lanabellia ne ferme pas ta tome 4 -...
TRANSCRIPT
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Lanabellia
Nefermepasta
porte
Tome4
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NishaEditions
Copyrightcouverture:Aleksandr
Doodko
ISBN978-2-37413-260-0
www.nishaeditions.com
Rejoignez-nouspourpartager
informations,newsetparticiperànos
http://www.nishaeditions.com/
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jeuxconcours
@NishaEditions
NishaÉditions&Lanabellia
www.nishaeditions.com
TABLEDES
MATIERES
Présentation
1.Pirequesexy
2.Labalafredel’amour
3.Autoritéparentale
4.Machambrerouge
5.Parenthèseinattendue
6.Lavoixduchanteur
7.Jet’aime
8.Touteslesmêmes
9.Spiraleinfernale
Àparaître
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1.Pirequesexy
Petitdéjeunerentresonpetitamietle
mecdontjesuisamoureuseestlapire
dessituationsquisoit.J’aiuneénorme
bouleauventre.Jen’aiqu’unehâte:
fuir.Jemesenstellementcoupablepour
hierquejen’ouvrepaslabouche.La
nauséemeguette…Demseyal’aird’en
vouloiràDévinquiboitsoncaféen
regardantfixementlevide.C’estun
véritablecauchemar!
Jemetrituremachinalementles
doigts.
– Monange,jetedéposecheztoien
partantbosseroùtupréfèresresterici?
– Jelaramène.Jerentreaussi,ça
t’éviteraundétour.
JemeretourneversDévin,àlafois
surpriseetchoquée.Demseyhésiteun
instant.Jepanique.Est-cequ’ilaurait
comprisquelquechose?
– Emily,tulesupporteraistoutle
voyage?
-
Ouf!
– Çadevraitaller.
– Tuescertaine?
Jeluisouris.
– Oui,net’inquiètepas.
– OK,j’yvaisalors.Dévin,tu
refermerasl’appartderrièretoi,s’ilte
plaît.
– Sansdéconner!Appelle-moiducon
tantquetuyes!
Demseym’embrasseaveclesourire
auxlèvres.Putain,ilm’aime!
Jemesenstellementcoupablequela
nauséemesaisitdeplusbelle.J’adore
Demseyetjemerendsmaladeen
envisageantqu’ilsouffreparmafaute.
Ilaàpeinefranchileseuilqueje
coursauxtoilettespourvomir.Maisça
nemesoulagemêmepas…
– Emily,tutesensbien?
J’attrapelaserviettequ’ilmetendet
m’essuielabouche.
– Ouais.
J’aijusteenviedechialer…
Ils’accroupitenfacedemoi.
-
– J’suisdésolé,bébé.
Jesuiségalementdésoléedevoiroù
j’ensuisarrivéepourlui.Merde,je
pleure…AumoinsDévinnesedéfile
pas,ilassumelasituationetchercheà
medéculpabiliserencoreunefois.
Jetendslapaumedelamainensigne
demiseengarde:jen’aipasenviede
luiparler…Ilcontractelamâchoire,
passenerveusementunemaindansses
cheveuxetpart.Jemerelève,mepasse
del’eaufroidesurlevisageetm’appuie
unmomentsurlelavabopouressayerde
reprendreledessus.Çaira…Jesoupire
longuement.
Jemebrosselesdentsetfilesousla
douche.
Jesursautelorsquej’aperçoisDévin
entièrementnumerejoindresousl’eau.
Qu’ilnesegênepassurtout!Cen’est
pascommesijeluiavaisdemandéde
partir!Maisilestfidèleàlui-même.Il
n’abandonnepas…Ilsecaledansmon
dosetpourêtrefranche,lesavonqu’il
estentraind’étalersurmoiavec
-
douceur
m’apaise.
Dévin
sait
parfaitementcedontj’aibesoin.
Silencieusement,ilm’aidepeuàpeuà
refairesurface.
Délicatement,ilm’enveloppedeses
brasréconfortantetposechastementses
lèvressurmanuque.Jesoupirede
soulagement.Ilaledondemefairetout
oublierpournepluspenserqu’àune
chose:lui.
***
Jem’installedanssaMustang
rutilante,àcroirequ’illanettoietousles
jours.Elleestimpeccable,pasunpoil
depoussièrenideterresurlestapis.Il
feraitbiendereproduirelamêmechose
danssachambre!
– Onpourraits’arrêterenville?
J’aimeraisacheterunbouquin.
– Tuveuxlasuite?
Commenta-t-ildeviné?
– Oui,lepremierfinitsupermal.Il
-
fautquejesacheabsolumentsiça
s’arrangedansledeuxièmetome.
Dévinsemetàrire.
– Netemoquepas!
– Jenememoquepas,c’estlapassion
quetuymetsquim’étonneratoujours.
J’avouequequandjelis,jesuis
tellementpriseparl’histoirequejeris
etpleureaveclespersonnages.J’aime
cettesensationquej’éprouveàchaque
foisquej’ouvreunlivre.Aufildes
pages,jemesenscommetransportée
dansununiversdifférent,m’enimprègne
irrémédiablement.Dèsquej’enferme
un,unvidemesubmergeetjeressens
aussitôtlebesoindepasseràunautre.
– C’estcommeçaetjen’aipasenvie
dechanger.
– Nechangesurtoutpas,bébé.
C’estgentilcequ’ilvientdedire.Je
posemamainsurlasiennequiserrele
levierdevitesseetnel’enlèvepas
jusqu’àcequenousarrivionsenville.
***
Monsieur
-
a
insisté
pour
m’accompagneret,franchement,ce
n’étaitpasl’idéedusiècle!Unmec
ultrasexydansunrayondelivres
érotiquespleinsdefemmesaccrosàces
romansetlerésultatesteffarant:elles
lebouffentdesyeuxaveclimitedela
baveauxlèvres…
Heureusementpourlui,ilalatête
danslesbouquins,parceques’ilose
joueraumêmepetitjeuqu’avecma
sœur,jeluiendécrocheune!
– Ehbébé,ilnet’intéressepascelui-
là?
Ildevraitcrierencoreplusfort!Je
merapproche.
– Nem’appellepas«bébé»en
public,s’ilteplaît.
– J’enairienàfoutredesautres!
– Dévin,arrêtedejoueraucon.Tuas
trèsbiencompris.
Ilmefourrelebouquindevantlenez.
– C’estl’histoired’unefillequi
-
trompesonmecavecleurcoloc.
Iléclatederire.Ilabuse!J’ailefeu
quimemonteauxjoues.
– Cen’estvraimentpasdrôle,Dévin!
Poseça!
– Non,jecomptebienlelire!
Ilestsérieux?Jel’abandonneàson
délireetcontinueàétudierlesétagères.
Quelquesinstantsplustard,j’aienfin
trouvécequejecherchais.Ah,ilya
encoredeuxtomesenréalité.Jeles
achèteçam’éviteraderevenir.
– Dévin!
Jesursaute.C’estquoicettegrande
godicheperchéesurdestalonsdedix
centimètresquiluisouritcommeune
cruche?
Jejetteunœilàmonjeansetmon
débardeuretjemesenstrèsmal
habilléetoutàcoup.Jen’aimêmepas
prisletempsdememaquilleretj’ai
sûrementunemineaffreuseaveclanuit
quej’aipassée.Pendantcetemps-là,
mademoisellelemannequindedéfiléde
modesedandinedevantlui.
-
– Tudevaismerappeler,tute
souviens?
Jerêveouelleluiatouchél’épaule?
J’écarquillelesyeux.
– Non,pasdutout,maissiçaenvalait
lecoupjel’auraissûrementfait.
Elleestdevenuetouterougeeta
tournélestalonsaussisec.Bienvexéela
pouffiasse!Houlà,c’estqueje
deviendraisvraimentmauvaisemoi!
Ilpassesonbrasautourdemes
épaules.
– Bon,bébé,onpayeetonrentrese
prépareruntrucàmanger?
Pourlecoup,jenelerepoussepas.
C’estvraiquemasœurtravailleetjene
commencequ’àquinzeheuresdoncon
auraletempsdedéjeunertouslesdeux,
autantenprofiter.
***
Uneheureplustardj’observele
carnage:Dévinetmoidansunecuisine,
c’estlacatastrophe,toutestsansdessus-
dessous.Iln’arrêtepasdefairel’idiotet
enfoutpartout.Maisc’estlapremière
-
foisquejememarreautantencuisinant.
Lerepasnesepassepasmieux.Nous
nousdonnonsàmangercommedes
gossesenrigolanttouteslesdeux
minutes.Jemetsuntempsconsidérableà
terminermonassietteetnousfinissons
parnousbécotercommedeuxadossur
lecanapéjusqu’àcequ’ilm’amèneau
travail.Monmalaises’estétrangement
envolé,jesuismêmeheureuse.Çame
rappellenotrejournéepasséeaulit…
Cequiestcertain,c’estque
maintenantquejesuisaumilieudemes
boîtesàchaussures,c’estbeaucoup
moinsdrôle…
Ilmerestedixminutesàteniretma
collègueCharlottemeracontesafuture
sortieduweek-end,cequim’aideà
supporterletempsrestant.
– Ohlavache!Emily,mateunpeule
meclà-bas!
Jechercheunmoment,maisiln’ya
quedesfemmesetunvieuxmonsieur
dansmonchampdevision.
– Del’autrecôté,espècedecruche!
-
Ilestsexyàmortcegars!
Elleseventileavecsoncalepin.Pour
quelleraisonsemet-elledansunétat
pareil?
MesyeuxtombentsurDévinauloin
quimeremarqueaumêmemoment.Un
sourireapparaîtsurseslèvres.Maisil
esttaré!Qu’est-cequ’ilfoutlà!
– C’estmon…coloc.
– Quoi?Tuessérieuse?Présente-le-
moi!
Danstesrêves!
Ellefrétillecommeunpoissonhorsde
l’eauetçam’énerve!
Dévintraversetranquillementle
magasin,lesmainsdanslespoches.Je
succombeàchacundespasquile
ramèneunpeuplusàmoi.Jetentedene
rienlaissertransparaître.Sesmuscles
ondulent,saillantàlaperfectionsous
sontee-shirt.Sonregarddégagetant
d’intensitéquejefrisonne.Macollègue
lebouffedesyeux,boucheentrouverte.
Jemeretiensdeglisserundoigtdessous
parcequesiçacontinue,samâchoireva
-
raclerlesol.
– C’estunconnardaveclesfemmes,
laissetomber.
– J’adorelesbadboys.Allez,s’ilte
plaît,ilestvraimenttropbeau!
Oui,c’estbon,onacomprisqu’ilest
beau,cen’estpasunscoop!Charlotte
mesecouelebras.
– Ilsortavecmasœur.
OK,c’estuneexcusebidonpuisqu’ils
nesontplusensemble,maisjen’ai
trouvéqueça.Ellegrimace.
– Pff,çanem’étonnepas!
– Ben,ouais.
– Tasœuravraimenttropdechance!
Pas
tant
que
ça.
Je
souris
intérieurementetl’abandonnepour
intercepterDévinavantqu’ilne
m’appellebébédevantelle.
Jemeplantefaceàlui.
-
– Qu’est-cequetufousici?Tuperds
latêteouquoi?
Ilfiniraparmefairemonterlatension
àquarantes’ilcontinuecommeça!
– Jesuisvenutechercher.Tutermines
bienàdix-neufheures?
– Tunepeuxpasdéboulericicomme
çatechante,Dévin.Masœurbosseà
côtéettulesais!
– Jefaiscequejeveuxettasœur,là,
toutdesuite,jel’emmerde!
Jeregardeautourdemoi.
– Parlemoinsfort,onvam’engueuler.
– Qu’ilsessaient!
Non,maisriennel’arrête,cen’est
paspossible!
– Attends-moidehors,s’ilteplaît.
– Non,jet’attendsici.
Emmerdeur!Jereprendsavecunton
suppliant.
– Dévin!
– OK,jesuisdevantl’entrée.
