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ﺍﻷﻃﺒﺎﺀ ﻟﻌﻤﺎﺩﺓ ﺍﻟﺠﻬﻮﻱ ﺍﻟﻤﺠﻠﺲ ﺑﺎﻟﻮﺳﻂ ﺍﻟﻤﻨﺴﺘﻴﺮ ﺍﻟﻤﻬﺪﻳﺔ ﺍﻟﻘﻴﺮﻭﺍﻥ ﺳﻮﺳﺔ ﻭﻻﻳﺎﺕConseil Régional de l’Ordre des Médecins du Centre Kairouan – Mahdia –Monastir – Sousse EXERCICE DE LA MÉDECINE Les documents médicaux Dr Mohamed BRAHAM 2014

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  • Conseil Rgional de lOrdre des Mdecins du Centre

    Kairouan Mahdia Monastir Sousse

    EXERCICE DE LA MDECINE Les documents mdicaux

    Dr Mohamed BRAHAM

    2014

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    EXERCICE DE LA MDECINE Les documents mdicaux

    Article 27 du CDM

  • 3

    COMPOSITION DU CROM DU CENTRE 2012-2013

    Prsident : Dr Mohamed LIOUANE Vice-Prsident : Dr Ali MTIRAOUI Secrtaire Gnral : Dr Foued BOUZAOUACHE Secrtaire Gnral Adjoint : Dr Samir BEN SOUID Trsorier : Dr Mohamed BRAHAM Membres : Dr Farhat GUETAT Dr Hatem ACHACHE

    PERSONNEL DU CROM

    Secrtaires Mme Zihar EL MEDDEB

    Mme Souad KALAI Melle Neira TRABELSI

    Femme de mnage Mme Fatma LAAJIMI

    ABRVIATIONS

    AP : Accord Pralable APCI : Affection Pris en Charge Intgralement CDM : Code de Dontologie Mdicale CMI : Certificat Mdical Initial CNAM : Caisse Nationale dAssurance Maladie CNOM : Conseil national de lOrdre des Mdecins CROM : Conseil Rgional de lOrdre des Mdecins

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    PRFACE DU PRSIDENT DU CROM DU CENTRE

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    PRFACE DU DOYEN DE LA FACULT DE MDECINE DE SOUSSE

    Le mdecin est un personnel hautement qualifi, ayant pour mission lamlioration de ltat de sant de la population. Il est appel promouvoir, maintenir et rtablir la sant des personnes et des populations, en tenant en compte des volutions de la socit, des aspirations des citoyens et des impratifs du systme de sant. Cest dans ce cadre que les comptences du mdecin ont t revues laube du 21e sicle pour aller au del de lexpertise clinique (diagnostic, traitement, suivi) afin denglober lapproche sant publique, la communication, la gestion, la collaboration et le professionnalisme. Le Mdecin est appel, entre autres,

    - communiquer efficacement avec ses patients et leur entourage. Il doit considrer que la relation qui stablit entre lui et son patient comme tant la fondation sur laquelle sarticule son implication et sa responsabilit. La collecte et le traitement de linformation en gnral reprsentent la pierre angulaire par laquelle il dispense et coordonne les soins ; dans ce registre, il doit faire preuve de professionnalit et de probit ;

    - travailler en troite collaboration avec ses pairs, avec les autres professionnels de la sant, avec la famille et les autres intervenants dans le domaine de la socit (socit civile, dcideurs, juristes, bailleurs de fond (CNAM) et les mass-mdias.

    Ainsi, le mdecin doit dmontrer dans ses actions un engagement et une responsabilit sans faille envers tous les acteurs cits ci-dessus. Cest ce quon appelle le professionnalisme du mdecin, qui se traduit par ladoption de comportements respectueux des principes thiques, des rgles dontologiques, ainsi que le cadre lgal et organisationnel qui balisent la pratique mdicale. Les mdecins doivent possder les qualits qui sont ncessaires pour rpondre leurs responsabilits individuelles et collectives envers tous les acteurs du systme et la socit en gnral ; cest par lcrit que, le plus souvent, ils sengagent et engagent leurs collaborateurs ; cest encore par lcrit quils prescrivent et ordonnent ; cest toujours par lcrit quils deviennent des tmoins prcieux au service de la justice. Cet acte, la rdaction par le professionnel, nest pas inn : il obit des rgles et sapprend, ce quoi le mdecin en formation na pas t bien prpar sur les bancs de la facult ni mme sur les lieux de ses stages.

    Ce document labor par mon ami le Docteur Mohamed BRAHAM rpond justement ce besoin ressenti par la plupart des mdecins ; il comblera ainsi un dficit dans le programme de formation de base que les facults de mdecine doivent satteler corriger.

    Pr Ali MTIRAOUI Doyen de la Facult de Mdecine de Sousse

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    AVANT-PROPOS

    Cet ouvrage est le fruit d'une longue rflexion et prtend rpondre un besoin parfois exprim, souvent tu par nombre de mdecins qui, une fois exposs l'exercice rel de leur art, se trouvent dsarms quand ils prennent leur stylo pour rdiger leur premire ordonnance ou leur premier certificat en toute responsabilit. Car la facult ne nous a pas prpars la rdaction des documents mdicaux et cette faille, puisque c'en est une, a grand besoin d'tre rpare. Ce recueil de textes, conseils, modles de documents mdicaux, se veut tre une aide de tous les jours pour tout mdecin en contact quotidien avec la feuille de papier, si fragile mais si lourde par l'encre du professionnel. En signant un document le mdecin engage sa responsabilit, tout le systme de sant et met en jeu sa comptence. Il tait naturel que ce soit le Conseil de l'Ordre des Mdecins qui le publie puisqu'il est de son devoir de s'associer aux Facults de Mdecine pour parfaire la formation des mdecins, notamment en matire d'thique et de dontologie dont il sera longuement parl ici. Je tiens remercier et fliciter de tout cur tous ceux qui ont rendu ce travail possible et qui ont particip son laboration et en particulier les membres du Conseil Rgional de lordre des Mdecins du Centre : Dr Ali Mtiraoui, Dr Mohamed Liouane, Dr Foued Bouzaouache, Dr Farhat Guetat et Dr Samir Ben Souid ainsi que les docteurs Sofine Frigui, Ins Frigui et Kamel Rejeb, mdecins conseils au District du Centre et du Centre Rgional de lAssurance Maladie de Sousse. Comme tout travail humain, celui-ci est perfectible et le CROM du Centre est l'coute de vos critiques pour faire les corrections ncessaires dans les prochaines ditions.

    Docteur Mohamed Braham Mdecin Inspecteur de la Sant Publique

    Directeur de la Sant Prventive Membre du CROM du Centre

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    TABLE DES MATIRES INTRODUCTION .............................................................................................................................................. 9 CHAPITRE I : LORDONNANCE MDICALE ............................................................................................ 10

    1- Le cadre rglementaire ............................................................................................................................. 10 2- Indications mentionner sur une ordonnance .......................................................................................... 12 3- Conditions ltablissement dune ordonnance ....................................................................................... 13 4- L'ordonnance mdicale : validit et renouvellement ................................................................................ 14 5- prescription mdicale par tlphone ......................................................................................................... 14 6- prescription mdicale et la responsabilit du mdecin ............................................................................. 14 7- Prescription mdicamenteuse aux sportifs ............................................................................................... 15

    CHAPITRE II : LE DOSSIER MDICAL ...................................................................................................... 16 1- Utilit du dossier mdical ......................................................................................................................... 16 2- Informations recueillir dans le dossier mdical ..................................................................................... 16 3-Lgislation en Tunisie ............................................................................................................................... 17 4-Le dispositif lgal de la protection du dossier mdical ............................................................................. 17 5- Dossier mdical ou dossier de sant ? ...................................................................................................... 19 6- responsabilit mdicale : importance du dossier mdical ........................................................................ 20 7- Le code de dontologie mdicale et le dossier mdical. .......................................................................... 20

    CHAPITRE III : LE CERTIFICAT MDICAL .............................................................................................. 21 1- Le cadre rglementaire ............................................................................................................................. 21 2- Certificat mdical et secret professionnel ................................................................................................ 22 3- Les diffrents certificats mdicaux ........................................................................................................... 22 4- Les certificats mdicaux obligatoires ....................................................................................................... 24 5- Certificats facultatifs ................................................................................................................................ 29 6- lexpertise- la rquisition .......................................................................................................................... 30 7- Cas particulier des mineurs ...................................................................................................................... 32 8- signalement des sevices a enfants ............................................................................................................ 33 9- Le certificat mdical de virginit .............................................................................................................. 33 10-Hospitalisation la demande dun tiers (HDT) ....................................................................................... 34 11-Les certificats mdicaux de complaisance .............................................................................................. 35 12- Les certificats mdicaux : attention aux piges ! ................................................................................... 36 13- Conclusion .............................................................................................................................................. 37

    CHAPITRE IV : LES CONTRATS ET LES CONVENTIONS ...................................................................... 38 1- Les contrats mdicaux ............................................................................................................................. 38 2- Les conventions mdicales ....................................................................................................................... 38 3-Lexercice de la mdecine en milieu touristique ....................................................................................... 40

    CHAPITRE V : AUTRES DOCUMENTS DLIVRS PAR L'ORDRE DES MDECINS ........................ 41 1- Inscription au tableau de lordre des mdecins ........................................................................................ 41 2- exercice de la mdecine en libre pratique : ouverture dun cabinet mdical ........................................... 41 3- services de medecine durgence dans le secteur prive ............................................................................. 42

    CHAPITRE VI : DOCUMENTS MEDICAUX DE LA CNAM ..................................................................... 44

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    1- Demande de conventionnement avec la cnam ......................................................................................... 44 2- Bulletin de soins ....................................................................................................................................... 44 3- Bulletin de remboursement des frais de soins .......................................................................................... 44 4- Demandes daccords prealables (AP) ....................................................................................................... 44 5- Demande de prise en charge pour apci (affection prise en charge integralement) ................................... 46 6- Certificat medical daccident de travail ou de maladie professionnelle ................................................... 47 7- Certificat medical darret de travail .......................................................................................................... 47 8- Le certificat mdical pour invalidit/retraite anticipe pour usure prmature de lorganisme : ............. 47

