutemettent du rayonnement
Travailleur du secteur nucleacuteaire (TSN) Personne qui du fait de sa profession ou de son occupation et des conditions dans lesquelles elle exerce ses activiteacutes si celles-ci sont lieacutees agrave une substance ou agrave une installation nucleacuteaire risque vraisemblablement de recevoir une dose de rayonnement supeacuterieure agrave la limite reacuteglementaire fixeacutee par la CCSN pour la population en geacuteneacuteral (1 mSv par anneacutee)
Tritium Un isotope radioactif de lrsquohydrogegravene posseacutedant deux neutrons et un proton dans son noyau Le tritium se deacutesintegravegre en eacutemettant un eacutelectron (rayonnement becircta) et sa peacuteriode radioactive est de 123 ans Le tritium est preacutesent naturellement dans lrsquoenvironnement et eacutegalement un sous-produit des reacuteacteurs nucleacuteaires
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Acronymes et uniteacutes
ADN acide deacutesoxyribonucleacuteique AIEA Agence internationale de lrsquoeacutenergie atomique ALARA niveau le plus bas que lrsquoon peut raisonnablement atteindre BEIR National Academy of Biological Effects of Ionizing Radiation Bq becquerel CCSN Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire CIPR Commission internationale de protection radiologique CRFPT Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial EACL Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee ELF ondes meacutegameacutetriques FDN Fichier dosimeacutetrique national Gy gray H2O symbole chimique de lrsquoeau eacutegalement HOH HTO eau tritieacutee ICRU Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation J joule LSRN Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires mSv millisievert NCRP National Council on Radiation Protection and Measurements Sv sievert TDM tomodensitomeacutetrie t frac12 symbole pour la peacuteriode radioactive drsquoun radionucleacuteide TSN travailleur du secteur nucleacuteaire microSv microsievert UNSCEAR Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants UV ultraviolet wR facteur de pondeacuteration radiologique wT facteur de pondeacuteration tissulaire
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Sources
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laws-loisjusticegccaengregulationssor-2000-203page-1html bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire juin 2003 Controcircle et enregistrement des
doses de rayonnement aux personnes guide de reacuteglementation G-91 httpwwwnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_fre44019shyG91FpdfCFID=17937881ampCFTOKEN=18173133
bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire octobre 2004 Maintenir les expositions et les doses au laquo niveau le plus bas qursquoil soit raisonnablement possible drsquoatteindre raquo guide de reacuteglementation G-129 reacutevision 1 httpnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_freG129rev1_fpdf
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations 2007 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 103 Publication 103 Pergamon Press Oxford 2007
bull Commission internationale de protection radiologique Rapport du Groupe de travail sur lrsquohomme de reacutefeacuterence Publication 23 de la CIPR Pergamon Press New York 1975
bull Commission internationale de protection radiologique Limits for Intakes of Radionuclides by Workers Publication 30 de la CIPR partie 1 (et suppleacutement) part 2 (et suppleacutement) partie 3 (et suppleacutements A et B) et index Annales de la CIPR Pergamon Press New York 1979-1982
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations de 1990 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 21(1-3) Publication 60 de la CIPR Pergamon Press Oxford 1991
bull Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation 2011 Fundamental quantities and units for ionizing radiation Journal de la ICRU volume 11 no 1 publieacute par Oxford University Press
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRP) ncrponlineorgPDFsNCRP20Composite20Glossarypdf
bull Santeacute Canada Rapport de 2008 sur les radioexpositions professionnelles au Canada publication 5923 de SC hc-scgccaewh-semtalt_formatshecs-sescpdfpubsoccup-travail2008-report-rapportshyengpdf
bull Committee to Assess Health Risks from Exposures to Low Levels of Ionizing Radiation Health Risks from Exposure to Low Levels of Ionizing Radiation BEIR VII ndash Phase 2 National Academy Sciences National Research Council National Academy Press Washington 2006
bull Nations Unies Effects of Ionizing Radiation Volume I Report to the General Assembly Scientific Annexes A and B Volume II Scientific Annexes C D and E Rapport de 2006 du Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des rayonnements ionisants publications des Nations Unies E08IX6 (2008) et E09IX5 (2009) Nations Unies New York
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bull Nations Unies Sources and Effects of Ionizing Radiation Volume I Sources Volume II Effects Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants Rapport 2000 agrave lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale avec des annexes scientifiques publications des Nations Unies E00IX3 et E00IX4 Nations Unies New York 2000
bull NRC des Eacutetats-Unis nrcgovreading-rmbasic-refglossaryhtml bull Brodsky A Handbook of Radiation Measurement and Protection Boca Raton
CRC Press 1978 bull Eisenbud M et T Gesell Environmental Radioactivity From Natural Industrial
and Military Sources 4e eacutedition Academic Press 1997 bull Grasty RL et LaMarre JR The Annual effective dose from natural sources of
ionizing radiation in Canada Radiation Protection Dosimetry 108 p 215-226 2004
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRPM) Ionizing Radiation Exposure of the Population of the United States rapport no 160 du NCRPM US NCRP Washington 2009
bull Brenner DJ et Hall EJ Computed Tomography ndash An Increasing Source of Radiation Exposure New England Journal of Medicine 357 p 2277-2284 2007
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- Full cover - PDF - FRpdf
-
- RG-RD_IR_Fpdf
- inside cover - PDF - FR
-
- E-DOCS-3738137-v8-Radiation_INFO_doc_-_FR
-
- Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
-
- 42 Eacutevaluation du risque de cancer
-
- Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
-
- 541 Rayonnement naturel
-
- Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
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- 61 Protection des Canadiens
- 62 Protection des travailleurs
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5 Doses de rayonnement
Pour les besoins de la radioprotection diffeacuterentes grandeurs de dose ont eacuteteacute deacutefinies dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace Les sections 51 agrave 53 deacutecrivent respectivement ces types de dose La figure 12 preacutesente un aperccedilu du lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee
Figure 12 Lien entre la dose efficace la dose eacutequivalente et la dose absorbeacutee
La section 54 preacutesente des doses de rayonnements repreacutesentatives qui pourraient ecirctre attendues selon divers sceacutenarios et la section 55 traite des limites de doses eacutetablies par la CCSN
51 Dose absorbeacutee
Lorsque le rayonnement ionisant peacutenegravetre dans le corps humain ou dans la matiegravere il leur communique de lrsquoeacutenergie Lrsquoeacutenergie absorbeacutee par suite de lrsquoexposition au rayonnement porte le nom de dose absorbeacutee La dose absorbeacutee se mesure gracircce agrave une uniteacute appeleacutee le gray (Gy) Un Gray correspond agrave une eacutenergie deacuteposeacutee drsquoun joule dans un kilogramme de matiegravere
52 Dose eacutequivalente
Lorsque le rayonnement est absorbeacute par une matiegravere vivante on peut parfois observer un effet biologique Tous les rayonnements ne produisent pas le mecircme effet biologique pour une mecircme dose absorbeacutee Lrsquoeffet deacutepend du type de rayonnement (alpha becircta gamma etc) Ainsi 1 Gy de rayonnement alpha est plus nocif pour les tissus humains que 1 Gy de rayonnement becircta Pour obtenir la dose eacutequivalente il faut multiplier la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique (wR) speacutecifique Pour exprimer cet effet on utilise alors un facteur de pondeacuteration radiologique (wR) pour mettre en eacutequivalence les diffeacuterents types de rayonnement et leur efficaciteacute biologique respective Cette dose eacutequivalente est exprimeacutee en sievert (Sv) Autrement dit 1 Sv de rayonnement alpha possegravede les mecircmes effets biologiques que 1 Sv de rayonnement becircta En drsquoautres mots la dose eacutequivalente permet drsquoobtenir une uniteacute qui rend compte du degreacute de nociviteacute de diffeacuterents types de rayonnement
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53 Dose efficace
Les diffeacuterents tissus et organes preacutesentent une sensibiliteacute diffeacuterente au rayonnement (voir la figure 13) Par exemple la moelle osseuse est beaucoup plus radiosensible que les tissus musculaires ou nerveux Pour obtenir une indication de lrsquoeffet de lrsquoexposition sur la santeacute geacuteneacuterale la dose eacutequivalente peut ecirctre multiplieacutee par un facteur de pondeacuteration tissulaire (wT) lieacute au risque pour un tissu ou organe particulier Cette multiplication donne la dose efficace absorbeacutee par le corps Lrsquouniteacute utiliseacutee pour exprimer la dose efficace est eacutegalement le sievert
Figure 13 Facteurs de pondeacuteration tissulaire
Source Regraveglement sur la radioprotection
Agrave titre drsquoexemple si lrsquoestomac et la vessie drsquoun sujet sont exposeacutes seacutepareacutement au rayonnement et que les doses eacutequivalentes aux tissus soient respectivement de 100 et 70 mSv la dose efficace sera calculeacutee comme suit (100 mSv x 012) + (70 mSv x 005) = 155 mSv Le risque drsquoeffets nocifs lieacutes agrave lrsquoexposition au rayonnement eacutequivaut agrave 155 mSv reccedilus de faccedilon homogegravene par le corps entier
54 Doses typiques de rayonnement
541 Rayonnement naturel
Au niveau mondial la dose efficace moyenne totale provenant du rayonnement naturel est de lrsquoordre de 24 mSv par an Au Canada la dose efficace moyenne se chiffre agrave 18 mSv (voir le tableau 4 et la figure 15) Tel que speacutecifieacute agrave la section 3 la dose peut deacutependre de la source de rayonnement
bull Rayonnement cosmique Les reacutegions de haute altitude reccediloivent plus de rayonnement cosmique Selon une eacutetude reacutecente de Santeacute Canada la dose efficace annuelle provenant du rayonnement cosmique reccedilue par les habitants de Vancouver en Colombie-Britannique qui est situeacutee au niveau de la mer est de lrsquoordre de 030 mSv Par contre une personne qui vivrait au sommet du mont Lorne au Yukon agrave une altitude de 2 000 m recevrait une dose annuelle drsquoenviron 084 mSv Les voyages aeacuteriens augmentent eacutegalement lrsquoexposition au rayonnement cosmique de 001 mSv par Canadien par an La figure 14 montre agrave quel point les niveaux de
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rayonnement cosmique varient avec des eacuteleacutevations au-dessus du niveau de la mer et en fonction de la longitude et de la latitude
Figure 14 Dose efficace annuelle pour lrsquoexteacuterieur provenant du rayonnement cosmique en Ameacuterique du Nord (en microsieverts)
Source Gratsky et al 2004
bull Rayonnement terrestre Les sols contiennent eacutegalement des sources naturelles de rayonnement et les reacutegions dont les sols sont riches en uranium reccediloivent plus de rayonnement eacutemis par les sols La dose efficace moyenne de rayonnement eacutemis par les sols (et les mateacuteriaux de construction provenant de ces sols) est de lrsquoordre de 05 mSv par an Toutefois cette dose varie selon lrsquoemplacement geacuteographique et la geacuteologie et peut atteindre 260 mSv dans le Nord de lrsquoIran ou 90 mSv au Nigeacuteria Au Canada la dose annuelle la plus eacuteleveacutee serait selon les estimations de lrsquoordre de 23 mSv et concerne les Territoires du Nord-Ouest
bull Inhalation La croucircte terrestre produit du radon qui est preacutesent dans lrsquoair que nous respirons Le radon donne lieu agrave quatre produits de deacutesinteacutegration qui irradient les poumons en cas drsquoinhalation Agrave lrsquoeacutechelle mondiale la dose efficace annuelle moyenne de rayonnement par le radon est drsquoenviron 13 mSv Une reacutecente eacutetude de Santeacute Canada sur le radon dans les habitations a reacuteveacuteleacute que les niveaux de radon dans 93 des foyers canadiens sont en dessous de la ligne directrice canadienne actuelle de 200 Bqmsup3
bull Ingestion Enfin il existe plusieurs sources de rayonnement naturelles qui peacutenegravetrent dans nos organismes que ce soit par les aliments que nous ingeacuterons lrsquoair que nous respirons et lrsquoeau que nous buvons Le potassium 40 est la principale source drsquoirradiation interne (exception faite des produits de filiation du radon) La dose efficace moyenne provenant de ces sources est drsquoenviron 03 mSv par an
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Tableau 4 Dose efficace moyenne dans certaines villes canadiennes compareacutee agrave la moyenne mondiale
Source de rayonnement
Moyenne mondiale1
(mSv) Canada2
(mSv) Toronto2
(mSv) Winnipeg2
(mSv) Rayonnement cosmique 04 03 03 03 Irradiation interne 03 03 03 03 Exposition due agrave lrsquoinhalation 13 09 08 32 Irradiation externe 05 02 02 02 Total 24 18 16 40
1 UNSCEAR 2010 2 Grasty et LaMarre 2004
Figure 15 Doses provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Doses moyennes provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Rayonnement
Rayonnement terrestre
cosmique
Inhalation
Ingestion
03 mSv 03 mSv
02 m Sv
09 mSv
542 Les sources artificielles de rayonnement
Les sources artificielles de rayonnement (reacutesultant des activiteacutes commerciales et industrielles) repreacutesentent environ 02 microSv de notre exposition annuelle au rayonnement Les rayons X et autres interventions meacutedicales diagnostiques et theacuterapeutiques (voir le tableau 5) repreacutesentent environ 12 mSv par an (UNSCEAR 2000) Les produits de grande consommation comme le tabac et les deacutetecteurs de fumeacutee repreacutesentent 01 mSv de notre exposition annuelle au rayonnement
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Tableau 5 Doses aux organes typiques selon le type drsquoexamen radiologique
Type drsquoexamen Organe Dose (mSv) Radiographie dentaire1 Cerveau 001 Radiographie de la poitrine1 Poumons 01 Mammographie de deacutepistage2 Seins 3 Tomodensitomeacutetrie abdominale (adulte)2 Estomac 10 Tomodensitomeacutetrie abdominale (neacuteonatale)2 Estomac 20
1 National Council on Radiation Protection and Measurements (NCPR) 2009 2 Brenner et Hall 2007
Globalement le rayonnement naturel repreacutesente approximativement 60 de la dose annuelle agrave laquelle nous sommes exposeacutes Les interventions meacutedicales repreacutesentent approximativement 40 de cette dose annuelle
Il nrsquoy a pas de diffeacuterence dans les effets causeacutes par le rayonnement naturel ou artificiel
55 Limites de dose
La CCSN eacutetablit les limites de dose pour les travailleurs canadiens et la population Elle le fait en suivant les recommandations de la CIPR qui se compose de scientifiques eacuteminents et de plusieurs grands speacutecialistes de la radioprotection Ces regraveglements srsquoinspirent aussi de la plupart des normes et recommandations de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA)
Au Canada lrsquoapplication des regraveglements normes et pratiques mis en place pour proteacuteger les membres du public et les travailleurs des sources de rayonnement qui ne sont pas reacuteglementeacutees par la CCSN est du ressort de Santeacute Canada de Ressources humaines et Deacuteveloppement des compeacutetences Canada du ministegravere de la Deacutefense nationale et des gouvernements provinciaux et territoriaux
Par ailleurs le Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial (CRFPT) eacutelabore des lignes directrices concernant le rayonnement ionisant et non ionisant et srsquoemploie agrave harmoniser les regraveglements relatifs agrave la radioprotection agrave la grandeur du Canada Copreacutesideacute par la CCSN Santeacute Canada et les provinces le CRFPT est une tribune nationale pour les questions de radioprotection
Pour les personnes qui exploitent lrsquoeacutenergie nucleacuteaire ou travaillent avec celle-ci la limite de dose reacuteglementeacutee est fixeacutee en dessous de la limite infeacuterieure de ce qui est consideacutereacute comme une exposition inacceptable Par exemple les limites de dose efficace pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire est de 50 mSv par an et de 100 mSv sur 5 ans Il nrsquoa pas eacuteteacute deacutemontreacute que lrsquoexposition agrave du rayonnement infeacuterieur agrave une dose aigueuml drsquoenviron 100 mSv nrsquoaugmente pas le risque drsquoeffets sur la santeacute comme le cancer
De plus les titulaires de permis doivent veiller agrave ce que toutes les doses respectent le principe ALARA (voir la figure 16)
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Figure 16 Cadre de la limite de dose de rayonnement
Les rapports et les controcircles reacuteguliers deacutemontrent que la moyenne annuelle des doses aux travailleurs des installations nucleacuteaires canadiennes est de lrsquoordre de 1 agrave 2 mSv par anneacutee (voir la figure 17)
Figure 17 Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type drsquoinstallation
Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type dinstallation
0
05
1
15
2
25
3
35
4
Dos
e ef
ficac
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s reacute
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(mSv
)
Centrales Mines et Raff ineries Installations Installations Installations Meacutedecine Industrie et Acceacuteleacuterateurs nucleacuteaires usines de duranium de fabrication de recherche de production recherche de particules
concentration de combustile et de de sources duranium production de lumineuses au
radio-isotopes tritium
Peut inclure lrsquoexposition aux rayons X Source Fichier dosimeacutetrique national du Canada (Santeacute Canada) ndash Drsquoapregraves les donneacutees publieacutees les plus reacutecentes
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Au Canada la limite de dose efficace pour le public est de 1 mSv au cours drsquoune anneacutee civile Les rapports et les controcircles reacuteguliers montrent que les doses efficaces annuelles auxquelles les membres du public sont exposeacutes dans le cadre des activiteacutes reacuteglementeacutees par la CCSN varient entre 0001 et 0092 mSv par an Le tableau 6 preacutesente la dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant drsquoeacutemissions dans lrsquoair et dans lrsquoeau provenant de diverses installations autoriseacutees de la CCSN par anneacutee Les doses reccedilues reacutesultant drsquoeacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques nrsquoont pas eacuteteacute additionneacutees pour Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) aux Laboratoires de Chalk River parce que ces doses correspondaient agrave diffeacuterents individus exposeacutes repreacutesentatifs provenant de diffeacuterentes populations
Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
Installation Dose annuelle maximale (mSv) pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
2006 2007 2008 2009 2010
Centrales nucleacuteaires
Point Lepreau 00006 00007 00018 00004 00002
Gentilly-2 00007 00009 00006 00012 00010
Darlington 00011 00014 00013 00007 00006
Pickering 00028 00026 00041 00018 00010
Bruce 00025 00021 00027 00044 00029
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions atmospheacuteriques)
0081 0073 0092 0045 0032
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions aquatiques)
0027 0014 0013 00011 00004
Source Rapports des titulaires de permis et donneacutees de surveillance de lrsquoenvironnement soumises agrave la CCSN
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6 Reacuteglementation des radiations
La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire (CCSN) reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de preacuteserver la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de mettre en œuvre les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Le mandat de la CCSN inclut aussi la diffusion de renseignements objectifs de nature scientifique technique et reacuteglementaire agrave lrsquointention de la population
En tant qursquoorganisme de reacuteglementation nucleacuteaire du Canada la CCSN surveille toutes les installations nucleacuteaires et les activiteacutes et applications lieacutees au nucleacuteaire En font partie les centrales nucleacuteaires les mines et usines de concentration drsquouranium les installations de traitement et de recherche les installations de gestion des deacutechets radioactifs les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement utiliseacutes agrave des fins meacutedicales et industrielles
La CCSN dispose drsquoun cadre de deacutelivrance de permis et de veacuterification de la conformiteacute visant agrave assurer que toute personne qui utilise possegravede ou stocke des substances nucleacuteaires et des appareils agrave rayonnement est en conformiteacute avec un permis et a mis en place des dispositions de sucircreteacute et de seacutecuriteacute approprieacutees Au fil des ans ces exigences reacuteglementaires ont eacuteteacute renforceacutees suite agrave lrsquoameacutelioration des connaissances sur les effets du rayonnement
61 Protection des Canadiens
Toutes les installations et activiteacutes nucleacuteaires au Canada sont reacutegies par la Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires (LSRN) qui est entreacutee en vigueur en mai 2000 en remplacement de lrsquoancienne Loi sur le controcircle de lrsquoeacutenergie atomique La LSRN et ses regraveglements sont conccedilus pour proteacuteger le public les personnes qui travaillent dans le secteur nucleacuteaire et notre environnement Le rocircle de la CCSN est de srsquoassurer que la LSRN et ses regraveglements sont respecteacutes
La CCSN collabore avec les organismes provinciaux et territoriaux de reacuteglementation en matiegravere de protection de lrsquoenvironnement et de radioprotection De nombreux autres organismes feacutedeacuteraux jouent eacutegalement un rocircle dans la protection des Canadiens la CCSN collabore avec Ressources naturelles Canada Environnement Canada Santeacute Canada Pecircches et Oceacuteans Canada Transports Canada la Deacutefense nationale et les Forces canadiennes et Affaires eacutetrangegraveres et Commerce international Canada pour reacuteglementer les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes
Les normes canadiennes en matiegravere de sucircreteacute nucleacuteaire prennent comme reacutefeacuterence les normes internationales Pour ce faire la CCSN srsquoappuie sur les travaux de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA) et drsquoautres organisations telles que le Comiteacute scientifique des Nations Unies sur les effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) et la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) ainsi que sur ceux de Santeacute Canada et drsquoEnvironnement Canada
Avec la coopeacuteration de ses Eacutetats membres lrsquoAIEA publie plusieurs normes internationales notamment des normes de non-prolifeacuteration nucleacuteaire Les normes de la CCSN et les meilleures pratiques dans ce domaine respectent celles de lrsquoAIEA
Dans le domaine de la non-prolifeacuteration nucleacuteaire la CCSN travaille pour le compte du gouvernement du Canada afin drsquoatteindre deux objectifs assurer aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires de notre pays ne contribuent pas agrave la
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fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou de dispositifs explosifs nucleacuteaires et promouvoir un cadre international de non-prolifeacuteration efficace et plus complet
62 Protection des travailleurs
La CCSN reacuteglemente les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes dans le but de proteacuteger la seacutecuriteacute et la santeacute des travailleurs Les installations nucleacuteaires comprennent les centrales nucleacuteaires les mines et les usines de concentration drsquouranium les installations de fabrication de combustible et les installations qui effectuent le traitement et la recherche Les aspects des activiteacutes reacuteglementeacutees sont la seacutecuriteacute la dosimeacutetrie lrsquoemballage et le transport des substances nucleacuteaires ainsi que lrsquoimportation et lrsquoexportation des substances nucleacuteaires
On estime agrave 40 000 le nombre de travailleurs de lrsquoindustrie nucleacuteaire au Canada et le nombre de personnes exposeacutees au rayonnement chaque jour dans le cadre de leur emploi est beaucoup plus eacuteleveacute Les travailleurs canadiens sont exposeacutes agrave des rayonnements de deux faccedilons ils travaillent avec des sources artificielles de rayonnement (par exemple dans lrsquoindustrie nucleacuteaire les soins de santeacute les eacutetablissements de recherche ou de production) ou bien ils sont exposeacutes agrave des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement naturel (par exemple dans lrsquoindustrie miniegravere dans les eacutequipages drsquoavion et dans la construction)
Le Regraveglement sur la radioprotection canadien fixe des limites srsquoappliquant agrave la quantiteacute de rayonnement agrave laquelle le public et les travailleurs du secteur nucleacuteaire (TSN) peuvent ecirctre exposeacutes Il srsquoagit des laquo limites de dose raquo (voir la section 55) et elles sont fixeacutees en deccedilagrave du seuil auquel on srsquoattend qursquoil y ait des effets neacutefastes sur la santeacute Le Regraveglement exige que les titulaires de permis mettent en œuvre des programmes de radioprotection qui limitent lrsquoexposition des travailleurs aux rayonnements ionisants sous les limites de dose et agrave un niveau aussi bas que possible les facteurs sociaux et eacuteconomiques en preacutesence eacutetant pris en compte (voir la figure 17)
Accident nucleacuteaire survenu agrave Fukushima en 2011
Le 11 mars 2011 un seacuteisme de magnitude 9 suivi drsquoun tsunami deacutevastateur ont frappeacute le Japon laissant derriegravere eux pregraves de 25 000 morts ou disparus un demi-million de reacutesidences deacutetruites ou endommageacutees et 560 km2 inondeacutes
Les reacutepercussions combineacutees du seacuteisme et du tsunami sur la centrale nucleacuteaire de Fukushima-Daiichi ont provoqueacute lrsquoun des pires accidents nucleacuteaires du monde Au cours des heures et des jours qui ont suivi trois des six reacuteacteurs de la centrale ont surchauffeacute et subi des dommages Les travailleurs de la centrale ont braveacute des conditions extraordinaires pour preacutevenir ou retarder les rejets de matiegraveres radioactives au-dessus de la reacutegion environnante et dans la mer Gracircce agrave leurs efforts il a eacuteteacute possible de retarder suffisamment ces rejets pour que la population environnante puisse ecirctre eacutevacueacutee malgreacute les dommages geacuteneacuteraliseacutes subis aux infrastructures locales
Agrave mesure que lrsquoaccident se deacuteroulait la zone drsquoeacutevacuation srsquoest agrandie et les autoriteacutes ont recommandeacute aux habitants drsquoun plus grand secteur de se reacutefugier agrave lrsquointeacuterieur Des mesures de surveillance radiologique eacutetendues et de controcircle de la production et de la distribution alimentaires ont eacuteteacute mises en œuvre Dans le mecircme ordre drsquoideacutee il faudra poursuivre la surveillance et le controcircle des approvisionnements alimentaires et en eau peut-ecirctre pendant de nombreuses anneacutees
Cet accident a pousseacute de nombreux pays agrave eacutevaluer la sucircreteacute de leurs infrastructures nucleacuteaires La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire a entrepris un examen de toutes les grandes installations nucleacuteaires au Canada Cet examen dirigeacute par un groupe de travail multidisciplinaire a permis de confirmer que les installations canadiennes peuvent reacutesister et reacutepondre agrave des eacuteveacutenements externes comme les tremblements de terre Un plan drsquoaction de quatre ans est en cours drsquoeacutelaboration afin de renforcer les deacutefenses et de reacuteduire davantage le risque notamment gracircce agrave lrsquoameacutelioration du Regraveglement sur la radioprotection en vigueur pour y inteacutegrer de nouvelles exigences en cas drsquourgence
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Les installations nucleacuteaires au Canada doivent disposer drsquoun personnel qualifieacute pour effectuer leurs activiteacutes en conformiteacute avec la LSRN et ses regraveglements La CCSN veacuterifie eacutegalement que le personnel travaillant dans le domaine de la radioprotection est capable drsquoexeacutecuter les tacircches preacutevues drsquoapregraves les permis
Surveillance des doses
Tous les titulaires de permis de la CCSN sont tenus de deacuteterminer les doses de rayonnement reccedilues par les travailleurs dans lrsquoexercice de leurs fonctions En outre si lrsquoon srsquoattend agrave ce que les doses efficaces deacutepassent 5 mSv en un an les titulaires de permis sont tenus de recourir agrave des services de dosimeacutetrie autoriseacutes
La CCSN deacutelivre des permis aux services de dosimeacutetrie qui doivent effectuer des mesures de doses exactes et preacutecises Les titulaires de permis de services de dosimeacutetrie sont tenus de deacuteposer de lrsquoinformation reacuteguliegraverement dans le Fichier dosimeacutetrique national (FDN) Le FDN exploiteacute par le Bureau de la radioprotection de Santeacute Canada contient les dossiers de doses de rayonnement provenant de tous les processeurs commerciaux de dosimeacutetrie des installations de production drsquoeacutenergie nucleacuteaire drsquoEacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) et des mines drsquouranium Le registre comprend eacutegalement les dossiers de doses provenant des utilisateurs de rayons X tels que les dentistes les radiologues et les chiropraticiens ainsi que les expositions aux produits de filiation du radon provenant de certaines mines qui ne deacutetiennent pas de permis de la CCSN
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7 Sommaire
Le rayonnement a toujours eacuteteacute preacutesent et il est partout dans notre environnement La vie a eacutevolueacute dans un monde contenant des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement ionisant Nous sommes eacutegalement exposeacutes au rayonnement artificiel provenant de sources telles que les traitements meacutedicaux et les activiteacutes impliquant des matiegraveres radioactives
Les effets du rayonnement sur la santeacute sont bien compris Depuis le deacutebut du 20e siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes agrave fond agrave la fois en laboratoire et sur les populations humaines En raison des risques connus du rayonnement pour la santeacute il doit ecirctre utiliseacute avec prudence et strictement controcircleacute Un eacutequilibre doit ecirctre trouveacute entre les avantages du rayonnement pour la socieacuteteacute et les risques que le rayonnement pose pour les personnes la santeacute et lrsquoenvironnement
La CCSN reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de proteacuteger la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de respecter les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Elle deacutefinit eacutegalement des limites de dose pour empecirccher que les travailleurs et le public ne soient soumis agrave une exposition excessive au rayonnement
La compreacutehension des risques que pose le rayonnement aide la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation agrave fixer les limites de dose et agrave eacutetablir des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave des niveaux sucircrs Les titulaires de permis sont tenus de maintenir toutes les doses de rayonnement agrave des niveaux ALARA Des programmes de surveillance du rayonnement sont en place agrave proximiteacute des centrales nucleacuteaires et drsquoautres installations nucleacuteaires agrave travers le Canada pour proteacuteger les personnes et lrsquoenvironnement contre les effets potentiels du rayonnement
Des programmes gouvernementaux et de lrsquoindustrie mesurent systeacutematiquement les niveaux de radioactiviteacute dans lrsquoair lrsquoeau potable les eaux de surface le sol et les aliments Gracircce agrave ces donneacutees la CCSN peut veacuterifier que les normes sont respecteacutees eacutevaluer lrsquoefficaciteacute des controcircles et deacuteterminer les tendances environnementales
Depuis plus de 65 ans le Canada deacutetient un dossier de sucircreteacute nucleacuteaire reconnu au niveau international La CCSN est fiegravere drsquoavoir contribueacute agrave ce dossier de sucircreteacute en assurant une surveillance reacuteglementaire solide Les Canadiens peuvent ecirctre assureacutes que la CCSN continuera de surveiller avec vigilance la sucircreteacute de lrsquoindustrie nucleacuteaire canadienne de sorte que la santeacute et la sucircreteacute ne soient jamais compromises
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Glossaire
Acide amineacute Les eacuteleacutements constitutifs des proteacuteines Il srsquoagit de moleacutecules organiques contenant un groupement amine (NH2) et un groupe carboxyle (COOH)
Acide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) Le composeacute moleacuteculaire dans le noyau drsquoune cellule qui forme le modegravele de la structure et du fonctionnement de la cellule
Activiteacute Rythme auquel se produisent les deacutesinteacutegrations dans une matiegravere radioactive par uniteacute de temps Utiliseacutee comme mesure de la quantiteacute de radionucleacuteides preacutesents Uniteacute Becquerel symbole Bq 1 Bq = une deacutesinteacutegration par seconde
ALARA Un principe drsquooptimisation de la protection utiliseacute pour srsquoassurer que les limites de doses reccedilues au niveau individuel au travail et par le public soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux Ce concept ne deacutesigne pas la limite de dose il srsquoagit drsquoun processus qui permet de maintenir les niveaux de dose bas
Appareil agrave rayonnement Tel que deacutefini dans le Regraveglement sur les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement a) un appareil contenant une substance nucleacuteaire en une quantiteacute supeacuterieure agrave la quantiteacute drsquoexemption et permettant son utilisation pour ses proprieacuteteacutes de rayonnement et b) un appareil contenant un composeacute lumineux au radium
Atome Uniteacute de matiegravere formeacutee drsquoun noyau unique autour duquel gravitent plusieurs eacutelectrons et dont le nombre est eacutegal agrave celui des protons dans le noyau Lrsquoatome est la plus petite partie drsquoun eacuteleacutement pouvant se combiner chimiquement avec drsquoautres atomes Tous les atomes autres que lrsquohydrogegravene 1 ont des neutrons dans le noyau
Becquerel Uniteacute SI de mesure de lrsquoactiviteacute drsquoune substance radioactive Le becquerel remplace le curie (Ci) qui nrsquoest pas une uniteacute SI Son symbole est Bq Il correspond agrave une deacutesinteacutegration nucleacuteaire par seconde 1 Bq = 27 pCi (27 times 10ndash11 Ci) et 1 Ci = 37 times 1010 Bq (Voir aussi laquo SI raquo)
Cancer Un grand nombre de maladies causeacutees par la division effreacuteneacutee de cellules anormales
Capture des eacutelectrons Processus de deacutesinteacutegration radioactive au terme duquel un eacutelectron en orbite est captureacute par le noyau et fusionne avec ce dernier Apregraves ce processus la masse reste inchangeacutee mais le numeacutero atomique diminue drsquoun facteur de un car un proton est converti en neutron
Capture des neutrons ou capture neutronique Type de reacuteaction nucleacuteaire au terme de laquelle un noyau atomique srsquoempare drsquoun neutron libre et fusionne avec lui pour former un noyau plus lourd Les neutrons peuvent reacuteagir avec un noyau atomique de plusieurs maniegraveres chacune aboutissant agrave un produit diffeacuterent
Cataracte Affection qui survient lorsque le cristallin normalement transparent de lrsquoœil se trouble ou srsquoopacifie et cause une vision trouble qursquoil nrsquoest pas possible de corriger par des verres correcteurs ordinaires Le facteur le plus important de la formation de cataractes est le vieillissement mais il existe des facteurs additionnels comme le tabagisme le diabegravete lrsquoexposition excessive au soleil et le rayonnement
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Cellule La plus petite uniteacute structurelle et fonctionnelle de tous les organismes vivants connus
Deacutesinteacutegration (radioactive) Transformation drsquoun nucleacuteide radioactif en un nucleacuteide diffeacuterent (ou plusieurs nucleacuteides diffeacuterents) par eacutemission spontaneacutee de rayonnement tels que des rayonnements alpha becircta ou gamma ou par capture des eacutelectrons Il en reacutesulte un noyau plus stable et moins chargeacute en eacutenergie Chaque processus de deacutesinteacutegration a une peacuteriode radioactive deacutefinie
Deuteacuterium Un isotope drsquohydrogegravene avec un proton et un neutron dans le noyau
Dose Terme geacuteneacuteral utiliseacute pour deacutesigner la quantiteacute drsquoeacutenergie provenant de rayonnement ionisant absorbeacutee par les tissus La dose absorbeacutee est mesureacutee en grays (Gy) ougrave 1 gray eacutequivaut agrave 1 joule par kilogramme Voir aussi dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace
Dose absorbeacutee Quantiteacute drsquoeacutenergie absorbeacutee par la matiegravere irradieacutee par uniteacute de masse Cela reflegravete la quantiteacute drsquoeacutenergie deacuteposeacutee par du rayonnement ionisant lors de son passage agrave travers un milieu (comme lrsquoair lrsquoeau ou du tissu vivant) Uniteacute gray Symbole Gy
Dose aigueuml Exposition reccedilue pendant une courte dureacutee (heures ou jours) Lrsquoadjectif laquo aigueuml raquo deacutesigne uniquement la dureacutee de lrsquoexposition et non lrsquointensiteacute des doses concerneacutees
Dose chronique Exposition persistante (en termes de mois ou drsquoanneacutees) Lrsquoadjectif laquo chronique raquo se rapporte uniquement agrave la dureacutee de lrsquoexposition et non agrave lrsquointensiteacute des doses
Dose efficace Mesure de dose visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du deacutetriment radiologique pouvant reacutesulter de la dose Elle repreacutesente la somme des produits des doses eacutequivalentes aux tissus multiplieacutees par leurs facteurs de pondeacuteration tissulaires respectifs Uniteacute sievert (Sv)
Dose eacutequivalente Mesure de la dose au tissu ou agrave lrsquoorgane visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du dommage causeacute Obtenue en multipliant la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique pour tenir compte de lrsquoefficaciteacute biologique de diffeacuterents rayonnements agrave causer des dommages au tissu ou agrave lrsquoorgane consideacutereacute Uniteacute sievert (Sv)
Dosimegravetre Dispositif porteacute par une personne pour mesurer une dose de rayonnement ionisant
Dosimeacutetrie Sous-speacutecialiteacute scientifique de la radioprotection et de la physique meacutedicale centreacutee sur le calcul et lrsquoenregistrement des doses internes et externes provenant du rayonnement ionisant
Eau leacutegegravere Eau ordinaire composeacutee de moleacutecules ayant deux atomes drsquohydrogegravene et un atome drsquooxygegravene (H20) Diffeacuterente de lrsquoeau lourde qui est composeacutee de moleacutecules ayant un atome drsquohydrogegravene un atome de deuteacuterium (D) et un atome drsquooxygegravene (HDO)
Eau lourde Eau contenant une teneur eacuteleveacutee de moleacutecules avec des atomes de deuteacuterium (hydrogegravene lourd) Dans certains reacuteacteurs lrsquoeau lourde est utiliseacutee comme modeacuterateur parce qursquoelle ralentit les neutrons avec efficaciteacute et aussi parce qursquoelle a une faible probabiliteacute drsquoabsorber les neutrons
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Eau tritieacutee Lrsquoeau tritieacutee (HTO) est une moleacutecule drsquoeau dans laquelle une ou deux moleacutecules drsquohydrogegravene ont eacuteteacute remplaceacutees par un atome de tritium
Effets deacuteterministes Changements dans les cellules et les tissus qui se produiront certainement apregraves une dose aigueuml de rayonnement (agrave un niveau de dose supeacuterieur agrave au moins 1 000 mSv) en deccedilagrave duquel lrsquoeffet du rayonnement nrsquoest pas deacutetecteacute La graviteacute des effets sanitaires (eacuterythegraveme cutaneacute brucirclures et chute des cheveux) augmente avec la dose reccedilue
Effets stochastiques Terme utiliseacute pour deacutesigner les effets sanitaires du rayonnement (tels que le cancer ou les maladies heacutereacuteditaires) preacutesentant un risque statistique Pour ces maladies la probabiliteacute drsquoapparition augmente proportionnellement agrave la dose de rayonnement reccedilue plus la dose est eacuteleveacutee plus la probabiliteacute drsquoapparition est grande La graviteacute des effets nrsquoest pas proportionnelle agrave la dose
Efficaciteacute biologique relative Mesure relative de lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents types de rayonnements agrave provoquer un effet sanitaire preacuteciseacute exprimeacutee comme le rapport inverse des doses absorbeacutees de deux types de rayonnement diffeacuterents qui produiraient un effet biologique donneacute de mecircme intensiteacute
Eacutelectron Particule eacuteleacutementaire stable posseacutedant une charge eacutelectrique neacutegative de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 91 x 10-31 kg
Eacutelectron-volt (eV) Uniteacute drsquoeacutenergie eacutequivalente agrave environ 16 x 10-19 joules
Eacuteleacutement Types drsquoatomes speacutecifiques ayant le mecircme nombre de protons dans leur noyau et par conseacutequent le mecircme numeacutero atomique Le nombre de neutrons peut diffeacuterer
Eacutemission de positrons Type de deacutesinteacutegration radioactive dans laquelle un proton est transformeacute en neutron ce qui eacutemet un positron Dans ces cas lorsque le rapport neutrons-protons est trop faible et que lrsquoeacutemission de particules alpha nrsquoest pas possible sur le plan eacutenergeacutetique le noyau peut dans certaines conditions atteindre la stabiliteacute en eacutemettant un positron
Eacutenergie Grandeur physique qui deacutecrit la quantiteacute de travail qui peut ecirctre effectueacutee par une force donneacutee ougrave la masse-eacutenergie est conserveacutee Il existe diffeacuterentes formes drsquoeacutenergie eacutenergie cineacutetique potentielle thermique gravitationnelle acoustique lumineuse eacutelastique nucleacuteaire et eacutelectromagneacutetique
Eacutepideacutemiologie Eacutetude de la distribution et des eacuteleacutements deacuteterminants des maladies dans les populations humaines Elle sert de base pour la santeacute publique et la meacutedecine preacuteventive et elle est fondeacutee sur des observations plutocirct que sur des expeacuteriences
Essai biologique Toute proceacutedure utiliseacutee pour deacuteterminer la nature lrsquoactiviteacute lrsquoemplacement ou la reacutetention de radionucleacuteides dans lrsquoorganisme par des mesures directes (in vivo) ou par des analyses de matiegraveres excreacuteteacutees ou autrement eacutelimineacutees par lrsquoorganisme (in vitro)
Facteur de pondeacuteration radiologique Nombre par lequel il faut multiplier la dose absorbeacutee dans un tissu ou un organe pour deacuteterminer lrsquoefficaciteacute biologique relative du rayonnement agrave induire des effets stochastiques agrave de faibles doses le reacutesultat eacutetant la dose eacutequivalente
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Facteur de pondeacuteration tissulaire Facteur pour lequel la dose eacutequivalente est pondeacutereacutee aux fins de la deacutetermination de la dose efficace Le facteur de pondeacuteration tissulaire pour un organe ou un tissu repreacutesente la contribution relative de cet organe ou de ce tissu au preacutejudice total causeacute par les effets de lrsquoirradiation uniforme du corps entier
Fission ou fission nucleacuteaire Division drsquoun noyau lourd en deux morceaux (ou rarement plusieurs) avec des masses drsquoampleur eacutequivalente accompagneacutee geacuteneacuteralement de lrsquoeacutemission de neutrons et de rayonnement gamma
Gray (Gy) Uniteacute du SI de la dose absorbeacutee Uniteacute 1 joulekilogramme mais a un usage restreint
In vitro Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience reacutealiseacutee en dehors drsquoun organisme vivant dans un environnement controcircleacute comme dans une eacuteprouvette ou une boicircte de Peacutetri Du latin laquo dans le verre raquo
In vivo Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience portant sur un organisme vivant complet par opposition agrave un organisme partiel ou mort ou un environnement controcircleacute in vitro Latin pour laquo dans le vivant raquo
Ion Atome moleacutecule ou fragment de moleacutecule ayant acquis une charge eacutelectrique suite agrave la perte ou au gain drsquoun ou plusieurs eacutelectrons
Isotopes Deux ou plusieurs formes drsquoun eacuteleacutement donneacute qui ont des numeacuteros atomiques identiques (le mecircme nombre de protons dans leur noyau) et la mecircme ou les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques mais avec des masses atomiques diffeacuterentes (diffeacuterents nombres de neutrons dans leur noyau) et des proprieacuteteacutes physiques distinctes Par exemple lrsquouranium a 16 isotopes diffeacuterents soit U-234 U-235 U-236 U-238 etc
Leuceacutemie Cancer des globules blancs (leucocytes)
Limites de dose Limites de dose efficace et eacutequivalente preacutevues par le Regraveglement sur la radioprotection Ces limites sont en place pour reacuteduire au minimum le risque drsquoeffets nocifs pour la santeacute causeacutes par lrsquoexposition aux rayonnements associeacutee agrave des activiteacutes autoriseacutees par la CCSN
Maladie des rayons Ensemble de symptocircmes caracteacuterisant les radioleacutesions qui reacutesultent drsquoune exposition excessive de lrsquoensemble du corps (ou drsquoune grande partie de celui-ci) au rayonnement ionisant Les premiers de ces symptocircmes sont des nauseacutees de la fatigue des vomissements et la diarrheacutee qui peuvent ecirctre suivis par la perte de cheveux des heacutemorragies lrsquoinflammation de la bouche et de la gorge et une perte geacuteneacuterale drsquoeacutenergie
Masse ou masse atomique Masse drsquoun isotope drsquoun eacuteleacutement exprimeacutee en uniteacutes de masse atomique deacutefinie par un douziegraveme de la masse drsquoun atome de carbone 12 Une masse atomique de 1 eacutequivaut agrave environ 166 x 10-27 kg
Microsievert Un millioniegraveme de sievert (voir sievert) Symbole μSv
Millisievert Un milliegraveme de sievert (voir sievert) Symbole mSv
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Modegravele lineacuteaire sans seuil Modegravele dose-reacuteponse baseacute sur lrsquohypothegravese selon laquelle dans la gamme des faibles doses les doses de rayonnement supeacuterieures agrave zeacutero augmentent le risque de cancers etou de maladies heacutereacuteditaires drsquoune maniegravere proportionnelle simple
Modeacuterateur Matiegravere telle que lrsquoeau ordinaire ou lrsquoeau lourde qui est utiliseacutee dans un reacuteacteur pour ralentir la vitesse eacuteleveacutee des neutrons ce qui accroicirct la probabiliteacute qursquoune fission survienne
Moleacutecule Groupe drsquoatomes lieacutes chimiquement les uns aux autres
Mutation Changement chimique de lrsquoADN dans le noyau drsquoune cellule Les mutations survenant dans les cellules des spermatozoiumldes ou des ovules ou leurs preacutecurseurs peuvent avoir des effets heacutereacuteditaires chez les enfants ou les geacuteneacuterations futures Les mutations dans les cellules somatiques (cellules non reproductrices) peuvent eacutegalement favoriser lrsquoapparition du cancer
Neutron Particule eacuteleacutementaire du noyau de lrsquoatome (acirc lrsquoexception de lrsquohydrogegravene) et dont la masse est similaire agrave celle drsquoun proton soit de lrsquoordre de 16 x 10-27 kg
Nombre de masse Nombre de neutrons et de protons dans le noyau drsquoun atome
Non-prolifeacuteration nucleacuteaire Effets deacuteployeacutes pour preacutevenir la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires et de dispositifs nucleacuteaires explosifs La CCSN est responsable de la mise en œuvre de la politique de non-prolifeacuteration nucleacuteaire du Canada qui contient deux objectifs de large porteacutee et de longue date
1 garantir aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires du Canada ne contribuent pas agrave la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou drsquoautres dispositifs nucleacuteaires explosifs
2 promouvoir un reacutegime international de non-prolifeacuteration plus efficace et plus complet
Noyau (drsquoun atome) Partie centrale drsquoun atome chargeacutee positivement contenant des protons et des neutrons Le nombre total de protons et de neutrons srsquoappelle le nombre de masse
Nucleacuteide Un terme geacuteneacuteral pour deacutesigner tous les isotopes connus qursquoils soient stables ou non
Numeacutero atomique Nombre de protons dans le noyau drsquoun atome Symbole Z
Optimisation Processus drsquoeacutetablissement de niveaux de protection et de sucircreteacute qui permettent drsquoassurer que les expositions la probabiliteacute de subir une exposition et la valeur des expositions potentielles soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux tel que recommandeacute par la Commission internationale de protection radiologique
Particules alpha Une particule agrave charge positive formeacutee de deux protons et de deux neutrons qui est eacutemise par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoil se deacutesintegravegre Une particule alpha est relativement volumineuse et peut ecirctre arrecircteacutee par la peau ou une feuille de papier Une particule alpha est identique agrave un noyau drsquoheacutelium
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Particules becircta Un eacutelectron (une particule ayant une charge neacutegative) ou un positron (une particule ayant une charge positive) qui est eacutemis par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoils se deacutesintegravegrent Les particules becircta sont relativement petites et peuvent ecirctre arrecircteacutees par une feuille drsquoaluminium ou de plastique de quelques millimegravetres drsquoeacutepaisseur
Peacuteriode (radioactive) Temps neacutecessaire pour que lrsquoactiviteacute drsquoun radionucleacuteide soit reacuteduite de moitieacute par un processus de deacutesinteacutegration radioactive Symbole t12 Plus la peacuteriode drsquoune substance est courte plus elle est radioactive
Photon Un quantum (la plus petite quantiteacute possible) drsquoeacutenergie eacutemise sous forme de rayonnement eacutelectromagneacutetique
Positron Particule eacuteleacutementaire chargeacutee positivement de 16 x 10-19 coulombs et dont la masse est de 91 x 10-31 kg (comparable agrave un eacutelectron mais chargeacutee positivement)
Produits de filiation du radon Terme utiliseacute pour deacutesigner collectivement les produits immeacutediats de deacutesinteacutegration radioactive du radon Il srsquoagit de la chaicircne de deacutesinteacutegration qui inclut le polonium 218 le plomb 214 le bismuth 214 et le polonium 214 Leur peacuteriode combineacutee moyenne est de lrsquoordre de 30 minutes Aussi appeleacute descendant du radon
Proton Particule eacuteleacutementaire stable preacutesente dans le noyau de lrsquoatome posseacutedant une charge eacutelectrique positive de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 167 x 10-27 kg
Radioactif Empreint de radioactiviteacute eacutemettant spontaneacutement de lrsquoeacutenergie sous forme de rayonnement ionisant (telles que les particules alpha et becircta des neutrons ou des rayons gamma) agrave la suite de la deacutesinteacutegration drsquoun atome instable
Radon Eacuteleacutement chimique dont le symbole est Rn et le nombre atomique 86 Le radon est un gaz noble rare incolore inodore insipide naturel et radioactif issu de la deacutesinteacutegration du radium Il srsquoagit de lrsquoune des substances les plus lourdes persistant sous forme de gaz dans des conditions normales le radon preacutesente un risque pour la santeacute
Radio-isotope Isotope drsquoun eacuteleacutement qui subit une deacutesinteacutegration spontaneacutee et eacutemet un rayonnement
Radionucleacuteide Nucleacuteide radioactif
Radiosensible Un terme qualitatif pour distinguer les cellules les tissus et les organes qui sont plus susceptibles drsquoecirctre endommageacutes par le rayonnement
Rayonnement Processus drsquoeacutemission ou de transmission drsquoeacutenergie sous forme de particules ou drsquoondes Dans le preacutesent document le terme laquo rayonnement raquo deacutesigne un rayonnement ionisant sauf indication contraire
Rayonnement artificiel Rayonnement produit par les activiteacutes humaines et qui srsquoajoute au rayonnement de fond
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Rayonnement cosmique Rayonnement naturel provenant de lrsquoespace Ces rayons sont composeacutes de rayonnements ionisants peacuteneacutetrants (agrave la fois particulaires et eacutelectromagneacutetiques) et peuvent porter des eacutenergies de plus de 1020 eV Le champ magneacutetique terrestre deacutevie les rayons cosmiques chargeacutes vers les pocircles
Rayonnement de fond naturel Une source de rayonnement preacutesente en permanence dans lrsquoenvironnement et provenant de diffeacuterentes sources Parmi ces sources figurent le rayonnement cosmique les sources terrestres (eacuteleacutements radioactifs preacutesents dans le sol) lrsquoair ambiant (radon) et les sources internes (denreacutees alimentaires et boissons) La dose efficace annuelle globale par personne attribueacutee au rayonnement naturel est de 24 mSv par anneacutee (UNSCEAR 2008)
Rayonnement eacutelectromagneacutetique Mouvement drsquoondes en deacuteplacement reacutesultant de lrsquoeacutevolution des champs eacutelectriques et magneacutetiques Le spectre de rayonnement eacutelectromagneacutetique connu comprend la gamme des rayons X (et des rayons gamma) de courte longueur drsquoonde et agrave haute eacutenergie lrsquoultraviolet la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge et le radar et des ondes radio et de longueur drsquoonde relativement longue et agrave faible eacutenergie Selon la meacutecanique quantique les rayonnements eacutelectromagneacutetiques agrave haute eacutenergie peuvent se comporter comme des particules (photons)
Rayonnement gamma Rayonnement eacutelectromagneacutetique peacuteneacutetrant produit par un noyau atomique pendant sa deacutesinteacutegration radioactive forme de rayonnement ionisant agrave courte longueur drsquoonde et eacutenergie eacuteleveacutee
Rayonnement ionisant Rayonnement capable drsquoajouter ou de retrancher des eacutelectrons en traversant la matiegravere (par ex air eau ou tissus vivants) Exemples particules alpha rayonnement gamma rayons X et neutrons
Rayonnement neutronique Se produit lorsque les neutrons sont eacutejecteacutes du noyau par fission nucleacuteaire (c-agrave-d division de lrsquoatome) et drsquoautres processus Contrairement agrave drsquoautres rayonnements le rayonnement neutronique est absorbeacute par les mateacuteriaux contenant un grand nombre drsquoatomes drsquohydrogegravene comme la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques
Rayonnement non ionisant Un rayonnement plus faible que le rayonnement ionisant c-agrave-d qui ne possegravede pas lrsquoeacutenergie suffisante pour produire des ions La lumiegravere visible les rayons infrarouges et les ondes radioeacutelectriques sont des rayonnements non ionisants
Rayons X Rayonnement eacutelectromagneacutetique (photon) peacuteneacutetrant eacutemis par un atome apregraves avoir eacuteteacute bombardeacute par des eacutelectrons Les rayons X diffegraverent du rayonnement gamma dans la mesure ougrave ils sont eacutemis agrave partir des eacutelectrons en orbite et non agrave partir du noyau Ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma Les rayons X sont principalement geacuteneacutereacutes par des moyens artificiels plutocirct qursquoagrave partir de substances radioactives Ils sont utiliseacutes avant tout agrave des fins meacutedicales
Reacuteacteur nucleacuteaire Appareil dans lequel une reacuteaction en chaicircne de fission nucleacuteaire autoentretenue se produit dans des conditions controcircleacutees pour produire de lrsquoeacutenergie ou des rayonnements utiles
Reacuteaction en chaicircne Voir reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne
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Reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne Exemple de fission nucleacuteaire ougrave un neutron est eacutejecteacute drsquoun atome fissionneacute ce qui causera la fission drsquoun autre atome en eacutejectant plus de neutrons
Rejets Substances et matiegraveres nucleacuteaires relacirccheacutees dans lrsquoenvironnement (sous forme liquide ou gazeuse) agrave la suite drsquoactiviteacutes autoriseacutees par la CCSN
Service de dosimeacutetrie autoriseacute Une entreprise ou une institution qui deacutetient un permis de la CCSN pour mesurer les doses de rayonnement aux travailleurs
SI Systegraveme international drsquouniteacutes
Sievert Lrsquouniteacute du SI mesurant la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Elle est eacutegale agrave 1 joulekilogramme Elle remplace lrsquoancienne uniteacute de rayonnement classique rem Des multiples du sievert (dont le symbole est Sv) sont utiliseacutes dans la pratique courante et incluent le millisievert (mSv 11000 de 1 Sv) et le microsievert (μSv 11 000 000 de 1 Sv)
Substances nucleacuteaires Isotopes qui eacutemettent du rayonnement
Travailleur du secteur nucleacuteaire (TSN) Personne qui du fait de sa profession ou de son occupation et des conditions dans lesquelles elle exerce ses activiteacutes si celles-ci sont lieacutees agrave une substance ou agrave une installation nucleacuteaire risque vraisemblablement de recevoir une dose de rayonnement supeacuterieure agrave la limite reacuteglementaire fixeacutee par la CCSN pour la population en geacuteneacuteral (1 mSv par anneacutee)
Tritium Un isotope radioactif de lrsquohydrogegravene posseacutedant deux neutrons et un proton dans son noyau Le tritium se deacutesintegravegre en eacutemettant un eacutelectron (rayonnement becircta) et sa peacuteriode radioactive est de 123 ans Le tritium est preacutesent naturellement dans lrsquoenvironnement et eacutegalement un sous-produit des reacuteacteurs nucleacuteaires
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Acronymes et uniteacutes
ADN acide deacutesoxyribonucleacuteique AIEA Agence internationale de lrsquoeacutenergie atomique ALARA niveau le plus bas que lrsquoon peut raisonnablement atteindre BEIR National Academy of Biological Effects of Ionizing Radiation Bq becquerel CCSN Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire CIPR Commission internationale de protection radiologique CRFPT Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial EACL Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee ELF ondes meacutegameacutetriques FDN Fichier dosimeacutetrique national Gy gray H2O symbole chimique de lrsquoeau eacutegalement HOH HTO eau tritieacutee ICRU Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation J joule LSRN Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires mSv millisievert NCRP National Council on Radiation Protection and Measurements Sv sievert TDM tomodensitomeacutetrie t frac12 symbole pour la peacuteriode radioactive drsquoun radionucleacuteide TSN travailleur du secteur nucleacuteaire microSv microsievert UNSCEAR Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants UV ultraviolet wR facteur de pondeacuteration radiologique wT facteur de pondeacuteration tissulaire
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Sources
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laws-loisjusticegccaengregulationssor-2000-203page-1html bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire juin 2003 Controcircle et enregistrement des
doses de rayonnement aux personnes guide de reacuteglementation G-91 httpwwwnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_fre44019shyG91FpdfCFID=17937881ampCFTOKEN=18173133
bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire octobre 2004 Maintenir les expositions et les doses au laquo niveau le plus bas qursquoil soit raisonnablement possible drsquoatteindre raquo guide de reacuteglementation G-129 reacutevision 1 httpnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_freG129rev1_fpdf
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations 2007 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 103 Publication 103 Pergamon Press Oxford 2007
bull Commission internationale de protection radiologique Rapport du Groupe de travail sur lrsquohomme de reacutefeacuterence Publication 23 de la CIPR Pergamon Press New York 1975
bull Commission internationale de protection radiologique Limits for Intakes of Radionuclides by Workers Publication 30 de la CIPR partie 1 (et suppleacutement) part 2 (et suppleacutement) partie 3 (et suppleacutements A et B) et index Annales de la CIPR Pergamon Press New York 1979-1982
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations de 1990 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 21(1-3) Publication 60 de la CIPR Pergamon Press Oxford 1991
bull Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation 2011 Fundamental quantities and units for ionizing radiation Journal de la ICRU volume 11 no 1 publieacute par Oxford University Press
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRP) ncrponlineorgPDFsNCRP20Composite20Glossarypdf
bull Santeacute Canada Rapport de 2008 sur les radioexpositions professionnelles au Canada publication 5923 de SC hc-scgccaewh-semtalt_formatshecs-sescpdfpubsoccup-travail2008-report-rapportshyengpdf
bull Committee to Assess Health Risks from Exposures to Low Levels of Ionizing Radiation Health Risks from Exposure to Low Levels of Ionizing Radiation BEIR VII ndash Phase 2 National Academy Sciences National Research Council National Academy Press Washington 2006
bull Nations Unies Effects of Ionizing Radiation Volume I Report to the General Assembly Scientific Annexes A and B Volume II Scientific Annexes C D and E Rapport de 2006 du Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des rayonnements ionisants publications des Nations Unies E08IX6 (2008) et E09IX5 (2009) Nations Unies New York
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bull Nations Unies Sources and Effects of Ionizing Radiation Volume I Sources Volume II Effects Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants Rapport 2000 agrave lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale avec des annexes scientifiques publications des Nations Unies E00IX3 et E00IX4 Nations Unies New York 2000
bull NRC des Eacutetats-Unis nrcgovreading-rmbasic-refglossaryhtml bull Brodsky A Handbook of Radiation Measurement and Protection Boca Raton
CRC Press 1978 bull Eisenbud M et T Gesell Environmental Radioactivity From Natural Industrial
and Military Sources 4e eacutedition Academic Press 1997 bull Grasty RL et LaMarre JR The Annual effective dose from natural sources of
ionizing radiation in Canada Radiation Protection Dosimetry 108 p 215-226 2004
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRPM) Ionizing Radiation Exposure of the Population of the United States rapport no 160 du NCRPM US NCRP Washington 2009
bull Brenner DJ et Hall EJ Computed Tomography ndash An Increasing Source of Radiation Exposure New England Journal of Medicine 357 p 2277-2284 2007
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- Full cover - PDF - FRpdf
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- RG-RD_IR_Fpdf
- inside cover - PDF - FR
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- E-DOCS-3738137-v8-Radiation_INFO_doc_-_FR
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- Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
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- 42 Eacutevaluation du risque de cancer
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- Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
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- 541 Rayonnement naturel
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- Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
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- 61 Protection des Canadiens
- 62 Protection des travailleurs
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53 Dose efficace
Les diffeacuterents tissus et organes preacutesentent une sensibiliteacute diffeacuterente au rayonnement (voir la figure 13) Par exemple la moelle osseuse est beaucoup plus radiosensible que les tissus musculaires ou nerveux Pour obtenir une indication de lrsquoeffet de lrsquoexposition sur la santeacute geacuteneacuterale la dose eacutequivalente peut ecirctre multiplieacutee par un facteur de pondeacuteration tissulaire (wT) lieacute au risque pour un tissu ou organe particulier Cette multiplication donne la dose efficace absorbeacutee par le corps Lrsquouniteacute utiliseacutee pour exprimer la dose efficace est eacutegalement le sievert
Figure 13 Facteurs de pondeacuteration tissulaire
Source Regraveglement sur la radioprotection
Agrave titre drsquoexemple si lrsquoestomac et la vessie drsquoun sujet sont exposeacutes seacutepareacutement au rayonnement et que les doses eacutequivalentes aux tissus soient respectivement de 100 et 70 mSv la dose efficace sera calculeacutee comme suit (100 mSv x 012) + (70 mSv x 005) = 155 mSv Le risque drsquoeffets nocifs lieacutes agrave lrsquoexposition au rayonnement eacutequivaut agrave 155 mSv reccedilus de faccedilon homogegravene par le corps entier
54 Doses typiques de rayonnement
541 Rayonnement naturel
Au niveau mondial la dose efficace moyenne totale provenant du rayonnement naturel est de lrsquoordre de 24 mSv par an Au Canada la dose efficace moyenne se chiffre agrave 18 mSv (voir le tableau 4 et la figure 15) Tel que speacutecifieacute agrave la section 3 la dose peut deacutependre de la source de rayonnement
bull Rayonnement cosmique Les reacutegions de haute altitude reccediloivent plus de rayonnement cosmique Selon une eacutetude reacutecente de Santeacute Canada la dose efficace annuelle provenant du rayonnement cosmique reccedilue par les habitants de Vancouver en Colombie-Britannique qui est situeacutee au niveau de la mer est de lrsquoordre de 030 mSv Par contre une personne qui vivrait au sommet du mont Lorne au Yukon agrave une altitude de 2 000 m recevrait une dose annuelle drsquoenviron 084 mSv Les voyages aeacuteriens augmentent eacutegalement lrsquoexposition au rayonnement cosmique de 001 mSv par Canadien par an La figure 14 montre agrave quel point les niveaux de
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rayonnement cosmique varient avec des eacuteleacutevations au-dessus du niveau de la mer et en fonction de la longitude et de la latitude
Figure 14 Dose efficace annuelle pour lrsquoexteacuterieur provenant du rayonnement cosmique en Ameacuterique du Nord (en microsieverts)
Source Gratsky et al 2004
bull Rayonnement terrestre Les sols contiennent eacutegalement des sources naturelles de rayonnement et les reacutegions dont les sols sont riches en uranium reccediloivent plus de rayonnement eacutemis par les sols La dose efficace moyenne de rayonnement eacutemis par les sols (et les mateacuteriaux de construction provenant de ces sols) est de lrsquoordre de 05 mSv par an Toutefois cette dose varie selon lrsquoemplacement geacuteographique et la geacuteologie et peut atteindre 260 mSv dans le Nord de lrsquoIran ou 90 mSv au Nigeacuteria Au Canada la dose annuelle la plus eacuteleveacutee serait selon les estimations de lrsquoordre de 23 mSv et concerne les Territoires du Nord-Ouest
bull Inhalation La croucircte terrestre produit du radon qui est preacutesent dans lrsquoair que nous respirons Le radon donne lieu agrave quatre produits de deacutesinteacutegration qui irradient les poumons en cas drsquoinhalation Agrave lrsquoeacutechelle mondiale la dose efficace annuelle moyenne de rayonnement par le radon est drsquoenviron 13 mSv Une reacutecente eacutetude de Santeacute Canada sur le radon dans les habitations a reacuteveacuteleacute que les niveaux de radon dans 93 des foyers canadiens sont en dessous de la ligne directrice canadienne actuelle de 200 Bqmsup3
bull Ingestion Enfin il existe plusieurs sources de rayonnement naturelles qui peacutenegravetrent dans nos organismes que ce soit par les aliments que nous ingeacuterons lrsquoair que nous respirons et lrsquoeau que nous buvons Le potassium 40 est la principale source drsquoirradiation interne (exception faite des produits de filiation du radon) La dose efficace moyenne provenant de ces sources est drsquoenviron 03 mSv par an
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Tableau 4 Dose efficace moyenne dans certaines villes canadiennes compareacutee agrave la moyenne mondiale
Source de rayonnement
Moyenne mondiale1
(mSv) Canada2
(mSv) Toronto2
(mSv) Winnipeg2
(mSv) Rayonnement cosmique 04 03 03 03 Irradiation interne 03 03 03 03 Exposition due agrave lrsquoinhalation 13 09 08 32 Irradiation externe 05 02 02 02 Total 24 18 16 40
1 UNSCEAR 2010 2 Grasty et LaMarre 2004
Figure 15 Doses provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Doses moyennes provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Rayonnement
Rayonnement terrestre
cosmique
Inhalation
Ingestion
03 mSv 03 mSv
02 m Sv
09 mSv
542 Les sources artificielles de rayonnement
Les sources artificielles de rayonnement (reacutesultant des activiteacutes commerciales et industrielles) repreacutesentent environ 02 microSv de notre exposition annuelle au rayonnement Les rayons X et autres interventions meacutedicales diagnostiques et theacuterapeutiques (voir le tableau 5) repreacutesentent environ 12 mSv par an (UNSCEAR 2000) Les produits de grande consommation comme le tabac et les deacutetecteurs de fumeacutee repreacutesentent 01 mSv de notre exposition annuelle au rayonnement
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Tableau 5 Doses aux organes typiques selon le type drsquoexamen radiologique
Type drsquoexamen Organe Dose (mSv) Radiographie dentaire1 Cerveau 001 Radiographie de la poitrine1 Poumons 01 Mammographie de deacutepistage2 Seins 3 Tomodensitomeacutetrie abdominale (adulte)2 Estomac 10 Tomodensitomeacutetrie abdominale (neacuteonatale)2 Estomac 20
1 National Council on Radiation Protection and Measurements (NCPR) 2009 2 Brenner et Hall 2007
Globalement le rayonnement naturel repreacutesente approximativement 60 de la dose annuelle agrave laquelle nous sommes exposeacutes Les interventions meacutedicales repreacutesentent approximativement 40 de cette dose annuelle
Il nrsquoy a pas de diffeacuterence dans les effets causeacutes par le rayonnement naturel ou artificiel
55 Limites de dose
La CCSN eacutetablit les limites de dose pour les travailleurs canadiens et la population Elle le fait en suivant les recommandations de la CIPR qui se compose de scientifiques eacuteminents et de plusieurs grands speacutecialistes de la radioprotection Ces regraveglements srsquoinspirent aussi de la plupart des normes et recommandations de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA)
Au Canada lrsquoapplication des regraveglements normes et pratiques mis en place pour proteacuteger les membres du public et les travailleurs des sources de rayonnement qui ne sont pas reacuteglementeacutees par la CCSN est du ressort de Santeacute Canada de Ressources humaines et Deacuteveloppement des compeacutetences Canada du ministegravere de la Deacutefense nationale et des gouvernements provinciaux et territoriaux
Par ailleurs le Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial (CRFPT) eacutelabore des lignes directrices concernant le rayonnement ionisant et non ionisant et srsquoemploie agrave harmoniser les regraveglements relatifs agrave la radioprotection agrave la grandeur du Canada Copreacutesideacute par la CCSN Santeacute Canada et les provinces le CRFPT est une tribune nationale pour les questions de radioprotection
Pour les personnes qui exploitent lrsquoeacutenergie nucleacuteaire ou travaillent avec celle-ci la limite de dose reacuteglementeacutee est fixeacutee en dessous de la limite infeacuterieure de ce qui est consideacutereacute comme une exposition inacceptable Par exemple les limites de dose efficace pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire est de 50 mSv par an et de 100 mSv sur 5 ans Il nrsquoa pas eacuteteacute deacutemontreacute que lrsquoexposition agrave du rayonnement infeacuterieur agrave une dose aigueuml drsquoenviron 100 mSv nrsquoaugmente pas le risque drsquoeffets sur la santeacute comme le cancer
De plus les titulaires de permis doivent veiller agrave ce que toutes les doses respectent le principe ALARA (voir la figure 16)
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Figure 16 Cadre de la limite de dose de rayonnement
Les rapports et les controcircles reacuteguliers deacutemontrent que la moyenne annuelle des doses aux travailleurs des installations nucleacuteaires canadiennes est de lrsquoordre de 1 agrave 2 mSv par anneacutee (voir la figure 17)
Figure 17 Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type drsquoinstallation
Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type dinstallation
0
05
1
15
2
25
3
35
4
Dos
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s reacute
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(mSv
)
Centrales Mines et Raff ineries Installations Installations Installations Meacutedecine Industrie et Acceacuteleacuterateurs nucleacuteaires usines de duranium de fabrication de recherche de production recherche de particules
concentration de combustile et de de sources duranium production de lumineuses au
radio-isotopes tritium
Peut inclure lrsquoexposition aux rayons X Source Fichier dosimeacutetrique national du Canada (Santeacute Canada) ndash Drsquoapregraves les donneacutees publieacutees les plus reacutecentes
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Au Canada la limite de dose efficace pour le public est de 1 mSv au cours drsquoune anneacutee civile Les rapports et les controcircles reacuteguliers montrent que les doses efficaces annuelles auxquelles les membres du public sont exposeacutes dans le cadre des activiteacutes reacuteglementeacutees par la CCSN varient entre 0001 et 0092 mSv par an Le tableau 6 preacutesente la dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant drsquoeacutemissions dans lrsquoair et dans lrsquoeau provenant de diverses installations autoriseacutees de la CCSN par anneacutee Les doses reccedilues reacutesultant drsquoeacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques nrsquoont pas eacuteteacute additionneacutees pour Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) aux Laboratoires de Chalk River parce que ces doses correspondaient agrave diffeacuterents individus exposeacutes repreacutesentatifs provenant de diffeacuterentes populations
Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
Installation Dose annuelle maximale (mSv) pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
2006 2007 2008 2009 2010
Centrales nucleacuteaires
Point Lepreau 00006 00007 00018 00004 00002
Gentilly-2 00007 00009 00006 00012 00010
Darlington 00011 00014 00013 00007 00006
Pickering 00028 00026 00041 00018 00010
Bruce 00025 00021 00027 00044 00029
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions atmospheacuteriques)
0081 0073 0092 0045 0032
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions aquatiques)
0027 0014 0013 00011 00004
Source Rapports des titulaires de permis et donneacutees de surveillance de lrsquoenvironnement soumises agrave la CCSN
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6 Reacuteglementation des radiations
La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire (CCSN) reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de preacuteserver la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de mettre en œuvre les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Le mandat de la CCSN inclut aussi la diffusion de renseignements objectifs de nature scientifique technique et reacuteglementaire agrave lrsquointention de la population
En tant qursquoorganisme de reacuteglementation nucleacuteaire du Canada la CCSN surveille toutes les installations nucleacuteaires et les activiteacutes et applications lieacutees au nucleacuteaire En font partie les centrales nucleacuteaires les mines et usines de concentration drsquouranium les installations de traitement et de recherche les installations de gestion des deacutechets radioactifs les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement utiliseacutes agrave des fins meacutedicales et industrielles
La CCSN dispose drsquoun cadre de deacutelivrance de permis et de veacuterification de la conformiteacute visant agrave assurer que toute personne qui utilise possegravede ou stocke des substances nucleacuteaires et des appareils agrave rayonnement est en conformiteacute avec un permis et a mis en place des dispositions de sucircreteacute et de seacutecuriteacute approprieacutees Au fil des ans ces exigences reacuteglementaires ont eacuteteacute renforceacutees suite agrave lrsquoameacutelioration des connaissances sur les effets du rayonnement
61 Protection des Canadiens
Toutes les installations et activiteacutes nucleacuteaires au Canada sont reacutegies par la Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires (LSRN) qui est entreacutee en vigueur en mai 2000 en remplacement de lrsquoancienne Loi sur le controcircle de lrsquoeacutenergie atomique La LSRN et ses regraveglements sont conccedilus pour proteacuteger le public les personnes qui travaillent dans le secteur nucleacuteaire et notre environnement Le rocircle de la CCSN est de srsquoassurer que la LSRN et ses regraveglements sont respecteacutes
La CCSN collabore avec les organismes provinciaux et territoriaux de reacuteglementation en matiegravere de protection de lrsquoenvironnement et de radioprotection De nombreux autres organismes feacutedeacuteraux jouent eacutegalement un rocircle dans la protection des Canadiens la CCSN collabore avec Ressources naturelles Canada Environnement Canada Santeacute Canada Pecircches et Oceacuteans Canada Transports Canada la Deacutefense nationale et les Forces canadiennes et Affaires eacutetrangegraveres et Commerce international Canada pour reacuteglementer les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes
Les normes canadiennes en matiegravere de sucircreteacute nucleacuteaire prennent comme reacutefeacuterence les normes internationales Pour ce faire la CCSN srsquoappuie sur les travaux de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA) et drsquoautres organisations telles que le Comiteacute scientifique des Nations Unies sur les effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) et la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) ainsi que sur ceux de Santeacute Canada et drsquoEnvironnement Canada
Avec la coopeacuteration de ses Eacutetats membres lrsquoAIEA publie plusieurs normes internationales notamment des normes de non-prolifeacuteration nucleacuteaire Les normes de la CCSN et les meilleures pratiques dans ce domaine respectent celles de lrsquoAIEA
Dans le domaine de la non-prolifeacuteration nucleacuteaire la CCSN travaille pour le compte du gouvernement du Canada afin drsquoatteindre deux objectifs assurer aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires de notre pays ne contribuent pas agrave la
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fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou de dispositifs explosifs nucleacuteaires et promouvoir un cadre international de non-prolifeacuteration efficace et plus complet
62 Protection des travailleurs
La CCSN reacuteglemente les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes dans le but de proteacuteger la seacutecuriteacute et la santeacute des travailleurs Les installations nucleacuteaires comprennent les centrales nucleacuteaires les mines et les usines de concentration drsquouranium les installations de fabrication de combustible et les installations qui effectuent le traitement et la recherche Les aspects des activiteacutes reacuteglementeacutees sont la seacutecuriteacute la dosimeacutetrie lrsquoemballage et le transport des substances nucleacuteaires ainsi que lrsquoimportation et lrsquoexportation des substances nucleacuteaires
On estime agrave 40 000 le nombre de travailleurs de lrsquoindustrie nucleacuteaire au Canada et le nombre de personnes exposeacutees au rayonnement chaque jour dans le cadre de leur emploi est beaucoup plus eacuteleveacute Les travailleurs canadiens sont exposeacutes agrave des rayonnements de deux faccedilons ils travaillent avec des sources artificielles de rayonnement (par exemple dans lrsquoindustrie nucleacuteaire les soins de santeacute les eacutetablissements de recherche ou de production) ou bien ils sont exposeacutes agrave des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement naturel (par exemple dans lrsquoindustrie miniegravere dans les eacutequipages drsquoavion et dans la construction)
Le Regraveglement sur la radioprotection canadien fixe des limites srsquoappliquant agrave la quantiteacute de rayonnement agrave laquelle le public et les travailleurs du secteur nucleacuteaire (TSN) peuvent ecirctre exposeacutes Il srsquoagit des laquo limites de dose raquo (voir la section 55) et elles sont fixeacutees en deccedilagrave du seuil auquel on srsquoattend qursquoil y ait des effets neacutefastes sur la santeacute Le Regraveglement exige que les titulaires de permis mettent en œuvre des programmes de radioprotection qui limitent lrsquoexposition des travailleurs aux rayonnements ionisants sous les limites de dose et agrave un niveau aussi bas que possible les facteurs sociaux et eacuteconomiques en preacutesence eacutetant pris en compte (voir la figure 17)
Accident nucleacuteaire survenu agrave Fukushima en 2011
Le 11 mars 2011 un seacuteisme de magnitude 9 suivi drsquoun tsunami deacutevastateur ont frappeacute le Japon laissant derriegravere eux pregraves de 25 000 morts ou disparus un demi-million de reacutesidences deacutetruites ou endommageacutees et 560 km2 inondeacutes
Les reacutepercussions combineacutees du seacuteisme et du tsunami sur la centrale nucleacuteaire de Fukushima-Daiichi ont provoqueacute lrsquoun des pires accidents nucleacuteaires du monde Au cours des heures et des jours qui ont suivi trois des six reacuteacteurs de la centrale ont surchauffeacute et subi des dommages Les travailleurs de la centrale ont braveacute des conditions extraordinaires pour preacutevenir ou retarder les rejets de matiegraveres radioactives au-dessus de la reacutegion environnante et dans la mer Gracircce agrave leurs efforts il a eacuteteacute possible de retarder suffisamment ces rejets pour que la population environnante puisse ecirctre eacutevacueacutee malgreacute les dommages geacuteneacuteraliseacutes subis aux infrastructures locales
Agrave mesure que lrsquoaccident se deacuteroulait la zone drsquoeacutevacuation srsquoest agrandie et les autoriteacutes ont recommandeacute aux habitants drsquoun plus grand secteur de se reacutefugier agrave lrsquointeacuterieur Des mesures de surveillance radiologique eacutetendues et de controcircle de la production et de la distribution alimentaires ont eacuteteacute mises en œuvre Dans le mecircme ordre drsquoideacutee il faudra poursuivre la surveillance et le controcircle des approvisionnements alimentaires et en eau peut-ecirctre pendant de nombreuses anneacutees
Cet accident a pousseacute de nombreux pays agrave eacutevaluer la sucircreteacute de leurs infrastructures nucleacuteaires La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire a entrepris un examen de toutes les grandes installations nucleacuteaires au Canada Cet examen dirigeacute par un groupe de travail multidisciplinaire a permis de confirmer que les installations canadiennes peuvent reacutesister et reacutepondre agrave des eacuteveacutenements externes comme les tremblements de terre Un plan drsquoaction de quatre ans est en cours drsquoeacutelaboration afin de renforcer les deacutefenses et de reacuteduire davantage le risque notamment gracircce agrave lrsquoameacutelioration du Regraveglement sur la radioprotection en vigueur pour y inteacutegrer de nouvelles exigences en cas drsquourgence
