la maquette d’architecture -...
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La maquette d’archi tecture
ASLI Mohamed AmanAllahEnseignants : Emmanuel MOURIER - Taline MALIKIAN
Un outil au service du projet architectural
R a p p o r t d ’ é t u d e sL i c e n c e 3
2012 - 2013
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SOMMAIRE
Avant-propos…………………………………………………………p.3
Introduction…………………………………………..………………p.5
I. La maquette comme représentation - au service de l’idée………p.7
1.Intuition…………………………………………………………………p.7
2.Figure……………………………………………………………………p.9
3.Etude……………………………………………………………………p.9
4.Rendu……………………………………………………………………p.11
5.Structure………………………………………………………………p.13
6.Matériaux………………………………………………………………p.13
II. La maquette d’architecture vs. l’image virtuelle: Une vraie / fausse
concurrence………………………………………………………………p.17
III. La maquette comme laboratoire : Evolution de la maquette avec
les différentes étapes du projet…………………………………………p.21
Conclusion……………………………………………………………p.27
Table des illustrations……………………………………………………p.29
Bibliographie……………………………………………………………p.33
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ill.1 - Vue d’ensemble et détails de l’istrument (Bois)
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AVANT-PROPOS
Depuis mon plus jeune âge, ma nature curieuse et ma familiarité avec
les travaux manuels ont attiré l’attention de mon entourage. C’est moi
qu’on appelait toujours pour les petites bricoles de la maison ou bien
pour monter un nouveau meuble. J’étais le conseiller de ma mère pour
le choix des dispositions des meubles et la décoration. Je me rappelle
avoir démonté une petite machine Pinball que mes parents m’ont offerte
à l’occasion de mon anniversaire, pour en découvrir le contenu.
Ce goût pour le travail manuel est héréditaire dans notre famille. Cela
remonte à mon grand-père maternel qui était menuisier et à mon arrière
grand-père paternel qui était tisseur de soie.
Deux années particulières au collège m’ont permis de m’initier à la
fabrication de maquettes. Chaque année on devait travailler sur un thème
de recherche, produire un dossier et en faire une présentation à la fin de
l’année. La première année, j’ai produit deux maquettes pour le thème
des sept merveilles du monde; la tour Eiffel en carton et papier aluminium
et la pyramide de Khéops en carton et sable fin. La deuxième année, j’ai
fabriqué des modèles d’instruments de musique à la pâte à modeler et
j’ai conçu un instrument en forme de clé de sol (ill.1). C’est un projet que
j’ai mené du début à la fin, j’ai réussi à produire quelques sons avec !
Toutes ces expériences m’ont permis d’avoir un intérêt particulier pour
les travaux manuels et une certaine aisance dans la fabrication de
maquettes, c’est ce qui m’a conduit ,en quelque sorte, à suivre des
études d’architecture.
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INTRODUCTION
La maquette: C’est une représentation en trois dimensions, le plus
souvent à échelle réduite, mais fidèle dans ses proportions, d’une
construction, d’un appareil, d’un décor, d’un objet quelconque. (Dic.
Larousse)
C’est un élément de base en architecture.
Etes-vous déja allé à une exposition d’architecture ou bien avez-
vous ouvert une revue d’architecture ou encore visité un site internet
d’architecte sans y avoir vu de maquettes ?
Bien que la première utilisation de la maquette remonte au 5ème siècle Av.JC
comme l’a rapporté Hérodote dans son cinquième livre (Terpsichore), les
écrits qui lui sont consacrés sont peu nombreux et pour la plupart traitent
des techniques de fabrication. Mais rares sont les ouvrages qui parlent
de la valeur que peut avoir une maquette dans un projet architectural ou
encore la contribution qu’elle peut avoir dans l’élaboration du projet, de
l’esquisse jusqu’à l’aboutissement du projet.
Le besoin de fabriquer une maquette à l’époque était dû à la non
concordance entre le projet dessiné et sa construction réelle et à la
nécessité d’avoir un modèle de reproduction. C’était la solution pour
avoir un modèle réel du projet pour le tester et vérifier les mesures en
relation aux proportions cosmiques.
Mais la maquette n’est pas seulement faite pour être appréciée
visuellement. Elle a d’autres champs d’utilisation. De nos jours, ce n’est
plus la crainte d’une erreur de mise en œuvre qui pousse les architectes
à utiliser la maquette mais plutôt une volonté d’explorer des possibilités
en trois dimensions en ayant une relation physique avec le projet.
