le choc culturel des Étudiants vietnamiens en francerepository.ulis.vnu.edu.vn › bitstream ›...
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UNIVERSITE NATIONALE DE HANOIUNIVERSITE DE LANGUES DE D’ETUDES INTERNATIONALES
DEPARTEMENT DE LANGUE ET DE CULTURE FRANÇAISES
MEMOIRE DE FIN D’ETUDES
LE CHOC CULTUREL DES ETUDIANTS
VIETNAMIENS EN FRANCE
Directrice : Dr. DAM Minh Thuy
Réalisatrice : NGUYEN Phuong Anh
Promotion : QH2012
Hanoï – 2016
Đ I H C QU C GIA HÀ N IẠ Ọ Ố ỘTR NG Đ I H C NGO I NGƯỜ Ạ Ọ Ạ Ữ
KHOA NGÔN NG VÀ VĂN HOA PHAPƯ
KHOA LU N T T NGHI PẬ Ố Ệ
XUNG Đ T VĂN HOA C A DU H C SINH VI T NAMÔ U O Ê
T I PHAPA
Giáo viên h ng d n :ướ ẫ TS. Đàm Minh Th yủ
Sinh viên : Nguy n Ph ng Anhễ ươ
Khóa : QH2012
HÀ N I – 2016Ô
ATTESTATION SUR L’HONNEUR
J’atteste sur l’honneur que ce mémoire de fin d’études a été réalisé par moi-
même, que les données statistiques et les résultats qui y sont présentés sont exacts et
n’ont jamais été publiés ailleurs.
NGUYEN Phuong Anh
i
REMERCIEMENTS
La réalisation de ce mémoire a été possible grâce au concours de plusieurs
personnes à qui je voudrais témoigner toute ma reconnaissance.
Je tiens tout d’abord à exprimer toute ma profonde gratitude à Madame le
Docteur Dam Minh Thuy qui a accepté d’être directrice de mon mémoire, qui m’a
fourni des documents nécessaires pour ma recherche et m’a apporté des
renseignements précieux tout au long de ce travail.
Je voudrais remercier ensuite ma famille qui a, en tout temps, fait preuve
d’affection et de compréhension. C’est elle qui m’a offert les meilleures conditions
d’études et de recherche.
Je remercie également mes professeurs, mes amis français et vietnamiens pour
leur soutien et encouragement sans lesquels ce mémoire aurait difficilement vu le jour.
Enfin, tous ceux qui de près ou de loin auraient contribué à la préparation et à
la réalisation de ce mémoire trouvent ici l'expression de ma profonde reconnaissance.
ii
RESUME DU MEMOIRE
“Le choc culturel des étudiants vietnamiens en France » explore des difficultés
que rencontrent les étudiants vietnamiens lors de leur séjour d’études en France. Afin
d’avoir des statistiques fiables et actualisées, nous menons une enquête en ligne auprès
de 60 étudiants vietnamiens ayant fait ou faisant actuellement des études en France.
Les résultats de cette enquête sont riches en informations et nous permettent de
comprendre l’état du choc culturel chez les étudiants, des obstacles dans leur processus
d’adaptation en France. En outre, via l’enquête, nous pouvons connaître des causes
principales de leurs difficultés et aussi des solutions utilisées par eux pour lutter contre
le choc culturel.
Les difficultés des étudiants sont variées et proviennent de différents aspects
dans la vie tels que les valeurs culturelles, les modes de vie et de pensée, la
communication, les études, les moyens de transport, etc. La désintégration des
étudiants leur provoque du stress, de la désorientation, de la tristesse, de la solitude,….
En cherchant des causes de ce phénomène, nous constatons qu’il existe de nombreuses
raisons qui viennent de l’intérieur ou l’extérieur comme le manque de préparation
avant le séjour, le manque de connaissances, des valeurs culturelles, le style de
communication,…. Pris en compte des difficultés et de leurs raisons, nous présentons
des stratégies pour surmonter le choc culturel. D’une part, nous exposons des solutions
prises par les étudiants eux-mêmes, ce sont des solutions souvent utilisées et
considérées comme efficaces. D’autre part, nous proposons des stratégies pour limiter
les problèmes avant et pendant le choc. Ces stratégies visent à aider des futurs étudiants
à avoir une meilleure préparation et à surmonter le choc. À partir des analyses, dans ce
mémoire, nous confirmons que nos hypothèses sur le choc culturel des étudiants sont
exactes. Les obstacles et leurs causes sont divers mais il existe des solutions
convenables pour lutter contre.
iii
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION 1
CHAPITRE I5
1.Culture, interculturel 5
1.1.« Culture » 5
1.2.« Interculturel » 7
2.Communication interculturelle 9
3.Choc culturel 11
3.1. Définition du « choc culturel » 11
3.2.Modèle du choc culturel 13
3.2.1.Lune de miel (Euphorie).......................................................................................................14
3.2.2.Choc (Crise)...........................................................................................................................15
3.2.3.Ajustement (Récupération) ..................................................................................................15
3.2.4.Adaptation ...........................................................................................................................16
3.3.Symptômes et causes du choc culturel 17
3.3.1.Symptômes du choc culturel................................................................................................17
3.3.2.Causes du choc culturel........................................................................................................18
CHAPITRE II 21
1.Présentation du corpus 22
1.1.Présentation générale 22
1.2.Échantillon 23
1.3.Questionnaire 24
1.4.Résultats 25
2.Discussion 41
2.1.Choc culturel des étudiants vietnamiens en France41
iv
2.2.Causes du choc culturel des étudiants vietnamiens en France 44
2.2.1.Causes objectives..................................................................................................................45
2.2.2.Causes subjectives................................................................................................................51
CHAPITRE III 55
1.Solutions prises par les étudiants vietnamiens eux-mêmes 55
2.Stratégies proposées 57
2.1.Stratégies de prévention 57
2.2.Stratégies pendant le choc 58
CONCLUSION GENERALE 60
BIBLIOGRAPHIE 63
ANNEXE 66
LISTE DES GRAPHIQUES
No Nom de graphique Page
1Comment vous étiez-vous préparés avant d’aller en France ?
(plusieurs réponses possibles)27
2 Avant de partir, avez-vous eu des connaissances sur la France ? 28
3 Si oui, lesquelles ? 29
v
4Au début de votre séjour en France, quels étaient vos
sentiments ? (plusieurs réponses possibles)30
5 Pendant combien de temps avez-vous eu ces sentiments ? 31
6
Dans un premier temps où vous êtes allé en France, quelles
difficultés avez-vous rencontrées dans la communication avec les
Français natifs ? (plusieurs réponses possibles)
32
7 Pendant combien de temps avez-vous rencontré ces difficultés ? 34
8Selon vous, quelles sont les causes objectives des difficultés que
vous avez rencontrées ?35
9Selon vous, quelles sont les causes subjectives des difficultés que
vous avez rencontrées ?36
10Quand vous avez rencontré ces problèmes, comment vous
sentiez-vous? (plusieurs réponses possibles)37
11Qu’est-ce que vous avez fait pour survivre ces difficultés ?
(plusieurs réponses possibles)38
12Après combien de temps êtes-vous arrivé(e) à surmonter la
plupart des difficultés et à vous adapter à la vie en France ?39
vi
INTRODUCTION
1. Problématique
Avec la multiplication et la diversification des réseaux de communication,
l'accessibilité grandissante des divers moyens de transport et la mondialisation des
marchés, nous vivons actuellement une ère qui apparaît plus que jamais favorable à
l'établissement de la communication interculturelle. Ce phénomène touche toutes les
personnes, qu’elles soient immigrants ou réfugiés, hommes d'affaires ou technicien
spécialisé, touristes ou étudiants. De plus en plus de gens dans le monde sont appelés
à vivre plus ou moins longtemps dans un nouvel environnement culturel.
Aussi, chaque année, des milliers des étudiants vietnamiens partent étudier à
l’étranger et un des pays les plus choisis est la France. Ce pays hexagonal est connu, en
effet, pour la qualité et la diversité des études proposées, pour son savoir-faire
scientifique, industriel et économique, pour sa qualité de vie, pour sa richesse
culturelle ainsi que pour son dynamisme économique, etc. En particulier, l’éducation
de la France est toujours considérée comme l’une des meilleures du monde. De
l’éducation préscolaire à l'enseignement supérieur, elle favorise l’acquis des savoirs, la
créativité, l’autonomie et le plaisir d’apprentissage. Si de plus en plus d’étudiants
choisissent de rejoindre les universités et les écoles françaises, c’est aussi parce que
celles-ci possèdent plusieurs atouts comme des diplômes de haut niveau reconnus sur
le plan international, un réseau exceptionnel de centaines d’établissements
d’enseignement supérieur et des centres de recherche de renommée internationale. À
cela s’ajoute un coût compétitif : la France consacre chaque année près de 20% de son
budget national à l’éducation, cette somme d’investissement n’est pas diminuée même
en période de crise économique. Tous les étudiants, français et étrangers, peuvent pour
ainsi bénéficier des frais d’inscription réduits, des droits et subventions publiques.
1
Bref, grâce à la politique d’éducation ouverte, les privilèges destinés aux
étudiants étrangers, le bon environnement d’habitation et d’études, les frais d’études
raisonnables, … « l’Hexagone » est toujours la première destination pour ceux qui
veulent étudier le français et en français. Selon les statistiques de l’Ambassade de
France au Vietnam, 6000 étudiants vietnamiens faisaient leurs études en France en
2013 et ce nombre augmente sans cesse au fils des années.
Parallèlement aux opportunités, aux nouvelles expériences acquises au cours de
séjour en France, existent toujours des difficultés et des défis. Ces difficultés des
étudiants sont variées en aspects mais la plupart des étudiants doivent confronter à cette
période difficile où les obstacles existent partout dans la vie. Il est certain que le
souhait commun des étudiants vietnamiens faisant leurs études en France est de
s’adapter à la nouvelle culture, au nouveau milieu. En raison des différences entre les
cultures, les étudiants rencontrent à plusieurs reprises des échecs dans la
communication, dans les études, dans la vie courante. Ces difficultés provoquent le
stress, la désorientation chez eux. On appelle cette phase le choc culturel qui est l’un
des problèmes graves qui empêche leur intégration dans la société française.
C’est à partir de ces réflexions que nous avons décidé de mener une recherche
sur le choc culturel des étudiants vietnamiens en France.
2. Question de recherchePour étudier ce sujet, la question principale de notre recherche est la suivante :
«Qu’est-ce que le choc culturel des étudiants vietnamiens en France ? ». Cette question
est divisée en plusieurs questions concrètes qui suivent.
Question 1 : Quelles sont des difficultés des étudiants vietnamiens en France ?
Question 2 : Quelles sont les causes de ces difficultés ?
Question 3 : Quelles sont les stratégies à adopter afin d’éviter et de surmonter le
choc culturel ?
Pour ces trois questions de recherche, nous sommes en mesure d’avoir des
hypothèses correspondantes.
2
3. Hypothèses de rechercheNous nous donnons les hypothèses qui suivent :
Hypothèse 1 : Les apprenants rencontrent de nombreuses difficultés d’ordre
communicatif, culturel, économique … lors de leur séjour en France.
Hypothèse 2 : Les causes de leurs difficultés sont variées.
Hypothèse 3 : Il existe des stratégies convenables pour les aider à dépasser le
choc culturel.
4. Objectif de la recherche
Ce mémoire vise à étudier le choc culturel des étudiants vietnamiens en France.
Nous voudrions précisément déterminer leurs difficultés. À partir de ces difficultés,
nous allons les analyser pour trouver leurs causes et proposer des stratégies permettant
aux étudiants vietnamiens de surmonter le choc culturel en France. Nous souhaitons,
par ce mémoire, aider les futurs étudiants à mieux préparer leur séjour d’études en
France et contribuer en partie à la recherche de l’interculturel.
La recherche scientifique est un processus comportant plusieurs étapes. L’une
des étapes est de choisir la méthode de recherche qui est crucial pour les conclusions
possibles à propos d'un phénomène. Nous avons choisi sérieusement la méthode
convenable à notre travail. Elle sera présentée dans la partie qui suit.
5. Méthode de recherche
Notre mémoire est une recherche descriptive à l’aide des méthodes analytiques,
statistiques et synthétiques.
Dans le cadre de ce mémoire, nous nous baserons sur une enquête que nous
menons auprès des étudiants qui sont en train d’étudier ou qui ont fini leurs études en
France. En analysant leurs difficultés, nous pourrons trouver des origines du choc
culturel.
3
6. Plan du mémoire
Notre mémoire se compose de 3 chapitres :
Le premier chapitre servira à dresser un cadre théorique dans lequel se situe
notre travail de recherche. Nous y présenterons des notions fondamentales telles que la
culture, l’interculturel, le choc culturel.
Dans le deuxième chapitre, en nous basant sur le résultat de l’enquête, nous
chercherons des difficultés des étudiants vietnamiens en France. Nous les analyserons
afin d’en trouver les causes.
Nous terminerons notre mémoire par l’analyse des solutions prises par les
étudiants vietnamiens et la proposition des stratégies par nous-mêmes.
4
CHAPITRE I
CADRE THEORIQUE
Toute recherche scientifique doit être menée dans un cadre théorique explicite.
Ce cadre théorique permet de préciser les sens des conceptions utilisées, de clarifier
aussi la problématique choisie. Afin de comprendre le choc culturel, nous nous basons
sur un champ théorique qui comporte des processus, des phénomènes, des conceptions
connexes à notre recherche. Dans ce chapitre, nous présenterons trois parties dont la
première partie expose les notions de « culture » et d’« interculturel », la deuxième est
la conception de la « communication interculturel » et la dernière aborde le « choc
culturel » et les aspects concernés.
1. Culture, interculturel1.1. « Culture »
Un sujet polémique comme celui de la culture nous incite à nous interroger sur
sa définition. En effet, cette notion attire beaucoup d’attentions des sociologistes, des
linguistes ainsi que des anthropologues. Chacun d’entre eux l’étudie sur des aspects
différents comme le mode de vie, les mœurs, les systèmes des valeurs, les croyances,
l’art, etc. Aussi, existe-t-il plusieurs définitions du terme « culture ».
