le dessin d'urbanisme
DESCRIPTION
Livre ou précis d'illustration. Le dessin d'urbanisme, le cadre réglementaire qui le guide, lui ouvre des champs.Auteur : CHIAPPERO MichelEdition : CertuTRANSCRIPT
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Collection DossiersOuvrages faisant le point sur un sujet prcis assez limit, correspondant soit une technique nouvelle,soit un problme nouveau non trait dans la littrature courante.Le sujet de louvrage sadresse plutt aux professionnels confirms. Le Certu sengage sur le contenumais la nouveaut ou la difficult des sujets concerns implique un certain droit lerreur.Ce sont des documents permettant une transmission rapide de linformation grce une mise en pagestandardise.Le Certu publie aussi les collections: dbats, rfrences, rapports dtude, enqutes et analyses.
Catalogue des publications disponible sur http://www.certu.fr.
Cet ouvrage, issu d'un cours dispens l'Institut d'Amnagement Rgional d'Aix-en-Provence, a bnfici
des remarques et suggestions de Catherine Atger et Christophe Dalin (Certu), de Denis Berthelot et
Bernard Richier (IAR) et de Jean-Pierre Simon (Cete Mditerrane). Qu'ils en soient vivement remercis.
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3De la reprsentation du mondeau dessin durbanisme
Premire partieDe la normalisation graphiquedes annes 70 au projet dessin
Deuxime partieLapport scientifique, technique ou artistiquedans le langage graphique de lurbanisme
Troisime partieLa diversit des fonctions et objectifsdes cartes, des plans, des schmas-concepts dansles dmarches de projet damnagement et durbanisme
Conclusion
Bibliographie
Table des matires
Sommaire 51147
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I N T R O D U C T I O N G N R A L E
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De la reprsentation du mondeau dessin durbanisme
Le dessin des villes et des territoires a depuis toujours port limaginaire collectif dans les utopies reconstruites. Il a t aussi
dune utilit pratique immdiate dans lexercice dun pouvoir militaire, conomique ou politique.
Comme le geste, il est langage, celui de lessentiel, de lexpression du territoire dappartenance, de protection et dexclusion,
mais aussi celui du dialogue.
Le dessin durbanisme reprsente les lieux de lhomme, ceux daujourdhui et de demain, vcus et projets.
Il est riche de lensemble des techniques et mthodes de reprsentation graphique, contribuant lorganisation rflchie
du territoire toutes ses chelles.
Il puise dans les diffrentes disciplines scientifiques, techniques ou artistiques, les lments permettant, de faon
individuelle ou collective:
de comprendre les rapports dune situation sociale, conomique, culturelle, perceptive ou symbolique avec son ou
ses territoires ;
de proposer ou construire, de faon partage, des perspectives dvolution des espaces et des lieux, et les
modalits de leur organisation.
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6 DE LA REPRSENTAT ION DU MONDE AU DESS IN D URBANISME
Le dessin et les reprsentations tmoignentde lhistoire du monde
Carte de Cassini, 1720Premire carte de FranceColbert, en 1663, dcide le reboisement gnralisdes forts royales et met sur pied un plan dquipement
de la marine. La carte, outil de connaissance et
de rationalisation de la production des coupes de
bois sur tout le territoire devient celui du pouvoir.
Disposer dune carte prcise deviendra lenjeu des
dcennies qui suivront.
B.-H. Vayssire in La carte de France, p. 252-265, 1980
Documents et texte extraits de Cartes et figures de la terre,
Catalogue dexposition, Centre G. Pompidou, 1980
Table de Peutinger,copie du IV e sicleRome cartographie les itinraires deses lgions et droule la grandeur
de son empire.
Chaque poque, chaque situation, a cr ses propres reprsentations territoriales, dvelopp ses savoir - faire,ses savoir- reprsenter, ses savoir- imposer, son savoir-dialoguer.
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7DE LA REPRSENTAT ION DU MONDE AU DESS IN D URBANISME
Territoires occups, librs, diviss la carte nous
renseigne sur le fondement territorial, quelquefois
la parcelle, des conflits entre les peuples.
Plan de JrusalemCourrier international, 18 octobre 2000
Le partage de la Bosnie dessinsur le carton dinvitation un banquet
Le Monde, 8 aot 1995
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8 DE LA REPRSENTAT ION DU MONDE AU DESS IN D URBANISME
Villes idales, villes dessinesChaque poque a vu merger des visions idales dela ville, des projets quelquefois ambitieux, porteurs
de nouvelles valeurs culturelles et sociales ou encore
de rationalisation conomique.
Quattrocento:lidal humaniste de la citcole de Piero della Francesca, XV e sicle
1775, Claude-Louis-Nicolas Ledouxconstruit son utopie de la cit ouvrireSaline royale de Chaux: la moiti du projet a t ralise
entre 1775 et 1779
Documents ci-dessus et page suivante extraits de La cit
idale en Occident, Virgilio Vercelloni, d. Lebaud,
1996, 208 p.
Pour la chrtient mdivale :la tour de Babel, mtaphore de loppositionentre la cit terrestre et la cit clestePieter Bruegel, 1563
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9DE LA REPRSENTAT ION DU MONDE AU DESS IN D URBANISME
1924, Ludwig Hilberseimer projette une mtropole idale
1922, Le Corbusierredessine Paris
1964, Archigram propose que leffet cit soit transportde lieu en lieu
Annes 60, Nicolas Schoefferimagine la ville cyberntique
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P R E M I R E P A R T I E
Ces trente dernires annes ont vu se gnraliser dans un premier temps un urbanisme fortement rglement,
marqu par le pouvoir dominant des services de ltat imprgns des certitudes des annes 60.
La dcentralisation, sappuyant notamment sur le POS pour sa mise en uvre lchelon local, amnera
progressivement les maires tre, ou se sentir, les premiers acteurs dun dessein pour leur territoire: la commune.
De nouvelles ides et mthodes vont quelquefois y natre, rvlant limportance du diagnostic, de la concertation
et de lnonc du projet avant llaboration ou la modification du POS. Lexpression et la lisibilit du projet
local et de ses effets sur les lieux de vie quotidienne vont devenir une ncessit.
Des politiques sectorielles mais fortement spatialises (politique de la ville, entres de ville, loi Paysage)
viennent partir des annes 90 renforcer cette nouvelle exigence territoriale, et repositionnent le dessin
dans les mthodes de concertation. Le retour de la planification territoriale tout autant que la
contractualisation et la construction oblige de partenariats confirmeront cette tendance.
La gnralisation progressive de nouveaux territoires dintercommunalit, de gestion puis de projets, fait
natre aujourdhui une nouvelle faon de dessiner les diagnostics et les projets de territoires diffrentes
chelles, du quartier lagglomration.
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De la normalisation graphiquedes annes 70 au projet dessin
1 La normalisation graphique des annes 70, reflet des certitudes de lpoque
2 Les politiques publiques des annes 80-90 marques par lexigence territoriale
3 La concertation et linformation amnent linnovation dans les supports graphiques
4 De lamnagement au dveloppement: lintercommunalit change les territoires
et appelle de nouvelles reprsentations
5 La loi SRU entrane lobligation de dessiner le projet
Conclusion Le dessin durbanisme dans la dynamique de projet
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12 DE LA NORMAL ISAT ION GRAPHIQUE DES ANNES 70 AU PROJET DESS IN
La normalisation graphique des annes 70,reflet des certitudes de lpoque1Le SDAU et le dessin de lhorizon terminal choisi
Il comprendra 3 planches:
1. ltat actuel ;
2. les schmas densemble, donnant
limage de laire damnagement
lhorizon terminal choisi ;3. la premire phase de ralisation.
... Le fond de plan (noir) est
gnralement une carte IGN,
laquelle sont rajouts:
des renseignements de faits ;
les volonts damnagement
urbain (marron ou violet) ;
les volonts concernant lespace
naturel ou rural (vert et bleu);
les volonts en matire dqui-
pement (rouge).
Les annes 70 ont t marques par la mise uvre de loi dOrientation foncire de 1967. Si les trois chelles deterritoires couverts par les SDAU, POS, ZAC taient dj prsentes dans le dcret de 58, leur reprsentation a rapidement
fait lobjet dune normalisation dans les documents graphiques. Les dessins reprsentant lavenir projet sinscrivaient
dans une certitude de dveloppement que la crise conomique de 1973 navait pas encore branle.
Paralllement les villes nouvelles initieront un nouveau savoir- faire en matire de projet, facilit par des moyens
financiers, institutionnels et humains importants.
Les dcrets dapplication de la loi de 1967 et plusieurs circulaires ou instructions prciseront les lments qui constituent
le dessin dun Schma directeur:
Extrait de Instruction DAFU - janvier 1971 , ministre de lquipement
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13DE LA NORMAL ISAT ION GRAPHIQUE DES ANNES 70 AU PROJET DESS IN
SDAU de SAINT-OMERRevue Urbanisme n138, 1973
Le dessin du passage dun tat actuel (1968) un tat futurest significatif des certitudes de lpoque en matire
dvolution dmographique ou conomique.
Le dessin du projet est inspir par le codegraphique propos par les circulairesIl nonce trois grands types dobjets reprsenter:
les infrastructures, les grands quipements, les zones
daccueil du dveloppement programm.
tat actuel, 1968
tat long terme,prvision 2000
Une lgende identique pour exprimer la situationactuelle et le long terme traduit le climat decertitudeUn grand dcalage existe cependant entre le discours
du rapport de prsentation du SDAU et son dessin.
Il parle de pari engag pour arrter lhmorragie
vers la capitale, du vide qui se forme, etc.
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14 DE LA NORMAL ISAT ION GRAPHIQUE DES ANNES 70 AU PROJET DESS IN
Mais les Schmas directeurs des annes 80 intgreront progressivementles difficults de la prospective territoriale
Du plan de zonage laffiche, du Schma directeur super-POS au schma communiquant, les expressions sontextrmes et refltent une attente multiforme.
in Lexpression graphique dans les schmas directeurs, M. Naudin et alii, in Des Schmas porteurs davenir, Cahiers Iaurif,
n108, p. 102-108, 1994
Les dbats sur le niveau de prcision du dessin, lintrt de mettre un fond de plan au schma, sur le contenu
de la lgende deviendront rcurrents et montreront le dcalage croissant avec la norme graphique propose par
le ministre de lquipement en 1971.
La fin des annes 80 sera caractrise par la diversit des documents de prospective, par opposition aux documents
doccupation des sols. De nombreux modes de reprsentation vont tre tests.