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ill.2 - Travail du sol du palais de Justice
Le palais de justice de Pontoise - TD partagé
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La maquette comme représentation - au service de l’idée
La maquette est, à mon sens, un objet de représentation. Représentation
d’une idée, d’un bâtiment, d’une réalité ou même d’une irréalité (ce qu’un
projet ne comporte pas ou ce qui est indirectement visible). C’est un
façonnement. Une mise en forme par le biais d’un processus mental et
d’une volonté. Une volonté à montrer ce que l’on veut qu’on aperçoive
du projet.
«La maquette n’est pas une miniature», nous disait notre enseignante de
projet en première année. Cela veut dire qu’elle n’est pas une reproduction
strictement fidèle au modèle initial de par les matériaux, les fournitures et
autres, mais une sélection des principes forts du projet à mettre en avant
pour le valoriser. C’est une vrai stratégie de communication.
La maquette peut avoir plusieurs aspects. Je parlerai dans ce chapitre
de quelques types de maquettes que je classerai par thématique selon
l’avancement du projet.
1. La maquette intuition
Je nomme la maquette intuition celle qui illustre, principalement, une idée.
Cette maquette est une représentation d’une intuition ou d’un principe
fort. Elle peut être coupée et collée comme elle peut être le fruit d’une
ou deux manipulations de pliage ou de renversement ou de rotation du
carton.
C’est une maquette que j’ai faite en deuxième année (ill.2) pour le TD
partagé sur le travail du sol fait par H.Ciriani dans le palais de justice de
Pontoise qui illustre cette idée. Comme le projet s’inscrit dans une pente,
il s’enfonce d’un côté et se soulève de l’autre pour surplomber la ville.
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ill.3 - Figurer sans représenter
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Cette maquette est le résultat d’une légère rotation entre deux pièces,
l’une a la forme du sol et l’autre en creux.
2. La maquette figure
C’est une maquette qui transmet l’âme de l’idée ou du projet. Une
transmission analytique et simplifiée. C’est une déclaration d’intentions,
d’implantations, de site, de projet ou de volumétrie. Elle est donc à
l’échelle, orientée et rend compte d’une façon préçise des volontés.
Elle figure mais ne représente pas. Elle constitue le départ de la réfléxion
sur le projet à l’esquisse.
La maquette figure n’est pas figée. Elle évolue au fur et à mesure de
l’avancement et permet de vérifier et de synthétiser le projet pour énoncer
ses principes de base.
Pour un projet de bibliohèque privée (ill.3), les maquettes figures m’ont
aidé à comparer plusieurs configurations possibles. Les couleurs
accompagnent la maquette pour montrer les espaces; entrée, espace de
lecture et espace extérieur. Le travail que j’ai fait par la suite s’opère sur
la maquette d’étude, qui sera à plus grande échelle.
3. La maquette d’étude
C’est la maquette qui suit la maquette intuition ou figure. C’est la
concrétisation des premières idées de projet qui peuvent être issues de
recherches en deux dimensions qui seront vérifiés en trois dimensions.
C’est la maquette la plus intéressante du projet, celle qu’on abordera dans
le troisième chapitre. Elle me permet de mettre mes sens en éveil. En testant
des possibilités, en ayant un rapport physique au projet. C’est celle qui va
subir le plus de «massacres», pendant la recherche et par les enseignants.
Bien sûr un étudiant prend souvent mal le fait que son enseignant lui
transforme sa maquette lui arrache un mur ou change sa disposition ou
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ill.4 - Maquettes coupe et plan de projets personnels (Carton)
ill.5 - La Cité de la musique à La Villette
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encore retourne le projet verticalement et réplique: «le projet est plus
intéressant comme ça non!?». Mais c’est là où les enseignants veulent
nous conduire. Il ne veulent pas de maquettes de rendu, avec des boûts
de cartons impeccablement coupés. Au contraire quand ils voient que
la maquette est parfaitement fabriquée et que le projet présente des
anomalies ils détectent que le travail de la maquette a seulement été
fait dans le but du rendu et non pas l’exploration, l’expérimentation et la
recherche. C’est la maquette «work in progress» qui les intéresse, celle
qui devient un vrai laboratoire de recherche pour le projet. Avec elle on
peut tester le projet, le retourner dans tous les sens, faire des essais
de lumière et en même temps avoir un travail de va-et-vient entre les
dessins 2D et la maquette.
