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DÉPARTEMENT DE LINFORMATION ET DE LA COMMUNICATION rue de Valois Paris Cedex Culture www.culture.gouv.fr LETTRE DINFORMATION MinistLre de la culture et de la communication bimensuel n° 50 : 23 juin 1999 ISSN - DOSSIER : LE LIVRE NUMÉRIQUE ET AUSSI : LES GRANDS PRIX NATIONAUX / LES CONTRATS DE PLAN ETATS-RÉGION 2000-2006 / LE CENTRE NATIONAL Photo : Franck Fleury

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DÉPARTEMENTDE L�INFORMATIONET DE LA COMMUNICATION

rue de Valois Paris Cedex

Culturewww.culture.gouv.fr

LET TRED�INFORMATIONMinistère de la cultureet de la communication

bimensuel n° 50 : 23 juin 1999

ISSN -

DOSSIER :LE LIVRE NUMÉRIQUEET AUSSI : LES GRANDS PRIX NATIONAUX / LES CONTRATS DE PLAN ETATS-RÉGION 2000-2006 / LE CENTRE NATIONAL

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Directeur de la publication Marc Sadaoui. Rédacteur enchef Jean-Paul Ciret. Rédaction Paul-Henri Doro01.40.15.83.65. Sophie de Castelnau 01.40.15.82.95. Avec la participation de Michèle Arigot, Zohra Ghout etAlice Varet. Comité de rédaction : Elisabeth Amram, JacquesBordet, Didier Cossé, Anne Debailleux, Robert Fohr, AlainFougeray, Nicole Gasser, Martine Lehmans, LaurentMaillaud, Catherine Merlhiot, Anne Racine, Muriel Schulze.Conception graphique : Jeanne Verdoux-Paris/NY. Impres-sion Maulde et Renou. N° de commission paritaire 1290AD. nouvelle série. le numéro 2 F. Tirage 34 000 ex. Pourrecevoir la lettre d�information adresser une demandeécrite au DIC, ministère de la culture et de la communi-cation, 3 rue de Valois 75042 Paris cedex 01, télécopie :01.40.15.87.05, minitel : 3615 Culture, internet :http ://www. culture. gouv. fr

sommaire02/ACTUALITÉLes grands prix nationauxCélébrer des artistes confirmésReconnaître de jeunes talents04/Les contrats de plan Etat-régionsPour la période 2000-2006, ils seront signés avant fin 9906/Commande publique de vitrauxpour la chapelle de PerpignanUne réalisation de Shirley Jaffé

07/DOSSIERLe livre numériqueAlain Cordier a remis à la ministre le rapport de la commission sur le livrenumérique

12/ACTUALITÉLa protection des monumentshistoriquesUn bilan 1998 placé sous lesigne de la maîtrise des flux de protection 14/Le centre national de la danse à PantinJournée « portes ouvertes » le 19 juin

16/PORTRAITRoman Paska, le nouveaudirecteur de l�Institut de lamarionnetteIl nous parle de ses objectifs en matière de formation

LES GRANDS PRIX NATIONAUXCélébrer des artistes confirmésReconnaître de jeunes talents

BERNARD RAPPGrand prix national films et imagesBernard Rapp est né en 1945. Il a débuté àla télévision comme grand reporter, corres-pondant en Grande-Bretagne. De à, il est présentateur du journal de heures sur Antenne . Il produit ensuitede nombreuses émissions littéraires.

KARIN VIARDGrand prix jeune talent films et imagesKarin Viard est née le janvier . Ellechoisit d ’abord la carrière théâtrale avantde se tourner vers le cinéma. A ans, elletient son premier rôle dans Tatie Danielled ’Etienne Chatilliez. S’enchaînent ensuiteplus d ’une quinzaine de films réalisés notamment par Christine Pascal,Mathieu Kassovitz ou Christian Vincent.

ASSOCIATION ATELIERS PAROLES DE RUE - LE NOMBRIL -YANNICK JAULINGrand prix nationalinnovation culturelleYannick Jaulin est né en dans le paysvendéen. Il a créé son premier spectacle deconteur, Tradition du goût, en . Il a conçupour l’an J’ai pas fermé l’œil de la nuit,une coproduction de la scène nationale d’An-goulême, du CDN de Normandie et du festivalde Pougne-Hérisson.

MASSIMILIANO FUKSASGrand prix nationalarchitectureArchitecte et urbaniste, il est né le janvier à Rome. Après y avoir enseigné l ’ar-chitecture durant une dizaine d ’années, il aété professeur invité dans de nombreusesécoles et universités à travers le monde. Il aété nommé en , pour quatre ans, direc-teur de la section architecturale de la Bien-nale de Venise. Il crée sa première agence àRome en et à Paris en .

ANNE LACATON ET JEAN-PHILIPPE VASSALGrand prix jeune talent architectureAnne Lacaton est née en à Saint Pardoux la Rivière (Dordogne).Jean Philippe Vassal est né en à Casablanca (Maroc).Architectes et enseignants, ils sontégalement responsables d ’un atelier d ’architecture aux beaux-arts de Bordeaux.Ils réalisent actuellement la deuxièmetranche des travaux d ’aménagement dudépartement des arts et sciences humaines de l ’université de Grenoble.

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Musique, lettres, arts du spectacle vivant,films et images, artsplastiques, innovationculturelle, architecture,patrimoine et musées...Chacun a pu apprécier le dynamisme de notrevie culturelle et la grande diversité de ses expressions, en cette soirée du 14 juin où CatherineTrautmann a remis à 17 lauréats les Grandsprix nationaux 1999. L�année dernière, lesgrands prix « jeunestalents » avaientdistingué notammentMichel Houellebecq,Caroline Champetier et le groupe I Am.Souhaitons aux espoirshonorés cette année de toucher, eux aussi,les publics les pluslarges et les plusdiversifiés.

CLAUDE BALLIFGrand prix national ex aequomusique Claude Ballif, compositeur et professeur, estné le mai à Paris. Il est égalementl ’auteur d ’une vingtaine d ’ouvrages etd ’articles. Il prépare actuellement l ’enregis-trement de l ’intégrale de son œuvrepour piano, de son œuvre pour percussion et enfin de son œuvre pour clarinette.

CATHERINE MARNASgrand prix jeune talent arts du spectacle vivantCatherine Marnas est née le mai àLyon. Des études de lettres naîtra sa passionpour la scène, d ’abord concrétisée par unDEA de sémiologie théâtrale sous ladirection de Michel Corvin. A partirde , elle se consacre à la mise en scène endevient l ’assistante de Vitez et Lavaudant,avec qui elle monte une dizaine de pièces.Elle crée ensuite ses propres mises en scènes,anime des ateliers d ’élèves et finit par écrireson propre spectacle en .

DOMINIQUE A Grand prix jeune talent musiqueDominique A. est né en à Nantes.A propos de son dernier album Remué :

« Je veux simplement être en harmonieavec ma discothèque, avec ce que je metssur ma platine en me levant le matin.Je ne conçois pas qu’on soit musicien sansécouter de musique... J ’ai envie que tout ce que j ’écoute se retrouve plus oumoins dans ma musique ».

RÉJEAN DUCHARMEGrand prix national ex aequolettres Réjean Ducharme est né le août àSaint Félix de Valois (nord de Montréal). Ila étudié à l’Ecole polytechnique, a beaucoupvoyagé au Canada, aux Etats-Unis, auMexique et fait de petits métiers. Son œuvrecompte une vingtaine de romans et pièces dethéatre aux titres évocateurs : L’Océantume,Les Enfantômes, Va savoir...On lui doitles paroles de nombreuses chansons de RobertCharlebois et de Pauline Julien, ainsi que desscénarios pour Mankiewicz.

THOMAS COMPÈRE-MORELGrand prix jeune talentpatrimoine et muséesThomas Compère-Morel est né le août à Boulogne-Billancourt. Il prépareactuellement, à l ’Historial de la GrandeGuerre, un cycle d ’exposition intitulé DeSarajevo à Sarajevo, qui se déroulerade la mi-octobre à juillet .

FRANÇOIS COCHETGrand prix jeune talent ex aequolettresFrançois Cochet est né à Reims en .Maître de conférence d ’Histoire contempo-raine et directeur de recherches à l ’universitéde Reims Champagne-Ardenne, il poursuitdes activités de recherches au sein d ’Arpège.Il vient de publier Les Américains et laFrance (-): engagements etreprésentations et Soldats sans armes.

DOMINIQUE EDDÉGrand prix jeune talent ex aequolettres Dominique Eddé est née le février à Beyrouth. Après des études d ’histoire àParis, elle part enseigner le français à Bey-routh. Elle sera ensuite attachée de presseaux éditions du Seuil, attachée de cabinetaux Nations-Unies, directrice des films duMasc, directrice éditoriale des éditions duCyprès à Paris. Elle vient de terminer latraduction du dernier livre de Peter Brookpour les éditions du Seuil.

