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13 Dossier - La surpopulation La surpopulation, vrai problème ou faux débat ? >>> Engagée depuis 2010 dans un programme local de prévention des déchets, la Communauté du Pays d’Aix a lancé une étude qui évalue à 544 tonnes le potentiel d’objets recyclables dans les flux apportés en déchèteries, ce qui laisse la place à un minimum de deux « ressourceries » sur le territoire, une au Nord et une au Sud. Dans cette perspective, la Communauté du Pays d’Aix lance un appel à projet en vue de pouvoir sélectionner une ou plusieurs structures partenaires. Le thème de la surpopulation apparaît de plus en plus dans les médias et enflamme les passions. Un article de la très sérieuse revue Nature, concernant la possibilité que les écosystèmes terrestres s’effondrent d’ici 2100, et les très nombreux commentaires qui en ont découlé en sont la preuve. Alors que la population humaine a connu une croissance sans précédent lors du siècle dernier, l’évocation de ce sujet semble être légitime. L’espèce humaine est-elle vouée à proliférer et à détruire peu à peu son envi- ronnement ? Avons-nous des ressources naturelles suffisantes pour assurer un avenir aux générations futures ? Devons-nous et surtout pouvons-nous être moins nombreux ? Chacun a son avis et ce dossier n’a pas pour but de prendre parti. L’humanité ne peut certainement pas prévoir avec exactitude de quoi demain sera fait. Ce dossier vise seulement à fournir des pistes de réflexion à tous ceux qui se sont, un jour, posé ces questions ; pistes qui enrichiront, confirmeront ou peut-être infléchiront leur opinion. Alors, la surpopulation, vrai problème ou faux débat ? Dans l’absolu, il est évident que l’humanité ne peut croître de façon constante et sans aucune limite sur Terre, du simple fait que la Terre, elle, n’est pas extensible. Mais, de façon relative, la Terre est-elle capable d’accueillir les 7 milliards d’hommes qui vivent dessus aujourd’hui et les 9 ou 10 milliards à venir ? Nous avons déjà pris conscience que notre activité n’était pas neutre et avait un impact sur notre environnement. Alors la question est : « Que faire pour éviter l’apocalypse annoncée ? ». À vous de juger ! Population mondiale : état des lieux et perspectives de croissance p. 14 Évolution démographique : quels risques réels pour la planète ? p. 16 Comment préserver la planète et notre avenir ? p. 18 Énergies, eau potable, alimentation, technologies... les enjeux de demain p. 20 Dossier réalisé par Clément Fagès, Magistère JCO, Aix - Marseille Université

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13Dossier - La surpopulation

La surpopulation, vrai problème ou faux débat ?

>>> Engagée depuis 2010 dans un programme local de prévention des déchets, la Communauté du Pays d’Aix a lancé une étude qui évalue à 544 tonnes le potentiel d’objets recyclables dans les � ux apportés en déchèteries, ce qui laisse la place à un minimum de deux « ressourceries » sur le territoire, une au Nord et une au Sud. Dans cette perspective, la Communauté du Pays d’Aix lance un appel à projet en vue de pouvoir sélectionner une ou plusieurs structures partenaires.

Le thème de la surpopulation apparaît de plus en plus dans les médias et enflamme les passions. Un article de la très sérieuse revue Nature, concernant la possibilité que les écosystèmes terrestres s’effondrent d’ici 2100, et les très nombreux commentaires qui en ont découlé en sont la preuve.Alors que la population humaine a connu une croissance sans précédent lors du siècle dernier, l’évocation de ce sujet semble être légitime. L’espèce humaine est-elle vouée à proliférer et à détruire peu à peu son envi-ronnement ? Avons-nous des ressources naturelles suffisantes pour assurer un avenir aux générations futures ? Devons-nous et surtout pouvons-nous être moins nombreux ?Chacun a son avis et ce dossier n’a pas pour but de prendre parti. L’humanité ne peut certainement pas prévoir avec exactitude de quoi demain sera fait. Ce dossier vise seulement à fournir des pistes de réflexion à tous ceux qui se sont, un jour, posé ces questions ; pistes qui enrichiront, confirmeront ou peut-être infléchiront leur opinion. Alors, la surpopulation, vrai problème ou faux débat ?Dans l’absolu, il est évident que l’humanité ne peut croître de façon constante et sans aucune limite sur Terre, du simple fait que la Terre, elle, n’est pas extensible. Mais, de façon relative, la Terre est-elle capable d’accueillir les 7 milliards d’hommes qui vivent dessus aujourd’hui et les 9 ou 10 milliards à venir ?Nous avons déjà pris conscience que notre activité n’était pas neutre et avait un impact sur notre environnement. Alors la question est : « Que faire pour éviter l’apocalypse annoncée ? ». À vous de juger !

Population mondiale : état des lieux et perspectives de croissance p. 14Évolution démographique : quels risques réels pour la planète ? p. 16Comment préserver la planète et notre avenir ? p. 18Énergies, eau potable, alimentation, technologies... les enjeux de demain p. 20

Dossier réalisé par Clément Fagès, Magistère JCO, Aix - Marseille Université

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Le 31 octobre 2011, l’humanité dépassait la barre symbo-lique des 7 milliards d’âmes, selon les estimations de l’Organisation des Nations unies. Si les hypothèses sont

nombreuses concernant l’heureux bébé désigné comme le sept milliardième être humain arrivé sur la planète (les Philippines ont célébré en ce sens la naissance de la petite Danica May Camacho mais, en Russie, le Kamtchatka et Kaliningrad ont fait connaître leurs candidats), une chose est sûre : jamais la croissance de la population mondiale n’a été aussi forte !

