LE BERCEAU DES CATHÉDRALES

Collection Ésotérisme dirigée par Éric JAMET

TITRES DÉJÀ PARUS :

ALCHIMIE par Arnold Waldstein

ART DE TIRER LES TAROTS par Marguerite Bevilacqua

AU-DELÀ A VOTRE PORTÉE par Marguerite Bevilacqua

AURA ET MAGNÉTISME par Alain Perusse

CHOUANS par Jean-Paul Bourre

COMMENT DEVENIR VOYANT par Maria Duval

CULPABILITÉ DES TEMPLIERS par G. Legman

DICTIONNAIRE DE VOS RÊVES par Jean-Louis Bernard

DICTIONNAIRE DES ANTIQUITÉS GRECQUES ET ROMAINES par Anthony Rich

ENCYCLOPÉDIE DE LA DIVINATION par René Alleau

ÉTOILE FLAMBOYANTE par Jacques Trescases

ÊTRE VIVANT par Hypaties

EUROPE SPIRITUELLE par Paul Rolland

FRANC-MAÇONNERIE par José Orval

FRANC-MAÇONNERIE AU GRAND JOUR

par André Nataf FRANC-MAÇONNERIE DEMAIN

par Daniel Beresniak FRANCE HERMÉTIQUE

par Jean Circare FRANCE MYTHOLOGIQUE

par Henri Dontenville GRAND SECRET DES

ROSES-CROIX par Roger Facon

GUIDE PRATIQUE DU SPIRITISME par J. Coutela

HISTOIRE DE LA FRANC-MAÇONNERIE par F.T.B. Clavel

HISTOIRE DE LA MAGIE par Pierre Christian

HISTOIRE DES SOCIÉTÉS SECRÈTES par Couteleux de Canteleu

HISTOIRE DU GINSENG par R. Khaitzine

KABBALE par Paul Rolland

MAÇONNERIE OCCULTE par J.M. Ragon

MERVEILLES DU SPIRITISME par J.P. Crouzet

MERVEILLES DE LA VOYANCE par J.P. Crouzet

MÉTAPHYSIQUE DE L'ASTROLOGIE par Daniel Giraud

MUSÉE DES SORCIERS par Grillot de Givry

OR DES DRUIDES par Jean-Paul Bourre

SCIENCE OCCULTE ÉGYPTIENNE par Jean-Louis Bernard

SEPT LUMIÈRES MAÇONNIQUES par J.P. Mazaroz

TAROTS A VOTRE PORTÉE par Marguerite Bevilacqua

TRÉSOR DES TEMPLIERS par Jean-Luc Chaumeil

VOYANCES ET PROPHÉTIES par Marguerite Bevilacqua

A PARAÎTRE :

GÉOMANCIE par Joël Jacques

LITTÉRATURE ET FRANC-MAÇONNERIE par Henri Prouteau

maurice guinguand

l e b e r c e a u

des

c a t h é d r a l e s

ÉDITIONS VEYRIER

Photo de couverture : L'IDOLE DE KERZERHO, près d'Erdeven (Morbihan). Photo Collection de l'auteur. Ce mégalithe datant du 4e millénaire avant J.C. est certainement la première figuration de la VIERGE A L'ENFANT, qui deviendra le symbole fondamen- tal de toutes nos cathédrales.

© Henri Veyrier, 1991

ISBN 2-85199-556-1

" Après l'ère de l'or, le sort de l'ère, l'âge de l'or et ses sortilèges, quand l'or aura disparu au grand jamais, l'âge d'or reviendra, ce ne sera plus le veau d'or et la bourgeoisie aurifiée, mais le ver- seau d'essor et l'horrifiée bourgeoisie. "

◀ 1. MAIN DE GARGAS.

avertissement

Amis Lecteurs, ne lisez pas ce chapitre si les données géomé- triques vous ennuient, si dans vos souvenirs, carrés, cercles, triangles et angles se mélangent sans être pour vous l'étin- celle d'une recherche.

Les « Oiseaux » ne parlent pas pour tout le monde.

Si vous voulez les comprendre, forcez-vous, librement, à en accepter le langage « angulaire » sinon « anguleux » ; si vous voulez pénétrer ses arcanes, acceptez au moins de prendre quelques graines de cet hellébore amer ; vous ne friserez pas la folie, rassurez-vous !

