le journal de notre amérique n°5

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Publications Investig'Action, Juillet 2015, Bruxelles.

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  • SOMMAIRE

    L' Edito du Journal de Notre Amrique Tarik Bouafia & Alex Anfruns

    Honduras : Piedad sans voix Rommel Lopez

    Cristina et la poursuite du Kirchnrisme Marcelo Massoni

    Paraguay: Terre d' eau, grandes proprits rurales et injustice Leticia Marinoni

    Dossier Venezuela

    Les guarimbas et le silence europen Alex Anfruns

    Venezuela : brve chronologie dune ingrence Juan Francia

    Maduro a raison Mario Sanoja & Iraida Vargas Brves & les Mdiamensonges du mois

    Le Venezuela et la Colombie vus par les trois principaux quotidiens franais Hacen Mohammedi

    Les Etats-Unis et sa guerre mdiatique contre le Venezuela Richard Moya

    Un article d'Agoravox soumis au dtecteur de mensonges (2/2)

    Jean Araud

    Notre Histoire Hati : Le tremblement de terre quotidien Tarik Bouafia Discriminations racistes aux USA

    Pour que la vie des Noirs compte vraiment ! Manuel E. Yepe

  • LEdito du Journal de Notre Amrique

    TARIK BOUAFIA & ALEX ANFRUNS

    Durant les derniers mois, de nombreuses dlgations d'hommes politiques se sont bouscules pour allerrendre visite l'opposition vnzulienne. Mais rien n'est spontan dans ces visites. Il s'agit en ralit d'unecampagne de communication bien orchestre. Pour preuve, le bref sjour de la dlgation d'Acio Neves etd'autres snateurs brsiliens Caracas avec l'objectif que la pression internationale fasse en sorte que leVenezuela tienne des lections libres. Et pour mobiliser l'opinion mondiale, ils peuvent compter sur l'appui actifdes mdias de leur pays. En effet, au Brsil la quasi-totalit des mdias est contrle par quatre familles. De plus,rcemment, trois monopoles de l'information latino-amricains ont pris cette sage dcision: que 82 mdiasd'Amrique Latine crivent au moins une page par jour dans leur journal contre le Venezuela.

    Ces mmes mdias sont ceux qui utilisent la visite de Felipe Gonzalez, ex-chef du gouvernement espagnol avecde nombreux leaders de la droite latino-amricaine, pour prsenter le prisonnier Leopoldo Lopez comme un saintinnocent, rdempteur de la Patrie. Seul Evo Morales a dnonc le cynisme de la situation: quelle classe desocialistes rend visite l'extrme droite vnzulienne? Sil est socialiste alors pourquoi ne va-t-il pas Guantnamo? C'est la preuve qu'en Europe, les socialistes sont les meilleurs instruments du capitalisme.

    Pour comprendre la porte de cette guerre mdiatique ou de quatrime gnration, il suffit de jeter un il auphnomne des guarimbas qui a eu lieu au dbut de l'anne 2014. Rappelons que les mdias privs etinternationaux prsentaient alors le Venezuela comme un pays frapp par la guerre civile. Mais ils ne montrrentaucunement la mise en place de barricades ou guarimbas situes dans des lieux stratgiques pour semer le chaosdans le pays. Les plans de violence de l'opposition furent passs sous silence et les victimes des guarimbasattribues ltat. Cette campagne mdiatique avait pour unique objectif de diaboliser le gouvernement de larvolution bolivarienne et favoriser le programme des groupes d'extrme droite.

    Mais cette guerre mdiatique ne s'arrte pas aux frontires du Venezuela. Actuellement, les mdiasdominants s'en prennent la Rvolution Citoyenne de Rafael Correa, sous prtexte que ce dernier veut faireadopter une loi sur l'hritage, loi qui ne concerne qu'une fraction extrmement minoritaire de la populationpuisqu'il s'agit que de 2% de la population. Mais ce sont justement ces fameux 2% qui dtiennent encore un fortpouvoir conomique mais aussi et surtout mdiatique. Le prsident quatorien a dnonc ardemment lesagissements de l'opposition et a appel son peuple et ses partisans tre vigilants face toute tentative dedstabilisation de son gouvernement. Rappelons que Rafael Correa a t victime en 2010 d'une tentative de coupd'Etat qui comme dans le cas vnzulien en 2002 s'avra tre un chec cuisant pour l'opposition putschiste.

    Lquateur et le Venezuela sont les deux pices essentielles d'un mme puzzle. Nous ne devons pas oublierce que souhaite la droite latino-amricaine pour la Patria Grande. Nous la voyons agir sous nos yeux auHonduras et Hati, pour ne prendre que ces deux exemples. Le premier, depuis le coup d'Etat contre Zelaya estdevenu le pays le plus violent du monde. Une violence qui se dirige en premier lieu vers l'opposition, lesjournalistes un peu trop indpendants et ceux qui luttent socialement, comme le professeur Hector MartinezMotino, assassin le 17 juin dernier. Le second, Hati, est une autre preuve de l'enfer dans lequel l'imprialisme aplong le pays depuis deux sicles et ce pour avoir os arracher sa libert, son indpendance et avoir abolil'esclavage. Pour vous dbarrasser du regard no-colonial, nous vous invitons parcourir ensemble les pages dece dernier numro.

  • Honduras: Piedad sans voixL'histoire des droits de l'homme remonte une poque lointaine, quand le Roiperse Ciro Le Grand promulgua le droit reconnu chacun de choisir sa religionet encouragea l'galit sans distinction raciale. C'est donc l que commence ladynamique dont dcoulent les droits de l'homme comme loi naturelle, depuisla Grce jusqu'au 18me sicle, avec la promulgation de la dclaration franaisedes droits de l'homme et du citoyen. Cest la dclaration du droitimprescriptible de l'homme dans la rsistance l' oppression. Par Rommel Lopez Rodriguez

    Photo: Piedad Cordoba

    Une des grandes tragdies del'Amrique Latine est le nombre dedictatures qui ont exist depuis laconqute espagnole jusqu' nos jours. Lesdictatures militaires (et masculines) ontjou un rle norme dans la politiquenationale o d'interminables violations desdroits de l'homme ont eu lieu. Une desporte-parole qui proclame de nos jours ladfense des droits de l'homme, la non-violence et la participation politique de lafemme en Amrique Latine est laColombienne Piedad Cordoba Ruiz,reconnue mondialement pour sonincroyable travail. Elle est aujourd'hui unerfrence dans l'histoire de ceux qui ontlutt pour la dfense de l'humanit etl'mancipation de la femme.

    La dfense des droits de l'hommeest une action sublime, un beau projet quise dessine dans les ttes et dans les curs.

    Nanmoins, ce n'est pas le mmesentiment qui se forme dans les mentalitsdes autorits honduriennes.

    Le Honduras, pays dAmriqueCentrale, compte huit millions d'habitants.En juin 2009, un coup dtat a renvers leprsident Manuel Zelaya. Le pays est alorsdevenu le territoire le plus dangereux pourceux qui tentent de rsister l'oppressionet de dfendre le respect de la vie.

    Situation

    Le taux de fminicide et deperscution contre les femmes quiparticipent la dfense de leurs droitslgitimes ne cesse de crotre. GladyzLanza, membre de l'organe decoordination du Mouvement des Femmespour la Paix est un exemple du type deperscution que le gouvernementnationaliste de Juan Orlando Hernandezcommet travers diffrentes institutionsd'Etat. Cette femme a t reconnuemondialement pour son travail pour lajustice sociale et le respect des droits desfemmes. Elle a dbut son difficile travaildans les annes 1960, durant lesquelles leHonduras tait domin par les dictaturesmilitaires, et le poursuit aujourdhui alorsquelle continue tre perscute et quede nombreuses poursuites sont menescontre elle.

  • Tout cela dans un tourbillon desituations o une vie meilleure est leseul discours du gouvernement de JuanOrlando Hernandez. Les Honduriens quiluttent au quotidien font cependant face dautres ralits que celles quilsrencontraient sous le gouvernementprcdent, galement nationaliste : plus de1128 femmes sont mortes de manireviolente, ce qui signifie une hausse de41% des fminicides selon le ConseilNational des Droits de l'Homme duHonduras, CONADEH.

    Politique Anacronique

    D'autre part, l'articulation depolitiques menes pour rduire laparticipation citoyenne de la femme est unautre maillon de la chane interminabledans l'oppression du rgime nationaliste.En aot 2014, de nombreuses enqutes ontrvl la vulnrabilit de la libert de lapresse ainsi que celle des organisationsfminines.

    De 2009 2012, la mort violente defemmes n'a cess d'augmenter. Elle estpasse de 175 600 morts, ce quireprsente une augmentation de 246.3%.En 2012, 51 femmes sont mortes chaquemois, soit une toutes les 14 heures, selonl'observatoire de la violence de l'universitnationale du Honduras.

    Le frein ou la marche arrire (desmots trs familiers dans lesgouvernements du Parti National etLibral) dans les avances du droit desfemmes a subi une recrudescence depuisle coup d'Etat de 2009. Les perscutions,les disparitions et les assassinats sontmonnaie courante.

    Cirque mdiatiquePour anantir la participation de la

    femme, les mdias traductionnels rendentresponsables les femmes assassines pourstre impliques dans le crime organisou avoir provoqu les hommes,participant ainsi la lgitimation de cesviolences et encourageant par la mmeoccasion le machisme et le mensonge.

    Elles sont nombreuses nos femmeshroques qui, travers l'histoire, ont luttpour leurs droits telles que VisitacionPadilla, Clementina Suarez, Bertha Oliva,Gladyz Lanza, Berta Caceres et beaucoupd'autres dont les noms sont plus ou moinsinconnus car ces dernires ont t passessous silence par le crime et l'autoritarisme.

    Elles sont donc nombreuses lesPiedades qui ont t effaces et rduitesau silence dans l'histoire. Heureusement, ily en a plus qui continuent la lutte deboutpour dfendre les droits sacrs quepossdent ces tres sublimes que sont lesfemmes.

    Rommel Lopez est un militant du FNRP-LIBRE

  • Cristina et la poursuite du Kirchnrisme

    Le 25 mai dernier a conclu une semaine de festivits pourl'anniversaire de la rvolution argentine et qui s' est termine parl'ultime discours de la prsidente Cristina Fernandez de Kirchner face une foule immense rassemble sur la Place de Mai Buenos Aires.La mandat de la prsidente prenant fin le 10 dcembre prochain.

    Par Marcelo Massoni *

    La grande inconnue deux mois desprimaires est: qui sera le futur prsident dela Rpublique Argentine et si ce candidatrpondra aux demandes d'une partie de lapopulation qui cherche changer demodle politico-conomique ou bien aucontraire si le projet politique men depuisdouze ans va se poursuivre.