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Les installations nucleacuteaires au Canada doivent disposer drsquoun personnel qualifieacute pour effectuer leurs activiteacutes en conformiteacute avec la LSRN et ses regraveglements La CCSN veacuterifie eacutegalement que le personnel travaillant dans le domaine de la radioprotection est capable drsquoexeacutecuter les tacircches preacutevues drsquoapregraves les permis
Surveillance des doses
Tous les titulaires de permis de la CCSN sont tenus de deacuteterminer les doses de rayonnement reccedilues par les travailleurs dans lrsquoexercice de leurs fonctions En outre si lrsquoon srsquoattend agrave ce que les doses efficaces deacutepassent 5 mSv en un an les titulaires de permis sont tenus de recourir agrave des services de dosimeacutetrie autoriseacutes
La CCSN deacutelivre des permis aux services de dosimeacutetrie qui doivent effectuer des mesures de doses exactes et preacutecises Les titulaires de permis de services de dosimeacutetrie sont tenus de deacuteposer de lrsquoinformation reacuteguliegraverement dans le Fichier dosimeacutetrique national (FDN) Le FDN exploiteacute par le Bureau de la radioprotection de Santeacute Canada contient les dossiers de doses de rayonnement provenant de tous les processeurs commerciaux de dosimeacutetrie des installations de production drsquoeacutenergie nucleacuteaire drsquoEacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) et des mines drsquouranium Le registre comprend eacutegalement les dossiers de doses provenant des utilisateurs de rayons X tels que les dentistes les radiologues et les chiropraticiens ainsi que les expositions aux produits de filiation du radon provenant de certaines mines qui ne deacutetiennent pas de permis de la CCSN
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7 Sommaire
Le rayonnement a toujours eacuteteacute preacutesent et il est partout dans notre environnement La vie a eacutevolueacute dans un monde contenant des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement ionisant Nous sommes eacutegalement exposeacutes au rayonnement artificiel provenant de sources telles que les traitements meacutedicaux et les activiteacutes impliquant des matiegraveres radioactives
Les effets du rayonnement sur la santeacute sont bien compris Depuis le deacutebut du 20e siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes agrave fond agrave la fois en laboratoire et sur les populations humaines En raison des risques connus du rayonnement pour la santeacute il doit ecirctre utiliseacute avec prudence et strictement controcircleacute Un eacutequilibre doit ecirctre trouveacute entre les avantages du rayonnement pour la socieacuteteacute et les risques que le rayonnement pose pour les personnes la santeacute et lrsquoenvironnement
La CCSN reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de proteacuteger la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de respecter les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Elle deacutefinit eacutegalement des limites de dose pour empecirccher que les travailleurs et le public ne soient soumis agrave une exposition excessive au rayonnement
La compreacutehension des risques que pose le rayonnement aide la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation agrave fixer les limites de dose et agrave eacutetablir des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave des niveaux sucircrs Les titulaires de permis sont tenus de maintenir toutes les doses de rayonnement agrave des niveaux ALARA Des programmes de surveillance du rayonnement sont en place agrave proximiteacute des centrales nucleacuteaires et drsquoautres installations nucleacuteaires agrave travers le Canada pour proteacuteger les personnes et lrsquoenvironnement contre les effets potentiels du rayonnement
Des programmes gouvernementaux et de lrsquoindustrie mesurent systeacutematiquement les niveaux de radioactiviteacute dans lrsquoair lrsquoeau potable les eaux de surface le sol et les aliments Gracircce agrave ces donneacutees la CCSN peut veacuterifier que les normes sont respecteacutees eacutevaluer lrsquoefficaciteacute des controcircles et deacuteterminer les tendances environnementales
Depuis plus de 65 ans le Canada deacutetient un dossier de sucircreteacute nucleacuteaire reconnu au niveau international La CCSN est fiegravere drsquoavoir contribueacute agrave ce dossier de sucircreteacute en assurant une surveillance reacuteglementaire solide Les Canadiens peuvent ecirctre assureacutes que la CCSN continuera de surveiller avec vigilance la sucircreteacute de lrsquoindustrie nucleacuteaire canadienne de sorte que la santeacute et la sucircreteacute ne soient jamais compromises
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Glossaire
Acide amineacute Les eacuteleacutements constitutifs des proteacuteines Il srsquoagit de moleacutecules organiques contenant un groupement amine (NH2) et un groupe carboxyle (COOH)
Acide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) Le composeacute moleacuteculaire dans le noyau drsquoune cellule qui forme le modegravele de la structure et du fonctionnement de la cellule
Activiteacute Rythme auquel se produisent les deacutesinteacutegrations dans une matiegravere radioactive par uniteacute de temps Utiliseacutee comme mesure de la quantiteacute de radionucleacuteides preacutesents Uniteacute Becquerel symbole Bq 1 Bq = une deacutesinteacutegration par seconde
ALARA Un principe drsquooptimisation de la protection utiliseacute pour srsquoassurer que les limites de doses reccedilues au niveau individuel au travail et par le public soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux Ce concept ne deacutesigne pas la limite de dose il srsquoagit drsquoun processus qui permet de maintenir les niveaux de dose bas
Appareil agrave rayonnement Tel que deacutefini dans le Regraveglement sur les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement a) un appareil contenant une substance nucleacuteaire en une quantiteacute supeacuterieure agrave la quantiteacute drsquoexemption et permettant son utilisation pour ses proprieacuteteacutes de rayonnement et b) un appareil contenant un composeacute lumineux au radium
Atome Uniteacute de matiegravere formeacutee drsquoun noyau unique autour duquel gravitent plusieurs eacutelectrons et dont le nombre est eacutegal agrave celui des protons dans le noyau Lrsquoatome est la plus petite partie drsquoun eacuteleacutement pouvant se combiner chimiquement avec drsquoautres atomes Tous les atomes autres que lrsquohydrogegravene 1 ont des neutrons dans le noyau
Becquerel Uniteacute SI de mesure de lrsquoactiviteacute drsquoune substance radioactive Le becquerel remplace le curie (Ci) qui nrsquoest pas une uniteacute SI Son symbole est Bq Il correspond agrave une deacutesinteacutegration nucleacuteaire par seconde 1 Bq = 27 pCi (27 times 10ndash11 Ci) et 1 Ci = 37 times 1010 Bq (Voir aussi laquo SI raquo)
Cancer Un grand nombre de maladies causeacutees par la division effreacuteneacutee de cellules anormales
Capture des eacutelectrons Processus de deacutesinteacutegration radioactive au terme duquel un eacutelectron en orbite est captureacute par le noyau et fusionne avec ce dernier Apregraves ce processus la masse reste inchangeacutee mais le numeacutero atomique diminue drsquoun facteur de un car un proton est converti en neutron
Capture des neutrons ou capture neutronique Type de reacuteaction nucleacuteaire au terme de laquelle un noyau atomique srsquoempare drsquoun neutron libre et fusionne avec lui pour former un noyau plus lourd Les neutrons peuvent reacuteagir avec un noyau atomique de plusieurs maniegraveres chacune aboutissant agrave un produit diffeacuterent
Cataracte Affection qui survient lorsque le cristallin normalement transparent de lrsquoœil se trouble ou srsquoopacifie et cause une vision trouble qursquoil nrsquoest pas possible de corriger par des verres correcteurs ordinaires Le facteur le plus important de la formation de cataractes est le vieillissement mais il existe des facteurs additionnels comme le tabagisme le diabegravete lrsquoexposition excessive au soleil et le rayonnement
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Cellule La plus petite uniteacute structurelle et fonctionnelle de tous les organismes vivants connus
Deacutesinteacutegration (radioactive) Transformation drsquoun nucleacuteide radioactif en un nucleacuteide diffeacuterent (ou plusieurs nucleacuteides diffeacuterents) par eacutemission spontaneacutee de rayonnement tels que des rayonnements alpha becircta ou gamma ou par capture des eacutelectrons Il en reacutesulte un noyau plus stable et moins chargeacute en eacutenergie Chaque processus de deacutesinteacutegration a une peacuteriode radioactive deacutefinie
Deuteacuterium Un isotope drsquohydrogegravene avec un proton et un neutron dans le noyau
Dose Terme geacuteneacuteral utiliseacute pour deacutesigner la quantiteacute drsquoeacutenergie provenant de rayonnement ionisant absorbeacutee par les tissus La dose absorbeacutee est mesureacutee en grays (Gy) ougrave 1 gray eacutequivaut agrave 1 joule par kilogramme Voir aussi dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace
Dose absorbeacutee Quantiteacute drsquoeacutenergie absorbeacutee par la matiegravere irradieacutee par uniteacute de masse Cela reflegravete la quantiteacute drsquoeacutenergie deacuteposeacutee par du rayonnement ionisant lors de son passage agrave travers un milieu (comme lrsquoair lrsquoeau ou du tissu vivant) Uniteacute gray Symbole Gy
Dose aigueuml Exposition reccedilue pendant une courte dureacutee (heures ou jours) Lrsquoadjectif laquo aigueuml raquo deacutesigne uniquement la dureacutee de lrsquoexposition et non lrsquointensiteacute des doses concerneacutees
Dose chronique Exposition persistante (en termes de mois ou drsquoanneacutees) Lrsquoadjectif laquo chronique raquo se rapporte uniquement agrave la dureacutee de lrsquoexposition et non agrave lrsquointensiteacute des doses
Dose efficace Mesure de dose visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du deacutetriment radiologique pouvant reacutesulter de la dose Elle repreacutesente la somme des produits des doses eacutequivalentes aux tissus multiplieacutees par leurs facteurs de pondeacuteration tissulaires respectifs Uniteacute sievert (Sv)
Dose eacutequivalente Mesure de la dose au tissu ou agrave lrsquoorgane visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du dommage causeacute Obtenue en multipliant la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique pour tenir compte de lrsquoefficaciteacute biologique de diffeacuterents rayonnements agrave causer des dommages au tissu ou agrave lrsquoorgane consideacutereacute Uniteacute sievert (Sv)
Dosimegravetre Dispositif porteacute par une personne pour mesurer une dose de rayonnement ionisant
Dosimeacutetrie Sous-speacutecialiteacute scientifique de la radioprotection et de la physique meacutedicale centreacutee sur le calcul et lrsquoenregistrement des doses internes et externes provenant du rayonnement ionisant
Eau leacutegegravere Eau ordinaire composeacutee de moleacutecules ayant deux atomes drsquohydrogegravene et un atome drsquooxygegravene (H20) Diffeacuterente de lrsquoeau lourde qui est composeacutee de moleacutecules ayant un atome drsquohydrogegravene un atome de deuteacuterium (D) et un atome drsquooxygegravene (HDO)
Eau lourde Eau contenant une teneur eacuteleveacutee de moleacutecules avec des atomes de deuteacuterium (hydrogegravene lourd) Dans certains reacuteacteurs lrsquoeau lourde est utiliseacutee comme modeacuterateur parce qursquoelle ralentit les neutrons avec efficaciteacute et aussi parce qursquoelle a une faible probabiliteacute drsquoabsorber les neutrons
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Eau tritieacutee Lrsquoeau tritieacutee (HTO) est une moleacutecule drsquoeau dans laquelle une ou deux moleacutecules drsquohydrogegravene ont eacuteteacute remplaceacutees par un atome de tritium
Effets deacuteterministes Changements dans les cellules et les tissus qui se produiront certainement apregraves une dose aigueuml de rayonnement (agrave un niveau de dose supeacuterieur agrave au moins 1 000 mSv) en deccedilagrave duquel lrsquoeffet du rayonnement nrsquoest pas deacutetecteacute La graviteacute des effets sanitaires (eacuterythegraveme cutaneacute brucirclures et chute des cheveux) augmente avec la dose reccedilue
Effets stochastiques Terme utiliseacute pour deacutesigner les effets sanitaires du rayonnement (tels que le cancer ou les maladies heacutereacuteditaires) preacutesentant un risque statistique Pour ces maladies la probabiliteacute drsquoapparition augmente proportionnellement agrave la dose de rayonnement reccedilue plus la dose est eacuteleveacutee plus la probabiliteacute drsquoapparition est grande La graviteacute des effets nrsquoest pas proportionnelle agrave la dose
Efficaciteacute biologique relative Mesure relative de lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents types de rayonnements agrave provoquer un effet sanitaire preacuteciseacute exprimeacutee comme le rapport inverse des doses absorbeacutees de deux types de rayonnement diffeacuterents qui produiraient un effet biologique donneacute de mecircme intensiteacute
Eacutelectron Particule eacuteleacutementaire stable posseacutedant une charge eacutelectrique neacutegative de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 91 x 10-31 kg
Eacutelectron-volt (eV) Uniteacute drsquoeacutenergie eacutequivalente agrave environ 16 x 10-19 joules
Eacuteleacutement Types drsquoatomes speacutecifiques ayant le mecircme nombre de protons dans leur noyau et par conseacutequent le mecircme numeacutero atomique Le nombre de neutrons peut diffeacuterer
Eacutemission de positrons Type de deacutesinteacutegration radioactive dans laquelle un proton est transformeacute en neutron ce qui eacutemet un positron Dans ces cas lorsque le rapport neutrons-protons est trop faible et que lrsquoeacutemission de particules alpha nrsquoest pas possible sur le plan eacutenergeacutetique le noyau peut dans certaines conditions atteindre la stabiliteacute en eacutemettant un positron
Eacutenergie Grandeur physique qui deacutecrit la quantiteacute de travail qui peut ecirctre effectueacutee par une force donneacutee ougrave la masse-eacutenergie est conserveacutee Il existe diffeacuterentes formes drsquoeacutenergie eacutenergie cineacutetique potentielle thermique gravitationnelle acoustique lumineuse eacutelastique nucleacuteaire et eacutelectromagneacutetique
Eacutepideacutemiologie Eacutetude de la distribution et des eacuteleacutements deacuteterminants des maladies dans les populations humaines Elle sert de base pour la santeacute publique et la meacutedecine preacuteventive et elle est fondeacutee sur des observations plutocirct que sur des expeacuteriences
Essai biologique Toute proceacutedure utiliseacutee pour deacuteterminer la nature lrsquoactiviteacute lrsquoemplacement ou la reacutetention de radionucleacuteides dans lrsquoorganisme par des mesures directes (in vivo) ou par des analyses de matiegraveres excreacuteteacutees ou autrement eacutelimineacutees par lrsquoorganisme (in vitro)
Facteur de pondeacuteration radiologique Nombre par lequel il faut multiplier la dose absorbeacutee dans un tissu ou un organe pour deacuteterminer lrsquoefficaciteacute biologique relative du rayonnement agrave induire des effets stochastiques agrave de faibles doses le reacutesultat eacutetant la dose eacutequivalente
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Facteur de pondeacuteration tissulaire Facteur pour lequel la dose eacutequivalente est pondeacutereacutee aux fins de la deacutetermination de la dose efficace Le facteur de pondeacuteration tissulaire pour un organe ou un tissu repreacutesente la contribution relative de cet organe ou de ce tissu au preacutejudice total causeacute par les effets de lrsquoirradiation uniforme du corps entier
Fission ou fission nucleacuteaire Division drsquoun noyau lourd en deux morceaux (ou rarement plusieurs) avec des masses drsquoampleur eacutequivalente accompagneacutee geacuteneacuteralement de lrsquoeacutemission de neutrons et de rayonnement gamma
Gray (Gy) Uniteacute du SI de la dose absorbeacutee Uniteacute 1 joulekilogramme mais a un usage restreint
In vitro Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience reacutealiseacutee en dehors drsquoun organisme vivant dans un environnement controcircleacute comme dans une eacuteprouvette ou une boicircte de Peacutetri Du latin laquo dans le verre raquo
In vivo Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience portant sur un organisme vivant complet par opposition agrave un organisme partiel ou mort ou un environnement controcircleacute in vitro Latin pour laquo dans le vivant raquo
Ion Atome moleacutecule ou fragment de moleacutecule ayant acquis une charge eacutelectrique suite agrave la perte ou au gain drsquoun ou plusieurs eacutelectrons
Isotopes Deux ou plusieurs formes drsquoun eacuteleacutement donneacute qui ont des numeacuteros atomiques identiques (le mecircme nombre de protons dans leur noyau) et la mecircme ou les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques mais avec des masses atomiques diffeacuterentes (diffeacuterents nombres de neutrons dans leur noyau) et des proprieacuteteacutes physiques distinctes Par exemple lrsquouranium a 16 isotopes diffeacuterents soit U-234 U-235 U-236 U-238 etc
Leuceacutemie Cancer des globules blancs (leucocytes)
Limites de dose Limites de dose efficace et eacutequivalente preacutevues par le Regraveglement sur la radioprotection Ces limites sont en place pour reacuteduire au minimum le risque drsquoeffets nocifs pour la santeacute causeacutes par lrsquoexposition aux rayonnements associeacutee agrave des activiteacutes autoriseacutees par la CCSN
Maladie des rayons Ensemble de symptocircmes caracteacuterisant les radioleacutesions qui reacutesultent drsquoune exposition excessive de lrsquoensemble du corps (ou drsquoune grande partie de celui-ci) au rayonnement ionisant Les premiers de ces symptocircmes sont des nauseacutees de la fatigue des vomissements et la diarrheacutee qui peuvent ecirctre suivis par la perte de cheveux des heacutemorragies lrsquoinflammation de la bouche et de la gorge et une perte geacuteneacuterale drsquoeacutenergie
Masse ou masse atomique Masse drsquoun isotope drsquoun eacuteleacutement exprimeacutee en uniteacutes de masse atomique deacutefinie par un douziegraveme de la masse drsquoun atome de carbone 12 Une masse atomique de 1 eacutequivaut agrave environ 166 x 10-27 kg
Microsievert Un millioniegraveme de sievert (voir sievert) Symbole μSv
Millisievert Un milliegraveme de sievert (voir sievert) Symbole mSv
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Modegravele lineacuteaire sans seuil Modegravele dose-reacuteponse baseacute sur lrsquohypothegravese selon laquelle dans la gamme des faibles doses les doses de rayonnement supeacuterieures agrave zeacutero augmentent le risque de cancers etou de maladies heacutereacuteditaires drsquoune maniegravere proportionnelle simple
Modeacuterateur Matiegravere telle que lrsquoeau ordinaire ou lrsquoeau lourde qui est utiliseacutee dans un reacuteacteur pour ralentir la vitesse eacuteleveacutee des neutrons ce qui accroicirct la probabiliteacute qursquoune fission survienne
Moleacutecule Groupe drsquoatomes lieacutes chimiquement les uns aux autres
Mutation Changement chimique de lrsquoADN dans le noyau drsquoune cellule Les mutations survenant dans les cellules des spermatozoiumldes ou des ovules ou leurs preacutecurseurs peuvent avoir des effets heacutereacuteditaires chez les enfants ou les geacuteneacuterations futures Les mutations dans les cellules somatiques (cellules non reproductrices) peuvent eacutegalement favoriser lrsquoapparition du cancer
Neutron Particule eacuteleacutementaire du noyau de lrsquoatome (acirc lrsquoexception de lrsquohydrogegravene) et dont la masse est similaire agrave celle drsquoun proton soit de lrsquoordre de 16 x 10-27 kg
Nombre de masse Nombre de neutrons et de protons dans le noyau drsquoun atome
Non-prolifeacuteration nucleacuteaire Effets deacuteployeacutes pour preacutevenir la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires et de dispositifs nucleacuteaires explosifs La CCSN est responsable de la mise en œuvre de la politique de non-prolifeacuteration nucleacuteaire du Canada qui contient deux objectifs de large porteacutee et de longue date
1 garantir aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires du Canada ne contribuent pas agrave la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou drsquoautres dispositifs nucleacuteaires explosifs
2 promouvoir un reacutegime international de non-prolifeacuteration plus efficace et plus complet
Noyau (drsquoun atome) Partie centrale drsquoun atome chargeacutee positivement contenant des protons et des neutrons Le nombre total de protons et de neutrons srsquoappelle le nombre de masse
Nucleacuteide Un terme geacuteneacuteral pour deacutesigner tous les isotopes connus qursquoils soient stables ou non
Numeacutero atomique Nombre de protons dans le noyau drsquoun atome Symbole Z
Optimisation Processus drsquoeacutetablissement de niveaux de protection et de sucircreteacute qui permettent drsquoassurer que les expositions la probabiliteacute de subir une exposition et la valeur des expositions potentielles soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux tel que recommandeacute par la Commission internationale de protection radiologique
Particules alpha Une particule agrave charge positive formeacutee de deux protons et de deux neutrons qui est eacutemise par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoil se deacutesintegravegre Une particule alpha est relativement volumineuse et peut ecirctre arrecircteacutee par la peau ou une feuille de papier Une particule alpha est identique agrave un noyau drsquoheacutelium
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Particules becircta Un eacutelectron (une particule ayant une charge neacutegative) ou un positron (une particule ayant une charge positive) qui est eacutemis par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoils se deacutesintegravegrent Les particules becircta sont relativement petites et peuvent ecirctre arrecircteacutees par une feuille drsquoaluminium ou de plastique de quelques millimegravetres drsquoeacutepaisseur
Peacuteriode (radioactive) Temps neacutecessaire pour que lrsquoactiviteacute drsquoun radionucleacuteide soit reacuteduite de moitieacute par un processus de deacutesinteacutegration radioactive Symbole t12 Plus la peacuteriode drsquoune substance est courte plus elle est radioactive
Photon Un quantum (la plus petite quantiteacute possible) drsquoeacutenergie eacutemise sous forme de rayonnement eacutelectromagneacutetique
Positron Particule eacuteleacutementaire chargeacutee positivement de 16 x 10-19 coulombs et dont la masse est de 91 x 10-31 kg (comparable agrave un eacutelectron mais chargeacutee positivement)
Produits de filiation du radon Terme utiliseacute pour deacutesigner collectivement les produits immeacutediats de deacutesinteacutegration radioactive du radon Il srsquoagit de la chaicircne de deacutesinteacutegration qui inclut le polonium 218 le plomb 214 le bismuth 214 et le polonium 214 Leur peacuteriode combineacutee moyenne est de lrsquoordre de 30 minutes Aussi appeleacute descendant du radon
Proton Particule eacuteleacutementaire stable preacutesente dans le noyau de lrsquoatome posseacutedant une charge eacutelectrique positive de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 167 x 10-27 kg
Radioactif Empreint de radioactiviteacute eacutemettant spontaneacutement de lrsquoeacutenergie sous forme de rayonnement ionisant (telles que les particules alpha et becircta des neutrons ou des rayons gamma) agrave la suite de la deacutesinteacutegration drsquoun atome instable
Radon Eacuteleacutement chimique dont le symbole est Rn et le nombre atomique 86 Le radon est un gaz noble rare incolore inodore insipide naturel et radioactif issu de la deacutesinteacutegration du radium Il srsquoagit de lrsquoune des substances les plus lourdes persistant sous forme de gaz dans des conditions normales le radon preacutesente un risque pour la santeacute
Radio-isotope Isotope drsquoun eacuteleacutement qui subit une deacutesinteacutegration spontaneacutee et eacutemet un rayonnement
Radionucleacuteide Nucleacuteide radioactif
Radiosensible Un terme qualitatif pour distinguer les cellules les tissus et les organes qui sont plus susceptibles drsquoecirctre endommageacutes par le rayonnement
Rayonnement Processus drsquoeacutemission ou de transmission drsquoeacutenergie sous forme de particules ou drsquoondes Dans le preacutesent document le terme laquo rayonnement raquo deacutesigne un rayonnement ionisant sauf indication contraire
Rayonnement artificiel Rayonnement produit par les activiteacutes humaines et qui srsquoajoute au rayonnement de fond
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Rayonnement cosmique Rayonnement naturel provenant de lrsquoespace Ces rayons sont composeacutes de rayonnements ionisants peacuteneacutetrants (agrave la fois particulaires et eacutelectromagneacutetiques) et peuvent porter des eacutenergies de plus de 1020 eV Le champ magneacutetique terrestre deacutevie les rayons cosmiques chargeacutes vers les pocircles
Rayonnement de fond naturel Une source de rayonnement preacutesente en permanence dans lrsquoenvironnement et provenant de diffeacuterentes sources Parmi ces sources figurent le rayonnement cosmique les sources terrestres (eacuteleacutements radioactifs preacutesents dans le sol) lrsquoair ambiant (radon) et les sources internes (denreacutees alimentaires et boissons) La dose efficace annuelle globale par personne attribueacutee au rayonnement naturel est de 24 mSv par anneacutee (UNSCEAR 2008)
Rayonnement eacutelectromagneacutetique Mouvement drsquoondes en deacuteplacement reacutesultant de lrsquoeacutevolution des champs eacutelectriques et magneacutetiques Le spectre de rayonnement eacutelectromagneacutetique connu comprend la gamme des rayons X (et des rayons gamma) de courte longueur drsquoonde et agrave haute eacutenergie lrsquoultraviolet la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge et le radar et des ondes radio et de longueur drsquoonde relativement longue et agrave faible eacutenergie Selon la meacutecanique quantique les rayonnements eacutelectromagneacutetiques agrave haute eacutenergie peuvent se comporter comme des particules (photons)
Rayonnement gamma Rayonnement eacutelectromagneacutetique peacuteneacutetrant produit par un noyau atomique pendant sa deacutesinteacutegration radioactive forme de rayonnement ionisant agrave courte longueur drsquoonde et eacutenergie eacuteleveacutee
Rayonnement ionisant Rayonnement capable drsquoajouter ou de retrancher des eacutelectrons en traversant la matiegravere (par ex air eau ou tissus vivants) Exemples particules alpha rayonnement gamma rayons X et neutrons
Rayonnement neutronique Se produit lorsque les neutrons sont eacutejecteacutes du noyau par fission nucleacuteaire (c-agrave-d division de lrsquoatome) et drsquoautres processus Contrairement agrave drsquoautres rayonnements le rayonnement neutronique est absorbeacute par les mateacuteriaux contenant un grand nombre drsquoatomes drsquohydrogegravene comme la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques
Rayonnement non ionisant Un rayonnement plus faible que le rayonnement ionisant c-agrave-d qui ne possegravede pas lrsquoeacutenergie suffisante pour produire des ions La lumiegravere visible les rayons infrarouges et les ondes radioeacutelectriques sont des rayonnements non ionisants
Rayons X Rayonnement eacutelectromagneacutetique (photon) peacuteneacutetrant eacutemis par un atome apregraves avoir eacuteteacute bombardeacute par des eacutelectrons Les rayons X diffegraverent du rayonnement gamma dans la mesure ougrave ils sont eacutemis agrave partir des eacutelectrons en orbite et non agrave partir du noyau Ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma Les rayons X sont principalement geacuteneacutereacutes par des moyens artificiels plutocirct qursquoagrave partir de substances radioactives Ils sont utiliseacutes avant tout agrave des fins meacutedicales
Reacuteacteur nucleacuteaire Appareil dans lequel une reacuteaction en chaicircne de fission nucleacuteaire autoentretenue se produit dans des conditions controcircleacutees pour produire de lrsquoeacutenergie ou des rayonnements utiles
Reacuteaction en chaicircne Voir reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne
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Reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne Exemple de fission nucleacuteaire ougrave un neutron est eacutejecteacute drsquoun atome fissionneacute ce qui causera la fission drsquoun autre atome en eacutejectant plus de neutrons
Rejets Substances et matiegraveres nucleacuteaires relacirccheacutees dans lrsquoenvironnement (sous forme liquide ou gazeuse) agrave la suite drsquoactiviteacutes autoriseacutees par la CCSN
Service de dosimeacutetrie autoriseacute Une entreprise ou une institution qui deacutetient un permis de la CCSN pour mesurer les doses de rayonnement aux travailleurs
SI Systegraveme international drsquouniteacutes
Sievert Lrsquouniteacute du SI mesurant la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Elle est eacutegale agrave 1 joulekilogramme Elle remplace lrsquoancienne uniteacute de rayonnement classique rem Des multiples du sievert (dont le symbole est Sv) sont utiliseacutes dans la pratique courante et incluent le millisievert (mSv 11000 de 1 Sv) et le microsievert (μSv 11 000 000 de 1 Sv)
Substances nucleacuteaires Isotopes qui eacutemettent du rayonnement
Travailleur du secteur nucleacuteaire (TSN) Personne qui du fait de sa profession ou de son occupation et des conditions dans lesquelles elle exerce ses activiteacutes si celles-ci sont lieacutees agrave une substance ou agrave une installation nucleacuteaire risque vraisemblablement de recevoir une dose de rayonnement supeacuterieure agrave la limite reacuteglementaire fixeacutee par la CCSN pour la population en geacuteneacuteral (1 mSv par anneacutee)
Tritium Un isotope radioactif de lrsquohydrogegravene posseacutedant deux neutrons et un proton dans son noyau Le tritium se deacutesintegravegre en eacutemettant un eacutelectron (rayonnement becircta) et sa peacuteriode radioactive est de 123 ans Le tritium est preacutesent naturellement dans lrsquoenvironnement et eacutegalement un sous-produit des reacuteacteurs nucleacuteaires
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Acronymes et uniteacutes
ADN acide deacutesoxyribonucleacuteique AIEA Agence internationale de lrsquoeacutenergie atomique ALARA niveau le plus bas que lrsquoon peut raisonnablement atteindre BEIR National Academy of Biological Effects of Ionizing Radiation Bq becquerel CCSN Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire CIPR Commission internationale de protection radiologique CRFPT Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial EACL Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee ELF ondes meacutegameacutetriques FDN Fichier dosimeacutetrique national Gy gray H2O symbole chimique de lrsquoeau eacutegalement HOH HTO eau tritieacutee ICRU Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation J joule LSRN Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires mSv millisievert NCRP National Council on Radiation Protection and Measurements Sv sievert TDM tomodensitomeacutetrie t frac12 symbole pour la peacuteriode radioactive drsquoun radionucleacuteide TSN travailleur du secteur nucleacuteaire microSv microsievert UNSCEAR Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants UV ultraviolet wR facteur de pondeacuteration radiologique wT facteur de pondeacuteration tissulaire
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Sources
bull World Nuclear Association world-nuclearorginfoinf51html bull Regraveglement sur la radioprotection mai 2000
laws-loisjusticegccaengregulationssor-2000-203page-1html bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire juin 2003 Controcircle et enregistrement des
doses de rayonnement aux personnes guide de reacuteglementation G-91 httpwwwnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_fre44019shyG91FpdfCFID=17937881ampCFTOKEN=18173133
bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire octobre 2004 Maintenir les expositions et les doses au laquo niveau le plus bas qursquoil soit raisonnablement possible drsquoatteindre raquo guide de reacuteglementation G-129 reacutevision 1 httpnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_freG129rev1_fpdf
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations 2007 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 103 Publication 103 Pergamon Press Oxford 2007
bull Commission internationale de protection radiologique Rapport du Groupe de travail sur lrsquohomme de reacutefeacuterence Publication 23 de la CIPR Pergamon Press New York 1975
bull Commission internationale de protection radiologique Limits for Intakes of Radionuclides by Workers Publication 30 de la CIPR partie 1 (et suppleacutement) part 2 (et suppleacutement) partie 3 (et suppleacutements A et B) et index Annales de la CIPR Pergamon Press New York 1979-1982
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations de 1990 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 21(1-3) Publication 60 de la CIPR Pergamon Press Oxford 1991
bull Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation 2011 Fundamental quantities and units for ionizing radiation Journal de la ICRU volume 11 no 1 publieacute par Oxford University Press
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRP) ncrponlineorgPDFsNCRP20Composite20Glossarypdf
bull Santeacute Canada Rapport de 2008 sur les radioexpositions professionnelles au Canada publication 5923 de SC hc-scgccaewh-semtalt_formatshecs-sescpdfpubsoccup-travail2008-report-rapportshyengpdf
bull Committee to Assess Health Risks from Exposures to Low Levels of Ionizing Radiation Health Risks from Exposure to Low Levels of Ionizing Radiation BEIR VII ndash Phase 2 National Academy Sciences National Research Council National Academy Press Washington 2006
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bull Nations Unies Sources and Effects of Ionizing Radiation Volume I Sources Volume II Effects Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants Rapport 2000 agrave lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale avec des annexes scientifiques publications des Nations Unies E00IX3 et E00IX4 Nations Unies New York 2000
bull NRC des Eacutetats-Unis nrcgovreading-rmbasic-refglossaryhtml bull Brodsky A Handbook of Radiation Measurement and Protection Boca Raton
CRC Press 1978 bull Eisenbud M et T Gesell Environmental Radioactivity From Natural Industrial
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bull Brenner DJ et Hall EJ Computed Tomography ndash An Increasing Source of Radiation Exposure New England Journal of Medicine 357 p 2277-2284 2007
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- Full cover - PDF - FRpdf
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- RG-RD_IR_Fpdf
- inside cover - PDF - FR
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- E-DOCS-3738137-v8-Radiation_INFO_doc_-_FR
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- Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
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- 42 Eacutevaluation du risque de cancer
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- Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
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- 541 Rayonnement naturel
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- Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
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- 61 Protection des Canadiens
- 62 Protection des travailleurs
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rayonnement cosmique varient avec des eacuteleacutevations au-dessus du niveau de la mer et en fonction de la longitude et de la latitude
Figure 14 Dose efficace annuelle pour lrsquoexteacuterieur provenant du rayonnement cosmique en Ameacuterique du Nord (en microsieverts)
Source Gratsky et al 2004
bull Rayonnement terrestre Les sols contiennent eacutegalement des sources naturelles de rayonnement et les reacutegions dont les sols sont riches en uranium reccediloivent plus de rayonnement eacutemis par les sols La dose efficace moyenne de rayonnement eacutemis par les sols (et les mateacuteriaux de construction provenant de ces sols) est de lrsquoordre de 05 mSv par an Toutefois cette dose varie selon lrsquoemplacement geacuteographique et la geacuteologie et peut atteindre 260 mSv dans le Nord de lrsquoIran ou 90 mSv au Nigeacuteria Au Canada la dose annuelle la plus eacuteleveacutee serait selon les estimations de lrsquoordre de 23 mSv et concerne les Territoires du Nord-Ouest
bull Inhalation La croucircte terrestre produit du radon qui est preacutesent dans lrsquoair que nous respirons Le radon donne lieu agrave quatre produits de deacutesinteacutegration qui irradient les poumons en cas drsquoinhalation Agrave lrsquoeacutechelle mondiale la dose efficace annuelle moyenne de rayonnement par le radon est drsquoenviron 13 mSv Une reacutecente eacutetude de Santeacute Canada sur le radon dans les habitations a reacuteveacuteleacute que les niveaux de radon dans 93 des foyers canadiens sont en dessous de la ligne directrice canadienne actuelle de 200 Bqmsup3
bull Ingestion Enfin il existe plusieurs sources de rayonnement naturelles qui peacutenegravetrent dans nos organismes que ce soit par les aliments que nous ingeacuterons lrsquoair que nous respirons et lrsquoeau que nous buvons Le potassium 40 est la principale source drsquoirradiation interne (exception faite des produits de filiation du radon) La dose efficace moyenne provenant de ces sources est drsquoenviron 03 mSv par an
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Tableau 4 Dose efficace moyenne dans certaines villes canadiennes compareacutee agrave la moyenne mondiale
Source de rayonnement
Moyenne mondiale1
(mSv) Canada2
(mSv) Toronto2
(mSv) Winnipeg2
(mSv) Rayonnement cosmique 04 03 03 03 Irradiation interne 03 03 03 03 Exposition due agrave lrsquoinhalation 13 09 08 32 Irradiation externe 05 02 02 02 Total 24 18 16 40
1 UNSCEAR 2010 2 Grasty et LaMarre 2004
Figure 15 Doses provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Doses moyennes provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Rayonnement
Rayonnement terrestre
cosmique
Inhalation
Ingestion
03 mSv 03 mSv
02 m Sv
09 mSv
542 Les sources artificielles de rayonnement
Les sources artificielles de rayonnement (reacutesultant des activiteacutes commerciales et industrielles) repreacutesentent environ 02 microSv de notre exposition annuelle au rayonnement Les rayons X et autres interventions meacutedicales diagnostiques et theacuterapeutiques (voir le tableau 5) repreacutesentent environ 12 mSv par an (UNSCEAR 2000) Les produits de grande consommation comme le tabac et les deacutetecteurs de fumeacutee repreacutesentent 01 mSv de notre exposition annuelle au rayonnement
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Tableau 5 Doses aux organes typiques selon le type drsquoexamen radiologique
Type drsquoexamen Organe Dose (mSv) Radiographie dentaire1 Cerveau 001 Radiographie de la poitrine1 Poumons 01 Mammographie de deacutepistage2 Seins 3 Tomodensitomeacutetrie abdominale (adulte)2 Estomac 10 Tomodensitomeacutetrie abdominale (neacuteonatale)2 Estomac 20
1 National Council on Radiation Protection and Measurements (NCPR) 2009 2 Brenner et Hall 2007
Globalement le rayonnement naturel repreacutesente approximativement 60 de la dose annuelle agrave laquelle nous sommes exposeacutes Les interventions meacutedicales repreacutesentent approximativement 40 de cette dose annuelle
Il nrsquoy a pas de diffeacuterence dans les effets causeacutes par le rayonnement naturel ou artificiel
55 Limites de dose
La CCSN eacutetablit les limites de dose pour les travailleurs canadiens et la population Elle le fait en suivant les recommandations de la CIPR qui se compose de scientifiques eacuteminents et de plusieurs grands speacutecialistes de la radioprotection Ces regraveglements srsquoinspirent aussi de la plupart des normes et recommandations de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA)
Au Canada lrsquoapplication des regraveglements normes et pratiques mis en place pour proteacuteger les membres du public et les travailleurs des sources de rayonnement qui ne sont pas reacuteglementeacutees par la CCSN est du ressort de Santeacute Canada de Ressources humaines et Deacuteveloppement des compeacutetences Canada du ministegravere de la Deacutefense nationale et des gouvernements provinciaux et territoriaux
Par ailleurs le Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial (CRFPT) eacutelabore des lignes directrices concernant le rayonnement ionisant et non ionisant et srsquoemploie agrave harmoniser les regraveglements relatifs agrave la radioprotection agrave la grandeur du Canada Copreacutesideacute par la CCSN Santeacute Canada et les provinces le CRFPT est une tribune nationale pour les questions de radioprotection
Pour les personnes qui exploitent lrsquoeacutenergie nucleacuteaire ou travaillent avec celle-ci la limite de dose reacuteglementeacutee est fixeacutee en dessous de la limite infeacuterieure de ce qui est consideacutereacute comme une exposition inacceptable Par exemple les limites de dose efficace pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire est de 50 mSv par an et de 100 mSv sur 5 ans Il nrsquoa pas eacuteteacute deacutemontreacute que lrsquoexposition agrave du rayonnement infeacuterieur agrave une dose aigueuml drsquoenviron 100 mSv nrsquoaugmente pas le risque drsquoeffets sur la santeacute comme le cancer
De plus les titulaires de permis doivent veiller agrave ce que toutes les doses respectent le principe ALARA (voir la figure 16)
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Figure 16 Cadre de la limite de dose de rayonnement
Les rapports et les controcircles reacuteguliers deacutemontrent que la moyenne annuelle des doses aux travailleurs des installations nucleacuteaires canadiennes est de lrsquoordre de 1 agrave 2 mSv par anneacutee (voir la figure 17)
Figure 17 Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type drsquoinstallation
Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type dinstallation
0
05
1
15
2
25
3
35
4
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(mSv
)
Centrales Mines et Raff ineries Installations Installations Installations Meacutedecine Industrie et Acceacuteleacuterateurs nucleacuteaires usines de duranium de fabrication de recherche de production recherche de particules
concentration de combustile et de de sources duranium production de lumineuses au
radio-isotopes tritium
Peut inclure lrsquoexposition aux rayons X Source Fichier dosimeacutetrique national du Canada (Santeacute Canada) ndash Drsquoapregraves les donneacutees publieacutees les plus reacutecentes
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Au Canada la limite de dose efficace pour le public est de 1 mSv au cours drsquoune anneacutee civile Les rapports et les controcircles reacuteguliers montrent que les doses efficaces annuelles auxquelles les membres du public sont exposeacutes dans le cadre des activiteacutes reacuteglementeacutees par la CCSN varient entre 0001 et 0092 mSv par an Le tableau 6 preacutesente la dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant drsquoeacutemissions dans lrsquoair et dans lrsquoeau provenant de diverses installations autoriseacutees de la CCSN par anneacutee Les doses reccedilues reacutesultant drsquoeacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques nrsquoont pas eacuteteacute additionneacutees pour Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) aux Laboratoires de Chalk River parce que ces doses correspondaient agrave diffeacuterents individus exposeacutes repreacutesentatifs provenant de diffeacuterentes populations
Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
Installation Dose annuelle maximale (mSv) pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
2006 2007 2008 2009 2010
Centrales nucleacuteaires
Point Lepreau 00006 00007 00018 00004 00002
Gentilly-2 00007 00009 00006 00012 00010
Darlington 00011 00014 00013 00007 00006
Pickering 00028 00026 00041 00018 00010
Bruce 00025 00021 00027 00044 00029
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions atmospheacuteriques)
0081 0073 0092 0045 0032
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions aquatiques)
0027 0014 0013 00011 00004
Source Rapports des titulaires de permis et donneacutees de surveillance de lrsquoenvironnement soumises agrave la CCSN
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6 Reacuteglementation des radiations
La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire (CCSN) reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de preacuteserver la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de mettre en œuvre les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Le mandat de la CCSN inclut aussi la diffusion de renseignements objectifs de nature scientifique technique et reacuteglementaire agrave lrsquointention de la population
En tant qursquoorganisme de reacuteglementation nucleacuteaire du Canada la CCSN surveille toutes les installations nucleacuteaires et les activiteacutes et applications lieacutees au nucleacuteaire En font partie les centrales nucleacuteaires les mines et usines de concentration drsquouranium les installations de traitement et de recherche les installations de gestion des deacutechets radioactifs les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement utiliseacutes agrave des fins meacutedicales et industrielles
La CCSN dispose drsquoun cadre de deacutelivrance de permis et de veacuterification de la conformiteacute visant agrave assurer que toute personne qui utilise possegravede ou stocke des substances nucleacuteaires et des appareils agrave rayonnement est en conformiteacute avec un permis et a mis en place des dispositions de sucircreteacute et de seacutecuriteacute approprieacutees Au fil des ans ces exigences reacuteglementaires ont eacuteteacute renforceacutees suite agrave lrsquoameacutelioration des connaissances sur les effets du rayonnement
61 Protection des Canadiens
Toutes les installations et activiteacutes nucleacuteaires au Canada sont reacutegies par la Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires (LSRN) qui est entreacutee en vigueur en mai 2000 en remplacement de lrsquoancienne Loi sur le controcircle de lrsquoeacutenergie atomique La LSRN et ses regraveglements sont conccedilus pour proteacuteger le public les personnes qui travaillent dans le secteur nucleacuteaire et notre environnement Le rocircle de la CCSN est de srsquoassurer que la LSRN et ses regraveglements sont respecteacutes
La CCSN collabore avec les organismes provinciaux et territoriaux de reacuteglementation en matiegravere de protection de lrsquoenvironnement et de radioprotection De nombreux autres organismes feacutedeacuteraux jouent eacutegalement un rocircle dans la protection des Canadiens la CCSN collabore avec Ressources naturelles Canada Environnement Canada Santeacute Canada Pecircches et Oceacuteans Canada Transports Canada la Deacutefense nationale et les Forces canadiennes et Affaires eacutetrangegraveres et Commerce international Canada pour reacuteglementer les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes
Les normes canadiennes en matiegravere de sucircreteacute nucleacuteaire prennent comme reacutefeacuterence les normes internationales Pour ce faire la CCSN srsquoappuie sur les travaux de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA) et drsquoautres organisations telles que le Comiteacute scientifique des Nations Unies sur les effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) et la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) ainsi que sur ceux de Santeacute Canada et drsquoEnvironnement Canada
Avec la coopeacuteration de ses Eacutetats membres lrsquoAIEA publie plusieurs normes internationales notamment des normes de non-prolifeacuteration nucleacuteaire Les normes de la CCSN et les meilleures pratiques dans ce domaine respectent celles de lrsquoAIEA
Dans le domaine de la non-prolifeacuteration nucleacuteaire la CCSN travaille pour le compte du gouvernement du Canada afin drsquoatteindre deux objectifs assurer aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires de notre pays ne contribuent pas agrave la
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fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou de dispositifs explosifs nucleacuteaires et promouvoir un cadre international de non-prolifeacuteration efficace et plus complet
62 Protection des travailleurs
La CCSN reacuteglemente les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes dans le but de proteacuteger la seacutecuriteacute et la santeacute des travailleurs Les installations nucleacuteaires comprennent les centrales nucleacuteaires les mines et les usines de concentration drsquouranium les installations de fabrication de combustible et les installations qui effectuent le traitement et la recherche Les aspects des activiteacutes reacuteglementeacutees sont la seacutecuriteacute la dosimeacutetrie lrsquoemballage et le transport des substances nucleacuteaires ainsi que lrsquoimportation et lrsquoexportation des substances nucleacuteaires
On estime agrave 40 000 le nombre de travailleurs de lrsquoindustrie nucleacuteaire au Canada et le nombre de personnes exposeacutees au rayonnement chaque jour dans le cadre de leur emploi est beaucoup plus eacuteleveacute Les travailleurs canadiens sont exposeacutes agrave des rayonnements de deux faccedilons ils travaillent avec des sources artificielles de rayonnement (par exemple dans lrsquoindustrie nucleacuteaire les soins de santeacute les eacutetablissements de recherche ou de production) ou bien ils sont exposeacutes agrave des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement naturel (par exemple dans lrsquoindustrie miniegravere dans les eacutequipages drsquoavion et dans la construction)
Le Regraveglement sur la radioprotection canadien fixe des limites srsquoappliquant agrave la quantiteacute de rayonnement agrave laquelle le public et les travailleurs du secteur nucleacuteaire (TSN) peuvent ecirctre exposeacutes Il srsquoagit des laquo limites de dose raquo (voir la section 55) et elles sont fixeacutees en deccedilagrave du seuil auquel on srsquoattend qursquoil y ait des effets neacutefastes sur la santeacute Le Regraveglement exige que les titulaires de permis mettent en œuvre des programmes de radioprotection qui limitent lrsquoexposition des travailleurs aux rayonnements ionisants sous les limites de dose et agrave un niveau aussi bas que possible les facteurs sociaux et eacuteconomiques en preacutesence eacutetant pris en compte (voir la figure 17)
Accident nucleacuteaire survenu agrave Fukushima en 2011
Le 11 mars 2011 un seacuteisme de magnitude 9 suivi drsquoun tsunami deacutevastateur ont frappeacute le Japon laissant derriegravere eux pregraves de 25 000 morts ou disparus un demi-million de reacutesidences deacutetruites ou endommageacutees et 560 km2 inondeacutes
Les reacutepercussions combineacutees du seacuteisme et du tsunami sur la centrale nucleacuteaire de Fukushima-Daiichi ont provoqueacute lrsquoun des pires accidents nucleacuteaires du monde Au cours des heures et des jours qui ont suivi trois des six reacuteacteurs de la centrale ont surchauffeacute et subi des dommages Les travailleurs de la centrale ont braveacute des conditions extraordinaires pour preacutevenir ou retarder les rejets de matiegraveres radioactives au-dessus de la reacutegion environnante et dans la mer Gracircce agrave leurs efforts il a eacuteteacute possible de retarder suffisamment ces rejets pour que la population environnante puisse ecirctre eacutevacueacutee malgreacute les dommages geacuteneacuteraliseacutes subis aux infrastructures locales
Agrave mesure que lrsquoaccident se deacuteroulait la zone drsquoeacutevacuation srsquoest agrandie et les autoriteacutes ont recommandeacute aux habitants drsquoun plus grand secteur de se reacutefugier agrave lrsquointeacuterieur Des mesures de surveillance radiologique eacutetendues et de controcircle de la production et de la distribution alimentaires ont eacuteteacute mises en œuvre Dans le mecircme ordre drsquoideacutee il faudra poursuivre la surveillance et le controcircle des approvisionnements alimentaires et en eau peut-ecirctre pendant de nombreuses anneacutees
Cet accident a pousseacute de nombreux pays agrave eacutevaluer la sucircreteacute de leurs infrastructures nucleacuteaires La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire a entrepris un examen de toutes les grandes installations nucleacuteaires au Canada Cet examen dirigeacute par un groupe de travail multidisciplinaire a permis de confirmer que les installations canadiennes peuvent reacutesister et reacutepondre agrave des eacuteveacutenements externes comme les tremblements de terre Un plan drsquoaction de quatre ans est en cours drsquoeacutelaboration afin de renforcer les deacutefenses et de reacuteduire davantage le risque notamment gracircce agrave lrsquoameacutelioration du Regraveglement sur la radioprotection en vigueur pour y inteacutegrer de nouvelles exigences en cas drsquourgence
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Les installations nucleacuteaires au Canada doivent disposer drsquoun personnel qualifieacute pour effectuer leurs activiteacutes en conformiteacute avec la LSRN et ses regraveglements La CCSN veacuterifie eacutegalement que le personnel travaillant dans le domaine de la radioprotection est capable drsquoexeacutecuter les tacircches preacutevues drsquoapregraves les permis
Surveillance des doses
Tous les titulaires de permis de la CCSN sont tenus de deacuteterminer les doses de rayonnement reccedilues par les travailleurs dans lrsquoexercice de leurs fonctions En outre si lrsquoon srsquoattend agrave ce que les doses efficaces deacutepassent 5 mSv en un an les titulaires de permis sont tenus de recourir agrave des services de dosimeacutetrie autoriseacutes
La CCSN deacutelivre des permis aux services de dosimeacutetrie qui doivent effectuer des mesures de doses exactes et preacutecises Les titulaires de permis de services de dosimeacutetrie sont tenus de deacuteposer de lrsquoinformation reacuteguliegraverement dans le Fichier dosimeacutetrique national (FDN) Le FDN exploiteacute par le Bureau de la radioprotection de Santeacute Canada contient les dossiers de doses de rayonnement provenant de tous les processeurs commerciaux de dosimeacutetrie des installations de production drsquoeacutenergie nucleacuteaire drsquoEacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) et des mines drsquouranium Le registre comprend eacutegalement les dossiers de doses provenant des utilisateurs de rayons X tels que les dentistes les radiologues et les chiropraticiens ainsi que les expositions aux produits de filiation du radon provenant de certaines mines qui ne deacutetiennent pas de permis de la CCSN
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7 Sommaire
Le rayonnement a toujours eacuteteacute preacutesent et il est partout dans notre environnement La vie a eacutevolueacute dans un monde contenant des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement ionisant Nous sommes eacutegalement exposeacutes au rayonnement artificiel provenant de sources telles que les traitements meacutedicaux et les activiteacutes impliquant des matiegraveres radioactives
Les effets du rayonnement sur la santeacute sont bien compris Depuis le deacutebut du 20e siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes agrave fond agrave la fois en laboratoire et sur les populations humaines En raison des risques connus du rayonnement pour la santeacute il doit ecirctre utiliseacute avec prudence et strictement controcircleacute Un eacutequilibre doit ecirctre trouveacute entre les avantages du rayonnement pour la socieacuteteacute et les risques que le rayonnement pose pour les personnes la santeacute et lrsquoenvironnement
La CCSN reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de proteacuteger la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de respecter les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Elle deacutefinit eacutegalement des limites de dose pour empecirccher que les travailleurs et le public ne soient soumis agrave une exposition excessive au rayonnement
La compreacutehension des risques que pose le rayonnement aide la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation agrave fixer les limites de dose et agrave eacutetablir des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave des niveaux sucircrs Les titulaires de permis sont tenus de maintenir toutes les doses de rayonnement agrave des niveaux ALARA Des programmes de surveillance du rayonnement sont en place agrave proximiteacute des centrales nucleacuteaires et drsquoautres installations nucleacuteaires agrave travers le Canada pour proteacuteger les personnes et lrsquoenvironnement contre les effets potentiels du rayonnement
Des programmes gouvernementaux et de lrsquoindustrie mesurent systeacutematiquement les niveaux de radioactiviteacute dans lrsquoair lrsquoeau potable les eaux de surface le sol et les aliments Gracircce agrave ces donneacutees la CCSN peut veacuterifier que les normes sont respecteacutees eacutevaluer lrsquoefficaciteacute des controcircles et deacuteterminer les tendances environnementales
Depuis plus de 65 ans le Canada deacutetient un dossier de sucircreteacute nucleacuteaire reconnu au niveau international La CCSN est fiegravere drsquoavoir contribueacute agrave ce dossier de sucircreteacute en assurant une surveillance reacuteglementaire solide Les Canadiens peuvent ecirctre assureacutes que la CCSN continuera de surveiller avec vigilance la sucircreteacute de lrsquoindustrie nucleacuteaire canadienne de sorte que la santeacute et la sucircreteacute ne soient jamais compromises
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Glossaire
Acide amineacute Les eacuteleacutements constitutifs des proteacuteines Il srsquoagit de moleacutecules organiques contenant un groupement amine (NH2) et un groupe carboxyle (COOH)
Acide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) Le composeacute moleacuteculaire dans le noyau drsquoune cellule qui forme le modegravele de la structure et du fonctionnement de la cellule
Activiteacute Rythme auquel se produisent les deacutesinteacutegrations dans une matiegravere radioactive par uniteacute de temps Utiliseacutee comme mesure de la quantiteacute de radionucleacuteides preacutesents Uniteacute Becquerel symbole Bq 1 Bq = une deacutesinteacutegration par seconde
ALARA Un principe drsquooptimisation de la protection utiliseacute pour srsquoassurer que les limites de doses reccedilues au niveau individuel au travail et par le public soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux Ce concept ne deacutesigne pas la limite de dose il srsquoagit drsquoun processus qui permet de maintenir les niveaux de dose bas
Appareil agrave rayonnement Tel que deacutefini dans le Regraveglement sur les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement a) un appareil contenant une substance nucleacuteaire en une quantiteacute supeacuterieure agrave la quantiteacute drsquoexemption et permettant son utilisation pour ses proprieacuteteacutes de rayonnement et b) un appareil contenant un composeacute lumineux au radium
Atome Uniteacute de matiegravere formeacutee drsquoun noyau unique autour duquel gravitent plusieurs eacutelectrons et dont le nombre est eacutegal agrave celui des protons dans le noyau Lrsquoatome est la plus petite partie drsquoun eacuteleacutement pouvant se combiner chimiquement avec drsquoautres atomes Tous les atomes autres que lrsquohydrogegravene 1 ont des neutrons dans le noyau
Becquerel Uniteacute SI de mesure de lrsquoactiviteacute drsquoune substance radioactive Le becquerel remplace le curie (Ci) qui nrsquoest pas une uniteacute SI Son symbole est Bq Il correspond agrave une deacutesinteacutegration nucleacuteaire par seconde 1 Bq = 27 pCi (27 times 10ndash11 Ci) et 1 Ci = 37 times 1010 Bq (Voir aussi laquo SI raquo)
Cancer Un grand nombre de maladies causeacutees par la division effreacuteneacutee de cellules anormales
Capture des eacutelectrons Processus de deacutesinteacutegration radioactive au terme duquel un eacutelectron en orbite est captureacute par le noyau et fusionne avec ce dernier Apregraves ce processus la masse reste inchangeacutee mais le numeacutero atomique diminue drsquoun facteur de un car un proton est converti en neutron
Capture des neutrons ou capture neutronique Type de reacuteaction nucleacuteaire au terme de laquelle un noyau atomique srsquoempare drsquoun neutron libre et fusionne avec lui pour former un noyau plus lourd Les neutrons peuvent reacuteagir avec un noyau atomique de plusieurs maniegraveres chacune aboutissant agrave un produit diffeacuterent
Cataracte Affection qui survient lorsque le cristallin normalement transparent de lrsquoœil se trouble ou srsquoopacifie et cause une vision trouble qursquoil nrsquoest pas possible de corriger par des verres correcteurs ordinaires Le facteur le plus important de la formation de cataractes est le vieillissement mais il existe des facteurs additionnels comme le tabagisme le diabegravete lrsquoexposition excessive au soleil et le rayonnement
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Cellule La plus petite uniteacute structurelle et fonctionnelle de tous les organismes vivants connus
Deacutesinteacutegration (radioactive) Transformation drsquoun nucleacuteide radioactif en un nucleacuteide diffeacuterent (ou plusieurs nucleacuteides diffeacuterents) par eacutemission spontaneacutee de rayonnement tels que des rayonnements alpha becircta ou gamma ou par capture des eacutelectrons Il en reacutesulte un noyau plus stable et moins chargeacute en eacutenergie Chaque processus de deacutesinteacutegration a une peacuteriode radioactive deacutefinie
Deuteacuterium Un isotope drsquohydrogegravene avec un proton et un neutron dans le noyau
Dose Terme geacuteneacuteral utiliseacute pour deacutesigner la quantiteacute drsquoeacutenergie provenant de rayonnement ionisant absorbeacutee par les tissus La dose absorbeacutee est mesureacutee en grays (Gy) ougrave 1 gray eacutequivaut agrave 1 joule par kilogramme Voir aussi dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace
Dose absorbeacutee Quantiteacute drsquoeacutenergie absorbeacutee par la matiegravere irradieacutee par uniteacute de masse Cela reflegravete la quantiteacute drsquoeacutenergie deacuteposeacutee par du rayonnement ionisant lors de son passage agrave travers un milieu (comme lrsquoair lrsquoeau ou du tissu vivant) Uniteacute gray Symbole Gy
Dose aigueuml Exposition reccedilue pendant une courte dureacutee (heures ou jours) Lrsquoadjectif laquo aigueuml raquo deacutesigne uniquement la dureacutee de lrsquoexposition et non lrsquointensiteacute des doses concerneacutees
Dose chronique Exposition persistante (en termes de mois ou drsquoanneacutees) Lrsquoadjectif laquo chronique raquo se rapporte uniquement agrave la dureacutee de lrsquoexposition et non agrave lrsquointensiteacute des doses
Dose efficace Mesure de dose visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du deacutetriment radiologique pouvant reacutesulter de la dose Elle repreacutesente la somme des produits des doses eacutequivalentes aux tissus multiplieacutees par leurs facteurs de pondeacuteration tissulaires respectifs Uniteacute sievert (Sv)
Dose eacutequivalente Mesure de la dose au tissu ou agrave lrsquoorgane visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du dommage causeacute Obtenue en multipliant la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique pour tenir compte de lrsquoefficaciteacute biologique de diffeacuterents rayonnements agrave causer des dommages au tissu ou agrave lrsquoorgane consideacutereacute Uniteacute sievert (Sv)
Dosimegravetre Dispositif porteacute par une personne pour mesurer une dose de rayonnement ionisant
Dosimeacutetrie Sous-speacutecialiteacute scientifique de la radioprotection et de la physique meacutedicale centreacutee sur le calcul et lrsquoenregistrement des doses internes et externes provenant du rayonnement ionisant
Eau leacutegegravere Eau ordinaire composeacutee de moleacutecules ayant deux atomes drsquohydrogegravene et un atome drsquooxygegravene (H20) Diffeacuterente de lrsquoeau lourde qui est composeacutee de moleacutecules ayant un atome drsquohydrogegravene un atome de deuteacuterium (D) et un atome drsquooxygegravene (HDO)
Eau lourde Eau contenant une teneur eacuteleveacutee de moleacutecules avec des atomes de deuteacuterium (hydrogegravene lourd) Dans certains reacuteacteurs lrsquoeau lourde est utiliseacutee comme modeacuterateur parce qursquoelle ralentit les neutrons avec efficaciteacute et aussi parce qursquoelle a une faible probabiliteacute drsquoabsorber les neutrons
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Eau tritieacutee Lrsquoeau tritieacutee (HTO) est une moleacutecule drsquoeau dans laquelle une ou deux moleacutecules drsquohydrogegravene ont eacuteteacute remplaceacutees par un atome de tritium
Effets deacuteterministes Changements dans les cellules et les tissus qui se produiront certainement apregraves une dose aigueuml de rayonnement (agrave un niveau de dose supeacuterieur agrave au moins 1 000 mSv) en deccedilagrave duquel lrsquoeffet du rayonnement nrsquoest pas deacutetecteacute La graviteacute des effets sanitaires (eacuterythegraveme cutaneacute brucirclures et chute des cheveux) augmente avec la dose reccedilue
Effets stochastiques Terme utiliseacute pour deacutesigner les effets sanitaires du rayonnement (tels que le cancer ou les maladies heacutereacuteditaires) preacutesentant un risque statistique Pour ces maladies la probabiliteacute drsquoapparition augmente proportionnellement agrave la dose de rayonnement reccedilue plus la dose est eacuteleveacutee plus la probabiliteacute drsquoapparition est grande La graviteacute des effets nrsquoest pas proportionnelle agrave la dose
Efficaciteacute biologique relative Mesure relative de lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents types de rayonnements agrave provoquer un effet sanitaire preacuteciseacute exprimeacutee comme le rapport inverse des doses absorbeacutees de deux types de rayonnement diffeacuterents qui produiraient un effet biologique donneacute de mecircme intensiteacute
Eacutelectron Particule eacuteleacutementaire stable posseacutedant une charge eacutelectrique neacutegative de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 91 x 10-31 kg
Eacutelectron-volt (eV) Uniteacute drsquoeacutenergie eacutequivalente agrave environ 16 x 10-19 joules
Eacuteleacutement Types drsquoatomes speacutecifiques ayant le mecircme nombre de protons dans leur noyau et par conseacutequent le mecircme numeacutero atomique Le nombre de neutrons peut diffeacuterer
Eacutemission de positrons Type de deacutesinteacutegration radioactive dans laquelle un proton est transformeacute en neutron ce qui eacutemet un positron Dans ces cas lorsque le rapport neutrons-protons est trop faible et que lrsquoeacutemission de particules alpha nrsquoest pas possible sur le plan eacutenergeacutetique le noyau peut dans certaines conditions atteindre la stabiliteacute en eacutemettant un positron
Eacutenergie Grandeur physique qui deacutecrit la quantiteacute de travail qui peut ecirctre effectueacutee par une force donneacutee ougrave la masse-eacutenergie est conserveacutee Il existe diffeacuterentes formes drsquoeacutenergie eacutenergie cineacutetique potentielle thermique gravitationnelle acoustique lumineuse eacutelastique nucleacuteaire et eacutelectromagneacutetique
Eacutepideacutemiologie Eacutetude de la distribution et des eacuteleacutements deacuteterminants des maladies dans les populations humaines Elle sert de base pour la santeacute publique et la meacutedecine preacuteventive et elle est fondeacutee sur des observations plutocirct que sur des expeacuteriences
Essai biologique Toute proceacutedure utiliseacutee pour deacuteterminer la nature lrsquoactiviteacute lrsquoemplacement ou la reacutetention de radionucleacuteides dans lrsquoorganisme par des mesures directes (in vivo) ou par des analyses de matiegraveres excreacuteteacutees ou autrement eacutelimineacutees par lrsquoorganisme (in vitro)
Facteur de pondeacuteration radiologique Nombre par lequel il faut multiplier la dose absorbeacutee dans un tissu ou un organe pour deacuteterminer lrsquoefficaciteacute biologique relative du rayonnement agrave induire des effets stochastiques agrave de faibles doses le reacutesultat eacutetant la dose eacutequivalente
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Facteur de pondeacuteration tissulaire Facteur pour lequel la dose eacutequivalente est pondeacutereacutee aux fins de la deacutetermination de la dose efficace Le facteur de pondeacuteration tissulaire pour un organe ou un tissu repreacutesente la contribution relative de cet organe ou de ce tissu au preacutejudice total causeacute par les effets de lrsquoirradiation uniforme du corps entier
Fission ou fission nucleacuteaire Division drsquoun noyau lourd en deux morceaux (ou rarement plusieurs) avec des masses drsquoampleur eacutequivalente accompagneacutee geacuteneacuteralement de lrsquoeacutemission de neutrons et de rayonnement gamma
Gray (Gy) Uniteacute du SI de la dose absorbeacutee Uniteacute 1 joulekilogramme mais a un usage restreint
In vitro Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience reacutealiseacutee en dehors drsquoun organisme vivant dans un environnement controcircleacute comme dans une eacuteprouvette ou une boicircte de Peacutetri Du latin laquo dans le verre raquo
In vivo Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience portant sur un organisme vivant complet par opposition agrave un organisme partiel ou mort ou un environnement controcircleacute in vitro Latin pour laquo dans le vivant raquo
Ion Atome moleacutecule ou fragment de moleacutecule ayant acquis une charge eacutelectrique suite agrave la perte ou au gain drsquoun ou plusieurs eacutelectrons
Isotopes Deux ou plusieurs formes drsquoun eacuteleacutement donneacute qui ont des numeacuteros atomiques identiques (le mecircme nombre de protons dans leur noyau) et la mecircme ou les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques mais avec des masses atomiques diffeacuterentes (diffeacuterents nombres de neutrons dans leur noyau) et des proprieacuteteacutes physiques distinctes Par exemple lrsquouranium a 16 isotopes diffeacuterents soit U-234 U-235 U-236 U-238 etc
Leuceacutemie Cancer des globules blancs (leucocytes)
Limites de dose Limites de dose efficace et eacutequivalente preacutevues par le Regraveglement sur la radioprotection Ces limites sont en place pour reacuteduire au minimum le risque drsquoeffets nocifs pour la santeacute causeacutes par lrsquoexposition aux rayonnements associeacutee agrave des activiteacutes autoriseacutees par la CCSN
Maladie des rayons Ensemble de symptocircmes caracteacuterisant les radioleacutesions qui reacutesultent drsquoune exposition excessive de lrsquoensemble du corps (ou drsquoune grande partie de celui-ci) au rayonnement ionisant Les premiers de ces symptocircmes sont des nauseacutees de la fatigue des vomissements et la diarrheacutee qui peuvent ecirctre suivis par la perte de cheveux des heacutemorragies lrsquoinflammation de la bouche et de la gorge et une perte geacuteneacuterale drsquoeacutenergie
Masse ou masse atomique Masse drsquoun isotope drsquoun eacuteleacutement exprimeacutee en uniteacutes de masse atomique deacutefinie par un douziegraveme de la masse drsquoun atome de carbone 12 Une masse atomique de 1 eacutequivaut agrave environ 166 x 10-27 kg
Microsievert Un millioniegraveme de sievert (voir sievert) Symbole μSv
Millisievert Un milliegraveme de sievert (voir sievert) Symbole mSv
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Modegravele lineacuteaire sans seuil Modegravele dose-reacuteponse baseacute sur lrsquohypothegravese selon laquelle dans la gamme des faibles doses les doses de rayonnement supeacuterieures agrave zeacutero augmentent le risque de cancers etou de maladies heacutereacuteditaires drsquoune maniegravere proportionnelle simple
Modeacuterateur Matiegravere telle que lrsquoeau ordinaire ou lrsquoeau lourde qui est utiliseacutee dans un reacuteacteur pour ralentir la vitesse eacuteleveacutee des neutrons ce qui accroicirct la probabiliteacute qursquoune fission survienne
Moleacutecule Groupe drsquoatomes lieacutes chimiquement les uns aux autres
Mutation Changement chimique de lrsquoADN dans le noyau drsquoune cellule Les mutations survenant dans les cellules des spermatozoiumldes ou des ovules ou leurs preacutecurseurs peuvent avoir des effets heacutereacuteditaires chez les enfants ou les geacuteneacuterations futures Les mutations dans les cellules somatiques (cellules non reproductrices) peuvent eacutegalement favoriser lrsquoapparition du cancer
Neutron Particule eacuteleacutementaire du noyau de lrsquoatome (acirc lrsquoexception de lrsquohydrogegravene) et dont la masse est similaire agrave celle drsquoun proton soit de lrsquoordre de 16 x 10-27 kg
Nombre de masse Nombre de neutrons et de protons dans le noyau drsquoun atome
Non-prolifeacuteration nucleacuteaire Effets deacuteployeacutes pour preacutevenir la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires et de dispositifs nucleacuteaires explosifs La CCSN est responsable de la mise en œuvre de la politique de non-prolifeacuteration nucleacuteaire du Canada qui contient deux objectifs de large porteacutee et de longue date
1 garantir aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires du Canada ne contribuent pas agrave la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou drsquoautres dispositifs nucleacuteaires explosifs
2 promouvoir un reacutegime international de non-prolifeacuteration plus efficace et plus complet
Noyau (drsquoun atome) Partie centrale drsquoun atome chargeacutee positivement contenant des protons et des neutrons Le nombre total de protons et de neutrons srsquoappelle le nombre de masse
Nucleacuteide Un terme geacuteneacuteral pour deacutesigner tous les isotopes connus qursquoils soient stables ou non
Numeacutero atomique Nombre de protons dans le noyau drsquoun atome Symbole Z
Optimisation Processus drsquoeacutetablissement de niveaux de protection et de sucircreteacute qui permettent drsquoassurer que les expositions la probabiliteacute de subir une exposition et la valeur des expositions potentielles soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux tel que recommandeacute par la Commission internationale de protection radiologique
Particules alpha Une particule agrave charge positive formeacutee de deux protons et de deux neutrons qui est eacutemise par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoil se deacutesintegravegre Une particule alpha est relativement volumineuse et peut ecirctre arrecircteacutee par la peau ou une feuille de papier Une particule alpha est identique agrave un noyau drsquoheacutelium
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Particules becircta Un eacutelectron (une particule ayant une charge neacutegative) ou un positron (une particule ayant une charge positive) qui est eacutemis par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoils se deacutesintegravegrent Les particules becircta sont relativement petites et peuvent ecirctre arrecircteacutees par une feuille drsquoaluminium ou de plastique de quelques millimegravetres drsquoeacutepaisseur
Peacuteriode (radioactive) Temps neacutecessaire pour que lrsquoactiviteacute drsquoun radionucleacuteide soit reacuteduite de moitieacute par un processus de deacutesinteacutegration radioactive Symbole t12 Plus la peacuteriode drsquoune substance est courte plus elle est radioactive
Photon Un quantum (la plus petite quantiteacute possible) drsquoeacutenergie eacutemise sous forme de rayonnement eacutelectromagneacutetique
Positron Particule eacuteleacutementaire chargeacutee positivement de 16 x 10-19 coulombs et dont la masse est de 91 x 10-31 kg (comparable agrave un eacutelectron mais chargeacutee positivement)
Produits de filiation du radon Terme utiliseacute pour deacutesigner collectivement les produits immeacutediats de deacutesinteacutegration radioactive du radon Il srsquoagit de la chaicircne de deacutesinteacutegration qui inclut le polonium 218 le plomb 214 le bismuth 214 et le polonium 214 Leur peacuteriode combineacutee moyenne est de lrsquoordre de 30 minutes Aussi appeleacute descendant du radon
Proton Particule eacuteleacutementaire stable preacutesente dans le noyau de lrsquoatome posseacutedant une charge eacutelectrique positive de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 167 x 10-27 kg
Radioactif Empreint de radioactiviteacute eacutemettant spontaneacutement de lrsquoeacutenergie sous forme de rayonnement ionisant (telles que les particules alpha et becircta des neutrons ou des rayons gamma) agrave la suite de la deacutesinteacutegration drsquoun atome instable
Radon Eacuteleacutement chimique dont le symbole est Rn et le nombre atomique 86 Le radon est un gaz noble rare incolore inodore insipide naturel et radioactif issu de la deacutesinteacutegration du radium Il srsquoagit de lrsquoune des substances les plus lourdes persistant sous forme de gaz dans des conditions normales le radon preacutesente un risque pour la santeacute
Radio-isotope Isotope drsquoun eacuteleacutement qui subit une deacutesinteacutegration spontaneacutee et eacutemet un rayonnement
Radionucleacuteide Nucleacuteide radioactif
Radiosensible Un terme qualitatif pour distinguer les cellules les tissus et les organes qui sont plus susceptibles drsquoecirctre endommageacutes par le rayonnement
Rayonnement Processus drsquoeacutemission ou de transmission drsquoeacutenergie sous forme de particules ou drsquoondes Dans le preacutesent document le terme laquo rayonnement raquo deacutesigne un rayonnement ionisant sauf indication contraire
Rayonnement artificiel Rayonnement produit par les activiteacutes humaines et qui srsquoajoute au rayonnement de fond
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Rayonnement cosmique Rayonnement naturel provenant de lrsquoespace Ces rayons sont composeacutes de rayonnements ionisants peacuteneacutetrants (agrave la fois particulaires et eacutelectromagneacutetiques) et peuvent porter des eacutenergies de plus de 1020 eV Le champ magneacutetique terrestre deacutevie les rayons cosmiques chargeacutes vers les pocircles
Rayonnement de fond naturel Une source de rayonnement preacutesente en permanence dans lrsquoenvironnement et provenant de diffeacuterentes sources Parmi ces sources figurent le rayonnement cosmique les sources terrestres (eacuteleacutements radioactifs preacutesents dans le sol) lrsquoair ambiant (radon) et les sources internes (denreacutees alimentaires et boissons) La dose efficace annuelle globale par personne attribueacutee au rayonnement naturel est de 24 mSv par anneacutee (UNSCEAR 2008)
Rayonnement eacutelectromagneacutetique Mouvement drsquoondes en deacuteplacement reacutesultant de lrsquoeacutevolution des champs eacutelectriques et magneacutetiques Le spectre de rayonnement eacutelectromagneacutetique connu comprend la gamme des rayons X (et des rayons gamma) de courte longueur drsquoonde et agrave haute eacutenergie lrsquoultraviolet la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge et le radar et des ondes radio et de longueur drsquoonde relativement longue et agrave faible eacutenergie Selon la meacutecanique quantique les rayonnements eacutelectromagneacutetiques agrave haute eacutenergie peuvent se comporter comme des particules (photons)
Rayonnement gamma Rayonnement eacutelectromagneacutetique peacuteneacutetrant produit par un noyau atomique pendant sa deacutesinteacutegration radioactive forme de rayonnement ionisant agrave courte longueur drsquoonde et eacutenergie eacuteleveacutee
Rayonnement ionisant Rayonnement capable drsquoajouter ou de retrancher des eacutelectrons en traversant la matiegravere (par ex air eau ou tissus vivants) Exemples particules alpha rayonnement gamma rayons X et neutrons
Rayonnement neutronique Se produit lorsque les neutrons sont eacutejecteacutes du noyau par fission nucleacuteaire (c-agrave-d division de lrsquoatome) et drsquoautres processus Contrairement agrave drsquoautres rayonnements le rayonnement neutronique est absorbeacute par les mateacuteriaux contenant un grand nombre drsquoatomes drsquohydrogegravene comme la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques
Rayonnement non ionisant Un rayonnement plus faible que le rayonnement ionisant c-agrave-d qui ne possegravede pas lrsquoeacutenergie suffisante pour produire des ions La lumiegravere visible les rayons infrarouges et les ondes radioeacutelectriques sont des rayonnements non ionisants
Rayons X Rayonnement eacutelectromagneacutetique (photon) peacuteneacutetrant eacutemis par un atome apregraves avoir eacuteteacute bombardeacute par des eacutelectrons Les rayons X diffegraverent du rayonnement gamma dans la mesure ougrave ils sont eacutemis agrave partir des eacutelectrons en orbite et non agrave partir du noyau Ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma Les rayons X sont principalement geacuteneacutereacutes par des moyens artificiels plutocirct qursquoagrave partir de substances radioactives Ils sont utiliseacutes avant tout agrave des fins meacutedicales
Reacuteacteur nucleacuteaire Appareil dans lequel une reacuteaction en chaicircne de fission nucleacuteaire autoentretenue se produit dans des conditions controcircleacutees pour produire de lrsquoeacutenergie ou des rayonnements utiles
Reacuteaction en chaicircne Voir reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne
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Reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne Exemple de fission nucleacuteaire ougrave un neutron est eacutejecteacute drsquoun atome fissionneacute ce qui causera la fission drsquoun autre atome en eacutejectant plus de neutrons
Rejets Substances et matiegraveres nucleacuteaires relacirccheacutees dans lrsquoenvironnement (sous forme liquide ou gazeuse) agrave la suite drsquoactiviteacutes autoriseacutees par la CCSN
Service de dosimeacutetrie autoriseacute Une entreprise ou une institution qui deacutetient un permis de la CCSN pour mesurer les doses de rayonnement aux travailleurs
SI Systegraveme international drsquouniteacutes
Sievert Lrsquouniteacute du SI mesurant la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Elle est eacutegale agrave 1 joulekilogramme Elle remplace lrsquoancienne uniteacute de rayonnement classique rem Des multiples du sievert (dont le symbole est Sv) sont utiliseacutes dans la pratique courante et incluent le millisievert (mSv 11000 de 1 Sv) et le microsievert (μSv 11 000 000 de 1 Sv)
Substances nucleacuteaires Isotopes qui eacutemettent du rayonnement
Travailleur du secteur nucleacuteaire (TSN) Personne qui du fait de sa profession ou de son occupation et des conditions dans lesquelles elle exerce ses activiteacutes si celles-ci sont lieacutees agrave une substance ou agrave une installation nucleacuteaire risque vraisemblablement de recevoir une dose de rayonnement supeacuterieure agrave la limite reacuteglementaire fixeacutee par la CCSN pour la population en geacuteneacuteral (1 mSv par anneacutee)
Tritium Un isotope radioactif de lrsquohydrogegravene posseacutedant deux neutrons et un proton dans son noyau Le tritium se deacutesintegravegre en eacutemettant un eacutelectron (rayonnement becircta) et sa peacuteriode radioactive est de 123 ans Le tritium est preacutesent naturellement dans lrsquoenvironnement et eacutegalement un sous-produit des reacuteacteurs nucleacuteaires
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Acronymes et uniteacutes
ADN acide deacutesoxyribonucleacuteique AIEA Agence internationale de lrsquoeacutenergie atomique ALARA niveau le plus bas que lrsquoon peut raisonnablement atteindre BEIR National Academy of Biological Effects of Ionizing Radiation Bq becquerel CCSN Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire CIPR Commission internationale de protection radiologique CRFPT Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial EACL Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee ELF ondes meacutegameacutetriques FDN Fichier dosimeacutetrique national Gy gray H2O symbole chimique de lrsquoeau eacutegalement HOH HTO eau tritieacutee ICRU Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation J joule LSRN Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires mSv millisievert NCRP National Council on Radiation Protection and Measurements Sv sievert TDM tomodensitomeacutetrie t frac12 symbole pour la peacuteriode radioactive drsquoun radionucleacuteide TSN travailleur du secteur nucleacuteaire microSv microsievert UNSCEAR Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants UV ultraviolet wR facteur de pondeacuteration radiologique wT facteur de pondeacuteration tissulaire
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Sources
