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La communication financière sur l’application d’IAS 36* Dépréciation d’actifs non financiers Étude comparée des états financiers 2005 et 2006 des sociétés du CAC 40

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La communication financière sur l’application d’IAS 36*Dépréciation d’actifs non financiersÉtude comparée des états financiers 2005 et 2006 des sociétés du CAC 40

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Résumé de l’étudeDans la continuité de l’étude parue précédemment sur la manière dont les sociétés du CAC 40 ont appliqué la norme IAS 36 relative aux dépréciations d’actifs en 2005, il est intéressant d’analyser aujourd’hui l’évolution de l’application de cette norme dans les états financiers 2006. Les domaines de convergence comme les points de différences constatés entre les sociétés dans l’information financière de 2005 subsistent en grande partie sur l’exercice 2006. Cependant, certains paramètres comme le taux d’actualisation sont présentés par davantage de sociétés. Si la valeur d’utilité reste la référence, la juste valeur progresse et les méthodes pour l’estimer évoluent.

Sociétés analysées

États financiers 2006Accor, AGF, Air Liquide, Alcatel-Lucent, Alstom, Arcelor Mittal, Axa, BNP Paribas, Bouygues, Cap Gemini, Crédit Agricole, Carrefour, Danone, Dexia, EADS, EDF, Essilor, France Telecom, Gaz de France, Lafarge, Lagardère, L’Oréal, LVMH, Michelin, PSA Peugeot Citroën, PPR, Renault, Saint-Gobain, Sanofi-Aventis, Schneider, Société Générale, Suez, Thomson, Total, Vallourec, Veolia Environnement, Vinci, Vivendi.

STMicroelectronics (comptes publiés en US GAAP) n’a pas été retenu dans l’étude.

Pernod Ricard (clôture au 30 juin) a été retenu sur la base des comptes au 30 juin 2006.

L’échantillon analysé est identique à celui de 2005, hormis la sortie de Publicis et l’entrée de Vallourec.

L’étude est fondée sur les seules informations publiques disponibles dans les rapports annuels publiés.

Cette étude a été réalisée par Isabelle Cros, directeur au sein du département Évaluation & Stratégie, sous la direction de Marc Gerretsen, associé.

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4 | La communication financière sur l’application d’IAS 36

Une certaine continuité entre 2005 et 2006

Certaines disparités persistent

D’autres différences s’atténuent… très légèrement

Davantage de détails sur le taux d’actualisation

La valeur d’utilité reste la valeur de référence

La percée de la juste valeur

Une information un peu plus détaillée… mais encore perfectible

Annexes : quelques définitions

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La communication financière sur l’application d’IAS 36 | 5

La norme IAS 36 des IFRS Dépréciation d’actifs non financiers est sans conteste une des normes les plus complexes du nouveau référentiel comptable européen, dont l’application est obligatoire, pour les sociétés cotées, depuis 2005. Cette norme impose aux sociétés de constater une charge « d’impairment » dans leurs comptes consolidés dès lors que la valeur comptable des actifs excède leur valeur dite recouvrable. Cette norme s’applique à l’ensemble des actifs non financiers, c’est-à-dire aux actifs corporels et incorporels, parmi lesquels les goodwills et autres actifs immatériels reconnus lors de regroupements d’entreprises. L’enjeu est de taille puisque l’ensemble des actifs incorporels représente plus des deux tiers des capitaux propres des sociétés du CAC 40, dont environ la moitié est constituée des seuls goodwills.

En 2006 comme en 2005, les charges d’impairment enregistrées par les sociétés du CAC 40 sont peu significatives puisqu’elles représentent en moyenne environ 1 % de la valeur comptable des goodwills et autres immobilisations incorporelles correspondants, et environ 2 % à 3 % du résultat d’exploitation des sociétés de l’échantillon.

Si l’application de la norme IAS 36 n’a pas généré de charges importantes dans les comptes des sociétés analysées au cours des deux dernières années, et ce sans doute du fait de conditions de marché particulièrement favorables, l’évolution de la communication sur la mise en œuvre de cette norme est perceptible au travers de la lecture comparée des états financiers 2005 et 2006.

