la vÉritable histoire des super-hÉros et multiracial …
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Une exposition en collaboration avec K-Echo Photo.
Dulce Pinzón
Née à Mexico en 1974, Dulce Pinzón a vécu aux États-Unis de 1995 à 2011, elle vit et travaille
actuellement au Mexique. Après avoir étudié la communication et les médias à l’Université de
las Americas à Puebla Mexico et la photographie à l’Université d’Indiana en Pennsylvanie, elle
s’installe, en 1995, à New York où elle étudie à l’International Center of Photography. Son
travail a été publié et collectionné dans le monde entier. Dulce Pinzón est représentée par K-
Echo photo.
LE TRAVAIL DE L’ARTISTE
Ses photographies couleurs sont le résultat de mises en scène savamment élaborées où réel et
imaginaire se côtoient. Empreinte de nombreuses références et faisant usage d’une approche
métaphorique, son œuvre porte ainsi un éclairage sur les réalités modernes et met en exergue
les dualités et décalages de notre monde actuel.
Au travers de ses récentes séries, elle s’est ainsi attachée à questionner des thématiques telles
que l’immigration, la destruction de la planète, le réchauffement climatique et le stéréotype de
la femme parfaite.
Série “La véritable histoire des super-héros”
Catwoman - Minerva Valencia de Puebla est nourrice àNew York. Elle envoie au Mexique 400 dollars parsemaine.
Du 30 mars au 18 juin
Galerie du CRI des Lumières
14h-18h
WE : 10h-12h et 14h-18h
Fermé mardi
LA VÉRITABLE HISTOIRE DES
SUPER-HÉROS et MULTIRACIAL
Dulce Pinzón
Site de l’artiste
www.dulcepinzon.com
Site de K-Echo photo
www.k-echo-photo.com
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LA VÉRITABLE HISTOIRE DES SUPER-HÉROS (2005-2011)
Dulce Pinzón pose avec humour un double regard sur les travailleurs sud-américains vivants à
New York : un regard sur un imaginaire populaire et son sens, celui des super-héros, et celui,
économique, de personnes parties aux États-Unis trouver de quoi faire vivre leurs familles
restées au pays. C’est cette série qui a initié la reconnaissance internationale dont bénéficie
aujourd’hui l’artiste.
Série “La véritable histoire des super-héros”
The Thing - Luis Hernandez de l’État de Veracruz est ouvrier en démolition à New York. Il envoie au Mexique 200 dollars par semaine.
« Cela fait plusieurs années que je travaille sur ce concept. Je suis moi-même une immigrée.
Sur ce projet, je cherche aussi à sortir les personnes de cette manière de vivre leur vie : en
anonymat total. Les déguisements ne sont qu’un prétexte pour les sortir de leur anonymat.
Mais aussi pour créer un parallèle entre leur emploi quotidien dans la réalité et les pouvoirs
surnaturels de chaque super-héros dans la fiction. »
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MULTIRACIAL
Sabiya Ahamed, bengalie, portoricaine, Richi Chinarcie, afro-américaine, thaïlandaise, chinoise
Le terme de “Race” est le produit d’une très ancienne stratégie économique. Ce concept a,
d’une certaine manière, rendu possible différentes formes de discrimination et d’oppression à
l’égard d’innombrables êtres humains. Le démantèlement des mécanismes oppressifs tels que
la ségrégation humaine basée sur des critères de couleurs ou de «race» est l’une des victoires
les plus remarquables de ces dernières décennies.
Nous constatons que dans les grandes villes où l’on trouve les plus importants taux de
migration humaine, la forte présence de syndicats inter-raciaux participe à redéfinir cette notion
de “race”. Dès lors que les caractéristiques physiques et culturelles ne se rapportent plus à une
typologie raciale particulière, il devient bien plus difficile de catégoriser les personnes. Le
concept d’identité tend à s’élargit et il se peut qu’à l’avenir discriminer les individus en
fonction de leur apparence devienne une entreprise caduque du simple fait qu’il devient
difficile de définir avec certitude l’origine raciale des personnes.
La série se compose de 16 portraits d’individus aux origines ethniques mixtes posant devant
des fonds de couleurs primaires. En accentuant la disparité entre les couleurs primaires et en
soulignant le caractère ambigu et artificiel des frontières communément admises entre les
différentes races, ces images questionnent le concept même de “race”. La fragilisation de ce
dernier amène ainsi le spectateur à questionner la réalité de son existence dans la Nature.