    Le Kirchnrisme (nom donn aumouvement politique la suite de laprsidence de Nestor Kichner et de sonpouse Cristina Kirchner) a su reprendrela main sur le terrain politique argentinaprs sa dfaite en 2009 qui paraissaitmettre fin sa dynamique pour au finalremporter les lections prsidentielles en2011 avec 54% des voix.

    Sil y a bien quelque chose qui acaractris Nestor Kirchner ainsi que laprsidente actuelle, c'est qu'ils ont toujours

    t les acteurs principaux sur la scnepolitique, notamment l'heure d'imposerune feuille de route comportant desreformes de diverses natures telles que:l'tatisation d'entreprises privatises durantle gouvernement nolibral des annes1990, la plus grande restructuration de ladette de l'histoire, l'accroissement desdroits civils avec le mariage homosexuel,la dfense des droits de l'homme et lejugement des militaires responsables de ladernire dictature militaire (1976-183, 30000 disparus), l'opposition avec HugoChavez et Lula Da Silva la Zone deLibre-change des Amriques (ALCA enespagnol).

    Dans la rgion, les gouvernementsprogressistes tel que celui de Morales enBolivie, Correa en quateur, Maduro auVenezuela et Kirchner en Argentineressentent de manire importante la baissedes prix des commodities provoque entreautres par la reprise de l'conomie auxEtats-Unis ce qui gnre de gravesproblmes sur le front de l'conomie etnotamment du commerce extrieur. Cettesituation n'a pas empch que les salairescontinuent augmenter, ce qui provoquede fortes critiques de la part del'establishment qui a tant d'influenceactuellement en Europe.

    Seulement au Brsil, on note unaffaiblissement des contraintes faites aumarch (son nouveau ministre del'conomie est Joaquim Levy, un Chicagoboy). Les consquences conomiquesrestent nanmoins les mmes qu'en

  • Europe: augmentation du chmage,stagnation de l'conomie... tout a pourmettre fin lun des principaux ennemisde la thorie conomique libral,l'inflation.

    L'Argentine tant intgre l'conomiemondiale o prdomine le libre-change etla drgulation, se voit contrainte dechoisir entre deux modles: le libralismeprn par la Banque Mondiale et le FMIface au modle conomique o ltat joueun rle capital. C'est le deuxime modlequi a t adopt par le gouvernementactuel tandis que les principalespropositions de l'opposition refltent uneautre posture.

    D'un ct, Sergio Massa, qui est l'actueldput national du Frente Renovador(Front Renovateur) (il est parvenu l'emporter face au kirchnrisme dans laprovince de Buenos Aires en 2013) seprsente comme l'opposition intermdiaireentre un changement radical et lacontinuit. Son pouvoir est consolid parune partie de la structure proniste et denombreux ex-fonctionnaires dugouvernement national, notamment dansle domaine conomique.

    L'autre candidat, Mauricio Macri, dtientun plus gros poids lectoral. Il sera lecandidat de son parti, el PRO. Il estactuellement maire de la ville de BuenosAires. Ce dernier reprsente les intrtsdes plus riches, un fait qui se confirme parles rsultats lectoraux qu'il obtient (il aobtenu ses meilleurs scores dans lescentres urbains o les revenus sont lesplus hauts comme Buenos Aires et dansles provinces de Santa Fe et de Cordoba).Il propose notamment de supprimer denombreux impts pour les mnages lesplus aiss, de privatiser de nouveau lesentreprises publiques tel que YPF(ptrole), Aerolineas Argentinas(compagnie arienne nationale) et de

    revenir sur les prestations sociales commel' Assignation Universelle par Enfant, ladouble actualisation annuelle des pensionspour les retraits, football pour tous...

    Face ces propositions, on trouve le Frontpour la Victoire reprsent par DanielScioli, actuel gouverneur de la Provincede Buenos Aires. Scioli se prsentecomme un kirchnriste modr ce quipermet au parti au pouvoir d'augmenterson poids lctoral en attirant des lcteursde tous bord. Ce candidat a accompagnles Kirchner depuis le dbut. En 2003, il at le vice-prsident de Nestor Kirchner etdepuis 2007, il est la tte de la provincede Buenos Aires, la plus peuple de lanation albiceleste.Mais malgr cet accompagnementconstant, Scioli soulve beaucoupd'interrogations et de critiques au sein deskirchnristes les plus durs. Son profil simodr contraste avec la logiqueami/ennemi qu'a souvent mise en avant legouvernement. Ainsi qu'avec ces amitispubliques des secteurs d'oppositioncomme le groupe de presse Clarin ce quifait que la prsidente tente de rduire unmaximum le pouvoir de son trs possiblesuccesseur la tte de la prsidence.

    Ainsi, le gouvernement tente d'entourerDaniel Scioli de personnes de confiance,proches de la prsidente actuelle, CristinaKirchner, notamment de futurs dputs etsnateurs. De plus, le mardi 16 juin esttombe une information qui a bouscull'chiquier politique: la nominationcomme futur vice-prsident au cot deDaniel Scioli de Carlos Zannini.

    Zannini est un personnage connu du grandpublique. Il est le conseiller politiquenumro 1 qui a accompagn le coupleKirchner depuis 1987, date laquelleNestor Kirchner tait le maire de la ville

  • de Rio Gallegos, dans la province de SantaCruz, au sud du pays. Avec lui, CristinaKirchner s'assure de pouvoir contrler laChambre des Snateurs (qui sera prsidepar Zannini en cas de victoire auxlctions). Zannini est considr commel'idologue de certaines des dcisionspolitiques les plus importantes prises parles gouvernements Kirchner depuis leurprise de pouvoir en 2003. Il est galementun soutien des jeunesses militantes,principalement La Campora, cherchantainsi donner une continuit long termeau projet men depuis dj 12 ans.La grande inconnue dans l'appareilproniste et particulirement dans lesecteur kirchnriste est si ce candidatcontinuera rellement les politiques misesen place depuis 2003 ou au contraireutilisera cette simple plate-forme pouratteindre la Casa Rosada, le sige del'xcutif argentin. Cette question est surtoutes les lvres des pro-Kirchner depuisquelques mois. L'histoire argentine estmarque par l'existence de gouvernementsultra-prsidentialistes, ce qui permettrait Scioli de pouvoir gouverner sans trop decontraintes.

    Face cette peur prsente au sein de lamasse des votants kirchnristes, CristinaKirchner cherche que ce soit les propresmilitants qui fasse un pas en avant verscette nouvelle tape. Elle considre que cesont eux les vritables dcideurs et lesencourage ne pas faire un seul pas enarrire:Beaucoup me regarde et medemande ce qui va se passer. Je leur dis:il va se passer ce que vous voudrez. Seulsvous avez le pouvoir, vous tes les sujetsde droits. Vous tes les vritablespropritaires de votre destin . Ces motsde la prsidente ont t prononcs le 25mai dernier devant plus de huit cent millepersonnes. Ils sont le reflet de la dcisionde dmocratiser le pouvoir en permettant

    au peuple de dcider librement. Cecirompt avec beaucoup de mythes construitsautour de ce gouvernement et de sasuppose nature autoritaire.

    Les cartes sont dsormais sur la table.Jamais l'appui aux secteurs conomiquesdominants nont t aussi vidents de lapart d'un candidat (Mauricio Macri). Seulle temps permettra de voir si l'histoireargentine se rpte une nouvelle fois, cettehistoire o la classe moyenne met aupouvoir un gouvernement populaire etlorsque ce dernier la sort de l'extrmepauvret en amliorant ses conditions devie, oublie tout du jour au lendemain pourensuite appuyer un gouvernement libralqui ne fait autre chose que de revenir aupoint de dpart: la pauvret.

    Le peuple argentin sera-t-il suffisammentmature pour discerner la principalealternative ? A savoir, quel candidatreprsente les intrts nationaux etpopulaires et qui au contraire cherche spolier le pays avec l'argument de lascurit juridique et les bienfaits dulibre march qui ont tant de fois faitsouffrir ce pays au cours de sa jeunehistoire.

    * Marcelo Massoni est tudiant en conomie l'Universit National de Rosario, Argentine

  • Paraguay: Terre d' eau, grandes propritsrurales et injustice

    En guarani, le son humain le plus basique se rfre au son de l' eau:Y, une sorte de i latin ferm entre les dents, comme faisantrfrence l'indispensable, l'lment capital pour la respiration, lasimple ralit de la vie.

    Par Leticia Marinoni *

    Le systme aquifre Guarani s'tend sur 4pays

    Sur la terre bilingue du Paraguay, vivredignement est une lutte de rsistance,vertu trs partage parmi la populationparaguayenne depuis l'poque laquelleles colons envahirent La Tierra sin malmais aussi lors de linfme guerre de laTriple Alliance (1865-1870) impulse parl'Angleterre. Et enfin, quelques dcenniesplus tard, lors de la fratricideconfrontation avec les Boliviens causedes intrts des compagnies ptroliresExxon et Shell dans la guerre du Chaco(1932-1935).

    Le mtissage a hrit de la langue, dessavoirs et des connaissances propres despeuples originaires victimes desenvahisseurs espagnols, donnant lieu unmlange qu'on appelle aujourd'hui

    Yopara ou spanish-guarani-sud-amricain et qui est capable de donnerune tonalit douce et harmonieuse auxmots damour mais galement de lancerdes piques contre les injustices et ainsipousser la lutte.

    De nombreux moments de rsistance onteu lieu dans l'histoire moderne duParaguay, notamment face au pouvoirterrifiant d'Alfredo Stroessner qui agouvern le pays pendant trente-cinq ans(1954-1989), alors que des hommes et desfemmes disparaissaient, taientemprisonns, sexilaient, et que beaucoupde gens avaient peur de discuter librementet ouvertement. La langue s'taittransforme en une arme silencieuse quipeu peu allait prendre de l'importance entant utilise en petits groupes puiscollectivement de manire intense.

    Aprs la chute du dictateur, lesgouvernements nolibraux et nostroessneriens se sont succds,tous aussi cyniques les uns que les autres,businessmen dans le soja et marchandssans scrupules, jusqu' jeter despopulations entires dans les centresurbains ou dans les rangs dimmigrs enEurope et aux tats-Unis. Pendant cetemps, le FMI applaudissait l'obissancetandis que les masses ne cessaient des'appauvrir.

    Jusqu' ce qu'en 2009, Fernando Lugo, ex-vque de la Thologie de la Librationgagnt les lections prsidentielles face une coalition compose du centre-gaucheet du centre-droit traditionnel et rompit

  • avec l'hgmonie de 61 ans de pouvoir duParti Colorado.

    Lors du printemps politique qui a mobilisplus de six millions et demi d'habitants,les communauts urbaines pauvres et lescommunauts paysannes ont t reues etcoutes par le nouveau pouvoir excutif.Mais le conservatisme, la vieille oligarchieallie au pouvoir des militaires pro-tats-uniens, a modifi le panneauinstitutionnel, usant de techniques propres des laboratoires, et a ainsi prparl'embuscade.