Introduction

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6 | La communication financière sur l’application d’IAS 36

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La communication financière sur l’application d’IAS 36 | 7

Une certaine continuité entre 2005 et 2006Les sociétés du CAC 40 de notre échantillon donnent en 2006 comme en 2005 une large place à la description du principe général de la norme IAS 36 dans les notes aux états financiers. C’est là un point de convergence majeur entre toutes les sociétés. Mieux, alors qu’en 2005, deux des 39 sociétés analysées ne donnaient strictement aucune information sur l’application du texte, seul un groupe n’en fait pas mention en 2006.

Le principe général de la norme IAS 36 est largement décrit dans la plupart des états financiers, expliquant que le test d’impairment doit s’effectuer au minimum une fois par an et dès que survient un indice de perte de valeur, en comparant la valeur comptable des actifs à leur valeur recouvrable, cette dernière étant la valeur la plus élevée entre la valeur d’utilité et la juste valeur diminuée des coûts de cession (voir définitions en annexe).

Cependant, comme en 2005, quelques sociétés (à peu près les mêmes qu’en 2005) persistent à ne pas mentionner la notion de juste valeur, et ne citent que la valeur d’utilité comme référentiel de comparaison.

A titre illustratif, voici ci-dessous un exemple de description de la norme IAS 36.

Extrait du document de référence 2006 du groupe Alcatel-Lucent – page 90

Conformément à la norme IAS 36 « Dépréciation d’actifs », lorsque des événements ou modifications d’environnement de marché indiquent un risque de perte de valeur des immobilisations incorporelles et corporelles, celles-ci font l’objet d’une revue détaillée afin de déterminer si leur valeur nette comptable est inférieure à leur valeur recouvrable, celle-ci étant définie comme la plus élevée de la juste valeur (diminuée du coût de cession) et de la valeur d’utilité. La valeur d’utilité est déterminée

par actualisation des flux de trésorerie futurs attendus de l’utilisation du bien et de sa cession. Dans le cas où le montant recouvrable serait inférieur à la valeur nette comptable, une perte de valeur est comptabilisée pour la différence entre ces deux montants. Les pertes de valeur relatives aux immobilisations corporelles et incorporelles à durée de vie définie peuvent être reprises ultérieurement si la valeur recouvrable redevient plus élevée que la valeur nette comptable (dans la limite de la dépréciation initialement comptabilisée).

Certaines disparités persistentDans notre étude réalisée sur les comptes 2005 des sociétés du CAC 40, nous constations une grande disparité dans le niveau d’informations fournies en annexe, avec une forte amplitude entre certaines sociétés communiquant très peu sur le sujet et les « meilleurs élèves » fournissant une analyse extrêmement détaillée des méthodes d’évaluation, des paramètres utilisés (taux d’actualisation, croissance à long terme, multiples le cas échéant), des unités génératrices de trésorerie (UGT – voir définition en annexe), précisant la date d’évaluation des actifs testés, les indicateurs de pertes de valeurs suivis ou le recours à un expert indépendant.

Un exemple d’annexe très documentée est fourni par le groupe Vinci dont voici un extrait du rapport annuel 2006

Extrait du rapport annuel 2006 du groupe Vinci – pages 212-213

« Conformément à la norme IAS 36 « Dépréciation d’actifs », les goodwill et les autres actifs non financiers ont fait l’objet de tests de valeur au 31 décembre 2006. La valeur d’utilité des unités génératrices de trésorerie (UGT), déterminées par activité et par pays, est calculée à partir de l’actualisation, aux taux mentionnés ci-dessous, des cash-flows d’exploitation prévisionnels avant impôt (résultat

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opérationnel + amortissements + provisions non courantes – investissements d’exploitation – variation de besoins en fonds de roulement sur activité). En ce qui concerne les concessions, les projections de flux de trésorerie sont déterminées sur la durée des contrats en appliquant un taux d’actualisation variable (déterminé pour chaque période en fonction du ratio dette/capitaux propres). Pour les autres UGT, les projections de flux de trésorerie sont déterminées en règle générale à partir des

derniers plans triennaux disponibles. Au-delà de la période triennale, les flux de trésorerie sont extrapolés en appliquant, jusqu’à la cinquième année, un taux de croissance généralement déterminé en fonction de l’appréciation par le management des perspectives de l’entité concernée. Au-delà de la cinquième année, la valeur terminale est évaluée sur la base d’une capitalisation à l’infini des flux de trésorerie.