D’origine du mot latin « cultura », le terme « culture » signifie soit une pièce de
terre cultivée, soit le culte religieux, ce dernier a de moins en moins apparu au cours
5
des siècles. En sciences sociales et humaines, le terme « culture » a été employé pour la
première fois en 1871 par Taylor dans son ouvrage intitulé La Culture Primitive. Selon
lui, la culture est « […] ce tout complexe qui comprend la connaissance, la croyance,
l’art, les mœurs, les coutumes et tous les autres talents et habitudes acquis par
l’homme en tant que membre d’une société ». La définition de Taylor est connue
comme l’une des bases fondamentales de la culture dans le domaine science social et
humaine. Elle n’est pas globale et la norme mais elle est le soutien pour les autres
recherches ultérieures.
Dans le dictionnaire de l’Académie française, « La culture est l’ensemble des
acquis littéraires, artistiques, artisanaux, techniques, scientifiques, des mœurs, des
lois, des institutions, des coutumes, des traditions, des modes de pensées et de vie, des
comportements et usages toute nature, des rites, des mythes et des croyances qui
constituent le patrimoine collectif et la personnalité d’un pays, d’un peuple ou d’un
groupe de peuple, d’une nation »1. Nous apercevons que cette définition de l’Académie
française est élaborée et se développe à partir de celle de Taylor. La culture se définit
par les aspects plus larges et plus précis par rapport à ceux de Taylor. Elle comporte
non seulement les aspects culturels mais aussi les aspects scientifiques, artistiques. De
plus, le champ de sujet d’étude est étendu pour un pays, ce n’est pas pour les individus
comme dans la définition de Taylor.
En outre, selon l’UNESCO, « La culture, dans son sens le plus large, est
considérée comme l'ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels
et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les
arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l'être humain, les
systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. » (1982 : 01). Grâce à la culture,
l’homme est également capable de réfléchir sur lui-même, de critiquer d’autres. C’est
par la culture que l’homme peut s’exprimer, prendre conscience sur lui-même,
distinguer les différentes valeurs,…
1 Dictionnaire de l’Académie française, 9è édition, 1992.
6
De plus, selon Abdallah-Pretceille et Porcher, « chaque culture y compris les
cultures individuelles, est faites de subcultures variées : le préfixe « sub », ici, […]
exprime simplement le fait qu’une culture est toujours composée de cultures plus
petites, de moindre volume, même si, bien entendu, elles sont toutes égales en dignité »
(1996 : 14). Ces subcultures sont identifiées comme composantes par cultures
sexuelles, cultures générationnelles, cultures professionnelles, cultures régionales,
cultures étrangères, les mélanges culturels,… Ainsi, nous constatons que la définition
d’Abdallah-Pretceille et Porcher est la définition la plus globale. Elle comporte tous les
aspects mentionnés dans les autres définitions. En particulier, la culture est mise en
rapport avec d’autres dans une relation d’égalité.
En résumé, les chercheurs peuvent partager soit les mêmes points de vue, soit
les différents sur la « culture ». Celle-ci est connue comme une notion abstraite,
complexe et multidimensionnelle qui consiste en plusieurs définitions vastes et
profondes. Mais, en général, c’est l’ensemble de cultures particulières qui comprennent
les connaissances, les comportements, les cultures religieuses, les cultures régionales,
les cultures scientifiques, les cultures artistiques, … d’un individu, d’un groupe ou d’un
pays.
La culture reflète des valeurs, des faits dans la vie courante, c’est pourquoi elle
suit d’une manière ou d’une autre le développement de la société où elle existe. Elle
influence le mode de pensée, le mode de vie et les comportements de l'homme. Au fil
des années, les valeurs, les comportements, les rites changent et la culture doit
également évoluer.
Les cultures existent indépendamment dans le monde mais il existe toujours des
rapports, des contacts entre elles qui s’appelle « interculturel ». Alors, qu’est-ce que
l’interculturel ? Cette notion sera présentée dans la partie suivante.
1.2. « Interculturel »
C’est dans le milieu des années 1930 que le terme anglais « cross-cultural » est
apparu dans le domaine des sciences sociales à l’issue à des recherches concernant un
7
projet L’enquête interculturelle, qui a mis en place par Murdock2. Cet anthropologue a
fait des recherches ayant pour objectif de comparer les différentes cultures dans la
société américaine.
Depuis lors, plusieurs spécialistes comme Hall, Hofstede, Trompenaars ont
réalisé des recherches sur ce sujet et la notion « interculturel » commença à prendre
une ampleur importante en sciences humaines et sociales.
Selon Clanet, l’interculturel désigne « un mode particulier d’interactions et
d’interrelations qui se produisent lorsque des cultures différentes entrent en contact,
ainsi que l’ensemble des changements et des transformations qui en résultent »3.
Selon Abdallah-Pretceille (citée par De Carlo : 40), l’interculturel est une
construction susceptible de favoriser la compréhension des problèmes sociaux et
éducatifs, en liaison avec la diversité culturelle ; « le but d’une approche interculturelle
n’est ni d’identifier autrui en l’enfermant dans un réseau de signification, ni d’établir
une série de comparaisons sur la base d’une échelle ethnocentrée.
Méthodologiquement, l’accent doit être mis davantage sur les rapports que « je »
(individuel ou collectif) entretient avec autrui que sur autrui proprement dit…. Ainsi,
dans cette perspective, l’altérité n’est plus un phénomène objectif qu’il s’agirait de
décrire mais se présente comme un rapport dynamique entre deux entités qui se
donnent mutuellement » (2014 : 06)
Ainsi, l’interculturel est-il la circulation, le partage, l’enrichissement par les
différences entre deux ou plusieurs cultures ; la différence est la culture. Dans le même
sens, le Conseil de l’Europe définit l’interculturel comme l’échange, l’interaction des
reconnaissances des valeurs, des modes de vie,… que les individus et sociétés se
rapportent dans les relations avec les autres : « L’emploi du mot interculturel implique
2 GOODENOUGH W.H. (1994), G.P.Murdock (1897-1985), National Academy of Sciences,
Washington D.C, p.309.
3 CLANET C. (1990), L'interculturel; Introduction aux approches interculturelles en Éducation et en
Sciences Humaines, Toulouse: Presses universitaires du Mirail, p.22.
8
nécessairement, si on attribue au préfixe « inter » sa pleine signification interaction,
échange, élimination des barrières, réciprocité et véritable solidarité. Si au terme
culture, on reconnaît toute sa valeur, cela implique reconnaissance des valeurs, des
modes de vie et des représentations symboliques auxquelles les êtres humains, tant les
individus que les sociétés, se réfèrent dans les relations avec les autres et dans la
conception du monde. » (2014 : 06)
Nous pourrions déduire que l’interculturel est une notion complexe qui
comporte plusieurs définitions des spécialistes dans le monde entier. Chacun d’entre
eux étudie ce problème sous différents aspects, de différentes façons et avec de
différents objectifs. Mais en nous basant sur les définitions que nous avons
mentionnées ci-dessus, nous considérons que l’interculturel est une manière
caractéristique d’interactions et d’interrelations qui se produisent lorsqu’il y a des
contacts ou des rapports entre deux ou plusieurs cultures. Les résultats de l’interculturel
sont des changements, des transformations,…
Les études sur l’interculturel ont donné naissance à la communication
interculturelle. Alors, quelle est la définition de la communication interculturelle ?
Pourquoi est-elle toujours un sujet d’étude attirant ? Nous allons les présenter dans la
partie suivante.
2. Communication interculturelle
Il existe de nombreuses de définitions de communication interculturelle mais en
général, celle proposée par Ting-Toomey est la plus mentionnée. Selon elle : « les
éléments constitutifs d’une définition de communication interculturelle sont les
suivants :
Deux personnes (ou deux groupes)
De cultures différentes (définition très large de culture)
En interaction
9
Négociant un signifié commun »4
Aussi la communication interculturelle est-elle le contact entre deux ou
plusieurs personnes appartenant à des cultures différentes. Ils ont des actions
interactives non seulement pour communiquer mais aussi pour se comprendre.
Lorsqu’il y a des différences, des obstacles dans les échanges entre des cultures, les
individus doivent apprendre à s’adapter à ces difficultés. Autrement dit, ils doivent
s’habituer et équilibrer les différentes cultures. C’est le résultat du processus de
« négociation » mentionné dans la définition de Ting-Toomey, sans laquelle la
communication interculturelle n’existe pas. La définition de Ting-Toomey sur la
communication interculturelle est pertinente et nous la partageons. Il s’agit d’une
définition concise et complète qui englobe tous les facteurs et les aspects importants
qui contribuent à la réussite d’une communication interculturelle.
La communication interculturelle est un phénomène historiquement culturel qui
accompagne le développement de l’être humain. Il y a des millions années, les
nomades ont eu les échanges interculturels lorsqu’ils déplacent d’une région à l’autre.
Leur vie consiste en déplacement, au cours duquel ils contactent de différentes ethnies.
Lorsqu’ils s’installent dans telle ou telle région, ils doivent s’adapter à la culture de ce
nouveau milieu. Un autre exemple qui démontre l’historicité de la communication
interculturelle est la Route de la Soie. Née au IIè siècle avant J.C, elle est connue
comme un réseau de routes commerciales entre l’Asie et l’Europe. La Route de la Soie
a non seulement un fort impact d’intégration, d’économie mais elle joue encore un rôle
important dans la culture internationale. C’est la route des échanges commerciales et
aussi la route des échanges culturelles, scientifiques, esthétiques, etc. Plusieurs cultures
se sont réunies dans cette route et dans ce qu’on appelle la communication
interculturelle. La communication interculturelle existe non seulement dans le passé
mais elle accompagne le développement de l’homme. Maintenant que nous vivons à
4 SCHOEFFEL V., cinfo et THOMPSON P., consultante, Communication interculturel I, p.03.
10
l’ère de la mondialisation, les échanges interculturels sont plus que jamais
omniprésents dans la vie de l’homme.
La communication interculturelle provoque les questions sur les différences, les
obstacles dans le processus de l’adaptation des individus. Dans ce processus, le choc
culturel est une étape inévitable. Dans la partie suivante, nous nous intéressons à la
question du choc culturel.
3. Choc culturel
Lorsque des habitudes culturelles sont différentes entre le pays d’accueil et le
pays d’origine, les individus peuvent éprouver des changements et des difficultés
d’adaptation. Ceux-ci se développent de jour en jour, ils peuvent devenir le choc
culturel et gâcher le séjour à l’étranger. Cela nous amène à réfléchir sur le concept du
choc culturel qui sera présenté dans la première partie. Dans la deuxième partie, nous
soumettrons le modèle du choc culturel. Enfin, nous nous intéresserons aux symptômes
et aux causes du choc culturel.
3.1. Définition du « choc culturel »
La définition du « choc culturel » est introduite pour la première fois par
l’anthropologue Oberg en 1954, et se reflète au sentiment d’anxiété provoqué par le fait
de se trouver prolongé dans un contexte à la fois étranger et étrange. Selon Oberg, « Le
choc culturel est déclenché par l’anxiété provoquée par la perte de tous nos repères et
symboles familiers dans l’interaction sociale. Ceux-ci se composent des multiples
façons que nous avons de nous orienter dans la sphère des contacts quotidiens : quand
serrer la main et quoi dire lors d’une rencontre, quand et comment donner des
pourboires, […] comment faire des courses, quand accepter ou refuser les invitations,
quand prendre ou non les gens au sérieux. Ces repères et symboles qui peuvent être des
mots, des gestes, des mimiques, des coutumes ou des normes, sont acquis par chacun
en grandissant et son partie intégrante de notre culture au même titre que notre langue
11
ou les croyances que nous faisons nôtres. Notre tranquillité d’esprit et notre efficacité
dépendent de ces centaines de références dont, pour la plupart, nous ne sommes pas
conscientes. ». (1960)
Le choc culturel se résume à une expérience de stress et de désorientation vécue
par la personne qui doit apprendre à vivre dans une nouvelle culture. Le choc survient
quand l’individu quitte un milieu familier et connu pour se plonger dans un milieu
inconnu. Il survient alors une perte des nombreux repères qui orientent son action de
tous les jours.
Choueiri considère « le choc culturel comme un archétype communicationnel.
[…] Il est désigné avant tout un mécanisme personnel, subjectif et objet de
l'idiosyncrasie personnelle. Il demeure que de l'avis majoritaire le choc culturel
personnel résultant de la découverte de l'autre est un phénomène tenu pour bénéfique
et dans cette mesure, il est associé à des valeurs positives louées par tous : la
tolérance, la modération, l'adaptation, la flexibilité mentale, l'ouverture d'esprit,
l'enrichissement discursif, l'éducation de soi et le renouvellement personnel, la remise
en cause des préjugés et des stéréotypes collectifs hérités, l'autocritique et la
relativisation de l'ethnocentrisme,[…] » (2008 : 05-06).
Nous constatons ainsi que le choc culturel est personnel et dépend de la
disposition de réaction de chaque individu aux influences de divers agents extérieurs.
Contrairement à la définition d’Oberg, Choueri affirme que le choc culturel est associé
même aux valeurs positives comme la tolérance, l’adaptation, l’ouverture d’esprit,….
Le choc culturel est ainsi positif, complexe et c’est le processus de relativisation de soi
et de découverte de l’autre selon une mémoire vivante qui admet intégration,
acquisition, effacement, oubli, oblitération ; c'est la mémoire opérationnelle. Le choc
culturel aménage une sortie vers le haut, vers le neuf et le créatif au terme d'un
processus de maturation.