Des Schmas porteurs davenirNspcial Cahiers Iaurif, n108, 1994
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15DE LA NORMAL ISAT ION GRAPHIQUE DES ANNES 70 AU PROJET DESS IN
50 ans dvolution du dessin des Schmas directeursen le-de-FrancePour matriser la croissance urbaine, plans damna-gement et schmas directeurs se succdent, laissant
chaque fois transparatre les proccupations du
moment quant lavenir mais aussi lincidence du
contexte institutionnel sur les rponses apportes*.
Llaboration du Schma de 1994, approuv dix ans
aprs la dcentralisation, ncessitera de trs
nombreux documents de sensibilisation, livre
blanc et supports dessins de discussion avec
les collectivits, permettant de dbattre des
rapports espaces amnags/espaces protger.
Elle montrera la difficult dapprocher la question
des localisations et du dessin des limites: la notion
despace enveloppant sera propose, associe
des objectifs de constructibilit par dpartement
fixs au m2 prs.
*R. Brechet, in Cahiers Iaurif, n108, p. 49, 1994
Lyon 2010, un dialogue original entredeux cartesDeux cartes distinctes dorientations fondamentalesdamnagement et de destination gnrale des sols
constitueront les supports de synthse du Schma
directeur approuv en 1992.
Le rejet de la carte unique, la mode des annes
70-80, traduit la volont de rompre avec la pratique
consistant exprimer les grands enjeux dagglo-
mration avec le seul prisme rigide et dformant de
lexpression rglementaire*.
*Ch. Sozzi, in Cahiers Iaurif, n108, p. 32-45, 1994
Agence durbanismepour le dveloppementde lagglomrationlyonnaise
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16 DE LA NORMAL ISAT ION GRAPHIQUE DES ANNES 70 AU PROJET DESS IN
Paralllement, une stabilit graphique des POS 1967-2000
Une note technique du ministre de lquipementde 1974 est consacre lexpression graphiquedes POS(note Dafu/C1, mai 1974)
Plusieurs principes ressortent de ce document.
Les plans ne sont quune norme juridiqueLe caractre juridique du document graphique du POS
impose des contraintes rigoureuses de prsentation
(cf. tableau ci-contre).
Il est nanmoins possible de dessiner autrementpour expliquermais pour lexpos et la discussion, rien ninterdit
dutiliser une prsentation diffrente plus image et
plus esthtique. La pratique, reflet des certitudes,
amnera les exclure.
Le dessin du projet, pralable llaborationdes documents juridiques, ne figure pas danscette noteIl est seulement question de choix de fonds de
plan, cadastre ou cartes IGN, de choix dchelle et
dagencement des cartes, de lgende graphique.
La question des rapports entre le droit et le traitnest pas abordeLe trait cre une indtermination du fait de son
paisseur sur le plan. Il devient une difficult pour
celui qui applique le droit (prcision ncessaire des
limites dune zone constructible ou dun espace
bois class), voire un objet de contentieux.
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17DE LA NORMAL ISAT ION GRAPHIQUE DES ANNES 70 AU PROJET DESS IN
Grer et quiper la tache dhuile : dessinet modle des annes 70Le document ci -dessous constituera la rfrencediffuse en 1979 par le ministre de lEnvironnement
et du Cadre de vie, et reprise dans plusieurs
manuels juridiques.
(Cf. Le Processor, Y. Danan et alii, STU, 1979)
Le dessin de plan masse de secteur constituealors la principale rfrence un projet spatialrellement pensIl est suppos tabli au 1000e pour traiter de faonapprofondie certains points cls ou points durs du
territoire communal, pour tre ensuite intgr au POS
de faon rglementaire.
Il sera peu utilis, probablement du fait de labsence
gnralise de projets rflchis sur lespace.
Plan extrait de la note AF/U 250 de juillet 1973
Ministre de lquipement
Rgles et forme urbaineLinstauration de rgles aux consquences nonvalues prvaudra, sauf exception, sur la dfinition
plus difficile dune intention de forme urbaine.
Le lien entre forme urbaine voulue et forme
urbaine rellement produite par lapplication de
la rgle sera pourtant largement dcrit dans
plusieurs documents techniques (D. Berthelot,
J. - C. Jager, POS et formes urbaines, ministre de
lquipement, 1981). Le travail de dessin dune
intention de forme sera conomis au profit de
rgles types.
Par ailleurs certaines formulations de notices
techniques apparatront totalement inutilisables
(Document ministre quipement non diffus, 1980),
par exemple propos du volume, enveloppe:
Si D1, D2, D3 sont des variables de H, le volume
enveloppe est donn par la formule V = H [x - 2
(H -b2)/a2] [y-(H-b1)/a1-(H-b3)/a3]!
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18 DE LA NORMAL ISAT ION GRAPHIQUE DES ANNES 70 AU PROJET DESS IN
La ZAC devient loutil du projet,dessin lchelle du quartier et de lespace public
La ZAC va devenir le lieu privilgi, sinon le seul, de la rflexion de projet. Son chelle sera celle du quartier.De nombreux architectes -urbanistes, quelquefois en quipes pluridisciplinaires y trouveront la possibilit de
dvelopper un nouveau savoir - faire, le plus souvent en opposition lhritage des ZUP et du plan dtermin par
le chemin de grue. De nouvelles questions apparatront, concernant lespace public, la rue, la place, la qualit urbaine,
lusage de la rgle dans lencadrement des projets.
Le guide du PAZ proposera une reprsentationrglementaireUn guide, publi par le ministre de lquipement,
proposera une norme graphique appliquer, en
rfrence au POS, paralllement aux rflexions des
architectes et urbanistes sur la mthode.
Extrait du document Guide du PAZ
Ministre de lquipement, 1981
Extrait du document ZAC sans expropriation
Ministre de lquipement, 1981
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19DE LA NORMAL ISAT ION GRAPHIQUE DES ANNES 70 AU PROJET DESS IN
Le travail sur la cration de nouveaux quartiers vapermettre la mise au point de nouvelles faons
dlaborer les projets. Quelques leons en seront
tires, notamment par M. Steinbach, urbaniste au sein
dune quipe pluridisciplinaire, qui dans la revue
Urbanisme de 1981 fera tat de La traduction
graphique de la dmarche suivant la progression des
tudes. Le projet sur le quartier de Sainte Catherine
Saint-Omer en sera le support.
Quatre tapes dlaboration et de suivi du projet
amnent des modes de reprsentation graphique
diffrents :
1 re tape : dfinir des objectifs dinsertion danslenvironnement et de contenu programmatique;
2 e tape : dfinir des principes dorganisation delespace (schmas et images-exemples);
3 e tape: tablir le document juridique;4e tape: le suivi, variante de directives dapplication.Revue Urbanisme, n183, avril 1981
Les annes 70 verront apparatre de nouvelles mthodes de travail et prciseront le rle du dessin dansllaboration du projet
La lgende du plan vient expliciter les intentionssur lespace urbain
Des dessins labors diffrentes chelles :la ville, le quartier, llot et lespace public
Plans extraits de la revue Architecture franaise,
n391, juin 1975
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20 DE LA NORMAL ISAT ION GRAPHIQUE DES ANNES 70 AU PROJET DESS IN
Les villes nouvelles, des laboratoires
La politique des villes nouvelles instaure dans la deuxime moiti des annes 60 a cr, travers les moyens financierset techniques mobiliss une situation dune grande richesse et permettre lmergence de nouvelles mthodes de
travail et de rflexion sur le projet.
Les quipes pluridisciplinaires ont entre leurs mains la matrise directe, de llaboration et de la coordination
des projets, aux diffrentes chelles, de la ville au banc public.
Le dessin joue un rle essentiel dans la conception mais aussi dans la coordination des multiples intervenants.
La communication dans les revues professionnelles quelques annes plus tard inspirera sans doute de nombreux acteurs
de lamnagement, malgr un statut et des conditions oprationnelles exceptionnelles.
vry les pinettes : dessiner la ville et ses dtailsDes notions comme la rue, la place, le jardin public, le boulevard, abandonnes depuis plusieurs dizaines dannesvont retrouver la faveur des oprateurs et des urbanistes.
Le dessin va permettre de
traduire ce renouveau urbain,
prcisant les espaces publics et
leur qualit, les fronts btis, les
cheminements pitons
Le dessin de conception urbaine
dtaill sera ensuite traduit en
rgles portant principalement
sur la hauteur, le prospect, la
continuit respecter, tout en
laissant des marges de libert
aux architectes concepteurs des
constructions.
Extraits de la revue Urbanisme,
n183, avril 1981,
On lappelle matrise
duvre urbaine, J.M. Duthilleul
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21DE LA NORMAL ISAT ION GRAPHIQUE DES ANNES 70 AU PROJET DESS IN
Marne- la-Valle: une transmission de pense sur la ville bien expliciteCest sur la base de plusieurs dossiers (Mise en situation urbaine, Commercialisation, Consultation) comprenantplans de composition, simulations, dessins despaces publics, perspectives, dtails, cest--dire sur des dessins, que
stablit le dialogue entre le matre duvre urbain de ltablissement public damnagement de la ville nouvelle et
les quipes constructeurs/architectes. Le relais est ainsi assur, depuis la conception urbaine jusqu la ralisation
technique et architecturale.
Extraits de la revue Urbanisme, n183, avril 1981, On lappelle matrise duvre urbaine, J.M. Duthilleul
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22 DE LA NORMAL ISAT ION GRAPHIQUE DES ANNES 70 AU PROJET DESS IN
Les politiques publiques des annes 80-90marques par lexigence territoriale2 Deux processus vont progressivement placer le territoire au centre des dcisions politiques locales et des positionnementsinstitutionnels: la dcentralisation et les politiques sectorielles.
La dcentralisation conduira chez les lus un renforcement de lide que lamnagement du territoire communal
et le cadre de vie quotidien sont les principaux enjeux de leur politique locale. Il leur faudra de plus en plus
dire le projet, le montrer, lexpliquer, si ce nest le construire collectivement.
Le deuxime processus, corolaire de la dcentralisation de lurbanisme, sera la mise en place par ltat de
nombreuses politiques sectorielles, marques par une exigence territoriale dans leur application locale.
Plusieurs thmatiques seront concernes, parmi lesquelles lhabitat, le paysage, la protection de lenvironnement,
les dplacements.
Les annes qui suivent la dcentralisation en matire durbanisme vont constituer un tournant important dansla reprsentation que les maires ont de leur territoire, de leur pouvoir en matire foncire, mais aussi de leurs
responsabilits :
cest dsormais le maire qui signe, il devient pour le citoyen le responsable de tous les problmes;
la commune nest plus seulement la communaut humaine mais devient le territoire - contour dont le
maire a la responsabilit. Certains voqueront lmergence de nouvelles fodalits, dautre parleront de
charges accablantes .
