introduction des cellules royales · les cellules naturelles et les détruira. une attention...

3
INFO REINES, Bulletin de l’Association Nationale des Éleveurs de Reines et des Centres d’Élevage Apicoles - 4e trimestre 20/4 - N o /08 INFO REINES, Bulletin de l’Association Nationale des Éleveurs de Reines et des Centres d’Élevage Apicoles - 4e trimestre 20/4 - N o /08 SAVOIR FAIRE ET FAIRE SAVOIR SAVOIR FAIRE ET FAIRE SAVOIR 30 31 Maintenant que nous avons des cellules de reines en couveuse, il va falloir les introduire dans les colonies orphelines. La limite de déplacement de la cellule royale va être la dernière nymphose de la reine. Si vous la déplacez avant qu'elle n'ait terminé sa dernière mue, vous risquez, par un choc mécanique ou thermique, de tuer la nymphe ou de créer des lésions. Un mauvais développement des organes de reproduction ou la dégradation de certains organes (par exemple : ailes froissées ou atrophiées) rendraient la reine non viable ou infertile. Le nombre de jours entre le greffage et le déplacement de la cellule peut être très variable suivant l'âge de la larve greffée et les variations thermiques lors de la nymphose (voir les schémas /, 2, 3, 4 et 5). En règle générale, c'est au onzième jour / après le greffage que les cellules sont déplacées et introduites dans les colonies orphelines. Avoir les mains propres Toute manipulation des cellules royales doit toujours être faite avec des mains sans odeur parasite pour les abeilles. Il faut proscrire l'utilisation de savons parfumé d'hydrocarbure et tous les pro- duits ou les odeurs qui peuvent déclen- cher l'agressivité des abeilles. Combien d'apiculteurs ayant fait le plein de leur véhicule avant d'introduire des cellules qui ont été détruites ont par la suite, ont mis en cause leurs abeilles, soit disant intolérantes aux nouvelles reines. Il ne faut jamais oublier que l'un des langages les plus utilisés dans la colonie, ce sont les odeurs. Je prends soin toujours de frotter mes mains sur de vieux cadres de couvain ou bien sur une boule de pro- polis avant toute manipulation des cel- lules ou des reines vierges. Souvent, la visite d'une ruche à mains nues vous dit rapidement si vos mains ont des odeurs parasites. Manipuler les cellules avec précaution L’introduction d'une cellule royale dans un paquet d'abeilles sans couvain peut se faire directement (sans mettre de pro- tection sur la cellule), mais il faudra faire attention à ne pas mettre des odeurs pa- rasites sur la cellule lors de sa manipu- lation. Les abeilles pourraient prendre la cellule pour un corps totalement étran- ger à la colonie et la détruire, même si la jeune nymphe émet des phéromones et des vibrations d'identification. Autre précaution, il ne faut pas abîmer la cel- lule lors de sa manipulation avec les doigts et surtout avec des gants épais. Lors d'une prise trop forte de la cellule par sa partie en cire, si elle se déforme (écrasement ou léger aplatissement du cocon) une petite fêlure se forme entre le cocon couvert de cire et la cupule en plastique, les ouvrières peuvent consi- dérer la cellule comme non-viable ou considérer cette petite fêlure comme le commencement de la destruction de la cellule par une autre reine. Elles agran- diraient alors le trou et sortiraient la nymphe en petits morceaux. Sur les cu- pules en cire, il n'y a jamais ce problème car la liaison cupule en cire et cocon cou- vert de cire est résistant et souple. Cette souplesse est aussi un inconvénient pour manipuler les cellules entièrement en cire. Pour palier a cette faiblesse struc- turelle, les apiculteurs font des cupules avec un fond très épais ou bien ils les collent sur un support en bois mobile, ce qui facilite leur manipulation. Les fabricants de cupules en plastique ont identifié cette fragilité entre la cire et le plastique. Afin de résoudre ce pro- blème de fragilité lors des manipula- tions, plusieurs stratégies ont été déve- loppées par les fabricants. JZBZ a équipé ses nouvelles générations de cupules d'une base plus large afin de limiter la propolisation de la cupule sur la bar- rette, mais aussi d'avoir une plus grande surface pour prendre la cellule en éloi- gnant les gros doigts de l'apiculteur du cocon couvert de cire. Chez NICOTPLAST, la cupule s’emboîte dans un support (CNE 2) massif qui fa- cilite la manipulation de la cellule. La cellule peut être laissée fixée au support Introduction des cellules