Jésus

unebiographiehistorique

Titreoriginal:Jesúsunperfilbiogràfic

©2005éditionsProa

ISBN-10:84-8437-488-2ISBN-13:978-848437-488-6

TraduitducatalanparGeorgesPasserat

Latraductiondecelivreaétéréaliséegrâceàunesubventiondel’InstitutRamonLlull

©2016,GroupeArtègeÉditionsDescléedeBrouwer10,rueMercœur–75011Paris

9,espaceMéditerranée–66000Perpignan

www.editionsdurocher.fr

ISBN:978-2-22007-322-4ISBNepub:978-2-22008-276-9

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l’histoire et celui que l’on appelle le Christ de la foi ou leChristbiblique,etencoreaujourd’huiiln’apasétépossibledelecomblerentièrement.

Un demi-siècle après Reimarus, le questionnement surl’intervention de Dieu dans le monde créé perdure, et D.F.Strauss analyse les Évangiles en cherchant une voie médianeentre le rationalisme et le fidéisme. Dans son livre en deuxvolumesLa vie de Jésus examinée d’un point de vue critique(1835-1836)–l’œuvresurJésusquivaavoirleplusd’influenceau XIXe siècle –, Strauss fait la distinction entre ce qui est«mythique»etquidoit être interprété (lanaissancede Jésus,les miracles, sa Résurrection) et ce qui appartient à« l’expérience normale » et qui est ainsi directementcompréhensible (les paraboles, le Sermon sur laMontagne, lemessageduRoyaume,JésuscommeMessieetFilsdel’Homme).De l’impact extraordinaire que l’Église des origines a reçu desonfondateurestnéesafoienlacondition«divino-humaine»deJésus,quis’estexpriméedanslesÉvangiles,enparticulieràtravers les éléments « mythiques » qui font référence à desvéritéséternelles:le«mythe»devientainsil’envelopped’uneidéeprimitivequiestcelled’unDieufaithomme.PourStrauss,disciple de Kant et de Hegel, l’incarnation de Jésus est lesymbole d’une humanité formée de nature et d’esprit ; laRésurrectiondeJésusestlesymboledelafoidanslasurviedelavolontédelapersonnemalgrélamort.D’autrepart,lacritiquede Strauss mettait en question de nombreuses informationsfournies par les Évangiles, et il n’est pas surprenant que lesconséquences en furent dévastatrices chez nombre de seslecteurs.Ce fut le cas d’ErnestRenan, séminariste catholique,quiquittal’ÉgliseetquiécrivitparlasuiteuneViedeJésus,laplus populaire du XIXe siècle ; ce fut encore le cas du jeune

Nietzsche,filsd’unpasteurprotestantetétudianten théologie,quiperditlafoiaprèsavoirlulelivredeStrauss.

Le livre de Renan (1863) est la biographie typique de lathéologielibérale.Sonsuccès–en1864elleétaitdéjàarrivéeàsa treizième édition ! – est dû à son caractère romancé et aupathosquiestletongénéral.Curieusement,c’estunFrançaisetnonunAllemandqui l’écrit.PourRenan, Jésus est surtoutun«charmeur», admiréet aiméde tous, surtoutdes femmes,quiprêche la religionducœur, endehorsde toutedoctrine, etquipourcelas’attirel’inimitiédesautoritésdominantesduTempleetdelareligionjuive.Jésusestunidéaliste,unbonprédicateurdecarêmeenquelquesorte,quivoulaitentraîner lepeupleparsesvisionsapocalyptiquesetqui,enconséquence,finitpenduàla croix, condamné par Ponce Pilate à l’instigation des juifs« orthodoxes ». Ses disciples, fascinés par ses enseignements,ontdivulguélafoiensaRésurrection.Voilàtoutcequ’onpeutdire de Jésus, selon Renan. Des autres informations desÉvangiles,ilestpermisdedoutertranquillement,etdecertaines–lesmiracles–onpeutdirequ’ilsn’ontjamaiseulieu.

LathéologielibéraledeH.G.Holtzmannetd’A.v.Harnack,de B. Weiss et de W. Bousset, promeut une vision de JésusdominéeparlesenseignementséthiquesdumaîtredeNazareth,laquelle, comme le souligne G. Theissen, permettrait derenouveler la foi chrétienne et de se passer du dogme del’Église.PourHarnack,parexemple,leroyaumedeDieuestunenotion purement religieuse qui recouvre toute réalité de Jésus« vu que le péché est pardonné et la misère humaine estéliminée ». En revanche, les autres éléments qui fondent sapersonnalité (miracles,Résurrection) restent au second plan etsonenracinementdansl’humusjuifpasseinaperçu.LeretourdeJésusàsamatricejuiveseproduitsurtoutavecJ.Weiss(1892)etAlbertSchweitzer (1906).Poureux, le royaumedeDieuest

