l’affirmation euroméditerranéenne et mondiale d’aix
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MISSION INTERMINISTÉRIELLE POUR LE PROJET MÉTROPOLITAINAIX-MARSEILLE-PROVENCE
interpellations stratégiques06
INTERNATIONAL- ISATION
L’affirmation euroméditerranéenne et mondiale d’Aix-Marseille-Provence
INTRODUCTION RÉUSSIR L’INTERNATIONALISATION DE LA MÉTROPOLE .........................3
UNE MÉTROPOLE TRÈS DIVERSEMENT INTERNATIONALE ...................................................................................................... 7
01. Une longue histoire d’internationalisation .......................................902. Un hub international ......................................................................................................1103. Des relations internationales multiples et variées ............1504. Les politiques publiques de l’internationalisation. ............. 21
LE PARADOXE D’UN ÉQUILIBRE ENTRE RAYONNEMENT ET ATTRACTIVITÉ ...............................25
01. Au 80e rang des métropoles en termes de connexions internationales ...............................................2702. Le deuxième « rayonnement international » après Paris ........................................................................................................................................2903. Premières destinations : l’Europe et les États-Unis .......................................................................................................................... 3004. Le rôle central de Paris ........................................................................................ 3205. Porte du Monde vers l’Afrique, le Maghreb et le Machrek ............................................................................................... 33
L’INTERNATIONAL EST L’AFFAIRE DE TOUTE LA MÉTROPOLE .................................................................35
01. 24 % de l’emploi métropolitain dans les entreprises multinationales ............................................................................3702. Des emplois plus concentrés sur certaines communes .............................................................................................. 3803. La promotion urbaine nouveau vecteur de l’internationalisation ................................................................................................... 4304. Les ancrages locaux illustrent l’interdépendance entre les différents territoires. .......................................................................... 46
I n t e r n a t i o n a l i s a t i o n : l ’a f f i r m a t i o n e u r o m é d i t e r ra n é e n n e e t m o n d i a l e d ’A i x - M a r s e i l l e - P r o v e n c e • 1
L’INNOVATION ET LES GRANDS PROJETS, DEUX DIMENSIONS CLEFS DE LA VISIBILITÉ INTERNATIONALE ................ 49
01. Peu de dépôts de brevets .....................................................................................5102. Une coopération technologique de plus en plus internationale ..................................................................................5203. Une métropole scientifique « ouverte » sur le monde.................................................................................................5304. Pas de corrélation entre brevets et publications ................................................................................................................................5405. États-Unis et Europe, principaux partenaires des projets collaboratifs métropolitains.................................................55
QUATRE LEVIERS POUR RÉUSSIR L’INTERNATIONALISATION ...........................................................59
01. Connecter chaque habitant de la métropole à l’international .........................................................................6202. Attirer et retenir les Talents internationaux ......................... 6403. Jouer collectif pour une stratégie partagée de rayonnement et d’attractivité ........................................................................6704. Affirmer le rôle de plate-forme euroméditerranéenne de la métropole sur l’Euroméditerranée et l’Afrique. ..............................................................69
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Aix-Marseille-Provence doit se donner une ambition internationale renouvelée. Sa taille, sa puissance économique, ses liens au reste du monde le lui permettent. Le contexte de la mondialisation des échanges et de montée du phénomène métropolitain le lui impose. Une métropole ne choisit pas d’être ou ne pas être internationale. Marseille et sa région sont nées en tant que porte ouverte sur le monde, méditerranéen à l’origine. Aix-Marseille-Provence poursuit cette histoire, à sa façon. Mais le changement d’échelle qu’induit la naissance de la métropole Aix-Marseille-Provence au 1er janvier 2016 ouvre une nouvelle page de l’internationalisation de ce territoire.
L’accroche internationale de la métropole Aix-Marseille-Provence constitue un enjeu fort de son rayonnement et de son attractivité. Dès ses premiers travaux, la Mission Interministérielle pour le projet métropolitain Aix-Marseille-Provence, a identifié la perspective de la « métropole internationale » comme une des quatre orientations stratégiques nécessaires à la construction du projet métropolitain (au même titre que la métropole solidaire, la métropole durable et la métropole reliée) :
• Le document d’orientation stratégique de préfiguration du projet métropolitain pour Aix-Marseille-Provence « Vers une vision commune de la métropole Aix-Marseille-Provence » ( juillet 2013), a proposé un fil rouge pour
l’internationalisation : l’ouverture à 360°. Il invite à penser une internationalisation qui prenne appui sur la fonction portuaire historique mais en synergie avec les dimensions économiques, culturelles ou académiques.
• La poursuite du travail avec les acteurs métropolitains a permis d’identifier, dans le document sur « La métropole en projets : intention d’étapes » publié fin 2014, le triptyque économie, culture et ville, comme porteur d’une attractivité renforcée pour une métropole « ouverte sur la Méditerranée, l’Europe et le monde ».
Le présent document d’interpellation explore les potentiels, les atouts, mais aussi les difficultés, les contradictions à surmonter pour tirer le meilleur parti des richesses nouvelles et des dynamiques que peut offrir un ancrage international repensé. Il ne cherche pas à couvrir tous les champs de l’internationalisation métropolitaine et propose de focaliser la réflexion sur la dimension économique. Avec l’apport d’un éclairage inédit sur les liens internationaux qu’entretiennent les entreprises internationalisées implantées dans le territoire d’Aix-Marseille-Provence, mais aussi sur le caractère déterminant du potentiel de recherche et d’innovation, il s’agit ici d’identifier de nouveaux leviers d’action pour les acteurs publics et privés.
Une identité internationale commmune à construire
Le débat sur le caractère international des métropoles se résume souvent à mesurer la place des métropoles dans les classements mondiaux, dans un esprit de concurrence. Mais ce qui fait réellement la vitalité internationale relève de pratiques quotidiennes, de liens, des relations, des flux, des échanges…
L’identité internationale d’Aix-Marseille-Provence et la manière dont chacun se représente ou promeut le territoire dans sa relation au reste du monde ne font pas encore l’objet d’un socle unique et consensuel. Ce n’est d’ailleurs pas illogique et peut s’expliquer en partie par le fractionnement institutionnel et l’absence d’un projet métropolitain collectivement assumé.
Selon les moments de l’histoire, mais aussi selon les acteurs et les thématiques, Aix-Marseille-Provence peut-être revendiquée comme porte de la Méditerranée vers l’Europe… ou porte de l’Europe vers la Méditerranée. Force est de constater que les différentes villes et territoires qui composent Aix-Marseille-Provence vivent une internationalisation qui leur est propre.
L’ouverture internationale est une affaire économique et marchande, et un objet de politique publique, mais c’est aussi une aventure culturelle, une histoire de populations et de personnes, un produit géopolitique. Plus fondamentalement,
INTRODUCTIONRéussir l’internationalisation de la métropole
I n t e r n a t i o n a l i s a t i o n : l ’a f f i r m a t i o n e u r o m é d i t e r ra n é e n n e e t m o n d i a l e d ’A i x - M a r s e i l l e - P r o v e n c e • 3
c’est un imaginaire, tant pour ceux qui, depuis Aix-Marseille-Provence, décident de se projeter quelque part dans le monde, que pour ceux qui, depuis l’étranger, repèrent puis rejoignent Aix-Marseille-Provence. S’ouvrir à 360°, c’est déployer cet imaginaire, dans toutes ses dimensions, pour tous, et partout.
Le contenu de ce document d’interpellation stratégique
Dans une première partie, il est proposé d’interroger de multiples données socio-économiques ou culturelles, sur les liens qu’entretient Aix-Marseille-Provence avec le reste du monde. Dans quels domaines ces liens se manifestent-ils ? Avec quelle intensité et quel effet d’entraînement local ? Dans quelle géographie se déploient-ils : plus ou moins européenne, méditerranéenne ou mondiale ?
Dans une deuxième et troisième partie, il est proposé de focaliser le regard sur l’ouverture internationale de la métropole Aix-Marseille-Provence à travers les relations capitalistiques des entreprises multinationales implantées à Aix-Marseille-Provence.
Qui contrôle qui ? Où sont les sièges et où sont les établissements ? Dans quelles filières les relations internationales sont-elles les plus intenses ? Dans quelle géographie internationale se déploient les relations des entreprises d’Aix-
Marseille-Provence ? Dans quels territoires de la métropole trouve-t-on le plus les entreprises internationales ? Pour éclairer d’un jour nouveau ces questionnements jusque-là mal connus et pour en tirer des préconisations, la Mission Interministérielle pour le projet métropolitain restitue ici les principales conclusions d’une étude confiée à Céline Rozenblat, de l’université de Lausanne (et présidente de la section urbaine de l’association internationale de géographie).
Dans une quatrième partie, partant du constat qu’une part de l’internationalisation métropolitaine vient de la capacité à transformer l’innovation en moteur du développement, le document s’interroge sur l’importance de l’innovation dans les liens internationaux d’Aix-Marseille-Provence. À partir des publications scientifiques et des dépôts de brevets, un travail original de l’AGAM dresse une géographie des relations internationales entre acteurs de la recherche par leurs activités de publication et de brevet.
Dans une cinquième partie, quatre leviers stratégiques sont énoncés, qui constituent autant de pistes de réflexion et d’action pour le développement économique international de la métropole…, pour une politique métropolitaine qui ne fait pas de l’internationalisation un objectif à part, une « politique étrangère », ou une ambition uniquement portuaire, mais une des facettes d’un projet global.
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Pour nourrir la réflexion et enrichir le présent
document, un panel d’une soixantaine d’acteurs
métropolitains a été sollicité. De nombreux
verbatim insérés dans le document restituent ces
échanges. Lors de trois réunions organisées par
Provence Promotion et la Mission Interministé-
rielle, ces acteurs économiques, académiques,
institutionnels et culturels impliqués dans les
réseaux internationaux ont formulé des attentes
et des propositions sur des synergies et des
dynamiques d’entraînement susceptibles de
constituer de futurs leviers de développement
pour la métropole Aix-Marseille-Provence :
• Le 22 décembre 2014 les dirigeants du GPMM,
d’Airbus Industrie, de l’Union des Industries
Chimiques, de l’ARII PACA, de Lyondell Basell, du
MI-mAbs, d’Eurobiomed, d’Inside Secure ont été
auditionnés au sujet de l’impact des grands pro-
jets stratégiques sur la construction métropoli-
taine et son attractivité à l’international (Henri
Fabre, Marseille Immunopôle, PIICTO, French
Tech, ITER, etc.), Ces échanges ont abordé les
questions des liens entre les infrastructures (en
particulier portuaires) et les projets industriels,
du partage d’une ambition collective et d’un pro-
jet commun à l’international, de la mise en place
d’une ingénierie dédiée qui mette en synergie les
acteurs régionaux et métropolitains de la promo-
tion et du rayonnement.
• Le 19 février 2015, des responsables d’établis-
sements de l’enseignement supérieur, de l’inno-
vation et de la recherche : ITER Organisation,
KEDGE, Ecole Centrale, SATT PACA, ARII PACA,
IRD, Marseille Innovation, AMU, Institut Paoli
Calmettes, Trophos. À cette occasion, plusieurs
propositions visant à favoriser la montée en
gamme de la métropole au niveau international
ont été développées comme la mise en œuvre
d’une stratégie dédiée à l’attraction de Talents
internationaux, la création d’outils (financier,
technique, humain) facilitant la valorisation de
la recherche fondamentale dans les entreprises
métropolitaines, le développement de la par-
ticipation à des programmes de coopération
internationale.
• Le 29 mai 2015, les responsables d’Orange,
Constructa, de Bouches-du-Rhône Tourisme,
de l’Hôtel Intercontinental, de la SAFIM, de
l’Olympique de Marseille, de Sextant et Plus,
de la Friche de la Belle de Mai, de Marsatac,
de Voxinthebox, de l’AVITEM, de la Fondation
Camargo, du MuCEM, de l’Établissement Public
Euroméditerranée ont partagé les perspectives
offertes par le large champ économique de la
Promotion urbaine, de la culture et du tourisme,
comme vecteur d’internationalisation pour la mé-
tropole. Les questions de la qualité des aména-
gements urbains, du partage d’un projet culturel
commun dans la lignée de celui de la Capitale
européenne de la Culture 2013, du déploiement
d’un projet de développement du Tourisme qui
mette en valeur l’ensemble des atouts excep-
tionnels des différents territoires de la métropole
ont été en particulier abordées.
DES PAROLES D’ACTEURS
Vue sur le site d’Iter
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Le MuCEM
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UNE MÉTROPOLE TRÈS DIVERSEMENT INTERNATIONALEL’internationalisation et la mondialisation ne sont pas des inventions contemporaines. À chaque époque ses horizons lointains, ses réseaux de relations, ses formes d’échanges, ses circulations, ses stratèges et ses migrants. Ce qu’on appelle « mondialisation » aujourd’hui, c’est une étape nouvelle d’intégration du système international, grâce aux technologies de transport et de
télécommunication, et du fait des organisations en particulier économiques qui s’en saisissent. Les métropoles sont les places d’accès à ce système mondialisé, elles sont les lieux de la mondialisation, les ports tout particulièrement.L’ouverture internationale d’Aix-Marseille-Provence, n’est pas de même nature que celle d’Hambourg, de Lyon ou de Venise. Chaque
territoire a son histoire internationale et celle de Marseille et de sa région métropolitaine est riche de ses spécificités. Mais l’héritage ne fait pas tout. La question de l’ouverture internationale, c’est-à-dire de l’attractivité et du rayonnement métropolitains, se pose aujourd’hui dans des termes renouvelés, qui interpellent tout Aix-Marseille-Provence.
I n t e r n a t i o n a l i s a t i o n : l ’a f f i r m a t i o n e u r o m é d i t e r ra n é e n n e e t m o n d i a l e d ’A i x - M a r s e i l l e - P r o v e n c e • 7
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Les différents jalons qui balisent les relations de la métropole Aix-Marseille Provence avec le monde (voir grandes dates ci-contre), témoignent de l’ancienneté et de la diversité des relations de la métropole :• Les civilisations grecques et romaines ont construit les premières cités et façonnés une partie du paysage provençal actuel• Les relations tumultueuses avec la royauté ont créé des bastions et des pouvoirs locaux forts qui ont rayonné sur une partie du sud de la France et du bassin méditerranéen• Les vocations universitaire et parlementaire d’Aix-en-Provence et marchande de Marseille permettent au territoire d’être un lieu de brassage et d’échange• La politique coloniale de la France fit de Marseille un des points d’expansion de l’Europe vers l’Afrique, l’Extrême-Orient et les Antilles et une porte d’entrée des grandes migrations européennes et africaines• L’internationalisation de Marseille par les infrastructures ferrées et portuaires permet, dans une relation Nord-Sud, de générer, de capter et de valoriser des flux qui génèrent des richesses commerciales et industrielles• Le 20e siècle ancre la métropole dans sa vocation méditerranéenne tout en ouvrant de nouveaux horizons Est – Ouest et mondiaux en particulier dans les domaines de la recherche (ITER, santé, etc.) et de la culture (Capitale européenne de la culture, MuCEM, etc.).
UNE LONGUE HISTOIRE D’INTERNATIONALISATION 01
LES GRANDES DATES DE L’INTERNATIONALISATION DE LA MÉTROPOLE AIX MARSEILLE PROVENCE
• 600 Av. Jc Fondation de massalia par des Phocéens venus d’Asie
• 540 Av. Jc Marseille lutte contre Carthage pour étendre son influence en Méditerranée occidentale
• 340-325 Av. Jc Le navigateur massaliote pythéas atteint l’Islande et le Groenland
• 2E siècle Av. Jc Massalia, plus grand centre urbain de la gaule. Développement de la culture de l’olivier et de la vigne
• 180 Av. Jc Oppidum d’entremont, capi-tale celto-ligure de 3,5 hectares située à la future Aix-en-Provence
• 118 Av. Jc Fondation de la ville romaine d’aquae sextiae puis colonisation de la gaule narbonnaise
• 950-1150 L’abbaye de st-victor rayonne jusqu’en catalogne, Castille et Sardaigne
• 1189 Les comtes de Provence (maisons d’Anjou et d’Aragón) s’installent à Aix-en-Provence ce qui lui donne le statut de capitale de Provence et permet un développement sans précédent de la ville
• 1347 La grande peste arrive en Europe par Marseille (comme la dernière en 1720)
• 1486 Rattachement de la Provence au royaume de France
• 1501 Installation du parlement de Pro-vence à Aix-en-Provence
• 1599 Création de la cci de Marseille pour sécuriser le commerce maritime avec les échelles du levant
• 1669 Colbert fait de Marseille un port franc, qui se tourne vers les Antilles, premier empire colonial de la France
• 1830 Conquête de l’Algérie
• 1839-1906 Paul Cézanne passe sa vie à Aix et y rencontre Émile Zola au collège Bourbon
• 1869 Ouverture du canal de suez, Mar-seille étend sa fonction de port colonial jusqu’à l’Indochine et au Pacifique
• 1850-1940 Grande période d’émigra-tion italienne (Marseille compte 90 000 Italiens en 1901)
• Fin 19e Marseille devient le grand port colonial par excellence
• Début 20e Début de l’immigration algé-rienne en France métropolitaine, dont Marseille est la première étape
• 1910 Henri Fabre construit et fait décol-ler le premier hydravion au monde
• 1915 Une partie de la diaspora armé-nienne rescapée du génocide s’installe à Marseille
• 1927 Ouverture des raffineries autour de l’Étang-de-Berre et début de la spéciali-sation pétrolière
• 1948 Création du festival international d’art lyrique d’Aix-en-Provence
• 1959 Implantation du commissariat à l’énergie atomique de Cadarache à Saint-Paul-Lez-Durance
• 1965 Lancement du port industriel de fos-sur-mer
• 1967 Mise en place à Marseille d’un oream dans le cadre de la politique des métropoles d’équilibre
• 1978 Installation de CMA à Marseille
• 1992 Naissance d’eurocopter, fusion de la snias et de la deutsch aerospace. Lancement du technopôle de l’Arbois à Aix-en-Provence
• 1993 L’olympique de Marseille cham-pionne d’Europe de football
• 1999 Fusion des compagnies cma et cgm
• 2001 Mise en service de la gare d’Aix-en-Provence TGV. Création du festival international du film d’Aubagne
• 2004 Création des 8 pôles de compétiti-vité sur le territoire Aix-Marseille dont 2 à dimension mondiale (micro- électronique et pôle mer)
• 2005 Désignation de Cadarache comme site du projet international iter
• 2006 Ouverture de l’aérogare low-cost « mp2 » et base ryanair sur l’aéroport Marseille Provence
• 2012 La fusion des trois universités d’aix-marseille crée Aix-Marseille université : première université de France en nombre d’étudiants et première université francophone au monde
• 2013 Plus d’un million de passagers croisières ont fait escale à Marseille
• 2013 Marseille-provence, capitale européenne de la culture
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En bâtissant son empire industriel tourné vers le Levant, Jules Charles-Roux, industriel qui fit fortune dans le commerce de savon, et qui fut l’organisateur de l’Exposition coloniale qui se tint à Marseille en 1906, fit partie de ceux qui « ...ont introduit le ‘mythe de l’Orient’ dans la culture provençale (...) n’oublions pas qu’à Smyrne, dans les Échelles du Levant, on parlait provençal dans la rue », citation extraite de « L’Orient des Provençaux, un héritage sans lendemain ?, Entretien avec Edmonde Charles Roux », La Pensée de Midi, 1, 2000, pp. 100-103.
CLASSEMENT DE LA MÉTROPOLE AIX-MARSEILLE-PROVENCE AU REGARD DES AUTRES MÉTROPOLES INTERNATIONALES*
• 4e aire métropolitaine française en termes de superficie,
96e place sur les 275 métropoles (4 231 km²)
• 3e agglomération française en termes de population, 75e
rang sur les 275 métropoles. Elle compte cependant moins d’habitants que les autres grandes villes portuaires du bassin méditerranéen (1,75 m)
• Une croissance démographique de +0,7 %/an entre 2000 et 2012, 138e place sur les 275 métropoles.
• 3e agglomération française en termes de PIB, 93e sur les 275 métropoles
• 169e rang parmi les 275 métropoles en termes de PIB/
habitant en 2010 (29 700 USD/hab)
• 1er rang des métropoles françaises en termes de taux de
croissance annuel moyen de l’emploi entre 2000 et 2012, 39e rang des 275 métropoles, au 2e rang des 114 métro-poles européennes (+2,1 %/an)
• 109e rang parmi l’ensemble des 275 métropoles en
termes de productivité du travail
• 48e sur les 50 métropoles en termes de croissance de la
productivité du travail entre 2000 et 2010 (-0,8 %/an)
• 43e place parmi les 275 métropoles en termes de pro-
duction de brevets
• 18e rang des villes européennes et 40e place sur
l’échantillon de 445 villes dans le monde dans les clas-sements des villes innovantes (classement établi par Innovation Cities Global Index 2012-2013 à partir de 162 indicateurs quantitatifs et qualitatifs)
* Tous les chiffres et les classements ci-dessus sont issus du rapport Vers une croissance plus inclusive de la métropole Aix-Marseille : une perspec-
tive internationale, décembre 2013 de l’OCDE. Deux échantillons ont été utilisés : les 275 aires métropolitaines de la base OCDE et un échantillon
de 50 aires métropolitaines sélectionnées à partir de certains critères (au moins une aire métropolitaine par pays, un nombre d’aires métropolitaines
proportionnel à la taille démographique du pays, des aires métropolitaines la plupart comparables en taille à l’aire métropolitaine d’AMP.
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UN HUB INTERNATIONAL 02La métropole Aix-Marseille-Provence bénéficie d’un positionnement géostratégique privilégié : au cœur de l’arc latin et de la Méditerranée occidentale, au débouché du couloir rhodanien et porte d’entrée (ou de sortie !) de la Méditerranée. Aujourd’hui située au centre d’un système d’aires métropolitaines, son attractivité s’appuie sur un réseau d’interconnexions modernes, notamment à travers son port, son aéroport international, ses réseaux ferrés et ses câbles sous-marins.
Résultat d’investissements réalisés depuis des décennies, la performance (quantité, diversité et qualité des réseaux de transport, notamment voyageurs) de l’aire urbaine d’Aix-Marseille est supérieure à la performance moyenne des métropoles européennes comparables, pour le nombre de passagers aériens et le trafic portuaire de marchandises (DATAR). Les liens « physiques » permis par le hub métropolitain sont eux-mêmes divers dans les géographies de flux qu’ils génèrent ou amplifient. Pour mieux cerner le caractère international de la métropole, il est proposé ici un rapide examen de chacune des composantes du hub.
L’aéroport international Aix-Marseille-Provence, 2e aéroport « mondial » sur le Maghreb
L’aéroport international Aix-Marseille-Provence est l’outil de connexion international par excellence. Il est aujourd’hui le 3e aéroport de province et 2e aéroport « mondial » sur le Maghreb après Paris. Avec un trafic qui a augmenté de 53 % en 10 ans, il enregistre la meilleure croissance des grands aéroports français et la 4e plus forte croissance parmi les 80 premiers aéroports européens derrière Bucarest, Moscou et Istanbul (+1 million de passagers entre 2011 et 2012, OCDE, source ACI-Europe). L’aéroport Aix-Marseille-Provence envisage d’accueillir 11 millions de passagers en 2025 (8,2 millions en 2014) dont 2/3 de trafic international. Pour ce faire il vise à :• densifier les liaisons directes vers les villes d’Europe et du bassin méditerranéen (cadre d’une stratégie de « hub » euroméditerranéen),• accroître les fréquences et les capacités vers les grands « hubs » actuels et nouveaux• développer les dessertes longs courriers et des lignes « charter » en provenance des marchés asiatiques.La réussite exemplaire du terminal Low-Cost MP2, renforce la vitalité économique et le rayonnement de l’aéroport. Il est également pour tous les métropolitains un moyen d’accéder à de nombreuses destinations internationales.
Concernant le trafic fret, Aix-Marseille-Provence est également le 2e aéroport de province mais 1er aéroport de la Méditerranée occidentale sur l’activité fret express. Les impacts économiques de l’aéroport sont importants : en 2012, l’impact direct était de près d’un demi-milliard d’euros (soit +40 % par rapport à 2009) et les impacts indirects et induits ont été évalués à 3,5 milliards d’euros (200 entreprises employant plus de 5 500 salariés), résultat en partie dû à l’arrivée plus massive de touristes.
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LES DESSERTES D’AÉROPORTS DE PROVINCE EN 2015
L’aéroport Aix-Marseille-Provence propose
des vols réguliers à destination de 85 villes
(56 en Europe dont la France, 22 au Maghreb,
2 en Amérique du Nord, 2 au Moyen-Orient,
2 de l’Océan Indien et 1 en Afrique), des vols
charters à destination de 41 villes (31 en
Europe, 7 au Maghreb, 2 en Amérique du
Nord et 1 aux Caraïbes) et les vols low cost
desservent 38 villes (30 en Europe et 8 au
Maghreb).
L’aéroport de Nice dessert 100 destinations
dans 34 pays : 59 villes en Europe, 22 en
France, 7 au Maghreb, 4 au Moyen-Orient
et 2 en Amérique du Nord.
L’aéroport Lyon Saint-Exupéry dessert
115 villes situées dans 36 pays : 68 en Europe,
24 en France, 17 au Maghreb, 2 au Moyen-
Orient, 1 en Amérique et 1 de l’Océan Indien.
L’aéroport de Toulouse-Blagnac dessert
26 pays et 83 villes : 54 en Europe, 17 en
France, 10 au Maghreb, 1 en Amérique du Nord
et 1 aux Antilles.
L’aéroport Bordeaux-Mérignac propose
73 destinations totales dont 43 destinations
en low cost (34 en Europe dont 6 en France
et 3 au Maghreb) et 30 destinations
(18 en Europe, 6 en France, 4 au Maghreb,
1 aux Caraïbes et 1 en Amérique du Nord).
i n t e r p e l l a t i o n s s t r a t é g i q u e s12
Le port Marseille-Fos, 6e rang en port européen
Avec 78 millions de tonnes de marchandises traitées en 2014, le port Marseille-Fos se positionne comme le plus grand port de France, le 6e d’Europe et parmi les 50 plus grands ports au niveau mondial. 3e port pétrolier et 41e port pour le volume de marchandises au niveau mondial en desservant 400 ports mondiaux.
De plus, grâce au développement du marché des croisières en Méditerranée (cf. infra), de nouvelles opportunités se profilent dans le domaine de la réparation navale industrielle : La Forme 10, la plus grande cale sèche de Méditerranée et la 3e dans le monde, sera mise en service fin 2015.
La densité des échanges émanant du port Marseille-Fos met en avant les relations commerciales entre le territoire métropolitain et des pays du pourtour méditerranéen (Italie, Libye, Algérie, Espagne, Turquie, Égypte, Tunisie…).
