le developpement de la personnalite-ocr
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Liz Greene Howard Sasportas
Le Développement
de la personnalité
Éditions du Rocher
9085181 0(!)� 165 F ISBN 2 268 024709
Cc premier \Oiumc des Séminaires
(J'EJSLrologic psyctwlogiquc <lécril lcs dynamiques
de la p ychologie des profondeurs ré\élées par le
thème de naissance. Les auteurs y e:..posent les
pr•ocessus et les problèmes auxquels chacun est
confronté au cours du dé\eloppement de sa person nal ité. Le séminaire sur les étapes
de l'enfance traite des e\périences et des
traumalismcs vécus pendant cette période de la
'ie. de leur rctcnlissemcnt sur I'C\istencc de
l'adulte. des peurs ct des difficultés rencontrées
dumnt l'rnfance ct l'adolescence. Puis Liz
Greene étudie la manière dont le mariage
parental affecte le dé,·eiOPJ>ement de l'indi' idu
ct comment celui-ci reproduit les scénmios
r•clationncls de ses parents. llowar'd Saspor tas
C\PO e ensuite le concept de sous·personnalilés.
ces personnages sou,ent antagonistes qui se disputent la première place dans notre psyché. cl
nous im ile à en C\plorer le confins pour micu.\
lrs intégrer·. Enfin. Puer ct senaY. sc propose
d'étudier dettx arché�pes : l'éternel adole cent
ct le 'ieil homme. qui symbolisent l'éternel
dilemne entre une aspiration spirilueUe à l'im· mortalité. à la créati\ ité. el le statisme de l'ordre
ancien. la souver·alnclé des su·uctur•es établies.
l,iz Greene (astrologue. pS}choUlérapculc)
el 1/owar<i Sasporws (astrologue) dirigent le
Centre d'aslrologir ps}chologique de Londres.
Analyste jungienne. Uz Greene est l'auteur de
nombreu\ ou1-ragrs donc le célèbre Jupiter ct
Saturne, nou-.ellcs pcrspccti\es d<' l'astrolo�ie
moderne (a1cc S. 1\rroyo). Tous dew. donnent (/Cs cours el conférences tant aux Étals·Lnis qu'en
Rurope. rt exercent, à Londrl'S.
Conseillère de collection
Aline Apostolska
Liz GREENE Howàrd SASPORTAS
ASTROLOGIE LE DÉVELOPPEMENT DE LA PERSONNALITÉ
Séminaires d'astrologie psychologique volume 1
Traduit de l'anglais par Nikou Tridon
Astrologie
ÉDITIONS DU ROCHER
Jean-Paul Bertrand
Titre original :
The Development of the Personnality Samuel Weiser, lnc., York Beach, Maine
Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation réservés pour tous pays.
© Liz Greene and Howard Sasportas, 1987 © Éditions du Rocher, 1992, pour la traduction française
© Éditions du Rocher, 1997,
ISBN 2 268 02470 9
À nos étudiants
La vie rn' a toujours semblé être comme une plante qui puise sa vitalité dans son rhizome; la vie proprement dite de cette plante n 'est point visible, car elle gît dans le rhizome. Ce qui devient visible au-dessus du sol ne se maintient qu 'un seul été, puis se fane .. . Apparition éphémère . . . Je n 'ai jamais perdu le sentiment de la pérennité de la vie sous l'éternel changement. Ce que nous voyons, c'est la floraison- et elle disparaît- mais le rhizome persiste.
C.G. Jung
SOMMAIRE
INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
I LES ÉTAPES
DE L'ENFANCE par Howard Sasportas
VOS IMAGES INNÉES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
Patterns archétypiques indiqués par le thème . . . . 29
TRAVAILLER AVEC LES PA ITEMS . . . . . . . . . . . . . . 33
Expérimenter et comprendre les patterns . . . . . . . . 41
Modes de transformation possible des patterns . . . 42
L'alternative du choix......................... 45
LES PHASES DE L'ENFANCE.................... 55
L'expérience prénatale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
L'archétype de la naissance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
L'ascendant.............................. 69
La phase orale................................ 76
Besoin, amour et haine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
Angoisse de persécution et angoisse dépressive 93
Le problème de la survie . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
La phase anale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
La bataille du pot de chambre . . . . . . . . . . . . . 1 03
Corrélations astrologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 OS Polarités eau-terre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111
Confusion zonale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112
La maison III . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 12
La phase œdipienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116
L'âge de l'école . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
L'adolescence................................. 132
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II LE MARIAGE PARENTAL
DANS LE THÈME DE NAISSANCE par Liz Greene
ARRIÈRE-PLAN ARCHÉTYPIQUE ET IMPLICA-TIONS PSYCHOLOGIQUES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 149
Exemples de thèmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 192
rn SOUS-PERSONNAUTÉS ET CONFliTS
PSYCHOLOGIQUES par Howard Sasportas
L'ASSEMBLÉE INTÉRIEURE ................... . Concepts apparentés ..... . . ... ........... ..... . Nommer les sous-personnalités . ...... ......... . Le noyau archétypique ....................... . Planètes, signes et sous-personnalités .......... .
COMMENT IDENTIFIER LES SOUS-PERSONNALI-
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TÉS............................................ 275
Déceler les sous-personnalités dans le thème . . . . . 283
LA DÉGRADATION DES ARCHÉTYPES . . . . . . . . . . . 289
L'IDENTIFICATION DES SOUS-PERSONNALITÉS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 293
Etude d'un cas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 297
Les sous-personnalités centrées sur l'amour . . . . . 306
Les sous-personnalités de type volonté. . . . . . . . . . . 310
Le dilemme amour-volonté. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 313
Changement ou continuité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 319
Le clivage mystique-pragmatique . . . . . . . . . . . . . . . 324
Tête, cœur et ventre .. .............. , . . . . . . . . . . 330
Travail et jeu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 337
Le dilemme liberté-intimité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 339
Critiques et saboteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 342
L'enfant intérieur............................. 344
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UNE MÉDITATION GUIDÉE SUR LES SOUS-PER-SONNALITÉS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 345
IV PUER ET SENEX
par Liz Greene
L'IMAGE ARCHÉTYPIQUE DU PUER . . . . . . . . . . . . . 353
L'ASTROLOGIE DU PUER Deux exemples de thème; : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : :
BIBLIOGRAPHIE • 0 • • • 0 • • • 0 0 • • • • • • 0 . 0 0 . 0 • • 0 0 • • • 0 .
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INTRODUCTION
D n'y a pas si longtemps encore, on consultait les astrologues pour se faire prédire l'avenir- argent, amour, santé- et les rares« analyses de caractère» se réduisaient aux « recettes » habituelles : si vous êtes Gémeaux, vous êtes intelligent, doué de talents divers, et vous vous exprimez avec facilité. Soit le client connaissait déjà très bien cette série de traits de personnalité figés, et dans ce cas ce genre de consultation ne lui apprenait pas grand-chose ; soit il ne pouvait s'identifier d'emblée aux traits de caractère en question, et c'est alors la légitimité de l'astrologie elle-même qui se trouvait ainsi remise en cause.
D est vrai que bon nombre de gens vont encore consulter un astrologue pour se faire prédire l'avenir et se rassurer sur le bien-fondé d'un comportement qu'ils n'envisagent pas de changer, et il se trouve encore de nombreux astrologues pour satisfaire cette clientèle en lui fournissant l'information désirée. Mais au fil du temps, en particulier au cours des cinq dernières années, on a pu observer un changement progressif à la fois dans les raisons incitant les gens à consulter les astrologues, et dans le type d'individus qui leur font appel. De son côté la communauté des astrologues a relevé ce défi en s'attachant à formuler une astrologie différente et novatrice, fermement établie sur la tradition, mais adaptée à l'évolution et à la complexité croissante des besoins de ses clients. Il y a peu de temps encore, la clientèle des astrologues était assez limi-
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tée- beaucoup de gens du« show business», bien connus pour être «superstitieux», et quelques vagues adeptes de spiritualité en quête d'une méthode d'illumination sans effort. La situation s'est là aussi modifiée, et pratiquement n'importe qui aujourd'hui est susceptible de consulter un astrologue, un ministre comme une secrétaire, un médecin comme un artiste, un informaticien comme un mannequin de mode. Se faire interpréter son thème natal n'est plus considéré comme un divertissement quelque peu équivoque ni comme un moyen de se dispenser de faire des choix dans la vie.
Cette évolution est notamment due à l'intérêt croissant qu'éveillent l'astrologie de qualité et son travail de recherche. Les assertions erronées des profanes ignorants ont été battues en brèche. Mais l'attraction qu'elle suscite est elle-même un symptôme, car si les astrologues commencent à être davantage pris au sérieux, et se pénètrent euxmêmes de plus en plus de la valeur de leur étude, y compris sur le plan professionnel, c'est, semblet-il, pour plusieurs raisons fondamentales. En premier lieu, le conseiller astrologique, qu'il le veuille ou non, a usurpé ce qui était autrefois le rôle du prêtre, du médecin et du psychiatre. Son client n'est plus simplement un être crédule voulant se faire dire la bonne aventure, ni un passionné d'ésotérisme enquêtant sur sa dernière incarnation. Peut-être se sent-il déprimé sans cause apparente, anxieux ou inquiet, peut-être est-il dans les affres d'une crise affective ou de la rupture d'une relation, à la recherche d'éléments de réflexion fiables sur de nouvelles perspectives professionnelles ou préoccupé par son sentiment d'apathie et son incapacité à tirer parti de ses talents.
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Bref, ce client peut avoir toutes sortes de difficultés psychologiques et chercher, à juste titre, à clarifier ses problèmes afin d'élargir 1 'étendue de ses choix et de ses solutions (une situation que chacun rencontre aux moments cruciaux de sa vie). Et, sans vouloir offusquer mes lecteurs membres du clergé ou travaillant dans le domaine psychiatrique, ce client aura souvent du mal à trouver pour ses problèmes psychologiques la tolérance ou la profondeur de compréhension que 1' on est en droit d'attendre de l'Église, qui ne lui propose généralement que des aphorismes éculés ; ou il se fera immédiatement cataloguer sur le plan clinique, comme a fortement tendance à le faire «l'establishment» médical orthodoxe, au lieu d'obtenir des éclaircissements sur ses symptômes et de pouvoir en discuter ouvertement. Aussi bon gré mal gré, consciemment ou non, l'astrologue s'est transformé en conseiller. Les astrologues qui refusent catégoriquement l'aspect psychologique de leur travail sont pour le moins naïfs, et peuvent même s'avérer dangereux par leur ignorance de la véritable nature de leur activité. Toutefois, dans l'ensemble, l'astrologie a bien réagi face à son nouveau rôle en reconnaissant la dimension psychologique de son champ d'investigations, et, quel que soit le terme que nous préférions utiliser -astrologie psychologique, psychologie astrologique, ou tout simplement une astrologie de conseil honnête, avisée- l'astrologie a atteint sa majorité et a désormais pris place parmi les autres professions d'aide et de conseil.
n existe un autre fil dans la toile tissée par le mariage de 1' astrologie et de la psychologie : le fil du sens. Le sens est indispensable à la vie, et semble nécessaire aux êtres humains. Lorsqu'il
nous échappe, nous perdons toute raison de vivre, d'espérer, de combattre et nous nous se�tons terriblement désorientés. Qu'il nous appartienne en fin de compte de créer nous-mêmes notre propre sens, ou que notre tâche s?it de
. déc�uyru
un grand projet cosmique ou une mtention divme, la recherche de lignes directrices, le besoin d'avoir un but et un sentiment de finalité dans la vie sont un comportement inné chez chacun d'entre nous. Ce problème du sens est devenu c�s derniers temp� particulièrement pre�sant: La « cnse du s
_ens ». qw
nous assaille peut s expliquer par les deceptions dues aux structures traditionnelles religieuses, et plus encore par la complexité croissante de nos vies dans un monde assiégé de problèmes et de défis nouveaux et décourageants pour lesquels il n'existe aucune ligne de conduite ou méthode d'approche. La perte du sens est la source d'un grand nombre de problèmes psychologiques pouvant prendre la forme de symptômes cliniques. Elle est souvent à l'origine de la crise qui pousse un client à consulter un astrologue.
Ayant à sa disposition le thème de naissance comme outil dans son activité de conseiller, l'astrologue est particulièrement qualifié pour assister autrui dans la recherche capitale du sens de sa vie, mais il doit entreprendre cette tâche avec humilité et sérieux. n peut proposer un sens ou une justification aux difficultés relationnelles de celui qui, ayant sa Vénus natale en carré à Pluton, vient le consulter pour des problèmes matrimoniaux. Peuvent-ils lui apprendre quelque chose sur lui-même ? Pourquoi se retrouve-t-il dans cette situation ? Est-ce en relation avec des événements antérieurs de sa vie ? Ce genre de questions peut aider l'individu à dis-1 8
cerner un thème ou un pattern 1 qu'il attire et met en scène inconsciemment. De même 1 'astrologue va pouvoir aider la femme ayant une conjonction Saturne-Neptune en maison X, qui lutte pour mener sa carrière tout en affrontant l'anxiété, l'insécurité, la peur de l'échec qui la minent. Replacer ces problèmes dans le contexte global de sa vie et de son développement personnel lui permettra de leur donner un sens. Assistée par l'astrologue, elle va explorer le conflit archétypique profond qui soustend ses difficultés professionnelles, et commencera ainsi à concevoir ce que cette lutte lui demande de comprendre, d'affronter et de travailler en elle. Son dilemme la conduit en fait à développer certaines qualités, ressources, ou forces qu'elle aurait laissées en sommeil si elle n'avait pas rencontré de difficultés. Le fait d'entrevoir une « raison » intelligible à notre souffrance est souvent l'élément magique qui distille confiance et clarté dans une situation douloureuse et confuse. Les positions en signe et en maison, les aspects, les transits et les progressions, sans parler de la vie elle-même, tout devient plus significatif vu de cette manière.
Comme l'ancien dieu romain Janus, l'astrologie psychologique a deux visages. Elle peut être le scalpel chirurgical dévoilant les mobiles, les complexes et l'héritage familial qui se trouvent à la base des problèmes et des difficultés tangibles auxquels se confronte l'individu. Elle peut être également la lentille permettant de voir la téléologie de nos conflits dans le contexte de la signification globale du voyage de l'individu. Mais en définitive, les deux
1. Pattern : terme anglais qui, selon le contexte, signifie modèle, dessin, motif, formule, suucture d'ensemble, scénario, mais sans équivalent aussi complet en français. (N.d.T.)
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visages sont tournés vers le mystère central de la psyché humaine, dont l'astrologie est à la fois la carte la plus ancienne et la plus nouvelle.
Les séminaires faisant l'objet de ce livre traitent des expériences de l'enfance, ainsi que du développement, des dynamiques et de la structure de la personnalité. Ils font partie du programme de formation du Centre d'astrologie psychologique, fondé et codirigé par les auteurs de ce livre, et implanté à Londres et Zurich. Ce Centre a été créé pour promouvoir, explorer et encourager l'usage de l'astrologie, à la fois comme outil de connaissance de soi et comme mode efficace de conseil. Ces échanges (ainsi que les prochains qui feront aussi l'objet de transcriptions et seront publiés) sont inclus dans le cursus de trois ans de séminaires, cours et ateliers, que comprend la formation approfondie en astrologie psychologique dispensée par le Centre.
Nous avons tout fait, dans notre travail de transcription, pour préserver 1' atmosphère et le ton de chacune de ces journées, afin de les faire partager au lecteur. Nous espérons que ceux qui souhaitent perfectionner leur connaisance de l'astrologie y trouveront des éclaircissements enrichissants sur l'interprétation psychologique du thème, tout en progressant également sur le plan personnel dans la compréhension et la connaissance de soi indispensables à un conseiller de valeur.
Liz Greene Howard Sasportas
novembre 1986
PREMIÈRE PARTIE
LES ÉTAPES DE L'ENFANCE par Howard Sasportas
L'enfance montre l'homme, comme le matin montre le jour.
John Milton
Il n'est jamais trop tard pour avoir une enfance heureuse.
Anonyme
VOS IMAGES INNÉES
Nous allons aujourd'hui explorer dans ce séminaire ce que nous révèle le thème sur nos expériences, nos traumatismes et nos difficultés durant l'enfance, et sur la manière dont tout cela se relie à nos vies présentes. Nous allons nous pencher sur notre enfance et notre passé pour clarifier le présent. TI ne s'agit pas de se complaire à évoquer ce que, selon vous, votre mère ou votre père vous ont fait. Mais un retour en arrière vers vos premières expériences peut vous aider à mieux comprendre le présent et à progresser dans votre vie actuelle. Le passé nous intéresse dans la mesure où il encombre la route de 1 'avenir.
Avant toute chose, je veux établir une distinction fondamentale entre la manière dont beaucoup d'écoles de psychologie traditionnelle envisagent les expériences de l'enfance, et celle dont l'astrologie psychologique considère les événements du début de la vie. Certains courants de psychologie traditionnelle affirment que l'enfant est à la naissance une page blanche sur laquelle vont s'inscrire ensuite ses différentes expériences. C'est ce que l'on appelle la théorie de la tabula rasa, selon laquelle la manière dont on vous traite dans l'enfance est à l'origine de certains patterns ou «scénarios» qui déterminent ensuite votre image de vous-même et vos présomptions sur ce qui va vous advenir plus tard dans la vie.
Développons cette idée. Tant sur nous-mêmes que sur la vie en général, les diverses expériences de
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l'enfance nous amènent à tirer certaines conclusions ou à adopter certaines attitudes, qui constituent ce que l'on pourrait appeler des « opinions existentielles». Si, par exemple, votre mère ne s'est pas montrée très experte pour s'occuper de vous, il se forme alors un pattern, une présomption, ou une opinion sur la vie comme « le monde n'est pas un lieu très sûr pour vivre » ou « ceux dont j'ai besoin me laisseront tomber». Ou si, à trois ans, vous voyez votre père claquer la porte et disparaître en abandonnant sa famille, vous allez penser« qu'on ne peut pas compter sur les hommes», ou même
«je suis si mauvais que je fais fuir les gens». Les premières expériences vous marquent très profondément, et je crois avoir déjà évoqué cette analogie avec la petite coupure dans l'écorce d'un arbrisseau qui va se transformer en une large entaille lorsqu'il aura atteint sa taille adulte.
Ce qui se produit au début de notre vie s'imprime au plus profond de nous-mêmes. Ces impressions se fixent la plupart du temps dans notre inconscient et ne laissent aucune trace dans notre souvenir. Mais elles donnent naissance à des attentes et des convictions selon lesquelles nous continuons à percevoir et organiser notre expérience. En d'autres termes, la manière dont nous voyons et apprécions le présent est conditionnée par ce qui s'est produit dans le passé. C'est ce que l'on appelle quelquefois le« déterminisme psychique». Tout événement ou phénomène mental particulier est associé à des circonstances chronologiquement antérieures. Même un fantasme sur un événement passé peut déterminer la manière dont nous interprétons le présent; il n'est pas nécessaire qu'il se soit réellement produit. Donc si vous croyez que vous avez fait fuir votre père, alors qu'en réalité il est parti
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pour de toutes autres raisons, ce fantasme initial continuera à influencer vos attentes ultérieures. Plus tard dans la vie, vous sélectionnerez vos perceptions, ne remarquant en toutes circonstances que ce qui vient corroborer vos suppositions et convictions. Il vous sera alors impossible de voir ce qui ne correspond pas à vos attentes. Quelqu'un a dit un jour : « La vie nous donne ce que nous en attendons. » Bref, nos attentes conditionnent notre expérience de la réalité, qui en retour renforce nos convictions initiales.
L'astrologie psychologique envisage tout cela d'une manière légèrement différente. Au lieu de vous considérer à la naissance comme une simple page blanche et de croire que ce que l'on vous a fait dans votre enfance est à l'origine de vos opinions sur la vie et sur vous-même, l'astrologie psychologique estime que vous possédez déjà à la naissance une prédisposition innée qui s'attend à voir se produire certaines choses. Plus que le conditionnement de l'enfance, c'est votre propre nature intérieure, telle qu 'elle apparaît dans les configurations de votre thème de naissance, qui vous prédispose à percevoir l'expérience d'une certaine manière. Au cours de votre enfance, certaines attentes archétypiques innées vont structurer ce que vous filtrez de votre expérience.
On peut définir un archétype comme la représentation mentale d'un instinct. Les êtres humains existent depuis très longtemps, depuis des éternités, et les processus d'évolution ont bâti et structuré dans nos psychés certaines attentes se transmettant de génération en génération et constituant une sorte de «sagesse de la cellule». Nous nous attendons, à la naissance, à ce qu'il y ait une mère ou, à un niveau encore plus élémentaire, un sein. Même
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dans le ventre de notre mère, nous sommes dans l'attente d'un sein, car tout cela est inscrit dans la mémoire de nos cellules, comme l'attente d'un père, et celle de la croissance et de la mort. Toutes ces images sont présentes en nous, avant même que nous en fassions véritablement l'expérience.
Nous avons tous à la naissance une image de chaque archétype : une image de la mère, une image du père, une image de la naissance, une image de la croissance, une image de la mort, etc. Mais les images de ces phénomènes archétypiques sont légèrement différentes pour chacun et montrent une grande diversité. La Lune, par exemple, concerne la mère, et comme vous avez tous la Lune dans votre thème natal, vous avez donc à la naissance une image de la mère, avant même de la rencontrer effectivement. La nature de cette image, le type de mère très précis à laquelle vous vous attendez, est montré par la position en signe de la Lune et les aspects qu'elle reçoit. De la même manière, vous avez dès le départ le sentiment qu'il va y avoir un père. Comme tout le monde, vous avez dans votre thème le Soleil, que l'on peut considérer comme le symbole du père. La position en signe et les aspects du Soleil vont décrire avec beaucoup de précision votre image innée du père. N'oubliez pas que la perception est fonction de 1' attente et que le contenu est fonction du contexte. Ce que vous vous attendez à voir va influencer votre manière de percevoir ce qui est effectivement là.
Les images et les archétypes innés organisent et structurent notre expérience. Ainsi, avec un trigone Lune-Jupiter, vous associez à votre mère une attente innée d'abondance et d'expansion. Comme c'est ce que vous vous attendez à voir, votre perception va être sélective, et vous aurez tendance à
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remarquer plus facilement les fois où elle se montre généreuse, expansive et jupitérienne, plutôt que celles où elle va être froide et répressive. Mais si vous êtes né avec une conjonction Lune-Saturne, vous vous attendez à des difficultés ou de la froideur auprès de votre mère, et cette impression innée vous fera prêter davantage attention aux fois où elle se conforme à ce portrait, en négligeant celles où elle agit autrement.
Nous examinerons plus précisément les aspects tout à l'heure, mais je voudrais souligner maintenant la différence entre les écoles de psychologie traditionnelle et l'astrologie psychologique. La psychologie traditionnelle reproche souvent aux parents ce qu'ils nous ont fait, alors que selon 1 'astrologie psychologique, nous sommes en partie responsables de la manière dont nous expérimentons nos parents, du fait de notre tendance à interpréter leurs actes en fonction de nos présomptions et cr<?yances innées. L'attitude effective des parents va SOit renforcer ces impressions innées, soit assouplir ou tempérer certaines de nos attentes fondamentales en ce qui les concerne. Si nous nous attendons à une mère exécrable, et qu'elle se révèle particulièrement aimante et sécurisante, certaines de nos attentes négatives vont s'atténuer. Si vous avez à la naissance l'image intérieure de la Mère Terrible, c'est elle que vous vous attendrez à renco�trer. �t s'il s'avère que votre vraie mère, quelle qu en smt la raison, ne peut s'occuper de vous, cette attente archétypique sera confortée et renforcée, car vous l'aurez vraiment expérimentée dans votre chair. �enons l'exemple d'un garçon ayant dans son theme natal un carré Lune-Pluton. L'image innée de la mère correspondant à cet aspect a quelque
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chose de dangereux ou de menaçant (l'archétype de la Lune, la mère, est en relation avec celui de Pluton, une force destructrice). Même si sa mère n'est pas vraiment de type plutonien, l'enfant sera particulièrement sensible aux moments où elle montre ce genre d'humeur ou de visage, et il les remarquera davantage. n se peut qu'un jour, elle le nourrisse particulièrement bien puis le recouche, sûre qu'il est heureux et satisfait. Mais si précisément ce jour-là le carré Lune-Pluton de l'enfant est activé (peut-être par un transit rapide de la Lune ou de Vénus), il aura beau avoir été bien nourri et gentiment remis au lit, l'image négative de la mère va être activée dans sa psyché, et sans aucune raison apparente, il va se mettre à hurler et pleurer. Pourtant sa mère vient juste de bien s'en occuper, qu'est-ce qui lui prend de pleurer comme ça ? Si la réaction de la mère est de se sentir frustrée, de se mettre en colère et de le secouer, il pensera: «Je savais bien que c'était une sorcière. » L'image négative innée de la mère sera ainsi encore renforcée. Si en revanche la mère réagit différemment à sa frustration, si elle le prend dans ses bras et le console sans aucune réaction négative, l'image. innée de la mauvaise mère est adoucie ou tempérée. «Peut-être n'est elle pas si mauvaise après tout. » Sans doute serait-il bon que les mères étudient les thèmes de leurs enfants pour comprendre ce qu'ils vont projeter sur elles, et apprendre comment se comporter avec ces projections en s'efforçant de modérer les plus négatives.
En résumé : ce que nous venons d'aborder est connu en psychologie comme l'opposition inné/ acquis. Ceux qui sont en faveur de l'acquis sont convaincus que la manière dont on nous traite dans l'enfance détermine ce que nous sommes. Ceux qui
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privilégient 1' inné pensent que nous avons à la naissance un tempérament particulier conditionnant la manière dont nous expérimentons la vie. La psychologie astrologique penche évidemment pour l'idée que nous naissons avec un certain tempérament inné, et que notre conditionnement archétypique précède celui de notre enfance. C'est sans aucun doute un mélange des deux, mais l'astrologie psychologique place le tempérament en premier, et le conditionnement effectif de l'enfance en second, à cause de cette tendance à percevoir les événements et les gens qui nous entourent dans l'enfance avec les lunettes de notre propre tempérament. Si nos lunettes sont bleues, la vie nous semble bleue. Avec des lunettes rouges, elle nous semble rouge. Le thème natal qui décrit notre conditionnement et nos attentes archétypiques prend alors toute son importance.
PAITERNSARCHÉTYPIQUES INDIQUÉS PAR LE THÈME
Nous allons un peu travailler sur le thème. Certains aspects et positions clefs du thème peuvent vous permettre de comprendre les attentes et patterns fondamentaux présents à votre naissance. Je voudrais que vous y réfléchissiez au cours de cette journée : dans votre thème, chaque aspect ou position planétaire décrit une sorte de pattern en V�>Us. Ces patterns donnent naissance à des apiruons, des croyances, des suppositions sur vousmême ou sur la vie. Par exemple quel genre de suppositions ou d'attentes pourrait nourrir selon vous celui qui a un carré Lune-Saturne dans son thème de naissance ? Quelle pourrait être son
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opinion sur l'archétype de la mère, avant même qu'il n'expérimente effectivement sa mère réelle ?
Participant : Un sentiment de rejet ou de froideur.
Howard : Formulez-le dans un énoncé.
Participant : Ma mère est froide.
Howard : D'accord, «Ma mère est froide» est un énoncé possible. Quels autres énoncés pourraient correspondre à cet aspect ?
Participant : Ma mère est rigide, peu affectueuse ou incapable.
Howard : Oui, mais quelle opinion pourrait avoir la personne sur ses propres émotions ?
Participant : Ce pourrait être un énoncé comme : « Mes émotions me créent des problèmes. »
Howard: Bien. Quelles sont les autres significations de la Lune ? La Lune correspond également au fait de voir ses besoins satisfaits, alors quel peut être 1 'énoncé correspondant à la satisfaction des besoins fondamentaux ?
Partic ipant : Mes besoins fondamentaux ne sont pas comblés.
Howard : Oui, c'est souvent l'expérience de ceux qui ont le carré Lune-Saturne, une difficulté à satisfaire leurs besoins émotionnels et même physiques.
Bon, laissons la Lune de côté. Que se passe-t-il si
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vous avez un carré Vénus-Saturne ? Vénus est l'archétype de l'union, l'image du (ou de la) bienaimé(e). Quel genre d'énoncé pourrait correspondre à cet aspect ?
Participant : Je vais être rejeté dans la relation.
Howard : C'est à peu près ça, ou même quelque chose d'encore plus élémentaire comme : « Dans la relation (Vénus) je vais rencontrer des difficultés (Saturne).» Mais n'oubliez pas que Saturne suggère également le travail et l'effort. Et donc sur un autre plan, il peut y avoir un présupposé ou une attente comme « Établir une relation va me demander beaucoup de travail. »
Et le trigone Vénus-Jupiter ? Quelle va être l'opinion de celui qui a cet aspect sur sa vie relationnelle ?
Participant : Celui que j'aime va être démonstratif et va m'aider à m'épanouir.
Howard : Oui, et même quelque chose comme : «J'ai beaucoup à donner dans la relation. » L'archétype de l'union (Vénus) est en contact avec l'archétype de l'expansion (Jupiter). Voilà quelles sont les attentes innées de ceux qui ont cet aspect à la naissance. Elles existent avant même qu'ils n'aient de relation, avant même qu'ils ne sortent avec quelqu'un. C'est l'image qu'ils se font de ce qu'ils vont expérimenter à travers Vénus. Et c'est ce qu'ils s'attendent à rencontrer qu'ils remarqueront, rechercheront ou contribueront à provoquer, consciemment ou inconsciemment.
Naturellement, tout est en réalité beaucoup plus
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compliqué. On peut avoir à la fois un carré VénusSaturne et un trigone Vénus-Jupiter, ainsi qu'une conjonction Lune-Uranus. Je voudrais aujourd'hui que vous étudiiez votre thème en réfléchissant à vos idées sur la vie qui concordent avec les aspects et positions planétaires de votre thème. Nous allons examiner les expériences de l'enfance, car on y discerne en général très clairement ces patterns à l'œuvre. Nous naissons avec une combinaison d'attentes qui constitue 1 'ossature de notre future expérience, et ce que nous allons effectivement expérimenter dans l'enfance s'ajoutera à ces attentes, leur donnant corps et substance.
Différents archétypes émergent selon les étapes de l'enfance 1• A la naissance, par exemple, l'Ascendant est au premier plan. L'expérience de la naissance va donc voir surgir les problèmes liés à votre Ascendant. Les deux premières années de la vie voient la prédominance de l'instinct de survie et de la satisfaction des besoins, et la Lune est alors le principe le plus important du thème. n s'ensuit que le pattern inné associé à la Lune va prendre corps entre la naissance et l'âge de deux ans. Les archétypes s'expriment dans les pulsions, qui elles-mêmes concernent les problèmes vitaux. Entre deux et quatre ans, l'instinct est de s'affirmer et d'acquérir davantage d'autonomie : on marche de mieux en mieux, on apprend à parler, on veut faire preuve
1. Je présente ici des concepts psychologiques dont je suis redevable, pour beaucoup, à Diana Whitmore, fondatrice du Psychosynthesis and Education Trust à Londres. Son atelier sur« L'enfance et l'in· conscient" (octobre-décembre 1980) a stimulé ma réflexion dans cc domaine. Depuis lors, elle a écrit Psychosynthesis and Education: A Guide to the foy of Learning (Wellingborough, England ; Turnstone Press, 1986}, où elle étudie le développement psychologique ct spirituel des enfants et des adolescents.
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d'individualité et exercer ses muscles. Le problème fondamental est de développer son autonomie, et les archétypes correspondants sont ceux du pouvoir, de l'affirmation et du contrôle de soi, de la maîtrise de l'environnement, et de la force. Les deux planètes principales activées correspondant à ces principes sont le Soleil et Mars. C'est donc entre deux et quatre ans que les problèmes en rapport avec le Soleil et Mars seront au premier plan dans votre vie. Après quatre ans, lorsque nous prenons davantage conscience de l'unité formée par notre père et notre mère, les questions concernant la relation émergent, et l'archétype de Vénus entre en scène. Vos patterns associés à Vénus se dévoilent au cours de cette phase œdipienne.
TRAVAILLER AVEC LES PAITERNS
Au-delà de l'intérêt que présente la découverte de nos patterns, l'un de nos objectifs aujourd'hui est également de commencer à travailler avec eux. lls peuvent en effet nous empêcher d'être heureux, et même s'il est impossible de les changer ou les transformer radicalement, nous pouvons toujours modifier notre attitude envers eux. Je veux parler des patterns en général. Cela me rappelle un poème d'une poétesse américaine, Amy Lowell, appelé Patterns dont le dernier vers est resté gravé dans ma mémoire depuis que je l'ai lu au lycée. Juste à l� fin, elle dit : « Mais, mon Dieu, à quoi peuvent bten servir les patterns ? »
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Je ne crois pas que le Soi 1 profond vous envoie des patterns difficiles ou des multitudes de carrés ou d'oppositions juste pour vous torturer, je ne le crois pas méchant à ce point. Pourtant nous avons tous à la naissance certaines croyances et attentes archétypiques avec lesquelles il va nous falloir travailler. Sur le plan de l'hérédité et de la génétique, i l se peut que nous héritions de nos ancêtres de problèmes ou de conflits non résolus : ce qu'ils ont traversé ou affronté nous est transmis par une sorte de « psychogène », tout comme nous sont transmises les caractéristiques physiques. Les gènes se transmettent de génération en génération, et nous n'héritons pas seulement de traits physiques, mais aussi de problèmes psychologiques ou de questions affectives non réglées. Peut-être un ancêtre, ou une série d'ancêtres, a-t-il eu des ennuis avec le bon usage de l'autorité et du pouvoir, et vous allez naître avec une conjonction Mars-Saturne en carré à Pluton. Vous héritez des problèmes d'affirmation de soi qu'ils n'ont pas su régler, et c'est en quelque sorte à vous dorénavant d'en venir à bout. n se peut aussi que vous héritiez d'un dilemme entre une série de traits venant de certains ancêtres, et une autre venant d'autres ancêtres. Imaginons que vous comptiez parmi eux des pirates audacieux, mais
1. C.G. Jung a donné au concept du Soi une tout autre signification que Freud. Après avoir distingué entre le moi et le soi, " le moi n'étant que le sujet de ma conscience, alors que le soi est le sujet de la totalité de la psyché, y compris l'inconscient "• ses conceptions sur l'inconscient l'ont entraîné à redéfinir le soi comme« transcendance du moi, dépassement du moi, terme du "processus d'individuation" qui permettrait au moi de se métamorphoser en une pleine conscience d'autrui et du monde, où certains commentateurs ont voulu voir une quasi-assimilitation à Dieu"· (Norbert Sillamy, Dictionnaire de psychologie, Bordas.)
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aussi des notables locaux saturniens. Vous aurez alors à la naissance un carré Jupiter-Saturne. Une partie de vous-même voudra être libre et expansive (Jupiter), alors qu'une autre partie se sentira attirée par une vie plus conventionnelle et rangée (Saturne).
Il se peut aussi que ces patterns, attentes et croyances spécifiques présents à la naissance soient en rapport avec les vies antérieures, le karma, et la réincarnation. En schématisant au maximum, si vous avez vécu certaines expériences difficiles avec vos mères dans des vies précédentes, vous allez sans doute vous attendre à la naissance à rencontrer des difficultés avec votre mère dans cette vie, ce qui correspondra à des aspects conflictuels à la Lune, ou une position problématique en maison X (si vous associez la maison X à la mère). Ou peut-être étiez-vous une mère incompétente dans une vie précédente, et l'image associée à la Lune à votre naissance le reflétera.
Une fois que vous aurez pris conscience de ces croyances ou suppositions innées et de votre penchant à voir les choses d'une certaine manière, vous pourrez commencer à travailler à l'intérieur de cette structure pour progressivement élargir les frontières d'une croyance ou d'un pattern en envisageant d'autres alternatives.
Prenons l'exemple d'un carré Lune-Saturne, qui, comme nous venons de le dire, semble compliquer l'expérience de la mère ou la satisfaction des besoins. Tout en restant à l'intérieur des paramètres des deux principes archétypiques représentés par la Lune et Saturne, nous pouvons également associer cet aspect à l'étude (Saturne) des émotions (la Lune). En d'autres termes, un carré Lune-Saturne Peut aussi nous demander d'étudier et de travailler
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sur nos problèmes émotionnels, ainsi que sur notre relation à la mère. D'un côté Saturne symbolise la difficulté et la restriction, mais de l'autre, il indique une maîtrise obtenue par beaucoup de travail et d'efforts. Gœthe, qui avait Saturne à l'Ascendant en Scorpion, a dit un jour : « C'est dans ses limites qu'à l'origine le maître se reconnaît. » Saturne désigne ce qui en nous est faible, stupide, médiocre, mais il montre également le point où, grâce à l'effort et au travail, on peut devenir fort. Même si l'on nous a infligé cette combinaison de l'archétype de la Lune avec celui de Saturne, nous pouvons essayer d'inventer de nouvelles solutions pour concilier ces deux principes au lieu de rester coincés à un niveau où nous nous contentons de souffrir. Une fois mis à jour les patterns et principes archétypiques impliqués, leurs significations et leurs différents niveaux de manifestation possibles, nous pouvons chercher d'autres manières de les concilier. La souffrance et la difficulté peuvent rester nécessaires, mais de nouvelles possibilités se font jour.
Participant : C'est intéressant. J'ai une conjonction Lune-Saturne, et je donne des cours de préparation à l 'accouchement. J'ai toujours pensé qu'en travaillant avec les futures mères, je travaillais aussi sur moi-même.
Howard : TI se peut qu'en exploitant à fond un certain niveau ou une certaine dimension de cet aspect, vous risquiez moins de devoir l ' expérimenter sur d'autres plans. Mais vous devrez, bien sûr, toujours affronter l'aspect Lune-Saturne sur un plan personnel pour provoquer un certain type de croissance.
Néanmoins, et dans la mesure du possible, je
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conseillerais aux gens de créer consciemment des structures dans leur vie qui permettent à ces aspects de s'exprimer. Prenons l'exemple d'un carré Soleil-Neptune. Le Soleil représente le principe masculin, l'affirmation, l'expression et l'esprit. Le contact de Neptune y introduit des qualités de sensibilité et de créativité, mais il suggère également la faiblesse, la dissolution, la dispersion et l'évasion. Si nous considérons que le Soleil correspond à l'image du père, la manière dont l'individu va expérimenter le père (le Soleil) va être colorée par Neptune. Le père va recevoir la projection neptunienne, et l 'enfant ayant cet aspect sera particulièrement sensible au côté neptunien de son père. Certains pères le mettent parfois assez bien en scène : ils boivent trop, se droguent, sont malades ou en mauvaise santé, absents psychologiquement, ou bien simplement ils disparaissent en mer. (Même si le thème du père n'est pas particulièrement neptunien, l'enfant ayant l 'aspect Soleil-Neptune enregistrera les situations où il se comporte de cette manière.) D'une manière ou d'une autre, le père n'inspire pas confiance, ou n'est pas physiquement présent. n peut aussi être créatif, artiste et très sensible. J'ai vu un jour le thème de la fille d'un acteur célèbre aux Etats-Unis. Elle avait un carré Soleil-Neptune. Neptune n'apparaissait pas seulement dans le talent d'acteur de son père, mais aussi dans sa célébrité, car il était très pris et donc souvent absent de chez lui. Elle devait donc sacrifier (Neptune) le père, en l'abandonnant au monde. C'était pour elle un sujet très douloureux, et elle continuait à essayer d'attirer son attention de diverses manières pour s'en faire aimer. Cela peut aussi arriver aux enfants de pasteurs, dont le père appartient autant aux fidèles qu'à la famille. Les
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enfants ayant cet aspect vont donc être blessés dans le sentiment de leur valeur, de leur importance et de leur identité, du fait de ce flottement da�s
. la rela
tion avec leur père. lls formeront des oprmons sur la vie du style « je ne sais pas qui je suis » ou « je dois renoncer à ce que je veux ».
Et lorsque vous avez un carré Soleil-Neptune, vous ne pouvez passer au travers ni échapper au fait que Neptune affecte votre Soleil. Vous ne po
_uvez
même pas en rejeter la responsabilité sur autrw, car il s'agit de votre propre conditionnement archétypique. Mais il vous est possible d
_e chercher .�ne
nouvelle manière plus constluctiVe ou positive d'associer le Soleil et Neptune, au lieu de continuer
à traîner un sentiment de faiblesse ou de confusion sur les questions d'identité et de pouvoir. Avez-vous une idée sur la manière dont on pourrait relier son identité à Neptune constructivement, sans se sentir nébtùeux ou confus ?
Participant : Peut-être en faisant quelque chose d'artistique ou de créatif ?
Howard : Oui, on peut travailler à s'ouvrir comme un canal à travers lequel l'expression artistique s'écotùerait. On peut choisir la danse ou la poésie comme moyens de s'exprimer, et s'adonner aux Muses. On peut également pratiquer la méditation, et s'asseoir deux fois par jour pour se dissoudre et sortir des frontières de l'ego, en se mêlant avec quelque chose de plus grand que le moi. Ce faisant, on utilise une des possibilités par lesquelles cet aspect peut se manifester. On fait la démarche de concilier les archétypes du Soleil et de Neptune d'une manière plus positive, au lieu de rester dans le vague et la confusion. On crée des alternatives
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pour l'emploi de ces énergies. Naturellement un excès de méditation qui vous fait trop planer ne peut que vous ramener à la case départ.
Un archétype peut s'exprimer sur de nombreux plans, et s'il ne fonctionne pas bien sur l'un d'entre eux, on peut l'expérimenter sur un autre. Cela s'applique également aux positions en maisons. La maison V concerne non setùement les enfants mais aussi la créativité personnelle, comme la peinture, le dessin, l'écriture et la musique. Si vos enfants sont une source de soucis (par exemple avec une conjonction Saturne-Uranus en V en carré à Mars en maison VIII), il peut être utile de s'impliquer à d'autres niveaux de la maison V, et de vivre autre chose que d'avoir ou d'élever des enfants. En suivant des cours artistiques, en vous joignant à une compagnie théâtrale ou à un groupe de danse amateur, vous dépenserez une partie de ce qui se trouve en maison V. Élargir votre maison V à d'autres domaines que vos enfants sotùagera votre relation avec eux d'un certain poids. J'ai moi-même une conjonction Mars-Saturne-Pluton en maison VII, la maison de l'association. Lorsque Zip Dobyns a regardé mon thème voici de nombreuses années, elle rn' a conseillé de prendre un associé sur le plan professionnel. Il lui semblait qu'une association d'affaires dépenserait un peu de l'énergie de Mars-SaturnePluton qui ne serait plus ainsi obligée de s'exprimer intégralement dans des relations plus intimes ou personnelles. C'est ce que j'ai essayé, et cela a marché. J'ai ouvert un Centre de méditation avec un de mes amis Capricorne, et simtùtanément, mes relations intimes sont devenues moins tendues et complexes. L'association professionnelle absorbait une partie de ce qu'indiquait ma conjonction en maison VII.
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Je vois que, comme d'habitude, je m'écarte du sujet. Je voulais vous parler de la possibilité de travailler sur certains de nos patterns, opinions sur la vie, scénarios, et configurations du thème, pour mieux les ressentir, mieux les comprendre et pouvoir ensuite si possible les transformer et les transmuter. Comme je vous l'ai déjà dit, nos patterns ou nos idées existentielles sur la vie sont les principes selon lesquels nous vivons. Ils donnent naissance au genre de rêves que nous faisons, au genre de trauma- ' tismes que nous subissons, et au genre de maladies dont nous souffrons. Nos patterns et croyances établissent les paramètres de ce que nous allons expérimenter dans la vie. Le mot grec correspondant à pattern est paradigme. Un paradigme est un cadre conceptuel à travers lequel nous voyons l'expérience. Avant le XVIe siècle par exemple, le paradigme largement accepté était que le Soleil tournait autour de la Terre, ce qui constituait une croyance sur laquelle se fondait la perception de la réalité.
Un autre mot pour paradigme ou pattern est ce que l'on appelle une « prédisposition mentale ». Quelqu'un de très déprimé peut par exemple avoir une prédisposition l'incitant à penser que le monde entier est contre lui, et toute son expérience du monde va s'organiser selon ce présupposé : il considérera ou interprétera toutes ses expériences comme menaçantes, sans même remarquer celles qui sont en faveur de la vie, car il ne peut voir le monde que dans ce cadre particulier. Dans le même ordre d'idées, nous avons également l'image de soi, ou du modèle de soi, que certains appellent un méta-paradigme ou une méta-prédisposition parce que, psychologiquement parlant, notre image de nous-mêmes détermine la majeure partie de ce qui nous arrive et de notre manière de percevoir le
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monde. Un homme corpulent par exemple peut avoir comme image de soi celle d'un homme corpulent. Même s'il suit un régime et réussit à maigrir, il peut néanmoins garder la même image de soi et, se voyant comme quelqu'un de gros, il grossira probablement de nouveau.
EXPÉRIMENTER ET COMPRENDRE LES PATTERNS
Pour travailler avec nos patterns et croyances, il faut en premier lieu les expérimenter pleinement. Ils correspondent aux différents aspects du thème et peuvent être à l'origine d'idées comme « Je dois me battre pour survivre » ou bien « Les hommes sont tous des salauds » ou encore « Ceux que j 'aime me quittent. » Faire l 'expérience d'un pattern veut dire entrer pleinement en contact avec lui, et il existe un exercice destiné à vous y aider. Nous n'allons pas le faire aujourd'hui, mais vous pourrez l'essayer un de ces jours. Choisissez un aspect dans votre thème, disons un carré Vénus-Saturne, et demandez-vous quelle est votre opinion sur la vie qui est en rapport avec cette position. Cela peut ressembler à : « Je ne suis pas assez bien pour qu'on m'aime. » Expliquez-le ensuite en long et en large à quelqu'un d'autre, en l'exagérant et le dramatisant au maximum. « Je suis tellement horrible, laid et répugnant, comment pourrait-on m'aimer ? » « Je suis un misérable insecte insignifiant, de la pure vermine, etc. » Sentez l'impact de cette déclaration et de cet aspect sur votre corps et sur vos sentiments. Ou si, par exemple, vous avez un carré Soleil-Pluton et pensez que « les hommes sont menteurs et ne peuvent que me détruire », parlez ouvertement de cette croyance
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à quelqu'un en la montant en épingle. D'autres parties de vous-même pensent peut-être différemment, mais contentez-vous pendant cet exercice de concentrer votre attention sur ce pattern ou cette croyance. Pour pouvoir se désidentifier de quelque chose ou le transmuter, il faut d'abord l'expérimenter pleinement. Vous ne pourrez jamais transformer quelque chose que vous n'avez pas « avoué » ou reconnu en vous-même.
Une thérapie peut nous aider à mettre en évidence ces patterns ; une interprétation de thème également. Et une fois que nous l'avons expérimenté, il nous faut ensuite comprendre un pattern. Regardez-le de plus près, examinez-le, et réfléchissez-y. Étudiez les principes archétypiques en jeu, et voyez comment ils se relient aux expériences de votre enfance. L'astrologie nous donne un langage et un cadre conceptuel permettant ce genre d'examen et d'exploration. L'étude de votre thème ne vous met pas seulement en contact avec la constitution de vos patterns archétypiques fondamentaux, mais elle vous permet en outre de vous reporter en arrière et d'y réfléchir.
MODES DE TRANSFORMATION POSSIBLE DES PATTERNS
Après avoir bien expérimenté et mieux compris un pattern, l'étape suivante est sa transmutation : trouver un moyen de changer cette opinion sur la vie, de changer cette conviction, cette supposition ou cette attente. La tâche est de réorienter les archétypes impliqués vers une nouvelle opinion sur la vie, en trouvant une nouvelle manière d'utiliser les énergies concernées. Je ne crois pas qu'il soit
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facile de nous libérer d'un vieux pattern, car il a une sorte de mainmise sur nous. Et en essayant de combattre une idée que vous vous faites sur la vie, vous vous adressez en réalité un message qui conforte cette croyance et peut la renforcer. Au lieu de la combattre, il me semble plus judicieux d'en créer une nouvelle et de lui accorder davantage d'attention qu'à l'ancienne. De cette façon, vous n'essayez pas de détruire le vieux pattern, mais vous détournez votre attention en créant une nouvelle alternative. Grâce à votre attitude créative, ce n'est plus la conviction initiale qui finit par prévaloir mais la nouvelle.
Je vais vous donner un exemple tiré du thème d'une de mes clientes, une femme de vingt ans venue me voir en consultation. Elle avait une conjonction Pluton-Uranus en Vierge en maison X, opposée à une conjonction Soleil-Mars en Poissons en maison IV. Une de ses idées fondamentales sur la vie était un sentiment de faiblesse et d'inefficacité par rapport aux autres. Le monde lui faisait très peur. Comme le suggère l'opposition entre la X et la IV, sa vie familiale avait été très perturbée dans son enfance. Son père avait quitté la maison lorsqu'elle était encore très jeune, et son sentiment de faiblesse provenait en partie du fait qu'elle n'avait pu, lorsqu'elle était enfant, empêcher la séparation de ses parents. La rupture du mariage parental équivaut, pour un enfant, à voir le monde se déchirer en deux et s'effondrer complètement, et il se sent terriblement impuissant. Sa volonté (Soleil et Mars en Poissons) avait en quelque sorte été annulée par une force impersonnelle de destruction et de changement (Uranus et Pluton en opposition au Soleil et à Mars). De plus, sa mère lui semblait très forte, très énergique et légèrement menaçante,
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ce qui s'ajoutait à son propre sentiment d'infériorité. C'est un cas où la conjonction Uranus-Pluton en Vierge en maison X concordait bien avec la mère. La fille projetait son image d'une mère dominante et puissante sur le monde, qui pour elle était dangereux et rempli d'individus plus grands et plus forts qu'elle.
n lui était très difficile de se défaire complètement de la conviction que le monde extérieur était un endroit menaçant hors de son contrôle, car cette croyance lui venait de son environnement d'enfance. Mais nous avons parlé ensemble de la possibilité que le monde ait également de bons côtés et qu'elle-même soit efficace et se montre plus forte. Notre travail consistait à concevoir une nouvelle idée sur la vie qui incluait l'ancienne tout en lui ajoutant une nouvelle possibilité. « Oui, le monde peut de temps en temps avoir l'air écrasant, menaçant et dangereux, mais parfois les gens sont gentils, et il est aussi possible d'y trouver sa place. » Elle avait au demeurant un Soleil angulaire conjoint à Mars, et deux planètes puissantes dans la maison de la carrière. Nous avons élargi son opinion sur la vie en une structure « et . . . et » : le monde est quelquefois dangereux et il peut aussi être de votre côté. Puis nous avons discuté de ce qu'elle pourrait faire sur le plan concret, et j'ai mentionné la possibilité d'une formation d'artiste en maquillage. Je ne sais trop pourquoi, l'opposition Vierge-Poissons m'y avait fait penser. n s'avéra qu'elle avait justement discuté avec quelqu'un de cette éventualité peu de temps auparavant. C'était un domaine où elle pourrait utiliser son imagination et sa sensibilité Poissons, tout comme son habileté technique potentielle Vierge. Je sentais que cela lui convenait, car on devinait en la regardant, à la manière dont
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elle se présentait, qu'elle aurait le sens esthétique nécessaire. Bref, une bonne partie de notre séance s'est concentrée sur l'idée qu'elle pouvait être efficiente et avoir du talent, et que ce genre de choses n'était pas réservé aux autres comme le laissaient entendre ses déclarations initiales. Nous n'avons pas rejeté son opinion sur la vie, mais lui avons juste adjoint d'autres possibilités, et elle pouvait au moins les essayer pour voir ce qui allait se passer.
L'ALTERNATIVE DU CHOIX
Voici une question que vous pouvez maintenant vous poser : « Mes convictions actuelles - celles qui concernent ma personne, les hommes, les femmes, le monde en général - sont-elles cohérentes avec ce que je veux dans ma vie et pour mon avenir ? » Nous faisons alors intervenir le choix, la conscience, la possibilité d'être une force créative dans notre propre vie, au lieu de nous contenter de ce qui nous est donné en le vivant selon les vieux schémas.
Je trouve très utile de garder cela à l'esprit lorsque je travaille sur mes patterns personnels. Je viens par exemple d'entreprendre la rédaction d'un nouveau livre et, déjà mort d'inquiétude, je pense : « Mon Dieu, je me suis engagé à faire ce livre pour l'année prochaine alors que je n'aurai pas le temps. Cela va sûrement être un échec, et j'en suis malade à mourir. » J'ai trois planètes en Lion, ce qui me donne le droit de dramatiser un peu. Comme je vous l'ai dit, Mars est dans mon thème conjoint à Saturne et Pluton, et Mars a beaucoup à voir avec notre manière de commencer les choses. Aussi mon
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pattern pour initier les choses (Mars) est teinté d'appréhension et de peur (Saturne), et lorsque Pluton s'en mêle, j'y vois une question de vie ou de mort. Comme cette conjonction est en Lion, ces problèmes sont particulièrement pressants lorsque je m'exprime sur le plan créatif. Pour me remettre sur la voie, je dois me ressaisir en me disant : « Attends une minute, Howard, ces pensées et ces craintes sont-elles cohérentes avec ce que tu voudrais qui se passe dans ta vie ? » Je sais bien que je ne veux pas forcément mourir l'année prochaine, ni vivre un calvaire, ni manquer de temps pour écrire ce livre. Aussi ces pensées ne sont-elles pas en accord avec ce que je souhaite. J'ai pleinement expérimenté et vécu toutes ces craintes et ces doutes l'année dernière lorsque je travaillais à mon premier livre, et je n'ai aucune envie de revivre ce cauchemar. Et maintenant, lorsque je commence à avoir ces pensées négatives, je reconnais qu'elles ne sont pas cohérentes avec mes aspirations. J'aimerais avoir le temps de travailler à mon livre, de prendre plaisir à être créatif et à écrire. Je ne nie pas 1' existence de mes appréhensions, mais je déplace mon attention pour la reporter sur ce que je veux réellement voir se produire. Robert Fritz 1 , le fondateur du DMA ( une méthode intéressante conçue
1. Les idées de Robert Fritz mentionnées ici sont à la base de quelques-unes des nombreuses techniques et exercices offerts par le programme d'études du DMA, qui a récemment été rebaptisé " Technologies de création DMA "· Pour toute information sur ces cours, et sur les lieux d'enseignement à travers le monde, écrivez à DMA Inc., 27 Congress Street, Salem, Massachusetts 01970. Je vous recommande également le livre de Robert Fritz, The Path of Least Resistance (DMA lnc, Salem, Massachusetts, 1984), qui explique en profondeur les principes fondamentaux sur lesquels reposent les cours de « Technologies de création "·
pour vous aider à créer une vie plus conforme à vos désirs) insiste sur le fait que la clé de votre avenir se trouve dans le présent et non dans le passé. Je vois tant de gens se lamenter : « Voilà ce qui m'est arrivé quand j'étais petit, et maintenant je suis comme je suis, et je n'y peux rien. » Si vous croyez que le passé détermine votre avenir, votre énergie contribue à ce qu'il en soit ainsi. Mais si vous croyez que la clé de votre futur est le présent, les prémices sur lesquelles vous basez votre vie sont différentes. La façon dont vous allez travailler sur les choses maintenant devient plus importante que ce qui vous est arrivé dans le passé.
Robert Fritz fait remarquer qu'il vaut mieux penser à vos croyances et à vos idées sur la vie non comme à des faits réels, mais comme à des opinions. Ainsi, si vous croyez que personne ne vous aimera jamais (carré Vénus-Saturne), essayez de le voir plutôt comme une opinion que comme une vérité absolue sur vous-même. Puis demandezvous : « Cette opinion est-elle oui ou non en accord avec ce que je voudrais voir se produire ? » Voulezvous réellement que cela se passe ainsi ? Voulezvous réellement ne pas être « aimable » ? Voilà ce que vous pouvez commencer à faire dès aujourd'hui. Inventez d'autres croyances qu'il vous plairait de voir se produire, et accordez-leur toute votre attention. Lorsque la croyance initiale vous revient, ne la niez pas, mais inventez une alternative qui vous plaît davantage. Sur le plan astrologique, lorsque vous choisissez de nouvelles idées, veillez à rester à l'intérieur des archétypes des planètes impliquées dans l'aspect ou la configuration sur lesquels vous travaillez. Je suis convaincu que, dans un certain sens, nous ne pouvons échapper à cette prédestination.
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Participant : Prenons l'exemple d'un carré MarsSaturne. Au lieu de se concentrer sur la manifestation négative de ces énergies, il faudrait imaginer d'autres manières plus positives de les concilier et les utiliser ?
Howard : Oui. Un carré Mars-Saturne peut conduire à l'idée que « ma volonté est inefficace ». Mais, en restant à l'intérieur de la signification de Mars et Saturne, on peut transformer cet énoncé en quelque chose comme : « Si je vais doucement et me montre prudent et persévérant, je peux atteindre mon but », ce qui demeure en accord avec la combinaison Mars-Saturne. ll est aussi possible d'essayer d'imaginer à quoi pourrait ressembler une personne ayant le trigone Mars-Saturne, car cela peut vous inspirer un nouvel énoncé sur les mêmes planètes en carré. Qu'elle soit une conjonction, un carré, un trigone ou un sextile, la nature de l'aspect lui-même me semble finalement moins importante qu'une recherche constructive pour mieux harmoniser les deux énergies concernées. Si vous avez un carré Vénus-Saturne, pensez à ce que pourrait être l'interprétation d'un sextile ou d'un trigone des mêmes planètes, et vous obtiendrez ainsi la croyance alternative sur laquelle vous concentrer. Mais pour que cela marche, vous devez suivre la règle du jeu et rester à l'intérieur des deux archétypes impliqués. Mais si vous choisissez un énoncé jupitérien sur l'amour et l'union alors que votre Vénus est en aspect à Saturne, cela manquera de cohérence avec ce que le Soi profond a en tête pour vous, et cela ne marchera probablement pas. Alors quel pourrait être un énoncé alternatif pour un carré Vénus-Saturne, à part « Personne ne peut m'aimer » ou « Je n'obtiens pas ce que je veux dans
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la relation? » Pensez au trigone ou au sextile Vénus-Saturne, cela va vous aider à reformuler votre énoncé. Restez dans les limites du contact des principes Vénus-Saturne.
Participant : Quelque chose comme « Si je travaille sur une relation, je peux devenir plus fort, plus aimant et plus loyal. »
Howard : Bien. Mais avant d'en arriver là, vous devrez d'abord pleinement expérimenter et comprendre votre énoncé initial, pour ensuite essayer de déplacer votre conscience vers un énoncé alternatif.
Je vais vous donner un autre exemple. Prenons le cas d'une femme venant me voir en consultation. Elle a une conjonction Soleil-Saturne en maison X. Au cours de la séance, il apparaît qu'elle a peur de son patron. Au vu de sa conjonction Soleil-Saturne en maison X, je me demande s'il y a un problème plus profond derrière cette crainte de son patron, et je l'interroge donc : « De qui d'autre avez-vous déjà eu peur ? » Elle me répond : « Des figures d'autorité en général. ,. Nous commençons à élargir le problème. C'est le moment de lui poser cette question bien commode : « Ce sentiment de peur vous est-il familier ? » A quoi elle répond : « Oui, lorsque j'étais petite, j'avais peur de ma mère. » Puis je lui demande : « De quoi aviez-vous peur avec votre mère ? » Elle me dit : « J'avais peur que ma mère ne m'aime pas. » Je peux alors pousser plus avant mon exploration : « Que se serait-il passé si elle ne vous avait pas aimée ? » (Ce genre de questions est utile lorsque vous travaillez sur le plan psychologique à partir des positions du thème.) Et elle dit : « Je suppose que j'avais peur qu'elle ne s'occupe pas de
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moi et m'abandonne si elle ne m'aimait pas. » Nous sommes ainsi passés de la peur du patron à la peur de l'abandon par la mère. Si je poursuis encore plus loin en demandant « Que se serait-il passé si elle vous avait abandonnée ? », elle répondra sans doute : « Je serais morte. »
À un niveau très profond, la peur de son patron était sans doute liée à une histoire non réglée avec sa mère et une anxiété sur sa propre survie. Mais imaginez qu'elle vienne me voir en me disant qu'elle a peur de son patron et �ue je lui propose : « Bon, je vais faire une synastrie entre vos thèmes et nous allons tirer ça au clair. » Je vais faire alors cette comparaison et lui dire : « Ne soyez pas stupide, vous n'avez aucune raison d'avoir peur, vous avez plus de planètes en feu que lui. » Et elle repartira contente et prête à aborder son patron avec plus d'assurance. Mais plus tard, dans un nouveau travail, le même problème resurgira, ou d'autres individus lui feront peur. Autrement dit, si elle ne comprend pas le fond du problème et ne s'en occupe pas, elle trouvera toujours quelqu'un d'autre avec qui mettre ce scénario en scène. Tant qu'elle ne creusera pas plus loin pour modifier le pattern initial, elle le verra toujours réapparaître sous de nouvelles formes.
Dans une simple consultation astrologique, vous ne pourrez sans doute qu'enclencher ce processus, mais si vous entreprenez un travail suivi avec la personne, vous aurez là un bon axe de départ. Et si vous adressez la personne à un thérapeute, vous l'aurez aidée à découvrir quelque chose de très
1 . La svnastrie entre deux thèmes de naissance est une technique astroloiîque consistant à les comparer pour obtenir des informations sur la relation entre les deux personnes. (Nd. T.)
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important : le lien entre sa peur de ne pas plaire à son patron et celle que sa mère ne l'aime pas. Tout le monde garde en soi un enfant, et chez cette personne, cet enfant a peur de mourir s'il déplaît aux figures d'autorité.
Participant : ll semble un peu difficile de faire la corréla�on entre le personnage masculin du patron et sa mere.
Howard : ll n'y a aucune différence. Tous les probl�mes rela�s à la m�re peuvent être projetés sur n rmporte qw, un man, un patron ou le Premier ffiÎ!ÛStre. À chaque fois, elle a peur d'être elleme�e, car e�e a peur de mourir si on ne l 'aime pas. Mrus, attention 1 Elle est maintenant adulte et elle peut se prendre en charge sans avoir besoin d' abdiquer devant les autres pour survivre. Pourtant la petite fille en elle ressent toujours les choses de la même manière. L'important dans son cas est de choisir entre se conformer aux désirs d'autrui pour q�e l'enfan�_
en elle.se s�nte plus en sécurité, o'u agir d une mamere qw lw corresponde vraiment en r�spec�t ce qu'elle pense ou ressent. Sa conj�nctlon Soleil-Saturne en maison X lui fait dire : « J'ai peur d'être ce que je suis. » Mais cela peut aisément s� transformer en : « Je dois travailler dur pour de�elopper mon identité. » Voilà la véritable signification d'une conjonction Soleil-Saturne : la c.onstruction (Saturne) d'une identité, la construc
tion d'un sentiment d'influence de pouvoir et d'indépendance. '
Voi�i un autre ex,emple. Une femme ayant Pluton
en mruson IX est recemment venue me voir et rn ' a parlé de son appréhension des voyages en avion, de
5 1
sa peur de voler - soit dit en passant, ce n'était pas Érica Jong 1 • Avec Pluton en IX, quels peuvent être les problèmes plus profonds sous-jacents à la peur de l'accident d'avion ?
Participant : La peur d'être détruit si l'on s'aventure trop loin.
Howard : Pouvez-vous creuser davantage ?
Participant : La peur d'être détruit si vous lâchez prise, si vous prenez des risques ou avancez en terrain inconnu.
Howard : Oui, et je pense qu'à un niveau encore plus profond il s'agit de la peur de Dieu ; une méfiance envers Dieu, une conviction que Dieu cherche à vous détruire. Pluton peut être une énergie destructrice, et la maison IX concerne la religion aussi bien que les voyages. Or cette femme peut très bien aller consulter un thérapeute behavioriste qui traitera parfaitement sa peur de l'avion. Il la fera monter un peu chaque jour dans un avion, d'abord au sol, et elle finira ainsi par se sentir beaucoup mieux. Pourtant le pattern profond subsistera, et il est en fin de compte plus efficace de remonter à la source du problème, sa méfiance envers Dieu et tout ce qui s'y rapporte.
Je voudrais aborder un autre aspect du travail sur les patterns, inspiré du livre de Jean Houston The
1 . �rica Jong, auteur américain, a écrit un roman best-seller intitulé Le Complexe d'Icare. (N.d.T.)
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Possible Human 1 • Elle raconte brièvement le cas d'une femme nommée Meredith avec qui elle a travaillé. L'enfance de Meredith a été très traumatisante. Sa mère 1 ' a abandonnée à la naissance pour la faire adopter. Mais chaque fois qu'elle avait un nouvel ami et commençait à installer un semblant de foyer, elle reprenait Meredith avec elle. A neuf ans, Meredith avait subi la brutalité des innombrables amants de sa mère. Elle devint en grandissant une jeune femme attirante qui avait terriblement peur du monde. Complètement traumatisée, elle tremblait à l'idée de sortir pour faire quoi que ce soit. Meredith avait vingt-six ans lorsque Jean Houston travailla avec elle de la manière suivante. Elle demanda à Meredith de se représenter en train de naître, d'assister à sa propre naissance. Meredith devait imaginer sa venue au monde et ensuite se visuaJiser elle-même en train de se prendre dans les bras à sa naissance. Meredith, à vingt-six ans, devait donc s'imaginer en train de s'occuper de Meredith nouveau-née et de la prendre dans ses bras. Jean Houston lui demanda alors : « Sentez-vous que 1 'on vous aime ? » Et Meredith lui répondit « Oui, je me sens aimée. >> Puis elles travaillèrent sur un autre âge. Meredith devait penser à une autre période de son enfance où elle avait besoin d'être tenue et aimée. Et Jean Houston lui disait : « Bien, que la Meredith de vingt-six ans donne à la Meredith plus jeune ce dont elle avait alors besoin. » Meredith le fit mentalement jusqu'à ce que pour chaque période, elle puisse dire : « Oui, je me sens aimée. »
1 . Jean Houston, The Possible Human (Los Angeles : Jeremy Tar· cher, 1982). Ccl ouvrage a été traduit en français sous le titre L'Homme en devenir (Le Jour Ëditeur, collection Éveil), mais il est actucllcmcnl épuisé.
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Elles travaillèrent un grand nombre d'heures de cette manière jusqu'à ce que la Meredith de vingtsix ans étreigne la Meredith du même âge. De nombreuses années de traumatismes furent ainsi soulagées, et la suite montra que Meredith s'était libérée des sentiments négatifs de son passé.
TI est vrai que de cette manière vous n'effacez pas complètement les anciens traumatismes, mais vous contribuez à créer une piste alternative dans le système esprit/cerveau ; vous vous forgez une autre expérience que celle que vous avez vécue dans la réalité. Vous restez sensible à la souffrance du passé, mais en ayant créé sur le plan physiologique quelque chose de nouveau pouvant supporter de nouvelles expériences, et vous permettant de dépasser les limites qui vous étaient fixées auparavant. C'est ce que Jean Houston appelle un processus de commutation temporelle dans le système esprit/cerveau. Elle dit qu'en agissant ainsi, vous devenez pleinement présent et vous adhérez davantage au cours que suit votre vie.
Participant : Et vous devenez « l 'homme en devenir • . »
Howard : Disons que vous êtes en bonne voie. Mais pour Meredith, ce fut une expérience de guérison. Quelqu'un a dit un jour que « la thérapie consiste à faire sortir les choses, et la guérison à les faire rentrer. »
Participant : La visualisation était-elle utilisée ?
1 . Voir l'ouvrage de Jean Houston, The Possible Human, déjà cité.
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Howard : Oui. Les techniques de visualisation permettent de quitter le présent et de retourner dans le passé pour ajouter de nouveaux éléments plus positifs à la réalité expérimentée à l'époque par la personne. n n'est jamais trop tard pour avoir une enfance heureuse. L'enfant de trois ans vit toujours en nous, et rien ne nous empêche, tels que nous sommes maintenant, d'entrer en contact avec lui pour lui donner 1 'amour dont il a besoin.
Participant : Il est curieux que Meredith ait vécu tout cela à vingt-six ans, pendant son retour lunaire.
Howard : Oui, c'est vrai. Ce travail a été accompli lorsque la Lune progressée de Meredith revenait sur s� L�ne natale, et. c'est un bon moment pour recapituler et exammer les événements antérieurs . . , pour pouvOir ensuite partir dans une nouvelle direction.
LES PHASES DE L'ENFANCE
Nous allons explorer les diverses phases de l'enfance, en comparant notre expérience avec les données du thème. Je vous ai expliqué précédemment que les archétypes sont étroitement associés � certaines périodes de la vie au cours desquelles ils tiennent le devant de la scène. Nous allons partir du tout début avec 1 'expérience prénatale. L'archétype central de cette phase est celui de l'unité. Nous reg�derons quelles. sont les positions du thème qui refletent notre relatiOn avec cet archétype et l'expé-
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rience intra-utérine en général. Puis nous passerons à la naissance et à l'archétype de l'irùtiation et de « la manière de commencer les choses », et nous discuterons du rapport entre l'Ascendant et la naissance. Nous explorerons ensuite ce qu'il est convenu d'appeler la phase orale, dans laquelle la pulsion prédominante est celle de la survie et de la satisfaction des besoins, et qui peut être associée à la Lune. Pendant la phase suivante, dite anale, la pulsion ou la motivation essentielle est le désir ardent de s'affirmer et de devenir plus autonome. L'archétype du pouvoir est au premier plan pendant cette période, et les positions du Soleil et de Mars prédominent. D'après la psychologie traditionnelle ( et malgré les controverses sur la chronologie de ces périodes), la phase anale conduit à la période œdipienne, qui se caractérise par le désir de l'enfant de gagner l'amour du parent du sexe opposé. L'archétype alors activé est celui de l'union, ce qui va mettre en vedette diverses positions du thème. Puis nous considérerons ce que l'on appelle « 1' âge de 1' école » ou « l'âge du jeu » (de six à dix ans), et nous terminerons par un bref survol de l'adolescence.
Au fur et à mesure que nous examinerons ces diverses périodes en les reliant au thème, j'aimerais que vous participiez à la discussion avec toutes les informations que vous jugerez utiles, tant sur le plan psychologique qu'astrologique. Après tout, nous avons tous vécu ces expériences et, pour la plupart, nous essayons toujours de résoudre des problèmes remontant à notre enfance.
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L'EXPÉRIENCE PRÉNATALE
« La névrose d'un enfant commence dans l'esprit du parent. » C'est une citation du livre du Dr Arthur Janov The Feeling Child 1 • Les raisons pour lesquelles une femme décide d'avoir un enfant vont en fait influencer la future psychologie de l'enfant. Veutelle un enfant parce que c'est ce que la société attend d'elle, alors qu'au fond elle ne se sent pas très maternelle ? Veut-elle avoir un enfant pour que quelqu'un ait réellement besoin d'elle ?
L'expérience de la vie commence dans l'utérus. Deux mois après la conception, un cerveau rudimentaire se forme dans l'embryon, capable d'enregistrer l'expérience. Au cours de cette vie intrautérine, certains de nos patterns innés et de nos attentes archétypiques sont déjà activés et prennent corps lorsque nous enregistrons ce que vit notre mère. Il est très curieux que nous nous retrouvions très souvent avec une mère dont le thème correspond étroitement au type de mère que nous nous attendons à avoir. L'enfant qui a une conjonction Lune-Pluton par exemple va se retrouver avec une mère dont l'Ascendant ou le Soleil est en Scorpion, ou qui a aussi une conjonction Lune-Pluton. Il peut également être mis au monde par une mère ayant un transit important de Pluton, si bien que ses premières expériences formatrices avec elle seront colorées par cette planète. Mais je rn' écarte du sujet, revenons à la vie intra-utérine. Si certains d'entre vous ont davantage de connaissances que moi sur le développement du fœtus, qu'ils n'hési-
1 . Dr Arthur Janov, The Feeling Child (New York : Simon & Schuster, 1975 ; et Londres : Abacus, 1973), p. 13. Traduit en français sous le titre de L'Amour et !'E1t{ant, aux Éditions Flammarion.
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tent pas à faire des remarques et des observations complémentaires.
Que peut révéler le thème sur notre expérience prénatale ? J'ai déjà dit que les archétypes s'expriment à travers les pulsions, qui elles-mêmes se manifestent à différentes périodes de la vie. L'archétype activé pendant la phase intra-utérine est celui de l'unité, et la pulsion correspondante est le désir de ne faire qu'un avec le Tout. Parlant de la vie dans l'utérus, Arthur Koestler dit que « l'univers est focalisé sur le Soi et le Soi est l'Univers 1 :.. • Dans l'idéal, nous avons au cours de la vie intra-utérine un sentiment de totalité océarùque, un sentiment d'unicité avec le reste de la vie. Beaucoup d'entre vous m'ont déjà entendu en parler, car j'y fais souvent allusion comme vous allez vous en rendre compte en travaillant avec moi. Je suppose que c'est parce que mon désir le plus cher est d'y retourner !
Participant : Vous n'êtes pas le seul.
Howard : Oui, mais le tout est de trouver une marùère saine d'y retourner . . .
Pour déceler dans le thème la marùère dont nous avons expérimenté la vie intra-utérine, j'examinerai la maison XII, les planètes qui s'y trouvent et leurs aspects, le signe sur sa cuspide et sa planète maîtresse. Elle nous donne des indices sur ce que notre minuscule cerveau rudimentaire va enregistrer par le lien ombilical avec la mère. Je regarderai également la position de Neptune dans le thème et ses aspects. Un trigone Jupiter-Neptune va associer
1 . Arthur Koestler cité par Ken Wilbel: dans 17te Atman Project (Wheaton, IL: Theosophical Publishing, 1980), p. 8.
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l'expérience de l'unité (Neptune) avec le bien-être et l'expansi?n (Jupiter). Un carré Saturne-Neptune peut associer souffrance, difficulté et limitation (Saturne) à l'�chétype de l'unité (Neptune). Plus tard dans la VIe, les problèmes liés aux diverses formes de 1 'expérience mystique (le sentiment de f�e un avec le reste de la Création) seront aussi en resonance avec ce genre de positions.
Participant : Quels livres pourriez-vous nous recommander sur la vie intra-utérine ?
Howard : TI y a celui de Starùslav Grof intitulé The Real ms of The H uman Unconscious 1 • Ses recherche
.s l'ont conduit à utiliser le LSD pour faire
rev1�e aux gens le!-ll" expérience avant et pendant la nruss�ce. TI y a egalement un chapitre à ce sujet dans le hvre de J anov The Feeling Child. Mais ses ouvrages se contentent souvent de faire de la pr
.op�gande
, pour la thérapie primale qui, d'après
lUl, repond a tout. Avec son Uranus en maison XII c'est un sujet sur lequel il est inflexible. '
Participant : TI existe un très bon livre de Francis Mott sur l'effet ombilical, intitulé The Nature of The Self2• Howard : Oui, je ne l'ai pas encore lu, mais Mott est con;tu P?l:ll" ce �av ail. I;a
_caractéristique essentielle
de 1 expenence mtra-utenne est une sorte d'immer-
1 . Stanislav Grof, The Rea/ms of the Human Unconscious (New York : _Dutton, 1_976 ; et Londres : Souvenir Press, 1979). Traduit en
Rfrançrus sous le titre Royaumes de l'inconscient humain (Éditions du ocher, 1988).
2·alh
Je me suis aperç.u, �� après ce séminaire, que ce livre de Mott est m eureusement eputse.
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sion dans un paradis primordial. C'est ce que les jungiens appellent la « totalité ouro borique 1 », où il n'y a ni séparation, ni temps, ni frontières. C'est pourquoi nous pouvons l'associer à notre Neptune infini et informe.
L'utérus est une sorte de paradis. Mais il semble bien qu'il y ait des utérus cinq étoiles, et d'autres quatre, trois ou deux étoiles, etc. Au cours de la vie intra-utérine, nous enregistrons tout par l'intermédiaire de notre mère. C'est ce que l'on appelle « l'effet ombilical », et c'est probablement la maison XII qui montre la nature de ce que reçoit l'enfant par le lien ombilical. Si, par exemple, Saturne est en maison XII, des sensations saturniennes passent de la mère à l'embryon en formation via l'effet ombilical ; avec Jupiter en XII, ce sont des sensations jupitériennes qui passent par l'ombilic. Il semble que la maison XII donne des indications sur ce que la mère a vécu pendant sa grossesse. J'ai pu vérifier cette théorie un grand nombre de fois. Je ne crois pas l'avoir lue chez d'autres astrologues, et en fait je ne me rappelle plus si je l'ai lue, si je l'ai découverte ou si je l'ai inventée 2• Mais peu importe, elle est très intéressante car elle a l'air de bien marcher. Les histoires que me racontent les gens sur ce qu'ont vécu leurs
1 . Adjectif du vocabulaire jungien formé à partir du mot grec Ouroboros, symbole alchimique représentant un dragon ou un serpent formant un cercle et se mordant la queue. Version occiden· tale du Yin et du Yang, il exprime le mouvement cyclique et l'union des opposés, et, selon Jung, servait aux alchimistes à figurer un état originel de totalité. (N.d.T.) 2. Depuis que j'ai donné ce séminaire, je suis tombé sur le tine très intéressant et sérieux de Tad Mann, Life-Time Ascrolog)' (Londres : Allen & Unwin, 1984), qui étudie les maison IX·XII en relation avec la gestation.
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mères pendant leur grossesse, présentent des corrélations étonnantes avec les positions de leur maison XII. J'ai fait, par exemple, le thème d'une femme �ont S�turne pesait sur la maison XII et qui a eu acces au JOurnal de sa mère après sa mort. Sa mère y avait écrit qu'elle ne voulait pas de l'enfant qu'elle portait (ma cliente). Étant une artiste elle voulait que rien n'interfère avec son travail créatif.
Participant : Avez-vous remarqué des corrélations pour Uranus en XII ?
Howard : Oui. Très souvent quelque chose d'inatt�n�u boul�v�rse la �ère ou la famille pendant la v1e mtra-utenne de 1 enfant ayant cette position : une rupture du mariage parental, un déménagement forcé, quelque chose d'important qui entraîne un gros changement. Et ainsi l'enfant qui a Uranus �n �I ��t avec l'idée derrière la tête que la vie est �mpreVlSlble �t qu� tout peut changer d'un instant a 1 autre. ll lw deVIent donc difficile de s'installer de quelque manière que ce soit, à cause de ce sentiment vague mais persistant que tout risque à tout moment d'être chambardé.
Tout ce qui est en maison XII est enfoui au plus profon� de nous-mêmes et, flottant librement, peut d�mc s infiltrer dans les autres domaines de notre VIe., Celui .qui a s,aturne en XII, par exemple, peut, apres avorr passe un mauvais moment dans l'utérus •
. naître ensuite avec la conviction intérieure que
la .Vle ne va pas le gâter, même si rien d'extérieur ne lw est encore arrivé qui le justifie. N'oubliez pas en outre que la plupart des planètes natales en maison XII vont transiter l'Ascendant et la maison I relativement tôt dans la vie, ce qui leur confère forcé-
6 1
ment une influence déterminante sur la façon dont la personne voit les choses.
L'analyse des aspects sépara tifs de la Lune nous donne aussi des indices sur l'expérience prénatale. Là aussi, ce n'est pas quelque chose que j'ai lu dans un livre, aussi j'aimerais que vous l'expérimentiez vous-même. En utilisant une forme de progressions converses sur les aspects séparatifs de la Lune, je crois qu'il est possible de définir avec précision le mois de la grossesse au cours duquel certains archétypes ont été constellés 1 dans la conscience rudimentaire du fœtus. Prenons un exemple : la Lune est à 9° du Scorpion en carré à Pluton, luimême à 3° du Lion. C'est un aspect sépara tif car la Lune va plus vite que Pluton et s'éloigne du carré. Elle se déplace en gros de 1° par mois en progression secondaire, et donc un mois après la naissance de l'enfant, la Lune a progressé jusqu'à 1 Qo du Scorpion ; deux mois après la naissance, la Lune est à 1 1 o du Scorpion, etc. Mais nous pouvons également utiliser les progressions converses, et reculer la Lune de 1 o par mois précédant la naissance. Dans ce cas, si 1 'on recule la Lune de 6°, elle se retrouve à 3° du Scorpion et en carré exact à Pluton à 3° du Lion, ce qui correspond au sixième mois avant la naissance ou au troisième mois après la conception. Autrement dit, en utilisant ce système, la Lune converse bute contre Pluton trois mois après la conception, ce qui suggère que l 'embryon en formation rencontre quelque chose de plutonien par
1 . Terme du vocabulaire jungien signifiant dans ce contexte activés, sollicités. Jung a défini la constellation comme c une opération automatique, spontanée, involontaire •. D'après lui, " Les contenus constellés répondent à certains complexes qui possèdent leur énergie spécifique. » (C.G. Jung L'Homme à la découverte de son âme) (N.d.T.)
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l'intermédiaire de la Lune/mère. Plus tard dans la vie, chaque transit affectant le carré natal LunePluton réactivera le même pattern datant du troisième mois après la conception.
n est alors important de se poser la même question : « Comment ce pattern fonctionne-t-il actuellement dans votre vie ? » Et sa forme présente est -elle cohérente avec ce que vous voulez dans l'existence ? S'il y a contradiction, quel pourrait être l'énoncé alternatif correspondant à ce genre d'aspect ?
Janov a rapporté quelques expériences effectuées sur des rates gravides dont la gestation se passait dans un milieu très bruyant : leur portée était plus petite que celle des autres mères. Cela suggère que tout stress ou frayeur subis par la mère pendant sa grossesse a un effet sur sa progéniture. La réaction de peur qui accompagne un bruit fort produit des changements hormonaux chez les rates, et affecte le développement de l'embryon. La tension nerveuse de la �ère augmente son rythme cardiaque, et donc aussi celui du fœtus. On sait qu'il peut entendre des bruits, et si le cœur de sa mère bat irrégulièrement, il ne va pas se sentir très rassuré. Ainsi, déjà dans l'utérus, l'individu n'a pas vraiment confiance dans la vie. n est très possible que la mère de quelqu'un qui a Uranus en XII ait eu un rythme cardiaque irrégulier pendant sa grossesse.
Participant : Lorsqu'on met la tête sous l'eau dans son bain, on entend battre son propre cœur. Ce doit être très proche de ce qui se passe dans l'utérus lorsqu'on entend battre le cœur de sa mère.
Participant : TI existe un enregistrement japonais fantastique sur ce qu'entend le fœtus dans l'utérus.
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C'est extrêmement émouvant car le battement du cœur est terriblement fort, et l'on entend également le bruissement du sang qui passe par l'aorte. Cela m'a semblé magnifique.
Howard : Oui, cela nous montre l'importance du rythme.
Participant : C'est aussi très apaisant pour les bébés, et vous pouvez leur passer ce disque pour les faire taire.
Howard : En effet, j'ai lu le récit d'une expérience en Thailande dans une salle d'hôpital où se trouvaient quatre cents femmes et leurs bébés. lls ont passé ce disque, et la salle n'avait jamais été au�si silencieuse ; on entendait juste le son de cet enregistrement.
On pourrait se demander à quels types de rythmes réagit le fœtus en formation dans l'utérus, et s'il y a un rapport entre ce qui se trouve en maison XII ou le signe de sa cuspide, et le style de battements de cœur de sa mère. Les aspects de la Lune converse aux planètes natales peuvent aussi nous éclairer.
Participant : Et si Jupiter est en XII ?
Howard : J'ai toujours pensé que les personnes ayant Jupiter en XII devaient avoir éprouvé un immense bien-être dans l'utérus, à moins que la planète ne reçoive des aspects difficiles. Dans l'ensemble, ce sont des gens qui plus tard ont foi en la vie et montrent une sorte d'optimisme fondamental. Dans les situations les plus dangereuses et les plus difficiles, ils s'arrangent toujours pour
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s'échapper à temps, comme Indiana Jones dans Les Aventuriers de l'Arche perdue.
Participant : Et si c'est Neptune qui est en maison Xli ?
Howard : Si Neptune est bien aspecté, c'est un utét;I�, c�q étoiles,
.�e Ritz �es utérus. C'est pour
quOI J ru souvent l rmpress10n que ceux qui ont Neptune en XII n'auraient jamais voulu naître. Pourquoi quitter ce paradis pour venir dans la rudesse du monde de la forme et de la séparation ?
Participant : J'ai moi-même Uranus en maison XII et je trouve très intéressant l'éclairage que vo� nous avez apporté. Lorsque ma mère était enceinte c'était la guerre et nous avons dû être évacués. Ell� était tr�s désorientée, et je suis sûr que cela rn' a marque.
Howard : Oui, dans l'utérus comme dans la toute petite enfance, notre mère est pour nous le monde �ntier. �e qu'e�e vit, no�s le vivons. Mais plus tard, il peut etre utile de fru.re la part de ce qui nous appartient et de ce qui nous est venu d'elle.
Participant : Et si c'est le Nœud sud de la Lune qui est en maison xn ?
!fo�ard : On dit en général que le Nœud sud mdique le chemin de moindre résistance. En maison XII, le sujet peut montrer une forte tendance régressive et préférer se fondre avec autrui plutôt que de faire émerger et de développer le moi d'un individu unique et séparé. Le Nœud nord est alors en maison VI, et il y a conflit entre l'aspiration
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de la maison XII à rester dans l'étreinte de la Grande Mère, le désir d'être englouti dans quelque chose de plus grand que le moi et de s'y identifier, et à l'opposé la maison VI qui se préoccupe des caractéristiques particulières qui vous distinguent des autres. Dans mon livre The Twelve Ho uses 1 , j'examine en profondeur la signification des diverses planètes et signes dans la maison XII.
Participant : Toujours à propos de la maison XII, j'ai entendu parler d'une autre expérience sur des rates en gestation. La progéniture de celles que l'on caressait au cours de leur grossesse survivait mieux que celle des autres.
Howard : Ce qui tendrait à prouver que la mère caressée et aimée pendant sa grossesse aura un bébé ayant une plus grande chance de survie. Peut-être une Vénus bien aspectée en XII ? Je vous fait remarquer que nous n'arrivons pas à quitter cette phase intra-utérine ! Passons à la naissance.
L'ARCHÉTYPE DE LA NAISSANCE
L'archétype constellé à la naissance est celui de l'initiation : la manière dont nous commençons les choses. Notre naissance physique active l'image innée correspondant à cet archétype, et plus tard, chaque fois que nous aurons à commencer quelque chose de nouveau ou à entrer dans une nouvelle phase de vie, ce pattern initial qui a présidé à notre
1. Howard Sasportas, The Twelve Houses (Wellingborough, En· gland : The Aquarian Press, 1 985).
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naissance ressortira, accompagné de tous les ajouts ultérieurs.
Le signe de 1 'Ascendant reflète notre image innée de l'archétype de la naissance, mais le maître de l'Ascendant, son signe, sa maison et ses aspects me semblent tout aussi importants. Toute planète qui aspecte étroitement 1 'Ascendant est en outre activée à la naissance. Tout cela, ainsi que la position de Mars, son signe et ses aspects vous donne des indices sur l'expérience qu'a vécue la personne au cours de sa naissance, ainsi que sur la manière dont elle approche chaque nouvelle phase de sa vie et chaque nouvelle entreprise importante.
La naissance nous fait intégrer un corps, et elle marque le début de la vie en tant qu'individu séparé. Le corps est une frontière qui nous distingue des autres. En fait, au cours des premiers six à neuf mois de vie après la naissance
• • 1
nous ne « pigeons » pas encore vrrument que nous sommes une entité séparée. Cette phase, où nous voyons tout ce qui nous entoure comme une extension de nous-mêmes, a été appelée « narcissisme primaire ». Selon les conceptions les plus récentes de la psychologie, le nourrisson a besoin de vivre cette expérience, d'être au centre du tout. On
. ne devrait donc pas propulser le bébé trop
rapidement hors du milieu non différencié de l'utérus ni lui faire ressentir la séparation trop brutalement. Les six à neuf premiers mois de la v�e devraient être une adaptation progressive à l'Idée que nous sommes séparés et distincts. C'est une période où l'on ne s'occupe jamais assez d'un e!lfant, où l'on ne peut trop l'aimer. Puis progresSivement, il commence à prendre conscience de la séparation et à 1 'accepter. Il supporte mieux la
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frustration et acquiert de l'indépendance. Ce n'est pas ce que préconisaient la plupart des livres sur l'éducation des enfants écrits dans les années quarante et cinquante, qui recommandaient plutôt d'agir en sorte que le bébé s'adapte à la routine de sa mère. On croyait qu'il fallait le nourrir à heures fixes, sans se laisser émouvoir s'il pleurait, et il était conseillé de le laisser hurler. Cela nous a donné toute une génération d'adultes qui cherchent désespérément à retrouver cette sensation d'unité qu'on leur a supprimée trop tôt. Ce besoin maladif correspond à la pathologie qui découle d'une expérience prématurée de la séparation dans la vie. À l'âge adulte, l'individu est constamment à la recherche de la personne, ou de la chose, qui s'assemblera parfaitement avec lui et lui redonnera l'impression d'être entier. Et généralement, chaque fois qu'il n'obtiendra pas ce dont il a besoin, il aura toujours tendance à vouloir régresser pour revivre correctement cette phase initiale.
À l'inverse, une autre pathologie peut apparaître si cette phase de narcissisme primitif dure trop longtemps, lorsque la mère est suradaptée aux besoins de l'enfant au-delà d'environ dix-huit mois. S'il n'apprend pas à accepter la séparation, il ne saura plus tard comment affronter la vie lorsqu'elle ne correspond pas exactement à ce qu'il veut quand il le veut. IL comptera sur la satisfaction instantanée de ses désirs, que sa mère lui a toujours assurée. IL croira que tout le monde doit s'adapter à lui, et ne pourra faire face au caractère « autre » des autres. C'est pourquoi le pédiatre anglais Winnicott parlait
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d'un « maternage suffisamment bon 1 ». Si la mère essaie d'êtr� �op p�aite et s'adapte trop longtemps aux desrrs de 1 enfant, elle ne lui apprend pas à affronter la frustration et il se trouvera démuni face aux réalités de la vie. Mais nous reverrons cela plus tard. Revenons à l'expérience de la naissance elle-même.
Il est utile de vous renseigner sur la manière dont s'est déroulée votre naissance, pour mieux comprendre votre pattern concernant 1 'archétype de l'in�tiation et la manière de commencer les choses. Mrus
. r:te vous y trompez pas : ce ne sont pas les
cond�t10ns de votre naissance qui sont à la base de certruns de vos patterns ; ce sont au contraire vos patte:n� inn�s et vos attentes a priori correspon�ant � � archetype de la naissance qui ont influencé 1 expenence de votre naissance.
e L'Ascendant
!'ai eu récemment une idée qui me semble très utile pour l'interprétation astrologique celle de c��sidérer 1 'Ascendant comme notre' manière d. eclore, comme les différentes manières dont un o�seau sort de l'œuf à coups de bec. Comment un Oiseau Ascendant Bélier va-t-il sortir ? Et un oiseau Ascendant :raureau." Et cela ne correspondra pas �eulem�nt a la façon de,n ·· vous êtes né, mais aussi a ce qw se passe chaque fois que vous entreprenez quelque chose de nouveau ou entrez dans une nouvelle phase de votre vie.
Un oiseau Ascendant Bélier va se précipiter la tête
: · D.W. Winnicott, Pla.ving and Reality (New York : Methuen 982 ; et Hru:nondswort� , Grande-Bretagne : Pengujn Books, 1985): Gp. 1.1. Tradwt en françrus sous le titre Jeu et Réalité aux Éditions �m�.
•
69
la première pour éclore ; il va fonc:r et cass�r la
coquille d'un seul coup pour appanutre sur scene,
bang comme ça. Naturellement, si Mars (le maître
du Bélier) est en carré à Pluto�, � co�aîtra la
souffrance et l'effort avant de frure rrruption. Que
va faire l'oiseau Ascendant Taureau ?
Participant : TI me semble qu'il va P_?SSer un �on moment à regarder d'abord par la fenetre pour etre sûr qu'il n'y a aucun danger avant d'esquisser le moindre mouvement.
Howard : Oui, il va attendre aussi longtemps que possible avant de bouger ; mais �ès que le chang�ment lui semblera indispensable, il se montrera tres résolu et ira jusqu'au bout. Et que va faire un oiseau Ascendant Gémeaux ?
Participant : Il va donner des coups de bec un peu partout sur la coquille, ou il va commencer, pws se laissera ensuite distraire par autre chose. n yeut également se demander s'il faut vraiment le frure et peser le pour et le contre.
Howard : Oui, l'oiseau Ascendant Gémeaux vouŒ:a sans doute d'abord tout lire sur la nature de la sortie de 1' œuf avant de se lancer ou il cherchera. � discuter la question avec d'autres oiseaux du V?lSlnage. J'ai remarqué que les Ascen�ants en s1gne d'air préfèrent se renseigner au maXlffium avant de s'engager dans quoi que ce soit. .Les Ascen�an�s Verseau, par exemple, ont besom avant d agtr d'une sorte de compréhension conceptuelle du « pourquoi et dans quel but » de la chose. Alors 9ue l 'Ascendant Taureau, lui, réagit à une contramte
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physique et éprouve le désir ardent, organique, biologique de faire un mouvement.
L'oiseau Ascendant Cancer ressent le besoin de s'extraire à coups de bec ou de bouger. n commence par donner des coups de bec puis hésite en pensant « il vaut mieux rester dans un endroit que je connais déjà » et il retourne à l'intérieur. Mais finalement il ne se sent pas très bien dedans non plus, et il se remet à donner des coups de bec pour sortir. Les oiseaux Ascendant Lion attendent en général le meilleur moment pour faire une entrée fracassante et font irruption majestueusement sur la scène. L'oiseau Ascendant Vierge voudra vivre une éclosion bien ordonnée, en rangeant tout après chaque série de coups de bec. L'Ascendant Vierge craint de ne pas y arriver, c'est pourquoi il s'applique tellement. Face à la naissance ou à toute nouvelle phase d'expérience, un oiseau Ascendant Balance va privilégier le côté esthétique, en agissant avec goût et beaucoup d'allure. En tant que signe d'air, il voudra s'assurer qu'il s'agit d'un événement parfaitement justifié et il agira ensuite avec beaucoup d'honnêteté, du moins de son point de vue. Mais l'oiseau Ascendant Balance peut s'arranger pour que ce soient les autres qui le forcent à changer ou à agir, car il se sent ainsi dégagé de toute responsabilité personnelle. Les signes de la seconde moitié du zodiaque ont tendance à créer des situations qui les forcent à changer, au lieu de simplement changer parce que c'est ce qui leur convient.
Participant : Vous n'allez pas traiter les signes de la seconde moitié ?
7 1
1 L
Howard : Mais si, je ne veux pas être une mauvaise mère. Passons-les en revue. Que peut-on elire de la naissance d'un Ascendant Scorpion ?
Participant : La naissance peut impliquer un combat entre la vie et la mort.
Howard : Oui, de nombreux Ascendants Scorpion, et beaucoup de ceux qui ont Pluton à l'Ascendant m'ont raconté qu'eux-mêmes ou leur mère avaient frôlé la mort à leur naissance. Il semble que les Ascendants Scorpion créent des situations dramatiques qui leur demandent de grandir et de changer, sous peine de mourir ou du moins de se retrouver en triste état. L'Ascendant Sagittaire se lance en général avec enthousiasme dans toute nouvelle phase ou entreprise : « Hé, mon vieux, je me demande ce qui va bien se passer ? » En général, l'Ascendant Sagittaire va justifier le changement par un fondement philosophique quelconque. Ou alors, après avoir évalué l'ensemble de la situation, il jugera de la meilleure action à entreprendre. L'Ascendant Capricorne résiste habituellement au changement : « Mon Dieu, faut-il vraiment en passer par là, c'est un tel effort, je sais pourtant bien qu'il le faudrait. » Le Capricorne peut regimber devant cette perspective jusqu'au dernier moment, se demandant toujours si c'est la bonne chose à faire, jusqu'à ce qu'il finisse par capituler. J'ai déjà parlé du Verseau. Un oiseau Ascendant Poissons va probablement préférer rester dans l'œuf, sauf si on l'attire au-dehors ou lui demande de bouger. Les Ascendants Poissons ne se sentent forcés d'entrer dans une nouvelle phase ou de passer à l'action que si quelqu'un, ou quelque chose, a besoin qu'ils le fassent.
72
Participant : Que faut-il penser des naissances prématurées, retardées ou des césariennes ?
f!oward : D'après r;ton expérience, une conjonctiOn ou un aspect d Uranus avec l'Ascendant peuvent correspondre à quelque chose d'inhabituel à
�ropos de la naiss�ce. !Jranus ou Jupiter près de 1 Ascendant pourraient egalement suggérer un inclividu pressé de sortir. Dans certains cas j'ai vu qt;I'avec Mercure sur l'Ascendant, la perso�e était n�e a!-1 cours du transfert de la mère à l'hôpital. Les cesanennes peuvent être en corrélation avec Mars ou Pluton en conjonction ou en aspect à l ' Ascend�t, c.ar ces. planètes sont en relation avec la chmrr�e. Mats en toute _ho�êteté, je n'ai pas entrepns de recherche systematique sur le sujet. Je ne vous p�le que des observations de mes quinze ans de pratique astrologique.
Il �e sembl� intéressant de considérer ce genre d� naiSsanc� d un point de vue purement psychologique. _Dne etud.e s� les naissances prématurées a montre que �es mcliVIdus manifestaient en grandissant un besom de permanence et une peur panique du changement, car sans doute pour eux ce changement s'était produit trop tôt. Ceux dont la naissance � été ret�dée peuvent avoir le sentiment que leur mere voulait les empêcher de naître. C'est alors souv�nt _sa propre r�pugnance à naître que l'enfant a proJetee sur sa mere. Elle est dans ce cas perçue comme celle qui retient ou bloque l'enfant mais la plupart du temps celui-ci montrera lui-même plus t�d � pattern de retenue ou d'inhibition dans les Situations clifficiles.
En ce qui concerne les naissances par césarienne Janov a
•. senti qu'il manquait à ces gens quelqu�
chose d rmportant. Une naissance naturelle corn-
73
porte des contractions, et c'est une expérience dont
est privé l'enfant né par césarienne. Ce� contrac
tions jouent un rôle important car ell� stim�ent la
peau du bébé. Vous savez que les ammaux lechent
leurs nouveau-nés. Ils lèchent leur progéniture pour
stimuler la peau, et favoriser la mise en marche des
intestins et de la vessie. Le toucher est très impor
tant pour nous au début de la vie, car il stimule les
organes et les aide à démarrer. C'est comme un
massage. En cas de constipation, si l'on vous fait un
bon massage, tout s'arrange sur-le-champ. Ce� qui sont nés par césarienne vont trave�ser la VIe
avec le sentiment que quelque chose d unportant
est juste sur le point de se produire, car ils ont été
privés de l'expérience complète de la naissance et
l'attendent toujours.
Partic ipant : Vous nous avez dit que Pluton sur
l'Ascendant pouvait signifier une naissance trauma
tisante. Je connais un Bélier qui a Pluton sur son
Ascendant Lion en opposition à la Lune et Mars en
Verseau. Sa mère était polonaise, et ils fuyaient
l'avance russe lorsqu'elle a accouché.
Participant : Que pensez-vous des naissances dé
clenchées ?
Howard : C'est un gros problème pour l'astrologie.
J'ai tendance à penser que nous naissons lorsque
nous sommes censés naître. Si 1' accouchement a
été déclenché, le Soi a sans doute programmé de
vous mettre au monde à ce moment-là.
Partic ipant : En étudiant la synastrie d'une mère et
de ses trois enfants, j 'ai remarqué qu'elle avait un
lien particulièrement fort avec son fils aîné. Et elle
74
m'a dit lorsque je lui en ai parlé : « C'est étrange. C'est la seule nrussance qui a été déclenchée, parce qu'à l'époque je n'y connaissais rien. )) Et pourtant c'était l 'enfant dont le thème avait les liens les plus étroits avec le sien.