C'est un simple ramage, au fond plus facile qu'il n'y paraît.

D'autant plus qu'il ne s'agit pas de déductions issues de cal- culs de dérivées ou d'intégrales. D'ailleurs, les mathémati- ciens cherchent bien autre chose que nous.

Le monde scientifique recherche la fonction de X, soit X + n, X — n.. . . On ne pense guère au Grand X, c 'est si simple qu'on ne le voit plus.

Il faut un miroir pour retrouver cette source du Principe, et dans le Principe est le Verbe.

Si ce langage vous rebute, tournez vite les premières pages de ce chapitre, il ne s 'adresse qu'à ceux qui veulent savoir ce qu'est le « Langage des Oiseaux ».

Ceux qui savent que l'alphabet sert à épeler, et qu'épeler c'est déjà un appeau.

Si vous voulez apprivoiser ces oiseaux, n'oubliez pas qu'ils ont des ailes géométriques...

Et maintenant, ouvrez bien votre main, les doigts écartés et regardez-la, à l'endroit et à l'envers.

Est-ce si compliqué ?

Vous venez de regarder sans voir...

Votre main contient les données arbitraires de la Création et du Cosmos.

La main écartée, le pouce et le petit doigt forment un angle de 90°. Les trois autres doigts, par des angles intermédiai- res, indiquent les trois positions solaires au zénith, le médius aux équinoxes de printemps et d'automne, l'index au solstice d'hiver et l'annulaire au solstice d'été. Ces trois doigts repré- sentent ainsi la patte d'Oie, symbolisme indiquant les normes d'observation de la course solaire en son Midi vrai. C'est elle que nous retrouverons également, plus tard, dans cer- taines constructions gothiques.

Il suffit ensuite de tourner la main, paume face au regard, pour obtenir les positions lunaires correspondantes à cer- taines périodes de l'année.

Le dessin ci-contre se rapporte aux empreintes de mains préhistoriques relevées dans la grotte de Gargas, en Haute- Garonne. Il représente les données géométriques obtenues en fonction des positions des luminaires.

C'est un peu comme si nous obtenions symboliquement la matérialisation de la Création dans le cercle gigantesque du cosmos ou de l'écliptique indiqué par le chemin des cons- tellations.

Par cette recherche on peut atteindre une limite arbitraire de la jonction des fluides de la terre avec les fluides du cosmos.

C'est donc la preuve de la liaison harmonique des différentes forces ressenties par l 'homme et susceptibles d'être expri- mées par lui dans les créations où il vise à atteindre la limite du sacré.

Le symbolisme de la main ouverte se répétant à 90°, c'est-à- dire quatre fois dans le cercle, nous donne 16 divisions pour 360°.

Nous rejoignons là l'origine de la géomancie qui est la con- naissance des forces émanant de la terre dont les modalités évolutives et involutives sont représentées en 16 figures.

Le symbolisme de la patte d'Oie, répété quatre fois dans le cercle nous donne huit divisions. Celles-ci correspondent peut-être aux variations involutives et évolutives du Tao oriental. Elles se répartissent dans le carré selon ses deux diagonales, donc en X, comme le chrisme qui est à la base de l 'ésotérisme christique.

2. MAIN DE GARGAS

Par sa configuration, cette main humaine permet une approximation de quadrature du cercle. Le sommet de l'auriculaire précise le cercle, l'annu- laire le carré qui circonscrit ce cercle. Le pouce détermine un carré qui aurait même périmètre que le cercle et l'index un carré de même surface pendant que le majeur indiquerait, par suite de son identité à l'angle solaire au midi vrai, le point de quadrature.

L'angle extérieur de la patte d'Oie, formé par l'index et l'annulaire, est de 40°. Elle permet la division du cercle en 9.

Ce sont ces notions primordiales que nous développerons au cours de l'examen que nous ferons de différentes civi- lisations.

La main de Gargas 1 et le tracé géométrique qui en découle confirment l'examen en plan horizontal et en ligne verticale des positions solaires.