Avec son fort coefficient multiplicateur (2,01 soit mieux qu’Hambourg, Rotterdam et Anvers) le port Marseille-Fos joue un rôle important pour l’ensemble de l’économie française. Cependant, sa compétitivité est à rétablir/améliorer face à une concurrence directe importante plus particulièrement dans le domaine des conteneurs. Le port Marseille-Fos doit s’imposer lui aussi comme un « hub » maritime majeur à travers sa modernisation (à l’instar de Barcelone, Algésiras, ou encore Gênes) il pourra répondre au potentiel de renforcement du trafic conteneurs en Méditerranée. Cependant, ces objectifs ne pourront être atteints sans un travail de fond avec l’arrière-pays et la mise en place d’une offre multimodale.
Christine Cabau Woerthel, directrice générale et présidente du directoire de GPMM (www.marseille-port.fr)
Le port est une interface européenne et mondiale en marchandises, c’est une vitrine industrielle et commerciale du territoire et donc un outil majeur pour AMP. Inversement, AMP doit tenir compte, pour asseoir sa politique économique et d’investissement, de l’importance du port (avec 2,5 millions de passagers il y a d’importantes opportunités et obligations pour AMP), il faut une vraie interaction entre le port et AMP. Cela permettra d’inclure au mieux l’hinterland et le rôle qu’il peut jouer pour le port (par exemple la transformation peut se faire sur place ou au sein de l’hinterland), il est possible d’avoir une vision multiforme.
AMP doit mettre en exergue les atouts dont elle dispose. Marseille est le 1er port de France et est multifilières. Il s’ouvre donc à la diversification et par la même propose à AMP une multiplicité de filière qui aboutit à des emplois variés en fonction des filières. Cette concentration d’emploi lui donne aussi des indications sur les formations à développer sur le territoire (tourisme, chantier naval, sidérurgie, logistique…). Le Grand Port est un des éléments de valeur ajoutée pour le territoire et donc créateur d’emploi.
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TRANSPORT DE MARCHANDISES : LES LIGNES MARITIMES RÉGULIÈRES EN AVRIL 2015 À PARTIR DU PORT DE MARSEILLE-FOS
I n t e r n a t i o n a l i s a t i o n : l ’a f f i r m a t i o n e u r o m é d i t e r ra n é e n n e e t m o n d i a l e d ’A i x - M a r s e i l l e - P r o v e n c e • 13
SOURCE : EIT-MAMP, DONNÉES SITRAM
RÉPARTITION DES EXPORTATIONS ET DES IMPORTATIONS SELON LE PAYS DESTINATAIRE ET LE CHARGEMENT PAR ROUTE EN 2010
La métropole Aix-Marseille-Provence, un véritable carrefour autoroutier européen
La métropole Aix-Marseille-Provence bénéficie de nombreuses liaisons autoroutières de bonne qualité, qui en font un carrefour européen à la fois pour les touristes et les marchandises : 3 autoroutes reliant l’Espagne, l’Italie et l’Europe du Nord se croisent à Marseille. Plus des trois quarts des exportations (sur les 0,54kt en 2010) et plus de la moitié des importations internationales (sur les 298kt en 2010) de la métropole sont réalisées avec l’Italie et l’Espagne. Mais les liaisons Est Ouest, en cours de structuration, restent insuffisantes, et les bassins ouest du port ne disposent d’aucune desserte autoroutière. Soulignons toutefois que ce mode de transport doit faire face à d’importantes saturations (cf. Interpellations stratégiques 01, « Le Livre Blanc des transports métropolitains Aix-Marseille-Provence », Mission Interministérielle).
0
10
20
30
40
50
60
Allemagne
Source : EIT-MAMP, données SITRAM
Belgique Espagne Italie Luxembourg Pays-Bas Royaume-Uni Suisse
10 %
21 %
8 % 7 %
14 %
6 %
63 %
56 %
1 %
10 %
1 %3 %
Exportations
Importations
Répartition des exportations et des importations selon le pays destinataire et le chargement par route en 2010
Des connexions rapides aux grandes métropoles européennes par le fer
Le territoire dispose d’une très bonne accessibilité à travers ses liaisons ferroviaires et ses deux gares TGV (Aix-en-Provence voit 2,5 millions de passagers par an et Marseille Saint-Charles plus de 15 millions) : la métropole se situe à 3 heures de Paris et Genève, à 4 heures de Barcelone, à 5 heures de Bruxelles, à 7 heures de Francfort et Milan et relie Londres en 6h30 avec la récente mise en place de l’Eurostar. Cependant, il est nécessaire d’améliorer l’accessibilité ferroviaire de l’aéroport ainsi que certaines lignes afin de conserver voire améliorer sa place dans les réseaux européens et développer son activité fret et logistique (les exportations internationales représentaient près de 420kt en 2010 et les importations internationales 134kt). La perspective de la ligne nouvelle Provence Côte d’Azur viendra compléter, à la fin des années 2020, le maillage national et européen de la métropole. La transformation de la Gare Saint Charles à cette occasion permettra de démultiplier la desserte ferrée qui atteint actuellement son maximum de capacité.
Les canalisations et les câbles sous-marins, une opportunité dans le positionnement mondial de la métropole Aix-Marseille-Provence
Moins connus et sous-estimés dans leur importance pour le fonctionnement économique, les canalisations techniques et les câbles sous-marins méritent d’être pris en compte dans la dimension internationale d’Aix-Marseille-Provence.Le trafic par canalisation* reste un outil indispensable au trafic interne et aux exportations de la métropole Aix-Marseille-Provence (65,4Mt ont été échangées par ce canal, dont 37Mt à l’export et 3,4Mt à l’import**)(projet EIT-MAMP, Mines Alès et ARMINES). De plus, le territoire d’Aix-Marseille-Provence bénéficie dans ce domaine de multiples installations qui pourraient servir par la suite au transport de chaleur ou de CO2.Enfin, la métropole Aix-Marseille-Provence trouve un nouveau positionnement dans la présence des câbles sous-marins attirant les acteurs du cloud qui installent d’importants data centers. Éléments structurants pour un territoire et pour l’ensemble des acteurs économiques qu’ils soient publics ou privés, ils participent à la création d’emplois directs, et indirects notamment grâce au développement de l’écosystème numérique local. La métropole Aix-Marseille-Provence peut profiter de cette dynamique pour s’imposer comme hub internet afin de répondre aux perspectives qui s’offrent au territoire (cf. verbatim d’Interxion).
* Transport d’eaux brutes ou potables, des eaux usées, de pétrole et de produits raffinés, du gaz naturel, de produits chimiques tels que l’éthylène, de gaz industriels tels que l’oxygène, l’hydrogène, l’azote et de la saumure.** Ces chiffres ne prennent pas en compte le transport de l’eau et certains produits raffinés et de gaz de raffinerie.
i n t e r p e l l a t i o n s s t r a t é g i q u e s14
DES RELATIONS INTERNATIONALES MULTIPLES ET VARIÉES 03Deux grands facteurs ont historiquement nourri le processus d’internationalisation des grandes villes dans le monde : les échanges commerciaux et les migrations démographiques. 17 des 20 métropoles mondiales sont portuaires, toutes sont cosmopolites depuis longtemps mais Aix-Marseille-Provence l’est bien moins aujourd’hui. Elle n’est pas (encore) une métropole de rang mondial.
Le mythe de la ville cosmopolite…
Alors que le développement du territoire d’Aix-Marseille-Provence s’est fondé au XIXe et début XXe siècles sur l’accueil de flux migratoires (du fait des besoins en main-d’œuvre ouvrière, des flux commerciaux internationaux et ceux liés aux transports et transit de passagers), la désindustrialisation a fortement ralenti l’afflux de populations étrangères et immigrées*. Par ailleurs, bien que la dimension multiculturelle assez unique de Marseille ne soit pas remise en cause, elle n’est pas représentative de l’ensemble des territoires composant la métropole. Enfin, il apparaît d’ailleurs que bon nombre de nationalités, qui font les grands flux migratoires mondiaux aujourd’hui, sont absentes du territoire : Philippines, Chine, Amérique du Sud et même Europe de l’Est.
* Sociologie de Marseille, Michel Peraldi, Claire Duport, Michel Samson, avril 2015
Philippe de Fontaine-Vive, président de Massilia Mundi (www.massiliamundi.com)
La mission de Massilia Mundi est de tisser les liens de la diaspora des marseillais provençaux avec notre territoire métropolitain pour créer une belle communauté métropolitaine reconnue à l’international. Les Marseillais n’ont pas cette tradition de « faire cohésion » et de faire valoir leur territoire. Marseille Provence capitale européenne de la culture en 2013 a engagé cette révolution des esprits qui doit se poursuivre dans bien d’autres domaines pour devenir une réalité.
Bien que l’information soit incomplète, nous savons que les Marseillais se situent dans les pays Méditerranée, aux États-Unis, à Londres et de plus en plus en Asie plus particulièrement à Shanghai. Les diasporas entretiennent entre elles des relations d’affaires ou des relations à travers les études ou encore des relations plus culturelles.
Une des forces de la métropole Aix-Marseille-Provence est qu’elle est en train de devenir un pôle académique, culturel, numérique et cela va lui apporter un rayonnement international fort. Nous sommes dans une nouvelle économie mondiale où l’aspect « réseaux » est déterminant. AMP est à construire, un gros travail de marketing est à réaliser car elle ne bénéficie pas encore d’une image métropolitaine ».
DÉFINITION DU TERME « IMMIGRÉ » SELON L’INSEE
Selon la définition adoptée par le Haut Conseil à l’Inté-
gration, un immigré est une personne née étrangère à
l’étranger et résidant en France. Les personnes nées
françaises à l’étranger et vivant en France ne sont donc
pas comptabilisées.
Certains immigrés ont pu devenir français, les autres
restants étrangers. Les populations étrangère et immi-
grée ne se confondent pas : un immigré n’est pas néces-
sairement étranger et réciproquement, certains étrangers
sont nés en France (essentiellement des mineurs). La
qualité d’immigré est permanente : un individu continue
à appartenir à la population immigrée même s’il devient
français par acquisition. C’est le pays de naissance, et
non la nationalité à la naissance, qui définit l’origine géo-
graphique d’un immigré.
Autres pays d’Afrique4 519
Portugal5 754Turquie
6 078Autres pays d’Asie
7 011Espagne
7 389
Comores7 679
Autres pays de l’UE (hors 27)3 571
Algérie52 556
Tunisie15 860
Maroc15 149
Italie12 296
Origine des populations immigrées vivant dans l’aire urbaine 2010 de Marseille-Aix, 2012(en nombre)
Source : INSEE, RP 2012
ORIGINE DES POPULATIONS IMMIGRÉES VIVANT DANS L’AIRE URBAINE 2010 DE MARSEILLE-AIX, 2012 (EN NOMBRE)
SOU
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I n t e r n a t i o n a l i s a t i o n : l ’a f f i r m a t i o n e u r o m é d i t e r ra n é e n n e e t m o n d i a l e d ’A i x - M a r s e i l l e - P r o v e n c e • 15
en 2014 ; Bouches du Rhône Tourisme).L’activité touristique est fortement soutenue par les étrangers. La clientèle étrangère (3 nuitées sur 10 sont étrangères ; +14 % de nuitées étrangères entre 2007 et 2014 ; Bouches du Rhône Tourisme) se compose majoritairement d’une clientèle européenne (72 % des nuitées étrangères) originaire de Belgique, d’Allemagne, d’Italie et du Royaume-Uni. C’est d’ailleurs cette clientèle qui a contribué le plus fortement à l’accroissement des nuitées étrangères en 2013 (58 % des nuitées additionnelles) mais également les touristes venant d’Asie-Océanie (23 %) et d’Amérique (21 %).Le titre de Marseille Capitale Européenne de la Culture cette même année a eu un impact important à l’échelle métropolitaine (cf. Encadré « Marseille Capitale Européenne de la Culture en 2013 »).Par ailleurs, Marseille organise de manière ponctuelle de grands événements internationaux à l’instar de la Coupe du Monde de Rugby en 2007, de Marseille Capitale européenne de la culture en 2013, de l’accueil de l’Euro 2016 de Football ou encore de la Capitale du sport en 2017 et potentiellement des
épreuves de voile des JO 2024 si la candidature de Paris est retenue. Facteurs de développement et d’attractivité, ces événements d’envergure ne sont pas récurrents et ne participent donc pas dans la durée à une image identifiante d’Aix-Marseille-Provence (contrairement à Lyon avec la fête des Lumières, Lille avec la grande braderie ou encore de Strasbourg avec le marché de Noël).
Isabelle Bremond, Directrice générale de Bouches-du-Rhône Tourisme (www.visitprovence.com)
Sur les 8 millions de touristes par an, la clientèle étrangère représente 20 % de
la clientèle totale. Ce sont essentiellement des clientèles européennes mais notons l’apparition de nouvelles clientèles en provenance des Etats-Unis, Canada et Asie.
L’activité touristique est très liée à l’activité aéroportuaire et aux lignes directes qui sont
… mais qui est devenue la 1re place diplomatique après Paris
L’importance du nombre de consulats au sein de la métropole Aix-Marseille-Provence (80 consulats, majoritairement des représentations de pays européens, puis d’Afrique et d’Asie. Cf. carte « Pays ayant une présence consulaire à Marseille en 2015 ») reflète la place stratégique et l’importance du rôle institutionnel du territoire, le plaçant comme première place diplomatique après Paris. Ce positionnement est renforcé par ses réseaux de coopération culturelle et économique très développés, en particulier à travers sa forte expérience dans la coopération décentralisée en Méditerranée. Soulignons ici le rôle déterminant du Conseil Régional PACA (autorité de gestion du programme MED) et de la Ville de Marseille (mise en place de la commission Méditerranée de « Cités et Gouvernement Locaux Unis »).
Le tourisme et la culture, deux poids lourds dans l’internationalisation de la métropole AMP
Aix-Marseille-Provence connaît un développement touristique sans précédent avec les croisières : 1er port d’embarquement français, plus de 1,3 million de passagers croisiéristes ont fait escale à Marseille en 2014 (+87,3 % du nombre de passagers entre 2010 et 2014). Selon l’association MedCruise, Marseille se place en 5e position au classement 2014 des ports de croisière en Méditerranée et 6e port européen, il fait partie du Top 20 des ports mondiaux.Le département des Bouches-du-Rhône se positionne en 3e place des départements français en termes de fréquentation touristique globale avec près de 10 millions de touristes en 2014 (36,6 millions de nuitées globales à l’échelle d’AMP
Pays ayant une présence consulaire à Marseille
Source : UCCCAB
PAYS AYANT UNE PRÉSENCE CONSULAIRE À MARSEILLE EN 2015
SOU
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i n t e r p e l l a t i o n s s t r a t é g i q u e s16
mises en place. L’accessibilité est indispensable pour développer la fréquentation lointaine. Il faut développer l’accessibilité vers les pays asiatiques.
Le territoire métropolitain possède trois identités fortes qui rayonnent à l’international : Marseille (image de tourisme d’affaires et urbain et ville spécifique qui lie nature et urbanité) ; la Camargue (image de nature sauvage et fortes traditions) et la Provence (le socle, le liant de tout le territoire métropolitain). Le territoire est fort de ses différentes formes de tourisme.
Trois enjeux touristiques ont été identifiés : créer de la richesse ; générer et préserver les équilibres durables entre les territoires et les acteurs ; soutenir la création et le maintien d’emploi durable. Le tourisme est une activité non délocalisable et peut être un formidable levier de développement durable.
Nous avons identifié trois axes de travail pour renforcer l’attractivité de la métropole : le rayonnement (la promotion, la communication, le numérique, une marque forte et partagée) ; le développement local (le soutien aux porteurs de projets, l’amélioration de la qualité des offres pour tendre vers l’excellence) ; la coordination des acteurs (décloisonner, travailler en transversalité).
Pour gagner la compétition que se livrent les territoires à l’échelle mondiale, il faut décloisonner, jouer collectif, renforcer l’attractivité du territoire et le faire rayonner et lancer une démarche de marketing territoriale à l’échelle du territoire métropolitain.
MARSEILLE CAPITALE EUROPÉENNE
DE LA CULTURE EN 2013 (SOURCE : CCIMP)
En accueillant plus de 10 millions de visiteurs,
soit 2 millions de plus qu’en 2012, Marseille-
Provence 2013 a eu d’importantes retombées
économiques qui s’élèvent à près de 500 millions
d’euros (dont 375 millions d’euros générés par
les 2 millions de touristes supplémentaires). Ainsi,
les projets culturels et urbains mis en place pour
2013 ont permis à Marseille de se placer dans
le top 5 des Place To Go de l’année selon le New
York Times et le site Trivago. De plus, le MuCEM
s’est placé parmi les 50 musées les plus visités au
monde avec 1,5 million de visiteurs. Les retombées
sociales sont estimées à près de 2 800 emplois
créés ou conservés en 2013. Marseille-Provence
2013 a eu des retombées très positives sur le
département des Bouches-du-Rhône : +3,4 %
de nuitées soit 42,7 millions de nuitées et +7,8 %
pour les nuitées hôtelières par rapport à 2012
soit 5,7 millions de nuitées dont 30 % de nui-
tées étrangères. L’événement, particulièrement
bien relayé au niveau international, a permis une
hausse de 21 % de la clientèle étrangère dans
l’hôtellerie. Parmi elles les clientèles lointaines
sont en forte progression (+65 % pour l’Asie,
+31 % pour les Amériques). Avec près de 11 000
citations, MP 2013 est incontestablement un
succès médiatique y compris à l’étranger puisque
19 % des retombées médias sont dans la presse
étrangère. Elles dépassent même les citations
dans la presse nationale « hors locale ». Près de
20 % des acteurs locaux interrogés indiquent
avoir travaillé en partenariat avec une autre
structure européenne.
IMPACTS DE LA COUPE DU MONDE DE RUGBY
EN 2007 (SOURCE : CCIMP)
Sur les 325 000 spectateurs, un peu plus du quart
était étranger (soit 85 000). 73 nationalités repré-
sentées : 48 % des spectateurs provenaient d’Eu-
rope du Nord (Royaume-Uni, Benelux et Irlande),
26 % d’Océanie (Australie et Nouvelle Zélande),
14 % du reste de l’Europe (Italie et Espagne), 5 %
d’Afrique du Sud, 4 % d’Amérique du Nord (USA et
Canada), 2 % d’Amérique du Sud (Argentine) et 2 %
d’Asie (Japon et Hong Kong).
La coupe du monde a rapporté 145,40 M€ à
l’économie régionale. Les bénéfices valorisés à
29,60 M€ sont largement supérieurs aux coûts
de 16,70 M€ (dépenses des collectivités locales
pour l’accueil de la manifestation et l’organi-
sation des animations autour de la CMR). En
moyenne, le spectateur étranger a passé 8 nuits
hors de son domicile et aura dépensé entre 250
et 530 € par jour hors transport et prix du billet.
Une image très positive de la région et de Mar-
seille avec 73 % des spectateurs déclarant leur
intention de revenir dans les 2 ans.
EXPOSITION CÉZANNE EN PROVENCE
EN 2006 (SOURCE : CCIMP)
En 3 mois et demi (période estivale), l’exposition a
accueilli 415 000 visiteurs payants dont près de
80 000 visiteurs étrangers (soit près de 20 %) :
16 % d’Italie, 15 % de Belgique-Luxembourg, 12 %
de Grande-Bretagne-Irlande, 11 % d’Allemagne,
10 % des États-Unis, 7 % de Suisse, 5 % du Canada,
5 % d’Espagne, 4 % des Pays-Bas, 3 % de Scan-
dinavie, 2 % d’Europe de l’Est et 1 % d’Afrique du
Nord. Un impact économique total de 65 M€ dont
2 % en retombées directes et 98 % en retombées
indirectes via le tourisme. Les visiteurs ont généré
près de 29,60 M€ de dépenses touristiques. Ainsi,
les visiteurs étrangers, dont les durées de séjour
et panier de dépenses sont plus élevées, repré-
sentent 20 % des visiteurs mais participent à 43 %
des retombées touristiques dans le département
(en moyenne, les visiteurs étrangers ont dépensé
370 €).
I n t e r n a t i o n a l i s a t i o n : l ’a f f i r m a t i o n e u r o m é d i t e r ra n é e n n e e t m o n d i a l e d ’A i x - M a r s e i l l e - P r o v e n c e • 17
Marseille-Aix, 2e ville de France dans l’accueil de congrès internationaux
Le tourisme d’affaires est une filière économique riche en valeur ajoutée mais qui est aussi très concurrentielle à l’échelle mondiale. Selon le classement ICCA (International Congress and Convention Association) Marseille-Aix, les deux villes étant désormais comptabilisées ensemble, gravit les marches du classement puisqu’elle occupe la 60e position mondiale en 2014, soit plus 82 places par rapport à 2012 pour Marseille. En 2014, elle a accueilli plus de 40 congrès internationaux*, soit plus 21 % par rapport à 2013, et 469 manifestations de tourisme d’affaires, soit plus 42 % par rapport à 2013. À l’échelle nationale, Marseille se situe en 2e position après Paris. La majorité des congrès accueillis émane largement des recherches des scientifiques de l’Université, 40 % des manifestations sont liées au secteur médical.
La culture, un puissant facteur de rayonnement du territoire, source de développement économique et touristiqueComme pour le tourisme, le développement de la culture constitue un facteur d’internationalisation des métropoles, les activités culturelles participant à la construction d’une image attractive et rayonnante du territoire (enquêtes Ernst & Young, janvier 2008). La mise en valeur de ses atouts patrimoniaux et de sa vitalité culturelle par des équipements de qualité engendre des flux touristiques, de loisirs et d’affaires non négligeables. Les festivals sont également des vecteurs de rayonnement importants. Ainsi, les principaux festivals du département ont accueilli près de 680 000 participants en 2014, soit une hausse de 14 % par rapport à 2012 (Festival d’Art Lyrique d’Aix-en-Provence, La Fiesta des Suds, Festival de Jazz des cinq continents, Le Festival
de Martigues, etc.). Le riche patrimoine historique et culturel est mis en valeur grâce aux nombreux musées qui ont accueilli 2,5 millions de visites en 2014 (+190 % par rapport à 2012). La création de nouveaux établissements (MuCEM, la Villa Méditerranée ou le FRAC) a fortement participé à la hausse de la fréquentation.
* Critères ICCA : congrès rassemblant un minimum de 50 participants, organisés à fréquence régulière et tournant dans au moins trois pays.
Sour
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ORIGINE GÉOGRAPHIQUE DES PARTICIPANTSAUX RENCONTRES PROFESSIONNELLES EN 2014
Source : Service Tourisme et Congrès - Ville de Marseille
Origine géographique des participants aux rencontres professionnelles en 2014
15,8 % 44,8 %
39,4 %
FRANCE
PACA
ÉTRANGER
LE CLUB TOP 20
Lancé à l’initiative de la
chambre de commerce et
de l’industrie de Marseille-
Provence et de l’Union
patronale des Bouches-
du-Rhône en 2006, le
Club Top 20 est un puissant lobby réunissant
les 60 patrons des plus grosses sociétés de
la métropole (STMicroelectronics, CMA-CGM,
Pernod-Ricard, Eurocopter, Groupe Bourbon,
etc.), mais aussi les piliers des réseaux écono-
miques : Christian-Jacques Vernazza (Mediaco),
Patrick Daher (Compagnie Daher), Johan Ben-
civenga (UPE 13, l’Union pour les entreprises des
Bouches-du-Rhône), le Medef du département. Il
propose aux décideurs un espace de réflexion et
d’actions pour soutenir les projets de dévelop-
pement de la métropole et rassemble ainsi des
entrepreneurs du territoire qui partagent l’ambi-
tion de hisser Aix-Marseille-Provence dans les
vingt premières métropoles européennes.
Les membres du Club ont en commun d’être
des leaders d’opinion, engagés dans le déve-
loppement économique de leur territoire. Libres
de toute idéologie et orientation politique, ils
partagent les valeurs d’éthique, de solidarité et
d’exemplarité. Ils entendent participer active-
ment au développement raisonné du territoire et
sont convaincus des vertus du « jouer collectif »
pour y parvenir. (source : Massilia Mundi)
Depuis neuf ans, le club Top 20 s’est illustré en
portant avec succès le projet Marseille capitale
européenne de la culture 2013 ou en participant
à la réforme portuaire et au rapprochement des
trois universités d’Aix et de Marseille.
i n t e r p e l l a t i o n s s t r a t é g i q u e s18
Des investissements étrangers qui progressent
Concernant les projets d’investissements, Marseille-Aix obtient la deuxième place derrière Lyon avec 8 citations de l’agglomération au classement Cushman & Wakefield* prouvant ainsi son regain de visibilité à l’international. De plus, le baromètre de l’attractivité de la France 2013 d’Ernst & Young classe la métropole Aix-Marseille en 2e position des métropoles françaises de province derrière Lyon. Des 200 projets d’investissements étrangers de province des sept principales métropoles françaises, Aix-Marseille en regroupe 24 %. Cependant, malgré l’intérêt porté à la métropole par les investisseurs extérieurs cela ne se traduit pas par l’implantation massive d’établissements extérieurs à la Région dans le bassin d’emploi, puisqu’ils ne représentent que 3,6 % du parc de Marseille-Aix en 2011, plaçant ce territoire au 6e rang des 12 grandes métropoles régionales (AGAM). Le département des Bouches-du-Rhône compte 540 entreprises à capitaux étrangers (soit environ 800 établissements) représentant 41 000 emplois (soit 8 % de l’emploi salarié privé du département). Les capitaux américains et européens sont les plus importants. À l’inverse, la Chine est peu présente (ce qui est également le cas à l’échelle nationale). L’attrait d’Aix-Marseille-Provence pour ses « effets
d’agglomérations » est donc modeste. La part des sociétés étrangères dans les investissements progresse cependant sur le territoire (cf. tableau ci-dessus), notons qu’AMP est une des premières destinations en France des centres de recherche et développement des sociétés étrangères (source : Provence Promotion).
Philippe Stéfanini, directeur général de Provence Promotion www.investinprovence.com
Renforcer la présence d’entreprises étrangères sur Aix-Marseille-Provence nécessite de gagner en visibilité sur quelques pays cibles.
Les principaux employeurs étrangers de notre territoire sont par ordre décroissant des sociétés américaines et allemandes puis britanniques. Ces trois pays forment aussi le trio de tête des origines géographiques des nouvelles entreprises étrangères s’implantant avec l’appui de Provence Promotion. Nous pouvons encore progresser sur ces marchés porteurs pour la croissance de nos emplois en y étant beaucoup plus visible. Les États-Unis et l’Allemagne font l’objet d’une dizaine de missions de prospection par an pour y détecter des projets d’investissements qui pourraient être attirés chez nous.
Pour installer une image plus permanente de la Provence aux yeux des milieux d’affaires de ces pays, il faut maintenir les liens entre les missions. Un des exemples à suivre est celui du pont créé avec San Diego, deuxième cluster mondial des biotechs dont le Président affirme que la Provence est la fenêtre vers l’Europe. À nous de conquérir un tel positionnement sur quelques centres névralgiques.
