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L'Amour et la Nature

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L'Amour et

la Nature

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Préface

Ma conception de la poésie

Tout d'abord, avant de commencer l'anthologie, je me permets de faire part de ma définition de la poésie, comme elle est demandée dans la consigne.

La poésie est bien plus que des mots, des vers et des strophes ; c'est avant tout un art qui fait partie de la littérature et qui est la ''sœur'' des romans. Tout comme ces derniers, la poésie est un moyen de s'exprimer, bien que je lui donne un caractère très intime et plus sentimental du fait de son caractère plus harmonieux, plus musical. Qu'ils soient lyriques, épiques ou élégiaques, les poèmes permettent à son auteur de s'évader. En écrivant, même si tous les propos inclus dans l'œuvre sont fictifs, il y a toujours une part de vérité que l'auteur tente de dissimuler ou non à travers des figures de style, comme les métaphores et les comparaisons qui ont pour rôle d'accentuer et de mettre en relief ce qu'il veut dire.

Oui. La poésie est bien un moyen de s'évader tout en rêvant. Que ce soit pour faire part d'un amour impossible, d'un amour terminé, d'une souffrance quelconque, du mal-être de soi-même, pour déclarer un amour à sa bien-aimée ou pour narrer une promenade nocturne, le poète ne se contente pas seulement d'exposer ces faits ; il fait de son mieux pour émouvoir et susciter un sentiment de compassion chez le lecteur, qui alors peut ressentir la peine (ou le bonheur !) du poète, surtout s'il a réussi à manier les mots avec une musicalité envoûtante. Bref, lire un poème c'est s'incruster dans la vie de son auteur.

Remplacée par d'autres formes de supports culturels, comme le cinéma ou les bandes-dessinées, la poésie n'arrive pas à se frayer un chemin dans le monde actuel. Peu de gens s'intéressent à elle et c'est bien dommage, sauf éventuellement les jeunes qui, comme moi, sont obligés de gratter la plume sur le papier pour ôter la démangeaison d'écrire.

De mon côté, j'aime la poésie ; davantage l'appliquer que la lire. En effet, même si mes capacités à allier avec dextérité les mots pour former des vers à la sonorité parfaite sont limitées, la poésie est un bon moyen pour moi de m'exprimer, surtout que je suis un grand timide de parole. Mon ambition n'est pas de devenir poète, qui semble être une ''profession'' morte, mais écrivain, à savoir à écrire des romans, ambition que je commence à réaliser depuis peu. Peu importe ; j'aime écrire. Que j'écrive des poèmes, des récits, diverses histoires ou des pièces de théâtre, je le fais toujours avec plaisir et intérêt. Je fais juste en sorte de ne pas m'aventurer sur un terrain que je connais peu et dans lequel tout le monde semble me dépasser.

Présentation des poèmes sélectionnés :

Les poèmes que j'ai sélectionnés sont plus particulièrement liés à l'amour, et/ou à la nature, nature prise ici au sens ''romantique''. J'ai choisi les poèmes selon leur thème, plus que selon leur auteur, mais vous vous apercevrez que certains poèmes ont des thèmes différents que ceux cités. La plupart de ceux que j'ai sélectionnés ont été rédigés pendant le mouvement littéraire du romantisme ou légèrement après, certainement mon mouvement littéraire préféré pour une personne aussi sentimentale que moi (?). J'ai donc vraiment décidé de baser mon anthologie sur un thème précis, avec des auteurs différents, mais une même époque, à savoir le 19ème siècle.

L'amour et le romantisme, deux mots indissociables, ont duré un certain moment. Longtemps, des auteurs comme Alphonse de Lamartine, Gérard de Nerval ou l'imposant Victor Hugo ont montré tous les visages de l'amour : l'amour impossible, le bel amour, l'amour éternel ; celui qu'on écrit d'ordinaire avec un grand ''A''. Ils ont su exprimer les états du cœur et de l'âme, confrontés pour tous à l'amour et ont montré la réaction du sentiment face à la raison. Le

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romantisme a été puis est toujours un moyen de s'évader, de rêver pour fuir la mélancolie que l'amour peut nous rapporter à la place du bonheur et de la passion. La nature, thème persistant dans cette anthologie, à un rapport important avec l'amour.

De nos jours, le mot ''romantique'' a un sens déformé par rapport à celui utilisé au 19ème siècle. On fait appel à la beauté apollinienne, à la séduction et au charme. La beauté matérielle est celle qui a le plus de succès par rapport à la beauté spirituelle et intérieure. Les dictionnaires décident de mettre la définition de ce mot au 21ème siècle et celle au 19ème siècle. C'est bien cette dernière que je préfère. Celle où l'homme romantique, le vrai, est celui qui accumule les amours impossibles. C'est celui qui a besoin de la nature pour penser, pour rêver, pour se ressourcer et refroidir son esprit trop chauffé par un amour excessif sans retour. Le romantique d'antan est celui qui vivait dans la misère, en solitaire, tout en s'opposant à la société. Si j'avais vécu il y a deux siècles, j'aurais eu du succès !

C'est étrange comme la définition du ''romantisme'' du 19ème siècle correspond parfaitement à ce que je suis. J'ai absolument toutes les caractéristiques d'un personnage romantique que quelconque auteur aurait pu inventer. Solitude et nature sont bien deux mots qui, eux, peuvent vivre une histoire d'amour ; j'aime en effet la nature, être au contact avec elle. La toucher, la respirer. Réveiller mes cinq sens pour elle. La contempler est vraiment la meilleure manière d'occuper une solitude volontaire de ma part, passion que ''le Voyageur contemplant la mer de nuages'' semble aussi partager. J'aime me retrouver au milieu d'une nature belle et verte, à respirer un air frais, à me sentir seul au milieu des arbres et de l'air ; j'aime davantage quand la nuit m'accompagne, puisqu'elle m'offre le spectacle de l'infini et du rêve lointain avec ses étoiles trop peu nombreuses à vue d'œil. La seule solitude que je ne veux plus subir, c'est celle du cœur.

