le développement social et urbain dans un …...2 le réseau développement social urbain de...

67
Le Développement social et urbain dans un organisme d’Hlm Collection « Eléments de méthodes et de repères » n°5 Novembre 2013

Upload: others

Post on 09-Feb-2020

5 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

Le Développement social et urbaindans un organisme d’Hlm

Collection « Eléments de méthodes et de repères » n°5 Novembre 2013

Page 2: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

Etude pilotée par Béatrix Mora de l'USH.

Réalisée par Isabelle Sery de l’USH et Emilie Moussavou dos Santos, Habitat et territoires conseil, à partir des expériences du réseau DSU.

Page 3: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

1

> Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3

CHAPITRE 1 LA MISE EN ŒUVRE DU PROJET DE DÉVELOPPEMENT SOCIAL URBAIN EN ORGANISME D’HLM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

Le DSU au service de la Stratégie de l’organisme............................................................................6¤ La stratégie de DSU de Valophis Habitat : une approche globale et transversale¤ Plaine Commune Habitat, une stratégie de DSU déclinée

à partir des situations urbaines des quartiers

Le DSU, une mission diversement positionnée au sein de l’organisation .....................................12¤ Opievoy : une ingénierie centrale, des services DSU en agence¤ Opac de Saône et Loire : une organisation du DSU entre fonction support

et territorialisation de l'action¤ France Habitation et OGIF : l’APES, un centre de ressources DSU mutualisé

Le DSU, initiateur du mode projet et de la transversalité au sein de l’organisme .......................16¤ Emmaüs Habitat : projet d'accompagnement post PRU

CHAPITRE 2 LES CHAMPS DU DSU DANS UN ORGANISME D’HLM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

Cadre de vie et gestion urbaine de proximité .................................................................................25¤ Osica : Prox'ynergie, la question de la pérennisation

Développement économique, emploi, insertion par l’activité économique ...................................28¤ Paris Habitat : recourir à des ateliers et chantiers d'insertion

dans le cadre d'une politique de cohésion sociale¤ Opac Saône et Loire : concours OPACTIF'

Développement de services .............................................................................................................34¤ I3F : le soutien à la création d'un centre d'affaires de proximité¤ Actis : “Mission Actis +, des logements et bien plus…”

Participation des habitants ..............................................................................................................39¤ Nantes Habitat : la réalisation d'un square de proximité en maîtrise d'usage¤ I3F : fond de soutien aux initiatives locales

Accompagnement/sensibilisation des habitants ............................................................................43¤ Expériences d’implication des habitants dans l’amélioration

de leur cadre de vie et de leur condition de vie

Lien social et réseaux sociaux .........................................................................................................50¤ Batigère IDF : mise en œuvre d'un projet collectif et participatif

en lien avec le développement durable et l'intergénérationnel

Tranquillité/médiation......................................................................................................................54¤ Batigère IDF : mise en place d'un collectif local des projets sociaux¤ Opac du Rhône : un dispositif pour la tranquillité en inter-bailleurs et intégré

> Conclusion : les enjeux pour l’avenir. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61

Le Développement social et urbaindans un organisme d’Hlm

Sommaire

Page 4: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

2

Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville se recompose,mettre en perspective les missions et lesspécificités du DSU au sein des organismes d’Hlm.

Ce document est issu de séances d’échanges des membres du réseau en 2013. Il a pourambition de tenter de définir les contours de la mission du développement social et urbain en organisme d’Hlm, sa méthode spécifique et ses champs d’intervention.

Membres du réseau DSU

ACTIS, Chloé OREGLIAAPES, Christophe FERREIRADOMOFRANCE, Sylvie RODRIGUEZEFIDIS, Marine KARSENTIEMMAUS HABITAT, Delphine DEPAIXFIAC - RÉSEAU BATIGERE, Djimmy BEDJOUDJOU, Sébastien PETITGRAND LYON HABITAT, Denis COMPINGTICF HABITAT ATLANTIQUE, Philippe AUVILLEICF LA SABLIÈRE, Marie HENNIIMMOBILIERE 3F, Sophie JASSES, Martine FROIDEFONDLE TOIT ANGEVIN, Pascal BOUCHERMULHOUSE HABITAT, Aline WINNINGEROPAC DE SAÔNE ET LOIRE, Frédérique GRANGET-MINETOPAC DU RHÔNE, Xavier DELOCHEOPH PERPIGNAN MEDITERRANEE, Dominique BERAUDOPIEVOY, Saliha CHERGUIOSICA, Hélène MARIN-MARTINEZPARIS HABITAT, Atika BENMAIZA, Edith BURGEATPATRIMOINE - SA LANGUEDOCIENNE, Valérie GUIRAUDPLAINE COMMUNE HABITAT, Galla BRIDIER, Houria BOULASSELPOLE HABITAT CENTRE ALSACE, Sylvain MOLINATERRE ET BAIE HABITAT, Laëtitia TETRELVALOPHIS HABITAT, Caroline LANDEAU, Jamila BENBOUYA

Page 5: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

3

Dans l’histoire de la politique de la ville, le dévelop-pement social urbain incarne, au cours des années80, le passage d’un traitement endogène des problé-matiques urbaines et sociales des quartiers à uneappréhension plus globale, à l’échelle de la ville.

La circulaire Rocard du 22 mai 1989 définit le déve-loppement social urbain comme une approche glo-bale, sociale et urbaine, des quartiers traités en rap-port avec la ville, avec une pluralité de niveauxd’intervention et d’actions qui se concrétisent dansdes programmes.

Cette politique de développement social urbain estensuite devenue « politique de la ville », les pro-grammes successifs ont poursuivi cet objectif d’ap-proche globale même si, selon les périodes, l’ac-cent a été mis plus ou moins fortement sur l’un oul’autre des volets : urbain, social, économique.

Aujourd’hui, dans les organismes d’Hlm le dévelop-pement social urbain est une fonction, dont le péri-mètre dépend souvent des politiques publiques desvilles et intercommunalités. Le projet de développe-ment social urbain d’un organisme d’Hlm s’intègredans un projet de territoire auquel il apporte unecontribution.

Les organismes d’Hlm poursuivent cet objectif d’in-tervention en complémentarité avec les collectivitéslocales, par un renforcement de moyens, dans unelogique de compensation des difficultés spécifiquesque les quartiers rencontrent : concentration du parcsocial, plus grande paupérisation des locataires, jeu-nesse, chômage. Cela se traduit par une présence deproximité active, à l’écoute des habitants pour met-tre en place des projets qui favorisent le « mieuxvivre ensemble » : gestion urbaine de proximité, ser-vices, insertion par l’emploi, lien social, animation,tranquillité.

Pour réaliser cela, des méthodes et des outils ont étécréés et affinés (diagnostic, évaluation, logique deprojet…), des organisations institutionnelles et pro-fessionnelles ont été mises en question dans leurfonctionnement et ont dû adapter leurs structures aumode projet. Des métiers ont dû se transformer,d’autres ont vu le jour et se sont progressivementconsolidés (professionnels du développement, exper-tise, coordination, formations pluridisciplinaires).

Leur rôle s’est adapté et recomposé au fil desinflexions de la politique de la ville et des enjeux desorganismes dans les quartiers. Leurs missionss’adaptent en continu aux contextes et continuent àévoluer dans cette période de crise et de redéfinitionde la politique de la ville.

Quelles sont les missions du développement socialurbain dans les organismes d’Hlm aujourd’hui ?Quels sont les enjeux pour l’avenir ?

Introduction

Page 6: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

4

Page 7: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

5

1La mise en œuvre du projet de développementsocial urbain en organismed’Hlm

Page 8: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

6

Le DSU au service de la stratégiede l’organisme

Les services de développement des quartiers, parleur action territorialisée, créent une proximité avecles parties prenantes du territoire dans lequel sesitue le patrimoine. Ils développent une connais-sance spécifique du fonctionnement socio résidentieldans son environnement, de l’occupation sociale,des relations sociales, et possède donc une lecturedes enjeux sociaux et urbains, au plus près des réa-lités de terrain. Cette connaissance est de nature àéclairer les choix stratégiques de l’organisme dansles quartiers.

Les missions de développement social urbain sontdans ce cadre un moyen pour l’organisme de dispo-ser d’une vision transversale, permettant d’assurerune cohérence voire une synergie des actes et desactions de l’organisme sur un territoire, mais aussid’alimenter les autres politiques de l’organisme(gestion locative, peuplement, relation client, gestiondu patrimoine, etc.).

L’objectif est d’améliorer en continu l’attractivité dupatrimoine (indicateurs de gestion) et le mieux vivreensemble, en agissant de façon coordonnée (eninterne et/ou en partenariat) sur la tranquillité, le cli-mat social, la gestion urbaine, l’équilibre social desrésidences, les comportements et usages du loge-ment et des espaces communs…

Le développement social urbain en organisme d’Hlmest au service d’une stratégie d’entreprise pouradapter les réponses aux besoins des locataires et d’une stratégie locale pour un traitement globalet partenarial des problématiques spécifiques desterritoires. Le DSU vise la création d’un projet « sur-mesure » pour un quartier correspondant àson fonctionnement, ses ressources, etc., mais il faitégalement le lien avec la politique d’intervention del’organisme sur l’ensemble de son patrimoine.

En dotant le territoire d’une ressource DSU, l’orga-nisme affirme sa volonté d’une intervention renfor-cée pour le maintien et le développement de la qualité du cadre de vie et des conditions de vie deslocataires. L’organisme pourra ainsi définir un cur-seur, en inscrivant des sites en veille nécessitant desinterventions ponctuelles (car quelques indicateursde gestion montrent des facteurs de fragilité), des sitesen intervention globale (car l’organisme d’Hlm mèneun projet d’investissement important), des sites en voiede retour au droit commun (car les transformationsphysiques ont été opérées et le quartier dispose dés-ormais de capacités propres pour poursuivre son déve-loppement par exemple). Cette différenciation de sonaction sur un territoire relève d’un diagnostic straté-gique du fonctionnement social et urbain.

Celui-ci permet l’anticipation des évolutions etl’adaptation ainsi que la réactivité de l’organismeaux problématiques. Il faut donc établir un cadresouple, évolutif, à ajuster en fonction des résultatsobtenus, des réactions des acteurs (internes etexternes) et des changements de conjoncture pourobtenir l’adhésion de l’ensemble des acteurs.

L’organisme peut ainsi inscrire l’ensemble de sesactions ou projets sur un territoire, dans une straté-gie d’ensemble, une feuille de route globale à viséeprospective à moyen et long terme. Cette stratégiesera déclinée en projets pour une mise en œuvreopérationnelle. Dans ce processus, le facteur tempsest essentiel, il s'agit d'une dynamique.

Ce projet d’ensemble donne un sens à l’action auquotidien des services de l’organisme, des agents, aubénéfice des locataires. C’est un facteur de mobili-sation, de valorisation par la compréhension de lachaîne de gestion qui permet de fédérer des cultures,des métiers, autour d’un même projet.

Page 9: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

7

Concevoir des outils/méthodesd’évaluation des enjeux de fonctionnementsocial et urbain des résidences.

Renforcer/professionnaliser nosinterventions et nos partenariats par unretour et un partage d’expériences.

Renforcer l’appui à la proximité dans lamise en œuvre de plan d’actions.

Disposer d’une connaissance « objectivée »et partagée du fonctionnement social desrésidences/cages d’escalier.

Optimiser les ressources internes (Direction dudéveloppement social et autres services) etexternes (partenariats).

Mettre en œuvre des plans d’actions DSUpluriannuels, transverses dotés de moyens,en articulation et complémentarité avec lesautres types d’interventions.

La stratégie de DSU de Valophis Habitat : une approche globale et transversale

Contexte et origine

Objectifs

Objectifs opérationnels de l’animationde filière DSU

Indicateurs de résultats

FIC

HE

1

Réorganisation de la proximité

Mise en place d’une Filièred’animation DSU

Expérimentation « projet de territoire »

Impactsattendus

› Améliorer la qualité et cadre de vie des locataires

› Impliquer les locataires

› Normaliser la gestion courantedans les sites « fragiles »

› Prévenir ou « réparer » ladégradation du climat social

› Pérenniser la valeuréconomique et sociale desinvestissements et réduire lesrisques de dégradations

› S'inscrire dans un cadrecontractuel et/ou partenarial

Page 10: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

CHAPITRE 1 : LA MISE EN ŒUVRE DU PROJET DE DÉVELOPPEMENT SOCIAL URBAIN EN ORGANISME D’HLM

8

Habitatspécifique

Concertation

Participation

Insertion parl’économique

Peuplement/mobilité

Accompagnementau développement

Durable

Action Sociale

Vivre ensemblePMR*: adaptation

Logement et gestion

*PMR : personne à mobilité réduite

Analyse de données

Etudes

Une approche globale et transversale Au service des équipes de proximité et du back office

« Projet de territoire » : exemple de préconisations / plan d’actions

Indicateurs de suivi

Niveau de réalisation des investissements (par VH et par la Ville)

indicateurs de gestion (vacance, budget propreté,budget dégradation, réclamations techniques…)

≥ satisfaction des locataires

Implication des locataires indicateurs de gestion (charges entretien, budgetdégradation, demande de mutation…)réclamations (gestion courante = propreté…)

≥ satisfaction des locataires

Implication des locataires indicateurs de gestion (budget dégradation, demandede mutation…)réclamations dégradation - trouble, taux de respectdes délais de référence

≥ satisfaction des locataires

Evolution de l’occupation socialenombre de mutation satisfaite

nb de visites des prospects, délai de relocation ≥

Evolution des impayés Cf. indicateurs impayés

App

roch

e th

émat

ique

App

roch

e te

rrito

rial

e /

Dév

elop

pem

ent S

ocia

lU

rbai

n (D

SU)

› Qualité de service › Adapter nos réponses

aux besoins› Accompagner le

changement

Locataires

Objectifs opérationnels

� Réhabilitation et traitement des parties communesdes résidences

� Améliorer la propreté des résidences

� Améliorer la tranquillité / Sécurité

� Définir des orientations en matière de peuplement

� Renforcer les actions de prévention des impayés

FIC

HE

1

La stratégie de DSU de Valophis Habitat : une approche globale et transversale

Page 11: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

9

Plaine Commune Habitat, une stratégie de DSU déclinée à partir des situations urbaines des quartiers

FIC

HE

2

Au moment de sa création, Plaine Commune Habitat a souhaité développerune approche globale. Cette approche intègre l’accompagnement du locatairedans sa globalité au même titre que la construction et la gestion du bâti. Cettevolonté se traduit par une montée en puissance du développement socialurbain, évoluant d’une mission à une direction au sein de l’organisation del’office.

Depuis septembre 2009, date de création de la Direction du DéveloppementSocial Urbain, l’activité du DSU n’a cessé de se développer et d’inscrire sesactions dans la durée grâce notamment :

¤ au développement d’outils répondant aux demandes des agences et desservices,

¤ à la construction d’un réseau de partenaires : sociaux, institutionnels,associatifs…,

¤ à la connaissance des sites permettant d’évaluer et d’innover.

Depuis le début de l’année 2012, la Direction du Développement SocialUrbain a connu des changements organisationnels qui ont conduit à réfléchiret orienter la stratégie d’intervention DSU.

En effet, il a été décidé de concentrer les actions DSU selon une liste de cri-tères urbains tout en partant des actions que l’on peut mener au niveau dulocataire, du quartier selon les événements imprévus, ou selon l’identifica-tion de problématiques spécifiques (surconsommation énergétique, déficit delien social, gestion de la propreté).