Hope Hathaway, afro-américaine, indienne Cherokee Farouq Ars, afro-américain, indien cherokee, irlandais
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Ouvertures
Rémi Noël
Né le 26 mai 1963 à Paris. Etudie la communication. Participe au festival « Voies-off » en
2005 à Arles.
© RemiNoël, Perched on tree, Waxahacie,Texas
Rémi Noël construit ses images avec trois fois rien : un réveil, un magazine, une paire de
jumelles, une araignée en plastique… Le photographe s’ingénie à orchestrer des rencontres
fortuites et impertinentes, des confrontations improbables qui confèrent insensiblement au réel
une tournure inattendue.
Pour mener à bien son entreprise, Rémi Noël visite des lieux ordinaires à la recherche obstinée
du déjà vu : une plage de galets, un comptoir de cuisine ou une sortie de garage… Leur banalité
familière est garante de la scène surnaturelle qu’il entend organiser.
Insolites ou burlesques, ces visions composent un univers troublant et énigmatique. Un monde
se dessine, en équilibre instable sur le fil de l’absurde. Le quotidien le plus morne s’y trouve
transfiguré, habilement chahuté.
Site de Rémi Noël
www.reminoel.com
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© Rémi Noël, Rainy day, Flatonia, Texas
© Rémi Noël, Ozona, Texas © Rémi Noël, Small car, Dallas, Texas
Aller plus loin…
Le dernier projet de Rémi Noël est à voir sur le site www.thisisnotamap.com.
Un projet d’édition de cartes, comme une collection de livres-photo, déguisés en carte
routière.
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Angélica Dass
Née en1979 à Rio de Janeiro au Brésil. L’artiste vit et travaille à Madrid.
« Cela reflète les couleurs au-delà des frontières de nos codes »
Pour son projet Humanae, la photographe Angélica Dass s’est inspirée du célèbre nuancier
Pantone pour mettre sur pied une base de données qui recense les différents tons de peau des
individus.
Cette série questionne les notions de disparité et de race, avec un point de vue impartial et une
rigueur presque scientifique. L’artiste utilise les normes classiques de la photographie
anthropologique et du portrait légal (cadrage en buste, pose et éclairage frontaux). Chaque
personne est placée sur un fond uni dont la couleur est choisie avec un échantillon de 11 x 11
pixels. L’ensemble est ensuite associé à une tonalité de la gamme Pantone.
Site d’Angélica Dass
www.angelicadas.com
http://humanae.tumblr.com
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Pistes de pratiques artistiques en classe (élaborées par Christel Deluzet et Corinne Lacaze)
Avant de venir voir l’exposition :
I) LES SUPER-HEROS … DE TOUS LES JOURS
Mais qui sont les Super Héros ? Prendre le temps de la discussion pour évoquer
avec les élèves leurs super-héros, ceux qu’ils connaissent, les livres ou films
qu’ils ont vus et qui en parlent…
Vous pourrez aller voir la fiche en ligne sur le site Arts et Culture qui évoque
les super héros en art :
http://www4.ac-nancy-metz.fr/ia54-gtd/arts-et-culture/sites/arts-et-
culture/IMG/pdf/les_super_heros_en_art.pdf
Afin de sensibiliser les élèves à l’importance des travailleurs dont le métier est
souvent difficile, ils pourront partir à la rencontre de ceux-ci et réaliseront un
travail photographique et plastique pour mettre en valeur le métier et la
personne qui le pratique.
Comment les transformer en super-héros ? Les élèves devront chercher par
exemple à les associer à des super-héros existants, ou inventer un personnage
à part entière (par ex : Breadman pour le boulanger, Fleurman pour le jardinier,
Mecaman pour le mécanicien).
Ils devront chercher des techniques graphiques de détournement des images
(avec un logiciel comme Photofiltre ou à partir de leurs photographies
imprimées), créer des masques de super-héros, réfléchir à une composition de
l’image qu’ils ont crée… Cet exercice leur permettra de transformer leur
première prise de vue, en imaginant d’autres solutions que celle élaborée par
Dulce Pinzón qui déguise ses héros de tous les jours et soigne la mise en scène
de ses photographies.