Les auteurs de mon anthologie sont divers : - Peu connu en France, mais si intéressé par le mouvement littéraire du romantisme, moins que celui du symbolisme, Émile Nelligan, ce canadien hypocondriaque, qui a passé deux tiers de sa vie enfermé dans un asile.

– - Très connu, lui, Charles Baudelaire a une place dans mon anthologie, avec ses poèmes très liés à l'amour et à ses contraintes et difficultés.

– - Paul Verlaine, tient une place égale à celle du poète cité ci-dessus, avec trois poèmes également, comme Marine ou Colloque Sentimental.

– - Bien que n'ayant pas été transporté par le courant du romantisme, puisque né au moment de sa fin : Guy de Maupassant, à qui j'ai sélectionné un poème très en rapport avec moi, rien qu'à voir le titre.

– - L'anthologie comporte qu'un seul poème d'Alphonse de Lamartine : Le Lac. Il est un poète qui a marqué le mouvement du romantisme, et le poème choisi ici est le plus connu de lui.

– - Et enfin, connu (et encore...) uniquement sur internet, mais ayant de l'ambition en matière d'écriture : moi, l'auteur de l'anthologie : Jean-Marc DE JAEGER. J'ai un pied dans le passé, un dans le présent, et les yeux dans le futur. C'est ainsi que je m'intéresse au romantisme, ce mouvement qui m'intéresse tant, et que j'applique bien qu'il soit démodé pour le nouveau millénaire plutôt basé sur une nouvelle sorte d'amour.

Le voyageur au-dessus de la mer de nuages - Caspar David Friedrich

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Il n'y a pas d'ordre spécifique dans le classement des poèmes. En aucun cas ils ne seront rangés par ordre de préférence ; il m'est difficile de faire le classement d'un classement puisqu'en effet il m'a été long de sélectionner les meilleurs poèmes que j'ai lus. Bref, le classement des poèmes est aléatoire.

Voici la liste des poèmes que comporte l'anthologie. Ils sont numérotés pour faciliter leur lecture :

● 1 - Promenade à Seize Ans, Guy de Maupassant.● 2 - Colloque Sentimental *, Paul Verlaine. ● 3 - Sensation *, Arthur Rimbaud. ● 4 - Le lac *, Alphonse de Lamartine. ● 5 - Confession nocturne, Emile Nelligan. ● 6 - Marine *, Paul Verlaine.● 7 - Le bleu de tes yeux *.● 8 - Les larmes d'automne *.● 9 - Parfum exotique *, Charles Baudelaire,● 10 - Harmonie du soir *, Charles Baudelaire.● 11 - Il pleure dans mon cœur, Paul Verlaine.● 12 - Tristesses de la Lune, Charles Baudelaire. ● 13 - Devant la grille des Tuileries *.

Les titres de poème suivis d'un astérisque (*) sont commentés.

Remerciements au site http:// poesie.webnet.fr , sur lequel j'ai tiré mes poèmes !

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Poèmes choisis

1 - Promenade à seize ansLa terre souriait au ciel bleu. L'herbe verteDe gouttes de rosée était encor couverte.Tout chantait par le monde ainsi que dans mon cœur.Caché dans un buisson, quelque merle moqueurSifflait. Me raillait-il ? Moi, je n'y songeais guère.Nos parents querellaient, car ils étaient en guerreDu matin jusqu'au soir, je ne sais plus pourquoi.Elle cueillait des fleurs, et marchait près de moi.Je gravis une pente et m'assis sur la mousseA ses pieds. Devant nous une colline rousseFuyait sous le soleil jusques à l'horizon.Elle dit : "Voyez donc ce mont, et ce gazonJauni, cette ravine au voyageur rebelle !"Pour moi je ne vis rien, sinon qu'elle était belle.Alors elle chanta. Combien j'aimais sa voix !Il fallut revenir et traverser le bois.Un jeune orme tombé barrait toute la route ;J'accourus ; je le tins en l'air comme une voûteEt, le front couronné du dôme verdoyant,La belle enfant passa sous l'arbre en souriant.Émus de nous sentir côte à côte, et timides,Nous regardions nos pieds et les herbes humides.Les champs autour de nous étaient silencieux.Parfois, sans me parler, elle levait les yeux ;Alors il me semblait (je me trompe peut-être)Que dans nos jeunes cœurs nos regards faisaient naîtreBeaucoup d'autres pensers, et qu'ils causaient tout basBien mieux que nous, disant ce que nous n'osions pas.

Guy de Maupassant, Des vers

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2 - Colloque sentimentalDans le vieux parc solitaire et glacéDeux formes ont tout à l'heure passé.

Leurs yeux sont morts et leurs lèvres sont molles,Et l'on entend à peine leurs paroles.

Dans le vieux parc solitaire et glacéDeux spectres ont évoqué le passé.

- Te souvient-il de notre extase ancienne?- Pourquoi voulez-vous donc qu'il m'en souvienne?

- Ton cœur bat-il toujours à mon seul nom?Toujours vois-tu mon âme en rêve? - Non.

Ah ! les beaux jours de bonheur indicibleOù nous joignions nos bouches ! - C'est possible.

- Qu'il était bleu, le ciel, et grand, l'espoir !- L'espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir.

Tels ils marchaient dans les avoines folles,Et la nuit seule entendit leurs paroles.

Paul Verlaine, Fêtes Galantes

Commentaire de Colloque Sentimental : C'est avec le Colloque Sentimental que le recueil Fêtes Galantes de Verlaine se termine. Il

met en scène ''deux formes'', qui ne sont tout simplement que deux spectres, et qui racontent leur ancienne passion. Le décor installé par Verlaine est fictif et les deux ''formes'' n'ont réellement pas grand chose à se dire.

