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Le réchauffement climatique : Gestion de l'eau et de l'Environnement au Togo Kodjovi S. EDJAME 1 RESUME Le réchauffement climatique continue malgré la volonté manifeste de la communauté internationale d’y trouver une issue favorable. Ses différents effets ne cessent guère de perturber l’ordre économique préétabli. Tous les pays sont vulnérables face à la crise climatique soulevée par cette hausse de température plus rapide que prévue. Les pays développés ont été même surpris par la rigueur de l’hiver 2010-2011. Cet hiver exceptionnel a suscité de nombreuses crises surtout dans le secteur des transports. Les transports routier et aérien ont connu de grosses difficultés. Les routes surgelées sont devenues impraticables. Les aéronefs face à des températures trop froides ont manqué de produits dégivrant pour assumer convenablement leur mission. L'Afrique et plus particulièrement l’Afrique noire plus pauvre est, depuis 2007, frappée par des inondations calamiteuses qui détruisent tout sur leur passage. Au Togo le secteur de l’Agriculture et de l’Eau sont les deux secteurs les plus touchés. L’agriculture essentiellement pluviale est submergée par les eaux de pluie devenues subitement envahissantes. Les cultures sont détruites par les eaux et les greniers de fortune emportés par les eaux de ruissellement qui dévalent de tous les côtés. Les eaux de surface débordent et parviennent à polluer la nappe phréatique et les puits d’eau potable sont souillés, devenant impropres à la consommation. Le risque de maladies hydrique est énorme et les populations les plus pauvres se révèlent être les plus exposés. Mots clés : Réchauffement climatique, crise climatique, agriculture pluviale, nappe phréatique, eaux de surface, maladies hydrique. 1 Département de Géographie/ Université de Lomé Email : [email protected]

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Le réchauffement climatique : Gestion de l'eau et de l'Environnement au Togo

Kodjovi S. EDJAME1

RESUME Le réchauffement climatique continue malgré la volonté manifeste de la communauté internationale d’y trouver une issue favorable. Ses différents effets ne cessent guère de perturber l’ordre économique préétabli. Tous les pays sont vulnérables face à la crise climatique soulevée par cette hausse de température plus rapide que prévue. Les pays développés ont été même surpris par la rigueur de l’hiver 2010-2011. Cet hiver exceptionnel a suscité de nombreuses crises surtout dans le secteur des transports. Les transports routier et aérien ont connu de grosses difficultés. Les routes surgelées sont devenues impraticables. Les aéronefs face à des températures trop froides ont manqué de produits dégivrant pour assumer convenablement leur mission. L'Afrique et plus particulièrement l’Afrique noire plus pauvre est, depuis 2007, frappée par des inondations calamiteuses qui détruisent tout sur leur passage. Au Togo le secteur de l’Agriculture et de l’Eau sont les deux secteurs les plus touchés. L’agriculture essentiellement pluviale est submergée par les eaux de pluie devenues subitement envahissantes. Les cultures sont détruites par les eaux et les greniers de fortune emportés par les eaux de ruissellement qui dévalent de tous les côtés. Les eaux de surface débordent et parviennent à polluer la nappe phréatique et les puits d’eau potable sont souillés, devenant impropres à la consommation. Le risque de maladies hydrique est énorme et les populations les plus pauvres se révèlent être les plus exposés. Mots clés : Réchauffement climatique, crise climatique, agriculture pluviale, nappe phréatique, eaux de surface, maladies hydrique.