    Le 22 juin 2012, le guide du Coup dtaten douce a t suivi la lettre pourmettre fin la dmocratie Rpublicaine duParaguay aprs que Fernando Lugo aitcomparu devant un tribunal politique cause d'un massacre sur les terresmalhabidas de Curuguaty o onzepaysans perdirent la vie ainsi que sixpoliciers la suite d'un dlogement quiamena au verdict final, dclarant lePrsident coupable d'avoir apport lechaos et la lutte des classes entrecompatriotes

    Le Mercosur et l'UNASUR ont mis dessanctions politiques contre le nouveaugouvernement de Federico Franco qui, enmoins de huit mois, dlivra des permispour exploiter des produits transgniqueset signa des contrats de plusieurs millionsde dollars, ce qui en fit un des hommes les

    plus riches du pays. Monsanto, de sonct, en profita grandement pendant quelexaspration gnrale gagnait lesmouvements paysans, urbains etcologistes.

    Depuis l'anne 2013, le pouvoir est auxmains du controvers entrepreneurHoracio Cartes affili au Parti Colorado,vieux repaire d'oligarques, de propritairesterriens et de narcotrafiquants, qui sanspudeur a labor un slogan: Usen yabusen del Paraguay (User et abuser duParaguay). Il a ordonn notamment dedpenser six millions de dollars pourrecevoir le Pape Franois, provoquantainsi des protestations au sein dunepopulation fatigue de la corruption,lmergence de forces irrgulires dont leprofil se rapproche plus du para-militarisme que de l'insurrection populaireet la recrudescence dorganisationscriminelles oprant dans de nombreusesrgions du pays.

    La Paraguay produit de l'eau de partout...

    Leticia Marinoni est Journaliste etProductrice du programme de radio

    Surco Paraguayo

  • Dossier Venezuela

    Venezuela, les guarimbas et le silence europen

    Le deux poids deux mesures desmdias sur les guarimbas

    Rcemment, le Comit des victimes deguarimbas, forms par les familles desvictimes, a fait une tourne europenne deconfrences de presse pour tmoigner desvritables causes de cette violence. Leureffort a t en vain. Malgr la cohue demdias qui, dbut de 2014, accompagna lephnomne de la violence dans les rues deCaracas, la visite de cette dlgation n'apas suscit l'intrt des politiciens et desmdias europens, qui ne semblent pasintresss par l'identit des victimes, nid'tablir la vritable responsabilit de cesvnements.

    Comme par hasard. Alors que les vritablesvictimes sont rendues invisibles, lesdtenus accuss d'avoir planifi cetteviolence politique reoivent un largesoutien international. Au lieu depromouvoir la vrit et la justice, ceux quimanifestent ce soutien en ralit prennent ladfense de l'impunit envers lesresponsables de la violence subie par les

    victimes de guarimbas. Selon le porte-parole du Rseau Alternatif de dfense desdroits humains, Cristobal Cornieles, lephnomne de guarimbas est un cas defigure o se donnent rendez-vous plusieursmanipulations des mdias. La premiretait de prsenter les autoritsgouvernementales et publiques comme lesseuls responsables des 43 dcs. "Cetteimage a t bien reue en Europe.Cependant, parmi les 43 morts, laresponsabilit directe de fonctionnairescivils et militaires n'est avre que pourcinq d'entre eux ; et en outre, ils ont tarrts et jugs pour cela. Les 38 dcsrestants, soit le 90% du total, furent laresponsabilit directe des participants dansles actions violentes des guarimbas ". (1)

    Comme l'indique Cristobal Cornieles, "Ona favoris l'ide que les manifestationseurent lieu des fins de revendicationsociale, qu'il y avait des tudiants quidcidrent de protester spontanment.Cependant, les actions de violence firentpartie d'un programme politique clairementdfini, appel La sortie , qui visait

    Dbut 2014, le programme des opposants de droite appel "La Salida" (lasortie) choua au Venezuela. tait-ce juste un programme d'alternancepolitique? Pas du tout. Certains parmi ces politiciens avaient dj participau coup d'Etat contre Chavez 2002, et ils dcidrent de rcidiver. Par lapromotion de la violence et le chaos dans le pays, cette opposition renonadfinitivement la voie dmocratique. Cela mena l'arrestation deLeopoldo Lopez et Antonio Ledesma et une enqute de responsabilit surun total de 43 morts, 486 blesss et 3500 arrestations au cours desguarimbas (barricades de rue). Cependant, les mdias europens persistent les dpeindre comme des victimes et des prisonniers politiques, relguanttoute responsabilit quant ces vnements au gouvernement vnzulienqui, lui, est dcrit comme une dictature effroyable . C'est l'applicationd'une rgle connue de la propagande de guerre : inverser le rle des victimeset des bourreaux. Alex Anfruns

  • remplacer le prsident, ce qui fut annoncen dcembre 2013 dans un restaurant Miami .

    Le 31 Octobre 2013, aux tats-Unis, leleader de la formation de droite VoluntadPopular utilisait une mtaphore trsexplicite qui en dit long sur le radicalismeet l'agressivit de son approche politique:"Jusqu' ce que nous n'ayons clairementdfini quelle est la maladie traiter, quelest le diagnostic de ce que l'on est en trainde vivre au Venezuela, nous ne saurons pasclairement quelle est la mdecine que nousdevons appliquer pour gurir la maladie.Car ce n'est pas la mme chose un rhume,que l'on peut gurir avec une aspirine, ouun cancer qu'il faut gurir avec de lachimiothrapie ou la radiothrapie. Cen'est pas la mme chose" (2). Ainsi, larelation entre l'apparition desmanifestations qui ont dgnr rapidementdans la violence gnralise et l'annonce duprogramme de l'opposition putschiste,appel la sortie , dans laquelle cesmanifestations taient encadres, futsoigneusement cache par le discoursuniformisant des mdias.

    A Miami, l'annonce de La sortie n'taitpas seulement une indication rvlatrice surqui taient les partisans les plus fidles dela droite vnzulienne, mais surtout l'aveuexplicite de son abandon de l'optiondmocratique : "Je veux vous annoncerque je suis absolument convaincu, et je nesuis pas le seul, mais des millions deVnzuliens le sont avec moi, noussommes absolument convaincus queNicolas Maduro doit quitter plus tt queplus tard le gouvernement du Venezuela. "Voil comment Leopoldo Lopez a soulignsa dcision de retomber dans des mthodesillgales.

    Cristobal Cornieles note galement queles actes de violence les plus fortssurvinrent dans les municipalits

    gouvernes par Leopoldo Lopez, et avecl'approbation de la police municipale, quiprotgeait ceux qui menaient les actes deviolence. Il y eut mme le cas d'un maire-Cobayos- qui fut identifi en train departiciper des actes de violence. Pour saparticipation, il est actuellement endtention et est en train d'tre l'objetd'investigations judiciaires avec LeopoldoLopez ". En ce qui concerne les mthodesemployes, il semble vident que laviolence ne gnait pas tellement dans lessecteurs gouverns par la droitevnzulienne, mais qu'au contraire, ellesaccommodait de faon opportune avec sesobjectifs politiques...

    La violence tait sans merci contre lesmotocyclistes. Historiquement, la droite aassoci les motards avec les partisans deChavez. La mthode utilise taitl'installation, sous les instructions d'ungnral de l'arme la retraite, des pigesou "Guayas", situs un mtre et vingtcentimtres de hauteur, dans le but deprovoquer la mort de motocyclistes. Uneautre mthode employe consistait ouvrirles gouts et dverser de l'huile autour. Detelles mthodes constituent un acte deviolence politique planifie et non lersultat d'actions de violence isoles ouspontanes dans le cadre de manifestationspacifiques ".

    Enfin, Cornieles souligne le caractreinhabituel du discours dominant des mdiassur le phnomne des guarimbas: "Tout aulong de l'histoire du XXme sicle enAmrique latine, il n'y a jamais eu desprcdents de manifestations qui seterminent avec des morts de policiers. Unetelle violence envers des agents de policen'a jamais t enregistre, ce qui donneune ide de l'ampleur de la violenceplanifie qui eut lieu pendant lesguarimbas. Ces fonctionnaires ne furentmme pas tus lors d'affrontements avec lesmanifestants : leur mort eut lieu pendant

  • qu'ils retiraient des dbris et des matriauxutiliss pour bloquer les routes. Cespoliciers ont t la cible de tirs depuis desendroits levs, ce qui est une indicationclaire de la prmditation dansl'assassinat. Pourtant, les responsables deces meurtres contre des fonctionnaires setrouvent toujours en libert, tandis que lesagents de l'Etat impliqus dans des cas deviolence font l'objet d'une enqute encours. Malgr tout, la communautinternationale garde la matrice d'opinionselon laquelle la police tait laresponsable de la violence qui entrana lesmorts".

    La premire phase du plan dedstabilisation consistait prsenter uneinfime partie des tudiants vnzuliens surtout les tudiants de droite- commefaisant partie d'un mouvement sociallgitime face aux mdias internationaux,afin d'endommager l'image publique dugouvernement vnzulien. L'objectif taitde prparer le terrain pour ensuite lgitimerun coup d'Etat militaire par un grouped'officiers. Or, comme l'a soulignl'crivain Luis Britto Garcia, lesactivistes usant de violence sont prsentspar les mdias comme de jeunes tudiants.Cependant des adultes cagouls,notamment paramilitaires et mercenairestrangers, se feront passer pour eux. ()plus de neuf millions et demi devnzuliens sont lheure actuelletudiants. Cest--dire peu prs un surtrois. Ce qui signifie que si cette populationtudiante tait hostile la Rvolutionbolivarienne (...) naurait pas pu rsister cette flambe de violence. (3)

    Le plan comprenait galement unbombardement arien sur le sige de lachane Telesur. Comme le rappelait trsjustement Nicolas Maduro, la rvlation duplan d'attaque sur Telesur est une indicationforte sur lidentit relle des acteursderrire la tentative de putsch djoue du

    12 Fvrier 2015: "un Vnzulien qui noushait beaucoup, aurait cibl le palaisprsidentiel comme l'objectif principal dece plan. Mais celui qui planifie l'extrieur, son premier objectif c'est quel'on ne sache rien dans le monde. DtruireTelesur, (tait) la premire cible. Lesbtiments de Telesur, situs dans le nord deCaracas . (4) Les mdias comme ciblemilitaire prioritaire nous rappelle le modeopratoire de l'interventionnisme amricain,avec le bombardement de la tlvisionserbe en 1999, qui entrana 10 morts et 20disparus, et celui de l'Htel Palestine et desinstallations d'Al-Jazira Bagdad en 2003,au cours desquels furent tus lesjournalistes Jose Couso, Taras Protsyuk etTareq Ayyoub, alors que plusieurs autresjournalistes furent aussi blesss.