Verlaine s'oppose de façon ironique au stéréotype littéraire du rendez-vous amoureux, dans un parc, donc au milieu d'une belle nature. Ici, il ironise avec le romantisme façon Musset ou Lamartine, en représentant deux formes ; on ignore si ce sont deux femmes, deux hommes, ou un homme et une femme. On ne sait même pas si ces formes sont vivantes ou mortes, puisqu'ils n'ont aucune enveloppe matérielle. Verlaine donne une vision laide d'elles, qui ont ''leurs yeux morts'' et ''leurs lèvres molles''. Cette laideur est accentuée par la phrase ''L'espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir'', qui alors peut être interprétée comme la fin de l'amour, mais aussi la fin de la vie. L'adjectif ''vieux'' montre que le parc ''solitaire et glacé'' est comme un paradis perdu où plus rien n'existe.

Les deux formes ne semblent plus donner de l'intérêt à l'amour. Au contraire, nous remarquons une certaine passivité de leur part dans le parc ; elles semblent tourner en rond puisqu'elles ''ont tout à l'heure passé'' au même endroit, vraisemblablement. Le but de cette promenade est flou ; une forme tutoie, tandis que l'autre répond par le vouvoiement, ce qui forme une certaine distance entre elles. L'une d'elles a tout oublié de l'amour avec l'autre, qui elle ne semble pas vouloir réactiver les désirs amoureux. Bref, il est étonnant de voir que deux personnes ayant vécu une intimité commune ne soient plus liés les uns aux autres, à tel point qu'ils s'ignorent et parlent sans plaisir.

Bien qu'elle soit discrète, la présence du poète se remarque dès le premier vers, et même dans le titre. En effet, un ''colloque'' suggère la réunion de plusieurs personnes. Cependant, le poète ne fait que regarder les formes, mais ne se joint pas à leur conversation. Ensuite, le mot

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''sentimental'' du titre évoque la passion belle et durable. On remarque que ces deux mots ne peuvent cohabiter.

Verlaine exprime ici un amour cruel. On ne connait en effet pas les raisons de la rupture du couple, et ses membres ne semblent pas s'intéresser à elles. Tout cela se fait dans un environnement abstrait et flou, notamment avec l'utilisation de ''leurs'', qui précède ''yeux'', ''lèvres'' et ''paroles''.

Le poète montre bien ici que l'amour éternel, qui fait rêver les romantiques, n'est qu'un stéréotype. Il va même jusqu'à ironiser sur l'image de l'amour, la rendant incomplète et difficile à comprendre.

J'ai sélectionné ce poème dans un premier temps par son originalité, marquée par la présence d'un dialogue à l'intérieur, mais aussi parce que les strophes de deux vers sont peu utilisées ; c'est d'ailleurs la première fois que je lis un poème constitué uniquement de distiques.

Je le trouve original aussi pour le thème qu'il aborde : l'amour. On retrouve d'ailleurs ici la thématique de l'anthologie : la nature, que l'on voit ici discrètement à travers le ''parc'' dans lequel Verlaine voit passer ces deux formes. D'ailleurs, ces dernières montrent bien que l'amour est parfois un mirage, sachant que ces formes ne sont pas réelles.

Ce qui fait la vraie spécificité du poème, c'est la différence entre les deux formes, dont les sexes sont trompés. L'une a tout oublié, donc ne porte pas d'importance à la relation amoureuse qu'elle a vécue ; l'autre est nostalgique, et fait de son mieux pour raviver les souvenirs aveugles à l'autre.

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3 - SensationPar les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,Picoté par les blés, fouler l'herbe menue :Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien,Mais l'amour infini me montera dans l'âme ;Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,Par la Nature, heureux-comme avec une femme.

Arthur Rimbaud, Poésies

Commentaire de Sensation :

Sensation est un poème court, uniquement composé de deux quatrains, soit de huit vers. Il s'agit de l'une des premières œuvres du jeune Rimbaud, qui alors était âgé de seize ans. Le poème semble avoir été rédigé au printemps et à un âge de la vie où un projet d'avenir nous saisit. C'est dans la nature que le jeune poète trouve l'harmonie.

Le poète s'exprime, tout au long de son œuvre courte, à l'aide de verbes au futur ; il projette alors un projet, une ambition : ''j'irai dans les sentiers'', ''j'en sentirai la fraîcheur''... Des verbes d'inaction cohabitent avec des verbes d'action : ''Je ne parlerai pas, je ne penserai rien''. Le cadre spatio-temporel que le poème nous décrit nous donne l'image d'un paysage idyllique et rêvé par l'adolescent qu'il est : ''soirs bleus d'été''. Les pluriels comme ''les sentiers'' ou ''les blés'' montrent des désirs qui seront réalisés dans un futur indéterminé, mais certainement en été, pendant les vacances scolaires, sachant que Rimbaud est encore scolarisé.

Rimbaud veut marquer l'éloignement avec sa famille. Des verbes comme ''fouler'' ou des mots tels ''infini'' ou ''loin'' montrent bien le goût et la nécessité de la promenade qui forment une idée de parcourir et de traverser. Il veut partir seul, faire ce qui semble être une fugue, vers une destination inconnue, vers une sorte d'infini pour son voyage sans retour. La nature est un peu comme son lieu de protection source de fraîcheurs et de sensations visuelles et auditives, mais aussi tactiles comme dans la première strophe. Elle prend des allures de femme, puisqu'il se sent ''heureux comme avec une femme. La ''Nature'' est ici une personnification ; la majuscule permet de la diviniser à la manière des Romantiques et ce qui est décrit est une forme d'amour.

On retrouve dans Sensations le désir adolescent de trouver le bonheur, de quitter le cercle familial et de vagabonder seul dans la nature. Certainement en rapport avec sa timidité, Rimbaud semble trouver dans la nature ce qu'il voudrait trouver auprès d'une compagnie féminine. Il veut comme célébrer de façon imaginaire des noces avec la nature.

Le fait que ce poème ait été écrit par un adolescent m'a poussé à le rajouter à mon anthologie. Ici, le prodige Rimbaud veut fuir sa famille, vivre seul au milieu de la nature et faire une croix sur son quotidien, pour partir sans destination précise et pour une durée indéterminée. Cela peut sembler bête, mais j'ai l'impression d'éprouver la même timidité que Rimbaud a dans le poème ; faute de courage et de virilité, il cherche dans la nature ce qu'il voudrait éprouver avec une femme, à moins qu'il veuille parcourir la nature pour justement la retrouver en réalité.

