la mÉthode dans l'Étude et dans le travail intellectuel - n5455496_pdf_1_-1dm

8/3/2019 LA MTHODE DANS L'TUDE ET DANS LE TRAVAIL INTELLECTUEL - N5455496_PDF_1_-1DM

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Guyot-Daubs. Pour bien tudier, la mthode dans l'tude et dans le travail intellectuel, comment on prpare un examen, par Guyot-Daubs. 1889.

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PARIS

HIBLlOTHfcQMSD'fiDUCAON ATTRAYANTEPHYSIQUE KT INTELLECTUELLE

100,Boulevai'ilMontpHrmisso,ltift

1889.


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LA MTHODE DANS L'TUDE

KT DANSLK TRAVAILLffiLLKCTlIu

GOMMENT ON PK1-1PAKE UN EXAMKN


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POUR BIEN TUDIER.

LA MTHODE

DANS L'TUDE

ET DANS LE TRAVAIL INTELLECTUEL.

GOMMANTON PRPARE UN EXAMEN.

PAR

GUYOT-DAUBS

PARIS

BIBLIOTHQUE D'DUCATIONATTRAYANTE

PHYSIQUEET INTELLECTUELLE100,HoulovnrdMontparnasse,106

1889


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AVANT PROPOS

Ainsi quo nous l'avons dj dit dans l'a-

vant propos dos dernires ditions do YArt

d'aider la mmoire, nous avions d'abord pr-sent notre travail on un seul volume qui

comprenait trois parties distinctes.

La premire tait relative h la physiolo-

gie et l'hygine du cerveau au point do

vue do l'tude et du travail intellectuel.

La socondo montrait comment on doit

tudier afin do retirerdo son travail la meil-

leure et la plus profitable utilisation.

Dans la]troisimo partie, enfin, nous nous

occupions plus particulirement des tudes

dans lesquelles la mmoire joue un rle

prpondrant.Les dveloppements apports successive-


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0 AVANT-PROPOS

mont ces diffrentes parties, nous ont

oblig les sparer en trois ouvrages dis-

tincts.

Nous avons donn d'abord :

L'ART 1VAIDEU LA MMOIRE

pour apprendre sans efforts, nejamais oublier (1).

Prochainement paratra la partie relative

la PHYSIOLOGIE,ET HYGINE DM LA MEMOIRE

ET DU TRAVAILINTELLECTUEL comprenant les

dveloppements suivants :

-Thories anciennes sur la mmoire. Mmoiro phy-siologique. Mmoire organique el mmoire crhrald. Lescellules du cerveau. La circulation du sang.

Diverses sortes de mmoires. Les aptitudos. Facul-ts crhrales. L'entranement intellectuel. L'onchainc-ment des ides.

Les mmoires insuffisantes. Dos moyens propres

dvelopper la mmoire et l'intelligence des enfants. Lammoire des adultes. Les accidents de la mmoire, chagrins, chutos,

proccupations. Travail excessif.Lesurmenage intellectuel, chez les enfants et clieales

adultes. Des moyens d'y remdier.

(i) Unvolume,5e dition, 250 pages, 3i chapitres, gra-vures; prix, envoi franco, 81. 25, reli toile anglaise titre,or, h l'r, 60.


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AVANT-PROPOS 7

Enfin, dans ces pages, nous prsentons ce

qui est relatif la manire dont on doit

tudier on gnral, en rappliquant notam-

ment la prparation aux examens.

Ces trois volumes, bien que s'occupant de

sujets diffrents, se compltent en ralit

l'un l'autre et leur ensemble constitue, au

point do vue du travail personnel, la thorie

et la pratique do la mthode d'tude quenous prconisons.

On sait que cotte srie se termine par:

l/AUT DUPASSERAVEUSUCCSLES EXAMENS(1).

Le but dos ludes. Le jour de l'examen. Lesexaminateurs. Los genres d'interrogation. Ques-tions diflicilcs. Les colles . L'art do rpondre. Exemples de questions embarrassantes.

Nous serons heureux si par ces volumes

nous facilitons la tche des jeunes gens,des adultes, dos enfants, si nous rendons

leur travail moins long et moins pnible et

(1) Un volume in-iS, prix, envoi franco, 3 fr. 25, relitoile, titre or, AIV.DO.


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8 AVANT-PROPOS

Jos aidons franchir avec succs les diffici-

les prouves des examens et dos concours,En un mot, si nous contribuons raliser/

dans la mesure du possible, ce rve de tous,

celui de l'homme d'tude comme celui de

l'colier:

Le bonheur du savoir, sans la peine d'ap-prendre.


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L'DUCATIONPERSONNELLE

CHAPITRE I

L'DUCATIONPERSONNELLE.

Le livro dans les ludes. Los rechercheset travaux. ~Savoir tudier. Les pertes do temps et d'eiorls. Lobesoin d'nno mthode.-Un complmentdo la pdagogie.

L'art d'upprendro.

Dans l'ducation, quelque degr qu'on la

considre, on voit que lo travail personnel, l'-

tude dans les livres, les recherches, les textos

lus et comments, donnent une place capitale ;

de l ressort l'utilit de savoir tudier, de savoir

apprendre, de savoir conomiser lo temps dont

on dispose et la somme de travail que l'on peutdonner.

Il n'est, on effet, personne qui, parvenu un

certain Age et ayant hoaucoup tudi, n'ait ro-conntt avoir gaspill un temps considrable do

son existence en efforts inutiles, on travail pr-it


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10 LA MKTIIODEDANSL'ETUDE

du, travail fait sans aucun profit intellectuel par

suilo du manque do mthode.Los jeunes gens, durant leurs classes, sont

pour ainsi dire,constamment la recherche d'uno

bonne mthode do travail. Aussi il n'est gured'entre eux qui, on vue do bien utiliser les

heures d'tude, n'aient essay d'apprendre de

telle ou lollo faon et n'aient t'ait un grand nom-

bre d'expriences h co sujet.Dans le but d'ludierfrucluousemont, chacun,

on effet, imagine dos thories, dos procds in-

faillibles, dcouvre dos principes, ou on aban-

donne d'antrieurs.Celte recherche d'uno mthode ot do moyens

efficaces pour apprendre sol, pour tudier en

dehors dos leons du professeur, sous sa propre

direction, se rencontre non seulement chez l'-

lve du

lyco,mais aussi chez l'tudiant, choz

l'lvo des coles spciales, chez l'adulto, aussi

bien pour les tudes imposes quo pour los

tudes volontaires. Ou peut mmo dire quo l'on

sent d'autant plus la ncessit d'uno bonne m-

thode de travail, que l'on a prcdemment plus

travaill ot plus tudi.Dans los professions intellectuelles, profos-


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L'EDUCATIONPHR80NNELLR II

sions librales ou scientifiques, colles dans

lesquelles l'acquisition dos connaissances nou-velles so poursuit l'Age adulte et mmo dans

la vieillesse, le dsir d'conomiser le tempset les efforts est constant et la proccupation du

perfectionnement do la mthode do travail qu'on

emploie ne cosse jamais.

L'oxprienco, dans ce cas, s'acquiert bien len-

tement, et celle acquise grco une longuo

pratique do travail, rarement profile aux nou

voaux venus.

Cela lient presque toujours a ce que les rsul-

tats do cotto exprience et do ces essais n'ont past enregistrs, dcrits par leurs autours ; ou

bien ils se trouvent dissmins l'tat do faits

incidents dans les ouvrages ou les mmoires

dos crivains, dos savants ou dos hommes d'-

tude en

gnral.Ainsi, de mmo' qu'il existe une scionco (la

pdagogie) qui so proccupe do renseignement

d'autrui, il y a une vritable scionco de l'du-

cation personnelle dont la pratique constitue : l'art d*tudier,

C'est de celle science et de col art, que, commenous l'avons dit, nous nous occupons dans cet

ouvrage.


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12 L\ MKTIIODKDANSL'ETUDE

Bien que l'utilit de la rcciorcho d'uno bonno

mthodedo travail dans

l'ducation personnellene soit conteste par personne, collo-ci ne fait

pas partie des programmes de l'enseignement

officiel, et si parfois les matres, les professeursdonnent h ce sujet quelques conseils, font quel-

ques romarqucs, co n'est qu'incidemment et sans

approfondir.Cotte tude doit donc tre faite par celui qui

veut l'utiliser, pour tre ensuite applique

toute la srie dos autres tudos auxquelles, par

got ou par ncessit, il aura s'adonner,


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LKSPRINCIPES 13

CHAPITRE II

LES PRINCIPES*

La compi'lionsionci le souvenir. L'tuuilyso molhodiquo..>Los preceplos (lollosciirlos.L'cnclmluoniont (losidt'jos. Du connu ii l'inconnu.-La scurit dans les tudes.

Influence do lu volont.

IJ n'est pas besoin videmment d'insister sur

ce point, que pour apprendre facilement il est

ncessaire avant tout de comprendre le sujet queTon tudie.

Essayer d'apprendre de mmoire des probl-mes d'arithmtique ou dos thormes do gom-trie sans les comprendre, serait mmo au seul

point do vue des interrogations d'une bien fai-

ble utilit.

Toute tude, qui n'est pas comprise et quol'onessaie do eotillor u par force h la mmoire, est

naturellement dnue d'intrt,} incapable de


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14 LA MKTIIODKDANSL'HTUDE

fixer rallonlion cl exige, si on y persiste, un tra-

vailmcanique

considrable.

Pour faciliter la comprhension d'un sujet

quelconque tudier, il est important de l'ana-

lyser par parties, chacune de celles-ci ne 'occu-

pant que d'un seul objet ; c'est du reste, le

principe de la mthode prconise par Descartes,

que l'on peut rsumer ainsi : Diviser chaque question en autant do par-

tics qu'il se pourra et qu'il sera utile pour les

mieux rsoudre.

Conduire par ordre les penses on com-

menant par les objets les plus simples et lesplus aiss a connatro ; classor les questions par

ordre, par srie, de faon a tre assur de ne rien

omettre.