    L'ingrence des tats-Unis et ses liensavec la droite vnzulienne

    Dj en 1829, Simn Bolvar faisait laprdiction suivante : Les tats-Unissemblent destins par la providence rpandre des misres dans notre Amriqueau nom de la libert..(5) Si l'intuitionprincipale tait l, ce qui manquaitseulement dterminer tait l'identit desallis historiques qui allaient jouer ce rle providentiel , afin de permettre auxEtats-Unis de dtruire les processusprogressistes en Amrique Latine, tel unflau en priode de rcoltes.

    L'actuelle implication des tats-Unis dansle plan de soutien une insurrection auVenezuela ne devrait surprendre personne.Pour preuve, ses nombreuses interventionsmilitaires au cours du XXe sicle, maisaussi les plus rcentes, comme le soutiend'Obama au putschiste Roberto Michelettipuis son successeur Porfirio Lobo Honduras, suite au putsch qui provoqua lerenversement du prsident lgitime ManuelZelaya. En effet, pour les Etats-Unis, la

  • dfense de la souverainet, le renforcementd'une dynamique d'intgration rgionale,l'anti-imprialisme affich desgouvernements bolivien, quatorien etvnzulien, sont autant de menacesinhabituelles ses projets de dominationhgmonique.

    Le 23 Juin 2015, en vue des lectionslgislatives annonces pour le 6 dcembrede cette anne, une dlgation de septdirigeants du parti de droite PrimeroJusticia, avec Henrique Capriles sa tte,sont alls New York pour une rencontreavec le conseiller politique Juan JoseRendon. Le prsident de l'Assemblenationale, Diosdado Cabello a dnonc lesoutien que la droite vnzulienne cherchesystmatiquement l'tranger: "Ils sontalls New York pour discuter desproblmes du Venezuela, mme si noussavons qu'il n'y avait pas que cela, ils ysont alls pour recevoir des instructions dece secteur de l'imprialisme qui ne veut pasla paix au Venezuela. Ils y sont allsgalement pour recevoir de l'argent (...)Est-ce une opposition responsable auVenezuela? Non, elle ne l'est pas". (6)

    Le Venezuela paie donc les frais de sesressources stratgiques et de sa situationgographique entre la Colombie et lesEtats-Unis, deux pays jouissant de relationsprivilgies en matire de cooprationmilitaire. Leur ingrence se reflte plusieurs niveaux. D'abord, dans lefinancement que la National EndowmentDemocracy (NED) et lUSAID ont octroyaux organisations de loppositionvnzulienne de faon ininterrompuedepuis 2001 (pour lanne 2013 seulement,ce financement slevait 7,6 millions dedollars). Ensuite, dans le rle jou par lesparamilitaires colombiens dans les rcentestentatives visant dstabiliser le pays (7),ainsi que dans l'assassinat du jeune dputRobert Serra. (8)

    En fait, "la Sortie", ce plan qui visait renverser un gouvernement lgitime, dontle point culminant eut lieu dans lespremiers mois de 2014, reste une menacelatente. Il s'inscrit dans la continuit d'unesrie d'attaques et sanctions, tous pointantl'intrt de la Maison Blanche sur le"changement de rgime" (9) dans un paysstratgique pour ses ressources. C'est ainsique, le 11 dcembre dernier, Obama dcidade signer des sanctions contre lesfonctionnaires et diplomates de haut rangvnzuliens, visant empcher leur accsau visa et bloquer leurs comptes. Enjanvier de cette anne, une campagnemdiatique internationale ciblait lePrsident de l'Assemble nationaleDiosdado Cabello l'accusant de corruptionet de liens prsums avec le narcotrafic.

    En consonance avec ces actions, le 12Mars, le Parlement Europen adopta unersolution qui condamne la perscutionpolitique au Venezuela (...) et appelle lalibration des personnes emprisonnesarbitrairement". (10) Cette rsolution vise prsenter les responsables de l'opration La Sortie comme des prisonnierspolitiques qui seraient empchs des'exprimer. Or, on l'a vu, ces acteurs ont enralit men une campagne dedstabilisation au moyen d'un putsch, unedmarche anti-dmocratique par essence. Ilest noter que le Parlement europen meten oeuvre une instrumentalisation politiquede la question des droits de l'homme, et sondiscours est trs diffrent selon que lesvictimes et les pays sont des allis ou pas.En effet, les membres du ParlementEuropen ont fait la sourde oreille ladlgation vnzulienne compose de JoseMorales, l'adjoint de l'Assemble nationaledu Venezuela, et des reprsentants duComit des victimes de Guarimba. YendryVelzquez, le porte-parole du Comit, adnonc que parmi les 751 dputseuropens, seulement moins de 50 d'entreeux taient prsents (...) Je n'attends pas

  • beaucoup d'eux, car cela a d tre planifi l'avance." (11)

    Enfin, le 9 mars, on a vu l'infme dcretd'Obama dsignant le Venezuela commeune menace inhabituelle et extraordinairepour la scurit nationale des tats-Unis.Cette dernire intrigue a eu un effetinattendu, suscitant la sympathie demillions de personnes dans le monde, quiont exprim leur soutien la Rvolutionbolivarienne, et ont exig l'abrogation dudcret. Mais ce dcret est une sorte d'pede Damocls. Le jeune vice-prsident duVenezuela, Jorge Arreaza, prvient: Lestats-Unis utilisent ce dcret excutif tel un"interrupteur que vous pouvez activer oudsactiver comme bon vous semble ". (12)

    Le peuple du Venezuela veut la paix etla justice

    Le premier acte de justice est que la vritsoit connue. Cela ncessite de rendrevisibles les victimes et les auteurs. Laplupart des mdias, l'Union europenne etles Etats-Unis se sont engags l'unissondans la demande de la libration deLeopoldo Lopez et des autres responsablesde la violence dchane lors desguarimbas. Depuis les seize dernires annes, laRvolution bolivarienne promeut l'unit del'Amrique latine et le changement deparadigme avec le socialisme du XXIesicle. Bien que l'imprialisme amricaincherche rpter les vieux schmas dedomination coloniale, les peuples de NotreAmrique raffirment leur unit dans ladiversit, donnent l'exemple et insufflent del'espoir aux peuples du monde, avec desgouvernements qui pour la premire foisincluent dans l'ordre du jour l'amliorationdes conditions de vie des couches socialesmajoritaires. L'histoire montre que lecolonialisme et les empires ont un dbut etune fin. Les gouvernements des tats-Unis

    et de l'Union europenne devraient donc serendre l'vidence et abandonner leursoutien aux putschistes, mercenaires etcriminels de toutes sortes.

    Notes:

    1 Confrence de presse du Comit de victimasguarimbas, Bruxelles, le 7 mars 2015.

    2 Voir vido annonce de La Sortie :http://www.ultimasnoticias.com.ve/noticias/actualidad/investigacion/video---leopoldo-lopez-anuncio-la-salida-en-eeuu.aspx

    3https://venezuelainfos.wordpress.com/2014/04/13/venezuela-medias-et-terrorisme-par-luis-britto-garcia/

    4 Discours de Nicolas Maduro lors de la clture de laRencontre des Intellectuels en Dfense de l'Humanit, Caracas, le 13 dcembre 2014.

    5 Lettre au Coronel Patricio Campbell, Anglais Chargdes Affaires Guayaquil.

    6 Diosdado Cabello, Con el mazo dando , 24 juin2015, Venezolana de Television. Voir vido :https://www.youtube.com/watch?v=MnBFAuSUTOg

    7http://notas.org.ar/2015/04/02/venia-imperial-guerra-psicologica-paramilitarismo-sabotaje-venezuela-ii/

    8 Voir: http://www.telesurtv.net/news/La-historia-de-El-Colombia-el-asesino-de-Robert-Serra-20150530-0022.html

    9 L'expression rgime change fait rfrence aurenversement de gouvernements trangers parWashington, sans avoir recours aux interventionsmilitaires directes. Les oprations couvertes conues parla CIA consistent promouvoir la dstabilisation despays travers des coups dtat, financer et entraner desgroupes hostiles au gouvernement, mener des campagnesde guerre psychologique dans les mdias, etc .L'expression est utilis dans l'ouvrage "Overthrow:Americas Century of Regime Change from Hawaii toIraq" (2006) du journaliste tats-unien Stephen Kinzer.

    10 European Parliament resolution of 12 March 2015 onthe situation in Venezuela (2015/2582(RSP))

    11 http://www.vtv.gob.ve/articulos/2014/12/18/debate-sobre-venezuela-en-el-parlamento-europeo-esta-fuera-de-contexto-3763.html

    12 Discours de Jorge Arreaza prononc lors de la clturedu Sommet des Peuples le 11 juin 2015 Bruxelles.

  • Opration La Sortie bis en Equateur ?

    Traduction : Veux-tu la sortie en Equateur ?

    Ne te laisse pas tromper par l'opposition !

    La sortie au Venezuela eut comme rsultat 43 personnes assassines par l'opposition

  • Venezuela : brve chronologie dune ingrence

    Au Venezuela, il ny a pas deprisonniers politiques mais des politiques

    prisonniers , Hugo Chavez.

    Le 9 mars dernier, le prsident des Etats-Unis, Barack Obama, a stipul parlintermdiaire dun dcret que leVenezuela reprsente une menaceinhabituelle et extraordinaire pour lascurit nationale des Etats-Unis. Lundes fondements de ceci est quauVenezuela il y aurait des prisonnierspolitiques ; un jour, Hugo Chavez a ditavec lironie et lhumour qui lecaractrisaient, quau Venezuela il ny apas de prisonniers politiques mais despolitiques prisonniers . Il convient derappeler ici que le prisonnier politiqueportoricain Oscar Lopez Rivera, est privde libert depuis 34 ans aux Etats-Unispour le dlit davoir prtendu librerPorto Rico des Etats-Unis. Lopez Riveraest le prisonnier politique vivant quicompte le plus dannes de prison enAmrique ; mais Obama se soucie desprisonniers politiques au Venezuela. Unmois aprs le dcret dObama, un groupede 31 ex-prsidents parmi lesquelsfigurent les plus belliqueux : Jos MariaAznar, Felipe Gonzalez, Alvaro Uribe,

    Andres Pastrana, Felipe Calderon etSebastian piera, en accord avec lesEtats-Unis, a rclam Panama lalibration des prisonniers politiques au Venezuela.En mai, on a eu connaissancedenregistrements dans lesquels LeopoldoLopez dialogue avec un autre prisonnierpolitique, Daniel Ceballos o onlentend organiser des manifestations auVenezuela pour le 30 mai dernier, dans lebut de rclamer leur libert, et danslesquels ils projetaient de provoquer mortdhommes pour que cela serve leur causeet expose le gouvernement de Madurodevant le monde comme violant lesDroits de lHomme. Aprs avoir euconnaissance de lappel cettemobilisation lanc par le coordinateurnational de Voluntad Popular, dans unLapsus Tuitae, Lilian Tintori, pouse deLeopoldo Lopez, laquelle se trouve latte du Lobby qui demande la librationde son mari, a crit un twitt dans lequelelle disait mme si cela cote la vie des milliers de vnzuliens, nouscontinuerons lutter , puis elle sestrendue compte de la maladresse commiseet elle sest empresse deffacer lemessage des rseaux sociaux.