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4 – Le lac

Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,Dans la nuit éternelle emportés sans retour,Ne pourrons-nous jamais sur l’océan des âgesJeter l’ancre un seul jour ?

Ô lac ! l’année à peine a fini sa carrière,Et près des flots chéris qu’elle devait revoir,Regarde ! je viens seul m’asseoir sur cette pierreOù tu la vis s’asseoir !

Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes,Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés,Ainsi le vent jetait l’écume de tes ondesSur ses pieds adorés.

Un soir, t’en souvient-il ? nous voguions en silence ;On n’entendait au loin, sur l’onde et sous les cieux,Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadenceTes flots harmonieux.

Tout à coup des accents inconnus à la terreDu rivage charmé frappèrent les échos ;Le flot fut attentif, et la voix qui m’est chèreLaissa tomber ces mots :

"Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !Suspendez votre cours :Laissez-nous savourer les rapides délicesDes plus beaux de nos jours !

"Assez de malheureux ici-bas vous implorent,Coulez, coulez pour eux ;Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent ;Oubliez les heureux.

"Mais je demande en vain quelques moments encore,Le temps m’échappe et fuit ;Je dis à cette nuit : Sois plus lente ; et l’auroreVa dissiper la nuit.

"Aimons donc, aimons donc ! de l’heure fugitive,Hâtons-nous, jouissons !L’homme n’a point de port, le temps n’a point de rive ;Il coule, et nous passons !"

Temps jaloux, se peut-il que ces moments d’ivresse,Où l’amour à longs flots nous verse le bonheur, S’envolent loin de nous de la même vitesseQue les jours de malheur ?

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Eh quoi ! n’en pourrons-nous fixer au moins la trace ?Quoi ! passés pour jamais ! quoi ! tout entiers perdus !Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface,Ne nous les rendra plus !

Éternité, néant, passé, sombres abîmes,Que faites-vous des jours que vous engloutissez ?Parlez : nous rendrez-vous ces extases sublimesQue vous nous ravissez ?

Ô lac ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure !Vous, que le temps épargne ou qu’il peut rajeunir,Gardez de cette nuit, gardez, belle nature,Au moins le souvenir !

Qu’il soit dans ton repos, qu’il soit dans tes orages,Beau lac, et dans l’aspect de tes riants coteaux,Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvagesQui pendent sur tes eaux.

Qu’il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe,Dans les bruits de tes bords par tes bords répétés,Dans l’astre au front d’argent qui blanchit ta surfaceDe ses molles clartés.

Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire,Que les parfums légers de ton air embaumé,Que tout ce qu’on entend, l’on voit ou l’on respire,Tout dise : Ils ont aimé !

Alphonse de Lamartine, Méditations poétiques

Commentaire de Le Lac :

Le Lac est un poème qui figure dans le recueil Méditations poétiques, publié en 1820. Le poème est composé de quatrains, donc une forme classique. Lamartine évoque ses événements vécus. En effet, Le Lac, qui est le titre du poème, est aussi un lieu cher pour lui, puisque c'est là qu'il passait du temps avec la femme aimée, Julie Charles. Ainsi, il a perdu sa femme, mais seule la nature peut conserver la trace des amours vécus.

Lamartine est obsessionné par le temps. Le champ lexical du temps le montre : ''la nuit'', ''le jour'', ''l'aurore'', ''l'éternité''. Il y a une métaphore entre le temps et l'eau (''l'océan des âges'') qui alors évoque le temps qui coule. Les temps verbaux sont opposés : nous retrouvons le passé et le présent. Ce premier temps fait état des souvenirs, alors que le présent amène à la réflexion qui insiste sur l'impossibilité de l'homme à fixer le temps. Bref, Lamartine réfléchit sur son état d'homme et sur sa faiblesse face au temps. Il fait appel à la nature, qui semble être son dernier recours pour contrer l'écoulement du temps.

La nature joue un rôle très important dans le poème, et est très importante pour le poète. C'est en effet dans celle-ci qu'il a trouvé refuge avec sa femme aimée, qui maintenant a disparu ; la nature conserve cependant des traces des amours vécues. Bref, la nature et en particulier le lac évoquent le passé de Lamartine, qui d'ailleurs fait une métaphore avec le navigateur, qui est un homme marin qui navigue sur l'océan et voulant jeter l'ancre pour stopper le temps. Il y a aussi une

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correspondance entre le paysage et les sentiments du poète.

Pour conclure, ce poème d'un Romantique fait état de l'obsession du poète sur le temps qui emporte les éléments heureux, que le nature conserve cependant. Elle est alors source de bonheur, puisqu'elle ravive des souvenirs heureux à Lamartine.

Il est certainement le poème qui symbolise le mieux le thème assigné à l'anthologie, puisqu'ici la nature joue un rôle très primordial. En la regardant, Lamartine voit l'amour passé, comme si l'eau du lac conservait le reflet du couple. C'est un peu comme si le couple ne s'était jamais séparé. J'ai choisi ce poème puisque, lui, à l'inverse de plusieurs autres, a été rédigé pendant le mouvement du romantisme, et non pas après comme avec Baudelaire ou Verlaine.

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5 - Confession nocturne

Prêtre, je suis hanté, c'est la nuit dans la ville, Mon âme est le donjon des mortels péchés noirs, Il pleut une tristesse horrible aux promenoirs Et personne ne vient de la plèbe servile.

Tout est calme et tout dort. La solitaire Ville S'aggrave de l'horreur vaste des vieux manoirs. Prêtre, je suis hanté, c'est la nuit dans la ville ; Mon âme est le donjon des mortels péchés noirs.

En le parc hivernal, sous la bise incivile, Lucifer rôde et va raillant mes désespoirs Très fous !... Le suicide aiguise ses coupoirs ! Pour se prendre, il fait bon sous cet arbre tranquille... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prêtre, priez pour moi, c'est la nuit dans la ville !...