    ANNEXE 1 : LES CERTIFICATS MEDICAUX ............................................................................................ 48 Certificat mdical pour lobtention dun permis de conduire ou son renouvellement ................................. 48 Certificat mdical dincapacit physique pour lutilisation de la ceinture de scurit ................................. 50 Certificat Mdical prnuptial ........................................................................................................................ 51 CMI : Modle hospitalier .............................................................................................................................. 53 Certificat mdical de dcs ........................................................................................................................... 54

    ANNEXE 2 : DOCUMENTS DU CONSEIL DE LORDRE .......................................................................... 58 Demande douverture dun cabinet medical prive ........................................................................................ 58 Demande de transfert dun cabinet medical prive ........................................................................................ 59 Annonce douverture dun cabinet medical .................................................................................................. 60 Annonce de transfert de cabinet medical .................................................................................................... 61 Demande douverture dun cabinet de groupe .............................................................................................. 62 Annonce douverture dun cabinet de groupe .............................................................................................. 63 Engagement .................................................................................................................................................. 64 Conventions : engagement ............................................................................................................................ 65 Demande de remplacement ........................................................................................................................... 66

    ANNEXE 3 : DOCUMENTS MDICAUX DE LA CNAM ........................................................................... 67 Certificat medical daccident de travail ou de maladie professionnelle ....................................................... 67 Certificat mdical darrt de travail .............................................................................................................. 68 Certificat prescrivant linvalidit/la mise e n retraite anticipe .................................................................... 69 Demande dadmission en APCI .................................................................................................................... 71 AP 1 : Demande de prise en charge de soins et explorations soumis laccord pralable .......................... 72 AP 2: Demande dexamen par imagerie mdicale ....................................................................................... 73 AP 3: Demande de prise en charge pour appareillage mdical .................................................................... 74 AP 4: Demande pour prise en charge de rducation fonctionnelle ............................................................. 75 AP 5: Demande de prise en charge pour chirurgie cardio-vasculaire .......................................................... 76 AP 6: Demande de prise en charge de lithotripsie externe ........................................................................... 77 AP 7: Demande de prise en charge de sances dhmodialyse .................................................................... 78 AP 8: Demande de prise en charge de radiothrapie externe ....................................................................... 79 AP 10: Demande de prise en charge dacte de greffe ................................................................................... 80 AP 11 : Demande de prise en charge de grands bruls ................................................................................. 81 AP 13 : Demande pour prise en charge de soins thermaux .......................................................................... 82 Bulletin de soins ........................................................................................................................................... 83

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    INTRODUCTION

    La signature d'un mdecin bnficie, par principe, d'un grand crdit et toute erreur ou compromission de sa part fait, notamment au corps mdical entier, un tort considrable. Le mdecin est sollicit tous les jours afin de rdiger des documents au profil du patient pour lui servir ce que de doit et ceci pour attester, certifier, confirmer ou dcrire une situation, un tat de sant. Ces documents sont gnralement demands soit par le patient soit par des instances type dassurances, administration, judiciaires. Ils sont gnralement destins un tiers. LArticle 27 du code de dontologie mdicale stipule que : Lexercice de la mdecine comporte normalement ltablissement par le mdecin, conformment aux constatations mdicales quil est en mesure de faire, des certificats, ordonnances, attestations ou documents dont la production est prescrite par les textes lgislatifs et rglementaires. Les documents viss lalina prcdent dlivrs par un mdecin doivent comporter son identit, sa signature manuscrite, la date de lexamen ayant servi de base aux indications mentionnes dans les documents et la date de leurs dlivrance.

    Ces documents doivent comporter lidentit exacte du patient Sommes-nous vraiment conscients de toutes les consquences individuelles et collectives des documents que le mdecin signe ? Par sa signature le mdecin engage sa responsabilit envers le patient et la socit dune faon gnrale.

    Ainsi, notre signature ne se conoit que dans un encadrement rigoureux par le Code de Dontologie et le Code Pnal. Qui de nous na pas t sollicit par amiti ou pour dautres raisons telle que la confraternit pour la rdaction dun certificat de complaisance considr tort social ou pour une ordonnance dicte par le patient aprs prsentation de vignettes ? La banalisation des fautes apparemment lgres mais rellement graves ne peut que ternir limage du mdecin et de la mdecine mais surtout aboutir des sanctions disciplinaires ordinales et parfois pnales. La mdecine doit tre exerce dans toute circonstance selon les normes dontologiques en vigueur.

    Dlivrer un document, le signer, ncessite comptence, objectivit, indpendance et si ce nest pas le cas, il faut sabstenir de mentionner ou de donner son avis sur des lments que l'on na pu contrler. Ainsi, avant dapposer sa signature sur un document et de le dlivrer, le mdecin doit se poser ces questions : Suis-je comptent pour signer le document quon me demande ? Suis-je prt assumer les consquences individuelles et socitales de ma signature ? La lgislation en vigueur me permet-elle de rdiger ce document, ce certificat, cet crit etc.? Est-ce que je signe ces documents en pleine indpendance de tout conflit dintrt ? Est-ce que je signe en toute libert et sans contrainte ? Ai-je bien inform ce patient ou ladministration sur les consquences de ma signature ? Mon interlocuteur est-il conscient que ma signature nest valable qu lheure ou la date o celle-ci est appose ? Mes crits sont-ils la traduction relle de ce que jai constat au cours dun interrogatoire et dun examen clinique ou paraclinique de ce patient?

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    CHAPITRE I : LORDONNANCE MDICALE

    La prescription mdicale est un acte mdical majeur qui consiste prescrire un traitement sur un document : lordonnance . Cette ordonnance consigne la prescription mdicale qui peut tre certes, des mdicaments mais galement des examens radiologiques, biologiques, des traitements physiques et des actes de kinsithrapie, ainsi que des cures thermales ou des rgles dhygine et de dittique. La rdaction de ce document valide un point fondamental : Cest un acte purement mdical qui ne peut-tre dlgu. La prescription mdicale ne doit ainsi en aucun cas rester une simple feuille d'ordre. Elle doit, au contraire, tre un outil de communication entre les diffrents acteurs de la chane de soins que sont les mdecins, les pharmaciens, les infirmiers et les patients.

    1- LE CADRE RGLEMENTAIRE

    1-1- Code de dontologie mdicale

    En plus de larticle 27 du CDM mentionn ci dessus, dautres articles du CDM font rfrence aux indications sur lordonnance et aux prescriptions du mdecin :

    Art.23 du CDM : Les seules indications quun mdecin est autoris mentionner sur les feuilles dordonnances et les annuaires sont :

    1) Celles qui facilitent ses relations avec ses patients : nom, prnom, adresse, numro de tlphone et heures de consultation.

    2) La qualification qui lui a t reconnue par le conseil national de lordre des mdecins. 3) Les titres et fonctions universitaires et hospitalires qui doivent prciser la facult ou

    lhpital dont in sagit. Ces titres et fonctions doivent tre ceux en cours au jour de lindication. Les titres et fonction ayant prcd lindication doivent obligatoirement tre prcds de la mention ancien .

    De plus, et selon lArt.33 du CDM : le mdecin doit limiter au ncessaire ses prescriptions et ses actes. Lexistence dun tiers payant (assurances publiques ou prives, assistantes etc.) ne doit pas amener le mdecin droger aux prescriptions prvues par cet article

    Art.57 du CDM au sujet du remplacement : Le remplacement doit tre mentionn de manire apparente lentre du cabinet du mdecin remplac. Cette mention doit figurer aussi sur les documents dlivrs par le mdecin le remplaant Dautre part, certaines lois organisant les professions pharmaceutiques ou portant rglementation des substances vnneuses font rfrence la rdaction et lexcution de lordonnance. En effet le pharmacien est le troisime intervenant dans la triade de prise en charge du patient avec le mdecin et le malade. 1-2- Prescription des substances du tableau B

    Loi 69-54 du 25 Juillet 1969 portant rglementation des substances vnneuses et dans son Art. 14 concernant la rdaction de lordonnance stipule que : Lauteur de la prescription doit la rdiger lencre, la dater, la signer et y mentionner lisiblement les nom, prnom et adresses et ceux du bnficiaires de lordonnance, ainsi que le nom et la forme du mdicament, son mode demploi et le nombre dunits thrapeutique. Sil sagit dune prparation magistrale, il doit indiquer en toutes lettres les doses des substances des tableaux A, B, ou C prescrites.

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    Le nombre dunits thrapeutiques doit tre indiqu en toutes lettres sil sagit de mdicaments spcialiss contenant des substances des tableaux A, B ou C ou de prparations magistrales ou officinales contenant des substances du tableau B.

    Concernant la prescription des substances du tableau B, lArticle 82 stipule que les souches des ordonnances doivent tre conserves par le praticien pendant trois ans pour tre prsentes toute rquisition des autorits comptentes La loi 54 du 25 Juillet 1969 a t modifie et complte par la loi n2009-30 du 9 juin 2009 (JORT n 47 du 12 Juin 2009) dont voici les articles en rapport avec la prescription mdicale : Article 78 (nouveau) : Lordonnance prescrivant des substances du tableau B ne peut tre excute aprs quarante huit heures (48) du jour de son tablissement. Lexcution de lordonnance est assure par un pharmacien dofficine de dtail install au gouvernorat dans lequel exerce le praticien qui la dlivre ou au gouvernorat ou se trouve le lieu de rsidence du malade. Si lordonnance est prsente au-del du dlai susmentionn, elle ne peut tre excut que pour le reste de la priode du traitement conformment ce qui est prescrit sur la dite ordonnance Cette restriction de lexcution est dicte par le souci dviter la duplication des ordonnances et le chevauchement des prescriptions des substances du tableau B afin dviter lutilisation de ces substances des fins non thrapeutiques. De plus, il faut savoir que le pharmacien est tenu dtablir un rapport trimestriel sur la consommation de ces substances lintention de la Direction Rgionale de Sant territorialement comptente.

