journal été 2012
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Du beau , du bon, du qui vaut la peine...TRANSCRIPT
ESPERANZA T.M. Bulletin ESPERANZA T-M a.s.b.l.
Trimestriel n° 2 - 2012
Belgique – België
PP 9/2208
—————–—————–—–—————————————————-
4500 HUY
P20 22 94
Editeur responsable : Jérôme de Roubaix
5, chemin de Gabelle – 4500 HUY
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E t surtout voir la marche pour l’eau, contre le projet des mines. Il y a eu un mort a Bamba mercredi dernier, suite a une journée
de "guerre" comme l’ont décrit tous nos amis. Bataille rangée entre flics et habitants de Bambamarca, même pas du campo,
entre 12 h et 19h30.
Depuis lors, tous les jours, les campesinos viennent manifester pacifiquement en ville. Ils sont organisés par zone: une chaque jour.
Aujourd’hui c’était la zone de Huangamarca et la ville était pleine de monde: tous âges, tous genres, campesinos, profs, jeunes, groupes
de femmes, personnel des centres de sante, bref de tout. Ils crient des slogans contre la mine, contre le président et le principal est
"CONGA NO VA", certains très humoristiques, en bon ordre mais très déterminés. Les gens ne parlent que de ca. Ils sont prêts a tout
pour sauver leur eau. On a supprimé la fête patronale de Nuestra Señora del Carmen, la grande fête
annuelle avec messes, corridas, jeux : les gens n’ont pas envie de faire la
fête...
Ce sont les quelques lignes peu réjouissantes envoyées du
“front” nord-Pérou par mes parents le 12 juillet dernier. La
situation est grave et la désillusion face à l’attitude du
gouvernement aussi grande que les espoirs suscités il y a un
an. La situation vous sera, ici, décrite, analysée et
ressentie par une belge qui connait bien le coin (p.4), un
anglais adopté par ces belles terres (p.5) et un péruvien
du cru avec une belle plume (p.6-7). Trois façons
différentes d’en parler qui vous donneront une bonne
idée de ce qui se joue en ce moment. Mais comme la
vie continue partout ailleurs, vous aurez droit pour
commencer à un article écrit par des ptits bouts sur le
thème des migrations (p.3).
En Bolivie le gouvernement est lui aussi confronté à
des conflits sociaux mais semble les gérer différemment et prend
certaines décisions plus courageuses (p.8-9). La “révolution” se poursuit à petits pas, assez
distincte sans de ce dont rêvait le Ché pour ce beau pays andin (p.10). Cette possibilité a été injustement retirée au président
paraguayen victime d’un
lâche coup d’état (p.11).
Bref, pas de quoi arrêter
de se serrer les coudes et
l’envie intacte de soutenir
le courage de gens qui se
battent noblement pour
défendre tout simplement
leurs droits !
Thomas
2
Nadine Heredia (femme du président péruvien) : Mon amour, un message de toi d’il
y a 10 ans est arrivé, de quand tu étais le nationaliste de la grande transformation.
Ollanta Humala (président péruvien depuis un an) : Quelle partie de “je suis occupé”
tu ne comprends pas? Jette moi donc cette idiotie.
Dans ce journal :
En couverture : photo d’enfants de Puckllay.
Article de Chiquilomas (le journal de Puckllay) 3
Conflits dans la région de Cajamarca, Pérou
- Article d’une belge qu’on connait bien ! 4 - Carte de Miguel Garnett 5
- Lettre ouverte de Alfredo Mires Ortiz 6-7
Bolivie : des conflits miniers là aussi … 8-9
similitudes et différences avec le Pérou Hotel Copacabana, La Paz (D. Mermet) 10 Coup d’état au Paraguay 11
Au dos : Rincón de las cosas buenas.
3
A rticle paru dans CHIQUILOMAS
(le journal de l'atelier de
journalisme de l'association
PUCKLLAY), rédigé par les enfants
du quartier de Lomas de
Carabayllo (à Lima).
Expériences :
Immigration
Eunice Medina
La plupart des personnes qui vivent à
Lomas viennent de province, mais la
plupart des enfants qui vivent ici, sont nés
à Lomas de Carabayllo.
Les parents des enfants d'ici sont arrivés à
Lima en cherchant du travail et ont fini par
trouver un endroit où habiter, à Lomas.
Avant, les collines étaient désertes et puis
les gens qui descendaient de la province
ont commencé à les peupler.
Jusqu'à il y a pas trop longtemps, Lomas
de Carabayllo n'avait ni eau ni lumière.
Aujourd'hui l'eau reste toujours un
problème, on l'amène en citerne mais elle
ne vient pas toujours et il n'y a pas
toujours pour tout le monde.
Ma famille est aussi immigrante ; elle est
arrivée de Cajamarca et de Cusco, mais
mon frère et moi on est nés ici. Mes
parents sont arrivés ici et se sont posés à
Lomas parce que ailleurs à Lima il y
a beaucoup de délinquance et le
climat est très sec.