Emile Nelligan, Poésies Complètes

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6 - Marine

L'Océan sonorePalpite sous l'œilDe la lune en deuilEt palpite encore,

Tandis qu'un éclairBrutal et sinistreFend le ciel de bistreD'un long zigzag clair,

Et que chaque lame,En bonds convulsifs,Le long des récifsVa, vient, luit et clame,

Et qu'au firmament,Où l'ouragan erre,Rugit le tonnerreFormidablement.

Paul Verlaine, Poèmes Saturniens

Commentaire de Marine :

Marine est un poème qui montre bien le spectacle préféré des poètes, pour leur inspiration : l'eau violente qui vient frapper les côtes. Il est le troisième poème de la partie Eaux-Fortes du recueil intitulé Poèmes Saturniens. Le vent rend plus violent le spectacle ; il est aussi un élément qui compte beaucoup pour les romantiques. Tous les éléments naturels dont fait allusion le poème marquent la colère de la nature, qui sont aussi les désirs violents de Verlaine.

Alors que l'Océan est calme et rendu noir par l'obscurité de la nuit, un éclair s'abat sur celui-ci, changeant totalement le doux bruit des vagues. Cachée par les nuages, la Lune ne peut diffuser sa lumière sur la surface de l'eau ; ainsi, l'océan n'est que sonore. Rappelons que, pour Verlaine et même pour Rimbaud, l'attirance pour l'eau et l'océan leur permet de vivre dans le mouvement, le changeant et l'irrationnel.

Verlaine utilise le vent comme pour rompre davantage avec le calme et la douce lumière de la nuit. Ainsi, quasiment au même moment, la nature se déchaîne : le mouvement violent des vagues, l'importance de l'ouragan et le bruit du tonnerre n'expriment que les colères antérieures du poète. Il est conscient qu'il doit maîtriser la violence de ses sentiments pour parvenir à écrire ; l'océan montre bien le caractère indomptable de l'eau.

Le poète semble être angoissé par les forces liées à la malédiction saturnienne. Rappelons que son recueil se nomme Poèmes Saturniens, à savoir que Verlaine est influé par la planète Saturne.

Le thème du vent et des éléments déchaînés, comme la mer et le ciel (avec l'éclaire) est emprunté aux romantiques, et Verlaine en est conscient. Le poème intitulé Cauchemar, et qui précède Marine dans le recueil, est inspiré de Baudelaire. En effet, Verlaine tente de se rattacher à la poésie parnassienne fondée sur l'effort et le travail personnels.

L'originalité tient aussi dans l'aspect de gravure qui émane des poèmes. Il y a peu de couleur, par exemple la mer n'est pas décrite en son bleu naturel. Cependant, les couleurs sont remplacées par les formes et les contours, d'où la technique de la gravure : la vague, l'ouragan, le zigzag de

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l'éclair sont des éléments qui le prouvent.

Pour conclure, le jeune poète (22 ans) nous dresse dans Marine une richesse de la beauté picturale ici, quasiment romantique.

Cela peut sembler bête, mais j'ai choisi le poème en fonction de son titre. En effet, il est le même que le nom d'une fille qui compte beaucoup pour moi. Quand j'ai lu le poème, il m'a plu, d'autant qu'il était en rapport avec le thème que j'ai choisi. Par conséquent, j'ai voulu l'analyser et lui donner une place dans mon anthologie.

Bien que l'amour ne soit pas du tout décrit dans Marine, on constate une description disons violente et révoltante de la nature. Les éclairs montrent la colère du ciel, les vagues celle de la mer. Bref, tous ces éléments jaillissent en même temps, ce qui caractérise bien l'état de Verlaine, alors jeune quand il écrit ce poème, et donc j'ignore les causes.

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7 – Le bleu de tes yeux

Tes yeux ont la couleur de la mer,Un bleu profond comme dans les profondeurs sous-marines, Une couleur vive et profonde, et pétillante aussi,Dans laquelle je veux nager et me noyer.

C'est une eau calme et plate, Qui navigue dans tes magnifiques yeux ; Les voir en vrai me rendrait très heureux, Plutôt que de les voir avec une encre trompeuse.

Ton eau n'est pas celle de l'Océan Indien, Ni celle du Pacifique ou des Caraïbes, Mais l'eau d'une fille qui j'admire,Et qui offre sa mer à un autre que moi.

Je voudrais me noyer visuellement dans ta mer, En embrassant les lèvres d'une divine sirène, Pendant que toi regardera la terre de mes yeux, Sans y voir enterré un cœur malheureux.

Jean-Marc DE JAEGER

Commentaire de Le bleu de tes yeux :

Ce poème étant de moi, je me permets d'adopter le point de vue objectif quant au commentaire.

La correspondance entre les yeux de la femme aimée et la mer est flagrante ; elle se remarque dès le premier vers : ''Tes yeux ont la couleur de la mer''. Ces yeux évoquent tellement la mer que j'ai envie de ''nager de me noyer'' dedans. ''Noyer'' évoque ici la volonté de mourir, tout comme ''nager'' évoque celle de vivre, toujours avec elle. Je tiens à préciser que le terme ''sous-marines'' renferme le nom de la femme aimée ; c'est une sorte d'identité cachée. La couleur bleue de ses yeux est accentuée par les adjectifs ''calme'' et ''plate'', qui qualifient l'eau, et qui évoque l'amour et la beauté parfaits. ''L'encre trompeuse'' évoquée ici signifie simplement l'encre d'une photographie, où les yeux de la femme aimée ne sont pas conformes à ceux que je pourrais voir réellement. C'est pour cette raison que je veux les voir en vrai.

Les lieux tels ''l'Océan Indien'', ''Pacifique'' ou ''Caraïbes'' montrent bien que leur eau n'a pas la même couleur que celle des yeux, uniques et sans ersatz. J'exprime ici une certaine défaite, ou plutôt une certaine impossibilité d'être aimé par elle, puisqu'elle ''offre sa mer à un autre que moi''. C'est avec fermeté que je veux voir ses yeux, puisque je répète que je ''voudrais me noyer visuellement dans (sa) mer''. Pendant ce temps, je veux qu'elle regarde mes yeux marrons, que je compare à de la terre. Aveugle à l'amour que j'ai pour elle, elle est sera aussi aveugle pour ne pas ''y voir enterré un cœur malheureux'' dans mes yeux.