une réalité cosmique et apocalyptique, ni individuelle niéthique. LeRoyaume tel qu’annoncé par Jésus est une optionquimet cemonde en crise et le fait aller de l’avant. LesLoissontdépassées,etJésuss’érigeenfigureradicalequiheurtelesunsetlesautresetfinitdefaçonimméritéesurunecroixquiestle signe d’une espérance non accomplie. Cependant le monden’arrive pas à sa fin, malgré les annonces répétées del’imminence de l’arrivée du Royaume. La proposition deSchweitzer atteste de l’insuffisance d’un type de Quête – laPremière quête (1777-1906) – qui a façonné Jésus selon lathéologie libéraledeceuxqui lapoursuivaient.S’imposedoncunegrandeprudence.Jésuscontinueàêtreuneénigme,conclutAlbertSchweitzerdans la secondeéditionde son livre (1913).Assurément, ledéfiestetserade trouverunesynthèseentre lemaître et le prophète, le sage et le mystique. Prenons commeexempledecette synthèse lepoètecatalan JacintVerdaguer (+1902),quiavouluunir, àpartird’uneprofondespiritualité, leJésussocial,pauvreentrelespauvres,etleJésuslibéral,maîtredesagesse.VerdaguerrécapituleainsideuxmondesopposésquiseconfrontentàJésusduranttoutleXIXesiècle:l’ouvrieretlebourgeois,l’unetl’autretournés,malgréleursdifférences,verscettefigurelaplusétudiéedel’histoirehumaine.

LelivredeSchweitzeraétédéterminantpourledemi-sièclequiasuivi(1906-1953).Àlasuitedesonapportclairvoyantsurl’histoire de la recherche concernant la vie de Jésus, lescepticisme s’est imposé sur la simple possibilité d’écrire une« vie » ou « biographie » de Jésus. D’autre part, la tendancethéologiquequicommencealorsàvoir le jour,dite«théologiedialectique », accentue la distance entre lemonde et Dieu (le«TotalementAutre», selon l’expressiondeK.Barth)etalertesur le danger de faire d’une réalité immédiate et terrestre – le

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nombredesmanuscritsgrecscatalogués(sansdoncinclureceuxquisontperdus)duNouveauTestamentavoisinelestroismillecinqcents:128papyri(toustrouvésenÉgypte,datablesentreleIIeetleVIIIesiècle),323manuscritsécritsenlettresoncialesoumajuscules (datables entre les IVe et Xe siècle) et 2 928manuscritsécritsenlettrescursivesouminuscules(datablesdelapériodedes IXe etXVIIIe siècle).Auxquels s’ajoutent 2 463lectionnaires.Lesmanuscritsenonciale,écritssurunsupportdeparchemin, donc faits de peaux d’animaux, représentent lapremièretentatived’«éditer»uncodex,jusqu’àlaBibleentièreen plein IVe siècle, quand le christianisme est devenu unereligiontolérée,etpromuemêmeparlepouvoirimpérial,etquele réseau ecclésial est bien établi. Le Codex Sinaiticus,découvert au monastère de Sainte-Catherine et conservéaujourd’hui à Londres, à la British Library, et le CodexVaticanus,conservéàRome,représentent–surtoutlesecond–un typede texte très anciendevenuessentiel pour les éditionscritiques actuelles.Un autremanuscrit oncial important, duVesiècle, est le Codex Bezae, qui se trouve à Cambridge etreprésenteuntypede texteexistantdéjàau IIe siècle.Deplus,ondisposedeversionsanciennes(surtoutensyriaque,copteetlatin),quicirculentàpartirduIIesiècle,descitationsbibliquesinséréesdans les écritsdesPères apostoliques (I-IIe siècles) etdesPèresdel’Église(àpartirduIIesiècleetensuivant).Toutcematériauimmense,biensupérieuràceluiden’importequelautretexte de l’Antiquité grecque et latine, fait l’objet d’étudescritiques et d’une classification minutieuse : une disciplineappelée critique textuelle du texte biblique s’y consacre. Ontrouvera la liste basique des manuscrits, réalisée par l’Institutpour laRecherchedesTextesduNouveauTestament (Münster

en Westphalie, Allemagne), aux pages finales du NovumTestamentum Graece de Nestle-Aland (Stuttgart : DeutscheBibelgesellschaft, 2012, 28e édition). Les études actuelles decritique textuelle appliquée au Nouveau Testament permettentd’affirmerque,durant le IIe siècle, ilyaurait eudeuxou troisformes de textes qui circulaient déjà dans les régionsméditerranéennes, surtout orientales. Cette diversifications’expliquepar l’essorrapidedecommunautéschrétiennesdansou à l’extérieur de l’Empire romain, par la grande quantité decopiesproduitesparunefouledecopistesquiseconsacraientàl’Écriture,etparlacentralisationprogressivedelavieecclésialedansdesvillesimportantesoùl’onavaittendanceàcorrigerlesaspérités du texte original et les erreurs introduites par lescopistes(Antioche,Alexandrie).Danstouslescas,letextegrectenu pour bon dans les éditions critiques et traduit dans leslanguesmodernesdemandeàêtreétudiéàlalumièredesleçonsdiverses.Lesoucidelarecherchesurcepointestcapitalparcequelesinterprétationssebasenttoujourssuruntexteprécis.

