l’institut dauphine d’ostéopathie federal european ... · 2 bonfils p. et chevallier j.m....
TRANSCRIPT
![Page 1: L’Institut Dauphine d’Ostéopathie Federal European ... · 2 Bonfils P. et Chevallier J.M. anatomie ORL Tome 3, édition Flammarion 2005 3 Leboursier T. La langue dans le concept](https://reader036.vdocuments.pub/reader036/viewer/2022071216/6048eb17e1ff8b15f930a8b2/html5/thumbnails/1.jpg)
L’Institut Dauphine d’Ostéopathie
en partenariat avec le
Federal European Register of Osteopaths
Promotion 2013
MEMOIRE n°23
Présenté et soutenu publiquement le ……………………… à Paris par
Mr CUEILLE Romain né le 26 Juillet 1986 à Kinshasa
Pour l’obtention du
DIPLÔME d’OSTÉOPATHE (D.O.)
Prise en charge ostéopathique du bégaiement
Membres du jury : Président : Assesseurs : Directeur du mémoire : Van Den Driessche Stéphane, Ostéopathe D.O.
![Page 2: L’Institut Dauphine d’Ostéopathie Federal European ... · 2 Bonfils P. et Chevallier J.M. anatomie ORL Tome 3, édition Flammarion 2005 3 Leboursier T. La langue dans le concept](https://reader036.vdocuments.pub/reader036/viewer/2022071216/6048eb17e1ff8b15f930a8b2/html5/thumbnails/2.jpg)
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION :.………………………………………………………………………….3
Chapitre I. Généralités :……………………………………………………………………...4
I. Rappels anatomiques et physiologiques : ............................................................................ 4
A. Les structures impliquées dans la respiration………………………………………..4
B. Le larynx………………………………………………………………………………..5
C. L'os hyoïde…………………………………………………………………………….10
D. La sphère bucco-faciale………………………………………………………………12
II. Généralités sur les troubles du langage articulé : ............................................................. 14
A. Les orthophonistes :.................................................................................................... 14
B. La parole :.................................................................................................................... 15
C. Les différents troubles du langage : .......................................................................... 16
III. Etiologies et théorie émises sur les causes du bégaiement: ............................................. 19
A. Causes psychologiques : ............................................................................................. 20
B. Causes environnementales : ....................................................................................... 21
C. .Causes neurophysiologique : .................................................................................... 21
D. . Cause génétique : ...................................................................................................... 23
E. Mécanisme Valsalva : ................................................................................................. 24
Chapitre II. Cas clinique..…………………………………………………………………..28
I. Présentation du patient :..................................................................................................... 26
II. Protocole d’examen : ........................................................................................................ 26
A. Examen orthophonique :............................................................................................ 26
B. Examen ostéopathique : ............................................................................................. 27
C. Test et techniques utilisées :....................................................................................... 30
Chapitre III. Résultat…………………………………………………………………….…36
CONCLUSION :…………………………………………………………………………….39
RÉSUMÉ :…………………………………………………………………………………...41
BIBLIOGRAPHIE :………………………………………………………………………...42
![Page 3: L’Institut Dauphine d’Ostéopathie Federal European ... · 2 Bonfils P. et Chevallier J.M. anatomie ORL Tome 3, édition Flammarion 2005 3 Leboursier T. La langue dans le concept](https://reader036.vdocuments.pub/reader036/viewer/2022071216/6048eb17e1ff8b15f930a8b2/html5/thumbnails/3.jpg)
3
Introduction :
Le champ de l’ostéopathie étant très étendu, les ostéopathes disposent d’une palette de
techniques variées de prise en charge offrant la possibilité à chaque thérapeute de choisir les
outils les plus adaptés pour ses patients. De plus, force est de constater que l’utilisation des
techniques manuelles commence à s’étendre dans la prise en charge de différentes pathologies
d’origines et de symptomatologie diverses. C’est notamment le cas en orthophonie ou la
thérapie manuelle est de plus en plus répandu dans la rééducation des troubles du langage
articulé. Ces techniques sont inspirées de l’ostéopathie, d’où mon intérêt à étudier le bénéfice
de l’ostéopathie dans le cadre de l’orthophonie.
La voix est un instrument complexe mêlant posture, émotion, vécu, état physique ou
psychique. Une perturbation d’une de ces fonctions peut ainsi perturber la personne dans son
ensemble et réciproquement. D’après des témoignages d’orthophonistes, le résultat de la
rééducation orthophonique, dans la prise en charge du bégaiement, reste très variable. Cela va
de la guérison à l’échec total sans que nous sachions pourquoi. Cette étude cherche donc à
montrer pourquoi la thérapie manuelle est bénéfique dans ce cas ; ainsi que l’intérêt d’une
prise en charge ostéopathique plus globale, en complément d’une rééducation orthophonique
pour certain trouble du langage articulé. Cette réflexion nous permettrait d’enrichir nos
connaissances interprofessionnelles et soulignerait la complémentarité et les spécificités de
chaque profession.
![Page 4: L’Institut Dauphine d’Ostéopathie Federal European ... · 2 Bonfils P. et Chevallier J.M. anatomie ORL Tome 3, édition Flammarion 2005 3 Leboursier T. La langue dans le concept](https://reader036.vdocuments.pub/reader036/viewer/2022071216/6048eb17e1ff8b15f930a8b2/html5/thumbnails/4.jpg)
4
CHAPITRE I : GÉNÉRALITÉS
I. Rappels anatomiques et physiologiques :
A. Les structures impliquées dans la respiration :
Le cadre osseux:
Avec la colonne vertébrale dorsale et la ceinture scapulaire, les côtes constituent le cadre
osseux de la mécanique respiratoire. L’extension de la colonne vertébrale facilite l’inspiration
forcée, sa flexion améliore l’expiration forcée en rapprochant le plan des côtes de l’axe du
rachis. La ceinture scapulaire sert de point d’insertion à des muscles respiratoires accessoires.
La musculature:
Les muscles intercostaux externes entrent en action lors de l’inspiration tandis que les
intercostaux internes ont une fonction mécanique expiratoire. Les muscles inspirateurs
thoraciques suspendent la cage thoracique. Les scalènes antérieurs, moyens et postérieurs, le
petit pectoral et le sterno-cleido-occipito-mastoïdien (voir dessin 1, selon Netter) participent
au maintien de la partie supérieure de la cage thoracique et ne sont inspirateurs que lors des
inspirations forcées. Le petit dentelé postérieur et supérieur et le grand dentelé ont une action
sur les côtes : ils permettent l’élargissement de la base thoracique. Le diaphragme est le
muscle inspirateur principal. Selon Cornut, il peut être assimilé à une membrane à tension
constante, équilibrant en permanence le milieu thoracique et le milieu abdominal. Le grand
droit contribue à l’abaissement des dernières côtes. Les obliques abaissent les côtes lors de
l’expiration forcée. Le transverse augmente la pression abdominale lors de l’expiration forcée.
![Page 5: L’Institut Dauphine d’Ostéopathie Federal European ... · 2 Bonfils P. et Chevallier J.M. anatomie ORL Tome 3, édition Flammarion 2005 3 Leboursier T. La langue dans le concept](https://reader036.vdocuments.pub/reader036/viewer/2022071216/6048eb17e1ff8b15f930a8b2/html5/thumbnails/5.jpg)
5
Dessin 1, selon Netter :
B. Le larynx :
De par sa position et sa constitution anatomiques, le larynx est une structure essentielle dans
les fonctions que nous souhaitons observer. Le larynx trouve sa position d’équilibre en fin
d’expiration. « C’est donc à ce niveau que les tensions musculo-aponévrotiques, appliquées
sur le larynx se neutralisent »1. Piron explique que cette position sert de référence pour les
tests de mobilité laryngée et que le traitement manuel doit chercher à restaurer cette position
1 Piron A. Principes d’ostéopathie appliqués à la phoniatrie, édition Symétrie 2007
![Page 6: L’Institut Dauphine d’Ostéopathie Federal European ... · 2 Bonfils P. et Chevallier J.M. anatomie ORL Tome 3, édition Flammarion 2005 3 Leboursier T. La langue dans le concept](https://reader036.vdocuments.pub/reader036/viewer/2022071216/6048eb17e1ff8b15f930a8b2/html5/thumbnails/6.jpg)
6
d’équilibre. Selon Bonfils et Chevalier2, l’espace viscéral du cou peut se subdiviser en deux
parties : un axe respiratoire, formé par le larynx en haut et la trachée en bas, un axe digestif
postérieur constitué par l’hypo pharynx en haut et l’œsophage en bas.
Les cartilages :
Les structures cartilagineuses du larynx (voir dessin 2, selon Netter) sont de deux sortes :
• Les cartilages cricoïde, thyroïde et épiglottique sont les cartilages de soutien. Ils jouent
un rôle essentiel dans la respiration en maintenant ouverte la filière laryngée. Ils
entrent également en jeu lors de la déglutition et de la phonation.
• Les cartilages aryténoïdes sont des cartilages mobiles qui jouent un rôle capital dans la
phonation, mais aussi dans la déglutition.
2 Bonfils P. et Chevallier J.M. anatomie ORL Tome 3, édition Flammarion 2005
![Page 7: L’Institut Dauphine d’Ostéopathie Federal European ... · 2 Bonfils P. et Chevallier J.M. anatomie ORL Tome 3, édition Flammarion 2005 3 Leboursier T. La langue dans le concept](https://reader036.vdocuments.pub/reader036/viewer/2022071216/6048eb17e1ff8b15f930a8b2/html5/thumbnails/7.jpg)
7
Dessin 2, selon Netter :
La musculature:
• les muscles adducteurs des plis vocaux : le crico-aryténoïdien latéral, le thyro-
aryténoïdien moyen, le thyro-aryténoïdien supérieur et les muscles aryténoïdiens
transverse et oblique
• les muscles abducteurs des plis vocaux : le crico-aryténoïdien postérieur
• les muscles tenseurs des plis vocaux : le crico-thyroïdien et le thyro-aryténoïdien
inférieur. (voir dessin 3, selon Netter)
![Page 8: L’Institut Dauphine d’Ostéopathie Federal European ... · 2 Bonfils P. et Chevallier J.M. anatomie ORL Tome 3, édition Flammarion 2005 3 Leboursier T. La langue dans le concept](https://reader036.vdocuments.pub/reader036/viewer/2022071216/6048eb17e1ff8b15f930a8b2/html5/thumbnails/8.jpg)
8
• A l’exception du crico-thyroïdien innervé par le nerf laryngé supérieur, branche du
nerf vague X, tous ces muscles sont innervés par le nerf récurrent, autre branche du
X.
