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C. CLAUDELL’INCOMPRISE

BRASSENS L’IMMORTEL

SAMARCANDEAMIN MAALOUF

CARAMELDE NADINE LABAKI

Bonjour à toutes et à tous,

Et oui, les vacances sont bien fi nies !Mais comme toute chose a son avantage, en rentrant chez vous, vous avez retrouvé votre magazine préféré. Ce mois-ci, nous vous emmenons à Beyrouth, la capitale du Liban. Cuisine, cinéma, tourisme, littérature, ce magnifi que pays vous livre sa culture. Dans ce numéro, vous trouverez également le dernier volet de la série Style sur les écrits journalistiques, le portrait de Camille Claudel et celui d’Adrian, le Moldave. Alexis, notre chroniqueur musical commence une série d’articles sur Georges Brassens, cet auteur-compositeur-interprète hors norme qui a inspiré tant de nos artistes actuels.

Le temps de l’été nous aura également permis d’avancer dans la réalisation de notre nouveau site. Dans quelques semaines, nous serons en mesure de vous ouvrir ses portes : un accès facilité aux articles des numéros précédents, de nouveaux articles gratuits et d’autres payants à l’unité vous seront proposés. Vous pourrez aussi géolocaliser nos écoles partenaires. De plus, un nouveau service de formation, à distance et en présentiel, sera mis en place pour les enseignants et s’étoffera au fi l des semaines à venir.

En attendant... bonne lecture !

ÉditoFlorence Teste, rédactrice en chef

P. 12

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Le site des centres de français en France

apprendre le français en france

tout est sur www.fle.fr

Partenaires associés : La Sorbonne Université Paris 4 – CNED – SCÉRÉN CNDP – Le Français dans le monde – Hachette FLE Alliance Française Paris Ile de France – Educatel Formation – Groupe L’Étudiant – ATTICA La librairie des langues

le Grand répertoire des centres de fle les tests, certifications et diplômes

le label Qualité fle les pages professionnelles

la librairie pédagogique du fle les rendez-vous de l’École communautaire

le cartable connecté et les ressources pédagogiques le forum des métiers du fle

le service emploi et stages l’agenda et toute l’actualité du fle

Agence de promotion du FLE – 5, rue Marceau 34000 Montpellier, France – Tél : 33 - 646 14 56 13 – [email protected]

IMAGIERMISE EN BEAUTÉ

P. 25

LA CUISINELIBANAISE

BEYROUTHAU COEUR DU LIBAN

P. 46

P. 16

ADRIANPORTRAIT

P. 22

QUI SONTLES FRANCO-AMÉRICAINS ?

P. 34ÉLOQUENCE P. 36

L’ARTICLEDE PRESSE

LE SALON DU LIVREFRANCOPHONE DE BEYROUTH

KHALIL GIBRANECRIVAIN ET PEINTRE

P. 28P. 30

P. 26

JARDIN SUR LES TOITS DE BEYROUTH

P. 21

BEYROUTHUNE VILLE AUX MILLE INFLUENCES P. 19

LES ARTICLES SONT ADAPTÉS À DES NIVEAUX B1 À C2. LA DIFFICULTÉ DE L’ARTICLE EST

REPRÉSENTÉE PAR LE PICTOGRAMME EN FORME DE LIVRE EN HAUT DE LA PAGE.

LES ARTICLES QUI COMPORTENT CE PICTOGRAMME EXISTENT EN VERSION AUDIO

LA PÉTANQUEFAIT SA PUB P. 37DESTINATIONPRAGUE P. 40AVOIR DU PAINSUR LA PLANCHE

P. 42JEUX P. 45

FEMMES,FONCIER, ET ...

P. 32

P. 48OÙ VONT NOS CHAUSSETTES ? LA VÉRITÉ.

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Comme au cinéma

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Ce mois-ci, pleins feux sur une réalisatricelibanaise, Nadine Labaki. Auteure de deux fi lms, la cinéaste possède déjà un univers très person-nel, avec comme thèmes principaux l’amour de son pays, et surtout celui de la femme.

À Beyrouth, Layale, jeune femme trentenaire1, est la gérante du salon de beauté « Si belle ». Elle a deux

employées  : Nisrine, une jeune musulmane sur le point de se marier, et Rima, plus solitaire et un peu masculine. Jamale est une fi dèle cliente de l’institut.

Obsédée par son âge et eff rayée à l’idée de vieillir, elle court les castings dans l’espoir de devenir co-médienne. Enfi n, Rose tient un petit magasin juste en face du salon. Elle est couturière, et s’occupeen même temps de sa sœur plus âgée, Lili.

À travers ces cinq personnages féminins bien diff é-rents, Nadine Labaki évoque la place de la femme dans la société moderne au Liban. Dans une com-munauté majoritairement gérée par les hommes, elle dépend d’un certain système traditionnel. Et les femmes, dans le fi lm, se confrontent au poids des tra-ditions et au jugement des autres, selon leur âge, leur situation fa-miliale ou leur religion.En revanche, au salon, elles sont véritablement libres car personne ne juge ou n’accuse. On parle sans crainte, sans tabous2, on peut enfi n être soi-même. Entre deux shampoings, les languesse délient3, aussi bien du côté des clientes que des employées. Ainsi, on découvre leurs petits se-crets  : Layale a une liaison avec un homme marié, Nisrine doit subir une opération chirurgicale illé-gale, Jamale cherche à dissimuler son âge, Rose a complètement sacrifi é sa vie sentimentale pour s’occuper de Lili, qui souff re de crises de folie…

Dans ce décor, la réalisatrice réussit le pari de parler de condition sociale, de religion, de vieillesse et de sexualité avec humour et sensibilité. Prenez rendez-vous au « Si belle », vous ne le regrett erez pas !

Caramel, Liban - France, (2007)

par Alex Flacoute

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Que ce soit dans un salon de beauté ou dans un village isolé, Nadine Labaki nous parle de

la femme libanaise mieux que personne.

Souriante ou introvertie9, chrétienne ou musulmane, jeune ou âgée, mariée ou célibataire, peu importe. La réalisatrice la fi lme telle qu’elle est réellement, sans artifi ces. Et c’est dans un univers très coloré et chaleu-reux que la cinéaste nous propose sa vision optimiste du Liban et de sa société, faisant disparaître la guerre, les confl its religieux et les discriminations, le temps d’un fi lm.

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chissent aux conséquences, cherchent des solutions. Elles calment les tensions  ; en somme, ce sont el-les qui empêchent la guerre, celle de leur village au moins.Et pour cela, elles ne manquent pas d’imagination ! Elles vont tout d’abord saboter6 la télévision, puis brûler les journaux qui donnent des nouvelles sur le confl it. Elles vont ensuite faire venir des danseuses ukrainiennes, ainsi qu’ajouter des calmants7 dans les pâtisseries que mangent les hommes, et cacher les armes que tout le monde recherche. Elles vont même jusqu’à échanger leur religion (les chrétien-nes deviennent musulmanes et vice-versa) !

Malgré le propos sérieux du fi lm, la réalisatricechoisit de l’aborder avec légèreté et dérision.En eff et, voir ces femmes user de stratagèmes pour calmer la rivalité et la colère des hommes, nous fait oublier quelques instants l’absurdité de la guerre.

Avec de l’humour, des personnages att achants et une pincée8 de comédie musicale (chorégraphies en prime !), elle nous donne vraiment envie d’aller nous perdre dans un petit village libanais.

1. trentenaire (adj. f.s.) : qui a entre 30 et 39 ans2. tabous (n. m.p.) : sujets interdits3. les langues se délient (expression) : on commence à parler librement4. paisible (adj. f.s.) : tranquille, calme5. réapprovisionnement (n. m.s.) : apport de nouvelles marchandises6. saboter (v.) : agir de manière à provoquer lʼéchec dʼune action 7. calmants (n. m.p.) : médicaments qui aident à la relaxation8. pincée (n. f.s.) : très petite quantité 9. introvertie (adj. f.s.) : timide et discrête

Lexique

Au Liban, les habitants d’un petit village perdu dans les montagnes mènent une existence paisible4. Ils sont chrétiens et musulmans et cohabitent paci-fi quement depuis toujours. Le seul contact qu’ils ont avec l’extérieur vient de Nassim et Roukoz, quirégulièrement quitt ent le village pour le réapprovi-sionnement5 des commerces.