Comme second principe on peut tablir quel'assimilation intellectuelle d'un ouvrage, d'un

texte sera d'autant plus facile, que soti auteuraura suivi plus rigoureusement l'enchanement

des ides ; pu tout au moins, qu'il sera plusais de rtablir les sous-entendus, les lisions

d'ides intermdiaires, de combler les lacunes,

que pour abrger, pour viter d'inuliles lon-gueurs, cet auteur aura t oblig de laisser

dans son oeuvre.


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LES PRINCIPES If}

Il est donc utile do faire en sorte quo par cet

enchanement, dans quelque genre d'tude quece soit, le fait prcdent soit suffisamment li

celui qui suit pour quo la penso soit con-

duite de l'un l'autre sans interruption, sans

avoir bosoin de franchir dos ospacos par un effort

demmoire, par

une sorte de recherchementale.Condorcol considrait la liaison dos ides

comme la base de l'art d'tudier, et il on faisait

ressortir l'importance on disant :

La liaison dos ides ostlo principe de la me-1moire. Elle dpendra donc principalement do l'or-

dre et do l'analyse quo l'on mot dans ses ides, Lemeilleur genre do mmoire et lo plus sur est ce-

lui qui consiste faire do la mmoire avec du

jugement . ,)o veux, par oxempto, approndroun discours : j'en mdite l'ide principale, les

ides accessoires, lotir nombro, leur ordre, leurliaison, lo plan do chaque partie, les divisions,les sous-divisions dochaquo objet. J'ose affirmer

qu'il est impossible alors do se tromper. Si l'on

^oubliait lo discours, on serait en tat de le refaire

sur lo

champ,et combien d'ailleurs les

phrasescadences, un peu ornes, un peu brillantes, onun mot, tout ce qui flatte l'amour propre de celui


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46 LA MKTHODKDANSL'JCTUDR

qui doit parler, no se gravent-elles pas facilemont

dans la mmoire !Ces doux principes do l'art d'apprendre se trou-

vent rsumes dans uno lettro do Moislor, 0U0

curieux exemple d'application qu'il donne leur

sujet nous engage la reproduire on entier :

Ilexiste, dit-il,

douxgrands moyons

do fixer

nos souvenirs, c'est d'abord d chorcher a conce-

voir l'objet dont nous voulons conserver, la m-

moire le plus clairement et le plus distinctement

qu'il nous sera possible ; ensuite d'en associer

l'ide ou l'image exactement dtermine la s-

rie d'ides ou d'imagos avec laquelle nous luitrouvons le plus d'analogie et qui nous est en

mmo temps la plus familire, ou dont nous

avons t le plus frapps, que par consquentnous sommes lo plus srs do retenir et do noua

rappelerfacilemont.

Je me dsolais l'autre jour do ne pas retrouver

lo nom d'une campagne on Angleterre, o j'avais

pass quelques-unes des plus dlicieuses jour-nes de ma vie. Au lieu do chercher ce nom di-

rectement, las de me dpiter contre l'ineptie ou

l'infirmit de ma mmoire, je finis par me repr-senter les diffrents objets qui m'avaient intress


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LK8 PRINCIPES 17

dans co beau liou,les personnes qui s'y trouvaient

avec moi, jusqu'aux moindres circonstances domon sjour que je n'avais pas oublies ; au bout

do tous ces souvenirs vint se placer enfin do lui-

mme lo nom que j'avais dsespr do pouvoirretrouvor .

Il est enfin uneremarque,

untroisime prin-

cipe, si l'on veut, non moins important que les

prcdents. Pour que les tudes auxquelles on selivre soient fructueuses, il est bon d'avoir la pr-

occupation du but qu'on veut atteindre ; il faut

faire preuve d'nergie et do volont, et se donner

tout entier son travail, sans regret, saris arriropense, sans rcrimination. Il faut se livrer avecla mme franchise, a la tache impose et la t-che volontaire. C'est le meilleur moyen do con-

serverie calme etlu quitude d'esprit ncessaires

au bon fonctionnement du cerveau et par suite

l'assimilation crbrale; c'est le moyen en somme

d'abrger le travail ncessaire pour l'accomplis-sement do celle lche.

Lo grand Colbort crivait a son fils, alors au

collge : C'est la volont qui donne lo plaisir u

tout ce qu'on doil faire,et c'est lo plaisir qui donnel'application.


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48 LA MTHODEDANSL'TUDE

C'est une erreur do croircquelossentiments,les

impressions, les tendances de l'esprit ne se com-mandent pas et qu'il est impossible do les modi-

fier; on ce qui concerne notamment le got

l'tude, lo plaisir d'tudier, d'acqurir, co n'est

qu'une question d'habitude et de volont, on y

parvient par un facile entranement crbral.

Ce got au travail a une lello importance pourrussir dans les tudes et dans la vie que nous

aurons bien des fois occasion d'en parler, Pour

lo moment nous rappellerons que Bu (Ton disait

co propos : L'homme no connat pas ses for-

ces, il ne sait pas co qu'il pprd par la ngligenceot l'oisivet, il ignore co qu'il pourrait gagner

par la pratique d'un long exercice ot par un tra-

vail assidu .

, Dix-huit sicles auparavant Virgile avait ex-

!prim la mmo pense on disant :

\ Labor improbus omnia vincit.


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I/AT1UIT 49

CHAPITRE III

t? ATTHA1T DANSL1SSUDtiS.

L'impressioninlollocluollo. Intrt et curiosit. Lossou-venirs rappolants. Travail inlolligontet travail m-canique. Anciensprocodes.

La difficult (l'apprendro une choso dpond en

grande partie du point de vue sous lequel nous

l'envisageons*Il est incontestable que les choses abstraites,

ennuyeuses,monotones, ne produisent qu'uno

faible impresion sur notre souvonir et pourles apprendre, il faut un effort de volont, une

concentration d'esprit et un temps infiniment

plus long que si ces choses par elles-mmes,

nous avaient intresss.

Au contraire, les choses qui impressionnentvivement, qui excitent en nous le plaisir, la


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20 LAMliTHODKDANSI/TITOK

curiosit, la colro, l'indignation, collos qui nous

affligent, comme,celles

quinous

amusont,se

rolionnont avoo facilite et pour une longuo du-

rdo.

On so rappelle, par oxomplo, dans tous sos

dtails, un malhour, un nccidout qui nous a vi-

vomont frapp.Bans uno pico do thiUro,on rotiont le toxto,

los parolos des acteurs dans les scnes qui nous

ont fait rire ou plouror ; on so rappellera pros-

quolo mol mot d'un passage, d'une oeuvre quel'on aura luo avec motion.

Pour tout le monde il y a, suivant une expres-sion pittorosquo do Joan-Jacquos Houssoau, des

souvonirs plus rappelants que d'autros.

Pour fixer dans la mmoiro los sujols d'tude,

qui, parleur nature ou la formo sous laquolloils sont

prsents,no

laissent pas d'improssionsvives sur l'imagination, on a rocours, lo plus

gnralement, coramo on lo sait, un procd

mcanique, un travail lent consistant pr-senter un grand nombro do fois l'osprit lo

texte qu'on veut lui fairo. retenir ; on procde, on

un mol, par rptition, cherchant obtenir pou


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L'ATTRAIT 21

peu une profondeur ot une neltot d'impres-

sion, lo fixant onfin dans la mmoireOn pout comparer eo moyon d'approndro par

la rptition du texte do la chose rotonir, afin

do la gravor dans lo souvonir, au travail du gra-veur aqua-fortislo qui, no disposant que d'un

tteidofaible,

seraitoblig

d'oncouvrir la plaquado cuivre sur laquello il a fait son dessin, deux,

trois, quatre reprises, juqu' co qu'il ait enfin

uno profondeur do traits suffisante.

Le procd monotone do la rptition, de la

lecture ritre, no doit videmment tre em-

ploy que si on no pout fairo autrement, dans les

cas, fort rares du reste, o un travail plus intel-

ligent no peut soit y tre joint, soit y sup-

pler.Les choses qui impressionnent, qui intros-'

sent, sont plus vite ot plus facilement com-prises, apprises et retenues que les choses en-

nuyeusos, et cola parce qu'elles provoquentl'attention un plus haut degr.

Dans les leons orales, les cours, les conf-

rences, le talent du professeur ou du confren-

cier consiste a maintenir en veil l'attention do

ses auditeurs, les intresser, et, par suite;


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M MKTHODKDANS/KTUDK

los inslruiro sans qu'ils uiont a fairo d'olTorts do

concentration d'idos, sans qu'ils prouvent dola fatigue ou do J'ounui.

Ainsi, il ost Mon dmontr quo la nottot ot

la duro du souvonir do loi ou toi sujet d'tudo

est on raison de l'improssion qu'il peut fairo

sur l'imagination. Il ost vidont aussi quodans lo travail intolloctuol, il faut ehorchor a

onvisagor co quo nous tudions sous un pointdo vuo qui nous introsso, qui nous impres-

sionne, qui oxcito notro attontion, plutt quod'avoir rocours l'omploi bonuooup plus long ot

boaucoup plus fastidioux do la rptition.Dans lo but do montror l'influonco do la viva-

cit de l'impression reue sur la durtio du sou-

vonir, nous ferons romarqnor quo lo chagrin,l'affliction ot mmo la douleur physiquo sont

susceptiblesdo graver dans lo souvenir des faits

avec losquols ils ont t on connexion.

Nous rappollorons, co sujot, quo do nos

jours oncoro, on Brotagno, lorsque l'on veut

fixer dans la mmoire d'un onfant le souvenir

d'un fait important, d'un vnomont de famille,

par oxomplo, on fouetto lo pauvre petit, non


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I/ATTUAIT .4

commo punition, mais comme vritable moyon

d'improssionuor son souvenir.Un mdoein dos CiHos-du-Nord a racont

qu'un jour, on passant dans un village, il avait

vu uno fommo, on costumo do douil, tonanl d'uno

main, par los cheveux, un petit garon do cinqa six ans et de l'aulro le fouettant tour de bras

avec uno branebo ; lo pauvre potil criait, plou-rait ot suppliait.