royales Par Philippe Gilles lors d'une introduction sans protection dans un paquet d'abeilles. Si la cellule est fixée sur un cadre de cire étirée ayant contenu du couvain, il faudra prendre la précaution, avec un doigt, de faire une empreinte dans les alvéoles de la lon- gueur de la cellule plus / cm, pour per- mettre à la reine de sortir de son cocon. Introduire des cellules royales sans protection Il faut attendre sept jours après la consti- tution d'une colonie orpheline contenant des cadres de couvain ouvert pour intro- duire une cellule de reine sans protec- tion. Ce temps d'attente est nécessaire afin que les larves les plus jeunes aient plus de trois jours (3 jours d’œuf + 3 jours de larve) lors de l'introduction des cel- lules sans protection. Il est préférable d'attendre neuf jours, il n'y a alors plus de couvain ouvert ce qui empêche les abeilles de refaire un élevage naturel. Avec cette méthode d'introduction de cellules royales sans protection, il faut détruire toutes les cellules royales natu- relles. Si par mégarde, une cellule natu- relle est oubliée, la reine de notre cellule émergera normalement six jours avant les cellules naturelles et les détruira. Une attention particulière doit être ap- portée pour s'assurer d'un bon suivi gé- nétique avec l'usage de cette technique d'introduction. Si la cellule royale intro- duite n’émerge pas et qu'il y a encore des cellules naturelles, une reine natu- relle prendra la place. Il faut bien vérifier l'émergence de la cellule introduite ainsi la destruction des cellules naturelles. Protection des cellules royales Si nous introduisons la cellule juste après la création de la colonie orpheline, il est conseillé de la protéger avec une armure résistante aux mandibules des abeilles. Sinon, elles creusent un trou à la base de la cellule et tuent la nymphe royale en la piquant. La protection ne couvrira que les flans de la cellule, car les ouvrières sont incapables de l'ouvrir par son extré- mité arrondie et il faut bien laisser une porte de sortie pour la jeune reine. Seules les reines sont capables de décou- per la soie qu'elles ont secrétée lors du filage du cocon. La larve de reine tisse une soie plus résistante que celle des larves d’ouvrières. Les larves d’ouvrières sont suffisamment souples pour tapisser toute leur alvéole de leur soie 2. La larve de reine, qui est plus grosse, ne tapisse que les 2/3 de la partie inférieure de la cellule (quand on regarde la cellule dans sa position d'édification). La partie de la cellule contenant le reste de gelée royale qui n'est pas protégée par la soie de reine, permet aux ouvrières de détruire la cellule royale en perforant la cire avec leurs mandibules. Une reine vierge qui s'attaque à la cellule d'une de ses sœurs fera un petit trou dans la cire du cocon au niveau de l'abdomen de la nymphe, elle la piquera de son aiguillon. Ensuite, les ouvrières agrandiront le petit trou pour sortir le corps de la nymphe royale morte. Seule la reine peut découper la soie de son cocon, car elle seule possède des dents sur ses mandibules (une dent par mandibule - voir photos 2 et 3) 3 . Certaines lignées d'abeilles ayant subi une forte pression de sélection par l'homme arrivent à tolérer l'introduction d'une cellule royale non protégée avec Schéma / Photo / Schéma 2 Photo 2: Dent de la reine sur sa mandibule droite, vue de dessus Photo 3 : Comparaison entre les mandibules lisses d'une abeille en bas et une mandibule de reine en haut à droite (vue de dessous) 2) Nous voyons bien cette soie lors de la fonte au cerificateur solaire des vieux cadres de couvain. Une fois que la cire a fondu, il ne reste que la propolis et les soies des abeilles. Avec précaution, il est possible de sortir un cocon d'une seule abeille et de voir la finesse de cette soie. 3) La présence de dents sur les mandibules et l’absence de corbeilles à pollen sur les pattes postérieures sont les seuls caractères externes qui peuvent permettre de faire la différence entre une reine et une fausse reine (une larve de reine greffée trop vieille, qui n'est pas une reine normale car elle n'a pas un grand nombre d'ovariolles dans ses deux ovaires. Dans ce cas, elle a la possibilité de se faire féconder, mais sa ponte n'est pas très importante et les abeilles la remplacent assez vite. 1) Certains apiculteurs déplacent avec beaucoup de précautions les cellules royales au dixième jour après le greffage.

