la gestion des pharmacies ou l’entreprise pharmacie

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Page 1: La gestion des pharmacies ou l’entreprise pharmacie

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droit/gestion/financesdroit/gestion/finances

Actualités pharmaceutiques • n° 471 • Février 2008

Actualités pharmaceutiques

vous propose désormais

une nouvelle rubrique traitant

des questions juridiques,

fiscales, financières, du droit

des sociétés, du droit du travail,

du patrimoine, des relations

entre associés et, plus

généralement, du management

des pharmacies.

Maître Gérard Guez, avocat

à la Cour, qui va coordonner

cette rubrique, nous explique

son intérêt pour le pharmacien.

Actualités pharmaceutiques : Vous collaborez depuis 15 ans aux rubriques professionnelles et juridiques d’Option Bio, de la Revue francophone des laboratoires et de l’Annuaire des laboratoires d’analyses de biologie médicale. Pouvez-vous vous présenter ?

Gérard Guez : Chef de mission en expertise comptable, directeur d’un centre de gestion agréé et chargé de cours de comptabilité/gestion/finances aux écoles FAX, EPEC, IFOCOP et à Paris XI (meilleur résultat du Rectorat pour la préparation aux examens du diplôme d’études comptables supérieu-res), je me suis ensuite orienté vers le droit. Lauréat de droit fiscal à Paris I, DESS de conseil juridique et fiscal, je me suis ins-tallé en tant que conseil juridique en 1991, la fusion avec les avocats étant intervenue en 1992. J’ai, dans le même temps, fondé une revue juridique1 éditée par Elsevier Masson. Sa contribution à l’évolution du droit de la biologie libérale a été significative. Membre de la Société française de biologie clinique, j’ai organisé et animé de nombreux séminaires pour des syndicats, des asso-ciations, des banques et des industriels, en faisant intervenir des présidents de syndi-

cats, de l’Ordre des pharmaciens , ainsi que des professionnels du chiffre, du droit et du management.Mes efforts ont surtout porté sur l’élabora-tion d’une approche transversale, intégrant tous les paramètres de la direction d’une entreprise de santé, y compris les règles professionnelles et la connaissance du ter-rain et de la discipline, afin de donner un éclairage le plus complet possible sur les questions de restructuration.

AP : Pourquoi vous intéresser aujourd’hui aux pharmacies ?

G.G. : Parce que les officinaux sont engagés aujourd’hui sur le même chemin que les phar-maciens biologistes : maîtrise des dépenses de santé, réduction des marges, restructura-tions, regroupements, SEL (société d’exercice libéral), holdings (aujourd’hui, plus d’1 labo-ratoire d’analyses de biologie médicale sur 2 est exploité par une SEL).Rappelons que la loi du 2 août 2005, dite “loi Dutreil 2”, a institué, pour les officines, l’obligation pour tout associé de détenir une part minimale du capital social, la possibilité de créer des “parts d’industrie” dans certai-nes sociétés exploitant une pharmacie, des conditions assouplies pour les regroupe-

ments et de nouvelles dispositions relatives aux sociétés d’exercice libéral.Une des nouveautés apportées par cette loi touchait la répartition du capital des offici-nes. Tout associé exerçant dans une société qui exploitait une officine devait alors détenir au moins 5 % du capital social et des droits de vote qui y étaient attachés.Le but de l’institution de parts d’industrie au sein d’une SNC (société en non collectif), SARL (société à responsabilité limitée) ou SELARL (société d’exercice libéral à res-ponsabilité limitée), était de faciliter, pour de jeunes pharmaciens qui ne disposaient que d’un capital limité, l’accession progressive à la propriété d’une officine.Les regroupements d’officines au sein d’une même commune furent facilités : les condi-tions relatives au nombre d’habitants de la commune desservis par chaque officine à regrouper (moins de 2 500 ou de 3 000) furent supprimées, ainsi que l’obligation de conser-ver pendant 5 ans un nombre de pharma-ciens identique à celui qu’avaient les officines regroupées, le lien entre le chiffre d’affaires de la nouvelle officine et le nombre minimal de diplômes qui en résultait étant conservé.Par ailleurs, l’interdiction de revente d’une officine regroupée dans un délai de 5 ans fut levée, tout comme l’interdiction de procéder

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à un nouveau regroupement. En revanche, il restait interdit, dans ce même délai de 5 ans, de transférer l’officine regroupée.Ces allègements devaient faciliter des regroupements là où les officinaux les sou-haitaient et où cela n’était pas contraire à l’intérêt de la santé publique, notamment dans les centres-villes qui connaissent sou-vent, pour des raisons historiques, un nom-bre nettement excédentaire d’officines par rapport à la population.

