la lettre des élus juin 2009
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La lettre des élus Juin 2009 (numéro 153)TRANSCRIPT
Le mensuel d’information des élus étudiants
SOMMAIRE Edito
Association pour la Formation des Elus Etudiants
unef.fr
Une publication mensuelle de l’UNEF et de l’APFEE. N° de Commission Paritaire : 0108G82659 - ISSN : 1761-1547 — Directeur de publication : Sébastien Maurice Rédacteurs en chef : Annabelle JANODET, Salomé MERLO — courriel : [email protected] — Tél : 01 42 02 25 55 — Impression : imprimerie Grenier RCS Créteil B 622.053.189
APFEE
Actualités locales
Fiche pratique
Se battre contre les droits d’inscriptions illégaux
Interview
Damien Berthilier,président de la LMDE
Dossier
La carte universitaire : la puissance public doit reprendre sa placep. 7 p. 4 - 5
p. 2
p. 3
p. 6
Actualités nationales
Aides sociales
• Montpellier 3 : remise en cause de la session de rattrapage
• Toulouse : mise en place d’un demi-tarif dans les tranports
• Logement : sauvons la cité U d’Antony !
• Réforme de la formation des enseignants : exigeons le retrait des décrets
• Commission Hirsch : des propositions ni efficaces, ni ambitieuses
Bonjour à tous,
Après avoir obtenu le mois dernier des garanties nationales sur le déroulement des examens, les élus « UNEF et associations étu-diantes » ne relâchent pas la pression en ce mois de juin et font en sorte que localement aucun étudiant ne soit pénalisé par les conséquences de la mobilisation. Si les inquiétudes des étudiants ont été entendues sur la question des examens, de nombreux points de mécontentements soulevés par la mobilisation restent en suspens.
Concernant la question de la réforme de la formation des ensei-gnants, les élus « UNEF et associations étudiantes » condamnent le passage en force du gouvernement et demandent le retrait des decrets fixant les concours en master2 et l’association des étu-diants aux discussions en cours afin que les revendications étu-diantes soient entendues.
Après une mobilisation consacrée à l’avenir du service public, la Lettre des Elus consacre son dossier à l’égalité d’accès à l’en-seignement supérieur sur le territoire et à la carte universitaire, qui sera l’enjeu majeur de ces prochaines années pour l’enseignement supérieur.
Enfin la Letre des élus de ce mois-ci donne la parole à Damien Berthillier, président de la Mutuelle des Etudiants, qui vient de sor-tir une enquête sur le temps des étudiants.
Bonne lecture à tous.
Morand Perrin,élu au CNESER
p. 8
N° 153 - Juin 2009 - 0,15 Euros
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2 La Lettre Des Élus n°153 - Juin 2009
Les bus moins chers à Toulouse !
Actualités localesToulouse. Les élus « UNEF et associations étudiantes » obtiennent le demi-tarif dans les transports en commun pour tous les jeunes de moins de 26 ans.
En hausse
Lors du CEVU de juin, l’université de Mont-
pellier 3 a adopté un nouveau calendrier univer-
sitaire remettant en cause le droit à une secon-
de chance pour chaque étudiant. Désormais,
les étudiants devront s’inscrire et passer la
session dite « seconde chance », avant même
l’annonce des résultats de la première session.
Les étudiants ne seront donc pas informés des
matières qu’ils n’ont pas validé, et passeront à
l’aveuglette la session de rattrapage.
A l’initiative des élus « UNEF et associations
étudiantes », l’ensemble des élus étudiants se
sont prononcés contre ce projet. Mais les voix
des étudiants n’ont malheureusement pas été
suffisantes pour faire rejeter le projet. Dès la
rentrée, l’objectif de vos élus est de se battre
pour un retour de la session de rattrapage
«classique».
Le cas de Montpellier 3 n’est pas un cas
isolé. De plus en plus d’universités tentent de
remettre en cause ce droit étudiant, comme ce
fut le cas à Nîmes, ou à Aix Marseille 3. Pour-
tant l’existence d’une réelle deuxième session
est une condition essentielle pour améliorer la
réussite des étudiants. Les rattrapages sont un
outil pour tous ceux qui auraient pu avoir des
accidents de parcours, et pour tous ceux qui
n’auraient pas pu suivre une scolarité normale,
comme les étudiants salariés par exemple.
Tina Biard,
élue au CA de Montpellier 3
Remise en cause de la session de rattrapage
Montpellier 3 La session de rattrapages est remise en cause par la direction de l’université.
L’action des élus « UNEF et associations
étudiantes » ne s’arrêtent pas aux portes des
universités. Lors de la campagne pour les élec-
tions municipales de 2008, vos élus toulousains
avaient interpellé l’ensemble des candidats à la
Mairie sur les attentes des étudiants, avec au
cœur de leurs revendications la mise en place
d’un demi tarif dans les transports en commun
pour tous les jeunes. Les transports constituent
en effet un coût important pour les étudiants,
qui ont un budget de plus en plus limité avec la
baisse de leur pouvoir d’achat.
Suite à la campagne d’interpellation, la nou-
velle équipe municipale a décidé de mettre en
place, dès la rentrée 2009-2010 un demi-tarif
dans les transports en commun pour tous les
jeunes de moins de 26 ans. Dès le 31 aout, la
carte de transports illimitée pour toute la région
toulousaine sera à 10 euros par mois ou à 100
euros pour toute l’année pour tous les jeunes.