Quelques données chiffrées dans le monde aujourd’hui

À l’échelle planétaire, on comptabilise en moyenne quatre nou-veau-nés pour deux décès par seconde. Chaque jour, plus de 232 000 personnes s’ajoutent aux effectifs déjà existants. Tous les ans, la population mondiale grandit de près de 85 millions d’habitants, soit plus que la population actuelle de l’Allemagne.Cet accroissement démographique a lieu majoritairement en Afrique et en Asie, mais aussi en Amérique du Sud. Avec près de 4,3 milliards d’individus, la plus grande concentration de population se trouve en Asie, principalement en Inde, en Indonésie et sur les côtes chinoises. La densité de population est aussi forte en Europe qui représente un foyer d’habitants

de près de 740 millions d’individus. Les continents africain et américain regroupent près d’un milliard d’habitants chacun. En Afrique, les populations se concentrent surtout dans le golfe de Guinée et autour du lac Victoria. Sur le continent américain, les zones les plus peuplées se situent sur la côte nord-est des États-Unis, en Amérique centrale et en Amérique du Sud sur un axe allant de Rio de Janeiro à Buenos Aires.

Un nouveau milliard d’individus en douze ans seulement !

Le six milliardième être humain, recensé symboliquement en Bosnie par l’Onu, est né en 1999. La barre des 7 milliards d’individus a été franchie l’an passé. Il n’ ’une dou-zaine d’années pour que la Terre se peuple d’un nouveau mil-liard d’individus, alors qu’il a fallu des milliers d’années pour que, passé le cap du premier million il y a quarante mille ans, l’huma-nité atteigne environ 300 millions d’individus au début de notre ère et le premier milliard en 1810. Le deuxième milliard sera atteint en 1927, soit cent dix-sept ans plus tard. Les données de l’Institut national d’études démographiques (Ined) montrent que la croissance de la population s’est ensuite fortement accélé-rée : le cap des trois, quatre, cinq, six et sept milliards d’êtres humains a été passé respectivement en 1960, 1974, 1987, 1999 et 2011.

sance. Ayant atteint un maximum de plus de 2 % par an il y a cinquante ans, elle a diminué de moitié depuis (1,1 % en 2011) et continue de baisser.

Les prévisions de l’Ined et de l’Onu

Selon l’Ined, nous devrions être 8 milliards d’habitants sur la Terre en 2025, soit un milliard d’individus de plus en quatorze ans contre douze auparavant. La naissance symbolique qui fera franchir le cap des 8 milliards à l’humanité devrait être enregistrée en Afrique dont la population pourrait, quadrupler d’ici un siècle, passant de 800 millions d’habitants en 2000 à 3,6 milliards en 2100. C’est sur ce continent que la majeure partie de la croissance de la population mondiale devrait s’effectuer. Selon un scénario fondé sur l’hypothèse d’une baisse pro-gressive des taux de fécondité, la Division de la population du Département des affaires économiques et sociales des Nations unies prévoit une population mondiale de 9,3 milliards d’habitants en 2050 et de plus de 10 milliards d’ici

’est le modèle moyen de l’Onu, qui se base sur une stabilisation du taux de fécondité autour du seuil de renouvellement des populations.

Le savez-vous ?

La Communauté du Pays d’Aix a décidé de renouveler en 2012 la collecte des déchets dangereux. Ces produits (peintures, colles, diluants, acides, radiographies, piles, aérosols,…) peuvent être déposés toute l’année dans les 18 déchèteries du territoire. En complément, l’opération renouvelée cette année vise à accroître auprès des usagers qui n’auraient peut être pas fait le déplacement en déchèterie, la collecte de ces produits qui présentent un risque important sur l’environnement en raison de leur toxicité, de leur in� ammabilité ou de leur pouvoir corrosif. >>>

Population mondiale : état des lieux et perspectives de croissance

Depuis 2011, l’humanité compte plus de 7 milliards d’individus. Une augmentation de la population sans précédent dans l’histoire de la démographie planétaire, même si cette croissance tend aujourd’hui à baisser. Pourtant : selon les estimations, nous pourrions être entre 10 et 15 milliards d’humains à habiter la Terre d’ici

Combien d'hommes la Terre a-t-elle jamais portés ?C’est la question que s’est posée, en 2002, Carl Haub, membre du bureau américain Population Référence Bu-reau (PRB), suite aux déclarations dans les années 1970 d’de 75 % de tous les êtres humains nés sur Terre étaient en-core vivants à cette époque. Face à ces déclarations jugées farfelues mais ô combien intéressantes, Carl Haub s’est es-sayé au jeu des pronostics en utilisant une approche semi-

en raison de l’absence de données exactes pour le passé.

