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Communauté de Communes des Ballons des Hautes Vosges -DAT Conseils - Septembre 2013 Page 68
Le paysage entre 1756 et 1789 au travers de la carte de Cassini
1. Les paysages sont très ouverts
par l’activité agricole La très grande ouverture des paysages se
confirme sur la partie est du territoire.
2. La Moselle et la route nationale
constituent les axes forts du
territoire. St-Maurice apparaît au
carrefour des axes Metz-Bâle-
Belfort. La route nationale, bordée d’arbres, quitte
la rive droite de la Moselle à ce niveau.
3. Les petites granges sont
absentes de Bussang, où seuls les
bourgs, hameaux et grandes fermes
isolées sont notées (peut-être un oubli)
4. Diverses activités préindustrielles
apparaissent sur la carte Les roues hydrauliques se cantonnent aux
abords du bourg de Fresse et dans la
vallée des Charbonniers. L’activité minière
est encore notée dans la Colline de Fresse
(Stoll de mine et quelques symboles). Un
« Entrepos des sels » est noté sur la Tête
du Tertre.
5. Trois sources sont mentionnées : la source de la Moselle et 2 sources sur la
rivière des Charbonniers.
B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité
-II- Les paysages au 18ème siècle
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B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité
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1° Légende commentée de la carte de 1905 Carte de l’armée au 1/10 000°, base de la future carte IGN
Il s’agit de la première carte précise du secteur réalisée au 10 000ème avec mention des courbes de
niveau.
La forêt occupe les parties sommitales, sauf les hautes chaumes. Elle s’est étendue sur la crête qui
sépare Bussang de la Colline de Fresse, qui était dénudée totalement au 18ème siècle.
Des zones de broussailles et de terres incultes apparaissent à la limite des zones forestière et
des prés de fauche, en aval du Bourg de Bussang. Ces secteurs étaient certainement pâturés ou
utilisés pour la récolte de bois de chauffage.
Les pâturages ne sont mentionnés qu’en amont du bourg de Bussang, sur des versants en
orientation Sud-Est. La haute chaume de Neuf Bois - Gazon Rouge est également un pâturage.
L’ensemble des versants et des fonds de vallées sont des prés de fauche, parsemés de champs à
flanc de coteau, de façon à capter le maximum de rayonnement du soleil. Il n’y a pas de beureux
dans ce secteur, contrairement aux vallées situées au nord (Ventron, La Bresse, …). La haute
chaume du Drumont est également exploitée en prés de fauche.
Le bourg de Bussang est le plus important du secteur. Il s’est développé à partir de l’exploitation
d’un important filon de cuivre et d’argent, qui passe sous son centre. Deux hameaux le complètent :
la Hutte et Taye. Le cœur de bourg de Saint-Maurice est également important et complété par des
hameaux dans la vallée des Charbonniers et sur le Tertre. La structuration de l’urbanisme à Fresse est
différente, puisque la commune se compose essentiellement de hameaux et d’habitat dispersé. L’un
des hameaux, à l’entrée de la vallée de la Colline de Fresse, comporte l’église dès le 18ème siècle au
moins, et deviendra ultérieurement le centre de la commune.
Une importante densité de fermes dispersées ponctue l’ensemble des prés de fauche de fond
de vallée et de versant. Dans la plupart des cas, aucun symbole de verger et potager associés n’est
mentionné. Toutefois, il est probable que de petits espaces de culture vivrière existaient.
Quelques fermes dispersées comportent d’importants espaces de cultures vivrières et
vergers, qui ont fait l’objet d’une mention spécifique sur la carte. Ils sont surtout situés à partir de
Saint-Maurice. A Bussang, les seuls représentés sont à la Hutte et sur le Charat.
B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité
-III- Les paysages aux 19ème et début 20ème siècles
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Parmi les fermes des hautes chaumes, seule la ferme du Neuf Bois comporte encore des
éléments du 18ème siècle, ce qui lui confère un grand intérêt historique, en plus de l’intérêt paysager
Comme sur la carte de Naudin, l’étang de Presle à Saint-Maurice est le seul mentionné.
La source de la Moselle est mentionnée au pied du Col de Bussang, en amont de l’entrée dans le
vallon de Petit Gazon.