Page 12: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

Site en réhabilitation Livraisons Neuves

¤ Médiation travaux¤ Atelier de concertation¤ Service de déplacement de meuble¤ SAV relation locataires

Projet d'accompagnement spécifique sur5/7mois :¤ Visites/enquête chez le locataire¤ Synthèse, proposition d'actions collectives ¤ Présentation en conseil d'agence

Pack intégrationlogement

¤ Favoriser l'emploi avec les clausesd'insertion

¤ Campagne de sensibilisationsi colonnes enterrées

¤ Initiatives pour le vivre ensemble :cabaret, immeuble en fête, initiative fêtede quartier

¤ Atelier auto réhabilitation¤ Atelier de jardinage/jardins partagés

¤ Mise en œuvre d'action : forum desateliers de maisons, espaces verts…

Appart futé¤ Favoriser l'émergence d'une amicale ou

locataire référent¤ Favoriser l'installation d'association si

présence d'un LCR¤ Instaurer un RDV annuel festif dans la

résidence par exemple : dated'anniversaire de la résidence

En porte à porte En porte à porte

Pack intégrationdans son quartier et dans sa ville

Selon le diagnostic établi Ex : développement du partenariat avec lajeunesse/club de prévention/autre pourfaciliter la réalisation des travaux en amont

Selon le diagnostic établi Ex : développer des ateliers de jardinagepour favoriser le bien vivre dans larésidence

Pack ad hoc

Enquête de satisfaction

CHAPITRE 1 : LA MISE EN ŒUVRE DU PROJET DE DÉVELOPPEMENT SOCIAL URBAIN EN ORGANISME D’HLM

10

Stratégie d’intervention DSU

FIC

HE

2

Plaine Commune Habitat, une stratégie de DSU déclinée à partir des situations urbaines des quartiers

Page 13: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

11

Sites très sensibles Sites vivant bien

¤ Médiation sociale directe chez le locataireselon les thématiques identifiées.Ex : encombrements des balcons àDuclos ou propreté au landy

Action si nécessaire

¤ Intégrer dans les groupes de travail.Ex : intervention sociale en milieu difficileà Barbusse

¤ Intégrer les structures et actionscollectives : DQ...

¤ Développer des nouveaux partenariats.Ex : à SFC avec le collège sur lathématique du cadre de vie

¤ Favoriser le lien social par la culture :ateliers d'écriture en présence deprofessionnels

¤ Instaurer des rendez-vous réguliers (vivre ensemble)

¤ Participer aux fêtes du quartier

En porte à porte En porte à porte

Selon le diagnostic établi Ex : accompagner une résidentialisation

Page 14: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

CHAPITRE 1 : LA MISE EN ŒUVRE DU PROJET DE DÉVELOPPEMENT SOCIAL URBAIN EN ORGANISME D’HLM

12

Le DSU, une mission diversement positionnée au sein de l’organisation

Le DSU en organisme d’Hlm demande des compé-tences et des connaissances généralistes, mais aussides expertises spécifiques :

¤ Une expertise sur les questions sociales actuelles :connaissances démographiques (principaux indica-teurs concernant l’habitat, l'éducation, la santé, lapauvreté...) et sociologiques (construction desquestions sociales, complexité des processus, évo-lutions sociétales...),

¤ Des connaissances spécifiques sur les politiquespubliques : politique de la ville, politiques sociales,politiques urbaines et de logement,

¤ Des compétences d'analyse et d'intervention enmatière de montage et animation de projets, deconception, de mise en œuvre et d'évaluation d'ac-tions dans le cadre des politiques publiques dedéveloppement social et de leurs effets sur lasociété locale : capacité à identifier les enjeux poli-tiques, économiques et sociaux, à aider à la prisede décision et à l'évaluation. Les outils méthodo-logiques de l'enquête sociologique sont fondamen-taux : diagnostic d'une situation, préalable à touteforme d'intervention (sociologie de la communeou du quartier, activités économiques, configura-tion politique...).

Les services DSU ne sont pas positionnés de lamême façon selon les organismes. On identifie3 grands cas de figure qui présentent chacun desintérêts en fonction de l’impact recherché :

¤ Le service DSU est au siège de l’organisme et inter-vient en appui aux agences sur des sites prédéter-minés ou non : ce positionnement présente l’intérêtde pouvoir agir en transversalité. La proximité avecles services de maîtrise d’ouvrage sera particuliè-rement utile dans des phases de conception afin defaire le lien avec les gestionnaires des quartiers etd’intervenir en amont des opérations pour que lefonctionnement social et les usages soient pris encompte dès le lancement des opérations.Ces services sont généralement de taille réduite,chaque agent DSU étant généralement en chargede plusieurs quartiers.

¤ Les agents DSU sont rattachés aux agences : ilssont en proximité et en capacité de faire remonterles problèmes et dysfonctionnements. La fonctionest intégrée au dispositif de gestion de proximité etpermet un travail en équipe pluridisciplinaire.

¤ Le service DSU est externalisé dans une structurespécifique ou même parfois délégué à un presta-taire extérieur : ce positionnement permet desinterventions à la demande par des spécialistesdont la fonction est identifiée. Le désavantage estle positionnement qui le situe en dehors de l’entre-prise, de sa culture.

Lorsqu’ils n’existent pas, certaines missions de DSUpeuvent être assurées par d’autres professionnels,principalement les gestionnaires.

Page 15: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

13

Opievoy : une ingénierie centrale, des services DSU en agenceFI

CH

E 3

L’Opievoy a fait évoluer l’organisation de son dispositif de proximité, afin d’être au plus près desattentes des territoires et pour une meilleure qualité de service rendue aux locataires.

L’organisme dispose d’un maillage territorial important avec 20 implantations locales sur le ter-ritoire francilien : 9 agences, 8 antennes et 3 directions territoriales.

Le DSU est rattaché aux agences, avec un poste de Chargé de développement social urbain(CDSU) par agence.

Aujourd’hui, le DSU s’intéresse davantage :

¤ à la gestion, afin de pérenniser les équipements réalisés au titre de l’ANRU,

¤ à une meilleure cohésion sociale en travaillant sur le lien social, l’implication des habitantset la dynamisation du tissu associatif,

¤ au développement économique des quartiers en politique de la ville.

Service Ingénierie Sociale/Siègedétermination de la politiqueglobale du groupe : - animation de la filière,- structuration des moyens, des

méthodes et des outils, - pilotage des projets transverses,- gestion du budget Fonds

d’initiatives locales, - capitalisation des expériences.

Missions des CDSU- diagnostic et observation du

territoire, - gestion de projets (thématiques :

projet de gestion de site (PGS),cadre de vie, concertation avecles habitants),

- gestion urbaine de proximité, - coordination de la mise en place

de la clause d’insertion parl’activité économique,

- soutien et dynamisation du tissuassociatif,

- relations partenariales.

Force de cette organisation- une présence et une proximité

plus importantes sur lesterritoires,

- l’instauration d’une démarcheprojet de territoire,

- un travail de transversalité avecl’équipe de l’agence (responsablede site, responsable de l’habitat,conseillères sociales…),

- le lien social renforcé.

Siège > Politique Générale

Direction Territoriale

Agence > Chargés de Développement social urbain (CDSU)Conseillers sociaux (CS)

Page 16: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

CHAPITRE 1 : LA MISE EN ŒUVRE DU PROJET DE DÉVELOPPEMENT SOCIAL URBAIN EN ORGANISME D’HLM

14

Opac de Saône et Loire : une organisation du DSU entre fonctionsupport et territorialisation de l’action

FIC

HE

4

Les éléments de conjoncture (crise financière et économique, montée du chômage, aug-mentation du montant de l’impayé, etc.) ont amené l’OPAC Saône et Loire à prendre consciencede son poids en tant que donneur d’ordre dans le maintien de l’économie locale et à déci-der de redonner toute sa place à la question humaine et sociale.

Le Conseil d’Administration a donc décidé en 2009 de dépasser ses missions « classiques »en suscitant des actions impliquant les habitants pour stimuler la vie sociale du quartieret l'économie locale.

L’ambition de l’OPAC est de développer des actions pour et avec les habitants, de soute-nir leurs initiatives, y compris économiques. L’implication des habitants représente l’ingré-dient essentiel de la réussite des projets.

Cette nouvelle fonction à l’interne de l’entreprise a été intégrée au service DéveloppementSocial et Insertion regroupant le développement social (animation métier des 12 conseil-lères en économie sociale et familiale de l’OPAC), le logement des personnes en difficul-tés, le partenariat avec les structures d’insertion par l’économique et notamment lacoordination des 6 Régies de Quartier de Saône et Loire, les clauses d’insertion, puis récem-ment les chantiers-jeunes.

A l’origine, en décembre 2009, 11 quartiers avaient été identifiés en difficultés et néces-sitant une intervention. Aujourd’hui, 10 quartiers sont effectivement bénéficiaires du Déve-loppement Social Local.

Les 10 quartiers sont répartis par territoires d’Agence OPAC. 5 agents de Développementont été recrutés à partir de septembre 2010. Un 6ème poste sera recruté en janvier 2014 ;il y aura ainsi un agent de Développement par Agence.

Même s’ils sont positionnés au plus proche des territoires dans les Agences décentrali-sées, les Agents de Développement sont rattachés au Service Développement Social et Inser-tion du siège. Le positionnement des agents s’inscrit à la fois dans une recherche métier,une cohésion d’équipe de pairs, et dans la proximité avec les ressources des Agences.

L’OPAC est plus que jamais, un acteur reconnu du territoire.

Page 17: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

15

France Habitation et OGIF : l’APES, un centre de ressources DSUmutualisé

FIC

HE

5

A sa création, en 1961, l’APES avait pour rôle premier de gérer etd’animer les locaux collectifs résidentiels. Elle a développé un véri-table savoir-faire dans ce domaine et reste un partenaire reconnudans les quartiers par les réseaux locaux : associations, habitants,élus et professionnels. Le rôle de l’APES n’a cessé d’évoluer. Ses missions se sont adaptées à la conjoncture économique, auxnouveaux cadres réglementaires successifs en matière d’habitat,d’urbanisme et plus largement de la politique de la ville.

Aujourd’hui, elle est devenue un opérateur en développement socialurbain auprès de France Habitation. Ses objectifs : requalifier lesterritoires, améliorer la qualité de vie des locataires, accroître l’at-tractivité du patrimoine et pérenniser les investissements.

L’APES est administrée par France habitation et l’OGIF, elle estintégrée au Pôle immobilier avec une équipe de 16 personnes dont11 chargés de Développement Social et Urbain.

A partir d’un plan de charge négocié avec la direction générale deFrance habitation et les responsables des unités territoriales, l’APESest amenée à intervenir autour de cinq grandes missions :

¤ l’amélioration du cadre de vie : la rénovation urbaine (mise enœuvre des chartes locales d’insertion et projets mémoire), laGestion Urbaine de Proximité, la sensibilisation et la concer-tation des locataires pour développer durablement,

¤ l’accompagnement social des locataires : l’accompagnementsocial des chantiers, les chantiers solidaires, l’auto-réhabili-tation et les démarches d’ingénierie dans l’accompagnementdes publics spécifiques,

¤ l’insertion sociale et économique : clauses d’insertion, chan-tiers d’insertion, chantiers éducatifs, etc.,

¤ la tranquillité résidentielle : participation aux Conseils Locauxde Sécurité et de Prévention de la Délinquance et ContratsLocaux de Sécurité,

¤ le développement de la vie associative et du lien social : défi-nition des modes d’utilisation des Locaux Collectifs Résiden-tiels en lien avec les amicales, les collectivités locales et appuiaux associations, etc.

Page 18: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

CHAPITRE 1 : LA MISE EN ŒUVRE DU PROJET DE DÉVELOPPEMENT SOCIAL URBAIN EN ORGANISME D’HLM

16

Le DSU, initiateur du mode projet et de la transversalité au sein de l’organismeLes objectifs du développement social et urbain enorganisme d’Hlm se situent souvent sur le planopérationnel. Ils se mettent en œuvre à partir d’orien-tations pluriannuelles et de plans d’actions annuels,mais ont aussi pour vocation à montrer une réactivitéaux évènements. En effet, les contextes des quartiersont pour spécificité d’évoluer très vite. Le DSU a pourenjeu de gérer l’imprévisible, et sa récurrence, et dedévelopper de fortes capacités d’adaptation à l’évo-lution des réalités du terrain. Le développement socialet urbain, par nature, fonctionne par projet et s’adapteen permanence aux évolutions d’un territoire.

C’est à partir d’un territoire bien identifié (quartier)et sur la base d’un diagnostic partagé, que se défi-nit un projet de développement du quartier. Il visel’adaptation permanente aux évolutions du contexte,dans un objectif de cohésion sociale et urbaine. Cettedémarche permet un regard global et une action« transversale » entre différents acteurs pour mieuxappréhender la réalité. Elle fonctionne sur unelogique de responsabilités partagées et d’engage-ments réciproques.

On fait souvent appel au DSU en cas de dysfonction-nements dans un quartier (effet « pompier »), sur sol-licitation d’une agence ou d’un service pouraccompagner un projet interne ou d’une ville, en sou-tien à des actions relevant de la politique de la ville,etc. C’est l’élément ou l’événement déclencheur.

Le DSU fait alors preuve de réactivité au problèmeimmédiatement posé, puis à partir de celui-cidéroule sa méthodologie de conduite de projet.

Un projet peut naître d’une idée, d’un constat oud’une volonté de régler un problème donné. Il s’agitde passer de l’idée ou constat à l’action. Pour cela, ilfaut affiner l’idée, la soumettre à la contradiction,évaluer sa faisabilité via la réalisation d’un diagnos-tic social et urbain.

Les agents DSU, pour mener à bien leur mission,mobilisent autour d’un diagnostic l’ensemble desparties. Il s’agit avant tout d’avoir une capacité àécouter, d’identifier les besoins et les ressources, decoordonner les interventions et de rassemblerautour d’un projet.

La conduite de projet, en interne (mobilisation de l’en-semble des services de l’organisme) et à l’externe(mobilisation des partenaires et habitants), passe parl’animation de groupes de travail, d’entretiens et devisites de sites pour croiser les points de vue sur unmême objet, pour définir collectivement les finalitésdu projet, les objectifs et attentes respectifs, pourassocier dès le diagnostic social et urbain et dès laconception du projet l’ensemble des parties prenantes.

Page 19: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

17

1 › La mise en évidence de lasituationRéalisée sous la formed’entretiens individuels oucollectifs, généralement de typesemi-directif, cette investigationprend appui sur l’organisationexistant sur le terrain. Il s’agit defaire émerger, à la conscience desacteurs d’un territoire, lesdifficultés rencontrées et lespossibilités de résolution decelles-ci. Elle permet l’analyse du tissusocial et de son fonctionnement etl’identification des dynamiques àl’œuvre.

2 › Cette phase de diagnostic estaussi l’occasion d’une analysestratégique, permettant de mettreen évidence les investissementsde chaque partenaire (dont leshabitants), les missions etdélégations qui leur sont dévoluespar leur institution, lescompétences, les intérêts, leschamps de pouvoir, les craintes etles freins de chacun.

3 › L’analyse stratégique se doubled’une analyse systémique dont lafinalité est de mettre en évidenceles missions institutionnelles etles stratégies respectives, lesrelations formelles et informellesqui se nouent entre chaqueinstitution en capacité d’êtreactrice dans le développementsocial et urbain.

Cette analyse permet de sérier lesdifférents types d’acteurs :stratégiques (à savoir lesdécideurs politiques etéconomiques du territoire),opérationnels (les partenaires etles habitants concernés par celui-ci), promotionnels (les acteursnon-directement concernés maisayant une influence sur l’opinionpublique du territoire).

Cette phase de diagnostic aide àla construction du travail enréseau, à l’identification despersonnes ressource ou relais surun territoire, à la compréhensiondu jeu d’acteurs et desinteractions existantes, àl’évaluation de la densité réelle dutissu associatif, etc.

4 › La quatrième phase dudiagnostic consiste en unesynthèse de l’état des lieuxrecueilli durant les phasesprécédentes. Comme toutesynthèse, elle est unephotographie à un moment « t » de la situationenvironnementale.

5 › Cette photographie est appeléeà être interprétée et traduite sousla forme d’hypothèses explicatives(qu’est-ce qui peut éclairer lecontexte ?) et d’hypothèsescuratives (les pistes de résolutionet préconisations orientant lathématique du projet).

Ce diagnostic se décompose a minima en cinq phases, dont les trois premières peuvent être réalisées en parallèle :

Le diagnostic social et urbainZOOM

Page 20: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

CHAPITRE 1 : LA MISE EN ŒUVRE DU PROJET DE DÉVELOPPEMENT SOCIAL URBAIN EN ORGANISME D’HLM

18

Les approches sont décloisonnées, les agents etservices modifient peu ou prou leurs pratiques, pourune adaptation au contexte, par la rencontre d’autresmodes de faire. Les organismes, par ce processus,peuvent innover.

Lors de la mise en œuvre des projets de rénovationurbaine, la fonction DSU a souvent été positionnéedans une équipe projet interne, mais également dansla gouvernance du projet avec les partenaires, sur lagestion des objectifs sociaux du PRU : concertation,relogement, gestion urbaine de proximité, clausesd’insertion.