Un jour, après avoir ramené une vieille antenne, ils installent un poste de télévi-sion sur la place du village. Les ha-bitants vont alors

apprendre que la guerre a repris dans le pays, et que les communautés chrétiennes et musulmanes sedéchirent de nouveau. Dès lors, l’unique mission des femmes va être de détourner l’att ention des hom-mes pour qu’ils ne se lancent pas, eux aussi, dans ce confl it meurtrier.

Une fois encore, les femmes sont au cen-tre du récit. Alors que les hommes ne sont que dans la réac-tion face aux événe-ments, les femmes,elles, sont dans l’ac-tion. Elles prennent des décisions, réfl é-

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Tour

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sEt maintenant on va où ? Liban - France, (2011)

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Quel est votre mot préféré de la langue française ?

JEU CONCOURSPour participer :

1 abonnement de 6 mois à Orthogramm1 abonnement de 6 mois au magazine LCFF

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Faites voter vos amis, collègues, élèves, votre famille, etc. Le participant qui aura réuni le plus grand nombre de “j’aime” le 30 octobre 2014 à 12:00, heure française, remporte le concours !

A vous de jouer !

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Rendez-vous sur http://www.orthogramm.com/evaluation et passez l’évaluation gratuitement (6 minutes environ).

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Une fois votre inscription validée, vous recevrez un message de con� rmation.

Votre mot et votre texte sont publiés sur notre page Facebook dans notre album « Jeu-concours Orthogramm et magazine LCFF ».

Jouez avec et

Vous enseignez le français ?

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Suite au prochain numéro…

Pendant toute cett e pé-riode, il travaille durement ses textes et ses musiques, au milieu des chats qu’il admire tant. Sensible aux idées libertaires de l’épo-que, il écrit des articles pour une revue anarchiste.

Toute sa vie, il prendra posi-tion sur des sujets de société tabous5 à l’époque, comme le droit de désobéissance ci-vique, l’antimilitarisme, la critique du culte religieux, la défense des laissés-pour-compte6 et des prosti-tuées7.

À cause de son engagement idéologique, il est large-ment censuré8 sur les radios françaises, et ne com-mence à être connu que dans les années 50. Cela ne l’empêche pas de rencontrer de la femme de sa vie, Joha Heiman. Grâce à un autre chansonnier, Jacques Grello, Brassens est engagé dans quelques cabarets dont le « Caveau de la République ». Il connaît un franc succès lors de ses concerts. Jacques Canett i, di-

recteur artistique chez Polydor et patron du cabaret« Les Trois Baudets », décide de le produire et d’en-registrer ses premiers disques à partir de 1952. Une partie de son auditoire9 est choquée par les propos crus10 et équivoques11 de certaines chansons, comme Le Gorille. Mais rapidement, au fur et à mesure de ses concerts, il est reconnu comme un interprète au stylenovateur, et surtout comme un poète maîtrisant brillamment la langue française.

1. avons chantonné (v. chantonner) : avons chanté doucement2. anticlérical (adj. m.s.) : opposé aux inter-ventions religieuses en politique3. pieuse (adj. f.s.) : croyante, dévote4. permission (n. f.s.) : période de repos accordé dans lʼarmée5. tabous (adj. m.p.) : sujets interdits, dont on ne parle pas6. laissés-pour-compte (n. m.p.) : les pauvres7. prostituées (n. f.p.) : femmes qui vendent des services sexuels8. est censuré (v. censurer. Passif) : interdit à la diffusion9. auditoire (n. m.s.) : ensemble des person-nes qui écoutent10. crus (adj. m.p.) : familiers, parfois grossiers11. équivoques (adj. m.p.) : à double sens, ambigus

Lexique

par Alexis Caucigh

L’immortel Georges Brassens

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Musique

Dans cette chronique, je souhaiterais vous parler d’un artiste qui compte beaucoup pour moi. Il a ber-cé mes premières écoutes

musicales. J’ai appris à jouer de la guitare un peu grâce à lui, et nous avons tous, au moins une fois dans notre vie, chan-tonné1 une de ses chansons autour d’un feu de camp, ou lors d’une soirée entre amis.

En France, tout le monde connaît Georges Brassens, les jeunes commes les plus anciens. Incontournable

que la guerre éclate, il décide de quitt er le collège et sa ville natale pour aller vivre chez sa tante à Pa-ris. Là, il se consacre entièrement à la poésie et en 1942, il réussit à publier deux petits recueils, À la venvole et Des coups d’épée dans l’eau. Il est envoyé au camp de Basdorf, en Alle-mengne, pour le STO (service du travail obligatoire) où il se lie d’amitié avec Pierre On-téniente qui deviendra son homme de confi ance.

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En 1944, il profi te d’une per-mission4 pour se réfugier chez un couple d’Auver-gnats, Jeanne et Marcel Planche, qui l’accueillent comme un fi ls. D’ailleurs, il leur écrira plus tard deux chansons devenues très célè-bres : Chanson pour l’auver-gnat et La canne de Jeanne. Il y restera jusqu’en 1966.

* auteur (il écrit les paroles des chansons), compositeur (il crée la musique), interprète (il chante la chanson en public)

monument de la chanson fran-çaise, cet auteur-compositeur -interprète* a en marqué l’his-toire, tant par la portée de ses textes, intelligents et sensibles, que par cett e façon unique de s’accompagner à la guitare. Il est né à Sète le 22 octobre 1921, d’un père entrepre-neur plutôt anticlérical2, et d’une mère napolitaine plu-tôt pieuse3 avec un goût pro-noncé pour les chansons tra-ditionnelles. Georges n’était pas très bon élève à l’école, il s’est rapidement tourné vers la poésie et la chanson. Alors

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1. avoisinant (v. avoisiner) : étant proche de2. empreintes (n. f.p.) : traces3. fi gurines (n. f.p.) : petits personnages4. arches (n. f.p.) : structures en demi-cercle5. érigée (adj. f.s.) : construite, bâtie 6. souks (n. m.p.) : marchés7. enseignes (n. f.p.) : magasins de marque8. cèdres (n. m.p.) : arbres symbolesdu Liban

Lexique

N’oubliez pas de visiter d’autres si-tes incontournables dans les régions du

Liban : le port, la citadelle et les souks de Byblos, le temple de Bacchus à Baalbeck, les forêts de cèdres8 de Bcharré et du Barouk, la grott e de Jeita, le Palais de Beiteddine, le mur phénicien de Batroun, la vallée sainte de la Ka-disha, les ruines de Tyr et d’Anjar, le musée du savon de Saïda, le port de Tripoli, …

Je fi nirai avec une pensée de Gibran Khalil Gibran (1883-1931), poète et peintre libanais qui écrivait  : «  Si le Liban n’était pas ma patrie, j’aurais pris le Liban pour patrie ».

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Le Musée national renferme de nombreux trésors de l’his-toire du Liban. Dans ce bâti-

ment de style architectural néo-pharaonique, sont exposés des bijoux de l’Âge de fer, les fi gurines3 phé-niciennes en bronze ou encore le sarcophage du roi Ahiram, roi de Byblos. Et bien d’autres choses encore…

En se baladant sur la Corniche au niveau de Raou-ché, les amoureux et les touristes se retrouvent devant la Grott e aux Pigeons, arches4 rocheuses dans la mer où les pigeons viennent se réfugier. Il est possible de naviguer en bateau tout autour pour découvrir les grott es dans les falaises proches.

Le centre-ville (Downtown) de Beyrouth a subi une importante rénovation suite à la guerre civile (1975-1990). Il est agréable de se promener dans les ruelles commerçantes où vous att endent des dizaines de restaurants sympathiques. Votre regard sera att iré par la multitude d’églises et de mosquées qui sont toutes voisines. Vous arriverez alors sur la place de l’Étoile, avec une grande horloge en son centre, érigée5 en 1933 par M. Michel el Abed. En face, se tient le Parlement Libanais, unique chambre législative de 128 députés. De la place, vous apercevrez deux grands édifi ces reli-gieux : ce sont la Ca-thédrale Saint Geor-ges des Maronites et la Mosquée Moham-med Al Amin.