Howard : Cela me rappelle un cas que j'ai rencontré récemment. J'ai fait le thème d'une petite fille dont la mère a eu une tumeur cérébrale pendant sa grossesse. Les médecins avaient décidé de déclencher 1 'accouchement, car ils pensaient que la mère allait mourir très rapidement. Ils avancèrent donc la naissance, et il s'avéra que le moment choisi correspondait à l 'heure exacte d'une éclipse pratiquement totale du Soleil en Gémeaux ( 1 984). Cela semble incroyable, faire correspondre exactement 1� nais��ce, sans �·en douter, avec l'heure précise d un� echpse ! Et
,!malement savez-vous ce qui s'est
passe ? Alors qu ils emmenaient la mère en salle d'opération pour procéder au déclenchement 1 'enfant est sortie de son plein gré avant même qu'ils n'arrivent au bloc opératoire. Elle est tout simplement venue au monde à ce moment-là. Malheureusement, �a mère est morte trois jours plus tard. Cette petite fille a Pluton en maison XII, à 29o de la Bal�ce, et elle est Ascendant Scorpion. Pluton en mruson XII correspond à l'expérience de l'enfant sur ce que vit sa mère pendant sa grossesse, et dans c� cas la mère av�t appris qu'elle allait mourir. L Ascendant Scorp1on, proche de Pluton en maison XII, renforce l'impression dramatique et inquiétan�� er:ttourant la naissance elle-même, sans parler de 1 eclipse. On peut imaginer dans le ciel une sorte deA grand or?ïnateur qui prend tout en compte, meme les naissances déclenchées.
Il nous faut continuer à avancer. Maintenant que
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nous sommes nés, nous allons passer à la phase orale. J'aimerais la finir avant le déjeuner, pour pouvoir aborder la phase anale lorsque nous digérerons notre repas.
LA PHASE ORALE
Les archétypes se manifestent dans les pulsions, qui elles-mêmes s'expriment grâce aux différents organes du corps. Ces derniers sont donc plus ou moins sollicités à chaque étape de l'enfance. Au cours de la phase orale (de la naissance à deux ans), nous nous relions au monde essentiellement par la bouche et l'activité de succion. La peau est également très importante pendant cette phase : être touché, caressé et porté est crucial. Les expériences de Harlow avec des bébés singes séparés de leur mère dès la naissance 1' ont montré 1 • Certains avaient été mis en cage avec un mannequin en fil de fer, d'autres avec un mannequin en tissu moelleux, tous deux équipés de manière identique pour nourrir les singes. Le problème ne se situait pas dans l'alimentation : le contact était le facteur clé. Ceux dont la mère était en tissu avaient en grandissant moins peur du monde et des expériences nouvelles que les singes élevés par la mère en fil de fer. Le fait de pouvoir se blottir contre la mère en tissu favorisait de meilleures relations plus tard dans la vie. Harlow avait ensuite utilisé des « mères chaussettes ». Les expérimentateurs mirent au point un
1. En ce qui concerne les expériences de Harlow avec les singes, voir
l'ouvrage de Bowlby, Attachment and Loss, Volume 1 (Hard·
mondsworth, Grande· Bretagne : Penguin Books, 1984 ), traduit en
français sous le titre Attachement et Perte, et publié par les P. U .F.
76
moyen de chauffer la chaussette, et ils s'aperçurent que la progéniture des mères chaussettes chauffées était mieux adaptée que celle des mères chaussettes
non chauffées. Les mères qui étaient à la fois douces au toucher et chaudes étaient les meilleures de toutes.
Les principes archétypiques essentiels de la phase orale sont 1 'amour, le fait d'être nourri et protégé (nurturance ')· et la survie. Selon le psychologue Erik Erikson , cette phase concerne avant tout le développement de la confiance opposée à la méfiance. La gr��e question
.est : « V ais-je y arri
ver ? » Le prmc1pe astrologique dominant alors activé est la Lune, mais les positions en r'C IVe et xc� maison, de même que toute accentuati�n Taureau ou Cancer doivent également être prises en compte. Tout ce qui dans le thème est associé à l'amour et à la nurturance va être stimulé.
Au cours des deux premières années de la vie, n
�:ms .n�:ms forgeons
. des opinions sur le degré de
secunte que nous mspire le monde. Nous nous demandons s'il s'agit d'un endroit où il fait bon v�vre. C'est une période où la mère représente n;elle�ent le monde entier pour l'enfant. Si elle est �ecunsante et apporte au bébé ce dont il a besoin � �ura d�s l'idée que « La vie me fournira ce dont J ru besol? ; le �onde ne présente pas de danger pour mOI. » Erikson appelle cette attitude l'espérance tenace ou la confiance. Mais si la mère néglige son bébé ou ne comprend pas ses besoins,
1 . .Nurturance est le substantif correspondant au verbe to nurture 9w n'a pas d'équivalent en français : selon le contexte nourrir
'
edu '1 • d ' ' quer, e ever, s occuper e, se dévouer pour protéger consoler
chérir. (N.d.T.) ' ' •
2. Erik Erikson, Childhood and Society (New York : W.W. Norton, 1964 ; et St Albans, Grande-Bretagne : Triad Paladin, 1977).
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si elle est trop frustrante, ou si elle est une mère de type « gavant », le bébé peut se mettre dans l'idée que la vie n'est pas favorable à sa survie. C'est ce qu'Erikson appelle la méfiance de base. Qui plus est, si le bébé a faim et que sa mère ne vient pas, ou s'il sent le besoin d'être porté d'une certaine manière et que l'étreinte de sa mère est trop serrée ou trop lâche, il se met à penser : « Qu'est-ce qui ne va pas chez moi ? C'est sûrement parce que je suis mauvais que mes besoins ne sont pas satisfaits. » Melanie Klein 1 en parle comme de l'introjection de la mauvaise mère ou du mauvais sein. Naturellement, une telle situation n'est pas favorable à l'image de soi qu'aura l'enfant plus tard dans la vie.
Une autre grande question se pose au cours de cette période : « Que dois-je faire pour obtenir nourriture et amour ? » « Faut-il rester tranquille pour que 1' on me fasse manger ou que 1 'on me prenne dans les bras ? » « Faut-il réclamer ma nourriture ? » « Dois-je hurler à tue-tête pour avoir de l'amour ? » « Faut-il être sage et bien se comporter pour obtenir ce dont on a besoin ? » C'est ce genre d'opinions sur la vie qui se forme au cours de la phase orale.
Nous allons étudier la Lune et ses différents aspects pour voir les idées et les expériences correspondantes. N'oubliez pas qu'une planète aspectant la Lune nous donne des indications sur notre expérience de la mère, et ce qui dans son comportement nous a marqués.
1 . Melanie Klein, Love, Guilt and Reparation and Other Works 1921-1945 (New York : Frce Press, 1984, et Londres : Hogarth Press, 1985), p. 2 1 . En français, voir Melanie Klein, Joan Rivière, L'Amour et la Haine - Le Besoin de réparation (Petite Bibliothèque Payot).
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Parti�ipant : J'ai dû arrêter d'allaiter ma fille à sept semames parce que mes canaux lactifères s'étaient bouchés. Ma fille a la Lune à 7° de la Balance opposée à Saturne à go du Bélier. Nous vivions à l'époque en pleine brousse africaine et je n'avais qu'un seul biberon.
Howard : Quand votre fille a eu environ deux mois sa Lune est passée du 7e au ge degré de la Balance'
en opposition exacte à son Saturne. Le principe d� Sat�e color�t la
.manière dont elle vous expéri
mentait, et la Situation était telle que vous reflétiez parfaitement cet aspect. Votre lait - sa source d'�mentation (la Lune) - était bloqué (Saturne). Me�� sans
,ce problème, elle aurait de toute façon
expenmente quelque chose de saturnien par votre intermédiaire à cette époque. Plus tard, en se fondant sur cette expérience et éventuellement sur d'autres circons;��es, votre fille a peut-être pensé que le monde n etait pas pour elle un lieu très sûr.
Participant : Eh bien ! elle est maintenant complètement punk, avec les cheveux d'une couleur a troc� et tout ce
,qui s'ensuit. Elle a essayé un
certam temps de s habiller comme tout le monde pour trouver du travail, mais cela n'a pas marché. Elle est redevenue punk, et elle croit fermement que le monde entier est contre elle.
Howard : Souvent les patterns de l'enfance émerg�nt de nou":eau complètement à l'adolescence. I. en rep�l�rai plus tard. Nous avons parfois l'occaSion de reVIser des patterns d'enfance négatifs au coll!s de l'adolescence. Si, par exemple, votre fille avrut une amie intime qui satisfasse totalement
7g
certains de ses besoins émotionnels, cela pourrait cicatriser les blessures de son enfance.
Participant : Et les aspects Lune-Uranus ?
Howard : Voyons d'abord les ,�pects difficil�s.
L'enfant naît avec une image �tene�e.de la �ere
changeante, inconséq�fente ?u .rmp�eVI�Ible ; s01t la
mère va réellement etre amsi, s01t 1 enfant sera
prédisposé à remarquer davantage chez elle ce
genre de comportement. Le rapprochement de
l'archétype de 1� Lu�e et du Prî?�i�e d'Uranus
suggère que la mere n est pas tres a 1 ruse dans son
rôle maternel. La Mère-Lune traditionnelle �st la
Mère-Terre. Mais Uranus fait toujours ressortir les
côtés les moins conventionnels de l'archétype ou du
principe qu'il aspecte. L'expérie.r:ce de l'.e�fant ne
sera sans doute pas celle d'une mere traditiOnnelle.
Peut-être ressemblera-t-elle à Athéna, la déesse de la
Sagesse impassible, ou à Artémis, la chasser�sse
vierge. Ceux qui ont un aspect Lun�-Uranu� rn ont
souvent raconté qu'ils avaient eu l'rmpress10n que
leur mère aurait préféré faire autre chose que �ester
à la maison à changer les couches et frure la
vaisselle. J'imagine la mère Lune-Ur�us por:tant et
nourrissant l'enfant alors que son espnt est �e�s.
Elle pense à l'avenir, à ce, qu'�ll; p�)Urr�t farre
d'autre, ou à ce qu'elle a vu a la teleytsiO�. L enf�t
est bien pris dans les bras et nourri, mrus sa mere
n'est pas vraiment là et il sent son manque de
présence. Cela le trouble car il ne s�t p� s'il peut
compter sur elle. Si elle est une _v�able !?connue,
le monde entier semble alors tres mcertrun. Il sent
qu'elle n'est pas en a�cord a�ec se�� besoins, .et en
grandissant il aura l'Imp:es,siO� d etre en �Ishar,
monie avec le monde. Reflechissez-y. Imagmez a
80
quoi ressemble une mère inconséquente pour 1 'enfant. TI va par exemple un jour sourire en tendant les bras, et sa mère le prend. n pensera alors : « Bon, quand je souris et tends les bras, ma mère me prer:d. » Le jour suivant, il sourit, tend ses bras, et sa mere ne le prend pas. Alors il pense : « Bon, c'est peut-être seulement une fois sur deux qu'elle me prend quand je lui souris en tendant les bras. » Les enfants ayant un aspect Lune-Uranus deviennent très �ventifs dans leurs efforts, car ils s'efforcent de farre entrer le comportement imprévisible de leur mère dans une sorte d'équation logique. lls e:ccellent à organiser diverses informations en systemes. Ds vont se montrer en grandissant extrêmement originaux, inventifs et indépendants, car ils n'ont jamais vraiment senti qu'ils pouvaient totaIeme�t se fier à leur mère pour s'occuper d'eux. Certams se montreront eux-mêmes à l'âge adulte agités et imprévisibles, et toujours en avance sur tout le monde. Et plus tard dans la vie, les hommes ayant <:et aspect sont souvent attirés par des femmes qw ne sont pas de type maternel. Et s'ils ont de surcroît une conjonction Vénus-Saturne, le Capricome sur la cuspide de la maison VII, et un carré Lune-Uranus, ils se retrouvent en pleine confusion. Les côtés saturnien et capricornien recherchent une partenaire conventionnelle, tandis que le carré Lune-Uranus indique une attirance pour les femmes uraniennes, qui reflètent un côté de la nature de l'homme peu adapté aux formes conventionnelles de la vie de famille.
J'ai souvent vu les aspects Lune-Uranus correspondre à un changement de résidence dans les PreJ?iers moments de la vie. Si par exemple la Lune est a 2° du Cancer, et Uranus à 6° de la Balance la Lune progressée sera, par progression secondaire,
8 1
en carré à Uranus quand l'enfant aura quatre mois. Et vous découvrirez que la famille a déménagé, ou que quelque chose de perturbant s'est produit dans le milieu familial à l'époque. L'enfant nouveau-né est à peine installé chez lui que tout est bouleversé, ce qui donne naissance à une opinion comme : « Je ne peux m'installer confortablement nulle part. » La Lune voudrait trouver un nid sécurisant et confortable, mais Uranus lui dit : « Chaque fois que tu commenceras à te sentir bien quelque part, je bouleverserai tout autour de toi. » Plus tard, l'individu a des difficultés à se stabiliser sur quoi que ce soit pour très longtemps, parce que l 'archétype du contenant (la Lune) est associé à l'archétype du changement et de la perturbation (Uranus).
La femme ayant un aspect Lune-Uranus voit ses rapports avec son enfant s'améliorer au fur et à mesure qu'il grandit. Elle peut alors se détacher de sentiments strictement maternels et lui parler objectivement. Cela n'aurait aucun sens de parler objectivement à un enfant de six mois qui a besoin d'être changé ou qui a faim.
Participant : Quelle est l 'expression positive d'un aspect Lune-Uranus ?
Howard : Avec un sextile ou un trigone LuneUranus, l'enfant peut voir sa mère comme un modèle d'originalité et d'individualisme dans sa pensée et son comportement. S'il s'agit d'une petite fille, elle va penser en grandissant : « Je peux être une femme sans être forcément conventionnelle, j'ai le droit de faire mes trucs à moi. » Si c'est un petit garçon, il aimera à l'âge adulte les femmes qui sont des individus à part entière, car cela ne lui posera aucun problème. TI est vrai aussi que, si sa
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mère a complètement réprimé son côté uranien l'enfant ayan� l '�pect Lune-Uranus vivra à l'âg� adul�e les aspiratiOns inexprimées de sa mère qui aurrut voulu être différente et originale. '
Partic ipant : Que se passe-t-il lorsque la Lune est en aspect avec Pluton ? Howard : Les. aspects �une-Pluton sont analogues à Pluton en mruson X (si vous considérez la maison x copun� celle de la mère), à la Lune en Scorpion, ou meme a la Lune en maison VIII. L'astrologie est un lang�ge dans lequel les choses peuvent s'exprimer de �verses manièr�s . . Liz vous a déjà sûrement parle de c.ette combmruson du principe de la Lune et d� celui de Pluton, mais je vais vous le résumer , L'll?age de. la mère est sans doute sombre o� ��gative (��.Is pas toujours, nous parlerons de l image P�Sihv�. Lune-Pluton tout à l'heure). Vous avez peut-etre l tmpression que votre mère n'est pas d'un� grande aide ou ne comprend pas bien vos besoms: et. même le sentiment qu'elle cherche à vous detrwre. Elle vous semble étouffante dévor�te et menaçante. Ce n'est pas qu'elle vous' frappe reelle�e�t ou vous donne des clous à manger, mais e�e a 1 aJI dangereuse. Elle peut vous étouffer en s accrochant trop à �ous, vous tenir trop serré. � ous pouvez en outre etre particulièrement réceptif ses humeurs sombres et ses· r:léJlressions ou à �elque chos� de déplaisant qui bouilk 11Ile �n elle.
b Lune represente ce que nous recevons et absor-ons d� notre environnement d'enfance. Une Lune aspect�e par Pluton est réceptive à ce qui est ��toruen dru:s son �ntourage ; il s'agit habituelle
la nt �e la mere, mrus ce peut être n'importe qui à mruson, une tante, une nounou ou une sœur.
83
J'ai fait récemment le thème d'une femme qui a
la Lune à 1 o du Scorpion et Pluton à 2° du Lion.
Quand elle a eu un mois, sa Lune progressée a fait
un carré exact à Pluton. C'est donc un moment où
l'enfant a senti quelque chose de plutonien dans
l'air. En fait sa mère souffrait d'une sévère dépres
sion post-natale et refusait sa fille. Et plus tard dans
la vie, chaque fois qu'un transit se produira sur les
premiers degrés d'un signe fixe, l'aspect natal se
déclenchera, en réactivant les sentiments ressentis
à l'âge d'un mois : la même émotion de colère, de
peur, de frustration et de terreur qu'elle a dû
expérimenter lorsque sa mère déprimée la rejetait.
De plus cette femme garde l'impression d'avoir été
« mauvaise », car sinon pourquoi sa mère l'aurait
elle rejetée ? Vous voyez pourquoi cet aspect sug
gère la nécessité de faire un grand ménage au sein
des émotions. Cela me rappelle une femme avec qui j'ai travaillé
pendant quelques années. Elle avait un carré
Lune-Pluton. Je lui ai fait faire un exercice de re
birthing 1 au cours duquel elle devait revivre sa
naissance et s'imaginer ensuite qu'elle était placée
contre la poitrine de sa mère. Elle hurlait que cela
la dégoûtait et lui donnait envie de vomir. Tout ce
qui affecte la Lune peut être projeté sur le sein, et
dans ce cas, le sein lui semblait empoisonné, un vrai
sein plutonien. À l'âge adulte, cette femme s'est
passionnée pour les questions de régime, de santé et
pour les techniques de perfectionnement du corps.
l . Mise au point par l'Américain Léonard Orr, cette thérapie fondée
sur la relaxation et l'hyperventilation vise à libérer les couches
profondes de l'individu, notamment en dédramatisant le trauma
tisme de la naissance. Elle comprend aussi un certain nombre de
techniques suggestives pour contrôler la pensée. (N.d.T.)
84
Dans le thème d 'une femme la L , ment indiquer la manière do'nt ell
une pelil:l
t �gale
corps. La mère est le . e se, re e a son
féminin. Ce qu'elle a vu d�erruer modele du rôle
a projeté sur sa mère) e�:a m�re (o!-1 ce qu'elle
chercher en elle-même et Y trav�ger�amtenant le
Participant : Quelle est l'' . . Lune-Pluton ?
unage posttlve de l'aspect
Howard : Je pense à quel , . avait � aspect Lune-Pluton
q(: t�aso��
l'mdivi�u
ou meme un carré) et , 1 ,g , un sextile
cancer ou une mal�die ou a mere av_ait eu un
1, c , . menaçant sa VIe lor ent�t �tait encore petit. En fait la , squ_e
survecu a la crise et triom h , d mere avait
de la mère était celle d' P e u canc�r. L'image
face à une crise grave e�� t�ansfor:natiOn positive
traverser une période' né a� evoquait la c�pacité de
ce�dres vers une nouvell� _ve f?�" renaitr� de ses
mere se désinté er . VIe. e.lllant avait vu sa
tement, et c'étai�o{jiw_s se rec�nstruire complè
dans la vie, comme dan� lun model� pour plus tard
Here Anymore. e film Allee Doesn 't Live
Participant · p Lune-Nep�e �
uvez-vous nous parler de l'aspect
lfoward : n vous intéresse au . ? La ' 1 emprise de Neptune . l' nf ssi . mere est sous
es� neptunien chez sa' � ant, est sens�ble à ce qui
mere victime ou mere. C est une Image de la
c martyre qui vient ' 1' ·
?mme avec Neptune en . . a espnt,
derez que la maiso X maison X ( Sl vous consi-
le �oissons sur la �us ��eeâ rapport avec la mère),
mruson XII J' · d
P e la X, ou la Lune en . ai vu es cas où la mère avait aban-
85
donné une carrière artistique ou créative pour avoir un enfant. Peut-être en fait avait-elle eu peur de se lancer dans les difficultés d'une carrière de chanteuse ou de danseuse, et la maternité lui avait ouvert d'autres perspectives. Mais il émanait toujours d'elle le même reproche : « Regarde tout ce que j'ai sacrifié pour toi. »
Aucun enfant n'est indifférent à sa mère, mais l'enfant Lune-Neptune entretient avec elle des liens mystérieux. n sent à distance ce qui se passe pour elle, et si elle souffre, il expérimente cette douleur comme si elle était sienne. ll peut même parfois se sentir responsable de cette souffrance, autant que s'il en était la cause. Bref, les aspects Lune-Neptune suggèrent un problème de frontières, car on ne sait pas où l'on finit et où commencent les autres. On souffre généralement beaucoup à l'âge adulte, car on se sent solidaire des problèmes et des besoins d'autrui, et l'on ne cesse de secourir les autres.
Avec ces aspects Lune-Neptune, on a souvent l'impression que tout est en quelque sorte relié ou en rapport avec soi. Nous avons tous plus ou moins éprouvé dans l'utérus un sentiment d'unicité avec le reste de la vie, et nous gardons le souvenir qu'à un niveau profond, nous sommes reliés au tout. Les mystiques parlent de se ré-unir au Soi universel. Les enfants gardent le souvenir de cette relation, et si quelque chose se passe « là-dehors », ils se sentent concernés, et croient peut-être même en être la cause. C'est ce que montre le film Kramer contre Kramer, où le petit garçon croit que sa mère est partie parce qu'il a été méchant. Une petite fille m'a raconté un jour que son père avait quitté la maison parce qu'elle n'était pas assez jolie.
Les enfants croient en outre que penser ou vouloir quelque chose revient à faire réellement l'ac-
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tio�. S'ils ont �e pensée négative envers leur mère, et SI 1� le�demam �lie tombe malade, ils seront sûrs que c est a cause d eux. Les enfants ayant un aspect Lune-�:�tune vont souvent ressentir ce genre de culpabilite, et se croire responsable de tout ce qui va mal . autour d'eux. C'est une sorte de pensée mag�q�e . . Et �omme ils se sentent coupables et m:=tuvats� �s n �uront pas à l'âge adulte une image tres positive d e�-mêmes. Ou alors cette image sera confuse, car, il� re�semblent à des éponges, si absorbante� face a 1 en�onnement qu'ils ne savent plus eux-memes ce qu'ils sont.
Pa:fi�ipant : Howard, j'ai un aspect Lune-Neptune e.t J � tend�ce à me sentir malheureux dans le� SituatiOns ou Je devrais en fait me mettre en col' ere. How_ard : Vou� sentiriez-vous coupable si vous vous mettJez en colere ?
Participant : Oui, c'est vrai.
Howard :.Co:ffiffie je vous l'ai dit, un aspect LuneNeptune U:�que d�s problèmes de frontières, et s�s frontieres clrures, il devient difficile de se defe���e: Car qui êtes-vous finalement ? Votre sensibilite vous permet de si bien comprendre la personne adverse que vous finissez par vous apitoyer sur elle au lieu de vous mettre en colère. Les aspects Lune-Neptune suggèrent le fardeau d'une t��� grande sensibilité. Cela peut avoir un côté t eatral �se� .dr�Ie : n'importe quoi devient terriâlement Significatif et vraiment excessif. Les indivi-u? �une-Neptune sont parfois aussi un peu trop ��ecieux. E� même temps ils sont souvent blessés et eçus de VOir que la vie ne correspond pas à leurs
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rêves. La Lune représente ce que nous recevons, c� que nous absorbons de notre environnemen�. S1 vous voulez absorber Neptune dans votre envrronnement vous allez y chercher des anges, et des trompettes célestes, des oiseaux qui �ha_ntent, ou Julie Andrews sur sa montagne autnch1enne, ou Richard Gere qui vous emmène sur une île déserte. Vous ne voulez pas de fragmentation, �e do�eur et de disharmonie, vous voulez vou? umr: fusionner pour vous sentir de nouveau entier. C est ce que l'on appelle la « nostalgi� divine
,>:· �rsque le monde est dur, cruel et mechant, 1 mdiVIdu LuneNeptune est vraiment déçu. On peut remarquer que, parmi ceux qui ont ces aspe:ct?, beaucoup finissent par travailler dans d�s hopitaux et des institutions pour aider ceux qw souffrent ou sont dans la détresse. Ils essaient en quelque sorte de faire se rapprocher le monde de leur idéal, �u ?e s'identifier à ceux que la société ap�elle les l�ssespour-compte. Mais en même temps �s �nt touJ.o�rs ce désir de retourner dans cet endrOit celeste, Ideal et parfaitement harmonieux.
Partic ipant : Lorsque je sens qu� je pourrai? rn� mettre en colère, j'ai peur de farre de la peme a l'autre.
Howard : Oui, c'est ce que j'entends par le fardeau d'être quelqu'un d'hypersensi�le. �s gens �uneNeptune peuvent être �i c:omprehensif� et toleran�s avec autrui que cela eclipse leur
,colere. li se��t
sans doute préférable po� eux d,'.ei?rm�ver et �b.erer cette colère ou ce sentrment d mJustlce, mrus ils font généralement marche arrière pour se montrer de nouveau compréhensifs et tolérants. C'est parfois un facteur de guérison pour la personne ad-
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verse qui pense : « Je lui ai fait terriblement mal, et il m'accepte encore. » Ce type de comportement aide à dissoudre sa dureté et sa rigidité. Mais cela peut aussi la rendre folle de ne pouvoir obtenir une réaction franche, énergique et courageuse, et vous risquez de devenir son paillasson.
Un aspect Lune-Neptune peut également nous demander de faire le sacrifice de notre mère personnelle. Si par exemple elle doit travailler toute la journée pour joindre les deux bouts, nous serons forcés de faire ce sacrifice à un tout jeune âge, de la rendre au monde. J'ai vu cet aspect dans les thèmes de ceux dont les parents tenaient des pubs. Le pub est alors le foyer de l'enfant, et ainsi même chez eux, ils doivent regarder leur mère servir les autres et leur prêter attention.
Participant : J'ai un aspect Lune-Neptune, et ma mère était Sagittaire avec une Lune en Poissons. Son mariage n'a pas été facile, et elle a sacrifié son désir d'aller à l'université pour être mère.
Howard : Son comportement semble correspondre à sa Lune en Poissons, et elle n'a pas exprimé son Soleil en Sagittaire, le signe de l'enseignement supérieur. Mais maintenant vous-même étudiez aujourd'hui l'astrologie et la psychologie. Bon, il faut nous arrêter pour déjeuner. Nous n'en avons pas encore fini avec la phase orale, mais le déjeuner P�ut constituer un exercice pratique. Remarquez b1en ce qu'il vous faut faire pour avoir à manger.
• Besoin, amour et haine
Continuons la suite de notre exposé sur la phase orale. Fondamentalement, le monde intérieur de
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l'enfant est composé de trois facteurs : besoin, amour et haine. Un enfant est extrêmement démuni. Si sa mère le nourrit et le prend dans ses bras quand il en éprouve le besoin, il ressent un immense amour pour elle. Mais il arrive toujours un moment où la meilleure des mères déçoit ou frustre son enfant, ce qui lui fait peur et le met en colère, car en fin de compte sa vie dépend de la façon dont elle accomplit son travail.
Dans l'utérus, tout était à votre portée lorsque vous en aviez besoin. Après la naissance, vous commencez à réaliser que votre mère ne fait pas vraiment partie de vous, qu'elle est une personn� différente et séparée. Cela vous met tres mal a l'aise, car il se peut qu'elle ne soit pas to�jours en accord avec vous. Elle a ses propres senttments et humeurs, qui ne correspondent pas forcément à .ce que vous voulez et à ce dont vous avez besom. Comme vous êtes complètement dépendant d'elle pour votre survie, vous avez très peur et vous vous mettez en colère lorsqu'elle n'est pas là alors que vous avez besoin d'elle. Vous la détestez. Vous voudriez la tuer. C'est une fureur primordiale, instinctive c'est la substance dont Pluton et les cauchem�s sont faits. Je vous parlerai mieux de tout ceci dans le séminaire sur l'agression, mais nous touchons à ce que Melanie Klein appelle « le besoin de cliver 1 ». L'enfant clive réellement sa mère en deux personnes différentes : la bonne mè�e (ou le bon sein) et la mauvaise mèr� (ou le mau�rus sein). Il aime et adore la bonne mere, celle qw est
1 . Melanie Klein, The Psycho·Analysis of Childre11 (New York : �ree Press, 1984 ; ct Londres : Hogarth Press, 1980) , p. 153. Tra��;�.�t en français sous le titre La Psychanalyse des enfants, et publie aux P.U.F.
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là lorsqu'il. en .a besoin ; et. il déteste, méprise et voudrrut detruire la mauvruse mère, celle qui ne répond pas quand il la réclame. Cliver la mère en deux lui permet d'agir en toute sécurité, car même s'il fantasme sur la destruction de la mauvaise rnèr�, il lt?. r�ste toujours la bonne. n peut exprimer de 1 hostilite et de la fureur envers la mauvaise mère, ca; ce. n'est pas la même que la bonne mère. Il peut detrwre en pensée la mauvaise mère tout en gardant intacte la bonne mère. Cela ne vous rappelle-t-il pas les contes de fées ? La méchante belle-mère et la vraie mère, qui est en réalité la princesse ? . Les psy�hologues s' accordex:t en général pour �;e que � enf�t p�end , conscience du clivage à 1 age de dix-hwt m01s. C est le moment où si tout v� bien, il e�� censé ré�ser que la bonne �ère qui VIent !orsql! il �n a besom est la même que celle qui pa:f01s le _deçm�. TI commence à comprendre que sa �ere est a la fms bonne et mauvaise, et se met donc a J?enser : « Bon, je devrais un peu tempérer ma hame envers ma mauvaise mère, si c'est la même que la bonne dont j 'ai besoin. » On apprend ainsi à a�cepter qu'autrui soit à la fois bon et mauvais. Un clivage non ré.sorbé peut s'avérer pathologique plus tard dans la VIe. Dans ce cas, si l'on ne vous donne pas c.e que vous voulez et si l'on ne s'ajuste pas parfrutemen�. avec vous, vous voyez la personne comme e�tlereme?t mauvaise, qu'il s'agisse de votre petit(e) anu(e), de votre mari, de votre f�mme, de votre patron ou de votre professeur. Et Sl elle est mauvaise, votre haine, vos penchants d�structeurs �t votre colère seront justifiés, et vous � aurez pas 1 1mpression de détruire quelque chose 1,� bon. V�us pouvez déceler une régression à etape du clivage en cas de conflit avec la personne
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que vous aimez, s'il voùs semble tout à coup qu'elle est méchante et veut vous détruire parce qu'elle n'agit pas comme vous voulez. Vous perdez de vue tout ce qu'elle a de bon, ou tout ce que la relation vous offre de bon. Je me demande si la psychopathologie de quelqu'un comme Peter Sutcliffe, l'Éventreur du Yorkshire qui a assassiné toutes ces femmes, n'avait pas quelque chose de non résolu concernant le clivage. TI considérait ses victimes féminines comme mauvaises, et dans son esprit tordu, ce qu'il tuait était corrompu.
Résorber le clivage veut dire trouver en vousmême comment accepter qu'autrui soit à la fois bon et mauvais, et que la relation soit elle aussi un mélange de facteurs bons et mauvais. Il me semble que les personnes ayant un fort accent mutable dans leur thème ont parfois du mal à résorber le clivage, surtout si la Lune se met de l_a p��- La Lune en Gémeaux, par exemple, suggere deJa une image double de la mère. Cela me fait penser à � thème que j'ai fait récemment pour une femme qw avait une conjonction Lune-Uranus en Gémeaux en trigone à Jupiter en Balance, mais également en carré à Mars en Vierge. Au cours de l'interprétation, elle s'est montrée réceptive, ouverte, et a semblé apprécier notre discussion. Puis quelques jours plus tard, j'ai reçu d'elle une lettre furieuse : mon interprétation, l'astrologie et moi-même n'étions qu'un tissu d'idioties. C'est à peu près ce qu'elle a écrit. Ainsi pendant l'interprétation, tout avait été entièrement bon, puis ensuite tout était devenu intégralement mauvais. Je l'ai appelée plus tard au téléphone, mais elle n'a rien voulu entendre de ce que je lui disais, même pas « bonjour », absolument rien.
Le clivage peut également poser des problèmes si
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la LU?e reçoit des aspects contradictoires. Je coJ1!laiS . par exempl� une femme ayant une conJonctiOn Lune-Jupiter en carré à Pluton. Lorsque son ar;nant se conduit bien, il est l'homme le plus. magnifique qu' o_n ait jamais vu sur terre (les sentrment� Lune-Jupiter). Lorsqu'il ne s'accorde pas parfrutem_ent avec elle, elle le trouve alors purement et s:mplement ignoble (Lune en carré à Pluton). D� ?Jerne une �une en trigone à Neptune e� en can;e a Mars �uggere une tendance à passer d .une at?tude extremement admirative (Lune en tn�one a Neptune) à une attitude complètement furieuse (Lune en carré à Mars). • , Ango�sse de persécution et angoisse depressive , D'après Melanie Klein, le nourrisson souffre ��ale�ent de deux sortes d'angoisses différentes lie�s a la phase du clivage 1• n y a d 1 abord (( l'an� gmsse de persécution », correspondant au sentime�t que. quelql:le chose, là-dehors, va vous déti1ll!'e. Mrus �n frut, dans la plupart des cas, l 'enfant proJette sur 1 environnement sa propre méchanceté et �a propre destructivité. A la longue, l'angoisse de persécution se déplace vers ce que l'on appelle « l 'angoisse dépressive » la P�ur d� détruire �e _q_ue _l'on aime. L'angoi�se �epr:sstve est en :e�Ite tres saine, car elle nous mpec�e de concretiser ?OS impulsions négatives. Lorsqu un enfant se met a la ressentir, il commence
I . M J . Kl ' · 192//J�� em, Love, Gutlt a_nd �eparation and Other Works
L � , p. 263�276. En fran�s. vol! Melanie Klein, Joan Rivière, Pa m)our et la Hame - Le Besom de reparation (Petite Bibliothèque Yot .
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à comprendre que sa mère est à la fois �nne mauvaise, et il va essayer de compenser : � il se. un jour négatif et hostile envers sa mere, il essayer de se racheter le lendemain en é�t gentil. De cette manière il diminue son �gmsse détruire celle qu'il aime et dont � a b_esom.
Nous continuons bien souvent a agrr de la meme manière à l'âge adulte. C'est une a�itude j'observe couramment, tant chez m01 mes clients. Au cours du processus de mes clients peuvent faire des project!ons sur car je ne leur donne pas tout ce dont ils ont ...,.,.�rnn Cela me rappelle une femme qt? �rusquement mit à me voir sous un mauvrus JOur. Au . d'une séance, elle me prit violemment à partie, reprochant de ne pas être suffisamment bon et ne pas la remettre d'aplomb in�tantan�m�n�. Elle était très en colère, parce que Je ne lUI di�rus exactement ce qu'elle devait faire de sa VIe. séance suivante, elle revint avec un bouquet fleurs, comme pour réparer ses t�rts, .car elle. peur de rn' avoir heurté ou crru�ru� que Je veuille plus travailler avec elle. n etait que je fusse toujours là •
. mê�e aprè� q�' e�e �
fâchée contre moi, car Je lw montraiS runs1 qu pouvait avoir des sentiments négatifs sans que tournât mal. Et de même il est important qu' mère accepte de laisser son enfant eXlDéiimlenter toute la gamme de sentiments et d' émoti?ns émergent en lui au cours de la phase de clivage des périodes d'angoisse de per�écution .�t d'an· goisse dépressive, au lieu de réagrr de mamere subjective.
J'ai très nettement observé des astrologiques à ce sujet. Ceux dont la Lune est aspect difficile à Mars, Saturne, Uranus,
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ou Pluton ont profondément peur de détruire ou de perdre ceux qu'ils aiment. lls peuvent être persuadés au fond d'eux-mêmes qu'en aimant quelque chose, ils risquent de le détruire. n est possible que, dans leur enfance, ils se soient un jour sentis furieux contre leur mère. Le lendemain, elle est tombée malade, ou a dû partir pour une quelconque raison, et ils ont cru que c'était leur faute. On retrouve le même pattern chez les enfants nourris au sein qui ensuite en sont privés, car le lait se tarit ou la mère tombe malade. lls peuvent garder le sentiment que leur gloutonnerie a tari le sein, et plus tard dans la vie, ils éprouveront une peur confuse de faire fuir ceux qu'ils aiment, ou de les voir mourir ou partir. Ceux qui ont un pattern de ce type agissent très souvent inconsciemment de manière à ce que cela se produise, car il est dans la nature d'un complexe d'essayer de se prouver à lui-même qu'il est vrai. Prendre conscience de ces complexes nous aide à les changer. Nous sommes dominés par tout ce dont nous sommes inconscients en nous-mêmes, et le thème peut nous aider à explorer certains de ces problèmes, ce qui nous permet ensuite de travailler avec eux, et de prendre en compte d'autres alternatives comme je vous l'ai déjà expliqué au cours de ce séminaire.
• Le problème de la survie La survie est en fait le problème foi\damental de la phase orale. La conviction : << J'ai besoin que, tu �'aimes pour survivre » est à la base de la relation liant dès le départ 1 'enfant à la mère. Dans la petite enfance, c'est tout à fait vrai. Nous sommes tous à la naissance des victimes potentielles ; quelqu'un
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de plus grand et de plus vieux doi� s'occuper de nous car sinon nous mourons. Mrus plus tard, le petit 'enfant en nous (l'enf�t dans l'
_�dulte) resse�t
toujours les choses de la meme maruere dans s� VIe relationnelle, alors qu'il n'y a plus aucun problem� de survie. Une relation intime peut réveiller ce qw n'a pas été réglé, et actio�er tous 1� l!atterns des premières situations relationnell�s t;es unport?Dtes avec la mère ou la personne qw s est occupee de 1 ' enfant. Si votre partenaire menace de vous quitter ou vous trompe, vous penserez : « Je yais mourir si tu me quittes », ou « Je ne peux pas VIvre sans toi. >> Ce n'est pas vrai, vous êtes un adulte maintenant et vous n'avez pas besoin de l'amour
' . ou de la présence de quelqu'un pour survivre. Mais l'enfant en vous pense encore ainsi, et le ressent à un niveau primordial très profond. n nous est donc très difficile d'être complètement calmes, détachés, et objectifs dans nos relations les plus intimes : trop d'anxiété, de fantômes et de peurs remontant aux p�emiers mo�en�s
_de notre
vie de nourrisson sans defense sont reveilles. Sur le plan astrologique, cela se manifeste souv
_ent par
des carrés entre la maison IV ou X et la mruson VII ou VITI, suggérant que les problèmes pare�taux (l'axe du méridien) interfèrent avec les problemes relationnels (la VII et la VITI). Mais il est vrai que la projection sur ses partenaires intimes de difficultés parentales non réglées est si universelle que l'on peut difficilement l'attribuer à telle position ou à tel aspect. Plus nous sommes proches de quelqu'un, plus nous avons tendance à projeter sur lui l'image de la mère.
À cet égard, la théorie du Dr Bowlby, un autre
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psychiatre anglais 1, est aussi très intéressante. aowlby étudie notre souci constant de nous sentir aimés par notre mère. Des siècles d'évolution ont enraciné dans notre espèce la conviction que notre mère ne voudra nous garder en vie que si elle nous aime. La séduire en lui souriant, la charmer, la captiver sont des façons de s'assurer qu'elle nous aime. Et si elle nous aime, elle restera alors près de nous et nous protégera si un horrible monstre veut nous dévorer. Aussi, plus tard dans la vie, lorsque vous vivrez une relation, 1 'enfant en vous pensera toujours que, pour survivre, votre partenaire doit vous préférer à tout le reste. S'il se met à flirter avec quelqu'un d'autre, ou s'il est distrait par son travail, son loisir favori ou une quelconque préoccupation, la partie primitive de votre cerveau s'inquiétera et se mettra à ruminer : « Je vais mourir s'il ne me préfère pas à tout. )) n s'agit d'une jalousie primordiale profondément enracinée dont l'origine est la peur de perdre la mère.
J'ai remarqué que ce pattern était puissant chez ceux qui ont des carrés au Lion, venant soit du Taureau, soit du Scorpion. En fait, il me semble que toute la génération ayant Pluton en Lion (le signe du sentiment de sa propre importance) essaie de travailler sur ce genre de problème. Mais c'est en fin de compte un dilemme humain universel. Nous avons en nous une partie plus mûre, gouvernée par la région cérébrale du cortex la plus récente dans l'évolution, capable de comprendre que « l'individuation de mon partenaire exige la satisfaction
1. On peut trouver un résumé clair et concis du travail de Bowlby dans l'ouvrage de Maggie Scarf, Unfinished Business : Pressure Points in the Lives of Women (New York : Doubleday, 1980), p. 70-77.
d'autres besoins et intérêts que moi ». Nous sommes d'accord, nous savons que c'est vrai, mais pourtant les parties plus primitives de notre cerveau et l'enfant effrayé en nous paniquent devant une telle perspective.
Participant : Le problème est d'apprendre à devenir nos propres père et mère en arrêtant de projeter ce genre de choses sur autrui.
Howard : Oui, c'est bien mon avis, même si cela n'est pas toujours facile à cause de ces « zones primitives » de notre cerveau. Mais en trouvant notre propre mère intérieure et en apprenant à nous occuper de nous-mêmes avec sollicitude, comme Meredith l'a fait avec Jean Houston, nous déchargeons autrui de ce fardeau, et ne lui demandons plus de compenser ce dont nous avons été privés dans l'enfance.
ll me reste quelques précisions à ajouter sur la phase orale. C'est à cette période de la vie que nos dents commencent à pousser. L'apparition des dents provoque une crise, car naturellement cela nous donne envie de mordre. Nous sommes donc tranquillement par exemple en train de téter, lorsque nous ressentons cette envie et mordons, à la grande surprise de notre mère qui, interloquée, nous retire rapidement le sein. Pour peu que le sevrage intervienne au moment où vous faites vos dents, il en résulte une association selon laquelle se montrer agressif (par exemple en mordant) veut dire perdre l'amour. Une profonde conviction s'enracine alors en nous, selon laquelle nous risquons de perdre l'amour, la complétude, et la sensation d'unité avec la vie et notre m·ère, si nous nous montrons trop sûrs de nous ou agressifs.
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Dans un sens, l'apparition des dents coïncide avec le développement de l'autonomie et de l'individualité.. Avec le temps qui passe, nous nous différenciOns de plus en plus de la totalité ouroborique avec notre mère. Avant d'avoir des dents, nous devions tout avaler entier ; mais dorénavant nous pouvons mâcher les choses, les réduire en leurs compo�ants po� reJ?dre ce que nous ingurgitons plus digeste. N oubliez pas que l'apparition des dents et de 1 'envie de mordre (qui constitue un acte agressif) indique que nous devenons un individu séparé. C'est comme passer de l'expérience de la maison XII à celle de la maison VI, ou de la Lune et Neptune au Soleil, à Mars et à Mercure. Vous voyez ce que je veux dire, après Neptune (la phase prén�tale) et la Lune (la phase orale), d'autres archetypes commencent à être activés et vont prévaloir.
LA PHASE ANALE
La phase suivante est la phase anale, et la zone du corps co:z-espondante est le sphincter, dont il s'agit de controler les muscles. Elle se situe approximativeme
.nt entre deux et quatre ans, deux années que certams auteurs ont qualifiées de « terribles ». Au �o�s de la phase orale, nous nous sommes fait une 1�ee sur le monde, en nous basant sur notre expénence de la mère et de notre environnement. Au co�� de la phase anale, nous nous faisons une opm10n sur nous-mêmes, sur notre pouvoir, notre val�ur et nos capacités en général. Le problème ne �e Situe plus entre la confiance et la méfiance, mais il peut se résumer dans la formule « autonomie opposée à honte et doute. » La question essentielle
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n'est plus « Que penser de ce monde ? » mais plutôt « Que penser de moi-même? » ou « Qui suis-je ? » ou « Suis-je puissant et efficace, ou sale, méchant, mauvais et impuissant ? » Les archétypes clairement focalisés pendant cette période sont ceux du Soleil et de Mars. Nos attentes innées et patterns archétypiques sur nous-mêmes (montrés par le Soleil et Mars) sont mis en évidence et commencent à s'étoffer. J'ai remarqué que les oppositions Taureau/Scorpion, Cancer/Capricorne, et Vierge/ Poissons pouvaient rencontrer des problèmes ou des difficultés au cours de cette période. Autrement dit, surveillez la polarité terre-eau. J'y reviendrai.
Une autre question essentielle se pose au cours de cette période : Qui décide ? Toi ou moi ? La mère ou l'enfant ? Au cours de la phase anale, notre sentiment de séparation, notre individualité et notre autonomie s'affermissent, et cela coïncide avec certains changements physiologiques. Grâce à une meilleure coordination, notre rayon d'action s'agrandit. Nous apprenons à marcher et nous commençons à parler ; notre champ d'exploration s'étend. Une autre dimension du monde s'ouvre à nous. Auparavant notre attitude, la plupart du temps réceptive, consistait à ingurgiter les choses ou à nous y agripper. Maintenant nous sommes capables de nous affirmer plus directement face à 1 'environnement. Pourvu que nous nous sentions raisonnablement en sécurité et que notre milieu ne soit pas trop répressif, nous prenons plaisir à devenir de plus en plus autonomes et indépendants. Mais, ironie du sort, le développement de notre capacité à nous déplacer et à fonctionner dans le monde nous confronte à un sentiment frustrant de notre petitesse et notre insuffisance. Il y a là dehors,
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des choses beaucoup plus grandes que nous, qui nous font peur et nous menacent. Il y a des limites à ce que nous avons le droit de dire ou de faire Notre mère se fâche et se met dans tous ses états si nous voulons faire preuve d'autonomie en nous lançant sur une route fréquentée ou en disant des mots qu'elle n'aime pas. On nous force à nous sentir honteux et méchants à propos de certaines des choses qu� nous prenons plaisir à faire et à dire. C'est pourquoi Erikson a souligné l'importance du dilemme « autonomie opposée à honte et doute » au cours de cette phase 1 •
Not_re m�re joue le rôle de « celle qui dit non », nous mterdisant et nous limitant certaines formes d'expression. Si vous exprimez votre autonomie et votre individualité et que pour une raison ou une autr� vous soyez puni ou giflé, vous allez avoir le sentiment d'être mauvais et impuissant face à la vie. Plus tard, chaque tentative pour exprimer votre volonté ou �otre indépendance pourra s'accompa�er _?e sentiments d'insécurité et d'anxiété. Si vous et�� elevé dans un environnement trop répressif ou cntique, vous vous apercevrez peut-être en grandissant que vous �·osez pas être vous-même, ou que vous a�ez besom des autres pour vous dire ce qu'il faut farre. Vous vous sentirez coupable de transgresser l'autorité ou de défendre vos propres droits et _vous garderez le sentiment que la vie est pl� PW�an�e que vous. Nous verrons tout à 1 'heure les correlations astrologiques de ce type d'expériences.
, La phase anale est une période où les enfants sont genéralement difficiles •
. mais il n;e semble impor
tant que les parents sment conscients des implica-
l . Erik Erikson, Childhood and Society, p. 226-229.
1 0 1
tions positives du développem�nt de la volonté :pour
la croissance de l'enfant. Je sws souvent choque p�
la manière dont une mère gronde son enfant, et Je
suis parfois tenté de prendre mon agenda pour fixer
rendez-vous en 2003 à l'enfant devenu un adulte
ayant de sérieux problèmes de personnalité. J'ai vu
une scène de ce genre l'autre jour en fais�t _mes
courses. Un enfant d'environ quatre ans aidait sa
mère à pousser le chariot du supermarché. Sa mère
s'est éloignée pour aller cher�her �uelq�e �hose
dans un rayon différent, apres lw avorr dit de
1' attendre au même endroit sans bouger avec le
chariot. Elle est donc partie dans l'allée centrale, et
le petit garçon est resté cloll:é au sol. avec le chru:ïot,
obéissant parfaitement aux mstruct10ns de sa mere.
Mais malheureusement il bloquait le passage, et on
lui a demandé de se pousser avec son chariot. Il
était vraiment en plein milieu et il s'est finalement
décidé à avancer son chariot dans 1 'allée pour
laisser passer les gens. Sa r:tère qui rev,en�t l'� vu
et s'est mise à hurler en le giflant : « Je t avais dit de
ne pas bouger ce chariot, etc. » J'observais le
pauvre gosse dans cette situation difficile, et je n'ai
pu m'empêcher d'interv��· Devant �e ray�n des
confitures, j 'ai commence a raconter � la mere ce
qui s'était passé, en ajoutant une trrade sur le
développement de la volonté et de l'autonomie
balayant la honte et le doute ! Elle m'a lancé un
regard aussi déconcerté qu'horrifié. Quelle triste
expérience pour le pauvre petit garçon ! Je me
demande quelle opinion sur la vie et sur l'u�ag�, d�
sa volonté il a dû se forger. ll se retrouvait p1ege
dans une double contrainte, et perdait à tous les
coups.
102
• La bataille du pot de chambre M
.ême si
.�'est devenu un cliché, on ne peut que
soulign�r 1 rmportance de l'apprentissage de la propr�te au cours de la période anale, et son retentis�ement essentiel sur notre développement. La ba_
taille du pot de chambre, comme on l'appelle parfois, symbolise en fait beaucoup d'autres conflits qu� 11:ous allons vivre dans notre lutte pour nous soc1��er . . Dans la plupart des cas, la mère est la prermere influence socialisante que vous rencontrez, et votre premier grand effort de socialisation est le cont:ôle du sphincter. Que se passe-t-il donc ? I;es ques�10ns concernant les figures d'autorité, 1 affirr:tatiOn personnelle, le contrôle de soi et le pouvorr pas�e�t au premier plan. Qui va gagner ? Si notre mere msiste : « Tu y vas quand je te le dis » ou « Tu n'y vas que lorsque je dis d'y aller », vous v�us a�tendr�� plt�s tar� �ans la vie à ce que les figures d auto?te SOient severes, dures et intraitables. Si la volonte de votre mère domine ainsi la vôtre vous n'�ez pl� cro�e à votre propre autorité, à
' votre aptitu�e a �on�t10nner comme un individu séparé.
La Situation mver�e existe. Si votre mère est trop accommodante et s1 elle vous laisse y aller quand vous voulez, vous vous forgerez alors la conviction que seule votre volonté importe, que ne compte que ce que vous v�mlez, et
, vous n'apprendrez pas à faire
d� comprorm�. La mere peut également être incoherente: Un JOur ell� vous force à apprendre la Proprete, le lendemam elle vous laisse faire ce que ��us voulez. pans ce cas vous ne saurez jamais à age adulte Sl votre volonté est juste ou non vous
n� saurez jamais quand vous affirmer et quand ceder,. quand faire
, preuve d'autorité ou abdiquer.
Cuneusement, 1 apprentissage de la propreté est
103
en résonance avec les problèmes de créativit�. Les enfants tirent un certain orgueil de la pr�ductton de leurs excréments. C'est l'un� des prerm
_eres ,choses
que produit notre corps. L enfant crOit creer ces matières et il n'en a pas fondamentalement honte, mais il flnit par comprendre qu'il y a là quelque chose de mal et de vilain. L'un des patterns apparaissant au cours de la phase anale concerne le jugement bon ou mauvais que nous portons sur nos créations ce qui se retrouvera plus tard dans les problèm�s liés à la manière dont le monde v� accueillir nos créations. Mais si l'on vou,s force a trouver sale et honteux ce que vous creez, vou
.s resterez avec le sentiment que ce que vous expnmez ou produisez est indésirable.
Au cours de la phase anale, vous vous,aper��vez
qu'il y a en vous des choses que votre mere n rome pas. Cela vous fait peur, car vous a�ez encore besoin de son amour pour survivre. Creer quelque chose qu'elle n'aime pas vous fait honte et vous effraie. C'est un peu ce que l'on ressent en classe lorsque 1' on pose une question <?u fait une remarque qui tombe à plat ou passe maperçue ; � peu comme lorsqu'on « fait une gaffe ». UI?- sentunet?-t de honte vous envahit et vous voudriez pouvOir disparaître ou vous cacher très loin. Ce genre de sentiment provient de la phase anale.
Un autre problème activé pendan� la phase anale est celui de savoir quand se retemr et quand se laisser aller. Cela ne concerne pas s�ulem�n� les excréments mais aussi le fait de re�emr e! dissunuler ses sentiments ou de les expnmer librement: Certains sont de type « expulsif an� >>. Tout
_ ce qw
se passe en eux éclate au grand JOur, et ils font parfois pas mal de dégâts sur leur passage. D'autre� sont de type « rétenteur anal ». Tout en eux est serre
104
et retenu. Impossible de savoir ce qui s'y cache, rnais on sent quelque chose qui pue.
• Corrélations astrologiques
Ainsi que je vous 1 'ai dit, la position en signe et les aspects du Soleil et de Mars sont au premier plan au cours de cette phase anale. Le Soleil nous donne le sentiment d'être un individu séparé, et Mars est en rapport avec notre manière d'affirmer notre volonté. Dès notre naissance, selon une prédisposition innée, et avant même que notre mère ne nous mette sur le pot en nous disant : « V as-y », nous nous attendons à ce que certaines choses se passent lorsque nous affirmons notre individualité, lorsque nous nous montrons créatifs et nous exprimons, ou lorsque nous nous dressons contre le monde ou contre la volonté d'autrui.
Amusons-nous un peu. Que peut donner un trigone du Soleil ou de Mars avec Jupiter ? Qu'allez-vous ressentir lorsque vous vous demanderez qui vous êtes et ce que vous devez exprimer ?
Participant : Je vais me sentir très bien.
Howard : Oui, dès la naissance, vous penserez avoir quelque chose d'abondant et de merveilleux à offrir. Et si vous avez un carré Soleil-Neptune ou �ars-Neptune ? Qu'allez-vous ressentir par rapport a ce que vous voulez affirmer, communiquer ou créer ?
Participant : Des hésitations et un manque d' assurance.
105
Howard : Oui, et vous vous sentirez peut-être coupable lorsque vous affirmerez votre volonté. J'ai fait le thème d'un homme ayant un carré exact MarsNeptune. Tout petit, il est entré dans la chambre de sa grand-mère et l'a trouvée morte. Il a vécu les vingt-cinq ou trente années suivantes en croyant être à l'origine de cette mort. Il avait assimilé par erreur 1 'action d'entrer dans la chambre à la cause de la mort. Neptune embrume tout ce qu'il touche, et dans le cas de Mars, il peut obscurcir la véritable signification d'une action. Il a échafaudé ce fantasme sans en parler à personne, cachant son péché secret au fond de lui-même. Plus tard dans la vie, terrifié à l'idée de s'affirmer, il est devenu fonctionnaire, s'acquittant de son travail à la perfection. Mais on lui a toujours refusé tout avancement dans son service, en raison de son manque d'assurance ou sous prétexte qu'il n'avait pas le dynamisme requis.
Le même genre de problème peut se poser avec le carré Mars-Pluton. J'ai eu en consultation une femme qui avait le Soleil, Mercure et Mars conjoints en Scorpion, tous en carré croissant avec Pluton en Lion. Quand son Soleil progressé a atteint la conjonction Mercure-Mars et s'est approché du carré exact avec Pluton, son petit frère a eu un grave accident alors qu'elle était censée le surveiller. Il est tout à fait possible qu'elle ait aupara éprouvé des sentiments négatifs envers lui, du fait de son intrusion dans son monde privilégié d'enfant unique. Elle peut même avoir souhaité le complètement disparaître. Lorsque l'accident s'est produit, elle a sans doute pensé que ses sentiments négatifs envers lui en étaient la cause. Au cours de l'interprétation, il s'est avéré qu'elle avait d'énormes difficultés à savoir ce qu'elle voulait pour
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elle-mê?le. Elle était d'une aide pré . ses anus et savait particulière
Clel:Ise pour �ous dans leur vie et leur carn·,
me';lt bien les ruder ere mrus elle , · · beaucoup moins bien à réali ' reusstssrut tifs. Elle semblait avoir ;r
dses prop�� objec
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ass , e con�retiser ses
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Participant : Un aspect difficil d S 1 . Mars avec Saturne pourr�•t il a e .l! o ,eil ou de d • · . 'ü - uss1 etre a 1 'origm· une ImpressiOn de blocage de l'affir . e
sonnelle ? mation per-
Howard: Oui, tout à fait J' . ,
exposé intitulé « Victimes· en ru parle dans mon
pelez-vous l'étude faite PC:tl
sauveurh
s ». Vous rapSelingman ' :> Ses . . .e psyc ologue Martin . , · mvesngattons port · SUJets depressifs et 1 • origin d 1 , ruent . sur les théorie s'appelle « le mod� � e:s dep:essiOns. Sa puissance appn'se TI
e e e epress10n de l'im-1 ». a entrevu un 1 · a dépression et 1 • exp, . d, e re at10n entre la vie que les situatio;;:�ke appre,ndre tôt dans hors de votre contrôle
II urs c??sequences sont « centre de contrôle s· a cree le concept de capacité de créer v�tre
l vous se.r;ttez �n vous la certaine influence ou
prol?re VIe, � avoir une yous arrive, vous ave� certrun pouvmr sur ce qui mteme. Mais si vous a�or� .� cent:e de contrôle maîtriser ce qui vous
z .unpressiOn de ne pas contrôle est externe.
Selin arnve, votre c.entre de gman a compns que les :-----1 . L'étude de Sclin d'Irvi y gman est clairement rés · d , 1980)�p.���ittstential Psychotherapy (Ne���k :��:co&o��
107
patients dépressifs font en général partie de ceux qui ont un centre de contrôle externe ; ils ont perdu confiance en leur pouvoir d'agir dans leur propre intérêt ou d'influencer le monde qui les entoure, et développent un sentiment d'impuissance et de désespoir.
J'ai observé des corrélations astrologiques correspondant à cette théorie. Les individus ayant le Soleil et Mars en aspect difficile à Neptune vont souvent avoir un centre de contrôle externe. lls trouvent lew· propre pouvoir faible, insuffisant ou inefficace. Même s'ils ont des fantasmes de grandeur et d'autorité, ils gardent un sentiment sousjacent d'impuissance. Ceux qui présentent un aspect difficile entre Saturne et le Soleil ou Mars ont également l 'impression que leur volonté et leur expression personnelle sont restreintes ou limitées, ou qu'ils vont indéfiniment se heurter à des murs. Ces deux types peuvent essayer de compenser ce genre d'aspects en essayant de se montrer particulièrement durs, impitoyables ou sûrs d'eux, proches de la caricature du « macho ». lis peuvent aussi continuellement éprouver leur volonté et démontrer leur valeur, toujours et encore, pour se rassurer sur eux-mêmes. lls vont parfois laisser exploser violemment leur colère et leur frustration face à ceux qui semblent les bloquer. Ou leur volonté de pouvoir frustrée se retournera contre eux-mêmes en donnant naissance à diverses formes de comportement autodestructeur. lls peuvent même avoir l'air doux et accommodant,. alors qu'au fond d'eux-mêmes ils sont furieux et sur le point d'exploser.
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Parti�ipa_nt ;· �t à quoi correspondrait un centre de controle mteneur ?
Howard : Qu'en pensez-vous ?
Par�icipant : Peut-être à un trigone Mars-Jupiter, ou a un h?n as�ect �ntre le Soleil ou Mars et Uranus, .qw confererrut le pouvoir de diriger sa propre VIe.
Howard : C'est probable.
Participant : Et s'il y a contradiction entre certains aspects de votre thème qui bloquent le Soleil et ��· et d'au�res qui suggèrent que vous pouvez diriger votre VIe et vous exprimer librement ?
Howard : .Eh bie�, il y aura des moments où vous vous s�?trrez J?WSSant, responsable, et où vous a��z � unpress10n de contrôler la situation, alors qu a d autres vous serez dans vos petits souliers. Vo� pouvez regarder les maisons impliquées pour s�vou: dans quel domaine de vie l'une ou l'autre Situation se rencontrera.
Participant : N� pensez-vous pas que dans notre culture, cela depende en partie du sexe ? li me temble qu� dans ma clientèle, ce sont surtout les emmes qw ont peur d'exprimer leur pouvoir.
f!oward : Il faut bien sûr tenir compte du condi�onnement culturel. TI est vrai qu'on apprend av�tage aux femmes dans leur enfance à ne pas �'<Pnmer leur colèr� ou montrer leur assurance. ous voyez ce que Je veux dire, des phrases du
genre : « Tu n, es pas très jolie quand tu te mets en
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colère. » Ou « Aucun homme ne voudra de toi si tu es trop exigeante. » Que se passe-t-il .alor� pour
?la
femme qui a un Mars fort ou un Soleil pwssant . Prenons l'exemple d'une femme ayant une
conjonction Mars-JuJ!iter-Uran� en B�lier s� l'Ascendant en trigone a son Soleil en ��:m . • �I nous considérons le thème comme une s�ne d ms�ctions divines sur la meilleure maniere de s epa: nouir, il vaut mieux qu'elle développe t�ut c� qw est sur son Ascendant. ll est probable q�.
ell� mte�prétera son environnement comme 1 mcitant a s'affirmer. Mais disons qu'elle ait la Lune en
. Cancer
et que sa mère lui répète sans cesse d'être bi�n sage et gentille. Que va-t-il se passer ? n y a di�erses possibilités. Elle peut
.écouter sa mère, �t rerue� sa
conjonction Mars-Jupiter-Uranus en Belier sur 1 Ascendant, ce qui la rendra très maJ!1eureu�e, car nous ne pouvons être heurell?' sans, etre �rus avec nous-mêmes. Elle peut aussi se debrouiller pour avoir l'air gentille et sage à l 'extérieur, tout e? manipulant subtilement son entourage po� obterur exactement ce qu'elle veut. Ou alors elle epo�sera un homme qui vivra à sa place sa volonte de pouvoir inexprimée, une attitude que l'on retrouve dans « le syndrome féminin d'Hollywood ». ll faut espérer cependant qu'elle ne se content7ra P� de se conformer à sa Lune, en prenant des dispositiOns pour développer sa �ropre �olonté et. s�. J?ropre autorité mais avec diplomatie et sensibilite. Elle vivra �si à la fois la sensibilité de , 1� Lune
. �t
l'indépendance de la conjonction en Belier, mrus il lui faudra beaucoup d'entraînement po� apprendre à acquérir de l'assurance sans frure preuve d'agressivité.
1 1 0
• Polarités eau-terre Avant la pause, j'ai encore deux ou trois choses à vous dire sur la phase anale et ses correspondances astrologiques. J'ai cité tout à l'heure les polarités eau-terre, et je vais vous en parler un peu mieux. Prenons une opposition Cancer-Capricorne. Ce genre
. d'opposition dans un thème peut indiquer des probleme� anaux. Le Cancer est instinctif, primitif et anarchique, alors que le Capricorne s'adapte à la sociét�
.en accept�t ses li�tes et ses règles. Cette oppositiOn symbolise le dilemme entre suivre son instinct et se montrer plus civilisé. Si vous préférez un côté de l 'opposition et voyez l 'autre comme un ennemi ou une contrainte, vous voudrez alors être libre et suivre votre nature (Cancer), mais vous verrez le monde vous en empêcher (Capricorne) et vous demander d'agir plus convenablement. Ou v�u� serez exceptionnellement méthodique, discipline et respectueux des convenances (Capricorne), �t �ou� rencontrerez des gens trop affectifs ou mstmctifs (Cancer) qui vous menaceront ou vous dégoûteront. L'opposition est intérieure. Ce sont de }-IX façons d'être différentes qui luttent en vousmeme.
�ans le, c.as de l'opposition Vierge-Poissons, le POissons n rurne pas trop se contrôler, c'est un signe « flottru;t », alors que la Vierge préfère au contraire l,a routine. Le Taureau et le Scorpion soulèvent egalement la question de la satisfaction ou de la maîtrise des désirs, ou le dilemme entre s'accrocher aux choses et lâcher prise.
1 1 1
• Confusion zonale Toujours à propos de la phase anale, il est égale
ment intéressant de comprendre comment les problèmes de pouvoir peuvent se mélanger avec les questions d'alimentation. Si vous êtes décidé à affiimer votre volonté face à votre mère, vous pouvez refuser de manger pour faire preuve d'autonomie. Certaines recherches sur l'anorexie ont suggéré qu'il semble plus important à l'anorexique de garder pouvoir et contrôle sur son propre corps que de survivre en acceptant de manger. De même, iJ est clair que les problèmes de pouvoir peuvent facilement interférer avec les problèmes sexuels. Il peut y avoir un rapport entre un disfonctionnement sexuel comme l'éjaculation précoce ou tardive et 1 'alternative plus générale de se retenir ou sc relâcher. Lorsque par exemple votre mère insiste pour que vous alliez aux toilettes, si cela vous met en colère, votre manière de reculer sera de lui dire non et de vous retenir. Cela peut se déplacer de la zone anale à la zone phallique, et c'est ce que l'on appelle parfois « la confusion zonale ». C'est le cas de l'homme qui, ayant conçu beaucoup de colère dans son enfance contre l'exigence de sa mère, cherche à se venger contre les femmes plus tard dans la vie. En cas d'éjaculation précoce, il relâche trop tôt. Dans certains cas d'éjaculation tardive, il entrave ou retient. Les aspects à Mars peuvent permettre de mieux comprendre certaines de ces situations.
• La maison III On peut mettre en rapport la phase anale avec la
maison III associée au mouvement et à la mobilité.
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Au COurs de la phase anale, nous parvenons à une coordination physiologique suffisante pour nous déplacer facilement dans notre environnement. Le signe et les éventuelles planètes de la maison III révèlent notre prédisposition à percevoir sélectivement certains aspects de notre environnement imrnédiat, tout en négligeant ou ne remarquant pas les autres. Les individus ayant Vénus en III vont choisir de . ne voir que les aspects les plus agréables et plrusants de l'environnement, et ils vont se montrer aimables et ouverts avec leur entourage. Alors que ceux qui ont Saturne en Ill ne vont percevoir que les traits menaçants, restrictifs et hostiles de leur environnement, qui à leur yeux ne sera donc pas un endroit sûr où 1 'on peut aller et venir en toute liberté. n sera également possible de déceler dans la maison III la nature de nos sentiments pour nos frères et sœurs et de mieux comprendre notre :nteraction avec eux.
La capacité de se déplacer dans 1 'environnement est très importante pour 1 'enfant, car le mouvement est la condition de l'expérience. Le mouvement et l'expérience stimulent tous deux le cerveau et la •éflexion, et c'est pourquoi nous associons la naison III non seulement à l'environnement imlllédiat, mais aussi à l'esprit, à notre manière de penser. Vous avez certainement remarqué que orsque je donne un cours, je me déplace sans cesse. J'ai l'impression que ce mouvement active ma ïéflexion et m'aide à faire des associations. n est Probable que le mouvement aide réellement le cerveau à se développer. Mercure est le maître de a maison III qui régit tant les petits déplacements que la réflexion.
Certaines expériences effectuées par des chercheurs sur les singes tendent à le confirmer. Les
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• Confusion zonale
Toujours à propos de la phase anale, il est égale
ment intéressant de comprendre comment les
problèmes de pouvoir peuvent se mélanger avec les
questions d'alimentation. Si vous êtes décidé à
affu·mer votre volonté face à votre mère, vous
pouvez refuser de manger pour faire preuve d'au
tonomie. Certaines recherches sur l 'anorexie ont
suggéré qu'il semble plus important à l'anorexique
de garder pouvoir et contrôle sur son propre corps
que de survivre en acceptant de manger. De même,
il est clair que les problèmes de pouvoir peuvent
facilement interférer avec les problèmes sexuels. Il
peut y avoir un rapport entre un disfonctionne
menl sexuel comme l'éjaculation précoce ou tar
dive el l'alternative plus générale de se retenir ou se
relâcher. Lorsque par exemple votre mère insiste
pour que vous alliez aux toilettes, si cela vous mel
en colère, votre manière de reculer sera de lui dire
non et de vous retenir. Cela peut se déplacer de la
zone anale à la zone phallique, et c'est ce que l'on
appelle parfois « la confusion zonale ». C'est le cas
de l'homme qui, ayant conçu beaucoup de colère
dans son enfance contre l'exigence de sa mère,
cherche à se venger contre les femmes plus tard
dans la vie. En cas d'éjaculation précoce, il relâche
trop tôt. Dans certains cas d'éjaculation tardive, il
entrave ou retient. Les aspects à Mars peuvent
permettre de mieux comprendre certaines de ces
situations.
• La maison III On peut mettre en rapport la phase anale avec la
maison Ill associée au mouvement et à la mobilité.
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singes étaient répartis en deux groupes : certains étaient élevés dans une cage comportant un pendule en mouvement, et les autres dans une cage où le pendule était immobile. Les petits singes élevés avec le pendule stationnaire se montrèrent à l'âge adulte beaucoup plus terrifiés par les humains, moins portés à l'exploration, et sur un plan général moins bien adaptés comparativement aux autres. Nous pouvons peut-être en déduire que trop serrer les rênes aux enfants pendant la phase anale ne limite pas uniquement leurs mouvements et leurs expériences, mais également leurs cerveaux, qui se développeraient moins bien que ceux des enfants à qui on laisse plus de liberté.
Limiter un enfant dans ses mouvements et son expérience ne veut pas simplement dire le laisser enfermé dans son parc trop longtemps. Les parents peuvent mettre leurs enfants dans des carcans mentaux. Certains enfants n'ont le droit de penser ou de dire que ce qu'approuvent leurs parents. Leur conditionnement leur demande de faire très attention à ce qu'ils font, disent ou pensent, et ils perdent toute spontanéité. S'ils détestent un professeur à l'école, ils ne peuvent en parler en rentrant chez eux. lls doivent dissimuler leurs pensées et savoir ce qu'il convient de dire. Certains sentiments ne sont jamais franchement abordés, et la psyché tout entière se congestionne. Examinez votre maison III pour mieux cerner les problèmes de ce type, c'està-dire le degré de spontanéité face à l'inhibition de la pensée, du mouvement et de l'expérience.
Si vous avez étudié la biologie à l'école, vous avez probablement entendu l'expression « l'ontogénèse reproduit la phylogénèse » . Dans l'utérus, nous évoluons du poisson à l'être humain, et de même, au cours des trois premières années de la vie, nous
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reproduisons à nouveau ce processus évolutif. Le ]ivre de Jean f:Ious.to� L�Homme en devenir comporte � chapitre mtltule « L'éveil de la mémoire évolutive 1.». Elle a travaillé sur ce sujet avec Moshe �eldenkrrus, le fondateur ?'une technique qui utibse le mouvemel!t pour developper la conscience. Selon �ouston, .�I nous ne réussissons pas (au cours des t.r?IS premieres années de la vie) à faire la transi�I�n en . douceur de l'état poisson à l'état amphibie, pUis au reptile, au singe, jusqu'à tenir de�out cop:me un être humain, toute notre psychologie �n patit. Nous avons à la naissance un cerveau de poisson, n�us bougeons
" comme un poisson, et
t?ute une partie de nous-memes doit pouvoir fonctiOnn
_er comme un poisson. Ces mouvements acti
vent a leur tour 1� croissance de la partie du cerveau �oncen;ant le d�v�loppei"?ent amphibien et reptilien. C est la pen ode ou 1 'enfant commence à ramper sur le ventre et à coordonner les mouvements des bras et des jambes. (Nous devrions nous mettre tous par �erre pour essayer ces phases.) Ces mouvements activent à leur tour les zones cérébrales yrot?mammaliennes et l'enfant commence à se tr�er a quatre pattes. Ce mouvement de reptation stimule le cerveau néomammalien et nous nous met�ons à faire des mouvements p;oches de ceux du s�ge, en nous dandinant d'un côté sur l'autre. Je. vru� vou�,
le montrer : comme ça. Et ainsi de SUite, Jusqu a ce que les parties les plus humaines du cerveau se développent.
�- Jean �ouston, The Possible Human. Pour en savoir davanta e
T� ce SUJet, consulter le livre de Moshe Feldenkrais Awaren�s .r�ugh Movemet!l (New York : Harper & Row J972)
' c d · a ete trad ·t fran . . • . e erruer �err R
ui en çru� �us le titre La Conscience du corps aux .
1 IOns . Laffont, mrus il est actueUement épuisé.
1 1 5
Houston soutient que, pour être physiologique
ment et psychologiquement en bonne santé, nous
devons expérimenter complètement chacune de ces
étapes de développement. Si, par exemple, on empêche l'enfant d'expérimenter complètement la
phase reptilienne (quand il commence à se traîner
sur le ventre et à coordonner les mouvements de ses
bras et de ses jambes, ainsi que ceux des axes
supérieur et inférieur du corps), son développe
ment sexuel peut s'en trouver contrarié. Si l'on se
montre trop répressif ou coercitif pendant la phase
du singe que je vous ai montrée, la curiosité de l'enfant diminue, et sa capacité d'apprentissage
technique et d'imitation est amoindrie. C'est pour
quoi le mouvement et � cert� degré d� libre expression dans les premieres annees de la VIe sont
nécessaires pour que nous devenions des adult�s
capables de tirer le meilleur parti de leur potentiel
global. Je voudrais maintenant passer à la phase
œdipienne.
LA PHASE ŒDIPIENNE
Traditionnellement la période œdipienne était censée intervenir entre quatre et six ans, mais certaines recherches la situent maintenant plus tôt, à n'importe quel moment à partir de deux ans et demi. Selon Erikson, la question primordiale est alors celle de « l'initiative opposée à la culpabilité 1 ».
La phase œdipienne correspond à un triangle de trois personnes. Auparavant, au cours des phases
1. Erik Erikson, Childhood and Société, p. 229-232.
1 1 6
orale et anale, seules deux personnes étaient impliquées : l'enfant et sa mère (ou la personne qui prend soin de lui). Mais au cours de la phase œdipienne, l'enfant va prendre conscience de son père et de la relation parentale en général. L'archétype constellé est alors celui de l'union. (La phase orale met l'accent sur l'amour ; au cours de la phase anale, 1� �olonté �e développe ; mais pendant la phase œdipienne, 1 amour et la volonté sont considérés comme fonctionnant ensemble.) La principale planète activée pendant cette phase est Vénus • .
m�� d'autres p�es du thème dont je vous parlerru bnevement vont etre constellées au même moment.
Disons d'abord un mot sur le rôle du père. Dans les toutes premières années de la vie l'enfant est en génér� beaucoup �lus co:t?-sc�en.t de �a mère que de so? p�r�., En gr�dissant, � realise progressivement « 1 altente » du pere. Au depart il ne fait qu'un avec sa mère (la totalité ouroborique dont nous avons déjà parlé)! et il peut expérimenter son père comme une mtrus10n ou une perturbation dans ce cocon ourobo�que tpère-enfant. n passe généralement t?ute la JOurnee avec sa mère avec qui s'établit un lien �troit. �s son père rentre du travail, rapport�t, a la mruson quelque chose de complètement different : le parfum du monde extérieur. Liz a fait rem�quer un jour que l'enfant ayant un carré Soleil-Pluton peut expérimenter l'arrivée du père comme une sorte de viol ou d'intrusion dans la Pureté du lie� vécu avec la mère. Un aspect difficile en:re le So�e� et Mars ou Uranus peut suggérer la �eme expenence, et donner une image du père �olente et imprévisible. Plus tard dans la vie les
de� es a yan� .ce genre d'aspect pourront conse�er e l homme l image du violeur.
1 1 7
Sur un plan positif, le père fournit l'énergie du principe masculin indispensable pour se séparer de la mère. De bons aspects au Soleil évoquent un père qui vous prépare à quitter la mai��n, et vous conseille pour affronter le monde exteneur et vous libérer de l'étreinte protectrice de la mère. n vous raconte des épisodes de sa jeunesse, la manière dont il a vécu telle ou telle expérience, et cela vous inspire pour partir affronter le monde et vous lancer dans cette aventure dont vous allez être le héros ou l'héroïne.
Mais si le père ne s'en est pas très bien tiré lui-même, il ne joue pas son rôle de modèle. Déçue par son père, la petite fille devenue 3:dulte va s'attendre à ce que tous les hommes lw ressemblent ou bien elle va être à la recherche du père idéal ' qu'elle n'a pas eu. Le petit garçon, lui, peut s'angoisser de ne jamais aniver à égaler un père trop merveilleux, ne montrant jamais aucune imperfection ni faiblesse. Et s'il s'agit d'une fille, elle peut passer sa vie à comparer les hommes qu'elle rencontre à cette image du père idéalisée dans son enfance. Je ne vais pas passer en revue toutes les conélations astrologiques de ce type d'expériences, elles sont trop complexes et variées. Mais lorsque vous avez un thème sous les yeux, gardez ces pat· terns typiques en mémoire, pour voir si l'un d'entre eux ne conespond pas aux aspects du Soleil et aux planètes en maison IV (si vous considérez qu'elle se rapporte au père). Prenons le cas d'une femme ayant une conjonction Soleil-Jupiter : il est intéres· sant de chercher à savoir si elle a projeté Jupiter sur son père. J'ai souvent entendu les femmes ayant cet aspect me raconter comme leur père était �vin et merveilleux. Cela me rappelle Fallon du feuilleton Dynasty, qui ne voit que le côté positif de Blake
1 1 8
carrïngton. n sera difficile pour les autres hommes de se montrer à la hauteur de l'image paternelle jupitérienne de la l?etite fille. Avec un aspect Soleil-Neptune, _la petJ.te fille peut idéaliser son père, puis en grandissant le voir sous un jour différent qui la déçoit. Et cela peut se transformer en pattern dans ses relations avec les hommes plus tard.
En passant �e.la phase orale à la phase anale, puis à la phase œdipienne, le besoin de s'exprimer et de s'�er se r�?fo�ce. La sexualité émerge plus clarrement, et 1 mstmct sexuel prend en général la form� d'un fantasme avec le parent du sexe opposé. En frut, sur un plan plus profond et plus symbolique, « l'élément contrasexuel » de votre nature est activé. Les désirs œdipiens constituent le premier contact réel avec le sexe opposé. Venant de se séparer de sa mère au cours de la phase anale le garçon réalise maintenant qu'elle est différente' de lui, et il prend contact avec sa propre « féminité intér?eure » en la désirant. La fille, elle, entre en relatiOn avec sa propre « masculinité intérieure » en désirant son père. On projette l'image du masculin ou du féminin sur le père ou la mère, puis on �herche la complétude en se ré-unissant avec cette unage. Sur un plan symbolique, le désir incestueux peut �tr� considéré comme une tentative pour unir les pnnc1pes masculin et féminin en soi-même. Le garçon projette alors la Lune et Vénus sur sa mère · e� la fille projette son Soleil et son Mars sur so� pere. Lorsque le garçon désire sa mère, c'est en un sens sa Lune et sa Vénus qu'il voudrait contacter. Lo�q�e la fille désire son père, elle cherche à se r�lier a ses propres Soleil et Mars. Au début de la �1e, l!i !llajeure �artie du thème est expérimentée à exteneur de s01-même, « là-dehors ». L'individua-
1 19
tion implique de réintégrer dans le moi ce que l'on avait auparavant projeté sur les autres.
Le complexe d'Œdipe (ou le complexe d'Électre pour les femmes) lance une .offensive co�tre la relation parentale. Je ne cro1s pas . 9-ue 1 enfant convoite réellement le parent de maruere sexuelle ; il veut plutôt tenir la première place dans le cœur du parent de sexe opposé, et il perçoit le parent du même sexe comme un obstacle. Au fur et à mesure que le garçon prend :onscience de s<;>n �re, il réalise aussi qu'il l'empeche de monopobser 1 attention de sa mère. n la voit prêter attention à son père, et en éprouve de lajalo�ie: c� il la veut to1:1te pour lui. La fille qui cherche .a s urur, avec son 1>7re voit sa mère comme une nvale. C est du moms généralement ainsi que cela se passe. !'_ai remarq.ué que les individus ayant de fortes pos1t1ons en Lion ont souvent d'énormes difficultés lors de la phase œdipienne, car le Lion est très co�cen;é par �e désir de se faire aimer et de monopoliser 1 attention. Le Bélier peut lui aussi avoir des problèmes de ri�alité œdipienne, car il veut toujours gagner et deteste être rejeté. La Balance ressent avec beaucoup �e subtilité les enjeux relationnels et elle est donc tres sensible aux problèmes œdipiens. Le Gémeaux n'est pas en reste pour s'ex;npên:er d�s t<?�tes sortes de triangles. Le Scorp1on rume destabiliser celui qui a le plus de pouvoir et d'influen�e. Nous aurons bientôt passé en revue tous les s1gnes : le dilemme d'Œdipe est pratiquement universel, quelle qu'en soit la raison. . Erikson a écrit que cette phase focalise 17 .P;oblème de « l'initiative opposée à la culpabil1te ». Nous allons tout d'abord examiner la question point de vue du garçon. L'initiative s'exprime le désir de gagner l'amour de la mère en
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du père, ce qui signifie : « Je veux me débarrasser de papa pour le remplacer dans son rôle auprès de rnaman. » Nous voyons ainsi se former un triangle. Le garçon va naturellement se sentir coupable de ses désirs. TI a peur que son père ne lise dans ses pensées et le punisse. La situation est similaire pour la fille. Elle a peur d'être punie si sa mère découvre qu'elle veut son père pour elle toute seule. Nous faisons tous 1 'expérience d'une régression à la phase œdipienne lorsque nous avons le sentiment que si les gens savaient vraiment ce que nous pensons <?u youlons, ils ne nous aimeraient plus ou nous pururruent.
Le garçon est en compétition avec son père : « Je suis un grand garçon maintenant, et j'aimerais avoir maman pour moi seul et me débarrasser de papa. » Mais dès qu'il commence à se comparer à son père, il ne se sent généralement pas très à l'aise. Papa e�t plus gr�d ; papa est mieux armé pour subverur aux besoms de maman ; papa travaille et gagne de l'argent pour pouvoir mieux veiller sur elle ; et par-dessus tout, papa la possède déjà.
?e la même façon, la petite fille se compare à sa mere : « Maman sait cuisiner et tenir la maison mieux que moi ; elle est beaucoup plus qualifiée po� s'occuper de papa, etc. » Le garçon et la fille ?mvent tous deux voir en face qu'ils sont petits et �capables comparés à leurs rivaux respectifs. Nous VIvons couramment une autre régression au stade œ
_dipien lorsque nous avons peur que les autres ne
decouvrent que nous ne sommes pas aussi parfaits et ca�ables qu'ils le croient. n peut subsister de �ette epoque la peur que l'on ne découvre notre mcal?acité et notre stupidité fondamentales. Quatle-vmgt-dix-neuf personnes
.vont vous. applaudir et
c amer que vous etes merveilleux, mrus la dernière
1 2 1
vous déclarera qu'en fait vous n'avez rien d'extraordinaire, et vous allez vous dire : « Ça Y est, je suis découvert. » Si vous êtes resté bloqué à la �hase œdipienne, vous , allez. garder }o�t� V??"e Vle un sentiment d'inadequatiOn et d infenonte face aux autres : le petit garçon ou la petite fille en vous se comparent encore aux « grands ,. .
Nous sommes alors dans une situation difficile. Comment en sortir ? Le complexe d'Œdipe ne peut se résoudre que lorsque le garçon abandonne la compétition avec son père et �éc�de d' ê�e �n émule et de l'imiter. « Il ne sert a nen de nvaliser avec papa, il a visiblement beauc<?up d'avance sm: moi alors pourquoi ne pas plutot essayer de lw ress�mbler, et comme ça quand je ser� grand, j'aurai moi aussi une maman po_ur mOI: » Et la petite fille décide de ressembler a sa mere pour pouvoir un jour avoir un papa pour elle toute s�ul:. Au lieu d'une compétition où l'on cherche à detroner le parent du même sexe, nous choisissons de nous y identifier et de lui ressembler en prenant exemple sur lui.
Mais cette phase peut présenter des complications. Que va-t-il se passer si la mère trouve réellement le petit garçon plus désirable et �ttirant qu� le père ? Si le père n'est pas un bon sou�en de f�e, s'il est nul au lit, si c'est un pauvre Ivrogne et �� la relation parentale la déçoit, la mère peut en frut se tourner vers le petit garçon pour chercher le genre de satisfaction émotionnelle qu'elle aurait dû trouver dans son mariage avec le père. Une sorte de qualité érotique (pas nécessairement ni explicitement sexuelle) commence à se glisser dans sa relation maternelle avec son fils. Le garçon peut tout d'abord être émerveillé : « Mince, j'ai gagné ,., mais il lui reste une arrière-pensée, le sentiment
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qu'il a détruit son père et que tôt ou tard il en sera puni· D'aut:e part l:énergi� libidinale du garçon reste attachee a la mere et n est pas libre de couler dans d'autres directions ou dans d'autres relations. Il demeure « le grand garçon de maman », et le père est exclu. Il n'y a pas de relation authentique avec le pa.r:ent �u mêmeA sexe. La petite fille peut vivre une situation du meme ordre si son père se tourne vers elle pour trouver l'amour et la sympathie émotionnelle que lui refuse sa femme. Elle a bien remporté la compétition avec sa mère mais craint ses représailles, et risque de rester éternellement « la petite fille de papa ».
Une difficulté comparable peut surgir si le parent du sexe, oppos.é !fieurt ou quitte la maison pendant les annees œ�1p1ennes. Le père part à la guerre ou les,parents dtyorcent: Le petit garçon pense aussi qu � � conqws sa,!llere et triomphé de son père, �rus il redoute d etre puni pour avoir détruit le pe:e. l;a même chose arrivera à la petite fille si sa mere s. en �a ou meurt au cours de cette période. La SituatiOn, peut être encore plus compliquée, �vec �e que 1 on appelle « le complexe d'Œdipe rn verse » ou « le dilemme œdipien homosexuel ,. . Norm�eme?t l'enfant désire le parent du sexe oppo�. Mru.s que � _Passe-t-il si le parent du sexe �ppose est Sl peu d�s�able qu'il est impossible que 1 enfant se sente attire vers lui ? Si, pour une raison ou une autre, la mère est abominable, il est possible q�e le garçon préfère son père et cherche à se debarrasser de la mère ; ou si son père est affreux la fille peut vouloir se marier avec sa mère et suppriJ?er son _père. Dans ce cas, le garçon veut offrir a son pere ce que la mère aurait dû lui d?nner ; e� la �e yeut apporter � sa mère ce que le Pere aurrut du lw donner. Il s agit du complexe
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d'Œdipe inversé ou homosexuel. Et bien sûr d'autres complications surgissent avec le nombre croissant de parents c .!libataires, dont les partenaires peuvent être attirés dans le scénario.
Participant : Quel genre d'aspect relieriez-vous au complexe d'Œdipe inversé ?
Howard : Je ne peux donner de règles absolues, mais j'ai fait quelques observations. Prenez le cas du garçon qui trouve sa mère si pénible ou si peu attirante qu'il préfère conquérir son père. J'ai vu cette situation avec des thèmes dont la Lune reçoit des aspects très difficiles, mais dont le Soleil est bien aspecté. Si la Lune est épouvantable, le garçon peut rencontrer beaucoup de problèmes avec sa mère, ou la trouver insupportable, et son père (comme le montrent les aspects favorables au Soleil) lui semblera plus désirable et attirant. La situation inverse peut se présenter chez les femmes, lorsque le Soleil est faible ou mal aspecté, alors que la Lune est lumineuse. La petite fille trouve alors son père peu attirant, ou il peut même être ce que l'on appelle « un père absent », inexistant physiquement, affectivement ou mentalement. La pulsion libidinale de la petite fille reste attachée à la mère et ne s'aiguille pas sur le père.
Mais généralement, le complexe d'Œdipe se résout lorsque l'envie de prendre modèle sur le parent du même sexe et de s'y identifier devient plus forte que celle de lui faire concurrence. TI faut faire très attention à la manière dont le parent de sexe opposé rejette les avances de l'enfant qui veut « se marier » avec lui. Le père doit faire cas de la grâce et de la beauté de sa fille, mais sans lui faire croire qu'elle pourrait l'avoir pour elle toute seule.
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Il d�it �a rejeter te';drement. La mère doit bien faire sentir a son fils qu e�e ne le rejette pas parce qu'elle Je prend pour un mmus.
Le dilemme œdipien refait surface à l'adolescence lorsqu'au lycée les garçons se disputent les plus be�es filles et vice versa. Plus tard dans la vie, les vestiges �e ce complexe sont encore visibles chez ceux qw semblent toujou.rS tomber amoureux de perso';Des �éjà m.ariées ou non disponibles quelle qu en SOit la raison. Cela me fait penser à de�x cas très clair�, dont l'un est celui d'un homme qUI� avec une conjonction Lune-Pluton en Lion en mruson VII, passe son temps à briser les mariages d.e� �utre�. Pour �é�ontrer sa valeur et sa supérionte,. il dOit conquenr �a femme d'un autre ; dans la n;rusony�r de la relation, la Lune relie toute forme d associati�n aux problèmes avec la mère · et Pluton en Lion intr.oduit l'i.dée de rivalité, d'intrlgue et de complexes mconsc1ents. Certaines femmes ayant un aspect Soleil-Neptune semblent toujours t<?mb�r �?ureuses d'hommes déjà mariés ou difficile.s � seduire, ce qui peut dénoter des influences œdipiennes non résolues. La situation est souvent compar�ble avec un aspect Vénus-Neptune : on v�ut ce qw est fuyant ou difficile à obtenir, pour enswte sacnfier la relation d'une manière ou d'une autre.
Participant : Et que pensez-vous d'un aspect Vénus-Uranus ? Howard.: Il . me semble que cela ne suggère b� <:>bligatorrelll:e�t des problèmes œdipiens. ap;es mon .exp��en�e� �et �pect évoque plutôt un dilemm� li�erte-U?timlte. D un côté la personne recherche 1 uruon (Venus), mais de l'autre elle a soif
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d'indépendance et de li��rté (U�an�s), �� le �hoix d'un partenaire avec qw il e�t difficile d
. etab}rr un
lien durable lui permet de preserver sa liberte. On peut voir également des vestiges de senti
ments œdipiens se manifester tardivement.
lorsqu' un individu voudrait qu'on le trouve merveilleux sans rien faire pour le mériter. C'est toute la différence entre exiger l'attention et mériter l'attention. J'ai associé tout à l'heure le complexe d'Œdipe avec le côté Lion de nos natures. Le désir d'être apprécié de cette manière est très léonin. Je connais des gens ayant un fort accent Lion qui désirent ardemment être applaudis pour leurs talents et pourtant ne les développent pas sérieusement par peur d'échouer. Ils pensent que les autres devraient se rendre compte de leur importance et de leur génie avant même de les démontre�, ce qui res�e
.m
ble beaucoup aux sentiments de 1 enfant œdipien qui veut qu'on le t�ouve aussi b
.on que m�an
� ou
papa, aussi bon qu un adulte, bien avant d en etre là.
L'exhibitionnisme peut parfois être un reliquat de la phase œdipienne. Les Lion sont génér�ement réputés pour ce type de �omp�rte�ent q�, selon moi, est également un trrut Sagtttarre. Le dileiTII?-e œdipien évoque le feu et l'air. Le feu veut se farre remarquer et ne pas être comme tout le monde, tandis que l'air sait s'adapte� pour s'ÏI!tégrer
_d�s
un système plus large. Le Lion veut etre special, unique et monopoliser l'attention générale, alors que le Verseau se considère c<;>mm� parti� d:un système et trouve que le pouvorr dm� etre eqwtablement distribué entre tous ses constituants.
Les aspects de Vénus sont constellés au cours de la phase œdipienne. Nous avons déjà parlé de la façon dont un aspect Vénus-Saturne suppose souf-
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france et limitation dans la relation. Ceux qui ont un aspect Vénus-Pluton peuvent vivre une phase œdipienne très difficile car l'archétype de l'union est en aspect avec une énergie destructrice et 50urnoise, ce qui concorde parfaitement avec la phase œdipienne.
participant : Et lorsque Vénus est en aspect à la Lune ?
Howard : Cet aspect dénote évidemment des problèmes œdipiens, surtout dans un thème masculin. L'image de la Lune/mère s'enchevêtre avec Vénus, l'image de la bien-aimée et de l'union. n y a confusion entre le maternel (Lune) et l'érotique (Vénus). Le principe féminin a de nombreuses facettes différentes : il y a la mère, qui vous nourrit et prend soin de vous, et il y a également l 'amante ou la maîtresse qui tourmente, flirte, provoque et séduit. A'!e� un aspect Lune-Vénus, le garçon a du mal à les distmguer, car elles se superposent. En nourrissant s�� e�ant, la mère expérimente quelque chose d erotique et de sensuel ; et le fait d'être nourri constitue aussi pour l 'enfant une stimulation érotique. Si les besoins sexuels et émotionnels de la mère �e sont pas satisfaits par son mari, elle peut s'investir co�plè�ement dans la relation avec son enfant. Des emotions sensuelles surgissent en elle lorsqu'elle joue son rôle maternant, et des sous-entendus, à connotation amoureuse passent entre la mère et 1 enfant.- �e genre de situation peut prolonger la Ph�e œdipienne du garçon. Ou il peut ne pas y avo� de place dans sa vie pour d'autres femmes, c� � est trop engagé avec sa mère. Un aspect ��cile ,entre la Lune et. Vénus peut suggérer des \.UJ.UCultes dans son manage plus tard dans la vie.
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Un homme qui voit trop sa femme comme une « mère » (Lune), peut perdre tout sentiment sexuel à son égard (Vénus), parce que la société juge tabous les rapports sexuels avec la mère.
Participant : Un carré Vénus-Saturne peut-il suggérer que 1 'enfant se sent rejeté par le parent avec lequel il voudrait s'unir ?
Howard : Oui, c'est possible. La petite fille ayant un aspect difficile Vénus-Saturne peut avoir l'impression qu'il lui manque quelque chose pour que son père la trouve attirante. Plus tard dans la vie, elle peut inconsciemment assimiler l'homme qu'elle veut séduire avec le père qu'elle n'a pas conquis. Réussir à attirer l'amour de cet homme correspond à la petite fille en elle qui essaie encore d'avoir papa. Au lieu de tomber amoureuse de ceux qui l'aiment, elle est attirée par ceux qui représentent un défi : « Si j'obtiens l'amour de cet homme, cela prouvera que je ne suis pas si mauvaise. » Elle peut aussi essayer à tout prix d'éviter ce genre de conflit, en choisissant des hommes qui la sécurisent et ne lui inspirent aucune anxiété. Les femmes ayant un aspect difficile Vénus-Saturne peuvent avoir l'air autonome et indépendant, mais elles cachent souvent une grande sensibilité et vulnérabilité au rejet. Nous essayons toujours de dissimuler Saturne.
L'ÂGE DE L'ÉCOLE
La phase suivante, souvent appelée « l'âge de l'école », ou parfois « l'âge du jeu » , se situe normalement entre six et dix ans. C'est l'équivalent de la « période de latence » de Freud, le calme avant la 128
tempête de la.pubert�: Selon Erikson 1 , le problème est alors celw de « L mdustrie opposée à 1':-c, · . , N d . uueno-nte »: ous s?rtons � dilemme œdipien en pen-san.t ·. « Bon d acc?rd, �e ne suis pas encore adulte, ��s Je peux travailler a devenir grand et apprendre a etre un bon papa ou une bonne maman 1, · C' 1 pour averur. » est e moment de développer sérieu-seme�t les talen.ts 9ui vont nous pennettre de fonctiOnner plus mdependamment dans le d E ali t ' l ' , 1 mon e. 'f an a eco e, nous rencontrons régulièrement � autres �rsonnes que nos parents, et nous nous sit.uons nueu,x fa�e aux autres, hors de notre famille::. �ous elargissons notre conscience de la vie en general.
, Nous comm�nçons à explorer en nous-mêmes 1 adulte potentiel. Les archétypes en jeu pendant cette phase sont en rapport avec 1, efficience et la competence, et si tout marche bien cela nous conforte, e� gr�dissant dans l'idée qu� nous sommes expenmentes et efficaces. Si en revanche nous �encontrons des difficultés, nous nous sentirons mcapables et inférieurs aux autres M,.;.,. , 'd t 1 " d . aL;) eVJ em-n:en a maruere ont nous traversons cette période depend b.eaucoup des phases précédentes anale et oral�, qUI sont encore plus fondamentales pour le sentiment de notre valeur et de nos qualités. Au cours de, la phase œdipienne, nous nous sommes m�sures �� adultes sans avoir aucune ch�ce. A 1 age de 1 �cole, nous rivalisons avec nos Parrs. N.ous avons smf de reconnaissance pour nos pr�d.uctions. Nous avons besoin de cette forme de plrusxr que l'on trouve à être productif. Sur le plan astrologique, les problèmes survenant
1 · Childhood and Society, p. 232·234.
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à cette période sont en rapport .avec. Me.rcure, Jupiter et Saturne, et les configuratio�s Impliquant ces planètes tiennent le devant de la
.scene. Mercure
donne des indications sur notre mtellect, sur la manière dont nous apprenons, et sur notre assurance ou notre manque de confiance dans nos capacités mentales. Mercure conce�e
, �n <?�tre
notre dextérité manuelle et notre habilete a utiliser les outils. Un carré Mercure-Saturne peut do!lfler un esprit plus lent que les autres, et c:_eux qw ont cette position se sentent donc peu surs de lew:s aptitudes mentales. lls ont l'imp�ession de devorr travailler terriblement dur pour farre leurs p;euves. Mercure en aspect difficile à Uranus peut rrusonner et penser différemment des autres enfants. Ceux qui ont cet aspect peuvent se sentir étrangers et ne pas savoir s'int�grer. U.n aspect Mercure-Neptm:te suggère un espnt, �osrm9ue de type cerveau. dr<?1t, peu à l'aise avec l education traditio�e�e qw exige une approche plus rationnelle �t �earr� de type cerveau gauche. La maison III mdt�u� eg��ment comment la personne vit sa scolante. SI � on Y trouve Jupiter, c'est gé�éraleme�t � ,domame �e vie bien vécu, où l'on n a pas d mqwet�des. Mrus Saturne en maison III suggère des sentrments de doute ou d'insuffisance et des problèmes d'intégration. Avec Pluton en ID, bien travailler à l'école et être considéré comme un individu intelligent de: vient presque une question de vie ou de J?Or::. « �· je travaille bien et réussis brillamment, Je VIvrai ; sinon je serai détruit. » Ce n'est natur�lle��n! P� le genre de pensée qui vous re�d tres a. 1 ruse a l'école. Comment être détendu s1 votre VI� est .e� jeu ? De son côté la maison VI concerne . 1 acquJSI· tion du savoir-faire, ainsi que l'apprentissage du travail en commun, et les planètes se trouvant dans
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cette maison seront probablement au premier plan à l'âge de l'école. Vou� vous demandez peut-être pourquoi j'associe Jupiter et Saturne à cet âge. Jupiter est concerné car c'est le m?���t où nous grandissons et élargissons nos possibilites. Nous voudrions ressembler à cert.ains héros et héroïnes que nous admirons. Jupiter e�t la carotte qui nous tire en avant, l 'envie de gran� et �e progresser. Quant à Saturne, je le lie �u frut que
,si,l. o� �ous encourage à grandir, c'est un�quement a 1 mteneur de certaines restrictions et lirrutes. Par son système éducatif, la société essaie de nous �ormer pour f�e d� nous de bons citoyens, pour onenter. nos asprrat10ns (Jupiter) vers des forme.s satur:mennesAacceptables. On nous pousse à grandir . e.t , a ac�rmtre notre créativité et notre producti':'Jt�, mrus en nous demandant de rester dans les lirmtes de ce qui est normal ou légitime sur le plan collectif (Saturne).
P�rti�ipant : �ette période va-t-elle être plus compliq?ee pour 1 enfant ayant un aspect difficile entre Jupiter et Saturne ?
Ho.ward : ?ui, cel� se peu.t bien. Son désir d'exploration et d exp�s10n (Jupiter) peut être entravé par Saturne. n est si conscient d'être jugé et surveillé (Sat�e) .qu:il, � peur de s'exprimer librement de maruere JUpitenenne. Un aspect difficile entre SaAturne et Uranus peut suggérer un dilemme du meme o��e. �s désirs extrêmement individualis�es e� creatif� d Uranu� peuvent être étouffés par le .esom de suivre une ligne de conduite plus traditionnelle.
cc A�e� Jup.iter-Saturne, le problème peut être aussi lu1 d avorr les yeux plus gros que le ventre. C'est
1 3 1
une période où l'enfant essaie d'égaler les adultes et il peut ne pas respecter les limites de son â��, _d_e s�m expérience et de sa taille. Cette forme d lnltiative exagérée peut être dangereuse car. 1 'enf�rlt va probablement échouer dans sa tentative, et il peut garder toute sa vie l 'impression d'être un raté, . ou continuer à l'âge adulte à faire de grands proJets irréalistes et voués d'avance à l'échec. Les individus ayant Saturne en carré à Jupiter ou Neptune sont souvent douloureusement conscients de la divergence entre ce qu'ils auraient aimé être et ce qu'ils sont.