La rénovation urbaine, en particulier à l’occasiondes relogements, a souvent suscité un rapproche-ment entre le DSU et l’action sociale, rapproche-ment déjà initié par certains organismes, porteurd’innovations futures dans l’appréhension des pro-blématiques sociales des quartiers, grâce à une arti-culation ou une coordination entre les actions indivi-duelles et collectives.

Le projet de développement social et urbain serevendiquant d’un processus, l’évaluation qui en estfaite se conçoit elle-même comme un processus. Sila stratégie doit être fixée pour donner un cadre plu-riannuel à l’action, il ne doit en aucun cas s’agir d’uncarcan, le DSU est par essence une compétence per-mettant de s’adapter en continu aux évolutions ducontexte et aux aléas conjoncturels.

Chaque projet d’ensemble doit pouvoir être déclinéen projets ou actions clairement limités afin d’obte-nir des résultats partiels identifiables, mesurables.Cette expérience stimulante entre partenaires per-mettra de capitaliser pour travailler des points plusdurs, pour tester la pertinence des démarches etdes partenariats identifiés. L’action pourra ainsi êtreréorientée en cas d’erreur, dans une logique d’éva-luation continue.

La méthode évolutive et réactive est donc privilégiéepour la conduite des projets de DSU. Les projets misen œuvre au départ, bien que limités, peuvent êtredéveloppés pour parvenir à traiter les problèmes defond, s’ils s’avèrent pertinents ou efficaces.

S’il est aujourd’hui aisé d’évaluer une action par desindicateurs de résultats, les professionnels du DSUconsolident aujourd’hui la méthode de mesure d’im-pact et de retour sur investissement, notamment dela gestion sociale et urbaine.

Page 21: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

Contexte et enjeux

19

Emmaüs Habitat : projet d’accompagnement post PRUFI

CH

E 6

Emmaüs Habitat mène une requalification urbaine importante du quartierDomaine de la Vallée à Mantes-la-Ville (383 logements). Un diagnosticsocial et urbain a été réalisé et a révélé une baisse de la participation deshabitants dans la vie du quartier (2 amicales inactives, pas de participationaux instances GUP), une faible fréquentation des équipements publics etdes dégradations liées à des mauvais usages (stationnement sauvage…),avec des problématiques de tranquillité résidentielle.

Emmaüs Habitat a donc construit en parallèle du projet d’investissementun projet de site ou « reconquête de site » qui vise notamment à la péren-nisation en impliquant les habitants dans la gestion de leur quartier.

Les objectifs du projet sont de :

¤ mesurer la satisfaction et l’appropriation des habi-tants de leur nouvel environnement (échelle duquartier, échelle du bâtiment, échelle du logement),

¤ mesurer les évolutions des problématiquessociales/économiques individuelles ou d’en détec-ter de nouvelles,

¤ comprendre les usages et les dysfonctionnements,

¤ remobiliser les habitants (dynamique collective,lien social entre habitants, participation aux ins-tances existantes : GUP…),

¤ sensibiliser aux bons usages, au bon entretien deson logement et au vivre-ensemble,

¤ responsabiliser les habitants dans la pratique deleur cadre de vie rénové,

¤ développer de nouveaux modes de communication,

¤ repérer des opérations urbaines complémentaires.

Objectifs

Page 22: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

CHAPITRE 1 : LA MISE EN ŒUVRE DU PROJET DE DÉVELOPPEMENT SOCIAL URBAIN EN ORGANISME D’HLM

20

> LES VISITES CONSEILS (accompagnement individuel)Chaque locataire est rencontré individuellement dans sonlogement selon le même processus qu’une enquête sociale(questionnaire et conduite d’entretien) avec l’objectif de :

¤ mesurer la satisfaction des ménages par rapport àleur nouvel environnement,

¤ repérer les bonnes ou les mauvaises appropriationsdans les logements et favoriser leur appropriation,

¤ rappeler et informer sur l’usage et le fonctionnementdes nouveaux équipements du logement et du quartier,

¤ conseiller sur l’entretien du logement (qui entretient ?qui répare ?), le bon voisinage et le vivre-ensemble,

¤ faire émerger des habitants relais et les orienter versles instances de participation (relevés GUP, comité derésidence, Centre social le Patio…),

¤ présenter le Club de l’Habitant et déterminer le pro-gramme à mettre en œuvre,

¤ orienter les ménages en difficultés (sociales, écono-miques…) vers les interlocuteurs sociaux,

¤ présenter les projets sociaux individuellement(Charte, Club…), identifier les besoins complémen-taires et les modes les plus appropriés,

¤ repérer des améliorations techniques à apporter etproposer des orientations complémentaires entermes de programmes de travaux,

¤ identifier les dysfonctionnements techniques à traiterdans le cadre de la garantie de parfait achèvementdes travaux (GPA).

Le taux de participation des locataires a été de 78%.

Le projet de reconquête du site s’articuleautour de trois actions convergentes :> LES VISITES CONSEILS> LA RÉALISATION D’UNE CHARTE

DE RÉSIDENCE> LE CLUB DE L’HABITANT

FIC

HE

6

Actions mises en œuvre

Emmaüs Habitat : projet d’accompagnement post PRU

Page 23: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

21

> CHARTE DE RÉSIDENCE (accompagnement partenarial)C’est un outil au service de tous les acteurs du quartierpour le maintien du cadre de vie, le développement desprojets, le soutien aux initiatives collectives et les liensentre habitants, Emmaüs Habitat et la commune pour :

¤ dynamiser et organiser le partenariat Ville – EH(cadre de la GUP) autour d’engagements mesura-bles,

¤ rappeler les responsabilités de chacun,

¤ valoriser les actions engagées par les partenairesauprès des habitants,

¤ développer la participation des habitants (recréerdes groupements d’habitant) et les intégrer dansune démarche projet (diagnostic, conception et éva-luation),

¤ renforcer le dialogue entre « le technique » et « lesocial »,

¤ pérenniser les investissements, le cadre de vie et lelien social.

Des rencontres en pieds d’immeubles ont été organiséespour recueillir l’avis des habitants et leur présenter ladémarche. Elles ont permis de susciter la création d’unréseau de référents locataires et d’un comité de rési-dence.

Les engagements en termes de gestion et d’usage ont étédéterminés avec les habitants et la ville et inscrits dansune charte (Résid’Ensemble) diffusée lors d’une inaugu-ration officielle en présence du maire et en porte à porteavec les locataires référents.

Un bilan de mise en œuvre de la charte sera effectué dansun an.

> LE CLUB DE L’HABITANT (accompagnement collectif)Il est conçu comme un outil « d’éducation populaire » liéau logement, au service des locataires qui vise à :

¤ développer une gestion locative sociale adaptée,

¤ diffuser des connaissances et des savoir-faire,

¤ améliorer les relations bailleur/locataire,

¤ renforcer le lien social en favorisant des tempsd’échanges,

¤ pérenniser des investissements.

Les modules de formation proposés sont :

« Mon bailleur et moi »,

« Entretenir mon logement »,

« Combien me coute mon logement »,

« Economiser et préserver l’environnement »,

« Vivre en collectivité »,

« Prévenir les risques domestiques »,

« Le Mouvement Emmaüs ».

7 ateliers se sont tenus en 2013 avec la participation de70 habitants.

Page 24: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

22

Page 25: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

23

2Les champs du DSU dans un organismed’Hlm

Page 26: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

24

Les champs du DSU dans les organismes d’Hlmrépondent à 2 grands objectifs :

Prendre en compte les spécificités des territoires

La politique de la ville a pour objectif de réduire les inégalités et les écarts de développement et donc de rétablir un équilibre des territoires par desprogrammes de renouvellement urbain et développement social, dans uneoptique de rattrapage.

Les organismes d’Hlm observent également, à l’échelle de leur patrimoine, ces écarts (mesurés par des indicateurs de gestion, des conditions spécifiquesd’exercice du métier, etc.) qui les conduisent à renforcer leur gestion classiquenotamment par des missions de DSU, afin de contribuer à l’amélioration du cadre de vie et au développement du territoire.

Contribuer à la cohésion sociale

L’organisme d’Hlm est responsable du bon fonctionnement social sur sonpatrimoine et de la jouissance paisible des lieux loués. En fonction dessituations, il met en œuvre une stratégie d’intervention pour assurer le maintienet le développement de la qualité des conditions de vie des habitants et des conditions d’exercice de leurs métiers pour les personnels de proximité. La mobilisation des agents DSU est un des moyens spécifiques de l’organismed’Hlm pour répondre à ces enjeux.

Page 27: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

25

Cadre de vie et gestion urbainede proximitéLes quartiers prioritaires souffrent plus que d’autressites d’obsolescence et d’usure accélérée, de dégra-dations, de problèmes de propreté, etc. Les concep-tions et la densité des usages nécessitent une adap-tation des pratiques et des actes professionnels desservices urbains.

Les démarches de gestion urbaine de proximité visentà renforcer le partenariat bailleur/collectivités localesen construisant un projet de gestion du quartier surdes objectifs partagés d’exigence de qualité pour lesdifférents espaces collectifs, bâtis ou non bâtis.

Les organismes d’Hlm sont engagés dans la gestionurbaine de proximité (GUP) aux côtés des collectivi-tés locales, dans des interventions à tous les niveauxde la vie quotidienne des habitants (amélioration ducadre de vie, adaptation des modes de gestion, sen-sibilisation aux questions environnementales, luttecontre les incivilités et les dégradations, concertationavec les locataires, soutien aux initiatives locales,développement du lien social, etc.).

Le maintien ou l’amélioration du cadre de vie et desconditions de vie des locataires sont des enjeux fortspour les bailleurs. L’inscription dans une démarchede gestion urbaine de proximité avec les partenairesgestionnaires relève d’une stratégie de gestion glo-bale du territoire. Il s’agit d’appréhender le fonc-tionnement socio résidentiel dans son environne-ment spatial et institutionnel.

Le positionnement du bailleur social dans la straté-gie de gestion partenariale du quartier, le montageet l’animation du projet sont généralement du res-sort des services de DSU qui viennent en appui desgestionnaires de proximité.

A partir de la mise en œuvre de la GUP et par sa pré-sence dans les quartiers, les agents DSU sont encapacité de structurer les processus de détection, desuivi et de traitement des dysfonctionnements enproposant outre des outils, une méthode d’analyse

des causes (structurelles, ponctuelles, techniques ourelationnelles, urbaines ou sociales). A partir de ceséléments, ils construisent une réponse transver-sale, adaptée dans le temps et dans l’espace, et glo-bale, grâce à leur capacité d’interpeller l’ensembledes services internes et des partenaires compétents.

Les services DSU des bailleurs sociaux contribuent ainsià l’organisation et à la mise en œuvre partenariale :

¤ des diagnostics en marchant réalisés sur les quartiers,

¤ des changements des modes de collecte des Om et du tri sur les quartiers (passage à la collecteenterrée),

¤ des actions régulières d’amélioration continue ducadre de vie via des budgets pérennes (y comprisparticipatifs) ou d’exception (mobilisation de laTFPB en ZUS),

¤ la mise en place de services spécifiques pour limi-ter les nuisances de chantier (portage de courses,sur entretien, adressage, etc.),

¤ des campagnes de sensibilisation auprès des habi-tants (ambassadeur du tri, service civique, forma-tion aux nouveaux équipements dans les logements),

¤ des ateliers d’éducation budgétaire, auto-réhabi-litation...

Ces démarches permettent à l’organisme de territo-rialiser sa gestion, de l’adapter au contexte, de valo-riser les personnels de proximité en donnant unsens à leurs actes quotidiens et de rompre leur iso-lement. Elles permettent également de faire moinsd’erreur de conception, de limiter les dégradationspar une meilleure prise en compte des usages,d’améliorer les relations avec les locataires et laconnaissance du patrimoine. Enfin, elles favorisent lacontinuité du service rendu, la cohérence des inter-ventions avec les autres gestionnaires du quartier etune meilleure réactivité.

Page 28: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

26

CHAPITRE 2 : LES CHAMPS DU DSU DANS UN ORGANISME D’HLM

Osica : Prox’ynergie, la questionde la pérennisationFI

CH

E 1

Premiers interlocuteurs locaux, les gardiens sont amenés à exercer, désor-mais, des fonctions très variées et nombreuses. Ces fonctions requièrent descompétences techniques et relationnelles qui demandent une grande dispo-nibilité. Ils se sentent parfois isolés et peu reconnus par les locataires et lesacteurs locaux. C’est dans ce sens que OSICA et Val d’Oise Habitat ont lancéen mars 2012 le projet Proxy’nergie visant à soutenir et valoriser les métiersde proximité et en particulier celui de gardien d’immeubles.

Le projet concerne les quartiers du Puits la Marlière (PLM) et de Derrière lesMurs de Monseigneur (DLM), dans la partie sud-ouest de Villiers-le-Bel.

Ces quartiers ont été intégrés à de nombreux dispositifs de politique de la ville(DSQ, Contrat de ville...). Depuis 1996, les deux quartiers PLM–DLM sontréunis dans une Zone Urbaine Sensible (ZUS). Une convention ANRU a étésignée en 2009 sur le quartier de La Cerisaie, la partie ouest du quartier Der-rière les Murs Monseigneur.

OSICA avait mis en œuvre une sensibilisation aux éco-gestes et à la réduc-tion des consommations d’énergies à destination des habitants par le biaisd’un logement pédagogique à Villiers-le-Bel. Ce projet « l’eau, moi et l’envi-ronnement » avait pour objectif, plus global, de sensibiliser les habitants àla thématique de la propreté.

L’évaluation de cette action a mis en exergue la nécessité de valoriser lemétier de gardien, premier interlocuteur des habitants. Plusieurs constatsont été formulés par les équipes et sont à l’origine de la naissance du pro-jet : le sentiment d’isolement, la confrontation à des situations multiples etcomplexes parfois difficiles à gérer, mais aussi un climat relationnel dégradé.OSICA et VOH travaillent régulièrement ensemble et ont décidé de s’associerpour concevoir le projet.

Trois objectifs opérationnels sont visés :

¤ rompre le sentiment d’isolement en les insérant dans un réseau deprofessionnels de proximité,

¤ renforcer leurs compétences, et leurs savoir-faire en prenantconnaissance des institutions et dispositifs environnants et de leurscontraintes, en partageant avec d’autres professionnels des savoirset des pratiques,

¤ contribuer à l’amélioration du climat social, en cherchant le respectmutuel entre professionnels et habitants, meilleur accompagnementde la population et de ses usages.

Objectifs

Page 29: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

27

OSICA et Val d’Oise Habitat sont les premiers acteurs impliqués.

Partenaires locaux : la Mairie, les associations « IMAJ » et « Réveillons-nouspour demain », le CLSPD, la Police Municipale, la Police Nationale, la Mai-son de la Justice et du Droit…

Une entente entre les deux bailleurs s’est installée dès le début du projet. Lorsdu comité de pilotage, une des gardiennes précise « nous avons l’impressiond’être une seule et même équipe ». Signe qu’une volonté réciproque de par-tager leurs pratiques et de trouver des solutions ensemble existe et entraineune véritable redynamisation des équipes. Chacun a trouvé sa place au seindu groupe. Les gardiens sont intégrés dans un réseau de professionnels, etretrouvent une position de partenaire local à part entière.

›› Le projet a permis¤ l’impulsion d’une dynamique et une amélioration

du cadre de vie,¤ la restauration d’un climat de confiance entre les

habitants et les gardiens, ¤ la création d’un réseau de professionnels.

Les responsables des équipes de gardiens sont à l’initiative du projetProx’ynergie. Ils sont soutenus par leurs hiérarchies et appuyés par un agentDSU qui anime le projet. Ce projet a été retenu dans l’appel à projet de l’USHassociée au SG-CIV : « Développement de démarches ou structures inter-bailleurs de mutualisation des ressources pour les agents de proximité exer-çant dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville ».

Des actions sont prévues au minimum une fois par mois sous différentesformes :

¤ échanges entre gardiens,¤ interventions extérieures d’un partenaire,¤ formations,¤ actions communes inter-bailleurs avec les habitants.