    En janvier 2015, les ex-prsidents du Mexique, du Chili et de Colombie,respectivement, Felipe Calderon, Sebastian Piera et Andres Pastrana prtendaientsentretenir avec le politique incarcr Leopoldo Lopez, leader de VoluntadPopular (VP), un regroupement politique extrmiste de la droite vnzulienne.Lopez est inculp pour dlits dincitation publique la violence (pour commettredes actes de violence contre des personnes et des biens publics) et association demalfaiteurs. Ces ex-prsidents nont pas t autoriss accder la prison pourdialoguer avec linculp accus dtre lorganisateur de la violence qui sestdchane au Venezuela partir du 12 fvrier 2014, lorsquil a appel manifesterdans la rue afin de provoquer la chute du gouvernement, tel quil la lui-mmereconnu en utilisant cette expression de La sortie . Ces actes de violence sur lavoie publique (appels guarimbas au Venezuela) ont eu pour rsultat la mort de43 personnes et des centaines de blesss.

    Juan Francia

  • Chapitre espagnolDimanche 7 juin, lex-prsident espagnolFelipe Gonzalez est arriv au Venezuela,dans un climat hostile, ayant t dclarpersona non grata par lAssembleNationale du Venezuela et rpudi par lesmouvements sociaux et les partispolitiques, lors de rassemblementsraliss dans le pays et sur les rseauxsociaux. Le slogan FelipeHorsDici aoccup le premier rang de la tendancetwitter vnzulienne et le sixime auniveau mondial. Finalement, Gonzalez ad quitter le Venezuela le mardi 9 juinsans avoir obtenu lautorisation de Justicepour travailler comme consultanttechnique de Leopoldo Lopez, tel quil sele proposait ; il la fait dans un avion quela prsidence colombienne a mis sadisposition. Ce dernier point a provoqudes tensions entre le Venezuela et laColombie, dans la mesure o legouvernement du prsident Juan ManuelSantos a t peru comme ayant offertdes moyens logistiques pour uneincursion de lex-prsident espagnol auVenezuela. Aprs son passage par laRpublique bolivarienne, Gonzalez a reule soutien via le compte twitter dujournaliste conservateur espagnolFederico Jimenez Losantos, trs bienque Felipe Gonzalez dfende lesdissidents. Mais bon sang, ctait encoremieux sil bombardait le Palais deMiraflores, mais je me contente de a .On nentend pas les ex-prsidentsespagnols Felipe Gonzalez ou Jos MariaAznar rclamer le respect des Droits delHomme dans leur propre pays, lequelest accus auprs du Commissaire deJustice de lUnion europenne davoirdes prisonniers politiques. On nentendpas non plus ces champions de la Justicedfendre la libert dexpression face des affaires telle que celle du conseillersocialiste du Pays Basque arrt pouravoir exprim de vive voix une opinion

    oppose la monarchie.Pour continuer dans ce domaine ibrique,en Espagne, il est habituel de voir ladroite du Parti Populaire agiterlpouvantail rouge du Venezuela poursemer des accusations semblables cellesdu maccartisme de la guerre froide,signalant comme des possds par lediable chaviste les hommes politiquessurgis du mouvement des Indigns. Cestle cas de Podemos et des accusations dontils sont rgulirement lobjet de la partdEsperanza Aguirre ou de Jos MariaAznar : dtre pratiquement des agents duchavisme, davoir des projets dedestruction de la dmocratie occidentaleet de vouloir transformer lEspagne en unVenezuela europen.

    Chapitre mexicainLe 11 juin, Bruxelles, dans un entretien,le prsident du Mexique, Enrique PeaNieto, a demand le respect des Droits delHomme au Venezuela. Cette position acaus la surprise tout particulirementparce que le Mexique est le paysdAmrique o ont lieu le plus de mortsviolentes et le troisime au niveaumondial aprs lIrak et la Syrie, selon eque rvle un rapport de lInstitutInternational dEtudes Stratgiques. Nousavons tous en mmoire laffaire des 43tudiants normaliens dAyotzinapadisparus lan dernier ; nanmoins, malgrcela, le Mexique nest pas le premierpays dans la liste de ceux qui proccupentles ex-prsidents de la droite latino-amricaine et espagnole.Dans un tweet rcent, lancien prsidentdu Mexique Felipe Calderon, est revenu la charge contre le Venezuela, cette fois-ci en critiquant le jeu de lquipe de laslection de football vnzulienne qui abattu la Colombie lors de la CopaAmrica. Calderon, et ce pourraitapparatre presque infantile, signalaitdans son message que le Venezuela avait

  • eu un jeu sale et quil avait srement drecevoir des instructions de la part duprsident Maduro pour jouer de cettefaon. Mais ce commentaire nest pasvain si lon pense au rapport qui existeentre le football et ltat dme de lapopulation. De fait, lun des raresmoments o les vnzuliens mettent dect les rivalits politiques et sidentifient une cause commune, cest lorsque joue la vinotinto et cela ne plat pas ceuxqui cherchent renforcer les divisions etlaffrontement entre vnzuliens.Chapitre brsilienLe dernier morceau de cette saga a tcelui de la visite qua faite le jeudi 18juin un groupe de snateurs de la droitebrsilienne, avec sa tte Aecio Neves,ex-candidat la prsidentielle qui rivalisaavec la prsidente Dilma Roussef auxdernires lections. Ce cortge quipoursuivait des objectifs identiques ceux des personnalits de la droiteinternationale qui les avaient prcds,sest rendu Ramo Verce, la prison o setrouve incarcr le dtenu LeopoldoLopez ; leurs intentions de rentrer dans lamaison darrt ont t dues mais ils ontralis leur objectif de semer la discordeavec le gouvernement brsilien, dedstabiliser le gouvernement de Maduroet dessayer de porter le discrdit sur laRvolution Bolivarienne par le biaisdune srie de qualificatifs repris dans lediscours ractionnaire local etinternational : au Venezuela, il ny a pasde libert, il y a une dictature qui poursuitles opposants politiques, etc... La visitede ces snateurs a t condamne par lesparents des victimes des guarimbas ;elle a t galement remise en questionpar la prsidente brsilienne Dilma

    Roussef qui la considre comme uneatteinte la souverainet vnzulienne.Nous laissons pour une autre occasion leschapitres concernant la Colombie et lesEtats-Unis pour viter un volume quidpasse les limites et intentions de cetarticle.

    ConclusionsCe genre de grossire ingrence a conduitle prsident Nicolas Maduro en dduireque lextrme droite extrieure, qui aperptr des coups dtat au Venezuela,prtend imposer un chantageinternational pour que les crimes restentimpunis . Il y a de nombreux indices quimontrent que llite internationale, cetteminorit organise et trs puissante, esten train de travailler de faon planifie etconjointe contre le Venezuela. Lasmajorits, nous devrions essayer decontrecarrer cette offensive, galement demanire organise et dans lunit, avantque ne soit dtruit lespoir qua veill laVenezuela avec la RvolutionBolivarienne et son Socialisme duXXIme sicle. Depuis la mort ducommandant prsident Hugo Chavezloligarchie mondiale travers lesgrandes corporations multinationales, legouvernement des Etats-Unis, sesagences officielles et paratatiques(ONGs), leurs normes moyens decommunication, leurs responsablespolitiques bien rmunrs dans le mondeentier, ont lanc une offensive contre lepeuple vnzulien qui cherche lediscipliner, lui donner des leons pourquil ne se trompe pas nouveau enprtendant dcider propos de sesrichesses et de son destin.

  • Maduro a raison !

    Le socialisme communal

    La rvolte des mouvements sociauxcomme ceux quillustre notre rvolutionbolivarienne sont en train de convertir lesintellectuels et intellectuelles, tant ceux de lavielle gauche comme ceux de la nouvelle droitevnzulienne, en une note de bas de page delhistoire de la socit communautaire socialisteen cours de structuration. Karl Marx na jamaislabor la thorie du passage au communisme.En bon philosophe, il a laiss cette tche auxrvolutionnaires qui eurent laudace dappliquerses thses rvolutionnaires la pratiqueconcrte. Ces audacieux rvolutionnaires-l, telLnine, Trostky, Mao, Fidel, El Che et HugoChvez, et la liste nen est pas trs longue, ne sesont pas limits seulement interprter la pensemarxiste ; au contraire, ils ont apportdnormes connaissances et enrichissements cette thorie de la transition socialiste qui, danstous les cas, est dtermine par lenvironnementconcret, socio-historique et culturel, dans lequelvivent les peuples qui se rvoltent contre lecapitalisme.

    Un des traits dterminants de laRvolution Bolivarienne est, selon nous, la

    construction du pouvoir populaire qui prendracorps au sein dune future socit communalesocialiste. Lconomie et les finances et leursous-produit : la rente ptrolire, sont, auVenezuela, une partie du problme et non lasolution. Nous voyons cela prcisment dans lasituation actuelle lorsque la droite veut faire delchec personnel du ministre Giordani dans sagestion des finances publiques lchec de laRvolution Bolivarienne. Il sagirait plutt dunecomplexe ralit qui doit tre analyse : lchecde ce que nous oserions appeler, faute dunemeilleure connaissance, lapplication desthories montaristes insres dans la pensemarxiste que la vieille gauche vnzulienne aessay de promouvoir depuis des dcennies ;cest ce que des conomistes marxistesmodernes ont appel projet dune reproductionmacro-conomique alternative o sentremlentle processus de reproduction du capital social etcelui des classes sociales.

    Les modles macro-conomiques, ausein dun processus rvolutionnaire comme celuique connat le Venezuela, ne peuvent scarter,par consquent, de la ralit socio-culturelle duprincipal moyen de production, le travailhumain. Pour asseoir le socialisme vnzulien,selon nous, il faut parvenir une restructuration, partir den bas, des rapports de productions etdes forces productives qui constituent la solutiondu problme, restructuration qui ncessairementdoit passer par plusieurs phases, savoir :

    1) Amlioration des conditionsmatrielles dexistence de la population duVenezuela grce des mesures qui, commelcrivit Engels, doivent rguler la propritprive, garantir lexistence du pouvoir populaireet permettre de crer les conditions de viencessaires pour accomplir le saut qualitatif versune nouvelle formation sociale. Les missionssociales cres par le Commandant Chvez,encenses et dveloppes par le prsident

    Un des traits dterminants de la Rvolution Bolivarienne est, selon nous,la construction du pouvoir populaire qui prendra corps au sein dunefuture socit communale socialiste. Lconomie et les finances et leursous-produit : la rente ptrolire, sont, au Venezuela, une partie duproblme et non la solution. Par Mario Sanoja & Iraida Vargas *

  • Maduro, sont une concrtisation vidente de ceprocessus.