Sur les 12 sources mentionnées sur la carte de 1905, 9 apparaissent autour du vallon de la Hutte à
Bussang, et 2 sur des ruisseaux de la vallée des Charbonniers. La thématique des sources apparaît
ainsi fortement représentée dans le vallon de la Hutte. Les sources prennent souvent la forme de
petits étangs à flanc de versants.
L’industrie utilisant la force hydraulique pour leur fonctionnement s’est considérablement
développée. Alors que 7 roues hydrauliques apparaissaient sur la carte de Cassini de la fin du 18ème
siècle, dont 2 à Fresse et 5 dans la vallée des Charbonniers à Saint-Maurice, 28 apparaissent sur la
carte de 1905, soit 4 fois plus en un siècle. La haute vallée de la Moselle a donc connu un fort
développement de son activité économique au cour du 19ème siècle, grâce au développement des
scieries et des industries textiles. Ces activités ont progressivement remplacé les métiers de l’épopée
minière des 16ème et 17ème siècles, et les anciennes forges et fonderies, notamment celles de Saint-
Maurice.
L’industrie textile, notamment, a laissé une marque intéressante dans les paysages de la haute vallée
de la Moselle, comme dans l’ensemble du bassin textile que constituait le massif vosgien. Les
bâtiments industriels, d’abord à étages puis à toits en sheds à partir de 1864 environ, conservent une
architecture richement ouvragée, avec vastes baies parfois cintrées, linteaux métalliques parfois ornés
de rosaces, des décors de briques, etc. Elles étaient intégrées à de vastes domaines, avec maisons de
maîtres et parcs cossus. Les ouvrages hydrauliques marquaient le paysage environnant de leurs
retenues d’eau avec vannes et ponceaux, canaux, chutes, etc. Ces ensembles constituent de véritables
éléments d’identité dans les paysages des vallées vosgiennes.
Les cours d’eau traversent de vastes herbages à cette époque où les boisements se cantonnaient
encore sur les hauteurs. Souvent bordés de ripisylve, leur rôle structurant pour le paysage était bien
perceptible.
Deux « signaux » sont mentionnés sur la carte. Ils permettaient la communication entre Paris et
différents territoire des province, grâce à un code visuel transmis de signal en signal.
B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité
-III- Les paysages aux 19ème et début 20ème siècles
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Le paysage en 1905 au travers de la carte de l’Armée (future carte IGN)
1. Les paysages restent très
ouverts par l’activité agricole même si des boisements apparaissent sur
la crête entre Bussang et la Colline de
Fresse. Les prés de fauches, pâturages,
friches et incultes sont différenciés
2. Une multitude de granges et
fermes dispersées ponctuent
l’ensemble des herbagesSituées au milieu des herbages, elles sont
la signature paysagère des Hautes Vosges.
Les friches et incultes, qui probablement,
formaient un taillis pâturé, ne comportent ni
fermes, ni granges.
3. Les usines fonctionnant à
l’énergie hydraulique sont
passées de 7 en 1789 à 28 en
1905 (soit 4 fois plus)L’architecture industrielle des 18ème/19ème
siècles, et les ouvrages hydrauliques
associés, sont un élément important
d’identité paysagère.
4. Huit sources sont mentionnées
autour de la vallée de la Hutte, au
Nord de la source de la MoselleUn élément d’identité à mettre en valeur ?
