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2 j La Cause Des Peuples n°42

epuis deux décennies que je me suisengagé pour la défense de laDémocratie Directe et de la Jamahiriyalibyenne, on me pose régulièrement laquestion : « Pourquoi vous, Européen,

vous intéressez-vous à une révolution et à une doctrinenées dans un pays arabe ? »Pauvres Européens qui ont oublié leur histoire !

Car la démocratie directe est une vieille idée enEurope. Où elle était en Grèce, dans la Rome de laRépublique, ou encore parmi les peuples germaniques,celtiques ou slaves, la forme originelle d’organisationpolitique. L’Assemblée des citoyens, des hommes lib-res, prêts à prendre les armes et à donner leur vie pourla défense de la communauté.Puis, après les siècles obscurs du Féodalisme et duMonarchisme, les peuples d’Europe se souviendront decette vieille idée et tenteront, inlassablement, de remet-tre sur l’échiquier politique la Démocratie Directe.Souvenons-nous des expériences de la secondeCommune de Paris de 1871, des premiers Soviets ouencore de la Yougoslavie socialiste de Tito. Partoutune même idée : le gouvernement du peuple par lepeuple ! Et la Commune comme base d’organisa-tion.Les premiers à l’époque moderne seront les Jacobinsde la Première Commune de Paris, les tempshéroïques de 1793 et de Robespierre, l’Incorruptible. Il faudra aussi Moammar Kadhafi pour nous rendre lesouvenir de Robespierre. A l’occasion de la venue duPrésident français Chirac en Jamahiriya en 2004, lesmurs de Tripoli s’étaient couverts d’affiches, effarantespour les Français, rendant hommage à la Révolutionfrançaise, à 1793 et à l’Incorruptible.Pauvres Français qui ont oublié leur histoire ! Ajoutons qu’il y a quelques semaines, le Maire social-démocrate de Paris, le triste Delanoë, a refusé que lenom de Robespierre soit donné à une rue de Paris.Hommage involontaire du Vice social-démocrate à laVertu jacobine !Parmi les expériences européennes de DémocratieDirecte, il y a eu aussi, jadis, la Suisse. Je dis « jadis »,parce que la Suisse s’est transformée en régime parle-mentariste et n’a plus rien à voir avec le modèle quecertains voudraient encore y trouver. Deux symboles :la Commune, la base de la démocratie directe suissed’hier, va bientôt être supprimée ! Et le second, révéla-teur de ce qu’est devenue la Suisse du XXIe siècle, quin’est pourtant pas membre de l’OTAN : des militairessuisses participent à l’agression et à l’occupation del’Afghanistan !

Ce long détour pour expliquer combien l’exemple de laJamahiriya est précieux pour nous, militants européens

de la Démocratie Directe. Car la Libye révolutionnai-re de Moammar Kadhafi est la seule expérience dedémocratie directe en application de l’époquecontemporaine !Pour nous, militants européens, la Jamahiriya issuedu « Livre vert » est une expérience-piloteincontournable !Mais notre intérêt pour la pensée de Moammar Kadhafine s’arrête pas là. Nous saluons aussi en Kadhafi ungrand Européen, qui a toujours soutenu l’unification etl’émancipation du continent européen, dans lequel ilvoit un des éléments essentiels d’un monde multipolai-re, libéré de la domination impérialiste.Et dont la vision avant-gardiste associe déjà les uni-tés africaine et européenne. Dans cette vision, Kadhafi conçoit la Libye commeun pont entre l’Afrique et l’Europe. Nous devonssouligner combien cette vision est différente de celledes politiciens atlantistes de l’Union Européenne qui,eux, ne bâtissent pas des ponts, mais dressent lesmurs d’une forteresse. A Bruxelles ou à Strasbourg, ces politiciens arrogantsautant qu’incapables donnent des leçons au mondeentier. « Droits de l’homme, libre circulation, libertés »nous disent-ils. Mais dans la réalité ce sont les mursd’une forteresse qu’ils dressent ! Mur de Schengenà l’Est qui coupe l’Europe en deux. Barbelés deSchengen encore à la frontière entre le Maroc etl’Espagne. Et à l’intérieur même de l’UnionEuropéenne, citoyenneté à deux vitesses. Complètepour les pays de la vieille CEE. Droits limités pour lesBulgares, les Roumains ou encore les Polonais…Traitement indigne des peuples européens catégorisésen peuples supérieurs en droits et en peuples à qui onnie les mêmes droits. Entre 1933 et 1945, sous le Reichnazi on ne faisait pas autre chose. Mais on le disait pluscrûment… « Peuple des Seigneurs » et « sous-hom-mes slaves » !L’Union européenne entend aussi faire de laMéditerranée une frontière, une de plus ! Le« Processus de Barcelone » ou le « partenariat Europe-Méditerranée », auxquels la Libye a refusé de partici-per, n’ont pas d’autre sens.Face à cette vision, il y a celle de Moammar Kadhafi.Qui voit la Méditerranée comme un lieu de culture,de partage, d’échange.Là aussi Kadhafi a la mémoire du Passé. Celui où laMéditerranée était une unité. La Libye, qui se souvientaussi de son passé romain, qui sait que Leptis Magnaa donné à l’Empire romain les empereurs de la dynas-tie des Sévère. Les politiciens européens l’ont aussioublié !Oui, nous militants européens, nous préférons suivre etécouter Kadhafi, qui veut bâtir des ponts pour unir, auxpoliticiens de L’Union européenne, qui construisent desmurs pour séparer !

Mais il est temps de passer de ces considérationsthéoriques à l’action pratique. Car nous ne conce-vons pas la théorie sans la praxis !Partout en Europe, le désenchantement s’est profon-dément installé. Pas seulement en raison de la criseéconomique, des inégalités, de la pauvreté qui frappeune part croissante des masses européennes. Maisaussi et surtout du fossé qui sépare chaque jour davan-tage les peuples européens des politiciens du Systèmeet du Parlementarisme bourgeois faisandé.Les temps sont venus de proposer notre alternati-ve ! La Démocratie Directe est une idée d’avenir enEurope ! L’Europe est un terrain fertile et une terre demission. Mais il nous faudra aussi combattre la propa-gande menée contre Moammar Kadhafi et laJamahiriya. Ce que nous avons besoin en Europe, c’est avant toutd’organisation et d’un programme réaliste et sérieuxde travail.

L’EDITORIAL DE LUC MICHEL

PENSER EN CONTINENTS !POUR UNE PHILOSOPHIE DEL’ACTION !POUR UNE MISE EN ACTIONDE LA PHILOSOPHIE :CHANGEONS LE MONDE ! !

D

Extraits du Discours, au nom desDélégations du Continent euro-péen, au Meeting d’ouverture de laPremière Assemblée mondiale de l’ « Association Internationaledes Partisans du Livre Vert »

(Tripoli, Libye, 25 octobre 2009)

Luc MICHEL à la tribune lors de son discours aumeeting d’ouverture de l’ASIPALV, le 25 octobre2009.

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SOMMAIREL’EDITORIAL de Luc MICHEL

Penser en continents ! Pour une philosophie de l’action ! Pour une mise en action de la philoso-phie : changeons le monde ! - p.2-3

DEMOCRATIE DIRECTEFabrice BEAUR - Le MEDD-MCR :Démocratie Directe - Grande-Europeeurasienne - Solidarité transnationale -p.4-5La Démocratie Directe en Europe :Théories et praxis. Une vieille idee quiest l’alternative du XXIe Siecle ! - p.6-13Comment définir la « DémocratieDirecte » au XXIe siècle ? - p.9

IRAKPour la Résistance nationale arabe irakienne - p.14Moammar KADHAFI contre la tenued’un sommet arabe à Bagdad - p.15

3e Congres des Geopoliticiens polonais(Wroclaw, octobre 2010) - p.15

« Visionary Africa » : Dialogue des cultures et coopérationentre les Unions européenne et africai-ne - p.16

LIENS

Abonnement, Rédaction - p.16

Commençons par dire deux choses capitales, car ellesvont servir à définir notre organisation. La première : Nous ne reconnaissons plus les fron-tières ! Notre action sera transnationale. Nous devons pen-ser en continents (*) …La seconde : L’Europe ne se limite pas à l’UnionEuropéenne !Ni même aux états qui lui sont maintenant associés,comme la Moldavie ou la Serbie. La Russie, qui a retro-uvé son indépendance avec Vladimir Poutine, et qui estredevenue une proche alliée de la Libye, est aussil’Europe ! Une SECONDE EUROPE, une AUTREEUROPE eurasiatique se dresse désormais à Moscouface à l’Europe atlantiste de Bruxelles. Une seconde Europe (**), qui attire à elle plusieursanciennes républiques soviétiques.La Russie a en effet mis en place un processus agré-gateur semblable à celui de l’Union Européenne, avecdes unions autour des organismes transnationaux quise constituent autour de Moscou : Communauté éco-nomique eurasiatique (CEEA : Biélorussie,Kazakhstan, Kirghizie, Ouzbékistan, Russie etTadjikistan), Organisation du Traité de sécurité col-lective (OTSC de la Communauté des Etats indépen-dants, alliance militaire du type de l’Organisation duTraité de Varsovie), Organisation de coopération deShanghai (OCS : Russie, Kazakhstan, Kirghizie,Chine, Tadjikistan et Ouzbékistan. Le Pakistan, l’Iran,l’Inde et la Mongolie y ont le statut d’observateur, laChine et la Russie y jouent des rôles clés), Espaceéconomique unifié (EEU : Russie, Biélorussie,Kazakhstan, Kirghizie et Tadjikistan). Nous entendons unir toutes les délégations euro-péennes en un seul Réseau, de Dublin àVladivostok.Avec un programme coordonné et une collaborationétroite de tous au projet unitaire commun. Et avec uneCoordination européenne centrale.Nous entendons utiliser l’expérience acquise sur ceplan depuis 2004 avec le Réseau du MEDD-MCR, le« Mouvement Européen pour la DémocratieDirecte », qui agit déjà de façon unitaire et intégréedans l’Espace francophone, en France, en Belgique eten Suisse, mais aussi en Moldavie et en Bulgarie. Etqui a déjà collaboré avec de nombreuses délégationseuropéennes, en Ukraine, au Belarus ou en Serbie.En particulier avec le Bureau de LiaisonUE/Balkans/CEI du MEDD-MCR installé à Kichinev, oùle MEDD-MCR dispose aussi d’un Secrétariat de liai-son franco-russe. En ce qui concerne le Centre de Bruxelles, nous dispo-sons déjà de nos structures, d’un siège central, de sitesInternet, d’un cadre transnational et multilingue. Et duBureau de Liaison de Kichinev, en Moldavie, qui estdéjà opérationnel.Enfin, nous sommes déjà présents sur les réseauxsociaux Facebook et Twitter, qui servent d’élémentmajeur de coordination et d’information, non seulementpour le Réseau européen, mais aussi pour les autrescontinents. Nous entendons placer notre action à lapointe du progrès technique et à l’heure du Web.2.0 !Sur le plan des activités, nous voulons agir dans le futurdans deux directions :D’une part l’intégration et la collaboration des cadresdes différentes délégations, la formation des adhé-rents ;D’autre part la diffusion de nos idées vers les milieuxintellectuels et la cristallisation d’un Réseau intellectuelde soutien.Pour l’intégration des cadres, nous relancerons l’or-ganisation des « Universités d’été des partisans duLivre Vert ». Pour mémoire, depuis 2000, le MEDD-MCR a organisé des « Universités d’été pour lesmouvements verts, pacifistes et alternatifs » : enHongrie, en Allemagne, en France et deux en Belgique.

Et plusieurs délégations ont mené sur le plan local lesmêmes initiatives. Pour la diffusion de nos idées, diverses actions serontmenées. A commencer par une présence accrue duMEDD-MCR sur le Net et les Réseaux sociaux.Un homme d’Etat hollandais, Guillaume d’Orange, affir-mait jadis avec justesse que « Là où il y a une volon-té, il y a un chemin » … J’appelle tous les déléguéseuropéens à faire preuve de cette volonté !!!

Pour conclure, je veux insister sur le rapport essentieldu passage de la Théorie à la Pratique. Pour para-phraser le grand philosophe Goethe, je dirais que grisest l’arbre de la théorie. Et vert l’arbre de la Praxis, dela pensée mise en action, celle qui porte les fruits dufutur.Dans sa conclusion du CAPITAL, Marx affirmait que« le temps était venu pour les philosophes de transfor-mer le monde et non plus seulement de le penser » …C’est ce que Moammar Kadhafi a fait en Libye, bâtis-sant dans la réalité du Monde moderne la Jamahiriya,cette République des Masses tout droit sortie de son« Livre Vert ».Moammar Kadhafi nous a montré la voie. L’alternativeexiste au vieux monde, gris, triste et froid, du capitalis-me financier et du parlementarisme bourgeois faisan-dé. Ce vieux monde agonise, aidons-le à mourir !

Pour la Démocratie Directe !Pour la Troisième Théorie Universelle et le « LivreVert » de Moammar Kadhafi !EN AVANT !!!

� Luc MICHEL,Président du MEDD-MCR.

Notes pour la version écrite :

(*) J’ai emprunté mon titre « Penser en Continents » àla version française du livre allemand de géopolitique« Mut zur Macht. Denken in Kontinenten » duGénéral Jordis Von Lohausen.Le général et géopolitologue autrichien Lohausen(1907-2002), ancien membre de l’Etat major duMaréchal Rommel, proche des patriotes anti-nazis du20 juillet 1944, s’inscrit dans la suite des thèses géo-politiques de Jean Thiriart sur « l’Europe deVladivostok à Dublin ». Il a écrit des pages élogieusesconcernant le projet européen de Thiriart des Années1960-75. Lohausen parle notamment de « l’Europe deMadrid à Vladivostok ». Dans l’exemplaire offert parLohausen à Thiriart en 1983 (et qui m’a été légué avecsa bibliothèque en 1999) figure la dédicace suivante : « En respectueux hommage à un grand Européen ».

(**) J’ai théorisé la concept géopolitique fondamen-tal de « Seconde Europe » à propos de la Russierégénérée de Poutine dans notre revue LA CAUSEDES PEUPLES, Bruxelles-Paris, n° 31, décembre2006.Texte disponible sur le site du PCN-NCP, sous le titre« Pourquoi nous combattons » : http://www.pcn-ncp.com/why/pourquoi1.htm

Le MEDD-MCR sur Internet

WWW.MEDD.INFO

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diverses appellations, se sont alors unifiés en uneseule organisation, dont la centrale est installée àBruxelles : le MEDD-MCR – « Mouvement Européenpour la Démocratie Directe » (en Anglais :MEDD/RCM, « Movement for the European DirectDemocracy »).Le site Internet du Comité francophone(http://www.medd.info/) devint ainsi le site unique duMEDD-MCR en Europe et poursuit aujourd’hui satransformation en portail multilingue.La centrale du MEDD-MCR publie depuis les bulletinsde liaison : « DEMOCRATIE DIRECTE » en français et« DIRECT DEMOCRACY » en Anglais !