Parties prenantes

Méthode de travail

Impacts/résultats

Page 30: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

28

CHAPITRE 2 : LES CHAMPS DU DSU DANS UN ORGANISME D’HLM

Le déséquilibre le plus fort des quartiers est certai-nement le taux de chômage de ses habitants. Dansune même agglomération, le taux de chômage dansune Zone Urbaine Sensible (ZUS) est près de deuxfois et demi plus élevé qu’ailleurs : 22,7% contre9,4% en 2011. Depuis 2008, l’écart du taux de chô-mage entre les ZUS et le reste du territoire desagglomérations où elles se situent s’est creusé. Lacrise de l’emploi a frappé plus durement ces zonesen difficulté. Entre 2008 et 2011, le taux de chômagey est passé de 16,7% à 22,7%, alors qu’il augmentaitde 7,6% à 9,4% dans les autres quartiers des villescomprenant une ZUS : + 6 points contre + 1,8.

L’organisme d’Hlm dispose de 3 moyens principauxpour contribuer au développement économique et àl’emploi dans les quartiers :

¤ en tant que gestionnaire d’un parc immobiliercomprenant des locaux notamment ceux situésen zone franche urbaine,

¤ en tant qu’acheteur avec 16,5 milliards par and’investissement et 2,8 milliards de dépensesd’entretien (2012),

¤ en tant qu’employeur avec 80 000 salariés.

Par la mise en œuvre de la clause d’insertion dans laplupart des marchés de travaux, le programme derénovation urbaine aura été un vrai levier pour ledéveloppement des démarches d’insertion dans lesorganismes.

Les services DSU sont intervenus dans ce cadre, ensoutien des équipes de maitrise d’ouvrage, dans lamise en place du partenariat local spécifique, larédaction du plan local d’insertion à partir du diag-nostic, la définition de la gouvernance, la coordina-tion, mais également le suivi et l’évaluation quanti-tative et qualitative des résultats. Ces démarchesont permis de mettre en perspective la contributionde l’organisme à l’insertion par l’emploi et trans-formé cette obligation en projet pour l’emploi.

Développement économique, emploi,insertion par l’activité économique

Page 31: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

29

Au-delà de la mise en œuvre opérationnelle de laclause d’insertion, la contribution des organismes àl’emploi et au développement économique peut pren-dre différentes formes :

¤ le partenariat avec des acteurs de proximité,telles que les régies de quartiers dans le cadrede marchés ou de partenariats intégrés (conseild’administration), permettant le développe-ment de projets favorisant l’emploi de proximitéet le lien social,

¤ la mise à disposition de locaux d’activité enlien avec les réseaux d’accompagnement à lacréation d’entreprise qui sont souvent à larecherche de petits locaux à coût abordable oude locaux mutualisés (type pépinière),

¤ la participation à la mise en œuvre de chantiersd’insertion ponctuels ou permanents,

¤ l’embauche directe via des contrats aidés(emploi d’avenir notamment) ou dans le cadredu droit commun,

¤ etc.

Les agents DSU sont en capacité d’inscrire ces dis-positifs dans un plan d’actions global de développe-ment économique et de l’emploi dans un territoire,en soutenant simultanément l’installation d’entre-prises dans des locaux en pieds d’immeubles (répon-dant notamment à l’obligation d’embauche de 50%de salariés habitant une ZUS dans le cadre d’une

ZFU), la création ou le développement d’une régie dequartier avec le développement de services spéci-fiques à la période de travaux ou à une populationlogée, la mise en place de chantiers d’insertion per-mettant la qualification des publics avant le démar-rage du chantier proprement dit, le partenariat avecles Régies de quartier (passation de marché, parti-cipation au conseil d’administration) pour coller à laréalité locale en créant des services spécifiques etpermettre la création d’emplois de proximité.

Les organismes d’Hlm ont toujours participé auxdispositifs d’insertion par l’activité économique despublics, d’emploi des habitants des quartiers et dudéveloppement économique des territoires. Celapermet :

¤ aux locataires qui en bénéficient de s’insérerglobalement (logement et emploi), de repren-dre une place dans le collectif et contribuerindirectement au mieux-vivre ensemble,

¤ une contribution à la diversification fonction-nelle des quartiers, et à leur attractivité,

¤ une contribution au développement d’une offre deservices et d’activités de proximité aux habitants.

Page 32: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

30

CHAPITRE 2 : LES CHAMPS DU DSU DANS UN ORGANISME D’HLM

Paris Habitat : recourir à des atelierset chantiers d’insertion dans le cadred’une politique de cohésion sociale

FIC

HE

2

Paris Habitat a une politique continue de soutien à l’insertion par l’écono-mique avec des lignes budgétaires dédiées, l’une visant les Ateliers et Chan-tiers d’Insertion (ACI), chantiers éducatifs et chantiers écoles, l’autre lesRégies de Quartier, pour un total d’environ 400 000 € par an. Elle développeune politique active d’intégration de clauses sociales dans les marchésANRU et hors ANRU, avec un objectif global de 6% d’heures d’insertiondans chaque marché.

Mettre en œuvre les engagements contractés avec la Ville deParis sur le volet « développement d’actions d’Insertion parl’économique », en mobilisant son patrimoine pour servir deplateau technique comme support de travail et de formationaux associations partenaires qui portent des ateliers et chan-tiers d’insertion (ACI) : Interface Formation, Médiation Inser-tion Formation, Artemisia.

Deux modes de soutien aux actions sont mobilisés par ParisHabitat :

¤ mise à disposition de matériel et de locaux (avec priseen charge de la gestion courante et de charges defonctionnement),

¤ remboursement d’achats de fournitures et dematériels sur présentation des factures (représentantenviron 30 000 à 45 000 € par chantier),

¤ les autres ressources mobilisées relèvent desfinancements classiques de l’IAE pour les ACI : contratsaidés, Etat, Conseil général de Paris, Conseil régional.

> RÉSULTATS : plus de 250 mises en emploi ; environ 50%des salariés accèdent à un emploi à l’issue de leur parcoursen contrat.

Objectifs

Page 33: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

31

Pour le bailleur : schéma de partenariat permettant au bailleur d’aboutirà des réalisations de qualité tout en co-finançant des actions d’insertionintégrées à sa politique urbaine de cohésion sociale ; Satisfaction des loca-taires au regard du service mis en œuvre par l’activité en Ateliers et Chan-tiers d’Insertion.

Pour les Structures d’insertion par l’activité économique : une co-constructionde l’opération avec le bailleur qui prend en compte des objectifs de quali-fication et de valorisation par le travail de personnes en difficulté, et qui pro-pose un contexte de travail riche (lien avec les locataires, lieux de travailvalorisant) ; audience et pérennisation de la structure au travers d’un par-tenariat avec un organisme reconnu qui s’inscrit dans le long terme.

Pour les habitants : embellissement du cadre de vie (peinture et décora-tion), obtention d’un contrat de travail pour quelques résidents orientés versles chantiers d’insertion.

Conditions de réussite : la disponibilité d’une base de vieà proximité du site des travaux, l’intégration des gardienset des amicales de voisinage en amont au projet pour assu-rer un rôle d’interface avec les locataires, la consultationdes locataires sur les choix en amont du projet, étudeminutieuse, en lien avec le bailleur, pour choisir un sited’intervention adapté à l’objectif pédagogique de l’action(réalisation de travaux diversifiés pour qualifier les per-sonnes en parcours).

Plus-value de l’opération

Conditions de réussite

Page 34: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

32

CHAPITRE 2 : LES CHAMPS DU DSU DANS UN ORGANISME D’HLM

Opac Saône et Loire : concours OPACTIF’

FIC

HE

3

Le concours OPACTIF’ récompense la création d’entreprises dans les quar-tiers d’habitat social de l’OPAC de Saône-et-Loire à Autun. Cette bourse fonc-tionne en trois volets :

Formaliser son idée : le candidat, avec l’aide de l’association « La cabane àprojet », formalise son idée en projet de création.

Faciliter le financement du projet : le lauréat du concours obtient une boursede 3 000 € facilitant le financement de son projet. De plus, un micro-crédità hauteur de 3 000 € lui est également proposé par notre partenaire finan-cier, la Caisse d’Epargne.

Maximiser les chances de réussite : mise en place d’un partenariat avec l’as-sociation EGEE (Entente des Générations pour l’Emploi et l’Entreprise). Cetteassociation regroupe d’anciens cadres ou chefs d’entreprises qui mettentleurs expériences et leurs carnets d’adresses au service des futurs créateurs.

La dotation financière et l’accompagnement humain sont les deux élémentsindissociables du concours OPACTIF’.

Suite à un diagnostic conduit sur les quartiers de la Croix Verte et St Andocheà Autun (71), il est apparu que les projets de création d’entreprises ont dumal à émerger dans nos quartiers alors même que l’envie est présente (12,5%des locataires interrogés lors du diagnostic déclaraient avoir déjà pensé àcréer une entreprise sans qu’aucun de ces projets n’aboutissent). Les struc-tures d’aide à la création d’entreprises existent et sont nombreuses. Pourles locataires, cette abondance d’interlocuteurs ne facilite pas les démarchesd’autant que ce soutien ne s’inscrit pas assez en amont du projet. En effet,beaucoup de locataires témoignent de leur démotivation suite à leur pre-mier rendez-vous auprès des structures soutenant la création d’activité. Cettedémotivation est souvent liée au fait que ce premier rendez-vous est malpréparé et que le projet de création n’a pas dépassé le stade de l’idée. Il sem-blait dès lors primordial d’accompagner les locataires très en amont de cerendez-vous pour leur permettre de transformer leur idée en pré-projet.Pour répondre à ses différentes situations, le projet d’un concours récom-pensant les créateurs d’entreprises locataires de l’Opac est né.

L’enjeu le plus important est de favoriser la création d’entreprises dans lesquartiers, sans que les candidats ne se découragent. En effet, un des prin-cipes fondateurs de ce concours est de soutenir tous les candidats, mêmeceux qui ne gagnent pas le concours (ils sont accompagnés par le dispo-sitif « la cabane à projet »).

Origine du projet

Page 35: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

33

L'objectif principal de ce concours est de stimuler et d’encouragerles initiatives de création d’activités nouvelles en permettant de :

¤ soutenir des projets individuels ou collectifs novateurs,

¤ accompagner les porteurs de projet avant la création de l'activité,

¤ développer l’esprit d’initiatives, le goût d’entreprendre,le sens de l’autonomie, de la responsabilité et de l’engagement,

¤ faciliter l’insertion professionnelle et sociale de certains de nos locataires,

¤ dédramatiser la création d’entreprises pour nos locataires.

Le concours est organisé par l’Opac de Saône et Loire. Il a pour objetd’accompagner et de financer des projets de création d’activités por-tés par les locataires de l’OPAC de Saône et Loire. La dotation finan-cière et l’accompagnement humain sont les deux élémentsindissociables du concours OPACTIF’.

Communication : rencontre conviviale organisée dans les quartierspour promouvoir le concours. Présentation du projet aux partenaireset aux organismes spécialisés dans la création d’entreprises. Miseen place d’une campagne de communication en lien avec le servicecommunication de l’OPAC de Saône et Loire (information dans lesquittances de loyer, boitage, affiches).

Budget : financement d’une partie de la bourse (pour la premièreet la deuxième sélection, la Caisse d’Epargne s’est engagée à finan-cer la bourse à hauteur de 2 500 € sur les 3 000 € attribués). Lereste est à la charge de l’office.

Le concours

Les locataires s’autorisent à penser à la création d’entreprises car ils observentque certains avant eux parviennent à développer une activité (2 candidats sur lepremier jury, 4 candidats pour le deuxième sans refaire de communication).

Bénéfices directs et indirects pour l’organisme :

¤ sensibiliser de futurs créateurs d'entreprises parmi nos locataires etainsi agir sur le développement socio-économique de nos quartiers,

¤ poursuivre dans la volonté de développement socio-économique de nosquartiers,

¤ travailler sur l’image de l’office mais aussi sur l’image des personneshabitants nos quartiers,

¤ pouvoir essaimer cette bourse sur d'autres territoires.

(ou avantages et inconvénients)

Le premier jury s’est réuni en décembre2012 pour étudier 2 projets de création d’en-treprises.

Le bouche à oreille sur ce projet fonctionneparfaitement. Le prochain jury se réunira enseptembre 2013 où 4 projets devront êtreétudiés.

L’avantage de ce dispositif est qu’il s’adapteau rythme des candidats. En effet, ledeuxième jury devait se réunir au mois dejuin, mais les postulants au concoursn’étant pas tout à fait prêt, l’organisateur adécidé de laisser plus de temps pour larédaction du dossier.

La principale difficulté se situe en aval duconcours quand les candidats doiventrejoindre le chemin classique du créateurd’entreprise. Ce parcours n’est pas toujoursadapté aux difficultés que peuvent rencon-trer nos lauréats.

Impacts/résultats

Difficultés et succès

Page 36: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

34

CHAPITRE 2 : LES CHAMPS DU DSU DANS UN ORGANISME D’HLM

En fonction de l’évolution des caractéristiques de lapopulation des quartiers (vieillissement, famillesmono parentales…), des services complémentairesaux services publics sont parfois nécessaires pourrépondre à des besoins spécifiques.

Les organismes d’Hlm, via le DSU, peuvent accom-pagner le développement des services sur un quar-tier en soutenant des projets via la mobilisation deson parc immobilier ou en les portant financièrementet/ou techniquement.

Bien que les organismes d’Hlm n’aient plus l’obliga-tion de construire un Local Collectif Résidentiel (LCR)pour 100 logements, ils disposent encore de nom-breux locaux dans leur patrimoine, à destinationdirecte ou indirecte d’associations ou de structuresparapubliques. Les services DSU peuvent ainsi s’ap-puyer sur cette offre immobilière pour soutenir ledéveloppement de services ou activités dans lesquartiers. Les locaux sont soit mis à dispositiond’une structure en gestion directe, via une conventionde mise à disposition des lieux, soit à une collectivitélocale, qui gère l’interface avec le porteur de projet.Les organismes peuvent aller plus loin et impulserune offre de service complémentaire à leurs habi-tants (en direct ou via un prestataire) auprès d’unepopulation rencontrant des problèmes spécifiques(exemple : vieillissement dans le logement ou dansun contexte spécifique : portage de courses durantl’immobilisation d’un ascenseur, auto-rénovation deson logement après la réhabilitation).

Ce type de partenariat, voire de contribution ennature des organismes d’Hlm est généralementdéveloppé par les services DSU et ont pu permettrede développer des services variés :

¤ cabinets médicaux,

¤ cafés sociaux,

¤ multi accueil et crèches,

¤ pépinières d’entreprises ou associations,

¤ Centres Médico Psycho Pédagogique,

¤ centres sociaux,

¤ Régies de quartier,

¤ entreprises ou associations de service à lapersonne,

¤ etc.

Le soutien apporté par les organismes dans le cadredu DSU permet notamment de valoriser le patri-moine par la présence d’activités et services en piedsd’immeuble répondant aux besoins sociaux des habi-tants du quartier ou attirant des personnes de l’ex-térieur, d’animer les espaces, de diversifier et déve-lopper les usages, de développer le vivre-ensemble.

Développement de services

Page 37: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

35

I3F : le soutien à la création d’un centre d’affaires de proximité FI

CH

E 4

C’est en 2009, dans le cadre de ses interventions et de ses missions d'accom-pagnement des projets de développement local sur le quartier des Beaudottesà Sevran, que le service DSU de l’organisme rencontre l'Association Fifelzus,club d’entrepreneurs des ZUS d’Ile de France. Aux vues du caractère innovantet valorisant de son concept de « Centre d’affaires de proximité » pour le quar-tier et les habitants, Immobilière 3F propose à la Fifelzus un partenariat afinde développer de l'immobilier d'entreprises en pieds d'immeubles, en aidantles résidents du quartier à créer des activités pouvant générer richesses etemplois, en suivant le développement des Très Petites Entreprises créées parles habitants, en ouvrant des structures pluridisciplinaires accueillant des asso-ciations locales et des entreprises (entreprises d'insertion, de sécurité, infor-matique, infirmières, par exemple), en créant des emplois pouvant permettrede former des jeunes en difficulté d'insertion. Immobilière 3 F et la Fifelzus agis-sent clairement dans le champ de l'économie solidaire tout en innovant trèsfortement.