Avant on habitait à Comas, mais
mes parents ont eu peur de la
violence et de la contamination du
quartier.
J'ai connu Cusco il y a longtemps, ça
m'a paru joli mais j'ai remarqué que
les enfants doivent travailler aussi,
comme ici à Lomas de Carabayllo.
Ulises Huablocho
Mes parents sont nés en Amazonie
ainsi que ma grande sœur. Mais ma
petite sœur et moi on est nés à
Lima.
Mes parents sont venus avec toute
la famille à Lima parce que la rivière
a débordé dans leur communauté et
ils ont du laisser leur vie là-bas.
Maintenant mon père travaille en
tant que professeur d'électricité et
ma mère est femme au foyer.
Une fois je suis allé avec ma maman
et mes sœurs en Amazonie, mais on
a du repartir parce que je suis
tombé malade, j'ai eu l'Hépatite et
on a du m'interner une semaine à
l'hôpital.
J'ai envie d'y retourner pour
connaitre
l'endroit
où sont
nés mes
parents
et où ils
ont vécus
une
partie de
leur vie.
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4
N ous avons de nombreuses fois fait référence
au conflit autour du projet Conga
d’extension de la mine de Yanacocha à Cajamarca.
De nombreux acteurs de tout bord interviennent
dans celui-ci rendant la situation extrêmement
compliquée. Je propose d’envisager en quelques
lignes cette situation à travers le point de vue de
deux groupes d’acteurs : les organisations
paysannes et le gouvernement péruvien, pour
comprendre les jeux de pouvoir qui ont fait
basculer en quelques mois l’espérance de
dialogue à un conflit aigu, radicalisé.
Le projet Conga surgit dans un contexte
historique émaillé de violences répétées et de
marginalisation ainsi, qu’à un moment particulier,
d’expectatives et d’espérance pour les plus
pauvres de la région de Cajamarca. Ses
répercussions sur la situation actuelle et la façon
donc les paysans l’envisagent peut se comprendre
à partir de slogans scandés dans les manifestions
ces derniers mois: "El oro no se comé. El agua es
vida !".
En effet, l’arrivée des espagnols à Cajamarca a eu
pour conséquence la fin de l’empire Inca et
l’établissement de l’une des sociétés les plus
inégalitaires au monde. Les paysans en occupent
le bas de l’échelle. L’or est, depuis, symbole de
malédiction et d’abus de pouvoir. Ces dernières
décennies les Rondes paysannes, l’appui de
l’Eglise et d’Ongs ont permis la reconstruction
d’une identité paysanne fière, unifiée et unifiante.
Les paysans ont développé leur capacité
d’analyse, d’organisation et de projection dans
une modernité adaptée à leur mode de vie.
Ils avaient vu la mine de Yanacocha, lors de son
installation, comme une possibilité de travailler et
de compléter les maigres ressources issues de
l’agriculture familiale.
Mais, au fil des années,
la pollution, les
maladies qui lui sont
attribuées, le manque
récurent d’eau et
surtout le non dialogue
et les répressions
violentes des
manifestations
paysannes par la milice
privée de la mine ont
amené la majorité des
paysans à une grande
méfiance. Aujourd’hui,
le refus du projet Conga
s’est radicalisé, suite aux
désillusions répétées.
Seuls ceux qui espèrent des fortes contreparties
l’appuient encore. C’est dans ce contexte qu’a eu
lieu l’élection du président Humala en 2011. Lors
de sa campagne électorale, il avait repris le
slogan: "El oro no se come" promettant de veiller
aux intérêts de la population locale. Son
autorisation d’exploiter le site de Conga a été
vécue comme une trahison. Elle avait entrainé une
grève générale et en réponse, une occupation
militaire et policière de la zone. Pour le président,
les intérêts de l'État sont en jeu. Les bénéfices de
la mine sont nécessaires pour réaliser les
programmes sociaux qu’il a promis. Par le biais du
tribunal constitutionnel il a obtenu que le
gouvernement régional ne puisse s’opposer à ce
projet. Il renforce encore, depuis, la présence
militaire dans les quatre provinces directement
concernées. Pour tenter d’expliquer la
radicalisation paysanne, le gouvernement et la
presse subsidiée par le projet minier, tentent de
prouver que les mouvements paysans sont
manipulés par des groupes extrémistes internes et
par des organisations internationales pour
empêcher le développement du pays. Des
menaces plus ou moins insidieuses sont proférées.
Dans ce contexte de retranchement réciproque un
affrontement entre les forces de l’ordre et les
organisations paysannes est à craindre. Celles-ci
ont lancé un préavis de grève générale pour la fin
du mois de mai 2012 si le projet est entrepris.
L’établissement de nouvelles lois
gouvernementales, plus respectueuses de
l’environnement et des populations locales,
permettrait le rétablissement d’un dialogue et la
réflexion sur un plan de "zonification". Il semble
hélas que le choix du président n’aille pas dans ce
sens.
