l’allégorisme médiéval

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Par Aristote, Cicéron et Quintilien, le Moyen Age hérite de la longue tradition rhétorique de l’Antiquité.

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Jacques DarriulatLallgorisme mdival Biblio : Edgar de Bruyne, tudes desthtique mdivale, De Tempel , Bruges, 1946 : I- De Boce Jean Scot rigne, II- Lpoque romane, III- Le XIIIe sicle (republi eu deux volumes dans une collection de poche chez Albin Michel). Erwin Panofsky, Architecture gothique et pense scolastique, Minuit, 1967. Ernst Robert Curtius, La Littrature europenne et le Moyen Age latin, Presses Pocket 1991 [1956]. Sur la question des relations entre lallgorisme paen et lallgorisme chrtien, Jean Ppin, Mythe et allgorie, Les origines grecques et les contestations judo-chrtiennes, Paris, 1976. mile Mle, LArt religieux du XIIIe sicle en France, Le Livre de Poche, Biblio Essais. Georges Duby, Adolescence de la chrtient occidentale, 980-1140, Skira, 1967 ; LEurope des cathdrales, 1140-1280, Skira, 1966 ; Fondements dun nouvel humanisme, 1280-1440, Skira, 1966. Ces trois luxueux et magnifiques volumes ont t publis sans illustrations en poche : Georges Duby, LEurope au Moyen Age : art roman, art gothique, Flammarion, Champs, 1985. Georges Duby, Saint Bernard et lart cistercien, Flammarion, Champs. *** Par Aristote, Cicron et Quintilien, le Moyen Age hrite de la longue tradition rhtorique de lAntiquit. Celle-ci se touve lorigine des artes dictaminis, ou arts de bien dire, ncessaires par exemple au prdicateur qui veut, par son sermon, toucher le cur des fidles (artes prdicandi), mais elle dicte aussi ses rgles aux arts plastiques, selon le principe mille fois comment de lArt potique, ou ptre aux Pisons, dHorace, qui veut que : un pome est comme un tableau, ut pictura poesis. Cest ainsi que la cathdrale se dploie dans lespace comme le sermon dans le temps, lexorde correspondant au narthex, la division du thme en trois parties aux trois nefs principales, largumentation qui fait la synthse entre les arguments la croise des transepts, enfin la proraison au chur qui souvre la lumire (1). La rhtorique mdivale occupe ainsi une place dominante pour la dfinition des rgles de lart. Son rle est dautant plus dterminant que lart du discours prend pour modle la parole de Dieu, c'est--dire la composition mme de la Bible dont la valeur absolue ne saurait tre conteste. La civilisation mdivale se croit dtentrice dune uvre parfaite : il lui suffit donc den connatre les lois pour tre en mesure de formuler les rgles de tout art humain en gnral. Cest partir de linterprtation des critures que se dfinit lesthtique mdivale. Une trs ancienne tradition, qui remonte saint Jrme et saint Augustin (De Doctrina christiana), distingue entre quatre sens de lcriture (2). Elle est codifie par les Victorins (Richard de Saint-Victor) et les Chartrains (Bernard de Chartres) au XIIe sicle, puis par Thomas dAquin, dans La Somme thologique, au XIIIe sicle. Mais puisquil sagit ici desthtique et non de thologie, nous suivrons plutt Dante qui fait allusion aux quatre sens de lcriture, dans Le Banquet (Convivio) II, 1, pour commenter lun de ses propres pomes, et dans lptre XIII, qui constitue un peu son art potique et dans laquelle il ddie au seigneur de Vrone, Cangrande della Scala, le chant suprme de la Comdie, qui sorne du nom de paradis (Pliade p. 792). Lcriture mais aussi bien toute reprsentation ou image dont lcriture demeure, pendant tout le Moyen Age, le modle possde quatre sens. Il se subdivisent en deux groupes, dont le premier est le sens littral, quon dit encore historique : le discours nonce un fait, par exemple (ptre XIII) la sortie dgypte des fils dIsral, au temps de Mose. Mais le texte peut avoir encore un sens mystique, ou symbolique, nous dirions aujourdhui figur, et dire autre chose que ce quil semble dclarer expressment. Aux yeux des hommes du Moyen Age, le sens mystique doit rendre compte du mystre sacr qui fait la magie du texte biblique. Lire, ce nest pas rpter un texte ne varietur, cest interprter, c'est--dire deviner, par-del le sens manifeste, le sens latent du symbole, car la lettre tue, lEsprit seul vivifie (2 Co 6). Pas de lecture sans glose ni commentaire tel point que, par un renversement qui menacera tout ldifice culturel du Moyen Age, le texte finira par disparatre, touff par la prolifration dmesure de ses gloses marginales. Les premiers chrtiens empruntent cette opposition du sens littral et du sens symbolique lallgorisme paen qui remonte aux Pythagoriciens, c'est--dire au VIe sicle BC. Cest ainsi qu