4. La maquette «rendu»
On peut dire que cette maquette est la dernière maquette d’étude mise
au propre. C’est celle fabriquée pour la représentation finale du projet.
Ce n’est tout de même pas une miniature mais un compte rendu fidèle
des volontés et des atouts du projet. Contrairement aux maquettes
précédentes c’est la maquette qui sera figée et qui n’aura pas de
changements. Mais ce n’est pas qu’une maquette vue de l’éxtérieure
à l’instar des maquettes de promotions immobilières. Le rapport n’est
pas que tridimensionnel. Géréralement les maquettes de rendu les plus
intéressantes sont celles démontables. Elle permettent de voir le plan et
la coupe en plus de la volumétrie (ill.4). D’autres maquettes peuvent être
faites à la façon d’une coupe perspective comme la maquette de la cité
de la musique à La Villette (ill.5). C’était la première maquette que j’ai pu
faire pendant mes études d’architecture pour une analyse de l’édifice.
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ill.6 - La maison Ball-Eastaway à Sydney
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5. La maquette structure
Je ne parlerai pas seulement de la maquette qui a pour but de tester la
capacité de la structure porteuse du bâtiment. Certes un des champs
d’utilisation de la maquette est de vérifier par des calculs et dans des
bureaux d’ingénieurs les capacités structurelles du bâtiment et de ses
matériaux.
Je parlerai de la maquette qui laisse le percepteur voir à l’intérieur des
murs. Percevoir le processus de construction avec ses différentes étapes.
En effet c’est une maquette de TD partagé (projet/ Construction) que
j’ai pu faire en première année qui illustre ce type. C’est la maison Ball-
Eastaway à Sydney de l’architecte australien Glenn Murcutt (ill.6). C’est
une maquette que j’ai fabriquée selon les étapes de mise en œuvre
réelles sur chantier. Préparation du sol, terrassement, fondations,
structure porteuse verticale, plancher, toiture, murs… Non seulement la
fabrication a été faite fidèlement au processus de mise en œuvre mais
elle laisse voir ces étapes par un échancré. Dans un souci d’impossibilité
de voir s’édifier tout un projet et de suivre son chantier, un des buts du TD
était de se mettre dans la peau du constructeur. Assimiler le processus
constructif et se confronter à la matérialité.
6. Matériaux
Pour la fabrication des maquettes un large pannel de matériaux nous
est offert. L’importance des matériaux réside dans leurs capacités
à se moduler selon les volontés de la personne et du type de projet.
Ils peuvent être une source d’inspiration pour le projet. Pour faire une
troiture de forme hyperbolique par exemple, le meilleur est d’utiliser de
la toile avec des fils et des tiges. Choisir le matériau qui a des qualités
structurelles similaires à celui qui sera réellement utilisé dans le projet.
Antoine Predock, un architecte américain utilise les maquettes en argile
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ill.7 - Maquette polyfuniculaire de Gaudi
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qu’il va sculpter petit à petit pour développer son projet. Gaudi, pour
l’église de la Colonia Guell a trouvé une façon innovante, il a suspendu
des ficelles sur lesquelles il a accroché des poids pour obtenir la forme
des arcs et des voûtes de son bâtiment qu’il a par la suite refleté avec un
miroir (ill.7).
Mais avec toutes ces capacités qu’a la maquette à mettre au service du
projet, d’autres modes de représentation parus avec les avancements
technologiques commencent à la rivaliser.
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ill.8 - Maquette du Walker art center, Herzog et Deumeron
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La maquette d’architecture vs l’image virtuelle:Une vraie / fausse concurrence
A une certaine époque, la maquette était le seul outil en trois dimensions
pouvant être exploité pour les recherches volumétriques en architecture.
Mais après l’apparition de l’infographie tridimentionnelle, la maquette
se retrouve concurrencée par l’informatique. On parle alors d’une
rivalité. Mais est-ce vrai? Le modèle 3D peut-il vraiment rivaliser avec la
maquette?
C’est le rapport direct avec la maquette qui la différencie de l’image
virtuelle. C’est un rapport physique par le toucher, visuel, un dialogue
avec l’objet. La maquette est présente, elle remplie l’espace, elle est
palpable. C’est un outil qui fait appel au sens.
Souvent ceux qui pronent la suprémacie de l’image virtuelle argumentent
en disant qu’elle a l’avantage de montrer le projet sous tous ses angles.