Les souks6 de Beyrouth ont connu un changement radical avec une architecture moderne. Ils regroupent de grandes enseignes7 de luxe, mais les souks originaux ont été conservés dans les sous-sols.N’oublions pas les quartiers dynamiques de Beyrouth avec une foule de restaurants, des commerces, pubs et discothèques.

À voir…

Et autour…

COMPLETEZ

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On le surnomme « la Suisse de l’Orient », ou « le Pays du cèdre », symbole du pays représenté sur son dra-peau. Le Liban est un tout petit pays de 10.452km²qui ferme le bassin méditerranéen. Il compte cinq millions d’habitants et vit principale-ment du tourisme et des produits fi nanciers. Avec ses 225km de côtes maritimes, situé entre la Syrie et Israël,

il est aux portes de trois continents : l’Europe, l’Asie et l’Afrique. Sa langue offi cielle est l’arabe mais il est important de noter que beaucoup de Libanais sont parfaitement trilingues avec le français et l’anglais, principalement utilisés dans le monde des aff aires. À l’ouest, on compte sept grandes villes côtières dont la plus importante est la capitale administrative et économique du pays, Beyrouth.

BeyrouthRendez-vous à

par Hervé Piglowski

au cœur du Liban

Un peu d’HistoireDénombrant 360.000 habitants intra muros et avoisinant1 les trois millions avec sa banlieue, Beyrouth a bénéfi cié, tout au long de son histoire, des cultures des diff érentes civilisations qui ont occupé le Liban : les Perses, les Assyriens, les Grecs, les Romains, les Byzantins, les Arabes, les Croisés, les Mamelouks, l’Empire ott oman et les Français. Ces derniers ont administré le Grand Liban de 1920 au 22 novembre 1943, date d’indépendance du pays. La France demeure l’un des principaux partenaires du pays, avec neuf centres culturels et l’École Supérieure des Aff aires. On trouve ses empreintes2 visibles dans la ville, notamment dans les quartiers Verdun et Clémenceau, les avenues de Paris et du Général de Gaulle.

Beyrouth l’immortelle a survécu aux guerres et aux tremblements de terre. Détruite sept fois, reconstruite sept fois, elle a été représentée lors des Jeux de la Francophonie en 2009, par un phénix qui renaîttoujours de ses cendres.

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Rendez-vous à

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Un jardin sur les toits de Beyrouth

1. assainir (v.) : nettoyer, rendre plus sain2. collaborative (adj. f.s.) : qui demande la participation de plusieurs personnes3. améliorée (adj. f.s.) : devenue meilleure4. ombre (n. f.s.) : zone sombre formée par un objet placé devant la lumière 5. énergivores (adj. m.p.) : qui consomment beaucoup dʼénergie

Lexique

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Environnement Lexique

À Beyrouth, la capitale du Liban, la pol-lution de l’air est très élevée. Un architecte envisage la plantation d’arbres sur les toits de la capitale pour assainir1 l’air de la ville.

Comment une ville qui n’a pas beaucoup d’in-dustries peut-elle être aussi polluée ? Les prin-cipales responsables, ce sont les nombreuses voitures qui circulent tous les jours. De plus, il y a très peu d’espaces verts qui aideraient les habitants à mieux res-pirer. Des études sur la qualité de l’air affi -

chent des résultats inquiétants puisque le taux de dioxyde d’azote (NO2) dépasse largement la valeur limite fi xée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

Parce que cett e pollution atmosphérique comporte des risques importants pour la santé, des associa-tions et des spécialistes tentent de trouver des solu-tions. Comme, par exemple, Wassim Melki, un jeune architecte qui a lancé en 2012 un projet appelé La forêt merveilleuse de Beyrouth (Beirut Wonder Fo-rest). Le principe est très simple  : mett re des milliers d’arbres sur les toits des immeu-bles de Beyrouth ! Il est également économique, car

Par Axelle Négrignat

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il ne s’agit pas de planter des arbres sur les toits, ce qui coû-terait cher, mais de placer des arbres en pots d i r e c t e m e n t sur les toits. Ce projet a une di-mension colla-borative2 inté-ressante car les arbres seront plantés et entretenus par les habitants de chaque bâtiment, afi n de responsabiliser tous les Beyrouthins au problème de la pollution de l’air.

Les conséquences positives d’un tel projet seront multiples. La qualité de l’air sera améliorée3 car on sait qu’un arbre capture 10kg de CO2 en moyenne par an. De plus, l’ombre4 des arbres permett ra aux habitations d’avoir une température plus fraîche et ainsi de moins utiliser les systèmes de climatisation, très énergivores5. Ce jardin suspendu sur les toits de la capitale libanaise pourrait également avoir des retombées positives sur le comportement des gens. Ils pourraient participer activement et simplement à l’amélioration de leur qualité de vie.

L’association essaie depuis maintenant deux ans de convaincre les habitants d’adhérer au projet et l’ar-chitecte espère obtenir un soutien de la municipalité pour que cett e « forêt merveilleuse » voit bientôt le jour dans le ciel de Beyrouth.

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Adrian1. moldave (adj. m.s.) : qui vient de Moldavie2. reformule (v. reformuler) : dit autre-ment3. sauf (préposition) : excepté4. certes (adv.) : bien sûr5. au détour de : pendant

Lexique

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Portrait

par Julie Boudillon

Qu e faisiez-vous en l’an 2000 ? Comment avez-vous vécu le passage vers le nouveau millénaire ?

Adrian, lui, a traversé les frontières et s’est installé en France. Qu atorze ans après, il se souvient et nous raconte ses premières impressions.

En eff et, Adrian obtient une bourse pour étudier la clarinett e à Paris pendant un an. Cela se transforme fi nalement en trois ans et demi !Pendant cett e période, il noue des relations dans le monde de la musique et décide de continuer à vivre et à jouer en France, à la fi n de ses études.Est-ce parce qu’il parle calmement, doucement même ? Est-ce parce qu’il cherche toujours le bon mot et reformule2 parfois ses phrases pour être précis ? Toujours est-il qu’on peut diffi cilement deviner que le français n’est pas la langue maternelle d’Adrian. Sauf3 si on

Adrian m’explique ensuite qu’en théorie musicale, il y a la note principale, et puis les notes de passa-ges, qui sont très importantes. J’ai alors l’impression qu’il a trouvé son plaisir dans ces notes de passages, ces fameuses exceptions tant redoutées mais si poé-tiques, et qui ont l’air de faire chanter cett e langue qu’il maîtrise aujourd’hui autant que sa clarinett e.

Au XXe siècle, Adrian était un adolescent moldave1, qui apprenait le français à l’école. Et comme beaucoup d’adolescents, il voulait faire de la musique. Le hasard a décidé qu’il ferait de la clarinett e et le hasard a bien fait les choses car cet instrument l’a conduit à Paris ! « J’adore les exceptions. J’adore ça.

Il n’y a pas de règles construites : c’est comme la musique… Un de mes

professeurs de musique disait : la musique, c’est un jeu avec des

règles. Avec des règles de grammaire, une fois qu’on les connaît,

on peut jouer… »

tend l’oreille pour entendre parfois un léger accent qui revient, avoue-t-il dans un sourire, avec la fatigue, comme par exemple à la fi n d’une journée de cours – il est aujourd’hui professeur de musique ; il joue également dans plusieurs groupes.

Alors, d’où vient ce français parfait ? Certes4, il l’a appris à l’école. Certes, il a pris des cours à son arrivée en France. Il se rappelle encore que son professeur de français, « un super prof », faisait en sorte que les élèves cherchent par eux-mêmes les réponses à leurs questions : « Et ça marchait ! », se souvient-il.