Lorsque nous travaillons sur le sujet du « choc culturel », il faut que nous
distinguions le « choc culturel » du « choc des cultures ». Selon Choueiri, ces deux
12
notions sont totalement différentes. La première est constructive et considérée comme
un moteur puissant du changement et de l’histoire tandis que la deuxième est
destructive et un frein à ces derniers. En outre, pour le choc culturel, l’adaptation à la
nouvelle culture et le présent sont les plus importants, c’est pourquoi il agit dans le
synchronique, il associe les cultures contemporaines. Au contraire, le choc des cultures
agit dans le diachronique, c’est-à-dire que l’héritage du passé détermine les cultures du
présent et même celles de l’avenir. De plus, le choc culturel est un affrontement
intérieur parce qu’on est sorti de soi pour se mettre à la place d’autrui, pour s’habituer
aux différences et les comprendre. Cependant, le choc des cultures est un heurt
extérieur entre les aspects des cultures. On peut dire que le choc culturel est le choc des
idées alors que le choc des cultures désigne le choc des personnes avec leurs intérêts
matériels. Particulièrement, les différences entre les cultures sont appréciées dans le
mécanisme du choc culturel mais elles sont méprisées dans celui du choc des cultures.
En d’autres termes, le choc des cultures refuse les reformulations, les changements,… ;
il est négatif, régressif et implique la consolidation de ses propres données, la fermeture
aux influences extérieures selon une mémoire « morte », héritée, inchangeable et
inadaptable.
En résumé, les experts affirment que tous les gens vivant à l’étranger, quelle que
soit la durée du séjour, doivent subir avec plus ou moins d’intensité les effets du choc
culturel. Le choc culturel est une expérience de stress et de désorientation chez les
individus qui doivent vivre dans les milieux étrangers. Mais il n’est pas totalement
négatif, le choc culturel porte également des valeurs positives car il aide les individus à
apprendre à s’adapter au nouveau milieu, à ouvrir les connaissances, l’esprit et
particulièrement à gagner en maturité.
Lorsque les individus sont dans la période du choc culturel, quelles sont les
phases devra-t-il passer ? Comment est-elle chaque étape du choc culturel ? Nous les
présenterons dans la partie suivante.
3.2. Modèle du choc culturel
13
Il existe de nombreux modèles de choc culturel (Oberg, 1954 ; Adler, 1972 ;
Bennet, 1993 ; Levine Adelman, 1993 ; Winkelman, 1994, White, 2007, entre autres).
Le choc culturel est généralement représenté par une courbe en "U". Les auteurs
constatent qu’il se compose des quatre phases décelées par Oberg : la lune de miel
(l’euphorie), le choc (la crise), l’ajustement (la récupération) et l’adaptation. Nous
constatons que le phénomène du « choc culturel » est un processus des différentes
étapes dont fait partie la crise avant de parvenir à l’adaptation.
LE PROCESSUS DU CHOC CULTUREL
Source: https://stagesud.ulb.ac.be/je-suis-sur-le-terrain/processus-dimmersion/136-
etapes-du-choc-culturel.html
3.2.1. Lune de miel (Euphorie)
Pour les différents individus, cette phase peut s’étendre aux premiers jours, aux
premières semaines, voire aux six premiers mois du séjour. Cette première étape se
caractérise par l’euphorie (Foster, 1962 ; Oberg, 1960, 1972) et la fascination (Smalley,
1963) provoquées par la nouveauté du pays d’accueil. C’est pourquoi on l’appelle la
14
lune de miel ou l’euphorie. À l’arrivée dans un nouveau pays, tout est nouveau,
exotique et tout semble parfait. En général, les étrangers ont une attitude très positive,
ils ont envie de tout voir, de tout goûter et de faire de nouvelles expériences ; ils sont
curieux de tout. Comme les individus viennent d’arriver au pays d’accueil, leur
interaction avec la population locale tend à être minimale, en outre, leurs connaissances
sont essentiellement théoriques car ils n’ont pas encore la chance d’expérimenter, de
vérifier les connaissances dans la vie réelle.
En bref, dans cette première phase, les individus font preuve de curiosité,
d’euphorie et ils sont prêts à s’intégrer, à s’adapter à la nouvelle culture. Cette période
est considérée par Oberg comme l’incubation du choc culturel.
3.2.2. Choc (Crise)
Cette phase se passe lorsque l’individu est conscient qu’il existe de nombreuses
différences et même des contradictions entre la culture d’origine et celle d’accueil.
Particulièrement, la confiance chez les individus est attaquée par ces différences. Cette
phase peut durer environ deux mois après la lune de miel. Dans cette période,
l’étranger peut commencer à avoir des symptômes négatifs tels que le stress, le manque
de sommeil, l'absence d'appétit et même de l'irritabilité. Il peut s’agir de la différence
de langue, de la façon de se comporter, de l’idéologie surtout. L’individu perçoit que
les comportements diffèrent, il est mal à l’aise, fatigué, stressé et cela peut l’amener à
une attitude de rejet envers la culture d’accueil.
Ainsi, au cours de cette période, l’individu peut devenir haineux, il critique un
bon nombre d’aspects de la nouvelle culture, il refuse la culture d’accueil. C’est
souvent aussi une période où l’étranger apprécie excessivement son pays d’origine
(Foster, 1962 ; Oberg, 1960,1972).
3.2.3. Ajustement (Récupération)
Si l’individu peut surmonter l’étape précédente, il réalise petit à petit que la
différence entre les deux cultures est inévitable. La marge entre les attentes du début et
15
la réalité ainsi que l’intensité et la sévérité du choc culturel chez l’individu dépend de
lui-même. Dans cette étape, il commence à accepter la réalité, les différences, les
difficultés et également les contradictions. Il approfondit sa connaissance de la langue
et élargit le cercle de ses connaissances, il s’ouvrira alors à la nouvelle culture. Sa
connaissance de langue, de culture, de coutumes, … devient plus grande, par
conséquent, il peut améliorer sa relation avec les autres personnes, il peut équilibrer sa
vie.
Cette phase peut se passer pendant trois mois. Certes, toutes les difficultés ne
seront pas résolues, certaines demeureront mais l’individu sera capable de s’adapter au
nouveau milieu, à équilibrer sa vie.
3.2.4. Adaptation
Au cours de cette dernière phase, l’individu sera capable de s’exprimer sans
difficulté, il acceptera la nouvelle culture et prendra plaisir à ses propres expériences.
En général, la phase de l’adaptation durera environ deux mois après l’étape de
l’ajustement. Comme l’a remarqué Oberg, que ce n’était pas que le milieu ait changé,
c’est l’individu qui a changé pour s’adapter aux nouvelles conditions de vie. Avec le
temps, l’individu sera en mesure d’appréhender les bons et les mauvais côtés de la
nouvelle culture et du nouvel environnement.
Selon les études, dans cette phase, il peut arriver trois cas :
Le premier cas est que où continuent les gens ne peuvent pas s’adapter à la nouvelle
culture, ils gardent les sentiments, les comportements, les opinions,… négatifs vers
la culture d’accueil.
Le deuxième cas est que où les gens sont devenus biculturel et se sentent bien dans
la culture d’accueil. C’est-à-dire que les étrangers sont aptes à équilibrer les deux
cultures d’origine et d’accueil, se débrouiller, s’adapter aux différences ainsi qu’aux
difficultés dans la vie.
16
Le troisième cas est que où les gens se sentent encore mieux dans son nouvel
environnement qu’ils ne l’étaient auparavant. Autrement dit, l’individu apprécie la
culture d’accueil, il est bien à l’aise dans le nouvel environnement. Il préfère même
la culture d’accueil à celle d’origine.
Dans cette dernière phase, l’individu acceptera plus ou moins les aspects de la
nouvelle culture, les positifs comme les négatifs et il peut rencontrer l’un des trois cas
de l’adaptation comme ci-dessus. Soit il ne peut pas s’adapter à la nouvelle culture, soit
il peut s’accommoder au nouveau milieu et devenir biculturel ou soit il peut s’adapter
parfaitement au nouvel environnement, même encore mieux que la culture d’origine.
En substance, le modèle du choc culturel comporte quatre étapes : la lune de
miel (l’euphorie), le choc (la crise), l’ajustement (la récupération) et l’adaptation. Il
s’agit d’un modèle typique qui porte des particuliers généralisés. Cependant, pour
chaque personne, il existe des aberrants sur la durée, les sentiments, les
comportements,…
Nous venons de présenter la définition ainsi que le modèle du choc culturel.
Cependant, pour bien résoudre le problème du choc culturel, il est nécessaire d’étudier
les symptômes et les causes du choc culturel. Nous les exposerons dans la partie qui
suit.
3.3. Symptômes et causes du choc culturel
3.3.1. Symptômes du choc culturel
Les symptômes associés au choc culturel peuvent varier en intensité, en durée et
en ordre d’apparition chez les individus nouvellement immigrés. Pour chaque phase du
choc culturel, les individus auront les différents symptômes. Par exemple, ils peuvent
ressentir de la surprise, du malaise, de l’inconfort, … quand ils trouvent les différences
ou les affrontements entre la culture d’origine et la culture d’accueil. Puis, l’individu ne
peut pas communiquer avec les autres, il ne peut pas les comprendre, alors, il s’isole,
17
passe beaucoup de temps seul et même évite tout rapport avec la population local. Il
aura des sentiments défavorables à l’endroit des habitants et de la culture d’accueil.
Pour plusieurs personnes ayant des symptômes graves, ils dorment toute la journée, ils
deviennent de moins en moins autistes, ils veulent rentrer au pays natal.
Généralement, tous les gens sont fatigués, stressés, ennuyés, déprimés,
désorientés,…. et ils sont incapables de se concentrer au travail, aux études. Dans cette
situation, certains prennent beaucoup de temps à surmonter les difficultés, à s’adapter
au nouveau milieu tandis que d’autres peuvent les surmonter plus facilement.
3.3.2. Causes du choc culturel
Selon les études de plusieurs spécialistes, il existe de nombreuses causes du
choc culturel. Nous partageons l’étude de Cortès selon lequel il y a quatre grandes
causes. Ce sont l’affrontement de cultures internes, l’échec communicatif, la perte des
repères et des codes et la crise d’identité. Nous clarifierons chaque cause du choc selon
Cortès à l’effet de créer la base pour l’analyse des difficultés des étudiants vietnamiens
en France dans les chapitres suivants.
3.3.2.1. Affrontement de cultures internes
Quand les individus nouvellement immigrés viennent à un nouveau pays, ils
doivent apprendre à s’habituer au nouveau milieu. Ils rencontreront les symptômes du
choc culturel à partir du moment où certains aspects valables dans la culture d’origine
de l’individu ne le sont pas dans la culture d’accueil. Autrement dit, c’est le moment où
il existe les affrontements dans les cultures internes. En effet, chaque culture interne
comporte ses propres traditions, mœurs, coutumes, comportements et croyance, ….
C’est elle qui oriente et décidera le mode de vie et de pensée des gens. Quand une
personne déménage dans un nouveau pays, il lui faudra du temps pour s’ajuster aux
façons dont les gens pensent et agissent. Certaines choses sont semblables tandis que
d’autres sont opposées aux siennes. C’est la raison pour laquelle les affrontements
18
apparaissent. L’individu rencontrera par conséquent plusieurs difficultés ce qui lui
provoque le choc culturel.
3.3.2.2. Echec communicatif
Quand l’individu apprend une langue, il doit s’exprimer dans une nouvelle
langue et se familiariser avec un langage non verbal (gestes, mimiques, etc.) tout aussi
nouveau. Pour chaque langue, la façon de s’exprimer, les codes de communication, la
signification du langage non verbal,…. sont différents. Alors, si l’individu ne les
maîtrise pas, il ne peut pas bien communiquer avec les autres. Particulièrement, la
communication est connue comme l’un des éléments indispensables dans la vie
humaine. Notre existence est tissée de communications. Personne ne peut exister,
développer sans communication ; spécialement dans un nouveau milieu, elle joue un
rôle beaucoup plus grand. Une fois que l’individu rencontre l’échec communicatif, il
s’adaptera alors difficilement à la culture d’accueil.
3.3.2.3. Perte des repères et des codes
Le choc culturel se passe à partir du moment où l’individu ne peut pas
interpréter consciemment et de façon automatique, comme il le fait dans sa culture
d’origine. Dans chaque culture, il existe des repères, des codes propres qui influencent
la pensée, l’action, l’habitude,…. de chaque personne. Ces repères peuvent être les
coutumes, les traditions, les mœurs, les rites, etc. Si les deux cultures sont différentes,
les personnes auront du mal à s’adapter aux nouveaux repères. Plus des repères et des
codes deviennent distincts, plus les individus rencontreront des obstacles dans la vie.
Ils seront choqués, stressés, désorientés,… et cela provoque normalement le choc.
C’est pourquoi la perte des repères et des codes est l’une des grandes causes du choc
culturel.
3.3.2.4. Crise d’identité
19
Selon le dictionnaire Petit Larousse, « l'identité » désigne le « caractère
permanent et fondamental de quelqu’un, d’un groupe » (1995 : 530). Elle peut
comprendre l’identité nationale, l’identité régionale, l’identité religieuse ou même
l’identité sexuelle, etc.
La crise d’identité se passe lorsque l’individu fait perdre la notion d’elle-même.
De façon générale, la culture d’accueil soit évaluée à partir de la culture d’origine. Pour
quelques personnes, la culture d’origine est considérée comme le seul modèle à suivre.
Par exemple, le mode de vie, les traditions, les mœurs, la religion,…. de la culture
d’origine influencent la perception de la réalité. S’il y a des différences entre la culture
d’origine et la culture d’accueil, c’est la culture d’origine qui entraîne l’individu à
rejeter, voire à incriminer inconsciemment la culture d’accueil.
Pendant la période de désintégration, une phase de transition, de confusion et de
désorientation apparaît de plus en plus à mesure que les différences de comportement,
de valeurs, d’habitudes sont plus évidentes. Les interprétations comportementales et
les compétences de communication se perturbent, ce qui développe la tension et la
frustration chez les individus, les sentiments de perplexité, de dépression, de
désorientation et donc la désintégration de l’homme.