USA
ALLEMAGNE
ROYAUME-UNI
ITALIE
PAYS-BAS
SUISSE
BELGIQUE
JAPON
ESPAGNE
SUÈDE
Sources : CRE-CCIMP - Provence Promotion. Traitement CRE-CCIMP
106
74
63
39
41
25
25
21
16
15
Origines des implantations principaux pays, en nombre d’entreprises
USA
ALLEMAGNE
ROYAUME-UNI
ITALIE
PAYS-BAS
SUISSE
BELGIQUE
JAPON
ESPAGNE
SUÈDE
Afrique2 %
Asie Pacifique6 %
Proche/Moyen Orient1 %
Europe68 %
Amériques23 %
ORIGINES DES IMPLANTATIONS DES PRINCIPAUX PAYS, EN NOMBRE D’ENTREPRISES
Sources : CRE-CCIMP - Provence Promotion. Traitement CRE-CCIMP
2011 2012 2013 2014
En nbr de projets
aboutis
En nbr d’emplois
En nbr de projets
aboutis
En nbr d’emplois
En nbr de projets
aboutis
En nbr d’emplois
En nbr de projets
aboutis
En nbr d’emplois
Entreprises étrangères
25 % 30 % 47 % 55 % 52 % 66 % 53 % 57 %
Entreprises françaises
75 % 70 % 53 % 45 % 48 % 34 % 47 % 43 %
Sour
ce : P
rove
nce P
rom
otio
n
Une place de leader dans les échanges avec le sud de la Méditerranée à conserver face à la concurrence des pays émergents :Enfin, en termes de commerce extérieur, le département des Bouches-du-Rhône, bien qu’au 4e rang parmi les départements français en termes de volumes d’exportation, ne dispose pas d’un tissu d’entreprises exportatrices suffisant (seulement 3 % des entreprises du département sont exportatrices en 2009, soit 3 300 entreprises). Toutefois, le département des Bouches-du-Rhône est le premier département français tous flux confondus pour les échanges avec le sud de la Méditerranée. La France, et donc la métropole Aix-Marseille-Provence, doit
* Mesure l’intention des entrepreneurs européens de se développer dans une ville
I n t e r n a t i o n a l i s a t i o n : l ’a f f i r m a t i o n e u r o m é d i t e r ra n é e n n e e t m o n d i a l e d ’A i x - M a r s e i l l e - P r o v e n c e • 19
cependant faire face à la concurrence agressive des pays émergents qui ont déjà grignoté une bonne part de marché des exportations de l’Union Européenne. Les parts des investissements directs étrangers (IDE) de l’Europe et de la France dans les Pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée (PSEM) restent relativement timides en particulier au regard de l’appétence des pays du Golfe.
Source : donnée direction générale des douanes et droits indirects
Principaux pays clients en 2014, en % des exportations totales(CAF-FAB hors produits militaires)
Allemagne
Algérie
Espagne
Italie
États-Unis
Turquie
Pays-Bas
Suisse
Tunisie
Belgique
14 %7 %
11 %7 %
5 %17 %
5 %1 %
5 %4 %
5 %6 %
4 %1 %
4 %7 %
3 %3 %
3 %1 %
Bouches-du-Rhône
France
PRINCIPAUX PAYS CLIENTS EN 2014, EN % DES EXPORTATIONS TOTALES (CAF-FAB HORS PRODUITS MILITAIRES)
SOU
RC
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RO
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IND
IRE
CT
S
Alors que les PSEM entrent dans une phase de développement économique et urbain sans précédent et disposent d’atouts non négligeables (richesse en énergies renouvelables et conventionnelles, qualité des ingénieurs reconnues, pureté des sols favorables à l’agriculture biologique), Aix-Marseille-Provence doit se saisir des opportunités qui s’offrent à elle du fait de sa proximité géographique et culturelle. Comme
le souligne Jean-Louis Guigou* « le moment est venu de mettre en place une stratégie de relocalisation, depuis la Chine, vers un espace euroméditerranéen élargi. La France et l’Europe auraient tout intérêt à nouer en priorité avec trois pays du Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie) un partenariat de coproduction** fondé sur le partage de la valeur ajoutée, les transferts de technologies et la volonté d’approcher ensemble les marchés d’Afrique subsaharienne ». Cette stratégie régionale de compétitivité des industries nationales, qui
PAYS CLIENTS DES BOUCHES-DU-RHÔNE EN 2014
SOURCES : DOUANES - EXPORTATIONS DE BIENS EN VALEURS — CCI MARSEILLE PROVENCE
Parmi les dix premiers pays clients des Bouches-du-Rhône en 2014, plus de la moitié se situe en Europe. Deux pays se distinguent plus particulièrement, l’Italie et l’Espagne, réalisant chacun plus de 10 % des exportations en 2014 (ils représentent un quart des exportations du département). Les autres principaux pays clients du département, dont certains pays du Maghreb et les États-Unis, représentent plus du tiers des exportations bien que leur part oscille entre 3 et 5 %.
Pays clients des Bouches-du-Rhône en 2014
Sources : Douanes - Exportations de biens en valeurs — CCI Marseille Provence
plus de 6 % (2)
de 4 à 6 % (4)
de 2,5 à 4 % (6)
de 1 à 2,5 % (13)
moins de 1 % (169)
pas d’exportation (59)
% des exportations départementales en 2014
Pays clients des Bouches-du-Rhône en 2014
Sources : Douanes - Exportations de biens en valeurs — CCI Marseille Provence
plus de 6 % (2)
de 4 à 6 % (4)
de 2,5 à 4 % (6)
de 1 à 2,5 % (13)
moins de 1 % (169)
pas d’exportation (59)
% des exportations départementales en 2014
repose sur l’idée selon laquelle le Maghreb pourrait devenir le « Mexique de l’Europe » en le considérant comme un partenaire et non plus comme un sous-traitant, apporterait une alternative à la stagnation du marché intérieur européen et donc de relancer activement la croissance française.
* « Le Maghreb peut devenir le « Mexique » de l’Union européenne », Le Monde, Jean-Louis Guigou, 8 septembre 2014** Définit par l’Observatoire comme : « Développement conjoint d’une chaîne de valeur, intégrant au moins un partenaire du Sud, et engageant les investissements dans la durée ».
i n t e r p e l l a t i o n s s t r a t é g i q u e s20
* Remerciements à Nicolas Maisetti, chercheur associé au LATTS (UMR CNRS 8134), pour sa contribution à cette partie (cf. son ouvrage : Marseille ville du monde, Paris, Karthala, à paraître fin 2015)
DES POLITIQUES PUBLIQUES DE L’INTERNATIONALISATION* 04Les activités internationales des collectivités locales d’Aix-Marseille-Provence sont devenues un pan significatif de l’action publique locale. Il s’agit de penser ensemble l’international au travers du local, et le local au travers de la dimension internationale.L’intensité des effets supposés des politiques menées au titre de l’international sur la croissance économique locale n’est pas nécessairement l’objectif central.
La métropole Aix-Marseille-Provence pourra agir sur tous ces domaines de l’action publique liés à son internationalisation, en particulier pour mieux coordonner les multiples initiatives et établir sa propre stratégie, avec des moyens mutualisés. Elle aura également à s’articuler avec la Région, dont les compétences sont importantes (on pense notamment à la création récente de l’Agence Régionale de l’Innovation et de l’Internationalisation).
Les coopérations décentralisées : des politiques d’aide au développement à l’échange de bonnes pratiques
La coopération décentralisée trouve son origine dans les jumelages, initiés dès les années 1950, que la plupart des collectivités ont développés. Les collectivités territoriales sont engagées simultanément dans de nombreuses configurations, allant de la démonstration de l’amitié internationale, comme dans le cas d’opérations humanitaires et de solidarité internationale, à la formation et à l’accompagnement à la maîtrise de compétences et de capacités dans le cadre des projets d’appui institutionnel ; à l’échange de bonnes pratiques au sein de réseaux internationaux de collectivités territoriales ; et enfin à des projets de coopération économique, le plus souvent entre des partenaires occidentaux. Tout coexiste sur le territoire d’Aix-Marseille-Provence, si bien qu’il est vain de conclure à la disparition de formes supposées traditionnelles de la coopération (échanges culturels, expression de la solidarité) au profit de formes supposées modernes (développement économique, logiques projet et partenariales). Mais les efforts internationaux sont hétérogènes d’une collectivité à une autre au sein du territoire métropolitain, de même que les moyens qui y sont consacrés… et les zones géographiques visées.
Sur le territoire d’Aix-Marseille-Provence, en dehors de la Région PACA et du Département des Bouches du Rhône, qui ont pu développer plus ou moins des politiques ambitieuses de coopération internationale, les coopérations décentralisées et jumelages sont surtout portés par les villes de Marseille et d’Aix-en-Provence, même si des villes comme Marignane, La Ciotat et Fos ont pu également nouer des échanges avec des territoires étrangers. S’il y a, traditionnellement, un focus méditerranéen dans ces coopérations, celui-ci n’est pas exclusif (48 territoires méditerranéens sur 97 coopérations ou jumelages recensés).
Depuis plusieurs décennies, les pouvoirs locaux à Aix-Marseille-Provence - collectivités locales, structures para-publiques de développement, d’aménagement et de promotion territoriale - mais aussi un certain nombre d’acteurs privés - ont fait le pari géo-stratégique de la Méditerranée comme espace d’épanouissement des politiques de coopération, d’attractivité et de rayonnement international. Au moment de passer à l’ère métropolitaine, l’hypothèse méditerranéenne n’est ni figée ni unique, pour structurer une action publique orientée à l’international.Le contexte géopolitique méditerranéen a d’ailleurs été bousculé par la relégation de la question méditerranéenne dans l’agenda des gouvernements européens à la fin des années 2000 au profit des questions économiques et financières (crise de 2008) et des négociations
I n t e r n a t i o n a l i s a t i o n : l ’a f f i r m a t i o n e u r o m é d i t e r ra n é e n n e e t m o n d i a l e d ’A i x - M a r s e i l l e - P r o v e n c e • 21
environnementales (sommet de Copenhague), puis par les « printemps arabes », et maintenant par la crise des réfugiés de 2015 (l’Est de l’Europe plutôt que la Méditerranée occidentale comme chemin et sortie d’exil ?).
Les politiques d’attractivité : du marketing territorial à la captation des investissements mobiles
Les politiques d’attractivité mises en œuvre par les acteurs publics mais aussi privés témoignent des ressources potentielles que procure l’internationalisation des territoires pour la croissance locale. L’enjeu de l’attractivité reflète une « compétition des territoires », réelle ou supposée, pour l’exercice des fonctions de leadership au sein d’un espace transnational et se traduit par la multiplication des initiatives de marketing territorial. Certains voudraient disposer d’une « marque » pour promouvoir la métropole à l’étranger (sur le modèle de OnlyLyon ou de « l’AMsterdam »). Sur le plan économique, il s’agit de favoriser la localisation des entreprises internationalisées ou du moins de leurs sièges régionaux (Le Département des Bouches-du-Rhône et la Chambre de Commerce et d’Industrie ont ainsi un outil dédié : Provence Promotion) ; sur le plan institutionnel, de nouer des coopérations multilatérales en vue de l’implantation d’organismes publics et de l’accueil de leurs délégations régionales : cf. réunions de l’Assemblée régionale et locale euroméditerranéenne, siège d’organismes publics de la coopération internationale (IRD), d’antennes régionales d’organisations internationales
(CMI), et abritant des réseaux institutionnels (Commission Med de CGLU, AVITEM, etc.) économiques (ANIMA) et universitaires (FEMISE).
Les politiques protocolaires : l’internationalisation comme mise en scène du pouvoir local
La diplomatie décentralisée revêt parfois une grande importance dans les stratégies internationales. Les voyages effectués par les édiles ou les chefs d’entreprise pour promouvoir le territoire ou apprendre les « bonnes pratiques » éprouvées ailleurs, de même que les visites de délégations étrangères font partie intégrante de la palette des politiques internationales, tout comme une présence active dans les salons internationaux (MIPIM ou autres).
Les politiques européennes : les autorités locales et régionales, comme petits entrepreneurs de l’Europe
Les politiques européennes regroupent les modalités multiples par lesquelles les collectivités locales se saisissent du système politique européen. La mobilisation des acteurs locaux en vue de leur reconnaissance sur la scène européenne ne se résume plus à l’exercice d’un lobbying. La veille et la candidature des autorités locales et régionales en vue d’obtenir des financements de l’Union Européenne font désormais partie des routines bureaucratiques et l’objet d’un savoir-faire local. La gestion de programmes européens par la Région est récente et s’articule aux politiques du développement économique local, pour devenir potentiellement l’un des instruments de sa mise en œuvre.
L’espace des politiques européennes dépasse progressivement les enjeux strictement locaux pour porter sur des dynamiques transnationales (cf. par exemple la création d’une « macro-région » en Méditerranée permettant la mobilisation des fonds européens).
Les labels de la gouvernance urbaine
Les labels et prix décernés par les institutions nationales et internationales, publiques ou privées sont devenus depuis le début des années 2000 un instrument des politiques urbaines visant à certifier les performances économiques d’un territoire et la qualité de la gestion territoriale dans un secteur de l’action publique : la culture, le développement durable, l’innovation, l’économie de la connaissance… Ces labels, par « l’honneur » qu’ils entraînent, sont supposés procurer un avantage compétitif pour le territoire. Ils peuvent contribuer au développement économique et à la requalification urbaine quand ils se combinent avec l’organisation de grands événements internationaux (compétitions sportives, comme la Coupe du monde de rugby en 2007, ou manifestations culturelles, comme la Capitale européenne de la culture en 2013).
i n t e r p e l l a t i o n s s t r a t é g i q u e s22
Philippe Cichowlaz, Conseil Régional PACA/sur FEDER et programme de coopération (www.regionpaca.fr)
« Le territoire régional va être bénéficiaire sur la période 2014-2020 de plus de 1,2 milliard d’euros de crédits européens auxquels il faut ajouter d’une part les nombreux retours des programmes thématiques européens type Horizon2020 ou Cosme, ainsi que les tous les programmes de coopération transfrontalière et transnationale qui peuvent permettre aux acteurs de se projeter dans des partenariats européens et méditerranéens.Au sein du programme opérationnel FEDER régional le volet international a également été fortement valorisé. Au titre du volet de croissance « smart »/intelligente/inventive de la stratégie UE2020, les crédits européens ont été mobilisés sur un enjeu d’ouverture et de développement à l’international. Ainsi, sur la période 2014-2020, 101 M€ de Feder (pour 202 millions d’euros de coût total) sont ouverts aux projets des acteurs du monde économique, dont :-28 M€ pour le développement des entreprises (TPE PME) à l’international.-55 M€ dédiés aux projets des acteurs de la Recherche et de l’Innovation visant des marchés porteurs renforçant le rayonnement à l’international du territoire régional (les domaines d’activité stratégiques).-19 M€ pour le soutien à la création d’activité (TPE PME) ciblant prioritairement les Domaines d’activités stratégiques de la stratégie régionale de l’innovation.Peuvent également être ajoutés à cette liste, les 19 millions d’euros dédiés aux usages TIC qui renforcent la connectivité des acteurs aux réseaux globaux ».
POLITIQUES EUROPÉENNES
Diplomatie décentralisée
Gestion des programmes européens
Lobbying
POLITIQUES D’ATTRACTIVITÉS
Implantations d’organismes publics
Marketing territorial
Localisation d’entreprises
POLITIQUES PROTOCOLAIRES
Accueil de délégations étrangères
Voyages et visites à l’étranger
Organisation d’évènements et de congrès
COOPÉRATIONS DÉCENTRALISÉES
Projets d’appuis institutionels
Opérations humanitaires et solidarité internationale
Réseaux internationaux de collectivités locales
Projets de coopération économique
I n t e r n a t i o n a l i s a t i o n : l ’a f f i r m a t i o n e u r o m é d i t e r ra n é e n n e e t m o n d i a l e d ’A i x - M a r s e i l l e - P r o v e n c e • 23
i n t e r p e l l a t i o n s s t r a t é g i q u e s24
LE PARADOXE D’UN ÉQUILIBRE ENTRE RAYONNEMENT ET ATTRACTIVITÉAlors que certains ne voient le futur des villes que par leur intégration dans les réseaux financiers et de services avancés, cette position est de plus en plus critiquée, en ce qu’elle encouragerait une dépendance exacerbée des villes aux incertitudes financières et spéculatives du capitalisme. Les métropoles, au contraire, fortifient leur globalisation dans l’économie « réelle », c’est-à-dire liée aux activités industrielles et technologiques, à l’innovation et à la création matérielle et immatérielle. Les processus de mise en réseau au
niveau mondial des activités économiques sont une ouverture essentielle à la rénovation urbaine qui se recompose sans cesse grâce aux apports de personnes, de capitaux, de savoirs, de technologies, etc.L’analyse des liens capitalistiques générés par les entreprises multinationales présentes sur un territoire permet d’illustrer les processus d’internationalisation que connaît ce territoire. Il s’agit d’une image particulière et partielle, qui donne des clefs de lecture et de compréhension de l’existant ainsi que
des grandes dynamiques en cours même si elle ne prétend pas représenter l’entièreté du processus d’internationalisation de la métropole. L’étude comparative du nombre d’entreprises internationalisées installées dans les différentes métropoles mondiales, du nombre de liens émis (liens de contrôle) ou reçus (liens de filiation) à partir d’un territoire, de la destination de ces liens, sont autant d’indicateurs qui vont être étudiés sur le territoire d’AMP.
I n t e r n a t i o n a l i s a t i o n : l ’a f f i r m a t i o n e u r o m é d i t e r ra n é e n n e e t m o n d i a l e d ’A i x - M a r s e i l l e - P r o v e n c e • 25
Les parties 2 et 3 reprennent les principales
conclusions d’une étude réalisée par l’équipe
de Céline Rozenblat de l’Université de Lausanne
en 2014.
Méthode de l’étude : à partir des 3 000 pre-
mières entreprises internationalisées selon
leur chiffre d’affaires en 2012 (source ORBIS,
Bureau Van Dijk, 2013), ont été considérées
toutes leurs filiales mondiales directes et indi-
rectes soit 800 000 filiales reliées par 1,2 mil-
lion de liens de filiation. Les établissements
multiples et l’emploi des entreprises multina-
tionales ont été identifiés pour la métropole
Aix-Marseille Provence grâce à l’enrichissement
de l’information sur les sièges d’entreprises par
celle sur leurs établissements (base CLAP de
l’INSEE, 2013).
Dans ces liens de filiation, on distingue : les liens
de pouvoir (depuis les sièges des villes vers des
filiales), des liens de filiation (filiales des villes
détenues par des sièges). Le rayonnement total
est la somme des liens de pouvoir et de filiation.
Les délimitations des métropoles du monde ont
été rendues comparables au périmètre de la
métropole Aix-Marseille Provence en construi-
sant pour l’ensemble des villes, des régions
urbaines étendues (LUR : Large Urban Regions),
la plupart du temps multi-communales. Par
commodité, nous les appelons indifféremment
« villes » ou « métropoles ».
i n t e r p e l l a t i o n s s t r a t é g i q u e s26
AU 80e RANG DES MÉTROPOLES EN TERMES DE CONNEXIONS INTERNATIONALES 01La métropole Aix-Marseille-Provence se situe à la 80e place mondiale pour son rayonnement dans les réseaux des entreprises internationalisées. Cela la place loin derrière Milan (7e) ou Barcelone (35e). Aix-Marseille- Provence peut se comparer à des villes portuaires non capitales comme San Diego ou Vancouver qui ont des rayonnements proches de celui de la métropole et qui sont similaires pour l’importance de leur industrie aéronautique. Nagoya ou Liverpool ont également des niveaux de rayonnement proches de celui d’Aix-Marseille-Provence, essentiellement généré par les activités de hautes technologies tandis qu’Anvers a le même niveau de rayonnement du fait de la présence de son complexe pétrochimique (Fig. 2.1).
En France, la métropole Aix-Marseille Provence se place à la 4e place derrière Paris (2e rang mondial), Lille (45e) et Lyon (59e), et avant Toulouse (104e), Grenoble (129e), Strasbourg (138e) ou Bordeaux (143e).
Des entreprises qui lient la métropole au mondeLes entreprises d’Aix-Marseille-Provence qui ressortent le plus fréquemment pour leurs liens de pouvoir ou de filiations internationaux sont :• CMA CGM pour le transport, ainsi que les moteurs Baudoin ;• Lyondellbasell Industries pour la pétrochimie et Arcelormittal pour la sidérurgie ;• Foraco International, Genoyer SA, Geocean, Mammoet France, Weir PLC pour le forage et les ingénieries de l’eau, de l’énergie et des mines ;• 2PRCE Énergies pour l’énergie ;• Airbus Helicopters, EADS, Daher pour l’aéronautique ;• Inside Secure, ST microelectronics, Gemalto, pour la production et sécurité informatique ;• Amesys, DNXCorp, High Co S.A., Synchronoss technologies pour l’ingénierie informatique et logiciels ;• Sartorius AG, Toppan Photomasks, Supersonic Imagine, Synergy health, Medipex, Biotech International Innate Pharma pour la santé et le biomédical ;• Compagnie financière Martin-Maurel, Caisse d’Épargne et de prévoyance Provence Alpes Corse SA, CEPAC investissement et développement,
Jalmat Finance, LBC France Holding SAS, Samenar, Société marseillaise de crédit, Viveris management pour les services financiers ;
Ces entreprises qui lient l’économie locale au monde constituent des passerelles pour d’autres entreprises accompagnantes, parfois moins internationalisées, comme Delta Solar pour l’énergie, Colas Midi Méditerranée, Eiffage Immobilier Méditerranée, Vinci Énergies France Sud Est pour la construction ou des entreprises immobilières.
Rémy de Tonnac, président du directoire d’Inside Secure (www.insidesecure.com)
Inside Secure réalise 93 % de son chiffre d’affaires à l’international. Nous employons plus de 300 personnes dans une quinzaine de pays répartis entre l’Asie, les États-Unis et l’Europe dont la moitié en France et dont 90 % sont installés à Meyreuil.Cette dernière accueille le siège d’Inside Secure car nous sommes les « descendants » de Gemplus (aujourd’hui Gemalto) et de ST Microelectronics. Ce territoire accueille un cluster unique en France en termes de savoir-faire dans la sécurité digitale
I n t e r n a t i o n a l i s a t i o n : l ’a f f i r m a t i o n e u r o m é d i t e r ra n é e n n e e t m o n d i a l e d ’A i x - M a r s e i l l e - P r o v e n c e • 27
depuis les composants jusqu’à la solution complète. Ce cluster attire la majorité des sociétés de notre écosystème, d’où l’implantation de l’école de Microélectronique à Gardanne. Les savoirs faire, les formations et même le capital risque (qui est une composante essentielle) sont tous présents sur le territoire et davantage à Aix-Marseille.La future métropole Aix-Marseille-Provence devrait être dotée d’une seule agence de développement qui regrouperait tous ces différents guichets avec une seule marque. Cela apporterait plus de masse critique, de coordination, de visibilité, de crédibilité, une vision.Du côté des acteurs territoriaux que sont le Top 20, Les Talents, les ambassadeurs, etc., il y a déjà une forte mobilisation sur le sujet de l’internationalisation de la métropole. Cependant, étant au sein du Top 20, de la French Tech, etc., je constate qu’il y a beaucoup de déperdition d’énergie. Il faut donc fédérer pour plus d’efficacité.
FIG. 2.1 : GÉOGRAPHIE DU RAYONNEMENT ET DE L’ATTRACTIVITÉ DE LA MÉTROPOLE AIX-MARSEILLE PROVENCE COMPARÉE À CELLE D’AUTRES VILLES MONDIALES (PORT/NON CAPITALE)
Explications : La métropole AMP a au total 3266 liens générés par les entreprises multinationales présentes sur son territoire (80e rang mondial). Elle a autant de liens de contrôle (vers des filiales détenues par des entreprises dont le siège est situé sur la métropole) que de liens de subsidiarité (pour des filiales présentes sur le territoire métropolitain) alors que les villes comparables ont généralement plus de liens de subsidiarité que de contrôle. 33 % de ses liens de contrôle sont à l’international (16 % pour Lyon) / 12 % de ses liens de subsidiarité sont à l’international (17 % pour Lyon)
Portées des liens de filiation :
Gomez, Rozenblat, Bellwald, IGD, 2014© Orbis Bvd 2013, UNIL GeodiverCity 2014
Total liens : 11 744CONTRÔLE 47 % SUBSIDIARITÉ 53 %
HAMBURG
65 %74 %18 %16 %13 %9 %4 %1 %
Total liens : 7 758CONTRÔLE 44 % SUBSIDIARITÉ 56 %
BARCELONA
35 %45 %30 %38 %28 %10 %6 %7 %
Total liens : 4 686CONTRÔLE 43 % SUBSIDIARITÉ 57 %
LYON
32 %42 %52 %42 %13 %12 %4 %4 %
Total liens : 3 334CONTRÔLE 22 % SUBSIDIARITÉ 78 %
VANCOUVER
10 %35 %41 %11 %25 %18 %24 %36 %
Total liens : 3 266 CONTRÔLE 49 % SUBSIDIARITÉ 51 %
MÉTROPOLE AMP
35 %36 %53 %31 %9 %16 %3 %17 %
Total liens : 3 199CONTRÔLE 38 % SUBSIDIARITÉ 62 %
NAGOYA
22 %36 %58 %32 %0 %11 %20 %21 %
Total liens : 2 943CONTRÔLE 42 % SUBSIDIARITÉ 58 %
LIVERPOOL
49 %68 %29 %25 %13 %5 %9 %2 %
% intra-urbain% intra-national% intra-continental% hors continental
Total liens : 2 652CONTRÔLE 30 % SUBSIDIARITÉ 70 %
SAN DIEGO
7 %16 %58 %45 %5 %2 %30 %37 %
Liens de subsidiaritéLiens de contrôle
Gomez, Rozenblat, Bellwald, IGD, 2014© Orbis Bvd 2013, UNIL GeodiverCity 2014
i n t e r p e l l a t i o n s s t r a t é g i q u e s28
Façade maritime desservie par les navires de la CMA CGM
Ligne maritime du réseau CMA CGM
Siège social de l’entrepriseSour
ce :
ww
w.cm
a-cg
m.fr
LE DEUXIÈME « RAYONNEMENT INTERNATIONAL » APRÈS PARIS 02
Un équilibre entre le rayonnement de ses sièges et l’attractivité pour des filiales
Aix-Marseille-Provence se distingue des autres métropoles par l’équilibre entre le rayonnement de ses sièges et l’attractivité pour des filiales (Fig. 2.1) L’équilibre entre pouvoir et attractivité qualifie habituellement des villes de plus grande taille comme Londres, Paris, New-York ou Tokyo. Pour la métropole Aix-Marseille-Provence, un tel équilibre signifie plutôt une faiblesse d’attractivité pour des filiales d’entreprises externes.Ce déficit d’attractivité est essentiellement international. En effet, si l’on analyse les localisations des filiales détenues par les sièges des villes (Pouvoirs) ou des sièges détenant les filiales présentes (Attractivité), et que l’on compare leurs portées géographiques relatives (intra-métropolitain, intra-national, intracontinental, intercontinental), la métropole Aix-Marseille-Provence souffre d’un manque d’ouverture européenne et intercontinentale par rapport à d’autres villes du monde.Il faut cependant pondérer ce constat, car au niveau national, si AMP se situe globalement au quatrième rang en termes de liens générés par les entreprises multinationales présentes sur son territoire, ses liens sont plus internationaux que pour les autres métropoles françaises. La métropole AMP est en effet le deuxième rayonnement international (vers l’Europe et le Monde) français derrière Paris mais dépassant Lyon. Globalement, il faut noter que la métropole a un poids dans les réseaux des
entreprises internationalisées, supérieur à son poids démographique et à son rang économique (mesuré par le PIB/hab.).