Les annes qui suivront, du fait du renforcement de ces responsabilits (devant les risques naturels, de pollution, etc.
ou devant le droit) ne feront quaccrotre ces sentiments.
1983: le POS devient loutil des maires sur leur territoire
Dlu local le maire devient responsable territorial
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23DE LA NORMAL ISAT ION GRAPHIQUE DES ANNES 70 AU PROJET DESS IN
Avec la dcentralisation, loutil reste le mme mais devient laffichage (visuel) de la politique localeLe POS devient un outil de pouvoir direct du maire, oblig de justifier les choix de dveloppement et damnagementauprs dhabitants de plus en plus attentifs aux modifications de leur environnement immdiat.
Loutil restera le mme mais la prise en compte de lexistant, des attentes des habitants, la ncessit dexpliquer et de
dessiner les intentions et les qualits du projet, deviendront progressivement une nouvelle exigence de la population.
Le POS, avec ses plans rglementaires et son cortge de rgles doccupation, ne suffira plus noncer la
politique locale.
Aucune modification ne sera apporte
aux documents ncessaires lnonc
de la nouvelle responsabilit.
La culture du zonage, avec ses rgles
et ses normes de reprsentation,
va largement se diffuser dans la
population. Habiter dans une zone
ou une autre, constructible ou pas,
en fonction du trait dcid par le maire,
doit tre justifi
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24 DE LA NORMAL ISAT ION GRAPHIQUE DES ANNES 70 AU PROJET DESS IN
partir de 1983, les politiques dhabitat se territorialisent
lchelle des habitants et de leurs itinrairesrsidentiels: des schmas de fonctionnement delhabitat pour mieux comprendre les mouvementsdans le patrimoineEn complment de lanalyse des mouvementsrsidentiels observables entre communes
travers les donnes de lInsee, dautres mthodes
danalyse des mouvements dans le parc de logements
se dveloppent.
Le schma ci-contre, des dmnagements/amna-
gements des habitants qui passent du parc priv au
logement social ou inversement au cours dune anne,
permet de mieux comprendre les besoins au regard
de loffre.
Malheureusement, si le schma montre bien les
entres-sorties de chaque catgorie de logement,
lanalyse est souvent lourde et difficile.
Les Programmes Locaux de lHabitat (PLH-loi du 7 janvier 1983), outils de programmation articulant amnagement duterritoire et politique de logement, essaieront de dpasser le caractre quantitatif des besoins et lchelle mono-
communale des rflexions sur lhabitat.
Lagglomration, nouvelle chelle prise en considrationLes PLH, modifis par la loi dOrientation sur la ville (1991), sont rendus obligatoires dans les agglomrationsde plus de 200 000 habitants.
Ils doivent dfinir les objectifs en matire de diversit de loffre et doivent proposer les objectifs de localisation
des futurs programmes de logements sociaux: mieux rpartir les logements sur les communes, viter les concentrations
trop importantes.
Le rflexe dun traitement gographique des questions dhabitat sur le territoire dagglomration sera pris, confirm
quelques annes plus tard par les obligations issues de la loi sur la Ville.
Des cartes de localisation des logements sociaux seront labores et nourriront le contenu des politiques mises en uvre.
Dans le droit fil dune gographie des mouvementssocio-rsidentielsVille dAubervilliers, 1991
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25DE LA NORMAL ISAT ION GRAPHIQUE DES ANNES 70 AU PROJET DESS IN
Les DDE, partir de 1984, doivent dfinir (dessiner)des Bassins dhabitat pour mieux rpartir lesaides au logement sur leur territoire de comptenceLe travail de dfinition des Bassins dhabitat(dcret 84-702 et circulaire 84.62) va amorcer dans
de nombreux dpartements une rflexion sur les
rapports de lhabitat au territoire.
Lobligation de dessiner les Bassins dhabitat,avec des limites territoriales dfinir, permettra
de mieux penser la programmation gographique de
la construction des logements sociaux travers:
lexistence dune connaissance sociogographique
du territoire prendre dsormais en compte;
lidentification des processus de sgrgation sociale
par le logement, non plus seulement lchelle des
villes mais lchelle des agglomrations;
la prise de conscience par les services de ltat de
leur rle sinon de leur responsabilit dans les processus
de sgrgation voire dexclusion.
Ces approches posent dans de nombreux dpartements
les bases dune reprsentation cartographique desdonnes sociales, conomiques et dhabitat.
Rapport ouvriers/employs par commune (%)en 1982
Nombre de logements sociaux financs entre1982 et 1985
Migrations rsidentielles, dparts entre 1975et 1982
D. Boudouin, M. Chiappero, tude de dfinition des Bassins dhabitat, DDE des Bouches-du-Rhne, 1986
Bassins dhabitat minimum
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26 DE LA NORMAL ISAT ION GRAPHIQUE DES ANNES 70 AU PROJET DESS IN
La politique de la ville, le projet urbain et le dessin
La politique de la ville va dvelopper lesavoir - refaire urbain et ladaptation deloutillage graphique des professionnels auxsituations de dialogueLa rhabilitation des quartiers dhabitat social dsla fin des annes 70 puis la mise en place du
dveloppement social urbain et de la politique de
la ville (opration Banlieue 89, loi dOrientation
pour la ville, 1991) vont reprsenter un champ
dintervention et de questionnements nouveaux pour
les institutions et les professionnels de lurbanisme.
Les concepts socio - urbains dintgration, de
dsenclavement, de liens, de participation des
habitants, vont rapidement se concrtiser dans
des concepts spatiaux, la rue, lespace public, la
morphologie urbaine, le cheminement, et dans des
supports, plans schmas, dessins, maquettes,
permettant de dbattre avec les habitants.
On peut noter pour illustrer le propos que la notion
despace public na remplac que trs progressivement
(dbut des annes 90) la notion despace libre ou
despace vert, et que, contrairement ces derniers,
lespace public mais aussi les places, les squares, les
rues, les chemins, demands par les habitants se
conoivent, se dessinent, se discutent
De nombreuses expriences vont tre incites, avec
les urbanistes, les architectes, les sociologues les plus
connus, mais le passage de 22 quartiers reprs comme
tant en difficult au dbut des annes 80 plus
de 1300 la fin des annes 90 (C. Chaline parle de
gographie des prcarits urbaines), va dcupler le
savoir- faire, interpeller de nombreux professionnels
sur les outils, les dmarches de projet, ladaptation
de leurs comptences.
Urbanistes et habitantsautour dune maquette volutive
Les Noirettes, Vaulx-en-VelinMediActif, P.N. Bernard, 1988
Les 3 cits,Castellane, Bricarde, Plan dAou, MarseilleA. Jaubert, 1990
Documents extarits de Plans et dessins
Ministre de lquipement
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27DE LA NORMAL ISAT ION GRAPHIQUE DES ANNES 70 AU PROJET DESS IN
Une politique ditoriale du ministre de lquipement sur lespace et le projet urbains partir de 1987va explicitement valoriser le dessin
La direction de lArchitecture et de lUrbanisme duministre de lquipement va engager, la fin des
annes 80, une priode ditoriale directement oriente
sur la reprsentation de lespace urbain.
Tout dabord sur les centres historiques, en termes
doutils de lecture et de mthodes danalyse, faisant
une place essentielle au travail graphique, les ouvrages
vont passer la composition des espaces publics, la
composition urbaine jusqu la conception de la ville.
1987/1989 Centres historiques T.1 Outils de lecture, T.2 Mthode danalyse ; 1991 Lire et composer lespace public ;
1992/1993 Composition urbaine T.1 Repres, T.2 Projets ; 1993 Comprendre, penser, construire la ville
Les Ateliers projets, lieux dchanges dexpriences et de rflexion, mis en uvre par J. Frbault et coordonns
par A. Masboungi, vont alimenter la parution de trois revues trs illustres et largement diffuses depuis 1991
(plus de trente numros), dont la principale, Projet urbain, continue par des monographies rvler le travail
conceptuel et technique des quipes durbanistes.
Louvrage Plans et dessins (1994, ci-dessous) traitant de lexpression graphique des projets urbains constituera
un vritable plaidoyer pour le dessin.
Les quatre dessins de P. Chemetov, A. Grumbach, B. Kohn
et A. Marguerit, sous le titre La Pense urbaine, illustrent
limportance donne au langage graphique, 1993
A. Masboungi et Bert Mc Clure, 1994
Ministre de lquipement,
Revue Urbanisme
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28 DE LA NORMAL ISAT ION GRAPHIQUE DES ANNES 70 AU PROJET DESS IN
1993: la loi Paysage renforce la ncessit de dessiner
La loi Paysage, du 8 janvier 1993, cre lesdirectives paysagres et tend la vocation des
ZPPAU (P), (zones de protection de patrimoine
architectural et urbain) cres en 1983, en y ajoutant
le terme paysager.
Le dessin du territoire, de ses composantes paysagres,
de ses perceptions, permet didentifier puis de
discuter les enjeux du paysage et de dcider des
actions ou rgles de protection mettre en uvre
ou dicter.
Plan vert, schma directeur dupaysage, charte des paysagesDe nombreuses dmarches vontnatre, dans les agglomrations,
les parcs naturels, les tablissements
intercommunaux et les communes,
permettant de sensibiliser les
acteurs locaux et de dfinir des
principes dintervention.
Des concepts seront dessins et
proposs : ceinture verte, trame
verte, couronne, valles et liaisons
vertes, autant de termes qui
imagent, on pourrait dire concep-
tualisent, les futures dcisions.
Extrait du Plan vert rgional de
la Rgion le -de - France, 1994,
Cahiers Iaurif, n108, 1994
Des principes damnagement sont proposs dans des secteursvulnrables de la ceinture verte
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29DE LA NORMAL ISAT ION GRAPHIQUE DES ANNES 70 AU PROJET DESS IN
Le dessin de la trame foncire comme fondementdu paysageLes mthodes danalyse du paysage dveloppes parR. Hanning vont trouver un cho chez de nombreux
professionnels.
Le dessin du paysage sappuie sur le dcryptage de
la trame foncire. Il permet de mieux comprendre
lhistoire et les conditions de sa formation.
Il sert de base aux propositions damnagement*.
Cartographie des lments paysagers dans les POSLes lments paysagers doivent tre rpertoris et cartographis, et leur protection ou leur mise en valeur prisesen compte dans llaboration et le rapport de prsentation du POS.
La loi va dans un premier
temps obliger la prise en
compte du paysage. Elle
confortera ou amnera trs
rapidement un dpassement des
aspects strictement esthtiques,
au profit dune dclinaison
en termes :
denjeux conomiques,
dattraction des entreprises
ou de valorisation touristique;
denjeux lectoraux, damlio-
ration du cadre de vie quotidien
des habitants;
denjeux techniques tels que
le conditionnement des automo-
bilistes au regard de la vitesse.