Dessin 3, selon Netter :
La musculature extrinsèque :
Elle assure l’attache du larynx à la base du crâne, à la mandibule et à la ceinture scapulaire.
L’os hyoïde joue ici un rôle majeur, car tous les muscles extrinsèques s’insèrent sur lui.
![Page 9: L’Institut Dauphine d’Ostéopathie Federal European ... · 2 Bonfils P. et Chevallier J.M. anatomie ORL Tome 3, édition Flammarion 2005 3 Leboursier T. La langue dans le concept](https://reader036.vdocuments.pub/reader036/viewer/2022071216/6048eb17e1ff8b15f930a8b2/html5/thumbnails/9.jpg)
9
• Les muscles élévateurs du larynx (le muscle stylo-hyoïdien, le muscle thyro-hyïdien
et les muscles digastriques : mylo-hyoïdien et génio-hyoïdien qui appartiennent à la
constitution du plancher buccal) naissent tous de l’os hyoïde ou y sont rattachés par
des ligaments. Leur innervation est assurée par le nerf du mylo-hyoïdien, le nerf facial
VII, les nerfs cervicaux et le grand hypoglosse XII.
• Les muscles abaisseurs du larynx (sterno-hyoïdien, sterno-thyroïdien et omo-
hyoïdien) unissent le larynx au sternum, à la clavicule et à la scapula. Ils sont innervés
par les nerfs cervicaux et le grand hypoglosse XII. (voir dessin 4, selon Netter)
Dessin 4, selon Netter :
![Page 10: L’Institut Dauphine d’Ostéopathie Federal European ... · 2 Bonfils P. et Chevallier J.M. anatomie ORL Tome 3, édition Flammarion 2005 3 Leboursier T. La langue dans le concept](https://reader036.vdocuments.pub/reader036/viewer/2022071216/6048eb17e1ff8b15f930a8b2/html5/thumbnails/10.jpg)
10
C. L’os hyoïde :
Complètement isolé du reste du squelette, cet os, situé à la partie antérieure du cou, au-dessus
du larynx et en dessous de la base de langue, fait le lien mécanique entre les régions
mandibulaire, pharyngo-laryngée et thyroïdienne. Frontière entre les régions sus et sous
hyoïdiennes, il entretient des attaches ligamentaires et musculaires avec la mandibule, la
langue et la base de crâne en sus hyoïdien, ainsi que le sternum, la scapula et le cartilage
thyroïde en sous hyoïdien.
Cet os joue ainsi un rôle important dans la phonation, la respiration et la déglutition puisqu’il
« participe intimement à la biodynamique laryngée. Sa position est le témoin privilégié de
l’équilibre tensionnel musculo-aponévrotique de toute la région cervico-céphalique »1. « Sa
situation « suspendue » à la face antérieure du cou fait de lui un véritable écran de contrôle
de l’équilibre myofascial »3.
1 Piron A. Principes d’ostéopathie appliqués à la phoniatrie, édition Symétrie 2007 3 Leboursier T. La langue dans le concept ostéopathique, rééducations orthophoniques 2006
![Page 11: L’Institut Dauphine d’Ostéopathie Federal European ... · 2 Bonfils P. et Chevallier J.M. anatomie ORL Tome 3, édition Flammarion 2005 3 Leboursier T. La langue dans le concept](https://reader036.vdocuments.pub/reader036/viewer/2022071216/6048eb17e1ff8b15f930a8b2/html5/thumbnails/11.jpg)
11
Dessin 5, selon Netter :
![Page 12: L’Institut Dauphine d’Ostéopathie Federal European ... · 2 Bonfils P. et Chevallier J.M. anatomie ORL Tome 3, édition Flammarion 2005 3 Leboursier T. La langue dans le concept](https://reader036.vdocuments.pub/reader036/viewer/2022071216/6048eb17e1ff8b15f930a8b2/html5/thumbnails/12.jpg)
12
D. La sphère bucco-faciale :
Le pharynx :
Le pharynx est la partie du canal vocal reliant le larynx à la bouche et aux fosses nasales. Il
est constitué de trois étages, de haut en bas : le rhinopharynx, l’oropharynx et l’hypopharynx
(orifice supérieur du larynx). La musculature pharyngée est composée de trois muscles
constricteurs ainsi que du muscle élévateur, innervés respectivement par les nerfs, vague X et
glosso-pharyngien IX4.
Le vélum:
Également appelé voile du palais, le vélum est une cloison musculo-membraneuse mobile qui
prolonge le palais dur en arrière, et sépare le rhinopharynx de l’oropharynx. Le nerf vague et
le nerf mandibulaire, branche du nerf trijumeau V, assurent son innervation. Le velum joue
un rôle de clapet lors de la déglutition et de la phonation, en fermant les fosses nasales grâce
aux muscles élévateurs du palais.
La langue:
La langue est un organe complexe composé de 17 muscles, intervenants dans la mastication,
la déglutition, la phonation et l’articulation. Elle est innervée par deux nerfs moteurs, issus
des IXème et XIIème paires crâniennes, et des nerfs sensitifs issus des Vème, IXème et
Xème paires crâniennes.
Différents muscles relient sa base à l’os hyoïde, à la mandibule et à la base du crane2.
Ses différentes formes sont caractéristiques de ses fonctions (phonation, articulation,
déglutition). Par son insertion dans une chaine musculaire allant de la base du crâne
jusqu’aux membres inférieurs, elle joue un rôle déterminant dans « l’organisation posturale
globale de l’individu »3 et intervient dans le diagnostic et le traitement ostéopathique.
4 Hansen J.T. & Kamina P, Mémofiches anatomie Netter : Tête et cou, édition Masson 2007 2 Bonfils P. et Chevallier J.M. anatomie ORL Tome 3, édition Flammarion 2005 3 Leboursier T. La langue dans le concept ostéopathique, 2006 rééducations orthophoniques
![Page 13: L’Institut Dauphine d’Ostéopathie Federal European ... · 2 Bonfils P. et Chevallier J.M. anatomie ORL Tome 3, édition Flammarion 2005 3 Leboursier T. La langue dans le concept](https://reader036.vdocuments.pub/reader036/viewer/2022071216/6048eb17e1ff8b15f930a8b2/html5/thumbnails/13.jpg)
13
Les articulations temporo-mandibulaires :
Elles relient la mâchoire inférieure à la base du crâne. Le nerf mandibulaire innerve les
muscles de ces articulations qui permettent les mouvements antéropostérieurs et latéraux du
maxillaire ainsi que l’ouverture et la fermeture buccale. Selon Piron, les mouvements des
articulations temporo-mandibulaires ont également une influence sur la position du larynx.
Dessin 6, selon Netter :
![Page 14: L’Institut Dauphine d’Ostéopathie Federal European ... · 2 Bonfils P. et Chevallier J.M. anatomie ORL Tome 3, édition Flammarion 2005 3 Leboursier T. La langue dans le concept](https://reader036.vdocuments.pub/reader036/viewer/2022071216/6048eb17e1ff8b15f930a8b2/html5/thumbnails/14.jpg)
14
II. Généralités sur les troubles du langage articulé :
A. Les orthophonistes
En France l’activité des orthophonistes concerne le domaine de toutes les pathologies et
troubles de la communication, du langage, de la parole et de la voix. Leur principal objectif
est donc thérapeutique.
Ils contribuent au rétablissement du langage et de la parole sous toutes ses formes, chez les
patients présentant des difficultés à produire spontanément un langage articulé, quelles que
soient les origines des difficultés.
Ils corrigent les troubles du langage oral ou écrit, de la parole et de la voix.
Les orthophonistes ont un rôle préventif important, ils interviennent dans la prévention et dans
le dépistage précoce des troubles du langage sous toutes ses formes .
Les méthodes employées par les orthophonistes sont étudiées et définies selon les besoins du
patient. Elles comportent essentiellement des examens, destinés à établir un bilan
orthophonique de ce qui existe et de ce qui est à traiter. Ceci aboutit à une évaluation précise
des altérations et des possibilités dans le domaine de la voix, de la parole et du langage oral et
écrit des patients. Ces examens nécessitent l’emploi d’épreuves spécifiques d’articulation et
de phonétique ; d’évaluation des capacités de perception, de parole, de langage, de
compréhension et d’expression écrite. Ces tests sont doublés d’une expérience clinique,
propre à l’orthophoniste, qui pose ainsi le diagnostic orthophonique.
Une fois le diagnostic posé, l’orthophoniste met en place des actes thérapeutiques comportant
exclusivement des activités fonctionnelles et relationnelles excluant toute médicamentation ou
correction orthopédique. Ces actes sont composés principalement par de la rééducation
fonctionnelle, de la respiration, des mouvements et des positions des organes phonatoires, de
la coordination des mouvements intervenant dans la phonation, de l’organisation spatiale et
temporelle, de la coordination du geste graphique, de l’organisation ou réorganisation du
![Page 15: L’Institut Dauphine d’Ostéopathie Federal European ... · 2 Bonfils P. et Chevallier J.M. anatomie ORL Tome 3, édition Flammarion 2005 3 Leboursier T. La langue dans le concept](https://reader036.vdocuments.pub/reader036/viewer/2022071216/6048eb17e1ff8b15f930a8b2/html5/thumbnails/15.jpg)
15
système linguistique impliqué, de la mise en place d’un nouveau code de communication
verbal ou non verbal ou de l’apprentissage d’un moyen de communication alternatif.
Afin d’optimiser son travail, l’orthophoniste dispose, en plus de son relationnel et de son
savoir-faire propre, d’un certain nombre d’outils et de moyens tels que : jeux, jouets,
instruments de musique, livres, images, logiciels informatiques, etc.