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laws-loisjusticegccaengregulationssor-2000-203page-1html bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire juin 2003 Controcircle et enregistrement des
doses de rayonnement aux personnes guide de reacuteglementation G-91 httpwwwnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_fre44019shyG91FpdfCFID=17937881ampCFTOKEN=18173133
bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire octobre 2004 Maintenir les expositions et les doses au laquo niveau le plus bas qursquoil soit raisonnablement possible drsquoatteindre raquo guide de reacuteglementation G-129 reacutevision 1 httpnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_freG129rev1_fpdf
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations 2007 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 103 Publication 103 Pergamon Press Oxford 2007
bull Commission internationale de protection radiologique Rapport du Groupe de travail sur lrsquohomme de reacutefeacuterence Publication 23 de la CIPR Pergamon Press New York 1975
bull Commission internationale de protection radiologique Limits for Intakes of Radionuclides by Workers Publication 30 de la CIPR partie 1 (et suppleacutement) part 2 (et suppleacutement) partie 3 (et suppleacutements A et B) et index Annales de la CIPR Pergamon Press New York 1979-1982
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations de 1990 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 21(1-3) Publication 60 de la CIPR Pergamon Press Oxford 1991
bull Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation 2011 Fundamental quantities and units for ionizing radiation Journal de la ICRU volume 11 no 1 publieacute par Oxford University Press
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRP) ncrponlineorgPDFsNCRP20Composite20Glossarypdf
bull Santeacute Canada Rapport de 2008 sur les radioexpositions professionnelles au Canada publication 5923 de SC hc-scgccaewh-semtalt_formatshecs-sescpdfpubsoccup-travail2008-report-rapportshyengpdf
bull Committee to Assess Health Risks from Exposures to Low Levels of Ionizing Radiation Health Risks from Exposure to Low Levels of Ionizing Radiation BEIR VII ndash Phase 2 National Academy Sciences National Research Council National Academy Press Washington 2006
bull Nations Unies Effects of Ionizing Radiation Volume I Report to the General Assembly Scientific Annexes A and B Volume II Scientific Annexes C D and E Rapport de 2006 du Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des rayonnements ionisants publications des Nations Unies E08IX6 (2008) et E09IX5 (2009) Nations Unies New York
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bull Nations Unies Sources and Effects of Ionizing Radiation Volume I Sources Volume II Effects Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants Rapport 2000 agrave lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale avec des annexes scientifiques publications des Nations Unies E00IX3 et E00IX4 Nations Unies New York 2000
bull NRC des Eacutetats-Unis nrcgovreading-rmbasic-refglossaryhtml bull Brodsky A Handbook of Radiation Measurement and Protection Boca Raton
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and Military Sources 4e eacutedition Academic Press 1997 bull Grasty RL et LaMarre JR The Annual effective dose from natural sources of
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bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRPM) Ionizing Radiation Exposure of the Population of the United States rapport no 160 du NCRPM US NCRP Washington 2009
bull Brenner DJ et Hall EJ Computed Tomography ndash An Increasing Source of Radiation Exposure New England Journal of Medicine 357 p 2277-2284 2007
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- Full cover - PDF - FRpdf
-
- RG-RD_IR_Fpdf
- inside cover - PDF - FR
-
- E-DOCS-3738137-v8-Radiation_INFO_doc_-_FR
-
- Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
-
- 42 Eacutevaluation du risque de cancer
-
- Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
-
- 541 Rayonnement naturel
-
- Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
-
- 61 Protection des Canadiens
- 62 Protection des travailleurs
-
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Tableau 4 Dose efficace moyenne dans certaines villes canadiennes compareacutee agrave la moyenne mondiale
Source de rayonnement
Moyenne mondiale1
(mSv) Canada2
(mSv) Toronto2
(mSv) Winnipeg2
(mSv) Rayonnement cosmique 04 03 03 03 Irradiation interne 03 03 03 03 Exposition due agrave lrsquoinhalation 13 09 08 32 Irradiation externe 05 02 02 02 Total 24 18 16 40
1 UNSCEAR 2010 2 Grasty et LaMarre 2004
Figure 15 Doses provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Doses moyennes provenant du rayonnement naturel de fond au Canada
Rayonnement
Rayonnement terrestre
cosmique
Inhalation
Ingestion
03 mSv 03 mSv
02 m Sv
09 mSv
542 Les sources artificielles de rayonnement
Les sources artificielles de rayonnement (reacutesultant des activiteacutes commerciales et industrielles) repreacutesentent environ 02 microSv de notre exposition annuelle au rayonnement Les rayons X et autres interventions meacutedicales diagnostiques et theacuterapeutiques (voir le tableau 5) repreacutesentent environ 12 mSv par an (UNSCEAR 2000) Les produits de grande consommation comme le tabac et les deacutetecteurs de fumeacutee repreacutesentent 01 mSv de notre exposition annuelle au rayonnement
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Tableau 5 Doses aux organes typiques selon le type drsquoexamen radiologique
Type drsquoexamen Organe Dose (mSv) Radiographie dentaire1 Cerveau 001 Radiographie de la poitrine1 Poumons 01 Mammographie de deacutepistage2 Seins 3 Tomodensitomeacutetrie abdominale (adulte)2 Estomac 10 Tomodensitomeacutetrie abdominale (neacuteonatale)2 Estomac 20
1 National Council on Radiation Protection and Measurements (NCPR) 2009 2 Brenner et Hall 2007
Globalement le rayonnement naturel repreacutesente approximativement 60 de la dose annuelle agrave laquelle nous sommes exposeacutes Les interventions meacutedicales repreacutesentent approximativement 40 de cette dose annuelle
Il nrsquoy a pas de diffeacuterence dans les effets causeacutes par le rayonnement naturel ou artificiel
55 Limites de dose
La CCSN eacutetablit les limites de dose pour les travailleurs canadiens et la population Elle le fait en suivant les recommandations de la CIPR qui se compose de scientifiques eacuteminents et de plusieurs grands speacutecialistes de la radioprotection Ces regraveglements srsquoinspirent aussi de la plupart des normes et recommandations de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA)
Au Canada lrsquoapplication des regraveglements normes et pratiques mis en place pour proteacuteger les membres du public et les travailleurs des sources de rayonnement qui ne sont pas reacuteglementeacutees par la CCSN est du ressort de Santeacute Canada de Ressources humaines et Deacuteveloppement des compeacutetences Canada du ministegravere de la Deacutefense nationale et des gouvernements provinciaux et territoriaux
Par ailleurs le Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial (CRFPT) eacutelabore des lignes directrices concernant le rayonnement ionisant et non ionisant et srsquoemploie agrave harmoniser les regraveglements relatifs agrave la radioprotection agrave la grandeur du Canada Copreacutesideacute par la CCSN Santeacute Canada et les provinces le CRFPT est une tribune nationale pour les questions de radioprotection
Pour les personnes qui exploitent lrsquoeacutenergie nucleacuteaire ou travaillent avec celle-ci la limite de dose reacuteglementeacutee est fixeacutee en dessous de la limite infeacuterieure de ce qui est consideacutereacute comme une exposition inacceptable Par exemple les limites de dose efficace pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire est de 50 mSv par an et de 100 mSv sur 5 ans Il nrsquoa pas eacuteteacute deacutemontreacute que lrsquoexposition agrave du rayonnement infeacuterieur agrave une dose aigueuml drsquoenviron 100 mSv nrsquoaugmente pas le risque drsquoeffets sur la santeacute comme le cancer
De plus les titulaires de permis doivent veiller agrave ce que toutes les doses respectent le principe ALARA (voir la figure 16)
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Figure 16 Cadre de la limite de dose de rayonnement
Les rapports et les controcircles reacuteguliers deacutemontrent que la moyenne annuelle des doses aux travailleurs des installations nucleacuteaires canadiennes est de lrsquoordre de 1 agrave 2 mSv par anneacutee (voir la figure 17)
Figure 17 Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type drsquoinstallation
Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type dinstallation
0
05
1
15
2
25
3
35
4
Dos
e ef
ficac
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s le
s reacute
sulta
ts d
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surv
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nce)
(mSv
)
Centrales Mines et Raff ineries Installations Installations Installations Meacutedecine Industrie et Acceacuteleacuterateurs nucleacuteaires usines de duranium de fabrication de recherche de production recherche de particules
concentration de combustile et de de sources duranium production de lumineuses au
radio-isotopes tritium
Peut inclure lrsquoexposition aux rayons X Source Fichier dosimeacutetrique national du Canada (Santeacute Canada) ndash Drsquoapregraves les donneacutees publieacutees les plus reacutecentes
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Au Canada la limite de dose efficace pour le public est de 1 mSv au cours drsquoune anneacutee civile Les rapports et les controcircles reacuteguliers montrent que les doses efficaces annuelles auxquelles les membres du public sont exposeacutes dans le cadre des activiteacutes reacuteglementeacutees par la CCSN varient entre 0001 et 0092 mSv par an Le tableau 6 preacutesente la dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant drsquoeacutemissions dans lrsquoair et dans lrsquoeau provenant de diverses installations autoriseacutees de la CCSN par anneacutee Les doses reccedilues reacutesultant drsquoeacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques nrsquoont pas eacuteteacute additionneacutees pour Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) aux Laboratoires de Chalk River parce que ces doses correspondaient agrave diffeacuterents individus exposeacutes repreacutesentatifs provenant de diffeacuterentes populations
Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
Installation Dose annuelle maximale (mSv) pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
2006 2007 2008 2009 2010
Centrales nucleacuteaires
Point Lepreau 00006 00007 00018 00004 00002
Gentilly-2 00007 00009 00006 00012 00010
Darlington 00011 00014 00013 00007 00006
Pickering 00028 00026 00041 00018 00010
Bruce 00025 00021 00027 00044 00029
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions atmospheacuteriques)
0081 0073 0092 0045 0032
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions aquatiques)
0027 0014 0013 00011 00004
Source Rapports des titulaires de permis et donneacutees de surveillance de lrsquoenvironnement soumises agrave la CCSN
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6 Reacuteglementation des radiations
La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire (CCSN) reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de preacuteserver la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de mettre en œuvre les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Le mandat de la CCSN inclut aussi la diffusion de renseignements objectifs de nature scientifique technique et reacuteglementaire agrave lrsquointention de la population
En tant qursquoorganisme de reacuteglementation nucleacuteaire du Canada la CCSN surveille toutes les installations nucleacuteaires et les activiteacutes et applications lieacutees au nucleacuteaire En font partie les centrales nucleacuteaires les mines et usines de concentration drsquouranium les installations de traitement et de recherche les installations de gestion des deacutechets radioactifs les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement utiliseacutes agrave des fins meacutedicales et industrielles
La CCSN dispose drsquoun cadre de deacutelivrance de permis et de veacuterification de la conformiteacute visant agrave assurer que toute personne qui utilise possegravede ou stocke des substances nucleacuteaires et des appareils agrave rayonnement est en conformiteacute avec un permis et a mis en place des dispositions de sucircreteacute et de seacutecuriteacute approprieacutees Au fil des ans ces exigences reacuteglementaires ont eacuteteacute renforceacutees suite agrave lrsquoameacutelioration des connaissances sur les effets du rayonnement
61 Protection des Canadiens
Toutes les installations et activiteacutes nucleacuteaires au Canada sont reacutegies par la Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires (LSRN) qui est entreacutee en vigueur en mai 2000 en remplacement de lrsquoancienne Loi sur le controcircle de lrsquoeacutenergie atomique La LSRN et ses regraveglements sont conccedilus pour proteacuteger le public les personnes qui travaillent dans le secteur nucleacuteaire et notre environnement Le rocircle de la CCSN est de srsquoassurer que la LSRN et ses regraveglements sont respecteacutes
La CCSN collabore avec les organismes provinciaux et territoriaux de reacuteglementation en matiegravere de protection de lrsquoenvironnement et de radioprotection De nombreux autres organismes feacutedeacuteraux jouent eacutegalement un rocircle dans la protection des Canadiens la CCSN collabore avec Ressources naturelles Canada Environnement Canada Santeacute Canada Pecircches et Oceacuteans Canada Transports Canada la Deacutefense nationale et les Forces canadiennes et Affaires eacutetrangegraveres et Commerce international Canada pour reacuteglementer les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes
Les normes canadiennes en matiegravere de sucircreteacute nucleacuteaire prennent comme reacutefeacuterence les normes internationales Pour ce faire la CCSN srsquoappuie sur les travaux de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA) et drsquoautres organisations telles que le Comiteacute scientifique des Nations Unies sur les effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) et la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) ainsi que sur ceux de Santeacute Canada et drsquoEnvironnement Canada
Avec la coopeacuteration de ses Eacutetats membres lrsquoAIEA publie plusieurs normes internationales notamment des normes de non-prolifeacuteration nucleacuteaire Les normes de la CCSN et les meilleures pratiques dans ce domaine respectent celles de lrsquoAIEA
Dans le domaine de la non-prolifeacuteration nucleacuteaire la CCSN travaille pour le compte du gouvernement du Canada afin drsquoatteindre deux objectifs assurer aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires de notre pays ne contribuent pas agrave la
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fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou de dispositifs explosifs nucleacuteaires et promouvoir un cadre international de non-prolifeacuteration efficace et plus complet
62 Protection des travailleurs
La CCSN reacuteglemente les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes dans le but de proteacuteger la seacutecuriteacute et la santeacute des travailleurs Les installations nucleacuteaires comprennent les centrales nucleacuteaires les mines et les usines de concentration drsquouranium les installations de fabrication de combustible et les installations qui effectuent le traitement et la recherche Les aspects des activiteacutes reacuteglementeacutees sont la seacutecuriteacute la dosimeacutetrie lrsquoemballage et le transport des substances nucleacuteaires ainsi que lrsquoimportation et lrsquoexportation des substances nucleacuteaires
On estime agrave 40 000 le nombre de travailleurs de lrsquoindustrie nucleacuteaire au Canada et le nombre de personnes exposeacutees au rayonnement chaque jour dans le cadre de leur emploi est beaucoup plus eacuteleveacute Les travailleurs canadiens sont exposeacutes agrave des rayonnements de deux faccedilons ils travaillent avec des sources artificielles de rayonnement (par exemple dans lrsquoindustrie nucleacuteaire les soins de santeacute les eacutetablissements de recherche ou de production) ou bien ils sont exposeacutes agrave des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement naturel (par exemple dans lrsquoindustrie miniegravere dans les eacutequipages drsquoavion et dans la construction)
Le Regraveglement sur la radioprotection canadien fixe des limites srsquoappliquant agrave la quantiteacute de rayonnement agrave laquelle le public et les travailleurs du secteur nucleacuteaire (TSN) peuvent ecirctre exposeacutes Il srsquoagit des laquo limites de dose raquo (voir la section 55) et elles sont fixeacutees en deccedilagrave du seuil auquel on srsquoattend qursquoil y ait des effets neacutefastes sur la santeacute Le Regraveglement exige que les titulaires de permis mettent en œuvre des programmes de radioprotection qui limitent lrsquoexposition des travailleurs aux rayonnements ionisants sous les limites de dose et agrave un niveau aussi bas que possible les facteurs sociaux et eacuteconomiques en preacutesence eacutetant pris en compte (voir la figure 17)
Accident nucleacuteaire survenu agrave Fukushima en 2011
Le 11 mars 2011 un seacuteisme de magnitude 9 suivi drsquoun tsunami deacutevastateur ont frappeacute le Japon laissant derriegravere eux pregraves de 25 000 morts ou disparus un demi-million de reacutesidences deacutetruites ou endommageacutees et 560 km2 inondeacutes
Les reacutepercussions combineacutees du seacuteisme et du tsunami sur la centrale nucleacuteaire de Fukushima-Daiichi ont provoqueacute lrsquoun des pires accidents nucleacuteaires du monde Au cours des heures et des jours qui ont suivi trois des six reacuteacteurs de la centrale ont surchauffeacute et subi des dommages Les travailleurs de la centrale ont braveacute des conditions extraordinaires pour preacutevenir ou retarder les rejets de matiegraveres radioactives au-dessus de la reacutegion environnante et dans la mer Gracircce agrave leurs efforts il a eacuteteacute possible de retarder suffisamment ces rejets pour que la population environnante puisse ecirctre eacutevacueacutee malgreacute les dommages geacuteneacuteraliseacutes subis aux infrastructures locales
Agrave mesure que lrsquoaccident se deacuteroulait la zone drsquoeacutevacuation srsquoest agrandie et les autoriteacutes ont recommandeacute aux habitants drsquoun plus grand secteur de se reacutefugier agrave lrsquointeacuterieur Des mesures de surveillance radiologique eacutetendues et de controcircle de la production et de la distribution alimentaires ont eacuteteacute mises en œuvre Dans le mecircme ordre drsquoideacutee il faudra poursuivre la surveillance et le controcircle des approvisionnements alimentaires et en eau peut-ecirctre pendant de nombreuses anneacutees
Cet accident a pousseacute de nombreux pays agrave eacutevaluer la sucircreteacute de leurs infrastructures nucleacuteaires La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire a entrepris un examen de toutes les grandes installations nucleacuteaires au Canada Cet examen dirigeacute par un groupe de travail multidisciplinaire a permis de confirmer que les installations canadiennes peuvent reacutesister et reacutepondre agrave des eacuteveacutenements externes comme les tremblements de terre Un plan drsquoaction de quatre ans est en cours drsquoeacutelaboration afin de renforcer les deacutefenses et de reacuteduire davantage le risque notamment gracircce agrave lrsquoameacutelioration du Regraveglement sur la radioprotection en vigueur pour y inteacutegrer de nouvelles exigences en cas drsquourgence
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Les installations nucleacuteaires au Canada doivent disposer drsquoun personnel qualifieacute pour effectuer leurs activiteacutes en conformiteacute avec la LSRN et ses regraveglements La CCSN veacuterifie eacutegalement que le personnel travaillant dans le domaine de la radioprotection est capable drsquoexeacutecuter les tacircches preacutevues drsquoapregraves les permis
Surveillance des doses
Tous les titulaires de permis de la CCSN sont tenus de deacuteterminer les doses de rayonnement reccedilues par les travailleurs dans lrsquoexercice de leurs fonctions En outre si lrsquoon srsquoattend agrave ce que les doses efficaces deacutepassent 5 mSv en un an les titulaires de permis sont tenus de recourir agrave des services de dosimeacutetrie autoriseacutes
La CCSN deacutelivre des permis aux services de dosimeacutetrie qui doivent effectuer des mesures de doses exactes et preacutecises Les titulaires de permis de services de dosimeacutetrie sont tenus de deacuteposer de lrsquoinformation reacuteguliegraverement dans le Fichier dosimeacutetrique national (FDN) Le FDN exploiteacute par le Bureau de la radioprotection de Santeacute Canada contient les dossiers de doses de rayonnement provenant de tous les processeurs commerciaux de dosimeacutetrie des installations de production drsquoeacutenergie nucleacuteaire drsquoEacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) et des mines drsquouranium Le registre comprend eacutegalement les dossiers de doses provenant des utilisateurs de rayons X tels que les dentistes les radiologues et les chiropraticiens ainsi que les expositions aux produits de filiation du radon provenant de certaines mines qui ne deacutetiennent pas de permis de la CCSN
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7 Sommaire
Le rayonnement a toujours eacuteteacute preacutesent et il est partout dans notre environnement La vie a eacutevolueacute dans un monde contenant des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement ionisant Nous sommes eacutegalement exposeacutes au rayonnement artificiel provenant de sources telles que les traitements meacutedicaux et les activiteacutes impliquant des matiegraveres radioactives
Les effets du rayonnement sur la santeacute sont bien compris Depuis le deacutebut du 20e siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes agrave fond agrave la fois en laboratoire et sur les populations humaines En raison des risques connus du rayonnement pour la santeacute il doit ecirctre utiliseacute avec prudence et strictement controcircleacute Un eacutequilibre doit ecirctre trouveacute entre les avantages du rayonnement pour la socieacuteteacute et les risques que le rayonnement pose pour les personnes la santeacute et lrsquoenvironnement
La CCSN reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de proteacuteger la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de respecter les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Elle deacutefinit eacutegalement des limites de dose pour empecirccher que les travailleurs et le public ne soient soumis agrave une exposition excessive au rayonnement
La compreacutehension des risques que pose le rayonnement aide la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation agrave fixer les limites de dose et agrave eacutetablir des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave des niveaux sucircrs Les titulaires de permis sont tenus de maintenir toutes les doses de rayonnement agrave des niveaux ALARA Des programmes de surveillance du rayonnement sont en place agrave proximiteacute des centrales nucleacuteaires et drsquoautres installations nucleacuteaires agrave travers le Canada pour proteacuteger les personnes et lrsquoenvironnement contre les effets potentiels du rayonnement
Des programmes gouvernementaux et de lrsquoindustrie mesurent systeacutematiquement les niveaux de radioactiviteacute dans lrsquoair lrsquoeau potable les eaux de surface le sol et les aliments Gracircce agrave ces donneacutees la CCSN peut veacuterifier que les normes sont respecteacutees eacutevaluer lrsquoefficaciteacute des controcircles et deacuteterminer les tendances environnementales
Depuis plus de 65 ans le Canada deacutetient un dossier de sucircreteacute nucleacuteaire reconnu au niveau international La CCSN est fiegravere drsquoavoir contribueacute agrave ce dossier de sucircreteacute en assurant une surveillance reacuteglementaire solide Les Canadiens peuvent ecirctre assureacutes que la CCSN continuera de surveiller avec vigilance la sucircreteacute de lrsquoindustrie nucleacuteaire canadienne de sorte que la santeacute et la sucircreteacute ne soient jamais compromises
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Glossaire
Acide amineacute Les eacuteleacutements constitutifs des proteacuteines Il srsquoagit de moleacutecules organiques contenant un groupement amine (NH2) et un groupe carboxyle (COOH)
Acide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) Le composeacute moleacuteculaire dans le noyau drsquoune cellule qui forme le modegravele de la structure et du fonctionnement de la cellule
Activiteacute Rythme auquel se produisent les deacutesinteacutegrations dans une matiegravere radioactive par uniteacute de temps Utiliseacutee comme mesure de la quantiteacute de radionucleacuteides preacutesents Uniteacute Becquerel symbole Bq 1 Bq = une deacutesinteacutegration par seconde
ALARA Un principe drsquooptimisation de la protection utiliseacute pour srsquoassurer que les limites de doses reccedilues au niveau individuel au travail et par le public soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux Ce concept ne deacutesigne pas la limite de dose il srsquoagit drsquoun processus qui permet de maintenir les niveaux de dose bas
Appareil agrave rayonnement Tel que deacutefini dans le Regraveglement sur les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement a) un appareil contenant une substance nucleacuteaire en une quantiteacute supeacuterieure agrave la quantiteacute drsquoexemption et permettant son utilisation pour ses proprieacuteteacutes de rayonnement et b) un appareil contenant un composeacute lumineux au radium
Atome Uniteacute de matiegravere formeacutee drsquoun noyau unique autour duquel gravitent plusieurs eacutelectrons et dont le nombre est eacutegal agrave celui des protons dans le noyau Lrsquoatome est la plus petite partie drsquoun eacuteleacutement pouvant se combiner chimiquement avec drsquoautres atomes Tous les atomes autres que lrsquohydrogegravene 1 ont des neutrons dans le noyau
Becquerel Uniteacute SI de mesure de lrsquoactiviteacute drsquoune substance radioactive Le becquerel remplace le curie (Ci) qui nrsquoest pas une uniteacute SI Son symbole est Bq Il correspond agrave une deacutesinteacutegration nucleacuteaire par seconde 1 Bq = 27 pCi (27 times 10ndash11 Ci) et 1 Ci = 37 times 1010 Bq (Voir aussi laquo SI raquo)
Cancer Un grand nombre de maladies causeacutees par la division effreacuteneacutee de cellules anormales
Capture des eacutelectrons Processus de deacutesinteacutegration radioactive au terme duquel un eacutelectron en orbite est captureacute par le noyau et fusionne avec ce dernier Apregraves ce processus la masse reste inchangeacutee mais le numeacutero atomique diminue drsquoun facteur de un car un proton est converti en neutron
Capture des neutrons ou capture neutronique Type de reacuteaction nucleacuteaire au terme de laquelle un noyau atomique srsquoempare drsquoun neutron libre et fusionne avec lui pour former un noyau plus lourd Les neutrons peuvent reacuteagir avec un noyau atomique de plusieurs maniegraveres chacune aboutissant agrave un produit diffeacuterent
Cataracte Affection qui survient lorsque le cristallin normalement transparent de lrsquoœil se trouble ou srsquoopacifie et cause une vision trouble qursquoil nrsquoest pas possible de corriger par des verres correcteurs ordinaires Le facteur le plus important de la formation de cataractes est le vieillissement mais il existe des facteurs additionnels comme le tabagisme le diabegravete lrsquoexposition excessive au soleil et le rayonnement
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Cellule La plus petite uniteacute structurelle et fonctionnelle de tous les organismes vivants connus
Deacutesinteacutegration (radioactive) Transformation drsquoun nucleacuteide radioactif en un nucleacuteide diffeacuterent (ou plusieurs nucleacuteides diffeacuterents) par eacutemission spontaneacutee de rayonnement tels que des rayonnements alpha becircta ou gamma ou par capture des eacutelectrons Il en reacutesulte un noyau plus stable et moins chargeacute en eacutenergie Chaque processus de deacutesinteacutegration a une peacuteriode radioactive deacutefinie
Deuteacuterium Un isotope drsquohydrogegravene avec un proton et un neutron dans le noyau
Dose Terme geacuteneacuteral utiliseacute pour deacutesigner la quantiteacute drsquoeacutenergie provenant de rayonnement ionisant absorbeacutee par les tissus La dose absorbeacutee est mesureacutee en grays (Gy) ougrave 1 gray eacutequivaut agrave 1 joule par kilogramme Voir aussi dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace
Dose absorbeacutee Quantiteacute drsquoeacutenergie absorbeacutee par la matiegravere irradieacutee par uniteacute de masse Cela reflegravete la quantiteacute drsquoeacutenergie deacuteposeacutee par du rayonnement ionisant lors de son passage agrave travers un milieu (comme lrsquoair lrsquoeau ou du tissu vivant) Uniteacute gray Symbole Gy
Dose aigueuml Exposition reccedilue pendant une courte dureacutee (heures ou jours) Lrsquoadjectif laquo aigueuml raquo deacutesigne uniquement la dureacutee de lrsquoexposition et non lrsquointensiteacute des doses concerneacutees
Dose chronique Exposition persistante (en termes de mois ou drsquoanneacutees) Lrsquoadjectif laquo chronique raquo se rapporte uniquement agrave la dureacutee de lrsquoexposition et non agrave lrsquointensiteacute des doses
Dose efficace Mesure de dose visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du deacutetriment radiologique pouvant reacutesulter de la dose Elle repreacutesente la somme des produits des doses eacutequivalentes aux tissus multiplieacutees par leurs facteurs de pondeacuteration tissulaires respectifs Uniteacute sievert (Sv)
Dose eacutequivalente Mesure de la dose au tissu ou agrave lrsquoorgane visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du dommage causeacute Obtenue en multipliant la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique pour tenir compte de lrsquoefficaciteacute biologique de diffeacuterents rayonnements agrave causer des dommages au tissu ou agrave lrsquoorgane consideacutereacute Uniteacute sievert (Sv)
Dosimegravetre Dispositif porteacute par une personne pour mesurer une dose de rayonnement ionisant
Dosimeacutetrie Sous-speacutecialiteacute scientifique de la radioprotection et de la physique meacutedicale centreacutee sur le calcul et lrsquoenregistrement des doses internes et externes provenant du rayonnement ionisant
Eau leacutegegravere Eau ordinaire composeacutee de moleacutecules ayant deux atomes drsquohydrogegravene et un atome drsquooxygegravene (H20) Diffeacuterente de lrsquoeau lourde qui est composeacutee de moleacutecules ayant un atome drsquohydrogegravene un atome de deuteacuterium (D) et un atome drsquooxygegravene (HDO)
Eau lourde Eau contenant une teneur eacuteleveacutee de moleacutecules avec des atomes de deuteacuterium (hydrogegravene lourd) Dans certains reacuteacteurs lrsquoeau lourde est utiliseacutee comme modeacuterateur parce qursquoelle ralentit les neutrons avec efficaciteacute et aussi parce qursquoelle a une faible probabiliteacute drsquoabsorber les neutrons
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Eau tritieacutee Lrsquoeau tritieacutee (HTO) est une moleacutecule drsquoeau dans laquelle une ou deux moleacutecules drsquohydrogegravene ont eacuteteacute remplaceacutees par un atome de tritium
Effets deacuteterministes Changements dans les cellules et les tissus qui se produiront certainement apregraves une dose aigueuml de rayonnement (agrave un niveau de dose supeacuterieur agrave au moins 1 000 mSv) en deccedilagrave duquel lrsquoeffet du rayonnement nrsquoest pas deacutetecteacute La graviteacute des effets sanitaires (eacuterythegraveme cutaneacute brucirclures et chute des cheveux) augmente avec la dose reccedilue
Effets stochastiques Terme utiliseacute pour deacutesigner les effets sanitaires du rayonnement (tels que le cancer ou les maladies heacutereacuteditaires) preacutesentant un risque statistique Pour ces maladies la probabiliteacute drsquoapparition augmente proportionnellement agrave la dose de rayonnement reccedilue plus la dose est eacuteleveacutee plus la probabiliteacute drsquoapparition est grande La graviteacute des effets nrsquoest pas proportionnelle agrave la dose
Efficaciteacute biologique relative Mesure relative de lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents types de rayonnements agrave provoquer un effet sanitaire preacuteciseacute exprimeacutee comme le rapport inverse des doses absorbeacutees de deux types de rayonnement diffeacuterents qui produiraient un effet biologique donneacute de mecircme intensiteacute
Eacutelectron Particule eacuteleacutementaire stable posseacutedant une charge eacutelectrique neacutegative de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 91 x 10-31 kg
Eacutelectron-volt (eV) Uniteacute drsquoeacutenergie eacutequivalente agrave environ 16 x 10-19 joules
Eacuteleacutement Types drsquoatomes speacutecifiques ayant le mecircme nombre de protons dans leur noyau et par conseacutequent le mecircme numeacutero atomique Le nombre de neutrons peut diffeacuterer
Eacutemission de positrons Type de deacutesinteacutegration radioactive dans laquelle un proton est transformeacute en neutron ce qui eacutemet un positron Dans ces cas lorsque le rapport neutrons-protons est trop faible et que lrsquoeacutemission de particules alpha nrsquoest pas possible sur le plan eacutenergeacutetique le noyau peut dans certaines conditions atteindre la stabiliteacute en eacutemettant un positron
Eacutenergie Grandeur physique qui deacutecrit la quantiteacute de travail qui peut ecirctre effectueacutee par une force donneacutee ougrave la masse-eacutenergie est conserveacutee Il existe diffeacuterentes formes drsquoeacutenergie eacutenergie cineacutetique potentielle thermique gravitationnelle acoustique lumineuse eacutelastique nucleacuteaire et eacutelectromagneacutetique
Eacutepideacutemiologie Eacutetude de la distribution et des eacuteleacutements deacuteterminants des maladies dans les populations humaines Elle sert de base pour la santeacute publique et la meacutedecine preacuteventive et elle est fondeacutee sur des observations plutocirct que sur des expeacuteriences
Essai biologique Toute proceacutedure utiliseacutee pour deacuteterminer la nature lrsquoactiviteacute lrsquoemplacement ou la reacutetention de radionucleacuteides dans lrsquoorganisme par des mesures directes (in vivo) ou par des analyses de matiegraveres excreacuteteacutees ou autrement eacutelimineacutees par lrsquoorganisme (in vitro)
Facteur de pondeacuteration radiologique Nombre par lequel il faut multiplier la dose absorbeacutee dans un tissu ou un organe pour deacuteterminer lrsquoefficaciteacute biologique relative du rayonnement agrave induire des effets stochastiques agrave de faibles doses le reacutesultat eacutetant la dose eacutequivalente
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Facteur de pondeacuteration tissulaire Facteur pour lequel la dose eacutequivalente est pondeacutereacutee aux fins de la deacutetermination de la dose efficace Le facteur de pondeacuteration tissulaire pour un organe ou un tissu repreacutesente la contribution relative de cet organe ou de ce tissu au preacutejudice total causeacute par les effets de lrsquoirradiation uniforme du corps entier
Fission ou fission nucleacuteaire Division drsquoun noyau lourd en deux morceaux (ou rarement plusieurs) avec des masses drsquoampleur eacutequivalente accompagneacutee geacuteneacuteralement de lrsquoeacutemission de neutrons et de rayonnement gamma
Gray (Gy) Uniteacute du SI de la dose absorbeacutee Uniteacute 1 joulekilogramme mais a un usage restreint
In vitro Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience reacutealiseacutee en dehors drsquoun organisme vivant dans un environnement controcircleacute comme dans une eacuteprouvette ou une boicircte de Peacutetri Du latin laquo dans le verre raquo
In vivo Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience portant sur un organisme vivant complet par opposition agrave un organisme partiel ou mort ou un environnement controcircleacute in vitro Latin pour laquo dans le vivant raquo
Ion Atome moleacutecule ou fragment de moleacutecule ayant acquis une charge eacutelectrique suite agrave la perte ou au gain drsquoun ou plusieurs eacutelectrons
Isotopes Deux ou plusieurs formes drsquoun eacuteleacutement donneacute qui ont des numeacuteros atomiques identiques (le mecircme nombre de protons dans leur noyau) et la mecircme ou les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques mais avec des masses atomiques diffeacuterentes (diffeacuterents nombres de neutrons dans leur noyau) et des proprieacuteteacutes physiques distinctes Par exemple lrsquouranium a 16 isotopes diffeacuterents soit U-234 U-235 U-236 U-238 etc
Leuceacutemie Cancer des globules blancs (leucocytes)
Limites de dose Limites de dose efficace et eacutequivalente preacutevues par le Regraveglement sur la radioprotection Ces limites sont en place pour reacuteduire au minimum le risque drsquoeffets nocifs pour la santeacute causeacutes par lrsquoexposition aux rayonnements associeacutee agrave des activiteacutes autoriseacutees par la CCSN
Maladie des rayons Ensemble de symptocircmes caracteacuterisant les radioleacutesions qui reacutesultent drsquoune exposition excessive de lrsquoensemble du corps (ou drsquoune grande partie de celui-ci) au rayonnement ionisant Les premiers de ces symptocircmes sont des nauseacutees de la fatigue des vomissements et la diarrheacutee qui peuvent ecirctre suivis par la perte de cheveux des heacutemorragies lrsquoinflammation de la bouche et de la gorge et une perte geacuteneacuterale drsquoeacutenergie
Masse ou masse atomique Masse drsquoun isotope drsquoun eacuteleacutement exprimeacutee en uniteacutes de masse atomique deacutefinie par un douziegraveme de la masse drsquoun atome de carbone 12 Une masse atomique de 1 eacutequivaut agrave environ 166 x 10-27 kg
Microsievert Un millioniegraveme de sievert (voir sievert) Symbole μSv
Millisievert Un milliegraveme de sievert (voir sievert) Symbole mSv
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Modegravele lineacuteaire sans seuil Modegravele dose-reacuteponse baseacute sur lrsquohypothegravese selon laquelle dans la gamme des faibles doses les doses de rayonnement supeacuterieures agrave zeacutero augmentent le risque de cancers etou de maladies heacutereacuteditaires drsquoune maniegravere proportionnelle simple
Modeacuterateur Matiegravere telle que lrsquoeau ordinaire ou lrsquoeau lourde qui est utiliseacutee dans un reacuteacteur pour ralentir la vitesse eacuteleveacutee des neutrons ce qui accroicirct la probabiliteacute qursquoune fission survienne
Moleacutecule Groupe drsquoatomes lieacutes chimiquement les uns aux autres
Mutation Changement chimique de lrsquoADN dans le noyau drsquoune cellule Les mutations survenant dans les cellules des spermatozoiumldes ou des ovules ou leurs preacutecurseurs peuvent avoir des effets heacutereacuteditaires chez les enfants ou les geacuteneacuterations futures Les mutations dans les cellules somatiques (cellules non reproductrices) peuvent eacutegalement favoriser lrsquoapparition du cancer
Neutron Particule eacuteleacutementaire du noyau de lrsquoatome (acirc lrsquoexception de lrsquohydrogegravene) et dont la masse est similaire agrave celle drsquoun proton soit de lrsquoordre de 16 x 10-27 kg
Nombre de masse Nombre de neutrons et de protons dans le noyau drsquoun atome
Non-prolifeacuteration nucleacuteaire Effets deacuteployeacutes pour preacutevenir la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires et de dispositifs nucleacuteaires explosifs La CCSN est responsable de la mise en œuvre de la politique de non-prolifeacuteration nucleacuteaire du Canada qui contient deux objectifs de large porteacutee et de longue date
1 garantir aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires du Canada ne contribuent pas agrave la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou drsquoautres dispositifs nucleacuteaires explosifs
2 promouvoir un reacutegime international de non-prolifeacuteration plus efficace et plus complet
Noyau (drsquoun atome) Partie centrale drsquoun atome chargeacutee positivement contenant des protons et des neutrons Le nombre total de protons et de neutrons srsquoappelle le nombre de masse
Nucleacuteide Un terme geacuteneacuteral pour deacutesigner tous les isotopes connus qursquoils soient stables ou non
Numeacutero atomique Nombre de protons dans le noyau drsquoun atome Symbole Z
Optimisation Processus drsquoeacutetablissement de niveaux de protection et de sucircreteacute qui permettent drsquoassurer que les expositions la probabiliteacute de subir une exposition et la valeur des expositions potentielles soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux tel que recommandeacute par la Commission internationale de protection radiologique
Particules alpha Une particule agrave charge positive formeacutee de deux protons et de deux neutrons qui est eacutemise par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoil se deacutesintegravegre Une particule alpha est relativement volumineuse et peut ecirctre arrecircteacutee par la peau ou une feuille de papier Une particule alpha est identique agrave un noyau drsquoheacutelium
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Particules becircta Un eacutelectron (une particule ayant une charge neacutegative) ou un positron (une particule ayant une charge positive) qui est eacutemis par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoils se deacutesintegravegrent Les particules becircta sont relativement petites et peuvent ecirctre arrecircteacutees par une feuille drsquoaluminium ou de plastique de quelques millimegravetres drsquoeacutepaisseur
Peacuteriode (radioactive) Temps neacutecessaire pour que lrsquoactiviteacute drsquoun radionucleacuteide soit reacuteduite de moitieacute par un processus de deacutesinteacutegration radioactive Symbole t12 Plus la peacuteriode drsquoune substance est courte plus elle est radioactive
Photon Un quantum (la plus petite quantiteacute possible) drsquoeacutenergie eacutemise sous forme de rayonnement eacutelectromagneacutetique
Positron Particule eacuteleacutementaire chargeacutee positivement de 16 x 10-19 coulombs et dont la masse est de 91 x 10-31 kg (comparable agrave un eacutelectron mais chargeacutee positivement)
Produits de filiation du radon Terme utiliseacute pour deacutesigner collectivement les produits immeacutediats de deacutesinteacutegration radioactive du radon Il srsquoagit de la chaicircne de deacutesinteacutegration qui inclut le polonium 218 le plomb 214 le bismuth 214 et le polonium 214 Leur peacuteriode combineacutee moyenne est de lrsquoordre de 30 minutes Aussi appeleacute descendant du radon
Proton Particule eacuteleacutementaire stable preacutesente dans le noyau de lrsquoatome posseacutedant une charge eacutelectrique positive de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 167 x 10-27 kg
Radioactif Empreint de radioactiviteacute eacutemettant spontaneacutement de lrsquoeacutenergie sous forme de rayonnement ionisant (telles que les particules alpha et becircta des neutrons ou des rayons gamma) agrave la suite de la deacutesinteacutegration drsquoun atome instable
Radon Eacuteleacutement chimique dont le symbole est Rn et le nombre atomique 86 Le radon est un gaz noble rare incolore inodore insipide naturel et radioactif issu de la deacutesinteacutegration du radium Il srsquoagit de lrsquoune des substances les plus lourdes persistant sous forme de gaz dans des conditions normales le radon preacutesente un risque pour la santeacute
Radio-isotope Isotope drsquoun eacuteleacutement qui subit une deacutesinteacutegration spontaneacutee et eacutemet un rayonnement
Radionucleacuteide Nucleacuteide radioactif
Radiosensible Un terme qualitatif pour distinguer les cellules les tissus et les organes qui sont plus susceptibles drsquoecirctre endommageacutes par le rayonnement
Rayonnement Processus drsquoeacutemission ou de transmission drsquoeacutenergie sous forme de particules ou drsquoondes Dans le preacutesent document le terme laquo rayonnement raquo deacutesigne un rayonnement ionisant sauf indication contraire
Rayonnement artificiel Rayonnement produit par les activiteacutes humaines et qui srsquoajoute au rayonnement de fond
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Rayonnement cosmique Rayonnement naturel provenant de lrsquoespace Ces rayons sont composeacutes de rayonnements ionisants peacuteneacutetrants (agrave la fois particulaires et eacutelectromagneacutetiques) et peuvent porter des eacutenergies de plus de 1020 eV Le champ magneacutetique terrestre deacutevie les rayons cosmiques chargeacutes vers les pocircles
Rayonnement de fond naturel Une source de rayonnement preacutesente en permanence dans lrsquoenvironnement et provenant de diffeacuterentes sources Parmi ces sources figurent le rayonnement cosmique les sources terrestres (eacuteleacutements radioactifs preacutesents dans le sol) lrsquoair ambiant (radon) et les sources internes (denreacutees alimentaires et boissons) La dose efficace annuelle globale par personne attribueacutee au rayonnement naturel est de 24 mSv par anneacutee (UNSCEAR 2008)
Rayonnement eacutelectromagneacutetique Mouvement drsquoondes en deacuteplacement reacutesultant de lrsquoeacutevolution des champs eacutelectriques et magneacutetiques Le spectre de rayonnement eacutelectromagneacutetique connu comprend la gamme des rayons X (et des rayons gamma) de courte longueur drsquoonde et agrave haute eacutenergie lrsquoultraviolet la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge et le radar et des ondes radio et de longueur drsquoonde relativement longue et agrave faible eacutenergie Selon la meacutecanique quantique les rayonnements eacutelectromagneacutetiques agrave haute eacutenergie peuvent se comporter comme des particules (photons)
Rayonnement gamma Rayonnement eacutelectromagneacutetique peacuteneacutetrant produit par un noyau atomique pendant sa deacutesinteacutegration radioactive forme de rayonnement ionisant agrave courte longueur drsquoonde et eacutenergie eacuteleveacutee
Rayonnement ionisant Rayonnement capable drsquoajouter ou de retrancher des eacutelectrons en traversant la matiegravere (par ex air eau ou tissus vivants) Exemples particules alpha rayonnement gamma rayons X et neutrons
Rayonnement neutronique Se produit lorsque les neutrons sont eacutejecteacutes du noyau par fission nucleacuteaire (c-agrave-d division de lrsquoatome) et drsquoautres processus Contrairement agrave drsquoautres rayonnements le rayonnement neutronique est absorbeacute par les mateacuteriaux contenant un grand nombre drsquoatomes drsquohydrogegravene comme la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques
Rayonnement non ionisant Un rayonnement plus faible que le rayonnement ionisant c-agrave-d qui ne possegravede pas lrsquoeacutenergie suffisante pour produire des ions La lumiegravere visible les rayons infrarouges et les ondes radioeacutelectriques sont des rayonnements non ionisants
Rayons X Rayonnement eacutelectromagneacutetique (photon) peacuteneacutetrant eacutemis par un atome apregraves avoir eacuteteacute bombardeacute par des eacutelectrons Les rayons X diffegraverent du rayonnement gamma dans la mesure ougrave ils sont eacutemis agrave partir des eacutelectrons en orbite et non agrave partir du noyau Ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma Les rayons X sont principalement geacuteneacutereacutes par des moyens artificiels plutocirct qursquoagrave partir de substances radioactives Ils sont utiliseacutes avant tout agrave des fins meacutedicales
Reacuteacteur nucleacuteaire Appareil dans lequel une reacuteaction en chaicircne de fission nucleacuteaire autoentretenue se produit dans des conditions controcircleacutees pour produire de lrsquoeacutenergie ou des rayonnements utiles
Reacuteaction en chaicircne Voir reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne
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Reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne Exemple de fission nucleacuteaire ougrave un neutron est eacutejecteacute drsquoun atome fissionneacute ce qui causera la fission drsquoun autre atome en eacutejectant plus de neutrons
Rejets Substances et matiegraveres nucleacuteaires relacirccheacutees dans lrsquoenvironnement (sous forme liquide ou gazeuse) agrave la suite drsquoactiviteacutes autoriseacutees par la CCSN
Service de dosimeacutetrie autoriseacute Une entreprise ou une institution qui deacutetient un permis de la CCSN pour mesurer les doses de rayonnement aux travailleurs
SI Systegraveme international drsquouniteacutes
Sievert Lrsquouniteacute du SI mesurant la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Elle est eacutegale agrave 1 joulekilogramme Elle remplace lrsquoancienne uniteacute de rayonnement classique rem Des multiples du sievert (dont le symbole est Sv) sont utiliseacutes dans la pratique courante et incluent le millisievert (mSv 11000 de 1 Sv) et le microsievert (μSv 11 000 000 de 1 Sv)
Substances nucleacuteaires Isotopes qui eacutemettent du rayonnement
Travailleur du secteur nucleacuteaire (TSN) Personne qui du fait de sa profession ou de son occupation et des conditions dans lesquelles elle exerce ses activiteacutes si celles-ci sont lieacutees agrave une substance ou agrave une installation nucleacuteaire risque vraisemblablement de recevoir une dose de rayonnement supeacuterieure agrave la limite reacuteglementaire fixeacutee par la CCSN pour la population en geacuteneacuteral (1 mSv par anneacutee)
Tritium Un isotope radioactif de lrsquohydrogegravene posseacutedant deux neutrons et un proton dans son noyau Le tritium se deacutesintegravegre en eacutemettant un eacutelectron (rayonnement becircta) et sa peacuteriode radioactive est de 123 ans Le tritium est preacutesent naturellement dans lrsquoenvironnement et eacutegalement un sous-produit des reacuteacteurs nucleacuteaires
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Acronymes et uniteacutes
ADN acide deacutesoxyribonucleacuteique AIEA Agence internationale de lrsquoeacutenergie atomique ALARA niveau le plus bas que lrsquoon peut raisonnablement atteindre BEIR National Academy of Biological Effects of Ionizing Radiation Bq becquerel CCSN Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire CIPR Commission internationale de protection radiologique CRFPT Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial EACL Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee ELF ondes meacutegameacutetriques FDN Fichier dosimeacutetrique national Gy gray H2O symbole chimique de lrsquoeau eacutegalement HOH HTO eau tritieacutee ICRU Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation J joule LSRN Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires mSv millisievert NCRP National Council on Radiation Protection and Measurements Sv sievert TDM tomodensitomeacutetrie t frac12 symbole pour la peacuteriode radioactive drsquoun radionucleacuteide TSN travailleur du secteur nucleacuteaire microSv microsievert UNSCEAR Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants UV ultraviolet wR facteur de pondeacuteration radiologique wT facteur de pondeacuteration tissulaire
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Sources
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laws-loisjusticegccaengregulationssor-2000-203page-1html bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire juin 2003 Controcircle et enregistrement des
doses de rayonnement aux personnes guide de reacuteglementation G-91 httpwwwnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_fre44019shyG91FpdfCFID=17937881ampCFTOKEN=18173133
bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire octobre 2004 Maintenir les expositions et les doses au laquo niveau le plus bas qursquoil soit raisonnablement possible drsquoatteindre raquo guide de reacuteglementation G-129 reacutevision 1 httpnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_freG129rev1_fpdf
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations 2007 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 103 Publication 103 Pergamon Press Oxford 2007
bull Commission internationale de protection radiologique Rapport du Groupe de travail sur lrsquohomme de reacutefeacuterence Publication 23 de la CIPR Pergamon Press New York 1975
bull Commission internationale de protection radiologique Limits for Intakes of Radionuclides by Workers Publication 30 de la CIPR partie 1 (et suppleacutement) part 2 (et suppleacutement) partie 3 (et suppleacutements A et B) et index Annales de la CIPR Pergamon Press New York 1979-1982
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations de 1990 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 21(1-3) Publication 60 de la CIPR Pergamon Press Oxford 1991
bull Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation 2011 Fundamental quantities and units for ionizing radiation Journal de la ICRU volume 11 no 1 publieacute par Oxford University Press
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRP) ncrponlineorgPDFsNCRP20Composite20Glossarypdf
bull Santeacute Canada Rapport de 2008 sur les radioexpositions professionnelles au Canada publication 5923 de SC hc-scgccaewh-semtalt_formatshecs-sescpdfpubsoccup-travail2008-report-rapportshyengpdf
bull Committee to Assess Health Risks from Exposures to Low Levels of Ionizing Radiation Health Risks from Exposure to Low Levels of Ionizing Radiation BEIR VII ndash Phase 2 National Academy Sciences National Research Council National Academy Press Washington 2006
bull Nations Unies Effects of Ionizing Radiation Volume I Report to the General Assembly Scientific Annexes A and B Volume II Scientific Annexes C D and E Rapport de 2006 du Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des rayonnements ionisants publications des Nations Unies E08IX6 (2008) et E09IX5 (2009) Nations Unies New York
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bull Nations Unies Sources and Effects of Ionizing Radiation Volume I Sources Volume II Effects Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants Rapport 2000 agrave lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale avec des annexes scientifiques publications des Nations Unies E00IX3 et E00IX4 Nations Unies New York 2000
bull NRC des Eacutetats-Unis nrcgovreading-rmbasic-refglossaryhtml bull Brodsky A Handbook of Radiation Measurement and Protection Boca Raton
CRC Press 1978 bull Eisenbud M et T Gesell Environmental Radioactivity From Natural Industrial
and Military Sources 4e eacutedition Academic Press 1997 bull Grasty RL et LaMarre JR The Annual effective dose from natural sources of
ionizing radiation in Canada Radiation Protection Dosimetry 108 p 215-226 2004
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRPM) Ionizing Radiation Exposure of the Population of the United States rapport no 160 du NCRPM US NCRP Washington 2009
bull Brenner DJ et Hall EJ Computed Tomography ndash An Increasing Source of Radiation Exposure New England Journal of Medicine 357 p 2277-2284 2007
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- Full cover - PDF - FRpdf
-
- RG-RD_IR_Fpdf
- inside cover - PDF - FR
-
- E-DOCS-3738137-v8-Radiation_INFO_doc_-_FR
-
- Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
-
- 42 Eacutevaluation du risque de cancer
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- Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
-
- 541 Rayonnement naturel
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- Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
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- 61 Protection des Canadiens
- 62 Protection des travailleurs
-
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Tableau 5 Doses aux organes typiques selon le type drsquoexamen radiologique
Type drsquoexamen Organe Dose (mSv) Radiographie dentaire1 Cerveau 001 Radiographie de la poitrine1 Poumons 01 Mammographie de deacutepistage2 Seins 3 Tomodensitomeacutetrie abdominale (adulte)2 Estomac 10 Tomodensitomeacutetrie abdominale (neacuteonatale)2 Estomac 20
1 National Council on Radiation Protection and Measurements (NCPR) 2009 2 Brenner et Hall 2007
Globalement le rayonnement naturel repreacutesente approximativement 60 de la dose annuelle agrave laquelle nous sommes exposeacutes Les interventions meacutedicales repreacutesentent approximativement 40 de cette dose annuelle
Il nrsquoy a pas de diffeacuterence dans les effets causeacutes par le rayonnement naturel ou artificiel
55 Limites de dose
La CCSN eacutetablit les limites de dose pour les travailleurs canadiens et la population Elle le fait en suivant les recommandations de la CIPR qui se compose de scientifiques eacuteminents et de plusieurs grands speacutecialistes de la radioprotection Ces regraveglements srsquoinspirent aussi de la plupart des normes et recommandations de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA)
Au Canada lrsquoapplication des regraveglements normes et pratiques mis en place pour proteacuteger les membres du public et les travailleurs des sources de rayonnement qui ne sont pas reacuteglementeacutees par la CCSN est du ressort de Santeacute Canada de Ressources humaines et Deacuteveloppement des compeacutetences Canada du ministegravere de la Deacutefense nationale et des gouvernements provinciaux et territoriaux
Par ailleurs le Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial (CRFPT) eacutelabore des lignes directrices concernant le rayonnement ionisant et non ionisant et srsquoemploie agrave harmoniser les regraveglements relatifs agrave la radioprotection agrave la grandeur du Canada Copreacutesideacute par la CCSN Santeacute Canada et les provinces le CRFPT est une tribune nationale pour les questions de radioprotection
Pour les personnes qui exploitent lrsquoeacutenergie nucleacuteaire ou travaillent avec celle-ci la limite de dose reacuteglementeacutee est fixeacutee en dessous de la limite infeacuterieure de ce qui est consideacutereacute comme une exposition inacceptable Par exemple les limites de dose efficace pour les travailleurs du secteur nucleacuteaire est de 50 mSv par an et de 100 mSv sur 5 ans Il nrsquoa pas eacuteteacute deacutemontreacute que lrsquoexposition agrave du rayonnement infeacuterieur agrave une dose aigueuml drsquoenviron 100 mSv nrsquoaugmente pas le risque drsquoeffets sur la santeacute comme le cancer
De plus les titulaires de permis doivent veiller agrave ce que toutes les doses respectent le principe ALARA (voir la figure 16)
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Figure 16 Cadre de la limite de dose de rayonnement
Les rapports et les controcircles reacuteguliers deacutemontrent que la moyenne annuelle des doses aux travailleurs des installations nucleacuteaires canadiennes est de lrsquoordre de 1 agrave 2 mSv par anneacutee (voir la figure 17)
Figure 17 Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type drsquoinstallation
Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type dinstallation
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2
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(mSv
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Centrales Mines et Raff ineries Installations Installations Installations Meacutedecine Industrie et Acceacuteleacuterateurs nucleacuteaires usines de duranium de fabrication de recherche de production recherche de particules
concentration de combustile et de de sources duranium production de lumineuses au
radio-isotopes tritium
Peut inclure lrsquoexposition aux rayons X Source Fichier dosimeacutetrique national du Canada (Santeacute Canada) ndash Drsquoapregraves les donneacutees publieacutees les plus reacutecentes
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Au Canada la limite de dose efficace pour le public est de 1 mSv au cours drsquoune anneacutee civile Les rapports et les controcircles reacuteguliers montrent que les doses efficaces annuelles auxquelles les membres du public sont exposeacutes dans le cadre des activiteacutes reacuteglementeacutees par la CCSN varient entre 0001 et 0092 mSv par an Le tableau 6 preacutesente la dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant drsquoeacutemissions dans lrsquoair et dans lrsquoeau provenant de diverses installations autoriseacutees de la CCSN par anneacutee Les doses reccedilues reacutesultant drsquoeacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques nrsquoont pas eacuteteacute additionneacutees pour Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) aux Laboratoires de Chalk River parce que ces doses correspondaient agrave diffeacuterents individus exposeacutes repreacutesentatifs provenant de diffeacuterentes populations
Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
Installation Dose annuelle maximale (mSv) pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
2006 2007 2008 2009 2010
Centrales nucleacuteaires
Point Lepreau 00006 00007 00018 00004 00002
Gentilly-2 00007 00009 00006 00012 00010
Darlington 00011 00014 00013 00007 00006
Pickering 00028 00026 00041 00018 00010
Bruce 00025 00021 00027 00044 00029
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions atmospheacuteriques)
0081 0073 0092 0045 0032
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions aquatiques)
0027 0014 0013 00011 00004
Source Rapports des titulaires de permis et donneacutees de surveillance de lrsquoenvironnement soumises agrave la CCSN
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6 Reacuteglementation des radiations
La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire (CCSN) reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de preacuteserver la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de mettre en œuvre les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Le mandat de la CCSN inclut aussi la diffusion de renseignements objectifs de nature scientifique technique et reacuteglementaire agrave lrsquointention de la population
En tant qursquoorganisme de reacuteglementation nucleacuteaire du Canada la CCSN surveille toutes les installations nucleacuteaires et les activiteacutes et applications lieacutees au nucleacuteaire En font partie les centrales nucleacuteaires les mines et usines de concentration drsquouranium les installations de traitement et de recherche les installations de gestion des deacutechets radioactifs les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement utiliseacutes agrave des fins meacutedicales et industrielles
La CCSN dispose drsquoun cadre de deacutelivrance de permis et de veacuterification de la conformiteacute visant agrave assurer que toute personne qui utilise possegravede ou stocke des substances nucleacuteaires et des appareils agrave rayonnement est en conformiteacute avec un permis et a mis en place des dispositions de sucircreteacute et de seacutecuriteacute approprieacutees Au fil des ans ces exigences reacuteglementaires ont eacuteteacute renforceacutees suite agrave lrsquoameacutelioration des connaissances sur les effets du rayonnement
61 Protection des Canadiens
Toutes les installations et activiteacutes nucleacuteaires au Canada sont reacutegies par la Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires (LSRN) qui est entreacutee en vigueur en mai 2000 en remplacement de lrsquoancienne Loi sur le controcircle de lrsquoeacutenergie atomique La LSRN et ses regraveglements sont conccedilus pour proteacuteger le public les personnes qui travaillent dans le secteur nucleacuteaire et notre environnement Le rocircle de la CCSN est de srsquoassurer que la LSRN et ses regraveglements sont respecteacutes
La CCSN collabore avec les organismes provinciaux et territoriaux de reacuteglementation en matiegravere de protection de lrsquoenvironnement et de radioprotection De nombreux autres organismes feacutedeacuteraux jouent eacutegalement un rocircle dans la protection des Canadiens la CCSN collabore avec Ressources naturelles Canada Environnement Canada Santeacute Canada Pecircches et Oceacuteans Canada Transports Canada la Deacutefense nationale et les Forces canadiennes et Affaires eacutetrangegraveres et Commerce international Canada pour reacuteglementer les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes
Les normes canadiennes en matiegravere de sucircreteacute nucleacuteaire prennent comme reacutefeacuterence les normes internationales Pour ce faire la CCSN srsquoappuie sur les travaux de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA) et drsquoautres organisations telles que le Comiteacute scientifique des Nations Unies sur les effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) et la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) ainsi que sur ceux de Santeacute Canada et drsquoEnvironnement Canada
Avec la coopeacuteration de ses Eacutetats membres lrsquoAIEA publie plusieurs normes internationales notamment des normes de non-prolifeacuteration nucleacuteaire Les normes de la CCSN et les meilleures pratiques dans ce domaine respectent celles de lrsquoAIEA
Dans le domaine de la non-prolifeacuteration nucleacuteaire la CCSN travaille pour le compte du gouvernement du Canada afin drsquoatteindre deux objectifs assurer aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires de notre pays ne contribuent pas agrave la
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fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou de dispositifs explosifs nucleacuteaires et promouvoir un cadre international de non-prolifeacuteration efficace et plus complet
62 Protection des travailleurs
La CCSN reacuteglemente les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes dans le but de proteacuteger la seacutecuriteacute et la santeacute des travailleurs Les installations nucleacuteaires comprennent les centrales nucleacuteaires les mines et les usines de concentration drsquouranium les installations de fabrication de combustible et les installations qui effectuent le traitement et la recherche Les aspects des activiteacutes reacuteglementeacutees sont la seacutecuriteacute la dosimeacutetrie lrsquoemballage et le transport des substances nucleacuteaires ainsi que lrsquoimportation et lrsquoexportation des substances nucleacuteaires
On estime agrave 40 000 le nombre de travailleurs de lrsquoindustrie nucleacuteaire au Canada et le nombre de personnes exposeacutees au rayonnement chaque jour dans le cadre de leur emploi est beaucoup plus eacuteleveacute Les travailleurs canadiens sont exposeacutes agrave des rayonnements de deux faccedilons ils travaillent avec des sources artificielles de rayonnement (par exemple dans lrsquoindustrie nucleacuteaire les soins de santeacute les eacutetablissements de recherche ou de production) ou bien ils sont exposeacutes agrave des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement naturel (par exemple dans lrsquoindustrie miniegravere dans les eacutequipages drsquoavion et dans la construction)
Le Regraveglement sur la radioprotection canadien fixe des limites srsquoappliquant agrave la quantiteacute de rayonnement agrave laquelle le public et les travailleurs du secteur nucleacuteaire (TSN) peuvent ecirctre exposeacutes Il srsquoagit des laquo limites de dose raquo (voir la section 55) et elles sont fixeacutees en deccedilagrave du seuil auquel on srsquoattend qursquoil y ait des effets neacutefastes sur la santeacute Le Regraveglement exige que les titulaires de permis mettent en œuvre des programmes de radioprotection qui limitent lrsquoexposition des travailleurs aux rayonnements ionisants sous les limites de dose et agrave un niveau aussi bas que possible les facteurs sociaux et eacuteconomiques en preacutesence eacutetant pris en compte (voir la figure 17)
Accident nucleacuteaire survenu agrave Fukushima en 2011
Le 11 mars 2011 un seacuteisme de magnitude 9 suivi drsquoun tsunami deacutevastateur ont frappeacute le Japon laissant derriegravere eux pregraves de 25 000 morts ou disparus un demi-million de reacutesidences deacutetruites ou endommageacutees et 560 km2 inondeacutes
Les reacutepercussions combineacutees du seacuteisme et du tsunami sur la centrale nucleacuteaire de Fukushima-Daiichi ont provoqueacute lrsquoun des pires accidents nucleacuteaires du monde Au cours des heures et des jours qui ont suivi trois des six reacuteacteurs de la centrale ont surchauffeacute et subi des dommages Les travailleurs de la centrale ont braveacute des conditions extraordinaires pour preacutevenir ou retarder les rejets de matiegraveres radioactives au-dessus de la reacutegion environnante et dans la mer Gracircce agrave leurs efforts il a eacuteteacute possible de retarder suffisamment ces rejets pour que la population environnante puisse ecirctre eacutevacueacutee malgreacute les dommages geacuteneacuteraliseacutes subis aux infrastructures locales
Agrave mesure que lrsquoaccident se deacuteroulait la zone drsquoeacutevacuation srsquoest agrandie et les autoriteacutes ont recommandeacute aux habitants drsquoun plus grand secteur de se reacutefugier agrave lrsquointeacuterieur Des mesures de surveillance radiologique eacutetendues et de controcircle de la production et de la distribution alimentaires ont eacuteteacute mises en œuvre Dans le mecircme ordre drsquoideacutee il faudra poursuivre la surveillance et le controcircle des approvisionnements alimentaires et en eau peut-ecirctre pendant de nombreuses anneacutees
Cet accident a pousseacute de nombreux pays agrave eacutevaluer la sucircreteacute de leurs infrastructures nucleacuteaires La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire a entrepris un examen de toutes les grandes installations nucleacuteaires au Canada Cet examen dirigeacute par un groupe de travail multidisciplinaire a permis de confirmer que les installations canadiennes peuvent reacutesister et reacutepondre agrave des eacuteveacutenements externes comme les tremblements de terre Un plan drsquoaction de quatre ans est en cours drsquoeacutelaboration afin de renforcer les deacutefenses et de reacuteduire davantage le risque notamment gracircce agrave lrsquoameacutelioration du Regraveglement sur la radioprotection en vigueur pour y inteacutegrer de nouvelles exigences en cas drsquourgence
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Les installations nucleacuteaires au Canada doivent disposer drsquoun personnel qualifieacute pour effectuer leurs activiteacutes en conformiteacute avec la LSRN et ses regraveglements La CCSN veacuterifie eacutegalement que le personnel travaillant dans le domaine de la radioprotection est capable drsquoexeacutecuter les tacircches preacutevues drsquoapregraves les permis
Surveillance des doses
Tous les titulaires de permis de la CCSN sont tenus de deacuteterminer les doses de rayonnement reccedilues par les travailleurs dans lrsquoexercice de leurs fonctions En outre si lrsquoon srsquoattend agrave ce que les doses efficaces deacutepassent 5 mSv en un an les titulaires de permis sont tenus de recourir agrave des services de dosimeacutetrie autoriseacutes
La CCSN deacutelivre des permis aux services de dosimeacutetrie qui doivent effectuer des mesures de doses exactes et preacutecises Les titulaires de permis de services de dosimeacutetrie sont tenus de deacuteposer de lrsquoinformation reacuteguliegraverement dans le Fichier dosimeacutetrique national (FDN) Le FDN exploiteacute par le Bureau de la radioprotection de Santeacute Canada contient les dossiers de doses de rayonnement provenant de tous les processeurs commerciaux de dosimeacutetrie des installations de production drsquoeacutenergie nucleacuteaire drsquoEacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) et des mines drsquouranium Le registre comprend eacutegalement les dossiers de doses provenant des utilisateurs de rayons X tels que les dentistes les radiologues et les chiropraticiens ainsi que les expositions aux produits de filiation du radon provenant de certaines mines qui ne deacutetiennent pas de permis de la CCSN
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7 Sommaire
Le rayonnement a toujours eacuteteacute preacutesent et il est partout dans notre environnement La vie a eacutevolueacute dans un monde contenant des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement ionisant Nous sommes eacutegalement exposeacutes au rayonnement artificiel provenant de sources telles que les traitements meacutedicaux et les activiteacutes impliquant des matiegraveres radioactives
Les effets du rayonnement sur la santeacute sont bien compris Depuis le deacutebut du 20e siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes agrave fond agrave la fois en laboratoire et sur les populations humaines En raison des risques connus du rayonnement pour la santeacute il doit ecirctre utiliseacute avec prudence et strictement controcircleacute Un eacutequilibre doit ecirctre trouveacute entre les avantages du rayonnement pour la socieacuteteacute et les risques que le rayonnement pose pour les personnes la santeacute et lrsquoenvironnement
La CCSN reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de proteacuteger la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de respecter les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Elle deacutefinit eacutegalement des limites de dose pour empecirccher que les travailleurs et le public ne soient soumis agrave une exposition excessive au rayonnement
La compreacutehension des risques que pose le rayonnement aide la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation agrave fixer les limites de dose et agrave eacutetablir des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave des niveaux sucircrs Les titulaires de permis sont tenus de maintenir toutes les doses de rayonnement agrave des niveaux ALARA Des programmes de surveillance du rayonnement sont en place agrave proximiteacute des centrales nucleacuteaires et drsquoautres installations nucleacuteaires agrave travers le Canada pour proteacuteger les personnes et lrsquoenvironnement contre les effets potentiels du rayonnement
Des programmes gouvernementaux et de lrsquoindustrie mesurent systeacutematiquement les niveaux de radioactiviteacute dans lrsquoair lrsquoeau potable les eaux de surface le sol et les aliments Gracircce agrave ces donneacutees la CCSN peut veacuterifier que les normes sont respecteacutees eacutevaluer lrsquoefficaciteacute des controcircles et deacuteterminer les tendances environnementales
Depuis plus de 65 ans le Canada deacutetient un dossier de sucircreteacute nucleacuteaire reconnu au niveau international La CCSN est fiegravere drsquoavoir contribueacute agrave ce dossier de sucircreteacute en assurant une surveillance reacuteglementaire solide Les Canadiens peuvent ecirctre assureacutes que la CCSN continuera de surveiller avec vigilance la sucircreteacute de lrsquoindustrie nucleacuteaire canadienne de sorte que la santeacute et la sucircreteacute ne soient jamais compromises
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Glossaire
Acide amineacute Les eacuteleacutements constitutifs des proteacuteines Il srsquoagit de moleacutecules organiques contenant un groupement amine (NH2) et un groupe carboxyle (COOH)
Acide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) Le composeacute moleacuteculaire dans le noyau drsquoune cellule qui forme le modegravele de la structure et du fonctionnement de la cellule
Activiteacute Rythme auquel se produisent les deacutesinteacutegrations dans une matiegravere radioactive par uniteacute de temps Utiliseacutee comme mesure de la quantiteacute de radionucleacuteides preacutesents Uniteacute Becquerel symbole Bq 1 Bq = une deacutesinteacutegration par seconde
ALARA Un principe drsquooptimisation de la protection utiliseacute pour srsquoassurer que les limites de doses reccedilues au niveau individuel au travail et par le public soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux Ce concept ne deacutesigne pas la limite de dose il srsquoagit drsquoun processus qui permet de maintenir les niveaux de dose bas
Appareil agrave rayonnement Tel que deacutefini dans le Regraveglement sur les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement a) un appareil contenant une substance nucleacuteaire en une quantiteacute supeacuterieure agrave la quantiteacute drsquoexemption et permettant son utilisation pour ses proprieacuteteacutes de rayonnement et b) un appareil contenant un composeacute lumineux au radium
Atome Uniteacute de matiegravere formeacutee drsquoun noyau unique autour duquel gravitent plusieurs eacutelectrons et dont le nombre est eacutegal agrave celui des protons dans le noyau Lrsquoatome est la plus petite partie drsquoun eacuteleacutement pouvant se combiner chimiquement avec drsquoautres atomes Tous les atomes autres que lrsquohydrogegravene 1 ont des neutrons dans le noyau
Becquerel Uniteacute SI de mesure de lrsquoactiviteacute drsquoune substance radioactive Le becquerel remplace le curie (Ci) qui nrsquoest pas une uniteacute SI Son symbole est Bq Il correspond agrave une deacutesinteacutegration nucleacuteaire par seconde 1 Bq = 27 pCi (27 times 10ndash11 Ci) et 1 Ci = 37 times 1010 Bq (Voir aussi laquo SI raquo)
Cancer Un grand nombre de maladies causeacutees par la division effreacuteneacutee de cellules anormales
Capture des eacutelectrons Processus de deacutesinteacutegration radioactive au terme duquel un eacutelectron en orbite est captureacute par le noyau et fusionne avec ce dernier Apregraves ce processus la masse reste inchangeacutee mais le numeacutero atomique diminue drsquoun facteur de un car un proton est converti en neutron
Capture des neutrons ou capture neutronique Type de reacuteaction nucleacuteaire au terme de laquelle un noyau atomique srsquoempare drsquoun neutron libre et fusionne avec lui pour former un noyau plus lourd Les neutrons peuvent reacuteagir avec un noyau atomique de plusieurs maniegraveres chacune aboutissant agrave un produit diffeacuterent
Cataracte Affection qui survient lorsque le cristallin normalement transparent de lrsquoœil se trouble ou srsquoopacifie et cause une vision trouble qursquoil nrsquoest pas possible de corriger par des verres correcteurs ordinaires Le facteur le plus important de la formation de cataractes est le vieillissement mais il existe des facteurs additionnels comme le tabagisme le diabegravete lrsquoexposition excessive au soleil et le rayonnement
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Cellule La plus petite uniteacute structurelle et fonctionnelle de tous les organismes vivants connus
Deacutesinteacutegration (radioactive) Transformation drsquoun nucleacuteide radioactif en un nucleacuteide diffeacuterent (ou plusieurs nucleacuteides diffeacuterents) par eacutemission spontaneacutee de rayonnement tels que des rayonnements alpha becircta ou gamma ou par capture des eacutelectrons Il en reacutesulte un noyau plus stable et moins chargeacute en eacutenergie Chaque processus de deacutesinteacutegration a une peacuteriode radioactive deacutefinie
Deuteacuterium Un isotope drsquohydrogegravene avec un proton et un neutron dans le noyau
Dose Terme geacuteneacuteral utiliseacute pour deacutesigner la quantiteacute drsquoeacutenergie provenant de rayonnement ionisant absorbeacutee par les tissus La dose absorbeacutee est mesureacutee en grays (Gy) ougrave 1 gray eacutequivaut agrave 1 joule par kilogramme Voir aussi dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace
Dose absorbeacutee Quantiteacute drsquoeacutenergie absorbeacutee par la matiegravere irradieacutee par uniteacute de masse Cela reflegravete la quantiteacute drsquoeacutenergie deacuteposeacutee par du rayonnement ionisant lors de son passage agrave travers un milieu (comme lrsquoair lrsquoeau ou du tissu vivant) Uniteacute gray Symbole Gy
Dose aigueuml Exposition reccedilue pendant une courte dureacutee (heures ou jours) Lrsquoadjectif laquo aigueuml raquo deacutesigne uniquement la dureacutee de lrsquoexposition et non lrsquointensiteacute des doses concerneacutees
Dose chronique Exposition persistante (en termes de mois ou drsquoanneacutees) Lrsquoadjectif laquo chronique raquo se rapporte uniquement agrave la dureacutee de lrsquoexposition et non agrave lrsquointensiteacute des doses
Dose efficace Mesure de dose visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du deacutetriment radiologique pouvant reacutesulter de la dose Elle repreacutesente la somme des produits des doses eacutequivalentes aux tissus multiplieacutees par leurs facteurs de pondeacuteration tissulaires respectifs Uniteacute sievert (Sv)
Dose eacutequivalente Mesure de la dose au tissu ou agrave lrsquoorgane visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du dommage causeacute Obtenue en multipliant la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique pour tenir compte de lrsquoefficaciteacute biologique de diffeacuterents rayonnements agrave causer des dommages au tissu ou agrave lrsquoorgane consideacutereacute Uniteacute sievert (Sv)
Dosimegravetre Dispositif porteacute par une personne pour mesurer une dose de rayonnement ionisant
Dosimeacutetrie Sous-speacutecialiteacute scientifique de la radioprotection et de la physique meacutedicale centreacutee sur le calcul et lrsquoenregistrement des doses internes et externes provenant du rayonnement ionisant
Eau leacutegegravere Eau ordinaire composeacutee de moleacutecules ayant deux atomes drsquohydrogegravene et un atome drsquooxygegravene (H20) Diffeacuterente de lrsquoeau lourde qui est composeacutee de moleacutecules ayant un atome drsquohydrogegravene un atome de deuteacuterium (D) et un atome drsquooxygegravene (HDO)
Eau lourde Eau contenant une teneur eacuteleveacutee de moleacutecules avec des atomes de deuteacuterium (hydrogegravene lourd) Dans certains reacuteacteurs lrsquoeau lourde est utiliseacutee comme modeacuterateur parce qursquoelle ralentit les neutrons avec efficaciteacute et aussi parce qursquoelle a une faible probabiliteacute drsquoabsorber les neutrons
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Eau tritieacutee Lrsquoeau tritieacutee (HTO) est une moleacutecule drsquoeau dans laquelle une ou deux moleacutecules drsquohydrogegravene ont eacuteteacute remplaceacutees par un atome de tritium
Effets deacuteterministes Changements dans les cellules et les tissus qui se produiront certainement apregraves une dose aigueuml de rayonnement (agrave un niveau de dose supeacuterieur agrave au moins 1 000 mSv) en deccedilagrave duquel lrsquoeffet du rayonnement nrsquoest pas deacutetecteacute La graviteacute des effets sanitaires (eacuterythegraveme cutaneacute brucirclures et chute des cheveux) augmente avec la dose reccedilue
Effets stochastiques Terme utiliseacute pour deacutesigner les effets sanitaires du rayonnement (tels que le cancer ou les maladies heacutereacuteditaires) preacutesentant un risque statistique Pour ces maladies la probabiliteacute drsquoapparition augmente proportionnellement agrave la dose de rayonnement reccedilue plus la dose est eacuteleveacutee plus la probabiliteacute drsquoapparition est grande La graviteacute des effets nrsquoest pas proportionnelle agrave la dose
Efficaciteacute biologique relative Mesure relative de lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents types de rayonnements agrave provoquer un effet sanitaire preacuteciseacute exprimeacutee comme le rapport inverse des doses absorbeacutees de deux types de rayonnement diffeacuterents qui produiraient un effet biologique donneacute de mecircme intensiteacute
Eacutelectron Particule eacuteleacutementaire stable posseacutedant une charge eacutelectrique neacutegative de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 91 x 10-31 kg
Eacutelectron-volt (eV) Uniteacute drsquoeacutenergie eacutequivalente agrave environ 16 x 10-19 joules
Eacuteleacutement Types drsquoatomes speacutecifiques ayant le mecircme nombre de protons dans leur noyau et par conseacutequent le mecircme numeacutero atomique Le nombre de neutrons peut diffeacuterer
Eacutemission de positrons Type de deacutesinteacutegration radioactive dans laquelle un proton est transformeacute en neutron ce qui eacutemet un positron Dans ces cas lorsque le rapport neutrons-protons est trop faible et que lrsquoeacutemission de particules alpha nrsquoest pas possible sur le plan eacutenergeacutetique le noyau peut dans certaines conditions atteindre la stabiliteacute en eacutemettant un positron
Eacutenergie Grandeur physique qui deacutecrit la quantiteacute de travail qui peut ecirctre effectueacutee par une force donneacutee ougrave la masse-eacutenergie est conserveacutee Il existe diffeacuterentes formes drsquoeacutenergie eacutenergie cineacutetique potentielle thermique gravitationnelle acoustique lumineuse eacutelastique nucleacuteaire et eacutelectromagneacutetique
Eacutepideacutemiologie Eacutetude de la distribution et des eacuteleacutements deacuteterminants des maladies dans les populations humaines Elle sert de base pour la santeacute publique et la meacutedecine preacuteventive et elle est fondeacutee sur des observations plutocirct que sur des expeacuteriences