À partir d’une hypothèse de quelques milliers d’Homo sa-

piens, l’homme moderne depuis 50 000 av. J.-C., et en se basant sur une estimation de la population moyenne et de son taux de natalité sur différentes périodes, il a évalué la population totale de l’humanité à près de 106 milliards d’in-dividus. Ces résultats sont à prendre avec précaution tant l’(guerres, famines, maladies) que l’humanité a connues, mais ils ont le mérite de donner une réponse, à quelques dizaines de milliards près, à cette fascinante question.

Dossier - La surpopulation

7 milliards (2011)

6 milliards (1999)

5 milliards (1987)

4 milliards (1974)

3 milliards (1960)

2 milliards (1927)

1 milliard (1810)

- 5000 - 4000 - 3000 - 2000 - 1000 An 1 500 1000 1500 2000

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>>> Ces déchets dangereux, collectés séparément, sont ensuite, pour la plupart, incinérés dans des unités de traitement spécialisées. Cela évite qu’ils échouent dans les centres de stockage, dont celui de l’Arbois, ce qui se produit lorsqu’ils sont jetés avec les ordures ménagères. Les polluants contenus dans ces déchets se retrouvent alors dans la chaîne de l’eau par le biais des jus de décharges (lixiviats) traités ensuite en station d’épuration ou par com-postage sur la plate-forme du centre de stockage.

Et si le mondeétait un village de 100 personnes ?

I femmes.

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Dossier

15 milliards d’habitants en 2100 ?

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CIESIM

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Le savez-vous ?

La Communauté du Pays d’Aix et huit supermarchés du territoire s’engagent dans une campagne de sensibilisation des consommateurs à l’achat des produits les moins emballés. Chaque année, les Français jettent quelque 90 milliards d’emballages, soit 25 % de la masse totale des poubelles. Au-delà du coût �nancier que représente leur traitement, une fois jetées, ces boîtes et cartonnettes consomment des matières premières qui pourraient être épargnées. >>>

L a récente explosion démographique ne doit pas laisser penser que

l’humanité croît de façon exponentielle. Au contraire, la poussée

démographique récente est le résultat de la conjonction d’un grand

nombre de facteurs. C’est le phénomène de transition démographique qui

explique cette expension.

Croissance économique et baisse de la natalité

Ce phénomène est apparu au XVIIIe siècle dans les pays européens les

plus avancés. C’est le développement de nouvelles techniques agricoles

(engrais, fourrages), de nouvelles cultures (pomme de terre, maïs) et des

améliorations en matière d’hygiène (généralisation des égouts en ville) et

de médecine (vaccins) qui permet de réduire la mortalité, enclenchant ainsi

la première phase de la transition.

La deuxième phase est liée à la croissance économique qui va faire baisser

la natalité. Auparavant, le besoin en bras pour travailler dans les champs

nécessitait de faire énormément d’enfants pour compenser une mortalité

élevée et une espérance de vie faible.

Différents facteurs vont contribuer à réduire le nombre d’enfants par

femme : la révolution agricole et le machinisme ; le progrès médical ;

l’exode rural et l’urbanisation qui imposent, faute de place, des familles

plus petites ; l’accès des femmes à l’éducation, au travail, ainsi que les

nouveaux moyens contraceptifs.

Puis débute la phase de modernité démographique avec une période de

croissance économique plus faible mais une hausse de l’espérance de vie.

La population vieillit, ce qui entraîne une légère hausse de la mortalité, tan-

dis que la natalité reste stable mais en dessous du seuil de renouvellement

de la population, comme c’est le cas aujourd’hui dans la plupart des pays

développés.

-

, venues notamment d’Asie et d’Afrique.

L’Europe et l’Amérique du Nord, via la colonisation européenne, ont débuté

leur transition démographique très tôt. Le reste de la planète connaît des

situations contrastées.

L’Afrique, à la base de la future hausse démographique

-

lisation et de l’essor économique pour enclencher une transition démogra-

phique rapide, certains pays accusent, aujourd’hui encore, un retard évident.

En Afrique et dans les pays asiatiques les moins avancés, la transition

reste tardive. Déclenchée au plus tôt pendant l’entre-deux-guerres, elle

résulte de l’apport des technologies occidentales, via la colonisation puis

l’aide internationale, plutôt que d’un développement interne propre. Ceci

s’est traduit par une baisse rapide de la mortalité dans ces pays en voie

de développement sans contrepartie sur la natalité qui reste encore forte.

Ainsi, il aura fallu seulement soixante-quinze ans pour passer d’une morta-

lité prétransitoire à une mortalité plancher, stade que les pays occidentaux

ont mis près de deux siècles à atteindre.

Cependant, les éléments permettant une baisse de la fécondité ne suivent

pas : le développement économique est trop faible, le statut des femmes et

leur niveau d’éducation évoluent peu. La natalité peut même augmenter en

l’absence de politique de planning familial mais aussi en raison de la baisse

de la mortalité des femmes enceintes et des enfants mort-nés.

Aujourd’hui, la plupart des pays en développement africains sont dans la

deuxième phase de la transition démographique : il leur faut parvenir à

une mortalité plancher et à la diminution de la fécondité. Malgré la baisse

du taux de fécondité, les démographes anticipent une hausse démogra-

phique massive. Celle-ci s’explique par le fait que la population de ces

pays est jeune, issue de la forte croissance précédente. C’est ce réservoir

de couples

Mexique : transition accélérée et explosion démographique

transition démographique. En 1910, la population s’élève seulement à

près de 15 millions d’habitants et est encore dans un modèle démogra-

phique traditionnel avec une forte mortalité (31 ‰) et une forte natalité

(33 ‰), soit une croissance naturelle de 0,2 %.