Ilexécuteunmagistraldemi-touret
reparttranquillementparoùilestarrivé.
Jemeretourneetsursaute,cette
-
quichedeCharlottes’estplantéejuste
derrièremoi.Ilsveulenttousquej’aiun
arrêtcardiaquemaparole!
– Ilestencoremieuxdeprès.
Ellesoupire.
Oui,jesuisaucourant!
– Peut-être.
– Nemeditpasquetuneletrouves
pasincroyablementsexy,cetype?
Ohquesi!Mêmepirequesexy!
Maisilestàmoi.
– Passpécialement.
– Tuesdingue!Ilnevousrestepas
unechambredelibreparhasard?
Quoi?Ellecraquemaparole!
– Non,etdetoutefaçoncen’estque
temporaire,sonappartestentravaux.
Enfin,ilestcensél’être.
JemesuisdébarrasséedeCharlotte
commej’aipu,maisjesuisbonnepour
entendreparlerdeluipendantunmois!
Dévinm’attendsagementdevantla
boutique.Jerepoussesonbrasquandil
essaiedeleglisserautourdemes
épaules.
-
– Arrêteça!
Ilsourit,maisn’insistepas.
Jem’installedanslavoiture.Ilfaut
quej’appelleTomenrentrantpourlui
raconteràquelpointjesuispartieen
vrillehiersoir.
PourTracy,jenesaistoujourspas
quoifaire,maisd’abord,jem’arrange
pourparleràDemsey,carçanepeut
plusdurercommeça:plusletemps
passe,plusçaseradifficilepourluiet
pourmoi.
2.Labalafrede
l’amour
Ilesttroisheuresdumatinetjen’ai
-
toujourspasdenouvellesdeDévin.
C’estétrange.Cen’estpasqueça
m’inquiètevraimentpuisqu’iltravaillait
cesoir,maisilterminaitàuneheureetje
trouvequeçacommenceàdevenirlong.
Jetourneenrond.J’espéraisqu’il
rentreraitaussitôtpourpasserlerestede
lanuitavecmoi.Ets’ilavaitbu?Et…
s’ilétaitavecuneautrefille?
Sorsçatoutdesuitedetatête!
Jem’installesurlecanapéavecle
tomedeuxdeMonsieurGreyetsa
chambrerougedeladouleurpourtenter
detuerletempsetmechangerlesidées.
Uneheureplustard,leconstatest
navrant:MonsieurGreyestchaud
bouillant,toutcommemoi…Etcecon
deDévinn’esttoujourspasrentré!
Quatreheurestrenteettoujours
personne,jevaispéteruncâble!S’ilest
avecuneautrejeluidécollelatête!Et
jen’aimêmepassonnuméro…
Jemontelesescalierscommeune
flècheetouvrelaportedelachambrede
Tracy.
-
– Réveille-toi!
Jelasecoue,maisrienàfaire.Elle
m’énerve!
– Bordel,réveille-toi!
Ellegrogne.
– Tracy,c’estausujetdeDévin.
Ah,étrangementelleseréveillede
suite.
– Quoi?Ilaencoreramenéunefille?
Elleal’airperdueetsefrotteles
yeux.
– Non,iln’estpasrentré.
– Quelleheureest-il?
– Quatreheurespassées.
Elleselèveetmedévisageuninstant.
– Commentsefait-ilquetut’inquiètes
pourlui?
Merde!Trouveuntrucetvite!
– Jen’arrivaispasàdormiretje
lisaisausalon.J’aipenséqueça
t’intéresseraitdesavoirquececonnard
découcheencore.
– Bienjoué,petitesœur!
Alorslà,jem’épatemoi-même!
Nousredescendonstouteslesdeuxet
-
jenousprépareducaféenattendant
qu’elletentedelejoindre.Envain,
apparemment…
Jel’observefulminer.Elleestsurle
pointd’exploser.
– Çayest,ils’estencoredégotéune
gonzesse!
– Ilapeut-êtreeuunaccident.
Ellemedévisagecommesije
m’exprimaisdansuneautrelangue.
– Onsortlechercher!
– Quoi,maistuescomplètement
folle!Tuasvul’heurequ’ilest?
Jesuispartagéeentremaraisonet
monirrésistibleenviedeleretrouver.
– M’enfous!J’yvais,moi!
Jelaregardeattrapersesclefsde
voitureetsavestequ’elleenfilepar-
dessussonpyjamaetjel’imite.
– Tuviensfinalement?
– Oui,jenevaispastelaisserseule
enpleinenuitdehors.
Aprèsavoirsautédanslavoiture,
nousvoilàentraind’arpenterlesruesde
lavilleàlarecherchedesaMustang.
-
– Tracy,etsioncommençaitparle
Drekdéjà?
– Ouais,bonneidée!
Nousprenonsdoncladirectiondu
Drek,mais,franchement,masœurest
folle:ellecroitréellementqu’onvale
retrouver…Dévinestbientropmalin.
Pourtant,unepartiedemoiespère.Mon
cœurbatlachamadeetjesens
l’adrénalineparcourirmesveines.Et
plusnousroulons,plusjemerends
compted’unechose:jesuispresque
aussicingléequeTracy.Maisjem’en
fiche.Pourl’instant,toutcequiimporte,
c’estlebarquiseprofileauboutdela
rue.Enapprochant,unesortedemalaise
s’emparedemoicarlaFordMustangest
surleparking.
Sijelechopeavecunefille,ilva
m’entendre!Nousdescendonspour
inspecterlesalentours,sansletrouver
pourautant.Masœurgueuleendonnant
descoupsdepiedsdanslesrouesdela
voituredeDévin.Unpassantrigolerait
devantcettescène.
-
– Ilfaitchier!Maintenantquenousne
sommesplusensembleçaseraencore
pirequ’avant!
Iln’apaseud’accident,lebarest
ferméetilnesemblepasêtredansle
coin,doncelledoitsûrementavoir
raison.Jesuisdépitée…
Lacolèremonteenmoicommeun
bouletdecanon.Jegrimpedansla
voitureetattrapelecouteau-pliableque
masœurplanquesoussonsiège.Jeme
disaisbienqu’ilserviraitsûrementun
jour.JeplanteunpneudelaMustang
sanslamoindrehésitation.Petit,mais
efficacecetruc…
– Maistuesdingue,Emily!Qu’est-ce
quetuviensdefaire!Tuveuxqu’ilte
tueouquoi?
Rienàfoutredelui,quelpauvre
con!
– Quiluidiraquec’estmoi?
Jemenacemasœurduregard.Elle
sourit.
– File-moilecouteau.
Jeluitends.Elleoffreàlavoitureune
-
magnifiquerayurelelongdel’aile.
– Ohputain,çafaittropdebien!
Jerigole.C’estclair,ilnel’apas
volécetenfoiré!
– Tracy,onsebarre,onnesaitjamais,
quelqu’unpeutnoussurprendre…
Niune,nideux,nousrepartonsàla
maison.J’ailesnerfsàvif,maisj’essaie
deparaîtredétenduedevantmasœur.Je
suistellementencolèrequej’aienvie
demonterretournersesaffairesdanssa
chambre.
Noussommestouteslesdeuxdansle
salon.Impossiblededormiraprèsun
coupcommecelui-là!Enplus,je
travailledanstroisheures.
Magnifique!
Iln’aquandmêmepasosése
comportercommeçaaprèscequ’ilm’a
avouécesderniersjours?Biensûrque
oui:c’estDévin!Non,maistucroyais
quoi,espèced’idiote?Jesuistombée
danslecercleinfernaldeDévinetil
m’utilisecommelesautres…C’estpas
vrai,qu’est-cequejepeuxêtrestupide!
-
Etlepire,c’estquej’allaisquitter
Demseypourlui!
Mondieu,ilfautquejemecalme!
Masœurmetoiseattentivement.
– Qu’est-cequ’ilt’arrive,Emily?
– Rien,ilm’énerve!
– Ilt’énervetoujours,iln’yarien
d’exceptionnelàça.
– Oui,maisilyadeslimitesàla
connerie,jeveuxqu’ildégaged’ici!
J’aiunviolentpincementdansla
poitrine,leslarmesmemontentaux
yeux.
– Tuassûrementraison.
Jemelève.
– Jemonteprendreunedouche,j’enai
besoin.
– OK,j’iraiaprès.
J’aisurtoutbesoindem’éloigner
d’elle.Ilnefautpasquejecraque
devantmasœur,maisc’estsurtoutque
j’aperçoislasouffrancequeluia
infligéeDévinetqu’ilm’infligeàmon
tour…
Monpetitmoiintérieurmerappelle
-
qu’ilm’avaitprévenueetquec’esttout
cequejemérite!
Maisputain,qu’est-cequec’est
douloureux!
***
Matinéeenmodezombieentremes
boîtesàchaussures.Charlottem’a
saouléeavecDévin.Etcen’étaitpasle
moment!J’aiquandmêmeguetté
l’entréecommeuneidiote,aucasoùil
passeraitlesportes.Envain…
Çayest,jesuisvraimentcommema
sœur!
D’ailleurs,cettepetitemalignem’a
plantéejusteavantdepartir.Elleaosé
prétexterêtremalade.J’aidoncdûme
taperlecarbondéetjesuisarrivéeen
retard,cequin’apasarrangémon
humeur.J’aieuledroitàuneremontée
debretellesenbonneetdueformepar
maresponsable.Etpourcouronnerle
tout:journéespécialepromotions!
Résultatdescoursespourmoi:nerfsà
vif,
ampoules
-
aux
pieds,
clients
exécrablesquivousobligentàtout
déballerpourfinalementnerien
prendre…Sansparlerdesempotésqui
renversentàtoutvalespilesdeboîtes.
Merveilleux!
Maintenantquejesuisdanslebusdu
retour,jen’aiqu’unehâte:rentrerme
coucher!Ensuite,j’aicommedans
l’idéedebalancersesquatrevéritésà
Dévin…Enfins’iladaignéramenersa
bellegueuled’enfoiréàlamaison.
Jen’enpeuxplus,cebussetraîne,
c’estinfernal!Etcommeiln’yaplusde
placededisponiblejesuisdeboutetle
gaminàcôtédemoim’acollédu
chocolatsurlejeans,génial!
Encoreunejournéefabuleuse!J’en
-
aimarre!
Enfinarrivée,jefonceàlamaison
aussivitequemesjambesmele
permettent.Jeveuxmonlit!J’ouvrela
porteetn’encroispasmesyeux.
– Maman!
3.Autorité
parentale
Pourlasieste,onoublietoutdesuite.
Masœurtireunetronchedetrois
kilomètres.Commed’habitude,ellesont
déjàdûs’accrocheràpeinenotremère
arrivée.Maispourquoiest-ellelà?
– Mapetitechérie,tuasunemine
affreuse!
Tum’étonnes!
– Oui,j’aiunpeudemalàdormirces
dernierstemps.
– Tuasenviequejecontactele
DocteurLembergh,pourqu’ilte
prescrivequelquechose?
Çayest,çacommence!C’estplutôt
leDocteurHousequ’elledevrait
-
appelerpourqu’ilmefasseenurgence
unelobotomieducerveau!Çanetourne
plustrèsrondlà-dedansdepuisun
moment.
– Non,c’estbon.Çaarriveàtoutle
monde.
EllesetourneversTracy,l’accusant
déjàduregard.
– J’espèrequecen’estpastoiquila
traînesdanstessoiréesdedébauche
aveccequitesertdepetitami!
Masœurlèvelesyeuxauciel,mais
nerépondpas.
– Maman,neracontepasn’importe
quoi.Ellen’arienàvoirlà-dedans.
Mamèrecroittoujoursquej’aidouze
ans.
– Emily,tudevraisrepartiravecnous
etcontinuertesétudes.
– Maman,c’estlatrentièmefoisque
tumeleproposesetc’esttoujoursnon,
arrêted’insister!
Horsdequestionquejeretournedans
cetroupaumé!
– Tu
-
ne
peux
pas
continuer
éternellementàvendredeschaussures,
machérie!
Ilfautquejechangedesujet.
