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De plus en plus de pays misent sur la fixation de tarifs de rachat du courant injecté pour intensifier le développement des énergies renouvelables. Le Japon et la Chine sont les exemples les plus ré- cents. Mais la rétribution à prix coûtant du courant injecté (RPC) fait également des progrès en Suisse. D’après les comptes rendus des médias, le Japon et la Chine suivent le modèle allemand en misant sur la fixation de tarifs de rachat pour les énergies renouvela- bles. En Suisse, le Conseil des Etats a déclaré qu’il ne souhaitait dorénavant plus limiter les subventions accordées à la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables et plutôt les remplacer par des contingents annuels pour les projets prêts à être réalisés. Les critiques craignent donc une explosion des coûts. Mais Regula Petersen de l’Office fédéral de l’énergie rassure : « Les contingents annuels permettent de réguler les coûts aussi bien que le système actuel de RPC. Par ailleurs, le potentiel des énergies éolienne et hydraulique en Suisse est trop limité pour entraîner une explosion des coûts. En ce qui concerne le pho- tovoltaïque, les prix des modules ayant fortement baissé en raison du progrès technique, on peut également s’attendre à une nette baisse des coûts par unité dans ce secteur ». Site Internet de la fondation RPC Le Bundesverband Erneuerbare Energie e.V. (BEE – Union fédérale des énergies renouvelables) sur l’évolution au Japon et en Chine (en allemand) Huit mois après la catastrophe nucléaire survenue à Fukushima, des fissions nucléaires continuent d’avoir lieu dans les réacteurs en ruines. De plus, les indices de dommages consécutifs à l’accident s’accumulent. Tout l’est du Japon est touché par les radiations. Selon les informations délivrées par l’autorité de sécu- rité nucléaire japonaise, l’accident nucléaire de Fuku- shima a émis 168 fois plus de césium radioactif que la bombe d’Hiroshima. Tout l’est du Japon est concerné par les retombées radioactives. C’est la population qui en fait les frais, notamment les plus jeunes. D’après les comptes rendus des médias, les enfants qui habitent dans les environs de la centrale accidentée de Fukushima souffrent de dérèglements hormonaux. Dans son reportage, le journaliste et expert du Japon Georges Baumgartner montre les craintes avec lesquelles les habi- tants de la ville côtière de Yokohama vivent ainsi que les négligences dont fait preuve la ville vis-à-vis des cendres radioactives qui doivent désormais être éliminées. Déchets à l’eau : reportage et entretien avec Georges Baumgartner sur tsrvideo.ch Fukushima-News de la Fondation suisse de l’énergie (en allemand) Compte rendu des médias sur les nouveaux taux d’hormones relevés chez les enfants à Fukushima Actualités énergie Tarifs de rachat du courant injecté : un modèle de réussite Fukushima : un retour à la normale n’est pas en vue Source : Swissgrid, septembre 2011 © TSR © Parlamentsdienste L’avenir est renouvelable ! Le journal en ligne de l’alliance « Non au nucléaire » édition 05/2011

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Le journal-en-ligne de l'alliance «Non au nucleaire»

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Page 1: Journal-en-ligne 5/2011

De plus en plus de pays misent sur la fixation de tarifs de rachat du courant injecté pour intensifier le développement des énergies renouvelables. Le Japon et la Chine sont les exemples les plus ré-cents. Mais la rétribution à prix coûtant du courant injecté (RPC) fait également des progrès en Suisse.

D’après les comptes rendus des médias, le Japon et la Chine suivent le modèle allemand en misant sur la fixation de tarifs de rachat pour les énergies renouvela-

bles. En Suisse, le Conseil des Etats a déclaré qu’il ne souhaitait dorénavant plus limiter les subventions accordées à la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables et plutôt les remplacer par des contingents annuels pour les projets prêts à être réalisés. Les critiques craignent donc une explosion des coûts. Mais Regula Petersen de l’Office fédéral de l’énergie rassure : « Les contingents annuels permettent de réguler les coûts aussi bien que le système actuel de RPC. Par ailleurs, le potentiel des énergies éolienne et hydraulique en Suisse est trop limité pour entraîner une explosion des coûts. En ce qui concerne le pho-tovoltaïque, les prix des modules ayant fortement baissé en raison du progrès technique, on peut également s’attendre à une nette baisse des coûts par unité dans ce secteur ».