Upload: others

Post on 09-Aug-2020

2 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: Introduction des cellules royales · les cellules naturelles et les détruira. Une attention particulière doit être ap - portée pour s'assurer d'un bon suivi gé-nétique avec

INFO REINES, Bulletin de l’Association Nationale des Éleveurs de Reines et des Centres d’Élevage Apicoles - 4e trimestre 20⁄4 - No⁄08INFO REINES, Bulletin de l’Association Nationale des Éleveurs de Reines et des Centres d’Élevage Apicoles - 4e trimestre 20⁄4 - No⁄08

SAVOIR FAIRE ET FAIRE SAVOIRSAVOIR FAIRE ET FAIRE SAVOIR

30 31

Maintenant que nous avons des cellules de reines en couveuse, il va falloir les introduire dans les colonies orphelines.

La limite de déplacement de la cellule royale va être la dernière nymphose de la reine. Si vous la déplacez avant qu'elle n'ait terminé sa dernière mue, vous risquez, par un choc mécanique ou thermique, de tuer la nymphe ou de créer des lésions. Un mauvais développement des organes de reproduction ou la dégradation de certains organes (par exemple : ailes froissées ou atrophiées) rendraient la reine non viable ou infertile. Le nombre de jours entre le greffage et le déplacement de la cellule peut être très variable suivant l'âge de la larve greffée et les variations thermiques lors de la nymphose (voir les schémas ⁄, 2, 3, 4 et 5). En règle générale, c'est au onzième jour⁄ après le greffage que les cellules sont déplacées et introduites dans les colonies orphelines.

Avoir les mains propres

Toute manipulation des cellules royales doit toujours être faite avec des mains sans odeur parasite pour les abeilles. Il faut proscrire l'utilisation de savons parfumé d'hydrocarbure et tous les pro-duits ou les odeurs qui peuvent déclen-cher l'agressivité des abeilles. Combien d'apiculteurs ayant fait le plein de leur véhicule avant d'introduire des cellules qui ont été détruites ont par la suite, ont mis en cause leurs abeilles, soit disant intolérantes aux nouvelles reines. Il ne faut jamais oublier que l'un des langages les plus utilisés dans la colonie, ce sont

les odeurs. Je prends soin toujours de frotter mes mains sur de vieux cadres de couvain ou bien sur une boule de pro-polis avant toute manipulation des cel-lules ou des reines vierges. Souvent, la visite d'une ruche à mains nues vous dit rapidement si vos mains ont des odeurs parasites.

Manipuler les cellules avec précaution

L’introduction d'une cellule royale dans un paquet d'abeilles sans couvain peut se faire directement (sans mettre de pro-tection sur la cellule), mais il faudra faire attention à ne pas mettre des odeurs pa-rasites sur la cellule lors de sa manipu-lation. Les abeilles pourraient prendre la cellule pour un corps totalement étran-ger à la colonie et la détruire, même si la jeune nymphe émet des phéromones et des vibrations d'identification. Autre précaution, il ne faut pas abîmer la cel-lule lors de sa manipulation avec les doigts et surtout avec des gants épais. Lors d'une prise trop forte de la cellule par sa partie en cire, si elle se déforme (écrasement ou léger aplatissement du cocon) une petite fêlure se forme entre le cocon couvert de cire et la cupule en plastique, les ouvrières peuvent consi-dérer la cellule comme non-viable ou considérer cette petite fêlure comme le commencement de la destruction de la cellule par une autre reine. Elles agran-diraient alors le trou et sortiraient la nymphe en petits morceaux. Sur les cu-pules en cire, il n'y a jamais ce problème car la liaison cupule en cire et cocon cou-

vert de cire est résistant et souple. Cette souplesse est aussi un inconvénient pour manipuler les cellules entièrement en cire. Pour palier a cette faiblesse struc-turelle, les apiculteurs font des cupules avec un fond très épais ou bien ils les collent sur un support en bois mobile, ce qui facilite leur manipulation.

Les fabricants de cupules en plastique ont identifié cette fragilité entre la cire et le plastique. Afin de résoudre ce pro-blème de fragilité lors des manipula-tions, plusieurs stratégies ont été déve-loppées par les fabricants. JZBZ a équipé ses nouvelles générations de cupules d'une base plus large afin de limiter la propolisation de la cupule sur la bar-rette, mais aussi d'avoir une plus grande surface pour prendre la cellule en éloi-gnant les gros doigts de l'apiculteur du cocon couvert de cire.