ALLAIN LEPRESTgrand prix national ex aequomusique Allain Leprest est né en à Mont-Saint-Aignan, près de Rouen.Il est auteur, interprète et accessoirementpeintre. Claude Nougaro le considère comme« l ’un des plus foudroyants auteurs de chansons entendus au ciel de la languefrançaise ».

MATHILDE MONNIERGrand prix nationalarts du spectacle vivantMathilde Monnier, danseuse etchorégraphe, est née le avril à Mulhouse. Son travail est visibleégalement à travers deux films de ValérieUrréa : Chinoiseries (Monnier-Sclavis) etBruit blanc.

CLAUDE CLOSKYGrand prix jeune talent arts plastiquesClaude Closky est né en à Paris.Cofondateur du groupe « Les frèresRipoulin », il a participé depuis à denombreuses expositions collectives. Depuis, il a présenté ses œuvres dans des expo-sitions personnelles à Paris, dans toute laFrance, mais aussi à Genève et Glasgow.

JEAN-LUC GODARDGrand prix nationalarts plastiquesJean-Luc Godard est né le décembre à Paris. D’abord journaliste, cet ancien étudiant en ethnologie devient avec A bout de souffle en la figure de proue de ce que Françoise Giroud a appelé la « Nouvelle Vague ».

FRANÇOIS LOYERGrand prix nationalpatrimoine et muséesFrançois Loyer est né le octobre à Toulon. Auteur d ’une dizaine d ’ouvrageset de plus de deux cents articles et aussi de plusieurs films consacrés à l ’architecture,il doit publier prochainement une histoirede l ’Architecture française, de la Révolutionà nos jours.

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04/ACTUALITÉ

LETTRE D�INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION juin

Depuis leur instauration au début des années , dans le cadrede la décentralisation, les contrats de plan Etat-région (CPER)sont un point d’appui au développement de la culture dans lesrégions. Ils ont notamment permis de faire face à plusieurs défisurgents : l’exigence de formation, d’équipement du territoire, demodernisation et de développement. En matière culturelle, ils ontpermis une densification du maillage culturel de la France, grâceà une effort budgétaire important de l’Etat et des collectivités ter-ritoriales.

Le montant des crédits du ministère de la culture et de la com-munication inscrits dans les volets culturels des contrats de plan- s’élève à , milliard de francs, soit , % du total descontrats de plan. A titre indicatif, la somme consacrée à la culturepar l’Etat affiche une progression de % par rapport au montantqui lui était consacré dans les contrats de plan -. Cette pro-gression était nécessaire pour inscrire le développement culturel aucœur des politiques de développement local et régional.

Au sortir des contrats de plan -, les régions attendaientque l’Etat fasse connaître le montant de son engagement financierdans les futurs contrats - ; lors d’une réunion intermi-nistérielle qui s’est tenue à Matignon le avril dernier, l’enveloppeglobale a été fixée à milliards pour sept ans ( la période - a été déterminée dans un souci de cohérence, pour être enphase avec la programmation des fonds structurels européens) ;proportionnellement, ce montant est identique à celui auquel l’Etats’était engagé pour les contrats -.

Les milliards de francs seront répartis entre deux enve-loppes :>> milliards de francs correspondant aux priorités de l’Etat. Al’intérieur de ce volet sont inscrits de façon prioritaire les projetsconcernant l’emploi et la formation, l’action sociale et la santé, l’é-ducation et l’enseignement supérieur, la politique de la ville ;>> milliards consacrés aux demandes plus spécifiques des régions.

Les contrats - bénéficieront d’une mise à jour en .Ce bilan à mi-parcours permettra les ajustements nécessaires pourles trois dernières années du contrat.

La répartition de l�enveloppe des CPER entre les régionsL’ enveloppe financière globale des contrats de plan doit être répartieentre les régions. La répartition se fait selon des critères précis.Dans sa circulaire de juillet , le Premier ministre, Lionel Jospin,indiquait que ce cadrage financier serait « dans un premier tempsfonction de la situation générale de chaque région au regard desindicateurs de l’INSEE » (démographie, richesse, croissance...), ainsique « des inégalités de satisfaction des besoins, notamment entermes de services rendus à la population ». Puis, dans un second

temps sera pris en compte « l’état et le contenu des projets de payset d’agglomération, ainsi que le degré d’engagement de la régionen faveur des priorités de l’Etat ».

Cette répartition régionale pourrait être annoncée lors duComité interministériel pour l’aménagement durable du territoirequi se tiendra fin juillet .

Les objectifs prioritaires dans le domaine de la cultureTrois objectifs prioritaires sont proposés dans le domaine de laculture pour l’élaboration des contrats de plan - :- Aménagement culturel du territoire, avec des opérations de restau-ration et de mise en valeur du patrimoine architectural, les fondsrégionaux d’acquisition des musées, des opérations de rénovationou de construction de musées et de lieux de diffusion des arts dela scène, la mise en réseau d’équipements existants, et le soutien àdes institutions relevant des collectivités.- Education-formation, pour lesquelles l’accent portera sur le soutienaux enseignements supérieurs artistiques, sur le financement desassociations départementales et régionales de développementmusical et chorégraphique ou de toute autre structure du mêmetype travaillant à la qualification des professionnels et au dévelop-pement des pratiques en amateur, et sur la mise en place d’espacesculture multimédia.- Valorisation des cultures régionales, avec des aides à l’édition, laconservation et la valorisation du patrimoine audiovisuel et ciné-matographique régional.

Contrats de plan : signature avant la fin 1999La préparation des contrats de plan Etat-région nécessite unecapacité d’anticipation et donc un calendrier prévisionnel d’élabo-ration et de négociation s’inscrivant très en amont de la signaturedu contrat. Ainsi, après différentes phases qui ont permis l’élabo-ration de la stratégie de l’Etat en région, la concertation intermi-nistérielle doit permettre de définir en juin les mandats denégociation de chaque préfet de région. La signature dans chaquerégion aura lieu avant la fin décembre .

CONTRATS DE PLAN ÉTAT-RÉGIONPour la période 2000-2006, ils serontsignés avant la fin de 1999

La délégation au développement et à l�action territoriale est chargée, au sein duministère de la culture, de coordonner la préparation des contrats de plan entreles directions régionales des affaires culturelles et les directions centrales. Ellereprésente le ministère de la culture et de la communication aux réunions intermi-nistérielles dont la coordination est assurée par la DATAR, sous l�autorité de laministre de l�aménagement du territoire et de l�environnement, Dominique Voynet.

05/ACTUALITÉ

LETTRE D�INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION juin

UN DOCUMENT CONTRACTUEL

Les contrats de plan Etat-régionlient les deux partenaires sur uncertain nombre d’objectifs définispar l’Etat et les régions pour tousles ministères, concernant essen-tiellement des actions relevant del’aménagement du territoire ainsique du développement d’activitésnouvelles et de la création d’em-plois. Les contrats de plan - comporteront deux volets,l’un régional, l’autre territorial. Levolet régional présentera les pro-jets qui concourent au développe-ment de l’espace régional dansson ensemble. Le volet territorialprésentera les modèles d’actionsqui concourent au développementlocal. Il comprendra notammentdes investissements de proximité.Les contrats de plan Etat-régionpeuvent aussi bénéficier del’apport des fonds structurelseuropéens pour les zones remplis-sant les conditions d’attribution.

EXEMPLES D�OPÉRATIONS SOUTENUES DANS LE CADRE DES CONTRATS DE PLAN 1994-1999

L�Ecomusée d�Ungersheim en Alsace (2,5MF)

Ateliers d�artistesen Ile-de-France (5MF)

Le Centre régional d�artcontemporain de Sète en Languedoc-Roussillon (4,5MF)

Le Centre mondial de la paixde Verdunen Lorraine (2MF)

La Cinémathèque de Toulouseen Midi-Pyrénées (6MF)

Le Musée des beaux-arts du Havreen Haute-Normandie (20MF)

Le soutien au FRACen Pays-de-la-Loire (5MF)

Le Couvent royal de Saint-Maximinen Provence-Alpes-Côte d�Azur(3MF)

Le Musée d�art et d�industriede Saint-Etienne en Rhône-Alpes (8MF)

LES GRANDS PHOTOGRAPHESCONTEMPORAINS EN VIDÉOLe Centre national de la photo-graphie et les éditions Actes Sudéditent une collection de petitsfilms en cassettes vidéo quiprésentent les plus grands photographes contemporains :Cartier-Bresson, Klein,Doisneau, Boubat et biend’autres...L’originalité de la démarcheréside dans le fait que chacun desartistes commente lui-même sesplanches et épreuves de travail.Diffusée sur Arte et saluée par lacritique, la série Contacts s’adresseau grand public. titres sont déjàdisponibles. Une collection àdécouvrir absolument.Contacts est disponible au CNP depuismai 1999. Cassettes de 4 films. Prix : 120 F.

