la médecine grecque: la médecine hippocratique iheb bougmiza [email protected] 21/04/2011
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Introduction
• Dans les sociétés archaïques, (ex. Babylone)
Médecine et religion : une seule entitéle mal physique était indissociable du mal moralla maladie apparaissait comme un châtiment pour les péchés commis (une vengeance inexplicable des Dieux)
• Dans la Grèce classique, la maladie a été dissociée du mal moral, la souffrance de la vengeance des dieux. On attribue enfin des causes naturelles.
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La médecine Grecque : 4 périodes
1ère période : médecine mythologique : des dieux +++— Le pouvoir de guérir / provoquer des maladies
2ème période : médecine des philosophes-savants— dissociation entre la médecine de la magie
3ème période : médecine hippocratique — A l'origine de la médecine « moderne ».— Les maladies avaient désormais une origine naturelle— La pratique médicale reposait avant tout sur l'observation
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La médecine Grecque : 4 périodes
— La santé résulte de l'équilibre de 4 humeurs : le flegme, le sang, l'atrabile et la bile
— La maladie : la conséquence d'un excès, d'une insuffisance ou d'un déplacement d'humeur
4ème période : médecine post-hippocratique — avec les sectes médicales et l'école d'Alexandrie
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I- La médecine Mythologique : la médecine des dieux
Aphrodite : déesse de la beauté et de l'amour. Elle jouait un rôle dans l'activité sexuelle féminine et dans ses complications
Héra: Assurait la protection des femmes enceintes et veillait au bon déroulement des accouchements
Panacée: la déesse de la guérison ( داء لكل (دواء Héraclès : était un héros et non un dieu était considéré comme
un médecin (Il utilisait certaines plantes avec des effets sédatifs.)
Asclépios: le véritable dieu grec de la médecine. le dieu de la vie et des plantes
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Asclépios et le caducée du médecin
Asclépios :représenté debout tenant à la main un bâton de pèlerin (voyageur universel), avec un serpent enroulé
Serpent: la force, symbole de vie parce qu'il possède la propriété de changer de peau
Le miroir: le symbole de la sagesse et de la prudence
Légende : Un jour, Asclépios, voyant un serpent se diriger vers lui, il tendit son bâton et l'animal s'y enroula. Asclépios frappa le sol et tua la bête. Un second serpent apparut, tenant dans sa bouche, une herbe mystérieuse avec laquelle il rappela à la vie l'autre reptile.
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II – La médecine Homérique:pensée médicale
La pratique médicale restait très empirique et s'appuyait plus sur des expériences vécues que sur des données rationnelles et réellement scientifiques
Elle était étroitement liée à la magie et à la religion car les hommes n'expliquaient les maladies que par des interventions divines
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II – La médecine Homérique:Organisation : 4 principes
1: les maladies étaient l'expression d'une punition divine et traduisaient la colère des dieux
2: les secrets et les moyens de parvenir à la guérison étaient connus exclusivement des dieux
3: les hommes disposaient de connaissances anatomiques pour étudier et pour soigner certaines blessures
pour tuer un ennemi en fuite, on avait dû le «transpercer Entre lesparties mâles et le nombril, là où une plaie est mortelle
4: les plantes pouvaient entraîner la guérison
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III – la médecine des philosophes savantsPensée médicale
Du VIIe au VIe siècle, tous les domaines de la connaissance et en particulier la médecine ont fait l'objet d'une tentative d'explication doctrinale de la part des philosophes savants.
Ils ont cherché à raccorder les lois de la physique et de la chimie à la physiologie humaine
Ils ont perfectionné les techniques de dissections humaines et les expérimentations biologiques
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III – la médecine des philosophes savantsLes médecins célèbres (1)
Pythagore (570 JC-480 avJC): la santé = l'expression de l'harmonie entre les nombres
Thalès de Milet (625 av. J.-C - 547 av. J.-C) Philosophe et mathématicien grec qui a élaboré une conception de la
physiologie universelle dans laquelle l'eau était l'élément fondamental à la vie animale/végétale
Alcméon de Crotone L'importance de la recherche dans la connaissance du corps humain. Il a probablement réalisé de nombreuses dissections dont il a tiré un
enseignement remarquable. A établi la relation entre le cerveau et les organes sensoriels
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III – la médecine des philosophes savantsLes médecins célèbres (2)
Héraclite d'Éphèse (v. 576 - v. 480 av. J.-C)
le feu plutôt que l'eau ou l'air était l'élément principal: L'univers résultait des tensions entre les forces opposées
Empédocle d'Agrigente (vers 490 av. J.C - vers 430 av. J.C)
4 éléments (eau, terre, air et feu) qui régissaient le monde++ La relation entre la circulation du sang et l'air +++ Il a réalisé des travaux de recherches anatomiques sur les
muscles, les ligaments et l'oreille interne.
