le pont en fonte d andenne sur la meuse (1853-1914)
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Le pont dâAndenne sur la Meuse Les ponts mĂ©talliques historiques belges (Marc Braham) 1
Le pont en fonte dâAndenne sur la Meuse (1853-1914) Est Ă©galement traitĂ© ici, mais rapidement, le pont en acier construit par les Allemands en 1915, dĂ©placĂ© en 1936 et dĂ©moli en 1938. (Braham Marc, mars 2020) CaractĂ©ristiques du pont en fonte : Localisation : Andenne (prov. de Namur). 50°29â37.97" N, 05°05â45.14" E. Construction : 1852-1853. Inauguration : 10 octobre 1853. Ătat actuel : dĂ©truit le 19 aoĂ»t 1914 par le gĂ©nie belge. Constructeur : M Mouton, entrepreneur de travaux publics (Ă LiĂšge ?). Fabricant : Probablement les Etablissements de la Providence Ă Marchienne-au-Pont. UtilitĂ© : franchissement « Hesbaye-Condroz » de la Meuse. Type de pont : pont Ă arceaux en fonte Ă deux articulations, sous le tablier. Typans en treillis de fonte. Description en long : longueur de lâouvrage 130 m environ, soit 3 travĂ©es de 43 m environ. Description en large : Largeur utile du tablier 8,50 m, soit 6,50 m de chaussĂ©e, et deux trottoirs de 1 m. ParticularitĂ© : Un des rares ponts en fonte en Belgique. (La note prĂ©sente a Ă©tĂ© Ă©crite avec le support de M. Yves SorĂ©e, responsable du site de la ville dâAndenne : Bibliotheca-Andana ; la MĂ©moire dâAndenne. De nombreux Ă©lĂ©ments sont repris de ce site1. Lorsquâils sont repris dans la bibliographie, ils y sont accompagnĂ©s dâun astĂ©risque). Les deux rives de la Meuse avaient dĂ©jĂ Ă©tĂ© reliĂ©es au IIe siĂšcle de notre Ăšre par les Romains, au moyen dâun pont, le seul alors entre Namur et Ombret3 (voir la fiche no 19 relative au pont dâOmbret). Il est fort probable que ce pont Ă©tait en bois, alors que les piles Ă©taient en pierres. Mais il a Ă©tĂ© dĂ©truit en 1151 (date contestĂ©e, mais Ă un an prĂšs seulement2) par les troupes du prince-Ă©vĂȘque de LiĂšge, Ă lâissue dâune bataille qui lâopposait
Le pont en fonte dâAndenne sur la Meuse, ca 1900 (CPA, photo H. Berthels, r. Rogier 129, Bruxelles)
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au comte de Namur, Henri lâAveugle3. Tout comme un fantĂŽme, ce pont, ou du moins les vestiges de ses culĂ©es, ont rĂ©apparu quelquefois avant la deuxiĂšme guerre mondiale lors des travaux de curage de la Meuse. Depuis, la Meuse a Ă©tĂ© canalisĂ©e et ces vestiges ont probablement disparus.
Ensuite, ce sont sept siĂšcles qui vont se dĂ©rouler sans que soit restaurĂ© un pont sur la Meuse, qui mette en communication Ă cet endroit le Condroz et les Ardennes avec la Hesbaye et le nord de la province de Namur. La construction du chemin de fer en rive gauche de la Meuse (ouverture de la ligne en 1850) allait isoler plus encore la ville dâAndenne, situĂ©e en rive droite. Les ponts les plus proches se trouvant Ă ce moment Ă Namur et Huy, il faut se rendre compte que la traversĂ©e de la Meuse dans cette rĂ©gion, pourtant industrieuse, nâĂ©tait possible que par bacs et bateaux.
Câest donc Ă corps et Ă cri que la population et lâadministration communale dâAndenne rĂ©clamaient la construction dâun pont4. Elle fut dĂšs 1845, pour les Ă©diles de la ville, une source de travaux, dâĂ©tudes, de dĂ©marches, dâennuis de tous genres. Le bourgmestre M. Wilgot se distingua par un zĂšle indĂ©fectible. Si ce nâest pas notre propos, quâil soit permis tout de mĂȘme de signaler que diverses solutions, divers types de ponts, ont Ă©tĂ© envisagĂ©s et Ă©tudiĂ©s, en pierres ou en fer, parmi lesquels mĂȘme un projet de pont suspendu4, assez en vogue Ă ce moment et seul capable il est vrai Ă cette Ă©poque, de franchir des distances aussi importantes que 100 m sans appui intermĂ©diaire. Le projet de pont suspendu a Ă©tĂ© mis en adjudication en mai 1849, mais aucun adjudicataire ne sâĂ©tant prĂ©sentĂ© Ă la sĂ©ance5, il a Ă©tĂ© abandonnĂ©, bien que son coĂ»t eĂ»t Ă©tĂ© intĂ©ressant.
