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27/09/2016 1 LA PRECOCITE INTELLECTUELLE: « COMPRENDRE ET AGIR » LES SPÉCIFICITÉS COGNITIVES ET LE PARCOURS SCOLAIRE Elodie LEGRIX, Psychologue spécialisée en neuropsychologie. AFEP. 14 Novembre 2015 PLAN Introduction : Quelques éléments de définition I. Mieux comprendre…les spécificités cognitives Le fonctionnement cérébral Le fonctionnement intellectuel Les fonctions cognitives II. Mieux comprendre… leur parcours scolaire Rôle de l’environnement Causes liées au profil cognitif Le problème des comorbidités III. Mieux comprendre… comment accompagner ces difficultés Que peut-on faire à la maison? Que peut-on faire à l’école? Que peut-on en cas de troubles neuropsychologiques? 2/57 Elodie LEGRIX, Neuropsychologue

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27/09/2016

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LA PRECOCITE INTELLECTUELLE:

« COMPRENDRE ET AGIR »

LES SPÉCIFICITÉS COGNITIVES ET LE

PARCOURS SCOLAIRE

Elodie LEGRIX, Psychologue spécialisée en neuropsychologie. AFEP. 14 Novembre 2015

PLAN

� Introduction : Quelques éléments de définition

� I. Mieux comprendre…les spécificités cognitives� Le fonctionnement cérébral� Le fonctionnement intellectuel� Les fonctions cognitives

� II. Mieux comprendre… leur parcours scolaire• Rôle de l’environnement• Causes liées au profil cognitif• Le problème des comorbidités

� III. Mieux comprendre… comment accompagner ces difficultés

• Que peut-on faire à la maison?• Que peut-on faire à l’école?• Que peut-on en cas de troubles neuropsychologiques? 2/57

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LE NEUROPSYCHOLOGUE

Le psychologue spécialisé en neuropsychologie s’intéresseplus particulièrement aux processus mentaux et à leurrelations avec le cerveau.

En tant que psychologue, il conserve une attentionparticulière sur le psychisme et la singularité de l’enfant.

En tant que spécialiste en neuropsychologie:� s’applique à décrire le fonctionnement cognitif de l’enfant

(attention, mémoire, planification,…).

� travaille en collaboration avec les autres professionnels (psychologues scolaires, orthophonistes, ergothérapeutes,…)

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APPORT DE LA NEUROPSYCHOLOGIE

DÉVELOPPEMENTALE DANS L’ÉTUDE DU HPI

Etude de la relation entre lesdiverses structures du cerveau et

les fonctions cognitives chez

l’individu en cours de

développement

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DES ENFANTS DIFFICILES À DÉFINIR

� Doués� Surdoués� Précocité intellectuelle� Haut potentiel intellectuel (HPI)� Douance� Génie� Zèbre� ….

« les enfants précoces ne sont pas tout à fait des

enfants comme les autres, mais comme les autres se

sont des enfants » Olivier Revol

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QUI EST CONCERNÉ?

� +/- 2% de la population� Touche tous les milieux socio-culturels� Autant de garçons que de filles…mais:

� Plus de garçons en difficultés� Seulement 30% des EIP identifiés sont des filles qui

sont moins souvent détectées car plus scolaires et appliquées (sur adaptation)

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I. MIEUX COMPRENDRE… LES SPÉCIFICITÉS COGNITIVES

I. MIEUX COMPRENDRE…LES SPÉCIFITÉS

COGNITIVES

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1. Fonctionnement cérébral

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� Études en EEG: vitesse de conduction plus rapide

� Myélinisation (7-12 ans) plus intense

� Etude en TEP: conso de glucose moins importante, activation de l’aire frontale dans les deux hémisphères (Duncan, 2000)

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e1. Fonctionnement cérébral spécifique

� Etude sur l’épaisseur du cortex: dynamique développementale différente pour le cortex frontal et pariétal

� Forte corrélativité QI et connexions entre les régions postérieures et le cortex frontal moyen

� Tractographie: intelligence reliée à l’efficacité du circuit pariéto-frontal: intégration des informations traitées par ces deux zones du circuit 10 /57