B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité
-III- Les paysages aux 19ème et début 20ème siècles
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Le paysage en 1905 au travers de la carte IGN Les paysages de Bussang
en 1905
B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité
-III- Les paysages aux 19ème et début 20ème siècles
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Quelques vues des paysages anciens : Bussang
les paysages agraires, très ouverts et parsemés de champs à
flanc de coteau
B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité
-III- Les paysages aux 19ème et début 20ème siècles
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Quelques vues des paysages anciens : Bussang
Les voies de circulation, objet principal de bon nombre de vues
B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité
-III- Les paysages aux 19ème et début 20ème siècles
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Quelques vues des paysages anciens :
le tourisme à Bussang, déjà bien développé
B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité
-III- Les paysages aux 19ème et début 20ème siècles
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Les paysages de Saint-Maurice-sur-Moselle en 1905
B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité
-III- Les paysages aux 19ème et début 20ème siècles
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Quelques vues des paysages anciens de Saint-Maurice-sur-Moselle
les paysages agraires, urbains et industriels depuis la Tête du Tertre
B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité
-III- Les paysages aux 19ème et début 20ème siècles
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Quelques vues des paysages anciens :
Le patrimoine industriel à Saint-Maurice, dispersé au milieu
des paysages agraires
B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité
-III- Les paysages aux 19ème et début 20ème siècles
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Quelques vues des paysages anciens :
le tourisme à Saint-Maurice
Déjà bien développé
B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité
-III- Les paysages aux 19ème et début 20ème siècles
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Les paysages de
Fresse-sur-Moselle
en 1905
B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité
-III- Les paysages aux 19ème et début 20ème siècles
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Quelques vues des paysages anciens :
Les paysages agraires à Fresse-sur-Moselle, déjà parsemés de
multiples noyaux bâtis
Le cœur de
bourg, avec
église et
mairie,
directement
en contact
avec les
paysages
agricoles de
la Colline de
Fresse.
La cité du
Plain, à près
du Village de
Fresse, lieu
d’habitat très
ancien, peut-
être antique.
7 usines le
long de la
Moselle,
fonctionnant à
l’énergie
hydraulique,
avec leurs
retenues
d’eau, canaux,
chutes, …
B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité
-III- Les paysages aux 19ème et début 20ème siècles
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Quelques vues des paysages anciens :
Cours d’eau et terrasses agricoles bien perceptibles
Les voies de circulation étaient des paysages que l’on se
plaisait à montrer.
Le tourisme :
une activité plus tardive
Fin 19ème
siècle, le
ruisseau de la
Colline était
visible face à
l’église. La
cabane
comportait
peut-être une
turbine.
B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité
-III- Les paysages aux 19ème et début 20ème siècles
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Quelques vues des paysages anciens : l’architecture à Fresse
L’architecture
de bourg : élancée avec avant-
corps surmonté d’un
pignon sur le long
pan.
L’architecture
industrielle : bâtiment à étages,
pour les bâtiment
les plus anciens, et
à toit à sheds à
partir de 1864
environ.
L’architecture
de bourg : Des décors de
façades, tels que les
frises sous toiture.
B- Evolution ancienne des paysages : richesses et identité
-III- Les paysages aux 19ème et début 20ème siècles
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C- Richesses et problèmes des paysages actuels
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1° Les emprises forestières de 1905 se sont maintenuesAucun recul des anciennes forêts n’est à noter. Le couvert s’est maintenu sur les parties
sommitales des ¾ est du territoire d’étude, de sorte que le paysage reste délimité par des lignes de
crêtes boisées dans leur majeure partie. Seule, la piste de ski de la station de la Bouloie a nécessité
la coupe d’une bande forestière perpendiculaire aux courbes de niveau, assez visible dans le
paysage et peu naturelle. Les modalités de gestion forestière ont évolué par endroit en forêts
monospécifiques de résineux d’âge équienne, nécessitant une exploitation par coupe rase.
Problématique de gestion paysagère
Les plantations monospécifiques de résineux de même âge sont exploitées par coupe rase, ce qui
peut avoir un impact négatif lorsque le paysage est visible depuis des zones habitées ou
touristiques. Une attention particulière devra être portée aux modalités d’exploitation, de façon à
conserver un paysage aussi naturel que possible. Ce problème est moins prégnant pour les forêts
mixtes et irrégulières, qui peuvent être exploitées par bouquets.
2° L’extension forestière est un des principaux problèmes paysagersFace à la déprise agricole en zone de montagne, la forêt a gagné du terrain, suite à des plantations
généralement monospécifiques de résineux (épicéa pour une grande part), ou au développement de
friches arborescentes sur les anciens herbages, faute d’une pression animale suffisante.
Les anciennes terres en friche, ou considérées comme incultes en 1905, plus ou moins pâturées à
l’époque, ont généralement évolué vers un couvert forestier. Des boisements monospécifiques de
résineux ont été plantés de façon massive dans certains fonds de vallons (ex : Longeligoutte à
Fresse, vallon de Prossenet à Saint-Maurice, Petit Gazon et Séchenat à Bussang).
Des microboisements de résineux ponctuent les bas de versants et les fonds de vallons et vallées,
fermant la vue ou déstructurant les paysages.