Essai biologique Toute proceacutedure utiliseacutee pour deacuteterminer la nature lrsquoactiviteacute lrsquoemplacement ou la reacutetention de radionucleacuteides dans lrsquoorganisme par des mesures directes (in vivo) ou par des analyses de matiegraveres excreacuteteacutees ou autrement eacutelimineacutees par lrsquoorganisme (in vitro)
Facteur de pondeacuteration radiologique Nombre par lequel il faut multiplier la dose absorbeacutee dans un tissu ou un organe pour deacuteterminer lrsquoefficaciteacute biologique relative du rayonnement agrave induire des effets stochastiques agrave de faibles doses le reacutesultat eacutetant la dose eacutequivalente
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Facteur de pondeacuteration tissulaire Facteur pour lequel la dose eacutequivalente est pondeacutereacutee aux fins de la deacutetermination de la dose efficace Le facteur de pondeacuteration tissulaire pour un organe ou un tissu repreacutesente la contribution relative de cet organe ou de ce tissu au preacutejudice total causeacute par les effets de lrsquoirradiation uniforme du corps entier
Fission ou fission nucleacuteaire Division drsquoun noyau lourd en deux morceaux (ou rarement plusieurs) avec des masses drsquoampleur eacutequivalente accompagneacutee geacuteneacuteralement de lrsquoeacutemission de neutrons et de rayonnement gamma
Gray (Gy) Uniteacute du SI de la dose absorbeacutee Uniteacute 1 joulekilogramme mais a un usage restreint
In vitro Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience reacutealiseacutee en dehors drsquoun organisme vivant dans un environnement controcircleacute comme dans une eacuteprouvette ou une boicircte de Peacutetri Du latin laquo dans le verre raquo
In vivo Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience portant sur un organisme vivant complet par opposition agrave un organisme partiel ou mort ou un environnement controcircleacute in vitro Latin pour laquo dans le vivant raquo
Ion Atome moleacutecule ou fragment de moleacutecule ayant acquis une charge eacutelectrique suite agrave la perte ou au gain drsquoun ou plusieurs eacutelectrons
Isotopes Deux ou plusieurs formes drsquoun eacuteleacutement donneacute qui ont des numeacuteros atomiques identiques (le mecircme nombre de protons dans leur noyau) et la mecircme ou les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques mais avec des masses atomiques diffeacuterentes (diffeacuterents nombres de neutrons dans leur noyau) et des proprieacuteteacutes physiques distinctes Par exemple lrsquouranium a 16 isotopes diffeacuterents soit U-234 U-235 U-236 U-238 etc
Leuceacutemie Cancer des globules blancs (leucocytes)
Limites de dose Limites de dose efficace et eacutequivalente preacutevues par le Regraveglement sur la radioprotection Ces limites sont en place pour reacuteduire au minimum le risque drsquoeffets nocifs pour la santeacute causeacutes par lrsquoexposition aux rayonnements associeacutee agrave des activiteacutes autoriseacutees par la CCSN
Maladie des rayons Ensemble de symptocircmes caracteacuterisant les radioleacutesions qui reacutesultent drsquoune exposition excessive de lrsquoensemble du corps (ou drsquoune grande partie de celui-ci) au rayonnement ionisant Les premiers de ces symptocircmes sont des nauseacutees de la fatigue des vomissements et la diarrheacutee qui peuvent ecirctre suivis par la perte de cheveux des heacutemorragies lrsquoinflammation de la bouche et de la gorge et une perte geacuteneacuterale drsquoeacutenergie
Masse ou masse atomique Masse drsquoun isotope drsquoun eacuteleacutement exprimeacutee en uniteacutes de masse atomique deacutefinie par un douziegraveme de la masse drsquoun atome de carbone 12 Une masse atomique de 1 eacutequivaut agrave environ 166 x 10-27 kg
Microsievert Un millioniegraveme de sievert (voir sievert) Symbole μSv
Millisievert Un milliegraveme de sievert (voir sievert) Symbole mSv
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Modegravele lineacuteaire sans seuil Modegravele dose-reacuteponse baseacute sur lrsquohypothegravese selon laquelle dans la gamme des faibles doses les doses de rayonnement supeacuterieures agrave zeacutero augmentent le risque de cancers etou de maladies heacutereacuteditaires drsquoune maniegravere proportionnelle simple
Modeacuterateur Matiegravere telle que lrsquoeau ordinaire ou lrsquoeau lourde qui est utiliseacutee dans un reacuteacteur pour ralentir la vitesse eacuteleveacutee des neutrons ce qui accroicirct la probabiliteacute qursquoune fission survienne
Moleacutecule Groupe drsquoatomes lieacutes chimiquement les uns aux autres
Mutation Changement chimique de lrsquoADN dans le noyau drsquoune cellule Les mutations survenant dans les cellules des spermatozoiumldes ou des ovules ou leurs preacutecurseurs peuvent avoir des effets heacutereacuteditaires chez les enfants ou les geacuteneacuterations futures Les mutations dans les cellules somatiques (cellules non reproductrices) peuvent eacutegalement favoriser lrsquoapparition du cancer
Neutron Particule eacuteleacutementaire du noyau de lrsquoatome (acirc lrsquoexception de lrsquohydrogegravene) et dont la masse est similaire agrave celle drsquoun proton soit de lrsquoordre de 16 x 10-27 kg
Nombre de masse Nombre de neutrons et de protons dans le noyau drsquoun atome
Non-prolifeacuteration nucleacuteaire Effets deacuteployeacutes pour preacutevenir la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires et de dispositifs nucleacuteaires explosifs La CCSN est responsable de la mise en œuvre de la politique de non-prolifeacuteration nucleacuteaire du Canada qui contient deux objectifs de large porteacutee et de longue date
1 garantir aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires du Canada ne contribuent pas agrave la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou drsquoautres dispositifs nucleacuteaires explosifs
2 promouvoir un reacutegime international de non-prolifeacuteration plus efficace et plus complet
Noyau (drsquoun atome) Partie centrale drsquoun atome chargeacutee positivement contenant des protons et des neutrons Le nombre total de protons et de neutrons srsquoappelle le nombre de masse
Nucleacuteide Un terme geacuteneacuteral pour deacutesigner tous les isotopes connus qursquoils soient stables ou non
Numeacutero atomique Nombre de protons dans le noyau drsquoun atome Symbole Z
Optimisation Processus drsquoeacutetablissement de niveaux de protection et de sucircreteacute qui permettent drsquoassurer que les expositions la probabiliteacute de subir une exposition et la valeur des expositions potentielles soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux tel que recommandeacute par la Commission internationale de protection radiologique
Particules alpha Une particule agrave charge positive formeacutee de deux protons et de deux neutrons qui est eacutemise par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoil se deacutesintegravegre Une particule alpha est relativement volumineuse et peut ecirctre arrecircteacutee par la peau ou une feuille de papier Une particule alpha est identique agrave un noyau drsquoheacutelium
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Particules becircta Un eacutelectron (une particule ayant une charge neacutegative) ou un positron (une particule ayant une charge positive) qui est eacutemis par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoils se deacutesintegravegrent Les particules becircta sont relativement petites et peuvent ecirctre arrecircteacutees par une feuille drsquoaluminium ou de plastique de quelques millimegravetres drsquoeacutepaisseur
Peacuteriode (radioactive) Temps neacutecessaire pour que lrsquoactiviteacute drsquoun radionucleacuteide soit reacuteduite de moitieacute par un processus de deacutesinteacutegration radioactive Symbole t12 Plus la peacuteriode drsquoune substance est courte plus elle est radioactive
Photon Un quantum (la plus petite quantiteacute possible) drsquoeacutenergie eacutemise sous forme de rayonnement eacutelectromagneacutetique
Positron Particule eacuteleacutementaire chargeacutee positivement de 16 x 10-19 coulombs et dont la masse est de 91 x 10-31 kg (comparable agrave un eacutelectron mais chargeacutee positivement)
Produits de filiation du radon Terme utiliseacute pour deacutesigner collectivement les produits immeacutediats de deacutesinteacutegration radioactive du radon Il srsquoagit de la chaicircne de deacutesinteacutegration qui inclut le polonium 218 le plomb 214 le bismuth 214 et le polonium 214 Leur peacuteriode combineacutee moyenne est de lrsquoordre de 30 minutes Aussi appeleacute descendant du radon
Proton Particule eacuteleacutementaire stable preacutesente dans le noyau de lrsquoatome posseacutedant une charge eacutelectrique positive de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 167 x 10-27 kg
Radioactif Empreint de radioactiviteacute eacutemettant spontaneacutement de lrsquoeacutenergie sous forme de rayonnement ionisant (telles que les particules alpha et becircta des neutrons ou des rayons gamma) agrave la suite de la deacutesinteacutegration drsquoun atome instable
Radon Eacuteleacutement chimique dont le symbole est Rn et le nombre atomique 86 Le radon est un gaz noble rare incolore inodore insipide naturel et radioactif issu de la deacutesinteacutegration du radium Il srsquoagit de lrsquoune des substances les plus lourdes persistant sous forme de gaz dans des conditions normales le radon preacutesente un risque pour la santeacute
Radio-isotope Isotope drsquoun eacuteleacutement qui subit une deacutesinteacutegration spontaneacutee et eacutemet un rayonnement
Radionucleacuteide Nucleacuteide radioactif
Radiosensible Un terme qualitatif pour distinguer les cellules les tissus et les organes qui sont plus susceptibles drsquoecirctre endommageacutes par le rayonnement
Rayonnement Processus drsquoeacutemission ou de transmission drsquoeacutenergie sous forme de particules ou drsquoondes Dans le preacutesent document le terme laquo rayonnement raquo deacutesigne un rayonnement ionisant sauf indication contraire
Rayonnement artificiel Rayonnement produit par les activiteacutes humaines et qui srsquoajoute au rayonnement de fond
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Rayonnement cosmique Rayonnement naturel provenant de lrsquoespace Ces rayons sont composeacutes de rayonnements ionisants peacuteneacutetrants (agrave la fois particulaires et eacutelectromagneacutetiques) et peuvent porter des eacutenergies de plus de 1020 eV Le champ magneacutetique terrestre deacutevie les rayons cosmiques chargeacutes vers les pocircles
Rayonnement de fond naturel Une source de rayonnement preacutesente en permanence dans lrsquoenvironnement et provenant de diffeacuterentes sources Parmi ces sources figurent le rayonnement cosmique les sources terrestres (eacuteleacutements radioactifs preacutesents dans le sol) lrsquoair ambiant (radon) et les sources internes (denreacutees alimentaires et boissons) La dose efficace annuelle globale par personne attribueacutee au rayonnement naturel est de 24 mSv par anneacutee (UNSCEAR 2008)
Rayonnement eacutelectromagneacutetique Mouvement drsquoondes en deacuteplacement reacutesultant de lrsquoeacutevolution des champs eacutelectriques et magneacutetiques Le spectre de rayonnement eacutelectromagneacutetique connu comprend la gamme des rayons X (et des rayons gamma) de courte longueur drsquoonde et agrave haute eacutenergie lrsquoultraviolet la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge et le radar et des ondes radio et de longueur drsquoonde relativement longue et agrave faible eacutenergie Selon la meacutecanique quantique les rayonnements eacutelectromagneacutetiques agrave haute eacutenergie peuvent se comporter comme des particules (photons)
Rayonnement gamma Rayonnement eacutelectromagneacutetique peacuteneacutetrant produit par un noyau atomique pendant sa deacutesinteacutegration radioactive forme de rayonnement ionisant agrave courte longueur drsquoonde et eacutenergie eacuteleveacutee
Rayonnement ionisant Rayonnement capable drsquoajouter ou de retrancher des eacutelectrons en traversant la matiegravere (par ex air eau ou tissus vivants) Exemples particules alpha rayonnement gamma rayons X et neutrons
Rayonnement neutronique Se produit lorsque les neutrons sont eacutejecteacutes du noyau par fission nucleacuteaire (c-agrave-d division de lrsquoatome) et drsquoautres processus Contrairement agrave drsquoautres rayonnements le rayonnement neutronique est absorbeacute par les mateacuteriaux contenant un grand nombre drsquoatomes drsquohydrogegravene comme la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques
Rayonnement non ionisant Un rayonnement plus faible que le rayonnement ionisant c-agrave-d qui ne possegravede pas lrsquoeacutenergie suffisante pour produire des ions La lumiegravere visible les rayons infrarouges et les ondes radioeacutelectriques sont des rayonnements non ionisants
Rayons X Rayonnement eacutelectromagneacutetique (photon) peacuteneacutetrant eacutemis par un atome apregraves avoir eacuteteacute bombardeacute par des eacutelectrons Les rayons X diffegraverent du rayonnement gamma dans la mesure ougrave ils sont eacutemis agrave partir des eacutelectrons en orbite et non agrave partir du noyau Ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma Les rayons X sont principalement geacuteneacutereacutes par des moyens artificiels plutocirct qursquoagrave partir de substances radioactives Ils sont utiliseacutes avant tout agrave des fins meacutedicales
Reacuteacteur nucleacuteaire Appareil dans lequel une reacuteaction en chaicircne de fission nucleacuteaire autoentretenue se produit dans des conditions controcircleacutees pour produire de lrsquoeacutenergie ou des rayonnements utiles
Reacuteaction en chaicircne Voir reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne
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Reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne Exemple de fission nucleacuteaire ougrave un neutron est eacutejecteacute drsquoun atome fissionneacute ce qui causera la fission drsquoun autre atome en eacutejectant plus de neutrons
Rejets Substances et matiegraveres nucleacuteaires relacirccheacutees dans lrsquoenvironnement (sous forme liquide ou gazeuse) agrave la suite drsquoactiviteacutes autoriseacutees par la CCSN
Service de dosimeacutetrie autoriseacute Une entreprise ou une institution qui deacutetient un permis de la CCSN pour mesurer les doses de rayonnement aux travailleurs
SI Systegraveme international drsquouniteacutes
Sievert Lrsquouniteacute du SI mesurant la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Elle est eacutegale agrave 1 joulekilogramme Elle remplace lrsquoancienne uniteacute de rayonnement classique rem Des multiples du sievert (dont le symbole est Sv) sont utiliseacutes dans la pratique courante et incluent le millisievert (mSv 11000 de 1 Sv) et le microsievert (μSv 11 000 000 de 1 Sv)
Substances nucleacuteaires Isotopes qui eacutemettent du rayonnement
Travailleur du secteur nucleacuteaire (TSN) Personne qui du fait de sa profession ou de son occupation et des conditions dans lesquelles elle exerce ses activiteacutes si celles-ci sont lieacutees agrave une substance ou agrave une installation nucleacuteaire risque vraisemblablement de recevoir une dose de rayonnement supeacuterieure agrave la limite reacuteglementaire fixeacutee par la CCSN pour la population en geacuteneacuteral (1 mSv par anneacutee)
Tritium Un isotope radioactif de lrsquohydrogegravene posseacutedant deux neutrons et un proton dans son noyau Le tritium se deacutesintegravegre en eacutemettant un eacutelectron (rayonnement becircta) et sa peacuteriode radioactive est de 123 ans Le tritium est preacutesent naturellement dans lrsquoenvironnement et eacutegalement un sous-produit des reacuteacteurs nucleacuteaires
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Acronymes et uniteacutes
ADN acide deacutesoxyribonucleacuteique AIEA Agence internationale de lrsquoeacutenergie atomique ALARA niveau le plus bas que lrsquoon peut raisonnablement atteindre BEIR National Academy of Biological Effects of Ionizing Radiation Bq becquerel CCSN Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire CIPR Commission internationale de protection radiologique CRFPT Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial EACL Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee ELF ondes meacutegameacutetriques FDN Fichier dosimeacutetrique national Gy gray H2O symbole chimique de lrsquoeau eacutegalement HOH HTO eau tritieacutee ICRU Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation J joule LSRN Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires mSv millisievert NCRP National Council on Radiation Protection and Measurements Sv sievert TDM tomodensitomeacutetrie t frac12 symbole pour la peacuteriode radioactive drsquoun radionucleacuteide TSN travailleur du secteur nucleacuteaire microSv microsievert UNSCEAR Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants UV ultraviolet wR facteur de pondeacuteration radiologique wT facteur de pondeacuteration tissulaire
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Sources
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laws-loisjusticegccaengregulationssor-2000-203page-1html bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire juin 2003 Controcircle et enregistrement des
doses de rayonnement aux personnes guide de reacuteglementation G-91 httpwwwnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_fre44019shyG91FpdfCFID=17937881ampCFTOKEN=18173133
bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire octobre 2004 Maintenir les expositions et les doses au laquo niveau le plus bas qursquoil soit raisonnablement possible drsquoatteindre raquo guide de reacuteglementation G-129 reacutevision 1 httpnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_freG129rev1_fpdf
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations 2007 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 103 Publication 103 Pergamon Press Oxford 2007
bull Commission internationale de protection radiologique Rapport du Groupe de travail sur lrsquohomme de reacutefeacuterence Publication 23 de la CIPR Pergamon Press New York 1975
bull Commission internationale de protection radiologique Limits for Intakes of Radionuclides by Workers Publication 30 de la CIPR partie 1 (et suppleacutement) part 2 (et suppleacutement) partie 3 (et suppleacutements A et B) et index Annales de la CIPR Pergamon Press New York 1979-1982
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations de 1990 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 21(1-3) Publication 60 de la CIPR Pergamon Press Oxford 1991
bull Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation 2011 Fundamental quantities and units for ionizing radiation Journal de la ICRU volume 11 no 1 publieacute par Oxford University Press
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRP) ncrponlineorgPDFsNCRP20Composite20Glossarypdf
bull Santeacute Canada Rapport de 2008 sur les radioexpositions professionnelles au Canada publication 5923 de SC hc-scgccaewh-semtalt_formatshecs-sescpdfpubsoccup-travail2008-report-rapportshyengpdf
bull Committee to Assess Health Risks from Exposures to Low Levels of Ionizing Radiation Health Risks from Exposure to Low Levels of Ionizing Radiation BEIR VII ndash Phase 2 National Academy Sciences National Research Council National Academy Press Washington 2006
bull Nations Unies Effects of Ionizing Radiation Volume I Report to the General Assembly Scientific Annexes A and B Volume II Scientific Annexes C D and E Rapport de 2006 du Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des rayonnements ionisants publications des Nations Unies E08IX6 (2008) et E09IX5 (2009) Nations Unies New York
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bull Nations Unies Sources and Effects of Ionizing Radiation Volume I Sources Volume II Effects Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants Rapport 2000 agrave lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale avec des annexes scientifiques publications des Nations Unies E00IX3 et E00IX4 Nations Unies New York 2000
bull NRC des Eacutetats-Unis nrcgovreading-rmbasic-refglossaryhtml bull Brodsky A Handbook of Radiation Measurement and Protection Boca Raton
CRC Press 1978 bull Eisenbud M et T Gesell Environmental Radioactivity From Natural Industrial
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bull Brenner DJ et Hall EJ Computed Tomography ndash An Increasing Source of Radiation Exposure New England Journal of Medicine 357 p 2277-2284 2007
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- Full cover - PDF - FRpdf
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- RG-RD_IR_Fpdf
- inside cover - PDF - FR
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- E-DOCS-3738137-v8-Radiation_INFO_doc_-_FR
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- Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
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- 42 Eacutevaluation du risque de cancer
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- Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
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- 541 Rayonnement naturel
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- Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
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- 61 Protection des Canadiens
- 62 Protection des travailleurs
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Figure 16 Cadre de la limite de dose de rayonnement
Les rapports et les controcircles reacuteguliers deacutemontrent que la moyenne annuelle des doses aux travailleurs des installations nucleacuteaires canadiennes est de lrsquoordre de 1 agrave 2 mSv par anneacutee (voir la figure 17)
Figure 17 Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type drsquoinstallation
Doses reccedilues par les travailleurs en 2007 au Canada par type dinstallation
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Centrales Mines et Raff ineries Installations Installations Installations Meacutedecine Industrie et Acceacuteleacuterateurs nucleacuteaires usines de duranium de fabrication de recherche de production recherche de particules
concentration de combustile et de de sources duranium production de lumineuses au
radio-isotopes tritium
Peut inclure lrsquoexposition aux rayons X Source Fichier dosimeacutetrique national du Canada (Santeacute Canada) ndash Drsquoapregraves les donneacutees publieacutees les plus reacutecentes
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Au Canada la limite de dose efficace pour le public est de 1 mSv au cours drsquoune anneacutee civile Les rapports et les controcircles reacuteguliers montrent que les doses efficaces annuelles auxquelles les membres du public sont exposeacutes dans le cadre des activiteacutes reacuteglementeacutees par la CCSN varient entre 0001 et 0092 mSv par an Le tableau 6 preacutesente la dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant drsquoeacutemissions dans lrsquoair et dans lrsquoeau provenant de diverses installations autoriseacutees de la CCSN par anneacutee Les doses reccedilues reacutesultant drsquoeacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques nrsquoont pas eacuteteacute additionneacutees pour Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) aux Laboratoires de Chalk River parce que ces doses correspondaient agrave diffeacuterents individus exposeacutes repreacutesentatifs provenant de diffeacuterentes populations
Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
Installation Dose annuelle maximale (mSv) pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
2006 2007 2008 2009 2010
Centrales nucleacuteaires
Point Lepreau 00006 00007 00018 00004 00002
Gentilly-2 00007 00009 00006 00012 00010
Darlington 00011 00014 00013 00007 00006
Pickering 00028 00026 00041 00018 00010
Bruce 00025 00021 00027 00044 00029
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions atmospheacuteriques)
0081 0073 0092 0045 0032
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions aquatiques)
0027 0014 0013 00011 00004
Source Rapports des titulaires de permis et donneacutees de surveillance de lrsquoenvironnement soumises agrave la CCSN
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6 Reacuteglementation des radiations
La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire (CCSN) reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de preacuteserver la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de mettre en œuvre les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Le mandat de la CCSN inclut aussi la diffusion de renseignements objectifs de nature scientifique technique et reacuteglementaire agrave lrsquointention de la population
En tant qursquoorganisme de reacuteglementation nucleacuteaire du Canada la CCSN surveille toutes les installations nucleacuteaires et les activiteacutes et applications lieacutees au nucleacuteaire En font partie les centrales nucleacuteaires les mines et usines de concentration drsquouranium les installations de traitement et de recherche les installations de gestion des deacutechets radioactifs les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement utiliseacutes agrave des fins meacutedicales et industrielles
La CCSN dispose drsquoun cadre de deacutelivrance de permis et de veacuterification de la conformiteacute visant agrave assurer que toute personne qui utilise possegravede ou stocke des substances nucleacuteaires et des appareils agrave rayonnement est en conformiteacute avec un permis et a mis en place des dispositions de sucircreteacute et de seacutecuriteacute approprieacutees Au fil des ans ces exigences reacuteglementaires ont eacuteteacute renforceacutees suite agrave lrsquoameacutelioration des connaissances sur les effets du rayonnement
61 Protection des Canadiens
Toutes les installations et activiteacutes nucleacuteaires au Canada sont reacutegies par la Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires (LSRN) qui est entreacutee en vigueur en mai 2000 en remplacement de lrsquoancienne Loi sur le controcircle de lrsquoeacutenergie atomique La LSRN et ses regraveglements sont conccedilus pour proteacuteger le public les personnes qui travaillent dans le secteur nucleacuteaire et notre environnement Le rocircle de la CCSN est de srsquoassurer que la LSRN et ses regraveglements sont respecteacutes
La CCSN collabore avec les organismes provinciaux et territoriaux de reacuteglementation en matiegravere de protection de lrsquoenvironnement et de radioprotection De nombreux autres organismes feacutedeacuteraux jouent eacutegalement un rocircle dans la protection des Canadiens la CCSN collabore avec Ressources naturelles Canada Environnement Canada Santeacute Canada Pecircches et Oceacuteans Canada Transports Canada la Deacutefense nationale et les Forces canadiennes et Affaires eacutetrangegraveres et Commerce international Canada pour reacuteglementer les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes
Les normes canadiennes en matiegravere de sucircreteacute nucleacuteaire prennent comme reacutefeacuterence les normes internationales Pour ce faire la CCSN srsquoappuie sur les travaux de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA) et drsquoautres organisations telles que le Comiteacute scientifique des Nations Unies sur les effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) et la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) ainsi que sur ceux de Santeacute Canada et drsquoEnvironnement Canada
Avec la coopeacuteration de ses Eacutetats membres lrsquoAIEA publie plusieurs normes internationales notamment des normes de non-prolifeacuteration nucleacuteaire Les normes de la CCSN et les meilleures pratiques dans ce domaine respectent celles de lrsquoAIEA
Dans le domaine de la non-prolifeacuteration nucleacuteaire la CCSN travaille pour le compte du gouvernement du Canada afin drsquoatteindre deux objectifs assurer aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires de notre pays ne contribuent pas agrave la
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fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou de dispositifs explosifs nucleacuteaires et promouvoir un cadre international de non-prolifeacuteration efficace et plus complet
62 Protection des travailleurs
La CCSN reacuteglemente les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes dans le but de proteacuteger la seacutecuriteacute et la santeacute des travailleurs Les installations nucleacuteaires comprennent les centrales nucleacuteaires les mines et les usines de concentration drsquouranium les installations de fabrication de combustible et les installations qui effectuent le traitement et la recherche Les aspects des activiteacutes reacuteglementeacutees sont la seacutecuriteacute la dosimeacutetrie lrsquoemballage et le transport des substances nucleacuteaires ainsi que lrsquoimportation et lrsquoexportation des substances nucleacuteaires
On estime agrave 40 000 le nombre de travailleurs de lrsquoindustrie nucleacuteaire au Canada et le nombre de personnes exposeacutees au rayonnement chaque jour dans le cadre de leur emploi est beaucoup plus eacuteleveacute Les travailleurs canadiens sont exposeacutes agrave des rayonnements de deux faccedilons ils travaillent avec des sources artificielles de rayonnement (par exemple dans lrsquoindustrie nucleacuteaire les soins de santeacute les eacutetablissements de recherche ou de production) ou bien ils sont exposeacutes agrave des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement naturel (par exemple dans lrsquoindustrie miniegravere dans les eacutequipages drsquoavion et dans la construction)
Le Regraveglement sur la radioprotection canadien fixe des limites srsquoappliquant agrave la quantiteacute de rayonnement agrave laquelle le public et les travailleurs du secteur nucleacuteaire (TSN) peuvent ecirctre exposeacutes Il srsquoagit des laquo limites de dose raquo (voir la section 55) et elles sont fixeacutees en deccedilagrave du seuil auquel on srsquoattend qursquoil y ait des effets neacutefastes sur la santeacute Le Regraveglement exige que les titulaires de permis mettent en œuvre des programmes de radioprotection qui limitent lrsquoexposition des travailleurs aux rayonnements ionisants sous les limites de dose et agrave un niveau aussi bas que possible les facteurs sociaux et eacuteconomiques en preacutesence eacutetant pris en compte (voir la figure 17)
Accident nucleacuteaire survenu agrave Fukushima en 2011
Le 11 mars 2011 un seacuteisme de magnitude 9 suivi drsquoun tsunami deacutevastateur ont frappeacute le Japon laissant derriegravere eux pregraves de 25 000 morts ou disparus un demi-million de reacutesidences deacutetruites ou endommageacutees et 560 km2 inondeacutes
Les reacutepercussions combineacutees du seacuteisme et du tsunami sur la centrale nucleacuteaire de Fukushima-Daiichi ont provoqueacute lrsquoun des pires accidents nucleacuteaires du monde Au cours des heures et des jours qui ont suivi trois des six reacuteacteurs de la centrale ont surchauffeacute et subi des dommages Les travailleurs de la centrale ont braveacute des conditions extraordinaires pour preacutevenir ou retarder les rejets de matiegraveres radioactives au-dessus de la reacutegion environnante et dans la mer Gracircce agrave leurs efforts il a eacuteteacute possible de retarder suffisamment ces rejets pour que la population environnante puisse ecirctre eacutevacueacutee malgreacute les dommages geacuteneacuteraliseacutes subis aux infrastructures locales
Agrave mesure que lrsquoaccident se deacuteroulait la zone drsquoeacutevacuation srsquoest agrandie et les autoriteacutes ont recommandeacute aux habitants drsquoun plus grand secteur de se reacutefugier agrave lrsquointeacuterieur Des mesures de surveillance radiologique eacutetendues et de controcircle de la production et de la distribution alimentaires ont eacuteteacute mises en œuvre Dans le mecircme ordre drsquoideacutee il faudra poursuivre la surveillance et le controcircle des approvisionnements alimentaires et en eau peut-ecirctre pendant de nombreuses anneacutees
Cet accident a pousseacute de nombreux pays agrave eacutevaluer la sucircreteacute de leurs infrastructures nucleacuteaires La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire a entrepris un examen de toutes les grandes installations nucleacuteaires au Canada Cet examen dirigeacute par un groupe de travail multidisciplinaire a permis de confirmer que les installations canadiennes peuvent reacutesister et reacutepondre agrave des eacuteveacutenements externes comme les tremblements de terre Un plan drsquoaction de quatre ans est en cours drsquoeacutelaboration afin de renforcer les deacutefenses et de reacuteduire davantage le risque notamment gracircce agrave lrsquoameacutelioration du Regraveglement sur la radioprotection en vigueur pour y inteacutegrer de nouvelles exigences en cas drsquourgence
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Les installations nucleacuteaires au Canada doivent disposer drsquoun personnel qualifieacute pour effectuer leurs activiteacutes en conformiteacute avec la LSRN et ses regraveglements La CCSN veacuterifie eacutegalement que le personnel travaillant dans le domaine de la radioprotection est capable drsquoexeacutecuter les tacircches preacutevues drsquoapregraves les permis
Surveillance des doses
Tous les titulaires de permis de la CCSN sont tenus de deacuteterminer les doses de rayonnement reccedilues par les travailleurs dans lrsquoexercice de leurs fonctions En outre si lrsquoon srsquoattend agrave ce que les doses efficaces deacutepassent 5 mSv en un an les titulaires de permis sont tenus de recourir agrave des services de dosimeacutetrie autoriseacutes
La CCSN deacutelivre des permis aux services de dosimeacutetrie qui doivent effectuer des mesures de doses exactes et preacutecises Les titulaires de permis de services de dosimeacutetrie sont tenus de deacuteposer de lrsquoinformation reacuteguliegraverement dans le Fichier dosimeacutetrique national (FDN) Le FDN exploiteacute par le Bureau de la radioprotection de Santeacute Canada contient les dossiers de doses de rayonnement provenant de tous les processeurs commerciaux de dosimeacutetrie des installations de production drsquoeacutenergie nucleacuteaire drsquoEacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) et des mines drsquouranium Le registre comprend eacutegalement les dossiers de doses provenant des utilisateurs de rayons X tels que les dentistes les radiologues et les chiropraticiens ainsi que les expositions aux produits de filiation du radon provenant de certaines mines qui ne deacutetiennent pas de permis de la CCSN
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7 Sommaire
Le rayonnement a toujours eacuteteacute preacutesent et il est partout dans notre environnement La vie a eacutevolueacute dans un monde contenant des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement ionisant Nous sommes eacutegalement exposeacutes au rayonnement artificiel provenant de sources telles que les traitements meacutedicaux et les activiteacutes impliquant des matiegraveres radioactives
Les effets du rayonnement sur la santeacute sont bien compris Depuis le deacutebut du 20e siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes agrave fond agrave la fois en laboratoire et sur les populations humaines En raison des risques connus du rayonnement pour la santeacute il doit ecirctre utiliseacute avec prudence et strictement controcircleacute Un eacutequilibre doit ecirctre trouveacute entre les avantages du rayonnement pour la socieacuteteacute et les risques que le rayonnement pose pour les personnes la santeacute et lrsquoenvironnement
La CCSN reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de proteacuteger la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de respecter les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Elle deacutefinit eacutegalement des limites de dose pour empecirccher que les travailleurs et le public ne soient soumis agrave une exposition excessive au rayonnement
La compreacutehension des risques que pose le rayonnement aide la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation agrave fixer les limites de dose et agrave eacutetablir des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave des niveaux sucircrs Les titulaires de permis sont tenus de maintenir toutes les doses de rayonnement agrave des niveaux ALARA Des programmes de surveillance du rayonnement sont en place agrave proximiteacute des centrales nucleacuteaires et drsquoautres installations nucleacuteaires agrave travers le Canada pour proteacuteger les personnes et lrsquoenvironnement contre les effets potentiels du rayonnement
Des programmes gouvernementaux et de lrsquoindustrie mesurent systeacutematiquement les niveaux de radioactiviteacute dans lrsquoair lrsquoeau potable les eaux de surface le sol et les aliments Gracircce agrave ces donneacutees la CCSN peut veacuterifier que les normes sont respecteacutees eacutevaluer lrsquoefficaciteacute des controcircles et deacuteterminer les tendances environnementales
Depuis plus de 65 ans le Canada deacutetient un dossier de sucircreteacute nucleacuteaire reconnu au niveau international La CCSN est fiegravere drsquoavoir contribueacute agrave ce dossier de sucircreteacute en assurant une surveillance reacuteglementaire solide Les Canadiens peuvent ecirctre assureacutes que la CCSN continuera de surveiller avec vigilance la sucircreteacute de lrsquoindustrie nucleacuteaire canadienne de sorte que la santeacute et la sucircreteacute ne soient jamais compromises
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Glossaire
Acide amineacute Les eacuteleacutements constitutifs des proteacuteines Il srsquoagit de moleacutecules organiques contenant un groupement amine (NH2) et un groupe carboxyle (COOH)
Acide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) Le composeacute moleacuteculaire dans le noyau drsquoune cellule qui forme le modegravele de la structure et du fonctionnement de la cellule
Activiteacute Rythme auquel se produisent les deacutesinteacutegrations dans une matiegravere radioactive par uniteacute de temps Utiliseacutee comme mesure de la quantiteacute de radionucleacuteides preacutesents Uniteacute Becquerel symbole Bq 1 Bq = une deacutesinteacutegration par seconde
ALARA Un principe drsquooptimisation de la protection utiliseacute pour srsquoassurer que les limites de doses reccedilues au niveau individuel au travail et par le public soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux Ce concept ne deacutesigne pas la limite de dose il srsquoagit drsquoun processus qui permet de maintenir les niveaux de dose bas
Appareil agrave rayonnement Tel que deacutefini dans le Regraveglement sur les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement a) un appareil contenant une substance nucleacuteaire en une quantiteacute supeacuterieure agrave la quantiteacute drsquoexemption et permettant son utilisation pour ses proprieacuteteacutes de rayonnement et b) un appareil contenant un composeacute lumineux au radium
Atome Uniteacute de matiegravere formeacutee drsquoun noyau unique autour duquel gravitent plusieurs eacutelectrons et dont le nombre est eacutegal agrave celui des protons dans le noyau Lrsquoatome est la plus petite partie drsquoun eacuteleacutement pouvant se combiner chimiquement avec drsquoautres atomes Tous les atomes autres que lrsquohydrogegravene 1 ont des neutrons dans le noyau
Becquerel Uniteacute SI de mesure de lrsquoactiviteacute drsquoune substance radioactive Le becquerel remplace le curie (Ci) qui nrsquoest pas une uniteacute SI Son symbole est Bq Il correspond agrave une deacutesinteacutegration nucleacuteaire par seconde 1 Bq = 27 pCi (27 times 10ndash11 Ci) et 1 Ci = 37 times 1010 Bq (Voir aussi laquo SI raquo)
Cancer Un grand nombre de maladies causeacutees par la division effreacuteneacutee de cellules anormales
Capture des eacutelectrons Processus de deacutesinteacutegration radioactive au terme duquel un eacutelectron en orbite est captureacute par le noyau et fusionne avec ce dernier Apregraves ce processus la masse reste inchangeacutee mais le numeacutero atomique diminue drsquoun facteur de un car un proton est converti en neutron
Capture des neutrons ou capture neutronique Type de reacuteaction nucleacuteaire au terme de laquelle un noyau atomique srsquoempare drsquoun neutron libre et fusionne avec lui pour former un noyau plus lourd Les neutrons peuvent reacuteagir avec un noyau atomique de plusieurs maniegraveres chacune aboutissant agrave un produit diffeacuterent
Cataracte Affection qui survient lorsque le cristallin normalement transparent de lrsquoœil se trouble ou srsquoopacifie et cause une vision trouble qursquoil nrsquoest pas possible de corriger par des verres correcteurs ordinaires Le facteur le plus important de la formation de cataractes est le vieillissement mais il existe des facteurs additionnels comme le tabagisme le diabegravete lrsquoexposition excessive au soleil et le rayonnement
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Cellule La plus petite uniteacute structurelle et fonctionnelle de tous les organismes vivants connus
Deacutesinteacutegration (radioactive) Transformation drsquoun nucleacuteide radioactif en un nucleacuteide diffeacuterent (ou plusieurs nucleacuteides diffeacuterents) par eacutemission spontaneacutee de rayonnement tels que des rayonnements alpha becircta ou gamma ou par capture des eacutelectrons Il en reacutesulte un noyau plus stable et moins chargeacute en eacutenergie Chaque processus de deacutesinteacutegration a une peacuteriode radioactive deacutefinie
Deuteacuterium Un isotope drsquohydrogegravene avec un proton et un neutron dans le noyau
Dose Terme geacuteneacuteral utiliseacute pour deacutesigner la quantiteacute drsquoeacutenergie provenant de rayonnement ionisant absorbeacutee par les tissus La dose absorbeacutee est mesureacutee en grays (Gy) ougrave 1 gray eacutequivaut agrave 1 joule par kilogramme Voir aussi dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace
Dose absorbeacutee Quantiteacute drsquoeacutenergie absorbeacutee par la matiegravere irradieacutee par uniteacute de masse Cela reflegravete la quantiteacute drsquoeacutenergie deacuteposeacutee par du rayonnement ionisant lors de son passage agrave travers un milieu (comme lrsquoair lrsquoeau ou du tissu vivant) Uniteacute gray Symbole Gy
Dose aigueuml Exposition reccedilue pendant une courte dureacutee (heures ou jours) Lrsquoadjectif laquo aigueuml raquo deacutesigne uniquement la dureacutee de lrsquoexposition et non lrsquointensiteacute des doses concerneacutees
Dose chronique Exposition persistante (en termes de mois ou drsquoanneacutees) Lrsquoadjectif laquo chronique raquo se rapporte uniquement agrave la dureacutee de lrsquoexposition et non agrave lrsquointensiteacute des doses
Dose efficace Mesure de dose visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du deacutetriment radiologique pouvant reacutesulter de la dose Elle repreacutesente la somme des produits des doses eacutequivalentes aux tissus multiplieacutees par leurs facteurs de pondeacuteration tissulaires respectifs Uniteacute sievert (Sv)
Dose eacutequivalente Mesure de la dose au tissu ou agrave lrsquoorgane visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du dommage causeacute Obtenue en multipliant la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique pour tenir compte de lrsquoefficaciteacute biologique de diffeacuterents rayonnements agrave causer des dommages au tissu ou agrave lrsquoorgane consideacutereacute Uniteacute sievert (Sv)
Dosimegravetre Dispositif porteacute par une personne pour mesurer une dose de rayonnement ionisant
Dosimeacutetrie Sous-speacutecialiteacute scientifique de la radioprotection et de la physique meacutedicale centreacutee sur le calcul et lrsquoenregistrement des doses internes et externes provenant du rayonnement ionisant
Eau leacutegegravere Eau ordinaire composeacutee de moleacutecules ayant deux atomes drsquohydrogegravene et un atome drsquooxygegravene (H20) Diffeacuterente de lrsquoeau lourde qui est composeacutee de moleacutecules ayant un atome drsquohydrogegravene un atome de deuteacuterium (D) et un atome drsquooxygegravene (HDO)
Eau lourde Eau contenant une teneur eacuteleveacutee de moleacutecules avec des atomes de deuteacuterium (hydrogegravene lourd) Dans certains reacuteacteurs lrsquoeau lourde est utiliseacutee comme modeacuterateur parce qursquoelle ralentit les neutrons avec efficaciteacute et aussi parce qursquoelle a une faible probabiliteacute drsquoabsorber les neutrons
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Eau tritieacutee Lrsquoeau tritieacutee (HTO) est une moleacutecule drsquoeau dans laquelle une ou deux moleacutecules drsquohydrogegravene ont eacuteteacute remplaceacutees par un atome de tritium
Effets deacuteterministes Changements dans les cellules et les tissus qui se produiront certainement apregraves une dose aigueuml de rayonnement (agrave un niveau de dose supeacuterieur agrave au moins 1 000 mSv) en deccedilagrave duquel lrsquoeffet du rayonnement nrsquoest pas deacutetecteacute La graviteacute des effets sanitaires (eacuterythegraveme cutaneacute brucirclures et chute des cheveux) augmente avec la dose reccedilue
Effets stochastiques Terme utiliseacute pour deacutesigner les effets sanitaires du rayonnement (tels que le cancer ou les maladies heacutereacuteditaires) preacutesentant un risque statistique Pour ces maladies la probabiliteacute drsquoapparition augmente proportionnellement agrave la dose de rayonnement reccedilue plus la dose est eacuteleveacutee plus la probabiliteacute drsquoapparition est grande La graviteacute des effets nrsquoest pas proportionnelle agrave la dose
Efficaciteacute biologique relative Mesure relative de lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents types de rayonnements agrave provoquer un effet sanitaire preacuteciseacute exprimeacutee comme le rapport inverse des doses absorbeacutees de deux types de rayonnement diffeacuterents qui produiraient un effet biologique donneacute de mecircme intensiteacute
Eacutelectron Particule eacuteleacutementaire stable posseacutedant une charge eacutelectrique neacutegative de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 91 x 10-31 kg
Eacutelectron-volt (eV) Uniteacute drsquoeacutenergie eacutequivalente agrave environ 16 x 10-19 joules
Eacuteleacutement Types drsquoatomes speacutecifiques ayant le mecircme nombre de protons dans leur noyau et par conseacutequent le mecircme numeacutero atomique Le nombre de neutrons peut diffeacuterer
Eacutemission de positrons Type de deacutesinteacutegration radioactive dans laquelle un proton est transformeacute en neutron ce qui eacutemet un positron Dans ces cas lorsque le rapport neutrons-protons est trop faible et que lrsquoeacutemission de particules alpha nrsquoest pas possible sur le plan eacutenergeacutetique le noyau peut dans certaines conditions atteindre la stabiliteacute en eacutemettant un positron
Eacutenergie Grandeur physique qui deacutecrit la quantiteacute de travail qui peut ecirctre effectueacutee par une force donneacutee ougrave la masse-eacutenergie est conserveacutee Il existe diffeacuterentes formes drsquoeacutenergie eacutenergie cineacutetique potentielle thermique gravitationnelle acoustique lumineuse eacutelastique nucleacuteaire et eacutelectromagneacutetique
Eacutepideacutemiologie Eacutetude de la distribution et des eacuteleacutements deacuteterminants des maladies dans les populations humaines Elle sert de base pour la santeacute publique et la meacutedecine preacuteventive et elle est fondeacutee sur des observations plutocirct que sur des expeacuteriences
Essai biologique Toute proceacutedure utiliseacutee pour deacuteterminer la nature lrsquoactiviteacute lrsquoemplacement ou la reacutetention de radionucleacuteides dans lrsquoorganisme par des mesures directes (in vivo) ou par des analyses de matiegraveres excreacuteteacutees ou autrement eacutelimineacutees par lrsquoorganisme (in vitro)
Facteur de pondeacuteration radiologique Nombre par lequel il faut multiplier la dose absorbeacutee dans un tissu ou un organe pour deacuteterminer lrsquoefficaciteacute biologique relative du rayonnement agrave induire des effets stochastiques agrave de faibles doses le reacutesultat eacutetant la dose eacutequivalente
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Facteur de pondeacuteration tissulaire Facteur pour lequel la dose eacutequivalente est pondeacutereacutee aux fins de la deacutetermination de la dose efficace Le facteur de pondeacuteration tissulaire pour un organe ou un tissu repreacutesente la contribution relative de cet organe ou de ce tissu au preacutejudice total causeacute par les effets de lrsquoirradiation uniforme du corps entier
Fission ou fission nucleacuteaire Division drsquoun noyau lourd en deux morceaux (ou rarement plusieurs) avec des masses drsquoampleur eacutequivalente accompagneacutee geacuteneacuteralement de lrsquoeacutemission de neutrons et de rayonnement gamma
Gray (Gy) Uniteacute du SI de la dose absorbeacutee Uniteacute 1 joulekilogramme mais a un usage restreint
In vitro Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience reacutealiseacutee en dehors drsquoun organisme vivant dans un environnement controcircleacute comme dans une eacuteprouvette ou une boicircte de Peacutetri Du latin laquo dans le verre raquo
In vivo Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience portant sur un organisme vivant complet par opposition agrave un organisme partiel ou mort ou un environnement controcircleacute in vitro Latin pour laquo dans le vivant raquo
Ion Atome moleacutecule ou fragment de moleacutecule ayant acquis une charge eacutelectrique suite agrave la perte ou au gain drsquoun ou plusieurs eacutelectrons
Isotopes Deux ou plusieurs formes drsquoun eacuteleacutement donneacute qui ont des numeacuteros atomiques identiques (le mecircme nombre de protons dans leur noyau) et la mecircme ou les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques mais avec des masses atomiques diffeacuterentes (diffeacuterents nombres de neutrons dans leur noyau) et des proprieacuteteacutes physiques distinctes Par exemple lrsquouranium a 16 isotopes diffeacuterents soit U-234 U-235 U-236 U-238 etc
Leuceacutemie Cancer des globules blancs (leucocytes)
Limites de dose Limites de dose efficace et eacutequivalente preacutevues par le Regraveglement sur la radioprotection Ces limites sont en place pour reacuteduire au minimum le risque drsquoeffets nocifs pour la santeacute causeacutes par lrsquoexposition aux rayonnements associeacutee agrave des activiteacutes autoriseacutees par la CCSN
Maladie des rayons Ensemble de symptocircmes caracteacuterisant les radioleacutesions qui reacutesultent drsquoune exposition excessive de lrsquoensemble du corps (ou drsquoune grande partie de celui-ci) au rayonnement ionisant Les premiers de ces symptocircmes sont des nauseacutees de la fatigue des vomissements et la diarrheacutee qui peuvent ecirctre suivis par la perte de cheveux des heacutemorragies lrsquoinflammation de la bouche et de la gorge et une perte geacuteneacuterale drsquoeacutenergie
Masse ou masse atomique Masse drsquoun isotope drsquoun eacuteleacutement exprimeacutee en uniteacutes de masse atomique deacutefinie par un douziegraveme de la masse drsquoun atome de carbone 12 Une masse atomique de 1 eacutequivaut agrave environ 166 x 10-27 kg
Microsievert Un millioniegraveme de sievert (voir sievert) Symbole μSv
Millisievert Un milliegraveme de sievert (voir sievert) Symbole mSv
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Modegravele lineacuteaire sans seuil Modegravele dose-reacuteponse baseacute sur lrsquohypothegravese selon laquelle dans la gamme des faibles doses les doses de rayonnement supeacuterieures agrave zeacutero augmentent le risque de cancers etou de maladies heacutereacuteditaires drsquoune maniegravere proportionnelle simple
Modeacuterateur Matiegravere telle que lrsquoeau ordinaire ou lrsquoeau lourde qui est utiliseacutee dans un reacuteacteur pour ralentir la vitesse eacuteleveacutee des neutrons ce qui accroicirct la probabiliteacute qursquoune fission survienne
Moleacutecule Groupe drsquoatomes lieacutes chimiquement les uns aux autres
Mutation Changement chimique de lrsquoADN dans le noyau drsquoune cellule Les mutations survenant dans les cellules des spermatozoiumldes ou des ovules ou leurs preacutecurseurs peuvent avoir des effets heacutereacuteditaires chez les enfants ou les geacuteneacuterations futures Les mutations dans les cellules somatiques (cellules non reproductrices) peuvent eacutegalement favoriser lrsquoapparition du cancer
Neutron Particule eacuteleacutementaire du noyau de lrsquoatome (acirc lrsquoexception de lrsquohydrogegravene) et dont la masse est similaire agrave celle drsquoun proton soit de lrsquoordre de 16 x 10-27 kg
Nombre de masse Nombre de neutrons et de protons dans le noyau drsquoun atome
Non-prolifeacuteration nucleacuteaire Effets deacuteployeacutes pour preacutevenir la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires et de dispositifs nucleacuteaires explosifs La CCSN est responsable de la mise en œuvre de la politique de non-prolifeacuteration nucleacuteaire du Canada qui contient deux objectifs de large porteacutee et de longue date
1 garantir aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires du Canada ne contribuent pas agrave la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou drsquoautres dispositifs nucleacuteaires explosifs
2 promouvoir un reacutegime international de non-prolifeacuteration plus efficace et plus complet
Noyau (drsquoun atome) Partie centrale drsquoun atome chargeacutee positivement contenant des protons et des neutrons Le nombre total de protons et de neutrons srsquoappelle le nombre de masse
Nucleacuteide Un terme geacuteneacuteral pour deacutesigner tous les isotopes connus qursquoils soient stables ou non
Numeacutero atomique Nombre de protons dans le noyau drsquoun atome Symbole Z
Optimisation Processus drsquoeacutetablissement de niveaux de protection et de sucircreteacute qui permettent drsquoassurer que les expositions la probabiliteacute de subir une exposition et la valeur des expositions potentielles soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux tel que recommandeacute par la Commission internationale de protection radiologique
Particules alpha Une particule agrave charge positive formeacutee de deux protons et de deux neutrons qui est eacutemise par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoil se deacutesintegravegre Une particule alpha est relativement volumineuse et peut ecirctre arrecircteacutee par la peau ou une feuille de papier Une particule alpha est identique agrave un noyau drsquoheacutelium
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Particules becircta Un eacutelectron (une particule ayant une charge neacutegative) ou un positron (une particule ayant une charge positive) qui est eacutemis par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoils se deacutesintegravegrent Les particules becircta sont relativement petites et peuvent ecirctre arrecircteacutees par une feuille drsquoaluminium ou de plastique de quelques millimegravetres drsquoeacutepaisseur
Peacuteriode (radioactive) Temps neacutecessaire pour que lrsquoactiviteacute drsquoun radionucleacuteide soit reacuteduite de moitieacute par un processus de deacutesinteacutegration radioactive Symbole t12 Plus la peacuteriode drsquoune substance est courte plus elle est radioactive
Photon Un quantum (la plus petite quantiteacute possible) drsquoeacutenergie eacutemise sous forme de rayonnement eacutelectromagneacutetique
Positron Particule eacuteleacutementaire chargeacutee positivement de 16 x 10-19 coulombs et dont la masse est de 91 x 10-31 kg (comparable agrave un eacutelectron mais chargeacutee positivement)
Produits de filiation du radon Terme utiliseacute pour deacutesigner collectivement les produits immeacutediats de deacutesinteacutegration radioactive du radon Il srsquoagit de la chaicircne de deacutesinteacutegration qui inclut le polonium 218 le plomb 214 le bismuth 214 et le polonium 214 Leur peacuteriode combineacutee moyenne est de lrsquoordre de 30 minutes Aussi appeleacute descendant du radon
Proton Particule eacuteleacutementaire stable preacutesente dans le noyau de lrsquoatome posseacutedant une charge eacutelectrique positive de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 167 x 10-27 kg
Radioactif Empreint de radioactiviteacute eacutemettant spontaneacutement de lrsquoeacutenergie sous forme de rayonnement ionisant (telles que les particules alpha et becircta des neutrons ou des rayons gamma) agrave la suite de la deacutesinteacutegration drsquoun atome instable
Radon Eacuteleacutement chimique dont le symbole est Rn et le nombre atomique 86 Le radon est un gaz noble rare incolore inodore insipide naturel et radioactif issu de la deacutesinteacutegration du radium Il srsquoagit de lrsquoune des substances les plus lourdes persistant sous forme de gaz dans des conditions normales le radon preacutesente un risque pour la santeacute
Radio-isotope Isotope drsquoun eacuteleacutement qui subit une deacutesinteacutegration spontaneacutee et eacutemet un rayonnement
Radionucleacuteide Nucleacuteide radioactif
Radiosensible Un terme qualitatif pour distinguer les cellules les tissus et les organes qui sont plus susceptibles drsquoecirctre endommageacutes par le rayonnement
Rayonnement Processus drsquoeacutemission ou de transmission drsquoeacutenergie sous forme de particules ou drsquoondes Dans le preacutesent document le terme laquo rayonnement raquo deacutesigne un rayonnement ionisant sauf indication contraire
Rayonnement artificiel Rayonnement produit par les activiteacutes humaines et qui srsquoajoute au rayonnement de fond
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Rayonnement cosmique Rayonnement naturel provenant de lrsquoespace Ces rayons sont composeacutes de rayonnements ionisants peacuteneacutetrants (agrave la fois particulaires et eacutelectromagneacutetiques) et peuvent porter des eacutenergies de plus de 1020 eV Le champ magneacutetique terrestre deacutevie les rayons cosmiques chargeacutes vers les pocircles
Rayonnement de fond naturel Une source de rayonnement preacutesente en permanence dans lrsquoenvironnement et provenant de diffeacuterentes sources Parmi ces sources figurent le rayonnement cosmique les sources terrestres (eacuteleacutements radioactifs preacutesents dans le sol) lrsquoair ambiant (radon) et les sources internes (denreacutees alimentaires et boissons) La dose efficace annuelle globale par personne attribueacutee au rayonnement naturel est de 24 mSv par anneacutee (UNSCEAR 2008)
Rayonnement eacutelectromagneacutetique Mouvement drsquoondes en deacuteplacement reacutesultant de lrsquoeacutevolution des champs eacutelectriques et magneacutetiques Le spectre de rayonnement eacutelectromagneacutetique connu comprend la gamme des rayons X (et des rayons gamma) de courte longueur drsquoonde et agrave haute eacutenergie lrsquoultraviolet la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge et le radar et des ondes radio et de longueur drsquoonde relativement longue et agrave faible eacutenergie Selon la meacutecanique quantique les rayonnements eacutelectromagneacutetiques agrave haute eacutenergie peuvent se comporter comme des particules (photons)
Rayonnement gamma Rayonnement eacutelectromagneacutetique peacuteneacutetrant produit par un noyau atomique pendant sa deacutesinteacutegration radioactive forme de rayonnement ionisant agrave courte longueur drsquoonde et eacutenergie eacuteleveacutee
Rayonnement ionisant Rayonnement capable drsquoajouter ou de retrancher des eacutelectrons en traversant la matiegravere (par ex air eau ou tissus vivants) Exemples particules alpha rayonnement gamma rayons X et neutrons
Rayonnement neutronique Se produit lorsque les neutrons sont eacutejecteacutes du noyau par fission nucleacuteaire (c-agrave-d division de lrsquoatome) et drsquoautres processus Contrairement agrave drsquoautres rayonnements le rayonnement neutronique est absorbeacute par les mateacuteriaux contenant un grand nombre drsquoatomes drsquohydrogegravene comme la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques
Rayonnement non ionisant Un rayonnement plus faible que le rayonnement ionisant c-agrave-d qui ne possegravede pas lrsquoeacutenergie suffisante pour produire des ions La lumiegravere visible les rayons infrarouges et les ondes radioeacutelectriques sont des rayonnements non ionisants
Rayons X Rayonnement eacutelectromagneacutetique (photon) peacuteneacutetrant eacutemis par un atome apregraves avoir eacuteteacute bombardeacute par des eacutelectrons Les rayons X diffegraverent du rayonnement gamma dans la mesure ougrave ils sont eacutemis agrave partir des eacutelectrons en orbite et non agrave partir du noyau Ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma Les rayons X sont principalement geacuteneacutereacutes par des moyens artificiels plutocirct qursquoagrave partir de substances radioactives Ils sont utiliseacutes avant tout agrave des fins meacutedicales
Reacuteacteur nucleacuteaire Appareil dans lequel une reacuteaction en chaicircne de fission nucleacuteaire autoentretenue se produit dans des conditions controcircleacutees pour produire de lrsquoeacutenergie ou des rayonnements utiles
Reacuteaction en chaicircne Voir reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne
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Reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne Exemple de fission nucleacuteaire ougrave un neutron est eacutejecteacute drsquoun atome fissionneacute ce qui causera la fission drsquoun autre atome en eacutejectant plus de neutrons
Rejets Substances et matiegraveres nucleacuteaires relacirccheacutees dans lrsquoenvironnement (sous forme liquide ou gazeuse) agrave la suite drsquoactiviteacutes autoriseacutees par la CCSN
Service de dosimeacutetrie autoriseacute Une entreprise ou une institution qui deacutetient un permis de la CCSN pour mesurer les doses de rayonnement aux travailleurs
SI Systegraveme international drsquouniteacutes
Sievert Lrsquouniteacute du SI mesurant la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Elle est eacutegale agrave 1 joulekilogramme Elle remplace lrsquoancienne uniteacute de rayonnement classique rem Des multiples du sievert (dont le symbole est Sv) sont utiliseacutes dans la pratique courante et incluent le millisievert (mSv 11000 de 1 Sv) et le microsievert (μSv 11 000 000 de 1 Sv)
Substances nucleacuteaires Isotopes qui eacutemettent du rayonnement
Travailleur du secteur nucleacuteaire (TSN) Personne qui du fait de sa profession ou de son occupation et des conditions dans lesquelles elle exerce ses activiteacutes si celles-ci sont lieacutees agrave une substance ou agrave une installation nucleacuteaire risque vraisemblablement de recevoir une dose de rayonnement supeacuterieure agrave la limite reacuteglementaire fixeacutee par la CCSN pour la population en geacuteneacuteral (1 mSv par anneacutee)
Tritium Un isotope radioactif de lrsquohydrogegravene posseacutedant deux neutrons et un proton dans son noyau Le tritium se deacutesintegravegre en eacutemettant un eacutelectron (rayonnement becircta) et sa peacuteriode radioactive est de 123 ans Le tritium est preacutesent naturellement dans lrsquoenvironnement et eacutegalement un sous-produit des reacuteacteurs nucleacuteaires
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Acronymes et uniteacutes
ADN acide deacutesoxyribonucleacuteique AIEA Agence internationale de lrsquoeacutenergie atomique ALARA niveau le plus bas que lrsquoon peut raisonnablement atteindre BEIR National Academy of Biological Effects of Ionizing Radiation Bq becquerel CCSN Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire CIPR Commission internationale de protection radiologique CRFPT Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial EACL Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee ELF ondes meacutegameacutetriques FDN Fichier dosimeacutetrique national Gy gray H2O symbole chimique de lrsquoeau eacutegalement HOH HTO eau tritieacutee ICRU Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation J joule LSRN Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires mSv millisievert NCRP National Council on Radiation Protection and Measurements Sv sievert TDM tomodensitomeacutetrie t frac12 symbole pour la peacuteriode radioactive drsquoun radionucleacuteide TSN travailleur du secteur nucleacuteaire microSv microsievert UNSCEAR Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants UV ultraviolet wR facteur de pondeacuteration radiologique wT facteur de pondeacuteration tissulaire
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Sources
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laws-loisjusticegccaengregulationssor-2000-203page-1html bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire juin 2003 Controcircle et enregistrement des
doses de rayonnement aux personnes guide de reacuteglementation G-91 httpwwwnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_fre44019shyG91FpdfCFID=17937881ampCFTOKEN=18173133
bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire octobre 2004 Maintenir les expositions et les doses au laquo niveau le plus bas qursquoil soit raisonnablement possible drsquoatteindre raquo guide de reacuteglementation G-129 reacutevision 1 httpnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_freG129rev1_fpdf
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations 2007 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 103 Publication 103 Pergamon Press Oxford 2007
bull Commission internationale de protection radiologique Rapport du Groupe de travail sur lrsquohomme de reacutefeacuterence Publication 23 de la CIPR Pergamon Press New York 1975
bull Commission internationale de protection radiologique Limits for Intakes of Radionuclides by Workers Publication 30 de la CIPR partie 1 (et suppleacutement) part 2 (et suppleacutement) partie 3 (et suppleacutements A et B) et index Annales de la CIPR Pergamon Press New York 1979-1982
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations de 1990 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 21(1-3) Publication 60 de la CIPR Pergamon Press Oxford 1991
bull Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation 2011 Fundamental quantities and units for ionizing radiation Journal de la ICRU volume 11 no 1 publieacute par Oxford University Press
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRP) ncrponlineorgPDFsNCRP20Composite20Glossarypdf
bull Santeacute Canada Rapport de 2008 sur les radioexpositions professionnelles au Canada publication 5923 de SC hc-scgccaewh-semtalt_formatshecs-sescpdfpubsoccup-travail2008-report-rapportshyengpdf
bull Committee to Assess Health Risks from Exposures to Low Levels of Ionizing Radiation Health Risks from Exposure to Low Levels of Ionizing Radiation BEIR VII ndash Phase 2 National Academy Sciences National Research Council National Academy Press Washington 2006
bull Nations Unies Effects of Ionizing Radiation Volume I Report to the General Assembly Scientific Annexes A and B Volume II Scientific Annexes C D and E Rapport de 2006 du Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des rayonnements ionisants publications des Nations Unies E08IX6 (2008) et E09IX5 (2009) Nations Unies New York
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bull Nations Unies Sources and Effects of Ionizing Radiation Volume I Sources Volume II Effects Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants Rapport 2000 agrave lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale avec des annexes scientifiques publications des Nations Unies E00IX3 et E00IX4 Nations Unies New York 2000
bull NRC des Eacutetats-Unis nrcgovreading-rmbasic-refglossaryhtml bull Brodsky A Handbook of Radiation Measurement and Protection Boca Raton
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bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRPM) Ionizing Radiation Exposure of the Population of the United States rapport no 160 du NCRPM US NCRP Washington 2009
bull Brenner DJ et Hall EJ Computed Tomography ndash An Increasing Source of Radiation Exposure New England Journal of Medicine 357 p 2277-2284 2007
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- Full cover - PDF - FRpdf
-
- RG-RD_IR_Fpdf
- inside cover - PDF - FR
-
- E-DOCS-3738137-v8-Radiation_INFO_doc_-_FR
-
- Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
-
- 42 Eacutevaluation du risque de cancer
-
- Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
-
- 541 Rayonnement naturel
-
- Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
-
- 61 Protection des Canadiens
- 62 Protection des travailleurs
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Au Canada la limite de dose efficace pour le public est de 1 mSv au cours drsquoune anneacutee civile Les rapports et les controcircles reacuteguliers montrent que les doses efficaces annuelles auxquelles les membres du public sont exposeacutes dans le cadre des activiteacutes reacuteglementeacutees par la CCSN varient entre 0001 et 0092 mSv par an Le tableau 6 preacutesente la dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant drsquoeacutemissions dans lrsquoair et dans lrsquoeau provenant de diverses installations autoriseacutees de la CCSN par anneacutee Les doses reccedilues reacutesultant drsquoeacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques nrsquoont pas eacuteteacute additionneacutees pour Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) aux Laboratoires de Chalk River parce que ces doses correspondaient agrave diffeacuterents individus exposeacutes repreacutesentatifs provenant de diffeacuterentes populations
Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
Installation Dose annuelle maximale (mSv) pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
2006 2007 2008 2009 2010
Centrales nucleacuteaires
Point Lepreau 00006 00007 00018 00004 00002
Gentilly-2 00007 00009 00006 00012 00010
Darlington 00011 00014 00013 00007 00006
Pickering 00028 00026 00041 00018 00010
Bruce 00025 00021 00027 00044 00029
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions atmospheacuteriques)
0081 0073 0092 0045 0032
Laboratoires de Chalk River drsquoEACL (eacutemissions aquatiques)
0027 0014 0013 00011 00004
Source Rapports des titulaires de permis et donneacutees de surveillance de lrsquoenvironnement soumises agrave la CCSN
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6 Reacuteglementation des radiations
La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire (CCSN) reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de preacuteserver la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de mettre en œuvre les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Le mandat de la CCSN inclut aussi la diffusion de renseignements objectifs de nature scientifique technique et reacuteglementaire agrave lrsquointention de la population
En tant qursquoorganisme de reacuteglementation nucleacuteaire du Canada la CCSN surveille toutes les installations nucleacuteaires et les activiteacutes et applications lieacutees au nucleacuteaire En font partie les centrales nucleacuteaires les mines et usines de concentration drsquouranium les installations de traitement et de recherche les installations de gestion des deacutechets radioactifs les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement utiliseacutes agrave des fins meacutedicales et industrielles
La CCSN dispose drsquoun cadre de deacutelivrance de permis et de veacuterification de la conformiteacute visant agrave assurer que toute personne qui utilise possegravede ou stocke des substances nucleacuteaires et des appareils agrave rayonnement est en conformiteacute avec un permis et a mis en place des dispositions de sucircreteacute et de seacutecuriteacute approprieacutees Au fil des ans ces exigences reacuteglementaires ont eacuteteacute renforceacutees suite agrave lrsquoameacutelioration des connaissances sur les effets du rayonnement
61 Protection des Canadiens
Toutes les installations et activiteacutes nucleacuteaires au Canada sont reacutegies par la Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires (LSRN) qui est entreacutee en vigueur en mai 2000 en remplacement de lrsquoancienne Loi sur le controcircle de lrsquoeacutenergie atomique La LSRN et ses regraveglements sont conccedilus pour proteacuteger le public les personnes qui travaillent dans le secteur nucleacuteaire et notre environnement Le rocircle de la CCSN est de srsquoassurer que la LSRN et ses regraveglements sont respecteacutes
La CCSN collabore avec les organismes provinciaux et territoriaux de reacuteglementation en matiegravere de protection de lrsquoenvironnement et de radioprotection De nombreux autres organismes feacutedeacuteraux jouent eacutegalement un rocircle dans la protection des Canadiens la CCSN collabore avec Ressources naturelles Canada Environnement Canada Santeacute Canada Pecircches et Oceacuteans Canada Transports Canada la Deacutefense nationale et les Forces canadiennes et Affaires eacutetrangegraveres et Commerce international Canada pour reacuteglementer les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes
Les normes canadiennes en matiegravere de sucircreteacute nucleacuteaire prennent comme reacutefeacuterence les normes internationales Pour ce faire la CCSN srsquoappuie sur les travaux de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA) et drsquoautres organisations telles que le Comiteacute scientifique des Nations Unies sur les effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) et la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) ainsi que sur ceux de Santeacute Canada et drsquoEnvironnement Canada
Avec la coopeacuteration de ses Eacutetats membres lrsquoAIEA publie plusieurs normes internationales notamment des normes de non-prolifeacuteration nucleacuteaire Les normes de la CCSN et les meilleures pratiques dans ce domaine respectent celles de lrsquoAIEA
Dans le domaine de la non-prolifeacuteration nucleacuteaire la CCSN travaille pour le compte du gouvernement du Canada afin drsquoatteindre deux objectifs assurer aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires de notre pays ne contribuent pas agrave la
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fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou de dispositifs explosifs nucleacuteaires et promouvoir un cadre international de non-prolifeacuteration efficace et plus complet
62 Protection des travailleurs
La CCSN reacuteglemente les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes dans le but de proteacuteger la seacutecuriteacute et la santeacute des travailleurs Les installations nucleacuteaires comprennent les centrales nucleacuteaires les mines et les usines de concentration drsquouranium les installations de fabrication de combustible et les installations qui effectuent le traitement et la recherche Les aspects des activiteacutes reacuteglementeacutees sont la seacutecuriteacute la dosimeacutetrie lrsquoemballage et le transport des substances nucleacuteaires ainsi que lrsquoimportation et lrsquoexportation des substances nucleacuteaires
On estime agrave 40 000 le nombre de travailleurs de lrsquoindustrie nucleacuteaire au Canada et le nombre de personnes exposeacutees au rayonnement chaque jour dans le cadre de leur emploi est beaucoup plus eacuteleveacute Les travailleurs canadiens sont exposeacutes agrave des rayonnements de deux faccedilons ils travaillent avec des sources artificielles de rayonnement (par exemple dans lrsquoindustrie nucleacuteaire les soins de santeacute les eacutetablissements de recherche ou de production) ou bien ils sont exposeacutes agrave des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement naturel (par exemple dans lrsquoindustrie miniegravere dans les eacutequipages drsquoavion et dans la construction)
Le Regraveglement sur la radioprotection canadien fixe des limites srsquoappliquant agrave la quantiteacute de rayonnement agrave laquelle le public et les travailleurs du secteur nucleacuteaire (TSN) peuvent ecirctre exposeacutes Il srsquoagit des laquo limites de dose raquo (voir la section 55) et elles sont fixeacutees en deccedilagrave du seuil auquel on srsquoattend qursquoil y ait des effets neacutefastes sur la santeacute Le Regraveglement exige que les titulaires de permis mettent en œuvre des programmes de radioprotection qui limitent lrsquoexposition des travailleurs aux rayonnements ionisants sous les limites de dose et agrave un niveau aussi bas que possible les facteurs sociaux et eacuteconomiques en preacutesence eacutetant pris en compte (voir la figure 17)
Accident nucleacuteaire survenu agrave Fukushima en 2011
Le 11 mars 2011 un seacuteisme de magnitude 9 suivi drsquoun tsunami deacutevastateur ont frappeacute le Japon laissant derriegravere eux pregraves de 25 000 morts ou disparus un demi-million de reacutesidences deacutetruites ou endommageacutees et 560 km2 inondeacutes
Les reacutepercussions combineacutees du seacuteisme et du tsunami sur la centrale nucleacuteaire de Fukushima-Daiichi ont provoqueacute lrsquoun des pires accidents nucleacuteaires du monde Au cours des heures et des jours qui ont suivi trois des six reacuteacteurs de la centrale ont surchauffeacute et subi des dommages Les travailleurs de la centrale ont braveacute des conditions extraordinaires pour preacutevenir ou retarder les rejets de matiegraveres radioactives au-dessus de la reacutegion environnante et dans la mer Gracircce agrave leurs efforts il a eacuteteacute possible de retarder suffisamment ces rejets pour que la population environnante puisse ecirctre eacutevacueacutee malgreacute les dommages geacuteneacuteraliseacutes subis aux infrastructures locales
Agrave mesure que lrsquoaccident se deacuteroulait la zone drsquoeacutevacuation srsquoest agrandie et les autoriteacutes ont recommandeacute aux habitants drsquoun plus grand secteur de se reacutefugier agrave lrsquointeacuterieur Des mesures de surveillance radiologique eacutetendues et de controcircle de la production et de la distribution alimentaires ont eacuteteacute mises en œuvre Dans le mecircme ordre drsquoideacutee il faudra poursuivre la surveillance et le controcircle des approvisionnements alimentaires et en eau peut-ecirctre pendant de nombreuses anneacutees
Cet accident a pousseacute de nombreux pays agrave eacutevaluer la sucircreteacute de leurs infrastructures nucleacuteaires La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire a entrepris un examen de toutes les grandes installations nucleacuteaires au Canada Cet examen dirigeacute par un groupe de travail multidisciplinaire a permis de confirmer que les installations canadiennes peuvent reacutesister et reacutepondre agrave des eacuteveacutenements externes comme les tremblements de terre Un plan drsquoaction de quatre ans est en cours drsquoeacutelaboration afin de renforcer les deacutefenses et de reacuteduire davantage le risque notamment gracircce agrave lrsquoameacutelioration du Regraveglement sur la radioprotection en vigueur pour y inteacutegrer de nouvelles exigences en cas drsquourgence
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Les installations nucleacuteaires au Canada doivent disposer drsquoun personnel qualifieacute pour effectuer leurs activiteacutes en conformiteacute avec la LSRN et ses regraveglements La CCSN veacuterifie eacutegalement que le personnel travaillant dans le domaine de la radioprotection est capable drsquoexeacutecuter les tacircches preacutevues drsquoapregraves les permis
Surveillance des doses
Tous les titulaires de permis de la CCSN sont tenus de deacuteterminer les doses de rayonnement reccedilues par les travailleurs dans lrsquoexercice de leurs fonctions En outre si lrsquoon srsquoattend agrave ce que les doses efficaces deacutepassent 5 mSv en un an les titulaires de permis sont tenus de recourir agrave des services de dosimeacutetrie autoriseacutes
La CCSN deacutelivre des permis aux services de dosimeacutetrie qui doivent effectuer des mesures de doses exactes et preacutecises Les titulaires de permis de services de dosimeacutetrie sont tenus de deacuteposer de lrsquoinformation reacuteguliegraverement dans le Fichier dosimeacutetrique national (FDN) Le FDN exploiteacute par le Bureau de la radioprotection de Santeacute Canada contient les dossiers de doses de rayonnement provenant de tous les processeurs commerciaux de dosimeacutetrie des installations de production drsquoeacutenergie nucleacuteaire drsquoEacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) et des mines drsquouranium Le registre comprend eacutegalement les dossiers de doses provenant des utilisateurs de rayons X tels que les dentistes les radiologues et les chiropraticiens ainsi que les expositions aux produits de filiation du radon provenant de certaines mines qui ne deacutetiennent pas de permis de la CCSN
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7 Sommaire
Le rayonnement a toujours eacuteteacute preacutesent et il est partout dans notre environnement La vie a eacutevolueacute dans un monde contenant des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement ionisant Nous sommes eacutegalement exposeacutes au rayonnement artificiel provenant de sources telles que les traitements meacutedicaux et les activiteacutes impliquant des matiegraveres radioactives
Les effets du rayonnement sur la santeacute sont bien compris Depuis le deacutebut du 20e siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes agrave fond agrave la fois en laboratoire et sur les populations humaines En raison des risques connus du rayonnement pour la santeacute il doit ecirctre utiliseacute avec prudence et strictement controcircleacute Un eacutequilibre doit ecirctre trouveacute entre les avantages du rayonnement pour la socieacuteteacute et les risques que le rayonnement pose pour les personnes la santeacute et lrsquoenvironnement
La CCSN reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de proteacuteger la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de respecter les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Elle deacutefinit eacutegalement des limites de dose pour empecirccher que les travailleurs et le public ne soient soumis agrave une exposition excessive au rayonnement
La compreacutehension des risques que pose le rayonnement aide la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation agrave fixer les limites de dose et agrave eacutetablir des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave des niveaux sucircrs Les titulaires de permis sont tenus de maintenir toutes les doses de rayonnement agrave des niveaux ALARA Des programmes de surveillance du rayonnement sont en place agrave proximiteacute des centrales nucleacuteaires et drsquoautres installations nucleacuteaires agrave travers le Canada pour proteacuteger les personnes et lrsquoenvironnement contre les effets potentiels du rayonnement
Des programmes gouvernementaux et de lrsquoindustrie mesurent systeacutematiquement les niveaux de radioactiviteacute dans lrsquoair lrsquoeau potable les eaux de surface le sol et les aliments Gracircce agrave ces donneacutees la CCSN peut veacuterifier que les normes sont respecteacutees eacutevaluer lrsquoefficaciteacute des controcircles et deacuteterminer les tendances environnementales
Depuis plus de 65 ans le Canada deacutetient un dossier de sucircreteacute nucleacuteaire reconnu au niveau international La CCSN est fiegravere drsquoavoir contribueacute agrave ce dossier de sucircreteacute en assurant une surveillance reacuteglementaire solide Les Canadiens peuvent ecirctre assureacutes que la CCSN continuera de surveiller avec vigilance la sucircreteacute de lrsquoindustrie nucleacuteaire canadienne de sorte que la santeacute et la sucircreteacute ne soient jamais compromises
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Glossaire
Acide amineacute Les eacuteleacutements constitutifs des proteacuteines Il srsquoagit de moleacutecules organiques contenant un groupement amine (NH2) et un groupe carboxyle (COOH)
Acide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) Le composeacute moleacuteculaire dans le noyau drsquoune cellule qui forme le modegravele de la structure et du fonctionnement de la cellule
Activiteacute Rythme auquel se produisent les deacutesinteacutegrations dans une matiegravere radioactive par uniteacute de temps Utiliseacutee comme mesure de la quantiteacute de radionucleacuteides preacutesents Uniteacute Becquerel symbole Bq 1 Bq = une deacutesinteacutegration par seconde
ALARA Un principe drsquooptimisation de la protection utiliseacute pour srsquoassurer que les limites de doses reccedilues au niveau individuel au travail et par le public soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux Ce concept ne deacutesigne pas la limite de dose il srsquoagit drsquoun processus qui permet de maintenir les niveaux de dose bas
Appareil agrave rayonnement Tel que deacutefini dans le Regraveglement sur les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement a) un appareil contenant une substance nucleacuteaire en une quantiteacute supeacuterieure agrave la quantiteacute drsquoexemption et permettant son utilisation pour ses proprieacuteteacutes de rayonnement et b) un appareil contenant un composeacute lumineux au radium