La recherche sur Jésus repose, donc, sur un travail énormedefixationdesdocumentstextuelsquiformentlasourcelaplussignificative, le Nouveau Testament. Le texte néotestamentaireque nous possédons grâce aux études de paléographie et decritiquetextuelle,estdignedeconfiance:ladistancequipeutleséparerdel’originalpourchaquelivreestnécessairementpetite.L’unique cas où se présentent des problèmes d’une certaineimportance est celui de texte du type du Codex Bezae, enparticulier pour le livre desActes desApôtres, qui y est plusétendu de dix pour cent par rapport à la version du CodexVaticanus!MaiscecasestuniquedansleNouveauTestament.En dehors de cela, les variantes notables des manuscritsaffectentunpetitnombredepassages,etlamajoritédescassont

résolussanstropdedoutes.Quelques-uns,toutefois,posentdesproblèmesdifficilesàrésoudre.Unbonexempleestl’épisodelafemme adultère (Jn 7,53-8,11).Certainsmanuscrits et versionsanciennes ne comportent pas la section 7,53-8,11 ; d’autres lasituentaprès7,36ou7,44,etcertains,àlafindel’évangile[deJean];enfin,certainslasituentdansl’évangileselonsaintLucaprès le verset 21,38, ce qui est peut-être l’endroit le plusadéquat, vu que son style et son vocabulaire correspondentmieuxàcetexte.Cetétatdeschosesindiqueque,auIIesiècle,l’épisodedelafemmeadultèrecirculaitcommeuntexteensoi,indépendantdesquatreÉvangiles,etquelescopistes–sachantque c’était un fragment authentique de la tradition – l’ontintroduit dans leurs copies des Évangiles, mais l’ont placé, àl’évidence,endesendroitsdifférents.Peut-êtrequel’explicationdecetétatdeschosesestàchercherdans lagrande forceet laradicalitédelascène,danslaquelleJésusrepoussebienlepéchéd’adultère(«nepècheplus»),maisenrefusantdecondamnerlapersonne qui l’a commis (« moi non plus je ne te condamnepas»).LascèneafiniparêtreplacéeaprèsJean7,52.

2.1.1.2.Àl’origine,latraditionorale

Parvenusàcepoint,laquestionquiseposesembleévidente.Si nous nous interrogeons au sujet de la figure historique deJésusetsinousaffirmonsquelesÉvangilesensontlasourcelaplus importante, il nous faut posséder des garanties que cesdocuments reflètenteffectivement lavieet lemessagedeJésusde Nazareth. Autrement dit, il nous faut suivre le mêmecheminement que celui qui avait conduit de Jésus aux quatreÉvangiles.NousneprendronsiciencomptequelarelationentreJésus et la communauté chrétienneprimitive, lagénérationdes

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2.1.2.Lesévangilesnoncanoniques

Nous parlons d’évangiles non canoniques, plutôt qued’apocryphes,parcequecederniertermeaétésouventétéliéàlalittératureésotériqueouhérétique.Eneffet,souslacatégoriede non canonique sont regroupés des écrits très divers, dontcertains issus de cercles qui défendaient des doctrines quen’acceptapas lechristianismemajoritaire ;pourcelacesécritsn’ont pas été inclus dans le canon duNouveauTestament. Enéchange, d’autres textes apocryphes, même s’ils ne furent pasinclus dans le canon des Églises chrétiennes, contiennent destraditions d’une grande ancienneté et ont exercé une influencenotablesurlaliturgieetlaspiritualitédespremierssièclesetilsontététenusengrandeestimeetconsidération.Jemeréfère,parexemple, au Protévangile de Jacques (vers l’an 200) ou auPseudo-Matthieu (VIe-VIIIe siècles), qui constituent l’une dessources de laLégende dorée, l’œuvre de Jacques deVoragine(XIIIe siècle). La caractéristique commune à tous lesÉvangilesnoncanoniquesestqu’ilsnesontpasdesrécitsquiracontentlavie, les enseignements ou l’activité de Jésus, mais qui nerapportentquedesfragmentsdesonministèreouquiselimitentàcertainsaspectsdesaprédication.Ilest impossible,donc,deles lire sans référence auxÉvangiles canoniques, dont ils sontredevables.

2.1.2.1.L’ÉvangiledeThomas

L’ÉvangileselonThomas–terminologieutiliséeàlafindel’écrit–ousimplementThomas–commesouventonledésigne– est, comme nous l’avons déjà signalé, une des six sourcesmajeuresàprendreencomptepourlarecherchesurleJésusde

l’histoire.Nousenconservonsunexemplairecompletencopte,datable de l’an 350, qui fut trouvé à Nag Hammadi (HauteÉgypte) en 1945. Antérieurement, au début du XXe siècle, àOxyrhynque, étaient apparus trois papyri grecs (N° 1, 654 et655), datables du IIIe siècle, qui contenaient des fragments deThomas avec toutefoisun texte assezdifférentde l’exemplairecopte, qui est lui, la traduction d’un original grec. L’étudeminutieuse de chacune des 114 sentences, paroles, ou logiaattribuésàJésusquel’ontrouvedanscetÉvangiledeThomas,porte à conclure que, vers 150, l’original grec avait trouvé saformedéfinitive,mêmesidelégèresmodificationsontpuyêtreintroduites jusqu’en 200. Cependant, cette forme finale deThomas est en fait un mélange de matériaux divers : certainssont,entoutpoint,prochesdesÉvangilescanoniques,d’autress’en séparent ostensiblement et s’apparentent aux traditionsgnostiques.Malgrétout,ilsemblequelameilleuresolutionsoitde faire la distinction entre la forme finale de Thomas,imprégnéedegnosticismeetéloignéedel’Égliseapostolique,etlaformeinitialedeThomas,quireflèteunchristianismedetypejudéo-chrétien, proche de l’évangile selon Matthieu et del’Évangile des Hébreux A. DeConick propose une distinctionsemblable(entreKerneletAccretions).