    Article 83, alina premier (nouveau) : Il est interdit dtablir et dexcuter des ordonnances prescrivant des substances du tableau B sous forme orale ou transdermique pour une priode dpassant 28 jours. Pour les substances du tableau B sous forme injectable, cette priode ne peut dpasser 14 jours. Les dispositions du prsent alina ne sappliquent pas aux liniments et pommades Ainsi a t supprime la mention rgle des sept jours du titre avant larticle 83 de la loi sus vise n 69-54 du 26 juillet 1969. En effet la loi n 2009-30 du 9 juin 2009 et dans son article 2 stipule : Est supprime du titre prvu directement avant larticle 83 de la loi sus vise n 69-54 du 26 juillet 1969, lexpression rgle de sept jours . La loi N 73-55 de 3 aots 1973, organisant les professions pharmaceutiques, prcise dans son Art.26 Lordonnance dun mdecin, dun chirurgien dentiste ou dun vtrinaire doit porter en caractres lisibles le nom et ladresse du signataire et tre rdig lencre, de faon tre excute dans toutes les pharmacies. Lorsque le pharmacien se trouve en prsence dune ordonnance qui lui parait dune inscription douteuse comme rdaction ou dangereuse comme effet, il doit en rfrer au signataire avant de dlivrer le produit ou la prparation spcifie.

    1-3- Prescription des psychotropes Pour lutter contre l'usage abusif des psychotropes et afin de rationaliser leur prescription une circulaire du ministre de la sant sous le n23/2013 du 11 avril 2013 informe les mdecins et les pharmaciens du secteur priv que la prescription des quatre produits psychotropes suivant est mise sous contrle particulier afin d'en assurer la traabilit :

    1- Trihexyphnidyle : Artane Parkizol 2- Clonazpam : Rivotril Aklonil Clonazepam 3- Lorazpam :Temesta 4- Diazpam : Valium Diazepam

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    La prescription de ces quatre produits se fera imprativement sur ordonnances numrotes, de couleur bleue, tablies par le Conseil National de l'Ordre des Mdecins et mises la disposition des mdecins au niveau des conseils rgionaux de l'Ordre pour une somme de cinq dinars, le carnet comportant 50 ordonnances. Le mdecin doit faire la demande au nom du prsident du Conseil Rgional de l'Ordre sur son ordonnance accompagne par une copie de sa carte d'identit. Les mdecins prescripteurs doivent noter sur le dossier mdical du patient le numro de l'ordonnance bleue dlivr ainsi que le numro de la carte d'identit du patient ou ventuellement le numro de la carte d'identit de l'accompagnant.

    Une seule ordonnance est dlivre par patient ou bien son accompagnant, laquelle ordonnance sera conserve par le pharmacien qui dlivre les psychotropes en question.

    Le pharmacien ne dlivre ces mdicaments que sur prsentation de la carte d'identit du patient ou de l'accompagnant.

    Afin d'viter le chevauchement des prescriptions de ces psychotropes, l'ordonnance en question ne sera honore que par les pharmaciens installs dans le gouvernorat o exerce le mdecin prescripteur ou dans le gouvernorat o habite le patient. En effet un tat trimestriel des prescriptions de ces psychotropes, l'instar des produits du tableau B, sera mis la disposition par le pharmacien la Direction Rgionale de la Sant territorialement comptente.

    Il existe un tat appel "TAT TRIMESTRIEL DES SORTIES DES PSYCHOTROPES" (sous contrle du Ministre de la Sant) utilis par les pharmaciens et qui comporte des donnes concernant :

    - La pharmacie en question avec le nom, l'adresse et le numro de tlphone ; - Le malade, le prescripteur et la date de prescription ; - Les produits dlivrs, leurs quantits et la date de dispensation.

    Cet tat est dat et sign par le pharmacien avec son cachet et transmis la Direction Rgionale de la Sant territorialement comptente.

    1-4- Les modalits de substitution dun mdicament par le pharmacien Cest larrt du ministre de la sant publique du 18 novembre 2008 qui a fix les modalits de substitution dune spcialit pharmaceutique. Le pharmacien en question devrait respecter certaines conditions :

    - Avant de procder la substitution le pharmacien doit informer le patient quil a procd la substitution et que la spcialit pharmaceutique propose est quivalente la spcialit pharmaceutique prescrite sur lordonnance

    - Il doit noter de manire manuscrite sur lordonnance mdicale le nom de la spcialit dlivre, sa forme pharmaceutique et y apposer sa signature, le cachet de la pharmacie et la date de dlivrance

    - Il doit se rfrer la liste des groupes gnriques.

    2- INDICATIONS MENTIONNER SUR UNE ORDONNANCE

    Sur l'ordonnance doivent figurer les mentions concernant la fois le mdecin, le patient et bien videmment le traitement. Le mdecin doit formuler ses prescriptions avec toute la clart indispensable. Il doit veiller leur comprhension par le patient, son entourage et le pharmacien afin de garantir sa bonne excution. On estime en effet que le mdecin a commis une faute en remettant une ordonnance rdige de manire ambigu et/ou en ne s'assurant pas de sa comprhension par le patient.

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    La rdaction des ordonnances par ordinateur a bien videmment l'avantage de pouvoir transmettre des ordonnances lisibles et viter ainsi des facteurs d'erreurs parfois catastrophiques. Elles pourraient, moyen terme, tre transmises par courrier informatique pour amliorer la dlivrance du mdicament. Mentionnes dans l'Art.23 du CDM, lordonnance mdicale doit tre rdige sur un papier en tte (feuille dordonnance). Les seules indications obligatoires qu'un mdecin est autoris mentionner sur ses feuilles d'ordonnances sont :

    1. Ses noms, prnoms, adresse professionnelle, numros de tlphone ; 2. La qualification qui lui aura t reconnue conformment au rglement de qualification

    tabli par le Conseil National des Mdecins de Tunisie et approuv par le Ministre de la Sant ;

    3. Ses diplmes, titres et fonctions Par contre, certaines mentions sont autorises mais non obligatoires :

    Son numro de tlcopie ; Ses jours et heures de consultation ; Sa situation vis--vis de la CNAM ; Si le mdecin exerce en cabinet de groupe ou en socit, les noms des mdecins

    associs ; ; Ses diplmes, titres et fonctions lorsqu'ils ont t reconnus par le Conseil national de

    l'ordre ; ventuellement la mention En cas d'urgence le numro d'appel

    La date est la seule mention de circonstance ncessaire. Concernant le patient, doivent tre prsents :

    Son nom Son prnom Son sexe (gnralement signal par les indications Mr, Mme ou Mlle)

    Concernant les mdicaments, il faut mentionner dans tous les cas :

    La dnomination du mdicament La posologie Le mode d'emploi La formule dtaille si c'est une prparation La dure du traitement ou le nombre d'unit de conditionnement La signature et le cachet du mdecin avec annulation de l'espace libre

    Dans certains cas peuvent-tre ncessaires : Le nombre de renouvellement de la prescription ou Non renouvelable je dis : telle dose + posologie en toute lettre en cas de dpassement de posologie

    maximale.

    3- CONDITIONS LTABLISSEMENT DUNE ORDONNANCE

    Les mdicaments, mme utiliss couramment, ne sont jamais des produits anodins. Leur prescription, leur dlivrance et leur utilisation doivent ainsi faire l'objet de la plus grande attention chez les professionnels de sant.

    - L'ordonnance doit tre rdige sur un papier en tte (Art.23 du CDM ) - La prescription de mdicaments est faite aprs examen du malade. Selon l'Art. 32 du

    CDM "Le mdecin doit toujours laborer son diagnostic avec la plus grande attention

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    et s'il y a lieu en s'aidant ou en se faisant aider , dans toute la mesure possible, des conseils les plus clairs et des mthodes scientifiques les plus appropries."

    - " Le mdecin doit limiter au ncessaire ses prescriptions et ses actes... (Art.33 du CDM)

    - L'existence d'un tiers payant ne doit pas amener le mdecin noter des mdicaments la demande du patient (donc non prescrits par ses soins) pour tre rembours.

    4- L'ORDONNANCE MDICALE : VALIDIT ET RENOUVELLEMENT

    Chaque ordonnance mdicale pour prescription de mdicaments a une dure de validit qui lui est propre mme si dans la plupart des cas, la dlivrance des mdicaments doit se faire dans un dlai maximum de trois mois partir de la date de prescription du mdecin. Lordonnance est valable un an pour la pharmacie. Certains mdicaments, comme les stupfiants ou assimils, doivent tre retirs dans les 3 jours aprs la prescription. Les ordonnances pour acte mdical (spcialiste, analyse en laboratoire, radiographie, ophtalmologue) ont une validit spcifique. Ne pas hsiter demander au professionnel de la sant concern.

    Cette dure de validit va dterminer le renouvellement de lordonnance. Dans certains cas, le renouvellement de lordonnance peut tre prvu par le mdecin directement sur loriginal de lordonnance, par priode de 1 ou 3 mois dans la limite dun an au maximum.

    5- PRESCRIPTION MDICALE PAR TLPHONE

    A priori, le mdecin na pas le droit de faire des prescriptions tlphoniques. En effet la prescription tlphonique d'un traitement ou pour changer une posologie engage pleinement la responsabilit du mdecin. Seulement, les mdecins sont trs souvent sollicits par tlphone par les patients ; il leur faut apprcier avec tact et prudence cette situation afin dadopter le comportement le plus appropri.

    Sil sagit dun patient connu et identifi, posant une question simple la suite dune consultation, il est dontologiquement acceptable de rpondre par tlphone, par exemple pour clarifier la prescription dun mdicament. Cest pour cela que le dossier du patient devrait tre le plus complet possible pour que le mdecin puisse rpondre correctement son patient. Le mdecin doit noter les circonstances, la date et le contenu de la prescription tlphonique sur le dossier du patient.

    Sil sagit dun patient non identifi et bien sur en dehors des cas durgence, le mdecin doit se limiter dans son entretien tlphonique une simple information dordre gnral tout en proposant une vraie consultation dans son cabinet. Il faut savoir que lentretien tlphonique entre un mdecin et un patient ne doit en aucune manire tre considr comme une consultation mais plutt comme pralable ou complment dune consultation.

    6- PRESCRIPTION MDICALE ET LA RESPONSABILIT DU MDECIN

    La prescription mdicamenteuse engage la responsabilit morale, professionnelle et juridique du mdecin prescripteur. La responsabilit pnale du mdecin prescripteur est engage dans les situations suivantes:

    Atteinte lintgrit corporelle souvent involontaire (non intentionnelle) : Article 217 du code pnal : Lhomicide involontaire commis ou caus par maladresse, imprudence, ngligence ou inobservance des rglements ; est puni dun

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    emprisonnement de 2 ans et dune amende . Article 225 du code pnal Celui qui par maladresse, impritie (incomptence), imprudence, inattention, ngligence ou inobservation des rglements dtermine des lsions corporelles autrui ou en est la cause involontaire, est puni dun emprisonnement dun an et dune amende .