L'ADOLESCENCE
n me reste très peu de temps pour vous présenter la phase de l'adolescence qui se situe entre dix/ douze ans et dix-neuf/vingt et un ans. Pendant cette péri�de, vous émergez du sein de la famille pour entrer dans la société, un peu comme une nouvelle naissance. Au cours de l'adolescence, toutes les étapes précédentes de croissance sont récapitulées et refont surface. Tout ce qui n'a pas été résolu au cours de la phase orale réapparaît. « Ce monde est-il un lieu sûr pour ma survie ? » Les sentiments et les patterns non résolus de la phase anale réapparaissent aussi. « V ais-je être. à la hauteur puissant et efficace, bon ou mauvaiS, face au mo�de ? » Et les problèmes œdipiens resurgissent de plus belle. « Comment vont se J?asser mes �elations ? V ais-je avoir du succès et attrrer ceux qm me plaisent ? » .
Une des choses les plus intéressantes que j'at
entendu dire sur ce passage difficile de l' adolescence, c'est qu'elle offre l 'opportunité de réparer ce
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qui s:est mal passé. dans l'enfance. Les mêmes problemes vont refarre surface : si votre mère ne vous a pas semblé_ sécurisante dans votre enfance vous ne vous sentirez pas en lieu sûr lorsque vou� vous aventur�rez dans Je monde au cours de J' adolescence. �aiS vous pourrez en revanche travailler plus �onsciemment sur ces sentiments et modifier certainS de vos patterns d'enfance. Un de vos professeurs peut r�mplacer votre mère pour vous p�rm�ttre de pro]�t�; _ce:taines de vos attentes negatives. U�� amitie mtime peut cicatriser VOS bless1:1r�s œdi�1ennes. Et en grandissant, vous allez acquenr certames techniques et compétences qui vous permettront de vous sentir plus efficace' face au monde que lorsque vous hurliez votre impuissance dans votre berceau.
La préoccupation essentielle de 1 'adolescent est la recherche de son identité. n passe des heures dev,ant l,a _glace à essayer de comprendre qui il est. II. s �xpe�ente sous différentes formes en jouant diff�rents r�les. Et la quête de son identité sexuelle deVIent temblement urgente. �n p�ut classer en gros les adolescents en quatre categones ou 1J1?es principaux 1 • Il y a tout d'abord le typ� conformLSte : ceux qui se marient générale��nt Jeunes sans remettre en question les valeurs et 1 �aux de leur famille ou de la société. Ils vivent la �erne chose que leurs parents. lls ont en général c
ans leur thème un fort accent Saturne ou Capri-orne. lls ne cherchent pas à affirmer leur indivi-
�;u�� :o.nceptions �ur les quatre types d'adolescents proviennent
Pastor:;e de c?nferences auxquelles j'ai assisté à la Wesrninster
galit sur oundatJOn à. Londr�s ( 1979-80), données par le Dr M. Mar
/ogy). la psycholog1e du developpement (Developmental Psycho-
133
dualité et ne connaissent pas la révolte de l' adoles
cence. Mais plus tard dans la vie, souvent vers la
quarantaine (à l'opposition d'Uranus à lui-même,
ou de Saturne à lui-même), ils se révolteront vio
lemment contre les contraintes et les conventions
qu'ils avaient auparavant acceptées. Autrement dit, leur révolte adolescente les rattrape vers le milieu
de leur vie. il y a ensuite le type idéaliste : ce sont des
adolescents taciturnes, romantiques et rêveurs.
Certains sont extrêmement moralistes et obsédés de
perfection. D'autres sont des révolutionnaires en
gagés dans des mouvements progressistes. ils ont
en général des thèmes fortement uraniens ou nep
tuniens, avec en prime une pointe de Mars ou de
Jupiter. ils découvrent la méditation transcendan
tale à dix-huit ans, et pensent qu'elle va leur per
mettre de changer le monde. Leur vision de la vie
est systématiquement à l'opposé de celle de leurs
parents. Si les parents se sont lancés à fond dans
l'alimentation biologique et le mouvement paci
fiste, l'adolescent idéaliste suivra le chemin in·
verse : « il faut être dur et agressif pour survivre
dans ce monde », et il deviendra punk ou autre
chose du même genre. Le troisième type d'adolescent est l ' hédoniste : il
passe son temps à la plage, fait du surf et a aban·
donné ses études. li peut également se droguer,
sniffer de la colle, et même pratiquer la prostitution
occasionnelle. il peut y avoir dans son thème de
fortes tendances Jupiter ou Neptune, ou peut-être
une fascination plutonienne pour ce qui est tabou et
décadent. On peut étiqueter le quatrième type d'adolescent
comme psychopathe. On y trouve les néo-nazis,
134
jeunesse du Front National en Angl skinheads, et tous les divers Hell's
e��rr=Îs quelques
Chacune de ces quatre and , g . ·
r�cherche d'une identité�Sur r: c�teg�nes est � la
uons astrologiques, j'ai remar ué P an e� c�n;ela
ayant des positions diffi il q que les mdiVIdus
1 1 adolescence des mome�t�str�n mru�on ni vivent à
tion associe la maison III à l'â u�atJ.sant�. La tradi
ans, et les planètes qui s' tr�e e sept a quatorze
renseigner sur l'initiation it le uvent �e��ent nous
de la personne concerné p�sage � 1 ag� adulte
minutieusement la maison � -examl?erru aussi
se passent ses rapports arno pour savorr comment
d'amour sont terriblement �eux, car le� �stoires
cence. La maison VIII eu un portantes a _1 adoles-
ti?n� sur l'attitude enverfla :e��:te;- t_:s u�forma
dec_nt les rapports sociaux avec 1 . mruson XI
amis, essentiels à cette époq d els �oupes et les
Pour co � 1 , ue e a vie.
cence, il fa��1!�� preocc�pations de l'adoles
progressions import���entivement les tr�sits et
ans et dix-sept/dix-huit an�enant entre dix/onze
Pluton pendant cette pé . d Ne per�ez pas de vue
type très proche de l'ad Ïo e, car c est un arché
tant qu, enfant et v o es�ence : vous mourez en
mythe de l'erù' ous renazssez en jeune adulte Le
Pl evement de Persépho 1 ·
uton est en analogie avec l' d 1 ne par e dieu
commence alor , a o escence. L'histoire
que l'on a 11 s que_Pers�pho�e est une petite fille
Printempt�� 1: ��fs��â' la Jeune vierge. C'est le
Elle s'amu . 1 e est couvert de fleurs se InnOcemment dans les prés ave�
1 . Pow· des , 1 . . ec arrcJssements co J ' · �ondaires se produisant duran mp ementam�s sur les progressions
•vrc de Nancy Anne Hast' t celte phase, JC vous recommande le
Remember (York Beach M��·sSecundar>: Progressions : Time to
· · amuel We1ser, 1984).
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diverses déesses vierges, et vit sous l'étreinte protectrice de sa mère. C'est alors que Pluton vient l'enlever, l'emmène aux Enfers, la viole et l'épouse. Ce qui se produit pendant l 'adolescence est du même ordre : nous sommes éjectés de l'innocence de l'enfance, souvent lors d'une aventure amoureuse ou d'une rencontre sexuelle, et des sentiments et émotions profondément souterrains remontent à la surface. L'adolescence n'est jamais une transition facile, mais si Pluton est impliqué dans une progression ou un transit important au cours de cette période, l'arrachement à l 'enfance peut s'accompagner d'un surcroît d'angoisse et de bouleversements.
Je vais illustrer tout cela en prenant le cas d'une femme dont le Soleil est à 1° du Scorpion et Pluton à 13° du Lion. En progression secondaire, le Soleil est en carré exact à Pluton à l'âge de douze ans. Sans même parler de cette progression, cet âge est de toute façon plutonien par les changements physiques frappants se produisant dans le corps à l'approche de la puberté. Or la fille en question a aussi une progression importante impliquant Pluton à la même époque. C'est comme si Pluton redoublait de force, et l 'intensité dramatique du changement est accentuée. Elle est en train de développer ses caractères sexuels secondaires, sa poitrine se développe, sa pilosité pubienne apparaît et ses règles vont commencer. Jusqu'à l'âge de dix ou onze ans, elle a peut-être encore pris des bains avec son père, mais tout change maintenant. Son père n'est plus aussi naturel avec elle qu'il en avait l'habitude : elle devient plus féminine, et il ressent de la gêne et de l'embarras. Elle peut assimiler ses désirs sexuels naissants avec perte d'intimité avec son père. Elle a l'u· no:ression
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qu�il lui arrive quelque chose de fâche . attrre que des désagréments Pl ux, qw ne lui
elle peut conserver un senf · us t�d d�s la vie,
culpabilité ou de malaise 5 un!nt � �certitude, de nature. ur e cote sexuel de sa
Lorsqu'un des parents de l ' f de son adolescence il va den �t meurt au début
rapidement assume; un rôle :�C::{ san
.� d?u�e trop mort de son père l 'ad oies
te. S � s agit de la père dans la famille' s· �ent va terur le rôle du
· I sa mere meurt l ' d 1 va la remplacer. Lorsque Sat ' a o escente ton font des transits un· port
urne, Uranus ou Plu-. ants ou se m�--: c par progression au début d l ' d 1 ruw.estent vidu peut avoir l'impression
ed'� o e�en�e, } '�di
fanee trop brutalement C e re c asse de 1 en
dépendance de l'enfan. omme le passage de la
l'adulte ne s 'est pas f. .�e aux re�ponsabilités de
ressentir plus tard le : pr��essivement, il peut
pour revivre cette transis?m un retour en arrière peut chercher à re'gr
tlon plus graduellement. n , esser vers cett .. c vecue ou ces envies adole . e ewance non qui n'a pas connu d'enf
scen�es Insatisfaites. Celui ver une répugnance à
anc� eureuse peut éproue.t vouloir rester enfant grandrr pour devenir adulte,
nmenter ce qu'il , pou; essayer encore d' expe'-n f. n a pas vecu aut également s ill · en opposition au Saturve er le transit de Saturne
1' � urne natal · a�e de quatorze ans. Le . , mtez:renant vers ques nous renseignent sU: mruson; �t Signes implitlves importantes de cett
!es expenences et tentaSaturne à lui-mê � epoque. L'opposition de les des phases ::� s.�ggere que les patterns diffici-nouveau être affr����s
�nteslde l'enfance vont de ans e monde et la société. Participant . Q . ue pensez-vous des enfants nés dans
137
les années soixante au moment de la conjonction Uranus-Pluton en Vierge ?
Howard : Vous soulevez un point intéressant, en rapport avec ce que l'on appelle les aspects de génération. Toute une génération née approximativement entre 1962 et 1968 a la conjonction Uranus-Pluton en Vierge et atteint maintenant sa majorité. Sur le plan historique, c'est une période d'accélération et de changement. Le monde a eu un coup de folie. L'Amérique est devenue « dingue »
après l'assassinat du Président Kennedy, puis ceux de Martin Luther King et Bobby Kennedy. Les enfants nés à cette époque sont arrivés dans un monde où les vieilles valeurs et mœurs étaient contestées et renversées, comme le décrit la conjonction Uranus-Pluton. C'était l'explosion des années soixante avec la liberté sexuelle et la révolte contre l'establishment. Les enfants ayant cette conjonction dans leur thème atteignent maintenant leur majorité. La Vierge est le signe du travail et des travailleurs. En Angleterre, ces gamins sortent de l'école pour chercher du travail dans un pays où sévit le chômage, où tout ce qui concerne le travail est en crise. Face à cette situation, de nouveaux systèmes sont mis au point pour améliorer les perspectives d'emploi de la jeunesse, comme le travail à temps partiel et la semaine de quatre jours. J'ai entendu parler de quelqu'un qui serait prêt à payer celui qui lui trouverait du travail. n s'agit certainement d'un revirement uranien des affaires Vierge. Certains se montrent très créatifs dans leur recherche d'emploi, et d'autres retournent leur rage, leur nihilisme et leur sentiment d'injustice (la conjonction Uranus-Pluton) contre la société. Le mouvement punk cherche à choquer par la ma·
138
Thème 11<' 1 : Mandy La dat .
w
'J;' s�uci de discréti�n. e de natssance est tenue secrète z theme a été calculé A · Urich, Suisse 1 l
par . strodtenst, Pos!{ach CH-8033 ' se on e systeme Placidus. , ,
139
ni ère d'habiller et de parer le corps, questions liées à la Vierge. Autrement dit, les punks
_ se se���t de
leur corps pour dire ce qu'ils pensent a la societe. Et d'autre part sur un plan pl� J?O�itif, on. note un intérêt croissant pour la sante, 1 alimentat1o� et les médecines alternatives, car la Vierge est le signe de la santé. , , Le temps passe très vite. Nous finissons en gene-ral à 17 heures 30, et il nous reste juste un moment pour présenter un thème au tablea� et �ettr� e� application ce dont nous avons parle auJourd hw. Quelqu'un veut-il proposer son thème ?
Voici le thème de Mandy. Voyons les progressions de la Lune dans l'enfance. A l'âge de trois mois, Mandy, votre Lune progressée est conjointe à Jupiter, donc �ous n'êt�? pas trop mal lotie. Vous contactez Jupiter par 1 mtermédiaire de votre mère, et de plus cela s� passe e� maison VII. J'ai l'impression que votre mere de�ait se sentir très bien et que sa relation avec votre pere marchait bien à cette époque.
Mandy : Je sais un peu ce qui s'est passé d'�près ce que ma mère m'a raconté. Elle s'es� manee avec mon père juste un an avant m� naissance, �t sa maternité lui a permis �e c<?nsolider �on m��g�. Elle était contente de rn avorr et sentait que c e
�tait
ce qu'il fallait faire. Elle était soulagée de s'etre mariée comme tout le monde.
Ho-\.vard : Donc au début vous vous sentiez bien avec elle. Mais à l'âge de six mois, votre Lune progressée est en carré à Pluton et commence un quinconce avec Neptune. Donc qu�lque chose change. L'accent n'est plus sur Jupiter, et v�:>Us découvrez Pluton et Neptune à travers votre mere.
140
savez-vous ce qui s'est passé lorsque vous aviez six rnois ? Quelque chose qui implique un bouleversement ou un changement ?
Mandy : Elle est retombée enceinte. Mon frère a à peu près un an et trois mois de moins que moi. Howard : Donc la Lune progressée arrive sur Plut?n et �otre �ère tombe enceinte. Vous n'avez que siX mm�, mais vous sentez un changement et cela vous fait peur. Pensez-vous qu'elle désirait vivre une nouvelle maternité aussi vite ?
Mandy : Non, je ne pense pas que cela lui ait fait plaisir. Elle m'a dit il n'y a pas longtemps : « Je ne comprends pas pourquoi tu te sens une enfant non désirée alors que tu as été la seule qui ait réellement été programmée. »
Howc:rd : La Lune est en carré à Pluton par progres�IOn, et elle e.st bouleversée d'être de nouveau encemte. Elle brOie du noir, peut-être même est-elle se�rètement furieuse, et vous le sentez. Les prerruers rapports avec votre mère démarrent bien avec Jupiter, puis rencontrent des difficultés avec Plut<?n. Al! début pleine d'espoir et de promesses, la relation debouche sur un sentiment de malaise et de menace. Cela vous rappelle-t-il quelque chose ? Mandy : Oui, c 'est vrai. Lorsque je débute une no.uvelle relation, tout me semble en général mer�eilleux. Puis je me mets très vite à penser : « Atten-Ion, ça va sûrement mal tourner. » !foPl'ard : Une Lune conjointe à Jupiter et en carré a uton : les sentiments commencent par être
141
expansifs et ouverts (Jupiter), mais ensuite un
élément de peur et de danger (Pluton) s'insinue.
Cette configuration nous suggère donc un pattern
ou une attente qu'il peut être utile d'étudier. Nous
en avons remonté la piste dans le passé en explo
rant la relation avec la mère. Et l'on peut égale
ment réfléchir à la manière dont il va réapparaître
dans les autres relations. C'est ce que j'entends par
étudier et comprendre un pattern. li est ensuite
possible de travailler d'une manière plus créative
avec les principes planétaires impliqués, mais nous
n'avons pas le temps de le faire maintenant.
Continuons néanmoins à regarder ce thème.
La Lune progressée est en carré à Pluton et en
quinconce à Neptune et Saturne du sixième au
dixième mois après votre naissance, alors que votre
mère se voit imposer une nouvelle grossesse. Vous
ne vous sentez plus aussi bien avec elle, et ses
problèmes personnels 1' empêchent peut-être de
bien s'occuper de vous. Puis, quand vous atteignez
l'âge d'un an environ, votre Lune progressée fait un
sextile à votre Mercure. Que se passe-t-il ? Un
déménagement ? Mercure indique parfois un dé-
ménagement.
Mandy : Oui, nous avons déménagé lorsque j'avais
un an.
Howard : Vous voyez, la simple étude de la Lune progressée peut nous révéler énormément de cho
ses. La Lune progressée en Taureau est en sextile à
Mercure en Poissons. Le sextile suggère que
déménagement a été bénéfique.
142
Mandy : Ma mère détestait l ' dr . , Elle a préféré celui où ·nous a
en Oit ou �e suis née. vons emmenagé.
Howard : La naissance de votre frère . alors que la Lune progressée est
, se produit
et en maison VIn C' . J?assee en Gemeaux
h . · est mteressant · 1 L c ange de signe et de maiso
• a une
mère sous un nouveau . our n et vous, voyez votre
n'est plus toute à vous Jdo
; Elle se dedouble, elle
partager avec votre frère. renavant, vous devez la
Mandy : Je suis en train de al ul Lorsque j'avais à peu , c c er quelque chose.
avons quitté 1, Angl pres quatre ans et demi nous
pense que ma Lun eterre po,ur l'Australie, ' et je
loin de mon V e progressee ne devait pas être
ranus en Cancer e . cette époque.
n maison IX vers
Howard : Oui, cela conc d b' . tenant de côté la Lune r
or e I�n. Laissons main-
ce que donne l'opposi�o�grJ�see. Je !ile demande
Neptune. Je vous ai dé'à , M�s a Saturne et
aspect comme d' � parle aujourd'hui de cet
avec l'impressionun
qu«ece
lntr� de contrôle » extérieur,
· a VIe est plus p ·
SOI, ou un sentiment d,. . wssante que
cité. Impwssance et d'ineffica-
Mandy : En 1959 al ., . . est tombée de
, ors que J �vais SIX ans, ma mère , nouveau encemte et d
, . sance a une « chose TI 1
, a onne naisà l'université E
». s �nt ,encore dans un bocal a été très dé
. n!e, est rentree a la maison malade et
Pleurait la m�rt d�e b���dan� qu�lqu�s années. Elle
anniversaire. ' qw etait ne le jour de son
143
Howard : Saturne passait alors dans votre maison
rn la maison des frères et sœurs, et cela corres
po�d à la mort de l'un d'entre eux et à la dépression
de votre mère.
Mandy : Au cours des années suivantes, rai dû
rn' occuper de mon frère et de ma sœur plus Jeunes,
à cause de la dépression de ma mère. ll me semble
que c'est ainsi que j'ai ressenti l'opposition de Mars
à Saturne et Neptune. On m'a confié mon frère et
ma sœur, et je n'ai jamais bien su comment m'y
prendre.
Howard : Oui, Saturne en transit traversait la
maison Ill des frères et sœurs à cette époque, et
c'est un domaine où vous avez rencontré des
difficultés. De plus, votre Saturne natal régi.t le
Capricorne où se trouve la cuspide de votr� mruson
III, ce qui donne encore une autre conne�on entre
Saturne et vos frères et sœurs. Votre sentunent de
pouvoir et vos capacités (Mars) sont opposés à
Saturne, qui à la naissance est lié à votr� mruson m.
Cela n'a pas dû être facile de se ":orr confier la
responsabilité de s'occuper de deux Je�es enfants
alors que vous n'aviez vous-même que SlX ans.
Mandy : J'ai toujours eu l'impression que les gens me croyaient susceptible de faire des choses avant que je ne sois réellement prête à les assumer.
Howard : Ce que vous venez de dire reflète � pattern dans votre vie lié à l'opposition de Mars a
Saturne et Neptune, et qui s'est révélé lorsque vous
avez dû vous occuper de vos jeunes frère et sœur.
J'ai bien peur qu'il ne nous faille maintenan�
conclure. Mais n'oubliez pas qu'en cherchant a
144
rnieux �,on:prendre certains de vos problèmes d'en
fance lies. a cet aspect, vous entreprenez un travail constructif sur vos sentiments d'inadaptation et sur vos peur� de. ne pas être prête ou à la hauteur face à vos
, oblig��10ns. Vous vous sentirez ainsi plus libre
de reconcilier les principes de Mars, Saturne et Neptune d'':ffie nouvelle manière. Le Soi suprême, quel que soit le nom que vous lui donnez ne vous dot.e yas d'un aspect ou d'un pattern just� pour le plrusrr de vous torturer.
J'espère que ce séminaire vous aura offert à tous quelques lignes directrices pour découvrir et mieux comprendre vos opinions sur la vie et vos patterns tels q�'ils apparaissent dans votre thème. n vous appartient dorénavant de travailler à en modifier ou chan�er certains, ��tant que faire se peut. Il est cert�m qu� le passe mfluence votre manière de voir la
. vie, m.rus votre avenir dépend de ce que vous
frutes maintenant.
DEUXIÈME PARTIE
LE MARIAGE PARENTAL DANS LE THÈME DE NAISSANCE
par Liz Greene
Les parents sont des patterns.
Thomas Fuller
ARRIÈRE-PLAN ARCHÉTYPIQUE ET IMPUCATIONS PSYCHOLOGIQUES
Nous allons aborder dans ce séminaire le thème du mariage parental tel qu'il apparaît dans l'horoscope, ainsi que ses implications dans les relations interpersonnelles. Le mariage parental n'existe pas seulement dans la vie réelle, il est aussi une image archétypique, et c'est cette dimension que j'aimerais examiner tout d'abord. Le pouvoir du mariage des parents sur la psyché de l'enfant, puis sur les patterns relationnels ultérieurs de l'enfant devenu adulte, provient en grande partie de cette dimension archétypique, car les parents réels sont les canaux ou les supports des parents archétypiques. Ds sont pour 1 'enfant la Mère du Monde et le Père du Monde, et ne deviennent des personnes normales que plus tard dans la vie, si tout se passe bien (et encore pas toujours). Une image archétypique décrit un pattern ou une prédisposition envers un genre particulier d'expression instinctuelle, une expérience de la vie commune à tous les êtres humains. La psyché humaine expérimente ces pulsions instinctuelles comme compulsives, et donc comme numineuses 1 , car elles surgissent de niveaux que nous ne pouvons ni comprendre ni contrôler. Pour exprimer la puissance des instincts, elle formule des images spontanées, comme les dieux et les déesses de la mythologie, qui sont des
(IN. Terme jungien qualifiant une expérience qui évoque le divin . . d.T.)
149
autoportraits psychiques de patterns fondamen-taux de développement. , , .
Nous faisons tous, par exemple, l e�pen�nce de la puberté, qui est un c:arrefour biologique et psychologique essentiel, ou. 1� nat�e sexuelle d� l'individu commence à se differencier. La puberte s'accompagne de profonds. �hangeme11;ts �ur tous les plans, émotionnel, spmtuel, aussi bien q�e physiologique. ll est CO�ant,. J?Ot�ent, d� .vOir un adolescent devenir tres religieux a c�tte P.en?C!e de la vie et montrer un profond et brûlant mter�t pour les questions spirituelles. Dans. la myt�ologie et les contes de fées, la transformation de 1 e?fant en adulte sexuellement �é:en�ié. est figuree de nombreuses manières, mrus il s agit presqu� ��ujours d'un rite de passage, d'un processus d lilltiation. Le thème du « mariage avec la �ort »� par exemple se retrouve dans le mY,the d Hades �t Perséph�ne et dans l'histoire d'�ros et P�y��e, comme une image du passage de 1 enfanc� a 1, age adulte, et de l'unité psychique. avec la m�re a tJ? état de séparation et de conscience de s�1. Persephone est une jeune vierge vivant en sym�10se av�c sa mère sans avoir été touchée p� .la VI�. Hades l'enlève et l'entraîne aux Enfers, ou il ia VIole et la pénètre sexuellement , ce qui la transfor�e d�s sa nature essentielle. Elle ne pourra plus Jamais retrouver l'innocence de son état antérieur. Dans !e mythe d'Éros et de Psyché, Psyché est condamnee à mort et enlevée par son futur ép<?ux, le .�eu É:os, qu'elle n'a pas le droit �e voir. Mrus a�ssltot qu �Ile voit son visage, elle n est pl� la. meme, et ?Ien qu'ils soient unis à la fin de 1 �storre comx;ne, ils le sont au début, leur union est d un genre different, et Psyché s'est transformée.
Ces images d'initiation semblent
ISO
aux c�ange�ents physiologiques et émotionnels se prodwsant a la puberté. Mais le même pattern de changement, pénétration, transformation et renouvellement _Peut également décrire des événements psychologtq!Jes survenant à d'autres périodes critiques de la VIe. Autr�m.ent di.t. si l 'image mythologique est. une desc:nption VIvante de l'expérience pubertarre, celle-ct est elle-même une image d'autres étapes de la vie où s'opère un mouvement vers une conscience plus profonde ou plus large. Lorsque nous ét�dions la !lature du mariage pa:ental dans le,.theme de nrussance, il s'agit du mem� genre d rrnage archétypique. Le couple f<;>rme �ar les parents est un symbole de la source de vie, le heu de notre commencement. n représente les Parents du Monde, dont l'accouplement dans la mythologie symbolise le commencement du �o�de. Dans 1� !11ytho!ogie grecque, par exemple, 1 !-lmvers �st cree par 1 accouplement d'Uranus, le dieu du Ciel, et de Gaïa, la déesse de la Terre. De cette union naît le. cosmos manifesté qui, d'un point �e vue_ psychologique, est en fait l 'individu séparé, I!lc�rne dans une forme physique. J'émerge de 1 uruon de mes parents, moi, mon monde mon �orps :ffianif�té. Cette union des parents co�porte a la fOis un ruveau personnel et un niveau universel La source de 1 'être demeure un profond mystèr� dont. le noyau est numineux, en dépit des progrès de 1� SCI�nce .dans le domaine du développement de la �e ,bi?Iogtque. Depuis des millénaires, la question � D ou venons-_nous ? » a constellé, depuis les propondeurs de l'mconscient, l'image du couple des arents du Monde. Ce thème change d'apparence selon les différen!es cultures, qui vont accentuer certams éléments et llltroduire des variantes de détail. Dans les civilisa-
1 5 1
tions méditerranéennes antiques, essentiellement
fondées sur l'agriculture, le créateur originel, l'Un,
est féminin. Ce peut être la mer, la terre, le Chaos,
la Nuit Mère ou le Grand Abysse. Ces représenta
tions décrivent une divinité féminine se fécondant
elle-même, si bien que le couple des Parents du
Monde demeure dans un cadre féminin . La déesse
possède un phallus et peut donc inséminer sa
propre matrice. Ou elle s'accouple avec un serpent
qu'elle a elle-même créé, ce qui revient au même,
mais semble plus décent. Dans les mythes du nord
de l'Europe ayant vu le jour dans des cultures
nomades, reposant sur l 'élevage du bétail et des
chevaux et non sur les récoltes, c'est une divinité
masculine, incluant le réceptacle féminin, qui est à
l'origine du processus de la création du monde.
C'est également le cas de notre mythologie judée
chrétienne issue elle aussi d'une culture nomade.
Au commencement était Dieu, et l'esprit de Dieu
planait à la surface des eaux. Les eaux féminines
fécondées par l'esprit divin sont d'abord créées par
Dieu et se trouvent ainsi incluses dans un cadre
masculin. De cette fécondation émerge l'œuvre de
la Création. L'étude des mythes correspondant aux différen-
tes cultures nous montre que l'accentuation varie
selon l'orientation particulière de chacune, et selon
la force de la nature ou l'instinct valorisé. Mais le
thème reste fondamentalement le même. Les Pa
rents du Monde représentent la source de la créa
tion, et la chose créée est « moi ». Tout cela semble
bien évidemment ridicule à l'esprit rationnel, car
nous avons maintenant une connaissance suffisante
des processus de fécondation et de naissance pour
rendre superflue l 'idée qu'Eurynome s'est accou·
plée avec un serpent. Nous disposons de
152
sortes de théories impressio tion physique de l'univers n'�
ante� sm: la �orma-
Ie Père Ciel et la Mère T yant ;,en a V�>lr avec
images primordiales sont toen:e. eél?ffioms, ces
1,. · · UJOurs VIvantes d mconsc1ent, mchangées et t , , 11
ans
montrent fréquemment no r�s ree es, comme le
plan magico-mythique que l�e�ves, et �·.est sur ce
parents, avant que l'ego individ anf expe�ente ses
conscience ne se forment U ��b <?U le Siege de la
prendre intellectuellement. n e e !'le peut corn
pénis dans le vagin de sa �ue son pere a mis son
l'un a fécondé l'ovule de rr.er�, et �ue le sperme de
parents sont des dieux tau /e . . our le bébé, les
sépare pas encore. lls sont l'�u -ywssants, q.u.'il ne les aspects masculin et fé . .n. d
a �ou�c� �ngmelle, vient d'émerger. lis sont
r;;mm . e a �IVIruté dont il
divins, car la vie et la mort âne mve�tis de pouvoirs
leurs mains. li me semble u noymsson sont entre
à comprendre · , que c� a peut nous aider
dique »
du manl?agour
e qum 1 e
alffet Irrésistible et « fa ti-
. parent sur l'' d' 'd vient pas seulement d
, m lVI u ne pro-
horrible et destructeur u caractere co�plètement
leux, de ses propres ar�n ou. au COJ_ltrarre merveil
est le modèle de la tre'at'ts . le
llma.z:age des parents
Ion e e-meme. , L'univers ne peut exister ,
regne entre le Ciel et la Terr sans q�e ! .harmonie
que l'existence de l ' f â'-ce qui reVIent à dire
entre ses parents s· fn �t epend de l'harmonie
résaccord, la créati��spe�er:;s du �on�e sont en
ant ressent une énorme .� �e aneantie, et l'en-
l�ge spectre entre « l'h anxJe!e. Certes il existe un
me » et l'. armorue » et « la disharmo
entr� les p��� J'arftite d d'un équilibre sublim�
chez des parents h� �n e n� se retrouve jamais rnous à l 'intérieur d
mams . . c est pourquoi les re-u mariage parental ont des
153
répercussions si profondes sur le jeune enfant et
plus tard sur la psyché de l'adulte. Cela va beau
coup plus loin qu'un divorce éventuel entre le père
et la mère qui se disputent la maison, le lave-vais
selle, et l'abonnement au Reader's Digest. Le cou
ple des Parents du Monde, l'Ouroboros d'où vient
la Création, se brise en deux, et tout ce qu'il
contient de vivant ne peut que succomber. Naturel
lement aucun couple de parents ne connaît l'har
monie parfaite, sauf dans les romans de Barbara
Cartland. La vie de chaque enfant implique fatale
ment un certain degré d'anxiété et l'expérience de
la séparation, car il ne peut exister de foyer où les
parents ne fassent qu'un, comme les Parents du
Monde dans la mythologie. Mais, dans la tête de
l'enfant, ils ne font qu'un, ou devraient ne faire
qu'un, et les prenùers soupçons qu'il pourrait en
être autrement correspondent à un processus natu
rel d'éveil de l'anxiété, grâce auquel l'ego de l'en
fant commence à émerger, capable de se tirer
d'affaire avec ses propres moyens de survie. Ou du
moins il est à espérer que cela se passe ainsi, car si
le mariage parental réel est vraiment épouvantable,
l'individu s'accrochera souvent, même à l'âge
adulte, au fantasme des Parents du Monde parfaits,
poursuivant cette image plus tard dans ses propres
relations. Entre l'image archétypique de l'union des Pa-
rents du Monde et la réalité terrestre de deux
personnes qui vont leur chemin tant bien que mal
en faisant de leur nùeux, il y a fatalement un écart.
C'est pourquoi il n'existe personne qui n'ait expé·
rimenté quelques difficultés concernant le mariage
parental. Tout mariage parental comporte ses fêlu·
res et ses fissures. Ce n'est pas sur l'éventualité des
problèmes, mais sur leur nature qu'il ·
154
selon moi, de nous interroger . . du pattern, présent à la naiss�
en particulier au vu
l'astrologie. C'est un peu analo ce, 'lue nous révèle
Jung à propos des corn lex . gue a a �emarque de
de savoir si l'on a des c�mp��;: quest10nt'est pas
en a ; mieux vaut s'intéresse � car tout e monde
complexes, et chercher à corn� a 1� nature de ces
l'individu et comment ils se ma�6n e ce qu'en fait
L'union des Parents du M estent d�s �a vie.
l'univers ne sont pas des éve'none
de et ��li ,creatiOn de
t ' l ' L' ments es au tem e a espace. expression « n était � . . ps
entendre que les Parents du M d �e. OIS » lrusse
sablement dans l'rn· . on e s urussent inlas-
conscient ce q · st ce que décrit la théologie D .' � e proche de
�ent sa cr�ation à chaqu� i�=�;e:ft c�ntinuelle
dit pas : « Tiens, tiens, ils ont fait 1'. n e ant ne �e
avant ma naissance. » Les p �our neuf mo1s
tent constamment la . ar:nts , u Monde enfan
la vie de l'enfant L'" VIe, recree�t a.chaque instant
réalité des parents p;
s�� arc�etyPique précède la
tive qui permet à Jung d'� c est c�tte perspec
pas une feuille blanche o ,
1er que 1 enfant n, est
écrire n'importe quoi U u �s parents peuvent
parental préexiste dan i ne �age du mariage l'apport de l'astrolo
. s a rsych� ?u nouveau-né, et rable, car elle a mo�� �n a m�rere a �té incompa
est une ima e . .e que, Sl e manage parental
indi "d g l! pnon chez tout le monde h
VI u perçOit diffé , c aque
couple réel des p re�ent et sélectivement le
facettes du masc�e��s d t' M?�de. Les diverses
dans sa ps ch 1 ·
u emmm se manifestent Monde ex�ct
o ogie comme le Père et la Mère du collectif d
erent comme elles le font sur un plan
l' expérien:S des myt?es des différentes cultures. rente pour ch
u manage �arental est ainsi diffé
naissance est ;.cun, de men:e 9ue le thème de pattern particulier à chaque indi-
155
vidu. Le fait que les vrais parents semblent souvent
se comporter selon ce modèle a priori, et possèdent
eux-mêmes des thèmes constituant de superbes
supports pour les projections de l'enfant, reste un
mystère incompréhensible. Cette diversité de l'image archétypique fonda-
mentale du mariage parental est fascinante à explo
rer, car elle semble en rapport avec les différents
patterns relationnels apparaissant ultérieurement
dans la vie. À un niveau encore plus profond, le
couple des Parents du Monde et la création de
l'univers sont également des images du processus
créatif à l'intérieur de l'individu, constellées lors de
toute activité créatrice. Ainsi la Mère et le Père du
Monde ne sont pas seulement des images projetées
sur nos parents. lls sont aussi la Mère et le Père à
l'intérieur de nous, le contenant corporel et l'insé
minateur spirituel, dont l'union crée toutes les
formes d'expression de notre propre individualité.
C'est ce que nous appelons « être créatif • . D'autre
part l'unité intérieure d'un individu est profondé
ment influencée par l'image du mariage parental,
car dans sa psyché, les opposés vont s'aligner sur le
même axe que celui des parents. La mère et le père
intérieurs vont se traiter l'un l'autre selon le même
pattern présidant à l'expérience du mariage paren
tal. C'est pourquoi nous ne pouvons espérer inté
grer nos multiples clivages internes qu'en affron
tant ce dilemme du mariage parental. Cela peut expliquer pourquoi nos parents nous
apparaissent si souvent en rêve. Lorsqu'on travaille
en profondeur sur ce problème des scissions dans
psyché, on voit fréquemment se présenter en
l'image de ses parents au lit, leur chambre, ou au
chose du même genre. C'est même généralement
première fois que l'on pense consciemment à
156
parents au lit. Cette difficult , à imaginer délibe' ,
e que nous avons tous . rement nos par t .
frure l'amour mérite réfle . C 1 en s en tram de
général vaguement em�on. e a nous semble en
Est-ce qu'un jour ils ont arr�ant ou comique.
justifier en trouvant toutes vraunen�. · ·? On peut se
delies expliquant cette gA soll
rtes d excuses superfi-
d,. . ene. nous sembl d'ffi il
Imaginer nos parents dé h bill, e 1 c e
avec passion, peut-être pa:c: q .�s, ou se caressant
ou pour toute autre raison u s son� trop. vie�,
renacle, et notre rire emb .
,Notre rmagmatlon
C'est, à mon avis parce arrasse cache autre chose.
tabou, un mystè�e sac �ue �ous touchons là un
permis de voir : l'acte d�e c q
u � ne �ous est pas
cet�e. image suggère souve�atio�. C est pourquoi
guenson est à 1 • œuvre d qu un processus de
apparaît dans nos rêves oans la fsyché lorsqu'elle
première fois. Si les are u nos antasmes pour la
création devient im�oss�f ne peuvent s'unir, toute
gagner par la dépressio� �· et �ous nous laissons
Mais si notre ima ·n . ' oupes de nous-mêmes.
sexuelle de nos p� atwn peu� concevoir l'union
produit cette image :��: ou SI notre inconscient
qu_elque sorte avec la eve, cela no�s �onnecte en
creativité s'éveille. source de la creatiOn, et notre
��rticipant : Qu'entende - . 1 mconscient ? Comment
z vo�- =
�ar clivages dans
thème ? se mi:Uillestent-ils dans un
[.-iz : Par clivage, j'entends . msoluble entre deux
un conflit apparemment
pxemple entre l'intellec:'!if�tsse d�· soi-même, par
espnt et le corps 0 , n unents. Ou entre autres, et des él�s d
� ����e l amcfur et le besoin des penchants destructe
::Je et , agressivité ou des urs. ous avons tous en nous
157
ce genre de conflits, inclus dans le . pattern de
chaque thème de naissance. Mai� certains �emblent
capables de les accepter et de. �
vre consc1e�ent
les deux extrémités de la polante, alors que d autres
ne peuvent vivre qu'en optant pour l'une des deux
et en se dissociant de l'autr�. , . .
On peut déceler ces conflits en etu�an� .certains
facteurs du thème, et notamment 1 �quilibre des
éléments. Lorsqu'un élément particulier est sura�
centué ou sous-accentué, .il y a , général�ment .c�
vage. Un individu ayant hwt planetes �n s1g�es d � et aucune en eau va évidemment s 1dentifi�r tre�
fortement avec le côté rationnel de �� psyche, et il
aura de gros problèmes pour accueillir et accepter
ses sentiments. Un autre ayant la plupart de �es
planètes en terre, et �quement. Pluton en �1on
pour représenter le feu, VIvra un clivage ent�e d, une
part les sens et le monde physique, ce derruer etant
le côté de sa psyché auquel il s'identifie, �t d'�';ltre
part le royaume de l'imagination et de .l'mtwtlOn.
C'est l'une des manières de déceler les clivages dans
un thème. h' On peut également trouver dans � t
. �me un
leitmotiv suggéré non seulement par l eq�?re des
éléments mais aussi par les aspects et pos1t10�S en
maison. On considère qu'un motif est �ox;unant
lorsqu'il apparaît plusieurs fois de façon different�.
Prenons l'exemple d'une personne �yant son Sole.il
en Verseau trigone à Uranus en G�meaux, ta_n.dis
que Vénus est aussi en Verseau mais en �ppos1t10n
à Pluton et en carré à une Lune en Scol1?10n. Nous
pouvons immédiatement déceler un clivage,, u
;te
opposition visible entre deux. !endan�es suggeree�
par le thème de diver�es m�eres. C est comme Sl:
l'on avait dans la meme p1ece deux
antithétiques par leurs motivations et leur compor·
158
tement. D'une part le côté air, mental et rationnel est accentué, et il donn� une vision de la vie impersonn�lle, accordant moms de valeur aux réactions émo�o�elles �t
,sentimentales individuelles qu'à
une . ethiqu<: generale . et ? des préceptes de vie �ppli�ables a
, tous. Mais d autre part, le côté eau,
emotionnel, egalement très fort, dénote non seulement beaucoup de sensibilité et d'intensité mais sous-entend aussi un système de valeurs très personnel plaçant les besoins particuliers de l'individu au-dessus de l'intérêt collectif. Nous savons que le Soleil symbolise entre autres le pôle masculin de la pers�nnalité. � �st �n étroite relation avec l'héritage du pere, prermere mcarnation de ce pôle masculin rencontree dans le monde extérieur. La Lune en revan�he, sym�olise le pôle féminin et se trouve associee � la mere, première expérience de ce pôle rencontree dans le monde extérieur. L'exemple astrol�gi9ue que je viens de citer peut être étudié sous �erents an�es, mais si nous y cherchons un portrait psychologique de l'individu, il est essentiel de C?mpren�e q�e ce genre de configuration suggere un clivage, mtervenant également entre les parents, et donc entre les Parents du Monde.
�ersolli!e n'est exempt de clivages. Même un theme tres harm
�:miell?', n� présentant pratique
m:nt aucun conflit, va rmpliquer un clivage du fait meme de son harmonie, car il lui manquera fatalement quelque chose s'il est si mélodieux. C'est l'un des paradoxes du grand trigone, auquel la tradition attnbue chance et bonheur, et qui pourtant sur le flan psychologique, implique toujours l'ac�entua
�on d'un .élément et donc la carence d'un autre.
h es c�mflits, semble�t être inhérents à la nature
t �ain�. L astrologie nous permet de les localiser res rapidement. Dans un thème, ces clivages repré-
159
sentent non seulement nos propres contradictions, mais aussi nos parents, que nous ressentons comme des pôles opposés correspondant a� fon�emen� masculin et féminin en nous. Celw qw a hwt planètes en air et rien en eau va prob�bl�ment expérimenter l'un de ses parents comme arr, 1 autre étant la pauvre eau négligée. Ces élé!'lle�ts opposé�, réflexion contre passion, sont archetyp1ques, mats nous allons commencer par les percevoir chez nos parents comme un conflit d'aspirations humaines. On peut se demander si n�s I?arents ,correspondent effectivement à la descnptlon qu en fatt notre thème mais il nous est impossible de sortir de , ' '
nous-mêmes pour le voir. Notre pere ou notre mere ne sont évidemment pas uniquement composés d'air ou d'eau même si, pour un observateur extérieur ils se�blent réellement posséder les caractéristiques de ces deux éléments. Quoi qu'il en soit, ils sont en général d'excellents supports nous permettant de vivre ce qui, au fond, nous appar-��. .
Les scénarios parentaux accompagnant ces di: vages sont eux aussi tr�s arc�étypiques,. c�Illll?e s,I les scripts avaient éte secretement distnbues a l'avance. Pour poursuivre l'exemple de la personne air n'ayant pas d'eau, l'un des parents, généralement le père si le Soleil est en air, joue le rôle de l'individu froid détaché, insensible, qui vit dans sa tête et ne peut exprimer la chaleur du sentiment. L'autre, généralement la mère si la Lune est en. eau ou fortement aspectée par Neptune ou Pluton, JO�e le rôle du parent hypersensible, insatiable et.frustr�, ignoré et négligé, perpétuellement meurtn, .b�uillant de colère rentrée, mais apparemment V1Ct1me et d'une patience à toute épreuve, et en génér� rejeté par son partenaire. J'exagère, bien sûr, mros
160
les ex.emples ne manquent pas. On peut évidemment mverser ce tableau si 1 'on trouve huit planètes en eau et. rien en air e� penser que l'un des parents est �ectivement d�mmateur, possessif, puissant et maruJ?ulat�ur, tandis que l'autre est faible, absent distrait et mcapable. Voilà le principe. '
D s'agit en réalité d'une dynamique interne à l'œuvre _dans l'individu. Le côté air écrase le côté eau, en etouff�t les réa�tions émotionnelles spontanees, et le cote eau, furieux et frustré, se venge en acca�lant la p�rsonne d'humeurs négatives et dépressives. Mats cette dynamique intérieure est di�ficile à A�aîtriser. Parfois l'image inverse apparrut : le cote eau écrase le côté air en faisant un drame de tout et en dépréciant les efforts de l'intellee� pour se J?Ontrer objectif et prendre en considé�atiOI?- le po�t de vue d'autrui. De plus en plus unpu:ssant et !�efficace, le côté air se venge par des p;�ees obsess10�e�es négatives. Nous sommes generalement possedes par l'un et inconscients de l'autre� et cette attitude se reflète dans notre tendance a prendre le parti d'un parent contre l'autre. Lorsque nous parlons de notre enfance, à moins de �ou� montr;r particulièrement respectueux et eqwtables, 1 un va paraître gentil et l'autre méc?ant: �os parents constituent le premier champ d ex�nence de nos conflits, et à l'inverse ces conflits dominent notre image du mariage parental En règle générale, l'intérieur et l'extérieur sont 1� reflet l'un de l'autre. Si le comportement des Parents corresl?ond bien à cette image, c'est parce '\ue . les temperaments opposés ont tendance à s �ttt;er .mutuellement et se marier. Le clivage archet�Ique n'a pas encore été intégré, et on I>J�ratt probablement en remonter la piste sur P USieurs générations. La personne ayant ce clivage
16 1
thème doit donc essayer d'en dégager dans son , . quelque chose de creatif.
Les gens décriv,ent . souver�e�s c&.���:k�� manière très archetypique. , fr . d il ne nous , 't elqu'un de tres 01 , père etru qu d'affection » et on trouvera montrait P� beaucoup
. onction S�leil-Saturne ou dans son theme une con]
Uranus en maison IV. un carré Soleil-Uran�,
e�� . « Ma mère était très Un autre vous expliq� .
le tem s et mon père dépressive, �lld pl��ai�:��t
par le �êpris. » Et on se contentait e. a �
Lune-Neptune, un carré trouve une conJon�on
e en Poissons opposée à Lune-Pluton, une un enre TI est difficile Jupiter, ou quelque c�os���:e
g ce que l'on vous
de savoir d�s que e ai Chaque fois que j'ai
raconte est obJeCtiVemen� vril �·a semblé que leur
pu rencontrer les paren ' 1 à ce qui m'avait été comportement �orr!spond�lait plus évident chez décri�, même ;1 c;.:u:�� et même si leur propre certruns que, c .ez , ,
tentialités sur le plan thème suggerai� d autr;!�ent plus l'ego et la relationnel. Mais. app
t faibles plus le comporteconscience de sm son
l . d�miner par l'inconsment a tend.ance à se ai,sser
s Sans doute n'y a-t-il dent c?llectif e�. sedi
� ;che�yp:rt entière, en particu ... que tres peu d m Vl us a P , , d t ù le lier chez les générations prece en .es, ;rsonnelle
. al était contraignant et l'expressiOn . socl . ,. e archétypique du mmage restremte. L unag
dr ssession non seulement tal semble pren e. P0 La ��·�""'r' l'enfant, mais aus�l des parents.
ue nous entre une projec�IOJ:?- et 1� s�;?ruadon o .... ��.,. ... ,"' choisissons est tres etrang ·
· , mais nous est presque �oujour�t �:;���::�ment �u,u.-.. .... -donnons une mterpre a
162
En fait, au lieu de se demander à longueur de temps si l'image du mariage parental décrite par le thème est dans la réalité objectivement « vraie », il me semble plus créatif de réfléchir à ce qu'elle peut nous apprendre sur nous-mêmes.
L'image subjective du mariage parental est teniblement importante sur le plan intérieur, qu'elle soit confirmée ou non par les circonstances objectives. Elle correspond à la manière dont les pôles opposés de la personne se traitent mutuellement. L'exemple de nos parents nous est très utile, car si dans notre thème apparaît un clivage, vécu par nos parents dans leur mariage de manière destructrice, nous ne savons alors comment nous en sortir, car il nous manque un modèle. Nous avons souvent l'impression de ne pouvoir résoudre ce que nos parents n'ont pas non plus résolu, quelles que soient notre révolte ou notre conviction consciente du contraire. S'il ne règne aucune harmonie entre les Parents du Monde, nous grandissons avec la conviction que ces conflits ne peuvent déboucher que sur l'échec et la souffrance. Cette impression s'accompagne d'un sentiment d'accablement et de profond désespoir, parfois masqué par de très bonnes défenses. Les gens évitent souvent la relation, lorsque le mariage parental ne leur a montré que le côté destructeur du conflit. Nos conflits intérieurs présentent une dimension très créative, mais un mauvais mariage parental nous prive du bon départ qui nous aiderait à en prendre conscience. L'individu peut alors faire absolument n:�mporte quoi pour éviter de tomber dans le même Piege que ses parents. ll a peur de devoir expéri�enter cette souffrance qui lui semble écrasante et ��supportable du fait qu'il n'entrevoit aucune solution. ll peut compenser en se dissociant ou s'enfuir
163
dans ün monde imaginaire pour é�ter cet, en�oit irrespirable où il a observé un conflit archeo/Pique insoluble. TI peut en arriver à nier �e� sentiments, par peur de ressem?ler a� parent qw n � co?Du que la frustration, ou s'mterdire toute unagmauon, �I le parent ayant choisi cette voie n'a P� e� VIyt� décemment et a connu l'échec. PourquOI swvrrut-il un chemin conduisant à une telle souffrance ?
Les clivages suggérés par un thème peuvent n.�us permettre individuellement de trouver une mru:uere unique, féconde et authentique .de no�s exp,nm�r dans la vie, pourvu qu'une �elauon pwsse s etablir entre les pôles opposés. Mrus les gens ,sont so�vent si intimement persuadés que le probleme �s� J?Soluble qu'ils étouffent leurs propres potentialites et inhibent d'importants aspects d'eux-mêmes. Plus grande est l'impression de conflit entre le� parents, plus fort sera vraisemblable�en� 1� �enttmen� de désespoir sur ses propres conflits mtene:rrs. Je tiens à souligner l'importance du, mot «. sentrment »,, car il s'agit d'un sentiment de desesporr plus que d une réalité. Mais il ne suffit pas de se le dire pour en être convaincu.
TI semble que le nombre des scénarios parentaux potentiels soit limité, tout comme le nombr� des planètes. Cela va beaucoup troubler ceux qw. sont persuadés que leur pattern parental �st uruqu�. Evidemment les circonstances sont touJours differentes, de même que les aptitudes de l'indiyid� face à la situation. Mais les patterns archetypiques peuvent se ranger en groupes distin�ts. Lo�sque l'on considère « ce qui s'est mal passe », car il Y a toujours quelque chose qui s'e�t :0� passé, l'un des parents a général�m�?t do�e ! aut;e dans UJ?e sphère de vie particuliere. SI la mere s est mont�ee plus puissante que le père, les images constellees
164
vont être celles de la femme dévorante et avide, et de l'homme impuissant et émasculé. Le sentiment subjectif d'une forte puissance de la mère se reflète alors dans le thème avec une maison X accentuée par le Soleil ou Pluton au Milieu du Ciel ; ou par de nombreuses. planètes en Cancer, signe prédisposé par sa conscience matriarcale à voir la mère comme la Grande Mère. Si la force de la mère basée sur sa , 1 competence et sa bonne organisation matérielle semble associée à la terre, les indicateurs seront alors souvent Saturne ou Mars, ou une Lune en signe de terre fortement aspectée par Saturne ou Mars. Son pouvoir peut également s'exercer sur le plan affectif, en raison de sa forte personnalité, ou par une .manipulati�n culpabilisante. Les martyrs sont temblement pwssants. lls tiennent leur entourage en esclavage, car il est insupportable de faire du mal à celui qui souffre déjà tant. On trouve alors fréquemment Neptune ou Pluton en maison X ou Jupiter accentuant sa dimension Poissons, o� la Lune dans un signe d'eau en fort aspect avec Neptune, Pluton ou Jupiter. La mère peut aussi affirmer sa force sur le plan intellectuel, ce qui est beaucoup plus courant qu'on ne le croit. J'ai souvent entendu des gens me raconter que leur mère était cultivée et avait un diplôme universitaire, alors que leur père était un ouvrier sans instruction. Les facteurs astrologiques mis en valeur sont dans ce cas Mercure ou parfois Uranus en maison X ou une Lune en signe d'air. La mère est alors très à Î 'aise en SOciété, extravertie, entourée de nombreux amis et e_lle. sait attirer les gens à elle, alors que le père est t�de et rés�rv�, ou maladroit et gauche sur le plan V'ctal. Les mdicateurs de la mère peuvent être enus ou la Lune en X, ou la Lune en Balance Verseau, Gémeaux ou Sagittaire. La mère peut
165
exercer sa domination sur le plan spirituel, et devenir une figure typiquement neptunienne, se tenant en quelque sorte plus près de Dieu.
Participant : Pouvez-vous nous expliquer ce que vous entendez par un indicateur ? S'agit-il toujours d'une planète en maison X ?
Liz : Oui, la plupart du temps. J'essaierai d'y revenir plus en détail ultérieurement. Mais il semble bien que les planètes en maison X et le signe du Milieu du Ciel décrivent les composantes essentielles de l'image de la mère, et donc de la Mère du Monde. n faut aussi prendre en considération le signe de la Lune, la maison où elle se trouve et les aspects qu'elle forme avec les autres planètes. n
faut tenir compte de tous ces facteurs, et il est parfois compliqué d'en faire la synthèse, car il arrive souvent que les informations soient contradictoires. Mais j'essaierai d'illustrer tout cela avec les exemples des thèmes que nous étudierons tout à l'heure.
À ce propos, je ne voudrais pas que vous abordiez ces indicateurs astrologiques de manière trop rigide, car ils ne sont que des suggestions et non des règles. Une simple indication dans un thème ne signifie pas automatiquement qu'une situation particulière soit une dominante dans la psyché. n
faut que l'information se répète pour que l'on puisse la considérer ainsi. Tout cela va vous donner une idée des divers types de pouvoir exercés par la mère dans le mariage parental, que notre esprit appréhende sous forme d'opposés. C'est ainsi que
la psyché humaine semble percevoir les choses. Si
la mère est hypersensible, le père apparaîtra déta· ché et indifférent, vivant dans sa tête et non dans
166
son cœur. ll est difficile de . . fonctionnent réellement sur c:tvorr d
st les parents
si 1, enfant perçoit simplement ax� , u ��uvoir' ou
ses prédispositions. J'ai l'im ce �esequilib,re selon
fois l'un, parfois l'autre ou p:essxfn que c est par-
La présence de planètes emn
em� es deux à la fois. · · , . mruson X ou IV
renseigne Immediatement sur 1,. . . nous mariage parental ains·
nnage subJective du cru· ils forment � c���ie
s��hacun des parents, lumière rouge clignotait
· est COJ?ffie si une tion, voici un personnage
poh ?0U� dire : « Attenparent. » li se pose alors un
arc �[?'I'Iqu�, dé�Sé en pouvoir, car si l'une des
pro. erne d equilibre du occupée et l'autre vide
m�sons parentales est prendre davantage d'impo�
es deux parents va m'est arrivé de rencontrer
ance pour l'individu. ll réellement conscience de ces
�es gens n'ayant pas trompaient souvent de
eux « �amps ». lis se gâchis de leur propre
Jar�nt �n lw attribuant le que, le parent ayant eu l'�· fl ur e plan psychologiet la plus durable n'est .
rn �enc! 1� plus profonde car on a généralement
�amrus ce w q�e l'on croit, on se sentait suffisamme
o��at� cel.w face auquel ter consciemment et di
n sur e SOI pour l'affronsituation terriblement
rect�ment. C'est en fait une autre manière de voir
)ara oxale. Mais il y a une planètes en maison X
es choses. La présence de d'un problème archétypf
u IV h sug?ère l'existence
et donc à l'intérieur d que .c ez 1 un des parents
blème va se transmettr� ·�·artJge parental. Ce prO:
d'héritage psycholo!riqu a e ant comme une sorte
Pre l' o e. nons exemple d N
suggère une mère . e eptune en maison X ; il sacrifié toute expresi;:;n
s��e, u3e femme ayant amour pour son mari sa f
�e e au nom de son une pauvre victime d� la vi�
e, s�sulenfan�s., etc.,
· en res te generale-167
ment des problèmes de culpabilité, de rn�J?ulation
et d'idéalisation de la mère, qui ex�rce amsi un fort
pouvoir émotionnel sur la psyche d� SO';l enfant. Mais Neptune est un pers�nnage arc��typique, .une planète extérieure symbolisant U?e VISIOn m�stlque
collective et non une personne reelle. Il s�rrut donc
plus juste de dire que l'image �chétyp1q�e de la
Femme-qui-souffre, dont l'apotheose myth1que est
la Vierge Marie, anime la m�re .e� probablement
toute la lignée maternelle. L mdiVldu ayant _Net: tune en X doit affronter ce personnag� arc?etypt
que de manière créative, au lieu de s'� 1dennfier ou
de s'insurger violemment contre lw en refusant
toute forme d'engagement émotionnel. Si la �ère
réelle n'a pas su intégrer créativement ce « des�';l » ,
en demeurant la victime du père, l'enfant va hen�er
du même dilemme et du même défi. E� même. s1 1�
maison IV est vide, il est facile de �e�er qw f�t
souffrir la pauvre mère, car toute VlCtune a besom
d'un bourreau. Si elle s'identifie forteme?t au
thème de la souffrance et du m�e, .s�It. ell� choisira inconsciemment un partenarre qw 1 rude a
souffrir soit elle forcera son partenaire à se com
porter 'ainsi malgré lui. La simple présence, de
Neptune en maison X suggère donc tout un scena-
rio de mariage parental. . A
Si la mère est une figure de pouvorr, le �ot,é
féminin de la vie va prendre une ampleur. conside
rable, alors que le côté masculin reste;a �ruble. c,ela
peut se manifester sous f�rme �� �n:epns, ou d un
excès de protection et d 1dentificat10?· Cela yeut
également sortir du domaine des relatl?�s et s l_nfil
trer dans l 'expression créative, la positlO� sociale,
et dans la manière de se relier au corps. �� ce ge�
de déséquilibre apparaît dans le theme d
homme, il va trouver les femmes
168
puis�ante;s, de mên;e que son propre côté féminin . �s emotiOns vont etre .trop fortes, les passions trop Vlves, le corps trop eXIgeant, les instincts irrésistibles. T?ut le domaine féminin lui semble menaçant, pote�tle�emen� casi!ateur, et le monde masculin parrut fruble et rmpwssant. Et cet homme va soit se b�tt:e. contre la �ère du Monde en rabaissant le fenurun chaque fms qu'il le rencontre à l'intérieur et à l'ex:térieur de.l�, �oit tomber sou� son emprise e� sacrifier sa '1rllite, co�e le faisaient jadis ree�eme.nt l�s l?r�tres de Cybele. Quoi qu'il en soit, sa s1t_uat1on mteneure sera très inconfortable, car il ne regne aucune harmonie entre les Parents du M.onde. L'un des deux a englouti l'autre. Lorsqu'un ellen� de ce type rn� de�ande d'entreprendre un travail de psychotherapie sur ce dilemme il me semble. préfér�bl� de !'adresser à un thé;apeute mas.culin. C�lw-�I parrut plus à même de le guérir, car il peut retablir � me��ur équilibre du mariage parent� en foumtssant 1 rmage d'un personnage masculin plus forte que celle du père. L'éthique sur laquelle se fondent des « confréries » comme les f!ancs-�aÇOI_lS valorise le pouvoir de l'esprit masculin, et precoruse un sentiment de puissance face à la Mere du �o�de. �i vous ne l'avez pas encore vu, essayez � ass1ster a une représentation de La Flûte en.chantee de Mozart, dont c'est précisément le SUJet. Certes on ne peut changer son thème mais il me sem?le possible de voir ses parents d�s une rerspectiv� plus équihbrée et d'établir une meil-ure relation avec les parents archétypiques qui les �ous-tendent: Une suraccentuation du féminin peut drouver une Issu� plus créative, comme un travail a:s un� professw� �te « .fé�e » faisant appel l'incÛe_ntrments et a 1 rmagmatwn, ce qui évitera à
VIdu de se sentir castré par la Mère du Monde.
169
Si dans le thème le pouvoir du père prédomine,
la situation est tout aussi inconfortable, car là aussi
les Parents du Monde ne sont pas en harmonie. Le
masculin domine alors le féminin considéré comme
faible. La puissance du père peut se manifester sur
le plan matériel, ce qui est la situation classique,
mais pour un enfant, cette puissance matérielle ne
se situe pas forcément sur le plan financier. n s'agit
plutôt d'une aptitude à concrétiser les choses dans
la réalité. Les difficultés surviennent lorsque cette
prédominance matérielle du père s'accompagne de
l'impuissance et de l'irresponsabilité de la mère.
Elle peut ne pas oser rompre un mariage malheu
reux si elle a peur de se lancer toute seule dans la
vie, et sa dépendance matérielle lui sert d'excuse.
L'argent devient alors un symbole du pouvoir. Le
père détient la clé de la survie de chacun, et cela le
rend terrifiant. n peut également monopoliser le
pouvoir intellectuel par son intelligence, sa clarté
d'expression et sa pondération. Sa puissance peut
aussi se manifester sur le plan émotionnel ou
sexuel, alors que la mère donne l'impression d'être
froide, renfermée et inhibée. La violence des émo
tions du père peut affecter toute l'ambiance fami·
liale, et son aura sexuelle dominer la maison, alors
que la mère, qui semble à peine avoir un corps,
plane dans les espaces célestes tout près de Dieu. Le
féminin semble incapable et impuissant, et le
devient l'oppresseur. Cela ne vous rappelle-t-il
notre vie politique ? Les Parents du Monde
aussi visibles dans la société que dans nos intérieurs.
Lorsque le père se transforme en Père tout le côté féminin de la vie est étouffé ou �.:., .... rb·t''l!i
La femme dominée par son animus entend
jours une petite voix intérieure la harceler,
170
disant qu'il ne faut pas être , .
désordre de ses sentime �ntanee ru montrer le
contraignant, ses besoinsn t
, que . son corps est imagination tout simpleme
r�p .�x�eants, et son
que le masculin rabaisse le r � . c e. C'est ainsi
Chez l'homme ce sont les en:nnm chez la femme.
qui sont touchés. Soit ifentu�ents c;t les ï_nstincts
contre le pouvoir du pèr se at desesperément
mère martyre, puis deven� pr�n�t le parti de sa
de l'autorité tyrannique d t ltrmeme une victime
soit il s'immole simpleme:s ep�onde extérieur,
étant lui-même un tyran M �u ere du Monde en
sentiment de déséquilib ·
trus de toute façon, son
mêmes. re e sa souffrance sont les
Ce malaise intérieur s . . que, plus .tard dans la vi�p.t ::
;s�rtéiflément lors-
une relatiOn. Au bout d� �� VI � s engage dans
de.ux,partenaires se sent dé" q �u,tes, l'un des
?Oit 1 attitude de l'autre il laloppnme. Quelle que
mconsciente qu'une lutt' da a pr�fonde certitude
c� le conflit du mari e e pouvorr e�t inévitable,
Cient. L'un doit forc�e rarental domme l'incons
Cette conviction est si n laWl:er, et l'autre perdre.
nous y conformons npro o
lndement enracinée que
, , os re ations N generalement un parten . d
·. ous trouvons
coïncide étrangement b �re ont 1, unage parentale
�emblant même souven;���c la nôtre, lui res� une autre goutte d'eau E 't
edune �outte d'eau
eux mariages parenta� n e u ,Iant 1 h�storre des
?eux pères et les deux ', on s aperçOit que les mterchangeables d l
meres sont pratiquement sinon dans leur c�m
an� eur nature fondamentale m�me signe zodia!J �rfnt
. �s sont souvent du
predominant dans la vie � mere est le parent
bdislement aussi dans la vi
�e J ur.· elle le �era proba-paru ou s'il ét 't b
e a.utre. SI le père a ru a sent ou fruble dans la vie de
1 7 1
l'un, l'autre aura sans doute expérime�té un
manque similaire dans son enfance. Le dilemme
archétypique est le même pour . chac,un, etA ce
complexe les attire dans une relation ou le meme
problème est constellé chez les deux p�rsonn� et
où se présente une nouvelle ch�ce d y .travailler
créativement. Je soupçonne que c est la nuson pour
laquelle tant de gens ont ��s ennuis �vec leurs
beaux-parents. ils les ont deJa rencontres aupara-
v�. . l n suffit d'allumer la télévision pour vorr es
scénarios archétypiques du mariage parent� app�
raître dans toute leur splendeur. lls sont s1 cl�l
ques et si universels qu'ils semblent se pourswvre
indéfiniment dans les feuillet<:ms m�los, deyant ,d�s
millions de spectateurs, annee apres annee, repe
tant toujours les mêmes thèmes.
Participant : Comme Coronation Street.
Liz : J'avoue que je ne regarde pas Coronation
Street, et je suis sûre que je. rate une profonde
expérience archétypique. M�s . n�:ms avons avec
Soap un autre exemple caractenst19-ue. Soal? com
porte un scénario de mariage class1q�e. J�1ca est
brillante, frivole, très intelligente et tres agwcheuse,
et elle tourne en rond auprès de son balourd �e
mari. Les infidélités de sa femme ne font que, le lier
plus étroitement à elle, il lui �t tr�s �ttache et se
montre assez idiot, car il ne srut qu�1 f�e �ans e�e,
et encore moins avec elle. TI s agit b1en d un
mariage mythique, et les Grecs, qui savaien,t �ac�n
ter les choses, l'ont représenté d�s l his�orre
d'Aphrodite et d'Héphaïstos. Aphrodite, la deesse
de l'Amour, est belle, futile, séd�s�te �� d'une
immoralité impénitente. Son man, Hephrustos,
172
dieu forgero:fi. est laid, difforme, maladroit et balourd, qumque excellent artisan. Ce n'est pas un comp�gnon très raffiné. n est complètement ensorcele par . s':l beauté. Elle n'arrête pas de le tr?mper,, mrus il la �eprend toujours, après quelques f�bles ?emonstra�IOns d'indignation et de protestatiOn. � es! ce que Je �eux dire par un nombre limité d� scen�os de �an,age �chétypiques. Le mariage d Aphrodite et d Hephrustos, transposé sous une form; m�derne dan: Soap (on peut se demander si le scenanste,.conn�t effectivement la mythologie grecque ou s il ne frut que puiser à la même fontaine �temelle), contU:ue à �vre et à prospérer, comme 1 une des representations typiques du mariage parental.
On retro�ve Aphrodite et Héphaïstos dans le co�ple d� 1 enorme femme dominatrice et de son petit man tout maigre qu'elle mène par le bout du ne�� Ils nous. fon! beaucoup rire à la télévision ou au theatr7.' �rus. c est déjà beaucoup plus tragique lorsqu il. � agz� de n<?s propres parents, et pire encore s1l �ms aperçmt que I'onjoue soi-même l'un des deux roles. Les spectateurs américains ont l'air d'apprécier le comique de ce type de mariage où d� gross� f�mmes suralimentées, ayant touj�urs �gt �entimetres de plus que leur minuscule mari �ore, parlent en général d'une voix sonore et �t�dente. Le mari répète en général : « Oui chérie » p mtervalles réguliers pendant toute 1 'émlssion, et c?n entend tout 1� long des rires préenregistrés. 1 est ?eaucoup moms drôle lorsque cela se passe à a �ruson. Et sur le plan intérieur, c'est la manifes-Mta�Ion d'un profond déséquilibre car la Grande
ere a c t , 1 · fil '
Que � re e pauvre petit s-amant impuissant.
neill esl?orr pel!t-on fonder sur les relations person-es, SI cette rmage domine l'inconscient ?
173
Dans un genre encore plus triste, on porte sou. vent à 1' écran un autre scénario que 1 'on retrouve aussi à la maison, celui du père physiquement violent et de la mère tremblante et impuissante. Je me suis souvent interrogée sur les rapports entre ces scénarios et les différentes cultures, car celui dont je viens de parler, la grosse femme autoritaire et 1 'homme timoré qui s'échappe dans ses rêves ou ses activités intellectuelles, n'est pas seulement populaire à la télévision américaine, mais aussi dans les films italiens. Fellini notamment excelle dans l'art de décrire ce genre de femmes. En revanche, la violence du père et la souffrance de la mère maltraitée reviennent régulièrement dans les récits terribles de nombre de mes clients irlandais.
Participant : A quoi pensez-vous que cela puisse être dû ? Est-ce un problème d'alcoolisme ?
Liz : Je n'en sais rien. S'il en est ainsi, le scénario relationnel et le problème d'alcoolisme ont la même origine, au lieu d'être la cause l'un de l'autre. Les relations archétypiques entre les Parents du Monde s'infiltrent dans les valeurs culturelles autant que dans l'inconscient de l'individu. La nature des liens qu'entretiennent la Mère et le Père du Monde varie, tout comme l 'image de Dieu varie d'un groupe culturel à un autre. Peut-être mon intuition souligne-t-elle des différences culturelles qui en réalité n'existent pas, mais il me semble pourtant que c'est mettre le doigt sur quelque chose de très intéressant. Les pères ivrognes existent dans toutes les cultures, de même les pères violents, qui n' pas besoin d'alcool pour déclencher leur '""0"'c:'·" vité. La mère n'a souvent d'autre issue que de refugier dans la religion, et se sacrifier pour
174
enfants. Sur le plan mytholo · le dieu de la Guerre, décrit :::u;:· no.us avons Arès,
combattant furieux Le pe' re .
1 omere comme un 1 · VlO ent et arno al · exp ose en cassant tout autour d 1 . r ' QUI les siens, est en général mari ,
e , UI et en frappant neptunienne endurant tout s
e � une. Partenaire il ans nen dire c · sement, est rare qu'elle s'en aille
. uneu-mencer une nouvelle vie Ell pour recomfrir, en disant à ses enf�ts
. e se contente de souE-dérangez pas, il a bu ce sok : �?�eÉ �ag�s et ne le le thème d'une femme ay · t � rut recemment mariage parental. Vers dix
an vecu ce genre de commencé à supplier sa rn . 0� onze. ans, elle avait cau_se de sa violence. Mai
ere e <JWtte� s�n père à touJours : « Je reste s sa mere lw repondait
enfants. » Ce n 'était bkn��âtre bien à vous, les qu'elle restait et sa ré
e�ent pas pour ça absurde. Les �nfants a
!.�set
�t�t complètement heureux et tranquill . 11 en e�e nettement plus
Mais la femme vic� SI e e a�rut 9uitt.é son mari. qui la fait souffrir s
� a besom d un mâle brutal . c . · mon comment po · ll satistarre cette compuls· h , . urrrut-e e thème de ma cliente
�n arc ,et�plque ? Dans le �onjoint à Saturne et ' à
iuton etrut. en maison X etait conjointe à Neptune ��al
tandis que la Lune v?us qui attribuent la mais� X
ance: Ceux d 'entre dire que ce grou e d 1 _n au pere pourraient bien sa violence P M;s
p ��tes en Lion décrit très s�ggérer que cette ac��ulm�erse, on peut aussi
�o� correspond à l 'animu Jhfn d,'agress.i�té en Vlctune sous 1 'a ar s e a mere' qw JOue la Propre colère
�f ence de Neptune et projette sa Partenaire violent s��ropr� d�tructivité sur un Le couple d ', g ant amsi bonne conscience lllais fid, 1
u _P�re volage et de la mère ulc , , . e e part1c1pe d 1 A eree Peut considérer le mari:g
adme
zme dynar_nique. On e e eus et Hera dans la
1 75
mythologie grecque comme une représentation de ce dilemme extrêmement fréque�t. Dans les. my: thes germaniques, Odin personnifie le rn� QUI court l 'aventure et Frigga la femme pleme de ressentiment qui lui reste toujours fidèle et l'.attel!d à la maison en ruminant. Zeus correspond bten sur à Jupiter dans la mythologie romaine et en astrologie. Les pères jupitériens incarnent �ouvet;t.t ce personnage aventureux et immoral, meme s ils le vivent davantage dans leurs fantasmes que dans la réalité concrète. Mais un père dont les. fantasfr!-es érotiques se déclenchent à la mo�dr� �arr� de sems peut faire plus de dégats que celw qw VI� reellement son amoralité, car l'on se sent p�rpetu�ll�ment rejeté sans pouvoir attribuer ce sentrme�t a nen. de concret. Le mariage ne donne aue�� 1�press10n de sécurité, sans que l'on sache d ?u v:ent cette anxiété et la fille de ce type de pere eprouvera souvent plus tard une profonde méfiance envers les hommes, sans cause apparente. . . Quelle est, à votre avis, la dynamique �te�e correspondante ? On voit tr�s sou�ent le scenan? Zeus-Héra se jouer dans la VIe. Mrus ce couple, ou l'homme trompe sa femme qui elle-J?ême l'attend en pleurant à la maison, es.� a��� un symbole représentant quelque chose d mteneur. Avez-vous une idée à ce sujet ?
Participant : li arrive que la femme trompée s' prenne à sa rivale.
Liz : Oui, mais qui est cette rivale ? Elle sembl� général à l'opposé de la �e�e o� de ce qu représente. Peut-être en realite s� nvale est-elle dimension inconsciente ou non vecue de la '-"��·� .. ·-· projetée à l'extérieur du mariage.
176
Participant : .Alors l'autre femme - ou l'autre homme, peu Importe - n'est pas réellement extérieure. Elle est à l'intérieur. Liz :. T�u� est à l'intérieur. Que pourrait bien signifie� mten�ur��ent ce genre de mariage parental, qw aboutit generalement à un triangle ? Participant : Cela me semble lié à un manque de relation entre l'esprit et le corps. L_iz : Oui, c'est aussi mon avis. Zeus est un dieu du cie�, un personnage spirituel. C'est le feu créateur. Il s a�c�rd� mal avec sa femme terre, qui lui semble �e limitatt.on J?lus.qu'une partenaire créative favor�sant son m�p1rat10n. Et Héra, la déesse du MaL'fage . et de 1 Enfan�ement, réprouve la liberté de 1 espnt. Elle voudrrut que son mari lui reste perpétue�ement enchaîné et ne tolère pas qu'il parte et revtenne sans cesse. C'est toujours avec d'autres f�mmes que Zeus engendre les héros ou les demidieux c�m�me Thésée, Persée et Héraclès. Ce mythe nous de�nt un clivage non résolu, dont la solution e�t perpetue�ement cherchée à l'extérieur, ce qui n appo:te qu un surcroît de colère et de frustration. r mariage �e Zeus et Héra, si souvent mis en scène ans �es manage,s ��e?t�u�, semble symboliser un P�obleme 9e crea?:'tte a l'mtérieur de l'individu. S en�ager a concretiser son potentiel créateur équi�aut a la mort Ade I'�sprit. C'est un asservissement erres�re, pll!tot qu un accomplissement. On ne Pe�t .a la fots être libre et s'engager sur le plan creatif. Et la terre instinctive voit un danger et une �enace dans les envolées de l'esprit et de l'imaginad' n, et essaie de les étouffer. Il manque un terrain entente, un point de vue nouveau entre les deux · 1
177
. malheureusement, cela va s'avérer la plupart mrus · ersonne du temps être �e t:��: �ec l'un �u l'autre de ces Chacun va s 1 en let le « méchant » corr_espon� deux personnages,
otentiel inconscient etouffe. dans les deux .cas �u P au Père zeus, tout ce qui Si nous nous Identifi_ons te la sécurité nous semble dans �e monde reprf��e d'engagement est une un piege, et toute
, tivité Dès lors nous ne menace pour notre cr�a · s vivons dans le réalisons ab,s,olum�t . n:�s�ou
et notre potentiel mon�e de l et�e . e J�s Si n�us nous identifions infini n_e s'ac�u se Jam "w rocède de l'imaginaà la mere Hera, . to�t ce l�ratfon semble un terrain tion et de l'espnt d ex�
ul est valorisé le foyer, et inconnu et dangere�. e, est une déesse extrêce qui est connu �t sur
ll H�jeu créatif lui semble mement conventio
bnnl
e e. blZ. arre et anormal. Les ' ril irresponsa e ou 1 p· pue ,
, b. s'identifier à Zeus e ere, femmes peuv�nt �es Ien , car ce n , est pas une les h�mmes a Hera la
�:r: , arental archétypique question de sexe. Ce man a.J· �ère de conflit que symbolise une forme � . Ic
rtains indiVIdus. rencontrent ce 1 les configurations astro-Quelles sont, se on vous, :> logiques suggérant ce pattern .
lé de Jupiter. La Participant : Vous nous av�z Pf mère peut-elle incarner Jupiter .
,. · t être en maison X, Liz : Oui, bien su:. Jupiter ��ula Lune peut être en ou en fort aspect � la Lun�,
également représenter Sagittaire. La mere peu cas elle est la puella, l'esprit de Zeus, et dans ce . la vie est une longue 1 , éternelle jew:e fille pour q
w ariage les enfants aventure pasb
silit?t
nne' s :�e�q�es lui s�mblent en fait les responsa
178
une sorte de mort. TI arrive que l'on voit se profiler une figure de martyre lorsque Jupiter est un indicateur de la mère, mais il est alors très différent de Neptune. Neptune est noyé dans une aura mystique et la femme martyre de l'image neptunienne est un sacrifice aux dieux, une incarnation de la souffrance humaine. Alors que Jupiter correspond à la tragédienne, jouant son rôle de martyre dans les règles de l'art. Derrière la souffrance apparente, toujours représentée avec brio, on devine un talent inné pour les planches. Participant : C'est alors Saturne qui suggère Héra. Liz : Oui, Saturne peut lui être associé. Les règles et limitations sociales et le respect des valeurs traditionnelles appartenant au domaine de Héra sont saturniennes. La Lune peut également représenter Héra, surtout lorsqu'elle est en maison X dans un signe de terre. La Lune symbolise le côté maternel du féminin, et Vénus son côté érotique. Héra est trop soucieuse d'être une femme honnête pour folâtrer et faire la coquette comme Aphrodite. Mais si elle avait intégré en elle les deux opposés, Zeus ne l'aurait pas épousée, car ils forment ensemble une unité. Pluton suggère parfois un personnage de type Héra, du moins sur le plan de la jalousie et de la possessivité. Mais Pluton est beaucoup plus sombre et profond que Héra. Lorsqu'on trouve dans un thème une configuration comme Jupiter en maison IV, ou conjoint au Soleil, ainsi qu'une Lune en Taureau ou Capricorne en carré ou en opposition à Pluton, cela me semble impliquer un mariage Parental du style Zeus et Héra. Lorsqu'elle opère sur un plan intérieur, cette dynamique donne souvent un problème d'expression créatrice ou des
179
difficultés relationnelles, car un côté cherche toujours à s'envoler alors que l'autre voudrait construire des structures stables sur cette terre.
Nous avons tous en nous quelque chose de ces scénarios caractéristiques. lls ne sont pas pathologiques, mais archétypiques. lls nous lancent un défi, car ce que les parents n'ont pu concilier entre eux réapparaît chez l'enfant. Nous sommes tous le produit de deux parents, et leurs deux séries de gènes vivent en nous. TI en est de même pour les deux psychés parentales et leurs mythes dominants. Je ne vois aucun moyen d'y échapper, mais il nous est possible d'ajouter quelque chose de créatif au pattern archétypique avant de le passer à nos propres enfants. C'est, me semble-t-il, ce que nous appelons évolution.
Participant : Existe-t-il, quelque part en nous, une idée du couple parfait et du mariage parfait ?
Liz : Je crois que oui. C'est ce que décrivent les mythes, lorsqu'ils nous présentent l'image du Père et de la Mère du Monde créant ensemble l'univers, et les mythes proviennent des psychés humaines. Bien sûr ce couple parfait n'existe pas dans la vie ni dans les thèmes. Mais sans doute est-ce sur l'espoir qu'il existe quelque part, sur un autre plan, que se fonde notre quête spirituelle au cours des âges. Non seulement nous essayons d'approcher la perfection des Parents du Monde dans nos histoires d'amour et nos mariages, mais nous vénérons aussi le couple divin en tant que Dieu. Il s'agit d'une question religieuse autant que relationnelle. En définitive l'union parfaite représente la totalité du soi. Le symbolisme alchimique, que Jung a exploré en profondeur, place l'image de la conjunctio, du
180
mariage divin, . co�e ,l'a?outissement du grand œuvre. La conJunctw reurut ce qui ne l'est · · d 1 . D � '
]amrus ans a yte. e meme qu une force collective nous pousse a �o!-ls reproduire, nous nous sentons égalet:?ent �tttres.vers l 'image de cette union parfaite qw est !l ia fOis notre origine et notre finalité. Plu� le. man_ag� .Parental est problématique, plus le c�vage mteneur
,est important, et donc plus l'indiVIdu se sent force de trouver une solution meilleure 9ue ses parents, �ar sa complétude intérieure est en Je�. On pow:rrut p�esque dire, paradoxalement, q� un. mauvrus manage parental est en réalité un bten!rut pour l'individu, car les problèmes qu'il suscite le forc�nt à grandir suffisamment trouv�r �n meilleur équilibre. n ajoute ain�: contnbuti
,on pe�s�nnelle à la situation antérieure. Q��lqu un rn a mterrogée pendant la pause-café sur l lf!lage du roi Arthur et les règles de l'arno co�olS. ,n s'agit aussi d'un grand scénario arch� typique, evoquant un autre genre de mariage pa�en
l��· O
dn peu.t le voir comme la réponse collective e ere es p�)lssons a� modèles d'union proposés f-u cours des eres du Belier et du Taureau. Dans les egen�� du roi Arthur, le personnage de la femme f5.� clive. II Y a �·un côté la femme horriblement ,ru �·, ou la putam, et de l'autre la femme belle ��heree �t inaccessible. Le culte de Marie, jailli d� l mc�m�ctent collectif au XIf siècle avec un im act p��derable, e�t étroitement lié aux symboief de ct•· , ur C_?�ot�. La femme représente une sorte
f I�eal spmtuel m�cce
_s�ible, et l 'homme reçoit le
tar eau de la charr retive qu'il doit maîtriser et M�smut.er pour obtenir l'amour de sa bien-aimée :S�e s'il ia désir<: sexuellement, ce désir ne doit L·ad
etre .consomme, car tout perdrait son intérêt oratiOn doit se situer sur le plan spirituel: 1 8 1
comme une sorte de travail alchimique, où les
ardeurs grossières de la passion charnelle sont
transformées, grâce au désir inassouvi, en poésie et
exploits de chevalerie. Ce serait pour la femme un
affront et une déchéance que d'être ravalée au
niveau chamel de l'homme. La femme détient le
pouvoir spirituel en tant qu'intermédiaire avec
Dieu, exactement comme Marie dans la doctrine
catholique. Elle peut accorder la grâce et la miséri
corde. L'homme est une vile créature de chair, et
on peut lui pardonner de satisfaire sa lubricité avec
des femmes ordinaires dont il n'est pas amoureux,
même s'il les épouse. C'est ce qui ressort clairement
de la description de Béatrice dans La Divine Comé
die. Béatrice est au paradis, alors que le pauvre
Dante doit lui-même se contenter du purgatoire, à
moins qu'elle n'intercède en sa faveur auprès des
anges. Dans la vie réelle, Dante n'a même jamais
parlé à Béatrice. ll l'a seulement vue une ou deux
fois traverser le Ponte Vecchio, et heureusement
pour l'histoire de la poésie, elle est morte avant qu'il
n'ait eu l'occasion de réintégrer ses projections. Un
autre bon exemple de ces étranges scénarios sur la
douceur de la souffrance est celui du Tannhauser
de Wagner. Élisabeth, la pure et sainte héroïne de
l'opéra, lutte contre la lascive déesse Aphrodite
pour l'âme de Tannhauser. Elle est prête à sacrifier
sa vie pour le libérer de l'étreinte obscène de la
déesse de 1' Amour chamel. Ce scénario archétypique correspond également
à un type de mariage parental, ainsi qu'à une
dynamique intérieure. il arrive très souvent que
l'homme ne soit pas très à l'aise au lit avec ce genre
de sainte femme. il l'idéalise trop pour la soumettre
à ses appétits ignobles et il a honte de sa bestialité.
182
Tout marche bien lorsqu'il e t rnais pas avec sa femme.
5 avec une prostituée,
Participant : Je ne sais s'il , . . d' objective, ou simplement de
s agissait �e réalité
tive, mais j'ai toujours vu rn erna percep�on subjec-
ble dans un petit monde étriq s parent� _VIvre ensem
A moins que je ne me sois c::e c
l�mp etement clos.
aucun des deux , 1 mp �tement trompée
avaient l'air h n a eu . a momdre liaison. n�
, eureux, et Je ne les ai · · s occuper que des petites ch
Jamais vus
· Le . oses ordinaires d 1
VIe. ur existence était te 'bl e a
incidence cela peut-il avo;r;t ement b
fanale. Quelle
u sur un en ant ?
Liz : Eh bien, vous le save b b que moi. Mais s'il , . z �ro a lement mieux
f . en etait vrrument ain · il A
arre des efforts considérabl , SI, s ont du
vie tout ce qui était ma . es. po� �c�er de leur
dinaire ou menaçant ��ue, rmpre�sib�e, e�traor
quement banal rn · . pa.:ent n est Jamais uni
t�rre. lls ont dÜ toJts;�Î��e��v�rg�n1dé ou terre à 1 mconscient pour , res VIO emment dans
, preserver leur sée · t, E suppose que cette vie non vé
uri e. t je L'ombre parentale v
eue vous a contaminée. reur de la médiocrit
<;>us a sans d,oute inspiré l'hor-
e�prisonnée dans 1i ��:
t� d�:stez ':'ous senlÏ!
diennes. n vous devient dè 1 . �arres quotlle côté positif des choses
s ;:rts' �ll
cile d, apprécier parental a dA , ft
a ene es. Ce mariage lames de fon�
etou er toute passion, en évitant les et en éludant la
h����� det profondeur excessives -
battre pour un id, al p u sens et . le ?esoin de se
cercle fermé 1 � . our pouvorr vivre ainsi en ciemment c�nc��e
eux persoD?es, ont dû inconssupprimer tout ce
�n marc�e tres strict afin de
cire remue-ménagequll
pourrait provoquer le moin-. s se sont en quelque sorte
183
--
coupés du domaine archétypique, avec ses compt.ù
sions, ses drames et sa grandeur. Ce retranchement
leur a certainement apporté une forme de paix et de
sécurité, mais au prix de l'âme. Et leur enfant a
hérité du désespoir de l'âme captive, par qui elle va
peut-être se laisser mener, à l'exclusion du reste.
C'est de cette vie non vécue que vous avez hérité.
Quels indicateurs parentaux avez-vous dans votre
thème ?
Participant : Je n'ai aucune planète en maison X ni
en maison IV. Mais la Lune en Taureau est
conjointe au Milieu du Ciel en maison IX. J'ai sept
planètes en signes de feu, y compris Pluton conjoint
à l'Ascendant Uon. Mais j'aimerais bien savoir si
mes parents étaient réellement si fermés ou s'il
s'agit de ma propre perception.
Liz : Je ne peux vous répondre sur ce plan. Il
faudrait que je regarde mieux votre thème pour le
déterminer. Mais en tout cas ils donnaient proba
blement cette impression. La génération de vos
parents a vécu deux guerres mondiales et toutes
leurs certitudes ont été balayées et bouleversées.
Beaucoup d'individus se sont réfugiés dans le type
de mariage que vous nous avez décrit. Mais dans
leur for intérieur et dans leur inconscient, leur
nature était vraisemblablement tout autre, et la
perception consciente que vous avez eue d'eux
diffère peut-être de la véritable et profonde expé·
rience parentale suggérée par votre thème. La manière dont votre tempérament feu vous fait
réagir me semble très significative. On voit souvent
des parents terre conclure ce genre de mariage,
surtout si des événements extérieurs les ont confor·
tés dans leur terre. Le destin les confronte alors
184
avec �� vie non vécue sous la forme d'un f fi A qum ressemblent les thèmes de vos P;�n�\ eu.
Participant : Je n'ai pas leur heure de . mais vo · nrussance
, , u� avez rruson. lls sont tous deux terre M ,
mere etrut Cancer avec une Lun T · a
t · 1 , e en aureau et rois p anetes en signe de terre M , , .
Capricorne. · on pere etrut
Liz : I1 est intéressant que votre Lun .t ll .
en Taur ·
e SOI e e aussi eau, qumque vous sembliez la d ,
Sa conjonction avec le Milieu du c· 1 es�vouer.
maison IX , Ie • meme en , . ' ,suggere que vous identifiez votre mère a ces qualites Taureau, dont elle est évidemment un ex�ellent support. Vous projetez manifestement ���� ������ �r::���
cs: elle, et elle projette sans
très mystérieux de voir 1 ��:��· Il semble souvent
les parents n • ont pu vivre V mcarner tout ce que
doute été heureux d 1 . os l?arents ont sans
M . l . ans eur petit monde banal
vo'::.s e ,martage parental archétypique décrit � dA e theme pourrait représenter le prix qu'ils �nt
u payer pour ce bonheur apparent. Et votre père ?
Participant · Dans th, �élier, co.nj�int
_à Me%:e, J��s
1!t �a:� J:�o�� us en trigone a Pluton et en opposition à Neptune.
Liz : C'est bien ce que · · 11 soit la qualit, · ·
J.e pensrus. semble que ce e VIsionnarre t
, · vous relie à votre èr
� poettqu� ?u . feu qui
corne il . P e, mrus comme il etrut Capri-
refoul�r ell ��rut.t:ur
, et tentait sans doute de la
Asc · rru mteressant de connaître
Sol:�dant et 1� re�te de son thème. Les aspects
sâ� V énu� e� )�tlculi�� les �onjonctions avec Mars et
opposition a Neptune, évoquent un
185
personnage très différent de celui que vous n�us
avez décrit. Un père neptunien est souvent un_pere
absent, peut-être fascinant et attirant, ?u mag�9-ue,
parfois idéalisé, mais, très, oc�up� ou maccess1ble.
J'ai le sentiment qu il n av rut ne� d.e banal, du
moins dans sa vie intérieure. n frusrut seulement
semblant de l'être. TI devait avoir un grand sens ,de
ses responsabilités, et se repo�ait sur votre mere
pour le côté m�térie� .du m�age.' pour s.a subs
tance. C'est ainsi que]'mterpreterrus le dessm de ce
thème. Vous ne nous avez pas dit si votre Lune en
Taureau était en carré à Pluton.
Participant : Elle l'est.
Liz : Bon, l'affaire se corse. Peut-être vaudrait-il
mieux prendre ces données une par une po� les
étudier plus soigneuseme��· afin q�e vos pos1t1ons
planétaires nous servent d illustrat�on po�, tout ce
dont je viens de vous parler. En regl� generale, le
mariage parental se reflète dans les mrusons IV et X, et dans les aspects et signes du Soleil et de la Lune.
On peut pratiquement le considérer comme une
règle générale. Voyons si nous �uvons composer
une histoire à partir de votre theme. Il faut tou�
d'abord examiner les deux maisons parentales, ou
l'on ne trouve pas de planètes. Le Taureau est sur
la cuspide de la maison X, avec une. Lune en
conjonction au Milieu du Ciel, et le �corpu:�n est sur
la cuspide de la IV. Sur un plan tres general, cela
laisse penser que la mère, symbolisée par la terre,
est des deux parents la plus stable, beaucoup ph.�s
présente sur le plan affectif, et ancrée dan_s_ la VIe
ordinaire. La conjonction de la Lune au Milieu �u
Ciel évoque sa forte présence émotionnelle. En frut,
j'ai dans l'idée qu'elle était si présente que, peut-
186
être mê�e inc�:msciemment, vous vous identifiez profondement a elle et à sa situation dans la vie en t�t que _fe�me. ,v�s propres sentiments et réact�ons mstU?ctlves e�ruent probablement très liés aux s1�ns. Mrus, la pre�ondér�ce du feu dans votre theme sug�ere que 1 expressiOn de ces qualités terre peu� constituer un, véritable défi. Aussi la mère deVIent-�11� U?e mere « banale », vivant dans un monde etnque et ennuyeux. Comme je l'ai dit vous av�z sans doute très peur de vous montrer' ordin�e, terne et sans intérêt, et de vous sentir prise au p1ege, tout comme votre mère. . Les a;;pe_cts de la Lune semblent confirmer cette mterpreta�<,m_- Le c:arré Lune-Pluton est très souvent as�oc1e a la depression, à la tristesse et à la �stra�on_ chez la_ mère. La Lune symbolise la mere,, ams1 qu� la Vle du corps et l'existence terrestre_. � e�t. la Mere du Monde, le pôle de la matière qw equilibre la dimension spirituelle du Père du Monde. Lorsque Pluton est en contact avec la Lune la M_ère �u �onde a _quelque chose d'obscur et d� passiOnne .. C est la VIe souterraine primitive de la nature qw refuse �e se civiliser et ne supporte aucun� f�n::ne de rejet ou de séparation. Ce personnage femuun pourrait correspondre à Héra, mais il me semble plus profond et me fait penser à des personl?-ages mythiques comme la gorgone, qui symbolise la_na�w:e outragée. L'enfant absorbe tout cela,_ pour ams1 dire, avec le lait de sa mère. C'est �e rmage où_la condition féminine signifie frustrahon, ressentiment et désirs insatisfaits. Mais comme elle était Cancer avec la Lune en Taureau �ans d?ute votre mèr,e attach�t-elle trop d'impor� c�ce a so� foyer et a sa famille pour risquer une
!ili'ontat10n ou une crise de quelque ordre que ce SOit. Elle a, selon moi, étouffé tous ses besoins
1 87
émotionnels et s'est réfugiée dans une petite vie tranquille, tout en étant probablement au fond assez déprimée. , ,
. ,
Les images concernant le pere sont tres differen-tes. Elles ont quelque chose d'érotique. Tout d'abord, la cuspide de votre maison IV tombe en Scorpion, ce qui suggère que, sous son aspect austère, vous avez dû sentir un autre courant sous-jacent en lui. J'ai l'impression que v?tre relation ou vos sentiments profonds envers lw ont sans doute été beaucoup plus complexes que vous ne l'avez laissé entendre. Les aspects solaires, et en particulier, comme je l'ai déjà dit, le� co�j�n�ti?ns avec Vénus et Mars, montrent un pere 1dealise et romancé, un personnage de fantas�e �rotique .que l'on adore, mais qui reste à jamrus macc�ss1ble. Dans ce genre de situation, l'homme peut vorr �ans un mariage banal un endroi� où se cac� er, car il ne sait comment faire face a ses pass10ns et aux divagations de son anima. Mais, s'il a une ��· elle va généralement deviner cette fievre, ce qw d�c�enchera le développement de sa propre sexualite et générera une profusion de fantasmes. La plupart du temps, dans ce genre de tdangle, la mère est tenue pour responsable de la vie ennuye�e et b�ale des parents, car « si seulement » le pere av':lt eu une femme plus excitante - co�e v�us-r:neme .- �es véritables potentialités et son unagmat10n ��eatlV; auraient pu s'exprimer. Cela vous semble-t-il Juste .
Participant : Oui. Contirluez.
Liz : Vous êtes sûre ?
Participant : Oui, je viens de vous le demander.
188
Liz : Bon. Eh bien, je pense que ce mariage parental ress�mble beaucoup plus au couple Zeus-Héra qu'à c�lw de .d�ux personnes banales absorbées par leur Vle.quot1dienne et leurs préoccupations matérielles J'ru de plus e� plus l'impression que vous avez dG prendre parti, en choisissant et idéalisant votre père. Vous avez alors projeté votre propre ombre de tt:;_rr,e sur votre mère, votre rivale qui, malgré son c?te . terne et ennuyeux, a néanmoins réussi à sedwre et gar�er �otre pè�e. Voici donc un mariage parental . archetyp1que qw, selon le parti que vous aurez pns face aux deux camps, va beaucoup nous apprendr� sur vos propres dilemmes intérieurs dans la Vl�. Vous êtes à la fois terre et feu, et vous avez besom de trouver une manière de les valoriser tous deux �n vo�-même. En optant pour le camp de votre pere, c est dans le monde imaginaire du f�� et de .l 'esprit que vous vous sentez le plus à 1 ru�. Mrus ce chOix se fera aux dépens de votre relat10n avec votre corps et votre féminité, à moins que vous ne vous réconcilliez avec votre Lune en T�ure�u et ses ?es?ins naturels et fondamentaux. C �st, a mon. aVls, 1 un des défis suggérés par votre theme, et qm semble n� pas avoir été résolu par vos pare�ts dan_s leU: manage. lis se sont simplement �aches e� �eu .�ur, ce qui n'est pas surprenant si 1 on cons1d�re 1 e�ue où ils ont vécu et le comportement social que 1 on attendait d'eux. Je vais vous poser une question très personnelle à laquelle évidemment vous n'êtes pas forcée de répondre. Mais elle peut vous aider à saisir la façon dont ce mariage parental continue à vivre en vous. Avez-vous un rnchant pour les triangles, une tendance à vous er avec des hommes mariés ?
1 89
Partic ipant : Ob, je vois ce que vous voulez dire.
Liz : Bon. Peut-être pouvons-nous continuer. J'espère que ce n'était pas trop gênant. Je voudrais être sûre que vous me suivez bien. Je vous ai dit que ces images dans le thème étaient des représentations subjectives, et j'ai néanmoins interprété l'exemple qui nous a été gentiment proposé comme s'il s'agissait d'informations objectives. Je n'ai aucun moyen de savoir quel degré d'objectivité présente l'image du mariage parental dans un thème. D'après mon expérience, elle me semble souvent assez objective, quoique cela reste sujet à caution. Mais elle a également un côté subjectif, aussi important sinon plus, basé sur la perception sélective. J'ai associé le carré Lune-Pluton à la dépression et à la colère refoulée chez la mère. TI est évident qu'elle était plus qu'une simple incarnation de la dépression et de la frustration. Elle avait sans doute beaucoup d'autres qualités, certaines très créatives et positives, et elle a pu se transformer au fil des années. Mais si ce carré de Pluton est le seul aspect de la Lune, c'est la dépression que l 'enfant va expérimenter en premier chez sa mère. De même j'ai interprété les aspects du Soleil comme une imagepère idéalisée et érotique. La personnalité du père avait évidemment d'autres facettes, notamment le Soleil en Capricorne, qui n'a rien du héros d'un roman de chevalerie. TI est probable que son sens de l'autodiscipline et des règles morales était suffisamment puissant pour l'emporter sur une plus folâtre et poétique. Pourtant dans le thème sa fille, les qualités capricorniennes ne semblent liées à l'image père. C'est une perception .,"'1"'"1r'"''"-'' Nous pourrions voir dans le carré Lune-Pluton seulement l'image d'une femme malheureuse,
190
aussi une grande profondeur d . force énorme de la vie in . e. sen�ent et une positif de 1 'héritage de la m
�c�ve. C �st, le côté aspects solaires de la même fa
e. � co!ls,tder�t les père correspond à son intuiti
çon, e .cote pos�tif du sa nature romantique même
�I_I, .so� Imagmat10n et émergé dans son co dt rte
1 nen � �out cela n'a est également visible :e c
r:en� ext�neur. Mais il forcément entraîner des
diffi s���ano parental va protagonistes. c es entre les deux
On a au début de la vie . lière de ce qui se passe e
�e percept10n Particu-représentation n'est pas ne'ces
re .ses parents. Cette t • ll . sarrement figée · tan qu e e reste mconsciente Il , mats
et l'individu est alors pris dan ' e e ne peut changer, ayant les traits du d t
" s �pattern compulsif , es m. C est pour · m appuyant sur mon expérie . quOI, en dée à faire des conjectures s
nef' J� �e sws hasarhommes mariés, et sur le d '-!I. e� ru
fuirs�>ns avec les
ordinaire où 1 • on a peur des� e . le monde
femme malheureuse et frustr ,e eyerur �e autre
un mariage avec un homme ee, .�n�e �u piege dans
doigts. 1:e vrai mariage paren�� .� �ss.e en�re les « mauvrus » au sens conventi l
tait bien sur pas sûrement de nombreuses corn
onne , .et comportait à rien de suggérer ue .
pensations. TI ne sert mener leur vie ...�:cc·q ces parents auraient dû
ill wueremment car ils c . me. eur choix possible, cel . , . ont Latt .le
Mrus la vie non vécue est retow �w lei convenrut.
ce type de solution n'est m ee �ur eur fille, car
continue. Les Parents d Mque
dPartiel, et l 'histoire
conflit A • u on e sont touiour , meme SI les parents d' . . b " . � en gagner du temps La M, TICI- as ont chOisi de Fe . ll · ere erre étoufti 1 P' . u . e e est ennuyeuse, inhibitri e , e . ere VIe .. l:e Père Feu est splendide
ce e.t elle detx:wt la lllrus il doit toujours s' éch
, II?agique, excitant, apper ailleurs, sous peine
1 9 1
d'être écrasé par le poids de la vie �errestr��t�:
p�� et le corps sont perçus comme meon; , : .
l'on habite le corps, l'esprit est �n�hame, m�s st l' habite l'esprit, le corps est reJete et pr<:>scnt, ce q� gâche tous les plaisirs normaux de la VIe terres-tre
Quelle que soit la solution de ce dilemme, elle n� ut être trouvée en agissant comme les par�nts ru pe art' ur l'un contre l'autre, car ils sont en prenant p 1 po , 'd t , l'intérieur de nous-hétypiques et res1 en a , . ,
ar� S de l'un ou l'autre eqUivaut a memes. e couper A n f d d'une partie de soi-meme. aut pren re s'amputer . 'bl t h . ce qui est toujours tem emen un autre c emrn, , .
d 't l'rn· venter au fur et a mesure difficile car on 01 · e l' o� avance. Nos parents ne peuvent no�s serVIr d� modèle, et se révolter contr� eux re';ent au même. En fin de compte, ce dilemme n est pas seulement celui du mariage des P.arents.