Finalement, sa maîtrise du français vient peut-être de son oreille de musicien. Au détour de5 la conversation, alors qu’il me parle de ses cours et de l’apprentissage de la grammaire, il s’exclame :

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L’article de presse

par Florence Teste

La structure du texte  La construction d’un article En pyramide inversée Un article de presse, c’est le contraire d’un roman policier : dans ce dernier, les informations sont données au fur et à mesure, sans qu’on sache vraiment ce qui sera important pour la suite de l’intrigue. Dans un article, on donne l’information essentielle dès le début et on ajoute les détails, du plus important vers le moins signifi catif.Le but est de satisfaire le lecteur qui manque de temps et n’ira peut-être pas jusqu’au bout du texte.On peut ainsi répondre progressivement aux questions Qu i ? Qu oi ? Où ? Qu and ? Comment ? Pourquoi ? (voir LCFF n°21)

Le titre incitatif Il ne commence pas le développement de l’information mais att ire le lecteur et lui donne envie de lire la suite.

Le titre Il porte l’information essentielle. En général, ce n’est pas une phrase de type ‘‘sujet + verbe + complément’’, mais plutôt une phrase nominale.

Les principales qualités d’un texte sont :- la véracité : il est nécessaire de vérifi er que le contenu est vrai- la clarté : il doit être compréhensible par tous les lecteurs- la concision : un article est presque toujours limité en longueur, il faut donc tirer le meilleur parti de chaque mot- la correction : la correction grammaticale (orthographe, syntaxe, …) est indispensable- la structuration : un texte bien construit, qui respecte un plan qu’on arrive facilement à identifi er permet une meilleure compréhension - la fl uidité : l’article doit être agréable et facile à lire

Le choix des informationsÉcrire, c’est trier, sélectionner, choisir les éléments que l’on va développer.

Structure en diamant C’est une construction plus subtile mais également plus diffi cile à utiliser. Il s’agit de maintenir l’intérêt du lecteur, de le relancer, de varier le rythme en enri-chissant progressivement les informations données sur le sujet. Cett e structure nécessite de bien connaî-tre le thème traité. Elle est plus adaptée aux sujets abordés de manière approfondie. Elle permet éga-lement de terminer l’article par une ouverture plus large, inatt endue, et qui permet d’imaginer une suite.

Le chapeau Il résume le texte en quelques mots.

L’attaque C’est la première phrase du texte. Elle doit immédiatement accrocher le lecteur.

Les intertitres Ils sont répartis régulièrement dans le texte et permett ent d’en repérer la structure.

La chute C’est la dernière phrase du texte. Elle est comme un point fi nal au texte, ouvrant le sujet vers d’autres horizons ou, au contraire, le fermant de manière défi nitive.

lcff - Grammaire

Style

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Exercices

« Un séisme a eu lieu ce dimanche au Japon. Des dégâts matériels mais pas de morts à déplorer. »

1. Transformez les phrases suivantes en phrases nominales.

3. Développez la nouvelle ci-dessous. Rédigez un premier texte d’environ 50 mots (+/- 10%) qui complétera les faits bruts. Puis rédigez-en un autre d’environ 120 mots dans lequel vous expliquerez les circonstances. Inventez les détails.

2. Proposez un titre à partir de ces brèves (ne gardez pas toutes les informations)

La police est intervenue pour arrêter une bagarre.

Tous les participants de la course ont décidé d’adhérer au nouveau club sportif.

Plusieurs intérimaires ont été recrutés à la SNCF afi n de guider les voyageurs pendant les grèves.

Les panneaux de circulation sont de plus en plus visibles grâce à un nouveau procédé technologique.

Une conseillère municipale refuse l’indemnité de déplacement de 25€ que le Ministère de l’Intérieur lui verse pour se rendre au bureau de vote dans le cadre des élections sénatoriales.

L’ancien Président de la république Nicolas Sarkozy annonce son intention de revenir sur le devant de la scène en apportant des changements conséquents dans sa « famille politique ».

De nouvelles mesures de soutien à la croissance vont être prises par les membres du G20 afi n de relancer l’économie mondiale.

Des « péages de transit » vont bientôt être installés sur le boulevard périphérique de Paris afi n de taxer les poids lourds qui sont responsables d’une partie de la pollution de la capitale.

Ex : Ce matin, les cigognes sont passées au-dessus de notre région.Passage des cigognes au-dessus de notre région, ce matin

Ex  : Les médailles d’or, d’argent et de bronze du Championnat du monde d’aviron 2014 ont été remportées par trois Français.Championnat du Monde d’aviron 2014 : récolte de toutes les médailles par les Français

lcff - Grammaire

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Salon du livrefrancophone de Beyrouth 31 octobre/9 novembre 2014

Organisé par l’Am-bassade de France et l’Institut français, en collaboration avec le Syndicat des impor-tateurs de livres, le Salon du livre est le rendez-vous annuel de la culture francophone au Liban et dans la ré-gion. Chaque année, depuis 1992, il att ire des dizai-nes de milliers de visiteurs ; une fréquentation qui en fait le troisième salon francophone dans le monde, après Paris et Montréal.Le Salon du livre de Beyrouth est le lieu où les auteurs et les lecteurs peuvent nouer de multiples relations et explorer ensemble de nouveaux horizons. Le thème de cett e année :

« Des mots, des histoires ».Les histoires, ce sont bien sûr celles auxquelles nous invitent les romanciers et qui enrichissent l’univers de chacun, mais aussi les scénaristes et illustrateurs de bandes-dessinées.

Le volet jeunesse Cett e opération est l’un des volets importants du« Salon du livre francophone de Beyrouth » et contri-bue au maintien du français comme langue d’ensei-gnement, de communication et de culture au sein du jeune public libanais. De nombreux élèves sont venus en visite libre, d’autres ont participé à des ren-contres et animations proposées lors de cet événe-ment. En 2014, 10 auteurs et illustrateurs sont invités

par l’Institut français. Ils assureront 90 animations au salon et 40 animations dans les écoles et les ins-tituts français des diff érentes régions.

L’Institut français du Liban vise à la promotion de la scène artistique française au Liban, mais aussi à apporter son soutien aux artistes libanais dans leur projet de création. En octobre 2014, deux créations libanaises ont reçu son soutien : Palais de femmes par Joelle Khoury et Nadia Safi edine et la pièce de

théâtre de Yasmina Reza mise en scène par Carlos Chahine : Dieu du Carnage.

Un focus sur la création arabe au sein du Festival d’Avignon et de la scène culturelle européenne en général sera également présenté lors d’une confé-rence donnée à Beyrouth par Paul Rondin, directeur délégué du festival d’Avignon.

lcff - evénement littéraire

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Evénement littéraire

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Témoignage

L’instut français du Liban L’Institut Français du Liban propose dans son parcours de formation, un cours B1 en action qui s’adresse à un public de niveau B1.

AgendaPalais de femmes de Joelle Khoury et Nadia Safi edinese. Le spectacle se situe à la croisée de la vidéo, de la musique et de la danse, véritable mélange interactif à l’image de celui des langues qui rythment ce spectacle. Le 2 et 3 octobre à 20h30 au théâtre Montaigne.

Dieu du Carnage de Yasmine Reza, mis en scène par Carlos Chahine. Suite à une bagarre d’école entre Bruno et Farès, les parents décident de se rencontrer. Ils sont d’abord conciliants et tolérants.Puis les discussions s’enveniment et tous se disputent avec férocité et égoïsme, les hommes contre les femmes, un couple contre l’autre,puis chacun contre tous… C’est le début du carnage.Du 10 octobre au 3 novembre au théâtre Monnot, du jeudi au dimanche à 20h30.