la fin du IIe et au dbut du IIIe sicle de notre re, Clment dAlexandrie appliqua les principes de lhermneutique paenne linterprtation de lcriture. Il est vrai quil est lun des rares chrtiens avoir os cette paisible synthse. Les autres apologistes, par exemple Origne (IIe-IIIe sicle AC), dnonceront avec dautant plus de violence les abus de lallgorie paenne quils appliqueront leur tour, et de faon plus dbride encore, la mthode allgorique la Bible. Il est vrai que le symbolisme paen exprime par des images des ides ternelles, tandis que le symbolisme chrtien inscrit le travail de linterprtation dans le temps : lhistoire de la rdemption est aussi la rvlation progressive du vritable sens de la promesse cach sous le sens manifeste (3). Dieu, qui dvoile le plan du Salut par le progressif droulement de lHistoire Sainte, est lunique hermneute. Telle est la raison pour laquelle le sens cach sous le sens littral peut bien tre nomm sens mystique. Le sens mystique lui-mme se divise en trois espces, qui correspondent aux trois grandes poques de la Rvlation : le sens allgorique dchiffre, dans les scnes de lAncien Testament, les figures symboliques des vrits enseignes dans le Nouveau Testament (type et anttype ). Cest ainsi, pour prendre lexemple propos par Dante dans lptre XIII, que le passage de la Mer Rouge est une allgorie de notre rachat par le sacrifice du Christ, ou bien encore, pourrions-nous ajouter, que la rcolte de la manne dans le dsert est lallgorie du sacrement de leucharistie, ou que les trois jours passs par Jonas dans le ventre de la baleine prfigurent les trois jours au tombeau. Le sens allgorique organise donc la concordance entre lAncien et le Nouveau Testament, entre le rgne de la Loi et le rgne de la Grce. Il permet dassujettir la sagesse juive la rvlation chrtienne, la premire ntant que le symbolisme inconscient de ce que la seconde nonce clairement. Cest ainsi que liconographie mdivale reprsente la Synagogue comme une femme aux yeux bands, incapable de discerner le sens allgorique par-del le sens littral, quon dit aussi charnel. Lallgorie ayant t dchiffre, le sens est alors moral et sadresse la vie prsente. La sortie dgypte signifie au sens moral, selon Dante, la conversion de lme quittant le deuil et la misre du pch pour un tat de grce (p. 795). Il est vrai que le sens moral, ou tropologique, peut tre sacr (cest le cas par ex. de la parabole vanglique) il incite alors la conversion mais aussi profane : ainsi dans les sentences qui concluent les fables dsope, que le Moyen Age rassemblait dans des recueils portant le titre dIsopets (dformation du nom dsope). Mais cette vie prsente nest pas fin en soi, elle est une preuve qui prpare la vie ternelle : cette ultime rvlation ou apocalypse dcouvrira la fin des temps lultime degr du sens mystique : le sens anagogique qui rtablit la crature corrompue par le premier pch dans la gloire du royaume de Dieu. Le sens anagogique de la sortie dgypte est alors, selon Dante, la sortie de lme sainte hors de la servitude dun monde corrompu, et la libert de la gloire ternelle (p. 795). On comprend alors que les trois degrs du sens mystique correspondent au trois dimensions du temps, c'est--dire du dploiement de la Providence, le sens allgorique se rapportant au pass par le parallle quil tablit entre le rgne rvolu de la Loi et le rgne de la Grce, le sens moral au prsent o se joue notre salut et le sens anagogique au futur de la vie ternelle qui commence avec la rsurrection des corps et le dernier Jugement. Le sens allgorique demeure confin linterprtation des critures, selon le jeu complexe des associations que les thologiens dcouvrent entre lAncien et le Nouveau Testaments, entre le type et lanttype, mettant ainsi jour le plan secret de Dieu qui sexprimait par linconscience de la transe prophtique. Le sens moral peut permettre de sauver une culture antique pourtant prive de la lumire de la rvlation, mais que lhumanisme mdival, depuis la Renaissance carolingienne de la fin du VIIIe sicle, tient en haute estime. Cest ainsi que, tout au long du Moyen Age, on publiera de trs nombreux Ovide moraliss , dcouvrant, par del le sens littral des fables des Mtamorphoses, qui fascinent tous les esprits, un sens moral qui rconcilie le pote paen avec lvangile. En vrit, le Moyen Age hrite de lAntiquit tardive son got pour lallgorisme, et luvre exemplaire, qui exerce une influence considrable jusqu la Renaissance, est celle dun paen du Ve sicle, Martianus Capella, peu prs contemporain de saint Augustin, qui compose un ouvrage en neuf livres intitul : Les Noces de Mercure et de Philologie, c'est--dire de la