Atome Uniteacute de matiegravere formeacutee drsquoun noyau unique autour duquel gravitent plusieurs eacutelectrons et dont le nombre est eacutegal agrave celui des protons dans le noyau Lrsquoatome est la plus petite partie drsquoun eacuteleacutement pouvant se combiner chimiquement avec drsquoautres atomes Tous les atomes autres que lrsquohydrogegravene 1 ont des neutrons dans le noyau
Becquerel Uniteacute SI de mesure de lrsquoactiviteacute drsquoune substance radioactive Le becquerel remplace le curie (Ci) qui nrsquoest pas une uniteacute SI Son symbole est Bq Il correspond agrave une deacutesinteacutegration nucleacuteaire par seconde 1 Bq = 27 pCi (27 times 10ndash11 Ci) et 1 Ci = 37 times 1010 Bq (Voir aussi laquo SI raquo)
Cancer Un grand nombre de maladies causeacutees par la division effreacuteneacutee de cellules anormales
Capture des eacutelectrons Processus de deacutesinteacutegration radioactive au terme duquel un eacutelectron en orbite est captureacute par le noyau et fusionne avec ce dernier Apregraves ce processus la masse reste inchangeacutee mais le numeacutero atomique diminue drsquoun facteur de un car un proton est converti en neutron
Capture des neutrons ou capture neutronique Type de reacuteaction nucleacuteaire au terme de laquelle un noyau atomique srsquoempare drsquoun neutron libre et fusionne avec lui pour former un noyau plus lourd Les neutrons peuvent reacuteagir avec un noyau atomique de plusieurs maniegraveres chacune aboutissant agrave un produit diffeacuterent
Cataracte Affection qui survient lorsque le cristallin normalement transparent de lrsquoœil se trouble ou srsquoopacifie et cause une vision trouble qursquoil nrsquoest pas possible de corriger par des verres correcteurs ordinaires Le facteur le plus important de la formation de cataractes est le vieillissement mais il existe des facteurs additionnels comme le tabagisme le diabegravete lrsquoexposition excessive au soleil et le rayonnement
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Cellule La plus petite uniteacute structurelle et fonctionnelle de tous les organismes vivants connus
Deacutesinteacutegration (radioactive) Transformation drsquoun nucleacuteide radioactif en un nucleacuteide diffeacuterent (ou plusieurs nucleacuteides diffeacuterents) par eacutemission spontaneacutee de rayonnement tels que des rayonnements alpha becircta ou gamma ou par capture des eacutelectrons Il en reacutesulte un noyau plus stable et moins chargeacute en eacutenergie Chaque processus de deacutesinteacutegration a une peacuteriode radioactive deacutefinie
Deuteacuterium Un isotope drsquohydrogegravene avec un proton et un neutron dans le noyau
Dose Terme geacuteneacuteral utiliseacute pour deacutesigner la quantiteacute drsquoeacutenergie provenant de rayonnement ionisant absorbeacutee par les tissus La dose absorbeacutee est mesureacutee en grays (Gy) ougrave 1 gray eacutequivaut agrave 1 joule par kilogramme Voir aussi dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace
Dose absorbeacutee Quantiteacute drsquoeacutenergie absorbeacutee par la matiegravere irradieacutee par uniteacute de masse Cela reflegravete la quantiteacute drsquoeacutenergie deacuteposeacutee par du rayonnement ionisant lors de son passage agrave travers un milieu (comme lrsquoair lrsquoeau ou du tissu vivant) Uniteacute gray Symbole Gy
Dose aigueuml Exposition reccedilue pendant une courte dureacutee (heures ou jours) Lrsquoadjectif laquo aigueuml raquo deacutesigne uniquement la dureacutee de lrsquoexposition et non lrsquointensiteacute des doses concerneacutees
Dose chronique Exposition persistante (en termes de mois ou drsquoanneacutees) Lrsquoadjectif laquo chronique raquo se rapporte uniquement agrave la dureacutee de lrsquoexposition et non agrave lrsquointensiteacute des doses
Dose efficace Mesure de dose visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du deacutetriment radiologique pouvant reacutesulter de la dose Elle repreacutesente la somme des produits des doses eacutequivalentes aux tissus multiplieacutees par leurs facteurs de pondeacuteration tissulaires respectifs Uniteacute sievert (Sv)
Dose eacutequivalente Mesure de la dose au tissu ou agrave lrsquoorgane visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du dommage causeacute Obtenue en multipliant la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique pour tenir compte de lrsquoefficaciteacute biologique de diffeacuterents rayonnements agrave causer des dommages au tissu ou agrave lrsquoorgane consideacutereacute Uniteacute sievert (Sv)
Dosimegravetre Dispositif porteacute par une personne pour mesurer une dose de rayonnement ionisant
Dosimeacutetrie Sous-speacutecialiteacute scientifique de la radioprotection et de la physique meacutedicale centreacutee sur le calcul et lrsquoenregistrement des doses internes et externes provenant du rayonnement ionisant
Eau leacutegegravere Eau ordinaire composeacutee de moleacutecules ayant deux atomes drsquohydrogegravene et un atome drsquooxygegravene (H20) Diffeacuterente de lrsquoeau lourde qui est composeacutee de moleacutecules ayant un atome drsquohydrogegravene un atome de deuteacuterium (D) et un atome drsquooxygegravene (HDO)
Eau lourde Eau contenant une teneur eacuteleveacutee de moleacutecules avec des atomes de deuteacuterium (hydrogegravene lourd) Dans certains reacuteacteurs lrsquoeau lourde est utiliseacutee comme modeacuterateur parce qursquoelle ralentit les neutrons avec efficaciteacute et aussi parce qursquoelle a une faible probabiliteacute drsquoabsorber les neutrons
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Eau tritieacutee Lrsquoeau tritieacutee (HTO) est une moleacutecule drsquoeau dans laquelle une ou deux moleacutecules drsquohydrogegravene ont eacuteteacute remplaceacutees par un atome de tritium
Effets deacuteterministes Changements dans les cellules et les tissus qui se produiront certainement apregraves une dose aigueuml de rayonnement (agrave un niveau de dose supeacuterieur agrave au moins 1 000 mSv) en deccedilagrave duquel lrsquoeffet du rayonnement nrsquoest pas deacutetecteacute La graviteacute des effets sanitaires (eacuterythegraveme cutaneacute brucirclures et chute des cheveux) augmente avec la dose reccedilue
Effets stochastiques Terme utiliseacute pour deacutesigner les effets sanitaires du rayonnement (tels que le cancer ou les maladies heacutereacuteditaires) preacutesentant un risque statistique Pour ces maladies la probabiliteacute drsquoapparition augmente proportionnellement agrave la dose de rayonnement reccedilue plus la dose est eacuteleveacutee plus la probabiliteacute drsquoapparition est grande La graviteacute des effets nrsquoest pas proportionnelle agrave la dose
Efficaciteacute biologique relative Mesure relative de lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents types de rayonnements agrave provoquer un effet sanitaire preacuteciseacute exprimeacutee comme le rapport inverse des doses absorbeacutees de deux types de rayonnement diffeacuterents qui produiraient un effet biologique donneacute de mecircme intensiteacute
Eacutelectron Particule eacuteleacutementaire stable posseacutedant une charge eacutelectrique neacutegative de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 91 x 10-31 kg
Eacutelectron-volt (eV) Uniteacute drsquoeacutenergie eacutequivalente agrave environ 16 x 10-19 joules
Eacuteleacutement Types drsquoatomes speacutecifiques ayant le mecircme nombre de protons dans leur noyau et par conseacutequent le mecircme numeacutero atomique Le nombre de neutrons peut diffeacuterer
Eacutemission de positrons Type de deacutesinteacutegration radioactive dans laquelle un proton est transformeacute en neutron ce qui eacutemet un positron Dans ces cas lorsque le rapport neutrons-protons est trop faible et que lrsquoeacutemission de particules alpha nrsquoest pas possible sur le plan eacutenergeacutetique le noyau peut dans certaines conditions atteindre la stabiliteacute en eacutemettant un positron
Eacutenergie Grandeur physique qui deacutecrit la quantiteacute de travail qui peut ecirctre effectueacutee par une force donneacutee ougrave la masse-eacutenergie est conserveacutee Il existe diffeacuterentes formes drsquoeacutenergie eacutenergie cineacutetique potentielle thermique gravitationnelle acoustique lumineuse eacutelastique nucleacuteaire et eacutelectromagneacutetique
Eacutepideacutemiologie Eacutetude de la distribution et des eacuteleacutements deacuteterminants des maladies dans les populations humaines Elle sert de base pour la santeacute publique et la meacutedecine preacuteventive et elle est fondeacutee sur des observations plutocirct que sur des expeacuteriences
Essai biologique Toute proceacutedure utiliseacutee pour deacuteterminer la nature lrsquoactiviteacute lrsquoemplacement ou la reacutetention de radionucleacuteides dans lrsquoorganisme par des mesures directes (in vivo) ou par des analyses de matiegraveres excreacuteteacutees ou autrement eacutelimineacutees par lrsquoorganisme (in vitro)
Facteur de pondeacuteration radiologique Nombre par lequel il faut multiplier la dose absorbeacutee dans un tissu ou un organe pour deacuteterminer lrsquoefficaciteacute biologique relative du rayonnement agrave induire des effets stochastiques agrave de faibles doses le reacutesultat eacutetant la dose eacutequivalente
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Facteur de pondeacuteration tissulaire Facteur pour lequel la dose eacutequivalente est pondeacutereacutee aux fins de la deacutetermination de la dose efficace Le facteur de pondeacuteration tissulaire pour un organe ou un tissu repreacutesente la contribution relative de cet organe ou de ce tissu au preacutejudice total causeacute par les effets de lrsquoirradiation uniforme du corps entier
Fission ou fission nucleacuteaire Division drsquoun noyau lourd en deux morceaux (ou rarement plusieurs) avec des masses drsquoampleur eacutequivalente accompagneacutee geacuteneacuteralement de lrsquoeacutemission de neutrons et de rayonnement gamma
Gray (Gy) Uniteacute du SI de la dose absorbeacutee Uniteacute 1 joulekilogramme mais a un usage restreint
In vitro Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience reacutealiseacutee en dehors drsquoun organisme vivant dans un environnement controcircleacute comme dans une eacuteprouvette ou une boicircte de Peacutetri Du latin laquo dans le verre raquo
In vivo Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience portant sur un organisme vivant complet par opposition agrave un organisme partiel ou mort ou un environnement controcircleacute in vitro Latin pour laquo dans le vivant raquo
Ion Atome moleacutecule ou fragment de moleacutecule ayant acquis une charge eacutelectrique suite agrave la perte ou au gain drsquoun ou plusieurs eacutelectrons
Isotopes Deux ou plusieurs formes drsquoun eacuteleacutement donneacute qui ont des numeacuteros atomiques identiques (le mecircme nombre de protons dans leur noyau) et la mecircme ou les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques mais avec des masses atomiques diffeacuterentes (diffeacuterents nombres de neutrons dans leur noyau) et des proprieacuteteacutes physiques distinctes Par exemple lrsquouranium a 16 isotopes diffeacuterents soit U-234 U-235 U-236 U-238 etc
Leuceacutemie Cancer des globules blancs (leucocytes)
Limites de dose Limites de dose efficace et eacutequivalente preacutevues par le Regraveglement sur la radioprotection Ces limites sont en place pour reacuteduire au minimum le risque drsquoeffets nocifs pour la santeacute causeacutes par lrsquoexposition aux rayonnements associeacutee agrave des activiteacutes autoriseacutees par la CCSN
Maladie des rayons Ensemble de symptocircmes caracteacuterisant les radioleacutesions qui reacutesultent drsquoune exposition excessive de lrsquoensemble du corps (ou drsquoune grande partie de celui-ci) au rayonnement ionisant Les premiers de ces symptocircmes sont des nauseacutees de la fatigue des vomissements et la diarrheacutee qui peuvent ecirctre suivis par la perte de cheveux des heacutemorragies lrsquoinflammation de la bouche et de la gorge et une perte geacuteneacuterale drsquoeacutenergie
Masse ou masse atomique Masse drsquoun isotope drsquoun eacuteleacutement exprimeacutee en uniteacutes de masse atomique deacutefinie par un douziegraveme de la masse drsquoun atome de carbone 12 Une masse atomique de 1 eacutequivaut agrave environ 166 x 10-27 kg
Microsievert Un millioniegraveme de sievert (voir sievert) Symbole μSv
Millisievert Un milliegraveme de sievert (voir sievert) Symbole mSv
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Modegravele lineacuteaire sans seuil Modegravele dose-reacuteponse baseacute sur lrsquohypothegravese selon laquelle dans la gamme des faibles doses les doses de rayonnement supeacuterieures agrave zeacutero augmentent le risque de cancers etou de maladies heacutereacuteditaires drsquoune maniegravere proportionnelle simple
Modeacuterateur Matiegravere telle que lrsquoeau ordinaire ou lrsquoeau lourde qui est utiliseacutee dans un reacuteacteur pour ralentir la vitesse eacuteleveacutee des neutrons ce qui accroicirct la probabiliteacute qursquoune fission survienne
Moleacutecule Groupe drsquoatomes lieacutes chimiquement les uns aux autres
Mutation Changement chimique de lrsquoADN dans le noyau drsquoune cellule Les mutations survenant dans les cellules des spermatozoiumldes ou des ovules ou leurs preacutecurseurs peuvent avoir des effets heacutereacuteditaires chez les enfants ou les geacuteneacuterations futures Les mutations dans les cellules somatiques (cellules non reproductrices) peuvent eacutegalement favoriser lrsquoapparition du cancer
Neutron Particule eacuteleacutementaire du noyau de lrsquoatome (acirc lrsquoexception de lrsquohydrogegravene) et dont la masse est similaire agrave celle drsquoun proton soit de lrsquoordre de 16 x 10-27 kg
Nombre de masse Nombre de neutrons et de protons dans le noyau drsquoun atome
Non-prolifeacuteration nucleacuteaire Effets deacuteployeacutes pour preacutevenir la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires et de dispositifs nucleacuteaires explosifs La CCSN est responsable de la mise en œuvre de la politique de non-prolifeacuteration nucleacuteaire du Canada qui contient deux objectifs de large porteacutee et de longue date
1 garantir aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires du Canada ne contribuent pas agrave la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou drsquoautres dispositifs nucleacuteaires explosifs
2 promouvoir un reacutegime international de non-prolifeacuteration plus efficace et plus complet
Noyau (drsquoun atome) Partie centrale drsquoun atome chargeacutee positivement contenant des protons et des neutrons Le nombre total de protons et de neutrons srsquoappelle le nombre de masse
Nucleacuteide Un terme geacuteneacuteral pour deacutesigner tous les isotopes connus qursquoils soient stables ou non
Numeacutero atomique Nombre de protons dans le noyau drsquoun atome Symbole Z
Optimisation Processus drsquoeacutetablissement de niveaux de protection et de sucircreteacute qui permettent drsquoassurer que les expositions la probabiliteacute de subir une exposition et la valeur des expositions potentielles soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux tel que recommandeacute par la Commission internationale de protection radiologique
Particules alpha Une particule agrave charge positive formeacutee de deux protons et de deux neutrons qui est eacutemise par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoil se deacutesintegravegre Une particule alpha est relativement volumineuse et peut ecirctre arrecircteacutee par la peau ou une feuille de papier Une particule alpha est identique agrave un noyau drsquoheacutelium
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Particules becircta Un eacutelectron (une particule ayant une charge neacutegative) ou un positron (une particule ayant une charge positive) qui est eacutemis par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoils se deacutesintegravegrent Les particules becircta sont relativement petites et peuvent ecirctre arrecircteacutees par une feuille drsquoaluminium ou de plastique de quelques millimegravetres drsquoeacutepaisseur
Peacuteriode (radioactive) Temps neacutecessaire pour que lrsquoactiviteacute drsquoun radionucleacuteide soit reacuteduite de moitieacute par un processus de deacutesinteacutegration radioactive Symbole t12 Plus la peacuteriode drsquoune substance est courte plus elle est radioactive
Photon Un quantum (la plus petite quantiteacute possible) drsquoeacutenergie eacutemise sous forme de rayonnement eacutelectromagneacutetique
Positron Particule eacuteleacutementaire chargeacutee positivement de 16 x 10-19 coulombs et dont la masse est de 91 x 10-31 kg (comparable agrave un eacutelectron mais chargeacutee positivement)
Produits de filiation du radon Terme utiliseacute pour deacutesigner collectivement les produits immeacutediats de deacutesinteacutegration radioactive du radon Il srsquoagit de la chaicircne de deacutesinteacutegration qui inclut le polonium 218 le plomb 214 le bismuth 214 et le polonium 214 Leur peacuteriode combineacutee moyenne est de lrsquoordre de 30 minutes Aussi appeleacute descendant du radon
Proton Particule eacuteleacutementaire stable preacutesente dans le noyau de lrsquoatome posseacutedant une charge eacutelectrique positive de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 167 x 10-27 kg
Radioactif Empreint de radioactiviteacute eacutemettant spontaneacutement de lrsquoeacutenergie sous forme de rayonnement ionisant (telles que les particules alpha et becircta des neutrons ou des rayons gamma) agrave la suite de la deacutesinteacutegration drsquoun atome instable
Radon Eacuteleacutement chimique dont le symbole est Rn et le nombre atomique 86 Le radon est un gaz noble rare incolore inodore insipide naturel et radioactif issu de la deacutesinteacutegration du radium Il srsquoagit de lrsquoune des substances les plus lourdes persistant sous forme de gaz dans des conditions normales le radon preacutesente un risque pour la santeacute
Radio-isotope Isotope drsquoun eacuteleacutement qui subit une deacutesinteacutegration spontaneacutee et eacutemet un rayonnement
Radionucleacuteide Nucleacuteide radioactif
Radiosensible Un terme qualitatif pour distinguer les cellules les tissus et les organes qui sont plus susceptibles drsquoecirctre endommageacutes par le rayonnement
Rayonnement Processus drsquoeacutemission ou de transmission drsquoeacutenergie sous forme de particules ou drsquoondes Dans le preacutesent document le terme laquo rayonnement raquo deacutesigne un rayonnement ionisant sauf indication contraire
Rayonnement artificiel Rayonnement produit par les activiteacutes humaines et qui srsquoajoute au rayonnement de fond
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Rayonnement cosmique Rayonnement naturel provenant de lrsquoespace Ces rayons sont composeacutes de rayonnements ionisants peacuteneacutetrants (agrave la fois particulaires et eacutelectromagneacutetiques) et peuvent porter des eacutenergies de plus de 1020 eV Le champ magneacutetique terrestre deacutevie les rayons cosmiques chargeacutes vers les pocircles
Rayonnement de fond naturel Une source de rayonnement preacutesente en permanence dans lrsquoenvironnement et provenant de diffeacuterentes sources Parmi ces sources figurent le rayonnement cosmique les sources terrestres (eacuteleacutements radioactifs preacutesents dans le sol) lrsquoair ambiant (radon) et les sources internes (denreacutees alimentaires et boissons) La dose efficace annuelle globale par personne attribueacutee au rayonnement naturel est de 24 mSv par anneacutee (UNSCEAR 2008)
Rayonnement eacutelectromagneacutetique Mouvement drsquoondes en deacuteplacement reacutesultant de lrsquoeacutevolution des champs eacutelectriques et magneacutetiques Le spectre de rayonnement eacutelectromagneacutetique connu comprend la gamme des rayons X (et des rayons gamma) de courte longueur drsquoonde et agrave haute eacutenergie lrsquoultraviolet la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge et le radar et des ondes radio et de longueur drsquoonde relativement longue et agrave faible eacutenergie Selon la meacutecanique quantique les rayonnements eacutelectromagneacutetiques agrave haute eacutenergie peuvent se comporter comme des particules (photons)
Rayonnement gamma Rayonnement eacutelectromagneacutetique peacuteneacutetrant produit par un noyau atomique pendant sa deacutesinteacutegration radioactive forme de rayonnement ionisant agrave courte longueur drsquoonde et eacutenergie eacuteleveacutee
Rayonnement ionisant Rayonnement capable drsquoajouter ou de retrancher des eacutelectrons en traversant la matiegravere (par ex air eau ou tissus vivants) Exemples particules alpha rayonnement gamma rayons X et neutrons
Rayonnement neutronique Se produit lorsque les neutrons sont eacutejecteacutes du noyau par fission nucleacuteaire (c-agrave-d division de lrsquoatome) et drsquoautres processus Contrairement agrave drsquoautres rayonnements le rayonnement neutronique est absorbeacute par les mateacuteriaux contenant un grand nombre drsquoatomes drsquohydrogegravene comme la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques
Rayonnement non ionisant Un rayonnement plus faible que le rayonnement ionisant c-agrave-d qui ne possegravede pas lrsquoeacutenergie suffisante pour produire des ions La lumiegravere visible les rayons infrarouges et les ondes radioeacutelectriques sont des rayonnements non ionisants
Rayons X Rayonnement eacutelectromagneacutetique (photon) peacuteneacutetrant eacutemis par un atome apregraves avoir eacuteteacute bombardeacute par des eacutelectrons Les rayons X diffegraverent du rayonnement gamma dans la mesure ougrave ils sont eacutemis agrave partir des eacutelectrons en orbite et non agrave partir du noyau Ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma Les rayons X sont principalement geacuteneacutereacutes par des moyens artificiels plutocirct qursquoagrave partir de substances radioactives Ils sont utiliseacutes avant tout agrave des fins meacutedicales
Reacuteacteur nucleacuteaire Appareil dans lequel une reacuteaction en chaicircne de fission nucleacuteaire autoentretenue se produit dans des conditions controcircleacutees pour produire de lrsquoeacutenergie ou des rayonnements utiles
Reacuteaction en chaicircne Voir reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne
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Reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne Exemple de fission nucleacuteaire ougrave un neutron est eacutejecteacute drsquoun atome fissionneacute ce qui causera la fission drsquoun autre atome en eacutejectant plus de neutrons
Rejets Substances et matiegraveres nucleacuteaires relacirccheacutees dans lrsquoenvironnement (sous forme liquide ou gazeuse) agrave la suite drsquoactiviteacutes autoriseacutees par la CCSN
Service de dosimeacutetrie autoriseacute Une entreprise ou une institution qui deacutetient un permis de la CCSN pour mesurer les doses de rayonnement aux travailleurs
SI Systegraveme international drsquouniteacutes
Sievert Lrsquouniteacute du SI mesurant la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Elle est eacutegale agrave 1 joulekilogramme Elle remplace lrsquoancienne uniteacute de rayonnement classique rem Des multiples du sievert (dont le symbole est Sv) sont utiliseacutes dans la pratique courante et incluent le millisievert (mSv 11000 de 1 Sv) et le microsievert (μSv 11 000 000 de 1 Sv)
Substances nucleacuteaires Isotopes qui eacutemettent du rayonnement
Travailleur du secteur nucleacuteaire (TSN) Personne qui du fait de sa profession ou de son occupation et des conditions dans lesquelles elle exerce ses activiteacutes si celles-ci sont lieacutees agrave une substance ou agrave une installation nucleacuteaire risque vraisemblablement de recevoir une dose de rayonnement supeacuterieure agrave la limite reacuteglementaire fixeacutee par la CCSN pour la population en geacuteneacuteral (1 mSv par anneacutee)
Tritium Un isotope radioactif de lrsquohydrogegravene posseacutedant deux neutrons et un proton dans son noyau Le tritium se deacutesintegravegre en eacutemettant un eacutelectron (rayonnement becircta) et sa peacuteriode radioactive est de 123 ans Le tritium est preacutesent naturellement dans lrsquoenvironnement et eacutegalement un sous-produit des reacuteacteurs nucleacuteaires
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Acronymes et uniteacutes
ADN acide deacutesoxyribonucleacuteique AIEA Agence internationale de lrsquoeacutenergie atomique ALARA niveau le plus bas que lrsquoon peut raisonnablement atteindre BEIR National Academy of Biological Effects of Ionizing Radiation Bq becquerel CCSN Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire CIPR Commission internationale de protection radiologique CRFPT Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial EACL Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee ELF ondes meacutegameacutetriques FDN Fichier dosimeacutetrique national Gy gray H2O symbole chimique de lrsquoeau eacutegalement HOH HTO eau tritieacutee ICRU Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation J joule LSRN Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires mSv millisievert NCRP National Council on Radiation Protection and Measurements Sv sievert TDM tomodensitomeacutetrie t frac12 symbole pour la peacuteriode radioactive drsquoun radionucleacuteide TSN travailleur du secteur nucleacuteaire microSv microsievert UNSCEAR Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants UV ultraviolet wR facteur de pondeacuteration radiologique wT facteur de pondeacuteration tissulaire
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Sources
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laws-loisjusticegccaengregulationssor-2000-203page-1html bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire juin 2003 Controcircle et enregistrement des
doses de rayonnement aux personnes guide de reacuteglementation G-91 httpwwwnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_fre44019shyG91FpdfCFID=17937881ampCFTOKEN=18173133
bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire octobre 2004 Maintenir les expositions et les doses au laquo niveau le plus bas qursquoil soit raisonnablement possible drsquoatteindre raquo guide de reacuteglementation G-129 reacutevision 1 httpnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_freG129rev1_fpdf
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations 2007 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 103 Publication 103 Pergamon Press Oxford 2007
bull Commission internationale de protection radiologique Rapport du Groupe de travail sur lrsquohomme de reacutefeacuterence Publication 23 de la CIPR Pergamon Press New York 1975
bull Commission internationale de protection radiologique Limits for Intakes of Radionuclides by Workers Publication 30 de la CIPR partie 1 (et suppleacutement) part 2 (et suppleacutement) partie 3 (et suppleacutements A et B) et index Annales de la CIPR Pergamon Press New York 1979-1982
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations de 1990 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 21(1-3) Publication 60 de la CIPR Pergamon Press Oxford 1991
bull Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation 2011 Fundamental quantities and units for ionizing radiation Journal de la ICRU volume 11 no 1 publieacute par Oxford University Press
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRP) ncrponlineorgPDFsNCRP20Composite20Glossarypdf
bull Santeacute Canada Rapport de 2008 sur les radioexpositions professionnelles au Canada publication 5923 de SC hc-scgccaewh-semtalt_formatshecs-sescpdfpubsoccup-travail2008-report-rapportshyengpdf
bull Committee to Assess Health Risks from Exposures to Low Levels of Ionizing Radiation Health Risks from Exposure to Low Levels of Ionizing Radiation BEIR VII ndash Phase 2 National Academy Sciences National Research Council National Academy Press Washington 2006
bull Nations Unies Effects of Ionizing Radiation Volume I Report to the General Assembly Scientific Annexes A and B Volume II Scientific Annexes C D and E Rapport de 2006 du Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des rayonnements ionisants publications des Nations Unies E08IX6 (2008) et E09IX5 (2009) Nations Unies New York
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bull Nations Unies Sources and Effects of Ionizing Radiation Volume I Sources Volume II Effects Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants Rapport 2000 agrave lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale avec des annexes scientifiques publications des Nations Unies E00IX3 et E00IX4 Nations Unies New York 2000
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bull Brenner DJ et Hall EJ Computed Tomography ndash An Increasing Source of Radiation Exposure New England Journal of Medicine 357 p 2277-2284 2007
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- Full cover - PDF - FRpdf
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- RG-RD_IR_Fpdf
- inside cover - PDF - FR
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- E-DOCS-3738137-v8-Radiation_INFO_doc_-_FR
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- Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
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- 42 Eacutevaluation du risque de cancer
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- Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
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- 541 Rayonnement naturel
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- Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
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- 61 Protection des Canadiens
- 62 Protection des travailleurs
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6 Reacuteglementation des radiations
La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire (CCSN) reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de preacuteserver la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de mettre en œuvre les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Le mandat de la CCSN inclut aussi la diffusion de renseignements objectifs de nature scientifique technique et reacuteglementaire agrave lrsquointention de la population
En tant qursquoorganisme de reacuteglementation nucleacuteaire du Canada la CCSN surveille toutes les installations nucleacuteaires et les activiteacutes et applications lieacutees au nucleacuteaire En font partie les centrales nucleacuteaires les mines et usines de concentration drsquouranium les installations de traitement et de recherche les installations de gestion des deacutechets radioactifs les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement utiliseacutes agrave des fins meacutedicales et industrielles
La CCSN dispose drsquoun cadre de deacutelivrance de permis et de veacuterification de la conformiteacute visant agrave assurer que toute personne qui utilise possegravede ou stocke des substances nucleacuteaires et des appareils agrave rayonnement est en conformiteacute avec un permis et a mis en place des dispositions de sucircreteacute et de seacutecuriteacute approprieacutees Au fil des ans ces exigences reacuteglementaires ont eacuteteacute renforceacutees suite agrave lrsquoameacutelioration des connaissances sur les effets du rayonnement
61 Protection des Canadiens
Toutes les installations et activiteacutes nucleacuteaires au Canada sont reacutegies par la Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires (LSRN) qui est entreacutee en vigueur en mai 2000 en remplacement de lrsquoancienne Loi sur le controcircle de lrsquoeacutenergie atomique La LSRN et ses regraveglements sont conccedilus pour proteacuteger le public les personnes qui travaillent dans le secteur nucleacuteaire et notre environnement Le rocircle de la CCSN est de srsquoassurer que la LSRN et ses regraveglements sont respecteacutes
La CCSN collabore avec les organismes provinciaux et territoriaux de reacuteglementation en matiegravere de protection de lrsquoenvironnement et de radioprotection De nombreux autres organismes feacutedeacuteraux jouent eacutegalement un rocircle dans la protection des Canadiens la CCSN collabore avec Ressources naturelles Canada Environnement Canada Santeacute Canada Pecircches et Oceacuteans Canada Transports Canada la Deacutefense nationale et les Forces canadiennes et Affaires eacutetrangegraveres et Commerce international Canada pour reacuteglementer les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes
Les normes canadiennes en matiegravere de sucircreteacute nucleacuteaire prennent comme reacutefeacuterence les normes internationales Pour ce faire la CCSN srsquoappuie sur les travaux de lrsquoAgence internationale de lrsquoeacutenergie atomique (AIEA) et drsquoautres organisations telles que le Comiteacute scientifique des Nations Unies sur les effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) et la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) ainsi que sur ceux de Santeacute Canada et drsquoEnvironnement Canada
Avec la coopeacuteration de ses Eacutetats membres lrsquoAIEA publie plusieurs normes internationales notamment des normes de non-prolifeacuteration nucleacuteaire Les normes de la CCSN et les meilleures pratiques dans ce domaine respectent celles de lrsquoAIEA
Dans le domaine de la non-prolifeacuteration nucleacuteaire la CCSN travaille pour le compte du gouvernement du Canada afin drsquoatteindre deux objectifs assurer aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires de notre pays ne contribuent pas agrave la
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fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou de dispositifs explosifs nucleacuteaires et promouvoir un cadre international de non-prolifeacuteration efficace et plus complet
62 Protection des travailleurs
La CCSN reacuteglemente les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes dans le but de proteacuteger la seacutecuriteacute et la santeacute des travailleurs Les installations nucleacuteaires comprennent les centrales nucleacuteaires les mines et les usines de concentration drsquouranium les installations de fabrication de combustible et les installations qui effectuent le traitement et la recherche Les aspects des activiteacutes reacuteglementeacutees sont la seacutecuriteacute la dosimeacutetrie lrsquoemballage et le transport des substances nucleacuteaires ainsi que lrsquoimportation et lrsquoexportation des substances nucleacuteaires
On estime agrave 40 000 le nombre de travailleurs de lrsquoindustrie nucleacuteaire au Canada et le nombre de personnes exposeacutees au rayonnement chaque jour dans le cadre de leur emploi est beaucoup plus eacuteleveacute Les travailleurs canadiens sont exposeacutes agrave des rayonnements de deux faccedilons ils travaillent avec des sources artificielles de rayonnement (par exemple dans lrsquoindustrie nucleacuteaire les soins de santeacute les eacutetablissements de recherche ou de production) ou bien ils sont exposeacutes agrave des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement naturel (par exemple dans lrsquoindustrie miniegravere dans les eacutequipages drsquoavion et dans la construction)
Le Regraveglement sur la radioprotection canadien fixe des limites srsquoappliquant agrave la quantiteacute de rayonnement agrave laquelle le public et les travailleurs du secteur nucleacuteaire (TSN) peuvent ecirctre exposeacutes Il srsquoagit des laquo limites de dose raquo (voir la section 55) et elles sont fixeacutees en deccedilagrave du seuil auquel on srsquoattend qursquoil y ait des effets neacutefastes sur la santeacute Le Regraveglement exige que les titulaires de permis mettent en œuvre des programmes de radioprotection qui limitent lrsquoexposition des travailleurs aux rayonnements ionisants sous les limites de dose et agrave un niveau aussi bas que possible les facteurs sociaux et eacuteconomiques en preacutesence eacutetant pris en compte (voir la figure 17)
Accident nucleacuteaire survenu agrave Fukushima en 2011
Le 11 mars 2011 un seacuteisme de magnitude 9 suivi drsquoun tsunami deacutevastateur ont frappeacute le Japon laissant derriegravere eux pregraves de 25 000 morts ou disparus un demi-million de reacutesidences deacutetruites ou endommageacutees et 560 km2 inondeacutes
Les reacutepercussions combineacutees du seacuteisme et du tsunami sur la centrale nucleacuteaire de Fukushima-Daiichi ont provoqueacute lrsquoun des pires accidents nucleacuteaires du monde Au cours des heures et des jours qui ont suivi trois des six reacuteacteurs de la centrale ont surchauffeacute et subi des dommages Les travailleurs de la centrale ont braveacute des conditions extraordinaires pour preacutevenir ou retarder les rejets de matiegraveres radioactives au-dessus de la reacutegion environnante et dans la mer Gracircce agrave leurs efforts il a eacuteteacute possible de retarder suffisamment ces rejets pour que la population environnante puisse ecirctre eacutevacueacutee malgreacute les dommages geacuteneacuteraliseacutes subis aux infrastructures locales
Agrave mesure que lrsquoaccident se deacuteroulait la zone drsquoeacutevacuation srsquoest agrandie et les autoriteacutes ont recommandeacute aux habitants drsquoun plus grand secteur de se reacutefugier agrave lrsquointeacuterieur Des mesures de surveillance radiologique eacutetendues et de controcircle de la production et de la distribution alimentaires ont eacuteteacute mises en œuvre Dans le mecircme ordre drsquoideacutee il faudra poursuivre la surveillance et le controcircle des approvisionnements alimentaires et en eau peut-ecirctre pendant de nombreuses anneacutees
Cet accident a pousseacute de nombreux pays agrave eacutevaluer la sucircreteacute de leurs infrastructures nucleacuteaires La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire a entrepris un examen de toutes les grandes installations nucleacuteaires au Canada Cet examen dirigeacute par un groupe de travail multidisciplinaire a permis de confirmer que les installations canadiennes peuvent reacutesister et reacutepondre agrave des eacuteveacutenements externes comme les tremblements de terre Un plan drsquoaction de quatre ans est en cours drsquoeacutelaboration afin de renforcer les deacutefenses et de reacuteduire davantage le risque notamment gracircce agrave lrsquoameacutelioration du Regraveglement sur la radioprotection en vigueur pour y inteacutegrer de nouvelles exigences en cas drsquourgence
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Les installations nucleacuteaires au Canada doivent disposer drsquoun personnel qualifieacute pour effectuer leurs activiteacutes en conformiteacute avec la LSRN et ses regraveglements La CCSN veacuterifie eacutegalement que le personnel travaillant dans le domaine de la radioprotection est capable drsquoexeacutecuter les tacircches preacutevues drsquoapregraves les permis
Surveillance des doses
Tous les titulaires de permis de la CCSN sont tenus de deacuteterminer les doses de rayonnement reccedilues par les travailleurs dans lrsquoexercice de leurs fonctions En outre si lrsquoon srsquoattend agrave ce que les doses efficaces deacutepassent 5 mSv en un an les titulaires de permis sont tenus de recourir agrave des services de dosimeacutetrie autoriseacutes
La CCSN deacutelivre des permis aux services de dosimeacutetrie qui doivent effectuer des mesures de doses exactes et preacutecises Les titulaires de permis de services de dosimeacutetrie sont tenus de deacuteposer de lrsquoinformation reacuteguliegraverement dans le Fichier dosimeacutetrique national (FDN) Le FDN exploiteacute par le Bureau de la radioprotection de Santeacute Canada contient les dossiers de doses de rayonnement provenant de tous les processeurs commerciaux de dosimeacutetrie des installations de production drsquoeacutenergie nucleacuteaire drsquoEacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) et des mines drsquouranium Le registre comprend eacutegalement les dossiers de doses provenant des utilisateurs de rayons X tels que les dentistes les radiologues et les chiropraticiens ainsi que les expositions aux produits de filiation du radon provenant de certaines mines qui ne deacutetiennent pas de permis de la CCSN
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7 Sommaire
Le rayonnement a toujours eacuteteacute preacutesent et il est partout dans notre environnement La vie a eacutevolueacute dans un monde contenant des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement ionisant Nous sommes eacutegalement exposeacutes au rayonnement artificiel provenant de sources telles que les traitements meacutedicaux et les activiteacutes impliquant des matiegraveres radioactives
Les effets du rayonnement sur la santeacute sont bien compris Depuis le deacutebut du 20e siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes agrave fond agrave la fois en laboratoire et sur les populations humaines En raison des risques connus du rayonnement pour la santeacute il doit ecirctre utiliseacute avec prudence et strictement controcircleacute Un eacutequilibre doit ecirctre trouveacute entre les avantages du rayonnement pour la socieacuteteacute et les risques que le rayonnement pose pour les personnes la santeacute et lrsquoenvironnement
La CCSN reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de proteacuteger la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de respecter les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Elle deacutefinit eacutegalement des limites de dose pour empecirccher que les travailleurs et le public ne soient soumis agrave une exposition excessive au rayonnement
La compreacutehension des risques que pose le rayonnement aide la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation agrave fixer les limites de dose et agrave eacutetablir des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave des niveaux sucircrs Les titulaires de permis sont tenus de maintenir toutes les doses de rayonnement agrave des niveaux ALARA Des programmes de surveillance du rayonnement sont en place agrave proximiteacute des centrales nucleacuteaires et drsquoautres installations nucleacuteaires agrave travers le Canada pour proteacuteger les personnes et lrsquoenvironnement contre les effets potentiels du rayonnement
Des programmes gouvernementaux et de lrsquoindustrie mesurent systeacutematiquement les niveaux de radioactiviteacute dans lrsquoair lrsquoeau potable les eaux de surface le sol et les aliments Gracircce agrave ces donneacutees la CCSN peut veacuterifier que les normes sont respecteacutees eacutevaluer lrsquoefficaciteacute des controcircles et deacuteterminer les tendances environnementales
Depuis plus de 65 ans le Canada deacutetient un dossier de sucircreteacute nucleacuteaire reconnu au niveau international La CCSN est fiegravere drsquoavoir contribueacute agrave ce dossier de sucircreteacute en assurant une surveillance reacuteglementaire solide Les Canadiens peuvent ecirctre assureacutes que la CCSN continuera de surveiller avec vigilance la sucircreteacute de lrsquoindustrie nucleacuteaire canadienne de sorte que la santeacute et la sucircreteacute ne soient jamais compromises
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Glossaire
Acide amineacute Les eacuteleacutements constitutifs des proteacuteines Il srsquoagit de moleacutecules organiques contenant un groupement amine (NH2) et un groupe carboxyle (COOH)
Acide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) Le composeacute moleacuteculaire dans le noyau drsquoune cellule qui forme le modegravele de la structure et du fonctionnement de la cellule
Activiteacute Rythme auquel se produisent les deacutesinteacutegrations dans une matiegravere radioactive par uniteacute de temps Utiliseacutee comme mesure de la quantiteacute de radionucleacuteides preacutesents Uniteacute Becquerel symbole Bq 1 Bq = une deacutesinteacutegration par seconde
ALARA Un principe drsquooptimisation de la protection utiliseacute pour srsquoassurer que les limites de doses reccedilues au niveau individuel au travail et par le public soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux Ce concept ne deacutesigne pas la limite de dose il srsquoagit drsquoun processus qui permet de maintenir les niveaux de dose bas
Appareil agrave rayonnement Tel que deacutefini dans le Regraveglement sur les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement a) un appareil contenant une substance nucleacuteaire en une quantiteacute supeacuterieure agrave la quantiteacute drsquoexemption et permettant son utilisation pour ses proprieacuteteacutes de rayonnement et b) un appareil contenant un composeacute lumineux au radium
Atome Uniteacute de matiegravere formeacutee drsquoun noyau unique autour duquel gravitent plusieurs eacutelectrons et dont le nombre est eacutegal agrave celui des protons dans le noyau Lrsquoatome est la plus petite partie drsquoun eacuteleacutement pouvant se combiner chimiquement avec drsquoautres atomes Tous les atomes autres que lrsquohydrogegravene 1 ont des neutrons dans le noyau
Becquerel Uniteacute SI de mesure de lrsquoactiviteacute drsquoune substance radioactive Le becquerel remplace le curie (Ci) qui nrsquoest pas une uniteacute SI Son symbole est Bq Il correspond agrave une deacutesinteacutegration nucleacuteaire par seconde 1 Bq = 27 pCi (27 times 10ndash11 Ci) et 1 Ci = 37 times 1010 Bq (Voir aussi laquo SI raquo)
Cancer Un grand nombre de maladies causeacutees par la division effreacuteneacutee de cellules anormales
Capture des eacutelectrons Processus de deacutesinteacutegration radioactive au terme duquel un eacutelectron en orbite est captureacute par le noyau et fusionne avec ce dernier Apregraves ce processus la masse reste inchangeacutee mais le numeacutero atomique diminue drsquoun facteur de un car un proton est converti en neutron
Capture des neutrons ou capture neutronique Type de reacuteaction nucleacuteaire au terme de laquelle un noyau atomique srsquoempare drsquoun neutron libre et fusionne avec lui pour former un noyau plus lourd Les neutrons peuvent reacuteagir avec un noyau atomique de plusieurs maniegraveres chacune aboutissant agrave un produit diffeacuterent
Cataracte Affection qui survient lorsque le cristallin normalement transparent de lrsquoœil se trouble ou srsquoopacifie et cause une vision trouble qursquoil nrsquoest pas possible de corriger par des verres correcteurs ordinaires Le facteur le plus important de la formation de cataractes est le vieillissement mais il existe des facteurs additionnels comme le tabagisme le diabegravete lrsquoexposition excessive au soleil et le rayonnement
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Cellule La plus petite uniteacute structurelle et fonctionnelle de tous les organismes vivants connus
Deacutesinteacutegration (radioactive) Transformation drsquoun nucleacuteide radioactif en un nucleacuteide diffeacuterent (ou plusieurs nucleacuteides diffeacuterents) par eacutemission spontaneacutee de rayonnement tels que des rayonnements alpha becircta ou gamma ou par capture des eacutelectrons Il en reacutesulte un noyau plus stable et moins chargeacute en eacutenergie Chaque processus de deacutesinteacutegration a une peacuteriode radioactive deacutefinie
Deuteacuterium Un isotope drsquohydrogegravene avec un proton et un neutron dans le noyau
Dose Terme geacuteneacuteral utiliseacute pour deacutesigner la quantiteacute drsquoeacutenergie provenant de rayonnement ionisant absorbeacutee par les tissus La dose absorbeacutee est mesureacutee en grays (Gy) ougrave 1 gray eacutequivaut agrave 1 joule par kilogramme Voir aussi dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace
Dose absorbeacutee Quantiteacute drsquoeacutenergie absorbeacutee par la matiegravere irradieacutee par uniteacute de masse Cela reflegravete la quantiteacute drsquoeacutenergie deacuteposeacutee par du rayonnement ionisant lors de son passage agrave travers un milieu (comme lrsquoair lrsquoeau ou du tissu vivant) Uniteacute gray Symbole Gy
Dose aigueuml Exposition reccedilue pendant une courte dureacutee (heures ou jours) Lrsquoadjectif laquo aigueuml raquo deacutesigne uniquement la dureacutee de lrsquoexposition et non lrsquointensiteacute des doses concerneacutees
Dose chronique Exposition persistante (en termes de mois ou drsquoanneacutees) Lrsquoadjectif laquo chronique raquo se rapporte uniquement agrave la dureacutee de lrsquoexposition et non agrave lrsquointensiteacute des doses
Dose efficace Mesure de dose visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du deacutetriment radiologique pouvant reacutesulter de la dose Elle repreacutesente la somme des produits des doses eacutequivalentes aux tissus multiplieacutees par leurs facteurs de pondeacuteration tissulaires respectifs Uniteacute sievert (Sv)
Dose eacutequivalente Mesure de la dose au tissu ou agrave lrsquoorgane visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du dommage causeacute Obtenue en multipliant la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique pour tenir compte de lrsquoefficaciteacute biologique de diffeacuterents rayonnements agrave causer des dommages au tissu ou agrave lrsquoorgane consideacutereacute Uniteacute sievert (Sv)
Dosimegravetre Dispositif porteacute par une personne pour mesurer une dose de rayonnement ionisant
Dosimeacutetrie Sous-speacutecialiteacute scientifique de la radioprotection et de la physique meacutedicale centreacutee sur le calcul et lrsquoenregistrement des doses internes et externes provenant du rayonnement ionisant
Eau leacutegegravere Eau ordinaire composeacutee de moleacutecules ayant deux atomes drsquohydrogegravene et un atome drsquooxygegravene (H20) Diffeacuterente de lrsquoeau lourde qui est composeacutee de moleacutecules ayant un atome drsquohydrogegravene un atome de deuteacuterium (D) et un atome drsquooxygegravene (HDO)
Eau lourde Eau contenant une teneur eacuteleveacutee de moleacutecules avec des atomes de deuteacuterium (hydrogegravene lourd) Dans certains reacuteacteurs lrsquoeau lourde est utiliseacutee comme modeacuterateur parce qursquoelle ralentit les neutrons avec efficaciteacute et aussi parce qursquoelle a une faible probabiliteacute drsquoabsorber les neutrons
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Eau tritieacutee Lrsquoeau tritieacutee (HTO) est une moleacutecule drsquoeau dans laquelle une ou deux moleacutecules drsquohydrogegravene ont eacuteteacute remplaceacutees par un atome de tritium
Effets deacuteterministes Changements dans les cellules et les tissus qui se produiront certainement apregraves une dose aigueuml de rayonnement (agrave un niveau de dose supeacuterieur agrave au moins 1 000 mSv) en deccedilagrave duquel lrsquoeffet du rayonnement nrsquoest pas deacutetecteacute La graviteacute des effets sanitaires (eacuterythegraveme cutaneacute brucirclures et chute des cheveux) augmente avec la dose reccedilue
Effets stochastiques Terme utiliseacute pour deacutesigner les effets sanitaires du rayonnement (tels que le cancer ou les maladies heacutereacuteditaires) preacutesentant un risque statistique Pour ces maladies la probabiliteacute drsquoapparition augmente proportionnellement agrave la dose de rayonnement reccedilue plus la dose est eacuteleveacutee plus la probabiliteacute drsquoapparition est grande La graviteacute des effets nrsquoest pas proportionnelle agrave la dose
Efficaciteacute biologique relative Mesure relative de lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents types de rayonnements agrave provoquer un effet sanitaire preacuteciseacute exprimeacutee comme le rapport inverse des doses absorbeacutees de deux types de rayonnement diffeacuterents qui produiraient un effet biologique donneacute de mecircme intensiteacute
Eacutelectron Particule eacuteleacutementaire stable posseacutedant une charge eacutelectrique neacutegative de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 91 x 10-31 kg
Eacutelectron-volt (eV) Uniteacute drsquoeacutenergie eacutequivalente agrave environ 16 x 10-19 joules
Eacuteleacutement Types drsquoatomes speacutecifiques ayant le mecircme nombre de protons dans leur noyau et par conseacutequent le mecircme numeacutero atomique Le nombre de neutrons peut diffeacuterer
Eacutemission de positrons Type de deacutesinteacutegration radioactive dans laquelle un proton est transformeacute en neutron ce qui eacutemet un positron Dans ces cas lorsque le rapport neutrons-protons est trop faible et que lrsquoeacutemission de particules alpha nrsquoest pas possible sur le plan eacutenergeacutetique le noyau peut dans certaines conditions atteindre la stabiliteacute en eacutemettant un positron
Eacutenergie Grandeur physique qui deacutecrit la quantiteacute de travail qui peut ecirctre effectueacutee par une force donneacutee ougrave la masse-eacutenergie est conserveacutee Il existe diffeacuterentes formes drsquoeacutenergie eacutenergie cineacutetique potentielle thermique gravitationnelle acoustique lumineuse eacutelastique nucleacuteaire et eacutelectromagneacutetique
Eacutepideacutemiologie Eacutetude de la distribution et des eacuteleacutements deacuteterminants des maladies dans les populations humaines Elle sert de base pour la santeacute publique et la meacutedecine preacuteventive et elle est fondeacutee sur des observations plutocirct que sur des expeacuteriences
Essai biologique Toute proceacutedure utiliseacutee pour deacuteterminer la nature lrsquoactiviteacute lrsquoemplacement ou la reacutetention de radionucleacuteides dans lrsquoorganisme par des mesures directes (in vivo) ou par des analyses de matiegraveres excreacuteteacutees ou autrement eacutelimineacutees par lrsquoorganisme (in vitro)
Facteur de pondeacuteration radiologique Nombre par lequel il faut multiplier la dose absorbeacutee dans un tissu ou un organe pour deacuteterminer lrsquoefficaciteacute biologique relative du rayonnement agrave induire des effets stochastiques agrave de faibles doses le reacutesultat eacutetant la dose eacutequivalente
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Facteur de pondeacuteration tissulaire Facteur pour lequel la dose eacutequivalente est pondeacutereacutee aux fins de la deacutetermination de la dose efficace Le facteur de pondeacuteration tissulaire pour un organe ou un tissu repreacutesente la contribution relative de cet organe ou de ce tissu au preacutejudice total causeacute par les effets de lrsquoirradiation uniforme du corps entier
Fission ou fission nucleacuteaire Division drsquoun noyau lourd en deux morceaux (ou rarement plusieurs) avec des masses drsquoampleur eacutequivalente accompagneacutee geacuteneacuteralement de lrsquoeacutemission de neutrons et de rayonnement gamma
Gray (Gy) Uniteacute du SI de la dose absorbeacutee Uniteacute 1 joulekilogramme mais a un usage restreint
In vitro Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience reacutealiseacutee en dehors drsquoun organisme vivant dans un environnement controcircleacute comme dans une eacuteprouvette ou une boicircte de Peacutetri Du latin laquo dans le verre raquo
In vivo Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience portant sur un organisme vivant complet par opposition agrave un organisme partiel ou mort ou un environnement controcircleacute in vitro Latin pour laquo dans le vivant raquo
Ion Atome moleacutecule ou fragment de moleacutecule ayant acquis une charge eacutelectrique suite agrave la perte ou au gain drsquoun ou plusieurs eacutelectrons
Isotopes Deux ou plusieurs formes drsquoun eacuteleacutement donneacute qui ont des numeacuteros atomiques identiques (le mecircme nombre de protons dans leur noyau) et la mecircme ou les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques mais avec des masses atomiques diffeacuterentes (diffeacuterents nombres de neutrons dans leur noyau) et des proprieacuteteacutes physiques distinctes Par exemple lrsquouranium a 16 isotopes diffeacuterents soit U-234 U-235 U-236 U-238 etc
Leuceacutemie Cancer des globules blancs (leucocytes)
Limites de dose Limites de dose efficace et eacutequivalente preacutevues par le Regraveglement sur la radioprotection Ces limites sont en place pour reacuteduire au minimum le risque drsquoeffets nocifs pour la santeacute causeacutes par lrsquoexposition aux rayonnements associeacutee agrave des activiteacutes autoriseacutees par la CCSN
Maladie des rayons Ensemble de symptocircmes caracteacuterisant les radioleacutesions qui reacutesultent drsquoune exposition excessive de lrsquoensemble du corps (ou drsquoune grande partie de celui-ci) au rayonnement ionisant Les premiers de ces symptocircmes sont des nauseacutees de la fatigue des vomissements et la diarrheacutee qui peuvent ecirctre suivis par la perte de cheveux des heacutemorragies lrsquoinflammation de la bouche et de la gorge et une perte geacuteneacuterale drsquoeacutenergie
Masse ou masse atomique Masse drsquoun isotope drsquoun eacuteleacutement exprimeacutee en uniteacutes de masse atomique deacutefinie par un douziegraveme de la masse drsquoun atome de carbone 12 Une masse atomique de 1 eacutequivaut agrave environ 166 x 10-27 kg
Microsievert Un millioniegraveme de sievert (voir sievert) Symbole μSv
Millisievert Un milliegraveme de sievert (voir sievert) Symbole mSv
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Modegravele lineacuteaire sans seuil Modegravele dose-reacuteponse baseacute sur lrsquohypothegravese selon laquelle dans la gamme des faibles doses les doses de rayonnement supeacuterieures agrave zeacutero augmentent le risque de cancers etou de maladies heacutereacuteditaires drsquoune maniegravere proportionnelle simple
Modeacuterateur Matiegravere telle que lrsquoeau ordinaire ou lrsquoeau lourde qui est utiliseacutee dans un reacuteacteur pour ralentir la vitesse eacuteleveacutee des neutrons ce qui accroicirct la probabiliteacute qursquoune fission survienne
Moleacutecule Groupe drsquoatomes lieacutes chimiquement les uns aux autres
Mutation Changement chimique de lrsquoADN dans le noyau drsquoune cellule Les mutations survenant dans les cellules des spermatozoiumldes ou des ovules ou leurs preacutecurseurs peuvent avoir des effets heacutereacuteditaires chez les enfants ou les geacuteneacuterations futures Les mutations dans les cellules somatiques (cellules non reproductrices) peuvent eacutegalement favoriser lrsquoapparition du cancer
Neutron Particule eacuteleacutementaire du noyau de lrsquoatome (acirc lrsquoexception de lrsquohydrogegravene) et dont la masse est similaire agrave celle drsquoun proton soit de lrsquoordre de 16 x 10-27 kg
Nombre de masse Nombre de neutrons et de protons dans le noyau drsquoun atome
Non-prolifeacuteration nucleacuteaire Effets deacuteployeacutes pour preacutevenir la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires et de dispositifs nucleacuteaires explosifs La CCSN est responsable de la mise en œuvre de la politique de non-prolifeacuteration nucleacuteaire du Canada qui contient deux objectifs de large porteacutee et de longue date
1 garantir aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires du Canada ne contribuent pas agrave la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou drsquoautres dispositifs nucleacuteaires explosifs
2 promouvoir un reacutegime international de non-prolifeacuteration plus efficace et plus complet
Noyau (drsquoun atome) Partie centrale drsquoun atome chargeacutee positivement contenant des protons et des neutrons Le nombre total de protons et de neutrons srsquoappelle le nombre de masse
Nucleacuteide Un terme geacuteneacuteral pour deacutesigner tous les isotopes connus qursquoils soient stables ou non
Numeacutero atomique Nombre de protons dans le noyau drsquoun atome Symbole Z
Optimisation Processus drsquoeacutetablissement de niveaux de protection et de sucircreteacute qui permettent drsquoassurer que les expositions la probabiliteacute de subir une exposition et la valeur des expositions potentielles soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux tel que recommandeacute par la Commission internationale de protection radiologique
Particules alpha Une particule agrave charge positive formeacutee de deux protons et de deux neutrons qui est eacutemise par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoil se deacutesintegravegre Une particule alpha est relativement volumineuse et peut ecirctre arrecircteacutee par la peau ou une feuille de papier Une particule alpha est identique agrave un noyau drsquoheacutelium
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Particules becircta Un eacutelectron (une particule ayant une charge neacutegative) ou un positron (une particule ayant une charge positive) qui est eacutemis par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoils se deacutesintegravegrent Les particules becircta sont relativement petites et peuvent ecirctre arrecircteacutees par une feuille drsquoaluminium ou de plastique de quelques millimegravetres drsquoeacutepaisseur
Peacuteriode (radioactive) Temps neacutecessaire pour que lrsquoactiviteacute drsquoun radionucleacuteide soit reacuteduite de moitieacute par un processus de deacutesinteacutegration radioactive Symbole t12 Plus la peacuteriode drsquoune substance est courte plus elle est radioactive
Photon Un quantum (la plus petite quantiteacute possible) drsquoeacutenergie eacutemise sous forme de rayonnement eacutelectromagneacutetique
Positron Particule eacuteleacutementaire chargeacutee positivement de 16 x 10-19 coulombs et dont la masse est de 91 x 10-31 kg (comparable agrave un eacutelectron mais chargeacutee positivement)
Produits de filiation du radon Terme utiliseacute pour deacutesigner collectivement les produits immeacutediats de deacutesinteacutegration radioactive du radon Il srsquoagit de la chaicircne de deacutesinteacutegration qui inclut le polonium 218 le plomb 214 le bismuth 214 et le polonium 214 Leur peacuteriode combineacutee moyenne est de lrsquoordre de 30 minutes Aussi appeleacute descendant du radon
Proton Particule eacuteleacutementaire stable preacutesente dans le noyau de lrsquoatome posseacutedant une charge eacutelectrique positive de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 167 x 10-27 kg
Radioactif Empreint de radioactiviteacute eacutemettant spontaneacutement de lrsquoeacutenergie sous forme de rayonnement ionisant (telles que les particules alpha et becircta des neutrons ou des rayons gamma) agrave la suite de la deacutesinteacutegration drsquoun atome instable
Radon Eacuteleacutement chimique dont le symbole est Rn et le nombre atomique 86 Le radon est un gaz noble rare incolore inodore insipide naturel et radioactif issu de la deacutesinteacutegration du radium Il srsquoagit de lrsquoune des substances les plus lourdes persistant sous forme de gaz dans des conditions normales le radon preacutesente un risque pour la santeacute
Radio-isotope Isotope drsquoun eacuteleacutement qui subit une deacutesinteacutegration spontaneacutee et eacutemet un rayonnement
Radionucleacuteide Nucleacuteide radioactif
Radiosensible Un terme qualitatif pour distinguer les cellules les tissus et les organes qui sont plus susceptibles drsquoecirctre endommageacutes par le rayonnement
Rayonnement Processus drsquoeacutemission ou de transmission drsquoeacutenergie sous forme de particules ou drsquoondes Dans le preacutesent document le terme laquo rayonnement raquo deacutesigne un rayonnement ionisant sauf indication contraire
Rayonnement artificiel Rayonnement produit par les activiteacutes humaines et qui srsquoajoute au rayonnement de fond
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Rayonnement cosmique Rayonnement naturel provenant de lrsquoespace Ces rayons sont composeacutes de rayonnements ionisants peacuteneacutetrants (agrave la fois particulaires et eacutelectromagneacutetiques) et peuvent porter des eacutenergies de plus de 1020 eV Le champ magneacutetique terrestre deacutevie les rayons cosmiques chargeacutes vers les pocircles
Rayonnement de fond naturel Une source de rayonnement preacutesente en permanence dans lrsquoenvironnement et provenant de diffeacuterentes sources Parmi ces sources figurent le rayonnement cosmique les sources terrestres (eacuteleacutements radioactifs preacutesents dans le sol) lrsquoair ambiant (radon) et les sources internes (denreacutees alimentaires et boissons) La dose efficace annuelle globale par personne attribueacutee au rayonnement naturel est de 24 mSv par anneacutee (UNSCEAR 2008)
Rayonnement eacutelectromagneacutetique Mouvement drsquoondes en deacuteplacement reacutesultant de lrsquoeacutevolution des champs eacutelectriques et magneacutetiques Le spectre de rayonnement eacutelectromagneacutetique connu comprend la gamme des rayons X (et des rayons gamma) de courte longueur drsquoonde et agrave haute eacutenergie lrsquoultraviolet la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge et le radar et des ondes radio et de longueur drsquoonde relativement longue et agrave faible eacutenergie Selon la meacutecanique quantique les rayonnements eacutelectromagneacutetiques agrave haute eacutenergie peuvent se comporter comme des particules (photons)
Rayonnement gamma Rayonnement eacutelectromagneacutetique peacuteneacutetrant produit par un noyau atomique pendant sa deacutesinteacutegration radioactive forme de rayonnement ionisant agrave courte longueur drsquoonde et eacutenergie eacuteleveacutee
Rayonnement ionisant Rayonnement capable drsquoajouter ou de retrancher des eacutelectrons en traversant la matiegravere (par ex air eau ou tissus vivants) Exemples particules alpha rayonnement gamma rayons X et neutrons
Rayonnement neutronique Se produit lorsque les neutrons sont eacutejecteacutes du noyau par fission nucleacuteaire (c-agrave-d division de lrsquoatome) et drsquoautres processus Contrairement agrave drsquoautres rayonnements le rayonnement neutronique est absorbeacute par les mateacuteriaux contenant un grand nombre drsquoatomes drsquohydrogegravene comme la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques
Rayonnement non ionisant Un rayonnement plus faible que le rayonnement ionisant c-agrave-d qui ne possegravede pas lrsquoeacutenergie suffisante pour produire des ions La lumiegravere visible les rayons infrarouges et les ondes radioeacutelectriques sont des rayonnements non ionisants
Rayons X Rayonnement eacutelectromagneacutetique (photon) peacuteneacutetrant eacutemis par un atome apregraves avoir eacuteteacute bombardeacute par des eacutelectrons Les rayons X diffegraverent du rayonnement gamma dans la mesure ougrave ils sont eacutemis agrave partir des eacutelectrons en orbite et non agrave partir du noyau Ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma Les rayons X sont principalement geacuteneacutereacutes par des moyens artificiels plutocirct qursquoagrave partir de substances radioactives Ils sont utiliseacutes avant tout agrave des fins meacutedicales
Reacuteacteur nucleacuteaire Appareil dans lequel une reacuteaction en chaicircne de fission nucleacuteaire autoentretenue se produit dans des conditions controcircleacutees pour produire de lrsquoeacutenergie ou des rayonnements utiles
Reacuteaction en chaicircne Voir reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne
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Reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne Exemple de fission nucleacuteaire ougrave un neutron est eacutejecteacute drsquoun atome fissionneacute ce qui causera la fission drsquoun autre atome en eacutejectant plus de neutrons
Rejets Substances et matiegraveres nucleacuteaires relacirccheacutees dans lrsquoenvironnement (sous forme liquide ou gazeuse) agrave la suite drsquoactiviteacutes autoriseacutees par la CCSN
Service de dosimeacutetrie autoriseacute Une entreprise ou une institution qui deacutetient un permis de la CCSN pour mesurer les doses de rayonnement aux travailleurs
SI Systegraveme international drsquouniteacutes
Sievert Lrsquouniteacute du SI mesurant la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Elle est eacutegale agrave 1 joulekilogramme Elle remplace lrsquoancienne uniteacute de rayonnement classique rem Des multiples du sievert (dont le symbole est Sv) sont utiliseacutes dans la pratique courante et incluent le millisievert (mSv 11000 de 1 Sv) et le microsievert (μSv 11 000 000 de 1 Sv)
Substances nucleacuteaires Isotopes qui eacutemettent du rayonnement
Travailleur du secteur nucleacuteaire (TSN) Personne qui du fait de sa profession ou de son occupation et des conditions dans lesquelles elle exerce ses activiteacutes si celles-ci sont lieacutees agrave une substance ou agrave une installation nucleacuteaire risque vraisemblablement de recevoir une dose de rayonnement supeacuterieure agrave la limite reacuteglementaire fixeacutee par la CCSN pour la population en geacuteneacuteral (1 mSv par anneacutee)
Tritium Un isotope radioactif de lrsquohydrogegravene posseacutedant deux neutrons et un proton dans son noyau Le tritium se deacutesintegravegre en eacutemettant un eacutelectron (rayonnement becircta) et sa peacuteriode radioactive est de 123 ans Le tritium est preacutesent naturellement dans lrsquoenvironnement et eacutegalement un sous-produit des reacuteacteurs nucleacuteaires
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Acronymes et uniteacutes
ADN acide deacutesoxyribonucleacuteique AIEA Agence internationale de lrsquoeacutenergie atomique ALARA niveau le plus bas que lrsquoon peut raisonnablement atteindre BEIR National Academy of Biological Effects of Ionizing Radiation Bq becquerel CCSN Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire CIPR Commission internationale de protection radiologique CRFPT Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial EACL Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee ELF ondes meacutegameacutetriques FDN Fichier dosimeacutetrique national Gy gray H2O symbole chimique de lrsquoeau eacutegalement HOH HTO eau tritieacutee ICRU Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation J joule LSRN Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires mSv millisievert NCRP National Council on Radiation Protection and Measurements Sv sievert TDM tomodensitomeacutetrie t frac12 symbole pour la peacuteriode radioactive drsquoun radionucleacuteide TSN travailleur du secteur nucleacuteaire microSv microsievert UNSCEAR Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants UV ultraviolet wR facteur de pondeacuteration radiologique wT facteur de pondeacuteration tissulaire
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Sources
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laws-loisjusticegccaengregulationssor-2000-203page-1html bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire juin 2003 Controcircle et enregistrement des
doses de rayonnement aux personnes guide de reacuteglementation G-91 httpwwwnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_fre44019shyG91FpdfCFID=17937881ampCFTOKEN=18173133
bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire octobre 2004 Maintenir les expositions et les doses au laquo niveau le plus bas qursquoil soit raisonnablement possible drsquoatteindre raquo guide de reacuteglementation G-129 reacutevision 1 httpnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_freG129rev1_fpdf
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations 2007 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 103 Publication 103 Pergamon Press Oxford 2007
bull Commission internationale de protection radiologique Rapport du Groupe de travail sur lrsquohomme de reacutefeacuterence Publication 23 de la CIPR Pergamon Press New York 1975
bull Commission internationale de protection radiologique Limits for Intakes of Radionuclides by Workers Publication 30 de la CIPR partie 1 (et suppleacutement) part 2 (et suppleacutement) partie 3 (et suppleacutements A et B) et index Annales de la CIPR Pergamon Press New York 1979-1982
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations de 1990 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 21(1-3) Publication 60 de la CIPR Pergamon Press Oxford 1991
bull Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation 2011 Fundamental quantities and units for ionizing radiation Journal de la ICRU volume 11 no 1 publieacute par Oxford University Press
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRP) ncrponlineorgPDFsNCRP20Composite20Glossarypdf
bull Santeacute Canada Rapport de 2008 sur les radioexpositions professionnelles au Canada publication 5923 de SC hc-scgccaewh-semtalt_formatshecs-sescpdfpubsoccup-travail2008-report-rapportshyengpdf
bull Committee to Assess Health Risks from Exposures to Low Levels of Ionizing Radiation Health Risks from Exposure to Low Levels of Ionizing Radiation BEIR VII ndash Phase 2 National Academy Sciences National Research Council National Academy Press Washington 2006
bull Nations Unies Effects of Ionizing Radiation Volume I Report to the General Assembly Scientific Annexes A and B Volume II Scientific Annexes C D and E Rapport de 2006 du Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des rayonnements ionisants publications des Nations Unies E08IX6 (2008) et E09IX5 (2009) Nations Unies New York
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bull Nations Unies Sources and Effects of Ionizing Radiation Volume I Sources Volume II Effects Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants Rapport 2000 agrave lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale avec des annexes scientifiques publications des Nations Unies E00IX3 et E00IX4 Nations Unies New York 2000
bull NRC des Eacutetats-Unis nrcgovreading-rmbasic-refglossaryhtml bull Brodsky A Handbook of Radiation Measurement and Protection Boca Raton
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and Military Sources 4e eacutedition Academic Press 1997 bull Grasty RL et LaMarre JR The Annual effective dose from natural sources of
ionizing radiation in Canada Radiation Protection Dosimetry 108 p 215-226 2004
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRPM) Ionizing Radiation Exposure of the Population of the United States rapport no 160 du NCRPM US NCRP Washington 2009
bull Brenner DJ et Hall EJ Computed Tomography ndash An Increasing Source of Radiation Exposure New England Journal of Medicine 357 p 2277-2284 2007
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- Full cover - PDF - FRpdf
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- RG-RD_IR_Fpdf
- inside cover - PDF - FR
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- E-DOCS-3738137-v8-Radiation_INFO_doc_-_FR
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- Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
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- 42 Eacutevaluation du risque de cancer
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- Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
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- 541 Rayonnement naturel
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- Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
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- 61 Protection des Canadiens
- 62 Protection des travailleurs
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fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou de dispositifs explosifs nucleacuteaires et promouvoir un cadre international de non-prolifeacuteration efficace et plus complet
62 Protection des travailleurs
La CCSN reacuteglemente les installations et activiteacutes nucleacuteaires canadiennes dans le but de proteacuteger la seacutecuriteacute et la santeacute des travailleurs Les installations nucleacuteaires comprennent les centrales nucleacuteaires les mines et les usines de concentration drsquouranium les installations de fabrication de combustible et les installations qui effectuent le traitement et la recherche Les aspects des activiteacutes reacuteglementeacutees sont la seacutecuriteacute la dosimeacutetrie lrsquoemballage et le transport des substances nucleacuteaires ainsi que lrsquoimportation et lrsquoexportation des substances nucleacuteaires
On estime agrave 40 000 le nombre de travailleurs de lrsquoindustrie nucleacuteaire au Canada et le nombre de personnes exposeacutees au rayonnement chaque jour dans le cadre de leur emploi est beaucoup plus eacuteleveacute Les travailleurs canadiens sont exposeacutes agrave des rayonnements de deux faccedilons ils travaillent avec des sources artificielles de rayonnement (par exemple dans lrsquoindustrie nucleacuteaire les soins de santeacute les eacutetablissements de recherche ou de production) ou bien ils sont exposeacutes agrave des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement naturel (par exemple dans lrsquoindustrie miniegravere dans les eacutequipages drsquoavion et dans la construction)
Le Regraveglement sur la radioprotection canadien fixe des limites srsquoappliquant agrave la quantiteacute de rayonnement agrave laquelle le public et les travailleurs du secteur nucleacuteaire (TSN) peuvent ecirctre exposeacutes Il srsquoagit des laquo limites de dose raquo (voir la section 55) et elles sont fixeacutees en deccedilagrave du seuil auquel on srsquoattend qursquoil y ait des effets neacutefastes sur la santeacute Le Regraveglement exige que les titulaires de permis mettent en œuvre des programmes de radioprotection qui limitent lrsquoexposition des travailleurs aux rayonnements ionisants sous les limites de dose et agrave un niveau aussi bas que possible les facteurs sociaux et eacuteconomiques en preacutesence eacutetant pris en compte (voir la figure 17)
Accident nucleacuteaire survenu agrave Fukushima en 2011
Le 11 mars 2011 un seacuteisme de magnitude 9 suivi drsquoun tsunami deacutevastateur ont frappeacute le Japon laissant derriegravere eux pregraves de 25 000 morts ou disparus un demi-million de reacutesidences deacutetruites ou endommageacutees et 560 km2 inondeacutes
Les reacutepercussions combineacutees du seacuteisme et du tsunami sur la centrale nucleacuteaire de Fukushima-Daiichi ont provoqueacute lrsquoun des pires accidents nucleacuteaires du monde Au cours des heures et des jours qui ont suivi trois des six reacuteacteurs de la centrale ont surchauffeacute et subi des dommages Les travailleurs de la centrale ont braveacute des conditions extraordinaires pour preacutevenir ou retarder les rejets de matiegraveres radioactives au-dessus de la reacutegion environnante et dans la mer Gracircce agrave leurs efforts il a eacuteteacute possible de retarder suffisamment ces rejets pour que la population environnante puisse ecirctre eacutevacueacutee malgreacute les dommages geacuteneacuteraliseacutes subis aux infrastructures locales
Agrave mesure que lrsquoaccident se deacuteroulait la zone drsquoeacutevacuation srsquoest agrandie et les autoriteacutes ont recommandeacute aux habitants drsquoun plus grand secteur de se reacutefugier agrave lrsquointeacuterieur Des mesures de surveillance radiologique eacutetendues et de controcircle de la production et de la distribution alimentaires ont eacuteteacute mises en œuvre Dans le mecircme ordre drsquoideacutee il faudra poursuivre la surveillance et le controcircle des approvisionnements alimentaires et en eau peut-ecirctre pendant de nombreuses anneacutees
Cet accident a pousseacute de nombreux pays agrave eacutevaluer la sucircreteacute de leurs infrastructures nucleacuteaires La Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire a entrepris un examen de toutes les grandes installations nucleacuteaires au Canada Cet examen dirigeacute par un groupe de travail multidisciplinaire a permis de confirmer que les installations canadiennes peuvent reacutesister et reacutepondre agrave des eacuteveacutenements externes comme les tremblements de terre Un plan drsquoaction de quatre ans est en cours drsquoeacutelaboration afin de renforcer les deacutefenses et de reacuteduire davantage le risque notamment gracircce agrave lrsquoameacutelioration du Regraveglement sur la radioprotection en vigueur pour y inteacutegrer de nouvelles exigences en cas drsquourgence
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Les installations nucleacuteaires au Canada doivent disposer drsquoun personnel qualifieacute pour effectuer leurs activiteacutes en conformiteacute avec la LSRN et ses regraveglements La CCSN veacuterifie eacutegalement que le personnel travaillant dans le domaine de la radioprotection est capable drsquoexeacutecuter les tacircches preacutevues drsquoapregraves les permis
Surveillance des doses
Tous les titulaires de permis de la CCSN sont tenus de deacuteterminer les doses de rayonnement reccedilues par les travailleurs dans lrsquoexercice de leurs fonctions En outre si lrsquoon srsquoattend agrave ce que les doses efficaces deacutepassent 5 mSv en un an les titulaires de permis sont tenus de recourir agrave des services de dosimeacutetrie autoriseacutes
La CCSN deacutelivre des permis aux services de dosimeacutetrie qui doivent effectuer des mesures de doses exactes et preacutecises Les titulaires de permis de services de dosimeacutetrie sont tenus de deacuteposer de lrsquoinformation reacuteguliegraverement dans le Fichier dosimeacutetrique national (FDN) Le FDN exploiteacute par le Bureau de la radioprotection de Santeacute Canada contient les dossiers de doses de rayonnement provenant de tous les processeurs commerciaux de dosimeacutetrie des installations de production drsquoeacutenergie nucleacuteaire drsquoEacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) et des mines drsquouranium Le registre comprend eacutegalement les dossiers de doses provenant des utilisateurs de rayons X tels que les dentistes les radiologues et les chiropraticiens ainsi que les expositions aux produits de filiation du radon provenant de certaines mines qui ne deacutetiennent pas de permis de la CCSN
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7 Sommaire
Le rayonnement a toujours eacuteteacute preacutesent et il est partout dans notre environnement La vie a eacutevolueacute dans un monde contenant des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement ionisant Nous sommes eacutegalement exposeacutes au rayonnement artificiel provenant de sources telles que les traitements meacutedicaux et les activiteacutes impliquant des matiegraveres radioactives
Les effets du rayonnement sur la santeacute sont bien compris Depuis le deacutebut du 20e siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes agrave fond agrave la fois en laboratoire et sur les populations humaines En raison des risques connus du rayonnement pour la santeacute il doit ecirctre utiliseacute avec prudence et strictement controcircleacute Un eacutequilibre doit ecirctre trouveacute entre les avantages du rayonnement pour la socieacuteteacute et les risques que le rayonnement pose pour les personnes la santeacute et lrsquoenvironnement
La CCSN reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de proteacuteger la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de respecter les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Elle deacutefinit eacutegalement des limites de dose pour empecirccher que les travailleurs et le public ne soient soumis agrave une exposition excessive au rayonnement
La compreacutehension des risques que pose le rayonnement aide la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation agrave fixer les limites de dose et agrave eacutetablir des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave des niveaux sucircrs Les titulaires de permis sont tenus de maintenir toutes les doses de rayonnement agrave des niveaux ALARA Des programmes de surveillance du rayonnement sont en place agrave proximiteacute des centrales nucleacuteaires et drsquoautres installations nucleacuteaires agrave travers le Canada pour proteacuteger les personnes et lrsquoenvironnement contre les effets potentiels du rayonnement
Des programmes gouvernementaux et de lrsquoindustrie mesurent systeacutematiquement les niveaux de radioactiviteacute dans lrsquoair lrsquoeau potable les eaux de surface le sol et les aliments Gracircce agrave ces donneacutees la CCSN peut veacuterifier que les normes sont respecteacutees eacutevaluer lrsquoefficaciteacute des controcircles et deacuteterminer les tendances environnementales
Depuis plus de 65 ans le Canada deacutetient un dossier de sucircreteacute nucleacuteaire reconnu au niveau international La CCSN est fiegravere drsquoavoir contribueacute agrave ce dossier de sucircreteacute en assurant une surveillance reacuteglementaire solide Les Canadiens peuvent ecirctre assureacutes que la CCSN continuera de surveiller avec vigilance la sucircreteacute de lrsquoindustrie nucleacuteaire canadienne de sorte que la santeacute et la sucircreteacute ne soient jamais compromises
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Glossaire
Acide amineacute Les eacuteleacutements constitutifs des proteacuteines Il srsquoagit de moleacutecules organiques contenant un groupement amine (NH2) et un groupe carboxyle (COOH)
Acide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) Le composeacute moleacuteculaire dans le noyau drsquoune cellule qui forme le modegravele de la structure et du fonctionnement de la cellule
Activiteacute Rythme auquel se produisent les deacutesinteacutegrations dans une matiegravere radioactive par uniteacute de temps Utiliseacutee comme mesure de la quantiteacute de radionucleacuteides preacutesents Uniteacute Becquerel symbole Bq 1 Bq = une deacutesinteacutegration par seconde