Les élus « UNEF et associations étudiantes
» continuent leur travail auprès de la Mairie
afin d’obtenir la gratuité totale des transports,
comme cela avait été promis lors de la campa-
gne électorale. Toulouse doit servir d’exemple
à d’autres grandes villes universitaires. L’ob-
tention du demi tarif est une des priorités de
l’ensemble des « élus UNEF et associations
étudiantes ». Vos élus l’ont déjà obtenu dans
le département de la Seine Saint Denis et de la
Seine et Marne.
Ludivine Labbé,
élue au CA de Toulouse 2
Le nombre d’étudiants en Europe a dépassé
les 18 millions
Le nombre d’étudiants dans l’enseignement su-
périeur en Europe n’a cessé d’augmenter de-
puis 1998 et a dépassé les 18 millions (soit une
hausse de 25 % en huit ans) ce qui représente
un tiers des 20-22 ans. Ces données sont is-
sues du rapport de la Commission européenne
« Chiffres clés de l’éducation en Europe » pu-
blié le 16 juillet 2009.
S’agissant de la typologie des diplômes, les
diplômés en « sciences sociales, économie et
droit » représentaient, en 2006, 35 % des di-
plômes européens suivis par les diplômés en
« santé » (14,4 %) et « ingeniérie » et « huma-
nités » (12 %)
En baisseProposition de loi de vote électronique aux
élections dans les conseils centraux
Permettre le recours au vote à distance par
voie électronique lors des élections dans les
conseils centraux des EPSCP : tel est l’objet
d’une proposition de loi déposée le 8 juillet
2009 par le député Arnaud Robinet, et qui vise
à répondre à la « désaffection constatée lors de
ces élections ».
Alors que le principal argument pour la mise en
place de ce dispositif est l’augmentation de la
participation, les expérimentations qui ont eu
lieu dans d’autres secteurs on eu un effet in-
verse.
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Brèves du CNESER
CNESER du 18 mai 2009
Une motion pour la remise à plat du dispositif « Admission Post Bac ».
Les élus « UNEF et associations étudiantes
» ont présenté une motion demandant la re-
mise à plat du nouveau dispositif de préins-
cription dans l’enseignement supérieur «
Admission Post Bac » (procédure unique
d’inscription dans le supérieur par Internet).
En effet, la complexité et la rigidité de ce
nouveau dispositif risque de laisser de nom-
breux bacheliers aux portes de l’université.
Il accroît également la concurrence entre les
universités, notamment en Ile de France par
la suppression de la sectorisation.
Cette motion exige :
* la mise en place de garanties par le mi-
nistère de l’enseignement supérieur quant
à l’inscription de tous bacheliers dans la
filière de son choix
* une simplification du dispositif
* le maintien de la mixité sociale dans les
établissements d’enseignement supérieur,
notamment par le maintien de la sectorisa-
tion en région parisienne.
Cette motion a été adoptée: 14 voix pour, 8
voix contre et 4 abstentions.
Une motion contre les accords France-Vatican
Une motion déposée par les élus « UNEF et
associations étudiantes » demande l’annu-
lation de l’accord France-Vatican de recon-
naissance des diplômes théologiques et
profanes des instituts universitaires catho-
liques. Cet accord est une attaque sans pré-
cédent du caractère laïc de l’enseignement
supérieur et brise le monopole de l’Etat
dans l’attribution des diplômes nationaux.
La motion demandant l’annulation pure et
simple de l’accord a été adoptée, 20 voix
pour et 4 voix contre.
Annaïg Piederrière,
élue au CNESER
Formation des enseignants. Alors que le report d’un an de la réfor-me de la formation des enseignants, obtenu sous la pression de la mobilisation universitaire, devait permettre l’élaboration d’une autre réforme, Luc Châtel a fait le choix de publier en juillet plusieurs décrets anticipant les conclusions des discussions en cours avec les syndicats enseignants et étudiants.
3La Lettre Des Élus n°153 - Juin 2009
Actualités nationales
Le combat que mène les élus « UNEF et associa-
tions étudiantes » depuis près de deux ans pour
défendre la résidence universitaire d’Antony me-
nacée de destruction est emblématique
Cette bataille s’inscrit dans le combat des élus «
UNEF et associations étudiantes » pour défendre
l’accès de tous les étudiants à un logement autono-
me. Par ailleurs, cette résidence est une des plus
grandes cités u d’Europe. Construire en 1955, les
2100 chambres qu’elle compte pourraient devenir
inutilisables si elles n’étaient pas réhabilitées rapi-
dement. Sa destruction aggraverait encore un peu
plus la situation du logement étudiant. Cependant
l’Etat se défausse de ces responsabilités et refuse
de la rénover. Il a transféré, contre l’avis du CA du
CROUS, la propriété de cité u à la communauté
d’agglomération qui ne cache pas son souhait de
la détruire parce qu’elle ne correspondrait pas à
son environnement urbain.