Un rayonnement international porté par CMA-CGM et les activités portuaires
La métropole abrite le siège d’une des plus grandes compagnies maritimes du monde (CMA-CGM). Ceci a plusieurs implications : d’une part, son exceptionnel pouvoir de rayonnement au regard de son attractivité plus faible, et d’autre part la forte internationalisation de ce pouvoir (Fig. 2.1). La compagnie CMA-CGM détient 22 % des liens totaux de pouvoir des sièges vers des lieux externes à la métropole et son rayonnement est presque totalement orienté vers l’international. Elle est fortement présente en Afrique et en Asie où elle détient près de 50 % des liens de contrôle de la métropole Aix-Marseille-Provence vers ces deux continents.Ces atouts apportés par CMA-CGM sont une force remarquable dont il est important de tirer le maximum de bénéfices en termes de lisibilité et de dynamique collective. Si la puissance de CMA-CGM et l’absence d’autres grandes compagnies portuaires et logistiques peuvent rendre fragile l’internationalisation de la métropole à cause d’une trop forte dépendance à une compagnie unique, il s’agit surtout d’un atout remarquable
qui doit tirer l’ensemble de l’économie vers l’international.Plus généralement, l’internationalisation de la métropole passe sans doute par le développement de synergies entre les acteurs logistiques et portuaires et les autres acteurs économiques métropolitains. Christine Cabau-Woehrel (GPMM) et Gérard Goninet (Airbus Helicopters) ont, lors des ateliers organisés par Provence Promotion, convergé sur cette nécessité de renforcer les relations entre les industriels de la métropole et les installations et les services proposés par le GPMM (à ce sujet voir le Document d’Interpellation Stratégique « Économie Portuaire et Logistique » édité par la Mission Interministérielle).
RÉSEAU DES LIGNES MARITIMES DESSERVIES PAR LE CMA-CGM
Façade maritime desservie par les navires de la CMA CGM
Ligne maritime du réseau CMA CGM
Siège social de l’entrepriseSour
ce :
ww
w.cm
a-cg
m.fr
Façade maritime desservie par les navires de la CMA CGM
Ligne maritime du réseau CMA CGM
Siège social de l’entrepriseSour
ce :
ww
w.cm
a-cg
m.fr
SOURCE : WWW.CMA-CGM.FR
I n t e r n a t i o n a l i s a t i o n : l ’a f f i r m a t i o n e u r o m é d i t e r ra n é e n n e e t m o n d i a l e d ’A i x - M a r s e i l l e - P r o v e n c e • 29
PREMIÈRES DESTINATIONS : L’EUROPE ET LES ÉTATS-UNIS03
La France, base de l’insertion internationale d’AMP
Il faut tout d’abord rappeler que, comme pour quasiment toutes les autres métropoles mondiales, l’insertion des entreprises de la métropole Aix-Marseille-Provence dans le réseau mondial est d’abord une insertion nationale : 67 % des filiales détenues depuis des entreprises de la métropole sont situées en France et 80 % des filiales accueillies sont détenues depuis des villes françaises dont 67 % depuis Paris (voir le rôle spécifique de Paris dans le paragraphe ci-après). Pour Hambourg, ces taux sont de 90 % et de 83 %, pour Lyon de 84 % dans les deux sens.
L’analyse des liens internationaux des entreprises multinationales permet tout d’abord de confirmer et même d’accentuer le déséquilibre entre rayonnement et attractivité puisque 530 liens internationaux de contrôle sont issus d’entreprises métropolitaines (326 pour Lyon et 587 pour Hambourg) alors que seulement 196 liens de subsidiarité (filiale installée sur la métropole et contrôlée directement depuis l’étranger) arrivent sur le territoire métropolitain (436 pour Lyon, 1067 pour Hambourg). Aix-Marseille-Provence n’apparaît donc pas comme un lieu d’installation privilégié des filiales de groupes internationaux.
Europe et États-Unis au premier rang
L’analyse des destinations et des origines de ces liens (figures 2.2 et 2.3) permet de constater ensuite que :• les cinq premiers pays étrangers dans lesquels les entreprises de la métropole Aix-Marseille-Provence possèdent des filiales sont la Grande-Bretagne (Londres), les États-Unis (New-York, Houston, Miami), l’Allemagne (Hambourg, Munich), le Maroc (Casablanca) et l’Espagne (Madrid, Barcelone).• les premiers pays investisseurs dans la métropole Aix-Marseille-Provence sont les mêmes, exceptés les Pays-Bas (Rotterdam, Amsterdam, Maastricht) qui s’intercalent à la première place des pays étrangers et la Belgique (Bruxelles, Anvers) au 6e rang.
Les filiales détenues depuis la métropole vers des villes hors d’Europe sont essentiellement en Asie mais surtout en Afrique du Nord, ce qui donne à la métropole AMP un rôle singulier et important dans cette région, puisqu’elle apparaît au 5e rang mondial dans le système des entreprises multinationales implantées en Afrique du Nord (voir paragraphe 2.5).Il faut noter que, pour moitié, ces filiales hors d’Europe sont détenues par CMA-CGM, rendant la métropole puissante pour le rayonnement de sa fonction portuaire et logistique, mais bien moins pour d’autres fonctions liées aux hautes technologies ou aux services avancés.
Des connexions avec 186 métropoles mondiales
L’analyse des liens internationaux générés depuis les entreprises multinationales implantées dans la métropole permet également de mettre en évidence un paradoxe. Si Aix-Marseille-Provence est connectée à un grand nombre de métropoles étrangères (186 alors que Lyon est connecté avec 133 métropoles internationales, Hambourg avec 148), les liens tissés entre Aix-Marseille-Provence et ces autres métropoles sont moins intenses : quand un lien entre Lyon et une autre métropole mondiale est en moyenne constitué de 6 relations de commandement et/ou de filiation, de 8 pour Hambourg, il est seulement de 4 pour AMP. Cet « éparpillement » du rayonnement international de la métropole Aix-Marseille-Provence est révélateur de la très grande capacité de rayonnement de la métropole, mais il illustre également le manque de ciblage géographique, de stratégie partagée entre les acteurs. Ce constat a amené à proposer comme levier d’internationalisation de la métropole la mise en place d’une stratégie ciblée de rayonnement et d’attractivité sur des régions et des domaines prioritaires.
i n t e r p e l l a t i o n s s t r a t é g i q u e s30
Des connexions à développer entre les multinationales et les entreprises locales
Concernant l’articulation entre les investissements nationaux et internationaux, on peut noter sur la métropole que les liens locaux entre des entreprises nationales et des entreprises étrangères sont relativement peu développés par rapport à ce que l’on peut observer à Liverpool,
Hambourg ou San Diego où de nombreux liens locaux de filiations ancrent les entreprises étrangères en offrant des appuis financiers et de services qui participent largement de l’attractivité des métropoles. Cela révèle, pour la métropole Aix-Marseille-Provence, une attractivité internationale qui s’articule moins qu’ailleurs à des investissements locaux et nationaux (soit un trop faible nombre d’entreprises qui serait
simultanément à participations nationales et internationales). Jean-Yves Longère (Directeur général de l’ARII), insiste sur le potentiel de ces entreprises leaders de la métropole à davantage se connecter entre elles, afin de mieux partager les dynamiques d’une « intelligence économique collective », qui devrait être construite à l’aide de « business model » différent selon les filières.
Asie
EuropeAmérique du Nord
Continents des autres villes
Nombre de liens de filiation entre les villes
© Orbis Bvd 2013, UNIL Geodivercity 2013
Liens depuis la métropole AMPLiens entre les autres villes
Afrique du Nord
Métropole Aix-Marseille-Provence
70 5
*villes étrangères > 5 liens avec la métropole
170
1 040 (AMP)
30170
HAMBOURG
LUXEMBOURG
BARCELONE
BRUXELLES
DUBLIN
HONG KONG
HOUSTON
NEW YORK
MADRID
SINGAPOUR
MOSCOU
TAIPEI
GENÈVE
ROTTERDAM
JAKARTA
MIAMI
TUNIS
ALGERCASABLANCA
ODESSA
LONDRES
Métropole Aix-Marseille
Provence
Nombre de liens de filiation depuis la métropole AMP vers les autres villes*
© Gomez, Bellwald, Rozenblat, IGD, 2014
Asie
EuropeAmérique du Nord
Continents des autres villes
Nombre de liens de filiation entre les villes
© Orbis Bvd 2013, UNIL Geodivercity 2013
Liens vers la métropole AMPLiens entre les autres villes
720
355
Afrique du Nord
Métropole Aix-Marseille-Provence
*villes étrangères > 5 liens avec la métropole
1 040 (AMP)
30170
Nombre de liens de filiation depuis les autres villes* vers la métropole AMP
© Gomez, Bellwald, Rozenblat, IGD, 2014
LONDRES
LUXEMBOURG
AMSTERDAM
BRUXELLESZURICH
KASSEL
NEW YORK
GENÈVE
ROTTERDAM
ANVERS
MUNICH
TOKYO
VENISEMAASTRICHT
Métropole Aix-Marseille
Provence
FIGURE 2.2 : PRINCIPALES VILLES ACCUEILLANT DES FILIALES CONTRÔLÉES DEPUIS LA MÉTROPOLE AIX-MARSEILLE PROVENCE
© GOMEZ, BELLWALD, ROZENBLAT, IGD, 2014 © ORBIS BVD 2013, UNIL GEODIVERCITY 2013 © GOMEZ, BELLWALD, ROZENBLAT, IGD, 2014 © ORBIS BVD 2013, UNIL GEODIVERCITY 2013
FIGURE 2.3 : PRINCIPALES VILLES SIÈGES D’ENTREPRISES DÉTENANT DES FILIALES DANS LA MÉTROPOLE AIX-MARSEILLE PROVENCE
I n t e r n a t i o n a l i s a t i o n : l ’a f f i r m a t i o n e u r o m é d i t e r ra n é e n n e e t m o n d i a l e d ’A i x - M a r s e i l l e - P r o v e n c e • 31
LE RÔLE CENTRAL DE PARIS0467 % des liens de contrôle d’Aix-Marseille-Provence émanent d’un centre de décision situé à Paris. L’attractivité de la métropole Aix-Marseille-Provence qui vient de Paris concerne en partie des entreprises provenant de l’étranger, et de ce fait, intègre également une part de son attractivité internationale (fig. 2.4).
En effet, des cheminements indirects de réseaux d’entreprises, passant principalement par Paris, investissent dans la métropole Aix-Marseille-Provence. Ce rôle de la capitale nationale est assez général dans le monde et tient surtout aux structures historiques nationales : Paris l’exerce toutefois de manière moins intense pour Lyon que pour la métropole Aix-Marseille-Provence et Londres le fait de manière bien plus prononcée pour l’ensemble de ses villes nationales ou Madrid pour Barcelone. Ce phénomène est bien moins présent dans les villes nord-américaines, allemandes ou du Benelux.
La Figure 2.3 représente les filiales de la métropole détenues depuis l’étranger via des sièges parisiens. Ainsi 313 sièges parisiens développent 720 liens de filiation vers 535 entreprises de la métropole*, mais sont elles-mêmes détenues par d’autres entreprises. Parmi ces 313 entreprises parisiennes, 258 sont détenues par d’autres entreprises parisiennes
à travers 578 liens de filiation. Dans les liens en amont venant de l’extérieur de l’aire urbaine de Paris, 430 liens (soit 77 %) sont détenus depuis des villes étrangères.Les sièges étrangers en amont des sièges parisiens
sont pour l’essentiel des groupes financiers ou d’assurance. Ce sont donc principalement des stratégies d’accès à du capital international qui motivent ces opérations de multiples filiations en amont de Paris.
* Un même siège peut avoir plusieurs filiales et une filiale peut être détenue en partie par plusieurs sièges.
AMP
PARIS
313720
LONDRES
NEW YORK
AMSTERDAM
BOSTON
BRUXELLES
ZURICH
258 578
535
© Orbis Bvd 2013, UNIL Geodivercity 2014© Bellwald, Rozenblat, IGD, 2014
MUNICH
FRANCFORT
MASTRICHT
MILAN
LUXEMBOURG
720 Nombre de liens de filiations
14
24
9
6
2
11
3
3
3
4
10
21
21
20
20
16
12
27
33
33
51
65
18
26
25
13
27
31
15
14
18
17
12
4038
78
28554329
3664
8061
5 Nombre de sièges
5 Nombre de filiales
720 Nombre de filiales/sièges à Paris
720 Nombre de filiales de la métropoleAix-Marseille-Provence liées à chaque ville
FIGURE 2.4 : ATTRACTIVITÉ DE LA MÉTROPOLE AIX-MARSEILLE-PROVENCE VIA LE RELAIS DE PARIS
© B
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2014
i n t e r p e l l a t i o n s s t r a t é g i q u e s32
© G
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13
PORTE DU MONDE VERS L’AFRIQUE, LE MAGHREB ET LE MACHREK 05Les entreprises de la métropole Aix-Marseille Provence ont la particularité d’avoir un poids notable dans le système des villes d’Afrique du Nord (Fig. 2.5). Les villes qui accueillent les sièges contrôlant le plus grand nombre de filiales de ce sous-système sont par ordre décroissant Paris (304), Londres (112), Le Caire (68), Amsterdam (61), la métropole Aix-Marseille-Provence (58), New York (55), Boston (54), Casablanca (47) et Madrid (45). Barcelone n’apparaît dans ce système que bien plus faiblement, avec moins de 10 contrôles de filiales en Afrique du Nord.
Les sièges de la métropole Aix-Marseille-Provence investissent préférentiellement vers Casablanca, Alger, Tunis, Le Caire et Marrakech. Outre CMA-GCM intervenant pour la moitié des liens, d’autres entreprises liées à la logistique portuaire accompagnent l’internationalisation transméditerranéenne : MARSEILLE GYPTIS INTERNATIONAL (MGI) ou REVEL. Pour le groupe chinois WEICHAI POWER, la métropole est le tremplin du groupe motoriste vers la Méditerranée (via la compagnie des moteurs BAUDOIN devenue sa filiale). De même, des sociétés de haute technologie dans les domaines de l’énergie (GENOYER SA Marseille), de l’eau (SOCIÉTÉ DES EAUX DE MARSEILLE et GRONTMIJ France), ou des entreprises financières ou immobilières s’appuient sur la
60 (AMP)
Continents des autres villes547
10
*Villes qui ont plus de 5 liens avec les villes nord-africaines
Nombre de liens de filiation entre les villes
Liens avec les villes nord-africainesLiens entre les autres villes61 (Cairo - London)5 (Alexandria - Lisbon)116 (Casablanca- Paris)
Nombre de liens de filiation par villes* dans le réseau de l’Afrique du Nord
Ville nord-africainesVille françaises
AsieEuropeAmérique du Nord
AfriqueAmérique du Sud
Moyen Orient© Orbis Bvd 2013, UNIL Geodivercity 2013© Gomez, Bellwald, Rozenblat, IGD, 2014
COPENHAGEN
TANGIER
COLOGNE / BONN ROMA
LONDON
MARRAKECH
TORONTO
LUXEMBOURG
AMSTERDAM
RIYAD
BRUSSELS
PARIS
DUSSELDORF
HANOVER
BEIRUT
NEW YORK
MADRID
SEVILLE
RABAT
TRIPOLI
GENEVA
MUNICH
STRASBOURG
TOKYO
ROTTERDAM
KHARTOUM
DETROIT
ABU DHABI
BARCELONA
SHARM EL SHEIKH
VIGO
BERMUDA KINDLEY
ZURICHAGADIR
TUNIS
ALGIERS
CASABLANCAFRANKFURT
MANHEIM
CAIRO
MALTA
KUWAIT
AMP
JOHANNESBURG
TORINO
MILANO
DUBAI
LISBON
BOSTON
ALEXANDRIA
BALE / MULHOUSE
LYON
60 (AMP)
Continents des autres villes547
10
*Villes qui ont plus de 5 liens avec les villes nord-africaines
Nombre de liens de filiation entre les villes
Liens avec les villes nord-africainesLiens entre les autres villes61 (Cairo - London)5 (Alexandria - Lisbon)116 (Casablanca- Paris)
Nombre de liens de filiation par villes* dans le réseau de l’Afrique du Nord
Ville nord-africainesVille françaises
AsieEuropeAmérique du Nord
AfriqueAmérique du Sud
Moyen Orient© Orbis Bvd 2013, UNIL Geodivercity 2013© Gomez, Bellwald, Rozenblat, IGD, 2014
COPENHAGEN
TANGIER
COLOGNE / BONN ROMA
LONDON
MARRAKECH
TORONTO
LUXEMBOURG
AMSTERDAM
RIYAD
BRUSSELS
PARIS
DUSSELDORF
HANOVER
BEIRUT
NEW YORK
MADRID
SEVILLE
RABAT
TRIPOLI
GENEVA
MUNICH
STRASBOURG
TOKYO
ROTTERDAM
KHARTOUM
DETROIT
ABU DHABI
BARCELONA
SHARM EL SHEIKH
VIGO
BERMUDA KINDLEY
ZURICHAGADIR
TUNIS
ALGIERS
CASABLANCAFRANKFURT
MANHEIM
CAIRO
MALTA
KUWAIT
AMP
JOHANNESBURG
TORINO
MILANO
DUBAI
LISBON
BOSTON
ALEXANDRIA
BALE / MULHOUSE
LYON
60 (AMP)
Continents des autres villes547
10
*Villes qui ont plus de 5 liens avec les villes nord-africaines
Nombre de liens de filiation entre les villes
Liens avec les villes nord-africainesLiens entre les autres villes61 (Cairo - London)5 (Alexandria - Lisbon)116 (Casablanca- Paris)
Nombre de liens de filiation par villes* dans le réseau de l’Afrique du Nord
Ville nord-africainesVille françaises
AsieEuropeAmérique du Nord
AfriqueAmérique du Sud
Moyen Orient© Orbis Bvd 2013, UNIL Geodivercity 2013© Gomez, Bellwald, Rozenblat, IGD, 2014
COPENHAGEN
TANGIER
COLOGNE / BONN ROMA
LONDON
MARRAKECH
TORONTO
LUXEMBOURG
AMSTERDAM
RIYAD
BRUSSELS
PARIS
DUSSELDORF
HANOVER
BEIRUT
NEW YORK
MADRID
SEVILLE
RABAT
TRIPOLI
GENEVA
MUNICH
STRASBOURG
TOKYO
ROTTERDAM
KHARTOUM
DETROIT
ABU DHABI
BARCELONA
SHARM EL SHEIKH
VIGO
BERMUDA KINDLEY
ZURICHAGADIR
TUNIS
ALGIERS
CASABLANCAFRANKFURT
MANHEIM
CAIRO
MALTA
KUWAIT
AMP
JOHANNESBURG
TORINO
MILANO
DUBAI
LISBON
BOSTON
ALEXANDRIA
BALE / MULHOUSE
LYON
60 (AMP)
Continents des autres villes547
10
*Villes qui ont plus de 5 liens avec les villes nord-africaines
Nombre de liens de filiation entre les villes
Liens avec les villes nord-africainesLiens entre les autres villes61 (Cairo - London)5 (Alexandria - Lisbon)116 (Casablanca- Paris)
Nombre de liens de filiation par villes* dans le réseau de l’Afrique du Nord
Ville nord-africainesVille françaises
AsieEuropeAmérique du Nord
AfriqueAmérique du Sud
Moyen Orient© Orbis Bvd 2013, UNIL Geodivercity 2013© Gomez, Bellwald, Rozenblat, IGD, 2014
COPENHAGEN
TANGIER
COLOGNE / BONN ROMA
LONDON
MARRAKECH
TORONTO
LUXEMBOURG
AMSTERDAM
RIYAD
BRUSSELS
PARIS
DUSSELDORF
HANOVER
BEIRUT
NEW YORK
MADRID
SEVILLE
RABAT
TRIPOLI
GENEVA
MUNICH
STRASBOURG
TOKYO
ROTTERDAM
KHARTOUM
DETROIT
ABU DHABI
BARCELONA
SHARM EL SHEIKH
VIGO
BERMUDA KINDLEY
ZURICHAGADIR
TUNIS
ALGIERS
CASABLANCAFRANKFURT
MANHEIM
CAIRO
MALTA
KUWAIT
AMP
JOHANNESBURG
TORINO
MILANO
DUBAI
LISBON
BOSTON
ALEXANDRIA
BALE / MULHOUSE
LYON
métropole Aix-Marseille-Provence pour tisser des liens vers le sud de la Méditerranée.Si une plateforme européenne dédiée au rôle de « tremplin » vers la rive sud de la Méditerranée reste à développer en Europe, la métropole Aix-Marseille- Provence serait très bien placée pour tenir ce rôle, à côté des plateformes plus générales internationales que sont Paris,
Londres, Amsterdam ou Madrid. Ce levier d’internationalisation de la métropole est développé dans la dernière partie du présent document.
I n t e r n a t i o n a l i s a t i o n : l ’a f f i r m a t i o n e u r o m é d i t e r ra n é e n n e e t m o n d i a l e d ’A i x - M a r s e i l l e - P r o v e n c e • 33
i n t e r p e l l a t i o n s s t r a t é g i q u e s34
L’INTERNATIONALEST L’AFFAIRE DE TOUTE LA MÉTROPOLE Afin d’évaluer leur rôle dans l’organisation économique métropolitaine, les entreprises internationalisées doivent être replacées dans le contexte sectoriel et dans les territoires formant la
métropole Aix-Marseille-Provence. L’analyse de l’emploi, de la localisation des entreprises internationalisées dans le territoire de la métropole Aix-Marseille-Provence et l’identification des
synergies locales existantes ou déficientes entre elles, peut aider à comprendre les enjeux métropolitains liés à l’accueil de ces activités.
I n t e r n a t i o n a l i s a t i o n : l ’a f f i r m a t i o n e u r o m é d i t e r ra n é e n n e e t m o n d i a l e d ’A i x - M a r s e i l l e - P r o v e n c e • 35
i n t e r p e l l a t i o n s s t r a t é g i q u e s36
24 % DE L’EMPLOI MÉTROPOLITAIN DANS LES ENTREPRISES MULTINATIONALES 01Au total, les entreprises internationalisées de l’échantillon de l’étude emploient 158 942 personnes, soit près de 24 % de l’emploi salarié total.
Le tableau 3.1 montrant le nombre d’emplois des établissements des entreprises multinationales de la métropole AMP par rapport au nombre total d’emplois salariés par secteur d’activité, permet de prendre conscience du rôle central de ces entreprises dans les différents pans de l’économie métropolitaine : • En nombre d’emplois, ce sont les entreprises internationalisées des fonctions de services, regroupées dans les « archipels économiques »* « domestique des fonctions support » et « promotion et mutation urbaine » qui emploient le plus grand nombre de salariés d’entreprises multinationales avec respectivement 49 830 et 43 335 emplois. Ceci est toutefois lié au poids général plus fort dans l’économie française et régionale des services.• C’est en revanche dans les secteurs de l’énergie « transformation des ressources », de l’industrie « production mondialisée » et de l’activité « portuaire et logistique » que la part des emplois dépendant d’entreprises multinationales est la plus importante avec respectivement 75 %, 51 % et 40 %.
Gérard Goninet, Directeur Industriel du Site de Marignane d’AIRBUS Helicopters (www.airbushelicopters.com)
Le développement international de la métropole AMP va dépendre de notre capacité à se différencier à travers la qualité de ce qu’on peut trouver sur le territoire. La métropole doit jouer son rôle de fédérateur, avoir une stratégie internationale pour disposer d’une vision claire. Cela nous permettra de nous différencier et donc de nous apporter un réel avantage pour exporter ou attirer des entreprises. Pour cela, elle doit faire des choix en termes d’investissement sur des sujets limités. Elle doit posséder une image de marque, une identité affirmée, c’est important. Elle doit également favoriser la mise en place de liens, utiliser les relais déjà présents sur le territoire à travers les entreprises comme Airbus.Avant d’être à l’international, le projet Henri Fabre doit franchir une première étape qui consiste à aboutir à une masse critique avec les entreprises locales. Puis, dans un second temps, il faut attirer des grands fournisseurs, des entreprises qui ont des activités sur le plan mondial. En effet, il faut attirer des entreprises qui ont une expérience, qui sont déjà présentes à l’international et qui donc ont déjà créé des liens. Posséder le cœur d’activité permettre de se lancer mais ne marchera que si on est les meilleurs. Le projet Henri Fabre ne pourra aider que si la première étape est correctement traitée.
Secteurs d’activité :
6 piliers et NAF38
Nombre d’emplois d’établissements de
l’AMP contrôlés par des entreprises
internationalisées
Nombre total d’emplois des
établissements présents dans l’AMP%
Domestique des fonctions supports 49 830 162 153 31
Encadrement public 12 323 271 860 4
Portuaire et logistique 21 031 52 377 40
Production mondialisée 19 267 37 548 51
Promotion et de la mutation urbaine 43 335 135 590 32
Transformation des ressources 12 153 16 225 75
TOTAL 158 942 675 753 24
* Voir le document d’Interpellation stratégique « La Métropole des archipels », Mission Interministérielle pour le projet métropolitain Aix-Marseille-Provence
TABLEAU 3.1 : EMPLOIS DES ÉTABLISSEMENTS D’ENTREPRISES MULTINATIONALES DE LA MÉTROPOLE AIX-MARSEILLE-PROVENCE PAR SECTEUR D’ACTIVITÉ
© UNIL ROZENBLAT, BELLWALD, GOMEZ, 2014/DONNÉES ORBIS UNIL GEODIVERCITY, 2014, INSEE, 2013
I n t e r n a t i o n a l i s a t i o n : l ’a f f i r m a t i o n e u r o m é d i t e r ra n é e n n e e t m o n d i a l e d ’A i x - M a r s e i l l e - P r o v e n c e • 37
DES EMPLOIS PLUS CONCENTRÉS SUR CERTAINES COMMUNES 02Les emplois des entreprises multinationales sont plus concentrés, relativement à l’ensemble des emplois, dans certaines communes. Marignane a près de 64 % de son emploi dans des établissements d’entreprises internationalisées, Rousset 58 % et Fos-sur-Mer, près de 50 % (Fig. 3.1).Marseille concentre relativement moins d’emplois d’entreprises multinationales, 39 % du total des emplois de la métropole Aix-Marseille-Provence, alors qu’elle concentre 47 % de tous les emplois.Pour Aix-en-Provence, le rapport est plus équilibré puisque la commune concentre environ 13 % de l’emploi total de la métropole, et 13,5 % des emplois des entreprises multinationales.