Chez NICOTPLAST, la cupule s’emboîte dans un support (CNE 2) massif qui fa-cilite la manipulation de la cellule. La cellule peut être laissée fixée au support

Introduction des cellules royales Par Philippe Gilles

lors d'une introduction sans protection dans un paquet d'abeilles. Si la cellule est fixée sur un cadre de cire étirée ayant contenu du couvain, il faudra prendre la précaution, avec un doigt, de faire une empreinte dans les alvéoles de la lon-gueur de la cellule plus ⁄ cm, pour per-mettre à la reine de sortir de son cocon.

Introduire des cellules royales sans protection

Il faut attendre sept jours après la consti-tution d'une colonie orpheline contenant des cadres de couvain ouvert pour intro-duire une cellule de reine sans protec-tion. Ce temps d'attente est nécessaire afin que les larves les plus jeunes aient plus de trois jours (3 jours d’œuf + 3 jours de larve) lors de l'introduction des cel-lules sans protection. Il est préférable d'attendre neuf jours, il n'y a alors plus de couvain ouvert ce qui empêche les abeilles de refaire un élevage naturel. Avec cette méthode d'introduction de cellules royales sans protection, il faut détruire toutes les cellules royales natu-relles. Si par mégarde, une cellule natu-relle est oubliée, la reine de notre cellule émergera normalement six jours avant les cellules naturelles et les détruira.

Une attention particulière doit être ap-portée pour s'assurer d'un bon suivi gé-nétique avec l'usage de cette technique d'introduction. Si la cellule royale intro-duite n’émerge pas et qu'il y a encore des cellules naturelles, une reine natu-relle prendra la place. Il faut bien vérifier l'émergence de la cellule introduite ainsi la destruction des cellules naturelles.

Protection des cellules royales

Si nous introduisons la cellule juste après la création de la colonie orpheline, il est conseillé de la protéger avec une armure résistante aux mandibules des abeilles. Sinon, elles creusent un trou à la base de la cellule et tuent la nymphe royale en la piquant. La protection ne couvrira que les flans de la cellule, car les ouvrières sont incapables de l'ouvrir par son extré-mité arrondie et il faut bien laisser une porte de sortie pour la jeune reine.

Seules les reines sont capables de décou-per la soie qu'elles ont secrétée lors du filage du cocon. La larve de reine tisse une soie plus résistante que celle des larves d’ouvrières. Les larves d’ouvrières sont suffisamment souples pour tapisser toute leur alvéole de leur soie2. La larve de reine, qui est plus grosse, ne tapisse

que les 2/3 de la partie inférieure de la cellule (quand on regarde la cellule dans sa position d'édification). La partie de la cellule contenant le reste de gelée royale qui n'est pas protégée par la soie de reine, permet aux ouvrières de détruire la cellule royale en perforant la cire avec leurs mandibules. Une reine vierge qui s'attaque à la cellule d'une de ses sœurs fera un petit trou dans la cire du cocon au niveau de l'abdomen de la nymphe, elle la piquera de son aiguillon. Ensuite, les ouvrières agrandiront le petit trou pour sortir le corps de la nymphe royale morte. Seule la reine peut découper la soie de son cocon, car elle seule possède des dents sur ses mandibules (une dent par mandibule - voir photos 2 et 3)3.

Certaines lignées d'abeilles ayant subi une forte pression de sélection par l'homme arrivent à tolérer l'introduction d'une cellule royale non protégée avec

Schéma ⁄

Photo ⁄

Schéma 2

Photo 2: Dent de la reine sur sa mandibule droite, vue de dessusPhoto 3 : Comparaison entre les mandibules lisses d'une abeille en bas et une mandibule de reine en haut à droite (vue de dessous)

2) Nous voyons bien cette soie lors de la fonte au cerificateur solaire des vieux cadres de couvain. Une fois que la cire a fondu, il ne reste que la propolis et les soies des abeilles. Avec précaution, il est possible de sortir un cocon d'une seule abeille et de voir la finesse de cette soie.

3) La présence de dents sur les mandibules et l’absence de corbeilles à pollen sur les pattes postérieures sont les seuls caractères externes qui peuvent permettre de faire la différence entre une reine et une fausse reine (une larve de reine greffée trop vieille, qui n'est pas une reine normale car elle n'a pas un grand nombre d'ovariolles dans ses deux ovaires. Dans ce cas, elle a la possibilité de se faire féconder, mais sa ponte n'est pas très importante et les abeilles la remplacent assez vite.