Le processus de transition s’enclenche dans les années 1920, avec une

diminution de la mortalité de l’ordre de 10 points tous les trente ans,

pour atteindre un taux de mortalité de 10 ‰ en 1970. Dans le même

temps, la natalité reste forte. Après un pic dans les années 1930 à

près de 50 naissances pour 1 000 habitants, le taux de natalité stagne

autour de 45 ‰ jusqu’en 1970. La croissance démographique est in-

tense, la population dépasse la barre des 30 millions d’habitants dans

les années 1950 avant de gagner plus de 10 millions d’habitants chaque

décennie. Les années 1960 et 1970 sont les plus productives avec un

taux de croissance assurant un doublement de la population tous les

vingt ans.

XXe siècle et se sta-

bilise autour de 5 ‰, tandis que le développement économique et les

politiques de planning familial du gouvernement permettront de réduire

progressivement la natalité après 1970.

Aujourd’hui, on compte toujours au Mexique près de 21 naissances

pour 1 000 habitants, soit un taux de croissance naturelle de 1,6 %.

Ceci s’explique par une population jeune et donc ,

issue des années 1970.

Dossier - La surpopulation

Évolution démographique : quels risques réels pour la planète ?Si les pays occidentaux ont déjà régulé leur natalité, du fait de la transition démographique, il n’en va pas de même pour les pays en développement. Aussi, les démographes prévoient-ils une importante hausse de la population à l’avenir, surtout en Afrique.

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>>> Aussi, dans le cadre de son Programme local de prévention des déchets, la Communauté du Pays d’Aix a choisi d’aider les habitants à faire leurs courses autrement. Elle a organisé, en partenariat avec huit magasins du territoire, des semaines de sensibilisation en favorisant le choix par les consommateurs de produits en vrac et moins toxiques. Du 18 juin au 7 juillet les supermarchés partenaires ont proposé à leurs clients des animations autour d’espaces d’information et de rayons « Prévention déchets ».

Les risques pour l’avenir de la planète sont nombreux :

Les activités humaines fondant notre modèle économique sont la source de pollutions et de dérèglements divers. Si l’économie mondiale permet cette régulation, comment assurer un niveau de vie en adéquation avec les attentes de ces nouveaux pays développés ?L’augmentation de la population mondiale accentue les problématiques liées au réchauffement climatique, à la faim dans le monde ou à la raréfac-tion des énergies fossiles, et pose de nouvelles questions sur l’avenir : la planète pourra-t-elle supporter la population de demain ? Les États-Unis, pays plus gros producteur agricole mondial, connaissent une sécheresse historique, « la plus grave depuis plus de vingt-cinq ans », selon Tom Vislak, le secrétaire américain à l’Agriculture. Les exploitants déplorent ainsi une perte de près de 20 % de la production de maïs.Le réchauffement climatique pourrait ainsi peser sur la production agricole mondiale, un scénario inquiétant quand on sait que cette production devra augmenter de près de 70 % d’après la FAO (Food and Agriculture Organi-

zation, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), si l’on veut pouvoir absorber la demande liée à la hausse de la population, que ce soit pour une consommation directe ou une utilisation pour l’éle-vage. Et les prix conjugués du maïs, du blé et du soja ont grimpé de près de 50 % entre juin et juillet 2012 à la bourse de Chicago. Outre l’alimentation, c’est aussi le secteur des biocarburants qui est ainsi touché.

– Le stress hydrique, un accès inégal à l’eau

Le stress hydrique existe quand la demande d’eau dépasse les ressources disponibles. Si

la planète dispose de réserves en eau dé-terminées, l’augmentation de la popula-

tion risque d’entraîner une accentuation des rivalités pour la consommer. Mais

cette perspective doit être nuancée car, si certaines régions possè-

dent d’abondantes réserves, d’autres sont déjà en si-tuation critique avec des prélèvements approchant la totalité de la ressource

disponible (Afrique du Nord, péninsule Arabique, Inde, nord de la Chine). Selon la FAO, d’ici 2020, 40 % de la population mondiale seront confrontés au stress hydrique.

– Le réchauffement climatique et les pollutions liées à l’activité économique

Constaté depuis le début du siècle dernier, le réchauffement climatique est à l’origine de la hausse des températures (pouvant aller de 1,1 à 6,4 °C), de la fonte des glaces et de l’élévation du niveau de la mer. Si aucun mo-dèle ne permet de faire des prévisions claires et de dire quels seront les effets réels, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) indique que la probabilité que le réchauffement soit à mettre en rapport avec les activités humaines est de l’ordre de 90 %. Activités éco-nomiques, consommation d’énergies, transports…, une hausse de la popu-lation mondiale entraînerait inévitablement une aggravation de ces facteurs.

– La sécurité alimentaire ou comment nourrir tout le monde

Face à la poussée démographique, la FAO estime que, d’ici 2050, la pro-duction agricole mondiale devra augmenter de 70 %. Il faudra néanmoins résoudre les problèmes dus aux pollutions engendrées par la production (rejets de CO

2, méthane…) mais aussi compenser les éventuels effets

croissance démographique rogne sur l’espace disponible (phénomène d’ du dernier numéro des eco. de la terre de juin/juillet) et il faudra bientôt produire plus sur moins d’espace.