Cette relative faible densité des entreprises internationalisées dans les deux grands pôles urbains s’explique par le fait que les entreprises internationalisées sont, plus que les autres, des entreprises liées à des fonctions stratégiques et/ou spécialisées (souvent liées à des infrastructures comme le Port ou l’aéroport), dont la présence est territorialement plus concentrée – moins diffuse que les activités plus « banales ».
Quelques « Spots » d’implantations : Marignane, Rousset, Gemenos, Fos...
Les entreprises internationalisées sont concentrées dans des pôles spécialisés répartis sur l’ensemble du territoire de la métropole, notamment dans les activités industrielles classées dans l’archipel* de la Production mondialisée (Fig. 3.2). L’attraction des entreprises multinationales autour de l’étang de Berre mais aussi à Rousset et sur la route de Saint-Paul-lez-Durance accentue la concentration autour de ces pôles, mais paradoxalement, les diversifie davantage puisque les multinationales favorisent le développement d’entreprises diversifiées de sous-traitance et de services.
À Marignane, AIRBUS HELICOPTERS emploie près de 10 000 personnes, attirant d’autres entreprises notamment de fabrication de matériaux (plastiques et caoutchouc) comme DAHER AEROSPACE et FIBRES DE BERRE.À Istres, c’est DASSAULT AVIATION qui est le plus gros employeur (600 employés), accompagné de la SNECMA, fabricante de moteurs civils, militaires et spatiaux. Sur l’ensemble de la métropole, les entreprises internationalisées dans la fabrication de matériel de transport représentent 93 % de l’emploi total du secteur.Rousset accueille la plus grande concentration d’emplois dans le secteur des produits informatiques, électroniques et optiques, autour
de STMICROELECTRONICS ROUSSET aujourd’hui appartenant à une holding basée à Rotterdam. Le pôle de la carte à puces autour de GEMALTO, collabore avec de nombreuses entreprises du pôle Silicium autour de Rousset, mais aussi avec les entreprises de Marseille et d’Aix-en-Provence. CYBERNETICS, localisée dans le technopôle de Château-Gombert (Marseille), est l’une de ces entreprises de la fin des années 1980, en lien avec GEMEPLUS. Autour de ce pôle d’entreprises informatiques, les communes de Gardanne, Fuveau et Peynier accueillent de la fabrication de machines et d’équipements électriques mais aussi de physico-chimie telles que ION BEAM SERVICES, COATING PLASMA INDUSTRIE, SILIOS TECHNOLOGIES, BIOPHY RESEARCH. L’emploi total de la métropole dans la fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques est à 71 % offert par des entreprises multinationales. C’est un des secteurs les plus internationalisés, positionnant la métropole dans la compétition mondiale.
Autour de l’étang de Berre, le raffinage s’associe souvent aux industries chimiques et de production d’énergie. Fos-sur-Mer accueille à la fois ESSO (raffinage), LYONDELL (chimie) et ELENGY et GDF SUEZ (production d’énergie)
* Voir le document d’Interpellation stratégique « La métropole des archipels », Mission Interministérielle pour le projet métropolitain Aix-Marseille-Provence
i n t e r p e l l a t i o n s s t r a t é g i q u e s38
FIGURE 3.1 : EMPLOI DES ÉTABLISSEMENTS DES ENTREPRISES MULTINATIONALES DE LA MÉTROPOLE AIX-MARSEILLE-PROVENCE
AIX-EN-PROVENCE
MARSEILLE
ROUSSET
VELAUX
LA CIOTAT
FOS-SUR-MER
SALON-DE-PROVENCE
SAINT-PAUL-LES-DURANCE
BERRE-L'ÉTANG
AUBAGNEGEMENOS
MARIGNANE
VITROLLES
SAINT-VICTORET
LAMBESC
GARDANNE
PORT-DE-BOUC
MARTIGUES
PERTUIS
LES PENNES-MIRABEAU
PEYNIER
ISTRES
BOUC-BEL-AIR
MEYREUIL
LE THOLONET
Part de l’emploi des établissements des entreprisesmultinationales dans le total des emplois des établissements :
Emplois des établissements des firmes multinationales :
52 % - 65 %39 % - 52 %26 % - 39 %13 % - 26 %< 13 %
0,01- 0,5
7 - 13,33 - 71 - 30,5 - 1
< 0,01
Densité d’emplois par hectare par commune :
1 0005 600
Max: Marseille: 65 950
21 200
100
© UNIL - Gomez, Bellwald, Rozenblat, 2014
© Orbis Bvd 2013, UNIL GeodiverCity 2014
© INSEE, CLAP 2013, Fond de carte © IGN 2014
N5 km
I n t e r n a t i o n a l i s a t i o n : l ’a f f i r m a t i o n e u r o m é d i t e r ra n é e n n e e t m o n d i a l e d ’A i x - M a r s e i l l e - P r o v e n c e • 39
FIGURE 3.2 : EMPLOI DES ENTREPRISES MULTINATIONALES DE LA MÉTROPOLE AIX-MARSEILLE-PROVENCE. ACTIVITÉS LIÉES À LA PRODUCTION MONDIALISÉE
AIX-EN-PROVENCE
MARSEILLE
ROUSSET
VELAUX
LA CIOTAT
FOS-SUR-MER
SALON-DE-PROVENCE
SAINT-PAUL-LES-DURANCE
BERRE-L'ÉTANG
AUBAGNE
GEMENOS
MARIGNANE
VITROLLES
SAINT-VICTORET
LAMBESC
GARDANNE
PERTUIS
LES PENNES-MIRABEAU
PEYNIER
ISTRES
BOUC-BEL-AIR
CASSIS
VENELLES
LE PUY-SAINTE-REPARADE
SAINT-CANNAT
GREASQUE
Part d’emploi des établissements des FMN dans l’emploi de chaque secteur
Nombre d’emplois dans chaque secteur de la production mondialisée
0,001- 0,1
1 - 4,10,5 - 10,3 - 0,50,1 - 0,3
Densité d’emplois du pilier de la production mondialisée par hectare par commune :
© UNIL - Gomez, Bellwald, Rozenblat, 2014
© Orbis Bvd 2013, UNIL GeodiverCity 2014
© INSEE, CLAP 2013, Fond de carte © IGN 2014 N5 km
Indu
strie
pha
rmac
eutiq
ue
80-100%60-80%40-60%20-40%1-20%
100
4 000
1 000
(Max: Marignane - 8 974)
Fabr
icatio
n de
pro
duits
en
caou
tcho
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t en
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pécia
lisée
s, sc
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ifiqu
es
et te
chni
ques
i n t e r p e l l a t i o n s s t r a t é g i q u e s40
pour un total de 930 emplois sur les 1 200 que cette activité compte au total dans la commune. À Martigues, les entreprises internationalisées regroupent plus de 1 700 emplois sur les 2 200 de la commune dans cette spécialité. À Berre l’Étang, BASELL POLYETHYLENE est au centre du réseau local de la pétrochimie (Fig. 3.3).
À Fos-sur-Mer, trois entreprises internationalisées de métallurgie emploient 2 700 personnes (80 % de l’emploi de l’activité) (Fig. 3.1) : ALUMINIUM PECHINEY, ARCELORMITTAL MÉDITERRANÉE, et EIFFAGE CONSTRUCTION MÉTALLIQUE.
La Ciotat est intégrée aux entreprises multinationales de la filière du solaire grâce à l’entreprise DELTA SOLAR, ayant créé 40 filiales sur place (LAVANSOL, CHÂTEAU SOLAR, LORSOLAR, CORSOLAR, BARISOL, SOLEOL, etc.).
À l’inverse de ces pôles, Aix-en-Provence et Marseille bénéficient d’une grande diversité d’activités d’entreprises internationalisées, à la fois orientées vers des marchés extérieurs, mais aussi vers les pôles spécialisés de la métropole. Aix-en-Provence et Marseille concentrent davantage de services hautement spécialisés que d’activités proprement productives. Ces services, essentiels au développement des productions de haute technologie, sont répertoriés dans les activités de Promotion Mutation urbaine (Fig. 3.3).
Entreprises diversifiées de hautes technologies et de services spécialisés à Aix-en-Provence
Aix-en-Provence accueille des entreprises aux marchés très diversifiés. Par exemple, AMESYS INTERNATIONAL (filiale du groupe BULL), s’adresse aux secteurs d’activités stratégiques de l’aéronautique, défense, marine, télécoms & réseaux, transport public, énergie & industrie. Une autre société aixoise, INSIDE SECURE, développe de manière très large des systèmes de sécurité informatique. SUPERSONIC IMAGINE crée de l’imagerie médicale (échographie), et grâce à une nouvelle technologie d’élastographie ShearWave, elle viserait 7 % du marché mondial (Le Figaro, 21 mai 2014). THALES a acquis en 2010 la société aixoise SESO (Société Européenne de Systèmes Optiques), spécialisée dans la conception et la fabrication de composants et systèmes de très haute précision dans les domaines de l’optique, de l’opto-mécanique et de l’optronique. À Aix-en-Provence, sont notamment concentrées des entreprises de Conseil en systèmes logiciels informatiques (1 400 emplois). Les entreprises de cette activité travaillent au service d’autres entreprises dans tous les secteurs technologiques, transport, distribution, chimique ou bancaire. Par exemple, le groupe SOPRA (365 employés localement) a transformé en 2008 l’ensemble du système informatique mondial d’Airbus Helicopters.Les activités mondialisées sont également accompagnées par des activités de gestion, juridiques et d’ingénierie. La surreprésentation aixoise encore observée ici s’explique par un grand nombre d’entreprises d’ingénierie et d’études techniques et d’analyses, essais et inspections techniques. Ainsi à Aix–en-Provence se trouvent
M. Patrick Daher, Président-Directeur Général, DAHER International (www.daher.com)L’entreprise globale emploie 8 500 personnes dont 5 000 personnes en France. Sur le territoire d’Aix-Marseille-Provence c’est environ 1 000 personnes qui sont employées (soit 20 %). Ainsi, AMP est une des grandes régions que nous avons en France, se classant 3e en termes d’effectifs après le Pays de la Loire et le Languedoc Roussillon.Le groupe Daher est un équipementier en aéronautique et nucléaire et nous sommes dans le peloton de tête en France sur ces activités. L’activité aéronautique se fait à 75 % à l’exportation. Ainsi, nous travaillons tous soit en direct pour l’exportation, soit indirectement lorsque nous ne construisons qu’un morceau. L’essentiel de la production d’Airbus part à l’exportation.La création de la métropole doit être l’occasion pour les élus de faire en sorte qu’AMP soit un outil pour créer des entreprises, des emplois, des exportations et de la richesse. De plus, il faut donner l’impression aux étrangers qu’AMP est un territoire important, arrêter de morceler le territoire. Enfin, concernant plus particulièrement notre métier, les étrangers remarquent l’absence de transports en commun faciles, l’absence de discipline (manque de propreté par exemple), d’organisation, or nous faisons un métier où la procédure est très importante donc ça n’est pas très valorisant pour notre activité
I n t e r n a t i o n a l i s a t i o n : l ’a f f i r m a t i o n e u r o m é d i t e r ra n é e n n e e t m o n d i a l e d ’A i x - M a r s e i l l e - P r o v e n c e • 41
en particulier deux centres importants d’ingénierie de AREVA, TECH ÉNERGIE ATOMIQUE – TECHNICATOME (576 emplois) et AREVA RISK MANAGEMENT CONSULTING (35 employés) complétant le centre TECHNICATOME de Saint-Paul-lez-Durance (700 emplois). Sur chacun des sites, les centres d’ingénierie sont accompagnés de bureaux d’analyse, essai et inspection techniques comme EGIS INDUSTRIES, ENGAGE, INTERCONTROLE et SALVAREM à Saint-Paul-lez-Durance (200 emplois au total). Ces entreprises font partie intégrante du dispositif de Cadarache et sont intégrées dans des réseaux financiers internationaux denses et complexes, reflétant le montage international de ITER.
Santé, Logistique et Promotion urbaine concentrés à Marseille
À Marseille, les 283 liens intra-communaux forment une multitude de réseaux, parmi lesquels on trouve les groupes les plus importants et complexes de la métropole, souvent spécialisés dans une filière tout en concentrant en interne des fonctions administratives, financières et de management.Ainsi CMA-CGM est l’un des réseaux les plus puissants de Marseille, régnant sur le port qu’il fait rayonner mondialement. CMA-CGM, à travers ses 280 filiales sur le port de Marseille est bien sûr très spécialisé dans les activités portuaires. Mais le groupe comprend également une activité financière et immobilière ainsi que de l’activité administrative d’encadrement public.Autour de Marseille-Luminy se concentrent des entreprises de biotechnologies classées dans les activités de recherche et dont un bon nombre sont impliquées dans le projet Marseille Immunopole.
INNATE PHARMA, entreprise biopharmaceutique développe des médicaments innovants contre le cancer et les maladies inflammatoires en collaboration étroite avec l’entreprise nord-américaine BRISTOL-MYERS SQUIBB (siège à New-York) et l’entreprise danoise NOVO NORDISK A/S (siège à Copenhague). INNATE PHARMA, cotée à la bourse EURONEXT Paris depuis 2006, a également annoncé le 24 avril 2015 un contrat de recherche signé avec la société anglaise AstraZeneca pour un montant de 1,2 milliard d’euros. IMMUOTECH, IPSOGEN, PHARMAXON, TROPHOS ou une filiale de BAYER SAS font également partie de cet écosystème territorial dont l’organisation et le développement sont sans doute des éléments clefs de l’attractivité internationale de la métropole (voir Document d’Interpellation Stratégique « L’ambition productive »).À côté de ces activités très spécialisées, Marseille concentre des entreprises internationalisées d’activités de fonction domestique. Le commerce représente plus de 50 % de l’emploi des fonctions domestiques soit 80 000 emplois au sein de la métropole, occupés à 35 % dans des établissements d’entreprises internationalisées (30 000 emplois).L’agro-alimentaire représente 9 000 emplois dans la métropole, mais seulement 22 % de ces emplois (1 600) sont intégrés dans des entreprises multinationales dont beaucoup sont présentes à Marseille : PERNOD RICARD - près de 500 emplois, PANZANI qui appartient depuis 2005 au groupe espagnol EBRO FOODS - 300 emplois, les SUCRES ST LOUIS - 165 emplois, … COCA-COLA est installé aux Pennes-Mirabeau (215 employés), tandis qu’à Vitrolles sont présents LESIEUR (48 employés) et la filiale FERICO de PANZANI qui fabrique des graines de couscous de la marque FERRERO (50 employés).
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LA PROMOTION URBAINE, NOUVEAU VECTEUR DE L’INTERNATIONALISATION 03Les activités regroupées dans l’archipel de la « Promotion et de la mutation urbaine » sont les plus dynamiques en termes de création d’emplois et de richesses sur la métropole d’Aix-Marseille-Provence, occupant 135 000 emplois au total et investies à 32 % en moyenne par les entreprises internationalisées (contre 24 % pour la moyenne métropolitaine).
Ce sont plutôt les activités de télécommunication (86 % de l’emploi), financières et d’assurance (60 %), qui sont porteuses d’internationalisation. L’activité immobilière est également fortement internationalisée (42 %) avec des sociétés internationales très actives sur Euroméditerranée, à Aix-en-Provence et dans les principaux pôles urbains de la métropole.Les activités d’hébergement et de restauration sont dans la moyenne métropolitaine (25 %). Dans l’hôtellerie, on trouve la plupart des chaînes bon ou moyen marché comme Formule 1 et Etape Hôtels, Ibis, B&B ou Econochic. Les hôtels de classe supérieure (5 étoiles) sont au nombre de sept : quatre à Marseille (L’Intercontinental, Le Sofitel, Le Pharo (C2 Hôtel) et le Petit Nice Passedat) et trois à Aix-en-Provence (Renaissance, Hôtel Gallici et le Pigonnet). On compte également une soixantaine d’hôtels 4 étoiles qui vont du Mercure ou Radisson au Novotel et Adaggio. Presque tous ces hôtels sont intégrés dans des chaînes hôtelières internationales, et sont complétés par plus de 250 hôtels dans la métropole qui sont gérés localement
sans capital externe. Des secteurs comme l’édition, l’audiovisuel et la diffusion, qu’on aurait pu attendre comme fortement internationalisés n’atteignent que 19 % de leurs emplois dans des entreprises multinationales, et 28 % des emplois pour les activités juridiques, comptables, de gestion, d’architecture, d’ingénierie, de contrôle et d’analyses techniques.
La qualité urbaine, un facteur essentiel à l’attractivité internationale de la métropole
Les enjeux internationaux du développement des activités regroupées dans cet ensemble de la « Promotion et de la mutation urbaines », des industries créatives, dépassent largement le champ des liens capitalistiques. L’attractivité locale, nationale mais aussi bien sûr internationale d’une métropole repose de plus en plus sur la qualité de vie, sur l’environnement urbain, sur les services à la population, sur les échanges culturels qu’elle est capable de proposer à ses habitants résidants, mais aussi aux personnes (étudiants, touristes, chercheurs, hommes d’affaires, …) qui y passent quelques heures ou plusieurs semaines. La qualité d’un bâtiment ou d’un aménagement urbain, l’excellence d’une programmation culturelle ou sportive, les attraits d’une offre touristique diversifiée et exceptionnelle sont des atouts qu’une métropole se doit de développer pour rayonner et attirer.
Tourisme, culture et promotion urbaine pour faire « monter en gamme » la métropole
Cette conviction a été largement partagée par des acteurs métropolitains lors de la rencontre organisée par Provence Promotion. Ces acteurs se sont en effet « reconnus » comme faisant partie des mêmes dynamiques sociales et économiques et contribuant aux mêmes enjeux territoriaux et sociétaux. Les liens sont en effet très nombreux et divers entre des opérateurs touristiques (comme l’hôtel Intercontinental) qui ont besoin qu’un aménageur public (comme l’Établissement Public d’Euroméditerranée) leur propose un cadre permettant d’accueillir des touristes du monde entier, entre des entreprises du numérique (Orange, Voxinzebox) qui développent des applications et des services en lien avec l’activité touristique et des acteurs culturels comme ceux présents à la Friche ou au MuCEM, qui ont besoin d’être connectés au monde. Tous partagent la vision que la requalification-promotion urbaine, le tourisme et la culture contribuent à l’accrochage international, la montée en gamme et l’attractivité de l’aire urbaine Aix-Marseille-Provence. La métropole doit poursuivre son processus de valorisation urbaine engagé à Marseille, à Aix-en-Provence, mais aussi à Istres, Martigues ou Aubagne pour proposer des offres résidentielles qui correspondent à la diversité des profils de populations accueillies sur son territoire.Marc Pietri, PDG de Constructa, synthétise cette
I n t e r n a t i o n a l i s a t i o n : l ’a f f i r m a t i o n e u r o m é d i t e r ra n é e n n e e t m o n d i a l e d ’A i x - M a r s e i l l e - P r o v e n c e • 43
approche en affirmant que l’acte de bâtir est collectif et que la métropole est une opportunité pour introduire dans ce processus de la tolérance et de l’intelligence collective en plaçant au centre de la démarche les individus qui parcourent et qui vivent la Ville. L’espace public doit donc être réinvesti par des aménagements mais aussi des services, des événements qui fabriqueront d’autres usages de la ville et d’autres « vivre ensemble ». La démonstration réalisée par MP 2013, des synergies entre rayonnement culturel et développement économique est à cet égard exemplaire. L’absence d’un projet collectif qui aurait pu prolonger les dynamiques engagées apparaît à ce titre profondément regrettable.
Madeljin Vervoord, directrice de l’hôtel Intercontinental (http://marseille.intercontinental.com)
La métropole est d’abord une nécessité économique mais elle est également utile pour exister au niveau national et international.Pour Marseille c’est nouveau d’avoir une structure hôtelière cinq étoiles. Pour que notre hôtel fonctionne, il faut des clientèles étrangères. On a donc souvent prospecté seuls ou avec le Comité Régional du Tourisme et le département pour promouvoir le territoire et aller à la rencontre de ces clientèles. Cette année on vient de passer le cap de la majorité d’étrangers au sein de l’hôtel. Les marchés en devenir sont les États-Unis (croissent lentement), la Chine, la Corée du Sud et Taïwan (croissent rapidement). Mais il faudrait avoir une réflexion sur l’avenir pour mettre des actions en commun, trouver une synergie et impliquer les acteurs économiques.
Une des difficultés auxquelles on a dû faire face était le recrutement local car il n’y a pas de savoir-faire dans l’accueil haut de gamme et de compétences dans les langues. Il faut travailler sur la qualité d’accueil.La création d’une marque est très importante pour créer une identité commune et pour une meilleure efficacité lorsqu’on chasse en meute.Si on a l’ambition d’être un territoire international, il faut se donner les moyens.
Marc Pietri, directeur général de Constructa (www.constructa.fr)
La métropole AMP est un des territoires majeurs de notre développement avec Paris et Lyon, car elle dispose de nombreux atouts. Le territoire possède des infrastructures (aéroport, TGV,etc.) de qualité. Son principal atout est la qualité de ses paysages. C’est un territoire remarquable au sens noble du terme. C’est sur ce critère que repose le choix de l’utilisateur : la qualité de la vie. L’éducation est aussi fondamentale, et sur ce segment, AMP dispose de la 1re université de France, de nombreux lycées, collèges. Cependant, il faudrait qu’AMP dispose d’un lycée international à Euromed et des crèches et des écoles en nombre suffisant. Un autre moteur important est la culture, qui est un phénomène d’activation et, sur le territoire d’AMP, il y a un vrai bouillonnement culturel.Marseille est la première ville dans la stratégie de développement de Constructa car elle dispose de terrains et de sites de toutes natures. Cependant, il faut régler le problème de transport (l’aéroport doit être accessible en train).L’économie mondiale est une économie de services. Il faut donc créer une offre de services en direction
des entreprises, des utilisateurs, du privé, etc. pour répondre à leurs besoins. Il faudrait créer une offre de services de type « moving » pour les entreprises afin de faciliter leur implantation sur le territoire, une résidence pour familles monoparentales, des circuits guidés, etc.. Il y a une globalisation des services et il faut la susciter. Il y a tout à faire.
Sandra Chalinet, Directrice « Les Terrasses du Port » d’Hammerson (www.hammerson.fr)
La métropole AMP/Marseille est un territoire stratégique pour le groupe Hammerson car « Les Terrasses du Port » est un des actifs les plus importants du groupe. Ce choix d’implantation n’est pas anodin : nous avons étudié le territoire (les infrastructures, les hôtels, les sièges d’entreprise, etc.) et nous avons identifié un potentiel de développement économique (notamment grâce à ses pôles d’excellence et à ses filières maritimes, numériques et santé qui résonnent à l’international) et touristique intéressant et donc un potentiel d’attractivité important notamment vu de Paris et Londres. Le groupe Hammerson est ouvert à une extension du site ou à investir sur une autre partie du territoire d’AMP. Le territoire bénéficie d’une ouverture sur la Méditerranée et l’international, c’est un hub entre l’Europe du Nord et la Méditerranée. De plus, le climat est superbe et les villes comme Marseille et La Ciotat qui avaient une image de ville industrielle bénéficient aujourd’hui d’une image d’art de vivre, de tourisme, de croisière. Nous avons beaucoup d’attentes sur la thématique du transport du fait de la capacité d’attractivité qui est importante. Il manque une
i n t e r p e l l a t i o n s s t r a t é g i q u e s44
liaison rapide entre Aix et Marseille ainsi que pour relier Nice (TGV). Il manque également une liaison entre l’aéroport et Euromed. Concernant l’attractivité et le développement de l’aéroport, il faudrait des lignes directes vers les Etats-Unis et/ou Dubaï. Il y a des freins et des manques qui nous empêchent encore à ce jour de saisir d’évidents potentiels de développement.
Véronique Collard-Bovy, Sextant et Plus
L’internationalisation est un moyen pour sortir d’une logique Province-capitale toujours bien ancrée et pour créer des passerelles directes ainsi que d’autres polarités et initier de nouvelles circulations.Il y a un double mouvement qui se crée par l’attractivité et le rayonnement puisque la scène internationale est accueillie en Provence, tout comme les créateurs du territoire travaillent à l’international. Nous avons constaté que ce double mouvement est efficace et nécessaire pour la vitalité des créateurs et pour créer des collaborations.La Friche est à la fois une fabrique (les créateurs viennent) et un lieu de diffusion (soutien à la création) qui offre un rayonnement à l’international. Comme une plateforme unique, elle mêle en permanence le local et l’international : elle les fait apparaître au même niveau, sur une même temporalité et en un même lieu. La Friche a ce rôle à jouer car elle propose un terroir propice à la création et c’est également un porte-voix pour les créateurs du territoire.Les événements culturels peuvent être un atout pour le développement économique du territoire, MP2013 en a été une belle illustration.
Part d’emploi des établissements des FMN dans l’emploi de chaque secteur
Nombre d’emplois dans chaque secteur de la production mondialisée
0
1 - 1,51,5 - 3
0,5 - 10,1 - 0,50,01 - 0,1
Densité d’emplois du pilier de la promotion urbaine par hectare par commune :
© UNIL - Gomez, Bellwald, Rozenblat, 2014
© Orbis Bvd 2013, UNIL GeodiverCity 2014
© INSEE, CLAP 2013, Fond de carte © IGN 2014
N5 km
100
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1 000
Hébe
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Arts
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80-100%60-80%40-60%20-40%
1-20%
Autre
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AIX-EN-PROVENCE
MARSEILLE
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MEYREUILVELAUX
LA FARE-LES-OLIVIERS
LA CIOTAT
FOS-SUR-MER
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SAINT-PAUL-LES-DURANCE
BERRE-L'ÉTANG
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ALLAUCH PEYPIN
ROQUEVAIREPLAN-DE-CUQUES
GEMENOS
MARIGNANE
CHATEAUNEUF-LES-MARTIGUES
MARTIGUES
VITROLLES
SAINT-VICTORET
GARDANNE
SEPTÈMES-LES-VALLONS
PERTUIS
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BOUC-BEL-AIRCABRIES
CASSIS
VENELLES
LE PUY-SAINTE-REPARADE
SAINT-CANNAT
LAMBESC
GREASQUE
MALLEMORTSENAS
SAINT-CHAMAS
LANCON-PROVENCEMIRAMAS
CARRY-LE-ROUET
PORT-DE-BOUC
CARNOUX-EN-PROVENCE
FIGURE 3.3 : EMPLOI DES ÉTABLISSEMENTS DES ENTREPRISES MULTINATIONALES ÉTRANGÈRES DE LA MÉTROPOLE AIX-MARSEILLE-PROVENCE. ACTIVITÉS LIÉES À LA PROMOTION URBAINE
I n t e r n a t i o n a l i s a t i o n : l ’a f f i r m a t i o n e u r o m é d i t e r ra n é e n n e e t m o n d i a l e d ’A i x - M a r s e i l l e - P r o v e n c e • 45
LES ANCRAGES LOCAUX ILLUSTRENT L’INTERDÉPENDANCE ENTRE LES DIFFÉRENTS TERRITOIRES04Les liens locaux de filiation entre entreprises internationalisées représentent 35 % du total des liens de filiation de la métropole Aix-Marseille-Provence, ce qui est conforme à la moyenne mondiale. Ces liens locaux sont essentiels pour l’attractivité du territoire métropolitain, car ils révèlent sa capacité d’ancrage et de soutien pour des entreprises extérieures.