De nouvelles Ă©tudes sont alors entreprises par les Travaux Publics de la province de Namur, avec variantes en pierres et en fer6. Mais câest finalement un projet dâun certain M. Mouton (probablement entrepreneur de travaux publics Ă LiĂšge) qui est retenu7. Il est mis en adjudication le 24 dĂ©cembre 18518, et cette adjudication est attribuĂ©e Ă ce mĂȘme M. Mouton. Il y a une incohĂ©rence Ă propos des dates de ces Ă©vĂ©nements, mais comme il nâest pas utile dâen dĂ©battre ici on se bornera Ă indiquer que la presse annonce le 15 octobre dĂ©jĂ 9, que M. Mouton « qui a dĂ©jĂ dĂ©posĂ© son cautionnement » est lâadjudicataire de la construction du pont.
Fig. 1 : Le pont en fonte dâAndenne, projet et rĂ©alisation de M. Mouton (Extrait des Annales des Travaux Publics, tome 13, 1853-1854, pl. VI)
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Le journal de Bruxelles9 se rĂ©jouit que les travaux puissent ĂȘtre terminĂ©s Ă lâĂ©tĂ© suivant, câest-Ă -dire en 1852. Le moins que lâon puisse dire est que cela ne se passera pas comme ça. Les travaux ne commencent en fait quâen mars 185210,11, dâabord les terrassements en avril12, et lâinstallation de machines Ă extraire lâeau en mai13. La pose de la premiĂšre pierre du pont a lieu le 7 mai14. En juin la culĂ©e en rive droite est terminĂ©e10 et des piĂšces de fonte de la structure mĂ©tallique sont sur place ; on procĂšde Ă des assemblages (des vĂ©rifications probablement). Ensuite, les sources manquent ; rien notamment dans les journaux nationaux jusquâaux jours de lâinauguration : 3 jours, dont lâinauguration officielle le 10 octobre 185311 ; en fait un an en retard vis-Ă -vis du cahier des charges. Description technique du pont en fonte11
Le pont est constituĂ© dâun tablier de 130 m de longueur, portĂ© par 3 arches de 40 m dâouverture (fig.1). Pour faire simple dâabord, disons que chaque arche comprend 6 arceaux parallĂšles ar (fig. 2) ; ce sont des cintres en fonte qui sâappuient, de part et dâautre, sur une culĂ©e ou une pile pi. Des treillis en Ă©lĂ©ments de fonte constituent les tympans ty de ces arceaux. Le tablier ta se rĂ©sume Ă des plaques de fonte bombĂ©es pl, fixĂ©es au-dessus des tympans et supportant la chaussĂ©e ch (balast et empierrements) et les trottoirs.
Les arceaux ont donc une portĂ©e de 40 m, ils ont une forme en arc de cercle, et sont espacĂ©s de 1,70 m dâaxe en axe ; leur flĂšche est de 5,00 m.
Chaque arceau ar est fait de 9 voussoirs vo (fig. 2) de 4,65 m de longueur développée, assemblés entre eux sur chantier au moyen de cales et de boulons (fig. 4). Les voussoirs sont
des sortes de poutres en I de 1,00 m de hauteur et de 242 mm de largeur aux semelles ; ils sont en fonte, câest-Ă -dire coulĂ©s au moule de sable en atelier. Les fontes Ă©tant dites provenir des Ateliers de la Providence Ă Marchienne-au-Pont11, il est probable que toutes ces piĂšces, y compris celles des tympans (voir plus loin), y aient Ă©tĂ© coulĂ©es. Les deux arceaux extĂ©rieurs de la voĂ»te sont un peu diffĂ©rents des autres, pour des raisons constructives.
Les tympans sont constitués de cadres en fonte de forme trapézoïdale (fig. 3), comprenant des médianes et des diagonales. Ces cadres sont donc également coulés au moule en atelier. Ils sont assemblés entre
Fig. 3 : ĂlĂ©ments des tympans (les 2 piĂšces les plus proches des piles)
Fig. 2 : Structure gĂ©nĂ©rale du pont dâAndenne
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eux au moyen de boulons, pour former une sorte de « muraille » ajourée, dont la forme épouse la forme du tympan (fig. 1). Le tympan de tous les arceaux est muni de cette « muraille ». Ces tympans sont également attachés aux arceaux au moyen de boulons.