– Tuveuxuncafé?
– Non,tasœurm’enadéjàpréparé
un.
– Tuesvenuecomment?Jen’aipas
vulavoituredevant.
– Avectonfrère.
Ohmondieu!Tomestlà!Enfinune
bonnenouvelle!
– Oùest-il?
– Jenesaispas,unamil’aappelé.Il
estpartidepuisunmomentdéjà.
JejetteunœilàTracyquihausseles
épaules.Ellenesaitpasnonplus
apparemment.
– Jemechangeetjereviens.Ungamin
m’acolléduchocolatpartoutdansle
bus.
Mamèreacquiesceetmasœurlève
-
desyeuxdedétresseversmoi.Je
comprends,maishorsdequestionde
resterdanscetétat.Jeluisignalequeje
medépêche.
Jefiledansmachambre.Jesuis
vraimentnaze.J’observemonlità
grandsregretsetsoupiredésespérément.
J’enfilemonpantalonencoton,un
débardeuretmerendsàlasalledebain
mepasseruncoupd’eausurlevisage
pourtenterdemeréveillerunpeu.
J’entendsunmoteurdevoiture.C’est
sûrementmonfrère.Jedescends
rapidement,prêteàmejeterdansses
bras.
Merde!
Tomentre,suivideDemseyetDévin.
Ilsfonttousunetêteétrange.Ques’est-il
passé?
Dévinjetteunœilàmamèreetdétale
aupremiersansunregardversmoi.Je
détaille
Demsey
qui
arbore
-
un
magnifiqueœilaubeurrenoir.
Merde.Commentmecomporteravec
mamèreplantéedevantnous?Tom
grimaceetl’attrapeparlebras.
– Maman,
tu
m’accompagnes.
J’aimerais
passer
en
ville,
j’en
profiteraipourtefairevisiter.
ElledévisageDemseyunmoment.
Celui-cilasalueet,étrangement,ellelui
octroieunvaguesourire,cequiest
exceptionneldesapart.
– Oui,c’estunetrèsbonneidée.Ma
chérie,tutejoinsànous?
– Non,maman.Jerentreduboulot,
j’aimeraismangeretj’aidespapiersen
retard.
Jeracontevraimentn’importequoi!
– Onsevoittoutàl’heure.
-
Jeluisourisetj’envoiediscrètement
unbaiseràmonfrèrepourleremercier.
Jejetteunœilparlafenêtrepourêtre
certainequ’ellesoitdanslavoitureet
meretourneversDemsey,lesmains
plaquéessurleshanches.Masœur
s’aligneàcôtédemoi.
– Ils’estpasséquoiavecDévin?
Vousavezvuvostêtes!
– Onapassélanuitengardeàvue.
Quoi?Jeleregarde,stupéfaite,et
tournelatêteversmasœurqui
écarquillelesyeux.Jecroisquenous
sommescoupablesd’unegrosse,très
grossebêtisetouteslesdeux!Nousnous
sommespeut-êtreemportéesunpeuvite
pourrien…Surtoutmoi…Enfin,eny
réfléchissant,pourêtreengardeàvue,
ilsontdûfaireunebelleconnerieaussi
cesdeux-là!
– Pourquoi?
– Ilyaeuunebagarrehiersoirau
Drek.Onavouluintervenir,maisçaa
dégénéré.
Enfin,
-
vous
connaissez
Dévin:ilasautédansletaset,pour
l’arrêter,pasmoyen.Ducoup,ons’est
faitchoppertouslesdeux.
– Etlesautres?
– Sandoétaitdéjàpartiavecunenana
etJamies’estoccupédesortirlesfilles
dubaravecDann.Quandlesflicssont
arrivés,ilsn’ontpascherchéà
comprendre:ilsontembarquétoutle
monde.Ilnerestaitquenousdeuxetles
garsquiavaientdéclenchélabagarre.
Ohçacraintvraimentlà!Demseyen
traindesebattre…J’aiunpeudemalà
imaginerlascène.
– Jenecomprendspaspourquoivous
avezétéplacésengardeàvue,vous
avezjustetentédeprotégerlesclients.
Ilsoupire.
– Lesautresétaientpassablement
ivres.EtDévinainsultélesflicsde
bandedetrousduculdoncçanenousa
pasaidé.Etencore,iladubol,parce
qu’avecsoncasierjudiciairebien
-
chargé,çaauraitpuêtrepire.S’il
recommence,ilestbonpourpasserun
séjourentaule.
Ahouiquandmême!Doncla
dernièrefois,siEdwardavaitporté
plaintecontrelui,ilauraitvraimentpu
finirenprison.Heureusementquej’ai
étéréactive!Ilfautqu’ilarrêtedese
comportercommeça.Cen’estplusun
gosse!Maisjesuissoulagéedevoir
que,pourunefois,toutnes’estpasmal
terminé.
– Pourquoitusouris,monange?
Ahmerde,jenem’ensuispasrendue
compte.
– Non,c’estluiquimefaitrire,ilest
lamentable.
Enfinlà,c’estplutôtmoiquisuis
lamentablevulecomportementquej’ai
eucettenuit.Jen’aiqu’uneenvie:
courirlerejoindre!Cequiest
totalementimpossible…L’indécisionest
revenue.Moncerveaun’enpeutplus,
maismoncœuradéjàchoisietdepuis
longtemps…
-
J’observemasœurgrimperles
escaliersencourant.Jesuisdégoûtée,je
suiscertainequ’ellefoncerejoindre
Dévin.Depetitesaiguillesmeharcèlent
inlassablementlecœur.Ilmemanque,
c’estaffreux…
Jeramènedelaglacepourl’œilde
Demsey.C’estunpeutard,maisçane
peutluifairequedubien.Nousnous
asseyonstouslesdeuxdanslesalon.
Descrisnousparviennentdel’étageet,
pourunefois,c’estDévinquihurle
aprèsmasœur.Onnecomprendpas
grand-chosemisàpartlemot
«dégage»,quirevientenboucle.
– Net’inquiètepas,ilestdetrès
mauvaisehumeur.Quelqu’unamassacré
savoiture.
Oups…
– Ahbon?
– Oui,unpneuetunerayuresurla
carrosserie.Tuauraisvusonpétagede
plombs,c’étaiteffrayant!
Aïe!Çacraintpourmois’il
l’apprend…
-
Leshurlementssecalmentenfin,ma
sœurredescendenpleurantetsejette
dansmesbras.Jemedemandebience
qu’illuiaraconté.
– Çava?
Ellerenifle.
– Jeluiaidemandédepartir.
Non!Non!Non!Horsdequestion!
Merde,qu’est-cequejedoisfaire?
Enplus,c’estdemafaute,c’estmoiqui
l’aipousséeàvirerDévindelamaison!
Jepanique!Jecachemamainqui
tremble.Jenesaispluscommentréagir.
Ohetpuismerde!
– Jemonteluiparler.
Masœurmedévisage,confuse,mais
tantpis.Jegrimpeenquatrièmevitesse
etfoncedanssachambrequejereferme
aussitôt.
Jesuiscommeuneidiotesurlepasde
laporteàcontemplersonmagnifique
visagequiportelestracesdelabagarre
d’hier.Ilsembletellementfatigué.
J’avanced’unpasversluietil
m’imite.Jecourspourmejeterdansses
-
brasqu’ilécartepourm’accueillir.Ilme
serrelimitetropfort,maisc’est
tellementagréablequej’enaides
frissons.Jenesuisbienqueblottie
contrelui…Jesuissoulagée.Touts’est
envolé:mesdoutes,mespeursetmes
angoisses,etjefermelesyeuxen
reposantmatêtecontresontorse.
Monpetitmoiintérieurmerappelle
quejenesuispascenséerestertout
l’après-mididanssesbras.Jelèveles
yeuxverslui.
– Jetedéteste!J’aieupeur,tusais!
Jeluidonneuncoupsurl’épaulepour
appuyermespropos.
– Tuascruquej’étaisavecunefille?
Jereposemonvisagecontreluipour
profiterencoredesonparfumqui
m’apaise.
– Ouais.
– Tusais,j’aimeraiseffacertoutes
mesconneriesjustepourtoi,maisc’est
impossible…Regarde-moi.
Ilmesoulèvelementonetjeplonge
sans
-
aucune
hésitation
dans
le
magnifiquegrisdesesyeux.
– Tueslaseulefemmequejen’ai
jamaiseuenviedetromper,tu
m’entends?Jeveuxquetutegravesça
danslecrâne,bébé.
Tupeuxgravertoutcequetu
souhaitesdansmoncrânequandtume
regardescommeça,etsurtoutcesmots-
là!Jemejettesurluipourl’embrasser.
EtlesbaisersdeDévin,monDieu!Ils
retournentlecerveauetrendraientfou
n’importequi,moilapremière.Je
passeraismavieàdésirerseslèvres
chaudes
et
passionnées
sur
les
miennes…Jesuisconscienteque
j’abuse,queletempspasse,maisjesuis
incapabledemedétacherdeluietilne
-
faitaucuneffortpourmerepousser.
***
Find’après-midi,jesuisassisesurle
canapédusalon.Mamèreestrevenue
avecTomets’estlancéedansun
discoursàn’enplusfinirsurles
opportunitésquej’auraisàrejoindre
l’universitéquemonpèreatrouvéepour
moi.DemseyetDévinsontdansuncoin
etellelesignoretotalement.
– Jet’aiditnon,maman!
– Emily,ettonavenir?Regardeoùtu
enes,negâchepastaviecommeta
sœur.
EllemesortçaalorsqueTracyest
justeàcôtédenous.Elleabuse!Ma
sœuresthabituéeauxreprochesdema
mère,mais,malgrénosdifférendsje
détestequandonladescendcommeça,
devanttoutlemondequiplusest.Un
froidglacialrègnedansnotresalon.
Mon
frère
tente
de
-
détendre
l’atmosphère.
– Maman,
laisse-la,
elle
pourra
toujoursreprendredesétudesquandelle
enauraenvie.
– Ohtoi,arrêtedeladéfendre!Tu
saistrèsbienqu’elledoitretournerà
l’université,elleaassezperdudetemps.
– Jeneladéfendspas,c’estune
adulteellealedroitdechoisircedont
elleaenvie!
MamèreignorelesdiresdeTom.
– Tonpèrepassemerécupérer.Sa
conventionestbientôtterminéeetil
souhaiteteparler.
Allez,ilsvonts’ymettreàdeux!Je
soupireetchercheleregarddeDévin
pourmeréconforter,maisilcontemple
l’extérieurparlabaievitrée.Jesuis
crevéeetaffrontermonpèreneserapas
uneminceaffaire.Masœursemble
désemparée.Jenesaismêmepasquoi
-
inventersiellemedemandecequ’il
s’estpassédanslachambreavecDévin
toutàl’heure.J’enaimarredetoutça!
Oùestmapetitevietranquilled’avant?
DévinetDemseys’éclipsentpourleur
répète.Ilestunpeutôt,maisjepense
qu’ilssaturentdevantmondragonde
mère.Etdirequec’estàellequeje
ressemble…Monfrèreetmasœur,quant
àeux,sontlescopiesconformesdemon
père.
Tracys’estéchappéeàl’étageen
prétextantunmaldecrâne,mêmesi,au
final,elleenasûrementunàsupporter
mamèredepuiscematin.Ducoup,ilne
resteplusqueTometmoi.Ilm’épaule,
commeàchaquefois.
– Emily,tasœurm’aannoncéqueson
bonàriendecopainlogeaiticipendant
sestravaux.Est-cequec’estluiquite
perturbecommecela?
Putain,j’aienviedeluibalancerque
jel’emmerdeetquelebonàrien,je
l’aime!
Encorequelquechosequejedois
-
garderpourmoi.Jecommenceàbouillir
del’intérieuravecletasdenon-ditsqui
s’accumuledansmacervelle.
– Non,çasepassetrèsbien.
SiellesavaitpourDévinetmoije
croisqu’elleferaitimmédiatementune
syncope!
– J’espèrequeluietsesracailles
d’amissecomportentcorrectementavec
toi.