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1. Fonctionnement cérébral spécifique

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I. MIEUX COMPRENDRE…LES SPÉCIFITÉS

COGNITIVES

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2. Le fonctionnement intellectuel

1. Fonctionnement cérébral

« La meilleure façon d’évaluer

l’intelligence globale est

d’utiliser une grande variété

d’épreuves qui chacune mesure

une diversité d’aptitudes et de

processus impliqués dans

l’activité intellectuelle »

Grégoire, 2006

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2. Le fonctionnement intellectuel

� Intelligence: Quelle définition? Comment l’évaluer?

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� Les tests utilisés:

� Les échelles de Weschler: � WPPSI III (2ans 6mois à 7 ans 3mois)� WISC IV (6ans à 16 ans 11 mois)� La WAIS IV (16 ans à 89 ans)

� Le K-ABC II3 ans à 12 ans 11 mois

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e2. Le fonctionnement intellectuel

QI Total (QIT)

Indice de compréhension verbale (ICV)

Indice de vitesse de traitement

(IVT)

Indice de raisonnement perceptif (IRP)

Indice de mémoire de

travail (IMT)

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2. Le fonctionnement intellectuel Le WISC IV (2004, 1100enf)

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� Aspects quantitatifsLe QIT ne peut être calculé que si les scores

aux échelles sont homogènes

� Hétérogénéité du profil: Plus l’écart est important plus le risque de trouble neuropsychologique associé est possible

� Et plus le risque de difficultés scolaires est important

� Aspects quantitatifsLe QIT ne peut être calculé que si les scores

aux échelles sont homogènes

� Hétérogénéité du profil: Plus l’écart est important plus le risque de trouble neuropsychologique associé est possible

� Et plus le risque de difficultés scolaires est important

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e2. Le fonctionnement intellectuel

� Aspects qualitatifs:

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2. Le fonctionnement intellectuel

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Le diagnostic de précocité est le résultat d’une démarche globale qui ne s’arrête pas à un chiffre

EVALUER :

� des processus cognitifs

� des processus affectifs

� des processus environnementaux

qui interagissent dans le développement de l’enfant

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e2. Le fonctionnement intellectuel

I. MIEUX COMPRENDRE LES SPÉCIFICITÉS

COGNITIVES

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2. Le fonctionnement intellectuel

3. Fonctions cognitives

1. Fonctionnement cérébral

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Au-delà de l’intelligence…

étude de différentes fonctions:

� Les fonctions instrumentales (Gnosies, Praxies, Langage)

� Les capacités mnésiques

� Le traitement des données numériques

� Le traitement visuo-spatial et neurovisuel

� Les capacités exécutives et attentionnelles

� Les capacités d’abstraction, de catégorisation

� Les émotions, la cognition sociale

� Mais aussi, la communication, la régulation affective,l’adaptation sociale

Ces différentes capacités cognitives sont évaluées précisément aumoyen d’outils plus spécifiques appartenant au champ de laneuropsychologie (tests standardisés)

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e3. Fonctions cognitives

Avant 3 ans: un développement précoce et homogène:

o Nouveau né: état d’éveil et de focalisation de l’attention plus importante

� Développement psychomoteur plus précoce: tenus du dos, maitrise des membres, marche,…

� Mise en place des pré-requis de la parole et du langage en avance d’au moins 3 mois. Pas de langage bébé

� Simulacre de langage écrit: autour de 34 mois

� Structuration temporelle et spatiale, développement de la latéralité et orientation du corps, intelligence sensi-motrice: précoce

Après 3 ans: apparitions de dyssynchronies20 /57

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3. Fonctions cognitives•Développement•(Vaivre-Douret, 2004)

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� Traitement de l’information plus rapide� En unité de temps égale, l’enfant surdoué

parvient à transmettre au cortex plus d’informations.

