le financement de lentreprise. i. définition et typologie des investissements définition :...
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Le financement de l’entreprise
I. Définition et typologie des investissements
Définition : L’investissement consiste pour une entreprise, à
engager des ressources financières et humaines en vue de
résultats à venir.
Investir consiste donc à échanger une dépense actuelle, qui
présente un caractère certain, contre des bénéfices futurs
incertains. La décision d'investir est alors considérée comme un
pari sur l'avenir.
II. Les besoins de financement
Les ressources de financement
L’entreprise peut financer ses besoins
d’investissement par :
des fonds propres
en empruntant des capitaux
Capitaux que l'Entreprise n'a pas à rembourser
Capitaux que l'Entreprise devra rembourser.
Le financement de l'exploitation
L’exploitation de l’entreprise peut être financer par des
ressources à court terme
III. Le coût du capital
III.1. Définition
Le capital total qui finance une entreprise est composé de
ses capitaux propres (ou fonds propres) et de ses dettes
financières.
Le coût du capital est le taux de rentabilité minimum que
doivent dégager les investissements de l'entreprise pour
que celle-ci puisse satisfaire les exigences de rentabilité
des actionnaires et des créanciers.
III.2. détermination du coût du capital
III.2.1. Le coût des capitaux propres
III.2.2. Le coût des capitaux empruntés
III.2.1. Le coût des capitaux propres
Les capitaux propres ne sont pas gratuits contrairement à ce que
l'on pourrait croire. En effet, les apporteurs de capitaux auraient
pu placer leurs capitaux en achetant des actions d'autres
sociétés au lieu de les investir dans leur propre entreprise. Ils
auraient ainsi obtenu des profits (dividendes, droits aux
réserves) auxquels ils ont renoncé pour utiliser eux-mêmes leurs
capitaux.
III.2.1. Le coût des capitaux propres
Ainsi, le coût des capitaux propres est souvent assimilé au
rendement attendu par les propriétaires (les actionnaires dans le
cas d'une société par actions) exprimé en pourcentage. Il est
donc lié à leur coût d’opportunité, autrement dit le rendement des
placements similaires qu'ils peuvent faire.
Exemple :
Les capitaux propres détenus par une entreprise s’élèvent à
20 000 000€. Si l’entreprise place ses fonds dans d’autres
sociétés, elle évalue à 1 600 000€ le revenu annuel qu’elle
obtiendrait.
Dans ce cas, le coût des fonds propres est de :
%81600000
20000000
III.2.2. Le coût des capitaux empruntés
Le coût des dettes financières équivaut à l'intérêt demandé par
les prêteurs, soit,
Le coût de l’emprunt
Le coût d'un crédit-bail
III.2.2. Le coût des capitaux empruntés a - Le coût de l’emprunt
Le coût de l'emprunt est défini par un taux d'intérêt diminué des
économies d'impôts induites par la charge financière. C'est un
taux après impôt.
Le coût de l'emprunt est exprimé par le taux d'actualisation qui
réalise l'équivalence :
entre le montant emprunté ;
et le montant des annuités actualisés de l'emprunt après prise en
compte de la fiscalité.
III.2.2. Le coût des capitaux empruntés a - Le coût de l’emprunt
Dans l'hypothèse d'un univers sans impôt, le coût du capital est
égal au coût moyen (moyenne pondérée) des capitaux investis
dans l’entreprise.
Exemple : Soit une entreprise dont le capital est composé à 60%
de fonds propres et à 40% de dettes financières (en valeur de
marché). Si le rendement exigé par les actionnaires est de 9% et
l'intérêt de l'emprunt de 6%, alors le coût du capital est de 9% x
60% + 6% x 40% = 7,80%.
III.2.2. Le coût des capitaux empruntés a - Le coût de l’emprunt
En tenant compte de l'impôt, le coût moyen pondéré du capital (CMPC, ou WACC en anglais pour Weighted Average Cost of Capital) se définit mathématiquement comme suit:
CMPC = ((E/V)*kE + (D/V)*kD)*(1-t) où: E : fonds propres; D : fonds étrangers; V : valeur total de l'entreprise, soit E + D; kE : coût des fonds propres; kD : coût des fonds étrangers; t : taux d'impôt;
III.2.2. Le coût des capitaux empruntés a - Le coût de l’emprunt
En reprenant l'exemple ci-dessus, sous hypothèse de t = 30%,
on a
(9% x 60% + 6% x 40%) x (1-0.3) = 0.0708 soit 7,08%
On observe que la valeur du CMPC est inférieure à 7,8%, ce qui
s'explique par le fait que la charge d'intérêt générée par kD est
fiscalement déductible.
Exemple :
Pour financer un investissement, une entreprise, soumise à !'IS au
taux de 33,33 %, emprunte 100 000 € au taux de 10 %. La durée
de l'emprunt est de 5 ans ; il est remboursé par amortissements
constants.