Lo mdecin s'enquiert do la faute commiso

par l'onfant, pour quo celui-ci mrite un chti-

ment pareil : Ah ! monsieur, dit la fommo,

l'onfant n'a rion fait, ot sijo lo fouotto, c'est pourqu'il se rappelle la mort de son grand-pero dont

rontorromont vient d'avoir lieu. ^f^t^STBu tomps do Rabelais, co systme tait gale-

ment omploy, car on se rappelle quo quand

Pantagrueldescendit en l'le des

Papimanos:

accourut le matre d'colo, avoc tous ses p-

dagogues et coliers, et fouetta ceux-ci magis-

tralement, comme on faisait fouetter los petitsenfants on nos pays quand on pondait les mal-

faiteurs, afin qu'il leur on souvint.

Actuellement encore, parat-il, dans certaines

provinces d'Allemagne, quand ou borne un


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& U MKTJIODF.DANSI/jVl'UDK

champ, qu'on signe un aolo, ou qu'on plante un

aibro mitoyon, les parents iutrcsss amnentTours enfants, et alors lourtiront los oroillosjos

chovoux, leur donnent dos taloches, ou leur re-

commandant bien do so souvonir du fait dont

ils vionnent d'tre tmoius.

C'est une manire tant soit peu hrulalo d'at-tirer leur attention sur los faits dont on veut

los fairo rappeler.Les impressions agrables ont, heureusement,

le mme rsultat, ot un philosophe a pu dire ;

Quoique pou sensiblo que nous soyons, il on-

tre en nous autant do choses par le coeur que

par l'esprit.

En somme) en ce qui concorno le travail per-

sonnel, on peut dire qu'arriver fixer Yattention

sur la chose tudier, arriver concentrer la

ponse sur cette choso est le meilleur moyen dela graver profondment dans le souvenir.


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L'ATTENTION 2S

CHAPITRE IV

L ATTENTION.

La conconli'iiliondo lu ponso. Etourdis et rvours, Kx*porioncosfuoilos. Dos moyens dofixer rallontion, Los

lectures fructueuses. L'ussiiullulion. Lu mmoireun-dilivo.

Colto influence do rallontion pour lo bon

fonctionnement du corveau, au point do vue

non-seulement de la mmoire, mais aussi do

rintclligonco, du raisonnement, du calcul, dujugement et on gnral do tous les actes de la

vie ost tollo, qu'on no saurait trop insister sur

son importance et sur les moyens propros s'en

rendre matre.

Lomanque

d'attention constitue suivant son

degr i l'tourderie, la distraction, la lgret*,etc. Ses incoiivnionts sont nombreux, et cela


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20 h\ MKTJiqPf*>W I'JUDK

non-sGiilomont au point do YUOdos tudos, mais

aussi a colui do toutoslos relations sociales ; dansuno simplo conversation, par oxomplo, la porsonno

qui n'est pas matrosso do son attontion, qui no

sait pas suivre ronchanomont do Tchango do pa-

rolos, risque rpondro contre-sons. Ail-

leurs, elle no

comprendpas par instant co

qu'elle lit, n'coute pas co qu'elle ontond, no voit

pas co qu'ollo regarde,Deux amis pouvont avoir lu los mmos ou-

vrages, ou voyage" onsoinhlc, ou encore visit

un monumont ou mieux uno exposition, ot en

avoir retir un rsultat, un profit intollectuelcompltement difl'ront. Colui qui aura lu ou

regard avec le plus d'attention ost naturelle-

ment colui qui a ommagasin lo plus do souve-

nirs,

Lalgret d'esprit,

c'ost--diro cottoinapti-tude tre malro de sa volont, do faon h

pouvoir so consacrer tout entier sur une tude,uno recherche, sur un travail quelconque, ou

une simplo lecture, est on somme la cause

d'une porto do temps considrante et do la-

cunes fort dangereuses, par oxomplo au pointde vue dos examens.


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L'ATTENTION 27

Oit demandait, un jour, un savant comment

il avait pu acqurir une quanlil do connais-

sances aussi considrable dans lottes los bran-

ches dos scioneos, C'ost, dit-il, oh Ho pordant

jamais uno occasion db m'instrtlro, ot do plus on

tant lut ontior h co que jo faisais dans un mo-

ment donna.

Physiologiquomonl, l'attention consiste dansl'excitation nervouso do telle ou tollo srie do

collules du cerveau correspondant a tollo ou

tollo aptiltulo crbrale, ou autrement dit a tel

ou toi genre d'tudo.

Quand rattonlion est lixo sur un travail,sur uno opration mathmatique par oxomplo,la srie dos cellules correspondantes est soulo on

activit, los autres parties du cerveau sont plusou moins a l'tat do ropos, et cotto sparation,cotto diffrence d'activit pout tro assez pro-

nonce pour quo le travailleur absorb parson travail, n'ait plus conscioneo do co qui Fon-

touro, no so ronde plus compte ni du lieu o il

so trouve, ni du temps coul ; il est dans un

autre mondo ot ne voit qu'une chose, son sujetd'tude.

La fixation volontaire do l'attention s'acquiort


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28 h\ MTHODEDANSL'iVl'UDR

ou so porfoclionno rapidomont par l'babitudo,

(Ihoz los porsonnos habituos au travail intolloo-tuo], los savants, los crivains, los journalislos,

quolquos socondos sufflsont gnralement pourobtenir uno eoncontration d'osprit suffisanto

lour permettant do roprondro ot continuer un

travail prcdommont interrompu,Cboz boaucoup d'enfants, do jounos gens ot

d'adultos, quolquo bonno volont qu'ils appor-tent a fixer lour attention sur un sujot d'tude,la moindre circonstance extrieure suffit pour

produire un onebanomont d'ides,uno succossion

d'imagos, do ponsos, pour los onlranor mon-lalomont au loin, ot pour produira au point do

vuo do lour travail uno porto do temps ot d'ef-

forts.

On prend trs facilement lo got do laisser

son osprit so livrer cot onebanomont d'ima-

gos ; rvor a l'lut do voillo ost videmment uno

eboso fort attrayanto, mais dangorouso, car pou pou on arrive n'tro plus matro de diriger sa

pense, celle-ci doviont lo jouet dos circonstan-

ces oxlriouros, ot alors on tombo co dogr

d'tourdorio qui, on Franco, vaut son posses-seur lo nom do tlo sans cervelle et en An-


34/233

L'ATTENTION 29

glotorro collo dsignation plus caractristique do

feather-bmin , corvollo do plumo !Lorsque dans Vtudo on vont fixor son atten-

tion sur un objot, il y a dans co cas uno sorlo

do lutto erbralo ontro la tendance do l'osprit

suivro un oncluitnomonl (Vidos vari ot la vo-

lont qui, par ncessit, exigo do celui-ci do no

penser qu' uno soulo choso.

Notons que par rhabitudo,par uno sorte d'en-

trainomont intolloctuol continu ot gradu, on

parvient a so rondro matro do plus on plus do

son attonlion.

Parmi los procdo's propres fixor Xattention,on promiro ligno so placo l'crituro ; soulignor,

prendro dos noies, criro en margo on faisant

uno locturo, force la pense so concontror sur

colle-ci, l'analyser ot a pour rsultat do la gra-ver dans la mmoire.

Dans los ludos littraires ou dans collo do

l'histoiro, il n'est pas do moillour moyen do fixer

l'attention sur les.points qui no frappent pas l'i-

magination par le pitloresquo, le ct anoedo-

liquo, comme los batailios, los vengeances, etc.,

que do prendre dos notes, que d'crire le rsum

2.


35/233


36/233

/ATTENT10N 81

chanes dos montaguos, s'il los a tracs sur uno

carte,mmo

grossioromont faite,s'il on a crit

los noms, otc. Dans co cas oncoro, il aura d

concentrer son attonlion sur l'objot do son

lude,

Dans toute locturo, mmo dans cellos n'ayant

pour objet qu'uno occupation agrable, qu'uno

distraction, il y a avantage au point do vuo du

profit intolloctuoi qu'on peut on tirer, a suivro

le texte un crayon la main, a souligner los

passages intressants, mettre on marge dos

annotations, dos rflexions porsonnellos, a pron-

dro dos notes surdos

iiebos ou dos feuilles vo-lantes. Autrement dit, fairo une locturo intel-

ligente et prolilablo au Hou d'une locturo super-ficiollo.

Un livre bien lu et bion annot a pour un

possesseur une valour centuplo de son prix d'a-

chat.Do plus, la locturo faite dans ces conditions

constiluo un excellent exercico intolloctuel, don-

nant l'habitude do l'attention mme on dehors

dos tudes propromont dites, apprenant a dis-

corner co qui est rellement important dansune page, un alina, habituant fairo un choix,


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32 l\ MrTIIODBDANSI/lVrUDH

il apprcier sajusto valour on un mot, co qu'onlit et co

qu'onvoit,

Parmi Jos aulros moyens do fixer Vattention

sur l'dtudo d'un toxto semblant monotone, nous

citorons lo travail a huulo voix ; dans co cas lo

texlo tudiorou approndro, vient se fixor dans

la mmoiro non-soulomout par los yeux, mais

oncoro par l'oroillo, excitant l'un et l'autre doces organes, les tenant on veil, ot joignant,

pourrait-on dire, l'attention visuollo l'attontion

auditive, La puissance d'assimilation du cor-

voau, au point de vuo do la comprhension,

comme au point do vuo du souvenir so trouvopar co moyen do beaucoup augmente.

