l'agriculture du futur
TRANSCRIPT
1. Les défis à relever (4)
2. Tour de piste des solutions envisagées (6)
3. 26 innovations du domaine (15)
4. Les métiers du futur (90)
Conception : les Propulseurs www.propulseurs.com Anne-Caroline Paucot [email protected]
La population augmente et vit plus longtemps.
La demande de nourriture va augmenter.
DES DÉFIS À RELEVER
On connecte les tracteurs, moissonneuses, semoirs ou pulvérisateurs pour améliorer leur gestion.
RÉPONSE 1Numérique
RÉPONSE 4Circuit de production
Du producteur au consommateur, fermes urbaines, impression de nourriture…
Comme les touches de couleur d’un tableau pointilliste, les innovations actuelles dessinent le futur. Il faut s’appuyer dessus pour imaginer demain.
LES INNOVATIONS
Fujitsu a transformé une usine en espace agricole : l’Akisai Food and Agricultural Cloud. Dans cet espace dédié à la culture de la laitue, les technologies maîtrisées par l’entreprise servent à l’agriculture. Des semi-conducteurs sont utilisés pour éliminer les insectes, les bactéries et les poussières de l’environnement.
À Pékin, Alesca Life Technologies rachète des vieux containers de commerce pour les transformer en potager. Spécialisés dans l’agriculture renouvelable, les trois fondateurs de la start-up ont pensé l’aménagement pour que des néophytes puissent produire leurs légumes.
La start-up américaine Cityblooms propose un système de « mini serres » hors-sol permettant de faciliter l’agriculture urbaine. Baptisées « Growbot », ces fermes sont connectées au cloud. Leurs propriétaires peuvent suivre à distance l’évolution de leurs plantations. Ils peuvent contrôler l’irrigation, l’humidité et la qualité des différents plans en train de pousser.
À New York, le PlaNYC 2030, le plan de développement durable, lancé en 2007 par le maire, Michael R. Bloomberg, stimule les initiatives en offrant des abattements fiscaux pour l’installation des toits verts. Les « Gotham Greens » sont des serres installées sur les toits de Brooklyn où l’on pratique la culture hydroponique. La terre est irriguée par une solution qui apporte des sels minéraux et des nutriments essentiels aux plantes.
2,5 milliards de personnes se nourrissent d’insectes. On consomme des insectes principalement en Afrique, en Asie et en Amérique latine. En Europe, nous ingurgitons à notre insu 500 grammes d’insectes par an. Les insectes sont dissimulés dans divers produits alimentaires de consommation courante. JIMINI’S vend des boîtes d’insectes pour l’apéro. Pour 6,60, vous pouvez déguster des criquets au curry ou à la tomate séchée.
Les chercheurs greffent des gènes et croisent des espèces. Enviropig est un croisement entre un cochon et une souris, avec un gène de la bactérie E.coli. Ce porc transgénique rejette 30 à 70 % moins de phosphore dans ses excréments. Créé par AquaBounty Technologies, AquAdvantage est un saumon transgénique obtenu par l’addition de gènes d’un autre saumon et d’une anguille. Baptisé par ses détracteurs le Frankenfish, ce saumonstre a la particularité de grossir deux fois plus vite que son homologue non modifié.
Farmstar gère les terrains agricoles par satellite. Les agriculteurs reçoivent les cartes de leurs parcelles avec différentes préconisations. Farmstar détermine la dose prévisionnelle d’azote, en fonction du stade de la plante. L’outil satellite mesure la masse végétale à la sortie de l’hiver et l’interprète jusqu’à la fin de la montaison. Les cartes envoyées ont un code couleur qui permet de connaître la quantité d’azote absorbé. .
Avec les systèmes N-Sensor et GPN, l’analyse des plants se fait directement au sol. Des capteurs optiques, fixés sur les tracteurs, mesurent en temps réel les taux de photosynthèse des plantes, fournissant ainsi des indications sur leur besoin en fertilisation ou traitement.
La société anglaise BioCarbon Engineering envisage d’utiliser des drones pour planter un million d’arbres chaque année. Les drones expulseront des graines avec une puissance suffisante pour qu’elles s’enfoncent à la bonne profondeur. Ce projet réduira par six les coûts actuels d’une opération de plantation d’arbres. Il suffira de deux opérateurs pour contrôler plusieurs drones pouvant planter jusqu’à 40 000 graines quotidiennement.
Pour éviter les produits chimiques, Michael Godfrey, un chercheur australien en sciences agricoles, utilise la compétition naturelle des insectes pour stopper les espèces invasives via un épandage par drones. Ces insectes (trichogrammes) envoyés directement sur les champs infestés tuent les espèces non désirées. Un drone permet de traiter un champ entier en un quart d’heure, ce qui épargne un travail beaucoup plus long et fastidieux à l’agriculteur.
Fab Tree Hab Village fait pousser des logements dans des arbres. Lorsqu’un arbre est suffisamment grand, il est greffé avec une structure préfabriquée conçue par ordinateur. Avec ce principe de construction, le logement devient indistinct de l’écosystème environnant.