    2) Reconnaissance du pouvoirpopulaire constituant comme moteur dudveloppement socialiste, en soulignantconcrtement tant le rle que devraient jouerdans lexprience rvolutionnaire bolivarienneles communes et les conseils communauxcomme lmergence de nouvelles subjectivitsse dressant face au pouvoir en place pour laconstruction dun tat communal de typenouveau.

    Vision territoriale du pouvoirpopulaire et socit communale

    partir des premires dcennies duXXIme sicle, la construction dune socitcommunale socialiste vnzulienne, telle que lapropose le Projet National de la RvolutionBolivarienne, exigera que soit produite unevision cartographique, une nouvelle carte delespace national et rgional qui comprendratoutes les variables fondamentales du pouvoirpopulaire : les conseils communaux et lescommunes, intgres aux rseaux socio-productifs et socioculturels de sant, logement ethabitat gnrs travers des diverses missions,ce qui devrait permettre de visualisercartographiquement comment sarticule lachane de valeurs des matires premires et desservices, en diversifiant la production poursatisfaire les besoins conomiques et sociaux dela population. On donnerait ainsi voir auxVnzuliens comment ces rseauxsocioculturels et socioproductifs transversauxfonctionnent effectivement comme unhinterland qui circonscrit les centres urbains,stimulent la circulation, la distribution et laconsommation de biens et de valeurs : enmontrant la nouvelle carte du territoire socialistegnr par laction combine des diversesmissions.

    Il est tout aussi vident ce sujet que le Gouvernement partir de la Rue (1) quedveloppe actuellement le Prsident Maduroconfre une visibilit toute particulire et accrotle rle du mouvement communal vnzulien,en mettant en vidence la capacit de lapopulation organise dans les conseilscommunaux et les communes pour primo :

    diagnostiquer ses problmes les plus urgents ;secundo : pour participer ensuite tant laralisation des ouvrages comme la tche desuperviser et suivre efficacement le destin delinvestissement gouvernemental dans lesoeuvres sociales.

    En relation avec ce processus, noussommes en droit de dire comme Mszros que le processus du travail humain en tantquactivit productive est la condition absoluedu processus de reproduction ; le changementhistorique que suppose le mouvement communalsocialiste doit dpasser le capital comme modede contrle mtabolique social pour surpasserradicalement la subordination structurellehirarchique du travail toute autre forcergulatrice en dehors de l'conomie, dans le butde changer les formes historiques spcifiquesdans lesquelles ont t produites, jusquaujourdhui, lextraction et lappropriation de laplus value dans la socit capitalistevnzulienne.

    Le capital est encore profondmentincrust dans tous les secteurs de la culture et dela socit vnzulienne, et sil est vrai quil estet a t capable de dominer et dintervenir sonavantage dans le processus de reproductionsociale, il se rvle nanmoins incapable dersoudre les problmes et les contradictions queson comportement cre dans la socit. Abolirou du moins neutraliser les institutionsspcifiques qui soutiennent lhgmonie ducapitalisme doit tre, est le premier pasrvolutionnaire vers la construction dunnouveau bloc historique du pouvoir socialistereprsent par la socit et par ltat communalsocialiste. Cela sera possible si sont construits etdvelopps les rseaux socio-productifscommunaux non capitalistes, en particulier ceuxqui sont rattachs spcifiquement laproduction, la distribution, lchange et laconsommation de biens et de services dusagequotidien.

    La nouvelle gomtrie dupouvoir : communes et conseils

    communaux

    Les rvolutions du pass, dit Mzsars,taient de caractre essentiellement politique ;

  • elles changeaient les reprsentants du capital quiexeraient sa domination sur la socit, maiselles laissaient limmense majorit du peupledans sa position de subordination structurelleface au pouvoir de la bourgeoisie. Dans larvolution communale socialiste bolivarienne etconformment larticle 5 de la Constitution, lepouvoir populaire appartient de faoninalinable au peuple ; il doit avoir un caractreconstituant, de rvolution permanente ; latransformation sociale ne peut pas demeurerrserve aux cadres politiques qui exercent ladomination politique. Lespace, dit Massey, estla construction relationnelle des subjectivits.Par consquent, pour que naisse une nouvellesocit organise territorialement en collectifssitus historiquement au-del du capital commemode de contrle mtabolique social, il faut quele fondement de cette dernire rside dans lesconseils communaux et les communes ; il fautque la socit, en tant que totalit, soit capablede faire vivre le concept de rvolution pourparvenir une socit communale socialiste.

    Il reviendrait alors lhistoriographiela tche dexpliquer idologiquement commentet pourquoi fonctionnent, dans notre socitcapitaliste vnzulienne, les rapports depouvoir entre le bloc historique dominant et lebloc subordonn, comment influent les rapportsde production dans lingalit sociale et cettedernire dans la construction de lespace en tantque marchandise.

    Communes socialistes et conomieplanifie

    La construction dune socit socialistevnzulienne a commenc partir de laconstruction dun espace social o les conseilscommunaux et les communes doivent constituerla cellule fondamentale du Pouvoir Populaire.Dans la mesure ou le projet constituant socialistecommunal se dveloppera, aura du succs et seconstituera en tant que nouvelle hgmonieculturelle au sein du Conseil NationalPrsidentiel des Missions, comme la soulign maintes reprises le Prsident Maduro, sacohrence interne dterminera la matrialisationdu projet national contenu dans notreprogressiste Constitution Bolivarienne quireconnat et lgitime de jure lexistence dune

    Socit Communale Socialiste pour servir lesintrts des tres humains et non pas ceux ducapital.

    Dans ce sens, une conomie planifie entermes de Rvolution Communale Bolivariennedoit tre au service de la russite des intrtscollectifs et non des intrts individuels, enngligeant les intrts des marchs dans le plandattribution des moyens, en crant unenvironnement dcentralis, domin par lepouvoir populaire communal, qui lgifreraeffectivement sur les instruments lgaux etadministratifs qui doivent rgir tant les relationstransversales entre la socit communalepopulaire et ltat Socialiste que la participationrelationnelle active entre les moyens deproduction socialiss, les producteurs et lesconsommateurs.

    Selon Vctor lvarez : ... Ungouvernement socialiste est celui qui donne lapriorit au social : cest--dire qui garantit ledroit de tous les citoyens lemploi, lanourriture, lducation, la sant, le logement,etc. ... qui lutte contre le chmage, la pauvretet lexclusion sociale... garantit a tous lescitoyens la pleine jouissance de leurs droitssociaux de base et essentiels dans le but deparvenir au dveloppement humain intgral detous...

    La politique culturelle socialiste :fondement idologique du changement

    rvolutionnaire

    La condition essentielle pour garantir latransition de la phase actuelle vers la socitcommunale socialiste cest la formulation dunprojet culturel ducatif destin former desvaleurs sociales et culturelles, la consciencecritique et rflexive qui doit animer les citoyenset citoyennes pour quils construisent et fassentse dvelopper le socialisme. Comme nouslavons expos dans un autre de nos ouvragesconsacr analyser les contenus historiques,culturels et sociaux de la RvolutionBolivarienne :

    ... Tout tat national inclut dans sonprojet politique, par consquent, la productionet la reproduction dune culture dans un cadreinstitutionnel ; cela revient dire que tout projet

  • politique est en lui-mme culturel et possde uneexpression culturelle. Une nation, parconsquent, en tant que projet politique, est unfait culturel...

    La construction du socialisme est partieconsubstantielle de la lutte des classes, de lamobilisation idologique o doivent prvaloirles sujets politiques rvolutionnaires. Cettemobilisation idologique, comme la dit Lnine,est une condition ncessaire pour que le peuplepuisse identifier cet objectif dcisif en tant queconclusion qui simpose rationnellement etculturellement partir de lducation, pour quilsoit capable de dfinir clairement ce quil estpossible dobtenir dans cette phase de la lutte et particulirement comment pourrait treconduite la construction du socialisme.

    Pour planifier dans le but de parvenir lhgmonie socialiste bolivarienne, leplanificateur doit tre conscient du fait que leVenezuela nest pas un pays abstrait. Le peuplevnzulien est concret ; il a une histoire et uneculture singulires dont la dialectique doit treapprise, analyse et assume pour que lesdcisions du planificateur(trice) naillent pas contrecourant des dcisions du pouvoirpopulaire. Pour btir le VenezuelaRvolutionnaire, il faut commencer changerles termes de rfrence sociale et nous obliger perfectionner sans cesse le plan dlaborationdes procds et des instruments ncessaires pourdvelopper le Pouvoir Populaire.

    La mise en place de politiques culturellesrvolutionnaires pour gagner lesprit et le curdes citoyens, diffrentes de celles de la culturebourgeoise, est le facteur le plus stratgique pourla construction du socialisme. De celles-ldpend, comme la crit Rodolfo Quintero : ...si on prend de sages dcisions et si on va dansle bon sens, que lon russisse humaniser lesgroupes de Vnzuliens et aussi les citoyensdautres pays qui vivent dans notre pays, qui ontt dshumaniss par le capital tranger dansleurs pays dorigine, lequel les a loignssimultanment de leurs traditions et de leurpass historique et culturel, faisant en sorte queleur milieu social et naturel, leur langue, leurscoutumes, leurs valeurs morales et leurs idauxsoient trangers ces malheureux dont lesprit

    a t dissoci psychiquement par les campagnesmdiatiques tratresses pour quils acceptentcomme leurs les valeurs et idaux ducolonisateur tranger...

    La politique du Front de LibrationNationale

    Dans les pays sous-dvelopps,dpendants et no-coloniss comme ce fut le casdu Venezuela, les oligarchies patronalesantipatriotiques locales constituent le noyau durdes enclaves multinationales qui reproduisentlarriration et la soumission, lments quisoutiennent lhgmonie de lactuel bloccapitaliste vnzulien. La sculaire philosophiepatronale qui a anim et continue danimer lamajorit de ses membres a t la suivante : augouvernement dapporter les capitaux et lesesclaves et nous de nous charger daugmenterle taux de profit...

    Pour combattre cette tendance perverse,comme lavait mis en pratique le CommandantChvez, ltat socialiste bolivarien doit fonderson hgmonie conomique et politique sur lanationalisation, totale ou partielle, des moyensbasiques de production, particulirement ceuxconsacrs la production nergtique, lasauvegarde de la souverainet financire(Banque Centrale du Venezuela, entre autres) la production agricole qui sert de fondement lasouverainet alimentaire, la production deservices dans les secteurs des communications,de linformation, de la culture et de lducation.