* in Le paysage : un nouveau venu dans les schmas directeurs, P.M. Tricaud, Iaurif, Cahier n108, 1994, en rfrence
La trame foncire comme structure organisatrice de la mise en forme du paysage, G. Hanning, Iaurif, 1975
Extraits de POS et paysage, Aspects juridiques, ministre de lquipement/DAU, 1995
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30 DE LA NORMAL ISAT ION GRAPHIQUE DES ANNES 70 AU PROJET DESS IN
Larticle L111.1.4 du Code de lurbanisme sur les Entres de ville (1995)exige lnonc dun dessein
Dans la commune du Tholonet, des secteurs sous contrainte de qualit entre lA8 et la RN7Plusieurs projets ont t labors, dessins et discuts pour la desserte et lamnagement dune zone dactivits de4 ha entre A8 et RN7.
Des objectifs ont t dfinis par la collectivit: tre le plus discret possible malgr une situation trs en vue,
sappuyer sur quelques lments forts du paysage tels quune vue sur la montagne Sainte-Victoire ou un alignement
de platanes existant.
Des principes ont t dessins: contre-
alle parallle la RN7 permettant
davoir les faades principales des
btiments ct route nationale, chemin
piton de liaison au village, cne de
vue sur la montagne Sainte-Victoire
imposant un prospect pour les futures
constructions. Ils sont renforcs par
quelques rgles darchitecture telles
que toitures des btiments quatre
pentes ou couleur fonce impose.
Le TholonetM. Chiappero, 1999
Le droit de faire conditionn la preuve dlaboration dun projetLarticle L. 111-1-4 du Code de lurbanisme pose linterdiction de construire dans les parties non urbanises des communes,dans une bande de 100 m de part et dautre de laxe des autoroutes, voies express et dviations, et 75 m des voies clas-
ses grande circulation. Cette interdiction ne sapplique pas ds lors que des rgles sont justifies et motives au regard
notamment des nuisances, de la scurit, de la qualit architecturale, ainsi que de la qualit de lurbanisme et des paysages.
La preuve par un dessin du projet urbain, discuter avec les partenaires, et pralable llaboration des rglesLa circulaire de 1996 prcisera que ces rgles supposent linscription dans une dmarche de projet urbain, et portent lesouci de continuit avec les quartiers existants, de composition paysagre et des tracs urbains, de traitement des espaces
publics. Llaboration conjointe avec les gestionnaires de la route, le plus souvent nationale ou dpartemantale,
positionne le dessin du projet comme outil central de la discussion. Lintgration aux documents durbanisme des rgles
qui en dcoulent faisant lobjet dune enqute publique, renforce lobligation de pertinence et dexplicitation des choix.
Art. L. 111-1-4 du Code de lurbanisme, Circulaire 96-32 du 13 mai 1996
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31DE LA NORMAL ISAT ION GRAPHIQUE DES ANNES 70 AU PROJET DESS IN
La dmarche Entre de ville Brignoles va plus loin, entrane la mise en scne dune zone dactivitset un dessin de recomposition urbaine
Un des schmas damnagementparmi les scnarios de vocationet de composition urbaine
Le reprage et le dessin des squences homognes dambiance et de perception (issues des constructions, des
resserrements, de la vgtation, des ouvertures visuelles latrales) permettent tout dabord didentifier ce qui
peut tre mis en valeur dans le futur projet, lendroit le plus opportun pour un passage piton ou encore la
localisation dun carrefour visible et scurisant.
Brignoles, sans larticle L. 111-1-4, lentreest de la ville aurait sans doute continu voir lurbanisation se dvelopper au gr desopportunits foncires, la circulation de la RN7proposant une faade apprcie des entreprises et
enseignes commerciales.
La mise en scne dun futur ple conomiqueLobligation de raliser un projet urbain dansune bande de 75 m (L. 111-1-4) a rapidement amen
la ville sinterroger sur le devenir de la zone
durbanisation future situe aux abords.
Le traitement paysager de la RN7 et lorganisation
de la zone et de ses accs ont t progressivement
penss au regard dun projet plus gnral daccs aux
grands quipements sportifs et aux quartiers dhabitat
voisins. Un programme gnral de dveloppement
de la zone dactivits et un projet de composition
urbaine et paysagre ont t labors.
On peut dire que lobligation initiale de dessiner
lentre de ville a finalement amorc le dessin
dun grand projet pour la ville.
BrignolesM. Chiappero/M. Petit, 2000
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32 DE LA NORMAL ISAT ION GRAPHIQUE DES ANNES 70 AU PROJET DESS IN
La concertation et linformation amnentlinformation dans les supports graphiques3 La concertation et linformation autour des questions damnagement, quelles soient demandes par la populationou imposes par les procdures, ont fortement dvelopp lutilisation des supports graphiques parmi lensemble des
autres mdias. Lexposition sous forme de panneaux est sans doute la plus couramment utilise, dautres supports
visuels et graphiques ont permis des adaptations plus cibles Maquettes, puzzles, bandes dessines Ils tmoignent
dintentions sensiblement diffrentes de celles de la simple discussion autour dun projet, et peuvent relever de la
construction dune mmoire collective, dun renforcement du sentiment dappartenance, ou plus simplement de
lapprentissage au territoire.
Lyon quartiers BD:une bande dessine sur des espaces publics en projetComment faire dcouvrir des espaces publics faisant lobjet dunSchma directeur et amens tre transforms? Entre fiction et mmoire
des lieux, dix dessinateurs de BD ont t sollicits, chacun ayant travailler
sur lhistoire, la transformation, la mmoire du quotidien, la tension, le charme
de lun dentre eux.
Quartier Vivier Merle/3e
Emmanuel Brun, Glnat, 2000
QuartierGrande-Cte
Lyon 1er
Olivier Berlion,
Glnat, 2000
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33DE LA NORMAL ISAT ION GRAPHIQUE DES ANNES 70 AU PROJET DESS IN
Un puzzle pour apprendrelintercommunalitLe District de Rennes, trs ttengag dans les dmarches
intercommunales, a ralis un
puzzle des communes incluses
dans le primtre, compltant
les nombreux documents de
communication damnagement.
Apprci des plus jeunes bien sr,
il a permis chacun dapprendre
les nouveaux territoires de
solidarit ou tout simplement
de dcouvrir la gographie
des lieux.
Puzzle ralis partir de photos
ariennes IGN, 1994, Mdiagraph
Rennes et ses visions virtuellesLa ralisation de maquettesvirtuelles sur la base de fichiers
numriques permet aujourdhui
de produire des reprsentations
3D de territoires chelles
variables, et de faon instantane
ou en vido.
Ceci nest pas une photoarienne (!) mais une repr-sentation virtuelle extraite
dun CD-Rom ralis en 1999
pour lexposition Citvisions
organise par la Ville de Rennes.
Source: Ville de Rennes, IVT
www.ivt.fr, 2000
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34 DE LA NORMAL ISAT ION GRAPHIQUE DES ANNES 70 AU PROJET DESS IN
Dessin sur photo et traitement informatiquepour une image de nuit, redessinDes aller - retour entre le dessin sur photo et letraitement informatique des couleurs proposent de
nouvelles perceptions pour lamnagement des abords
dun viaduc.
Franois Seigneur/Acanthe, 1996
Rocade L2 MarseilleDDE 13
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35DE LA NORMAL ISAT ION GRAPHIQUE DES ANNES 70 AU PROJET DESS IN
Dessin perspectif sur un mode naf pourlamnagement dun centre - villeLe dessin perspectif, volontairement simplifi, dunprojet partir dune vue davion garantit la bonne
comprhension des transformations venir.
Le dplacement du mur de pelote basque tait un
vritable enjeu pour les habitants du village
Hogobourou, Urbanisme et acoustique
Extrait des planches du concours laurat
Maulon, 2000
La maquette de site pour comprendre et amnagersa communeLa maquette de site, descendante des plans-reliefsdu XVII e sicle, remise au got du jour au milieu des
annes 80, fera des mules dans de nombreuses
communes. Outil remarquable de comprhension du
territoire, elle devient outil de discussion privilgi,
notamment avec ceux pour qui les plans trop tech-
niques reprsentent une relle difficult de lecture.
Facile et peu onreuse raliser (un plan coll sur
une plaque de polystyrne, un fil chaud, de la colle),
de nombreuses communes ladoptent pour illustrer
leur POS, et faciliter la concertation avec les
administrations et les habitants, ou quelquefois
avec les coliers
M. Chiappero, Environnement, cadre de vie et POS
Document mthodologique
Ministre de lEnvironnement, 1985
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36 DE LA NORMAL ISAT ION GRAPHIQUE DES ANNES 70 AU PROJET DESS IN
De lamnagement au dveloppement:lintercommunalit change les territoireset appelle de nouvelles reprsentations4La loi du 6 fvrier 1992 instaurant les communauts de communes et dagglomrationmarque une tape vers dautres territoires de projets et de dcisions
Une prise de conscience va progressivement soprer, de ltroitesse du primtre communal que la dcentralisation,notamment avec les POS, avait sacralis. La ncessit de poser des chelles territoriales diffrentes apparat
dsormais en phase avec lvolution des pratiques quotidiennes des habitants et des entreprises.
Utilisant les avantages fiscaux plus que la contrainte, ltat va susciter un renforcement des regroupements inter-
communaux. Les groupements limiteront dans un premier temps leurs objectifs la gestion commune dquipements
ou de services permettant de raliser des conomies dchelle. La loi du 12 juillet 1999 de renforcement et de
simplification de la coopration intercommunale, entranant une trs forte adhsion des communes et des groupements
existants, sera dcisive et engagera cette fois les groupements dans une dmarche de dveloppement et de projet.
Le Renouveau de la planification urbaine et territoriale,ltat renoue avec les dmarches de projet
Une dmarche de renouveau de la planification est engage paralllement en 1993 au sein du ministre delquipement chaque chelon du territoire, national, rgional, dpartemental.
Dautres dmarches inities par les services de ltat
suivront quelques annes plus tard, comme les
Dossiers de Voirie dagglomration, les Schmas de
services et les Diagnostics dagglomration (1998).
Le rle -pivot du projet dagglomration etdu Schma directeur est alors pos, ainsi que lancessit dune rflexion permanente sur la stra-
tgie dagglomration.
in Le renouveau de la planification urbaine et territoriale
Ministre de lquipement, 1993
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37DE LA NORMAL ISAT ION GRAPHIQUE DES ANNES 70 AU PROJET DESS IN
La cartographie des dcisions politiques rvlerades incohrencesLa multiplication des communauts de communeset la superposition des nombreux primtres ont
gnralement amen les responsables locaux
sengager dans des dmarches darticulation des
projets et de mise en cohrence des interventions.