gnose (science initie aux mystres divins) et de lart du discours, ou bien encore, selon un classement pour la premire fois codifi par Capella et qui structurera le cours des tudes pendant tout le Moyen Age, du Quadrivium (arithmtique, gomtrie, musique, astronomie) et du Trivium (grammaire, logique et rhtorique). Sur ce modle, fleurira au Moyen Age toute une littrature allgorique et profane (par exemple Le Roman de la rose, et tout particulirement la premire partie, vers 1236, due Guillaume de Lorris, qui sinspire prcisment de lallgorisme suppos dOvide). Quant au sens anagogique, sa comprhension appartient en premier lieu au thologien qui discerne, dans les images de lApocalypse, ou des ptres de Paul, lannonce de la cit cleste et de la flicit des lus ; mais sa reprsentation appartient lartiste qui sefforce dvoquer par des sons (posie et musique) ou par des formes plastiques (architecture, sculpture et peinture) la splendeur de la Jrusalem cleste et la vision batifique des ressuscits qui contemplent Dieu face face. Cest ainsi que lart mdival se conoit lui-mme comme une illustration de lApocalypse et de la vie ternelle, lartiste ntant en consquence quun artisan docilement soumis au discours du thologien, et la beaut sensible ntant que limage dans un miroir de la beaut spirituelle (4). Cest bien en ce sens que Dante lui-mme entendait le pome de La Divine comdie, voyage mystique de lEnfer, par le Purgatoire, jusquen Paradis, somme figure de la thologie mdivale. Si le sens moral permettait de sauver les chefs-duvre de lAntiquit paenne, le sens anagogique ne pouvait illuminer que les uvres ralises sous le rgne de la Grce, c'est--dire depuis lIncarnation. Le sens anagogique dfinit donc la dimension propre de lart chrtien mdival, si lon en excepte toutefois le pote Virgile, grand magicien selon le Moyen Age, lunique paen qui aurait eu la prescience de la venue du Christ dans la quatrime glogue des Bucoliques, o il annonait, croyait-on, la venue de la Vierge et de lenfant, et le retour de lge dor (5). Aussi Virgile sera-t-il le guide de Dante pour la traverse de lEnfer comme du Purgatoire, mais il devra laisser sa place Batrice, ainsi nomme par des gens qui ne savaient ce que cest que donner un nom (Vita Nova, II, 1), au seuil du Paradis. Telle est ainsi la fonction de lart mdival : transporter lme de cette vie mortelle dans la batitude de la vie ternelle, provoquer par le spectacle de la beaut une extase semblable celle que connatront les bienheureux quand, aprs la rsurrection, ils verront la face de Dieu. Lart apporte ainsi un concours sensible au ravissement mystique qui ne concerne pourtant que lesprit. Un peu avant le milieu du douzime sicle, labb Suger fait construire la premire cathdrale gothique Saint-Denis. Saint Bernard, dont la rigueur inspire alors la magnifique architecture cistercienne, contemporain de Suger, lui reproche le luxe et la richesse de son glise qui rappellent en quelque sorte les rites des juifs, c'est--dire qui substitue, par la fascinante beaut de luvre, la recherche du sens spirituel, lamour charnel des choses mmes (Duby, II, 59). Pour Suger cependant, la splendeur matrielle de lglise nest ni futile ni profane : contemplant les pierres prcieuses qui ornent lautel et la lumire mystique rfracte par les vitraux, Suger simagine transport ds prsent dans la gloire du royaume de Dieu : Quand, crit-il en dehors de lamour de la beaut de la Maison de Dieu la beaut des pierres aux multiples couleurs marrache aux soucis extrieurs et quune honorable mditation me conduit rflchir, en transposant ce qui est matriel ce qui est immatriel, sur la diversit des vertus sacres, je crois me voir, en quelque sorte, dans une trange rgion de lunivers qui nexiste tout fait ni dans la boue de la terre ni dans la puret du Ciel et je crois pouvoir, par la grce de Dieu, tre transport de ce monde infrieur ce monde suprieur dune manire anagogique, anagogico more (6). Le transport anagogique de lmotion esthtique peut alors saccomplir de deux faons distinctes : il peut oprer selon la quantit, ou bien selon la qualit. La beaut anagogique du point de vue de la quantit se dfinit par les notions de proportion et de consonance. La proportion (proportio) est lharmonie du tout qui rassemble les parties et fait une unit dune pluralit ; la consonance (consonantia) rassemble des formes diverses qui se rvlent semblables par une secrte correspondance. On remarquera que ces notions sont musicales tout autant que plastiques. Cet idal pythagoricien et platonicien se rclame au Moyen Age du De Musica et du De Arithmetica de Boce (Ve-VIe sicle) et, par-del, du