Tommejetteunregardcompatissant.
– Maman,tudevraisarrêterdejuger
lesgenssurl’apparence.
Etvoilà,Tomtentedeveniràmon
secours.
– Non,maisTomterends-tucompte
desfréquentationsdetessœurs?Ilsse
battentsansarrêtetleursaffreux
tatouages,tutrouvesçacorrect?
Ellenecachepaslemoinsdumonde
sonécœurement.Personnellement,les
tatouagesdeDévinjelestrouve
vraimenttrèssexy…
Tomseredresseetsoulèvesontee-
shirt.Etmerde,ilesttatouélecon!
-
– Etalors,moiaussijesuisune
racailledanscecas!
Çayest,mamèresesentmal!
– Ohmondieu,Tom!
Elleestdevenuetouteblancheetle
regardeavecdesyeuxexorbités,une
mainplaquéesursabouche.Ilfautbien
avouerqu’iln’yapasétédemain
morte:toutlehautdesondosest
recouvert.Jetrouvequeçaluivaplutôt
bien.Maisquanda-t-ilsautélepas?Je
n’avaisrienremarqué.
Mamèreestmuettedepuisaumoinsun
quartd’heureetçadevientinquiétant,je
croisquemonfrèreluiaclouélebec
pourlerestedelajournée.Etlà,cerise
surlegâteau,monpèrearrive.C’estTom
quisechargedeluiouvrir.C’estunbel
hommeavecbeaucoupdeprestancedans
soncompletgristaillésurmesure.
Jemeprécipitedanssesbras.Jene
l’aipasvudepuisuneéternité.
– Commentteportes-tumapetite
chérie?
Ilmeserrepuism’observeuninstant.
-
– Trèsbien,papa.
– Tuasunepetitemine.
– Unpeufatiguée.
Iljetteunœilàmamère,quines’est
toujourspasremisedesesémotions.
J’espèrequ’elleneluirépéterapaspour
Tom!Elleselèveetseprécipitevers
nous.
– Monchéri!Devineladernièrede
tonfils!
IltoiseaussitôtTomavecsonair
sévère.
– Qu’est-cequetuasencorefait?
Jem’écartepourmeplacerauxcôtés
demonfrère.Çavaêtresafête!
– Montreàtonpère!
Tomparaîtplutôtdécontracté.Iladore
lesprovoquer,maismoijen’enmène
paslarge.Ilsoulèvesonhautetlesyeux
demonpères’arrondissentexagérément.
Ilfautquej’interviennepouratténuer
sacolèreavantqueTomnes’enprenne
une.
– Papaneteformalisepas,tousles
jeunessonttatouésmaintenant,c’est
-
devenulatendance.
Ilnesemblepasaussiencolèrequeje
l’auraisimaginé.Iltendsondoigtvers
monfrère.
– Tuasdelachancequel’onn’aitpas
letempsetquejedoivem’entretenir
avectasœur,maisdèsqueturentreson
auraunpetittête-à-tête!
Aïe,lecoupdelabombeà
retardement,c’estencorepire!Jejette
unregardcompatissantàTom,quime
lanceunclind’œilcomplice.
– Emily,oùesttasœur?
– Àl’étage.
– Tom,montelachercherpendant
qu’onparleàEmily.
Alorsfranchement,cen’estpasla
journéepourça,maisjen’ycouperai
pas.Enplus,monpèreestdéjàbien
remonté,cequin’arrangepasmes
affaires.
Nousnousinstallonstouslestrois
danslesalon.
– Est-cequetamèret’aexpliquépour
l’université?
-
– Oui,maisçanem’intéressetoujours
pas.
– J’aidéjàpréparéledossier.
Benvoyons!Mamèremeregardede
hautcommesiellesavaitdéjàqueje
seraisobligéed’accepter.
– Papa,çanem’intéressepas.Tule
saistrèsbien,onenadéjàdiscuté
plusieursfois.
– J’aiutilisémesrelationspourqu’ils
t’acceptent,alorstuiras!
Monpèreatoujoursététrès
autoritaire
et
m’a
toujours
impressionnée,maislà,c’esthorsde
questionquejeretourneàl’université!
– Papa,nem’imposepasteschoix,
s’ilteplaît.Jesuisassezgrandepour
décidertouteseule.
– Emily,tuobéisàtonpère!
Aucundesdeuxnesembledisposéà
m’écouter.Ilsinsistentencoreetencore.
– Tucommencesenoctobre,iltereste
-
deuxmoispourt’ypréparermafille!
Maisc’estquoicettefamillede
dingues?
– Papa…
– Non,Emily,jeneveuxrien
entendre!C’estcommeça,unpoint
c’esttout!
Jecroisquejeferaismieuxdeme
tairepouraujourd’hui,j’aideuxmois
pourtrouverunesolutionouaupireme
sauvertrèsloin.Ilnemanquaitplusque
ça…TracyetTomarriventetc’estparti
pourunpetitsermonenversmasœur.
Vivementqu’ilspartent!Nousnous
sommessauvéeslointouteslesdeuxet
cen’estpaspourrien:nosparentssont
insupportables.
Jesuislessivée,j’aibesoindeme
vautrerdansmonlit,desentirlecorps
deDévinmeréconforter.M’imaginerun
seulinstantdevoirm’éloignerdelui,
toutçaparcequemesparentssont
persuadésdepouvoirdirigermavieme
sembleinsurmontable.Jefrissonneet
tentedemeressaisir.Lamaindoucede
-
mamèresurmajouem’extirpedemes
pensées.
– Onpart,jet’appelle.
Jehochelatêteet,aprèsdesaurevoir
trèsbrefs,nousvoilàenfinentrefrèreet
sœurs,cequinousarrivetrèsrarement.
Tompréfèreresteravecnousetjele
comprendsvul’ambianceetcequi
l’attendchezlesparents.C’estnormal
qu’ilveuillejouerlesprolongations.
– Tom,montre-moitontatouage!
Étrangement,depuisDévin,j’avoue
qu’ilsm’attirent.Avantjetrouvaisça
vulgaireetmaintenantjetrouveçatrès
beau.Masœurnousobserveavecde
grosyeuxetseprécipiteavecmoi
derrièreledosdeTom.
– J’adore!
Ilestsublime!C’estuntatouage
maorivraimenttrèsbienréaliséquilui
courtd’uneépauleàl’autredansdes
entrelacscomplexes.
– Oh,moiaussi!
Tomtournelatêteetnoussourit,fier
delui.Dévinentreaumêmemomentet
-
nousrejointdansnotrecontemplation.
– Cool!
Qu’est-cequ’ilaaveccemotqui,au
final,nesignifiepasgrand-chose?
Forcément,
mon
frère
souhaite
égalementqueDévinluimontrelessiens
etçamedérangequemasœurlemate
commeça.J’aijusteenviedeluifourrer
lecoussindanslatronche!
J’observeDevinretirersontee-shirt
avecdésinvolture.Illegardedansune
maintandisque,del’autre,ilreplace
sescheveuxenarrière.Uneboufféede
chaleurs’engouffresousmapoitrine,se
propageantjusqu’àmonbasventre.
Emily,netemordssurtoutpasla
lèvre!
Jeserrelescuisses,détailleavec
enviesontorse,samusculatureciselée.
Bref,àtomber!Sesyeuxgrisintense
capturentlesmiens,metranspercent
alorsquejem’attardesurleboutonde
-
sonjeans.Ilm’allume?J’essaye
désespérémentdenerienlaisser
transparaître.Situésursonbasventre,
un«Luxure»estgravéàlalimitede
sonboxer.Surladroite,unemagnifique
fleurdelotusrecouvrelalignedesonV.
Jetrouveçatrèsoriginalettrès…
sexuel.Oui,c’estlemotquiconvient.
Troptard,jemelècheleboutdeslèvres
etsesprunelless’embrasent.Ses
musclessebandentd’uncoup.Il
entrouvre
légèrement
sa
bouche
indécenteenmetoisantavecprofondeur,
les
sourcils
froncés,
alors
que
j’embrasseduregardlesmusclesdeson
brasgauche.Jedétaillelesdessins
incrustésdanssapeau,duvisagesensuel
d’unegeishaendessousdel’arrondide
-
sonépaule,auxfleursdelotus,carpe
Koïentremêlésàdescourbes.Des
imagesdenous,entrelacés,investissent
monesprit.J’aimequandilmetouche.
Jefrissonne.Lavisiondesestatouages
ajouteàsabeautésombre,lerendant
tellementplusviril,tellementplus…
Dévin…
Jeravaleunsoupirententant
t’étouffermonexcitationetaperçoisdu
coindel’œilTracyquin’enperdpas
unemiette.Ellenem’amêmepas
demandécequej’avaispuluiraconter
danslachambreetnesemblepass’en
soucier.Niserappelerqu’ellel’afoutu
dehors.
D’ailleurs,moi,jen’aiqu’unehâte:
me
coucher.
Avec
-
Dévin,
de
préférence…
4.Machambre
rouge
JesuisdansmachambreavecTomet
jeluiracontetoutesmesaventuresen
détails…Enfin,pastouslesdétailsnon
plus.Toutescespéripétieslefontrire.Il
estdéçud’avoirmanquécesderniers
jours.Toutàcoup,lesronflementsdema
sœurenvahissentl’étage,signifiantque
j’ailechamplibre.Jesuistellement
impatientedeleretrouver!
– Bon,jemesauve.
Jemedirigedéjàverslaporte.
– Nefaitespastropdebruit!
Jemeretourne.
– Arrêtedemesortirdeschoses
pareilles,jesuistagrandesœurjete
rappelle!
Non,maisc’estgênantsérieux!
– Jenesaispascequevousfabriquez
-
exactement,maisvousfoutezundeces
bordels!
C’estmort,jesuistouterouge.
– N’exagèrepas.
Çayest,ilsefoutdemoi.
– Jen’exagèremêmepas.
Cetabrutiquimesertdefrèreéclate
derire!
J’abandonneetdisparais.Iln’estpas
prêtdes’arrêterderigoleretmoij’ai
des
choses
plus
importantes
qui
m’attendent.Jemefaufiledansle
couloiretn’éprouveétrangementaucun
remordsàallerretrouverDévin.
Commed’habitude,j’aiàpeinele
tempsdefranchirlepasdelaporteque
jesuisdanssesbras,seslèvressurles
miennes.C’esttellementrenversantde
ressentir
un
truc
-
pareil
!
J’ai
l’impressionderecevoirunevaguede
plénitudeàchaquefois.Jenesaispas
pendantcombiendetempsnousnous
sommesembrassés,sûrementunlong
moment,maiscettedosedeDévinme
procureunbien-êtresanségal.Ilya
quelquesmoisenarrière,sionavaitosé
meprédirequ’unjourjetomberais
amoureusedelui,jemeseraissûrement
torduederire.Nousnousallongeons
tranquillementsurlelitdanslesbrasl’un
del’autre.Jesuisàboutdeforceàcause
demanuitblancheetluineparaîtpasen
meilleureforme.
– Tomestaucourantpournous.
– Ouais,jesais.
Jehausseunsourcildesurprise.
– Commentça,tusais?
Ilm’offresonpetitsourireencoinque
j’adore.Jen’aiplusqu’uneenvie:lui
mordrelalèvre!Calme-toi!Tunevas
pasluisauterdessusàchaquefoisquetu
-
levois!
– Ilm’abalancéqu’ilvalaitmieux
quejemebarremaintenantsic’était
pourjouerauconavectoi.
Monfrèrearéellementosél’avertir?
– Vraiment?
– Ouais,jel’aitrouvéplutôtpasmal
danslerôledugrandfrèrequidésire
protégersapetitesœur.
– Sagrandesœur!
Ilsemetàrire.
– Situveux.
OK,j’aipresquedeuxtêtesdemoins
queTomdoncforcémenttoutlemondea
dumalàimaginerquejesuisplus
vieille.Maiscen’estpasuneraison!
J’aienviedeluisauterdessus!Ma
fatigues’estenvoléecommeparmagie
etjesensquemeshormonesprennentle
dessus.