Les goodwill les plus importants sont les suivants :

Groupe ASF VINCI Park Autres goodwill(1)

Valeur nette comptable du goodwill (en millions d’euros)

2 958,3 343,3 379,7

Méthode utilisée valeur d’utilité valeur d’utilité valeur d’utilité

Paramètre du modèle

Taux de croissance sur prévisions de n + 3 à n + 5

(2) (3) 1 % à 2 %

Taux de croissance sur valeur terminale

— — 0 % à 2 %

Taux d’actualisation avant impôts au 31 décembre 2006

10,5 % 8,9 % 8,9 % à 15,5 %

Taux d’actualisation avant impôts au 31 décembre 2005

— 9,0 % 9,0 % à 11,7 %

Pertes de valeur comptabilisées sur l’exercice (en millions d’euros)

— — 14,2

(1) Dont les montants unitaires sont inférieurs à 40 millions d’euros.

(2) Les projections de flux de trésorerie sont déterminées sur la durée des contrats de concession, en retenant un taux de croissance moyen de 3,1 % pour le chiffre d’affaires et de 2,6 % pour les charges opérationnelles. Le taux d’actualisation avant impôt présenté ci-dessus correspond à la moyenne des taux d’actualisation annuels sur la durée des contrats.

(3) Les projections de flux de trésorerie sont déterminées sur la durée moyenne des contrats de concession en retenant un taux de croissance de 3 % pour le chiffre d’affaires et de 2 % pour les charges opérationnelles.

Les tests effectués au 31 décembre 2006 ont entraîné la comptabilisation de pertes de valeur à hauteur de 14,2 millions d’euros. Elles concernent pour l’essentiel des filiales de VINCI Energies pour 7,5 millions d’euros et de VINCI PLC pour 3,9 millions d’euros. Les tests de valeur effectués au 31 décembre 2005 avaient conduit le Groupe à constater des pertes de valeur pour un montant de 13,2 millions d’euros, concernant notamment des filiales de VINCI PLC pour 3,2 millions d’euros et de VINCI Energies pour 2,9 millions d’euros. »

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La communication financière sur l’application d’IAS 36 | 9

Cependant, comme nous le constations déjà dans notre étude des états financiers 2005, tous les groupes du CAC 40 ne fournissent pas sur le sujet une information aussi détaillée et précise que l’exemple cité ci-dessus. Ainsi, sur un certain nombre de points, les sociétés sont toujours aussi peu nombreuses à éclairer le lecteur. Par exemple, seulement la moitié des sociétés du CAC 40 donne une description précise des UGT (même proportion qu’en 2005), et il n’y a pas davantage de sociétés en 2006 qu’en 2005 (environ un quart des sociétés) indiquant la date à laquelle est réalisé le test.

Oui Non

Description des UGT

20 19

Indiqué e Non indiqué e

Date de l'évaluatio n

10

29

Parmi les sociétés donnant une définition des UGT, on peut citer à titre d’exemple Lafarge, décrivant ainsi les UGT : « Pour les besoins de ce test, les valeurs d’actifs sont regroupées par unité génératrice de trésorerie (UGT). Une UGT est le plus petit groupe d’actifs générant des flux de trésorerie de manière autonome et correspond au niveau auquel le groupe organise ses activités et analyse ses résultats dans son reporting interne. Elle correspond généralement à l’activité d’une des quatre branches du groupe dans un pays donné » (Extrait du rapport annuel et document de référence 2006 de Lafarge – Page F-14).