Nous obtenons ainsi une corrélation entre le carré et le cer- cle, corrélation d'autant plus étroite que, numériquement, nous obtenons un carré qui est très près d'avoir le périmè- tre du cercle et d'autre part, par les positions lunaires, nous obtenons un carré qui est très près d'avoir la même surface que le cercle.

Serions-nous loin alors d'une quadrature ?

L'explication du dessin ci-contre indique comment la coudée permet — comme elle l'a permis pour les civilisations qui l'ont utilisée — l'observation solaire et comment, en même temps, il en découle une mesure lunaire.

De ces deux dimensions naît une troisième dimension que nous appellerons « résonance ».

La connaissance de la coudée permettait la division du cer- cle en 7 parties égales.

Pour déterminer sa longueur, nous devons prendre pour base de la construction générale un cercle ayant à la fois comme rayon un multiple de 7 et de 9 puisque la main divise le cercle en 9 parties et la coudée en 7 parties.

Ce sera donc un cercle ayant 7 × 9 , soit 63 comme rayon, ce qui fera un diamètre de 126 unités (arbitraires).

Selon le tracé, nous obtenons ainsi une première coudée que nous nommerons coudée-principe, une seconde dimension que nous pourrions appeler coudée royale et une troisième dimension qui sera la coudée sacrée.

C'est ainsi que nous parvenons à déterminer une coudée relativement universelle qui a servi aussi bien aux Egyp-

1. Grotte préhistorique de Haute-Garonne où furent trouvés des mains peintes « en réserve ».

3. LA COUDÉE

En fonction d'une observation de l'angle solaire au midi de la Saint-Jean d'été, l'homme, suivant la latitude du lieu où il se trouve, a sû déterminer la valeur de la coudée appelée coudée commune ou initiale parce qu'elle découle du cercle et du carré périmétrique. La coudée royale ou mesure est issue du rapport entre les deux carrés périmétrique et superficiaire et la coudée sacrée ou résonance découle du rapport des deux coudées précédentes. La coudée permet la division du cercle en sept parties égales, origine du Septennaire.

tiens qu'aux Celtes, coudée qui est très près de 523,8 mm, bien différente de celle que nous indiquent certains égypto- logues ayant divisé la longueur de base de la Grande Pyra- mide par le nombre de jours de l'année, déterminant ainsi une mesure de 635 mm.

La coudée royale sera de 582 mm tandis que la coudée sacrée aura 785,7 mm.

Un rapport géométrique s'établit entre nos trois dimensions, déterminant un rythme évolutif ayant pour base 1,5. La cou- dée commune est une fois et demi la longueur de la main ; la résonance ou coudée sacrée est une fois et demi la coudée commune et une fois, 35 la coudée royale.

La coudée commune ou coudée principe représente les 9/10 de la coudée royale et la coudée sacrée les 15/10 de la coudée initiale, les 15/9 de la coudée royale.

Ainsi la coudée devient un élément dimensionnel cosmique et vrai pouvant, par les deux dimensions qui en découlent, participer à toute œuvre de l'homme sur terre.

Elle permet le langage du sacré.

C'est l 'essence même des rythmes déterminant l'évolution de l 'architecture et de la marche du monde, replaçant par cela les réalisations concrètes dans l'harmonie universelle, sorte de baguette magique qui permet de relier les différents plans, matériel, mental et spirituel.

La grande énigme de la géométrie repose dans la division du cercle en 22 parties égales.

Après un bref examen du tracé obtenu, le lecteur pourra se rendre compte que la position de la coudée, par rapport à l'observation solaire découlant du carré de même périmè- tre que le cercle, a sa correspondance sur le carré lunaire de même surface que le cercle puisque, entre le point Il et le point 2, il nous suffira de prendre la moitié de l'arc de cercle pour obtenir la division du cercle en II.

On retrouve ce même principe dans le plan des Pyramides où la longueur de corde qui sépare Mykérinos de l'axe ver- tical divise le cercle en II.

Ce principe de division est d'ailleurs confirmé par le côté du carré inscrit correspondant à la résonance et sa jonction

au point α avec la ligne d'harmonie ou de quadrature solaire.

L'oblique reliant le point A au point α touche le cercle à la 6 division. La longueur d'arc comprise entre la diagonale et le point 2 ou le point 3 donne exactement la division du cercle en 22 parties.