Au mois de juin dernier, les évènements se sont
précipités suite à l’évacuation des résidents du
bâtiment C pour des « travaux » bien suspects et
aux propos du président de la Communauté d’ag-
glomération des Hauts-de-Bièvre, qui a affirmé
dans la presse qu’il est « très probable que ce bâ-
timent soit détruit ». Face à cette menace, les élus
« UNEF et associations étudiantes » et les rési-
dents de la résidence universitaire se sont mobili-
sés pour dénoncer cette destruction programmée
et se sont rassemblés à plusieurs reprises devant
la Mairie d’Antony et le conseil de la communauté
d’agglomération. Pendant l’été, ils se sont égale-
ment mobilisés pour dénoncer les expulsions des
étudiants de la résidence universitaire et leur trou-
ver des solutions de relogement.
Les élus « UNEF et associations étudiantes »
continuent cette bataille en exigeant de la ministre
de l’enseignement supérieur des garanties sur :
- la programmation des moyens nécessaires à
la réhabilitation de la résidence ;
- la livraison d’un nombre au moins équivalent
de logements sociaux étudiants dans la ville ;
- la gestion par le CROUS des logementlivrés.
Benoit Soulier,
élu au CA CROUS de Versailles
Logement. La cité universitaire d’Antony risque aujourd’hui d’être dé-truite alors que la crise du logement étudiant en Ile de France n’a jamais été aussi importante.
Retrait des décrets sur la réforme de la formation des enseignantsCes décrets publiés à la hussarde pendant l’été
fixent la place du concours lors de l’année de
M2, sans tenir compte des remarques et criti-
ques d’un grand nombre d’organisations. La
position idéologique défendue par le ministre
est lourde de conséquences pour les étudiants
et pour l’avenir du système éducatif. En faisant
le choix de passer en force et de fixer la place
des épreuves d’admissibilité et d’admission
pendant l’année de master 2, le ministre hypo-
thèque l’avenir des étudiants. En effet, cette dé-
cision surcharge la dernière année de formation
et ne laisse aucune possibilité de réorientation
pour les étudiants qui échoueraient aux épreu-
ves d’admissibilité. Ce choix remet en cause
la possibilité même de former professionnel-
lement les futurs enseignants : les étudiants
seront placés devant le choix impossible entre
la préparation du concours et la possibilité de
réaliser le stage rémunéré.
Les élus « UNEF et associations étudiantes »
exigent du ministre le retrait des décrets fixant
la place des concours pendant la deuxième an-
née de master, afin que de véritables concer-
tations s’ouvrent sur la place des concours et
l’articulation entre le concours et le diplôme.
Pour les élus « UNEF et associations étudian-
tes », les orientations actuellement données
à la réforme vont à l’encontre d’une démo-
cratisation de l’accès aux métiers de l’ensei-
gnement et s’opposent à l’augmentation de la
qualité de la formation des futurs enseignants.
Les épreuves d’admissibilité doivent êtres pla-
cées à la fin de première année de master, afin
de faire de la deuxième année de master une
véritable année de formation professionnelle,
limitant le bachotage dû à la préparation aux
concours. Cela permettra également d’assurer
une réorientation sans attendre vers d’autres
masters 2 à tous les étudiants qui échoue-
raient aux épreuves d’admissibilité. C’est une
condition indispensable pour démocratiser
l’accès aux métiers de l’enseignement !
Azwaw Djebara
élu au CNESER
Sauvons la cité U d’Antony
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4 La Lettre Des Élus n°153 - Juin 2009
DossierCarte universitaire. Le service public d’enseignement supérieur connaît aujourd’hui de nombreuses transformations. Le désengagement politique de l’Etat accroit la concurrence entre les universités. Avec les processus de fusions, les PRES et le plan campus, la carte universitaire est en train de se transformer progressivement. Cette modification s’effectue à la hussarde, sans débats ni réflexion globale. Pourtant l’implantation territoriale des univer-sités et leur gouvernance jouent un rôle majeur pour la démocratisation de l’enseignement supérieur.
Carte universitaire : la puissance publique doit reprendre sa placeDepuis 2007, la politique du gouvernement
conduit à la mise en place d’un système de plus
en plus concurrentiel dans l’enseignement supé-
rieur. Pour les jeunes, cette politique n’est pas
sans conséquence sur l’égalité d’accès à une
formation de qualité sur tout le territoire. Les uni-
versités de proximité sont aujourd’hui en danger
alors qu’elles jouent un rôle fondamental dans la
massification et la démocratisation de l’enseigne-
ment supérieur. En mettant en concurrence les
établissements et en cherchant à rationaliser les
coûts, la future carte universitaire risque fort de
créer des déserts universitaires et ainsi de res-
treindre l’accès à l’enseignement supérieur.
Le gouvernement organise la concurrence entre les universités
Depuis 2006, la mise en place des PRES (Pôle
de Recherche et d’Enseignement Supérieur) se
fait sans aucune cohérence, et beaucoup d’uni-
versités de taille moyenne sont exclus des pro-
jets. Par exemple, le grand PRES regroupant les
trois universités de Bordeaux n’inclut pas l’uni-
versité de Pau. A côté de ces grands pôles, les
universités de proximité n’auront pas les moyens
de faire le jeu de la concurrence et seront, faute
de moyens suffisants, considérées comme des
universités de seconde zone et de second choix.
La même question se pose dans le cadre des
fusions d’université. Que va devenir l’université
de Mulhouse après la création de l’Université
unique de Strasbourg ?