Co rsultat osl obtenu mmo quand los parolesno sont que simplement articules sans qu'il yait mission do voix,c'est--diro quand on ap-

prond tout bas , Cette articulation, quelque fai-

ble qu'ollo soit, suffit pour mettro on action l'at-

tention auditive. Lorsqu'on so livre une ludo quolconquo,

il y a un grand avantage, au point de vue do

Yattention, 'tpar suite de la fixation dans lo sou-

venir, pratiquer co qu'on pourrait appolor unervision orale, ou comme disent los enfants a

voir si on sait !


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L'ATTENTION 33

Colto rvision consistant a roconslituor co

qu'onviont d'tudier,onlo rptante liauto voix,ou sinon voix basse, on s'oflbrant on quolqnosorte do l'onsoignor h un tro imaginairo, do lo

lui prsontor sous une forme comprbonsiblo ot

allrayanto, ost un oxcollont oxorcico, prparanton oulro

l'esprit

aux interrogations qu'on pourraavoir subir sur ce sujet, soit d'un profossour ou

d'un examinateur.

Do plus,la parole donne Ma pense une prci-

sion, une intensit d'excitation oxtrmcniont fa-

vorable la nottot ot la longue duro du sou-

venir. C'ost un fait bien connu do tous lc&jounosgens, quolos leons qu'on a ou h rciter '(lovant

un profossour sont ensuite mioux sues, et pouruno duro beaucoup plus grando quo colles qui

galomont travailles, n'ont pas t rcites.

D'autrepart,

lesquestions auxquelles

on a ou

rpondre dans un oxamon, laissent gnrale-ment un souvenir 1res long ot trs prcis. On voit

parfois des vieillards rappeler les questions dos

examens do leur jouno temps ot faire prouve

leur sujet d'uno fratebour do souvonir qu'ils n'ont

videmment pas conserve pour les autres sujetsd'tudes qu'ils ont vus la mmo poque.


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H LA MTHODEDftSL'TUDE

C'est on sommo la justification do c principe

pdagogiquemis sdtis dite forme

qiiolqrto pttpa-radoxdlo : le meilleur moyen do profiler d'uho

ltidoj do se l'assimiler, do rapprtifdiidir, ctdb la

lixor pour toujours daiis l souvenir c'est do

\ l'enseigner ou lotit au moins d'en faire le simu-

lacre par la rvision orale,


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L'ATTENTION 38

CHAPITRE V

L'ATTENTION(suite)

Oonunont on p.outso rendre mallro do son attention, I.,.-traincmont crbrul. Losjeux intelligents. Sung-i'roidot maturit dejugement, ~ Procds mcaniques Exem-

ples {:ll)i'es.

On a prconis divers procds comme tant

susceptibles de donner peu peu l'habitude de

so reiulro matre de SQUattention, pu de main-

tenir cotte habitude sj on Vu pralablement ac-

quise.Parmi les procds de ce genre pouvant tre

Utiliss avec plaisir par des jeunes gens, dans le

but de se corriger d'utie clourdcrio ou d'i|no l-

gret naturelle prjudiciable, on a cit en prp-

njr lieu, les jeux de calcul et de combinaison.Lia. pratique do ces jeux, tpui en excitant vio-


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30 LA MWIODKDANSL'TUDR

lommcnt l'intrt, exige une attention soutenue

et prolonge.Le jeu de dame, celui du solitaire, de la ma-

relle grecque, et surtout le jeu d'checs, sont

dans ce cas.

Ces jeux, a dit un auteur enthousiaste de

cette mthode, sont propres dvelopper chezles jeunes gens, la mmoire, le jugement, l'es-

prit d'observation ; les oxorcor graduellement lro matre do leur attention, fixor celle-ci

sur l'objet de leur lude, envisager une ques-tion sous toutes ses faces, prvoir les cons-

quences de leurs actions, et en somme leurdonner une maturit do jugement et do riloxion

qui d'ordinaire no vient que beaucoup plus lard

dans la vie.

Un autre moyen mcanique plus srieux em-

ploy pour arriver au mmo but, c'est--dire, atre assez sur de son attention, pour pouvoir, un moment donn, faire abstraction de toutes

les choses do la vio ordinaire, do tous les souve-

nirs rcents qui vipnnont souvent nous distraire

pondant les heures d'tude, consista consacra,1

quelques minutes, avant do se mettro au travail

voulu, h, rsoudre fjtioltjucB questions mathma*


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L'ATTENTION 117

tiques qui, sans exiger un effort intellectuel trop

long et trop considrable, n'en demandent pasmoins une attention soutenue, une contention

d'esprit suflisanto pour arriver un raisonne-

ment suivi. Nous connaissons un crivain de

talent qui tous les matins, avant de commencer

la tachequ'il s'impose,

rsout ourpte

un ou

deux thormes de gomtrie et ce n'est que

lorsqu'il se sent matre do son attention qu'il so

met au travail.

D'autres personnes, dans le mmo but, lisent

attentivement quelques vers, les rptent, es-

saient de les apprendre mot mol, y appliquentleur attention, et au bout de quelques instants,

quand ils se sentent matres d'eux-mmes,'

quand ils jugent l'excitation crbrale suffisante,ils commencent leur tche.

A litre d'exemple, nous citerons un cono-miste bien connu qui, avant do so mettre au

travaille matin, consacre chaque jour quelquesminutes l'lude d'une stancp de Byron. Cela,

dit-il, lui claircit les ides, ou, on d'autres

termes, le, rend matre de son attention.

Un autre procd employ dans le mme but,souvent mmo d'une faon inconsciente, cou- 1

3


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38 LA METHODEDANSL'ETUDE

sisto crire quelques mois, en criture appli-

que, faire un titre pai exemple, un commen-cement de phrase, avec de belles majuseulos,en omployant ce travail tout le talent calli-

graphique qu'on possde. Les quelques mi-

nutes que l'on y consacre suffisent gnralement

pour tablir une transition entre les occupationsantrieures et le travail auquel on doit se livrer.

Ce sont l do petits moyens qui, dans la pra-

tique, ont une relle importance.On a cit un grand nombre d'exemples d'ap-

plication extraordinaire l'tude. Nous rappel-

lerons pour mmoire ce fait classique. Archi-

mde, au moment ou Syracuse, fut emported'assaut par les Romains, tant occup r-

soudre une question de gomtrie, n'entendit

pas le bruit de la lutte; un soldat pntre jus-

qu' lui, l'interpelle sans obtenir de rponse etle transperce do son glaive.Autre oxcmple trop cruel pour tre imiter :

Frdric Morol, raconte un contemporain,travaillait traduire Libanius, lorsqu'on vint

lui dire que sa femme, qui languissait depuis

quelque temps, tait bien malade, et qu'elle vou-

lait lui parler. Je n'ai plus, dit-il, que deux p-


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L'ATTENTION 3!)

ri odes traduire, aprs cola j'irai la voir. Un

second commissionnaire vint lui annoncer qu'elletait l'extrmit ; je n'ai plus que deux mots,dit-il ; allez, retournez vers elle ; j'y serai aus-

sitt quo vous.

Un moment aprs on vint lui annoncor qu'olletait morte.

J'en suis trs fch, dit-il, c'tait une bonne

femme, et il continua son travail.

On attribue au savant Bud la rponse sui-

vante :

Un domestique accourt dans son cabinet do

travail et lui crie : le feu est a la maison ! Lesavant, absorb dans son tude, lui rpond :

C'est bien, c'est bien, avertissez ma femme ;

je ne me mle pas des choses du mnage.

Ce sont l des exemples d'attention dans l'-

tudeporte, beaucoup trop pout-tro, al'cxtrmojmais montrant jusqu'o pout aller l'isolement,

l'abstraction du monde extrieur, pour un

homme livr a dos travaux qui l'intressent.


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46/233

LES HEURESD'TUDE 41mI ' '111111I.-,..!.!., i,,,.. - .. m-.m.n.mm

des jardins dans lesquels ils osperont qu'aucunbruit no viendra les troubler dans leurs travaux.

Alexandre Dumas, qui tait un travailleur in-

fatigablo, peut tre invoqu comme une autorit

des plus comptenios on co qui concerne la m-

thode dans les tudes, el nous aurons plusieursfois occasion de le citer co propos. Do plus, il

avait le talent, comme on le sait, do rondromerveilleusement compto do ses impressions.

Or, voici co qu'il dit relativement la ncessit

do l'isolement crbral, absolu dans le travail

intellectuel.

Ilraconte qu'il

s'tait retirdans une villa aubord de la Mditerrane dans l'intention louable

do travailler.

J'avais dans la tte, dit-il, un drame bien

intime, bien sombre, bien terrible, que jo vou-

lais faire passer do ma tte sur le papier.

Mais je remarquai une chose, c'est que,

pour lo travail profond et assidu, il faut les

chambres troites, les murailles rapproches et

lo jour teint par des rideaux do couleur

sombre. Los vastes horizons, la mer infinie, les

montagnes gigantesques, surtout lorsque toutcela est baign do l'air pur et dor du Midi, tout


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42 LA MTHODEDANSL'ETUDE

cela vous mne droit la contemplation, et rion

mieuxque

lacontemplation

no vousloigne

du

travail.

Le travail du soir, indpendamment de kla

tranquillit, do l'isolement auquel il est favo-

rable, prsente un autre avantage, c'est que les

images acquises co moment, n'tant pas effa-

ces par d'autres impressions trangres venant

pour ainsi dire les recouvrir, se gravent clans la

mmoire mmo pondant les heures tin sommeil

et cela par suite du travail crbral inconscient

dont nous avons vu prcdemment le mca-

nisme et se retrouvent avec nettet dans le sou-venir, soit ds le lendemain,.soit aprs une p-riodo de plusieurs jours.

C'est, on se basant sur Piiiiluonco du travailcrbral inconscient que Ton peut dire que pourbien

apprendre,il est

plusncessaire do bien

tudier plutt que do beaucoup tudier.