La forme finale de Thomas, avec ses 114 logia, serait,commenousvenonsdeledire,del’an150,tandisquelaformeinitiale, avec quelque 70 logia, devrait être datée de l’an 100.Entre-temps, se serait produit un accroissement du texte,favorisé par le passage de la tradition la plus originale augnosticisme chrétien. La forme initiale de Thomas – unecollection de sentences de Jésus – serait une sélection de sesparolesquiexpliquerait laradicalitédelaviechrétienneetquiprésenteraitJésuscommeunmodèlederenoncementàlaviede

famille et à la possession de biens. Le disciple, celui qui« recherche le Royaume », doit accueillir la révélation duRoyaume et vivre selon ce don qui lui est fait. D’autre part,Jésus s’identifie au Royaume et, c’est pourquoi, le trouver ettrouverleRoyaumesontdeuxchosesidentiques.Àl’opposé,sesituent les Pharisiens, eux qui ont refusé Jésus et combattentdonc ses adeptes.Nousnous situons aucœurde lapolémiqueentre pharisaïsme et christianisme, propre au tournant du Iersiècle.Pourcequiconcernel’étatfinaldeThomas,ilrévèleunchangement substantiel dans les croyances et les manières defaire. La communauté qui, autour de l’an 100, pratiquait unchristianisme vigoureux, centré sur lemessage duRoyaume etlié à la communauté judéo-chrétienne de Jérusalem (et à lamémoiredeJacques,lefrèreduSeigneur),enpleinecommunionavec les autres communautés chrétiennes (spécialement cellesd’Antioche), change de physionomie et se transforme en unecommunauté décidément gnostique pour qui trouver le«royaumedeDieu»s’entendcomme«setrouversoi-même»,qui prône un christianisme élitiste (formé de spirituels, lesparfaits, ceux qui ont dépassé toute dualité et qui vivent laplénitudedelalumièreetdelaconnaissance)etquis’identifieavec « Thomas » (comprenons les gnostiques) et méprise«Pierre » (c’est-à-dire l’Église apostolique), sachant que cettecommunautéauraitreçudeJésusunerévélationspéciale–d’oùprovientlenomd’ÉvangiledeThomas!

Cet Évangile de Thomas a suscité de multiplesinterrogationsetappréciations.Malgrésesdifférencesévidentesavec les Évangiles canoniques, certains auteurs, comme H.KoesterouJ.D.Crossan,ontproposédeleconsidérercommele«cinquièmeévangile»:Thomasseraituntexteindépendantdesquatre versions canoniques, l’évangile le plus ancien – et en

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diffuséeauseindescommunautés judéo-chrétiennessyriennes,renforcées par l’arrivée d’exilés de Palestine aumoment de lapremière guerre juive. Ceci explique la présence dans lesÉvangilesdesHébreux,d’épisodesetdesentencesremarquablesattribués à Jésus. Une des plus célèbres, citée par Clémentd’Alexandrie et par l’Évangile selon Thomas (logion 2), estcelle-ci:

« Celui qui cherche ne doit pas s’arrêter jusqu’à cequ’il trouve, mais quand il aura trouvé, il en seraétonné. Tout étonné, il régnera ; et, dès qu’il auracommencé à régner, il trouvera le repos »(Schneemelcher–Hebräerevangelium,n.4b).

Remarquable aussi, toute proche de Thomas (logia 55 et62), qui dit que suivre Jésus est plus important que sa proprefamille,àmi-cheminentreMatthieu10,37-39etJean17,6cettesentence,citéeparEusèbedeCésarée:

«JemesuischoisilesplusdignesetlesplusdignescesontceuxquelePèrem’adonnés»(n.23).

L’amour de son frère occupe une place particulière dansl’Évangilejudéo-chrétien.Seloncetévangile,undespéchéslesplus graves est de « faire de la peine à son frère » ; et, enconséquence,«vousneserezjamaisheureuxsivousneregardezpas votre frère avec amour ». Ces deux sentences, citées parJérôme, appartiennent indiscutablement au noyau dur dumessagedeJésus(voir,parexemple,Matthieu18,10).Demême,unautre logiondeThomas (le logion25)estproche luiaussi,del’ÉvangiledesHébreux:

«Aimetonfrèrecommetonâme;garde-lecommelaprunelledesyeux.»

La forme initiale de l’Évangile de Thomas et l’ÉvangileselonlesHébreuxgermentsurlemêmehumusjudéo-chrétiendeSyrie.

On trouve aussi dans l’Évangile des Hébreux certainesprécisions, dont l’ancienneté n’est pas absolument certaine.Ainsi,del’hommeàlamainparalyséesoignéparJésus(voirMt12,9-14),onditqu’ilétaitmaçonetqu’ilinvoquaainsiceluiquidevaitleguérir:

« Je te le demande, Jésus : rends-moi la santé pourque je ne sois pas forcé demendierma nourriture »(citéparsaintJérôme;n.10).