La résolution de ce conflit est pourtant
devenue emblématique au niveau
national : d’autres régions du pays
s’opposent aussi à l’exploitation des
ressources naturelles de leur région et
craignent la détérioration de leur milieu de
vie. Une sortie pacifique et satisfaisante
pour tous du conflit de Conga est capitale
pour le maintien de la paix nationale. Paix
indispensable pour mettre sur pied un
dialogue dans lequel les populations
concernées participeront effectivement à la
prise de décision concernant leurs
territoires.
Christine Dubois
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5
Carte de Miguel
Garnett (2 juillet 2012)
À travers ces quelques lignes je
souhaiterait exprimer ceci:
Premièrement : mon appui inconditionnel au
Père Marco Arana Zegarra por sa posture claire et
raisonnée contre le Projet Conga. Je sais qu'il a
étudié la problématique minière en profondeur et
qu'il présente ses arguments ferme, avec calme et
clairvoyance.
Deuxièmement : je suis étonné de l'opinion
exprimée depuis la capitale par certaines personnes,
disant que les cajamarquinos ont été séquestrés par
un petit groupe idéologique. Je vois là une fausse
politisation d'un problème social. Il ne s'agit pas
d'idéologie, mais bien d'eau. Personne ne peut boire
de l'idéologie pour vivre, mais nous bouvons de
l'eau; et c'est la défense de l'eau, non d'une
idéologie, que a mobilisé les manifestations et la
grève de Cajamarca.
Troisièmement : je voudrais féliciter les
organisateurs de la grève d'avoir réussi jusque
maintenant à éviter les dérapages et les actes de
violence et, en même temps, à refuser l'argument
selon lequel déclarer l'état d'urgence était
nécessaire pour supprimer la violence à Cajamarca.
S'il n'y a pas de violence particulière il n'y a rien à
supprimer.
Quatrièmement : une petite réflexion sur le
développement. J'ai lu certains commentaires qui
disent que par ignorance les cajamarquinos sont en
train de refuser le développement et les bénéfices
économiques qu'apporte l'activité minière. Si l'on
regarde La Oroya et Cerro de Pasco il est un peu
difficile de voir quels sont les bénéfices; et si l'on se
penche sur le cas plus proche de Hualgayoc, nous
trouvons une communauté qui a connu un boom
minier à la fin du XVIIIème et est aujourd'hui une
des plus pauvres et malheureuses communes du
département. Il y a bien des gens pour dire que
Cajamarca n'était rien d'un point de vue
économique avant la venue de la Minière Yanacocha
et que maintenant elle jouit de nombreux bénéfices
économiques. Il est évident que certains citoyens en
jouissent effectivement, mais à quel prix ? Pour la
majorité il a de la souffrance fruit de la
contamination environnementale et sociale, dans
une ville désormais laide, violente et désorganisée,
avec, notamment, des loyers devenus très chers.
De plus pourquoi faudrait-il mesurer le
développement principalement via l'aspect
économique ? Selon ce que nous raconte la
mythologie grecque, le Roi Midas de Frigie, auquel
le dieu Dyonisos avait attribué le pouvoir de
transformer en or tout ce qu'il touchait , n'était pas
vraiement ce que l'on pourrait appeler un homem
heureux. Son eau et sa nourriture se transformèrent
en or et, comme on dit vulgairement, il s'est
retrouvé dans la merde. C'est purquoi certains
penseurs sont d'avis qu'il faudrait mesurer le
développement non pas en fonction de
l'économique mais du bonheur. Dans ce cas, le pays
le plus développé du monde est le Bhoutan, un petit
royaume bouddhiste de seulement 47 000 km2 au
nord de l'Inde, c'est à dire un peu plus grand que la
Région de Cajamarca (33 248 km2). Les ressources
économiques du Bouthan sont l'agriculture et
l'élevage. Ca vous rappelle quelque chose ?
Cinquièmement : le grand historien brittanique
Arnold Toynbee (1889-1975), dans son ouvrage
L'Humanité et la Mère Terre, dit que l'agriculture et
l'élevage du bétail sont les inventions humaines les
plus importantes de toute l'histoire et peuvent se
pratique sans problème jusqu'à la fin du monde,
parce que ce sont des sources inépuisables d'une
fécondité qui produit de la vie. Alors qu'au contraire,
même si l’industrie métalurgique a élevé le niveau
matériel de la vie humaine, cela s’est au prix du
pillage d’une matière première irremplaçable et qui,
au bout du compte, produit la mort. De plus,
Toynbee considère que cette industrie est la source
de tout conflit social.
Finalement : je conclus avec quelques paroles du
Christ : “Faites attention à vous garder de toute
avarice ; car, quelqu’un serait-il dans
l’abondance, sa vie ne dépend pas des biens qu’il
possède“ (Luc 12:15).
Et plutôt: “je suis venu afin que vous ayez la vie,
et que l’ayez en abondance” (Jean 10:10). Donc, si
je ne m’abuse, l’eau est vie mais l’or pas !