Une maquette démontre le contraire. Sur la maquette de Herzog et
Demeuron pour le porjet Walker art center à Minneapolis (ill.8) on
aperçoit parfaitement les proportions et les échelles. On a tout à fait la
possibilité de prendre des photos, les effets de lumière sont parfaitement
exploitables pour développer ou même communiquer le projet.
Mais le rapport visuel tout seul n’est pas important. «Une architecture
qui se limite à l’expérience visuelle est une architecture morte» (Jacques
Herzog). La maquette est un véritable objet d’expérimentation, un rapport
direct du corps au projet , on peut se baisser pour comparer les échelles,
occulter d’un bout de carton pour voir l’effet de la lumière, ou encore
combiner avec la photographie pour améliorer le projet. C’est une visite
réelle du projet dans lequelle on se projette. Une synergie de tous les
moyens pour travailler le projet.
La structure est un point très important aussi. Pour faire une maquette
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ill.9 - Maquettes de la maison Louis Carré
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on est obligé de se soumettre au lois de la gravité; commencer du bas
vers le haut, lier les éléments les uns aux autres pour créer une structure
solidaire qui résiste. Pour créer un système potaux-poutres on se doit
de commencer par les fondations puis les potaux et ainsi de suite (cf.
maquette de la maison Ball-Estaway p.12).
En plus de cela reste encore un problème pour l’image virtuelle. La
durabilité. Qui dit que dans quelques années on pourra encore lire ces
images. Les logiciels auront certainement fait une avancée fulgurante,
et on aura d’autres qualités d’images plus réalistes qu’elle ne le sont
aujourd’hui.
Avec une vision plus sombre, qui dit qu’on aura toujours ces technologies
qui nous permettent de lire tous ces formats informatiques, vu les
problèmes d’énergies du moment. Mais la maquette résiste. Dans
quelques années on peut sortir les maquettes du placard et avoir le
même dialogue physique qu’on a eu autrefois avec cet objet.
Dans la maison Louis Carré d’Alvar Aalto, ce sont ses maquettes qui ont
été conservées qui sont exposées dans le salon et la chambre à coucher
(ill.9).
Mais toutes ces qualités restent secondaires comparées à la possibilité
de manipuler la maquette. L’utiliser comme laboratoire. Un outil au service
du projet architectural.
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ill.10 - Maquettes figures de la bibliothèque universitaire
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La maquette comme laboratoire
Dans l’antiquité, la maquette était un simple objet miniature avec lequel
on représentait le bâtiment. Souvent on attendait la dernière minute pour
lever le voile qui recouvre la maquette. On découvre alors un projet fini.
C’est la maquette de rendu, de représentation. Une image de la réalité
qui sera construite. Le but est de séduire, communiquer le projet sous
tous ses aspects pour remporter la commande.
Mais ce qui valorise la maquette par dessus tout, c’est son adaptabilité.
Elle s’adapte au projet. Accepte les changements, les expériementations,
qui sont tout de suite présents et perceptibles . C’est la maquette qui
aide à développer le projet. Comme on l’a vu, le matériau a une grande
importance. C’est la matière première. Il faut donc choisir celui qui se
soumet à l’idée du projet, qui est le plus en adéquation avec l’aspect
désiré.
Pour le projet de la bibliothèque universitaire que j’ai effectué en deuxième
année le travail était fait en binôme. Cela développe encore plus l’esprit
de recherche. L’idée de départ était d’avoir un chevauchement entre
les différents espaces du programme. Un chevauchement vertical et
horizontal (ill.10).
Le travail en binôme enrichit la recherche. L’un voit ce que l’autre n’a
pas pu remarquer. Tester, couper, arracher, retourner, un vrai laboratoire.
Prendre des photos, comparer les échelles, tester la lumière. Le travail
était parfois fait en dessin, plans, coupes et perspectives, ensuite
vérifié et réctifié en maquette. La maquette permet de voir ce que le
dessin traduit imparfaitement ou laborieusement. C’est ce travail qui est
intéressant. Un processus de réflexion poussée, des sens qui s’inspirent
de tout; formes, couleurs, dessins...une mise en volume des idées. Un
aller-retour entre la pensée et l’acte. La pensée avant l’acte, mais aussi
l’acte avant la pensée ou la pensée après l’acte.