Site Internet de la fondation RPC Le Bundesverband Erneuerbare Energie e.V. (BEE – Union fédérale des énergies renouvelables) sur l’évolution au Japon et en Chine (en allemand)

Huit mois après la catastrophe nucléaire survenue à Fukushima, des fissions nucléaires continuent d’avoir lieu dans les réacteurs en ruines. De plus, les indices de dommages consécutifs à l’accident s’accumulent. Tout l’est du Japon est touché par les radiations.

Selon les informations délivrées par l’autorité de sécu-rité nucléaire japonaise, l’accident nucléaire de Fuku-shima a émis 168 fois plus de césium radioactif que la

bombe d’Hiroshima. Tout l’est du Japon est concerné par les retombées radioactives. C’est la population qui en fait les frais, notamment les plus jeunes. D’après les comptes rendus des médias, les enfants qui habitent dans les environs de la centrale accidentée de Fukushima souffrent de dérèglements hormonaux. Dans son reportage, le journaliste et expert du Japon Georges Baumgartner montre les craintes avec lesquelles les habi-tants de la ville côtière de Yokohama vivent ainsi que les négligences dont fait preuve la ville vis-à-vis des cendres radioactives qui doivent désormais être éliminées.

Déchets à l’eau : reportage et entretien avec Georges Baumgartner sur tsrvideo.ch Fukushima-News de la Fondation suisse de l’énergie (en allemand) Compte rendu des médias sur les nouveaux taux d’hormones relevés chez les enfants à Fukushima

Actualités énergie

Tarifs de rachat du courant injecté : un modèle de réussite Fukushima : un retour à la normale n’est pas en vue

Source : Swissgrid, septembre 2011 © TSR

© Parlamentsdienste

L’avenir est renouvelable ! Le journal en ligne de l’alliance « Non au nucléaire » édition 05/2011

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Après les cantons de Bâle-Campagne, de Bâle-Ville et de Genève, les cantons de Schaffhouse et de St-Gall ainsi que le canton de Soleure, où est implan-tée une centrale nucléaire, se prononcent désor-mais en faveur de l’abandon de l’énergie nucléaire.

Tout comme le Conseil fédéral, le Conseil d’Etat de Soleure est convaincu qu’il est possible de garantir l’approvisionnement en électricité de la Suisse sans

avoir à remplacer les centrales nucléaires existantes. En revanche, il rejette l’idée de créer une loi visant à interdire la technologie nucléaire ou à promouvoir les énergies renouvela-bles. Les cantons de Schaffhouse et de St-Gall vont encore plus loin : à St-Gall, les ob-jectifs de politique énergétique (par ex. doubler la production des énergies renouvelables d’ici 2020) doivent être atteints avec un ensemble équilibré d’instruments. De son côté, le canton de Schaffhouse veut sortir du nucléaire le plus rapidement possible, au plus tard avant 2040, en augmentant la quantité d’électricité issue d’énergies renouvelables ainsi que l’efficacité énergétique et en instaurant un nouveau fonds pour l’énergie.

D’autres gouvernements cantonaux en faveur de l’abandon du nucléaire

Sur la plate-forme en ligne « Strom von hier », il est possible d’acheter du courant issu d’énergies renouvelables produit par des installations implan-tées dans l’Emmental. Le client choisit lui-même le toit à partir duquel son électricité provient.

« Strom von hier » soutient ainsi les pionniers de l’énergie de l’Emmental, encourageant la construction de nouvelles installations de production dans la région et créant des emplois. Franz Held, initiateur du projet,

ajoute : « Les installations solaires montées sur les toits des paysans de la région représentent une source de revenus supplémentaire pour ces derniers, qui leur permet bien souvent de subsister. » C’est pourquoi Franz Held souhaiterait créer un nouveau secteur économique avec « Strom von hier », dont la plus-value resterait dans la région limitrophe de l’Emmental. La plate-forme en ligne se veut une aide aux entreprises afin d’exploiter de manière rentable les installations en place tant que les rétributions des exploitants du réseau sont insuffisantes et qu’une installation ne peut pas profiter de la rétribution à prix coûtant du courant injecté (RPC). Plate-forme en ligne « Strom von hier » (en allemand)

Courant issu d’énergies renouvelables dans l’Emmental

© Franz Held

L’avenir est renouvelable ! Le journal en ligne de l’alliance « Non au nucléaire » édition 05/2011

© Schweizer Fernsehen

4 des 5 centrales nucléaires suisses utilisent du combustible nucléaire provenant de Seversk. La si-tuation dans ce complexe nucléaire est critiquable, bien qu’il respecte la législation russe.