Le service “d'hébergement contre accompagnement” correspond à la mise àdisposition à moindre coût d'un espace de travail (en “openspace” ou en bureau)à condition que le créateur s'engage à suivre des conseils post création pro-posés ou de suivre un programme de formation personnalisé. Pour le prix d'unbureau (300 euros à 350 euros en ZFU), le créateur peut se former et conso-lider son activité. L'objectif est de répondre à une double problématique : la pénu-rie de locaux constatée au sein des ZFU et le suivi post création insuffisant pourpérenniser les jeunes entreprises (cf. rapports de IAURIF, chargé d'évaluer ledispositif ZFU en Ile-de-France).

Ces activités et services variés sont porteurs d'emplois et sont aussi très valo-risants pour les acteurs engagés dans la démarche. Les personnes hébergéeset accompagnées vont promouvoir localement la prise d'initiatives.

Ils deviendront des employeurs, des exemples, des personnes ressources notam-ment auprès des jeunes souvent en manque de repères. De plus, en hébergeantdes entreprises locales en ZFU, le Centre d'affaires de proximité va permet-tre de démultiplier la capacité d'insertion des structures dédiées à l'insertionsociale et économique existantes. Enfin, ces projets visent à rompre le monofonctionnalisme de ces quartiers et à augmenter la présence humaine.

Page 38: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

36

CHAPITRE 2 : LES CHAMPS DU DSU DANS UN ORGANISME D’HLM

Le projet « Centre d’Affaires de Proximité » présente unevéritable dimension sociale économique et patrimoniale :il s’adresse aux habitants issus du quartier ou de quartiersd’habitat social ; il participe à une requalification de basd’immeubles pour le bailleur ; il favorise une dynamiqueterritoriale en créant des services aux habitants ; ilaccompagne les jeunes créateurs et les qualifie ; enfin, ilfavorise l’implantation d’activités et de services qui, à terme,pourront être génératrices d’emplois.

Public visés

Partenaires

Dans un premier temps, des demandeurs d’emploi pour les postes d’agents d’accueil.22 créateurs d'entreprises et de services, très souvent public demandeur d'emploi (notam-ment personnes en recherche d'insertion résidant au sein de quartiers classés ZUS ouZFU, bénéficiaires de minima sociaux, jeunes).

Immobilière 3F, DIRECCTE 93, Acsé IDF, lesClubs d'entrepreneurs Fifelzus, Ville de Sevran(Direction du Développement Économique), Pla-net Finance France, CCIP 93, CDC. Immobilière3F a soutenu fortement le projet en mettant à dis-position 4 logements (transformation d’usage) eten réalisant des travaux lourds pour adapter leslocaux à ce type d’activité.

Le centre d’affaires est géré par Premier Conseilqui assure également l’accompagnement descréateurs d’entreprises.

Impacts/résultats

FIC

HE

4

I3F : le soutien à la création d’un centre d’affaires de proximité

Page 39: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

37

Actis : « Mission Actis +, des logements et bien plus… »

FIC

HE

5

Actis, Office Public de l’Habitat de la région Grenobloise, a mis en place unedémarche globale appelée « Mission Actis +, des logements et bien plus… »visant à renforcer sa capacité à intervenir dans les quartiers. En effet, durantl’année 2010, l’évolution de la situation dans les quartiers a amené à se réinter-roger sur l’image de l’organisme, notamment auprès des jeunes.

« Pour pouvoir intervenir normalement dans les quartiers, nous devons faire évo-luer notre image auprès des jeunes ; Nous devons rechercher des solutions pourque nos agents ne soient pas en butte à l’agressivité des jeunes lors de leursinterventions quotidiennes dans les immeubles. » Jean-François Lapière,Directeur Général d’Actis, septembre 2010.

Ces dernières années, Actis a constaté une dégradation de la situation des quar-tiers et des difficultés à maintenir le dialogue avec la population. De plus, l’im-puissance collective à assurer la tranquillité d’une partie des locataires et ladétérioration grandissante des conditions de travail pour une partie des sala-riés ont été des éléments déclencheurs.

En effet, pour maintenir sa capacité à intervenir et à travailler dans les quar-tiers, Actis a souhaité renforcer son implication dans toutes les actions visantà favoriser le lien social, le vivre ensemble, et à développer fortement un axe detravail sur l’accès à l’emploi des jeunes et de leurs familles.

C’est dans ce contexte que le Conseil d’Administration d’Actis a fait appel à unesociologue, Michèle Daran, qui a effectué une étude. Celle-ci a abouti au voteen septembre 2011 par le Conseil d’Administration d’un plan d’actions afin d’in-tensifier et de valoriser les actions dans les quartiers prioritaires. Un programmed’actions a été voté avec une enveloppe budgétaire de 200 000 € par an pendant3 ans (2012-2013-2014).

« Actis + » cible particulièrement ses actions sur Grenoble, et notammentdans les quartiers en Zone Urbaine Sensible : Mistral, Villeneuve, VillageOlympique, Teisseire, Abbaye, Jouhaux.

Un agent de développement local a été embauché en mai 2012 pour effec-tuer le suivi, la coordination et la valorisation de ces actions.

Cette démarche globale se décline autour de 5 axes :

¤ faciliter l’accès à l’emploi : formation/transmission, l’emploi viades partenariats privilégiés, l’insertion par l’emploi,

¤ retisser les liens du vivre ensemble : le sport, la culture, les liensintergénérationnels, les liens entre Actis et les habitants, lesactions collectives,

¤ renforcer la fonction sociale de l’entreprise,

¤ impliquer les salariés, développer et valoriser leur engagement,

¤ faire connaître et valoriser les actions menées.

Méthode de travail

Page 40: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

38

CHAPITRE 2 : LES CHAMPS DU DSU DANS UN ORGANISME D’HLM

Il ne s’agit pas de créer des actions isolées et propres à l’orga-nisme mais bien de s’insérer dans le partenariat local avec tous lesacteurs de terrain : associations et collectifs d’habitants et de loca-taires, associations culturelles/sportives, bibliothèques, collèges,écoles maternelles et primaires, Maisons de l’Enfance et MJC, LesMaisons des Habitants de Grenoble, structures d’insertion, ville etCCAS de Grenoble…

L’ensemble de l’entreprise est mobilisée.

¤ 2/3 des salariés agissent sur les quartiers au quotidien(160 personnes environ en Directions Territoriales).

¤ Un poste d’agent de développement local a été créé et estentièrement dédié à cette mission : coordination.

¤ Un Directeur Territorial est détaché à 20% de son temps.

Remarque : 4 postes d’agents de développement local existent dansl’entreprise. Ils sont notamment chargés de la mise en œuvre d’ac-tions sur les secteurs, du lien avec les locataires et les partenaires.

En interne, Actis s’interroge sur les conditions et les possibilitésde renforcer l’engagement des salariés dans les quartiers au-delàde leurs missions professionnelles : soutien scolaire, coach spor-tif, accompagnement de locataires ou de leurs enfants/jeunes àdes sorties culturelles ou sportives…

Les retours sont très positifs de lapart des partenaires et des loca-taires. En interne, les salariés quiparticipent à des actions sont éga-lement convaincus.

Les résultats de ces actions sontdifficilement quantifiables. Cepen-dant, les liens qui se créent avecdes locataires et avec des parte-naires, permettent de changer lesrelations, l’image de l’organismeet de développer des momentsconstructifs et conviviaux.

Exemples : retour d’un salariéaprès une sortie en montagne« c’était bien, parce qu’il y avaitdes enfants des immeubles où jefais l’entretien. Maintenant, quandje les croise ils me reconnaissentet leurs parents me parlent ».

Au retour d’un spectacle auquelnous avions accompagné ungroupe de jeunes avec une MJC,une jeune fille a réalisé qu’Actisétait à la fois : celui qui lui per-mettait de participer à un specta-cle et de rencontrer des artistesmais aussi celui qui voulait expul-ser sa famille ! L’animatrice a faitremonter cette situation, ce qui apermis de rencontrer la famille etde résoudre la difficulté.

Plusieurs élèves de 3e, locatairesd’Actis, ayant assisté à une présen-tation des métiers de l’organismeou à l’occasion de leur stage, ontdécouvert ce qu’était Actis ; passeulement « là où on paye leloyer » ni « ceux qui ne veulent pasdonner de logement à ma mère »,l’un d’eux s’est découvert unevocation de chargé de clientèle (!).

Dans le cadre de l’action « favori-ser l’accès des locataires à laMaison de la Culture », nous avonséchangé avec un locataire aveclequel nous sommes en procès :celui-ci a découvert « des êtreshumains » derrière « l’institutionActis ».

Le partenariat avec une asso-ciation sportive de quartier a per-mis de créer des liens dans ladurée avec les jeunes sportifs :participation financière à l’achatd’un mini-bus, mais aussi recru-tement de 2 jeunes du club pourdes emplois d’été, présence à lafête du club, engagement àaccompagner les demandes delogement des jeunes sportifs surle quartier.

Impacts/résultats

FIC

HE

5

Actis : « Mission Actis +, des logements et bien plus… »

Page 41: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

39

Par essence, le DSU est au cœur de la relation avec leshabitants. En effet, par sa proximité et par sa postured’écoute, il développe d’autres cadres d’interactionavec les habitants que ceux de la gestion locative.

La participation des habitants au-delà du cadre ins-titutionnel de la concertation locative est souventconsidérée comme un exercice difficile pour l’orga-nisme d’Hlm.

Les difficultés à la mettre en œuvre sont souventavancées en premier : non représentativité des asso-ciations de locataires, faible participation aux réu-nions, irrégularité des participations…

L’implication ne va pas de soi, elle se prépare, elle setravaille. Elle nécessite un investissement de départimportant qui passe par la pédagogie et par la défi-nition d’un cadre de travail et de règles du jeu.

Il existe diverses façons d’impliquer les habitants àdes niveaux différents. Les agents DSU apportentleur expertise sur les temporalités et les modalitésde la participation. Ils agissent soit en fonction sup-port auprès des équipes de maîtrise d’ouvrage ou degestion, soit en responsabilité pour mener desconcertations avec les habitants sur des projets glo-baux ou des opérations ponctuelles, mais égalementsur des objets de gestion courante du cadre de vie.Ils diffusent ainsi au sein de l’organisme uneméthode et une culture de la mobilisation collective

Une des fonctions du DSU est de recréer du collec-tif sur des sites où la relation individuelle avec lelocataire n’est pas suffisante pour permettre un bienvivre-ensemble. Identifier et soutenir des initiativesindividuelles, par exemple sous la forme de réfé-rents d’immeuble, peut permettre de redynamiserune amicale des locataires ou d’en créer une. L’orga-nisme d’ Hlm peut ainsi retrouver un interlocuteurporteur de l’intérêt collectif.

L’organisme n’est pas seul sur les territoires à mobi-liser les habitants. Les relais dans les quartiers,prioritairement les centres sociaux et les régies dequartier, portent cette question et agissent au quo-tidien en ce sens. Les services DSU, qui sont lesinterlocuteurs privilégiés de ces structures de proxi-mité, peuvent ainsi permettre à l’organisme de revi-siter ses modes de faire pour enrichir les relationsavec les habitants en s’appuyant sur l’ensemble desforces vives présentes sur le territoire.

Participation des habitants

Page 42: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

40

CHAPITRE 2 : LES CHAMPS DU DSU DANS UN ORGANISME D’HLM

Les locataires sont sensibilisés et invités par l’agence à élaborer un projet de réamé-nagement de l’espace de proximité de leur résidence.

Le diagnostic est réalisé en deux temps : un temps d’atelier où les habitants (leslocataires et leur famille) sont incités à s’exprimer sur l’usage actuel de l’espace,leurs besoins. Un diagnostic en marchant est organisé au cours duquel ils notentles atouts, les problèmes et les potentialités du site (méthode identique aux diag-nostics GUP).

A partir de ce diagnostic, la séance suivante consiste à exprimer des envies et àhiérarchiser les besoins. C’est à ce moment-là que les Ateliers Techniques inter-viennent pour donner des conseils de gestion différenciée, comme par exemple :création d’un aménagement pour un entretien optimisé respectant l’environnement,traitement des pieds d’arbres au vu de leurs systèmes racinaires, circulation despersonnes à mobilité réduite.

Le programme est réalisé à l’occasion de la 3ème séance avec les habitants, aprèsvalidation de différents éléments : le revêtement des différents accès piétonniersainsi que leur localisation, l’accès pour les véhicules de service (jardiniers), lesdifférentes scènes paysagères, l’implantation et le choix du mobilier urbain(kiosque, jeux…), la palette végétale.

Nantes Habitat : la réalisation d’un square de proximité en maîtrise d’usageFI

CH

E 6

Nantes Habitat considère que la concertation des habitants ne peut se limiter à une simple infor-mation. L’office expérimente depuis quelques années une nouvelle méthode d’association deshabitants, très en amont, dès l’élaboration d’un programme, pour mobiliser la capacité d’ex-pertise de l’usager et mieux répondre à ses attentes et à ses besoins, tout en anticipant les capa-cités de gestion de l’organisation. Cette méthode est ici détaillée à travers la réalisation en 2008du square Perron sur le patrimoine de l’agence Watteau, l’un des premiers projets auquel la« maîtrise d’usage » a été appliquée.

En effet, La réalisation de ce square a donné lieu à la déclinaison d’une méthode originale etformalisée par le bailleur. Appliquée depuis à de nombreux projets portés en agence, elle impliqueune formation préalable de l’ensemble des agents de l’organisme à la maitrise d’usage.

Toute l’agence, accompagnée par l’équipe de gestion des espaces extérieurs de la ville de Nantes(équipe de quartier et SEVE), Nantes Métropole (pôle de proximité et DGDU) et les associationsde locataires des éducateurs de prévention et de deux associations, un groupe de locataires (loca-taires et leur famille), a décidé de travailler sur un espace « libre » d’environ 5 000 m2 situé àproximité de leurs logements mais jugé pauvre en qualité d’espaces verts et mal utilisé.

L’objectif opérationnel de ce projet était double : aller au contact des habitants et regagner duterritoire suite aux occupations abusives des halls et de l’impasse qui insécurisaient les habi-tants et les conduisaient à un repli sur soi défensif.

Mode opératoire de la maîtrise d’usage

Page 43: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

41

La Gestion des Espaces Extérieurs, en qualité de Maître d’Ouvrage, lance une consul-tation pour une mission de paysagiste pour l’aménagement de cet espace. Le pro-jet est présenté successivement aux collaborateurs de Nantes Habitat (Maintenanceet Agence) et aux habitants. Cette séance est également l’occasion d’étudier l’ap-proche chiffrée du projet et sa conformité avec l’enveloppe prévisionnelle, ainsique la partie de la mise en œuvre qui sera réalisée en interne, par exemple : achatsde végétaux, plantations (vigilance à avoir sur le plan de charge des jardiniers),réalisation de structures par le service Ateliers Moyens Généraux (AMG), atelierde métallerie (réduction du coût du projet, valorisation du savoir-faire en interne).

Pendant la phase de chantier, il peut être possible de réaliser certaines chosesavec les habitants. Par exemple : plantations, nichoirs pour les oiseaux) et d’as-socier des acteurs locaux (associations, écoles d’horticulture, personnel autre queles jardiniers…).

La co-production du projet avec les locataires facilite la gestion ultérieure par le personnelde Nantes Habitat, en raison des nombreuses remontées des habitants et du plus grand res-pect porté à l’espace et aux équipements. Le projet a été assez lourd à porter par les équipesde l’agence mais a été réalisé en 7 mois seulement. Le square est aujourd’hui très occupépar des locataires de tout âge et à toute heure du jour.

Une vraie appropriation de la méthode : après deux années d’expérimentation, le modeopératoire a été défini et partagé avec toutes les agences de Nantes Habitat, notammentau travers d’un guide sur la maîtrise d’usage élaboré en mars 2011 et téléchargeable depuisle site internet de Nantes Habitat. Depuis, on compte une vingtaine de squares conçus surce mode opératoire et de nombreux autres projets ont été conçus selon cette méthode (caféconversation, amélioration de l’habitat, relogement, etc.). Des sessions de formation sontorganisées à destination du personnel.

Avantages et principaux impacts du projet

Page 44: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

42

CHAPITRE 2 : LES CHAMPS DU DSU DANS UN ORGANISME D’HLM

I3F: fond de soutien aux initiatives locales

FIC

HE

7

Outre les partenariats, la mise à disposition de locaux à titre gratuit (hors charges)et l’appui méthodologique auprès des associations, le Département de la Gestion Socialeet Urbaine d’I3F soutient les actions de proximité développées par le secteur asso-ciatif via un fond dédié : le Fond de Soutien aux Initiatives Locales (FSIL).