Conclusion partielle
Nous avons tenté de donner un panorama de la théorie portant sur la culture, le
choc culturel et ses causes. Si au départ, le choc culturel est considéré comme un
phénomène négatif, une confrontation très stressante, aujourd’hui, il est plutôt
considéré comme une occasion pour le développement personnel, une étape de
maturation et aussi une chance d’élargir l’esprit permettant à une plus grande
conscience de soi.
Ce cadre constitue des outils importants pour l’analyse du choc culturel des
étudiants vietnamiens en France que nous menons dans la partie suivante.
20
CHAPITRE II
21
CHOC CULTUREL DES ETUDIANTS
VIETNAMIENS EN FRANCE
Au cours de notre recherche, nous nous sommes déterminées à étudier le choc
culturel chez des étudiants vietnamiens en France. Afin d’obtenir des données
authentiques et fiables, nous avons mené une enquête auprès de ceux qui ont étudié ou
qui sont en train de le faire en France. Dans le cadre de ce chapitre, nous présentons
trois parties qui portent sur la présentation du corpus, le choc culturel des étudiants
vietnamiens en France et les causes de ce phénomène.
1. Présentation du corpus
1.1. Présentation générale
Notre enquête est intitulée « Le choc culturel des étudiants vietnamiens en
France ». Elle a pour objectif d’identifier les difficultés des étudiants vietnamiens qui
ont déjà vécu ou vivent en France, d’en chercher les causes, de trouver quelques
solutions qu’ils ont appliquées afin de mieux préparer les futurs étudiants en France au
choc culturel. C’est pourquoi cette enquête consiste en un questionnaire portant sur les
difficultés, les sentiments chez les étudiants ainsi que leur solution appliquée pour
surmonter le choc culturel.
Pour réaliser cette enquête, nous avons strictement suivi les étapes
méthodologiques. Nous avons soigneusement travaillé pour définir l’objectif de
l’enquête, formuler les hypothèses de l’enquête, déterminer la dimension, notamment
l’échantillon de l’enquête. Nous avons aussi examiné le prétest, la rédaction définitive
du questionnaire, le choix du mode d’administration,… en résultat, nous avons reçu de
bons résultats.
En raison de la distance géographique, de la condition financière,… nous avons
choisi Internet comme mode d’administration, précisément, nous avons établi une
22
enquête en ligne et envoyé aux étudiants vietnamiens en France par e-mail, par le
réseau social,…
Après avoir décidé de réaliser une enquête afin d’avoir des statistiques, nous
avons déterminé son échantillon.
1.2. Echantillon
L’échantillon de notre recherche comprend 60 étudiants ayant déjà vécu en
France ou vivent maintenant en France. Parmi 60 enquêtés, il existe une variété sur le
niveau de langue, le niveau d’études, la durée de séjour en France, les domaines
étudiés, les régions vécues, …. Les enquêtés ont de différents niveaux de langue.
Certains ont suivi le programme d’enseignement bilingue, ils ont commencé à
apprendre le français dès l’âge de 6 ans. Ainsi, ils acquièrent un bon niveau de langue
et de solides connaissances de la culture française. Au contraire, il existe aussi les
débutants qui apprennent le français juste avant leur voyage. C’est pourquoi leur
niveau de langue est relativement faible.
Leur niveau d’études est aussi divers, soit ils sont étudiants en licence, soit ils
font des études en Master ou en Doctorat. Leurs domaines étudiés sont aussi
dissemblables comme l’économie, la littérature, la médecine, etc.
De plus, il a une différence en ce qui concerne leur durée de vie en France.
Certains vivent en France depuis 5 ou 6 ans. Ils y ont fait les études universitaires et
trouvé un travail, d’autres continuent à étudier en Master. Cependant, il y a aussi des
gens qui vivent en France depuis un an ou depuis plusieurs années. C’est le public
potentiel de notre enquête, car ils viennent de passer la période du choc culturel. C’est
aussi la raison pour laquelle nous ne ciblons pas les personnes venant d’arriver en
France. Comme ils n’ont pas encore d’expérience, ils ne sont pas en mesure de fournir
des informations fiables sur le choc culturel.
Finalement, l’échantillon de notre recherche est suffisamment étendu. Les
informations et les caractéristiques des enquêtés sont variées. Ainsi, les chiffres
peuvent être considérés comme authentiques et fiables.
23
La partie la plus importante de l’enquête est toujours le questionnaire. Ce
dernier nous aide à connaître exactement la période du choc culturel des étudiants, à
identifier les estimations et vérifier également les hypothèses.
1.3. Questionnaire
Notre enquête comporte 13 questions parmi lesquelles il y a de différents types
de question comme questions à choix multiples, questions ouvertes, questions fermées
à réponse unique et questions combinée entre la question fermée à réponse unique et la
question à choix multiple (QCM). Toutes ces 13 questions portent sur six aspects. Ce
sont la préparation avant le voyage (question no 1,2) ; les sentiments avant, pendant la
phase du choc culturel (question no 3, 10), le sentiment général du séjour en France
chez les étudiants (question no 13) ; la durée des sentiments avant ce phénomène
(question no 4), la durée de la phase du choc culturel chez eux et de l’étape de
l’adaptation (question no 7,12) ; les difficultés rencontrées pendant leur séjour des
étudiants (question no 5,6) ; les causes objectives et subjectives de ce phénomène
(question 8,9) ; les stratégies prises par eux-mêmes pour surmonter le choc (question no
11). Nous avons, alors, 7 questions à choix multiples, 2 questions ouvertes, 3 questions
fermées et une question combinée.
Nous avons décidé d’utiliser ces types de question (les questions à réponse
unique, les questions à choix multiples, les questions ouvertes) pour de nombreuses
raisons. Grâce aux questions fermées, nous pouvons recueillir des informations dans un
but précis. Par contre, nous pouvons élargir les opinions personnelles des enquêtés via
les questions ouvertes. D’ailleurs, tous les deux types de question facilitent notre
travail statistique, analytique et synthétique.
Pour chaque question fermée à réponse unique ou question à choix multiples,
nous donnons toujours une marge de liberté. Cette dernière a pour objectif de faire
s’exprimer les enquêtés de peur que les réponses proposées dans l’enquête ne puissent
pas couvrir toutes les réalités. Aussi, donnons-nous cette option pour avoir des
réponses nuancées.
24
Ces questions nous permettent d’obtenir des statistiques et de comprendre la
situation du choc culturel des étudiants vietnamiens. Chaque question porte un but
précis et est classée selon l’ordre des étapes du processus d’adaptation au choc culturel.
Les deux premières questions ont pour but d’identifier la préparation et les sentiments
des sujets avant le voyage. Il y a deux autres questions servant à découvrir les
difficultés chez les étudiants vietnamiens en France. Les deux questions portant sur les
causes du choc culturel nous aident à mieux comprendre leur situation. En outre, nous
mettons trois questions sur les sentiments généraux et ceux des individus avant et
pendant l’étape de la crise. Pour la durée de chaque période du séjour, elle comporte
trois questions. La question restante consiste à identifier leur stratégie appliquée pour
surmonter le choc culturel.
Nous pourrons vérifier et confirmer ou infirmer nos hypothèses émises au départ
en nous basant sur les résultats de l’enquête qui fait l’objet de la partie qui suit.
1.4. Résultats
Le taux de réponse pour cette enquête est de 100%. Les informations relatives
au choc culturel étant présentées dans cette enquête sont les estimations obtenues
auprès une vue générale.
Taux de réponse de l'enquête
« Le choc culturel des étudiants vietnamiens en France »
Type de question Interrogé Répondant Taux de réponse
Question à choix multiples 60 60 100%
Question ouverte 60 60 100%
25
Question combinée 60 60 100%
Total 60 60 100%
Généralement, le résultat de l’enquête est de bonne qualité, les enquêtés donnent
les réponses qui sont riches en informations, ce qui nous permet de mieux comprendre
la situation des étudiants vietnamiens en France et de développer notre recherche de
manière adéquate.
Avant d’aborder en détail les difficultés rencontrées chez les étudiants
vietnamiens en France, nous allons traiter les résultats de l’enquête selon l’ordre des
questions posées dans le questionnaire.
Question 1 : Comment vous étiez-vous préparés avant d’aller en France?
(plusieurs réponses possibles)
Cette question nous aide à identifier la préparation des étudiants avant le
voyage. En général, les étudiants ont une bonne préparation pour leur séjour en France.
Ils cherchent des informations importantes, préparent des matériels nécessaires,
notamment en ce qui concerne la finance,…
26
La plupart des personnes (80%) cherchent des informations nécessaires ; 75%
des répondeurs font attention à la préparation financière ; 70% des étudiants continuent
à apprendre le français pour améliorer et perfectionner leur langue. La préparation des
matériels (50%) et la préparation mentale (40%) sont aussi nécessaires. 45% des
étudiants établissent des contacts avec des étudiants vietnamiens en France, contre 15%
qui établissent le contact avec des Français.
Alors, quelles informations prépare-t-on avant de partir en France ? Nous le
présenterons à travers la question suivante.
27
Question 2 : Avant de partir en France, avez-vous eu des connaissances sur la
France?
Cette question nous permet de connaître plus exactement la préparation des
étudiants avant leur voyage, ce qu’ils cherchent et connaissent. En général, presque
tous les étudiants préparent des connaissances sur la France avant le voyage. Ils
découvrent plusieurs aspects dans la vie comme la culture, la géographie, les paysages,
le climat,….
Si oui, lesquelles ?
28
En observant le tableau ci-dessus, nous pouvons constater que 95% des enquêtés
ont des connaissances sur la France avant leur voyage. Seulement 5% des étudiants
n’en ont pas assez. À travers ce tableau, nous relevons également les connaissances, les
informations auxquelles les étudiants accordent de l’importance. Ce sont les
connaissances sur la culture, le climat (75%), sur la géographie (60%), sur les paysages
(55%). Les étudiants s’intéressent également à la politique, l’histoire, la population, les
mœurs et les coutumes,…. Seuls 35% des étudiants cherchent des informations sur les
habitants en France, 30% sur la politique, 28.3% sur l’histoire et particulièrement, 25%
sur les mœurs et les coutumes français.
À partir de ces deux premières questions, nous pouvons déduire que les
difficultés chez les étudiants proviennent en partie de la préparation avant le voyage. Ils
ont généralement une préparation avant le voyage mais les connaissances ne sont pas
suffisantes. Ils cherchent seulement des informations qui les intéressent comme les
paysages, le climat, la géographie,… en revanche, les informations indispensables
comme les habitants, les mœurs et les coutumes,… ne sont pas appréciées.
29
Question 3 : Quand vous êtes arrivé(e) pour la première fois en France, quels
étaient vos sentiments ? (plusieurs réponses possibles)
Nous posons cette question afin de découvrir les sentiments chez les étudiants
au début du voyage. Quand les étudiants arrivent en France, ils ont des sentiments
différents. Ils peuvent être curieux, excités, euphoriques,… mais aussi inquiets, affolés,
…
En observer les chiffres, nous constatons que la plupart d’entre eux (73.3%) sont
curieux(ses) de leur voyage. En outre, plusieurs personnes (26.7%) sont joyeuses.
Certaines sont inquiètes et d’autres ont d’autres sentiments.
Question 4 : Pendant combien de temps avez-vous eu ces sentiments ?
Couramment, la durée des sentiments du début du séjour se varie selon la
circonstance de chaque individu. Ces sentiments peuvent durer environ une semaine,
un mois, d’un mois à trois mois ou même plus de six mois. Grâce à cette question, nous
comprenons la durée des sentiments mentionnés dans la question précédente.
30
Le tableau montre que 35.6% des étudiants gardent leurs premiers sentiments du
séjour pendant environ une semaine et 32.2% de deux semaines à un mois. La durée
d’un mois à trois mois appartient à 13.6% des enquêtés, contre 5.1% de trois à six
mois. Particulièrement, 10.2% des personnes interviewées vivent ces sentiments
pendant plus de six mois. Il y a aussi quelques cas où la durée n’est pas dans la gamme.
Question 5 : Au début de votre séjour en France, quelles difficultés avez-vous
rencontrées dans la communication avec les Français natifs ? (plusieurs réponses
possibles)
Notre recherche porte sur le choc culturel, partant, les difficultés des étudiants
sont l’une des questions les plus importantes. La cinquième question sert donc à relever
les difficultés rencontrés chez les étudiants vietnamiens dans la communication avec
les français natifs. Nous remarquons que les difficultés des étudiants vietnamiens dans
31
la communication sont diverses. Certaines personnes ne peuvent pas comprendre ce
que disent les français natifs, d’autres les comprennent mais ils ne sont pas capables de
s’exprimer. Pour d’autres cas, c’est la timidité qui produit des obstacles dans la
communication.
À travers les statistiques, nous constatons que presque la moitié des individus ne
peuvent pas comprendre ce que disent les natifs (48.3%), contre 36.7% qui les
comprennent mais ils ne peuvent pas s’exprimer en français. 43.3% ne se sentent pas à
l’aise dans la communication, c’est aussi le taux des personnes qui ne trouvent pas de
quoi parler. Le manque de confiance, la timidité dans la communication sont les
problèmes de 35% des étudiants. En outre, il y a 16.7% des répondeurs qui ne
comprennent pas le sens des gestes, des mimiques utilisés par les français. Il existe
32
toujours d’autres difficultés chez les étudiants dans la communication, ainsi, nous
proposons la sixième question pour mieux comprendre leur difficulté, non seulement
dans la communication mais encore dans la vie quotidienne et dans les études.
Question 6 : En dehors des difficultés ci-dessus, est-ce que vous en avez rencontré
d’autres ? Lesquelles ?
C’est une question ouverte qui permet aux individus de s’exprimer exactement
leur opinion. Les réponses reçues de cette question sont variées, elles nous donnent une
vision plus large, plus objective sur les obstacles chez les étudiants dans la vie
quotidienne comme dans leurs études. À côté de certaines personnes qui ne rencontrent
aucune difficulté, les autres nous partagent de nombreuses idées. À titre d’exemple, la
nostalgie est un grand obstacle pour les vietnamiens vivant à l’étranger. Leur famille,
leurs proches, les plats vietnamiens, les amis au Vietnam,… leur manquent beaucoup.