LA DECLARATION-PROGRAMME DU MEDD-MCR

Dans sa première Déclaration-Programme d’octobre2004, le MEDD-MCR entend particulièrement :

- militer pour la Démocratie directe en tant qu’ alterna-tive à la faillite et à la corruption de la pseudo démo-cratie parlementaire,- renouer avec les racines européennes de la démo-cratie directe (expérience suisse, théorie de l’incorrup-tible Robespierre en 1793, Commune de Paris de1871, etc.) et assurer leur synergie avec l’expérien-ce pilote moderne de démocratie directe dévelop-pée par la Révolution libyenne de MoammarKADHAFI,- lutter pour la Cause des Peuples et particulièrementl’unité de pensée et d’action entre lesRévolutionnaires d’Afrique et d’Europe.

LA PRESSE DU MEDD-MCR

En mars 2005 sortait le n° 11 de « DEMOCRATIEDIRECTE », qui répondait alors à l’unification desRéseaux européens du MCR dans la structure uni-taire du MEDD-MCR. Nous démarrions une nouvellesérie de l’organe européen des « ComitésRévolutionnaires ». Et à l’édition francophone venaits’ajouter dorénavant une seconde édition transnatio-nale (centrée sur l’Anglais et l’Espagnol).Le passage au format digital PDF, qui combine lesavantages de la diffusion numérique à large tirage avecceux de la publication imprimée classique « à l’ancien-ne », a donné un nouvel élan à notre action transnatio-nale et offre un nouvel outil d’agit-prop efficace ànotre mouvance.Mais l’action du MEDD-MCR passe aussi par le soutienet la collaboration à de multiple projets et supportsmedias :

- LIBYA NEWS & FACTS, Revue de presse sur laLibye, la Démocratie directe et l’action de MoammarKADHAFI, publié depuis 1996 par le « CentreEuropéen de Recherches et d’Etudes sur laDémocratie Directe » (CEREDD)

- LA CAUSE DES PEUPLES, Journal coédité par lePCN et le MEDD-MCR, Tribune des Mouvements etdes Peuples en lutte contre l’impérialisme et l’exploita-tion.

- Depuis 2009, le MEDD-MCR est présent sur le réseausocial mondial Facebook avec un profil(http://www.facebook.com/medd.mcr) et sur Twitter(http://twitter.com/meddmcr), le site de micro-blogingmondialement connu.

- Nous travaillons actuellement en collaboration avecl’Organisation-Journal, LA CAUSE DES PEUPLES, à lacréation d’une Ecole de Cadres et de formation mili-tante.

Notre optique est aussi avant tout transnationale etnotre combat se place dans la lutte quadricontinenta-le pour la Cause des Peuples. Le MCR est une gran-de communauté planétaire et fraternelle. « DEMOCRA-TIE DIRECTE » se conçoit donc également comme latribune et l’organe de réflexion de tous les partisans del’alternative de l’Ere des masses.Et Nous sommes donc ouverts à l’expression libredes cadres du MCR d’Afrique, d’Asie et d’AmériqueLatine et à leur participation à la rédaction de« Démocratie Directe ». Nous remercions particulière-ment, notre ami et camarade, Gilbert ROCHETEAU, deTripoli, militant panafricain et cadre du MCR, qui fut undes premiers à collaborer à notre presse et à compren-dre l’importance et la nécessité d’un organe de pressemilitant transnational et transcontinental.

LE MEDD-MCR ET LE CEREDD : UN « THINK-TANK » POURLA DEMOCRATIE DIRECTEEN EUROPE

Le Centre Européen de Recherches et d’Etudes surla Démocratie Directe (CEREDD) a été créé en 1996par le MCR de l’Espace francophone, sous l’impulsionde Luc MICHEL et de Fabrice BEAUR, afin de disposerd’une structure d’analyse, de réflexion et de propositionpour mettre en avant le concept de Démocratie Directecomme alternative au système corrompu du parlemen-tarisme occidental.

LLEE MMEEDDDD--MMCCRR :: DDEEMMOOCCRRAATTIIEE DDIIRREECCTTEE ––GGRRAANNDDEE--EEUURROOPPEE EEUURRAASSIIEENNNNEE –– SSOOLLIIDDAARRIITTEE TTRRAANNSSNNAATTIIOONNAALLEE

e Mouvement des ComitésRévolutionnaires (MCR) est une orga-nisation internationale de masse, pré-sente en Afrique, en Europe, aux

Amériques et en Asie. Son siège est à Tripoli en Libye.Le MCR regroupe les partisans de la DémocratieDirecte et de son expérience-pilote, la Révolutionlibyenne. Le MCR est présent dans 17 pays euro-péens, à l’Ouest comme à l’Est.

LA FONDATION DU MEDD-MCR

En septembre 2004 (du 20/09 au 23/09) fut organiséeen Libye la IIIe convention internationale du« Mouvement des Comités Révolutionnaires » mon-dial, avec la participation de plusieurs centaines decoordinateurs du MCR venus des quatre continents.Cette convention rappela les grands axes du combatdu MCR contre l’impérialisme, le Sionisme, le néo-colo-nialisme, la globalisation libérale et l’exploitation. Elleréaffirma son soutien aux Résistances palestinienne etirakienne.La IIIe Convention insista sur la place capitale duMouvement révolutionnaire européen au sein duFront unitaire quadricontinental des peuples enlutte pour la liberté et la dignité. Et elle souligna le rôlemoteur de Mouammar KADHAFI, avec sa concep-tion de la Libye comme un pont entre l’UnionEuropéenne et l’Union Africaine, dans l’avènementd’une Méditerranée unie et pacifique.

A l’issue de cette IIIe Convention, Luc MICHEL (théori-cien du « Communautarisme européen », Administra-teur-général de la « Coordination du Réseau Européenpour la Démocratie Directe », éditeur de LIBYA NEWSAND FACTS et de LA CAUSE DES PEUPLES) reçut lacharge, nouvellement créée, de Coordinateur-généraldu MCR pour l’Europe. Avec pour mission prioritairel’unification et l’intégration de tous les ComitésRévolutionnaires d’Europe dans un réseau unique,unitaire et transnational.Le Comité Révolutionnaire de l’Espace francopho-ne, qui regroupe depuis 1997 sur une base transnatio-nale les militants des CR de Belgique, France etSuisse, ainsi que les Arabes, Turcs et Africains vivantdans ces pays, devant servir de modèle au nouveauRéseau unitaire.

L’ensemble des Comités Révolutionnaires européens,qui agissait jusqu’alors de façon autonome et sous

L

Par Fabrice BEAUR, Secretaire-Général du MEDD-MCR.

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ans le cadre de la « 5ème UNIVERSITED’ETE EUROPEENNE POUR LESMOUVEMENTS ALTERNATIFS,VERTS ET PACIFISTES » (Wallonie,Belgique – 27-31 juillet 2005), fut organi-

sée la « 1ère CONFERENCE EUROPEENNE DUMEDD-MCR », le Mouvement Européen pour laDémocratie Directe, présent dans 17 pays d’Europe.La Conférence débuta par un travail en commissiondes Coordinateurs du MEDD-MCR, réunissant délé-gués européens (de l’Est et de l’Ouest) et libyens, oùont été définis :- d’une part les principes d’organisation et de travaildu MEDD-MCR,- et d’autre part les grands axes idéologiques de sonaction (qui seront résumés dans un « Manifeste pourla Démocratie Directe en Europe »).La 1ere Conférence se poursuivit ensuite en séanceplénière, ouverte par le « Rapport politique et organi-sationnel » de Luc MICHEL, fondateur du MEDD-MCR et coordinateur-général du MCR pourl’Europe, intitulé « La vocation unitaire, eurasiste ettransnationale du MEDD-MCR ». Dans un exposé vigoureux et militant, qui tranchait surle ton plus académique des travaux de la « 5eUniversité d’Eté », Luc MICHEL définit les lignes deforce de l’action du nouveau Mouvement pan-euro-péen.Fabrice BEAUR, coordinateur-général adjoint duMEDD-MCR en charge de la Communication etd’Internet, présenta ensuite le Rapport« Communication-Internet-Media ». Sujet importantpuisque pour un mouvement pan-européen présent del’Espagne à la Russie et à la Turquie, le Complexemedia prévu - Site Internet central – Presse numérique– Multiblogues – sera l’Organisateur collectif et letrait d’union du MEDD-MCR.La 1ere Conférence se termina par diverses interven-tions de coordinateurs européens et libyens et de nom-breuses questions du public.De l’Espagne à la Russie, le MEDD-MCR est en mar-che ! �

Le CEREDD dispose également d’une page internet oùil est possible de télécharger certains numéro de sonbulletin LIBYA NEWS & FACTS – plus de 2.000 numé-ros depuis 1996 ! - et est aussi présent sur le réseausocial mondial Facebook.

LE MEDD-MCR : L’ALTERNATIVE DE LADEMOCRATIE DIRECTE EN MARCHE POUR UNEAUTRE EUROPE

Notre Communauté militante développe aujourd’-hui son action dans plus de vingt pays européens,les provinces de la Grande Nation européenne, enga-gée de Reykjavik à Vladivostok, dans le processusdécisif qui conduit à sa libération et à son unification.Le rôle du Mouvement révolutionnaire européen,notre rôle à tous, est d’apporter l’idée-force de laDémocratie directe dans le processus d’unificationeuropéen, conçue comme une alternative à la faillitede la pseudo-démocratie parlementaire « à l’occi-dentale », dont la corruption et l’inefficacité révèlentchaque jour davantage la véritable nature oligarchiqueet ploutocratique.

Face à la tentation de l’Europe-forteresse, du repliégoïste et stérile qui est prôné par les tenants du libé-ralisme et de la xénophobie, et contre eux, notre rôleest aussi de défendre l’idée généreuse d’une Europefraternelle, tendant la main aux peuples des quatrecontinents, solidaire de l’Afrique, de l’Eurasie et duProche-Orient : la nouvelle Grande Nation !Dans cette optique, la défense de la Jamahiriyalibyenne, expérience-pilote de la Démocratie direc-te et pont entre l’Europe et l’Afrique, unies par uneMéditerranée de Paix et de solidarité, la nouvelle MareNostrum, est à la fois une priorité et une évidence.

� Fabrice BEAUR,Secrétaire-général européen

du MEDD-MCR.

LLAA «« 11ee CCOONNFFEERREENNCCEEEEUURROOPPEEEENNNNEE DDUU MMEEDDDD--MMCCRR »»D

Luc MICHEL :« LA VOCATION

UNITAIRE, EURASISTE ET

TRANSNATIONALEDU MEDD-MCR »

Rapport politique et organisationnelPour la « 1e CONFERENCE EUROPEENNE DUMEDD-MCR » :

- La Grande-Europe de Reykjavik à Vladivostokest plus grande que l’Union européenne et comp-rend aussi tous les pays issus de la défunte UnionSoviétique et de la Yougoslavie. Le MEDD-MCR nereconnaît plus de frontières en Europe, commeKadhafi n’en reconnaît plus en Afrique ;- La Démocratie Directe est la seule alternativevéritable et sincère à la faillite et à l’imposture duparlementarisme bourgeois en Europe ;- La défense et la promotion de la Jamahiriyalibyenne, expérience-pilote de la DémocratieDirecte, est une priorité indispensable ;- La Démocratie Directe est inséparable duSocialisme et de la Justice sociale ;- Le combat de l’Europe pour son unité et son indé-pendance est partie inséparable de la lutte pour laCause des Peuples des quatre continents ;- Les Unités africaine et européenne sont en par-ticulier solidaires et la Méditerranée – comme leveut aussi Kadhafi qui conçoit la Libye comme unpont entre l’Afrique et l’Europe – doit devenir uneMer de paix et d’unité entre les peuples de ses deuxrives ;- La Paix doit être un objectif prioritaire pour lesiècle naissant. Il faut mettre hors la loi les puis-sances impérialistes et en particulier l’OTAN quifrappe aujourd’hui trois continents. �

Une des photos de quelques participants à lors de la 1ere Conférence européenne du MEDD-MCR enWallonie (Belgique) du 20-23 août 2005. Au premier plan au centre, Fabrice BEAUR, le Secrétaire-généraldu MEDD-MCR et sur la droite, Luc MICHEL, Président du MEDD-MCR.

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6 j La Cause Des Peuples n°42a Démocratie Directe est une vieille idée enEurope, née quelques millénaires avantMoammar KADHAFI…

I : LES SOURCES EUROPEENNESDE LA DEMOCRATIE DIRECTE

La démocratie directe repose sur une notion fonda-mentale, c’est le citoyen de la Nation, responsable etengagé, qui est prêt à risquer sa vie pour la commu-nauté. Le peuple souverain est un peuple en armes.Une idée profondément ancrée dans l’histoire dees peu-ples européens. Pour les théoriciens de la démocratiedirecte l’armement du peuple est un concept-clé fon-damental.

I-1 : LA DEMOCRATIE DIRECTE :UNE VIEILLE IDEE EN EUROPEComme je le soulignais dans ma communication d’intro-duction, « la Démocratie Directe est la forme véritableet originelle du pouvoir populaire des peuplesd’Europe », la Démocratie Directe est le mode de gou-vernement naturel des peuples européens.Retraçons l’histoire de la Démocratie directe jusqu’àl’époque moderne :Dans l’antiquité et jusqu’au début du Moyen-Age euro-péen, la Démocratie Directe est le mode naturel de gou-vernement des populations européennes, que ce soit enGrèce, à Rome, dans les tribus celtiques, dans les tribusgermaniques. C’est l’assemblée des hommes armés quidécide et qui choisit le chef. Ce mode de gouvernementva se renouveler en Europe jusqu’à l’époque deCharlemagne, c’est à dire jusqu’au VIIIème siècle.Un phénomène constant de la démocratie directec’est qu’elle finit par être confisquée. A un momentdonné, une oligarchie accapare le pouvoir et générale-ment la démocratie directe se transforme en un systèmemonarchique ou féodal. En Europe par exemple à partirdu VIIIème siècle, la féodalité c’est la dégénérescencede la démocratie directe. Pourquoi ? Parce que ce sonttoujours les hommes en arme qui décident du gouver-nement, par exemple le roi de France ou l’empereur ger-manique est le premier des nobles du Royaume. Mais leproblème c’est que la fonction de défense de la patrieest accaparée par des soldats professionnels. Qu’est ceque la Noblesse en Europe ? C’est ceux qui ont le mono-pole de la défense. Toutes les autres catégories de lapopulation, ceux qui ne se battent plus, ceux qui ne sontplus armés, deviennent des citoyens soumis, exploités,qui n’ont plus de droits politiques. C’est le phénomène des oligarchies et c’est déjà on peutdire un Bonapartisme précoce – pour paraphraserGRAMSCI sur les Jacobins – puisque c’est l’accapare-ment par les militaires du gouvernement.