1) Certains apiculteurs déplacent avec beaucoup de précautions les cellules royales au dixième jour après le greffage.

Page 2: Introduction des cellules royales · les cellules naturelles et les détruira. Une attention particulière doit être ap - portée pour s'assurer d'un bon suivi gé-nétique avec

INFO REINES, Bulletin de l’Association Nationale des Éleveurs de Reines et des Centres d’Élevage Apicoles - 4e trimestre 20⁄4 - No⁄08INFO REINES, Bulletin de l’Association Nationale des Éleveurs de Reines et des Centres d’Élevage Apicoles - 4e trimestre 20⁄4 - No⁄08

SAVOIR FAIRE ET FAIRE SAVOIRSAVOIR FAIRE ET FAIRE SAVOIR

32 33

c'est le mirage des cellules. Cette opé-ration n'est pas toujours très facile à réaliser car certaines colonies éleveuses font des cires de cocon très sombres6, ce qui ne facilite pas l'exploration de la cellule par transparence. Le principe du mirage des cellules, c'est de mettre une forte source de lumière derrière la cel-lule et de regarder par transparence, en ombre chinoise, la forme et la position de la nymphe. Pour ne pas se faire éblouir par la source de lumière, il faut découper un trou de la forme de la cellule dans un papier carton. Comme source de lumière, un mire œuf peux faire l'affaire ou une ampoule basse consommation dans un tube de PVC (prévoir une aération avec des trous orientés vers l’arrière - voir photos 7 et 8). L'observation se fait plus facilement dans une pièce sombre et en faisant attention à ne pas être ébloui lors de la mise en place de la cellule.

Que voir dans la cellule ?

Si vous percevez une forme très sombre de forme ronde ou en goutte vers l’extré-mité arrondie de la cellule (voir schéma 6), c'est que votre nymphe est morte. Si vous avez un doute, il est possible d'ou-vrir légèrement la cellule (voir photo 6) en décollant la cire de la cupule et de regarder à l'intérieur. Si nous voyons la couleur claire de la nymphe, il faut refermer la cellule avec précaution. Elle

ne pourra alors être introduite qu'avec un protège-cellule de type CNE 8, car nous avons créé une faiblesse que les ou-vrières pourraient utiliser pour détruire la nymphe.

Si vous percevez une forme grise et longue qui occupe tous le volume entre l’extrémité arrondie et le bord de la cu-pule, c'est que votre nymphe est en bon état. Il est possible de concentrer son regard vers la partie de cire plus claire, près de la cupule en plastique (nous avons vu qu'à cet endroit, la larve de reine ne dépose pas sa soie). En mirant une jeune reine à J+⁄2, il est possible de voir bouger ses pattes arrières.

Si nous introduisons les cellules direc-tement dans le rucher sans passer par le laboratoire, il est possible de mirer les cellules avec le soleil. Pour cela il suffit de mettre la cellule dans l’espace entre son index et son majeur et de position-

ner son autre main au-dessus de la cel-lule (voir Info-Reines n˚⁄04 - page 34). Il faut tourner ses mains vers le soleil et par transparence, vous verrez la jeune reine dans son cocon. Les premières fois, il n'est pas toujours facile de distinguer la nymphe. C'est avec la pratique que le regard s’habitue. Il est plus facile de distinguer les mauvaises cellules, car la bouillie de larve se colle sur la paroi, ce qui crée une belle tache noire.

Normalement le mirage n'est pas utile quand les cellules sortent d'une éleveuse orpheline, car les abeilles détruisent les cellules des nymphes qui ont avorté.

Avec le matériel Nicot, il faut extraire la cellule et la cupule du porte cupule jaune (CNE2). Pour cela, il faut utiliser un stylo bille BIC®, une tige métallique (clou de 6 pouces) ou une branchette de bois, mettre sa main horizontalement en forme

du couvain ouvert. Sinon, pour toutes les autres, il faut mettre une protection.