Koulthoum Najjar apprenante du B1 en action

« Le B1 en action est une expérience for-midable pour moi. Cett e classe m’a donné une grande chance pour pratiquer le fran-çais avec un groupe en travaillant sur un projet. Le point le plus important est que cett e classe m’a fait voir que parler fran-çais n’est pas un problème. Je parle fran-çais plus aisément. »

Sandrine Jaberprofesseur de FLE à l’Institut Français du Liban, dispense le B1 en action 

« c’est, pour moi, un cours qui représente beaucoup de défi s car les apprenants pen-sent que l’apprentissage d’une langue ne peut se faire qu’à travers des manuels. Je me retrouve donc souvent confrontée à des apprenants qui sont un peu surpris quand je leur explique le concept du cours. Je leurs fais prendre conscience que le français peut s’apprendre et se pratiquer de manière ludi-que autour d’un projet concret, en rapport avec la vie quotidienne, et dont ils sont les acteurs principaux. Je laisse la liberté aux apprenants de décider du projet en partant des verbes «  créer  » et «  organiser  ». Les tâches sont toujours en relation avec des savoirs faire de la vie de tous les jours par exemple : demander une autorisation,réserver une salle, échanger des opinions, demander des informations … »

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Femmes, foncier1 et développement durable

lcff - Afriques

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Afrique

Par Anne-Marie Cordelle, présidente du Cercle Richelieu Senghor de Paris et membre d’honneur de l’Organisation des Femmes Africaines de la Diaspora(OFAD)

La mondialisation, sans système de régulation et de contrôle, a entraîné des dommages. Des formes de ré-paration apparaissent. Ainsi, on peut voir que le com-merce devient équitable2, le développement devient durable et la responsabilité devient sociétale.Ce nouveau modèle repose sur les valeurs de bien commun et d’intérêt général, la solidarité et la coo-pération transversale3. « Le monde a besoin de dé-veloppement. Il a besoin d’enveloppement aussi  »dit Edgar Morina. Or, qui dit développement, dit pré-caution4, réparation, accompagnement et toutes les activités liées à la femme.

Le monde s’est construit, pour beaucoup, sur des rapports de compétition, de domination et de pouvoir. Avec des conséquences : déséquilibres entre pays, crises alimentaire, fi nancière, environnementale… Mais un changement s’opère et les femmes montent en puissance.

Féminin solaire Sortirions-nous des rapports de «  stockage » et d’égoïsme  ? Entrerions-nous dans des rapports de mouvement ? La circulation de l’information, la com-munication des expériences entre elles, semblent dé-montrer notre entrée dans ce nouvel âge. La gouver-nance est de plus en plus consultative, la recherche

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de solutions plus participative, la consommation devient collabora-tive. Des constructions d’actions entre partenaires hier éloignés, sont aujourd’hui une réalité : pri-vés et publics, marchands et non marchands, associatifs et com-merciaux. Et les femmes joue-raient-elles un rôle pour sortir de ces « enfermements guerriers b » ?

Le « Collège aux pieds nus » (Barefoot college c) fondépar Bunker Roy en 1972 en Inde, constitue l’une de ces actions qui montrent la naissance d’un nouveau système de valeurs. Il forme des analphabètes pour qu’ils fournissent des services de bases (éducation, eau, santé), améliorant la vie des plus défavorisésd. Depuis 2003, Bunker Roy forme aux métiers d’in-génieurs solaires exclusivement… des femmes  : car « elles ne quitt ent pas leur communauté pour aller trouver du travail, elles sont plus patientes, plus ha-biles, elles contribuent au développement local  ». À l’ego, elles préèrent l’intérêt général, aux profi ts

COMPLETEZ

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lcff - Afriques

Femmes végétales Actrices de la promotion du développement dura-ble, les femmes sont au centre de la réalisation de La Ceinture verte, lancée par Wangari Maathai en 1977 e. Pour lutt er contre la déforestation6, d’abord au Ke-nya puis dans d’autres pays, la Prix Nobel de la Paix 2004 a encouragé les femmes à se regrouper en com-munautés. Elles ont appris à planter et à entretenir de jeunes plants7. Plus de quarante millions d’arbres ont été mis en terre, améliorant en même temps la vie de centaines de milliers de femmes. Wangari Maathai, décédée en septembre 2011f, a fait progresser les consciences en s’appuyant sur les valeurs de solidarité, de coopération. Selon elle, «  la gouvernance de l’environnement ren-contre la paix  ». Ce féminin constructif, comme celui de BunkerRoy, s’appuie sur la concertation, la trans-mission et la foi8 dans l’action d’améliora-tion. Ainsi, le féminin constitue une répon-se aux objectifs d’un développement dura-ble et solidaire : droit à l’eau, à la sécurité alimentaire, à l’édu-cation, à la sécurité.

elles préèrent le partage. Ces femmes, originaires d’Afghanistan, d’Afrique, d’Amérique latine, du Pacifi que et du Moyen Orient, installent des panneaux photovoltaï-ques5 dans leurs villages, font l’entretien et les réparations.

Appelées « grands-mères » malgré leur jeune âge, ellesacquièrent une forte reconnaissance car elles partici-pent au bien-être de leur communauté. En 2010, ellesont donné accès à l’énergie solaire à quelque sept mille villages africains !

La Terre, un droit dont les femmes sont exclues Les femmes sont également les actrices d’une ques-tion non résolue : celle du foncier. Dans les pays en développement, la majorité d’entre elles travaille la terre. Mais très peu possèdent un titre de propriété. Lorsque la loi reconnaît l’égalité des droits de la terre aux hommes et aux femmes, ces dernières sont sou-vent victimes de discriminations à cause des coutu-mes ou de la résistance des autorités. C’est tout l’intérêt du Titre Sécurisé Simplifi é (TSS), innovation juridique d’un notaire africain, pour favoriser la création d’une micropropriété au service des plus démunis9, dont les femmesg.Crédit, activités professionnelles, paix sociale, re-connaissance civile, éducation… ce TSS est un outil pour les libérer d’une condition trop souvent subal-terne10. Le premier Forum économique des femmes africaines de la diaspora, organisé par l’Organisation des Femmes Africaines de la Diaspora (OFAD), les 30 septembre et 1er octobre 2014 à Paris, mett ra cett e question au cœur des débats.

1. foncier (n. m.s.) : propriété terrienne2. équitable (adj. m.s.) : juste pour chacun des participants3. transversale (adj. f.s.) : qui concerne plu-sieurs domaines4. précaution (n. f.s.) : disposition pour éviterun danger5. panneaux photovoltaïques : éléments pour produire de lʼeléctricité à basedʼenergie solaire6. déforestation (n. f.s.) : destruction de la forêt7. plants (n. m.p.) : très jeunes arbres8. foi (n. f.s.) : forte croyance9. démunis (n. m.p.) : pauvres, ceux qui nʼont rien10. subalterne (adj. f.s.) : qui occupe un rang inférieur

Lexique

a. In Décisions Durables, juin-juillet 2010 (www.decisionsdurables.com)b. Christine Marsan dans Au-delà du féminin et du masculin-cahiers psychologie politique 11 juillet 2007c. htt p://www.barefootcollege.org/ d. Alain Grumberg, « Ni Gandhi ni Marx mais des gens ordinaires », Spécial Terre Futuring Press-Libération, 2 octobre 2012e. Green Belt, plantée d’arbres sur une vingtaine de kilomètres, doit traverser entre Atlantique et Océan Indien. f. Lire son dernier entretien en France recueilli par l’agence Futu-ring Press et publié le 23 septembre 2011 par le quotidiengLibération (www.liberation.fr) g. La terre un droit humain, Abdoulaye Harissou (Dunod), préface d’Abdou Diouf et Jacques Chirac.

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Qu i sont les Franco-Américains ?

Qu el point commun existe-t-il entre ces Américains  : l’auteur Jack Kerouac, le comé-dien Matt LeBlanc ou Jackie Kennedy, épou-se de JFK ? Et bien, ce sont tous des Franco-Américains.

Pour un Français, un Franco-Amér ica in est un citoyen qui a

une double nationalité ou qui a un parent français et l’autre américain. Aux États-Unis, c’est un Éta-sunien qui a des origines francophones, c’est-à-dire française ou québécoise, acadienne, cadienne, créole entre autres et qui peut éventuellement s’exprimer en français.

On ignore parfois que la France a dominé pendant près de cent-trente ans l’Amérique du Nord. Alors ap-pelée la Nouvelle-France, de nombreux Français s’y sont installés. Mais juste après la Révolution française,en 1803, Napoléon Bonaparte décide de vendre la Louisiane qui occupe alors plus de 20 % du territoire des États-Unis actuels.