C.Q.F.D.

Nous pouvons transposer ces données sur le plan symboli- que et saint Jean dans l'Apocalypse deviendra notre ini- tiateur.

Il nous indique à la fois les nombres qui permettent de déter- miner les deux carrés qui sont l'égalité périmétrique et l'éga- lité superficiaire du cercle et, symboliquement, la significa- tion par ces carrés des deux aspects de la Création tendant à s 'harmoniser avec le cosmos.

On ne peut évidemment en mesurer le cercle.

En géométrie, pour obtenir le périmètre d'un cercle on mul- tiplie son diamètre par Pi, rapport constant entre le périmètre et le diamètre.

Dans l'abstraction, le rapport entre le cercle cosmique et le carré de la Création est variable. Il ondule, c 'est le Serpent !

Et saint Jean le décrit comme ayant sept têtes, dix cornes et sept diadèmes.

Les 7 têtes sont les 7 chiffres qui le composent, Serpent ou Pi, les 10 cornes, les 10 combinaisons numériques qu'il per- met et les 7 diadèmes, les 7 portes qu'il ouvre.

Un moment, comme saint Jean, plaçons ce Serpent en dehors du carré de la Création, là où la femme se retire dans l'at- tente du retour. C'est donc un trajet de 1 260 jours et ce tra- jet peut devenir distance. 1 260 qui limitera deux points oppo- sés sur un cercle, son diamètre.

Le rayon en sera 63, 7 × 9, 63 comme le nombre du Jeu d'Oie, 6 et 3 comme les 6 faces du dé dont 3 sont dans la lumière.

Ce diamètre de 1 260 ou de 126, multiplié par un nouveau P i un serpent vert, nous donnera un nombre : 396 en excès à 1/10 000 près.

1. Voir chapitre « L'apôtre et le serpent ».

Le côté du carré de même périmètre sera donc 99, ce que nous pouvons vérifier en divisant 1260 par 3 temps et demi. Nous obtenons 36 qui est la longueur de corde partant du point supérieur indiquant sur le cercle l'endroit où coupera le carré de même périmètre et en divisant par 4 temps et demi la longueur de corde coupant le cercle à l'endroit où passera le carré de même surface.

Or, il s 'avère qu'en fonction de la marche des luminaires autour de la terre, le carré périmétrique sera solaire et le carré superficiaire lunaire.

Numériquement et géométriquement, nous avons une approxi- mation satisfaisante.

Nous obtenons la même chose si nous divisons le diamètre en 7 ou 9 parties. La 2e et la 7 divisions, prolongées vertica- lement sur le cercle, donnent les points de jonction du carré de même périmètre et si nous prolongeons verticalement les divisions du diamètre en 9, les 2e et 8e divisions nous don- nent les points de jonction du carré de même surface.

Ces principes géométriques que l'on peut appeler harmoni- ques puisqu'ils reflètent l'harmonie existant entre le Micro- cosme et le Macrocosme, sont renfermés de façon variable dans les formes de la nature.

Parmi ces formes, celle de la coquille Saint-Jacques appro- che la perfection.

C'est elle qui a été choisie par les Compagnons comme aide- mémoire, renfermant sous de belles apparences anodines les clés d'un Savoir.

Posée à plat, elle donne 7 largeurs de d o i g t s dans sa plus grande dimension et 6 dans sa plus petite. Sa partie inférieure forme un demi-cercle, elle permet donc de tracer le cercle entier ; l'extrémité arrive à la limite d'un carré qui a le même pourtour que le cercle et la largeur des oreilles plates indi- que, sur le cercle, l'endroit où un carré de même surface le coupera.

Quelle forme mystérieuse la recherche géométrique nous fait-elle découvrir !

Puisque vous avez accepté de nous suivre jusqu'ici, nous nous efforcerons par les précisions suivantes de vous appor- ter quelques clés.

1. Doigts de 18 mm de large.

Reprenant notre principe du cercle et de deux carrés équi- valents, nous pouvons situer les points de lever du soleil en carré périmétrique et de son coucher en carré superfi- ciaire au 21 juin avec des positions inversées aux équi- noxes.