    Dans une premire phase de laconstitution du dit Front, ainsi que le fait legouvernement rvolutionnaire du PrsidentMaduro travers les Tables de dialogue etdans lactuelle conjoncture nationale etinternationale, il faut faire des alliances avec lesecteur productif capitaliste qui contrle 70 %de lconomie vnzulienne. Par ailleurs, pourconstruire en mme temps le secteur socialistecommunal, il faut consolider la production etdmonter lconomie fonde sur la rente enfavorisant un systme socialiste construit partirden bas, o le secteur social communal et lePouvoir Populaire constitueront la base de lanouvelle hgmonie politique et culturelle.

  • Il convient de souligner le fait que laconstruction du socialisme dans de nombreuxpays qui, comme le Venezuela, se situent lapriphrie du pouvoir capitaliste mondial, estpasse et passe actuellement par une phase oufront politique de lutte pour la librationnationale lintrieur de la lutte des classes,front o ont toute leur place galement lescapitalistes nationaux patriotes et honntes. Detels fronts, de faon similaire, ont contribu lalutte pour la libration nationale dans dautrespays tels que lAlgrie, le Vietnam, lIran, leNpal, la Chine, le Nicaragua, Le Salvador,entre autres.

    Comme on voit, les mouvements sociauxdoivent sorganiser en tant que classe dans leurpropre pays, car cest l larne immdiate deleurs luttes, mme sil est vrai que cette lutte,comme disait Marx, est nationale non en raisonde son contenu, mais en raison de la formequelle prend.

    De ce qui prcde il sensuit quil fautadmettre que le passage dmocratique ausocialisme dsigne non pas seulement unchangement de gouvernement, mais un longprocessus dont la premire phase implique lacontestation du capital monopoliste qui, commele soulignait Poulantzas, nhsite pas subvertirradicalement tout le noyau des rapports deproduction, avec le risque que les oligarchiesstipendies par limprialisme tatsunienpuissent et parviennent effectivement saboterles processus rvolutionnaires, ce quoi nousavons assist Cuba et au Nicaragua et qui alieu actuellement au Venezuela.

    En des jours comme ceux que nousvivons, alors que la Rvolution subit le feucrois de loffensive imprialiste, le devoir detout rvolutionnaire est dassumer avec fermetet srieux la critique constructive qui aidera transformer en victoire les erreurs de jugementque logiquement on commet lorsquonprtend transformer en bienfaits pour le peupleles stigmates dingalits, pauvret, injusticesociale et soumission hrits du pass capitaliste

    lequel a sap notre souverainet nationale et celaalors mme que lon combat lennemi imprialqui campe notre porte et qui tente danantirles extraordinaires avances sociales de laRvolution Bolivarienne.

    Caracas, 22 juin 2014.

    (1) El Gobierno de Calle, (le Gouvernement partir de la Rue) : une promesse lectorale duprsident Maduro... pour donner la priorit auxproblmes de sant, ducation, logement, pouvoirpopulaire et inscurit qui touchent lescommunauts indpendamment desgouvernements rgionaux. Cest le moyen depointer des projets non aboutis, de mettre au jourles causes des retards et dacclrer leurachvement. Cette initiative de gouvernerdirectement avec le peuple est indite... et ce futune des nombreuses ides du Commandant HugoChvez que Maduro a ractive. Le PremierMandataire National a commenc son parcoursnational accompagn des membres de sonexcutif, de gouverneurs, maires bolivariens et ilest all la rencontr des organisationscommunales et des citoyens... daprs MaritzaVillaroel / Prensa AN

    Traduction et note: Manuel Colinas

    * Mario Sanoja Obediente est docteuren Anthropologie l' U.C.V.

    Iraida Vargas Arenas est docteur avecmention en Histoire l'UniversitComplutense de Madrid

  • Les queues persistent...Caracas, 28 juin 2015

    Mais, dtrompez-vous, les queues que vous voyez dans ces photos nese sont pas formes pour acheter des denres rares, parfoisaccapares par les producteurs, importateurs ou commerants (du faitde la guerre conomique).

    Ces photos montrent des queues du Peuple Bolivarien qui s'organisepour choisir ses candidat(e)s dput(e)s aux lections de dcembreprochain.

    Photos et commentaire : J. A.

  • BREVES La batification de Monseigneur

    Romero

    Larchevque de San Salvador, hros de la luttecontre la dictature militaire et pour la justicesociale, aprs de nombreuses annes de refus del'opposition a finalement t sanctifi. Sonengagement en faveur des plus dfavoriss luiavait valu limage rebelle un proche de laThologie de la Libration (une thologiesociale aux valeurs marxistes n dans les annes60 en Amrique latine), mme si cette affiliationna jamais t prouve et a mme t dmentiepar certains. Nanmoins, il reprsentait unefigure populaire chez les gens den bas ettait dtest par llite militaire ractionnaire etloligarchie blanche qui contrlaient le pays.Romero avait dclar : Beaucoup de gensvoudraient que le pauvre dise que cest lavolont de Dieu de vivre dans la pauvret ; cenest pas la volont de Dieu que quelques unsaient tout et que les autres naient rien . Il futassassin par les militaires le 24 mars 1980,pendant quil clbrait la messe. Un vritableassassinat politique, au milieu dune guerrecivile sanglante entre, dun ct, le frontrvolutionnaire du FMLN (Front FarabundoMarti de Libration Nationale) et, de lautre, lajunte militaire soutenue par les Etats-Unis.

    Une marche Buenos Aires ensoutien aux familles des tudiants

    d'Ayotzinapa

    Le 27 mai dernier, les familles des tudiantsdisparus d'Ayotzinapa ont battus le pav malgrla pluie jusqu' l'ambassade du Mexique Buenos Aires. Le dfil tait notammentcompos de reprsentants de mouvementssociaux, d'organisations des droits de l'hommemais aussi de mres et grands-mres de la placede Mai. Ces dernires qui luttent depuis plus detrente ans pour retrouver leurs prochesdisparus sous la dictature ont tenu tre lpour exprimer leur solidarit l'gard desfamilles des tudiants, victime eux aussi duterrorisme dtat.

    Les tats-Unis retirent Cuba de la listedes pays soutenant le terrorisme

    C'est un nouveau pas de fait dans lanormalisation des relations entre la Havane etWashington. En effet, le secrtaire d'Etat JohnKerry a dcid vendredi 29 mai de retirer Cubade la liste des pays soutenant le terrorisme. Le prsident cubain, Raul Castro avait averti lorsde ces derniers entretiens avec son homologuetats-unien, Barack Obama, que la normalisationdes relations cubano- tats-unienne devaientpasser par la suppression de Cuba de cette liste. L'le caribenne avait rejoins cette liste en 1982sous prtexte que le pays soutenait l'ETA basqueet les FARC en Colombie, ce que Washingtonn'a jamais russi prouver. Cette suppression de la liste des pays soutenantle terrorisme est un nouvel aveu de l'chec de lapolitique trangre des tats-Unis l'gard deCuba.

    Manifestation contre la politiquenolibrale de Dilma Roussef au Brsil

    Les syndicats ont march dans de nombreusesvilles du pays vendredi 29 mai pour protestercontre les nouvelles mesures imposs par laprsidente Dilma Roussef. Au cur du conflit, lerejet massif des travailleurs de la loi detertiarisation. Nous ne voulons pas de latertiarisation, car elle liquidera les postes detravail fixe, diminuera les salaires ainsi que ledroit du travail a dnonc un porte-parole de laCentral Unica de Trabajadores (CUT), un desprincipal syndicats du pays. Les syndicats ont galement dnonc lesprogrammes de rigueur budgtaire qui affectentl'emploi, les salaires et les programmessociaux.

  • Les MEDIAMENSONGES du mois*****************************************

    Le Venezuela et la Colombie vus par les trois principaux quotidiensfranais

    Comparaison des titres d articles publis sur le Venezuela et la Colombie de fvrier 2015 avril 2015... par Hacen MOHAMMEDI

    Le MondeVENEZUELA - 25 articles COLOMBIE - 9 articles

    Escalade verbale et crise diplomatique entre Caracas et Madrid (23 avril)

    Colombie : le processus de paix doit avancer plus rapidement , selon l'ONU (22 avril)

    Le Venezuela sendette encore un peu plus auprs de laChine (21 avril)

    Les FARC s'engagent maintenir leur cessez-le-feu en Colombie (20 avril)

    Au Venezuela, la guerre dune ONG contre les drives du rgime Maduro (15 avril)

    Colombie : le processus de paix l'preuve d'uneattaque meurtrire des FARC (16 avril)

    Venezuela : le maire de Caracas formellement accus de complot (8 avril 2015)

    Le prsident colombien annonce une riposte une attaque des FARC (15 avril)

    Des journalistes sorganisent contre la censure au Venezuela (26 mars)

    Des gnraux colombiens poursuivis pour des excutions de civils (13 avril)

    Amnesty International passe au crible le Venezuela (24 mars)

    En Colombie, des igloos faits de pneus et de matriaux recycls (27 mars)

    Quand Felipe Gonzalez vole au secours des prisonniers politiques au Venezuela (24 mars)

    Gente de Bien : l'impossible cohabitation de deux mondes (17 mars)

    Tensions avec les Etats-Unis : le prsident du Venezuelaobtient des pouvoirs spciaux (16 mars)

    Le prsident colombien suspend les bombardements contre les FARC (11 mars)

    La surenchre de Caracas face Washington (11 mars) La Colombie ngocie un cessez-le-feu avec les FARC (5 mars)

    Droits de l'homme : Obama hausse le ton vis--vis du Venezuela, Caracas se fche (9 mars)Le bolivar vnzulien seffondre (5 mars)Caracas donne quinze jours Washington pour rduire son contingent diplomatique (2 mars)Le Venezuela impose des visas aux Amricains (1 mars)Au Venezuela, le seul quotidien social-dmocrate disparat (28 fvrier)Au Venezuela, la stratgie de la tension du prsident Maduro (26 fvrier)Amnesty critique la rduction de lespace dmocratique au Venezuela (25 fvrier)Le maire de Caracas, accus de complot, va faire appel (21 fvrier)Le maire de Caracas plac en dtention provisoire (21 fvrier)Larrestation muscle du maire de Caracas (20 fvrier)Venezuela : le maire de Caracas et figure de l'oppositionarrt (20 fvrier)Au Venezuela, la stratgie de la tension permanente (18fvrier)Le prsident du Venezuela dnonce le caricaturiste colombien Vladdo (16 fvrier)Au Venezuela, lopposition ne parvient pas capitaliser sur la crise conomique (11 fvrier)Le Venezuela modifie son contrle des changes (11 fvrier)Le Venezuela lheure des pnuries et de linflation (7 fvrier)