1 Département de Géographie/ Université de Lomé Email : [email protected]

INTRODUCTION L’évolution actuelle du climat est sans précédent. Indiscutablement le phénomène de réchauffement climatique est perceptible à toutes les échelles spatiales. Le Groupe inter État sur l’Evolution du Climat (GIEC, 1996) avait donné l’alerte en annonçant l’imminence de phénomènes climatiques extrêmes à l’échelle de toute la planète. Les faits sont établis et aujourd’hui on se rend compte que la solution immédiate face à la crise climatique en cours, serait l’intensification des mesures de résilience des populations les plus exposées. Les mesures de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), responsables du phénomène de réchauffement sont difficiles à respecter par les grandes puissances économiques. Ces mesures contraignantes contenues dans le Protocole de Kyoto ont, certes, un coup financier non négligeable mais devant l’ampleur des catastrophes et surtout les pertes en vies humaines et les pertes matérielles, un effort doit être déployé pour limiter les émissions dans les années à venir. Il ne serait pas très exact d'indexer exclusivement les gaz à effet de serre comme étant les seuls responsables du réchauffement climatique. Il convient d'y ajouter l'effet de certains phénomènes naturels : la variation du rayonnement solaire, l'oscillation de la température océanique dans les régions de basses latitudes ou même la teneur de l'atmosphère en aérosols. Le phénomène d'el-niño est un exemple concret de l'impact thermique des eaux océaniques sur le climat terrestre. Il contribue d'ailleurs à élever la température de l'air atmosphérique alors que la niña va jouer l'effet contraire en atténuant l'intensité du réchauffement climatique induit par les gaz à effet de serre dans l'atmosphère. La crise climatique issue du problème du réchauffement climatique commence par se faire sentir dans les stratégies de développement des pays pauvres. Le secteur de l'eau est durement affecté ; en période d'inondation. Les eaux de surface sont contaminées et les risques de maladies s'aggravent, par contre en période de sécheresse le niveau des nappes recule et l'accès à l'eau devient un problème grave. Les populations rurales, au moyen précaire sont durement affectées par l'approvisionnement en eau potable et l'exode vers les villes reste une piste privilégiée. Dans cet article, il serait particulièrement intéressant de montrer que le réchauffement climatique est un phénomène planétaire avec des signatures claires à toutes les échelles spatiales. Ce réchauffement du climat s'accompagne d'une évolution climatique dénommée à tort ou à raison changement climatique qui perturbe les activités économiques des pays industrialisés et handicape cruellement les efforts de développement consentis par les pays pauvres d'Afrique et d'Asie. La crise climatique en évolution complique exagérément les problèmes liés aux ressources en eau plus précisément en Afrique de l'ouest au niveau des populations paysannes abandonnées à elles-mêmes par les autorités politiques au pouvoir en Afrique. 1. Le phénomène de réchauffement climatique Le réchauffement climatique se poursuit puisque l'année 2010 a été décrétée comme l'année la plus chaude, dépassant l'année 1998 considérée comme l'année la plus chaude au cours du 20ème siècle. 1.1 Le phénomène à l’échelle planétaire

Figure 1 : Évolution de la température planétaire entre 1880 et 2009. (Source : Image crédit: NASA/GISS)

Deux périodes de réchauffement sont nettement observables sur la figure 1 : la période allant de 1920 à 1950 et celle allant 1980 à 2009. Cette situation est rendue plus explicite grâce au filtrage à l'aide des moyennes glissantes d'ordre 5 représentées par la courbe continue. 1.2 Le Phénomène de réchauffement à l'échelle hémisphérique Les observations confirment toujours la hausse des températures, qui commencent par affecter dangereusement les niveaux des mers et océans (voir Figure 2). Cette hausse se fait beaucoup plus sentir dans l'hémisphère boréal.

Figure 2 : Le phénomène de réchauffement climatique à l'échelle hémisphérique. Ici le phénomène est comparé sur les deux

hémisphères. (Source : Image crédit: NASA/GISS)

L'année 2009 se présente comme l'année la plus chaude au niveau de l'hémisphère austral alors que le réchauffement s'accentue nettement sur l'ensemble de l'hémisphère boréal. L'hémisphère sud beaucoup plus maritime se réchauffe moins rapidement que l'hémisphère nord où sont concentrées les grandes industries. 1.2 Le phénomène à l’échelle régionale

A l'échelle régionale, il ne fait aucun doute le même phénomène s'observe. L'atmosphère régionale ne peut que présenter les mêmes caractéristiques que l'atmosphère globale A l'échelle des pays le même constat est fait. En Europe, selon le rapport sur le résumé et les conclusions du Projet ACACIA (Le climat du futur, causes et effets d'un changement annoncé) (voir http://www.smf.asso.fr/conf01_and.html) la température moyenne annuelle s'est élevée d'environ 0,8°C au cours du vingtième siècle, la dernière décennie (1990-99) étant la plus chaude des archives, à la fois annuellement et sur l'hiver. Les températures nocturnes ont augmenté plus que les températures diurnes, probablement en relation avec l'augmentation de la nébulosité. Les précipitations sur l'Europe du Nord ont augmenté

de 10 à 40% durant le vingtième siècle, alors que certaines parties de l'Europe du Sud se sont asséchées de 20%. 1.3 Le phénomène de réchauffement à l’échelle du Togo Le phénomène de réchauffement climatique s’observe également de façon claire au Togo. Les figures 3 et 4 permettent de se rendre rapidement à l’évidence.

