la danse trahit notre état d’esprit - lesoir.be

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25/04/14 14:15 La danse trahit notre état d’esprit | Styles - lesoir.be Page 1 of 2 http://www.lesoir.be/515469/article/styles/2014-04-08/danse-trahit-notre-etat-d-esprit styles La danse trahit notre état d’espritLe Soir Violaine Jadoul mardi 8 avril 2014, 21h21 Il est possible de lire les émotions d’une personne en la regardant danser. Les mouvements de danse d’une personne sont plus rapides et plus amples lorsqu’elle est heureuse que quand elle est triste. Et un observateur extérieur est capable de voir ces différences. Montre-moi comment tu danses, je te dirai comment tu te sens. La semaine dernière, nous vous parlions des émotions visibles sur le visage (Le Soir du 2 avril). Cette fois, des chercheurs gantois s’intéressent à un autre langage corporel : la danse. Diverses études ont déjà montré qu’une personne triste ne danse pas de la même façon que lorsqu’elle est heureuse. Cela peut sembler logique. Mais Edith Van Dyck, docteur au sein du Département des sciences de l’art, de la musique et du théâtre et ses collègues viennent de montrer – dans une étude publiée dans Plos One – que des observateurs extérieurs sont capables de lire les émotions d’une personne en la regardant danser. Le Soir

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La danse trahit notre état d’espritLe SoirViolaine Jadoulmardi 8 avril 2014, 21h21

Il est possible de lire les émotions d’une personne en la regardant danser.

Les mouvements de danse d’une personne sont plus rapides et plus ampleslorsqu’elle est heureuse que quand elle est triste. Et un observateur extérieur estcapable de voir ces différences.

Montre-moi comment tu danses, je te dirai comment tu te sens. La semaine dernière, nous vousparlions des émotions visibles sur le visage (Le Soir du 2 avril). Cette fois, des chercheurs gantoiss’intéressent à un autre langage corporel : la danse.

Diverses études ont déjà montré qu’une personne triste ne danse pas de la même façon quelorsqu’elle est heureuse. Cela peut sembler logique. Mais Edith Van Dyck, docteur au sein duDépartement des sciences de l’art, de la musique et du théâtre et ses collègues viennent de montrer –dans une étude publiée dans Plos One – que des observateurs extérieurs sont capables de lire lesémotions d’une personne en la regardant danser.

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15 femmes et 15 hommes, âgés de 20 à 35 ans, avec plus ou moins de formation en musique et endanse, ont été sélectionnés. Auparavant, les chercheurs avaient demandé à huit hommes et huitfemmes de danser : une fois en étant tristes, une autre fois en étant heureux. Ces émotions ont étéinduites grâce à de la musique et des phrases comme : vous apprenez le décès de votre père. « C’estmieux de combiner deux techniques différentes pour obtenir un résultat concluant », confie EdithVan Dyck. Aucun des volontaires n’était danseur professionnel afin d’éviter que des chorégraphiestoutes faites ne soient exécutées et faussent les résultats. Ils dansaient sur une musique neutrecomposée pour l’occasion par un chercheur et compositeur londonien.

Les prestations ont été filmées et les danseurs ont ensuite été remplacés par des personnages animéspar ordinateurs pour éliminer toute information sur le sexe, l’âge ou l’apparence.

Les observateurs ont dû regarder seize vidéos – sans musique – de 10 secondes chacune danslesquelles apparaît un même danseur dans les deux situations (triste et heureux). Le fait d’opposer unmême danseur dans les deux situations était un choix destiné à éviter que la personnalité du danseurne fausse la donne. « Les personnes plus exubérantes auraient pu être taxées d’heureuses tandis quedes gens plus réservés auraient pu être qualifiés de triste », précise Edith Van Dyck. Toutefois, çafacilite peut-être la donne. Mais il faudrait pour cela mener une autre étude, indiquent dans leurétude les chercheurs.

Les observateurs devaient donc dire pour un même danseur si c’était à gauche qu’il était triste ou àdroite. Dans 85 % des cas, les observateurs ont bien analysé les émotions des danseurs. Il résulte queles gestes des danseurs étaient plus rapides, plus amples et plus impulsifs lorsqu’ils étaient heureuxque lorsqu’ils étaient tristes. Ce sont surtout les mouvements des bras qui trahissent l’état d’esprit.

Par ailleurs, l’étude montre que les observateurs décryptaient plus facilement l’émotion quand ils’agissait de danseuses (rappelons qu’elles n’étaient pas identifiées comme telles). « Celacorrespond à un certain nombre d’études qui montrent que les femmes sont plus émotives etexpriment et ressentent les émotions plus intensément que les hommes », indiquent les auteurs dansleur étude.

Enfin, les observateurs regardaient davantage le danseur lorsqu’il était heureux que dans une phasetriste. C’est parce que le regard est plus attiré par les mouvements rapides.