Ce fond est mobilisable par toute association dont le siège ou l’activité est localiséesur le patrimoine d’I3F. Il peut également soutenir des projets d’autres associationsdans l'objectif de les faire venir sur un site où ce type d’initiative serait inexistant.

Ce fond permet de cofinancer une action, un projet pour l’amélioration du cadre de vieou du lien social, qui est en cohérence avec le diagnostic socio urbain et le plan d’ac-tions associé, réalisés par le département de gestion sociale et urbaine de l’organisme.

Les actions soutenues doivent s’inscrire dans un champ d’intervention suivant : déve-loppement de nouveaux services, accompagnement des transformations du quartier,amélioration du cadre de vie, Insertion par l’Activité Economique, développement économique.

Les demandes doivent être présentées sous la forme d’un dossier comprenant l’ex-posé des motifs, et la description de l’action, les partenaires mobilisés et les finan-cements recherchés. I3F sollicite un bilan à terme.

I3F sur la base d’un partenariat consolidé avec une association accueillie sur le patri-moine et ayant une forte antériorité de partenariat avec l’organisme, propose de contrac-tualiser, depuis 2013, de façon pluriannuelle pour pérenniser leur intervention et lepartenariat et sécuriser leur financement. Une convention est signée, un avenant annuelreprécise les contours de l’action à venir, et le bilan de l’année passée.

Chaque projet peut être soutenu par le FILS à hauteur de 60% du budget global del’action, sans plafond. Ainsi, une cinquantaine d’actions sont conduites chaque annéesur les quartiers.

Enfin, I3F envisage dans différents quartiers de participer localement à des Fonds deParticipation des Habitants (FPH) portés par une structure associative dédiée au por-tage du FPH, en interbailleurs, avec les collectivités locales, pour le cofinancementd’actions ou de projets émanant d'initiatives habitants et pour des individus ou groupesd'individus non constitués en association, dans une logique de mutualisation.

Page 45: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

43

Accompagnement/sensibilisation des habitants

Dans les quartiers, en particulier lors de projets derénovation urbaine mais aussi lors d’opérations plusponctuelles, l’accompagnement continu des habi-tants à l’appropriation des transformations opérées(avant, pendant et après les travaux), à la sensibili-sation aux usages souhaités des équipements et desespaces collectifs, favorise la bonne tenue des quar-tiers et la cohésion sociale. Avec la généralisationdes normes environnementales, l’accompagnementest désormais une condition de réussite de ces opérations.

L’organisation de cet accompagnement, en interneou en confié à des associations spécialisées, incombeaux services de développement social urbain. Les modalités, supports, messages des communica-tions sont adaptés pour permettre une efficacité :personnification, registre humoristique voire cho-quant, impacts financiers. Le visuel vient renforcer letexte ; le porte-à-porte, ou l’événementiel changentles codes du rappel à la règle, etc.

Un projet visant l’accompagnement des habitants auchangement opéré dans leur cadre de vie est construiten tenant compte des temps d’appropriation (logiquede répétition des message), des publics cibles (quelleentrée pour quel message), des temps forts des pro-jets (livraison, réhabilitation dans les logements), desopportunités sur le quartier (fête de quartier sur lethème de l’environnement), des points d’appui chezles partenaires (programme scolaire et respect cadrede vie), etc.

Parmi ces actions menées avec l’appui du DSU, onpeut citer :

¤ l’utilisation optimale des nouveaux équipe-ments,

¤ l’accompagnement au nouveau mode de col-lecte des ordures ménagères et du trienterré,

¤ la création de jardins partagés comme sup-port,

¤ les animations de proximité utilisées commeprétexte,

¤ les visites conseil,

¤ les campagnes de sensibilisation à la pro-preté et au vivre-ensemble,

¤ etc.

Accompagner et sensibiliser les habitants sont despréalables à leur participation à la vie du quartier.Dialoguer avec les locataires/habitants, mieux répon-dre à leurs attentes et à leurs besoins, construire desprojets auxquels ils adhèrent fondent le socle deleur implication future. Pour l’organisme, c’est uneopportunité pour établir un dialogue constructif au-delà du seul mode revendicatif (logique réclamationclient, amicale locataire), pour mieux connaître lefonctionnement socio résidentiel et pour permettrel’adhésion au projet par la mise en place d’une rela-tion de confiance entre l’institution et les habitants.

Page 46: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

44

TITRE DE L’ACTION

Ecologie Urbaine,appartementpédagogique itinérant

Partenariat inter-bailleurs EFIDIS, I3F, Emmaüs-Habitat, Opievoy et un partenariat local qui se forma-lise sur la base des partenariats préexistants surchaque site et mobilisent à minima les bailleurssociaux, les équipements de proximité (centressociaux, espaces Jeunesse), les collectivités territo-riales (Commune et Département), l’Éducation natio-nale, les associations locales (amicales de locataires,club de prévention…).

Depuis 2004/dans le cadred’un projet de réhabilitationou rénovation urbaine/ounon.

Intra-Muros, associerles habitants àtravers l’art

ESH Sodineuf, La Ville de Dieppe, La CAF de Dieppe,la Caisse d’Épargne, le réseau des structures neuvil-laises (Maison des jeunes, le Club de prévention, FoyerDuquesne, Mission Locale, animateurs de la média-thèque), Dieppe Scène Nationale, l’épicerie solidaire“Chez Louisette”.

Dans le cadre d’uneréhabilitation ou non.

Clin d’œil au passé/regards d’avenir. Associer les habitantsà travers l’histoire

La Cité Jardins, Promologis, Ville de Blagnac, La Bou-tique de l’écriture, association sur la CommunautéUrbaine du Grand Toulouse.

Dans le cadre d’un projetd’investissement (avecdémolition ou non).

CADRE DE L’ACTIONPARTIES PRENANTES

CHAPITRE 2 : LES CHAMPS DU DSU DANS UN ORGANISME D’HLM

Expériences d’implication des habitants dans l’amélioration de leur cadre de vie et de leur condition de vie

“EncombrantsSolidaires”, associerles habitants autourdu développementdurable

Atlantique Habitations, ville de Saint-Herblain, NantesMétropole, État, associations Arbres, Envie 44,l’Homme debout.

En continu.

FIC

HE

8

Page 47: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

45

Il s’agit de tisser un réseau d’acteursappelé les “fourmis vertes” dans les sitesd’intervention des bailleurs, valorisantl’engagement de personnes ressources eten permettant de garder le contact avec lesparticipants pour les aider à mettre en pra-tique ce qu’ils auront retenu des ateliers.Il s’agit d’un travail entre social et envi-ronnement visant à l’amélioration pro-gressive des quartiers et à une prise deconscience individuelle et collective desquestions environnementales.

Toucher 650 personnespar an grâce à80 interventionsannuelles(dont certaines sontrenouvelées jusqu’àquatre fois).

Influer sur les changements de compor-tements des habitants en expliquant defaçon concrète et approfondieles enjeux du développement durable.

Ile-de-France

Création au sein du quartier d’une écoledes Beaux-arts : mise en place d’ateliersde création à destination des habitantsencadrés par un plasticien de renom, afinde faire décorer les halls d’immeubles.

50 à 60 élèves/habitantspar semaine auxateliers : environ10 élèves par atelier.

L’idée de faire décorer les halls d’im-meubles par les locataires eux-mêmescontribuera au respect de ces lieux età la valorisation du quartier.

Neuville (HauteNormandie)

L’association Clin d’œil propose aux habi-tants, au travers de la mise en placed’ateliers de photographies et d’écrituredurant les trois années que dureront lestravaux de requalification de ces quatrequartiers, d’être les témoins d’un passé etles acteurs de l’avenir. Pour réussir ce pro-jet, l’Association Clin d’œil s’appuie sur lesenfants de locataires qui seront garants del’expression de leurs parents et voisins, des“petits” comme des “grands”.

Amener les habitants des quartiersconcernés par les étapes successives detravaux à s’intéresser aux change-ments programmés.

Grande BellevueBlagnac (Midi-Pyrénées)

DESCRIPTION OBJECTIFSTERRITOIRE DU PROJETPUBLIC CIBLE

5 locataires“ambassadeurspropreté”, lesLocataires d’AtlantiqueHabitations, habitantsdes 4 sites ciblés, soitenviron 1 500 habitantsconcernés.

Travail de “coproduction” effectué avecl’implication des équipes de proximitéd’Atlantique Habitations. Dans un premiertemps, repérage de des futurs “Ambassa-deurs propreté” qui seront des habitantsressources pour la gestion des encom-brants : informateurs et formateursauprès des autres locataires, régula-teurs sur tout ce qui touche au respect desparties communes.

L’objectif du projet est de sensibiliser leshabitants de façon innovante, qu’ilsont la possibilité d’être acteurs de la viede leur ensemble immobilier, afin desusciter le respect et développer desrelations nouvelles entre le bailleur etles habitants. Cette démarche reposesur de nouvelles coopérations avec leshabitants, en trouvant ensemble desréponses adaptées face aux incivilités.

Pays de la Loire(44)

Page 48: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

46

CHAPITRE 2 : LES CHAMPS DU DSU DANS UN ORGANISME D’HLM

Les Incollables : questions pour unPRU

Les associations et structures locales : Maison “deTous” ; association d’alphabétisation et de soutien sco-laire ECQU’ASI, association d’animation Mosaïque,CLSH, bibliothèque municipale, Éducation Nationale– dont le coordinateur ZEP... ; les habitants qui à termedeviennent des “résidents relais” de Trois Vallées ;l’équipe de Trois Vallées.

Dans le cadre du PRU.

Lien social : les correspondantsd’escalier

Vaucluse logement (en particulier l’agent d’immeuble,le responsable d’antenne, le chef d’agence), l’amicaleCNL, la Ville de l’Isle sur la Sorgue : service politiquede la ville et services espaces verts, les Services tech-niques de la communauté de commune, la CAF et leConseil Général 84 à travers leurs assistantes sociales,ainsi que les établissements scolaires.

En continu.

Solidarité baratte :réseau d’échange deservice

ESH Coopération et Famille, l’UTAMS (CG), le Dispo-sitif de Réussite Éducative, le REAAP (CAF Réseauparentalité), l’AFPLI (Illettrisme), la Régie de Quartier,la Mairie annexe, les établissements scolaires, le GIPDSU, l’Association des bénévoles du Centre Sociocul-turel, le conseil de quartier.

En continu.

TITRE DE L’ACTION CADRE DE L’ACTIONPARTIES PRENANTES

Cadre de vie et voisinage

Aiguillon Construction.Ville de Rennes.

Lors réhabilitation ou non.

FIC

HE

8

Expériences d’implication des habitants dans l’amélioration de leur cadre de vie et de leur condition de vie

Page 49: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

47

L’ensemble deshabitants concernés parle PRU.

Un jeu “Les Incollables : questions pourun PRU” a été créé par et pour les habi-tants, et deux pièces de théâtre réaliséeset jouées par les enfants des écoles pri-maires qui ont contribués d’autant à lacompréhension du projet urbain.

Ce projet vise à donner à des groupesd’habitants une bonne connaissance duprojet urbain. Puis ces derniers laferont partager aux autres car unemauvaise appréhension du projet parles habitants suscite de l’inquiétude.Faire adhérer les habitants au projeturbain.

Ile-de-France

Les 1 500 locataires deVaucluse Logement etdes groupesd’anciens habitants.

Il s’agit d’un Projet en trois volets inter-actifs : 1. Création d’un réseau de correspondants

de cages d’escaliers.2. Un programme d’économies au quoti-

dien à partir de gestes, de réflexes,d’habitudes à changer pour dépensermoins. Parallèlement, une communicationoffensive sur le coût des dégradations

3. Élaboration avec les correspondantsd’escaliers, d’un projet d’aménage-ment d’un espace en friche pour enfaire un jardin pédagogique et un jar-din collectif, géré avec les habitants.

Lutter contre les dégradations impor-tantes des espaces communs (lampes,halls d’entrée, vitres, tags, systèmed’arrosage...) qui génèrent un coûtannuel prohibitif d’entretien (plus de150 000 €/an). Répondre au mécontentement des habi-tants qui interpellent la force publique,le bailleur, les services sociaux face à larecrudescence des incivilités, (bruits,agressions verbales et physiques,menaces...).

Quartiers Nordde l’Isle sur laSorgue (PACA)

Le dispositif s’adresse àl’ensemble deshabitants du quartierBaratte Courlis,4 000 habitants sur lequartier, ciblantparticulièrement leslocataires deCoopération et Famille.

Le réseau d’échange de services et desavoirs consiste à organiser et à mettreen relation des habitants qui ont besoin deservices et qui peuvent apporter un savoirou offrir un service en échange.

Créer du lien. Tous les habitants ont quelque chose àfaire partager ou à transmettre. Donner accès à de nombreux services.Favoriser la mixité sociale.

Quartier BaratteCourlis

DESCRIPTION OBJECTIFSTERRITOIRE DU PROJETPUBLIC CIBLE

L’intérêt du projet consiste à croiser lesregards entre professionnels d’Aiguillonet notamment le personnel de proximitéet les habitants pour dresser un état deslieux et suivre sur la durée du projet l’évo-lution de la situation d’un échantillon de4 immeubles et de mesurer ensemble leseffets des actions qui sont expérimentées(régulation par le bailleur, prévention,appropriation des espaces communs parles habitants...).

Promouvoir le développement d’unprojet collectif autour du “Vivre ensem-ble” et en optimiser les perspectives, àl’heure où les habitants sont confron-tés aux problématiques d’incivilités. Renforcer pour le bailleur et ses parte-naires les pratiques impactant la qua-lité du cadre de vie et ce qui relève dela gestion urbaine de proximité.

Bretagne

Page 50: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

48

CHAPITRE 2 : LES CHAMPS DU DSU DANS UN ORGANISME D’HLM

Brèves d’escaliers, trêves de printemps

Sodineuf.Ville de Dieppe.Les entreprises sociales pour l’habitat accompa-gnées des partenaires, qui, en amont de l’action, aurontsensibilisé les habitants et repéré les plus volontairesd’entre eux pour s’impliquer dans les actions.

En continu.

Fourchette & cie : solidarité entre lesgénérations

Espacil Habitat.Argo.Ville de Rennes…

Au moment livraison oulibération d’un local.

TITRE DE L’ACTION CADRE DE L’ACTIONPARTIES PRENANTES

Ma vie, notre quartier !

Valestis, le conseil général du Val d’Oise, le Conseilrégional IDF, les écoles maternelle et élémentaire, lecentre de loisirs, l’entreprise CAVANA, Castorama, lessyndicats de collecte des O.M. Tri Or et Émeraude.

A la livraison d’uneréhabilitation.

Fête des locataires OPAC du Rhône, Conseil Général 69, Conseil Régio-nal Rhone Alpes, Ville de Lyon, partenaires culturelsou sportifs locaux (places offertes), partenaires privés(lots), associations des locataires.

Une fois par an.

FIC

HE

8

Expériences d’implication des habitants dans l’amélioration de leur cadre de vie et de leur condition de vie

Page 51: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

49

Cette action s’adresseraaux habitants desdifférents quartiers deNeuville Les Dieppe.

Le projet propose de développer des sup-ports permettant de favoriser des espacesd’expression autour de la vie dans la citéet d’inscrire les habitants dans une dyna-mique de changement.Trois modules d’intervention “Brèvesd’escaliers”, Rêves d’escaliers” et “Trêvesde printemps” seront mis en œuvre parGilbert RAULT et d’autres artistes.

Ramener la tranquillité et de bonnesrelations de voisinage dans les immeu-bles les plus sensibles.Recréer ou renforcer les liens entrehabitants, entre les habitants et profes-sionnels, et aussi entre les professionnels.

Haute-Normandie

Le lieu : d’une superficie de 160m2, au rez-de-chaussée de la Résidence, Il est dédiéà la restauration, à des activités-jeux, desconférences, l’utilisation de l’internet,des réunions de concertation, des rencon-tres personnes âgées-enfants, etc. Il occupe une situation centrale privilégiée,visible par tous, repère pour tous leshabitants. Dans ce lieu, le restaurant associatif“Fourchette et Cie”, propose 60 placesassises du lundi au vendredi en continu de12h à 19h30.Le Pôle intergénérationnel reçoit de façoninformelle, après le service du midi. Leshabitants viennent avec leurs jeux desociété, ou simplement discuter. On s’yarrête facilement. Les personnes âgéesy prennent leurs habitudes et sont satis-faites de trouver un lieu accessible, où l’onpeut simplement passer ou participer àune animation.