L'axe de ces positions sera décalé de 4° par rapport à l'axe de la figure tracée. C'est ce qui justifie sur le cercle chro- nologique la fête de saint Jean l'Evangéliste au 27 décembre.

Reportant sur cet axe les côtés de l'hexagone, nous obtenons un point X'.

O'O égale 77, arête de la pierre cubique en volume. En plan, son arête ne fera que la longueur d'un rayon, soit 63. Entre- temps, elle aura pris vie de 63 à 77.

L'intersection sur l'axe vertical du côté de l 'hexagone donne un point qui correspond à 1/2 000 partie de la hauteur de la Grande Pyramide.

A et B reliés coupent l'axe horizontal en C par où passera la ligne EF.

EC égale la longueur du carré inscrit dans le premier cercle et égale aussi la longueur de dépassement de la pierre cubique depuis le plan vertical. Cette même ligne égalera aussi XF.

ED égale la longueur du carré inscrit dans le deuxième cercle.

Le prolongement en F du côté de l 'hexagone donne la ligne XF qui devient le côté du pentagone qui s'inscrirait dans le grand cercle X'X.

La courbe rejoignant harmoniquement les points de notre tracé EDL reproduit exactement le profil de la coquille Saint- Jacques. C est ce même profil qui, doublé à la partie infé- rieure, donnera le profil de l'œuf.

Plus surprenante encore est la position du point F' (report de F) sur le cercle chronologique. Cette position correspond à la date du 2 novembre, fête des Trépassés, moment où, avant le coucher du soleil, apparaît selon cet angle une étoile dans le ciel, appelée Etoile du berger et qui n'est autre que la planète Vénus. (Nombre 26, angle 26°.)

Ce sont ces données qui ont présidé à l'orientation de cer-

5. PIERRE CUBIQUE SOLAIRE

L'observation des levers et couchers de soleil aux solstices d'été et d'hiver suivant la ligne circulaire de l'horizon permet de construire, en fonction de positions solaires, un symbolisme géométrique qui tient à la fois du plan et du volume. De l'hexagone naît la Pierre Cubique dans laquelle s ' incorpore la Coquille Saint-Jacques. C'est là tout le secret des « argotiques ».

taines constructions templières, revêtant un caractère ésoté- rique particulier.

C'est le cas, par exemple, de la Pyramide de Falicon, édifiée par des Templiers initiés, écartés de la société en raison des maladies contractées en Terre sainte, peste ou l è p r e

Il y a d 'autres applications à ce principe géométrique ainsi qu'aux données découlant de la coquille Saint-Jacques.

Pour éviter l'ennui de fréquentes répétitions, nous avons préféré présenter au lecteur une série de tracés dont l'exa- men permettra à chacun de poursuivre sa queste personnelle et de retrouver les nombreux détails que nous ne pouvions exposer dans ces pages.

2. J. Falicon, Pyramide templière, ouvrage de l'auteur, 3, rue Paul-Doumer, 06-Beaulieu-sur-Mer.

le pèlerin

a temps de la Genèse, il y eut un jour la terre, puis un autre jour, il y eut les poissons et les oiseaux.

Dieu avait séparé les eaux. La ligne horizontale était née. L'océan allait la souligner d'un grand trait vert.

En même temps était née la ligne verticale, celle qui s'en- fonçait dans les profondeurs salées comme dans l'azur céleste, chapeau sans fond paraissant coiffer la terre.

Ligne horizontale visible, poissons invisibles, respectant, sui- vant leur genre, l'horizontalité des domaines mouvants.

Ligne verticale invisible, oiseaux visibles, sillonnant en tous sens le royaume éthéré d'une aile oblique libérée de toute entrave terrestre.

Première croix tracée à l'aurore du cinquième jour, première croix tracée à l'aube des temps.

Deux lignes, deux espèces, deux destins.

Le soleil se levait.

Avant qu'il ne place son trône au plus bas de la voûte céleste, il dicta sa loi à la gent ailée pour la sauvegarde de sa race et l 'accomplissement du fatum.

Et les oiseaux quittèrent les climats mortels du Nord pour gagner vers le Sud les paysages qui se dorent toute l 'année au soleil.

Pour saluer sa montée au zénith, il saurait réunir sa cour légère et égayante, ses messagers rapides. Il lui suffirait de réveiller en la terre les forces engourdies.