La figure 4 montre le dĂ©tail de lâassemblage de deux voussoirs successifs. Les extrĂ©mitĂ©s des voussoirs prĂ©sentent des retours r, formant platine dâextrĂ©mitĂ©, dans lesquelles des boulons sont passĂ©s. Les clavettes c (en hachurĂ© entre les deux voussoirs) sont doubles et en forme de coin ; une fois ajustĂ©es elles ont pour but de sâopposer au glissement des piĂšces (comme le ciment et le frottement sâopposent au glissement des voussoirs dans les voĂ»tes en pierres), mais elles servent Ă©galement Ă transmettre les efforts dâun voussoir Ă lâautre Ă des endroits prĂ©cis, ce que ne sauraient faire les extrĂ©mitĂ©s brutes de fonderie des voussoirs, bien quâils soient rectifiĂ©s si nĂ©cessaire sur place avant montage.
Lâarticle des Annales des Travaux Publics11 nâest pas trĂšs clair Ă ce sujet mais il semble que tous les arceaux aient Ă©tĂ© monts « Ă blanc » sur un gabarit horizontal, avant leur installation en place. Au cours de cette prĂ©paration toutes les surfaces brutes de fonderie qui correspondent Ă des assemblages sont nettoyĂ©es, rectifiĂ©es au burin ou Ă la lime suivant nĂ©cessitĂ©. Ensuite, les arceaux sont montĂ©s un par un, voussoir aprĂšs voussoir, sur des cintres en charpente de bois (fig. 5). Des entretoises, en fonte encore, sont alors installĂ©es entre ces arceaux au niveau des assemblages des voussoirs (fig. 6 et 7, e), pour les maintenir parfaitement en place lâun par rapport Ă lâautre.
Fig. 5 : ĂlĂ©vation des cintres en bois, et pose des voussoirs (Extrait des Annales des Travaux Publics, tome 13, 1853-1854, pl. VII)
Fig. 4 : Assemblage des voussoirs
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Une fois tous les voussoirs dâun arceau assemblĂ©s, les cadres constituant son tympan (la « muraille ») peuvent ĂȘtre installĂ©s (fig. 7). Ils sont fixĂ©s Ă lâarceau et entre eux. Puis, une fois tous les tympans montĂ©s, des entretoises f sont Ă©galement installĂ©es entre les tympans. La figure 7 montre une de ces entretoises f, ainsi quâune entretoise e, dĂ©jĂ dĂ©crite, entres les arceaux.
Il est Ă peine besoin de rĂ©pĂ©ter que les piĂšces de fonderie nâont pas de surfaces parfaitement lisses, ni mĂȘme planes. Câest pourquoi, une fois assemblĂ©es et quelle que soit la qualitĂ© du montage des assemblages, les joints sont tous mastiquĂ©s en profondeur sur toute leur Ă©tendue11. Il est intĂ©ressant de donner quelques dĂ©tails de cette opĂ©ration.
Le mastic se compose de « 93 % de limailles, de 3 % de fleur de souffre, et 4 % de sel ammoniac11. » On mĂ©lange ces trois Ă©lĂ©ments dâune maniĂšre adĂ©quate, on mouille, et on protĂšge, le cas Ă©chĂ©ant, de la pluie. La masse sâĂ©chauffe alors, elle dĂ©gage des vapeurs ammoniacales, et on emploie ce « mastic » immĂ©diatement en le forçant Ă la truelle dans les joints. Au bout de quelque temps le mastic suinte, il rouille, et il acquiert une grande duretĂ©, « presquâaussi grande que celle du fer11. »
Pour terminer, les plaques de fonte pl (fig. 2) sont installĂ©es et fixĂ©es par des boulons Ă la partie supĂ©rieure des murailles-tympans. Puis la chaussĂ©e et les trottoirs sont rĂ©alisĂ©s. Retour Ă lâHistoire du pont
Lorsque le pont a Ă©tĂ© construit, on a procĂ©dĂ© comme il se doit Ă son Ă©preuve. Le cahier des charges permettait un choix parmi deux procĂ©dures, soit un chargement assez compliquĂ© par des wagons et des charriots pesant de 8000 Ă 15000 kg et se dĂ©plaçant, soit un chargement uniforme du tablier, de 400 kg/m2 sur toute sa longueur et sa largeur. Câest ce deuxiĂšme mode qui a Ă©tĂ© adoptĂ©. Lâarticle des Annales des Travaux Publics11 fournit un compte rendu assez dĂ©taillĂ© de cette mise Ă lâĂ©preuve. Les
« abaissements » mesurĂ©s en clĂ© des arceaux ne dĂ©passaient pas 10 mm sous la pleine charge dâessai.