De même, il y a exactement le même nombre de sociétés (13 sur 39 analysées) en 2005 et en 2006 disant avoir eu recours à un expert indépendant pour réaliser les évaluations. Il n’est cependant pas exclu que d’autres groupes fassent également appel à un expert indépendant sans nécessairement l’indiquer dans leur rapport annuel. Comme en 2005, le nom de l’expert n’est jamais cité. Il est intéressant de noter que les sociétés disant avoir fait appel à un expert indépendant ne sont pas exactement les mêmes qu’en 2005 : ainsi, le recours à un évaluateur externe à la société n’est pas envisagé chaque année de manière systématique par les sociétés, mais semble répondre à un besoin ponctuel, sans doute en fonction des enjeux soulevés par la valorisation des actifs ou des UGT à un moment donné.

Oui Non indiqué

Recours à un Exper t

26

13

Enfin, pour les sociétés ayant utilisé la méthode des flux futurs de trésorerie actualisés (38 sociétés en 2006 contre 37 sociétés en 2005), exactement le même nombre (22 sociétés) indiquent le taux de croissance à long terme retenu. Il s’agit d’un paramètre important, permettant de traduire la valeur résiduelle de l’activité au-delà de la période des prévisions.

2006

Indiqué Non indiqué

Cr oissance à long term e

22

16

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10 | La communication financière sur l’application d’IAS 36

Rappel 2005

Indiqué Non indiqué

Cr oissance à long term e

22

15

D’autres différences s’atténuent… très légèrementL’amplitude des différences constatées dans les informations communiquées en annexe aux états financiers reste importante, mais elle tend à se réduire très légèrement sur certains points. Par exemple, on trouve 2 groupes de plus qu’en 2005 décrivant avec précision quels sont les indices de pertes de valeurs déclenchant un test d’impairment.

2006

36

Oui Non

Description des indicateurs de pertes de Valeur

3

Rappel 2005

38

Oui Non

Description des indicateurs de pertes de valeur

1

A titre d’exemple, le groupe L’Oréal décrit les indices de perte de valeur comme suit : « Les écarts d’acquisition [ ] font l’objet d’un test de perte de valeur lorsqu’un événement défavorable intervient, et au moins une fois par an, au cours du quatrième trimestre. Les éléments défavorables peuvent résulter entre autres d’une hausse des taux d’intérêt du marché ou d’une baisse du chiffre d’affaires ou du résultat opérationnel réalisés par rapport aux prévisions » (Extrait du rapport annuel 2006 de L’Oréal – Page 17).

Un des points majeurs mis en évidence dans l’étude précédente portant sur les comptes 2005 était le faible nombre d’analyses de sensibilité des valeurs aux différents paramètres d’évaluation (que ce soit par exemple au taux d’actualisation ou au niveau de marge retenu dans les cash flows futurs). Même si les sociétés restent peu nombreuses à montrer de telles analyses, on constate une légère progression avec 11 sociétés indiquant ce type d’analyses, contre 9 seulement en 2005. Lorsqu’elles sont présentées, les analyses de sensibilité portent principalement sur le taux d’actualisation et la croissance à long terme, jamais sur des éléments des cash flows prévisionnels (niveaux de marge par exemple).

2006

28

Indiquée Non indiquée

Sensibilité

11

Rappel 2005

30

Indiquée Non indiquée

Sensibilité

9

Un exemple illustrant une analyse de

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La communication financière sur l’application d’IAS 36 | 11

sensibilité est donné dans le rapport de Veolia Environnement : « Une hausse de 1 % du taux d’actualisation aurait pour effet de générer des valeurs recouvrables des capitaux investis inférieurs à la valeur nette comptable pour certaines unités génératrices. Le montant de cette réduction est d’environ 240 millions d’euros. Une baisse de 1 % des croissances à l’infini supérieures à 2 % aurait pour effet de générer des valeurs recouvrables des capitaux investis inférieurs à la valeur nette comptable pour certaines unités génératrices. Le montant de cette réduction est d’environ 55 millions d’euros » (Extrait du document de référence 2006 de Veolia Environnement – Page 177).