Figure 3 : Évolution des écarts de températures maximales par rapport à la norme 1960-1990

Le phénomène s’accélère depuis 1990.

Figure 4: Évolution des écarts de températures minimales par rapport à la norme 1960-1990

2. Vulnérabilités de l’économie face à la crise climatique L'économie des pays en voie de développement peut s'effondrer si les catastrophes climatiques continuent à la même allure que celle des années précédentes. Dans son rapport sur le développement dans le monde un spécialiste de la banque mondiale (Fay, Avril 2010), affirmait que le changement climatique est un problème immédiat et que les pays pauvres en souffrent déjà. Les faibles lueurs de développement perçues ça et là en Afrique sont en train de disparaitre sous les impacts climatiques actuels. L’Afrique est le continent doublement exposé. Les sécheresses augment, ainsi que les inondations. Le secteur de l'agriculture est pratiquement décimé par les inondations et les pauses sèches qui se succèdent continuellement. Le secteur de l'Energie, centré sur l'utilisation des barrages hydroélectriques a finalement changé de politique et est reparti sur l'exploitation des centrales électriques à forte consommation de produits pétroliers. Ce secteur est devenu donc, nettement plus polluant augmentant finalement le volume d'émission des GES des pays en voie de développement. L'économie des pays industrialisés n'est pas non plus épargnée. L'hiver 2010 s'est signalé comme un hiver exceptionnellement froid. Les activités commerciales ont été également sérieusement perturbées. Les périodes des fêtes de Noël et du nouvel an n'ont pas connu les mêmes affluences qu'en temps normal. Les grandes surfaces et les grands magasins ont vu leur chiffre d'affaire diminuer de 15 à 20% au cours de la période des fêtes de nouvel an. Ce mauvais temps aurait causé d'importantes perturbations sur les activités économiques en Europe, surtout au niveau du transport aérien. 2.1 Le secteur des Transports dans les pays développés Les cargos aériens nécessitaient un dégivrage forcé avant leur décollage. Compte tenu de la rigueur de l'hiver 2010, il s'est produit une rupture de stock du glycol, liquide de dégivrage . En France, le groupe aérien Air France-KLM indique sur les statistiques de trafic que les perturbations climatiques ont affecté leur chiffre d'affaires à hauteur de 70 millions d'euros. "Les activités passage et cargo ont été affectées par les épisodes neigeux qui ont sévi au cours du mois de décembre tant en Europe qu'aux États-Unis". 2.2 La crise climatique et la hausse du prix du pétrole

La spécificité de la crise climatique à la fin de 2010 qui avait duré tout le mois de décembre portait sur le froid glacial qui s'est abattu sur l'Europe et les États Unis. Cette crise climatique devrait avoir comme conséquence la hausse de la demande de chauffage qui verra le prix du pétrole s'envoler au-delà des 100 $ le prix du baril comme le montre la figure 3 ci-dessous.

Figure 5: Illustration de la hausse du prix du baril du pétrole au début de l'année 2011.

Sur la figure 5, les prix en dollars US sont en ordonnées et les dates en abscisses. La hausse trop furtive du prix du pétrole au cours de la dernière décade du mois de janvier 2011 incomberait également à l'aggravation de la situation politique en Égypte qui pourrait entraîner le blocage de routes pétrolières stratégiques et générer une "pénurie" du pétrole brut. En réalité, l'Égypte n'est qu'un producteur marginal, mais il abrite deux voies stratégiques acheminant le brut du Moyen-Orient de la mer Rouge à la Méditerranée: le canal de Suez et l'oléoduc Suez-Méditerranée ce qui l'amène à jouer un rôle plus ou moins important dans la fixation du prix du pétrole.

3. La crise climatique et le secteur de l’eau en Afrique et au Togo 3.1 Le problème de l’eau en Afrique au sud du Sahara En réalité, l’Afrique est le continent le plus pauvre. Les populations des zones rurales sont démunies et abandonnées à elles-mêmes. C’est elles qui connaissent les réels problèmes liés à l’accès à l’eau. Des efforts sont en cours pour réduire la grande pauvreté. Ces efforts sont perceptibles dans les pays comme le Ghana, le Rwanda et autres. Il reste à définir un grand plan d'installation de système d'alimentation en eau potable dans les zones où le problème d'eau reste entier. En outre, il faudra tout simplement se focaliser sur la promotion des bonnes pratiques en matière d’assainissement et d’hygiène dans les pays pauvres pour remédier à de graves problèmes de santé qui minent les populations de ces régions démunies. Les objectifs du Millénaire pour la réduction de la pauvreté dans le monde y consacrent une attention particulière. Malheureusement ces efforts sont largement compromis par les menaces que fait peser le changement climatique. C’est finalement un facteur d’instabilité et une menace pour la sécurité collective. Le monde atteindra, voire dépassera la cible de 2015 relative à l’eau potable, si les tendances actuelles se confirment. À cette date, quelque 86% de la population des régions en développement auront accès à des sources améliorées d’eau potable, contre 71 pour cent en 1990.