I-2 : L’EXCEPTION SUISSELa démocratie directe va survivre dans un seul Etat,après l’an 1000 c’est la Suisse, justement l’exemple-type de la Démocratie Directe. La Suisse échappe à laféodalité. C’est un ensemble de Cantons, on pourraitdire aujourd’hui un ensemble des municipalités.Evidemment les femmes en sont exclues, mais dans laplupart des sociétés de l’antiquité la femme n’est consi-dérée ni comme un citoyen à part entière ni mêmecomme un membre actif de la communauté, la femmeest souvent considéré (en Asie ou en Afrique son statutest pire encore), en Europe comme une mineure. Et enSuisse, pour avoir le droit de voter, de prendre des déci-sions, on revient à la notion de peuple armé-, il faut seprésenter à l’assemblée des citoyens avec une arme, ilfaut prouver qu’on est prêt à défendre la patrie. Le système suisse, il ne faut pas croire qu’il va durer jus-qu’à l’époque actuelle. Il va subir une dégénérescenceet va se transformer en un système semi-féodal rapide-ment. Mais les Suisses, au terme d’une évolution, vont rapide-ment, dès que la féodalité va être abattue en 1789, sesouvenir de leur expérience et remettre en route un sys-

tème partiel de Démocratie Directe, qui est un modèle enEurope.Pour certains théoriciens européens de la DémocratieDirecte moderne comme Jean THIRIART, « la Suisse esten Europe le seul état qui peut dire qu’il a une légitimitédémocratique, la Suisse est le seul pays en Europe -avec à l’époque moderne la Yougoslavie de Tito etl’Albanie socialiste – où le peuple est armé », c’est leseul état au monde, parce que même la Libye n’a pascomplètement adopté ce système, où les citoyens ontleur armement de guerre chez eux, y compris l’armementlourd. Les Suisses ont chez eux leurs fusils d’assaut, desmunitions et pour certains des mitrailleuses lourdes etdes armes anti-chars.

I-3 : LA DECADENCE ET LA DEGENERESCENCEDU MODELE SUISSE :COMMENT LE PARLEMENTARISME BOURGEOISDENATURE, CORROMPT ET TUE LA DEMOCRATIEDIRECTE !Mais la Suisse est loin d’être un modèle exemplaire,notamment parce que sa Démocratie Directe est polluéepar le parlementarisme bourgeois.« Le slow infini des débats parlementaires en Suisse »était dénoncé par le quotidien de Genève « LE TEMPS »(mardi 7 mars 2006) qui rendait compte d’un livre pam-phlétaire qui brisait le mythe d’une Démocratie suisseexemplaire : « Le politique ? Réduit à « une pitoyableimpuissance ». Les parlements fédéraux et cantonaux ?Plongés dans « de vaines et futiles gesticulations ». Dans un livre intitulé « LE BAL DES EUNUQUES », (Ed.Slatkine, Suisse, 2006), le député libéral genevoisRenaud GAUTIER et le journaliste Pascal PRAPLANdressent un constat pour le moins sévère de la vie poli-tique suisse. Un long détour indispensable pour mon-trer comment le parlementarisme bourgeois tue laDémocratie Directe ! C’est tout le système suisse qui est rongé par l’inefficaci-té : « L’inertie institutionnelle n’est pas l’apanage de laConfédération. La République et Canton de Genève,pour ne citer qu’elle, est frappée d’une lenteur parlemen-taire qui n’a rien à envier à celle de l’Assemblée fédéra-le: «Le parlement, qui a neuf mois de retard dans ses tra-vaux, est gangrené, de séance supplémentaire en séan-ce extraordinaire, par l’indécision. Quand enfin il s’accor-de sur un projet - comme récemment pour un simpledéclassement d’un terrain - il lui faut encore six heuresde débat en séance plénière pour le constater », écritencore « LE TEMPS » (24 janvier 2006).GAUTIER et PRAPLAN affirment avec raison que « LeBal des eunuques n’est en aucune manière un livre poli-tique ou un livre historique, mais un livre sur la politique.En tant que parlementaire et journaliste, nous n’avionsaucune qualité pour rédiger un ouvrage de politique his-torique. Il s’agissait bien plutôt de faire un état des lieuxactuel des parlementarismes suisse et genevois, alar-més que nous étions par leurs multiples dysfonctionne-ments. Cela dit, nous étions conscients qu’un tel dia-gnostic ne pouvait se faire sans dimension historique.Nous nous sommes dès lors efforcés de replacer chacunde nos constats dans un contexte temporel plus large. Nous ne cachons à aucun moment que les reprochesadressés aux parlements fédéral et genevois sontanciens. C’est l’ampleur prise durant ces dernièresdécennies par la plupart des problèmes que connaissentles deux législatifs qui est tout à fait nouvelle, ce quenous démontrons abondamment dans le livre. Si LE BALDES EUNUQUES ne fait pas directement appel à l’his-toire politique, on ne saurait donc affirmer que cet« instantané » sur le parlementarisme suisse et genevoisignore l’Histoire. Nous n’avons pas plus ignoré, (…) lereste des acteurs du champ politique puisque nousconsacrons des chapitres entiers aux groupes d’intérêts,aux administrations et aux gouvernements, à la presse età leurs interactions avec les parlements. Tout comme nousavons consacré nos derniers chapitres, essentiels, auxrapports entre la politique et l’ensemble de la société. »

Version écrite abrégée de la Conférence de Luc MICHEL

pour le COLLOQUE INTERNATIONAL

SUR LA DEMOCRATIE DIRECTEOrganisé à SEBHA (Libye) par le

« Centre du Livre Vert »Du 26 février au 3 mars 2007

© Luc MICHEL (2007)

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La Cause Des Peuples n°42 j 7I-4 : 1793 ET 1871 :LES 1e et 2e « COMMUNES » DE PARISMais la Démocratie Directe est bien loin de se résumerà l’expérience suisse. On va revoir l’idée de démocratiedirecte ressurgir en France avec la destruction de laféodalité. En 1793, la Révolution française arrive àson paroxysme. Une fraction qui est à l’époque laplus progressiste, les JACOBINS, arrive au pouvoiravec Robespierre. Robespierre, notamment dans la première Communede Paris en 1792-1793, instaure et parle de« Démocratie Directe ». Pour l’historien de la Révolu-tion française François FURET, « la Démocratie Directeest au cœur du projet politique et idéologie duJacobinisme » et représente son « mode naturel d’exer-cice du pouvoir ». ROBESPIERRE contrairement à toutle reste du processus de la Révolution française annon-cée en 1789, refuse le principe de la délégation parle-mentaire. L’expérience est très vite avortée puisqueROBESPIERRE subit un coup d’état et est exécuté. Et lapremière « COMMUNE DE PARIS » s’effondre.A l’époque, il existe aussi une fraction encore plus radi-cale : les BABOUVISTES. Ce sont les partisans deGrachus BABEUF, que MARX ou LÉNINE considéraientcomme les premiers communistes. Eux veulent la démo-cratie directe intégrale suivant un mode qui rappelleassez celui de la Jamahiriya libyenne. On sait que pour Moammar KADHAFI, 1793 est la gran-de référence. Lorsque le président français JacquesCHIRAC s’est rendu en Libye en 2004, Tripoli était cou-verte d’affiches faisant le parallèle entre la Révolutionfrançaise et la Révolution libyenne et KADHAFI a dit« notre révolution est l’étape suivante, l’aboutissementde la vôtre ». On notera encore que Jean THIRIART, lethéoricien du « Communautarisme européen », sedéfinissait comme « un Jacobin de la Plus-GrandeEurope ».L’idée de démocratie directe va survivre grâce à l’ensei-gnement justement des Babouvistes au sein du mouve-ment républicain, ouvrier et socialiste. En 1870, c’est la guerre entre la Prusse et la France, etle régime bourgeois, qui est celui de NAPOLÉON III,s’effondre. On voit à Paris en 1871 une insurrectionpopulaire qui crée un gouvernement autonome, laCOMMUNE DE PARIS (la seconde), qui va durer un peuplus d’une année avant d’être écrasée par les armées dela bourgeoisie. Cette « commune » est gouverné par unmode de démocratie populaire directe et intégralement.C’est important parce que c’est la première fois à l’é-poque contemporaine que la démocratie directe va êtreeffectivement totalement appliquée (ce qui n’est pas lecas de la Suisse).

I-5 : LES SOVIETS : DEMOCRATIE DIRECTE ET PARTI LENINISTEL’expérience de la Commune de Paris est très importan-te – et on l’ignore trop souvent, c’est à partir d’elle que vaêtre conçu le concept de « soviet » en Russie, voussavez que pour les révolutionnaires russes, qui se disentmarxistes, la véritable référence est aussi le Jacobinismeet la Révolution française. Et la forme de démocratiedirecte qui est pratiquée dans la « Commune deParis » va être appliquée aux soviets. Quand les soviets apparaissent-ils ? Pendant la premiè-re révolution russe de 1905. Le peuple se soulève cont-re le tsarisme et met en place un système de démocra-tie directe qui est défendue par des milices ouvrières. Leproblème c’est que les révolutionnaires sont divisés etque l’armée, contrairement à ce qui se passer en 1917,ne bascule pas de leur côté. Le pouvoir tsariste va doncécraser les soviets. Arrive 1917. Et en 1917 lorsque lepouvoir tsariste s’effondre, c’est une république libéraleet bourgeoise qui instaure un système de multipartisme :la Douma. Mais parallèlement à cette révolution bour-geoise, il y a une auto-organisation du peuple, et on voitles soviets réapparaîtrent. Un parti, qui est le PARTIBOLCHEVIQUE DE LENINE, décide de s’appuyer surles soviets pour passer à une révolution qui n’est plus

bourgeoise mais populaire. C’est ce parti qui l’emporte,mais dans les conditions d’une guerre civile et d’uneintervention étrangère. A l’époque il y a des armées fran-çaises, américaines, japonaises, britanniques qui sontprésentes sur le sol russe pour écraser la révolution, il ya des armées contre révolutionnaires ; à un momentdonné par exemple le pouvoir bolchévique ne contrôleque Petrograd et une petite zone d’environ un millier dekilomètres autour de Moscou.Lorsque l’on étudie l’expérience soviétique, nousavons en occident une vision faussée. Pourquoi ? Lacritique, l’étude historique que l’on fait dans le mondebourgeois de la révolution bolchevique est basée en faitsur une analyse partisane, c’est celle de LéonTROTSKI. Dans les années 1922-1928, un conflit existeentre TROTSKI et STALINE. TROTSKI perd, il est exiléet pour expliquer sa défaite produit un livre de propa-gande contre le régime soviétique qui s’intitule « LAREVOLUTION CONFISQUEE ». La grande idée que l’ontrouve dans les média bourgeois, c’est de dire qu’après1922, on « liquide le régime soviétique ». Ce n’est pasexact. Ce que liquide le Stalinisme c’est le multipar-tisme. Mais dans le reste de l’organisation, c’est àdire le gouvernement des municipalités, l’applicationde la justice, il reste des formes de démocratie direc-te, celle des soviets. C’est par exemple sous Staline que va se mettre enplace le système de justice soviétique qui va servir demodèle au libyen.Le système de justice soviétique, c’est un système dedémocratie directe, il n’y a pas (ou peu) de magistratsprofessionnels par exemple, ce sont des magistrats élusdans le peuple. Et les petits délits sont jugés par desjurys de citoyens, réunis au niveau de l’usine, des quar-tiers ou même d’un immeuble : Les « TRIBUNAUX DECAMARADES ». Dont le but n’est pas la punition –notion de base du Droit pénal bourgeois –, mais la réin-sertion du délinquant incivique dans la communauté.

I-6 : JEAN THIRIART ET LE « COMMUNAUTARIS-ME EUROPEEN » :UNE CRITIQUE RADICALE DE LA PARTICRATIEET DU PARLEMENTARISME BOURGEOISLes années passent et à l’époque moderne il faut atten-dre les années 60 pour voir ressurgir l’idée de démocra-tie directe. Entre 1960 et 1966, Jean THIRIART (1922-1992), le fondateur et le premier théoricien du« Communautarisme européen » et du « Parti histo-rique révolutionnaire », réfléchit au travers de dizainesd’éditoriaux à une critique radicale de la démocratie par-lementaire et aux solutions, aux alternatives à lui appli-quer.

Dans un éditorial fondamental, intitulé « des citoyensarmes et des électeurs désarmés » (publié dans « LANATION EUROPEENNE » (novembre 1968), il synthéti-se sa pensée en la matière, où revient le concept fonda-mental du « peuple armé ». THIRIART oppose en effet particulièrement « les élec-teurs désarmés aux citoyens armés » et fait de l’ar-mement des citoyens – notion-clé de la DémocratieDirecte – le centre de ses réflexions : « Périodiquementrevient sur la place publique aux Etats-Unis, nation-phare de la démocratie libérale, le débat sur le libre-com-merce des armes à feu. Chez nous, en Europe, le débatn’a même jamais eu lieu. Les gens qui déplorent la ventelibre des armes ont, fort involontairement, reconnu l’étatd’immaturité de populations dont ils font par ailleurs, depar la « RELIGION ELECTORALE », la source de toutelégitimité politique. Comment peuvent-ils soutenir simul-tanément que le “peuple” américain est adulte en matiè-res d’élection et infantile en matières d’armes ? Il est d’é-vidence qu’un homme sain d’esprit, équilibré, BIENINTEGRE dans son groupe social ou son groupe natio-nal, peut sans le moindre inconvénient posséder unemitrailleuse ou un bazooka chez lui. La Suisse, à cetégard, nous donne l’exemple. Chaque soldat suisse pos-sède chez lui, en permanence, en temps de paix, sadotation personnelle en armes de guerres. On assassineen Suisse beaucoup moins, infiniment moins, que dansles pays comme la Belgique ou la France, où la déten-tion d’armes est très sévèrement limitée. Chacun sait lesrésultats décevants et ridicules de la prohibition de ventede l’alcool aux Etats-Unis entre 1919 et 1923. La prohi-bition de la détention d’armes ne serait pas plus efficace.La pègre sait toujours se procurer des armes. les milieuxpolitiques extrémistes ou révolutionnaires également.Les mesures d’interdiction, en définitive, ne touchent quela partie la moins corrompue ou la moins séditieuse de lapopulation. Gangsters et extrémistes possèdent toujoursdes armes, même dans les pays où les interdictions sontles plus sévères. En Europe occidentale, on peut actuel-lement estimer à plusieurs millions de pièces le nombred’armes de guerre détenue indûment par des particu-liers. La seule Belgique en contient au moins 100.000.Voilà donc pour l’aspect technique. »Voyons maintenant les principes développés par THI-RIART. THIRIART distingue Citoyen et électeur : « Unélecteur n’est pas Citoyen. Dans la conception élevée dela notion du citoyen est comprise l’engagement réci-proque entre l’Individu et l’Etat, entre l’individu et laRépublique – entre l’individu et le roi – en un mot, entrel’individu et la représentation du moment de la souverai-neté. Un pacte lie l’homme qui reçoit la protection de l’Etat – y

Luc MICHEL lors de son interview en mars 2007 à Tripoli par La Voix de l’Afrique, radio continentale afri-caine multilingue. A droite notre camarade Ibrahim JRIBRI, Cadre dirigeant du MCR, qui mena il y aquelques années l’épuration des cadres à Tripoli...