Miguel Garnett *
* (Vous trouverez sur le blog une vidéo de quelques minutes
sur ce curé pas très orthodoxe !)
6
Cajamarca, 8 juillet 2012
Très chers,
C es dernières semaines, l'histoire de Cajamarca a
atteint un pic très élevé dans la cordillère de l'igno-
minie qui s'impose depuis près de 500 ans. Ca fait froid dans le dos de voir le mortifère
pouvoir que l'or continue à avoir face à la vie de notre terre.
Depuis maintenant 19 ans on exploite ici les mines d'or les plus riches du continent et, pendant toutes
ces années d'exploitation, nous avons vu grandir de façon démesurée la corruption et l'impunité, la mé-
fiance et la polarisation de la société, la pauvreté et les maladies, le constant manque d'eau et la délin-
quance, entre autres calamités.
Personne sain d'esprit ne peut penser que ce qui est en jeu est le développement du pays. Cajamarca -
est la preuve catégorique de ce mensonge: le rapport technique et officiel "Évolution de la pauvreté
2007-2011" - publié fin mai par l'Institut National de Statistique et Informatique- signale que Cajamarca
est passé du second au premier groupe de départements avec le plus grand niveau de pauvreté entre
2010 et 2011, avec des niveaux entre 53 et 57%, et fait partie du groupe avec la plus grande pauvreté
extrême, avec des niveaux de 20.2 et 24.3% : Apurimac et Cajamarca se retrouvent comme les archéty-
pes de ce système qui produit de la misère.
Durant le mois de juin, pour changer, le rapport "Perú: The top 10.000 Companies 2012" signalait que la
Compañia de Minas Buenaventura (qui détient 43% des parts de Yanacocha) avait obtenu 663 millions
de dollars de bénéfice pour l'année 2010 et était devenue la 4ème
entreprise avec le plus de gains.
Au milieu des dégâts du changement climatique, face aux promesses non tenues et à la menace de
dévastation d'une zone aquifère vitale - par le nouveau et millionnaire projet Minas Conga -, les com-
munautés paysannes et les populations cajamarquinas ont exercé leur légitime droit de dire NON. Im-
médiatement - et bien que les manifestations soient complètement pacifiques et même courtoises - ,
une pluie impitoyable d'épithètes s'est abattue sur le peuple de Cajamarca. D'innombrables abomina-
tions et condamnations ont jailli dans une nombreuse presse, sur des écrans tape-à-l'œil et dans la bou-
che d'un amas de connaisseurs au sujet d'une terre qu'ils ne connaissent pas. Cet obscurantisme média-
tique s'est chargé, non seulement, de déformer la réalité mais aussi d'exciter l'honteux racisme qui para-
site notre pays. De nombreux commentaires sur les réseaux sociaux ne cessent de dire que nous som-
mes sauvages et "incivilisés", que nous sommes en train de retarder toute la nation et que nous sommes
qu'une kyrielle d'indiens pouilleux et terroristes, qu'on devrait
nous faire disparaitre et nous bombarder avec du napalm.
Je suppose qu'il est très difficile de comprendre le sens de
"communauté" pour celui qui succionne dans les villes et n'ose
pas se mettre à la place des autres ni faire sienne l'audace du len-
demain. Et ils m'inspirent une profonde peine ceux qui ignorent
que le lait, le pain et les pommes de terre qu'ils consomment cha-
que jour n'ont pas leur origine au supermarché, mais bien dans
l'effort prodigieux de ceux qui labourent jour après jour la terre
irriguée avec l'eau qui niche dans les lagunes et dans les zones
humides que l'on veut maintenant détruire.
Lettre ouverte
d’Alfredo Mirez Ortiz
- Tu es pauvre, si tu me vends ta colline et ta lagune, tu auras une belle petite somme.
- Quand la belle petite somme se terminera, je n’aurai ni colline ni lagune.
- Ignorant !
*
7
Je suis sur la Place d'Armes de Cajamarca : quelque septante mille personnes peuplent cette place pen-
dant un des rassemblements quotidiens qui ont débuté le 31 mai dernier. Je regarde mon prochain :
cette dame qui est avec son enfant dans les bras, c'est une terroriste ? Ce vieux monsieur qui pleure en
silence pour qu'on ne détruise pas les sources, c'est un barbare ? Ces étudiants qui protestent pour
qu'on ne détruise pas les délicats écosystèmes où naissent des rivières et abondent les aliments, ce sont
des vandales ? Cette none qui multiplie les pains sur le feu de la casserole commune, c'est une agitatrice
professionnelle ? Ce couple qui proclame son indignation et sa tendresse, ce sont d'intraitables délin-
quants ?