– La pénurie en énergies fossiles met notre mode de vie en péril

Le développement économique est synonyme d’une hausse de nos besoins en énergies. Si l’incertitude existe sur les réserves en énergies fossiles encore exploitables par l’homme, il est admis qu’elles sont extrê-mement polluantes. Mais il n’apparaît toujours pas de source d’énergie

cet été la commission d’enquête du Sénat sur le coût réel de l’électricité en France, le nucléaire reste l’énergie la moins chère (54,2 €/MWh). Seul l’éolien terrestre est jugé mature et compétitif (82 €/MWh), l’éolien en mer et le photovoltaïque ne sont pas encore viables car ils sont respectivement à plus de 220 et 300 €/MWh.

Dossier - La surpopulation

Le 27 septembre 2011 ,

l’humanité a consommé l’ensemble des ressources que la Terre est capable de renouveler en un an. Nous consommions alors des réserves non renouvelables, le capital au lieu des intérêts. Cette date symbolique, nommée « jour du dépassement », est déterminée par l’Ong Global Footprint

Network, pour dénoncer un phénomène remontant au milieu des années 1970.

Calculée pour la première fois en 1986, cette date indiquait alors le 31 décembre, puis le 21 no-vembre en 1995, le 20 octobre en 2005, avant de se stabiliser autour du 25 septembre depuis 2007.L’an dernier, l’humanité aurait ainsi consommé près de 150 % des ressources naturelles que la Terre peut produire en un an.

Lutter contre le stress hydrique : c'est (pas) la mer à boire !L’eau douce ne représente que 3 % du volume total d’eau sur Terre, et près des deux tiers sont gelés dans les pôles ou les glaciers. Seul 1 % est donc exploitable par l’homme. Et si le réchauffement climatique et la fonte des glaces devraient libérer d’énormes quantités d’eau douce dans les océans, la

en revanche aggraver la situation. Pour faire face à la poussée démographique, à l’augmentation de la demande en eau douce et à la raréfaction des sources naturelles dans les zones confrontées au stress hydrique, l’avenir semble promis aux techniques de dessalement de l’eau. Avec le développement de nouvelles techniques de

de sources d’eau douce naturelle. Mais ces installations coûtent cher, y compris au niveau de la consommation énergétique, et il faut donc agir, dès aujourd’hui, pour la préservation de l’eau potable.Il faut aussi prendre conscience que certaines populations doivent faire des dizaines de kilomètres pour un litre d’eau, parfois non potable, quand nous utilisons plusieurs litres d’eau potable pour tirer la chasse !

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Le savez-vous ?

Depuis 2003, la Communauté du Pays d’Aix gère la collecte et le traitement des déchets ménagers et assimilés. Dans ce cadre, elle a mis en place le système de tri sélectif qui progresse année après année ; la collecte en porte à porte se développe, l’information et l’offre de services progressent. Pour autant la CPA souhaite renforcer l’offre en structure de traitement et de collecte des déchets ménagers, permettant d’améliorer le service, de maîtriser les coûts et de mener une politique environnementale ambitieuse (énergie, certi�cation ISO 14 001). >>>

Comment préserver la planète et notre avenir ?

Compte tenu des problèmes environne-mentaux que nous connaissons de nos jours, ne faudrait-il pas nous demander

si nous ne sommes pas déjà trop nombreux ? Et, avec une hausse prévisible de plus de 2 mil-liards d’individus d’ici 2050, ces phénomènes ne risquent-ils pas de s’aggraver ? En outre, le développement économique salvateur, qui de-vrait permettre de réguler la démographie dans les pays les plus pauvres, pourrait même aug-menter le niveau des pollutions. Faut-il, pour le salut de la planète et de ses res-sources, ralentir l’essor de ces pays et laisser la nature faire le reste, au travers des mala-dies, famines ou autres guerres ? Faut-il stop-per l’aide humanitaire, quitte à provoquer une hausse de la mortalité ? Ne plus agir sur l’activi-té humaine elle-même mais directement sur les mécanismes favorisant la croissance démogra-phique, voilà une vision bien cynique s’il en est. Pourtant, c’est un courant de pensée ancien qui trouve à présent un certain écho.

Malthus, catastrophiste, cynique ou visionnaire ?

À XVIIIe siècle, Thomas Malthus, un pas-

teur et économiste britannique, avait émis l’idée, dans son Essai sur le principe de population publié en 1798, de réduire l’aide aux pauvres pour lutter contre la famine. « Un homme qui est né dans un monde déjà occupé n’a aucun droit de réclamer la moindre nourriture et, en réali-té, il est de trop. Au grand banquet de la nature, il n’y a point de couvert disponible pour lui ; elle lui ordonne de s’en aller et elle ne tardera pas elle-même à mettre son ordre à exécution. »Pour Malthus, il y a des lois permanentes de la nature : « La nourriture est nécessaire à l’exis-tence de l’homme » et « la passion entre les sexes est une nécessité ». Mais « la population s’accroît en progression géométrique » (1, 2, 4, 8, 16, 32, 64…), alors que « les subsistances ne s’accroissent qu’en progression arithmétique »

(1, 2, 3, 4, 5, 6…). Il faut alors que la poussée démographique soit freinée, que ce soit par l’homme (célibat, abstinence, mariage tardif) ou par la nature qui se charge d’opérer elle-même une régulation (maladies, guerres, famines).Les aides reçues par les pauvres aggravent leur situation économique car elles les incitent à se marier, et donc à faire des enfants, ce qui diminue le revenu par tête et augmente encore le nombre d’assistés. Dès lors, le développe-ment incontrôlé de la population laisse planer le risque d’une catastrophe malthusienne (voir

encadré).Mais les thèses de Malthus ont été contredites par les progrès de l’agriculture qui ont permis une hausse de la production alimentaire aussi importante que celle de la population.