En automne 2010, Axpo a été critiqué dans les médias parce que ses centrales nucléaires utilisent du combus-tible provenant du complexe nucléaire de Mayak (Rus-sie) qui est fortement contaminé. Cette fin de semaine, Axpo a annoncé avoir l’intention de résilier les contrats

de fournitures de combustible nucléaire provenant de Mayak. Il compte le remplacer par du combustible nucléaire produit à Seversk. L’émission Rundschau de la télévision alémanique avait pourtant déjà révélé que cette usine de retraitement de plutonium n’est pas moins problématique que le complexe nucléaire de Mayak. Les installations nuc-léaires de Tomsk-7, dans l’Ouest de la Sibérie centrale, injectent dans le sol les déchets radioactifs provenant du retraitement du combustible nucléaire irradié. qui se retrouvent ensuite dans les eaux souterraines. Une étude publiée en 2008 a révélé qu'à Seversk la contamination radioactive est aussi grave qu’à Tchernobyl. Newsblog de Greenpeace Suisse Sujet diffusé dans la Rundschau du 14 septembre 2011 (en allemand)

Les exploitants des centrales nucléaires suisses utilisent de l’uranium « sale »

© Office fédéral de la formation professionnelle et de la technologie OFFT / Pfuschi-Cartoons, 2011

La politique et l’économie s’intéressent de plus en plus au potentiel des technologies durables et la Suisse n’échappe pas à la règle. C’est ce que montre le Masterplan Cleantech.

Le monde entier tente d’élaborer des stratégies visant à intensifier l’utilisation des énergies renouvelables et à accroître l’efficacité énergétique. L’économie suisse peut, elle aussi, profiter du marché d’avenir Cleantech. Proposé par le Département fédéral de l’économie (DFE)

et le Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la com-munication (DETEC), le Masterplan Cleantech est un instrument politique visant à rappro-cher les milieux scientifiques, économiques, administratifs et politiques pour stimuler le développement positif des entreprises cleantech. « Nous incitons les cantons, les milieux économiques et le monde scientifique à tirer à la même corde », ont déclaré la conseillère fédérale Doris Leuthard et le conseiller fédéral Johann Schneider-Amman dans l’éditorial. Télécharger la brochure « Masterplan Cleantech » (PDF)

Cleantech : un marché d’avenir

Tchernobyl an XXV, et après?Suite à la catastrophe nucléaire survenue au Japon, le réalisateur Raphaël van Singer accompagne dans ce documentaire cinq parlementaires suisses lors d’un voyage à Tchernobyl et pendant le débat mené au sein du Parlement sur l’abandon du nucléaire.

Vers le documentaire (Suisse, 2011)

Into Eternety Michael Madsen, le réalisateur de ce documentaire primé, entraîne les spectateurs dans les bas-fonds : le premier dépôt géologique en couches profondes au monde destiné aux déchets radioactifs est en construction en Finlande. Les déchets nucléaires des 100 000 prochaines années doivent être stockés dans un immense système de tunnels.

Bande-annonce (Danemark, 2009)

TIPP

L’énergie,

sujet de

film

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Avec la décision du Conseil fédéral du 25 mai 2011 et les décisions du Parlement prises lors des deux dernières sessions, l’abandon du nucléaire est sur la bonne voie en Suisse. De nombreuses entreprises et associations y voient une chance.

C’était un appel enflammé : « Nous avons besoin de re-nouveau et de volonté », a déclaré la conseillère fédérale Doris Leuthard. « Nous avons besoin de croire que c’est possible et nous avons besoin de soutien pour les nom-breux projets actuellement en cours ».

Le 28 septembre dernier, Doris Leuthard s’est une nouvelle fois prononcée très clairement en faveur de l’abandon de l’énergie nucléaire en Suisse face au Conseil des Etats, qui, dans une grande majorité, s’est immédia-tement rangé à son avis. Le Conseil des Etats suit ainsi la même ligne politique que le Conseil fédéral et que le Con-seil national, émettant peu de réserves. Lors de la session d’hiver, le Conseil national devra encore se prononcer sur les motions soutenues par le Conseil des Etats visant à l’abandon du nucléaire. S’il les approuve, les parlemen-taires se seront alors décidés pour un tournant énergé-tique en Suisse, huit mois après Fukushima.