Qu i sont ces Franco-Américains d’aujourd’hui ?De nos jours, on trouve encore des francophones sur le territoire américain, même si la survie de la langue française a longtemps été menacée dans cer-tains états. En eff et, il y a moins de cent ans, des lois interdisaient de parler français dans les écoles ou dans les tribunaux1 de Louisiane ou du Maine. Par conséquent, au moins toute une génération a perdul’usage de cett e langue dans la vie quotidienne.

par Damien Douillard

Cependant, une partie des jeunes générations d’Amé-ricains d’origine francophone a envie de retrouver ses racines2. Par conséquent, certains jeunes appren-nent le français, pas pour parler avec leurs parents qui ne connaissent pas cett e langue, mais plutôt avec leurs grands-parents ou arrière-grands-parents qui s’en souviennent encore. Après toutes ces années où parler français était une honte, c’est le moment de re-trouver sa fi erté ! Il s’agit bien souvent d’un français dialectal3, comme chez les Cadiens, les Acadiens ou les Créoles notamment.

En Louisiane par exemple, selon l’étude La vitalité du français en tant que langue d’origine aux États-Unis de Jane Ross et Fabrice Jaumont publiée en 2013, il existe actuellement dix-huit groupes francophones d’origines diff érentes.

Historiquement, les premiers arrivés sont les colons4 français à partir de 1699, suivis des esclaves d’origine africaine, des Haïtiens fuyant la Révolu-tion haïtienne (1791-1804), puis des Acadiens de la Déportation de 1755, qui ont donné leur nom aux Cajuns, ou Cadiens, actuels…

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Amériques

lcff - Amériques

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1. tribunaux (n. m.p.) : pluriel de tribu-nal, lieux où les personnes sont jugées2. racines (n. f.p.) : origines3. dialectal (adj. m.s.) : avec des spécifi cités locales4. colons (n. m.p.) : personnes venues pour exploiter une terre 5. retrouvailles (n. f.p.) : moments où on se retrouve6. Basques (n. m.p.) : personnes venues du Pays Basque en France7. revitaliser (v.) : dynamiser

Lexique

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Certains des premiers immigrants se sont mélangés aux populations locales indigènes, comme c’est le cas des Indiens Houmas qui parlent encore français. De nos jours, des jeunes animent des émissions de radios, composent des chansons et participent à des activités en français cadien dans leurs communautés.De son côté, le Maine a vu arriver les premiers Fran-çais dès 1604. Cependant, les réfugiés acadiens de la Déportation se sont retrouvés séparés (et le sont en-core) par la frontière canado-américaine au niveau du Madawaska, sur les rives du fl euve Saint-Jean. Cett e région a d’ailleurs reçu le cinquième Congrès mon-dial acadien cet été 2014 et de nombreuses retrou-vailles5 familiales ont eu lieu.

Et un peu partout ailleurs aux États-Unis, on retrouve des francophones et des francophiles qui cherchent à entretenir le français, comme dans le Vermont ou le Massachussett s. Par exemple, un Cercle Français existe à Keene, dans le New Hampshire, et Bay Area Francophile List propose des fi lms et des activités en français à San Francisco, en Californie. C’est juste-ment là qu’avaient immigré des Basques6 et où est arrivée une communauté créole qui a quitt é la Loui-siane dans les années 70-80, pour chercher du travail. En 2005, on a par exemple mis en place le French He-ritage Language program pour augmenter les chan-ces d’éducation en français, tout comme à New York, en Floride ou en Louisiane notamment.

Dans toutes ces régions, le défi pour encourager la survie du français se poursuit. Pour les populations francophones indigènes, il s’agit de protéger et de revitaliser7 la langue, et pour les nouvelles popula-tions, la maintenir et développer sa maîtrise.

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Éloquence

par Maxime Roy www.lemotpourlafri.me

Vous retrouvez dans chaque numéro une sélection de quel-ques mots que les Français n’ont plus l’habitude d’enten-

dre : un mot oublié des conversations, un verbe délaissé de l’usage, un réfugié du dictionnaire qui n’att end que sa sortiedans les bouches, sur le papier et les écrans.Ces mots sont assez diffi ciles à placerdans la conversation quotidienne maissi vous voulez briller en société, n’hésitezpas à les employer !

Se mett re en colère, éclater en menaces, en reproches.

Exemple : Elle avait l’habitude de fulminer contre son frère.Synonymes : tonner, tempêter, exploser

v. (du latin fulmen : foudre)

Fulminer

n.m

Exemple : Christine, maintenant rangez ce colifi chet et soyez att entive !Synonymes : babiole, bibelot, gadget

Colifi chetPetit objet de fantaisie, sans grande valeur.

Exemple : On trouvait dans ce magasin des tas d’objets disparates.Synonymes : hétéroclite, hétérogène, confus

Qu i forme un ensemble sans harmonie, sans unité, désagréable.

adj. (du latin disparatus : inégal)

Disparate

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Intégrer

l’environnement culturel en classe de FLE

. Ateliers pédagogiques

.Echanges de pratiques

14 et 1514 et 1514 et 1514 et 15 novembre novembre novembre novembre

2014201420142014 TTTTOURSOURSOURSOURS

Renseignements et inscriptions : [email protected]

www.groupement-fle.com

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Journées

Pédagogiques e

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Destination francophonie à Prague

lcff - Vidéo

Vidéo

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Ce mois-ci, nous allons à Prague, pour découvrir le fonctionnement des sections bilingues. Des enseignants nous expliquent les atouts que cet enseignement apporte. Pour en savoir plus, regardez la vidéo.

Vidéo

par Amandine Parlange

En partenariat avec TV5 Monde,

votre magazine vous propose

cette chronique, qui vous

aide à mieux comprendre une

vidéo avant de la regarder sur

www.tv5mondeplus.com

Accédez à la vidéo : Pour voir la vidéo cliquez ici:

Pour commencer, donnez une défi nition générale des sections bilingues.

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … ..

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … ..

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

a) la plus jeune

b) la plus vieille

c) la meilleure

a) République Tèque

b) République Tchêque

c) République Tchèque

Qu elles sont les matières que l’on peut étu-dier dans une section bilingue ? Associez chaque matière à la bonne image et ensuite, trouvez le bon article pour cha-cune d’entre elles.

Dans ce pays, la section bilingue de cette école est :

Un peu de géographie : Prague est la ca-pitale de quel pays ? Trouvez la bonne orthographe.

1

23

4

htt p://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/Revoir-nos-emis-

sions/Destination-Francophonie/Episodes/p-24336-Destina-

tion-Prague.htm

a) géographie

b) physique

c) histoire

d) chimie

e) mathématiques

1) calculett e

2) Napoléon

3) ampoule

4) carte de France

5) tubes à essai

- le

- la

- les

- l’

Réponses page 50

Ivan Kabacoff nous raconte que les sections bilingues sont présentes dans de nombreux pays à travers le monde.

Essayez de trouver les prépositions, les articles et la règle grammaticale pour ces diff érents pays, villes ou continents.

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Selon Jiri Bures, quels sont les trois avantages d’une section bilingue ?

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

5

Dans la vidéo, vous pouvez voir que les sections bilingues sont perçues de manière positive. Qu els sont les mots ou expressions qu’Ivan Kabacoff utilise dans son discours pour mettre en valeur cette formation ?

7

6

Écrivez maintenant la règle grammaticale :

Pour les villes … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … .

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

Pour les pays … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … ..

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

Pour les continents… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … .

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a) un atout c… … … … … …

b) ce réseau de … … … … … … . d’… … … … … … .

c) des p… … … . de r… … … … … … .

d) les é… … … … … . f… … … … … … . de demain

Amérique

Europe

Nouvelle-Zélande

France

Japon

Lisbonne

Afrique

Espagne

Berlin

Mexique

Pays-Bas

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les

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Prépositions Prépositions Articles

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Avoir du pain sur la planche

lcff - Radio

Radio

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Chronique par Yvan Amar de et exploitation pédagogique par Alice Goy-Billaud

Radio France Internationale (RFI) met à disposition chaque semaine, sur son site Internet (htt p://www.rfi .fr/lff r/statiques/accueil_apprendre.asp), une émission radiophonique de deux à trois minutes destinée à éclairer l’étymologie et/ou le contexte d’utilisation d’un mot lié à l’actualité. Vous trouverez ici une transcription exacte du texte avec des exercices d’écoute pour entraîner votre oreille à reconnaître les sons et à découvrir le sens de cett e émission.

A. Écoutez l’émission une première fois et répondez aux questions sans lire le texte

Chaque mois, nous vous proposons un extrait des Mots de l’actualité, une émission animée par Yvan Amar. Ce document audio vous permet de travailler et de tester votre compréhension orale.