En outre, les problèmes financiers, de logement, de programme d’études et la
solitude… constituent également des préoccupations chez les étudiants vietnamiens en
France.
Il est aussi nécessaire que nous connaissions la durée pendant laquelle les
individus doivent faire face aux difficultés, autrement dit, la durée du choc culturel.
Question 7 : Pendant combien de temps avez-vous rencontré ces difficultés ?
Cette question sert à relever la durée de l’étape du choc culturel chez les
étudiants vietnamiens en France. Elle est dissemblable et selon le cas, elle peut durer
un mois, deux mois ou plus.
33
En observant les chiffres, nous apercevons que la moitié (50%) des personnes
doivent confronter au choc culturel pendant plus de deux mois. 25% plus d’un mois,
contre 21.7% pendant le premier mois. 3.3% des enquêtés proposent une durée
différente.
Pour comprendre un problème et puis le résoudre, nous devons saisir ses causes.
Nous posons des questions portant sur les causes des difficultés chez les étudiants,
qu’elles soient objectives ou subjectives.
Question 8 : Selon vous, quelles sont les causes objectives des difficultés que vous
avez rencontrez ?
Il y a de nombreuses causes objectives dont la prononciation, l’intonation, le
lexique, l’habitude dans la communication,…. Ce sont les causes essentielles et
souvent rencontrées.
34
Selon le résultat de l’enquête, les grandes causes objectives sont le style de
communication des interlocuteurs (55%), le lexique utilisé (51.7%), la prononciation
(41.7%) et la façon de s’exprimer (40%). De plus, 23.3% affirment la raison de
l’intonation contre 5% d’entre eux trouvent d’autres causes comme la vitesse
d’élocution, le rythme. Particulièrement, les étudiants prétendent que le volume du
parleur n’est pas la cause des difficultés.
À côté des causes objectives, nous affirmons qu’il existe des causes subjectives
qui produisent des difficultés dans la communication ainsi que dans la vie. Via la
question suivante, nous pouvons concevoir les causes subjectives du choc culturel.
35
Question 9 : Selon vous, quelles sont les causes subjectives des difficultés que vous
avez rencontrées ?
Il y a également plusieurs causes subjectives du choc culturel non seulement
dans la communication mais encore dans la vie quotidienne et dans les études. Ces
causes peuvent être le manque de lexique, de confiance à parler, de la préparation avant
le séjour, …
Le tableau indique que les causes subjectives primordiales sont le manque de
lexique (51.7%), la timidité (51.7%), le manque de connaissances socio-culturelles
(46.7%) et la capacité d’expression (33.3%). Les autres causes proviennent de l’échec
communicatif (23.3%), du manque de préparation avant le voyage (18.3%), de
l’affrontement de cultures internes (11.7%), de la perte des repères et des codes
(11.7%). La crise d’identité est la cause de 6.7%, contre 1.7% des personnes ayant
d’autres causes.
36
Lorsque les individus rencontrent ces difficultés, ils doivent confronter au choc
culturel, quels sont les sentiments, l’état psychologique, l’état d’esprit des étudiants ?
Nous vous présenterons dans la question suivante.
Question 10 : Quand vous avez rencontré ces problèmes, comment vous sentiez-
vous? (plusieurs réponses possibles)
Par cette question, nous pouvons comprendre les sentiments, l’état
psychologique des étudiants vietnamiens pendant le choc culturel. Leur état
psychologique est varié. Ils peuvent se sentir seuls, tristes, désorientés, stressés, surpris,
etc.
En observant les statistiques, nous notons que les sentiments essentiels dans
cette période sont le stress (56.7%), la tristesse (43.3%), la dépression (35%). En outre,
28.3% se sentent désorientés, 26.7% sont nostalgiques, contre 25% désespérés.
Certaines personnes se trouvent inquiets (20%), d’autres sont surpris (18.3%). 8.3% ont
d’autres sentiments comme énervés, solitaires ; particulièrement, certaines personnes
n’ont aucun sentiment négatif.
37
Après avoir connu les difficultés, les causes ainsi que quelques symptômes du
choc culturel, il est nécessaire de connaître des solutions appliquées par les étudiants
pour survivre les difficultés et le choc culturel. La question suivante les présentera.
Question 11 : Qu’est-ce que vous avez fait pour survivre ces difficultés ? (plusieurs
réponses possibles)
Il a y beaucoup de manières pour surmonter le choc culturel. Pour les étudiants
vivant en France, ils peuvent établir des contacts, des relations avec les entourages,
avec les Français ; ou leur demander de l’aide pour s’adapter aux différences,… La
solution souvent appliquée est de rester en contact avec la famille et les amis.
Le tableau montre que l’établissement des contacts et des relations avec des
Français est la solution la plus choisie par les étudiants vietnamiens afin de survivre le
choc culturel (55%). En outre, 46.7% demandent de l’aide aux Français natifs et aux
amis vietnamiens en France ; 45% choisissent de rester en contact avec la famille, les
proches, les amis,… au Vietnam. 40% des enquêtés restent calmes et cherchent les
causes de ces difficultés pour les résoudre eux-mêmes, contre 36.7% qui cherchent à
approfondir leurs connaissances linguistiques ou socio-culturelles, …
38
Question 12: Après combien de temps êtes-vous arrivé(e) à surmonter la plupart
des difficultés et à vous adapter à la vie en France ?
Cette question nous aide à connaître la durée de l’adaptation chez les individus.
Ce temps varie selon les individus. Il peut durer une semaine, de deux à trois semaines,
un mois, deux mois, trois mois ou plus,…
Via les chiffres, nous apercevons que la plupart des étudiants (35%) doivent
prendre plus de trois mois pour surmonter la plupart des difficultés et s’adapter au
nouveau milieu. 28.3% doivent prendre trois mois pour s’adapter à la nouvelle culture.
Un mois est la durée d’adaptation de 25% des étudiants, contre 6.7% de deux à trois
semaines et 3.3% prennent une semaine.
39
Question 13 : Quelle était votre impression lors de votre séjour en France? Est-ce
que vous gardiez toujours la même impression après votre voyage?
Cette question ouverte a pour objectif de nous fournir une vision générale sur le
sentiment ainsi que les opinions personnelles sur le séjour en France chez les étudiants
vietnamiens. Les informations données dans les réponses sont riches. Certaines
personnes gardent toujours la même impression avant et après leur voyage en France.
Pour eux, les Français sont en général chaleureux et gentils, le pays est très beau et les
paysages sont magnifiques. En outre, après un certain temps vécu en France, ils
gardent toujours la curiosité pour ce pays comme lors des premiers jours.
Mais un bon nombre de personnes changent leur impression après leur voyage
en Hexagone. Un étudiant nous partage : « La France est toujours un beau pays pour
moi mais personnellement, la vie n'est pas en rose. Elle n'est pas vraiment comme ce
que l'on a vu dans les films/livres. Avec les changements physiques et mentaux, la
France n'est pas celle que j'ai vue il y a 5 ans. ». D’autres disent que leurs impressions
ont beaucoup changé après le départ en France et elles continuent à changer au fil des
années où ils vivent dans ce pays.
Somme toute, à partir de ces données et des résultats de notre enquête sur les
difficultés des étudiants vietnamiens en France, nous avons présenté une vue
d’ensemble sur le corpus de notre mémoire. En appliquant la méthode analytique,
statistique et synthétique, nous avons rassemblé de nombreuses informations utiles
pour les parties suivantes qui portent sur les difficultés des étudiants vietnamiens en
Frances et leurs causes.
En analysant les résultats de l’enquête, nous constatons qu’il est facile que les
étudiants vietnamiens rencontrent le choc culturel pendant leur séjour en France. Alors,
nous menons la partie suivante pour discuter ce phénomène et leurs raisons.
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2. Discussion
À partir de questionnaire, nous pouvons comprendre à la manière générale sur le
choc culturel, ses symptômes et ses causes. Cependant, afin de mieux comprendre,
nous synthétisons les problèmes de ce phénomène dans la partie qui suit.
2.1. Choc culturel des étudiants vietnamiens en France
Dans cette partie, nous nous intéressons aux difficultés des étudiants
vietnamiens ayant déjà vécu ou vivant maintenant en France. En général, il y a de
nombreuses difficultés qui proviennent de la communication, des différences
culturelles, du mode de vie,…. Cependant, dans le cadre de cette partie, nous ne
mentionnons que les plus grandes difficultés, les plus rencontrées et les plus typiques
dans la période du choc culturel chez eux.
En premier lieu, ce sont des obstacles dans la communication. Il est sûr que tous
les étudiants arrivant en France doivent avoir acquis un certain niveau en français. En
effet, l’une des conditions obligatoires pour faire les études en France est que les
étrangers aient l’attestation de DELF/DALF5 ou de TCF6. Le niveau peut varier mais le
minimum doit être le DELF B1 ou le TCF à 350 points. Toutefois, les étudiants
vietnamiens rencontrent régulièrement des difficultés dans la communication. Il arrive
qu’ils ne comprennent pas ce que disent les français natifs ou les autres étrangers.
Selon les statistiques que nous avons reçues, il arrive que les individus comprennent
tout ce que disent les natifs mais qu’ils ne peuvent ni répondre, ni s’exprimer en
français. En outre, un problème populaire est que les Français ne comprennent pas ce
que disent les étudiants vietnamiens. La raison de ces difficultés est que la réussite de
communication comporte plusieurs facteurs dont le facteur linguistique n’est pas
suffisant. À côté des facteurs linguistiques, les facteurs culturels influencent beaucoup
5 DELF: Diplôme d’étude en langue française
DALF : Diplôme approfondi en langue française
6 TCF: Test de connaissance du français
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le processus de codage et décodage dans la communication. Si les interlocuteurs n’ont
pas le même référent, il est difficile de comprendre et répondre au message même s’ils
partagent la même langue. Dans le cas des étudiants vietnamiens, les obstacles dans la
communication sont inévitables en raison des différents facteurs communicatifs.
Ce sont les difficultés dans la communication qui déçoivent et découragent les
étudiants qui viennent à peine en France. Tout semble difficile, tantôt ils ne
comprennent pas les Français, tantôt ce qu’ils disent est mal compris, ce qui leur donne
de la pression et les rend de plus en plus timides. Particulièrement, à partir des
problèmes de communication, de nombreux autres obstacles et ennuis seront entraînés.
En deuxième lieu, les vietnamiens trouvent de l’embarras quand ils utilisent les
moyens de transport. La France est appréciée par la modernité, y compris les moyens
de transport. Les transports en commun (trains, métros, autobus, TGV, RER,…) sont
également moins coûteux et plus rapides que les véhicules personnels (automobiles,
motos). C’est pourquoi ils sont les premiers choix de déplacement des étudiants.
Cependant, le réseau de transport français est beaucoup plus différent et compliqué que
celui au Vietnam. En raison de la différence, il est difficile pour les étudiants
vietnamiens de comprendre des lignes, des instructions, des fonctionnements des
moyens de transport. Les étudiants nous disent qu’ils prennent beaucoup de temps pour
être familier avec ces moyens. En outre, les questions concernant les procédures
administratives comme OFII7, CAF8,… leur rendent fatigués. Le problème du travail
administratif de la France est la lenteur et la complication. Les enquêtés partagent
qu’ils doivent prendre environ un ou deux mois pour obtenir de l’argent de CAF. La
démarche est complexe et ils doivent envoyer plusieurs fois des documents nécessaire
à la CAF. Cela leur provoque la fatigue et aussi l’inconfort.
En troisième lieu, l’un des ennuis graves chez les étudiants réside en difficultés
dans les études. En effet, le système éducatif de la France est bien différent de celui du
7 OFII : Office Français de l’Immigration et de l’Intégration
8 CAF : Caisse nationale des allocations familiales
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Vietnam. Le programme d’études, la méthode d’enseignement-apprentissage,… sont
étrangers pour les étudiants vietnamiens. S’y ajoutent des difficultés dans la
compréhension orale, dans la prise de notes, dans le travail en groupe, etc. Les
étudiants sont vraiment stressés, fatigués, déprimés,… car le but essentiel de leur
séjour en France est d’étudier.
En quatrième lieu, ce sont les difficultés financières. Les frais d’études,
l’assurance sociale, le loyer, la nourriture, les transports,… sont les préoccupations de
chaque étudiant étranger, c’est parce que le coût de vie en France est plus élevé que
celui au Vietnam. Malgré les soutiens du Gouvernement français aux études et au
logement, leurs soucis financiers restent encore très importants.
Parfois, les étudiants rencontrent également des ennuis concernant la
discrimination, le préjugé. Les enquêtés nous partagent que pour les européens, tous les
asiatiques sont chinois, ils doivent subir la moquerie de certains camarades envers les
étudiants asiatiques. Par conséquent, ils se sentent blessés et de plus en plus timides, ce
qui empêche leur intégration dans la société française.
En outre, comme la France est connue pour son éducation ouverte, il y a de
nombreux étudiants venant de différents pays dans le monde. Les étudiants vietnamiens
doivent alors faire connaissance, communiquer et s’adapter non seulement à la culture
française, mais encore à d’autres cultures. Certains étudiants nous disent qu’ils
rencontrent des difficultés avec d’autres étrangers. À titre d’exemple, les étudiants
vietnamiens disent qu’il est difficile de faire connaissance avec des étudiants
américains. Ces derniers sont assez froids et certains n’aiment pas les asiatiques.
Pour les étudiants vietnamiens, le problème le plus souvent rencontré est la
nostalgie. Le Vietnam, la famille, les proches, les amis, les plats vietnamiens,… leur
manquent beaucoup. Certes, ils peuvent contacter, téléphoner aux parents, aux frères,
sœurs via les moyen de communication modernes comme Skype, Facebook, le
téléphone portable,… mais ils ont toujours besoin de contacts directs et de partage. De
plus, en raison du décalage horaire, de la technologie de communication au Vietnam, la
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communication entre les étudiants en France et d’autres au Vietnam n’est pas toujours
facile. C’est pourquoi les étudiants vietnamiens se sentent seuls et nostalgiques.