Oubien, à partir de la phrase deMatthieu 18,22 où Jésusaffirme qu’il faut pardonner soixante-dix fois sept fois,l’ÉvangiledesHébreuxajoutecommeparoledumaître:

« Jusque chez les prophètes déjà oints par l’EspritSaint, on a trouvé du péché » (cité aussi par saintJérôme;n.15a).

Enrevanche,quand toute la familledeJésusdécided’allersefairebaptiserparleBaptiste,Jésusaffirmeêtrelui-mêmesanspéché:

«Quelpéchéai-jecommis,pourquejedoiveallermefairebaptiserparlui?Àmoinsquecequejeviensdediresoitdel’ignorance!»(n.2).

L’allure du texte rappelle Matthieu 3,14-15, où Jean

Baptiste reconnaît la sainteté de Jésus, et Jean8,46 («Qui devouspeutprouverqu’ilyadupéchéenmoi?»).Lelogion104del’ÉvangiledeThomassesituedansunelignesemblable:

« Quel péché ai-je commis ou en quoi ai-je étévaincu?»

Mais, Jésus finit par se faire baptiser et, c’est alors que laplénitude de l’Esprit qui le caractérise (voir Luc 4,18-19, quicite Isaïe61,1-2) semanifestedansun textede l’Évangile desHébreux où l’Esprit Saint est présenté comme une figureféminine,puisqu’enhébreulemotquisignifie«Esprit»(ruah)est,habituellement,féminin.

Quand « le Seigneur », Jésus, sitôt baptisé, sort de l’eau,«toutelasourcedel’EspritSaint»descendetreposesurluietcelui-ciluidit:

« Mon fils, dans tous les prophètes moi-même jet’attendais, pour que tu viennes et que je repose entoi.Parcequetuesmonrepos,tuesmonfilspremier-né,quirègnespourtoujours»(Hebräerevangelium,n.2).

Il est donc clair que l’Esprit repose en Jésus et c’estpourquoi il est leFils (voir également Jn1,33-34).Également,enlienavecl’épisodedestentations(voirMt4,1et4,8),l’EspritSaintestappelé«mère»parJésuslui-même:

«Elleafiniparm’attraper,mamèrel’EspritSaint,parun cheveu et elle m’a transporté sur la grandemontagneduThabor»(Hebräerevangelium,n.3).

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auteurs actuels acceptent comme bon, est le suivant (lesprobables interpolations sont soulignées et l’original grec demots les plus significatifs estmis entre parenthèses, en accordaveclapropositiondeJ.P.Meier):

«Àcetteépoque[Pilateétantgouverneur]estapparuJésus,unhommesage(sofosanèr),danslamesureoùilestréellementlicitedel’appelerhomme.Cefut,eneffet, quelqu’un qui accomplissait des chosesprodigieuses (paradoxón), un maître pour ceux quiaccueillaientavecplaisircequiestvrai(talèthè).Etilgagna à sa cause beaucoup de gens, tant juifs qued’origine grecque. Il était le Messie (Khrystos). Etlorsque Pilate, à la suite d’une accusation de nosdirigeants, l’eut condamné [à mourir] sur la croix,ceuxqui l’avaientaimédudébutnecessèrentpasdel’aimer.Le troisième jour il leur apparut denouveauvivant.LesprophètesdeDieuavaientprophétisécelaainsiquemilleautresmerveillessurlui.Etjusqu’àcejourlalignée[phylon]deschrétiens,dénomméeainsià cause de lui, n’a pas disparu » (Antiquités 18,63-64).

Lapartiequenousavonsconsidéréecommeauthentiquedece texte, ressemble à l’évidence à la citation du TestimoniumFlavianumquel’ontrouvedanslatraductionarabedel’histoireuniverselle du christianisme écrite par Agapios, évêque deHiérapolis,auXesiècle.Voicicetexted’Agapios,tirédel’oubliparl’historienjuifS.Pines:

«[Flavius]Josèphedit[…]qu’àcetteépoqueilyeutunhommesagequis’appelaitJésus,quisecomporta

bien durant sa vie et fut connu comme un hommevertueux.De nombreux juifs et un grand nombre degensd’autresnationsdevinrentsesdisciples.EtPilatel’avait condamné à la crucifixion et à la mort, etcependant ceux qui étaient devenus ses disciplesn’ontpascessédel’être(oubien:n’ontpascessédeprêcher sa doctrine) et ont déclaré qu’il leur étaitapparu trois jours après sa crucifixion et qu’il étaitvivant. Et peut-être pour cette raison (selon eux) ilétait le Messie en relation au sujet duquel lesprophètesavaientditdeschosesmerveilleuses.»

Il sembledoncque l’hypothèsedes interpolationsdemeurelimitée aux : trois passages où il est dit que Jésus est decondition divine (la première), qu’il est leMessie d’Israël (laseconde) et qu’il est ressuscité des morts, comme l’avaientprédit les prophètesd’Israël (la troisième).Naturellement, seulun chrétien peut s’exprimer ainsi. En revanche, si nous lisonsles textes sans les interpolations, nous reconnaissons bien lesparolesd’unauteurjuif,deFlaviusJosèphe,quinesemblaitpashostileauxchrétiens:Jésusaétéun«hommesage»,quiafaitdesmiracles et a enseigné des vérités aux gens de son temps,avec une répercussion notable tant parmi ceux de son proprepeuplequeparmiceuxquin’enfaisaientpaspartie(lesGrecs);accuséparlesdirigeantsjuifs,ilfutcondamnéparlegouverneurromain Pilate à mourir crucifié, cependant ses adeptes ne sedispersèrent pas, mais au contraire ils gardèrent vivant sonsouvenir.