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8 j La Cause Des Peuples n°42compris la garantie d’un certain nombre de libertés – etl’Etat doit compter sur ce même homme pour se défend-re de l’extérieur. Cette évidence élémentaire était bien connue dansl’Antiquité européenne, où seul était libre un hommecapable de porter les armes : capable physiquement etcapable juridiquement. A l’origine, seul votait l’individu capable de participer à ladéfense de la collectivité. Les premiers « bulletins devote » furent des lances et des sabres. A tel point quetrès tard, jusqu’au bas moyen âge, dans plusieursrégions du nord de l’Europe, – la Suisse en particulier –on devait se présenter aux assemblées armé, on devaitFAIRE PREUVE QUE L’ON POSSEDAIT UNE ARME. La dégénérescence du principe de CONSENTEMENTPOPULAIRE – à dessein nous évitons le terme frelaté etgalvaudé de « démocratie » – réside notamment dans lefait qu’à un certain moment le « citoyen » devait direamen de tant à autre devant une mesure de blé, – àRome déjà – contre des promesses démagogiquesmaintenant, et qu’on ne lui demandait absolument plusde participer à la défense de la communauté. En fait, l’é-lecteur moderne est une version absolument dégénéréede l’homme libre d’autrefois. Nous nous abstiendronsaujourd’hui de critiquer le principe même de la légitimitéd’une majorité (51% d’un groupe donné peut ainsi déci-der de manger tout cru les 49%) pour nous appliquer uni-quement au phénomène du CONSENTEMENT. Le phénomène du consentement était à l’origine trèsréel : un roi s’imposait réellement par le consentement, ilétait le chef d’hommes libres, d’hommes armés. De nosjours, aucun chef d’Etat « démocratique » ne peut en direautant. Tout d’abord, on fabrique une opinion publiquepar les moyens biens connus de la mise en condition;mais cette opinion ayant été acquise, on a pas confiancedans le « peuple » et on doit s’appuyer sur une policepolitique et des gendarmes. Un pouvoir qui a REELLEMENT le consentement despopulations ne doit pas craindre de distribuer des armes.Peu de pays répondent à ce critère de nos )ours. LaSuisse est quasiment le seul pays où le pouvoir peutaffirmer qu’il ne craint pas son peuple : en Suisse, plusde 500.000 fusils automatiques les plus modernes sontsoigneusement rangés dans les garde-robes et lesarmoires des citoyens. »THIRIART soulève LE PROBLEME DE LA MATURITEPOPULAIRE, pour lui la Démocratie Directe repose surdes citoyens informés et responsables : « Après avoirabordé le problème du CONSENTEMENT, voyons main-tenant celui de la maturité. Il apparaît que si l’on craint deconfier des armes aux Citoyens, cela signifie que l’onmet en doute leur maturité. Effectivement, on ne confie-rait pas un fusil à un gamin de 14 ans, ou à un para-noïaque, ou à un névrosé, ou à un fou. Avoir peur deconfier une arme à un citoyen, c’est clairement recon-naître que ce citoyen est encore un enfant, ou qu’il est unexalté. Une logique fort peu conséquente avec elle-même fait que simultanément d’une part on ne reconnaîtpas la condition D’ADULTE EQUILIBRE à chaquehomme quand il s’agit d’armes et qu’on lui reconnaîtcette condition d’adulte équilibré lorsqu’il s’agit de s’as-surer son vote. En fait. on ne peut donner d’armes aupeuple à la suite d’un phénomène démagogique créé parLE BESOIN ABSOLU DE SURENCHERE, le besoin decréer des frustrations, le besoin de créer la haine civilepour que vivent les partis à l’intérieur d’une nation. Avantde les faire voter, il faut quelque peu les exciter (…) Leshommes politiques seraient bien plus prudents dansleurs propos s’il savaient toujours présent le danger d’unacte de désespoir d’un homme bafoué ou REELLE-MENT et injustement frustré. Le mécanisme de l’attentatest le dernier recours contre l’injustice. L’homme qui l’uti-lise joue sa vie. S’il joue sa vie ce n’est que parce que sasituation est réellement dramatique. L’attentat est unmécanisme régulateur contre la démagogie, contre l’in-justice foncière. »On voit ici l’influence de la pensée de ROUSSEAU etROBESPIERRE sur THIRIART, le fameux « droit à l’in-

surrection contre l’arbitraire ». « Quand le gouverne-ment viole les droits du peuple, l’insurrection est pour lepeuple le plus sacré et le plus indispensable desdevoirs », affirmait Robespierre !Critique acerbe du Parlementarisme bourgeois, THI-RIART dénonce ce qu’il nomme : « LA THEOLOGIEELECTORALE ». « Depuis près de deux siècles, le pou-voir tire sa justification de la « VOLONTE POPULAIRE ».Vous remarquerez les guillemets. Autrefois, le pouvoirvenait de dieu. Dans les deux cas, il s’agit de métaphy-sique, de théologie. Chacun sait comment la volontépopulaire, baptisée aujourd’hui opinion publique, estfabriquée, tronquée, truquée, abusée par les trente sixmoyens de fraude classiques des différents parlementa-rismes. Pendant des siècles, le pouvoir se justifiait par laseule invocation de sa source divine. Aujourd’hui, uneautre théologie a pris sa place, une autre fiction : L’ « opi-nion publique ». Aussi le sacre des rois de France a-t-il été remplacé parle sacre des bulletins de vote. Ceux qui organisent lesvotes et ceux qui en profitent n’ont généralement pas laresponsabilité directe de leurs actes. Un journaliste peutimpunément semer la haine civile, souhaiter des guerresextérieures sous forme de croisades idéologiques, don-ner sa caution à des guerres coloniales imposées parl’occupant : il ne risque rien; il ne devra jamais braquersa machine à écrire contre un fusil-mitrailleur. Autrefois,dans ces temps ‘barbares’, ceux votaient la guerre la fai-saient et ceux qui demandaient qu’on l’entreprenne pre-naient le risque en tête. L’opinion d’un homme n’a de valeur qu’à certaines condi-tions précises, dont le fait d’être informé, inséparable dufait d’être intellectuellement capable de recevoir et decomprendre l’information, le fait d’être concerté, le faitd’être engagé (d’être « responsabilisé »). »Pour THIRIART, « Un électeur n’est pas nécessaire-ment un citoyen. Il l’est même fort rarement. Un peu-ple armé est constitué de citoyens, qui sont citoyenschaque jour. Un peuple désarmé est constitué d’é-lecteurs, qui sont citoyens quelques minutes tousles quatre ou cinq ans. Un peuple armé sous-entendun peuple qui a quelque chose à défendre. Quand lestravailleurs auront non seulement le sentiment. maisla certitude d’avoir quelque chose à défendre, onpourra les armer. Sans le moindre danger ».

II : L’EXPERIENCE-PILOTE DE LA JAMAHIRYA LIBYENNE

II-1 : MOAMMAR KADHAFI ET LA « TROISIEME THEO-RIE UNIVERSELLE » : LA DEMOCRATIE DIRECTEDE LA THEORIE A LA PRATIQUELe 1er septembre 1969, c’est la Révolution libyenne etentre 1969 et 1976 se met en place la Jamahïria, à l’é-poque moderne la seule expérience de démocratie direc-te qui est intégrale et qui a survécu.MOAMMAR KADHAFI est aussi un théoricien, celui duLIVRE VERT et de la « Troisième Théorie Universelle ».Ce n’est pas faire preuve de démagogie que d’affirmerque la « Troisième théorie Universelle » appliquée enLibye est un exemple pratique de DEMOCRATIEDIRECTE, qui mérite toute notre attention afin de définirune alternative au sein de nos sociétés européennes.La « Troisième Théorie Universelle » ne repose pas surla dialectique parlementariste (langue de bois), mais surune réalité pratique qui donne à l’homme une autredimension que la béatitude cathodique et consumériste.La participation de toutes et de tous en véritablescitoyens est la structure clé de ce socialisme révolution-naire à visage humain !Minutieusement analysée, la « Troisième ThéorieUniverselle » de Moammar KADHAFI contient des pos-sibilités considérables.La « Troisième Théorie Universelle », politiquementréaliste et pragmatique, a le mérite d’avoir analysé lesconcepts de la Révolution française de 1789, de laRévolution bolchévique de 1917 et des différents mou-

vements sociaux et socialistes des XIXème et XXèmesiècle.

II-2 : L’INFLUENCE INTERNATIONALEDE LA « 3e THEORIE UNIVERSELLE »En présentant la pensée de MOAMMAR KADHAFI,exprimée dans le « LIVRE VERT », il nous faut soulignerl’origine géographique, historique et culturelle de cettepensée et les réactions qu’elle suscite. L’auteur de cettepensée est un homme issu du Tiers-Monde : monde durefus et de la révolte, engendrée par la dominationqu’exercent les plus forts et les plus avancés technologi-quement. Ces derniers s’ingénient à inventer des modesde domination afin de maintenir l’aliénation culturelle etde préserver le pillage économique. L’ampleur des participations aux colloques internatio-naux consacrés à la pensée de Moammar KADHAFI(les plus importants se sont tenus à Madrid et à Caracasau début des années 80) met en valeur l’influence inter-nationale de la « 3ème Théorie Universelle ». « Elle concrétise l’essence de l’homme dans son exis-tence réelle, physique et morale, quel qu’il soit, dépour-vu de toutes formes d’avilissement, d’arrogance et d’iso-lationnisme. Ce sont là, les maux qui affectent l’homme,au sein d’une réalité fondée sur un déséquilibre explo-sif... Car ce que les forces hostiles aux progrès et à laliberté de l’homme considèrent comme un équilibre, n’esten réalité que la perpétuité de situations injustes, où s’af-firment les règles de l’oppression, du pillage et de ladomination, établies par les plus avancés technologique-ment, à une période où les opprimés se trouvaient juste-ment dans un état d’assujettissement » écrit SaidHafiana.Ainsi, le système de Démocratie Directe mis en placedepuis 3 ans , étape par étape, par Hugo CHAVEZ,proche allié de KADHAFI, au Venezuela afin de renfor-cer sa « Révolution bolivarienne » s’inspire directementde l’expérience libyenne.

II-3 : LA « DEMOCRATIE DIRECTE » VERSIONLIBYENNE VUE D’EUROPE : UNE EXPERIENCE-PILOTEComment s’est mise en place la Démocratie Directedans sa version « Jamahiriyenne » ? Ses étapes éclai-rent à la fois son processus révolutionnaire et ses fonde-ments idéologiques. « La trajectoire du régime libyendepuis 1969 peut s’analyser en une tentative sans cesserenouvelée de « révolution par le haut » visant à pro-mouvoir le gouvernement par le bas, autrement dit legouvernement direct du peuple, par le peuple, pour lepeuple. »Du point de vue institutionnel, il est possible de distin-guer cinq phases dans cette sorte de révolution perma-nente par le haut :- Première phase le nationalisme arabe :Jusqu’en 1973, le régime, qui nourrissait le dessein del’union avec le voisin égyptien, entendait s’inspirer dumodèle de la République arabe d’Egypte. La Constitutionprovisoire de la « République arabe libyenne » (RAL)proclamait la souveraineté du peuple et confiait l’exerci-ce du pouvoir à un organisme collégial, le « Conseil deCommandement de la Révolution » (CCR), lui-mêmeassisté d’un gouvernement placé sous son contrôle.Durant cette période, la « révolution », par le canal duCCR, dotait le peuple d’un parti unique sur le modèleégyptien, l’Union socialiste arabe (1971), et lui offrait lapossibilité de contacts directs avec les gouvernants,« véritables happening où la foule interpellait le chef del’Etat ou les ministres qui répondaient aux questionsautant qu’aux interruptions ».- Deuxième phase : la Révolution culturelle :Le 15 avril 1973, alors que l’union proclamée entre laRAL et l’Egypte (août 1972) demeurait lettre morte, undiscours prononcé par le colonel KADHAFI à Zouara tra-duisait et attisait les tensions internes au sein du CCR,perceptibles dès décembre 1969.A l’instar de MAO et de la révolution culturelle chinoise,le colonel appelait à la « révolution populaire ». Il invi-

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La Cause Des Peuples n°42 j 9tait notamment les masses à se constituer en « comitéspopulaires » pour lutter contre la bureaucratie (destitu-tion de responsables administratifs, occupation des sta-tions de radio et de télévision…). Le conflit au sein duCCR, rythmé par l’action des « comités populaires » etdeux réorganisations successives de l’USA, devaitatteindre son paroxysme en août 1975 avec l’éliminationdes éléments hostiles à la mobilisation contre l’adminis-tration et les institutions gouvernementales prônée parMouammar KADHAFI. - Troisième phase : le Pouvoir du peuple :Cette nouvelle phase, dont les orientations ont été consi-gnées dans le premier volume du LIVRE VERT publiéen septembre 1976 par KADHAFI, a vu, lors du congrèsde Sebha, en mars 1977, l’avènement de la Jamahiriya. La voie était alors ouverte à une relance de la révolutionpar le haut pour le gouvernement par le bas, préconiséepar le colonel ». Ce sera, révolution dans la Révolution,l’ « instauration du pouvoir du peuple » le 2 mars1977 : « Cette nouvelle phase, dont les orientations ontété consignées dans le premier volume du Livre Vertpublié en septembre 1976 par KADHAFI, a vu, lors ducongrès de Sebha, en mars 1977, l’avènement de laJamahiriya. Les institutions administratives et le partiunique s’effaceraient désormais devant « le pouvoir dupeuple ». Les premières étaient remplacées, au niveaudes sous-districts et districts, par les comités populaires,et, au niveau national, par un « comité populaire général »,substitut du gouvernement. Quant à l’USA, elle cédait laplace aux « congrès populaires de base » et à leurs «secrétariats », ainsi qu’à un « congrès populaire général »,équivalent d’une assemblée législative, et à son « secré-tariat général ». Cette double organisation, pyramidaleoù les congrès contrôlent (et élisent depuis 1979) lescomités, est censée assurer la démocratie directe pardes procédures électives publiques et nominales compa-rables à celles d’assemblées. »- Quatrième phase : Les « Comités Révolutionnaires » :Mais l’absence d’un appui organisé à la Révolutionconduisirent à la création des « COMITES REVOLU-TIONNAIRES » : « A partir de 1979, année de la sup-pression du Conseil de Commandement de laRévolution, une nouvelle impulsion a été donnée à larévolution par le haut avec le développement des « comi-tés révolutionnaires », créés initialement pour « faciliter »l’instauration du système des congrès et comités popu-laires. Les « comités révolutionnaires », dont les memb-res sont cooptés parmi les soutiens inconditionnels ducolonel, sont dépourvus d’attributions formelles maisorientent l’exercice du « pouvoir du peuple ». MouammarKADHAFI définit leur rôle : « Il revient à la révolutionpopulaire de détruire les instruments traditionnels dupouvoir, le rôle des comités révolutionnaires étant depousser à cette révolution. Les comités révolutionnairesconstituent le creuset dans lequel les forces révolution-naires se retrouvent et s’organisent. Leur tâche diffèretotalement des organisations politiques qui les ont pré-cédées dans l’Histoire et qui militaient pour prendre lepouvoir à la place des masses. Les comités révolution-naires représentent une force unique dans son genre, ence sens qu’ils ne proposent pas de prendre le pouvoirmais d’inciter les masses à faire la révolution afin deprendre elles-mêmes le pouvoir et de l’exercer ad vitameternam. »- Cinquième phase : le « Socialisme jamahiriyen » :Enfin, « cette révolution par le haut opérant une concilia-tion entre l’Etat et l’a-étatisme a trouvé son principe d’u-nité dans le « socialisme », dans un égalitarisme pouvantse réclamer de l’Islam et abolissant les disparités entrerégions. A ses différents stades d’évolution, le régime asollicité au maximum la capacité distributive que lui auto-risait la rente pétrolière. Il a, de ce point de vue, atteintson apogée lorsque, avec la parution du deuxièmevolume du LIVRE VERT, en 1978, la propriété privée etle salariat ont été abolis et l’économie étatisée ». Lalogique de la révolution par le haut n’est pas, loin s’enfaut, exclusive d’effets pervers. En régulant certainestensions, elle en produit de nouvelles. L’interprétation

audacieuse de l’Islam – les fondamentalistes Saoudiensqualifient alors KADHAFI d’ « apostat » – libère un espa-ce pour une opposition se réclamant de l’orthodoxie isla-miste. Opposition aussitôt prise en main par la CIA et leMI6 britannique. Le refus des intermédiaires et l’égalita-risme ne peuvent que stimuler l’hostilité des classesmoyennes. L’étatisation de l’économie a frappé de pleinfouet les « capitalistes non exploiteurs » dont l’Etat avaitencouragé le développement durant les premières pha-ses de la révolution.