COURANTS Le programme est ouvert, pourla première fois, aux Etats-Unisd�AmériquePrès de mille professionnelsde la culture du monde entier ont été accueillis en France pendant ces huit dernières annéesdans le cadre du programme Courants. Pour la première foiscette année, ce programme s’est ouvert aux Etats-Unisd’Amérique : huit professionnelsspécialisés dans la restaurationde films et les musées de société,ont été accueillis en France pourun « séjour culture » de jours.Cette première initiative a été suivie, pour la première foiségalement, d’une opération de réciprocité. En effet,du au avril dernier, professionnels françaisspécialistes des arts alternatifs et du théâtre ont pu rencontrerleurs homologues et engager de futures coopérations.Ce programme d’échanges,à l’initiative du DAI et coordonnépar la Maison des cultures dumonde, a bénéficié du soutien dela Fondation franco-américaine.Renseignements : DAI, 01.40.15.37.08

EXPOSITIONJustice et pouvoir, 1791 - 199924 juin >> 4 octobre 1999Cette exposition met en perspective historique lesproblématiques contemporainesde l’indépendance de l’autoritéjudiciaire combinée avec les lienstraditionnels entre la Chancellerieet le Parquet. documents, manuscrits,imprimés, coupures de presse,dessins et caricatures, huiles sur toile, photographies, objets,mobilier, costumes et documentsaudiovisuels... pour mieuxcomprendre comment s’est construite l’indépendance de la justice.Exposition organisée par le ministèrede la justice aux Archives nationalesHôtel de Rohan Centre historique des archives nationales87 rue Vieille-du-Temple75003 Paris

HOME, SWEET HOME...28 mai >> 3 octobreL’habitation de Muntadas,présentée dans cette exposition,est le fruit d’un rapportconflictuel entre l’espace privé etl’espace public : une cheminéeen guise d’espace privé, une télé-vision pour symboliser l’espacepublic, tel est le message très suc-cinct et énigmatique de l’artiste.

« Mon travail va d’une extérioritésociale à une intériorité personnelle.Je réagis à l ’information transmisepar les médias ; c’est comme uneréaction chimique. Ensuite, je laréinterprète pour construire unemétaphore... » Selon Muntadas,il semble que tout espace soit tisséd’une idéologie socio-politique,elle-même médiatisée à travers la télévision et les journaux,les mots et les images. Mais les mots sont sans âme, ils fontétat de l’espace politique contem-porain, individualiste, uniforme et stéréotypé.Home, where is home ? MuntadasFRAC Basse Normandie9, rue Vaubenard, 14000 Caentel : 02.31.93.09.00

Contacts en vidéicassette.CNP/KS visions/Actes Sud

Home, where is home ? Muntadas

06/ACTUALITÉ

LETTRE D�INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION juin

« Sacré : on n’y touche pas », écrivait Flaubert dans son Diction-naire des idées reçues. Cette réflexion insolente n’a plus de sens aujour-d’hui. Dans un contexte de laïcisation grandissant, l’Etat a fait lechoix de préserver et d’enrichir un patrimoine religieux au seinduquel s’est déroulée une grande part de l’histoire de France. Sacres,cérémonies, actes de foi, les cathédrales ont profondément marquéla cité. C’est dans ce contexte que la politique de sensibilisation àl’art contemporain a investi les lieux saints comme les lieux histo-riques afin de « produire davantage de lien social, davantage d’espacepublic », comme le souligne Guy Amsellem, délégué aux arts plas-tiques (Lettre d’information n°).

Le langage de Shirley Jaffé se prête admirablement à l’espacede la Chapelle Saint-Jean-l’Evangéliste. Au sein de ce lieu de silenceet de recueillement, les larges plages de couleurs se confrontentdans une diversité brutale et troublante. Le hasard ici revendiquéest comme la métaphore discrète de la transcendance divine. Lesentiment d’ascension est symboliquement présent dans les vitraux.L’abstraction se prête d’autant mieux à ce jeu d’évocations géomé-triques, qu’elle se trouve en parfait accord avec l’esprit gothique dulieu. « Ce que je voudrais, déclare Shirley Jaffé dans Beaux-artsMagazine (n°), c’est que mes tableaux donnent de l ’énergie et del ’imagination aux gens, et leur permettent de regarder sans préjuger.Qu’ils sachent qu’il y a des quantités de routes différentes, de possibilitésouvertes ».

LE SILENCE, LE SUBLIME ET LE SYMBOLEShirley Jaffé a réalisé une commandepublique de vitraux pour la Chapelle de Perpignan

L�ART CONTEMPORAIN DANS LES LIEUX SAINTS, UNE VOLONTÉ POLITIQUE

Shirley Jaffé, dont le travailévoque celui de Riopelle ou deBishop et s’apparente à l ’ex-pressionnisme abstrait, a réaliséles vitraux de la Chapelle Saint-Jean-l’Evangéliste de Perpi-gnan. Cette commande publi-que s’inscrit depuis plusieursannées dans le cadre d’une poli-tique qui assure la promotionde la création contemporaine ausein des monuments histo-riques. Shirley Jaffé a proposéen ce lieu de culte une œuvremagnifique et abstraite, auxlarges aplats de couleurs.

Depuis une quinzaine d’années,les artistes contemporains sevoient confier la réalisation devitraux par une volonté conjointede la délégation aux artsplastiques et de la direction del’architecture et du patrimoine.Jean-Pierre Raynaud a inaugurécette série de commandespubliques d’une façon exemplaire,en réalisant en les vitraux del’abbaye cistercienne de Noirlac.

L’intelligence de ce travail, quirepose essentiellement sur desjeux de lumière et de réfraction,illustre la façon dont une œuvrecontemporaine peut épouser l’ar-chitecture séculaire d’un édificeroman. David Rabinowitch à l’église Notre-Dame du Bourg àDigne, Aurélie Nemours à Notre-Dame de Salagon, PierreSoulages à Conques ont poursuivicette veine abstraite en réalisant

des vitraux minimalistes et linéaires.Dans un tout autre esprit, Jean-Michel Albérola à la cathédralede Nevers a mis en scène des pro-phéties tirées du Nouveau Testa-ment, les traitant à travers soniconographie personnelle. GérardGarouste a de même opté pourune peinture figurative, réalisant vitraux pour l’églisebourguignone de Notre-Dame

de Talant. Ce travail renouemagnifiquement avec les objectifsprofonds de la peinture religieuse,car l’œuvre de Garouste permet« d’entrer dans l ’Eglise comme dansun grand livre où la foi chrétienne sefait par images » (le père Gury,curé de Talant).

Vitraux de la chapelle Saint-Jeanl ’Evangéliste de Perpignan par Shirley Jaffé

David Rabinowitch. Cathédrale ND-du-Bourg, Dignes. Commande publique 1996.Photo Laurent Lecat. © DAP

bimensuel n° 50 : 23 juin 1999

DOSSIERMinistère de la cultureet de la communication

L E L I V R E N U M E R I Q U EAlain Cordier a remis le juin le rapport de la commission sur

le livre numérique que lui avait commandé Catherine Trautmann

en septembre . Avec un objectif : identifier les effets du

développement d’internet sur le livre et la lecture. Le parti pris

du rapport est de proposer une problématique globale pour le

livre numérique. Il insiste notamment sur l’importance de déve-

lopper l’apprentissage d’un nouveau mode de lecture, qu’ap-

pelle la numérisation du livre, mais il écarte en revanche l’hy-

pothèse d’une substitution pure et simple du livre imprimé. Il

met également l’accent sur trois points-clés : l’importance du

travail éditorial ; la reconnaissance de la création (sous ses

aspects juridiques et économiques) que suscite le livre numé-

rique et enfin la prise en compte de la « révolution culturelle »

Catherine Trautmann a marqué son intérêt pour la démarche et l�analyseproposées par la commission. Elle a souhaité que ces options fassent l�objetd�un large débat parmi les créateurs, les professionnels, les internautes etl�opinion publique et indiqué que ces discussions prendront la forme d�unforum organisé sur le site du ministère (www.culture.gouv.fr) où le rapportpeut être consulté. Le ministère dégagera les enseignements de cette réflexioncollective en octobre prochain.