    La prescription de stupfiants dans un but non thrapeutique ou de stimulants dans un but de dopage reprsentent des infractions qui tombent sous le coup de la loi pnale.

    Lorsque le mdecin inscrit parfois sur lordonnance quil remet son malade le diagnostic de laffection ce qui est contraire au code pnal (larticle 254 du code pnal) et la dontologie (Article 8 relatif au secret professionnel)

    La responsabilit civile du mdecin prescripteur est engage selon les articles 83 et suivants du code des obligations et contrats. Ces articles obligent le mdecin rparer le dommage caus autrui soit par sa faute propre soit par la faute des personnes qui dpendent de lui. Nanmoins, pour que cette responsabilit civile du mdecin soit engage ou mise au profit dun individu, le droit exige trois conditions : un dommage, une faute et un lien de causalit entre la faute et le dommage.

    7- PRESCRIPTION MDICAMENTEUSE AUX SPORTIFS

    Le mdecin est parfois amen prescrire des mdicaments aux sportifs, que ce soit comme mdecin traitant ou comme mdecin d'une association sportive. Dans ce cadre, la loi n 2007-54 du 8 aot 2007, relative la lutte contre le dopage dans le sport prcise dans son article 24 les interdictions suivantes :

    ... la possession de substances ou mthodes interdites, le trafic de toute substance ou mthode interdite, ladministration ou la tentative dadministration dune substance ou dune mthode

    interdite un sportif, ou lassistance, lencouragement, le concours, lincitation, la dissimulation ou toute autre forme de complicit entranant une violation ou une tentative de violation des rgles antidopage,

    ... Le texte de loi prcise galement que c'est du devoir du sportif d'informer son mdecin de sa qualit de sportif (article 10) mais il est galement du devoir de son mdecin de connatre la liste des substances et mthodes interdites aux personnes dans le sport selon l'Arrt du ministre de la jeunesse et des sports et du ministre de la sant du 28 mai 2013. Il est important de noter qu'il n'y a pas de mesures disciplinaires supplmentaires pour les contrevenants celles prvues par l'article 25 de la loi 2007-54 sauf si les produits en question appartiennent au Tableau B, auquel cas la responsabilit pnale du mdecin est engage.

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    CHAPITRE II : LE DOSSIER MDICAL

    Le dossier mdical est le support qui rassemble toutes les informations relatives au patient produites et formalises par les personnels qui participent sa prise en charge. Ces donnes peuvent tre de nature administrative, sanitaire et sociale. Le dossier du patient est un instrument de travail et dchanges avec les autres professionnels (autoriss) consignant la dmarche diagnostique, thrapeutique, prventive et les soins dont la personne a bnfici. Cest aussi un outil de formation, dvaluation et un support dinformations indispensable pour amliorer la connaissance en sant et les pratiques dans le respect des rgles en vigueur.

    1- UTILIT DU DOSSIER MDICAL

    Le dossier mdical doit rester en premier lieu un outil d'amlioration de la qualit du travail du mdecin pour une meilleure gestion de la sant de son patient. La dmarche damlioration continue de la qualit exige un travail danalyse et de rflexion sur les donnes de la pratique. La principale source de donnes sur la pratique est constitue par les dossiers mdicaux. Le dossier mdical constitue la pierre angulaire de lvaluation de lexercice.

    Le dossier mdical pour le mdecin Le dossier mdical joue un rle de guide et dchancier pendant les consultations.

    Le dossier mdical pour les partenaires du mdecin Le courrier adress pour les partenaires du mdecin (le pharmacien, les correspondants, les remplaants et les associs du mdecin) devrait inclure les notes des consultations, les antcdents du patient et les soins prodigus ce dernier.

    Le dossier mdical pour le patient Les ordonnances matrialisent le plus souvent le rsultat de la consultation pour le patient lui-mme. Le dossier mdical permet la communication des informations mdicales le concernant. En effet notre socit exige de plus en plus de transparence et de communication entre le mdecin et son patient.

    Le dossier mdical est un document mdico-lgal Vu que la socit a de plus en plus recours la juridiction en cas de conflit mettant en cause la responsabilit du professionnel de la sant; le dossier mdical est une rfrence mdico-lgale pour le juge qui permet au mdecin de justifier ses conduites tenir vis--vis du patient.

    2- INFORMATIONS RECUEILLIR DANS LE DOSSIER MDICAL

    Identification : Nom complet actualis, sexe, date de naissance, numro du dossier. Informations administratives : Adresse, tlphone, profession, numro de scurit sociale, affections de longue dure, Donnes dalerte : Ces donnes dalerte doivent bien sr concerner les allergies, les intolrances mdicamenteuses, mais aussi certains facteurs de risque, certains antcdents et les rappels dactions de prvention. Rencontre : Nom du mdecin, date de la consultation, type de consultation, donnes de la consultation, conclusion/synthse et dcision. Histoire mdicale actualise et facteurs de sant : Antcdents personnels, Antcdents familiaux, Facteurs de risque, Vaccinations et autres actions.

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    3-LGISLATION EN TUNISIE

    Le code de dontologie mdicale ne mentionne le dossier mdical dans aucun de ses articles. Il s'agit d'une dfaillance capitale vu l'importance de ce document comme mentionn ci-dessus. En effet, le mdecin doit tenir pour chaque patient une fiche d'observation personnelle. Cette fiche est confidentielle et elle est conserve sous la responsabilit du mdecin. Elle doit comporter des lments actualiss ncessaires pour les dcisions diagnostiques et thrapeutiques. Le mdecin doit, la demande du patient ou avec son consentement, transmettre aux mdecins qui participent sa prise en charge ou aux mdecins que le patient dsire les consulter, les informations et documents utiles la continuit des soins. De mme lorsque le patient porte son choix sur un autre mdecin traitant; le mdecin est tenu de lui fournir les informations utiles.

    En Tunisie les aspects juridiques du dossier mdical et ses consquences sur le rgime de la responsabilit du mdecin et celle de ladministration prive et publique a t l'objet de plusieurs textes. Le juriste s'est donc rapidement pench sur les conditions de sa conservation, de sa transmission et de sa divulgation. Nous citons en particulier:

    - La loi n 88 - 95 du 02 Aout 1988 relatif aux archives prcise les conditions de transmission de ce dossier au patient.

    - Dcret loi n 2011-41 du 26 Mai 2011 relatif laccs aux documents administratifs des organismes publics.

    - Plusieurs circulaires du Ministre de la Sant ont t dites sur la tenue des dossiers des malades dans les services hospitaliers, dans les structures de soins et dans les tablissements sanitaires privs

    Obligations lgales en Tunisie :

    - Larticle 72 du dcret 81-1634 du 30/11/1981 portant rglement intrieur gnral des hpitaux, instituts et centres spcialiss relevant du ministre de la sant publique, stipule que le personnel doit surveiller la tenue des documents du service et tablir les dossiers mdicaux des malades en particulier. Ces dossiers sont et restent la proprit de ltablissement.

    - La circulaire 37-82 et la circulaire 21/91 portent sur la tenue des dossiers mdicaux dans les structures de soins.

    - La circulaire 122-96 porte sur la tenue des dossiers mdicaux dans les structures sanitaires publiques.

    - La Circulaire 87-97 porte sur la conservation des dossiers mdicaux dans les structures de soins.

    - La circulaire 31-2007 porte sur les fonctions du dossier mdical et leur perte.

    4-LE DISPOSITIF LGAL DE LA PROTECTION DU DOSSIER MDICAL

    4-1- Le secret professionnel

    Le secret professionnel, dont le principe est pos par larticle 8 du code de dontologie mdicale, simpose tout mdecin Le secret professionnel simpose tout mdecin, sauf drogation tablies par la loi . Il couvre donc tout ce qui est venu sa connaissance dans lexercice de sa profession, cest--dire non seulement ce qui lui a t confi, mais aussi ce quil a vu, entendu ou compris. Larticle 254 du code pnal nonce, sans les numrer, des drogations au secret professionnel : Les mdecins, chirurgiens et autres officiers de sant ainsi que les pharmaciens, les sages femmes, et toutes autres personnes dpositaires, par tat ou profession, de secret quon leur confie, qui, hors le cas ou la loi les oblige ou les autorits

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    se porter dnonciateur auront rvl ces secrets, seront punis dun emprisonnement de 6 mois et dune amende de 120 dinars Un mdecin requis par le tribunal de donner une copie du dossier mdical dun de ses patients, dcd la famille du dfunt doit excuter la dcision de la justice. - La loi n2004-63 du 27 juillet 2004 relative la protection des donnes caractre personnel dans son article 14 prvoit que le traitement des donnes caractre personnel qui concernent, directement ou indirectement la sant est interdit sauf dans les cas prvus par la loi (art 62) lorsque la personne intresse y a consenti, pour le dveloppement et protection de la sant publique ou au bnfice pour la sant de la personne concerne, la recherche scientifique dans le domaine de la sant ou la ralisation de finalits prvues par la loi ou les rglements. Les mdecins peuvent alors communiquer les donnes caractre personnel des personnes ou des tablissements effectuant de la recherche scientifique dans le domaine de la sant suite une demande manant de ces personnes ou tablissements, et sur la base dune autorisation de lInstitut Nationale de Protection des Donnes caractre personnel (art 63). Les drogations au secret mdical existent en matire mdicale : il y a obligation de rvler certains actes mdicaux comme la dclaration des maladies transmissibles, des maladies professionnelles ou caractre professionnel, des naissances, des svices sur des mineurs lorsquil sagit de la protection dun enfant en danger ou encore la dclaration dhospitalisation de malades prsentant des troubles mentaux ; comme aussi la dlivrance de certains certificats mdicaux (de vaccination, de dcs, prnuptial, daccidents de travail ou de maladies professionnelle).