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ill.11 - Les maquettes d’étude au cours du projet
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Réfléchir, analyser, assimiler puis déssiner c’est le travail commun.
C’est ce que j’appelle la pensée avant l’acte. Mais positionner le carton
inconsciemment, involontairement peut nous ouvrir les yeux sur d’autres
possibilités auxquelles on ne s’attendait pas. On pourrait l’appeler le
«lapsus gestuel». Des idées qui surgissent subitement en manipulant
la matière. C’est la pensée après l’acte. Avoir une complicité avec la
maquette.
La plupart du temps c’est nous qui décidons quels changements on doit
faire sur la maquette. Mais parfois c’est comme si la maquette nous
prenait par la main pour nous faire explorer d’autres chemins et d’autres
idées.
Bien évidemment le but n’est pas de prendre la première idée qui nous
vient à l’esprit et l’appliquer telle quelle, mais de sélectionner et saisir
celle ou celles qui ont le potentiel, ensuite les étaler, les travailler, vérifier
leurs forces et leurs pertinences. C’est le résultat de combinaisons et
recombinaisons d’idées.
La réflexion a commencé par un travail du sol qui est legèrement en
pente. Deux espaces creusés (ill.11), l’amphithéatre (en diagonale) et la
médiathèque. Un espace linéaire (à gauche) comportant; l’entrée, une
partie surelevée au milieu pour l’espace bibliothèque et les bureaux au
fond. Une salle d’exposition au dessus de l’amphitéatre. En faisant la
maquette on saisit véritablement la vrai échelle des espace. Par exemple
l’espace triangulaire creux à gauche de l’amphitéatre est un espace
extérieur. En dessin, que ce soit à la main ou à l’odinateur on ne saisit pas
convenablement la notion d’échelle et les rapports entre les espaces. En
dessinant à la main pour trouver un détail, on représente généralement
d’une façon partielle, on se concentre sur la partie à développer. A
l’ordinateur, le grand handicap est l’absence d’échelle. Alors qu’avec
la maquette on s’est aperçu de l’étroitesse de l’espace triangulaire car
elle rend compte de l’échelle du projet dans sa globalité. Elle nous a
permis de comparer les différents espaces. C’est ce qui nous a conduit
à changer la disposition de l’amphitéatre, l’aligner et le déplacer un peu
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ill.13 - Essai de lumière sur l’espace central de circulation
ill.14 - Essai de lumière sur la galerie d’entrée
ill.12 - La maquette de rendu - Espaces de la bibliothèque et jardin
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plus vers la droite pour créer un jardin plus généreux, en rapport avec
l’extérieur et en continuité avec l’espace d’exposition qui a été déplacé
au rez-de-chaussée (ill.12).
La maquette nous a aidé à réfléchir sur la lumière de certains espaces
comme l’espace de circulation central (ill.13). Ou encore l’entrée (ill.14)
qui est un espace linéaire qui est accompagné par des éléments
verticaux qui reprennent la figure des troncs d’arbres présents dans la
cité universitaire et qui créent un jeu d’ombres dans la galerie.
L’utilisation de la photo avec les recherches en maquette nous a aidé à
figer quelques vues pour analyser l’atmosphère que cette lumière crée
dans l’espace.
Bien évidemment cette recherche ne défend pas injustement la
maquette. Mais démontre son importance comparée aux autres
méthodes de conception projectuelle. Le but est de faire une fusion
de toutes ces techniques pour les mettre au service du projet
architectural.
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ill.16 - Participation de l’architecte aux finitions
ill.15 - Façade de l’école à Rudrapur en Inde
ill.17 - Transport des matériaux avec des bœufs
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Conclusion
Indéniablement la maquette est le moyen le mieux adapté à la recherche
en projet d’architecture. C’est une fusion totale du mental et de la capacité
manuelle. Etre en relation directe avec le projet. Lui consacrer tous ses
sens pour mener à bien la réflexion. Avoir le plaisir de cotoyer la matière.
C’est en quelque sorte ce qui m’a encouragé à un moment de ma licence
à continuer en cursus de maquettiste. A chaque fois que j’entamais une
maquette, que j’éffectuais n’importe quelle sorte de travail manuel ou que
j’entrais à l’atelier maquette, ça me rappelle tous les travaux manuels
que j’ai pu effectuer et comme si une voix me disait que c’est dans ce
cercle là que sera inscrit mon travail. Mais ce cursus de maquettiste, je
l’envisage aujourd’hui à long terme, comme une complémentarité à mes
études d’architecte. Il pourra devenir un projet d’études ou professionnel
personnel. Envisager l’architecture autrement, du côté de la matière. A
l’instar du projet d’école à Rudrapur en inde (ill.15) construite en 2006
par l’architecte allemande Anna Heringer (ill.16). Un bâtiment construit
avec les matériaux et les techniques de la région (ill.17) dans le respect
de la culture du pays. Une architecture adaptée au milieu.