B. La parole :
« Parler est une praxie, c’est-à-dire, un geste exécuté dans un but précis, dans ce cas : entrer
en relation et communiquer. Cette intention entraine une prise d’air suivie d’une expiration
sur laquelle, nous allons parler. Au passage, l’air est sonorisé par les cordes vocales (larynx)
qui se rapprochent. Il est ensuite transformé en sons distinctifs par les résonateurs : le
pharynx, le nez, la bouche, et par les articulateurs : la lange, les lèvres, les mâchoires et le
voile du palais »5.
La production de la parole se produit à trois niveaux : le niveau respiratoire appelé « la
soufflerie », le niveau laryngé, décrit comme un « vibrateur » et le niveau supra-laryngé
constitué par les « résonateurs »6.
Certaines structures anatomiques impliquées dans la production de la parole interviennent
également dans la physiologie d’autres fonctions telles que la respiration et la déglutition.
1. Respiration et phonation
La phonation est « l’ensemble des phénomènes entrainant la production des sons du langage
articulé »7. Elle correspond donc à la voix qui est définie par sa hauteur, son intensité et son
5 Vincent Elisabeth, Le bégaiement, la parole desorchestrée, Milan 2004 6 - Le Huche François, Le bégaiement, option guérison, Albin Michel 1999
![Page 16: L’Institut Dauphine d’Ostéopathie Federal European ... · 2 Bonfils P. et Chevallier J.M. anatomie ORL Tome 3, édition Flammarion 2005 3 Leboursier T. La langue dans le concept](https://reader036.vdocuments.pub/reader036/viewer/2022071216/6048eb17e1ff8b15f930a8b2/html5/thumbnails/16.jpg)
16
timbre. Elle est « greffée sur la respiration »8. En effet, pour émettre un son, l’air en
provenance des poumons passe par le larynx et fait vibrer les cordes vocales. La fréquence du
son ainsi produit est modifiée, grâce à l’action des muscles tenseurs des cordes vocales ou
celle des muscles dilatateurs de la glotte. Ce son est ensuite amplifié et modulé par les
résonateurs (le vestibule laryngé, le pharynx, la cavité buccale, les fosses basales, le
rhinopharynx et l’espace créé entre les lèvres et les dents par la protrusion labiale) dont la
taille et la forme varient pour modifier le timbre de la voix.
2. Le contrôle neurologique :
Il est important de souligner l’implication du système nerveux qui « fonctionne comme une
boucle cybernétique complexe »9dans la production de la parole, qu’elle soit normale ou
pathologique. Les nombreuses voies nerveuses reliant le cerveau aux organes musculaires
effecteurs de la parole interviennent de l’élaboration (aires du langage) à la production (aires
motrices) de la parole10. Son déclenchement fait donc intervenir une « séquence d’activations
cérébrales successives »11.
En résumé, les nerfs crâniens innervent les effecteurs, et la voie pyramidale en assure le
contrôle volontaire. Les effecteurs sont régulés en boucle par deux systèmes : le système
extrapyramidal avec les noyaux gris centraux et le système cérébelleux. Le système nerveux
central assure donc la programmation, l’initiation, l’exécution et la bonne coordination de la
parole.
C. Les différents troubles du langage :
Il existe de nombreux troubles associés à la production de la parole ; en voici les principaux :
7 Brin F., Courrier C., Lerdele E., & Masy V., Dictionnaire d’orthophonie, édition Isbergues 2004 8 Cornut G., La mécanique respiratoire dans la parole et dans le chant. 1959 9 Cornut G. La voix. Que sais-je ?, 2004 10 Pinto S., Innervation périphérique des organes de la parole, 2007 11 Dachy B., Neuro-anatomie fonctionnelle de la parole. Définition et classification des dysarthries, 2008
![Page 17: L’Institut Dauphine d’Ostéopathie Federal European ... · 2 Bonfils P. et Chevallier J.M. anatomie ORL Tome 3, édition Flammarion 2005 3 Leboursier T. La langue dans le concept](https://reader036.vdocuments.pub/reader036/viewer/2022071216/6048eb17e1ff8b15f930a8b2/html5/thumbnails/17.jpg)
17
On distingue différents types de troubles articulatoires, une distinction classique , à laquelle
les cliniciens ont longtemps adhéré, et qui se base sur l’étiologie, est celle entre un trouble
organique et un trouble fonctionnel. Dans un trouble organique de l’articulation, on relève une
cause physique identifiable qui permet de rendre compte du problème. Si cette cause est
située dans les organes périphériques de la parole, le problème est appelé dysglossie. Si le
problème provient d’une lésion ou d’une dysfonction du système nerveux central, on parlera
de dysarthrie. D’autre part lorsqu’aucune base physique claire ne permet d’expliquer le
trouble articulatoire, celui-ci est considéré comme étant d’origine fonctionnelle. Il est alors
appelé dyslalie. Toutefois il n’est pas toujours facile de faire la distinction entre un trouble
articulatoire fonctionnel et un trouble organique. De plus cette distinction ne semble pas avoir
d’implications claires au niveau du traitement orthophonique.
1. Les dysarthries :
La dysarthrie est un « trouble de la réalisation motrice de la parole, secondaire à des lésions
du système nerveux central ou périphérique »12 pouvant aboutir à une faiblesse, une lenteur
ou une incoordination des muscles impliqués dans la parole. La dysarthrie « englobe toute
perturbation du contrôle neuromusculaire de l’exécution de la parole »11. Ainsi, elle concerne
également les perturbations retentissant sur les trois étages contribuant à la production de la
parole (respiratoire, laryngé, supralaryngé). La dysarthrie comprend des troubles
d’articulation, d’altération de la voix et de la résonnance. Des troubles de la déglutition sont
parfois associés.
2. La dyslalie :
C’est un trouble moteur de l’articulation, elle rend difficile la prononciation de certains
phonèmes (élément sonore distinctif du langage). Le discours et la syntaxe sont tout à fait
valides. La dyslalie peut être d’origine fonctionnelle ou organique.
12 Auzou P. & Rolland-Monnoury V., Batterie d’évaluation clinique de la dysarthrie, édition Isberg 2006 11 Dachy B., Neuro-anatomie fonctionnelle de la parole. Définition et classification des dysarthries, 2008
![Page 18: L’Institut Dauphine d’Ostéopathie Federal European ... · 2 Bonfils P. et Chevallier J.M. anatomie ORL Tome 3, édition Flammarion 2005 3 Leboursier T. La langue dans le concept](https://reader036.vdocuments.pub/reader036/viewer/2022071216/6048eb17e1ff8b15f930a8b2/html5/thumbnails/18.jpg)
18
3. L’aphasie :
On parle d’aphasie quand un individu a perdu totalement ou partiellement la capacité de
s‘exprimer par la parole, et/ou de comprendre ce qu’on lui dit. C’est un trouble du langage lié
à une pathologie du système nerveux central, due à une lésion caractéristique d’une aire
cérébrale : l’aire de Broca. On distingue l’aphasie motrice ou aphasie de Broca, l’aphasie
sensorielle ou aphasie de Wernicke et l’aphasie mixte.
4. Le bégaiement :
Le bégaiement est un trouble de la parole affectant le débit de la parole, caractérisé par des
répétitions et des prolongations involontaires des sons, syllabes, mots ou phrases, ainsi que
par des pauses silencieuses involontaires durant lesquelles le sujet est incapable de produire
un son. C’est un trouble fréquent touchant 1% de la population mondiale.
L’Organisation mondiale de la santé le définit comme une « parole caractérisée par une
répétition fréquente de sons et de syllabes ou par des hésitations ou pauses fréquentes,
pendant au moins 3 mois » et le classe parmi les troubles émotionnels ou comportementaux.
Selon Ajuriaguerra, « le bégaiement est un trouble de la réalisation du langage qui se
caractérise par des répétitions ou des blocages entrainant une rupture du rythme et de la
mélodie du discours. »
Selon Littré « il s’agit d’un embarras plus ou moins grave de la parole qui se manifeste par
l’hésitation, la répétition saccadée, la suspension pénible et même l’empêchement complet de
la faculté d’articuler. »
« Des dimensions psychologiques et psychopathologiques sont toujours présentes dans le
bégaiement, mais amènent peu de consultation en psychiatrie. Les facteurs de stress somato-
psychiques (fatigue, maladie…) et émotionnels (traumatismes psychologiques, conflits…)
déclenchent ou aggravent les symptômes. D’ailleurs le bégaiement entraine habituellement
![Page 19: L’Institut Dauphine d’Ostéopathie Federal European ... · 2 Bonfils P. et Chevallier J.M. anatomie ORL Tome 3, édition Flammarion 2005 3 Leboursier T. La langue dans le concept](https://reader036.vdocuments.pub/reader036/viewer/2022071216/6048eb17e1ff8b15f930a8b2/html5/thumbnails/19.jpg)
19
des répercussions affectives et sociales qui, en filigrane, font l’objet d’attentions parmi les
techniques thérapeutiques phoniatriques et de rééducation. La confiance du patient en lui-
même, l’acceptation de ses difficultés, ainsi que le développement de certaines compétences
qui le rendent maître de son problème, nous semblent toujours présents, entre autre, dans les
différentes prises en charge orthophoniques. »13.
« Le bégaiement, avec ses soi-disantes causes neurologiques, physiologiques, chimiques et
génétiques, accompagnées de facteurs développementaux, environnementaux ayant des effets
négatifs, se manifeste par une élocution épisodique et un langage désordonné, les deux
négativement renforcés, peut devenir une puissante habitude qui s’auto perpétue en plus de
s’intégrer entièrement dans la vie d’une personne. »14 C’est pourquoi le bégaiement ne se
résume pas à un trouble du rythme de la parole. C’est une lutte contre la volonté d’émettre
une phrase, un combat perpétuel mené contre le patient lui-même, qui va engendrer ce trouble
de la communication.