  • Le FigaroVENEZUELA - 31 articles COLOMBIE - 18 articles

    Une prsentatrice du Venezuela se met totalement nue pour Cristiano Ronaldo (30 avril)

    Ecoutes illgales/Colombie: 14 ans de prison pour l'ex-chef des services secrets (30 avril)

    Venezuela: condamns pour le meurtre d'une ex-Miss (28 avril)

    Il s'envoie de fausses menaces de mort (30 avril)

    Venezuela: baisse des revenus ptroliers (27 avril) Arrts pour avoir vendu des armes aux Farc (29avril)

    Venezuela: l'ambassadeur d'Espagne rappel (22 avril) Chikungunya: 25 cas mortels en Colombie (28 avril)

    Le Venezuela reoit 5 Mds$ de la Chine (20 avril) Colombie: l'ONU veut fixer des dlais (21 avril)Fidel Castro a reu Maduro Cuba (14 avril) Colombie : maintien du cessez-le-feu (20 avril)Venezuela: Maduro prt parler avec Obama (11 avril) Colombie : les bombardements contre les Farc

    vont reprendre (16 avril)Cuba, narcotrafic, Venezuela : les enjeux cruciaux du Sommet des Amriques (10 avril)

    Colombie: dix morts dans une attaque (15 avril)

    Sommet Amriques: Cuba soutient le Venezuela (9 avril) Le pape Franois en visite en Colombie (2 avril)Le Venezuela a le dernier mot (1 avril) Colombie: 10 morts dans une collision (1 avril)Venezuela: un policier peut tre gay s'il le cache (19 mars)

    Falcao brille avec la Colombie (26 mars)

    Cuba/tats-Unis: le Venezuela toujours prsent (16 mars)

    Une journaliste colombienne tient sa promesse : elle pose nue dans un magazine (25 mars)

    Venezuela: pouvoirs spciaux pour le prsident (15 mars)

    Colombie: le FMI conseille de relever la TVA (25 mars)

    Le prsident vnzulien obtient les pleins pouvoirs (11 mars)

    Colombie : l'ELN libre quatre gologues (10 mars)

    Le Venezuela, un pays la drive (10 mars) Colombie: vingt ans requis contre l'ex-chef des services secrets (6 mars)

    Cuba soutient le Venezuela face aux USA (10 mars) Les Farc invitent Miss Univers aux pourparlers (7 fvrier)

    Regain de tension entre les tats-Unis et le Venezuela (10 mars)

    Les Farc invitent Miss Univers pour ngocier la paix avec le gouvernement colombien (7 fvrier)

    Venezuela: Obama dnonce le traitement des opposants (9 mars)

    Colombie : reprise du dialogue de paix (2 fvrier)

    Le Venezuela commmore la mort d'Hugo Chavez dans les pages du Parisien (6 mars)Des Amricains arrts au Venezuela (1 mars)Le Venezuela impose un visa aux Amricains (28 fvrier)Heurts au Venezuela aprs la mort d'un ado (26 fvrier)Le Venezuela, une catastrophe conomique (20 fvrier)Venezuela : Maduro fait arrter le maire de Caracas (20 fvrier)Venezuela: tentative de coup d'Etat prsume (20 fvrier)Au Venezuela, la baisse du ptrole fait flamber les prix des prservatifs (17 fvrier)Venezuela: taux d'inflation record 68,5% (14 fvrier)Venezuela : heurts Caracas et San Cristobal (13 fvrier)Le Venezuela libralise le march des changes (10 fvrier)L'agence S&P dgrade la note du Venezuela (9 fvrier)Hugo Chavez serait mort plus de deux mois avant l'annonce de son dcs (3 fvrier)

  • LibrationVENEZUELA - 10 articles COLOMBIE - 3 articles

    Nicolas Maduro et la mangue magique (27 avril) Colombie: le processus de paix en pril (16 avril)Le Venezuela s'offre une pleine page de pub dans le New York Times (17 mars)

    Gente de bien, le sourire B.A. (17 mars)

    Venezuela : Obama voit rouge (12 mars) Mines antipersonnel : accord avec les Farc (10 mars)

    Au Venezuela, un nouveau systme de change contest(1 mars)Venezuela : Maduro redoute linvasion impriale et rprime (21 fvrier)Pnurie et contrebande Caracas aprs le plongeon du ptrole (18 fvrier)Au Venezuela, la presse dopposition en voie dasphyxie(13 fvrier)Le Venezuela troisime gros client de HSBC (12 fvrier)Au Venezuela, un gouverneur en short et crampons (11 fvrier)Pnuries : le Venezuela rquisitionne une chane de magasins (4 fvrier)

    A la lecture de cet inventaire on peut faire les remarques suivantes : On constate une disproportion du nombre darticles concernant le Venezuela par

    rapport la Colombie. En 3 mois le Monde, le Figaro et Libration ont publirespectivement 25, 31 et 10 articles sur le Venezuela et 9, 18 et 3 articles sur laColombie. Pourquoi le Venezuela intresse-t-il plus les quotidiens franais que sonvoisin Colombien ? Se passe-t-il plus dvnements au Venezuela quen Colombiequi sont dignes dintrt pour le lecteur franais ?

    La connotation ngative de la majorit des titres des articles consacrs au Venezuela,qui pour la plupart critiquent laction du gouvernement bolivarien, avec lutilisationde mots et dexpressions chargs de sens comme crise , drive du rgime , censure , prisonnier politique , complot , tension , arrestation , dtention , inflation , pleins pouvoirs , pays la drive , catastropheconomique , heurt .

    Il ny a pas un titre darticle critique sur le gouvernement colombien.

    Il ny pas un titre darticle positif sur le Venezuela. Pourtant ces trois derniers moisbeaucoup dvnements se sont drouls au Venezuela, qui auraient pu faire lobjetdun article, par exemple : le Venezuela lance une campagne de vaccination de 4millions de personnes avec lOrganisation panamricaine de sant 1 , LeVenezuela lance un mandat d'arrt international contre un Ex-Ministre destransports accus de dtournement de fonds 2 , Le Prsident Maduro augmente lesalaire minimum de 30%3 , Selon lInstitut international de recherche sur la paix

    1 http://www.telesurtv.net/english/news/Venezuela-to-Vaccinate-4-Million-Against-Killer-Illnesses-20150426-0023.html

    2 http://venezuelanalysis.com/news/11348

    3 http://www.noticias24.com/venezuela/noticia/282151/maduro-aumenta-un-30-el-salario-minimo-de-los-trabajadores/

  • de Stockholm, le Venezuela a rduit ses dpenses militaires de 34 % en 2014 4.Afin de comprendre si le traitement mdiatique de la situation au Venezuela et enColombie reflte bien la ralit, il est intressant de jeter un coup dil au rapport2014/2015 dAmnesty International sur la situation des Droits de lhomme dans lemonde5, particulirement les paragraphes introductifs dressant le bilan des Droits delhomme au Venezuela et en Colombie.

    Voici ce que dit le rapport sur le Venezuela : Les forces de scurit ont eu recours une force excessive pour disperser desmanifestants. De trs nombreuses personnes ont t dtenues arbitrairement et sansautorisation de consulter un avocat ou un mdecin. Des manifestants et de simplespassants auraient t torturs ou autrement maltraits. L'appareil judiciaire a encoret utilis pour faire taire des dtracteurs du gouvernement. Les dfenseurs des droitshumains ont souvent t victimes de manuvres d'intimidation et agresss. Lesconditions carcrales taient toujours extrmement dures.

    Voici maintenant ce que dit le rapport sur la Colombie :

    Malgr les pourparlers de paix en cours, les deux parties ainsi que des groupesparamilitaires agissant seuls ou avec la collaboration ou laval de certains secteursdes forces de scurit ont continu de se rendre coupables d'atteintes aux droitshumains et de violations du droit international humanitaire. Les communautsindignes, afro-colombiennes et paysannes, les femmes et les filles, les dfenseursdes droits humains, les militants de la socit civile et les syndicalistes demeuraientles principales victimes du conflit arm qui dchire le pays depuis cinquante ans. Lesdplacements forcs, les homicides illgaux, les prises d'otage et enlvements, lesmenaces de mort, les disparitions forces, les actes de torture et les violencessexuelles comptaient parmi les atteintes aux droits humains recenses. Legouvernement a prsent des projets de loi qui risquaient de renforcer l'impunit et decompromettre les modestes progrs raliss au cours des dernires annes pourtraduire en justice les auteurs prsums de crimes de droit international et d'autresatteintes aux droits humains.

    Le traitement mdiatique de la situation au Venezuela et en Colombie par les troisgrands quotidiens franais est-il objectif et quilibr ? A vous den juger.

    4 http://www.ntn24.com/noticia/venezuela-es-el-pais-que-mas-redujo-su-gasto-militar-en-latinoamerica-46726

    5 http://amnistie.ca/sites/default/files/upload/documents/publications/rapport_annuel_-_air1415.pdf

  • Les Etats-Unis et sa guerre mdiatique contre le Vnzuela

    Pour ce second coup manqu, lempire nord-amricain stait donn comme tche de senprendre au numro 2 de la Rpubliquebolivienne du Vnzuela, Diosdado Cabello,Prsident de lAssemble nationale, en lequalifiant de narco-trafiquant et de gnral duCartel de los soles. Ce mensonge a t inventpar le Dpartement dEtat pour salir etdlgitimer le prsident de lAssemblenationale, avec laide des mdias decommunication internationaux, entre autres deuxjournaux de la droite vnzulienne, membresde la Socit de Presse interamricaine.

    Egalement lABC espagnol et le WallStreet Journal tats-unien, socits toutes deuxau service du gouvernement des Etats-UnisdAmrique (1), de mme que dautres enAmrique latine qui sont au service duPentagone, comme des organisations nongouvernementales actives dans ce processus dedstabilisation. Notamment, lONG Reportressans Frontires, finance par la CIA et parNational Endowment for Democracy, laprincipale organisation faisant office decouverture la CIA.

    Diosdado Cabello a dj accus deuxmdias de difammation. Le prsident delAssemble a prsent un document devant leMinistre public dnonant les journaux ElUniversal et El Nacional, laccusant dtre unnarco-trafiquant sans tayer ce fait daucunepreuve. Lobjectif de la droite vnzulienne etde lempire tats-unien est toujours dradiquerles ttes de file du gouvernement vnzulien.Lopposition vnzulienne a tent de renverserladministration actuelle avec largent desdiverses organisations internationalesmentionnes plus haut et parmi lesquelles setrouve galement implique lONG ManosBlancas.

    Les Etats-Unis utilisent la mmestratgie de manipulation mdiatique contre leVnzuela depuis 14 ans. Notamment lamanipulation des faits qui consiste insrer dansles rcits journalistiques des informations ou desdates erronnes qui altrent les faits rels,domettre des partie