ALARA Un principe drsquooptimisation de la protection utiliseacute pour srsquoassurer que les limites de doses reccedilues au niveau individuel au travail et par le public soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux Ce concept ne deacutesigne pas la limite de dose il srsquoagit drsquoun processus qui permet de maintenir les niveaux de dose bas
Appareil agrave rayonnement Tel que deacutefini dans le Regraveglement sur les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement a) un appareil contenant une substance nucleacuteaire en une quantiteacute supeacuterieure agrave la quantiteacute drsquoexemption et permettant son utilisation pour ses proprieacuteteacutes de rayonnement et b) un appareil contenant un composeacute lumineux au radium
Atome Uniteacute de matiegravere formeacutee drsquoun noyau unique autour duquel gravitent plusieurs eacutelectrons et dont le nombre est eacutegal agrave celui des protons dans le noyau Lrsquoatome est la plus petite partie drsquoun eacuteleacutement pouvant se combiner chimiquement avec drsquoautres atomes Tous les atomes autres que lrsquohydrogegravene 1 ont des neutrons dans le noyau
Becquerel Uniteacute SI de mesure de lrsquoactiviteacute drsquoune substance radioactive Le becquerel remplace le curie (Ci) qui nrsquoest pas une uniteacute SI Son symbole est Bq Il correspond agrave une deacutesinteacutegration nucleacuteaire par seconde 1 Bq = 27 pCi (27 times 10ndash11 Ci) et 1 Ci = 37 times 1010 Bq (Voir aussi laquo SI raquo)
Cancer Un grand nombre de maladies causeacutees par la division effreacuteneacutee de cellules anormales
Capture des eacutelectrons Processus de deacutesinteacutegration radioactive au terme duquel un eacutelectron en orbite est captureacute par le noyau et fusionne avec ce dernier Apregraves ce processus la masse reste inchangeacutee mais le numeacutero atomique diminue drsquoun facteur de un car un proton est converti en neutron
Capture des neutrons ou capture neutronique Type de reacuteaction nucleacuteaire au terme de laquelle un noyau atomique srsquoempare drsquoun neutron libre et fusionne avec lui pour former un noyau plus lourd Les neutrons peuvent reacuteagir avec un noyau atomique de plusieurs maniegraveres chacune aboutissant agrave un produit diffeacuterent
Cataracte Affection qui survient lorsque le cristallin normalement transparent de lrsquoœil se trouble ou srsquoopacifie et cause une vision trouble qursquoil nrsquoest pas possible de corriger par des verres correcteurs ordinaires Le facteur le plus important de la formation de cataractes est le vieillissement mais il existe des facteurs additionnels comme le tabagisme le diabegravete lrsquoexposition excessive au soleil et le rayonnement
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Cellule La plus petite uniteacute structurelle et fonctionnelle de tous les organismes vivants connus
Deacutesinteacutegration (radioactive) Transformation drsquoun nucleacuteide radioactif en un nucleacuteide diffeacuterent (ou plusieurs nucleacuteides diffeacuterents) par eacutemission spontaneacutee de rayonnement tels que des rayonnements alpha becircta ou gamma ou par capture des eacutelectrons Il en reacutesulte un noyau plus stable et moins chargeacute en eacutenergie Chaque processus de deacutesinteacutegration a une peacuteriode radioactive deacutefinie
Deuteacuterium Un isotope drsquohydrogegravene avec un proton et un neutron dans le noyau
Dose Terme geacuteneacuteral utiliseacute pour deacutesigner la quantiteacute drsquoeacutenergie provenant de rayonnement ionisant absorbeacutee par les tissus La dose absorbeacutee est mesureacutee en grays (Gy) ougrave 1 gray eacutequivaut agrave 1 joule par kilogramme Voir aussi dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace
Dose absorbeacutee Quantiteacute drsquoeacutenergie absorbeacutee par la matiegravere irradieacutee par uniteacute de masse Cela reflegravete la quantiteacute drsquoeacutenergie deacuteposeacutee par du rayonnement ionisant lors de son passage agrave travers un milieu (comme lrsquoair lrsquoeau ou du tissu vivant) Uniteacute gray Symbole Gy
Dose aigueuml Exposition reccedilue pendant une courte dureacutee (heures ou jours) Lrsquoadjectif laquo aigueuml raquo deacutesigne uniquement la dureacutee de lrsquoexposition et non lrsquointensiteacute des doses concerneacutees
Dose chronique Exposition persistante (en termes de mois ou drsquoanneacutees) Lrsquoadjectif laquo chronique raquo se rapporte uniquement agrave la dureacutee de lrsquoexposition et non agrave lrsquointensiteacute des doses
Dose efficace Mesure de dose visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du deacutetriment radiologique pouvant reacutesulter de la dose Elle repreacutesente la somme des produits des doses eacutequivalentes aux tissus multiplieacutees par leurs facteurs de pondeacuteration tissulaires respectifs Uniteacute sievert (Sv)
Dose eacutequivalente Mesure de la dose au tissu ou agrave lrsquoorgane visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du dommage causeacute Obtenue en multipliant la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique pour tenir compte de lrsquoefficaciteacute biologique de diffeacuterents rayonnements agrave causer des dommages au tissu ou agrave lrsquoorgane consideacutereacute Uniteacute sievert (Sv)
Dosimegravetre Dispositif porteacute par une personne pour mesurer une dose de rayonnement ionisant
Dosimeacutetrie Sous-speacutecialiteacute scientifique de la radioprotection et de la physique meacutedicale centreacutee sur le calcul et lrsquoenregistrement des doses internes et externes provenant du rayonnement ionisant
Eau leacutegegravere Eau ordinaire composeacutee de moleacutecules ayant deux atomes drsquohydrogegravene et un atome drsquooxygegravene (H20) Diffeacuterente de lrsquoeau lourde qui est composeacutee de moleacutecules ayant un atome drsquohydrogegravene un atome de deuteacuterium (D) et un atome drsquooxygegravene (HDO)
Eau lourde Eau contenant une teneur eacuteleveacutee de moleacutecules avec des atomes de deuteacuterium (hydrogegravene lourd) Dans certains reacuteacteurs lrsquoeau lourde est utiliseacutee comme modeacuterateur parce qursquoelle ralentit les neutrons avec efficaciteacute et aussi parce qursquoelle a une faible probabiliteacute drsquoabsorber les neutrons
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Eau tritieacutee Lrsquoeau tritieacutee (HTO) est une moleacutecule drsquoeau dans laquelle une ou deux moleacutecules drsquohydrogegravene ont eacuteteacute remplaceacutees par un atome de tritium
Effets deacuteterministes Changements dans les cellules et les tissus qui se produiront certainement apregraves une dose aigueuml de rayonnement (agrave un niveau de dose supeacuterieur agrave au moins 1 000 mSv) en deccedilagrave duquel lrsquoeffet du rayonnement nrsquoest pas deacutetecteacute La graviteacute des effets sanitaires (eacuterythegraveme cutaneacute brucirclures et chute des cheveux) augmente avec la dose reccedilue
Effets stochastiques Terme utiliseacute pour deacutesigner les effets sanitaires du rayonnement (tels que le cancer ou les maladies heacutereacuteditaires) preacutesentant un risque statistique Pour ces maladies la probabiliteacute drsquoapparition augmente proportionnellement agrave la dose de rayonnement reccedilue plus la dose est eacuteleveacutee plus la probabiliteacute drsquoapparition est grande La graviteacute des effets nrsquoest pas proportionnelle agrave la dose
Efficaciteacute biologique relative Mesure relative de lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents types de rayonnements agrave provoquer un effet sanitaire preacuteciseacute exprimeacutee comme le rapport inverse des doses absorbeacutees de deux types de rayonnement diffeacuterents qui produiraient un effet biologique donneacute de mecircme intensiteacute
Eacutelectron Particule eacuteleacutementaire stable posseacutedant une charge eacutelectrique neacutegative de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 91 x 10-31 kg
Eacutelectron-volt (eV) Uniteacute drsquoeacutenergie eacutequivalente agrave environ 16 x 10-19 joules
Eacuteleacutement Types drsquoatomes speacutecifiques ayant le mecircme nombre de protons dans leur noyau et par conseacutequent le mecircme numeacutero atomique Le nombre de neutrons peut diffeacuterer
Eacutemission de positrons Type de deacutesinteacutegration radioactive dans laquelle un proton est transformeacute en neutron ce qui eacutemet un positron Dans ces cas lorsque le rapport neutrons-protons est trop faible et que lrsquoeacutemission de particules alpha nrsquoest pas possible sur le plan eacutenergeacutetique le noyau peut dans certaines conditions atteindre la stabiliteacute en eacutemettant un positron
Eacutenergie Grandeur physique qui deacutecrit la quantiteacute de travail qui peut ecirctre effectueacutee par une force donneacutee ougrave la masse-eacutenergie est conserveacutee Il existe diffeacuterentes formes drsquoeacutenergie eacutenergie cineacutetique potentielle thermique gravitationnelle acoustique lumineuse eacutelastique nucleacuteaire et eacutelectromagneacutetique
Eacutepideacutemiologie Eacutetude de la distribution et des eacuteleacutements deacuteterminants des maladies dans les populations humaines Elle sert de base pour la santeacute publique et la meacutedecine preacuteventive et elle est fondeacutee sur des observations plutocirct que sur des expeacuteriences
Essai biologique Toute proceacutedure utiliseacutee pour deacuteterminer la nature lrsquoactiviteacute lrsquoemplacement ou la reacutetention de radionucleacuteides dans lrsquoorganisme par des mesures directes (in vivo) ou par des analyses de matiegraveres excreacuteteacutees ou autrement eacutelimineacutees par lrsquoorganisme (in vitro)
Facteur de pondeacuteration radiologique Nombre par lequel il faut multiplier la dose absorbeacutee dans un tissu ou un organe pour deacuteterminer lrsquoefficaciteacute biologique relative du rayonnement agrave induire des effets stochastiques agrave de faibles doses le reacutesultat eacutetant la dose eacutequivalente
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Facteur de pondeacuteration tissulaire Facteur pour lequel la dose eacutequivalente est pondeacutereacutee aux fins de la deacutetermination de la dose efficace Le facteur de pondeacuteration tissulaire pour un organe ou un tissu repreacutesente la contribution relative de cet organe ou de ce tissu au preacutejudice total causeacute par les effets de lrsquoirradiation uniforme du corps entier
Fission ou fission nucleacuteaire Division drsquoun noyau lourd en deux morceaux (ou rarement plusieurs) avec des masses drsquoampleur eacutequivalente accompagneacutee geacuteneacuteralement de lrsquoeacutemission de neutrons et de rayonnement gamma
Gray (Gy) Uniteacute du SI de la dose absorbeacutee Uniteacute 1 joulekilogramme mais a un usage restreint
In vitro Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience reacutealiseacutee en dehors drsquoun organisme vivant dans un environnement controcircleacute comme dans une eacuteprouvette ou une boicircte de Peacutetri Du latin laquo dans le verre raquo
In vivo Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience portant sur un organisme vivant complet par opposition agrave un organisme partiel ou mort ou un environnement controcircleacute in vitro Latin pour laquo dans le vivant raquo
Ion Atome moleacutecule ou fragment de moleacutecule ayant acquis une charge eacutelectrique suite agrave la perte ou au gain drsquoun ou plusieurs eacutelectrons
Isotopes Deux ou plusieurs formes drsquoun eacuteleacutement donneacute qui ont des numeacuteros atomiques identiques (le mecircme nombre de protons dans leur noyau) et la mecircme ou les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques mais avec des masses atomiques diffeacuterentes (diffeacuterents nombres de neutrons dans leur noyau) et des proprieacuteteacutes physiques distinctes Par exemple lrsquouranium a 16 isotopes diffeacuterents soit U-234 U-235 U-236 U-238 etc
Leuceacutemie Cancer des globules blancs (leucocytes)
Limites de dose Limites de dose efficace et eacutequivalente preacutevues par le Regraveglement sur la radioprotection Ces limites sont en place pour reacuteduire au minimum le risque drsquoeffets nocifs pour la santeacute causeacutes par lrsquoexposition aux rayonnements associeacutee agrave des activiteacutes autoriseacutees par la CCSN
Maladie des rayons Ensemble de symptocircmes caracteacuterisant les radioleacutesions qui reacutesultent drsquoune exposition excessive de lrsquoensemble du corps (ou drsquoune grande partie de celui-ci) au rayonnement ionisant Les premiers de ces symptocircmes sont des nauseacutees de la fatigue des vomissements et la diarrheacutee qui peuvent ecirctre suivis par la perte de cheveux des heacutemorragies lrsquoinflammation de la bouche et de la gorge et une perte geacuteneacuterale drsquoeacutenergie
Masse ou masse atomique Masse drsquoun isotope drsquoun eacuteleacutement exprimeacutee en uniteacutes de masse atomique deacutefinie par un douziegraveme de la masse drsquoun atome de carbone 12 Une masse atomique de 1 eacutequivaut agrave environ 166 x 10-27 kg
Microsievert Un millioniegraveme de sievert (voir sievert) Symbole μSv
Millisievert Un milliegraveme de sievert (voir sievert) Symbole mSv
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Modegravele lineacuteaire sans seuil Modegravele dose-reacuteponse baseacute sur lrsquohypothegravese selon laquelle dans la gamme des faibles doses les doses de rayonnement supeacuterieures agrave zeacutero augmentent le risque de cancers etou de maladies heacutereacuteditaires drsquoune maniegravere proportionnelle simple
Modeacuterateur Matiegravere telle que lrsquoeau ordinaire ou lrsquoeau lourde qui est utiliseacutee dans un reacuteacteur pour ralentir la vitesse eacuteleveacutee des neutrons ce qui accroicirct la probabiliteacute qursquoune fission survienne
Moleacutecule Groupe drsquoatomes lieacutes chimiquement les uns aux autres
Mutation Changement chimique de lrsquoADN dans le noyau drsquoune cellule Les mutations survenant dans les cellules des spermatozoiumldes ou des ovules ou leurs preacutecurseurs peuvent avoir des effets heacutereacuteditaires chez les enfants ou les geacuteneacuterations futures Les mutations dans les cellules somatiques (cellules non reproductrices) peuvent eacutegalement favoriser lrsquoapparition du cancer
Neutron Particule eacuteleacutementaire du noyau de lrsquoatome (acirc lrsquoexception de lrsquohydrogegravene) et dont la masse est similaire agrave celle drsquoun proton soit de lrsquoordre de 16 x 10-27 kg
Nombre de masse Nombre de neutrons et de protons dans le noyau drsquoun atome
Non-prolifeacuteration nucleacuteaire Effets deacuteployeacutes pour preacutevenir la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires et de dispositifs nucleacuteaires explosifs La CCSN est responsable de la mise en œuvre de la politique de non-prolifeacuteration nucleacuteaire du Canada qui contient deux objectifs de large porteacutee et de longue date
1 garantir aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires du Canada ne contribuent pas agrave la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou drsquoautres dispositifs nucleacuteaires explosifs
2 promouvoir un reacutegime international de non-prolifeacuteration plus efficace et plus complet
Noyau (drsquoun atome) Partie centrale drsquoun atome chargeacutee positivement contenant des protons et des neutrons Le nombre total de protons et de neutrons srsquoappelle le nombre de masse
Nucleacuteide Un terme geacuteneacuteral pour deacutesigner tous les isotopes connus qursquoils soient stables ou non
Numeacutero atomique Nombre de protons dans le noyau drsquoun atome Symbole Z
Optimisation Processus drsquoeacutetablissement de niveaux de protection et de sucircreteacute qui permettent drsquoassurer que les expositions la probabiliteacute de subir une exposition et la valeur des expositions potentielles soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux tel que recommandeacute par la Commission internationale de protection radiologique
Particules alpha Une particule agrave charge positive formeacutee de deux protons et de deux neutrons qui est eacutemise par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoil se deacutesintegravegre Une particule alpha est relativement volumineuse et peut ecirctre arrecircteacutee par la peau ou une feuille de papier Une particule alpha est identique agrave un noyau drsquoheacutelium
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Particules becircta Un eacutelectron (une particule ayant une charge neacutegative) ou un positron (une particule ayant une charge positive) qui est eacutemis par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoils se deacutesintegravegrent Les particules becircta sont relativement petites et peuvent ecirctre arrecircteacutees par une feuille drsquoaluminium ou de plastique de quelques millimegravetres drsquoeacutepaisseur
Peacuteriode (radioactive) Temps neacutecessaire pour que lrsquoactiviteacute drsquoun radionucleacuteide soit reacuteduite de moitieacute par un processus de deacutesinteacutegration radioactive Symbole t12 Plus la peacuteriode drsquoune substance est courte plus elle est radioactive
Photon Un quantum (la plus petite quantiteacute possible) drsquoeacutenergie eacutemise sous forme de rayonnement eacutelectromagneacutetique
Positron Particule eacuteleacutementaire chargeacutee positivement de 16 x 10-19 coulombs et dont la masse est de 91 x 10-31 kg (comparable agrave un eacutelectron mais chargeacutee positivement)
Produits de filiation du radon Terme utiliseacute pour deacutesigner collectivement les produits immeacutediats de deacutesinteacutegration radioactive du radon Il srsquoagit de la chaicircne de deacutesinteacutegration qui inclut le polonium 218 le plomb 214 le bismuth 214 et le polonium 214 Leur peacuteriode combineacutee moyenne est de lrsquoordre de 30 minutes Aussi appeleacute descendant du radon
Proton Particule eacuteleacutementaire stable preacutesente dans le noyau de lrsquoatome posseacutedant une charge eacutelectrique positive de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 167 x 10-27 kg
Radioactif Empreint de radioactiviteacute eacutemettant spontaneacutement de lrsquoeacutenergie sous forme de rayonnement ionisant (telles que les particules alpha et becircta des neutrons ou des rayons gamma) agrave la suite de la deacutesinteacutegration drsquoun atome instable
Radon Eacuteleacutement chimique dont le symbole est Rn et le nombre atomique 86 Le radon est un gaz noble rare incolore inodore insipide naturel et radioactif issu de la deacutesinteacutegration du radium Il srsquoagit de lrsquoune des substances les plus lourdes persistant sous forme de gaz dans des conditions normales le radon preacutesente un risque pour la santeacute
Radio-isotope Isotope drsquoun eacuteleacutement qui subit une deacutesinteacutegration spontaneacutee et eacutemet un rayonnement
Radionucleacuteide Nucleacuteide radioactif
Radiosensible Un terme qualitatif pour distinguer les cellules les tissus et les organes qui sont plus susceptibles drsquoecirctre endommageacutes par le rayonnement
Rayonnement Processus drsquoeacutemission ou de transmission drsquoeacutenergie sous forme de particules ou drsquoondes Dans le preacutesent document le terme laquo rayonnement raquo deacutesigne un rayonnement ionisant sauf indication contraire
Rayonnement artificiel Rayonnement produit par les activiteacutes humaines et qui srsquoajoute au rayonnement de fond
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Rayonnement cosmique Rayonnement naturel provenant de lrsquoespace Ces rayons sont composeacutes de rayonnements ionisants peacuteneacutetrants (agrave la fois particulaires et eacutelectromagneacutetiques) et peuvent porter des eacutenergies de plus de 1020 eV Le champ magneacutetique terrestre deacutevie les rayons cosmiques chargeacutes vers les pocircles
Rayonnement de fond naturel Une source de rayonnement preacutesente en permanence dans lrsquoenvironnement et provenant de diffeacuterentes sources Parmi ces sources figurent le rayonnement cosmique les sources terrestres (eacuteleacutements radioactifs preacutesents dans le sol) lrsquoair ambiant (radon) et les sources internes (denreacutees alimentaires et boissons) La dose efficace annuelle globale par personne attribueacutee au rayonnement naturel est de 24 mSv par anneacutee (UNSCEAR 2008)
Rayonnement eacutelectromagneacutetique Mouvement drsquoondes en deacuteplacement reacutesultant de lrsquoeacutevolution des champs eacutelectriques et magneacutetiques Le spectre de rayonnement eacutelectromagneacutetique connu comprend la gamme des rayons X (et des rayons gamma) de courte longueur drsquoonde et agrave haute eacutenergie lrsquoultraviolet la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge et le radar et des ondes radio et de longueur drsquoonde relativement longue et agrave faible eacutenergie Selon la meacutecanique quantique les rayonnements eacutelectromagneacutetiques agrave haute eacutenergie peuvent se comporter comme des particules (photons)
Rayonnement gamma Rayonnement eacutelectromagneacutetique peacuteneacutetrant produit par un noyau atomique pendant sa deacutesinteacutegration radioactive forme de rayonnement ionisant agrave courte longueur drsquoonde et eacutenergie eacuteleveacutee
Rayonnement ionisant Rayonnement capable drsquoajouter ou de retrancher des eacutelectrons en traversant la matiegravere (par ex air eau ou tissus vivants) Exemples particules alpha rayonnement gamma rayons X et neutrons
Rayonnement neutronique Se produit lorsque les neutrons sont eacutejecteacutes du noyau par fission nucleacuteaire (c-agrave-d division de lrsquoatome) et drsquoautres processus Contrairement agrave drsquoautres rayonnements le rayonnement neutronique est absorbeacute par les mateacuteriaux contenant un grand nombre drsquoatomes drsquohydrogegravene comme la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques
Rayonnement non ionisant Un rayonnement plus faible que le rayonnement ionisant c-agrave-d qui ne possegravede pas lrsquoeacutenergie suffisante pour produire des ions La lumiegravere visible les rayons infrarouges et les ondes radioeacutelectriques sont des rayonnements non ionisants
Rayons X Rayonnement eacutelectromagneacutetique (photon) peacuteneacutetrant eacutemis par un atome apregraves avoir eacuteteacute bombardeacute par des eacutelectrons Les rayons X diffegraverent du rayonnement gamma dans la mesure ougrave ils sont eacutemis agrave partir des eacutelectrons en orbite et non agrave partir du noyau Ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma Les rayons X sont principalement geacuteneacutereacutes par des moyens artificiels plutocirct qursquoagrave partir de substances radioactives Ils sont utiliseacutes avant tout agrave des fins meacutedicales
Reacuteacteur nucleacuteaire Appareil dans lequel une reacuteaction en chaicircne de fission nucleacuteaire autoentretenue se produit dans des conditions controcircleacutees pour produire de lrsquoeacutenergie ou des rayonnements utiles
Reacuteaction en chaicircne Voir reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne
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Reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne Exemple de fission nucleacuteaire ougrave un neutron est eacutejecteacute drsquoun atome fissionneacute ce qui causera la fission drsquoun autre atome en eacutejectant plus de neutrons
Rejets Substances et matiegraveres nucleacuteaires relacirccheacutees dans lrsquoenvironnement (sous forme liquide ou gazeuse) agrave la suite drsquoactiviteacutes autoriseacutees par la CCSN
Service de dosimeacutetrie autoriseacute Une entreprise ou une institution qui deacutetient un permis de la CCSN pour mesurer les doses de rayonnement aux travailleurs
SI Systegraveme international drsquouniteacutes
Sievert Lrsquouniteacute du SI mesurant la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Elle est eacutegale agrave 1 joulekilogramme Elle remplace lrsquoancienne uniteacute de rayonnement classique rem Des multiples du sievert (dont le symbole est Sv) sont utiliseacutes dans la pratique courante et incluent le millisievert (mSv 11000 de 1 Sv) et le microsievert (μSv 11 000 000 de 1 Sv)
Substances nucleacuteaires Isotopes qui eacutemettent du rayonnement
Travailleur du secteur nucleacuteaire (TSN) Personne qui du fait de sa profession ou de son occupation et des conditions dans lesquelles elle exerce ses activiteacutes si celles-ci sont lieacutees agrave une substance ou agrave une installation nucleacuteaire risque vraisemblablement de recevoir une dose de rayonnement supeacuterieure agrave la limite reacuteglementaire fixeacutee par la CCSN pour la population en geacuteneacuteral (1 mSv par anneacutee)
Tritium Un isotope radioactif de lrsquohydrogegravene posseacutedant deux neutrons et un proton dans son noyau Le tritium se deacutesintegravegre en eacutemettant un eacutelectron (rayonnement becircta) et sa peacuteriode radioactive est de 123 ans Le tritium est preacutesent naturellement dans lrsquoenvironnement et eacutegalement un sous-produit des reacuteacteurs nucleacuteaires
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Acronymes et uniteacutes
ADN acide deacutesoxyribonucleacuteique AIEA Agence internationale de lrsquoeacutenergie atomique ALARA niveau le plus bas que lrsquoon peut raisonnablement atteindre BEIR National Academy of Biological Effects of Ionizing Radiation Bq becquerel CCSN Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire CIPR Commission internationale de protection radiologique CRFPT Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial EACL Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee ELF ondes meacutegameacutetriques FDN Fichier dosimeacutetrique national Gy gray H2O symbole chimique de lrsquoeau eacutegalement HOH HTO eau tritieacutee ICRU Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation J joule LSRN Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires mSv millisievert NCRP National Council on Radiation Protection and Measurements Sv sievert TDM tomodensitomeacutetrie t frac12 symbole pour la peacuteriode radioactive drsquoun radionucleacuteide TSN travailleur du secteur nucleacuteaire microSv microsievert UNSCEAR Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants UV ultraviolet wR facteur de pondeacuteration radiologique wT facteur de pondeacuteration tissulaire
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Sources
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laws-loisjusticegccaengregulationssor-2000-203page-1html bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire juin 2003 Controcircle et enregistrement des
doses de rayonnement aux personnes guide de reacuteglementation G-91 httpwwwnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_fre44019shyG91FpdfCFID=17937881ampCFTOKEN=18173133
bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire octobre 2004 Maintenir les expositions et les doses au laquo niveau le plus bas qursquoil soit raisonnablement possible drsquoatteindre raquo guide de reacuteglementation G-129 reacutevision 1 httpnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_freG129rev1_fpdf
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations 2007 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 103 Publication 103 Pergamon Press Oxford 2007
bull Commission internationale de protection radiologique Rapport du Groupe de travail sur lrsquohomme de reacutefeacuterence Publication 23 de la CIPR Pergamon Press New York 1975
bull Commission internationale de protection radiologique Limits for Intakes of Radionuclides by Workers Publication 30 de la CIPR partie 1 (et suppleacutement) part 2 (et suppleacutement) partie 3 (et suppleacutements A et B) et index Annales de la CIPR Pergamon Press New York 1979-1982
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations de 1990 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 21(1-3) Publication 60 de la CIPR Pergamon Press Oxford 1991
bull Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation 2011 Fundamental quantities and units for ionizing radiation Journal de la ICRU volume 11 no 1 publieacute par Oxford University Press
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRP) ncrponlineorgPDFsNCRP20Composite20Glossarypdf
bull Santeacute Canada Rapport de 2008 sur les radioexpositions professionnelles au Canada publication 5923 de SC hc-scgccaewh-semtalt_formatshecs-sescpdfpubsoccup-travail2008-report-rapportshyengpdf
bull Committee to Assess Health Risks from Exposures to Low Levels of Ionizing Radiation Health Risks from Exposure to Low Levels of Ionizing Radiation BEIR VII ndash Phase 2 National Academy Sciences National Research Council National Academy Press Washington 2006
bull Nations Unies Effects of Ionizing Radiation Volume I Report to the General Assembly Scientific Annexes A and B Volume II Scientific Annexes C D and E Rapport de 2006 du Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des rayonnements ionisants publications des Nations Unies E08IX6 (2008) et E09IX5 (2009) Nations Unies New York
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bull Nations Unies Sources and Effects of Ionizing Radiation Volume I Sources Volume II Effects Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants Rapport 2000 agrave lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale avec des annexes scientifiques publications des Nations Unies E00IX3 et E00IX4 Nations Unies New York 2000
bull NRC des Eacutetats-Unis nrcgovreading-rmbasic-refglossaryhtml bull Brodsky A Handbook of Radiation Measurement and Protection Boca Raton
CRC Press 1978 bull Eisenbud M et T Gesell Environmental Radioactivity From Natural Industrial
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bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRPM) Ionizing Radiation Exposure of the Population of the United States rapport no 160 du NCRPM US NCRP Washington 2009
bull Brenner DJ et Hall EJ Computed Tomography ndash An Increasing Source of Radiation Exposure New England Journal of Medicine 357 p 2277-2284 2007
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- Full cover - PDF - FRpdf
-
- RG-RD_IR_Fpdf
- inside cover - PDF - FR
-
- E-DOCS-3738137-v8-Radiation_INFO_doc_-_FR
-
- Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
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- 42 Eacutevaluation du risque de cancer
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- Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
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- 541 Rayonnement naturel
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- Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
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- 61 Protection des Canadiens
- 62 Protection des travailleurs
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Les installations nucleacuteaires au Canada doivent disposer drsquoun personnel qualifieacute pour effectuer leurs activiteacutes en conformiteacute avec la LSRN et ses regraveglements La CCSN veacuterifie eacutegalement que le personnel travaillant dans le domaine de la radioprotection est capable drsquoexeacutecuter les tacircches preacutevues drsquoapregraves les permis
Surveillance des doses
Tous les titulaires de permis de la CCSN sont tenus de deacuteterminer les doses de rayonnement reccedilues par les travailleurs dans lrsquoexercice de leurs fonctions En outre si lrsquoon srsquoattend agrave ce que les doses efficaces deacutepassent 5 mSv en un an les titulaires de permis sont tenus de recourir agrave des services de dosimeacutetrie autoriseacutes
La CCSN deacutelivre des permis aux services de dosimeacutetrie qui doivent effectuer des mesures de doses exactes et preacutecises Les titulaires de permis de services de dosimeacutetrie sont tenus de deacuteposer de lrsquoinformation reacuteguliegraverement dans le Fichier dosimeacutetrique national (FDN) Le FDN exploiteacute par le Bureau de la radioprotection de Santeacute Canada contient les dossiers de doses de rayonnement provenant de tous les processeurs commerciaux de dosimeacutetrie des installations de production drsquoeacutenergie nucleacuteaire drsquoEacutenergie atomique du Canada limiteacutee (EACL) et des mines drsquouranium Le registre comprend eacutegalement les dossiers de doses provenant des utilisateurs de rayons X tels que les dentistes les radiologues et les chiropraticiens ainsi que les expositions aux produits de filiation du radon provenant de certaines mines qui ne deacutetiennent pas de permis de la CCSN
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7 Sommaire
Le rayonnement a toujours eacuteteacute preacutesent et il est partout dans notre environnement La vie a eacutevolueacute dans un monde contenant des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement ionisant Nous sommes eacutegalement exposeacutes au rayonnement artificiel provenant de sources telles que les traitements meacutedicaux et les activiteacutes impliquant des matiegraveres radioactives
Les effets du rayonnement sur la santeacute sont bien compris Depuis le deacutebut du 20e siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes agrave fond agrave la fois en laboratoire et sur les populations humaines En raison des risques connus du rayonnement pour la santeacute il doit ecirctre utiliseacute avec prudence et strictement controcircleacute Un eacutequilibre doit ecirctre trouveacute entre les avantages du rayonnement pour la socieacuteteacute et les risques que le rayonnement pose pour les personnes la santeacute et lrsquoenvironnement
La CCSN reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de proteacuteger la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de respecter les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Elle deacutefinit eacutegalement des limites de dose pour empecirccher que les travailleurs et le public ne soient soumis agrave une exposition excessive au rayonnement
La compreacutehension des risques que pose le rayonnement aide la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation agrave fixer les limites de dose et agrave eacutetablir des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave des niveaux sucircrs Les titulaires de permis sont tenus de maintenir toutes les doses de rayonnement agrave des niveaux ALARA Des programmes de surveillance du rayonnement sont en place agrave proximiteacute des centrales nucleacuteaires et drsquoautres installations nucleacuteaires agrave travers le Canada pour proteacuteger les personnes et lrsquoenvironnement contre les effets potentiels du rayonnement
Des programmes gouvernementaux et de lrsquoindustrie mesurent systeacutematiquement les niveaux de radioactiviteacute dans lrsquoair lrsquoeau potable les eaux de surface le sol et les aliments Gracircce agrave ces donneacutees la CCSN peut veacuterifier que les normes sont respecteacutees eacutevaluer lrsquoefficaciteacute des controcircles et deacuteterminer les tendances environnementales
Depuis plus de 65 ans le Canada deacutetient un dossier de sucircreteacute nucleacuteaire reconnu au niveau international La CCSN est fiegravere drsquoavoir contribueacute agrave ce dossier de sucircreteacute en assurant une surveillance reacuteglementaire solide Les Canadiens peuvent ecirctre assureacutes que la CCSN continuera de surveiller avec vigilance la sucircreteacute de lrsquoindustrie nucleacuteaire canadienne de sorte que la santeacute et la sucircreteacute ne soient jamais compromises
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Glossaire
Acide amineacute Les eacuteleacutements constitutifs des proteacuteines Il srsquoagit de moleacutecules organiques contenant un groupement amine (NH2) et un groupe carboxyle (COOH)
Acide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) Le composeacute moleacuteculaire dans le noyau drsquoune cellule qui forme le modegravele de la structure et du fonctionnement de la cellule
Activiteacute Rythme auquel se produisent les deacutesinteacutegrations dans une matiegravere radioactive par uniteacute de temps Utiliseacutee comme mesure de la quantiteacute de radionucleacuteides preacutesents Uniteacute Becquerel symbole Bq 1 Bq = une deacutesinteacutegration par seconde
ALARA Un principe drsquooptimisation de la protection utiliseacute pour srsquoassurer que les limites de doses reccedilues au niveau individuel au travail et par le public soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux Ce concept ne deacutesigne pas la limite de dose il srsquoagit drsquoun processus qui permet de maintenir les niveaux de dose bas
Appareil agrave rayonnement Tel que deacutefini dans le Regraveglement sur les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement a) un appareil contenant une substance nucleacuteaire en une quantiteacute supeacuterieure agrave la quantiteacute drsquoexemption et permettant son utilisation pour ses proprieacuteteacutes de rayonnement et b) un appareil contenant un composeacute lumineux au radium
Atome Uniteacute de matiegravere formeacutee drsquoun noyau unique autour duquel gravitent plusieurs eacutelectrons et dont le nombre est eacutegal agrave celui des protons dans le noyau Lrsquoatome est la plus petite partie drsquoun eacuteleacutement pouvant se combiner chimiquement avec drsquoautres atomes Tous les atomes autres que lrsquohydrogegravene 1 ont des neutrons dans le noyau
Becquerel Uniteacute SI de mesure de lrsquoactiviteacute drsquoune substance radioactive Le becquerel remplace le curie (Ci) qui nrsquoest pas une uniteacute SI Son symbole est Bq Il correspond agrave une deacutesinteacutegration nucleacuteaire par seconde 1 Bq = 27 pCi (27 times 10ndash11 Ci) et 1 Ci = 37 times 1010 Bq (Voir aussi laquo SI raquo)
Cancer Un grand nombre de maladies causeacutees par la division effreacuteneacutee de cellules anormales
Capture des eacutelectrons Processus de deacutesinteacutegration radioactive au terme duquel un eacutelectron en orbite est captureacute par le noyau et fusionne avec ce dernier Apregraves ce processus la masse reste inchangeacutee mais le numeacutero atomique diminue drsquoun facteur de un car un proton est converti en neutron
Capture des neutrons ou capture neutronique Type de reacuteaction nucleacuteaire au terme de laquelle un noyau atomique srsquoempare drsquoun neutron libre et fusionne avec lui pour former un noyau plus lourd Les neutrons peuvent reacuteagir avec un noyau atomique de plusieurs maniegraveres chacune aboutissant agrave un produit diffeacuterent
Cataracte Affection qui survient lorsque le cristallin normalement transparent de lrsquoœil se trouble ou srsquoopacifie et cause une vision trouble qursquoil nrsquoest pas possible de corriger par des verres correcteurs ordinaires Le facteur le plus important de la formation de cataractes est le vieillissement mais il existe des facteurs additionnels comme le tabagisme le diabegravete lrsquoexposition excessive au soleil et le rayonnement
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Cellule La plus petite uniteacute structurelle et fonctionnelle de tous les organismes vivants connus
Deacutesinteacutegration (radioactive) Transformation drsquoun nucleacuteide radioactif en un nucleacuteide diffeacuterent (ou plusieurs nucleacuteides diffeacuterents) par eacutemission spontaneacutee de rayonnement tels que des rayonnements alpha becircta ou gamma ou par capture des eacutelectrons Il en reacutesulte un noyau plus stable et moins chargeacute en eacutenergie Chaque processus de deacutesinteacutegration a une peacuteriode radioactive deacutefinie
Deuteacuterium Un isotope drsquohydrogegravene avec un proton et un neutron dans le noyau
Dose Terme geacuteneacuteral utiliseacute pour deacutesigner la quantiteacute drsquoeacutenergie provenant de rayonnement ionisant absorbeacutee par les tissus La dose absorbeacutee est mesureacutee en grays (Gy) ougrave 1 gray eacutequivaut agrave 1 joule par kilogramme Voir aussi dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace
Dose absorbeacutee Quantiteacute drsquoeacutenergie absorbeacutee par la matiegravere irradieacutee par uniteacute de masse Cela reflegravete la quantiteacute drsquoeacutenergie deacuteposeacutee par du rayonnement ionisant lors de son passage agrave travers un milieu (comme lrsquoair lrsquoeau ou du tissu vivant) Uniteacute gray Symbole Gy
Dose aigueuml Exposition reccedilue pendant une courte dureacutee (heures ou jours) Lrsquoadjectif laquo aigueuml raquo deacutesigne uniquement la dureacutee de lrsquoexposition et non lrsquointensiteacute des doses concerneacutees
Dose chronique Exposition persistante (en termes de mois ou drsquoanneacutees) Lrsquoadjectif laquo chronique raquo se rapporte uniquement agrave la dureacutee de lrsquoexposition et non agrave lrsquointensiteacute des doses
Dose efficace Mesure de dose visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du deacutetriment radiologique pouvant reacutesulter de la dose Elle repreacutesente la somme des produits des doses eacutequivalentes aux tissus multiplieacutees par leurs facteurs de pondeacuteration tissulaires respectifs Uniteacute sievert (Sv)
Dose eacutequivalente Mesure de la dose au tissu ou agrave lrsquoorgane visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du dommage causeacute Obtenue en multipliant la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique pour tenir compte de lrsquoefficaciteacute biologique de diffeacuterents rayonnements agrave causer des dommages au tissu ou agrave lrsquoorgane consideacutereacute Uniteacute sievert (Sv)
Dosimegravetre Dispositif porteacute par une personne pour mesurer une dose de rayonnement ionisant
Dosimeacutetrie Sous-speacutecialiteacute scientifique de la radioprotection et de la physique meacutedicale centreacutee sur le calcul et lrsquoenregistrement des doses internes et externes provenant du rayonnement ionisant
Eau leacutegegravere Eau ordinaire composeacutee de moleacutecules ayant deux atomes drsquohydrogegravene et un atome drsquooxygegravene (H20) Diffeacuterente de lrsquoeau lourde qui est composeacutee de moleacutecules ayant un atome drsquohydrogegravene un atome de deuteacuterium (D) et un atome drsquooxygegravene (HDO)
Eau lourde Eau contenant une teneur eacuteleveacutee de moleacutecules avec des atomes de deuteacuterium (hydrogegravene lourd) Dans certains reacuteacteurs lrsquoeau lourde est utiliseacutee comme modeacuterateur parce qursquoelle ralentit les neutrons avec efficaciteacute et aussi parce qursquoelle a une faible probabiliteacute drsquoabsorber les neutrons
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Eau tritieacutee Lrsquoeau tritieacutee (HTO) est une moleacutecule drsquoeau dans laquelle une ou deux moleacutecules drsquohydrogegravene ont eacuteteacute remplaceacutees par un atome de tritium
Effets deacuteterministes Changements dans les cellules et les tissus qui se produiront certainement apregraves une dose aigueuml de rayonnement (agrave un niveau de dose supeacuterieur agrave au moins 1 000 mSv) en deccedilagrave duquel lrsquoeffet du rayonnement nrsquoest pas deacutetecteacute La graviteacute des effets sanitaires (eacuterythegraveme cutaneacute brucirclures et chute des cheveux) augmente avec la dose reccedilue
Effets stochastiques Terme utiliseacute pour deacutesigner les effets sanitaires du rayonnement (tels que le cancer ou les maladies heacutereacuteditaires) preacutesentant un risque statistique Pour ces maladies la probabiliteacute drsquoapparition augmente proportionnellement agrave la dose de rayonnement reccedilue plus la dose est eacuteleveacutee plus la probabiliteacute drsquoapparition est grande La graviteacute des effets nrsquoest pas proportionnelle agrave la dose
Efficaciteacute biologique relative Mesure relative de lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents types de rayonnements agrave provoquer un effet sanitaire preacuteciseacute exprimeacutee comme le rapport inverse des doses absorbeacutees de deux types de rayonnement diffeacuterents qui produiraient un effet biologique donneacute de mecircme intensiteacute
Eacutelectron Particule eacuteleacutementaire stable posseacutedant une charge eacutelectrique neacutegative de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 91 x 10-31 kg
Eacutelectron-volt (eV) Uniteacute drsquoeacutenergie eacutequivalente agrave environ 16 x 10-19 joules
Eacuteleacutement Types drsquoatomes speacutecifiques ayant le mecircme nombre de protons dans leur noyau et par conseacutequent le mecircme numeacutero atomique Le nombre de neutrons peut diffeacuterer
Eacutemission de positrons Type de deacutesinteacutegration radioactive dans laquelle un proton est transformeacute en neutron ce qui eacutemet un positron Dans ces cas lorsque le rapport neutrons-protons est trop faible et que lrsquoeacutemission de particules alpha nrsquoest pas possible sur le plan eacutenergeacutetique le noyau peut dans certaines conditions atteindre la stabiliteacute en eacutemettant un positron
Eacutenergie Grandeur physique qui deacutecrit la quantiteacute de travail qui peut ecirctre effectueacutee par une force donneacutee ougrave la masse-eacutenergie est conserveacutee Il existe diffeacuterentes formes drsquoeacutenergie eacutenergie cineacutetique potentielle thermique gravitationnelle acoustique lumineuse eacutelastique nucleacuteaire et eacutelectromagneacutetique
Eacutepideacutemiologie Eacutetude de la distribution et des eacuteleacutements deacuteterminants des maladies dans les populations humaines Elle sert de base pour la santeacute publique et la meacutedecine preacuteventive et elle est fondeacutee sur des observations plutocirct que sur des expeacuteriences
Essai biologique Toute proceacutedure utiliseacutee pour deacuteterminer la nature lrsquoactiviteacute lrsquoemplacement ou la reacutetention de radionucleacuteides dans lrsquoorganisme par des mesures directes (in vivo) ou par des analyses de matiegraveres excreacuteteacutees ou autrement eacutelimineacutees par lrsquoorganisme (in vitro)
Facteur de pondeacuteration radiologique Nombre par lequel il faut multiplier la dose absorbeacutee dans un tissu ou un organe pour deacuteterminer lrsquoefficaciteacute biologique relative du rayonnement agrave induire des effets stochastiques agrave de faibles doses le reacutesultat eacutetant la dose eacutequivalente
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Facteur de pondeacuteration tissulaire Facteur pour lequel la dose eacutequivalente est pondeacutereacutee aux fins de la deacutetermination de la dose efficace Le facteur de pondeacuteration tissulaire pour un organe ou un tissu repreacutesente la contribution relative de cet organe ou de ce tissu au preacutejudice total causeacute par les effets de lrsquoirradiation uniforme du corps entier
Fission ou fission nucleacuteaire Division drsquoun noyau lourd en deux morceaux (ou rarement plusieurs) avec des masses drsquoampleur eacutequivalente accompagneacutee geacuteneacuteralement de lrsquoeacutemission de neutrons et de rayonnement gamma
Gray (Gy) Uniteacute du SI de la dose absorbeacutee Uniteacute 1 joulekilogramme mais a un usage restreint
In vitro Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience reacutealiseacutee en dehors drsquoun organisme vivant dans un environnement controcircleacute comme dans une eacuteprouvette ou une boicircte de Peacutetri Du latin laquo dans le verre raquo
In vivo Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience portant sur un organisme vivant complet par opposition agrave un organisme partiel ou mort ou un environnement controcircleacute in vitro Latin pour laquo dans le vivant raquo
Ion Atome moleacutecule ou fragment de moleacutecule ayant acquis une charge eacutelectrique suite agrave la perte ou au gain drsquoun ou plusieurs eacutelectrons
Isotopes Deux ou plusieurs formes drsquoun eacuteleacutement donneacute qui ont des numeacuteros atomiques identiques (le mecircme nombre de protons dans leur noyau) et la mecircme ou les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques mais avec des masses atomiques diffeacuterentes (diffeacuterents nombres de neutrons dans leur noyau) et des proprieacuteteacutes physiques distinctes Par exemple lrsquouranium a 16 isotopes diffeacuterents soit U-234 U-235 U-236 U-238 etc
Leuceacutemie Cancer des globules blancs (leucocytes)
Limites de dose Limites de dose efficace et eacutequivalente preacutevues par le Regraveglement sur la radioprotection Ces limites sont en place pour reacuteduire au minimum le risque drsquoeffets nocifs pour la santeacute causeacutes par lrsquoexposition aux rayonnements associeacutee agrave des activiteacutes autoriseacutees par la CCSN
Maladie des rayons Ensemble de symptocircmes caracteacuterisant les radioleacutesions qui reacutesultent drsquoune exposition excessive de lrsquoensemble du corps (ou drsquoune grande partie de celui-ci) au rayonnement ionisant Les premiers de ces symptocircmes sont des nauseacutees de la fatigue des vomissements et la diarrheacutee qui peuvent ecirctre suivis par la perte de cheveux des heacutemorragies lrsquoinflammation de la bouche et de la gorge et une perte geacuteneacuterale drsquoeacutenergie
Masse ou masse atomique Masse drsquoun isotope drsquoun eacuteleacutement exprimeacutee en uniteacutes de masse atomique deacutefinie par un douziegraveme de la masse drsquoun atome de carbone 12 Une masse atomique de 1 eacutequivaut agrave environ 166 x 10-27 kg
Microsievert Un millioniegraveme de sievert (voir sievert) Symbole μSv
Millisievert Un milliegraveme de sievert (voir sievert) Symbole mSv
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Modegravele lineacuteaire sans seuil Modegravele dose-reacuteponse baseacute sur lrsquohypothegravese selon laquelle dans la gamme des faibles doses les doses de rayonnement supeacuterieures agrave zeacutero augmentent le risque de cancers etou de maladies heacutereacuteditaires drsquoune maniegravere proportionnelle simple
Modeacuterateur Matiegravere telle que lrsquoeau ordinaire ou lrsquoeau lourde qui est utiliseacutee dans un reacuteacteur pour ralentir la vitesse eacuteleveacutee des neutrons ce qui accroicirct la probabiliteacute qursquoune fission survienne
Moleacutecule Groupe drsquoatomes lieacutes chimiquement les uns aux autres
Mutation Changement chimique de lrsquoADN dans le noyau drsquoune cellule Les mutations survenant dans les cellules des spermatozoiumldes ou des ovules ou leurs preacutecurseurs peuvent avoir des effets heacutereacuteditaires chez les enfants ou les geacuteneacuterations futures Les mutations dans les cellules somatiques (cellules non reproductrices) peuvent eacutegalement favoriser lrsquoapparition du cancer
Neutron Particule eacuteleacutementaire du noyau de lrsquoatome (acirc lrsquoexception de lrsquohydrogegravene) et dont la masse est similaire agrave celle drsquoun proton soit de lrsquoordre de 16 x 10-27 kg
Nombre de masse Nombre de neutrons et de protons dans le noyau drsquoun atome
Non-prolifeacuteration nucleacuteaire Effets deacuteployeacutes pour preacutevenir la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires et de dispositifs nucleacuteaires explosifs La CCSN est responsable de la mise en œuvre de la politique de non-prolifeacuteration nucleacuteaire du Canada qui contient deux objectifs de large porteacutee et de longue date
1 garantir aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires du Canada ne contribuent pas agrave la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou drsquoautres dispositifs nucleacuteaires explosifs
2 promouvoir un reacutegime international de non-prolifeacuteration plus efficace et plus complet
Noyau (drsquoun atome) Partie centrale drsquoun atome chargeacutee positivement contenant des protons et des neutrons Le nombre total de protons et de neutrons srsquoappelle le nombre de masse
Nucleacuteide Un terme geacuteneacuteral pour deacutesigner tous les isotopes connus qursquoils soient stables ou non
Numeacutero atomique Nombre de protons dans le noyau drsquoun atome Symbole Z
Optimisation Processus drsquoeacutetablissement de niveaux de protection et de sucircreteacute qui permettent drsquoassurer que les expositions la probabiliteacute de subir une exposition et la valeur des expositions potentielles soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux tel que recommandeacute par la Commission internationale de protection radiologique
Particules alpha Une particule agrave charge positive formeacutee de deux protons et de deux neutrons qui est eacutemise par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoil se deacutesintegravegre Une particule alpha est relativement volumineuse et peut ecirctre arrecircteacutee par la peau ou une feuille de papier Une particule alpha est identique agrave un noyau drsquoheacutelium
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Particules becircta Un eacutelectron (une particule ayant une charge neacutegative) ou un positron (une particule ayant une charge positive) qui est eacutemis par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoils se deacutesintegravegrent Les particules becircta sont relativement petites et peuvent ecirctre arrecircteacutees par une feuille drsquoaluminium ou de plastique de quelques millimegravetres drsquoeacutepaisseur
Peacuteriode (radioactive) Temps neacutecessaire pour que lrsquoactiviteacute drsquoun radionucleacuteide soit reacuteduite de moitieacute par un processus de deacutesinteacutegration radioactive Symbole t12 Plus la peacuteriode drsquoune substance est courte plus elle est radioactive
Photon Un quantum (la plus petite quantiteacute possible) drsquoeacutenergie eacutemise sous forme de rayonnement eacutelectromagneacutetique
Positron Particule eacuteleacutementaire chargeacutee positivement de 16 x 10-19 coulombs et dont la masse est de 91 x 10-31 kg (comparable agrave un eacutelectron mais chargeacutee positivement)
Produits de filiation du radon Terme utiliseacute pour deacutesigner collectivement les produits immeacutediats de deacutesinteacutegration radioactive du radon Il srsquoagit de la chaicircne de deacutesinteacutegration qui inclut le polonium 218 le plomb 214 le bismuth 214 et le polonium 214 Leur peacuteriode combineacutee moyenne est de lrsquoordre de 30 minutes Aussi appeleacute descendant du radon
Proton Particule eacuteleacutementaire stable preacutesente dans le noyau de lrsquoatome posseacutedant une charge eacutelectrique positive de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 167 x 10-27 kg
Radioactif Empreint de radioactiviteacute eacutemettant spontaneacutement de lrsquoeacutenergie sous forme de rayonnement ionisant (telles que les particules alpha et becircta des neutrons ou des rayons gamma) agrave la suite de la deacutesinteacutegration drsquoun atome instable
Radon Eacuteleacutement chimique dont le symbole est Rn et le nombre atomique 86 Le radon est un gaz noble rare incolore inodore insipide naturel et radioactif issu de la deacutesinteacutegration du radium Il srsquoagit de lrsquoune des substances les plus lourdes persistant sous forme de gaz dans des conditions normales le radon preacutesente un risque pour la santeacute
Radio-isotope Isotope drsquoun eacuteleacutement qui subit une deacutesinteacutegration spontaneacutee et eacutemet un rayonnement
Radionucleacuteide Nucleacuteide radioactif
Radiosensible Un terme qualitatif pour distinguer les cellules les tissus et les organes qui sont plus susceptibles drsquoecirctre endommageacutes par le rayonnement
Rayonnement Processus drsquoeacutemission ou de transmission drsquoeacutenergie sous forme de particules ou drsquoondes Dans le preacutesent document le terme laquo rayonnement raquo deacutesigne un rayonnement ionisant sauf indication contraire
Rayonnement artificiel Rayonnement produit par les activiteacutes humaines et qui srsquoajoute au rayonnement de fond
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Rayonnement cosmique Rayonnement naturel provenant de lrsquoespace Ces rayons sont composeacutes de rayonnements ionisants peacuteneacutetrants (agrave la fois particulaires et eacutelectromagneacutetiques) et peuvent porter des eacutenergies de plus de 1020 eV Le champ magneacutetique terrestre deacutevie les rayons cosmiques chargeacutes vers les pocircles
Rayonnement de fond naturel Une source de rayonnement preacutesente en permanence dans lrsquoenvironnement et provenant de diffeacuterentes sources Parmi ces sources figurent le rayonnement cosmique les sources terrestres (eacuteleacutements radioactifs preacutesents dans le sol) lrsquoair ambiant (radon) et les sources internes (denreacutees alimentaires et boissons) La dose efficace annuelle globale par personne attribueacutee au rayonnement naturel est de 24 mSv par anneacutee (UNSCEAR 2008)
Rayonnement eacutelectromagneacutetique Mouvement drsquoondes en deacuteplacement reacutesultant de lrsquoeacutevolution des champs eacutelectriques et magneacutetiques Le spectre de rayonnement eacutelectromagneacutetique connu comprend la gamme des rayons X (et des rayons gamma) de courte longueur drsquoonde et agrave haute eacutenergie lrsquoultraviolet la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge et le radar et des ondes radio et de longueur drsquoonde relativement longue et agrave faible eacutenergie Selon la meacutecanique quantique les rayonnements eacutelectromagneacutetiques agrave haute eacutenergie peuvent se comporter comme des particules (photons)
Rayonnement gamma Rayonnement eacutelectromagneacutetique peacuteneacutetrant produit par un noyau atomique pendant sa deacutesinteacutegration radioactive forme de rayonnement ionisant agrave courte longueur drsquoonde et eacutenergie eacuteleveacutee
Rayonnement ionisant Rayonnement capable drsquoajouter ou de retrancher des eacutelectrons en traversant la matiegravere (par ex air eau ou tissus vivants) Exemples particules alpha rayonnement gamma rayons X et neutrons
Rayonnement neutronique Se produit lorsque les neutrons sont eacutejecteacutes du noyau par fission nucleacuteaire (c-agrave-d division de lrsquoatome) et drsquoautres processus Contrairement agrave drsquoautres rayonnements le rayonnement neutronique est absorbeacute par les mateacuteriaux contenant un grand nombre drsquoatomes drsquohydrogegravene comme la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques
Rayonnement non ionisant Un rayonnement plus faible que le rayonnement ionisant c-agrave-d qui ne possegravede pas lrsquoeacutenergie suffisante pour produire des ions La lumiegravere visible les rayons infrarouges et les ondes radioeacutelectriques sont des rayonnements non ionisants
Rayons X Rayonnement eacutelectromagneacutetique (photon) peacuteneacutetrant eacutemis par un atome apregraves avoir eacuteteacute bombardeacute par des eacutelectrons Les rayons X diffegraverent du rayonnement gamma dans la mesure ougrave ils sont eacutemis agrave partir des eacutelectrons en orbite et non agrave partir du noyau Ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma Les rayons X sont principalement geacuteneacutereacutes par des moyens artificiels plutocirct qursquoagrave partir de substances radioactives Ils sont utiliseacutes avant tout agrave des fins meacutedicales
Reacuteacteur nucleacuteaire Appareil dans lequel une reacuteaction en chaicircne de fission nucleacuteaire autoentretenue se produit dans des conditions controcircleacutees pour produire de lrsquoeacutenergie ou des rayonnements utiles
Reacuteaction en chaicircne Voir reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne
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Reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne Exemple de fission nucleacuteaire ougrave un neutron est eacutejecteacute drsquoun atome fissionneacute ce qui causera la fission drsquoun autre atome en eacutejectant plus de neutrons
Rejets Substances et matiegraveres nucleacuteaires relacirccheacutees dans lrsquoenvironnement (sous forme liquide ou gazeuse) agrave la suite drsquoactiviteacutes autoriseacutees par la CCSN
Service de dosimeacutetrie autoriseacute Une entreprise ou une institution qui deacutetient un permis de la CCSN pour mesurer les doses de rayonnement aux travailleurs
SI Systegraveme international drsquouniteacutes
Sievert Lrsquouniteacute du SI mesurant la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Elle est eacutegale agrave 1 joulekilogramme Elle remplace lrsquoancienne uniteacute de rayonnement classique rem Des multiples du sievert (dont le symbole est Sv) sont utiliseacutes dans la pratique courante et incluent le millisievert (mSv 11000 de 1 Sv) et le microsievert (μSv 11 000 000 de 1 Sv)
Substances nucleacuteaires Isotopes qui eacutemettent du rayonnement
Travailleur du secteur nucleacuteaire (TSN) Personne qui du fait de sa profession ou de son occupation et des conditions dans lesquelles elle exerce ses activiteacutes si celles-ci sont lieacutees agrave une substance ou agrave une installation nucleacuteaire risque vraisemblablement de recevoir une dose de rayonnement supeacuterieure agrave la limite reacuteglementaire fixeacutee par la CCSN pour la population en geacuteneacuteral (1 mSv par anneacutee)
Tritium Un isotope radioactif de lrsquohydrogegravene posseacutedant deux neutrons et un proton dans son noyau Le tritium se deacutesintegravegre en eacutemettant un eacutelectron (rayonnement becircta) et sa peacuteriode radioactive est de 123 ans Le tritium est preacutesent naturellement dans lrsquoenvironnement et eacutegalement un sous-produit des reacuteacteurs nucleacuteaires
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Acronymes et uniteacutes
ADN acide deacutesoxyribonucleacuteique AIEA Agence internationale de lrsquoeacutenergie atomique ALARA niveau le plus bas que lrsquoon peut raisonnablement atteindre BEIR National Academy of Biological Effects of Ionizing Radiation Bq becquerel CCSN Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire CIPR Commission internationale de protection radiologique CRFPT Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial EACL Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee ELF ondes meacutegameacutetriques FDN Fichier dosimeacutetrique national Gy gray H2O symbole chimique de lrsquoeau eacutegalement HOH HTO eau tritieacutee ICRU Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation J joule LSRN Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires mSv millisievert NCRP National Council on Radiation Protection and Measurements Sv sievert TDM tomodensitomeacutetrie t frac12 symbole pour la peacuteriode radioactive drsquoun radionucleacuteide TSN travailleur du secteur nucleacuteaire microSv microsievert UNSCEAR Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants UV ultraviolet wR facteur de pondeacuteration radiologique wT facteur de pondeacuteration tissulaire
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Sources
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laws-loisjusticegccaengregulationssor-2000-203page-1html bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire juin 2003 Controcircle et enregistrement des
doses de rayonnement aux personnes guide de reacuteglementation G-91 httpwwwnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_fre44019shyG91FpdfCFID=17937881ampCFTOKEN=18173133
bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire octobre 2004 Maintenir les expositions et les doses au laquo niveau le plus bas qursquoil soit raisonnablement possible drsquoatteindre raquo guide de reacuteglementation G-129 reacutevision 1 httpnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_freG129rev1_fpdf
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations 2007 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 103 Publication 103 Pergamon Press Oxford 2007
bull Commission internationale de protection radiologique Rapport du Groupe de travail sur lrsquohomme de reacutefeacuterence Publication 23 de la CIPR Pergamon Press New York 1975
bull Commission internationale de protection radiologique Limits for Intakes of Radionuclides by Workers Publication 30 de la CIPR partie 1 (et suppleacutement) part 2 (et suppleacutement) partie 3 (et suppleacutements A et B) et index Annales de la CIPR Pergamon Press New York 1979-1982
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations de 1990 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 21(1-3) Publication 60 de la CIPR Pergamon Press Oxford 1991
bull Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation 2011 Fundamental quantities and units for ionizing radiation Journal de la ICRU volume 11 no 1 publieacute par Oxford University Press
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRP) ncrponlineorgPDFsNCRP20Composite20Glossarypdf
bull Santeacute Canada Rapport de 2008 sur les radioexpositions professionnelles au Canada publication 5923 de SC hc-scgccaewh-semtalt_formatshecs-sescpdfpubsoccup-travail2008-report-rapportshyengpdf
bull Committee to Assess Health Risks from Exposures to Low Levels of Ionizing Radiation Health Risks from Exposure to Low Levels of Ionizing Radiation BEIR VII ndash Phase 2 National Academy Sciences National Research Council National Academy Press Washington 2006
bull Nations Unies Effects of Ionizing Radiation Volume I Report to the General Assembly Scientific Annexes A and B Volume II Scientific Annexes C D and E Rapport de 2006 du Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des rayonnements ionisants publications des Nations Unies E08IX6 (2008) et E09IX5 (2009) Nations Unies New York
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bull Nations Unies Sources and Effects of Ionizing Radiation Volume I Sources Volume II Effects Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants Rapport 2000 agrave lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale avec des annexes scientifiques publications des Nations Unies E00IX3 et E00IX4 Nations Unies New York 2000
bull NRC des Eacutetats-Unis nrcgovreading-rmbasic-refglossaryhtml bull Brodsky A Handbook of Radiation Measurement and Protection Boca Raton
CRC Press 1978 bull Eisenbud M et T Gesell Environmental Radioactivity From Natural Industrial
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bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRPM) Ionizing Radiation Exposure of the Population of the United States rapport no 160 du NCRPM US NCRP Washington 2009
bull Brenner DJ et Hall EJ Computed Tomography ndash An Increasing Source of Radiation Exposure New England Journal of Medicine 357 p 2277-2284 2007
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- Full cover - PDF - FRpdf
-
- RG-RD_IR_Fpdf
- inside cover - PDF - FR
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- E-DOCS-3738137-v8-Radiation_INFO_doc_-_FR
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- Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
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- 42 Eacutevaluation du risque de cancer
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- Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
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- 541 Rayonnement naturel
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- Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
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- 61 Protection des Canadiens
- 62 Protection des travailleurs
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7 Sommaire
Le rayonnement a toujours eacuteteacute preacutesent et il est partout dans notre environnement La vie a eacutevolueacute dans un monde contenant des niveaux eacuteleveacutes de rayonnement ionisant Nous sommes eacutegalement exposeacutes au rayonnement artificiel provenant de sources telles que les traitements meacutedicaux et les activiteacutes impliquant des matiegraveres radioactives
Les effets du rayonnement sur la santeacute sont bien compris Depuis le deacutebut du 20e siegravecle les effets du rayonnement ont eacuteteacute eacutetudieacutes agrave fond agrave la fois en laboratoire et sur les populations humaines En raison des risques connus du rayonnement pour la santeacute il doit ecirctre utiliseacute avec prudence et strictement controcircleacute Un eacutequilibre doit ecirctre trouveacute entre les avantages du rayonnement pour la socieacuteteacute et les risques que le rayonnement pose pour les personnes la santeacute et lrsquoenvironnement
La CCSN reacuteglemente lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergie et des matiegraveres nucleacuteaires afin de proteacuteger la santeacute la sucircreteacute et la seacutecuriteacute des Canadiens de proteacuteger lrsquoenvironnement et de respecter les obligations internationales du Canada agrave lrsquoeacutegard de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoeacutenergie nucleacuteaire Elle deacutefinit eacutegalement des limites de dose pour empecirccher que les travailleurs et le public ne soient soumis agrave une exposition excessive au rayonnement
La compreacutehension des risques que pose le rayonnement aide la CCSN et drsquoautres organismes de reacuteglementation agrave fixer les limites de dose et agrave eacutetablir des regraveglements qui limitent lrsquoexposition agrave des niveaux sucircrs Les titulaires de permis sont tenus de maintenir toutes les doses de rayonnement agrave des niveaux ALARA Des programmes de surveillance du rayonnement sont en place agrave proximiteacute des centrales nucleacuteaires et drsquoautres installations nucleacuteaires agrave travers le Canada pour proteacuteger les personnes et lrsquoenvironnement contre les effets potentiels du rayonnement
Des programmes gouvernementaux et de lrsquoindustrie mesurent systeacutematiquement les niveaux de radioactiviteacute dans lrsquoair lrsquoeau potable les eaux de surface le sol et les aliments Gracircce agrave ces donneacutees la CCSN peut veacuterifier que les normes sont respecteacutees eacutevaluer lrsquoefficaciteacute des controcircles et deacuteterminer les tendances environnementales
Depuis plus de 65 ans le Canada deacutetient un dossier de sucircreteacute nucleacuteaire reconnu au niveau international La CCSN est fiegravere drsquoavoir contribueacute agrave ce dossier de sucircreteacute en assurant une surveillance reacuteglementaire solide Les Canadiens peuvent ecirctre assureacutes que la CCSN continuera de surveiller avec vigilance la sucircreteacute de lrsquoindustrie nucleacuteaire canadienne de sorte que la santeacute et la sucircreteacute ne soient jamais compromises
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Glossaire
Acide amineacute Les eacuteleacutements constitutifs des proteacuteines Il srsquoagit de moleacutecules organiques contenant un groupement amine (NH2) et un groupe carboxyle (COOH)
Acide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) Le composeacute moleacuteculaire dans le noyau drsquoune cellule qui forme le modegravele de la structure et du fonctionnement de la cellule
Activiteacute Rythme auquel se produisent les deacutesinteacutegrations dans une matiegravere radioactive par uniteacute de temps Utiliseacutee comme mesure de la quantiteacute de radionucleacuteides preacutesents Uniteacute Becquerel symbole Bq 1 Bq = une deacutesinteacutegration par seconde
ALARA Un principe drsquooptimisation de la protection utiliseacute pour srsquoassurer que les limites de doses reccedilues au niveau individuel au travail et par le public soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux Ce concept ne deacutesigne pas la limite de dose il srsquoagit drsquoun processus qui permet de maintenir les niveaux de dose bas
Appareil agrave rayonnement Tel que deacutefini dans le Regraveglement sur les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement a) un appareil contenant une substance nucleacuteaire en une quantiteacute supeacuterieure agrave la quantiteacute drsquoexemption et permettant son utilisation pour ses proprieacuteteacutes de rayonnement et b) un appareil contenant un composeacute lumineux au radium
Atome Uniteacute de matiegravere formeacutee drsquoun noyau unique autour duquel gravitent plusieurs eacutelectrons et dont le nombre est eacutegal agrave celui des protons dans le noyau Lrsquoatome est la plus petite partie drsquoun eacuteleacutement pouvant se combiner chimiquement avec drsquoautres atomes Tous les atomes autres que lrsquohydrogegravene 1 ont des neutrons dans le noyau
Becquerel Uniteacute SI de mesure de lrsquoactiviteacute drsquoune substance radioactive Le becquerel remplace le curie (Ci) qui nrsquoest pas une uniteacute SI Son symbole est Bq Il correspond agrave une deacutesinteacutegration nucleacuteaire par seconde 1 Bq = 27 pCi (27 times 10ndash11 Ci) et 1 Ci = 37 times 1010 Bq (Voir aussi laquo SI raquo)
Cancer Un grand nombre de maladies causeacutees par la division effreacuteneacutee de cellules anormales
Capture des eacutelectrons Processus de deacutesinteacutegration radioactive au terme duquel un eacutelectron en orbite est captureacute par le noyau et fusionne avec ce dernier Apregraves ce processus la masse reste inchangeacutee mais le numeacutero atomique diminue drsquoun facteur de un car un proton est converti en neutron
Capture des neutrons ou capture neutronique Type de reacuteaction nucleacuteaire au terme de laquelle un noyau atomique srsquoempare drsquoun neutron libre et fusionne avec lui pour former un noyau plus lourd Les neutrons peuvent reacuteagir avec un noyau atomique de plusieurs maniegraveres chacune aboutissant agrave un produit diffeacuterent
Cataracte Affection qui survient lorsque le cristallin normalement transparent de lrsquoœil se trouble ou srsquoopacifie et cause une vision trouble qursquoil nrsquoest pas possible de corriger par des verres correcteurs ordinaires Le facteur le plus important de la formation de cataractes est le vieillissement mais il existe des facteurs additionnels comme le tabagisme le diabegravete lrsquoexposition excessive au soleil et le rayonnement
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Cellule La plus petite uniteacute structurelle et fonctionnelle de tous les organismes vivants connus
Deacutesinteacutegration (radioactive) Transformation drsquoun nucleacuteide radioactif en un nucleacuteide diffeacuterent (ou plusieurs nucleacuteides diffeacuterents) par eacutemission spontaneacutee de rayonnement tels que des rayonnements alpha becircta ou gamma ou par capture des eacutelectrons Il en reacutesulte un noyau plus stable et moins chargeacute en eacutenergie Chaque processus de deacutesinteacutegration a une peacuteriode radioactive deacutefinie
Deuteacuterium Un isotope drsquohydrogegravene avec un proton et un neutron dans le noyau
Dose Terme geacuteneacuteral utiliseacute pour deacutesigner la quantiteacute drsquoeacutenergie provenant de rayonnement ionisant absorbeacutee par les tissus La dose absorbeacutee est mesureacutee en grays (Gy) ougrave 1 gray eacutequivaut agrave 1 joule par kilogramme Voir aussi dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace
Dose absorbeacutee Quantiteacute drsquoeacutenergie absorbeacutee par la matiegravere irradieacutee par uniteacute de masse Cela reflegravete la quantiteacute drsquoeacutenergie deacuteposeacutee par du rayonnement ionisant lors de son passage agrave travers un milieu (comme lrsquoair lrsquoeau ou du tissu vivant) Uniteacute gray Symbole Gy
Dose aigueuml Exposition reccedilue pendant une courte dureacutee (heures ou jours) Lrsquoadjectif laquo aigueuml raquo deacutesigne uniquement la dureacutee de lrsquoexposition et non lrsquointensiteacute des doses concerneacutees
Dose chronique Exposition persistante (en termes de mois ou drsquoanneacutees) Lrsquoadjectif laquo chronique raquo se rapporte uniquement agrave la dureacutee de lrsquoexposition et non agrave lrsquointensiteacute des doses
Dose efficace Mesure de dose visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du deacutetriment radiologique pouvant reacutesulter de la dose Elle repreacutesente la somme des produits des doses eacutequivalentes aux tissus multiplieacutees par leurs facteurs de pondeacuteration tissulaires respectifs Uniteacute sievert (Sv)
Dose eacutequivalente Mesure de la dose au tissu ou agrave lrsquoorgane visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du dommage causeacute Obtenue en multipliant la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique pour tenir compte de lrsquoefficaciteacute biologique de diffeacuterents rayonnements agrave causer des dommages au tissu ou agrave lrsquoorgane consideacutereacute Uniteacute sievert (Sv)
Dosimegravetre Dispositif porteacute par une personne pour mesurer une dose de rayonnement ionisant
Dosimeacutetrie Sous-speacutecialiteacute scientifique de la radioprotection et de la physique meacutedicale centreacutee sur le calcul et lrsquoenregistrement des doses internes et externes provenant du rayonnement ionisant
Eau leacutegegravere Eau ordinaire composeacutee de moleacutecules ayant deux atomes drsquohydrogegravene et un atome drsquooxygegravene (H20) Diffeacuterente de lrsquoeau lourde qui est composeacutee de moleacutecules ayant un atome drsquohydrogegravene un atome de deuteacuterium (D) et un atome drsquooxygegravene (HDO)
Eau lourde Eau contenant une teneur eacuteleveacutee de moleacutecules avec des atomes de deuteacuterium (hydrogegravene lourd) Dans certains reacuteacteurs lrsquoeau lourde est utiliseacutee comme modeacuterateur parce qursquoelle ralentit les neutrons avec efficaciteacute et aussi parce qursquoelle a une faible probabiliteacute drsquoabsorber les neutrons
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Eau tritieacutee Lrsquoeau tritieacutee (HTO) est une moleacutecule drsquoeau dans laquelle une ou deux moleacutecules drsquohydrogegravene ont eacuteteacute remplaceacutees par un atome de tritium
Effets deacuteterministes Changements dans les cellules et les tissus qui se produiront certainement apregraves une dose aigueuml de rayonnement (agrave un niveau de dose supeacuterieur agrave au moins 1 000 mSv) en deccedilagrave duquel lrsquoeffet du rayonnement nrsquoest pas deacutetecteacute La graviteacute des effets sanitaires (eacuterythegraveme cutaneacute brucirclures et chute des cheveux) augmente avec la dose reccedilue
Effets stochastiques Terme utiliseacute pour deacutesigner les effets sanitaires du rayonnement (tels que le cancer ou les maladies heacutereacuteditaires) preacutesentant un risque statistique Pour ces maladies la probabiliteacute drsquoapparition augmente proportionnellement agrave la dose de rayonnement reccedilue plus la dose est eacuteleveacutee plus la probabiliteacute drsquoapparition est grande La graviteacute des effets nrsquoest pas proportionnelle agrave la dose
Efficaciteacute biologique relative Mesure relative de lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents types de rayonnements agrave provoquer un effet sanitaire preacuteciseacute exprimeacutee comme le rapport inverse des doses absorbeacutees de deux types de rayonnement diffeacuterents qui produiraient un effet biologique donneacute de mecircme intensiteacute
Eacutelectron Particule eacuteleacutementaire stable posseacutedant une charge eacutelectrique neacutegative de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 91 x 10-31 kg
Eacutelectron-volt (eV) Uniteacute drsquoeacutenergie eacutequivalente agrave environ 16 x 10-19 joules
Eacuteleacutement Types drsquoatomes speacutecifiques ayant le mecircme nombre de protons dans leur noyau et par conseacutequent le mecircme numeacutero atomique Le nombre de neutrons peut diffeacuterer
Eacutemission de positrons Type de deacutesinteacutegration radioactive dans laquelle un proton est transformeacute en neutron ce qui eacutemet un positron Dans ces cas lorsque le rapport neutrons-protons est trop faible et que lrsquoeacutemission de particules alpha nrsquoest pas possible sur le plan eacutenergeacutetique le noyau peut dans certaines conditions atteindre la stabiliteacute en eacutemettant un positron
Eacutenergie Grandeur physique qui deacutecrit la quantiteacute de travail qui peut ecirctre effectueacutee par une force donneacutee ougrave la masse-eacutenergie est conserveacutee Il existe diffeacuterentes formes drsquoeacutenergie eacutenergie cineacutetique potentielle thermique gravitationnelle acoustique lumineuse eacutelastique nucleacuteaire et eacutelectromagneacutetique
Eacutepideacutemiologie Eacutetude de la distribution et des eacuteleacutements deacuteterminants des maladies dans les populations humaines Elle sert de base pour la santeacute publique et la meacutedecine preacuteventive et elle est fondeacutee sur des observations plutocirct que sur des expeacuteriences
Essai biologique Toute proceacutedure utiliseacutee pour deacuteterminer la nature lrsquoactiviteacute lrsquoemplacement ou la reacutetention de radionucleacuteides dans lrsquoorganisme par des mesures directes (in vivo) ou par des analyses de matiegraveres excreacuteteacutees ou autrement eacutelimineacutees par lrsquoorganisme (in vitro)
Facteur de pondeacuteration radiologique Nombre par lequel il faut multiplier la dose absorbeacutee dans un tissu ou un organe pour deacuteterminer lrsquoefficaciteacute biologique relative du rayonnement agrave induire des effets stochastiques agrave de faibles doses le reacutesultat eacutetant la dose eacutequivalente
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Facteur de pondeacuteration tissulaire Facteur pour lequel la dose eacutequivalente est pondeacutereacutee aux fins de la deacutetermination de la dose efficace Le facteur de pondeacuteration tissulaire pour un organe ou un tissu repreacutesente la contribution relative de cet organe ou de ce tissu au preacutejudice total causeacute par les effets de lrsquoirradiation uniforme du corps entier
Fission ou fission nucleacuteaire Division drsquoun noyau lourd en deux morceaux (ou rarement plusieurs) avec des masses drsquoampleur eacutequivalente accompagneacutee geacuteneacuteralement de lrsquoeacutemission de neutrons et de rayonnement gamma
Gray (Gy) Uniteacute du SI de la dose absorbeacutee Uniteacute 1 joulekilogramme mais a un usage restreint
In vitro Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience reacutealiseacutee en dehors drsquoun organisme vivant dans un environnement controcircleacute comme dans une eacuteprouvette ou une boicircte de Peacutetri Du latin laquo dans le verre raquo
In vivo Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience portant sur un organisme vivant complet par opposition agrave un organisme partiel ou mort ou un environnement controcircleacute in vitro Latin pour laquo dans le vivant raquo
Ion Atome moleacutecule ou fragment de moleacutecule ayant acquis une charge eacutelectrique suite agrave la perte ou au gain drsquoun ou plusieurs eacutelectrons
Isotopes Deux ou plusieurs formes drsquoun eacuteleacutement donneacute qui ont des numeacuteros atomiques identiques (le mecircme nombre de protons dans leur noyau) et la mecircme ou les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques mais avec des masses atomiques diffeacuterentes (diffeacuterents nombres de neutrons dans leur noyau) et des proprieacuteteacutes physiques distinctes Par exemple lrsquouranium a 16 isotopes diffeacuterents soit U-234 U-235 U-236 U-238 etc
Leuceacutemie Cancer des globules blancs (leucocytes)
Limites de dose Limites de dose efficace et eacutequivalente preacutevues par le Regraveglement sur la radioprotection Ces limites sont en place pour reacuteduire au minimum le risque drsquoeffets nocifs pour la santeacute causeacutes par lrsquoexposition aux rayonnements associeacutee agrave des activiteacutes autoriseacutees par la CCSN
Maladie des rayons Ensemble de symptocircmes caracteacuterisant les radioleacutesions qui reacutesultent drsquoune exposition excessive de lrsquoensemble du corps (ou drsquoune grande partie de celui-ci) au rayonnement ionisant Les premiers de ces symptocircmes sont des nauseacutees de la fatigue des vomissements et la diarrheacutee qui peuvent ecirctre suivis par la perte de cheveux des heacutemorragies lrsquoinflammation de la bouche et de la gorge et une perte geacuteneacuterale drsquoeacutenergie
Masse ou masse atomique Masse drsquoun isotope drsquoun eacuteleacutement exprimeacutee en uniteacutes de masse atomique deacutefinie par un douziegraveme de la masse drsquoun atome de carbone 12 Une masse atomique de 1 eacutequivaut agrave environ 166 x 10-27 kg
Microsievert Un millioniegraveme de sievert (voir sievert) Symbole μSv
Millisievert Un milliegraveme de sievert (voir sievert) Symbole mSv
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Modegravele lineacuteaire sans seuil Modegravele dose-reacuteponse baseacute sur lrsquohypothegravese selon laquelle dans la gamme des faibles doses les doses de rayonnement supeacuterieures agrave zeacutero augmentent le risque de cancers etou de maladies heacutereacuteditaires drsquoune maniegravere proportionnelle simple
Modeacuterateur Matiegravere telle que lrsquoeau ordinaire ou lrsquoeau lourde qui est utiliseacutee dans un reacuteacteur pour ralentir la vitesse eacuteleveacutee des neutrons ce qui accroicirct la probabiliteacute qursquoune fission survienne
Moleacutecule Groupe drsquoatomes lieacutes chimiquement les uns aux autres
Mutation Changement chimique de lrsquoADN dans le noyau drsquoune cellule Les mutations survenant dans les cellules des spermatozoiumldes ou des ovules ou leurs preacutecurseurs peuvent avoir des effets heacutereacuteditaires chez les enfants ou les geacuteneacuterations futures Les mutations dans les cellules somatiques (cellules non reproductrices) peuvent eacutegalement favoriser lrsquoapparition du cancer
Neutron Particule eacuteleacutementaire du noyau de lrsquoatome (acirc lrsquoexception de lrsquohydrogegravene) et dont la masse est similaire agrave celle drsquoun proton soit de lrsquoordre de 16 x 10-27 kg