Livre de la Sagesse, dans la Bible : Dieu a dispos toutes choses in mensura et numero et pondere, par mesure, par nombre et par poids (II, 12). Cette esthtique des proportions est sans doute dprave dans les formes naturelles, mais elle est pourtant la raison cache de leur beaut. Lharmonie musicale rend sensible la divine beaut de la symtrie et de leurythmie : elle est la forme anagogique de la musique des anges qui rjouit les mes des lus en Paradis. La Musique devient alors la cl, et le chiffre de toute beaut. Toute la cration est Musique : la musique cleste projette son image sur la musique mondaine (lharmonie des sphres), sur la musique humaine (les proportions du corps humain) comme sur la musique instrumentale. Larchitecture, qui obit elle aussi cette mystique des nombres et des proportions, est une musique matrialise dans lespace. Lglise est limage dun corps humain les bras en croix, la nef tenant lieu de tronc, les transepts des deux bras tendus et labside de la tte. Le corps humain lui-mme est un microcosme qui reproduit les proportions du macrocosme, c'est--dire de lunivers entier. Aussi le Moyen Age spcule-t-il beaucoup sur le vritable canon des proportions du corps humain, selon les canons de Lysippe ou de Polyclte qui nous ont t transmis par larchitecte romain Vitruve (7). Le Christ, dont une lettre apocryphe Hrode, pourtant juge authentique au Moyen Age, dcrivait la physionomie (8), fournit le modle dun corps parfaitement proportionn. Plutt que sur les dimensions du temple de Salomon, on prend appui sur les dimensions de lArche de No, symbole depuis Augustin de lglise elle-mme, pour en dduire la formule de parfaite eurythmie. La beaut anagogique du point de vue de la qualit se dfinit par les notions de splendeur et de gloire. Dinspiration plotinienne plutt que pythagoricienne ou platonicienne, elle croit discerner le secret de la beaut dans lclat de la lumire plutt que dans la proportion de la forme. Elle prend appui sur un texte ancien, la Theologia mystica, quon attribuait Denys lAropagite, confondu par Suger avec saint Denis, un Athnien qui, selon les Actes, se serait converti lors de la venue de Paul dans cette ville, en fait un chrtien noplatonicien de Byzance aux alentours du Ve sicle. Ce texte, qui est lorigine de la mystique de la lumire qui inspirera lart gothique ds la premire moiti du XIIe sicle (la construction de Saint-Denis sachve en 1440 environ) tablit quune crature rayonne dautant plus quelle est davantage proche de Dieu. Telle est la raison de la clart qui rayonne du firmament, mais plus encore de la lumire qui mane du visage humain quand il est clair par lintelligence, et plus encore par la grce. Le Moyen Age aimera les pierres prcieuses, matire transfigure de lintrieur par une lumire qui semble surnaturelle (lux et non lumen), image de la transfiguration future qui ressuscitera toute chair. Les nervures de la vote gothique permettent de dcharger les mur de soutnement, et de percer de larges verrires dans la cathdrale, tandis quon abat le jub et que louverture des chapelles absidiales permet dilluminer le chur. Bientt lglise gothique sera comme dmatrialise, devenue une sorte de prisme mystique au sein duquel flotte, rfracte par les vitraux, une lumire anagogique, venue dun monde suprieur. A la Sainte-Chapelle (consacre en 1248), larchitecture de pierre a pratiquement disparu, lglise sest sublime dans la lumire et nest plus quune chsse pour sertir dimmense vitraux, qui limitent paradoxalement lespace sacr en louvrant sur lau-del.____________________________NOTES1- Voir de Bruyne, tudes desthtique mdivale, II p. 52.2- Voir de Bruyne, tudes desthtique mdivale, II. Lpoque romane, chapitre VII, La Thorie de lallgorisme .3- Voir Le temps et le mythe, in Jean Ppin, Mythe et allgorie ; Les origines grecques et les contestations judo-chrtiennes, tudes augustiniennes, Paris, 1976, p. 503-516.4- Paul, I Co 13, 12 : Aujourdhui, nous voyons dans un miroir, dune manire confuse, mais alors ce sera face face . galement II Co 3, 18.5- Vers 6 10 : Jam redit et Virgo, redeunt Saturna regna... Dj revient aussi la Vierge, revient le rgne de Saturne / Dj une nouvelle race descend du haut des cieux / Cet enfant dont la naissance va clore lge de fer / Et ramener lge dor dans le monde entier / Protge-le seulement, chaste Lucine. 6- Panofsky, Architecture gothique et pense scolastique, Minuit 1967, p. 41. Voir aussi de Bruyne, tudes desthtique mdivale, II. Lpoque romane, p. 143 avec le texte latin en note.7- de Bruyne, tudes desthtique mdivale, II p. 292 sq.8- de Bruyne, tudes desthtique mdivale, I, p. 286, note.