Et pour le chemin à suivre, le firmament et ses constellations d'étoiles se chargeraient de leur servir de guides.

La lune, reine des ondes, pouvait faire de même pour ses infatigables nageurs des mondes aquatiques, attirant ses sujets d'est en ouest, selon sa loi qui soumet les courants maritimes et le magnétisme des eaux.

Les migrations allaient devenir une habitude.

Puis vint le jour où Dieu créa l'homme.

Admiratif d'abord, l'homme devint bientôt jaloux des domai- nes qui lui restaient interdits. Lui seul avait été chassé du paradis terrestre. Il envia les animaux qui, eux, n'avaient rien perdu !

Sonder les profondeurs, évoluer dans l'azur, monter toujours plus haut, il ne le pouvait pas. Sa puissance n'était que ter- restre.

Ne sachant alors comment rejoindre son paradis, il se mit à rêver.

Il fit de l'oiseau le colporteur de ses peines, le médiateur de son espérance, la créature primordiale émanant du Principe.

Il imagina des créatures mystérieuses alliant la faculté de se déplacer dans l'eau au dangereux pouvoir de perdre celui qui se laisserait tenter par la pomme de l'aventure.

Poursuivant ses songes, il se souvint du Serpent, le plus rusé des animaux, l 'auteur de ses déboires et, rêveur machiavéli- que, il imagina le jour où celui-ci, échappant à sa condition, tout comme un souffle de la terre peut être la manifestation du mystère, se transformerait en oiseau.

Cette créature qui serait sa créature deviendrait alors son serviteur secret, reliant pour lui de ses volutes diverses, les forces de la terre, les forces des ondes, les astres et les étoiles.

Il pourrait alors, s'élevant sur son dos, rejoindre les belles créatures qu'il avait inventées et retrouver la femme éternelle qui personnifiait l'harmonie de l'univers.

Il rechercherait cette femme dont il ressentait le besoin secret de consolation et de réconfort.

Il y mettrait toutes ses forces. Mais il ne savait encore que jalonner de pierres les bouches d'où sortaient les souffles de la terre.

Il les dédia pourtant à la douce idole qui saurait exaucer ses prières quand le serpent de la terre s'allierait au serpent du ciel.

Il devint bâtisseur de temples. Mais ses désirs n'étaient pas encore assouvis. Une force inconnue l'animait.

En d'autres lieux plus forts, en des temples mieux construits, il serait peut-être mieux entendu, mieux compris.

Il avait peur de la mort, il lui fallait rechercher des grâces, obtenir son pardon.

Il devait suivre un chemin qui serait le sien.

Il devint pèlerin.

Sa soif de s'intégrer à la marche cosmique régénératrice lui fit voir le chemin oscillant des étoiles.

Mais c'eût été limiter sa vocation.

Solaire dans sa conception du sacré, intuitivement poussé vers la recherche complémentaire d'un merveilleux virginal, maternellement lunaire, il lui fallait harmoniser son chemi- nement aux forces telluriques sacralisées dont les manifes- tations miraculeuses, confirmant la validité de son choix, étaient bien faites pour encourager sa foi et son mysticisme.

" savoir " et " faire "

l cosmique dont l'homme originel semble avoir été si fortement imprégné devait obligatoirement le mener, très tôt, à rechercher ce qui, dans l'univers, pouvait correspon- dre à la matérialisation de celle-ci.

Son premier geste naturel avait été de lever les yeux au ciel. C'est ce désir qui a poussé l'homme à augmenter son savoir.

En même temps, l'ingéniosité qu'il déployait dans un esprit créateur l'a conduit à développer son faire.

Au fur et à mesure que le faire se développait, le savoir augmentait. Au moment où le savoir dépassa son faire et qu'il dut demeurer dans l'abstraction, l'homme chercha à replacer cette abstraction en accord avec son intuition fluidi- que et son désir du sacré.

A la fois jaloux et fier de ses progrès dans la perception de cet accord : mental et fluide, il s 'est efforcé de cacher à ses semblables l'arbitraire de la vérité qu'il pensait avoir atteint.

Les différents courants de pensée ésotérique qui furent à la base des implantations successives, allant du mégalithe à la forme architecturale élaborée, respectèrent toujours les lignes primordiales est-ouest et nord-sud.