2.2.1.2.Écritsrabbiniques

AlorsqueFlaviusJosèpheparledeJésusdemanièreneutre,les écrits rabbiniques se situent en réaction contre les écritschrétiens, concrètement les Évangiles canoniques de l’Églisechrétienne,surtoutl’évangileselonJeandanslecasduTalmuddeBabylone.Pourtant,commelesouligneP.Schäfer,leTalmuds’engagesurlescheminsdelapolémiquecontrelechristianismesurlabased’uneprésentationd’unJésus«inverse»deceluiduNouveau Testament ; cependant, en général, il n’atteint pas laméchanceté qui sera celle de l’œuvre médiévale des ToledothJeshu. Il suffit simplementd’ajouter que, au-delàdumépris etdu refus tant envers Jésus qu’envers ses adeptes, les écritsrabbiniques répondent par le silence : dans les manuscrits duTalmud de Babylone les références explicites à Jésus sontsouventcensuréesetremplacéesparunvague«lui»ouparunoffensif « fils de Panthéra » – un soldat romain avec un nominventé (qui résulted’une interversiondesconsonnesdu termegrecparthénos, « vierge », qui est appliqué par les ÉvangilescanoniquesàMarie,lamèredeJésus).Lesréférencesàlafigurede Jésus sontpeunombreuses (unequinzaine), répartiesparmiles six traitésduTalmuddeBabylone,deux traitésduTalmudpalestinien ou de Jérusalem, un traité de la Tossefta et duMidrashRabbàsurlelivredeQôheleth.Malgrécepetitnombrede citations, il est certain que le Talmud de Babylone, rédigédans cette ville alors sous domination sassanide – dynastie enluttecontre l’Empirechrétiend’Orientoubyzantin–offredesdonnéesserapportantàlapersonnedeJésus:safamille(Jésusest un bâtard ou mamzer, fruit d’un adultère), sa formation(Jésus est un étudiant frivole et libertin), sa conditiond’interprète de la loi juive (mais qui ne possède aucuneautorité), lesguérisonsdemaladesqu’onluiattribue(maisquin’ontaucunsupportdivin),sajustemortpardécisiondejusticesousl’accusationd’idolâtrieetdeblasphème,lescinqdisciples

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communauté chrétienne qui en a conservé la mémoire. End’autres termes, Jésus doit être mis de manière crédible,plausible,fondamentale,enrelationaveclejudaïsmeprimitifdelaterred’Israël.

Or, tous les matériaux à notre disposition doivent êtrereconsidérés, selon des critères et des règles qui permettentd’analyser de manière critique les textes évangéliques et dediscerner comment chacun d’eux se situe par rapport auxquestions historiques sur Jésus. Il s’agit de proposer de telscritères pour affiner le plus possible l’approche du Jésus del’histoire, et, conséquemment, évaluer le degré de fiabilité desrésultats obtenus.Un critère est unoutil et, comme tel, il doitêtreutilisénonpasd’unemanièremécanique,maisavectactetenconnaissancedecause,ensachantqu’iln’estpasinfaillible,mais qu’il n’est pas non plus superflu, car de lui dépend engrandepartie l’orientationquepeutprendre la recherchesur leJésusdel’histoire.Ainsi,laDeuxièmequêteduJésushistoriqueavaitdonnélaprioritéaucritèredediscontinuité,combinéavecle critère de cohérence. On pensait que ces deux critèrespouvaientconduireàcequiestpropreetexclusifdeJésus,sonuniqueness. En effet, le critère de discontinuité ou dedissemblance (dissimilarity) postulait que, afin d’atteindre lenoyaucentraldelavieetdumessagedeJésus,ilfallaitécartertoutcequidépendaitouétaitprochedu judaïsmedu Ier siècleou du christianisme primitif. Une fois menée à terme cette« purification », il fallait entreprendre de construire, ens’appuyantsur lecritèredecohérence(coherences),unevisionunifiée de Jésus, qui croîtrait à fur et à mesure que l’onrécupérerait les matériaux mis à l’épreuve du doute. Endéfinitive,cesdeuxcritères,complétéspard’autresdemoindreimportance,mettaient sur la table de travail les trois éléments

différents qui constituent la question historique sur Jésus : lejudaïsme de son époque, la communauté chrétienne qui s’estforméeaprès lui, et sapersonnemêmeet sonmessage (faitsetparolesrapportésdanslesÉvangiles).Àcemoment-là,lesdeuxcritèrescitésfournissaientuneréponseàlaquestiondesmodesderelationentreJésusetlejudaïsme,d’unepart,etentreJésuset la communauté primitive, de l’autre : la continuité et ladiscontinuité.