    Art. 14 : Est interdit le traitement des donnes caractre personnel qui concernent, directement ou indirectement, l'origine raciale ou gntique, les convictions religieuses, les opinions politiques, philosophiques ou syndicales, ou la sant. Toutefois, le traitement vis au paragraphe prcdent est possible lorsqu'il est effectu avec le consentement exprs de la personne concerne donn par n'importe quel moyen laissant une trace crite, ou lorsque ces donnes ont acquit un aspect manifestement public, ou lorsque ce traitement s'avre ncessaire des fins historiques ou scientifiques, ou lorsque ce traitement est ncessaire la sauvegarde des intrts vitaux de la personne concerne. Le traitement des donnes caractre personnel relatives la sant est rgi par les dispositions du cinquime chapitre de la prsente loi .

    Art. 62: Sans prjudice des dispositions prvues dans l'article 14 de la prsente loi, les donnes caractre personnel relatives la sant peuvent faire l'objet d'un traitement dans les cas suivants :

    1- lorsque la personne concerne, ses hritiers ou son tuteur, a donn son consentement un tel traitement. Lorsque la personne concerne est un enfant, les dispositions de l'article 28 de la prsente loi s'appliquent ;

    2- lorsque le traitement est ncessaire la ralisation de finalits prvues par la loi ou les rglements ;

    3- lorsque le traitement s'avre ncessaire pour le dveloppement et la protection de la sant publique entre autres pour la recherche sur les maladies ;

    4- lorsqu'il s'avre des circonstances que le traitement est bnfique pour la sant de la personne concerne ou qu'il est ncessaire, des fins prventives ou thrapeutiques, pour le suivi de son tat de sant ;

    5- lorsque le traitement s'effectue dans le cadre de la recherche scientifique dans le domaine de la sant .

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    Art. 63: Le traitement des donnes caractre personnel relatives la sant ne peut tre mis en uvre que par des mdecins ou des personnes soumises, en raison de leur fonction, l'obligation de garder le secret professionnel.

    Les mdecins peuvent communiquer les donnes caractre personnel en leur possession des personnes ou des tablissements effectuant de la recherche scientifique dans le domaine de la sant suite une demande manant de ces personnes ou tablissements, et sur la base d'une autorisation de l'Instance Nationale de Protection des Donnes Caractre Personnel.

    L'instance doit statuer sur la demande d'autorisation dans un dlai maximum d'un mois compter de la date de la prsentation de la demande

    Remarque : lordonnance sur requte ne figure pas parmi les drogations au secret mdical. 4-2- Le respect de la vie prive

    Dune faon plus gnrale, le mdecin doit respecter la vie prive de ses patients : larticle 39 du code de dontologie mdicale dispose : Le mdecin ne doit pas simmiscer dans les affaires de famille. 4-3- Communication du dossier mdical

    Les dossiers mdicaux, pour des raisons mdico-lgales et pratiques sont en possession de tous ceux qui les ont construits (gnralistes ou spcialistes) mais ils doivent en retirer, pour la communication entre tous les partenaires, les lments significatifs, pertinents et fiables ncessaires pour le suivi du patient.

    Larticle 18 de la loi n2004-71 du 2 aot 2004 portant institution dun rgime dassurance maladie en Tunisie stipule que les mdecins conseils de la caisse nationale dassurance maladie peuvent accder au dossier mdical du bnficiaire des soins. En Tunisie un vide juridique marque en Tunisie le chapitre communication du dossier mdical alors quen France la loi du 4 mars 2002 raffirme et complte le droit daccs du patient son dossier mdical, il nexiste pas dobligation pour le mdecin mais possibilit de consultation pour le patient. On parle de dossier communicant : tout dossier doit automatiquement tre communicant et donc partag. Cependant, il est indispensable de pouvoir changer des lments du dossier mais pas obligatoirement sa totalit. Quand vous demandez un examen complmentaire ou un avis spcialis, vous ntes pas oblig de transmettre tout le dossier mdical mais simplement les lments ncessaires pour lactivit de votre consultant. Sur le plan juridique et dontologique, chacun de ceux qui ont une action de soins doit tre en mesure de recevoir les lments de dossier qui lui sont ncessaires pour effectuer son travail.

    La communication du dossier mdical pourra se faire aux patients et aux mdecins (traitants, experts et mdecins conseils).

    5- DOSSIER MDICAL OU DOSSIER DE SANT ?

    Pourquoi prfrer le terme de dossier de sant ? En fait, le terme mdical est restrictif car il correspond ce qui est crit par des mdecins pour leur utilisation personnelle ou pour leur patient. Le dossier de sant est plus large car il englobe les soins de lensemble des professionnels de la sant, du mdecin linfirmire en passant par le dentiste, lergothrapeute et bien dautres encore. Le terme de dossier de sant est donc meilleur car il ne renvoie pas cette ide dappropriation par le mdecin de la sant des patients. Il faudrait donc dire dossier de sant, le dossier mdical nen est quune partie, mme si cest la principale. Lvolution de la socit fait que bientt chacun souhaitera tre en possession de son dossier mdical et donc que celui-ci devra tre le plus complet possible.

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    6- RESPONSABILIT MDICALE : IMPORTANCE DU DOSSIER MDICAL

    Quelle que soit la procdure engage lencontre dun praticien, les tribunaux procdent toujours lexamen du dossier mdical. Si un dossier incomplet ntablit pas ncessairement la ralit dune faute mdicale, il sera cependant toujours considr comme un facteur dfavorable. En effet, mme si la preuve de linformation peut tre faite par tous les moyens (tmoignages par exemple) la preuve crite prsente cependant un avantage considrable : celle de laisser une trace prcise. Peu importe, en fait, la forme de cet crit (texte sign par le patient, courrier qui lui a t adress, voire mme notes portes par le mdecin dans le dossier mdical) Lessentiel, pour le mdecin, est de prouver que linformation a bel et bien t dispense son patient, avant tout acte de soins ou dinvestigation, mme si lcrit ne rsout pas systmatiquement tous les problmes inhrents cette question.

    7- LE CODE DE DONTOLOGIE MDICALE ET LE DOSSIER MDICAL.

    Comme prcis prcdemment, le CDM tunisien ne mentionne le dossier mdical dans aucun de ses articles. En France le CDM oblige le mdecin tenir un dossier mdical : Le mdecin doit tenir pour chaque patient une fiche d'observation qui lui est personnelle; cette fiche est confidentielle et comporte des lments actualiss, ncessaires aux dcisions diagnostiques et thrapeutiques. Dans tous les cas, ces documents sont conservs sous la responsabilit du mdecin. Tout mdecin doit, la demande du patient ou avec son consentement, transmettre aux mdecins qui participent sa prise en charge ou ceux qu'il entend consulter, les informations et documents utiles la continuit des soins. Il en va de mme lorsque le patient porte son choix sur un autre mdecin traitant .

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    CHAPITRE III : LE CERTIFICAT MDICAL

    Les certificats mdicaux, actes quotidiens dans l'activit de tout praticien, simples dans leurs apparences, peuvent prsenter de redoutables piges mettant l'preuve les mdecins les plus expriments. Les mdecins doivent rdiger des certificats. La rdaction doit tre parfaite. Nous nous proposons de vous viter ces dboires en vous rappelant quelques rgles essentielles qui obissent des principes finalement simples reposant sur le fait que lon ne peut certifier QUE ce que lon a constat personnellement et sans mettre en cause des tiers. Certifier = assurer quune chose est vraie

    Certificat : cest une attestation, par crit, de ce quune personne sait, a vu ou entendu. En ce sens, nimporte qui peut dlivrer, nimporte qui, un crit dclarant vridique ce quil contient. Cela vaut ce que cela vaut, sous rserve de contrle. Lautorit du signataire, quand il est mdecin, confre en revanche aux nonciations une valeur toute spciale et gnralement grande (L. Kornprobst, 1957) Le certificat mdical est lattestation crite des constatations cliniques et paracliniques, positives ou ngatives, concernant ltat de sant dun individu qui a bnfici dun examen mdical.

    1- LE CADRE RGLEMENTAIRE

    Tout mdecin dans lexercice de son travail est frquemment sollicit pour dlivrer des certificats mdicaux. Larticle 27 du CDM prcise que lexercice de la mdecine comporte normalement ltablissement par le mdecin, conformment aux constations mdicales quil est en mesure de faire, des certificats, attestations ou documents dont la production est prescrite par les textes lgislatifs et rglementaires

    Le certificat mdical est un document mdicolgal engageant la responsabilit du mdecin. Il doit tre remis en main propre lintress pour en faire ce que bon lui semblera. La responsabilit disciplinaire, pnale et civile du mdecin est engage chaque fois quil accepte de rdiger un certificat mdical.

    Une rdaction imparfaite ou la mconnaissance par le mdecin de ce qui doit y figurer est source de conflits, de plaintes et de sanctions par les juridictions disciplinaires, civiles et parfois pnales. Un certificat mdical injustifi ou de complaisance constitue une faute grave : Article 28 du CDM : la dlivrance dun rapport tendancieux ou dun certificat de complaisance constitue une faute grave . Les sanctions sont prvues dans le code pnal Article 197 (Modifi par la loi n 98-33 du 23 mai 1998) : Est puni dun an demprisonnement et de 1000 dinars damende, toute personne exerant une profession mdicale ou paramdicale qui aura dlivr, par complaisance, un certificat faisant tat de faits inexacts relatifs la sant dune personne ou qui aura dissimul ou certifi faussement lexistence dune maladie ou infirmit ou dun tat de grossesse non relle, ou fourni des indications mensongres sur lorigine dune maladie ou dune infirmit ou sur la cause du dcs. La peine est porte 5 ans demprisonnement et 5000 dinars damende lorsque, dans le cadre de lexercice de sa profession mdicale ou paramdicale, la personne aura sollicit ou agre, soit pour elle-mme soit pour autrui, directement ou indirectement, des offres ou promesses ou dons ou prsents ou rmunrations en contre partie de ltablissement dun certificat faisant tat de faits matriellement inexacts . Le certificat mdical doit tre justifi ; vrifier quil servira faciliter lobtention par son malade des avantages sociaux auxquels son tat lui donne droit ou satisfaire des obligations

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    lgislatives ou rglementaires. Il est considr trop souvent comme une simple formalit que le mdecin ne peut refuser. Il faut donc rappeler que la rdaction dun certificat demande attention et rigueur car il constitue un mode de preuve qui entre dans la catgorie juridique des tmoignages crits. Il fait foi jusqu preuve contraire. Il est remis en mains propres au demandeur sauf exceptions :

    Pour un mineur ou un majeur protg au reprsentant lgal. Pour une rquisition aux autorits requrantes. Certificat de naissance, de dcs, dinternement remis aux autorits

    comptentes.