LE CARACTÈRE ESSENTIEL DU TRAVAIL D�ÉDITION

On doit chercher non seulement à préserver le travail éditorialmais, bien plus à mettre à profit le numérique pour développer unenouvelle exigence de qualité éditoriale et de nouvelles formes d’é-dition. Les textes sur un écran d’ordinateur ne sont pas seulement destextes et un écran, mais une nouvelle sorte de textes. La questionmajeure est alors la sélection à introduire dans le flux d’informationsqui circule sur le réseau. L’édition en ligne se heurte à un problèmede visibilité et de crédibilité : la masse des informations disponiblesrisque en effet de noyer l’émission des textes dans un ensemble sansvéritable sélection.

La fonction de l�éditeurIl convient de dire clairement que la fonction d’éditeur, avec ce qu’ellereprésente de création et d’accompagnement de l’auteur doit êtredéveloppée, renforcée et transformée dans l’univers numérique. Lesliens hypertextes entre différents textes ou sites, font partie de lastructure même de ces textes ou sites. En général, ils ont été penséset voulus par leurs auteurs. Ils ont un sens. Le maillage, l’ensembledes connexions possibles entre les sites, existe potentiellement etprédéterminera la navigation de l’internaute. Dans un environnementmarqué par l’inflation de contenus et par l’habitude de zapper en nestabilisant pas son attention sur la totalité d’une émission, la res-ponsabilité des émetteurs et des transmetteurs de contenus estmajeure. Il en va ainsi de l’auteur, de l’éditeur, du bibliothécaire, delibraire, mais également du professeur. Attention à ne pas faire dumultimédia une culture « un peu tout, et vite » : tout ne peut pas selimiter à des condensés ou des abstracts. Ce qui manquera toujoursle plus, ce n’est pas la technique, mais la culture de l’information.

Des adaptations nécessairesLes perspectives ouvertes par le numérique modifieront nécessairementla nature des produits de l’édition. Un message émis, non seulementdoit être de qualité et répondre à une exigence éditoriale, mais doitégalement être reçu. Le souci de la réception impose aux émetteursque sont les maisons d’édition d’aller à la rencontre des publics là oùils sont, et de chercher à proposer une offre éditoriale en cohérenceavec l’usage recherché. Il convient de souligner que le numérique peutreprésenter un nouvel espace pour certaines éditions, en renouvelantles équations éditoriales actuelles. Il en va ainsi des livres à faible tirage,en sciences humaines, en sciences dures, en littérature de recherchecomme en poésie, dans tout ce que l’on qualifie de micro-édition.

Extraits du rapport Cordier (les intertitres sont de la rédaction)

QU�EST-CE QUE LE LIVRENUMÉRIQUE ?

Retenir le terme d’édition en ligne, c’est évoquer conjointementla technique de numérisation et celle du réseau internet. De mêmeque l’édition électronique, l’édition en ligne peut se faire conjoin-tement avec une édition papier, mais elle peut être également l’é-dition d’un texte n’ayant aucun support papier, ni préalable, ni futur.Parler du livre numérique, c’est également prendre en compte l’é-volution de la textualité elle-même. On parle d’hypertexte, paropposition au texte linéaire, dès lors que la numérisation permetde naviguer dans un ensemble de textes grâce à des liens créés à ceteffet.

09/DOSSIER

LETTRE D�INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION juin

L�OPTION CENTRALE À PRÉSERVER :la rémunération de la création

Le réseau internet traduit l’émergence d’une culture de la gra-tuité et de la libre mise à disposition de tous, de toute création.(Pourtant) l’accessibilité au réseau numérique est payante et est, defait, aux mains de quelques grands groupes. L’enjeu est de mettreen place une juste rémunération du travail des créateurs, des auteurset des éditeurs, de telle manière que le contenu ne soit pas exclu-sivement dépendant des grands opérateurs fournisseurs d’accès. (Etil faut faire) attention à ne pas se limiter à faire du réseau un tunnelde publicités, et de sites dont le contenu éditorial ne serait que du« gris », destiné à valoriser les espaces publicitaires.

Un moyen de financement possiblePlusieurs moyens de financement sont possibles pour rémunéreraussi bien le fournisseur d’accès, l’hébergeur que l’éditeur. Laconsommation par abonnement (a de nombreux avantages : en matièrede) fidélisation d’un public, de moindre exigence de liquidités pourles entreprises, de gestion du fichier d’abonnés. Ce moyen de finan-cement peut être complété par un équivalent de vente au numéro,d’achat à la carte de telle ou telle émission éditoriale proposé auxparticuliers. Enfin, les opérateurs peuvent se tourner vers des annon-ceurs pour introduire la publicité dans le réseau.

Le « prix unique » : un modèle pour le livre numérique ?Le prix du téléchargement est aujourd’hui nettement plus faibleque le prix de l’édition papier, en général dans un rapport d’un àdeux, voire d’un à quatre. (Mais) on peut à l’inverse imaginer quele prix du téléchargement soit plus élevé que celui de l’édition papier.En effet, il permet au lecteur de bénéficier de services supplémen-taires, tels que liens hypertextes, recherches de données ou anno-tations diverses.

Il semble donc difficile d’appliquer le principe du prix uniquedu livre sur les livres téléchargés, c’est-à-dire un prix égal pour l’é-dition papier et l’édition numérique d’un livre donné.

Propriété intellectuelle : qui est l�auteur ?C’est en réalité la question de la propriété intellectuelle et, plusprécisément, celle de la rémunération de la création qui constituela questionjuridique et économique difficile.

La création sur le numérique est de plus en plus souvent le faitde plusieurs personnes. Le concept d’auteur, en tant que proprié-taire unique d’une œuvre est ainsi remis en cause. L’utilisation, dans

l’expression virtuelle, de nombreux matériaux, textes, images, sons,et de plusieurs compétences, contribuant chacune au processus decréation, rend de plus en plus délicat le partage entre les tâches decréation et celles d’exécution. Qui est l’auteur ?

La numérisation du paiement permet de prévoir un versementdirect sur le compte de l’auteur ou de l’éditeur. On peut égalementimaginer un paiement aux auteurs via une société en gestion col-lective. Il va de soi bien sûr, que tout « péage » doit pouvoir êtrelevé à l’initiative des créateurs.

On peut tout aussi bien considérer que ce souci du financementde la propriété littéraire puisse s’accompagner d’aides de l’Etat àcertains créateurs, comme cela se fait en matière d’édition papierou de cinéma.

En revanche, prendre ce parti de la rémunération de la propriétélittéraire ne doit pas conduire à figer l’univers de l’édition, y comprisnumérique. Il ne peut pas s’agir de bloquer ou de freiner la circu-lation des œuvres numériques. Toute initiative de médiation ins-titutionnelle mérite d’être soutenue à cet égard, notamment la miseen place d’une concertation sur les droits d’auteur par la créationd’un conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique.

Promouvoir l�engagement des éditeurs tout en évitant touteconcentration excessive des fournisseurs d�accèsDéfendre ainsi le principe d’une rémunération de la propriété litté-raire, c’est vouloir éviter de laisser aux seuls fournisseurs d’accès,aux « distributeurs » du numérique, le rôle décisif de choix des édi-tions retenues. Financer la création, c’est permettre aux éditeursd’opter pour une stratégie réellement pluri-médias. Il appartient àl’Etat de veiller à une mise en œuvre réelle des régulations juri-diques et techniques nécessaires pour combattre toute positionmonopolistique injustifiée.

La commission était composée de :Mijo BeccariaPatrick BazinAlain BenechJean-Marie CharonClaude CherkiJean ClémentMarc GuillaumeFrançois de Singly

Rapporteurs :Jean-Guy BoinAtoine CormanPatrick FarçatGuillaume HussonBernard Viguier

COMMISSION SUR LE LIVRE NUMÉRIQUE

Président de la commission : Alain Cordier, président du directoirede Bayard presse

UN MODE DE LECTURE ET DEPENSER PROPRE AU NUMÉRIQUE

Le numérique conduit probablement à un changement radicaldans le mode même de penser. Avec l’univers en ligne, on n’est plusdans un univers de fixité. Il faut comprendre le texte numériquecomme un message soumis à révisions immédiates au gré de l’in-teractivité entre les lecteurs et les auteurs. Ce n’est pas donc tantla fin du papier qui s’annonce avec le numérique, qu’un univers defluidité permanente. On passe ainsi du livre objet au livre étendu,du livre monument au livre flux.

L�hypertexte conduira-t-il à une hypolecture ?Internet peut faire complètement illusion : il ne donne pas accèsaux savoirs, il ne délivre aucune connaissance. Il permet simplementd’accéder à une immense bibliothèque. Mais qu’est-ce qui va faireque ces données vont devenir une connaissance personnelle?