On constate gnralement deux tapes pralables au
projet pour les quelles la reprsentation des territoires
est essentielle:
une premire tape fera prendre conscience de
laccumulation de primtres, et mesurera le niveau
de confusion voire dincohrence entre les
nouvelles limites et les lgitimits administratives et politiques classiques: commune/canton/dpartement/rgion;
une deuxime tape amenant reconstruire, lappui de nombreuses analyses (configuration, fonctionnement,
potentialits, reprsentations identitaires) des choix de cohrences techniques et de primtres de dcision.
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38 DE LA NORMAL ISAT ION GRAPHIQUE DES ANNES 70 AU PROJET DESS IN
Rennes, complexit darticulation des dmarchesde dveloppementou comment articuler les dmarches de projet de pays
et dagglomration au regard de la superposition des
primtres dintercommunalit.
Agence durbanisme et de dveloppement AUDIAR
Rennes, 2000
Pour lagglomration marseillaise :plaidoyer dessin pour une instancede coordinationou comment faire travailler ensemble
plusieurs structures communautaires sur
certains thmes comme lconomie et
les transports?
Agence durbanisme du Pays dAix, 1996
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39DE LA NORMAL ISAT ION GRAPHIQUE DES ANNES 70 AU PROJET DESS IN
Saint -Omer, un schma dembotement desterritoires pour dcrire la pertinence despolitiques damnagementLembotement des territoires constitue le fil rougedes politiques damnagement du territoire de la
rgion de Saint-Omer depuis de nombreuses annes.
Cinq niveaux tmoignent des stratgies damna-
gement sur le schma ci - contre, non compris le
premier niveau de la commune et des quartiers.
Le schma de droulement des procdures tmoignede la continuit de laction publiqueDepuis 1972, on ne trouve pas vritablement derupture, de changement radical des options de
dpart les politiques urbaines oprent par ajus-
tements successifs il existe de fait une interaction
constante entre objectifs, tudes et stratgies.
Les questions de gouvernance des territoires semblent
abordes avec plus de srnit quailleurs
Extrait des Contributions aux Rencontres nationales
de la FNAU, 2000
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40 DE LA NORMAL ISAT ION GRAPHIQUE DES ANNES 70 AU PROJET DESS IN
La loi SRU entrane lobligationde dessiner le projet5Le Schma de cohrence territorial inclut la ralisation de documents graphiques
Le texte lgislatif, sans faire explicitement rfrence aux documents graphiques, les positionne dans plusieurssituations complmentaires : lnonc du projet, la concertation et lenqute publiqueArt. L. 122-1. Les schmas de cohrence territoriale prsentent le projet damnagement et de dveloppement durableArt. L. 122-10 . Le projet est soumis enqute publique par le prsident de ltablissement public.Art. L. 122-19. Lorgane dlibrant de ltablissement public intercommunal dlibre, en application de larticle L.300-2sur les modalits de concertation avec la population.
Le texte lgislatif de la loi SRU naborde pas directement la question des documents graphiques.
Cependant la ncessit dnoncer le projet, les obligations de concertation avec la population ds le dbut de
llaboration du schma puis la ralisation dune enqute publique (rappelons que llaboration des Schmas directeurs
ne le ncessitait pas) positionnent juridiquement les outils de reprsentation graphique de deux faons:
support de concertation au cours de llaboration du projet;
outil dexplication des choix, une fois le projet labor.
Le texte rglementaire, en revanche, met dans lobligation de prsenter graphiquement le projetArt. R. 122-1. Le Schma de cohrence territoriale, aprs un rapport de prsentation, comprend un documentdorientation assorti de documents graphiques.Les dispositions du document dorientation et des documents graphiques constituent des prescriptions opposablesdans les conditions prvues par le dernier alina de larticle L.122-1.
Art. R. 122-3. Lorsque les documents graphiques dlimitent des espaces ou sites protger, ils doivent permettredidentifier les terrains inscrits dans ces limites.
La Loi Solidarit et Renouvellement Urbains du 13 dcembre 2000 apporte des modifications significatives aux textesissus de la loi dOrientation foncire de 1967.
Les deux nouveaux documents de planification introduits par la loi, le Schma de cohrence territoriale et le
Plan local durbanisme, sappuient notamment sur une obligation dnonc du projet damnagement et de
dveloppement durable, et sur un renforcement des modalits de concertation. Ces deux axes devraient fortement
modifier les pratiques de lurbanisme et conforter lusage des reprsentations graphiques.
Les textes lgislatifs et rglementaires vont dans ce sens.
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41DE LA NORMAL ISAT ION GRAPHIQUE DES ANNES 70 AU PROJET DESS IN
Ainsi le dessin trouve sa place dans le SCOT au niveau de trois documents de porte ou de signification diffrentes:
le Rapport de prsentation, le PADD et le Document dOrientation. Son expression sera diverse selon quil s'agira
d'expliquer un lment ou une conclusion d'analyse, le projet ou ses principes juridiquement opposables.
Des questions restent en dbatQuelle est la nature juridique des dessins raliss?
La valeur dun trait sera-t-elle dpendante de sa dimension, et sa localisation conditionnera-t-elle directement
lusage du sol? Quel peut-tre le rle de la lgende: perspectives, flches, schmas, cotations dans linterprtation
de la valeur d'un trait?
Ny a - t - il pas risque de normalisation du dessin et de restriction dans lexpression des projets des villes et
des agglomrations?
Louvrage publi par le ministre de lquipement, Le Schma de Cohrence Territoriale, premires approches sur
les mthodes et le contenu, consacre 60 pages lexpression formelle et graphique du SCOT, sur la base de
plusieurs expriences de Schmas directeurs ralises par les Agences durbanisme (dc. 2001).
Lexpression dorientations stratgiquesCi - contre les orientations de lagglomration
bordelaise en matire de Charpente paysagre
dans son schma directeur valant SCOT et servant
de base llaboration des PLU.
Schma extrait du guide Le SCOT,
premires approches sur les mthodes et le contenu
Ministre de lquipement
Fdration nationale des Agences durbanisme, 2002
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42 DE LA NORMAL ISAT ION GRAPHIQUE DES ANNES 70 AU PROJET DESS IN
Le Plan local durbanisme ncessite ou oblige la reprsentation du projet
Si les POS commenaient intgrer les notions de prospective, prsentes dans leur Rapport de prsentation, les PLUdonnent au projet damnagement et de dveloppement de la commune une place primordiale en imposant son
affichage, par le biais notamment du PADD (Projet dAmnagement et de Dveloppement Durable).
Une exigence de transparenceLa Loi SRU introduit la concertation avec la population tout au long des procdures dlaboration ou de rvision desdiffrents documents durbanisme, ainsi que pour la ralisation de toute opration damnagement (art. L. 300-2 du CU).
Cela entrane une communication autour du ou des projets de la commune, qui ne saurait se passer du dessin.
Le texte lgislatif induit la ralisation de documents graphiquesArt. L. 123-1. Ils (les PLU) prsentent le Projet damnagement et de dveloppement durable Ils peuvent,
5 Dlimiter les zones dans lesquelles la reconstruction
6 Prciser le trac des voies
7 Identifier et localiser les lments de paysage,, lots, espaces publics, protger
Art. L. 123-2. Ils peuvent dlimiter des servitudesArt. L. 123-3. Dans les ZAC, le plan local durbanisme prcise en outre: la localisation et les caractristiques des espacespublics conserver, modifier ou crer, la localisation des principaux ouvrages.
Le texte rglementaire dit lobligation de prsenter graphiquement le projet.Art. R. 123-1. Le Plan local durbanisme, aprs un rapport de prsentation, comprend le Projet damnagement etde dveloppement durable de la commune et le rglement, ainsi que leurs documents graphiques.Les orientations et prescriptions du Projet damnagement et de dveloppement durable, les prescriptions du
rglement ainsi que leurs documents graphiques sont opposables dans les conditions prvues par le dernieralina de larticle L. 123-5.
Art. R. 123-11. Les zones (U, AU, N) sont dlimites sur un ou plusieurs documents graphiques.Art. R. 123-12. Les documents graphiques font galement apparatre, sil y a lieu dans les zones U et AU,les secteurs pour lesquels un plan masse cot trois dimensions dfinit les rgles spciales.
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43DE LA NORMAL ISAT ION GRAPHIQUE DES ANNES 70 AU PROJET DESS IN
La ncessit de documents graphiques diffrents des plansrglementairesLarticle R. 123-3, dfinissant le contenu du projet noblige pas de faonexplicite la ralisation de documents graphiques mais rend cependant
incontournable le dessin des orientations durbanisme et damnagement
et des objectifs spatiaux du projet.
Le dessin rpond ainsi plusieurs vocations dans le cadre de llaboration
du PLU. Il se doit dtre successivement lexpression dun diagnostic,
dune intention (principes, orientations), de prescriptions.
La tentation est grande, une fois un projet adopt par les lus (exemple ci-dessus de zone dactivits) de vouloir
reporter, dans le PLU, le plan de lamnagement dessin par un urbaniste, dans ses moindres dtails. Or, les ncessaires
adaptations du projet, des principes aux esquisses, puis aux plans dexcution, entraneraient alors nombre de
modifications ou de rvisions fort coteuses. Il est donc recommand de se limiter des reprsentations graphiques
qui vitent les cotes et qui prennent en elles-mmes des prcautions concernant leur interprtation.
Un important travail de simplification et de retour aux principes fondamentaux du ou des projets est effectuer.
Toute la difficult est donc daller du projet vers le dessin exprimant la rgle (comprhensible pour le citoyen).
Beaucoup dlments restent donc adapter ou inventer
Lexpression dun objectif gnralCi-contre un exemple donn dans le guide du PADD, concernant la volont
de raliser le contournement routier dun village.
Le dessin mme schmatique devient opposable aux tiers.
Des objectifs damnagement pour un quartier :du projet vers le dessin exprimant la rgle ou les principes dun amnagement
Dessins de cette page extraits du guide
Le Projet dAmnagement
et de Dveloppement Durable du PLU,
DGUHC/CERTU, 2002
Le diagnostic Un projet dtaill envisag Le choix des lments imposs
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44 DE LA NORMAL ISAT ION GRAPHIQUE DES ANNES 70 AU PROJET DESS IN
Conclusion de la premire partie :le dessin durbanismedans la dynamique de projetLes politiques publiques ont jou un rle dterminant dans le dveloppement du dessin durbanisme dans lesdeux dernires dcennies.