De plus, à côté de ces difficultés, les problèmes psychologiques sont aussi
importants. Selon le résultat de notre enquête, le processus du choc culturel chez les
étudiants vietnamiens est semblable au modèle proposé par Oberg. C’est-à-dire qu’ils
passent quatre phases du choc culturel, de la lune de miel avant le choc à l’adaptation
après la crise. Au début de leur séjour, quand ils viennent d’arriver en France,
généralement, ils sont curieux, euphoriques. Tout est nouveau et ils ont envie de
découvrir les pays. Cette période dure principalement d’une semaine à trois premiers
mois du séjour. Pour les mois suivants, ils trouvent de nombreux obstacles dans les
aspects de la vie comme la communication, le mode de vie, les habitudes, …. Ils se
sentent tristes, désespérés, stressés, déprimés, désorientés,…. Quelques-uns souhaitent
même retourner au Vietnam. Cependant, après être retour au calme, ils commencent à
résoudre les problèmes, cherchent à s’adapter au nouvel environnement et leur
circonstance devient meilleure. La plupart des étudiants doivent prendre plus de trois
mois pour passer le choc culturel et s’habituer à la nouvelle vie en France.
En résumé, le choc culturel est une période que chaque étudiant étranger doit
passer. Les difficultés, les changements psychologiques, la durée de chaque phase,…
peuvent être différents chez l’un et chez l’autre mais en général, il y a toujours des
points essentiels et particulièrement, les étapes du choc culturel des étudiants
vietnamiens ressemble au modèle décelé par Oberg.
Nous venons d’étudier le choc culturel des étudiants vietnamiens ayant vécu ou
vivant maintenant en France. Nous ne pourrons résoudre les problèmes qu’une fois que
nous aurons saisi leurs causes. Nous allons maintenant chercher les causes de ce
phénomène.
2.2. Causes du choc culturel des étudiants vietnamiens en France
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Après avoir soigneusement étudié, nous constatons qu’il y a deux types de
causes du choc culturel. Ce sont les causes objectives et les causes subjectives. Il est
certain qu’à côté des raisons communes, il existe de nombreuses différences entre les
deux cultures en ce qui concerne le choc culturel. Nous nous permettons de n’exposer
que les plus essentielles.
2.2.1. Causes objectives
Les causes objectives sont d’origine des facteurs externes. Nous apercevons que
la cause objective la plus grande du choc culturel consiste en différences entre une
culture asiatique et une culture occidentale. Ce sont ces différences culturelles qui
provoquent la plupart des problèmes dans la vie des étudiants étrangers, précisément
dans la vie des étudiants vietnamiens en France.
2.2.1.1. Valeurs culturelles
Chaque culture porte de valeurs différentes qui sous-tendent nos attitudes,
comportements et fonctionnements, que nous en soyons conscients ou pas, que nous
agissions en harmonie ou en contradiction avec elles. Les valeurs sont considérées
comme le filtre au travers duquel nous percevons et évaluons les attitudes et les actions
des autres.
Selon une étude publiée sur The Hofstede centre9 qui compare les valeurs
culturelles de la France et du Vietnam, la plus grande différence entre les deux pays
réside dans le fait que l’un appartient à la culture individualiste et l’autre à la culture
collectiviste. Ces deux types de cultures expriment le degré de liberté d'un individu par
rapport à un groupe. L’individualisme est une notion ayant plusieurs sens. Selon
SES.Webclass.fr10, au sens courant et restreint, l’individualisme désigne l'égoïsme,
9 The Hofstede centre (https://geert-hofstede.com) est un site d’Internet exploité par Itim international. Il est basé sur la recherche validée de Geert Hofstede. Le centre Hofstede propose des outils précieux pour nous aider à visualiser les différences culturelles et leur impact.
10 SES Webclass est mis à disposition selon les termes de la Licence Créative Commons 4.0 : Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale.
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l'individualiste ne pense qu'à lui-même sans se préoccuper des autres. Au sens
sociologique, l'accent est mis sur l'autonomie de l'individu par rapport aux règles
collectives. En d’autre termes, la culture individualiste apprécie les valeurs
personnelles, c’est l’identité en termé de « Je ». En outre, les priorités portent sur les
objectifs individuels. À titre d’exemple, pour les Français, les informations privées sont
inviolables. Les questions sur le salaire, l’âge des femmes sont interdites dans la
communication. Dans la famille française, les parents privilégient leur bien-être
personnel, leur bonheur, leur liberté, la preuve est que le taux de divorce est très élevé.
L’individualisme se traduit également par l’accroissement du droit des enfants. En
général, ces derniers ont la vie indépendante depuis très jeunes.
Pour certaines personnes, l’individualisme est relativement égoïste car les
individus pensent toujours à eux-mêmes. Contrairement à l’individualisme chez les
Français, les Vietnamiens adoptent la culture collectiviste. Utilisée par Durkheim, le
collectivisme désigne l'ensemble des valeurs communes au sein d'un groupe social.
C’est pourquoi la culture collectiviste met en valeur l’identité en termes de “Nous” et
porte les objectifs de groupe. Il est sûr que la culture collectiviste porte des priorités au
groupe et la gestion de groupe aussi. Opposé à la réciprocité optionnelle de la culture
individualiste, celle de la culture collectiviste est obligatoire, les individus dans le
groupe doivent se soutenir mutuellement pour les buts communs. À l’opposé des
situations des Français, les Vietnamiens apprécient la solidarité familiale. Le père joue
le rôle de chef de la famille, la mère joue le rôle maternel, les enfants doivent obéir aux
parents et ils vivent ensemble jusqu’au mariage des enfants. La culture vietnamienne
aime la solidarité, la communauté de la famille, alors, les individus évitent le divorce.
Le droit des enfants n’est pas aussi fort que dans la société individualiste.
Les valeurs des cultures individualiste et collectiviste affectent plusieurs aspects
dans la vie des hommes. À titre d’exemples, les Français ne prennent pas l’initiative
dans la communication avec les étrangers, mais ils les aident quand même lorsque
ceux-ci le leur demandent. Dans les études, les étudiants occidentaux préfèrent
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travailler individuellement à ceux de groupe. De plus, les cultures individualistes et
collectivistes se manifestent clairement dans la culture alimentaire. En France, quand
on va au restaurant, chacun a son propre plat, on ne le partage pas tandis que dans la
culture vietnamienne, tout le monde choisit ensemble les plats et les partage pendant le
repas. Ce mode de vie a choqué énormément les étudiants vietnamiens.
2.2.1.2. Style de communication
Le style de communication est la manière de s’exprimer, de communiquer avec
des mots ou de manière non-verbale, para-verbale. Les styles de communication se
développent au fil des siècles et des générations, en lien étroit avec les valeurs
culturelles, normes et comportements des groupes ou des personnes concernés. Chaque
personne possède une manière préférée de communiquer, c’est-à-dire un style de
communication. Ainsi, il existe de nombreux styles de communication au sein d’une
culture ou dans les différentes cultures. Dans ce sens, les styles de communication chez
les Français et chez les Vietnamiens sont dissemblables.
Comme la plupart Occidentaux, les Français préfèrent le style de
communication direct. Ils disent ce qu’ils pensent et les interlocuteurs peuvent chercher
le message dans les mots utilisés. Par contre, les Vietnamiens préfèrent le style indirect,
c’est-à-dire qu’ils favorisent l’utilisation de proverbes, des métaphores, du silence,….
Le message peut être cherché hors des mots utilisés. Particulièrement, les Français ont
le sens de critique, cela fait partie de la culture. Ils donnent toujours les commentaires,
ils montrent directement leur point de vue tandis que les Vietnamiens ne le font pas.
Les asiatiques en général et les Vietnamiens en particulier n’ont pas l’habitude de faire
les critiques car ces derniers peuvent provoquer les conflits, les blessures,…. On ne les
apprécie pas, par contre, lorsqu’on parle, on donne souvent des compliments, des
flatteries. De plus, lorsque les Français parlent, ils ont aussi l’habitude d’exprimer leurs
émotions. Ils montrent leurs sentiments comme de la joie, de la tristesse, de la
déception, de la colère, etc. Cependant, lorsque les Vietnamiens communiquent avec
les autres, ils expriment peu leurs émotions. Ils gardent leurs sentiments, même leurs
47
pensées et les gèrent depuis l’intérieur. Dans ce cas, quelles sont les causes de ces
différences dans le style de communication ?
Dans la culture communicative des Vietnamiens, ces styles sont basés sur le
respect pour l’autre. Mais il n’est pas semblable que celui de la France. Dans la culture
communicationnelle, les Français aiment la franchise, l’honnêteté. Ils disent ce qu’ils
pensent et montrent leurs émotions pour établir la compréhension mutuelle et aussi par
respect pour les autres. Pour eux, l’expression des sentiments et des critiques
permettent de mieux comprendre les autres, de mieux connaître leurs propres points
forts et points faibles. Ce style de communication les aide également à se sentir vivants
et connectés. En revanche, le style de communication des Vietnamiens est tout-à-fait
différent. Selon Tran Ngoc Them, en général, les Vietnamiens apprécient la délicatesse,
la discrétion et aussi l’harmonie dans les relations. De plus, la face est considérée
comme un élément important pour les Vietnamiens. Ils attachent une grande
importance à leur réputation. C’est pourquoi ils n’ont pas l’habitude de dire
directement ce qu’ils pensent, de faire des critiques, d’exprimer les émotions de peur
que leurs paroles soient dures, blessantes pour autrui. En bref, ce style a pour objectif
de garder la face des interlocuteurs.
2.2.1.3. Comportements para-verbaux
Une autre cause du choc culturel mentionnée par plusieurs étudiants est les
différences des comportements para-verbaux. Le para-verbal est l’ensemble des
signaux accompagnant l’articulation du matériel verbal. Les phénomènes concernant le
para-verbal sont variés mais les études sur le para-verbal s’intéressent particulièrement
au débit, à l’intonation, aux pauses, au rythme d’un énoncé, etc. Parmi ces facteurs, les
étudiants vietnamiens trouvent de grands obstacles de débit et d’intonation.
Le débit ou autrement dit, la vitesse de l’élocution cause en effet de nombreuses
ennuis chez les étudiants dans la communication. Cette vitesse varie considérablement
d’une société à l’autre. Elle se diversifie aussi d’un individu à l’autre, d’un sexe à
l’autre et bien entendu d’une situation à l’autre. Par ailleurs, en France, le débit féminin
48
est plus rapide que le débit masculin. En outre, le débit peut changer selon la situation,
le sentiment des interlocuteurs. Il devient plus rapide que d’habitude dans les situations
d’urgence ou lorsque les interlocuteurs sont dans l’état d’excitation, de colère.
Généralement, la vitesse d’élocution de la langue française est plus rapide que celle de
la langue vietnamienne. La langue française est connue comme une langue synthétique.
Elle se définit par la combinaison de morphèmes langagiers, autrement dit, un mot
comporte plusieurs morphèmes. La langue vietnamienne est en revanche une langue
isolante, c’est-à-dire qu’un mot est un morphème. C’est pourquoi les Français parlent
plus rapidement que les Vietnamiens. Ainsi, il est relativement difficile pour les
étudiants vietnamiens de poursuivre la vitesse d’élocution des Français, même pour les
étudiants qui ont un certain niveau de français.
À côté du débit, l’intonation des Français provoque également des difficultés
dans la communication. L’intonation est considérée comme « une notion subjective qui
nous permet de distinguer un mode d'expression logique d'un autre (question,
commandement, continuation, finalité, etc.) ou une simple attitude émotive d'une autre
(surprise, curiosité, impatience, peur, joie, etc.). »11 (1966 : 02). L’intonation joue un
rôle important dans la communication en français. Un même énoncé peut changer de
sens lorsque son locuteur utilise une autre intonation. Nous prenons à titre d’exemple
l’énoncé suivant : « Il est là ». Avec une intonation descendante, cette parole est une
assertion. Mais avec l’intonation montante, cette parole peut être une question (« Il est
là ? ») ou une phrase exclamative (« Il est là ! »). Ainsi, nous ne pouvons pas nier le
rôle important de l’intonation dans la langue française. Cependant, dans la langue
vietnamienne, une langue tonale, l’intonation dépend de chaque mot qui porte un ton
caractéristique. Les tons en vietnamien comprennent six types dont l’un est sans
marque (-) et les cinq autres caractérisés par l’accent grave ( ), l’accent aigu ( ), leˋ ˊ
point sous la voyelle ( ), le tilde sur la voyelle (~), le point d’interrogation sur laˌ
voyelle ( ). Ce sont les grandes différences entre la langue française et vietnamienne.ʼ
11 DELATTRE P., The French Review, 1996, p.02.
49
C’est pourquoi l’intonation française constitue un grand obstacle pour les étudiants
vietnamiens dans la communication.
2.2.1.4. Comportements non-verbaux
La communication non-verbale est considérée comme l’un des aspects clés de la
communication. Les premiers messages d’un être humain sont non-verbaux : les gestes,
les postures, les regards, les sourires,…. Selon les études sur la communication du
chercheur américain Mehrabian, le non-verbal occupe 93% des effets de la
communication12. Parmi les comportements non-verbaux, les gestes sont présentés
comme un grand défi de la communication entre les étudiants vietnamiens et les autres.
En effet, ils portent des significations différentes selon les pays. Pour les Français,
former un cercle rond avec le pouce et l’index signifie généralement « zéro »
ou « nul » ; dans quelques cas, il veut dire aussi « Excellent ! », « C’était parfait »
tandis que pour les Vietnamiens, cela signifie « OK », « d’accord ». En général, les
Français utilisent beaucoup de gestes quand ils parlent. Au contraire, les Vietnamiens
n’en utilisent pas beaucoup. C’est pourquoi les étudiants vietnamiens ne comprennent
pas ou interprètent mal les gestes utilisés par les Français. Parfois, ils les trouvent
bizarres.