III. Etiologies et théories émises sur les causes du bégaiement:
Les causes précises du bégaiement n’étant pas encore identifiées, il est normal qu’il n’y ait
pas de cure efficace dans tous les cas. Il est cependant intéressant de passer en revue les
diverses théories avancées et qui sont l’origine de la précédente description. Précisons que ce
texte traite principalement de la forme de bégaiement la plus commune : celui dit
« développé » c’est-à-dire le bégaiement qui débute presque toujours à l’enfance, pendant le
développement du langage adulte ou, plus rarement, en début d’adolescence.
13 Van Hout Anne, Estienne Françoise, Les bégaiements : histoire, psychologie, évolution,
variétés, traitements, Masson, 2ème édition 2002
14 Gerald J., Dynamique du bégaiement
![Page 20: L’Institut Dauphine d’Ostéopathie Federal European ... · 2 Bonfils P. et Chevallier J.M. anatomie ORL Tome 3, édition Flammarion 2005 3 Leboursier T. La langue dans le concept](https://reader036.vdocuments.pub/reader036/viewer/2022071216/6048eb17e1ff8b15f930a8b2/html5/thumbnails/20.jpg)
20
A. Causes psychologiques :
Beaucoup de psychologues et de psychiatres pensent encore que le bégaiement est causé par
un traumatisme psychologique infantile. D’autres croient qu’il reflète une personnalité
déviante ou névrotique, ou encore qu’il résulte d’un haut niveau d’anxiété. En d’autres mots,
le bégaiement serait un désordre émotif, une réaction émotive. Il n’existe pourtant pas d’étude
permettant de valider cette théorie.
D’après les chercheurs l’aspect psychologique consiste en un seul élément, qui déclenche la
réaction de « blocage » et que cet élément déclencheur serait la présence d’une ou de
plusieurs personnes. Selon eux, les personnes qui bégaient semblent être pourvues d’une
tendance inhérente, ne leur permettant pas de supporter la présence d’autres personnes. Elles
seraient alors incapables de produire un mécanisme normal de la parole. D’autre part les
observations faites sur ce trouble du langage articulé montrent qu’il faut être deux pour que le
bégaiement se manifeste, d’où la nature à la fois psychologique et sociologique du
bégaiement.
En réalité, même si les facteurs psychologiques ne sont pas la cause première du bégaiement,
il est très probable, que le cumul de situations angoissantes à force de paroles et de
communication pénible en public, soit fortement contributif à l’alimentation du processus de
bégaiement. De plus, il semblerait que le bégaiement chronique devienne inévitable avec
l’âge. En effet, l’adulte bègue aura vécu des milliers de situations de parole où il aura été
embarrassé, frustré et humilié par son bégaiement et les possibles réactions
d’incompréhension de ses interlocuteurs. De telles expériences répétées auront
indéniablement des effets néfastes sur la perception et la confiance que se fait de lui-même le
sujet bègue, rendant d’autant plus difficile la thérapie.
Il semblerait donc que les personnes atteintes de bégaiement manquent clairement de
confiance en elles-mêmes. Cependant, ces caractéristiques ne sont que des conséquences du
bégaiement créant ainsi un cercle vicieux en devenant des habitudes réactionnelles face aux
![Page 21: L’Institut Dauphine d’Ostéopathie Federal European ... · 2 Bonfils P. et Chevallier J.M. anatomie ORL Tome 3, édition Flammarion 2005 3 Leboursier T. La langue dans le concept](https://reader036.vdocuments.pub/reader036/viewer/2022071216/6048eb17e1ff8b15f930a8b2/html5/thumbnails/21.jpg)
21
situations de prise de parole en public. Le manque de confiance en soi ne peut donc pas
expliquer l’apparition du bégaiement.
B. Causes environnementales :
Selon certaines théories, le bégaiement se développerait chez certains enfants qui feraient
l’objet de très fortes pressions, en particulier à cause des exigences de leurs parents pour le
développement du langage. Ainsi le bégaiement serait causé par le comportement des parents.
Bien qu’il soit facile d’imaginer que des pressions environnementales contribuent à
augmenter le défaut d’élocution du sujet bègue, aucune étude ne permet d’affirmer cette
théorie. Ces pressions environnementales n’ont d’effets que sur des personnes ayant déjà des
prédispositions au bégaiement. Il est donc peu probable que le bégaiement puisse être causé
par telle éducation parentale.
C. .Causes neurophysiologique :
Nous savons que le bégaiement existe dans toutes les langues et toutes les cultures du monde,
et cela depuis les tout premiers temps où l’homme a acquis l’usage de la parole. « Comment
alors expliquer que des environnements psychologiques aussi différents, en l’absence d’une
défectuosité organique, puissent produire une dysfonction aussi constante et persistante que le
bégaiement ? »15.
D’après le Dr Christy Ludlow, les facteurs psychologiques ne peuvent, à eux seuls, instituer et
perpétuer un bégaiement chronique sans la présence d’une importante dysfonction
neurologique.
15 Dr Christie Christy Ludlow, spécialiste américaine des troubles de la voix
![Page 22: L’Institut Dauphine d’Ostéopathie Federal European ... · 2 Bonfils P. et Chevallier J.M. anatomie ORL Tome 3, édition Flammarion 2005 3 Leboursier T. La langue dans le concept](https://reader036.vdocuments.pub/reader036/viewer/2022071216/6048eb17e1ff8b15f930a8b2/html5/thumbnails/22.jpg)
22
Le cerveau est le siège de la pensée, des émotions et des actions. Or les variations
comportementales des individus sont le reflet de variations des fonctions neurologiques.
En sachant qu’il n’y a rien d’anormal au niveau laryngien chez les sujets qui bégaient, on peut
supposer que si la parole d’un individu est ponctuée de blocages, de répétitions et
d’hésitations, le problème peut venir du contrôle de l’appareil de la parole. Le fonctionnement
de leur cerveau diffère donc de celui des personnes dont la fluence verbale est normale.
Cette différence ne résulte pas d’un traumatisme psychologique ni de certaines actions
parentales. Certaines théories évoquent donc une origine neurologique, voir génétique.
Il existe une forme de bégaiement plus rare dit « acquis ». Il apparaît généralement
soudainement chez des adultes, n’ayant pas d’antécédent de bégaiement, suite à un
traumatisme crânien, une lésion à la tête, une tumeur au cerveau ou tout autres accidents
majeurs impliquant des fonctions neurologiques. Selon les observations du Docteur Christy
Ludlow, on remarque des lésions des régions motrices pyramidales et extrapyramidales chez
certains vétérans du Vietnam blessés à la tête, présentant un bégaiement acquis suite à leurs
blessures. Selon beaucoup de chercheurs, les dysfonctions de la parole seraient la
conséquence d’un dommage crânien. Cependant il n’existe aucune preuve qu’un dommage
crânien puisse causer le bégaiement. De plus une majorité des personnes bègues ne présentent
aucun antécédent de traumatisme crânien. Même si les origines de certains cas de bégaiement
apparus dès l’enfance peuvent s’expliquer dans des lésions neurologiques, suite à l’anoxémie
(insuffisance d’oxygène à la naissance), de tels cas sont très minoritaires chez les individus
qui bégaient.
Selon le Dr Christy Ludlow, le bégaiement serait une condition neurophysiologique traitable.
Il s’agirait d’un problème anatomique, mécanique et neuromusculaire, du flux de l’air à
l’intérieur d’un circuit fonctionnel spécifique. Le nerf vague et ses branches laryngiennes
seraient mis en cause.
Les observations faites chez les personnes bègues montrent que le temps requis, pour initier
les vibrations des cordes vocales lors de la parole, était plus long que chez les sujets dont la
fluence verbale est normale. De plus, les deux ensembles musculaires du larynx qui dans des
conditions normales ont des activités opposées se contracteraient simultanément lors du
bégaiement, empêchant ainsi une élocution normale. Des irrégularités mineures dans les
activités électriques ainsi que dans la circulation sanguine, observées dans le cerveau de
![Page 23: L’Institut Dauphine d’Ostéopathie Federal European ... · 2 Bonfils P. et Chevallier J.M. anatomie ORL Tome 3, édition Flammarion 2005 3 Leboursier T. La langue dans le concept](https://reader036.vdocuments.pub/reader036/viewer/2022071216/6048eb17e1ff8b15f930a8b2/html5/thumbnails/23.jpg)
23
personnes bègues, montrent que 84 % des sujets bègues étudiés présentent des défectuosités
neurologiques du système nerveux central. Sans que les régions et la nature du déficit soient
précisément identifiées, l’idée que ces défectuosités neurologiques soient responsables du
bégaiement est décrite comme très séduisante par de nombreux chercheurs.
D. . Cause génétique :
Selon les constatations de recherches épidémiologiques, il y aurait un facteur ou une
prédisposition génétique chez les enfants qui bégaient. Des observations montrent que le
bégaiement se perpétue dans certaines familles, cette hypothèse est renforcée par des études
du bégaiement chez les jumeaux.
Le risque qu’une personne puisse bégayer est évalué à 5%, cependant, grâce à une guérison
spontanée ou un début tardif, le pourcentage général s’établit à 1% de la population. De plus,
ce risque est triplé si un frère ou une sœur du même sexe bégaie. Quant aux personnes
présentant des antécédents familiaux de bégaiement, le risque est plus que triplé par rapport à
celui de la population en général. 60 % des bègues auraient au moins une personne qui bégaye
dans leur entourage familiale.
Une étude de l’université de Yale montre que plus de 20% des personnes suivant une thérapie
contre le bégaiement avait un père bègue et 6% avait une mère présentant un bégaiement.
Parmi les personnes de sexe masculin qui bégaient, 9% de leurs filles et 22% de leurs fils
seront susceptibles de bégayer, chez les adultes de sexe féminin ces risques sont de 17% et
36% respectivement.
Cependant, il est facile de réaliser que toutes les personnes bègues ne présentent pas
forcément d’antécédents familiaux de bégaiement. Les gènes ne peuvent donc pas expliquer
universellement le bégaiement.