    2- CERTIFICAT MDICAL ET SECRET PROFESSIONNEL

    Le certificat, tabli la demande du patient, est le plus souvent destin un tiers. En consquence, les rvlations quil comporte doivent tre limites lusage auquel le certificat est destin. Larticle 254 du code pnal nonce, sans les numrer, des drogations au secret professionnel : Les mdecins, chirurgiens et autres officiers de sant ainsi que les pharmaciens, les sages femmes, et toutes autres personnes dpositaires, par tat ou profession, de secret quon leur confie, qui, hors le cas ou la loi les oblige ou les autorits se porter dnonciateur auront rvl ces secrets, seront punis dun emprisonnement de 6 mois et dune amende de 120 dinars On peut distinguer deux situations :

    -Les certificats qui ne ncessitent pas lnonc dun diagnostic ou aucun renseignement mdical, sans dtails cliniques (certificat prnuptial, de non contre indication ou la contre indication la pratique dun sport, de vaccinations ) ne soulvent aucune difficult au regard du secret professionnel. Le mdecin peut en principe dlivrer ces certificats.

    -Dautres certificats vont comporter lnonc dun diagnostic, la description de symptmes ou dun tat clinique : certificat de grossesse, dinvalidit, certificats de coups et blessures. En gnral, ces certificats sont prescrits par les lois et rglements pour lobtention davantages sociaux. Ils sont gnralement demands par le patient et remis directement celui-ci. Le mdecin peut dlivrer ces certificats avec prudence et doit connatre la destination du certificat quil rdige en mentionnant quil sagisse dune Attestation confidentielle remise sur sa demande . En principe si ce type de certificat est demand par un tiers ; il doit tre refus ; une exception toutefois : malade inconscient ou incapable (remettre la famille les certificats indispensables pour faire valoir un droit)

    3- LES DIFFRENTS CERTIFICATS MDICAUX

    On distingue :

    Les certificats obligatoires : correspondant des situations lgales codifies ou prvues par la loi dans certaines conditions dexercice et rpondant des drogations au secret professionnel. Les certificats licites : permettant, lors dun examen mdical, de constater un tat de sant justifiant par exemple un certificat darrt de travail. Dans les autres cas, le mdecin est le seul juge de la rdaction dun certificat et ne doit pas lui tre impose. Les certificats illicites sont des certificats injustifis, refuser :

    Des demandes abusives, non motives : un CM non motiv (des faits non constats par le mdecin en vue dobtenir des avantages illgaux, sapparentant une vritable tentative de tromperie) peut procurer un malade un avantage matriel injustifi ou illicite. Exemple : le certificat mdical darrt de travail non justifi destin aux assurances ou ladministration pour bnficier de drogation

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    non justifie. Larticle 17 du CDM Sont interdits : Tout acte de nature procurer un malade un avantage matriel injustifi ou illicite Lacceptation dune commission pour un acte mdical quelconque.

    Rdiger un certificat mdical postdat ou antidat est une faute grave. Toutefois, un certificat d'incapacit peut exceptionnellement tre tabli et dlivr a posteriori sur la base des constatations mdicales et des dclarations de l'intress.

    Autres personnes que le demandeur : Le certificat mdical doit tre remis en mains propres au demandeur sauf exceptions :

    Pour un mineur ou un majeur protg au reprsentant lgal. Pour une rquisition aux autorits requrantes. Certificat de naissance, de dcs, dinternement remis aux autorits

    comptentes.

    Un certificat mdical est concluant jusqu preuve du contraire savoir une dcision de justice invalidant ce certificat.

    Principes retenir : le mdecin doit obligatoirement avoir connaissance de l'objet, des raisons et de la finalit de l'tablissement d'un certificat mdical :

    Par qui est-il demand ? Pour quel motif ? qui devra t-il tre adress ?

    12 conseils pour la dlivrance dun certificat mdical : 1- Sur papier en-tte ; 2- Qui le demande, pourquoi ? Pour qui ? Est-il obligatoire ? 3- Interrogatoire et examen clinique indispensable ; 4- Uniquement les faits mdicaux personnellement constats ; 5- Les dolances du patient que si elles sont utiles et avec infiniment de prudence, au

    conditionnel et entre guillemets ! 6- Aucun tiers ne doit tre mis en cause ; 7- Dater le certificat du jour de sa rdaction mme si les faits sont antrieurs ; 8- Se relire et apposer sa signature manuscrite, tampon ventuel ; 9- Remettre le certificat en main propre, jamais un tiers sauf exceptions lgales. Des

    cas de substitutions didentit ont t rapports ! 10- Garder un double dans le dossier du patient. dfaut consigner les donns dtailles

    de lexamen mdical, des examens complmentaires, le traitement et la dure de larrt de travail sur le dossier du malade ;

    11- Savoir dire NON aux demandes abusives ou illicites ; 12- Si besoin, se renseigner auprs du conseil de lordre des mdecins.

    4- Forme du certificat mdical

    Un certificat ne doit jamais tre rdig la hte, la demande du patient en fin de consultation. Tous les termes doivent tre choisis avec soin en se mfiant des interprtations auxquelles ils pourraient donner lieu. Except dans les cas o la rglementation impose un modle de certificat, le mdecin rdige le certificat selon le schma suivant :

    Identification du mdecin : nom, prnom, titre et qualification, adresse Identification du patient: nom, prnom, date de naissance ; Dolances ou dclarations du patient ; Constatations mdicales ; Consquences mdico-lgales ou administratives qui rsultent de lexamen ;

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    Date et le cas chant heure de lexamen ; Mention que le certificat a t tabli la demande du patient (ventuellement de son

    reprsentant lgal lorsquil sagit dun mineur ou dun majeur sous tutelle) et lui a t remis en main propre ;

    Signature manuscrite du mdecin. Certificat rdig lisiblement,

    4- LES CERTIFICATS MDICAUX OBLIGATOIRES

    Ils correspondent des situations lgales codifies ou prvues dans certaines conditions dexercice et rpondant des drogations au secret professionnel. 4-1- Le certificat mdical initial (CMI)

    Il peut sagir dun certificat mdical de constatation, dun certificat mdical de coups et blessures. Il ne sagit nullement dun rapport dexpertise.

    Rfrence juridique : La circulaire du ministre de la sant publique n 72 de lanne 2000 du 11 septembre 2000 relative la dlivrance du certificat mdical initial ; noter quil sagit dun certificat de constatation de ltat de sant de la victime et non dune expertise mdicale. Le modle du certificat mdical initial a t joint cette circulaire. Le certificat mdical initial doit tre rdig sur papier en-tte pour les mdecins de libre pratique et partir dun carnet souches en trois exemplaires pour les mdecins exerant dans le secteur public dont deux exemplaires seront remis au sujet. Le certificat mdical initial doit comporter :

    - ce qui est allgu par le patient : cest le rcit de ce qui lui est arriv, les symptmes quil dit prouver ou avoir prouv ;

    - ce qui est constat par le mdecin : les signes cliniques et les rsultats dinvestigations para cliniques et les consquences mdico-lgales et mdico-sociales qui dcoulent de lexamen : ITT, arrt de travail.

    Il doit comporter les rubriques suivantes : a- Lidentit du patient : Le mdecin doit sassurer dabord de lidentit de la

    personne qui rclame ce certificat et mentionner son nom, son prnom, sa date de naissance, son numro de carte didentit et son adresse. Ainsi le libell sera :

    Je soussign Dr en mdecine, certifie avoir examin ce jour (Mr, Mme, ou Mlle n (e) le titulaire de la CIN N dlivre le ...

    Si la CIN ne peut tre fournie par le patient ;le mdecin nest pas charg dtablir lidentit et la domiciliation du demandeur et le libell sera rdig de la faon suivante :

    Je soussign Dr en mdecine, certifie avoir examin ce jour une personne qui dclare se nommer n (e) le ... ...

    b- Les allgations et dolances du sujet : Le mdecin qui tablit un certificat mdical pour coups et blessures na pas la preuve quil y a eu agression. Cest la police que revient de faire lenqute. Ainsi le libell sera rdig de la faon suivante : qui dclare avoir t victime dune agression le (prciser lheure) et se plaint de Il sagit du rcit de ce qui lui est arriv et ses plaintes. Les symptmes quil dit prouver ou avoir prouv, le mdecin les transcrit le malade dclare avoir, il ressentirait des douleurs . Il faut noncer les dclarations du demandeur en les lui attribuant. Lusage du

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    conditionnel, des guillemets dans tout ce qui est rcit ou dolances doit servir davertisseur pour lautorit qui lira le certificat.

    c- Les constatations du mdecin : description des symptmes, des constatations recueillies au cours de lexamen mdical. Les signes cliniques, les rsultats dinvestigations para cliniques ventuelles donnent maintenant un caractre objectif qui engage la responsabilit du mdecin. Si le diagnostic nest pas vident, il vaut mieux faire une analyse smiologique solide quun diagnostic qui reflte souvent plus les intuitions du mdecin que les renseignements fournis par ses sens.

    Rgles de la description : Le mdecin doit utiliser une terminologie adquate : rythme, contusion, ecchymose, hmatome, plaie franche, plaie contuse

    La description doit tre trs prcise de la lsion en la localisant par rapport des repres anatomiques, avec sa dimension, sa latralisation, sa couleur et sa profondeur.

    Si lexamen laisse suspecter des lsions profondes, celles-ci devront tre mentionnes par la phrase : confirmer par des examens complmentaires . Il faut se borner dcrire les lsions constates sans omettre les signes ngatifs. valuer, si possible le dlai post-traumatique : lhmatome de couleur jaune verdtre ne peut correspondre une lsion du jour mme mais un dlai post-traumatique denviron 6 jours. viter les affirmations htives du genre telle lsion qui correspond un traumatisme par couteau . Ainsi lorsque laspect des lsions le permet, prciser lorigine de la lsion. Exemple : laspect de la plaie est compatible avec celui dune plaie cause par un instrument tranchant

    d- Les consquences : sont parfois dordre mdical (examens para cliniques demands, thrapeutique prescrite) ou social (arrt de travail). Elles peuvent tre aussi mdico-lgales : ITT, incapacit permanente

    Il faut savoir quun certificat mdical pour coups et blessures nest pas obligatoirement termin par un nombre de jours de repos. Ainsi une gifle, si elle noccasionne quun traumatisme psychologique na pas besoin de repos pour gurir.

    e- Prcautions

    - La signature du mdecin rdacteur doit tre manuscrite: il ne faut donc jamais utiliser un tampon reproduisant celle-ci sous peine de nullit du certificat. Un tampon identificateur du praticien peut tre utilis mais ne cachant pas la signature.