Rubrique en partenariat avec

Compréhension globale

L’expression s’utilise :

3 Avec cette expression« Avoir du pain sur la planche » signifi e :1

a. travailler beaucoup

b. avoir beaucoup travaillé

c. avoir beaucoup de travail à faire

a. on donne une simple information

b. on fait un commentaire

c. on parle de ses sentiments

Alors __

Bah ___

Bon ___

Eh ben __

Eh bien ___

Hein ___

Heu ___

Oh ____

a. seulement dans le domaine du football

b. seulement dans le domaine de la boulangerie

c. dans tous les domaines de la vie

Parmi la liste proposée, dites combien de fois chaque interjection a été utilisée au cours de l’émission :

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ou sur :

htt p://www1.rfi .fr/lff r/articles/078/article_861.asp

Accédez à l’enregistrement :

lcff - Radio

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« Eh bien ! Nous avons du pain sur la planche ! » Voilà une expression qu’on entend très couramment. Aujourd’hui, [a.jeune sait pas/b.je n’sais pas/c.j’ne sais pas]1, on peut [tête/p’tet’/être]2 penser aux footballeurs qui sont arrivés en Allemagne il y a quelques jours, à toutes les équipes concurrentes qui peuvent se dire ça. Oh, ____ _________ A, hein. Mais on peut l’utiliser dans bien d’autres domaines, cett e expression. Mais justement, quand on l’emploie, il n’est pas question de vrai pain, ni de vraie planche.Alors, Samuel Poungrana, qui est un auditeur d’Rfi , nous demande, depuis Ouagadougou, où il habite, ce que signifi e cett e drôle d’image.Bah, c’est assez simple, somme toute, ça veut dire que beaucoup de travail nous att end. On ne va pas __________ B, on aura de quoi s’occuper. Et, [skiez/c’qui ait/c’qui est]3, important, c’est que la phrase a toujours l’aspect d’une exclamation : « Eh ben! On a du pain sur la planche, hein ! ». C’est pour souligner non seulement heu qu’on aura du travail, mais beaucoup de travail, et peut-être plus que ce qu’on aurait pu att endre. Ce n’est pas une information, c’est un _____________C . On donne un sentiment sur cett e ________D de travail qui nous att end. Et ça, ça va avec un certain ton de voix !Alors, on peut se demander d’où vient, l’image : elle est un peu bizarre, mais en général, on pensera plutôt à un boulanger qui a vraiment du pain sur la planche, non, de la _______ E sur la planche. Le pain, justement, il n’est pas encore fait, il est à faire. Et le boulanger doit travailler cett e _ E avant de la faire cuire. Plus il a de _E, sur sa planche, plus le travail sera dur, sera long, ce qui fait qu’on peut s’exclamer à l’avance (en regardant, en évaluant [tout c’travail/tousse travail/tous travaillent]4 à venir) : «Eh ben toi, mon vieux ! Tu as du pain sur la planche !»

2

1

3

La transcription du texte :

Ecrivez l’expression complète. Voilà la liste des interjections qui ont été utilisées pendant l’émission. Dites quel sentiment elles expriment.

Vérifi ez les réponses aux questions ci-dessus en page 49

Ecoutez le texte puis complétez les espaces A à E (sans regarder les questions qui suivent).

B. Avec le texte

évidence

Eh bien

Eh ben

Bah

Eh ben

Hein

Heu

Oh

Hein

exclamation hésitation ponctuation1. je n’sais pas____________________________________

2. p’tet’____________________________________

3. c’qui est____________________________________

4. tout c’travail ____________________________________

Soulignez d’autres expressions où le « e »(/ə/) n’a pas été prononcé.

* La diff érence entre « Eh bien » et « Eh ben » est au niveau du registre de langue. « Eh bien » paraît un peu plus formel que « Eh ben ».

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La cuisine libanaise

lcff - Recett e

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Recette

La cuisine libanaise est particulièrement réputée pour ses « mezzés ». Il s’agit d’un ensemble de petits plats servis tous en même temps au début du repas, comme des entrées. De six plats diff érents au quo-tidien, on peut aller jusqu’à une trentaine lors des grandes occasions.Je vais vous donner ici trois recettes qui font systématiquement partie des mezzés : le taboulé, le houmous et la salade de cour-gettes et d’aubergines.

Qu and vous mangez du taboulé en France, vous avez devant vous une assiett e de semoule de blé dur (couscous) avec des tomates, des concombres, des poivrons coupés en petits dés, le tout assaisonné de citron, d’huile d’olive et de feuilles de menthe. Mais comme pour tous les plats très populaires, il existe une variété indénombrable1

de taboulés (Syrie, Palestine, Chypre, Arménie, …).Ici, je suis revenue à la version d’origine, mais les autres sont aussi délicieuses !

Le taboulé est composé en grande partie de persil et de menthe, de tomates (dans certaines recett es, on ne met pas de tomates, ou alors on les sert à part) et d’un peu de boulghour (ce sont de petites graines faites avec du blé concassé). Ce qui est étonnant, c’est que le persil n’est utilisé dans la cuisine française qu’en petites quantités, comme assaisonnement. Ici, c’est le principal ingrédient.

par Florence Teste

Préparation

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Mettez le boulghour à tremper dans un bol rempli d’eau pendant 15 mn. Pendant ce temps, lavez le persil et la menthe, séparez les feuilles des tiges et ciselez les herbes en petits morceaux.Ajoutez les tomates coupées en petits dés, les oignons en rondelles fi nes.Égouttez le boulghour (pressez-le entre vos mains pour bien faire sortir toute l’eau) et ajoutez-le au reste des ingrédients.Ajoutez le jus du citron pressé, l’huile d’olive et le sel.Laissez reposer au réfrigérateur et dégustez bien frais.

Le tabouléIngrédients :

4 tomates1 botte de petits oignons verts2 bottes de persil plat1 botte de menthe fraîche1 poignée de boulghour brun, grain moyen 1 citron3 cuillerées à soupe d’huile d’olivesel

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Où vont nos chaussettes ?La vérité.

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Correspondants

© superscheeli

Ce matin encore, combien de temps avez-vous perdu à chercher cette deuxième chaussette ? La fameuse deuxième chaussette. Celle qui n’est jamais là où vous le pensez. Celle à cause de laquelle ce matin

Bien sûr ! Nous nous le sommes tous demandé… Et nous, experts en chaussettologie3, avions fait des recherches et pensions avoir trouvé des réponses. Nous avions fait le tour des théories populaires, comme celles de l’existence d’une porte secrète dans la machine à laver, de la présence d’elfes4 qui volent les chaussett es pour construire leur nid, ou encore du départ en vacances des chaussett es, sous le lit, ou dans un hôtel paradisiaque.Après avoir été rejetés pendant des années, nous avons fi nalement trouvé une chaussett e qui a ac-cepté de nous parler. Cett e chaussett e, qui préère rester anonyme, nous a reçus à huis clos5. Après un accueil chaleureux, nous avons commencé notre interview.

Qu elle est votre histoire ?- « Il y a un mois, j’étais la chaussett e la plus heureu-se du tiroir. Un jour, en sortant de la machine à laver, j’ai vu ma sœur se faire dévorer par le chien. »

La chaussett e se met à pleurer, puis une fois remise de ses émotions, elle continue à parler. « Le propriétaire du chien a mis ma sœur à la pou-belle, en la croyant fi chue, c’est-à-dire morte ! C’est pour ça que j’ai accepté de me confi er. Aidez-moi à la retrouver !

Si vous la retrouvez,qu’allez-vous faire?Nous irons au Bangla-desh. C’est une tradi-tion de notre culture de retourner en pèleri-nage6 sur notre lieu de naissance. Là-bas, nous sommes recyclées en une nouvelle génération de chaussett es. À leur tour, nos jeunes voyageront dans le monde entier et perpétueront7 nos coutumes.

Comment vous y rendez-vous ?Il y a une porte secrète située dans le tambour de la machine à laver, qui contient un vortex qui transpor-te les chaussett es du monde vers leur usine natale.