Parmi les liens locaux que ces entreprises internationalisées entretiennent, les liens intra-communaux (73 %) sont le plus souvent produits entre des entreprises spécialisées, renforçant les pôles localisés. Les liens intercommunaux (27 %) sont quant à eux plus souvent motivés par des soutiens financiers entre entreprises.Il y a une forte complémentarité spatiale entre des activités dispersées, des centres spécialisés et des activités polarisées dans les deux grandes agglomérations de la métropole Aix-Marseille-Provence (Fig. 3.4).
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LES PENNES-MIRABEAU
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Nombre total de liens de filiation par commune dans le réseau de la métropole Aix-Marseille-Provence
© Orbis Bvd 2013, UNIL Geodivercity 2013© Gomez, Bellwald, Rozenblat, IGD, 2014
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FIGURE 3.4 : LIENS INTERNES À LA MÉTROPOLE AIX-MARSEILLE-PROVENCE DES ENTREPRISES INTERNATIONALISÉES (SIÈGES FILIALES)
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13
i n t e r p e l l a t i o n s s t r a t é g i q u e s46
Les réseaux de filiation entre les communes de la métropole forment un territoire polycentrique organisé autour des deux principaux pôles urbains régionaux (Marseille et Aix-en-Provence) entourés de sous-pôles : Vitrolles, Salon-de-Provence, Aubagne et Martigues (Fig. 3.4). Des entreprises financières de Marseille et d’Aix-en-Provence soutiennent des entreprises situées dans les communes de la métropole, et c’est ce même schéma que des polarités comme Vitrolles ou Aubagne, reproduisent à une échelle plus fine. À l’inverse, Martigues et Peynier entretiennent des relations multiples centripètes, révélant des concentrations de filiales contrôlées ailleurs dans la métropole : dans les deux cas, il s’agit de centres industriels spécialisés bénéficiant de soutiens financiers d’entreprises d’Aix-en-Provence, de Marseille et de Berre l’Étang et Rousset, soit des communes ayant respectivement la même spécialisation. Les relations sont plus symétriques avec les autres communes de la métropole pour Marignane, Gardanne, Aubagne, Les Pennes Mirabeau, Salon de Provence, La Ciotat.
Au total, la complexité des liens de filiations entre les entreprises de la métropole crée la richesse de son tissu économique qui constitue une véritable trame d’accueil, de support et de tremplin pour les entreprises locales et pour des entreprises qui souhaiteraient s’y installer.
Entre des pôles hautement spécialisés et les deux centres urbains diversifiés, le caractère très polycentrique de la métropole devrait offrir une articulation essentielle des interactions entre les réseaux économiques globaux et des liens intra-métropolitains. Leurs synergies impulsent des effets de diffusion en chaîne dans l’ensemble des communes et leur complexité croissante favorise leur renouvellement.Aix-en-Provence et Marseille tirent leur dynamisme des pôles spécialisés, qu’à l’inverse elles soutiennent par leurs services et leurs investissements. Une interdépendance de destin qui ne peut développer son rayonnement mondial qu’à la condition d’une stratégie pensée et développée à l’échelle de la métropole.
I n t e r n a t i o n a l i s a t i o n : l ’a f f i r m a t i o n e u r o m é d i t e r ra n é e n n e e t m o n d i a l e d ’A i x - M a r s e i l l e - P r o v e n c e • 47
i n t e r p e l l a t i o n s s t r a t é g i q u e s48
L’INNOVATION ET LES GRANDS PROJETS, DEUX DIMENSIONS CLEFS DE LA VISIBILITÉ INTERNATIONALE
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Source : 2thinkknow Innovation Cities TM 2014Cl
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L’innovation est au cœur des processus d’internationalisation des métropoles. Les acteurs de la recherche font partis des plus mobiles. Le monde des idées et des sciences connaît de moins en moins les frontières nationales, si ce n’est dans les modalités de financement de la recherche et de l’innovation qui deviennent cependant de plus transnationales. Aix-Marseille-Provence a de multiples atouts en termes d’innovation technologique et scientifique. Pour mieux les utiliser dans le cadre d’une politique de rayonnement international, il est important de connaître l’intensité et les destinations de ces liens.
Selon le classement mondial « Innovation Cities Index » (cf. graphique « Classement international des métropoles innovantes en 2014 »), la métropole Aix-Marseille-Provence se place en 2014 en 41e position sur 445 villes étudiées et au 19e rang des villes européennes. À l’échelle française, la métropole Aix-Marseille-Provence occupe le 3e rang derrière Paris et Lyon.
Cet indicateur complexe, mêlant 162 informations différentes, témoigne d’une réelle dimension de « ville innovante » pour Aix-Marseille-Provence qui participe à son image.
Cependant, les thématiques définies dans ce comparatif sur « l’innovation » sont nombreuses et hétérogènes. Si l’on se recentre sur les seules productions scientifiques (publications et co-publications) et technologiques (les dépôts ou co-dépôts de brevets) le résultat est contrasté. Plutôt favorable dans la production scientifique, le constat l’est moins dans la production d’innovations technologiques.
CLASSEMENT INTERNATIONAL DES MÉTROPOLES INNOVANTES 2014
SOURCE : 2THINKKNOW INNOVATION CITIES TM 2014
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PEU DE DÉPÔTS DE BREVETS 01 Un volume de production technologique
moins important que les métropoles de même rang…
Avec 1,22 brevet déposé pour 10 000 habitants, la métropole se place au 43e rang de l’ensemble des métropoles de l’OCDE. 8 des 15 plus grandes aires urbaines françaises font mieux (Grenoble, Toulouse, Lyon ou Paris). De plus, le nombre de brevets des 4 zones d’emploi d’Aix-Marseille-Provence est nettement plus bas que celui des zones d’emploi du pôle métropolitain de Lyon (336 brevets annuels contre 829, source OCDE) et de Grenoble (687).
…mais un rattrapage relatif dans la période récente
Le nombre de dépôts de brevets a sensiblement progressé dans la décennie passée : +54,2 % par rapport à 1998-2000 (contre +36 % pour Lyon et +17 % pour la région Sud Est). Cependant, à l’échelle des métropoles européennes, la progression reste moyenne puisqu’AMP se situe au 16e rang des 26 métropoles de 700 000 à 4,1 millions habitants, (source : OCDE).
Hervé Brailly, président du directoire et Directeur général, co-fondateur d’Innate Pharma (www.innate-pharma.com)
« Marseille Immunopôle et son activité sont par essence internationaux. L’ensemble de la dynamique des entreprises de l’immunologie est ouverte à l’international, d’ailleurs plus avec les États-Unis qu’avec l’Europe. Les différents acteurs d’Immunopôle ont des collaborations industrielles et académiques. Le projet Immunopôle vise à ramener de l’argent vers la recherche fondamentale et favoriser le développement industriel. Donner une dimension clinique (l’aval) offre une résonance internationale. Marseille Immunopôle bénéficie d’une bonne visibilité et est attractive pour les étudiants, les chercheurs et les collaborations industrielles.La lisibilité et l’attractivité des activités scientifiques sont des enjeux de long terme qui demandent un travail partenarial, car c’est un facteur de rayonnement qui a des impacts pour les étudiants. Le territoire souffre d’un problème de lisibilité alors même qu’on y fait beaucoup de sciences. Il faudrait une promotion de la culture et de l’éducation scientifique (promotion des doubles cursus).
50 % du capital d’Innate Pharma est détenu par des fonds institutionnels américains. Innate est une grosse société en biotech, pas en nombre de salariés, mais on a un effet d’entraînement très fort (1 € investit à Luminy ce sont 2 à 3 € qui sont dépensés). Il y a deux échelles à notre activité :• la recherche : collaboration locale (effet levier)• le développement : presque uniquement réalisé à l’extérieur.Il y a de réelles opportunités, on pourrait devenir la première pharma intégrée sur le territoire ».
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UNE COOPÉRATION TECHNOLOGIQUE DE PLUS EN PLUS INTERNATIONALE02
Des coopérations technologiques …
La coopération dans les dépôts de brevets (co-dépôts) devient de plus en plus fréquente, voire nécessaire, pour arriver à concrétiser une avancée technologique significative : elle passe de 72 % en 1998-2000 à 77 % en 2008-2010 pour Aix-Marseille-Provence.
Cette coopération devient également plus large, puisqu’elle y associe un partenaire étranger dans 24 % des cas contre 19 % en 1998-2000 à l’échelle de la métropole AMP. De plus, l’internationalisation croissante de la coopération technologique d’Aix-Marseille-Provence est plus dynamique que celle des autres grandes villes du Sud-est français : +5 points contre +1,5 point pour le pôle métropolitain de Lyon (passe de 20,5 % à 22 %), +3 points pour Cannes-Antibes-Sophia Antipolis, tandis que Nice, Grenoble, Toulon ou St-Etienne voyaient la part de l’international dans leurs coopérations technologiques se réduire. Le degré d’internationalisation des dépôts de co-brevets de la métropole Aix-Marseille-Provence dépasse désormais celui du pôle métropolitain de Lyon*, s’approche de celui de Grenoble (25 %), mais reste encore inférieur à celui de Cannes-Antibes-Sophia (31 %).
…notamment dans les domaines importants de la métropole (santé, TIC,…)
Trois domaines concentrent 54 % des dépôts de brevets par la métropole Aix-Marseille-Provence : les TIC (près de 28 % du total), l’instrumentation (15 %) et la santé (12 %) :• Le domaine de la santé est celui où le degré d’internationalisation des co-dépôts de brevets est le plus marqué : il atteint pour AMP 39 % en 2010, proportion inégalée dans les autres agglomérations du Sud-Est français**. Qui plus est, dans la décennie 2000-2010, cette part s’est élevée de façon significative, gagnant 16 points*** (passant de 23 % à 39 %), proche de ce qu’ont connu les régions de St-Etienne (+17 points) et Toulon (+13 points), mais dont l’internationalisation des coopérations technologiques dans le domaine de la santé était inexistante en 2000. Seule Cannes-Antibes connaît une situation équivalente, en volume et en dynamique. À l’inverse Lyon, Grenoble ou Nice, voient leur degré d’internationalisation diminuer dans la période. La hausse importante de l’ouverture internationale des partenariats technologiques dans la métropole provençale n’est qu’approchée.• Concernant les Technologies de l’Information et de la Communication, le degré d’internationalisation s’élève à 21 % en 2010 soit le 3e plus élevé du Sud-Est français, derrière Grenoble (37 %) et Cannes-Antibes-Sophia Antipolis (29 %), territoires de référence dans le domaine. Mais, sa progression est sensible (+6 points en 10 ans) et
surtout, à l’échelle du Sud-Est français, c’est le seul grand territoire ayant une ouverture croissante à l’international dans la décennie pour les co-dépôts de brevets dans les TIC.• Sans peser du même poids que Lyon ou Grenoble dans la participation à des brevets relevant de l’instrumentation (métrologie, capteurs et mesures physiques…), la métropole Aix-Marseille-Provence (avec 23 %) est l’une des plus extraverties dans ses coopérations. Ici aussi, l’ouverture extérieure gagne plusieurs points en 10 ans : +6 points à l’échelle de la métropole. Ceci contraste avec les reculs observés à Lyon, Grenoble, Cannes-Antibes-Sophia ou Nice…
Aussi dans les domaines où la production technologique est la plus présente dans la métropole, l’international progresse, comme un signe de reconnaissance à l’extérieur des compétences concentrées et construites localement. Technologiquement, la métropole renforce donc son rayonnement dans ses domaines forts.
Autres domaines où Aix-Marseille-Provence voit sa part à l’international progresser : la chimie et matériaux, la mobilité-transport, la mécanique à un degré moindre. Cependant, cette dynamique positive se réalise sur une base relativement étroite : les productions ou coproductions de brevets restent plutôt modestes en volume.
* La seule zone d’emploi de Marseille-Aubagne (29 %) dépasse également en 2010 le taux d’internationalisation lyonnais (zone d’emploi) s’élevant à 27 %.
** Lyon se situe à 27 % et son pôle métropolitain à 22 %, Grenoble à 26 %, Annecy à 27 %, St-Etienne à 17 %, Avignon 16 %.*** Le gain atteint 18 points pour Marseille-Aubagne (le taux d’internationalisation passant de 28 % à 46 %).
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UNE MÉTROPOLE SCIENTIFIQUE « OUVERTE » SUR LE MONDE 03Avec près de 1 300 coopérations scientifiques par an à l’international en 2011 (soit plus de 48 % des co-publications totales), la métropole Aix-Marseille-Provence est une métropole scientifique « ouverte » sur le monde. Cependant, cette extraversion n’est guère exceptionnelle dans l’univers de la recherche scientifique*.
La situation de la métropole est plus comparable aux autres en matière de co-publications avec acteur(s) localisé(s) à l’étranger : 1 560 co-publications scientifiques pour le pôle métropolitain lyonnais et 1 490 pour Grenoble. D’autant qu’Aix-Marseille-Provence offre la plus forte dynamique de l’interrégion (+6 % en dix ans, contre 0 % à Lyon, -1 % à Grenoble, -2 % à Cannes-Antibes-Sophia ou une faible croissance à Nice (+3 %) ou St-Etienne (+1 %)).
* Grenoble se situe légèrement au-dessus avec 55 % ; Lyon, Cannes-Antibes-Sophia Antipolis et Nice la talonnent avec respectivement 48 %, 47 % et 46 %.
Les trois quarts des publications scientifiques réalisées au sein d’Aix-Marseille-Provence en 2011 se concentrent dans trois domaines : la santé, l’énergie et l’instrumentation. Cependant, le secteur de la santé réalise à lui seul près de 60 % des publications alors que le secteur de l’énergie en regroupe 9,4 % et le secteur de l’instrumentation 7,8 %. Toutefois, ce sont ces deux derniers domaines qui ont enregistré les plus fortes évolutions en 10 ans, respectivement +129 % et +58 % contre 19 % pour la santé.
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BTPAgro-alimentaireIndustries de création
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MécaniqueMobilité, transport
Nanotechnologie
Nombre de publications
Nom
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Comparaison des publications et des brevets au de la métropole Aix-Marseille-Provence en 2011COMPARAISON DES PUBLICATIONS ET DES BREVETS DE LA MÉTROPOLE AIX-MARSEILLE-PROVENCE EN 2011
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PAS DE CORRÉLATION ENTRE BREVETS ET PUBLICATIONS04La question posée est celle de l’articulation des sphères scientifique et technologique.Entrave à son rayonnement international dans la sphère de l’innovation, l’effort scientifique de la métropole (et son ouverture) ne contribue que partiellement à une concrétisation technologique sous forme de brevets (ou co-brevets).
Il n’existe en effet guère de corrélation entre l’effort scientifique et le volume de dépôts de brevets à l’échelle d’Aix-Marseille-Provence. Ainsi, l’écart entre les deux volumes de production scientifique et technologique est plus important dans la métropole qu’ailleurs : il faut compter globalement 5,5 publications pour le dépôt d’un brevet.
À noter que cette disproportion relative est particulièrement nette dans nombre de domaines importants de l’innovation de la métropole, ce qui ne peut qu’interpeller les acteurs locaux et régionaux de l’innovation. C’est particulièrement le cas :• de la santé, avec un écart de 2 à 3 fois plus important qu’ailleurs entre production scientifique et dépôts de brevets, toujours par rapport aux autres territoires dotés de CHU et de facultés de médecine ;• de l’énergie (avec un écart du même ordre par rapport aux autres territoires), alors que la production scientifique est assez nettement la plus importante de toutes les agglomérations du Sud-est (notamment grâce à Aix-en-Provence) ;
• de la préservation de l’environnement (avec un écart identique par rapport aux autres, le constat valant aussi bien pour Marseille que pour Aix-en-Provence) ;• des nanotechnologies, mais pas les technologies de l’information et de la communication (TIC) dont la production technologique est significative dans la métropole, même si ceci est sans commune mesure avec Grenoble.
En balayant les autres domaines d’activité, le constat est plus nuancé pour : • la mécanique, dont l’écart existe avec les autres grands pôles de mécanique du quart Sud-est, mais dans des proportions moins importantes ;• l’instrumentation, à un degré moindre, car l’écart y est plus modeste (de l’ordre de 3 publications pour un brevet et la différence par rapport aux autres grandes agglomérations moins conséquente : elle existe certes vis-à-vis de Grenoble, Toulon ou Avignon, mais elle est plus faible qu’à St-Etienne ou Lyon, ou voisine de celle de l’ensemble azuréen Nice-Cannes-Antibes-Sophia).
Enfin, la situation métropolitaine reste dans la moyenne pour les domaines de la chimie et des matériaux, des TIC (activités importantes pour AMP), les industries du transport et de la mobilité, de la création, la construction, voire pour les IAA.
Dans le périmètre de la métropole Aix-Marseille-Provence, l’effet d’induction du potentiel scientifique vers le monde industriel et plus largement économique n’est donc pas établi. Cependant, cette adéquation ne doit pas pour autant être pensée comme un impératif ou une injonction, dans la mesure où la sphère académique possède sa propre logique de reconnaissance et sa propre dynamique de construction de son excellence ; dans la mesure aussi, où la recherche publique peut engendrer à terme un élargissement de la palette des activités emblématiques du territoire. Néanmoins, son articulation avec la sphère économique locale, à travers notamment la pérennité de l’avantage concurrentiel de ses entreprises leaders et de leurs compétences, reste un critère de sa participation au bien commun territorial et à son développement. Et à ce titre, elle constitue un axe économique stratégique pour la métropole AMP.
i n t e r p e l l a t i o n s s t r a t é g i q u e s54
ÉTATS-UNIS ET EUROPE, PRINCIPAUX PARTENAIRES DES PROJETS COLLABORATIFS MÉTROPOLITAINS 05
Les acteurs et partenaires de la coopération technologique
Les acteurs majeurs de la métropole déposant des brevets relèvent du monde de l’entreprise, mais la part du public croît pour devenir majoritaire lorsque ces brevets font l’objet de coopération de plus en plus « externe »* et/ou diversifiée. Les acteurs majeurs privés sont dans l’ordre : Gemalto (TIC), Airbus Helicopters (Transport), St Microelectronics (TIC), Sartorius Stedim (santé), Inside Secure (TIC), Pellenc et Ineos (Chimie-matériaux). Des acteurs publics s’intercalent cependant dans ce classement : Aix-Marseille Université se situe au même niveau que ST Microelectronics ; le CNRS et le CEA derrière l‘entreprise de micro-électronique tandis que l’INSERM dépose un nombre de brevets équivalant à Pellenc ou Ineos. Si l’on ne retient que les coopérations en vue d’un brevet, on constate que les entreprises co-déposent à partir des travaux menés en interne, entre établissements d’un même groupe. C’est également le cas des co-dépôts de brevets avec des acteurs étrangers. Ces coopérations quasi-
exclusives avec des établissements ayant des liens organiques avec l’entreprise mère renvoient donc de façon étroite aux réseaux capitalistiques décrits dans la partie précédente.
En excluant les coopérations entre acteurs français (qui représentent 7/10e du total des coopérations nouées par les acteurs de la métropole), une hiérarchie des pays avec lesquels les acteurs locaux déposent des brevets apparaît à l’échelle mondiale :
• les États-Unis arrivent en tête, avec une moyenne de 13 brevets annuels, tous domaines confondus. On le retrouve également au 1er rang dans les domaines de la Santé, des TIC et dans l’instrumentation. Les États-Unis sont de plus en plus présents dans les coopérations technologiques avec les acteurs d’Aix-Marseille-Provence : +55 % en 10 ans, lorsque les co-brevets déposés augmentaient globalement de +35 %.
• les pays européens voisins viennent ensuite, avec l’Allemagne, la Grande-Bretagne, l’Italie et la Belgique dans l’ordre. En 10 ans, les coopérations avec des acteurs de ces pays ont progressé environ comme la moyenne, sauf avec l’Italie dont les liens se sont resserrés, notamment dans le domaine de la santé. L’Allemagne, outre la santé, est quant à elle plus présente dans l’instrumentation et les TIC.
• En dehors des pays européens, outre les États-Unis, le Canada figure en bonne place (au 6e rang), mais aussi la Chine (10e) et Singapour (11e), mais dans ces derniers cas avec un nombre modeste de coopérations. À titre anecdotique, le premier pays africain est la Tunisie qui figure à la 23e place.
Les acteurs et partenaires de la coopération scientifique
Dans le domaine des publications scientifiques, même si l’éventail de coopérations est plus large, le classement des coopérations internationales est très proche du précédent :• les États-Unis figurent au premier rang, avec 299 co-publications annuelles en 2009-2011 avec des acteurs de la métropole. Leurs relations se font de plus en plus intenses dans la décennie car elles croissent en volume plus vite que l’ensemble des coopérations scientifiques internationales de la métropole. Ceci est particulièrement vérifié dans l’instrumentation et l’énergie, mais moins dans les TIC, voire la santé où l’augmentation significative des coopérations est réelle, mais moins rapide que la croissance de celles nouées avec les acteurs des pays européens proches ;• les pays européens voisins avec dans l’ordre, entre 100 et 200 co-publications, l’Allemagne (grâce en particulier à l’énergie et l’instrumentation), la * On entend par « externe », une coopération hors services ou
établissements d’un même groupe ou organisme.
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7 à 134 à 72 à 41 à 2Non significatif ou inexistant
de + 50% à + 100%de + 33% à + 50%< à + 33%Non significatif
Évolution des cobrevets entre 2001 et 2011LES COBREVETS INTERNATIONAUX AVEC AMP EN 2011 ÉVOLUTION DU NOMBRE DE COBREVETS AVEC AMP ENTRE 2001 ET 2011
Grande-Bretagne (dans la santé notamment), l’Italie (TIC et santé notamment), l’Espagne et la Suisse. La part de ces co-productions avec des acteurs de l’Union européenne progressent plus vite que la moyenne, resserrant des liens scientifiques que les programmes européens encouragent : ces liens représentent désormais plus du tiers de l’ensemble des coopérations (en y incluant les coopérations nationales) ou près de 55 % des coopérations internationales ;• des collaborations significatives avec des pays plus lointains : Canada (au 7e rang), des pays d’Asie ou d’Océanie : Japon (au 10e rang), l’Australie (11e, notamment grâce à la santé), la Chine (12e), la Russie (14e notamment dans l’Énergie).• par rapport aux co-dépôts de brevets, certains pays africains sont un peu moins périphériques dans la carte des co-publications scientifiques avec les chercheurs d’AMP : dans l’ordre, la Tunisie (18e), l’Algérie (24e) et le Maroc (32e) sont les premiers pays concernés avec 10 à 20 co-publications annuelles tous domaines confondus. Mais, il est à noter que la part relative de l’Afrique a tendance à reculer dans la décennie, pesant désormais à peine
plus que les coopérations avec l’Amérique du Sud, dont l’importance croît dans l’intervalle.
Les principaux locaux menant ces coopérations scientifiques sont en premier lieu des acteurs de la santé : • dans l’ordre, les chercheurs des laboratoires des centres hospitaliers de la Timone, de Ste-Marguerite, de l’Institut Paoli-Calmettes, de l’hôpital Nord, de la Conception,… figurent parmi les principaux acteurs de ces publications. • s’intercalent dans cette liste le Laboratoire d’Astrophysique de Marseille au 2nd rang et l’institut des matériaux microélectronique nanosciences de Provence (LM2NP), tous deux fortement ouverts à l’international. Présente à travers ces laboratoires ou directement, Aix-Marseille Université (AMU) est clairement un acteur majeur de la production et de la coproduction scientifiques. Comme celles conduisant à des co-dépôts de brevets, les coopérations scientifiques nouées autour des publications fournissent une carte « horizontale » des liens internationaux de la métropole dans l’univers de l’innovation et de la recherche. Cette
carte fait apparaître des relations entre acteurs de pays développés, essentiellement situés dans l’Union européenne, l’Amérique du Nord et en Asie-Océanie, le Japon, l’Australie.
Une autre carte de la dynamique de coopérations fait apparaître une plus grande diversité de situations, avec à la fois la montée en puissance de pays européens (Espagne, Portugal, Suisse, Norvège…) aux côtés de pays voisins traditionnellement coopérateurs (Allemagne et Grande-Bretagne), de la visibilité croissante de pays asiatiques ou émergents (Chine, Inde, Corée du Sud, Chili,…), notamment sur le plan scientifique.
Les liens avec l’Afrique du nord et la rive sud de la Méditerranée, restent quant à eux modestes sur ce champ d’étude. Cependant, ces liens, quasi-inexistants sur le plan technologique, plus significatifs sur le plan scientifique, ont tendance à se resserrer dans ce dernier avec l’Algérie et la Tunisie (grâce à la santé notamment, et non pas à l’énergie), et se relâchent en revanche avec le Maroc.
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AMU ET LA COOPÉRATION INTERNATIONALE
Acteur majeur de la constitution de ce réseau
de coopérations, Aix-Marseille Université,
peut se prévaloir de 300 accords de coopé-
ration internationale (concernant la formation
ou la recherche) dont 40 diplômes en partena-
riat international et met en avant cinq grands
domaines de recherche prioritaires : l’énergie,
les sciences de l’environnement et de l’uni-
vers (15 structures de recherche en physique,
chimie et sciences de la terre et de l’univers),
la santé et les sciences de la vie (43 structures
de recherche), les sciences et technologies
avancées et les sciences humaines et sociales.
Elle figure, selon le classement de Shanghai) à
la 133e place des universités à l’échelle mon-
diale. Ses coopérations internationales sont
multiples ; parmi les récentes, citons : parte-
nariat Erasmus +, réseau Thétys autour de la
Méditerranée (63 universités partenaires de
15 pays différents), projet de campus AMU en
Chine, formation de médecins africains, accord
élargi à la santé et l’énergie avec l’université
du Wisconsin.
L’ouverture d’un bureau d’AMU à Bruxelles,
l’inscription de plus de 10 000 étudiants
étrangers illustrent cette internationalisation
grandissante d’AMU.
La mise en ligne des cours de l’Université
par l’intermédiaire de MOOC est sans doute
un enjeu essentiel pour le rayonnement de
l’Université en particulier dans le monde fran-
cophone où les universités anglo-saxonnes
prennent de plus en plus position pour former
les élites de ces pays.