� Ont besoin de moins de répétitions

� Mettent plus de temps à répondre

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e3.Fonctions cognitives•Traitement de l’information

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� Mémoire à long terme� Bonne capacités de mémoire car à quantité de sommeil

égale, l’enfant précoce présente des phases plus longues de sommeil paradoxal. (J.C. Grubar)

� Mémorisation à long terme d’informations personnellement vécues (Mémoire épisodique) : meilleure chez les HPI et enfants au QI supérieur aux tests de mémoire classiques (ex: 15mots & Fig.Rey)

� Grande intolérance à la répétition

3. Fonctions cognitivesLa mémoire

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� Relation avec le QI

� Processus central et particulièrement efficace chez les EIP

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e3. Fonctions cognitives Les fonctions exécutives

EVALUATION DE LA MDT

� Mémoire de travail Permet de stocker et de manipuler des informations

pendant de courtes périodes lors de la réalisation d’une

activité

� 2,5 fois supérieure entre un sujet ayant un QI de 140 et un avec 95 (J.C. Grubar)

� Cela concerne: a)la durée de stockage b)la quantité d’information stockée

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3. Fonctions cognitives•La mémoire de travail

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� Processus attentionnels spécifiques� Seuil d’activation: manque d’attention pour les tâches trop

simples� Aspect multisensoriel: ont besoin de faire plusieurs choses en

même temps� Niveau d’attention (sélective et soutenue) qui peut être très élevé

� Bonne planification aux tests

� Bonne flexibilité

� Meilleure inhibition: permet de focaliser leur attention sur les aspects pertinents de la tâche (Houdé, 2000)

� Besoin de complexité25 /57

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e3. Fonctions cognitives Les fonctions exécutives

� Fulgurence et arborescence de la pensée

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3. Fonctions cognitivesMode de pensée

La pensée s’organise comme lesramifications d’un arbre,créant des réseaux quis’activent simultanément

Tous les éléments stockés danssa mémoire sont disponibles enmême temps, en permanence

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� Fulgurence et arborescence de la pensée

�Fait des liens entre des éléments que d’autres ne feraient pas (créativité)

� Fait des liens entre le problème posé et des situations semblables déjà vécues (flexibilité)

� Vision simultanée des problèmes au détriment d’une démarche séquentielle, analytique, plus longue et coûteuse en énergie.

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e3. Fonctions cognitives

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HPI: un fonctionnement

cérébral particulier

Très bonne

mémoire

Traitement de

l’information

QI supérieur mais

Hétérogénéité du profil

Fonctions exécutives

Planification, flexibilité et inhibition

supérieures

Processus attentionnels plus efficaces si > au seuil d’activation

Plus rapide

Mémoire de travail plus performante

Traitent plus d’informations

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II. MIEUX COMPRENDRE… LEUR PARCOURS SCOLAIRE

II. MIEUX COMPRENDRE… LEUR PARCOURS SCOLAIRE

� Des chiffres alarmants !(Siaud-Facchin, 2012 ; Lalande, 2015)

� Près de deux tiers des élèves surdoués ont desdifficultés scolaires

� Presque un sur deux redouble.� Plus de 30 % d’entre eux n’arrivent pas aux études

supérieures.

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II. MIEUX COMPRENDRE… LEUR PARCOURS SCOLAIRE

(O. REVOL)

� Les causes liées à l’environnement

� Les causes liées au profil cognitif

� Les causes psychoaffectives

� Le problème de la co-morbidité

« Contrairement aux idées reçues, le parcours

scolaire d’un enfant précoce n’est malheureusement

pas toujours rose. » (Kieboom, 2011)

� Elèves à besoins éducatifs particuliers 31/57

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RÔLE DE L’ENVIRONNEMENT

� Le potentiel des enfants qui leur est inné,s’exprime différemment selon l’environnementdans lequel ils évoluent.

� Toutes les compétences ne se développent pas aumême niveau. Certains domaines peuvent êtresurinvestis (ex : le langage), d’autres peuexploités par manque d’appétence (ex :graphisme).