é������r;:: la gageure d'être capable de VIvre cr d lim.t: . . · t
·
dans le mon e I e avec intuition et Imagma Ion, h . C'est le de l'incarnation dans un corps P. ystque. .
és défi de la terre et du feu, respectlvem�nt mcarn dans notre exemple par la mère et le pere.
EXEMPLES DE THÈMES
N allons maintenant étudier les thèmes 9ue j'ai ::.'t: au tableau, et voir plus .en détail !·
��'!'[:; . d . a e parental ams1 que ses eue tion du man
i !? de l'adulte Ces thèmes présentent sens ans a VIe ·, d' et de l'intérêt d'être ceux d'un frere et une �œ
ur,
d t leurs parents, quoiqu'il nous manque 1 Ascen an
192
du thème de la mère. J'ai aussi les positions planétaires des grands-parents des deux côtés si nous avons besoin de nous y reporter plus tard, ce qui ne manquera pas de se produire, car on peut retrouver le thème mythique du mariage parental sur plusieurs générations dans une famille. Là aussi, comme pour la mère, nous n 'avons pas d'heure de naissance. Mais vous pourrez voir les grands traits de caractère fondamentaux des parents - uniquement reflétés par les aspects et signes planétaires, sans le témoignage complet d'un thème correctement calculé - trouver un écho dans tous les thèmes que nous allons étudier. Il va nous falloir assimiler beaucoup d'informations avec ce groupe de thèmes, et mieux vaut procéder lentement, en commençant par le fils, que j'appellerai Bruce. Quelqu'un veut-il nous faire part de ses premières observations sur le thème de naissance de Bruce ? (Voir le thème no 2, page suivante.) Ne vous concentrez pas seulement sur la maison X et la maison IV. Essayez d 'abord de vous faire une impression d'ensemble de l'individu.
Participant : Il y a peu de terre dans ce thème, seulement Neptune en Vierge, conjoint à un Ascendant Vierge. Et l'importance de Neptune est accentuée par son opposition au Soleil en Poissons. Je pense que c'est un homme assez rêveur, peut-être dépendant ou confus. C'est ma première impression. Liz : Il est au fond sans doute confus, rêveur et dépendant. Je crois que vous avez raison. Mais il montre un comportement assez différent, et je vais vous donner à son sujet quelques informations. C'est un cadre d'une grande société, qui a moyennement réussi. Il s'occupe principalement du côté
193
���------���..-lr. 6 ' \ 2 ' 5 1 . � b ' >;S
.. 22'22·u·
y \5'52 '57.
o01 23'47'27•r
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. t ue secrète B LA date de natssance est en
Thème no 2 : _rue�.
. . par souci de d
.tscrett
lon.
l ' Astrodienst, selon le systèntl Le thème a eté ca cu e par
Placidus.
194
commercial de l 'affaire, et voyage donc beaucoup. En apparence, sa personnalité est typiquement Vierge, au sens le moins attirant des manuels. li est formaliste et très « correct », avec une persona un peu fragile. Mais tout cela cache un vilain problème d'alcoolisme. Sa sœur, de qui je tiens la plupart des informations sur la famille, m'a raconté qu'il était un enfant extrêmement cruel et destructeur. Non seulement il n'arrêtait pas de la taquiner méchamment, mais il ne se privait pas non plus de torturer les animaux. C'est un phénomène étrange que j'ai déjà eu l'occasion de rencontrer avec des thèmes fortement neptuniens. Quelqu'un parmi vous a-t-il une idée sur la raison pour laquelle ce pattern de cruauté peut s'associer à un thème ayant un tel accent Poissons ?
Participant : J'imagine que c'est l 'ombre du Poissons habituellement sensible et compatissant.
Liz : On peut le voir ainsi, et cela me semble assez vrai. Mais j'ai l'impression que quelque chose de plus subtil est en jeu, qui nous demande aussi d'éclaircir ce que nous entendons au juste par « ombre » . La remarque sur la dépendance de Bruce était parfaitement juste, et je crois qu'effectivement sa personnalité est assez faible et informe. Mais il déteste être vu, ou se voir lui-même sous ce jour, et il projette son impuissance fondamentale sur des objets plus faibles, tels une sœur plus jeune ou un animal familier, car il ne supporte pas de la sentir en lui. Bruce n'a pas permis à sa qualité Poissons fondamentale d'accéder au conscient, et c'est toujours ce que l'on empêche de s'exprimer consciemment qui bascule dans l'ombre. Il préférerait être Bélier ou Lion, et non un neptunien doux,
195
sensible et vulnérable. Chaque fois qu'il voit ces
qualités se refléter à l'extérieur, cela déclenche sa
cruauté et il cherche à blesser et détruire ce qui le
renvoie à sa propre nature. Ce comportement n'est
pas rare chez les Poissons, non pas qu'ils soient
secrètement cruels, mais plutôt parce que nombre
d'entre eux, bommes et femmes, ne peuvent accep
ter la forte vulnérabilité liée à leur nature. lis n'ont
pas de frontières fermes face aux autres, ce qui veut
dire qu'ils sont toujours réceptifs aux besoins et
souffrances de leur prochain. Si cela s'avère inte
nable, le Poissons peut facilement faire semblant de
se comporter comme un Gémeaux ou un Capri
come, en ne montrant aucune sensibilité et en
affichant une persona hyper-rationnelle. Et la
cruauté peut alors, à mon avis, parfois faire surface,
si on lui rappelle avec trop d'insistance ce qu'il a
refoulé. On peut également remarquer que Mars est
rétrograde en Balance, en carré exact à Pluton et en
opposition à Uranus, ce qui, me semble-t-il, peut
suggérer la cruauté. Cet homme a de fortes convoi
tises et de puissants désirs, en particulier sur le plan
sexuel. (Notez que Vénus est en Bélier en maison
VIII, opposée à Mars et elle aussi en carré à Pluton.)
Mais il n'a pas la force et la fermeté nécessaires
pour chercher à satisfaire ses désirs et se prendre
réellement en main. n a l'esprit vif et est intelligent,
car Mercure se trouve en trigone à Mars. ll sait
probablement très bien s'y prendre avec les gens,
car sa Lune est au Milieu du Ciel, et Neptune
l'Ascendant lui donne la capacité de savoir d'
tinct ce que les autres veulent lui entendre dire.
Mais je ne sais pourquoi, malgré toute l'énergie
le pouvoir qu'impliquent ces aspects de Mars, il
toujours resté médiocre, sans doute à cause du
196
fondamental de sa personnalité . , ment cristallisée Je su os ' qw n est pas vrai-
consument au-d�dans d!fw e que s;.s dé.sirs se
diri_ger. vers un but précis. Îl sans qu il Ptl}Sse les
colere rn consciente qui à mon Y � la un7 enorme
liée à son problème d • �cooli a VI� est egalement
nature beaucoup de violen�me. ruee a dans sa
Poissons opposé à Neptune ne, que le �oleil en
vertement, car il a beaucou e peut �xpnmer ou
ll doit se contenter de to��0f b!som �es autres.
Soleil est en maison VII '?- er es arumaux. Ce
dance à l'égard d , ce qw accentue sa dépen-
es autres sur lesq 1 sens des réalités. Et Satum
u.e s repose son
ce_ndant indique en outre qu'� ��r:o:!sons au Des
lw apporter soutien et sécurité d ) �ur e� pour
soit la dernière personne à l'ad ans a VIe, b��n qu'il
probablement très difficile mettre, et qu il rende
attachements. aux autres de deviner ses
Aussi Bruce est-il en réalit ' d ' h' , besoins opposés : il ne peut s �éc
�c Ire entre de� vre avec acharnement ce 'il
apper et poursw
manque de force et de conqfiu veut de .la vie, car il
pe t ance en lw · mai 1
u non plus se consacrer . 1 , s I ne des autres et se contenter
�mp ement au se�ce
supporte pas d'être . , e son sort, car il ne
dont il a envie. U�o��e �u de reno'?-cer à ce
Scorpion ou en C . P us fort, disons en 1 apncorne 1 'aurait · d · , . a volonté et l'ind, d
, ru e a expnmer Mars-Pluton-Uran
epen .�ce de la configuration signe de son exil
us. Mrus il est rétrograde dans le par ses aspects �Jo
�� do�c prob�blement écrasé plan intellectueL
e et mconsclent, sauf sur le
Parr· · zczpant : Est-il marié ?
Liz : Oui, il est marié et il a trois fils. Je n'ai pas les
données de naissance de son épouse, mais on m'a
dit que c'était une maîtresse femme très réaliste,
qui dirige plus ou moins le ménage et maintient
l 'union du mariage. Il a de toute évidence trouvé en
elle son Saturne en maison VII. Elle tolère son
alcoolisme et tient lieu de père et mère pour leurs
enfants. Mais Bruce n'arrête pas de quitter sa
famille pour voyager. n a sans doute l'impression
qu'elle le brime. Avant de vous parler des parents de Bruce, j'ai-
merais que vous essayiez de reconstituer son type
de mariage parental à partir de son thème de
naissance.
Participant : Si je cherche le père dans les aspects
solaires, comme vous nous l'avez suggéré tout à
l'heure, puis dans la maison IV, cela me donne un
portrait contradictoire. Le Soleil est en opposition à
Neptune, ce qui suggère un côté mystique et peut
être artiste, n'ayant pas vraiment les pieds sur terre.
Peut-être son père n'était-il pas très présent. Peut
être sa personnalité était-elle informe et faible,
comme, selon vous, celle de Bruce. Mais le Soleil
est aussi en trigone à Jupiter, et d'après ce que vous
nous avez dit sur Zeus, cela évoque quelqu'un de
très différent, un esprit beaucoup plus aventureux.
Le Soleil est également en trigone à Pluton, ce qui
pourrait dénoter une volonté de pouvoir ou une
forte sexualité. Je ne vois pas comment assembler
tous ces éléments.
Liz : Le père de Bruce non plus. C'est bien là le
problème. Et Bruce non plus. Comme vous l'avez
dit, il y a là une contradiction, ou ce que j'appelle un
clivage. Bruce a en lui ce clivage, nous venons juste
198
d'en parler' dans les pulsi , satisfaction de ses désirs et
f.n� �pp�sees entre la
autres. Mais on le trouve a_ negation envers les
son père qui, je peux main�ussi probablem�nt chez
aussi alcoolique. Lorsqu'une��t vou� le_ du,-e. était
parents par ce genre d �me decnt 1 un des
s'aait de l'h' ·t e portraJt contradictoire il
o· en age psycholog· 'il · ' enfant. Ce que son père n, Iqu� qu . . l�sse à son
lui-même, Bruce va le vi�as reussi a mtégrer en
dilemme, et son roblè e comme son propre
manière, différentep
et 1 me �st . de trouver une
clivage. ll est très rarep
dus
tcreative, d'aborder ce
f . e rouver un port · d parent par rutement cohérent d . rrut e
plupart des gens man uent ans u� theme, car la
individus confrontés à de de cohe:ence. Et les
Bluce ont en général d graves p�oblemes comme
chargés de clivages et �s antecedents familiaux
dissociés camouflés dans le fra�ments psychiques
Le · es coms
pere a effectivement u · .
aventureuse et jupitérienn ne autre dlmension,
également et ex rime e, que. Bruce possède
père, lui, a quifté sonp��on �es_om_de voyager. Le
pour aller à Londres où Ieu etnque du yorkshire
il a fini par devenir un �:xactement co_mme Bruce,
a dû trouver ce Jupiter dre fommercial moyen. Il
lui-même lorsqu'il a ·u 'qlue que part au fond de
rejoint la capitale. Ilq�ai� e no�d de l_' Angleterre et
acteur « man ué 1 • aus�t manifestement un
très jupitérie�e. ��U:e a�orél!t 1� théâ�re, passion
troupes de théâtre arnate� VJe � fat� p�ie de
transformer cette . ' sans }arnats reussir à
nué ses huit heure��s���en voca_tt<;>n. et il a conti
le monde Il était d ?t quottdien comme tout
. ans sa Jeunesse plein d'entrain
1 . En fr · d ançrus ans le texte. (N.d.T.)
1
199
séduisant et physiquement attirant. Ses qualités plutoniennes sont plus difficiles à déceler, excepté peut-être dans la poursuite solitaire de sa propre destinée loin du milieu familial. Mais en étudiant la nature du mariage de ce père, vous verrez que sa personnalité possède bien cette dimension fortement plutonienne.
Les trois aspects au Soleil de Bruce semblent donc bien correspondre à son père, qui lui-même n'a pu les concilier. ll aurait voulu être quelqu'un d'autre, et sa fille m'a raconté qu'il était très distant et inaccessible lorsqu'elle était enfant, disparaissant un verre à la main derrière son journal ou rivé à la télévision. n devait vivre dans un monde imaginaire où tous ses désirs frustrés étaient satisfaits, alors que sa vie réelle était très monotone. Le côté neptunien de son père semble avoir été pour Bruce le plus douloureux et difficile à comprendre et intégrer.
Vue sous l'angle de la perception qu'avait Bruce de son père et de la relation qu'il entretenait avec lui, cette opposition dénote un père « fuyant », un homme avec qui aucun rapport authentique n'était possible. n s'échappait un peu plus loin chaque fois que l'on essayait de l'approcher réellement. Je crois que Bruce a dû vivement ressentir son absence psychique. Mais ne pouvant montrer de compassion envers sa propre faiblesse, il ne pouvait non plus affronter celle de son père. Sur un plan conscient, Bruce a certainement honte de la médiocrité de son père, et ce sentiment accroît encore sa difficulté à affronter la sienne. Ce père, à son avis faible et méprisable, n'ajamais actualisé les qualités plus héroïques reflétées par les trigones solaires de Bruce à Jupiter et Pluton. En même temps, l'opposition Soleil-Neptune suggère une forte idéalisation
200
inconsciente du père mêl · d d , être Bruce le met-il s� unee. 'd
e ealception, et peut-il , pie est et le magnifi t- secretement rejetant sur 1 · A 1 e-
bilité de l ' app�ent désintérê���deme
l ' a :espon�a
tante de son père s e attitude dis-. a sœur m'a aussi · Bruce, arrivait souvent chez elle vêtu d��ch:�t qud
e son pere, portant son mant 1 s e Son père est mort mainte
eau, so� chapeau, etc. �nco�e de se rapprocher �:nct�t �
rus Bruce �ss�e Jamrus pu contacter o�e qu il n a a laissés. n est bien �tfr
n �:an� les veteme�ts qu'il le pousse à agir · . �scient de la rruson qui d' ex.trêmement tris��:� il Y a 9-ue�q�e . ch?se et venération d'un
, d �tte secrete IdealisatiOn
cessible. pere orenavant à jamais mac-Passons maintenant au Quelqu'un veut-il essayer d�ysonnage. de 1� mère.
du thème de Bruce? e reconstituer a Partir
Participant : La Lune est . , en carré à Saturne ain
e� m��on X en Gémeaux, semble y voir ' SI qu a Neptune. Il me Part un côté co�r� autre cont.radiction, avec d'une de 1, autre la A gnant, froid et conventionnel et c . meme nature rêve 1 A ' trublesse impuissante que 1
, use et a meme e pere. Liz : Oui, vous avez rais il . , clivage. La mère a
on, y a bien la un autre au père, égalemeni�:��� chose de très sem�lable contradictions intérieur d
Pf N�ptune. Mais les tes. Ce ne sont as 1 , es e . a mere sont différenPuissance de pztfton q:�ousi�me de Jupiter et la lard neptunie C' S
sparrussent dans le brouil-n. est aturne. Qu'en pensez-vous ? Participant . Cela indi entre rom�ti
qdue, �!le semble-t-il, un conflit sme et evmr, et elle a sans doute
201
vécu le côté saturnien. n lui a fallu s'accommoder d'un alcoolique incapable de se relier à sa famille. Elle a dû se montrer très forte et prendre en main toutes les choses pratiques, et elle avait probablement un fort sentiment de responsabilité qui 1 'a empêchée de tout laisser tomber. Sa propre nature faible et rêveuse n'a pu s'exprimer, car il était impossible que tous deux se comportent ainsi. Ils auraient sûrement voulu vivre une vie merveilleuse et féerique. n a noyé ses illusions perdues dans l'alcool (Neptune), et elle a caché sa déception en suivant son devoir (Saturne). Suis-je tombé juste ?
Liz : Vous êtes tombé juste sur de nombreux points. Je vois que vous avez pris le coup pour reconstituer ce genre d'histoire. La mère est en effet romantique et elle s'est laissé horriblement piéger dans une vie ne ressemblant en rien à ses rêves. Comme vous l'avez dit, la présence de Saturne suggère qu'elle a tout supporté par sens du devoir, et elle l'a sans doute fait payer à son entourage. D'après ce que l'on m'a dit, elle était de type plutôt intellectuel, assez mondaine et s'intéressait à diverses activités culturelles, ce qui correspond bien au personnage décrit par la Lune en Gémeaux dans le thème de Bruce. Mais elle avait des accès de mauvaise humeur et faisait des scènes à la maison, lorsque ses relations sociales importantes n'étaient pas là pour la voir. Elle se disputait sans cesse avec le père, puis plus tard avec Bruce. Elle semblait déçue qu'ils ne soient pas plus fortunés et socialement plus « im· portants ». Plus le père buvait, plus elle s'en prenait à lui avec acrimonie. Elle est morte d'un cancer lorsque ses deux enfants étaient encore jeunes.
202
Partic ipant : Cette Lune en rn . pas simple. Cela veut-il dire
ruson X ne me semble comme très sensible et matem
q�e ��ce 1� ressent attaché à elle sur Ie plan affi t
e.f; · u qu'il est très ec 1 . Liz : Les deux sont vrais Po B lunaire, et donc change�te
ur ruer, sa mère est tique, comme on dit) M
c�mmll a Lune (lunaLune-en-Gémeaux ce
tti rus e e est lunaire que, extraverti et paphiOI����t�e IT côté artistiTaureau, ou en Cancer ell . _e , a Lune. En nelle », alors que Ia L�e
e aurG�t ete plU? 4( mater
charme I fl" 1 en emeaux evoque le
d La � e .Irt , a vivacité et la frivolité de l'h , .. e � ravzata. C'est le . , erome tous ses amis. Bruce 1
:sage 9u elle ?lontrait à connaissant J'autre. voyrut aussi, tout en
La présence de la Lune . également que la nature é
e� mruson X suggère étroitement identifiée à s
�oti�:>nnelle de Bruce est mander pourquoi il a montr _
mere. ?n peut se dese disputer avec elle, exacte���t d achameme?t à Cette Lune en maison X
n �o�e son pere. s�ntait peut-être trop procf:e Jrut cron:e qu'il se disputes étaient une sorte
e e sa men;. et _les pour se dégager de son e .de combat desesperé son père. D'un côté le
mp�Sse et se rapprocher de
'il , carre atume Lun . di qu se sentait non désiré et . , - e I� que 1 autre, il est probable q , reJe
lte par_sa mere, de
tune il l'idéalis.,.ït u avec e carre Lune-Nep-. '. "" comme son pè T reactions émotionnelles de B �e. oAutes les
consciemment avec celles d rue� s e�m�l.ent inst;r son père le même re
e sa n;ere. Ainsi il porte reactions dans 1 . gar� qu elle, et toutes ses !'::�ho> a VIe vont etre conta.rrun· , -uertume et la dé f , ees par Bruce n, arrive �ep l�n eprouvées par sa mère. est morte dep
p� a se separer d, elle, alors qu, elle UlS ongtemps. Tant qu'il adhérera à
203
la vision de la vie de sa mère, il lui sera imP?ssibl� de se réconcilier avec son père, et av�c ce qw. en �Ul ressemble à son père. C'est ce que Je voulrus dire tout à l'heure par « prendre parti ». Consciemment, Bruce n'a pas grand bien à dire de sa m�re: M� inconsciemment, c'est à travers ses yeux.rugns qu
_�
voit la vie, son père et lui-même. Et il � recree pratiquement la même situatio� que son pere d� sa propre vie et �on propre man�ge., Sa femme n est pas coléreuse ru lunatique, mcus c est une fem�e forte sur qui repose le ménage, comme le �uggere ce Saturne représentant à la fois la mère et l' �P���· Bruce est dépendant de sa femme comme � 1 etrut de sa mère, et ses voyages so?-t des tentatives de fuite, exactement comme ses disputes avec sa mère lorsqu'il était plus jeune.
Vous commencez sûrement à comprendre le type
de mariage que vivaient les parents de B�ce, et la situation décrite par sa sœur confirm� le.s informations données par les indicateurs planetarres de son
thème. Le fait que le Soleil et la Lune aspectent tous
deux fortement Neptune indique que les pru:ents,
l'un comme l'autre, ont vécu dans une ambi�C� générale d'espoirs contrecarrés, de �êves non r�ali
sés, de déceptions et d'échappatorres. �a m�re,
bourrée d'ambitions sociales et de pretentions
culturelles, s'est retrouvée mariée à un �omme
décevant tant sur le plan affectif que financier ; et,
à mon avis, aussi sur le plan sexuel, comme vous le
verrez tout à l'heure lorsque nous comparerons les thèmes des parents. Pour elle il était ill! raté. Toutes
les promess�s et l'exci�a!i�n.des pre�1e;s temps du
mariage avruent tourne a 1 rugreur et a 1 am�rtume.
Elle ne pouvait lui pardonner et l'attaquait donc
constamment, alors qu'il se retirait �e plu.s en pl� loin dans son monde nepturùen. Elle etrut SI obsedee
204
par ses griefs qu'elle n'avait pas grand-chose à offrir à ses enfant�, ho�is. le devoir saturnien. Et il est probable qu elle �rusrut de son mieux pour monter le fils contre le pere. Elle se retrouvait dans le rôle du par�nt fort et responsable, alors qu'elle aurait v?ulu etre �carlett O'Hara devant la foule de ses r:ches s�:mprrants en adoration à ses pieds. Elle était SI �org�e de r�e�timent qu'elle n'arrivait pas à �orr q� �lle sacrifirut elle-même son propre potentiel creat�, no� par:ce que quelqu'un l'y forçait, ou par�e qu elle n avrut pas connu le véritable amour m�s parce qu' �lle était fondamentalement trop fruble et neptunienne elle-même pour prendre en c�arge sa propre �e et essayer de se réaliser séparem�nt de so� man et de sa famille. Son mari était cense tout lw d?nner, sin<?n elle le lui ferait payer. E� son r�ssentiment a fini par littéralement la devorer VIvante.
� père, quant à lui, avait manifesté au départ un espnt �e courage, d'aventure et d'enthousiasme ro�ant1que, abandonnant une vie provinciale étriquee pour ess��er de «.réussir » dans le tourbillon de �a .grande c�te. TI avrut de grands rêves de succès artistique, mrus manquait de la résistance et de la confiance en soi nécessaires pour démontrer ses tal��ts. n s' �tait �alement trouvé un travail banal qw .1 ennuy:nt �o;nblet?ent mais lui garantissait du moms la secunte materielle. TI s'était marié avec �e fe�e appar:emment p�sionnée et excitante, , un mili�u soc�al « supeneur » au sien, pour f�percevorr en�wte qu'il. avait visé trop haut. Elle
1 en demandrut trop et il ne pouvait se montrer à a hauteur de ses espérances, sans parler des sien��� _P�opres. 1! n'a_ v ai! pas assez confiance dans sa li
irilite pour lw temr tete et se réfugiait dans 1' alcoosme, la plus vieille forme du monde d'agression
205
. . l' ense généralement d'abord passive. Qum que on P l'alcoolisme comporte à son côté autodestruct�U:
t•, et le désir inconscient . , norme agressiVl e,
d aussi �e e ir sa famille n'est sans oute pas
�e frure a�oluafcfronduite de l'alcoolique. etranger
. e dire que Bruce a Participant : On po�rut presqu hérité de son alcoolisme.
. n 1 as rare de voir l'enfant d'un Liz : C'est vrru. .n e�t P ême alcoolique. Je ne pense alcooli9-�e ?e�erur d� héritage physique. Je .crois pas qu 1l s �gis�e. . de faire face à un clivage plutôt que 1 mdiVIdu :ss��anière que le parent qui fondamental de la mem 1 clivage se situe entre sa , h ' Chez Bruce, e ' a ec oue. . u, il artage avec son pere nature neptun
f lenne, q ativi' que destructive, et s� tant sous sa <;>rme cre
ienne qui leur est ausst nature plutoruenne/m�
n rel�tion avec le monde commune. Ne�.tune es. t et sur le plan positif, il numineux de l mc�mscten ' mos plus vaste, plus permet d'en trevou: �fi c�s
offrant un éclairage profond et plus SlF �d� la réalité quotidienne. magique au mo�de . orne
attitude pose un proSur un plan negatif, cette
fix, sur ce monde blè�e, car gf�e� �:�ir�e:Ue la �e sera touj��s � mag�que peut arr . de la beauté et de 1 infini la hauteur de la perf�tlo�\t évidemment pas le cas, que l'on a �ntrevuJ.
d� n e tion de désillusion et de
et les sentiments e ece� 'alors une ampleur désespoir peuvent pren e considéra�le.
. d antage mobiliser la nature Si son pere ayru� su av
le thème de Bruce' en plutonienne decnte fan�
cran » et d'instinct de manifestant u� peu P u� e
« un peu de cette vision survie, .il aurrut p� a
ilctu
l'�e
pras fait, pour les raisons
neptunienne. Mrus ne
206
que nous allons voir en regardant son thème et son propre mariage parental. Le père a donc mis en scène son propre clivage en choisissant une femme pouvant incarner à sa place toute sa partie primitive et obstinée, ce qui lui a permis de prendre ce genre de choses en horreur et de se retirer dans 1 'autre moitié de sa nature. Dans son enfance, Bruce manifestait lui-même quelques-uns des aspects les moins attirants de Pluton-Mars, qui avaient déjà mal tourné au lieu de s'exprimer dans une agressivité et une volonté de pouvoir saines et normales. Sans doute les emportements de sa mère n'y étaient-ils pas étrangers, et il semble s'être « civilisé » avec l'âge. Mais il s'est ensuite retiré dans la même torpeur neptunienne que son père. Je ne sais pas où cette partie plus explosive de sa nature se manifeste maintenant. n est certain qu'elle implose dans son alcoolisme. J'espère qu'elle ne se dirige pas contre ses trois enfants. Mais elle est, à mon avis, en majeure partie profondément refoulée, et l'alcool en est la manifestation voilée, ainsi que le moyen de la tenir enfermée au sous-sol. Voyez-vous la trame mythique de ce mariage ? Je n'aurais évidemment pu reconstituer un scénario si détaillé sans connaître l'histoire de cette famille que j'ai évoquée. Le thème de Bruce ne dit pas que son père était alcoolique, quoique ce soit souvent le cas de ceux qui ont une opposition Soleil-Neptune. De toute manière, même s'il n'avait pas été alcoolique, il aurait trouvé une autre échappatoire, et l'expérience de la souffrance, de la tristesse, du manque et de l'amour déçu aurait été identique. Les indicateurs planétaires - dans le cas du père, Neptune, Jupiter et Pluton, et dans le cas de la mère, Neptune et Saturne - parlent de thèmes fondamentaux appartenant aux deux parents et donc également à
207
Bruce lui-même. Quel que soit le caractère réel de ces parents, que nous étudierons en temps utile dans leur thème, ils ont un côté très mythique. Le père est un aventurier romantique qui n'a pas réussi à affronter la vie. Son incapacité de réussir (Jupiter-Pluton) lui a fait chercher refuge dans la boisson, l'apathie, et le repli sur soi (Neptune). La mère est une personnalité séduisante et extravertie, déchirée entre les responsabilités de sa vie quotidienne et ses rêves de splendeur romantiques, victime d'un mariage pesant et aigrie par le ressentiment et la déception (Lune en Gémeaux carré à Neptune et Saturne). Bien qu'anglais, ils semblent tous deux sortir d'une pièce de Tenessee Williams. lis ont le même accent sur la planète extérieure Neptune, et cette aspiration collective ancestrale doit se manifester sur un plan très personnel dans l'intimité de la chambre à coucher parentale. Chacun des deux exprime ce Neptune de manière différente. Face à leurs déceptions et à la perte de leurs illusions, le père réagit par la passivité et la désintégration, et la mère par l'indignation et le désir de vengeance. Bruce est lui aussi lié à Neptune par son Soleil et sa Lune. il va hériter de ce qui, dans la psyché familiale, pourrait potentiellement être un grand talent créateur, mais qui jusque-là ressemble plutôt à un ulcère. n doit trouver le moyen d'exprimer cette qualité d'imagination et ce contact avec le numineux sous une forme plus créative que ne l'ont fait ses parents, et il n'a pas réussi jusqu'à présent. D'après ce que dit sa sœur, il semble n'avoir même pas encore compris qu'il y a peut-être quelque chose qui cloche. Comme son père, il a préféré l'aveuglement de Neptune à sa dimension créative, et il refoule tous ses instincts d'agressivité. Il est impossible de savoir sous quelle
208
lfor;ne ce
tuxA-ci vont �r par refaire surface, mais ils e ��ron surement tot ou tard lorsque sa s ché essruera de compenser le déséquilt"bre Rien P Y
di 1 . . ne nous t non p us SI Bruce saura affronter ce défi Il me semble intéressant de regarder le thème de la sœur de Bruce avant d'examiner ceux d t 1 1 • 11 . es pa-rhe� s.
J e(V
appe , erru Susan. Que vous inspire ce t erne . orr theme no 3, ci-après.) Parti�ipant : Ce thème me fait bien meill ·
pressiOn que c_elui de Bruce. On y trouve b::U�o�defeu. Le Soleil Mercure Vénus et l'As d
p en Bélier. Mais il manqu� également d���rr��
sorn a_seule�ent Ju�iter en Vierge. Et la touche �e;u. ruenn_e reapparrut sous une autre forme' avec la Lune en Pmssons. Je pense qu'elle s'en est mieux ti. , ree.
Liz : Oui, �·est vrai. Elle a ses problèmes, mais ils ne �ont pas SI Pt_:Ofondément destructeurs que ceux de ruee, peut-etre parce que, comme vous l'avez dit elle a be�l!cou� de feu et la détermination typique� m_ent Belier d améliorer sa vie. Bruce n'a ue V�nu� et �ranus en Bélier, et bien que le feu pui�se �w-meme e�re la source de nombreuses difficult , 11 est une rude pr�ci�use dans le contexte fa�� que nous. avons d�cnt, car il permet de pressentir d�s la yte. d.e meilleures possibilités que celles du milieu � <;>ngm_e. Quels que soient ses échecs, le feu se �essrustt t�.uJo�s pour continuer à progresser, à mo�s que 1. mdiVIdu ne soit profondément intro
�ertl et ne VIve son inspiration feu en s'échappant ans ,un. �onde imaginaire.
ell: 1 ,ongme,, Su�c:n �Ot�ait devenir sculpteur, mais
se gl a pas rel!sst a real�ser ses rêves de jeunesse. Il m rn e , Y avorr une tnste prolifération d'artistes anques dans cette famille, peut-être due à l 'in-
209
15• 13' .,.
)o( ,.,4 . •. y u• 5 ·zo·r y n• 7' 4•r
)o( 1 1 ° 5 3 '41.
11' IS•21'22•r
0 4•54'53.
):{ 1 0 ° 1 5 ' 37 • .oo 4• 40' 41 • r
n. 7•51• z•r
Thème no 3 : Susan. La date de naissance est tenue secrète
par souci de discrétion. .
1 1 stème Le thème a été calculé par Astrodtenst, se on e sy
Placidus.
2 1 0
dicateur neptunien qui se retrouve de génération en génération. Personne dans cette famille n'a encore été capable de réellement l'incarner ni d'en concrétiser le potentiel créateur. Susan vit avec un peintre à succès depuis une quinzaine d'années, mais ils ne se sont jamais mariés et n'ont pas d'enfant. Cela n'a rien pour nous surprendre, vu ce qu'elle a vécu dans le mariage parentaL Elle est relativement heureuse dans cette relation, mais reste frustrée et insatisfaite par rapport à son propre potentiel créateur. Elle a été mariée très peu de temps lorsqu'elle était beaucoup plus jeune, mais ce mariage a été une déception, et elle ne semble pas disposée à répéter cette erre}ll' en passant un contrat formel avec son peintre. A cet égard au moins, elle a réussi à accomplir ce que sa mère n'avait pu faire : quitter une relation malheureuse pour se chercher quelque chose de mieux.
Il serait maintenant intéressant de voir si un pattern de mariage parental similaire apparaît dans le thème de Susan. Il est évident que nous ne devons pas nous attendre à trouver exactement les mêmes indicateurs. Mais je pense que nous devrions découvrir une histoire analogue.
Participant : Le Soleil ne fait aucun aspect majeur, hormis sa conjonction avec Mercure. Il est en maison XII, en quinconce à Jupiter et en demi-carré à la Lune. Cela donne quelque chose de très semblable au thème de Bruce, car Jupiter et la maison XII rappellent son accentuation Neptune-Poissons. Le père semble disparaître dans le brouillard de la maison XII. �iz : Oui, beaucoup de similitudes apparaissent si l on regarde uniquement le Soleil. Il y a là en effet
2 1 1
un père lointain et fuyant, faisant miroiter des
espoirs qui finalement n'aboutissent pas. L'absence d'aspects majeurs reflète effectivement le manque
de contact avec le père, mais également un manque
de perspectives pour l'expression personnelle, qtù
explique peut-être pourquoi Susan n'a pu actualiser
ses propres ambitions artistiques. Avec le Soleil en
maison XII, l'identité et l'expression personnelle de
Susan sont immergées dans l'inconscient familial
et elle semble nager faiblement contre une apathi�
puissante qui émousse le côté créateur du Bélier.
Elle n'a jamais pu vraiment se dégager de ce triste
passé .familial, tout en étant néanmoins beaucoup
plus hbre que Bruce, et en vivant une relation
authentique et non une copie conforme du mariage
de ses parents. Ce père lointain, reflété par un Soleil
inaspecté en maison XII, n'est pourtant qu'un
témoignage partiel. Regardez la maison IV.
Participant : Pluton est en maison IV. Et il est en
carré à Vénus. Cela veut-il dire que Susan est plus
affectée que Bruce par le côté sombre et plutonien
de son père ?
Liz : Dans un sens, oui, elle en est plus « affectée •,
car il est tout seul en maison IV. Pluton est aussi lié au père dans le thème de Bruce, car il fait partie du grand trigone Soleil-Jupiter-Pluton. Cependant
dans le thème de Susan il se remarque plus, ,., ............. ,.,. .,.,
s'il était un problème distinct. Je crois que sur
certain plan, probablement inconscient, elle
que le mariage de ses parents ne se réduit l'histoire d'une mère dragon castrant un père et impuissant. Bruce le sait aussi, mais il est tage concerné par la problématique Soleil-N d'abord parce qu'il s'agit d'une opp
osition .,..., .. ,.. ....
2 1 2
ment pénible, et ensuite , rapproche le plus de sa ��
ce q�J
c �s,t ce qui se
Susan sent que son père a erffe. 1 e
�tite Poissons.
sombre et destructeur qu'il w 9ue que chose de
pour qu'elle le maniE 't , proJette sur sa mère
rapport avec la sexualie:é �� s� pla�e . . Plu�on est en de Susan, à cause de son
per�, �ns! qu avec celle
même régit la maison VI carre a Venus, qui elle
attentes de Susan I, et donc 1 'attitude et les
. envers son parte · C, , mon aVIs, la raison essentiell
narre. est, a
s'est pas remariée et n'a e pour,laquelle elle ne
que le spectacle de deux P�as eu d enfant, encore
l'autre lentement et sûrem �n� se dé�ruisant l'un
à fortifier sa foi dans l'instft�t�� �as du �ontribuer
ce Pluton en maison IV en carr, , V� manage. Avec
de se retrouver à la rn . �a en us, e�e a peur
sexuelle d'un homme exerct e la marupulation
situation, je le presse�s q actement, dans la même
encore que la mère ait , .ue s�n �ere, et sa mère ;
rôle de la pièce en montr���� sur, JOUe le méchant
nie qui ont suivi sa décept� a �
c�ne et 1 'acrimo
alcoolique n'est pas part.1�·, VIe sexuelle d'un
quoiqu, elle ne man u IC erement dynamique
mes. Et l'imp · q e san� doute pas de fantas�
1 mssance chroruque · � condition à long terme de l'al '
q� est en général
ve�ue par sa partenaire c coolique, peut être
reJet et de refus omme une forme tacite de
Le .
clivage de la perso al' , d ,
donc comme un fact nn . Ite u pere apparaît
avec sa fille sur . �ur pmss�nt dans la relation
consciemm�nt ce��n� � certrufement projeté in-Elle trouvait s d
e ses antasmes sexuels ex�itante et me:
s an��te ,cette. si�uati�� à la foi�
�a�s Pluton en m�son � est ams1, q�e J, mterpréte
evtdent qu'un père n'a fn ca:re a Venus. ll est
une fille qu'avec thas es memes rapports avec
un s, et en cas de problème
2 1 3
sexuel entre les parents, il arrive souvent que la libido du père dont le cours s' �st détourné d.e la mère se reporte sur sa fille. Aussi avec s�:m �oleil en Bélier, que j'associe sur le plan archetypiq.u� au mythe du dieu-père phallique, s�� est predi�posée du fait de sa propre constitution psychique intérieure à voir son père à travers une lentille archétypique très puissante. M�me si elle. semble n'être jamais véritablement entree �n _relation !lvec lui comme le suggère son Soleil maspecte . en mcrlson XII, il existe néanmoins en�re eux un lien obscur et inconscient de nature mcestueuse et manipulatrice. Les deux indicateurs Neptune et Pluton apparaissent ici liés au père co�e. d�s le thème de Bruce, mais l'accent est tr�s �fferent. Même le troisième, Jupiter, est aussi pres�nt. Il semblerait que Bruce, avec son Sol�il e� �mss�n� opposé à Neptune à l'Ascendant, smt l(redispo�e ,a identifier son père à. Neptun�, et donc a 1� c�:m�Iderer comme faible et maccessible, tout en l 1deahsant inconsciemment sous les traits du héros aventureux qu'il devine dans la brume. En r�vanch�! avec son Pluton en maison IV et son Soleil en Belle:, Susa� identifie son père avec la force et le po�v�Ir p�all�que et cette puissance sexuelle inexpnmee lw frut pe�. Que pensez-vous de la mère dans le thème de Susan ?
Participant : La Lune est co?jointe à Mru:s. C'.est une mère puissante et agressi":e. C�tte conJo�ctlOn est en carré à Uranus, ce qw reflete peut-etre le caractère explosif et imprévisible des humeu_rs de s� mère. Mais ils sont aussi tous deux en tngone a Saturne, et l'on retrouve donc le côté pratique et le sens du devoir.
2 1 4
Liz : Oui, là aussi nous avons un portrait similaire avec cependant d'importantes différences. Dans 1� thèf!le de Bruce, le: caractère explosif de la mère ne s� discerne: pas vraunent. On y voit plutôt le portrait � un conflit entre �� n�ture. romantique et idéali�te e! les dures limitat10ns Imposées par la vie. C, est e�alement .un conflit entre un côté fragile et detache des contingences, et un autre solide et fort ne comptant que sur soi. Ce qui ressort du thème d� Susan es� plus explicite et plus inquiétant. ll ne faut pas oublier que dix ans séparent les naissances de Bruce et de Susan. La situation parentale avait sans d?ute ,beaucoup empiré à 1 'époque où Susan est ne,e, debou�hant sur le� scènes dramatiques qu'elle m a racontees. La conJonction Lune-Mars en Poissons reflète en partie le carré Lune-Neptune du �ème de Bruce, ,mais en plus du flou et du romantisme se profile egalement un Mars assez dynamique.A Comme ,vous. l'avez dit, c'est une nature e;Xtret?ement e�ot10nnelle et agressive, très pasSI�nnee, rom�tique, et animée par un ardent désir d et�e ,q�elqu un dans la vie. Tout cela concerne aus�I eVI�emment Susan, et la présence de cette COf1JOnction en maison XI indique que, comme sa mere, elle se soucie beaucoup de ce que les autres pensent d'elle. . �.carré Lune-Uranus montre un profond conflit mteneur de la mère face à ses obligations biologiques mate�elles. J'� dans l'idée qu'à l'époque où S�san est nee, sa mere ne souhaitait pas en réalité d. autre enfant, et aurait sans doute préféré tout 51ll_1Plement s'en aller. Mais l'indicateur saturnien �UI apparaît à la fois dans les thèmes de Bruce et d� usan comme un facteur majeur dans le tempéra�ent et la nature de la mère, suggère un double 0 stade contrecarrant toute évasion de la prison du
2 1 5
mariage et de la maternité. Premièrement, la mère avait probablement un trop �and sens de ses
bTtés et des conventions. Une femme responsa ill I
f t ne rompt pas son mariage et porte « comme au » d ti les enfants de son mari, sans se pose� e ques, .on�.
Deuxièmement, il semble que la soli�de et 1 J?de-endance matérielle, sujets eux au�si .saturruen�, �ent posé un problème à la mère. Il s agit du. confh�
entre Saturne et Neptune, que _l'on p:udt .�Oir �u
ds�t
dilemme entre la necessite etre rn ecomme un · d · · pendante matériellement, et le bes?rn e
l ' vivre a
et pour les autres. Le caractere co ereux et travler
�f de' crit par Susan est ici manifeste, alors que exp ost · · ' 'voque ni dans le thème de Bruce, l'tmage mer� n e . colère ni violence, mais plutôt un ternbl
� dil
â�e entre romantisme et devoir. Le sens � evmr apparaît aussi dans le thème de Susan, mru
�sous la
forme d'un trigone et non d'un ca.r:é entre aturne et la Lune. Cela implique pe�t-etre que Su.san trouvait positive cette dimensiOn de sa J?Y�· dont elle admirait la force. Bruc�, q':l�t a ut, d . t la trouver froide et se sentir reJete. Il y a evru , d' t ous n'a menun autre aspect qu aucun en re v
. Pl Il tionné le quinconce entre la Lune et ut?n. t . d' � un sombre courant sexuel sous-Jac�n rn tqu
h nts La mere ue Susan devine c ez ses pare . · 1 ql' nm· e par une colère castratnce contre e exp , � timent et ce , ui est anime du meme sen , . ��i( a puissamment et sans doute inconsctem·
ment affecté Susan.
Participant : Que voulez-vous dire ? Que s'est-il, votre avis, réellement passé sur le plan sexuel les parents ?
2 1 6
Liz : Je n'en sais rien. Je ne peux que spéculer sur les indices que nous donnent les thèmes. Mais je pense que la colère du père a pris la forme d'une manipulation sexuelle, comme des taquineries se terminant toujours en indifférence. Nous verrons plus tard à ce propos qu'il a dû y avoir une puissante attraction sexuelle entre ces parents au début de leur mariage, à cause de la conjonction entre la Vénus de la mère et le Mars du père, et du trigone entre le Mars de la mère et la Vénus du père. ll devait beaucoup l'attirer, ce qui la rendait sans doute très dépendante de lui sur le plan sexuel, et il a dû s'en servir contre elle. Nous nous pencherons sur cet aspect du mariage plus tard. Je veux maintenant en finir avec ces données sur les thèmes de Bruce et de Susan. Avez-vous d'autres questions sur ces configurations parentales ? Participant : Quels pourraient être les mythes reflétant ce mariage parental ? Je n'en trouve aucun. Il ne correspond pas à celui de Zeus et Héra, car Zeus est fort et lutte avec sa femme. Ou du moins il a la force de lui échapper pour aller vers d'autres femmes. Le père de Bruce ne pouvait prendre la fuite, et Bruce non plus. Il s'est en apparence battu avec sa mère, mais je pense qu'au fond elle a eu le dessus.
Liz : Oui, je suis d'accord ; au fond elle le dominait sur de nombreux plans. Ce père est pourtant plus Proche de Zeus qu'il ne semble au premier abord. Son alcoolisme est une forme de fuite, même si, �ntrairement aux fugues de Zeus, il n'engendre ne� de créatif. Même aveugle et illusoire, c'est une quete de 1 'anima, qui malheureusement finit ici en
2 1 7
« cul-de-sac » 1 et se révèle être un déguisement de l'apathie dépressive de la Mère Ternble. Bruce s'échappe également de son propre mariage grâce à ses voyages d'affaires.
Participant : A-t-il des aventures lorsqu'il voyage ? Liz : Je n'en ai pas la moindre idée. Je pense que Susan n'en sait rien non plus, car son frère n'est pas du genre à lui faire des confidences. J'aurais tendance à penser que oui, vu sa Vénus en Bélier en maison VIII en opposition à Mars en Balance. ll faut bien que cet aspect se manifeste quelque part, et Bruce n'est pas encore abruti par l'alcool, comme son père l'a été plus tard dans la vie. J'ai l'intuition que Bruce va voir des prostituées lorsqu'il est sur la route, ou des partenaires de rencontre, et qu'il n'est peut-être pas très doux avec elles lorsqu'il les a entre les mains. Mais personne n'en a jamais entendu parler. Peut-être est-ce la réalité, et peut-être ne s'agit-il que de fantasmes. Je çonne malgré tout l'existence d'un côté •u·�� ..... . dans sa vie et ses fantasmes érotiques. Les ���, .... . entre Vénus, Mars, Pluton et Uranus, ainsi que maison VIII me donnent ce sentiment. Une colère intérieure jaillit de son sentiment d sance et d'insuffisance face à la force de sa +or,.,.....,, ...
Pour répondre à votre question, je cherche image mythique pour ce mariage parental, arriver à en trouver une qui lui corresponde tement. C'est pourtant un scénario assez classu::rt.ll TI pourrait faire penser à Zeus et Héra, dont la manifeste les qualités saturniennes dans son
l . En français dans le texte. (N.d.T.)
2 1 8
conventionnel de mère et d, é . poison elle a un côté sor . pouse .. Ma1s avec son d'Hécate, ou de la Gorgone
ci�� qw lafl
:approche thème de Susan ar 1
: � a se re ete dans le Mars, Pluton et Ûranu�s �dic�teurs maternels, jupitérien par certains co�t , pe�e �emble assez , , . es, mrus c est un z « manque », Introverti Il . eus acteur, mais cela n'a
. rien
v�ulrut , autrefo�s être s'échapper dans les bras d'
�nne.{i
Au heu de trouv� refuge dans une aut
af, res en;m�s, il a bouteille. C'est un genre
re orm� d anzma, la perdu sa puissance. C'est �e Zeus mversé qui a retrouv� ici les traces du
rn �s c� sens _que l 'on Il avrut aussi un côté sour
ana.ge ,eus-Hera. · . nots tres perver t · crots, comme je vous l 'ai dit ,. . s, e je ment blessé sa femme par ' qu il a mconsciemrément cruel en lu1·
infli� comportement délibé-b il ' geant une h mill' · su t e qui exacerbait la c 1, , u atiOn
espoirs déçus. Mais ce genr� âre �ee de ses p�opres perfi�onne ne peut les montrer Ju
c d�fgt
e netsile VOit p�,
en n de compte co 1 . . ' e apparait fureur et du mépris �me t VIctime pitoyable de la �ien victime en effet
:� Jmme redoutable. Il est neur. Cette histoire �on� J quelq.ue chose d'intéproche du mythe de C
j, g e est. finalement assez terrifiante et le
fil ybele et Attis, la déesse-mère s'émascui� lui-mê����t g�n�il et incapable qui Atargatis et Ichthys . . frut �g��ment penser à �ouple, « Ichthys » 'v�5:� dïheructer:me du même
unage mythique me bl re « pOisson ». Cette thèmes de ce mar·
sem e correspondre à l'un des L'autre thème
Iage .parental. toire, celui du
q� on retrouve dans cette his-masc fort et puissant manipulant -;--:---_ 1· En fr · ançrus dans le texte. (N.d.T.)
2 1 9
et contrecarrant le fémirùn, trouve aussi son écho dans la mythologie, avec les nombreuses histoires de jeunes filles menacées par 1 'attaque de monstres hideux, comme Psyché avant qu'elle ne rencontre Éros, ou Andromède enchaînée à son rocher. On trouve ici quelque chose du même genre, car le père incarne également Pluton, et la mère la victime neptunienne. Tout dépend du côté du prisme à travers lequel vous regardez. n s'agit toujours du même mythe relatif au pouvoir. Les deux versions masculine et féminine de l'histoire opposent Neptune à Pluton, et dans ce conflit, l'un joue l'agresseur et l'autre la pauvre victime pitoyable. C'est, à mon avis, l'un des profonds paradoxes du mariage parental, et des parents du monde archétypiques. Tous deux sont au fond le reflet l'un de l'autre, et pourtant ils se partagent les rôles pour que le conflit puisse exister, et pour qu'une nouvelle synthèse potentielle puisse voir le jour.
Peut-être serait-il intéressant de regarder maintenant les thèmes des parents de Bruce. (Voir le thème no 4 et le thème no 5 pages suivantes). lis ne vous surprendront pas, après tout ce dont nous avons parlé. Les images parentales du thème de Bruce sont subjectives, et sont donc des éléments intérieurs à sa propre psyché, mais il s'avère que ses parents sont eux-mêmes d'excellents supports pour leur projection.
Le père de Bruce a le Soleil en maison XII Lion, en trigone à la Lune en maison IV en <J"""··-·· taire. Cette Lune reflète la qualité jupitérienne on trouve l'écho dans les aspects Soleil-Jupiter thèmes de ses deux enfants. Le Soleil en XII, l'on retrouve dans le thème de Susan, rer>re�;enu� cette aura neptunienne floue et insaisissable qu'a père pour ses enfants. C'est en outre, bien sûr,
220
Feu Ali
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m. 20'27' ,.
y 4 ' 2 1 ' 1 1 ' m. 21° 6' 2' m. 17'16' 4' m. 4'47':57' m. 0'2:5'23'
'd 1 ' 44':S3'r � 22' 2 ' 4 1 .
0 2 1'21'41'r 27'34'3S' r
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Th�me ce La
. date est tenue secrète par souct de dtScretwn.
narssan .
od. Le thème a été calculé par Astr renst.
222
indication sur son propre père, et tout comme susan, son identité a sans doute eu beaucoup de difficulté à émerger de l'océan de l 'inconscient familial. Ce Soleil en maison XII du père de Bruce rn et en évidence 1' une des dimensions les plus intéressantes de l'étude du mariage parental dans le thème, car il semble que cet homme ait lui-même vécu exactement le même genre de mariage parental - celui des grands-parents paternels de Bruce -que Bruce et Susan présentent tous deux dans leur propre thème. Le grand-père de Bruce, auquel manifestement son père s'identifie étroitement, semble avoir été un homme faible et lunatique, plutôt paisible et aimable, mais assez inconsistant. Cela nous est suggéré non seulement par la position solaire en XII du père de Bruce, mais aussi par la présence de la Lune en maison IV, évoquant un père instable sur qui 1 'on ne peut compter. Et devinez comment la grand-mère paternelle de Bruce est représentée dans le thème de son père ? Pluton est en maison X, en compagnie d'une conjonction Vénus-Neptune en Cancer également en maison X. Et tout est accentué par une opposition entre la Lune et Pluton. De plus une autre planète tient lieu d'indicateur maternel du père de Bruce : Jupiter, conjoint au Milieu du Ciel en Gémeaux. On retrouve donc les mêmes indicateurs planétaires pour ce mariage parental que dans le thème de Bruce : Jupiter, Neptune et Pluton.
Participant : Le père a le même Ascendant que Bruce. Peut-être cela explique-t-il en partie leurs réactions similaires à leurs problèmes. La Vierge n'est pas un signe particulièrement fort face aux problèmes émotionnels. Cela peut également nous aider à comprendre pourquoi le père n'a jamais
223
poursuivi les ambitions théâtrales qui semblent correspondre à son Soleil en Lion et à sa Lune en Sagittaire. Son Ascendant Vierge lui a fait préférer
la sécurité.
Liz. : Je crois que vous avez raison. Tout comme son père, Bruce a opté pour un travail sûr. Comme on pouvait s'y attendre, il s'intéresse aussi à des grou
pes de théâtre amateur, mais moins que son père. C'est pour lui une autre triste manière de se relier
à son père, mais il n'est pas en fait réellement attiré
par le monde théâtral. Je vois toutes sortes de points extrêmement intéressants dans le thème de
son père. À première vue, il semble assez harmonieux. n n'existe pas bien sûr de thème d'« alcoolique », tout comme il n'existe pas de thème d'« ho
mosexuel » ou de « grand compositeur ». Le trigone entre le Soleil et la Lune, selon l'interprétation
orthodoxe, devrait donner une vie heureuse et un
bonne opinion de soi. Les intentions conscientes et
les instincts travaillent en harmonie, et l'on ne
s'attend pas à trouver un aspect aussi positif dans
une si triste vie. Mais tout en astrologie est à double
tranchant, et la manière dont fonctionne un aspect
dépend énormément de la conscience de l'individu.
Un trigone Soleil-Lune peut isoler de la vie celui qui
est incapable de vivre son identité individuelle. De
même qu'il existe des situations où carrés et opposi
tions sont très précieux, car ils apportent à la
personnalité un bon esprit combatif et une tension
créatrice, les trigones peuvent parfois être fatals si l'on ne peut s'en échapper. lls sont un refuge sûr où
les combats du monde ne peuvent s'introduire, car
tout y est harmonieux, mesuré, et coule aisance. Ce trigone Soleil-Lune tombe dans maisons d'eau. n concerne la vie intérieure
224
semble ménager une retraite face a d ,
rieur. TI va hausser la confiance en u �on .e exte-
autosatisfaction peut conduire l'indi ��· �?aiS ce�te
supérieur et l 'aveugler dans les . � u a s� cr�nre
n se contentera de faire sembl��tuations diffic�es.
Le père s'est, à mon avis s' que t?u� v� b1en.
ses fantasmes en ferm�t nrplement echpse dans
monde, tandis que son co a
s port� au r�te du
faisant semblant d'eAt V' rp allrut travailler en re 1erge.
Participant : Mais pourquoi n . . .
son individualite' ? TI e pouvrut-il pas VIvre
· est quand rn A Li retrouve pas non plus chez
ses ;}
me on ! On ne
Lion en rapport avec le , e ants ce�e valeur
est sextile à Pluton. Pe:;{_ft��e. lft ce Soleil en !lon
fort accent plutonien que l ' ce a correspond-il au
thèmes de Bruce et Susan po: d�en:ouye �ans les
sextile devrait lui avoir do , ecrre e pere ? Ce
voir. � Soleil est de pl::n �e ��e de pou
Scorpion, qui est un Mars fort. arre a Mars en
Liz : Tout ce que vo d . ment vrai TI
us venez e dire est potentielle-thème M
. . Y da quelques excellents aspects dans ce
· rus e nombre s ·
potentiel de cet homme n:s��ruso�s font que le·
première tient sans d A J�ais actualisé. La
redondance à la nat outâ, meme SI cela semble une
du père q�e J· 'examm�e u propre mariage parental C ' erru rmeux t t ' l'h
omme vous nous l 'av di il ou . a eure.
Soleil-Mars constituant� t, Y .a enswte ce carré non une force M
a mon a�s un problème, et complexe qu;on
�� eÏ�· une planete beaucoup plus thèmes masculin
, ilrmagme, surtout dans les
POrtance il s ou prend énormément d'im-
d,. • car est en rapport 1 . , Identité sexuelle M
, avec e sentrment a savoir ce que no .
arul
s represente notre aptitude us vo ons dans la vie et à faire ce
225
...
qu'il faut pour l'avoir. Lorsque Mars est en carré au Soleil dans le thème d'un homme, celui-ci peut ne
pas vouloir associer ses instincts agressifs et compé
titifs à l'image qu'il a de lui-même. Ce clivage entre
la conscience de l'ego et les instincts masculins grossiers peut finir par le dissocier de sa masculinité
essentielle. Mars et le Soleil sont tous deux des principes masculins, mais ce sont des facettes différentes du masculin, tout comme Vénus et la
Lune sont des facettes différentes du féminin. Le
Soleil, que les Grecs représentaient comme le noble
dieu Apollon, concerne la conscience et l'esprit
créateur. Mars est une divinité chthonienne qui
représente le pouvoir du corps. Le père de Bruce ne
pouvait faire face à sa propre agressivité et l'on
retrouve dans le thème de Bruce l'écho de ce
problème. L'image du mariage parental dans le
thème du père va dans le même sens, car il est
représenté une fois de plus par l'homme faible et
impuissant et la femme étouffante et autoritaire. Mal reliée à Mars, cette jolie combinaison lion
Sagittaire ne peut s'exprimer que sur le plan du
fantasme, car elle manque de l'instinct de survie et
de la nature tenace et compétitive nécessaires pour
mettre ses grands rêves en pratique. Le feu tout
seul, sans quelque chose de plus solide qui lui donne
corps, se croit revenu aux temps de la chevalerie,
porte aux nues le bon, le vrai et le beau. La ressemble à un conte de fées, et tout ce qui le troubler est banni au fin fond de l'inconscient.
Tout cela explique, à mon avis, pourquoi le de Bruce n'a jamais poursuivi son véritable aJlllJ .....
le théâtre, autrement que de manière décousue,
il lui aurait fallu se battre pour réussir. Le
est un milieu très agressif, où des gens et narcissiques s'arrachent le moindre rôle dans
226
ambiance de jalousie de médi tion féroce. Jupiter Î'a pouss 's�ce .et de compéti-
natal pour aller à la ville M � a qwtter son_ Nord
l'inconscient n'était · aiS Mars, refoule dans
seS rêves. Il l�i était s:c�Z fo��xo
� C<:>n�rétiser
ambitions, quel que soit son fa'fssit
� e reali�er ,ses
Tout cela, autant que la , en •
�mon aVIs reel.
Vierge, explique son man �esez:ve e !'�scendant
vous l'avez dit l'As d q � d efficacite. Comme
. , • cen ant VIerge ' t .
lierement fort face à une nfr n e� Pa: particu-
nelle, et il a tendance comrnco on�at10n ,e�otion
à se retirer discrètement � l
�shPOissons a ceder et
ment manifesté ce man .u
e , omme a certaine
assauts de sa femme Mq � d
dassur
1 ance face aux
ail l . rus ans e do . d
trav ' a Vierge est capabl d b maine u
cité et de discipline et � e �aucoul? de téna-
assiduité pour acqué;ir un: t:c:::.t travailler avec
pas que son Ascendant v· . lq�e. Je ne pense
men� . interdit toute réus��[!ee!w ,� au�omatique
ambitions, même s'il . re sation de ses
certaine passivité dans montrait sans. doute une
nelles. Par ailleurs le ca!r� �on�ontatiOns person
suggérer une tendance à e �:{
�-Mars peut parfois
choses magnifiques d 1 'Y0 <;:nr toutes sortes de
le meilleur etc - to et
a VIe - etre le premier' être c�mporter 'co�� un� ben ne supportant pas de se l'egoïsme et de l'agr
��e,et en ayant horreur de
jamais à obtenir aucun:sJIVIte.
hii ne réussit donc qu'il désire et ne
e ces c oses merveilleuses femme agr�sive t
�u� non plus ,tenir tête à une comme nous l' av�ns
es un problem� martien, et de ce type dans son t��
B�
ce él: aussi un problème aspect Mars-Soleil
. e e naissance, non pas un Balance carré , Pl
mais un Mars rétrograde en
Vénus. a uton et opposé à Uranus et
le ' pere, ne voulant pas de ce Mar S . s en corp10n,
227
l'a projeté sur la mèr� 9-ui, av�c s�:m r:-nimus acerbe et incisif, s'en est srus1 avec Jubilation. Sa nature fortement Scorpion en faisait un excellent support. En comparant les thèmes, on s'aperçoit que. le M� en Scorpion du père tombe sur la conJonction Soleil-Mercure de la mère. Ce Mars du thème du père en carré au Soleil ainsi qu'à Saturne (même s'il ;'agit d'un carré dissocié), �t en quincon�e. � Pluton, me fait suspecter une enorme �gress1V1te derrière le repli de cet homm�. n devrut �ar�eler très subtilement sa femme, declenchant runs1 ses accès de fureur. Le Scorpion, nous le savons, peut être très vindicatif et venimeux et, ici en maison III, il reflète la manière dont il devait s'exprimer avec elle. Ce Mars particulièrement fort, car maître de son signe, a été, selon moi, essentiellement vécu p� le père de Bruce sur le plan inconsc:ien!, parce qu il lui était impossible d'affronter en lUI-meme un �ars grossier, couvert de poil? et de sue_ur. ll devrut se voir comme un splendide chevalier en armure dorée à l'instar de la plupart des Lion. Je pense qu'il �vait peur de �a propre vio�ence et l'a don� refoulée, empaquetee et offerte a sa �emm�,, qll! ensuite la lui a restituée. Toutes ces rrusons liees a son Mars expliquent qu'il n'ait pu exprimer le potentiel créateur que vous avez trè� juste�ent décelé dans le sextile de Pluton au Soleil en Lion.
Son propre mariage parental, comme je vous l'ai dit, y est aussi pour quelque d�ose. �ous avons � comment ce problème se manifestait chez Bfl:lce ·
privé d'une imGl;g� père positi�� �U: laquelle prOJ l'émergence irut1ale de sa virilite, � h<;>r�une tauge sans claire conscience de son Identite .. a.� .. ••• line. La grand-mère de Bruce est une figure nienne, à la fois par la présence de Pluton en "'"U""'' .... X et par son opposition à la Lune. Le
228
quant à lui, s� reflète dans la conjonction LuneUr�us en mruson IV et dans le Soleil en Lion en rnrusc;m XII. �xactement comme Bruce vis-à-vis de sa m�re, le pere de Bruce est fortement lié à la vie érn�twnnelle �e ce �and-�ère, qui, me semble-t-il, a du s� sentrr castre et ecrasé par sa puissante p�en�e. Ce grand-père, à en juger par la conJonction ,L�e-Uranus en maison IV, a sans doute montre a son fils le même genre de réaction que Bruce a vu chez son J?ère : le repli sur soi, vécu P?,l" 1� ?Js comme un� desaffection et un manque d mte�et_. La grand-mere, de son côté, quoique de toute eVIdence très puissante et probablement extrêmement manipulatrice, est aussi représentée dans ce thèm� par Vénus-Neptune en Cancer : sur le p�an c�:m�cient, elle devait apparaître faible et fragile et etatt pr?bablement idéalisée par le père de B�ce. TI la voyatt comme la princesse mythique en detresse que .sa na�ure �trinsèquement chevaleresque c�erc�rut t<_>uJ_O�s a sauver. Il était incapable de v<_>rr qu en. realite elle n'avait nul besoin d'être s?uv�e. Tel pere, tel fils, aussi le père de Bruce ne s �st-il probablement jamais rendu compte du pouvorr secret �e la grand-mère. TI est tombé dans le pa,ttern de 1 homme ayant un puissant complexef!lere, dont l'une des formes extrêmes est l'alcoolisl!le, l.a mère plutonienne négative qui à l'intérieur �eantit tous les efforts de libération et d'affirmahon personnelle en tant qu'homme. J'aimerais brièvement mentionner un ou deux aspects qui apparaissent dans les thèmes des grands-pare.nts paternels, pour vous montrer avec �ue�� �qlllétante régularité ces patterns se sont
se Pe�es a travers la famille. La grand-mère, repré-ntee par Pluton dans le thème du père de Bruce,
229
avait le Soleil en Verseau en carré exact à Pll;lton, �e qui n'a rien pour nous surprendre. Le carre SoleilPluton est un aspect particulier dan� un th�me féminin car il est la plupart du temps mconsc1ent.
Peu de femmes de cette génération auraient admis leur volonté de pouvoir et leur aptitude à l'exercer par des moyens émotionnels subtils. Même pour les générations plus jeunes, ce n'est pas un �p�c� facile à vivre pour une femme, car il est considere comme « peu féminin » par la société. Nous avons l'exemple de Margaret Thatcher et de son carré Soleil-Pluton. Mais le plus souvent, la femme S
_o
leil-Pluton va faire semblant d'être faible et impwssante en offrant le pouvoir à quelqu'un d'autre. Cela lui permet de devenir une. ��time qui peut manipuler autrui par la culpabilite. Les fe�mes ayant ce carré arborent souvent une perso;za emotive et vulnérable, camouflant une volonte de fer. Elles me semblent aussi fragiles que le Rocher de Gibraltar. Avec Pluton en maison X et l'opposition Lune-Pluton dans son thème, il est visib�e qu� le père de Bruce, à un certain
, niveau, avrut pleme
ment conscience de la force enorme et des tendances manipulatrices de sa mère. M�s j'�agine que le contact Vénus-Neptune leur aJoutrut une aura romantique, ce qui explique pourquoi il n'a jamais pu se libérer.
Dans le thème de la grand-mère, la Lune est dans le dernier décan du Uon ( je ne suis pas sûre du degré exact, du fait de !:absence
,d� l'heure de
naissance ) et elle est aussi en carre a Pl�ton. �s problèmes de lutte de pouvoir et de marupulat10n sexuelle se retrouvent dans la famille de Bruce sur de nombreuses générations. Notons en passant que Neptune dans le thème de la grand-mère est quement sans aspect, ne formant qu'un trigone
230
ux:anus en Vi�rge. On pourrait donc dire que le th erne, plutoruen dans le mariage parental arrive jusqu'a Bruce et Susan du côté de la famille de leur père, par l'intermédiaire de la grand-mère paternelle.
Le grand-père paternel, représenté dans le thème du J?ère �e Bruce, comme nous l'avons vu, par une conjonction Lune-Uranus en maison IV, présente également dans son thème, ce qui ne devrait pas non plus nous surprendre, une conjonction SoleilNep�un� en T�ur�a�. Cette conjonction comprend aussi Venus, Situee a la fin du Bélier. Nous avons don�, � homme doux, paisible et plutôt rêveur, marie a une femme plutonienne puissante, même si son comportement apparent semblait se conformer aux exigences sociales de l'époque. Et de nouveau comme on pouvait s'y attendre, ce grand-père pate,rnel a un carré Soleil-Mars, exactement comme le pex:e de �!"ll�e. T?ut ce q�e j.e vous ai dit sur le P\obleme � mtegration des mstmcts agressifs s'applique aussi au grand-père, qui l'a ensuite transmis a son fils, le père de Bruce. On pourrait donc dire que
_le thème neptunien vient du côté paternel de la
famill�, par !� g;and�père paternel, de même que le probleme d mtegration des pulsions agressives de Mars. . J'aimerais maintenant que vous regardiez atten
tiyement le thème de la mère de Bruce. Je vous ai dit que je n'avais pas son heure de naissance et ne connaissais donc pas son Ascendant. Mais
' nous
�ouvons qu�d mê�e y glaner beaucoup d'indicah?ns. Avec nen moms que cinq planètes en ScorPion: ce . thème peut certainement lui valoir le qu�ficatif de femme plutonienne. Ce groupe de Planetes tombe sur le Mars en Scorpion de son mari et cet aspect avait sans doute aux premiers jours de
231
son mariage pris une forme b�aucoup plus excitante et érotique. fl semble y aVOJ! e� quelq�e chose chez le père de Bruce qui hypnotiSait completement la mère sur le plan sexuel. Bruce, cependant, n'a apparemment pas perç� cette qu�té. plutonienne chez sa mère. Pluton n est pas un mdicateur de la mère dans son thème. Ce qu'il a perçu est plus neptunien, à cause de son carré natal Lune-�eptune. Cette qualité neptunienne semble se refleter dans le thème de la mère par les trigones que son Mercure son Soleil et sa Vénus font à Neptune. 1
A Pour Bruce, sa mère est vaporeuse, reveuse, ro-mantique et insaisissable, et c'était en effet l'un de ses côtés, du moins si l'on considère ces aspects natals. La conjonction Soleil-Vénus dans son thème semble aussi refléter ses intérêts culturels et son besoin d'être populaire et appréciée en société.
Bruce la voit aussi sous un jour saturnien. Elle n'est pas saturnienne au sens habituel, ca; il n'y � pas dans son thème d'accent �ur le Cap!lcome (� moins que son Ascendant ne smt en Capncome), ru d'aspect entre Saturne et les l�air�s. Nous ne savons pas si Saturne est angularre. Mrus elle a dans son thème une double opposition entre Saturne et la conjonction Mars-Jupiter en Scorpion, et cette configuration reflèt� l'inte�i�é.de sa col�re et d� sa frustration. Un sentiment mteneur persistant d unpuissance l'a peut-être poussée à rester dans une situation où elle se sentait très malheureuse, malgré la force des planètes en Scorpion et
, des as�cts
puissants comme le trigone de Pluton a la conJonc· tion Mars-Jupiter.
ll semble que la Lune soit dan� le thèm� .de mère à la fin des Poissons ou au deb
.ut du Be�er:, est impossible de le savoir avec certitude, m":ls J
l'intuition qu'elle est en Bélier, car la
232
que rn ' en a faite Susan insiste sur son irascibilité permanente, son mauvais caractère, et le ressentiment avec lequel elle s'est sacrifiée. La Lune en Bélier n'a rien d'une martyre, et aucune Lune en Béli�r n� �e soumettrait à un tel rôle sans soupape de secunte. La Lune en Poissons est généralement be�ucoup plus disposée à se sacrifier sans trop se pl_rundre, car �ll.e � un� plus grande capacité de devouement ��smter�se envers autrui. De plus, il seri?-?1� �u� l rmpre�s10n donnée par la mère en soc1ete etrut celle d une femme pleine d'entrain intér�s�ante et stim�ante, et si la Lune n'était p� en Belier, nous a un ons un thème si inondé d'eau qu:il .
ser�t <;tifficile, de 1 'associer avec une personnalite Sl, anrmee: il n y a pratiquement pas d'air dans ce theme, urnquement Pluton en Gémeaux et avec une Lune en Poissons, il n'y aurait pas d� feu du tout. Cela ne ressemble pas à la femme difficile et emportée qui s'est si violemment bagarrée avec son mari et son fils.
Participant : Et le mariage parental de la mère ? D me �emble voir sans cesse repasser le même film. Sa conJOncti?n Soleil-Vénus en trigone à Neptune semble dire que son père était lui aussi un être g�ntil, doux, artiste et passif. Et si la Lune est reellement en Bélier, il y a alors un carré Lune�luton. En fait ce carré existe même si la Lune est a la fin des Poissons. C'est de nouveau le même scénario.
Liz : Bien sûr. C'est ce qui nous attendait au terme de_ l'exploration méthodique de tous ces thèmes. Le scenario mythique du mariage parental que nous Bvons commencé par explorer dans le thème de ruee, puis dans celui de Susan, n'est pas une
233
simple image appartenant à ces deux p�rsonnes. C'est un mythe familial. TI semble y a vou: eu plu. sieurs générations de femmes de type �ybele devorant en secret des hommes de type Attis. Quel q�� soit leur comportement apparent, leur perso�nahte abritait ce mythe familial. Et il semble de meme y avoir eu plusieurs générations d'�ommes de type Attis qui, en représaille.s •. . r��sruent leur amour: leur sensualité et leur VIrilite a le�s
.femmes, qw
devenaient ainsi les malheureuses VI�tlmes du,reJ�t
et de la manipulation sexuelle. Ce theme a:chety�t= que imprègne toute la f��· et Bruce 1 3: recree
dans son mariage. Il mqmete Susan �w, pour
l'éviter, a opté pour une demi-vie, c� qw �:est �as le pire moyen de briser la chaîne, bte� qu il coute
très cher. Et en fin de compte cette 1m�ge de la femme forte et de l'homme faible est ausst.le �eflet d'une dynamique intérieure de Bruce lw-meme,
qui laisse son inconscient - sous la forme de la
sombre anima/mère - submerger son ego mascu
lin, trop faible pour résister et se b�ttre. Cha�un est
au bout d'une longue lignée de mtses �n scer;te de
cette dynamique de relation, qui est .a la fms un
héritage familial et un pattern mythiq�e de son
intégration potentielle. Bruce en est un tn�te exem·
ple car il n'est pas suffisamment consctent p�ur
fai;e face à ce clivage intérie� de n:aruere
constructive. Mais il est néanrnoms posstble. de
travailler sur ce genre d'hérit��e,, et 1� manage
parental est alors un modèle d mtegratwn po!en
tielle, si l'on arrive à trouver une nouvelle •uc:uu·�·
créative d'harmoniser les deux Parents du Monde.
Participant : Mais alors quelle est cette union potentielle entre ce que vous appelez
234
femme de type Cybèle et l'homme de type Attis ? Qu'aurait pu faire Bruce ?
Liz : Il aurait pu combiner des qualités rares chez Ies hommes, et devenir quelqu'un qui allie sensibilité, compassion et imagination à une forte volonté et à une tenacité lui permettant d'actualiser ses rêves. Il a en lui les deux propensions. n aurait pu être d'un grand secours pour les autres, ce qui, à mon avis, lui aurait donné d'énormes satisfactions, si seulement il avait pu exprimer son être entier. Il dispose en effet d'un important potentiel d'empathie et de perspicacité sur les difficultés d'autrui, et d'un don pour exprimer et expliquer les choses afin que les autres puissent bien les comprendre. n me semble qu'il devrait travailler dans un domaine créatif, n'ayant sans doute rien à voir avec le théâtre, mais plutôt avec l'écriture, l'édition ou la publicité, où il pourrait réussir grâce à sa sensibilité aux besoins d'autrui et aux demandes du public. Bien sûr nous ne savons pas ce qu'il adviendra de Bruce. Il nous faudrait examiner les transits et les progressions pour voir ce qui pourrait le faire bouger ou l'ouvrir. Je ne suis pas optimiste à son sujet, un simple pressentiment qui n'a rien à voir avec son thème. La plupart de ceux qui se confrontent au même dilemme que Bruce, s'en sortent tant bien que mal et transmettent le problème à leurs enfants.
Nous pourrions continuer à discuter sur ces thèmes pendant des heures, et il reste évidemment de nombreux points que je n'ai pas abordés. Ma per.�pective était orientée dans une direction particuliere, en raison du sujet du séminaire. J'aimerais maintenant poursuivre, puisque nous avons vu 1' essentiel.
235
Partic ipant : Ces personnages parentaux et leurs relations mutuelles apparaissent dans mes rêves semblables à ceux que révèle mon thème. Cela m'a permis de porter un nouveau regard sur mes parents. Les figures parentales vues en rêve correspondent-elles, à votre avis, aux vrais parents ou sont -elles aussi des images intérieures ?
Liz : Elles sont les deux. Nous pouvons, sur un certain plan assez limité, travailler avec les personnages parentaux en rêve, et ce genre d'exploration peut faire émerger un flot de sentiments et d'expériences de l'enfance. Si votre père, qui vous a toujours semblé gentil et sympathique, vous apparaît très souvent en rêve comme un horrible violeur, votre inconscient cherche probablement à vous parler d'autres aspects de votre relation avec lui. Sur un autre plan, les parents sont aussi dans nos rêves des personnages archétypiques, à travers lesquels on devine les personnages mythiques dont nous avons parlé. Si par exemple, vous rêvez de votre père aux commandes d'un avion, c'est un Zeus ou un Uranus à peine déguisés, symbolisant le puer aeternus là-haut dans le ciel. Nous avons là une autre voie d'exploration féconde, nous permet· tant d'approcher la toile de fond mythique de nos parents et de mieux comprendre leur conduite. Mais en fin de compte ces personnages ·
ques, tout comme leurs dimensions plus pe:rscmtleJ· les, sont au-dedans de nous-mêmes. L' violeur décrit peut-être nos propres agressifs inconscients, et le père/puer pilotant avion est sans doute notre propre adolescent rieur qui cherche à se distancer de la vie en de la hauteur. Tant sur le plan personnel qu' typique, ces personnages sont bien vivants
236
notre inconscient et ils r , santes masculine; et E' . epresentent nos compo-sant et fructueux de
e�unll?es. I1 est très intéresparentales oniri ravailler avec ces images , . . ques en essayant de v · ' s expnment mconsciemment d orr ou elles
Si, par exemple votre , ans notre propre vie.
souvenir d'un c ' mere vous a laissé le e œmme calme ·
dévouée, alors que vous 1 ' sereme, A patiente et
une furie agressive ui n, a v?yez en reve comme quer verbalement 0J h
�ete pas 9e ,vous attaêtre de l'un de ses côtfs �stquell!ent, il s agit peutdiction avec votre impres
c<:mscients . . Cette contraune mère aimante et dév
s�on consciente d'avoir sa colère et sa frustratio
o�ee pe�t correspondre à de détruire son enfant L� mco!'ls�tentes et au désir t · un n eXIste pas s l' re, et vous devez essa d ans au-concevoir la personne
yer e les concilier et de l'inconscient décrivent
glob�� que le conscient et permettra notamment
âOnJomtement. Cela vous vous avez si peur de la c
�. comprendre pourquoi autres femmes sans . n Ique et des attaques des
M . ' rruson apparente rus on peut voir cette ' ·
archétypique. Le courrouxme,re ,sous. un jour plus
fille rivale qui pourrait 1 . d .Hera, jalouse de sa ou la frustration de la G
Ul ravir s<:m �POl;IX volage' supporte pas de voir or�one vmdicative qui ne peuvent nous perrnet��eJqu un aller mieux qu'elle,
peut tout reprocher à Ia � comprendre que l'on ne l'emprise de l'in . mere, car elle est alors sous respondre par
conscifnt collectif. Cela peut corsance à �e �xemp e' dans un thème de naisou à �OnJonctiOn Mars-Pluton en m,.; X r un carre Lune-M M . , . ....son lemme en colère ars.. rus en defirutive, cette conscient de celle eqst. a�sst un
i per�onnage de l 'inOmbre dan UI reve, a manifestation d'une encore cons�i��tief��q��� �ont elle n' �t pas n aura Pas accedé au
237
conscient, ce personnage va s'exprime: de manière
détournée, sape� son assuranc� .e� al�erer ses rel�
tions avec autrw.. Cette agressivite n est pas force
ment malsaine, car elle peut être le tranc�ant qui
manque à la personnalité consciente et essrue de s'y
intégrer. Cette mère en colère n'est d<?nc pas com
plètement pathologiq�e ; elle .est arch�typique. Ses
qualités peuvent avorr besom de s mclure dans
notre vie, car sans elles nous ne pouv�ns no�
défendre, ni avoir de sentiments authentlq�e�, ru
sentir d'instinct chez une autre femme le desrr de
nous voir tomber malade. Vous devriez lire le livre d'Erich Neumann, The
Great Mother 1 , qui analyse m�rveilleuse,ment, bien
la complexité des nombreux VIsages de l ,�c�e�
mère. n est extrêmement dommage qu il n en rut
jamais écrit la contrepartie, « The G�e�t Father �>,
quoique j'aie trouvé de nombreux elements tres
intéressants à propos des Parents du Monde dans
un autre de ses ouvrages, The Origins and History
of Consciousness2• L'un des thèmes abordés par
Neumann est la multitude de visages que. peut
prendre l'archétype mère. Je vais vous en fru.:e un
résumé très succinct, car cela concerne notre �tude
du mariage parental et des personnages mythiques
représentant les Parents du Monde dans le thème
individuel. Neumann propose un dia�amme.'?asé
sur une croix dont chaque axe a un pole positif et
un pôle négatif. L'un d� ces ,axes r�présen�e la
dimension maternelle de 1 archetype mere, et a son
l . Erich Neumann, The Great Mother (Princeton, NJ : BoUinged
Foundaùon, Princeton University Press, 1955 ; et Londres : �
tledge & Kegan Paul, 1955).
2. Erich Neumann, The Origins and History of et. lnsl.
: iousneSlJ
(Princeton, NJ : Bollingen Foundation, Princeton Uruvers1ty
1954 ; et Londres : Routledge & Kegan Paul, 1954}.
238
extrémité négative on trouve la Mère Terrible sous toutes ses formes - gorgone, harpie, sorcière serpent, dr�go_n� mal�9ïe, �
,épression, poison, etc. À son extrermte positive s1ege la Bonne Mère avec . . . , ces tmages qw nous nournssent et nous soutiennent dans la vie, le lait, la moisson, le pain, le sein, la nature, les arbres, la corne d'abondance, etc.
Nous retrouvons dans cet axe maternel de l'archétype beaucoul? des �fférentes facettes auxquelles nous �vons frut allus10n en étudiant les thèmes de la famille de Bruce. Cette famille semble dominée par l'extrémité négative de l'axe comme nous le su�gère l'image féminine forteme�t plutonienne que 1 on rencontre dans la plupart des thèmes. Ce perso�age �chétypique ne correspond pas seulement a des 1mages comme Kali ou la Gorgone. n P.eut �ussi s'exp�rimenter sous forme d'états et de
s1t�at1�ns P?Ychiques comme la dépression, l'apathi�, l lmp';llssance, la paralysie, l'alcoolisme ou la toXIco�arue. Les personnages de ce type qui nous apparaissent en reve sont en rapport avec le côté des�ructeur
, et, dévorant de notre vraie mère. Cela se
reflete e�, g�neral dans le thème de naissance par un Plu�on �e a la .Lune ou en maison X. Derrière la vr�e
.mere se tient la mère archétypique négative,
l}l�s il est �lus j�te de suggérer que la vraie mère e�rut s�us 1 ;�pnse de cet archétype, plutôt que dire qu t;lle etrut cet archétype. Un parent n'est pas �archetype. Ce �enre
. d'expérience mère est loin
, etre rare, ce qw explique pourquoi tant de gens �prouvent des sentiments similaires dans leur relation avec leur mère. Toutes ces mères plutoniennes �e s�n�t pas identiqu�s, elles ne sont pas fabriquées an sen� d�s une 1;1sme du Yorkshire, même si l'on
t Parfois l 1mpress10n du contraire devant la simili-
Ude de l'expérience subjective de tant d'individus.
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. de lanètes, le langage _ast�� Av�c un I?eti� lomb��
tibté de l'expérience m';liVIlog�que redwt. a rn
h, P archétypiques essentiels.
duelle à certams t ernes ande furie qu'une « L'enfer ?e.dé,tient I?� dl.��fw.ge 1 : l'outrage, le
femme delrossee », dit e d'une femme blessée et
ressentiment et la r��un=t qui sent ses instincts
humiliée par un reje / . nee archétypique décrite
dépréciés, est. une ex�n�e mère plutonienne. Le
par 1' astrolo�� c?mm oviennent pas seulement
rejet et l'h�atl�� ��s�f et c'est plus important, du partenarre, rn� , ' Lorsque ce genre de de l' animus de a me�:�n rêve il ne correspond personnage vou� apparro
ère et à la Mère, mais à pas seulement a votre rn . e�t à la fois la mère et la quelque c�ose e_n vo�s q�éfinitive, il ne sert à rien Mère. Et Je crOIS qu en . . ythi ues et astrod'étudier toute_s ces �xplicatiOn_s :-elle�, si l'on ne logiques, aussi f�cmante�t:o��nnaissance à soitente pas d'appliquer ce
est à l'œuvre à l'intémême, là où ce personnage rieur de soi.
' . Pl t n en maison X dans mon Participant : . J ai u � . e voudrais mieux le cornthème de nrossance, � J
. 1 ut correspondre prendre. Je �ois �tr� ������: �:ressive, et j'étro
uf·s
chez ma mere·. détresse et de sa so -toujours c�nsci�nte,
de s�s il serait plus juste de france. Mros, ? a�re�t
volle-�ême sous l'emprise de
dire que ma mere �tru e l'archétype plutoruen.
1 Heav'rr has rro rage, like love to h?Jred turrr'd,.
• ."N�r Hell a f'1ry,dlikeTh wo����f:tBrlde de William
Citation extrrute e e 1670-1729. (N.d.T.)
240
Liz : Je veux simplement dire que votre mère, en tant que personne, n'est pas Kali, ou la Gorgone, ni quelqu'un qu'il vous faille en définitive haïr ou condamner. Elle s'identifiait probablement à la figure archétypique de la Femme qui Souffre et ne pouvait donc rien faire pour améliorer sa situation dans la vie. Si vous arrivez à le comprendre, vous ne vous sentirez pas coupable d'être plus heureuse qu'elle ne l'a été. Sinon, l'héritage inconscient de cette identification va se cacher quelque part dans votre propre psyché, et vous vous mettrez involontairement dans des situations qui vous rendront malheureuse et dépressive, exactement comme votre mère, et vous serez incapable de vous en sortir. Participant : Mais vous semblez dire que ce côté de l'axe maternel est le seul que j'aie expérimenté, et que ce côté négatif de la Grande Mère est le seul que je puisse exprimer. Je ne pense pas avoir été une mère terrible pour mes enfants. En tout cas, j'ai essayé de toutes mes forces d'être à l'opposé de ma propre mère.
Liz : Ce n'est pas ce que j'ai dit. C'est vous qui venez de le dire. Si vous avez Pluton en maison X, cela ne veut pas dire que ce soit le seul aspect du principe maternel dont vous disposiez. Mais le fait que vous vous en défendiez tellement me porte à croire que ce complexe est encore très vivant et actif en vous. Lorsque je dis que votre mère était affectée par cet aspect négatif de la vie, cela veut dire qu'elle s'identifiait à un état de souffrance et de ressentiment, et qu'elle n'arrivait pas à voir les choses de manière plus positive ou créative. Un archétype est aussi une perspective particulière sur
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la vie. Lorsqu'une femme voit 1� vi� sous le jour de
la Mère Terrible, la femme, ams1 que �a propre féminité lui semble victime de l'oppressiOn et du
dénigre�ent, et elle va réagir en ':onséquence, àA la
fois dans sa relation avec son man et dans son role
de mère. Elle a l'impression que sa liberté 1� a été
retirée, qu'elle est sous-estimé� et �compns�, .et
qu'elle a dû sacrifier sa propre tdentit� et ses d�s1rs
personnels pour élever des enfants 9-w vont finir .de
toute façon par la quitter en la lrussant les mams
vides.
Participant : Oui, c'est tout à fait ma mère.
Liz : Si cette expérience archétypique corresp���
pour vous à la Mère du Monde, qui forme la m?�t1e
du couple parental, c'est cette idee sur la c�md1t1on
féminine que votre mère vous aura transrmse. Cela
n'est peut-être pas votre seule idée s� le suje�, oAu
peut-être avez-vous une tout autre opm10n. Mrus tot
ou tard votre voyage personnel va vous mettre en
contact avec cet aspect particulier de la vie, que
vous avez rencontré dans l'enfance par le cataly
seur de votre mère personnelle, et qui demeure
quelque part en vous. Tant que vous n'en aurez pas
conscience et essaierez simplement de vous mode
ler sur ce que vous croyez, être l'opposé _de votre
mère vous n'aurez pas resolu le probleme. En agiss�t ainsi, vous main�enez ce! �érita�e d� l'inconscient, et vous contmuerez a 1 expruner m
consciemment. Je n'ai aucune idée du genre de
mère que vous êtes. Je suis sûre que vous n'êtes pas
« terrible ». Mais il est probable que votre propre
mère ne l'était pas non plus. Elle était sans doute
une femme complexe, et vous n'êtes branchée
sur une seule de ses facettes, sur une
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perspective de la vie que, selon moi, vous avez p�obablement . en vous sur un plan inconscient. C est pourq�OI vous vous efforcez tant d'être une « bonne » mere, au lieu d'être simplement vousmême. Cela ne veut pas dire que vous soyez « terrible » pour vos enfants. Cela veut dire qu'il reste quel�ue part en yous 1� poids de la dépression et du sentiment de desespmr de votre mère, que vous masquez sous un VIsage de bonne humeur acharnée. �n tant que femme, tout le spectre du féminin con�titue votre héritage et votre nature. Mais le destm, ou le Soi, peu importe le nom que vous lui donnez, semble inviter chaque femme à affronter un aspect particulier de ce vaste archétype que �ous appe�ons le. féminin. Aucune femme ne peut etre tout a la fms. Essayez si possible de ne pas déformer ce �ue je dis selon vos propres peurs.
Aucune mere ne choisit délibérément d'incarner Pluton, sauf dans les tragédies grecques et de temps en temp� dans tl? opéra de Mozart. Je suis sûre que votre mere au�s1 a essayé de toutes ses forces d'être m:e boru;te mere. C'est d'ailleurs là qu'est le probien:e. S1 vou� essayez à tout prix de ressembler à une Image fige� d�s votre esprit ou votre animus, v?us all�z.d�vorr etouffer votre véritable nature, et c est p�ec1seme-?t la source de la dépression et du re�sentiment. C est lorsqu'une femme essaie à tout �� de s� modeler sur l'image collective et stérile
une mere absolument parfaite, sans se rendre bfmpte que cet axe pos�ède de� pôles indissocia-e�, que tous les sentiments negatifs comme la
coler�, l'agressivité et le besoin de se faire passer en P�em1er sont refoulés et repoussés dans l'incons-tctent. Ces sentiments négatifs, sains au départ se rouvent co t · , , · ·
' l'e , . n amines a ce ruveau mconscient par Xpenence archétypique de la colère et de l'agres-
243
sivité et la Mère Terrible outragée entre en scène
avec 'tous ses griefs. Alors peu �p?rte que V?US
vous conduisiez bien et avec abnegation, le destm a
une fâcheuse manière de mettre Pluton d�s la
maison X du thème de vos enfants ou de le glisser
en conjonction avec leur Lune. Ce que ... vous vo�s
êtes caché à vous-même ne peut leur etre cache,
pas plus que ce que votre mère s'est caché ne vous
a été caché. Cela veut également dire que l'autre
côté de l'équation, le père, doit incarner la secon�e
moitié du couple archétypique. Or le part�nrure
naturel de la Mère Terrible, avec son ressentiiD�nt
bouillonnant et ses blessures douloureuses, n �t
autre qu'un salaud glacial �t .��iffér�nt,, 1� Pere
Terrible, qui n'a aucune sensibilite et deprec�e tou� ce qui est féminin. Le �ère se ,tr
o�ve do?c 1�. auss1
entraîné vers la polarite archetyp1que, a qw il .sert de support, et il s'ensuit un certain type de manage
parental dans v��re .t�ème. . , . . Très souvent 1 mdiVIdu se polanse _s
ur 1 m�cate� parental du même sexe dans son then;t.e, et il, essrue
de se modeler à l'opposé de tout ce qu il re�resente,
dans une tentative d'être « tout sauf » la mere ou le
père. Dans ce cas, ce personnage par�ntal bascule
naturellement dans l'inconscient, mrus ce tour dt; passe-passe de l'ego ne l'a évidemment pas efface
du thème natal ou de la psyché. Pluton, Neptune et
Uranus interviennent souvent dans ce type de
polarisation lorsqu'ils apparaissent en maison X ou
IV, de même que Saturne. C'est parce q�e l'ego
trouve ces planètes inconfortables. et ne. s::ut com
ment les vivre et les exprimer. MaiS on firut par � retrouver sans s'en rendre compte à l'autre oppose,
car quelle que soit l'extré�i�é,de l'�e, sur
on s'appuie, l'autre extremtte co�nee dans.
conscient va tôt ou tard se marufester, smt
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manière v.oil�e dans son propre comportement, soit dans celw d un partenarre. n vaut mieux affronter le, problèm�, � l'intérieur de soi-même, au lieu d �ssayer d �dt� er un opposé artificiel . Et n'oubli_?ns pas, il n "j a P?S �e planètes maléfiques. Meme Pl� ton, qll_l se prete s1 facilement à l'imagerie de la Mere Temble, peut vouloir dire tout autre �hose lorsque l' animus ne porte pas sur lui de �ug�ment de valeur. n représente le pouvoir des 1?st�cts �ruts �t des passions animales, et c'est 1 ammus msen�1ble et critique qui décide que ce �enre de sensat10�s et de besoins sont dégoûtants et liilportuns: La Mere Temble a sa place dans la vie, car s�:m VIsage transpersonnel est le destin, son empnse permet de comprendre, d'accepter les lois d; �a p�opr� �ature physique et instinctuelle. n s .agtt d un element positif et non négatif. Les hindous le savent bien lorsqu'ils vénèrent Kali comme le « pouvoir destructeur de Dieu sous la forme de la Mère Sombre ».
Lorsqu'une facette particulière de l'archétype maternel est. ac�entuée dans le thème d'un individu comme li? mdicateur de la mère, l'époux corres�ondant a ce personnage est aussi constellé, et l en�emble forme la toile de fond mythique du man_age p�ental. On trouve toujours la Mère T�mble mam dans la main avec un amant-filsredempteur !aible, considéré comme « bon » car il promet les recompenses de l'intellect et de l'esprit. Nous plaçons nos propres jugements de valeurs sur ce� personnages. La Mère Terrible peut aussi appanutre comme la Mère qui Souffre, blessée et rejetée �hl un �ant-fils in,conséquent, indifférent, insen-
e ou 1mmoral. C est elle alors qui est « bonne » rnalgr' l'
,
« e �a co e�e et sa rancune, et lui devient
rnauvrus », car il est la cause de sa souffrance. Ces
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deux personnages vont toujours ensemble, et c'est pourquoi les femmes qui souffrent semblent toujours épouser les �.?mmes qui l�s font s?uf�. Ils sont secrètement hes et chacun mcarne 1 amma ou l' animus de l'autre. n me semble extrêmement profitable d'explorer ce terrain particulie� dans le thème de naissance, car cette perception plus équilibrée des deux moitiés du co':ple parental nous permet d'acquérir une perspective pl� large et d'avoir plus de discernement dans nos Jugeme�ts. Aucun ne peut demeurer « bon » ou « mauvais » dans l'intérêt de notre santé psychique car tous deux sont au-dedans de nous.
Lorsqu'il est suffisamment profond et non un simple exercice intellectuel, ce changement , d� perception est bénéfique, dans 1� mesur� ou il permet de ne plu� être a�tant so�s au �estm .�� ses relations. Mrus peut-etre est-il rmposs1ble d mtegrer complètement ces personnages, car tout compte fait, ils sont archétypiques et ne peuvent jamais devenir la propriété personnelle d'un ego. Ce sont nos mythes directeurs. Contact.er ces pers�mnages intérieurs et entretenir une meilleure relation avec eux nous rend plus objectifs et permet à l'extrémité opposée de l'axe de s'exprimer �av�tage. Lorsqu'on s'enferme ?ans .une J?Olarisation excessive, plus rien ne peut s expnmer.librement et naturellement. En essayant à tout pnx de ne p� être plutonienne, vous allez étouffer vos quali.tes personnelles d'amour m�temel, e� leur e�pressto� va être bloquée sous le pmds des « Je devrrus » ou « � faudrait » qui sous-tendent l'opinion de votre an&· mus sur ce qu'est une « bonne » mère - c' tout sauf votre propre mère.
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participant : Vous nous avez parlé de deux axes. Quel est le second ?
Liz : L'autre est ce que 1 'on pourrait appeler 1 'axe de l:ârne. Ce .n'�st pas �e ��minin maternel qui contient et maintient, mais 1 ame ou la dimension anima du f�minin qui guide et inspire. Cet axe, sel�D: le sc?e�a de Neumann, a aussi deux pôles, post tif et negatif. La « bonne » extrémité de 1' anima est la dimension spirituelle qui n'est pas incompatible avec un certain érotisme, et élève la conscience au-dessus de la routine ordinaire en l'élargissant et J'approfondissant. La figure la plus transpersonnelle et toujours actuelle correspondant à ce pôle de l'ax� est celle de Marie, incarnant sagesse et comp�swn. Nous tr�uvons une autre image plus ancienne de cette dimension inspiratrice du féminin dans le visage positif d'Aphrodite. Elle nous fait connaître le plaisir sexuel et ouvre notre cœur à la beauté et à la grâce. C'est la femme en tant que compagne, camarade, guide intérieur et muse grâce à qui la vie devient magique, joyeuse, prend � sens e,t a � but. Le .P?le sombre ou négatif de 1 axe de 1 am:rza est la srrene, attirant 1' ego dans le chaos, la folie et la désintégration. L'inspiration passe alors par le sortilège et la séduction plus que par 1 'amour et la joie, et il en résulte la destruction de la �e et non son expansion. Cela nous rappelle ces mechantes femmes « fatales » 1 des vieux films de .�arlèn� D�etrich. Ce genre de personnage, POSitif ou negatif, peut correspondre à la vraie mère dans le thème d'un homme ou d'une femme comme nous 1 'avons vu pour les facettes du fémin�
1 · En français dans le texte. (N.d.T.)
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maternel. Ce sont sou ven� Vénus ou. J�piter en maison X ou en fort aspect a la Lune qw 1 evoquent sous ses deux aspects sombre et l�eux. Ce sont aussi parfois Neptune et Uranus, ams1 �ue �erc�e et le Soleil. La vie non vécue de la vrrue mere n est pas toujours plutonienne �t chargée de �anc.une et de ressentiment. Elle peut etre foll��e�t er?tlque. et déborder de passion sexuelle et d msprration creatrice non concrétisées. Tout comme l'axe maten:tel du féminin sombre ou lumineux, a pow· partenrure logique � fils-amant, l'axe de . l'âme . s'associe naturellement à un axe masculin patnarcal ou paternel. Dans la �ythologie, l�s femmes corn�� la courtisane Aphrodite sont hab1tuelle�ent �anes à des types pères pesants comme �ephrust,os, et Marie est évidemment l'épouse de D1eu le Pere.
Une fois de plus, je dois vous demand�r �e ne pas prendre ces images mythiques au sens litteral. Elles se comportent de manière capricieuse et vous. filent entre les doigts dès que vous essayez de leur �.�poser des liens trop structurés �vec le? PO?Itlons astrologiques. Un thème ne pr�sente Jamais une seule caractéristique pour la mere. On en trouve toujours plusieurs, comme nous 1 'avons vu, so�vent contradictoires. Et qui plus est, chaque planete .a plusieurs visages. Un carré Lune-Nep�une .su.ggerera le sacrifice et la souffrance de la mere victlm�, alors qu'une conjonction Vénus-Neptune e� �ali son X évoquera un personnag: érot.iqw� ou spmtue exalté. Il faut utiliser votre lffiagmat.lOn et votre connaissance du comportement humam �our combiner les divers éléments en une synthese cohérente. Et il faut aussi apprendre à penser en sés. Si vous avez une idée de l'image liée à l'un parents prenez en considération le pendant de ce p�rsonnage, car les Parents du Monde voya•
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ge�t touj<;>urs e� �ou�le. � mère .sirène séduisante qUJ a tOUJOurs 1 arr d une Jeune fille (la puella qui flirte encore avec son Papa ) forme en général un couple avec un type père patriarcal à la poigne de fer. Si vous êtes leur fils, vous allez probablement vous retrouver dans le rôle de Hamlet, essayant de délivrer la mère bien-aimée de la poigne du vieux tyran. Si vous êtes leur fille, vous pouvez vous identifier à Psyché en pensant qu'une femme sexuellement plus attirante et plus belle empêche votre père amant bien-aimé de se rapprocher de vous. La sombre mère maternelle, couveuse et possessive, forme en général un couple avec un jeune. homme, charmant, mais inconséquent, et parfms completement insensible. La mère Héra conventionnelle, terre à terre et sécurisante forme en général un couple avec un adolescent exalté infidèle et fascinant. Aucun parent réel ne corres� pond à ces portraits. Ce sont des caricatures du co� portement humain, et les vrais parents sont des creatures complexes dotées de natures individuell�s. �ais les personnages mythiques se comportent ams1, et nos complexes également. Il est impossible d� séparer les Parents du Monde, et lorsque l'un d �ntre eux est fortement représenté, son partenarre naturel est implicitement présent. Les thèmes de la famille que nous venons d'étudier en ont été une bonne illustration. P�rt�c�pant:· .Lorsque vous nous avez parlé de l'extre�te positive de l'axe de l'âme, vous avez cité Mane. Est-ce le seul symbole collectif que nous ayons pour cette dimension du féminin dans notre Culture ? Nous ne vénérons plus Aphrodite. Cela me semble un peu asymétrique.