Fig. 6 : Montage des voussoirs des arceaux et de leurs entretoises e
Fig. 7 : DĂ©tail dâun tympan et dâune entretoise f entre les tympans
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Le pont a rendu des services inestimables pendant 61 annĂ©es. Mais « le mercredi 19 (et non 184) aoĂ»t 1914, Ă 8 heures du matin, le gĂ©nie militaire belge fit sauter [ce] beau pont, deux heures avant lâentrĂ©e des Allemands [dans la] ville4. » Cela nâa pas plu du tout aux envahisseurs, qui souhaitaient passer par lĂ pour prendre Ă revers les forts de Namur, et la ville dâAndenne se souvient encore du martyre quâelle a dĂ» endurer dans les jours qui ont suivi cette destruction (notamment des exĂ©cutions, sommaires et autres, massacres, pillages, etc.).
Nonobstant, lâenvahisseur a tĂŽt fait de construire, en une journĂ©e, un ponton en bois, portĂ© par une trentaine de barques15. De plus, il se met immĂ©diatement Ă la construction dâun nouveau pont, en acier, fait de 3 travĂ©es isostatiques appuyĂ©es sur les piles et culĂ©es du pont de 1853. Chaque travĂ©e est constituĂ©e de 2 poutres de rive en treillis, avec tablier infĂ©rieur, et entretoisement supĂ©rieur en treillis (fig. 8).
Les habitants dâAndenne nâont jamais aimĂ© ce pont semble-t-il, le trouvant laid, disgracieux. On peut imaginer sans peine quâen temps quâhĂ©ritage des envahisseurs de 1914 le pont « allemand » avait peu de chance dâĂȘtre estimĂ©. On lui trouva trĂšs vite un nom : « le pont boche », ou « des Boches ». Il aurait dĂ» ĂȘtre provisoire dâailleurs. Il fut pourtant le seul pont dâAndenne pendant quelque 23 annĂ©es, de 1915 Ă 1938, date de la mise en service dâun nouveau pont, mais en bĂ©ton armĂ© et maçonnerie celui-lĂ .
De plus les Andennais, les « oursons » comme on les appelle aussi, venaient de perdre un pont intĂ©ressant Ă plus dâun Ă©gard (mais ils lâignoraient probablement) : une piĂšce maĂźtresse dans lâhistoire de la construction des ponts en fonte, rivalisant sans trop de peine avec une sĂ©rie de ponts Ă©trangers construits par exemple en Angleterre et au pays de Galles. Au niveau architectural le pont dâAndenne de 1853 semble sâĂȘtre inspirĂ© du pont-rail de Nevers sur la Loire (1850).
Le pont métallique de 1915 ne fait pas partie des explications de la présente note ; il est cependant intéressant de donner
quelques prĂ©cisions quant au dĂ©placement, par ripage, quâil a subi avant sa destruction, en vue de son remplacement par ce nouveau pont de 1938.
Fig. 8 : Le pont « provisoire », « allemand », construit en 1915 (photo de la Bibliotheca-Andana ; collection Freddy Stasse)
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Quelques mots à propos du ripage du pont métallique « allemand » de 1915
Donnons dâabord une Ă©lĂ©vation du pont « allemand » (fig. 9). On voit bien ici que les travĂ©es ont une portĂ©e supĂ©rieure Ă 40 m. 40 m, câĂ©tait lâ « ouverture » des arcs des arches du pont initial.
Le pont allemand de 1915 nâa Ă©videmment pas Ă©tĂ© dĂ©truit avant que soit mis en service le nouveau pont, en 1938. Il fallait cependant dâabord le dĂ©placer, car le nouveau pont devait ĂȘtre construit exactement Ă la place de lâancien. Pour ce faire, des piles et culĂ©es en bois, des chevalets, ont Ă©tĂ© construits Ă cĂŽtĂ© des deux piles et des deux culĂ©es anciennes (fig. 10), câest-Ă -dire dans les axes des quatre appuis du pont, parallĂšlement au cours du fleuve. Ensuite, on a construit sur ces quatre axes des chemins de roulement courant dâune pile/culĂ©e en maçonnerie Ă sa correspondante en bois, jusquâĂ leurs extrĂ©mitĂ©s respectives. On voit trĂšs bien un de
ces chemins Ă la figure 10, on voit la pile en bois au milieu de la photo, celle en maçonnerie Ă gauche, et, entre les deux, des supports intermĂ©diaires permettant au chemin de roulement de franchir lâespace libre.