� Idée de dégradation des fonctions non stimulées

� Dyssynchronies 32 /57

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CAUSES LIÉES AU PROFIL COGNITIF

� Rapidité dans la compréhension, dans la réflexion:� Difficulté pour passer à l’écrit: la pensée est à la fin de la

ligne et le stylo est au début. � Erreurs d’étourderies: sauts de mots, fautes de

grammaire, erreurs de signes..., � Ennui: tendance à baisser la vigilance, donc la

concentration, ce qui entraînera des erreurs même dans des tâches très simple. 33 /57

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CAUSES LIÉES AU PROFIL COGNITIF

� Traitement simultané de plus d’informations:o Difficulté pour sélectionner les informations

pertinentes�Peut proposer une réponse non pertinente dans la

situation donnée

o Mettent plus de temps à répondre 34 /57

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CAUSES LIÉES AU PROFIL COGNITIF

� La pensée en arborescence� Dérive des pensées: favorise le hors sujet, l’oubli des

consignes� Difficulté pour organiser ses idées, les structurer� Difficulté pour trier ses idées par ordre de pertinence� Sensation d’agitation interne

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CAUSES LIÉES AU PROFIL COGNITIFMode de pensée

� Mode de calcul et de raisonnement différent

� S’oppose à la “pensée convergente” qui s’appuie plutôt sur la capacité à suivre une méthode, comme c’est le cas à l’école.

� Impossibilité d’expliquer le raisonnement ayant amené à la solution.

� Difficulté à comprendre et appliquer les méthodes proposées, à suivre les étapes d’un problème

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CAUSES LIÉES AU PROFIL COGNITIF

� Une excellente mémoire� Enfant qui n’a jamais appris à apprendre� Il n’a jamais utilisé de stratégie pour mémoriser� N’a jamais appris à faire d’efforts

� N’a pas besoin de réactiver régulièrement une connaissance pour la mémoriser/la maitriser,

� Intolérance à la répétition

� Exercices, entrainements: cerveau en dessous du seuil

d’activation

� Ennui, instabilité motrice, diminution des

performances

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CAUSES LIÉES AU PROFIL COGNITIF

� Recherche de sens, d’exactitude

� Plus intéressés par la compréhension des choses que par l’exécution d’actions répétitives � difficultés dans le graphisme

� N’arrive pas à s’impliquer dans les apprentissages si n’en perçoit pas le sens, l’intérêt

� Ne maitrise pas les implicites et fourni des réponses littérales

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LE PROBLÈME DES COMORBIDITÉS

« Hautes potentialités » n’exclut la possibilité de présenter des troubles neuropsychologiques:

� Dyslexie/dysorthographie (trouble de l’acquisition/utilisation du langage écrit : réalisations inférieures à ce qui est attendu pour l’âge et le niveau cognitif)

� Dyspraxie (trouble touchant, au plan cognitif, laplanification, l’exécution et/ou l’automatisation dugeste)

� Trouble déficitaire de l’attention avec ousans hyperactivité

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LE PROBLÈME DES COMORBIDITÉS

� 50% peuvent présenter des troubles neuropsy(Simoes et al., 2009)

� Passent plus longtemps inaperçus car « mieux » compensés

� Consultations tardives à la fin de l’école primaire ou collège

� Intérêt du bilan neuropsychologique � Déterminer les points « faibles » et points « forts » du

fonctionnement cognitif de l’enfant � Objectiver l’existence d’un « trouble » � Proposer des orientations d’accompagnement et/ou

prises en charge 40 /57

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Raisonnement différent/ impossible à