Les hommes préhistoriques, par leurs gravures rupestres, les premières civilisations historiques, par leurs mégalithes, exprimèrent leur sens originel du sacré par le choix des lieux comme des pierres, en tenant compte, déjà, d'un cadran céleste « schématique ».

Les Egyptiens dont la connaissance nous paraît si importante dans l'histoire des civilisations, ne possédaient, au début, qu'un savoir basé sur l'observation des constellations et il est très probable qu'ils furent initiés assez tard, au temps de Khéops, aux connaissances solaires des Celtes, sûrement par des navigateurs nordiques débarqués sur la terre d'Egypte.

Les Wisigoths, détenteurs de connaissances d'Europe cen-

traie ou même d'Asie, ne manquèrent pas d'utiliser celles de leurs prédécesseurs celtes, savoir, augmenté des connais- sances gauloises et les Carolingiens, initiateurs de l'art roman, respectèrent leurs principes de base, ajoutant un savoir solaire plus élaboré de l'orientation printanière, donc du point vernal.

A cette connaissance du haut Moyen Age, les gothiques incorporèrent celle que les Croisés rapportèrent du Moyen- Orient après leurs contacts avec les Turcs et les Arabes.

Si l'on veut suivre l'ordre chronologique de l'évolution des connaissances, celle des Arabes nous paraît essentielle. Enne- mis héréditaires de la chrétienté mais seuls dépositaires des connaissances grecques d'astronomie et des travaux de Pto- lémée qu'ils révisèrent en les développant, ils possédaient aussi les connaissances numériques des Egyptiens.

Au XI siècle, déjà, en Dauphiné, un premier apport d'une connaissance égyptienne avait permis à l'ordre des Antonins de définir une cosmogonie avancée dont l'application archi- tecturale resta limitée à cette province.

En Occident, l'évolution des connaissances, par une ouver- ture sur les données lunaires de pôle positif, provenant des Arabes, ajoutée aux connaissances solaires celtiques resur- gies, devait obligatoirement amener à reconsidérer, pour mieux les préciser, les significations stellaires indicatrices de l'orientation des courants cosmiques.

Ce fut la tâche des Argotiques. Ceux-ci semblent avoir déter- miné à leur profit que la position de certaines étoiles peut modifier les émissions fluidiques de la lune qui enregistre alors une polarisation sidérale qu'elle retransmet à la terre, influençant celle-ci d'une façon importante et renforçant son pôle positif et maternel.

Ces Argotiques savaient donc que, dès lors, il ne s 'agissait plus seulement de considérer l'influence directe de l'astre régissant la nature et la féminité, mais de déterminer plutôt ses pointes de mise en phase avec les influences cos- miques.

L'homme originel ne s'était pas trompé.

C'est bien à la faveur de ces phénomènes, plus ou moins sensibles sur la terre en fonction de sa position orbitale que, dans des lieux privilégiés, il peut se produire des manifes-

47. Lettrines 138 48. Chrismes et signes lapidaires 140 49. Extrait du manuscrit de l 'apocalypse de Lorvao.

XII siècle 142 50. Autre chrisme et Antichrist 143 51. Pilier wisigothique de Rennes-le-Château 144 52. Lettrine 147 53. Lettrine 152 54. Sceau Templier 156 55. La France et Saint-Jacques-de-Compostelle 159 56. L'hexagone. Lettrine 162 57. La Pierre Cubique 162 58. L'Hexagone et le Cœur sur la France Gothique . . . . 165 59. Lettrine 167 60-61. Les neuf Pierres 186 62. Plan d'une cathédrale 190 63. La colonne de nombres de Reims 196 64. La rose de Reims 197 65. Le Labyrinthe de Chartres 202 66. Le Labyrinthe de Crête 202 67. Le Labyrinthe disparu de Reims 204 68. Navis Albus Via Isis 210 69. La croix celtique et les planètes 213 70. La cathédrale et les planètes 213 71. La croix druidique et le zodiaque 214 72. Les diverses planètes et leur influence symbolique. 216 73. Idée-forme de l'Etre 225 74. Observation céleste et hagiographie . . . . . . . . . . . . . . 233