Parmi ces gens qui marchent survivent les grands-parents et palpitent les petits-enfants. Il y a une mé-
moire insoumise dans cette citoyenneté, un héroïsme planétaire, une terre qui parle à travers ses en-
fants, une filiation restituée avec la nature. Nous avons entendu des "savants" de la capitale dire que
derrière toutes ces manifestations il y a un financements d'ONG, "sinon, où ont-ils trouvé l'argent pour
payer leur transport et alimentation pendant toutes ces journées loin de leurs maisons?" Seule une indi-
gence spirituelle empêche de comprendre la gigantesque solidarité qui jaillit ces temps-ci: après les
marches, quand il faut donner sa donation pour soutenir ces "nomades", dans les interminables queues
qui se formaient, même le mendiant était présent.
Cette communion exaltée, cette fraternité renouvelée, cette indomptée joie créative, malgré tout, s'est
vue aussi frappée par l'horreur et la désolation. Bon nombre des manifestations ont été réprimées vio-
lemment, au milieu de nombreuses mesures coercitives. L'après-midi du 3 juillet trois manifestants
(parmi lesquels un mineur de 16 ans) sont morts par balle à Celendín; il y a eu aussi plus de trente bles-
sés et de nombreux détenus. Le 4 un autre tir a tué un comunero (personne de la communauté) à Bam-
bamarca, et le matin du 5 un des blessés de Celendín est décédé. Une profonde consternation nous la-
cère : Joselito Sánchez, Faustino Silva, César Medina, Eleuterio García et Joselito Vásquez ne seront pas pré-
sents physiquement pour célébrer la victoire de cette juste, loyale et inépuisable requête de notre terre.
Nous avons dû nous rendre compte une fois de plus que "rétablir l'ordre" voulait dire assassiner des in-
nocents. Ou peut-être ne le comprenons-nous pas parce que nous sommes des sauvages: le jour qui a
suivi l'imposition de l'état d'urgence, la répression s'est déchaînée à Cajamarca avec la brutale arresta-
tion du Père Marco Arana; quand une dame demanda aux policiers "Pourquoi nous traitez-vous ainsi?",
un d'eux lui répondit "Parce que vous êtes des chiens, putain!"
Mais au-delà de l'indignation et de l'infamie, Cajamarca a placé les concep-
tions et les modes de vie dans une dimension nationale. S'il n'y avait pas
d'alternative peut-être pourrait-on comprendre cette obsession extractiviste,
mais ici prévaut un originaire et extraordinaire savoir agricole, tout comme
la trempe pour cultiver en paix et la sensibilité pour élever en grandissant
dans une géographie généreuse et effrontée.
On ne peut continuer à ignorer le testament de l'eau et la terre: lire main-
tenant cette réalité est un pas indispensable pour déchiffrer l'avenir de tout
le monde. Merci beaucoup de nous accompagner avec votre courage. Vous
autres vous assumez la valeur de se mettre dans la peau d'autrui et cela
nous revigore et nous réconforte.
La dévastation ne va pas, la mort est inviable !
Chaleureusement, Alfredo Mires Ortiz
*
8
N ous vous avions longuement parlé dans nos éditions précédentes du conflit lié à la
construction d'une route à laquelle des communautés amazoniennes s'opposaient fermement. Ce problème n'est pas encore réglé. Une neuvième grande marche indigène s'est déroulée il y a peu et une consultation de 63 communautés, sujette à pas mal de critiques, se déroulera en août prochain. Aujourd'hui, le gouvernement est confronté à nouveau à ses promesses et ses risques d'incohérences. Les parallèles avec le Pérou sont nombreux même si certaines méthodes de revendication et de négociation de la part des autorités varient. Deux conflits occupent les unes locales ces dernières semaines. Les théâtres des tensions se trouvent à proximité de Potosí, dans les
communautés de Mallku Khota et au sud de la capitale, à Colquiri.
Mallku Khota (nord du département de Potosí) Un vaste projet d'extraction d'argent (et oui il les Espagnols n'ont pas tout pris), d'étain, d'indium (j'savais pas ce que c'était, on l'utilise notamment pour les écrans plats), de gallium (aussi méconnu pour mieux, utile en imagerie médicale) et d'iridium (précieux agent durcissant dans des alliages) par une compagnie canadienne (South American Silver). Comme souvent en Bolivie, les revendications légitimes débouchent sur des débordements regrettables avec son lot de supputations et interprétations divergentes des réelles responsabilités de chacun. Dans ce cas-ci des policiers ont été “kidnappés” en mai avant que des employés de la compagnie canadienne soient détenus par des villageois en juin. Evo Morales a déclaré début juillet que les gisements seraient nationalisés mais que la difficulté résidait dans la division actuelle des populations concernées. Des rumeurs font état de manipulations et pressions de groupes liés aux intérêts de l'entreprise nationale COMIBOL (Corporation Minière Bolivienne). Cette annonce ainsi que les négociations du ministre du travail qui ont permis de libérer les derniers otages devraient faire redescendre la tension dans la région qui a fait de nombreux blessés et deux victimes.