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8 – Les larmes d'automne

Les feuilles rousses et mortes tombent des arbres, Comme mes larmes, Qui elles sont encore vivantes, pleines de vie, Et de sentiments pas pris.

Cette saison, c'est l'automne, Où les râteaux en ramassent des tonnesDe ces feuilles pourries par le temps ;Dans six mois ressuscitées, au printemps.

Qu'elle est détestée cette triste saison,Froide, interminable et où tout meurt ;Même moi je meurs de malheur,D'un amour qui me file vers l'horizon.

Ainsi, les feuilles tombent comme mes larmes, Dans mon cœur retentit l'alarme, Avec sa lumière rouge comme mon sang ; Elle clignote, tout comme mon cœur battant.

Jean-Marc DE JAEGER

Commentaire de Les larmes d'automne : Ici, les larmes qui coulent de mes yeux sont comparées aux feuilles qui tombent des arbres,

en cette saison d'automne. A la seule différence que les feuilles tombent inertes et sans vie, alors que mes larmes tombent pleines de ''sentiments pas pris''. Les feuilles tombent en masse et sont ramassées (''les râteaux en ramassent des tonnes de ces feuilles pourries''), à l'inverse de mes larmes qui pleuvent en litres sans être ramassées ni récupérées.

L'automne est une saison ''froide, interminable et où tout meurt''. La nature, en effet, se repose en prenant des allures funèbres, mais se réveille au printemps, aussi la saison des amours. Je dis ici que ''même moi je meurs'', en même temps que ces feuilles, à cause d'un amour qui m'échappe. ''L'alarme'' dont je fais allusion dans la dernière strophe est comme un signal m'avertissant de la gravité du ''non-amour''. Le rouge et le clignotement typiques de l'alarme sont comparés respectivement au sang et au battement de cœur.

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9 – Parfum exotiqueQuand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d'automne,Je respire l'odeur de ton sein chaleureux,Je vois se dérouler des rivages heureuxQu'éblouissent les feux d'un soleil monotone ;

Une île paresseuse où la nature donneDes arbres singuliers et des fruits savoureux ;Des hommes dont le corps est mince et vigoureux,Et des femmes dont l'œil par sa franchise étonne.

Guidé par ton odeur vers de charmants climats,Je vois un port rempli de voiles et de mâtsEncor tout fatigués par la vague marine,

Pendant que le parfum des verts tamariniers,Qui circule dans l'air et m'enfle la narine,Se mêle dans mon âme au chant des mariniers.

Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal

Commentaire de Parfum Exotique : Publié dans son recueil Spleen et Idéal, ce poème marque le début du cycle de Jeanne Duval,

que Charles Baudelaire rencontre à la suite d'un voyage sur l'île Saint-Maurice en 1842. Elle est une femme sensuelle, caractère qui fusionne dans Parfum Exotique l'exotisme et l'érotisme.

Tout comme dans l'Invitation au Voyage, Baudelaire exprime ici d'éveil ses sens, en particulier l'odorat que l'on peut facilement deviner rien qu'en regardant le titre. Il est encore dans une période de rêverie, qu'il évoque déjà dès le premier vers : ''Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d'automne''. Chaque mot du vers à un sens ; par exemple, ''les yeux fermés'' sont propices à la rêverie, tout comme ''un soir chaud d'automne'' montre le climat exotique et la période de la journée pendant laquelle il lui est le plus agréable de rêver.

L'aspect érotique du poème se caractérise par le deuxième vers : ''Je respire l'odeur de ton sein chaleureux''. Outre la connotation érotique, cette phrase fait aussi allusion à l'allaitement maternel, que Baudelaire juge comme la période la plus heureuse de l'enfance. Au vers suivant, le vers 3, le paysage exotique est mêlé à la femme : ''Je vois se dérouler des rivages heureux''. Ainsi, Jeanne Duval est un prétexte à la rêverie ; elle n'est d'ailleurs pas citée jusqu'au vers 9, où Baudelaire est ''guidé par ton odeur''.

Comme dans la majeure partie de ses poèmes, Baudelaire dresse un monde imaginaire et paradisiaque. C'est le cas ici, avec l'abondance de lumière et d'ambiance chaleureuse décrites par des termes comme ''éblouissent'' et ''les feux'' (v. 3). Cette alliance entre le soleil et la mer prouvent que Baudelaire rêve d'un monde paradisiaque, le soleil symbolisant la vie et l'eau l'étendue infinie. Baudelaire évoque à propos ''l'île'' (v. 5), qui est un lieu utopique, exclue de la civilisation du fait de son isolement. Il raconte aussi le caractère naturel des hommes, en bonne santé : ''dont le corps est mince et vigoureux'' ; et qui aussi suscite l'attention des femmes : ''Et des femmes dont l'œil par sa franchise étonne'' (v. 8).

Baudelaire est comme un aimant attiré par la source magnétique qu'est le parfum. Effectivement, il est ici représenté comme une source toute-puissante et envoûtante : ''Guidé par ton odeur... je vois'' (v. 9-10) ; il continue à être fasciné par le paysage exotique, humeur qu'il montre avec l'adjectif ''charmants''.

Le port est représenté dans ce poème et semble plutôt symboliser le départ et a le pouvoir d'éveiller trois sens chez Baudelaire : ''le parfum des verts tamariniers'' pour l'odorat, ''le chant des mariniers'' pour l'ouïe, et enfin, pour le regard : ''rempli de voiles''. Cependant, il peut prêter à

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confusion ; deux désirs se heurtent : l'envie d'isolement puisque les bateaux arrivent et se reposent, et aussi l'image d'une vie bercée par ''la vague marine'', qui pourrait être ici un signe de l'affection maternelle. De plus, Baudelaire semble jouer avec les mots, avec ''mer'' et ''mère''.