Favoriser le plaisir d’être ensemble etde renforcer la solidarité entre lesgénérations.Démontrer qu’au-delà du logementadapté, il convient d’accompagner lequotidien avec un lien social de qualité :un agent de médiation est plus parti-culièrement chargé de la gestion relation-nelle et de la vie courante de la résidence.Que ce projet soit une réponse dans l’ac-compagnement du vieillissement, parla participation active de ses locataireset leur fréquentation du Pôle Intergéné-rationnel.

Bretagne

DESCRIPTION OBJECTIFSTERRITOIRE DU PROJETPUBLIC CIBLE

3 artistes de La Compagnie des Contrairesorganisent des ateliers participatifs autourde la création d’une signalétique, demessages, de jardins “partagés” par larevalorisation des déchets, d’objets derécupération.

La mise en place des Bornes d’ApportVolontaire Enterrées a insufflé unedémarche participative des habitantsautour du cadre de vie. Aux côtés deséquipes de Valestis, et du syndicat decollecte (tri-or), les habitants-relaisparticipent aux actions d’information etde sensibilisation organisées.

Ile-de-France(95)

les habitants de larésidence “Boyenval”à Beaumont-sur-Oise.

Chaque été, dans le parc de la tête d'or,atelier débats sur des thématiques choi-sies en concertation avec les associationsde locataires, exposition des actions del'année à valoriser, participation active descollaborateurs internes sur la base duvolontariat (samedi), ateliers ludiques etspectacles, repas offert.

Créer un moment de convivialité entrebailleur, collaborateurs et locataires pourmieux se connaitre mieux se comprendreet agir ensemble pour l'amélioration ducadre de vie, valoriser les actions réali-sées dans l'année au bénéfice des loca-taires, entretenir une dynamique decollaboration pour l'année qui vient.

Rhône (69) locataires et associationsde locataires de tout lepatrimoine du Rhône.

Page 52: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

50

CHAPITRE 2 : LES CHAMPS DU DSU DANS UN ORGANISME D’HLM

Si les organismes d’Hlm n’ont pas de rôle directdans les relations interpersonnelles qu’entretien-nent les habitants et usagers d’un quartier, la pré-sence ou l’absence de liens sociaux, la confiance oula conflictualité entre les uns et les autres ont unimpact sur les conditions de gestion. L’organisme esten interdépendance avec ce qui se joue en termes delien social sur son patrimoine. Les services DSUsont donc amenés à établir une veille d’ambiancegrâce à leur présence dans les quartiers et à leursconnaissances de l’ensemble des parties prenantes.

Les liens sociaux dans les quartiers prioritaires de lapolitique de la ville, bien que denses, doivent sanscesse être redynamisés, face notamment au reculdes corps intermédiaires qui structuraient la viesociale.

Les associations, les groupes constitués laissentplace aux individus qui s’investissent ponctuelle-ment en fonction d’intérêts multiples et qui ne s’ins-crivent plus dans une organisation formalisée.

Les agents DSU à partir des diagnostics initiaux,dressent une cartographie des acteurs et réseauxformels et informels, et s’appuient souvent sur letissu associatif présent dans les quartiers.

Ils peuvent par exemple :

¤ animer des collectifs ou réseaux de viesociale (ex : correspondants d’immeuble),

¤ créer un annuaire des institutions, services etactivités dans le quartier voire dans la ville,

¤ soutenir les initiatives individuelles et lesorienter vers des dynamiques collectives(orientation vers ou aide à la création d’uneassociation),

¤ soutenir des actions ou animations via unfonds de soutien,

¤ mettre en place un accueil des nouveauxhabitants permettant de découvrir du loge-ment à la ville en passant par le quartier,

¤ développer des services à la personne,

¤ etc.

Lien social et réseaux sociaux

Page 53: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

51

Les interventions en faveur du développement dulien social et de la vie sociale sont multiples. Via leDSU, le bailleur intervient en collaboration avec letissu associatif par une participation aux actions qu’ildéveloppe sous différentes formes :

¤ financement,

¤ mise à disposition de locaux,

¤ appui logistique,

¤ présence lors d’évènements,

¤ l’accompagnement dans la construction d’unprojet,

¤ l’animation de collectif de vie de quartier,

¤ l’inscription dans un dispositif local d’accom-pagnement (DLA),

¤ etc.

De nouvelles formes de réseaux existent aujourd’huipar l’accès et la maîtrise des outils numériques quipeuvent constituer des supports créateurs de liensocial. Ils permettent, par exemple, de pallier enpartie l’insuffisance de réseaux relationnels néces-saires pour accéder à la formation et à l’emploi. Ilsfavorisent aussi les modes d’intervention participa-tifs en étroite relation avec les habitants.

Les services DSU construisent des projets pour pro-mouvoir un usage « intelligent » de l’Internet : per-mettre un accès facile aux services publics de proxi-mité et à tous les dispositifs mis en place pour leshabitants, devenir un outil d’information sur la vie du

quartier, réduire les inégalités dans l’usage desinformations. Le Web 2.0 met à disposition des inter-nautes de nouveaux outils participatifs, qui permet-tent une plus grande interactivité et de nouvellesformes de collaboration.

Les organismes d’Hlm ont, à travers des interven-tions techniques sur le bâti, permis le développe-ment de ces réseaux sur l’ensemble du parc Hlm. Ladifficulté réside aujourd’hui encore dans l’équipe-ment, mais surtout dans l’utilisation des technologies.

Les agents DSU ont soutenu et accompagné les projets :

¤ d’Etablissement Public Numérique (pro-gramme Cyberbase de la Caisse des Dépôtspar exemple),

¤ de salles informatiques dans des structuresde proximité (centre social, association, etc.),

¤ de blogs d’information sur les projets dansles quartiers,

¤ etc.

Les organismes, en soutenant le développement dulien social, contribuent à rompre l’isolement deslocataires, à les réinscrire dans des dynamiques col-lectives, à les sensibiliser ainsi de façon globale auvivre-ensemble, mais cela contribue également àl’animation des espaces par des usages positifs.

Page 54: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

52

CHAPITRE 2 : LES CHAMPS DU DSU DANS UN ORGANISME D’HLM

Batigère IDF : mise en œuvre d’un projet collectif et participatif en lien avec le développement durable et l’intergénérationnel

FIC

HE

9

Quelle réponse le bailleur peut-il apporter aux besoins exprimés par les différentes catégoriesde population du quartier ? Quelle dynamique impulsée à l’aune de la sortie de convention ANRUpour encourager les partenaires et les locataires à interagir pour leur quartier ? Quelles solu-tions envisager pour sensibiliser les locataires aux thématiques du développement durable,notamment celles liées à l’habitat ? Telles sont les questions auquel ce projet a voulu répondre.

Le quartier des Quatre Chemins est un des quartiers composant la ZUS « Le Plateau-Cité desIndes » de Sartrouville. Batigère Ile-de-France est le principal bailleur de ce quartier. Depuis 2006,les travaux liés au PRU (Projet de Rénovation Urbaine) modernisent le quartier (232 démolitions,533 réhabilitations, résidentialisations et livraison de programmes neufs (107 BBC et 69 THPE).

Le projet est né de deux constats majeurs : ¤ la particularité du contexte social et territorial. Partant d’un travail d’analyse des caracté-

ristiques du site, les constats suivants ont été mis en exergue : la coexistence d’une popu-lation âgée et d’un public jeune, sans lien apparent en l’absence d’un tissu associatif repré-sentatif ; La mise en place du tri sélectif sur les résidences et la construction de logementsneufs HTPE et BBC ; Un enjeu politique fort pour ces quartiers,

¤ des animations de quartier aux impacts limités. Depuis 3 ans, le bailleur organise des ani-mations de quartier sur le site des Quatre Chemins. Ces animations n’ont pas eu de réelsimpacts dans la durée, les habitants et les partenaires n’étant pas suffisamment impliquéset concertés.

> UN QUARTIER SOLIDAIRE :cet axe favorise le déploiementd’actions portées par des structureslocales, notamment sur lesthématiques de l’intergénérationnel(soutien de l’association d’aide auxdevoirs, mise à disposition du localde Croix Mallard pour d’autresassociations et création de la« Bibliothèque pour tous »).

> UN QUARTIER DURABLE :l’instruction au développementdurable a pour ambition de réduirel’écart entre les habitudes sociales etles nouveaux modes de vie induits parle PRU. Le choix des actions permetde favoriser l’implication deshabitants, pour que chacun à sonniveau ait pleinement conscience desenjeux de l’écologie urbaine(exemples : information du personnelde proximité aux économies de chargedans les logements BBC, réunions deconcertation-sensibilisation etcréation de guides spécifiques àdestination des futurs locataires delogements BBC, participation auprojet partenarial (Conseil Général /Ville de Sartrouville) de création d’unjardin collectif).

> UN QUARTIER ANIMÉ :le déploiement d’activités sur le quartier permet de poursuivre letravail avec les associations locales,en rendant l’habitant acteur de sonquartier. Les activités retenuess’inscrivent également dans les axesévoqués précédemment (exemples :semaine d’activités du 8 au13 juillet 2013 : exposition « LesP’tites Oreilles du Monde », ateliersCité Sculpture, Manège éco-citoyen,stands de sensibilisation ateliersenfants et adultes, animation de Noëlsur une thématique dudéveloppement durable…).

Le projet est composé d’une série d’actions conçues par l’équipe projetselon 3 thématiques principales, souvent transversales :

Page 55: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

53

Collaborateurs de l’Agence de proximité de Sartrouville : collaborateurs duTrait Social et renfort de l’équipe projet sur certaines actions selon les com-pétences nécessaires. Chargée de communication ; Travailleur social ; Déve-loppement Immobilier ; Activités Locatives et Relation Client, etc.

Partenaires Institutionnels et Associatifs : Communauté de Communes dela Boucle de la Seine, Syndicat Intercommunal pour le Traitement des Rési-dus Urbains, Ville de Sartrouville, Electricité de France, Maison desJeunes et de la Culture, Energies Solidaires, ATRIUM, Natur’Ville, Collec-tif d’Associations de Défense de l’Environnement de la Boucle de Montes-son, Sakazik, Œuvre Municipale de l’Enfance et de la Famille.

Un Comité de Pilotage qui se réunit plusieurs fois par an, selon les besoinsdu projet, à l’initiative du responsable d’agence et du développeur social. L’équipeprojet réalise des fiches pour chaque action (objectif, contexte, modalités opé-rationnels, partenaires, plannings, moyens financiers, suivi et évaluation).

Le suivi des actions est intégré aux instances existantes mises en œuvrepar le Pôle Développement Social : réunions de coordination et réunions desuivi de la démarche de GUSP.

Action novatrice permettant la création de nouveaux partena-riats sur le quartier (développement du tissu associatif local).Pérennisation des animations de quartiers initiées dès 2012.Implication citoyenne au projet collectif.

L’ensemble des partenaires est mobilisé sur les projets. Leslocataires sont impliqués dans leur quartier et développent desactivités favorisant l’intergénérationnel et le développement despratiques durables avec l’appui des collaborateurs et des par-tenaires associatifs et institutionnels.

Impacts/résultats

Parties prenantes

Page 56: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

54

CHAPITRE 2 : LES CHAMPS DU DSU DANS UN ORGANISME D’HLM

Dans certains quartiers, les questions de sécurité etde tranquillité, participent fortement à la dégradationdes relations sociales, rendent difficile la gestion etfreinent, voire rendent impossible dans certains cas,le développement du quartier.

Les questions de sécurité publique ne relèvent pas dubailleur. Son rôle est d’assurer le bien-être dans lelogement loué (« la jouissance paisible du logementloué »), ce qui suppose d’agir pour la tranquillité desrésidences. Les bailleurs sociaux sont en relationavec les services compétents et avec les collectivitésterritoriales pour mettre en œuvre, si nécessaire avecleur appui, des stratégies visant à éviter une dégra-dation de la situation dans certains quartiers.

L’action des services DSU se situent donc principa-lement sur les volets de la prévention et de la tran-quillité résidentielle.Dans cette logique, ils participent au développementde projets qui articulent souvent plusieurs dimensions :

¤ systèmes de veille sur les patrimoines (obser-vatoire des troubles et incivilités, observatoired’ambiance),

¤ participation aux démarches partenariales surles questions de sécurité/tranquillité (CLSPD,GLTD, etc) pour faire connaître et reconnaîtreles problèmes rencontrés par les bailleurs etles actions qu’ils développent,

¤ expérimentations de marches des femmes dansles quartiers ou de mobilisation des habitants,

¤ mise en œuvre des principes de sécurisationpassive des lieux et prévention situationnelledans l’aménagement,

¤ organisation de services internes ou externes demaraudage, présence humaine dans les quartiersau moment où les institutions sont fermées,

¤ projets ou actions de prévention (chantiers édu-catifs, mesures de réparations éducatives, pré-sentation des métiers de gardien auprès descollégiens…),

¤ etc.

Les agents DSU des organismes d’Hlm organisentégalement les fonctions de médiation, internaliséesou externalisées (en mutualisant parfois avec d’au-tres bailleurs), articulées avec les équipes de proxi-mité pour une organisation de la présence humainesur site :

¤ correspondants de nuit,¤ médiateurs urbains et sociaux,¤ société de gardiennage ou sécurité,¤ adultes relais,¤ etc.

Les organismes d’Hlm sont ainsi impliqués sur l’en-semble de la chaine de veille, de suivi, voire de trai-tement des problématiques de tranquillité pour limi-ter les dégradations sur leurs patrimoines, lestroubles de voisinage entre les locataires ou usagersdes lieux, désamorcer les conflits et fluidifier le fonc-tionnement socio résidentiel.

Tranquillité/médiation

Page 57: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

55

Batigère IDF : mise en place d’un collectif localdes projets sociauxFI

CH

E 10

Montceleux, quartier dénommé « Belle Aurore » de la ZUS sevra-naise dite de « Montceleux Pont-Blanc », compte 321 logementsgérés par le bailleur BATIGERE Ile-de-France. Ce patrimoine estconcerné par trois opérations de renouvellement urbain. Le quar-tier de Montceleux est marqué depuis plusieurs années par delourdes problématiques d’insécurité sur fond de trafic de drogueayant conduit ces dernières années à un désinvestissement deshabitants. A la suite de nouveaux faits de violence, une présencepolicière en continu a permis de sécuriser le patrimoine.

Le projet social de Montceleux consiste à créer un Collectif Localde Projets Sociaux, espace de consultation et de discussion ras-semblant collaborateurs, locataires et associations locales.

Ce collectif a pour mission de construire le plan d’action socialannuel relatif au patrimoine de Belle Aurore, de développer desprojets avec les locataires et également d’en assurer la mise enœuvre. Il est doté d’un budget dédié (annuel) qu’il gère sous cou-vert de l’agence.

Ainsi, des rencontres avec les habitants et de nouvelles expé-riences partenariales se sont mises en place. Parallèlement, lepersonnel de proximité a su valoriser sa disponibilité et sonimplication à destination des habitants. Dès lors, deux prioritésont été régulièrement exprimées : l’implication et la responsabi-lisation des habitants dans l’amélioration de la vie du quartier etla problématique de l’insécurité. Un diagnostic territorial complé-mentaire identifiant notamment les dynamiques locales et lesorganisations spécifiques a permis d’établir les menaces, atouts,forces et faiblesses à considérer pour l’élaboration du projetfinal.

« Comment profiter de la dynamique impulsée parles PRU pour améliorer la tranquillité résidentiellesur le patrimoine du bailleur et faciliter l’évolutionpositive des habitudes de vie en collectivité ? »

Donner aux locataires un rôle réel-lement décisionnaire dans la viede leur quartier et les impliquerdans les réflexions stratégiques.Faire que les locataires soient lesinstigateurs des changementspositifs dans les habitudes de vieen collectivité. Lutter contre le sen-timent d’insécurité en réinvestis-sant les espaces collectifs.

Objectifs

Page 58: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

EN INTERNEResponsable Activités Locatives et Relation ClientResponsable d’Agence, Responsable de sites, Responsable projet,Coordinateur, Administrateur, Chargé de communication.