Au rythme actuel, le monde n’atteindra pas la cible visant à diminuer de moitié la population n’ayant pas accès à un assainissement de base comme des toilettes ou des latrines. En 2008, quelques 2,6 milliards d’habitants de la planète n’avaient pas accès à un assainissement amélioré. Si la tendance se maintient, ce chiffre passera à 2,7 milliards en 2015.

En dépit de quelques succès dans le domaine de la préservation de la biodiversité, si la tendance actuelle se poursuit, des espèces continueront de disparaître jusqu’à la fin du siècle, ce qui implique un risque accru de changements spectaculaires dans les écosystèmes et d’une érosion de leurs aspects bénéfiques pour l’humanité. On sait que près de

17 000 espèces végétales et animales sont menacées d’extinction.

La cible visant à améliorer la vie d’au moins cent millions d’habitants des taudis a déjà été doublement atteinte. Cependant, ces améliorations ne sont pas assez rapides pour compenser le nombre croissant de ceux qui rejoignent les rangs des pauvres urbains.

Il conviendrait finalement d'intégrer les principes du développement durable dans les politiques nationales et de parvenir à inverser la tendance actuelle dominée par la déperdition des ressources environnementales.

3.2 Le problème de l’eau en Afrique et au Togo La disponibilité de l’eau douce en Afrique est marquée par une forte variabilité. On enregistre une répartition inégale à travers le continent africain comme le montre la figure 6. On y remarque une extrême variabilité en ce qui concerne la situation de stress hydrique et de pénurie.

Figure 6 : Illustration de la disponibilité de l'eau sur le continent africain. Source : UNECA, 1999.

On estime à environ 5720 m3/habitant/an la disponibilité moyenne d'eau par personne en Afrique (voir figure 7). L'Afrique occupe ainsi la dernière place bien que ce chiffre cache une forte disparité à l'échelle des différentes sous régions. L'analyse des données met en exergue le fait qu'un africain consomme 24 fois moins d'eau qu'un américain du nord et 15 fois moins qu'un européen confirmant ainsi une fois encore le fort déséquilibre entre les pays riches du nord et les pays pauvres du sud.

Figure 7 : Volume d'eau moyen (en litre) utilisé par habitant et par jour dans différentes régions du monde. Source : PMC, 2008.

La difficulté d’accès aux assainissements de base en Afrique est illustrée sur la figure 8. L''accès à l'assainissement de base reste déficitaire, surtout en milieu rural. Ces chiffres sont illusoires. La situation est en réalité plus chaotique dans le milieu rural où la pauvreté semble total.

Figure 8 : Taux d'accès à l'assainissement de base dans les régions différentes d'Afrique. Source : Source : OCDE, Perspectives

Économiques Africaines

Figure 9 : Taux d'accès à l'eau potable en Afrique en 2004. Source : OCDE, Perspectives Économiques Africaines

On assiste de plus en plus à la prise de conscience d'un grand nombre de pays africains.

Figure 10 : Comparaison de la situation d’accès à l’eau potable en Afrique occidentale par rapport à toute l’Afrique

Les deux situations extrêmes qualifiées de crises climatiques suscitent de gros problèmes de santé au Togo, où le problème de l’eau se pose de façon cruciale. En période de sécheresse aiguë toute la partie septentrionale du pays