– Bébé,arrêtedetesucerlepouce
commeça,c’estvraimenttropexcitant.
Jebaisselesyeuxversmonpouce
dansmaboucheetl’enlèveaussitôt.Je
détailleDévin:ilestallongé,vêtud’un
-
simpleboxer.Jem’arrêtequelques
instantssursontatouage.Effectivement,
cemecestunvéritableappelàla
luxure…Ohetpuismerde!Jemejette
surlui,maisilneselaissepas
surprendreetreprendtrèsviteledessus.
Ilm’agrippevivementparleshanches,
mebloquecontresaboucheet
m’embrasse,sucemoncoualorsqueson
bassinforcecontremonentrecuisse.Ses
doigtsenveloppentmesfesses,les
pressentetiljoued’unpouceavec
l’élastiquedemonpantalon.Jeretiens
monsoufflelorsqu’ill’abaissed’un
coup,leglissejusqu’àmespieds.
Aussitôt,jemecambreàlasensationde
sesmainsquiremontentmachutede
reinsetemportentdansleurmouvement
mondébardeurlibérantàhauteurdeses
yeux
brillants
ma
poitrine
nue.
Pantelante,jememordsleslèvresetune
-
idéemetraversel’esprit:jeluitends
mespoignetsqu’ilcontempleuninstant.
Ilsourit.Ilatrèsbiencompris.Il
observelachambreunmomentetattrape
ledrapqu’ilarrache.Ilesttaréma
parole!
– Qu’est-cequetufabriques?
– Bébé,est-cequej’aiunegueuleà
porterdescravates?
Jerigole.
– Non,pastrop.
Jel’épieavecattentionattachermes
poignetsensemble,puisglisserlereste
dutissuderrièrelesbarreauxetl’y
nouer.Ilsedébrouilleplutôtbien…Je
suisdingue!
Àpeinequelquessecondesplustard,
mevoilàaccrochéeauxbarreauxdulit,
étonnéeparladextéritédeDévin.Jele
bouffedesyeuxd’envie.Ilestdebout
devantmoietenlèveleseulvêtement
qu’ilporte.Commestrip-teasec’est
amplementsuffisantpouraffolermes
hormones…Ilmedétailleavecun
regardàfairefondretouslesicebergs
-
delabanquiseetm’écartelesjambes
pours’allongerentre.Jeconnaisdéjà
sesintentions.Moncorpsréagitaussitôt
etjemetortille.
Ilappuiesurmeshanches.
– Sage!
OK,toutcequetuvoudras…
Ilsouffleinlassablementsurmes
cuisses,lescaresseduboutdesdoigts.
Jemetordsjusqu’àcequ’ilapposesa
boucheindécentesurmapeau.Jebascule
latêteenarrièreenmemordantles
lèvres.Ilaenviedemetortureretmoi,
commeuneconne,malgrélamargede
manœuvrequ’ilm’aoctroyé,jetiresur
lelienquienserremespoignets.Enune
morsure,ilmerappelleàl’ordre.Jerâle.
J’ailesangquibout.
– Chut!
S’ilcroitquec’estfacile!
Il
poursuit
son
supplice
avec
-
nonchalance.Salangueévolueduhaut
demacuissegaucheàmahanchepour
rejoindremonnombril,letaquine,le
suce,s’arrêteauniveaudemonsexeet
souffledessus.Mapoitrinesesoulève,
jem’agite,medéhanche.Ilm’aplatitsur
lematelasd’unemainetmelanceun
subtilsourireencoin.Pitié!
Maprièredemeuresansréponse.Il
reprendsontracéimaginairedemes
seinsdontilaspirelespointestourà
tourjusqu’àmajambedroite,qu’il
dévore.Jebloquemarespiration.Sa
boucheremontedoucement,mebaise
avecapplication.Sesdoigtstrouvent
subitementmonclitoris.Deuxpassages
duplatdupouceetill’abandonne.Ma
frustrationestàsonmaximum.J’expire
fébrilement,mecambre,j’ailatêtequi
menaced’exploser.
– Dévin…
Jeperçoissonsourireévoluerlelong
demapeau.Ilsurvolemonsexe,
l’effleureàpeine,etjenepeuxmême
pascoincermonpoingdanslabouche.
-
Jecreuselesreins.Ilm’attrape
brusquementparlesfessesetsans
prévenir,introduitsalangueentremes
lèvres.Moncorpssecrispe,tremble
immédiatementsoussoncontact,etun
petitgémissementm’échappemalgré
moi.
Il
alterne
petites
pressions,
frôlements…Jefermelesyeux.Mon
rythmecardiaques’emballe.Ils’écarte
brusquement…Ohnon!J’ailesentiment
d’êtreaspiréedanslevide…Jepince
fortleslèvres.Ilréinvestitd’uncoup
monintimé,l’embrassefiévreusement.
J’ondule…Uncoupd’œildanssa
directionetjesurchauffe.Ohmondieu!
L’observersedélecterainsidemoi,juste
là,entremescuisses,sonregard
provoquantrivésurmonvisage,est
d’autantplusaffolant.Monventrese
contracteetiln’enfautpaspluspourque
leplaisirmetransperce.Dévinme
-
maintientcolléeaulitpendantqueses
doigtsrejoignentsaboucheetintensifient
encoreplusmajouissance.Putain,c’est
tropbon!Jecrieetmeficheroyalement
dubruit.Jen’aipasletempsde
reprendremonsoufflequ’ils’attaqueà
nouveauàlapointed’undemesseins
aveclesdents…C’estclair,cesoirje
meursentresesmains!Ilsaisitl’autredu
boutdesdoigts,l’agaceunpeu.La
réactionestimmédiate:jefrissonneet
geinsencoreunefois.
– Tun’espastrèssageettrop
bruyante!
Ilm’attraped’uncoupsecetjeme
retrouveàplatventre.Jemeprendsune
claquesurlesfesses.Çafaisait
longtemps!Çam’avaitmanqué…
Ilrenouvellesonsuppliceavecsa
langueauxcreuxdemesreinsetje
soulèvelesfesses.Merde,jen’enpeux
plus,jeleveuxenmoi,maintenant!
– S’ilteplaît.
Jelesensànouveausouriresurma
peau.
-
– Dis-leencore.
Jesuisprêteàlesuppliers’illefaut!
– S’ilteplaît,Dévin.
Rienquelepetitrâleextrêmement
érotiquequisortdesaboucheau
momentoùilmepénètreestsuffisant
pourquejebascule.
Àlapremièrepousséeenmoijesuis
ébranléedetoutesparts.Jecraque
totalement
et
m’abandonne
en
extériorisantleplaisirqu’ilmeprocure.
C’estdelatorture…J’aijusteletemps
demeressaisirqu’ilreprendses
délicieuxva-et-vient.Jem’accrocheau
barreauauquelmespoignetssontligotés.
Ilm’agrippefermementparlanuqueet
sonautremains’incrustedansmapeau
auniveaudemonbassin,oùilexerceson
pouvoirsansaucuneretenue.Jesuis
haletante,
impuissante,
soumise
-
et
entièrementàsamerci…Moncorps
n’estplusquejouissance.Descourants
électriquesmebalayentdespiedsàla
têteetjegémisàenperdrehaleinesans
lemoindreremord…
– Vas-y,bébé.
Savoixterriblementsexysignema
perte…Destremblementsirrépressibles
agitentmonbasventre,etsamainse
posesurmaboucheaumomentmêmeoù
jecriesonprénomsousladélivrance.
Legémissementprofondquis’échappe
delasienneestbestial.
Merde,putain,c’étaitgénial!
Jeresteallongéeàplatventreaveclui
surmoi.Moncorpsémetencorede
petitssoubresautsetj’aiunimmense
sourirefichésurmeslèvres.
– Hum…Bébé,jepensequejevais
t’achetertoutlerayondecesmerdes
pourgonzesses.
Jerigole…Jesuisdéjàdanslelitde
monplusgrandfantasme…
Pourmoi,MonsieurGreypeutse
-
rhabiller!
Ildéfaitmesliensavechabilitéetme
retournesouslui.Jesavourecemoment
plusquederaison,entrelaçantmes
doigtsaveclessiens.Unepetitegoutte
desueurcouledesescheveuxetme
chatouille.Jepouffederire.
– Qu’est-cequetuasàtemarrer
commeça?
Jelâchesamainetrepoussesamèche
rebellequiluitombedanslesyeux.
J’adorelesouriresatisfaitqu’ilarboreà
chaquefois.Ilestjustetropcraquant.
Sonregardmefascineetjem’yperds
quelquessecondesavantderépondre:
– Rien,jesuisjustebien.
Ilfroncelessourcilsl’espaced’un
instant.
– Justebien?
– Jenevaispast’énoncerlalistedes
sensationsquej’aiéprouvées.Ceserait
bientroplongetenplusçaneferaitque
flattertonegodéjàsurdimensionné.
Ilsemordlalèvreetacquiesced’un
légermouvementdetête.
-
– Pasfaux.
Ils’allongeàcôtédemoiettendson
bras.
– Viensparlà.
Jeprendraisbienunedouche,carje
suistrempée,maisc’estimpossible.J’ai
troppeurderéveillerTracy,ellese
demanderaitpourquoijemelaveen
pleinenuit.Jemeblottiecontreluietme
laisseenvahirparsonparfumapaisant.
Je
suis
totalement
vidée.
Heureusementpourmoi,jenetravaille
pasdemain,jepourraidormirunpeu…
Enfin,sipersonnenenousemmerde.
– Bébé,jeneveuxpastemettrela
pression,maisj’aimeraisquetuparlesà
Demsey.Lapatiencen’estpasmonpoint
fortetjenesupportepasdedevoirte
partager.
Maispourquoiremet-ilçasurletapis
maintenant?J’étaistellementbien…
– C’estdansmesprojets.Tupourrais
-
quandmêmechoisirunautremoment
pourabordercesujet.
– Non,jen’arrêteraipastantquetu
n’auraspasrégléceproblème.Etce
n’estpascommesionavaitl’occasion
dediscutersouvent.
Forcément,ilneferapasde
concession!
– J’essayeraidemain.
Ilhausseunsourcil.
– Çasignifiequoi«essayer»?
– J’aitentédeluienparlerlesoiroù
tuasdébarquéchezlui,maisilm’afait
unepetitedéclarationquim’acoupée
dansmonélan.
Dévingrogneetrefermesonbrassur
moi.
– Dors,maintenant.
C’esttout?Alorslui,pourle
comprendre,ilm’enfaudraducourage!
-
Dèsqueçanevapasdanssonsens,ilse
braquesanspréavis.Tantpis,jedécide
deprofiterdecemomentetjem’endors
tranquillementdanssesbras.
5.Parenthèse
inattendue
– Bébé,réveille-toi!
J’entendsauloinlavoixdeDévin,
maisjesuisdansunjolirêveensa
compagnie
alors
j’hésite,
surtout
qu’ouvrir
les
yeux
s’associe
généralementàunretourbrutalàla
réalité.Enquelquesminutesjepasserai
dustatutidylliquede«Bébé»àceluide
«Emily».
-
Pourquoiledrapn’estplussurmoi?
Jemerouleenboule,jesuistrop
fatiguée.
Merde,ilmetireparlespieds.
– Debout,grossefainéante!
– Non,moidodo.
Jen’aipaspusortirmieuxqueces
troismots.
Ilgrimpesurmoietcommenceàme
tripoter,cequimepousseàouvrirles
yeux.Jemeretournesousluiet
m’abandonneàsesdélicieuxbaisers
dansmoncou.C’esttrèsagréable…
Maispourquoiseredresse-t-il?
– Allez,
maintenant
que
tu
es
réveillée,tufilesàladoucheavantque
tasœurneselève.
Ohmasœur!Franchementavecnotre
bazardecettenuitjesuisétonnée
qu’ellenesoitpasdéjààlaporte.
– Tucroisqu’elleaentenduquelque
-
chose?
– Aucunrisque,jeluiaifiléun
somnifèrehiersoir.