LES COPUBLICATIONS INTERNATIONALES AVEC AMP EN 2011
100 à 29950 à 10020 à 50< à 20Non significatif ou inexistant
Les copublications internationales avec Aix-Marseille-Provence en 2011
de + 200% à + 2 300%de + 100% à + 200%de + 0% à + 100%Non significatif
Évolution des copublications avec Aix-Marseille-Provence entre 2001 et 2011ÉVOLUTION DU NOMBRE DE COPUBLICATIONS AVEC AMP ENTRE 2001 ET 2011
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QUATRE LEVIERS POUR RÉUSSIR L’INTERNATIONALISATION DE LA MÉTROPOLE
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La preuve de l’internationalisation était jadis dans l’origine ou la destination des marchandises d’une métropole. Elle est aujourd’hui aussi dans la densité de ses organisations en réseaux transnationaux, quelle que soit la fonction, économique, scientifique, culturelle, informationnelle, etc., de ces organisations. Elle était jadis dans le poids des communautés issues de l’émigration et dans les diasporas qu’elle accueillait. Elle est aujourd’hui aussi dans la présence, passagère ou durable, d’individus du monde entier qui circulent entre métropoles, selon leurs projets et en fonction de ce que celles-ci peuvent leur proposer.Bien sûr, une métropole ouverte sur le monde continue à commercer avec des marchés plus ou moins lointains et à voir passer ou s’installer des migrants. Mais ce qui la connecte aux autres métropoles, ce sont désormais surtout les organisations productives qui conçoivent et produisent des services et des biens le long de chaînes multi-sites. Chaque métropole internationalisée est une place dans un système qui vaut par ce qu’elle lui apporte fonctionnellement, par son accessibilité via les réseaux et par ses qualités propres de place urbaine aux yeux des populations mobiles.
La présentation des travaux d’études et les propos d’acteurs clefs du territoire ont permis d’éclairer les enjeux liés à l’internationalisation de la métropole. Ils se posent dans des termes renouvelés qui se caractérisent par :• la construction d’une dynamique métropolitaine d’internationalisation qui mette en synergie les visions et les actions des acteurs de l’ensemble des territoires métropolitains, d’Aix à Marseille, d’Aubagne à
Salon-de-Provence, de Fos-sur-Mer à Cadarache• l’inscription dans des réseaux de coopération internationaux pour créer durablement de la valeur, dans les domaines d’excellence de la métropole (santé, transition énergétique, logistique)• l’ouverture vers l’Europe et le Monde, et pas seulement la Méditerranée et l’Afrique.
Le rendez-vous international est l’affaire de toute la métropole
Dans le passé, il existait un partage des fonctions territoriales entre une façade portuaire dédiée au commerce international, une capitale universitaire inscrite dans les réseaux culturels mondiaux, et un arrière-pays de petits bassins et terroirs provençaux dédiés à la proximité. C’est maintenant l’ensemble du système métropolitain d’Aix-Marseille-Provence qui porte l’internationalisation, du festival de la Roque d’Anthéron aux Calanques de Cassis, de l’Olympique de Marseille à ITER, des trafics du Grand Port Maritime aux travaux des chercheurs de l’Université d’Aix-Marseille, de Fos à Rousset, les facteurs d’internationalisation sont multiples.La création institutionnelle de la métropole AMP offre une opportunité unique de mettre en synergie ces différents vecteurs d’internationalisation pour que chaque acteur concerné renforce sa visibilité et ses capacités d’interconnexions internationales. C’est la métropole dans son ensemble, mais aussi tous ses territoires, qui vont devoir trouver leur place et leur fonction à l’international, c’est-à-dire leur identité internationale, leur offre, leur capacité d’accueil, leur part de rayonnement. C’est la combinaison des fonctions et capacités à
l’international qui fera la richesse et la spécificité de l’internationalisation d’Aix-Marseille-Provence.
Des synergies internationales à construire entre culture, économie et recherche
La « photographie dynamique » qui ressort des deux études, des échanges qui se sont tenu lors des réunions du Chantier « Cultures d’Innovation » de la Mission Interministérielle et des réunions des trois groupes de travail impliquant une soixantaine d’acteurs économiques, académiques et culturels impliqués dans les réseaux internationaux, permet de dégager un certain nombre d’attentes sur des synergies et des dynamiques d’entraînement susceptibles de constituer de futurs leviers de développement international pour la métropole Aix-Marseille-Provence. Ces synergies reposent sur l’inscription dans des réseaux internationaux à partir d’éléments partagés :• Une vision : allier dynamique économique, culturelle, académique et qualité de vie pour une réussite partagée par tous ;• Une ambition : faire de la métropole la référence internationale de la coopération euroméditerranéenne dans les domaines des affaires, de l’innovation et de la culture ;• Un objectif : attirer les talents - entrepreneurs, chercheurs, étudiants, artistes, … - du monde entier en leur proposant une offre territoriale qui les connecte avec les acteurs et les projets métropolitains et qui permette la création de valeur – emplois, revenus, créations artistiques, projets urbains, … - pour la métropole.
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De nouveaux horizons d’internationalisation
Élément clef de l’internationalisation de la métropole, son horizon géographique doit être pensé comme réellement mondial. L’ouverture internationale était auparavant l’affaire du port, mais l’attractivité et le rayonnement sont désormais ceux de la métropole et de ses territoires dans toute leur diversité, leur épaisseur et leur urbanité. Bien entendu, le port demeure un moteur crucial pour l’internationalisation, mais la qualité globale de la métropole, de ses activités créatives, de son potentiel de recherche, devient tout aussi important pour spécifier sa place dans le monde et en Europe.Si les rives de la Méditerranée sont toujours la matrice dans laquelle le destin international d’Aix-Marseille-Provence s’inscrit et s’inscrira, les travaux menés dans le cadre de ce document d’interpellation stratégique imposent de prendre en compte une nouvelle géographie internationale qui s’appuie sur les réalités vécues aussi bien par les entreprises internationalisées, que les chercheurs ou les différents Talents métropolitains qui parcourent le Monde. L’Europe, l’Amérique du Nord et l’Asie représentent ainsi des espaces de connexions et de développement immédiat et à moyen terme essentiel pour beaucoup d’acteurs métropolitains.
Quatre leviers à mobiliser
Pour prendre en compte ces enjeux renouvelés de l’internationalisation de la métropole, dans une articulation et un « qui fait quoi intelligent » entre le niveau régional et métropolitain, quatre leviers pourraient être activés par les décideurs publics et privés métropolitains.
• Levier 1Connecter chaque habitant de la métropole à l’international
• Levier 2Attirer et retenir les Talents internationaux
• Levier 3Jouer collectif : Pour une stratégie partagée de rayonnement et d’attractivité
• Levier 4Affirmer le rôle de plate-forme euroméditerranéenne de la métropole sur l’Euroméditerranée et l’Afrique
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LEVIER 1 Connecter chaque habitant de la métropole à l’international
LES PRINCIPES
L’ouverture internationale n’est-elle que l’affaire des élites économiques et culturelles de la métropole ? Dans toutes les grandes villes du monde, le risque est de s’en convaincre et d’accepter un développement dual qui clive la société métropolitaine. Or, il n’y a pas une seule modalité d’internationalisation mais plusieurs, dont les motifs économiques, culturels, professionnels, géopolitiques, etc., concernent d’une façon ou d’une autre la société métropolitaine dans son ensemble.
Un risque de développement à deux vitesses existe, un risque de découplage entre ceux qui sont connectés (accédant à la mobilité et à la richesse) et ceux qui ne le sont pas. Pour éviter ce risque de « marginalisation » de populations et/ou de territoires qui n’auraient accès aux connexions internationales que via le Web, il est nécessaire de penser des politiques publiques qui valorisent les projets et les actions internationales : bien que l’internationalisation soit une machine à aspirer les talents elle doit permettre également de valoriser les talents locaux dans leur propre projet personnel.
La diversité culturelle doit être considérée comme un atout, une richesse et un levier de créativité pour le développement économique et le rayonnement culturel de la France. Quel
territoire sera le plus attractif, celui qui restera replié sur lui-même ou celui qui, fier de son multiculturalisme trouvera facilement des relais parlant arabe, chinois, turc, portugais, espagnol, etc., et mettra son capital social au service de son développement ? N’est-ce pas là, grâce à son cosmopolitisme la possibilité d’ouvrir plus facilement des marchés en Afrique, en Europe, en Amérique latine, dans le monde arabe, etc. ?
S’il y a une métropole qui peut le démontrer c’est bien Aix-Marseille-Provence : des Italiens aux Asiatiques, des Arméniens aux Maghrébins, des Espagnols aux Turcs, des Corses aux Roms, etc. la diversité culturelle, liée aux différentes vagues migratoires dont Aix-Marseille-Provence s’est enrichie, est dans l’ADN métropolitain, ce métissage peut être un atout formidable dans la compétition mondiale des territoires.
Mais la juste valorisation du multilinguisme reste localement un défi : les langues issues de l’histoire (arabe par exemple) ne sont pas valorisées à leur juste mesure par peur peut-être d’un communautarisme mal placé ; l’anglais n’est pas assez approprié et développé et demeure un frein au développement globalisé du territoire. Ce défi implique donc une démarche volontariste des acteurs de la métropole : formations professionnelles, échanges linguistiques, etc.
Enfin, il faut poser la réflexion sur la métropole
dans le cadre d’une mise en perspective nouvelle du fait migratoire où les populations migrantes ne sont pas seulement « exilées », « déracinées », mais restent aussi, grâce à la plus grande circulation des personnes, des biens et des idées, très facilement connectées avec leur pays et leur culture d’origine.
L’internationalisation de la métropole Aix-Marseille-Provence doit proposer à l’ensemble de la population des opportunités de nouvelles connexions, de mise en valeur de ses capacités, qu’elle soit appréhendée comme une « chance pour tous » par les politiques publiques. Il s’agit ici de répondre concrètement à l’orientation stratégique « de la métropole de la diversité à la métropole des capacités », qui a été identifiée dans le premier document de convergence stratégique « Vers une vision commune de la métropole d’Aix-Marseille-Provence » édité par la Mission Interministérielle et qui est développée dans un document d’interpellation stratégique spécifique.
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LES ACTIONS
Quelques actions, à engager ou à amplifier, pourraient permettre l’activation de ce levier :
L’apprentissage des langues, le développement de coopérations culturelles et sportives sont autant d’actions essentielles à développer pour que l’internationalisation de la métropole soit l’affaire de tous.
La prise en compte et la valorisation du multiculturalisme - et d’une de ses traductions concrètes, le multi-linguisme – doit constituer un véritable avantage compétitif pour la métropole. Mettre en œuvre un plan d’actions pour repérer, développer et valoriser ces compétences auprès des acteurs économiques, sociaux et politiques doit permettre à nos entreprises de conquérir de nouveaux marchés, à notre métropole d’accueillir des talents venus d’ailleurs, d’être en veille de bonnes idées éprouvées sur d’autres territoires. Il y a plus que jamais besoin d’individus à identités multiples. « L’Autre est porteur d’une part de vérité qui me manque »*. L’autre « langue » est porteuse d’une part de vérité de son identité.
L’accueil d’événements internationaux aussi bien dans les domaines culturels, sportifs qu’économiques ou académiques contribue à donner à chaque métropolitain des occasions de s’ouvrir et de se connecter à d’autres cultures. Si le territoire sait être réactif et jouer collectif pour saisir des opportunités d’organisation de grands événements (« Marseille Capitale Européenne de la Culture en 2013 », Coupe du Monde de Rugby en 2007, l’Euro 2016,
Capitale du sport en 2017, Jeux Olympiques 2024, …), l’un des enjeux est aussi d’ancrer dans la durée ce type d’événementiel pour en faire un marqueur durable de la métropole. La notoriété internationale durable des festivals d’Arts Lyriques d’Aix-en-Provence (couplé de façon très efficace avec un événement économique majeur, le Cercle des Économistes), de Piano de la Roque d’Anthéron, qui attirent chaque année spectateurs et artistes du monde entier, illustrent la pertinence et l’intérêt de cette politique d’événementiels couplés « culture – économie » dans une stratégie de promotion et d’attractivité globale.
* Monseigneur Pierre Claverie, une des figures marquantes de l’Église algérienne (évêque d’Oran).
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LES PRINCIPES
Les projets, les acteurs, les nombreuses compétences et savoir-faire déjà présents sur la métropole, dans des domaines aussi variés que les sciences, l’économie, la culture, le sport doivent, plus encore qu’actuellement, se confronter et s’enrichir de talents internationaux de profils multiples venus d’autres horizons. L’intensification des échanges et des collaborations entre les acteurs métropolitains publics et privés et les acteurs internationaux est une des conditions clef pour réussir le projet métropolitain.
Les constats posés dans ce document ont permis de démontrer que la métropole est encore insuffisamment attractive au niveau international. Il y a pourtant un enjeu fort de s’inscrire dans la compétition des villes créatives capables de se mesurer sur la performance économique, la qualité du processus d’innovation, la richesse culturelle et sociétale mais aussi sur la disponibilité et le niveau de compétences du capital humain.
Les acteurs économiques, scientifiques et académiques, ainsi que ceux de la promotion urbaine ont convergé sur la nécessité de formaliser et valoriser une offre métropolitaine pour que la métropole devienne le lieu incontournable en Méditerranée d’investissement
et de développement de nouveaux projets.Cette offre doit reposer sur 3 principes : • La « Stimulation », en valorisant la densité de compétences et d’expertises endogènes de notre territoire et en développant des actions « pro-actives » de détection de talents issus de communautés internationales et de la métropole, permettant de multiplier les occasions d’échanges et de collaborations• La « Simplification », en proposant une offre de service claire de l’ensemble des moyens disponibles sur le territoire. Il s’agit de favoriser l’émergence d’une offre globale par la mobilisation et la mise en réseau des moyens existants (hébergement, financement des entreprises, lieux d’échanges et de stimulation, …) pour proposer des services et des lieux labellisés capables d’accueillir et d’accompagner les nouveaux projets• La « Qualité de la vie » culturelle et urbaine proposée à ces nouveaux arrivants en valorisant et en améliorant les atouts culturels, urbains et environnementaux de la métropole et en ayant une attention particulière sur les services à la personne, du logement à l’éducation en passant par les loisirs et la culture.
Sur le modèle des « Valleys » existantes aux États-Unis, la métropole Aix-Marseille doit être en capacité de concentrer et faire rayonner une offre de services distinctive. L’accueil de « Talents Internationaux » devient ainsi une stratégie de développement globale, endogène aussi bien
qu’exogène, qui doit permettre à Aix – Marseille - Provence d’être pour le Sud de l’Europe et de la Méditerranée, l’équivalent de Miami pour l’Amérique du Sud.
Les actions et les ambitions internationales des acteurs économiques, scientifiques, culturels et urbains, qui sont déjà tous interconnectés avec des acteurs du monde entier, doivent être mis en synergie dans un projet de territoire qui permette à tous de devenir des ambassadeurs de la métropole.
Un tel plan d’action sur les Talents permettrait de valoriser les atouts et les projets du territoire à l’international mais aussi au niveau de la métropole. Comme le remarque Michel Claessens, responsable communication d’ITER, pour attirer des Talents internationaux, il faut faire connaître et valoriser les Talents locaux. Il y a un enjeu stratégique, externe et interne, à communiquer sur l’offre d’excellence de la métropole*.
LEVIER 2 Attirer et retenir les Talents internationaux
* À ce titre, il est intéressant de noter que la campagne de communication de la CCIMP « Si vous saviez ce qui se passe ici » est tout aussi importante dans sa dimension de connaissance – reconnaissance des atouts du territoire par ses habitants et ses entreprises que par sa dimension de rayonnement attractivité à l’extérieur.
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Frédéric Fotiadu, directeur de L’École Centrale (www.centrale-marseille.fr)
Dans l’univers de l’École Centrale, les ambassadeurs d’AMP sont les enseignants-chercheurs (la recherche est par nature internationale), les élèves (qui ont une expérience très positive de la région et où ils construisent leurs réseaux), les diplômés (les futurs ambassadeurs, les talents formés dans la région) et l’institution en tant que telle (il y a 140 accords internationaux actifs dans différents pays).L’internationalisation du territoire est peu vue, sous-évaluée, on ne mesure pas à quel point c’est important car les données d’échanges internationaux n’ont jamais été consolidées, il n’y a pas de chiffres sur l’enseignement supérieur et la recherche alors qu’on est très actif dans les échanges et qu’on forme des décideurs qui ont/auront des responsabilités économiques. On ne voit pas à quel point on est international pourtant nous avons 25 % d’élèves étrangers.Nous sommes au cœur du technopôle Château Gombert et le premier sujet est de savoir comment attirer les talents et faire ne sorte qu’ils s’épanouissent. La réponse est du ressort de la métropole à travers 3 piliers :- Créer des espaces qualitatifs : créer des lieux de vie adaptés aux talents et à leur épanouissement, créer des conditions d’accueil attractives (infrastructures – stade, piscine-, transport, hébergement de qualité – résidence vue sur mer-, etc.). Cette notion est malheureusement toujours traitée en dernier- Faire valoir les atouts du territoire de manière
plus coordonnée : il faut une politique d’accueil de scientifiques et de jeunes entrepreneurs qui dirige et oriente les moyens pour l’accueil. On est rarement dans la notion de « plaisir », or il faut garantir le plaisir à travers des logements agréables, des équipements. - Il faut pouvoir être souple pour saisir ou créer les opportunités : il y a un réel besoin de réactivité, de simplicité. Pour accueillir de vrais talents il faut une notion de « mise de fonds d’investissement » rapidement mobilisable (package pour les post doctorants, des bourses d’accueil, investir dans des équipements sportifs, dans l’hébergement, etc.). Il faut être capable de réagir sur des projets, il faut avoir des circuits de décision plus courts, plus rapides. Nous disposons d’un formidable capital, il suffit d’ajouter la différence qui permet de faire un bond qualitatif, de combler ce delta qui va permettre d’attirer les talents. Attirer de grands talents va permettre d’en attirer d’autres, entraînant ainsi une économie avec la présence de CSP + ce qui aura un impact fort sur le territoire. Il faut créer des pôles d’excellence au niveau mondial qui attirent les talents, puis les accompagner car on est en compétition.
LES ACTIONS
Des actions exemplaires au niveau régional et/ou communal doivent être élargies par la mobilisation d’acteurs métropolitains :
• La Charte de Partenariat signée en décembre 2014 entre la Ville de Marseille et les principaux acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche (APHM, Aix-Marseille Université, CNRS, INSERM, IRD École Centrale). Cette charte a pour objectifs de contribuer au rayonnement national et international de Marseille et à la mise en valeur des filières d’excellence des partenaires, pour en augmenter les retombées économiques en particulier grâce à l’accueil d’un nombre plus important de congrès internationaux à Marseille à l’horizon 2020-2025. Les impacts d’une telle charte ne pourraient être que renforcés par l’échelle métropolitaine.
• Le programme « Attract Talent », mis en place par l’Agence Régionale d’Innovation et d’Internationalisation PACA à partir de l’expertise de Provence Promotion développée dans le cadre du programme « Home Sweet Home » et des dynamiques créées par les Grands Projets Structurants du territoire (French Tech Aix Marseille, Henri Fabre, Marseille Immunopôle…). En synergie étroite avec les actions engagées au niveau national par le Quai d’Orsay, et en associant le secteur privé métropolitain de nombreuses actions peuvent/doivent être menées et mises en visibilité : une stratégie de prospection ciblée ; une offre territoriale d’accueil et d’accompagnement des talents ; des événements de rayonnement international (road show dans des grandes métropoles internationales), une valorisation des
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compétences endogènes du territoire (viviers/écoles/centres de formation continue).
De nouvelles actions pourraient être proposées :• une compétition internationale lancée par la collectivité métropolitaine pourrait mobiliser des usagers, chercheurs, entrepreneurs, investisseurs, artistes, en local et à l’international autour de projets d’innovation sur les grands défis de la métropole. En primant les projets les plus intéressants, la métropole pourrait ainsi trouver des solutions innovantes et contextualisées aux enjeux métropolitains : vieillissement, sécurité, économies d’énergies, Adossé à la création d’un événement majeur, innovant, disruptif, susceptible d’attirer sur le territoire des talents du monde entier, sur la base d’une forte implication des entreprises dans l’événement, cette compétition pourrait fédérer et mobiliser une grande diversité d’acteurs. Des initiatives telles que l’appel à projet lancé Barcelone, par les Pays de la Loire (connectalent. org) ou la démarche #ReviensLéon peuvent servir de référence à la mise en place d’une démarche globale ambitieuse.• la constitution d’un pôle d’enseignement international. Il s’agit de bâtir une offre de qualité, complète en partant des briques d’enseignement déjà existantes et de renforcer l’offre sur certains niveaux. L’école internationale de Manosque est un exemple exceptionnel d’enseignement international, unique en Europe sur lequel la métropole pourrait prendre appui. La question de la création d’une école internationale sur le territoire de la métropole qui permette de développer l’offre d’enseignement
international préexistante (environ 1 600 places d’enseignement international sur la métropole contre 3 200 à Lyon et 3 600 à Nice) se pose avec une acuité renouvelée. Il apparaît en effet inenvisageable de porter une politique internationale ambitieuse d’attraction de talents internationaux sans pouvoir proposer aux populations étrangères qui s’installent pour des durées plus ou moins longues, une offre scolaire internationale de qualité de la maternelle au lycée. • la mise en place d’une stratégie de promotion et d’attractivité focalisée autour de grands projets productifs d’innovation et de croissance (développée dans le levier ci-après) est un moyen efficace d’être plus visible pour les Talents internationaux particulièrement
mobiles. À ce titre le projet The Camp et son ambition d’être un lieu attirant les Talents du monde entier réfléchissant aux enjeux de la Ville Intelligente sont une formidable opportunité pour la métropole.
Projet The Camp
PRO
JET
TH
E C
AM
P - F
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LEVIER 3 Jouer collectif : pour une stratégie partagée de rayonnement et d’attractivité
LES PRINCIPES
Sans remettre en cause les liens multiformes qu’entretient le territoire métropolitain dans sa relation avec son environnement international, il apparaît important que soient mises en œuvre des stratégies de mutualisation et de mise en réseaux plus affirmées entre acteurs, autant dans la conquête de marchés à l’étranger que dans la stratégie de promotion/prospection. Le renforcement d’une stratégie métropolitaine à l’international passe par des choix partagés et un renforcement des moyens permettant une lisibilité accrue.
L’origine et la destination des liens entretenus par les entreprises mondialisées présentes sur le territoire (paragraphe 2.4) identifient clairement l’Europe, les États-Unis et la Méditerranée comme les premières destinations internationales de la métropole. L’analyse des coopérations scientifiques (paragraphe 4.1) confirmer ce positionnement en faisant également apparaître la Chine et le Japon.Dans le nouveau contexte de la métropole, il est important, pour concentrer les moyens et maximiser ainsi l’impact des actions engagées, que les principaux acteurs qui développent des échanges à l’international partagent leurs actions et leurs moyens.
LES ACTIONS
Valoriser les grands projets structurants de la métropole• La possibilité de valoriser et de connecter internationalement les écosystèmes productifs métropolitains d’innovation et de croissance (Henri Fabre, French Tech, Marseille Immunopole, …) doit être un critère essentiel pour réaliser ces ciblages territoriaux. Le Document d’Interpellation Stratégique sur l’Économie Productive met en évidence le rôle central de ces écosystèmes pour le développement de la métropole. Porteurs de développement d’emplois et de richesses, ils ont également la capacité à mobiliser des réseaux denses d’acteurs économiques, académiques et institutionnels. Cette densité des réseaux locaux autour d’une dynamique de projet partagée est le meilleur moyen de mutualiser les approches et les stratégies internationales d’une grande diversité d’acteurs. Une stratégie internationale fondée sur les écosystèmes métropolitains les plus performants permettrait également de mettre en œuvre une démarche de marketing international autour de quelques « marqueurs » emblématiques. L’accroissement de la visibilité international de la métropole passe donc par la promotion des écosystèmes industriels et d’innovation locaux qui peuvent permettre de valoriser les expertises métropolitaines de niveau international dans un certain nombre de territoires ciblés en particulier
en Europe et aux États-Unis.Pour réaliser ce ciblage et en première approche, il est possible de prendre appui sur le benchmark réalisé par l’Université de Lausanne. Celui-ci a en effet identifié une dizaine de métropoles potentiellement comparables et ayant donc des enjeux communs avec Aix-Marseille-Provence : San Diego, Hambourg, Barcelone, Liverpool, Anvers, Casablanca.
La dynamisation des réseaux internationaux liés à la recherche, l’innovation et les coopérations universitaires peut être valorisée et renforcée en développant l’accueil d’étudiants et de chercheurs, ainsi que de grands congrès internationaux et en renforçant les actions de transfert et de valorisation de la recherche et de l’innovation vers de nouveaux marchés. Le projet Campus international pour la coopération et le développement (voir témoignage de Jean-Paul Moatti, Président de l’IRD ci-après), l’ouverture d’un bureau de l’AMU à Bruxelles sont des illustrations des actions qu’il faudrait amplifier. Le développement de MOOC (cours universitaire en ligne), permettant l’accès aux apprentissages de l’Université d’Aix – Marseille et des autres établissements d’enseignement supérieur de la métropole sont, pour la France et plus particulièrement pour Marseille dans sa relation avec l’Afrique, un enjeu prioritaire si l’on souhaite maintenir un fort niveau de
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rayonnement et d’attraction auprès des élites des pays francophones qui se tournent de plus en plus vers des apprentissages en langue anglaise.
La montée en gamme de la requalification urbaine, de l’offre culturelle et touristique, déjà engagée à travers des opérations d’aménagement et de renouvellement urbain, des événementiels de grandes ampleurs, doivent être considérés comme des éléments clefs d’une politique d’attractivité internationale. Les populations les plus mobiles internationalement, qui tirent le développement des territoires, ne resteront et ne viendront sur la métropole que si celle-ci leur offre un cadre de vie à la hauteur de la beauté de ses paysages. La valorisation des « portes d’entrées » de la métropole (aéroport, port, gares) doit aussi être réalisée à l’aune de cette vocation internationale renforcée.
Le développement des infrastructures internationales est essentiel pour la réussite de cette ambition. L’ouverture de nouvelles lignes aériennes vers les destinations ciblées collectivement et en particulier vers les États-Unis, le Moyen Orient, l’Asie est un élément incontournable pour structurer le rôle de hub international de AMP. L’amélioration des connexions entre les portes d’entrées internationales de la métropole (aéroport, port, gares TGV) et l’ensemble des pôles urbains et d’activités de la métropole est également centrale pour une politique d’attractivité renouvelée*.
Une ingénierie dédiée à l’internationaleL’émergence d’une telle stratégie à l’international nécessite une réflexion sur l’animation d’une ingénierie dédiée à l’internationale. Autour de Provence Promotion, les acteurs intervenant à l’international sont nombreux et devront être mieux connectés autour d’objectifs communs. « L’alignement stratégique des acteurs » intervenant à l’international pourra être facilité par la mise en place d’un « Comité des Projets Métropolitains » qui regrouperaient le « triptyque d’acteurs clefs que sont la Métropole, l’État et les acteurs privés et qui permettrait de choisir les priorités transversales d’intervention pour la métropole.Enfin, la question récurrente d’une marque ou de marques territoriale(s) ne pourra être traitée que quand les projets, les pratiques auront permis de partager une ambition commune et donc une identité partagée.