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IV – La Médecine Hippocratique:La vie d’Hippocrate
Naît sur l’île de Cos en 460 avant JC Son grand père, Hippocrate l’ancien enseigne l’anatomie. Son père Héraclide excelle en diététique. Il serait le 62ème descendant d’Asclépios.
Il suit une éducation complète (logique, philosophie, physique, géométrie, astronomie …) Il s’initie au temple à l’art médical.
Le jeune Asclépiade partit sur le continent comme médecin itinérant pour parfaire ses connaissances. Il voyagea énormément et alla en Égypte, en Syrie, en Italie, en Sicile
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IV – La Médecine Hippocratique:La pensée médicale
Médecine dogmatique : Les maladies ont une cause naturelle et non surnaturelle, cause que l'on peut étudier et comprendre». Ce concept a marqué la rupture avec le divin.
Hippocrate applique le mode de pensée des philosophes à la médecine.
La cause la plus puissante des maladies est la variation des saisons
Il est possible de dégager dans la pensée hippocratique 4 4 grands concepts.grands concepts.
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IV – La Médecine Hippocratique:Les concepts (1)
1er conceptl'importance de la connaissance de l'organisme humain et deson environnement (observation + raisonnement)
2ème concept
la maladie était la conséquence d'une atteinte de l'ensembledu corps dans laquelle il fallait prendre en compte nonseulement les causes et les conséquences mais aussi lesréactions de défense.
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IV – La Médecine Hippocratique:Les concepts (2)
3ème concept: Théorie des humeurs +++
la fonction vitale de l'organisme était liée à la sécrétion par l'organisme de quatre types d'humeur, à savoir :
— le sang élaboré au niveau du cœur— le phlegme (pituite, lymphe) sécrété par l'hypophyse— la bile jaune sécrété par le foie— la bile noire (atrabile) sécrétée par la rate
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IV – La MédecineHippocratique: Les concepts (3)
Le corps est constitué par 4 éléments « air; terre; eau; feu ». qui s'assemblent en fonction de leurs qualités: chaud ou froid, sec ou humide.— le feu : le chaud L’air : le sec— la terre : le froid L'eau : l'humide
À l'état normal, Hippocrate estimait qu'il existait un équilibre entre les sécrétions de chacune de ces substances
Tout excès de production = une maladie. La quantité en excès était expulsée de l'organisme.
IV – La MédecineHippocratique: Les concepts (4)
Le bilieux (chaud et sec): « enclin à à la colère, anxieux »
Le sanguin (chaud et humide), jovial, chaleureux
Atrabilaire(froid et sec),mélancolique
Le flegmatique (froid et humide),
H. calme, imperturbable, sang-froid." .
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IV – La Médecine Hippocratique:Les concepts (5)
4ème concept:
La rupture de l'équilibre fondamental était la conséquence d'un facteur
— Intrinsèque propre au malade (âge, facteurs génétiques)— Extrinsèque (atmosphère, mode de vie, aliments)— La combinaison de ces deux types de facteurs
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Les facteurs extrinsèques (1) :4 groupes
les saisons — l'hiver : hyper-sécrétion de phlegme, humeur froide
et humide — le printemps: hyper-sécrétion de sang, humeur
chaude et humide— l'été: hyper-sécrétion de bile jaune, humeur sèche et
chaude— l'automne: hyper-sécrétion de bile noire, humeur
sèche et froide
L’ eau: responsable d'une affection pathologique selon leur qualité
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Les facteurs extrinsèques (2) :4 groupes
l'air :véhicule le plus important de la fonction vitale. Il pouvait entraîner une maladie dans trois situations:
— lorsqu'il était introduit en excès dans le corps— lorsqu'il était présent en trop faible quantité— lorsqu'il était trop dense
le vent : entraînent une maladie en fonction du caractère: sec ou humide, chaud ou froid.
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Raisonnement d’Hippocrate (1)Résumé…
A force d'observer attentivement les malades, les hippocratiques avaient noté des liens entre les maladies et les saisons,le climat.
Ils considéraient l'habitat, tenaient compte de l'action du soleil, de la nature du terrain, des cours d'eau. (géographie médicale et de la médecine de l'environnement.
Ils considéraient le climat et les saisons. Le passage d'une saison à l'autre est-il brutal ou doux? D'où venait le vent quand la personne est tombée malade? Toute corrélation significative entre une maladie et le climat était soigneusement notée.
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Raisonnement d’Hippocrate (2)Résumé…
Pour expliquer une fièvre désormais, plutôt que de prescrire un examen de conscience, on fera d'abord porter la recherche sur le climat, l'alimentation ou les autres facteurs soupçonnés d'altérer l'équilibre des humeurs dans l'organisme.