Cette armure peut être faite avec une feuille de papier aluminium de ménage, mais la difficulté de manipulation ne permet pas un travail qui garantisse une bonne protection. Il est plus facile de prendre une capsule de yaourt en alumi-nium ou bien de l'aluminium d'un plat à gâteau jetable et d'y découper un rec-tangle de 2x2,5 cm, de le rouler dans sa largeur autour du corps d'un stylo bille BIC®, puis de le dérouler doucement et de le mettre autour de la cellule. L’alu-minium se refermera sur les parties fra-giles de la cellule à protéger (voir photo ⁄). Cette méthode n'étant pas utilisable pour un grand nombre de cellules, les fabricants de matériel d'élevage ont réalisé différents protecteurs de cellule royale prêts à l'emploi.

Chez JZBZ®, ils ont créé un protecteur ajouré avec deux aiguilles (voir photo 4) permettant de le fixer dans la cire du cadre. Son principal défaut, c'est le petit diamètre intérieur qui ne permet pas de mettre les cellules qui ont eu des constructions de cires parasites sur l’ex-térieur de la cellule, ou bien des cellules réalisées sur des cupules plastiques de diamètre légèrement plus grand.

Chez NICOTPLAST®, le protecteur de cel-lule a une surface pleine (voir photo 4). Il a un diamètre intérieur suffisamment grand pour contenir les cellules royales qui ont des amorces d’alvéoles sur la sur-face extérieure. Si ces alvéoles parasites sont trop étirées (voir Info-Reines n˚⁄05 - page 44)4 ou si la cellule est enfermée

dans un rayon de cire, il est possible de l'en sortir en la découpant avec une lame de cutter chaude5.

Mirage et choix

des cellules royales

Avant de mettre une cellule opercu-lée dans une colonie orpheline, il faut vérifier que la reine qui est à l’intérieur n'est pas morte pendant sa nymphose. Ce problème de mortalité des nymphes royales n'est pas dû obligatoirement à la méthode d'élevage mise en œuvre par l'apiculteur. C'est un phénomène naturel auquel les abeilles ont su s'adapter dans le temps, en élevant toujours plusieurs cellules de reine et en laissant la reine la

plus rapide, la plus mobile, la plus dyna-mique détruire ses sœurs (je n'ai pas dit la plus grosse).

Si nous avons le choix entre plusieurs cel-lules, quelle cellule choisir ? Personnelle-ment, je ne prend pas les cellules les plus grandes en longueur. Je choisis les cel-lules les plus uniformes, dont le diamètre est proportionnel à la longueur, mais ce n'est qu'un choix subjectif d'humain. L'autre choix qui lui est plus concret,

Schéma 4 - Cycle de 6 joursSchéma 3

4) Il est possible de limiter l’édification de ces excroissances de cire (morille) en limitant l'espace entre les cellules et les rayons qui les entoures à 6,5 mm de l'axe de la cellule à la sur-face du rayon (voir Info-Reines n˚105 page 44).

5) Il ne faut pas trop faire chauffer la lame du cutter (largeur 12 mm). Une simple bougie suf-fit. Le chauffage permet à la lame de mieux glisser dans la cire. Si la lame est trop chaude et qu'elle fait fondre la cire, il faut l'essuyer avec du papier absorbant pour la refroidir et retirer les dépôts de cire liquide et de miel. Si la lame n'était pas propre en refroidissant, elle se colle-rait aux parois de la cellule et les arracherait.

6) La couleur des cires des cellules royales n'est pas fonction ni de l’environnement extérieur ou intérieur (vieux rayons de cire à proximité des cellules) ni de la race, mais de la colonie. C'est très visible en production de gelée royale ou suivant les colonies, nous remarquons toutes les teintes de cire sur les cupules, de la plus claire à la plus sombre.

Photo 4

Photo 5 Photo 6

Page 3: Introduction des cellules royales · les cellules naturelles et les détruira. Une attention particulière doit être ap - portée pour s'assurer d'un bon suivi gé-nétique avec

INFO REINES, Bulletin de l’Association Nationale des Éleveurs de Reines et des Centres d’Élevage Apicoles - 4e trimestre 20⁄4 - No⁄08INFO REINES, Bulletin de l’Association Nationale des Éleveurs de Reines et des Centres d’Élevage Apicoles - 4e trimestre 20⁄4 - No⁄08

SAVOIR FAIRE ET FAIRE SAVOIR

34 35

de coupe tenir le porte cupule entre son index, majeur, annulaire et son pouce, la cellule est en positon horizontale légè-rement inclinée vers le bas (voir Info-Reines n˚⁄04 - page 36). Avec la pointe du stylo que nous introduisons dans le trou du porte cupule, nous poussons le fond de la cupule. La cellule est éjectée dans la paume de notre main. Il suffit de la saisir délicatement par la cupule et de l’introduire dans le protège cellule légèrement incliné. L’extrémité arrondie de la cellule va venir se placer juste dans le trou du protège cellule. L'autre extré-mité du protège cellule reste ouvert, car la cupule de la cellule va empêcher les abeilles de venir perforer la cire du corps de la cellule.