II-4 : LES RACINES JACOBINES DE LA DEMOCRATIE DIRECTE LIBYENNE : DE ROBESPIERRE A KHADAFILa Démocratie directe libyenne s’inspire largement del’expérience de Démocratie directe de la PremièreCommune de Paris (1792-1794) et du Comité de SalutPublic. Les références sont publiques et nombreuses augouvernement révolutionnaire de Robespierre. A l’occa-sion de la venue du Président français Chirac enJamahiriya en 2004, les murs de Tripoli s’étaient cou-verts d’affiches, effarantes pour les Français, rendanthommage à la Révolution française, à 1793 et àl’Incorruptible. Le rôle joué par Moammar KADHAFI au sein du systè-me institutionnel libyen correspond étroitement – ce quepersonne n’a semblé voir avant moi parmi les analystesdu Système libyen – à celui que jouait ROBESPIERREentre la Commune de Paris et ses sections, laConvention, le peuple de Paris, le Club des Jacobins etle Comité de Salut Public. A la fois inspirateur et idéolo-gue, porte-parole et arbitre suprême.Pour qui est un familier du système libyen et de son fonc-tionnement réel, l’exposé que fait François FURET (dansPENSER LA REVOLUTION FRANCAISE) du rôle deRobespierre au pouvoir, de 1793 à Thermidor, faitimmanquablement penser à celui que joue KADHAFI, leGuide de la Révolution, en Libye : « Il est porteur d’un extraordinaire syncrétisme entre lesdeux légitimités démocratiques. Idole des Jacobins (…)C’est que lui seul a mystiquement réconcilié la démocra-tie directe et le principe de représentatif, en s’installanttout en haut d’une pyramide d’équivalences dont saparole garantit, jour après jour, le maintien. Il est le peu-ple dans les sections, le peuple aux Jacobins, le peupledans la représentation nationale ; et c’est cette transpa-rence entre le peuple et tous les lieux où l’on parle enson nom – à commencer par la Convention – qu’il fautconstamment instituer, contrôler, établir, comme la condi-tion de légitimité du pouvoir, mais aussi comme son pre-mier devoir. »La structuration de l’Etat libyen s’inspire des conceptionsjacobines. Le régime libyen illustre au premier chef lesproblèmes figurant au cœur de la constitution des nou-veaux Etats, évoqués précédemment, l’Etat nationalcomme symptôme de la fragmentation de la nationarabe, la prégnance des particularismes communautai-res. De par son histoire, la Libye est indissociable d’unfaible degré d’intégration (réunion de trois provincesdisparates, issues de l’occupation coloniale : deux ita-liennes, la Cyrénaïque et la Tripolitaine, et une française,le Fezzan) et du poids du tribalisme (refuge de l’identitésociale face aux destructions opérées par la colonisationitalienne). Le régime du colonel KADHAFI s’est coulé dans cemoule. Dès sa naissance, son militantisme unionistearabe a traduit les incertitudes d’une hypothétique « li-byanité ». Son « refus des intermédiaires », qu’il s’agis-se de la bureaucratie, des partis, ou des classes moyen-nes qui les investissent, a assumé le refus de l’empriseétatique de la part d’une société portant l’empreinte de lasegmentarité tribale.Toutefois, le régime ne s’est pas cantonné dans une sim-ple adaptation à des données historiques et culturelles.Sa dimension révolutionnaire a consisté dans un réamé-nagement de ces données tendant nolens volens àconsolider les assises de l’Etat dans le cadre d’unesociété « a-étatique ». Il s’est réclamé de l’Islam mais a

prétendu le réformer en dénonçant son interprétationrétrograde par l’establishment religieux et en récusant laSunna, considérée comme sujette à caution, au profit duseul Coran. Ce faisant, il a, fidèle à lui-même, mis encause des intermédiaires ; bien plus, il a œuvré en faveurde l’autonomie de l’Etat, les références politiques del’Islam résidant pour l’essentiel dans la Sunna. Sa vision est là aussi néojacobine, d’une forme arabe dela laïcité in fine. Un des nombreux observateurs de laJamahiriya, Alain LELUC parlait dans la revue GEOd’ « un socialisme entre Marx et Allah ». Entendonsune voie arabe – identifiant les Arabes à l’Islam,comme le fera aussi le théoricien (grec orthodoxe syriende confession) ba’athiste Michel AFLAK – vers le socia-lisme, où l’Islam joue le rôle de référent national etculturel. Dans un processus qui rappelle le rôle de laNation russe (avec également l’utilisation del’Orthodoxie) dans le « national-bolchevisme » russo-soviétique de STALINE des Années 1941-45.Le Socialisme qui entend « construire une nation moder-ne » autour de citoyen devenus « les producteurs révo-lutionnaires » d’une économie dirigée », écris AlainLELUC. On croirait entendre Jean THIRIART bien plusque MARX … Quant à « Allah », la religion, comme ferment de l’identi-té arabe, est mise au service de la Jamahiriya et de sonprojet politico-social. « Des jeunes filles marchent aupas, vêtues de battle-dress et chaussées de rangers,commente Alain LELUC en 1984. Les adolescentes-sol-dats de Kadhafi se dirigent vers l’Académie militaire.Venu en uniforme, lunettes noires, le « frère colonel »parle avec passion : « L’Académie est la pierre angulai-re de la libération de la femme libyenne, de la femmearabe. Désormais, les écoles militaires accueilleront gar-çons et filles sur un pied d’égalité ». Discours insolitedans une nation islamique qui s’appelle désormaisJamahiriya. Kadhafi ne craint pas les contradictions etles bouleversements. Pour lui, islam, collectivisme éta-tique et prospérité économique doivent faire bon ména-ge (…) Musulman non intégriste, le colonel s’est aliénéles religieux purs et durs. Pour eux, son « Livre vert »sent le soufre. Ils n’acceptent pas de voir rejeter laSunna, la tradition des faits et gestes du Prophète. Seulle Coran a été retenu comme base de législation. Enoutre, en stipulant que la terre n’appartient à personnesauf à celui qui la travaille, Kadhafi a supprimé les wakfs(biens religieux), l’une des plus importantes ressourcesdes prêtres, qui ont clamé leur mécontentement dansleur sermon à la prière du vendredi ». KADHAFI se sou-vient là aussi de l’exemple de la Révolution française etde la vente des biens d’église. « Le Guide a été moinsdiplomate qu’avec les étudiants ou les pères de filles àmarier : interdiction aux imams d’aborder des thèmespolitiques (…) « En 1980, « Al Fajr al Jadid », le journalde Tripoli, a annoncé en première page le « nettoyagedes mosquées ». »Par ailleurs, son arabisme a doté l’Etat d’une idée-forcelui conférant une consistance sinon une légitimité : laLibye n’est plus une entité contestable dès lors qu’elle sefixe pour objectif la réalisation de l’unité arabe. Enfin, la« Démocratie Directe », la revendication d’un systèmenon représentatif, compte tenu de sa congruence avecl’ « idiome » segmentaire, peut être interprétée commeun effort d’utilisation, en vue du changement social,d’institutions et de valeurs qui s’étaient révélées des fac-teurs de résistance au régime lors de sa première phase(Davis, 1981).

II-5 : DU MOUVEMENT SECTIONNAIRE PARISIENDE 1792-94 AUX « COMITES REVOLUTIONNAIRES » LIBYENS L’influence de Robespierre et la 1ère Commune de Parisapparaît également dans le rôle et le fonctionnement des« Comités Révolutionnaires », qui s’inscrit clairementdans la ligne du mouvement sectionnaire parisien de1792-94. « Mais qui poussera les masses à prendre le pouvoiret à réaliser leurs propres objectifs politiques, éco-

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10 j La Cause Des Peuples n°42nomiques et sociaux ? Qui défendra le nouveau régi-me ? », interrogeait KAFDHAFI lui-même.« Il revient à la révolution populaire de détruire les instru-ments traditionnels du pouvoir, le rôle des comités révo-lutionnaires étant de pousser à cette révolution. Lescomités révolutionnaires constituent le creuset danslequel les forces révolutionnaires se retrouvent et s’orga-nisent. Leur tâche diffère totalement des organisationspolitiques qui les ont précédées dans l’Histoire et quimilitaient pour prendre le pouvoir à la place des masses.Les comités révolutionnaires représentent une forceunique dans son genre, en ce sens qu’ils ne proposentpas de prendre le pouvoir mais d’inciter les masses àfaire la révolution afin de prendre elles-mêmes le pouvoiret de l’exercer ad vitam eternam . D’autre part, c’est lepeuple qui défend le nouveau régime. Quand elle avait lepouvoir, la classe capitaliste avait créée une armée pourse protéger, les forces de sécurité pour assurer sa domi-nation. A son avènement le capitalisme bureaucratique afait de même ». Les « Comités révolutionnaires », dont les membres sontcooptés parmi les soutiens inconditionnels du colonel,sont dépourvus d’attributions formelles mais oriententl’exercice du « pouvoir du peuple ». Contrôlant en fait lefonctionnement des instances « populaires » et le « tri-bunal révolutionnaire permanent », ils jouent le rôlede« chiens de garde de la révolution », selon les obser-vateurs hostiles à la Jamahiriya (Burgat, Hinnebusch).Comme sous le régime jacobin de 1792-1794, l’auto-épuration joue un rôle important de renouvellement.Ainsi en 1986, dans le contexte du bombardement amé-ricain de Tripoli visant la personne de KADHAFI (et vrai-semblablement coordonné à une tentative avortée decoup d’Etat selon certains observateurs), les comitésrévolutionnaires ont fait l’objet d’une épuration. Le colo-nel, s’exprimant dans l’hebdomadaire de ces comités,dénonçait la confiscation du pouvoir par un « parti » etlançait un appel à la formation d’un « parti » pour extir-per ce « cancer » et opérer « un bond qualitatif, une nou-velle transformation révolutionnaire ». De même un mou-vement contre la bureaucratie et l’embourgeoisementdes cadres des « comités révolutionnaires » a été menéà bien en 2002-2003.

II-6 : JAMAHYRIA ET « COMMUNAUTARISME EUROPEEN »KADHAFI, tout comme Jean THIRIART le faisait et dansdes termes étroitement similaires, insiste sur le rôle del’armement du peuple dans la construction de laDémocratie Directe en Libye : « D’autre part, c’est lepeuple qui défend le nouveau régime. Quand elle avait lepouvoir, la classe capitaliste avait créée une armée pourse protéger, les forces de sécurité pour assurer sa domi-nation. A son avènement le capitalisme bureaucratique afait de même. Mais sous le pouvoir du peuple, il revientà chaque individu de porter les armes pour défendre sonpropre pouvoir. Dans la mesure où le peuple dans sonensemble gouverne et possède les richesses, c’est lepeuple dans son ensemble qui doit défendre son pouvoiret ses richesses et ainsi le pouvoir, les richesses et lesarmes seront entre les mains du peuple. »Tout comme Jean THIRIART encore, KADHAFI opposeradicalement le Pouvoir du Peuple au Parlementarisme– contrairement, et nous y reviendrons, aux partisans« minimalistes » de la Démocratie Directe conçuecomme appoint au régime bourgeois – dont ils annon-cent la fin. Lors de sa venue à Bruxelles en mai 2004,Mouammar KADHAFI a terminé son discours auParlement belge par une explication de texte sur laJamahiriya libyenne, présentée comme une expérience-pilote de démocratie populaire directe. D’abord amusés,avec cette fatuité méprisante typique des politiciens occi-dentaux, les députés et sénateurs sont restés quelquepeu interloqués, lorsqu’il a qualifié avec justesse le sys-tème représentatif « d’imposture » et leur a prédit avecun sourire qu’un jour « le peuple s’assiéra à votreplace ».Dans un pays artificiel comme la Belgique, produit de

COLLOQUES DE LA ROCHE (2005) ET DE SEBHA (2007) :

COMMENT DEFINIR LA« DEMOCRATIE DIRECTE »

AU XXIe SIECLE ?La Démocratie Directe est une vieille idée en Europe, née quelques millénaires avant MoammarKADHAFI…Le Colloque sur « LA DEMOCRATIE DIRECTE : L’ALTERNATIVE DU 21e SIECLE », organisé par leMEDD-MCR, le 31 juillet 2005 (La Roche – Wallonie), avec des participants venus de 18 pays euro-péens, africains et arabes, entendait répondre à cette question et exposer les « théories et praxis dela Démocratie Directe face à la crise du parlementarisme occidental ».