    - Remise/motif : habituellement le certificat est remis entre les mains du demandeur avec une formule du type certificat dlivr sur la demande de M et remis en main propre lintress sur sa demande pour servir et valoir ce que de droit

    - Si possible, signature du demandeur aprs la formule reu le . Ainsi le demandeur du certificat ne pourra accuser le mdecin de violation du secret professionnel.

    - Garder, si possible, une copie du certificat mdical initial ou dfaut noter son contenu dans le dossier mdical du patient. f- Consquences dun certificat de constatations mal rdigs

    - Desservir la victime. - Aggraver la sanction pour le responsable. - Obliger le magistrat renouveler lexamen. - Mise en cause ventuelle de la responsabilit du mdecin rdacteur : pnale, civile et

    ordinale.

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    4-2- Le certificat mdical prnuptial

    Rfrence juridique : - Loi n64-46 du 3 novembre 1964 portant institution dun certificat mdical

    prnuptial. - Arrt des ministres de l'intrieur et de la sant publique du 28 juillet 1995,

    portant gnralisation du certificat prnuptial sur tout le territoire de la Rpublique. - Arrt du ministre de la sant publique du 16 dcembre 1995, fixant le modle du

    certificat prnuptial et les mentions quil doit comporter. Le certificat mdical prnuptial est un certificat mdical dlivr par le mdecin des futurs conjoints attestant que lintress a t examin en vue du mariage. Il est remis par chacun des futurs poux lofficier de ltat civil ou les notaires choisis pour ltablissement de lacte de mariage. Ces derniers ne peuvent procder la clbration du mariage quaprs la remise par chacun des conjoints de ce certificat. La date dexamen ne doit pas dpasser deux mois (article premier de la loi n64-46 sus cite). Lintrt de ce certificat tant damener les intresss faire un bilan de sant avant leur mariage afin de prserver le conjoint dune ventuelle maladie contagieuse ainsi que la future descendance du couple dune affection contagieuse ou hrditaire.

    Sur le plan pratique : Le mdecin est tenu de procder, avant de dlivrer le certificat, pratiquer :

    Un interrogatoire minutieux sur les antcdents personnels et familiaux afin de dpister lexistence ou non de maladies contagieuses ou hrditaires chez les conjoints ou leurs familles.

    Un examen clinique complet Des explorations complmentaires : radiographie du thorax, un srodiagnostic de la

    syphilis, un groupage sanguin et ce afin de dpister une tuberculose pulmonaire, une syphilis et ventuellement prvenir une incompatibilit fto-maternelle.

    Le mdecin doit en outre prodiguer un conseil gntique sur la base des liens de parent entre les futurs poux et de lexistence dune tare hrditaire dans la famille. De mme le mdecin doit informer les futurs maris sur les mthodes de contraception, limpratif dun espacement des grossesses et les risques des grossesses tardives. Le mdecin communiquera ses constatations lintress, et lui signalera les consquences. Le secret mdical doit tre respect dune manire absolue, aucun renseignement ne pourra tre communiqu au futur conjoint ni sa famille. La dcision de reporter, annuler ou clbrer le mariage revient lintress lui-mme, cest lui dassumer pleinement sa responsabilit. Cet examen mdical na pas deffet suspensif sur la dcision du mariage.

    4-3- Le certificat mdical pour lobtention des permis de conduire ou leur renouvellement.

    Les rfrences juridiques : - Dcret n 2000-142 du 24 janvier 2000 du Ministre de transport, fixant les

    catgories de permis de conduire, les conditions de leur dlivrance, de leur validit et de leur renouvellement.

    - Dcret n 2000-147 du 24 janvier 2000, fixant les rgles techniques dquipements et damnagement des vhicules.

    - Arrt conjoint des Ministres du Transport et de la Sant Publique du 16 aot 2002, fixant la liste des handicaps physiques et des maladies qui ncessitent un

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    amnagement spcial des vhicules et/ou le port et lutilisation par le conducteur dappareils et de prothses ainsi que les autres cas spciaux de handicaps physiques qui requirent lavis de la commission spcialise indique larticle 12 du dcret n 3000-142 du 24 janvier 2000.

    - Circulaire conjointe N 27 du 4 juin 2003 du Ministre de Transport et du Ministre de la Sant Publique, relative aux modalits dapplication de larrt des ministres du transport et de la sant publique du 16 aot 2002.

    lexception de personnes atteintes de handicaps physiques, les permis de conduire des vhicules de toutes catgories ne peuvent tre dlivrs que sur prsentation d'un certificat mdical attestant que lintress est indemne de tout handicap physique ou maladie incompatible avec lobtention du permis de conduire ou avec son renouvellement.

    La circulaire sus mentionne a dfini le modle du certificat mdical ainsi que les diffrentes catgories du permis de conduire.

    Concernant les personnes atteints de handicaps physiques, ils peuvent conduire les vhicules relevant de la dfinition des catgories A1 , A , B , B+E , C , C+E , D , et D+E , condition que ces vhicules soient spcialement amnags pour tenir compte de leur infirmit. Une commission spcialise, au sein du Ministre du Transport, est charge dtudier et dmettre un avis su la demande de lIntress. Elle comporte entre autre un mdecin reprsentant le Ministre de la Sant Publique.

    Sont joints en annexe de larrt conjoint des Ministres du Transport et de la Sant Publique du 16 aot 2002 la liste des handicaps physiques et maladies qui ncessitent un amnagement spcial des vhicules et/ou le port et lutilisation par le conducteur dappareils et de prothses ainsi que les autres cas spciaux de handicaps qui requirent lavis de la commission spcialise. Situation particulire : le certificat mdical dincapacit physique pour lutilisation de la ceinture de scurit. Dans son larticle 83 du dcret n 2000-147 du 24 janvier 2000 fixant les rgles techniques dquipement et amnagement des vhicules, le mdecin peut dlivrer in certificat mdical dincapacit pour lutilisation de la ceinture de scurit. Ce certificat dlivr par le mdecin devrait tre vis par des services spcialiss du Ministre du transport.

    4-4- Certificat mdical de dcs Rfrence juridique :

    - Dcret n 99-1043 du 17 mai 1999 fixant lutilisation du prototype du certificat mdical de dcs.

    - Circulaire conjointe n 4 du 19 janvier 2000 des Ministres de lIntrieur et de la Sant Publique concernant les modalits dutilisation du certificat mdical de dcs.

    - Circulaire n40-2004 du 12 mai 2004 rappelant lutilisation du modle du certificat mdical de dcs et la qualit de remplissage de ces certificats. Est rappel aussi que les tablissements sanitaires devraient fournir ces modles aux mdecins du secteur public alors que les mdecins du secteur priv sapprovisionnent de la part du conseil de lordre des mdecins.

    La rdaction du certificat de dcs par le mdecin reprsente un acte pour sassurer le la mort dune personne avant son inhumation, et ce en se rfrant aux donnes actuelles de la science. La mention de laffection ayant conduit au dcs offre la possibilit la collectivit de connatre les causes et les mcanismes les plus frquents de la mortalit et par l les conduites prventives prioritaires entreprendre.

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    Modalits de remplissage du volet administratif :

    - La date et lheure du dcs doivent tre prcises, le cas chant de manire approximative. Ne pas indiquer la date du constat. Toutefois, dans le cas dun dcs prsentant un obstacle mdico-lgal, ces mentions seront confrontes ultrieurement par lexpertise mdico-lgale.

    - Obstacle mdico-lgal : suicide ou dcs suspect paraissant avoir sa source dans une infraction. Le corps est alors la disposition de la justice. Toutes les oprations funraires sont suspendues jusqu autorisation donne par lautorit judiciaire (Art.48 de la loi n 57-3 du 1er Aot 1957 rglementant ltat civil).

    - Mise en bire immdiate : maladies contagieuses pidmiques ou infectieuse (Dcret n 97-1326 du 7 Juillet 1997, relatif aux modalits de prparation des tombes et fixant les rgles dinhumation et dexhumation des dpouilles mortelles ou des cadavres). Les maladies concerns sont les suivantes : Cholra, rage, sida, hpatites virales sauf hpatite A confirme et les fivres hmorragiques.

    Modalits de remplissage du volet mdical : exemples

    Intervalle

    I.

    a) Hmorragie crbrale : 1h

    b) Hypertension : 15 ans

    c) -

    d)

    II. Cancer du sein ?

    Intervalle

    I.

    a) Coma : 12h

    b) dme crbral : 18h

    c) Traumatisme crnien : 2 J

    d) Accident de la route :2j

    II.

    Intervalle

    I.

    a) Septicmie : 3h

    b) Pritonite :18h

    c) Perforation : 3j

    d) Ulcre duodnal ?

    II. Alcoolisme ?

    Intervalle

    I.

    a) Dtresse respiratoire : 5mn

    b) Embolie pulmonaire : 5mn

    c) Phlbite?

    d) Accouchement : 16j

    II. Varices ?

    Intervalle

    I.

    a) Noyade?

    b) Suicide?

    c) -

    d) -

    II. Toxicomanie ?

    Intervalle

    I.

    a) Toxoplasmose crbrale : 20j

    b) Sida 7mois

    c)

    d)

    II. Kaposi, Tuberculose ?

    4-5- Le certificat mdical dviction scolaire temporaire Rfrence lgislative : Dcret N 534 94 du 28 Fvrier 1994 concernant les mesures prendre dans les tablissements denseignement, les crches et les jardins denfant et les koutebs pour la prophylaxie des maladies contagieuses.