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Liz : Marie est le seul symbole religieux identifiable dont nous disposions. Mais nous créons sans cesse nos propres symboles féminins qui sont beaucoup plus plantureux que Marie, et nous les vénérons au cinéma, dans les romans et la poésie, dans la musique, et dans nos vies quotidiennes. Vous avez raison, Marie est asymétrique, dans la mesure où elle n'a pas de dimension érotique. Je suis persuadée qu'il s'agit d'un problème collectif, ayant surgi dès que nous nous sommes débarrassés de la déesse Aphrodite née de l'écume de la mer. Marie incarne nombre des fonctions positives de l'anima, car elle est un guide spirituel et une intermédiaire compatissante qui intercède en faveur de l'humanité auprès de ce Dieu si lointain. Le seul ennui est qu'elle n'a pas de corps, et toute la sexualité rejoint donc le pôle négatif de l'axe, la sirène, qui entraîne les hommes vers leur destruction. Cela correspond parfaitement à la vision de la femme au Moyen Âge, où le corps féminin était l'instrument du diable et faisait de l'homme un pécheur. Mais sur le plan individuel, Aphrodite reste bien vivante dans l'inconscient féminin, et à notre époque, nous n'accordons plus autant d'attention aux symboles religieux collectifs. Elle apparaît souvent comme le côté ombre d'une mère refoulée et inhibée sur le plan sexuel, indiquée par Vénus en maison X, ou conjointe ou opposée à la Lune dans le thème de son enfant.
Partic ipant : Mais si Marie est pour nous le symbole le plus élevé du féminin, il devient très difficile pour une femme de valoriser le côté positif de sa sexualité. n reste toujours associé à la sirène.
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Liz :· C'est c_e qui se passe lorsque la femme s'identifie mco�sc1emme�t aux valeurs collectives et se soume� a _la pression de la société. C'est précisément la ou nous sommes les moins individuels que n?us sommes les plu� sujets à de tels clivages. Nous � acc�rdons pll:ls mamtenant beaucoup d'attention a Mane, m�s � Y a une ou deux générations, ce person_nage �t�t beaucoup plus puissant sur le plan c?llect1f, et il 1 est encore pour le fidèle du catholiCISJ?e. Le pro�lème sur�t lorsque la voix de votre a_nzmus est tres co�echve, et se projette à l'exténeur comme la VOIX de la société. Les axes de Neumann nou� permett�nt d'analyser ce qui se passe lorsque 1, ego_ consc1en� essaie d'approcher le r?ya�e archetypique. n lw est tenibiement difficile d .a�cepter la dualité. Concilier spiritualité et sexualite peut lui sembler insurmontable alo sur le 1 h , . , rs que , P an .arc. etyp1que elles ne sont pas en conflit. C est tout a frut exclu pour l'ego bien ancré dans un ensemb!e de valeurs collectives les déclarant incomp�ttbles: Prendre conscience de sa propre dualit� e� �evelopper des sentiments authentiquerent mdiVlduels fondés sur des valeurs personnel-es nol!� permet de ressentir beaucoup moins de fiulpabilite et de refoulement, et de nous désidentier �e ces problèmes collectifs. Pour réellement =�p�ehender ses propres contradictions, il faut o� r�Il}PU le �h�e du mariage parental, où une extremite asymetnque de 1 'axe doit toujours former �:pie av�c un type particulier d'époux. Marie
dieu-_g� touJ�urs. po� former un couple avec un
cond 1� pere q� e�Ige d elle la perfection, tout en se
d, _lllSant lw-meme de manière complètement
c���so?Dable et destructrice. TI a souvent aussi un ex � tres chamel et la force à se soumettre aux ces de sa « nature inférieure ». La sirène s'ar-
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range toujours pour former un couple avec l'un de ces nobles types paternels, si préoccupé du bienêtre de l'humanité qu'il n'a pas de temps à consacrer à ses charmes. Ce sont des portraits un peu sarcastiques, mais qui me semblent finalement assez justes.
L'ambivalence est un trait caractéristique de tous ces personnages archétypiques, et c'est cette ambivalence que la conscience a tant de mal à intégrer. Les axes tracés par Neumann nous permettent de comprendre pourquoi le mariage parental, comme le mariage des Parents du Monde, nous apparaît habituellement comme un conflit d'opposés où deux personnes sont polarisées sur un problème qui en définitive, leur appartient à chacune. L'axe maternel, que j'ai mentionné tout à l'heure, l'illustre parfaitement. La mère archétypique possède une dimension à la fois créatrice et destructrice. La maternité inclut les deux. Mais il est très difficile pour une femme de s'e�p�rimenter d�s cett� dualité. Elle ressent en general un homble sentiment de culpabilité lorsqu'elle se heurte au côté destructeur de la mère en elle-même. Les sentiments d'une femme envers son enfant sont souvent un mélange très compliqué d'amour et de h�e, de besoin et de pouvoir. Nous tenons pour acqws que 1' amour est le constituant principal et nécessaire de la maternité. Mais on y trouve aussi fatalement de la haine car la naissance d'un enfant signifie la mort d� la puella chez la femme. Au-delà des problèmes banals de responsabilité pratique, audelà de l'impression d'avoir signé pour quinze ans et du sentiment de « jamais plus » lié à la perte de la liberté personnelle, se profilent aussi des ques!ions symboliques plus profondes concernant le destm, le temps, l'âge et le renoncement à l'éternelle adoles-
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cence, ainsi que la séparation d'avec sa propre mère et la fin de l'identification à la fille éternelle qui peut toujours retourner à la maison. C'est le mariage de mort symbolisé par le mythe Hadèsperséphone. La femme ressent souvent un flot de sentiments négatifs envers son bébé, et même si c'est naturel et inévitable, cela lui semble inquiétant si elle s'identifie à l'opinion collective selon laquelle il faut toujours aimer inconditionnellement son enfant et se sacrifier pour lui, sous peine d'être une Mère Terrible. Le désir de détruire, qui accompagne souvent 1 ' expérience de 1' accouchement correspond à quelque chose d'archétypique. c·�st ce que 1 'on voit chez les animaux qui se nourrissent de ce qu'ils �r�créent, comme les poissons ; ils avalent leur prog�mture, �t c 'est lel!! meilleur repas pour des semames. Mrus reconnrutre de tels sentiments s?ulève un, profond problème moral, car les expénmenter n est pas la même chose que les exprimer. Refus�r de les . expé�ente.r vous force généralement a les expnmer mconsciem.ment. Si l'on refuse ce défi en refoulant complètement ses sentiments négatifs, l'inconscient de l'enfant va alors s'en saisir. La Mère Terrible est toujours à proximité de la Bonne Mère. Le même problème se retrouve dans le travail créatif, qui constelle aussi 1 'archétype de la mère. n n'y a pas seulement le désir ardent de mettre au monde, mais souvent aussi celui de détruire, et beaucoup d'artistes sont coutumiers de cette ambivalence et de cette confusion dans leurs �fforts. Pourtant le collectif ne condamne pas l'artiste, alors qu'il condamne la mère.
C 'e�t d�s la mesure où les vrais parents acceptent . 1 ambivalence de leurs sentiments dans leur tnanage et leur conscience que l'enfant devenu adtùte s'autorise une telle ambivalence au-dedans
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de lui-même. Plus le refoulement aura été important dans le mariage des parents, plus toutes ces choses vont suppurer dans l'inconscient de l'enfant, et plus elles auront de pouvoir sur la vie de l'individu plus tard. A cet égard, les parents exercent un pouvoir considérable et portent une énorme responsabilité sur le plan individuel, encore que cette pensée désagréable puisse effrayer plus d'un couple et les faire choisir de ne pas avoir d'enfants.
Partic ipant : Puis-je vous demander quelque chose au sujet de la sirène ? Il me semble que vous l'avez surtout décrite comme un personnage sexuel. Je pensais à des femmes comme Cléopâtre, dont la séduction repose sur le pouvoir aussi bien que sur la sexualité. Cela fait-il aussi partie de l'axe de l'anima ?
Liz : A mon avis oui, et on le retrouve aux deux extrémités de l'axe. Inspiré par le côté créatif ou positif de son anima, l'individu peut se diriger vers des buts supérieurs et actualiser des potentialités non encore développées. En revanche, le côté négatif de l'anima séduit avec des promesses de pouvoir inflationnistes qui entraînent 1 'individu au-delà de ses capacités et limites, sur la voie de l'autodestruction. Le mot important associé à la sirène est « séduire ». Et vous avez raison, la séduction peut passer par autre chose que la sexualité. La
sirène vous chuchote souvent : « Moi seule te comprends. Tu es un talent méconnu. Moi seule suis de ton côté. Reste-moi fidèle et je ferai de toi quelque chose. » Le rôle de l'anima est de consteller le potentiel intérieur inconscient chez 1 'homme et de le mettre au monde dans la vie extérieure. L'anima a l'intuition du devenir de l'homme et de sa vérita·
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ble d�stï;I�e. La f�mme s'aligne souvent sur ce pôle du femmm en etant la muse inspiratrice d'un ho111ID:e auparavant inintéressant ou encore inacc�m�li et e� le .poussant. v�rs une activité créatrice. L a1'!zma n�ga�n�e, la srrene, utilise sa vision du destm de l mdiVIdu pour ses propres objectifs et proyoque souvent c�e� lui une inflation le poussant a .
dep�sez: ses c�pa<;Ites réelles. Comme vous 1 'avez cJ!t: Cleopatre a JOUe ce rôle avec Marc-Antoine. La srrene est la compagne intérieure du « génie mécoru:u » dont les talents ne sont pas conformes ou pas a la hautew: des e��e?ces du monde. n ne peut ac��pter de V_?rr la vente en face ni comprendre qu il est l?eut-etre comme tout le monde. La sirène �t une dimension de 1' anima de 1 'homme. Elle est egale!flent �e �ension de la psyché féminine, et pe�t etre un mdicateur de la mère dans un thème de nrussance. La séduction sexuelle de la sirène n • est pas �eulement la promesse de 1 'acte de chair. Elle Implique, ou entr�e toujours quelque chose d'autre, �t 1 accomplissement est souvent différé et garde en promesse ou en « récompense ». C'est une �o�e de sexualité téléologique, comme si le sexe etrut en �é�té l'accès à un processus beaucoup plus lon� qw n est autre que la réalisation du véritable destm de l'homme.
La litt�ra�e foisonne d'exemples de ce genre de ��e f�rmrune. Elle est aux côtés de la muse msprratrtce, et on ne peut souvent 1' en distinguer Sur le plan �chétypique, elles ne font qu'un. On 1� trouve �ll_SSI d� les contes de fées, sous la forme de ces srrenes etranges et ambiguës qui promettent mc;mts et merveilles, mais sont en réalité très mechantes. Lorsque nous rencontrons ce genre de rrsonnages dans les contes de fées, ils sont généraement « bons » ou « mauvais », ce qui illustre bien
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ce que je vous disais. n est rare de trouver un
personnage authentiquement ambivalent et complet. La bonne littérature produit des personnages beaucoup plus complexes, car la polarité ar�hétypique a été perçue par la
,conscience �u?tile �e
l'artiste. Mais les contes de fees sont en general tres polarisés, parce que l'archétype . est naïve�m:n! divisé en plusieurs personnages qm sont en realite les facettes d'un seul. n y a toujours une méchante belle-mère et une bonne fée, et ainsi de suite.
Participant : TI arrive fréquemme�t que .la bonne mère soit morte dans les contes de fees, et il ne reste que la méchante belle-mère. Je pensais à Cendrillon.
Liz : Oui, la bonne mère est « morte », ce qui, d'après moi, veut dire « inconsciente », et c'est la situation de départ de l'histoire. Les contes de fées commencent souvent par une situation critique ; le meunier perd son argent, la reine ne peut avoir d'enfant, ou quelque chose tourne mal dans le royaume. L'inconscient exprime à travers les contes de fées une manière de dénouer et guérir une situation de clivage ou de polarisation. Ainsi la « bonne » mère morte correspond à la perte d'une certaine valeur, et la mère négative domine alors la conscience, ce qui déprime et dévalorise l'héroïn�. C'est une autre manière de présenter ce dont Je vous parlais tout à l'heure, au sujet de Pluton en maison X et de la mère qui s'identifie à la Mère Terrible. La « bonne » mère est morte, et la femme, telle Cendrillon, vit en haillons métaphoriques et doit nettoyer la maison car, selon la « mauvaise ,. mère elle n'est bonne à rien. Mais la bonne mère réapparaît toujours, transfigurée et restituée sous la
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forme d'une bonne fée prenant parti pour le héros ou l'héroïne et combattant la méchante belle-mère. n me semble que l'on peut rapprocher ces thèmes de la question qu'a posée tout à l'heure l'un d'entre vous. ll se demandait si une femme n'était reliée qu'à une seule dimension de la mère archétypique, dans la mesure où une planète particulière se trouvait en maison X. Le conte de fées nous présente une situation où l'image positive est tombée dans l'inconscient.' suite à une crise qui s'est généralement prodwte auparavant dans le récit ou dans l'histoire de la famille. L'ego est alors à la merci de quelque chose de très auto-destructeur et dépressif. Mais l'image positive réapparaît toujours sous une autre forme, généralement plus transpersonnelle après divers rituels ou épreuves très spécifiques: Cela revient à dire que l'image positive existe toujours quelque part à l'intérieur de la personne même si elle est au départ de sa vie sous le charm� d'un complexe destructeur.
À leur manière, les contes de fées nous disent la mêm� chose sur le mariage parental que les images mythiques, car il s'agit en réalité des mêmes personnages. Kali revient en Dame Rolle 1 et Éros et Psy�hé réapparaissent comme la Belle' et la Bête. Mrus les contes de fées ont ceci de différent qu'ils nous offrent une « méthode » ou une « formule » pour travailler sur le problème décrit au début de l'�stoire. De plus, ils évoquent fréquemment la reapp�tion magique de quelque chose que l'on c:�yru� mort. ll serait horriblement déprimant d
,etu�er les pr�blèmes du mariage parental si l'on n avrut ce sentiment de pouvoir retrouver une
1 . Voir les Contes de Grimm, publiés par les Éditions Flammarion.
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expérience de totalité qui s'est dissociée dans le passé. Les opportunités d'expression individuelle qui s'offraient à nos parents et aux parents de nos parents décroissent en remontant le temps,. et �alement les générations de plus en plus lomtames s'enfournent dans la gueule du collectif. Nous sommes tous confrontés à un arriéré familial terrifiant d'immondices refoulées, et nous sommes en fin de compte responsables individuellement de ce que nous allons faire de cet héritage. Personne ne peut y échapper. Le thème va mettre en évidence un type particulier de mariage parental et de déséquilibre. TI ne nous dira pas forcément comment faire disparaître ce clivage, ni même s'il est possible de le résorber. Beaucoup de gens n'y arriveront jamais, et leurs enfants devront ensuite affronter le problème. Mais nous pouvons trouver un encouragement dans l'étrange témoignage des contes de fées : la « bonne » mère ou le « bon » père réapparaissent comme par magie au moment crucial pour jeter leur poids dans la balance et rompre le mauvais sort. On devine l'unité secrète des personnages « bon » et « mauvais » dans les contes de fées comme dans les mythes, quoique les mythes soient plus directs pour combiner les opposés dans un même personnage. Mais nous dépendons en définitive de cette bonne fée que ni l'ego ni un acte de volonté ne peuvent forcer à se manifester. Elle n'apparaît pas toujours aux plus méritants et vertueux. n s'agit d'un processus très mystérieux nous permettant d'apporter un peu de lumière dans les coins sombres du mariage parental.
Je suis certaine que nous ne pouvons réussir en essayant de nous situer à 1 'opposé de nos parents, par un acte de décision consciente. Nos parents
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sont au-dedans de nous, et nous ne pouvons devenir autres . . De nombreuses portes s'ouvrent lorsque nous frusof!s l 'effort d'expérimenter et d'affronter en nous-memes le personnage auparavant projeté sur le parent. Mais nous devons alors l'approcher �vec nos propres valeurs et réagir selon nos conceptiOns personnelles, et. ,n<;>n suivre les règles de nos parents ou de la �0c1ete. Le mariage parental est une forme de destm, et le fuir à l'extérieur ne peut que le con�teller à l'intéri�ur. Bien souvent, les gens ne sont meme pas conscients de le fuir, car il leur manque cette. perception ,intérieure du couple parental. Pour VIvre notre theme de manière créative no� �evons nous efforcer de lui trouver une inter� �:e�atiOn p�rsonnelle et nouvelle, sans chercher à l eVIter ou a le transcender.
TROISIÈME PARTIE
SOUS-PERSONNALITÉS ET CONFUTS PSYCHOLOGIQUES
par Howard Sasportas
Une personnalité est une vaste assemblée d'orateurs et de groupes de pression, d'enfants, de démagogues, de Machiavels .. . de Césars et de Christs . . .
Henry A. Murray
L'ASSEMBLÉE INTÉRIEURE
Dans son livre What We May Be, Piero Ferrucci nous dit que « chacun de nous est une multitude ». Le psychologue humaniste anglais John Rowan a parlé un jour d'une société intérieure composée des divers êtres qui cohabitent en nous. Le poète portugais Fernando Pessoa a écrit : « Dans chaque recoin de mon âme, se tient un autel pour un dieu différent 1 • » Toutes ces citations expriment la même idée, selon laquelle une personne est composée d'une multitude de moi. Nous montrons toutes sortes de comportements différents selon les circonstances, que ce soit au travail, à la maison, en société, ou encore lorsque nous nous promenons tout seuls à la campagne. Très souvent nous endossons et quittons nos différentes identités sans en avoir véritablement conscience.
Pour parler simplement, disons que nous sommes tous constitués de diverses parties pouvant avoir des pulsions différentes et même contradictoires. Leurs intérêts et leurs intentions peuvent diverger. Chacune de ces parties, que nous appellerons sous-personnalités ou sous-moi, va avoir sa propre façon de marcher, de parler, son propre type d'attitude physique, son énergie, sa volonté et ses
1. Piero Fenucci, Whar We May Be (Los Angeles : Jeremy Tarcher, 1982 ; et Wellingborough, Angleterre : Tumstone Press, 1982), p. 48 ; John Rowan, tiré de • La société intérieure •. une communication présentée au Congrès annuel de la Société britannique de Psychologie en 1974 ; Pessoa, cité par Fenucci, Whar We May Be, p. 47.
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besoins particuliers. Les sous-personnalités sont des « satellites psychologiques » coexistant à l'intérieur de la personnalité.
ll est évident que ce concept s'accorde très bien avec l'astrologie, car, dans le thème de naissance, les divers signes et planètes représentent également différentes parties de nous-mêmes. Lorsque vous avez un thème sous les yeux, vous pouvez vous demander à quoi ressemble chacune de ses positions, ce qu'elle veut, et comment elle se présente. Prenez par exemple le thème 6, ci-contre. Nous l'appellerons Kathy. À quoi pourrait ressembler sa Vénus en Vierge à l'Ascendant ? Comment approche-t-elle les gens ? Quels sont ses besoins et ses aspirations ?
Participant : Elle aime avoir l'air net, soigné et compétent. Elle est probablement prudente et ré-servée.
Howard : Oui, et cette partie d'elle-même peut faire plus ou moins bon ménage avec les autres. Vénus en Vierge est l'un des instruments de son orchestre. Mais que pourrait-on dire de son Uranus en maison X ? Que veut-il, ou à quoi peut-il ressembler ? Cherche-t-il la même chose que Vénus à l'Ascen-dant ?
Participant : Vénus veut qu'on l'aime, elle cherche à plaire et voudrait voir régner l'harmonie, qu'Uranus en maison X n'y attache pas uc:.au,�v"'Lt' d'importance.
Howard : En effet ! Nous avons donc déjà une de ses différentes parties, de ses sous-moi. concept de sous-personnalité cadre bien avec l'
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lyse de thème et vous verrez que les configur�t�on_ de sous-personnalités s'�cll?ent autour. des pos1t1ons en signe et aspects planetarres du Soleil, de la Lune, de l'Ascendant, etc. Mais je vous demande un peu de patience, nous allons y venir.
CONCEPTS APPARENTÉS
Accordez-moi une minute pour laisser s'exprimer
ma sous-personnalité intellectuelle de « petit prof ».
Voici une définition claire et précise des sous-per
sonnalités. Les sous-personnalités sont « des patterns de sentiments, de pensées, de comporte
ments de perceptions, d'attitudes, et de manières 1 ... , • "
d'agir qui ont tendance a s urnr en reponse aux
situations récurrentes de la vie 1 ». Ce concept, selon lequel nous sommes une
multiplicité de moi, n'est �� n�:mveau. L'analyse
transactionnelle montre qu il eXIste un parent, un
adulte et un enfant chez chacun d'entre nous,
assurant alternativement la conduite de l'individu.
Perls et la Gestalt Therapy parlent de deux prota
gonistes, le « Top Dog » et l' « Under?�g2 ». Le Top Dog dit : « Tu devrais te mettre au reg�.me », tandis
que l' Underdog répond : « Mais je ne peux pas
1 . Citation de la thèse de Molly Young Brown, The Art .of Guiding : The PsYchosynthesis Approach to Individual Couns�lmg .and PS'y· chology (Johnston Colle ge, Univ�rsity of Redlands, �aliforrue, 19�9),
p. 14. Cette thèse est en vente a la Psychosynthests and Educatton
Trust Ubrary, 188 Old Street, Londres, ECl. . 2. Le " Top Dog,. est Je chien de tête d'un attelage de trameau: Ce
mot signifie par extension chef, �eneur, no�arnment dans les JeUX
sportifs. Peris insiste sur la lutte mtrapsychique entre le T�p DOl
(conscience morale, surmoi) et l' Underdog (« sous·fifre "• résistance
égotique). (N.d.T.)
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rn' empêc�.er de m�ger du chocolat. » Le philosophe GurdJieff a frut observer la manière dont une partie de nous-mêmes peut décider de se lever tôt le lendemain, alors qu'une autre s'y refuse 1 • Jung fait indirectement allusion aux sous-personnalités à propos des complexes. Un homme peut être dominé par son complexe mère. Se trouvant avec une femme, il ne voit plus la situation clairement et objectivement, mais à travers la lentille déformante de ce complexe. De même, on peut être dominé par un complexe d'infériorité et interpréter la vie de ce point d.e vue. Une. fem,me peut être gouvernée par son ammus ; on dit qu elle a un « animus fort ». Un homme. peut de la même manière être subjugué par son am ma, ou son moi « féminin ». Votre ombre peut également vouloir vous régenter. Toutes ces parties semi-autonomes de la psyché prennent le pouvoir et agissent indépendamment de la réalité objective de la situation .
Les psychologues et psychothérapeutes cliniciens conn�ss�nt bien cette idée des sous-personnalités, ce qw n est pas le cas de la psychologie académique. John Rowan a raconté qu'il avait passé une
1. Pour plus ample information sur l'analyse transactionnelle et les é�� enfant, adwte et parent, le lecteur peut se reporter à l'ouvrage d .r:.nc Berne, Games People Play (New York : Grove Press, 1967). Pour plus ample information sur la Gestalt et le clivage Top Dogl Underdog, le lecteur peut se reporter au livre de Erving et Miriam Polster, Gestalt Therapy Integrated (New York : Vintage Books �973). �our plus �pie �ormation sur le concept de la mlÙtiplicitê (;- m�1 de GurdJieff, voiT Oupansky, In Search of the Miraculous
50 an Die�o. CA : Harcourt Brace Jovanovich, 1969), paru en français 2 US le titre F;agment� d'un enseignement inconnu (Stock). ie
Pour une informatio� comp�émentaire sur le concept des cornP. xes de C.G. Jung, VOIT son livre Psychological Types (San Fran��o : C.G. Jung Foundation, .197 J ; et �ndres : Routledge & Kegan (G •è 1971), paru en françrus sous le t1tre Types psychologiques en ve : Georg f:cliteur, 1986).
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journée entière à chercher une allusion aux souspersonnalités dans l'index de divers ouvrages de psychologie universitaire, en vain. On vous signale bien sûr quelques cas extrêmes de dissociation de la personnalité, comme Sibyl ou The Three Faces of Eve, mais ils restent des cas limites. Les sous-personnalités ne correspondent pas nécessairement à des dissociations aussi graves, car tous les gens dits « normaux » en possèdent et s'y s'identifient.
NOMMER LES SOUS-PERSONNAUTÉS
ll est souvent utile de donner des noms aux sous-personnalités, comme la garce, la sorcière, l'idéaliste, l'enfant blessé, le critique, etc. Donner un nom à une sous-personnalité est une façon de l'identifier et de travailler avec elle. Chaque souspersonnalité va avoir sa propre histoire, sa propre mythologie. Certaines se discernent plus facilement que d'autres. Elles peuvent aller et venir. n en apparaît de nouvelles, qui disparaissent ensuite ou se transforment. Et vous devez garder à l'esprit qu'en règle générale, les rôles que nous jouons dans la vie peuvent chacun abriter plusieurs sous-personnalités. Je ne voudrais pas que vous confondiez le concept des sous-personnalités avec ces rôles, qui sont plus vastes. Un homme d'affaires peut mettre en jeu plusieurs sous-personnalités dans son rôle d'homme d'affaires. ll va mettre en avant sa souspersonnalité de « battant », ou son sous« pragmatique ». Ce même homme d'affaires avoir une très forte sous-personnalité « mystique tout en choisissant de ne pas la montrer dans travail. Imaginez qu'en pleine négociation sur marché important, il se mette à dire : « 1-'irlalf�m�em
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p�u �porte, nous sommes tous frères, mon Y'leux : », o� que sa sous-personnalité mystique mtemenne JUSt� a� moment où il décroche un gros c<?ntrat pour lw dire : « Tu devrais te sacrifier et lrus�r tomber. » Mais il existe certainement des mys�ques efficaces ou des hommes d'affaire mystiques. s
LE NOYAU ARCHÉTYPIQUE A:u cœur de ch�que sous-personnalité, on trouve tOUJ�urs � archet�e. II est très important de ne pas 1 oublier. (De meme, Jung a écrit qu'au cœur de chaque complexe se tient un archétype central le nor au du complexe mère étant par exemple 1: archetype de la_ t;tère). Tout au fond de chaque S?us-personn�t� se trouve donc 1 'énergie, la pulSI�n ou le pnnc1pe de 1 'archétype qui lui a donné nruS?an�e. Cherc�ant à s'actualiser, ce principe particulie� va attrrer à lui divers éléments de la personnalit� ou. différentes façons d'être dont le centre archetyptque va maintenir la cohésion afin que la sous-personnalité puisse s'exprimer. J� vais v?l!s doru:e; un exemple pour que ce soit plus clair. J ru trav�e 9uelque temps avec une femme ayant une conJonction Mars-Uranus en Cancer sur l'Ascendant, en sextile à Saturne en Vierge. Autour de cette configurat· ' 't ·t ' difi ' n . , , Ion s. e ru e ee une sous-person-�te qu elle appelrut « Ros». Elle était assistante ��ctale, et !3-os fit son apparition alors qu'elle travail
d�t et devrut r�n�ontrer, en vue d'une négociation, ·u
s. �V<;>cats tres Importants au centre d'assistance � ?ïct�e ou quelque chose du même genre. Elle et
a dit,: « �t a!orsje rn� suis transformée en Ros », me l a decnte. Ros etait arrivée dans sa Morris
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Minor avait ouvert la portière avec assurance, et s'était 'rendue à la réunion d'une démarche décidée. Elle portait un foula;d sur �e veste blanche, un pantalon bien repasse, et avrut un porte-doc�e�ts à la main. Elle était prête à l'action (Mars conjomt à Uranus sextile à Saturne). Qu'y avait-il au centre de Ros ? Qu'est-ce qui la poussait à porter ce foulard, ce pantalon, à marcher et se comporter �� cette manière ? Le noyau de cette sous-personnalite était 1' archétype ou le principe de la compétence et de l'efficacité. Cet archétype, ou principe central, avait attiré et assemblé divers éléments de son esprit, de son corps et de ses sentiments pour favoriser l'apparition de la compétence et de l'effi-cacité.
. , En d'autres termes, une sous-personnalite est une synthèse de divers traits de caractères �t autres éléments psychologiques. Elle a se�,
puls10ns, ses sentiments ses émotions, et sa marnere propre de se tenir et de marcher. Mais pour qu'une telle synthèse puisse se faire, il doit y avoir un centre autour duquel elle s'effectue. J?ans une so
,u�-per:
sonnalité ce centre est une puls10n ou un desrr qw lutte en �ous pour s'exprimer. Cette pulsion int�rieure centrale a le pouvoir d'attirer et de mainterur ensemble ce qu'il lui faut pour créer l'entité vivante de la sous-personnalité.
Cette femme avait également une autre sous-personnalité qu'elle appelait �< le bl?b.1 » �Elle un carré Mars-Neptune). Apres avorr JOUe années le rôle de Ros, elle s'était �"" ........... � « blob ». Elle me l'a décrit : sa chemise uc:J.lU\Ju.a.u..-...,.
1 Titre d'un film de science-fiction américain de Irvin S. Y J�, avec Steve McQueen, dans lequel un monstre informe, le« Blob avale les gens. (N.d. T.)
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elle avait �o�s�, et elle se sentait complètement confuse et m�ec1se. Ell� se diluait (Neptune) dans le << blob ». Mrus quel etait le noyau central du « blob » ? Quel était son essence ? Même si appareriU?ent �e « blob_» n'avait rien pour plaire, il represen!rut le b:som de se détendre, de se dissou�e, �e lac�er pnse, �e c?�er - « être » par oppositi?� a « farr� ». ,n. l� enJmgnait de ne pas être si seneuse et SI decidee, de se relier davantage aux besoins. de son anima. Et donc même s'il se montrrut quelque peu déformé et extrémiste il avait une qualité centrale dont cette femme a�ait bes.oin pour �e �éaliser et équilibrer son côté plus ammus. Je lUI ru demandé d'imaginer qu'elle tenait R<;>s d�s une.main et le « blob » dans l'autre, pour lw farre sent� �a différence entre les deux. Les sous-personnalites ont un poids différent une sorte de c
.ont�ct spécifique que l'on peut eff�ctivement sentrr SI on les imagine dans chaque main. Les adeptes de la programmation neurolinguistique po�ssent cela un peu plus loin. lis pratiquent ce qu ils appellent « la technique de l'écrasement visuel » : �ous imaginez une sous-personnalité dans lfle mam,
_ et une deuxième, antinomique, dans 1 a�tre. Puis vous rapprochez lentement vos deux mams et les .pressez doucement l'une contre l'autre. Cette technique pe��t d'expérimenter la façon do�t elles peuvent s allier ou se combiner et d'obtenrr une sensation de synthèse ou d' alli�ce des deux. Pour que tout se passe bien, il faut évidemment prendre garde à ne pas les écraser au cours du Processus.
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PLANÈTES, SIGNES ET SOUS-PERSONNAliTÉS
Les planètes et les signes représentent des énergies et des principes archétypiques, autour desquels s'édifient les sous-personnalités. Celles-ci vont donc se former autour des diverses positions et configu. rations planétaires du thème de naissance. Cet aspect de 1' astrologie a beaucoup impressionné lan Gordon-Brown, l'un des cofondateurs du Centre de psychologie transpersonnelle. Voici ce qu'il a écrit :
Ma collègue Barbara Somers et moi-même avons animé un atelier de psychologie transpersonnelle pour un groupe d'astrologues. Afin de les aider à identifier leurs sous-personnalités, nous avons fait les exercices habituels basés sur des images. Nous avons été très frappés de voir que dans un grand nombre de cas, les structures de sous-personnalité qui émergeaient semblaient représenter ou symboliser certaines des configurations clés du thème de naissance . . . Cela peut donner lieu à une recherche intéressante et fructueuse dont la psychologie et 1 ' astrologie tireraient toutes deux grand profit. Je précise que les exercices destinés à faire apparaître les sous-personnalités n'avaient rien à voir avec 1' astrologie 1 •
Au cours des exercices de repérage des souspersonnalités, les astrologues avaient immédiatement fait des rapprochements. « Hé, c'est Uranus
1 . lan Gordon-Brown, " Transpersonal Psychology ,. • quatrième partie de Psychology Today, Faculté d'études astrologiques, Diploma Course, p. 14.
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sur mon Ascendant ! », ou « Voilà mon carré Lune-Saturne ! »
Amusons-nous un peu avec ces notions. Quel genre de sous-personnalité pourrait se former autour d'une conjonction Mars-Jupiter en Bélier sur 1 'Ascendant ou le Milieu du Ciel ? Si cette conjonction devenait le centre archétypique d'une sous-p��o�alité_ particulière, quels traits de personnalite attrrenut-elle ? Comment marcherait-elle parlerait-elle, sentirait-elle et mènerait-elle les cho: ses ? Que vous vient-il à l'esprit ?
Participant : Quelque chose comme un dieu guerrier.
Howard : Oui, je pensais aussi à un guerrier, à un individu qui a besoin de se battre pour quelque chose.
Participant : Le chevalier. Celui qui combat pour une cause.
Howard : Comment cette sous-personnalité se tiendrait -elle ?
Participant : Avec fierté, bien droite, mais légèrement penchée en avant, comme si elle était prête à attaquer. L'énergie circulerait vers le haut et vers l'extérieur.
Howard : Parfait, vous avez tout à fait compris ce que je voulais dire. Quel genre de sous-personnalité JX?urrait.se former autour d'un Soleil en Capricorne tngone a Saturne en Vierge ? Quelles images cela vous évoque-t-il ?
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Participant : Quelqu'un de très stable.
Participant : Quelqu'un de très rigide.
Howard : Voilà qui est très intéressant. N?�s avons deux commentaires : une sous-personnalit� do,nt le noyau reflète la stabilité, et une autre gwndee et rigide. Un archétype peut s'e�p�er à �e �ombreux niveaux différents. Le pnnc1pe archetyp1que de la terre, Saturne, va se manifester sous fo�m� de stabilité ou de raideur, ou dans une combmruson des de�. Un Soleil en Capricorne trigone à Saturne en Vierge peut donner naissance , à une sous-.personnalité méthodique, efficace et econome, qw ne gaspille pas son activité. Mais d'un autre côté, elle peut aussi être étriquée, rigide et très �ale, co�e le stéréotype du proviseur de lycee dracoruen. Comparez maintenant tout cela mentalement avec une sous-personnalité qui s'é�fie auto
,ur, d'une
conjonction Soleil-Uranus en Gemeaux a 1 Ascendant. A quoi va-t-elle ressembler ?
Participant : Ce pourrait être une sous-personnalité révoltée, avec un côté rapide et inventif, ou versa· tile.
Howard : Oui. Comparez maintenant la façon don� cette sous-personnalité pourrait se tenir, son tude, par opposition à celle <I:ue nous a�ons rn��>,n.r� tionnée tout à l'heure (Soleil en Capncome trigone à Saturne en Vierge). Prenez secondes pour bien sentir la différence dans corps en l'imaginant.
ll n'y a rien de réellement nouveau dans ce vous faites aujourd'hui. Vous interprétez les tions du thème. Mais je voudrais vous
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perfectionner votre interprétation en vous montrant co�ent �haque configuration planétaire �o�e, �
russance a un t� de personne particulier a 1 rn teneur de vous. Les diverses configurations de votre thème donnent donc naissance à tout un groupe, et, comme dans n'importe quel groupe certains de ceux qui le composent peuvent ne p� bien s'entendre. Vous devez vous lier d'amitié avec les différents membres du groupe et les inciter à être en meilleurs termes. Si l'un d'entre eux se mont;e particulièrement difficile, il vous faudra peut-etre 1� consacrer davantage de temps, pour permettre a cette partie de mieux s'intégrer dans le véhicule global de votre personnalité.
COMMENT IDENTIFIER LES SOUS-PERSONNAUTÉS
l!ne partie �e notre travail va être expérimentale, et Je vou�rus vous faire faire un exercice pour apl?r?fon� votre compréhension des sous-personnali�es. S1 vous possédez à fond ce concept après avorr b��n étudi� vos propres sous-personnalités, vous �t�serez rrueux ce cadre théorique pour l'interpretatiOn du thème d'autrui ou pour pousser Plus avant l'analyse du vôtre. Avant de commencer, j'aimerais vous dire quelqu�s mots sur les exercices que nous allons faire aUJourd'hui. La plupart d'entre vous dans ce rroup� �o,nnaissent bien les techniques de visualisat �n dir�gee permettant d' e�plorer la psyché. Cer-ames d entre elles sont extremement puissantes et
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, eillent des sentiments très profol'!ds·. Mais celles rev ''ai choisi d'utiliser aujourd hw sont très ��d�rées. Vous êtes ici pour é�udier et non. P?ur . the' rapie et ces exercices sont destmes à swvre une •
nn familiariser avec le concept des sous-perso a-li�� et ses rapports avec le thè�e. Si quelque ch'd de trop déplaisant se mettait a �merge� au cours e ces exercices, je vous suggère d en sorrr en �uvrant les yeux et peut-être en écrivant que que � ose s;
ue vous venez d'éprouver. Je vous ��an e ��Ji de ne pas hésiter à discuter de vos exper�ences moi soit à l'intérieur du groupe, smt, Sl vous av�f,. ,
pendant l'une des pauses. Beaucou� ��=n��:z�ous suivent une thérapi� personnelle,. et S1
uel ue chose d, important devait se �asser auJ.our:J.h.J dans l'un de ces exercices, le rrueux h;att de tout emporter à vos propres séance� .de t era�:ne.
mme vous le savez, l'une des conditions �eqwses �ur notre formation de trois ans est de swf� une théra ie endant au moins un an. Nous en .�sons p gle
p car nous croyons que si vous avez 1 mten�� dee tr�vailler en tant qu, astrologue-psychol<?gue
et d'explorer la psyché des au�es, il vautd
ffileï: avoir une idée précise de ce qw se passe ans vôtre. , . . , 'd m'a Au cours des semmrures prece. ents, . on
e demandé si l'on pouvait ou devait pratiqu�r c enre d, exercice en astrologie avec les clients. §oyons clairs. Si vous êtes as!-'"ologue jt qb� v��
travail consiste en une seule seance sur e t em ent votre client, je vous recoml?�de al?�s ,fortem
de ne pas utiliser la visu�sat10t; dingee dans consultation. Il peut touJours �merger . chose de difficile, et il est impossible d� laiss�, client en plan avec ce genre de problen;e. pourquoi dans ce cas j, éviterais d' emp oyer
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genre de technique. En revanche, même dans une consultation unique, je ne vois pas de raisons pour ne pas présenter à vos clients le concept des souspersonnalités, en leur expliquant la théorie et en discutant des sous-personnalités suggérées par leur thème, sans nécessairement leur faire pratiquer d • exercice. Comme je vous 1 ' ai dit, ce concept est généralement très bien compris, et c'est un moyen efficace de mettre en lumière les paradoxes et dilemmes que nous éprouvons tous entre divers désirs et pulsions contradictoires se disputant la priorité à l'intérieur de nous-mêmes. Si votre travail vous permet de suivre vos clients, c'est-à-dire si vous les voyez toutes les semaines ou à une fréquence régulière, on peut alors supposer que vous possédez 1 'entraînement psychologique ou Ja vigilance nécessaires pour incorporer constructivement à votre travail les techniques de visualisation dirigée, et pour faire face à tous les problèmes que ce genre d'exercice peut soulever. J'insiste sur le fait que J'on ne doit pas proposer de thérapie suivie à ses clients sans avoir mené à terme une formation psychologique ou astrologique permettant de le faire avec compétence, ou sans le feu vert de ceux qui vous forment et vous supervisent. J'espère m'être bien fait comprendre : l'usage irresponsable de ces techniques est inexcusable. Bon, nous allons maintenant commencer 1 'exercice. 1 . Fermez les yeux et détendez-vous une minute, en chassant toutes les tensions excessives de votre corps avec votre respiration.
2. Choisissez maintenant une position planétaire dans votre thème. Par exemple votre Vénus en
277
Vierge, votre Mars en Sagittaire ou votre Ascendant Uon. Choisissez simplement une position.
3. Maintenant prenez conscience de la partie de vous que reflète cette position. Laissez émerger une image représentant cette position. Cette image peut être une femme, un homme, un animal, un objet ou n'importe quoi d'autre. Laissez-la simplement émerger, comme si vous regardiez un écran sans savoir ce qui va suivre.
4. Dès que vous voyez cette image, attendez qu'elle se révèle davantage. Ne la jugez pas, n'interférez pas, laissez-la faire ce qu'elle veut.
S. Sentez l'impression d'ensemble qui émane de cette image. Si elle veut parler, laissez-la faire. Faites-lui de la place. Découvrez ce dont elle a besoin. Discutez avec elle. C'est l'une de vos souspersonnalités. Elle est vivante et elle a des pulsions, des manques et des besoins. Je vous laisse quelques instants avec elle.
6. Bon, accordez-vous maintenant une dernÎminute pour ouvrir lentement les yeux et reve� dans cette pièce. Prenez quelques notes sur ce qw s'est passé. Donnez si possible un nom à cette sous-personnalité. Écrivez quelques mots sur .ses habitudes, ses traits de caractère et ses petites manies.
Maintenant, mettez-vous deux par deux et discu· tez avec votre partenaire de ce qui s'est passé au cours de cet exercice. Cet échange va vous aider à faire une meilleure mise au point. Pour ma propre curiosité, j 'aimerais savoir comment cet exercice
278
s'est passé, si certains veulent bien en parler devant le groupe ?
Part�ciP_ant : J'ai travaillé sur ma Lune en Cancer carree a Neptune en Balance. L'image qui m'est venue, comme vous vous en doutez, est celle d'un �os
, c;abe. Ce crabe vient d'un lieu très profond,
la ou il Y a b�au�oup d'eau. Ses pinces sont dangereuses, et, ,il tie?t b�n . �t ne lâche pas. n a beaucoup d energze pnnutlve et créative mais
�out en l'appréciant, il préfère rester inc�te et informe.
Howard : C�mme cette image vient des débuts du royau.n-:e ammal, elle peut signifier une partie de v?us-meme encore ?�seure, sur laquelle vous n avez pas assez travaille. Peut-être ne lui avez-vous pas. accordé assez d'attention consciente. Vous avez m�tenant c; crabe et pouvez prendre le temps de lw p�ler. et d apprendre à le connaître. Remarquez les situatiOns qui le font apparaître.
Pa:tici�ant : J'ai travaillé sur mon Soleil en Vierge, et Je SUIS to�.
bé sur quelque chose que j'ai appelé « le Furet VIgilant ».
H.?ward : n y a beaucoup d'animaux dans cette piece.
Participant : Le Furet Vigilant doit sc renseigner sur �out et tout comprendre. n a besoin de tout savmr pour pouvoir se décider, et pour tout organiser etA contrôler. J'ai aussi un Ascendant Gémeaux. �eut-�tre_ cette sous-personnalité est-elle née de la �mbmruson du Soleil en Vierge et de l'Ascendant
meaux, les deux signes régis par Mercure.
279
Howard : Oui, le Gémeaux s'intéresse davantage
aux choses pour le plaisir de la connaissance. n aime s'informer sur une multitude de choses diffé
rentes. La Vierge acquiert le savoir pour le J?ettre
en pratique. La Vierge préfère,
a?pro�ondir que
s'éparpiller. Abraham Ma:'low a ecn! un}�ur 9-ue le
savoir nous donne un sentunent de secunte. SI nous
connaissons quelque chose, si nous comprenons
son fonctionnement, si nous pouvons l'étiqueter et
le classer nous en avons moins peur. Avant, les
gens vénéraient ce qui leur sembl�t e�ayant ;
maintenant ils l'étudient sur le plan scientifique. Et
après l'avoir étudié, ils essaient de le dominer. Le cœur archétypique de votre petit furet est la sagesse
et l'intelligence.
Quelqu'un a-t-il eu du mal à visualiser ces ima
ges ? Si aucune image ne vo':ls est v�nue pour la
position sur laquelle vous vouliez trav,aill�r, pe �ous
faites pas de souci. Contentez-vous d y reflechir, .et
essayez de comprendre à quelle sous-personnalité
en vous elle pourrait être associée. Ne vous forcez
pas dans ce cas à travailler avec des images, �otre
esprit peut faire cette exploration. Nous pratique
rons encore un peu ce travail expérimental plus
tard dans la journée.
Avec les années qui passent, je fais de plus en plus
confiance au thème. n arrive qu'une personn�
assise en face de moi ait une certaine apparence qUI
ne cadre pas avec son thème. Dans ce cas, je fais
confiance au thème, et non à la personne. J'ai vu
trop d'exemples où ce que disait le thème s'est
avéré plus exact que ce que la pe�sonn� essay�t d� me montrer. Le thème est un outil de diagnostiC qUl
280
peut nous aider à déceler les sous-personnalités rnême cachées de la personne. Il nous permet en outre d'accéder au centre archétypique des souspers?nn�tés, . e� étu�ant les planètes et signes impliques. Mrus il y a d autres manières de déceler les sous-personnalités. Vous pouvez faire ce que j'appelle « la revue du soir ». (On dirait un titre de journal, non ?) Tous les soirs avant de vous coucher (après vous être brossé les dents et à condition que vous n'ayez pas d'autres occupations), revoyez mentalement les événements de la journée, comme sur un magnétoscope. Vous n'êtes alors censé qu'assister à ces événements ou les observer au fur et .à mesure qu'�� se dé�o�ent d�s votre esprit. Frutes-le de mamere obJeCtive, detachée et sans porter de jugement. Essayez de le faire ch�que soir pendant quelques semaines, et vous allez remarquer que vous avez des manières distinctes de faire face à diverses situations, car selon le cas elles provoquent chez vous certains types de réactions. Vous pourrez alors commencer à vous faire une meilleure idée de vos sous-personnalités.
Vous pouvez également vous demander quels sont les différents visages que vous montrez au �o�de selon les circonstances, et chercher des mdices en observant les divers rôles que vous jouez dans la vie. Comment vous comportez-vous avec les personnages d'autorité, les gens plus jeunes, votre femme, vos subalternes au bureau ? Que montrezvous de vous-même à la maison en vacances au travail ? ' •
li !Jne fois que vous avez décelé une sous-personna
te, vous pouvez lui chercher un nom et tracer un P<>rtrait d'ensemble de son caractère. Découvrez �es �esoins et ses �ésirs. Vous po.uvez même la essmer. Notez les crrconstances qw favorisent son
281
apparition. Réfléchissez à ses forces et ses faiblesses, et à la manière dont elle interagit en vousmême avec vos autres sous-personnalités.
Participant : Combien une personne abrite-t-elle de sous-personnalités ?
Howard : John Rowan 1 , qui travaillait déjà sur les sous-personnalités en 197 4, a dit que certaines personnes avaient jusqu'à dix-huit sous-personnalités. Mais il pense que le chiffre normal se situe entre quatre et huit. Au-delà, certaines se recoupent ou ne sont en réalité que les facettes d'une seule. Je ne crois pas que vous puissiez travailler efficacement avec plus de quatre ou cinq sous-personnalités.
Bon, résumons-nous. n faut avant tout identifier vos sous-personnalités, pour passer ensuite à la phase de l'acceptation. On ne peut accepter quelque chose que l'on a pas identifié. (D'un autre côté, on peut identifier quelque chose et refuser de l'accepter). Après l'acceptation vient la coordination, qui consiste à faire converser les sous-personnalités, à les faire se relier, puis à déterminer si elles s'aiment ou non. Enfin vient l'intégration, celle-là a pour objet d'améliorer la cohésion de ces souspersonnalités afin qu'elles coopèrent plus harmonieusement, constructivement et concourent à réa· liser vos buts et objectifs d'ensemble. Vos différen· tes sous-personnalités doivent savoir qu'elles font
1 . John Rowan, «The Internai Society "• communication pré:sen,tee; au Congrès annuel de la Société britannique de psychologie en Le lecteur peut aussi se reporter à l'article de Rowan « You're AJonc with Yow-self », publié dans l'édition britannique de logy Today, en janvier 1976.
282
P�vil
i� �·un 1plus grand tout, pour éviter qu'elles ne
pn eg�ent eur propre intérêt.
DÉCE�R LES SOUS-PERSONNAUTÉS DANS LE THEME
d Nous :ons maintenant aborder des notions fon-
�ent es, en examinant les configurations clés q;n peuvent d�nner naissance aux sous-personnalites dans I.e ,
theme. Considérons d, abord les souspersonnalites au sens large.
' 1 . LA POSITION EN SIGNE DU SOLEIL, DE LA LUNE ET DE L Asc:f:tANicc"Y ous pouvez trouver trois sous-personn . es UJJ.J.erentes de cette manière : une basée sur le SI�� du s
,ol�il: 1
, autre sur le signe de la Lune et la tr?I�Ieme édifiee autour du signe de l' Ascen: dant. J ru par �xemple travaillé avec une personne ayant un Soleil en Taureau qui avait 1 , sous-personnalité « Fal taff , . appe e cette
, s ». Le Signe du Taureau est concerne par la vie du corps et il a , . 1 monde matériel et physique. Nous avons PdPe,��Cie
le
cas du Soleil y· �a vu e «
. . en Ierge avec la sous-personnalité du é
F:et V1gil�t ». Les positions de la Lune donnent g . ment nrussance à des sous-personnalités. Si le �leil et la Lune se trouvent dans des si ���nts peu compatibles, il peut alors y rvo� � édifi, t entre deux sous-personnalités différentes l'e
ees autour de c�acune des positions. Prenons L
xemple de quelqu un qui a le Soleil en Bélier et la P<>
une �n C�cer. Quel genre de sous-personnalité urrrut se J.Ormer autour d'un Soleil en Bélier ? Participant : Le Soleil en Bélier me semble corres-
283
pondre au héros et au désir de conquête et de
puissance.
Howard : Et la Lune en Cancer ?
Participant : La Lune en Cancer pourrait donner
une sous-personnalité plus sensible, basée sur l'as
similation plutôt que sur l'expansion. La sous-per
sonnalité Bélier va vouloir agir, entreprendre et
conquérir de nouveaux domaines, tandis que la
Lune en Cancer préférera dormir ou mener sa
petite vie tranquille à la maison, le seul endroit où
elle se sent en sécurité. Elle va tergiverser pour faire
ce que veut le Soleil en Bélier.
Howard : Oui, c'est tout à fait ça. Vous avez le
Cancer sensible « qui rumine » et le Bélier agressif
qui avance hardiment, les désirs de rég�ession
contre les désirs de progression. Le Soleil peut
vouloir aller de l'avant, donner des cours, faire des
conférences, passer des examens ou s'établir � son
compte. La Lune préfère peut:être resterA au. lit o�
ne rien faire, car quitter ce qu elle connrut !:nen lw fait peur. En général, avec un carré Soleil-Lune,
une partie de vous a besoin de faire quelque chose
pour votre croissance et votre ép�ouissemen! �le
Soleil), tandis qu'une autre partie n en a pas specia
lement envie (la Lune). Vous pouvez par exempl� devoir donner une conférence, tout en ayant en frut
envie de rester au lit à la maison. Des dilemmes du
même genre peuvent surgir entre des sous-perso�
nalités édifiées autour d'un Soleil et d'un Ascendant
peu compatibles, ou d'une Lune et d'un Ascendant
en conflit. En fait, je serais même très inquiet
voir quelqu'un qui n'a pas développé de sonnalité autour de son Soleil ou de son As<::entoant,J
284
Où est cette partie de lui-même ? Si un Ascendant Capricorne ne montre rien qui évoque le sens de }'ordre et même la rigidité, je vais me faire du souci pour lui. Je me demanderai si son heure de naissance n'est pas fausse. Je m'inquiéterai de son manque de contact avec lui-même. Les sous-moi qui s'édifient autour du Soleil et de 1 'Ascendant sont essentiels à notre identité et nos ambitions les plus fondamentales, et nous en avons besoin pour nous développer vers ce que nous sommes censés devenir.
2. LES PLANÈTES ANGULAIRES. Une planète placée sur l'un des angles du thème peut former la base ou le noyau d'une sous-personnalité. Je ne parle pas seulement des planètes sur 1 'Ascendant ou le Milieu du Ciel, mais aussi sur le Descendant et le Fond du Ciel. Une planète sur le Fond du Ciel suggère quelque chose de profond en nous-mêmes qui n'est peut-être pas évident pour les autres, sauf s'ils nous connaissent très bien.
3. LES STELLIUMS. Un minimum de trois planètes dans le même signe peut donner naissance à une sous-personnalité associée au signe en question.
4. LA PREDOMINANCE D'UN EUMENT. Prenez en considération les éléments pour évaluer les souspersonnalités. Si vous avez six planètes en eau, vous po�vez avo� �e sou
,s-personnalité dont le noyau
releve du pnnc1pe de 1 eau. Si vous avez six planètes en feu, vous aurez un sous-moi dont le noyau feu a besoin de créer pour s'exprimer, de s'embraser dans la création. Une prédominance de la terre peut �onner naissance à une sous-personnalité pragmatique.
285
Participant : La faible représentation d'un élément peut-elle générer une sous-personnalité ?
Howard : Oui, c'est une bonne question. Si vous avez une carence en feu (qu'il soit absent ou peu représenté), vous avez probablement une sous-personnalité tapie dans l'ombre qui voudrait désespérément être tout ce que représente le feu, ou qui reflète les qualités du feu les plus négatives, primitives, rudimentaires. C'est bien. Merci d'y avoir pensé. Dans son livre Relating 1 , liz décrit très bien les types de personnalités associés aux éléments. Je vous recommande aussi un ouvrage intitulé Jung's Typology, qui contient des essais de James Hillrnan et Marie-Louise von Franz 2•
5. LES PLANSTES INASPECTEES. Une planète inaspectée peut donner naissance à une sous-personnalité. Lorsqu'une planète est inaspectée, cela ne veut pas dire qu'elle n'est pas importante. Mais elle agit indépendamment des autres planètes du thème. Si votre Lune est inaspectée, cela ne signifie pas que vous n'avez pas de sentiments, mais que vos sentiments ne sont pas tempérés ou modifiés par d'autres planètes du thème. TI peut vous arriver d'agir sans aucun sentiment du tout, car la Lune n'est reliée à rien. A l'inverse, il peut y avoir des moments où c'est uniquement la Lune qui vous motive, autrement dit vos sentiments et rien d'autre, car
1 . üz Greene, Relating : An Astrological Guide to Living with Others (York Beach, ME : Samuel Weiser, 1978 ; et Wellingboro
.ugh.
Grande-Bretagne : The Aquarian Press, 1985, p. 52:60, tradUJ� en
français sous le titre Le Guide astrologique des relatwns humames, et paru aux tditions du Rocher. 2. Marie-Louise von Franz et James Hillman, Jung's Typology (Dai· Jas : Spring Publications, 1971 ).
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elle n'entraîne rien d'autre dans son sillage. On dit que . �es planètes inaspectées se comportent de rnaruere autonome, et leurs sous-personnalités font de même. Elles se séparent du reste de la personnalité et manœuvrent de façon indépendante.
6. LES PLANSTES ANIMA ET ANIMUS. J'associe naturellement certaines planètes aux pulsions masculines ou de type animus, et d'autres à l'anima et aux désirs féminins. Le Soleil, Mars, Jupiter et Uranus sont des énergies liées à l' animus et au besoin de ?'�er, de lutter, d'avancer et d'affirmer son tdenute. La Lune, Vénus et Neptune sont des énerg_ïes féminines liées à l'anima ; elles se fondent, se m�langent, fusionnent, accueillent, s'adaptent, transigent, etc. Vous me suivez ?
Dis�l!s que vous ayez deux planètes de type animus liees par un aspect, une conjonction SoleilMar�, un carré Soleil-Uranus, ou un quinconce Soleil-Mars, etc. Lorsque deux planètes masculines so!1t �n contact, cela donne une double dose de pnnc1p� ��c�. Cet aspect dénote une grande quantih� � �ne�gie, �e volonté, de dynamisme, de co;nbativlte, d espnt de compétition et peut-être ��me d� tyrannie belligérente. Une sous-personnalite �elativement arriviste ou belliqueuse peut donc se developper autour de ces deux planètes masculines en aspect. Si en revanche vous avez deux pl�ètes _féminines de type anima en aspect, une COiljonction Lune-Vénus, un quinconce Vénus-Neptune, un trigone �une-Neptune, cette configuration va correspondre a une sous-personnalité basée sur des 9ualités anima (amour, épanchement, service, sacrifice) dont la douceur peut finir par être écœurante. Deux planètes de type anima en aspect Peuvent donner une sous-personnalité qui accentue
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trop le féminin, s'adapte trop et va trop loin sur ce plan. Deux planètes masculines en aspect peuvent donner une sous-personnalité excessive dans l'expression des traits de caractère liés à l' animus.
Participant : Les sous-personnalités peuvent-elles aussi avoir une ombre?
Howard : Je le pense. Tout en ayant une souspersonnalité fortement c�ntrée s� l'amour,
, on peut nourrir au fond de sm ressen�e!lt et �ol�re :
« Quand cela va-t-il être mon tour ? J auneraiS bien, pour changer un peu, que cela soit à moi que l'on donne et de moi que l'on s'occupe. » Une souspersonnalité fortement masculine de type animus peut cacher au fond d'elle-même la peur de ne pas être aimée et appréciée.
Si d'autre part une planète anima est en. aspect
avec une planète animus, vous pouvez avorr deux sous-personnalités différentes en conpit l 'une
,avec
l'autre. Disons que vous ayez un carre Mars-V, en�. La sous-personnalité Mars veut a.ffi.I:n�r s�m mdivtdualité, alors que la sous-personnalite Venus veut se fondre, être aimée et s'unir. Cela vous donn� une sous-personnalité tyrannique du s!Yle . .
« �o1 d'abord » en conflit avec une autre plus equilibree, diplomate et équitable. .
Tous ces commentaires vous donnent des lignes directrices générales pour identifier les sous-�rsonnalités dans un thème. N'oubliez pas que n'lffi· porte quelle position d'un tJ:l�me �ut donner naissance à une sous-personnalite. Mrus celles dont je vous ai parlé sont souvent les plus évidentes.
288
LA DÉGRADATION DES ARCHÉTYPES
Je.tiens de nouyeau à souligner l'intérêt du travail de �er� _
Ferrucci sur les sous-personnalités, et plus particulierement sur la question de la dégradation o� �e la distorsion des énergies archétypiques 1 • �1, t�ute,sous-I?er�onnalité peut être l'expression d�formee � � pnncipe archétypique ou d'un principe plane�arre. Une sous-personnalité complète�ent �anatique s�ra par exemple la déformation de 1 ar�hetype de 1 enthousiasme ou de la planète Jupiter. J?ans son livre intitulé Exiled Gods 2 Heinrich Heme
.�xplore, en étudiant mythologie et légendes,
ce qu il est a�v�n� des dieux romains et grecs lorsque le christiarusme a pris la relève. Qu'est dev�nu Mar�, le dieu de la Guerre ? Comment Ju�Iter, le :m des dieux et le protecteur du peuple a-t-il tow:ne ? Qu'�st-il arrivé à Vénus/Aphrodite ? S�lon Herne, �es. dieux grecs et romains ont décliné d�s qu� le christianisme a pris le pouvoir. lis ont été de�ones e� relégués dans la foule obscure errant la nwt panm les hiboux et les crapauds. Mars est d�venu un m�rcenaire, Mercure un commerçant, V�nus a gagne sa vie en se prostituant et Jupiter a vecu de la c�asse en vendant des peaux de lapins. lls ont garde quelque chose de leur saveur originelle, ou de leur essence archétypique mais se sont exp · ' ' d · · ' nmes a es ruveaux inférieurs. L'expression Pure de l'archétype a été rabaissée.
On peut comparer un archétype à un ascenseur
�: �=nuee!, What We May f!e, e�apitr: 4, p. 54-58. Wh rrucc1 donne un bref resume du livre de Heine dans son livre at We May Be, p. 52.
289
dans un grand magasin. Le même ascenseur peut vous déposer au premier étage aux chauss�es pour dames au deuxième étage pour les vetements mascu.Îins ou vous monter directement au restau-,
� . ,
rant du dernier étage. De la meme marner:, tout archétype peut s'exprimer à de nombreux mveaux différents. Un accord est composé de différentes notes. L'archétype féminin peut correspon<;Ire à la mère la nounou, la petite amie, aux sentrments, aux �ases aux cercueils, ou même aux fleurs qui s'épanoui�sent à la nuit ! Je ;reux dire 9-u.e tout contenu de la psyché peut se degrader. La JOie peut devenir maniaque, 1 'enthousiasme se transf?7�er en fanatisme, la compassion devenir de la p1t1e, la paix déboucher sur l'inertie et l'intelligence se transformer en duplicité.
Disons que vous ayez une sous-persor;mali�é inerte un « blob ». li est possible que cette mertie soit la
' déformation d'une qualité .�chétypique t:>lus
profonde où la sous-personn�te pre�d racme, cette qualité que l'on appelle prux. En ru�t
.ou en
cherchant à éliminer votre sous-personnalite me�e! vous risquez de perdre contact avec c�tte q';lalite de paix. Lorsqu'un archétype s'est degrade, on peut le hausser de nouveau à un plan supérieur. li suffit de commencer par identifier et �ccep�er I
_a
sous-personnalité inerte, pui� de �r��ailler,
a de� couvrir son noyau archetyp1qu� 1rutial defoz;ne par la suite. La sous-personnalite saur� peut-e�re alors trouver les moyens de permettre a son pnncipe fondamental de s'exprimer autrement que par l'inertie. , , . . Suivez-moi bien et tout va s eclrurcrr. Revenons aux bases. Cela me rappelle Margaret Hone, vous vous souvenez, The Modern Textbook of Astrology,
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écrit en 195 1 ' . Bon, je ne veux pas me moquer d'elle, son livre est très utile et il m'a beaucoup aidé au début de mon apprentissage de l'astrologie. Eh bien, prenez le principe du Soleil et réfléchissez à ce que peut être son expression positive . Et quelles sont ses expressions négatives ? Pensez au principe Soleil en termes de dégradation ou d'élévation d'un archétype.
Participant : Les qualités positives du Soleil sont la noblesse, la dignité, le sens de l'identité, l'expression personnelle.
Howard : Margaret Hone serait fière de vous. Et ses déformations ?
Participant : Les déformations du Soleil pourraient être 1 'arrogance, la morgue, le fait d'exiger des autres qu'ils se soumettent à vous.
Howard : Bien. Une sous-personnalité arrogante peut donc être 1 'expression déformée de la qualité archétypique plus pure de la noblesse, de la dignité et de la confiance en soi. Cette sous-personnalité est un spécimen dégradé d'un excellent principe qui joue un rôle important dans la vie. Mais avant de pouvoir recontacter les qualités plus positives du Soleil, il vous faut d'abord entrer en rapport avec votre sous-personnalité arrogante, car celle-ci est le moyen d'y accéder. Les archétypes peuvent être déformés par la peur, le doute, la rigidité, et perdre ainsi de leur pureté ou de leur essence lumineuse.
1 . Margaret Hone, The Modern Textbook of Astrology, Londres, Fowlcr et Co., 1951.
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Continuons. Que vous inspire la Lune? Quelles vont être les différentes alternatives ?
Participant : Une sous-personnalité basée sur la Lune peut être réceptive, attentive et sensible à autrui. Mais la déformation du principe Lune peut suggérer que l'on se nourrit de l'identité d'autrui, en se contentant de refléter les autres, que 1 'on n'est pas un individu à part entière.
Howard : Le cas extrême est celui du « vampire psychique » qui aspire votre énergie pour se nourrir. Mais si certaines sous-personnalités de type Lune peuvent être par trop dépendantes et épuiser les autres, d'autres expriment les qualités plus positives de la Lune telles que la sollicitude et 1 'amour maternel. Et Mercure ?
Participant : TI a pour expression positive la vivacité, la lucidité, la vigilance, l 'adaptabilité et la souplesse d'esprit. Mais au négatif il peut être pointilleux, dilettante, tatillon, et très vif-argent (ici aujourd'hui, demain ailleurs). Et un peu roublard.
Howard : Et Vénus ?
Participant : Une sous-personnalité centrée sur Vénus peut montrer une grande sensibilité à la beauté dans ses goûts, privilégier l'amour et rechercher l'union. Mais lorsqu'elle est distordue, une sous-personnalité Vénus peut envier ceux auxquels on accorde davantage d'attention, essayer de se mettre en valeur au dépens du partenaire, ou être si éprise de beauté que tout doit toujours être parfait.
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Jf.oward : Bien. , Et M�s peut être le courage ou 1 unprudence. L expansion de Jupiter peut se transformer en boursouflure, l'ordre de Saturne en ri�'!îté,. �tc. Je crois que vous avez compris. La generosite peut se pervertir en gaspillage. Un besoin d'ordre pel!t !ourner à la manie obsessionnelle. P�nser les �er�nts nivea� d'une qualité archétypique vous rude a garder l esprit mobile.
L'IDENTIFICATION DES SOUS-PERSONNAUTÉS
J7 suis redevable de ce qui suit à lady Diana Wlutm?re, la fondatrice du Psychosynthesis and �uc�t�onal Trust. Elle rn' a appris qu'après avoir Ide�tifie �e sous-personnalité, il fallait lui poser tr�1s questions : Que veux-tu ? De quoi as-tu besozn ? et Qu'as-tu à m 'offrir ? Voici comment proceder : prenez une position dans un thème et voyez �i elle vous suggère une image. Vous pou�ez alors .dialoguer avec cette image en lui posant ces questions. Vous approfondissez ainsi votre connaissance de cette sous-personnalité, en entamant avec elle une sorte de thérapie 1 • ll!laginons qu'une de vos sous-personnalités ait en�e d'�e voiture tape-à-l'œil. Vous avez une conJ?.nction J�piter-Mars en Sagittaire en maison V. L Image qw vous vient pour cette configuration est celle d'un pilote de course, du genre Peter
�Séminaire sur la SO�·personnalité �1979) dirigé par Diana p tmore, sous les ausp1ces de ce qu1 s'appelle maintenant Je sychosynthesis and Educational Trust, à Londres.
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Fonda. Vous allez alors demander à cette souspersonnalité : « Que veux-� ? » Ce à _q�oi. elle va répondre : « Je veux une vmture tape-a-l œil. » Elle veut quelque chose de simple, clair et précis. Lors de mon retour de Jupiter en Sagittaire, j'ai satisfait un fantasme de mon adolescence en allant m'acheter une vieille voiture de sport anglaise. Je mourais d'envie de la décapoter, et évidemment on était en décembre. C'est assez drôle, car j'attendais avec impatience le retour de Jupiter, qui me semblait présager une progression spirituelle. Enfin passons . . .
Après lui avoir demandé : « Que veux-tu ? •,
demandez-lui ensuite : « De quoi as-tu besoin ? » « D'accord, tu veux une voiture tape-à-l'œil, mais de quoi as-tu besoin ? » Elle va peut-être répondre : « J'ai besoin d'être reconnue. » Le besoin d'être reconnu est plus subtil que l'envie d'une voiture tape-à-l'œil, et on peut le satisfaire par d'autres moyens que cet achat. Si vous avez une autre sous-personnalité craignant la vitesse, ou un peu près de ses sous (par exemple Saturne en Vierge en carré à la conjonction Mars-Jupiter), il vous faudra trouver un autre moyen de satisfaire ce besoin de reconnaissance et ne pas vous contenter d'acheter ce genre de voiture. n faut d'abord découvrir .le besoin pour que se révèlent les moyens de le satiSfaire.
Et dernier lieu, posez-lui la troisième question : « Qu'as-tu à m'offrir ? » La réponse vous permettra d'identifier la qualité archétypique fondamentale d� la sous-personnalité. Ce peut être dans ce cas : « �·al de l'énergie, du dynamisme et de la volonte à t'offrir. »
Voici un autre exemple. Prenons le cas d sous-personnalité friande de chocolat. Tout
294
qu'elle veut, c'est manger des gâteaux des biscuits de _1� crème au ch?colat, etc. Une ' sous-person� nalite gloutonne. S1 vous lui demandez : « Que veux-tu ? », elle va évidemment répondre : « Je veux du chocolat. » Mais si vous lui demandez · « De quoi as-tu besoin ? », que va-t-elle vous dire ?
.
Participant : De chocolat.
Howard : Très drôle. ll y a beaucoup d'amateurs de chocolat ici aujourd'hui. « De quoi as-tu besoin ? » Elle va peut-être répondre : « De nourriture. »
Participant : Elle va peut-être répondre : « Du sucre ! »
Howard : Combien de fois mourez-vous d'envie de chocolat, alors qu'en fait vous avez besoin de nourriture et de réconfort. Dès que vous aurez compris que le besoin profond est celui d'être no�� vous pourrez trouver d'autres moyens de le satisfarre que le chocolat. Je sais bien que c'est un exemp�e très général, mais voyez-vous ce que je veux _dire_ ? n vous reste alors à poser la troisième question a la sous-personnalité friande de chocolat : « Qu'as-tu à m'offrir ? » Alors, qu'a-t-elle à offrir ? Participant : Du chocolat. Participant : Un infarctus. Howar_d : Qu�lle bande de clowns ! Allez, que Pourrrut-elle repondre à « Qu'as-tu à m'offrir ? » Pa r · · r zczpant : De l'amour, de la tendresse, de la
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sollicitude, le contraire de la carence affective, le désir d'être rassasié.
Howard : Oui, il y a en fait, sous cette folle envie de chocolat, une qualité archétypique liée à la. tendresse, à l'amour et à l'épanouissement affecttf. Le mangeur de chocolat invétéré peut avoir un pro-blème de cet ordre.
Le modèle de thème que j'utilise comporte un point au centre du cercle. Lorsque j'�terprète un
thème, j 'imagine mon client sur ce pomt ��ntral et pars de là pour lire �es différentes _posttJ.ons du thème. Ce point represente votre « Je » ou votre « suis ». Ce « je » ou ce « suis » vont s'exprimer à travers les différents signes et énergies planétaires. On peut aussi voir ce point central comme le chef d'orchestre, et les signes et planètes comme les
différents instruments de l'orchestre. Un bon chef
d'orchestre doit connaître tous les instruments et les aider à jouer harmonieusement ensemble.
Ce travail sur les sous-personnalités n'a pas pour
seul intérêt de les identifier et les étudier : il vous
aide d'une autre manière. Il vous permet de pren
dre conscience qu'il existe une partie de vous qui a
ces sous-personnalités, que vous êtes un « je » avec
un enfant blessé, un tyran, un mystique, un so�
moi pragmatique, etc. Quelque chose en v<?usmême peut dire : « Parfois je suis le _tyran, parf��s le
mystique et parfois l'e�fant bless�. » Voz:s n eteS
pas simplement l'un ou l autre, mrus vous etes qui se déplace de l'un à l'autre. De cette rn
vous renforcez votre impression d'avoir un ,..,,""'""' d'organisation supérieur, ou un centre ·
supérieur, pouvant accueillir, identifier et ·�""'"''"""
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avec vos diverses sous-personnalités. C'est un pro��ssus �� de_ux temps. La première phase concerne 1 tden�ificatwn des sous-personnalités et leur « rec��russ��e >>: La phase suivante est celle de la des-td;ntift�at.wn, v?us permettant de réaliser que vous etes d1stm�t d �ll�s : vous, êtes un « je » qui �ut passer �e 1 une a 1 autre. C est ce que je veux dire l<?rsque je P':fl� du point central ou du centre orgarusateur supeneur. De ce point central vous avez 1;ffi plus grand degré de conscience et de' choix que s1 vo� vous contentez de vous identifier avec 1 une ou 1 autre de vos sous-personnalités.
ÉTUDE D'UN CAS
L'exemple de ce cas particulier va vous aider à comprendre comment mettre en pratique le co�cept de sous:perso�alité, tant sur le plan astrologique que therapeutique. (Voir le thème no 6 page 265) Ka�hy a�ai� vingt-neuf ans lorsqu'elle est venu� me vorr. Ow, je vois vos oreilles dressées et vos ru_rs ente_ndus. Que se passe-t-il de particulier vers vmgt-hwt-trente ans ? Oui, le fameux retour de Saturne. Tout le monde a maintenant entendu P,�ler du retour de Saturne. Même ceux qui me telephonent �ot;rr une in�erprétation sans connaître grand-chose a 1 astrologie, sont parfois au courant d: leur retour de Saturne et rn' en font part. II existe surement un marché pour des cartes postales du renre « Navré d'apprendre votre retour de Sa-8urne » ou « Tous mes souhaits pour votre retour de
a�e. » Il� sont tous si soulagés lorsqu'il est �e . Je deteste leur dire qu'il faudra ensuite onter le _premier c�é de Saturne, qui me
semble un defi tout aussi difficile.
Revenons à Kath y. Elle avait vingt-neuf ans lorsqu'elle est venue me voir pour la première fois, et elle voulait entreprendre un travail thérapeutique sur son thème. Son problème provenait des difficultés auxquelles elle se heurtait pour s'établir en tant que « designer » indépendante. Elle travaillait à temps partiel en assurant le secrétariat d'un artiste célèbre. Suffisamment bien rétribuée pour subverùr à sa vie quotidienne, elle aurait dû, en théorie, avoir le temps de se consacrer à son propre travail pour en faire quelque chose de commercialement viable. Mais en fait, elle gaspillait tout son temps libre, ou le passait à faire des courses ou des démarches pour son petit ami.
Voici, sur un plan très général, comment nous avons travaillé au cours de nos douze séances. Lors de la première, je lui ai présenté son thème, en attirant son attention sur certains conflits personnels symbolisés par ses positions astrologiques. Ayant le Soleil en Vierge en maison XII, elle devait probablement faire passer ses besoins après ceux des autres, ou avoir des difficultés à établir une frontière entre elle-même et les autres. Vénus étant à quelques degrés de son Ascendant Vierge, elle accordait beaucoup d'importance à l'amour et cherchait l'équilibre, la fusion, le service et l'harmonie avec autrui. Toutes ces positions suggéraient que Kathy prenait conscience de son identité en servant les autres et faisait d'énormes concessions pour préserver la paix et l'harmonie dans ses rela· &ns. ,
Cependant les positions de Mars et Uranus suggeraient que Kathy avait besoin de liberté et d'espace pour son expression personnelle. Ces planètes d'affirmation individuelle étaient en conflit avec son goût du service et son abnégation. Mars, conjoint
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la Lune et en carré au Soleil, accentuait les pulsions d'expression personnelle. Une personne dont le Mars aspecte à la fois le Soleil et la Lune ne veut pas rester dans son coin et passer inaperçue. Un large 5esquicarré (1 35°) entre la conjonction Lune-Mars et Uranus indiquait le besoin de trouver une expression à son originalité créatrice. En outre le Soleil, au rni-point d'Uranus et Neptune, était pris entre d'un côté l'obstination et l'indépendance d'Uranus, et de l'autre Neptune, la planète du sacrifice et de la dissolution du moi. Dans sa progression sur la voie de la croissance et de l' individuation (le Soleil), Kathy se sentait tiraillée entre Neptune et Uranus. Cette structure de mi-point résumait parfaitement son dilemme entre servir les autres et agir pour son propre compte.
J'ai examiné avec Kath y le symbolisme du Soleil en Vierge en maison XII, de Vénus sur l'Ascendant et du demi-carré Soleil-Neptune. Ayant immédia: tement reconnu cet aspect de sa personnalité, elle me l'a elle-même décrit comme « l'Assistante superdévouée ». Nous pouvions maintenant nous occuper d'une sous-personnalité manifeste, formée auto� de ces positions astrologiques. Selon Kath y, l'Assistante superdévouée était terriblement efficace, mais n'agissait en principe que pour les autres, prenant en secret beaucoup de plaisir à être reconnue et approuvée pour ses efforts.
Nous avons travaillé un moment sur le thème de l'Assistante superdévouée en utilisant diverses t�chniques de visualisation et représentation inténeure. Comme Kathy était assise devant moi et me P�lait de sa sous-personnalité d'Assistante super-1evo�ée! j'ai vu s�n attitude et son visage changer. � lw ru demande ce qui se passait, et elle m'a repondu qu'elle se sentait soudain très jeune. Puis
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elle s'est écriée : « Je sais ce que c'est, c'est La Bonne Petite Catherine ! » Kathy venait de découvrir « La Bonne Petite Catherine », une sorte de prototype d'Assistante superdévouée, qui se tenait dans les coulisses.
La Bonne Petite Catherine avait environ quatre ans et elle portait des tresses. Elle était la bonne petite fille ; elle ne d�ran�e�t jamais pers<:>nne. La Bonne Petite Cathenne VIVait avec son pere et sa mère dans un tout petit appartement au dernier étage, à New York. Ses parents ne s'entendaient pas bien, et elle avait très J?eur d'aggr�ver leur discorde en causant le momdre probleme. La Bonne Petite Catherine s'exprimait par la voix de Kathy : « Il faut que je sois sage. Si je fais un pas de travers il va arriver quelque chose d'affreux. • Dans � environnement aussi explosif et encombré, elle ne se sentait pas assez en sécurité pour être spontanée ou s'exprimer .librement. li l;ri semblait que l'ambiance de la maison ne pouvait admettre davantage de tension. (Notez que le maître de la maison IV, Jupiter, est en carré à Mercure, le maître de la maison X, et aussi en carré à Pluton.) Toute petite, Kathy avait appris à s'identifier à c� que lui demandait son environnement. Cela �w semblait le moyen le plus sûr d'assurer sa survte. On peut remarquer que, pendant toute son fanee, Pluton en transit progressait lentement vers son Soleil. Elle devait le sentir, quelque part tout fond d'elle-même, s'approcher à pas de loup. ton avait fait son entrée en maison XII au cours la première année de sa vie, elle était ce.mée courants souterrains menaçants. La conJonct avec le Soleil ne s'est produite qu'à l'âge de huit neuf ans, au moment où le mariage de ses a fini par se briser. Si vous sentez Pluton s
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cher de vous à un si jeune âge, que pouvez vous faire ? � ous vous cachez sous la table et essayez d'être bien sage pour l'empêcher d'entrer. En me parlant de La Bonne Petite Catherine J(athy se tenait très droite sur sa chaise. Mais tout en continuant son récit, elle a pris conscience d'une autre présence et s'est exclamée : « Attendez, il y a quelqu'un d'autre par ici. Je le reconnais c'est celui qui regarde La Bonne Petite Catherin� d'un air méprisant. C'est le Petit Diable ! » Je dressai l'oreille. Qui était donc ce Petit Diable ? J'étais intrigué. Je suggérai que nous nous rensei��ns �avantage sur lui, car je me doutais qu'il s a�ssait �ans doute de son côté Mars-Uranus. (Élementarre, mon cher Watson.) Nous avons pris un nouveau siège pour Le Petit Diable et je lui ai demandé de changer de place pour �e montrer con:ment Le Petit D�able s'asseyait. Kathy a croisé les Jambes, et a fils sa main sous son menton reposant son coude sur l'un des bras du fauteuil ' J'ai eu l'impression de voir Le Petit Diable bouder: Lorsqu'elles ont été refoulées, les énergies de Mars-Uranus commencent tout d'abord souvent par montrer de la colère ou du mécontentement ou tout au moins par bouder. ' Je 1� � de�andé si Le Petit Diable avait quelque ch?s� a c:fue a La,�nne Petite Catherine. Les yeux bru�es, � a parle d une voix monocorde, dans la mam qw reposait sous son menton : « Je ne t'aime Pas, Catherine. Tu es si raisonnable et timide. Moi au moins, je sais m'amuser. Tu te laisses marche; sur les pieds. Tu es assommante. Tu te sens responllb�le,de tout le mo�de . . . » n �·a.semblé qu'une fois er� et transforme, Le Petit Diable pourrait don�er a �thy les qualités nécessaires à son propre Panowssement et à l'expression de ses énergies
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créatives. A l'époque, Le Petit Diable ne savait que bouder et se mettre en colère. Vous auriez fait de même si l'on vous avait marché sur les pieds pendant tant d'années. Le Petit Diable était en fait l'enfant naturel et spontané que K.athy n'avait jamais vraiment pu être. Toute cette énergie créative naturelle confinée avait tourné en colère et dépression. n fallait contacter �ette éneq�ie pour la libérer et la diriger vers des voies plus creatives.
La première réaction de K.athy avait été de jugu. 1er Le Petit Diable. Ce pattern pouvait être brisé en lui lâchant un peu la bride. Or à l'époque de notre rencontre, Uranus en transit commençait à s'ap. procher de sa conjonct�on Lune-M�s et à former un carré avec son Soleil. ll semblrut opportun de libérer Le Petit Diable afin qu'Uranus aide son énergie martienne à se manifester. Elle pourrait ainsi détruire ce pattern qui lui faisait refouler son côté Mars-Uranus. Rien ne peut émerger de l'in· conscient si ce n'est pas le bon moment, et l'on doit respecter ce que la personne est prête à expérimenter. Essayer de forcer les choses est une grave erreur. Mais les transits du thème de Kath y suggéraient et confirmaient que c'était bien le bon moment pour faire sortir Mars.
Au cours des séances suivantes, nous avons décidé d'en savoir davantage sur Le Petit Diable, en gardant toujours du temps �ur 9-ue s�m « enfan� pleurnicheur et boudeur » pwsse s expnmer. Je lw ai demandé quels pourcentages de son temps elle accordait à La Bonne Petite Catherine et au Diable. Elle m'a répondu que dans sa vie, maintenant, elle incarnait La Bonne Petite OL.ati.A•rine/ Assistante superdévouée environ quinze pour cent du temps, et Le Petit vingt-cinq pour cent. n s'agissait du partage de
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temps entre Neptune et Mars/Uranus, et je lui ai demandé ensuite si elle en était satisfaite. (Lorsque cela ne vous pose aucun problème, pourquoi se me�e martel en �te �) Elle a reconnu que non, et je 1 ru alors questionnee sur ce qu'elle aurait préféré. Elle aspirait à un partage équilibré. « Mais qu'est-ce qui vous en empêche ? » Elle avait peur de s'�er et �e consacrer du temps à son propre travail de deszgner, car elle craignait de faire de la peine aux autres en ne s'occupant pas d'eux. Elle était toujours la gentille petite fille essayant de faire plaisir à maman et papa et de ne causer aucun souci. Pour l'enfant vivant toujours dans sa psyché, s'affirmer voulait dire risquer d'être abandonnée et J?e�t-êtr� de mourir. Elle avait essayé, quand elle etrut pet1te, de se conformer aux besoins de son environnement pour se faire aimer et maintenir sa famille unie. Plus tard dans la vie elle avait continué à le faire, alors que sa survie n: était plus en jeu. Elle se cramponnait à un mécanisme de défense n'ayant plus lieu d'être.
Semaine après semaine, Le Petit Diable qui initialement parlait d'une voix monocorde et semblait très renfermé, se mit à exprimer ses sentiments de plus en plus ouvertement, tant au cours des séances que dans le monde extérieur. Kath y se montrait p�us animée et dé�ordai� d'activité. Ses peurs d enfance, son angoiSse qu on ne l'aime plus si elle le laissait s'exprimer, commencèrent à diminuer. Nous n'avions pas changé le nom du Petit Diable mais peut-être aurions-nous dû le faire, car e� non_unant une sous-personnalité, on risque de rester eventuellement bloqué sur son nom. Lorsqu'elle commence à changer, ce peut être une bonne chose de modifier aussi son nom, et Le Petit Diable aurait Pu devenir « La Vraie Catherine Spontanée ».
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n a fini par se produire une de ces fameUSes expériences de synchronicité. Plus Kathy comprenait l'intérêt d'exprimer son côté Mars. Uranus, plus son environnement lui offrait d'opportunités de concrétiser son projet de designer indépendant. Les circonstances semblaient très favorables à sa carrière, culminant vers notre douzième séance dans une importante commande passée par une chaîne de grands magasins. Kathy se laissait moins démonter par les obstacles rencontrés dans son entreprise personnelle. Elle s 'affirmait avec plus d'assurance, définissait mieux ses fror�.tières et formulait mieux ses besoins. Elle consacrait davantage de temps à la poursuite des objectifs qu'elle s'était fixés.
Auparavant, en s'identifiant si fortement à l'Assistante superdévouée, Kathy se sentait forcée de rendre service et de s'adapter aux besoins des autres. Dès lors, la frustration du Petit Diable lui faisait nourrir un ressentiment inconscient envers ceux qu'elle aidait. Maintenant que Kath y sentait qu'elle pouvait affirmer ses besoins en toute sécurité, elle pouvait choisir plus librement . de se montrer conciliante ou d'aimer rendre service aux autres.
Partic ipant : Kathy connaissait-elle l'astrologie
avant de venir vous voir ?
Howard : Très peu. Elle s'était déjà fait faire son
thème. Mais j'ai l'impression que les gens saisis�� très rapidement le concept des sous-personnalites,
que l'on peut parfois utiliser dès la première
Je commence par demander à mon client d
ner qu'il se tient au milieu de son thème, sur
fameux point central. Je lui dis ensuite que
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allons examiner les différentes parties de sa personnalité, symbolisées par les planètes. Chaque planète, ou configuration, a des besoins et désirs distincts et éventuellement contradictoires. Les ge11:5 c?mp�enn�nt
. tout. de suite ce dont il s'agit.
Mm-meme Je Sais SI le client voit ce que je veux dire lorsqu'en pleine interprétation, il me désigne une planète ou une position dont j 'ai déjà parlé en disant : « Mais cette partie ne s'entend pas bien avec celle-là », en me montrant une autre position du thème. Non seulement il a identifié les deux souspersonnalités, mais il commence à sentir le « je » qui Jes possède et peut travailler avec elles. Comme je vous l'ai dit, le travail sur les sous-personnalités consiste non seulement à les identifier, mais aussi à s'en désidentifier et à se reconnecter au « je » qui les a (le «je » qui passe de l'une à l'autre). Diana Whitmore utilise une analogie pour expliquer la différence entre être une sous-personnalité et avoir une sous-personnalité. Si vous êtes un chien qui mord, vous mordez. Mais si vous avez un chien qui mord, vous pouvez alors choisir de le laisser mordre, de lui mettre une muselière ou de lui apprendre à ne pas mordre. Si vous vous identifiez complètement à une sous-personnalité, vous êtes forcé de l'exprimer. Mais si vous réalisez que vous avez
. cette sous-personnalité en vous, il est alors possible de la changer, la transformer ou la modifier.
. Plus on devient conscient d'une dynamique inté
�eure, moins il y a de risque qu'elle nous domine mcon�ciemment. Tant que Kathy n'avait pas conscience du Petit Diable, elle était sous son emprise : il n'arrêtait pas de saboter et bouleverser ce qu'elle voulait faire. Après avoir pris le temps de
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travailler avec lui, elle a pu canaliser son énergie plus constructivement.
LES SOUS-PERSONNAUTÉS CENTRÉES SUR L'AMOUR
Nous avons tous des sous-personnalités dont la pulsion, ou motivation archétypique sous-jacente, se fonde sur le principe de l'amour. Ces sous-personnalités manifestent des désirs ardents et obstinés d'appartenance, de relation et d'union. Les souspersonnalités fondées sur l'amour sont généralement très sensibles et réceptives à leur environnement. Les signes où ces qualités sont les plus manifestes sont le Cancer, la Balance et les Poissons. Si le Soleil, la Lune ou l'Ascendant tombent dans l'un de ces signes, ou s'il s'y trouve une prédominance de planètes, on trouvera probablement chez l 'individu de fortes sous-personnalités basées sur l'amour. Les besoins et pulsions associés à la Lune, Vénus et Neptune sont aussi ceux de réceptivité, d'appartenance, de relation et d'union. Si ces planètes se trouvent sur un angle du thème, proches de lui, ou si elles se trouvent en aspect étroit ou en relation angulaire l'une à l'autre, on peut en toute certitude supposer 1 'existence de sous-personnalités basées sur le principe d'amour. La position du Soleil, ou de la Lune, ou d'un groupe de planètes en maison IV, VII ou XII peut être une autre indication de sous-personnalités de type amour. Enfin, une forte accentuation de l'élément eau, associé au concept jungien de la fonction sentiment, donne de forts besoins d'amour autour desquels peuvent se former des sous-personnalités.
L'expression la plus positive de ces sous-
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�rso�alités de t�.e amour les porte à s'occuper d autrui avec sollicitude, à entourer d'affection protéger et harmoniser. Cependant la qualité arché� cypiqu� d'arno� qt? se dégage de la personnalité et interagit avec 1 envrronnement peut facilement être déformée par la peur, le doute, l'insécurité les attitudes rigides o1:1 � con,ditionnement négatif. Si �� �xe��le .le pnnc1pe d amour est déformé par 1 m�cunte, � peut donner naissance à de forts besoms de dependance : le besoin d'être constamment rassuré sur le fait que l'on vous aime ou la �ur de mal faire �t de perdre celui ou cene' qu'on rume. Autrement dit, des besoins d'amour distordus peuvent �ngen�er un excès de dépendance, finiss,ant par s e�pnmer dans une sous-personnalité que l on pourrrut appeler « la chiffe molle » . On trouve d'autres défom1ations du principe d'amour dans des sous� personnalités comptant beaucoup trop sur leur envrronnement : « 1 'environnement me dit ce dont j'ai besoin ou qui je suis », ou « 1 'environnement doit m'aimer ». Le fonctionnement de ce genre de sous-personnalité s'appuie sur une tendance excessive à s'adapter pour se faire aimer. Elles sont �onst�ent préoccupées par l'opinion des autres a leur egard, et essaient de comprendre leurs_ besoins et leurs attentes pour modeler en conseq�ence leur pers?nnalité ou leur comporte�ent. S1, en restant fideles à quelque chose d'inténeur, elles croient être en contradiction avec ce que les autres attendent d'elles, elles préfèrent laisser tot?ber et prendre le parti de ce qui maintient la P,rux ou ne contrarie personne. Les sous-personnalites fondées sur l'amour peuvent aussi souffrir d'un manque de discrimination, d'une difficulté à établir des frontières claires, et de problèmes d'élimination face aux circonstances négatives de leur vie. Elles
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ne savent pas dire non. Dès que quelqu'un alentour a un problème, la sous-personnalité de type amour se sent responsable.
Les sous-personnalités basées sur l 'amour struc. turent leur être de manière à se défendre contre ce qu'elles redoutent le plus : le rejet, la solitude ou l 'isolement. L'individu peut alors se retenir d'ex. primer ou de faire ce qu'il sent réellement, car il a peur de faire de la peine, de s'aliéner les autres, ou de perdre l'amour par contrecoup.
Comme nous l'avons vu dans le cas de Kathy, l'enfant ayant le Soleil, la Lune, l'Ascendant,. ou un groupe de planètes en Cancer, Balance ou Pmssons, ou ayant un accent sur la Lune, Vénus o� Neptune, ou sur les maisons IV, VII ou XII, va presenter ces caractéristiques. Pour tous les enfants, mais p�us particulièrement pour ceux du type amour, se faire aimer est un moyen d'assurer leur survie. Se sentant aimé l'enfant sait qu'il va obtenir de son environne�ent le genre de soins et de soutien nécessaires à sa sécurité, son bien-être et son existence. Les distorsions de nos sous-personnalités de type amour ont leur origine d�s notre e.n!ance, lorsque l'obéissance nous semblait la condition de notre survie.
Étouffer dans notre enfance ce qui semblait inadmissible à notre environnement peut avoir été opportun et nécessaire à l'époque. Mais nous _nous agrippons souve�t beauco�p trop longt�Amps a nos mécanismes de defense de 1 enfance. A 1 age adulte, nous entretenons des sous-personnalités crampon· nées à l'idée que notre survie repose sur notre adaptation aux besoins ou aux atte.ntes des autres, alors qu'en fait un adulte est parfaitement capable de s'occuper de sa propre survie. C'est l 'enfant l'adulte qui craint des conséquences radicales s
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s'écarte du droit chemin ou exprime sa véritable individualité.
Les sous-personnalités fondées sur l'amour ont un pattern ou une manière de voir la vie du genre : « Si je me conduis mal, si je ne fais pas ce que veulent les autres, si je ne me conforme pas à ce qu'ils attendent de moi, il va se produire une catastrophe. » C'est d'après ces instructions ou ce contexte cachés qu'une sous-personnalité de type amour peut structurer ses choix dans la vie.
En réprimant constamment sa propre individualité, et en privilégiant les désirs, les besoins ou les attentes d'autrui, on finit forcément par éprouver beaucoup de colère et de ressentiment. C'est le côté ombre de la sous-personnalité de type amour. On peut ne pas l'exprimer franchement, mais plus indirectement à travers des remarques comme : « Après tout ce que j'ai fait pour toi, voilà comment �� m� remercie$ », .ou « Si tu n'avais pas été là, J aurais pu . . . » On fait des reproches à l'autre, ou on l'accuse de ne pas être assez reconnaissant ou d'être trop tyrannique, alors qu'en réalité � 'est exa.ctement ce que le type amour a fait à son propre mOI •
. J'ai un peu insisté sur les déformations du prinCipe d'amour et leur expression à travers certaines so�-personnalités, mais il n'est pas dans mon int�ntion de désacraliser l'amour plus longtemps. � amour est la force la plus belle et la plus essentielle de toutes. L'amour est un moyen de se reconnecter à la totalité. L'amour nous permet de trans�ender notre identité isolée et individuelle. A la ��· la sous-personnalité de type amour est un
desrr tout à fait légitime et très beau de se relier aux autres et de transcender le sentiment de séparation.
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Participant : Au cours de l' exercic� que nous avons fait tout à l'heure, j'ai très clarrement vu une sous-personnalité de type amour. Ma Lune .. en Poissons m'est apparue colllll1:e une feJ?ffie vetue d'une longue robe flottante qw englobait tout.
Howard : Oui, elle représente d�:mc une c,ertaine partie de vous. Le principe sous-Jacent d� 1 �our est très beau, mais prenez garde aux distorsions dont je vous ai parlé.
LES SOUS-PERSONNALITÉS DE TYPE VOLONTÉ
Un autre groupe de sous-personnalités s' or�anise autour du principe archétypique d� la volonte. Ell� expriment un instinct de. �u�oi� et U? besom d'expression personnelle Situe a l _oppose des be· soins d'appartenance et d'harm<;m1e des sous-per-
alités amour L'amour est ym et la volonte est sonn . . , l l t , t le yang. Les signes que j'associe a a vo on e son . Bélier, le Lion, le Scorpion, le Vers�au et le Capncome - ainsi que, dans une cert�e mesure, le Sagittaire et même certaines ':lu�tes du Taureau (la volonté de maintenir), mais Je change tout le temps d'avis à ce sujet.
Des sous-personnalités peu�ent se fo�er autour du principe de la volonté SI le Soleil, la Lune, 1 ' Ascendant ou un groupe de planètes occ1;1pent c� signes. On peut aussi associer la vol�n�e avec Soleil, Mars, Uranus, et certaines qualites de�.J� ... �·
ter, Saturne et Pluton. Si l'on trou�e ces . sur ou près de l'un des angles du theme, ou s1 sont en aspect étroit entre elles, on va . , blement rencontrer des sous-personnalites
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vées par le principe de la volonté, qu'elles soient ou non conscientes chez l'individu.
En outre, des positions importantes dans les rnaisons I, V ou X pourraient être une indication supplémentaire de ce type de sous-personnalités. Enfin, le feu est l'élément associé à l'expression personnelle, et lorsqu'un thème présente de nombreuses planètes dans cet élément, l'affirmation individuelle peut être particulièrement forte.
Dans leur expression la plus positive, les souspersonnalités liées à la volonté luttent pour l'excellence, la force, la franchise et la clarté. Elles savent utiliser leur énergie ou leur pouvoir pour servir une finalité supérieure ou lutter pour une grande cause. Mais la qualité archétypique de volonté qui s'exprime dans la personnalité peut, par exemple, être déformée par la rigidité et se transformer en désir de puissance et tyrannie, et dans ce cas l'individu veut toujours obtenir ce qu'il désire et exige que tout le monde se plie à sa volonté. Le principe de volonté peut aussi dégénérer en égoïsme ou esprit de compétition excessifs, en autoritarisme et en ambition effrénée. Les sous-personnalités volonté structurent très souvent leurs vies de manière à se défendre contre ce qu'elles redoutent le plus : perdre le contrôle, perdre le pouvoir ou se sentir impuissantes.
Comme vous vous souvenez, nous avons dit au cours du séminaire sur les étapes de l'enfance que l'amour était l'archétype central des premières années de la vie. La volonté, en tant que principe archétypique, émerge généralement vers l'âge de deux ans. Le développement de la volonté est étroitement lié au détachement d'une sur-dépendance et d'une sur-identification à la mère et à la découverte de sa propre identité et de sa propre
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individualité séparée. Évidemme�t, la mère _\ou
d'autres personnes) n'aime p� tOUJO�s la maruere
dont nous choisissons de le farre. Le developpement
de la volonté donne naissance à de nomb�eux
conflits et tiraillements avec les parents, �s et
figures d'autorité. Pow_:t�t, elle nous �orme 1 ener
gie et le pouvoir de mrutnser no!Ie envrro.nnement:
elle nous apporte la joie, une meilleure estime �e SOl
et un sentiment de réussite. Quelqu'll;D, a-t-il au
jourd'hui visualisé une sous-personnalite de type volonté ?
Participant : J'ai travaillé sur la conjoncti�n de
Pluton sur mon Ascendant en Lion. <?�elqu un de
très fort essayait de sortir de derne�e quel9-ue
chose, sans y arriver vraiment. TI v�mlrut control�r
tout le thème et les autres J.?laJ?-etes: n voulait
émerger et utiliser les autres pnnc1pes a ses fins.
Howard : Comment l'avez-vous ressenti ? Vous
semblait-il juste et légitime?
Participant : Oui, on pouvait lui f�e c�nfiar;c�. fi a dit qu'il se manifesterait lorsqu'il serrut pret a le
faire.
Howard : Donc il demandait du temps. L'aviez·
vous déjà rencontré auparavant ?
Participant : Non, il s'est manifesté aujourd'
pour la première fois.
Howard : ll me semble utile d'y trav�er. V
pouvez prendre le temps chez vous de di�oguer
peu plus avec lui, de lui parler, de le dessmer.
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vous lui accorderez d'attention, plus vous aiderez ce principe à entrer en action.
LE DILEMME AMOUR-VOLONTÉ
La sous-personnalité de type volonté revendique )a liberté d'être et de faire ce qu'elle veut. Elle demande aux autres de s'adapter à elle, contrairement aux sous-personnalités de type amour qui passent leur temps à s'adapter aux autres.
Un thème présente un dilemme amour-volonté lorsqu'on trouve une double accentuation de planètes, signes, ou maisons indiquant des sous-personnalités des deux types. La personne va alors expérimenter une forme de conflit ou une difficulté d'intégration entre ses besoins d'amour et de volonté. Elle ne sait quand fusionner, s'adapter et composer et quand dire non et faire céder autrui. TI f�ut espérer que le thème montrant ce genre de dilemme amour-volonté soit capable de concilier constructivement ces deux principes. Du moins la personne. peut-elle apprendre à faire de la place dans sa VIe pour les deux manières d'être. . De� planètes associées à 1 'amour en aspect
difficile engendrent un excès du principe amour. Deux planètes de la volonté en aspect difficile e�gel'_ldrent un excès d'obstination. Mais un aspect difficile entre une planète amour et une planète volonté produit un dilemme entre l'amour et la volonté. J'ai mentionné tout à l'heure le cas du C�é Mars-Vénus, où Mars veut affirmer son indiVIdualité alors que Vénus veut fusionner. La carré Soleil-Neptune ou l'opposition Mars-Neptune peuvent donner une autre version du dilemme amourVolonté. On peut toujours réprimer l'un en faveur
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de l'autre, mais tôt ou tard, le côté nié va poser des problèmes. Si l'on néglige les besoins d'une souspersonnalité ou d'une planète en faveur d'une autre, le sous-moi négligé (ou la planète négligée) accumule une sorte de pression dans l'inconscient, pouvant parfois exploser irrationnellement, et il va devoir trouver un moyen détourné de se réaliser. Lorsqu'elles sont refoulées, les sous-personnalités liées à la volonté deviennent furieuses, geignardes, boudeuses, malades ou déprimées. Les sous-personnalités d'amour frustrées peuvent cacher des blessures, ou le sentiment de ne pas être aimées ou d'être mal intégrées.