La Troisième quête sur le Jésus historique visait à larévisionetlareformulationdecesdeuxcritères.Lejeurestelemême, mais les règles ont été modifiées. Concrètement, laséparation nette établie entre un premier moment de larecherche, où l’on mettait l’accent sur la discontinuité, et unsecondmoment, où l’on reconstruisait une certaine continuité,amenait les exégètes à isoler excessivement Jésus de soncontextejuifetnetenaitpascomptedel’impactquecedernieravait eu sur la communauté primitive. Il fallait articuler demanière simultanée continuité et discontinuité, et donner unelargeplace,malgrétout,aucritèred’«authenticité».Onnepeutpas réduire le matériau historique sur Jésus à une doubleinterrogation du type : cette parole attribuée à Jésus, est-elleauthentique ou ne l’est-elle pas ? Cet épisode qui lui estattribué,s’est-ilpasséréellementouest-iluneinvention?Ilfautintroduireetutiliserleconceptde«traditiondeJésus»(JesusTradition), orale et écrite, qui permet plus de souplesse et denuances dans la qualification des matériaux évangéliques, quisont le fruit de l’activité de la communauté primitive et lerésultatd’unetransmissionfidèle.Ilfautalorssoulignerlepoidsspécifique et l’importance que prend le fait de déceler de la« judéité de Jésus » (Jesus Jewishness), c’est-à-dire de situerJésusdanslejudaïsme,lesjudaïsmes,du Iersièclepriscomme

un arrière-fond qui émerge constamment dans les quatreÉvangiles,euxaussiduIersiècle(ditscanoniques)etsurlequels’inscriventlescaractéristiquespropresàlapersonnedeJésus.

Lecritèredediscontinuitéoudedissemblanceaétéintégréet transformé au sein du critère de plausibilité historique(plausibility), tel qu’il a été formulé par Theissen-Winter. Lecritèredeplausibilité,propredelaTroisièmequête,aintégrélescritères d’incommodité (embarassment) et de témoignagemultiple (multiple attestation), et, en partie, le critère decohérence.D’autrepart,lecritèredecohérenceaétédéveloppéen critère des éléments caractéristiques (charactericity) parJ.D.G. Dunn. Cet auteur souligne que les élémentscaractéristiques de la tradition de Jésus, même s’ils sontrelativementdifférentsdecettetradition,doiventêtrerattachésàlui. De plus, ce rattachement doit être maintenu sans tenircomptedufaitquelesélémentsenquestionoccupentuneplacecentrale ou périphérique au sein du judaïsme majoritaire dutemps de Jésus. En d’autres termes, entre Jésus et lacommunauté chrétienne s’établit une continuité naturelle, quiprend forme dans « la tradition de Jésus », résultat de lamémoire le concernant que développent ceux qui l’ont connudirectement. Cependant, la continuité entre Jésus et lacommunauté primitive n’est pas une « construction » aposteriori, mais une modalité propre à n’importe quelletradition : ce qui est transmis et rappelé reste constamment enrelation avec celui qui en est l’objet. La tradition de Jésuscommencedurantsonministère,etnonpasaprèsPâques.

Le critère de plausibilité historique a une double visée :celle du contexte (le monde juif où Jésus a vécu) et celle del’impact (lemonde de la communauté chrétienne primitive quiestnéeaprèslui).Et,danschaquecas,lesressemblancesetles

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leur comportement. Toutefois, sitôt ressuscité, Jésus ne semanifeste qu’à ses disciples, ses amis, dont une grande partiel’avait abandonné au moment de l’épreuve. C’est eux qui ontbesoindelesavoirvivant.Lechristianismenereposepassurdesévidencesincontestables–quipeuventtoujoursêtrerefuséesoudétournées–,maissurdestémoinsfidèlesetdignesdefoi.

Le message du Royaume que Jésus annonce, c’est derameneràDieutouslescœurs.Laprièreconfiante–dontJésusen personne est le modèle –, le sens de la vie – basé sur laconversion du cœur –, les actes généreux envers autrui – à lamanière du Bon Samaritain – expriment clairement le cheminnouveauqu’ilaouvert.Demême,danslarelationauxautres,leservice humble et sans faille, les relations interpersonnellesmaintenuesmalgrél’espritdediscordeetdedivision,lachaleurdel’accueiletdel’amitié,toutceladénoteunenouvellemanièredevoiretdevivreleschoses.LepassagedeJésusdansl’histoirehumaine représente un bouleversement, une authentiquerévolutiondes certitudes et des postures intérieures.Mais toutcommenceparunregarddifférentposésurlaréalité,quisortducœuretquiestcapabledefairenaîtreladouceurdeladureté,labontéde laméchanceté, l’amourde lahaine.Lacivilisationdel’amours’épanouitdanslaculturedupardon.Lepardonestunepierredefondementduchristianisme.