Pour conclure, on peut dire que Baudelaire repose la rêverie sur les sensations qu'il subies et qui sont créées par l'enfance (le sein maternel) et l'île, terre utopique où la rêverie abonde.

J'ai sélectionné ce poème puisqu'il me fait penser à moi. Oui, encore ! Cette fois parce que les sens sont mis en œuvre. Comme Baudelaire, je rêve d'un monde paradisiaque. Comme Baudelaire, je convoite l'exotisme au niveau ''maritime'', mot dont l'un des dérivés est par hasard le nom de la fille/femme (?) que j'aime. Là, encore et toujours, ma vie privée est très en rapport avec mon appréciation dans le poème.

Je trouve d'autant plus original que l'éveil des sens sont propices à la rêverie et vice-versa. Quand on rêve, la seule machine à imagination est l'esprit (le cerveau) qui seul peut diffuser tel un mirage le monde paradisiaque que l'on convoite. Là, Baudelaire a besoin d'entendre, de voir, de sentir et éventuellement de toucher pour rêver et se croire dans un rêve, dans son monde qu'il se construit sans cesse au fil de ses poèmes.

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10 – Harmonie du soirVoici venir les temps où vibrant sur sa tigeChaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir ;Valse mélancolique et langoureux vertige !

Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;Le violon frémit comme un cœur qu'on afflige ;Valse mélancolique et langoureux vertige !Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.

Le violon frémit comme un cœur qu'on afflige,Un cœur tendre, qui hait le néant vaste et noir !Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir ;Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige.

Un cœur tendre, qui hait le néant vaste et noir,Du passé lumineux recueille tout vestige !Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige...Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir !

Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal

Commentaire de Harmonie du Soir : Ce poème trouve bien sa place dans Spleen et Idéal de Baudelaire, puisqu'en effet il y

exprime à la fois sa mélancolie, mais aussi le bonheur qui lui procure l'extase esthétique. Harmonie du Soir a des particularités : les vers 8 et 11 sont identiques (''Le ciel est triste et

beau comme un grand reposoir''), tout comme les vers 12 est semblable au vers 15 (''Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige''. Même cas pour les vers 4 et 7 ou 2 et 5. Mêlée à cela, la caractéristique des rimes croisées dans ce poème fait de lui ce que l'on nomme un pantoum.

On remarque que, plus nous avançons dans le poème, plus la mélancolie se fait forte. Dans la première strophe, Baudelaire évoque la fleur et la valse, qui éveillent deux de ses sens : ''les sons et les parfums tournent dans l'air'' (v. 3) évoque le bonheur, tandis que la tristesse est exprimée par la ''valse mélancolique'' (v. 4). La deuxième strophe creuse encore plus la mélancolie de Baudelaire : ''violon (qui) frémit comme un cœur qu'on afflige'' ou ''ciel triste''. A la strophe suivante, la mélancolie se fait encore plus forte, au point de prendre des airs d'angoisse : ''néant vaste et noir'' et ''soleil noyé dans son sang''. Cependant, et curieusement, la dernière strophe apporte de la lumière au noir qui se faisait de plus-en-plus intense ; la lumière apaise en effet la mélancolie de Baudelaire, qui fait alors appel à ses souvenirs (''Ton souvenir en moi lui comme un ostensoir'').

Ce n'est plus étonnant : nous retrouvons des mots en rapport avec les sensations : ''fleur'', ''parfum'' pour l'odorat, ''sons'' et ''valse mélancolique'' pour l'ouïe et enfin les sensations visuelles sont représentées par le mouvement de la lumière et de la valse.

La mélancolie est moins intense avec l'intervention des souvenirs, de bons souvenirs amoureux : ''valse'', ''langoureux vertiges''. On peut supposer qu'il se remémore un bal qui s'est jadis déroulé.

On remarque également d'intéressantes correspondances dans ce poème : entre les sensations ; entre l'ambiance nocturne et l'état d'âme de Baudelaire et entre le ciel et la terre. La mélancolie est ainsi rejetée au paysage et aux éléments comme ''le violon qui frémit comme un cœur qu'on afflige''.

Le spleen est évoqué par le dégoût de l'existence et par la peur du ''néant vaste et noir'', mais est cependant adoucie par le soir qui lui procure une certaine méditation quant à ses souvenirs sources de bonheur. La souffrance et la volupté se heurtent dans une confusion : chaque aspect esthétique a un point positif mais autant de point négatif. Par exemple, avec la valse formée grâce

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aux violons : ''triste et beau''. L'image de la noyade et du sang existe dans ce même terme : ''Le soleil s'est noyé dans son

sang qui se fige''. La noyade est caractérisée par le coucher du soleil, ici interprétée comme la dernière. Le sang fait référence à la couleur du sang, mais aussi à la couleur formée par le soleil au crépuscule.

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11 - Il pleure dans mon cœurIl pleure dans mon cœurComme il pleut sur la ville ;Quelle est cette langueurQui pénètre mon cœur ?

Ô bruit doux de la pluiePar terre et sur les toits ! Pour un cœur qui s'ennuie,Ô le chant de la pluie !

Il pleure sans raisonDans ce cœur qui s'écoeure.Quoi ! nulle trahison ?...Ce deuil est sans raison.

C'est bien la pire peineDe ne savoir pourquoiSans amour et sans haineMon cœur a tant de peine !

Paul Verlaine, Romances sans paroles

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12 - Tristesses de la luneCe soir, la lune rêve avec plus de paresse ;Ainsi qu'une beauté, sur de nombreux coussins,Qui d'une main distraite et légère caresseAvant de s'endormir le contour de ses seins,

Sur le dos satiné des molles avalanches,Mourante, elle se livre aux longues pâmoisons,Et promène ses yeux sur les visions blanchesQui montent dans l'azur comme des floraisons.

Quand parfois sur ce globe, en sa langueur oisive,Elle laisse filer une larme furtive,Un poète pieux, ennemi du sommeil,

Dans le creux de sa main prend cette larme pâle,Aux reflets irisés comme un fragment d'opale,Et la met dans son cœur loin des yeux du soleil.

Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal

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13 – Devant la grille des Tuileries

C'était un dimanche matin au jardin des Tuileries. Il faisait déjà chaud à 7 heures à Paris, Quand soudain j'ai ressenti une vague de chaleurEn te voyant seule te promener de bonne heureA la lumière d'une jolie aube rosée.

Tu étais comme moi la première à être entrée Dans le jardin des Tuileries du côtéDe la place de la Concorde, avec son obélisqueQui pointait dans le ciel bleu-rose classique,D'une aube pour ainsi dire banale.

Mais cette aube n'était ni normale ni ordinaire ;Elle était spéciale et aussi extraordinaire,Du fait de cette rencontre aussi matinaleEt de cette solitude à ce point partagée. CapitaleFrançaise, merci pour cette rencontre lointaine.

Je venais de passer une nuit blanche dans la ville, Au milieu d'une apaisante chaleur tropicale.Je n'étais pas fatigué mais avais besoin de me ressourcerQuand même au jardin des Tuileries, désertéAu moment de l'ouverture assez tardive.

M'être baladé en Vélib' m'a fait voir plein de gens : Des fêtards du samedi soir du côté du Palais Royal, Qui dansent plutôt la tecktonik que le bal, Des amoureux en bord de Seine, s'aimantEt attachés comme le proton au neutron.

Et puis il y a toi, la jolie solitaire des Tuileries, Qui attendait comme moi devant la grande grilleDu jardin, pour pouvoir déjà t'y promenerMoi, c'est devant la grille de ton cœur que je patientais.Je m'en doutais qu'elle était grande ouverte.

Jean-Marc DE JAEGER

Commentaire de Devant la grille des Tuileries : A travers ce poème, je raconte une rencontre matinale faite à Paris, à la suite d'une longue

nuit blanche et pendant l'aube, en plein été. C'est, comme le titre l'indique, Devant la grille des Tuileries que la rencontre s'est faite. Dès lors, j'ai ''ressenti une vague de chaleur en (la) voyant seule'', ce qui signifie qu'elle n'est pas passée inaperçue dans mon cœur.

J'exprime la solitude de la jeune fille, comparable à la mienne : ''cette solitude à ce point partagée''. Elle marque une sorte de rencontre intime et privée, où nous sommes comme seuls dans l'immensité parisienne, d'ordinaire peuplée. Je dis aussi que cette aube n'est pas la même que les autres, puisque cette rencontre ''lointaine est extraordinaire''. Ici, ''lointaine'' veut dire que je n'ai pas le courage de la solliciter ; elle est loin, comme un mirage ou un objet intouchable.

L'envie de me ressourcer après une longue nuit est évoquée ; j'avais ''besoin de me ressourcer'' dans la nature, bien qu'ici ce soit une petite nature, puisqu'elle est située dans un jardin

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au milieu du bruit et de la foule parisiens. J'évoque aussi les rencontres faites pendant la nuit ; de simples passants qu'ils soient fêtards ou amoureux. J'insiste sur le côté ''insolite'' de ma rencontre avec cette fille, cette ''solitaire des Tuileries''. La grille (de son cœur) est ''grande ouverte'', ce qui signifie que cette fille m'était destinée et en attente du ''prince charmant'', personnage que je ne serai jamais...

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Conclusion

Ainsi la nature joue un rôle dans l'amour et vice-versa. La végétation, l'air frais, l'étendue et la calme de la nature sont tant d'éléments qui font d'elle un lieu prisé des romantiques, qui y trouvent là le bonheur recherché.

Pour Lamartine, la nature est comme un lieu qui garde les souvenirs d'un amour qu'il a perdu soit par la mort de sa femme, soit par son départ. Parcourir la nature lui a permis de retourner dans le passé, où il vivait son amour avec Julie Charles.

Le désir d'évasion, le départ vers l'inconnu et l'envie de fuir ont poussé Rimbaud a exploiter la nature pour réaliser ses désirs. Elle lui tient lieu de refuge et de protection, comme un endroit où il n'entendra plus parler de sa famille qu'il quitte volontaire par un voyage qui s'apparente à une fugue.

Verlaine quant à lui utilise la nature pour exprimer ses états d'âme. Dans Marine par exemple, il décrit une nature violente où toutes les forces se révoltent. On remarque vite que ce moyen, Verlaine décrit ce que lui ressent ; son état intérieur pour le jeune poète qu'il est alors, puisqu'il n'est âgé que de 22 ans.

Baudelaire ne sait se séparer de la nature. Dans presque tous ses poèmes, la nature est présente et joue un rôle important pour lui. Avant tout, elle éveille ses sens, surtout s'il s'agit d'une nature exotique, qu'il fait correspondre avec la femme qu'il aime. Pour lui, la nature est également un lieu qui symbolise le départ vers son pays imaginaire, qu'il montre aussi bien dans L'invitation au voyage que dans Parfum Exotique par exemple.

Jeune comme Rimbaud l'était quand il a rédigé Sensation, Guy de Maupassant raconte une promenade qu'il a réalisée à seize ans, là encore dans la nature, dans laquelle il rencontre une jeune fille avec qui il discute et tombe immédiatement amoureux. Ils sont jeunes et semblent partager le goût de la nature où tout peut se passer.

Enfin, moi... Je mets surtout en scène la nature pour comparer mes états d'âme, un peu comme Verlaine. Dans Le Bleu de tes yeux, j'utilise la nature marine, calme et belle, pour décrire les yeux d'une fille aimée et inaccessible, tandis que je compare la nature morte automnale dans Les larmes d'automne, pour retranscrire l'état de mon cœur qui meurent comme les feuilles, et pas seulement en automne...

Bref, la nature est un élément incontournable de l'amour. Chaque personne à besoin d'elle pour quelque raison. C'est le doux bruit et le bon air qui apportent l'amour, soit sous forme de souvenir, soit sous forme d'une rencontre inattendue. La nature peut être aussi un endroit de rêve et d'évasion qui ressemble à un paradis. Dans tous les cas, la nature est l'instrument que le cœur a besoin pour trouver ou retrouver l'amour.