Pendant la visite… et après, de retour en classe
II) ANALYSE DES TECHNIQUES IMAGINEES PAR LA
PHOTOGRAPHE
On examinera dans un premier temps comment s’y est pris Dulce Pinzon avec
la même problématique que la leur.
Ensuite, afin d’appréhender des points techniques de chaque image, il sera
intéressant de demander aux élèves d’observer le cadrage et la composition
des photographies de la série « La véritable histoire des super-héros ».
Cette première analyse permettra de comprendre la construction des images de
l’artiste qui prend le temps pour réaliser ses images (imaginées bien avant le
jour de la prise de vue) et réalise de véritables mises en scène.
Photographie plasticienne, le photographe se sert de l’image comme un moyen
pour exprimer des idées ou des préoccupations. Elle souhaite nous faire
réfléchir et imagine des techniques plastiques pour y arriver !
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Il sera important de leur faire remarquer la place importante des couleurs dans
cette série photographique. On pourra travailler sur la signification des
couleurs, les codes souvent utilisés dans l’histoire de l’art.
De retour en classe, on pourra reprendre la première recherche en travaillant
le cadrage, les couleurs utilisées pour donner encore plus de sens aux premiers
détournements.
III) LA SERIE (en lien avec les photos de la série Multiracial)
Ces photographies nous amènent à parler de la série, choix esthétique souvent
utilisé par les artistes comme Paul Cézanne qui proposent de nombreuses toiles
représentant la montagne Sainte Victoire ou Claude Monet qui consacrera 28
toiles à la cathédrale de Rouen. On pourra parler aussi d’Andy Warhol qui
désacralise l’art en proposant des séries de portraits qu’il multiplie en utilisant
la technique de la sérigraphie.
La photographie documentaire utilise aussi ce concept comme par exemple le
couple allemand Bernd et Hilla Becher qui, avec leurs séries consacrés à des
bâtiments industriels, voient leur démarche portée au rang d’œuvre d’art. (Série
de châteaux d’eau visible sur le site du FRAC Lorraine :
http://collection.fraclorraine.org/collection/show/28?lang=fr
IV) LE TROMBINOSCOPE
En lien avec la série et aussi avec le portrait, sujet choisi par Dulce Pinzon, on
pourra imaginer la création d’un trombinoscope original.
Le trombinoscope est une liste de portraits qui sont présentés côte à côte sur un
support souvent papier. Il permet de mettre un visage sur un nom. Souvent
classés par ordre alphabétique, il s’agira ici de briser la monotonie des
trombinoscopes classiques en créant un nouveau trombinoscope insolite et
original.
On pourra par exemple créer un trombinoscope basé sur un dégradé de couleurs
(par exemple les couleurs des habits, des yeux, des cheveux…) ou de taille,
imaginer un trombinoscope faisant ressortir les qualités de chaque élève :
chercher un adjectif qui qualifie chacun (malin, rusé, colérique, tendre, …) et
chercher à le rendre plastiquement…
IV) UNE CLASSE PAS COMME LES AUTRES
Cet atelier peut être associé à un atelier d’écriture et de création artistique.
Comme dans un jeu de rôle, chaque élève pourra choisir ou se créer un
personnage qui viendra s’inscrire dans « l’histoire de la classe » coécrite avec
tous les élèves. Cela peut se baser par exemple sur un univers existant (Harry
Potter, Star Wars, les Marvels, les Schtroumps…) ou sur un univers
complètement fictif que les élèves auront inventé. Atelier en deux phases :
- une phase de description de l’univers, la biographie de chacun des
personnages
- la prise en photo et la création d’un trombinoscope, d’un arbre
généalogique de tous les personnages.
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Informations
Si vous êtes intéressés pour venir visiter l’exposition et organiser un atelier d’initiation à la
photographie « Les regardeurs, petits chantiers de l’Ecole des Regards », nous vous invitons à
nous contacter par mail ou par téléphone afin de réfléchir ensemble au projet.
Eric Didym
Directeur artistique
Christel Deluzet
Chargée de mission
07 86 26 15 21
Visiter notre site internet www.crideslumieres.org pour retrouver toute notre actualité.
Prochaine exposition
Antoine AGOUDJIAN« Le cri du silence»
Parcours inaugural jeudi 29 juin à partir de 18h
Salle de la Livrée, Château des Lumières - Lunéville
Du 29 juin au 01 octobre 2017
© Antoine Agoudjian
Site de l’artiste
www.agoudjian.com