Toutefois,cequifait lasingularitéde laviedeJésus,c’estque sonhistoire, tout en s’insérant dans l’histoire humaine, ladépasse.LechristianismeaffirmequeJésusreviendrapourjugerles vivants et les morts, c’est-à-dire que se réalisera undiscernement des intentions et des comportements où l’amoursert à étalonner labalance.LaRésurrectionde JésuscomporteunevictoiresurlamortetuneprésenceactiveduressuscitéauxcôtésdeDieu,d’uneampleurcosmique.Ensuite,quandviendral’heure où ce monde doit être rénové, se produira sa venue

glorieuse.AinsidoncJésusn’estpasseulementpassédelamortàlavie,maisilentraîneverslavietoutcequiporteunetracedemort,dedouleuretdesouffrance.LaCréationest transfigurée.Iln’yaplusdelimitesàl’espérance,nidebarrièresaubien.Ilestpossibled’imaginerlafind’unmondetropalourdiparlemaletpar ladestructiond’autrui,unmondeblessépar laShoahetparlesgoulags.Lavéritél’emportera.

Cependant, le projet de Jésus n’est pas un rêve qui resteentre parenthèses, dans l’attente d’un futur plus ou moinsLointain. L’histoire humaine ne peut pas se nourrir derésignation stérile et de révolte sanglante.La frontière entre letempset l’éternité,entre lesclairs-obscurset lapleinelumière,s’efface quand s’allument sur cette terre les étincelles d’unmondenouveau,quandcemondeestembrasédufeudel’Esprit.Jésusresteunpersonnage«historique»danslamesureoùilapromisd’êtreici-bas«avecvous»jusqu’àlafindumonde(Mt28,20).Grâceàcetteprésencesalvatrice,lemalpeutêtrevaincuetlapeurdelamortn’estplusuncauchemar.Lesénergiesquijaillissentdel’évangiledeJésussontfortesetdonnentlaforce.

La Résurrection de Jésus est le commencement d’unenouvellecréationtraverséeparlabeauté.Lemondefuturadéjàcommencéàsemanifester.Lesapparitionsduressuscitéensontles prémices. Il ne nous est pas impossible de les reproduiredansdesmilieuxet des situations complexes, surtoutquand ilne semble plus rester aucune place pour l’espérance. LaRésurrectiondepersonnesetdepeuples,decontinentsentiers,selitcommeunrefletdel’éclatdeviequijaillitdusépulcredeJésus.D’autrepart,cetombeausetrouvaitdansunjardin,c’estlàque Jésus s’est fait reconnaître enappelantunediscipleparson nom : « Marie ! » C’est encore aussi dans un jardin, lejardind’Éden,oùDieuconversaitavecsesamis,l’hommeetlafemme,quel’humanitéacommencé.Ilyaunerelationféconde

entrelejardindelapremièrecréation–lejardind’Éden–etlejardinde l’humaniténouvelle, celuide la secondecréationquis’ébauchedanslecorpsglorieuxdeJésus.Voilàpourquoiilestbonetnécessairederetrouverlamémoireduparadis,decultiverdes jardins de fraternité dans un monde appelé à devenirnouveau.

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6.2.1.1.LesraisonsdesautoritésjuivesQUELLESAUTORITÉS?L’ATTITUDEDEJÉSUSENVERSLALOIL’ATTITUDEDEJÉSUSDEVANTLETEMPLELAPRÉTENTIONMESSIANIQUEDEJÉSUSJÉSUS,UNFAUXPROPHÈTEJÉSUS,UNBLASPHÉMATEUR

6.2.1.2.Lesraisonsdelafoule6.2.1.3.Lesraisonsdel’autoritéromaine

6.2.2.L’arrestation6.2.2.1.Lescénario6.2.2.2.Lesannonces6.2.2.3.Laprière6.2.2.4.L’arrestation6.2.2.5.EtJudas?

6.2.3.L’interrogatoirejuif6.2.3.1.LasessionpréliminaireduSanhédrin6.2.3.2.Laréalisationdel’accordpréalable6.2.3.3.L’interrogatoirechezHanne6.2.3.4.Lesmoqueriesdesgardesetdesserviteurs6.2.3.5.LesreniementsdePierre6.2.3.6.LaréuniondanslamaisondeCaïphe

6.2.4.Leprocèsromain6.2.4.1.Ledéroulementdesfaitsetlaprocédure

judiciaire6.2.4.2.Débutdujugement:accusationset

interrogatoire

6.2.4.3.Parenthèse:lesmoqueriesd’HérodeAntipasetdessoldatsromains

6.2.4.4.Reprisedujugement:lespressionssurPilate6.2.4.5.Conclusiondujugement:lasentence

6.2.5.Lamortparcrucifixion6.2.5.1.Laflagellation6.2.5.2.LecheminversleGolgotha6.2.5.3.Lacrucifixionetl’agonie

LACRUCIFIXIONL’AGONIE

6.2.5.4.LamortLESDERNIERSMOMENTSAPRÈSLAMORT

6.2.6.Lasépulture6.2.6.1.Ladescentedelacroix6.2.6.2.L’enterrement

6.3.LARÉSURRECTION

6.3.1.Jésusetsonfutur

6.3.2.LecorpsdeJésusn’estpasdansletombeau

6.3.3.Jésussemanifesteauxdisciples6.3.3.1.Lesapparitions6.3.3.2.LarelationJésus-disciplesaprèsPâques

6.3.4.Endeçàetau-delàdel’histoire

7.ÉPILOGUE

Proposfinal(MichelCamdessus)

Bibliographie

Index

Achevéd’imprimerparXXXXXX,enXXXXX2016N°d’imprimeur:

Dépôtlégal:XXXXXXX2016

ImpriméenFrance