Los longues heures passes de suite sur unmmo sujet qu'on lit et qu'on relit indfiniment

d'une faon pour ainsi dire mcanique, et alors

que l'attention est fatigue, sont on grande par-tie du temps perdu, Le joune homme qui, lateto dans ses mains, s'acharne sur une tude,


48/233

LESHEURESD'ETUDE 43

sur une leon, sur un paragraphe, pense bientt

autre chose, tout on rptant machinalement

dos mots.

Le travail espace est infiniment plus profitableet moins pnible : la leon lue d'abord, analyseet bien comprise le plus longtemps possibleavant le moment mmo oi elle doit tre utilise, i

revue ensuite une ou deux fois dans l'intervalle \et lue attentivement de nouveau au moment do ,

l'utilisation, se retiendra presque toujours avec !

facilit et pour uno longue dure, et cela parsuite do l'assimilation progressive qui s'est ef-

fectue dans noire corveau partir de la pre-mire lecture, travail crbral inconscient dont

les lectures successives sont venues entretenir

l'activit.

Si l'tude du soir, en raison dos conditions de

calmo et de tranquillit dans lesquelles elle peut

s'effectuer et du mcanisme du travail crbralinconscient, est propre fixer dans la mmoire

ce qu'on veut lui confier, pour d'autres sujetsle travail du matin est parfois prfrable. Ainsi

pour les tudes trs appliquantes, fatigantes pourle cerveau,

pourcelles

qui exigentun vritable

effort intellectuel, telle que la production litt-


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44 LA MKIIODBDANSL'TUDE

raro ou scientilique la rsolution de questions

mathmatiques, etc.,le travail du matin est sou-

vent plus fructueux. A eo moment, en effet, lo

cerveau est repos par suilo du sommeil de' la

nuit, les cellules sont l'tat do nutrition et sont

capables de donner une somme do travail beau-

coup plus considrable que si elles taient dj

fatigues et anmies par toute une journod'tude et de veille.

. Dans les coles primaires comme dans les co-

les suprieures ou tout au moins dans celles on

les physiologistes ont pu faire adopter un em-

ploi du temps on relation avec les connaissancesacquises sur les fonctions du cerveau, lo travail

do la matine est consacr aux ludes demandant

une grande tension crbrale, aux cours, conf-

rences, leons, dmonstrations; l'aprs-midi et

le soir aux tudes varies. Mais losoir,

nous le

rptons, est particulirement favorable au fonc-

tionnement do la mmoire mcanique.


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LA LECTURE 4;i

CHAPITRE VII

LA L1SGTUHE

L'tude ptu1lu 1octurc. Lo complment dos cours. Losliseurs, A liHcrepose, L'urt de liro nvoc profit.L'nuto-suggostion.

La lecture lient dans l'ducation, comme nous

l'avons dit, une placo prpondrante.Il est do plus remarquer que son impor-

tance augmente avec lo degr dos ludes.

Dans renseignement lmnlairo, la lecture,on dehors des heuros do classe, n'est qu'un mo-

deste accessoire. Plus tard, dans l'onsoignomont

secondaire, elle jouo dj un rle beaucoup plus

important; elo est lo complment des leonsorales du

professeur.Puis, a mesure que l'ducation avanco,'So

perfectionne, que les tudes so spcialisent, la3.


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m LA MTHODEDANSL'TUDE

locluro prend une place de plus on plus impor-

tante et il arrive enfin un moment, lorsque,suivant l'expression usuelle, les ludes sont

finies, o l'ducation personnelle est seule en

jeu et o elle se complote et so perfectionne parla seule lecture.

Dans la somme dos connaissances possdespar un rudit, un savant, un spcialiste, il est

vident que la partie acquise par la lecture est

infiniment plus considrable et plus essentielle

que colle provenant do renseignement oral do

matres et doprofesseurs,Cotte augmentation progressive du rle do

l'tudo et de la lecture, en raison do l'lvation

do l'enseignement, est consacre officiellomont

par les programmes.Tous les jeunes gens peuvent constater qu'

mesure qu'ils avancont on ge, mesure quolours tudes so perfectionnent, le nombre d'heu-

res consacres aux leons, aux cours, l'audi-

tion d'un profossour, diminue progressivement,tandis que le travail personnel auquol ils doi-

vent se livrer pour acqurir les connaissancesqui leur sont imposes en vue de concours ou


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LA LKGTURK 47

d'examens, prond une place dplus en plus pr-

pondrante.Bien souvent mmo,-la lecture supple com-

pltement l'enseignement oral dos grandescoles.

On voit, par exemple, dos jeunes gens, qui

pourune cause

quelconque,no

pouvantsuivre

d'uuo faon rgulire les cours do l'cole do

Droit ou ceux do l'Ecole do Mdecine, par-viennent cependant acqurir les connaissances

ncessaires pour franchir avec succs, les exa-

mens priodiques et les preuves dfinitives.

Parfois ces jeunes gens font ainsi leurs lu-des loin de la facult de droit ou do mdocine

o ils ont pris leurs inscriptions.La difficult do la russite est, sans doute,

plus grande pour eux que pour leurs camarades

qui suivent les cours do l'cole, mais elle peuttre vaincue, et c'est ce que nous voulons seu-lement indiquer; par le simplo travail personnel.

Dans l'loge posthume do l'illustre chimiste.T.-13. Dumas, iYl.J. Bertrand, le savant math-

maticien, secrtaire perptuel de l'Acadmie des

Sciences, faisait ainsi ressortir l'importance dola lecture dans les tudes :


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48 U Mt'MODNDANSL'KTUDK

La scionoo, disail-il, ost dans los livres.

Le dsir ot l'art do lire commo il faulliro, sorait,si Ton tait sage, lo meilleur fruit dos meilleures

tudos, Dion liro, c'est outrer lonlomont, chacun

pour soi, bien on tondu, avec les plus honnestes

gens des sicles passs, commo dit Doscartos,

dans uno convocation ludio ot intimo dont ilsfont los frais..

C'est nourrir son esprit du fruit do lour tra-

vail, Lo livro est lo plus complaisant dos guidos,c'est lo matro dos matres.

: Si chacun savait liro ots'y plaire, chaquej maison deviendrait uno colo, chaque biblio-

\ thbquo uno Facult. i Los cours des professours autoriss ont, ce-

pendant, uno utilit, uno imporlanco qui no

saurait tro mise en doute ; l'acquisition audi-

tive est non-soulemont moins pniblo que l'ac-

quisition visuollo ohtenuo par la lecture, mais

do plus, lorsqu'aux paroles se joignent dos le-

ons do choses, des expriences, dos dmons-

trations, la leon prsente alors une parlio

s'adrossant la mmoire visuelle, un enseigne-ment par les yeux qui peut tre des plus impor-tants.


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IX LKGTIJRK 49

L'acconlualiou do laparolo du profossour,sos

goslos.son animation, contribuent galement a

impressionner lo souvonir,

Sos rptitions vouluos, sos explications pr-sentes sous dos formes diffrentes dans ]o but

que chaque auditour saisisse et conipronno au

moins l'uno d'ollos; toutes eos causes favorablos l'assimilation, vionnont s'ajouter au toxlo

mmo do la leon et on augmenter l'utilit ot

l'intrt.

. Cependant pour l'tudiant qui assiste co

cours on vuo do laprparation

a unexamen,

il

se prsonlo une rollo difficult. C'est la conser-

vation du texte mmo qu'il a ontondu, afin do lo

revoir, do l'tudier, do lo graver plus profond-mont dans son souvonir, do n'en perdre aucuno

partie ot do pouvoir, on somme, satisfaire aux

interrogations qui pourraient lui tre adrossos

plus lard co sujet.Dans ce but, il prend dos notes, mais, soit

qu'il s'efforce de recueillir le texte exact du

cours, soit qu'il se livre un travail mental

pour lo rsumer, il lui est absolument impos-sible do fixer, mmo abrge, la totalit des

eboses importantes qu'il a ontendues, Une


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80 LAMKTIIODISDANSI/KTIJDK

grande partie sera pour lui sans profil inlollocliiol.

La coiTootion dos notos, lo dchillrago doscommoncomouts do pbrasos, dos mots crits i

moiti, dos signosabrvialifs jets la halo quiconstituonl los notes, exigent un travail trs long,trs fastidieux qui est, on grande partie, du temps

pordu.Co travail n'osl pas faire avoc l'ludo sur lo

livro.

L'idal do Fonsoignemontsous forme do cours,sorail quo lo professeur suivt, dans ses leons,un toxto crit

auquelil ft

toujours possiblea

l'tudiant do so roporlor. Celui-ci pourrait alors

avoir lo dtail prcis, la dmonstration exacte

qu'il a pu imparfaitement saisir pondant lo cours.

Mais, on outro, n'ayant plus cotte proccupa-tion do prendre des notes compltes, il pourrait

donnor entirement son attention tout cet en-semble d'enseignement auditif ot visuol qui rond

utiles au plus haut degr, los cours d'un bon

profossour.Cette combinaison de la parole ot du texte

crit se rencontre parfois.Quelques professeurs do nos grandes coles

ont publi lo texte do leurs cours ot ils on suivent


56/233

hX WSGTUWK Kl

la marcho, si co n'ost d'uuo faon littoralo, du

moins dans i'onsomblo ot dans l'uiiohanemontdos faits.

Cos cours sont los plus profitables, coux quidomandont aux tudiants lo minimum d'ol'orts

ol do travail.

Quollo quo soit, du rosto, la formo do l'onsoi-gnomont oral, son utilit sera toujours aug-monto par lo concours du livro.

La locturo, on dohors du travail sur los livros

classiquos a une inlluonco dos plus favorables

sur l'tudo on gnral.La locturo dos ouvragos, mmo faisant une

largo part au ct pittoresque ou anecdotiquo,ou chorebant soulomont exciter l'intrt, cons-

tituo on somme un travail facile, qui sans au-

cune fatigue pour l'esprit fait songer aux choses

quo l'on a apprises antrieurement, provoquel'activit crbrale, roporto dos tudes m-

thodiques, on montre des applications, fait sur-

gir dos rapports, dos comparaisons ; on sommo,concourt puissamment l'assimilation des faits

ot dos idos dont ollo a rveill le souvonir,Le temps consacr a une locturo attrayante")n'ost pas du tomps perdu ; los jounos gons qui


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B3 U MfiTIIODKDANSl/KTUDK

aimonl lire, les lisours, acquiTont un compl-

mont do connaissances qui vient HOjoindre hleur bagago classique) ot lo compltai*.