Pascal Lorne, fondateur de gojob.co
Dans notre activité, Aix-Marseille-Provence est avant tout un bassin de recrutement puisqu’elle fait partie d’un des top trois des bassins de recrutement d’ingénieurs en informatique grâce à ses très bonnes écoles aux formations reconnues.À l’international, il existe une vraie opportunité pour AMP d’être un bassin de start-up dans l’internet car il y a un bon tissu d’entreprises dans les nouvelles technologies, un bon tissu économique, un aéroport international est un cadre de vie agréable. Ce dernier point est important dans le processus de compétition international car c’est un critère important
pour les ingénieurs. De plus, le territoire bénéficie d’un système d’éducation, de dessertes TGV, de salaires raisonnables et un tissu de business angel et d’investisseurs qui tient la route.Pour le futur, l’enjeu de croissance majeur dans les 10-15 ans, c’est l’Afrique. Aujourd’hui, il y a de nombreux dossiers dans le domaine du high-tech qui ont pour destination l’Afrique du fait des nombreuses opportunités à saisir : il y a une classe moyenne émergente et une jeunesse très active qui est passée directement à l’âge du mobile. Aix-Marseille-Provence, du fait de sa proximité culturelle et géographique doit se saisit de cette opportunité. Elle doit devenir le centre d’investissements et de relais high-tech (énergies renouvelables, économie du partage, etc.) et ne doit pas rater ce tournant. C’est un tremplin pour elle, une plaque tournante du renouveau des investissements français en Afrique et une réelle opportunité de compétitivité. Je suis très optimiste à ce que la métropole prenne cette place dans les 15 ans à venir.Cependant, le territoire marseillais souffre d’un déficit de marketing, d’image, on manque de visibilité sur « qu’est-ce que c’est ». De plus, il faudrait mettre en place davantage de dessertes aéroport en direction de l’Atlantique (à minima San Francisco et New-York). Enfin, il serait intéressant de monter un fonds d’investissement « Afrique » et que le prochain fond d’investissement africain de la Caisse des Dépôts soit installé à Marseille.
* Voir livre blanc des transports métropolitains
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LEVIER 4 Affirmer le rôle de plate-forme euroméditerranéenne de la métropole sur l’Euroméditerranée et l’Afrique
LES PRINCIPES
La Méditerranée dans son ensemble, du Maghreb à la Turquie et de l’Espagne au Liban en passant par l’Italie et l’Égypte, est l’espace de développement international naturel de la métropole Aix-Marseille-Provence. Le commerce avec les pays méditerranéens représente de l’ordre de 40 % du commerce international total de la métropole. Les principaux flux migratoires qui ont nourri la métropole viennent du Maghreb, de l’Italie, de l’Espagne, de l’Arménie. Dans le système des villes d’Afrique du Nord, Aix-Marseille-Provence apparaît au cinquième rang des villes qui accueillent les sièges contrôlant le plus grand nombre de filiales.Le développement à venir de l’Afrique dans son ensemble, au-delà des crises profondes qui la traversent, est également une formidable opportunité pour la métropole (la croissance de l’activité de CMA-CGM sur ce continent l’illustre). L’enjeu est de taille aussi bien en termes de croissance de la consommation locale, de politiques d’investissement dans les infrastructures que d’enjeux logistiques. Dans ces domaines, il faut avoir conscience que l’Afrique est l’enjeu de batailles commerciales et diplomatiques féroces et que l’Europe y perd régulièrement des parts de marché et de l’influence au profit de pays émergents, au premier rang desquels se trouve la Chine.
Aix-Marseille-Provence au service de la diplomatie françaiseLa métropole Aix-Marseille-Provence fait bénéficier à la France de sa position géostratégique exceptionnelle en Méditerranée et d’un potentiel d’expertises, de connaissances, de réseaux, de partenariats et de projets méditerranéens et euro-méditerranéens de grande envergure. La métropole, notamment à travers la ville de Marseille (un tropisme euroméditerranéen passe d’abord par Marseille et des tropismes à l’international avec tous les autres territoires de la métropole), dispose en effet d’un tissu important et diversifié d’organismes internationaux et d’associations engagées dans la coopération méditerranéenne. Ce « Pôle » de compétences, qui s’appuie sur plusieurs programmes de l’Union européenne mais aussi sur l’expertise d’organisations internationales, accueille de plus en plus d’événements méditerranéens de grande ampleur, qui participent au rayonnement de l’ensemble du territoire métropolitain (comme le « 5 + 5 éducation », la « MedCop 21 », le sommet des parlements nationaux de l’UpM, le sommet mondial de l’eau, la conférence des ministres de l’OCDE, etc.). Capitale européenne de la Culture en 2013, la métropole Aix-Marseille-Provence est devenue aussi, grâce à des équipements prestigieux comme le Palais du Pharo, la Villa Méditerranée, le MuCEM ou encore la Villa Valmer, l’un des principaux lieux d’élaboration des politiques et des projets euro-
méditerranéens. Les politiques de coopération des villes, du département et de la région trouvent dans la politique et les investissements de l’État sur le territoire, des points d’appui stratégiques. La Région Provence-Alpes-Côte d’Azur offre également un grand panel d’expertises à travers la gestion du Programme MED, programme européen de coopération transnationale impliquant 13 états méditerranéens du nord et de l’est, et du rôle qu’elle joue, au titre de la France, dans le cadre du programme de voisinage impliquant 14 pays du sud et du nord de la Méditerranée. Elle apporte par ailleurs à la métropole Aix-Marseille-Provence un point de rayonnement incontestable à travers la Villa Méditerranée, reconnue comme un lieu privilégié pour les échanges diplomatiques, scientifiques et techniques sur des enjeux majeurs en Méditerranée. La métropole Aix-Marseille-Provence, caractérisée par une culture et une histoire euro-méditerranéennes, dispose également d’un tissu important d’acteurs de la société civile, engagés en faveur d’une coopération méditerranéenne. Elle partage une communauté de destin avec l’ensemble des peuples méditerranéens, au cœur d’un espace émergent qu’il s’agit de faire évoluer en une zone de paix et de prospérité partagée. Les enjeux méditerranéens et africains de la métropole doivent être analysés globalement dans leur transversalité. Diplomatie, économie, culture, recherche et innovation doivent se répondre.
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LES ACTIONS
Ainsi, le territoire métropolitain doit se donner les moyens de son ambition à travers trois entrées :
Affirmer son rôle diplomatique :L’ambition de la métropole Aix-Marseille-Provence s’inscrit dans le cadre des politiques de décentralisation qui renforcent le rôle international des collectivités territoriales et établissements publics. Elle doit conduire à une dynamique forte de rassemblement des différents niveaux institutionnels ainsi que de l’ensemble des acteurs de la coopération méditerranéenne, notamment dans les domaines politiques, économique, universitaire, scientifique et culturel afin de peser sur le plan national, méditerranéen et international. Seule la logique de « Pôle », qui doit être soutenue par Paris, permettra de positionner la métropole Aix-Marseille-Provence en Méditerranée, comme Barcelone a su le faire avec l’appui de Madrid.Pour ce faire, la métropole Aix-Marseille-Provence pourra favoriser la mise en place d’actions conjointes de :• communication et de lobbying, • de mutualisation et de mobilisation des réseaux nationaux, méditerranéens et internationaux, • d’élaboration de projets emblématiques conjoints,• d’organisation d’événements majeurs, etc.Cette logique de Pôle qui a vocation à s’élargir progressivement, pourra s’appuyer dans un premier temps sur les acteurs suivants et favorisera leur mise en réseau. Parmi ces différents opérateurs, il est important de distinguer trois typologies d’acteurs :• les acteurs de la coopération méditerranéenne ayant essentiellement dans leur gouvernance des
partenaires français (État, région, et/ou ville) comme l’IRD, l’AVITEM, le CEFEB, MUCEM, OCEMO, etc.• les acteurs de la coopération méditerranéenne ayant dans leur gouvernance des partenaires étrangers (bailleurs mondiaux, agences de développement étrangères, gouvernements du sud de la Méditerranée, etc.) comme le CMI, Plan bleu, Commission européenne, Commission Méditerranée de CGLU, etc.• Les grands opérateurs régionaux n’ayant pas pour mission première la coopération méditerranéenne comme l’AMU, le port de Marseille-Fos, la CCIMP, la Caisse des dépôts, APHM, GPMM, Euromed.Au-delà de la Méditerranée, c’est la relation avec le Sahel, l’Afrique subsaharienne et son potentiel de croissance qui est en jeu. La métropole Aix-Marseille-Provence doit avoir un rôle d’intermédiation privilégié entre l’Europe, la Méditerranée et l’Afrique dans cet axe transversal. À cet égard, elle pourrait : • s’adosser aux mécanismes institutionnels et diplomatiques existants tels que l’Union pour la Méditerranée et le « 5+5 »*,• un partenariat privilégié avec le Centre pour l’Intégration en Méditerranée basé à Marseille serait à envisager afin de participer aux réflexions sur la zone MENA (Moyen Orient et Afrique du Nord) aux côtés des grands bailleurs internationaux et des gouvernements du sud présents dans sa gouvernance, • développer des projets pilotes conjoints.
Construire une offre de services pour les projets économiques :La Chambre de Commerce et d’Industrie Régionale, dans sa contribution au Contrat de Projet État Région, proposait la mise en place d’un Cluster, qui rassemblerait les acteurs régionaux et capitaliserait sur l’expertise locale, autour des enjeux du développement économique en Méditerranée et de la promotion internationale du territoire. Cela permettrait de renforcer et de stimuler la compétitivité des entreprises métropolitaines - à travers notamment un soutien à la co-production euroméditerranéenne - mais aussi de se positionner en tête de pont au niveau national (pour la Méditerranée et le Moyen Orient), et au-delà (pour l’Afrique). Pour cela, il faudrait déterminer des secteurs stratégiques où un potentiel de co-construction, de coopération, est identifié afin de mettre en place une ingénierie de co-construction et un réseau de recherche collective de partenaires.Un tel cluster pourrait se doter d’une plateforme euroméditerranéenne d’accélération de projet qui répondrait aux attentes d’étudiants, de jeunes start-up, de PME, d’entreprises s’implantant localement, qui profiteraient des réseaux et de la position d’Aix-Marseille-Provence pour accélérer leur entrée sur des marchés à forte croissance sur la région Afrique Moyen Orient. L’objectif pourrait être de créer un lieu (un espace de show-room et de test d’innovation euroméditerranéenne), un réseau (le top 100 des innovateurs euro-méditerranéens autour d’Aix-Marseille-Provence) et des services à valeur ajoutée sur des facteurs clés de développement : mise en place d’équipes internationales, business développement, financement. Les initiatives ne manquent pas. Il s’agit de les fédérer pour les rendre lisibles et construire ainsi une offre de services capable d’attirer des acteurs
* Processus de coopération sur la partie occidentale de la Méditerranée entre Italie, France, Espagne, Portugal, Malte pour la rive Nord, Algérie, Lybie, Maroc, Mauritanie, Tunisie pour la rive Sud
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internationaux qui souhaiteraient profiter de la position géostratégique d’Aix-Marseille-Provence. De la même façon que Miami a su développer une stratégie et une expertise à même d’accompagner l’ensemble des acteurs souhaitant développer des projets de coopération avec l’Amérique du Sud, la métropole Aix-Marseille-Provence a l’occasion de proposer au monde un projet unique, créateur de transversalité entre les deux rives de la Méditerranée.L’enjeu est d’être la « porte d’entrée vers le Sud Méditerranéen » en même temps que d’être la « porte d’entrée vers le Nord Européen ».
Développer les coopérations académiques :Avec le soutien de l’État, réaffirmé par le Premier Ministre lors de sa venue à Marseille le 29 mai 2015, de la Région PACA, de la Ville de Marseille, l’Institut de Recherche pour le Développement et Aix-Marseille Université engagent ensemble et avec beaucoup des autres acteurs métropolitains intervenant dans le domaine de la formation, de la recherche et de l’innovation, un programme ambitieux de coopération avec les acteurs méditerranéens et africains. À ce titre le projet de Campus International pour la Coopération et le Développement est exemplaire. Quatre objectifs principaux structurent la feuille de route 2015-2020 de ce Campus International qui bénéficiera également de la dynamique de l’initiative d’excellence A*MIDEX : l’élaboration de projets collaboratifs dans le cadre des programmes multilatéraux sur la Méditerranée, la formation à la coopération internationale et au développement, la valorisation des résultats et des actions du consortium et la mutualisation des compétences et des infrastructures dont la plus emblématique d’entre – elle est la Villa Méditerranée.
La construction, sur le périmètre d’Euroméditerranée, de l’Institut Méditerranéen de la Ville et des Territoires – regroupement de l’École Nationale Supérieure d’Architecture, de l’Institut d’Urbanisme et d’Aménagement Régional et de l’École Nationale Supérieure du Paysage – sera pour le territoire l’occasion de créer un pôle de compétence unique pour réfléchir aux enjeux et propositions pour la ville méditerranéenne de demain. Les partenariats opérationnels qui se structurent entre l’AVITEM, The Camp et l’Établissement Public Euroméditerranée sur les thématiques de la Ville Intelligente et durable (en particulier autour du projet d’Écocité « Smartseille ») sont porteurs de rayonnement et de visibilité.
Jean-Paul Moati, président-directeur général de l’Institut de Recherche pour le Développement (www.ird.fr)
Le territoire d’Aix-Marseille-Provence rassemble des acteurs majeurs de la recherche, de la formation et de l’innovation de dimension internationale, largement orientés vers la Méditerranée (AMU, AFD, IRD, CEFEB, CMI, etc.). Plusieurs partenaires ont déjà noué des coopérations bilatérales ou multilatérales afin de mutualiser leurs actions en faveur de la Méditerranée et de leur donner une visibilité accrue. Un manque de synergies probant entre ces acteurs est toutefois constaté…caractère essentiel pour le développement du territoire.
Le projet Campus international pour la coopération et le développement est un vecteur de visibilité pour la métropole et d’effets levier. Il
poursuit 4 objectifs principaux :- Promouvoir le travail en partenariat et soutenir l’élaboration de projets collaboratifs- Encourager et accompagner les démarches de formation à la coopération internationale et au développement- Valoriser les résultats des travaux et actions du consortium (organisation de manifestations, etc.)- Mutualiser les compétences, les infrastructures et les équipements entre acteurs partenaires.
Fabrice Coquio, président d’Interxion (www.interxion.com)
L’implantation d’Interxion à Marseille (26 août 2014) s’est essentiellement réalisée pour les 2 raisons suivantes :• Marseille offre une opportunité géographique : la cité phocéenne offre un réel intérêt économique pour les acteurs d’Internet et des télécoms étrangers qui recherchent « le » site qui les rapprocherait, à moindre coût, au plus près du « quadrilatère magique » (Paris, Londres, Francfort et Amsterdam qui regroupement 80% des usages informatiques de l’Europe). C’est ce qu’offre Marseille naturellement en proposant un accès terrestre rapide et simple en remontant en ligne droite dans la Vallée du Rhône, via les câbles de fibre optique.• Raison technologique : des investissements majeurs ont récemment permis une rupture technologique avec les nouvelles générations de câbles à fibre optique (capacité augmentée et diminution du temps de latence). Les grands acteurs de l’Internet préfèrent installer leurs plateformes à Marseille pour toucher le marché du
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Maghreb, d’afrique et du moyen orient. Marseille, qui a toujours été une ville de transit télécom, va devenir une ville de contenu multimedia et cloud et de contenus télécoms et internet ce qui est une vraie révolution dans la circulation des données.De plus, la métropole offre un environnement stable à l’image d’un pays de l’Union Européenne. Les clients considèrent Marseille comme la 1ère ville africaine faisant la liaison avec l’Europe : Marseille est hub data pour l’Afrique.Interxion, leader en Europe (40 datacenters), en veille perpétuelle sur son marché, avait bien identifié ce nouveau lieu de connexion que devait devenir Marseille et a su saisir l’occasion au moment où la technologie le permettait. Ceci relève d’un vrai choix d’emplacement stratégique. C’est une vraie chance pour Marseille de figurer parmi les 2 villes majeures en France dans l’accueil de datacenters (aux cotés de Paris), c’est l’occasion de devenir une ville monde dans les télécoms (une gateway : une porte d’accès télécoms vers l’Afrique et le Moyen-Orient).Concernant notre implantation, Interxion a bénéficié d’un vrai accompagnement et des réponses au niveau administratif de la part des différents organismes. On sent la volonté pour le territoire d’attirer des investisseurs et d’aider à la construction grâce au process qui est mis en place. Enfin, notons le plaisir de venir dans cette ville en pleine mutation.
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« Grâce à la présence de multiples points d’atterrissage des câbles sous-marins de télécommunications à Marseille, la ville se trouve au carrefour de la connectivité entre l’Europe du Sud, l’Asie, l’Afrique et le Moyen-Orient. Déployés sur près de 20 000 km, ils relient Marseille à des dizaines de pays jusqu’à Singapour et la Chine ! En s’appuyant sur les nombreux opérateurs télécoms également présents, Marseille devient une véritable ville de transit d’informations et de données, le terrain idéal au développement du prochain hub télécom européen majeur. De plus, elle est intégrée au pôle de compétitivité mondial SCS (Solutions Communicantes Sécurisées), un rayonnement mondial qui reflète la dynamique numérique de la Cité Phocéenne.Marseille dispose d’une forte attractivité pour les acteurs du numérique et des télécoms, jouant pleinement un rôle pivot entre la France, l’Europe, l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Asie. Les acteurs présents à Marseille peuvent de cette manière accéder à de nouveaux marchés. En s’implantant à Marseille, véritable « ville monde », nous contribuons à développer la mise en place des infrastructures de classe mondiale qui favorisent l’arrivée, la densification et l’implantation des réseaux. »
Fabrice Coquio, président d’Interxion France – « Marseille, au cœur de la connectivité télécom et internet » - Les Échos – 3 novembre 2014
MARSEILLE, POINT D’ATTERRISSEMENT DES CÂBLES OPTIQUES SOUS-MARINS SUR LE POURTOUR MÉDITERRANÉEN, 2014
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Sources (Bibliographie et glossaire)
Bibliographie• Aéroport Marseille Provence, « Après le succès de MP2, l’aéroport Marseille Provence va lancer MP1 ! », communiqué de presse, janvier 2015• AGAM, Ville de Marseille, « L’attractivité socio-économique de Marseille-Aix – Analyse quantitative comparée », 2013• AGAM, CCIMP, Euroméditerranée, « Dynamiques Métropolitaines – L’Europe des métropoles, entre rayonnement et attractivité », juin 2008• AGAM, CCIMP, Euroméditerranée, AUPA, « Dynamiques Métropolitaines – L’internationalisation des métropoles », mars 2009• AGAM, « Note – De la ville « productive » à la ville « créative » ? », juillet 2008• AGAM, « Regards – Quand la jeunesse s’invite dans les enjeux métropolitains », avril 2015• AGAM, « Regards – Marseille et la Méditerranée », septembre 2013• AGAM, « Vers une géographie de l’innovation », Patrick Tanguy (AGAM) et Angélique Tholoniat-Frachisse (epures) décembre 2014, Hors-Série n° 51 Urbanisme• AFII et Sayouitofrance innovation, « Présence japonaise en France & enjeux africains – Séminaire du 4 juin 2014 « La France ; plate-forme idéale pour développer vos affaires en Afrique », Christophe Grignon• Association Marseille-Provence 2013, Euréval, CCIMP, Bouches-du-Rhône Tourisme « MP 2013 : L’évaluation »• Bouches-du-Rhône Tourisme, « Aix Marseille Provence, Le tourisme sur le territoire métropolitain », juillet 2015
• Bouches-du-Rhône Tourisme, « L’hôtellerie dans les Bouches-du-Rhône, c’est la fréquentation de l’année 2013 » • Bouches-du-Rhône Tourisme, « Fréquentation touristique 2014 – Bilan et analyse »CCIMP, « Marseille Provence, une métropole économique euroméditerranéenne », 2013• CCIMP, « Impact économique & utilité sociale de la Coupe du monde rugby 2 007 – Site de Marseille »• CCIMP, « Impact économique de l’exposition Cézanne en Provence : un événement monde », mars 2007• CCIMP, « Les pratiques des entreprises du 13 à l’international », juillet 2014• CCIMP, « Zoom Eco – Entreprises à capitaux étrangers », mars 2011• École des Mines d’Alès et ARMINES, « Rapport Ecologie industrielle et territoriale de la future métropole d’Aix-Marseille-Provence – Document de travail tache 1 », juin 2015• FNAU-DATAR, « Une géographie de l’innovation en PACA et Rhône-Alpes », Etude en voie de finalisation• Jacques Garnier, Jean-Benoît Zimmermann. L’aire métropolitaine marseillaise et les territoires de l’industrie. Document de travail LEST-GREQAM. 2 004• Groupe Caisse des dépôts, « Recourir à l’offre existante ou développer un datacenter local », janvier 2014• IAU Ile-de-France, « La Méditerranée, à l’aube d’une métamorphose », note rapide, mai 2012• INSEE, « Portrait de territoire Aix-Marseille Provence », 2014• INSEE, « Métropole Aix-Marseille Provence. Un territoire fragmenté, des solidarités à construire », Analyse n° 34, octobre 2013• INSEE, « Métropole Aix-Marseille Provence. Un territoire hétérogène, une solidarité à bâtir »,
septembre 2015• IPEMED, « Le Maghreb peut devenir le « Mexique » de l’Union européenne », Le Monde, septembre 2014• IPEMED, « Dynamique des Investissements dans les pays riverains de la Méditerranée – Situation macro-économique », juin 2015• Les Echos Région, « L’économie marseillaise à la reconquête de la croissance, juin 2015• Nicolas MAISETTI, « Marseille en Méditerranée, Récit politique territorial et sociologie de l’action publique locale internationale », mai 2012• Marseille Congrès convention bureau, « Dossier de presse Marseille Congrès Convention Bureau », 2014• OCDE, « Vers une croissance plus inclusive de la métropole Aix-Marseille : une perspective internationale », Thèse de doctorat en science politique, Panthéon – Sorbonne – Université Paris 1, décembre 2013• Merk, O., Comtois, C. (2012), « Compétitivité des villes portuaires : Le cas de Marseille-Fos », OECD Regional Development Working Papers, 2012/11, OECD Publishing, Doi : 10.1787/5k8x9b79bmlw-fr• Omprel, « La région urbaine de Lyon dans l’Europe des métropoles », novembre 2010• Michel Peraldi, Claire Duport, Michal Samson, « Sociologie de Marseille », avril 2015• Port de Marseille Fos, « Le port de Marseille-Fos est le 1er port français et le 2e port de Méditerranée », presse, février 2015• Urbanisme, « Vers une géographie de l’innovation », Patrick Tanguy et Angélique Tholoniat-Frachisse, Hors-série n° 51, décembre 2014• Ville de Marseille, « Observatoire local du tourisme – Chiffres clés 2014 », 2014
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RemerciementsCe Document d’Interpellation Stratégique, publié par la Mission interministérielle pour le projet métropolitain Aix-Marseille-Provence s’inscrit dans la démarche de co-production placée sous l’autorité de Laurent Théry, préfet délégué.
Coordonné par Vincent Fouchier, directeur du projet métropolitain, il a été élaboré par Nicolas Frachon, Chef de projet « Innovation » au sein de la Mission.
Sa rédaction a bénéficié des contributions de :• Céline Rozenblat, Antoine Bellwald, Paola Gomez, Université de Lausanne• Patrick Tanguy et Aurélie Thomas, AGAM• Eric Semerdjian, Provence Promotion• Martin Vanier, Acadie
Il a été préparé avec la participation active d’un groupe de travail composé de Anne-Sophie Lebon, Anne-Françoise Robert et Paul Bichat (Chambre de Commerce et d’Industrie Marseille Provence), Jean-Yves Longère (ARII PACA), Philippe Cichowlaz (Conseil Régional PACA), Jean-Claude Tourret (AVITEM), Thierry Arpin-
Pont (SGAR), Claudia Chang (France Business), Amina Ziane-Cherif (ANIMA), Patrick Baraona (Pôle Mer), François Perfezou (DIRECCTE).
Il a bénéficié des apports très pertinents d’un panel d’acteurs métropolitains sollicités par Provence Promotion pour réagir sur les analyses et contribuer à la formulation des propositions de leviers d’actions. Ont ainsi participé à ces trois réunions animées par Provence Promotion (Eric Semerdjian, Philippe Stéfanini) et la Mission de préfiguration du projet métropolitain Aix – Marseille – Provence (Marie Baduel, Vincent Fouchier, Nicolas Frachon) avec les apports de Céline Rozenblat (Université de Lausanne) et de Patrick Tanguy (AGAM) : Christine Cabau-Woehrel (GPMM), Gérard Goninet (Airbus Industrie), de Marc Bayard (Union des Industries Chimiques), Jean-Yves Longère, Adriana Peretti, Emmanuelle Simon (ARII PACA), Jérôme Mauvigney de Lyondell Basell, de François Romagné (MI-mAbs), d’Émilie Royère (Eurobiomed), de Rémy de Tonnac (Inside Secure), Michel Claessens (ITER Organisation), Alexandra Couston (KEDGE), Frédéric Fotiadu (École Centrale), Didier Noël (SATT PACA), Stéphane Raud (IRD), Christian Rey (Marseille
Innovation), Frédéric Rychen (AMU), Jean-Frédéric Saunière (Institut Paoli Calmettes), Julien Veys (Trophos), Fabien Finucci (Orange), Marc Pietri (Constructa), Isabelle Bremond (Bouches-du-Rhône Tourisme), Madeljin Vervoord (Hôtel Intercontinental), Stéphane Journiat (SAFIM), Cédric Dufoix (Olympique de Marseille), Véronique Collard-Bovy (Sextant et Plus), Ariane Gros (Friche de la Belle de Mai), Béatrice Kilndjian - Desgranges (Marsatac), Yann le Fichant (Voxinthebox), Jean-Claude Tourret (AVITEM), Julie Chénot (Fondation Camargo), Jean-François Chougnet (MuCEM), Jean-François Royer (Euroméditerranée).
Il a été présenté et débattu lors des réunions du chantier « Cultures d’Innovation » qui regroupe plusieurs dizaines d’acteurs économiques, institutionnels et techniques du territoire métropolitain. Il a également bénéficié de l’expertise de Bernard Morel, grand témoin du chantier « Culture d’innovation ».
Patricia Harinck a coordonné la production et l’édition du document.
Ce document a bénéficié du financement du CGET.
Conception graphique : FlgrafImpression : Azur Offset, MarseilleDécembre 2015
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MISSION INTERMINISTÉRIELLE
PROJET MÉTROPOLITAINAix/Marseille/Provence