Colquiri (200km au sud de La Paz) Dans ce cas-ci le conflit concerne une filiale d'une entreprise suisse (Glencore)
1
présente sur place pour extraire de l'étain et du zinc. Des affrontements entre mineurs des secteurs public et privé ont fait plusieurs blessés.
Les incidents sont dus à un conflit sur le contrôle de ce riche gisement suite de la décision du gouvernement retirer à Sinchi Wayra (la filiale bolivienne du groupe suisse), le droit d'exploitation d'une partie du site que la compagnie suisse avait obtenu en 2000. Le reste du site est exploité par
des
mineurs salariés de l'Etat et d'autres qui sont employés par des coopératives privées. Les deux groupes revendiquent le contrôle du gisement qui était exploité en partenariat avec la compagnie publique COMIBOL. Les mineurs du secteur public appuient la nationalisation du gisement mais les coopératives, à qui Glencore a cédé tout récemment une partie de ses zones d'exploitation, s'y opposent dorénavant, d'où le conflit. Les salariés des coopératives avaient pris le contrôle de la mine, mais les employés de la Comibol l'ont reprise par la force. Deux radios ont également été détruites à la dynamite à Colquiri, l'une, Vanguardia, propriété des salariés du public, l'autre, Cumbre, appartenant aux employés des coopératives. Fin juin, suite à d'âpres négociations, la décision de nationaliser le site de Colquiri est tombée. Désormais tous les actifs seront aux mains de la Comibol et d'une coopérative locale (Cooperative 26 de Febrero). De cette façon Colquiri revient aux mains de l'état bolivien après 12 années de privatisation. Le géant suisse n'est évidemment pas très content et réclame des indemnisations soulignant les importants investissement effectués. Le gouvernement bolivien lui a déjà répondu que non seulement il ne payerait pas mais que l'entreprise avait des dettes envers le pays pour avoir effectué de l'évasion fiscale pendant des années. Ce qui est intéressant dans ces différents conflits est de voir les ressemblances et divergences par rapport à ce qui se passe au Pérou.
BOLIVIE : BOLIVIE : DESDES CONFLITSCONFLITS MINIERSMINIERS LÀLÀ AUSSIAUSSI... SIMILITUDESSIMILITUDES ETET DIFFÉRENCESDIFFÉRENCES AVECAVEC LELE PÉROUPÉROU
9
Des mines qui font partie du paysage mais à quel prix ? Que ce soit en Bolivie ou au Pérou (mais aussi en Équateur, en Colombie, en Argentine et ailleurs en Amérique Latine) la question minière est brûlante. La difficulté étant de trouver l'équilibre dans la gestion de ressources naturelles qui ont un poids déterminant dans l'économie nationale mais des conséquences environnementales et socio-économiques souvent désastreuses au niveau local. Nos deux pays de cœur sont englués dans un modèle extractiviste depuis 500 ans qui a fait de lourds dégâts et créé pas mal de dépendance. Pas simple d'en sortir en quelques années, pas sur que les gouvernements aient le courage ou la force de changer de modèle. La tendance, avec des nuances, semble plutôt aller vers des modifications en termes de redistribution des richesses.
Si la Bolivie s'est depuis plusieurs années lancée dans une série de nationalisations de gisements, le Pérou se contente pour le moment d'augmenter les impôts miniers des sociétés privées. L'origine des deux gouvernements, leur trajectoire et leurs soutiens expliquent sans doute ses différences de stratégie.
Des gestions de conflits bien différentes. Sans avoir ici les moyens de faire une analyse comparative rigoureuse on peut remarquer que la façon de traiter les récents conflits n'est pas la même dans le chef d'Evo Morales et d'Ollanta Humala. Certains diront que les contextes et les pressions étant différents comparaison n'est pas raison. Pourtant, il ne fait aucun doute que l'option choisie par le président péruvien est beaucoup plus tournée vers la répression et la "mano dura". Alors que tellement de péruviens (notamment des régions andines) avaient choisi Humala pour ses promesses d'écoute de leurs revendications il est en train de perdre tout crédit en faisant preuve d'une posture répressive.
Il fait dernièrement systématiquement appel à l'armée et déclare des états de siège à tour de bras. Lui qui avait promis de défendre l'eau avant l'or traite les "agitateurs" de..., affirme que des ONG injectent des fonds et des idéologies qui créent des divisions
2 il et a été jusqu'à comparer le président
régional Gregorio Santos au génocidaire cambodgien Pol-Pot. Cette tendance rappelle tristement une technique utilisée pendant la période Fujimori qui systématiquement a eu tendance a criminaliser les mouvements sociaux ou encore les propos méprisants d'Alan García pour qui il y a avait des citoyens de première zone et de seconde zone. Espérons qu'au lieu d'invoquer des manipulations extérieures ou de se montrer menaçant Humala se décide enfin à prendre réellement en considération les revendications légitimes de populations qui savent ce qu'il se passe et ne veulent plus que cela continue !