PARTENAIRESVille de Sevran, Maison de Quartier Edmond Michelet, Fonds pour laParticipation des Habitants, Amicale des Locataires, Potenti’elles Cité,Association El Baraka, Les Petites Graines de Sevran…

COLLÈGE HABITANTS1 à 2 représentants nommés pour chacune des 3 tours.

COLLÈGE BAILLEURCollaborateurs Agence : 1 à 2 gardien(s), la chargée de clientèle, le responsable d’Agence et/ou de sites.

Collège associations : toute association ayant son siège social ou unespace d’accueil du public sur le patrimoine de Belle Aurore.

Ressources humaines : un développeur social dédié pour la coordinationglobale du projet et un chargé de communication.

56

CHAPITRE 2 : LES CHAMPS DU DSU DANS UN ORGANISME D’HLM

Moyens techniquesMairie de Sevran (matériel/communication) et la Maison dequartier Edmond Michelet.

Moyens financiersPour le portage du Collectif : fonds propres et budgets TFPB.Pour le cofinancement de projets portés par le Collectif : Fon-dation Batigère, Subventions Ville (Fonds pour la Participationdes Habitants (FPH)/Ligne Communication ANRU), aides etsubventions complémentaires (appels à projets, fondations,concours, etc.).

FIC

HE

10

Batigère IDF : mise en place d’un collectif local des projets sociaux

Parties prenantes

Moyens

Page 59: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

57

LE CADRAGE : constitution du collectifPréalablement, Le Trait Social coordonne les phases de : définitiondu cadre, des compétences et des modalités d’intervention en concer-tation avec les collaborateurs. Une présentation aux habitants estréalisée par la suite.Un format souple pour faciliter la participation

LE DEMARRAGE : légitimation du collectifAide à la constitution d’associations avec les habitants souhaitant s’in-vestir dans le projet et mise en œuvre des premières actions partici-patives décidées ou portées par le collectif. Cette phase permet« d’exercer » l’instance et de mobiliser les parties prenantes autourd’actions en pieds d’immeubles. Le rôle d’animation est central dans cette phase.

LA CONSOLIDATION : reconnaissance du collectifPortage et mise en œuvre d’un projet fédérateur. Le collectif élaboreet porte un projet mémoire, autour de la démolition de la tour situéeau 2, Allée Jan Palach. Ce projet de plus grande envergure permetde renforcer la capacité d’action et la mobilisation des habitants duquartier. Un projet fédérateur initié par les locataires.

L’AUTONOMISATION : autogestion du collectifL’évaluation du fonctionnement et des projets portés par le collectif per-met un réajustement de l’organisation pour en assurer sa pérennité. Une démarche d’autonomisation itérative.

L’ensemble des partenaires sont mobilisés autour du projet decollectif local. Les espaces collectifs sont en cours de réappro-priation par la mise en place d’animations.

Les locataires sont accompagnés dans le portage d’initiativescollectives, leur capacité à mener des activités participativesest renforcée. Ils s’impliquent plus dans la vie de leur quartieret se responsabilisent quant à son fonctionnement. Le senti-ment d’insécurité est atténué grâce à un réinvestissement desespaces collectifs par les locataires. Les investissements réa-lisés sont respectés par les habitants du quartier.

Impacts/résultats

Mise en œuvre du projet

Page 60: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

58

CHAPITRE 2 : LES CHAMPS DU DSU DANS UN ORGANISME D’HLM

Opac du Rhône : un dispositif pour la tranquillitéen inter-bailleurs et intégréFI

CH

E 11

Dans un contexte d’une forte et persistante dégradation des relations sociales sur les quar-tiers en géographie prioritaire et afin de répondre à nos obligations légales en matière detranquillité, les bailleurs du Rhône ont décidé de se regrouper pour mutualiser leurs actions.

Depuis 2007, le dispositif regroupe 12 bailleurs (Opac du Rhône, Alliade, Grand Lyon Habi-tat, Portes des Alpes Habitat, Dynacité, Semcoda, Sacoviv, HBVS , HMF, Erilia, ICF, SACVL)qui représentent 75% du parc de logement social sur l’agglomération lyonnaise (34 000 loge-ments dont 9160 pour l’Opac du Rhône.

Le responsable tranquillité de l’Opac du Rhône, cadre du service développement socialassure la coordination du dispositif.

Le dispositif inter-bailleurs pour la tranquillité se construit en coordination avec les dispo-sitifs partenariaux locaux ainsi que les ressources de la proximité et de la médiation sociale.Il s’articule avec les différentes instances partenariales (CLS, CLSPD, GLTD, cellule de veille)pour définir les priorités et plans d’action, prévoir des actions complémentaires de typemédiation.

Un budget en 2013 de 1,9 millions d’euros dont 700 000 euros pour l’Opac du Rhône. Le dispositif bénéficie d’une subvention du Grand Lyon et d’une prise en charge via l’abattementde la TFPB sur le volet amélioration du service à destination des habitants des quartiers prioritaires.

¤ Intervention de 17 h à 23 h (hors dimanche et jours fériés) d’agents d’uneentreprise de sécurité privée afin d’éviter les rassemblements et les nui-sances qui en découlent.

¤ Gestion de proximité quotidienne du bailleur social pour garantir latranquillité des locataires et la veille sociale en journée avec un rappelsimple au règlement intérieur ou des interventions graduées selon lagravité des situations.

¤ Présence 24 h/24 grâce à un centre relation client de nuit.

¤ Travail transversal, en interne et en partenariat, qui permet de mobili-ser les ressources disponibles, de l’intervention des forces de policejusqu’aux actions de développement social et de prévention.

¤ Des actions de médiation sociale peuvent aussi être diligentées via unprestataire (ALTM : association lyonnaise pour la tranquillité et la média-tion) afin de prévenir des troubles à la vie collective par un tiers neutre.

Principe de fonctionnement

Page 61: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

59

Un règlement intérieur régit les résidences et s’applique aux locataires, à leurs« visiteurs » et à toute personne qui pénètre sur la propriété privée du bailleur.Les dispositions du règlement intérieur ciblent des comportements toujoursexistants lors de rassemblements gênants (consommation d’alcool, nuisancessonores, propreté, dégradations…).

Chaque soir entre 10 et 20 équipes de l’entreprise de sécurité sont présentes surles résidences déterminées par les bailleurs. Un cadre d’astreinte dédié au dis-positif est le relais de chaque bailleur et pilote les interventions du prestatairesécurité en soirée.

L’intervention des forces de l’ordre permet de déclencher une procédure amiableau niveau du bailleur (convocation des perturbateurs et rappel au bail). Lesagences et le service tranquillité engagent des actions amiables et/ou conten-tieuses envers toute personne identifiée ne respectant pas le règlement intérieuret le bail. Des réunions régulières entre le service contentieux, le service juridiqueet la tranquillité permettent d’échanger sur les situations difficiles afin d’avoir uneapproche globale, gage de succès par la suite.

Enfin, un point régulier effectué avec l’agence et les partenaires sur les situationssensibles, afin d’effectuer un diagnostic de la situation et de définir un plan d’ac-tions (visite de parties communes, interventions forces de l’ordre, médiationsociale, convocation par le Maire, conciliation…).

Outils

¤ Un planning prévisionnel des interventions défini chaque semaine enfonction des remontées d’informations des partenaires et desagences. Il est transmis aux bailleurs, aux services de police et au chefd’Etat Major (appel 17).

¤ Un compte rendu des interventions envoyé chaque matin aux bailleurset aux partenaires (mairie, police).

¤ Bilan des rappels de règlement intérieur par bailleurs et par secteurtransmis par le prestataire sécurité.

¤ Un comité de suivi mensuel (les référents sécurité/tranquillité desmembres et l’association de médiation) corrige et évalue l’activité dudispositif.

Pilotage et coordination

Page 62: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

60

Structurer un plan stratégique tranquillité qui inclusle dispositif tranquillité comme un moyen parmid’autres pour atteindre un objectif politique, la tran-quillité résidentielle : guide tranquillité, formation etsensibilisation, séminaire partenarial, observatoire desfaits d’incivilités, prévention situationnelle, médiationsociale, projet de résidence.

Perspectives

¤ 5 000 bons de commandes pour des interventions en 2012 dont 1 450 pour l’Opac du Rhône.

¤ Plus de 10 000 rappels au règlement intérieur mais nombre de rappels est en forte dimi-nution. Les perturbateurs ont intégré les modalités d’action du partenariat tranquillité.

¤ Réduction des trafics dans certains immeubles. L’action est mieux connue et mieux com-prise des commissariats, ce qui permet des interventions communes plus efficaces.

¤ Le bailleur est joignable 24/24 et redonne confiance aux habitants par le partage d’infor-mation et leur implication citoyenne.

¤ Un impact positif sur la gestion de proximité : les équipes de proximité travaillent dans unclimat plus serein, ils disposent d’une boîte à outils qui trouve son équilibre, de la préven-tion au recours à la force publique.

¤ Rôle de prévention et de cohésion sociale par l’identification de personnes vulnérables ouinfluençables qui sont orientés sur nos conseillers sociaux ou nos partenaires locaux.

¤ 80% des procédures de rappel au bail sont efficaces avec l’obtention de l’adhésion desparents à une procédure d’alternative aux poursuites.

Plusieurs points sont à améliorer :

¤ la lisibilité des résultats pour les locataires et les collaborateurs internes,

¤ les regroupements sur les espaces extérieurs sont plus difficiles à traiter,

¤ le déplacement des regroupements vers d’autre patrimoine non couvert par le dispositif,

¤ la nécessité d’accentuer la concertation entre bailleurs quand les patrimoines sont imbri-qués sur un même quartier,

¤ la consolidation et la fluidité avec le volet insertion sociale et professionnelle ainsi que lelien entre proximité/médiation sociale,

¤ développer les partenariats avec la protection judiciaire de la jeunesse, le service péniten-tiaire d’insertion et de probation.

Bilan

CHAPITRE 2 : LES CHAMPS DU DSU DANS UN ORGANISME D’HLM

FIC

HE

11

Opac du Rhône : un dispositif pour la tranquillité en inter-bailleurs et intégré

Page 63: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

61

3Conclusion Les enjeux pour l’avenir

Page 64: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

A l’heure où la rénovation urbaine s’achève, que la poli-tique de la ville redéfinit son cadre et ses champs d’in-tervention, les organismes d’Hlm doivent mener eninterne un bilan et actualiser leur diagnostic pour redé-finir leur politique de développement social et urbainet organiser la mobilisation des ressources. On pressent aujourd’hui, face à la pénurie des moyenspublics, qu’il faudra faire preuve d’inventivité pour pas-ser le cap de la crise sans mettre en péril les trans-formations positives des quartiers apportées par larénovation urbaine, et en évitant la dégradation desquartiers qui n’en auront pas bénéficié.

Les organismes devront faire appel à leurs ressourcesinternes, et aux partenaires, au premier rang desquelsles collectivités locales et les associations. Il s’agira defaire des choix afin de rester dans les limites de leurmétier et de ne pas risquer l’épuisement des équipesdans une période où l’effort reste intense pour menerà bien les projets de rénovation urbaine en cours et lan-cer une deuxième phase.

Il ne s’agit pas pour les organismes de faire au-delà dupérimètre de la relation locative et des actions socialesqui lui sont directement confiées, mais plutôt de valo-riser leur connaissance des quartiers et de leurs habi-tants en étant force de proposition auprès descollectivités locales, en apportant un soutien à l’actionassociative, en articulant leurs propres actions aveccelles des autres acteurs du territoire. En interne, ils’agit d’accompagner l’adaptation des organisations auxspécificités des quartiers, de soutenir les personnelsde proximité dans leur travail quotidien et d’animer lesdémarches transversales pour améliorer les ser-vices et développer le lien social.

La culture de projet, qui s’est construite entre les orga-nismes et les autres acteurs locaux des quartiers autourdes projets de rénovation urbaine, s’est rarement dif-fusée en interne dans les organismes. A titre d’exem-ple, si certains organismes, qui semblent minoritaires,ont associés les agents DSU en amont des opérationsafin que les usages soient pris en compte dès la concep-tion, la majorité a encore mobilisé ces agents aumoment de la livraison, en service après-vente pourlimiter la dégradation rapide, voire pour reprendre leserreurs commises.

Pourtant, le DSU, à la croisée de l’urbain et du social,serait en capacité de diffuser une culture de projet dansles organismes et de contribuer à l’articulation desmétiers Hlm, élément clé de réussite des projets. Sacapacité à construire du réseau interne, externe, enmobilisant également les habitants, fait de cette fonc-tion en organisme un atout majeur pour répondre auxenjeux de développement durable et de responsabilitésociale de l’entreprise.

La contribution d’un organisme d’Hlm à la cohésionsociale sur un territoire repose notamment sur la qua-lité des relations qu’il entretient avec les habitants,et avec les acteurs des quartiers au premier rang des-quels les collectivités locales.

Les actions de développement social urbain de l’or-ganisme d’Hlm sont mises en œuvre en lien avec lescollectivités locales, les services publics de proximité,les commerçants, les associations, les établissementsscolaires. Les agents DSU sont inscrits dans lesréseaux des quartiers et les mobilisent. Le DSU peutainsi faciliter les contacts avec les partenaires enjouant un rôle d’interface externe puisque situé enproximité immédiate, et en capacité d’interpeller l’en-semble des services en interne.

62

Page 65: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

63

Ce sont souvent les agents DSU qui représentent l’or-ganisme dans des instances locales. Les actions deterrain qu’ils mènent tendent à modifier globalementl’image du bailleur social sur le territoire. Porteusesde sens et de pragmatisme, ces actions permettentd’initier de nouvelles relations avec des acteurs quine sont a priori pas immédiatement des partenairesde l’organisme. Ainsi, habitants impliqués, entrepre-neurs accueillis, associations et collectivités parte-naires, perçoivent la valeur ajoutée de l’action del’organisme et peuvent devenir autant de contributeursà la réussite du projet de développement du quartier.

Par ses actions de DSU, l’organisme dispose d’unecommunauté de ressources grâce aux relationsentretenues sur un territoire qui lui permettent deconforter et de diversifier ses partenariats.

La conjoncture de crise, le mouvement de fond d’in-dividualisation des comportements, ou de repli vers l’en-tre soi, la montée constante du sentiment d’insécurité,nécessitent plus que jamais d’intervenir ou de ré-inter-venir sur les fondamentaux de la politique de la villede réduction des inégalités territoriales et de cohésionsociale. Il faut prévenir, anticiper même, des phéno-mènes déjà présents et qui pourraient entrainer un bas-culement plus fort de ces quartiers vers la ghettoïsation.

Si les transformations physiques des quartiers dansle cadre du PNRU ont véritablement opéré un change-ment du cadre de vie, les conditions de vie des habi-tants doivent faire l’objet d’un programme global etpluriannuel engageant l’ensemble des partenaires, dontles bailleurs sociaux, sur des actions de développementurbain, économique et social.

Enfin, de « nouvelles » questions se posent à l’orga-nisme avec le vieillissement de ses locataires, l’omni-présence des familles monoparentales dans sonpeuplement, la précarisation des ménages voire désor-mais l’insolvabilité de certains y compris pour les postes« logement » et « énergie »… Ces questions devronttrouver des réponses, individuelles ou collectives,techniques ou sociales, préventives ou correctives. L’or-ganisme d’Hlm devra dépasser ses modes de faireactuels pour innover sur ces sujets en créant une syner-gie d’actions. Le DSU peut participer à la définition d’unetelle stratégie d’entreprise.

Face à l’ampleur du défi, la stratégie de l’organisme doitreposer sur des interventions graduées de développe-ment social et urbain sur un territoire, pour répondrede manière réactive, ponctuelle ou pluriannuelle et glo-bale, au regard des situations différentes des quartiersou patrimoines.

Page 66: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

Maquette et réalisation : 62AvenueImpression : DEJALINK - Stains

Page 67: Le Développement social et urbain dans un …...2 Le réseau Développement Social Urbain de l’Union sociale pour l’habitat a souhaité, à l’heure où la politique de la ville

Con

cept

ion

et r

éalis

atio

n : 6

2ave

nue

L’UNION SOCIALE POUR L’HABITAT14, rue Lord Byron • 75384 Paris Cedex 08Tél. : 01 40 75 78 00 • Fax : 01 40 75 79 83

www.union-habitat.org