L’avancée de la forêt est souvent proche de l’habitat et augmente les zones d’ombres et
d’humidité. Cette avancée excessive pose un problème de qualité de vie bien perçu par la
population.
Problématique de gestion paysagère
Les secteurs où le maintien de la forêt ne pose pas de problème paysager sont à distinguer des
secteurs où leur présence n’est pas souhaitable. Lorsque la coupe définitive est nécessaire, il est
important de la coupler avec un projet de reconquête agricole, de façon à rendre l’action paysagère
durable.
C- Richesses et problèmes des paysages actuels
-I- Evolutions paysagères entre 1905 et 2013 et problématiques de gestion
NOTA
-Les chiffres de Saint-Maurice sont encore incomplets. Des
cartes complémentaires de 1905 sont en attente de réception.
- Ces données comportent une marge d’erreur du fait qu’elles
résultent de l’analyse comparative des cartes de 1905 au
1/10000° et de la photo aérienne de 2006. L’analyse n’a pas
été réalisée à l’échelle du parcellaire, ce qui aurait dépassé le
cadre de cette étude.
Fresse 1841
ha
St-Maurice
3700 ha
Bussang
2763 ha Total
Forêt en
1905 (a) 542.45 1 703.31 1 512.23 3 757.99
Broussaille
et incultes
en 1905 391.04 217.97 121.38 730.39Extension
forêt 1905 à
2006 (b) 357.47 376.01 388.07 1 121.55
Broussailles
devenus bois
entre 1905 et
2006 (c) 323.38 205.18 84.97 613.53
Soit un total
d'extension
forestière
(b+c=d) 680.85 581.19 473.04 1 735.08
Total forêt
2006 (a+d) 1 223.30 2 284.50 1 985.27 5 493.07
Extension
broussailles
1905 à 2006 73.49 35.25 122.02 230.76Broussailles
ou incultes
devenus prés
entre 1905 et
2006 (c) 67.66 12.79 36.41 116.86
Prés en
2006(d) 375.27 342.47 456.77 1 174.51
Soit un total
de prés en
2006 (c+d) 442.93 355.26 493.18 1 291.37
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3° Le maintien de l’agriculture de montagne nécessite d’importants efforts En 20 ans, le nombre d’exploitations en activité principale ou en double-activité, a diminué de plus de
la moitié dans les trois communes de l’aire d’étude selon les statistiques AGRESTE. Cette évolution est
similaire au reste de la France. Mais les exploitations de montagne sont généralement plus petites, et
plus fragiles car elles interviennent sur des terrains pentus ou humides, parfois rocailleux, plus difficiles
à exploiter. L’agriculture repose essentiellement sur l’élevage extensif de bovins, caprins et ovins. Des
productions complémentaires de petits fruits, confiture et miel sont également à noter.
Bon nombre de terres avaient connu une phase d’abandon dans les années 1960/1970, et leur
reconquête demande d’importants efforts et investissements, généralement supérieurs à ce qu’un
candidat à l’installation peut assumer. Dans les années 1980/1990, plus d’une centaine d’ha avait été
reconquise sur les friches dans le cadre de « l’article 19 », une des premières opérations de soutien à la
reconquête des herbages de montagne par des financements européens. Les prés ainsi reconquis sont
toujours exploités actuellement, notamment dans le vallon de la Colline de Fresse.
Actuellement, l’entretien et la reconquête d’espaces agricoles demandent une vigilance constante des
élus pour assurer un accueil adéquat des candidats à l’installation et veiller au bon entretien des terrains
communaux loués. Les demandes d’installation se développement depuis la crise économique.
Problématique de gestion paysagère
Sauf dans le cas d’exploitation implantée de longue date, avec terrains complémentaires sur le plateau
lorrain, le soutien à l’agriculture de montagne apparaît nécessaires pour réaliser les lourds
investissements de reconquête de pâturages (accès au foncier, défrichement, clôture, accès, point d’eau,
éventuellement étable communale, etc.). Il est à noter que l’agriculture de loisirs contribue de façon non
négligeable à l’ouverture des paysages et doit également être soutenue.