A savoir :- les sources européennes de la Démocratie Directe (La Suisse – La 1ere Commune de Paris etRobespierre/1793 – La 2e Commune de Paris/1870 – Les Soviets – La Yougoslavie autogestionnaire –Le Référendum – le « Communautarisme européen » et Jean Thiriart) ;- l’expérience-pilote libyenne (le Livre Vert de Moammar KADHAFI – Le système Jamahiriyen);- la Démocratie Directe en Afrique noire (l’expérience de Thomas Sankara).- les expériences de Justice Populaire en URSS, en Albanie socialiste et en Libye (« Justice, Ordresocial et Démocratie Directe ») ;- les expériences d’autonomie municipale (Libye, Albanie socialiste, Cuba, Irak ba’athiste, Venezuelade Chavez) ;

Pour la première fois dans l’histoire des études sur le sujet, ce Colloque abordait – toutes les théorieset praxis de la Démocratie Directe en Europe et leurs apports ou rapports avec les expérience-pilotesd’Afrique et d’Amérique latine. Les participants ont notamment longuement abordés les thèmes connexes à la Démocratie Directe,comme :- l’armement du peuple (« l’alternative fondamentale est entre des citoyens armés et des électeursdésarmés » disait Jean THIRIART, le théoricien du Pouvoir populaire européen),- la propriété sociale des moyens de production,- l’autogestion syndicale et la place centrale des syndicats dans la Démocratie Directe,

Ajoutons aussi ici un sujet nouveau par rapport à notre Colloque de 2005, qui étonnera : l’expérience de Démocratie Directe menée depuis le début des Années 90 en PMR, la Pridnestrovie ou« République Moldave de Transdniestrie », mélange de Démocratie directe soviétique et de DémocratieDirecte de type suisse, qui rejoint sur de nombreux points la Démocratie Directe libyenne. Sujet pré-senté pour la première fois par Luc MICHEL au COLLOQUE INTERNATIONAL SUR LA DEMOCRA-TIE DIRECTE Organisé à SEBHA (Libye) par le « Centre du Livre Vert », du 26 février au 3 mars2007. �

l’impérialisme du XIXe siècle, sans aucune légitimiténationale ou populaire, ces paroles ont résonné commeune prophétie dérangeante aux oreilles de la particratiebelgicaine. En Belgique, où la classe politique a cade-nassé totalement la vie politique, interdisant toute émer-gence de forces nouvelles, la crise de la pseudo-démo-cratie parlementaire occidentale – en fait une ploutocra-tie reposant sur le monopole des media et la confiscationde l’Etat – est particulièrement avancée. Et laDémocratie directe est une alternative. Ces propos duGuide libyen ont bien évidemment été occultés par lesmedia aux ordres.

III : DE LA THEORIE A LA PRATIQUE :LES AUTRES EXPERIENCES DE

DEMOCRATIE DIRECTEA la même époque que la Révolution libyenne, il y a deuxautres expériences de démocratie directe partielle. Outrel’autogestion municipaliste de la Yougoslavie de TITO.

III-1 : L’AUTOGESTION MUNICIPALISTE YOUGOSLAVEOn l’ignore le plus souvent, mais l’Autogestion yougosla-ve développée sous la direction de TITO fut aussi uneformidable expérience de Démocratie Directe, organiséesur la base des municipalités.En 1950, le principal théoricien du régime, KARDELJ,

déclarait : « Le développement du socialisme ne peutemprunter d’autre voie que celle d’un constant approfon-dissement de la démocratie socialiste dans le sens d’uneautonomie sans cesse grandissante des masses popu-laires ». KARDELJ ajoutait, dans un langage qui annon-ce THIRIART et KADHAFI, : « Il faut expliquer aux gens,non pas commander mais expliquer inlassablement.Commander au peuple ne vaut rien. »« C’est l’autogestion qui caractérise la « voie you-goslave » vers le socialisme ». D’autre part, laYougoslavie est restée un pays à parti unique, où lemonopole politique et idéologique continue à apparteniraux communistes. Le régime rappelle d’ailleurs périodi-quement que les principes sur lesquels il se fonde sonttoujours ceux du Marxisme-léninisme. « Dès 1949, leParti insistait sur son rôle de guide, d’éducation des mas-ses. Pour symboliser, cette modification, il changea denom à son IVe Congrès, en 1952 : c’est alors que pritnaissance la Ligue des communistes de Yougoslavie ».Ses statuts lui donnent pour but de « développer l’initia-tive des masses populaires, en vue de leur participationla plus large à la vie économique, sociale et politique dupays et au contrôle de l’activité des organisations et insti-tutions sociales des organes économiques et des orga-nes d’Etat », mais aussi d’agir « pour que les décisionsdes organes sociaux soient prises dans l’esprit du socia-lisme et pour combattre activement les conceptions etles procédés antisocialistes ».

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La Cause Des Peuples n°42 j 11IV : LA « DEMOCRATIE DIRECTE »DANS L’EUROPE DU XXIe SIECLE

IV-1 : LES PARTISANS DE LA « DEMOCRATIEDIRECTE » DANS L’EUROPE DU XXIe SIECLE :MAXIMALISTES ET MINIMALITESIl existe en fait trois mouvances bien distinctes parmiceux qui se revendiquent de la Démocratie Directe dansl’Europe d’Aujourd’hui :- Les MAXIMALISTES du MEDD-MCR, partisans de laliquidation du Parlementarisme bourgeois, liés aux« Comités Révolutionnaires » libyens (MCR), qui serevendiquent à la fois de THIRIART et de KADHAFI, etvoient dans la Jamahiriya une expérience-pilote.- Une tendance anarchiste, issue du courant anarchis-te du XIXe siècle et du premier quart du XXe siècle(notamment de l’aventure sanglante de Nestor MACH-NO dans l’Ukraine des années 1917-20, où un pouvoirarmé anarchiste et antisémite s’oppose violemment auxBolchéviques), qui voit, dans la Démocratie Directe ver-sion anarchiste un outil pour la destruction de l’Etat. Plusbruyant qu’organisé dans les Années 1975-90, ce cou-rant est aujourd’hui insignifiant.- Enfin les partisans MINIMALISTES d’une sorte de« Démocratie Directe » conçue comme appoint et ballond’oxygène du Parlementarisme bourgeois. Ce sontnotamment les partisans de la pseudo « démocratie par-ticipative », comme Ségolène ROYAL en France, quis’inspirent des théories expérimentées au Brésil par lesTrotskistes (dont est issu l’actuel président LULA DASILVA), notamment à Porto Allegre avec son « budgetparticipatif ». La Social-Démocratie européenne essouf-flée en France et en Belgique s’est emparée de conceptsfaussement novateurs, aidée par les cadres Trotskistesqui se recyclent traditionnellement depuis les Années 30en notables sociaux-démocrates. On retrouve aussiparmi les Minimalistes les partisans du modèle suisse deDémocratie Directe bourgeoise, qui se dissout lentementmais sûrement dans le Parlementarisme. On notera cependant que sous l’influence des THEO-RIES NEO-JACOBINES de Jean THIRIART, qui voulaitfaire de l’Europe unitaire et communautaire la seconde« GRANDE NATION », les Maximalistes du MEDD-MCRentendent instaurer la Démocratie Directe dans le cadreet par le moyen d’un Grand Etat européen. Et toujours àla suite de THIRIART, théoricien fécond, qui est aussi lepère des THESES NEO-EURASISTES MODERNES(« La Grande Europe de Vladivostok à Reyjkjavik »),le MEDD-MCR inscrit son action dans le cadre eurasien.Les partisans radicaux de la Démocratie Directe sontregroupés dans le MEDD-MCR – le MouvementEuropéen pour la Démocratie Directe –, qui entendparticulièrement « militer pour la Démocratie directe entant qu’ alternative à la faillite et à la corruption de lapseudo démocratie parlementaire », « renouer avec lesracines européennes de la démocratie directe (expérien-ce suisse, théorie de l’incorruptible Robespierre en 1793,etc.) » et « assurer leur synergie avec l’expérience pilotemoderne de démocratie directe développée par laRévolution libyenne ».

IV-2 : QUE PENSER DE LA « DEMOCRATIE PARTICIPATIVE » ?Gadget électoral et caricature de la véritable DémocratieDirecte, la pseudo « démocratie participative » prônéepar la candidate sociale-démocrate bourgeoise – le PSfrançais, comme ses épigones européens est tout sauf« socialiste » – Ségolène ROYAL.Dans un article intitulé « Quand le PS s’attelle auxdébats participatifs », LE FIGARO (29 janvier 2007) jetaitun regard cru sur ce qui s’apparente à une manipulationpolitique : « En mettant en valeur les citoyens,« meilleurs experts de ce qu’ils vivent », la candidatesocialiste entend concocter un programme au plus prèsde leurs préoccupations. »« la démocratie participative, dit Ségolène ROYAL, c’est« une nouvelle méthode », une nouvelle façon de faire

L’autogestion est pourtant une réalité en Yougoslavie !Ce qui n’est paradoxal que pour l’œil du parlementaris-me bourgeois, qui entend abusivement identifier multi-partisme et démocratie réelle. « Le pays est organisé encommunautés sociopolitiques. Il faut entendre non seu-lement une forme de pouvoir d’Etat décentralisé (parexemple, le pouvoir détenu par l’assemblée communaleélue, dans toute une série de domaines), mais encore lecadre de l’ensemble de l’autogestion sur un territoiredonné. La récente suppression des districts, dont lespouvoirs avaient déjà été fortement limités dans lesannées 50, a renforcé l’autonomie des communes et lapression de l’opinion, telle qu’elle s’exprime à travers lapresse, la radio et la télévision, et donne à penser que lasolution de tous les problèmes en dépend. Seulementerroné, mais il est vrai que les pouvoirs de la communesont très importants. Les fonctions législatives et exécu-tives, appartiennent au comité populaire fondé de deuxassemblées élues : le conseil communal et le conseil desproducteurs (agricoles et non agricoles). Ces comitéspopulaires ne sont pas une création artificielle : ils ontconstitué la base de la gestion révolutionnaire exercéepar les partisans pendant la Résistance et, mis en som-meil à la fin de la guerre, pendant la période dite aujour-d’hui de « direction administrative », ils ont été aisémentréactivés à partir de 1949. Depuis cette date, ils détien-nent dans leur ressort le pouvoir d’Etat.Certes la réforme économique de 1964-1965 leur a faitperdre la gestion des fonds d’entreprises établies surleur territoire. Du coup, le mouvement, qui, pour assureraux communes une « base matérielle » suffisante, avaitconduit à de nombreux regroupements territoriaux et àune réduction considérable de leur nombre, tend à serenverser : la démocratie directe s’en trouvera sansdoute facilitée. Mais même sur le plan de la gestion éco-nomique, les fonctions des comités populaires restenttrès étendues. »On peut schématiquement distinguer, sur une vingtained’années, trois étapes principales : - la première est une période de tâtonnements au coursde laquelle, de 1949 à 1953 (date à laquelle est promul-guée la Constitution), s’élaborent les grandes lignesd’une autogestion dont la base est la commune àlaquelle se superposent le district, la République et laFédération. - A partir de 1960-1961 commence ce qu’on a pu appe-ler « la seconde révolution yougoslave » : la nouvelleréforme économique, préparée à partir de 1961, approu-vée en 1964-1965, enlève une partie de la gestion éco-nomique aux communes et la fait passer aux entrepri-ses : le souci de la rentabilité l’emporte ; une nouvelleConstitution est élaborée parallèlement en 1963. - De 1968 au milieu des Années 80 (où s’annonce l’écla-tement du système titiste), on discute en particulier duremodelage de l’organisation fédérale.Une dernière précision encore ! Un sociologue français,A. MEISTER, a conduit en 1960, à une cinquantaine dekilomètres de Belgrade, une enquête sur les modalités etles problèmes de l’autogestion, dont l’essentiel est évo-qué dans SOCIALISME ET AUTOGESTION : L’EXPE-RIENCE YOUGOSLAVE (1964). Livre important quioriente très fortement – au niveau des concepts et destermes utilisés – les thèses économiques de Jean THI-RIART qui esquisse la « définition du Communautarismenational-européen » dans LA GRANDE NATION, L’EU-ROPE UNITAIRE en 1965 (comme le montre l’exemplai-re annoté de sa main qui m’as été remis avec sa biblio-thèque politique lors du décès de son épouse en 1999).

III-2 : LES ELEMENTS DE DEMOCRATIE DIRECTEDANS L’EXPERIENCE BA’ATHISTE EN IRAKLa première c’est celle de l’Iraq ba’athiste de SaddamHussein. Le BA’ATH c’est un parti nationaliste révolu-tionnaire pan-arabe, parvenu au pouvoir en Syrie en1963 et puis en Irak en 1968, une sourde rivalité oppo-sant depuis les directions ba’athistes de Damas etBagdad. C’est le grand rival de Nasser, et ce sera à unmoment donné l’un des rivaux de Moammar KADHAFI

pour le leadership pan arabe. On notera cependant quele premier des premiers ministres de la Libye après laRévolution de 1969 était un Ba’athiste. Et que la Libyefailli être le premier état arabe où le Ba’ath voulait pren-dre le pouvoir. Un coup d’état révolutionnaire ba’athisteayant échoué de peu en 1961…Au départ le Ba’ath, En Syrie comme en Irak, entendremplacer le multipartisme par un système politique defront national – dans l’autre Etat ba’athiste, en Syrie,c’est le « Front National Progressiste » –. C’est un sys-tème politique qui copie le système qui est instauré enRépublique Démocratique Allemande, en Allemagne del’Est, à partir de 1948 . Qu’est ce que ce système ? On accepte l’existenced’une série de partis dit « progressistes » (on notera quel’Irak sera le premier état arabe à reconnaître la DDR en1970) ou « démocrates » autour d’un parti dirigeant ; enRDA c’est le SED, le parti communiste, en Irak et enSyrie c’est le BA’ATH bien entendu. Et ces partis seregroupent sur une liste dite de front national pour formerle gouvernement. C’est le système qui va fonctionner enAllemagne de l’Est, en Hongrie ou en Bulgarie, jusqu’à lachute du Bloc soviétique. C’est encore aujourd’hui le sys-tème qui gouverne l’autre système ba’athiste, le Ba’athsyrien.En Irak les choses ne vont pas bien se passer – avec leParti communistes PCI et les partis kurdes PSK et PDK– et dès 1972, le régime va regarder comment remplacerles partis progressistes directement par le peuple dansce Front national. Et vont se mettre en place en Irak, c’est le même nomqu’en Libye, des « Congrès populaires », qui par exem-ple administraient les municipalités irakiennes jusqu’àl’invasion américano-sioniste de 2003.