La catastrophe nucléaire survenue au Japon a poussé le Conseil fédéral à réorienter sa politique énergétique. La ministre de l’énergie, Doris Leuthard, a toutefois éga-lement fait valoir des raisons économiques. En effet, le Conseil fédéral prévoit une augmentation des coûts de l’énergie nucléaire à moyen terme en raison de contrain-tes plus sévères en matière de sécurité, de hauts coûts d’investissement et de primes de risque plus élevées. Mme Leuthard souligne que l’énergie nucléaire perdrait ainsi un important avantage économique. A présent, il s’agit d’évaluer ce que nous devons faire pour augmenter

la part des énergies renouvelables et améliorer l’efficacité énergétique. « L’heure est désormais venue de nous en-gager sur cette voie ».

Un chemin qui en vaut la peine. C’est tout du moins ce dont les Services Industriels de Bâle (Industrielle Werke Basel – IWB) sont convaincus. Ces derniers approvision-nent, aujourd’hui déjà, Bâle-Ville sans avoir recours au nu-cléaire. « Nous prévoyons d’investir près de 220 millions de francs dans des installations éoliennes, solaires et de biomasse dans les quatre prochaines années », a annon-cé le CEO David Thiel, qui salue la décision des chambres

fédérales. Les entreprises de la branche jouiront d’une sécurité juridique renforcée, ce qui a son importance pour permettre les investissements nécessaires permettant de garantir un approvisionnement énergétique durable et sûr. « La Suisse a désormais la chance de procéder à une réo-rientation durable de son approvisionnement énergétique », a déclaré M. Thiel. « Pour ce faire, elle devra miser sur un nouveau mélange intelligent de production, de stockage et d’efficacité énergétique. »

Le Conseil fédéral entend élaborer un projet susceptible de faire l’objet d’un référendum. « Ce qui nous importe c’est que le peuple ait le dernier mot », affirme Mar-tin Stutz, porte-parole d’Alpiq. Le plus grand groupe d’électricité suisse a annoncé en août dernier une im-portante réduction de son bénéfice semestriel. Suite aux décisions relatives à l’abandon du nucléaire, le groupe a dû amortir, entre autres, des coûts de projet de 35 milli-ons de francs pour la construction d’une nouvelle centra-le nucléaire. Le président du groupe, Giovanni Leonardi, un partisan de l’énergie nucléaire, a quitté l’entreprise en octobre. M. Stutz précise pourtant : « Il n’existe aucun lien entre la décision des chambres fédérales et le chan-gement de direction au sein d’Alpiq. » Le géant de l’électricité a également perçu la croissance des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique comme une chance. Il prévoit ainsi de multiplier quasiment par cinq sa part d’énergies renouvelables.

« L’efficacité énergétique est le mot d’ordre du moment et elle n’est pas négociable », insiste Hans Ulrich Bigler,directeur de l’Union suisse des arts et métiers (USAM). Pour les PME, c’est une chance de créer des emplois. Il en va de même pour les énergies renouvelables selon M. Bigler. « La branche se montre novatrice à ce sujet. Il est ainsi possible de conquérir de nouveaux marchés. »

Vote sur l’abandon de l’énergie nucléaire

Point fort

L’avenir est renouvelable ! Le journal en ligne de l’alliance « Non au nucléaire » édition 05/2011

© Franz Held

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Point fort Chronique

Le nouveau Parlement confirmera-t-il la décision d’orientation en faveur de l’abandon du nucléaire ? Jetons un coup d’œil sur la nouvelle répartition des sièges au sein du Conseil national : l’alliance rose-verte reste presque inchangée avec une progression en faveur du PS. Au centre, les Verts libéraux et le PBD

ont nettement gagné du terrain, compensant largement les pertes subies par le PDC. Le PLR et l’UDC, quant à eux, y ont laissé quelques plumes. Dans l’ensemble, la coalition in-formelle, qui avait permis à l’idée d’abandon du nucléaire de percer au sein des deux chambres du Parlement, a progres-sé. Il apparaît que des experts de la branche « cleantech » ont également été élus en plus de la réélection de spécialis-tes de l’énergie. La situation initiale est cependant différente en fonction de la problématique :

Le non au nucléaire est assuré. En plus du PLR et de l’UDC, tous les partis bourgeois s’étant exprimés contre l’abandon du nucléaire ont perdu des sièges. Ceci se voit très nette-ment au sein du Conseil national où ces deux partis, même s’ils votaient ensemble, avec la Lega et le MCR, tous deux de droite, n’obtiendraient que 87 des 200 voix. D’importants partisans des centrales nucléaires se sont retirés du Con-seil des Etats. La nouvelle composition du Parlement n’est toutefois pas encore définitive.