À côté des causes mentionnées ci-dessus, selon le résultat de notre enquête, les
autres causes du choc culturel des étudiants proviennent des différences dans la
prononciation entre les Français et les francophones, des variations entre le français
standard appris dans les livres et le français parlé dans la vie quotidienne, etc. Ces
différences empêchent la réussite de la communication.
Par ailleurs, la perte de code et des repères, la crise d’identité dans la vie
provoquent aussi le stress des étudiants vietnamiens. Les étudiants adoptent la culture
vietnamienne qui est différente de celle de la France. À titre d’exemple, les règles dans
la communication des Vietnamiens et des Français sont dissemblables. Les étudiants
12 MEHRABIAN A. (1981), Les messages silencieux : la communication implicite des émotions et des
attitudes, publiée sur le web officiel de MEHRABIAN A. (http://www.kaaj.com/psych/)
50
vietnamiens aperçoivent que ces habitudes hétérogènes limitent leur compréhension et
leur adaptation dans la société. Ces repères ne sont pas le soutien pour eux, les
étudiants peuvent aussi confronter à la crise d’identité. Cela veut dire qu’il est difficile
pour les étudiants d’accepter la réalité, ils critiquent les aspects différents dans la
culture français. D’autre part, les changements psychologiques influencent aussi le
processus d’adaptation des étudiants. Les étudiants doivent vivre seuls dans un
nouveau milieu. Le manque de la famille, la nostalgie leur rendent déprimés. Leur
processus d’adaptation devient plus long et difficile.
2.2.2. Causes subjectives
Les causes subjectives proviennent des étudiants eux-mêmes, c’est la raison
pour laquelle elles sont diverses. Chaque étudiant a ses propres raisons, que ce soit le
manque de préparation avant le départ, le manque de connaissances de langue ou la
timidité,…. Dans cette partie, nous présenterons quelques causes subjectives qui sont
souvent relevées par les étudiants.
2.2.2.1. Manque de connaissances (linguistiques, socio-culturelles,…)
Manque de contacts avec les Français ou les Francophones, le processus
d’apprentissage du français au Vietnam se limitent plutôt dans les méthodes de langue,
hors du contexte. Par ailleurs, la méthode d’apprentissage des étudiants reste encore
très passive. Beaucoup d’entre eux se contentent de consulter les mots nouveaux sans
les réviser ultérieurement ni les mettre en pratique. Par conséquent, leurs connaissances
de langue, particulièrement leurs vocabulaires sont limités.
En outre, la polysémie et l’homonymie sont les phénomènes souvent rencontrés
dans la langue française. La polysémie désigne un mot qui a plusieurs sens. Dans les
contextes différents, il exprime les sens différents. Par exemple : le mot « bande » est
un mot polysémique. Il porte les sens suivants :
51
Long et étroit morceau d’une matière mince et souple (tissu, papier,
plastiques, etc.) que l’on met sur ou autour quelque chose pour le
consolider, le protéger, l’orner, etc.
Chose de forme étroite et allongée.
Pièce de tissu servant à bander une plaie, à envelopper une partie du
corps.
Géométrie : partie d’un plan limitée par deux droites parallèles.
Armement : disposition d’assemblage de cartouches utilisé pour
l’alimentation des armes automatiques à grand débit.
Etc.
Les homonymes sont les mots qui se prononcent de la même façon mais dont
l’orthographe et le sens sont différents. Par exemple : le mot « père » et « paire »
Père [p r] (n.m)ɛ : Homme qui a engendré ou qui a adopté un ou
plusieurs enfants / Créateur d’une œuvre, promoteur d’une doctrine,
d’une technique…
Paire [p r] (n.f)ɛ : Ensemble de deux choses identiques et/ou symétriques
qui sont destinées à être utilisées en même temps, qui vont habituellement
l’une avec l’autre / Objet unique composé de deux pièces semblables et
symétriques…
Ce sont ces difficultés linguistiques qui empêchent les étudiants dans la
communication et dans l’intégration à la société française. Le manque de
connaissances socio-culturelles est aussi une cause du choc culturel chez les étudiants.
Afin de vivre dans un nouvel environnement, il est nécessaire d’avoir des
connaissances sur la société, la culture de ce pays.
2.2.2.2. Timidité dans la communication
52
Les enquêtés confirment que leur timidité est l’une des grandes causes des
difficultés dans la communication. Cela provoque aussi l’échec dans la communication
avec autrui. La timidité se définit comme une tendance à se sentir mal à l’aise, et à
rester en retrait dans ses contacts avec d’autres, notamment lors de nouvelles
rencontres, de conversations, de simples échanges de paroles dans la vie de tous les
jours. Selon l’étude de Tran Ngoc Them (2006), les Vietnamiens aiment communiquer
avec les autres mais ils sont timides. Les Vietnamiens en général et les étudiants
vietnamiens en particulier ne peuvent pas communiquer à l’aise avec les étrangers,
certains n’osent même pas parler aux étrangers. Leur timidité est d’autant plus
importante qu’ils ne sont pas confiants en eux-mêmes. Ils se sentent alors du stress, de
la pression et de la peur de s’exprimer. Cela empêche leur intégration à la
communication avec les Français, donc, leur adaptation à la société du pays d’accueil.
2.2.2.3. Capacité d’expression
En apprenant et parlant une langue étrangère, nous avons tendance à garder
notre mode de pensée et d’expression, qui est gravé depuis toujours par notre culture
d’origine. De même, les étudiants vietnamiens ont l’habitude de penser et de parler à la
manière des Vietnamiens. Ils pensent et raisonnent en vietnamien, ensuite ils traduisent
leur pensée en français. En addition du manque de lexique, les étudiants s’expriment
avec difficultés, lenteur, complexité, ce qui est opposé au style direct et linéaire des
Français. C’est pourquoi il arrive que les étrangers ne comprennent pas ce que disent
les étudiants vietnamiens. Cela provoque même des malentendus dans la
communication.
Conclusion partielle
Les statistiques authentiques et précises recueillies de l’enquête que nous avions
menée nous ont fourni des informations précieuses sur le choc culturel des étudiants
vietnamiens en France.
53
En général, leur choc culturel est semblable au modèle proposé par Oberg. Leurs
problèmes rencontrés pendant cette période sont aussi variés, de la communication au
mode de vie et de pensée, de la vie quotidienne aux études,…. Les difficultés
d’adaptions des étudiants vietnamiens sont expliquées de façon subjective et objective.
D’une part, il y a des facteurs externes comme les valeurs culturelles, les styles de
communications, les comportements non-verbaux, para-verbaux, .... D’autre part, il y a
des causes subjectives qui viennent des étudiants vietnamiens eux-mêmes. Dans ce
groupe, il existe le manque de connaissances, la timidité de communication, etc. Tous
ces éléments constituent des barrières au processus d’adaptation des étudiants
vietnamiens à la société française.
54
CHAPITRE III
STRATEGIES EN VUE DE SURMONTER LE
CHOC CULTUREL
Le choc culturel est connu comme une période inévitable pour tous les étrangers
lorsqu’ils vivent dans un nouvel environnement. Particulièrement, ce phénomène est
nécessaire pour la maturité, le développement et la perfection personnels. Nous
affirmons que cette période porte les aspects négatifs comme les aspects positifs. Pour
bien s’adapter à la nouvelle culture, il faudrait avoir des stratégies pour limiter les
aspects négatifs tout en valorisant les aspects positifs. Dans ce chapitre, nous présenterons tout d’abord les solutions prises par les
étudiants vietnamiens face au choc culturel. Nous en proposerons ensuite d’autres
stratégies visant à mieux préparer les futurs étudiants vietnamiens au choc culturel. 1. Solutions prises par les étudiants vietnamiens eux-mêmes
Pour surmonter le choc culturel, il est nécessaire d’avoir de bonnes solutions.
Les solutions appliquées par les étudiants sont variées car chacun a sa propre méthode.
Pourtant, selon le résultat de notre enquête, il y a quelques solutions communes et
considérées comme efficaces.
Tout d’abord, les étudiants établissent des contacts, des relations avec les
anciens étudiants. Il existe plusieurs sites internet et groupes, forums des étudiants
vietnamiens en France. Via ces moyens d’information, les étudiants peuvent recueillir
beaucoup de partages, d’expériences, d’opinions et des conseils utiles pour le séjour en
France. Les anciens étudiants peuvent donner une vision générale sur tout le voyage,
leurs expériences et leurs conseils sont vraiment efficaces. En outre, il y a aussi le
groupe d’UEVF – Union des étudiants vietnamiens en France. Ce groupe aide les
étudiants à avoir des informations mises à jour en France, des soutiens dans les
situations difficiles en France. Cette union pour les étudiants vietnamiens est aussi la
55
deuxième maison où ils peuvent rencontrer, partager des difficultés, s’entraider,
s’encourager, organiser ensemble les grandes fêtes du Vietnam.
Le contact avec les français natifs joue un rôle important. Ils demandent de
l’aide des natifs et des amis vietnamiens en France. Ces solutions sont très efficaces
pour améliorer leur situation. Les difficultés dans la communication, dans la vie
quotidienne, dans les études, … sont résolues au fur et à mesure. Dans un nouveau
milieu, grâce à l’aide des natifs, les étrangers peuvent premièrement améliorer leurs
connaissances linguistiques, notamment, leur compétence de compréhension orale et de
production orale. Ils peuvent également perfectionner leur prononciation, leur style de
communication…. Au niveau supérieur, ils comprendront les figures de styles, les
proverbes souvent utilisés, les mots dans leurs nuances, les implicites, ce qui leur
permet de s’intégrer vraiment dans la communication avec les Français. Les problèmes
communicatifs, les ennuis pour les cours à l’université seront ainsi traités. En outre, les
étudiants peuvent apprendre, élargir leurs connaissances culturelles comme les mœurs,
les coutumes, les habitudes, les règles dans la vie, les traditions, etc. Les natifs sont les
meilleurs enseignants.
Ensuite, l’état psychologique est l’élément le plus important dans toutes les
situations. Pour les étudiants faisant des études à l’étranger, il est nécessaire d’avoir un
soutien solide de la part de la famille. Lorsqu’ils sont stressés, fatigués dans la nouvelle
vie, l’encouragement de la famille, des proches, des amis les rendent plus forts. C’est
aussi eux qui leur donnent des conseils. C’est pourquoi l’une des solutions prises pour
lutter contre le choc culturel chez les étudiants est de rester en contact avec la famille,
les proches et les amis….
Enfin, pour plusieurs individus, ce qui est le plus essentiel pour surmonter le
choc est de trouver les causes du problème. C’est-à-dire qu’ils essayent d’être calmes
et d’analyser leurs difficultés pour les résoudre. C’est une bonne solution, car tous les
problèmes seront bien résolus si nous connaissons leurs causes. Quand les étudiants
peuvent bien traiter les difficultés, leur vie, leur état d’esprit deviennent meilleurs.
56
En un mot, ces solutions sont utilisées pour surmonter le choc chez les étudiants
vietnamiens. Il en reste encore d’autres, c’est à chacun de choisir celles qui
conviennent à sa situation et à sa personnalité.
À côté des solutions prises par les étudiants eux-mêmes, nous nous permettons
de proposer quelques stratégies pour mieux préparer les futurs étudiants en France au
choc culturel. La partie suivante présentera non seulement des stratégies de prévention
mais aussi celles qui sont utilisées pendant le choc.
2. Stratégies proposées
Plus on a de bonnes stratégies de prévention, plus on peut limiter le choc
culturel. Le choc culturel est connu comme un phénomène inévitable, alors, il est
nécessaire d’avoir des stratégies efficaces pour le surmonter.
2.1. Stratégies de prévention
Comme nous l’avons souligné dans l’analyse des données, les difficultés que les
étudiants vietnamiens rencontrent souvent concernent en partie la préparation avant
leur séjour en France.
Tout d’abord, il est nécessaire que les étudiants s’informent les informations sur
leur pays d’accueil. En d’autres termes, ils doivent chercher des informations sur la
France et sur la région où ils vivront et feront des études, notamment, des informations
concernant la culture, les mœurs, les coutumes, les habitants, le climat, le mode de vie,
le niveau de vie, les transports, le logement, les procédures administratives,…. Ces
aspects affectent directement leur vie en France. Plus ils en connaissent, plus leur choc
sera minimisé et plus l’adaptation au nouveau milieu sera rapide. Pour avoir des
connaissances en ces aspects, les étudiants peuvent consulter sur l’Internet. Il est
préférable de demander des renseignements auprès de ceux qui ont des expériences en
France, c’est un bon moyen de trouver des informations les plus pratiques et
actualisées.
57
Puis, il est nécessaire que les étudiants se préparent une bonne psychologie. Ils
doivent accepter que les cultures soient différentes. L’ère de l’intégration et d’échange
culturel domine notre vie actuelle, il est donc facile de faire connaissance avec des
étrangers, d’où les étudiants peuvent découvrir de nombreuses cultures. Les étudiants
devraient poser des questions à des amis étrangers, porter ensuite attention à leur point
de vue, à leurs caractéristiques. Cela les aide à avoir plus de connaissances sur les
modes de vie et de pensée des étrangers.
Ensuite, une bonne solution pour lutter contre la solitude une fois arrivée à
l’étranger est de prévoir les moyens de rester en contact avec la famille, les proches, les
amis,…. Avant le voyage, ils sont en mesure de demander à leur famille, leur amis de
leur prendre contact régulièrement via les moyens de communication ou les réseaux
sociaux, etc.
Enfin, les étudiants devraient établir un plan précis pour leur séjour avant de
partir. La planification les aide à avoir une vision d’ensemble pour leur séjour, prévoir
des difficultés et envisager des solutions. À côté du plan, un journal intime est aussi un
bon outil. Il sert à rappeler aux étudiants la raison de leur séjour.
Un autre point important à souligner, c’est qu’il faut éviter d’idéaliser la vie en
France. Chaque pays a ses atouts mais également ses problèmes et ses aspects négatifs,
de sorte qu’ils doivent garder une vision objective envers la France, la vie en France et
les Français. Cette préparation permet aux étudiants de relativiser les stéréotypes.