![Page 24: L’Institut Dauphine d’Ostéopathie Federal European ... · 2 Bonfils P. et Chevallier J.M. anatomie ORL Tome 3, édition Flammarion 2005 3 Leboursier T. La langue dans le concept](https://reader036.vdocuments.pub/reader036/viewer/2022071216/6048eb17e1ff8b15f930a8b2/html5/thumbnails/24.jpg)
24
E. Mécanisme Valsalva :
La manœuvre de Valsalva est classiquement décrite comme une manœuvre d’équilibrage
permettant d’harmoniser la pression entre l’oreille externe et l’oreille moyenne. Cette
manœuvre consiste à rétablir de force l’équilibre entre la pression extérieure (pression de
l’eau par exemple dans le cas d’un plongeur) et la pression intérieure de l’oreille moyenne en
insufflant de l’air par le biais des trompes d’Eustache.
Cette manœuvre est utilisée par les personnes pratiquant la plongée sous-marine ainsi que par
les femmes qui accouchent.
William D. Parry parle du mécanisme Valsalva comme étant « un phénomène dont le but est
de raidir le tronc du corps afin de rendre plus efficace l’effort physique »16. D’après lui le
larynx est mis en œuvre dans l’effort physique du mécanisme Valsalva. En effet lors d’une
manœuvre Valsalva, les cordes vocales et les fausses cordes vocales se referment
complètement, empêchant ainsi le passage de l’air. Cette fonction du larynx est désignée
« effort de fermeture ».
Simultanément, les muscles abdominaux et de la cage thoracique se contractent afin
d’augmenter la pression de l’air dans les poumons. Plus ils se contractent afin d’accroître
cette pression, plus le larynx se referme afin de retenir cet air.
Lors de l’effort causé par la prise de parole en public ou suite à l’appréhension de situation de
paroles menaçantes, il serait possible de croire qu’activer le mécanisme Valsalva, afin de
rendre plus efficace l’effort fourni pour vaincre le blocage phonatoire, soit la chose à faire.
Au contraire d’après William D. Parry, il nuit à la parole au moins de deux manières :
• En favorisant la fermeture forcée de la bouche ou du larynx afin d’amasser une
réserve d’air.
• En programmant le larynx pour une fermeture forcée plutôt que de le préparer à la
phonation d’une voyelle.
De cette façon le mécanisme Valsalva, sensé nous aider à vaincre un effort important, agit
inversement chez le bègue, créant un blocage plus important de la fluence. Alors que le sujet
16 William D. Parry, orthophoniste/logopédiste américain
![Page 25: L’Institut Dauphine d’Ostéopathie Federal European ... · 2 Bonfils P. et Chevallier J.M. anatomie ORL Tome 3, édition Flammarion 2005 3 Leboursier T. La langue dans le concept](https://reader036.vdocuments.pub/reader036/viewer/2022071216/6048eb17e1ff8b15f930a8b2/html5/thumbnails/25.jpg)
25
bègue tente inconsciemment de surmonter cet effort à l’aide du mécanisme Valsalva, celui-ci
le place face à un mur insurmontable.
Cette théorie du mécanisme Valsalva expliqué par William D. Parry semble être séduisante.
Cependant le docteur Marie-Claude Monfrais-Pfauwadel, phoniatre et spécialiste en ORL, le
reprend en affirmant, d’après ses observations, que « le mécanisme de Valsalva suppose une
fermeture complète de la glotte en triple plicature avec bascule de l'épiglotte. Or dans les
laryngospasmes du bégaiement, il n'y a pas de bascule de l'épiglotte - jamais. On observe des
mouvements involontaires rapides et vifs, incontrôlables, appelés myotonies d'intention et
d'action, voir myoclonies, mais il n'y a pas de bascule de l'épiglotte. Le larynx a une double
commande nerveuse : involontaire et réflexe qui lui permet de se fermer automatiquement en
triple plicature avec ascension vers la base de la langue lors de la déglutition ; volontaire, en
amorçage, lors de la phonation avec un mécanisme en double plicature, dont l'accolement
écartement des plis vocaux qui engendre le son de la voix. L'hypothèse de Parry impliquerait
que lors de l'intention de parole, dans le bégaiement, le larynx, soit comprendrait mal l'ordre
envoyé, soit l'exécuterait mal et se mettrait en position de déglutition (triple plicature avec
bascule de l'épiglotte) et non en position de phonation. Le sujet serait alors obligé à une forte
poussée de la colonne d'air pour arriver à ouvrir sa glotte »17.
17 Monfrais-Pfauwadel Marie-Claude, Un manuel du bégaiement, Solal 2000
![Page 26: L’Institut Dauphine d’Ostéopathie Federal European ... · 2 Bonfils P. et Chevallier J.M. anatomie ORL Tome 3, édition Flammarion 2005 3 Leboursier T. La langue dans le concept](https://reader036.vdocuments.pub/reader036/viewer/2022071216/6048eb17e1ff8b15f930a8b2/html5/thumbnails/26.jpg)
26
CHAPITRE II : CAS CLINIQUE
I. Présentation du patient :
Pour la réalisation de ce mémoire, j’ai demandé l’aide d’une jeune orthophoniste tout juste
sortie d’école. Ses conseils et son savoir-faire ont été utile à ma compréhension des
mécanismes. En revanche, il fut difficile pour elle de nous présenter un sujet bègue
consentant pour l’expérimentation d’un traitement ostéopathique. J’ai donc effectué mes
recherches de patients seul et me suit tourné vers mon entourage. Par chance j’ai eu
l’opportunité de rencontrer un patient bègue depuis de nombreuses années et désireux d’en
découdre avec son bégaiement. Etonnamment il n’avait jamais consulté, ni suivi aucune
thérapie.
Après lui avoir présenté notre projet, le patient semblait consentant. Il se rendit disponible
pour une rencontre avec l’orthophoniste.
Suite à cet entretien et à l’explication de notre démarche, une bonne entente s’était instaurée,
le traitement allait pouvoir commencer.
II. Protocole d’examen :
A. Examen orthophonique :
L’orthophoniste consulte dans un premier temps le patient afin d’effectuer un premier bilan,
avant de passer au traitement ostéopathique.
Ce bilan est composé d’un interrogatoire afin d’évaluer :
• la date d’apparition des premiers symptômes
• un événement traumatique éventuellement lié à la date d’apparition des premiers
symptômes
• le degré d’atteinte et de sévérité du bégaiement
• un antécédent de prise en charge orthophonique
![Page 27: L’Institut Dauphine d’Ostéopathie Federal European ... · 2 Bonfils P. et Chevallier J.M. anatomie ORL Tome 3, édition Flammarion 2005 3 Leboursier T. La langue dans le concept](https://reader036.vdocuments.pub/reader036/viewer/2022071216/6048eb17e1ff8b15f930a8b2/html5/thumbnails/27.jpg)
27
• des antécédents familiaux de bégaiement
• le comportement phonatoire du patient (voix, posture)
• les comportements associés aux symptômes (perte de contact visuel, expressivité,
manifestation neuromotrice)
• une évaluation psychologique
B. Examen ostéopathique :
L’évaluation orthophonique terminée, nous mettons en place un planning de rendez-vous en
fonction des disponibilités du patient. Nous verrons notre patient huit fois, chaque séance
étant espacée de trois semaines. Une seconde évaluation orthophonique a été planifiée après
la quatrième séance.
À la première séance, après avoir instauré un climat de confiance, nous commençons notre
anamnèse afin d’orienter au mieux le traitement ostéopathique.
1. Anamnèse :
• état civil
• âge, activité sportive, fumeur ou non
• situation familiale, situation professionnelle
• motif de consultation
• apparition des premiers symptômes
• mode d’apparition (si connu)
• évolution des symptômes
• antécédents familiaux de bégaiement
• antécédents traumatiques, médicaux et chirurgicaux
• évènements traumatisants
Le patient choisi pour cette étude est un homme âgé de 48 ans, marié et ayant 2 enfants. Il
travaille en tant qu’ouvrier dans le bâtiment. Il présente un bégaiement depuis sa plus tendre
enfance sans savoir précisément la date d’apparition. Il nous décrit des périodes de sa vie
durant lesquelles il a été possible de maîtriser son bégaiement et de le diminuer
![Page 28: L’Institut Dauphine d’Ostéopathie Federal European ... · 2 Bonfils P. et Chevallier J.M. anatomie ORL Tome 3, édition Flammarion 2005 3 Leboursier T. La langue dans le concept](https://reader036.vdocuments.pub/reader036/viewer/2022071216/6048eb17e1ff8b15f930a8b2/html5/thumbnails/28.jpg)
28
considérablement. Ainsi il a oscillé entre des périodes calmes de plusieurs mois où le
bégaiement était peu présent, et des périodes de « crise » où ses troubles de la fluence verbale
étaient très dérangeants. D’après lui, ces périodes ont été complètement aléatoires. Il est
incapable de donner une explication à ce phénomène, faisant de lui un patient présentant des
troubles du bégaiement atypique.
Le patient nous parle de son enfance comme étant défavorisée, expliquant ainsi pourquoi il
n’a jamais été suivi et traité pour cette pathologie. Nous pouvons noter qu’aujourd’hui, son
bégaiement se fait le plus ressentir pendant les moments de fatigue intense et d’irritabilité.
Notre patient ne présente pas d’antécédent familial de trouble du même type. Il n’a subi au
cours de sa vie, que des traumatismes mineurs ne nécessitant aucune hospitalisation, et aucun
traumatisme crânien.
Sans suivi thérapeutique, nous soulignons le fait qu’il ait appris à vivre avec ce trouble et à le
surmonter seul grâce à un certain travail sur lui-même. Avec le temps, il a acquis la capacité
de se relaxer et de dominer le bégaiement lorsque celui-ci devenait trop important. Même si,
aujourd’hui, son bégaiement se fait moins entendre qu’auparavant, il est toujours présent et
nuit toujours à notre patient.
Lors de la première séance, il nous relate son enfance et nous décrit une adolescence
houleuse et de nombreuses disputes parentales.
Au fur et à mesure de la séance, il se détend et un climat de confiance, propice au travail,
s’instaure entre nous.