Les cellules de reine à J+⁄⁄ peuvent être manipulées dans tous les sens, mais avec précaution, sans les choquer. Plus la jeune reine se rapproche du jour de son émergence, plus elle sera capable de résister aux chocs physiques. Il est bien de faire voyager les cellules royales sur une surface qui amortit les chocs du vé-hicule (bloc de mousse, seau de copeaux de bois, etc). Certains apiculteurs font flotter les cellules dans un seau d'eau chaude. Cela évite les petites vibrations, mais s'il y a un grand coup de frein, cela doit bien secouer les reines. Je préfère les

laisser sur la planchette que j'utilise dans ma couveuse (voir Info-Reines n˚⁄07 – page 4⁄) et les mettre sur un coussin de mousse dans une boite en polysty-rène expansé. Il faut toujours faire très attention au stockage des cellules dans les voitures ou les camions, car l’été la température à l’intérieur peut augmen-ter très rapidement et dépasser les 40 ˚C, température fatale pour les reines dans les cellules.

Le protège cellule ne peut pas être pla-cé entre deux têtes de cadres en bois, il faut toujours sortir le cadre de couvain et bien l'écarter des autres pour mettre le protège cellule avec sa cellule, au plus près du couvain. Sur les colonies de forme basse (Langstroth ou Dadant divisible) où le couvain touche la barre

supérieure du cadre, notre collègue Jo-seph HOUTIN a mis au point une adap-tation des protections NICOTPLAST® en meulant l'épaisseur du plastique sous les excroissances de fixation dans la cire (voir Info-Reines n˚⁄03 - page 20 - photo 5). Il fait ensuite glisser le protège cellule et sa cellule entre les deux cadres. Cette adaptation permet d'introduire une cel-lule royale le soir, sans ouvrir toute la colonie. Mais il faut être certain qu'il y ait bien du couvain à proximité de cette cellule pour qu'elle ne soit pas refroidie.

Nous verrons dans le prochain Info-Reines, qu'il est possible d'introduire en toute sécurité une reine vierge qui émerge dans un bigoudi dans la cou-veuse, quelle que soit la race d'abeille.

Schéma 5

Photo 7 Photo 8

Tarifs

et

photo

s non c

ontr

actu

els

NATURAPI CLERMONT (siège) : 15 rue des Varennes 63170 AUBIERE 04 73 27 14 84NATURAPI LYON : 35 rue du Dauphiné 69800 SAINT-PRIEST 04 78 21 06 65

NATURAPI TOULOUSE : 27 chemin des Palanques Sud 31120 PORTET/GARONNE 05 82 95 42 19

NOURRISSEMENT HIVERNAL

NATURAPITout pour l’Apiculteur !

Tarifs

et

photo

s non c

on

non c

on

non c

on

non c

on

non c

ontr

actu

el

trac

tuels

Candi Chant’Abeille à l’ancienne

NOUVEAUChant’Abeille BIO

Apifonda 2,5 kg ou 15kg Candi NUTRIBEE à la propolis

Candi Chant’Abeille TraditionnelLe pain de 1, 7 kg

6, 88 € unit. TTC 3, 62 € unit. HT par 200

NOUVEAU Candi Chant’Abeille BIOLe pain de 1, 7 kg

11, 52 € unit. TTC 6, 07 € unit. HT par 200

Apifonda Pain de 2, 5 kg

6,55 € unit. TTC 3, 45 € unit. HT par 200

Apifonda Pain de 15 kg

34, 98 € unit. TTC 18, 44€ unit. HT par 200

Apifo

6,55 €

Apifo

Apifo

6,55 €

Apifo Candi Nutribee Pain de 1, 7 kg

10, 63 € unit. TTC 5, 60 € unit. HT par 200

NOUVEAUNutribee à la propolis

Un incontournable du nourrissement ! Enrichi en propolis et extraits naturels de plantes

Le candi traditionnel

Prix en baisse