Tableau d’amortissement de l’emprunt
AnnéesCapital
restant dûIntérêts Amortissements Annuités
12345
10000080000600004000020000
100008000600040002000
2000020000200002000020000
3000028000260002400022000
Calcul des annuités nettes des économies d'impôt
Années Postes 1 2 3 4 5
Remboursements Charges financières. -Economie d'I.S. /ch fi Economie d'I.S. /ch amt
20 000 10 000 -3 333-6 667
20 000 8 000 -2 666-6 667
20 000 6000 -2 000-6 667
20 000 4 000 -1 333-6 667
20 000 2 000 -666
-6 667
Annuités nettes d'impôt 20 000 18 667 17 333 16 000 14 667
Coût total = 20 000 + 18 667 + 17 333 + 16 000+ 14 667 = 86 667
Le coût de l’emprunt = 10% (1-0,33) = 6,66%
III.2.2. Le coût des capitaux empruntés b - Le coût d'un crédit-bail
Différences entre crédit-bail et emprunt
Le crédit-bail est un mode de financement particulier dans
la mesure où l'entreprise n'est pas propriétaire du bien.
Juridiquement, le crédit-bail correspond à une location
assortie d’une option d’achat à un prix déterminé à
l’avance.
III.2.2. Le coût des capitaux empruntés b - Le coût d'un crédit-bail Le crédit bail mobilier :
La loi du 2 juillet 1966 définit les opérations de crédit bail mobilier comme des locations de biens d’équipement ou de matériel et outillage assorties d’une promesse unilatérale de vente de la part du bailleur au profit du locataire, à un prix convenu d’avance.
Le locataire a donc le choix entre trois options à l’échéance du contrat : acheter le bien à la valeur fixée contractuellement, renouveler le contrat de location du bien, restituer le bien.
III.2.2. Le coût des capitaux empruntés b - Le coût d'un crédit-bail Avantages du crédit-bail
Le crédit-bail permet de financer des biens à 100 %. Cependant,
certaines sociétés de crédit-bail exigent de la part des locataires
des avances, généralement égales à 20 % de la valeur du bien,
qui ne seront remboursées qu'au terme du contrat.
Le recours au crédit-bail permet de ne pas compromettre la
capacité d'endettement d'une entreprise. Cet argument est
contestable dans la mesure où les analystes financiers des
banques opèrent fréquemment des retraitements des loyers de
crédit-bail.
Les loyers versés sont fiscalement déductibles.
Le crédit-bail est plus souple, plus rapide d'obtention que le
crédit à moyen terme.
Le crédit-bail met le locataire à l'abri des risques et des
incertitudes liés aux opérations de revente des biens acquis
(plus ou moins-values de cession...).
Le crédit-bail met le locataire à l'abri des risques d'obsolescence
liés à la détention de biens susceptibles d'être dépassés par la
rapidité des progrès technologiques.
III.2.2. Le coût des capitaux empruntés b - Le coût d'un crédit-bail
III.2.2. Le coût des capitaux empruntés b - Le coût d'un crédit-bail
Coût du crédit-bail
Sa détermination est un problème relativement complexe.
Le coût doit être évalué indépendamment de
l'investissement réalisé. C'est, en effet, une décision de
financement qui doit être jugée. La méthode la plus usuelle
recommande de comparer le recours au crédit-bail et le
recours à l'emprunt.
Le crédit-bail présente les conséquences suivantes :
Pas de décaissement initial. Le financement par crédit-bail
est assimilable à l’achat d’une immobilisation financée par
un emprunt de même montant.
Versement périodique de loyers fiscalement déductibles.
Perte de l'économie d'impôt sur les bénéfices liée à la
déductibilité des amortissements de l’ immobilisation (lors
d'une acquisition par emprunt).
Perte d'économie d'impôt sur les bénéfices liée à la
déductibilité des charges financières (lors d'un
investissement par emprunt).
Versement d'une valeur résiduelle à l'échéance du contrat.
Cette solution rend l'entreprise locataire, propriétaire. Elle
la place donc dans une situation juridique comparable au
financement par emprunt.
Exemple :
Une entreprise soumise à l’IS au taux de 33,33%, envisage de
financer la réalisation d’un investissement de montant 100 000€
par un crédit bail. Ce bien aurait pu faire l’objet d’un
amortissement comptable en mode linéaire sur 5 ans, s’il avait
été acquis dès le départ en toute propriété. L’entreprise versera
des loyers annuels (en début d’année) de 36 000€ pendant 4
ans.
1 2 3 4 5
Loyers-Economies d’IS / chargesOption d’achatPerte économie IS/amt
36 000-12 000
6667
36 000-12 000
6 667
36 000-12 000
6 667
36 000-12 000
6 6677 4004 200
dépenses 30 667 30 667 30 667 30 667 11 600
Dépenses liés au crédit bail
IS/ amortissement du bien acheté :7 400 x 33,33% = 2 467
Perte économie IS/Amt : 6 667-2 467 = 4 200
Coût total = 30 667 + 30 667 + 30 667 + 30 667 + 11 600 = 134 268
Calcul des annuités nettes des économies d'impôt
Années Postes 1 2 3 4 5
Remboursements Charges financières. Economie d'I.S. /ch fi Economie d'I.S. /ch amt
20 000 10 000 -3 333-6 667
20 000 8 000 -2 666-6 667
20 000 6000 -2 000-6 667
20 000 4 000 -1 333-6 667
20 000 2 000 -666
-6 667
Annuités nettes d'impôt 20 000 18 667 17 333 16 000 14 667
Coût total = 20 000 + 18 667 + 17 333 + 16 000+ 14 667 = 86 667