Quoi?
– Tuescomplètementmalade,tun’as
pasledroit!
Ilsemetàrire.
– Elleenprendsouvent,alorsunde
plusouundemoinsneferapasune
grandedifférence!
Mêmesijenelesavaispas,ça
m’effraieunpeu.Pourquoinem’ena-t-
ellepasparlé?
– Tuabusesquandmême!Çadevient
tropdangereux!
– Net’inquiètepas…Cen’étaitpas
unedoseforteetellel’auraitsansdoute
prisd’elle-même.Etpuis,tutrouvesque
çan’envalaitpaslapeine?
Étrangement,jelecrois.Jelisdans
sonregardqu’ilmeditlavéritéetsa
caressesurmajouemerassure.
OK,j’abdique,ilagagné!
Jedescendsdulitetmerhabille.Je
remarquequ’ilestdéjàprêt.Jenel’ai
-
mêmepassentiselever.Jedormaistrop
bienetçafaisaitlongtempsqueçane
m’étaitpasarrivé.C’étaitquandmême
tropcourtàmongoût.
– TutepréparesettuparsavecTom.
– Quoi?
– Necherchepasàsavoir.Fais-le.
Alorslà,jen’aistrictementrien
compris…
Ilouvreetjetteunœilavantdeme
pousserdehors.J’exécutelesordres
sansdiscuter.Moncerveaun’estpas
encoreassezréveillépourquejepuisse
penserparmoi-même.Directionlasalle
debain.
***
Quandjedescendsunedemi-heure
plustard,pourmeprépareruncafé,mon
frèreestdéjàenbasavecmasœur.Tom
melanceunénormesourirenarquois
quandilm’aperçoit.Jesuiscertaine
qu’ilvamebalanceruneréflexion
déplacéedanspaslongtemps.
Quantàmasœur,ellesembleaussi
bienréveilléequemoi,maisellene
-
semblepasassomméenonplus.Quand
jepensequ’ilaoséluidonnerun
somnifèrepourqu’onsoittranquille!
Riennel’arrête…Jecoucheavecun
malademental.
Jemesersunetasse.Monfrèrese
planteàcôtédemoietmepincepourme
signifierquejedoismarcherdansson
jeu.C’estuncodequ’onutilisaitquand
nousétionspetitspoursedéfendrel’un
etl’autre.Cepetitrituelmerappelle
pleindesouvenirs.
– Tuesprêtepournotrepetiteviréeà
l’ancienne,Emily?
Jenecomprendsvraimentriende
chezrien,maisj’acquiesce!
– Laisse-moijusteterminermoncafé.
Jenesaispasoùilm’emmène,mais
tantpis,jelesuisquandmême.Masœur
noussourit.
– Profitezbien!Tom,siturepèresune
robe…
Illacoupedanssonélan.
– …unerobesympa,jetel’achète,je
sais!
-
Voilàcommentjemeretrouvedansla
voituredeTom,nesachantpasdutout
pourquoiDévinm’ademandédepartir
aveclui.Ilsmanigancentquelquechose
cesdeux-làetçam’intrigue.
– Tum’emmènesoù?
– AuDrek.
AuDrek?
– Tusaisquejen’aimepaslesbars!
– TurejoinsDévin.
Ohvraiment?D’uncoup,l’idéeme
plaîtbeaucoup.
– Emily,ils’yprendcomment,
sérieux?
– Commentça?
– Qu’est-cequ’iltefaitaupieu?
Monfrèreestdingue!
– Maisputain,Tom,nemedemande
pasdestrucscommeça!
– Benquoi?Jen’aiquevingt-deux
ans.J’aiencorebeaucoupàapprendre
vulafaçondontiltefaitjouir.
Ohmondieu!Jenesaismêmeplus
commentmepositionnersurlesiège
passager.Mesmainsnonplus,jenesais
-
plusoùlesmettre.Onabeauêtre
proches,m’imaginerdétaillermes
partiesdejambesenl’airavecmon
frèreestinconcevable.C’esttrop…Ah
non,impossible!
– Non,maistut’entends?Jesuista
sœur!Demande-moitoutcequetuveux,
maispasça.
– Tuesplusquemasœur.Tues
égalementmameilleureamiejete
rappelle.
– Oui,c’estvrai.Maislà,c’est
gênant.
Ilsemetàrire.
– Faispastafaussecoincéeavecmoi.
Vucommenttut’envoiesenl’airence
momentc’estassezcontradictoire!
Jeluifileuncoupdanslebraspour
luisignifiermonmécontentement.Mieux
vautquej’arrêtederépondreouilnese
tairapas.Cepetitconcontinuedese
marrerlerestedutrajet.Heureusement,
jen’aiqu’unquartd’heureàtenir.Dévin
attendsurleparkingduDrek,lesbras
croisés,nonchalammentappuyécontrela
-
portièredesavoiture,vêtucommeà
l’accoutumé:jeanstroué,tee-shirtblanc
etvesteencuir.Ilregardedansnotre
direction,dissimuléderrièreseslunettes
noires.Jesuishypnotiséefaceàsonair
sombreetenvoûtant.
– Allez,dégage.
J’embrassemonfrèresurlajoue.
– Merci!
Ilmesouritetredémarreenadressant
unpetitsignedetêteàDévinquilui
répondàl’identique.Cederniers’écarte
delaMustangetm’ouvrelaportière,ce
quim’étonneencoreplusdesapart,mais
jem’assiedstranquillementsurlesiège
passager,intriguéeetheureuseàlafois.
Ilcontournelevéhiculeets’installeau
volant.J’aibienremarquélagrande
balafresurlecôtédecelle-ci,mais
j’évitedelaramener.Surtoutqu’elleest
plusimpressionnantequedansmon
souvenir.
– Pourquoit’es-tuarrangépourqueje
terejoigneici?
Ilm’attrapeetm’embrasse.Oui…Ça
-
c’estbienaussi…
– Onsecassed’ici,bébé!
– Quoi?
– Ouais,j’aipenséqu’unejournée
touslesdeux,çapourraitêtrecool.
Jesourisàl’idéeetilattrapemamain
pourlaposersouslasiennesurlelevier
devitesse.
– Promets-moiuntruc,Dévin.
– Quoi?
– Onneparlenidemasœurnide
Demseyaujourd’hui.
– Çameva.
Finalement,jesuiscontentedem’être
levéetôt.J’aicommel’impressionque
cettejournéeseraagréable.
– Etcettehistoired’université,onen
parle?
Pastrèsenvie,maisonnepeutpas
nonplusécartertouslessujets.
– Qu’est-cequetuaimeraissavoir?
– Tucomptesyretourner?
– Jen’enaipasenvie.
– Ouais,
mais
-
ta
mère
n’a
apparemmentpasl’intentiondelâcher
l’affaire.
Pourquoiparaît-ilsiinquiet?
– Mesparentsveulentdéciderdema
viemalgrémesréticences,maisc’est
horsdequestionquej’yremetteles
pieds!
– Pourquoi?
Enréalitéjenesaispasvraiment.J’ai
passéquelquesmoisàlafacultéde
sciences,sansbutprécis.Enplus,je
n’avaispasd’amietjemesentaismalà
l’aisetoutletemps.Jenesuispasfaite
pourêtrenoyéeaubeaumilieud’untas
d’étudiantsstupidesquipassentleur
tempsàcritiquerlesautres.Enplus,la
voiequemesparentsavaientchoisie
pourmoinemeplaisaitpasdutout.
– Cen’estpaspourmoi.Jepréfèreme
débrouillerparmespropresmoyens.
Enfin,c’estcequejepensaisau
début,maispourlemomentjesuis
-
toujourscoincéeaumilieudemesboîtes
àchaussures.
– Tuasuneidéedecequetuaimerais
faire?
Dévinn’ajamaisétéaussicurieux.
– Pas
vraiment,
c’est
ça
mon
problème.
– Tudevraisécrireunlivre.
Non,maisilm’abienregardée!
– Jamaisjen’enseraiscapable!
Ilsourit.
– J’ailucequetuécrivais.
Fouineur!
– Netegênepaspourfouillerdans
mesaffairessurtout!
– Jenefouillepas,c’esttoiquiles
planquessoustonlitetcommetume
cacheslàaussiquandçat’arrange,je
m’occupe.
– Çanem’arrangepas.Arrêtede
racontern’importequoi.Tusaistrès
-
bienqu’onn’apaslechoix.
– Onatoujourslechoix,bébé.C’est
justetoiquipensestropauxautres.
– Parcequeçanetedérangepasde
blesserlesgensautourdetoi?
Pourquoijeposecettequestion
stupide?Dévinn’enarienàfoutredes
autres,ilnepensequ’àlui!
– Ouais,jem’enfous.Tasœur
trouverabienquelqu’und’autrepourla
sauteretDemseys’enremettra!
Ahbenaveclui,c’estvitevu!
– Pourquoitefiches-tudetoutle
mondecommeça,Dévin?Demseyest
tonamiquandmême.
Ilserenfrogned’unseulcoup.
– Jesuiscommeça,c’esttout!
Sontonétaittropglacialàmongoût.
Jemedemandesi,moiaussi,ilpourrait
mejetersansétatd’âmecommeles
autres.Rienqued’ypenserj’enaifroid
dansledos…Jeprendsuntrèsgros
risqueaveclui.Ilseraitcapablede
changerd’avisdujouraulendemainet
mebalancersansremordniregret.J’en
-
suispleinementconsciente.Etlepire
danstoutça,c’estquejenesaismême
pascequ’iladviendradenotre
relation…Quandmasœurapprendrala
vérité,jesuiscertainequ’elleme
tourneraledos.QuantàDemsey,je
tenteraid’yallerendouceur,maisquand
ilserendracomptequec’estpourDévin
quejel’aiquitté,jen’osemêmepas
imaginersaréaction.Etmesparents?
Mondieu,ilsvontmerépudieràvie!
J’essaiedemedétendresurlesiège
passager.Dévinn’ouvrepluslabouche
etjemesensmal.Iln’apaslâchéma
main,maiscen’estpasçaquimerassure
pourautant.Jel’observeuninstant.Il
restetoujoursaussibeaubienqu’il
sembletendu.C’estlimiteénervant.
Qu’est-cequipeutbienl’attirerchez
moi?Nousn’avonsvraimentrienen
commun…Jesuisàmillelieuesd’être
assezjoliepourlui.Jen’aimepasles
endroitsqu’ilfréquente.Jeneconnais
rienàlamusiqueniàsonunivers.Moi,
maviec’estmamaisonetmeslivres.
-
C’estcertain,ilmejetteracommeune
chaussettesaledèsqu’ilenauramarre.
Jecroisquej’airéussiàmefoutrela
trouilletouteseule…Jejetteunœilvers
luietiltournelatêteaumêmemoment.
– Bébé,qu’est-cequ’ilt’arrive,tues
toutepâle?
Qu’est-cequejepourraisraconter?
J’ailecerveauenpanne.
Oh,montéléphonesonne!Labonne
excuse.C’estDemsey.Tantpis,ilfaut
bienquejeluirépondedetoutefaçon.
– Monange,commentvas-tu?
Çayest,j’aienviedepleurer…
– Bien,jesuisavecTom.Onestpartis
pourunepetitejournéeentrefrèreet
sœur.
Jedétesteluimentir.Enplus,j’aila
voixquitremble.
– Ahdommage,jevoulaispasser
commejeterminetôtaujourd’hui.
PourquoiDévinsegare-t-ilaubord
delaroute?
– Jesuisdésolée,maissijenerentre
pastroptardjet’appellerai.
-
Detoutefaçon,jedoisabsolument
avoiruneconversationaveclui.La
situationn’estplussupportable.
Dévincollesonoreilleautéléphone.
Non,maissurtoutnetegênepas!Jene
peuxjamaisrépondretranquillement
aveclui.C’estsupergênantlà,enplus.
– Viensauconcert,çameferait
vraimentplaisir.Après,situasenvietu
pourraisdormiràl’appart.Sandonesera
paslà.