4° Des terres évaluées comme mauvaises en 1905 sont pâturées actuellementL’analyse de l’évolution de l’occupation du sol montre que, dans chaque commune, une part des
pâtures récentes s’est développée sur d’anciennes zones de broussailles ou de terres évaluées comme
incultes en 1905, époque à laquelle la pression agricole était pourtant importante.
Ce phénomène illustre le besoin de terres pour les agriculteurs, qui exploitent les parcelles mises à leur
disposition, même si le terrain est de faible qualité. En effet, les propriétaires de meilleures terres ne
sont pas forcément prêts à les louer, souvent par crainte de ne pouvoir les récupérer ultérieurement pour
un usage personnel, de caractère agricole ou pour la construction.
Problématique de gestion paysagère : Une animation foncière agricole semble souhaitable.
1988 2009
Fresse 39 13
St-Maurice 22 11
Bussang 43 19
Total 104 43
Source : statistiques AGRESTE.
Actuellement, Fresse compte 14 exploitations
agricoles.
Evolution du nombre
d’exploitations agricoles
en activité principale
ou en double activité
C - Richesses et problèmes des paysages actuels
-I- Evolutions paysagères entre 1905 et 2013 et problématiques de gestion
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5° Les cœurs historiques des zones urbaines sont encore perceptibles Le territoire est marqué par un fort taux de dispersion de l’habitat, résultant de l’histoire de
l’implantation des exploitations agricoles (vente de terres par les ducs de Lorraine), d’une tradition de
trame urbaine en hameaux accentuée par l’ancienne activité minière et le développement d’industries
utilisant la force motrice de l’eau sur les berges les plus favorables. Bussang, et dans une moindre
mesure St-Maurice, disposent de bourgs-centre relativement compacts, hérités probablement de
l’époque de la forte activité minière (du 16ème au 18ème siècle environ avec forte activité minière à
Bussang et fonderies à St-Maurice). Tandis que l’ensemble de la trame urbaine de Fresse se composait
d’habitat dispersé et de petits hameaux, dont celui avec église et mairie, sous forme de villages-tas.
Trois architectures identitaires majeures sont le fruit de cette histoire sur le territoire d’étude :
- l’architecture des anciennes fermes de montagne, avec petits bâtiments annexes, bordée de cultures
vivrières et vergers, le tout au milieu de prés, sans clôture (dont le ¼ a disparu avec l’abandon des
terres agricoles et leur évolution vers une friche arborescente) ;
- l’architecture des bourgs centre, marquée par le style « pittoresque » et « villégiature » de la fin du
19ème siècle et du début du 20ème siècle, plus ponctuellement du 18ème siècle ;
- l’architecture des anciens domaines industriels, avec tout à la fois les bâtiments d’usines souvent
ouvragés, les maisons de maîtres au cœur de parcs arborés et fleuris, et les logements ouvriers à
l’architecture répétitive, bordés de jardins potagers ; l’organisation générale de certains de ces grands
domaines est encore perceptible.
Problématique de gestion paysagère
Les noyaux urbains historiques sont parfois peu mis en valeur, délabrés ou réhabilités en
méconnaissance de leur identité spécifique. Or, c’est à partir de ces noyaux que s’organisait le réseau
viaire et l’extension de la trame urbaine. Mettre en valeur le bâti patrimonial contribuerait ainsi à
structurer les zones urbaines, et à les encrer dans leur histoire.
6° Le développement urbain a été massif et peu cohérentLes pressions sont fortes dans les fonds de vallées et sur les bas de pente, ainsi que sur les stations
touristiques. En un seul siècle, les zones bâties ont été accrues de 336% et l’habitat dispersé de 56%.
La trame urbaine tend à la conurbation et son architecture est disparate.
Problématique de gestion paysagère
La mise en valeur des noyaux anciens, des dernières coupures vertes, des couronnes agricoles et des
axes de traversée, comporte des enjeux importants pour la structuration et la qualité urbaine.
Source : analyse comparative entre la carte de l’armée
de 1905 au 1/10 000° et la photo aérienne de 2006, d’où
une certaine imprécision, l’analyse n’ayant pas été faite à
l’échelle de la parcelle, car cela aurait dépassé le cadre
de cette étude.