2. Observation :
L’observation s’effectue de face, de profil puis de dos. Nous observons particulièrement
l’attitude posturale du patient qui présente un plan scapulaire postérieure induisant une
cyphose dorsale légèrement accentuée. Cette cyphose est accompagnée d’une cassure
cervicale en regard de la 7ème vertèbre cervicale. Le patient semble être renfermé sur lui-
même, les épaules basses, la tête déjetée en avant et les omoplates tirées en arrière, comme
pour protéger instinctivement la région viscérale du cou (voir figure C du dessin 7).
![Page 29: L’Institut Dauphine d’Ostéopathie Federal European ... · 2 Bonfils P. et Chevallier J.M. anatomie ORL Tome 3, édition Flammarion 2005 3 Leboursier T. La langue dans le concept](https://reader036.vdocuments.pub/reader036/viewer/2022071216/6048eb17e1ff8b15f930a8b2/html5/thumbnails/29.jpg)
29
Dessin 7, schéma des différents types de posture :
3. Enregistrement de la voix :
Afin d’objectiver les résultats du traitement, nous demandons au patient d’enregistrer sa voix.
Le sujet accepte à la condition que les enregistrements ne soient pas divulgués, et effacés une
fois notre dernière séance passée. Les enregistrements sont effectués avant chaque séance
lors de l’anamnèse afin de reconstituer les conditions normales d’un échange verbal.
![Page 30: L’Institut Dauphine d’Ostéopathie Federal European ... · 2 Bonfils P. et Chevallier J.M. anatomie ORL Tome 3, édition Flammarion 2005 3 Leboursier T. La langue dans le concept](https://reader036.vdocuments.pub/reader036/viewer/2022071216/6048eb17e1ff8b15f930a8b2/html5/thumbnails/30.jpg)
30
C. Tests et techniques utilisés :
1. Protocole de tests :
Nous mettons en place un protocole de tests qui sera réalisé à chaque consultation. Une fois
le patient confortablement installé en décubitus dorsal :
• Approche crânienne globale
Patient allongé sur le dos, praticien à la tête du sujet, les coudes reposants sur la table pour
plus de stabilité. On contacte le crâne du patient par une prise classique. Index et majeur en
avant du conduit auditif, annulaires et auriculaires en arrière. Les pouces ne sont pas en
contact. Ici nous cherchons à évaluer la densité globale de la boule crânienne.
La mise en place de la densité se fait de manière très progressive en comprimant les deux
mains vers le centre du crâne.
Ce test nous permet de nous rendre compte des différentes dysfonctions ostéopathiques
crâniennes que nous pourrons retrouver chez notre patient. Nous serons plus attentif aux
dysfonctions ostéopathiques de la base crânienne, notamment de l’occiput, car des insertions
du pharynx prennent attaches au niveau du tubercule pharyngien de l’occiput.
• Test de la suture occipito-mastoïdienne
Le test s’effectue le patient allongé sur le dos et le praticien assis à la tête du sujet. Une main
va se positionner en prise papillon sur le temporal concerné, le majeur dans le conduit auditif
externe, le pouce et l’index contrôlent l’apophyse zygomatique, la pulpe de l’annulaire se
positionne sur la pointe de la mastoïde et l’auriculaire sur la portion mastoïdienne. L’autre
main se positionne transversalement sous l’occiput. Le praticien met en place les paramètres
de densité et de tension et teste en portant son attention sur la suture occipito-mastoïdienne.
Cette suture forme le foramen jugulaire qui livre passage à des structures neurologiques
importantes telles que le nerf glosso-pharyngien (IX), le nerf pneumogastrique (X) et le nerf
spinal (XI). La suture occipito-mastoïdienne est importante à tester car elle est en relation
directe avec le nerf glosso-pharyngien (IX) et le nerf pneumogastrique (X) qui participent à
l’innervation sensitivo-motrice du pharynx.
![Page 31: L’Institut Dauphine d’Ostéopathie Federal European ... · 2 Bonfils P. et Chevallier J.M. anatomie ORL Tome 3, édition Flammarion 2005 3 Leboursier T. La langue dans le concept](https://reader036.vdocuments.pub/reader036/viewer/2022071216/6048eb17e1ff8b15f930a8b2/html5/thumbnails/31.jpg)
31
• Test des articulations temporo-mandibulaire (ATM)
Le patient est toujours en position de décubitus dorsal, le praticien assis à la tête du sujet. Les
index et les majeurs se placent en regard des articulations temporo-mandibulaires droite et
gauche. Nous testons cette articulation en ouverture, fermeture, antépulsion, rétropulsion et
diduction. Puis nous évaluons la tension des muscles masséters, temporaux, et les muscles
ptérygoïdiens latéraux.
Les ATM offrent plusieurs fonctions notamment la fonction de phonation. Dans le cadre de
notre étude, ces structures sont importantes à tester et à normaliser afin d’optimiser cette
fonction.
• Test de l’os hyoïde
Le patient est confortablement installé en décubitus dorsal, le praticien se place debout à la
tête du patient. La main gauche se positionne à plat sur le frontal pour servir de point d’appui,
la main droite se positionne en pince polici indexielle sur l’os hyoïde afin de le mobiliser en
translation, abaissement, élévation et légère traction et compression. Ces mouvements sont
réalisés de manière passive. Puis nous testons de manière active en faisant intervenir la
déglutition.
Ensuite, nous testons de la même manière l’os hyoïde par rapport au cartilage thyroïde qui
sert de point fixe. Pour finir, nous mobilisons dans les mêmes paramètres le cartilage
thyroïde par rapport au cartilage cricoïde et inversement.
L’os hyoïde doit être testé et normalisé car il entretient des liens ligamentaires et musculaires
avec la mandibule et la langue. Il appartient à l’appareil phonatoire par ses connexions
mandibulaires et laryngées. C’est un os très mobile, ses déplacements sont importants et se
manifestent notamment au cours de la phonation. C’est en partie grâce à la migration caudale
de l’os hyoïde que nous pouvons jouir d’un langage articulé.
• Test de la cage thoracique
Nous effectuons un test global de la cage thoracique. Pour ce faire, le patient est allongé en
décubitus dorsal, le praticien se tient debout à la tête du sujet, il positionne ses mains à plat
![Page 32: L’Institut Dauphine d’Ostéopathie Federal European ... · 2 Bonfils P. et Chevallier J.M. anatomie ORL Tome 3, édition Flammarion 2005 3 Leboursier T. La langue dans le concept](https://reader036.vdocuments.pub/reader036/viewer/2022071216/6048eb17e1ff8b15f930a8b2/html5/thumbnails/32.jpg)
32
sur la face ventrale du thorax de part et d’autre du sternum. Le praticien se positionne bien
ancré au sol afin d’apporter un point d’appui principal et un fulcrum pour le patient.
L’attention et l’intention sont focalisées sur l’ensemble de la cage thoracique du patient. Le
praticien est à la recherche d’une éventuelle tension.
Puis nous testons le sternum. La technique est une recherche de densité par rebond. Pour
cela, le patient reste allongé en décubitus dorsal. Le praticien se tient debout sur le coté du
patient et vient positionner le talon de sa main sur le sternum du patient, afin d’initier de très
légers rebonds dans le sens antéropostérieur, afin de percevoir d’éventuelles zones de
densités.
Ces zones sont testées à la recherche de dysfonctions qui pourraient entrainer un défaut de
ventilation. Cette fonction est importante lors de la phonation. L’air en provenance des
poumons passe par les différents organes de la phonation afin de faire vibrer les cordes
vocales et produire un son.
• Test diaphragme
Le patient est confortablement allongé sur le dos, le praticien est debout sur le côté droit du
patient. La main gauche du praticien est positionnée sur la partie inférieure du gril costal, le
pouce tourné vers le bassin. Sa main droite est positionnée sur le gril costal controlatéral, un
peu plus latérale et postérieure que la main gauche. Cette prise est puissante et nous permet
de rentrer plus aisément dans la densité, pour cela les bras du praticien se tendent et il
rapproche les deux mains l’une de l’autre, pour rentrer en compression. Il peut s’aider de la
rotation de son corps.
Pour les mêmes raisons que précédemment, le test diaphragmatique trouve son importance
dans la fonction de ventilation et de respiration afin de permettre la phonation.
Le second test diaphragmatique est actif. Le patient et le praticien gardent leur position. Le
praticien va venir positionner ses pouces en regard des coupoles diaphragmatiques droites et
gauches au plus proches de la rampe chondrocostale. Une fois positionné, le praticien
demande au patient une inspiration profonde afin d’apprécier le mouvement actif du
diaphragme en inspiration et en expiration.
![Page 33: L’Institut Dauphine d’Ostéopathie Federal European ... · 2 Bonfils P. et Chevallier J.M. anatomie ORL Tome 3, édition Flammarion 2005 3 Leboursier T. La langue dans le concept](https://reader036.vdocuments.pub/reader036/viewer/2022071216/6048eb17e1ff8b15f930a8b2/html5/thumbnails/33.jpg)
33
• Test global du sacrum :
Le patient reste allongé en décubitus dorsal, le praticien est debout au niveau du bassin du
patient. Il glisse la main caudale sous le sacrum en passant entre les jambes du patient, de
manière que la pointe du sacrum vienne reposée dans le creux de la main. Le coude de la
main caudale est positionné à plat sur la table afin d’optimiser la stabilité et l’ancrage du
praticien. L’autre main contrôle les iliaques par un appui des doigts et du coude sur les épines
iliaques antéro-supérieures.
Dans cette position nous cherchons à percevoir les mouvements de flexion et d’extension du
sacrum. Le sacrum peut être considéré comme un prolongement de la base crânienne grâce
aux connexions qu’il entretient avec la dure-mère. Par conséquent, il peut être testé et traité
avec la même intention que le test et le traitement de la base du crâne.
2. Traitement :
Une fois le protocole de tests effectué, nous avons relevé les dysfonctions trouvées afin de les
traiter à l’aide des techniques suivantes :
• Réharmonisation de la base et de l’occiput en 3 temps :
Le sujet est en décubitus dorsal, tête proche du haut de la table. Le praticien est assis à la tête
du sujet. Il positionne ses mains en coupe sous l’occiput avec les index au niveau des
mastoïdes, les majeurs en regard de l’arc postérieur de C1 et les auriculaires et annulaires au
niveau de l’écaille occipitale. La technique se déroule en trois étapes :
- emmener l’occiput en extension
- faire une supination des mains afin de provoquer une adduction du temporal, par les
mastoïdes
- faire une disjonction cranio-cervicale avec un glissement postérieur des condyles par
rapport aux glènes.
