la peste, cause véritable de la mort de roméo et juliette

3
Editorial Mddecine et Maladies Infectieuses -1986 -- 6 -- 409 ~ 411 La peste, cause v6ritable de la mort de Rom6o et Juliette* par H.H. MOLLARET Romeo empoisonn6 et Juliette poignard6e, telle fut la fin des amants de V6rone ; que la peste ait 6t6 la cause de ce double suicide c'est ce que nous allons rappeler. Repr6sent6e pour la premiere fois en 1595, la trag6die de Romeo et Juliette rut probablement 6crite en 1592. Selon la plupart de ceux qui recherch~rent ses sources, Shakespeare se serait inspir6 d'un po~me d'Arthur Brooke, The Tragicall History of Romeus and Juliet, paru en 1562 (3) et du Palace of Pleasure de William Paynter, paru en 1567 (8). L'inexorabilit6 du destin, I'inutilit6 de toute pr6caution pour 6chapper au sort qu'ont, seuls, fix6 les dieux, domin~rent la litt6rature antique. Le mythe des amants s6par~s par la mort ~ la suite de quelque mis6rable m~prise, d'un incident apparemment futile, apparait tr~s t6t : parce que I'orage 6teint la lampe d'Hero qui le guidait dans I'Hellespont, L6andre se noie; Iorsqu'elle voit son cadavre rejet6 par lamer, Hero se pr6cipite dans le vide. Parce qu'il trouve le voile de Thysb6, Pyrame la croit morte et se tue ; Iorsqu'elle d6couvre son cadavre, Thysb~ se suicide ~ son tour. II en sera de m~me pour Romeo et Juliette : c'est parce que le message du Fr~re Laurent ne parvient pas ~ Romeo que celui-ci, croyant morte Juliette qui n'6tait qu'endormie, se tue et que Juliette, r6veill6e, se suicide sur le corps de Romeo. Mais pourquoi le message ne parvint-il pas ? C'est ce qu'il nous faut voir. L'histoire de Romeo et Juliette apparait en 1476 dans la XXXIII ° nouvelle de Tommaso Guarda- ti de Salerne, dit Masuccio (ou Masuzio) Salernitano (7) : deux jeunes gens de Sienne, Mariotto et Gonozza, se sont secr~tement mari6s ; condamn6 ~ I'exil pour une rixe, Mariotto part pour Alexan- drie, cependant que la famille de Gonozza d6cide de la marier. Le moine qui I'avait unie ~ Mariotto lui fait prendre une potion devant lui donner I'apparence de la mort. Elle pourra, r6veill6e, rejoindre Mariotto. Malheureusement la lettre qui doit le pr6venir de cette fausse mort ne I'atteint pas, les corsaires ayant coul6 navire et correspondance. Lui parvient seulement le bruit de la mort de Gonozza : il rentre alors ~ Sienne pour ouvrir le tombeau et se tuer sur le cadavre de son 6pouse ; mais, surpris, il est arr6t6, reconnu, d6capit6. Gonozza r6veill6e et bien vivante, 6tait pendant ce temps parvenue Alexandrie ; elle en repart aussit6"t pour Sienne mais n'y parvient qu'apr~s I'ex6cution de son marl ; elle entre alors au couvent et y meurt bient6t. Mariage secret, exil, potion soporifique, mort simul6e, message non parvenu et mort des deux amants : tousles ressorts de la piece de Shakespeare sont d6j&, rassembl6s, En 1524, Luigi da Porto (1485-1529) de Vicenze, 6crit une Iongue nouvelle : Giuletta e Romeo, istoria novellamente ritrovata di due nobili amanti con la pietosa morte intervenuta gia nella citta di Verona nel tempo del Signor Bartolomeo Dalla Scala (5). Elle connait trois ~ditions successives, la premiere sans date (probablement 1530), les suivantes en 1535 et 1539. Le r~cit est, dans ses grandes lignes, calqu6 sur la nouvelle de Masuccio mais, comme dans Shakespeare, I'action se d6roule V6rone et les noms de Romeo Montecchi et Giuletta Capeletti apparaissent, r6minescence d'un vers de Dante : (<Vieni a veder Montecchi e Capeletti)). Point de peste jusque I& : elle apparait pour la premiere fois dans une nouvelle de Matteo Bandel- Io, dominicain n6 vers 1480 dans le Milanais et mort, 6v6que d'Agen, en 1561. Parmi les 40 nouvelles 409