2.2. Stratégies pendant le choc
La période du choc culturel est inévitable pour chaque personne dans un nouvel
environnement. Cette période est relativement dure, stressante, déprimante,… il est
ainsi nécessaire que les étudiants adoptent des méthodes pour se sentir plus à l’aise
dans un nouveau milieu et surmonter la crise. Particulièrement, il est obligatoire
58
d’accepter et de faire face au choc culturel. Ce n’est pas un signe de faiblesse, au
contraire, les étudiants doivent avoir le courage de confronter aux difficultés, aux
différences pour trouver les solutions et s’agrandir dans la vie.
Tout d’abord, il est nécessaire d’améliorer les compétences linguistiques,
grammaticales, interculturelles… des étudiants. Etant un individu qui apprend le
français comme langue étrangère, il ne doit pas se contenter de la compétence
linguistique qui comprend la compétence grammaticale, lexicale, phonologique,
orthographique…. Ces compétences occupent une place importante dans la
communication. C’est pourquoi les étudiants doivent approfondir leurs
compétences linguistiques pour améliorer l’échec communicatif. Ils peuvent les
améliorer en apprenant les règles, les vocabulaires,…. En outre, les étudiants
accentuent aussi la compétence interculturelle qui leur permet de prendre en compte
l’expérience et le point de vue d’autre. Cette compétence joue le rôle essentiel dans les
échanges. À côté de l’auto-apprentissage, il faut que les étudiants communiquent,
discutent avec les Français et les étrangers afin d’amender les compétences nécessaires.
Puis, il est nécessaire que les étudiants aient une bonne attitude face au choc. En
d’autre terme, un esprit ouvert vers la culture d’accueil est un élément primordial.
Lorsqu’ils rencontrent les obstacles dans la vie et dans les études, ils doivent relativiser
leurs propres valeurs, leurs propres croyances et comportements. Il faut accepter des
différences, les équilibrer et les rendre plus familiers. La curiosité est également un
élément pour surmonter le choc culturel. Si les étudiants gardent la curiosité pour le
nouveau pays, ils apprendront, découvriront, étudieront sans cesse, cela leur permet
d’élargir les informations, les acquis et ils rencontreront moins de difficultés. Alors, il
faut garder toujours la curiosité et l’esprit ouvert pendant le séjour.
Ensuite, les étudiants doivent acquérir de nouvelles connaissances qui portent
sur la culture française, sur la société française, sur un groupe social, etc. Pendant le
choc, ils existent de nombreuses difficultés. Si les étudiants acquièrent bien ces
59
connaissances, ils seront moins choqués et pourront résoudre ces difficultés. Les
connaissances ne sont jamais suffisantes, c’est pourquoi il est nécessaire de les élargir.
En outre, la participation aux activités culturelles et sportives est indispensable
dans cette période. Ces activités sont variées, par exemple, visiter une exposition, aller
au concert, pratiquer un sport, etc. Cela les aide à non seulement élargir leurs
connaissances culturels, leurs relations, mais encore se sentir moins stressés et mieux à
l’aise.
Enfin, comme les étudiants sont fatigués, stressés face au choc, il est nécessaire
qu’ils prennent soin d’eux-mêmes. Ils devraient bien manger, dormir suffisamment,
éviter toutes les pensées négatives, les actions nuisant à la santé et à la psychologie. La
bonne santé est une bonne base pour faire toutes les choses.
Conclusion partielle
Dans ce troisième chapitre, nous avons présenté d’une part, les stratégies prises
par les étudiants vietnamiens pour lutter contre le choc. D’autre part, quelques
stratégies avant et durant le choc sont suggérées pour les futurs étudiants. Les
suggestions de prévention servent à minimiser la gravité du choc culturel alors que les
stratégies durant le choc servent à traiter ce phénomène. Les étudiants seront mieux
équipés en appliquant ces stratégies.
CONCLUSION GENERALE
De nos jours, la mondialisation, le citoyen du monde, l’interculturel,… sont des
termes omniprésents qui accentuent les tendances actuelles du monde. Nous ne
60
pouvons pas nier leurs impacts internationaux comme l’élargissement de la coopération
internationale, la promotion du développement économique et de l’échange
international, etc. Cependant, les rencontres entre les différentes cultures provoquent
également de grands problèmes. Particulièrement, pour les étudiants faisant leurs
études à l’étranger, ce n’est pas une expérience facile. Le problème du choc culturel est
inévitable et il devient une préoccupation de tout le monde dans l’ère de
l’internationalisation.
Au cours de notre travail de recherche, nous avons essayé de donner une vue
d’ensemble sur le choc culturel. Notre mémoire a pour but d’étudier le choc culturel
des étudiants vietnamiens en France, ensuite d’identifier les raisons ainsi que les
solutions prises par eux-mêmes pour proposer enfin des suggestions visant à aider les
futurs étudiants. À cette phase de la recherche, nous pouvons affirmer que les
hypothèses formulées au début de la recherche ont été vérifiées et que les questions que
nous nous étions posées ont trouvé leurs réponses.
Pour obtenir ce résultat, nous avons construit un cadre théorique solide dans le
premier chapitre avec des notions de base telles que la culture, l’interculturel et aussi le
choc culturel. Ces notions sont multidimensionnelles, plusieurs chercheurs les ont
étudiées et jusqu’aujourd’hui, elles restent toujours attirantes. Ce chapitre nous a
permis d’analyser, de synthétiser et de comprendre les problèmes des étudiants
vietnamiens en France.
Le deuxième chapitre a été destiné à l’analyse de l’enquête et à la discussion sur
le choc culturel des étudiants vietnamiens en France et sur ses causes. Quant à
l’enquête en ligne, nous avons menée auprès des étudiants vietnamiens qui ont étudié
ou le font actuellement en France. Cette enquête a été soigneusement réalisée et nous a
fourni des résultats riches en informations. À partir des résultats de l’enquête, nous
pouvons mieux comprendre des problèmes des étudiants. Ils proviennent de différents
aspects dans la vie comme les études, les valeurs culturelles, les modes de vie et de
pensée, la communication, etc. Ce sont les raisons qui provoquent des sentiments
61
négatifs des étudiants pendant la crise (inquiets, désorientés, stressés, déprimés,
nostalgiques,…). À partir de ces difficultés des étudiants, nous avons cherché les
causes qui sont aussi nombreuses. Elles proviennent des différences entre les cultures
vietnamienne et française en ce qui concerne les valeurs culturelles, les comportements
non-verbaux (les gestes, les proxémiques,…), les comportements para-verbaux (le
débit, l’intonation, le rythme,...), le manque de connaissances (lexiques, socio-
culturels, ...), la timidité de parler chez les étudiants, etc. Ce chapitre est un outil
indispensable pour que nous puissions finir notre travail. Elle nous a permis de
connaître l’état des difficultés et des causes primordiales du choc culturel des étudiants
vietnamiens en France.
Le troisième chapitre a présenté des stratégies pour lutter contre le choc culturel
des étudiants. D’une part, nous avons exposé des solutions prises par les étudiants eux-
mêmes. Ce sont des solutions souvent appliquées et elles sont considérées comme
efficaces pour surmonter le choc culturel. Ces solutions sont variées. Les étudiants
demandent l’aide d’autres étudiants, des natifs pour s’habituer au nouveau milieu. Ils
gardent le contact avec la famille et les amis pour lutter contre la solitude. D’autre part,
nous proposons aussi des solutions pour limiter des difficultés des étudiants avant et
pendant le choc culturel. Des solutions de prévention servent à aider les futurs
étudiants à avoir une bonne préparation avant le voyage. La bonne préparation limite
des difficultés pendant le séjour. Nous avons aussi proposé des solutions telles que
l’amélioration des compétences linguistiques et interculturelles, l’établissement des
attitudes positives (l’esprit ouvert, la tolérance, la curiosité envers la culture d’accueil,
…). Ces solutions aident les étudiants à mieux s’adapter au nouvel environnement et à
surmonter les obstacles dans la vie et dans les études.
Nous espérons que cette étude sur le choc culturel pourra aider les futurs
étudiants en France. Ils y trouveront les symptômes, les causes et les stratégies pour
lutter contre ce phénomène. Ainsi, ils peuvent avoir une meilleure préparation sur la
psychologie, sur les connaissances, …. Les étrangers pourront également mieux
62
comprendre les Vietnamiens à travers cette étude et les aider à s’adapter au nouveau
milieu. De plus, notre recherche est aussi utile pour les consultants en éducation. Ils
peuvent donner des conseils exacts aux personnes qui veulent faire leurs études en
France. Par ailleurs, notre mémoire a pour objectif d’aider, d’élargir les connaissances
de la communication interculturelle des étudiants de notre département. Les
informations posées dans cette étude peuvent aider les étudiants de notre département à
mieux comprendre le processus du choc culturel qui est une partie importante de
communication interculturelle. Nous souhaitons enfin que cette recherche puisse aider
les individus qui s’intéressent à ce sujet et que ce soit une contribution modeste aux
études sur l’interculturel.
Cette étude, malgré nos ambitions et nos efforts, est loin d’être parfaite. Il est
inévitable que notre travail comporte des lacunes et des imperfections. Il serait
souhaitable par exemple d'établir le corpus plus large et plus varié avec des entretiens
dirigés pour pouvoir avoir des descriptions plus détaillées et en tirer des conclusions
plus précises. Nous aurions également voulu exploiter ce sujet auprès des expatriés
vietnamiens en France. Mais faute de temps et d'expériences, nous n'avons pas pu
aborder ces problèmes. Nous souhaiterions recevoir des remarques et des conseils afin
de pouvoir améliorer et approfondir ce sujet dans la prochaine recherche.
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages français :
63
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communication interculturelle, Presse Universitaire de France, Paris.
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2. http://www.ymca.int/fileadmin/library/6_Communications/1_General_Tools/Co
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3. https://www.bve.ulaval.ca/etudiants-etrangers/vivre-a-quebec/choc-culturel-et-
adaptation/
4. Http://communicationorganisation.revues.org/2928?lang=en
5. http://www.lintereculturel.org/lere-en-milieu-interculturel/elements-deducation-
interculturels/
ANNEXE
Sexe :
66
� Homme� Femme
Âge : …………………….
Domaine d’études : ……………………………………..
Questionnaire :
1. Comment vous étiez-vous préparés avant d’aller en France? (plusieurs réponses
possibles)
� Chercher des informations nécessaires
� Apprendre le français
� Préparer des matériels nécessaires
� Contacter des amis en France et leur annoncer votre voyage
� Etablir des relations avec des étudiants vietnamiens en France
� Etablir des relations avec des Français
� Préparation mentale
� Préparation financière
� Autres
2. Avant de partir en France, avez-vous eu des connaissances sur la France?
� Oui
� Non
Si oui, lesquelles ?
67
� La politique
� La géographie
� Les paysages
� Le climat
� Le domaine maritime varié
� L’histoire
� Le patrimoine
� La culture
� Les habitants
� Les mœurs et les coutumes
� Autres
3. Quand vous êtes arrivé(e) pour la première fois en France, quels étaient vos
sentiments ? (plusieurs réponses possibles)
� Euphorique
� Curieux(se)
� Affolé(e)
� Rien de spécial
� Autres
4. Pendant combien de temps avez-vous eu ces sentiments ?
� Environ une semaine
68
� De deux semaines à un mois
� D’un à trois mois
� De trois à six mois
� Plus de six mois
� Autre
5. Au début de votre séjour en France, quelles difficultés avez-vous rencontrées
dans la communication avec les Français natifs ? (plusieurs réponses possibles)
� Vous ne pouviez pas comprendre ce qu’ils disent
� Vous compreniez tout ce qu’ils disent mais vous n’avez pas la capacité de
parler, de communiquer
� Vous ne compreniez pas le sens des gestes et des mimiques quand ils parlent
� Vous ne pouviez pas communiquer à l’aise avec eux
� Vous n’osiez pas parler, communiquer ; vous manquiez de confiance
� Vous ne saviez quoi dire
� Autres
6. En dehors des difficultés ci-dessus, est-ce que vous en avez rencontré d’autres ?
Lesquelles ?
.................................................................................................................................
.................................................................................................................................
7. Pendant combien de temps avez-vous rencontré ces difficultés ?
� Pendant le premier mois
69
� Plus d’un mois
� Plus de deux mois
� Autres
8. Selon vous, quelles sont les causes objectives des difficultés que vous avez
rencontrées ?
� La prononciation des interlocuteurs
� Le volume du parleur
� L’intonation
� Le lexique utilisé
� La façon de s’exprimer
� Le style de communication
� Autres
9. Selon vous, quelles sont les causes subjectives des difficultés que vous avez
rencontrées ?
� Le manque de lexique
� La capacité de s’exprimer
� La timidité
� Le manque de connaissances socio-culturelles
� Le manque de préparation avant le voyage
� L’échec communicatif
70
� L’affrontement de cultures internes
� La perte des repères et des codes
� La crise d’identité
� Autres
10. Quand vous avez rencontré ces problèmes, comment vous sentiez-vous?
(plusieurs réponses possibles)
� Triste
� Surpris(e)
� Désespéré(e)
� Affolé(e)
� Déprimé(e)
� Désorienté(e)
� Nostalgique
� Stressé(e)
� Autres
11. Qu’est-ce que vous avez fait pour survivre ces difficultés ? (plusieurs réponses
possibles)
� Être calme et chercher les causes de ces difficultés pour les résoudre
� Approfondir la connaissance linguistique, socio-culturelle, …
� Rester en contact avec la famille, les amis,….
71
� Demander de l’aide aux natifs et aux amis vietnamiens en France
� Etablir des contacts et des relations avec des Français
� Autres
12. Après combien de temps êtes-vous arrivé(e) à surmonter la plupart des
difficultés et à vous adapter à la vie en France ?
� Une semaine
� De deux semaines à trois semaines
� Un mois
� Trois mois
� Plus de trois mois
� Autres
13. Quelle était votre impression lors de votre voyage en France? Est-ce que vous
gardiez toujours la même impression après votre voyage?
……………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………
72
73
74