Parfois le côté amour se dit : « On ne va plus m'aimer si je me montre trop obstiné. » Cette peur que l'on ne nous aime plus si nous sommes trop exigeants ou si nous ne nous conformons pas à la volonté d'autrui provient souvent de l'enfance. Mais la volonté peut aussi prendre peur et se dire : « On va profiter de moi si je me montre trop affectueux. » Quelque part dans le passé, vous vous êtes peut-être montré très aimant et ouvert, et vous vous êtes ensuite senti déçu et blessé. La volonté vous dit : « Fais attention, quand tu leur donnes la main, ils veulent le bras. Si tu t'adaptes trop à eux, tu vas perdre contact avec ce que tu es, tu risques d'être submergé. >> La volonté a peur d'aimer, peur de perdre l'espace et la liberté. L'amour a peur de perdre contact.
L'exemple classique d'une trop forte · tion à une sous-personnalité de type volonté celui de l'homme d'affaires, dont la forte personnalité de battant se fonde par exemple une conjonction Mars-Jupiter en Capricorne maison X opposée à Neptune en Cancer en ·
IV. ll se sent forcé d'entrer en compétition, de
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battre, de grimper au sommet. Plus tard dans la vie il regrettera peut-être le manque d'attention ac: cordé à ses besoins d'amour quand il réalisera qu'il s'est aliéné sa femme ou ses enfants. ll aura sans doute ré�i, mais au dépens d'une vie personnelle et affecti�e sous-développée. Ou bien à cinquantecinq .ans, il serayeut-être victime d'une attaque qui le lrusser� partiellement paralysé et presqu'entièrement d�pendant,des autres. Le côté amour rejeté a rebondi et frappe de plein fouet. Les séquelles de son attaque font que cet homme d'affaires se retrouve pratiquement impotent, et cette faiblesse correspond à une partie de sa nature dont il n'avait probabl�ment Jamais reconnu l'importance. n cherchrut peut-etre tout le temps à prouver sa force pour compenser un sentiment de faiblesse. S'il avait accordé plus �e temps, plus tôt, à son Neptune en �ancer e? mazson IV, les choses se seraient peutetre passees autrement.
Si _l'astrologue s�t formuler les bonnes questions, le theme est un outp 9e di��ostic inestimable pour comprendre les predispos1t10ns de l'individu face à l'amour et à la volonté. Le thème indique-t-il une s�abondance innée de volonté, et donc l'intérêt d accord,er plus d' atte�tion aux signes et aux planètes de 1 amour ? Indique-t-il un déséquilibre en faveur de l'amour, et peut-être le besoin de développer davantage les sous-personnalités volonté ? Ou Y a-t-il un équilibre entre les deux conduisant à �e perpétuelle indécision ? Mais l'équilibre entre 1 amour et la volonté peut aussi donner naissance à �e synth�e idéale de ces qualités, à une aptitude t aturelle a se montrer aimant lorsque c'est oppor-un. et plus volontaire lorsque c'est nécessaire. 11
deVIent alors possible d'aimer sans perdre son indi-
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vidualité et de faire preuve de volonté sans être autoritaire.
n arrive cependant très souvent que l'équilibre potentiel entre 1' amour et la volonté indiqué par le thème n'existe pas. L'ego déteste l 'ambivalence, et lorsqu'il est confronté à des choix conflictuels, U choisit en général de s'identifier à un principe et de refouler l'autre. Comme nous l'avons vu, le Principe rejeté réapparaît inéluctablement plus tard sous une forme ou une autre, et souvent de manière très désagréable.
Lorsque nous avons parlé de Kath y, je me suis servi de la notion de pourcentage pour aborder son dilemme amour-volonté. Quel pourcentage de votre temps consacrez-vous à votre côté volonté et quel pourcentage à votre côté amour ? Cela vous satisfait-il ? Sinon, que préféreriez-vous ? Qu'est-ce qui vous empêche de le vivre ainsi ? Ce genre de questions peut vous permettre de faire du bon travail.
Vous devriez essayer le concept de temps partagé dans votre travail sur les sous-personnalités. Je sais que beaucoup d'entre vous n'en voient pas l'utilité, mais je vous assure que cela vaut la peine d'essayer. Le temps partagé implique d'abord de se faire un� vue d'ensemble de la personnalité et de ses consutuants, pour ensuite attribuer consciemment un certain laps de temps à l'expression de sous-personnalité. De cette manière, aucun \.UJ.��r··1 tuant du moi ne se sent ignoré et ne risque plus, s'exprimant, de détraquer les pulsions ou les soins d'autres parties de la personnalité. Le ua� .. ,.. ..... l d'accumulation explosive diminue. Sur un plan élémentaire, il peut s'agir de mettre au point programme de temps partagé réservant par �--�·""""'
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ple les ltJ?�· mercredi, vendre� pour les souspersonnalites amour, et les mardi, Jeudi et samedi pour les �ou_s-perso�alités volonté. Évidemment dans la realite, ce n est pas aussi simple. Mais rappelez-vous que si c'est le moment d'aimer au lieu d'être autoritaire et individualiste, il faut alors dire à votre côté volonté : « Ne t'en fais pas, je ne t'ai pas oublié. Je m'occupe maintenant de l'amour, mais ce sera bientôt ton tour d'être volontaire, quand le moment sera venu. » ll est important de reconnaître le côté que l'on réprime et de lui faire savoir que ses besoins seront aussi satisfaits. Ainsi il ne se sent pas négligé et n'a pas besoin d'en venir à des extrémités abominables pour se faire entendre. Cela peut se comparer au chef d'orchestre faisant signe aux cordes d'entrer et aux cuivres de se taire.
Participant : Je viens de penser à un autre type de problème en rapport avec le dilemme amour-volonté : un individu peut être trop complaisant et accommodant à son travail, alors qu'il devrait en réalité montrer plus de volonté et de détermination ; et le même sera trop dur et autoritaire à la maison, là où il a réellement besoin de mieux aimer et comprendre les autres.
Howard : Oui, c'est un bon exemple d'une sorte de déplacement.
Participant : L'histoire de l'homme d'affaires ayant �e attaque à la cinquantaine rn' a intéressé. J'ai fait l �utre jour le thème d'une femme dont le mari VIent d'avoir une attaque. ll a toujours été très compétent, organisé et efficace dans le monde extérieur. Maintenant elle doit lui peigner les che-
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veux et l'habiller, et il n'arrête pas de pleurer. Elle ne l'avait jamais vu pleurer, cela la tro�ble �au. coup. Je n'ai pas vu le thème de so? man, mrus.elle a un transit de Neptune sur la cuspide de sa mruson VII.
Howard : Oui c'est exactement ce que je veux dire. Lorsqu'un cllent ayant
_des �onflits éyid�.
nts amour-volonté dans son theme vtent me vorr, J essaie de lui expliquer la valeur des deux façons d'être. f:tre aimant, conciliant et réceptif est parfois une bonne attitude. Être dur, volontaire et sûr de soi convient aussi au moment opportun. Autrement dit, aucun principe n'est meilleur que l'autre, tous deux sont également bons. n est d�nc norm� de vivre votre conjonction Mars-Jupiter en Uon, comme il est tout aussi normal de vivre votre conjonction Lune-Neptune en Balance. Mais tout le problème est de savoir q�andvivre l'U?e ou l'autre, quand faire entrer en scene Mars-Jupiter, et quand manifester Lune-Neptune. Je demande alors à mon client de se tenir au centre de son thème et d'analyser les diverses situations de sa vie : « Que se passe-t-il dans votre travail ? Sentez-vous le besoin de plus d'amour ou de volonté ? Si vous choisi�z la volonté, manifestez alors davantage votre coté Mars-Jupiter. Que se passe-t-il à la maison ?
, Y
avez-vous besoin de plus d'amour ou de volonte ? Vu la situation vaut-il mieux maintenant accentuer votre Mars ou' votre Neptune ? » Je peux aussi lui suggérer de commencer par manifester .Nep�e. Mais si dans trois mois il ne se sent pas rrueux, il faudra alors vivre son Mars et ne plus faire de concessions. Les transits et les progressions vent beaucoup nous aider. Lorsque 'un a important transit de Neptune, c'est nne>n:=tmcm
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le moment de manifester des qualités neptuniennes. Mais si en même temps Uranus fait tout voler en éclats, je ne suis pas sûr de conseiller à mon client d'attendre tranquillement et de faire preuve de patience et d'adaptabilité.
CHANGEMENT OU CONTINUITÉ
Passons à quelques autres configurations de sous-personnalités et aux dilemmes éventuels qu'elles peuvent engendrer, comme par exemple celui entre le changement et la continuité. Sous sa forme la plus pure, la pulsion de continuer nous offre l'enracinement et l 'approfondissement, la patience, et le sens du rythme et du bon moment. La persévérance nous permet de consolider, de savoir attendre que la chose soit prête, comme si on attendait qu'elle cuise ou qu'elle ait suffisamment grandi. Continuer permet de faire apparaître des structures qui favorisent la vie, et des formes à travers lesquelles notre être peut se manifester. Continuer nous donne le temps de bien connaître la chose, d'accepter la nécessité de vivre à 1 'intérieur de frontières et d'admettre les limites de la condition humaine. Les sous-personnalités centrées sur des désirs de continuité reflètent toutes ces qualités.
Les signes, à mon avis, les plus représentatifs de ce principe sont le Taureau, le Capricorne, et dans une certaine mesure la Vierge et le Cancer. Une pr�dominance des signes de terre peut donner nrussance à une sous-personnalité de type continuité, de même qu'un Saturne fort, ou des groupements importants en maison II, VI ou X.
Cependant la pulsion ou le désir de continuité Peuvent se déformer si l'on s'entête, se cramponne,
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et préfère stagner ou rester dans un statu quo par peur de l'inconnu. La persévérance peut également towner en cristallisation et rigidité. Lorsqu'on reste trop longtemps avec quelque chose qui a fait son temps, les choses perdent leur fraîcheur, s'usent jusqu'à la corde, pourrissent et deviennent stériles. La sous-personnalité de type continuité peut se buter en disant : « Et alors ? Que veux-tu de plus ? Estime-toi heureuse avec ce que tu as, arrête de rêver, redescends sur terre. »
Mettez maintenant cela en parallèle avec une sous-personnalité centrée sur le principe du changement. Sous sa forme la plus pure, notre besoin ou pulsion de changement est essentiel. Le changement permet la progression, le développement graduel hannonieux, la croissance, la transformation et l'épanouissement. Le bouton doit éclater pour devenir une rose. li faut casser des œufs pour faire une omelette. Les sous-personnalités basées sur le changement ne sont pas autant attachées à la forme que celles qui aspirent à la continuité. Elles se réveillent un jour avec une vision différente des choses, et vont bouleverser ce qui existe déjà au nom de ce qui est nouveau, inconnu ou n'a pas encore été essayé. Lorsqu'une sous-personnalité de type continuité signe un contrat, elle l 'honorera toujours dix ans plus tard, même si ses sentiments sont très différents. Les sous-personnalités de type changement sont motivées par ce qui est nouveau, alors que les types continuité sont attachés aux formes existantes.
Les signes que j'associe au changement sont Bélier, le Sagittaire, le Gémeaux et le Verseau. vous croisez sur votre route un individu ayant Soleil en Gémeaux, un Ascendant Sagittaire et une Lune en Bélier, vous allez vite comprendre qu'il
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s'attac�e jamais très longtemps. Les planètes que j'as�ocie au changement sont Mars, Jupiter, Uranus et ���n entendu Mercure, et les éléments sont le feu et 1 arr.
Participant : Et Vénus et la Balance ?
Howard : Dans la mesure où la Balance est un signe idéaliste, je l'associerais au changement. La Ba!az:ce cherche.la relation idéale, le système politique 1deal, et.c. �rus sa recherche d'équilibre la rend un peu moms mstable que le Gémeaux ou le Bélier.
P_articipant : Et Pluton et le Scorpion ? lis aiment bien tout raser pour repartir à zéro.
Howard : <?ui, on peut les mettre dans le même groupe, mrus e�t�e parenthèses, car le Scorpion est souv�nt assez ng�de. Cependant, c'est vrai, pour les besoms �u changement et de l'évolution, Pluton et le �corp10n peuvent finir par se débarrasser de ce qw ne marche plus et leur semble usé jusqu'à la corde. Il leur faut juste un bon moment pour s'y résoudre. Ce n'est p� comm� le Sagittaire qui souvent change aussi tot que la Situation se dégrade.
Quelle� sont l�s altérations du changement ? Elles peuvent etre tres destructrices, comme le changement pour le changement. L'attitude des souspersonnalit�� ?ttachées au changement peut se fo�der sur 1 Idee que toutes les limites et barrières d01ven�.
être ignorées, ou sur la peur de s'enraciner et de s mstaller. Cela donne des individus qui ont Peur de rater la moindre occasion et ne s' accrochent jam�s l�ngtemps à quoi que ce soit. lis Peuvent meme etre insensibles aux besoins de leur
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propre corps, qu'ils considèrent comme un� entrave à leur liberté. lls peuvent refuser de vorr les limites de la condition humaine et commettre une forme de péché d'orgueil en visant trop haut ou en étant trop idéaliste. Mais comme Prométhée, s'ils essaient de voler le feu aux dieux, ils seront punis. Vous ne verrez jamais une Vierge penser que tout est possible. La terre dit : « Pre?�s le temps �e réfléchir, ne t'emballe pas. » Le Belier, le Sag�ttarre ou le Verseau répliqueront : « Non, il faut y croire pour que cela arrive. » Les sous-personnalités aspirant au changement ont en elles quelque chose de l'éternel adolescent (le puer). Les sous-personnalités préférant la continuité sont plus proches du senex.
Les sous-personnalités de type changement redoutent par-dessus tout d'être emprisonnées dans la forme. De même que Zeus détestait être pris au piège par Héra, l'esprit déteste être cloîtré dans la forme.
Partic ipant : Donc un carré Saturne-Uranus dans un thème suggère un conflit entre une sous-personnalité basée sur Saturne et une autre basée sur Uranus ? Entre une attitude prudente et conservatrice, et une tendance plus agitée, anticonformiste et instable.
Howard : Oui, c'est mon avis. Voyez-vous d'autres combinaisons de dilemme changement-continuité ?
Participant : Des planètes en Capricorne, rn� aussi en Verseau. Ou un fort accent Taureau, malS aussi Sagittaire. Ou un côté Bélier, mais avec un� conjonction Soleil-Saturne ou un Ascendant Capncorne.
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f{oward : Oui, je vois que vous avez saisi. n suffit de se reporter à notre liste de signes et planètes du changement et de la continuité et de voir leurs diverses combinaisons.
participant : Ne peut-il y avoir de terrain d'entente ?
Howard : Si, il est toujours possible de faire une synthèse des diverses sous-personnalités. n existe sûrement une manière de garder le meilleur de J'ancien tout en faisant place au nouveau. Mais en général les sous-personnalités disant : « Je dois changer, je dois grandir, je dois me transformer . ' , con tm uer a avancer, évoluer » sont souvent en conflit avec celles qui sont plus passives ou qui ont besoin de stabilité et de sécurité.
On peut commencer par s'acheter une maison pour s'assurer un minimum de sécurité, et ensuite voyager et se déplacer. On peut aussi faire l'inverse. Prenez un thème air ou feu avec un Ascendant Capricorne. Dans la première partie de sa vie l'individu va vivre son côté instable et aventureux' puis autour de trente, trente-cinq ans, il va se sentk sollicit� par 1� Capricorne. Une nouvelle sous-personnalite va emerger, trouvant que « ça ne serait pas mal de s'installer et d'acheter une maison comme tout le monde ». Certains ont en horreur l'idée d'être un simple être humain comme les autres. Mais d'autres sont terrifiés à l'idée d'explorer des horizons plus lointains et de sortir de la norme.
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LE CUVAGE MYSTIQUE-PRAGMATIQUE
Les sujets que nous venons d'aborder nous conduisent à un autre dilemme entre sous-person. nalités conflictuelles, que l'on appelle généralement le clivage mystique-pragmatique.
Lors du séminaire sur les étapes de l'enfance, nous avons dit qu'au cours de notre vie intrautérine (ou quelque part dans le passé), nous avons connu l'expérience de baigner dans une totalité océanique. n s'agit d'un état de pré-sujet/objet, d'un sentiment de non-différenciation, où l'on n'éprouve pas encore la perception d'un moi sé· paré. De l'Ascendant à la maison VI, nous développons le sentiment d'un moi distinct, séparé des autres moi. Nous passons d'un état sans ego au sentiment d'avoir un « je ». De la maison VII à la maison XII, nous renonçons à ce sentiment du moi séparé dans le but de nous fondre à nou�e�u a�eé autrui ou dans le plus grand tout. n s agit d un
dilemme existentiel fondamental de 1' être humain. Une partie de nous-mêmes veut développer un
sentiment du moi séparé, se définir plus clairement et établir des frontières, alors qu'une autre a
constamment envie de se dissoudre à nouveau dans' cette totalité ouroborique. Nous savons intuitiv� ment que le tréfonds de notre être est universel illimité, mais nous habitons un corps qui nous distinct des autres.
Or certains ont tendance à se distinguer et différencier des autres, à établir des frontières, que d'autres au contraire préfèrent dissoudre limites et fusionner avec autrui ou avec Dieu. pragmatique essaie d'établir des distinctions et séparations, et le mystique cherche la dance du sentiment du moi séparé.
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Des sous-personnalités peuvent se former autour des pulsions mystiques ou pragmatiques. Regardons. les planèt�, signes et maisons concernés pour y vorr plus clarr. Les sous-personnalités pragmatiques se _fon_nent so�vent autour des signes de terre, en p�c�er la VIerge. Le Gémeaux fait lui aussi des distmctions et cherche des différences. Mercure et Satun:e, ainsi q_ue les maisons II, lll, VI et X peuvent JOuer un role dans le développement de ce genre de sous-personnalités.
Les sous-personnalités pragmatiques se montrent efficaces sur le plan pratique face à leur environne�ent. En fait, dans notre société contemporaine ?nJuge �<;mvent un �dividu d'après son adaptatio� a son rn_i!ieu. On le JU�e d_e façon pragmatique, sur sa. maruere de se relier a 1 ' environnement ou de farre face au monde quotidien de la forme et de la matière. ?ans certains �� extrêmes, ces jugements pe'!vent etre des plus ng�des et matérialistes. Celui q� a deux :voitures dans le garage familial vaut sure��nt rmeux que celui qui n'en a qu'une. On considere t1!3e personne selon sa position et sa place dan� _la societe, selon des critères professionnels et familiaux. Ces repères sont tangibles, et c'est ce qui compte le J;>lus pour la mentalité pragmatique.
C�ux q�. on_t de fortes sous-personnalités pragmatiques s mter�ssent davantage à ce qui est, et n�n au pourquoz des choses. La terre, la Vierge, les Gemeaux, Saturne, Mercure, les maisons III et VI correspondent également à des activités cerveau gauche, à l'opposé du cerveau droit mystique. Le �e.rveau gauche compartimente, classe, analyse et etiquette. n accumule des faits. ch
Les pragmatique? fon! de bons bureaucrates, ffercheurs et fonctionnarres. Ils aiment voir leurs e Orts donner des résultats concrets et tangibles.
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Pour une sous-personnalité pragmatique, la réalité se divise en « moi-dedans-ici » contre « vous-dehors-là ». lis cherchent à comprendre les choses, à les démonter pour voir comment elles marchent. Lorsque vous comprenez bien le fonctionnement de quelque chose, vous pouvez alors l'utiliser à votre avantage, ou 1' améliorer et le perfectionner si nécessaire. Sur un plan positif, la sous-personnalité pragmatique sait parfaitement affronter le monde quotidien et mener à bien ses réalisations. Le pragmatique se sert des idées pour les mettre en action en les matérialisant. Mais l'une de ses principales déformations le conduit à penser que « ce qu'il ne peut pas voir n'existe pas ». Ceux qui ont privilégié dans leur vie leur côté pragmatique doivent souvent affronter ce que l'on appelle une crise existentielle. Ils ont réussi sur le plan pratique et matériel, ils ont une excellente situation, une maison, une famille, mais leur vie n'a aucun sens. Cette crise existentielle les amènera à se demander « À quoi me sert tout ça ? » ou « À quoi est-ce que je sers moi-même ? »
Je pense que vous avez compris. Comparons maintenant l'approche pragmatique avec celle du mystique. Tout d'abord, quels sont les signes, planètes et maisons que vous attribueriez au côté mystique ?
Participant : Neptune, Le Poissons et la maison XII. lis concernent tous la dissolution des frontières et la transcendance de 1' ego.
Howard : Oui, c'est juste. Y a-t-il d'autres u· 1�·� ... �., teurs mystiques ?
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participant : Peut-être Jupiter, le Sagittaire et la rnaison IX ?
goward : Oui, Jupiter, le Sagittaire et la maison IX sont étroitement associés à la recherche du sens de la vie et au voyage au-delà des frontières des activités quotidiennes et banales. La maison IX cherche des réponses aux pourquoi de l'existence. n me semble utile de vous donner quelques explications supplémentaires sur la sous-personnalité de type mystique.
J'associe le cerveau droit avec les maisons IX et XII, ainsi que Jupiter et Neptune. Le cerveau droit voit des ensembles. Si vous montrez au cerveau droit une série de points, il sait les relier visuellement et y voir une forme. Marilyn Ferguson, l'auteur de The Aquarian Conspiracy 1 , a trouvé une formule succincte pour résumer la distinction entre les cerveaux gauche et droit : « Le cerveau gauche prend des instantanés, le cerveau droit assiste à des films. » �s o/!Jes mystiques (maisons IX, XII, Jupiter, Sag�ttarre, Neptune, Poissons) vivent souvent dans le domaine du possible. lis peuvent avoir des souspersonnalités de type Walter Mitty ou Billy Liar2• Ils passent leur vie à rêver de fantasmes de gloire et d'héroïsme. Les mystiques cherchent à atteindre
1. Marilyn Ferguson, The Aquarian Conspiracy (Los Angeles : Jef:Y �archer, 19�1 ; et Londres: Granada, 1981), p. 82. Traduit en çrus sous le titre Les Enfants du Verseau, aux �tions Calmann-Lévy. 2· Le film La Vie secrète de Walter Mitty (1947) de N.Z. MacLeod !'acont� la "!e d'un timide ,rêvant de glorieuses aventures. Billy Lia� �le titre d un film tourne par John Schlesinger en 1963 qui a pour (�ros un mythomane animé de fantasmes de grandeur et de pouvoir . . d. T.)
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l'indicible et courent d'un sommet à l'autre. Ds refusent les réalités banales de la vie quotidienne. lis n'aiment que la splendeur des cimes, affichent leur détachement des contingences de ce monde, et détestent nettoyer l'évier et payer la note du gaz. Ds sont à la recherche de la connaissance ultime qui les libérera de la servitude de 1 'existence terrestre. Ds veulent se sentir emportés vers quelque chose. D leur faut beaucoup d'espace ou de liberté pour élargir leur conscience et explorer des royaumes lointains. lis ont en horreur les restrictions, les obligations et les contraintes. L'une des déformations principales du mystique est de penser que « pour pratiquer la spiritualité, il faut se retirer,
vivre sur une montagne et ne pas travailler huit
heures par jour ». Une autre déformation proche lui
fait dire que « pour pratiquer la spiritualité, il faut
détruire l'ego, car on ne devrait avoir ni ego ni individualité ».
Alors que le pragmatique va connaître une crise
existentielle, le mystique va devoir affronter ce que
l'on appelle une crise de dualité. Avec ces ambitions
spirituelles et idéaux élevés d'amour et d'unité, il se
voit lui-même comme un exemple d'amour univer
sel et d'illumination, mais il a toujours envie de tuer
tous ceux qui lui téléphonent ou le dérangent en
pleine méditation. n souffre de la contradiction
entre ce qu'il croit qu'il devrait être et ce qu'il est,
et sent un énorme fossé entre ses idéaux et ses
réactions viscérales. Toute forme de mysticisme semble une menace
au pragmatique qui a peur de perdre ses frontières,
peur de l'informe. Le mystique, lui, craint de se
retrouver pris au piège de problèmes matériels ou
de banalités quotidiennes insignifiantes. Mais
réalité le mystique et le pragmatique ont besoin l'un
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de l'autre. Notre personnalité ordinaire est le véhicule grâce auquel une conscience plus élevée peut s'exprimer. La. vision du mystique a une perspective plus large, mrus le pragmatique a la capacité de la ramener .sur terre et de la matérialiser. Le mystique peut avorr des pouvoirs de guérison, mais le pragmatique connaît les techniques permettant de les canaliser. Voyez-vous ce que je veux dire ? Lorsqu'un de vos clients a ce dilemme la meilleure mani�re de travailler est de lui faire prendre conscience que ces deux parties de lui-même ont besoin l'une de l'autre. Le mystique peut donner du sens à .la vie du pragmatique ; et le pragmatique peut ruder le mystique à concrétiser les choses. Rejeter le pragmatique revient à refuser d'être un individu séparé et de grandir, ou à dire non à la vie.
VoiciA une technique que vous pouvez essayer vous-meme ou avec vos clients qui présentent ce clivage mystique-pragmatique. Installez trois chaises da;ts la pièce, dont l'une est pour le pragmatique, 1 autre pour le mystique et la dernière pour l'ob�ervateur . . Asseyez-vous sur la chaise du pragmatique, et frutes-le parler de ses convictions et de ses valeurs. Asseyez-vous ensuite sur la chaise du my�tique pour faire de même. Vous pouvez aller et vemr entre les deux chaises, afin que le mystique et le pragmatique puissent dialoguer et discuter. Puis prenez la chaise de l'observateur, et expliquez-leur comment ils pourraient mieux s'entendre ou arri-
, t ver a une sorte de synthèse. Peut-être trouvez-vous ça idiot, mais je l'ai souvent fait, et je vous assure q�e
, cela vous aide à bien distinguer ces différents lotes. <?'est un. exercice intéressant pour celui qui a
e Soleil en VIerge, la Lune en Capricorne et un Ascendant Poissons avec Jupiter sur l'Ascendant ou pour celui qui a un Soleil Taureau en maison n
' 1
329
mais six planètes dans les maisons IX et XII, car
cela peut leur permettre de mieux comprendre leur propre fonctionnement.
Participant : TI me semble que les pragmatiques se
font beaucoup de soucis sur les petits détails.
Howard : Oui. Disons que vous deviez donner une
conférence. Le pragmatique (avec par exemple un
accent Gémeaux, Vierge, maisons rn ou VI) va se
donner un mal fou pour trouver à l'avance chaque mot de sa conférence. Alors que le mystique (maisons IX et XII, Jupiter et Neptune) pensera : « Je vais laisser la nuit me porter conseil, et le cosmos veillera à ce que les mots justes me viennent. » Le mystique « plane » si haut qu'il tré�':lche
.d�s. 1�
meubles. Le pragmatique a une VISIOn s1 limitee qu'il manque de recul pour voir l'en�emble.
J'attire moi-même beaucoup de clients ayant ce
dilemme mystique-pragmatique. Ils vienne.at me voir une première fois et me disent qu'ils cherchent l'illumination et vont partir au loin méditer à lon· gueur de temps. Puis ils reviennent l'année suivante me raconter que leur seule ambition est de gagner beaucoup d'argent pour se sentir plus en sécurité.
Vous trouverez dans le tableau 1 pages suivantes les résumés de quelques-unes des structures de souspersonnalités dont nous venons de di�cuter, asso
ciées à leurs correspondances astrologiques.
TÊTE, CŒUR ET VENTRE
Tout au long de l'année dernière, mon s'est appuyé sur l'idée que la vie peut être vécue
trois niveaux différents, la tête, le cœur et le
330
f{elen Davis, qui est psychothérapeute à Londres a stimulé ma réflexion dans ce domaine. Les so�spersonnalités peuvent se former à partir de 1 'énergie de la tête, du cœur ou du ventre. Je vais vous expliquer tout cela plus clairement.
Tout ce qui se passe à l'intérieur ou à l'extérieur de nous-mêmes peut être expérimenté à ces différents niveaux. Prenons l'exemple d'un rendez-vous. Vous attendez la personne depuis une heure et demie et elle n'est toujours pas là. Vous pouvez appréhender cette situation avec la tête, en essayant de comprendre ce qui se passe : vous allez contrôler sur votre agenda si vous ne vous êtes pas trompé d'heure ou d'endroit. La tête va chercher �e S?rte de cadre conceptuel pour interpréter la Situation. Vous allez penser que si la personne ne s'est pas manifestée, c'est parce que ce jour-là vous étiez censé faire autre chose. Le Verseau, le Gémeaux, la Balance et le Sagittaire essaient de comprendre les faits et de leur trouver un sens. Ce so?t. des signes de tête autour desquels peuvent s'�difier des sous-personnalités de type cérébral. La VIerge et le Capricorne peuvent également être considérés comme des signes de tête, car trouver un sens aux choses leur permet de garder le contrôle sur leurs sentiments.
Vous pouvez également essayer de faire face à cette situation avec le cœur. Vous êtes triste que la �rsonne ne soit pas venue, et vous vous demandez SI t?ut va bien : « J'espère qu'elle n'a pas eu un accident en venant me voir ce serait affreux ce
• 1 1
�er�t ma faute. » Ou le cœur rentre à la maison et ecnt un poème sur la tristesse de la vie, du genre « d�ux barques passaient dans la nuit ». Le cœur universalise son émotion, ressent la tristesse poignante de la situation et se repaît de sentiments
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STRUCI'URE DES SOUS-PERSONNAUTÉS
Type Pulsions de base Signes Planètes Maisons Éléments Distorsions
Type amour Fort besoin S'édifie S'édifie Fortes Accent sur Souci excessif de ce
d'appartenance, de autour de autour d'un maisons les signes que pensent les
' relation et positions accent IV, VII ou d'eau autres. Manque de
d'inclusion. en $ � >-< :» ç \.j! XII discrimination.
Sensibilité et Difficulté à établir
réceptivité à des frontières.
l'environnement
Type volonté Instinct de pouvoir S'édifie S'édifie Fortes Accent sur Désir de puissance,
et besoin autour de autour d'un maisons!, les signes égoïsme, esprit de
d'expression positions accent V ou X de feu compétition
personnelle. en 0 d excessif,
Demande aux 'Y' b) fl\. �tl autoritarisme,
autres de se plier à "' � (aussi frontières trop
sa volonté. (aussi 'tl J') 2! 1? 9) hermétiques.
Type Besoin de progrès, S'édifie S'édifie Fortes Accent sur Le changement
changement de transformation et autour de autour d'un maisons les signes pour le
de changement positions accent m,IXou de feu et changement, peur en 'Y' )' rr Q 1! !ti XI d'air excessive des � d frontières et
limites.
/Type 1 Fort besoin de S'édifie S'édifie Fortes \ Accent sur ' Entêtement et continuité consolider et autour de autour d'un maisons il, les signes inertie, trop de contenir, désir positions accent '' IV, VlouX de terre confonnisme, d'enraciner, en maintien du statu d'ancrer, de \1 '1:( quo par peur de : préserver et de (aussi $ np) l'inconnu. ::1 -maintenir
Type Désir de fuir la S'édifie S'édifie Fortes Accent sur n faut « tout laisser mystique réalité terrestre, autour de autour maisons les signes tomber » Ou
transcendance et positions d'un IX, XI ou de feu et " détruire l'ego • expansion en accent XII d'eau pour être spirituelle. Type .;(' )-( 1! l,li spirituel. Vit trop cerveau droit (aussi � ) (aussi �li ) dans le rêve et
dans le domaine du possible. Manque de réalisme.
Type A terriblement S'édifie S'édifie Fortes Accent Trop terre à terre, pragmatique- besoin d'établir autour de autour maisons suries pas assez
des frontières et positions d'un II, III, VI signes de d'imagination, de faire des en accent ou X terre man9;ue d'une distinctions. 'tt llll \1 1) ou vue d ensemble Approche réaliste (parfois II) Q en de la vie. "' Ce que de terre je ne peux pas l'environnement. voir n'existe Type cerveau pas. » gauche
avec une certaine complaisance. Le Cancer, le
Poissons et le Uon sont de toute évidence des signes
de cœur, autour desquels peuvent s'édifier des
sous-personnalités de type cœur. Mais que se passe-t-il dans votre ventre, que se
passe-t-il dans vos tripes si pendant plus d'une
heure et demie vous êtes resté à attendre cette
personne que vous aviez vraiment envie de voir ? Et de surcroît il pleut. Le ventre s'agite et bouillonne.
Vous ne pouvez empêcher votre ventre de s'agiter,
c'est une réaction du corps naturelle et viscérale à
la déception. Votre côté instinctif va penser : « Je le
déteste, je vais le tuer, comment peut-il me faire ça
à moi ? Attends un peu que je le revoie, je l'enverrai
promener. » Le ventre peut même encore bouillon
ner au souvenir des autres fois où vous avez été
déçu, comme lorsqu'à quatre mois vous hurliez du
fond de votre berceau et que votre mère ne venait
pas. Vous ressentirez exactement la même impres
sion chaque fois dans votre vie que vous vous
sentirez trahi dans votre attente et qu'on vous
délaissera. J'associe le Scorpion, le Bélier et le
Taureau avec cette énergie du ventre. Le Cancer est
un mélange de cœur et de ventre. Le Capricorne est
une curieuse combinaison de ventre et de tête, car
il ressent de forts sentiments viscéraux tout en
essayant de rationaliser, de comprendre et de re
fréner. Les sous-personnalités ayant de fortes réac
tions viscérales peuvent s'édifier autour de ces
signes, de même que, par exemple, lorsque Pluton
est sur un angle ou en conjonction avec la Lune.
Je peux vous citer l'exemple d'une Gémeaux Ascendant Vierge, venue me voir
consultation. Elle essaie d'être rationnelle et cérébrale, car chez elle la tête mine. Mais elle a un carré en T impliquant la
334
à la fin du Cancer en carr, , Mars au début du Scorpi
e a u;e ?PPOSition entre
Taure�u. Ce double carr�nde� l�ptter a� début du
Scorpion et Jupiter en Ta Lt;me a Mars en
réactionnel viscéral Ell ureau�u�gere un fort côté
spirituel et vit dans �e �0� sctpl� d'un maître
années, elle a inhib · . unaute. Pendant des
viscéraux profonds �:e�ams de . ses sentiments
être plus compréhensiv: :t pensatt qu'elle devait
sous-personnalité tolérant c?mpattssante. Une
autour de la Vierge et d �, s est donc édifiée
plus refoulée, courroucé� t e�ea�, e; une autre
autour du carré en T Ce emotive s est formée
so�s-personnalité instin�tiveomlle ep� ré�rirne la
sm�er pour des fibromes' .e e se tait matntenant
annees, quelque chose a gr di pen?ant tout�s ces
elle, malgré ses efforts � et s est envemmé en
C�la ne veut pas ai;� s� �oft.rer raisonnable.
expnmer nos sous-personniu , aille absolument
leur lâcher la bride rn . tes de type ventre et
et trouver moyen d� traat�ous devons les accepter
pièce à la télévision il Yv
a �
efvec elles .. J'ai vu une
One, avec Frances de la Tq que� !l'lOIS, Duet for
que je veux dire Elle . �ur, qw illustre bien ce
fz:appé� de sclér�se ed��=q�erôl� d'une '?ol<:miste
gere d entreprendre une thér s . . on man �� sug
c?nte les visites chez l' al apie,
Aet la ptece ra
seance, elle entre sur fan y�te. la première
bien droite Elle un autewl roulant et se tient
P f . · montre une s .
ar attement adulte Ell , ous-personnalité tout compn·s Ell
. e est ... tres dans sa tête et a , · e reconnrut •·1 qu �lle soit malade et ne . qu l . est dommage
rnru� elle a réglé la questi���sellplus J?uer de violon,
Parti de la situat. . e e va tirer le meilleur
rn�sique et en aiJ:t en pren';Ult des étudiants en
qUI donnera un sens às�� :�� dans son travail, ce
335
Pendant un moment, vous admirez le courage et la maturité avec lesquels elle affronte ses problèmes. Mais l'analyste ne se laisse pas avoir. Au cours des quatre séances suivantes, il essaie de la faire craquer jusqu'à ce que, à la cinquième séance, elle s'effondre par terre en pleurant de rage contre son état. Une sous-personnalité blessée et complètement furieuse vient d'émerger. Elle se met aussi à hurler que, quand elle avait neuf ans, son père ne la laissait pas jouer du violon car il voulait qu'elle travaille dans une usine de chocolat ou quelque chose du même genre. Elle donne libre cours à sa colère et sa rage, accumulées chaque fois qu'elle s'est sentie bloquée ou retenue dans la vie.
L'analyste fait alors quelque chose de très intéressant. C'est au moment où elle est complètement effondrée, déprimée et déchaînée, lorsqu'e�� est sous l'emprise totale de sa sous-personnalite furieuse et enragée de type ventre, qu'il intervient en lui disant : « Bon d'accord, mais nous allons maintenant parler de votre projet de prendre des étudiants et d'aider votre mari. » TI la ramène exactement à ce qu'elle avait décidé cérébralement ,au début de la thérapie. Mais elle a depuis contact
.e la
sous-personnalité furieuse et malheureuse qw se cachait tout au fond d'elle-même, ce qui libère 1' énergie nécessaire pour mener à bien ses projets: Auparavant sa sous-personnalité de type tête lw servait à éviter d'affronter ses sentiments plus profonds. Elle utilisait toute son énergie à les refouler et il ne lui en restait plus pour progresser. C'est ' - , ,
seulement après les avoir contactes et avoues qu'elle a pu débloquer la situation, et retrouver suffisamment d'énergie pour continuer à avancer.
Contacter vos sous-personnalités furieuses et courroucées ne veut pas forcément dire les laisser
336
s'exprimer contre les autres, mais plutôt les mettre à jour, les observer, les fréquenter en vous-même, les accepter, et les contenir jusqu'à ce quelle soient prêtes à changer. On ne peut transformer ce que l'on condamne ou nie, il faut d'abord l'accepter. D'un autre côté, si l'on exprime à longueur de temps ses sentiments négatifs, on peut s'y retrouver coincé. La seule alternative entre les exprimer ou }es refouler est de les mettre en lumière et les accepter. Ces sous-personnalités ne sont sans doute pas très belles à voir, mais si on les accepte, il est possible de rediriger leur énergie vers une autre forme. N'oubliez pas que c'est seulement quand Hercule sort l'Hydre du marécage pour l'exposer à la lumière du jour qu'elle perd son pouvoir et se transforme en trésor. Je ne pense pas qu'il soit possible d'éliminer tout ce qui est sombre ou négatif, ou de nous en affranchir, mais 1' accepter et l'admettre nous permet de le transformer, ou du moins d'établir une meilleure relation avec ce côté de nous-mêmes. TI nous faut tous accepter la mort comme faisant partie de la vie. Nous ne pouvons rie� changer au fait que nous mourrons un jour, mrus nous pouvons travailler sur notre attitude envers la mort.
TRAVAIL ET JEU
Certaines sous-personnalités s'édifient autour des positions en maisons VI ou X, ou bien là où il y a un fort accent sur Saturne, la Vierge ou le Capricorne. Ce s�nt des travailleurs invétérés, des drogués du travail. Elles peuvent entrer en conflit avec d'autres sous-personnalités préférant s'amuser, de type jeu, formees autour de Jupiter en signe de feu ou d'air,
337
ou autour d'un accent sur le Sagittaire. Je moi-même ce dilemme entre le travailleur invétéré et le « tire-au-flanc ». Mon côté travailleur invétéré correspond à mon Ascendant Capricorne, au Scorpion sur le Milieu du Ciel et à ma conjonction Mars-Saturne-Pluton. ll est en contradiction avec le tire-au-flanc représenté par Jupiter en Sagittaire l'anse de mon thème seau. Je vais me tuer au travaiÎ tout en me disant : « Pourquoi ne suis-je pas sur une plage à siroter un campari-citron ? » Mais lorsque je suis à la plage, je pense que j'aurais dû apporter mes livres pour continuer à travailler.
Participant : Ne pensez-vous pas qu'un accent sur la maison V pourrait avoir le même effet ?
Howard : Oui, vous avez raison. La maison V aime jouer. J'ai également remarqué que les personnes ayant Vénus ou Jupiter en maison XI gaspillent souvent leur temps dans un tow·billon social.
Participant : J'ai Vénus à l'Ascendant en Balance et j'aime bien flemmarder.
Howard : Oui, Certaines positions fortes de Vénus peuvent donner une sous-personnalité de ce type.
J'essaie de partager mon temps entre ces deux sous-personnalités. Quand je travaille, je dis à
Tire-au-Aanc : « Ne t'inquiète pas, ce sera bientôt ton tour, je vais prendre une semaine de congé à ne rien faire. • Et quand je suis en congé, je dis à
Travailleur Invétéré : « Ne t'inquiète pas, je ne t'ai pas oublié. La semaine prochaine, je travaillerai très dur pour rattraper le temps perdu. »
338
LE DILEMME UBERTÉ-INTIMITÉ
C'es! une variation très courante sur amourvolant� et. ��angement-continuité. Presque tous ce� a qw J en .Parle connaissent bien ces deux puls�ons contradictoires. Une partie de l'individu �� l �e de ses s�us-personnalités, veut la liberté: 1 m�ependance, l.aventure et vivre de nouvelles �xpe�ence�, �andi� .q�·�e autre cherche la stabilite, 1 assoc1at10n, 1 mtirmté et la sécurité avec une autre p�rsonne: D'après vous, où vont se montrer les besoms de liberté ?
Participant : Ce sont les mêmes positions que celles d� changement. Le Bélier, les Gémeaux, le Sagittrure e� le V �rseau ont besoin .de beaucoup d'espace et de liberte. Mercure a}>esom de diversité, Jupiter et Ur�us peuvent s rmpatienter de ce qu'ils connrussent déjà bien.
Howard : Oui, tout à fait. Avec un accent feu et air o� une forte maison I ou IX, on va retrouver c� meme g�nre �e di,spositions. Les maisons III et XI ont auss1 besom �.une grande diversité d' expérienc�.s . . O�e�es pos1t10ns attribueriez-vous au besoin d mtrmite ?
Parti�ipant :. Le Taureau et le Cancer sont les plrem1ers 9w me viennent à l'esprit. Ainsi que la une et Venus.
H�ard : Oui, ils aspirent à la relation et à l'inti�te., La �e_rre et l 'eau ont aussi besoin de ce genre
e .secunte. Un accent sur la maison IV ou la &ruso!l VII correspond à des besoins d'intimité. Le OrpiOn et la maison VIII sont souvent en quête de
339
relations intenses et passionnées. A�ez-vous. d'au. tres idées de configurations du theme qw mettraient en lumière ce dilemme ?
Participant : Peut-être le carré Vé�us-Ur��s .. D�� côté la personne aspire à la relation et 1 mtim.ite, mais de l'autre Uranus a besoin d'espace et d'indépendance.
Howard : Oui, voyez-vous autre chose ?
Participant : Une Lune en Taureau, en carré à
Vénus en Verseau, pourrait rencont:er I.e , même dilemme, car le Taureau cherche la secunte, alors que le Verseau peut préférer essayer autre chose.
Participant : J'ai le Soleil en Sagitt�e , en . quinconce à la Lune en Cancer, et je connrus tres b1en ce conflit. Ma partie Sagittaire veut être libr� ,de voyager, alors que ma Lune en <?ancer pre!�re rester à la maison avec mon partenarre. ll est Belier Ascendant Cancer et je pense qu'il a exactement le même problème.
Howard : Peut-être devriez-vous acheter une caravane ou un bateau. Vous pourriez ainsi voyager tout en restant à la maison. , .
Examinons un de ces exemples plus en detail. Prenez le cas d'une femme ayant un quinco�ce Vénus-Uranus. Son côté Vénus aspire à la relation et l'intimité, tandis que son cô�é Uranus peut refu· ser d'être coincé dans une relation Dans ce genre de conflit, nous prenons très parti pour l'un des deux termes en niant l ' Cette femme peut donc s'identifier à son bes;o� d'intimité, en niant son côté uranien. Mais
340
Jez-v<:ms ce que disait Jung. Je vais le paraphraser en disant que tout ce que nous nions en nousrnêm�s, nous l' at�irons .� 1 'e�térieur et 1 'appelons « destm » . Donc SI elle s Identifie à son côté Vénus en niant son côté uranien, que va-t-il se passer ?
Participant : Elle va attirer quelqu'un d'uranien qui ne veut pas s'attacher.
Howard : Oui, elle va consciemment ou inconsciemme�t choisir un partenaire qui refuse un lien conventionnel, ou qui un jour ou 1 'autre la laissera tomber. Elle sera ainsi forcée d'affronter Uranus et même si la situation semble lui être imposée 'de I'exté�eur, elle ne l'aurait pas attirée si elle ne n'avrut pas :n elle c� côt� uranien. Si, par exemple, son partenarre uraruen frut ses valises et s'en va, elle v� t�averser . p�ndant un moment une période �ficile e� solit�e, pour découvrir ensuite qu'elle aune avorr sa liberté et son indépendance. Elle va al�rs basculer dans son côté uranien en voulant preserver son espace individuel sans jamais réellement s'engager. Que va-t-il se passer ensuite ?
Participant : Elle peut rencontrer un vénusien ou un cancérien cherchant précisément la stabilité dan� une relation durable et dans un petit nid douillet.
:oward :· 0'?, elle s'e�t identifiée avec Uranus, �
ne la VIe lw apporte Venus. n est à espérer qu'elle , sse par trouver une sorte d'équilibre et arrive à U�sou?re ce , �oi?fii.t _intérieur entre ses besoins de erte et d mtlffilte. n serait préférable qu'elle re�contre un partenaire ayant le même dilemme qlU lui dirait le matin en se levant : « Alors rn�
341
chérie, comment te sens-tu aujourd'hui ? Plutôt uranienne et indépendante? Ou préfères-tu être
dorlotée ? » Chacun des partenaires doit faire
preuve d'une grande maturité pour savoir accepter
de bonne grâce, sans piquer une colère, 9ue l'autre
puisse avoir envie de prendre un peu l'arr.
CRITIQUES ET SABOTEURS
Je voudrais mentionner quelques autres sous
personnalités intéressantes se rencontrant cou
ramment. n y a tout d'abord le critique ou le juge.
On peut critiquer a�trui ou soi-même,, . IJ?-aiS �'est
généralement soi-meme, et le genre d mJonchons
comme tu devrais ou il faudrait nous renvoie au
concept freudien de surmoi. C'est comme avoir
quelqu'un derrière son dos qui COJ?mente tout c_e
que l'on fait et dont la phrase favonte est : « Je sws
désolé, mais tu pourrais faire mieux. » Un Saturne
fort, en maison I, sur l'Ascendant, sur le MC ou le
FC, conjoint au Soleil ou à la Lune •. �tc.! _peut
donner naissance à une sous-personnalite cntlque,
de même qu'un fort accent en Vierge, ou une
maison VI importante. Et si elle s'associe avec la
sous-personnalité du saboteur, vous �e pourrez
jamais rien entreprendre, car chaque fOis que vous
vous lancerez dans quelque chose de nouveau, le
saboteur montera la tête au critique, et vous serez
stoppé net dans votre élan. Comment travailler avec le critique ? Lorsque
sous-personnalité critique se manifeste, je
menee par la reconnaître et lui demande ensuite
bien vouloir disparaître. Je lui rappelle que
sonne n'est parfait et qu'il s'agit d'un processus
création et rectification perpétuel. J'essaie
342
ment de voir si elle a un bon conseil à rn' offrir, mais la plupart du temps, elle me crée des difficultés juste pour le plaisir.
Le critique, ou le juge, peut être la voix de l'un de vos parents intériorisée dans l'enfance. Le saboteur, lui, représente quelque chose en vous qui aime VO�S COu�er 1 'herbe SOU? le pied. ll n'aime pas VOUS voir réussrr ou a�c?mplir quoi que ce soit qui vous donne bonne oprmon de vous-même. Le saboteur se� ble, pr�ue vo?s dir
.e que vous n'avez pas le
droit d avorr la momdre Importance ou d'arriver à VOS fins. ll s'assure que VOUS êtes exactement là OÙ il faut au bon moment pour que les choses se p�sent mal, par une sorte de synchronicité négattve. ll me semble que le saboteur est en relation très étroite avec les Poissons, Neptune et la maison �1: Is�bel �ckey disait souvent qu'une mauvaise utilisation d une planète en maison XII pouvait ca�s�r votre perte. Je vois une autre explication. Le pnnc1pe fondamental du Poissons (ainsi que de Neptune et de la maison XII) réside dans le renonc�mel}t aux attac�ements et 1 'abandon du moi �par�. TI peut
_ se deformer en : « Je n'arrivejamais � avorr ce que Je veux ».' ou « Je dois sacrifier ce que
Je veux. » Et chaque fOis que vous serez sur le point de réal!ser quelque chose, vous vous saboterez vous-meme et vous :etrouverez à la case départ, de nou�eau dans un etat non déterminé. Un vague sentiment de culpabilité s'associe à la réussite ou à � comportement valorisant, car en votre for inténe� quelque chose vous dit : « Comment peux-tu crorre que tu es différent et exceptionnel alors qu'en réalité ta vraie nature est infinie. � (Les SOus-personnalités de la victime et du martyr sont Proche.s parentes de celle du saboteur.)
Il eXIste une réponse simple à tout cela, que vous
343
pourriez essayer de rétorquer à votre saboteur est de cette nature : l'universalité n 'exclut l'individualité. Songez-y. Sur un certain plan noua sommes des êtres infirùs, illimités, universels, alors que sur un autre nous avons une identité distincte et séparée. n est aussi important de développer notre individualité que cette partie de nous-mêmes ne faisant qu'un avec tout le reste. Le petit moi de tous les jours a ses besoins et ses demandes. T�op de gens essaient de transformer leur pe�s�nnalite � « Soi trans personnel ». Il faut rendre a 1 ego ce qlll est à l'ego et au Soi transpersonnel ce qui lui appartient.
L'ENFANT INTÉRIEUR
Nous avons tous des sous-personnalités d'enfant, comme l'enfant blessé ou l'enfant effrayé. Si voua découvrez en vous un enfant qui a mal ou qui � peur il faut prendre le temps de lui parler et de lut do�er de l'amour. Rassurez-le. Demandez-lui œ qu'il veut et ce dont il, a besoin .. Cherc�ez. à lui f� plaisir. Caressez-le. C est en agissant ams1 que voua aiderez l'enfant blessé à devenir plus fort et pb.lt: confiant en lui et à s'aimer davantage.
L'analyse transactionnelle parle de 1 L;d.JLUMo� Adapté. Souvenez-vous de La Bonne Petite \,auwœ. rine elle était une enfant adaptée. Pour se aim�r elle se conformait à ce que, croyait-elle, parents attendaient d'elle: Mais il y � �ussi.l' sain et naturel, cette partie de nous a Jamais tine, spontanée, innocente et ouverte à la Gardons-nous de jamais nous débarrasser de enfant.
344
UNE MÉDITATION DIRIGÉE SUR LES SOUS-PERSONNAUTÉS
Nous allons faire un exercice. 1 . Fe�ez les yeux et retirez-vous dans votre espace mtérieur. Utilisez la respiration pour relâc?�r toutes vos tensions int�rieures. N'essayez pas d ecarter de force vos pensees ou vos sentiments laissez-les simplement être. '
2. I�aginez-vous dans un champ l'été. Vous le connaissez peut-être déjà, ou vous venez juste de l'inventer,. .Observez autour de vous les détails de �ette prame. Regard�z l'herbe, sentez les fleurs, ecoutez t�)US les brwts. Prenez une demi-minute pour le frure.
3: Maintex:ant levez les yeux pour voir une mruson au lom. Un chemin y conduit, prenez-le. En vous rapprochant,. vous allez voir une inscription sur la porte : « Maison des Sous-personnalités ». . 4. N'entrez pas. Observez la maison de l'exténeur : comment sont les portes et les fenêtres ? Es�-elle calme ou bruyante, en bon état ou délabree ? Prenez quelques secondes pour la regarder. � · Maintenant reculez de quelques pas et invitez
(troi� de vos sous-personnalités à sortir de la maison tro�s aspects de vous-même). Demandez-leur de so�·tir et de vous parler. Peu importe si ce sont des anirnilh aux, des personnages bizarres ou de simples s ouettes.
345
6 Laissez-les se présenter. Observez-les un mome�t et voyez comment elles interagissent entre elles.
7. Concentrez votre attention sur l '.une de.
c�s sous-personnalités. Choisissez celle qw vous mteresse le plus. Demandez aux deux autres de retourner dans la maison. n n'y a donc plus que vous et elle qui restez ensemble.
8. Parlez et dialoguez avec cette pru:ie de vousmême. Écoutez ce qu'elle a à vous drre. De�andez-lui ce qu'elle attend de vous. Demandez-!� c� qu'elle a à vous offrir. Avez-vous quelque chos� a lw dire ? Dites-lui ce que vous ressentez a son su}et. Je vais vous laisser quelques minutes pour le frure.
9. Demandez-vous comment cette . partie de
vous-même se manifeste dans votre VIe. �?quels
moments entre-t-elle en scène dans votre VIe .
1 0. Maintenant devenez cette partie de vous
même entrez en elle. Voyez à quoi cela ressemble
de de�enir cette sous-personnalité. Quel effet c�la
vous ferait-il de vivre toute votre vie de c� seul pomt
de vue ? Lorsque vous êtes ainsi, de _qum avez-vous
réellement besoin ou qu'avez-vous a donner ? �e· nez quelques minutes pour faire cette exploration.
1 1 . Quittez maintenant cette sous-personnalité et revenez là où vous étiez, en face d'elle. la ressentez-vous maintenant ? Avez-vous q chose à lui dire ?
12. A présent dites-lui adieu et faites-la
346
dans la maison (vous pourrez lui reparler une autre fois si vous voulez).
13. Si vous deviez nommer cette partie de vous, quel pourrait être son nom ?
14. Lorsque vous serez prêt, revenez lentement et doucement dans cette pièce et prenez quelques notes sur ce que vous venez d'expérimenter.
Mettez-vous maintenant deux par deux et discutez de cette expérience avec votre partenaire. Cela vous aidera à clarifier les choses que d'en parler. Cherchez à quelles données de votre thème cette sous-personnalité et les deux autres se rattachent. Quelqu'un veut-il partager avec le groupe ce qu'il a vécu pendant cet exercice ?
Participant : Je ne comprends pas très bien, j'ai vu un homme-loup sauvage et enragé qui voulait me tuer. J'ai l'impression que c'est en relation avec Mars et Pluton dans mon thème. J'ai eu cette vision un moment, mais sous différentes formes. On aurait dit un horrible fou cherchant à tuer pour le plaisir. Qu'est -ce que je peux bien en faire ?
Howard : Lorsqu'une sous-personnalité se manifeste sous la forme d'un animal sauvage, elle représente généralement une énergie demeurée en nous sous une forme primitive. n faut tout d, abord accepter cet homme-loup comme faisant partie de VOUS. fl est quelquefois Utile de dessiner OU de peindre une sous-personnalité pour approfondir la relation que l'on entretient avec elle. La refouler ne la rendra certainement pas meilleure. L'accepter ouvre la voie de la guérison. Cela ne veut pas dire
347
qu'il faille l'exprimer en acte, mais il faut simple. ment entrer en relation avec cette partie de VOUSmême. Cherchez ce qui rend l'homme-loup si fu. rieux. Vous devez voir en face cette partie sauvage de vous-même suffisamment en colère pour tuer. Pensez à la quantité d'énergie ainsi bloquée, qui pourrait être canalisée constructivement. L'homme-loup a besoin qu'on s'occupe de lui. Donnez-lui à boire quelque chose qui le calme. D finira par s'amadouer si vous lui accordez un peu d'attention. Pour faciliter les choses, vous pouvez vous visualiser en train d'escalader une montagne avec votre sous-personnalité. Au fur et à mesure que vous montez, gardez le contact avec elle. Vous allez la voir changer ou passer par de subtiles transformations. Elle peut même devenir totalement différente. Lorsque vous arriverez au sommet, laissez le soleil briller sur vous deux. Demandez alors à votre sous-personnalité de vous parler davantage. Si vous avez peur d'escalader la montagne tout seul avec elle, amenez avec vous quelqu'un d'autre en qui vous avez confiance et qui saura vous aider si vous rencontrez des difficultés.
Participant : Ah oui, j'ai oublié de vous dire. J'ai aussi vu une sous-personnalité de bonne sœur, qui tenait l'homme-loup en laisse.
Howard : TI y a donc deux côtés en vous, la oonne ..
sœur et l'homme-loup. Et elle le tient en laisse. ont une relation intéressante ! Bon, j 'aimerais voÎii également la bonne sœur mettre ses gros ;,vu.u· ... • pour venir escalader la montagne avec vous l'homme-loup. La faire grimper sur la mcmt;agr.ae aide son énergie archétypique sous-jacente à s' ver.
348
participant : En fait ma prenùère impulsion a été d'essayer d 'empoisonner l'homme-loup.
Howa�d : Je ne pense pas que cela vous mènerait bien lom. Essayez plutôt le bouillon de légumes. Ou s'il y a un plan d'eau claire à nù-chemin du sommet ru;êtez-�ous pour y boire avec lui. L'eau peut êtr� tres punfiante.
A
C'était U?e image très substantielle, qui serait surem�?t feconde dru�s � tr�vail thérapeutique. Si vous n etes pas en therapte, il pourrait être bon de trouver quelql;l'� avec qui travailler sur cette sous-personnalite. Lorsque se manifeste une sousperso�alité di�ficile, vous pouvez essayer cette technique consistant à lui faire escalader une montagne avec vous.
Les sous-personnalités sont comme les gens : si nous Ie
_s acc�ptons, les écoutons et les traitons avec
c�mp�ehensiOn.. elles finissent généralement par s ouvnr et �e li�er davantage. Et elles recèlent toutes une energte ou un principe archétypique naturel et foz;tdamental faisant partie de la grande danse de la VIe.
A un niveau transpersonnel et supraconscient il Y a place dans 1� vie �ur tous les archétypes. Il y a un tef!lPS pour etre rumant et patient, et un temps pour etre dur et volontaire. Il y a un temps pour changer et un t�mp� pour demeurer où l'on est. Je me �e�s dev�rur biblique ! Mais dans la réalité q�oti�enne, l .ego ou la personnalité peut ne plus tre� bten savorr si c'est le moment d'être comme cect ou com�e cela. Néanmoins, sous leur forme reure, l�s arch.etypes sont tous des facettes essentiel-
s et necessrures de la vie. Non seulement le thème
349
astrologique est utile pour diagnostiquer la présence de sous-personnalités, mais le langage symbo. lique de l'astrologie nous permet en outre d'entre. voir les profonds principes archétypiques sous-ja. cents impliqués. En essayant d'éliminer purement et simplement une sous-personnalité, nous risquons de perdre contact avec ce principe archétypique et donc avec l'un des éléments composant la riche texture de la vie elle-même. Mieux vaut l'[.ccepter et chercher de quel principe elle peut être la distorsion. Le thème décrit le ballet exécuté par les archétypes lors de notre naissance, dans la gigan. tesque danse éternelle de la vie.
Merci à vous d'être venus et veillez à remporter vos sous-personnalités en partant. N'oubliez pas que vous n'êtes jamais seul !
QUATRIÈME PARTIE
PUER ET SENEX par Liz Greene
Pars, ô enfant des hommes ! Vers les eaz'!x et le� con_trées sauvages Avec une fee, confte-lut ta main Car le monde contient bien plus de larmes Que tu ne peux comprendre.
William Butler Yeats
L'IMAGE ARCHÉTYPIQUE DU PUER
Nous allons aujourd'hui étudier tout d'abord l'image du puer aeternus, l'éternel adolescent, telle qu'elle apparaît dans les mythes. Nous en chercherons la signification sur le plan intérieur dans la psychologie de l'individu, ainsi que sur le plan extérieur en termes de comportement. Passant ensuite à l'astrologie du puer, nous examinerons les facteurs particuliers suggérant l'importance de ce thème mythique dans la vie de l 'individu. En fin de journée, nous étudierons un ou deux thèmes exemples, pour que vous puissiez mettre ces notions en pratique.
Le pouvoir de fascination du puer est considérable, comme l'atteste aujourd'hui le fait que ce séminaire soit complet et comporte une longue liste d'attente. Le thème du puer attire visiblement un grand nombre de gens, notamment dans le domaine astrologique, car il symbolise, entre autres significations, une sorte d'aspiration spirituelle, un désir ardent de s'évader de la terre. n n'y a donc rien d'étonnant à ce que le puer se montre plus actif dans un séminaire d'astrologie que dans une conférence sur les taux d'intérêts de la Uoyds Bank. Mais je vois une autre explication à son importance particulière à notre époque : son image me semble personnifier de nouvelles idées et de nouveaux potentiels émergeant de l'inconscient collectif. Le puer est l'ennemi de la stagnation, et il suffit d'entendre le mot « libération » pour savoir qu'il est
353
en action. Son domaine recouvre tout ce qui concerne la libération de l'âme et de l'esprit, ainsi que de nombreuses dimensions de l'ésotérisme, et tout cela vous donne déjà une idée du pattern archétypique de la vie qu'il va représenter.
Autant vous donner tout de suite une définition aussi claire que possible du mot archétype, car ce problème va forcément se
. po�er. n faut bi ex: sûr lire
Jung à ce sujet, en particulier Les Archetypes et l'inconscient collectif' . Le puer aeternus est une image archétypique, c'est-à-dire une image spontanément créée par l'inconscient, que l'on retrouve dans les mythes, les contes de fées et les l�gendes de chaque pays, de même que dans les reves et les fantasmes des individus. Cette image représente un instinct particulier ou une énergie universelle, inhérents non seulement à la nature humaine mais à la vie elle-même. Les images mythiques, notamment celles de la terre mère ou du père céleste, sont des patterns intrinsèques de la vie, considérés par .les êtres humains comme divins car ils sont compulsifs, puissants, et transpersonnels. Les images archétypiques sont des représentations psychique� subj�tives illustrant la manière dont la psyche expenmente ces patterns innés et compulsifs. Mais contrairement sans doute au royaume animal, nous associons valeur et signification à ces pulsions instinctuelles ; aussi l'image archétypique contient-elle pour nous une tonalité-sentiment et un système de valeur. Ce n'est pas une simple représentation de ce que l'on ressent dans le corps. Si les êtres
1 . C.G. Jung, The Collected Works of C.G. Jung : Th_e and the Collective Unconscious, vol. 9, part. 1 (Princeton, Bollingen Series, Princeton Uruversity Press, 1968 ; et LondreS Routledge & Kegan Paul, 1959).
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expé�e�tex:t leurs instincts comme des personnages divms evoluant dans une histoire, c'est parce que le pouvoir de ces instincts est considérable, en deçà ou au-delà de la volonté consciente, et parce qu'ils ont une intention et se dirigent vers un but. Notre étude du puer nous conduit à considérer une image représentant un instinct spirituel. Ces termes peuvent vous paraître contradictoires mais il semble bien que l'aspiration spirituelle soit pour l'être humain un instinct inné, tout autant que le désir de se reproduire. Cet instinct spirituel n'a rien à voir avec les structures temporelles des religions établies, quoique leur naissance ait toujours été marquée par une sox:_te de révélation unique et cataclysrmque devant etre transmise à l'humanité. Mais le puer, hanté par son aspiration à la vie ét�m��e, est �n quête d'une expérience spirituelle qw delivrera 1 homme de la fatalité de la mort et de la décomposition, ainsi que de la sujétion à l'hérédité et au destin. James Hillman a bien formulé ce thème dans son livre Puer Papers :
Le concept de puer aeternus se rapporte à cette dominante archétypique qui personnifie les pouvoirs spirituels transcendants de l'inconscient collectif 1 •
Le puer symbolise quelque chose d'inné en chacun d'entre nous. ll est une dimension de l'inconscie�t collectif, beaucoup plus que le pattern psychologique d'une personne particulière. n semble cepe�dant - et c'est l'un des domaines où la psychologie des profondeurs peut s'enrichir grâce à 1' astro-
l . James Hillman, Puer Papers (Dallas : Sprina Publications 1979) P.23. � • ,
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logie - que les dominantes archétypiques telles le puer soient plus actives chez certains indi que d'autres, sans que cela soit dû uniquement à leur environnement, à l'influence parentale ou à des attitudes culturelles. n pourrait exister chez chaque individu une prédisposition innée à expri. mer une dominante archétypique particulière, comprenant non seulement le personnage mythi. que mais aussi son histoire. C'est peut-être entre autres ce que nous entendons par destinée.
Je voudrais consacrer un peu de temps à vous parler de cette question de l'esprit, car c'est un de ces mots, comme l'amour, qui ont des significations différentes selon les gens. Lorsque je l'utilise pour décrire le puer, je l'associe à une expérience d'éternité et d'immortalité, à quelque chose qui ne vieillit ni ne meurt comme le corps. Le puer se bat contre l'asservissement à la nature et contre le cycle in� luctable de la vie organique. n apparaît donc très souvent dans les mythes comme un être immortel, un enfant divin qui, s'il doit mourir, sera de toute façon ressuscité. La mort et la putréfaction sont liées au royaume de la Grande Mère, car elles concernent le corps qui sort des entrailles maternel· les et retourne à la terre mère. Tout ce qui vit sur terre est cyclique et éphémère. Tout naît, grandit, arrive à maturité, commence à décliner, se désintègre et meurt. Mais l'être humain voudrait s'y soustraire, et c'est cette aspiration que symbolise le puer. Même si dans les mythes, il s'incarne grâce � une mère charnelle, il rejette ce monde, car il se sait
engendré par un père spirituel, par un dieu, et représente donc le désir de transcender le domaine de la mère. L'image du puer se retrouve au cœur de toutes les religions cherchant à entrer en
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avec l'esprit éternel et immortel, comme on peut le voir dans le thème central du christianisme.
Hillman a également écrit que « les personnages du puer sont les avatars de l'aspect spirituel du Soi ». N<:ms somm�s donc en présence de la figure du messie ou du redempteur, annonçant la libération de l'esclavage, du péché et de la mort terrestres. A l'aube de l'ère chrétienne, ce message a fait irruption dans la conscience collective avec une telle puissance qu'on peut le considérer comme l'un des exemples les plus profonds de la manière dont une dominante archétypique peut submerger une société tout entière. L'esprit du puer proclamait alors : « Vous n'êtes pas subordonnés à Rome, ni au monde, ni au Rex Mundi, le Seigneur du Monde. Vous pouvez vous affranchir de la mort, de la douleur et du péché. Voici la vision du Royaume des Cieux que je vous promets. » En formulant ainsi Je message du puer, je ne sous-entends rien sur le Jésus historique, quoiqu'il puisse être intéressant d'y réfléchir. Mais je suggère que la réceptivité à ce message dont a fait preuve l'inconscient collectif de l'époque était une garantie d'enracinement, si bien que le personnage mythique, ou archétypique, et la personne historique se sont rencontrés pour aboutir a une nouvelle religion axée sur un personnage ��ntral mi-humain, mi-divin. Très proche de 1 �age du puer, l'avatar est en général projeté par l'mconscient collectif dans le monde extérieur sur un support humain, plutôt que ressenti sous forme de révélation intérieure et individuelle. n affirme : « Je connais le secret de l 'immortalité et je peux vous le révéler, à condition que vous preniez les engagements nécessaires et que vous renonciez à Votre a�tachement au monde de la mère. » Le puer est tOUJOurs le fils de Dieu le Père, envoyé du Ciel
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pour apporter le message de l'esprit. n est messager divin, ou, vu sous un autre angle, il est l'image de notre aspiration et de nos potentialités humaines à connaître 1' expérience du sens et de. l'immortalité, la garantie que la vie n'est pas sùnplement une existence biologique dépourvue de finalité.
On peut en déduire que l'un des aspects du puer est celui de l'intermédiaire divin, et, dans ce sens, il est proche du personnage astrologique et mythologique de Hermès-Mercure, le messager entre le monde olympien du père céleste Zeus et le monde physique de l'incarnation. Hermès se rendait aussi aux Enfers où il guidait les âmes des défunts, afin que les messages de l'esprit éternel puisse!lt �escendre jusqu'au royaume de la mort. Hermes n est qu'un des personnages mythologiques, présentant chacun une facette légèrement différente, que nous rencontrerons dans notre étude de la dominante archétypique du puer. Cela nous donne l'impression de regarder à travers un prisme, dont chaque facette correspond à un personnage différent de la mythologie ou des contes. de fée�. Le P
,l!-er
, est
difficile à cerner, pour la srmple rruson qu il n appartient pas au monde de la forme. n est fondarl'!e& talement insaisissable, trop immatériel pour etre appréhendé dans une réalité physique dura�le et substantielle. Les significations que l'on confere a l'esprit sont innombrables, et ce sont sans d�ute 1� diverses expériences de réalité spirituelle qw expliquent la multiplicité des religions, dont chacune se proclame la seule et unique.
Le puer n'est pas une figure de héros. n combat pas de monstres ou de méchant� le monde de la forme pour gouverner .,. .......... -
358
A la différence de personnages mythologiques comme Héraclès, il n'est un héros que dans le sens où un rédempteur est héroïque, parce qu'il va devoir connaître la douleur, la souffrance et le sacrifice pour accomplir sa tâche. Mais le puer n'est pas un conquérant. n apparaît la plupart du temps dans les mythes comme une victime, à l'instar de Jésus ou de l'Orphée grec. Et chez le dieu grec Dionysos, on trouve la combinaison particulière du rédempteur et de la victime, qui prodigue l'extase en nous libérant de la servitude du corps. N'appartenant pas au royaume de la forme, le puer ne se sent pas tenu d'obéir à ses lois et se situe hors des structures du monde. TI ne peut accepter la limitation, car son univers, qui n'a pas de frontières et change perpétuellement de forme connaît Wle loi , . , « su pen eure ». TI est donc souvent considéré comme W1 « hors-la-loi », un criminel aux yeux du monde, ou on le prend pour W1 fou, comme Dionysos. On voit bien le rapport de tous ces �èf!!eS .avec nom�re d� disciplines ésotériques dont 1 ,obJ.ectif est de .bnser 1 asservissement à la loi, qu'il s agisse de la l01 du karma, de la loi de l'instinct ou d� cell� de la soi-disant nature inférieure. Ces �es d enseignements sont très séduisants, car ils pro-infini
!Dettent l'expérience de l'immortalité et de la joie e.
En tournant un peu le prisme sur lui-même nous allons voir apparaître une autre dimension d� puer
associée à l'image de l'enfant divin. L'enfant incame des potentiels non encore arrivés à maturité et donc non. encore figés dans l'espace et le temps: fett� sens�tion �e potentialités illimitées non déve
t?PPees frut partie du domaine du puer. Un poten-Iel ne peut exister dans le monde de la forme, car
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il ne s'est pas encore matérialisé. Dès qu'il s'incéltll6 dans la réalité, avec ses limites et ses partic�arités, il perd cette qualité insaisissable de « deverur » qui le caractérise. Le puer reste donc un enfant ou un adolescent. ll n'est pas encore un homme et ne le deviendra jamais, car sinon il ne serait plus, un puer. n est à 1 'origine de tout processus de developpe. ment et évoque cet élan d'enthousi�me, d'excitation et de vision illimitée que nous eprouvons tous avant que l'objet ne se matérialise en se soumettant aux limites de la forme. Le processus de création lié au travail artistique en est une bonne illu�tration. Lorsque l 'idée jaillit - et jaillit est le mot de, car le puer vous offre une révéla�on soudaine de�cen�ue du ciel et non un projet sOigneusement prepare -, elle est d'une beauté parfaite et dégage un p�fum d'immortalité. On plane sur les hauteurs. Mrus dès que l'on se met à travailler sur cette i�ée, en la peignant, en la modelant ou en 1� transcnv�t, etc., elle commence à montrer des rmperfect10ns, car l'objet créé ne pourra jamais être aussi parfait q�e la vision originale flottant sur des nuages de glorre céleste. La dépression éprouvée par de noi??n�ux artistes à la fin d'une création est peut-être bee a la perte du puer qui, après avoir mis. cette idé,e. au monde, va disparaître lorsque celle-<:1 se c?ncretiSe, laissant l'artiste dépossédé et empnsonne dans sa mortalité.
. fini é Le puer incarne donc le sentiment d'une rn t de possibilités, comme le montre l'�a?e.de l'enfant divin. Dès qu'un potentiel se matenal1se �t carne l'enfant divin a toujours autre chose a car il �st immortel et reste à jamais dans un état promesse illimitée. Tout est possible tant que l' est un enfant. Lorsqu'on est sous l'emprise du on préfère toujours de beaucoup commencer
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que chose que le finir. Le puer ne s'attarde pas pour voir son idée menée à bonne fin, il est déjà en marche vers la prochaine. Vous commencez sûrement à entrevoir quelles vont être les manifestations du puer dans les comportements de la vie individuelle, que nous étudierons plus en détail tout à l'heure. Lorsqu'il régit le comportement humain, le puer se caractérise par un enthousiasme permanent pour quelque chose de nouveau qu'il abandonnera avant son achèvement, ayant déjà une autre idée en tête.
Le thème archétypique du puer se retrouve également d�s l'image mythique du personnage complexe d'Eros. Éros apparaît à la fois comme un garçon charmant et malicieux prenant grand plaisir à décocher ses flèches d'amour sur de pauvres mortels sans défense, et comme un grand daimon dont le pouvoir terrifiant maintient la cohésion de l'univers manifesté. Nous avons ici à la fois le côté un peu bête, frivole et parfois méchant du puer, et son côté majestueux et numineux, représenté par la quête ardente de l'amour et de l'union avec le divin. Dans la philosophie platonicienne, l'amour humain et l'attirance sexuelle sont les reflets charnels de l'amour divin, et dans le visage de notre bien-aimé, nous entrevoyons ce dieu auquel nous aspirons. C'est une dimension très importante et subtile du puer, car il est souvent décrit comme un personnage phallique, comme une image d'ardeur sexuelle, alors qu'en fait sa sexualité n'est pas celle du corps et correspond plutôt à la quête continuelle d� 1 'étreinte divine. Hermès et Dionysos sont des dieux phalliques, mais ils ne sont pas aussi instinct�els que le dieu de la Guerre Arès-Mars qui, n ayant pas de père, émerge entièrement du monde
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de la mère. Leur curiosité sexuelle et leur abandon
comportent quelque chose d'étrangement froid et
détaché, comme si leur véritable dessein n'était pas
la satisfaction sensuelle, mais plutôt la poursuite de
quelque chose d'immatériel projeté sur l'objet
physique désiré. Certains personnages littéraires,
comme Don Juan, sont très proches du puer, car
bien que Don Juan et ses pairs soient en apparence
à la poursuite du plaisir physique, il semble, en y
regardant de plus près, qu'ils soient en fait animés
par la quête d'un amour supérieur de nature spiri
tuelle. Cela nous donne également une idée sur les
manifestations du puer en termes de comporte
ment humain. Lorsqu'il a les traits de Don Juan, le
puer est incontestablement érotique, car il est
perpétuellement en quête de relation et aimé des
femmes. Il est cependant incapable de vivre une
relation véritable, car s'engager complètement
dans l'expérience charnelle l'emprisonnerait dans
le monde de la forme et 1 'obligerait à abandonner sa
quête de l'immortalité. C'est pourquoi, lorsque le
puer domine la psychologie d'un individu, son pat· tern d'intenses fantasmes érotiques débouche sur
une déception après la possession physique. La
quête du puer n'est pas en réalité de nature
sexuelle. Le puer incarne donc une sorte de désir surnatu·
rel, un véritable désir mystique, mais qui s'exprime
souvent comme une soif ardente et romantique de
Celui ou Celle qui donnera un sens à la vie. Ces deux
aspects sont très étroitement liés. Chez les
mystiques du Moyen Âge, comme saint Jean de
Croix ou sainte Thérèse d'Avila, qui vivaient
deux à une époque où le désir sexuel était
et le désir spirituel sacré, la limite entre le
érotique et l'aspiration spirituelle est
362
�ès poue. Le �ocabulaire employé est souvent Identique, de meme que les sentrm· ents e' ,
C R b prouves.
omme o ert Johnson l'a souligné dans son li The Psychology of Roman tic Love�. la Liebestv:d� ?u «
_extase de mort », ou « pâmoison » érotique est
etroitement apparentée à 1' expérience rn t' '
· 1 k · ys Ique ou
a a pea experzence.
Je voudrais vous indiquer deux livres faciles à trouver �ur le t.hème du puer, que je vous recommande SI le SUJet vous intéresse. L'un est intitulé The Puer Aeternus, et son auteur est Marie-Lo . von Franz 2 J' . d ' ' ' . , l'
wse · ru eJ� Cite. autre dont le titre est
Puer Papers. Ce dermer frut parti'e d' ll .
d J . . . une co ect10n
ort. ai_?eS ��an dirige la publication, et dont il a w-meme ecnt les meilleurs essais. Ces deux fuvrages nous proposent de très intéressantes ana
lses c<?nc,e�ant le puer, et il est intéressant que un SOit ecnt . par l:ille femme et l'autre par un
homme, ce qw explique, à mon avis, la différence �n�amen�ale de leurs �hès�s. Le ton du livre de , az:�·Lowse von Franz rmplique que le puer est en
re�te un garço? attaché à sa mère n'ayant jamais vrrument gran9-ï, encore rivé à un fantasme d'in�st� par �es liens de peur et de fascination. Pour
ane-Lowse von Franz, il semble correspondre à be forme de complexe, et son livre nous apprend eau�oup sur la pathologie du puer et sur les �;oblemes qu'il génère lorsqu'il domine la psyché
un homme. TI apparaît comme le fils-amant
1 . Robert John � lie Love (New �n
k . �: Und�s�anding 111e Psychology of Roman-
& l<egan Paul, 1 9S4). arper ow, 1 983 ; et Londres : Routledge 2. Marie Lo · 198!). - wse von Franz, Puer Aeternus (Boston : Sigo Press,
363
mythique de la Grande Mère et symbolise l'état psychologique de l'adolescence. , .
Hillman, de son côté, voit les choses. tres différemment, car il semble que le puer s�It �ur lui l'enfant divin de Dieu le Père. Dans l optique de Hillman l'important est la relation entre le fils et le père, en'tre le puer et le senex, .le « vieil ho�e »,
Au lieu d'insister sur la pathologie du pu�r, �an préfère s'intéresser à l'arrière-plan a;c�etyp1que de cette pathologie, et aux aspec� creatifs dl;! P,uer. Les deux points de vue sont b1en entendu mteressants sans doute autant l'un que l'autre, car même si la 'dimension créative et positive du puer est
réelle il est aussi à l'origine d'une multitude d'ennuis �t de souffrances dans la vie Pt;rsonnelle .des individus et en particulier des problemes relatlOn· nels et s�xuels les plus courants. n importe éçalement de prendre en considération sa path?l?�e et le côté plus sombre de sa nature, ,ca:a�tense P� l'ambivalence de sa relation au femmm. !e. ,v� essayer aujourd'hui d'explorer les deux. Mats_J ru.le sentiment que le puer est un personnage. �elle pour la plupart des femmes, sur les plans mteneœ et extérieur, car il voit la femme avant tout co� la mère et sa réaction au féminin est celle d'un r�J� inné du côté instinctuel de la vie. Seule la ctiJ:ne:nSIOQ.-1.1 spirituelle du féminin, celle de l'âme semble acceptable, contrairement à la chamelle et ses relents de prise au piège et de C'est ainsi que dans le mythe chrétien, Marie être pure et immaculée, pour être le ré<::e]:,tac;�� approprié de son incarnation. Le puer cherche � libérer de l'étreinte de la mère, et comme celle-cl une facette du féminin que toutes les possèdent à un degré p�us ou ,moins u· npon puer crée de grandes difficultes tant aux
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qu'aux femmes. La mère se sent exclue face aux effor;ts du puer pou;, rej�ter sa condition de mortel et s envoler vers 1 etremte du père spirituel. Le monde du P�!-er manque d'âme. ll est exclusiveme�t .masculin, même si ce qu'il cherche semble infailli�lement se trouver dans l 'étreinte des femmes. C est pourquoi la femme dont la nature com�rte un� forte dimension maternelle, vit une expénence tres douloureuse lorsqu'elle entrevoit le puer dans la psychologie d'un homme. Plus elle essaie de se l'attacher, plus il se bat pour s'enfuir. Je me trompe p�ut-ê�e, mais il me semble bien deviner chez M.ane-Lowse von Franz une certaine forme de res.sentlment �ans ses écrits sur le puer. C'est une attitude parfrutementjustifiée, dans la mesure où le personna�e archétyp!que du puer refusera toujours une . relation complete avec le féminin. II peut m�rufester d�s �on caractère quelques traits extr�mement �eJ?I&sants, comme l'immaturité, les eXJgenc�s pueriles, la brutalité, l'absence complète d� sen!Iment, et l!lême la cruauté. Mais cette dimens1�n �atho!ogJ.que du puer ne doit pas oblitérer sa Signification essentielle, qui est son désir ardent de re�emption spirituelle. Dans ce sens, le pu,er apparrut comme un personnage intérieur present chez la femme comme chez l 'homme se ����t . en contrepoint du monde maternel. De �on h e Hillman, en défendant si fort le puer a quelque b' ose .�e Mike Jagger écrivant sur David Bowie. J'ai c ten 1 unpressi,on. que nous sommes en face d'un as de puer decnvant le puer. Mais comme il ne :�t e�Ister d, objectivité psychologique, et je ne fais
voOI-mem� P� exception à la règle, je crois que L! de"::ez lire les deu� o�vrages.
nous P<;>m.t �e vue expnme par Hillman est pour tres Interessant, comme vous le verrez tout à
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1 'heure lorsque nous regar.derons les signat�e$i astrologiques du puer,. ca: � concerne la relation qu'entretient l'esprit Juvenile du puer avec le monde structuré, figé et formel du senex, :n qui
allez bien sûr immédiatement reconnru.tre le ��:os-Saturne de 1, ast:olog.ie et de la �ythologie. Puer et senex sont indissociables, et 1 on. ne peut considérer l'un sans envisager l'autre. Ils illust�ent notre expérience humaine du nouveau co?tre l �
· d futur contre le passé. Sans la dimension cten, u · 1 rsonnage du terrestre du père représentee par e pe , . . ,
senex, le puer ne peut faire preuve d� crLoeat�Vlte, et
risque de dégénérer en ce que Mane- wse von Franz nous a décrit comme le garçon de .sa m�an. Nous devons donc envisager les deux �menslO� : la relation du puer à la mère, et sa rel�tlon au pere. Le puer est souvent très agaçant pour � homme plus saturnien, proche du senex. li le vo�t �omme un délinquant en puissance et un, pn;>pre-a-�en que l'on ne peut que mépriser et repnmer. � est � roblème analogue à celui de la fe� me a . d
o nu·
�ante maternelle qui trouve lt; puer tn;mature. et
efféminé, ou qui essaie de le devorer. L expr�ssion de sentiments négatifs à l'encoll:tre �u puer ID1pliJ que souvent une forte charg� ��otiOnnelle jacente. Pourquoi réagit-on aJ.l1Sl a un ne'_rsalnn.é:l}f.'� archétypique ? Personne n'est un archetype, donc personne n'est « uniquement » un puer.. ' qu'un parmi vous a-t-il une idée sur la questlon .
Participant : Il se peut que ces trois , . ouent un rôle important dans le theme de �ersonne. Si l'on en manifeste u� en refoulant autres on peut éprouver ensutte ce que appel�z une charge émotionnelle.
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Liz : Oui, c'est bien cette dynamique qui me semble sous-tendre les fortes réactions de certains individus face au puer. Lorsque cette dominante archétypique est accentuée dans un thème, les deux autres personnages de la pièce, la mère et le père, sont eux aussi accentués, implicitement si ce n'est directement, car ils sont tous trois inséparables et nous racontent une histoire. Mais il est très difficile d'en être conscient et de les reconnaître à l 'intérieur de soi. Nous nous voyons généralement sous les traits d'un seul d'entre eux, et vivons le scénario classique où l'identification à l'un des personnages du mythe du puer nous conduit à refouler les autres dans notre inconscient et à les expérimenter dans le monde extérieur, à travers d'autres personnes. Lorsque Saturne est dominant dans un thème, par aspect ou par un accent Capricorne, l'individu est lié au senex, mais il a en même temps un problème implicite immédiat avec le puer, car toutes les qualités du senex se retrouvent inversées chez le puer. Chacun reflète l'ombre de l'autre, et ils sont inséparables. Lorsque le puer est dominant dans le thème, le senex et la mère vont aussi poser des problèmes, directement ou par implication, car l'on ne peut considérer l'un sans envisager les autres.
Parvenir à voir un thème d'une perspective archétypique n'est pas une tâche aisée. S'il ne s'agissait que de repérer le puer, tout serait simple. Mais il n'entre jamais en scène tout seul. Le puer n'est pas un personnage statique, il joue un rôle dans une histoire dont l 'intrigue concerne le monde qu'il s'efforce de transcender - le royaume physique de la mère - et le monde qu'il essaie d'atteindre - l'esprit éternel du père. Et pour tout compliquer, le père spirituel auquel aspire le puer a une face sombre, une dimension terrestre, que nous appe-
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lons le senex. C'est l'ombre de Dieu le Père, Rex Mundi le Seigneur du Monde, une dimension du principe père que le p��r doit finir �ar ��o.nter �t reconnaître s'il veut ventablement s urur a 1 espnt. La relation avec le père demande d'accepter les deux ce que le puer voudrait éviter. Repérer le puer'ne pose aucun problème, et nous pouv�>ns.le faire sans thème. Mais il est beaucoup plus difficile d'apprendre à disce�er o,ù .�t ��mment ces personnages éternels agissent a l mteneur de la psyché individuelle. Il nous faut comprendre le genre de drame qu'ils génèrent, localiser les blocages interdisant leur relation, et éventuellement trouver une manière plus créative de les �pproch�r qu:une simple identification aveugle et mconsciente a un seul d'entre eux.
Partic ipant : Comment le puer considère-t-il le senex ? Vous nous avez dit que le vieil homme fait souvent preuve de mépris envers le puer et le condamne.
Liz : Le puer va généralemen� r�a�, f�ce .au senex en le traitant de vieux tyran decrepit a liqwder. Aux yeux du puer, le senex ap��aît con::une le Père Terrible, imposant une autonte despotique,. Les fils tiennent souvent ce discours sur leur pere : (( n essaie de me barrer la route, il me bloque, il �e comprend pas mes idées, il veut juste me voll' réussir et gagner de l'argent. » Le puer est �o� souvent le hors-la-loi combattant l'autorité du VIeil• lard. Son attitude est celle de l'animosité contr� symboles père dans la société, contr� tout c� qw structuré, traditionnel, lent, ou. eXIge .patience discipline. L'esprit révolutionna;rre, q�u sen ex sur la société, est une marufestat10n �LI''-'"'"''""
368
du puer de caractère évident. « À bas l'ordre ancie.n ·' » Tel est le. cri de c�l�re du puer contre le père qw, il le sent, rejette sa VISion de l'avenir. Mais il ne voit pas que le père céleste dont il cherche 1 'amour et �e père terres?"e, objet de sa haine, font partie integran�e du meme personnage archétypique. Et s'il réussit à renverser le vieil homme il se cristallisera 1�-même souvent en senex, �omplètement inconscient d'abriter en lui-même ce miroir à deux faces.
Participant : Le puer peut-il se manifester dans la psychologie d'une femme ? Liz : Certainern�nt. Lorsque je me réfère au puer, je ne parle pas uruquement des hommes. J'étudie une image archétypique que la psyché décrit dans la mytholo�e, co�n:e masculine parce qu'elle incarne !file qualite sp.mtuelle. Mais ce personnage fait egalement partie de la psychologie des femmes. Il app�ient à la ,dime�sion masculine de la psyché f�rrurune, appelee anzmus, et il a la même significa��:m que .chez l'homme : l'instinct transcendant de l mconscient vers la rédemption spirituelle. Lorsqu� le puer domine la psychologie d'une femme ce qw se pr?duit si l' animus (l'inconscient) subme�ge s?n .s:ntrment d'identification à son propre corps fe� , elle devient ce que l'on appelle, en termes tec�que�, une puella, l'éternelle jeune fille. L'exPression « jeune fille » ne doit bien sûr pas être prise dans un sens trop littéral. La puella est amoureuse de l'esprit et il lui déplaît de devoir s'incarner dans � corps �é�. L' a;zim� de la femme est géné-. ement msprre par 1 espnt du puer, mais comme Je Vous l'ai dit, celui-ci n'entre jamais en scène tout seul. Lorsqu'une femme s'identifie inconsciem-
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ment à cet amant spirituel, elle ne peut éviter un
dilemme avec le principe mère ainsi qu'avec le senex, le père terrestre. La puella_, ou la fell}Ille dominée par le puer, se sent �oussee par la_ �eme aspiration transcendante que l �omme. domme par le puer. Mais elle doit pour ce farre rerue_r sa propre identité physique et sexuelle, et son dilemme est très différent. J'aimerais garder tout cela pour plus tard, lorsque nous nous concen�rero�s davantage sur la manière dont le puer s expnme dans la psychologie individuelle.
Participant : Je trouve très intéressante la comparaison que vous avez faite entre Hillman et von Franz. J'ai lu le livre de von Franz qui m'a beaucoup impressionnée. Elle a une sorte de b�n sens fondamental que j'aime énormément. Je n'ai pas lu le livre de Hillman, mais ce qui me frappe en repensant à tout ce que j'ai déjà lu de lui, c'est l'enthousiasme que lui inspire le puer.
Liz : Oui, c'est que je voulais dire er:t le c?mparant à Mike J agger décrivant David BoWie. Hil_lman rn� semble fortement influencé par le puer, et il conna1t donc bien les problèmes du puer face au senex. n a
besoin de se justifier, sans doute avant tout face à: lui-même. Mais son livre est de toute façon très brillant et d'une grande utilité pour mieux colll't' prendre le puer. J'aime bien aussi celui de von Franz. Je crois qu'il est impossible d'être sur ces questions. Même la description du puer je vais vous faire aujourd'hui va être influencée la réaction individuelle qu'il m'inspire, et réaction elle-même va dépendre de sa toc:au.sé:11·1""J dans ma propre psychologie à ce moment de vie. Von Franz nous présente une approche
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�ei!estre du puer, qui va plaire à beaucoup, sauf eVIder;unent au puer. TI sent bien qu'on lui tape sur les d_?Igts, ce qw! d'un autre côté, ne lui déplaît pas forcement, car il adore passer pour un méchant garçon. J'ai donné, voici quelques années une conférenc� SlJ! le thème du puer lors d'un c�ngrès d'ast:ologte. A cette époque, le livre de Hillman n'étrut pas e_ncore sorti, et j'étais très impressionnée par le travail de von Franz sur le sujet. Je l'ai donc é�ormément cit�;·. J'ai sw:out parlé de la pathologte du puer, et j ru avance quelques-unes des opinions de voz:t Franz, en disant notamment que le puer a tout Simplement besoin d'être mis à la vieille école du travail qui fait de vous un homme. C'est ce qui ressort très clairement du livre de von Franz : il faut que le puer s'engage, se salisse les mains et accepte sa mortalité. Cela revient à dire qu'il doit entre_: e� .r�pport a�ec Je senex, sous peine de voir sa creativite se gaspiller et se perdre. Les réactions susdt�es par _cette conférence m'ont beaucoup amusee. Sept jeunes gens sont venus me voir à la so�ie, tous très fortement marqués par la psychologt� du puer, pour me raconter avec quel plaisir ils avatent ecouté ce que j'avais dit, me prenant en quelq�e sorte pour une mère qui leur avait tapé sur le� dOigts. �s se sentaient maintenant beaucoup mteu�, car je leur avais donné une « réponse » -
travailler dur- ce qui finalement les confortait dans l�ur �auvaise conduite, et ils repartaient enchantes. Bten sûr, rien n 'allait changer dans leur vie si �e n'�st q�'ils avaient t�ouvé . un nouveau no� à dur Sit�at1on. Je trouvrus fascmant de voir qu'une
yn�rruque avait été constellée par mes nombreuses ��tatto�s. de von _Franz et par ma présentation de ut,te VIsion particulière du puer. Il est probable
q une autre dynamique sera constellée aujour-
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d'hui si je parle davantage du travail.de Hillman, ce qui me semble être ?éjà �e c� à en. Juger par vo�re dernière question. J essaie neanmoms de �e mam. tenir dans un juste milieu, en gardant un œil sur les problèmes terrestre� d�.pue.r, et l'a���e sur
. �n
potentiel créatif. ,Mais s1 J �v�s � trms�eme œil, J� le fixerais sur l extraordinarre even.�a
il de senu. ments constellés par le puer dans n 1mporte quel groupe social.
Le puer est une figure archétypique! et la seule volonté d'un ego individuel ne peut.le farre changer. Il émerge de 1' inconscient coll�ctif et me semble parfois être une sorte de destl_n, .auquel ne �ut échapper l'individu. Le seul choiX libre et consctent qui nous est offert porte sur les qualités. que 1' ego doit développer pour l'intégrer et l'expr1mer �ans l'écraser. Nous ne pouvons forcer le v,u�r a se manifester sur terre. Même si nous y arnv10ns, ce serait une castration complète de l'esprit1 .e! la mort de la joie et du jeu, ou de toute spontan�tte dan� la vie. De plus, cela ne pourrait que 1�, farr.e renrutre avec encore plus de vigueur. Nous n etudions J?as le puer pour le river à des chaînes. n ne peut caplt�er face au sen ex �an� . une atte�te colo�;"fe a,
la créativité d'un mdivtdu ou d une soctete. C est souvent ce que tentent, avec de !erribles �o� quences émotionn�lles, .les gens d W: .c�rtam âgel qui commencent a avorr peur de VIeillir et draient vivre de façon plus responsable, sans ser ce qu'est un véritable processus de ... �··
Cela se traduit généralement par w;te . dépression, une perte de sens ,.
et d espmr, sensation de renoncement, et l 1mpress10n de préparer à glisser dans la vieillesse et la mort. n exister une manière de garder au puer son
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jeunesse, tout en étant capable de vivre sur terre et d:�ccepter no�� destin d'�tre,
humain. Il s'agit d mc�er.sa VIsion dans la VIe reelle, ce qui ne peut se farre ru en. se cantonnant dans une éternelle a�oles�ence ru . en se soumettant à une autodiscipline feroce. Hillman. s1:1ggère que le chemin passe par la s�uffrance, mais Je voudrais que nous soyons plus clarrs SlJ! le genre de souffrance requise. L'un des ?I"ands dilemmes du puer est celui de la compassiOI�. �omment un esprit immortel et désincarné pourr�t-il ressentir de la compassion pour la vie �umaine ? '!--e puer est fondamentalement froid. On 1 e�tend farre .de pandes déclarations sur 1 'amour uruversel, mrus 1 amour pour un être particulier rest� hors de sa portée, car il est dépourvu de sentiment: Son. amour es� celui de l'esprit. La mère ne peut lw offrir de c�emm vers la compassion, car son amour est entache de possession. Il ne lui reste donc 9-ue, � 'au.tre visage du féminin, l'âme, seule à pouvorr 1 etremdre sans l'attacher. Peut-être est-ce dans 1� creuse� de ce genre de relation que le puer peut s humaruser sans perdre son essence spirituelle.
. Le puer apparaît parfois dans un thème en relahOJ? �vec � prob!èm�. mère clairement marqué, hl�s il �v� �uss1 qu il se combine avec un pro�.me pere .eVI��nt. Le puer a différentes facettes q � seul mdiVIdu ne peut toutes manifester ou â1E�er · C'est pourquoi nous nous référons à 1 er�nts pe�sonnages mythologiques, comme Hennes ou Dionysos, chacun reflétant de subtiles ?�an��-s chez. le p_uer. Parmi ses caractéristiques, d' deJa ment10nne sa nature insaissable ainsi que autre f illm ' à 1, s �cett�s que H an appelle « la résistance Ill ordre etabli », et « la résistance à l 'emprisonne-ent de la matière ». Une autre formule de Hillman
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ble-t-il une importante soulign� également, ��J��fuse l'humiliation d'un dimens10� dl;� puen · t vrai que dans les mythes ou destin ordinan:e ». es
e voit rarement mourir d'une les contes de f�e.s, on 1 Le uer meurt toujours avec grippe OU d� VIeillesse: m:urt jeune. li se noie dans beaucoup d allur:, �t il ar une naïade ayant noué ses une source, e3trame Pou . ou après avoir pris son bras autour e. sfn
il ctor�be en pleine mer, car la envol vers le
l c�t ' fait fondre la cire qui maintenait chaleur du so � a� de sa nature le puer ne peut ses ailes. Du frut me�e
d'une vieill�sse paisible. La connaître la matw; e . li finit par s'en évader, vie ne le rattrape Jamais. , d de'but à la fin pour il s'est arrange u
· tout co�e
bilités et souvent sa vte échapper a ses res�ons�me 0� il va réaliser son s'arrête au momen mJant une curieuse justesse potentiel. Il Y a cep�n oce et tragique, car son dans cette mort , p�ec on enthousiasme ne seront charme, sa beaute e s . . d'un puer bedonnant .
· ' f par la VISIOn Jamais anean Is , ennuis de prostate. Vous et chauve tracasse par ses
. e thème d'une fin comprenez s�ei?en� :�'i�o��it nécessairement tragique en p eme Je e mythique du puer. accompagner le perso.nnag
turel de sa vie. Cette mort est l'aboutissement na . la fin il la Même si sa mère réclame sor\ ��(��ortel �t son tran�cende enc
din�re �ar s�� {!��n de prendre con-destm extraor arre. . est prodigieusement symboliq�e.
d On peut ainsi étudier certruns es l mythiques correspondant au puer dan� a
Atfs se tue en s tive de leur m_ortd t:onc d'un pin. Adonis lui-même aupres u glier Icare tombe du 1 • · ort par un san · b esse a rn
Ph , t n s'écrase au sol dru:ts dans la mil
er • bet , ad
ee �on père. Osiris est miS char-sole em rase
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pièces par Seth aux Enfers, de même que Dionysos par les Titans. Orphée est démembré par les Ménades et Jésus est crucifié. Aussi magnifiquement prometteurs que soient ces personnages, ils meurent jeunes ; et quoique beaucoup d'entre eux ressuscitent, tels Attis, Adonis, Osiris, Dionysos et Jésus, ils ne deviennent jamais des hommes d'âge mûr, ni même des dieux d'âge mûr. Comme d'autres personnages du puer de la mythologie, Attis et Adonis sont liés à 1 'esprit de la végétation, se réveillant au printemps avec la sève pour un épanouissement éphémère et disparaissant à l'approche de l'hiver pour renaître au printemps suivant. Malgré cette résurrection perpétuelle, il n'y a pas de permanence dans la fonne. Le thème de ce décès tragique et prématuré est courant dans le monde artistique, et le puer semble s'exprimer avec une vigueur considérable chez de nombreux créateurs. On pourrait notamment citer le cas de Nijinski, Je grand danseur ayant connu la célébrité avant l 'âge de trente ans, qui s'est ensuite retiré dans une schizophrénie catatonique pour le restant de ses jours, sans jamais redanser. Sans être une véritable disparition physique, il s'agit néanmoins d'une forme de mort. Certains d 'entre vous connaissent peut-être le poète symboliste français Arthur Rimbaud. n a écrit tous ses poèmes avant l'âge de vingt et un ans pour ensuite disparaître en �thiopie comme trafiquant d'armes, et il est mort Prématurément à trente-sept ans. Von Franz cite l'exemple de Saint-Exupéry, l 'auteur du Petit Prince. Tous sont fauchés en pleine jeunesse, avant qu'ils n'aient atteint la maturité et réalisé leurs �rillantes promesses créatives. Nous avons aussi e�emple de Mozart. Quoique les productions creatives de ces âmes extrêmement tourmentées 375
soient pour nous de précieux héritages, on ne peut s'empêcher de se demander quel poète aurait été Rimbaud à la quarantaine, avec un style plus mûr et une clairvoyance encore plus profonde. Le temps est l'ennemi du puer. ll ne peut accepter de voir ses potentiels soumis à la critique du monde, car cela équivaut pour lui à un compromis avec le vieux senex. ll préfère s'échapper dans la mort que voir stagner ou se tarir son inspiration.