expliquer

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HPI

Bonne mémoire

Traitement de

l’information

Hétérogénéité du profil

Fonctions exécutives

Intolérance à la répétition

Possibilité de troubles des

apprentissages

Difficulté pour passer à l’écrit

Pas de stratégies de mémorisation

Difficulté pour les tâches simplesDifficulté à

sélectionner les info pertinentes

Hors sujet

Mettent plus de temps à répondre

Seuil d’activation des capacités attentionnelles

Ennuidésinvestissement

III. MIEUX COMPRENDRE… COMMENT ACCOMPAGNER CES

DIFFICULTÉS

"l'intelligence est un cheval fou ; il faut apprendre

à lui tenir les rênes, à le nourrir de bonne avoine,

à le nettoyer et parfois à utiliser la cravache".NIETZSCHE

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QUE PEUT-ON FAIRE À LA MAISON?IMPORTANCE DU SOUTIEN FAMILIAL

� Quelques pistes:� Prévoir des moment d’écoute et avouer ne pas savoir

� Expliquer les règles et leur nécessité

� Mettre en avant le processus d’apprentissage plutôt que le résultat

� Aider à accepter l’erreur

� Lui donner la possibilité d’assouvir sa soif de connaissances

� Laisser place à sa créativité

� Comprendre les blocages scolaires

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QUE PEUT-ON FAIRE À L’ÉCOLE?MISE EN PLACE D’UNE PÉDAGOGIE ADAPTÉE

« On ne peut exiger d'un aveugle qu'il voit, comme on ne peut

exiger d'un enfant intellectuellement précoce qu'il

adapte son mécanisme cognitif à celui des autres. Sa

manière de penser, c'est sa richesse, la lui retirer, c'est

l'handicaper et lui barrer le chemin de la réussite scolaire. »(Lalande, 2015)

� S’adapter au fonctionnement cognitif spécifique

� Respecter son foisonnement d’idées

� Etre à l’écoute de ses particularités

Comme tous les enfants, les enfants HP sont tous différents les uns des autres. Il est donc important de bien les connaitre afin de choisir des mesures pédagogiques adaptées. 44 /57

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MISE EN PLACE D’UNE PÉDAGOGIE

ADAPTÉELES TEXTES OFFICIELS

� A consulter sur le site de

� 2005 : début de reconnaissance des EIP

� 2009: un référent académique est nommé

� 2011: Les élèves intellectuellement précoces bénéficient deréponses individualisées destinées à développer leurscompétences et contribuer à leur épanouissement.

� 2012 : « Pour assurer le suivi et la prise en charge de ces élèvesdans les meilleures conditions, il convient de privilégier troisorientations : la formation, la lisibilité des structures et leurdéveloppement dans l’enseignement public. »

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MISE EN PLACE D’UNE PÉDAGOGIE ADAPTÉELES TEXTES OFFICIELS

� 2013 : « dès la rentrée 2013, chaque enseignant accueillant

dans sa classe un élève intellectuellement précoce aura à sa

disposition sur Eduscol un module de formation à cette

problématique. »

� 2014: Les EIP bénéficient des aménagements pédagogiquesnécessaires. S'ils éprouvent des difficultés, un programmepersonnalisé de réussite éducative (PPRE) peut être mis enplace. S'ils présentent également des troubles desapprentissages, ils peuvent bénéficier du pland'accompagnement personnalisé (PAP), qui organise lesaménagements qui leur permettent d'entrer dans unedynamique de réussite scolaire.

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MISE EN PLACE D’UNE PÉDAGOGIE ADAPTÉELA DIFFÉRENCIATION

� Eviter les routines et la répétition

� Donner du sens aux apprentissages

� Laisser une marge de manœuvre dans les activités proposées

� Favoriser sa pensée créative, divergente

� Ne pas pénaliser la présentation

� Accepter que son rythme soit différent de celui de la classe: trouver ce qu’il peut faire en attendant les autres. Ne pas le laisser s’ennuyer

� Ne pas pénaliser en donnant plus de travail mais travail différent, varié, approfondi et enrichi

� Ne pas pénaliser l’élève qui a besoin de faire plusieurs choses à la fois

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MISE EN PLACE D’UNE PÉDAGOGIE ADAPTÉEL’APPROFONDISSEMENT

� Etude plus poussée des sujets abordés dans le programme officiel

� Aller au fond des choses dans un domaine précis

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� « Défis » intellectuels, problèmes ou énigmes difficiles à résoudre

� Proposer une activité liée au cours mais qui est un défi pour lui (faire des recherches, constituer un dossier propre…)

� Valoriser sa créativité

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MISE EN PLACE D’UNE PÉDAGOGIE

ADAPTÉEL’ENRICHISSEMENT

� Augmenter le nombre de matières abordées et dépasser le cadre strict de la discipline enseignée

� Apprendre de nouvelles connaissances qui ne sont pas inscrites dans les programmes scolaires