Mais, do plus, la lecture leur donno une apti-tudo raisonner, a rflchir, h bien poser les

quostions, cherchor dos rapports, totitos cho-

sosqui mrissent la raison.Si on compare entre eux plusieurs jeunes gens

do forces gales dans lours tudos, proaquo tou-

jours on verra quo ceux qui ont lo got do la

lecture lo plus prononc, possdent sur leurs

camarades l'avantago do la vivacit et do la pr-cocit d'esprit, ot en outre uno plus grande apti-tudo a rpondre aux interrogations, aplitudoextrmement prcieuso au point do vuo do lours

futurs oxamons.

Parmi les avantages do la lecture, on doit

faire entrer, dans certains cas, lo sang-froid,avec lequel on peut onvisagor los quostions, afin

do no pas so laisser ontranor trop facilement

a une persuasion rsultant do la parole habile

d'un orateur, persuasion quo peuvent dtruira

ou modifier plus tard la rflexion mrie ot la d-couverte do nouveaux arguments.

Cet entranement cxisto, en effet, un degr


58/233

IX L1GTUUK 53

beaucoup moindre dans hv Jocturo qun dans

l'audition.

La loctut'o pormot galomont do rovoir quandon lo dsiro ot autant do fois qu'o lojuge n-

cossairo, lo loxto qu'on veut tudier.

Il y a dix-huit sicles, Quintilion dans son

Institution oratoire, faisait rossorlir d'uno faon

pitloresquo cos doux avantages : La locturovous laisse, disait-il, uno ploino libert ; on

n'ost point onlraln par la rapidit du dbit ;on pout revenir a ebaquo instant sur sos pas,soit pour olaircir dos doutas, soit pour mioux

rotonir co qu'on a lu, Or, on no saurait trop roprondro ot roma-

nior sos lectures ; ot do mmo que nous m-

chons nos aliments, quo nous los rduisons

presque l'tat do liquides, pour qu'ils soiont

plus facilement digrs, do mmo aussi nous

devons, non dvoror la hato, mais broyer, tri-

turer et moltro pour ainsi dire, nos lectures on

coction, alin qu'ollos so gravent plus srement

dans notre mmoire ot qu'elles portent tout leur

fruit.

Il y a un vritable art do la lecture, indpen-dant do la diction ot do l'impression audilivo


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fil LAMfiTJIOnRDANSI/tTUDR

agrablo quo l'on pont roohorchor; coL art a

pour but, dans lo cas qui nous occupe, do don-

ner la lecture son maximum d'attrait, d'utilitot d'intrt, do la rondro, en un mot, aussi pro-fitable quo possible.

Bion qu'on ralit, l'art do lire avec profit so

trouve confondu sur bion dos points avoc l'art

de bion tudier auquel osl consacr tout cotouvrage, nous insisterons cependant ici sur

quelques fails particuliers.Il se prsoute notamment uno question mca-

nique qui mrite do fixer l'attention.

Certaines porsonnos no comprennent que trs

pniblement lo sons do leur lecture alors qu'el-les lisent mentalement, tandis qu'en lisant

bauto voix ou simplement voix basso, on arti-

culant los mots qui so prsentent successive-

ment sous leurs yeux, le sons du texte s'illu-

mine pour elles tout coup ot elles lo peroivent ,des lors avec facilit, Chez ces porsonnos, l'en-

tendement par los y eux, dans la lecture, est nul*

ou trs faible, tandis quo la comprhension parl'oroille so fait au contraire, aisment.

Cette particularit so prsente trs frquem-ment chez los individus peu instruits chez les-

quels lo travail do la lecture est pnible ; elle se


60/233

LA MCTUBB 6B

ronconlro galomont chez los vieillards dont la

vuo commonco h s'affaiblir, mais, trbs souvonl

aussi choz dos sujots dans la forco do l'Age ot

ayant Vhabitudo do liro,

Pour los uns ot los autres, lu perception dos

ides, la comprhension du sens do leur locturo,sont alors beaucoup plus vivos, boaucoup plus

nottos quo par la simple locturo montaio.Il on ost de mmo, du plus au moins,chozchaeun

de nous ot toujours la locturo articule sera d'une

assimilation plus aise quo la lecture mentale.

Nous avons vu, en outre, quo c'ost un moyendo (ixor

l'attention,do so concentrer sur lo

sujetqu'on tudie, do s'isoler du miliou dans lequelon se trouve,

Los rsultats favorables do la locturo articulo

peuvent rationnellement s'expliquer on disant

quo par co moyen les contres do perception se

trouvent pour ainsi dire doubls, puisqu' la per-

ception visuelle vient se joindre alors la percep-tion auditive.

L'individu qui articule on lisant, so fait, on

somme, lui-mme, une leon, dont il profite

par los oreilles ot par les yeux, comme lecteurot comme auditeur. On peut mmo porter

plus loin cette comparaison.


61/233

titt M MfiTHODKDANSI/TU1)K

Ou sait combien l'onsoignemont oral d'un

professeur habilo, norgiquo, i la parolo nuan-

co ot loquonto, est plus profitable pour l'audi-

teur quo i'onsoignomont texte gal, d'un pro-fesseur torno ot monotone

Cotto diffrence pont so rotrouvor dans lo tra-

vail personnel.

Lorsquo dans l'ludo i hauto voix ou simple-ment articule, on apporte do l'animation, on

scando los phrasos, on acconluo lo toxto, do

faon sdparer los ides ot a lour donnor du

roliof, on fncilito considrablomont l'assimila-

tion crbralo, on oxcito l'intrt ot on main-tient l'attention,

On bnficie alors dos oiots d'uno vritablo

auto-suggestion.Si nous insistons sur los bons rsultats quo

peut donner dans lalocturo ot l'tudo l'articula-

tion du texte, c'est quo co procd mcaniquerond I chacun les plus grands services, et il

n'est pas un savant qui pour comprendre un

passago difficile ; un poblo pour apprcior les

beauts d'un morceau ; un crivain pour juger,

lo travail d'un confrre, ou se rondro compte doson oeuvre, ne Temploio journellement.


62/233

LA LECTURE f7

CHAPITRE! VIII

LA LECTURE(suite)

La choix dosouvrages, Los toxtos intressants, -Groslivres ot rsumes, Lalecturemcanique -Fatiguece-rbralo, Kchoc viter, Lorobutugo.

Au point do vue dos ludes personnelles dans

lesquelles le choix dos ouvrages lire ot con-

sulter n'est pas spcifi par un professeur ,il y a

une condition importante observer.

Il est, en effet, important pour la facilit do l'-lude et la longue dure du souvenir, do choisir

dos ouvrages dont lo texte soit autant que pos*siblc intressant, c'est--dire prsente un en-

chanement d'ides ot Une abondance do faits quino ncossitont ni trop d'efforts de pense, ni

une trop grande concentration d'esprit rendant

l'tude fatigante.


63/233

m LA MKTHODDANSL'KUDK

L'lude personnelle pur lu loeturo, sorti d'au-

tantplus

fructueusequ'elle

sortiplus allrayaniool que Jo toxlo du livi'o Jixorti plus facilomont

rattoution.

C'ost parco quo los livros lmentaires, los r-

sums, los manuols, parviennent difficilement

pouvoir oxcitor l'intrt, en raison de Jour pou

d'tonduo qui forco a los rsumer, a les concen-trer d'une faon abstraite, quo lour locturo est si

peu altrayanto, quo lour lude est si difiicilo.

Pour on retirer quelque profit, on doit los retenir

prosquo mol--mot.

Los traits spciaux, los grosvolumos, deman-dant seulement tro lus pour tre compris ;

pouvantdonner un grand nombro de faits, d'oxom-

plos qui so gravent profondment dans la m-

moiro ; dans lesquels il est possible de suivre

renchainomontdos ides dol'autour,

ou l'onchal-

noment dos faits,sont beaucoup plus intressants.

Ils rpondent aux questions quo peut se poser la

ponso, satisfont la curiosit do colle-ci, et en

somme se retiennent avec infiniment moins do

fatigue et pour uno dure boaucoup plus lon-

gue.L'histoire do France, lue dans les ouvrages


64/233

IX LKfiTUlU' tiO

tendus do nos grands crivains intresserait me-

nn dos enfants ; apprise pur coeur dans los rsu-ms lmentaires, oilo n'a d'attrait que pour un

bien petit nombro,Il est mmo important do remarquer quo la fa-

cilit do la lecture mcanique d'un livro ou

d'un ouvrage une inlluonco considrable sur

les profils intellectuels qu'on peut on retirer.

La fatigue dos yeux nuit au travail du cer-

veau. Or celte fatigue est amono par un clai-

rage dfectueux ou insuffisant, par la lecturo

d'ouvragos mal imprims, do ceux dont les

caractres sont petits, ou dont los lignes sonttrop rapproches.

Los jeunes gens qui se livrent une tude n'ou-

trant pas dans les cadres dos programmes offi-

ciels se heurtent souvent une difficult contre

laquelleils doivent se

prmunir.Cotte difficult c'est lo rebutage, la perte de

l'intrt intellectuel, et du dsir d'apprendre ; co

phnomne est presque toujours lo rsultat d'une

lude personnelle trop prcipite.

Quolqu'intressant que paraisse un sujet

au dbut, quoique dsir qu'on ait de rapide-ment le connatre, il est utile de mettre une cer-


65/233

no r,A MiVriionKDANSuftrvDfi

taiao lenteur dans son tudo, d'aller avec rgu-

larit, pas comptas pour ainsi dire, do ne lais-ser rien d'incompris ou do douteux, do ne pascraindro do roliro un paragraphe qui, a uno pro-mioro locturo, n'a pas donn uno impression bien

nette.