Upload: hh

Post on 05-Jan-2017

218 views

Category:

Documents


2 download

TRANSCRIPT

Page 1: La peste, cause véritable de la mort de Roméo et Juliette

Editorial Mddecine et Maladies Infectieuses -1986 -- 6 -- 409 ~ 411

La peste, cause v6ritable de la mort

de Rom6o et Jul iette*

par H.H. MOLLARET

Romeo empoisonn6 et Juliette poignard6e, telle fut la f in des amants de V6rone ; que la peste ait 6t6 la cause de ce double suicide c'est ce que nous allons rappeler.

Repr6sent6e pour la premiere fois en 1595, la trag6die de Romeo et Juliette rut probablement 6crite en 1592. Selon la plupart de ceux qui recherch~rent ses sources, Shakespeare se serait inspir6 d'un po~me d'Arthur Brooke, The Tragicall History of Romeus and Juliet, paru en 1562 (3) et du Palace of Pleasure de William Paynter, paru en 1567 (8).

L'inexorabilit6 du destin, I ' inut i l i t6 de toute pr6caution pour 6chapper au sort qu'ont, seuls, f ix6 les dieux, domin~rent la litt6rature antique. Le mythe des amants s6par~s par la mort ~ la suite de quelque mis6rable m~prise, d'un incident apparemment futile, apparait tr~s t6t : parce que I'orage 6teint la lampe d'Hero qui le guidait dans I'Hellespont, L6andre se noie; Iorsqu'elle voit son cadavre rejet6 par lamer, Hero se pr6cipite dans le vide. Parce qu'i l trouve le voile de Thysb6, Pyrame la croit morte et se tue ; Iorsqu'elle d6couvre son cadavre, Thysb~ se suicide ~ son tour.

II en sera de m~me pour Romeo et Juliette : c'est parce que le message du Fr~re Laurent ne parvient pas ~ Romeo que celui-ci, croyant morte Juliette qui n'6tait qu'endormie, se tue et que Juliette, r6veill6e, se suicide sur le corps de Romeo.

Mais pourquoi le message ne parvint-il pas ? C'est ce qu'i l nous faut voir.

L'histoire de Romeo et Juliette apparait en 1476 dans la XXX I I I ° nouvelle de Tommaso Guarda- t i de Salerne, dit Masuccio (ou Masuzio) Salernitano (7) : deux jeunes gens de Sienne, Mariotto et Gonozza, se sont secr~tement mari6s ; condamn6 ~ I'exil pour une rixe, Mariotto part pour Alexan- drie, cependant que la famille de Gonozza d6cide de la marier. Le moine qui I'avait unie ~ Mariotto lui fait prendre une potion devant lui donner I'apparence de la mort. Elle pourra, r6veill6e, rejoindre Mariotto. Malheureusement la lettre qui doit le pr6venir de cette fausse mort ne I'atteint pas, les corsaires ayant coul6 navire et correspondance. Lui parvient seulement le bruit de la mort de Gonozza : il rentre alors ~ Sienne pour ouvrir le tombeau et se tuer sur le cadavre de son 6pouse ; mais, surpris, il est arr6t6, reconnu, d6capit6. Gonozza r6veill6e et bien vivante, 6tait pendant ce temps parvenue Alexandrie ; elle en repart aussit6"t pour Sienne mais n'y parvient qu'apr~s I'ex6cution de son marl ; elle entre alors au couvent et y meurt bient6t. Mariage secret, exil, potion soporifique, mort simul6e, message non parvenu et mort des deux amants : tousles ressorts de la piece de Shakespeare sont d6j&, rassembl6s,