Ce phénomène de création de grands pôles,
à vision internationale, a été accentué par la logi-
que du plan campus. En 2008, le gouvernement
a fait le choix d’investir beaucoup de moyens
(au départ 5 milliards), mais uniquement sur 10
grands pôles universitaires. Aucune université
de proximité ou de taille moyenne n’a été rete-
nue. Seuls les grands pôles tels que Bordeaux,
Grenoble ou Lyon ont la chance de connaître les
grâces du gouvernement.
Cette logique crée des disparités importantes
entre universités et creusent les inégalités. La
carte universitaire n’est pas définie sur des objec-
tifs définis nationalement en fonction de l’intérêt
général mais devient de plus en plus la somme
d’intérêts de telle ou telle université. Bien souvent
aujourd’hui la création de PRES, les volontés de
fusions d’universités ne se font que dans un ob-
jectif d’attractivité territoriale ou de visibilité inter-
nationale.
Cette dérégulation de la carte universitaire
renforce ainsi la concurrence entre les établis-
sements. La puissance publique et l’Etat doivent
revenir au cœur de la définition de la carte uni-
versitaire afin de garantir l’intérêt général et la
démocratisation. L’Etat doit donc se doter d’outils
Avec le plan campus, une importante en-
veloppe budgétaire sera débloquée pour
des projets de campus en Ile de France. M.
Laroutourou a été missionné par Valérie Pé-
cresse afin de plancher sur un schéma direc-
teur pour l’enseignement supérieur en Ile de
France. Pour les élus « UNEF et associations
étudiantes », la mise en place du schéma di-
recteur doit répondre aux objectifs fixés par
la ministre :
- affirmer l’objectif de démocratisation de
l’Enseignement supérieur et de la Recherche,
et définir la politique universitaire en fonction
de cet objectif,
- Le renforcement du Service Public, seul à
même de remplir la mission de démocratisa-
tion,
- Proposer un schéma directeur de l’ensei-
gnement supérieur et de la recherche cohé-
rent pour l’ensemble de la région Île-de-Fran-
ce et
- Garantir la démocratie universitaire, et assu-
rer la mise en place coopération transparente
entre les établissements.
La puissance publique doit orienter la consti-
tution des PRES franciliens afin qu’ils répon-
dent aux enjeux régionaux. Il faut ainsi mettre
en place des critères afin que les PRES per-
mettent une intégration régionale de l’ensei-
gnement supérieur, et une pluridisciplinarité
des domaines de recherche.
Les élus « UNEF et associations étudiantes
» proposent la mise en place de 4 PRES en Ile
de France répondant aux critères suivants :
• L’ensemble des EPSCP doivent êtres inté-
grés dans un des PRES.
• Il ne peut y avoir plus de 5 universités par
PRES.
• Chaque PRES doit intégrer des universités
de Paris intra et extra muros.
• Il ne peut y avoir plus de 3 universités de
Paris intra ou extra muros au sein d’un même
PRES.
• L’ensemble des PRES doit accueillir des uni-
versités, il ne faut pas de « PRES école ».
• Au moins 3 grands domaines de formation
doivent être représentés au sein de chaque
PRES
• Afin de garantir une représentation démo-
cratique de l’ensemble de la communauté uni-
versitaire, il est impératif que l’ensemble des
étudiants soit représenté dans les instances
du futur PRES.
La définition de la carte universitaire franci-
lienne ne s’arrête pas seulement sur la ques-
tion des PRES. Les élus « UNEF et associa-
tions étudiantes» proposent également, - une
mise en commun des ressources documen-
taires et informatiques en Ile de France, - la
création d’un service commun de la vie étu-
diante
- la mise en place de chantiers urgents sur 4
campus (rénovation du site de Tolbiac-Paris
1, désamiantage du site de Censier-Paris 3,
- l’ouverture d’une grande bibliothèque sur le
site des Batignolles,
- rénovation du bâtiment Descartes à Ver-
sailles Saint Quentin.
Enfin la question de la vie étudiante, et no-
tamment celle du logement étudiant ne devra
pas être oubliée. En Région parisienne seuls
3% des étudiants peuvent être hébergés par
le CROUS.
La maquis universitaire d’île de France
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5La Lettre Des Élus n°153 - Juin 2009
DossierCarte universitaire. Le service public d’enseignement supérieur connaît aujourd’hui de nombreuses transformations. Le désengagement politique de l’Etat accroit la concurrence entre les universités. Avec les processus de fusions, les PRES et le plan campus, la carte universitaire est en train de se transformer progressivement. Cette modification s’effectue à la hussarde, sans débats ni réflexion globale. Pourtant l’implantation territoriale des univer-sités et leur gouvernance jouent un rôle majeur pour la démocratisation de l’enseignement supérieur.
Carte universitaire : la puissance publique doit reprendre sa place
contraignants afin d’assurer une gouvernance et
un maillage territorial qui permette au service pu-
blic d’assurer les mêmes missions sur l’ensemble
du territoire.
Il faut ainsi harmoniser et encadrer les modes
de coopération et de gouvernance du service pu-
blic d’enseignement supérieur sur l’ensemble du
territoire.