En réalité, le numérique impose d’apprendre à apprendre, àmettre en perspective, à structurer. Il ne suffit pas d’aller vite, encorefaut-il savoir où l’on va. Lire, c’est bien souvent adopter une lecturelente et méditative. Les auteurs anglo-saxons ont un terme pourdécrire cela : deep reading, lecture profonde. Or de ce point de vue,l’état actuel des techniques ne permet pas d’imaginer ni même d’en-visager une telle lecture sur un écran. Cela revient à dire que l’hy-perlecture ne doit pas devenir une hypolecture.

Reconnaître ainsi et situer les possibilités offertes par le numé-rique, revient à réaffirmer l’importance et l’urgence d’une formationde qualité par l’école. Il faut développer l’apprentissage de cette

LE COMMERCE ÉLECTRONIQUEDU LIVRE

La question du prix unique du livre...La dérégulation de la vente des livres sous forme de papier, mêmeen la limitant aux ouvrages vendus par voie électronique, n’est passouhaitable. En effet, les raisons qui ont conduit en à mettreen place le prix unique pour le livre valent également pour le com-merce électronique. Le principe d’un prix unique devrait égalements’appliquer à l’achat des livres électroniques, dans leur fonction determinal et non pour leur téléchargement.

...et celle de la TVALe livre bénéficie en Europe du taux réduit (,% en France), maiss’il se présente sous forme numérique, le taux normal de TVA estalors applicable (soit ,%). On peut donc observer qu’un mêmetexte connaît une fiscalité différente selon le support. S’il n’est paschoquant que le prix de vente soit différent, il serait nettement pluscohérent, pour ne pas discriminer l’accès à un même contenu selonles supports, dès lors que l’on reste dans un domaine qui ressort del’industrie culturelle, de ramener tous les produits d’édition au tauxréduit de TVA.

Le rôle nouveau des bibliothèquesLe numérique développe des demandes plus importantes en matièred’accès à l’information. Les possibilités d’accès à distance aux fondsnumérisés des bibliothèques représentent une chance en termes dedémocratisation de la culture et de francophonie. Mais des adap-tations sont nécessaires. La numérisation des fonds suppose untravail de normalisation : ce travail est à faire, (notamment en ce quiconcerne) les instances de validation et de qualification de ce qu’il

>> Rendre « permanente » la réflexion esquissée en organisant unespace d’échanges entre les professionnels, en veillant à y intro-duire une dimension internationale

>> Promouvoir une offre de contenu développant les nouvellesformes d’écriture permises par le numérique

>> Permettre dans le contexte nouveau des technologies numériquesune rémunération satisfaisante de la création

>> Préparer dès aujourd’hui les générations scolarisées à la fré-quentation d’ouvrages numériques

>> Permettre aux espaces de lecture publique de tirer le meilleur partipossible de l’utilisation des nouvelles technologies et développer lesfacilités d’accès à un fonds numérisé aussi vaste que possible

>> Permettre au réseau des librairies de tirer le meilleur parti destechnologies numériques pour favoriser la diffusion de la créationsous toutes ses formes

>> Développer les connaissances en matière de nouvelles techno-logies pour les différents acteurs de la chaîne du livre

>> Confirmer l’attachement à la pluralité de l’offre éditoriale

>> Faciliter l’accès aux produits culturels numériques

9 P R O P O S I T I O N SA l’issue de sa réflexion et de ses consultations, la commission a émis propositions et prolongements possibles :

UN SIÈCLE D�ART À BERLINLa collection de la Berlinischegalerie au musée de Grenoble20 juin >> 1er novembre 1999La collection de la Berlinischegalerie est présentée au musée deGrenoble, dans le cadre d’uneitinérance européenne, en exclusi-vité pour la France. A sa créationen , la Berlinische galerie seproposait de réunir des œuvresd’artistes berlinois ou ayant vécudans la capitale allemande de lafin du XIXe à nos jours. Aujour-d’hui, cette collection témoigneque cette ville a été l’une descapitales intellectuelles del’Europe : des grandes figures del’Expressionnisme de la Brückeau groupe de Novembre, legroupe Dada, la Nouvelle objecti-vité... Par ailleurs, une sectionarchitecture (plans et maquettes)atteste de l’immense chantierqu’est Berlin aujourd’hui.Renseignements : Musée de Grenoble5 place de Lavalette, BP 32638010 Grenoble cedex 01Tél : 04.76.63.44.44

CINÉMANicholas Ray ou la passion des originesJusqu�au 18 juillet 1999Réalisateur tourmenté, cinéasterebelle, artiste romantique et plasticien époustouflant,l’auteur de Johnny Guitarest tout cela à la fois. La cinéma-thèque française nous fera ainsidécouvrir ou redécouvrir des œuvres inoubliables telles que Les amants de la nuit, La forêtinterdite, La fureur de vivreou Traquenard, illustrant le talentde cet éternel esprit torturé...Renseignements : 01.56.26.01.01

UN NOUVEAU STUDIO DE DANSEÀ MARSEILLECe nouveau studio de danse, leplus grand après celui du Balletnational, sera avant tout consacréaux créations, reprises derépertoire, changements de distri-bution, travail de recherche horsproduction. Le Studio, c’est sonnom, se fixe aussi la tache de sensibiliser le public par laproduction de formesparticulières d’animation/spectacle et de conférencesdansées.Durant le festival de Marseille(29 juin >> 25 juillet), Le Studioaccueille la plupart descompagnies de danse de la citéphocéenne et les répétitions deCarlotte Ikeda, Michèle-Anne de May, Susan Buirgue, JoëlleBouvier et Catherine Berbessou.Renseignements : Compagnie Kelemenis/Plaisir d�offrir,5 place du général de Gaulle13001 Marseille. Tél : 04.96.11.11.20.

ARCHITECTURELa MIQCP ouvre son site internetLa mission interministériellepour la qualité des constructionspubliques qui a été créée en ,met à la disposition du public,son savoir-faire par le biais de sonsite internet. Différentesrubriques permettent àl’internaute d’obtenir desinformations pratiques ; consulterles publications, trouver desréponses aux questions les plusfréquemment posées.Renseignements : MIQCP, téléphone :01.40.81.23.30Site : http ://www.archi.fr/MIQCP

CONCOURSChasseurs de sons 1999Jusqu�au 31 août 1999France culture et France musiqueproposent la e édition duconcours « Chasseurs de sons »ouvert à tous les amateurs de l’en-registrement sonore. Les concur-rents peuvent avant le août,envoyer trois enregistrementsmaximum, et un seul par catégo-ries. Six enregistrements serontsélectionnés pour participer à lafinale du Concours internationaldu meilleur enregistrementsonore, qui aura lieu en Suisse,en octobre prochain.Renseignements : Concours Chasseursde sons 1999, pièce 9425 bis, Maisonde Radio France, 116, av. du PrésidentKennedy 75220 Paris cedex 16Téléphone : 01.42.30.37.45Site : multimé[email protected]

LE JARDIN DU MUSÉE EUGÈNEDELACROIX RÉAMÉNAGÉLe jardin du musée nationalEugène Delacroix entièrementréaménagé est, depuis le juin, à nouveau ouvert au public.Le parti adopté pour le nouvelaménagement a été de conserverun espace central permettantd’admirer la façade de l’atelier,de concevoir un éclairage et unmobilier de jardin à la foisdiscrets et agréables... et de sélec-tionner, en s’inspirant despeintures et des dessins de Dela-croix, des essences et des arbustesaccordés à ses goûts.Ainsi ce havre de paix, où l’artisteaimait à se reposer, se trouve-t-ilembelli... Les visiteurs du muséepeuvent à nouveau y flâner et yrêver.Musée national Eugène Delacroix6, rue de Furstenberg 75006 Paris

NOMINATIONS Marc Tessier vient d’être nommépar le Conseil supérieur del’audiovisuel président de France2 et France 3.Il était auparavant directeur du Centre national de la cinéma-tographie.Jacques Plantet, administrateurcivil, est nommé secrétaire géné-ral de la délégation générale à lalangue française.

PUBLICATIONNuméro 13 de la revue Ubu Le numéro 13 de la revue UbuScènes d’Europe/European Stages(mai ) consacre un dossierentier à la relation complexe,souvent passionnée, parfois difficile, qui existe entre lesacteurs et leurs metteurs en scène.Plusieurs grands comédienseuropéens parlent de leur travailavec des metteurs en scène.La revue rend égalementhommage à Jacques Lecoq et à Jerzy Grotowski.Ubu n° 13 (60 FF) Rédaction : 217, boulevard Péreire75017 Paris Tél./Fax : 01.45.74.73.96

CINÉMALe Fonds Sudfête ses 15 ans

Le Fonds Sud, mécanismed’aide sélective aux cinémato-graphies des pays en dévelop-pement a fêté ses quinze ans aucours du festival de Cannes. Unbilan très positif : plus de projets aidés depuis dontCentral do Brasil du brésilienWalter Salles et Le destin deYoussef Chahine...