En 1524, Luigi da Porto (1485-1529) de Vicenze, 6crit une Iongue nouvelle : Giuletta e Romeo, istoria novellamente ritrovata di due nobili amanti con la pietosa morte intervenuta gia nella citta di Verona nel tempo del Signor Bartolomeo Dalla Scala (5). Elle connait trois ~ditions successives, la premiere sans date (probablement 1530), les suivantes en 1535 et 1539. Le r~cit est, dans ses grandes lignes, calqu6 sur la nouvelle de Masuccio mais, comme dans Shakespeare, I'action se d6roule V6rone et les noms de Romeo Montecchi et Giuletta Capeletti apparaissent, r6minescence d'un vers de Dante : (<Vieni a veder Montecchi e Capeletti)).

Point de peste jusque I& : elle apparait pour la premiere fois dans une nouvelle de Matteo Bandel- Io, dominicain n6 vers 1480 dans le Milanais et mort, 6v6que d'Agen, en 1561. Parmi les 40 nouvelles

409

Page 2: La peste, cause véritable de la mort de Roméo et Juliette

qu' i l ~crivit, la IX °, compos~e entre 1531 et 1536, et d~di~e ~ Fracastor, raconte la Sfortunata morte di dui infelicissimi amant i che I 'uno di veleno et I 'altro d i dolore mor i rono, con varii accidenti (1). La nouvelle est aussi largement inspir~e de celle de Masuccio que la piece de Shakespeare le sera du r~cit de Bandello : Romeo et Jul iette s~par~s par I 'hosti l i t~ entr e Montaigu et Capulet, leur mariage secret, I'assassinat de Tebaldeo, I 'exil de Romeo ~ Mantoue, la po t i on s(porif ique du Fr~re Laurent et le message destin~ & rassurer Romeo avant qu' i l apprenne la fausse mort de Juliette. Ici encore le message ne parvient pas, mais cette fois la peste en est la cause : Iorsque le messager se rend de V~rone

Mantoue, au couvent Saint Francois, {(E se trouva, ~crit Bandello, qu'un des fr~res de ce couvent 6tait mor t peu de temps auparavant et comme on suspectait que ce pouvai t #tre la peste, le fr~re ru t consider6 par les Deputat i di Sanita comme mor t de pestilence et ce d'autant plus qu'un bubon (ga- vocciolo) plus gros qu'un oeuf, lu i rut trouv# dans I'aine, ce qui #tait un indice certain et tou t & fai t #vident de cette maladie pestif~re . . . les sergents de Sant# ordonn~rent au p~re gardien de ne laisser sort ir personne sous peine de grave puni t ion . . . le fr~re venu de V6rone eut beau dire qu' i l venait tout juste d'arriver et ne s'6tait m#l# ~ personne, i l se fatigua en vain et dut, malgr# lui, rester dans le couvent, raison pour laquelle i l ne donna pas la fameuse lettre ~ Romeo et ne lu i adressa aucun message, ce qui fu t cause d'un tr~s grand mah~.

Les nouvelles de Bandello furent traduites en fran~ais par Pierre Boaistuau, conteur et traduc- teur n~ vers 1520 qui s'~tait pourvu d'un cur ieux pseudonyme : Chelidonius Tigurinus. La premiere ~dit ion de ses ((Histoires tragiques extraites des oeuvres italiennes de Bandel et mises en notre langue franqoise par Pierre Boaistuau, surnomm# Launay, nat i f de Bretaigne)~ parut en 1559 (2). Son Histoi- re troisiesme, (~De deux amants, dont I 'un mouru t de venin, I'autre de tristesse)~, suit d'assez pros le texte de Bandetlo (malgr~ le t i tre, Jul iette ne meurt pas de tristesse mais se poignarde) et la peste y joue le m~me rble : le fr~re cordelier porteur du message ((s'en va ~ son couvent ;ma is depuis qu' i l y fu t entrd, i l ne lu i ru t Ioisible de sort ir ~ ce jou r comme i lpensoi t , parce que quelquesjours avant i l estoit mor t quelque religieux du couvent de peste ; pourquoy les d6putez de la Sant# avaient d6- fendu au gardien que les Cordeliers n'eussent & aller par la ville, ny communiquer avecques aucun des citoyens, tant que messieurs de la Justice leur eussent donn# permission. Ce qui fu t cause d'un grand mal . . . ~).