La puissance publique doit réguler nationalement la carte universitaire
Les PRES doivent revenir à leurs missions
originelles
Les Pôle de Recherche et d’Enseignement Su-
périeur constituent aujourd’hui un des principaux
outils de dérégulation de la carte universitaire.
En effet, ces structures conçues au départ afin
d’organiser sur un site la coopération scientifique,
se sont petit à petit attribués des compétences
supplémentaires. Ainsi aujourd’hui de nombreux
PRES gèrent la politique de site, le plan campus,
des services communs des universités. Il existe
de nombreuses velléités pour que ces PRES
puissent également délivrer des diplômes. Alors
même que ces structures se sont constituées de
manière anarchique sans critères ni sur les mis-
sions, ni sur leur périmètre.
Les élus « UNEF et associations étudiantes »,
mènent la bataille pour que des critères contrai-
gnants soient mis en place afin de garantir que
la construction des PRES ne renforce pas la
concurrence entre les universités ou entre les
territoires.
Ainsi les PRES doivent être conçus au niveau
académique et répondre aux critères suivants:
- Garantir la représentation étudiante, avec la pré-
sence de 60% d’élus minimum et de 25% d’élus
étudiants de tous cycles confondus
- Avoir comme unique mission la coopération
scientifique
- Inclure l’ensemble des EPSCP de l’académie
- N’inclure que des établissements publics
Par ailleurs l’Etat doit réguler la carte national des
PRES
Des fusions au service de l’amélioration des
conditions de d’étude
Comme pour les PRES, les fusions d’universités
se font sans vision nationale. Si les élus «UNEF
et associations étudiantes ne sont pas opposés
par principe aux fusions, il faut qu’elles permettent
une amélioration des conditions d’études des étu-
diants. Ainsi les fusions ne doivent être possibles
que si elles répondent aux principes suivant :
- Les fusions doivent se faire sur la ville universi-
taire afin que la taille des universités reste à taille
humaine et gouvernable, aucune université ne
doit dépasser les 50 000 étudiants !
- Inclure l’ensemble des universités la ville afin de
ne pas exclure d’université.
- Lorsqu’il existe d’autre université dans l’aca-
démie, des conventions et des cohabilitations
doivent être mises en place afin que les petites
universités ne soient pas misent en concurrence
avec les grands sites universitaires
- Les droits étudiants doivent être harmonisés par
le haut. Ainsi la compensation annuelle des no-
tes, les secondes sessions de rattrapage, et l’ab-
sence de notes éliminatoires doivent être garantis
pour tous les étudiants.
- Les UFR doivent être organisés par grands
domaines de formations afin d’éviter le repli dis-
ciplinaire et assurer un développement de la plu-
ridisciplinarité.
Un cadrage national des diplômes pour ga-
rantir l’égalité
La casse du cadre national des diplômes a ac-
cru la concurrence entre universités, mis a mal
les droits étudiants et conduit à un éclatement de
l’offre de formation, rendant ainsi le système d’en-
seignement supérieur illisible. Comment assurer
l’égalité entre étudiant lorsqu’en région parisien-
ne, un étudiant souhaitant s’inscrire en licence de
droit a le choix entre 11 universités proposant une
licence de droit avec des contenus, des intitulés,
et des droits étudiants différents ?
Les élus « UNEF et associations étudiantes »
se battent actuellement dans le cadre du comité
suivi de la Licence, afin de remettre en place un
cadrage national des diplômes seul à même de
garantir l’égalité sur l’ensemble du territoire. Ainsi
afin d’assurer une homogénéité de l’offre de for-
mation, le ministère doit établir des règles claires
et contraignantes sur le contenu des formations,
sur les intitulés de diplômes ainsi que sur les
droits étudiants. Il faut que chaque parcours de
formation ne donne lieu qu’a une seule habilita-
tion par académie afin d’éviter une situation de
concurence entre plusieurs universités sur le
même térritoire.
La définition de la carte universitaire est donc
un enjeu majeur pour l’avenir du service public.
De nouveaux outils doivent être mis en place pour
assurer à chaque étudiant, partout sur le territoire,
l’accès à une formation de qualité.
Annabelle Janodet,
Elue au CNESER
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6 La Lettre Des Élus n°153 - Juin 2009
Aide socialeCommission Hirsch. Alors que la jeunesse subit de plein fouet les effets sociaux de la crise écono-mique, la commission n’a accouché d’aucune proposition cohérente, ambitieuse et efficace pour répon-dre aux enjeux multiples du moment : chômage des jeunes, précarité croissante, absence de protection sociale des jeunes en formation, conditions catastrophiques du logement…
Martin Hirsch avait été missionné, le mois
de janvier dernier, par le Président de la Ré-
publique afin d’ouvrir des concertations sur la
jeunesse, à l’issue desquels plusieurs proposi-
tions devaient ressortir.
Après la volonté affichée d’une « nouvelle
politique pour la jeunesse », le catalogue de
propositions gadget contenu dans le « Livre
Vert » de Martin Hirsch, ne pourra, à l’évidence,
tenir lieu de politique de jeunesse. Ces propo-
sitions, sans cohérence et à moyen constant,
font l’impasse sur l’enjeu majeur de toute politi-
que de jeunesse : leur donner enfin les moyens
d’accéder à une réelle autonomie afin de pou-
voir accéder à égalité à une formation initiale
qualifiante et une insertion professionnelle du-
rable.