L’ingénieur breton Rémy Lucas a inventé un matériau composé à 100 % d’algues brunes, entièrement biodégradable, baptisé Algopack. Son entreprise transforme chaque semaine une tonne d’algues brunes, en provenance de fermes aquacoles de la région. Il produit des pots horticoles qui évitent le dépotage. Une fois enterrés, ses pots se décomposent en nourrissant la terre.
Heat Box est un système de détection des chaleurs. Un collier équipé d’un accéléromètre enregistre l’activité des vaches (marche, mouvements latéraux, chevauchements, mouvements de la tête…) et détermine si elle est en période de suractivité donc de chaleur. Les données sont transmises par ondes radio à un support central.
Au placard les désherbants chimiques ! Créé et commercialisé en février 2014 par la start-up toulousaine Naïo, le robot Oz élimine les mauvaises herbes en se déplaçant dans les rangées des exploitations à l’aide de son moteur électrique. Une seconde version, rechargeable grâce à l’énergie solaire, est en projet.
Les techniques consistant à agir sur le climat à grande échelle connaissent un regain d’intérêt. Sous l’impulsion de Bill Gates, on parle de blanchir les nuages afin d’augmenter leur pouvoir réfléchissant et réduire ainsi le réchauffement planétaire. On a même évoqué la possibilité d’une flotte de bateaux sillonnant les océans et libérant dans l’air des embruns.
Basée à San Francisco, Climate Corporation utilise les datas pour répondre à une des contraintes majeures de l’agriculture : les prédictions météorologiques. Les données, analysées permettent aux agriculteurs de prévoir le bon moment et la bonne quantité d’azote à appliquer dans leurs cultures. David Friedberg, président de cette société, est un ancien de chez Google
L’impression 3D de nourriture ne relève pas de la science-fiction. Des aliments sont imprimés à partir d’imprimantes 3D telles que celles de Foodini.
AgLocal est une plateforme de e-commerce dédiée à la viande. Elle permet aux fermiers locaux de mettre en vente directe leurs productions. La ruche qui dit oui met en lien des producteurs et des consommateurs.
Jaap Kortewe a conçu une machine qui met sous pression une pâte pour imiter les fibres de la viande. Le pari est de recréer une viande « plus vraie que nature ». Blancs de poulet, hamburgers, bacon, thon... Tous les types de viandes peuvent être reproduits à partir de soja, de blé, ou même de petits pois et de carottes. Les produits envahissent les supermarchés et magasins bio des Pays-Bas, de Belgique et d’Allemagne.
WaterBee alimente les cultures avec les bonnes quantités d’eau. L’application recueille les données à distance via des capteurs dans le champ de l’agriculteur. Ces données sont analysées et renvoient à l’application la quantité d’eau devant être libéré par les systèmes d’arrosage. L’objectif de ce projet est d’économiser 40 % d’eau tout en améliorant la qualité des cultures.
Des chercheurs français d’un laboratoire de Montpellier du CNRS montrent les rendements des cultures sont plus élevés quand des plantes au patrimoine génétique diversifié sont plantées ensemble. Autrement dit, la polyculture favorise les rendements. Les plantes n’ayant pas les mêmes racines n’exploitent pas l’eau et les nutriments à la même profondeur, ce qui leur permet de mieux se partager les ressources du sol.
Vitirover est un engin agricole de 11 kg, dont l’objectif est d’effectuer « l’enherbement maîtrisé » des vignes. Cette technique consiste à garder un petit surplus d’herbe. Elle évite le tassement de la terre lors des intempéries, favorise l’infiltration des eaux de pluie, et donc l’irrigation. Surtout, elle évite l’usage des désherbants chimiques. Ce robot est équipé de cellules photovoltaïques, alimentant directement ses moteurs ou ses batteries au lithium.
En Argentine, l’Inta a développé des sacs à dos destinés aux vaches qui piègent le méthane qu’elles produisent. Chaque sac est rempli avec 1200 litres de différents gaz émis chaque jour. Le sac est envoyé à un laboratoire pour séparer les 250 à 300 litres de méthane. Le gaz est ensuite comprimé et stocké dans des récipients. Il peut alors alimenter un réfrigérateur ou même une voiture.
Graines de troc a mis en place un système de troc de graines disparues du commerce qui lutte contre la privatisation et à la standardisation des semences. Les graines sont envoyées par la poste.
Graines de Noé collectionne, cultive et multiplie les anciennes variétés de blés.
Marcin Jakubowski a constitué un kit de fabrication artisanale de 50 machines agricoles qui permettent de bâtir l’infrastructure d’un village. Avec ces plans en open source, les agriculteurs peuvent fabriquer leurs machines à très bas coût (en moyenne 8 fois moins que celles fabriquées industriellement). Les produits sont conçus comme des Legos. Ils peuvent être adaptés et modifiés.
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