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Table des illustrations
- ill. page de garde (ill. de la page 6 en haut): maquette personnelle du
palais de justice de Pontoise au 1:200 en carton plume (2011).
- ill.1 : instrument de musique à cordes en forme de clé de sol que j’ai
fabriqué en bois (2004).
- ill.2 : Maquette personnelle du sol du palais de justice de pontoise, sans
échelle, en carton (2011).
- ill.3 : Maquettes figures personnelles pour le projet de bibiothèque
privée au 1:200 en carton blanc (2010).
- ill.4 : 1.Maquette personnelle pour un projet de logements (2011)/ 2.
Maquette personnelle pour un projet de pavillon d’exposition au 1:50 en
carton bois et carton mousse (2010).
- ill.5 : Maquette personnelle de la cité de la musique de Christian de
Portzemparc en carton mousse (2009).
- ill.6 : Maquette personnelle (avec Khader BERREKLA) de la maison
Ball-Eastaway de Glenn Murcutt au 1:50, en bois, mousse, liège, carton
blanc, carton ondulé, aluminium, plexiglas et profilés en plastique (2010).
- ill.7 : Maquette polyfuniculaire de Gaudi pour l’église de la Colonia Guell
http://robertempain.blogspot.fr/2010/12/la-beaute-est-theophanique.html
- ill.8 : Herzog et de Meuron, Walker Art Center, Mineapolis, USA, 2005,
maquettes papier et carton. Architecture and Urbanism, special issue,
Herzog et de Meuron, février 2002, p. 26-27.
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- ill.9 : Photographies personnelles des maquettes de la maison Louis
Carré (2010).
- ill.10 : Maquettes figures en binôme avec Benjamin SONNET du projet
de la bibliothèque universitaire au 1:1000 et au 1:500 en carton (2011).
- ill.11 : Maquettes d’étude en binôme avec Benjamin SONNET du projet
de la bibliothèque universitaire au 1:100 en carton (2011).
- ill.12 : Maquette de rendu en binôme avec Bnejamin SONNET du projet
de la bibliothèque universitaire en carton plume au 1:100 (2011).
- ill.13 - ill.14 : Essais de lumière sur la maquette d’étude de la bibliothèque
universitaire.
- ill.15 : Photographie de la façade de l’école de Rudrapur en Inde de
l’architecte allemande Anna Heringer, Kurt Hoerbst (2006).
Source: http://www.architektur.hoerbst.com/bangladesh/metischool/content/Kurt.
Hoerbst__001_large.html
- ill.16 : Photographie de l’architecte participant aux travaux de finition de
l’école, Kurt Hoerbst.
Source: http://www.architektur.hoerbst.com/bangladesh/metischool/content/Kurt.
Hoerbst__037_large.html
- ill.17 : Photographie de la construction de l’école avec les ressources et
techniques du pays, Kurt Hoerbst.
Source: http://www.architektur.hoerbst.com/bangladesh/metischool/content/Kurt.
Hoerbst__009_large.html
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Bibliographie
- DUNN Nick, Architectural modelmaking, Portfolio skills, 2010.
- CLARISSE Catherine, «Ma quête d’architecture» maquettes
d’architecture, pavillion de l’arsenal, 2009.
- PALLASMAA Juhani, La main qui pense, Actes sud, architecture, 2013.
- HERODOTE, Livre V. Terpsichore, Traduction du grec par Larcher ; avec
des notes de Bochard, Wesseling, Scaliger.. Paris : Charpentier, 1850.
Texte numérisé et mis en page par François-Dominique FOURNIER.
- Colloque international : ‘’La maquette, un outil au service du projet
architectural’’, 20 et 21 mai 2011, Cité de l’architecture et du Patrimoine,
Paris, 23 communications.
- Comment la maquette m’aide t-elle à concevoir le projet ? Rapport
d’études, MILLEFIORI Aurélien, (enseignante: Marie-Agnès GILOT),
Juin 2011.
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