Et pour cause, la recherche permanente du
consensus mou par Martin Hirsch a eu raison
de son projet pour une « nouvelle politique de
la jeunesse ».
Au moment où plus d’un jeune sur cinq in-
terrompt ses études pour des raisons financiè-
res, qu’un étudiant sur deux est contraint de se
salarier pour financer ses études, et que plus
de 300 000 jeunes sortent chaque année sans
qualification du système éducatif, les élus «
UNEF et associations étudiantes » ont dénoncé
l’obstination de Martin Hirsch à refuser d’abor-
der sérieusement la question des ressources
des jeunes en formation et en insertion.
L’unique réponse de Martin Hirsch à la si-
tuation de précarité de la jeunesse a été une
« dotation » d’un montant inférieur au RSA sur
un an et pour seulement, dans l’hypothèse la
plus haute, 28% des jeunes. Pour les autres, ils
devront choisir entre s’endetter ou continuer à
connaître la précarité pour pouvoir étudier. La
dotation serait calculée en fonction des reve-
nus des parents, ce qui ne ferait qu’accroître
les inégalités. Si certaines propositions peu-
vent retenir une attention favorable, comme
celles d’un 10ème mois de bourse, d’une aide
ciblée sur l’accès à un premier emploi, ou en-
core de l’interdiction des stages hors cursus, le
livre vert ne répond pourtant, ni à la nécessité
de mettre en sécurité sociale la période de for-
mation initiale, ni de protéger efficacement la
période d’insertion pour tous les jeunes.
Les élus « UNEF et associations étudiantes
» ont proposé d’aborder la problématique des
ressources par le biais de l’allocation autono-
mie universelle, aide unique destinée à proté-
ger tous les jeunes en formation et insertion et
calculée selon leurs besoins propres.
La volonté partagée par l’ensemble des ac-
teurs de la commission de protéger la période
de formation initiale devait déboucher sur des
mesures structurelles et transversales pour
qualifier tous les jeunes et les sortir de la pré-
carité. Tous s’accordaient à dire que le diplôme
est la meilleure protection contre le chômage
et la précarité, ce que Martin Hirsch, en fidèle
serviteur du gouvernement, a catégoriquement
refusé d’entendre.
Il n’est cependant pas acceptable d’en
rester là : une vraie politique de jeunesse
censée répondre aux besoins nés de la
massification de l’enseignement et à la pré-
carité des jeunes sur le marché du travail
doit enfin être définie. Et les élus « UNEF et
associations étudiantes » y consacreront toute
leur énergie.
Le nouvel âge de la vie que constitue la
jeunesse se caractérise en effet par un besoin
commun à la formation initiale et une aspiration
commune à l’autonomie. L’absence de statut
social protégeant cette période contraint les
jeunes à choisir entre la dépendance vis-à-vis
de la famille et la précarité des petits boulots
pour pouvoir étudier. L’exclusion des jeunes
des dispositifs communs avant 25 ans (RSA,
assurance chômage) génère une telle précarité
qu’ils n’accèdent à leur premier emploi stable
qu’à 28 ans et subissent de plein fouet la dé-
qualification.
Les jeunes ne doivent pas avoir à payer le
prix fort de la crise alors qu’ils en subissent les
effets les plus violents.
Dans les universités comme auprès de tous
les acteurs des politiques en direction des jeu-
nes, les élus « UNEF et associations étudian-
tes » sont déterminés à défendre les intérêts
communs à notre génération : pouvoir étudier
et obtenir une qualification, avoir un diplôme re-
connu et une insertion professionnelle durable.
Karl Stoeckel,
élu au CA du CNOUS
Commission Hirsch sur la jeunesse : des réponses ni efficaces, ni ambitieuses
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7La Lettre Des Élus n°153 - Juin 2009
Fiche pratique
Les droits d’inscription sont fixés chaque année
par un arrêté du Ministre, fin juin ou début juillet,
et doivent ensuite être votés dans chaque uni-
versité. Pour cette année 2009-2010, les droits
d’inscription (hors sécurité sociale étudiante)
s’élevent à :
* 171€ en Licence, 108€ en double inscription
(DUT compris)
* 231€ en Master, 141€ en double inscription
* 350€ en Doctorat, 213€ en double inscription
A ces droits, s’ajoutent 4,57€ pour la médecine
préventive.
Les étudiants qui s’inscrivent à plusieurs diplô-
mes dans le même établissement, s’acquittent
des premiers droits d’inscriptions à taux plein, et
des autres à taux réduit.
L’arrêté ministériel prévoit le versement d’un mon-
tant minimal de ces frais à certains services de la
vie étudiante. Ainsi, en 2009/2010,
* 27€ de ces droits soient alloués aux bibliothè-
ques universitaires
* 11€ de ces droits soient alloués au FSDIE
Qui est exonéré des droits d’inscription ?
Les étudiants boursiers et bénéficiant d’une al-
location d’études sont exonérés des droits d’ins-
cription et de la contribution à la sécurité sociale
étudiante. Si dans la majeure partie des universi-
tés la présentation de l’avis conditionnel de bour-
se suffit à être exonéré des droits d’inscription, les
élus étudiants doivent être vigilants à l’application
de cette disposition et doivent s’assurer que les
étudiants ne sont pas obligés d’avancer le verse-
ment des droits d’inscription.