De même que les individus chez qui il est fortement constellé, le puer a horreur d'être considéré comme un simple mortel. n se sait l'enfant divin et ne peut qu'être unique, ce qui est évidemment un paradoxe, car tout personnage archétypique exprime quelque chose de collectif. n n'y a rien d'individuel chez le puer ; il représente notre aspiration spirituelle à tous. Mais lui-même est sûr d'être unique. J'ai souvent remarqué qu'il est particulièrement agaçant pour l'individu s'identifiant au puer de s'entendre dire qu'il appartient à un type particulier de dynamique psychologique. C'est pour le puer une insulte, car toute incarnation de l'esprit est unique et exceptionnelle. C'est lui qui s'exprime par la bouche du client lorsque celui-ci demande à l'astrologue : « Mon thème est-il unique ? En avez-vous déjà vu un qui lui ressemble ? •
C'est un grand paradoxe, car sur un certain plan, le fait de se sentir unique, le sentiment d'être l'enJtaDlll:ihJ: chéri des dieux, est un état subjectif authentique valable. Et pourtant d'un autre côté, le puer est archétype universel se manifestant dans le ..... r,nro'""' entier, et partout des milliers d'individus s'y fient fortement et montrent tous un comr>OrteJneQI extraordinairement semblable.
Le sentiment « d'être unique en son genre »
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une expérience extrê . . parce qu'il se sent
;nemef!t msprrante. C'est parce qu'il a l ' '
I? ofondement exceptionnel unpression de déte · . . ' un message particuliers , . m� �e VISion ou courage de s'exprimer �ré
q�� 1 mdiVId� trouve le ment aurait-il l'aplomb d
a Ive.ment. Smon, cornvraiment avoir envie de 1
ercrorre que l'on puisse
peintures, ou d'écouter es::
e, ou. de regarder ses partout dans le monde il se
musi�ue, alors que �ol!velles œuvres artisti ues
p�odwt �ans cesse de eclipse le puer qu'il noJs se
. Cbfs� lot�que le senex
notre temps et de n rn e mutile de perdre
inepties créatives qui �us
t cass�r la tête avec des
rien de bon et s�ront e oute a�on ne donneront
profon�e de posséder � d�cratt.v�s. La c.ertitude
donc necessaire et . . n spmtuel umque est
des dimensions lef��euse, .e� elle constitue l'une supporte pas de stagn
s positives du puer. Il ne banale. La destinée de l':�f�
�� . me�er. un_e vie avec une existence de lab /
vU: � a nen a voir travaille pour manger.
eur astiCÜeux, où l'on Il est intéressant d, b monde politique un do�
�erve_r. le puer dans le vision de 1 'avedir et
�e ou il peut exprimer sa extrêmement actiÉ d'
ou . ,va donc se montrer b · , , un cote ou de 1 • arnere. Il est facil autre de la révolutionnaire et i�me�! reconnaissable, car il est réalisme. Sans 1
. . pa Ient tout en manquant de sa . . UI, nen ne changer .t . . . . �lSIOn est toujours irr 'ar bl ai ]am rus. Mais
�hale. Le puer adore e ISa e sous sa forme re�oudrait les problèm:x�oser aux .�u.tres ce qui lllerne temps le s . e la societe, mais en auxquels il est su
cont�ct drrect avec les individus son aide lui d , lPJ?OSeO
montrer de l'intérêt et offrir cr t ep ait. n le retro h , a e devenu socialiste et ch l'h uve c ez 1 aristoez omme de la classe
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ouvrière de sensibilité aristocratique. Ses deux visages, sombre et lumineux, se v<;>i�nt dans son arrogance et dans l 'ampleur de sa VISion.
Participant : TI est toujours en train de délé��r le travail difficile et concret aux autres pour qu ils le mènent à bonne fin. Liz : Tout à fait. Le puer est un fauteur de troubles et non un travailleur. TI ne met jamais en pratique ce qu'il prêche, car il n'aurait plus assez d'é�e�gie ou d'inspiration pour proposer une nouvelle VISion.
Nous allons maintenant nous pencher sur le personnage du senex, i?dissoc�able , du, puer. Les écrits de Hillman sont a ce SUJet tres evocateurs, quoique pas toujours applicables en pratique. Selo� lui, le puer préside à la floraison des choses, tan�s que le vieillard préside à la récolte. Le couple reflete la temporalité et l'éternité. U�e n�uvelle idée p�rd son caractère de nouveauté s il n y a pas de VIeille idée qu'elle puisse remplacer. L'éternité ne veut rien dire si elle ne s'oppose à l'éphémère. Si le puer est un rédempteur, il doit y avoir quelque chose à racheter. Nous retrouvons toujours cette ombre derrière le puer l'ombre du vieil homme. Ce lien indissoluble ent�e le senex et le puer, entre l'ordre et le chaos, entre l'ancien et le nouveau, doit nous conduire, me semble-t-il, à étudier les indicate� astrologiques concernés en considérant la polanté puer/ senex chez chacun. Le Capricor:n� par exem· ple, à qui la tradition attribue les qualites du possède aussi une ombre très adolescente et -"'·�"""''·� que, d'une grande sensibilité spirituelle. � , des Gémeaux, qui détient beaucoup des qualites
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puer, montre aussi un côté très rigide et structuré d'une grande profondeur de réflexion. Lorsqu'un� face �st éclairée, l'a�tre reste dans l 'ombre et rien ne dit celle que l'individu va exprimer s�lon les m<?ments de sa �e. J'ai rencontré des Capricorne qw se, comportru_ent comme de faux Gémeaux, et des <?émeaux qw. se comportaient comme de faux Capncorne. Le dilemme archétypique du puer et d.u senex fait partie �u voyage de l 'individu dans la VIe, et des p�rmutat10ns se produisent, selon l'âge et selon les crrconstances. Le. symbo�sme alchimique foisonne d'histoires d? VIeux rOI ,malade, où généralement le jeune rede�pteur n est autre que le vieux roi ressuscité. Ce theme se. retrouve aussi dans les légendes du Graal : sa J?WSsance anéantie, le vieux Roi Pêcheur attend la redeJ?I?tion, �t le jeune et fringant Perceval, �e puer, frut rrruptlon par inadvertance dans sa destinee. Pu_er et senex vont toujours de pair dans la �ythol�gte, et me semble-t-il aussi dans la psyche. ParfOI� 1� puer doit se battre contre le senex, c?�e Thesee renversant le roi Minos, ou Jason recuper�t , s.on trône légitime usurpé par le méc�ant rOI Pellas. Face à ce genre d'antagonisme le nueux semble être de vivre de manière à ne pas �n.traîner de clivage permanent. n faut pour cela hVIt�r de pren�e parti,. au contraire de l'attitude ab.Ituelle . f�c� a 1 ambivalence. Si tous deux ont dro1t de Cite, il est certainement possible d'établir entre. eux �e forme de relation, pas forcément P��te, mrus au moins réalisable. Lorsque la lllOitle de ce couple est reléguée dans l 'inconscient �e grande partie de l'énergie vitale va se gaspille; Utter, partout où on le rencontre, contre sa
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projection dans le monde extérieur, et à le refouler à 1 'intérieur de soi.
n est apparemment très difficile de parvenir à vivre avec cette ambivalence du senex et du puer. Je suis là aussi frappée par la différence de ton entre von Franz et Hillman. Von Franz laisse entendre qu'il faudrait assagir le puer et le mettre au service du senex, tandis que Hillman semble suggérer queJ le senex doit finir par obéir au puer, quitte a renoncer à son trône si nécessaire. Peut-être est-il impossible d'arriver à autre chose qu'un compromis raisonnable où l'un des côtés va forcément dominer l'autre pendant un moment. Mais on peut voir également le puer et le senex comme la polari� entre le côté structuré et contrôlé de 1' ego conscient, et le monde chaotique et créatif de l'inconscient. L'ego est saturnien, et Freud le savai� lorsqu'il parlait de l'attitude défensive naturelle de. l'ego et de son inquiétude. Tout en étant solaire et éclairante, la conscience peut aussi être très n'r"'"nique, et c'est pourquoi il est difficile de avec les productions de l'inconscient, comme rêves, les fantasmes et les affects, sans chercher les changer pour correspondre à l'idée que l'on fait d'un individu sain. L'ego a dû lutter pour son existence précaire, cette toute partie de soi qui peut dire « je suis moi-même ». est compréhensible qu'il soit un peu paranoïaque peu disposé à capituler sans se battre. Nous tons donc aux forces du chaos, que nous les rimentions à l'intérieur ou à l'extérieur de mêmes. C'est la dimension saturnienne de l'ego a construit son sentiment d'identité une · après 1 'autre dans le long combat pour sortir l'enfance, au gré des séparations, des pertes, adaptations et des compromis avec la vie
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neure. Le puer est son ennemi, car il personnifie le fl� �u changem��t et le pouvoir destructeur et regenera�eur. de 1 mconscient, qui peut si facile�er;t. an�antrr tou� ce dur labeur, sans un instant d hesitatt.on, pour mstaurer une nouvelle direction dans la VIe. Cela vous rappelle peut-être le mythe de CronosSat�e: I.l dévor,ait ses enfants car un oracle lui �v rut P��di� gue 1 un d'entre eux le détrônerait un JOur. L mdiv1du dont la personnalité est bien impl�tée et. définie �ans le monde trouve le puer tout a_frut.temfiant. � il �sume des responsabilités et a reussi dans la VIe, .s il a une maison, un emprunt l?ge�ent, une VOiture, une famille, une bonne SJtuatt.o� et une po�iti,<;m sociale élevée, il ne peut a�cueillir de bon gre 1 mcursion éclair du puer qui lUI semble subversif et menace d'effondrement toute cette be.ll� sécurité. Tel est l'état d'esprit du se_nex. Il �st VIsible que le puer a quelque chose de tres uran��n, . �omn:e .no�s disons en astrologie. Sou�ent 1 rndividu SI bien etabli à la maturité était �oc1al et rebelle dans sa jeunesse, mais le senex et�t �aturelle!!lent constellé à l'approche de l'âge rn�, il � oublie ce, comportement juvénile qui lui frut mruntenant tres peur. Bien évidemment ce genre ?e personne ne va pas faire bon accueil aux merveilleuses innovations du puer, et sa réaction sera la pl�p� du temps de lui tordre le cou. Donc 1� ou le puer craint la loi et la structure le tenex crarnt la désintégration et le chaos. La gr�de oree du senex tient dans sa profonde intégrité et ��: �on respect pour le temps et 1 'expérience. On d ega.I_ement observer cette polarité puer/ senex
h�s .le deroulement d'une relation. Au début d'une P
tstorre .d'am?ur, c'est en général l'exaltation du uer qw domme ; il Y a une ivresse irrésistible dans
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son érotisme intense et son sentiment de potentialités infinies. Le puer semble être en étroite affinité avec ce que nous appelons « tomb�r. amoureux -. Cela nous ramène à Platon et sa VISIOn du grand daimon Éros, dont l'aspiration incite les individus à rechercher leur source dans l'expérience d'un amour humain. C'est dans une nouvelle histoire d'amour, ou dans un amour impossible, que le puer s'exprime le plus magnifiquement. Mais dès qu'il s'agit de mariage ou de vie commune, comportant un engagement et une promesse de stabilité dans le temps, le senex est immédiatement c':mstellé. Sans le senex il serait impossible de frure le travail nécessake et difficile requis pour les inévitables adaptations et compromis d'une relation ; et personne ne saurait non plus reconnaître la valeur de la qualité d'amour qui grandit av
,ec le te!Dps. �t
l'intimité des expériences partagees. Mrus s1tot constellé, le senex commence à se quereller avec le puer dont il redoute l'instabilité. La quest.ion du degré de liberté que doit comporter le manage va fatalement se poser. Cette polarité s'exprime souvent dans une relation où l'un joue le rôle du senex et l'autre celui du puer. Nous avons, dans la mythologie, un modèle de ce genre de mariage avec l'union de Zeus et de Héra. Zeus fugue sans cesse. vers de nouvelles conquêtes, et Héra lui rappelle constamment ses engagements et le caractère sacré; de la maison et du foyer.
L'un des deux partenaires peut être su par le puer, se sentir devenir claustrophobe étouffer dans la relation. L'autre peut alors retrouver au pôle opposé, et poussé par la peur l'insécurité, essayer de le retenir. Mais j'ai l'impression, comme le montrent généralement deux thèmes, que le dilemme puer/ senex est
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rnun aux deux partenaires. Ce qui est inconscient chez l'un devient comportement manifeste chez )'au.tre. E� c,as de rupture, très souvent celui qui avait ex prune le puer dans cette relation va devenir Je, se.nex d�s ,la suivante. Nous étudierons plus en detail tout a 1 heure les facteurs astrologiques suggérant ce genre de dynamique.
n me semble vous avoir déjà parlé du travail créatif dans la perspective du puer et du senex. Le l!u�r s' exp�e �� l'inspiration initiale : je vais ec:rre un livre, J ru. U?e m�rveilleuse idée, je vais swvre un cours artistique, Je vais étudier l'astrologie. � sensation.d'excitation et de potentialité est merveï!leuse: Mrus au. fur et à mesure que le temps passe, il deVIent marufeste qu'il va falloir énormément travailler si 1 'on veut que le produit final resse�bl� un I?eu à. la vision initiale. Le puer ne veut pas. reecnre dix �OIS so? roman, ni passer six mois a farre des croqUis de petales de fleurs, ni apprendre les calculs mathématiques nécessaires pour dresser un thème. Une fois le travail créatif mis en place il devient d� doma.i.J;le du senex. Cela s'accompa�e �ouve�t d un sentiment de perte et de dépression �usq� a . ce que le puer revienne avec une autre msp1rat10n. Le J?U�r et le, se'Y!ex ne sont pas simplement des descnpt10ns d attitudes psychologiques. Ce sont de grands principes archétypiques à 1 'œuvre dans toutes les dimensions de la vie humaine et autre. '
f J'aimerais maintenant vous parler d'une autre acette de l'image mythique du puer. n apparaît so�vent comme un personnage estropié ou boiteux it il arrive aussi qu'il ait les mains blessées. Comm� e tnYthe a une tendance inquiétante à s'exprimer
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dans la vie des gens, il se peut que cette situation se reflète dans la réalité, et un individu fortement dominé par l'archétype du puer peut être littéralement mutilé aux mains ou aux pieds. Sur le plan symbolique, cela peut signifier que le puer est blessé par le contact avec la réalité terrestre. ll aime planer sur les cimes, et c'est là qu'il se sent fort. Mais lorsqu'on le force à atterrir, il devient fragile et va se faire mal en heurtant le roc des structures du monde saturnien. Sur un plan intérieur, on pourrait décrire cette blessure comme un sentiment d'amertume ou d'aliénation. Le thème des mains meurtries est également très parlant, car c'est avec les mains que nous faisons les choses. Les mains sont des symboles très profonds, et les animaux n'en possèdent pas. C'est avec les mains que nous actualisons nos visions créatives. C'est pourquoi les personnages mythologiques, comme Prométhée ou Athéna, enseignent à l'humanité comment faire les choses, comment tisser, construire des bateaux, etc. Le don des mains est un bienfait du ciel pour les êtres humains, et notre connaissance de leur utilisation est une faveur des dieux. Mais le puer aux mains mutilées va être incapable d'actualiser sa vision, ou il va se blesser dans le processus même d'actualisation. Faire passer ses idéaux dans la réalité est pour lui toujours douloureux.
L'un des mythes les plus parlant est celui d'Icare. En volant trop haut, il a vu ses ailes se détacher lorsque la chaleur du soleil a fondu la cire qui ,les maintenait ; il est alors tombé dans la mer et s est noyé. Une autre histoire significative est celle d'Héphaïstos. Après avoir été banni de l'Olympe p� son père, Zeus, il s'est retrouvé estropié pour touJours, se déplaçant avec des béquilles d'or. Héphaïst�s est:' l'artisan divin, celui qui peut actualiser sa
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créative. Mais le puer en lui a été meurtri et il a dû p�yer c� don par sa blessure aux pieds. n y a bien sur auss1 le p�rsonnage de Jésus, crucifié avec des clous aux mams et aux pieds. Pour le puer, la vie sur terre est une sorte de crucifixion, et lorsqu'il entre dans. le monde du senex, Saturne le crucifie s,ur I� cr�1x de la matière. C'est l 'expérience de 1 esp�t qw souffr�. de ne pouvoir s'envoler chez lui, cloue au sol par l mcarnation terrestre. Parti�ipant : Ce.la me f�t penser à Lord Byron et son pied-bot. n mcarnrut parfaitement Je mythe du puer.
Liz : Oui, c'est un excellent exemple de la manière d?nt un mythe peut s'emparer de la vie d'un individu pres�ue dans les moindres détails. Nous trouvons aussi chez,Byron la poursuite de l'inaccessible, �t une fin precoce et dramatique. Je voudrais �galeme�t you;; raconter un conte de fées très �tr��e, m;ttule La Jeune Fille sans mains 1 • C'est 1 h1storre d un meunier qui vend sa fille au diable co�tre de grandes richesses. Mais celle-ci couvre ses mams de larmes et le diable ne peut l'approcher. n demande alors au meunier de lui couper les mains ce qu'il fait, mais la fille pleure alors sur ses poignet� tran�hés, et le diable est encore grugé. Elle s'enfuit et ,VIt
_de nombreuses aventures, mais ce n'est qu apres de longs efforts solitaires que ses mains repoussero�t. Ce conte de fées est très révélateur sur le fonctiOnnement du puer chez la femme. La �ouffran�e de 1� fille est due à la médiocrité de l'âme e son pere qw la sacrifie à sa cupidité et méprise
l . Voir les Contes de Grimm. (N.d.T.)
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le féminin. Elle ne peut s'échapper qu'en s' tilant et en sacrifiant ses mains, et devient ainsi sorte de puella, une fille qui se défie de la vie. blessure infligée par son père l'empêche de s'""' ' ''-Qiljtè ner en tant que femme et d'actualiser ce potentieL n est me semble-t-il, très courant de voir une. fe�e s'identifier au puer, l' animus esprit, �
rester en quelque sorte dissociée d� la vie, incapable de se laisse: pén�tr,
er Pa: la VIe, parce que son expérience du pere a ete te�blement d��ruc. triee. Le puer devient alors le rédempteur spmtuel qui va l'élever au-dessus de la tragédie de c� monde: de tromperie, de mensonges et de trahison. � épousant ainsi l'esprit, elle empêche tout amour
humain d'entrer dans sa vie, et c' est seulement avee le temps et beaucoup d'efforts que ses ?lains �
pousseront et qu'elle pourra aborder la VIe cornille' une personne réelle.
Nous allons maintenant étudier plus en détail la manière dont le puer se manifeste dans le cmnoor..;. tement humain. Chez les individus qu'il doJmiite,:.. 1' une de ses facettes évidentes est son insaisissable. Mais son attitude est très muradiOXallll dans la mesure où, tout en souhaitant rester libre insaisissable, il adore aussi se faire remarqu�r. donne chez lui un curieux mélange de et de dérobade. n doit manifester sa nature unique, sans se retrouver captif d'une particulière. ll en résulte une autre rac:tè1:1.. : sn.c 1ue cette tendance du puer à vivre dans le proVIsorre. préfère vivre ?ans I.e fu� que dans le présent, qui est comprehensible SI nous nous souv�n??s le monde du puer est celui de la potent1�te! jours située dans l'avenir. « Maintenant » signifie
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rnort de potentialités futures, car le présent anéantit Je sentiment d'un possible encore flou et lointain. pour le puer, tout ce qui se produit dans le présent n'est pas !a réalité. C'est une simple période d'essai, qui ne dmt donc pas être prise au sérieux. Pourquoi se lancer dans un travail qui n'a rien à voir avec sa véritable vocation ? Cela pourrait signifier qu'il ne peut plus avancer, ce qui pour le puer équivaut à la rnort. Si .sa m�son n:e�t qu'une halte temporaire, pourquOI se fatiguer a 1 arranger et y implanter ses racines alors qu'il va bientôt repartir. Si son pays n'est qu'une contrée de passage, pourquoi s'y installer, alors que le pays lointain où les perspectives sont tellement plus romantiques est à deux pas ? Si la personne qu'il aime n'est pas l'Unique, si elle n'est qu'une expérience passagère, même agréable et si le Grand Amour ne s'est pas encore montré' pourquoi s'engager et souffrir en endurant corn� promis et limitations ? Pour le puer la Vraie Vie n'estjamais là. Elle est toujours un pe� plus loin. La Vraie Vie doit être parfaite, car la vision de l'avenir est P.arfaite, et. elle ne peut correspondre à un travail, une mruson ou un partenaire réels fatalement imparfaits. Ce n'est pas l'ambition au sens habituel qui anime le puer, même si cela y ressemb!e pour � observateur extérieur. C'est parce qu'il rev� �on�muellement de nouvelles possibilités qu'il � 1 � SI opportuniste. fi est animé par le désir msatiable d une peak experience transcendant toutes les autres, mais en cherchant ce genre de choses ��s les situations de la vie terrestre, il court �V1demment au-devant de nombreuses déceptions.
est vrai . qu� le �omportement du puer peut s�mbler fro�d, m��ns,Ible, m�ipulateur et opportuniste, car des qu il s aperçOit que ce qu'il vit n'est Pas la Vraie Vie, il est tout à fait capable de faire
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demi-tour et de disparaître sans montrer le moindre regret ou la moindre tristesse. Je ne pense pourtant pas qu'il s'agisse de calculs opportunistes, au sens saturnien. Les yeux du puer sont toujours fixés sur cette vision insaisissable, qui est en définitive le Grand Amour. Les événements et les personnes de sa vie immédiate n'ont tout simplement pour lui pas de réalité.
Le puer est aussi caractérisé par son amoralité, ce qui correspond bien avec son image archétypique, car la moralité relève d'une part du royaume de Saturne, et d'autre part du monde féminin du sentiment, desquels il se dissocie complètement. On peut donc difficilement s'attendre à ce qu'il partage les valeurs de l'un ou de l'autre. La moralité du puer est extrêmement contestable, du moins sur le plan collectif. Les définitions sociales du bien et du mal ne le concernent pas, car la poursuite de son idéal passe avant tout, et toute exigence morale imposée de 1 'extérieur lui semble un obstacle sur sa route. La moralité implique toujours de choisir une chose et d'en sacrifier une autre, et le puer n' apprécie pas du tout de devoir faire des choix. n veut le beurre et l'argent du beurre, car toute forme de choix ne peut que le limiter. Et donc, dans sa révolte contre la mère et contre le senex, le puer peut délibérément faire fi des valeurs morales qu'il perçoit comme « parentales », et qui lui semblent attenter à la liberté de son propre esprit. n s'agit naturellement d'une liberté discutable, car un comportement déterminé par une révolte compul· sive n'est pas plus libre qu'un comportement déterminé par une obéissance aveugle. Mais s'il r� jette la morale collective, le puer a sa moralité, son propre culte de la vérité telle qu
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�onç�i�. n peu,t trahir un �our tout en étant fidèle
a sa v1s�o? de l Amour. Et il est un esprit expérimental: preferant e5;5�yer les choses, au lieu de s'en mefier et de les eVIter.
Cette amoralité et c,e besoin d : expériences peuvent provoquer de tres fortes reactions chez les gens, pour des raisons évidentes. Le puer adore être un agent provocateur 1 et mettre les pieds dans le pl,
at P?ur t,ouch�r le point . sensible de la rigidité defensive d .autrui. ll rume b1en railler le senex. Son but e�t de dissoudre ses résistances excessives et de favonser _toute forme d'ouverture. Cette manière constructive de provoquer autrui peut cependant comport�r une gr�de part de cruauté, proche de ce�� de 1 �nfant decoupant un insecte pour voir ce qu il va frure sans ses ailes. L'esprit n'est pas relié aux valeurs de sentiment, et le puer ne se préoccupe pas du :�mt, de savoir s'il fait du mal à quelq� un. ,n n� s mteresse qu'à la croissance d'autrui. Des 9u on l accuse de cruauté, il se fâche et s'en va car il �e se s�nt . aucunement responsable du bon� heur � autrw. SI cela vous a fait mal, c'est votre probleme et pas le sien.
L'�mage de la claudication ou de l'infirmité peut aussi se retrouver dans des patterns comportemen�ux. Le puer est estropié et faible sur terre et il n est fort que lorsqu'il est en vol. Cela se manifeste so':lvent comme une forme de défaillance ou d'imPUissance face aux exigences pratiques de la vie. Le ��ag� du puer semble souvent vous dire : « Je ur vrrument beaucoup trop sensible et exceptionne pour affronter les tâches harassantes de ce
1 . En français dans le texte. (N.d.T.)
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monde, pourrais-tu, s'il te plaît, le.faire à ma place pendant que je rn' occupe de ce qw me semble plus important. » Cette faiblesse semble extrêmement attirante aux femmes maternelles et aux hommes paternels, et elle s'accompagne ,sou':ent d'une �croyable confiance en soi ou d un enorme sentiment de supériorité. Le puer s'effondre comme un enfant lorsqu'on lui demande de marcher sur terre. C'est là sa blessure, qu'il dissimule et affiche à la fois de la manière la plus provocante. Cette fragilité a pourtant quelque chose d'authen�i9ue et de justifié car la sensibilité esthétique et spmtuelle du puer
so�t précieuses au meilleur et au pire sens du terme, et la pesanteur du m��de .tez:estre ,risque d'anéantir sa vision et toute 1 msprrat10n creatnce qu'il peut offrir à la vie. .
Cela me fait penser au personnage mythique d'Achille le héros de la guerre de Troie, invulnérable sauf �u talon par lequel sa mère l'avait tenu, tout petit, lorsqu'elle l'avait plongé dans les eaux du Styx pour le rendre immortel. Le �lan terrestre est le talon d'Achille du puer, son uruque souffrance. Cette idée de l' invulnérabilité à l'exception d'une certaine partie du corps, est un thème mythique courant. On le retrouve chez un autre personnage, Siegfried, dont seul le dos 1 est vulnérable. Le pu�r
ressent donc une énorme anxiété face aux problemes de la vie ordinaire. La misère, la banalité et la laideur menacent de le détruire, et son apparent mépris, son arrogance vis-à-vis des choses terrestres cachent ce malaise fondamental.
1 . L'emplacement d'une feuiUc tombée sur l'omoplate de Siegfried
quand il s'est plongé dans le sang du dragon. (N.d.É.)
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Participant : Le comportement du puer me semble très proche de celui de 1 'adolescent.
Liz : Tout à fait. Le puer est l'image archétypique de l'adolescence. Il est normal qu'il nous domine dans, no�re jeunesse. c_o�e toutes les images a:chetypi9ues, le puer decn� a la fois un pattern de vie o�gan1qu�, et une dynamique psychologique. Le premier est lie au corps, et 1 'adaptation du puer au senex nous donne une image du processus du vieiJ?�sement. � s
_en,�x est l'image archétypique de
la v1e�es�e. �rus a 1 mtérieur de ce grand pattern collectif, il existe des natures individuelles et des thèmes astrologiques, parfois en conflit avec les éta� de conscience présumés de chaque période de !a VI�. Certa�s _individus très saturniens, n'ayant Jamrus pu expenmenter la merveilleuse irresponsabilité de l'enfance, avaient déjà l'air vieux dans leur jeunesse .. On rencontre parfois des mercuriens qui sont tOUJOurs des enfants à soixante-dix ans et continuent à voir et expérimenter la vie avec les yeux de l'adolescence. Mais en général nous sommes sous l'emprise du puer à dix-huit ans, et sous celle du sen ex à soixante. C'est ainsi que nous sommes programmés sur le plan physiologique. �el.a n'e:cclut pas d'avoir le sens des responsabilités a dix-hwt ans et de savoir s'amuser à soixante. Mais nombre de gens âgés se cristallisent et perdent leur esprit cr�atif. Ils sta�ent et parlent tout le temps du passe, comme SI le futur n'existait pas. Ils �eVIennent alors très intolérants sur les frasques de �eunes�e dont eux-mêmes s'étaient rendu coupables 11 Y � b1�n �ongtemps. Nous préférerions ne pas nous sentrr Irrevocablement soumis, au moins sur un Plan .intérieur, au cycle organique, mais sur le plan Physique, nous ne pouvons y échapper. En dépit
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des liftings et du jogging, nous vieillissons tous. Et en général les enfants projettent �e. s�nex sur le� parents, tandis que les parents VIeillissants proJettent le puer sur leurs enfants.
Participant : Sont-ils toujours prése�ts A
ensemble chez l'individu ? Quelqu'un ne peut-il etre seulement l'un ou l'autre ?
Liz : La vie serait très simple si c'était le cas. Mais
je n'ai jamais vu une extrémité de la polarité être forte dans la psyché d'un individu sans que l'autre
extrémité ne soit présente avec une force égale. D semble que la vie s'exprime à travers des polarités.
On peut trouver très difficile de tenir compte de cette dualité dans sa pensée, mais j'ai bien peur que
nous ne soyons forcés d'apprendre à percevoir en
opposés si nous voulons,
compr�ndre les êtres
humains, sans parler de 1 astrologie. Ce genre �e difficultés rend une grande partie de la pensee
astrologique stérile et limitée. Nous pourrions
prendre l'exemple d'un transit de Saturne, que
l'interprétation habituelle décrit .comm� une . pé
riode de restrictions, de dur travail, de depression,
de repli sur soi, et peut-être de satisfaction et �e
réussite sur le plan matériel. Mais ce n'est jamaiS
aussi simple, car si Saturne ne représentait que le senex, comme il ressort de ce genre d'interpréta·
tion, nous nous contenterions de le supporter en
nous mettant dans l'état d'esprit correspondant et en attendant des jours meilleurs. Ce qui rend
transits de Saturne si difficiles, c'est que le puer le senex sont tous deux constellés en même
Dès que nous nous soumettons à une extrémité
cette polarité puer/ senex, cela stimule en nous
opposé. D'un côté, le Vieux Rabat-joie impose
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général la �é�essité d'accepter des limites, intérieures ou exteneures, et d'affronter cette réalité cachée derrière les illusions et les fantasmes romantiques. n faut s'armer de patience, continuer à s'appliquer sans progrès ou bénéfice apparent, et apprendre à affronter la solitude et à se prendre en charge. Mais d'un autre côté, cette même pression provoque en même temps une nervosité infernale inaccoutumée. Le puer entre brusquement en scène, et nous avons peur d'étouffer si nous ne pouvons plus bouger ni changer, et perdons notre disponibilité. Lorsque la vie nous défie avec un problème d'engagement, ce qui ne veut pas s'engager se manifeste aussi. C'est pourquoi les transits de Saturne ne correspondent jamais uniquement à une période de labeur et de difficultés, mais aussi à un choc angoissant d'opposés. Si nous faisons preuve de sagesse et d'honnêteté envers nous-mêmes, ils peuvent nous permettre de mieux comprendre nos contradictions et notre complexité.
Cette même simultanéité intervient dans les relations. Un individu n'ayant apparemment aucun problème avec la polarité puer/ senex, tombe amoureux. Immédiatement tous deux sont constellés, �t
, le couple va généralement se partager la
polante en concluant une sorte de marché ou de pacte inconscient, du style « tu serais le docteur et Je serais l'infirmière », sauf que c'est « tu serais le pue: et je serais le senex ». On peut aussi résoudre le dilemme en ayant deux partenaires, un mari et un amant, ou une épouse et une maîtresse. Le mari ?U l'épouse représentent la sécurité et la stabilité et Jouent le rôle du senex. L'individu l'aime et ne veut Pas !ui faire de peine, mais le côté romantique et Pass�onné lui manque. L'amant ou la maîtresse reçOivent la projection de la signification du puer,
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qui apporte une sensation d'exaltation .et de I?<;>ssibilités illimitées, mais aussi beaucoup d'mstabilité. Je ne parle pas ici de l'aspect sentimental de ce genre de relation, mais de sa signification symbolique dans la vie de l'individu. Dès qu'une extrémité de la polarité puer/ senex est fortement activée, intérieu. rement ou extérieurement, l'autre extrémité n'est jamais très loin.
Le dilemme puer/senex n'est pas nécessairement le thème mythique dominant dans la vie de chacun. Beaucoup réussissent à bien intégrer les deux, et la vie leur présente d'autres défis. Mais certaines indications dans un thème de naissance peuvent suggérer que le dilemme puer/senex est l'un des thèmes fondamentaux du voyage individuel à travers la vie. De plus, le couple ne se manifeste pas de manière identique pour tout le monde. Certains individus vont exprimer cette dynamique dans le domaine des relations. Pour d'autres, le problème se situera dans leur travail ou dans leur expression créative.
Participant : J'ai vu l'autre jour un client qui sem blait manifester beaucoup des caractéristiques du puer. Ses deux passions étaient le ski et l' escala�e Il détestait tellement marcher que, lorsqu'on lw â retiré son permis pour conduite en état d'ivresse, a acheté une bicyclette, car il refusait purement simplement d'aller où que ce soit à pied.
Liz : Votre remarque me rappelle que j'ai oublié mentionner l'amour du puer pour les dangereuses. TI semble sans cesse flirter avec mort, en pratiquant toutes sortes de terrifiantes qui feraient dresser les sur tête de tout individu sensé. Cela lui donne
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doute l'impre�sion de vaincre le senex, encore et encor�, en lw prouvant son immortalit' J nseill d lir . e. e vous co e e e un JOur les �ornans de Mary Renault sur �exandr� le Gr�d •. Fzre from Heaven et The Pedrszan Boy . �e de�nt magnifiquement 1
, esprit ar en� et audacieux d Alexandre qui se croi·t gendre par di flirt ' en. un eu, et e avec la mort encore et tOUJours, �e mesurant avec sa propre mortalit , Chaque fOis que le puer réussit à rester en vie il
e. enc<?re gagné. Mais il semble aussi y avoir dan� ce� manv�udages. avec la mort une sorte de désir de mort n:tconscient correspondant peut-être , nostalgie de la mère qu'il a rejetée et abando
ann�
e ee.
Participant : Ce genre de témérité est à l'origine de la mort de nombreux acteurs de cinéma et po stars. Je pensais à James Dean et Eddie Cochran: tiz : Oui, ce .sont de bons exemples de ces étranges ravades qw permettent au puer de J·ouer avec la mort Jani J 1· J. · · '
. s op rn, Imi Hendnx, Brian Jones et d autres chanteurs ont flirté de la même rn . , av�c la mort, en choisissant la drogue au li=��� VOitures de sport Le désir de mort d thè d · u puer est un me courant ans les rêves. Les individus ayant Uf1 problème d'intégration du puer dans leur vie revent souvent qu'un splendide jeune homme ��e. merveilleu�e jeune femme, est sacrifié o� �� r�
cide volontairement. Ce sont des rêves doulou-ux, car le personnage du puer est en général très
l97M7� Renault, Fire from Heaven (New York . Rando H , et Londres · Pen · B k · rn ouse, York : Pantheon . l 972�m Lo
oo ds
, 19.72) et T!ze Persian Boy (New
Premier a ét · '
· ' et . n res · Pengum Books, 197 4 ). Le Par les .,.,_,.t.e tradJullw! en françats sous le titre Le Feu du Ciel et publie' = 1ons 1ard. ·
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beau et possède une forte aur:a spiri�uelle. Ils
peuvent suggérer que le puer dOit mounr pour se
transformer en quelque chose de plus complet, et
mieux se relier à la vie. lls peuvent être annoncia. teurs d'une dépression, où le senex fait son appari. tion et où l'on pense beaucoup au temps, à la mort et à ce que l'on a réellement accompli dans sa vie.
Partic ipant : À quoi ressemble le puer sous sa
forme puella ?
Liz : Les contes de fées nous offrent quelques images très explicites de �a puell�, <:?:rune
,La Jeune
Fille sans mains dont Je vous ru deJa parle. La belle princesse enfermée au sommet de la tour, q� demande à ses prétendants de passer par de tembles épreuves pour prouver leur v�eur, c::s� une autre image de la puella. Vous pour�ez au�s1 lire Le
Roi Barbabec 1 où la princesse est Sl orgueilleuse et arrogante qu'aucun homme n'est assez bon pour elle. Il lui faudra éprouver de grandes souffrances avant de pouvoir accepter l'amour humain. Dans les contes de fées où la princesse elle-même n'est pas arrogante, elle est empriso�ée par son chant père-sorcier. Cette dynam1que est active dans la psychologie des femmes : leur mus/père a peur de les voir partir pour entrer la vie, et leur dit que tous les hommes sont brutes et qu'il n'y en a pas
.un s.eul �e ?on:
princesse est liée !?ar, un m�age �agmrure a père-amant bien-rume et spmtualise dont elle voit pas la face sombre qui l'emprisonne dans virginité. Nous avons aussi le personnage de
1 . Voir les Co111es de Grimm. (N.d.T.)
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nehilde dans le Ring de Wagner. Brunehilde est J'anima spirituelle de son père Wotan, dont elle suit }es yeu?' fermés. la volonté, jusqu'à ce qu'elle se rnette. a ressc::ntrr amour et compassion pour la situation tragique de Siegmund et Sieglinde. Elle brave alors son père, et sacrifie ainsi sa virginité étemell�. Wo�an la punit en la plongeant dans un sommeil magique, entourée d'un mur de feu et il déclare que seul pourra demander sa main cel� qui os�ra trayer�er ce brasi:r. C'est en fait la passion qw va reveiller Brunehilde, car cette expérience ran:ène la . puella sur terre et dans son corps. n arnve aussi que ce corps, appartenant au royaume de la Grande Mère, fasse redescendre la puella sur terre avec une grossesse « accidentelle ». Mais la dynamique à l'œuvre chez la puella est fondament�ement la m�me que .chez sa contrepartie mascuJme. Elle est 1 epouse-fille du père céleste et essaie de s'envoler loin du royaume maternel de� instincts et du domaine terrestre et concret du senex. Elle reste �a�s un état de virginité éternelle, quoiqu'au sens _htt�ral du te.r:ne. cela s'avère généralement tout a frut le contrarre. La pue/la arbore souvent un côté, � peu équivoque et 1 'air d'avoir une grande expenence sc::xuelle, tant hétérosexuelle qu'homosexu.elle, ,mrus elle est curieusement dénuée de �assion re:ll� et a fréquemment besoin de protection •
. en dep1t de son insensibilité apparente. Elle ��S�I� �e séduire le père, mais sa sexualité est en /ali�e informe, car elle n 'est pas encore entrée en
elat10n avec son propre corps. On trouve dans les ;�es de fées nombre de personnages évoquant les erentes facettes de la pue/la, comme Raiponce 1
----1· Voir les Co/lfes de Grimm. (,\'.d. T.)
ou La Belle au Bois Dormant, qtù vit dans un sommeil enchanté jusqu'à ce que cette te�rible passion sexuelle ne la réveille. Intouc�able et mac. cessible, la puella semble souvent VI':fe . dans un monde magique. Descendre sur terre signifie aban. donner l'union spirituelle avec le père. C'est un
immense sacrifice, qtù ltù demande de devenir mortelle.
Participant : Pensez-vous que la dépression, postnatale pourrait être en rapport avec ce probleme ?
Liz : C'est bien possible. La naissance d'un enfant constelle toujours le sentiment de s": propre !?ort�· lité car il n'est désormais plus possible de s Identi· fie; à l'éternelle jeune fille. On est maintenant une mère, bien localisée dans la continuité du temps. La confrontation à cette situation entraîne souvent une dépression. Parfois la no�vell� m�re ne peu.t renoncer à son mariage avec 1 espnt-per�, �t projett� sur son bébé le fantasme de l'enfant d1vm. Elle rejette alors le vrai père et essaie de revendiquer .une conception divine de l'enf�t sur leq.u�l elle projette ses propres fantasmes d Immortalite et de gr�· deur. La puella peut de ce fait être une ��re �res destructrice, si sa grossesse et sa mat.e�te n ont pas réussi à lui faire contacter �� pnncipe de Grande Mère dont son corps est 1 mstrwnent.
Le problème de l'enchevê�re�ent de l'�sprit la réalité terrestre a donne naissance a de breux thèmes mythologiques saisissants. trouvons dans l'Ancien Testament l'image des ges de Dieu s'accouplant avec les filles des Quelque chose de céleste et d'immaculé se séduire et entraîner vers le monde obscur de
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ma�ière. On sent une implication de péché et de so�ure autour de ces images du puer envoûté et attire ver� la terre. Cette dimension mythique se retrouve eg�ement sur le plan psychologique et corr�s�nd a un profond sentiment de culpabilité et d�, pe�he autoll! du corps. Malgré son apparence d e�ousme tornde, le puer peut paradoxalement avOir honte de son corps et le trouver secrètement sale. Son horreur d'être pris au piège de la matière �·est pas s�ulem�n,t due à la hantise de perdre sa hberte, :filaiS aussi a la crainte de la souillure de la contammation et de 1 'altération de sa pureté spiritu�lle. Les parages obscurs de la Grande Mère attire�t et rebutent à la fois le puer, parce qu'ils s?nt mce�tueu�, sales et défendus, et parce que c est un heu d extase charnelle qui conduit à la mort.
��rticipant : J'� quelque difficulté à comprendre l 1mage de la pnncesse enfermée dans la tour. Le P_Uer que vou_s n_o;ts avez décrit est plein d'impulSions et de vitalite, alors que la princesse est un �rso�age statique. Elle ne va nulle part et ne fait nen. Ou se situe leur rapport ? �iz :. � pu�r .est une image de mouvement et de VItalite, mais il représente la dimension spirituelle de la femme. Cependant la femme elle-même sur le �an de �a féminité, .est gelée et figée lorsque 1� puer . domme. Je crois comprendre pourquoi cette Image vous rend perplexe. Peut-être pourrions-nous · ·
i VOI.r ces ��cesses comme une expression ntrove�Ie d;t d:srr de rédemption. II arrive que le ��er SOit lw-meme caJme, tranquille et réservé, c mme on peut le voir dans certains mythes et ontes de fées. Narcisse est un exemple de ce puer
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statique, gelé dans la contemplation de son proprereflet. Et certaines puellae dans les myth�s, co�rne Atalante la chasseresse, refusent de se }rosser pené. trer par la vie tout en restant pleines de. mouvement et de vitalité. Mais il me semble que SI nous avons tant de princesses statiques, c'est parce que l'énergie du puer s'exerce sur le plan spirit�el et soustrait la femme à la vie, gelant ses sentiments et ses
instincts. Qu'il s'exprime de manière introvertie ou extravertie, le puer représente to�jour� not�e �Pi: ration vers le monde pur et abstrrut de l espnt, aiilSl que la peur et le rejet de to�t� forme d'U:carnatio�. Le thème de la princesse decnt avec des Images tres précises le problème intérieur d'une fei?ffie .do�t la personnalité peut être apparemment tres arurnee et vivante. Elle va traverser la vie en affichant �e grande liberté et en pren�t du �on t�mps, maiS, sur un certain plan, elle n a pas depasse la puberté et vit encore gelée et endormie dans sa ,tour. Il est
difficile de voir le lien entre le puer exalte et romantique et la princesse gelé�,,enles as�ociant au �êm� dilemme ; mais la tonalite du sentiment est Identique chez les deux, et ces fac
,et�e� appare�ent
différentes proviennent en realite de la meme dominante archétypique. ,
Pour la princesse dans la tour, aucun mortel n est
assez bon. Nous retrouvons à nouveau la �endance naturelle du puer à la vie provisoire. « Un Jour mon prince viendra », pense la puella, et ell� semb!� , chercher l'homme de sa vie avec un mcurab�G� romantisme perfectionniste. Mais il. n'y a pas et il n'y aura jamais d'homme de sa vie, car elle estl
secrètement mariée à Dieu. Son père amant app=1
tient au royaume de l'esprit, et aue� morte.l té*. peut rivaliser avec lui. Souvent ,ce dile�e lil
rieur se projette sous la forme d un anzmusJnw�
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qui, lorsqu 'il domine une femme, va la faire constal'!l�ent t�mber amoureuse d'hommes de �ype spm.t;tel ou maccessible .. Ces �omm es peuvent etre martes, homosexuels, vivre a des milliers de kilomètres ou être engagés dans une démarche spirituelle et rejeter son corps. La femme ayant ce genr,e �� patte�n qui .gaspille, ain�i ses passions est �n rea}Ite sous 1 empnse secrete d un animus/puer 1 empechant de v1vre. Elle va être intimement persuadée qu'elle-même cherche réellement à s'enga�er profondément, mais que ce sont les hommes qUI ne le veulent jamais. En projetant ainsi le puer sur les hommes, cette femme n'aura peut-être ��e-��me pas l'air d'être de type puella. Mais à 1 mteneur elle est comme enfermée dans une tour par sa, propre aspiration à la perfection et aucun de ses pretendants ne peut être assez bien parce qu'elle ne veut pas qu'ils le soient. La peur et la répugnance éprouvées par le puer pour le royaume du corps se traduit souvent chez la femme par u� dé�oût de son propre corps. L'anim.us/p�œr lUI presente sans cesse l'image d'une p_erfectiOn non charn�lle, en regard de laquelle les re�es, les odeurs vagmales et les pilosités semblent \'frument complètement monstrueuses. L'influence du puer peut aussi se retrouver dans des problèmes comme !'.anorexie ou la boulimie. Cet animus/puer et ses extgences de perfection peuvent se projeter sur un homme auq.uel l� femme reproche de rejeter son c?rps. Il y a bien sur des hommes qui ont des problem�s avec le corps des femmes, et d'autre part il est vrai, comme le dit le mouvement féministe que les femf!les subissent une énorme pression po� se montrer a la hauteur de certains critères irréalis�es de, beauté et de séduction. Mais néanmoins orsqu une femme a un pattern relationnel lui
401
donnant l'impression que son corps est �ejeté, il me semble que quelqu'un en elle, son ammus/puer, traite son corps avec le même mépris et la même peur qu'elle expérimente dans le
_mond� ex�éri�ur
avec les hommes. C'est un probleme tres difficile, car nous créons nos propres réalités extérieures avec nos complexes intérieurs. Le vieux père-sorcier tenant la princesse prisonnière le fait souvent en dénigrant ses instincts, et il s'agit en fait du problème que r�nc�ntre souvent le père. réel av�c les sentiments erotiques de sa fille qw grandit, Comparé au royaume spirit�el, le c<; n-ps n'est alors que de la chair, sale, mauvruse et tnv1ale.
Participant : Pourriez-vous nous parler davantage de la relation du puer avec la mère ?
Liz : Le puer forme une polarité avec la mè�e exactement comme il le fatt avec le senex. Mrus dans la relation mvthique fils-amant, il semble s'agir du problème de l'esprit contre l'insti�ct, ou de celui de l'esprit contre la nature. La mere est possessive avec le puer, et �lie essaie de se �'attacher et de l'empêcher de grandir, car ell� le vmt c�mx:ne sa propre extension, celle de la P.
wssanc� c�e�tlve de la nature et du féminin. En frut elle lUJ deme le
droit d'avoir l 'impudence de prétendre à une exi� tence séparée. Autrement dit, la mère va se ten� entre le puer et le senex, car leur ré.conciliati�n lw ferait perdre son fils. Cette dynamique est . dans de nombreuses familles où la mère, qui veut généralement beaucoup à son mari, c.herche s'approprier son fils en lui barrant le chem1
_n de
père jusqu'à ce qu'il commence à le �rmre terrible qu'elle le dit. Il y a une attractiOn "'�'"'rTT' .. entre le puer et la mère. Le puer représente Lvo.n-
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}es potentialités créatives d'une nouvelle vie, et il féconde la mère qui va vivre son esprit masculin par son intermédiaire. ll est son rédempteur. Elle, en retour, représente pour lui les racines de l'incarnation et le plaisir du corps. Elle lui propose de 1 'aider à manifester son potentiel, à condition qu'il le lui offre sur son autel. Mais il a en fait réellement besoin d'un père, car ce don maternel est toujours assorti de conditions. Elle est terriblement puissante, car elle lui a donné naissance et peut lui reprendre son corps grâce à la mort. Il essaie perpétuellement de se libérer de son attraction, et ne pourra y parvenir qu'en incorporant un peu de la force et de l'indépendance du senex. Sur le plan humain, il semble difficile au puer d'affronter une survie solitaire sans la mère. Tout en la combattant, il revient toujours vers elle, quémandant en secret cela même qui lui fait peur. Derrière chaque mère dominatrice se tient un fils dépendant. La mère séduit le puer par les sens et par le besoin qu'il a d'elle. Mais c'est une relation terriblement ambivalente, qui peut devenir très négative et destructrice sur le plan personnel. En définitive le puer a besoin de ce que représente son père. Sans un sentiment de puissance virile, il ne peut créer de véritable rel�tion avec le royaume féminin, qui lui apparaîtra toujours sous les traits de la mère omnipotente et menaçante.
La Grande Mère est aussi la grande consolatrice, celle qui va soigner les mains et les pieds blessés et endormir la douleur de l'existence terrestre solitru:e. C'est aussi ce qui la rend si séduisante. En allegeant sa souffrance, elle lui permet de poursuivre son chemin, mais en même temps elle l'empêche de grandir en ne le laissant jamais porter sa douleur tout seul. Chacun va explorer à sa manière
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les diverses facettes de cette histoire triangulaire. Certains doivent s'attaquer au problème de la dépendance à la mère avant toute possibilité de réconciliation avec le père. Pour d'autres, le pro.. blème de la relation au père doit être affronté avant de pouvoir renouer avec la mère.
Nous allons voir cette différence d'accent se refléter dans les histoires mythologiques. Certains héros, comme Persée et même Perceval, doivent combattre la séduction et la terreur que leur inspire leur mère avant de pouvoir se réconcilier avec leur père. Persée doir tuer la Gorgone Méduse pour délivrer sa princesse du méchant roi d'Éthiopie qu'il détrônera ensuite pour prendre sa place. Perceval doit résister aux ruses de séduction de Kundry avant de pouvoir approcher le Saint Graal, ou, dans l'opéra de Wagner, la Lance. Mais d'autres héros, comme Thésée, doivent affronter le problème père, sous la forme d'un roi malveillant ou d'un monstre masculin comme le Minotaure, avant de pouvoir résoudre la question du féminin. Le puer cherche à s'unir avec le père, et, pour ce faire, il doit accepter le côté terrestre du principe père, autrement dit son propre corps masculin. La mère cherche à s'interposer, car elle veut garder ce corps en sa possession. Il doit la quitter non seulement pour sa propre rédemption, mais aussi pour la sienne. Mais il devra finalement faire la paix avec elle, en tant qu'homme, sous peine de perdre l'amour, la chaleur et la compassion humaines.
C'est au puer qu'il incombe de quitter la mère. Beaucoup d'hommes bien sûr n'y arrivent pas et prolongent le mariage puer-mère, dans l'espoir que quelqu'un ou quelque chose viendra les en cher. La mère elle-même ne facilite pas cette ration qui la fait souffrir. Mais en même temps
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peut le r�pous.ser p� des moyens détownés, car sa propre evolution depend aussi de son départ. Ce pa_tt�rn ,se retrouv� dans nombre de mariages bnses. L homme qwtte sa femme qui d'après Iui l' étout:fe et elle en éprouve beaucoup de chagrin et de c�lere et le rend responsable de tout. Mais c'est e� fait �Ile qui le chassait, car cette séparation était necessaire pour tous deux, et le puer l'a mise en acte.
On entend souvent le puer faire grief à la mère de tous s�s malhel!fs. �ais tous deux sont en réalité complices, et �eme.sl son passe-temps favori est de
la rem?arrer, il contmue malgré tout à lui rester très at_ta7.he et 1 'empêche ainsi de se transformer en hetaire, en compagne érotique et en âme sœur. J'ai conn� de� homme� pris dans cette dynamique qui se plaignaient contmuellement de la possessivité de �eur f�mry,te et �e supportaient plus leurs scènes de Jalousie ru les
. diverses contraintes du mariage. On
�e demande bien en quel honneur ils auraient droit � une acceptation inconditionnelle de toutes leurs t�cartad�s. Et en y regardant de plus près, on s aperç�:n� �ue leur propre rejet explique autant la possessiVIte d� leur femme que sa nature présumée. Le puer reVIent toujours à la mère encore et e�core, exigeant qu'elle accepte tout ' de lui sans farre preuve de sentiments personnels · il a sans cesse besoin de son amour et de son so�tien mais la cantonne dans son rôle de mère. Naturelle�ent c� genre de dynamique ne peut qu'empirer et 5 acc<;>mpagne de récriminations mutuelles. Le Probleme concerne généralement les deux personnes, exacte�.
ent comme le dilemme puer/ senex. Le �uer e�t v�nt�blement le rédempteur de la mère ar, grace a lu1, elle peut devenir autre chose qu'un
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instinct aveugle et développer une âme féminine individuelle. Ce potentiel créatif existe bien entre eux, mais ils vont évidemment tous deux résister à ce genre de transformation.
La Grande Mère est une image de la vie instinctuelle, collective et compulsive, et elle n'apprécie pas vraiment l'évolution exigée par l'esprit. Les instincts sont très conservateurs. lis n'ont pas changé du tout en plusieurs millions d'années. Le puer est donc l'avatar du changement et de la transformation, et il représente une menace pour la mère. Ce problème se rencontre fréquemment dans le domaine du travail créatif, où tout repli personnel dans le monde de l'imagination s'accompagne souvent d'un sentiment de culpabilité, car canaliser la libido et la transformer en symboles individuels implique de laisser la mère derrière soi. C'est comme voler le feu sacré des etieux. Ce problème du puer et de la mère a donc une signification extrêmement profonde, dépassant largement les histoires de possessivité et de peur des instincts. En effet, cette histoire de rédemption, où le rédempteur est le puer et où c'est elle qui est sauvée, est en rapport avec l'esprit qui fait évoluer l'homme et lentement, au cours des millénaires, élève la vie au-dessus de l'inconscience aveugle des instincts. La plupart du temps, le puer ne peut sauver la mère qu'en l'ab�donnant. Certaines femmes semblent ne pouvoll" commencer à grandir qu'après avoir été trahies. Ce point de vue peut sembler sévère et cynique, c'est une situation que j'ai vu se répéter tant de qu'elle me paraît figurer un pattern La femme s'identifiant complètement à la Mère et dépourvue d'esprit féminin individuel ble ne pouvoir être réveillée que par la
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C'est lorsqu'elle se sépare de la Grande Mère (dont l'inertie représente l'obscurité immuable de la nature elle-même), qu'une dimension différente et plus.
individu;�e du féminin peut émerger. Cette trahison est eVIdemment la pire chose que puisse faire le puer par rapport à ses propres sentiments car il a besoin de son amour et de son soutien et redoute sa haine et sa vengeance. Mais c'est s�uvent ainsi qu'il fait son entrée dans le monde du senex, dont le réalisme lui dicte sa conduite.
L'ASTROLOGIE DU PUER
. Je voudrais. maintenant examiner les configurations astrologiques pouvant donner asile au puer dans 1: t?ème de naissance. Beaucoup d'entre elles, �ez .eVId�ntes, v�us �ont sans doute déjà venues à l espnt. L un des mdices les plus manifestes de la �orninance du puer dans la vie de 1 'individu est l absence ou la faiblesse de 1 'élément terre dans le thème de naissance. Le manque de terre semble correspondre à une certaine forme d'adaptation b��ale à la vie. �i la vie intuitive, imaginative et spmtu.elle est alors souvent très riche, la fonction sensation, celle de la relation à la réalité matérielle est la plupart du temps faible et indifférenciée� Comme il I?'e�ste personne qui soit tout à la fois, je n�A vous decns pas une pathologie, mais un type � etre humain. Le puer est particulièrement à l'aise an� un thème n'ayant pas beaucoup de terre en fa;ticulier si 1 'air ou le feu sont fortement ac�enues. Il semble plus facile pour ce personnage
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archétypique de s'exprimer à trave�s ce !?enre
tempérament, où il se m�f�stera a la fms p� dimension intensément cr�ative et par celle qw eâf1:
plus problématique. Le dilemme du puer, et se1t
difficultés avec le monde tef!estre d� senex, seJ
révéleront très souvent un theme maJeur tout au
long de la vie de celui qui manque �e �er;e.
Ce manque de terre v:a .se vivre tres diff�remm�
selon le sexe de l'indiv1du. Dans le theme d un
homme l'anima/mère peut pren�e la forme.
d'une Mère Terre très attirante, tandis que le senex devient l'obstacle rencontré dans le,
m�nde exté
rieur. Dans le thème d'une femme, 1 amm�s/�ère
qui va subvenir à ses besoins et prenc?"e som d �Ue
devient le personnage sé�uisant, tandis que la Mere
Terre aux instincts exigeants.� tr�fo�me
, en
ennemie. Mais il ne s'agit que d enonces. tre� gené-
et nous devons soigneusement etudier un
�h�e individuel pour voir où et comment le puer
et son histoire vont s'exprimer.
Participant : Une carence en terre peut-elle être
contrebalancée si les maisons de terre sont occu-
pées ?
Liz : On me pose à chaque fois cette question. D a selon moi une énorme différence en�re des
tes dans un signe de terre et des pl�et�s dans
maison de terre. Le signe semble decnre la
tance dont nous sommes faits, alors que la u .... �--·-...
concerne notre destinée, en indiquant dans.
sphères de vie nous allons rencontrer, expnmer
développer ce que nous sommes. Un fort accent.
les maisons de terre n'ajoutera pas de terre a
nature de l'individu, mais suggérer� une
qui lui demande d'affronter certams aspects
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.monde terrestre, que cette tâche convienne ou non à son tempérament. Naturellement, celui qui a un tempérament particulièrement intuitif tout en ayant des planètes en maison II, VI ou X, va devoir, pour arriver à s'exprimer créativement dans ces sphères de vie, travailler davantage qu'un autre qui a beaucoup de planètes en terre et le même genre de positions en maison. Mais d'un autre côté cela s'avérera peut-être pour lui beaucoup plus enrichissant, même si c'est plus difficile.
Lorsque les signes de terre sont faiblement représentés, les aspects importants de Saturne semblent cependant constituer une autre forme de terre. Mais c'est alors le senex seul qui domine, et les autres aspects de la terre - les joies de la sensualité et de la beauté chez le Taureau, la dextérité ingénieuse et la vivacité intellectuelle de la Vierge - sont absents. ll y a une différence, par exemple, entre une conjonction Soleil-Saturne en Lion et un Soleil en Capricorne. La personne Soleil-Saturne va montrer presque trop de sens pratique ou se montrer horriblement réaliste, mais elle va sans doute ressentir une forte tension interne, car le Soleil de feu est obligé de s'adapter au senex. Le Soleil en Capricorne est généralement plus détendu sur ce genre de choses. Lorsque le puer s'exprime dans un thème n'ayant pas de terre, mais qui demande sans cesse d'affronter des défis matériels dans les maisons de terre, il lui faudra tôt ou tard, et en général assez tard, commencer à accepter cette dimension de la vie, même à contrecœur. Souvenez-vous, le puer peut finir par atterrir dans la réalité, mais il doit apprendre à vivre avec ses Pieds blessés.
Dans un thème manquant de terre, l'ombre du senex est toujours présente, même s'il est souvent
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expérimenté en projection, du moins dans la première partie de la vie. Ceux à qui la terre fait défaut ont en général un côté très réaliste et matérialiste, quoiqu'eux-mêmes ne se voient pas du tout ainsi. C'est le dilemme du tempérament extrêmement intuitif qui prétend ne pas attacher d'importance aux choses matérielles, et redoute la banalité et l'ennui d'une vie quotidienne ordinaire, tout en étant secrètement très dépendant du monde matériel pour sa sécurité. ll a souvent besoin d'un partenaire terre qui leste la relation et le rassure, même s'il se plaint de son côté pesant et étouffant. Cette ombre du senex se manifeste également sous une forme étrange de moralité saturnienne émergeant de l'inconscient. C'est une voix très archaïque et biblique, sortant tout droit de la bouche de Yahvé et se trouvant souvent en désaccord avec la vision consciemment illuminée et libérée du puer. Sur le plan conscient, celui qui n'a pas beaucoup de terre va souvent se montrer très libre, sur le plan des idées et sur celui des mœurs, ou du moins prétendre l'être. �ais très souvent
. ses ;êv�� �egor
geront d'images denotant une temble inhibitiOn et un fort sentiment de péché. L'ombre du senex pèse plus particulièrement sur les questions d'arge�� et de sexualité, ainsi que sur les problèmes de positiOn sociale et de jugement de la société, à la grande horreur du puer qui semble si bien s'amuser dans un thème sans terre.
Tout comme une forte accentuation de l'élément terre suggère une bonne relation avec le côté positif du senex, une faiblesse en terre implique une relation difficile avec lui. Une prépondérance de l'élément feu suggère la même chose, et accentue certains aspects du puer. Lorsqu'on trouve un double accent terre et feu dans un thème, le pro-
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blème puer/ senex apparaît souvent très clairement. Les signes de feu sont tous trois en affinité avec le puer, surtout le Sagittaire, du fait de sa mutabilité. La spontanéité, l'exhibitionnisme, l 'amour du provisoire et la forte spiritualité du Sagittaire sont très proches de notre description du puer. Vous connaissez sûrement tous la description classique du tempérament Sagittaire, et pouvez voir comme ce signe correspond bien à ce personnage archétypique. Bien comprendre le puer peut nous aider à mieux analyser les motivations profondes du Sagittaire, sans parler de son comportement particulier. J'espère bien que vous n'allez pas croire que, selon moi, tout Sagittaire est un puer. Mais lorsqu'il y a un accent puissant sur ce signe, le mythe du puer prend souvent beaucoup d'importance dans la vie de l'individu, qu'il le vive intérieurement ou à travers les autres. De même, je n'ai jamais voulu dire que chaque signe de feu est un puer. Le feu a de nombreuses caractéristiques n'ayant rien à voir avec le puer, et lorsque je suggère que celui-ci se sent chez lui dans un thème à prépondérance feu je sais bien que d'autres facteurs sont aussi présen� dans le thème. L'intrépidité et l'agressivité du Bélier, par exemple, sont bien loin du personnage du puer, qui n'a rien d'un combattant ni d'un « macho ». Les qualités de loyauté et d'honneur du Lion ne sont pas non plus en réelle affinité avec le puer, quoique le côté plus puéril et joueur du Lion, et son fort sens spirituel s'accordent bien avec le personnage de l'éternel adolescent. Mais de tous les éléments, le feu est sans doute pour lui la demeure la plus agréable.
Jupiter, qui est le plus représentatif du trigone de feu, le personnifie probablement le mieux. Dans la mythologie, Jupiter-Zeus est un personnage carac-
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téristique de puer. Mais il est aussi le Père Céleste et montre d'autres qualités. Le Sagittaire peut également présenter un visag� �atemel de sage� très différent de notre espnt Joyeux. La racme indo-européenne du nom grec Zeus signifie « celui qui apporte l'illuminati�m >�. C'�st le rôle du puer. C'est aussi ce que le Sagtttrure aune par-dessus tout, apporter l'ent�ousi�me et la l�ère au�,
a_ut�es.
Voilà pourqu01 ce signe est touJours associe a 1 enseignement, bien qu'il ne s'agisse pas de 1� communication d'informations pratiques. Jupiter et le Sagittaire sont sujets à des intui�ions et d:s rév�lations soudaines venant tout droit de la dimensiOn « transcendante » de l'inconscient. De même le puer ne peut jamais prouver ses déclarat�ons, � « sait » seulement que quelque chose est vrai, car il a éprouvé une sorte d' ill�mination. Le cie� l'a inspiré et il n'aurait certamement pas appns la même ' chose par une recherche statistique consciencieuse.
Participant : Cela me semble plus proche d'Uranus.
Liz : Oui, il existe de nombreuses affinités entre
Uranus et le puer. Mais l'inspiration d'Ur.anus est
complètement différente de celle de Jupiter. Les
révélations d'Uranus s'apparentent à l'éclair de
compréhension d'un vaste plan cosmique, � � perception de son mécanisme et de son fonction•
nement. n y a une dimension de froide l.ogique d'autorité chez Uranus, alors que Jupiter �,.,..,/!Jill. tionne par pure intuition, avec un sens inné royaume symbolique. Cette froide logique n' tient pas vraiment à la nature intuitive, et inspirée du puer. ll est certain qu'Uranus est 1 des facteurs astrologiques constituant un bon
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mielle pour le puer. Mais cette qualité d'illumination. et de .�rspicacité intuitive correspond plus à Jupite� q� a Uranus. C'est toute la différence entre le �agittaire et 1� Verseau : tous deux sont visionn
,arres et tournes v�rs I'c:
venir, mais le premier s attac.he davantage a la quete du sens de la vie et au pouvorr des symboles, alors que le second se montre plus réceptif aux mécanismes ordonnés du plan q:U .so��tend !e ?londe manifesté. Contrairernel1;t a � ?PII?J�n generale, Uranus pour moi n'est pas II?twtif, s1 l o!l considère l'intuition comme une fonctl?n perc�ptive passant par l'inconscient. , _
Jupiter es.t egalement en affinité avec le puer par 1 eternelle J.eunesse et l'irrépressible liberté de
�œurs d� df�u. Le !llariage de Zeus et d'Héra, dont Je vous ru deJ.� I?arle, �mble symboliser le dilemme du puer mane a la Mere Terre qui, en dépit de son sexe, ressemble beaucoup au senex par son insist�nce. s1:1r la loi et la forme. Dans le mythe, Zeus a reussi a renverser son père, Cronos, mais il se retrouve avec Héra sur le dos.
�articipant : n semble que le puer ait tendance à epouser une femme finalement plus proche d'une figure père que d'une figure mère.
Liz : Effectivement. La ligne est très floue entre le se�ex et la Mère Terre, car tous deux gouvernent le r�me roya:u:me. �ais le Père Terre représente la OI, �e�e qw mtc::IYient dans la société et dans la vie matenelle, tandis que la Mère Terre symbolise la �ture �t .la force des instincts. Mais vous avez son,) ru connu beaucoup d'hommes fortement fuarques �ar le p�er qui convolaient avec des ni�es tres. satumie�es. Ces partenaires saturn ues expnment moms la sensualité attirante de
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la Grande Mère que les structures et responsabili� du senex, et c'est le principe père que leurs maris projettent sur elles.
Lorsque Jupiter est accentué dans un thème, que ce soit par son signe, le Sagittaire, ou par de forts aspects comme des conjonctions ou oppositions Soleil-Jupiter, nous avons toutes les rrusons de penser qu'un des aspects du puer ri�que �'être dominant dans la vie de la personne. S1 le theme a beaucoup de terre alors que le Soleil et Jupiter sont fortement aspectés, l'esprit du puer sera souvent inconscient ou en contradiction avec la nature structurée et réaliste de la terre. J'ai souvent vu ce genre de juxtaposition dans des thèf!-1es f�minins, où l'on trouvait de forts contacts Soleil-Jupiter sans que l'élément feu soit prép�:mdérant dans_ le thè�e. Le puer s'exprime alors a travers le pere, qw a conservé une mentalité adolescente, et à travers des partenaires masculins. L'attrait du voyage est. une autre dimension du puer, le vagabond sans racmes, et se retrouve dans l'instinct voyageur associé à Jupiter. . . .
Tout le problè�e _des co��atio�s un�li��ant Jupiter et le Sagtttarre _es� d amver a mat�;taliser l'immense puissance creative du puer sans 1 ecraser sous trop de responsabilités. On entend souvent l'une ou l'autre des deux expressions de mécontentement correspondant à ce genre d'accent dans le thème : soit l'individu a trop de talents, trop .de possibilités, et ne sait.cornment les ac�aliser, sort i est frustré, il s'ennwe et se montre mcapable � libérer son imagination créative. Dans ce de� cas il s'associe généralement avec un partenail$ instable, de mœurs très hbres, en qui il ne peut aucune confiance. C'est une véritable gageure
_«.,...,.R d'arriver à actualiser l'esprit du feu sans l'
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J'ai fait les thèmes d'individus jupitériens d'un certain âge, torturés par le sentiment de n'avoir rien concrétisé de leurs talents et de leurs idées. C'est une expérience très douloureuse, et la difficulté semble être d'ancrer l'imagination sans la crucifier. Mai� �ela est plus facile à dire qu'à faire, car le puer resiste naturellement à tout effort de changement. TI est aussi rigide à sa manière que le senex. n peut être aussi agaçant pour le puer d'essayer d'affronter sur un plan plus psychologique les difficultés liées à une suraccentuation du feu, que de s'entendre dire : « Tu ferais mieux de trouver un vrai travail », car il déteste les confrontations personnelles et préfère refuser de voir le p;�blème. Ancrer �a moindre parcelle d'esprit jupitenen est pour lw une source de souffrance car cela veut dire abandonner ses espoirs de jeune�se et s'engager dans un choix.
Chaque fois que je fais le thème d'un individu tourmenté par ce problème d'actualisation de son potentiel créatif, je regarde toujours les transits et l_es progressions du m?ment, pour savoir à quelle etape en est la psyche dans son développement. Dans les thèmes très feu ou manquant de terre les transits de Saturne correspondent souvent 'aux périodes les plus critiques de la vie, où l'individu se voit forcé d'aborder le problème du senex et où il a une réelle opportunité d'établir une relation plus créative entre l'esprit et les sens.
Paradoxalement, la même situation peut se ret�ouver dans un thème dominé par Saturne ou n�a�ant pas de feu. Le puer correspond alors au cote ombre inconscient, qui quelquefois se réveille e��sollicite l'ego, si bien que l'individu terre a l'air d �tre feu. Le saturnien, dans lequel on s'attend à Vorr un senex, vit alors une adolescence prolongée.
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, . vous surprendre si vous avez Cela n a nen P<;>Ur ai dit récédemment sur la compris ce quf Je �ou�s se refiètent l'une l'autre et manière dont � C: �est à mon avis, parfois utile se permutent. rus , . et de « faux ,. puer t es de « vrru ,.
' deA pens�r
7n e
ff1!1 affront au royaume archétypimeme si c est arre
que.
de voir brièvement une série Nous venons donc . t se rattacher au d'indicateurs astrolfgi(�s Y���� et Saturne. Je puer, la terr� et et
ee' tu' dier dans cette même d "";S mruntenan
· vou rU..l
. d l'""; .. et de l'eau qUl est assez t. e la questiOn e au , op ��u Lo . 1, élément eau manque ou est differente. rili� le puer peut également y faible dans un. . erne,
il montre alors une autre avoir élu .d<?micile,d
et dilemme terre-feu ou Jupifacette, differente �té air-eau est à mon avis ter-Saturne. La p�l
la constellation puerdavantage en rf,l�t,IOn �v�ndamental de la Grande mère. L'eau est {�el Coran toute vie vient de Mère - comme e
d �erre p�se le problème de 1, eau. Le manque e . , tif dans la forme et 1 , actualisation du potentiel crea h . e Le man-de l'incarnation dans tl? cors p n���t· de l'attaque d'eau pose le probl��1a �:�ndanc� émotionchement et d� la �e�ache le puer au monde par nelle. U: s��trmen a
esoins émotionnels, de la l'intermediarre �e se��ent et de l'attention ac· dépe?d�ce qu . s � hilosophie indienne nous cordee a au�. P ent aux autres êtres hu· ens�igne qu� 1 ��a�h�cfu à la roue de l'incarnation. mruns enchrune rn VI , , rouver de la cornLorsque le puer commence a ep . dividu il d l' pour un autre rn •, .. passion et e amour il s'est humanisé. .....,..., n'est déjà plus un Ruer,
-C:Otionnels, qui peuventl puer a peur des pieges e
4 1 6
1 'attacher au monde humain et entraver son envol vers le ciel. Cela me fait penser à La Walkyrie dans le cycle du Ring de Wagner, où le héros Siegmund est confronté au choix difficile d'abandonner sa sœur-amante Sieglinde pour entrer au Walhalla, la demeure des dieux où règne son père, Wotan, ou de rester avec sa bien-aimée, connaître probablement la mort et abandonner tout espoir du ciel. Bien qu'Éros, le grand daimon, corresponde bien au personnage du puer et à ses aspirations romantiques, 1 'amour humain altère la pureté de 1 'esprit du puer et lui fait perdre sa liberté. Il devient vulnérable, il va pouvoir avoir mal. Si le manque d'eau ne diminue pas forcément les capacités créatives de l'individu, il engendre souvent une énorme peur du pouvoir des émotions, fréquemment projetées sur un partenaire « trop émotif ». Il s'agit de cette facette du puer fuyant 1 'étreinte trop puissante de la mère, tout en désirant ardemment son amour inconditionnel. Cela nous ramène à Uranus, la plus aérienne des planètes d'air. À la différence des planètes Vénus et Mercure qui régissent toutes deux des signes de terre en plus des signes d'air, et qui, comme nous le verrons, sont aussi en relation avec le puer, Uranus est de l'air vraiment pur. Dans la mythologie, le personnage d'Ouranos est beaucoup moins bien caractérisé que Zeus ou Cronos. L'histoire de la castration de son père, Ouranos, par Cronos est sans doute significative, dans la mesure où le vieux senex castre le monde uranien de la magnifique vision cosmique désincarnée. Mais la manière dont Ouranos se conduit envers ses enfants me semble encore plus révélatrice. Comme ils naissent de Gaïa, la Terre Mère, ils le dégoûtent parce qu'ils SOnt faits de terre, imparfaits et horribles à voir ;
4 1 7
aussi les jette-t-il dans le Tartare, les entrailles du
monde souterrain. L'esprit uranien de perfection,
qui exige que tout cadre parfaitement avec le plan
supérieur et rejette le désordre de l'incarnation, est
en affinité avec la spiritualité ardente et la recher
che de pureté du puer. Le pauvre Verseau est régi
à la fois par Saturne et Uranus, et lorsque le
Verseau est fortement occupé dans un thème, ce
dilemme, entre le monde parfait de l'âme et de
l'esprit et le monde extrêmement imparfait de la
matière, va constituer un problème important dans
la vie de la personne. De la même manière, si par
exemple Uranus est fortement aspecté, en conjonc
tion, en opposition ou en carré au Soleil, à la Lune
ou à Vénus, nous pouvons nous attendre à ce que
la vision perfectionniste du puer et son aversion
pour l'imperfection de la forme s'expriment forte
ment dans la vie de l'individu. Le signe des Gémeaux présente lui aussi de
nombreuses affinités avec le puer, et comme le
Sagittaire, il est l'une de ses demeures favorites. La
jeunesse, l'ambiguïté et le caractère insaisissable de
Hermès, le fait qu'il régisse le voyageur et le voleur,
son amoralité, tout le désigne comme l'une de nos
figures mythiques du puer les plus puissantes. Mais
le dilemme du Gémeaux n'est pas le même que
celui du Sagittaire et se rapproche de la probléma
tique air/eau, car le Gémeaux a beaucoup plus peur
des profondeurs et de l'esclavage des émotions que
de la concrétisation de l'esprit.
Participant : Et Neptune ? TI me semble en étroite
correspondance avec le personnage du puer. Vous
avez plusieurs fois mentionné Jésus, et tout le
mythe de l'ère des Poissons semble regorger des
problèmes du puer.
418
Liz : Oui, Neptune doit êt ,
compte, même s'il s'agit d' re �gal�me�t pris en
comme Saturne Nept · une P
bfete d eau. Mais
énorme paradox� coU:e . sem e renfermer un
fois que Saturne .est acce��e _v�us l'ai dit, �haque
puer surgit immédiatement ue ans un theme, le
même, lorsque Neptune ��mme son opposé. De
thème, la Grande Mère e s acc�ntué dans un
manifeste immédiatemen:� constellee, e� le puer se
Neptune semble être en affu:�e son re�empteur.
sos dont je vous ai déjà 1 _e avec le dieu Diony
rédempteur qui incarne par �· él:vec ce thème du
l�ctive et se sacrifie pour]a�ptr�on m�sti9ue col
tif. Dionysos et Jésus so t sou e le peche collee
semblables et n • en d . t. des personnages très
miste, il était' réellem:�tife au �hrétien confor
l'empereur Constantin .
' . mp<?s�Ible, avant que
com�e religion officieiTe � cr�Sl �� christi�sme
savorr qui allait 1 , em rt e , mptre rom am, de
dont le culte se pop
er de ! esus ou de Dionysos
C . , ropagerut réguli · !
onstantm n avait pas . t , infl , erement. SI
en majeure partie politfq�es v��nfe phar. des raisons
connrussons, on peut se deman s e c OIX que nous
nous nous retrouverions a . de� d�s quel monde
soit, Jésus et D' UJourd hm. Quoi qu'il en
vierges . tous de IOnysos sont tous deux nés de
• ux sont morts t . . deux sont les fils de D' 1 , e ressuscites, tous
�eaucoup des caracté��ti e u��râ. Neptune présente
lier dans son aspiratio q
al .u puer, en particu
rité de l'incarnation n nost gtque à fuir l'obscu
spirituelle. pour retourner à la source
Mais Neptune a un d bl . Saturne, le vieil homme
o� e. VIsage, tout comme
tyre. Dans la mytholo . sstmulant un jeune sa
Poissons, on trouve ungi� dh la co�stellation des
dont il existe une version p�' � �lasstque du puer,
emctenne, antérieure à
419
la grecque. Le gra.Il;d poisson de l.a c�:mstellation des Poissons est la deesse AtargatiS a la queue de poisson. Elle personnifie le chaos. des sens: symbolisé par l'appétit vorace du pOisson q� mange n'importe quoi. L'élément de l' eau.appar�t comme la source de la vie, à la fois créatnce et devorante, et représente aussi l'enfer des p�ions. U: �tit poisson est son fils, lchtys, ce qw en grec signifie simplement « poisson ».
, � ·est un per�onnage . �e
puer, jeune et beau, voue a �e x;nort preco�e SWVI_.e d'une résurrection. Sa mere 1 avale, et il renrut ensuite par sa bouche. TI est le rédempteur, celui qui apporte la vision spirituelle, et c'est bien .sûr sa mère qu'il essaie de sauver, car elle personnifie les appétits voraces et coupabl� de c� monde. Donc, pour répondre à votre que�t10n, OUI, .�e�tune peut personnifier le puer ; mais � pers?;mïfie e��em��t la Grande Mère à laquelle il est lie pour 1 eternite. Ce mythe est fascinant par la concordance entre la nature et le monde archétypique qui se reflètent mutuellement. Si vous avez déjà élevé des poissc;ms tropicaux, vous savez qu'il fal;lt faire très attention en les nourrissant, car contrarrement aux chats et aux chiens ils ne s'arrêtent pas de manger lors-, .
' '
qu'ils sont rassasiés. lls continuent Jusqu a se ren-dre complètement malades. lls n' �nt auc!ID se� de la limite. Cela explique pourquOI le pmss�:m s � trouvé associé au culte de la Grande Mere, qw dévore toute vie, se reproduisant
, a�euglémel?t et
dévorant ensuite sa propre progeruture. Mrus le
poisson est aussi cet éclair de l�ère vif-ar:gent
dans les troubles profondeurs aqu�tiql:l�s, et il Ï! donc également le rédempteur msrus1ssable, lueur de la promesse de l'esprit illuminant l' obscU·
rité de l'inconscient. Lorsque le puer penche son regard vers le
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insondable de la vie émotionnelle, il a naturellement pe�r de s'y ��yer ou de s'y désintégrer. Le signe des Po�ssons, regi par Neptune mais aussi par Jupiter, presente cet asl?ect du dilemme du puer. Une forte composante PoiSsons dans un thème peut suggérer que les .profondeurs océaniques de la Grande Mère sor:tt pwssantes dans la psyché, ce qui en contrepomt constelle �e puer. La femme ayant un fort a�cent sur le Pmsso� ou Neptune joue souvent le role de .la Grande Mere, et le rédempteur spirituel se �arllf�ste comme son animus, projeté sur quelq,l:l un . d autre. Dans le même cas, un homme s Identifiera sans doute avec le puer rédempteur et 1� qr�de Mère aura le visage de sa parten�e fermnme. Nous avions trouvé la même dynamique avec � Sat�e fort ou un Capricorne dominant, et c� qw apparrut dans le comportement conscient est tres s
.ouvent l'opposé de
.�e à quoi l'on s'attend, qui
en frut se formule dans 1 mconscient.
. To�tes, �es
_ contradictions et paradoxes sont cliffic�es � '?�egrer pour l'astrologue dont la pensée est tres linearre et concrète. Mais il faut envisager chaque facte� astrologique avec son opposé secrè�ement �s?c!e, et �haque facteur psychique doit etre considere de meme. Lorsque nous évoquons le puer, nous devons penser non seulement à son car�ctère insaisissable, mais aussi au côté terrestre e.t ngide qu'il dissimule. La vie serait beaucoup plus sunple pour les astrologues si tous les clients Capricome se co�portaient comme des Capricorne, et tous les POissons comme des Poissons. Mais on �om_be
. toujours su: un,
C�p;ïcorne déguisé en p��ttarre, � Scorpwn ?egwse en Gémeaux ou un r Issons qw ressemble a un Verseau, pas nécessai-ernent parce que ces signes ont de l'importance
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dans le thème, mais parce que le puer se constelle en contrepoint du personnage dominant du senex ou de la mère. C'est pourquoi je vous conseille vivement de toujours envisager les deux polarités et de ne pas être trop littéral, même si le puer est en lui-même un personnage bien précis, caractéristique et facile à identifier.
Je voudrais revenir un instant sur l'élément air, car Neptune m'a écartée de mon sujet comme il sait si bien le faire. L'air détient beaucoup des caractéristiques du puer, le détachement, l'idéalisme et l'aversion pour les complications émotionnelles. L'air est également doué pour les généralisations, ce qui explique son affinité avec des sujets comme l'astrologie. Il adore dresser des cartes, car les cartes mettent un peu d'ordre dans la pagaille générale de la vie et tiennent à distance la menace des sentiments personnels. C'est pourquoi on insiste toujours pour qu'Uranus gouverne l'astrologie, alors que celle-ci a tant de facettes qu'une seule planète ne peut sûrement toutes les englober. Identifier quelque chose dans un thème, comme nous sommes en train de le faire, est extrêmement satisfaisant non seulement pour l'intellect, mais aussi pour le puer qui peut alors se distancier de la confrontation directe avec l'expérience émotionnelle, en s'élevant au niveau plus calme, plus serein et plus significatif du concept. Tout cela comporte une dimension créative évidente, car le puer peut apporter la clarté et la lumière dans les vicissitudes de la vie qui semblent se produire au hasard. f conceptualise et transforme le� expérience� en. pa!:;�. tems impondérables et merveilleusement s1gmfi� tifs. C'est ce que l'on appelle dans le langags� alchimique sublimatio, l'étape du processus alchi
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mique au cours de laquelle l'essence s'élève sous foz:me de vapeur de la matière grossière en train de eurre. Cela peut semb�er �ès proche de ce que Freud entend par sublimation, mais le travail de �reud so�s-entend q�e nous sublimons pour echapp:r a la force �errifiante des instincts. Le puer ne, sub�e pas . uruquement pour échapper à la J!lere, mrus aussi parce qu'il est lui-même un inst�ct ,d� transf�rmer �'instinct en symbole pour 1 experunente� a un ruveau supérieur. n affronte alors plus fa�ilement les difficultés de la vie qui menac�nt moms de le blesser et de le désintégrer et le sentiment d'un pattern significatif se fait jour'
A C:ett� S'-;Iblimation comporte naturellement
·un cote negatif dont il faut tenir compte, car s'il en fait t�op, le puer ne va plus rien ressentir du tout et nsque de �erdre contact avec la réalité. Il va t�ut conceptualise,r. comme beaucoup le font avec l 'astrologie, et c e�t pour9uoi il est très actif dans le monde astro!ogtque. L astrologie convient merveilleu1eme�t bten aux dimensions tant créatives que
I?at ol�giques, du puer. Il s'intéresse également enormement a son aspect prévisionnel Le p ai , · 1 · uer rn� �revorr e pattern de l'avenir' car il est à la fois [asc�_e par la �eauté du modèle et désireux d'éviter es pxe�es poses par le destin, ou la Grande Mère aux creatures mortelles. Mais il rencontrera forcé� ment sur son c_heJ?in les planètes du destin, Saturne et Pluton, les mdicateurs principaux du monde du �en�x �orrespondant au père et des profondeurs mstmctives de la mère. c Auc'-;IDe théorie astrologique ou explication psyholo�que ne peut nous préserver des expériences !PPort�es par Saturne et Pluton. Même si analyses et �x�li�ations pe�vent nous aider à en tirer profit t a eVIter parfOis de les vivre de manière trop
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'
aveugle, la nature des expérienc�s, elle-m�me ne peut être contournée. Saturne revele toujours la faiblesse de certaines fondations dans la structure de l'ego, et Pluton apporte , toujours �vec lui le sentiment d'une fatalité et d un pouvorr transpersonnel intervenant dans sa vie. Les deux planètes vont faire connaître la souffrance au puer, mais elles ne l'écraseront pas forcément, et il peut toujours leur opposer son don de signifi�ation et de révélation. En définitive, elles l'humamseront.
Ceux dont le thème a un fort accent eau ont parfois du mal à permettre au p��r d'entrer ,dan.s leur vie tant sous ses formes positives que negatives. En'effet le puer nous conduit souvent vers un isolement de 1 ' esprit et nous éloigne de la relation humaine. Lorsque quelque chose nou� pas�io�e, une nouvelle étude ou un nouveau projet creatif, le puer nous emporte, et nous vivons presque U?e histoire d'amour, même s'il n'y a pas de partenarre charnel. Cela implique parfois de laisser des gens derrière soi, ce que l'individu eau trouve souvent extrêmement douloureux. n a peur de se cou�r d'autrui, et éprouve également une sorte de ve�ge psychique, une terreur de monter �rop haut. 81 1� puer redoute les profondeurs aquatiques, le tei?pe· rament eau craint l'altitude. La claustrophobie et l'agoraphobie sont aussi des expérier;tces ps�chol� giques que j'associe au puer, car il apprehende autant d'être enfermé que de se noyer. La claustr� phobie est la peur des espaces clos, et l'agoraphobie est celle des espaces ouverts. Mais elles ressemblent un peu à l'anorexie et la boulimie : ce sont des symptômes opposés jaillissant du même noyau archétypique. Toutes deux refl��ent �.a c��te que quelque chose de terrible ne p1ege 1 mdiVIdu dans
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� endroit dont il.ne peut �'échapper. C'est ce que 1 on peut ressentrr lorsqu on est coincé dans un ��enseur ou un W.-C. , et qu'il est impossible de s echapp�r en courant. Si l'on est pris au piège dans un endrOit ouvert et non protégé tout le monde peut vo� voir et l'on ne peut se c�cher nulle part. Le� phobies sont des déplacements de peurs particulier:s sur 9es. objets extérieurs servant de suppo� a une Signification symbolique. Et le puer est manif�stement p�obique, car il n'est qu'une moitié con�ciente, vulnerable à son opposé inconscient. Qu'il concerne les limitations matérielles de la terre ou les pr<?fondeurs informes de l'eau, cet opposé va donc toujours consteller la peur chez le puer et il pe�t s� déplacer sur toutes sortes de choses'. Les ar�gnees, les �erpents, les profondeurs, divers �aux, les. rmcrobes, la contagion sont tous les 1ma�es phobiques typiques de la Grande Mère ; tan�s q�� la terre, la prison, les murs, les odeurs et les secretions corporelles, la matière fécale et 1 'argent sont des images phobiques typiques du senex. Part�cipant : Je crois que ma mère a en elle ce genre de clivage s�s s' �n être j�ais rendu compte. Et il me semble bien VIvre le meme conflit puer/ senex. Pensez-vous que les enfants puissent exprimer ce genre de choses pour leurs parents ? Liz : <?ui, .certain��ent. C'est ce dont s'occupent le� th�r,apies familiales. Mais je suppose que certams elements �e votr� p�opre thème doivent également le Sl;lggerer, SI bien qu'il s'agit de votre propre c<:>nflit et pas s,eulement d'un héritage. Sinon il n. a�rut pas trouve de sol pour prendre racine. Mrus SI le conflit est mal vécu par le parent cela le rend bien pire pour l'enfant qu'il n'aurait dû l'être
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normalement. Lorsqu'un parent s'identifie forte
ment au senex, même un enfant ayant � bel
équilibre entre l'eau et 1� terre �ans son theme,
ainsi qu'un potenti�l re�atl<?nnel rru�onnable c.:v�c le
monde matériel et mstmcttf, peut etre pousse a � comportement puer, car il porte le pm?s de la vte
non vécue du parent. Cela saute parfms aux ��ux lorsqu'on étudie les thèmes d'un group� familial.
Même si un thème ne suggère pas vram:e�� le.s
particularités du puer dont nous avons parle, 1 mdi
vidu peut se retrouver coincé dans l:ffie cm;figura
tion particulière s'il doit porter le pmds de l ombre
parentale. L'inverse existe également, lorsque par exemple
le père est de type puer, �n éteme� adolescent qui
se fait passer pour un man et un �ere,:espol?-sable,
tout en ayant perpétuellement envie d etre �eurs.
Souvent son fils se sent responsable d� la famill�, et
forcé de prendre sa place P?ur proteger la m�re,
surtout s'il a un peu de Capncome dans s�n, theme
ou un Saturne fort. Il connaît une matunte beau
coup trop précoce, comme s'il d�vait r�c?ete__r la
conduite irresponsable de son , per; . . J ru me�e
rencontré des femmes dont le pere etait un gamm
et qui avaient dû porter le poids du senex, �car 1� fille
jouait le rôle de l'homme de la famille, meme SI elle
n'était qu'une enfant.
Nous allons maintenant ,étudier certains �pee: planétaires pouvant suggerer dans un theme
présence du puer, ou �efléter U? con�it puer/ senex,
OU Ull conflit puer/mere. n arnve qu un S�W �L"""'""'
exprimant ces thèmes ��hétypiques domme tout
thème, et il est alors tres un portant que la
prenne conscience des autres facteurs du
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pour ré�quilibrer 1� �emme du puer et l'intégrer de mamere plus creative. Si au théâtre un personnage monopolise la scène, alors que les autres acteurs restent enfermés au foyer des artistes cela n� semble pas être la meilleure manière de vi�e sa yte. ca; les p�r:_sonnages enfermés vont finir par mcendier
, le. theatre et le réduire en cendres.
Il faut evtdemment prendre en considération les aspects de Saturne pour apprécier la polarité puer/ ��nex dans un thème, surtout les carrés, les opp�s1t10ns et l�s conjonctions de Saturne aux planetes plus lummeuses comme le Soleil et Jupiter �s contacts Soleil-Saturne sont souvent associés a� dilemme entre l'éternel adolescent et le vieil homme. Le s�mbolisme du Soleil et du Lion (ainsi que de la mruson V) comportent certains des thèn;e� du puer, en particulier 1 'expérience de 1 'enfant divm et tout le domaine du jeu créatif. Le Soleil est en rapport av�c le personnage mythique de Perceval, 1� jeul?e. redempteur qui cherche le Saint Graal et dmt guerrr le vieux roi malade. La quête solaire du sens e� 1 'aspir�tion à rejoindre la source spirituelle - Dteu le Pere - fait partie de l'identité du puer. Un aspect difficile entre le Soleil et Saturne va donc r��éter le conflit mythique entre 1 'enfant divin et. le vteil homme. On le retrouvera, quoique plus frubl�ment, �ans des configurations comme le �oleil �n Capncome et �aturn� en Lion, ou Saturne n mruson V, ou le Soleil en Lion combiné avec un �sc�ndant Capricorne, et autres variations sur le
v oleil et Sat�e e� maison et en signe. L'individu ,a souvent s tde�tifier avec l'un et s'opposer à 1 aut:e. Chaque fms que le Soleil cherche à s'expri��r JOyeusement et spontanément, le Vieux RabatJOie c<_:>m.mence à énumérer toutes les règles et PrescnptiOns que 1 'on doit suivre pour être un
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membre honorable de la société et une personne « comme il faut ». Lorsque le Soleil se révolte contre Saturne, l'individu considère les représent�ts d� l 'autorité dans le monde comme des ennemis, et il lui devient impossible d'apprécier la valeur des institutions/père et des organisations soci�es dont il ne voit plus que le côté étouff�t e� abruti��t. D est évident que si l'on en veut a 1 humarute tout entière, le père dans le monde va, se venge.r en n'accordant aucune valeur à ce que 1 on prodmt, ce qui va inéluctablement provoquer cet�e �sécurité et cette peur du rejet qui tourmentent generalement l'individu Soleil-Saturne.
Les sentiments de culpabilité sont également
constellés car on a péché aux yeux du père. Freud
utilise le terme surmoi pour décrire la voix satur
nienne du parent qui dicte p�rpétu�llement d� l'intérieur de la psyché ce que 1 on dmt et ne d01t
pas faire pour qu'« lls » nous accepte�t. Ce n' e�t pas
un parent individ�.el, mais un «. c<?nse� �es anc1e�� •
archétypique, qm unpose des limites a � enf�t divm peut-être un peu trop exubér�t et deso�e1�sant à
leur goût. Très souvent le v:ru parent s �vere .�
excellent support sur qui proJeter le surmOI. Mrus il est sans doute plus juste de dire que le parent en
question a probablement été réduit. à l'obéiss�ce
par la même voix collective et qu'il ne peut nen
faire d'autre que la transmettre à l'enfan.t. C'est uQ)
point de vue plus équitable que de s1mpleme�
reprocher au parent une conduite aussi archétypY.
que.
Participant : TI m'a toujours semblé qu'il Y
autre chose qu'un simple parent socialement
moré derrière cette voix très puissante.
428
Liz : ,Oui� et c'est le senex, qui est une dominante
archetyptque, tout comme le puer. II est évident q':le les m�urs �ociales changent selon la culture et 1 epoque h1stonque, mais la voix des anciens enracinée dans la tradition, la hiérarchie et la rési�tance au,
changement, est une constante, même si les preceptes concrets évoluent.
Nous pourrions �tu�er une autre configuration, con;une un aspect difficile ou une conjonction entre Jup�t�r et Saturne, auxquelles on peut assimiler des pos1t1o� telles que Saturne en Sagittaire et Saturne en J?a.I��:m IX;
·.
Ce . sont des configurations très p�ticulieres n 1mpli9uant pas nécessairement la presence d� v.ue�. Ic1 le senex n'apparaît pas sous for:me de limitations matérielles, mais comme la voiX de la conscience. Lorsque je rencontre un Sat�e �n Sagittaire ou en maison IX, surtout ce derruer, Je de�ande souvent à mon client quelles sont les conVIctions religieuses de sa famille qui sont souvent des conceptions proches de 1 '�ci en T�st�en�. Cette. manière de voir la vie peut bien sur: etre mconsc1ente, tout en fonctionnant très pwssrupment chez l'individu. Parfois les parents e�-memes ne sont pas particulièrement religieux mars les g;ands-parents l'ont été, et leurs enfan� ont .essaye de se révolter en rejetant les vieux ense1�emen� contraignants. Mais ceux-ci restent d�s 1 mconsc1ent et se transmettent à la génération �wv�te. Nombre de mes clients élevés dans le Judar�me orthodoxe, le catholicisme romain rigide, ies freres de PIYII?-outh, les adventistes du Septième
Sour ou les baptistes du Sud se sont avérés avoir atllf!le en marson IX. Cela ne veut bien entendu
Pas. dire que tous ceux qui ont Saturne en IX vont avorr des parents témoins de Jéhovah, et de même
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tous les catholiques romains n'ont pas Saturne en IX. Mais lorsque Saturne est �n. rapl=!ort avec le royaume de Jupiter, la nature divme r; est so.uvent pas celle de l'amour, mais é.voque. pluto� un Dieu d� sévérité et de rigidité, un Dieu qw represente la Lot inviolable et exige une obéissance absolue, sous peine d'une terrible punition pour le transgresseur.
Participant : J'ai Saturne en maison .rx., et) '� é!é élevée dans un athéisme absolu, q� rn a ete tres fortement imposé. Ce n'était pas. un srmpl� manque d'intérêt pour la religion, mrus. une .decla;at�on catégorique : « li n'y a pas de Dieu, D1eu n eXIste pas. » Ce n'était qu'un nouveau dogme.
Liz : J'ai déjà vu cette manifes�a�i?� d';! senex. Il écrase alors le sentiment de diVInlte VIvante
,q�e
personnifie le puer. Cett� vision p�ement matenaliste de l'univers appartient aussi au roy alli?«: du senex, exactement comme les dogmes rehgteux plus concrets. Mais je me demande ce q':le combattaient vos parents en adoptant un pomt de �e athée aussi militant. Peut-être était-ce lll!e. rébellion contre des positions religieuses trop ngtdes che� leurs propres parents. À la différence de l'a�osticisme qui laisse place au doute et au questionnement l'athéisme rigoureux correspondant �u
, se
nex, �st souvent une réaction à un Dieu trop se�er�, lui aussi une expression du senex. Souvent 1 ��vidu ne réalise pas qu'en combattant le vteil
homme, il se borne à le changer de,
forme. f;eS conceptions morales sont souvent tres tranchees
avec un Saturne en maison IX, ou avec � �<?ntact
Satume-J upiter, et le sentiment de culpabilite peut
être énorme.
430
Participant : Et Jupiter en Capricorne ?
Liz : On retro':lve un peu la même impression, mais dans une momdre mesure. Souvent le sentiment d'une quête de sens lié à Jupiter se borne à la ré�ite matérielle, accompagnée d'une sorte de cyrusme de o/Pe senex sur la vie. Mais je ne pense pas qu�,I';IPI�er
. en Capricorne soit aussi typique de
ce que J ru decnt pour les contacts Saturne-Jupiter, o� pou� Saturne dans la maison de Jupiter. Le meme dilemme peut se retrouver avec une combinaison de Sagittaire et de Capricorne dans le thème de naissance. La profondeur du questionnement et de la quête philosophiques de ces combinaisons peut ê�re très créative, de même que la capacité exc�ptzonnelle d'exprimer sa vision sur un plan social concret et utile. Le côté plus sombre de ce di}emme est la perte de la vraie foi, cette foi spontanee.de l'enfant survivant aux difficultés matérielles. J up1ter-Satume est souvent profondément philosophe, mais il est aussi facilement dépressif lorsque quelque chose va mal dans sa vie. Sa foi ne résiste P� à l'épreuve, ou il peut avoir le sentiment que D1eu est un peu méchant et qu'il vaut mieux rester vigilant.
[>articipa�t : Le puer m'énerve de plus en plus, et Je ��udrrus en apprendre davantage sur le côté PüSihf du senex. Je ne sais s'il s'agit d'une réaction �rsonnelle, mais j'ai l'impression que l'on est InJUste envers ce dernier.
Liz : Eh bien, vous pourriez lancer un mouvement de libération du senex, mais vous seriez alors sous l'emprise du puer. Je vais essayer de parler plus gentiment du senex, quoique je ne pense pas avoir
431
\
été insultante à son égard, du moins pas outre mesure. Pour mieux comprendre le senex, on peut le voir comme la personnification de la loi. Je pense à la loi réglant la marche du cosmos qui en fait un système ordonné où tout est à sa place et où rien ne peut transgresser ses limites. C'est ce que symbolise le senex. Sans cette loi, le cosmos retournerait au chaos. La loi est également un principe de la nature, étroitement lié au temps et aux cycles. Tout est cyclique, tout parvient à maturité et doit laisser place à la phase suivante. Rien n'existe qui ne soit soumis au temps, et il n'y a pas d'échappatoire à ces limites. Dans la perspective du senex, la beauté de la vie tient dans son ordre profond et parfait régi par la loi du mouvement cyclique. Cette loi réprime et maîtrise l'orgueil, l'arrogance et le chaos. La mort n'est donc ni une angoisse ni une humiliation pour le senex, mais la fin inéluctable d'un cycle naturel. Le senex n'a pas peur de la vie sur terre, car il n'a pas peur de la mort. ll peut donc savourer le présent, chaque moment recélant son propre plaisir et son propre sens. ll n'a pas besoin de scruter l'avenir ou de vivre dans le provisoire pour trouver le sens et la joie dans la vie. Alors que les dons du puer sont l'inspiration et le mouvement, le senex a l'apanage de la sérénité.