Le néomalthusianisme remis au goût du jour

Révolution verte, révolution industrielle… les croissances économique et démographique se sont poursuivies jusqu’à atteindre le niveau que nous connaissons aujourd’hui. C’est alors que le coût environnemental de l’activité humaine est devenu plus visible et très préoccupant, favori-sant ainsi le retour des idées de Malthus.Les néomalthusiens estiment qu’un fonctionne-ment durable, qui ne puise pas dans les réserves de la planète comme c’est actuellement le cas, nécessite le retour à une population totale de 2 à 3 milliards d’individus pour un niveau de vie proche de celui que nous avons en Europe.

planète et l’avenir de nos sociétés serait de lutter activement contre l’expansion démographique. L’exemple le plus célèbre de politique malthu-sienne de contrôle des naissances reste la po-litique de l’enfant unique appliquée en Chine depuis 1979 : elle a permis de réduire drasti-quement et en un temps record la natalité dans le pays (voir encadré). Des pays comme l’Inde ou la Chine ont même eu recours à des cam-

pagnes d’avortement, voire de stérilisation forcée, en complément du développement du planning familial.Ces politiques ont ainsi fait baisser la natalité, ce qui, avec une croissance économique forte, a permis d’augmenter le niveau de vie moyen de chaque habitant. Ces pays ont fait, en un demi-siècle, un bon énorme dans ce domaine, mais la généralisation du mode de vie occidental pose problème, notamment avec l’émergence de classes moyennes nombreuses.

Le contrôle actif de la démographie,un crime contre l’humanité

La généralisation de ce type de mesure à l’échelle de la planète est impossible. Seuls les régimes totalitaires, heureusement minoritaires dans le monde, ont la capacité d’appliquer des politiques de stérilisation de masse qui auraient

-tion sur le long terme. Mais le respect des droits de l’homme empêche une telle violation de la liberté de chacun à disposer de son corps. La stérilisation contrainte est d’ailleurs considérée comme un crime contre l’humanité par la Cour pénale internationale.De plus, les politiques de contrôle des nais-sances ont toutes eu pour but de réguler la crois-sance démographique et non de diminuer la population totale. Le risque d’implosion démo-graphique étant trop grand, aucun pays, to-talitaire ou pas, ne laissera consciemment diminuer sa population à ce point.Puisqu’un contrôle actif de la démographie

que des moyens passifs de contrôle des nais-sances, via notamment le développement du planning familial qui favorise le libre arbitre en facilitant l’accès aux moyens contraceptifs (pré-servatifs, pilules…). C’est la seule façon de réguler la croissance de la population et, si le modèle de modernité démographique se répand, de faire baisser

On ne peut plus nier, aujourd’hui, que les activités de l’homme nuisent à la Terre et à ses ressources vitales. Faut-il pour autant adhérer à la thèse de Thomas Malthus, cet économiste britannique qui, déjà au XVIIIe siècle, préconisait de ne plus venir en aide aux plus démunis ? Une chose est sûre pour l’heure : les 7 milliards de Terriens que nous sommes doivent adapter leur mode de vie aux exigences environnementales.

La catastrophe malthusienne

Une catastrophe malthusienne se produit lorsqu’une population croît si vite qu’elle épuise les ressources nécessaires à sa pérennité, ce qui entraîne alors une baisse dramatique de ses effectifs.L’exemple d’une telle catastrophe est cité par David R. Klein, professeur à l’Université d’Alaska, au sujet d’une population de 29 rennes introduits en 1944 sur une île de la mer de Béring aux ressources alimentaires abondantes.Sans prédateurs, la harde s’est rapidement développée, au rythme de 30 % par an, jusqu’à atteindre un effectif de 6 000 têtes en 1963. Quelques mois plus tard, toute la population, à l’exception de 42 femelles, était morte de faim et la végétation gravement et durablement dégradée.

On peut toutefois objecter que le renne, à la différence de l’homme, n’est pas capable de faire pousser ses propres ressources alimentaires.

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>>> Depuis 2005, la CPA a engagé nombre d’actions en ce sens : mise en place de la gestion d’une plate-forme de compostage permettant de traiter les lixiviats (Terme désignant tous les « jus » issus de décharges, de déchets, de composts, etc.), exploitation du 3e bassin du CSDU de l’Arbois en mode bioréacteur, valorisation des biogaz... A venir également, un renforcement du maillage a�n que chaque habitant se trouve à moins de 10 mn d’une décheterie.

la population globale. Mais cela sous-entend

un essor économique accru sur l’ensemble de

la planète. Or, pour sauvegarder l’environne-

ment, il faudra diminuer notre consommation de

ressources.