Ohputain,jerépondsquoi?Enplus
Dévinmeregardedetravers.
– Jesuispartantepourleconcert,
maispouraprèscen’estpaspossible.
Tomestàlamaisonetj’aimeraisen
profiteravantqu’ilnereparte.
C’estsortitoutseul,maisçatientla
route.
– Oui,jecomprendstrèsbien.On
reporteçaàunautrejour,maisjesuis
déjàsupercontentquetuviennescesoir.
Turesterasjusqu’auboutcettefois?
Qu’onpasseunmomenttouslesdeux?
– Oui,jeresteraicommeçatume
-
ramèneras.
J’enprofiteraipourluiparleret…
Aïe!Putain,cecondeDévinm’a
pincée!
– Tumemanques,tusais.
Quequelqu’unm’achève!Jenesais
pasquoirépondre.Dévinmefixecomme
s’ilattendaitlaréponseautantque
Demsey.
– Àmoiaussi…Àtoutàl’heure.
Jen’avaispaslechoix,jen’allaispas
luimettreunvent.
– Àtoutàl’heure,monange.
Je
soupire
de
soulagement
en
raccrochantenfin.Maislaculpabilité
reprendviteledessus.Dévinme
dévisage.J’aienviededevenirtoute
petiteetdedisparaître.
– Alorscommeçailtemanque?Eten
plus,ilteramèneàlamaison,ben
voyons!
-
Etvoilà,c’estfoutu…
– Jen’avaispaslechoix.Qu’est-ce
quej’auraispufaire?
Ilsembleexaspéréettapeungrand
coupsurlevolant.Jesursaute.
– Luiavouer,bordel!
– Non,maisjen’allaispaslui
balancerçapartéléphonequandmême!
Jen’aimepasdutoutsonregard
méprisant.
– Putain,maisdis-lesitucomptes
jouersurlesdeuxtableaux!
Ilmesortvraimentn’importequoi!
– Déjà,calme-toi.J’aiproposéqu’il
meramèneparcequejetiensàavoir
cetteconversationavecluicesoir.
J’ail’impressionqu’iltentedese
calmer,maisletempéramentimpulsifde
Dévinestdifficilementgérable.
– OK.Maintenantonpassenotre
putaindejournéeensemble!
Ildémarreets’engouffresurlaroute
enfaisantcrisserlespneusdelavoiture.
Etbien,çavaêtregai!
Lepaysagedéfilesousmesyeuxà
-
traverslavitresansquejen’yprête
réellementattention.J’étaistellement
heureusedepartir…Maintenant,jen’ai
plusvraimentlemoral.Samainsepose
surmajambeetjenepeuxm’empêcher
deposerlamiennepar-dessus.
Ilsegareetbalancesavestesurla
banquettearrière.Noussortonstousles
deuxdelavoiture.Lesoleilm’éblouit.
-
Sij’avaissu,j’auraisprisdeslunettes
desoleil.J’enlèvemongiletetlenoueà
mataille.J’observelaplageavecle
sourireauxlèvres.Sonbraspasse
autourdemeshanchesetjel’imite
aussitôt.Étrangement,tousmessoucis
commencentàs’éloigneràsoncontact…
Leborddemerestbondé,maisicije
peuxêtreavecDévinsansavoirce
besoinconstantdesecacher.Je
n’imaginaispasàquelpointceserait
agréablededéambuleravecluiauxyeux
detous.J’apprécievraimentcemoment
etsonsourireindiquequ’ilressentla
mêmechose.Jecroisquejenel’ai
jamaisvuautantsourired’ailleurs.
Ilm’entraîneverslaplage.Nous
enlevonsnoschaussuresetDévinnoue
leslacetsdecesbootsensembleavant
delesplacerautourdesoncou.Sympa
latechnique!Ilreplieleborddeson
pantalonetjel’imite.J’auraisdûmettre
unshort,j’aitropchaud.
Lesableestagréablementdoux.Le
brasdeDévinposésurmesépaulesl’est
-
d’autantplus.Jeglissemamainsursa
taille,l’autretenantmesballerines.Rien
nepeutplusm’atteindre.Jesuisdansun
rêveéveillé.Monesprits’imprègne,
exulteàchaqueregardcomplice,à
chaquesourire,àchaquebaiser,ànos
riresaccompagnésdubruitdesvagues
s’écrasantàquelquesmètresdenous…
Dévinmetiredemespenséesen
m’attrapant
pour
m’arracher
les
chaussuresdesmains.Ellesvolent
rejoindrelesbootsparterre.Ilm’attire
àluid’ungestedéterminéet,unsourire
malicieuxplantésurleslèvres,reculeen
m’entraînantjusqu’àcequemesmollets
soientimmergés.Lafraîcheursoudaine
m’arracheunpetitcridesurprise.Être
avecDévinlespiedsdansl’eauàjouer
commedesgosses,iln’yariende
mieux!Jenemerappellepasla
dernièrefoisoùjemesuisautant
amusée!
-
– Emily!
Jemeretourneenentendantmonnom.
Etvoilà,jesuistrempée!Ceconvient
dem’arroseretilsemarre.S’ilcroit
quejen’oseraipasréagir,ilsefourrele
doigtdansl’œil!
Jefeinsl’innocencequelquesinstants
et
me
rapproche
comme
pour
l’embrasser,maisjeluifaisuncroche
piedetlepoussedansl’eau.Ils’étalede
toutsonlongetj’explosederire.
– Espècedegarce!
Ilm’attrapeparlepantalon,tire
dessusd’uncoupsecetjem’écroulesur
lui.
Nos
lèvres
se
joignent,
irrémédiablementattirées.Jesavoure
cettepassion,cettedouceurquandsa
-
langueàlasaveuriodéerejointla
mienne,lacaressetandisque,d’une
main,ils’emparedemanuque,et,de
l’autre,pressemesreinscontrelui.Plus
rien
n’existe,
même
si
je
sais
pertinemmentquetoutlemondenous
regarde.Noussommesseulsaumilieu
decetteétendued’eau,Dévinetmoi,sa
bouchenequittantpluslamienne.Je
n’aijamaisressentiçadetoutemavie.
Moncœurvaexploser.Cebaiserest
gravéàjamaisauplusprofonddemon
être…
Notrebulleexploselorsqu’unevague
pluspuissantenoussubmerge.Jeris
alorsqueDévintentedemerelever.
Sespaumesancréesàmeshanches,il
mecontempletendrement,balaieles
mèchesdemescheveuxdemesépaules
etretireunpeudeseldemajoueavant
-
delagoûter.Jel’observes’écarter,me
jaugeravecprofondeur.Sesprunellesà
l’éclatrenduargentéparlesrayonsdu
soleilmeperforent.Ellesglissentde
meslèvresgonfléesd’envieàmagorge,
puisjusqu’àmapoitrine.Etcequ’elles
reflètentnelaisseplusaucuneplaceà
l’imagination.Jecouinelorsqu’ilme
plaquebrutalementàluienscrutantles
alentours.Chassegardéeestinscritsur
sonfront,jesouris.
– Onvat’acheterdesfringues!
Jen’aipasletempsderéagirqu’ilme
tiredéjààsasuiteenattrapantau
passagenoschaussures.Jecours
presquepourparveniràsuivreses
grandesenjambées.Nousatterrissons
devantuneboutiquedevêtements,
complètementtrempés.
– Dévin,cen’estpascorrectde
rentrercommeça.Onrisquedemettre
del’eaupartout.
– Etbien,qu’ilsessaientdedire
quelquechose,ilss’ensouviendront!
Jecroiselesdoigtspourqueçase
-
passebien.Etforcément,çanepeutque
biensepasserpuisquelavendeusea
monâgeetbouffeDévindesyeuxàs’en
perforerlarétine!Enplus,elleatoutle
loisirdepouvoirdétaillersestatouages
etsamusculatureàtraverssontee-shirt
blanctrempéetmoulant.Jebouillonne
quandellecommenceàbattredescils
pendantquececonn’arrêtepasde
sourire.Lagourdeestsurlepointde
nousfaireunmalaise!Tiens,pourla
peinejeposemamainsurlesfessesde
Dévinletempsderegarderlesfringues,
cequil’amusebeaucoup.
– Situasenvie,onpeutallerdansla
cabinetouslesdeux.
Ilarboreunregardperversquime
choqueaussitôt.
– Tunepensesqu’àçasérieux!
– Quandonbaiseçanesemblepas
troptedéranger,puisquetuen
redemandes.
Enfoiré!
Etenplusilrigoleàsaconnerie.Moi,
jesuistouterouge.
-
– Merde,faisuneffortdelangage!
Ilm’enlaceetmeposeunbaisersurle
boutdunez.
– OK…Situviensavecmoidansla
cabine.
Ilmetirelalangue,melâche,attrape
unjeansetuntee-shirtavantdefiler
danslefonddumagasin.
Petitcon!
Jesuisobligéederire.Iln’est
vraimentpassortable!
J’attrapeunerobe.Ilfaitchaudetje
croisqu’uneffortdemaparts’impose.
Enfin,j’aisurtoutenviedeluiplaire.Je
nerentrepasdanssacabine,jenesuis
pasfollenonplus,jesuisconsciente
quesapropositionétaitsérieuseetqu’il
enseraitcapable.J’enfilelarobe
vaporeuseàbretellesetsuistrès
satisfaitedurendu.Jerepliemes
vêtementsmouillésetmerendscompte
quej’aimisdel’eaupartout…
– Dévin?
– Quoi?
Jepassematêteaurideaupour
-
entrouvrirlesien.Ohdisdonc,illuiva
drôlementbiencejeans!Monpetitmoi
intérieurestperchésurmonépaulepour
materàsontouretilapprouvevivement.
– Tupourraisdemanderàlavendeuse
qu’ellem’enlèvel’antivol,parcequeje
nevaispaspouvoirremettremes
fringuesmouillées.
– Jesuisdanslemêmecasquetoije
tesignale!
– Qu’est-cequ’onfait?
Ilsifflelavendeusequiarrive
presqueencourant.Jesuisgênée.
– Donne-luitarobe,bébé.Ellevate
l’enlever.
Etlaformuledepolitesserequise,
non?Dévinn’avraimentaucunrespect
pourlesfemmesetjemedemandebien
commentilenestarrivélà.Jem’exécute
cependantetilluidonnelessiens
également.Jesuisprêteàlaremercier,
maisellesetordlecoupourtenterde
regarderdanssacabine.Ducoup,elle
irasefairevoir!
Dévinpatienteletempsqueje
-
rassemblemesaffaires.
– Tuasfaim?
J’acquiesceavecunlargesourireetle
laissemeguideràtraverslesrues
pavéesjusqu’àunpetitrestaurant.Même
s’iln’apasarrêtéd’emmerderle
serveur,j’aiadorécemoment.
C’estvraimentagréabledesetenir,
setoucherets’embrasseraumilieude
lafoule.J’ail’impressionqu’on
ressembleàuncouplenormal,maisle
retouràlaréalitérisqued’êtreviolent.
Jeprofitedoncdechaqueinstantensa
compagnie.Plusl’heurederentrer
approche,plusj’appréhendemontêteà
têteavecDemsey.Aprèsunejournée
aussi
idyllique,
j’aurais
vraiment
préférérepoussercettediscussionà
plustard.Mabonnehumeurs’évapore
aufuretàmesureetmessouvenirs
-
pourtantsifraissevoientdéjànoircis
parcequim’attend.
6.Lavoixdu
chanteur
Jemedoucheetremetsmanouvelle
robepourlasoirée.Dévinm’aavoué
quejeluiplaisaisbeaucoupavec.
J’étaisauxanges.Jepasseparlacase
maquillagequandmasœursepointe
danslasalledebain.
Ellesoulèvesajupe.
– Attache-moiça,s’ilteplaît.
Jenesuismêmepassurpriseparsa
tenueprovocante.Ellearboreunejupe
exagérémentcourteavecunporte-
-
jarretellepardessous.
Non,maisellevaauDrekoufairele
trottoir?