1 Fondé en 1974 le géant Glencore est un des 3 principaux fournisseurs au monde de matières premières et la sixième plus grande entreprise d'Europe. Il commercialise des métaux, des minerais, du pétrole, du gaz naturel. Il est présent dans 40 pays, compte 50 000 employés, son chiffre d'affaire pourrait être le plus important de toutes les entreprises suisses. Son fondateur belge naturalisé suisse, Marc Rich, est une person-nalité questionnée pour l'origine peu claire de sa richesse et pour une sympathie envers le fascisme.
2 Voir l'intervention d'Humala en visite en Allemagne : http://www.youtube.com/watch?v=OrLUhU0A9zk&feature=related
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HÔTEL COPACABANA, LA PAZ
I l y a les hommes qui voient le monde tel qu'il est et qui disent: “Pourquoi?” Et il y a
les hommes qui voiemt le monde tel qu'il pourrait être et qui disent: “Pourquoi pas?” Est-ce qu'il s'est dit ça, ce Che Guevarra, assis là où je suis, face au miroir de la chambre numéro 34 de l'hôtel Copacabana, à La Paz, Bolivie? C'est ici qu'il est arrivé le 3 novembre 1966. Il a trente-huit ans et une petite année à vivre. Dans la lumière de la Cordillère, la chambre, aujourd'hui, n'a pas changé. Style moderne, années cinquante. Il est assis. Il se regarde dans la glace. Il fait une photo. Il adore les photos. Sauf que là, ce n'est pas lui. Méconnaissable, sur cette photo-là, il est déguisé, déformé, faux papiers, maquillé par les services secrets cubains, chauve, grosses lunettes. Même ses chaussures ont été creusées pour les rapetisser. L'histoire se fait comme une bande déssinée. Il est recherché par toute la planète, surtout par la CIA. Pour les uns, il est mort, Fidel Castro l'a liquidé. Pour d'autres, il est interné dans un hopital psychiatrique soviétique. Pour le reste, il se cache, toujours vivant, éternellement vivant, quelque part underground. “He is underground, dit un type de la CIA, six feet underground” (six pieds sous terre). L'ennemi numéro un de l'impérialisme regarde par la fenêtre au-dessus de La Paz la lumière la plus pure et la plus dure et la plus crue. La Paz, 4000 mètres, la ville la plus haute du monde. Cordillère, monts enneigés, cristal. Est-ce qu'il regarde passer les cholitas cuivrées, les femmes aymaras et leurs longues nattes nouées, et leur petit chapeau melon, et leurs gros jupons tout ronds et leurs couvertures vives rayées sur l'épaule, lui, le gringo, lui l'Argentin intello ? “Un, dos, tres Vietnam.” Voilà ce qu'il vient créer en Amérique latine: des foyers. Allumer des incendies, come au Vietnam, pour provoquer l'impérialisme yanqui. Ni yanqui, ni
soviétique, Che Guevara. Peut-elle se douter de ça, la cholita aymara qui fait le ménage dans la chambre du Che? Ce type vient changer le monde. Ce type vient la libérer. Elle ne se doute de rien. Libérer les hommes, faire naître l'homme nouveau, ces grands mots, pour nous, ne valent plus un clou. Pas même les clous de la croix de Che Guevara, le Christ guérillero. “Je suis tout le contraire d'un Christ, écrit-il à sa mère. Je me battrai avec toutes les armes à ma portée au lieu de me laisser clouer sur une croix.” Mais rien à faire. Nous avons cloué le Che dans un romantisme de porte-clés, indécrottables rêveurs, gros consommateurs d'illusions lyriques que nous sommes. Cloué le Che sur l'image pieuse bouffée aux mythes. Un martyr comme nous les aimons. Pour nous, c'est toujours le perdant qui gagne. Un Che étouffé par l'asthme de la légende, à jamais inoffensif. À la fin de l'histoire des hommes, il y aura une grande distribution de prix. Pour notre aujourd'hui, nous aurons le grand prix des Rongeurs d'os. Os à ronger du Che qu'on vient de retrouver au bout de la piste de l'aérodrome de Vallegrande, en attendant l'os de Lady Di ou de mère Teresa. Nous préférons la viande froide. La mort, pas la vie. Le verbe plutôt que la chair. Le sang nous fait pâlir. Temps sans sang, temps sans sens. Dégustons amèrement cet héroïque bon vieux temps passé, noir et blanc et rouge. “Révolution”: un mot qui commence comme un rêve et qui finit par destruction. Mais est-ce si sûr? Soyons réalistes, demandons
l'impossible. Et une bière d'abord.
La Paz, 17 août 1997
(D. Mermet : Lá-bas si j'y
suis)
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L e 22 juin, le Sénat paraguayen a
destitué le président Fernando
Lugo à la suite d’une procédure prévue
par la Constitution, mais dont le
déroulement s’est avéré plus que
litigieux. M. Lugo a néanmoins accepté
de se retirer tout en dénonçant un
“coup d’Etat” qui “meurtrit le Paraguay
et sa démocratie”.