Le mal est déjà fait…

Déjà, dans les années 1970, le rapport Meadows,

« Halte à la croissance », avait fait l’effet d’une

bombe en proposant tout simplement de stopper

la croissance économique mondiale pour pré-

server les ressources naturelles. Les auteurs du

rapport partaient du principe que ces ressources

n’étaient pas illimitées et que la planète ne pour-

rait pas absorber toutes les pollutions issues de

l’activité humaine. Ils stipulaient que pour éviter

une pénurie de ressources qui entraînerait un

effondrement du système au niveau mondial, il

faudrait stabiliser à la fois l’activité économique

et la dynamique démographique. Une répartition

équitable des richesses serait alors la clef de la

pérennité de l’humanité.

Mais la hausse de la population comme l’expan-

sion économique ont perduré et, aujourd’hui,

une stabilisation de ces facteurs ne

à résoudre le problème.

Croissance économique et moder-nité démographique : la solution ?

Certains sont allés plus loin en évoquant la dé-

croissance économique. Avec bientôt 9 milliards

d’habitants, il faudrait ainsi diviser par trois l’ac-

tivité mondiale pour atteindre un niveau équiva-

lant à l’activité de 3 milliards d’habitants.

On peut penser qu’un tel scénario ainsi qu’une

réduction active de la population ne se réalise-

ront jamais, si ce n’est sous la contrainte. De

même, une politique de décroissance écono-

mique semble illusoire, car elle remettrait en

cause le progrès technique. Or, c’est bien de

progrès techniques dont nous aurons besoin

pour assurer l’avenir de la planète. En effet, la

réduction de la population ou de l’activité écono-

mique étant irréaliste, seule la conjugaison entre

croissance économique et modernité démogra-

phique semble être une solution viable.

Mais il faudra alors changer notre mode de

croissance et nos styles de vie pour en limiter

l’impact sur la planète et innover dans des tech-

niques qui nous permettront d’utiliser aux mieux

les ressources naturelles, voire de réparer les

dégâts causés lors des siècles derniers.

Un transistor, un vélo, voilà ce qu'on gagneen renonçant à procréer en Inde ou en Chine.

Si, dans les années 1970, les Indiens qui acceptaient de se faire

stériliser après le premier enfant rentraient chez eux avec un poste

de radio, aujourd’hui il existe même des tombolas où l’on peut

gagner motos, écrans plats ou appareils ménagers.

Pour s’inscrire ? Faites-vous stériliser !

En Chine, les parents respectant la politique de l’enfant unique se

s en commun

gratuits. Mais, en cas de deuxième bambin, c’est toute la famille qui

se retrouve à pied…

La politique de l'enfant unique en ChineEn 1970, une première tentative de diminuer la natalité en encourageant les mariages tardifs

et l’espacement des intervalles intergénésiques (temps entre deux grossesses) avait permis de

réduire le taux de fécondité de 5,75 à 2,75 enfants par femme. Puis, en 1979, fut mise en place

en Chine la politique de l’enfant unique, une politique de contrôle des naissances, dont le but était

de compenser les effets de la politique nataliste instaurée par Mao Zedong dans les années 1950.

Cette politique devait réduire le risque d’une croissance démographique incontrôlée et améliorer le

niveau de vie général en diminuant le nombre d’enfants.

Depuis, elle oblige les couples Han (ethnie majoritaire du pays) à n’avoir qu’un seul enfant et

impose l’âge minimal pour se marier à 22 ans pour les hommes et 20 pour les femmes.

Si, aujourd’hui, cette politique s’est assouplie, permettant ainsi aux paysans d’avoir un deuxième

enfant dans le cas où le premier- -

est très déséquilibrée (il naît actuellement 113 garçons pour 100

des âges.

Selon les projections démographiques des Nations unies, la part des personnes âgées de 65 ans

ou plus, qui était de 7 % en 2000, devrait plus que tripler d’ici 2050 pour atteindre 24 %, la Chine

comptant alors 330 millions de personnes âgées à la charge de générations moins nombreuses,

issues de la politique de l’enfant unique.

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Le savez-vous ?

La Communauté du Pays d’Aix propose de collecter les arbres de Noël au lendemain des fêtes. Après avoir enchanté les maisons, les arbres collectés destinés au recyclage sont valorisés par la CPA et son prestataire, la société Vert-Provence, pour enrichir les jardins. Le développement des espaces verts génère une importante quantité de déchets : branches, feuilles, herbes, etc. Avant le développement du principe de valorisation par compostage, ils étaient enfouis au centre de traitement de l’Arbois. Leur recyclage permet de réaliser un compost « haut de gamme », >>>

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c’est le nombre

d’adultes américains

souffrant d’obésité.

L’occident a oublié

ce qu’était la faim. Notre régime alimentaire

est essentiellement carné, signe d’opulence,

et riche en sucre et en graisse. Nous man-

geons trop par rapport à nos besoins énergé-

tiques. Aux Royaume-Uni, un adulte sur deux

est en surpoids. Plus inquiétant, un améri-

cain sur deux né après l’an 2000 souffrira de

diabète… En France, près d’1 enfant sur 5

âgés de 3 à 17 ans est déjà en surpoids.