En s'imposant cotlo sorto de riguour, en rpri-mant lo dsir d'aller vilo, en tudiant en un mot

. avec mthode, on prouvo un sentiment do scu-

rit intellectuelle, de certitude do savoir; c'est

la satisfaction d'une tache accomplio selon notre

dsir,Il est incontestable que l'assimilation intellec-

tuelle domandoun certain temps. La iixation dos

images dans les cellules'crbrales, d'o rsulte

la persistance du souvenir, est comme on le sait

lo rsultat d'une rparation organique. 11faut

donner cette rparation le temps do s'oprer.Il rsulte de ceci que lo travail trop prolong

sur un mmo sujet est dfectueux, impose au

Cerveau une fatigue superflue.La varit dans le travail personnel est donc

utile pour empcher la fatiguo d'une mmo sriode cellules, et en mme temps pour conserver

l'intrt du sujet qu'on reprendra plus tard.


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U L13CTUUR (il

L'tudo supor(iciollo,hiUivo,onlovo cot intrt,

ollaco io dsir d'apprendre et la curiosit do l'in-connu, qui sont si ncessaires pour que le travail

soit attrayant.Il faut autant quopossiblo s'viter l'humiliation

do s'avouer quand on est h la lin d'un volume,

qu'on

no connat

qu'imparfaitement

le common*

cornent, et l'ennui de recommencer travailler

dos sujets vus prcdemment,Se hter avec lenteur est dans l'tude, en

gnral, une garantie do succs.

Il arrive souvent, on eftbt, que des jeunes gens

ayant un volume nouveau, s'enthousiasment eu

quelquo sorte pour les matires dont il traite^ le

lisent immdiatement on entier, vont de suite aux

applications, comm< cent pour airtsi dini soil

tude par la fin. Mai*, les notions prliminaires

leur manquent, leur sont imparfaitement con-nues, et il leur est toujours plus ou moins dsa-

grable et ennuyeux d'y revenir.

Si l'on a parcouru, regard dans son ensemble

un ouvrage consacr une science, il faut donc

bien viter do croireque

celapeut remplacerune tude approfondie, faite lentement.

Dans l'tude personnelle il est prfrable, au4


67/233


point do vue do l'acquisition dos connaissances,

do douter do soi-mme, d'tre pessimiste cetgard plutt que de s'accorder trop facilement un

satisfecit, qui peut manquer de contrle.


68/233

LARCAPITULATION 03

CHAPITRE IX

LA RCAPITULATION

L'ontroliondu souvenir.Pensedo Suquo.Ennui etportodotemps, Mlhudorapide. Losides rveil-lantes, Importancedola ronimoratioudanslestudes. Un exempleclbre.

La rcapitulation priodique dos choses

qu'on a lues ot tudies, doit tre considro

comme ncessaire ; c'est, en quoique sorte, le

moyenle

plus efficacede

no jamais oublier.Snquo prtendait que la mmoire, comme

les livres qui restent trop longtemps renferms

dans la poussire, demande tre droule do

temps on temps ; il faut, pour ainsi dire, on se-

couer les feuillets, afin de la trouver en tat au

besoin,Faite priodiquement, la rcapitulation a pour


69/233


rsultat do maintenir prsentes l'esprit toutes les

tudes antriouros, toutes les matires que Tona apprises; par exemple, on vue d'un examen.

Mais cette rcapitulation doit tre l'aito avec

mthode ou bion, sans cela, elle est inefficace ou

elle absorbo un temps considrable.

On a vuplus haut, que

dans le but do iixor l'at-

tention il est utile, dans la lecture ou dans l'-

tude d'un texte, de souligner, au crayon blou,

par exomplo, ce qui semble particulirement

important : le mot capital d'une phrase, celui

dont la vue seule rveille dans la penso l'ide

de la phraso entire; de souligner les conclu-

sions, les propositions, les commencements de

dmonstration, de faon, en somme, isoler,

faire ressortir chaque fait, chaque ide.

Lorsque, on travaillant, l'on a employ co

procd, la rcapitulation est dos plus faciles ;il suffit, pour repasser un ouvrage, do lo par-courir fouillo par fouille, les youx no distinguent

quo les mots souligns ot la vuo do ceux-ci suffit

pour rveiller instantanment dans lo cerveau

tout ronchanornont desides,

tout losujet

dans

ses moindres dtails.

Cotte rcapitulation se fait rapidement ot co-


70/233

LA RECAPITULATION 6K

pondant ollo ne doit point tre trop htive, il

faut trc certain do no laisser derrire soi aucun

point obscur ou mal compris, aucun raisonne-mont, aucune dmonstration que Ton no serait

pas mmo do pouvoir parfaitement reproduire.Dans cette rcapitulation on a la conscience, la

perception trs rapide do savoir parfaitement ou

imparfaitement ce que Ton revoit, et lorsque,par suite d'une sorte d'apathie ou do manque do

temps, on laisse une partie obscure non parfai-tement connue, l'on prouve une sorte do re-

mords, do proccupation et l'on reste poursuivi,en quoique sorte, de lacrainto que ce soit prci-sment colle question qui nous sera domando

au moment dcisif par l'examinateur.

Si l'on tudie sur dos notes prises au cours,il faut avoir soin de souligner, ou mieux encore

d'crire en plus gros tous los mots importants,

lois que les termes techniques, los dfinitions,los faits, les apborismes, los noncs et de met-

tre on marge un mot, une sorto de titre rappe-lant le texle gnral do chaque alina.

Quelquefois, los livres peuvent tre rcapitu-ls

parlavue seule'de

leurs tables dos matires,mais pour cela, naturellement, il faut que la4,


71/233

CG LA MKTITODEDANS L'ETUDE

tablo soit suffisamment dveloppe, quo los clia-

pitres aient un sommairo tendu montrant l'on-

chanemont dos idos dans la succession des ali-nas, Dans ce cas, la lccluro attonlivo de collo

lablo suflitsculo pour amoner une rcapitulationofficaco.

Uno table bien faite a une inlluenco fort

grando sur le profit intellectuel quo l'on peut re-

tirer d'un ouvrage.La rcapitulation se l'ait d'autant plus rapido-

mont qu'ollo est plus frquente et, comme rglo,on a propos de rcapituler la lin de ebaquo

jour los choses apprises dans la journe, la iln

do chaque semaine les matires vues pondantcelle-ci, la iln de chaque mois et do ebaquo

trimestre, do chaque anne, los tudes faites

pondant ces priodes, et enfin do faire une rca-

pitulation gnrale au moment d'avoir utiliser

les connaissances acquises, au moment de pas-ser los examens.

Cotte inlluonco de la rvision priodiquo dos

choses quo l'on a apprises s'explique physiolo-

giquomenl. par l'hypothse que les molcules

crbrales impressionnes par les choses quonous avons apprises, se renouvellent, se rajeu-


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LA.RCAPITULATION 07

nissont par le travail organique avec les modi-

fications subios par colles qu'ellos remplacent,

mais si ollos sont impressionnes do nouvoau,lamodification, l'imago qu'elles ont enregistre SQ

gravo plus profondment, donno un souvenir

plus not, plus prcis et do plus longuo duro qu'ilTelit t sans cola.

|5asomme,

la rvisionespaco

dos chosespr-cdemment apprises vient entrolonir la nottot

et la prcision du souvenir on entretenant l'ac-

tivit dos cellules ayant dj t impression-nes.

Comme exemple de l'emploi do la rcapitula-

tion dans les ludes, nous rappellerons l'duca-tion intellectuelle quo Rabelais, dans son livre,faisait donner Gargantua. Education baso

on grande partie sur l'iufluonco do la rcapitu-lation :

Quand Ponocrato eut mdecine Gargantuaet l'eut plac on compagnie (\a gens savants pourexciter son mulation, on tel train d'tude lo

mil, qu'il ne pordoit heure quelconque du jour :

ainsi lout sou temps consommoit en loltros et

lionnte.savoir, S'veilloit donequos Gargan-tua onviron quatre heures du malin Un


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08 LA MKTIIODEDANSL'KTUDK

jeuno pago lui lisait alors hautement ot olai-

romont ot avec prononciation comptento en

la matire, quelques pages do la divine cri-ture.

Pendant qu'il tait habill, peign, acotro

ot parfum, on lui rptait les loons du jour do

devant : lui-mme les disoit par coeur.

Puis, pendant trois heures, on lui faisait unolecture, le resta do la matino tait employ a

dos exercices gymnastiques.

Aprs le dinor, ils devisaient des leons lues

au matin , puis pondatit quelques instants, s'a-

musaient quelque rcration mathmati-

que,La digestion finie, se remettait son dtudo

principale pour trois heures ou davantage, tant

a rptai* la lecture maleslinalo qu' poursuivrele livre entrepris, quo aussi a crire. Ensuite

so consacrait a la gymnastique jusqu' la soireot ils rentraient.

Eux. arrivez au logis, cependant, qu'on apr-toit le souper, rptaient quelques passages do

ce qu'avoit t lu et s'asseoient a table.

Durant ce repas tait continue la leon du


74/233

LA RCAPITULATION 00

dner, tant que bon sombloit : lo reste tait con-

somm on bonspropos

tous lotirez et utiles.

Et aprs avoir pass la soire jouer d'ins-

truments harmonieux ou do ces petits passo-

tomps qu'on fait, es cartes, es dez et gobelets,et s'esbaudissans jusqucs l'hcuro do dormir.

Puis avec son prcepteur, rcapituloit bri-

vement la modo des Pylhagoriquos tout co ;

qu'il avoit lu, vu, s, fait et ontondu dans lo;

cours de toute la journe.

On voit, par cet exemple, quelle importanceRabelais attribuait on pdagogie la rcapitu-

lation.


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70 LA MTHODEDANSL'TUDE

CHAPITRE X

L'EXEMPLE ET L'MULATION.