Depuis , le Fonds Suddistribue une aide sélective à laproduction et à la postproduc-tion de longs métrages dontl’objectif est de développer lacollaboration avec les réalisa-teurs des pays du sud et de favo-riser la production de films àforte identité culturelle. Cetteaide est accordée pour la réali-sation d’un projet de fiction,d’animation ou de documentairede création pour une exploita-tion en salle et à l’étranger, sousforme d’une subvention d’unmaximum de MF.

Les réalisateurs qui peuventbénéficier de ce soutien sont desressortissants des pays d’Amé-rique latine, d ’Afrique, duMaghreb, du Moyen-Orient,d’Asie (sauf la Corée, le Japon,Singapour et Taïwan), et desCaraïbes. Depuis , le« Fonds Sud » est étendu à l’Al-banie, ainsi qu’aux pays de l’ex-Yougoslavie et aux nouvellesrépubliques d’Asie centrale.

Le Fonds Sud est doté d’unbudget de , MF en , enconstante progression depuis sacréation.

Renseignement : CNC, 01.44.34.34.40

George Grosz.« Daum » marries her pedantic automaton« George » in May 1920. John Heartfieldis very glad of it. 1920

Musée national Eugène Delacroix.Vue extérieure de l ’atelier I. Photo G. Blot

12/ACTUALITÉ

LETTRE D�INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION juin

Les procédures de protection sont appliquées en vertu de la loidu décembre au titre des monuments historiques. Il s’agitde protéger des immeubles ou parties d’immeubles, objets, orgues,vestiges archéologiques et terrains renfermant de tels vestiges dontla conservation présente un intérêt public ou suffisant du point devue de l’histoire ou de l’art.

Les mesures de protection prises en 1998La direction de l’architecture et du patrimoine vient de diffuserun rapport sur les mesures de protection prises pour l’année .Ce rapport est important puisqu’il fait le bilan de la dernière annéede fonctionnement des COREPHAE avant l’entrée en vigueur descommissions régionales du patrimoine et des sites, mises en placeà partir du 1er mai 1999 (par décret n°- du février ).Depuis , plus de mesures de protection ont été prises.Le parc immobilier protégé atteint aujourd’hui environ édifices (il a ainsi augmenté de %).

En matière d�immeublesEn , la commission supérieure des monuments historiques aétudié dossiers. % ont fait l’objet d’un avis favorable de clas-sement, % d’une simple inscription ou d’un maintien à l’ins-cription et % d’un report.

Ainsi, mesures de protection ont été prises au cours del’année. Ce chiffre marque une nette diminution par rapport auxannées précédentes puisque pour la première fois depuis , il estinférieur à . Cette évolution touche aussi bien le nombre declassements ( mesures en alors qu’elles étaient antérieu-rement supérieures à ), que celui des inscriptions ( mesuresd’inscription à l’inventaire supplémentaire). Elle entre dans un pro-cessus global engagé depuis et qui a conduit sur quatre ans aune réduction de % des mesures de protection. L’Etat marqueainsi sa volonté, par une plus grande sélectivité, de mieux maîtriserle flux des protections.

Une autre évolution importante : l’augmentation du nombredes immeubles privés protégés. Désormais, plus de la moitié desimmeubles classés appartiennent à des propriétaires privés, un tiersaux communes, % à l’Etat et % aux départements. En , lapart annuelle des propriétés privées n’était que légèrement supé-rieure à un cinquième des protections alors que les propriétés descommunes représentaient plus de la moitié du total.

LA PROTECTION DES MONUMENTSHISTORIQUESUn bilan 1998 placé sous le signe de la maîtrise des flux de protection

En matière mobilièreAu total, plus de objets sont protégés au titre des monu-ments historiques. objets d’art ou ensembles ont été classés autitre des monuments historiques au cours de l’année . Ce chiffreest en baisse par rapport à ( objets), mais stable comparéà ( objets). Il s’agit surtout de mobilier de châteaux oud’hôtels particuliers classés (%), même si le mobilier et l’orfè-vrerie religieux tiennent aussi une place importante. Les propriétésde ces objets sont réparties de façon à peu près équilibrée entre lespropriétaires privés (%) et les communes (%).

Les mesures de classement peuvent aussi toucher les objets dupatrimoine industriel, scientifique et technique. La nécessité de lespréserver est maintenant largement reconnue. objets et une col-lection de objets ont été classés par arrêtés en , chiffrescomparables aux années précédentes. Les patrimoines maritime etferroviaire en sont les principaux bénéficiaires. Citons pour mémoirele planeur Weihe (), la voiture Rolland-Pilain transformée envoiture d’intervention pour le corps des sapeurs pompiers (-)... Actuellement, bateaux et véhicules ferroviaires sontclassés.

Enfin, arrêtés de classement ont été signés pour des objetset des immeubles par destination du patrimoine instrumental : buffets, parties instrumentales d’orgues, piano-forte et cloche.

Renseignements :directement auprès de la direction régionale des affaires culturelles concernée ou auprès de la direction de l�architecture et du patrimoine, 01.40.15.82.92

13/ACTUALITÉ

LETTRE D�INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION juin

EXPOSITION Les �uvres de Darius Milhaud à la BNFJusqu�au 13 juillet 1999La Bibliothèque nationale deFrance présente une expositionconsacrée à Darius Milhaud, cecompositeur qui a renouvelé lathématique et le langage del’opéra et du ballet au XXe siècle.Des esquisses et des maquettes,décors et costumes,photographies et manuscritsmusicaux, retracent les universdans lesquels le compositeur a puisé son inspiration et sonengagement permanent dans lamodernité, avec des poètes et despeintres, des années folles auxannées . Au sein du Groupedes Six, avec Jean Cocteau, il créele Train bleu pour les Balletsrusses de Diaghilev, et les Mariésde la Tour Eiffel pour les Balletssuédois.Renseignements : Bibliothèque-Musée de l�Opéra 75009 ParisTéléphone : 01.47.42.07.02

PARUTIONLes ateliers d�architecture de fond en comblesLa direction de l’architecture etdu patrimoine , vient de publierune brochure réalisée à partird’une étude de l’Institut derecherche pédagogique. Elleévoque toutes les structures misesà la disposition des enseignantsqui souhaitent travailler surl’architecture avec l’aide d’un pro-fessionnel. Les ateliers d’architec-tures se développent dans lesclasses de e qui abordent pour lapremière fois quelques basesarchitecturales. Les terminales,quant à elles, ont une optiond’histoire des arts qui aborde lesgrands mouvementsarchitecturaux du XXe siècle.Brochure disponible gratuitement à la DAPA, 8, rue Vivienne 75002 ParisTél : 01.40.15.80.00

LES COURS D�ÉTÉ DE L�ECOLE DU LOUVRELes cours ont lieu les matins deh à h et sont complétés par desvisites-conférences l’après-midi.Au programme : du juin au juillet : l ’Italie baroque ; du au juillet : l ’Allemagne et la Franceromantiques ; du au juillet :la Grèce antique.Inscription sur place le matin dechaque série au palais du Louvre, ailede Flore. Tél. : 01.55.35.19.35. minitel : 36 15 EDL.

PROCÉDURES

La demande de protection d’unimmeuble peut être faite par le propriétaire, l’affectataire, untiers intéressé, le préfet du dépar-tement ou de la région, l’adminis-tration centrale ou régionalechargée du ministère de laculture. Le dossier est soumis àl’examen de la commission régio-nale du patrimoine et des sites(CRPS) qui émet un avis surl’intérêt de l’édifice et sur lanature de la protection qui peutêtre proposée.Si la commission propose uneinscription à l’inventaire supplé-mentaire, c’est le préfet quistatue. En revanche, si ellepropose un classement, le dossierest transmis au ministère de laculture pour un examen par lacommission supérieure desmonuments historiques. Aprèsavis de la commission, le ministrestatue.

Les procédures sont similaires ence qui concerne les objets mobi-liers, mais l’examen des dossiersest effectué respectivement par lacommission départementale desobjets mobiliers et la commissionsupérieure des monuments histo-riques.

EFFETS DE LA PROTECTION

L’immeuble classé ne peut êtredétruit, déplacé ou modifié,même en partie, ni être l’objetd’un travail de restauration ou deréparation, sans l’accord préalabledu ministère chargé de la culture.Les travaux autorisés s’effectuentsous la surveillance de son admi-nistration.