Élu en 2008 à la tête d’une large coalition,
M. Lugo n’a jamais bénéficié d’une majorité
dans les assemblées du pays, son ancien allié, le
Parti libéral radical authentique (PLRA, droite),
se retournant très vite contre lui. Si,
conformément à la Constitution, le Parlement
paraguayen a nommé le vice-président
Federico Franco (membre du PLRA) au sommet
de l’Etat, sa décision a fait l’objet de vives
critiques dans la région.
“Voici donc comment on procède désormais
pour réaliser un coup d’Etat”, a déclaré le
ministre des affaires étrangères du Venezuela,
M. Nicolas Maduro, le 22 juin. La présidente
argentine Cristina Fernández a précisé le même
jour que Buenos Aires “n’accepterait pas le coup
d’Etat au Paraguay”, promettant “des mesures
appropriées” du sommet du Marché commun
du Sud (Mercosur) de la semaine prochaine.
Son homologue brésilienne, Mme Dilma
Rousseff, a suggéré que le Paraguay pourrait
être expulsé du Mercosur et de l’Union des
nations sud-américaines (Unasur). Le président
équatorien Rafael Correa a, pour sa part,
souligné que son gouvernement “ne
reconnaîtrait aucun autre président paraguayen
que Fernando Lugo”. Plus modéré, le président
péruvien Ollanta Humala a qualifié la
destitution de M. Lugo de “revers pour la
démocratie qui oblige nos pays à se montrer
vigilants”.
Mais, à l’image de l’épisode hondurien de juin
2009, la situation paraguayenne révèle la
division de la région. Si une délégation de
ministres des affaires étrangères des pays de
l’Unasur s’est rendue à Asunción pour tenter de
faire respecter l’ordre constitutionnel, ce ne fut
qu’après que le Brésil ait “tapé du poing sur la
table” pour surmonter la résistance du Chili et
de la Colombie, deux pays gouvernés par la
droite. Forts de ce soutien implicite, les députés
paraguayens ne réservèrent que “silence et
indifférence” à la délégation, comme le
rapporte M. Maduro. Certes, M. Juan Manuel
Santos, le président colombien, a regretté le
départ de M. Lugo. Il a toutefois indiqué que,
selon lui, “d’un point de vue formel, il n’y a pas
eu de rupture de l’ordre démocratique”.
Venezuela, 2002. Bolivie, 2008. Honduras, 2009.
Équateur, 2010. Paraguay, 2012... Avortées ou
réussies, les tentatives de coup d’Etat ne sont
plus rares en Amérique latine. Les classes
dominantes de la région peineraient-elles à
accepter la transition démocratique ?
1 Article extrait du Monde Diplomatique (23.06.12)
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I TECO, ça vous dit quelque chose ? Il s’agit d’une association belge qui
fait un très intéressant travail d’éducation à la solidarité internationale
via des formations et des publications notamment. Leur période s’appelle
ANTIPODES et le tout dernier numéro est consacré à la Bolivie avec un titre in-
terpellant : Le développement et la démocratie ? (n° 197).
Nous vous en reparlerons probablement dans notre prochain numéro mais
pour les motivés n’hésitez pas. Vous pouvez également le consulter en ligne !
PUBLICATIONSPUBLICATIONS
Pour 6 personnes :
Ingrédients :
- 500 g de boeuf type steak, coupé en petits morceaux
- 2 grosses tomates coupées en tranches
- 2 oignons coupés en tranches
- 1 piment (à défaut d'un péruvien, prendre un marocain,
orange de préférence) coupé en lamelles.
- 3 cuillères à soupe de vinaigre de vin
- 3 cuillères à soupe d'eau
- 2 cuillères à soupe de coriandre (fraiche de préférence)
- 1 cuillère à soupe de crème d'ail (ou 1,5 cuill. à soupe
d'ail en poudre)
- 1/2 tasse d'huile
- 6 pommes de terre (frites)
- Sel et poivre
Préparation : 15 mn
Cuisson : 30 mn
Temps total : 45 mn
Préparation
1. Assaisonner la
viande avec le sel,
le poivre et l'ail.
Faire chauffer la
moitié de la tasse
d'huile dans une poêle et faire frire la viande jus-
qu'à ce qu'elle soit bien cuite.
Une fois cuite, réserver la viande entre 2 assiettes
pour la maintenir chaude.
2. Dans la même poêle, faire chauffer le reste d'huile
et faire frire les oignons, les tomates et le piment
avec un peu de sel en remuant constamment. Une
fois la préparation cuite verser le vinaigre et l'eau.
A part, faire frire les frites.
3. Quand la préparation commence à bouillir ajouter
la viande et la coriandre. Mélanger.
4. Ajouter les frites déjà cuites à la préparation, mé-
langer et laisser cuire le tout encore 3 minutes.
5. Servir avec du riz blanc.
CUISINECUISINE « LOMO SALTADO » (Bœuf sauté à la péruvienne)