On note également une progression du nombre de sociétés, parmi celles qui mettent en œuvre une approche par les flux futurs de trésorerie actualisés (ou méthode des discounted cash flows), qui indiquent l’horizon de projection utilisé. En effet, 11 sociétés n’indiquaient pas la période de prévision de cash flows utilisée en 2005, contre 9 sociétés seulement en 2006. La durée des prévisions utilisées reste variable d’un groupe à l’autre, comme le montrent les graphiques ci-dessous.

On remarquera que les sociétés sont nettement plus nombreuses en 2006 à fonder leurs évaluations sur des périodes supérieures à 5 ans, durée maximale recommandée par la norme, sauf si, précise le texte, l’activité justifie que cette durée soit prolongée (cycles d’activité longs fondés par exemple sur des contrats à long terme). On peut y voir le signe que la prise en compte de cycles plus longs a sans doute été nécessaire pour étayer les valeurs.

2006

Durée des prévisions

< Sans 5 ans Non indiqué> 5 ans

91110

8

Rappel 2005

11

7

13

6

Durée des prévisions

< Sans 5 ans Non indiqué> 5 ans

Davantage de détails sur le taux d’actualisationLe taux d’actualisation retenu dans les modèles d’évaluation par actualisation des flux futurs de trésorerie est un des paramètres clés de la valeur d’un actif ou d’une UGT. On constate sur ce point une amélioration de la communication des sociétés : en effet, elles étaient au nombre de 12 à ne pas indiquer ce taux en 2005, contre seulement 9 en 2006, soit une diminution de 25 %.

2006

9

Indiquée Non indiquée

Taux d’actualisation

29

Rappel 2005

12

Indiquée Non indiquée

Taux d’actualisation

25

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12 | La communication financière sur l’application d’IAS 36

Pour les sociétés qui indiquent le taux d’actualisation retenu, une seule a utilisé un taux unique pour l’ensemble des UGT, alors que les autres groupes de l’échantillon ont retenu des taux pouvant être différents selon les UGT. Contrairement à l’année dernière où les sociétés étaient plus nombreuses à considérer un taux unique pour l’ensemble des UGT testées, il semble qu’une analyse plus fine ait été réalisée par les sociétés en 2006 afin de refléter dans des taux d’actualisation individualisés les risques spécifiques de chacune des UGT. Ces risques spécifiques peuvent être liés à l’implantation géographique, à la taille ou au secteur d’activité particulier de l’UGT testée.

2006

28

Taux unique Taux différent par UGT

Taux d’actualisation indiqué

1

Rappel 2005

19

Taux unique Taux différent par UGT

Taux d’actualisation indiqué

6

Quant à la nature du taux d’actualisation utilisé, c’est-à-dire avant ou après impôt, il subsiste, comme en 2005, une grande variété dans l’information fournie. Comme en 2005, plus du tiers des sociétés ne précise pas s’il s’agit d’un taux avant ou après impôt, mais l’écart se creuse entre le nombre de sociétés qui présentent un taux avant impôt et celles qui indiquent un taux après impôt : en effet, alors que 8 sociétés indiquaient avoir utilisé un taux d’actualisation avant impôt en 2005, elles ne sont plus que 5 en 2006.

Rappelons que la norme IAS 36 requiert pour le calcul de la valeur d’utilité d’appliquer un

taux d’actualisation avant impôt à des flux de trésorerie avant impôt, ou de s’assurer, lorsque les calculs sont réalisés, pour des raisons pratiques, sur des bases après impôt (taux d’actualisation et flux), que les résultats auraient été identiques s’ils avaient été effectués sur des bases avant impôt. Il apparaît donc que cette disposition pratique ait été davantage utilisée en 2006, les sociétés étant un peu moins nombreuses à présenter des taux d’actualisation avant impôt.

2006

Taux d’actualisation

Avant impôt uniquement

Après impôt uniquement

5

14

4

15

Avant et après

Non précisé

Rappel 2005

Taux d’actualisation

Avant impôt uniquement

Après impôt uniquement

3

12

8

14

Avant et après

Non précisé

Il est intéressant de noter qu’environ un quart des sociétés a utilisé le ou les mêmes taux d’actualisation qu’en 2005 alors que la grande majorité des groupes a utilisé des taux d’actualisation différents en 2006.