III-3 : « POUVOIR DU PEUPLE » ET « COMITESREVOLUTIONNAIRES » EN ALBANIE SOCIALISTEIl y a une autre expérience à la même époque c’est cellede l’Albanie socialiste d’ Enver HOXHA. Un colloquequi s’appelle « LE POUVOIR DU PEUPLE » a longue-ment abordé en mars 1981 à Paris les comparaisonsentre l’Albanie et la Libye. En Albanie, il y a un parti communiste dirigeant, c’est ladifférence avec la Libye, mais pour le reste le systèmefonctionne suivant ce qu’ils appellent le CONTRÔLEOUVRIER qui est une forme de Démocratie Directe.C’est à dire que tout le pays est organisé avec des comi-tés qui s’appellent aussi les « COMITÉS RÉVOLUTION-NAIRES », avec des ouvriers élus, qui dirigent les usi-nes, qui dirigent les municipalités et qui ont un droit decritique sur le parti. « C’est sur l’initiative du PTA, de l’a-vant-garde organisée des communistes, que furent insti-tués en Albanie le contrôle direct ouvrier sur l’appareild’Etat et ses organismes économiques afin de contrôleret de perfectionner leur travail et d’éliminer les tendancesbureaucratiques », précise Gilbert MURY. « Les dépen-ses administratives représentaient seulement 2,7 % desdépenses du budget d’Etat en 1960, 1,5 % en 1984 ». Atitre de comparaison, les dépenses administrativesreprésentent 5,4 % du budget 2006 de l’UnionEuropéenne. Ceci suffit à donner une image plus réalis-te de ce qu’il en est de la prétendue « nature bureaucra-tique » du socialisme albanais.Une notion que les Albanais introduisent et qui est inté-ressante, c’est la rotation des dirigeants, périodique-ment. Personne en Albanie socialiste ne restait plus de 5ans à un poste. Lorsque quelqu’un avait un poste de diri-geant important, directeur d’usine, ambassadeur, minist-re, après 5 ans il devait obligatoirement aller retravaillerà la base. « C’est dans cette même perspective que futmis en place le système de rotation des cadres et querégulièrement les organismes d’Etat étaient délestés dupersonnel de gestion devenu superflu qui retournait alorsà la production (…) En outre, nous verrons que l’exerci-ce du contrôle ouvrier place politiquement le cadre sousle contrôle des mêmes hommes qu’il dirige technique-ment. Ainsi, une fraternité vivante demeure-t-elle possi-ble. »

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12 j La Cause Des Peuples n°42ser, ce qui n’est en aucun cas dans les intentions deROYAL, et encore moins dans celles de HOLLANDE. »

IV-3 : LA DEMOCRATIE DIRECTE SUISSE COMPAREE AVEC LA « DEMOCRATIE PARTICIPATIVE » Les analystes politiques n’ont pas manqué de comparer« La démocratie participative de Ségolène » avec laDémocratie Directe suisse ; « LE TEMPS » (Genève, 14novembre 2006) étudiait « La démocratie participative deSégolène Royal confrontée à la formule suisse » : « Lacandidate française propose des remèdes à la démago-gie qui rappellent la démocratie directe helvétique. Celle-ci, cependant, ne résout pas toujours, et de loin, lesmaux que Mme Royal croit pouvoir ainsi soigner. »URS LUTERBACHER , professeur de sciences poli-tiques à l’IUHEI de Genève, s’y livrait à une critique inté-ressante de la pseudo « démocratie participative », maisaussi des ratés du système suisse, que nous avions déjàévoqués. « Face à tous ces problèmes, conclut UrsLUTERBACHER , l’idée de Mme Royal n’est pas forcé-ment mauvaise, à condition que le jury en question fonc-tionne selon des règles habituelles. Strict tirage au sort,modération d’un «juge» qui donne au jury des instruc-tions sur les limites dans lesquelles il doit opérer, auditiond’experts et délibérations secrètes avec au bout unerègle de décision à l’unanimité, voire à une large majori-té, ce qui permettrait de forcer les jurés à un raisonne-ment plus approfondi. »

V : LA CREPUSCULE DES PARLEMENTS ET DESPARTIS BOURGEOIS EN EUROPE : L’IMPASSE DU

PARLEMENTARISME BOURGEOIS

V-1 : LE CONCEPT DE « CONTRE-DEMOCRATIE »Que reste-t-il donc de la prétention démocratique duParlementarisme bourgeois ?« La démocratie est affaiblie mais elle vit, ailleurs »,constate encore LE TEMPS (Genève, 5 octobre 2006),présentant LA CONTRE-DEMOCRATIE (Seuil, Paris,2007), le livre de Pierre Rosanvallon, qui « s’intéresse àl’archipel des initiatives et des réflexes de la société civi-le, riches de contenu, inquiétantes aussi ». On notera lerôle joué dans un quotidien suisse par les débats surla Démocratie.LE TEMPS (5 octobre 2006) résume un livre incontour-nable pour qui entend dresser le réquisitoire du systèmebourgeois : « La démocratie s’érode, elle a perdu de sonéclat, de sa magie: sur ce thème du désenchantement,… tout a été dit, ces dernières années, de la perte deconfiance des citoyens dans leurs dirigeants, de l’ab-stention, de la passivité civique. De très nombreuses étu-des ont déjà traité de l’activité électorale et représentati-ve. Professeur au Collège de France, PierreROSANVALLON, lui, aborde le sujet par une autre face.Il note que la démocratie parlementaire n’a jamais cesséd’être à la fois une promesse et un problème, partagéequ’elle est entre la légitimité des gouvernants et ladéfiance des citoyens. Dans cette étude, de ton très universitaire, l’auteur serefuse aux lamentations ordinaires sur la décadencedémocratique. Il s’applique à regarder de plus près cesinnombrables manifestations de défiance, où lescitoyens descendent dans la rue, manifestent, se mobili-sent - jusqu’à la violence parfois - contre leurs élites, enmarge du dispositif institutionnel ordinaire. Approched’autant plus originale et révélatrice qu’elle opère un va-et-vient incessant entre les expériences institutionnellesdu passé et le tableau, inquiétant souvent, du présent,où la société civile s’estime éloignée du pouvoir ».L’auteur y définit le concept-clé de « CONTRE-DEMO-CRATIE » : « Dans la nébuleuse des comportements etdes initiatives de ce qu’il nomme la « contre-démocra-tie », Rosanvallon discerne trois postures. C’est celle dela surveillance, obsession des grandes figures révolu-tionnaires. Et qu’incarnent les journalistes, les syndicatset, aujourd’hui, Internet et tout un archipel d’ONG, d’as-

de la politique, plus près des citoyens qui, en tant que« meilleurs experts de ce qu’ils vivent », sont chargés denourrir directement le programme de la candidate. Laméthode est innovante et l’ambiance des « débats parti-cipatifs » tranche avec celle des meetings traditionnels(lire ci-dessous). Mais les détracteurs de ces débats sedemandent si, à la fin du processus, les citoyens-expertsretrouveront vraiment leur patte dans le programme ousi, au contraire, leurs propositions ne seront pas digé-rées encore plus facilement que lorsqu’elles passaientpar les intermédiaires démocratiques que sont les élus.D’ailleurs, mercredi dernier, avant même que ne com-mence le débat avec les citoyens sur l’environnement,ROYAL avait présenté à la presse une série de mesurestrès précises, qui laissaient peu de place pour une orien-tation différente, au cas où la salle n’aurait pas été d’ac-cord. Ce qui ne fut pas le cas : les questions, un peu télé-phonées, allaient toutes dans le sens des propositionsde la candidate. »Bien loin de favoriser l’expression populaire, la candida-te sociale-démocrate l’utilise cyniquement pour asseoirson pouvoir sur le Parti socialiste : « Les élus sont lespremières victimes de la méthode. Avec SégolèneROYAL, ils n’ont plus droit à leur place à la tribune, faceau public, mais doivent s’asseoir comme tout le mondesur les chaises du parterre. Finie l’époque où ils étaientles vedettes américaines des meetings, profitant de l’oc-casion pour se faire un peu mousser. Désormais, ils ontdroit, au mieux, à cinq minutes d’expression sur unthème bien précis, au pire à rien du tout. L’ambiance, ilest vrai, en est bouleversée : on y apprend des choses,notamment quand y interviennent des grands témoinsqui viennent apporter leur expertise, et on s’y ennuiemoins que dans un meeting traditionnel. La candidate,mauvaise oratrice, y trouve son compte : la dispositionde la salle lui permet d’adopter un ton de conversationmieux adapté à sa voix aiguë que l’exercice de décla-mation d’un discours. »L’origine de ce théâtre pseudo-démocratique ce sontles expériences des trotskistes de la municipalité dePorto Allegre au brésil et surtout, dans l’optique de ROYAL,« La Fabbrica del programma » de Romano PRODI en Italie.

Et « LE FIGARO » de rappeler les liens étroits du procé-dé avec la « média-cratie » stade ultime du parlementa-risme bourgeois, dont l’Italie bourgeoise des jumeaux-rivaux BERLUSCONI-PRODI fut l’instigatrice : « En fait,ces « débats participatifs » ressemblent aux débats surles chaînes de télévision. Elles ont renoncé aux grandesémissions d’antan, style « L’Heure de vérité », pour peu-pler les plateaux de « panels de citoyens » censésapporter leur « expérience personnelle » et donner auxémissions une allure moins austère, moins technique,plus vivante, au risque de privilégier l’exhibitionnisme etl’émotionnel. L’expérience avait été tentée au printemps2005 par Jacques CHIRAC, lorsqu’il avait défendu leprojet de Constitution européenne devant des jeunes quil’avaient désarçonné par le pessimisme de leurs ques-tions. Le débat n’avait pas eu les résultats escomptés,puisqu’il n’avait pas permis de redresser les courbes dessondages qui marquaient déjà la chute du oui, maisSégolène ROYAL avait trouvé l’expérience fort intéres-sante. D’ailleurs, un élu UMP (NDLA : le Parti de Droitedu principal concurrent de ROYAL, SARKOZY) confiait ily a quelques jours que, pour sa campagne municipale, ilallait organiser des réunions participatives, sur lesconseils d’un cabinet en communication. »La référence en la matière « étant la campagne victo-rieuse de Romano PRODI, baptisée « LA FABBRICADEL PROGRAMMA ». Comme dans les émissions deligne ouverte à la radio, chacun vient y défendre sonpoint de vue : l’agriculteur bio défend l’agriculture bio,l’opposant au nucléaire s’oppose au nucléaire, le mal-logé réclame un logement et la femme battue une amé-lioration du sort des femmes battues ».« LE FIGARO » conclut sur le véritable enjeu des« débats participatifs » : « Mais une question reste sansréponse : comment la candidate ou son équipe tranche-ront-elles les conflits d’intérêts entre l’agriculteur bio etl’ouvrier de l’usine chimique, entre l’enseignant attaché àson temps de travail et le parent d’élève réclamant dusoutien scolaire gratuit ? Sans compter qu’on peut diffici-lement, comme le disait François HOLLANDE (NDLA : lesecrétaire du PS français) lui-même, faire de la démo-cratie participative sur les impôts. Sauf à vouloir les bais-

Luc MICHEL au Colloque de Sebha (Libye, février 2007). Sur la banière: “Le pouvoir du peuple a été instauréet ne sera pas renversé”.

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La Cause Des Peuples n°42 j 13sociations ou d’observatoires de l’action gouvernemen-tale et parlementaire. On y ajoutera l’exigence de plus enplus forte de transparence. C’est, ensuite, la fonctiond’empêchement, qui, très tôt, s’est incarnée dans lesgrèves du XIXe, et trouve dans le veto des grandesmanifs françaises - contre le régime des retraites en1995, contre le CPE l’été dernier - toute son efficacité.Enfin, voici le peuple-juge, apparent dans les procéduresaméricaines du recall et de l’impeachment ». Ce décentrement de la vie démocratique – vivante,incontestablement –, loin des partis et des institutions, neva pas sans risques : « La chute du mur de Berlin, enparticulier, a eu pour effet d’affadir les antagonismesidéologiques. Elle a reporté sur les acteurs eux-mêmes(plus que sur leurs programmes) l’attention des élec-teurs. Evolution qui alimente aussi l’esprit de refus, plusque l’adhésion aux projets. Du coup, on vise d’abord àsanctionner les sortants, plus qu’à voter pour les candi-dats. S’y ajoute tout un espace d’abandon et d’indiffé-rence politique, non moins inquiétant. L’autre face decette «impolitique», comme il la nomme, c’est le populis-me, qui conspue la démocratie et ses dirigeants. Leconstat conduit à une interrogation : y aurait-il moyend’institutionnaliser cette résistance ? »

V-2 : RETOUR A LA CRITIQUE « NEO MACHIAVE-LIENNE » DU PARLEMENTARISME BOURGEOISLa théorie de la « Contre-démocratie » nous conduit àla critique du parlementarisme bourgeois développée parl’école des « néo-Machiavéliens ». Cette critique quiest précisément, avec l’étude de la Démocratie Directesuisse, et les théories du Jacobinisme, l’une des sourcesde la pensée d’un Jean THIRIART sur le « pouvoir popu-laire ».L’école des « Machiavéliens » désigne tout un courantsociologique qui, à la suite de Machiavel, au début duXXe siècle, s’est principalement intéressé à l’appropria-tion permanente et éternelle du pouvoir par une élite :Vilfredo Pareto, Gaetano Mosca, Roberto Michels, pro-longés par Wright Mills, James Burnham.Ils se rattachent à la tradition machiavélienne, qui consi-dère que les masses sont manipulées par des élites diri-geantes qui utilisent, la force (lions) ou la ruse (renards).Cfr. : Nicolo MACHIAVEL, LE PRINCE, livre IX.La théorie néo-machiavélienne de la « circulation desélites » a été élaborée en Italie et en Allemagne à la findu XIXe siècle essentiellement, pour dénoncer les limiteset les impossibilités de la démocratie représentative. Onétait alors, comme on l’est de nouveau aujourd’hui, dansun contexte de « crise du parlementarisme », se tradui-sant par la difficulté de voir se concrétiser une réelle par-ticipation politique des citoyens aux affaires de la cité etune véritable représentation de leurs intérêts. La critiquedes élites s’attaque au décalage entre la théorie de ladémocratie et la pratique de la représentation politique. L’Italie du XIXe siècle était l’une des plus jeunes et desplus corrompues des démocraties représentatives de l’é-poque. Effacés les grands projets du « Risorgimento », ilne restait que la dure réalité de tous les jours, le maras-me économique. Le peuple avait le sentiment d’uneconfiscation de la démocratie par l’élite politique. Le suf-frage universel était loin d’être une procédure d’expres-sion de la démocratie citoyenne. Giovanni BUSINO résu-me cela en ces termes : « Au lieu d’affermir la croyanceen l’instauration de la démocratie, l’extension du suffrageuniversel accroît au contraire les doutes, les incertitudeset les équivoques. Le pouvoir semble rester dans lesmains d’une petite minorité qui s’exprime au nom d’unemajorité toujours absente et qui méprise pratiquementceux qui sont exclus de son giron. Le régime représen-tatif masque t-il donc la réalité effective, à savoir qu’unepetite oligarchie dirige le pays ? La réponse est unani-mement affirmative. Il est en effet question d’un payslégal et d’un pays réel, du vrai peuple et du peuple nonlégal, et on commence à rechercher la « vérité effective »derrière les simulacres juridiques, bien que dans le fondtous restent persuadés que les sociétés ont des structu-res hiérarchiques ».