Les étudiants non boursiers peu-vent-ils se faire exonérer des droits d’inscription ?
La loi prévoit la possibilité pour les universités
d’exonérer jusqu’à 10% des étudiants non bour-
siers de l’établissement (y compris les étudiants
étrangers). Pour en faire la demande, l’étudiant
doit renvoyer au président de l’université une
lettre argumentée expliquant pourquoi il ne peut
s’acquitter des droits d’inscription et expliquer sa
situation (avis d’imposition, feuilles de paie, rele-
vés de compte…). Cette exonération est établie
sous la responsabilité du Président, mais les élus
étudiants doivent exiger la mise en place d’une
commission d’exonération permettant de prendre
les décisions en toute transparence. Il est aussi
nécessaire d’exiger la présentation en CEVU
chaque année d’un bilan des exonérations et de
déterminer des critères d’exonération permettant
des choix objectifs de dossiers. Enfin, cette possi-
bilité étant peu connue, les élus étudiants peuvent
exiger de l’université, ou mettre en place eux-mê-
mes, une campagne d’information en juillet et en
septembre auprès des nouveaux inscrits.
Qu’est-ce que les droits de’inscritpion illégaux ?
La loi permet aux universités de fixer des droits
d’inscriptions complémentaires. Cependant, pour
être légaux, ces droits doivent respecter deux
dispositions :
* Etre facultatifs
* Correspondre à un service rendu complé-
mentaire, ne faisant pas partie des missions de
service public ou des outils indispensables à la
réussite des étudiants.
Ainsi, dès lors qu’ils sont obligatoires et claire-
ment intégrés aux droits d’inscriptino nationaux
lors des inscriptions, les droits d’inscription com-
plémentaires sont illégaux. Les frais de dossier,
droits sports, culture ou informatique dès lors
qu’ils sont obligatoires sont donc illégaux. Mais
être facultatif ne suffit pas à être légal. En effet,
une université ne peut décider par exemple de
faire payer à ses étudiants l’accès aux bibliothè-
ques ou aux services de stages, car cela fait par-
tie de ses missions de service public auxquelles
tout étudiant doit avoir accès par le paiement de
ses droits d’inscription nationaux.
Que faire si son université pratique des droits de scolarité illégaux ?
En difficultés financières, de très nombreuses
universités ont recours aux droits d’inscription
illégaux. Cependant, les élus étudiants ne doi-
vent pas être enfermés dans un chantage : ce
n’est pas parce que l’Etat ne donne pas assez
d’argent aux universités qu’il faut en prendre en
toute illégalité dans les poches des étudiants. Les
élus étudiants, pour ne pas cautionner de telles
pratiques, doivent donc voter contre ces frais et
peser pour que l’université engage un bras de
fer auprès du ministère afin que leur dotation soit
augmentée. Si jamais les droits d’inscriptions il-
légaux sont adoptés, il faut mettre en place une
campagne d’information massive auprès des
étudiants leur proposant de faire une lettre pour
se faire rembourser. En cas d’échec des discus-
sions, il est toujours possible de faire un recours
en tribunal administratif. L’ensemble de ces do-
cuments est disponible sur unef.fr ou sur simple
demande à [email protected]
Sahra Aoudia,
élue au CA de l’université de Nîmes
Frais d’inscription. Fin juin ou début juillet, l’ensemble des conseils d’administration des universi-tés vote le montant des droits d’inscription. Pour l’année 2009/2010, encore 29 universités pratiquent des frais d’inscription illégaux, la vigilance est de mise pour les élus étudiants.
Se battre contre les droits d’inscription illégaux ?
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8 La Lettre Des Élus n°153 - Juin 2009
La lettre des élus : La LMDE est la première mutuelle étudiante de France, quels sont vos diagnostics sur l’état sanitaire des étudiants ?
Damien Berthilier : La crise sociale qui touche
notre pays depuis un an maintenant frappe de
plein fouet les jeunes et les étudiants. Elle va de
plus participer à la dégradation de l’état sanitaire
de la population en général et des étudiants en
particulier car les arbitrages se font au détriment
de la santé : on nous annonce déjà de nouveaux
déremboursements pour 2010. La population
étudiante n’est pas au cœur des préoccupations
des politiques publiques et cette absence de pri-
se en compte des problèmes conduit d’année en
année à une dégradation des conditions de vie
des étudiants.
L’enquête nationale sur la santé des étudiants
que la LMDE avait fait réaliser en 2005 montrait
que 23% des étudiants renonçaient à des soins
pour des raisons financières et que 13% d’entres
eux n’avaient pas accès à une couverture com-
plémentaire. Une étude commandée par la LMDE
en 2008 démontre quant à elle que le recours les
étudiants ont peu recours aux soins qui est réduit
aux soins de base. En effet, exception faite de
la visite chez le médecin généraliste (87% des
étudiants en ont eu au moins une dans l’année) il
semble que les étudiants ont un recours moindre
au spécialiste : dans l’année, seulement 43% se
sont rendus chez un dentiste, une étudiante sur
deux chez un gynécologue, un étudiant sur deux
souffrant de problèmes de vue chez un ophtal-
mologue, et à peine plus d’un sur deux (55%)
souffrant d’un problème d’audition a consulté un
spécialiste.