� Système de fichiers plus: accès à un ensemble d’informations différentes (scientifiques, historiques, …) pour apprendre et découvrir une fois que son travail est terminé

� Autoriser l’enfant à choisir ses sujets d’études

� Faire partager ses passions à la classe (volcans, planètes, histoire…)

� Mettre en place des exposés49 /57

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MISE EN PLACE D’UNE PÉDAGOGIE

ADAPTÉEL’ACCÉLÉRATION DU PARCOURS

� Le saut de classe: du cas par cas� Pas toujours suffisant: l’effet de stimulation ne dure

qu’un temps� Attention si troubles cognitifs: risque d’exacerber les

faiblesses et risque d’échec scolaire.� Doit être accompagné de mesures de différenciation

� Regroupement du programme de deux classes

� Effet positif sur les connaissances et la motivation des élèves

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MISE EN PLACE D’UNE PÉDAGOGIE

ADAPTÉELES CLASSES SPÉCIFIQUES

� Les classes spécifiques :� Contre: Laisser les enfants dans l’environnement

naturel des enfants de leur âge� Pour: « Les EIP qui vont mal dans leur école et rentrent

dans les classes spéciales n'ont pas autant de problèmes [psychopathologiques] que ceux qui restent dans les écoles où ils s'ennuient ou se trouvent socialement isolés. » (Ziv, 1989)

� Les classes Kangourou

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DÉVELOPPER LES OUTILS D’APPRENTISSAGE

TECHNIQUES DE MÉMORISATION

� Enfant n’a jamais appris à apprendre

� Imaginer en contexte dans lequel il utilisera les connaissances à mémoriser (ex. mots irréguliers en anglais)

� Faire des liens avec ses connaissances (mots de la même famille)

� Faire ressortir en couleur la difficulté (orthographe par ex)

� Trouver des moyens mnémotechniques

� Développer sa créativité : trouver ses propres stratégies d’apprentissage

� Utiliser les intelligences multiples : carte mentale

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DÉVELOPPER LES OUTILS D’APPRENTISSAGE

� Formuler un raisonnement� découvrir avec eux et valoriser leur manière de penser.� Plus facile pour eux de partir de la solution et de

remonter vers l’énoncé� Mettre en place une méthode de travail efficace

� Complexifier: faire deux choses à la fois peuventles aider

� Graphisme: Développer un intérêt pour lacalligraphie

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QUE PEUT-ON FAIRE EN CAS DE TROUBLES

NEUROPSYCHOLOGIQUES?

� Diagnostic

� Mettre en place les aménagements nécessairestels que cela est fait pour les enfants dys

� Mettre en place une prise en charge adaptée enfonction des intérêts de l’enfant et de sonapprentissage qui est rapide.

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HPI

Bonne mémoire

Traitement de

l’information

Hétérogénéité du profil

Fonctions exécutives

Ennuidésinvestissement

Troubles des apprentissages

Difficulté pour passer à l’écrit, raisonnement

différent, erreurs

Mesures pédagogiques

L’encourager à participer

Accélération du parcours

ApprofondissementEnrichissement

Eviter la répétitionPas de stratégies de mémorisation

Enseigner des stratégies de mémorisation

Diagnostic

Prise en charge adaptée Aménagements

scolaires

Aider à organiser ses idées: cartes

mentales

Méthodologie de travail: relecture,…

Aider à formuler son raisonnement

Différenciation

ComplexifierSeuil

d’activation

BIBLIOGRAPHIE

� L'examen clinique de l'intelligence de l'enfant : Fondements et pratique du WISC-IV, 2ème

édition. Grégoire Jacques. Série Psy. 2009

� L’enfant doué, Arielle Adda et Hélène Catroux. Odile Jacob

� 100 idées pour accompagner les enfants à haut potentiel, Olivier Revol, Roberta Poulin et DorrisPerrodin. Tom Pousse

� L’enfant surdoué, Jeanne Siaud-Facchin. Odile Jacob.

� International handbook on giftedness, Larissa Shavinina. Springer.

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Merci pour votre attention

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