L'oxomplo dans l'ducation personnelle La contagion o-rbrulo. Cas o ollo ost favorable. Le travail on vuodes oxamons. La comparaison dos forces.-L'mulation,

Sans parler (loi'influence do l'oxomplo rsul-

tant du milieu dans lequel 011 vit, des personnes

qui nous entourent, au point do vue du lan-

gage, de la tenue, des ides, des opinions et

do l'ducation en gnral, l'exemple ,a dans les

tudes et sur lo travail intellectuel une influence

incontestable,

llien no pntre aussi doucement et aussi

profondment dans l'me quo l'influence do

l'exemple, disait Loko, dans son trait de l'-

ducation,Le travail personnel n'exclut pas l'influence


76/233

L'EXEMPLKET L'EMULATION 71

do l'mulation et tle l'exemple. L'un ot l'autre

constituent de puissants excitants crbraux,

qui font apporter plus d'intrt aux tudes ;donnent en quelque sorte du courage et do l'-

nergie ; l'ont disparatre parfois la fatigue ot on

somme sont favorables au rsultat qu'on se pro-

pose, qui est l'acquisition do connaissances, en

vue d'examens, ou en vue d'une satisfactionpersonnelle.

Pour que l'lude soit profitable, il faut la con-

sidrer non comme une pnilonco, comme une

dureneessit, mais plutt par son cot attrayant:l'mulation et

l'exemple yaident

beaucoup.En outre, il y a une sorte d'habitude assez aise

prendre, avons-nous dj dit, do travailler sans

arriere-penso pnible, d'tudier tout on gardantla quitude d'esprit, la bonne humeur, L'exem-

ple de ceux qui entourent le jeune homme, pro-

fesseurs, parents, amis, peut agir puissammentdans ce sons.

Dans la prparation des examens et des con-

cours, l'mulation et l'exemple ont une action

prpondrante.

Si cette prparation est faite dans la famille,quolquos bons et nombreux matres qu'ait le


77/233

72 LA MTHODEDANS L'KTUDK

joimo candidat, quelque peine qu'il se sera don-

ne, il aura plus de difficult pour russir, bienque peut-tre sachant plus de choses, que d'au-

tres jeunes gens ayant suivi ensemble un cours

rgulier, et ayant acquis une sorte de moyennedo connaissances, sans rien de superflu on vuo

soulcmont de satisfaire par leurs rponses les

examinateurs,

Il est toujours utile en outre de comparer ce

qu'on sait avec ce que savent des camarades, dos

collgues ou dos concurrents. Une tendance na-

turelle do l'esprit est de croire facilement qu'on

sait d'une faon satisfaisante pour notre amourpropre, ou pour les examinateurs, co qu'on a lu

ou tudi mmo superficiellement. On est facile-

ment port croire qu'on on sait plus quo les

autres, et que coux-ci no se sont pas donn la

peine que nous avons eue, n'ont pas accomplile travail que nous avons fait, travail qui nous

semble norme. La comparaison vient gnra-lement rduire cette haute opinion quo nous

avons do nous-mme, u sa jttsto valeur et nous

montre quo parfois dos camarades ont mieux ou

plus appris quo nous no lo croyions.Autrefois, on donnait a chaque petit prin*


78/233

L'EXEMPLEET L'MULATION 73

co, pour exciter sou mulation et lui servir

d'exemple, un camarade choisi toujours intel-ligent et laborieux. Il suivait les mmos leons

que le prince, partageait ses jeux et ses tudes,

sous la direction des mmes prcepteurs, c'tait

en quolquo sorte un petit modle.

On raconte mmo a cesujet qu'au

sicle der-

nier, quand un prince avait commis une faute,

pour le punir on fouettait... son petit cama-

rade.

Rabelais, dans l'ducation de Gargantua, fait

ressortir l'inlluonce de l'exemple et do l'mula-

tion dans les tudes ; nous citerons le passagesuivant ;

Pour mieux ce faire, t'introduisit en

compagnie de gens savants qui se trouvaient

l, pour que, par l'mulation qu'il en ressen

lit, son esprit s accrt et qu'il et le dsir d'-tudier et tfacqurir du savoir*

Citons encore un fait l'appui do cette conta-

gion de l'exemple, Alexandre Dumas parlant d'un jeune secr-

taire interprte qui l'avait accompagn dans un

do ses voyages, disait :

Je commence k croire que le travail est non.'i


79/233

U IX MJOTIIODRDANSL'ITUOIi!

seulement endmique comme le cholra, mais

contagieux comme la poste. Lorsque j'avais prisKalino Moscou, j'avais certainement pris, sans

lui faire do tort, ou plutt sans taire de tort aux

autres, un des plus paresseux coliers do l'Uni-

versit.

Eh bion, peu a pou, Kalino avait gagn lamaladie du travail. On ne pouvait plus arracher

Kalino do sa table, mmo aux heures des repas.Il prenait la plume au point du jour, no la quit-tait qu' minuit...

/Le travail en commun est, au point de vue

; des tudes, beaucoup moins pnible cjue le tra-

vail isol, tout en tant plus fructueux.

Le travail dans leur famille, dos lves externes

de nos lyces, plus attrayant en apparence, est on

ralit plus pniblo que le travail en commun,

l'tude, des internes, demi-pensionnaires ou ex-ternes surveills.

Los devoirs dans la famille exigent d'autant'

plus de force de caractre et causent d'autant

plus d'ennui que l'enfant est plus jouno.Dans le travail en commun, dans les lyces,

par exemple, les devoirs se font principalement

pendant l'lude du soir, cette sance a lieu aprs


80/233

L'EXEMPLEJ


81/233

70 LA MKTHODEDANSL'ETUDE t

camarades tous absorbs, il s'ennuie, attend

avec impatience l'heure de la fin do l'tude, et

alors souvent,pour trouver le temps moins long,il se remet au travail, et finit d'ordinaire par en

prendre l'habitude

Un jeune homme ou un enfant inaltontif, ner-

veux, peu travailleur, pourra se transformer, s'ilest place entre deux de ses camarades plus cou-

rageux que lui. Dans les cas analogues, l'in-

fluence de la contagion de l'exemple est incon-

testable.

Le travail individuel des enfants dans leursfamilles, au contraire, surtout dans les familles

peu aises, est gnralement pnible et ne peutse faire que dans des conditions difficiles.

Le plus souvent, l'enfant s'installe pour faire

ses devoirs l'extrmit d'une table, parfoisloin de la lumire ; ses parents, dos soeurs,des frres, plus petits, circulent autour do lui,

parlent, tout cela le proccupe, l'ompcho de

fixer son attention, et en gnral il no songe

qu'a terminer son travail bien ou mal-, le plus

tt possible, pour tre libre son tour et pou-voir faire co qu'il voudra.

Heinarquons que le travail en commun sn


82/233

L'EXEMPLEET L'MULATION 77

trouve non seulement dans l'internat, mais aussi

clans le demi-internat ; l'lve restant l'cole ytermine toute sa tche, et s'en retourne chez lui

quand celle-ci est finie, matre alors de son

temps et sans proccupation de devoirs rem-

plir.Les runions d'tudiants, en vue d'tudos

communes, de prparation des examens, sont

galement trs profitables, pourvu qu'elles ne

soient composes que djeunes gens anims du

dsir de russir et voulant travailler srieuse-

ment. Mais dans ce cas, la prsence dans la ru-

nion d'un seul camarade, tourdi, ou pou tra-vailleur, tolr par esprit de confraternit, suf-

fit parfois pour faire perdre a tout le groupe les

bons effets do ce mode de travail.

Quand on est tudiant, c'est--dire libre de

travailler peu prs aux heures de son choix,on peut ainsi se runir plusieurs amis pour tu-

dier en commun, le travail est alors bien plusfacile, plus prompt et plus agrable. Lorsque

plusieurs jeuues gens sympathisant ensemble, peu prs de mmo savoir, anims du mme

dsir de connatre, associs pour apprendre, sont


83/233

78 LA.AllijfHODiiDANSL'fe'MDE

runis, alors ls heures d'tude passent vite ot

sont fructueuses.Une recherche dans un dictionnaire, unfmot

h trouver, une formule a construire, sont des

travaux qui profitent t tous, et quand il s'agitde corriger dos notes prisos un cours, alors

que seul il faudrait passer quelquefois bien dutemps reconstituer une phrase, se rappelerune explication ; tant plusieurs, l o l'un est

arrt, l'autre ne Test pas, mais celui-ci plulard pourra l'tre a son tour.

Si l'un n'a pas compris un passage, un autre

plus heureux le lui expliquera.

Aprs l'tude, aprs le travail, viennent ces

longues conversations, ces "discussions o cha-

cun change ses ides, donne ses raisons, s'a-

nime et mot tout le feu de la jeunesse et de la

conviction pour persuader et faire triompherl'opinion qu'il croit la vraie. Ces discussions f-

condes remuent les ides, ouvrent de nouveaux

horizons, font raisonner.

Dans ces runions, naissent parfois des ami-

tis durablesqui

survivent autemps

destudes,et si plus lard un confrre devient clbre, on

est heureux et lier d'avoir travaill avec lui,


84/233

L'EXEMPLEET L'EMULATION 70

Un des avantages du travail en commun, c'est

qu'on suit alors bien plus exactement un pland'tude, qu'on no le ferait on travaillant seul ;dans ce dernier cas, moins d'une forme vo-

lont, on se laisse trop facilement entraner parle caprice du moment.

Au

point

de vue du travailpersonnel, quandon se rond compte de l'influence de l'mulation

et dol'exomple comme excitants crbraux capa-bles de faire trouver le travail intellectuel moins

pnible, on peut en dduire des rgles do con-

duite facilement applicables, rgles variables

naturellement suivant l'ge, le milieu, les cir-constances.

Rg

la mÉthode dans l'Étude et dans le travail intellectuel - n5455496_pdf_1_-1dm

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