Etmevoilàentraindetirersurcet
élastiqueàlaconpourl’accrocheràson
bas…
– Commentças’ouvrecebidule,
sérieux?
Jem’énerveaprèsl’attachequine
coopèrepas.Jeneporteraijamaisun
trucpareil!
– Tufaiscoulisser.
Ahc’estbon,j’yarrive.Jelui
accrochesonmachinetellerabaisseson
petitboutdetissu.
– Tucomptesvraimentsortircomme
ça?
– Ouais,cesoirjerécupèreDévin!Je
metstouslesatoutsdemoncôté.Ilaun
faiblepourlesportesjarretelles.
Ahbon?Pourquoinesuis-jepasau
courantmoi?Etlà,jepercute!Elle
s’acharneencoreetçam’exaspère.
– Tun’enaspasencoremarredelui
couriraprès?
-
Personnellement,siellepassaità
autrechoseçam’arrangeraitbien.
– Jamais!Ilestàmoi!
Non,àmoi,connasse!Jeserreles
dents.J’aiconscienced’êtreodieuse,
maisquandellesortça,unecolère
monstre
s’empare
de
moi.
J’ai
sérieusementenviedetoutluiavouer,de
luibalancerlavéritéenpleinepoire,
maisjedoisdéjàcommencerpar
Demsey.Unàlafois,ceseraamplement
suffisant.
Tomentreets’installeàcôténous.
Surtoutnevousgênezpas,cen’estpas
commesij’étaisentraindeme
préparer!Monfrèreafaitcroireà
Tracyquec’estluiquim’avaitachetée
marobealorsqu’envéritéc’estDévin
quiatenuàmel’offrirparcequec’était
desafautesij’étaistrempée.Masœura
tirélagueulependantuneheureau
-
moins,jusqu’àcequeTomluioffrele
hautqu’elleporteencemomentmême.
Ilavisédanslemille,cemachinest
tellementdécolletéqu’unsoutien-gorge
nelacouvriraitpasplus.
Tomsecoiffeàmagaucheetmasœur
sebarbouilleàgrandcoupdepinceau
surmadroite.Jesuiscoincéeaumilieu
etjemeprendsuncouptouteslesdeux
minutes.Jeperdspatience.Troptard,
j’explose.
– Sérieusement,iln’yapasmoyen
d’êtretranquilledanscettebaraque!
J’attrapematrousseàmaquillageet
foncedansmachambreenclaquantla
porte.Jem’allongeàplatventresurle
litetcalemonpetitmiroirafinde
terminerdemepréparercorrectement.
J’entends
la
porte
s’ouvrir
et
quelqu’unsejettesurlelitprèsdemoi.
Jemeretrouveavecdumascara
-
jusqu’ausourcil…Super!Jenelasens
vraimentpascettesoirée.
Jejetteunœilassassinàmonfrère
quirigoleendétaillantsonœuvre.
– Désolé,nebougepas,jet’arrange
ça.
Ilattrapeducotonetjemeredresse
pourlelaissers’occuperdeson
carnage.Tommefixeetchange
d’attitude,soudainementplussérieux.
– Emily,tuasl’airàboutdenerfs.
Explique-moicequitechagrine.
– J’aiprévudeparleràDemseyaprès
leconcert.
– Ilétaittemps!Voilàj’aiterminé,tu
esbellecommeuncœur.
– J’angoisseàmort.
Ilattrapel’élastiquedansmes
cheveuxpourl’enleverets’affaireavec
labrosse.J’aitoujoursadoréqu’il
prennesoindemoi.Ilsaitqu’engénéral
celamedétend.
– Toutirabien,cen’estqu’unmauvais
momentàpasser.
– Facileàdirepourtoi!
-
– Ouais,jesaisquelasituationest
compliquée.
Tu
aimes
beaucoup
Demsey,hein?
– Oui,c’estmonseulamiicietc’est
vraimentquelqu’unquineméritepasde
souffrir.Jemesensvraimentcoupable
pourtoutça.Tucroisquejedevraislui
avouertoutelavéritépourDévin?
– TusaisEmily,quelquefoisilvaut
mieuxcachercertaineschosespourne
pasblesserceuxqu’onaime,maiscette
décisionterevient.
J’aienvied’êtrefrancheavec
Demsey,maisjem’entiendraiàmon
plandedépart.
LeDoIwannaknow?desArctic
Monkeysquirésonnedanstoutela
maisonprovientdelachambrede
Dévin.Jemefigeetfrisonneauxparoles
quimepercutent,jesuiscertainequ’elle
m’estimplicitementdestinée.
«J’airêvédetoipresquetoutesles
-
nuitscettesemaine.»
Moiaussi…
«Combiendesecretspeux-tu
garder?»
Autantqu’illefaudra…
«Parcequ’ilyacettechansonque
j’aitrouvéquimefaitenquelquesorte
penseràtoietjel’écoutesansarrêt,
jusqu’àcequejem’endormeen
renversantdesverressurmoncanapé.»
C’esttellementtoi…
«Alorsas-tulestripes?»
Jen’aipaslechoix…
«Jemedemandaissitoncœurest
toujoursouvertetsic’estlecas
j’aimeraissavoiràquelleheureil
ferme.»
Jenefermeplusmaporte…
«C’estjustequejesuisconstamment
surlepointd’essayerdet’embrasser.»
Embrasse-moi…
Lemanquedeluim’attrapeàla
gorge…
Jem’enfousj’yvais!
– Couvre-moi,jerejoinsDévin.
-
– OK,maispasdedérapageàcette
heure!
Jeluibalanceuncoussinenpleine
face.
– Non,justecinqminutes,grand
débile!
Cetenfoiréamislachansonenboucle
apparemment.Ilveutvraimentme
pousseràboutpourcesoir.
Jetraverselecouloiràtoutevitesseet
meglissedanssachambre.Ilnem’a
mêmepasentendu.Ilestallongésurle
lit,torsenu,lesbrasderrièrelatête.Il
fixeleplafond,lesyeuxmi-clos.Ilest,
commetoujours,incroyablementsexy.Je
m’enmordslalèvred’envie.Jecrois
quej’aiunproblème.Leregarder
commeçaaveccettemusiquequiemplit
lapiècemetitillelégèrement…OK,
beaucoupenréalité.Jegrimpesurlui.Il
sursaute,puissourit.Ilm’attirecontre
soncorps.Bonsang,commentlui
résister?Cemecestunepurebombe
sexuelle!Ohlà,onsecalmeeton
respire.Ahnon,impossible,salangue
-
estdéjàentraindecaresserlamienne.
Tantpis,jerespireraiaprès…
Jeconnaisceregardqu’ilposesur
moietsesmainsquiattrapent,puis
enveloppentmesfessesmeconfirment
quejenemesuispastrompée.Merde,il
arrachemoncollantavecsesongles!
Non,onnepeutpas!Pasmaintenant!
– Arrêteça,Dévin.Cen’estpasle
moment.
– Alorspourquoias-tudéfaitla
ceinturedemonjeans?
Ahbon,j’aifaitça?Oups…Putain
decorpsquinem’écoutejamais!Mon
petitmoiintérieurmetoised’unœil
désapprobateur.
Oui…non…oui…non…ohoui,
bordel!C’estdesafaute,ilmemurmure
destrucssalacesàl’oreilleetd’uncoup
jesuispluschaudequ’unetassedecafé
brûlant.
Jeluiarrachecejeansdedinguequi
lerendencoreplusaffolantetil
m’observeavecunpetitsourireencoin.
Ils’adosseentièrementnuaumontantdu
-
litpendantquej’enlèvemoncollant
bousillé.
– Viensparlà.
Ilmepousseàgrimpersurlui.Jene
saispasexactementcommentm’y
prendre,maisbon,jenesuispasidiote
nonplus,jecomprendsparfaitementce
qu’ilaentête.Ilôtemarobeavec
douceur.
Ahbennon,pourquoimerelève-t-il?
Jemeretrouveau-dessusdeluiles
jambesécartées.C’estunpeugênant
surtoutqu’ildescendmapetiteculotte.
Finalement,quandilinsertsalangueen
moi,jenetrouveplusçasigênant…
Ohlavache!
Jem’appuiecontrelemur,lesouffle
court.Sespaumesmemaintiennent
fermementparlesfesses,lespressent
tandisqu’ilmepénètred’unpouce.Jene
saisplusoùj’ensuis,entresesva-et-
vientlents,maisprofondsetsabouche
délicatequejecontemplem’embrasser
avecpassion,douceur.Ilemprisonne
monpointsensible,lelèchesansjamais
-
s’écarternimequitterduregard.Des
frissonscourentsurmapeau.Jeme
liquéfie,basculelatêteenarrièreet
fermelespaupièresdeplaisir.
Hé!Maispourquoiilarrête!Non!
Mesjambesflageolent,j’ailefeuaux
jouesetunefrustrationinsupportable
s’emparedemoi.Jebaisselesyeuxvers
lui,désespérée.Ilenfileunecapoteet,
desonindex,m’intimedem’approcher.
J’obéisetplielesjambes.
– Jeteguide,net’inquiètepas.
Mondieu,avecunevoixaussi
chargéed’envieetceregard-làjene
m’inquiètederiendutout…Ilposeune
mainsurmahanche,effleurel’entréede
monsexeavecsonérection.Un
gémissementbuttecontremeslèvres
tandisqu’ilpincelapointed’undemes
seinsentresesdents.Ils’introduiten
moicentimètreparcentimètre.La
sensationm’électrise.Jemesens
délicieusementemplie.Tremblante,je
m’agrippeauxmusclesdesesépaules.
Aussitôt,ilm’inciteàglisserdoucement
-
autourdesonmembre.Ilsemordla
lèvre.Lavisionqu’ilm’offreest
tellementérotiquequemeshormones
s’affolentdanstouslessens.Jesavoure
l’effetquejeluiprocurelorsqueses
mainsmeguidentpourremonteret
redescendre.J’aitrèsvitecomprisle
truc,maisjenetiendraipaslongtempsà
cerythme…C’estimpossible!
Noussursautonsquanddegrands
coupss’abattentsurlaporteetquela
voixdemasœurretentitjusquedansla
chambre.
Non!Non!Non!Pasmaintenant!
Dévinn’enastrictementrienàfaireet
soulèvesonbassinpourm’inciterà
continuer.Ilrecommenceavecdeux
coupsdereinsbienmarquéstandisque
ma
bouche
s’entrouvre
sur
un
gémissementcontenu.
Latêtedemuleinsisteàlaporte.Ma
-
frustrationnaissantesemêleàmon
plaisiravorté.Jem’affaissecontreson
torseenruminant.
– Dévin,ilfautquejeteparle!
Ouvre!Jesaisquetueslà!
– Faitchier!
Jemeretireetilselèveaussitôt.Il
jettelacapotesouslelitetenfileson
boxer.Jesaisdéjàoùmecacher.Je
ramassetoutesmesaffairesetfonce
rejoindrelepréservatif.Jesuisaubout
demavie…
Ilbaisselamusiqueetouvre.
– Putain,maisqu’est-cequetuveux
encore?
Elleentreets’installesurlelit.
– J’aiàteparler.
– Jen’aipasletemps,jedoisme
préparer.Jeparspourleconcertdans
paslongtempsetpuisbaissetajupe,je
n’aipasbesoindevoirtoncul!
Lasalope!
– C’estimportant.
– Rienàfoutre,jen’aipasletemps.
Tire-toi.
-
– OK,onreporteçaàaprèsleconcert
alors.
– Ouais,trèsbonneidée!Ah,mais
viretespattesdelà!
Jen’aperçoisqueleurspieds,mais
apparemmentelles’estlevéeettentede
l’attireràelle.Jeserrelesdentsde
rage.
Sajupetombeausol.Ohnonjen’y
croispas!J’aperçoislamaindeDévin
laramasser.
– Dévin,onpourraitjustefaireça
commeça,sansqueçanet’engageà
revenir.
– Arrêtedetecomportercommeune
pute,tuesfranchementridicule!
Celle-là,ellel’acherchée,jenela
plaindraipas!Etvoilà,ellepleu