Emprises
urbaines
Fresse
1841 ha
St-Maurice
3700 ha
Bussang
2763 ha TotalZones bâties
en 1905 10.7262 18.9146 26.4444 56.0852Domaines en
1905 4.2198 8.3374 12.5572Zones
industrielles
en 1905 13.6447 16.3973 6.6501 36.6921Zone
industrielle
de 1905,
rebâtie 4.0132 4.0132
Total de
l'emprise
urbaine en
1905 28.3841 39.5317 41.4319 109.3477Extension
bâties entre
1905 et 2006 86.7708 82.5697 67.7625 237.103Extension
industrielles
entre 1905 et
2006 21.293 11.0562 8.4622 40.8114Zones de
loisirs
récentes 8.3998 37.4612 43.6822 89.5432
Total des
extensions
urbaines
entre 1905
et 2006 116.4636 131.0871 119.9069 367.4576
C- Richesses et problèmes des paysages actuels
-I- Evolutions paysagères entre 1905 et 2013 et problématiques de gestion
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7° De nombreux étangs ont été créés dans les dernières décennies Tandis que seul un étang était mentionné sur la carte de Naudin au 18ème siècle, au déboucher du
vallon de Presle à Saint-Maurice, environ 63 étangs sont dénombrés actuellement (16 à Fresse, 33 à
Saint-Maurice et 14 à Bussang). Bon nombre d’entre eux résultent de retenues d’eau créées au fil des
rivières dans le cadre d’ouvrages hydrauliques pour les scieries, moulins à pierre, anciennes fonderies
puis anciens tissages. Plus ou moins grands, ils marquent bon nombre de paysages de fonds de vallées,
mais également de hautes chaumes (étangs du Neuf Bois ou du Drumont) et des versants (ex : étang
du Page et Fontaine Saint-Louis à Bussang). Ils sont confrontés à deux problèmes paysagers : une
certaine artificialisation pour certains, et pour d’autres, un abandon avec ensablement, enfrichement
et fragilisation des petits barrages de retenue d’eau.
Problématique de gestion paysagère
L’eau, sous toutes ses formes, est un atout pour les paysages. Aussi, la mise en valeur des étangs
existants et de leurs abords humides doit être recherchée. En plus de leur intérêt paysager, ils cumulent
également un intérêt pour la qualité du cadre de vie (promenade, activité de pêche, embellissement de
certains vues, …), un intérêt pour la biodiversité, et un intérêt pour la rétention des pluies d’orage d’où
un moindre risque d’inondation en aval. Ces différents enjeux sont à prendre en considération dans les
propositions de mise en valeur paysagère
8° De petites chapelles rurales, et un riche patrimoine rural, rappellent
l’histoire du territoire et donnent du pittoresque aux paysages ruraux Des chapelles rurales pittoresques rappellent la religiosité qui a marqué tous les paysages jusqu’au
début du 20ème siècle. Elles évoquent également le rôle important joué par les anciennes abbayes dans
la mis en valeur agricole de la montagne. Ce patrimoine, joint aux multiples calvaires créés au cours
de plusieurs siècles, est un élément d’identité, et confère un pittoresques certain aux paysages (ex :
chapelle des Vès, des Charbonniers, de la Botiotte ; « grotte de Lourde » sur l’ancien filon minier en
surplomb du bourg de Bussang, …).
De plus, un très riche petit patrimoines rural le complète : multiples murets de pierre sèche le long des
chemins, utilisant les matériaux du lieu selon différentes techniques de construction ; fontaines rurales,
dont certaines avec chambre de source ; patrimoines arboré, patrimoines miniers ; etc.
Problématique de gestion paysagère
De multiples actions d’inventaire et de mise en valeur ont d’ores et déjà été engagées (ex : inventaire et
réhabilitation des calvaires à Fresse par l’association La Voye). Elles sont à poursuivre et à développer.
Fresse
1841 ha
St-Maurice
3700 ha
Bussang
2763 ha TotalFermes en
1905
restant en
2006 135 130 146 411Fermes en
1905
disparues
en 2006 44 49 41 134Total des
fermes
dispersées
en 1905 179 179 187 545Nouvel
habitat
dispersé en
2006 87 112 105 304
Source : analyse comparative entre la carte de l’armée
de 1905 au 1/10 000° et la photo aérienne de 2006, d’où
une certaine imprécision, l’analyse n’ayant pas été faite à
l’échelle de la parcelle, car cela aurait dépassé le cadre
de cette étude.