connait de graves problèmes de santé. La plupart des habitants de ces régions ne disposent pas d'eau courante et sont obligés de se satisfaire des eaux de surfaces souvent très polluées pour leurs différents besoins. L'écoulement des eaux de surface n'est pas facilité par l'intensité de l'évaporation, réduisant de façon très sensible les mouvements de l'eau. Les eaux deviennent de plus en plus souillées et impropres à la consommation. Des villages situés à moins de 30 km de la capitale Lomé, et principalement ceux situés sur le plateau continental, connaissent les mêmes difficultés. Les populations de ces villages sont constamment confrontées au problème d'approvisionnement d’eau pour leur survie quotidienne, surtout entre les mois de novembre et février. 3.2.1 Les inondations Parmi les phénomènes climatiques majeurs survenus au cours de la décennie 2000-2010, les inondations se hissent au premier plan parmi les catastrophes naturelles. Certains facteurs semblent exceptionnellement favoriser les facteurs qui augmentent le niveau de risque face aux inondations. Il s’agit par exemple de l’invasion des terres fertiles dans les plaines inondables, de la déforestation qui s’accompagne de la diminution de la capacité de rétention et de régulation de l’infiltration de l’eau de pluie par les forêts, de l’acquisition des habitats à moindre coût dans les zones inondables des villes, du manque de contrôle et d’information des populations sur l’occupation des zones à risque. Les inondations de 2007 et 2008 se sont soldées par environ 47 764 personnes déplacées, 50 décès, 58 blessés, 22 129 cases détruites, des écoles, collèges et dispensaires endommagés, plusieurs milliers d’hectares de cultures vivrières détruits, 101 ponts et ponceaux écroulés paralysant ainsi en grande partie les activités économiques. Ces phénomènes s’accompagnent de conséquences désastreuses sur le développement notamment, la famine, la malnutrition, la prolifération des maladies infectieuses et parasitaires, la diminution de la force de travail, l’exode rurale et la mortalité. Ces aléas augmentent la vulnérabilité de plusieurs localités qui dépendent économiquement des activités de production des zones inondées. . 3.2.2 L’amenuisement des ressources en eau et l’élévation du niveau de la mer La mauvaise répartition et la diminution de la pluviométrie causées par les ruptures écologiques liées aux dégradations des ressources naturelles sont sources d’envasement et de disparition des cours d’eau, de tarissement de puits, d’assèchement prématuré de bas fonds. Les conclusions des travaux réalisés dans le cadre de la préparation du PANA prévoient par exemple, dans le bassin du système lagunaire, des diminutions importantes dans les débits, (MERF, 2009). Cette diminution des ressources hydrologiques sera accompagnée d’une augmentation de l’évapotranspiration engendrée par les fortes chaleurs. La dégradation du couvert végétal va induire un ruissellement plus important et diminuer le potentiel d’infiltration des eaux de pluie, ce qui affectera qualitativement et quantitativement les réservoirs souterrains et renforcera les inondations. Par ailleurs, les variations de précipitations et les assèchements qui s’en suivront devraient exposer les populations à de graves problèmes de santé. taux élevés de paludisme, de méningite, d’affections respiratoires et cardio-vasculaires, de diarrhée et de choléra. Les changements climatiques auront également un impact significatif sur les plans d’eau, les mers et les océans avec des risques d’élévation du niveau d’environ 21 cm au cours des prochaines décennies. On verra ainsi accroitre la pression sur la zone côtière, en accentuant l’érosion, en provoquant l’élévation du niveau de la lagune et des lacs sur la côte, des dépôts sédimentaires et partant le rehaussement des lits des cours d’eau. Ceci engendrera des inondations dans la zone côtière, des pertes non négligeables en vies humaines, l’augmentation de la salinité des ressources en eau avec un bouleversement total des écosystèmes aquatiques côtiers.

CONCLUSION Le monde se développe et les pays les moins avancés s'arrangent pour pouvoir suivre le rythme. Certains pays arrivent à tirer leur épingle du jeu. Ces pays sont qualifiés de pays émergents. D'autres n'arrivent pas à se conformer aux nouveaux codes de vie qui privilégient une autre vision du développement. Dans ces pays, les problèmes restent entiers et il faut une restructuration à la base pour parvenir au déclic. Les problèmes d'eau ne doivent plus inquiétés les populations des pays pauvres, mêmes celles des zones les plus reculées. Les changements climatiques sont en train de compliquer un peu plus les choses. Il faudra en tenir compte, il s'agit d'un phénomène réel, dont les effets se font sentir partout dans le monde et plus cruellement en Afrique noire. Pour élaborer une stratégie efficace, il faut comprendre que ce niveau très élevé de la vulnérabilité nécessite un effort plus important pour identifier la nature exacte du changement climatique, évaluer la sensibilité réelle du système climatique ou de la région en cause et déterminer les capacités de s’adapter aux changements qui en résultent. Dans le contexte actuel, les pouvoirs politiques doivent être capables de garantir le minimum vital à chaque citoyen. Il faudra tout simplement commencer par élaborer des plans de développement intégré où les grands problèmes doivent trouver des solutions durables.

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