Dans cette position le praticien suit les mouvements de l’occiput et des temporaux jusqu'à
obtenir un relâchement tissulaire.
![Page 34: L’Institut Dauphine d’Ostéopathie Federal European ... · 2 Bonfils P. et Chevallier J.M. anatomie ORL Tome 3, édition Flammarion 2005 3 Leboursier T. La langue dans le concept](https://reader036.vdocuments.pub/reader036/viewer/2022071216/6048eb17e1ff8b15f930a8b2/html5/thumbnails/34.jpg)
34
• Techniques sur les temporaux :
La mise en place de la technique s’effectue de la même manière que le test de la suture
occipito-mastoïdienne à la différence que la main temporale va se positionner, non pas en
prise papillon, mais avec un contact par la face dorsale des deuxièmes phalanges. Le poing
étant fermé, cette prise permet au praticien d’avoir une meilleure puissance, nécessaire pour
la bonne réalisation de la technique.
Une fois la position initiée le praticien met en place les paramètres de densité et de tension
afin d’entrer en communication tissulaire avec la région occipito-mastoïdienne. Le praticien
suit le déroulement tissulaire jusqu'à l’obtention d’un Still Point et de la sensation d’une
légère expansion. Plusieurs déroulements sont souvent nécessaires.
• Technique sur les muscles sous occipitaux :
Le sujet est installé en décubitus dorsal, le praticien est assis à la tête du sujet. Les mains sont
positionnées en coupe sous l’occiput, la pulpe des doigts sur les muscles sous occipitaux. Le
praticien effectue une légère traction céphalique jusqu'à ressentir une mise en tension des
muscles sous occipitaux sous ses doigts. Puis il effectue un glissement antérieur de l’occiput
par rapport à la première cervicale afin d’étirer les muscles concernés. Le praticien maintient
la tension jusqu'à ressentir un relâchement tissulaire.
• Technique de relâchement global de la loge viscérale du cou :
Le sujet reste confortablement allongé sur le dos. Le praticien s’assoit à côté du patient au
niveau de ses épaules. La main céphalique va se positionner à plat derrière la nuque du
patient. La main caudale vient à plat en regard de la main céphalique et englobant la loge
viscérale du cou. La mise en tension est très douce afin de ne pas procurer de sensation
d’oppression au patient. Le praticien met en place les paramètres subjectifs qui sont :
présence, attention, intention ; et les paramètres de palpation objectifs qui sont : densité,
tension et vitesse. Le déroulement s’effectue en suivant les mouvements tissulaires globaux
de la loge viscérale du cou. Cette technique permet de relâcher les tensions des fascias
cervicaux superficiels, moyens et profonds.
![Page 35: L’Institut Dauphine d’Ostéopathie Federal European ... · 2 Bonfils P. et Chevallier J.M. anatomie ORL Tome 3, édition Flammarion 2005 3 Leboursier T. La langue dans le concept](https://reader036.vdocuments.pub/reader036/viewer/2022071216/6048eb17e1ff8b15f930a8b2/html5/thumbnails/35.jpg)
35
• Technique de Trigger point et ponçage :
Nous effectuons des techniques de Trigger point sur les muscles intervenant dans la
déglutition et la phonation afin de relâcher les tensions présentes. Ces muscles sont les
masséters, les ptérygoïdiens latéraux, les muscles supra hyoïdiens, infra hyoïdiens et
digastriques. Le relâchement des tensions musculaire par le biais des techniques de Trigger
point permet une meilleure stabilisation de l’os hyoïde, facilitant ainsi le traitement par
techniques directes sur cet os.
• Technique sur l’os hyoïde :
Le patient garde la même position que précédemment tandis que le praticien se positionne
debout à la tête du sujet. Le but de cette technique est de normaliser les dysfonctions trouvées
dans les paramètres de translation, d’élévation et d’abaissement.
Pour ce faire nous utilisons un principe utilisé en énergie musculaire. Le praticien contact
l’os hyoïde par une pince pouce index, l’autre main va générer un point fixe sur la
mandibule.
Nous emmenons l’os hyoïde dans le paramètre de non facilité, par exemple chez notre
patient, l’os hyoïde ayant des difficultés à s’abaisser par rapport à l’élévation, nous abaissons
celui-ci et demandons une déglutition tout en maintenant la tension et le paramètre
d’abaissement, puis après un court instant, l’os hyoïde se relâche et nous pouvons gagner
dans le paramètre d’abaissement. Cette manœuvre est réalisée trois fois pour chaque
paramètre dysfonctionnel.
• Technique sur le diaphragme
La mise en position est la même que pour le test passif. Nous mettons en place les paramètres
objectifs et subjectifs jusqu'à obtenir un déroulement tissulaire et un relâchement global du
diaphragme.
• Rééquilibration cranio-sacrée
À la fin de chaque séance nous terminons par une technique de rééquilibration cranio-sacrée.
![Page 36: L’Institut Dauphine d’Ostéopathie Federal European ... · 2 Bonfils P. et Chevallier J.M. anatomie ORL Tome 3, édition Flammarion 2005 3 Leboursier T. La langue dans le concept](https://reader036.vdocuments.pub/reader036/viewer/2022071216/6048eb17e1ff8b15f930a8b2/html5/thumbnails/36.jpg)
36
CHAPITRE III - RÉSULTATS
Grâce à la bonne coopération du patient et à sa réceptivité, nous avons pu créer un climat
favorable mettant le patient, et moi-même dans de bonnes dispositions afin que la relation
patient praticien soit la meilleure possible.
Durant les premiers instants de la séance initiale, nous avons senti le patient très tendu, une
certaine excitation était palpable. Son bégaiement se faisait beaucoup ressentir n’aidant en
rien notre sujet à se détendre. Il nous a fallu plusieurs minutes avant qu’il ne se relaxe, nous
permettant ainsi de gagner sa confiance petit à petit.
Pendant cet entretien, nous avons pris le temps d’expliquer au mieux notre démarche,
pourquoi et comment nous pourrions lui venir en aide et tenter d’améliorer sa fluence verbale
au quotidien. Nous avons ensuite établi un planning de rendez-vous afin d’optimiser le suivi.
Avant chaque phase de test, nous avons enregistré la voix du patient afin de comparer
l’évolution de la fluence verbale.
Une fois les bases posées, nous avons commencé notre protocole de test. Lors de la première
séance, nous avons pu constater que le patient présentait une rupture de la courbure cervicale
en hyperlordose. Compte tenu de la position anatomique des instruments de la phonation
nous pouvons penser qu’une relation existe entre la courbure cervicale et les perturbations
anatomo-physiologiques des organes de la voix, dues à un mauvais positionnement dans
l’espace.
Dans un premier temps, nous avons noté que des tensions étaient palpables au niveau de la
base du crâne, des cervicales, des trapèzes ainsi que du sternum. Le patient nous décrit une
souffrance en regard de la charnière cervico-dorsale associé à une trapezalgie bilatérale
depuis plusieurs années.
Durant notre approche crânienne il fut intéressant pour nous de remarquer un défaut de
mobilité au niveau des deux temporaux, mais surtout au niveau de la suture l’occipito-
mastoïdienne gauche. Cette dysfonction crânienne nous était apparue comme majeure par
rapport aux autres densités crâniennes. Il nous a semblé intéressant de nous concentrer sur cet
aspect, car le temporal est classiquement considéré comme un os « clef » en ostéopathie
crânienne.
![Page 37: L’Institut Dauphine d’Ostéopathie Federal European ... · 2 Bonfils P. et Chevallier J.M. anatomie ORL Tome 3, édition Flammarion 2005 3 Leboursier T. La langue dans le concept](https://reader036.vdocuments.pub/reader036/viewer/2022071216/6048eb17e1ff8b15f930a8b2/html5/thumbnails/37.jpg)
37
En effet, le temporal est souvent appelé « le fauteur de trouble ». Il est situé entre les sphères
antérieure et postérieure du crâne. Il est en contact avec le sphénoïde, les pariétaux et
l’occiput. Certains ostéopathes le considèrent comme le reflet des iliaques. Il possède un lien
important avec les cervicales via le sterno-cleido-occipito-mastoïdien. Il s’articule avec
l’occiput et forme les sutures occipito-mastoïdienne. Les occipito-mastoïdienne possèdent
des liens neurologiques important via le nerf vague (X) qui participe à l’innervation des
poumons, de la respiration, le nerf glossopharyngien (IX) qui va intervenir dans la déglutition
et l’innervation de la langue. D’ou sont importance capitale dans la prise en charge des
troubles du langage articulé et donc de notre traitement.
Nous accordons donc un certain temps à la première séance pour lever les dysfonctions des
temporaux.
Lors de la 2èmeconsultation, le patient semblait ravi de nous voir et motivé à poursuivre le
travail entrepris. Nous enregistrons une deuxième fois sa voix et notons déjà une
amélioration. Mais ceci pouvait être due à l’accommodation au praticien.
Toujours au cours de cette 2ème séance, nous avons constaté un amoindrissement des tensions
ressenties auparavant, surtout au niveau des cervicales et des trapèzes. Les tensions du
sternum étaient encore bien présentes et les temporaux, quant à eux, bénéficiaient d’une
meilleure mobilité, mais cependant pas suffisamment convaincante.
L’os hyoïde présentait un défaut d’abaissement et de translation droite. Lors de cette séance
nous avons attaché plus d’importance au traitement de la loge viscérale du cou et des muscles
intervenants dans la phonation et la déglutition, tout en continuant le travail entreprit sur les
temporaux.
Pendant la séance suivante, nous pouvions ressentir de nets progrès vis-à-vis de la confiance
du patient envers notre travail. Il ajouta qu’il se sentait plus libre de ses mouvements et moins
tendu au niveau cervical et des dorsales hautes. Nous constatons que le patient souffre
beaucoup moins de la région cervicale, les fascias cervicaux et les muscles de cette région
sont détendus, les articulations sont moins sous compression et moins sollicitées.