AP : Où en est-on aujourd’hui ?

Au moment où ces lignes sont écrites, le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2008 prévoit d’aller plus loin : il gèle les licences libérées en cas de regroupement sur une même commune ou des communes limitrophes (la licence de la ou des officines fermées continuant à être prise en compte). Le ministère envisage de limiter cette période de gel à 10 années. Par ailleurs, les transferts et regroupements seraient autorisés entre des points quelcon-ques du territoire, à condition, notamment, de ne pas compromettre l’approvisionne-ment du quartier d’origine et que la popu-lation de la commune d’origine soit en des-sous des nouveaux chiffres de référence.Ces dispositions s’accompagneraient d’un nouveau cadre pour les créations d’officine. La cartographie préfectorale serait abandon-née, seule étant prise en compte la popu-lation recensée d’une commune (première licence possible à partir de 2 500 habitants

et licence supplémentaire par tranche de 3 500 habitants). De plus, en cas de créa-tion rendue possible par une augmentation de la population dans une commune, prio-rité serait donnée aux regroupements et aux transferts pendant un an.

AP : En quoi votre expertise peut-elle aider les pharmaciens d’officine ?

En plus de leur art pharmaceutique, les pharmaciens auront à mener des restructurations.C’est là que je pourrai les faire profiter de l’expérience acquise avec les laboratoires d’analyses médicales pour leur permettre

d’aller plus vite, sans “réinventer la pou-dre”, en utilisant les outils déjà développés au cours de ces 15 dernières années.

AP : Quels seront les thèmes que vous aborderez dans cette rubrique ?

G.G. : Nous traiterons globalement des domaines suivants : • droit des sociétés (SNC, SEL, fusions, transformations, regroupements) ; • comptabilité, gestion, financement, fisca-lité (professionnelle, personnelle, impôt sur la fortune [ISF]), contrôle fiscal) ; • relations entre associés, contrats, droit du travail, assurances, droit notarial, gestion de patrimoine, management ; • achat/vente de l’officine, première installation, retraite, droit spécifique aux pharmaciens ; • direction départementale des affaires sanitaires et sociales (DDASS), Ordre, caisse primaire d’assurance maladie (CPAM), tribunaux (chambres de discipline, section des assurances sociales). �

L.R. Les Enjeux du labo.1.

© B

SIP

/May

Les pharmaciens auront à mener de plus en plus de restructurations.

Le projet de loi de financement de Sécurité

sociale pour 2008 a été définitivement adopté par

l’Assemblée nationale et le Sénat le 23 novembre.

Le texte ne sera applicable qu’après sa validation

par le Conseil constitutionnel et après sa

publication au Journal officiel.

Ce projet de loi apporte de profondes modifications

à l’organisation des créations, transferts et

regroupements de pharmacies. Il rompt avec le

système de gestion départementalisé fondé sur

l’évolution démographique et la cartographie des

dessertes, et lui substitue un système de gestion

nationale, à effectif constant, pour une meilleure

allocation des pharmacies sur le territoire. Il relève

les quotas de population nécessaires à l’ouverture

de nouvelles pharmacies de manière à mettre un

terme à l’augmentation continue de leur nombre,

et vise à pourvoir aux besoins des territoires en

facilitant les transferts dans la France entière.

Le nouveau texte rend possible des regroupements

entre officines sans limitation de nombres et de

périmètre géographique.

Pour donner le temps nécessaire aux pharmaciens

de monter des projets de transfert et de

regroupement, les créations d’officine seront

impossibles jusqu’au 1er janvier 2010.

Le PLFSSLe PLFSS