Le groupe EDF fournit un exemple de description de taux d’actualisation utilisé : « Le coût moyen pondéré du capital net d’impôt, utilisé pour les tests de dépréciation de l’exercice 2006, évolue dans une fourchette de 4,7 % à 10,8 % en Europe et entre 8,9 % et 11,7 % sur le reste du monde. » (Extrait du document de référence 2006 du groupe EDF – Page 248)

Enfin, un facteur important de disparités

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La communication financière sur l’application d’IAS 36 | 13

entre les groupes analysés est le classement comptable des charges d’impairment dans le compte de résultat. En 2006, les sociétés sont plus nombreuses qu’en 2005 à avoir enregistré les charges d’impairment en charges courantes. On constate comme en 2005 que le classement comptable n’est pas le même pour l’ensemble des sociétés de l’échantillon, rendant ainsi leurs comptes de résultats plus difficilement comparables.

2006

Charges courantes

Classement au compte de résultat

Charges non courantes

Non indiqué

18 19

2

Rappel 2005

4

20

15

Charges courantes

Classement au compte de résultat

Charges non courantes

Non indiqué

La valeur d’utilité reste la valeur de référenceComme en 2005, l’ensemble de l’échantillon fournit dans les notes aux états financiers une description théorique assez homogène de la norme, rappelant que la valeur recouvrable correspond au montant le plus élevé entre la valeur d’utilité et la juste valeur diminuée des coûts de cession. Dans la pratique, on observe que la mise en œuvre du test d’impairment évolue peu entre 2005 et 2006.

En effet, seulement une partie de l’échantillon (environ un tiers) dit avoir calculé les deux valeurs, la valeur d’utilité et la juste valeur. Cependant, comme en 2005, les notes aux états financiers ne sont pas toujours suffisamment explicites quant à la valeur qui a servi de base à la réalisation du test : valeur d’utilité ou juste valeur ?

Seulement une société de plus qu’en 2005 indique avoir calculé valeur d’utilité et juste valeur.

L’analyse des états financiers 2006 montre que plus de la moitié des sociétés de l’échantillon réalise le test par rapport à la seule valeur d’utilité. Cette proportion était déjà observée en 2005.

On supposera donc que la plupart des sociétés font l’hypothèse a priori que la valeur d’utilité est supérieure ou égale à la juste valeur et que, par conséquent, il n’est pas nécessaire de calculer les deux valeurs. En effet, selon IAS 36, il n’est pas toujours nécessaire de déterminer à la fois la juste valeur d’un actif diminuée des coûts de la vente et sa valeur d’utilité. Si l’un ou l’autre de ces montants est supérieur à la valeur comptable de l’actif, l’actif ne s’est pas déprécié et il n’est pas nécessaire d’estimer l’autre montant.

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14 | La communication financière sur l’application d’IAS 36

Il apparaît donc que la valeur d’utilité reste en 2006 la principale valeur de référence par rapport à laquelle sont effectués les tests d’impairment. Sans doute pour deux raisons principales :

L’hypothèse selon laquelle a priori la valeur ■

d’utilité est supérieure ou égale à la juste valeur est largement répandue : comment justifier en effet qu’une activité normalement gérée puisse être moins génératrice de valeur que le prix qui pourrait être retiré de sa vente ?

La méthode pour déterminer la valeur d’utilité ■

(par actualisation des flux futurs de trésorerie générés par l’actif) est extrêmement détaillée dans la norme IAS 36, ce qui rend sa mise en œuvre plus aisée que le recours à la juste valeur, pour laquelle le texte propose une hiérarchie de méthodes sans les décrire précisément.

2006

Modalités de détermination de la valeur recouvrable

Valeur d’utilité uniquement

Juste valeur uniquement

Valeur d’utilité et juste valeur

Non précisé

23

2

13

1

38

Rappel 2005

24

12

1 2

37

Modalités de détermination de la valeur recouvrable

Valeur d’utilité uniquement

Juste valeur uniquement

Valeur d’utilité et juste valeur

Non précisé

Cependant, malgré la prépondérance de la

valeur d’utilité par rapport à la juste valeur diminuée des coûts de cession, comme valeur de référence pour déterminer la valeur recouvrable dans les tests d’impairment, il semble que davantage de sociétés aient cherché à déterminer la juste valeur.