La suite des opĂ©rations a pu ĂȘtre effectuĂ©e, dans les dĂ©tails, de diverses maniĂšres. Mais le principe de base est simple. On soulĂšve, au moyen de vĂ©rins, une travĂ©e de lâancien pont, on place en dessous, Ă chaque extrĂ©mitĂ©, des rouleaux (fig. 11), puis on repose la travĂ©e sur ces rouleaux. Il nây a plus alors quâĂ la « riper », par poussage ou dâune quelconque maniĂšre, dâune pile Ă lâautre. Dans le cas prĂ©sent il semble que cette opĂ©ration ait Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e par un ensemble de cĂąbles et poulies actionnĂ©s par des treuils (fig. 11). Il faut Ă©videmment que les deux extrĂ©mitĂ©s de la travĂ©e en dĂ©placement soient poussĂ©es simultanĂ©ment. La figure 10 montre une travĂ©e dâextrĂ©mitĂ© en position ripĂ©e, sur ses piles en bois ; le reste du pont allemand est toujours Ă sa place initiale (Ă gauche de la photo). La figure 11 montre lâextrĂ©mitĂ© dâune travĂ©e du pont en fin dâopĂ©ration de ripage.
Lorsque le nouveau pont est construit, il nây a plus quâĂ dĂ©monter lâancien et ses supports en bois.
Fig. 9 : ĂlĂ©vation du pont « allemand » [1915-1938]
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DĂ©tail de la fig. 11 Rouleaux du chemin de roulement
Chemin de roulement
CĂąbles de traction
Le ripage du pont « allemand » de 1915
Fig. 10 : Piles en bois destinées à supporter le pont de 1915 pendant la construction du nouveau pont (1936- 1938), et opération de ripage
Fig. 11 : ExtrĂ©mitĂ© dâune travĂ©e du pont de 1915 en position ripĂ©e (photographies de la Bibliotheca-Andana)
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Références
1. https://www.bibliotheca-andana.be. Site officiel historique de la ville dâAndenne. 2. Rousseau FĂ©lix ; Henri lâAveugle, comte de Namur et de Luxembourg (1136-1196). Presses universitaires de LiĂšge 1921. 3. La chapelle de Reppe. Dans Vie Mosane, hebdomadaire dâinformations rĂ©gionales et sportives dâAndenne-Seilles et environs*. Ăd. 18 fĂ©vrier 1956. 4. MĂ©lin A. ; Une CitĂ© Carolingienne. Histoire de la Ville et du Ban dâAndenne. LiĂšge, Vaillant-Carmanne, 1928. (chap. XXIV*). 5. Deux lettres* du gouverneur de la province de Namur au collĂšge Ă©chevinal de la ville dâAndenne : 1er mars 1849 et 2 juin 1849. 6. Deux lettres* de lâingĂ©nieur des Ponts et ChaussĂ©es de la province de Namur, M. De Jaer, au bourgmestre de la ville dâAndenne : 2 dĂ©cembre 1950 et 13
janvier 1851. 7. Journal de la Belgique. Quotidien, Ă©dition du 1er mai 1851. 8. Courrier* du gouverneur de la Province de Namur, datĂ© du 13 dĂ©cembre 1851, annonçant lâadjudication Ă la date du 24 courant. 9. Journal de Bruxelles. Quotidien, Ă©dition du 15 octobre 1851. 10. Journal de la Belgique. Quotidien, Ă©dition du 26 juin 1852. 11. Bernard (ingĂ©nieur des Ponts et ChaussĂ©es) ; Notice sur le pont dâAndenne. Annales des Travaux Publics. Vol. 13, 1853-54. Pp. 357-378, et 4 planches. 12. LâIndĂ©pendance Belge. Quotidien, Ă©dition du 5 avril 1852. 13. Ordonnance du conseil provincial de Namur*. 21 mai 1852. 14. Journal de la Belgique. Quotidien, Ă©dition du 9 mai 1852. 15. https://ville-martyre.andenne.be/project/la-passerelle-allemande/
* Les documents marquĂ©s dâun astĂ©risque sont disponibles sur le site bibliotheca-andana.be.