    Beaucoup dtablissements scolaires demandent de certificats pour nimporte quelle pathologie alors que le certificat nest exigible que pour certaines maladies selon le dcret sus cit. Il sagit de mesures dviction temporaire des tablissements denseignement public et priv qui peuvent tre prononces lgard dlves et agents atteints de maladies contagieuses. Le certificat mdical dviction scolaire nest exigible par ltablissement scolaire quen cas de coqueluche, diphtrie, mningite mningocoque, poliomylite, rougeole, oreillons, rubole, Infections streptocoques hmolytiques du groupe A (scarlatine essentiellement), fivres typhode et paratyphodes, teignes, poux, tuberculose respiratoire, dysenterie amibienne ou bacillaire, gale, syndrome grippal pidmique, hpatite A, imptigo (et autres pyodermites), varicelle.

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    Pour chaque affection sont dfinis :

    la dure dviction de llve ou dun membre du personnel malade (qui peut tre absente dans certaines affections),

    la dure dviction des frres et surs (contacts), lviction du personnel des tablissements denseignement ayant un malade au foyer et

    les mesures complmentaires entreprendre. 4-6-La dclaration des maladies transmissibles

    La loi n 92-71 du 27 juillet 1992, relative aux maladies transmissibles est venue abroger et remplacer tous les prcdents textes relatifs aux maladies transmissibles en tablissant une liste actualise en incluant linfection par le VIH-SIDA. La dclaration des maladies transmissibles, prvues par cette loi, est obligatoire. Elle est faite aux autorits sanitaires par tout mdecin ou biologiste qui les diagnostique ou qui en a pris connaissance et ce quel que soit son statut ou son mode dexercice.

    Les dclarations faites en vertu de cette loi et des textes dapplication ne constituent pas une violation du secret professionnel.

    La liste des maladies transmissibles est fixe par cette loi (voir tableau). Loi 2007-12 du 12 fvrier 2007 modifiant et compltant la loi 92-71 du 27 juillet 1992 dans son article 7 (alina 1 nouveau) : La dclaration des maladies prvues larticle 3 de la prsente loi revt un caractre obligatoire. Elle est faite aux autorits sanitaires par tout mdecin ou biologiste qui les diagnostique, ou qui en a pris connaissance, quel que soit son statut ou son mode dexercice et ce selon des conditions et des formes fixes par dcret. Cette dclaration doit tre faite conformment un modle fix par arrt du ministre charg de la sant publique.

    Article 9 (nouveau) : Toute personne se sachant atteinte de lune des maladies transmissibles prvues lannexe jointe la prsente loi, est tenue de se faire examiner et traiter par un mdecin. Toute personne reconnue atteinte de lune des maladies prvues lannexe jointe la prsente loi, peut se voir enjoindre par lautorit sanitaire davoir se traiter rgulirement et den faire la preuve par la production de certificats mdicaux aux dates fixes par la mme autorit sanitaire. 4-7- La dclaration des naissances

    La dclaration des naissances est obligatoire et constitue une autre drogation au secret professionnel.

    La loi n 57 du 1er aot 1957 sur le rglement de ltat civil dans son article 24 prcise que : La naissance de lenfant sera dclare par le pre ou dfaut du pre par les docteurs en mdecine, sages femmes, ou autres personnes qui aurait assist laccouchement Larticle 22 de la mme loi stipule que Les dclarations des naissances seront faites les dix jours de laccouchement lofficier de ltat civil du lieu..

    5- CERTIFICATS FACULTATIFS

    5-1- Certificat mdical darrt de travail

    Il sagit des certificats les plus dlivrs par les mdecins dans lexercice de tous les jours. Les mdecins sont trs souvent sollicits par leurs patients pour recevoir un certificat mdical darrt de travail pour raison de sant bien sr, mais aussi souvent pour raison sociale ou familiale. Ainsi les conseils de lordre sont frquemment saisis de plaintes relatives des

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    prescriptions darrt de travail pour raison de sant, souponnes dabusives. Les plaignants contestent le bien-fond de la dcision du mdecin qui est accus de complaisance voire de complicit.

    La complexit des situations auxquelles les mdecins sont confronts doit les inciter faire preuve de mesure et de discernement. Il faut sen tenir son domaine spcifique de comptence. La dcision de larrt de travail et de sa dure doit tre prise uniquement sur des critres mdicaux, par consquent suite un examen mdical.

    Il faut noter quen cas de dclaration mensongre avre, le mdecin sexpose des sanctions non seulement de la juridiction ordinale, mais aussi des tribunaux (amendes et mme emprisonnement pour une dure de cinq ans sil est prouv que lacte est dicte par des raisons mercantiles, un don ou une promesse).

    5-2- Certificat mdical de vaccination Les enfants vaccins dans les structures de sant publique recevront ce certificat en se rfrant au carnet de vaccination dlivr par la dite structure. Le mdecin de libre pratique ne peut dlivrer un certificat de vaccination que sil a pratiqu lui-mme les vaccinations en mentionnant la date de lacte vaccinal ainsi que le type, la nature du vaccin et le numro du lot.

    Les personnes candidates au plerinage sont vaccines contre la mningite (mningococcique C), la diphtrie et le ttanos. Ces vaccinations sont assures par les structures sanitaires publiques. Pour le petit plerinage (El Omra), les candidats pratiquent uniquement la vaccination contre la mningite. Cette dernire peut se faire dans les structures sanitaires publiques o le candidat recevra un carnet international de vaccination de couleur jaune dit par lOMS dans le cadre du rglement sanitaire international. Sont mentionns sur ce carnet le nom de la personne vaccine et son numro de passeport, la date de vaccination, signature et qualit professionnelle du vaccinateur, lorigine du vaccin employ et numro du lot et le tampon du centre de vaccination. Le candidat au petit plerinage peut tre vaccin chez un mdecin de libre pratique ; ce dernier doit dlivrer un certificat mdical de vaccination en mentionnant obligatoirement les informations cites ci-dessus.. 5-3- Autres certificats mdicaux coutumiers mais facultatifs

    - Certificat mdical de bonne sant, de non contagion, de non contre-indication la vie en collectivit, de bonne sant apparente. Formules utiliser : en bonne sant apparente ou sans altration de sant cliniquement apprciable .Il sagit de certificats exigs pour certains emplois, en particulier lentre dans la fonction publique ou pour certains contrats dassurance vie.

    - Certificat de dispense sportive ou dinaptitude la pratique de lducation physique - Certificat mdical de non contre-indication la pratique dun sport (ex les licences

    pour la pratique dun sport dans les associations sportives) ; - Certificat mdical de gurison

    6- LEXPERTISE- LA RQUISITION

    Lexpertise est la constatation ou lestimation faite par un technicien qualifi titulaire de diplme scientifique ou technique dans la spcialit requise .

    Lexpert judiciaire est un auxiliaire de justice dont la mission consiste donner son avis technique ou accomplir des travaux sur rquisition des juridictions (loi 93-61 du 23 juin 1993, Art. 1er).

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    Un mdecin requis pour une mission dexpertise est donc considr comme mdecin auxiliaire judiciaire. Il doit tre inscrit sur la liste de la cour dappel (loi 93-61, Art.7, Art.9, Art.10, Art.11, Art.13, Art.14, Art.18, Art.19).

    Les obligations dontologiques du mdecin expert : CDM, Chapitre III de lexercice de la mdecine dexpertise notifie :

    - Incompatibilit de la mission dexpertise avec la fonction de mdecin traitant et avec certaines situations ou lintrt de lexpert ou de lun de ses proches sont en jeu. Lexpert doit tre objectif et agir en toute indpendance (Art.72 du CDM)

    - Le mdecin doit informer de sa mission la personne quil doit expertiser (Art.73 du CDM).

    - Le mdecin doit se rcuser (refuser de juger, de tmoigner) sil estime que les questions qui lui sont poses sont trangres aux technique proprement mdicales. Il ne doit rvler que les lments fournissant les rponses aux questions poses. Hors de ces limites il doit taire ce quil a pu apprendre loccasion de sa mission (Art.74 du CDM).

    Quels sont les reprsentants de lautorit publique ayant pouvoir de rquisition ? Il peut sagir :

    - Du procureur de la rpublique ou ses substituts, les officiers de polices ou de la garde nationale

    - Certains magistrats : le juge dinstruction agissant par commission rogatoire - Les autorits administratives : telles que le Gouverneur, le Dlgu et le maire.

    La rquisition peut tre formule oralement en cas de mission urgente. Quelles sont les procdures de lexpertise pnale ?

    Cest le juge dinstruction qui commet un ou plusieurs experts pour procder des vrifications dordre technique.

    Les experts rdigent un rapport qui doit contenir la description des dites oprations ainsi que leurs conclusions.

    La rquisition peut concerner : - Lexamen dun cadavre - Lexamen mdical de personne suspecte dtat alcoolique : examen clinique et

    prlvement pour dosage de lalcoolmie - Lexamen dun bless pour apprcier les violences dont il a t lobjet (certificat

    mdical descriptif) - Lexamen dune victime dagression sexuelle - Lexamen dun inculp en garde vue - Lexamen la recherche dun tat de toxicomanie avec prlvement pour dosage

    Obligation du mdecin de rpondre aux rquisitions de lautorit judiciaire sous peine de sanctions sil refuse de donner des soins, il est passible dune peine de prison (loi 66-48 du 3 juin 1966). Toutefois il existe des drogations cette rgle tel que :

    - le cas de force majeur - lincomptence technique : si le mdecin expert estime que les questions qui lui sont

    poses sont trangres aux techniques proprement mdicales, ou nentrent pas dans le cadre de ses comptences.

    - linaptitude physique du mdecin - lexistence de liens professionnels, parentaux, amicaux avec lexpertis - lorsquil est mdecin traitant de la personne expertise

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    Apport de lexpertise au tribunal

    Le juge reconnat implicitement limportance des avis formuls par lexpert pour lavancement du procs en particulier pnal. Il nest pas tenu par les conclusions de lexpert (Art. 12 du code de procdure civile et commerciale). Lordonnance sur requte et le secret mdical

    Lordonnance sur requte est dtenue par le bnficiaire qui va tout tenter pour la faire excuter. Lexemple de communication du dossier mdical est le plus frquemment formul par dcision judiciaire. Le mdecin est confront un dilemme : dune part une demande de divulgation du secret mdical, dautre part une dcision juridictionnelle quil est oblig dexcuter. Lordre des mdecins prconise les directives suivantes : le mdecin qui reoit une ordonnance sur requte ne doit rpondre directement au ptitionnaire (la personne qui adresse une ptition) .Il doit sadresser directement au juge qui a pris la dcision pour lui rappeler quil est tenu par le secret mdical. T