D urant le XXIe siècle, sauf catastrophe ma-

jeure, la population mondiale continuera

d’augmenter. Seule la croissance éco-

nomique permettra une stabilisation démogra-

phique autour de 9 ou 10 milliards d’habitants.

Or, cette expansion peut être source de pollution

et de dégradation pour notre environnement, ce

qui remet en cause les modes de vie des géné-

rations futures.

Produire plus en consommant moins !

Pour perdurer et conserver son niveau de vie,

notre civilisation devra diminuer son empreinte

écologique et éviter le gaspillage inutile. Il fau-

dra mettre au point des appareils fonctionnant

avec moins d’énergie, produisant moins de dé-

chets et utilisant des composants recyclables et

renouvelables, mais aussi faire apparaître des

modèles de production et de transport durables.

Les besoins liés à une population mondiale de

près de 9 milliards d’êtres humains correspon-

dront aussi à des secteurs économiques à sou-

tenir. Il faudra donner du travail à tous et veiller

à la réduction des inégalités entre le Nord et le

Sud. La poussée démographique est synonyme

de hausse de la demande en biens de consom-

mation, en logements et en services. D’où la né-

cessité de produire plus en consommant moins.

L’ère de l’immatériel est arrivée

Alors que la croissance du siècle dernier s’est

caractérisée par l’abondance matérielle, l’es-

sor des nouvelles technologies devrait ouvrir

une ère basée sur l’immatériel, moins consom-

matrice en ressources naturelles. C’est ainsi

un quatrième secteur, après le primaire (agri-

culture), le secondaire (industrie) et le tertiaire

(services), qui voit le jour. Et c’est en suivant ce

chemin que nous pourrons faire cohabiter sur la

planète plus de 9 milliards d’individus.

Le pouvoir appartient aux consommateurs

Ces changements interviendront sur le long

terme, au prix d’une réelle volonté politique com-

mune et de la mise en place d’organismes in-

ternationaux dotés de vrais pouvoirs. En atten-

dant, il faut agir chacun à son niveau en pre-

nant conscience de l’impact de son mode de

vie et en évitant les gaspillages inutiles. Dès au-

jourd’hui, nous pouvons faire bouger les choses

en plébiscitant les produits respectueux de

l’environnement.

Notre système économique actuel fonctionne

comme une démocratie, où chaque euro dépen-

sé agit comme autant de bulletins de vote dé-

posés dans une urne. Le pouvoir est entre les

mains des consommateurs, à eux de l’utiliser.

Énergies, eau potable, alimentation, technologies... les enjeux de demainpays du Nord pourront renoncer à leur niveau de vie actuel

transposer ce même mode de vie aux pays en développement, sans aggraver notre empreinte écologique. S’impose alors la nécessité de miser sur de nouvelles énergies et de produire, de manière durable, nos biens

Comment nourrir plus de 9 milliards d'individus ?La réponse se trouve dans une équation simple : supporter la poussée démographique en produi-

sant plus sur moins de surface. Pour cela, il faut soit encourager l’extension des terres agricoles,

Dans son rapport « Agriculture horizon 2010 », publié en

1993, la FAO estimait les terres exploitables à 2,3 milliards d’hectares, pour 660 millions exploités.

Mais le réchauffement climatique et l’utilisation croissante des terres agricoles par l’homme pour le

bâti rendent aléatoire l’augmentation de la surface cultivée.

L’amélioration des rendements au cours de l’histoire

dans le passé. Ainsi, le progrès agri-

cole n’a eu de cesse d’augmenter les rendements. Durant la préhistoire, le régime du chasseur/

cueilleur permettait de nourrir entre trois et quatre personnes au kilomètre carré. L’agriculture sur

brûlis, encore d’actualité pour 33 % des cultures mondiales, a permis de repousser cette limite à

une dizaine de personnes, puis l’agriculture de plein champ a doublé ce chiffre, avant que l’intro-

duction de la charrue fasse vivre quarante personnes au kilomètre carré. Aujourd’hui, l’utilisation

d’intrants permet de nourrir des centaines de personnes au kilomètre carré, voire des milliers dans

les exploitations rizicoles d’Asie.

Néanmoins, le modèle agricole moderne consomme beaucoup de ressources naturelles et

l’utilisation d’intrants pollue énormément. Il faudra donc innover pour rendre ces cultures plus

respectueuses de l’environnement. Les recherches concernant les OGM, qui pourraient rendre

les cultures insensibles à la sécheresse et aux maladies, ne doivent pas non plus être délaissées.

Moins de viande et moins de gaspillage…

Un autre moyen d’absorber la poussée démographique serait de changer nos habitudes alimen-

taires. L’augmentation de la part de protéines animales semble aberrante quand on sait qu’on ne

peut produire que 100 kilos de viande sur un hectare, contre 5 tonnes de céréales et 10 tonnes de

riz ! Quant à ceux qui disent qu’on ne pourra pas nourrir 9 milliards d’individus alors que près de

700 millions d’hommes souffrent déjà de la faim, il faut rappeler que ce n’est pas tant par manque

-

dente pour vaincre la faim dans le monde. Selon Luc Guyau, président de la FAO : « Près d’un tiers

de la production mondiale est perdue, pour moitié lors des récoltes et du stockage dans les pays

du Sud, le reste directement de l’assiette à la poubelle dans les pays du Nord. »

30%