Toutes les chelles de territoire sont aujourdhui concernes, de lespace public lespace national. La comprhension
des relations entre les grandes politiques damnagement et les espaces du quotidien est devenue une vritable
exigence sociale qui appelle explicitation et formalisation.
Le rle du dessin dans la contractualisation a t peu dvelopp. La ncessit dchanger sur des projets de plus en plus
complexes ncessitant un langage commun, de constituer des partenariats damnagement de plus en plus varis,
oblige dvelopper des supports de discussion compris de tous. Le dessin occupe l une place privilgie.
Le deuxime fait concerne la dynamique de formulation des projets, impulse par la rcente loi Solidarit et
Renouvellement urbains. Mais cest aussi, comme nous lexplique lanthropologue Jean-Pierre Boutinet, un
phnomne de socit dans lequel lexistence de chacun comme celle des groupes sociaux est conditionne par
de multiples situations de projet : affectif, professionnel, de loisirs, de renouvellement de la voiture, de logement,
de cadre de vie, etc.
Comment imaginer que les collectivits locales ne soient pas imprgnes de ces mmes valeurs, de ces mmes
tendances, et que les citoyens qui les composent ne soient pas pour leur part dans une exigence de projet local
de mieux en mieux compris, de plus en plus partag ?
Les besoins en matire de dessin durbanisme se trouvent par consquent dcupls.
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D E U X I M E P A R T I E
La production quotidienne de dessins durbanisme sappuie de faon directe, mais plus ou moins consciente,
sur des connaissances et savoir - faire que les disciplines scientifiques, techniques ou artistiques ont
progressivement constitus.
Nous avons choisi de rappeler plusieurs dentre elles qui nous paraissent fondatrices du dessin durbanisme
actuel, et susceptibles de nourrir lvolution et le sens des pratiques professionnelles venir.
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Lapport scientifique, techniqueou artistique dans le langage graphiquede lurbanisme
1 Les cartes et modles de la gographie et la smiologie graphique
2 Dessin de lespace vcu et reprsentations de lespace: lapport des sciences sociales
3 Larchologie et lhistoire re-tracent les projets de nos anctres amnageurs
4 Les architectes, les urbanistes, les paysagistes ou les ingnieurs
ont apport leur sensibilit ou leur savoir-faire
5 Le land art sacralise les grands paysages et invite dessiner les grands territoires
Conclusion Questions communes aux chercheurs et aux praticiens
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48 LAPPORT SC I ENT I F IQUE , T ECHNIQUE OU ART I S T IQUE DANS LE LANGAGE GRAPHIQUE DE LURBANISME
Le Comit Franais de Cartographie dfinit lacarte comme une reprsentation gomtrique
conventionnelle, gnralement plane, en position
relative, de phnomnes concrets ou abstraits,
localisables dans lespace; cest aussi un document
portant cette reprsentation ou une partie de cette
reprsentation sous forme dune figure manuscrite,
imprime ou ralise par tout autre moyen.
Savoir reprsenter linformationLobjet de la smiologie graphique est de structurerles rgles de construction de limage graphique.
Louvrage de J. Bertin, La smiologie graphique, publi
en 1967 (rimpression 1999) a permis de poser les
bases dun renouveau du langage cartographique.
Lorganisation logique des images, selon Serge Bonin,
amne les considrer en termes dutilit et non
dillustration: la question du pourquoi dessiner?
prime sur la question comment dessiner ?
(colloque Trente ans de smiologie graphique, Ass. des
cartographes gographes, 1997, www.cybergeo.fr).
Le tableau ci - contre, labor par M. Bguin et
D. Pumain, propose de faon rsume les possibilits
de choix de reprsentation dune information
cartographique, partir dune premire classification
ponctuelle/ linaire/zonale et selon sa nature
qualitative ou quantitative.
Les cartes et modles de la gographieet la smiologie graphique1
Extrait de La reprsentation des donnes gographiques,
Statistique et cartographie, Bguin M., Pumain D., 2000,
d. Armand Colin
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49LAPPORT SC I ENT I F IQUE , T ECHNIQUE OU ART I S T IQUE DANS LE LANGAGE GRAPHIQUE DE LURBANISME
Le schma durbanisme dans le systme de cration cartographiqueLa plupart des cartes, selon Roger Brunet, ont des fonctions trs utilitaires et proviennent de filires trs diffrentes.Il identifie six actions dominantes (tableau ci-dessous) associes des acteurs, concepteurs ou utilisateurs privilgis.
Des filiations de cration cartographiques sont ainsi tablies, dans une dclinaison Actions-Acteurs-Progrs techniques
(tablissant des transversalits)-Produits-Formes.
Le schma durbanisme est identifi alors comme un produit nouveau dans la filiation des reprsentations, sans doute
repositionner aujourdhui au regard des volutions informatiques, culturelles et conceptuelles.
Le monde des cartes : fonctions, productions et filiations de la cration cartographiqueBrunet R., La carte mode demploi, d. Fayard Reclus, 1994
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50 LAPPORT SC I ENT I F IQUE , T ECHNIQUE OU ART I S T IQUE DANS LE LANGAGE GRAPHIQUE DE LURBANISME
Les chormes: 28 figures pour comprendre la distribution spatiale du territoireLes chormes, conus par Roger Brunet en 1986, permettent de rechercher les modles dorganisation de lespace,sous-jacents au dsordre apparent.
Ces chormes expriment la faon dont les socits ont amnag ou cr leur espace, en fonction de leurs moyens
et de leurs besoins. Ils sont la reprsentation dune ralit, parfois totalement abstraite bien que correspondant des
milliers de mouvements (laire dinfluence dune ville), parfois trs concrte (une frontire, un port); mais dans ce
dernier cas ils expriment aussi une abstraction : un rle, une fonction, lacte de fermeture ou de communication.
Des cartes devenues clbres rvlent lintrt de conceptualiser le territoireLe succs de certaines cartes, une des plus connues (ci-dessous) tant sans doute celle de la banane bleuepublie en 1989 (Datar-Reclus), nous montre lintrt de simplifier la reprsentation des territoires nouveaux et
rompre avec ou tout au moins renouveler les reprsentations collectives passes.
Aujourdhui dans les manuels de gographie des lycensLe principe de conceptualisation des situations territoriales fait aujourdhui partie du contenu offert aux lycens.Les cartes de synthse proposes tout au long des ouvrages (1re et Terminale, d. Belin, d. Magnard) en tmoignent et
laissent imaginer une capacit suprieure celle des gnrations antrieures, comprendre lorganisation du monde.
Extraits de La carte mode demploi, 1994, d. Fayard/Reclus
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51LAPPORT SC I ENT I F IQUE , T ECHNIQUE OU ART I S T IQUE DANS LE LANGAGE GRAPHIQUE DE LURBANISME
Tableau des chormesRevue Mappemonde, 1986, n4, Reclus
Sept grandes catgoriesde chormes1. Les chormes de maillage,
pour lattribution des territoires.
2. Les chormes de quadrillage,
pour la desserte des territoires.
3. Les chormes de gravit, qui
correspondent des attractions,
des influences, leffet de
distance.
4. Les chormes de contact,
quils soient lieux de rupture
ou dosmose.
5. Les chormes directionnels,
qui font les espaces dissym-
triques, orients, anisotropes.
6. Les chormes de mouvement,
qui traduisent les conqutes et
les replis.
7. Les chormes de hirarchie.
pour comprendre les formes
du monde.
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52 LAPPORT SC I ENT I F IQUE , T ECHNIQUE OU ART I S T IQUE DANS LE LANGAGE GRAPHIQUE DE LURBANISME
Le changement de rgles de reprsentation ou de point de vuemodifie notre comprhension des territoires et de leurs relations
Lanamorphose : une gographie des quantitset de la prise de conscienceLanamorphose est une transformation de la
reprsentation surfacique dun territoire. La surface
ou la distance dessine devient proportionnelle
une quantit (la population, le PIB, le nombre
de communications tlphoniques, le temps de
parcours) et modifie la carte initiale.
La rpartition des quipes de rugby (ci - contre gauche) et des quipes de football ( droite)nous confirme lidentit sportive et le poids des
rgions franaises (1984).
Extraits de La carte, moyen daction, D. Poidevin
La carte mode demploi, R. Brunet
Colette Cauvin, 1986, Revue Mappemonde, n86/1
Ci-contre (en haut), La population des pays dumonde, anamorphose des pays en fonction de leurpopulation. LAfrique faiblement peuple disparat
par rapport lInde. Les deux grandes puissances
mondiales des annes 80, les tats-Unis et lURSS,
prennent la mesure de leur reprsentativit
Lanamorphose du PNB par habitant (ci -contre)rvle les contrastes.
Les anamorphoses constituent un outil de prise deconscience et de mmorisation dune situationdonne. Plus explicites que les cartes thmatiques
utilisant des primtres connus, elles induisent la
comparaison, la critique, le point de vue. Luniversit
de Strasbourg (C. Cauvin) est rpute pour ses
recherches dans ce domaine.
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53LAPPORT SC I ENT I F IQUE , T ECHNIQUE OU ART I S T IQUE DANS LE LANGAGE GRAPHIQUE DE LURBANISME
Nous sommes tous au centre du monde, que lon soit individu, ville, pays. La priphrie dtermine noscomportements. Tel est le message que les cartes ci-dessus nous proposent en introduction dune rflexion sur la
gopolitique des rapports de forces dans le monde et sur la perception par chaque nation des questions de scurit.
LAtlas stratgique : gopolitique des rapports de force dans le monde, G. Chaliand, J.P. Rageau, 1983, LibrairieArthme Fayard
Considrer la Manche au centredun territoire avec Paris etLondres pour priphrie faitpasser les villes portuaires dune
position Finistre une
position centrale dans les
changes conomiques.
Atlas Transmanche cit dans
Rencontres nationales
des agglomrations
Datar/Association des maires
de France, 2000
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54 LAPPORT SC I ENT I F IQUE , T ECHNIQUE OU ART I S T IQUE DANS LE LANGAGE GRAPHIQUE DE LURBANISME
Dessin de lespace vcu et reprsentationsde lespace: lapport des sciences sociales2Kevin LYNCH, prcurseur de lanalyse desperceptions de lespaceK. Lynch (Massachusetts Institut of Technology)est considr par la majorit des chercheurs en
psychologie environnementale comme un novateur
travers les nombreuses exprimentations quil a
ralises ds la fin des annes 50.
Son ouvrage Limage de la cit crit en 1960 (traduit
en franais en 1976) fait rfrence, et tmoigne
de la diversit des approches de la perception des
espaces urbains par les habitants.