Le senex supporte les aléas et les difficultés de la vie sans se briser. Le puer manque de cette force intérieure, et il boite lorsqu'il marche sur terre. n est faible et impuissant là où le senex est fort et endurant. Le senex connaît la valeur du temps et sait attendre. Si l'on attend suffisamment long· temps, tout finit par revenir au point de départ après avoir parcouru le cercle. n peut faire pr�uv� d'une patience infinie, et travailler dur ne llll fa1t pas peur. Il termine donc toujours ce qu'il a corn·
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�en�é e� peut ainsi actualiser les enfants de son rmagm�tiOn. Le puer est toujours pressé et il trouv.e msuppo�able de lâcher son inspiratio� pour travailler ,?u patienter. n lui semble inutile d'atten�e ce 9u il ne pe?t avo� immédiatement. Le senex � ,�t ru �hoque � rebute par les imperfections et les e auts ans la, VI�., n le� accepte parce que c'est la
nat�e de !a realite, et il utilise ce qu'il a sous la rn�, au li�u. de perpétuellement aspirer à la perfe�tl�n. VOici quelles sont les facettes les plus creatives et positives du senex et si· l'on ,
. , b'
• reussit a CO?J mer quelques-unes de ces qualités avec 1 'es-pnt du puer, cela peut donner quelque chose de complet.
Chaque �ilple de terre renferme l'une ou l'autre d.e ces qualites ou aptitudes, exactement comme les Signes ?e feu �on trent les caractéristiques du puer Les themes ou la terre est accentuée offrent a� sen ex
, un domicile confortable, exactement comme
l�s themes feu pour le puer. Pour l'élément terre la Vl� est u!l� affaire sérieuse. Même les plaisirs s�nt pns au sen eux, et on les savoure jusqu'à la de . , gol:ltte. On n'est pas là pour se livrer à de �
ere futiles et v.adrouiller à droite à gauche. On
se��� P;>� tra�ailler, et si une forte tendance spirituelle
s aJ�ute a ces penchants réalistes, on est là pour se�r. Vous entendrez rarement le puer parler de �!��· saut: s,ous forme d'idée abstraite pour saut
umarute. Le puer est attiré par le service en ru;tt que concept, mais il a horreur du service
�xigeant un engagement réel sans louanges reten-��santes. C'est , ce !'ll:le j'ai souvent observé dans :vers !Voupes.eso�enques, où tout le monde parle
1 e S�fVlce, mrus ou ce sont en général le Taureau r� VIerge ou le �apri.cof!Ie, que les autres considè� nt manquer d msprratlon, qui font tout le travail
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difficile de taper les enveloppes, recueillir l'argent et laver les tasses à café. Ce genre de service n'a rien de prestigieux, et le puer s'y dérobe.
Je voudrais maintenant vous poser une question. Beaucoup parmi vous sont des astrologu� praticiens qui reçoivent des clients en consultation. Je pense que vous avez maintenant une bonne idée du puer et des qualités particulièrement électriques� charmantes et bien souvent agaçantes de celw qw s'y identifie. Que ressentez-vous lorsque vous le rencontrez dans votre cabinet de consultation ? Comment réagissez-vous face à ce genre de client?
Participant : Je cherche à le ramener sur terre. D me semble que je dois lui offrir une sorte de
contrepoids, pour lui montrer que cette terre sur
laquelle il peut descendre n'est pas si mauvaise.
Participant : J'ai exactement la même réaction. Je
me retrouve en train de faire une interprétation plus
pratique assortie de conseils d'orientation profes
sionnell�, etc., ce qu'en temps normal je ne fais
jamais.
Participant : J'ai une amie qui présente beaucoup
des caractéristiques du puer ou de la pu�lla, �t e.lle
m'énerve énormément. Je me rappelle lw avorr dit :
« Oh, tu pourrais être exceptionnelle, si seulement
tu t'y mettais vraiment. »
Participant : J'ai vu une cliente il y a une dizaine de
jours qui approchait les quatre-vingts ans. Elle me
parlait de sa mère, et j 'ai dit une p�ase d�
laquelle figurait le mot « femme ». Ma cliente a f&t
la grimace en disant : « Je n'aime pas le mot
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"femme" ». Je lui ai demandé ce qu'elle préférait et elle m'a répondu « fille ». Sa mère a au moin� quatre-vingt-quinze ans, et elle était troublée que je fasse allusion à elle comme à une femme.
Liz : Cela soulève un problème intéressant. Je ne sais s'il concerne expressément votre cliente, mais il a certainement trait au puer. Le culte de la jeunesse et de la beauté appartient au puer car il est l'éternel adolescent, ou dans le cas de la puella 1 'éternelle jeune fille. J'ai rencontré énormément d� gens qui se considéraient comme des garçons ou des filles, ou qui parlaient des femmes comme de filles, sans tenir compte de leur âge. Le vieillissement est pour le puer un problème effrayant car il r pressent l'app�o�he de la mort. Le puer est }�esprit eternel, et le VIeillissement du corps, qui appartient au royaume du senex, lui semble extrêmement inquiétant. n existe de petites zones culturelles, notamment Los Angeles, où l'archétype du puer semble dominant sur un plan extrêmement créatif mais aussi terriblement destructeur, et où le commerce de la chirurgie esthétique est l'une des professions les plus lucratives et florissantes. Comme nous l'avons vu, le puer est très actif dans le monde du spectacle, où il montre une formidable vie créative �ais aussi sa nature éphémère, et sa te,rreur des defauts et des imperfections du corps.
C est un monde très paradoxal. D'un côté on y trouve énormément d'insensibilité et de dureté d�s �es rapports humains, ce qui reflète le côté negat;if du puer. De l'autre, c'est un moyen d'expression passionnant, et le critique le plus virulent dl:' puer et de son domaine finira toujours par se laisser prendre à la magie d'un bon film. Les Problèmes de santé et de forme physique sont en
435
rincipe liés au senex et à son bon se�s concernant fe corps, mais ils intéressent ausst . le puer,� e? articulier lorsqu'ils reflètent l'obsession de
,mrutn
P le corps à tout prix pour le rendre ete�el. �;pendant malgré son narcissisme, cette �a.n_te
_de la forme physique a quelque �hos� �e �res b.enefi-e car le puer nous a montre qu il et�t vrrument �s�ible de prolonger la jeunesse, .la VIgueu; et.l�
beauté. C'est l'esprit du puer qw �ous_ � mspire l'idée selon laquelle le corps peut s ameliorer, se
remodeler et devenir plus sain et plus beau. Il Y a donc une profonde ambivalence dans tout cela.
Vos réponses sont très intéressantes et me semblent très caractéristiques. Contacter qt;elq�e chose d'archétypique provoque une char�e ell}O�tonnelle , l , et son opposé se constelle munediatement e evee, ' t simple dans notre inconscient. Le puer n es P� , · ment une théorie intéressante. Il �st smt. exasperant soit fascinant, ou les deux a la fm�. D�ux ers�nnes entre lesquelles s'installe �e Sit�atlon
�ù le problème puer/ senex e�t col'}stell:, se �vrent souvent à des discussions passwnnees tres typtques. On dirait qu'il ne s'agit plus de _Iew:s propres paroles, mais qu'elles récitent � tres Vle� texte. La forte composante senex de l astrolo�e est
În
rapport avec Saturne, le symbole d� la l,m .. A van� découverte d'Uranus, l 'astrologie e�rut tr d
· tionnellement régie par Saturne' le sel�:ur � frontières, car l'horos�o�e de �ais�ance etait c
;tS
: décrire le destin et les limites d un etre mortel. . m semble que c'est cette dimension de l'astrologie � réapparaît lorsque le puer parle par la �uche eS client. L'astrologue sent qu'il d?it s?t;tigner � limitations de la personnalité, la necesstte de can ser les énergies, le besoin de faire quelque chose
436
constructif de ses potentiels. Le puer déclenche ainsi souvent le côté saturnien de 1 ' astrologue. Ou dans la situation inverse, le senex constelle le côté plus uranien ou jupitérien de l'astrologie appartenant tous deux au puer, et l'astrologue va mettre en avant l'intuition du sens et des potentialités, et l'idée que l'on peut transformer son destin par la connaissance. Le côté terre à terre et très fortifié dans ses retranchements du client s'identifiant au senex constelle le puer chez l'astrologue, qui va lui-même souligner l'importance de prendre des risques et d'effectuer des changements. Ces réactions surgissent naturellement lorsque nous sommes en présence d'une extrémité de la polarité archétypique. Les clients ne sont pas toujours aussi polarisés, mais lorsqu'ils le sont, ils réveillent en nous l'extrémité opposée. Ce fonctionnement n'est pas mauvais en soi, et même s'il l'était, il est probablement de toute façon inévitable. Mais peut-être ces réactions sont-elles nécessaires, car sinon elles ne seraient pas aussi évidentes et fréquentes. C'est le client qui les appelle. Tant qu'il n'en résulte pas un glissement inconscient vers le clivage, dans une impasse démoralisante, il peut naître de ce genre de confrontation une perspective plus équilibrée. Mais on doit faire l'effort de bien rester conscient, car sinon l'archétype nous submerge et l'on se retrouve pris dans un dialogue compulsif où des sentiments autonomes s' emballent comme des locomotives. n est évident qu'à ce stade, on n'est alors plus d'aucune utilité en tant qu'astrologue ou conseiller.
Cette problématique ne concerne pas seulement la polarité puer/ senex, mais elle peut intervenir avec n'importe quel couple d'opposés archétypiques, dès qu'un individu se retranche dans l'une des
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deux extrémités. Un clivage s'opère dans sa psyché, et l'astrologue reçoit la projection du c�té inco�scient de la polarité. Les analystes co�rus��nt b1en ce genre de dynamique, pour laquelle ils utilisent les termes de transfert et contre-transfert. n ne s'agit pas uniquement d'éléments paren�aux, comme Freud l'a cru à l'origine, mais auss1 de contenus archétypiques, souvent mélangés avec l'inconscient personnel. Mais beaucoup d'astrologues n'ont aucune expérience de l'analyse ou de l'inconscient, et ils ne comprennent pas ce qui se passe lorsque ces polarités sont activées. Le puer leur s.emble en général particulièrement provocant, car il est dans sa nature de faire bouger les choses et d'engendrer le changement.
Selon l'un des thèmes abordés par Hill.man dans Puer Papers, il n'existe pas seulement un� P<?larité puer/ senex, mais aussi une double P?l.arlte � ch.aque extrémité de cet ax� � un pu�r P?Sltif et negatif, ainsi qu'un senex positif et negatif. Sur 1� plan astrologique, c'est une idée que nous connrussons bien pour chaque planète ou signe, et Saturne par exemple a une dimension positive et négatlv�, comme n'importe quoi d'autre dans le thème. Mrus il s'agit ici d'une polarité plus subtile, où plus l'on s'identifie au côté complètement « bon » du puerl'enfant divin, le rédempteur, l'esprit créatif étincelant - plus le « mauvais » côté du senex est constellé sous la forme du Père Terrible qui étouffe les potentialités et anéantit l'esprit de cb�gement. Autrement dit, si l'on ne voit que la beaute du puer en omettant sa pathologie, on ne peut voir du sen� que sa laideur, et l'on ignorera son côté constructif. Et inversement si l'on s'identifie avec le « bon •
senex, avec sa �agesse, sa patience, sa sérénité et
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son autor.ité int�rieure, on ne verra dans le puer que le salaud msens1ble, sans cœur, superficiel instable et totalement irresponsable. Nous ne pou�ons no� empêcher de réagir lorsqu'on sollicite notre inconscient, et, si un client polarise ces « bonnes » et « mauvaises » facettes de la polarité, nos jugements deA vale� s' �x priment violemment malgré nous, meme Sl ce n est pas dans notre caractère. Mais en nous efforçant de rester conscients de ce qui se constelle en nous, nous pourrons mieux comprendre le clivage du client.
Particif!ant :· Je me demande si le puer a quelque chose a vorr �vec ce que la psychiatrie appelle �sychose m�a�o-dép�e�sive. !e. pensais à un patle�t �vec qw J ru travaille en hop1tal psychiatrique. n etrut absolument charmant à tous points de vue �t semblait tout à fait correspondre à votre descrip: t10n ?u .puer.A Mais j'avais toujours l'impression de devorr 1 empecher de penser, et à l'issue de nos re�c<?ntres, je me sentais à chaque fois très dépnme.
Liz : En prenant quelques libertés avec la classificatio? psychiatrique orthodoxe, je dirais alors que ow, sans aucun doute, la dépression maniaco-dépressive est liée au combat entre le puer et le senex et à ses fluctuations. Les envolées maniaques cor�espondent au côté « positif » du puer, et ce sont des etats typiques où l'individu se sent immortel et capable d'accomplir n'importe quoi. n a le sentiment d'être l'enfant divin, l'enfant surdoué apport�t le message qui va sauver l'humanité. Mais la dimension maniaque de la psychose maniaco-déP;e�sive est bien souvent une défense contre la realité de la vie de l'individu. Le fait d'être mortel,
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les instincts, le corps, les sentiments néga�ifs, la tristesse la solitude et la souffrance de la VIe sont pour lul une abomin�tion, car il n'y. voi} 9-ue le
senex négatif. ll ne vmt que le mauvrus cote de la
réalité et l'extrémité dépressive de la psychose
mania�o-dépressive semble la caricature d'un Sa
turne négatif. n est compréhensib�e que le . s�nex
inconscient de votre patient vous rut contamine, et
que vous ayez fini par porter sa dépr�ion, à
laquelle il ne pouvait faire face. �'est ce que Je veux
dire par contre-transfert. En s echappant dans le
monde éternel du puer, il vous laissait, à vous et au
personnel hospitalier, le soin de . s'occuper �es
demandes de son moi corporel ; et il vous forçrut à
expérimenter malgré vous la terrible obscurité de sa
vie, comme si elle était vôtre.
Participant : Mais je ne suis pas très saturni�n. Je
n'ai aucun aspect entre Saturne et mon Soleil, ma
Lune ou mon Ascendant.
Liz : Il ne faut pas nécessairement être satur�ien
pour être contaminé par l'inconscient d' �utrw. Je
dirais même que si vous étiez plus saturruen, .vo� auriez peut-être mieux compris ce que l'on p�OJetrut
sur vous. Mais probablement le puer est-il chez
vous assez fort, et donc le côté senex inconscient de
votre patient a réveillé le vôtre. Plus no�. sommes
inconscients de ce genre de choses, plus l �ue�ce
d'autrui va être importante. Vous avez tres. b1en
illustré mon propos. li serait intéressant de VOir VOS
deux thèmes ensemble, pour comprendre c�m·
ment ils se déclenchent mutuellement. La relation
de deux personnes entre lesquelles la dy�amique
puer 1 senex est libérée crée une forte tens1�n. LeS archétypes prennent le dessus, et lorsqu ils ont
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su�mergé l'ego de celui qui a dérapé sur la mauv.�se pente, q�e n?us app�lons psychotique, l'arnere-plan .a:chetyp19-ue deVIent plus puissant que la perso�alite consciente. Lorsque quelqu'un se promene dans cet état, l'inconscient de ceux qu'il r�nc�ntre est �o�ement constellé. C'est comme une reaction nuclearre en chaîne. Tout s'enchaîne en c�ade dans les familles, entre les partenaires, et meme �� les salles d'hôpitaux où tous sont contar:unes, y .comJ?ris l�s médecins qui se croient �U;X·memes sruns d espnt et sensés. Et il est bien �VIdent qu� les astrologues sont eux aussi exposés a la contagiOn de ces constellations archétypiques chez leurs clients.
Ce� réa�tions �conscientes entre les gens peuvent etre nches d enseignement. Chez de nombreuses femme,s, par exemple, le personnage du puer a tendance a consteller une curieuse réaction à laQ,l;lelle ) 'ai déjà fait allusion. Lorsqu'une femme s 1den�ifie fortement au visage maternel du féminin, ce, qui peut se refléter dans son thème par la presence de nombreuses planètes en Cancer et en Taureau, ou par une dominance de la Lune, de N�p�une ou de P!uton, elle réagit au puer de façon tres mtense e,t t;es ambiv�ente. Le personnage du puer est en general completement inconscient chez ce genre de femme, car l'identification à la mère a:chétypique implique en général de se sacrifier en YJVant J?Our et à travers les autres. Ce côté puer mc<;>nsc1ent est parfois représenté par un Uranus en ?lru�on VII, ou par un carré d'Uranus au Soleil ou a Venus. � pue� est beaucoup trop égoïste, indépen�ant et msens1ble pour pouvoir s'exprimer dans la VIe de ce type de femme. Mais elle le trouve souv�nt irrésistiblement séduisant lorsqu'il lui apParrut sous les traits d'autrui, comme un amant ou
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d'un mari. Mais en même temps qu'il la charme, il suscite en elle une profonde hostilité, ainsi qu'un désir de possession, et peut-être même de castration et de destruction. Cette réaction émotionnelle est en général presque inconsciente, même si l'homme ne la ressent souvent que trop clairement. Le puer a des antennes extrêmement sensibles à l'odeur du soufre refoulé. Il éveille la colère des femmes, car il appartient au royaume de l'esprit-père.
et a tendance à dévaluer précisément ce dont il a besoin chez la femme maternelle. Ainsi ces femmes se sentent-elles foncièrement rejetées dans leur féminité et celles qui ne sont pas conscientes de cette 1
• • • dynamique intérieure (leur animus mconsc1ent qw méprise leurs instincts) y réagissent en se vengeant. Elles ne se contentent pas de couper les ailes du puer mais lui arrachent les plumes une à une. Comment dans ces conditions parler d'un choix conscient ou d'une perception objective ?
De la même manière, la femme très maternelle suscite une forte ambivalence chez le puer. Si le puer est astrologue, ce qui n'est que trop so':lvent le cas, et si sa cliente lui semble personnifier ce principe maternel, il va facilement tomber dans le côté négatif inconscient du puer et essayer de blesser et dévaluer ce qu'il voit comme la Grande Mère vorace et dévorante. Néanmoins le puer est fasciné par le personnage de la mère archétypique, car elle est la terre et 1 ' eau dont il a si terriblement besoin et la compassion à laquelle il aspire si arde�ent pour soulager la douleur de sa solitude. Mais malgré tout, elle reste aussi pour lui la mort.
Certains clients nous énervent sans raison apparente et cela ne s'explique pas toujours par une explo'ration conventionnelle de .synastrie des .deUX thèmes. Nous devons être attentifs aux dynamiques
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arch�typiques, de type puer/ senex ou puer/mère, car SI nous n avons pas conscience de ce niveau d'!nte:action, il se peut qu'un jour, devant un client tres arr, gamin et exaspérant, nous nous retrou�ons en train de penser : « TI se comporte comme s� �es sent�ents n'existaient pas. » En prenant ams1 la dommante archétypique comme une insulte personnelle, on risque fortement de déraper en lançant une remarque réellement destructrice pour se venger.
Participant : Que s.e passe-t-il lorsque quelqu'un refoule le puer et VIt presque entièrement dans le senex ?
�iz : TI p�ut se P.a:>ser énormément de choses, que 1 ast�olog�e traditionnelle exprime en parlant de destm, comm� par exemple l'interprétation que d?nnent les VIeux manuels des aspects difficiles d Ur�us : «, Vo':l5 serez victime de séparations soud�es, d accidents, etc. » Le puer inconscient se frrue souvent un passage dans notre conscience par l'int�fi!lédiaire de gens qui nous quittent, ou par des evenements brutaux comme des accidents où nous a�ons inconsciemment perdu le contrôle de nous-memes. TI se retrouve aussi dans certains probl�mes somatiques, car chaque archétype peut deve� une ,maladie s'il ne trouve pas d'autre rr,taruere de s exp�er. Comme le puer est plutôt �· �n peut associer son expression somatique negat�ve avec des problèmes respiratoires et pulm�marres comme l'asthme. J'y adjoindrais les pro�lemes nerveux comme les tics et le bégaiement. Et � lll}e des manifestations qui me semblent les plus Interessantes est le vertige, analogue au mal des
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montagnes, qui survient lorsque l'on monte trop haut. 1 . , . Sur le plan émotionnel, le rejet d� 'espnt, eqwva-lent en fait au rejet du puer, aboutit souvent a une violente éruption vers le milieu de la vie. Cela va�t probablement mieux que de tomber malade, quoique d'énormes ravages puisse�t s'opér�r d�s la.vie professionnelle et familiale. C est �a tnste histo.rre, très classique, du puer émergean� a 1� quarantaine. On retrouve ce thème dans une infinite de films et de romans où un père, ou une mère de famille, sérieux vit 'soudain une folle histoire d'amour adolescente qui fiche tout en l'air. Selon l'auteur, l'histoire se termine en général sur un senex plus triste mais plus sage, ou sur un puer libre et e�n heureux. Le romancier John Fowles semble tres préoccupé par ce thème. Ses romans, comme The M agus 1 , comportent souvent un perso�age de ce type : un homme apparemment engage rencontre une jeune anima qui l' entraîn� dans W?- monde chaotique et magique. Ce probleme sw:'lent lorsque le puer n'a pas été vécu, et il se f!lanifeste al?� toujours au même niveau romantique. Le cote fondamentalement spirituel de la quête du puer n'est pas très visible dans ce genre de cas, parce �ue la passion érotique crée une grande confus10n: C'est un dilemme caractéristique des culture? q� encouragent les mariages précoces. TI �st aussi tr� courant dans une certaine couche soctale de la VIe britannique, où le garçon allant au collège n'a eu que peu ou pas d'occasion de connaître les �effi!Iles. TI doit ensuite se soumettre toute sa VIe a ':ffi système senex qui exige un comportement social
1 . John Fowles, Le Mage, aux Éditions Albin Michel. (N.d.T.)
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approprié, et se marie jeune sans avoir voyagé ni expérimenté grand-chose. Ces hommes qui n'ont jamais pu se montrer des adolescents irresponsables, turbulents, idéalistes et dévergondés, ont de terribles ennuis à la quarantaine. Et leur attitude est malheureusement très compréhensible, même si le puer passe généralement pour un salaud insensible et sans cœur.
Le puer peut aussi surgir sous la forme caractéristique d'une soudaine conversion religieuse, présentant tous les symptômes d'une irruption de l'inconscient, car elle repose fréquemment sur une sorte de crédulité aveugle et sans discrimination aucune en un gourou ou un ensemble de préceptes spirituels ou religieux. Une recherche spirituelle menée consciemment est une démarche individuelle, et en définitive l'expérience du numineux est une confrontation intérieure extrêmement personnelle. Mais lorsque le puer inconscient fait irruption dans notre conscience, il peut nous faire rejoindre un mouvement collectif. On se désintéresse de la sexualité, qui nous semble quelque chose d'« inférieur », et l'on préfère sauver l'humanité. Et c'est là que l'on tombe dans les mains d'un leader ou d'un maître spirituel charismatique dont tout sen ex sain d'esprit discernerait 1 'absence de réelle autorité intérieure.
Participant : Cela a quelque chose de l'opposition d'Uranus à lui-même.
Liz : C'est vrai. Uranus, comme nous l'avons vu, est en rapport avec l 'archétype du puer. La coïncidence de l'opposition d'Uranus à lui-même et de Saturne à lui-même me semblent refléter un mo-
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ment où le dilemme du puer et du senex frappe certains individus de plein fouet. Selon la manière dont l'individu l'a vécu jusque là, cette irruption de l'inconscient peut anéantir tout ce qu'il avait construit et correspondre à une période terriblement dévastatrice. Lorsque la polarité puer/ senex est un problème majeur chez l'individu, c'est le moment où l'un ou l'autre peut surgir et devenir prépondérant dans sa vie. Ce peut être également une période extrêmement excitante et stimulante, un moment où l'on récolte les fruits de tous ses efforts pour trouver un équilibre entre l'éternel adolescent et le vieil homme. Quoique les oppositions d'Uranus à lui-même et de Saturne à lui-même ne coïncident pas toujours exactement - il y a parfois un an ou deux entre les deux -, toute cette période est marquée par la polarité puer/ senex, et c'est souvent un moment où l'inspiration créatrice et l'ardeur au travail se liguent pour produire d'excellents résultats. Mais malheureusement, c'est aussi pour nombre de gens un moment de grande déception et de tristesse, où ils réalisent qu'ils n'ont vécu que la moitié d'eux-mêmes, et comprennent que les occasions perdues ne se représenteront plus jamais.
DEUX EXEMPLES DE THÈMES
Liz : Nous allons maintenant étudier l'exemple d'un thème proposé par l'une d'entre vous. Cette personne pourrait-elle nous donner tout d'abord quelques éléments ?
Participant : C'est le thème d'un de mes clients. Il s'agit d'un homme de quarante-trois ans, venu me
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v�ir po� des dif�ic,ultés relationnelles. La première
f�Is g.� il est arnve chez moi, j'ai cru qu'il s'était deguiS�. TI portait �e �lé gante c�quette de jockey, un petit anorak tres chic, des botillons de ski et des �o�fl:s multicolores tricotées main. Je me suis I�r;tediater_ne�t
. de:n�?ée : « De qui se moque
t-il . . >�, mrus J ru reah�e plus tard que c'était sa �aru�re norm�e de s habiller. TI est extrêmement mtelltge_nt et tres imbu de sa personne. D'après lui, sa r�lat10n avec sa mère était épouvantable, et à P�I_f de l'âge �e trois ans, il s'est continuellement attire des ennws en exigeant de faire ce qu'il voulait et en s'enfuyant de la maison. Aucune barrière ne pouvait le retenir et il se montrait extrêmement msolent avec sa mère qu'il détestait. C'est un info�a�i�ien brillant, mais il venait juste de quitter so�. eruer_ne ?o�o.t. II � con:unencé par me raconter q� il ayrut demiSSionne, pws, oubliant ses dires, il a r�JOU!e plus tard qu'il avait été mis à la porte. Il n arretrut pas de clamer que la vie commence à quarante-deux ans. n pouvait maintenant faire tout ce qu'il voulait et quand il le voulait. n allait peut-être partir en Australie, ou dans le sud de la Franc�. I.l aur:ait. to�j�urs assez d'argent pour faire ce. qw lw plrusrut. J ru eu plusieurs entrevues avec Iu; �p�ès la première consultation, car nous avons decide de t�ansfonn:r. la
.r�lation client-astrologue
en. un travail plus SUl\'1. J ru progressivement compns qu'il se fabriquait une trame fantastique de fantasmes sur l'avenir, et qu'en fait, il ne voulait pas changer du
. tout, même s'il était apparemment
ve!lu me vorr pour me demander de l'aide. Je me ��s
,sentie man.iJ?ulée, et cela m'a de plus en plus
1rntee. Nos positlOns sont devenues si antag:onistes que nous a\·ons dû mettre fin à nos séances.
�Tout ce
que vous nous avez dit sur le puer m'a énormément
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rappelé ce client, et j'ai pensé qu'il pourrait être intéressant d'étudier son thème avec le groupe.
Liz : Je voudrais d'abord vous demander vos impressions initiales sur ce thème (voir le thème no 7, page ci-contre). Ne faites aucune sélection, contentez-vous de le regarder pour voir si quelque chose vous saute aux yeux et vous frappe.
Participan t : Il y a beaucoup d'eau dans ce thème. L'Ascendant est en Scorpion, Mars est en Poissons, et Mercure et Vénus sont en Cancer. Il y a aussi beaucoup de terre. La Lune, Saturne et Uranus sont en Taureau, et Neptune est en Vierge. Cela fait un total de sept planètes, plus l'Ascendant et le Milieu du Ciel, en terre et en eau. Cela n'a rien à voir avec la description que vous nous avez donnée du puer, qui est davantage feu et air.
Liz : Je suis tout à fait d'accord. Au premier regard, le thème ne semble pas du tout correspondre au puer. Quelle conclusion cela vous inspire-t-il ? Son comportement semble en revanche beaucoup plus proche de l'archétype du puer.
Participant : Peut-être est-il ce que vous appelez un « faux » puer. Il a pu se réfugier dans un comportement mythique parce qu'il n'arrivait pas à faire face à sa propre sensibilité.
Liz : C'est ce que je pense. TI n'a qu'une planète en feu, et c'est Pluton. TI n'a donc rien à voir avec le type feu. Le Soleil et Jupiter sont bien en Gémeaux, mais ils ont moins de poids que le reste du thème en terre et en eau. li semble que quelque chose se soit
448
os ....
K r � S<><•� lune J:tzs•SJ ' I 2 ' l "" tt 24'51'SS ' � 0 IS'JZ'41'r �
Feu • P t--t'---f---1 Ali � "'••cure 0 Vt<lus 0 1 1 ' 4 1 ' 1 7 ' o' ;,1 Q Te11e � t"Tlll'l: d Mars K 21'42'12' lo !Il\� 1' -< 4 Juo,te• � 1• 2• 3 1 • * . 'ad i_±Eau �Q � � � S.tume tt u•n·s.· d l4f � $ U•a�>us tt zt• s • Il' "- lof * o' :io' i!\ 'l' Neotune 1IP 24'51'40' �lo�l5.�-���..ii!1�� 1? Pl uton n 2' sa•u•
• � Il\' y �Nœuds luna�tes 1IP 27' 4 ' 4 1 'r ln112S: ID n * � p �··· o·u· z , ..,... ... .. . J:�n· u· ,..., IL'> IL'> IL'> lA" 0":1 l n � 1'14'1J' I I :- s• ' ' I Z : lnro 1,40, 1.1'-":f)" *1 1 ]AS le : 1 ]Mc Thème nv 7 : Type de puer, exemple A. La date de naissance est tenue secrète par souci de discrétion.
PLe t�ème a été calculé par Astrodienst, selon le système laczdus.
449
très mal passé. On dirait que le personnage du puer, qui devrait normalement être un trait important mais non prépondérant de sa personnalité, a perdu la raison et pris le dessus sur tout le reste, si bien que des aspects comme la conjonction Lune-Saturne en Taureau en maison VII ne peuvent absolument pas s'extérioriser. Cet homme exprime non pas sa personnalité, mais un personnage de 1 'inconscient collectif, car j'ai l'impression que son ego est trop faible et traumatisé pour affronter les défis que la vie peut lui présenter. L'archétype est donc entré en scène et il occupe toute la place. Que pensez-vous qu'il fuie ? Sa sensibilité émotionnelle, oui. Mais je pense que cela va plus loin. Nous pouvons être plus précis.
Participant : li y a cet accent sur la maison VITI, et si j 'étais lui, j 'essaierais aussi de m'en échapper. Le Soleil, Vénus et Mercure sont tous en maison VIn.
Liz : J'ai fait quelques observations intéressantes sur ceux qui ont le Soleil en maison VIII. Dans un sens, cette position peut s'interpréter comme la nécessité, pour la réalisation de l'individu, d'entrer en relation avec le monde caché de l'inconscient. La destinée ou le but de la vie, qui me semble étroitement associé à la position du Soleil en maison, est alors d'apporter la lumière dans le monde obscur de l'Autre à l'intérieur de soi. Mais comme vous vous en doutez, c'est nettement moins drôle que d'avoir le Soleil en V ou en IX. Un tel programme de vie est décourageant pour la plupart des gens, d'autant plus que rien ne nous prépare, socialement culturellement, à accorder la moindre valeur domaine de vie représenté par la maison VIII. plus, ce n'est pas un terrain où le tempéram
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Gémeaux soi·t part· uli, · IC erement à J' · · rrut youloir creuser des tunn 1 , ruse.- Qw pour-
force ? J'ai donc rem . , e s, a moms d'y être
maison VIII se mainfarque que ces Soleils en temps à la surface de
I���nt �o�vent très longpossible de se confronte
VI�, evitant autant que de l ',inconscient. Certai�:��l
o_rces et aux myst�res forces de vivre cette confr
ed� en VIn se VOient vie, et ils s'en portent nett
ontation_ très tôt dans la compte, quoique sur l
ement mieux au bout du pense qu'ils sont devenu� �om�nt tout le monde tous les autres ont l'air _mpletel?e�lt_fous. Mais vertis et superficiels et
de Jâyeux Individus extraclairvoyants ayant r�gar�?f, . e gens profondément ralement la dose u 'on l
e mco�u en face. Génépetite enfance le:f. a suffi� � �rut ?valer dans leur voulu en entendre arler ', e. s � ont plus jamais caractéristique ch�z de· 1 ru �ussi remarqué cette l 'homme en question a s
nom reux Scorpion, et et son Soleil dans la
on. Ascendant en Scorpion Scorpion. Il apparaît clm_
ruson correspondant au devrait le conduire ver
rurement que son voyage les fuit de toutes ses for��es prof?ndeurs, alors qu'il sa propre individualité. s pour echapper au défi de
Ce genre d'ex pl r . ter l 'individu ave
ocra
soionn
hv� �ot
giqu;ment confron-. u1· en age t;amiJ"al Partie 1er avec les d . , . I , et en les à l 'intérieur de sa ���Iq�· erotiques et sexuelest la maison de 1 , A t
� Isque la maison VIII �·est là que se trouve�/t�u
u Pa.t"!enaire intérieur, mcestueux, et tous les tfos reves et fantasmes fanee qui n'ont jam . pro �n;e� sexuels de l 'enL'héritage tamil· 1
rus accede a la conscience c 1a est souvent b" 1 ·
tOrte maison VIII . I�n ourd avec une consistait à prend
comme s_I la tache de l'individu refoulées par ses
rpe conscienc� de ces énergies arents, qui menacent de le
451
détruire s'il refuse de les affronter. Un accent sur
une maison d'eau suggère, à mon avis, un bagage
familial et la maison VIII l'associe à la sexualité.
Cet ho�me fuit donc les problèmes de sa sexualité,
de la violence de ses sentiments, de ses fantasmes
d'inceste de son attachement à son père et sa mère,
du mari�ge parental, etc. C'est un monde où le
Gémeaux ne se sent pas très à l'aise, car il a un côté
romantique et idéaliste très puer. C'est mal.�é tout
ce que lui demandent d'explorer la posltton en
maison de son Soleil et le signe de son Ascendant.
Participant : Il me semble que nous devrions parler
de cette mère, qu'il dit détester.
Liz : Oui, nous allons forcément la trouver sur notre
chemin car c'est vers elle que tout converge. Cela
fait san� doute partie du bagage familial reflété par
le Soleil en maison VIII. Et le Scorpion sur l'Ascen
dant, qui reflète l'expérience de la naissance epe: même, suggère que la venue au monde de,ce bebe
n'était pas attendue avec beauc?up d enthou
siasme. Je crois que l'Ascendant reflete entre au,tres
l'atmosphère entourant la naissance,. !e ,th
,eme
archétypique de départ donnant la tonalite general�
de la vie et c'est dans l'Ascendant et les plant tes qUI
y sont �onjointes que l'on peut �ouver;t déceler
l'état de la mère et la nature du lien mere-enfant
dans les premières semaines de la vie. L' Ascend�nt
Scorpion suggère une expérience sombre et dif�
cile comme si l'entrée dans la vie vous confrontait 1
à la mort ou au désespoir.
Participant : Les aspects de l� Lune me semblent
très importants dans ce theme. La Lune est
conjointe à Saturne ainsi qu'à Uranus. Même si elle
452
est en trigone à Neptune et en sextile à Mars cette conjonction Lune-Saturne-Uranus suggère �e expérience très difficile avec sa mère.
Liz : Je suis de votre avis. ll est vrai que cet homme a sans doute énormément besoin de sa mère et l'idéalise. Ce qu'il appelle haine cache sans doute un �ttachemefi:t très profond et mutuellement pos�essif, car sa Venus en Cancer et sa Lune en trigone a
_Neptune me suggèrent qu'il était probablement
�res �ffectueux, extr�mement réceptif aux besoins emotionnels de sa mere, et recherchait un contact étr<?it avec elle. En outre, la présence de Neptune en maison X sugg
.ère qu'il l '.idéalisait, la voyant un peu
comme une VIerge Mar1e nimbée de lumière une mè�e qu� sa souffrance rend pathétique. M�s la conJonctiOn Saturne-Uranus-Lune contredit cette image neptunienne et formule un double message. Je ne pense pas que cette mère ait été très tendre même si elle donnait l 'impression de se sacrifier p� amour. C'est la propre force d'amour de cet homme qui lui a attiré autant d'ennuis. Les contacts Lune-Saturne suggèrent souvent 1 'expérience d'une mère très consciencieuse, surtout lorsqu'ils se situent en terre comme ici ; elle s'acquitte parfaitement de tout, prend soin physiquement de son enfant, se montre responsable et digne de confiance aux yeux de la société. Mais elle joue son rôle avec �ne sorte de froideur, comme si elle suivait les mdications d'un livre. Et la conjonction Lune-Uranus. sug�ère
. que cette mère n'avait peut-être pas
envie d avorr un enfant, ou trouvait les tâches materne,�es rebutantes et contraignantes. L'enfant sent qu il ne peut compter sur elle ni lui faire c�mfiance, et il garde au fond de lui la peur inconsCiente qu'elle ne tombe d'un coup en dépression et
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ne parte en l'abandonnant. Ces pe�s s�nt, sel�n moi, en rapport avec ce que ressent a un �veal;l t�e� profond la mère, qui regrette en secret d av01r ete piégée par cette maternité. La haine �e cet hom�e décowe sans doute d'un terrible sentiment de �eJet et d'abandon qu'il n'a jamais pu réellement vo1r �n face, parce que sa conjoncti�:m. Lune-Satu�e lm a toujours dit que sa mere frusrut de son . m1eux: et parce que Neptu�.e �� ��son X , en. tr�gone a la Lune suagère qu il ! Idealise et s ap1t01e sur son sort. Ne �achant comment concilie,rA la force d� �o!l amour pour elle et la souffrance d etre n�n des1re, il doit donc se couper de ses propres sentm;e�ts et au contraire la détester. Cela le condamne evidemment à vivre dans sa tête, car redescendre sur ter�e et sowever le couvercle de ces sentiments enfouis dans l'inconscient le forcerait à affronter �es émotions extrêmement noires et violent�s, un 1mmens� chagrin et une impression de trah!s�m. Vous qm avez travaillé avec lui, quelles ont ete vos propres réactions ? Vous l'avez vu régulièrement pendant quelque temps.
Participant : Je me sentais ex�rêmem�nt dépri_mée. De temps à autre, il se�b��� !?� fatre, c?nfian�� pendant cinq minutes, ma1s J a1 fim par realiser qu il ne pouvait se fier à aucune femme.
Liz : Vous a-t-il laissé entendre ??urql;!OÎ il ne,
vous faisait pas confiance ou de qu01 il avrut peur .
Participa11t : Cela n'ajamais été dit ve.rbalement. !� ne pense pas qu'il en avait con�c1ence. Je _ 1 al découvert instinctivement. La relation super_fic�ell� entre nous a d'abord été très amicale, e_t _il etal! parfois surpris par mon attitude de neutralite. Il m
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raco':ltai� les ch�se� horribl� gu'il avait faites, et je voyrus bien qu il s attendrut a ce que je lui dise : « ,Com?'lent avez-vous pu faire quelque chose d aussi affreux ? » Mais comme je me contentais de hocher la tête s�s. réagi�: il était assez stupéfait. Sans d?ute pensrut-il que J allais le gronder comme �� ,mere, Ol;l peut-être proj_etaiAt-il sa propre culpabilite su! m01 pour que je lw I?r�te ma voix. Mais je le se':ltrus o�. une enorme resistance à tout ce qui aurrut pu lw farre voir la réalité en face. II n'arrêtait pas_de rn� harceler en me disant tout le temps qu'il allrut partrr.
Liz : !e suis sûre que la meilleure réaction était effective�ent de ne pas réagir. Il cherchait certai�ement a vous mettre au diapason de sa conjonctt�n Lune-Sat�e-Uranus, pour que vous le blâ�ez et le reJetiez. Cela lui aurait permis de se revolter contre vous, exactement comme contre sa mère. Mais c'est bien sûr contre sa propre terre cont_re_ son propre senex qu'il se révoltait, c� celm-ct est une plus forte composante de sa nature que le -�uer. Je pense qu'il est en fait un puer manque , une sorte de faux puer. L'éclat l'intelligenc� et la vivacité du Gémeaux, l'un d�s signes �avons du puer, se retrouvent chez lui dans son brio mt�llectu�l et �ans son excentricité personnelle, m�s ce stgne n est pas assez fort pour dominer le theme de la manière dont le puer semble dominer sa �ersonnali_té. Le carré Soleil-Neptune peut aussi refle�er certames facettes du puer, avec l 'aspiration �ysttque d� N�ptunC:: et ,ses qualités d'extase dionySiaque. Mrus la aussi, 1 accentuation de 1 'élément
1 . En français dans le texte. (N.d.T.)
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terre dans le thème devrait troubler cette vi�ion. Si
cet homme était capable d'être lui-même, il pou_r
rait allier l'imagination créative du contact Soleil
Neptune à une nature fondamentalement robuste
et sensuelle.
Participant : Et le carré Soleil-Mars ? TI Y a une
croix en T, entre le Soleil, Neptune et Mars.
Liz : D'après moi, Mars fait p�e de c.e �'!e le puer
ne peut intégrer. La colère et 1 agress�VIte d� �ars
sont déplacées dans son monde r�e et sp1ntuel.
Le puer n'aime pas Mars et l� �mteur velu� de son
côté Scorpion (son « dormcile nocturne »). , Le carré Soleil-Mars reflète sans doute un proble�e
d'intégration de l'agressivi�é. e� .de �a c<?lère. Je sws
persuadée que cette agresSIVIte mstmcttve se tro�v�
dans la marmite dont il garde le couvercle. her�e:I
quement fermé, car il a sans doute con:>-pns tres tot
dans la vie que sa mère ne la supportrut pas. , Elle a
dû elle-même éprouver beaucoup �e co�ere et
d'agressivité et lui a probablement bten frut com
prendre, ou�ertement ou �e .manière �1':1-s �ubtile,
qu'il était insupportable et mJuste de lw infliger ce
genre de supplice. Neptune est beauc<;mp p�us
proche du puer que Mars, du fait de sa �ens10n
transcendante. J'ai souvent vu, dans une croiX en T,
deux planètes se liguer contre la troisièm�, qui n'est
pas forcément celle du sommet de la croiX en T, et
je ne suis pas rftell�ment �·accord avec la « for: mule » d'interpretatwn habituelle de cette configu
ration.
1 . Les planètes ont chac�e leur ." domicile zodiacal », .c?rre�=
dant au signe qui leur conVIent le rrueux. M� a pour dorrucile di
le Bélier, et pour domicile nocturne le Scorpron. (N.d.T.)
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Tous ces aspects semblent souligner avec insist�ce la raison pour laquelle cet homme a tant de �fficultés à vi�e sa véri�able nature. On ne peut etre .terre �n �ant sa colere, son agressivité et ses passiOns p�tiyes. Mars ne gouverne pas un signe de terre, mrus il est terre par son côté instinctif. Dans la mythologie, Héra enfante sans semence masc�e le �eu dt: la Guerre, Arès, qui n'a donc pas .de pere. n emerge directement du royaume des mstmcts, s.ans le .moindre atome de spiritualité. n est mas�ulin, mrus chthonien. Et Mars en Poissons e�t e�tremement �ensuel et se laisse très facilement sedwre, s�out �
.cause de son aspect à Neptune
dans ce theme. J ru de nouveau la forte impression que tous ses besoins sexuels et émotionnels étaient a�tac�és � sa mè�e, qui les a rejetés et manipulés. n n avrut d autre Issue, pour échapper à sa souffrance, que de s'envoler dans le royaume du puer.
Participant : La conjonction Vénus-Mercure me rend perplex�, car elle ne forme aucun aspect avec le reste du theme. Elle est en Cancer et suggère une �ature très sensible et vulnérable sur le plan émotionnel.
f:iz : Je suis d'accord avec vous. Vénus en Cancer evoque une grande profondeur de sentiment et une sensibilité particulièrement vive à autrui. Elle a un fort besoin de relation et d'intimité et ne peut supporter le détachement et la distance. Mais co�e �ous l' 3:vez dit, le problème est que cette conJonctio� est masp7ctée. Une planète inaspectée r�sse:r;nble a un locatarre du sous-sol dont on ne sait nen, etru:t trop occ�pé à vivre à l'étage. Cet homme �st �ratlquement mconscient des forts besoins emotiOnnels de sa Vénus en Cancer. Je ne pense pas
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que Mercure interfère avec son penchant habitu�l pour l'analyse, car il est aussi en Cancer. �e crois plutôt que Vénus adoucit . Mer�ur� et sugg:re une mentalité extrêmement unagmatJve et reve,use. Comme le locataire clandestin du s�us-sol, Ve�.us en Cancer vaque à ses propres affarres d,ans .l .u�conscient, dissimulant une énm;ne vulnerab,ilite. Au premier déclic, votre clien.t va et;e �ubmerg� PCU: des besoins émotionnels qw, apres etre restes �� longtemps inconscients, seront s�s doute extremement infantiles, régressifs et dep�ndants. Il a, me semble-t-il, horriblement peur de s attacher, .�ar cette Vénus en Cancer, s'exp�ant de m�ere archaïque et naturelle, le mettrrut dans une �Jtuation de complète impuissanc�. Une �ell� dependance vous expose à de tembles et rrreparables blessures, et c'est ce q� s'est �aisemblab�eme?.t produit entre lui et sa mer�., Je, SUIS persua?ee qu il a en lui une grande capacite d �our et d �t�a.chement - n'oubliez pas la tenacite et la. fidelite du crabe -, mais il a fixé un jour sa dévot�on sur une mère qui s'en est servi. pour le .marupuler.,.Elle exigeait de lui une parfrute condUite p�ur qu il ne soit pas trop en demande par rapport a �Ile. Il n� peut courir le risque que cela se reprodwse, aussi a-t-il tout refoulé. . .
11 est évident que tôt ou tard cette conJO?ctiOn Vénus-Mercure sera constellée par progress�o� ou transit, et le locataire caché du sous-so} pulvensera alors le plancher pour faire son appant10n dans la salle de séjour. La vie finira. bi�n. p�, rat�raper cet homme. Rien ne meurt qw n rut . et� vecu, . et sa Vénus en Cancer ne s'est pas expnmee depws son enfance. J'ai bien l'impression aussi que son Asce�dant Scorpion, qui dans un sens est. « �e conni� vence » avec sa Vénus en Cancer, frut egalemen
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p�e �e. ce qui lui fait p,eur. Cet Ascendant évoque U:f1 mdiVIdu capable d eprouver des passions très violentes .�t �e se �acrifier corps et âme à la personne qu il rume. L un des maîtres de l'Ascendant Mars, est en Poissons, et ils forment tous Vénus� �ercure, Mars et l'Ascendant, un grand' trigone d eau. Nous avons le portrait d'un homme terribl,ement �éra?le qui ressent les choses profondement et mtensement et a tendance à reporter tout son ��ur et sa sensualité sur une setùe personne, celle-ci. etant. tout pour lui. Lorsque l'on considère cet.�e dimension de sa personnalité au regard de ce qu il a apparemment expérimenté à travers son pr��ier �our, � mère, il n'est pas surprenant qu il se SOit envole dans le royaume du puer et vive presque exclusivement sur son Soleil en Gémeaux On v?}t bien ,comment son propre tempérament: assoc1� au vec� �e son enfance, a produit une excepti<�nnelle sene de complexes. Voici quelqu'un chez qw le personnage du puer est indéniablement présent - comme le suggère le Soleil en Gémeaux mais qui a aussi grand besoin de relation de stabi� lité et. de �écurité, à. la fois sur un plan général et a.ft:ectif. C est potentiellement une très jolie combinruson, car la chaleur de l'eau et la solidité de la te�e peuv�n� constituer une base à la fois sympathique et seneuse au brio et à la légèreté du Soleil en Gémeaux. Mais sans doute cet homme a-t-il eu le .c�ur brisé dans son enfance, en donnant tout de 1!-ll �.une mère 9ui ne savait rien faire d'autre que 1 utiliser, et qw votùait lui voir donner ce dont elle-même manquait. Il est donc profondément bl�ssé, et le thème s'est clivé en deux, le côté eau gliss�t dans l 'inconscient, et l'archétype du puer se presentant comme la seule voie de salut possible face à la souffrance.
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L'expérience du père semble c�rresponcJ:e dan� ce thème à une déception, ce qw me par'!lt a�1 très significatif. n est faible ou abse�t.
, �erne s il
était gentil et charmant, il s'est avere m�apable d'offrir à son fils un solide so�tien ll}asc� _POur 1' aider à grandir loin de sa mere. C �t �s1 que j 'interprète le carré Soleil-Neptune.. ams1 que 1�
·u·on de Mars en Poissons en mruson IV face a pOSI . . , tr 1 S Neptune. n y a une opposition marquee en e e parents qui ont dû se servir de leur enfant comme d'un ballon de football.
Participant : TI m'a décrit s�n père comme un homme gentil, généreux et tolerant.
Liz : C'est souvent ainsi que l'on expérimente u? père neptunien. Les planètes en
. aspect au �oleil
représentent l'héritage psychologique. transrm� par 1 ' et il s'amt ici de Neptune. Mrus le Soleil est e pere, e.· . IV l . également en carré à Mars en mruson ',
a m�son relative à l'expérience du père. ll Y a la auSSI � double message, comme pour la mère. Cette cr�nx en T Soleil-Mars-Neptune me fait pense� que le pere a lui aussi vécu exactement le meme dilerni"?e que son fils. n cachait sans d<:>ute llil:e P,�o�SIOn de colère et de violence refoulees, mrus n etrut pas de taille à lutter avec la mère: Ave� son Asce��3?! Scorpion, votre client devrut avorr llil:e sensi�ilite particulière aux courants sous-jacents mc
�:mscients
du milieu familial. n devait don� ressentir la ra�e cachée de son père et en avrut peur. TI ,.. a pn� inconsciemment le parti de sa ��re.' mem� SI consciemment il la détestait et pr�ferru� s?n p�re. Dans ces conditions, il ne pouvrut s ouvnr emotiOnnellement à autrui sans que tout
,e sa r��e se mette
à couler à flots, avant même 1 appant10n de ses
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sentiments de besoin et de dépendance. Comment se déroulait Je travail avec lui ? Que se passait-il lorsque vous ne réagissiez pas à ses provocations ? Participant : Je sentais simplement ma colère monter.
Liz : Subtilement et sans le savoir, il a projeté sur vous sa colère, complètement inconsciente chez lui. Il contrecarrait tous les efforts que vous faisiez pour 1 'aider, et vous vous retrouviez furieuse, manipulée et impuissante, ce qui correspond sans doute exactement à ce qu'il ressent intérieurement et à ce qu'il a dû éprouver avec sa mère. C'est ce que l'on entend par contre-transfert. Je crois que vous l'avez traité de la seule manière possible. n a projeté sur vous toute sa rage contre sa mère, de cette manière subtile et inconsciente. Pourtant le fait de ne pas réagir est probablement étranger à votre propre nature, et vous n'étiez pas réellement consciente de ce qui se passait. L'absence de réaction est une technique analytique excellente lorsque l'on est face à ce genre de problème inconscient. n se passe forcément quelque chose, parce que la colère finit par retourner là d'où elle vient. Les méthodes psychanalytiques orthodoxes préconisent cette façon de travailler, qui finit par débusquer le complexe et permet au client de commencer enfin à expérimenter ses propres sentiments. Mais il faut alors être conscient de la dynamique à l 'œuvre, car se contenter de prétendre ne pas être en colère n'est pas suffisant. Il a en fait provoqué chez vous la réaction qu'il désirait, même si vous avez agi en croyant le contraire.
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Participant : Je ne m'en suis pas vraiment bien
sortie et à la fin j'ai commencé à montrer ma
colèr�, car j'avais du mal à �on;r?ler mes propres
sentiments. Je ne suis pas a 1 ruse avec ce style
analytique orthodoxe. �e�t-êtr� ;me analyse plus
structurée aurait-elle ete preferable pour cet
homme.
Liz : Je n'en sais rien. J'ai l'impressio':l qu:� est
beaucoup plus profondément pertur.be. qu il , ne
semble à première vue. Cet�e �onVI�ti�n rn est
inspirée par la force de votre re�ct10� �ns1 que par
son thème, qui décrit une dissociatiOn presq�e
complète d'énormes parties de sa propre .psyche:
Peut-être avez-vous raison, mais je n'en su1s p�s Sl
sûre. Il s'agit d'un problème schizoïde, .et face a �
individu ainsi dissocié, un simple travail de conseil
n'est peut-être pas réellement suffisant, �auf sur ut?
plan pratique. Mais vous lui avez peut-etre d�:mne
plus que vous ne croyez en ne portant aue� JU�e
ment. D'une manière ou d'une autre, cela a du farre
son chemin quelque part.
Participant : Ne pensez-vous pas qu'u_n p�er « au
thentique », à la différence d'� m:carusme ?e
défense, exprime une sorte de c:lebrauon de la VIe,
une véritable allégresse de l' esprtt ? li ne semble pas
que cet homme manifeste 1: scint!llement et le
pétillement réels du puer, mrus plutot un compor-
tement maladif.
Liz : Vous avez raison. Ce n'est �as un pue: j�ye�.
Lorsque le thème correspond reellement a 1 espnt
du puer, la personne manifeste souve?t, quels que
soient ses défauts, un charme fascmant et une
462
exalta��n communicative sur la vie. Cet homme ne peut ventable�ent exprimer 1 'esprit du puer, car il a trop de sentunent de responsabilité et trop de p:ofond:ur ém�tionnelle. Le puer est devenu une defe�se mconsc1ente contre sa souffrance et cela explique po�quoi il n'arrête pas de dire q�e la vie co��nce a qu�ante-deux ans. C'est ce qu'il veut c!orre a tout pnx, alors que son expérience inténe�� semble plutôt lui dire que c'est là qu'elle firùt. �JOie est absente, malgré son originalité vestimen�e, etc. Son thèm� manque de feu, et l'intuition n Y est pas une fonction naturellement forte.
Mal�� le P?t�ntiel suggéré par 1 'accent sur la t�z;e, J ru auss1 1 �pression que son corps lui pose d eno�es problemes. li voudrait récupérer sa �exu�t�,
,que sa mère détient toujours. Celle-ci n'a
jamais ete pour lui un contenant sécurisant et probablement so� propre corps ne lui donne-t-il
,pas
non plu� de sentlme?t de sécurité. Le juste amour et 13: �ame .acceptatiOn du corps dépendent de la q�alite du lien sensuel avec la mère au début de la VIe. Cela peut même compenser une absence totale de terre d� un thème. n est très difficile de prendre. som de, son corps avec affection et tolér�ce .si quel9-U un d'autre s'en est occupé avec �epuls!on, et je pense que c'est ce qui s'est passé, a en J':lge
,r .P� la conjonction Lune-Saturne-Ura
nus. TI mtenonse donc cette attitude en traitant son co�s avec un mépris identique. Lui-même ne serrut s.ans doute pas d'accord avec cette analyse pwsque apparemment il cherche à se faire ren:tru:qu,er par une tenue vestimentaire originale, mrus il s agit de narcissisme, et non d'amour pour le corps.
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Participant : C'est moi qui ai décidé de mettre fin à nos séances. n ne me l'avait pas demandé, malgré ses menaces continuelles de départ ; je l'ai fait. J'ai ressenti une vague de désespoir, car il avait semblé tout d'abord faire quelques progrès, puis il est parti faire du ski, et à son retour, nous nous sommes retrouvés au point de départ. Je me rends compte avec tout ce que vous avez dit que je me suis laissé envahir par son désespoir inconscient. n doit se croire incurable et penser qu'on ne peut l'aider.
Liz : Tout cela est bien triste, mais je ne pense pas que vos compétences dans le conseil puissent être mises en cause. Si vous vous étiez forcée à continuer, cela aurait peut-être très mal fini. Les transits sur ce thème sont actuellement très intéressants. Neptune en transit était en opposition au Soleil en maison VIII au moment où vous avez arrêté votre travail avec lui. Quelque chose était probablement en train de s'ouvrir en lui et cela a continué un moment. Peut-être le désespoir que vous avez ressenti était-il le signe de la remontée à la surface de son propre désespoir. Cet homme est effectivement ce que l'on appelle un cas limite, à la lisière de la psychose, et il n'est pas facile de travailler avec lui. Vous vous êtes parfaitement bien comportée, et il aurait probablement lassé pratiquement n'importe qui. n a sans doute besoin de s'effondrer, et peut-être l'avez-vous senti, tout en sachant que vous n'étiez pas assez qualifiée pour l'assister dans c� passage difficile. Nous apprenons beaucoup des clients de ce genre. lls nous montrent très clairement comment le personnage archétypique du puer devient la seule issue pour l'homme qui veut éviter de déraper dans l'enfer de ses sentiments. Nombre
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d� gens ont recours à . utilisation négative du pu�:�� ·��pressiO� et cette tr�it ?e . Neptune activait
�e���essiO� que ce desesporr mconscient et . un enorme gration naissant C'est P
, � _sentiment de désinté-d 'ex , . . recisement ce qu'il a be .
penmenter, mais vous , , som comme aurait pu l' êt , . avez ete contaminée avec lui.
re n Importe qui travaillant n anive souvent que l' '
client ayant ce genre de c�� se des:spère. face à un
po ir est effectivement le s. agf' �em� st �e désespour lui
à une sorte de s . I�n. e VIvre equivaudrait
le porter pour un tem �cid�, et le théra�eute doit Cette contamination ne
p . tl� est un sacre boulot. , re ete pas un competence ou de . . , manque de
peut-être n'étiez-vt::s��acite de votre part, mais vraiment comprendre
à .assez cons�iente pour ce
. désespoir et de q . qUI appartenait en réalité . uo1 son appar'f , .
Signe. D'un autre côté il n 1 Ion �tait-eUe le
pas souhaitable de tr�vaill e vous se�blait peut-être
de désintégration régressi er �v�c �UI dans cet état
une analyse plus stru v_e. e a emande en fait
quatre séances par sectur�e, avec trois ou même
1 marne n se di . . q�e que chose d • effrayant t · � . ngeait vers discerné et si vous a . ' e m�me SI vous 1 'aviez
, VIez pu tenrr bon al , propres depression et déses . . rn . gre vos bl��ent sauvé plutôt que d'
�· il se ser�t probatait a la surface. Le trans't d'
onter �e qUI remonau Soleil peut être en eÙ U?e planete extérieure conscient est si chargé D
et tres l?�d lorsque l'inprochait de son Ascendan: son cote, Saturne s'apXII, ce qui est une nouvelle
�n �rav�rs�t sa maison changement intérieur J
mdicatiOn d un profond Saturne reflète ce q�e �,{fns� que .le transit de position dépressive c'est-,
ed
iaruel
K!�m, appelle la ' a- re a remtegration de
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projections négatives, et la prise de consci�pce naissante de sa propre noirceur et méchancete .
Peut-être l'avez vous aidé plus que vous. ne le croyez, car, une fois passé� tous ces �ansits, ce travail qui vous semble mamtenant P7me perdue aura peut-être laissé en lui une grame do�t le développement lui permettra plus tard de rmeux s'en sortir. Au passage de Saturne sur son Ascendant, il se rendra peut-être compte que l'éche,c de 1� thérapie était le sien et non le vôtre, et que � est lw qui éconduit les gens. Saturn� dans
,son theme est
en maison VII, et son transit sur 1 Ascendant va remuer les problèmes de la maison �I. Lor�qu� l'on cherche à comprendre le sens d un transit, il faut toujours regarder la maison dans laquelle se trouve la planète en transit dans le thème natal. En passant sur son Ascendant, Saturne va lui re�voy�r quelques lourdes vérités sur la manière dont il se lie aux autres.
Peut-être avait-il besoin que vous le rejetiez, pour voir comment il rendait impossi�le toute �?�e. de relation. Avec un Saturne en mruson VII, l mdivtdu rejette autrui, tout en pensant que ce sont les autres
1 . Voir Melanie Klein : Love, Guilt and Reparation (New Y or� : Fre;e Press, 1984 ; et Londres : Hogarth Press, 1981) _; en françrus,. votr Melanie Klein - Joan Rivière L'Amour et la Hame - Le Besom de réparation (Petite Bibliothèque Payot). . The Psvcho-Analysis of Children (New York : Free Press, 19
_84 , et
Londrés : Hogarth Press, 1980) ; traduit en français sous le tttre La Psvchanalvse des enfants (PUF). Envv and' Gratitude (New York : Free Press, 1984 ; . et Lon�res : Hogarth Press. 1981), traduit en français sous le tttre Envte et Gratitude (PUF). . Ceux qui trouvent la terminologie clinique de Kl�m décourageante peuvent lire l'ouvrage de Hanna _Segal, lntroduct�on to the W�rk o� Melanie Klein (New York : Baste Books, 1980) . • et Londres ·. Ho garth Press, 1978), traduit en français sous le titre lntroductron à l'œuvre de Melanie Klein (PUF).
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qui le rejettent. Tôt ou tard il va devoir affronter les �roblèmes �ous-jacents à son propre manque d'aptitude. relatio�elle. n finira peut-être même par reverur vous vorr en consultation.
Participant : J'ai déjà vu d'autres thèmes de ce genre, où le personnage du puer se manifestait très fort.e�ent, sans pour autant que l'on retrouve les positions .que vous nous avez indiquées à son sujet. Je trouvrus en revanche souvent dans ces thèmes un Pluton dominant ou un accent Scorpion.
Liz :· J'en ai vu. moi aussi beaucoup. Il semble y avorr �eux ma:nrestations très différentes du puer, une ou le theme est un vrai domicile pour ce personnage archétypique, et l'autre où le tempér�me�t extrê:n�ment �stinctif, sensuel et passionne que decnt le theme semble contradictoire �vec ce que vit l 'individu, qui correspond peut-être a un autre facte� isol� du thème. Il me semble que cela peut aussi expliquer la différence de ton marquée entre von Franz et Hillman dans leurs descriptions A du puer. L'expression négative du P!-ler
.apparrut plus souvent lorsqu'un individu se r�fugte dans ce personnage de l'inconscient colleett!, alors que son thème natal ne lui convient pas reellement. On ressent une sorte de malaise avec ce g�nre de personne, comme si il y avait une zone d ombre quelque part, quelque chose de factice d�s �es envolées et cette folle gaieté. La dimension crea�1ve du puer e�t beaucoup plus évidente lorsque le theme lw fourrnt un domicile confortable même si. bien entendu le problème du senex surgit immédiatement lui aussi.
Mais le Scorpion est un facteur fréquent dans ces thèmes de, comment les appeler, pseudo puer ?
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Voici un nouveau terme pour notre jargon, et l'Institut de Zurich va encore se mettre dans tous ses états. Comme je vous le disais, j'ai souvent rencontré des hommes Scorpion se conduisant comme de faux Gémeaux ou Sagittaire. lls n'ont pourtant pas beaucoup de feu ou d'air, mais la terreur les fait fuir loin de leur propre nature. Le Scorpion appartient au royaume de la Grande Mère, et il n'est pas facile pour un homme de se sentir lié à ce genre de mythe, tout en conservant malgré tout un sentiment de virilité et de puissance. Le puer est alors une sorte de substitut du père, q� la plupart du temps est en fait absent, psychologiquement sinon physiquement. �t le pu�r te�te de parvenir au ciel, espérant que D1eu le Pere viendra le sauver des griffes de la Mère Sombre.
Participant : Pensez-vous qu'il aurait été préférable pour l'homme dont nous avons étudié _l'exemple, de travailler avec un thérapeute masculin ?
Liz : C'est difficile à dire. Cela pourrait sembler plus judicieux, mais c'est un peu �omme se d�mander s'il vaut mieux passer par Vemse ou par Milan pour aller à Rome. De toute façon, on y va. Un thérapeute masculin va consteller le problème de l'a� sence du père et servir de modèle en offrant l'experience d'une bonne relation masculine. L'ego de son client va donc s'affermir, il va se sentir plus. fo:t et donc plus à même d'affronter son chaos mterieur. Une thérapeute féminine va constell�r le problème de la puissance de la mère, et servrr de modèle en offrant l 'expérience d'un amour maternel positif et d'une authentique acce�ta�ion inCOf!· ditionnelle, au lieu d'un amour restnctif et m.anlpulatew·. Mais c'est généraliser, car certames
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thérapeutes féminines ne sont pas du tout maternelles, et leurs qualités sont plus cérébrales et intuitives. La lourde atmosphère générée par cet homme peut le� sembler pénible. Et certains thérapeutes masc�ns, dont le côté féminin est accentué, vont peut-etre r�culer devant la confrontation agressive que pourrrut demander ce client à un autre homme. Dans ce cas précis, le client projette sur la thérapeute femme sa Lune en sandwich entre Saturne et �ranus; n n'y a rien d'étonnant à ce qu'elle ait eprouve une telle colère et un tel désespoir. C'est exactement ce qu'a dû ressentir la mère accablée par un �nfant qui la provoquait contin�ellement. Cette therapeute a tout bonnement exprimé et vécu la Lune de son client. ll faut aussi savoir que lorsque la p�y�h.olo�e ?'un homme est marqué� par le puer, il evite generalement de se lier intime�ent avec d'autres hommes, sauf en cas de relations homosexuelles, ou s'il s'agit de substituts du père. ll préfère la compagnie des femmes. C'est le Jel;Ule homme en lui, le séducteur, qui s'entend mieux avec les femmes, car il peut jouer sur son c.hanne, alors qu'avec un homme il se sent inféneur, et se .montr� . donc hostile et méprisant. Ce type masculin ch01srra presque toujours une thérapeute femme, persuadé de pouvoir la séduire au propre ou au figuré. Peut-être pouvons-nous m'aintenant passer à un autre thème exemple.
Participant : J'ai ici un thème dont j'aimerais que nous discutions. Je vais essayer de vous donner quelques élém�nts sur cet homme. Le mariage de se� parents av�t 9uelque chose d'épouvantable. Sa mere a e� upe liruson p�ndant dix-sept ans sans que son man n en sache nen, et mon client qui était censé la soutenir sur ce plan pendant toute son
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enfance, a dû garder le secret face à son propre père. . d' . d n lui a semblé par la suite imposstble avorr es relations avec les femmes, et il a fini par se déclarer homosexuel. n a gagné beaucoup d'argen� d�s l'immobilier pendant un moment, et cette re�stte rapide lui a pe�s de �ontin�er à prendre so� de sa mère, qui avrut fini par d}vorcer de son pere. Puis, à vingt-quatre ans, il a v��u.une sorte �e peak experience bouleversante. C etrut �e �xpenence religieuse, qui l'a laissé dans un triste et�t. n est resté mal en point pendant quelques annees, avec des périodes d'hospit .. alisation, _et l?rs9-u',il est ven� me voir, il était au chomage, tres depnme, et sortrut d'une tentative de suicide. n voulait non seulement une interprétation de thèm�, mais a_us�i s�vre �� psychothérapie. Le psyc?ï.atre qw � avrut trrute après sa tentative de sw�td� me .rmt en garde, insinuant que je ne pourrrus nen farre de plus que l'aider à survivre un peu plus longtemps.
En fait, la thérapie a très bien marché, �t c'e�t l'esprit du puer qui a ém��gé: Je pen�e qu il avrut toujours vécu le senex et s etrut condwt c.omme un petit vieillard en gardant
.les �ecre!S sordides de sa
mère, puis en prenant som d elle a la place de son père, en réussissant dans le monde, en se montrant obéissant et loyal, en ne se rebellant �u, ne se libérant jamais réellement, sauf par ses preferences sexuelles (son unique révolte contre 1� mère, et l�s femmes), puis ensuite par sa dépr.essiOn. _L espnt créateur était, à mon avis, chez lw completement refoulé, et sa peak experience a é,t� en quelque s?rte une percée directe du puer à 1 etat pur depws le royaume archétypique. n lui avait fallu beaucoup de temps pour se reconstruire; �ais no�. sommes néanmoins partis de cette expenence religieuse. La
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comparaison de nos deux thèmes est intéressante �ar mon Ascendant à 19° du Gémeaux, est conjoint a son Saturne, et mon Uranus est conjoint à sa Lune.
L_iz ·: Vo��e Ascendant est en conjonction à sa Lune runst qu a son Saturne, et votre Uranus à l'Ascendant est aussi conjoint à sa Lune. Très bien nous an.ons, étudier brièvement cette synastrie. J� aimer�s d abord reg�de� son thème de plus près (voir theme 8, page Ct-apres). fl est intéressant de savoir ce qui se passait sur le plan des transits au moment de sa peak experience et de la dépression qui a suivi. Vous nous avez dit qu'il avait vingt-quatre ans à l'époque, c'�tait donc en 1967, lorsqu'Uranus et Pluton pass�ent dans le second décan de la Vierge. La conJonction Uranus-Pluton était alors semblet-il, en carré avec sa conjonction Soleil-Saturne. Ce sont donc encore les planètes extérieures qui constellent un profond changement, en réveillant sa nature fondamentalement spirituelle refoulée du fait de la soumission au senex, c'est-à-dire à Saturne, qui est en conjonction au Soleil dans le thème de naissance. , Peu!-être cet homme correspond-il davantage à � archetype d,u puer que notre exemple précédent,
egal�ment Gémeaux. Sa conjonction Soleil-Uranus s�gger� que le personnage du puer est sans doute tres pwssant sur le plan intérieur car Uranus le dieu du Ciel primordial, évoque �e ascension l�in du monde des instincts, vers ce que Platon appelle le monde des Idées Divines. Il y a beaucoup plus �'air dans ce thème que dans l'autre. La Lune est e��ement en Gémeaux, et Mars est en Bélier, très di�ferent du Mars en Poissons que nous venons de vmr, beaucoup plus libre et moins soumis aux
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�·1 � 12"26 p._ <- Aot ne ):{ 26")2 � , 'd 27"01. r � Terre AC 1;1 � MetCUtl 0 26"09 I.e :à _. =a. v -;:. v•nus Y' )")4 .. ,C._.:i é üu 0� ::! Mars � o:t_i 4. � .. Jup•uw 0 24")1 lr:r'__i l.!l. � Saturne ):{ 15")2 lr>'___i '.!:. Il." .â ,> Uranus ):{ 5"08 ,Q __.� i �..f. .:;. Neptune 'Il' 29"17 r � � p Pluton n 5"2) J.Sl.., .n Nœuds lunaores n 1a � l!t_ � 7 'S'I _12 : .... 'l'l 3=.:J. 1 4'S'I � !'!: !l;)j lA .l'!t. .LL.il. �:� 1 2: .... � · ) t �-lit (MÇ: 11\o 1 ) '41> J!l: .... )'4S
naissance Thème no 8 : Type de puer, exen:pte . .f!· La date de · ouci de drscretron. . est tenue secret� par
[ s
1 , Astrodient selon le systeme Le thème a éte ca cu e par ' Placidus.
472
AS ""
humeurs et aux émotions. L'Ascendant est en Capricorne, et le thème du dilemme puer/ senex, se retrouve tant dans la juxtaposition des signes Gémeaux et Capricorne que dans le double aspect du Soleil à Saturne et Uranus. Cette composante Saturne-Capricorne reflète bien ce que vous nous avez dit de lui, notamment les lourdes responsabilités qu'il a dû assumer à un si jeune âge, et l'étouffement de son propre esprit pour pouvoir jouer le rôle du père auprès de sa mère. C'est aussi la dépression qu'il a combattue. Ce thème me semble un exemple beaucoup plus authentique de 1 'imbrication des archétypes de l'adolescent et du vieil homme dans la psyché d'un individu et dans sa vie.
Participant : ll est arrivé un jour à sa séance complètement trempé. n venait de sauver un petit garçon qui se noyait dans la Tamise. Tout le monde restait sur la berge à crier « au secours » sans rien faire. Lui s'était aussitôt jeté à l'eau et avait ramené 1 'enfant à terre.
Liz : C'est un symbole très intéressant. Je suis toujours impressionnée par la manière dont les gens expriment en actes concrets ce qui se passe en eux. Dans un sens, sa thérapie consistait aussi à sauver lejeune esprit de la noyade définitive dans l'inconscient. Nous ferions mieux, à mon avis, de regarder un peu ce thème avant de passer à la synastrie. C'est un thème beaucoup mieux intégré que l'autre, qui semblait à première vue si bien loti avec tous ses trigones en eau. Ici Vénus, en conjonction avec Jupiter, est reliée aux autres planètes, au lieu d'être isolée et inaspectée. Je pense surtout à son sextile à Mercure. L'aptitude relationnelle est plus proche de la conscience, moins dissociée et mena-
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çante. Les aspects au Soleil, surtout la conjonction Soleil-Saturne, semblent parfaitement bien décrire ce contre quoi il a bataillé. Hormis cette conjonction, Saturne est inaspecté, mais le Soleil est en sextile à Mars et Pluton. C'est donc là aussi le signe d'une meilleure intégration, car ces sextiles permettent au côté instinctif et agressif de la personnalité d'accéder plus facilement à la sphère du conscient. Je me demande si ce Saturne inaspecté ne pourrait pas expliquer son incapacité à se défendre contre sa mère. Avec un Saturne qui opère inconsciemment, on peut manquer de frontières et d'un véritable sentiment d'indépendance. Si Saturne est le locataire clandestin du sous-sol, il devient très difficile de contacter ses propres capacités de survie et son aptitude à se suffire à soi-même. Nous pourrions aller jusqu'à dire que cet homme a vécu une grande partie de sa vie en « faux » senex.
Participant : Et l'opposition Mars-Neptune ? On la trouve aussi dans l'autre thème, mais elle est ici dans l'axe Bélier-Balance. Il a goûté à là drogue un moment, avec tout ce que cela suppose.
Liz : J'associerais beaucoup plus le problème de la drogue à la conjonction Soleil-Saturne qu'à l'opposition Mars-Neptune. Mars-Neptune se bâtit des rêves. n est vulnérable, se laisse facilement séduire et son agressivité se dissipe dans ses sentiments. Mais je ne pense pas que Mars-Neptune en soi puisse conduire quelqu'un à la drogue. C'est ce que disent les livres, je le sais bien, mais j'ai moi-même souvent trouvé un contact Soleil-Saturne lorsqu'il y avait un problème de drogue ou d'alcoolisme, sans doute parce que les drogues ou l'alcool semblent atténuer la douleur et la frustration du problème
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S�Ieil-Saturne. !-'individu ,Soleil-Saturne peut être tres dur et �xtremement resistant, comme le montre .votre client dans ��m combat pour se ressaisir. �ru_s souvent. Ia.premiere partie de la vie est désesperement solitrure, et on ne sait où aller ni à .
parler, car on n'a confiance en personne et l'on�� se sent p� soutenu. Mis à part le fait que MarsNept�e n .�s� pas suffisant pour donner un vrai nept�en, J ru constaté qu'il existait des intoxiqués sat��ns �t des intoxiqués neptuniens leurs mot�vatiOns etant très différentes. Neptune � 'arri pas a affronter la réalité, et c'est le puer qui boit �� �e ,drogue poU: prolonger 1 'illusion de son immorta-te et �e son eternelle jeunesse. Saturne en revanche VOit trop la réalité, souvent trop tôt et la vie 1 . semble un endroit lugubre et solitaire, clépourvu ck sens. Le ser;ex peut donc lui aussi boire et se dro.guer, �eguant que de toute façon rien n'a vr�ent d Importance. fl me semble que c'est lui qw pese sw- cet homme, et l'a poussé à se droguer. Participa_n� : �ais en quoi le thème de mon client P<;>urrrut-il Justifier qu'il ait été dans un état aussi deplorable pendant si longtemps :> Le . h' · premier t.
erne semble ,manï!estement beaucoup plus diffi-cile, �ve� sa Venus maspectée et ses aspects lunaires difficiles, et pourtant cet homme est sur pied il se promène et a 1 'air de prendre du bon temps. ,
fizh ,Je ne pense pas que la réponse se trouve dans
,e t �me. C'es� un. thème mieux intégré, où le côté �motionne!
. et mstmctif de la vie est plus accessible a la conscienc�. Mais la configuration Soleil-Saturne-Uranus n est pas plus facile que l'ensemble Lune-�aturne;Uranus que nous avons vu dans l'autre theme. D un autre côté, tous ceux qui ont la
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conjonction Soleil-Saturne-Uranus ne s'effondrent pas et ne passent pas des années . à fréq�enter les hôpitaux psychiatriques. li faut VOIT Ce theme dans le contexte de l 'environnement, comme nous 1 'avons fait pour le premier thème. Mais je pense que ces deux hommes o�t
, réagi à le� souffrance. et
leurs difficultés de maruere opposee. Le prerruer s'est dissocié de lui-même, et il semble plus « normal » aux yeux de la société, car on ne se rend pas immédiatement compte que quelque ch
_ose n�
tourne pas rond. Le second s'est effondre publiquement et sa dépre�sion �'étiquette c?mme « �alade », ce qui nous frut crmre que son etat est prre. Je n'en suis pas si sûre.
Nous pourrions aussi observer plus attentivement les circonstances de l'enfance. Tout en ayant un thème très difficile, on peut avoir reçu un minimum d'amour et de soutien, même dans une famille à problèmes, et c'est en quelque. sorte cette colle psychique qui maintient la cohés10? ?e l'ensemble. L'environnement influence considerablement la nature reflétée par le thème, tout comme le thème va réagir à l'environnement et l'inte�réter sel�n sa propre nature. Tout en .ayant un th�me extr<:mement harmonieux certruns peuvent VIvre au debut de leur vie une t;ahison si brutale, ou si pénible pour leur nature particulière, que la moindre tension de la vie cassera net le fil. Pour cet homme que 1 'on a incité à trahir son père et ainsi coupé du principe archétypique patriarcal si important comme modèle d'identification pour son Ascendant Capricorne, l'eX;périe�ce q�'il a
_véc�e est l'�e ?es
pires qui pouvruent lw arnver, a lw en part1�ulier. Les raclées et les engueulades sont des enfantillage� comparées à la subversion de l'amour, de la loyaute
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et de la réalité que génère un tel scénario. La pression de 1 'environnement semble ici avoir exac�rbé le problème Soleil-Saturne à un point tel que nen d'autre dans le thème n'a pu se développer. n �ous semble peut-être que j 'attribue ainsi une enorme responsabilité aux parents, alors que nous savons
_tous que la p�rcep�on des parents est déjà
formulee,.dans 1� t�e�e a la n_aissance. Mais je �ens� qu il a pu s agrr d un probleme de sophistica
tion mtellectuelle et d'honnêteté superflue. Ce n'est pas un péché inconscient par omission qu'a commis cette mère, comme c'était le cas dans le premier e�e�ple. C'est un péché d'injonction, et il est difficile de comprendre comment une mère a pu ne pas se rendre compte des conséquences d'un tel comportement pour son enfant. Peut-être cela explique-t-il en partie la différence. Je ne sais pas vraiment. Je pense qu'en fin de compte quelque cho�e de plus profond nous échappe. Comment expliquer que certains soient plus forts que d'autr�s, ou dav"::ltag� conscients ? Le premier semble �eu� adapt; et n a pourtant pu recevoir d'aide. n s est echappe de sa psychose potentielle en entraînant la thérapeute dans sa propre folie. Le second a sombré dans la psychose, mais c'est sans doute parce qu'il s'est effondré qu'il peut aussi guérir. Que vaut-il mieux finalement ?
Peut-être pouvons-nous maintenant examiner les aspects comparatifs. Vous nous avez dit que votre Ascendant et votre Uranus étaient conjoints à sa Lune et son Saturne en Gémeaux. L'Ascendant est entre autres un symbole de la présence et de la p�r�onnalité de l'individu, le mythe dont il est le veh1c�e. Dans un sens vous lui avez montré à quoi pourrrut ressembler un Gémeaux non accablé par
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Saturne. Vous l'avez aidé à entrer en relation avec
le côté positif du puer, conforme à sa �érita�le
nature, mais que le poids du ser:ex saturn;en lw a
empêché de vivre. Sans le voulorr et peut-et;e sans
même vous en rendre compte, vous representez
probablement pour lui un peu de 1 '.esprit l�eux
qu'il a entrevu dans sa peak expenence, maiS sous
une forme humaine. Vous pouvez donc l'aider non
seulement à en saisir la valeur, mais aussi à com
prendre comment l'intégrer dans la vie ordinaire.
C'est comme si tacitement, vous lui révéliez qu'il
est vraiment très bien pour lui d'être un Gémeaux,
un esprit irresponsable, léger, désinvolte, toujours
prêt à s'envoler. ll me semble également important
que votre Ascendant soit en conjonction avec sa
Lune, car cela signifie qu'à un certain niveau, vous
touchez sa nature féminine intérieure. n peut
projeter sur vous les qualités de ce qu'est po� lui
une bonne mère, qui ne l'accable pas de tembles
secrets et de lourdes responsabilités, mais se
contente simplement de lui parler, d'être son amie
et le laisse respirer. Savez-vous ce qui se passait sur
le plan des transits à l'époque où vous le suiviez ?
Participant : ll est venu me voir deux fois par
semaine pendant environ trois ans. Uranus traver
sait le Scorpion en opposition à son Mercure en
Taureau. ll transitait également son Milieu du Ciel
en Scorpion.
Liz : Le transit d'Uranus sur le Milieu du Ciel est
très intéressant par rapport à ce que nous venons de
dire. Comme le Milieu du Ciel représente entre
autres la relation avec la mère, la nature de son
héritage psychologique, le transit d'Uranus suggère
qu'il commençait à entrevoir intuitivement une
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forme d� sépara.tion. J'ai remarqué que le passage des planetes maJeures sur le Milieu du Ciel correspopd so�vent à une coupure du cordon ombilical, meme s1. ses effets se manifestent dans le domaine d� travail <;>u de la profession. II faudrait approfon� notre.refle�on.po� mieux comprendre en quoi l expr�u:
�n d un IndiVIdu dans la société est liée à
son expenence de la mère. Ce que nous rencontra� au début de la vie chez notre mère est identique a ce que nous rencontrerons plus tard dans le m�mde, car }a mère et le monde correspondent au meme archetype. La contribution que nous nous sentons poussés à apporter au monde est en quelque �ort� une exp�e�sion �oncrète de la dynamique archetYJ?Ique expenmentee dans la relation avec �otr� �e;e. Quelque chose a dû se passer en lui qui l � deliyre ?u fa:deau �e ce rôle de vieil homme que 11:'" avrut frut temr sa mere. Vous êtes arrivée dans sa VI� au _bon mo�ent, comme cela se produit quelque fOis tres mysteneusement. , �psychiatre qui le soignait n'a pu l'aider car ce
� �tait s�s �<;>ut.e pas le bon moment pour qu'on
1 rude, s il n etrut. pa_s enc�re prêt à déposer le fa:deau de la proJeCtiOn qu avait fait sa mère sur lw� n � pu ensuite vous permettre de l'atteindre, grace a votre Ascendant conjoint à sa Lune au moment où .la relation avec sa mère (représe�tée par l� Sc?rpiOn au Milieu du Ciel, avec tout ce que cela rmpli�ue de courants émotionnels sous-jacents de pouvorr _et de poss��i?n) subissait un changemen�. Sa
,mere le forçrut a Jouer auprès d'elle le rôle
du per�, � rem�lacer ce qu'elle avait apparemment cherche a la fOis chez son mari et chez son amant Sol?- propr� père. était manifestement incapable d� le trrer de la, mrus quel homme pouvait-il être pour rester aveugle à la liaison amoureuse de sa femme
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pendant dix-sept ans? C'est la situation que votre client a été forcé d'asswner. TI a probablement accepté la projection � ca�e de �on Ascend�t Capricorne et de sa conJonction Soleil-Saturne, et il y a chez lui un côté prof�n�ément responsabl� et loyal, associé à la fo;.ce spi?tuelle, du �u_er. TI n �t pas surprenant que l rrrupt10n de 1 expenence spmtuelle l'ait réduit en miettes, car elle marquru.t le début de l'émergence d'un sentiment ?� soi, <?u du Soi. TI avait probablement commence a s� dist�cier de sa mère lors du carré de la conJonction Uranus-Pluton à son Soleil natal, et la séparat�on s'est achevée lorsqu'elle a transité le Mille� du Ciel.
TI est à mon avis, très important de terur compte de ces transits lors d'une thérapie, car dans notre premier exemple, la thérapie était peut-être prématurée. Les remous dus au transit de Neptune en opposition au Soleil et au transit de Saturne approchant l'Ascendant ne sont intervenus qu'à la fin de la thérapie. Cela peut expliquer pourqu<:>i il �emble ne s'être rien passé au cours de la therapie ellemême. Mais dans le second cas, un mouvement était déjà manifeste. Tout avait commen�é �vec la peak experience, lorsqu'Uranus et Plut?n etru.ent e� carré au Soleil, le symbole de la co?sc1e�ce �� SOI: C'est à ce moment que l 'identification tres n�<:fe a Saturne, le principe du senex, a commence a se lézarder. Un transit d'Uranus, de Pluton ou de Neptune libère souvent ce qui est bl�qué dans l 'inconscient et transforme la personnalite de manière irréversible. TI est impossible par la s�te de revenir en arrière. C'est particulièrement vrru. pour les transits de Pluton. Le développement de �et homme s'est d'abord manifesté par une dépressiOn prolongée, qui était sans doute w:e étap�. néce�saire, car toute la structure de 1 ego qu il avru.t
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édifiée était fausse. Pour se conformer aux désirs de sa mère, il avait entrepris un genre de travail de patch�ork, au lieu de suivre le développement oq�?illque � :� véritable moi. Cela ne permettait qu a la moitie de sa personnalité de s'exprimer et il a fallu qu'il s'effondre pour que quelque chos� de plus �lobai puisse émerger. C'est ainsi qu'agit l'inc?nscient lo.rsque la structure de la personnalité n est. pas VIable, parce qu'elle s'est formée de maruère narcissique, pour faire plaisir au parent. Lorsque to�t un s�stème
.�e défenses a été érigé sur des fondations fru.bles, 1 mconscient explosera tôt ou tard po� tou� renverser et repartir à zéro. Ce genre de depression est en fait une percée extrê��m�nt bénéfique, parce qu'enfin le Soleil, 1 'identite reelle, peut se dégager de la tyrannie de Saturne. C'�st c� qui a �ermis l 'émergence du puer, de la conJOnctiOn Soleil-Uranus en Gémeaux avec s� spiritualité élevée, son idéalisme et sa �sion. L h�mme de notre premier exemple s'effondrera a�ss1 probablement un jour, car son adaptation à la VIe .est fausse �lle aussi, et il se retrouve coupé de la maJ
.eure P�Ie ,de son thème. Mais il n'est pas ��UJ�urs facile d aborder ce genre de dépression, et J espere que, le moment venu, l'homme du thème no 7 au:a 1� courage de revenir à la thérapie, au lieu de se refugier dans une détérioration somatique ou de s'autodétruire en se jetant du haut d'une falalse.
Participant : Que pensez-vous de la relation du puer à l'homosexualité ? TI me semble que cet archétype est très présent dans le monde gay dans son culte de la jeunesse et de la beauté. Cet h�mme est homosexuel.
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Liz : il me semble effectivement y avoir une .r�lation entre l'archétype du puer et l'homos�xualit� masculine, correspondant probablement a la fuite, du puer loin du monde instinctif de la Grande Mere. Bon nombre des caractéristiques archétypiques du puer sont, comme vous l'avez dit, !rès visibl�s dans la communauté homosexuelle, mrus on les disCet;1� également dans la plupart des mouvet;lents �I?m: tuels, et leur signification n'est pas forcement bee .a la sexualité. L'élan spirituel du puer peut parfois l'amener à rejeter son destin biologique qui, dans le cas d'un homme, est d'engendrer des et;.fants. c·�st aussi, sur le plan symbolique, une quete du pere spirituel sous sa forme charnelle - trouver son identité masculine essentielle au moyen du corps d'un autre homme. C'est un moyen de délivrer sa masculinité de l'emprise de la mère. Toutes . c�s choses peuvent entrer en ligne de compte, r;nrus Je pense qu'il y a probablement beaucoup d, autres imbrications derrière ce que nous appelons 1 homosexualité dont certaines peuvent provenir de peurs et de bl�ssures émotionnelles, et d'autres �·un� identification puissante à un P.ersonnage ar:chetypt: que n'ayant rien de p�th?l?gtque. �el� depend, a mon avis de chaque mdiVIdu particulier. Dans le cas de ce't homme, l'homosexualité a été, pour lui une alternative viable au pouvoir de sa mere. U est évident qu'il ne lui est p� facil� �e faire c�:mfiance aux femmes étant donne ce qw s est passe avec sa mère. Elle a' délibérément fait obstacle à sa propre initiation masculine en le forçant à ne pas respecter son père et à le trahir. Il doit donc obtenir c�tte initiation par un autre moyen. La carence du pere, reflétée par les conjonctions �u �oleil à Satu;ne �t à Uranus, peut aussi le condwre a .cher�her 1 �xperience d'un père plus aimant et bienveillant a tra-
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vers � autre homme, puisque Saturne et Uranus sug.ge:ent des rapports difficiles et négatifs avec le vrru pere. il y a aussi la soif archétypique de pureté de l'esprit �eprésentée par Uranus. Dans le mythe, O�anos reJette ses enfants parce qu'ils sont laids et fruts de terre. Toutes les choses du corps appartiennent a� royaume de la mère, et la beauté du corps masculin, telle que l'envisageaient les Grecs était pure, nette et dénuée de ces sombres replis �crets dans lesquels un homme peut se noyer ou se faire émasculer ou démembrer. ' n est évident que le dilemme puer/ senex trouve dans �e thè�e un mili�u_Propic�, comme le suggère la p�eponderance. de 1 arr, ams1 que la conjonction Soleil-Uranus, qm a certainement autant de poids que la conjoncti<:n Soleil-Saturne ; et elles sont toutes deux en Gemeaux. Les positions en maison sont a�ssi significatives. Le Soleil est en maison V, la ,m�son des e�ants, du jeu et de l'expression creatn.:e spontanee. Aussi son voyage va-t-il le co!ldwr� ve�s 1� nécessité de développer en luime�e 1 espnt d mnocence, le sentiment très Uon qu'il suffit d'être soi-même, au lieu de croire �o�e le , senex, qu'il faut travailler pour gagne; l arr que 1 on resprre. il semble qu'il commence �v�c votre aide, à intégrer ces opposés, et il serait �tere�ant de voir où va se diriger son énergie dans 1 avemr.
Ces t�èmes sont de très bons exemples du travail sur le dilemme du puer aeternus. Dans le premier c� •. 1� puer est une sorte de fuite dissociée de la r�ahte charnelle et émotionnelle de l'individu, tandis que dans le second, le puer est la lumière qui brill� au ?out d'un long tunnel obscur, la promesse de 1 esporr et du sens. J'espère que vous avez tous
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compris, en étudiant ces c�, qu'� n<: s'agissait pas d'un simple exercice consiStant a d�celer �� puer dans un thème. li est, à mon avis, unposSit:le. de faire de belles équations rigoure�ses . et preciSes entre les grandes dominantes archetyptques,. telles le puer et le senex et les facteurs astrologiques. Mais nous pouvons' apprendre à �écele: dans certaines configurations le parfum d. un .?Uemm�. ou d'une histoire archét�ique particuliere. Utiliser des données psychologiques peut nous pe�ettre d, améliorer un portrait astrologique et ?e vorr �e dynamique vivante en action dan� le theme, p�utot qu'une liste énumérative de trruts �� caracter�. Chacun vit le thème du puer à sa mame;e. Lorsqu il est dominant chez un individu, consc�emment ou inconsciemment il est important de bten cerner le rôle de ce perso�age archétypique: ��la .v� nods permettre de comprendre ce 9-�e VIt 1 mdividu e son thème, dont certaines pOSition� O?t pu _to�ber dans l'inconscient, et nous serons �SI �1� a meme de 1, aider à évoluer vers un meilleur equilibre et une vie plus intégrée.
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,98
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: T�a��t en fr�çais sous le titre Jeu et Realzte (Editions Galli-mard).
LE MARIAGE PARENTAL
JuNG C.G. The Collected Works of C.G. Jung . The Ar�hetypes and the Collectiv_e Uncons9ious, !1° 9, part 1. Princeton, NJ : Bollingen Senes, Princeton University Press, 1968 ; et Londres : Routledge & Kegan Paul, 1959.
NEUMANN, Erich. The Child. New York : Hodder & Stoughton, 1973. The Great Mother : An Analysis of the Archetype. Princeton, NJ : Bollingen Foundation, Princeton Urùversity Press, 1955 ; et Londres : Routledge & Kegan Paul, 1955. . . The Origins and History of Cons�zousnes_s. Princeton, NJ : Bollingen Foundation, Princeton Urùversity Press, 1954 ; et Londres : Routledge & Kegan Paul, 1954.
WICKES, Frances. The Inner World of Childhood. New York : Appleton-Century, 1966.
SOUS-PERSONNAliTÉS ET CONFUTS PSYCHOLOGIQUES
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PUER ET SENEX
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À PROPOS DU CENTRE D'ASTROLOGIE PSYCHOLOGIQUE
Le Centre d'astrologie psychologique propose un programme original de stages et de formation professionnelle, fondé sur l'urùon fructueuse de l'astrologie et de la psychologie des profondeurs humaniste et transpersonnelle. Ce programme comporte deux formes d'enseignement. La première consiste en un cursus progressif allant des cours d'astrologie pour débutants jusqu 'à des séminaires de haut niveau sur l 'interprétation psychologique du thème natal. Ce livre reprend quatre de ces séminaires avancés. Bien entendu, ces séminaires ne se répètent jamais textuellement car leur contenu évolue selon la nature du groupe des participants et les avancées de la recherche dans le domaine de l'astrologie psychologique. Ces cours et séminaires sont ouverts à tous, débutants et étudiants chevronnés. L'autre forme d'enseignement proposée est une formation professionnelle structurée et approfondie sur trois ans, validée par un diplôme d'astrologie psychologique. Cette formation professionnelle a pour ambition et objectifs fondamentaux de :
• Fournir aux étudiants une solide base de connaissances sur le symbolisme et les techniques de 1 ' astrologie traditionnelle, ainsi que les notions de psychologie qui leur permettront d'appréhender le thème astrologique avec sensibilité et de l 'interpré-
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ter à la lumière de la pensée psychologique moderne.
• Mettre à la disposi�ion des étudiants une équipe de p�ychologues qualifiés pour diriger leurs travaux p�at1ques, et les familiariser avec les diverses techmques de conseil, afin d'améliorer le niveau de la consultation astrologique et son efficacité.
• Encoll!ager 1 'étude, et la recherche sur les rapports �x1stant entre 1 �trologie! les modèles psyc�ologtques et les, techruques therapeutiques, pour frure I?rogresser 1 ensemble des connaissances astrologiques et psychologiques.
Ce pr?gramme de formation professionnelle approfon�Ie ne p��t être suivi par correspondance car les atelier� dmges
_font partie intégrante du cours.
La formation se deroule en principe sur trois ans a�ec la. possibilité de prolonger cette durée si n�c�ss�e. Elle comprend une cinquantaine de semmarres (sous. la forme de journée complète ou de cours du soir hebdomadaires) ainsi que cinquante heures d'ateliers dirigés destinés à 1 'étude de cas concrets. Les cours et séminaires se répartissent en deux grandes catégories : symbolisme et techniques astr<?logiques (�istoire de l'astrologie, étude psychologtq�e des Signes, planètes, maisons, aspe�ts.. transits, �rogress�on�, synastrie, etc.) et theo�e psychologique (historre de la psychologie, mod�les et dyn�ques psychologiques, examen d�s diverses
.techniques de conseil, psycho-patholo
gie, symbolisme mythologique et archétypique, etc.) �s groupes de travaux pratiques se réunissent le soir en semaine et comportent au maximum douze personnes. Ils sont dirigés par des psychothé-
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rapeutes et des astrologues qualifiés. Chaque étudiant peut y soumettre les cas concrets de t���es sur lesquels il travaille. Au terme de la, tro�s1eme année l'étudiant doit remettre un memorre de 1 5 000 à 20 000 mots sur le sujet de son choix dans le domaine général de 1' astrologie psychologique (étude de thème, recherche •. . etc.) Le C�ntre se charge de diffuser dans le milieu astrologique les mémoires lui paraissant dignes d'intérêt.
Le stagiaire ayant mené à son terme. son �ursus de formation professionnelle approfondie obtiendra le diplôme d'astrologie psychologique délivré par le Centre. fi sera en mesure d'appliquer les principes et techniques qui lui auront été enseignés à ses activités professionnelles, qu'il soit astrologue praticien ou qu'il les adjoigne à d'au�es formes. de conseil psychologique. Les perspectives professiOnnelles semblent excellentes car on note une progression constante dans le recours aux services d'astrologues compétents et de thérapeutes à orientation astrologique. Pour parachever cett� formation professionnelle, le Centre demande a tous les étudiants de suivre une forme reconnue de psychothérapie, au minimum pendant � an, avec un thérapeute, un analyste ou un c�n�<:iller de son choix. Cette exigence nous semble legitime dans la mesure où, selon nous, un conseiller responsable ne peut espérer s'occuper avec
_sensibilité �t. sagesse de
la psyché d'autrui sans avorr une expenence de la sienne.
Les quatre séminaires faisant l'objet de ce livre font partie de la cinquantaine de stages proP?�és par le Centre. Le prochain volume de cette sene, intitulé Les Dynamiques de L'inconscient, comprendra quatre autres séminaires. �omi?e
. noll:s
l'avons vu, ces séminaires ne sont Jamrus 1dent1-
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ques, ca: _d'une part les contributions et les exemp�es chOisis par chaque groupe particulier varient et ? autre part l�s personnes dirigeant le séminaire y mcluent, co�tinuellem�nt de nouveaux développem��ts, eclarr�es et reflexions résultant du travail qu ils poursœvent par ailleurs ou d'informations �omm�quées par d,' a�tre_s. Pour de plus amples �formation� sur les semmarres publics ou la formatiOn professiOnnelle approfondie dispensée par le Centre, le lecteur intéressé peut écrire au Centre d'astrologie psychologique, P.O. Box 890, Londres NW3 2JZ, Grande-Bretagne.
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Cet ouvrage a été réalisé par la SOCIÉTÉ NOUVElLE FIRMIN-DIDOT
Mesnil-sur-l'Est rée pour le compte des Éditions du Rocher
en décembre 1996
Éditions du Rocher 28, rue Comte-Félix-Gastaldi
Monaco
Imprimé en France Dépôt légal : mai 1992
CNE section commerce et industrie Monaco : 19023 N" d'impression : 36396
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Liz Greene Howard Sasportas
Le Développement
de la personnalité
Éditions du Rocher
9085181 0(!)� 165 F ISBN 2 268 024709
Cc premier \Oiumc des Séminaires
(J'EJSLrologic psyctwlogiquc <lécril lcs dynamiques
de la p ychologie des profondeurs ré\élées par le
thème de naissance. Les auteurs y e:..posent les
pr•ocessus et les problèmes auxquels chacun est
confronté au cours du dé\eloppement de sa person nal ité. Le séminaire sur les étapes
de l'enfance traite des e\périences et des
traumalismcs vécus pendant cette période de la
'ie. de leur rctcnlissemcnt sur I'C\istencc de
l'adulte. des peurs ct des difficultés rencontrées
dumnt l'rnfance ct l'adolescence. Puis Liz
Greene étudie la manière dont le mariage
parental affecte le dé,·eiOPJ>ement de l'indi' idu
ct comment celui-ci reproduit les scénmios
r•clationncls de ses parents. llowar'd Saspor tas
C\PO e ensuite le concept de sous·personnalilés.
ces personnages sou,ent antagonistes qui se disputent la première place dans notre psyché. cl
nous im ile à en C\plorer le confins pour micu.\
lrs intégrer·. Enfin. Puer ct senaY. sc propose
d'étudier dettx arché�pes : l'éternel adole cent
ct le 'ieil homme. qui symbolisent l'éternel
dilemne entre une aspiration spirilueUe à l'im· mortalité. à la créati\ ité. el le statisme de l'ordre
ancien. la souver·alnclé des su·uctur•es établies.
l,iz Greene (astrologue. pS}choUlérapculc)
el 1/owar<i Sasporws (astrologue) dirigent le
Centre d'aslrologir ps}chologique de Londres.
Analyste jungienne. Uz Greene est l'auteur de
nombreu\ ou1-ragrs donc le célèbre Jupiter ct
Saturne, nou-.ellcs pcrspccti\es d<' l'astrolo�ie
moderne (a1cc S. 1\rroyo). Tous dew. donnent (/Cs cours el conférences tant aux Étals·Lnis qu'en
Rurope. rt exercent, à Londrl'S.