C- Richesses et problèmes des paysages actuels
-I- Evolutions paysagères entre 1905 et 2013 et problématiques de gestion
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Légende de la carte d’évolution des paysages entre 1905 et 2006
Source : comparaison des cartes de 1905 au 1/10 000° et de la photo aérienne de 2006
Remarque : pour plus de précision, se référer à la carte SIG
Emprise forestière en 1905
Emprise des broussailles ou de terres dites « incultes » en 1905, devenues forêts en 2006
Emprise des broussailles ou des terres dites « incultes » en 1905, exploitées en prés en 2006
Extension forestière entre 1905 et 2006
Extension des broussailles entre 1905 et 2006
Prés en 2006
Emprise bâtie en 1905
Domaine industriels et domaine des Sources de Bussang en 1905
Extension des emprises urbaines entre 1905 et 2006
Bâti dispersé en 1905 (généralement des fermes)
Bâti dispersé en 1905 disparu en 2006
Extension du bâti dispersé entre 1905 et 2006
Zone de loisir et de tourisme récente (camping, station de ski, zones de chalets, …)
Emprise industrielle en 1905
Emprise industrielle en 1905 intégralement rasée pour accueillir des bâtiments industriels actuels
Extension des zones industrielles entre 1905 et 2006
Moselle
Affluents de la Moselle
Anciens canaux pour l’utilisation de l’énergie hydraulique
Emprise des étangs Symbole d’un étang
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Les évolutions du
paysage entre
1905 et 2013
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Zoom sur la
Colline de Fresse
et Bussang
Zoom sur Bussang et la
Colline de Fresse
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Zoom sur Saint-Maurice
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Zoom sur Fresse
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Exemples de richesses paysagères héritées de l’histoire agraire :
les paysages ouverts des hautes chaumes, prés et pâturages
Le maintien des prés et
pâturages du vallon de la
Colline de Fresse fait l’objet de
multiples attentions depuis
longtemps (non boisement, art.
19, Opération Paysages
Vosges Vivantes, …). Ce
paysage agraire comporte un
attrait touristique (présence
d’une colonie de vacances,
chemins de randonnée, …).
Bussang
Fresse
Saint-Maurice Gazon Rouge
La Haute
Chaume du
Rouge
Gazon sert
de support à
une activité
touristique
été/hiver :
auberge,
hôtel, petite
station de ski
familiale
avec
production
de neige
artificielle,
…)
Les prés qui
dominent le
bourg de
Bussang
comportent tout
particulièrement
des enjeux pour
l’image de
marque de la
Commune et
des Hautes
Vosges.
Enjeux pour l’image de marque des
Hautes Vosges et pour le tourismeEnjeux pour le cadre de vie
C- Richesses et problèmes des paysages actuels
-II- Les richesses paysagères actuelles
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Exemple de richesses de perspectives
Colline de Fresse
St-Maurice : vallon des Grandes Tailles
Le patrimoine paysager agraire comporte également de forts
enjeux pour la mémoire du territoire, pour le patrimoine paysager Dans certains vallons, les paysages anciens sont encore bien perceptibles.
Ils portent l’identité locale et doivent faire l’objet d’attentions particulières.
Ils feront l’objet d’une mention particulière dans le projet paysager.
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Exemples de richesses paysagères héritées de l’histoire agraire :
l’architecture des fermes, granges et grangettes dispersées porte
une bonne part de l’identité du territoire
Bussang : la Hutte
Bussang : Sauté
Fresse Boucheux
Fresse Colline
Fresse
Fresse
Saint-Maurice : le Mont
Le bâtiment, pignon face à la vallée, repose sur une plateforme naturelle ou
artificielle, alors bordée de murets de pierre sèche.
Le bâtiment s’adapte à la
pente, avec entrée directe
dans la grange à l’étage.
Quelques
grangettes,
où était
stocké le
foin, existent
encore. Elles
« racontent »
l’histoire agraire
locale et
peuvent
contribuer à
l’attrait
agritouristique
du paysage.
Les matériaux sont issus
du lieu : granite et gauwakes,
calcaire, enduit au sable et à la
chaux, bardage de bois ou de
métal décoré.
Un arbre monumental accompagne
souvent la ferme de montagne (tilleul, …).
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