L’immeuble inscrit ne peut êtredétruit sans l’accord du ministre.Il ne peut être modifié, même enpartie, ni être l’objet d’un travailde restauration ou de réparationsans que le ministère de la cultureen soit informé quatre mois auparavant.

L’objet classé ne peut êtreexporté. Il ne peut être modifiémême en partie, ni être restaurésans l’accord préalable duministère de la culture.

L’objet inscrit ne peut êtretransféré, cédé ou modifié, réparéou restauré sans que le ministèrede la culture en soit informé deuxmois à l’avance.

PATRIMOINELe retour du « Combat des rois »à Saint-Savin sur Gartempe(Vienne)La DRAC et le Conseil régional,en collaboration avec le Centreinternational d’art mural, ontchoisi de faire de la restaurationde la scène du combat des rois,l’un des événements phares del’Année du patrimoine en Poitou-Charente. Cette vaste fresquereprésente Abraham retrouvantLoth et mettant en fuite les roisde Canaan.Initialement située sur la voûte dela nef de l’abbatiale, on a choiside présenter l’œuvre restauréedans l’ancien réfectoire del’abbaye, dans un lieu où lesconditions de conservation pourront être plus facilementcontrôlées et ou des interventionsurgentes pourront être plus rapi-dement menées.Cette restauration sera l’occasionde rendre accessible au public lechantier grâce à l’installation depasserelles permettant de suivre letravail des restaurateurs. Uneexposition didactique et desvisites conférences compléterontce dispositif.

FESTIVAL DE LACORRESPONDANCE2 >> 5 juillet à GrignanCe festival célébre la correspon-dance sous toutes ses formes.Spectacles, expositions, ateliers,cafés littéraires... ponctuent cettemanifestation qui s’est donnéepour objectif de valoriser l’écrit etla lecture.Renseignements : Maison AppayPlace du jeu de Ballon, 26230 Grignan.Tél : 04.75.46.55.83

Abbaye de Saint-Savin.Peinture murale Abraham et Melchisedech.Combat des rois.Phototype inventaire général / AlainMaulny, 1996 © ADAGP

14/ACTUALITÉ

LETTRE D�INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION juin

Le centre national de ladanse est installé à Pantin.

Pour mieux faire connaîtreses futurs locaux, il a décidé

d’organiser une journée« portes ouvertes » le juin,

qui préfigurera sa principaleorientation : être au service de

toutes les danses.

MICHEL SALA, DIRECTEUR DU CENTRE NATIONAL DE LA DANSE « Il faut développer la culture chorégraphique en France »

L I : Pourquoi ce nouveau centre national ?M S : L’enjeu essentiel est la transversalité des actions. Il ne s’agitpas de créer des départements qui œuvrent chacun dans son coin.Le CND doit apparaître à l’extérieur comme un ensemble de ser-vices proposés à la création, aux artistes. Bref, il doit apparaîtrecomme un acteur décisif de la culture chorégraphique. C’est uninstrument au service des danseurs. Ce n’est pas seulement uncentre-ressources, c’est aussi un lieu où public et professionnels serencontrent. Le public doit irriguer en permanence le travail desartistes. Le premier soutien à la production, c’est la présence dupublic. Il faut assurer ici l’accueil des compagnies d’Ile-de-France,mais aussi des compagnies régionales et européennes.Lettre d�information : Un pôle important du centre national de ladanse s’appuie sur ce que vous appelez « la culture chorégraphique ».Michel Sala : La culture chorégraphique, c’est la connaissance d’unehistoire, d’un patrimoine, des différentes esthétiques, de l’analysedu mouvement dansé. Elle est inexistante dans l’enseignement tra-ditionnel. Il nous faut donc élaborer des instruments de dévelop-pement de la culture de la danse et de son histoire. Le premier deces instruments sera une médiathèque. Celle-ci sera importante( ouvrages seront accessibles au public), spécialisée et surtout

LE CENTRE NATIONAL DE LA DANSE À PANTIN Journée « portes ouvertes » le 19 juin

très représentative de l’actualité internationale, avec une politiqued’acquisition des ouvrages dans toutes les langues quand ils ne sontpas traduits. Aujourd’hui un chercheur qui souhaite pousser sesinvestigations doit traverser l’Atlantique et se rendre à New-Yorkà la Public Library. Mais ce qui nous intéresse ici, c’est le rappro-chement entre cette médiathèque et les danseurs, les chorégrapheset le public. L’autre instrument du développement de la culturechorégraphique passe par les expositions. Elles seront renouveléesau rythme de trois à quatre fois par an et elles pourront ensuitetourner facilement. Le troisième volet, c’est la politique d’édition.Elle sera de deux types : l’édition en partenariat avec des éditeursextérieurs pour les inciter à la création de collections dans le domainede la danse, mais le CND devra aussi se positionner pour l’éditionde guides professionnels, de monographies, de fiches documen-taires. Enfin, des colloques, conférences, congrès, séminaires serontorganisés afin de favoriser la rencontre des professionnels et dupublic.L I : Le juin, vous organisez une grande journée « portesouvertes ».M S : Cette idée est née du constat que chaque visite du lieu que j’aieu l’occasion de proposer à des danseurs, à des chorégraphes, à desparticuliers, permet de prendre conscience à la fois de ce que peutêtre le CND et aussi de l’ampleur du projet. La force de l’archi-tecture se communique aux propos. Il m’a semblé que ce pourraitêtre intéressant de permettre au cours d’une journée à un grandnombre de gens de découvrir cette architecture et de donner l’oc-casion aux artistes de s’approprier ces espaces en y dansant danstoutes les pièces lors d’un grand rassemblement de toutes les esthé-tiques. A partir de cette idée, j’ai proposé à Odile Duboc et àFrançoise Michel de prendre en charge la mise en scène de ce lieuet de cette manifestation. Elles m’ont proposé ce nom de « deuxmille et une danses », promenade chorégraphique durant laquellependant toute une journée, de à heures le public rentrera,déambulera librement dans un endroit où il y aura toujours de ladanse, comme dans un cinéma permanent, comme dans une expo-sition vivante.

COÛT DES TRAVAUXL’enveloppe des travaux de rénovation de l’immeuble de la citéadministrative de Pantin s’élève à millions de francs toutes dépensesconfondues (y compris la TVA, les frais d’études etc).

Michel Sala© Tristan Valès / Enguerand

LE CND : CALENDRIER D�OUVERTUREAujourd’hui, le CND existe entant qu’entité juridique et écono-mique puisqu’il a été doté d’unbudget et d’effectifs à dater dupremier novembre . Mais lebâtiment de Pantin ne sera à ladisposition du CND qu’à partir de la fin de . En effet,les travaux commencerons auprintemps . L’ouverture aupublic des activités devrait sesituer au début de l’année .

LES QUATRE MISSIONS DU CND>> Soutien à la production et à ladiffusion : mise à dispositiongratuite de studios auxcompagnies, résidences d’artistes,studio de montage des bandessonorisation des spectacles,studio de montage vidéo,programmation de spectaclesdans les murs, organisation d’unesaison en partenariat avecdifférents théâtres de Paris etd’Ile-de-France, etc>> La formation : il s’agit de lapréparation et de l’organisationdes diplômes pour les métiersd’enseignants de la danse ainsique de formation professionnellecontinue. Celle-ci est destinée àdeux catégories de populations :les enseignants et les artistes professionnels.>> Un organisme d’information etd’orientation sur tous les métiersde la danse : conditions socio-économiques de l’exercice desprofessions, droit du travail, etc.>> le développement de la culturechorégraphique : un centre-ressources pour le développementde la culture chorégraphique.