Les victimes de la maladie sacrée, l'épilepsie, étaient souvent réduites aux supplications du Juste souffrant. Pour Hippocrate : «Certaines personnes croient qu'il s'agit Certaines personnes croient qu'il s'agit d'une intervention divine. C'est faux. Il s'agit d'une maladie d'une intervention divine. C'est faux. Il s'agit d'une maladie naturelle dont on ne comprend pas encore la causenaturelle dont on ne comprend pas encore la cause»
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Les aspects évolutifs de la maladie (1) Phase d'incubation :Phénomène de «crudité croissante» des
humeurs
Phase critique
— Le mal atteignait le maximum de son intensité et de sa violence.
— L'organisme agissait contre le trouble humoral par un phénomène appelé «la coction des humeurs» qui se manifestait par un mélange de toutes les humeurs qui s'adoucissaient les unes aux autres puis qui cuisaient toutes ensemble ± longtemps sous l'effet de la fièvre
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Les aspects évolutifs de la maladie (2)
Phase de résolution
— Au cours de laquelle les « dépôts» issus de la coction des humeurs sont évacués soit dans :
Les urines Les matières Un endroit du corps en entraînant la formation d'abcès
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Le rôle thérapeutique du médecin
Le rôle du médecin est d'aider la nature soit par des évacuants saignée, purgatifs, vomitifs et diurétiques; soit au moyen de révulsifs, ventouses et pointe de feu.
Dans le traitement, le médecin savait tenir compte des caractéristiques propres à l'individu, à son genre «souvent chez les femmes qui ne connaissent pas la source de leurs souffrances, les maladies deviennent incurables, avant que le médecin n'ait été instruit par la malade de l'origine du mal. En effet, par pudeur, elles ne parlent pas, même quand elles savent»
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L’héritage d’Hippocrate (1)
Hippocratisme digitalHippocratisme digital : Déformation des doigts observée dans les maladies pulmonaires chroniques et dans les cardiopathies cyanogènes, l'amibiase, la polypose intestinale
Succussion hippocratiqueSuccussion hippocratique: Malade assis, mouvement de latéralité, auscultation, bruit de flot caractéristique en cas d'hydro-pneumothorax
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L’héritage d’Hippocrate (2)
Faciès hippocratiqueFaciès hippocratique :
• Le nez devient pointu
• les yeux enfoncés, les sourcils rapprochés
• les oreilles froides, leurs lobes repliés
• la peau du front dure, tendue, sèche,
• la couleur de tout le visage est pâle, verte ou livide ou plombée (annonce la mort proche)
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L’héritage d’Hippocrate (2)
Le Serment qui porte son nom, appartient probablement à l'École de Cos ou à des contemporains (mais que d'aucuns attribuent à d'autres médecins) et que prêtent les étudiants en médecine lors de la soutenance de leur thèse. Ce serment instaure
- la confraternité entre médecins,
- l'égalité des hommes devant la maladie,
- la défense de la vie avant tout
- le respect du secret médical.
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Le serment d’hippocrateJe jure par Apollon, médecin, par Esculape, par Hygie et Panacée, par tous les dieux et toutes
les déesses, les prenant à témoin que je remplirai, suivant mes forces et ma capacité, le serment et l'engagement suivant :
Je mettrai mon maître de médecin au même rang que les auteurs de mes jours, je partagerai avec lui mon avoir et, le cas échéant, je pourvoirai à ses besoins; je tiendrai ses enfants pour des frères, et, s'ils désirent apprendre la médecine, je la leur enseignerai sans salaire ni engagement. Je ferai part des préceptes, des leçons orales et du reste de l'enseignement à mes fils, à ceux de mon maître et aux disciples liés par engagement et un serment suivant la loi médicale, mais à nul autre. Je dirigerai le régime des malades à leur avantage, suivant mes forces et mon jugement, et je m'abstiendrai de tout mal et de toute injustice.
Je ne remettrai à personne du poison, si on m'en demande, ni ne prendrai l'initiative d'une pareille suggestion; semblablement, je ne remettrai à aucune femme un pessaire abortif, je passerai ma vie et j'exercerai mon art dans l'innocence et la pureté. Je ne pratiquerai pas l'opération de la taille. Dans quelque maison que j'entre, j'y entrerai pour l'utilité des malades, me préservant de tout méfait volontaire et corrupteur, et surtout de la séduction des femmes et des garçons, libres ou esclaves. Quoi que je voie ou entende dans la société pendant l'exercice ou même hors de l'exercice de ma profession, je tairai ce qui n'a jamais besoin d'être divulgué, regardant la discrétion comme un devoir en pareil cas.
Si je remplis ce serment sans l'enfreindre, qu'il me soit donné de jouir heureusement de la vie et de ma profession, honoré à jamais des hommes; si je le viole et que je me parjure, puissé-je avoir un sort contraire.
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