Le r~cit de Boaistuau fu t repris presque textuel lement par A r thu r Brooke dans son po~me Romeo and Julietta, paru ~ Londres en 1562 et par Will iam Paynter dans The Goodly History o f the true and constant love betweene Rhomae and Julietta paru cinq ans plus tard.

Selon la plupart des ~tudes sur ses sources, Shakespeare se serait inspir~ du po~me de Brooke (4). En fait, il ne lui emprunta que le personnage savoureux de la nourrice de Juliette. II est certain, maintenant, que Shakespeare, qui parlait I ' i tal ien (6, 9) pr i t directement connaissance de la nouvelle de Bandello et, sans doute, d'autres textes italiens sans avoir besoin de recourir & leur traduct ion anglaise : il a ~t~ ~tabli que les Novelle de Luigi Da Porto, de Boccace, de Bandello et de bien d'autres f iguraient dans la I~iblioth~que du grammairien Giovanni Flor io avec lequel Shakespeare fu t tr~s li~ (6).

Quelle qu'ait ~t~ sa source, Shakespeare fera, lui aussi, de la peste I ' instrument du destin : dans la sc~ne II du V~me acte le fr~re Jean, messager, r~v~le ~ fr~re Laurent comment il n'a pu remettre ia lettre ~ Romeo :

Fr~re Jean : J'6tais all# ~ la recherche d 'un fr~re d#chauss6 de notre Ordre, qui devait m'accom- pagner et je I'avais trouv# ici, dans la cit6, en train de visiter les malades ; mais les inspecteurs de la ville, nous ayant rencontres tousles deux dans une maison qu'i ls soup~onnaient infect6e de la peste, en ont ferm~ les portes et n 'on t pas voulu nous laisser sortir. C'est ainsi qu'a 6t# emp#ch# mon d6part pour Mantoue.

Fr~re Laurent : Qui donc a por t6 ma lettre ~ Romeo ?

Fr~re Jean : La voici ; je n'ai pu I 'envoyer n i me procurer un messager pour te la rapporter, tant la contagion effrayait tout le monde.

410

Page 3: La peste, cause véritable de la mort de Roméo et Juliette

La seconde pand~mie de peste qui atteignit I 'Europe en 1348 imprima en Italie comme en Angle- terre une marque profonde. End~mique en Lombardie, V~n~tie, Emilie, Ombrie durant deux si~cles au moins, - ainsi Mantoue fut frapp~e en 1410, 1468, 1478, 1497, 1506, 1524-1528, etc - la peste apparait en th~me principal ou comme toi le de fond dans de nombreux ~crits. On connait la preface de Boccace & son Decameron (1352). Si la X X X I I I ° nouvelle de Masuccio oO s'~bauche I'histoire de Romeo et Jul iet te n'y fai t pas allusion, la peste est le th~me de la X X I V ° nouvelle qui se d~roule durant I'~pid~mie de Perugia. Rien d'~tonnant ~ ce que Bandello, qui avait surv~cu ~ I'~pid~mie d 'Alvaro en 1504, ait fa i t de la peste le ressort de sa nouvelle : qu'une vil le soit consignee, toute cir- culat ion interdite, tout commerce et tout courrier arr~t~s, ~taient alors chose banale. Rien d'~ton- nant non plus ~ ce qu' i l ait d~di~ sa nouvelle ~ Fracastor, m~decin de V~rone et le premier des contagionnistes.

Rien d'~tonnant, non plus, ~ ce que Shakespeare, dans une Angleterre elle aussi ravag~e par I'~pi- d~mie, ai t & son tour utilis~ la peste dans le d~nouement de sa piece. Entree ~ Londres en septembre 1348, la peste y r~apparut en 1360, 1362, 1368-1369, 1375, 1382 puis de 1405 & 1407, en 1426, de 1433 ~ 1438, en 1454 encore et presque sans interrupt ion de 1464 jusqu'~ la f in du XV ° si~cle.