![Page 38: L’Institut Dauphine d’Ostéopathie Federal European ... · 2 Bonfils P. et Chevallier J.M. anatomie ORL Tome 3, édition Flammarion 2005 3 Leboursier T. La langue dans le concept](https://reader036.vdocuments.pub/reader036/viewer/2022071216/6048eb17e1ff8b15f930a8b2/html5/thumbnails/38.jpg)
38
Cette séance fut très encourageante pour la suite. Les tensions perçues diminuaient
considérablement. Cette consultation a été en grande partie accordée à la détente de la cage
thoracique grâce à un travail sternal, costal et diaphragmatique.
À la séance suivante, le travail entrepris, afin de libérer les tensions thoraciques, avait été
vraisemblablement bénéfique puisque le patient nous avait fait part d’une sensation de
« libération » au niveau thoracique et qu’il se sentait moins tendu et moins angoissé.
Les sutures occipito-mastoïdienne nous semblaient désormais beaucoup moins tendues qu’à
la première séance.
Au début de la séance suivante, maintenant qu’il avait pris conscience de la diminution de ses
tensions corporelles, nous décidions de lui faire entendre les enregistrements de sa voix afin
de lui faire prendre conscience de l’évolution de son bégaiement.
Plus les consultations avançaient plus nous pouvions remarquer une meilleure mobilité des
différentes zones de tension trouvées à la première séance. Ainsi qu’une nette amélioration
de la capacité du patient à prendre la parole devant nous.
Le travail sur le temporal nous a semblé capital, mais aussi celui exercé sur l’os hyoïde et la
loge viscérale du cou, lui offrant désormais une meilleure mobilité et des tensions amoindries
au niveau des muscles ptérygoïdiens, supra et infra hyoïdien. Cette rééquilibration a permis
aux organes de la phonation une plus grande liberté de mouvement, améliorant leur
physiologie.
Cette mobilité ainsi gagnée et ces tensions amoindries lui on peut être permis de retrouver
une articulation améliorée et une fluidité plus certaine dans sa prise de parole. Ou peut-être
était-ce la confiance qu’il nous a accordée au fur et à mesure des séances qui lui a permis
d’être moins stressé et angoissé lui offrant de meilleures conditions de prise de parole.
Le patient a semblé être satisfait et a décidé de continuer le travail entrepris en ostéopathie.
![Page 39: L’Institut Dauphine d’Ostéopathie Federal European ... · 2 Bonfils P. et Chevallier J.M. anatomie ORL Tome 3, édition Flammarion 2005 3 Leboursier T. La langue dans le concept](https://reader036.vdocuments.pub/reader036/viewer/2022071216/6048eb17e1ff8b15f930a8b2/html5/thumbnails/39.jpg)
39
CONCLUSION :
Suite à cette étude, nous avons pu constater une certaine amélioration du trouble dont souffre
notre patient, sans pour autant pouvoir complètement l’objectiver. La voix est plus posée, le
timbre de voix semble être sensiblement modifié. Les organes de la loge viscérale du cou se
sont assouplis, le larynx et le pharynx sont mieux équilibrés. Ces changements peuvent
expliquer une résonnance différente des cordes vocales par variation de l’air expiré, la
phonation devient plus fluide. Nous pouvons penser que le traitement ostéopathique a
favorablement modifié le positionnement dans l’espace des cordes vocales et des organes de
la phonation en diminuant les tensions environnantes. La courbure cervicale s’est légèrement
améliorée, les fascias cervicaux se sont détendus, les tensions musculaires ont diminuées, la
base du crâne s’est équilibrée et les organes de la phonation qui y sont suspendus sont
également plus détendus et mieux équilibrés dans l’espace, améliorant ainsi leur fonction.
Les résultats de l’étude ostéopathique ont montré que des dysfonctions des structures en
relations avec les organes de la phonation pouvaient influencer l’élocution par une atteinte
indirecte du positionnement et de la physiologie de ceux-ci.
Nous avons pu mettre en évidence l’efficacité d’un traitement ostéopathique bien suivi, et
avons pu constater qu’il pouvait être bénéfique à l’amélioration de l’élocution des bègues. Il
nous apparaît donc que l’ostéopathie peut être indiquée pour le traitement du bégaiement et
peut s’appliquer conjointement avec le traitement orthophonique dans certaines mesures.
Il aurait été intéressant d’effectuer cette étude sur un nombre de patients plus important afin
de valider au mieux le bilan obtenu sur notre cas clinique et de les confronter à d’autres
résultats avec le même protocole.
Quoi qu’il en soit, l’ostéopathie aura été bénéfique à notre patient en lui permettant de
diminuer considérablement les tensions dont il souffrait et de lui faire prendre conscience,
grâce aux enregistrements effectués, qu’il pouvait encore nettement améliorer son élocution
et maitriser son angoisse lors de la prise de parole.
Cette étude montre qu’une collaboration peut très bien fonctionner entre l’orthophonie et
l’ostéopathie et qu’il est toujours bénéfique de prendre en compte la globalité du patient.
Bien que le flou soit persistant aux vues des nombreuses théories étiologiques du bégaiement,
il n’est pas une fatalité, et des solutions telles que la prise en charge orthophonique couplée
aux techniques manuelles ostéopathique peuvent considérablement aider.
![Page 40: L’Institut Dauphine d’Ostéopathie Federal European ... · 2 Bonfils P. et Chevallier J.M. anatomie ORL Tome 3, édition Flammarion 2005 3 Leboursier T. La langue dans le concept](https://reader036.vdocuments.pub/reader036/viewer/2022071216/6048eb17e1ff8b15f930a8b2/html5/thumbnails/40.jpg)
40
Cette collaboration entre, d’un coté le savoir-faire orthophonique, et de l’autre ostéopathique,
met en exergue ce proverbe chinois « si nous avons chacun un objet et que nous les
échangeons, nous avons chacun un objet. Si nous avons chacun une idée et que nous les
échangeons, nous avons chacun deux idées. »
![Page 41: L’Institut Dauphine d’Ostéopathie Federal European ... · 2 Bonfils P. et Chevallier J.M. anatomie ORL Tome 3, édition Flammarion 2005 3 Leboursier T. La langue dans le concept](https://reader036.vdocuments.pub/reader036/viewer/2022071216/6048eb17e1ff8b15f930a8b2/html5/thumbnails/41.jpg)
41
RÉSUME :
Ce mémoire a pour but de comprendre les relations entre les structures anatomiques
permettant la phonation et les troubles du langage articulé, et de mettre en évidence les biens
fondés d’une approche ostéopathique dans la prise en charge de ces troubles, plus
particulièrement du bégaiement.
Dans un premier temps nous retraçons les théories étiologiques du bégaiement, puis nous
appliquons un protocole de test afin de prodiguer un traitement ostéopathique sur un cas
clinique atteint de bégaiement, et d’en évaluer les bénéfices.
This thesis aims to understand the relationships between anatomical structures for phonation
and disorders of spoken language and highlight a property based osteopathic approach in the
management of these disorders and more specifically for stuttering.
At first we trace the etiological theories of stuttering, then we apply a test protocol to provide
an osteopathic treatment on a clinical case reached stuttering in order to assess the benefits.
![Page 42: L’Institut Dauphine d’Ostéopathie Federal European ... · 2 Bonfils P. et Chevallier J.M. anatomie ORL Tome 3, édition Flammarion 2005 3 Leboursier T. La langue dans le concept](https://reader036.vdocuments.pub/reader036/viewer/2022071216/6048eb17e1ff8b15f930a8b2/html5/thumbnails/42.jpg)
42
BIBLIOGRAPHIE : - Auzou P. & Rolland-Monnoury V., Batterie d’évaluation clinique de la dysarthrie, édition
Isberg 2006
- Bonfils, P., Chevallier J.M., anatomie ORL tome 3, Flammarion 2005
- Cornut G., La mécanique respiratoire dans la parole et dans le chant, 1959
- Cornut G. La voix. Que sais-je ?, 2004
- Dachy B., Neuro-anatomie fonctionnelle de la parole, 2008
- Hansen J.T. & Kamina P, Mémofiches anatomie Netter : Tête et cou, édition Masson 2007
- Leboursier T. La langue dans le concept ostéopathique, 2006 rééducations orthophoniques
- Le Huche François, Le bégaiement, option guérison, Albin Michel 1999
- Magoun Harold Ives, Ostéopathie dans le champ crânien, Sully, édition originale 1951
- Monfrais-Pfauwadel Marie-Claude, Un manuel du bégaiement, Solal 2000
- Netter Franck H, Atlas d’anatomie humaine, Masson 2003
- Pinto S., Innervation périphérique des organes de la parole, 2007
- Piron A. Principes d’ostéopathie appliquée à la phoniatrie, édition Symétrie 2007
- Tricot Pierre, Approche tissulaire de l’ostéopathie : un modèle du corps conscient, Sully
2002
- Van Hout Anne, Estienne Françoise, Les bégaiements : histoire, psychologie, évolution,
variétés, traitements, Masson, 2ème édition 2002
- Vincent Elisabeth, Le bégaiement, la parole desorchestrée, Milan 2004
Documents utilisés à titre d’information :
- Mémoire de Tanguy Houyvet « Le bégaiement et l’ostéopathie », 2011, IPEO
- Mémoire de Pascale Fauvet « Le bégaiement et l’ostéopathie », 2006
- Recherche bibliographique de Anne Lanoux « Le langage oral de l’enfant et
l’ostéopathie », 2008 ISO Paris
- Cours IDO Paris de 2008 à 2013
- Internet
![Page 43: L’Institut Dauphine d’Ostéopathie Federal European ... · 2 Bonfils P. et Chevallier J.M. anatomie ORL Tome 3, édition Flammarion 2005 3 Leboursier T. La langue dans le concept](https://reader036.vdocuments.pub/reader036/viewer/2022071216/6048eb17e1ff8b15f930a8b2/html5/thumbnails/43.jpg)
43