La percée de la juste valeurOn observe également une évolution des méthodes d’évaluation mises en œuvre pour déterminer la juste valeur.

En effet, si la quasi-totalité des groupes qui disent avoir calculé une valeur d’utilité décrivent tous la même méthode d’évaluation utilisée, à savoir l’actualisation des flux futurs de trésorerie générés par l’actif, méthode largement détaillée dans la norme IAS 36, certains groupes, plus nombreux qu’en 2005, évoquent également cette méthode pour déterminer la juste valeur diminuée des coûts de cession.

En 2005, les groupes ayant calculé une juste valeur utilisaient tous la même méthode d’évaluation, à savoir l’application de multiples de transactions ou de comparables boursiers.

Parmi les sociétés ayant mis en œuvre en 2006 une approche d’évaluation par l’application de multiples, le multiple utilisé est indiqué clairement par trois sociétés, soit une de plus qu’en 2005, ce qui reste très faible. On notera que les groupes qui le précisent ont tous recours à des multiples d’EBITDA.

2006

9

Indiqués Non indiqués

Multiples utilisés

3

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La communication financière sur l’application d’IAS 36 | 15

Rappel 2005

11

Indiqués Non indiqués

Multiples utilisés

2

En 2005, seuls deux groupes, qui mentionnaient en outre avoir fait appel à des experts indépendants pour réaliser leurs tests d’impairment, calculaient une juste valeur fondée à la fois sur une approche par les multiples et sur l’actualisation de flux futurs de trésorerie. En 2006, on compte davantage de sociétés (3 de plus qu’en 2005) à mettre en œuvre une approche par les flux futurs de trésorerie pour déterminer une juste valeur diminuée des coûts de cession.

A titre d’exemple, un extrait du rapport annuel du groupe EADS décrit la mise en œuvre de la méthode de l’actualisation des flux futurs de trésorerie permettant de déterminer la juste valeur : « Le test de dépréciation pour Airbus a été effectué sur la base d’une méthodologie du type valeur de marché diminuée des frais de vente. Les principales hypothèses et le montant recouvrable obtenu ont été comparés aux données de marché afin d’en vérifier le caractère raisonnable. L’estimation de la valeur de marché se fonde sur les hypothèses principales spécifiques ci-dessous, qui représentent la meilleure estimation actuelle par la direction d’EADS à la date des présents états financiers consolidés : pour refléter le cycle d’exploitation à long terme d’Airbus, la période de planification détaillée pour les flux de trésorerie prévisionnels d’Airbus a été étendue des prévisions d’exploitation existantes pour 2007 à 14 ans à l’aide du plan produits à long terme d’Airbus. La valeur terminale se fonde sur une vue normative extrapolée à partir de ce plan interne actuel à long terme. Il est estimé qu’Airbus et Boeing se partageront le marché à égalité sur toute la durée du plan produits à long terme ; les prévisions de flux de trésorerie intègrent la totalité des économies de coûts attendues du programme Power 8 ;

Les tests de dépréciation pour toutes les autres unités génératrices de trésorerie se fondent sur le calcul de la valeur d’utilité, obtenue en appliquant un taux d’actualisation avant impôt de 11,2 %. Les prévisions de flux de trésorerie se fondent sur les prévisions d’exploitation existantes couvrant une période de cinq ans. » (D’après les états financiers et gouvernement d’entreprise 2006 de EADS – Page 87).

L’exemple ci-dessus est intéressant à plus d’un titre. En effet, il indique clairement par rapport à quelle valeur les tests sont réalisés : pour certaines UGT (Airbus), il s’agit de la juste valeur, pour les autres UGT du groupe, la valeur d’utilité a été retenue. En outre, il développe une approche par actualisation de flux futurs de trésorerie pour déterminer la juste valeur, ce que permet la norme IAS 36 en faisant référence à l’utilisation dans cette approche aux cash flows futurs attendus par le marché.