Nombre de masse Nombre de neutrons et de protons dans le noyau drsquoun atome
Non-prolifeacuteration nucleacuteaire Effets deacuteployeacutes pour preacutevenir la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires et de dispositifs nucleacuteaires explosifs La CCSN est responsable de la mise en œuvre de la politique de non-prolifeacuteration nucleacuteaire du Canada qui contient deux objectifs de large porteacutee et de longue date
1 garantir aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires du Canada ne contribuent pas agrave la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou drsquoautres dispositifs nucleacuteaires explosifs
2 promouvoir un reacutegime international de non-prolifeacuteration plus efficace et plus complet
Noyau (drsquoun atome) Partie centrale drsquoun atome chargeacutee positivement contenant des protons et des neutrons Le nombre total de protons et de neutrons srsquoappelle le nombre de masse
Nucleacuteide Un terme geacuteneacuteral pour deacutesigner tous les isotopes connus qursquoils soient stables ou non
Numeacutero atomique Nombre de protons dans le noyau drsquoun atome Symbole Z
Optimisation Processus drsquoeacutetablissement de niveaux de protection et de sucircreteacute qui permettent drsquoassurer que les expositions la probabiliteacute de subir une exposition et la valeur des expositions potentielles soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux tel que recommandeacute par la Commission internationale de protection radiologique
Particules alpha Une particule agrave charge positive formeacutee de deux protons et de deux neutrons qui est eacutemise par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoil se deacutesintegravegre Une particule alpha est relativement volumineuse et peut ecirctre arrecircteacutee par la peau ou une feuille de papier Une particule alpha est identique agrave un noyau drsquoheacutelium
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Particules becircta Un eacutelectron (une particule ayant une charge neacutegative) ou un positron (une particule ayant une charge positive) qui est eacutemis par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoils se deacutesintegravegrent Les particules becircta sont relativement petites et peuvent ecirctre arrecircteacutees par une feuille drsquoaluminium ou de plastique de quelques millimegravetres drsquoeacutepaisseur
Peacuteriode (radioactive) Temps neacutecessaire pour que lrsquoactiviteacute drsquoun radionucleacuteide soit reacuteduite de moitieacute par un processus de deacutesinteacutegration radioactive Symbole t12 Plus la peacuteriode drsquoune substance est courte plus elle est radioactive
Photon Un quantum (la plus petite quantiteacute possible) drsquoeacutenergie eacutemise sous forme de rayonnement eacutelectromagneacutetique
Positron Particule eacuteleacutementaire chargeacutee positivement de 16 x 10-19 coulombs et dont la masse est de 91 x 10-31 kg (comparable agrave un eacutelectron mais chargeacutee positivement)
Produits de filiation du radon Terme utiliseacute pour deacutesigner collectivement les produits immeacutediats de deacutesinteacutegration radioactive du radon Il srsquoagit de la chaicircne de deacutesinteacutegration qui inclut le polonium 218 le plomb 214 le bismuth 214 et le polonium 214 Leur peacuteriode combineacutee moyenne est de lrsquoordre de 30 minutes Aussi appeleacute descendant du radon
Proton Particule eacuteleacutementaire stable preacutesente dans le noyau de lrsquoatome posseacutedant une charge eacutelectrique positive de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 167 x 10-27 kg
Radioactif Empreint de radioactiviteacute eacutemettant spontaneacutement de lrsquoeacutenergie sous forme de rayonnement ionisant (telles que les particules alpha et becircta des neutrons ou des rayons gamma) agrave la suite de la deacutesinteacutegration drsquoun atome instable
Radon Eacuteleacutement chimique dont le symbole est Rn et le nombre atomique 86 Le radon est un gaz noble rare incolore inodore insipide naturel et radioactif issu de la deacutesinteacutegration du radium Il srsquoagit de lrsquoune des substances les plus lourdes persistant sous forme de gaz dans des conditions normales le radon preacutesente un risque pour la santeacute
Radio-isotope Isotope drsquoun eacuteleacutement qui subit une deacutesinteacutegration spontaneacutee et eacutemet un rayonnement
Radionucleacuteide Nucleacuteide radioactif
Radiosensible Un terme qualitatif pour distinguer les cellules les tissus et les organes qui sont plus susceptibles drsquoecirctre endommageacutes par le rayonnement
Rayonnement Processus drsquoeacutemission ou de transmission drsquoeacutenergie sous forme de particules ou drsquoondes Dans le preacutesent document le terme laquo rayonnement raquo deacutesigne un rayonnement ionisant sauf indication contraire
Rayonnement artificiel Rayonnement produit par les activiteacutes humaines et qui srsquoajoute au rayonnement de fond
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Rayonnement cosmique Rayonnement naturel provenant de lrsquoespace Ces rayons sont composeacutes de rayonnements ionisants peacuteneacutetrants (agrave la fois particulaires et eacutelectromagneacutetiques) et peuvent porter des eacutenergies de plus de 1020 eV Le champ magneacutetique terrestre deacutevie les rayons cosmiques chargeacutes vers les pocircles
Rayonnement de fond naturel Une source de rayonnement preacutesente en permanence dans lrsquoenvironnement et provenant de diffeacuterentes sources Parmi ces sources figurent le rayonnement cosmique les sources terrestres (eacuteleacutements radioactifs preacutesents dans le sol) lrsquoair ambiant (radon) et les sources internes (denreacutees alimentaires et boissons) La dose efficace annuelle globale par personne attribueacutee au rayonnement naturel est de 24 mSv par anneacutee (UNSCEAR 2008)
Rayonnement eacutelectromagneacutetique Mouvement drsquoondes en deacuteplacement reacutesultant de lrsquoeacutevolution des champs eacutelectriques et magneacutetiques Le spectre de rayonnement eacutelectromagneacutetique connu comprend la gamme des rayons X (et des rayons gamma) de courte longueur drsquoonde et agrave haute eacutenergie lrsquoultraviolet la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge et le radar et des ondes radio et de longueur drsquoonde relativement longue et agrave faible eacutenergie Selon la meacutecanique quantique les rayonnements eacutelectromagneacutetiques agrave haute eacutenergie peuvent se comporter comme des particules (photons)
Rayonnement gamma Rayonnement eacutelectromagneacutetique peacuteneacutetrant produit par un noyau atomique pendant sa deacutesinteacutegration radioactive forme de rayonnement ionisant agrave courte longueur drsquoonde et eacutenergie eacuteleveacutee
Rayonnement ionisant Rayonnement capable drsquoajouter ou de retrancher des eacutelectrons en traversant la matiegravere (par ex air eau ou tissus vivants) Exemples particules alpha rayonnement gamma rayons X et neutrons
Rayonnement neutronique Se produit lorsque les neutrons sont eacutejecteacutes du noyau par fission nucleacuteaire (c-agrave-d division de lrsquoatome) et drsquoautres processus Contrairement agrave drsquoautres rayonnements le rayonnement neutronique est absorbeacute par les mateacuteriaux contenant un grand nombre drsquoatomes drsquohydrogegravene comme la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques
Rayonnement non ionisant Un rayonnement plus faible que le rayonnement ionisant c-agrave-d qui ne possegravede pas lrsquoeacutenergie suffisante pour produire des ions La lumiegravere visible les rayons infrarouges et les ondes radioeacutelectriques sont des rayonnements non ionisants
Rayons X Rayonnement eacutelectromagneacutetique (photon) peacuteneacutetrant eacutemis par un atome apregraves avoir eacuteteacute bombardeacute par des eacutelectrons Les rayons X diffegraverent du rayonnement gamma dans la mesure ougrave ils sont eacutemis agrave partir des eacutelectrons en orbite et non agrave partir du noyau Ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma Les rayons X sont principalement geacuteneacutereacutes par des moyens artificiels plutocirct qursquoagrave partir de substances radioactives Ils sont utiliseacutes avant tout agrave des fins meacutedicales
Reacuteacteur nucleacuteaire Appareil dans lequel une reacuteaction en chaicircne de fission nucleacuteaire autoentretenue se produit dans des conditions controcircleacutees pour produire de lrsquoeacutenergie ou des rayonnements utiles
Reacuteaction en chaicircne Voir reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne
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Reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne Exemple de fission nucleacuteaire ougrave un neutron est eacutejecteacute drsquoun atome fissionneacute ce qui causera la fission drsquoun autre atome en eacutejectant plus de neutrons
Rejets Substances et matiegraveres nucleacuteaires relacirccheacutees dans lrsquoenvironnement (sous forme liquide ou gazeuse) agrave la suite drsquoactiviteacutes autoriseacutees par la CCSN
Service de dosimeacutetrie autoriseacute Une entreprise ou une institution qui deacutetient un permis de la CCSN pour mesurer les doses de rayonnement aux travailleurs
SI Systegraveme international drsquouniteacutes
Sievert Lrsquouniteacute du SI mesurant la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Elle est eacutegale agrave 1 joulekilogramme Elle remplace lrsquoancienne uniteacute de rayonnement classique rem Des multiples du sievert (dont le symbole est Sv) sont utiliseacutes dans la pratique courante et incluent le millisievert (mSv 11000 de 1 Sv) et le microsievert (μSv 11 000 000 de 1 Sv)
Substances nucleacuteaires Isotopes qui eacutemettent du rayonnement
Travailleur du secteur nucleacuteaire (TSN) Personne qui du fait de sa profession ou de son occupation et des conditions dans lesquelles elle exerce ses activiteacutes si celles-ci sont lieacutees agrave une substance ou agrave une installation nucleacuteaire risque vraisemblablement de recevoir une dose de rayonnement supeacuterieure agrave la limite reacuteglementaire fixeacutee par la CCSN pour la population en geacuteneacuteral (1 mSv par anneacutee)
Tritium Un isotope radioactif de lrsquohydrogegravene posseacutedant deux neutrons et un proton dans son noyau Le tritium se deacutesintegravegre en eacutemettant un eacutelectron (rayonnement becircta) et sa peacuteriode radioactive est de 123 ans Le tritium est preacutesent naturellement dans lrsquoenvironnement et eacutegalement un sous-produit des reacuteacteurs nucleacuteaires
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Acronymes et uniteacutes
ADN acide deacutesoxyribonucleacuteique AIEA Agence internationale de lrsquoeacutenergie atomique ALARA niveau le plus bas que lrsquoon peut raisonnablement atteindre BEIR National Academy of Biological Effects of Ionizing Radiation Bq becquerel CCSN Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire CIPR Commission internationale de protection radiologique CRFPT Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial EACL Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee ELF ondes meacutegameacutetriques FDN Fichier dosimeacutetrique national Gy gray H2O symbole chimique de lrsquoeau eacutegalement HOH HTO eau tritieacutee ICRU Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation J joule LSRN Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires mSv millisievert NCRP National Council on Radiation Protection and Measurements Sv sievert TDM tomodensitomeacutetrie t frac12 symbole pour la peacuteriode radioactive drsquoun radionucleacuteide TSN travailleur du secteur nucleacuteaire microSv microsievert UNSCEAR Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants UV ultraviolet wR facteur de pondeacuteration radiologique wT facteur de pondeacuteration tissulaire
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Sources
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doses de rayonnement aux personnes guide de reacuteglementation G-91 httpwwwnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_fre44019shyG91FpdfCFID=17937881ampCFTOKEN=18173133
bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire octobre 2004 Maintenir les expositions et les doses au laquo niveau le plus bas qursquoil soit raisonnablement possible drsquoatteindre raquo guide de reacuteglementation G-129 reacutevision 1 httpnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_freG129rev1_fpdf
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations 2007 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 103 Publication 103 Pergamon Press Oxford 2007
bull Commission internationale de protection radiologique Rapport du Groupe de travail sur lrsquohomme de reacutefeacuterence Publication 23 de la CIPR Pergamon Press New York 1975
bull Commission internationale de protection radiologique Limits for Intakes of Radionuclides by Workers Publication 30 de la CIPR partie 1 (et suppleacutement) part 2 (et suppleacutement) partie 3 (et suppleacutements A et B) et index Annales de la CIPR Pergamon Press New York 1979-1982
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations de 1990 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 21(1-3) Publication 60 de la CIPR Pergamon Press Oxford 1991
bull Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation 2011 Fundamental quantities and units for ionizing radiation Journal de la ICRU volume 11 no 1 publieacute par Oxford University Press
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRP) ncrponlineorgPDFsNCRP20Composite20Glossarypdf
bull Santeacute Canada Rapport de 2008 sur les radioexpositions professionnelles au Canada publication 5923 de SC hc-scgccaewh-semtalt_formatshecs-sescpdfpubsoccup-travail2008-report-rapportshyengpdf
bull Committee to Assess Health Risks from Exposures to Low Levels of Ionizing Radiation Health Risks from Exposure to Low Levels of Ionizing Radiation BEIR VII ndash Phase 2 National Academy Sciences National Research Council National Academy Press Washington 2006
bull Nations Unies Effects of Ionizing Radiation Volume I Report to the General Assembly Scientific Annexes A and B Volume II Scientific Annexes C D and E Rapport de 2006 du Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des rayonnements ionisants publications des Nations Unies E08IX6 (2008) et E09IX5 (2009) Nations Unies New York
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bull Nations Unies Sources and Effects of Ionizing Radiation Volume I Sources Volume II Effects Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants Rapport 2000 agrave lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale avec des annexes scientifiques publications des Nations Unies E00IX3 et E00IX4 Nations Unies New York 2000
bull NRC des Eacutetats-Unis nrcgovreading-rmbasic-refglossaryhtml bull Brodsky A Handbook of Radiation Measurement and Protection Boca Raton
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bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRPM) Ionizing Radiation Exposure of the Population of the United States rapport no 160 du NCRPM US NCRP Washington 2009
bull Brenner DJ et Hall EJ Computed Tomography ndash An Increasing Source of Radiation Exposure New England Journal of Medicine 357 p 2277-2284 2007
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- Full cover - PDF - FRpdf
-
- RG-RD_IR_Fpdf
- inside cover - PDF - FR
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- E-DOCS-3738137-v8-Radiation_INFO_doc_-_FR
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- Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
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- 42 Eacutevaluation du risque de cancer
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- Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
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- 541 Rayonnement naturel
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- Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
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- 61 Protection des Canadiens
- 62 Protection des travailleurs
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Glossaire
Acide amineacute Les eacuteleacutements constitutifs des proteacuteines Il srsquoagit de moleacutecules organiques contenant un groupement amine (NH2) et un groupe carboxyle (COOH)
Acide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) Le composeacute moleacuteculaire dans le noyau drsquoune cellule qui forme le modegravele de la structure et du fonctionnement de la cellule
Activiteacute Rythme auquel se produisent les deacutesinteacutegrations dans une matiegravere radioactive par uniteacute de temps Utiliseacutee comme mesure de la quantiteacute de radionucleacuteides preacutesents Uniteacute Becquerel symbole Bq 1 Bq = une deacutesinteacutegration par seconde
ALARA Un principe drsquooptimisation de la protection utiliseacute pour srsquoassurer que les limites de doses reccedilues au niveau individuel au travail et par le public soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux Ce concept ne deacutesigne pas la limite de dose il srsquoagit drsquoun processus qui permet de maintenir les niveaux de dose bas
Appareil agrave rayonnement Tel que deacutefini dans le Regraveglement sur les substances nucleacuteaires et les appareils agrave rayonnement a) un appareil contenant une substance nucleacuteaire en une quantiteacute supeacuterieure agrave la quantiteacute drsquoexemption et permettant son utilisation pour ses proprieacuteteacutes de rayonnement et b) un appareil contenant un composeacute lumineux au radium
Atome Uniteacute de matiegravere formeacutee drsquoun noyau unique autour duquel gravitent plusieurs eacutelectrons et dont le nombre est eacutegal agrave celui des protons dans le noyau Lrsquoatome est la plus petite partie drsquoun eacuteleacutement pouvant se combiner chimiquement avec drsquoautres atomes Tous les atomes autres que lrsquohydrogegravene 1 ont des neutrons dans le noyau
Becquerel Uniteacute SI de mesure de lrsquoactiviteacute drsquoune substance radioactive Le becquerel remplace le curie (Ci) qui nrsquoest pas une uniteacute SI Son symbole est Bq Il correspond agrave une deacutesinteacutegration nucleacuteaire par seconde 1 Bq = 27 pCi (27 times 10ndash11 Ci) et 1 Ci = 37 times 1010 Bq (Voir aussi laquo SI raquo)
Cancer Un grand nombre de maladies causeacutees par la division effreacuteneacutee de cellules anormales
Capture des eacutelectrons Processus de deacutesinteacutegration radioactive au terme duquel un eacutelectron en orbite est captureacute par le noyau et fusionne avec ce dernier Apregraves ce processus la masse reste inchangeacutee mais le numeacutero atomique diminue drsquoun facteur de un car un proton est converti en neutron
Capture des neutrons ou capture neutronique Type de reacuteaction nucleacuteaire au terme de laquelle un noyau atomique srsquoempare drsquoun neutron libre et fusionne avec lui pour former un noyau plus lourd Les neutrons peuvent reacuteagir avec un noyau atomique de plusieurs maniegraveres chacune aboutissant agrave un produit diffeacuterent
Cataracte Affection qui survient lorsque le cristallin normalement transparent de lrsquoœil se trouble ou srsquoopacifie et cause une vision trouble qursquoil nrsquoest pas possible de corriger par des verres correcteurs ordinaires Le facteur le plus important de la formation de cataractes est le vieillissement mais il existe des facteurs additionnels comme le tabagisme le diabegravete lrsquoexposition excessive au soleil et le rayonnement
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Cellule La plus petite uniteacute structurelle et fonctionnelle de tous les organismes vivants connus
Deacutesinteacutegration (radioactive) Transformation drsquoun nucleacuteide radioactif en un nucleacuteide diffeacuterent (ou plusieurs nucleacuteides diffeacuterents) par eacutemission spontaneacutee de rayonnement tels que des rayonnements alpha becircta ou gamma ou par capture des eacutelectrons Il en reacutesulte un noyau plus stable et moins chargeacute en eacutenergie Chaque processus de deacutesinteacutegration a une peacuteriode radioactive deacutefinie
Deuteacuterium Un isotope drsquohydrogegravene avec un proton et un neutron dans le noyau
Dose Terme geacuteneacuteral utiliseacute pour deacutesigner la quantiteacute drsquoeacutenergie provenant de rayonnement ionisant absorbeacutee par les tissus La dose absorbeacutee est mesureacutee en grays (Gy) ougrave 1 gray eacutequivaut agrave 1 joule par kilogramme Voir aussi dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace
Dose absorbeacutee Quantiteacute drsquoeacutenergie absorbeacutee par la matiegravere irradieacutee par uniteacute de masse Cela reflegravete la quantiteacute drsquoeacutenergie deacuteposeacutee par du rayonnement ionisant lors de son passage agrave travers un milieu (comme lrsquoair lrsquoeau ou du tissu vivant) Uniteacute gray Symbole Gy
Dose aigueuml Exposition reccedilue pendant une courte dureacutee (heures ou jours) Lrsquoadjectif laquo aigueuml raquo deacutesigne uniquement la dureacutee de lrsquoexposition et non lrsquointensiteacute des doses concerneacutees
Dose chronique Exposition persistante (en termes de mois ou drsquoanneacutees) Lrsquoadjectif laquo chronique raquo se rapporte uniquement agrave la dureacutee de lrsquoexposition et non agrave lrsquointensiteacute des doses
Dose efficace Mesure de dose visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du deacutetriment radiologique pouvant reacutesulter de la dose Elle repreacutesente la somme des produits des doses eacutequivalentes aux tissus multiplieacutees par leurs facteurs de pondeacuteration tissulaires respectifs Uniteacute sievert (Sv)
Dose eacutequivalente Mesure de la dose au tissu ou agrave lrsquoorgane visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du dommage causeacute Obtenue en multipliant la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique pour tenir compte de lrsquoefficaciteacute biologique de diffeacuterents rayonnements agrave causer des dommages au tissu ou agrave lrsquoorgane consideacutereacute Uniteacute sievert (Sv)
Dosimegravetre Dispositif porteacute par une personne pour mesurer une dose de rayonnement ionisant
Dosimeacutetrie Sous-speacutecialiteacute scientifique de la radioprotection et de la physique meacutedicale centreacutee sur le calcul et lrsquoenregistrement des doses internes et externes provenant du rayonnement ionisant
Eau leacutegegravere Eau ordinaire composeacutee de moleacutecules ayant deux atomes drsquohydrogegravene et un atome drsquooxygegravene (H20) Diffeacuterente de lrsquoeau lourde qui est composeacutee de moleacutecules ayant un atome drsquohydrogegravene un atome de deuteacuterium (D) et un atome drsquooxygegravene (HDO)
Eau lourde Eau contenant une teneur eacuteleveacutee de moleacutecules avec des atomes de deuteacuterium (hydrogegravene lourd) Dans certains reacuteacteurs lrsquoeau lourde est utiliseacutee comme modeacuterateur parce qursquoelle ralentit les neutrons avec efficaciteacute et aussi parce qursquoelle a une faible probabiliteacute drsquoabsorber les neutrons
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Eau tritieacutee Lrsquoeau tritieacutee (HTO) est une moleacutecule drsquoeau dans laquelle une ou deux moleacutecules drsquohydrogegravene ont eacuteteacute remplaceacutees par un atome de tritium
Effets deacuteterministes Changements dans les cellules et les tissus qui se produiront certainement apregraves une dose aigueuml de rayonnement (agrave un niveau de dose supeacuterieur agrave au moins 1 000 mSv) en deccedilagrave duquel lrsquoeffet du rayonnement nrsquoest pas deacutetecteacute La graviteacute des effets sanitaires (eacuterythegraveme cutaneacute brucirclures et chute des cheveux) augmente avec la dose reccedilue
Effets stochastiques Terme utiliseacute pour deacutesigner les effets sanitaires du rayonnement (tels que le cancer ou les maladies heacutereacuteditaires) preacutesentant un risque statistique Pour ces maladies la probabiliteacute drsquoapparition augmente proportionnellement agrave la dose de rayonnement reccedilue plus la dose est eacuteleveacutee plus la probabiliteacute drsquoapparition est grande La graviteacute des effets nrsquoest pas proportionnelle agrave la dose
Efficaciteacute biologique relative Mesure relative de lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents types de rayonnements agrave provoquer un effet sanitaire preacuteciseacute exprimeacutee comme le rapport inverse des doses absorbeacutees de deux types de rayonnement diffeacuterents qui produiraient un effet biologique donneacute de mecircme intensiteacute
Eacutelectron Particule eacuteleacutementaire stable posseacutedant une charge eacutelectrique neacutegative de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 91 x 10-31 kg
Eacutelectron-volt (eV) Uniteacute drsquoeacutenergie eacutequivalente agrave environ 16 x 10-19 joules
Eacuteleacutement Types drsquoatomes speacutecifiques ayant le mecircme nombre de protons dans leur noyau et par conseacutequent le mecircme numeacutero atomique Le nombre de neutrons peut diffeacuterer
Eacutemission de positrons Type de deacutesinteacutegration radioactive dans laquelle un proton est transformeacute en neutron ce qui eacutemet un positron Dans ces cas lorsque le rapport neutrons-protons est trop faible et que lrsquoeacutemission de particules alpha nrsquoest pas possible sur le plan eacutenergeacutetique le noyau peut dans certaines conditions atteindre la stabiliteacute en eacutemettant un positron
Eacutenergie Grandeur physique qui deacutecrit la quantiteacute de travail qui peut ecirctre effectueacutee par une force donneacutee ougrave la masse-eacutenergie est conserveacutee Il existe diffeacuterentes formes drsquoeacutenergie eacutenergie cineacutetique potentielle thermique gravitationnelle acoustique lumineuse eacutelastique nucleacuteaire et eacutelectromagneacutetique
Eacutepideacutemiologie Eacutetude de la distribution et des eacuteleacutements deacuteterminants des maladies dans les populations humaines Elle sert de base pour la santeacute publique et la meacutedecine preacuteventive et elle est fondeacutee sur des observations plutocirct que sur des expeacuteriences
Essai biologique Toute proceacutedure utiliseacutee pour deacuteterminer la nature lrsquoactiviteacute lrsquoemplacement ou la reacutetention de radionucleacuteides dans lrsquoorganisme par des mesures directes (in vivo) ou par des analyses de matiegraveres excreacuteteacutees ou autrement eacutelimineacutees par lrsquoorganisme (in vitro)
Facteur de pondeacuteration radiologique Nombre par lequel il faut multiplier la dose absorbeacutee dans un tissu ou un organe pour deacuteterminer lrsquoefficaciteacute biologique relative du rayonnement agrave induire des effets stochastiques agrave de faibles doses le reacutesultat eacutetant la dose eacutequivalente
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Facteur de pondeacuteration tissulaire Facteur pour lequel la dose eacutequivalente est pondeacutereacutee aux fins de la deacutetermination de la dose efficace Le facteur de pondeacuteration tissulaire pour un organe ou un tissu repreacutesente la contribution relative de cet organe ou de ce tissu au preacutejudice total causeacute par les effets de lrsquoirradiation uniforme du corps entier
Fission ou fission nucleacuteaire Division drsquoun noyau lourd en deux morceaux (ou rarement plusieurs) avec des masses drsquoampleur eacutequivalente accompagneacutee geacuteneacuteralement de lrsquoeacutemission de neutrons et de rayonnement gamma
Gray (Gy) Uniteacute du SI de la dose absorbeacutee Uniteacute 1 joulekilogramme mais a un usage restreint
In vitro Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience reacutealiseacutee en dehors drsquoun organisme vivant dans un environnement controcircleacute comme dans une eacuteprouvette ou une boicircte de Peacutetri Du latin laquo dans le verre raquo
In vivo Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience portant sur un organisme vivant complet par opposition agrave un organisme partiel ou mort ou un environnement controcircleacute in vitro Latin pour laquo dans le vivant raquo
Ion Atome moleacutecule ou fragment de moleacutecule ayant acquis une charge eacutelectrique suite agrave la perte ou au gain drsquoun ou plusieurs eacutelectrons
Isotopes Deux ou plusieurs formes drsquoun eacuteleacutement donneacute qui ont des numeacuteros atomiques identiques (le mecircme nombre de protons dans leur noyau) et la mecircme ou les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques mais avec des masses atomiques diffeacuterentes (diffeacuterents nombres de neutrons dans leur noyau) et des proprieacuteteacutes physiques distinctes Par exemple lrsquouranium a 16 isotopes diffeacuterents soit U-234 U-235 U-236 U-238 etc
Leuceacutemie Cancer des globules blancs (leucocytes)
Limites de dose Limites de dose efficace et eacutequivalente preacutevues par le Regraveglement sur la radioprotection Ces limites sont en place pour reacuteduire au minimum le risque drsquoeffets nocifs pour la santeacute causeacutes par lrsquoexposition aux rayonnements associeacutee agrave des activiteacutes autoriseacutees par la CCSN
Maladie des rayons Ensemble de symptocircmes caracteacuterisant les radioleacutesions qui reacutesultent drsquoune exposition excessive de lrsquoensemble du corps (ou drsquoune grande partie de celui-ci) au rayonnement ionisant Les premiers de ces symptocircmes sont des nauseacutees de la fatigue des vomissements et la diarrheacutee qui peuvent ecirctre suivis par la perte de cheveux des heacutemorragies lrsquoinflammation de la bouche et de la gorge et une perte geacuteneacuterale drsquoeacutenergie
Masse ou masse atomique Masse drsquoun isotope drsquoun eacuteleacutement exprimeacutee en uniteacutes de masse atomique deacutefinie par un douziegraveme de la masse drsquoun atome de carbone 12 Une masse atomique de 1 eacutequivaut agrave environ 166 x 10-27 kg
Microsievert Un millioniegraveme de sievert (voir sievert) Symbole μSv
Millisievert Un milliegraveme de sievert (voir sievert) Symbole mSv
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Modegravele lineacuteaire sans seuil Modegravele dose-reacuteponse baseacute sur lrsquohypothegravese selon laquelle dans la gamme des faibles doses les doses de rayonnement supeacuterieures agrave zeacutero augmentent le risque de cancers etou de maladies heacutereacuteditaires drsquoune maniegravere proportionnelle simple
Modeacuterateur Matiegravere telle que lrsquoeau ordinaire ou lrsquoeau lourde qui est utiliseacutee dans un reacuteacteur pour ralentir la vitesse eacuteleveacutee des neutrons ce qui accroicirct la probabiliteacute qursquoune fission survienne
Moleacutecule Groupe drsquoatomes lieacutes chimiquement les uns aux autres
Mutation Changement chimique de lrsquoADN dans le noyau drsquoune cellule Les mutations survenant dans les cellules des spermatozoiumldes ou des ovules ou leurs preacutecurseurs peuvent avoir des effets heacutereacuteditaires chez les enfants ou les geacuteneacuterations futures Les mutations dans les cellules somatiques (cellules non reproductrices) peuvent eacutegalement favoriser lrsquoapparition du cancer
Neutron Particule eacuteleacutementaire du noyau de lrsquoatome (acirc lrsquoexception de lrsquohydrogegravene) et dont la masse est similaire agrave celle drsquoun proton soit de lrsquoordre de 16 x 10-27 kg
Nombre de masse Nombre de neutrons et de protons dans le noyau drsquoun atome
Non-prolifeacuteration nucleacuteaire Effets deacuteployeacutes pour preacutevenir la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires et de dispositifs nucleacuteaires explosifs La CCSN est responsable de la mise en œuvre de la politique de non-prolifeacuteration nucleacuteaire du Canada qui contient deux objectifs de large porteacutee et de longue date
1 garantir aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires du Canada ne contribuent pas agrave la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou drsquoautres dispositifs nucleacuteaires explosifs
2 promouvoir un reacutegime international de non-prolifeacuteration plus efficace et plus complet
Noyau (drsquoun atome) Partie centrale drsquoun atome chargeacutee positivement contenant des protons et des neutrons Le nombre total de protons et de neutrons srsquoappelle le nombre de masse
Nucleacuteide Un terme geacuteneacuteral pour deacutesigner tous les isotopes connus qursquoils soient stables ou non
Numeacutero atomique Nombre de protons dans le noyau drsquoun atome Symbole Z
Optimisation Processus drsquoeacutetablissement de niveaux de protection et de sucircreteacute qui permettent drsquoassurer que les expositions la probabiliteacute de subir une exposition et la valeur des expositions potentielles soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux tel que recommandeacute par la Commission internationale de protection radiologique
Particules alpha Une particule agrave charge positive formeacutee de deux protons et de deux neutrons qui est eacutemise par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoil se deacutesintegravegre Une particule alpha est relativement volumineuse et peut ecirctre arrecircteacutee par la peau ou une feuille de papier Une particule alpha est identique agrave un noyau drsquoheacutelium
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Particules becircta Un eacutelectron (une particule ayant une charge neacutegative) ou un positron (une particule ayant une charge positive) qui est eacutemis par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoils se deacutesintegravegrent Les particules becircta sont relativement petites et peuvent ecirctre arrecircteacutees par une feuille drsquoaluminium ou de plastique de quelques millimegravetres drsquoeacutepaisseur
Peacuteriode (radioactive) Temps neacutecessaire pour que lrsquoactiviteacute drsquoun radionucleacuteide soit reacuteduite de moitieacute par un processus de deacutesinteacutegration radioactive Symbole t12 Plus la peacuteriode drsquoune substance est courte plus elle est radioactive
Photon Un quantum (la plus petite quantiteacute possible) drsquoeacutenergie eacutemise sous forme de rayonnement eacutelectromagneacutetique
Positron Particule eacuteleacutementaire chargeacutee positivement de 16 x 10-19 coulombs et dont la masse est de 91 x 10-31 kg (comparable agrave un eacutelectron mais chargeacutee positivement)
Produits de filiation du radon Terme utiliseacute pour deacutesigner collectivement les produits immeacutediats de deacutesinteacutegration radioactive du radon Il srsquoagit de la chaicircne de deacutesinteacutegration qui inclut le polonium 218 le plomb 214 le bismuth 214 et le polonium 214 Leur peacuteriode combineacutee moyenne est de lrsquoordre de 30 minutes Aussi appeleacute descendant du radon
Proton Particule eacuteleacutementaire stable preacutesente dans le noyau de lrsquoatome posseacutedant une charge eacutelectrique positive de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 167 x 10-27 kg
Radioactif Empreint de radioactiviteacute eacutemettant spontaneacutement de lrsquoeacutenergie sous forme de rayonnement ionisant (telles que les particules alpha et becircta des neutrons ou des rayons gamma) agrave la suite de la deacutesinteacutegration drsquoun atome instable
Radon Eacuteleacutement chimique dont le symbole est Rn et le nombre atomique 86 Le radon est un gaz noble rare incolore inodore insipide naturel et radioactif issu de la deacutesinteacutegration du radium Il srsquoagit de lrsquoune des substances les plus lourdes persistant sous forme de gaz dans des conditions normales le radon preacutesente un risque pour la santeacute
Radio-isotope Isotope drsquoun eacuteleacutement qui subit une deacutesinteacutegration spontaneacutee et eacutemet un rayonnement
Radionucleacuteide Nucleacuteide radioactif
Radiosensible Un terme qualitatif pour distinguer les cellules les tissus et les organes qui sont plus susceptibles drsquoecirctre endommageacutes par le rayonnement
Rayonnement Processus drsquoeacutemission ou de transmission drsquoeacutenergie sous forme de particules ou drsquoondes Dans le preacutesent document le terme laquo rayonnement raquo deacutesigne un rayonnement ionisant sauf indication contraire
Rayonnement artificiel Rayonnement produit par les activiteacutes humaines et qui srsquoajoute au rayonnement de fond
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Rayonnement cosmique Rayonnement naturel provenant de lrsquoespace Ces rayons sont composeacutes de rayonnements ionisants peacuteneacutetrants (agrave la fois particulaires et eacutelectromagneacutetiques) et peuvent porter des eacutenergies de plus de 1020 eV Le champ magneacutetique terrestre deacutevie les rayons cosmiques chargeacutes vers les pocircles
Rayonnement de fond naturel Une source de rayonnement preacutesente en permanence dans lrsquoenvironnement et provenant de diffeacuterentes sources Parmi ces sources figurent le rayonnement cosmique les sources terrestres (eacuteleacutements radioactifs preacutesents dans le sol) lrsquoair ambiant (radon) et les sources internes (denreacutees alimentaires et boissons) La dose efficace annuelle globale par personne attribueacutee au rayonnement naturel est de 24 mSv par anneacutee (UNSCEAR 2008)
Rayonnement eacutelectromagneacutetique Mouvement drsquoondes en deacuteplacement reacutesultant de lrsquoeacutevolution des champs eacutelectriques et magneacutetiques Le spectre de rayonnement eacutelectromagneacutetique connu comprend la gamme des rayons X (et des rayons gamma) de courte longueur drsquoonde et agrave haute eacutenergie lrsquoultraviolet la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge et le radar et des ondes radio et de longueur drsquoonde relativement longue et agrave faible eacutenergie Selon la meacutecanique quantique les rayonnements eacutelectromagneacutetiques agrave haute eacutenergie peuvent se comporter comme des particules (photons)
Rayonnement gamma Rayonnement eacutelectromagneacutetique peacuteneacutetrant produit par un noyau atomique pendant sa deacutesinteacutegration radioactive forme de rayonnement ionisant agrave courte longueur drsquoonde et eacutenergie eacuteleveacutee
Rayonnement ionisant Rayonnement capable drsquoajouter ou de retrancher des eacutelectrons en traversant la matiegravere (par ex air eau ou tissus vivants) Exemples particules alpha rayonnement gamma rayons X et neutrons
Rayonnement neutronique Se produit lorsque les neutrons sont eacutejecteacutes du noyau par fission nucleacuteaire (c-agrave-d division de lrsquoatome) et drsquoautres processus Contrairement agrave drsquoautres rayonnements le rayonnement neutronique est absorbeacute par les mateacuteriaux contenant un grand nombre drsquoatomes drsquohydrogegravene comme la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques
Rayonnement non ionisant Un rayonnement plus faible que le rayonnement ionisant c-agrave-d qui ne possegravede pas lrsquoeacutenergie suffisante pour produire des ions La lumiegravere visible les rayons infrarouges et les ondes radioeacutelectriques sont des rayonnements non ionisants
Rayons X Rayonnement eacutelectromagneacutetique (photon) peacuteneacutetrant eacutemis par un atome apregraves avoir eacuteteacute bombardeacute par des eacutelectrons Les rayons X diffegraverent du rayonnement gamma dans la mesure ougrave ils sont eacutemis agrave partir des eacutelectrons en orbite et non agrave partir du noyau Ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma Les rayons X sont principalement geacuteneacutereacutes par des moyens artificiels plutocirct qursquoagrave partir de substances radioactives Ils sont utiliseacutes avant tout agrave des fins meacutedicales
Reacuteacteur nucleacuteaire Appareil dans lequel une reacuteaction en chaicircne de fission nucleacuteaire autoentretenue se produit dans des conditions controcircleacutees pour produire de lrsquoeacutenergie ou des rayonnements utiles
Reacuteaction en chaicircne Voir reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne
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Reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne Exemple de fission nucleacuteaire ougrave un neutron est eacutejecteacute drsquoun atome fissionneacute ce qui causera la fission drsquoun autre atome en eacutejectant plus de neutrons
Rejets Substances et matiegraveres nucleacuteaires relacirccheacutees dans lrsquoenvironnement (sous forme liquide ou gazeuse) agrave la suite drsquoactiviteacutes autoriseacutees par la CCSN
Service de dosimeacutetrie autoriseacute Une entreprise ou une institution qui deacutetient un permis de la CCSN pour mesurer les doses de rayonnement aux travailleurs
SI Systegraveme international drsquouniteacutes
Sievert Lrsquouniteacute du SI mesurant la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Elle est eacutegale agrave 1 joulekilogramme Elle remplace lrsquoancienne uniteacute de rayonnement classique rem Des multiples du sievert (dont le symbole est Sv) sont utiliseacutes dans la pratique courante et incluent le millisievert (mSv 11000 de 1 Sv) et le microsievert (μSv 11 000 000 de 1 Sv)
Substances nucleacuteaires Isotopes qui eacutemettent du rayonnement
Travailleur du secteur nucleacuteaire (TSN) Personne qui du fait de sa profession ou de son occupation et des conditions dans lesquelles elle exerce ses activiteacutes si celles-ci sont lieacutees agrave une substance ou agrave une installation nucleacuteaire risque vraisemblablement de recevoir une dose de rayonnement supeacuterieure agrave la limite reacuteglementaire fixeacutee par la CCSN pour la population en geacuteneacuteral (1 mSv par anneacutee)
Tritium Un isotope radioactif de lrsquohydrogegravene posseacutedant deux neutrons et un proton dans son noyau Le tritium se deacutesintegravegre en eacutemettant un eacutelectron (rayonnement becircta) et sa peacuteriode radioactive est de 123 ans Le tritium est preacutesent naturellement dans lrsquoenvironnement et eacutegalement un sous-produit des reacuteacteurs nucleacuteaires
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Acronymes et uniteacutes
ADN acide deacutesoxyribonucleacuteique AIEA Agence internationale de lrsquoeacutenergie atomique ALARA niveau le plus bas que lrsquoon peut raisonnablement atteindre BEIR National Academy of Biological Effects of Ionizing Radiation Bq becquerel CCSN Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire CIPR Commission internationale de protection radiologique CRFPT Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial EACL Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee ELF ondes meacutegameacutetriques FDN Fichier dosimeacutetrique national Gy gray H2O symbole chimique de lrsquoeau eacutegalement HOH HTO eau tritieacutee ICRU Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation J joule LSRN Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires mSv millisievert NCRP National Council on Radiation Protection and Measurements Sv sievert TDM tomodensitomeacutetrie t frac12 symbole pour la peacuteriode radioactive drsquoun radionucleacuteide TSN travailleur du secteur nucleacuteaire microSv microsievert UNSCEAR Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants UV ultraviolet wR facteur de pondeacuteration radiologique wT facteur de pondeacuteration tissulaire
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Sources
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laws-loisjusticegccaengregulationssor-2000-203page-1html bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire juin 2003 Controcircle et enregistrement des
doses de rayonnement aux personnes guide de reacuteglementation G-91 httpwwwnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_fre44019shyG91FpdfCFID=17937881ampCFTOKEN=18173133
bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire octobre 2004 Maintenir les expositions et les doses au laquo niveau le plus bas qursquoil soit raisonnablement possible drsquoatteindre raquo guide de reacuteglementation G-129 reacutevision 1 httpnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_freG129rev1_fpdf
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations 2007 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 103 Publication 103 Pergamon Press Oxford 2007
bull Commission internationale de protection radiologique Rapport du Groupe de travail sur lrsquohomme de reacutefeacuterence Publication 23 de la CIPR Pergamon Press New York 1975
bull Commission internationale de protection radiologique Limits for Intakes of Radionuclides by Workers Publication 30 de la CIPR partie 1 (et suppleacutement) part 2 (et suppleacutement) partie 3 (et suppleacutements A et B) et index Annales de la CIPR Pergamon Press New York 1979-1982
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations de 1990 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 21(1-3) Publication 60 de la CIPR Pergamon Press Oxford 1991
bull Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation 2011 Fundamental quantities and units for ionizing radiation Journal de la ICRU volume 11 no 1 publieacute par Oxford University Press
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRP) ncrponlineorgPDFsNCRP20Composite20Glossarypdf
bull Santeacute Canada Rapport de 2008 sur les radioexpositions professionnelles au Canada publication 5923 de SC hc-scgccaewh-semtalt_formatshecs-sescpdfpubsoccup-travail2008-report-rapportshyengpdf
bull Committee to Assess Health Risks from Exposures to Low Levels of Ionizing Radiation Health Risks from Exposure to Low Levels of Ionizing Radiation BEIR VII ndash Phase 2 National Academy Sciences National Research Council National Academy Press Washington 2006
bull Nations Unies Effects of Ionizing Radiation Volume I Report to the General Assembly Scientific Annexes A and B Volume II Scientific Annexes C D and E Rapport de 2006 du Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des rayonnements ionisants publications des Nations Unies E08IX6 (2008) et E09IX5 (2009) Nations Unies New York
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bull Nations Unies Sources and Effects of Ionizing Radiation Volume I Sources Volume II Effects Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants Rapport 2000 agrave lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale avec des annexes scientifiques publications des Nations Unies E00IX3 et E00IX4 Nations Unies New York 2000
bull NRC des Eacutetats-Unis nrcgovreading-rmbasic-refglossaryhtml bull Brodsky A Handbook of Radiation Measurement and Protection Boca Raton
CRC Press 1978 bull Eisenbud M et T Gesell Environmental Radioactivity From Natural Industrial
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ionizing radiation in Canada Radiation Protection Dosimetry 108 p 215-226 2004
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRPM) Ionizing Radiation Exposure of the Population of the United States rapport no 160 du NCRPM US NCRP Washington 2009
bull Brenner DJ et Hall EJ Computed Tomography ndash An Increasing Source of Radiation Exposure New England Journal of Medicine 357 p 2277-2284 2007
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- Full cover - PDF - FRpdf
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- RG-RD_IR_Fpdf
- inside cover - PDF - FR
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- E-DOCS-3738137-v8-Radiation_INFO_doc_-_FR
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- Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
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- 42 Eacutevaluation du risque de cancer
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- Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
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- 541 Rayonnement naturel
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- Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
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- 61 Protection des Canadiens
- 62 Protection des travailleurs
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Cellule La plus petite uniteacute structurelle et fonctionnelle de tous les organismes vivants connus
Deacutesinteacutegration (radioactive) Transformation drsquoun nucleacuteide radioactif en un nucleacuteide diffeacuterent (ou plusieurs nucleacuteides diffeacuterents) par eacutemission spontaneacutee de rayonnement tels que des rayonnements alpha becircta ou gamma ou par capture des eacutelectrons Il en reacutesulte un noyau plus stable et moins chargeacute en eacutenergie Chaque processus de deacutesinteacutegration a une peacuteriode radioactive deacutefinie
Deuteacuterium Un isotope drsquohydrogegravene avec un proton et un neutron dans le noyau
Dose Terme geacuteneacuteral utiliseacute pour deacutesigner la quantiteacute drsquoeacutenergie provenant de rayonnement ionisant absorbeacutee par les tissus La dose absorbeacutee est mesureacutee en grays (Gy) ougrave 1 gray eacutequivaut agrave 1 joule par kilogramme Voir aussi dose absorbeacutee dose eacutequivalente et dose efficace
Dose absorbeacutee Quantiteacute drsquoeacutenergie absorbeacutee par la matiegravere irradieacutee par uniteacute de masse Cela reflegravete la quantiteacute drsquoeacutenergie deacuteposeacutee par du rayonnement ionisant lors de son passage agrave travers un milieu (comme lrsquoair lrsquoeau ou du tissu vivant) Uniteacute gray Symbole Gy
Dose aigueuml Exposition reccedilue pendant une courte dureacutee (heures ou jours) Lrsquoadjectif laquo aigueuml raquo deacutesigne uniquement la dureacutee de lrsquoexposition et non lrsquointensiteacute des doses concerneacutees
Dose chronique Exposition persistante (en termes de mois ou drsquoanneacutees) Lrsquoadjectif laquo chronique raquo se rapporte uniquement agrave la dureacutee de lrsquoexposition et non agrave lrsquointensiteacute des doses
Dose efficace Mesure de dose visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du deacutetriment radiologique pouvant reacutesulter de la dose Elle repreacutesente la somme des produits des doses eacutequivalentes aux tissus multiplieacutees par leurs facteurs de pondeacuteration tissulaires respectifs Uniteacute sievert (Sv)
Dose eacutequivalente Mesure de la dose au tissu ou agrave lrsquoorgane visant agrave rendre compte de lrsquoampleur du dommage causeacute Obtenue en multipliant la dose absorbeacutee par un facteur de pondeacuteration radiologique pour tenir compte de lrsquoefficaciteacute biologique de diffeacuterents rayonnements agrave causer des dommages au tissu ou agrave lrsquoorgane consideacutereacute Uniteacute sievert (Sv)
Dosimegravetre Dispositif porteacute par une personne pour mesurer une dose de rayonnement ionisant
Dosimeacutetrie Sous-speacutecialiteacute scientifique de la radioprotection et de la physique meacutedicale centreacutee sur le calcul et lrsquoenregistrement des doses internes et externes provenant du rayonnement ionisant
Eau leacutegegravere Eau ordinaire composeacutee de moleacutecules ayant deux atomes drsquohydrogegravene et un atome drsquooxygegravene (H20) Diffeacuterente de lrsquoeau lourde qui est composeacutee de moleacutecules ayant un atome drsquohydrogegravene un atome de deuteacuterium (D) et un atome drsquooxygegravene (HDO)
Eau lourde Eau contenant une teneur eacuteleveacutee de moleacutecules avec des atomes de deuteacuterium (hydrogegravene lourd) Dans certains reacuteacteurs lrsquoeau lourde est utiliseacutee comme modeacuterateur parce qursquoelle ralentit les neutrons avec efficaciteacute et aussi parce qursquoelle a une faible probabiliteacute drsquoabsorber les neutrons
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Eau tritieacutee Lrsquoeau tritieacutee (HTO) est une moleacutecule drsquoeau dans laquelle une ou deux moleacutecules drsquohydrogegravene ont eacuteteacute remplaceacutees par un atome de tritium
Effets deacuteterministes Changements dans les cellules et les tissus qui se produiront certainement apregraves une dose aigueuml de rayonnement (agrave un niveau de dose supeacuterieur agrave au moins 1 000 mSv) en deccedilagrave duquel lrsquoeffet du rayonnement nrsquoest pas deacutetecteacute La graviteacute des effets sanitaires (eacuterythegraveme cutaneacute brucirclures et chute des cheveux) augmente avec la dose reccedilue
Effets stochastiques Terme utiliseacute pour deacutesigner les effets sanitaires du rayonnement (tels que le cancer ou les maladies heacutereacuteditaires) preacutesentant un risque statistique Pour ces maladies la probabiliteacute drsquoapparition augmente proportionnellement agrave la dose de rayonnement reccedilue plus la dose est eacuteleveacutee plus la probabiliteacute drsquoapparition est grande La graviteacute des effets nrsquoest pas proportionnelle agrave la dose
Efficaciteacute biologique relative Mesure relative de lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents types de rayonnements agrave provoquer un effet sanitaire preacuteciseacute exprimeacutee comme le rapport inverse des doses absorbeacutees de deux types de rayonnement diffeacuterents qui produiraient un effet biologique donneacute de mecircme intensiteacute
Eacutelectron Particule eacuteleacutementaire stable posseacutedant une charge eacutelectrique neacutegative de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 91 x 10-31 kg
Eacutelectron-volt (eV) Uniteacute drsquoeacutenergie eacutequivalente agrave environ 16 x 10-19 joules
Eacuteleacutement Types drsquoatomes speacutecifiques ayant le mecircme nombre de protons dans leur noyau et par conseacutequent le mecircme numeacutero atomique Le nombre de neutrons peut diffeacuterer
Eacutemission de positrons Type de deacutesinteacutegration radioactive dans laquelle un proton est transformeacute en neutron ce qui eacutemet un positron Dans ces cas lorsque le rapport neutrons-protons est trop faible et que lrsquoeacutemission de particules alpha nrsquoest pas possible sur le plan eacutenergeacutetique le noyau peut dans certaines conditions atteindre la stabiliteacute en eacutemettant un positron
Eacutenergie Grandeur physique qui deacutecrit la quantiteacute de travail qui peut ecirctre effectueacutee par une force donneacutee ougrave la masse-eacutenergie est conserveacutee Il existe diffeacuterentes formes drsquoeacutenergie eacutenergie cineacutetique potentielle thermique gravitationnelle acoustique lumineuse eacutelastique nucleacuteaire et eacutelectromagneacutetique
Eacutepideacutemiologie Eacutetude de la distribution et des eacuteleacutements deacuteterminants des maladies dans les populations humaines Elle sert de base pour la santeacute publique et la meacutedecine preacuteventive et elle est fondeacutee sur des observations plutocirct que sur des expeacuteriences
Essai biologique Toute proceacutedure utiliseacutee pour deacuteterminer la nature lrsquoactiviteacute lrsquoemplacement ou la reacutetention de radionucleacuteides dans lrsquoorganisme par des mesures directes (in vivo) ou par des analyses de matiegraveres excreacuteteacutees ou autrement eacutelimineacutees par lrsquoorganisme (in vitro)
Facteur de pondeacuteration radiologique Nombre par lequel il faut multiplier la dose absorbeacutee dans un tissu ou un organe pour deacuteterminer lrsquoefficaciteacute biologique relative du rayonnement agrave induire des effets stochastiques agrave de faibles doses le reacutesultat eacutetant la dose eacutequivalente
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Facteur de pondeacuteration tissulaire Facteur pour lequel la dose eacutequivalente est pondeacutereacutee aux fins de la deacutetermination de la dose efficace Le facteur de pondeacuteration tissulaire pour un organe ou un tissu repreacutesente la contribution relative de cet organe ou de ce tissu au preacutejudice total causeacute par les effets de lrsquoirradiation uniforme du corps entier
Fission ou fission nucleacuteaire Division drsquoun noyau lourd en deux morceaux (ou rarement plusieurs) avec des masses drsquoampleur eacutequivalente accompagneacutee geacuteneacuteralement de lrsquoeacutemission de neutrons et de rayonnement gamma
Gray (Gy) Uniteacute du SI de la dose absorbeacutee Uniteacute 1 joulekilogramme mais a un usage restreint
In vitro Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience reacutealiseacutee en dehors drsquoun organisme vivant dans un environnement controcircleacute comme dans une eacuteprouvette ou une boicircte de Peacutetri Du latin laquo dans le verre raquo
In vivo Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience portant sur un organisme vivant complet par opposition agrave un organisme partiel ou mort ou un environnement controcircleacute in vitro Latin pour laquo dans le vivant raquo
Ion Atome moleacutecule ou fragment de moleacutecule ayant acquis une charge eacutelectrique suite agrave la perte ou au gain drsquoun ou plusieurs eacutelectrons
Isotopes Deux ou plusieurs formes drsquoun eacuteleacutement donneacute qui ont des numeacuteros atomiques identiques (le mecircme nombre de protons dans leur noyau) et la mecircme ou les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques mais avec des masses atomiques diffeacuterentes (diffeacuterents nombres de neutrons dans leur noyau) et des proprieacuteteacutes physiques distinctes Par exemple lrsquouranium a 16 isotopes diffeacuterents soit U-234 U-235 U-236 U-238 etc
Leuceacutemie Cancer des globules blancs (leucocytes)
Limites de dose Limites de dose efficace et eacutequivalente preacutevues par le Regraveglement sur la radioprotection Ces limites sont en place pour reacuteduire au minimum le risque drsquoeffets nocifs pour la santeacute causeacutes par lrsquoexposition aux rayonnements associeacutee agrave des activiteacutes autoriseacutees par la CCSN
Maladie des rayons Ensemble de symptocircmes caracteacuterisant les radioleacutesions qui reacutesultent drsquoune exposition excessive de lrsquoensemble du corps (ou drsquoune grande partie de celui-ci) au rayonnement ionisant Les premiers de ces symptocircmes sont des nauseacutees de la fatigue des vomissements et la diarrheacutee qui peuvent ecirctre suivis par la perte de cheveux des heacutemorragies lrsquoinflammation de la bouche et de la gorge et une perte geacuteneacuterale drsquoeacutenergie
Masse ou masse atomique Masse drsquoun isotope drsquoun eacuteleacutement exprimeacutee en uniteacutes de masse atomique deacutefinie par un douziegraveme de la masse drsquoun atome de carbone 12 Une masse atomique de 1 eacutequivaut agrave environ 166 x 10-27 kg
Microsievert Un millioniegraveme de sievert (voir sievert) Symbole μSv
Millisievert Un milliegraveme de sievert (voir sievert) Symbole mSv
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Modegravele lineacuteaire sans seuil Modegravele dose-reacuteponse baseacute sur lrsquohypothegravese selon laquelle dans la gamme des faibles doses les doses de rayonnement supeacuterieures agrave zeacutero augmentent le risque de cancers etou de maladies heacutereacuteditaires drsquoune maniegravere proportionnelle simple
Modeacuterateur Matiegravere telle que lrsquoeau ordinaire ou lrsquoeau lourde qui est utiliseacutee dans un reacuteacteur pour ralentir la vitesse eacuteleveacutee des neutrons ce qui accroicirct la probabiliteacute qursquoune fission survienne
Moleacutecule Groupe drsquoatomes lieacutes chimiquement les uns aux autres
Mutation Changement chimique de lrsquoADN dans le noyau drsquoune cellule Les mutations survenant dans les cellules des spermatozoiumldes ou des ovules ou leurs preacutecurseurs peuvent avoir des effets heacutereacuteditaires chez les enfants ou les geacuteneacuterations futures Les mutations dans les cellules somatiques (cellules non reproductrices) peuvent eacutegalement favoriser lrsquoapparition du cancer
Neutron Particule eacuteleacutementaire du noyau de lrsquoatome (acirc lrsquoexception de lrsquohydrogegravene) et dont la masse est similaire agrave celle drsquoun proton soit de lrsquoordre de 16 x 10-27 kg
Nombre de masse Nombre de neutrons et de protons dans le noyau drsquoun atome
Non-prolifeacuteration nucleacuteaire Effets deacuteployeacutes pour preacutevenir la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires et de dispositifs nucleacuteaires explosifs La CCSN est responsable de la mise en œuvre de la politique de non-prolifeacuteration nucleacuteaire du Canada qui contient deux objectifs de large porteacutee et de longue date
1 garantir aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires du Canada ne contribuent pas agrave la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou drsquoautres dispositifs nucleacuteaires explosifs
2 promouvoir un reacutegime international de non-prolifeacuteration plus efficace et plus complet
Noyau (drsquoun atome) Partie centrale drsquoun atome chargeacutee positivement contenant des protons et des neutrons Le nombre total de protons et de neutrons srsquoappelle le nombre de masse
Nucleacuteide Un terme geacuteneacuteral pour deacutesigner tous les isotopes connus qursquoils soient stables ou non
Numeacutero atomique Nombre de protons dans le noyau drsquoun atome Symbole Z
Optimisation Processus drsquoeacutetablissement de niveaux de protection et de sucircreteacute qui permettent drsquoassurer que les expositions la probabiliteacute de subir une exposition et la valeur des expositions potentielles soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux tel que recommandeacute par la Commission internationale de protection radiologique
Particules alpha Une particule agrave charge positive formeacutee de deux protons et de deux neutrons qui est eacutemise par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoil se deacutesintegravegre Une particule alpha est relativement volumineuse et peut ecirctre arrecircteacutee par la peau ou une feuille de papier Une particule alpha est identique agrave un noyau drsquoheacutelium
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Particules becircta Un eacutelectron (une particule ayant une charge neacutegative) ou un positron (une particule ayant une charge positive) qui est eacutemis par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoils se deacutesintegravegrent Les particules becircta sont relativement petites et peuvent ecirctre arrecircteacutees par une feuille drsquoaluminium ou de plastique de quelques millimegravetres drsquoeacutepaisseur
Peacuteriode (radioactive) Temps neacutecessaire pour que lrsquoactiviteacute drsquoun radionucleacuteide soit reacuteduite de moitieacute par un processus de deacutesinteacutegration radioactive Symbole t12 Plus la peacuteriode drsquoune substance est courte plus elle est radioactive
Photon Un quantum (la plus petite quantiteacute possible) drsquoeacutenergie eacutemise sous forme de rayonnement eacutelectromagneacutetique
Positron Particule eacuteleacutementaire chargeacutee positivement de 16 x 10-19 coulombs et dont la masse est de 91 x 10-31 kg (comparable agrave un eacutelectron mais chargeacutee positivement)
Produits de filiation du radon Terme utiliseacute pour deacutesigner collectivement les produits immeacutediats de deacutesinteacutegration radioactive du radon Il srsquoagit de la chaicircne de deacutesinteacutegration qui inclut le polonium 218 le plomb 214 le bismuth 214 et le polonium 214 Leur peacuteriode combineacutee moyenne est de lrsquoordre de 30 minutes Aussi appeleacute descendant du radon
Proton Particule eacuteleacutementaire stable preacutesente dans le noyau de lrsquoatome posseacutedant une charge eacutelectrique positive de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 167 x 10-27 kg
Radioactif Empreint de radioactiviteacute eacutemettant spontaneacutement de lrsquoeacutenergie sous forme de rayonnement ionisant (telles que les particules alpha et becircta des neutrons ou des rayons gamma) agrave la suite de la deacutesinteacutegration drsquoun atome instable
Radon Eacuteleacutement chimique dont le symbole est Rn et le nombre atomique 86 Le radon est un gaz noble rare incolore inodore insipide naturel et radioactif issu de la deacutesinteacutegration du radium Il srsquoagit de lrsquoune des substances les plus lourdes persistant sous forme de gaz dans des conditions normales le radon preacutesente un risque pour la santeacute
Radio-isotope Isotope drsquoun eacuteleacutement qui subit une deacutesinteacutegration spontaneacutee et eacutemet un rayonnement
Radionucleacuteide Nucleacuteide radioactif
Radiosensible Un terme qualitatif pour distinguer les cellules les tissus et les organes qui sont plus susceptibles drsquoecirctre endommageacutes par le rayonnement
Rayonnement Processus drsquoeacutemission ou de transmission drsquoeacutenergie sous forme de particules ou drsquoondes Dans le preacutesent document le terme laquo rayonnement raquo deacutesigne un rayonnement ionisant sauf indication contraire
Rayonnement artificiel Rayonnement produit par les activiteacutes humaines et qui srsquoajoute au rayonnement de fond
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Rayonnement cosmique Rayonnement naturel provenant de lrsquoespace Ces rayons sont composeacutes de rayonnements ionisants peacuteneacutetrants (agrave la fois particulaires et eacutelectromagneacutetiques) et peuvent porter des eacutenergies de plus de 1020 eV Le champ magneacutetique terrestre deacutevie les rayons cosmiques chargeacutes vers les pocircles
Rayonnement de fond naturel Une source de rayonnement preacutesente en permanence dans lrsquoenvironnement et provenant de diffeacuterentes sources Parmi ces sources figurent le rayonnement cosmique les sources terrestres (eacuteleacutements radioactifs preacutesents dans le sol) lrsquoair ambiant (radon) et les sources internes (denreacutees alimentaires et boissons) La dose efficace annuelle globale par personne attribueacutee au rayonnement naturel est de 24 mSv par anneacutee (UNSCEAR 2008)
Rayonnement eacutelectromagneacutetique Mouvement drsquoondes en deacuteplacement reacutesultant de lrsquoeacutevolution des champs eacutelectriques et magneacutetiques Le spectre de rayonnement eacutelectromagneacutetique connu comprend la gamme des rayons X (et des rayons gamma) de courte longueur drsquoonde et agrave haute eacutenergie lrsquoultraviolet la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge et le radar et des ondes radio et de longueur drsquoonde relativement longue et agrave faible eacutenergie Selon la meacutecanique quantique les rayonnements eacutelectromagneacutetiques agrave haute eacutenergie peuvent se comporter comme des particules (photons)
Rayonnement gamma Rayonnement eacutelectromagneacutetique peacuteneacutetrant produit par un noyau atomique pendant sa deacutesinteacutegration radioactive forme de rayonnement ionisant agrave courte longueur drsquoonde et eacutenergie eacuteleveacutee
Rayonnement ionisant Rayonnement capable drsquoajouter ou de retrancher des eacutelectrons en traversant la matiegravere (par ex air eau ou tissus vivants) Exemples particules alpha rayonnement gamma rayons X et neutrons
Rayonnement neutronique Se produit lorsque les neutrons sont eacutejecteacutes du noyau par fission nucleacuteaire (c-agrave-d division de lrsquoatome) et drsquoautres processus Contrairement agrave drsquoautres rayonnements le rayonnement neutronique est absorbeacute par les mateacuteriaux contenant un grand nombre drsquoatomes drsquohydrogegravene comme la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques
Rayonnement non ionisant Un rayonnement plus faible que le rayonnement ionisant c-agrave-d qui ne possegravede pas lrsquoeacutenergie suffisante pour produire des ions La lumiegravere visible les rayons infrarouges et les ondes radioeacutelectriques sont des rayonnements non ionisants
Rayons X Rayonnement eacutelectromagneacutetique (photon) peacuteneacutetrant eacutemis par un atome apregraves avoir eacuteteacute bombardeacute par des eacutelectrons Les rayons X diffegraverent du rayonnement gamma dans la mesure ougrave ils sont eacutemis agrave partir des eacutelectrons en orbite et non agrave partir du noyau Ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma Les rayons X sont principalement geacuteneacutereacutes par des moyens artificiels plutocirct qursquoagrave partir de substances radioactives Ils sont utiliseacutes avant tout agrave des fins meacutedicales
Reacuteacteur nucleacuteaire Appareil dans lequel une reacuteaction en chaicircne de fission nucleacuteaire autoentretenue se produit dans des conditions controcircleacutees pour produire de lrsquoeacutenergie ou des rayonnements utiles
Reacuteaction en chaicircne Voir reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne
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Reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne Exemple de fission nucleacuteaire ougrave un neutron est eacutejecteacute drsquoun atome fissionneacute ce qui causera la fission drsquoun autre atome en eacutejectant plus de neutrons
Rejets Substances et matiegraveres nucleacuteaires relacirccheacutees dans lrsquoenvironnement (sous forme liquide ou gazeuse) agrave la suite drsquoactiviteacutes autoriseacutees par la CCSN
Service de dosimeacutetrie autoriseacute Une entreprise ou une institution qui deacutetient un permis de la CCSN pour mesurer les doses de rayonnement aux travailleurs
SI Systegraveme international drsquouniteacutes
Sievert Lrsquouniteacute du SI mesurant la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Elle est eacutegale agrave 1 joulekilogramme Elle remplace lrsquoancienne uniteacute de rayonnement classique rem Des multiples du sievert (dont le symbole est Sv) sont utiliseacutes dans la pratique courante et incluent le millisievert (mSv 11000 de 1 Sv) et le microsievert (μSv 11 000 000 de 1 Sv)
Substances nucleacuteaires Isotopes qui eacutemettent du rayonnement
Travailleur du secteur nucleacuteaire (TSN) Personne qui du fait de sa profession ou de son occupation et des conditions dans lesquelles elle exerce ses activiteacutes si celles-ci sont lieacutees agrave une substance ou agrave une installation nucleacuteaire risque vraisemblablement de recevoir une dose de rayonnement supeacuterieure agrave la limite reacuteglementaire fixeacutee par la CCSN pour la population en geacuteneacuteral (1 mSv par anneacutee)
Tritium Un isotope radioactif de lrsquohydrogegravene posseacutedant deux neutrons et un proton dans son noyau Le tritium se deacutesintegravegre en eacutemettant un eacutelectron (rayonnement becircta) et sa peacuteriode radioactive est de 123 ans Le tritium est preacutesent naturellement dans lrsquoenvironnement et eacutegalement un sous-produit des reacuteacteurs nucleacuteaires
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Acronymes et uniteacutes
ADN acide deacutesoxyribonucleacuteique AIEA Agence internationale de lrsquoeacutenergie atomique ALARA niveau le plus bas que lrsquoon peut raisonnablement atteindre BEIR National Academy of Biological Effects of Ionizing Radiation Bq becquerel CCSN Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire CIPR Commission internationale de protection radiologique CRFPT Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial EACL Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee ELF ondes meacutegameacutetriques FDN Fichier dosimeacutetrique national Gy gray H2O symbole chimique de lrsquoeau eacutegalement HOH HTO eau tritieacutee ICRU Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation J joule LSRN Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires mSv millisievert NCRP National Council on Radiation Protection and Measurements Sv sievert TDM tomodensitomeacutetrie t frac12 symbole pour la peacuteriode radioactive drsquoun radionucleacuteide TSN travailleur du secteur nucleacuteaire microSv microsievert UNSCEAR Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants UV ultraviolet wR facteur de pondeacuteration radiologique wT facteur de pondeacuteration tissulaire
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Sources
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laws-loisjusticegccaengregulationssor-2000-203page-1html bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire juin 2003 Controcircle et enregistrement des
doses de rayonnement aux personnes guide de reacuteglementation G-91 httpwwwnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_fre44019shyG91FpdfCFID=17937881ampCFTOKEN=18173133
bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire octobre 2004 Maintenir les expositions et les doses au laquo niveau le plus bas qursquoil soit raisonnablement possible drsquoatteindre raquo guide de reacuteglementation G-129 reacutevision 1 httpnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_freG129rev1_fpdf
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations 2007 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 103 Publication 103 Pergamon Press Oxford 2007
bull Commission internationale de protection radiologique Rapport du Groupe de travail sur lrsquohomme de reacutefeacuterence Publication 23 de la CIPR Pergamon Press New York 1975
bull Commission internationale de protection radiologique Limits for Intakes of Radionuclides by Workers Publication 30 de la CIPR partie 1 (et suppleacutement) part 2 (et suppleacutement) partie 3 (et suppleacutements A et B) et index Annales de la CIPR Pergamon Press New York 1979-1982
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations de 1990 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 21(1-3) Publication 60 de la CIPR Pergamon Press Oxford 1991
bull Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation 2011 Fundamental quantities and units for ionizing radiation Journal de la ICRU volume 11 no 1 publieacute par Oxford University Press
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRP) ncrponlineorgPDFsNCRP20Composite20Glossarypdf
bull Santeacute Canada Rapport de 2008 sur les radioexpositions professionnelles au Canada publication 5923 de SC hc-scgccaewh-semtalt_formatshecs-sescpdfpubsoccup-travail2008-report-rapportshyengpdf
bull Committee to Assess Health Risks from Exposures to Low Levels of Ionizing Radiation Health Risks from Exposure to Low Levels of Ionizing Radiation BEIR VII ndash Phase 2 National Academy Sciences National Research Council National Academy Press Washington 2006
bull Nations Unies Effects of Ionizing Radiation Volume I Report to the General Assembly Scientific Annexes A and B Volume II Scientific Annexes C D and E Rapport de 2006 du Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des rayonnements ionisants publications des Nations Unies E08IX6 (2008) et E09IX5 (2009) Nations Unies New York
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bull Nations Unies Sources and Effects of Ionizing Radiation Volume I Sources Volume II Effects Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants Rapport 2000 agrave lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale avec des annexes scientifiques publications des Nations Unies E00IX3 et E00IX4 Nations Unies New York 2000
bull NRC des Eacutetats-Unis nrcgovreading-rmbasic-refglossaryhtml bull Brodsky A Handbook of Radiation Measurement and Protection Boca Raton
CRC Press 1978 bull Eisenbud M et T Gesell Environmental Radioactivity From Natural Industrial
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ionizing radiation in Canada Radiation Protection Dosimetry 108 p 215-226 2004
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRPM) Ionizing Radiation Exposure of the Population of the United States rapport no 160 du NCRPM US NCRP Washington 2009
bull Brenner DJ et Hall EJ Computed Tomography ndash An Increasing Source of Radiation Exposure New England Journal of Medicine 357 p 2277-2284 2007
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- Full cover - PDF - FRpdf
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- RG-RD_IR_Fpdf
- inside cover - PDF - FR
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- E-DOCS-3738137-v8-Radiation_INFO_doc_-_FR
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- Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
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- 42 Eacutevaluation du risque de cancer
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- Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
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- 541 Rayonnement naturel
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- Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
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- 61 Protection des Canadiens
- 62 Protection des travailleurs
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Eau tritieacutee Lrsquoeau tritieacutee (HTO) est une moleacutecule drsquoeau dans laquelle une ou deux moleacutecules drsquohydrogegravene ont eacuteteacute remplaceacutees par un atome de tritium
Effets deacuteterministes Changements dans les cellules et les tissus qui se produiront certainement apregraves une dose aigueuml de rayonnement (agrave un niveau de dose supeacuterieur agrave au moins 1 000 mSv) en deccedilagrave duquel lrsquoeffet du rayonnement nrsquoest pas deacutetecteacute La graviteacute des effets sanitaires (eacuterythegraveme cutaneacute brucirclures et chute des cheveux) augmente avec la dose reccedilue
Effets stochastiques Terme utiliseacute pour deacutesigner les effets sanitaires du rayonnement (tels que le cancer ou les maladies heacutereacuteditaires) preacutesentant un risque statistique Pour ces maladies la probabiliteacute drsquoapparition augmente proportionnellement agrave la dose de rayonnement reccedilue plus la dose est eacuteleveacutee plus la probabiliteacute drsquoapparition est grande La graviteacute des effets nrsquoest pas proportionnelle agrave la dose
Efficaciteacute biologique relative Mesure relative de lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents types de rayonnements agrave provoquer un effet sanitaire preacuteciseacute exprimeacutee comme le rapport inverse des doses absorbeacutees de deux types de rayonnement diffeacuterents qui produiraient un effet biologique donneacute de mecircme intensiteacute
Eacutelectron Particule eacuteleacutementaire stable posseacutedant une charge eacutelectrique neacutegative de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 91 x 10-31 kg
Eacutelectron-volt (eV) Uniteacute drsquoeacutenergie eacutequivalente agrave environ 16 x 10-19 joules
Eacuteleacutement Types drsquoatomes speacutecifiques ayant le mecircme nombre de protons dans leur noyau et par conseacutequent le mecircme numeacutero atomique Le nombre de neutrons peut diffeacuterer
Eacutemission de positrons Type de deacutesinteacutegration radioactive dans laquelle un proton est transformeacute en neutron ce qui eacutemet un positron Dans ces cas lorsque le rapport neutrons-protons est trop faible et que lrsquoeacutemission de particules alpha nrsquoest pas possible sur le plan eacutenergeacutetique le noyau peut dans certaines conditions atteindre la stabiliteacute en eacutemettant un positron
Eacutenergie Grandeur physique qui deacutecrit la quantiteacute de travail qui peut ecirctre effectueacutee par une force donneacutee ougrave la masse-eacutenergie est conserveacutee Il existe diffeacuterentes formes drsquoeacutenergie eacutenergie cineacutetique potentielle thermique gravitationnelle acoustique lumineuse eacutelastique nucleacuteaire et eacutelectromagneacutetique
Eacutepideacutemiologie Eacutetude de la distribution et des eacuteleacutements deacuteterminants des maladies dans les populations humaines Elle sert de base pour la santeacute publique et la meacutedecine preacuteventive et elle est fondeacutee sur des observations plutocirct que sur des expeacuteriences
Essai biologique Toute proceacutedure utiliseacutee pour deacuteterminer la nature lrsquoactiviteacute lrsquoemplacement ou la reacutetention de radionucleacuteides dans lrsquoorganisme par des mesures directes (in vivo) ou par des analyses de matiegraveres excreacuteteacutees ou autrement eacutelimineacutees par lrsquoorganisme (in vitro)
Facteur de pondeacuteration radiologique Nombre par lequel il faut multiplier la dose absorbeacutee dans un tissu ou un organe pour deacuteterminer lrsquoefficaciteacute biologique relative du rayonnement agrave induire des effets stochastiques agrave de faibles doses le reacutesultat eacutetant la dose eacutequivalente
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Facteur de pondeacuteration tissulaire Facteur pour lequel la dose eacutequivalente est pondeacutereacutee aux fins de la deacutetermination de la dose efficace Le facteur de pondeacuteration tissulaire pour un organe ou un tissu repreacutesente la contribution relative de cet organe ou de ce tissu au preacutejudice total causeacute par les effets de lrsquoirradiation uniforme du corps entier
Fission ou fission nucleacuteaire Division drsquoun noyau lourd en deux morceaux (ou rarement plusieurs) avec des masses drsquoampleur eacutequivalente accompagneacutee geacuteneacuteralement de lrsquoeacutemission de neutrons et de rayonnement gamma
Gray (Gy) Uniteacute du SI de la dose absorbeacutee Uniteacute 1 joulekilogramme mais a un usage restreint
In vitro Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience reacutealiseacutee en dehors drsquoun organisme vivant dans un environnement controcircleacute comme dans une eacuteprouvette ou une boicircte de Peacutetri Du latin laquo dans le verre raquo
In vivo Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience portant sur un organisme vivant complet par opposition agrave un organisme partiel ou mort ou un environnement controcircleacute in vitro Latin pour laquo dans le vivant raquo
Ion Atome moleacutecule ou fragment de moleacutecule ayant acquis une charge eacutelectrique suite agrave la perte ou au gain drsquoun ou plusieurs eacutelectrons
Isotopes Deux ou plusieurs formes drsquoun eacuteleacutement donneacute qui ont des numeacuteros atomiques identiques (le mecircme nombre de protons dans leur noyau) et la mecircme ou les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques mais avec des masses atomiques diffeacuterentes (diffeacuterents nombres de neutrons dans leur noyau) et des proprieacuteteacutes physiques distinctes Par exemple lrsquouranium a 16 isotopes diffeacuterents soit U-234 U-235 U-236 U-238 etc
Leuceacutemie Cancer des globules blancs (leucocytes)
Limites de dose Limites de dose efficace et eacutequivalente preacutevues par le Regraveglement sur la radioprotection Ces limites sont en place pour reacuteduire au minimum le risque drsquoeffets nocifs pour la santeacute causeacutes par lrsquoexposition aux rayonnements associeacutee agrave des activiteacutes autoriseacutees par la CCSN
Maladie des rayons Ensemble de symptocircmes caracteacuterisant les radioleacutesions qui reacutesultent drsquoune exposition excessive de lrsquoensemble du corps (ou drsquoune grande partie de celui-ci) au rayonnement ionisant Les premiers de ces symptocircmes sont des nauseacutees de la fatigue des vomissements et la diarrheacutee qui peuvent ecirctre suivis par la perte de cheveux des heacutemorragies lrsquoinflammation de la bouche et de la gorge et une perte geacuteneacuterale drsquoeacutenergie
Masse ou masse atomique Masse drsquoun isotope drsquoun eacuteleacutement exprimeacutee en uniteacutes de masse atomique deacutefinie par un douziegraveme de la masse drsquoun atome de carbone 12 Une masse atomique de 1 eacutequivaut agrave environ 166 x 10-27 kg
Microsievert Un millioniegraveme de sievert (voir sievert) Symbole μSv
Millisievert Un milliegraveme de sievert (voir sievert) Symbole mSv
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Modegravele lineacuteaire sans seuil Modegravele dose-reacuteponse baseacute sur lrsquohypothegravese selon laquelle dans la gamme des faibles doses les doses de rayonnement supeacuterieures agrave zeacutero augmentent le risque de cancers etou de maladies heacutereacuteditaires drsquoune maniegravere proportionnelle simple
Modeacuterateur Matiegravere telle que lrsquoeau ordinaire ou lrsquoeau lourde qui est utiliseacutee dans un reacuteacteur pour ralentir la vitesse eacuteleveacutee des neutrons ce qui accroicirct la probabiliteacute qursquoune fission survienne
Moleacutecule Groupe drsquoatomes lieacutes chimiquement les uns aux autres
Mutation Changement chimique de lrsquoADN dans le noyau drsquoune cellule Les mutations survenant dans les cellules des spermatozoiumldes ou des ovules ou leurs preacutecurseurs peuvent avoir des effets heacutereacuteditaires chez les enfants ou les geacuteneacuterations futures Les mutations dans les cellules somatiques (cellules non reproductrices) peuvent eacutegalement favoriser lrsquoapparition du cancer
Neutron Particule eacuteleacutementaire du noyau de lrsquoatome (acirc lrsquoexception de lrsquohydrogegravene) et dont la masse est similaire agrave celle drsquoun proton soit de lrsquoordre de 16 x 10-27 kg
Nombre de masse Nombre de neutrons et de protons dans le noyau drsquoun atome
Non-prolifeacuteration nucleacuteaire Effets deacuteployeacutes pour preacutevenir la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires et de dispositifs nucleacuteaires explosifs La CCSN est responsable de la mise en œuvre de la politique de non-prolifeacuteration nucleacuteaire du Canada qui contient deux objectifs de large porteacutee et de longue date
1 garantir aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires du Canada ne contribuent pas agrave la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou drsquoautres dispositifs nucleacuteaires explosifs
2 promouvoir un reacutegime international de non-prolifeacuteration plus efficace et plus complet