La critique « néo-machiavélienne » des élites part dupostulat que « la domination de la minorité sur la majori-té est une donnée immuable, intrinsèque à l’ordre social.La démocratie, du moment qu’elle repose sur le principede majorité, est donc une duperie, une fraude, et dans lemeilleur des cas, un mirage ». Les théoriciens néo-machiavéliens affirment la séparation des gouvernantset gouvernés et posent la problématique du fait oligar-chique en affirmant l’existence d’une couche particulièrede personnes constituant l’élite. Les principaux représentants de ce courant de l’anti-éli-tisme démocratique sont Vilfredo Pareto, GaetanoMosca, Robert Michels.Les théories « néo-machiavéliennes » mettent le doigtsur un point aveugle des processus de démocratisation,à savoir le caractère oligarchique du pouvoir politique,c’est-à-dire le fait que le pouvoir politique est exercé,partout et toujours, par une minorité. Le multipartisme nesupprime pas ce phénomène, puisque l’élection y contri-bue. Les théoriciens néo-machiavéliens attirent notre atten-tion sur la mystification d’une théorie de la démocra-tie parlementaire comme « gouvernement du peuple,par le peuple et pour le peuple ». La démocratie par-lementaire comme pouvoir de la majorité, de tous oude la plus grande partie est une illusion. En réalité, laresponsabilité politique est entre les mains de minorités.Les autres sont apathiques ou profanes et préfèrent lais-ser à celles-là les prérogatives. Les partis politiques sontdes organisations dirigées par une oligarchie. �

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Comités Irak de Base - Iraq Committees

REJOIGNEZ LE COMBAT DESCOMITES IRAK DE BASE !POUR LA RESISTANCENATIONALE ARABE IRAKIENNE !CONTRE L’IMPERIALISME,LE NEOCOLONIALISME ET LE SECTARISME !

es « Comités Irak de Base » ont étécréés en septembre 2002, en prévisionde l’agression américano-sioniste quise préparait contre l’Irak ba’athiste. Ence sinistre mois d’avril 2003 où Bagdad

est tombée par trahison, la plupart des mouvements quiavaient lutté contre la guerre et même certains, qui,comme nous, soutenaient l’Irak ba’athiste, ont été saisipar le découragement.Pendant de nombreuses semai-nes, voire de nombreux mois, on n’a plus guère enten-du parler de leur soutien. Contrairement à eux, et parceque nous avons confiance dans l’idéologie révolu-tionnaire de nos camarades irakiens, nous noussommes engagés immédiatement auprès de laRésistance et auprès de ses premiers soutiens ara-bes, nous avons publié les premiers communiqués duparti Ba’ath clandestin, du Mouvement « Résistance etlibération de l’Irak » qui coordonne la Résistance mili-taire, et les premiers appels du président SaddamHussein.Les « Comités Irak de base » sont une Organisationtransnationale, qui publie en trois langues – leFrançais, l’Anglais et Espagnol – et qui a aussi des mili-tants et des sympathisants actifs en Europe de l’Est, enAfrique, aussi bien noire qu’en Afrique du Nord, maisaussi en Espagne, au Québec et en Amérique latine.Dès avril 2003, nous avons lancé ce qui est pour nousprioritaire, la bataille de l’information. Depuis cette date, les activités des « Comités Irak debase » sont multiples : édition de newsletters, publica-tion d’articles dans des revues amies, diffusion de com-muniqués de presse, rediffusion des messages de laRésistance irakienne et du « Bureau politique d’infor-mation et de publication du Parti Ba’ath » irakien clan-destin, coordination des activités pro-résistance enEurope. Le Comité a aussi imprimé et diffusé des affi-ches et des autocollants et a participé à un certain nom-bre de manifestations de soutien à la Résistance ira-kienne.

SELON LA “LIBRE BELGIQUE”, LES COMITESIRAK SONT LE « PLUS VISIBLE » DES « RESEAUXDE SOUTIEN À LA “RÉSIS-TANCE IRAKIENNE” » !

LA LIBRE BELGIQUE, Bruxelles, quotidien des 19-20mars 2005 : « Les réseaux de soutien à la « résistanceirakienne » ne manquent ni en France ni en Belgiquesans qu’il soit très aisé de distinguer leur nombre et leurobédience (…) tendance enfin, peut-être la plus visi-ble en Belgique, les nationalistes qui se réclament duBaas (…) ils animent les « Comités Irak » et « ComitésSyrie » dans une tentative de fédération des branchespourtant antagonistes de ce parti nationaliste arabe.Leur cheville ouvrière est Luc Michel, leader du Particommunautaire national-européen (…) un « nationalis-te européen », antiaméricain et antisioniste sansêtre antisémite. Lui-même s’affiche comme un chant-re des régimes honnis par Washington (…) et fustigel’action terroriste des islamistes radicaux ».

POUR UN IRAK LIBRE,NATIONAL, ARABE !

Comme l’affirmait Luc MICHEL, président-fondateurdes « Comités Irak de base », dès 2004 :« Il faut avoir une vision claire de la perspective his-torique ouverte en Irak : le combat est aujourd’huientre la Résistance irakienne et les occupants améri-cain et leurs collaborateurs. Les Kollabos irakiens,comme les Kollabos des nazis, s’effondreront dès quele dernier soldat américain, dès que le dernier merce-naire occidental, dès que la dernière barbouze israé-lienne aura quitté l’Irak”. “Alors viendra la véritable bataille politique, cellequi suivra l’engagement militaire de libération nationa-le. Il s’agira du combat pour la construction du nouvelIrak. Ce combat opposera deux visions du monde anta-gonistes : d’une part, celle du la Résistance nationaleirakienne, révolutionnaire, progressiste, ouverte etdémocratiques et celle de la réaction islamiste,Soutenue et inspirée par la réaction théocratique ira-nienne. Nous ne devons jamais perdre cette perspecti-ve de vue. » �

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Les COMITES IRAKsur Internet

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La Cause Des Peuples n°42 � 15

3e CONGRES DESGEOPOLITICIENS

POLONAISLe « 3e Congrès des Géopoliticiens polonais »étudie la place de la Libye dans les conceptsgéopolitiques de Luc MICHEL et du PCN et leuraction de soutien de la Jamahiriya libyenne !

Nos thèses rencontrent de plus en plus d’intérêts etd’attention, en particulier dans les milieux intellectuelset universitaires d’Europe de l’Est. Ainsi le « 3e Congrès des Géopoliticiens polo-nais » – III Zjazd Geopolityków Polskich –, organi-sé à Wroclaw (Pologne) ces 21 et 22 octobre 2010, aété l’occasion d’une brillante intervention de KornelSAWINSKI (*) intitulée « Znaczenie Libii w geopoli-tycznych koncepcjach Nacjonal-EuropejskiejPartii Komunitarnej (PCN) », « La Libye dans lesconcepts géopolitiques du PCN ».Le géopoliticien et chercheur polonais y développelonguement l’action générale transnationale de LucMICHEL et du PCN depuis 25 ans, amplifiée et conti-nuée dans celle du MEDD-MCR. Ainsi que ses fon-dements dans l’action du leader et théoricien paneu-ropéen Jean THIRIART dans les années 60. Il expo-se le rôle important et influent joué par notreOrganisation transnationale en tant qu’Ecole de pen-sée et « think tank » (comme l’entend la politiqueanglo-saxonne).Enfin, il en arrive au cœur de son exposé : les lienstissés avec la Jamahiriya libyenne, la proximité desthèses géopolitiques de Moammar KADHAFI et decelles de Luc MICHEL et du PCN sur la Grande-Europeeurasiatique, la nécessaire émergence d’un mondemultipolaire, la Méditerranée conçue comme un lieude civilisation commune, ou encore le rôle de Pont dela Libye entres les Unions européenne et africaine.SAWINSKI évoque enfin le thème de la DémocratieDirecte (dans ses versions libyenne et européenne),le rôle qu’il joue dans la pensée de Luc MICHEL et duMEDD-MCR en tant qu’alternative fondamentale auParlementarisme bourgeois.La version polonaise de cette conférence est déjàdisponible sur la Page publique Facebook de LucMICHEL : http://goo.gl/qHW0fet fait l’objet d’un numéro de LIBYA NEWS & FACTS(#2154), le Bulletin du CEREDD, le « CentreEuropéen de Recherche et d’Etude sur la DémocratieDirecte »: www.ceredd.com/accueil.htmDes traductions française et anglaise sont prévuesprochainement. �

(*) Géopolitologue, sociologue, analyste à l’ « EuropejskiegoCentrum Analiz Geopolitycznych ». Doctorant àl’Uniwersytetu ? l?skiego – Université de Silésie –, il prépareune thèse sur « Les idées géopolitiques de Jean Thiriart ».

e régime fantoche de Bagdad ne déco-lère pas contre le Guide de laRévolution libyenne Moammar Kadhafiqui a demandé en juillet, au secrétai-

re général de l’ONU, l’ouverture d’une enquête surl’invasion américaine de l’Irak et qui entend portercette question à l’ordre du jour du prochain som-met arabe prévu, lui, en mars 2011, à Bagdad. Pour le Kurde Hoshyar Zebari, ministre fantoche « ira-kien » des Affaires étrangères, la demande libyenne« menace la sécurité en Irak, encourage les ingérencesextérieures, entrave les efforts de réconciliation natio-nale »… Des propos en langue de bois qui ne convain-quent personne, l’Irak étant devenu la « mère de toutesles ingérence extérieures », et les « efforts de réconci-liation » rien d’autre que de la poudre aux yeux ou unpiège pour assassiner les résistants.La position libyenne n’est pas nouvelle. En octobre 2002, le Guide de la Révolution libyenneMoammar Kadhafi avait pris ses distances avec laLigue arabe qu’il accusait de « connivence avec lesEtats-Unis » contre l’Irak. Il avait ensuite condamnél’agression et l’occupation du pays. Après l’exécution du Président irakien légitime,Mouammar Kadhafi a été le seul chef d’Etat arabe àdécréter un deuil national, à faire ériger à Tripoli unestatue en hommage au martyr de la Cause arabe. L’année passée, Moammar Kadhafi avait tenu à rece-

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Soutien à la Résistance arabe nationale irakienne :

MOAMMAR KADHAFI, LEGUIDE DE LA REVOLUTION

LIBYENNE, CONTRE LATENUE D’UN SOMMET

ARABE A BAGDAD !

voir officiellement une délégation de la résistanceirakienne à direction ba’athiste. Les media libyens et le MCR, le « Mouvement desComités Révolutionnaires », qui encadrent laRévolution libyenne, assimilent Saddam Hussein aucheik Omar Moktar, le héros de la Résistance natio-nale libyenne à l’occupation coloniale italienne,martyrisé par le régime fasciste. La direction du MEDD-MCR, le « Mouvement Européenpour la Démocratie Directe », le Réseau européen duMCR libyen (qui impulse une structure mondiale), ayantparticipé à la création des COMITES IRAK DE BASE,« la plus visible » des organisations de soutien à laRésistance nationale irakienne (selon le quotidienbruxellois LA LIBRE BELGIQUE (19-20 mars 2005).Aïcha Kadhafi, sa fille, avocate, a, elle, milité très acti-vement pour la levée de l’embargo, participé au collec-tif d’avocats défendant Saddam Hussein. Secrétairegénéral de l’association caritative Waatassimou, elle aattribué l’ « ordre du courage » à Mountazer al-Zaïdi, lejournaliste irakien qui a lancé, en décembre 2008, seschaussures sur George Bush, le signe du mépris abso-lu dans la culture arabe.Dernièrement Moammar Kadhafi a proposé que leprochain sommet arabe, prévu en mars 2011 àBagdad, se tienne au Caire, aucun roi ou chef d’Etatarabe n’acceptant, selon lui, d’aller en Irak en raison dela situation prévalant dans le pays. Harith al-Dahri,Président de l’Association des Oulémas musulmans,un des principaux dirigeants de la Résistance irakien-ne, est de cet avis. Dans le quotidien qatari AL-WATAN,il a déclaré que « se réunir dans un pays occupé seraitcontraire à la charte de la Ligue arabe », et il a appeléau boycott du sommet. �

Tripoli-Bruxelles-Paris : Soutien à la Résistanceirakienne ! N° spécial de La Cause Des Peuples.

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16 � La Cause Des Peuples n°42e Sommet Europe-Afrique qui se tiendra àSyrte/Tripoli le 29 novembre 2010 marquela place centrale de la Libye à la fois poli-tique en tant qu’élément moteur de l’UnionAfricaine – dont Moammar Kadhafi a été

l’initiateur principal – et géopolitique en tant que pontentre l’Union Européenne et l’Union Africaine. Le rôlecentral joué par le dialogue des cultures est égalementla réponse proposée par la Libye aux thèses bellogè-nes du « choc des civilisations ».Les années 2010 et 2011 marquent le 50e anniversairede l’indépendance de 22 pays africains. En commémo-ration de cet anniversaire et à l’occasion du 3èmeSommet UE- Afrique, la Commission Européenne et lePalais des Beaux-Arts de Bruxelles, en coopérationavec l'Union Africaine, mettent sur pied un projet cultu-rel itinérant et multidisciplinaire «VISIONARY AFRICA:ART AT WORK ». Cette initiative est le prolongement etle développement, en Afrique, du Festival « VISIONA-RY AFRICA » présenté à Bruxelles. Ce projet a pour objectif de souligner l’importance de laculture et de la créativité comme outil de développe-ment. Il comprend une exposition urbaine itinérante depratiques artistiques africaines contemporaines, desrésidences d’artistes et des workshops. L’exposition sera présentée dans trois grandes villesafricaines en marge des événements institutionnels etculturels importants. C’est à Syrte/Tripoli (Lybie) qu’elledémarre sous la forme d’une avant-première le 29novembre, à l'occasion du Sommet Europe-Afrique (quise tiendra à Syrte/Tripoli).Une longue présentation des enjeux de ce dossier cen-tral dans les relations entre les Unions européenne etafricaine est développée dans LIBYA NEWS & FACTS(#2151), le Bulletin du CEREDD, le « Centre Européende Recherche et d’Etude sur la Démocratie Directe ».A télécharger gratuitement sur :www.ceredd.com/accueil.htm �

LLa culture placée au cœur du dialogue Afrique-Europe !

« VISIONARY AFRICA » : DIALOGUE DES CULTURESET COOPERATION ENTRE

LES UNIONS EUROPEENNEET AFRICAINE !

Luc MICHEL aussi sur le Front culturel : ExpoVisionary Africa, de Bruxelles à Tripoli et Syrte.

La Cause Des PeuplesDirection politique : Luc MICHEL - Rédacteur en chef : Fabrice BEAUR

j

Les éditions européenne et belge sont publiées à Bruxelles par le PCN-NCP et le Mouvement Européen pour la Démocratie Directe (MEDD-CR)

Rédaction et administration centrale :PCN - Maagdenstraat 37 - B-1000 BRUSSEL

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L’édition française est publié par le PCN, les associations Conscience Européenne et La Cause Des PeuplesRédaction et administration - Paris :

LCDP - BP 78 - 93423 VILLEPINTE Cedex - Courriel: [email protected]

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La vision de la Libye comme un pont entre la Grande-Europeet l’Union africaine, que nousavons été les premiers a développer dès le début desannées 90, est aujourd’hui largement acceptée et adoptéepar les grands acteurs desUnions africaine et européenne.

On notera sur ce logo officiel,adoptée par la Commissioneuropéenne de Bruxelles pourle projet culturel de coopérationentre l’UE et l’Union Africaine« Visionary Africa », les dimensions eurasiatiques de lacarte de la Grande-Europeincluant la Russie.

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