EXPLORADOMEL�art du multimédia au Jardind�AcclimationL’Exploradome un espace inter-actif qui fait découvrir la science,l’art, et le multimédia. Lesactivités s’adressent aux familles,aux groupes et aux scolaires.Ouvert au public depuis le décembre , il a été inauguré le mars, en présence de Cathe-rine Trautmann, et des maires deSan Francisco et de Paris.Renseignements :01.53.64.90.40Site internet : www.exploradome.com

EMPLOIS-JEUNESFormation professionnellePour la rentrée -,l’AGECIF met en place unprogramme de formation enalternance à la médiationculturelle. Ce stage est destinéaux personnes engagées en qualitéde médiateur culturel, qui n’ontpas suivi de formation initiale aumétier. Le module médiation culturelle se présente sous laforme d’un cycle de jours,en alternance, sur un an.Renseignements : 22, rue de Picardie 75003 ParisTéléphone : 01 48 87 58 24Télécopie : 01 48 87 65 16Mél : [email protected]

LA BIBLIOTHÈQUE DU FILMlance le premier magazine en ligne du patrimoine cinématographiqueBaptisé Ciné-regards, ce magazines’adresse aux professionnelscomme au grand public et se veutun double, en ligne, des activitésde la BIFI : lieu d’expression, derencontres et d’échanges entreprogrammateurs, organisateurs defestival et de manifestations,cinéastes, producteurs... Il estcomposé de huit rubriques renou-velées tous les deux mois. A noterau sommaire du numéro : lacinémathèque imaginaire deMarin Karmitz ou encore,Parcours sur Jean Cocteau,poète et cinéaste...Autre volet du nouveau site inter-net de la BIFI, Ciné-sources, quisera opérationnel fin . Sonobjectif est d’être la base dedonnées de référence sur lecinéma : tous les films sortis enFrance des origines à nos jours,seront répertoriés avecbiographies, filmographies...http ://www.bifi.frRenseignements : BIFI100 rue du Faubourg Saint-Antoine,75012 Paris. Tél : 01.53.02.22.40

Qu’échange-t-on à laBiennale de Venise ? Aupavillon français, monté grâceau soutien de la DAP et del’AFAA, les œuvres de Jean-Pierre Bertrand et de HuangYong Ping tissent un réseauinformel de relations au monde.Le premier a représenté leconcept d’île au sein du milieuinternational de l’art, tandis quele second a réalisé des sculpturesanimalières qui rappellent lesfigures de proue des gondoles.Photographie d’un lieu éton-namment habité.

Etrange projet, que celuimené par Jean-Pierre Bertranddans le Pavillon français de laBiennale de Venise. L’artiste afait le choix de relier une île,Venise, dont la riche histoirepolitique et marchande l’inscritde plain-pied dans le monde, auconcept même de l’île perdue aumilieu de l’océan, celle décritepar Daniel Defoe dans La vie etles étranges aventures de RobinsonCrusoé, paru en . Mais quesignifie donc être sur une île,être coupé du monde, dansl’univers médiatique contem-porain ?

La question du sens est aufondement du travail de Jean-Pierre Bertrand. Denys Zacha-ropoulos, commissaire de l’expo-sition avec Hou Hanru, ne s’y estpas trompé en écrivant que l’ar-tiste « n’a cessé de réaffirmer par desnombreuses prises de position son

action envers une possiblerédemption du sens. Juxtaposer uncertain nombre d’œuvres dans unespace peut être certainementassimilé au montage d’une expo-sition. Ce qui est à voir néanmoins(...) est avant tout invisible » (Art-forum, ).

Invisible, car il s’agit plutôtd’une mise en spectacle, d’unréseau de relations au mondeque d’une œuvre « physi-quement » donnée à voir. Ainsien va-t-il de la symbolique trèsforte qui régit le travail réaliséau sein du pavillon français : lenombre correspond à l’âge deRobinson lorsqu’il quitte sonîle ; Jean-Pierre Bertrand achoisi d ’exposer ce mêmenombre de photographies aupavillon français ; or, un très brefcalcul de l’artiste, additionnant à (inverse de ) donne .

Qu’échange-t-on en ,dernière année du millénaire ?Des messages en réseau, descommunications en tous sens,mais des méconnaissances aussi.Car ce sont dans ces écarts, ainsique le souligne Denys Zacha-ropoulos, que « l ’œuvre a lieu,alors que l’œil se dédouble à l’infinides lectures, des mémoires, desméprises et des images ». Cettezoologie de l’étranger et de l’é-trangeté prend toute sonampleur lorsqu’on la confronteaux animaux mythologiques deHuang Yong Ping, artistechinois invité au pavillonfrançais. Venise, à la confluencede l ’orient et de l ’occident,accueille à merveille ces œuvresconstruites « sur un métissageentre la culture dominante et lescultures alternatives » (HuangYong Ping). Cette géographieesthétique est bâtie sur desallers-retours culturels symbo-liques. Pour le plus grand plaisirdes Robinson de passage...

Art contemporainLES MARCHANDS DE VENISE

Huang Yong Ping.De la gare de l ’est à la gare de l ’ouest,1998 © Heymann, Renoult associés

16/PORTRAIT

LETTRE D�INFORMATIONMINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION juin

Charleville-Mézières... lapatrie de Rimbaud peut égale-ment s’enorgueillir d’abriter laprincipale école française demarionnette, l’institut interna-tional de la marionnette. Quelssont ses objectifs en matière deformation ? C’est ce que nousavons voulu savoir à la veille dela e rencontre des enseigne-ments artistiques qu’accueilleCharleville-Mézières du au juillet. Rencontre avec RomanPaska, écrivain, metteur enscène et marionnettiste améri-cain, le nouveau directeur del’institut de la marionnette.

Lettre d�information : Commentêtes-vous arrivé à la tête del’Institut ?Roman Paska : Depuis long-temps, en dehors de ma voca-tion de marionnettiste, j’en-seigne la pratique, l’histoire etla théorie du théâtre. C’estpourquoi, dès le début desannées , à un moment trèsfertile dans l ’histoire de lamarionnette, l’expérience iné-dite de l’Institut m’a beaucoupintéressé en tant qu’artiste, cher-cheur et professeur.L I : Quels sont vos projets ?R P : Je suis héritier d’une struc-ture forte, qui a plusieurs pro-jets déjà bien avancés que j’ail’intention de poursuivre. Celadit, je pense que jusqu’ici l’Ins-titut a très bien répondu à unbesoin historique, qui était l’ou-verture de la marionnette à unenseignement de base qui tou-chent à tous les métiers théâ-traux : voix, mouvement, jeud’acteur etc… Mais maintenant,tout en conservant cet acquis, je

ROMAN PASKA« La marionnette pourrait être la forme de théâtre dominant du prochain siècle »

crois qu’il est temps de redé-couvrir la marionnette dans cequi fait sa spécificité gestuelle etvisuelle. Autre projet : j’aimeraisouvrir l’école à un recrutementplus fréquent : non plus tous les ans, mais tous les ans, afinde réer un effet d’échange et d’é-mulation entre les promotions.L I :Parlez-nous de la rencontresur les enseignements artis-tiques ?R P : Mise en place par monprédécesseur Margareta Nicu-lescu, il s’agit d’une invitationlancée à écoles supérieuresd’art qui représentent pays, àse rencontrer et à présenter leurstravaux. Le programme de laRencontre se compose de pré-sentations des créations réaliséespar les écoles invitées (spec-tacles, performances, exposi-tions, vidéos d’ateliers, stages).Cette Rencontre souhaite êtreun lieu de choc entre la tradi-tion et l’innovation.

L I : Quelles sont les disciplinesreprésentées ? R P :Les arts plastiques, lamusique, la danse, le théâtre, lecirque, les arts multimédia... etla marionnette, bien entendu !Une place centrale est réservéeaux grandes écoles de marion-nettes à travers le monde, quisont associées à l’idée du projetdepuis la création des ren-contres. Comme vous pouvezvous en rendre compte, lagrande idée des rencontres, c’estla pluridisciplinarité.L I : Justement, l’institut de lamarionnette est à l’origine d’untel projet pluridisciplinaire ?R P : L’institut international dela marionnette a pour missionprincipale de participer à la pro-motion et au développement dela marionnette. Cela dit, l’art dela marionnette a comme caracté-ristique d’apparaître comme unensemble de disciplines ; il estouvert en permanence aux autres

arts. Par ailleurs, tous les arts sontdans une situation historique trèsparticulière où les frontières tra-ditionnelles entre les disciplinesdeviennent de plus en plusfloues. Ainsi, on verra dans laRencontre des peintres pratiquerdes performances, des sculpteursfaire des installations théâtrales,des créateurs de théâtre présen-ter des expositions.L I : Quel sont les enjeux de cesrencontres ?R P : L’enjeu est double : per-mettre à chaque école de sequestionner sur la spécificité desa pratique et en même tempsenrichir cette pratique par lecontact et l ’échange avecd’autres disciplines. Pas dans unbut d’homogénéisation desapproches, donc, mais afin defaire prendre conscience à cha-cun deux choses : ses propreschoix d’une part et l’existenced’autres expériences d’autre part.Fidèle à sa vocation de favori-ser des croisements entres lesarts, c’est dans une perspectivede dialogue entre les différentesdisciplines. En même temps, lesrencontres entre enseignants etprofessionnels restent au cœurdu projet : au cours de tablesrondes thématiques, ils serontinvités à présenter et confronterleur démarche, à réfléchir à denouvelles approches et même (onl’a vu dans les rencontres précé-dentes) à chercher ensemble desprojets de coopération.

Du 2 au 9 juillet 1999. Contacts : Guillaume Desanges,01.47.05.19.27Renseignements et réservations :03.24.33.72.50

Roman Paska. Moby Dick in Venice.© Josef Astor