Le premier niveau est la perception visuelle directe
et sa transcription en plan. Ci-contre, un Schma delimpression despace et de mouvement, permet detraduire par squences homognes les perceptions le
long de la voie express nord-est de Boston: espace
ouvert, ferm, vision lointaine espace tunnel, etc
Quelques annes plus tard, les professionnels de
lamnagement sinspireront directement de ses
travaux, en matire danalyse comportementale et
de scurit routire, ou danalyse paysagre et
dembellissement des entres de ville.
Voir et planifier, K. Lynch, 1976, d. Dunod, 1982
Les recherches sur les reprsentations mentales de lespace urbain permettent daffirmer, nous dit Danile Dubois(Les villes mentales, in Courrier du CNRS n81, 1994), que celles -ci sont multiples, et construites:
dune part travers les pratiques diversifies de cet espace (dplacements, reprsentations sociales et esthtiques,
pratiques discursives);
dautre part, travers la diversit des reprsentations objectives dans des outils tels que les cartes ou les
schmas damnagement.
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55LAPPORT SC I ENT I F IQUE , T ECHNIQUE OU ART I S T IQUE DANS LE LANGAGE GRAPHIQUE DE LURBANISME
Cinq lments pour la formation de limage mentaledun territoire pour chaque individu1. Les voies.
2. Les limites.
3. Les quartiers.
4. Les nuds.
5. Les points de repre.
Les cinq lments que propose Kevin Lynch vont se
combiner pour constituer limage mentale de la ville,
en fonction de ses caractristiques et ses qualits:
singularit, simplicit de la forme, dominance,
continuit, champ visuel, clart de liaisons.
Ils contribueront limagibilit de lenvironnement
urbain ou la constitution dune identit (endroit
homogne, distinct, inoubliable).
On a demand aux habitants de Brooklin de faire un
croquis de leur quartier. Lorsque les limites quils ont
choisi de dessiner sont reportes sur un plan prcis,
elles rvlent quelque chose de la structure sociale de
la ville, comme de sa forme visuelle. (ci -dessous)
Une comparaison de la frquence avec laquelle les
habitants de cinq quartiers de Los Angeles ont dessin
les divers lments de lagglomration a montr
des diffrences importantes dans leur faon de se repr-
senter la ville, ses centralits, ses accs, ses limites .
Ci -dessus limage produite par les habitants du
quartier de Northridge.
Voir et planifier, K. Lynch, 1976, d. Dunod, 1982
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56 LAPPORT SC I ENT I F IQUE , T ECHNIQUE OU ART I S T IQUE DANS LE LANGAGE GRAPHIQUE DE LURBANISME
Faire dessiner les experts du territoire est souvent riche denseignementsAu cours dune runion du Collectif Ville mergente , groupe de rflexion dune trentaine de personnes anim parlAgence durbanisme du Pays dAix, des universitaires, des chercheurs, des professionnels ont accept de dessiner
lAire mtropolitaine marseillaise (AMM). Une feuille blanche avec pour seul titre Dessiner et reprsenter lAmm
tait propose, cinq minutes tant accordes, en tout dbut de sance.
La diversit des rponses
fut inattendue: diversit
des chelles de territoire
reprsent, choix de
problmatiques trs spci-
fiques, absence de limites
lagglomration.
Labsence de reprsen-
tations graphiques fortes
de lAMM est sans doute
une des raisons de cette
diversit, de cette richesse.
La comparaison, avec
dautres agglomrations
pour lesquelles de grandes
images ont t construites
reste tablir, qui
permettrait dexplorer le
rle et linfluence des
reprsentations graphiques
des territoires sur les
stratgies dintervention
des grands acteurs cono-
miques et politiques.
Cf. Chiappero M., 2001,
Dessiner le territoire pour
en parler, in Mtropolisation,
gouvernance et citoyennet
dans la rgion urbaine
marseillaise, p. 105-114.
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57LAPPORT SC I ENT I F IQUE , T ECHNIQUE OU ART I S T IQUE DANS LE LANGAGE GRAPHIQUE DE LURBANISME
Un schma, un dessin sont- ils susceptibles de modifier la perceptionou la reprsentation dun espace, dun territoire?
Vers un dveloppement de la recherche sur les rapports entre reprsentation dessine et reprsentation collectiveDe nombreux chercheurs, appartenant aux champs disciplinaires de la psychologie et la psychologie sociale, ou encorede la gographie des reprsentations, ont approfondi la notion despace vcu (E.T. Hall, D. Jodelet, A. Moles, P. Gould,
M. White, M. Denis, H. Gumuchian).
Plusieurs travaux de la fin des annes 90 laissent penser que les sciences sociales sintressent larticulation entre
reprsentations dessines et reprsentations collectives. On peut ainsi noter un certain nombre de communications
faites au cours de plusieurs colloques ou sminaires de recherche:
Gographies et langages (1997, Sion) notamment par Philippe Bachimon La figuration des images mentales
et Sylvia Ostrovetsky Rendre le monde visible (www.cyberato.org);
Cartographie, gographie et sciences sociales (2000, Tours) sur le thme Dnaturaliser les cartes, entre
linstitutionnel et la recherche, sous la responsabilit de Jean-Paul Bord, Universit F. Rabelais/Tours;
Reprsentations spatiales et dynamiques territoriales (2002, La Rochelle) dans le cadre de lcole-chercheur Inra-
Engref-Cmagref-Cira.
On retrouve cette question aborde dans des approches plus oprationnelles:
dans les recherches conduites par le Predit (Programme de recherche sur les transports, ministre de lquipement)
ou le Puca (Plan urbanisme construction architecture) sur les reprsentations du territoire et lamlioration de
la demande de transports collectifs ;
dans les approches du groupe Ville mergente (ministre de lquipement, G. Dubois-Taine, 2000) avec plusieurs
recherches sur la reprsentation mentale des nouveaux territoires dagglomration;
dans les travaux prospectifs de la Datar 1999/2002 sous le thme Reprsentations et territoire: analyse des
reprsentations politiques, collectives et graphiques du territoire sous la responsabilit de Jacques Bauchard
(Paris XII) et Pierre Debarbieux (Universit de Grenoble).
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58 LAPPORT SC I ENT I F IQUE , T ECHNIQUE OU ART I S T IQUE DANS LE LANGAGE GRAPHIQUE DE LURBANISME
Larchologie et lhistoire re-tracentles projets de nos anctres amnageurs3La priode la plus gomtrisante de notreterritoire est sans nul doute la priode romaineElle associe au processus de migration-colonisationladoption doutils et de mthodes systmatiques
damnagement urbain et de mise en valeur agricole.
La centuriation, mode de trac et de distribution
fonciers fonde le dessin de la ville.
La plupart de nos contres ont ainsi t quadrilles,
sur ce modle dominant, associant voirie de desserte
et dcoupage foncier.
Quil sagisse des villes dorigine grecque ou romaine,
la question dune production de schmas graphiques
anticipant la ville ralise reste pose malgr
lvidence dun urbanisme volontaire.
Bedon R., Chevalier R., Pinon P., in Architecture et
urbanisme en Gaule romaine, d. Errance, 1998
La diffusion des travaux de recherches historiqueset archologiques au cours des annes 80-90 a
rvl aux non spcialistes limportance des traces
du pass dans lorganisation actuelle des villes et
des campagnes.
Cette large sensibilisation a sans doute permis de
confirmer limportance du dessin et de la composition
urbaine tout au long de lhistoire.
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59LAPPORT SC I ENT I F IQUE , T ECHNIQUE OU ART I S T IQUE DANS LE LANGAGE GRAPHIQUE DE LURBANISME
Vestiges de la centuriation romaine dans le Lunellois, F. Favory, C. Raynaud, 1994
la recherche des traces : redessiner les tramesde lorganisation passe du territoireLa recherche sommaire, par un nophyte, destraces dimplantations romaines partir dun plan
cadastral actuel est un exercice relativement
facile, malgr le travail trs rigoureux que ncessite
lanalyse archologique.
Lactus est un carr de 120 x 120 pieds (35 m).
Le jugre est lunit de base, soit 2 actus (70 x 35 m).
La centuria vaut 20 x 20 actus (700 x 700 m).
Cf. tableau de mesure dtaill in Les paysages de
lAntiquit, G. Chouquer et F. Favory, d. Errance, 1991
Lunel (Hrault) nchappe pas, 2000 ans plus tard, au dessin durbanisme romainLidentification des couches successives doccupation du territoire, chacune correspondant des conditions sociales,conomiques mais aussi sitologiques particulires, nous montre la permanence des dcoupages fonciers les plus anciens
et leurs effets structurants sur lorganisation actuelle des villes et de leurs territoires ruraux.
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60 LAPPORT SC I ENT I F IQUE , T ECHNIQUE OU ART I S T IQUE DANS LE LANGAGE GRAPHIQUE DE LURBANISME
Les architectes, les urbanistes, les paysagistesou les ingnieurs ont apport leur sensibilitou leur savoir - faire...4
Lanalyse pittoresqueLanalyse pittoresque dcomposeles espaces urbains en figures
types, constituant chacune
une situation visuelle et une
perception particulires.
Elle dpasse le commentaire
dambiance sur les espaces
urbains. Elle constitue, selon
P. Pinon, un ensemble de
rfrences pour le projet urbain.
La rdition en 1980 des
ouvrages de C. Sitte (1889) et
de R. Unwin (1909), sur lart
de btir les villes, marquera le
renouveau des modles et des
pratiques dans lexercice de
composition urbaine.
Lapport des architectes en matire de dessin urbain est considrable. Les reprsentations montres tout au longde cet ouvrage en tmoignent. La contribution de certains dentre eux au mouvement de retour des annes 75-80
sur les constituants de lespace urbain, llot, la rue, la place, ainsi que la diffusion de leurs travaux de recherches
sur les formes construites des villes, ont motiv un nouvel intrt pour la morphologie urbaine.
Ils vont proposer les outils et mthodes de son analyse travers plusieurs ouvrages rfrents (tels que Formes urbaines
de llot la barre, de Ph. Panerai, J. Castex, J. Ch. Depaule notamment) ou pdagogiques (tels que Centres historiques,
mthodes danalyse, de A. Yedid, ou Lire et composer lespace public de P.Pinon).
Le dessin des tapes du dveloppement, lanalyse morphologique, le dessin des modles et des types formels,
celui de lanalyse pittoresque vont progressivement constituer les fondements dune nouvelle culture du regard,
de la reprsentation de la ville et du projet.