Noyau (drsquoun atome) Partie centrale drsquoun atome chargeacutee positivement contenant des protons et des neutrons Le nombre total de protons et de neutrons srsquoappelle le nombre de masse
Nucleacuteide Un terme geacuteneacuteral pour deacutesigner tous les isotopes connus qursquoils soient stables ou non
Numeacutero atomique Nombre de protons dans le noyau drsquoun atome Symbole Z
Optimisation Processus drsquoeacutetablissement de niveaux de protection et de sucircreteacute qui permettent drsquoassurer que les expositions la probabiliteacute de subir une exposition et la valeur des expositions potentielles soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux tel que recommandeacute par la Commission internationale de protection radiologique
Particules alpha Une particule agrave charge positive formeacutee de deux protons et de deux neutrons qui est eacutemise par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoil se deacutesintegravegre Une particule alpha est relativement volumineuse et peut ecirctre arrecircteacutee par la peau ou une feuille de papier Une particule alpha est identique agrave un noyau drsquoheacutelium
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Particules becircta Un eacutelectron (une particule ayant une charge neacutegative) ou un positron (une particule ayant une charge positive) qui est eacutemis par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoils se deacutesintegravegrent Les particules becircta sont relativement petites et peuvent ecirctre arrecircteacutees par une feuille drsquoaluminium ou de plastique de quelques millimegravetres drsquoeacutepaisseur
Peacuteriode (radioactive) Temps neacutecessaire pour que lrsquoactiviteacute drsquoun radionucleacuteide soit reacuteduite de moitieacute par un processus de deacutesinteacutegration radioactive Symbole t12 Plus la peacuteriode drsquoune substance est courte plus elle est radioactive
Photon Un quantum (la plus petite quantiteacute possible) drsquoeacutenergie eacutemise sous forme de rayonnement eacutelectromagneacutetique
Positron Particule eacuteleacutementaire chargeacutee positivement de 16 x 10-19 coulombs et dont la masse est de 91 x 10-31 kg (comparable agrave un eacutelectron mais chargeacutee positivement)
Produits de filiation du radon Terme utiliseacute pour deacutesigner collectivement les produits immeacutediats de deacutesinteacutegration radioactive du radon Il srsquoagit de la chaicircne de deacutesinteacutegration qui inclut le polonium 218 le plomb 214 le bismuth 214 et le polonium 214 Leur peacuteriode combineacutee moyenne est de lrsquoordre de 30 minutes Aussi appeleacute descendant du radon
Proton Particule eacuteleacutementaire stable preacutesente dans le noyau de lrsquoatome posseacutedant une charge eacutelectrique positive de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 167 x 10-27 kg
Radioactif Empreint de radioactiviteacute eacutemettant spontaneacutement de lrsquoeacutenergie sous forme de rayonnement ionisant (telles que les particules alpha et becircta des neutrons ou des rayons gamma) agrave la suite de la deacutesinteacutegration drsquoun atome instable
Radon Eacuteleacutement chimique dont le symbole est Rn et le nombre atomique 86 Le radon est un gaz noble rare incolore inodore insipide naturel et radioactif issu de la deacutesinteacutegration du radium Il srsquoagit de lrsquoune des substances les plus lourdes persistant sous forme de gaz dans des conditions normales le radon preacutesente un risque pour la santeacute
Radio-isotope Isotope drsquoun eacuteleacutement qui subit une deacutesinteacutegration spontaneacutee et eacutemet un rayonnement
Radionucleacuteide Nucleacuteide radioactif
Radiosensible Un terme qualitatif pour distinguer les cellules les tissus et les organes qui sont plus susceptibles drsquoecirctre endommageacutes par le rayonnement
Rayonnement Processus drsquoeacutemission ou de transmission drsquoeacutenergie sous forme de particules ou drsquoondes Dans le preacutesent document le terme laquo rayonnement raquo deacutesigne un rayonnement ionisant sauf indication contraire
Rayonnement artificiel Rayonnement produit par les activiteacutes humaines et qui srsquoajoute au rayonnement de fond
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Rayonnement cosmique Rayonnement naturel provenant de lrsquoespace Ces rayons sont composeacutes de rayonnements ionisants peacuteneacutetrants (agrave la fois particulaires et eacutelectromagneacutetiques) et peuvent porter des eacutenergies de plus de 1020 eV Le champ magneacutetique terrestre deacutevie les rayons cosmiques chargeacutes vers les pocircles
Rayonnement de fond naturel Une source de rayonnement preacutesente en permanence dans lrsquoenvironnement et provenant de diffeacuterentes sources Parmi ces sources figurent le rayonnement cosmique les sources terrestres (eacuteleacutements radioactifs preacutesents dans le sol) lrsquoair ambiant (radon) et les sources internes (denreacutees alimentaires et boissons) La dose efficace annuelle globale par personne attribueacutee au rayonnement naturel est de 24 mSv par anneacutee (UNSCEAR 2008)
Rayonnement eacutelectromagneacutetique Mouvement drsquoondes en deacuteplacement reacutesultant de lrsquoeacutevolution des champs eacutelectriques et magneacutetiques Le spectre de rayonnement eacutelectromagneacutetique connu comprend la gamme des rayons X (et des rayons gamma) de courte longueur drsquoonde et agrave haute eacutenergie lrsquoultraviolet la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge et le radar et des ondes radio et de longueur drsquoonde relativement longue et agrave faible eacutenergie Selon la meacutecanique quantique les rayonnements eacutelectromagneacutetiques agrave haute eacutenergie peuvent se comporter comme des particules (photons)
Rayonnement gamma Rayonnement eacutelectromagneacutetique peacuteneacutetrant produit par un noyau atomique pendant sa deacutesinteacutegration radioactive forme de rayonnement ionisant agrave courte longueur drsquoonde et eacutenergie eacuteleveacutee
Rayonnement ionisant Rayonnement capable drsquoajouter ou de retrancher des eacutelectrons en traversant la matiegravere (par ex air eau ou tissus vivants) Exemples particules alpha rayonnement gamma rayons X et neutrons
Rayonnement neutronique Se produit lorsque les neutrons sont eacutejecteacutes du noyau par fission nucleacuteaire (c-agrave-d division de lrsquoatome) et drsquoautres processus Contrairement agrave drsquoautres rayonnements le rayonnement neutronique est absorbeacute par les mateacuteriaux contenant un grand nombre drsquoatomes drsquohydrogegravene comme la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques
Rayonnement non ionisant Un rayonnement plus faible que le rayonnement ionisant c-agrave-d qui ne possegravede pas lrsquoeacutenergie suffisante pour produire des ions La lumiegravere visible les rayons infrarouges et les ondes radioeacutelectriques sont des rayonnements non ionisants
Rayons X Rayonnement eacutelectromagneacutetique (photon) peacuteneacutetrant eacutemis par un atome apregraves avoir eacuteteacute bombardeacute par des eacutelectrons Les rayons X diffegraverent du rayonnement gamma dans la mesure ougrave ils sont eacutemis agrave partir des eacutelectrons en orbite et non agrave partir du noyau Ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma Les rayons X sont principalement geacuteneacutereacutes par des moyens artificiels plutocirct qursquoagrave partir de substances radioactives Ils sont utiliseacutes avant tout agrave des fins meacutedicales
Reacuteacteur nucleacuteaire Appareil dans lequel une reacuteaction en chaicircne de fission nucleacuteaire autoentretenue se produit dans des conditions controcircleacutees pour produire de lrsquoeacutenergie ou des rayonnements utiles
Reacuteaction en chaicircne Voir reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne
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Reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne Exemple de fission nucleacuteaire ougrave un neutron est eacutejecteacute drsquoun atome fissionneacute ce qui causera la fission drsquoun autre atome en eacutejectant plus de neutrons
Rejets Substances et matiegraveres nucleacuteaires relacirccheacutees dans lrsquoenvironnement (sous forme liquide ou gazeuse) agrave la suite drsquoactiviteacutes autoriseacutees par la CCSN
Service de dosimeacutetrie autoriseacute Une entreprise ou une institution qui deacutetient un permis de la CCSN pour mesurer les doses de rayonnement aux travailleurs
SI Systegraveme international drsquouniteacutes
Sievert Lrsquouniteacute du SI mesurant la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Elle est eacutegale agrave 1 joulekilogramme Elle remplace lrsquoancienne uniteacute de rayonnement classique rem Des multiples du sievert (dont le symbole est Sv) sont utiliseacutes dans la pratique courante et incluent le millisievert (mSv 11000 de 1 Sv) et le microsievert (μSv 11 000 000 de 1 Sv)
Substances nucleacuteaires Isotopes qui eacutemettent du rayonnement
Travailleur du secteur nucleacuteaire (TSN) Personne qui du fait de sa profession ou de son occupation et des conditions dans lesquelles elle exerce ses activiteacutes si celles-ci sont lieacutees agrave une substance ou agrave une installation nucleacuteaire risque vraisemblablement de recevoir une dose de rayonnement supeacuterieure agrave la limite reacuteglementaire fixeacutee par la CCSN pour la population en geacuteneacuteral (1 mSv par anneacutee)
Tritium Un isotope radioactif de lrsquohydrogegravene posseacutedant deux neutrons et un proton dans son noyau Le tritium se deacutesintegravegre en eacutemettant un eacutelectron (rayonnement becircta) et sa peacuteriode radioactive est de 123 ans Le tritium est preacutesent naturellement dans lrsquoenvironnement et eacutegalement un sous-produit des reacuteacteurs nucleacuteaires
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Acronymes et uniteacutes
ADN acide deacutesoxyribonucleacuteique AIEA Agence internationale de lrsquoeacutenergie atomique ALARA niveau le plus bas que lrsquoon peut raisonnablement atteindre BEIR National Academy of Biological Effects of Ionizing Radiation Bq becquerel CCSN Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire CIPR Commission internationale de protection radiologique CRFPT Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial EACL Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee ELF ondes meacutegameacutetriques FDN Fichier dosimeacutetrique national Gy gray H2O symbole chimique de lrsquoeau eacutegalement HOH HTO eau tritieacutee ICRU Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation J joule LSRN Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires mSv millisievert NCRP National Council on Radiation Protection and Measurements Sv sievert TDM tomodensitomeacutetrie t frac12 symbole pour la peacuteriode radioactive drsquoun radionucleacuteide TSN travailleur du secteur nucleacuteaire microSv microsievert UNSCEAR Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants UV ultraviolet wR facteur de pondeacuteration radiologique wT facteur de pondeacuteration tissulaire
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Sources
bull World Nuclear Association world-nuclearorginfoinf51html bull Regraveglement sur la radioprotection mai 2000
laws-loisjusticegccaengregulationssor-2000-203page-1html bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire juin 2003 Controcircle et enregistrement des
doses de rayonnement aux personnes guide de reacuteglementation G-91 httpwwwnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_fre44019shyG91FpdfCFID=17937881ampCFTOKEN=18173133
bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire octobre 2004 Maintenir les expositions et les doses au laquo niveau le plus bas qursquoil soit raisonnablement possible drsquoatteindre raquo guide de reacuteglementation G-129 reacutevision 1 httpnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_freG129rev1_fpdf
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations 2007 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 103 Publication 103 Pergamon Press Oxford 2007
bull Commission internationale de protection radiologique Rapport du Groupe de travail sur lrsquohomme de reacutefeacuterence Publication 23 de la CIPR Pergamon Press New York 1975
bull Commission internationale de protection radiologique Limits for Intakes of Radionuclides by Workers Publication 30 de la CIPR partie 1 (et suppleacutement) part 2 (et suppleacutement) partie 3 (et suppleacutements A et B) et index Annales de la CIPR Pergamon Press New York 1979-1982
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations de 1990 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 21(1-3) Publication 60 de la CIPR Pergamon Press Oxford 1991
bull Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation 2011 Fundamental quantities and units for ionizing radiation Journal de la ICRU volume 11 no 1 publieacute par Oxford University Press
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRP) ncrponlineorgPDFsNCRP20Composite20Glossarypdf
bull Santeacute Canada Rapport de 2008 sur les radioexpositions professionnelles au Canada publication 5923 de SC hc-scgccaewh-semtalt_formatshecs-sescpdfpubsoccup-travail2008-report-rapportshyengpdf
bull Committee to Assess Health Risks from Exposures to Low Levels of Ionizing Radiation Health Risks from Exposure to Low Levels of Ionizing Radiation BEIR VII ndash Phase 2 National Academy Sciences National Research Council National Academy Press Washington 2006
bull Nations Unies Effects of Ionizing Radiation Volume I Report to the General Assembly Scientific Annexes A and B Volume II Scientific Annexes C D and E Rapport de 2006 du Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des rayonnements ionisants publications des Nations Unies E08IX6 (2008) et E09IX5 (2009) Nations Unies New York
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bull Nations Unies Sources and Effects of Ionizing Radiation Volume I Sources Volume II Effects Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants Rapport 2000 agrave lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale avec des annexes scientifiques publications des Nations Unies E00IX3 et E00IX4 Nations Unies New York 2000
bull NRC des Eacutetats-Unis nrcgovreading-rmbasic-refglossaryhtml bull Brodsky A Handbook of Radiation Measurement and Protection Boca Raton
CRC Press 1978 bull Eisenbud M et T Gesell Environmental Radioactivity From Natural Industrial
and Military Sources 4e eacutedition Academic Press 1997 bull Grasty RL et LaMarre JR The Annual effective dose from natural sources of
ionizing radiation in Canada Radiation Protection Dosimetry 108 p 215-226 2004
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRPM) Ionizing Radiation Exposure of the Population of the United States rapport no 160 du NCRPM US NCRP Washington 2009
bull Brenner DJ et Hall EJ Computed Tomography ndash An Increasing Source of Radiation Exposure New England Journal of Medicine 357 p 2277-2284 2007
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- Full cover - PDF - FRpdf
-
- RG-RD_IR_Fpdf
- inside cover - PDF - FR
-
- E-DOCS-3738137-v8-Radiation_INFO_doc_-_FR
-
- Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
-
- 42 Eacutevaluation du risque de cancer
-
- Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
-
- 541 Rayonnement naturel
-
- Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
-
- 61 Protection des Canadiens
- 62 Protection des travailleurs
-
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Facteur de pondeacuteration tissulaire Facteur pour lequel la dose eacutequivalente est pondeacutereacutee aux fins de la deacutetermination de la dose efficace Le facteur de pondeacuteration tissulaire pour un organe ou un tissu repreacutesente la contribution relative de cet organe ou de ce tissu au preacutejudice total causeacute par les effets de lrsquoirradiation uniforme du corps entier
Fission ou fission nucleacuteaire Division drsquoun noyau lourd en deux morceaux (ou rarement plusieurs) avec des masses drsquoampleur eacutequivalente accompagneacutee geacuteneacuteralement de lrsquoeacutemission de neutrons et de rayonnement gamma
Gray (Gy) Uniteacute du SI de la dose absorbeacutee Uniteacute 1 joulekilogramme mais a un usage restreint
In vitro Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience reacutealiseacutee en dehors drsquoun organisme vivant dans un environnement controcircleacute comme dans une eacuteprouvette ou une boicircte de Peacutetri Du latin laquo dans le verre raquo
In vivo Terme utiliseacute pour deacutecrire une expeacuterience portant sur un organisme vivant complet par opposition agrave un organisme partiel ou mort ou un environnement controcircleacute in vitro Latin pour laquo dans le vivant raquo
Ion Atome moleacutecule ou fragment de moleacutecule ayant acquis une charge eacutelectrique suite agrave la perte ou au gain drsquoun ou plusieurs eacutelectrons
Isotopes Deux ou plusieurs formes drsquoun eacuteleacutement donneacute qui ont des numeacuteros atomiques identiques (le mecircme nombre de protons dans leur noyau) et la mecircme ou les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques mais avec des masses atomiques diffeacuterentes (diffeacuterents nombres de neutrons dans leur noyau) et des proprieacuteteacutes physiques distinctes Par exemple lrsquouranium a 16 isotopes diffeacuterents soit U-234 U-235 U-236 U-238 etc
Leuceacutemie Cancer des globules blancs (leucocytes)
Limites de dose Limites de dose efficace et eacutequivalente preacutevues par le Regraveglement sur la radioprotection Ces limites sont en place pour reacuteduire au minimum le risque drsquoeffets nocifs pour la santeacute causeacutes par lrsquoexposition aux rayonnements associeacutee agrave des activiteacutes autoriseacutees par la CCSN
Maladie des rayons Ensemble de symptocircmes caracteacuterisant les radioleacutesions qui reacutesultent drsquoune exposition excessive de lrsquoensemble du corps (ou drsquoune grande partie de celui-ci) au rayonnement ionisant Les premiers de ces symptocircmes sont des nauseacutees de la fatigue des vomissements et la diarrheacutee qui peuvent ecirctre suivis par la perte de cheveux des heacutemorragies lrsquoinflammation de la bouche et de la gorge et une perte geacuteneacuterale drsquoeacutenergie
Masse ou masse atomique Masse drsquoun isotope drsquoun eacuteleacutement exprimeacutee en uniteacutes de masse atomique deacutefinie par un douziegraveme de la masse drsquoun atome de carbone 12 Une masse atomique de 1 eacutequivaut agrave environ 166 x 10-27 kg
Microsievert Un millioniegraveme de sievert (voir sievert) Symbole μSv
Millisievert Un milliegraveme de sievert (voir sievert) Symbole mSv
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Modegravele lineacuteaire sans seuil Modegravele dose-reacuteponse baseacute sur lrsquohypothegravese selon laquelle dans la gamme des faibles doses les doses de rayonnement supeacuterieures agrave zeacutero augmentent le risque de cancers etou de maladies heacutereacuteditaires drsquoune maniegravere proportionnelle simple
Modeacuterateur Matiegravere telle que lrsquoeau ordinaire ou lrsquoeau lourde qui est utiliseacutee dans un reacuteacteur pour ralentir la vitesse eacuteleveacutee des neutrons ce qui accroicirct la probabiliteacute qursquoune fission survienne
Moleacutecule Groupe drsquoatomes lieacutes chimiquement les uns aux autres
Mutation Changement chimique de lrsquoADN dans le noyau drsquoune cellule Les mutations survenant dans les cellules des spermatozoiumldes ou des ovules ou leurs preacutecurseurs peuvent avoir des effets heacutereacuteditaires chez les enfants ou les geacuteneacuterations futures Les mutations dans les cellules somatiques (cellules non reproductrices) peuvent eacutegalement favoriser lrsquoapparition du cancer
Neutron Particule eacuteleacutementaire du noyau de lrsquoatome (acirc lrsquoexception de lrsquohydrogegravene) et dont la masse est similaire agrave celle drsquoun proton soit de lrsquoordre de 16 x 10-27 kg
Nombre de masse Nombre de neutrons et de protons dans le noyau drsquoun atome
Non-prolifeacuteration nucleacuteaire Effets deacuteployeacutes pour preacutevenir la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires et de dispositifs nucleacuteaires explosifs La CCSN est responsable de la mise en œuvre de la politique de non-prolifeacuteration nucleacuteaire du Canada qui contient deux objectifs de large porteacutee et de longue date
1 garantir aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires du Canada ne contribuent pas agrave la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou drsquoautres dispositifs nucleacuteaires explosifs
2 promouvoir un reacutegime international de non-prolifeacuteration plus efficace et plus complet
Noyau (drsquoun atome) Partie centrale drsquoun atome chargeacutee positivement contenant des protons et des neutrons Le nombre total de protons et de neutrons srsquoappelle le nombre de masse
Nucleacuteide Un terme geacuteneacuteral pour deacutesigner tous les isotopes connus qursquoils soient stables ou non
Numeacutero atomique Nombre de protons dans le noyau drsquoun atome Symbole Z
Optimisation Processus drsquoeacutetablissement de niveaux de protection et de sucircreteacute qui permettent drsquoassurer que les expositions la probabiliteacute de subir une exposition et la valeur des expositions potentielles soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux tel que recommandeacute par la Commission internationale de protection radiologique
Particules alpha Une particule agrave charge positive formeacutee de deux protons et de deux neutrons qui est eacutemise par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoil se deacutesintegravegre Une particule alpha est relativement volumineuse et peut ecirctre arrecircteacutee par la peau ou une feuille de papier Une particule alpha est identique agrave un noyau drsquoheacutelium
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Particules becircta Un eacutelectron (une particule ayant une charge neacutegative) ou un positron (une particule ayant une charge positive) qui est eacutemis par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoils se deacutesintegravegrent Les particules becircta sont relativement petites et peuvent ecirctre arrecircteacutees par une feuille drsquoaluminium ou de plastique de quelques millimegravetres drsquoeacutepaisseur
Peacuteriode (radioactive) Temps neacutecessaire pour que lrsquoactiviteacute drsquoun radionucleacuteide soit reacuteduite de moitieacute par un processus de deacutesinteacutegration radioactive Symbole t12 Plus la peacuteriode drsquoune substance est courte plus elle est radioactive
Photon Un quantum (la plus petite quantiteacute possible) drsquoeacutenergie eacutemise sous forme de rayonnement eacutelectromagneacutetique
Positron Particule eacuteleacutementaire chargeacutee positivement de 16 x 10-19 coulombs et dont la masse est de 91 x 10-31 kg (comparable agrave un eacutelectron mais chargeacutee positivement)
Produits de filiation du radon Terme utiliseacute pour deacutesigner collectivement les produits immeacutediats de deacutesinteacutegration radioactive du radon Il srsquoagit de la chaicircne de deacutesinteacutegration qui inclut le polonium 218 le plomb 214 le bismuth 214 et le polonium 214 Leur peacuteriode combineacutee moyenne est de lrsquoordre de 30 minutes Aussi appeleacute descendant du radon
Proton Particule eacuteleacutementaire stable preacutesente dans le noyau de lrsquoatome posseacutedant une charge eacutelectrique positive de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 167 x 10-27 kg
Radioactif Empreint de radioactiviteacute eacutemettant spontaneacutement de lrsquoeacutenergie sous forme de rayonnement ionisant (telles que les particules alpha et becircta des neutrons ou des rayons gamma) agrave la suite de la deacutesinteacutegration drsquoun atome instable
Radon Eacuteleacutement chimique dont le symbole est Rn et le nombre atomique 86 Le radon est un gaz noble rare incolore inodore insipide naturel et radioactif issu de la deacutesinteacutegration du radium Il srsquoagit de lrsquoune des substances les plus lourdes persistant sous forme de gaz dans des conditions normales le radon preacutesente un risque pour la santeacute
Radio-isotope Isotope drsquoun eacuteleacutement qui subit une deacutesinteacutegration spontaneacutee et eacutemet un rayonnement
Radionucleacuteide Nucleacuteide radioactif
Radiosensible Un terme qualitatif pour distinguer les cellules les tissus et les organes qui sont plus susceptibles drsquoecirctre endommageacutes par le rayonnement
Rayonnement Processus drsquoeacutemission ou de transmission drsquoeacutenergie sous forme de particules ou drsquoondes Dans le preacutesent document le terme laquo rayonnement raquo deacutesigne un rayonnement ionisant sauf indication contraire
Rayonnement artificiel Rayonnement produit par les activiteacutes humaines et qui srsquoajoute au rayonnement de fond
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Rayonnement cosmique Rayonnement naturel provenant de lrsquoespace Ces rayons sont composeacutes de rayonnements ionisants peacuteneacutetrants (agrave la fois particulaires et eacutelectromagneacutetiques) et peuvent porter des eacutenergies de plus de 1020 eV Le champ magneacutetique terrestre deacutevie les rayons cosmiques chargeacutes vers les pocircles
Rayonnement de fond naturel Une source de rayonnement preacutesente en permanence dans lrsquoenvironnement et provenant de diffeacuterentes sources Parmi ces sources figurent le rayonnement cosmique les sources terrestres (eacuteleacutements radioactifs preacutesents dans le sol) lrsquoair ambiant (radon) et les sources internes (denreacutees alimentaires et boissons) La dose efficace annuelle globale par personne attribueacutee au rayonnement naturel est de 24 mSv par anneacutee (UNSCEAR 2008)
Rayonnement eacutelectromagneacutetique Mouvement drsquoondes en deacuteplacement reacutesultant de lrsquoeacutevolution des champs eacutelectriques et magneacutetiques Le spectre de rayonnement eacutelectromagneacutetique connu comprend la gamme des rayons X (et des rayons gamma) de courte longueur drsquoonde et agrave haute eacutenergie lrsquoultraviolet la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge et le radar et des ondes radio et de longueur drsquoonde relativement longue et agrave faible eacutenergie Selon la meacutecanique quantique les rayonnements eacutelectromagneacutetiques agrave haute eacutenergie peuvent se comporter comme des particules (photons)
Rayonnement gamma Rayonnement eacutelectromagneacutetique peacuteneacutetrant produit par un noyau atomique pendant sa deacutesinteacutegration radioactive forme de rayonnement ionisant agrave courte longueur drsquoonde et eacutenergie eacuteleveacutee
Rayonnement ionisant Rayonnement capable drsquoajouter ou de retrancher des eacutelectrons en traversant la matiegravere (par ex air eau ou tissus vivants) Exemples particules alpha rayonnement gamma rayons X et neutrons
Rayonnement neutronique Se produit lorsque les neutrons sont eacutejecteacutes du noyau par fission nucleacuteaire (c-agrave-d division de lrsquoatome) et drsquoautres processus Contrairement agrave drsquoautres rayonnements le rayonnement neutronique est absorbeacute par les mateacuteriaux contenant un grand nombre drsquoatomes drsquohydrogegravene comme la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques
Rayonnement non ionisant Un rayonnement plus faible que le rayonnement ionisant c-agrave-d qui ne possegravede pas lrsquoeacutenergie suffisante pour produire des ions La lumiegravere visible les rayons infrarouges et les ondes radioeacutelectriques sont des rayonnements non ionisants
Rayons X Rayonnement eacutelectromagneacutetique (photon) peacuteneacutetrant eacutemis par un atome apregraves avoir eacuteteacute bombardeacute par des eacutelectrons Les rayons X diffegraverent du rayonnement gamma dans la mesure ougrave ils sont eacutemis agrave partir des eacutelectrons en orbite et non agrave partir du noyau Ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma Les rayons X sont principalement geacuteneacutereacutes par des moyens artificiels plutocirct qursquoagrave partir de substances radioactives Ils sont utiliseacutes avant tout agrave des fins meacutedicales
Reacuteacteur nucleacuteaire Appareil dans lequel une reacuteaction en chaicircne de fission nucleacuteaire autoentretenue se produit dans des conditions controcircleacutees pour produire de lrsquoeacutenergie ou des rayonnements utiles
Reacuteaction en chaicircne Voir reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne
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Reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne Exemple de fission nucleacuteaire ougrave un neutron est eacutejecteacute drsquoun atome fissionneacute ce qui causera la fission drsquoun autre atome en eacutejectant plus de neutrons
Rejets Substances et matiegraveres nucleacuteaires relacirccheacutees dans lrsquoenvironnement (sous forme liquide ou gazeuse) agrave la suite drsquoactiviteacutes autoriseacutees par la CCSN
Service de dosimeacutetrie autoriseacute Une entreprise ou une institution qui deacutetient un permis de la CCSN pour mesurer les doses de rayonnement aux travailleurs
SI Systegraveme international drsquouniteacutes
Sievert Lrsquouniteacute du SI mesurant la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Elle est eacutegale agrave 1 joulekilogramme Elle remplace lrsquoancienne uniteacute de rayonnement classique rem Des multiples du sievert (dont le symbole est Sv) sont utiliseacutes dans la pratique courante et incluent le millisievert (mSv 11000 de 1 Sv) et le microsievert (μSv 11 000 000 de 1 Sv)
Substances nucleacuteaires Isotopes qui eacutemettent du rayonnement
Travailleur du secteur nucleacuteaire (TSN) Personne qui du fait de sa profession ou de son occupation et des conditions dans lesquelles elle exerce ses activiteacutes si celles-ci sont lieacutees agrave une substance ou agrave une installation nucleacuteaire risque vraisemblablement de recevoir une dose de rayonnement supeacuterieure agrave la limite reacuteglementaire fixeacutee par la CCSN pour la population en geacuteneacuteral (1 mSv par anneacutee)
Tritium Un isotope radioactif de lrsquohydrogegravene posseacutedant deux neutrons et un proton dans son noyau Le tritium se deacutesintegravegre en eacutemettant un eacutelectron (rayonnement becircta) et sa peacuteriode radioactive est de 123 ans Le tritium est preacutesent naturellement dans lrsquoenvironnement et eacutegalement un sous-produit des reacuteacteurs nucleacuteaires
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Acronymes et uniteacutes
ADN acide deacutesoxyribonucleacuteique AIEA Agence internationale de lrsquoeacutenergie atomique ALARA niveau le plus bas que lrsquoon peut raisonnablement atteindre BEIR National Academy of Biological Effects of Ionizing Radiation Bq becquerel CCSN Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire CIPR Commission internationale de protection radiologique CRFPT Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial EACL Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee ELF ondes meacutegameacutetriques FDN Fichier dosimeacutetrique national Gy gray H2O symbole chimique de lrsquoeau eacutegalement HOH HTO eau tritieacutee ICRU Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation J joule LSRN Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires mSv millisievert NCRP National Council on Radiation Protection and Measurements Sv sievert TDM tomodensitomeacutetrie t frac12 symbole pour la peacuteriode radioactive drsquoun radionucleacuteide TSN travailleur du secteur nucleacuteaire microSv microsievert UNSCEAR Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants UV ultraviolet wR facteur de pondeacuteration radiologique wT facteur de pondeacuteration tissulaire
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Sources
bull World Nuclear Association world-nuclearorginfoinf51html bull Regraveglement sur la radioprotection mai 2000
laws-loisjusticegccaengregulationssor-2000-203page-1html bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire juin 2003 Controcircle et enregistrement des
doses de rayonnement aux personnes guide de reacuteglementation G-91 httpwwwnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_fre44019shyG91FpdfCFID=17937881ampCFTOKEN=18173133
bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire octobre 2004 Maintenir les expositions et les doses au laquo niveau le plus bas qursquoil soit raisonnablement possible drsquoatteindre raquo guide de reacuteglementation G-129 reacutevision 1 httpnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_freG129rev1_fpdf
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations 2007 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 103 Publication 103 Pergamon Press Oxford 2007
bull Commission internationale de protection radiologique Rapport du Groupe de travail sur lrsquohomme de reacutefeacuterence Publication 23 de la CIPR Pergamon Press New York 1975
bull Commission internationale de protection radiologique Limits for Intakes of Radionuclides by Workers Publication 30 de la CIPR partie 1 (et suppleacutement) part 2 (et suppleacutement) partie 3 (et suppleacutements A et B) et index Annales de la CIPR Pergamon Press New York 1979-1982
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations de 1990 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 21(1-3) Publication 60 de la CIPR Pergamon Press Oxford 1991
bull Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation 2011 Fundamental quantities and units for ionizing radiation Journal de la ICRU volume 11 no 1 publieacute par Oxford University Press
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRP) ncrponlineorgPDFsNCRP20Composite20Glossarypdf
bull Santeacute Canada Rapport de 2008 sur les radioexpositions professionnelles au Canada publication 5923 de SC hc-scgccaewh-semtalt_formatshecs-sescpdfpubsoccup-travail2008-report-rapportshyengpdf
bull Committee to Assess Health Risks from Exposures to Low Levels of Ionizing Radiation Health Risks from Exposure to Low Levels of Ionizing Radiation BEIR VII ndash Phase 2 National Academy Sciences National Research Council National Academy Press Washington 2006
bull Nations Unies Effects of Ionizing Radiation Volume I Report to the General Assembly Scientific Annexes A and B Volume II Scientific Annexes C D and E Rapport de 2006 du Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des rayonnements ionisants publications des Nations Unies E08IX6 (2008) et E09IX5 (2009) Nations Unies New York
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bull Nations Unies Sources and Effects of Ionizing Radiation Volume I Sources Volume II Effects Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants Rapport 2000 agrave lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale avec des annexes scientifiques publications des Nations Unies E00IX3 et E00IX4 Nations Unies New York 2000
bull NRC des Eacutetats-Unis nrcgovreading-rmbasic-refglossaryhtml bull Brodsky A Handbook of Radiation Measurement and Protection Boca Raton
CRC Press 1978 bull Eisenbud M et T Gesell Environmental Radioactivity From Natural Industrial
and Military Sources 4e eacutedition Academic Press 1997 bull Grasty RL et LaMarre JR The Annual effective dose from natural sources of
ionizing radiation in Canada Radiation Protection Dosimetry 108 p 215-226 2004
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRPM) Ionizing Radiation Exposure of the Population of the United States rapport no 160 du NCRPM US NCRP Washington 2009
bull Brenner DJ et Hall EJ Computed Tomography ndash An Increasing Source of Radiation Exposure New England Journal of Medicine 357 p 2277-2284 2007
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- Full cover - PDF - FRpdf
-
- RG-RD_IR_Fpdf
- inside cover - PDF - FR
-
- E-DOCS-3738137-v8-Radiation_INFO_doc_-_FR
-
- Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
-
- 42 Eacutevaluation du risque de cancer
-
- Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
-
- 541 Rayonnement naturel
-
- Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
-
- 61 Protection des Canadiens
- 62 Protection des travailleurs
-
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Modegravele lineacuteaire sans seuil Modegravele dose-reacuteponse baseacute sur lrsquohypothegravese selon laquelle dans la gamme des faibles doses les doses de rayonnement supeacuterieures agrave zeacutero augmentent le risque de cancers etou de maladies heacutereacuteditaires drsquoune maniegravere proportionnelle simple
Modeacuterateur Matiegravere telle que lrsquoeau ordinaire ou lrsquoeau lourde qui est utiliseacutee dans un reacuteacteur pour ralentir la vitesse eacuteleveacutee des neutrons ce qui accroicirct la probabiliteacute qursquoune fission survienne
Moleacutecule Groupe drsquoatomes lieacutes chimiquement les uns aux autres
Mutation Changement chimique de lrsquoADN dans le noyau drsquoune cellule Les mutations survenant dans les cellules des spermatozoiumldes ou des ovules ou leurs preacutecurseurs peuvent avoir des effets heacutereacuteditaires chez les enfants ou les geacuteneacuterations futures Les mutations dans les cellules somatiques (cellules non reproductrices) peuvent eacutegalement favoriser lrsquoapparition du cancer
Neutron Particule eacuteleacutementaire du noyau de lrsquoatome (acirc lrsquoexception de lrsquohydrogegravene) et dont la masse est similaire agrave celle drsquoun proton soit de lrsquoordre de 16 x 10-27 kg
Nombre de masse Nombre de neutrons et de protons dans le noyau drsquoun atome
Non-prolifeacuteration nucleacuteaire Effets deacuteployeacutes pour preacutevenir la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires et de dispositifs nucleacuteaires explosifs La CCSN est responsable de la mise en œuvre de la politique de non-prolifeacuteration nucleacuteaire du Canada qui contient deux objectifs de large porteacutee et de longue date
1 garantir aux Canadiens et agrave la communauteacute internationale que les exportations nucleacuteaires du Canada ne contribuent pas agrave la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires ou drsquoautres dispositifs nucleacuteaires explosifs
2 promouvoir un reacutegime international de non-prolifeacuteration plus efficace et plus complet
Noyau (drsquoun atome) Partie centrale drsquoun atome chargeacutee positivement contenant des protons et des neutrons Le nombre total de protons et de neutrons srsquoappelle le nombre de masse
Nucleacuteide Un terme geacuteneacuteral pour deacutesigner tous les isotopes connus qursquoils soient stables ou non
Numeacutero atomique Nombre de protons dans le noyau drsquoun atome Symbole Z
Optimisation Processus drsquoeacutetablissement de niveaux de protection et de sucircreteacute qui permettent drsquoassurer que les expositions la probabiliteacute de subir une exposition et la valeur des expositions potentielles soient maintenues aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) compte tenu des facteurs eacuteconomiques et sociaux tel que recommandeacute par la Commission internationale de protection radiologique
Particules alpha Une particule agrave charge positive formeacutee de deux protons et de deux neutrons qui est eacutemise par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoil se deacutesintegravegre Une particule alpha est relativement volumineuse et peut ecirctre arrecircteacutee par la peau ou une feuille de papier Une particule alpha est identique agrave un noyau drsquoheacutelium
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Particules becircta Un eacutelectron (une particule ayant une charge neacutegative) ou un positron (une particule ayant une charge positive) qui est eacutemis par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoils se deacutesintegravegrent Les particules becircta sont relativement petites et peuvent ecirctre arrecircteacutees par une feuille drsquoaluminium ou de plastique de quelques millimegravetres drsquoeacutepaisseur
Peacuteriode (radioactive) Temps neacutecessaire pour que lrsquoactiviteacute drsquoun radionucleacuteide soit reacuteduite de moitieacute par un processus de deacutesinteacutegration radioactive Symbole t12 Plus la peacuteriode drsquoune substance est courte plus elle est radioactive
Photon Un quantum (la plus petite quantiteacute possible) drsquoeacutenergie eacutemise sous forme de rayonnement eacutelectromagneacutetique
Positron Particule eacuteleacutementaire chargeacutee positivement de 16 x 10-19 coulombs et dont la masse est de 91 x 10-31 kg (comparable agrave un eacutelectron mais chargeacutee positivement)
Produits de filiation du radon Terme utiliseacute pour deacutesigner collectivement les produits immeacutediats de deacutesinteacutegration radioactive du radon Il srsquoagit de la chaicircne de deacutesinteacutegration qui inclut le polonium 218 le plomb 214 le bismuth 214 et le polonium 214 Leur peacuteriode combineacutee moyenne est de lrsquoordre de 30 minutes Aussi appeleacute descendant du radon
Proton Particule eacuteleacutementaire stable preacutesente dans le noyau de lrsquoatome posseacutedant une charge eacutelectrique positive de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 167 x 10-27 kg
Radioactif Empreint de radioactiviteacute eacutemettant spontaneacutement de lrsquoeacutenergie sous forme de rayonnement ionisant (telles que les particules alpha et becircta des neutrons ou des rayons gamma) agrave la suite de la deacutesinteacutegration drsquoun atome instable
Radon Eacuteleacutement chimique dont le symbole est Rn et le nombre atomique 86 Le radon est un gaz noble rare incolore inodore insipide naturel et radioactif issu de la deacutesinteacutegration du radium Il srsquoagit de lrsquoune des substances les plus lourdes persistant sous forme de gaz dans des conditions normales le radon preacutesente un risque pour la santeacute
Radio-isotope Isotope drsquoun eacuteleacutement qui subit une deacutesinteacutegration spontaneacutee et eacutemet un rayonnement
Radionucleacuteide Nucleacuteide radioactif
Radiosensible Un terme qualitatif pour distinguer les cellules les tissus et les organes qui sont plus susceptibles drsquoecirctre endommageacutes par le rayonnement
Rayonnement Processus drsquoeacutemission ou de transmission drsquoeacutenergie sous forme de particules ou drsquoondes Dans le preacutesent document le terme laquo rayonnement raquo deacutesigne un rayonnement ionisant sauf indication contraire
Rayonnement artificiel Rayonnement produit par les activiteacutes humaines et qui srsquoajoute au rayonnement de fond
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Rayonnement cosmique Rayonnement naturel provenant de lrsquoespace Ces rayons sont composeacutes de rayonnements ionisants peacuteneacutetrants (agrave la fois particulaires et eacutelectromagneacutetiques) et peuvent porter des eacutenergies de plus de 1020 eV Le champ magneacutetique terrestre deacutevie les rayons cosmiques chargeacutes vers les pocircles
Rayonnement de fond naturel Une source de rayonnement preacutesente en permanence dans lrsquoenvironnement et provenant de diffeacuterentes sources Parmi ces sources figurent le rayonnement cosmique les sources terrestres (eacuteleacutements radioactifs preacutesents dans le sol) lrsquoair ambiant (radon) et les sources internes (denreacutees alimentaires et boissons) La dose efficace annuelle globale par personne attribueacutee au rayonnement naturel est de 24 mSv par anneacutee (UNSCEAR 2008)
Rayonnement eacutelectromagneacutetique Mouvement drsquoondes en deacuteplacement reacutesultant de lrsquoeacutevolution des champs eacutelectriques et magneacutetiques Le spectre de rayonnement eacutelectromagneacutetique connu comprend la gamme des rayons X (et des rayons gamma) de courte longueur drsquoonde et agrave haute eacutenergie lrsquoultraviolet la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge et le radar et des ondes radio et de longueur drsquoonde relativement longue et agrave faible eacutenergie Selon la meacutecanique quantique les rayonnements eacutelectromagneacutetiques agrave haute eacutenergie peuvent se comporter comme des particules (photons)
Rayonnement gamma Rayonnement eacutelectromagneacutetique peacuteneacutetrant produit par un noyau atomique pendant sa deacutesinteacutegration radioactive forme de rayonnement ionisant agrave courte longueur drsquoonde et eacutenergie eacuteleveacutee
Rayonnement ionisant Rayonnement capable drsquoajouter ou de retrancher des eacutelectrons en traversant la matiegravere (par ex air eau ou tissus vivants) Exemples particules alpha rayonnement gamma rayons X et neutrons
Rayonnement neutronique Se produit lorsque les neutrons sont eacutejecteacutes du noyau par fission nucleacuteaire (c-agrave-d division de lrsquoatome) et drsquoautres processus Contrairement agrave drsquoautres rayonnements le rayonnement neutronique est absorbeacute par les mateacuteriaux contenant un grand nombre drsquoatomes drsquohydrogegravene comme la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques
Rayonnement non ionisant Un rayonnement plus faible que le rayonnement ionisant c-agrave-d qui ne possegravede pas lrsquoeacutenergie suffisante pour produire des ions La lumiegravere visible les rayons infrarouges et les ondes radioeacutelectriques sont des rayonnements non ionisants
Rayons X Rayonnement eacutelectromagneacutetique (photon) peacuteneacutetrant eacutemis par un atome apregraves avoir eacuteteacute bombardeacute par des eacutelectrons Les rayons X diffegraverent du rayonnement gamma dans la mesure ougrave ils sont eacutemis agrave partir des eacutelectrons en orbite et non agrave partir du noyau Ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma Les rayons X sont principalement geacuteneacutereacutes par des moyens artificiels plutocirct qursquoagrave partir de substances radioactives Ils sont utiliseacutes avant tout agrave des fins meacutedicales
Reacuteacteur nucleacuteaire Appareil dans lequel une reacuteaction en chaicircne de fission nucleacuteaire autoentretenue se produit dans des conditions controcircleacutees pour produire de lrsquoeacutenergie ou des rayonnements utiles
Reacuteaction en chaicircne Voir reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne
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Reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne Exemple de fission nucleacuteaire ougrave un neutron est eacutejecteacute drsquoun atome fissionneacute ce qui causera la fission drsquoun autre atome en eacutejectant plus de neutrons
Rejets Substances et matiegraveres nucleacuteaires relacirccheacutees dans lrsquoenvironnement (sous forme liquide ou gazeuse) agrave la suite drsquoactiviteacutes autoriseacutees par la CCSN
Service de dosimeacutetrie autoriseacute Une entreprise ou une institution qui deacutetient un permis de la CCSN pour mesurer les doses de rayonnement aux travailleurs
SI Systegraveme international drsquouniteacutes
Sievert Lrsquouniteacute du SI mesurant la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Elle est eacutegale agrave 1 joulekilogramme Elle remplace lrsquoancienne uniteacute de rayonnement classique rem Des multiples du sievert (dont le symbole est Sv) sont utiliseacutes dans la pratique courante et incluent le millisievert (mSv 11000 de 1 Sv) et le microsievert (μSv 11 000 000 de 1 Sv)
Substances nucleacuteaires Isotopes qui eacutemettent du rayonnement
Travailleur du secteur nucleacuteaire (TSN) Personne qui du fait de sa profession ou de son occupation et des conditions dans lesquelles elle exerce ses activiteacutes si celles-ci sont lieacutees agrave une substance ou agrave une installation nucleacuteaire risque vraisemblablement de recevoir une dose de rayonnement supeacuterieure agrave la limite reacuteglementaire fixeacutee par la CCSN pour la population en geacuteneacuteral (1 mSv par anneacutee)
Tritium Un isotope radioactif de lrsquohydrogegravene posseacutedant deux neutrons et un proton dans son noyau Le tritium se deacutesintegravegre en eacutemettant un eacutelectron (rayonnement becircta) et sa peacuteriode radioactive est de 123 ans Le tritium est preacutesent naturellement dans lrsquoenvironnement et eacutegalement un sous-produit des reacuteacteurs nucleacuteaires
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Acronymes et uniteacutes
ADN acide deacutesoxyribonucleacuteique AIEA Agence internationale de lrsquoeacutenergie atomique ALARA niveau le plus bas que lrsquoon peut raisonnablement atteindre BEIR National Academy of Biological Effects of Ionizing Radiation Bq becquerel CCSN Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire CIPR Commission internationale de protection radiologique CRFPT Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial EACL Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee ELF ondes meacutegameacutetriques FDN Fichier dosimeacutetrique national Gy gray H2O symbole chimique de lrsquoeau eacutegalement HOH HTO eau tritieacutee ICRU Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation J joule LSRN Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires mSv millisievert NCRP National Council on Radiation Protection and Measurements Sv sievert TDM tomodensitomeacutetrie t frac12 symbole pour la peacuteriode radioactive drsquoun radionucleacuteide TSN travailleur du secteur nucleacuteaire microSv microsievert UNSCEAR Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants UV ultraviolet wR facteur de pondeacuteration radiologique wT facteur de pondeacuteration tissulaire
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Sources
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doses de rayonnement aux personnes guide de reacuteglementation G-91 httpwwwnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_fre44019shyG91FpdfCFID=17937881ampCFTOKEN=18173133
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- RG-RD_IR_Fpdf
- inside cover - PDF - FR
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- E-DOCS-3738137-v8-Radiation_INFO_doc_-_FR
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- Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
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- 42 Eacutevaluation du risque de cancer
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- Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
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- 541 Rayonnement naturel
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- Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
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- 61 Protection des Canadiens
- 62 Protection des travailleurs
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Particules becircta Un eacutelectron (une particule ayant une charge neacutegative) ou un positron (une particule ayant une charge positive) qui est eacutemis par le noyau de certains eacuteleacutements radioactifs lorsqursquoils se deacutesintegravegrent Les particules becircta sont relativement petites et peuvent ecirctre arrecircteacutees par une feuille drsquoaluminium ou de plastique de quelques millimegravetres drsquoeacutepaisseur
Peacuteriode (radioactive) Temps neacutecessaire pour que lrsquoactiviteacute drsquoun radionucleacuteide soit reacuteduite de moitieacute par un processus de deacutesinteacutegration radioactive Symbole t12 Plus la peacuteriode drsquoune substance est courte plus elle est radioactive
Photon Un quantum (la plus petite quantiteacute possible) drsquoeacutenergie eacutemise sous forme de rayonnement eacutelectromagneacutetique
Positron Particule eacuteleacutementaire chargeacutee positivement de 16 x 10-19 coulombs et dont la masse est de 91 x 10-31 kg (comparable agrave un eacutelectron mais chargeacutee positivement)
Produits de filiation du radon Terme utiliseacute pour deacutesigner collectivement les produits immeacutediats de deacutesinteacutegration radioactive du radon Il srsquoagit de la chaicircne de deacutesinteacutegration qui inclut le polonium 218 le plomb 214 le bismuth 214 et le polonium 214 Leur peacuteriode combineacutee moyenne est de lrsquoordre de 30 minutes Aussi appeleacute descendant du radon
Proton Particule eacuteleacutementaire stable preacutesente dans le noyau de lrsquoatome posseacutedant une charge eacutelectrique positive de 16 x 10-19 coulombs et une masse de 167 x 10-27 kg
Radioactif Empreint de radioactiviteacute eacutemettant spontaneacutement de lrsquoeacutenergie sous forme de rayonnement ionisant (telles que les particules alpha et becircta des neutrons ou des rayons gamma) agrave la suite de la deacutesinteacutegration drsquoun atome instable
Radon Eacuteleacutement chimique dont le symbole est Rn et le nombre atomique 86 Le radon est un gaz noble rare incolore inodore insipide naturel et radioactif issu de la deacutesinteacutegration du radium Il srsquoagit de lrsquoune des substances les plus lourdes persistant sous forme de gaz dans des conditions normales le radon preacutesente un risque pour la santeacute
Radio-isotope Isotope drsquoun eacuteleacutement qui subit une deacutesinteacutegration spontaneacutee et eacutemet un rayonnement
Radionucleacuteide Nucleacuteide radioactif
Radiosensible Un terme qualitatif pour distinguer les cellules les tissus et les organes qui sont plus susceptibles drsquoecirctre endommageacutes par le rayonnement
Rayonnement Processus drsquoeacutemission ou de transmission drsquoeacutenergie sous forme de particules ou drsquoondes Dans le preacutesent document le terme laquo rayonnement raquo deacutesigne un rayonnement ionisant sauf indication contraire
Rayonnement artificiel Rayonnement produit par les activiteacutes humaines et qui srsquoajoute au rayonnement de fond
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Rayonnement cosmique Rayonnement naturel provenant de lrsquoespace Ces rayons sont composeacutes de rayonnements ionisants peacuteneacutetrants (agrave la fois particulaires et eacutelectromagneacutetiques) et peuvent porter des eacutenergies de plus de 1020 eV Le champ magneacutetique terrestre deacutevie les rayons cosmiques chargeacutes vers les pocircles
Rayonnement de fond naturel Une source de rayonnement preacutesente en permanence dans lrsquoenvironnement et provenant de diffeacuterentes sources Parmi ces sources figurent le rayonnement cosmique les sources terrestres (eacuteleacutements radioactifs preacutesents dans le sol) lrsquoair ambiant (radon) et les sources internes (denreacutees alimentaires et boissons) La dose efficace annuelle globale par personne attribueacutee au rayonnement naturel est de 24 mSv par anneacutee (UNSCEAR 2008)
Rayonnement eacutelectromagneacutetique Mouvement drsquoondes en deacuteplacement reacutesultant de lrsquoeacutevolution des champs eacutelectriques et magneacutetiques Le spectre de rayonnement eacutelectromagneacutetique connu comprend la gamme des rayons X (et des rayons gamma) de courte longueur drsquoonde et agrave haute eacutenergie lrsquoultraviolet la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge et le radar et des ondes radio et de longueur drsquoonde relativement longue et agrave faible eacutenergie Selon la meacutecanique quantique les rayonnements eacutelectromagneacutetiques agrave haute eacutenergie peuvent se comporter comme des particules (photons)
Rayonnement gamma Rayonnement eacutelectromagneacutetique peacuteneacutetrant produit par un noyau atomique pendant sa deacutesinteacutegration radioactive forme de rayonnement ionisant agrave courte longueur drsquoonde et eacutenergie eacuteleveacutee
Rayonnement ionisant Rayonnement capable drsquoajouter ou de retrancher des eacutelectrons en traversant la matiegravere (par ex air eau ou tissus vivants) Exemples particules alpha rayonnement gamma rayons X et neutrons
Rayonnement neutronique Se produit lorsque les neutrons sont eacutejecteacutes du noyau par fission nucleacuteaire (c-agrave-d division de lrsquoatome) et drsquoautres processus Contrairement agrave drsquoautres rayonnements le rayonnement neutronique est absorbeacute par les mateacuteriaux contenant un grand nombre drsquoatomes drsquohydrogegravene comme la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques
Rayonnement non ionisant Un rayonnement plus faible que le rayonnement ionisant c-agrave-d qui ne possegravede pas lrsquoeacutenergie suffisante pour produire des ions La lumiegravere visible les rayons infrarouges et les ondes radioeacutelectriques sont des rayonnements non ionisants
Rayons X Rayonnement eacutelectromagneacutetique (photon) peacuteneacutetrant eacutemis par un atome apregraves avoir eacuteteacute bombardeacute par des eacutelectrons Les rayons X diffegraverent du rayonnement gamma dans la mesure ougrave ils sont eacutemis agrave partir des eacutelectrons en orbite et non agrave partir du noyau Ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma Les rayons X sont principalement geacuteneacutereacutes par des moyens artificiels plutocirct qursquoagrave partir de substances radioactives Ils sont utiliseacutes avant tout agrave des fins meacutedicales
Reacuteacteur nucleacuteaire Appareil dans lequel une reacuteaction en chaicircne de fission nucleacuteaire autoentretenue se produit dans des conditions controcircleacutees pour produire de lrsquoeacutenergie ou des rayonnements utiles
Reacuteaction en chaicircne Voir reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne
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Reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne Exemple de fission nucleacuteaire ougrave un neutron est eacutejecteacute drsquoun atome fissionneacute ce qui causera la fission drsquoun autre atome en eacutejectant plus de neutrons
Rejets Substances et matiegraveres nucleacuteaires relacirccheacutees dans lrsquoenvironnement (sous forme liquide ou gazeuse) agrave la suite drsquoactiviteacutes autoriseacutees par la CCSN
Service de dosimeacutetrie autoriseacute Une entreprise ou une institution qui deacutetient un permis de la CCSN pour mesurer les doses de rayonnement aux travailleurs
SI Systegraveme international drsquouniteacutes
Sievert Lrsquouniteacute du SI mesurant la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Elle est eacutegale agrave 1 joulekilogramme Elle remplace lrsquoancienne uniteacute de rayonnement classique rem Des multiples du sievert (dont le symbole est Sv) sont utiliseacutes dans la pratique courante et incluent le millisievert (mSv 11000 de 1 Sv) et le microsievert (μSv 11 000 000 de 1 Sv)
Substances nucleacuteaires Isotopes qui eacutemettent du rayonnement
Travailleur du secteur nucleacuteaire (TSN) Personne qui du fait de sa profession ou de son occupation et des conditions dans lesquelles elle exerce ses activiteacutes si celles-ci sont lieacutees agrave une substance ou agrave une installation nucleacuteaire risque vraisemblablement de recevoir une dose de rayonnement supeacuterieure agrave la limite reacuteglementaire fixeacutee par la CCSN pour la population en geacuteneacuteral (1 mSv par anneacutee)
Tritium Un isotope radioactif de lrsquohydrogegravene posseacutedant deux neutrons et un proton dans son noyau Le tritium se deacutesintegravegre en eacutemettant un eacutelectron (rayonnement becircta) et sa peacuteriode radioactive est de 123 ans Le tritium est preacutesent naturellement dans lrsquoenvironnement et eacutegalement un sous-produit des reacuteacteurs nucleacuteaires
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Acronymes et uniteacutes
ADN acide deacutesoxyribonucleacuteique AIEA Agence internationale de lrsquoeacutenergie atomique ALARA niveau le plus bas que lrsquoon peut raisonnablement atteindre BEIR National Academy of Biological Effects of Ionizing Radiation Bq becquerel CCSN Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire CIPR Commission internationale de protection radiologique CRFPT Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial EACL Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee ELF ondes meacutegameacutetriques FDN Fichier dosimeacutetrique national Gy gray H2O symbole chimique de lrsquoeau eacutegalement HOH HTO eau tritieacutee ICRU Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation J joule LSRN Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires mSv millisievert NCRP National Council on Radiation Protection and Measurements Sv sievert TDM tomodensitomeacutetrie t frac12 symbole pour la peacuteriode radioactive drsquoun radionucleacuteide TSN travailleur du secteur nucleacuteaire microSv microsievert UNSCEAR Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants UV ultraviolet wR facteur de pondeacuteration radiologique wT facteur de pondeacuteration tissulaire
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Sources
bull World Nuclear Association world-nuclearorginfoinf51html bull Regraveglement sur la radioprotection mai 2000
laws-loisjusticegccaengregulationssor-2000-203page-1html bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire juin 2003 Controcircle et enregistrement des
doses de rayonnement aux personnes guide de reacuteglementation G-91 httpwwwnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_fre44019shyG91FpdfCFID=17937881ampCFTOKEN=18173133
bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire octobre 2004 Maintenir les expositions et les doses au laquo niveau le plus bas qursquoil soit raisonnablement possible drsquoatteindre raquo guide de reacuteglementation G-129 reacutevision 1 httpnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_freG129rev1_fpdf
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations 2007 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 103 Publication 103 Pergamon Press Oxford 2007
bull Commission internationale de protection radiologique Rapport du Groupe de travail sur lrsquohomme de reacutefeacuterence Publication 23 de la CIPR Pergamon Press New York 1975
bull Commission internationale de protection radiologique Limits for Intakes of Radionuclides by Workers Publication 30 de la CIPR partie 1 (et suppleacutement) part 2 (et suppleacutement) partie 3 (et suppleacutements A et B) et index Annales de la CIPR Pergamon Press New York 1979-1982
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations de 1990 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 21(1-3) Publication 60 de la CIPR Pergamon Press Oxford 1991
bull Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation 2011 Fundamental quantities and units for ionizing radiation Journal de la ICRU volume 11 no 1 publieacute par Oxford University Press
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRP) ncrponlineorgPDFsNCRP20Composite20Glossarypdf
bull Santeacute Canada Rapport de 2008 sur les radioexpositions professionnelles au Canada publication 5923 de SC hc-scgccaewh-semtalt_formatshecs-sescpdfpubsoccup-travail2008-report-rapportshyengpdf
bull Committee to Assess Health Risks from Exposures to Low Levels of Ionizing Radiation Health Risks from Exposure to Low Levels of Ionizing Radiation BEIR VII ndash Phase 2 National Academy Sciences National Research Council National Academy Press Washington 2006
bull Nations Unies Effects of Ionizing Radiation Volume I Report to the General Assembly Scientific Annexes A and B Volume II Scientific Annexes C D and E Rapport de 2006 du Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des rayonnements ionisants publications des Nations Unies E08IX6 (2008) et E09IX5 (2009) Nations Unies New York
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bull Nations Unies Sources and Effects of Ionizing Radiation Volume I Sources Volume II Effects Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants Rapport 2000 agrave lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale avec des annexes scientifiques publications des Nations Unies E00IX3 et E00IX4 Nations Unies New York 2000
bull NRC des Eacutetats-Unis nrcgovreading-rmbasic-refglossaryhtml bull Brodsky A Handbook of Radiation Measurement and Protection Boca Raton
CRC Press 1978 bull Eisenbud M et T Gesell Environmental Radioactivity From Natural Industrial
and Military Sources 4e eacutedition Academic Press 1997 bull Grasty RL et LaMarre JR The Annual effective dose from natural sources of
ionizing radiation in Canada Radiation Protection Dosimetry 108 p 215-226 2004
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRPM) Ionizing Radiation Exposure of the Population of the United States rapport no 160 du NCRPM US NCRP Washington 2009
bull Brenner DJ et Hall EJ Computed Tomography ndash An Increasing Source of Radiation Exposure New England Journal of Medicine 357 p 2277-2284 2007
41
- Full cover - PDF - FRpdf
-
- RG-RD_IR_Fpdf
- inside cover - PDF - FR
-
- E-DOCS-3738137-v8-Radiation_INFO_doc_-_FR
-
- Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
-
- 42 Eacutevaluation du risque de cancer
-
- Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
-
- 541 Rayonnement naturel
-
- Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
-
- 61 Protection des Canadiens
- 62 Protection des travailleurs
-
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Rayonnement cosmique Rayonnement naturel provenant de lrsquoespace Ces rayons sont composeacutes de rayonnements ionisants peacuteneacutetrants (agrave la fois particulaires et eacutelectromagneacutetiques) et peuvent porter des eacutenergies de plus de 1020 eV Le champ magneacutetique terrestre deacutevie les rayons cosmiques chargeacutes vers les pocircles
Rayonnement de fond naturel Une source de rayonnement preacutesente en permanence dans lrsquoenvironnement et provenant de diffeacuterentes sources Parmi ces sources figurent le rayonnement cosmique les sources terrestres (eacuteleacutements radioactifs preacutesents dans le sol) lrsquoair ambiant (radon) et les sources internes (denreacutees alimentaires et boissons) La dose efficace annuelle globale par personne attribueacutee au rayonnement naturel est de 24 mSv par anneacutee (UNSCEAR 2008)
Rayonnement eacutelectromagneacutetique Mouvement drsquoondes en deacuteplacement reacutesultant de lrsquoeacutevolution des champs eacutelectriques et magneacutetiques Le spectre de rayonnement eacutelectromagneacutetique connu comprend la gamme des rayons X (et des rayons gamma) de courte longueur drsquoonde et agrave haute eacutenergie lrsquoultraviolet la lumiegravere visible lrsquoinfrarouge et le radar et des ondes radio et de longueur drsquoonde relativement longue et agrave faible eacutenergie Selon la meacutecanique quantique les rayonnements eacutelectromagneacutetiques agrave haute eacutenergie peuvent se comporter comme des particules (photons)
Rayonnement gamma Rayonnement eacutelectromagneacutetique peacuteneacutetrant produit par un noyau atomique pendant sa deacutesinteacutegration radioactive forme de rayonnement ionisant agrave courte longueur drsquoonde et eacutenergie eacuteleveacutee
Rayonnement ionisant Rayonnement capable drsquoajouter ou de retrancher des eacutelectrons en traversant la matiegravere (par ex air eau ou tissus vivants) Exemples particules alpha rayonnement gamma rayons X et neutrons
Rayonnement neutronique Se produit lorsque les neutrons sont eacutejecteacutes du noyau par fission nucleacuteaire (c-agrave-d division de lrsquoatome) et drsquoautres processus Contrairement agrave drsquoautres rayonnements le rayonnement neutronique est absorbeacute par les mateacuteriaux contenant un grand nombre drsquoatomes drsquohydrogegravene comme la cire de paraffine et les matiegraveres plastiques
Rayonnement non ionisant Un rayonnement plus faible que le rayonnement ionisant c-agrave-d qui ne possegravede pas lrsquoeacutenergie suffisante pour produire des ions La lumiegravere visible les rayons infrarouges et les ondes radioeacutelectriques sont des rayonnements non ionisants
Rayons X Rayonnement eacutelectromagneacutetique (photon) peacuteneacutetrant eacutemis par un atome apregraves avoir eacuteteacute bombardeacute par des eacutelectrons Les rayons X diffegraverent du rayonnement gamma dans la mesure ougrave ils sont eacutemis agrave partir des eacutelectrons en orbite et non agrave partir du noyau Ils sont geacuteneacuteralement plus faibles en eacutenergie que le rayonnement gamma Les rayons X sont principalement geacuteneacutereacutes par des moyens artificiels plutocirct qursquoagrave partir de substances radioactives Ils sont utiliseacutes avant tout agrave des fins meacutedicales
Reacuteacteur nucleacuteaire Appareil dans lequel une reacuteaction en chaicircne de fission nucleacuteaire autoentretenue se produit dans des conditions controcircleacutees pour produire de lrsquoeacutenergie ou des rayonnements utiles
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Rejets Substances et matiegraveres nucleacuteaires relacirccheacutees dans lrsquoenvironnement (sous forme liquide ou gazeuse) agrave la suite drsquoactiviteacutes autoriseacutees par la CCSN
Service de dosimeacutetrie autoriseacute Une entreprise ou une institution qui deacutetient un permis de la CCSN pour mesurer les doses de rayonnement aux travailleurs
SI Systegraveme international drsquouniteacutes
Sievert Lrsquouniteacute du SI mesurant la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Elle est eacutegale agrave 1 joulekilogramme Elle remplace lrsquoancienne uniteacute de rayonnement classique rem Des multiples du sievert (dont le symbole est Sv) sont utiliseacutes dans la pratique courante et incluent le millisievert (mSv 11000 de 1 Sv) et le microsievert (μSv 11 000 000 de 1 Sv)
Substances nucleacuteaires Isotopes qui eacutemettent du rayonnement
Travailleur du secteur nucleacuteaire (TSN) Personne qui du fait de sa profession ou de son occupation et des conditions dans lesquelles elle exerce ses activiteacutes si celles-ci sont lieacutees agrave une substance ou agrave une installation nucleacuteaire risque vraisemblablement de recevoir une dose de rayonnement supeacuterieure agrave la limite reacuteglementaire fixeacutee par la CCSN pour la population en geacuteneacuteral (1 mSv par anneacutee)
Tritium Un isotope radioactif de lrsquohydrogegravene posseacutedant deux neutrons et un proton dans son noyau Le tritium se deacutesintegravegre en eacutemettant un eacutelectron (rayonnement becircta) et sa peacuteriode radioactive est de 123 ans Le tritium est preacutesent naturellement dans lrsquoenvironnement et eacutegalement un sous-produit des reacuteacteurs nucleacuteaires
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ADN acide deacutesoxyribonucleacuteique AIEA Agence internationale de lrsquoeacutenergie atomique ALARA niveau le plus bas que lrsquoon peut raisonnablement atteindre BEIR National Academy of Biological Effects of Ionizing Radiation Bq becquerel CCSN Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire CIPR Commission internationale de protection radiologique CRFPT Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial EACL Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee ELF ondes meacutegameacutetriques FDN Fichier dosimeacutetrique national Gy gray H2O symbole chimique de lrsquoeau eacutegalement HOH HTO eau tritieacutee ICRU Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation J joule LSRN Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires mSv millisievert NCRP National Council on Radiation Protection and Measurements Sv sievert TDM tomodensitomeacutetrie t frac12 symbole pour la peacuteriode radioactive drsquoun radionucleacuteide TSN travailleur du secteur nucleacuteaire microSv microsievert UNSCEAR Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants UV ultraviolet wR facteur de pondeacuteration radiologique wT facteur de pondeacuteration tissulaire
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Sources
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doses de rayonnement aux personnes guide de reacuteglementation G-91 httpwwwnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_fre44019shyG91FpdfCFID=17937881ampCFTOKEN=18173133
bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire octobre 2004 Maintenir les expositions et les doses au laquo niveau le plus bas qursquoil soit raisonnablement possible drsquoatteindre raquo guide de reacuteglementation G-129 reacutevision 1 httpnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_freG129rev1_fpdf
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations 2007 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 103 Publication 103 Pergamon Press Oxford 2007
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bull Santeacute Canada Rapport de 2008 sur les radioexpositions professionnelles au Canada publication 5923 de SC hc-scgccaewh-semtalt_formatshecs-sescpdfpubsoccup-travail2008-report-rapportshyengpdf
bull Committee to Assess Health Risks from Exposures to Low Levels of Ionizing Radiation Health Risks from Exposure to Low Levels of Ionizing Radiation BEIR VII ndash Phase 2 National Academy Sciences National Research Council National Academy Press Washington 2006
bull Nations Unies Effects of Ionizing Radiation Volume I Report to the General Assembly Scientific Annexes A and B Volume II Scientific Annexes C D and E Rapport de 2006 du Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des rayonnements ionisants publications des Nations Unies E08IX6 (2008) et E09IX5 (2009) Nations Unies New York
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bull NRC des Eacutetats-Unis nrcgovreading-rmbasic-refglossaryhtml bull Brodsky A Handbook of Radiation Measurement and Protection Boca Raton
CRC Press 1978 bull Eisenbud M et T Gesell Environmental Radioactivity From Natural Industrial
and Military Sources 4e eacutedition Academic Press 1997 bull Grasty RL et LaMarre JR The Annual effective dose from natural sources of
ionizing radiation in Canada Radiation Protection Dosimetry 108 p 215-226 2004
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bull Brenner DJ et Hall EJ Computed Tomography ndash An Increasing Source of Radiation Exposure New England Journal of Medicine 357 p 2277-2284 2007
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- Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
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- Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
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- 541 Rayonnement naturel
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- Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
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- 62 Protection des travailleurs
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Reacuteaction nucleacuteaire en chaicircne Exemple de fission nucleacuteaire ougrave un neutron est eacutejecteacute drsquoun atome fissionneacute ce qui causera la fission drsquoun autre atome en eacutejectant plus de neutrons
Rejets Substances et matiegraveres nucleacuteaires relacirccheacutees dans lrsquoenvironnement (sous forme liquide ou gazeuse) agrave la suite drsquoactiviteacutes autoriseacutees par la CCSN
Service de dosimeacutetrie autoriseacute Une entreprise ou une institution qui deacutetient un permis de la CCSN pour mesurer les doses de rayonnement aux travailleurs
SI Systegraveme international drsquouniteacutes
Sievert Lrsquouniteacute du SI mesurant la laquo dose eacutequivalente raquo et la laquo dose efficace raquo Elle est eacutegale agrave 1 joulekilogramme Elle remplace lrsquoancienne uniteacute de rayonnement classique rem Des multiples du sievert (dont le symbole est Sv) sont utiliseacutes dans la pratique courante et incluent le millisievert (mSv 11000 de 1 Sv) et le microsievert (μSv 11 000 000 de 1 Sv)
Substances nucleacuteaires Isotopes qui eacutemettent du rayonnement
Travailleur du secteur nucleacuteaire (TSN) Personne qui du fait de sa profession ou de son occupation et des conditions dans lesquelles elle exerce ses activiteacutes si celles-ci sont lieacutees agrave une substance ou agrave une installation nucleacuteaire risque vraisemblablement de recevoir une dose de rayonnement supeacuterieure agrave la limite reacuteglementaire fixeacutee par la CCSN pour la population en geacuteneacuteral (1 mSv par anneacutee)
Tritium Un isotope radioactif de lrsquohydrogegravene posseacutedant deux neutrons et un proton dans son noyau Le tritium se deacutesintegravegre en eacutemettant un eacutelectron (rayonnement becircta) et sa peacuteriode radioactive est de 123 ans Le tritium est preacutesent naturellement dans lrsquoenvironnement et eacutegalement un sous-produit des reacuteacteurs nucleacuteaires
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Acronymes et uniteacutes
ADN acide deacutesoxyribonucleacuteique AIEA Agence internationale de lrsquoeacutenergie atomique ALARA niveau le plus bas que lrsquoon peut raisonnablement atteindre BEIR National Academy of Biological Effects of Ionizing Radiation Bq becquerel CCSN Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire CIPR Commission internationale de protection radiologique CRFPT Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial EACL Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee ELF ondes meacutegameacutetriques FDN Fichier dosimeacutetrique national Gy gray H2O symbole chimique de lrsquoeau eacutegalement HOH HTO eau tritieacutee ICRU Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation J joule LSRN Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires mSv millisievert NCRP National Council on Radiation Protection and Measurements Sv sievert TDM tomodensitomeacutetrie t frac12 symbole pour la peacuteriode radioactive drsquoun radionucleacuteide TSN travailleur du secteur nucleacuteaire microSv microsievert UNSCEAR Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants UV ultraviolet wR facteur de pondeacuteration radiologique wT facteur de pondeacuteration tissulaire
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Sources
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laws-loisjusticegccaengregulationssor-2000-203page-1html bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire juin 2003 Controcircle et enregistrement des
doses de rayonnement aux personnes guide de reacuteglementation G-91 httpwwwnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_fre44019shyG91FpdfCFID=17937881ampCFTOKEN=18173133
bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire octobre 2004 Maintenir les expositions et les doses au laquo niveau le plus bas qursquoil soit raisonnablement possible drsquoatteindre raquo guide de reacuteglementation G-129 reacutevision 1 httpnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_freG129rev1_fpdf
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations 2007 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 103 Publication 103 Pergamon Press Oxford 2007
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bull Commission internationale de protection radiologique Limits for Intakes of Radionuclides by Workers Publication 30 de la CIPR partie 1 (et suppleacutement) part 2 (et suppleacutement) partie 3 (et suppleacutements A et B) et index Annales de la CIPR Pergamon Press New York 1979-1982
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations de 1990 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 21(1-3) Publication 60 de la CIPR Pergamon Press Oxford 1991
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bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRP) ncrponlineorgPDFsNCRP20Composite20Glossarypdf
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and Military Sources 4e eacutedition Academic Press 1997 bull Grasty RL et LaMarre JR The Annual effective dose from natural sources of
ionizing radiation in Canada Radiation Protection Dosimetry 108 p 215-226 2004
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- Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
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Acronymes et uniteacutes
ADN acide deacutesoxyribonucleacuteique AIEA Agence internationale de lrsquoeacutenergie atomique ALARA niveau le plus bas que lrsquoon peut raisonnablement atteindre BEIR National Academy of Biological Effects of Ionizing Radiation Bq becquerel CCSN Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire CIPR Commission internationale de protection radiologique CRFPT Comiteacute de radioprotection feacutedeacuteral-provincial-territorial EACL Eacutenergie atomique du Canada limiteacutee ELF ondes meacutegameacutetriques FDN Fichier dosimeacutetrique national Gy gray H2O symbole chimique de lrsquoeau eacutegalement HOH HTO eau tritieacutee ICRU Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation J joule LSRN Loi sur la sucircreteacute et la reacuteglementation nucleacuteaires mSv millisievert NCRP National Council on Radiation Protection and Measurements Sv sievert TDM tomodensitomeacutetrie t frac12 symbole pour la peacuteriode radioactive drsquoun radionucleacuteide TSN travailleur du secteur nucleacuteaire microSv microsievert UNSCEAR Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants UV ultraviolet wR facteur de pondeacuteration radiologique wT facteur de pondeacuteration tissulaire
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Sources
bull World Nuclear Association world-nuclearorginfoinf51html bull Regraveglement sur la radioprotection mai 2000
laws-loisjusticegccaengregulationssor-2000-203page-1html bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire juin 2003 Controcircle et enregistrement des
doses de rayonnement aux personnes guide de reacuteglementation G-91 httpwwwnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_fre44019shyG91FpdfCFID=17937881ampCFTOKEN=18173133
bull Commission canadienne de sucircreteacute nucleacuteaire octobre 2004 Maintenir les expositions et les doses au laquo niveau le plus bas qursquoil soit raisonnablement possible drsquoatteindre raquo guide de reacuteglementation G-129 reacutevision 1 httpnuclearsafetygccapubs_catalogueuploads_freG129rev1_fpdf
bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations 2007 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 103 Publication 103 Pergamon Press Oxford 2007
bull Commission internationale de protection radiologique Rapport du Groupe de travail sur lrsquohomme de reacutefeacuterence Publication 23 de la CIPR Pergamon Press New York 1975
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bull Commission internationale de protection radiologique Recommandations de 1990 de la Commission internationale de protection radiologique Annales de la CIPR 21(1-3) Publication 60 de la CIPR Pergamon Press Oxford 1991
bull Commission internationale des uniteacutes et des mesures de radiation 2011 Fundamental quantities and units for ionizing radiation Journal de la ICRU volume 11 no 1 publieacute par Oxford University Press
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRP) ncrponlineorgPDFsNCRP20Composite20Glossarypdf
bull Santeacute Canada Rapport de 2008 sur les radioexpositions professionnelles au Canada publication 5923 de SC hc-scgccaewh-semtalt_formatshecs-sescpdfpubsoccup-travail2008-report-rapportshyengpdf
bull Committee to Assess Health Risks from Exposures to Low Levels of Ionizing Radiation Health Risks from Exposure to Low Levels of Ionizing Radiation BEIR VII ndash Phase 2 National Academy Sciences National Research Council National Academy Press Washington 2006
bull Nations Unies Effects of Ionizing Radiation Volume I Report to the General Assembly Scientific Annexes A and B Volume II Scientific Annexes C D and E Rapport de 2006 du Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des rayonnements ionisants publications des Nations Unies E08IX6 (2008) et E09IX5 (2009) Nations Unies New York
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bull Nations Unies Sources and Effects of Ionizing Radiation Volume I Sources Volume II Effects Comiteacute scientifique des Nations Unies pour lrsquoeacutetude des effets des rayonnements ionisants Rapport 2000 agrave lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale avec des annexes scientifiques publications des Nations Unies E00IX3 et E00IX4 Nations Unies New York 2000
bull NRC des Eacutetats-Unis nrcgovreading-rmbasic-refglossaryhtml bull Brodsky A Handbook of Radiation Measurement and Protection Boca Raton
CRC Press 1978 bull Eisenbud M et T Gesell Environmental Radioactivity From Natural Industrial
and Military Sources 4e eacutedition Academic Press 1997 bull Grasty RL et LaMarre JR The Annual effective dose from natural sources of
ionizing radiation in Canada Radiation Protection Dosimetry 108 p 215-226 2004
bull National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRPM) Ionizing Radiation Exposure of the Population of the United States rapport no 160 du NCRPM US NCRP Washington 2009
bull Brenner DJ et Hall EJ Computed Tomography ndash An Increasing Source of Radiation Exposure New England Journal of Medicine 357 p 2277-2284 2007
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- Full cover - PDF - FRpdf
-
- RG-RD_IR_Fpdf
- inside cover - PDF - FR
-
- E-DOCS-3738137-v8-Radiation_INFO_doc_-_FR
-
- Tableau 1 Teneur en potassium 40 de quelques aliments
-
- 42 Eacutevaluation du risque de cancer
-
- Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
-
- 541 Rayonnement naturel
-
- Tableau 6 Dose annuelle maximale pour les membres du public reacutesultant des eacutemissions atmospheacuteriques et aquatiques par anneacutee
-
- 61 Protection des Canadiens
- 62 Protection des travailleurs
-
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Sources
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- 42 Eacutevaluation du risque de cancer
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- Tableau 3 Doses de rayonnement limites de dose et effets possibles sur la santeacute
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