Le délai fixé pour les centrales nucléaires existantes reste une affaire politique. La conseillère fédérale Doris Leuthard préconise que la durée de fonctionnement des centrales nucléaires ne soit pas déterminée par des délais fixes mais plutôt par le respect de consignes de sécurité. Le PS et les

Verts veulent fixer des délais à court terme, mais les Verts ont perdu de leur poids pour avoir défendu de manière trop intransigeante l’abandon rapide du nucléaire. A l’inverse, les partis centristes, qui jouent un rôle important dans la formati-on d’une majorité et qui se sont prononcés pour des délais plus longs, en sont ressortis renforcés.

Des mesures seront contestées. Si l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables doivent permettre la sortie du nu-cléaire, en se passant des centrales à gaz, de grands efforts nous attendent. Les mesures de promotion ont la plus grande chance de remporter un succès à l’échelle politique, car elles trouvent également du soutien auprès de certains membres du camp bourgeois. La situation est plus critique en ce qui concerne les taxes d’incitation et les interdictions. Beaucoup de choses dépendent du concept annoncé par le Conseil fédéral. Si celui-ci est cohérent, il pourrait être approuvé en bloc. Une lutte acharnée pour chaque mesure est toutefois plus probable, car de longues et difficiles négociations semb-lent inévitables au sein du centre composé de cinq partis.

A l’avenir aussi, il faudra donc fournir de gros efforts pour atteindre ces objectifs. Le tournant énergétique a ainsi be-soin d’un mouvement vif et fort, et ce, également en vue des prochaines votations.

Tournant énergétique : oui, mais comment ?Felix Wirz, directeur d’Ecopolitics GmbH à Berne

L’avenir est renouvelable ! Le journal en ligne de l’alliance « Non au nucléaire » édition 05/2011

L’USAM se pose toutefois une question : comment rem-placer l’énergie nucléaire, qui représente aujourd’hui 40 % de l’énergie produite, par des énergies renouvelables et davantage d’efficacité énergétique dans les meilleurs délais ? « Nous ne nous fermons pas à cette discussion et participons au développement d’une stratégie pour 2050 », répond M. Bigler. Il faudrait pour cela clarifier les coûts et établir des scénarios réalistes ainsi qu’un calendrier pour la mise en œuvre de cette stratégie. Par ailleurs, M. Bigler pense qu’il faudrait stimuler l’économie de marché, par exemple en proposant des réductions d’impôts pour l’assainissement des bâtiments au stan-dard énergétique le plus élevé, sans recourir à des sub-ventions de l’Etat. D’après lui, l’objectif ultime de l’USAM est d’assurer la sécurité de l’approvisionnement avec la plus grande autonomie possible.

La décision prise à Berne a trouvé une très large appro-bation au sein de l’Union suisse des paysans. « Cette décision nous conforte dans l’idée que nous sommes sur la bonne voie », déclare Alexandra Cropt, responsable de la Division « Energie et environnement ». « Beaucoup de paysans misent déjà sur les énergies renouvelables, que ce soit le photovoltaïque, la biomasse ou le biogaz. » L’idée n’est pas que tous les paysans deviennent des énergiculteurs. « Mais si les énergies renouvelables ont du potentiel, il faut à tout prix l’exploiter », estime Mme Cropt. Elle pense notamment aux centrales hydrauliques qui fournissent de l’électricité pouvant être utilisée à titre personnel ou aux toits solaires sur les maisons et les étables, à condition toujours que les mesures soient efficaces. Mme Cropt ajoute : « Les paysans peuvent désormais prouver qu’ils peuvent agir concrètement avec les énergies renouvelables. »

A présent, c’est au Parlement nouvellement constitué d’adopter les mesures nécessaires au tournant énergé-tique. En effet, la mise en œuvre de ce projet requiert les efforts conjoints des partis, des associations, des entre-prises et surtout de l’ensemble de la population suisse.

© zvg

ImpressumRédaction et graphisme:

Service Médias Alliance « Non au nucléaire »Falkenplatz 11, Case postale 5815, CH-3001 [email protected]