Dessins extraits de Lire et composer lespace public de P. Pinon
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61LAPPORT SC I ENT I F IQUE , T ECHNIQUE OU ART I S T IQUE DANS LE LANGAGE GRAPHIQUE DE LURBANISME
La lecture morphologique de la villeDe nouvelles mthodes danalyse, fondes sur les rapports plein/vide, lorganisation de la trame urbaine, viaireet parcellaire, sur les notions de proximit, de contigut ou dinclusion vont tre utilises par les urbanistes
marqus par les travaux de A. Rossi, C. Aymonino ou R. Krier. Elles inspireront progressivement le dessin des projets
et la composition urbaine.
Lillustration des Ateliers de Cergy , confrontation internationale de composition urbaineLes travaux dtudiants, en 1983, venant de Versailles, Kyoto, Venise, Nancy, Bruxelles ou Barcelonne, sur un siteexceptionnel en continuit urbaine de la ville de Cergy illustreront la richesse des approches morphologiques et
des compositions urbaines. Ils nourriront les dbats entre concepteurs, amnageurs et universitaires.
Warnier B., Les synergies de Cergy, revue Urbanisme, n199, 1983
Exemple danalyse morphologique du franchissement de la barrire que reprsentait les deux rivires (bourg dans
ses remparts), puis lextension le long des chemins et le recouvrement de la rivire amenant limplantation de
la mairie, de la poste, des commerces.
Caxtex J., Panerai P., Marcillac, autopsie dun village, in Principes danalyse urbaine, Panerai P. et alii, 1980
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62 LAPPORT SC I ENT I F IQUE , T ECHNIQUE OU ART I S T IQUE DANS LE LANGAGE GRAPHIQUE DE LURBANISME
Dsormais, un souci des professionnelsde rendre compte des perceptions et des ambiances urbaines
Lobjet architectural a domin la production urbaine et les objets reprsents depuis les annes 50, dlaissantgnralement la voirie et les espaces non construits appels le plus souvent dans les annes 70 espaces libres,
espaces vides, espaces en creux
Lmergence rcente du concept despace public urbain (annes 80), comme objet concevoir, a positionn de nouveaux
professionnels, les paysagistes, les urbanistes, les designers urbains, de faon centrale dans la palette des
concepteurs dambiance urbaine, relguant quelquefois au second plan la production architecturale.
Leur regard nouveau sur lespace vcu, leur travail de reprsentation et de mise en situation des individus dans lespace
urbain donnent chacun une meilleure comprhension des qualits de lespace projet.
La coupe rend comprhensible les diffrentes qualits du lieuLe dessin trs simple dune coupe sur laquelle des individus se retrouvent en situation (seuls ou en groupe) permetde comprendre les ambiances projetes : assis au calme sous les arbres, pieds ou vlo lombre sous lalle
de platanes, en situation dominante sur le grand paysage)
Sylvie Lalot, Paysagiste, 1998
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63LAPPORT SC I ENT I F IQUE , T ECHNIQUE OU ART I S T IQUE DANS LE LANGAGE GRAPHIQUE DE LURBANISME
Lassociation de plan, de perspectiveset de rfrences paysagres connuesde tous permet de donner du sensau projetLa qualit des perceptions paysagresconcerne aussi la rhabilitation dune
zone dactivits dgrade.
Le paysage est voulu comme vecteur
de dveloppement.
Raconter un paysage nouveau partir
du vocabulaire forestier et rural afin de
rendre le quartier plus attractif par une
succession de squences paysagres en
relation avec lenvironnement proche.
Tours, Atelier durbanisme, Esvres-sur-Indre,
Bilan FNAU, 1996
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64 LAPPORT SC I ENT I F IQUE , T ECHNIQUE OU ART I S T IQUE DANS LE LANGAGE GRAPHIQUE DE LURBANISME
Les dplacements reprsents
Un Atlas des ples dchanges propose un code de reprsentationEn 1999 LAtlas des ples dchanges apporte son regard spcialis sur le fonctionnement des gares. Il a pourobjectif de rendre compte aux autres professionnels, dune part, de lamnagement des divers modes de dplacement
et de leur organisation, dautre part de linterface du ple avec son environnement urbain, du point de vue de
la voirie et de laccessibilit.
Une srie de reprsentations-types a t adopte, avec un code graphique et des chelles communs.
Le travail de reprsentation sest fait selon un certain nombre de thmes discriminants: laccessibilit, lintermodalit,
la localisation des flux modaux, laffectation et la quantification des surfaces, etc..
Gare de Nantes Gare de Nancy
Extraits de LAtlas des ples dchanges, PREDIT, Arep, 1999
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65LAPPORT SC I ENT I F IQUE , T ECHNIQUE OU ART I S T IQUE DANS LE LANGAGE GRAPHIQUE DE LURBANISME
La cartographie de leffet tramway pourrendre compte de la structuration du territoirepar les transportsLobservation des volutions du nombre de bus outramways et sa cartographie sur la Communaut
urbaine de Strasbourg introduisent une nouvelle
faon de reprsenter le territoire. Le passage dune
reprsentation en lignes une reprsentation par
arrts induit une nouvelle reprsentation des
polarits, des besoins, de limportance des espaces
publics associs.
Agence durbanisme de Strasbourg in Bilan dactivits
des Agences durbanisme, 1997, FNAU
La reprsentation des flux decirculation pour comprendre lefonctionnement dun territoireLe dveloppement de la repr-sentation des flux de circulation
depuis une dizaine dannes
une chelle plus locale que le
Schma national des infrastruc-
tures amliore la comprhension
du territoire.
Atlas Nord Pas de Calais 1996,
CETE DRE
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66 LAPPORT SC I ENT I F IQUE , T ECHNIQUE OU ART I S T IQUE DANS LE LANGAGE GRAPHIQUE DE LURBANISME
Le land art sacralise les grands paysageset invite dessiner les grands territoires5 N dans les annes 60, le land art va donner unenouvelle dimension au paysage.
Plusieurs artistes vont marquer de nombreux
amnageurs. Christo est un des plus connus en France
travers lemballage du Pont Neuf Paris (1985)
ou du Reichstag Berlin (1985), symbole de
lAllemagne runifie.
Lide de dessiner, de composer les grands espaces,
de conceptualiser le paysage donn voir fera partie
des rflexes de nombreux amnageurs.
En France les paysages monumentaux crs aux abords
des autoroutes en seront les meilleures illustrations
Larc majeur 1854, dessin par Venet marquera
la participation du ministre de la Culture et de la
Communication lembellissement des grandes
infrastructures.
La pyramide du Perthus, leve avec les remblais delautoroute la frontire de lEspagne et de la France
R Bofill
Extraits de la Revue Urbanisme n217, 1987, Les boulevards
de lan 2000
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67LAPPORT SC I ENT I F IQUE , T ECHNIQUE OU ART I S T IQUE DANS LE LANGAGE GRAPHIQUE DE LURBANISME
La mridienne verte ou Lincroyable pique niquePour clbrer lavnement du troisime millnaire,larchitecte et paysagiste Paul Chemetov a imagin
de matrialiser par des plantations, de Dunkerque
Barcelone, le mridien de Paris, dtermin voil
bientt trois sicles par les Cassini et constituant
la base gomtrique de la premire carte de France.
Le dessin de 1720devient concept de dveloppementValorisation remarquable dun objet oubli, iltrouvera son apoge le 14 juillet 2000 par lorgani-
sation du plus grand pique -nique du monde sur
le trac du mridien
Aventure symbolique et collective mais aussi outil
de dveloppement touristique que de nombreuses
communes ne manqueront pas de valoriser dans les
prochaines annes
Rendez-vous le 14 juillet prochain
Site internet: www.2000enfrance.com
Dessin de Dunkerque Barcelone sur les tracesde Cassini
Quelques dessins indicatifs pour les plantations :les arbres appartiendront aux propritaires desterritoires concerns
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68 LAPPORT SC I ENT I F IQUE , T ECHNIQUE OU ART I S T IQUE DANS LE LANGAGE GRAPHIQUE DE LURBANISME
Conclusion de la deuxime partie :questions communesaux chercheurs et aux praticiensLes concepts et les mthodes voluent rapidement, et loutil informatique, au-del de lvolution techniqueconsidrable quil a pu reprsenter pour les professionnels, est en train de susciter, travers lengouement pour
les jeux informatiques, de nouvelles exigences de reprsentation dans lensemble du corps social.
Le premier objectif de ce chapitre tait de rappeler les sources du dessin, esprant susciter la curiosit et permettre
ceux qui le souhaitent den approfondir tel ou tel aspect grce aux rfrences bibliographiques proposes.
La spirale de production graphique enclenche ces dernires annes et lvolution des procdures et des mthodes
de travail semblent cependant en tre qu leurs dbuts. Elles posent la question dun rapprochement des disciplines
scientifiques de lactivit professionnelle.
Le constat dintrt rciproque croissant des milieux de la recherche et de la pratique professionnelle nous amne
formuler plusieurs interrogations:
comment les professionnels de lurbanisme sapproprient- ils ces outils et quen font- ils?
comment peut-on rendre plus pertinent le choix des concepts et des outils existants proposs par la recherche
dans les dmarches de projet?
peut-on identifier des concepts spcifiques au dessin durbanisme, que la recherche pourrait son tour explorer?
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T R O I S I M E P A R T I E
Ce chapitre propose neuf fonctions et objectifs assurs par le dessin au cours des dmarches de projet.
Ces dmarches peuvent tre planifiantes, stratgiques, inductives, participatives, ngocies ou imposes
et attribuent par consquent chacune dentre elles un rle diffrent tout au long du passage de lide
de faire la mise en uvre du projet.
Lide de communication par le dessin est rcurrente dans les neuf fonctions proposes. Elle ne peut
cependant occulter dune part leur diversit chaque moment du processus, dautre part la fonction
intrinsque du dessin, au mme titre que les mots, doutil synthse et de construction dune pense
prospective sur le territoire. Le schma-concept en est la figure particulire.
Lobservation des moments de construction des reprsentations, dits moments graphiques, montre que le
dessin passe du statut doutil celui de mthode.
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La diversit des fonctionset objectifs des cartes, des plans,des schmas-conceptsdans les dmarches de projetdamnagement et durbanisme
1 Parler du mme territoire et des grandes fonctions urbaines avec des cartes,
diagnostiquer diffrentes chelles
2 Rvler les pratiques quotidiennes, les dynamiques, les appartenances, les identits
3 Retranscrire les perceptions visuelles dun territoire, dun lieu, dun itinraire
4 Identifier des problmatiques conomiques, sociales ou de positionnement institutionnel
5 Expliquer le projet et ses enjeux la population et aux multiples partenaires
6 Discuter les hypothses damnagement et de dveloppement
travers des scnarios reprsents
7 noncer les territoires privilgis de lintervention publique tout