Comme le montre I'~tude de Wilson (10) la peste jalonna I'existence de Shakespeare : des ann~es durant, ~ Stratford on Avon comme & Londres, Shakespeare connut, d~s I'enfance, le tableau habituel de la peste : fermeture pendant 40 jours des maisons infect~es, marquees d'une botte de paille, inter- dict ion aux malades d'en sortir sans une baguette blanche & la main ; abattage syst~matique des chiens obl igat ion de br01er paille, liti~re et v#.tements contamin~s ; interdict ion des rassemblements Iors des fun~railles ; enterrements nocturnes, entre minui t et trois heures du matin. A partir de 1583 la circu- lat ion en temps de peste est s~v~rement r6glement~e : si I 'on peut encore quit ter telle ville, le retour y est interdi t avant 28 jours. Rien de plus naturel, pour Shakespeare, que de reprendre ~ son tour I 'art i f ice du messager emp~ch~.

Les mesures concernant les theatres touch,rent ~videmment particuli~rement Shakespeare. La premiere interdict ion de jouer en temps d'~pid~mie fut d~cr~t~e le 12 f~vrier 1564, annie de sa nais- sance. En 1584-1585, la troupe de la Reine proposa que la fermeture ne soit obl igatoire qu'~ partir de 50 morts de peste par semaine dans Londrres ; mais la ville objecta qu'i l y avait des malades qui gu~rissaient et que le nombre de d~c~s ~tait sous-estim~ par dissimulation ou ignorance. Finalement I'arr~t de tout spectacle fut impos~ Iorsque les d6c~s hebdomadaires d~passeraient 50 par semaine et ce pendant trois semaines cons~cutives.

Lorsque la peste ~clata une fois encore & Londres ~ I 'automne 1592 et s'aggrava I'ann~e suivante - faisant 15 000 victimes, soit le dixi~me de la populat ion, dont le Lord-Maire et quatre ~chev ins- les theatres furent compl~tement arr~t~s d'avril ~ d~cembre 1593. Repr~sent~e en 1595, la trag~die de Romeo et Juliette aura donc pris naissance en pleine ~pid~mie. Rien d'~tonnant & ce que Shakes- peare I'ait introdui te dans sa piece en en faisant la cause, certes indirecte, mais v~ritable de la mort des deux ambnts.

3.

4.

5.

B I B L I O G R A P H I E

BANDELLO -- Tutte le opare di Matteo Bandello. Milan, Mon- dadori ed., 1952, 726-766

B O A I S T U A U P. -- Histoires tragiques. Paris, H. Champion ~dit. 1977

BROOKE A. -- The tragical history of Romeus and Juliet. in Shakespeare's Library : a Collection of the Romances, Novels, Poems and Histories used by Shakespeare as the foundation of his dramas. London, Thomas Rodd. ed., vol. I1~ s.d. (1843)

C A R R R.A. -- Pr6face de 1'6dition des Histoires tragiques de P. Boaistuau, op. cit.

DA PORTO L. -- Giuletta e Romeo. in Quaranta novelle scelte di Matteo Bandello. Milano, Sonzogno ed., s.d.

6. LONGWORTH-CHAMBRUN M. -- Shakespeare re.trouv~. Sa vie, son oeuvre. Paris, Larousse-Plon (~dit., 1947

7. MASUCCIO SALERNITANO -- II Novellino. A cura di Alfredo Mauro. Bari, G. Laterza e figli, 1940

8. PAYNTER W. - The Goodly history of the true and constant love betweene Rhomeo and Juliette, reprinted from the second volume of Palace of Pleasure. in Shakespeare's Library : A Col- lection of the Romances, Novels, Poems and Histories used by Shakespeare as the foundation of his dramas. London, Thomas Rodd edit., vol. II, s.d. (1843)

9. SIMROCK K. -- Die Quellen des Shakespeare. Bonn, 1870, tome I

10. WILSON F.P. -- The Plague in Shakespeare's London. London, Oxford University Press, 1927, 228 pp.

411