En effet, si IAS 36 ne prévoit pas expressément que la juste valeur diminuée des coûts de la vente puisse être déterminée par actualisation de flux futurs de trésorerie, en revanche, les « Basis for Conclusion » d’IAS 36 (BCZ11) font référence à la notion de « market’s expectation of the future cash flows ». Cette notion implique que le modèle tienne compte des pratiques du secteur et que les hypothèses retenues soient celles que des « market participants » utiliseraient. Par différence avec les prévisions de flux de trésorerie utilisées pour déterminer la valeur d’utilité, les flux de trésorerie permettant d’estimer la juste valeur ne peuvent pas être fondés sur des estimations du management qui ne soient pas corroborées par des hypothèses de marché.

Cet exemple montre que l’utilisation de l’approche par l’actualisation des flux futurs de trésorerie pour déterminer la juste valeur trouve en particulier son application dans le cas d’activités pour lesquelles des restructurations doivent être envisagées. En effet, la norme IAS 36 ne permet pas de prendre en compte dans la valeur d’utilité l’effet de restructurations qui ne seraient pas engagées à la date de l’évaluation.

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AnnexesQuelques définitions (IAS 36) :Principe du test d’impairment selon IAS 36Un test d’impairment doit être effectué, au minimum une fois par an et dès que survient un indice de perte de valeur, en comparant la valeur comptable des actifs à leur valeur recouvrable.

Valeur recouvrable d’un actifLa valeur recouvrable d’un actif ou d’une UGT (Unité génératrice de trésorerie) est la valeur la plus élevée entre sa juste valeur diminuée des coûts de la vente et sa valeur d’utilité.

Juste valeur diminuée des coûts de la venteLa juste valeur diminuée des coûts de la vente est le montant qui peut être obtenu de la vente d’un actif ou d’une UGT (Unité génératrice de trésorerie) lors d’une transaction dans des conditions de concurrence normale entre des parties bien informées et consentantes, diminué des coûts de sortie.

Valeur d’utilitéLa valeur d’utilité est la valeur actualisée des flux de trésorerie futurs susceptibles de découler d’un actif ou d’une UGT (Unité génératrice de trésorerie).

UGT (Unité génératrice de trésorerie)Une unité génératrice de trésorerie est le plus petit groupe identifiable d’actifs qui génère des entrées de trésorerie largement indépendantes des entrées de trésorerie générées par d’autres actifs ou groupes d’actifs.

En revanche, les restructurations peuvent être prises en compte dans la juste valeur s’il est raisonnable de penser qu’un acquéreur hypothétique ferait cette hypothèse dans la détermination de son prix d’acquisition.

Une information un peu plus détaillée… mais encore perfectibleLes efforts importants fournis en 2005 pour se conformer aux exigences de la norme IAS 36 se sont poursuivis en 2006, permettant aux sociétés de l’échantillon de présenter des informations aussi détaillées que possible sur la réalisation des tests d’impairment. Cependant, les différences importantes constatées entre les groupes sur le détail des informations communiquées persistent, ne rendant pas la lecture des états financiers plus homogène. Il semble cependant que ces disparités tendent à se réduire, davantage de groupes présentant une information plus détaillée, notamment sur le taux d’actualisation. La valeur d’utilité ressort de l’étude comme la valeur de référence majeure, même si l’on observe un recours plus important qu’en 2005 à la notion de juste valeur, dont l’estimation n’est plus seulement déterminée à partir de multiples mais également à partir de l’actualisation de flux de trésorerie « de marché ». Cette évolution est sans doute révélatrice d’une meilleure compréhension de la notion de juste valeur, définie comme le montant qu’une entité pourrait obtenir de la vente de l’actif dans le cadre d’une transaction conclue aux conditions normales du marché, et pouvant, de ce fait, être estimée en recourant à des modèles d’évaluation habituellement utilisés dans les fusions-acquisitions, comme l’actualisation des flux futurs de trésorerie.

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