De plus, du fait sans doute du manque de moyens
alloués à ces structures, 40% des étudiants n’ont
jamais fréquenté les services de la médecine pré-
ventive dans le secondaire ou le supérieur.
Très peu d’étudiants ont par ailleurs recours à
l’aide d’un psychiatre ou psychologue (7% au
total dont une moitié seulement est remboursée
par la Sécurité sociale). La notoriété des Bureaux
d’Aide Psychologique Universitaire (BAPU, qui
sont au nombre de 13 seulement en France), ap-
paraît également très faible puisque seul un quart
des étudiants en a entendu parler.
Au-delà des problèmes liés au renoncement aux
soins, les difficultés sociales des étudiants ont
des conséquences notamment sur leur alimenta-
tion : 44% des étudiants selon l’enquête de 2008
dise avoir une alimentation qui n’est pas équili-
brée.
LDE : Quelles sont les propositions de la LMDE pour améliorer la situation ?
DB : Lors de la campagne présidentielle, le can-
didat Nicolas Sarkozy s’était engagé à mettre en
place un « chèque santé » pour les étudiants.
Ce chèque avait pour but de faciliter l’accès
une complémentaire santé pour les étudiants
de souscrire en prenant en charge une partie du
coût de cette dernière. Force est de constater
qu’à l’heure actuelle, aucune mesure en ce sens
n’a été mis en place par l’Etat au niveau natio-
nal, mais certaines collectivités locales (Conseils
Régionaux ou Généraux) ont mis en place des
dispositifs similaires et les premières évaluations
sont concluantes.
Par ailleurs, la loi permet aujourd’hui aux uni-
versités de transformer leurs Médecines Pré-
ventives Universitaires en véritables centres de
santé étudiants qui leur donnerait accès à des
consultations médicales avec des médecins
conventionnés au sein des établissements. Cette
mesure est un véritable progrès puisqu’elle faci-
liter grandement l’accès aux soins au sein même
de l’université. Cependant, à l’heure actuelle,
trop peu d’universités ont mis en place ce type de
dispositif, il faut maintenant que la majorité des
universités y parvienne.
LDE : La LMDE a sorti récemment une enquête consacrée au temps des étudiants, quels sont les constats qui en ressortent ?
DB : La thématique du temps des étudiants est
présente dans nos enquêtes depuis quelques
années sans qu’une étude plus précise n’est été
réalisée jusque là. Une première étude a été me-
née sur ce thème en 2006 à Montpellier par la
LMDE avec l’Agglomération de Montpellier. Elle
a donné lieu à la prise de mesures concrètes par
les acteurs locaux pour faciliter la vie des étu-
diants et leur accès au campus.
Le facteur du temps apparaît comme ayant des
conséquences directes sur les conditions de vie
des étudiants. Le manque de temps impliqué
dans de nombreux troubles de santé : stress, an-
xiété, surpoids et obésité, troubles du sommeil…
Selon l’étude réalisée sur la ville de Reims en mai
2009, 61% des étudiants considèrent qu’ils ont
souvent beaucoup de choses à mener de front,
68% chez ceux qui ont une activité rémunérée en
parallèle de leurs études.
Les étudiants apparaissent comme globalement
satisfaits de l’articulation temporelle de leur em-
ploi du temps et des services mis à leur dispo-
sition. C’est plus problématique pour l’accès aux
services administratifs, aux transports en com-
mun ou aux salles de travail.
Cependant, les étudiants ont le sentiment de
devoir s’adapter à un rythme de vie qu’ils consi-
dèrent comme n’étant pas le leur. Ils ont le senti-
ment de manquer de temps et de ne pas pouvoir
gérer leur temps pour 50% d’entre eux.
Il faut donc que tous les acteurs de la vie uni-
versitaires, les établissements, le CROUS, mais
aussi les collectivité locales, que ce soit les Mai-
ries ou les Conseils Régionaux se saisissent de
la question pour apporter des réponses concrètes
aux étudiants. Il faut que les horaires de transport
et de cours soient aménagés, il faut permettre à
tous les étudiants de se restaurer dans de bon-
nes conditions en ayant une pause médiane
suffisante. Enfin, les étudiants salariés ont des
problèmes démultipliés. Il faut donc à terme don-
ner les moyens à tous les étudiants de faire leurs
études sans avoir à se salariés pour les financer.
Interview réalisée par Annaig Piederriere
Interview3 questions à ... Damien Berthilier, président de la LMDE
Qu’est-ce que la LMDE?La LMDE (La Mutuelle des étudiants) est une mutuelle santé française pour les étudiants. Elle a été
créée par l’arrêté du 28 avril 2000 qui lui confère le droit de gérer la sécurité sociale étudiante sur tout
le territoire français. La LMDE dispose d’une délégation de service public pour la gestion de la sécurité
sociale étudiante mais est surtout une mutuelle santé complémentaire.
Première mutuelle étudiante de France avec plus de 810 000 affiliés en sécurité sociale et 260 000 ad-
hérents mutualistes en complémentaire santé. La LMDE dispose de 153 agences et de 600 salariés. La
LMDE s’inscrit dans le mouvement mutualiste français. Elle adhère à ce titre à la Fédération nationale
de la mutualité française (FNMF). Son président actuel, Damien Berthilier[
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