Est-ce que vous avez toujours espoir de retrouver votre sœur?- Oui, grâce à l’aide de Chaussurâ, notre déesse toute puissante. »

encore, vous êtes sorti avec des chaussettes dépareillées1. Vous vous êtes sûrement déjàdemandé quel mystère était à l’origine de ce phénomène paranormal2.

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Cʼest grâce à cette histoire tragique que nous avons trouvé la véritable réponse à notre ques-tion concernant la disparition de chaussettes. Cʼest à cause de leurs traditions ancestrales8 que nous subissons des moqueries injustes, quand nous arrivons au bureau, et que nous por-tons une chaussette rayée et une autre à pois.

Les experts en chaussettologie de la classe dʼados bilingues de lʼAlliance Française de Dublin

Qu i sommes-nous?

Nous, les experts en chaussett ologie, Dr. Sophie, Dr. Amélie, Prof. Catherine, Prof. Molly, Dr. Victoria, Dr. Isabelle, Dr. Saibhin et Dr. Maebly sommes aussi élèves à l’Alliance Française de Dublin. Nous souhaitons informer la population sur cet éternel mystère des chaussett es qui disparaissent.

1. dépareillées (adj. f.p.) : qui ne vont pas ensemble2. paranormal (adj. m.s.) : surnaturel, inexpliqué3. chaussettologie : nʼutilisez pas ce mot, cʼest un néologisme humoristique !4. elfes (n. m.p.) : êtres magiques5. à huis clos : sans public, en privé6. pèlerinage (n. m.s.) : voyageà caractère religieux7. perpétueront (v. perpétuer) : feront durer8. ancestrales (adj. f.p.) : très anciennes

Lexique

c’est l’apprentissage des matières scolaires dans sa langue maternelle et dans une autre matière, à savoir ici le français.

4a (la), 3b (la), 2c (l’), 5d (la), 1 e(les)

b) c)

les 3 avantages sont: - apprendre le vocabulaire- utiliser et maitriser des structures grammaticales- s’habituer à une autre façon de penser.

En Amérique(l’), en Europe (l’) , en Nouvelle-Zélande (la), en France (la), au Japon (le), à Lisbonne (/), en Afrique (l’), en Espagne (l’), à Berlin (/), au Mexique (le), aux Pays-Bas (les)

un atout considérable, ce réseau de fi lière d’excellence, des pôles de réussite, les élites francophones de demain.

Réponses « Vidéo » (page 40)Règle: pour les villes, on utilise toujours la préposition «  à  », pour les continents, on utilise toujours la préposition « en », pour les villes cela varie s’il s’agit d’un pays masculin, féminin ou pluriel. Lorsqu’un pays est pluriel comme Pays-Bas ou Etats-Unis, on utilise l’article « les » mais, en tant que préposition, il devient « aux ». Les pays féminins se terminent toujours par un « -e », on utilise alors l’article «  la  » ou «  l’  » si le pays commence par une voyelle qui devient « en » (exception faite pour Mexique! On dit le Mexique donc au Mexique. Pour les pays masculins (tous ceux qui ne se terminent pas par un «  -e  »), on utilise l’article «  le  » et la préposition « au ».

1.

2.

3. 4.

5.

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Réponses

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Edition : Langue et Cultures Françaises et FrancophonesISSN : 2267-4705n° CPPAP : 0715 K 91889SIRET : 799 544 846 00014Siège : 116, rue Esculape 34090 [email protected]

Directrice de publication : Florence TESTE - [email protected]

Assistante de publication : Mélanie HERNANDEZ

Directeur artistique : Rémi ORZALESI

Directrice commerciale : Clarisse MARATCHIA - [email protected] Rédactrice en chef : Florence TESTE

Comité de relecture : Florence TESTE Mélanie HERNANDEZ

Rédacteurs : Claire BILLIET Julie BOUDILLON Daphné BROTTET Alexis CAUCIGH Anne-Marie CORDELLE Damien DOUILLARD Alex FLACOUTE Jessy GOFFI Alice GOY BILLAUD Mélanie HERNANDEZ Cécile JOSSELIN Amandine PARLANGE Herve PIGLOWSKI Florence TESTE

Maquett e : Anne-Charlott e KLEINEIDAM Publicité : La régie du FLE - laregie.fl [email protected]

Impression : JF Impression 296, rue Patrice Lumumba 34 075 Montpellier Cedex 3

Remerciements : Ivan KABACOFF - TV5 MONDE Richard BOSSUET - TV5 MONDE Yvan AMAR - RFI Cercle Richelieu Denghor Institut Français du Liban Alliance Française de Dublin Maxime ROY - www.lemotpourlafri.me htt p://www.georges-brassens.com/ RFI musique

Jeu 1 : La dictée

Jeu 2 : Marguerite

Hier, la mer était calme. Je me suis promené sur la plage avec ma grand-mère, nous avons ramassé des coquillages de toutes les couleurs. Puis, de gros nuages gris sont apparus au loin, alors nous avons décidé de rentrer à la maison. Mamie a préparé ses fameuses crêpes au sucre pour le goûter. Quel régal !

Solutions des jeux de la page 45

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Réponses « Grammaire » (page 28)Intervention de la police pour arrêter une bagarre.Adhésion de tous les participants de la course au nouveau club sportif.Recrutement d’intérimaires à la SNCF afi n de guider les voyageurs pendant les grèves.Amélioration de la visibilité des panneaux de circulation grâce à un nouveau procédé technologique.

Refus de l’indemnité de déplacement par une conseillère municipaleRetour de Sarkozy sur la scène politique françaiseMesures de soutien pour la relance de l’économie mondialePollution : prochaine installation de péages pour poids lourds.

mais il semblerait qu’il n’y ait pas de dégâts humains. Des sauveteurs sont toutefois à la recherche d’éventuels blessés.

Informations pas encore confi rmées (emploi du conditionnel)Un séisme d’une magnitude de 5 sur l’échelle ouverte de Richter a eu lieu à 18h22 ce dimanche dans la région de Kobé au Japon. Selon les premières informations, plusieurs immeubles auraient été endommagés

Alors 0, Bah 1, Bon 0, Eh ben 2 , Eh bien 1, Hein 2 , Heu 1, Oh 1

1. je n’sais pas → je ne sais pas, 2. p’tet’ → peut-être, 3. c’qui est → ce qui est, 4. tout c’travail → tout ce travail

c. c.

b. et c.

Informations et circonstancesUn séisme d’une magnitude de 5 sur l’échelle ouverte de Richter a été ressenti dans la région de Kobé au sud du Japon. Les sismologues avaient eff ectivement enregistré une activité accrue, toutefois les secousses ont été plus importantes que celles qu’ils avaient prévues.De nombreux immeubles de la ville de Kobé et de ses alentours ont été endommagés. Deux entrepôts se sont même eff ondrés. M. Matsumara, directeur de la sécurité civile, a déclaré que les recherches avaient été entreprises de manière à s’assurer que personne ne resterait coincé dans les décombres. Il souligne que le fait que le séisme se soit produit un dimanche a évité le pire puisque les employés des entrepôts démolis n’étaient pas présents sur les lieux.

1.

3.

1. 2.

3. 4.

2.

2.

4.

Autres expressions où le e n’a pas été prononcé. On ne va pas : /on n’va pas/, Ce qui fait : /c’qui fait/, En regardant:/en r’gardant/, beaucoup de travail : /beaucoup d’travail/, On peut se demander : /On peut s’demander/.

1.

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Réponses « Radio » (page 42)Réponses compréhension globale

Avec le texte

A. par exemple, B. chômer (ne rien faire), C. commentaire, D. masse, E. pâte

évidence

Eh bien

Eh ben

Bah

Eh ben

Hein

Heu

Oh

Hein

exclamation hésitation ponctuation

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E

La Caravane des dix mots vous invite à jouer aveC Les dix mots 2015 !du 8 septembre au 16 novembre rendeZ-vous sur jeumexprime.wordpress.Com

Les 8 contributions Les pLus originaLes seront primées à dakar à L’occasion du 5e Forum. des abonnements numériques à LCFF et de nombreux autres Cadeaux sont à gagner !ill

ustr

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n : r

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n g

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Jeumexprime

autour des « dix mots »

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